Realite Prevention 16

download Realite Prevention 16

of 12

Transcript of Realite Prevention 16

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    1/12

    Rencontre avec p-2

    Juan Somavia, Directeur gnral

    de lOrganisation internationale

    du travail

    Avis d'expert p-4

    Annie Leprince,

    Charge de mission Coopration

    internationale

    Ct partenaires p-6

    Ahmadou Yeri Diop,

    Prsident de lInterafricaine

    de prvention des risques

    professionnels

    La parole p-8

    Jacques Kheliff

    Directeur du dveloppement

    durable de Rhodia

    Regard international p-10

    Joon-Won Lee, Secrtaire gnral

    du XVIIIe Congrs mondial sur

    la scurit et la sant au travail

    Actualits INRS p-12

    Le nouveau systme gnral

    harmonis de classification

    et d'tiquetage des produits

    chimiques

    Mondialisation

    et risques professionnels

    R I S Q U E S P R O F E S S I O N N E L S T R A V A I L S O C I T

    Ralit

    prventi n

    O

    Dcembre 2007 - N16

    dito

    MdiathqueLafarge/KanayoOkwor

    Lconomie du XXIe sicle est parfois rsume en un affrontemententre le tout profit et le non march . Entre la recherche de gainsfinanciers court terme et le rejet de toute forme dconomie demarch, la socit mondiale ne peut trouver son quilibre et son salutque si chaque acteur a conscience de sa part de responsabilit collectiveet agit en consquence. La mise en valeur de la bonne ressource, venuedu bon endroit,pour le bon produit, sur le bon march et au bon

    moment, ne peut pas se faire au dtriment de la prvention des risques professionnels.Mais comment protger et promouvoir la sant, amliorer le bien-tre au travailet accrotre ainsi la performance et la productivit dentreprises travers le monde?Comment faire bnficier les pays en voie dindustrialisation de lexprience acquise enmatire de prvention des risques professionnels dans des pays dont le dveloppementindustriel est plus ancien? Comment les prserver de nos erreurs passes?

    Lintgration volontaire des proccupations sociales des entreprises leurs activitscommerciales et leurs relations avec toutes les parties prenantes internes et externes(actionnaires, salaris, clients, fournisseurs, collectivits...) est un pralableincontournable.Au-del de la satisfaction des obligations juridiques, il sagit aussi

    dinvestir dans lhumain.Une vritable culture de prvention doit tre partageau niveau mondial, condition sine qua nonepour que la mondialisation des changesne se traduise pas par un phnomne de dlocalisation des risques,faisant pesersur les socits les plus fragiles les risques les plus lourds.

    Stphane VaxelaireDirecteur de la rdaction

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    2/12

    Rencontre avec

    Juan Somavia,

    Directeur gnral de

    lOrganisation internationale

    du travail

    Juan Somavia La Mondialisation est-elle unatout pour amliorer la sant

    et la scurit au travail ?

    Nous le savons tous, la mon-dialisation a deux visages. Elleest un formidable moteur dedveloppement et de crationde richesses, et ce titre por-teuse de promesses immenseset dopportunits indites.Mais la mondialisation a aussises exclus : des centaines demillions de femmes, dhom-mes et denfants, prisonniers

    de lextrme pauvret, deconditions de travail indignes,de la faim, de lanalphab-tisme, et de la maladie. Dans lemonde entier, ce sont les plus

    dmunis et les moins protgs en gnral les femmes, les

    enfants et les migrants quisont les plus touchs par lesaccidents du travail et lesmaladies professionnelles. Laprotection contre les risquesprofessionnels est un droithumain fondamental, maiscest aussi la concrtisation de lapproche intgre quicombine les normes interna-tionales du travail et dautresformes daction, dans unevision stratgique. Et cest

    nous, tous ensemble, de fairede la mondialisation un atoutpour le plus grand nombreavec la vision stratgique du travail dcent .

    A l'instar du dveloppementdurable, comment faire des ris-

    ques professionnels un enjeumondial ?

