UTILISATION DES COMPOSTS DE BIODECHETS MENAGERS …
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COMMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE
ACADEMIE UNIVERSITAIRE WALLONIE-EUROPE
UNIVERSITE DE LIEGE - GEMBLOUX AGRO-BIO TECH
UTILISATION DES COMPOSTS DE BIODECHETS MENAGERS POUR
L’AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS ACIDES DE LA PROVINCE
DE KINSHASA (République Démocratique du Congo)
Crispin MULAJI KYELA
Dissertation originale présentée en vue de l’obtention du grade de docteur en sciences
agronomiques et ingénierie biologique
Promoteur : Prof. G. MERGEAI
Co-promoteur : Prof. Hon. M. CULOT
2011
© Copyrigth. Aux termes de la loi belge du 30 juin 1994, sur le droit d’auteur et les droits voins, seul l’auteur a le droit de reproduire partiellement ou complètement cet ouvrage de quelque façon et forme que ce soit ou d’en autoriser la reproduction partielle ou complète de quelque manière et sous forme que ce soit. Toute photocopie ou reproduction sous autre forme est donc faite en violation de la dite loi et de ses modifications ultérieures.
Résumé
MULAJI KYELA Crispin (2011). Utilisation des composts de biodéchets ménagers pour l’amélioration de la fertilité des sols acides de la Province de Kinshasa (Rép. Dém. du Congo) (Thèse de Doctorat). Gembloux, Belgique, Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech., 172 p., 32 tabl., 37 fig.
Résumé
Ce travail s’inscrit dans le cadre de la recherche des méthodes de gestion durable des sols sableux de la Province de Kinshasa (République Démocratique du Congo), afin de garantir une bonne sécurité alimentaire. Il constitue une recherche sur l’utilisation de composts produits à partir de biodéchets ménagers en vue de l’amélioration de la qualité des sols sableux. L’objectif général est d’évaluer l’incidence d’apports répétés de matières organiques issues de composts de biodéchets ménagers sur la dynamique des paramètres chimiques et biochimiques dans les sols acides sableux ainsi que sur leurs effets sur la productivité. Un essai pilote de compostage à petite échelle a été installé pour la production des composts à partir des déchets solides ménagers et la caractérisation des composts obtenus a permis de définir le potentiel agronomique que présente ce matériau. Le diagnostic de l’état agropédologique des sols des trois sites étudiés a révélé que ces sols sont sableux [rubiques arenoferralsols (dystriques)], présentent d’excellentes conditions physiques de drainage, de circulation d’air et de pénétration des racines, sont pourvus des colloïdes à charge variable, présentent une réaction acide, et sont pauvres en matières organiques et en nutriments minéraux. De plus, leurs capacités de rétention au champ et d’éléments nutritifs sont très limitées, et constituent leurs principales contraintes à la productivité agricole. Au terme de quatre saisons culturales en trois milieux réels, l’étude de la réaction des amendements organiques [20, 40 et 60 t.ha-1 de matière brute (MB)] a donné des résultats satisfaisants. L’apport continu de ces matières organiques (MO) constituées des composts de biodéchets ménagers a, en quatre saisons culturales, significativement augmenté les valeurs de pH, carbone organique total, capacité d’échange cationique (CEC), saturation en bases effectives (SB eff) et ont réduit le taux de saturation en aluminium échangeable dans les trois sites. Avec la plus forte dose T3 (60 t.ha-1 MB), les valeurs de pH-eau ont augmenté d’au moins 0,8 unité et les teneurs en carbone ont été multipliées par 2,5 à 3 sur les trois sites. Les valeurs de CEC ont augmenté de 3,3 à 5,02 cmol(+).kg-1 et la saturation en aluminium effective toxique a baissé de plus de 90%. S’agissant des paramètres biochimiques [carbone & azote microbien, respiration basale (RB), respiration induite par substrat (RIS), activité de phosphosmonoestérease acide (APA), activité de l’uréase non tamponnée (AUnt) et tamponnée (AUt)], les traitements au compost ont induit une amélioration sensible, en fonction des doses appliquées sur l’ensemble de l’expérimentation. Ces apports ont induit des activités microbiologiques qui auraient contribué à l’augmentation des nutriments dans les sols (N, P, etc.) par les activités microbiennes. La disponibilité des nutriments et la fourniture de carbone par les composts expliqueraient ces augmentations. De plus, les rendements des différentes plantes tests utilisées (Glycine max L. Merr, Arachis hypogaea L. et Hibiscus sabbariffa L.) ont été positivement influencés par les apports de MO des composts de biodéchets ménagers (CBDM). Comparés aux engrais minéraux, leur potentiel fertilisant n’est pas négligeable. D’après les résultats obtenus, les doses ≥ 40 t.ha-1 de matière brute (MB) conviendrait pour atteindre et maintenir un degré de fertilité acceptable et assurer des rendements satisfaisants de cultures. Mais les faibles doses se sont montrées plus efficientes que les fortes doses du point de vue agronomique. Les doses ≤ 20 t.ha-1 de matière brute (MB) sont préconisées en culture annuelle et régulière. Le phosphore s’est révélé être l’élément le plus limitant pour la production agricole des sols des sites étudiés quels que soient les types d’amendements et de cultures utilisés. Enfin, l’étude indique que pour des raisons d’efficience et de disponibilité des moyens, une production accrue peut être obtenue par synergie entre les composts utilisés en petite quantité et les engrais minéraux en compléments.
