DEBOUTCIV N°13 (Page 25)

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l’hostilité entretenue depuis des mois par les FRCI contre ces paisibles populations qui ont eu le tort d’avoir un des leurs Premier ministre de Laurent Gbagbo, est bien réelle. Lundi dernier à la place publique, devant le sous-préfet d’Anyama, Mme Gnabro Nicole et le préfet de la région des lagunes, Diakité Sidiki, Akré Bernard a déclaré : «nous ne voulons plus des Frci. Nous exigeons leur départ. Ce n’est pas leur village. C’est le nôtre et puis c’est Gbagbo qui est notre président. Tant qu’il ne sortira pas de prison et qu’il ne fera pas une déclaration pour dire qu’il a effectivement perdu les élec- tions, alors nous le considérons comme notre chef. On ne reconnaît pas Alassane Ouattara. Nous sommes fatigués des Frci. Qu’elles aillent surveiller leur président Alassane ». A la suite du jeune homme, Djoman Daniel, un autre vil- lageois déscolarisé pique au vif : «notre village nous appartient. On accepte celui qu’on veut. Frci, oh ! On ne veut pas. Nous sommes trauma- tisés par leur présence. Qu’elles nous foutent la paix. Nos parents, le premier ministre Aké N’Go et notre président Gbagbo sont en prison. C’est eux que nous reconnaissons comme seuls inter- locuteurs. Alassane n’est pas notre président ». Les hommes du Com’zone Diomandé Lanciné, chef du 3ème bataillon d’Anyama secondé par l’adjudant Frci Kamagaté Amadou, ont pris ces cris de détresse des populations avec rage et se sont mis à les battre à sang. Ces derniers ont trouvé refuge dans la forêt abandonnant le vil- lage aux mains des femmes. A Attinguié, situé à près de 10 kilomètres d’Ak- oupé Zeudji, la population bouillonne. Elle tient à se défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang contre les Frci qui sont pour elles une Force mortelle. Nous suivons de près la situation à Akoupé Zeudji. ▉Serge Touré LA SAGA FRCI- DOZO CONTINuE ! San Pedro: Des mercenaires burkinabè annex- ent Doba «Depuis le mois d’avril, nous n’avons plus de champs. Les Burkinabés occupent nos planta- tions de cacao, café et d’hévéa». Voilà le ré- sumé que les autochtones bakoué font de leur nouvelle vie depuis l’invasion de Doba par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) en mars dernier. La sous-préfecture de Doba, située à 80 km à l’est du chef lieu de département, San Pedro, a été envahie par un commando de mercenaires burkinabé fin mars 2011. Agissant pour le compte de l’armée créée par le nouveau régime, ceux-ci ont commis des atrocités sur la population autochtone bakoué. Avec l’aide de la forte communauté burkinabé du village, ils ont chassé le sous-préfet et dépossédé bakoué et pro-Gbagbo de leurs biens. Aujourd’hui, la situ- ation est plus que préoccupante. La famille Kouamé, originaire du centre de la Côte d’Ivoire, dont les plantations ont été ar- rachées de force, est retournée dans son village natal. Comme elle, plusieurs personnes ayant subi le même sort ont sauvé leur vie en se réfu- giant dans les forêts ou les campements envi- ronnants. A leur place, M. Prospère Tiendrébéogo, chef de la communauté burkin- abé et ses compatriotes jouissent impunément du fruit de leur labeur. «Ils soutiennent que Gbagbo n’est plus là. Et qu’avec Dramane Ouat- tara, c’est leur tour de faire la loi», racontent les villageois exilés dont les témoignages ont été recueillis. Lorsque le ministre Clément Nabo a effectué une visite dans la circonscription en mai dernier, le mercure avait baissé. Mais à peine parti, les nouveaux maîtres ont renforcé leur diktat : ex- ploitation illicite de plantations, extorsion de fonds aux producteurs cacao-café, racket sur les routes et demande de rançon. L’intervention