    Il est indispensable de replacerla proccupation sociale aucur des politiques de dvelop-pement Plus de deux millionsde personnes meurent chaqueanne cause daccidents dutravail ou de maladies profes-sionnelles. On dnombre aubas mot 270 millions dacci-dents du travail et 160 millions

    de cas de maladies profes-sionnelles. Le degr de scuritau travail varie considra-blement selon les pays, lesbranches dactivit et les grou-

    REPLACER LA PROCCUPATION SOCIALEAU CUR DES POLITIQUESDE DVELOPPEMENT

    -2-

    OIT/M.Crozet

    AFPphoto/FabriceCoffrin

    i/STF

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    3/12

    pes sociaux. Proportionnel-lement leur population, lenombre daccidents est parti-culirement lev dans les paysen dveloppement o beau-coup de personnes travaillentdans des secteurs dangereuxcomme lagriculture, le bti-ment,lexploitation forestire,la

    pche et les mines.

    Quel rle joue l'OIT pour favo-riser le dveloppement d'uneculture mondiale de prventiondes risques professionnels ?

    Depuis sa cration en 1919,l'Organisation Internationale

    du Travail a labor et adoptplusieurs conventions etrecommandations dont laConvention n 187 sur le cadrepromotionnel pour la scuritet la sant au travail en 2006,et plus de 25 recueils de direc-tives pratiques en relation avecles questions de scurit et de

    sant au travail en vue de lapromotion du travail dcent.Le document final du Sommetde suivi de la dclaration dumillnaire des Nations Uniesa tmoign de lengagementdes Chefs dEtats et de Gou-vernements en faveur dunemondialisation quitable

    et de lemploi dcent. Cetengagement a constitu unetape dterminante. Le cadrestratgique 2006-2009 engagelOrganisation internationaledu Travail faire du travaildcent un objectif fdrateurautour duquel sarticulerontses futures activits. Dans le

    monde ouvert qui est le ntre,le travail doit tre source descurit et dpanouissementpour les travailleurs et leursfamilles, de prosprit etde progrs pour tous. Maiscet objectif suppose dintgrerune dimension sociale forte lconomie. LOIT a t

    cre pour la promouvoir.LOIT accorde une importanceparticulire la pratique duneculture de prvention sur leslieux de travail du monde entier.LOIT a proclam le 28 avrilJourne annuelle internationalede la scurit et de la santau travail, tirant parti de ce qui

    fait la force de l'Organisation, savoir le tripartisme et ledialogue social. Une politiqueefficace de promotion de lascurit et de la sant au travailest une politique prpare etmise en uvre avec lesemployeurs et les travailleurs.

    -3-

    Dans un monde de plus en plus ouvert, lOIT sefforce de maintenir une dimension sociale dans

    le dveloppement conomique. La diffusion dune culture de prvention sur les lieux de travail

    de tous les pays est un objectif prioritaire.

    AFPp

    hoto/ArifAli

    Enb

    ref

    Enb

    ref

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    4/12

    Avis dexpert

    LES DLOCALISATIONS DEVRAIENT TREAUSSI LOCCASION DEXPORTERLES EXIGENCES ET LES PRATIQUESDE PRVENTION

    Mondialisation, globalisation

    Sous ces termes, cest de faitdepuis les annes 90 le lib-ralisme conomique qui sim-pose comme modle et commela seule voie pour la cration derichesses et le dveloppementdes conomies mondiales. On apu ainsi voquer une volutiondu monde vers ce que certainsappellent un village plan-taire o tous accderaientaux mmes possibilits

    de dveloppement. Parall-lement on a vu voluer lanotion de dveloppement versla notion de dveloppementdurable , ce qui devrait cons-tituer, sinon un frein, dumoins un garde fou , enintroduisant non seulementla dimension cologique,mais galement sociale - avecla notion d quit - ctde la dimension conomique.

    Globalement, cette politiquede libralisme conomique apermis une expansion delconomie mondiale et desvolutions politiques consid-rables. Cependant, de grandesdisparits persistent, voireparfois se sont aggraves, nonseulement entre les pays duNord et les pays du Sud ,mais galement entre paysdu Sud et souvent entre lesrgions et entre les popu-

    lations dun mme pays. Lebnfice attendu nest pas tou-

    jours apport aux populationset la question peut tre posede la place de lconomie etdes valeurs que cela sous-tend.

    Lconomie est-elle au service

    de la socit ou la socitest-elle au service de lco-nomie ? Quelle est la place delHomme ? Quelle est la placede lacteur conomique questlHomme au travail ? Et quelleest la place donne sa pro-tection et aux valeurs que nousdfendons ?

