DEBOUTCIV N°9 - LES AVOCATS DE GBAGBO DENONCENT LE FLOU JURIDIQUE ET ARBITRAIRE

Post on 30-Mar-2016

218 views 4 download

description

Plusieurs dizaines de personnalités, dont son épouse Simone, ont été placées en résidence surveillée à Abidjan et dans plusieurs villes du nord du pays après l`arrestation de l`ex-chef de l`Etat par les Forces républicaines(FRCI) du nouveau prési- dent. Amnesty International avait dénoncé le 22 juin la détention sans aucune charge de dizaines de partisans de l`ex-président. Le lendemain, l`Onuci avait estimé que les conditions de détention s`amélioraient. ▉ AFP

Transcript of DEBOUTCIV N°9 - LES AVOCATS DE GBAGBO DENONCENT LE FLOU JURIDIQUE ET ARBITRAIRE

POLITIQUE 11

Les avocats de GbaGbo dénoncent Le"fLou

juridique et arbitraire"

Des avocats français de Laurent Gbagbo ont dénoncé "leflou juridique" qui entoure l`ex-président ivoirien et despersonnalités proches et "l`arbitraire" qui prévaut selon

eux en Côte d`Ivoire, dans une lettre adressée au Conseil desécurité de l`ONU transmise lundi à l`AFP.

Mes Lucie Bourthoumieux, Roland Dumas, Jacques Verges, Mar-cel Ceccaldi dénoncent une "application illégale" de la résolution1975 adoptée le 30 mars par l`ONU, qui exige le départ de M.Gbagbo et apporte son appui aux forces de l`ONU en Côted`Ivoire (Onuci) pour utiliser tous les moyens nécessaires pourprotéger les civils, ainsi que "le problème du non respect duprincipe d`impartialité".

"Aucune disposition de cette résolution n`autorise ni la remisedu président Gbagbo entre les mains de l`autre partie au conflitni la privation des droits humains les plus fondamentaux",écrivent-ils.

Or lors d`une visite à M. Gbagbo à Korhogo (nord) le 26 mai "ilnous a été donner de constater que depuis le 11 avril, celui-ciest privé de toute communication avec l`extérieur ainsi que detout droit de visite, le dépossédant ainsi de ses droits humainsles plus fondamentaux".

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plus de quatre moisde crise née de son refus de reconnaître sa défaite à la prési-dentielle du 28 novembre 2010 en faveur d`Alassane Ouattara,et à l`issue de dix jours de guerre dans Abidjan. Il est actuelle-ment en résidence surveillée à Korhogo.

"En dépit de nos multiples démarches et demandes, nousn`avons pu entrer en possession du décret de mise en résidence

surveillée" de M. Gbagbo, poursuivent-ils. "Ce décret n`existepas, le président Laurent Gbagbo se retrouve par conséquentavec l`aval tacite de l`Onuci et le soutien actif de la force Licornefrançaise, victime d`un enlèvement, d`une séquestration etd`une détention arbitraire", poursuivent-ils.Ses avocats dénoncent également des inculpations "dénuées detoute base légale" pour d`anciens membres de son gouverne-ment dont son ex-Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo, et hautsfonctionnaires.

Plusieurs dizaines de personnalités, dont son épouse Simone,ont été placées en résidence surveillée à Abidjan et dansplusieurs villes du nord du pays après l`arrestation de l`ex-chefde l`Etat par les Forces républicaines(FRCI) du nouveau prési-dent.

Les avocats dénoncent également le fait que les responsablesde la sécurité chargés de surveiller ces personnalités sont seloneux "difficilement identifiables". "De même qu'à l`hôtel de laPergola à Abidjan, nous avons pu constater à Korhogo laprésence des forces du président Ouattara auprès des forces del`Onuci", disent-ils. Si à Abidjan et Korhogo la présence del`Onuci a été constatée "il n`en va pas de même pour les villesde Katioula, Odienné et Bouna où les assignés à résidence sontgardés par les FRCI", ajoutent-ils

Amnesty International avait dénoncé le 22 juin la détention sansaucune charge de dizaines de partisans de l`ex-président. Lelendemain, l`Onuci avait estimé que les conditions de détentions`amélioraient.

▉ AFP