Abstract
MULAJI KYELA Crispin (2011). Use of household biowaste composts to improve acid soils fertility of the Province of Kinshasa (Dem. Rep. of Congo) (Ph. D. Thesis). Gembloux, Belgium, University of Liège, Gembloux Agro-Bio Tech., 172 p., 32 tabl., 37 fig. Abstract
This work is part of the research for appropriate methods for sustainable management of the sandy soils of the province of Kinshasa (Democratic Republic of Congo), in order to ensure and guarantee the adequate food security. It consists of a scientic research of the use of composts produced from household organic waste in improving the quality of sandy soils to the province of Kinshasa. The general objective pursued in this work is to evaluate the impact of four repeated applications of organic matter from bio-waste compost on chemical and biochemical parameters dynamics in acid sandy soils and their productivity. A pilot composting on a small scale has been installed for the production of composts from municipal solid waste and characterization of composts obtained has revealed the agronomic potential that presents this material. The diagnosis of the condition agropedological soils revealed that soils of the three study sites are sandy classified as rubics arenoferrasols (dystrics), have excellent physical conditions for drainage, air circulation and root penetration possess variables charges colloids, show an acid reaction, low organic matter and low nutrient minerals contents. In addition, their water and nutrients retentions capacity are very limited, and are the main soil constraints to agricultural productivity of these soils. After four growing seasons in real environments, the study of the reaction with the soil organic amendments (20, 40, 60 t.ha-1 MB) gave satisfactory results. The provision of continuous additions of organic composts significantly increased the values of pH, TOC, CEC, SB eff and reduced the rate of exchangeable Al saturation in the three sites. With the highest dose T3 (60 t.ha-1 MB), the pH increased at least 0.8 units and the carbon content multiplied by 2.5 to 3 on the three sites. CEC values increased from 3.3 to 5.02 cmol(+)mg.kg-1 and the toxic aluminum saturation decreased more effective than 90%. Regarding biochemical parameters (microbial carbon & nitrogen, RB, RIS, APA, Unt, Ut), compost treatments induced a significant improvement in function and doses applied throughout the experiment. These contributions have induced microbial activity which contributed to the increase in soil nutrients (N, P, ...) by microbiological activities. The availability of nutrients and fourniture of carbon by the composts explain these increases. In addition, yields on different test plants (Glycine max L. Merr, Arachis hypogaea L. and Hibiscus sabbariffa L.) were positively influenced by the treatments of organic composts household wastes. Compared with mineral fertilizers, their fertilizing potential is not negligible. According to the results observed, doses ≥ 40 t.ha MB-1 should be to keep and maintain an acceptable level of fertility and yields potentiel of crops. But low doses were more efficient than high doses of agronomic point of view. Doses ≤ 20 t.ha-1 MB are recommended in annual crop and regular. Phosphorus was found to be the most limiting element to agricultural production of soil sites studied whatever of the types of amendments and cultures used. Finally, the study indicates that for reasons of efficiency, availability and funds increased production may be obtained through synergy between the composts used in small quantities and fertilizer mineral supplements.
Remerciements
Remerciements
Je tiens à remercier, en tout premier lieu le Professeur Guy MERGEAI, Professeur à l’Unité de
Phytotechnie Tropicale et Horticulture pour avoir accepté de succéder au Professeur Marc
CULOT parti en retraite comme promoteur. Malgré ces multiples occupations, il n’a ménagé
d’aucun effort pour assurer la direction de cette thèse. Ses critiques, remarques et suggestions
constructives m’ont permis d’améliorer la qualité de cette thèse.