    Encore loin dune globalisa-tion de la prvention

    Les ingalits en sant et scu-rit au travail entre les paysdu Nord et les pays du Sud sont patentes. Dans les paysen dveloppement, le nombredaccidents du travail est pro-portionnellement considra-blement plus lev que dansles pays dvelopps, de mmeque celui des maladies profes-sionnelles. Ainsi, selon lOIT(2002), lAfrique, qui ne repr-sente que 2 % des emplois

    salaris dans le monde, comp-tabilise elle seule 18 % desaccidents du travail mortels.

    Dans les pays du Nord , oles politiques de prventiondes risques professionnels sontles plus avances, globalementle nombre daccidents du tra-vail baisse, mais le nombrede maladies professionnellesreconnues augmente et on voitmerger de nouveaux risques,

    comme les risques psycho-sociaux. La prvention resteencore trop souvent peruecomme une contrainte et unsurcot imposs par une rgle-mentation dont les intresss

    ne peroivent pas toujours

    la justification. Cest souventle cas dans les petites etmoyennes entreprises (PME) etles trs petites entreprises(TPE) o lorganisation du tra-vail est entirement tournevers la production, souventdans un contexte de sous-traitances multiples. Commentalors convaincre des em-ployeurs proccups avant toutpar la survie de leur entrepriseque la prvention devrait tre

    une partie intgrante du sys-tme de production ? Maisaussi, comment convaincre dessalaris proccups par la pro-tection de leur emploi ? Quandles rsultats conomiques sontaussi prioritaires, commentconvaincre que la prventionest une valeur ?

    Pour les grandes entreprises etsurtout les entreprises multi-nationales, la question de la

    prvention se pose diffrem-ment. Thmes porteurs de leurcommunication, les principesdu dveloppement durable etde la responsabilit socialesont mis en avant et enprincipe appliqus quel quesoit le pays, non seulementdans leurs propres tablis-sements, mais galement dansles entreprises avec lesquelleselles tablissent des contratsde sous-traitance. Ainsi, les

    normes de scurit sont lesmmes et on peut esprer quedes pratiques exemplaires contribuent la diffusion duneculture de prvention partoutdans le monde.

    Annie Leprince

    4-

    DR Annie LeprinceCharge de missionCoopration internationale

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    5/12

    -5-

    Des effets pervers et des effetsbnfiques

    Les dlocalisations dentre-prises et le recours desentreprises sous-traitantessont parmi les consquences

    principales de la mondiali-sation. Facteurs de dvelop-pement conomique, ces pra-tiques sont aussi parfoisloccasion de dlocaliser oudexternaliser les risques, face des rgles de prvention

    juges trop contraignantes.Le principe NIMBY, not in mybackyard (pas chez moi),est ainsi mis en uvre enexportant les risques vers despays ou la question de la pr-

    vention est occulte par lesconditions socio-conomiques

    et lurgence du travail toutprix . On peut rappeler quel-ques exemples, comme ledchargement de dchetstoxiques Abidjan et sesconsquences sanitaires, leschantiers de dsamiantage de

    navires en Inde Lexportationdes risques, cest aussi parfoisle transfert des marchs. Ainsi,alors que de nombreux paysdvelopps, en particulier ceuxde lUnion europenne, ontinterdit lamiante et que dau-tres ont rduit considra-blement son utilisation, la pro-duction mondiale reste stableet on peut sinterroger sur lesdbouchs que trouvent alorsles pays producteurs. On pour-

    rait galement trouver biendes exemples dans le domaine

    des produits chimiques, despesticides notamment. Lexpor-tation des risques, cest aussilexportation de vhicules oude machines trop anciens oune rpondant plus aux normes.

    Pourtant, les dlocalisationsdentreprises sont aussi locca-sion d exporter les exigen-ces et les pratiques de pr-vention. Cela devrait favoriserla diffusion dune culture deprvention accompagnant ledveloppement. Au-del desaspects thiques, protger lasant des travailleurs est unecondition indispensable laproductivit et au dveloppe-ment conomique. Le Bureau

    international du travail lesouligne dans le prambule de

    son Plan daction mondialpour la sant des travailleurs .Protger lHomme au travail,protger le capital humain ,cest protger une ressourceessentielle de lentreprise et,au del, de toute socit. Dans

    ce contexte de mondialisation,cest un devoir des organismesde prvention europen dedvelopper leur collaborationavec les pays mergents ouen dveloppement de faon promouvoir leur politique deprvention axe sur lvalua-tion et la matrise des risqueset le choix thique de laprotection de la sant delHomme au travail, partoutdans le monde, en mme

    temps que samliore la pro-ductivit.