du sous-préfet qui a regagné son poste fin mai, n’a pu les faire fléchir, selon nos sources. Ces troupes burkinabè qui se réclament des FRCI et qui se croient tout permis, ont ignoré l’autorité du représentant de Ouattara. Ils ont plutôt de- mandé à leurs frères de ne libérer le moindre périmètre arraché aux Bakoué. A ce jour, la population autochtone qui ne sait à quel Saint se vouer, sollicite l’intervention du chef de l’Etat, de l’ambassade du Burkina Faso, des organisations de droit de l’homme et de l’ONuCI. Selon eux, il s’agira pour ces autorités, de vérifier par elles-mêmes les faits afin de ren- dre justice. ▉cotedivoire-lavraie LES REBELLES FRCI PRO OuAT- TARA ATTAQuENT LE VILLAGE Du PREMIER MINISTRE AKÉ NGBO Les Frci, forces pro-Ouattara, ont attaqué Ak- oupé-Zeudji (souspréfecture d’Anyama), le vil- lage natal du Premier ministre Aké N’Gbo détenu illégalement actuellement à Boundiali. On dénombre plusieurs blessés par balles et des personnes ont eu des oreilles tranchées. Selon les informations reçues, ces exactions per- pétrées par les Frci se sont déroulées, le di- manche 31 août dernier. Tout a commencé aux environs de 17h, ce jour-là. un jeune du village, Gbakré Awo, a porté un pantalon treillis de son père ancien combattant. Les Frci, forces pro-Ouattara, lui ont demandé de l’ôter. Face à son refus, les éléments des Frci veulent le bastonner et les jeunes du village s’opposent. Les affrontements sont ainsi enclenchés. 2 vil- lageois sont blessés par balle et un autre qui revenait du champ est agressé sur la route. Au dire de nos informateurs, les Frci appellent du renfort et repartent attaquer le village toute la journée du lundi 1er août dernier. Ils font encore de nombreux blessés graves dont certains ont eu des oreilles tranchées. Les populations aban- donnent le village pour se cacher dans la brousse. Saisi de ces exactions gratuites sur les popula- tions, le sous-préfet d’Anyama intervient pour ramener le calme, mais les populations victimes des soldtas de Ouattara ne veulent plus de ses hommes en armes qui se comportent, selon elles, comme des bandits. Selon les témoignages, depuis que les Frci se sont établies à Akoupé-Zeudji, les populations ne sont plus en paix. Elles sont rackettées à longueur de journée. Les tracasseries, humilia- tions, terreur et persécutions sont si récurrentes que les populations n’entendent plus se soumettre à ces hommes en armes. ▉Source: Notre voie BROMA ET NIAOuRAHIO, NIAKIAHIO: DES VILLAGES TERRORISÉS PAR DES FRCI Les villageois de Broma, Niaourahio et Niaki- ahio, dans le département de Saïoua, ne savent plus à quel Saint de vouer. Il y a des mois qu’ils souffrent énormément de la terreur des FRCI.En effet, à Broma et à Niaourahio, deux villages jumelés, il n’y pas longtemps, ils ont été violem- ment battus par des éléments de FRCI. A l’orig- ine, se trouve une histoire d’un demi-litre de carburant (d’une valeur de 250 FCFA) impayé par un des leurs. Mais ce dernier n’ayant pas supporté de se faire encaisser l’autre moitié, il a alerté ses frères d’armes. Et ce fut une expédi- tion punitive. Gilbert Blé Tapé en est sorti avec un bras cassé et d’autres villageois blessés. Actuellement, tous vivent dans une peur totale. Dans les jours qui viennent, ces éléments des FRCI projettent de descendre dans le village voisin de Zéga, ce qui provoque déjà làbas un climat de grande angoisse. Selon des indiscré- tions, les militaires pro-Ouattara ont le soutien d’un influent membre du Pdci, originaire du dé- partement. Il leur aurait conseillé de maintenir la terreur dans ces villages pro-Gbagbo jusqu'au temps des prochaines élections législatives et municipales. ▉Par thruthway SOS COTE D’IVOIRE 25