Je suis infinement reconnaissant au Professeur Honoraire Marc CULOT, ancien responsable du
Laboratoire d’Ecologie Microbienne et Epuration des Eaux (LEMEE), co-promoteur et initiateur
de cette thèse de m’avoir accepté, accueilli et d’avoir dirigé mes travaux et sutout pour l’intérêt
qu’il a manifesté pour ce travail. Les moments difficiles qu’il a connu en fin de carrière, ne l’a pas
empêché d’assurer avec compétence la direction de cette thèse. Je garde sincèrement autant des
leçons scientifiques qu’humaines grâce à son encadrement. Ses sages conseils m’ont fortement
édifiés et m’ont permis de mener à bien mes travaux de recherche.
Mes remerciements les plus chaleureux s’adressent également aux Professeurs qui ont accepté de
faire partie du comité d’encadrement et d’évaluation de la présente thèse. Les remarques et
suggestions combien constructives formulées après lecture, ont amélioré énormément la qualité
de mon travail. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.
Mes sincères remerciements s’adressent particulièrement au Professeur Jean-Pierre BAUDOIN,
président du jury pour sa disponibilité, au Professeur Jean-Pierre DESTAIN, directeur général du
Centre Wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W), au Professeur Honoraire André
FALISSE, ancien responsable de l’Unité de Phytotechnie des régions tempérées, au Professeur
Laurent BOCK, responsable de l’Unité Sol-Ecologie-Territoire à Gembloux Agro-Bio Tech.,
Université de Liège et au Professeur Bernard GODDEN de l’Université Libre de Bruxelles
(ULB).
J’exprime mes sincères remerciements aux autorités académiques de l’Université de Kinshasa
(UNIKIN), de la Faculté des Sciences et particulièrement celles du Département de Chimie qui
m’ont permis d’effectuer une bonne partie de mes travaux de recherches doctorales en Belgique.
Je pense singulièrement au Professeur Pius MPIANA qui m’a facilité l’obtention de la bourse
doctorale et les démarches administratives pendant mes séjours à Kinshasa. Je remercie également
le Professeur Paul MAFUKA de m’avoir permis de réaliser une partie de mes analyses dans son
Laboratoire de Pédologie à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa. Je
remercie aussi son Assistante Irène KIBAL, responsable du laboratoire.
Qu’il me soit permis d’adresser mes profondes remerciements aux membres du corps
académiques de la Faculté des Sciences, en particulier ceux du Département de Chimie, Université
de Kinshasa pour m’avoir encouragé et soutenu pendant ma formation : Professeur Charles
KABWE, Professeur Christopher KABELE, Professeur Augustin MALUMBA, Professeur
MONAMA, Professeur NOKI, Professeur TABA, Professeur LOBO, etc.
Je tiens à remercier du fond de cœur la Coopération Technique Belge (CTB) de m’avoir octroyé
une bourse de doctorat mixte. Mes remerciements s’étendent également aux encadreurs du staff
Remerciements
administratif de la CTB, en particulier Messieurs Célestin MISIGARO (Bruxelles, Belgique) et
Jean-Claude KAKUDJI (Kinshasa, Rép. Dém. du Congo).
Qu’il me soit permis de remercier avec enthousiasme et très profondément, tout le personnel
administratif, scientifique et technique ancien et actuel du Laboratoire d’Ecologie Microbienne et
Epuration des Eaux, notamment : Thierry FIEVEZ, Marie Christine GERARD, Jean François
D’ATONIO, Sandrine MELITOR, Julie GUISSET, Léandre BERNIER, et mes collègues Dr
Féniel PHILIPPE, Dr Pascal DISA-DISA, Habib BOUHAOUACH, Philippe
MAMBANZULUA etc., pour toute une longue et inoubliable période passée ensemble et dont je
garderai toujours un excellent souvenir. A Thierry FIEVEZ, son assistance technique et ses
conseils ont été plus que nécessaire pour la réalisation de cette thèse.
Je remercie Ir Pascal KASULU coordonateur du Projet Compostière de Quartier (PCQ), section
de la Croix Rouge de la Rép. Dém. du Congo de Lemba (Kinshasa) et de l’Association des
Volontaires pour le Développement Communauteaires (AVODEC) pour le soutien et la
collaboration dans la réalisation de mon travail tant au niveau de la production des composts de
biodechéts ménagers à qu’à l’expérimentation en plein champ au Plateau de Batéké à Balume.
Je remercie également tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à l’édification de cette thèse.