    Les transferts de certaines activits des pays les plus riches vers les plus pauvres peuvent se traduire par

    une exportation des risques. Ils sont galement une opportunit de transfert de bonnes pratiques de prvention.

    PierreBessard/REA

    Enb

    ref

    Enb

    ref

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    6/12

    Ct partenaires

    LAfrique subit les effets conco-

    mitants de la mondialisation etdu dveloppement des nouvel-les technologies de linforma-tion et de la communication(NTIC). Quels en sont les ven-tuels effets?

    On parle de conflit ouvertentre le temps des hommes etle temps des machines . Sur leplan conomique, la mondiali-sation de la production et de lacommunication a accentu la

    pression des marchs en faveurde marchandises et de servicesmoins chers, produits dans desdlais plus courts et moindrecot.Le triomphe de lconomie demarch va de pair avec le gainde temps. Cest en allant plusvite que lon gagne plus demarchs, que lon produit plusvite, avec une ncessaire racti-vit immdiate pour faire face la concurrence et tre compti-

    tif. Le temps des hommes doitforcment sadapter au rythmede travail impos par les machi-nes mais aussi par les NTIC.

    La nature du travail change. Dephysique il devient surtoutmental. Les distances reculent :de Dakar Cotonou, on mnedes transactions aux quatrecoins du march sans bouger.Ces progrs ont, en Afrique,leurs cots humains, notam-

    ment par leurs effets sur lacharge mentale, sur la gestiondu temps libre,et lorganisationdu travail. LAfrique dcouvre

    par exemple que le tlphone

    portable est responsable de15 % des accidents de la circu-lation.Pour relever les dfis, il fautmettre en place des politiquescohrentes de sant et de scu-rit bases sur les principesdirecteurs dicts par lOIT pourprotger les travailleurs contreles maladies et lsions lies autravail. Ces politiques doiventprendre en charge les nouveauxrisques lis la mondialisation

    et aux nouvelles technologies.

    La dlocalisation des activits risque dEurope vers lAfriqueexpose des travailleurs peuqualifis. Quels seront les dfisde lIAPRP face ce phno-mne?

    La Commission europenneest trs exigeante en matiredapplication et de rglemen-tation en sant et scurit au

    travail, cause pour laquellebeaucoup dinstruments de tra-vail ou dindustries nocives sesont tourns vers lAsie et plustard vers lAfrique.Ces phnomnes sont lori-gine dune recrudescence desrisques daccidents du travail etde maladies professionnelles.Malheureusement, lAfriqueest devenu un rceptacle denombreux maux, par exemple,certaines activits dangereuses

    ou des dchets toxiques sonttransfrs vers nos pays, moinsexigeants sur le plan desnormes.

    Dans ce contexte, lIAPRP

    demande tous les paysmembres doeuvrer pour uneprvention intgre danschaque entreprise. Autre dfi,dvelopper des dispositifsadditionnels pour scuriserles outils de production djexistants.Une mission qui sera lobjet derecommandations fortes aucours de nos prochaines assisespour harmoniser les lgisla-tions nationales en matire de

    scurit et de sant au travail.

    De nouveaux risques mer-gent tels que les risques psy-chosociaux, les conduitesaddictives Quelles sont lesprconisations de lIAPRP ?

    Beaucoup de ces risques nesont actuellement pas pris encompte par les services oudirections de prvention desEtats membres de lIAPRP.

    Ce cercle vicieux des risquespsychosociaux et les conduitesaddictives comme la toxicoma-nie, lalcoolisme et le tabagismedoit tre un combat quotidienpour les entreprises africainesdont lenvironnement est tou-

    jours compromis par linstal-lation sauvage de structuresde consommation de drogueset dalcool.Un combat que non seulementles entreprises doivent mener

    mais aussi les familles des tra-vailleurs voire la communautpour lutter contre labsen-tisme,lagressivit afin dviter

    Ahmadou Yeri Diop

    Prsident de lInterafricaine

    de prvention des risques

    professionnels (IAPRP).

    Directeur gnral

    de la Caisse gnrale

    de Scurit sociale

    du Sngal

    Ahmadou Yeri Diop

    6-

    L'AFRIQUE NE DOIT PAS TRELE RCEPTACLEDES ACTIVITS DANGEREUSES DR

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    7/12

    -7-

    la dislocation des familles etles cots exorbitants de la priseen charge des accidents dutravail et des maladies profes-sionnelles.