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Saisi de ces exactions gratuites sur les popula- tions, le sous-préfet d’Anyama intervient pour ramener le calme, mais les populations victimes des soldtas de Ouattara ne veulent plus de ses hommes en armes qui se comportent, selon elles, comme des bandits. A Attinguié, situé à près de 10 kilomètres d’Ak- oupé Zeudji, la population bouillonne. Elle tient à se défendre jusqu’à la dernière goutte de son sang contre les Frci qui sont pour elles une Force mortelle. ▉Serge Touré

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l’hostilité entretenue depuis des mois par lesFRCI contre ces paisibles populations qui ont eule tort d’avoir un des leurs Premier ministre deLaurent Gbagbo, est bien réelle.

Lundi dernier à la place publique, devant lesous-préfet d’Anyama, Mme Gnabro Nicole et lepréfet de la région des lagunes, Diakité Sidiki,Akré Bernard a déclaré : «nous ne voulons plusdes Frci. Nous exigeons leur départ. Ce n’est pasleur village. C’est le nôtre et puis c’est Gbagboqui est notre président. Tant qu’il ne sortira pasde prison et qu’il ne fera pas une déclarationpour dire qu’il a effectivement perdu les élec-tions, alors nous le considérons comme notrechef. On ne reconnaît pas Alassane Ouattara.Nous sommes fatigués des Frci. Qu’elles aillentsurveiller leur président Alassane ». A la suitedu jeune homme, Djoman Daniel, un autre vil-lageois déscolarisé pique au vif : «notre villagenous appartient. On accepte celui qu’on veut.Frci, oh ! On ne veut pas. Nous sommes trauma-tisés par leur présence. Qu’elles nous foutent lapaix. Nos parents, le premier ministre Aké N’Goet notre président Gbagbo sont en prison. C’esteux que nous reconnaissons comme seuls inter-locuteurs. Alassane n’est pas notre président ».

Les hommes du Com’zone Diomandé Lanciné,chef du 3ème bataillon d’Anyama secondé parl’adjudant Frci Kamagaté Amadou, ont pris cescris de détresse des populations avec rage et sesont mis à les battre à sang. Ces derniers onttrouvé refuge dans la forêt abandonnant le vil-lage aux mains des femmes.

A Attinguié, situé à près de 10 kilomètres d’Ak-oupé Zeudji, la population bouillonne. Elle tientà se défendre jusqu’à la dernière goutte de sonsang contre les Frci qui sont pour elles une Forcemortelle.

Nous suivons de près la situation à AkoupéZeudji.

▉Serge Touré

LA SAGA FRCI-DOZO

CONTINuE !San Pedro: Des mercenaires burkinabè annex-ent Doba

«Depuis le mois d’avril, nous n’avons plus dechamps. Les Burkinabés occupent nos planta-tions de cacao, café et d’hévéa». Voilà le ré-sumé que les autochtones bakoué font de leurnouvelle vie depuis l’invasion de Doba parles Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI)en mars dernier.

La sous-préfecture de Doba, située à 80 km àl’est du chef lieu de département, San Pedro, aété envahie par un commando de mercenairesburkinabé fin mars 2011. Agissant pour lecompte de l’armée créée par le nouveaurégime, ceux-ci ont commis des atrocités sur lapopulation autochtone bakoué. Avec l’aide de laforte communauté burkinabé du village, ils ontchassé le sous-préfet et dépossédé bakoué etpro-Gbagbo de leurs biens. Aujourd’hui, la situ-ation est plus que préoccupante.

La famille Kouamé, originaire du centre de laCôte d’Ivoire, dont les plantations ont été ar-rachées de force, est retournée dans son villagenatal. Comme elle, plusieurs personnes ayantsubi le même sort ont sauvé leur vie en se réfu-giant dans les forêts ou les campements envi-ronnants. A leur place, M. ProspèreTiendrébéogo, chef de la communauté burkin-abé et ses compatriotes jouissent impunémentdu fruit de leur labeur. «Ils soutiennent queGbagbo n’est plus là. Et qu’avec Dramane Ouat-tara, c’est leur tour de faire la loi», racontent les

villageois exilés dont les témoignages ont étérecueillis.