    Quant la tendance sur la flexi-

    bilit du temps de travail, onconstate quautant en termesdhoraires que dorganisationdu travail et demploi, la flexibi-lit voit les horaires staler surtous les jours de la semaine etsur toutes les heures de la jour-ne.Cette flexibilit saccompa-gne dhoraires hebdomadaires

    ou journaliers irrguliers. Cettesituation peut parfois entrer enconflit avec les obligationsfamiliales et sociales.Dailleurs, cette flexibilit sedveloppe avec les formes decontrats atypiques, lintrim ou

    encore la sous-traitance.

    Plusieurs tudes ont montrque les travailleurs temporairessont les plus exposs aux ris-ques physiques, une intensitdu travail et des cadencesplus leves que les travailleurspermanents.

    LAISS, le BIT, lIAPRP ont lanc Dakar, en avril 2007, unecampagne sur la prventiondes risques professionnels enAfrique subsaharienne. Quelssont les objectifs viss et lesstratgies mises en place ?

    Plusieurs objectifs sont ciblspour mener bon port cettecampagne.- La promotion dune culture deprvention en Afrique subsaha-rienne francophone.- Le soutien aux activits trans-versales de lIAPRP et les

    actions de prvention des ris-ques professionnels de chaquepays membre

    Cette campagne sappuiera surdes exemples concrets. Les ou-tils de communication seront

    utiliss pour des actions plusponctuelles ou plus cibles auniveau national. Ils seront tra-duits dans les langues localeset pourront aussi tre utilissdans un contexte internationalet tre adapts pour leur uti-lisation dans les pays anglo-phones ou lusophones.

    Le continent africain est confront limpact croissant des accidents du travail et des maladiesprofessionnelles. LInterafricaine de prvention des risques professionnels a t cre pour relever ce dfi

    dans les pays de lAfrique sub-saharienne francophone.

    Enb

    ref

    Enb

    ref

    LIAPRP

    LInterafricaine de prvention des risquesprofessionnels est une association inter-nationale but non lucratif autonomeayant comme devise des actions afri-caines intgres pour mieux prvenir lesrisques professionnels .

    Elle regroupe 14 Caisses de scurit socialedAfrique de lOuest et dAfrique centrale.

    Ses principaux objectifs sont :

    de promouvoir et dencourager lesactions de concertation et de collabo-ration entre les structures de sant etde scurit au travail ;

    damliorer la collaboration entre lesintervenants dans le domaine de laprvention ;

    dharmoniser au niveau rgional lescadres dexercice de la prvention desrisques professionnels ;

    de promouvoir la recherche en matirede prvention des risques professionnels ;

    de parvenir la mise en place dunestratgie commune de prventiondes risques professionnels lchelleafricaine.

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    8/12

    La parole

    8-

    DES PROCDURES SEULESNE PERMETTENT PAS DE COUVRIRUNE RALIT CHANGEANTE

    Quelle place occupe la prven-tion des risques professionnels

    dans la politique dveloppe-ment durable dune entre-prise comme Rhodia ?

    Rhodia sest engag trs ttdans le dveloppement dura-ble, son premier rapport datede 2000. Cette prcocit estdirectement lie la politiquescurit que lentreprise a dve-loppe depuis le milieu desannes soixante dix. La culturede scurit dveloppe depuis

    cette poque est devenue unlment fort et partag partous de la culture dentreprise.Cette politique scurit sestprogressivement renforce etdploye, elle sapplique tousles sites et est audite, lappro-che est unifie sur lensembledes sites en France comme ltranger.

    Constatez-vous des diffrencesdans la mise en uvre de

    cette politique selon les paysdimplantation de vos sites ? Lesfacteurs culturels influencent-ils la prvention ?

    Cest le mme programmescurit qui sapplique tousnos salaris et le fait dtre SudCoren ou Brsilien ne fait pasde diffrence. Nos rsultatsscurit dans ces pays ne sontdailleurs pas mauvais, cest enFrance que lon a le plus de pro-

    blmes.

    Par exemple, notre nombredaccidents du travail avec arrtpar million dheures travailles

    est de 0,7 au niveau mondial etde 1,68 pour la France. Ces chif-

    fres englobent les rsultats denos sous-traitants et des intri-maires. Nous utilisons lesmmes grilles partout et celafonctionne, cest dans lexplica-tion, dans les modes de com-munication avec les salarisquil peut y avoir des diffren-ces, plus que sur la politique.Lobjectif est de dvelopper laculture de prvention car desprocdures seules ne permet-tent pas de couvrir une ralit

    changeante. Cette intgrationde la culture scurit par lesoprateurs passe par des pda-gogies qui peuvent tre dif-rentes selon les pays mais lesobjectifs sont les mmes.

    Quel est lintrt dune politi-que de dveloppement durablepour la prvention des risquesprofessionnels ?

    Le dveloppement durablepousse aller plus loin dans le

    niveau de responsabilit vis etgnralement ce niveau nepeut pas tre atteint par lentre-prise seule, elle doit impliquerses sous-traitants. Une entre-prise qui se veut socialementresponsable est une entreprisequi accepte dtre regarde parses clients mais aussi par sessous traitants, cela impliqueune recomposition relation-nelle de lentreprise. On peutprendre lexemple du transport

    qui est un risque trs importantpour la chimie. Une entreprisecomme Rhodia ne peut pas secontenter de sous-traiter sesactivits de transport au moinsdisant, sans sen soucier, ceserait irresponsable. Limpactngatif dun accident retombe-rait immanq uablement surlentreprise donneuse dordremme si elle nest pas directe-

    Hager

    Jacques Kheliff

    Directeur

    du dveloppement durable

    de Rhodia

    Jacques Kheliff

    DR

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    9/12

    ment responsable. Nous avonsdonc dvelopp un dialogueavec nos sous-traitants, noussommes exigeants mais ils ontdes choses dire sur les condi-tions dans lesquelles les char-gements sont organiss sur nos

    sites. Il faut donc mettre enplace un dispositif permettantaux sous-traitants dexprimeraussi leurs exigences.

    Le rglement communautaireREACH va introduire de nou-velles rgles contraignantespour les entreprises de chimieeuropennes, nincite-t-il pas la dlocalisation de certainesactivits ?

    Nous avons t une des entre-prises de la chimie qui ontconsidr que REACH tait unebonne chose, notre point devue est que ce rglement est

    la hauteur des enjeux de nosmtiers. Nous avons eu commetous des rserves sur sonapplicabilit, mais les discus-sions qui ont eu lieu avec lesorganisations non gouverne-mentales (ONG) ont permis de

    rendre le texte applicablesachant quil nous engagedans une dmarche de progrset quil y aura sans doutedans le futur des volutionsallant vers de nouveaux renfor-cements. Nous considronsque REACH nest pas unecalamit mais plutt une vo-lution logique rpondant une aspiration plus de scu-rit qui va durer. Nous avonscependant deux problmes

    grer ; le premier est celui descots que ce rglement impli-que, le second est celui dumanque de toxicologues enFrance.

    Sur les implications au niveauinternational, mon premierrflexe a t de dire pourquoine pas appliquer les principesde REACH lensemble de len-treprise, y compris aux siteshors Union europenne. On ma

    rapidement expliqu que centait pas possible, en effetREACH ne peut sappliquer quedans le cadre mis en place enau sein de lUnion europenne,notamment avec les instancespubliques dexpertise des dos-siers. La tendance gnralepour lavenir tant au renforce-ment des rgles de scurit, lamise en place de REACH estplutt une bonne chose pourlindustrie europenne, cela lui

    donne un rle de pionnier etnous esprons quil y aura uneffet tche dhuile. Notre int-rt est que les mmes rglessappliquent partout.

    noter noter

    !

    - 9-

    Le management de la sant et scurit au travail a servi de socle pour la mise

    en place dune politique de dveloppement durable chez Rhodia. Limplantation

    internationale permet de vrifier quune culture de prvention peut tre partage

    par les salaris travers le monde.

    ...

    Stress au travail

    LINRS publie un guidepour aider les entreprises mettre en place desindicateurs de dtectiond'ventuels risquespsychosociaux.www.inrs.fr

    Mise en uvrede REACH

    Le Bureau dvaluationde risques des produitset agents chimiques (BERPC)a mis en place le servicenational dassistancerglementaire destin assister les industrielspour lapplicationdu rglement REACH.

    www.berpc.fr

    Nouveau guidedes maladiesprofessionnelles

    LINRS et la MSA ont publiune nouvelle ditiondu guide des maladiesprofessionnelles.A cette occasion,la version lectronique

    a t compltepar des commentairespermettant une meilleurecomprhension des tableaux.Consulter la version en lignedu guide : www.inrs.fr/mp

    Enb

    ref

    Enb

    ref

    AFPphoto/MarkRalston/STF

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    10/12

    Regard international

    10-

    Existe-t-il une culture de lascurit en Core?