Lorsque le ministre Clément Nabo a effectuéune visite dans la circonscription en mai dernier,le mercure avait baissé. Mais à peine parti, lesnouveaux maîtres ont renforcé leur diktat : ex-ploitation illicite de plantations, extorsion defonds aux producteurs cacao-café, racket sur lesroutes et demande de rançon. L’intervention dusous-préfet qui a regagné son poste fin mai, n’apu les faire fléchir, selon nos sources. Cestroupes burkinabè qui se réclament des FRCI etqui se croient tout permis, ont ignoré l’autoritédu représentant de Ouattara. Ils ont plutôt de-mandé à leurs frères de ne libérer le moindrepérimètre arraché aux Bakoué.

A ce jour, la population autochtone qui ne sait àquel Saint se vouer, sollicite l’intervention duchef de l’Etat, de l’ambassade du Burkina Faso,des organisations de droit de l’homme et del’ONuCI. Selon eux, il s’agira pour ces autorités,de vérifier par elles-mêmes les faits afin de ren-dre justice.

▉cotedivoire-lavraie

LES REBELLESFRCI PRO OuAT-

TARA ATTAQuENTLE VILLAGE Du

PREMIER MINISTRE AKÉ

NGBO

Les Frci, forces pro-Ouattara, ont attaqué Ak-oupé-Zeudji (souspréfecture d’Anyama), le vil-lage natal du Premier ministre Aké N’Gbodétenu illégalement actuellement à Boundiali.On dénombre plusieurs blessés par balles et despersonnes ont eu des oreilles tranchées. Selonles informations reçues, ces exactions per-pétrées par les Frci se sont déroulées, le di-manche 31 août dernier. Tout a commencé auxenvirons de 17h, ce jour-là. un jeune du village,Gbakré Awo, a porté un pantalon treillis de sonpère ancien combattant.

Les Frci, forces pro-Ouattara, lui ont demandéde l’ôter. Face à son refus, les éléments des Frciveulent le bastonner et les jeunes du villages’opposent.

Les affrontements sont ainsi enclenchés. 2 vil-lageois sont blessés par balle et un autre quirevenait du champ est agressé sur la route. Audire de nos informateurs, les Frci appellent durenfort et repartent attaquer le village toute la

journée du lundi 1er août dernier. Ils font encorede nombreux blessés graves dont certains onteu des oreilles tranchées. Les populations aban-donnent le village pour se cacher dans labrousse.

Saisi de ces exactions gratuites sur les popula-tions, le sous-préfet d’Anyama intervient pourramener le calme, mais les populations victimesdes soldtas de Ouattara ne veulent plus de seshommes en armes qui se comportent, selonelles, comme des bandits.

Selon les témoignages, depuis que les Frci sesont établies à Akoupé-Zeudji, les populationsne sont plus en paix. Elles sont rackettées àlongueur de journée. Les tracasseries, humilia-tions, terreur et persécutions sont si récurrentesque les populations n’entendent plus sesoumettre à ces hommes en armes.

▉Source: Notre voie

BROMA ETNIAOuRAHIO, NIAKIAHIO: DESVILLAGES TERRORISÉS PARDES FRCI

Les villageois de Broma, Niaourahio et Niaki-ahio, dans le département de Saïoua, ne saventplus à quel Saint de vouer. Il y a des mois qu’ilssouffrent énormément de la terreur des FRCI.Eneffet, à Broma et à Niaourahio, deux villagesjumelés, il n’y pas longtemps, ils ont été violem-ment battus par des éléments de FRCI. A l’orig-ine, se trouve une histoire d’un demi-litre decarburant (d’une valeur de 250 FCFA) impayépar un des leurs. Mais ce dernier n’ayant passupporté de se faire encaisser l’autre moitié, ila alerté ses frères d’armes. Et ce fut une expédi-tion punitive. Gilbert Blé Tapé en est sorti avecun bras cassé et d’autres villageois blessés.Actuellement, tous vivent dans une peur totale.

Dans les jours qui viennent, ces éléments desFRCI projettent de descendre dans le villagevoisin de Zéga, ce qui provoque déjà làbas unclimat de grande angoisse. Selon des indiscré-tions, les militaires pro-Ouattara ont le soutiend’un influent membre du Pdci, originaire du dé-partement. Il leur aurait conseillé de maintenirla terreur dans ces villages pro-Gbagbo jusqu'autemps des prochaines élections législatives etmunicipales.

▉Par thruthway

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