    En Core, depuis longtemps lesgens soulignent limportancede la prvention des accidentsdans les activits de la vie.En consultant les peintures etles crits datant de la Coreancienne, nous pouvonsapprendre que les Corensessayaient par les moyens tech-niques de leur poque de prve-nir les accidents lis au travail.Les gens portaient de larges

    ceintures de protection auxreins pour prvenir les lombal-gies quand ils utilisaient lesmoulins, les femmes portaientdes ds coudre quand ellescousaient, les hommes quandils prlevaient des glaons dansune rivire gele en hiver, por-taient des harnais pour prve-nir les noyades. Les corensmettaient la scurit au pre-mier plan dans les activits dela vie la liant lesprit de la

    dignit humaine, lesprit de lafondation de la Core.

    Plus tard, pendant les annes70, le dveloppement industrielde la Core a t marqu par lesdgts humains et matrielsprovoqus par des accidentsprofessionnels rguliers. On enest venu considrer ces faitscomme un problme socialmajeur.En effet, les entreprises nont

    pas rapidement pris consciencede la gravit des accidents pro-fessionnels au dbut de lindus-trialisation. Nanmoins, depuis

    les annes 1980, les salaris etles industriels se soucient plus

    de la scurit et de la qualit dela vie humaine. Les entreprisescorennes essaient finalementde systmatiser la scurit enquittant lancien mode de ges-tion pench seulement sur leprofit. Elles ont commenc considrer la scurit commeun lment de gestion trsimportant.

    Par exemple, ltablissementSam-Sung Electronics de Gui-

    Heung en Core, a tabli lerecord mondial de non accidentprofessionnel pendant 104mois - de novembre 1991 aot1998. Grce ce record, Sam-Sung Electronics est connucomme le lieu de travail leplus sr du monde et il figuresur le Livre des Records.

    Pourriez-vous parler du dfide la socit industrielle etquel est le rle de la KOSHA

    dans la prvention des risquesprofessionnels?

    Le taux de frquence des acci-dents du travail en Core abaiss de 4,85 % en 1970 0,77% en 2006. 74,5 % des acci-dents de travail ont pour cause :le manque de place sur les lieuxde travail, les glissades, les chu-tes, les collisions.Par ailleurs, les TMS (troublesmusculo-squelettiques), laug-

    mentation des maladies cardia-ques et crbrales et laugmen-tation des maladies provoquespar lexposition lamiante uti-

    lis dans le pass sont devenusdes sujets importants en Core.

    En effet, les gens sont toujoursexposs de nouveaux risquesprofessionnels au gr de lappa-rition de nouvelles substanceschimiques.

    Au fur et mesure des change-ments de la structure dmogra-phique et industrielle, de plusen plus de gens gs de plus de50 ans doivent travailler. Lascurit, la sant et le bien-tresont devenus de grands sujets

    sociaux. Aprs la socit devieillissement en 2000, onprvoit dentrer dans la vieillesocit en 2019. Le taux desaccidents du travail chez lessalaris fminins augmenteprpportionnellement la parti-cipation des femmes aux activi-ts conomiques.

    Chez les salaris trangers, lesaccidents du travail sont sou-vent le fait du manque de tech-

    nologies et des difficults decommunication lies peut-treaux barrires linguistiques.Face ces problmes, la KOSHAessaie de promouvoir la culturede la scurit dans la socitcorenne et de faire baisserle taux des accidents profes-sionnels.La KOSHA essaie de changerlenvironnement de la scuritet de la sant sur les lieux detravail et offre des technologies,

    des informations et une assis-tance financire pour la pr-vention des accidents et lam-lioration des quipements.

    Joon-Won Lee

    Secrtaire gnral

    du XVIIIe Congrs mondial

    sur la scurit

    et la sant au travail.

    Agence Corennepour la Scurit et la Sant

    au travail (KOSHA)

    Joon-Won Lee

    POUR LA PREMIRE FOIS DANS SON HISTOIRE,LE CONGRS MONDIAL SOUVRIRAAVEC UN SOMMET POLITIQUE SURLA SCURIT ET LA SANT

    DR

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    11/12

    Lagence a ralis le programme Clean Workplace destin auxlieux de travail de moins de 50personnes (thtre de plus de70 % des accidents profession-nels) Clean Workplace offreune assistance financire ettechnologique pour amliorerdes quipements de la scuritet pour prvenir les risques pro-fessionnels dans les petitesentreprises. Daprs lenqute

    (octobre 2001 dcembre2006) ralise sur les lieux detravail qui suivent le pro-gramme Clean Workplace, cedernier a permis de rduire de31,1 % le taux des accidents dutravail et cela avec un bnfice6,34 fois plus grand en compa-raison linvestissement.La KOSHA aide des exportateurs acqurir des certifications

    trangres de scurit et de fia-bilit pour leurs machines etleurs quipements industrielset aussi surmonter les barri-res commerciales. La KOSHAassure linspection scientifiqueessentielle pour la scurit pen-dant les tapes de la planifica-tion, de la fabrication et de lla-boration des quipementsdangereux.

    La KOSHA propose des forma-tions accessibles et adaptesaux ralits du monde du tra-vail, pour les employeurs etpour les salaris et les expertsde la scurit et la sant au tra-vail. En outre, elle dveloppelenseignement auprs desenfants et enseignants de lamaternelle et du primaire pourque la culture de la scurit

    puisse sinstaller profondmentdans la socit corenne.

    Le XVIIIe congrs mondial sur lascurit et la sant au travailqui se tiendra en Core seracomme les Jeux Olympiquesdans le domaine de la scuritet de la sant au travail.Comment se droule la prpa-ration du congrs et quel effetapportera-t-il sur la culture de

    la scurit mondiale?

    Le Congrs mondial organistous les trois ans, reprsente,pour les dcideurs, les profes-sionnels de la scurit et de lasant, les reprsentants desemployeurs et des travailleursainsi que les spcialistes de lascurit sociale, une occasionunique d'apprendre des uns des

    autres et d'changer des infor-mations avec leurs homologuesdu monde entier.

    Le XVIIIe Congrs mondial sur lascurit et la sant au travailorganis conjointement par

    lOIT, lAssociation internatio-nale de scurit sociale (AISS) etla KOSHA se droulera auxPalais des Congrs du COEX Soul en Core sur 4 jours du29 juin au 2 juillet 2008. Pour lapremire fois dans son histoire,le Congrs mondial souvriraavec un sommet sur la scu-rit et la sant . Les leaders etles dcideurs faisant autoritdans le domaine de la prven-tion des risques professionnels

    seront invits dbattre sur lethme de la scurit et la santau travail en tant que droit delHomme fondamental et vec-teur de croissance et de dve-lop pement conomique. LaDclaration sur la Scurit et laSant au Travail de Soul seraannonce lors du Sommet sur laScurit et la Sant.

    Le XVIIIe congrs mondial sur lascurit et la sant au travail

    contiendra les discussions surles quatre sujets suivants ; stra-tgies et Programmes de lascurit et de la sant pourlavenir , impact de lvolutiondes conditions de travail sur laprotection des travailleurs, nou-veaux enjeux et perspectives enmatire de scurit et de santau travail, systmes de gestionde la scurit et de la sant.

    Il abritera galement des conf-

    rences rgionales. Lensemblede ces runionssera consacr partager les expriences et favoriser le dialogue entre lesrgions du monde. Le FestivalInternational du Film et duMultimdia, qui sest tient dansle cadre du Congrs, offre unevue d'ensemble des films et desproductions du multimdia dumonde.

    -11-

    La Core du Sud a russi faire baisser de manire spectaculaire le nombre daccidents du travail.Le Congrs mondial sur la sant et la scurit au travail qui se tiendra Soul en 2008 sera loccasion dchanges

    visant faire progresser la prvention travers le monde.

    Enb

    ref

    Enb

    ref

  • 7/25/2019 Realite Prevention 16

    12/12

    Actualits INRS

    INRS, 30 rue Olivier Noyer - 75680 Paris cedex 14 - Tl. : 01 40 44 30 00 - Tlcopie : 01 40 44 30 99 - www.inrs.fr

    Directeur de la publication : Jean-Luc Mari - Directeur de la rdaction :Stphane Vaxelaire - Rdaction : Marc Malenfer

    Comit de rdaction : Jean-Claude Andr, Flix Faucon, Philippe Jandrot,Marc Malenfer - A particip ce numro : Annie Leprince

    N ISSN : 1762-3561 - Contact : [email protected] - Ralisation : Catherine Picard

    12-

    Ralitprventi nO