Je pense particulièrement à mes compagnons de lutte et amis : Abélain AMURI, Isabelle
MUKAGATARE, Thierry TANGOU, Robert KISASA, Sylvie MBAMBI, Dr Blaise MBALA, Dr
Jean-Pierre DJIBU, Bébélier MITIMA, Dr Ruben KOY, Dr Paul MALUMBA, Dr Céline
SIKULISIMWA, Dr Tieny NSIAMA, Jacques MUBO, Yve BOTULA, Francis NSIMBA,
Boniface POSHO qui m’ont sans cesse manifesté leur soutien pendant ma formation doctorale.
Mes remerciements les plus profonds s’adressent également à ma famille pour le soutien moral,
matériel et surtout l’amour qui ne cesse de manifester à mon égard. Je pense à ma mère Angéline
KABEDI et à mon défunt père Eugène TSHIBANGU, à ma sœur Micheline KALENDA et son
époux Dr Thomas BAKAJIKA, à mon frère Anaclet TSHIBANDA et son épouse Jeanne MWA
MBUYI, à ma regrettée sœur Oscarine KONGA… et à mes neveux, Steve TSHIBANGU, Jimmy
KABEMBA, Thythy TSHIBUYI, Arcel DIANGO, Junior MULAJA, Patrick KALALA etc., et
nièces, Magalie NGALULA, Bernadette MBOMBO, Nadine TSHIBANDA, etc. Je pense enfin à
mon fils Prince TSHIBANGU et sa mère Bénédicte MUKULA pour tant d’abnégations et des
sacrifices consentis; j’exprime ici l’expression de ma profonde affection.
Je serais qualifié d’ingrat, si j’omettais de remercier la grande famille congolaise de Gembloux
« Congo Gembloux », les ami(e)s belges et les membres de l’Eglise « La Pierre Vivante ». Je pense
plus particulièrement à : David BUSE, Dr Blaize MUZINGU, Didier LIOGE, Edouard
MIBEYA et Fany STOFFEL, Papy MATONDO, Rose-marie PAQUET, Ghislain NTUMBA,
Myriam VANESCH. Que toutes personnes physiques et morales qui ne sont pas citées, trouvent
l’expression de ma sincère reconnaissance et mes vifs remerciements.
Enfin, je rends gloire à Dieu, au seigneur Jésus-Christ pour l’aboutissement de ma formation.
Abréviations et acronymes -i-
Liste des abréviations et acronymes
α : seuil de probabilité
AC : année culturale
AE : acidité d’échange
ANOVA : Analysis of Variance
APA : activité de la monophosphoesterase acide
ATU : allyle trio urée
AUnt : activité de l’uréase non tamponnée
AUt : activité de l’uréase tamponnée
BDM : biodéchets ménagers
C/N: rapport carbone (C) sur azote (N)
CBM : compost des biodéchets ménagers
CDV : compost des déchets verts
CEC : capacité d’échange cationique
CECE : capacité d’échange cationique effective
CECOMAF : centre de commercialisation des produits maraîchers et fruitiers
CFB : compost des déchets de fermes
Cfm : carbone facilement métabolisable
Cmic : carbone microbien
cm : centimètre
cmol(+) : centimole
COM : compost des ordures ménagères
COT : carbone organique total
CPCS : Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols
CRC : capacité de rétention au champ
CV : coefficient de variation
Da : densité apparente
DBO5 : demande biochimique en oxygène après 5 jours d’incubation
DCO : demande chimique en oxygène
EA : efficience agronomique des amendements
EAE : effience agronomique de l’élément fertilisant
ETM : éléments traces métalliques
ETP : évapotranspiration
FAO : Food and Agriculture Organisation
FM : fumure minérale
Gx ATB : Gembloux Agro-Bio Tech.
-ii- Abréviations et acronymes
ha : hectare
h : heure
INS : Institut National de Statistique de la République Démocratique du Congo
ISO : International Standard Organisation
KE: coefficient d’efficience
KCE : facteur (coefficient) de calibration
kg : kilogramme
KIN : Kinshasa
λ : longueur d’onde
M : molaire
MB : matière brute
méq : milliéquivalent
mm : millimètre
MO : matière organique
MS : matière sèche
MST : matière sèche totale
µO: micro-organismes
N : normale
NE : différence entre l’azote microbien fumigé et l’azote microbien non fumigé
nd : non déterminé
nm : nanomètre
Nmic : azote microbien
Nmin : azote minéral
Norg : azote organique
NPK : engrais minéral à base d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K)
Ntot : azote total
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre Mer
P (mm): précipitation exprimée en millimètre
p : probabilité
Pdisp : phosphore disponible
Porg : phosphore organique
Ptot : phosphore total
pH : potentiel d’hydrogène
PCQ/RC : Projet de Compostière de Quartier de la Croix Rouge
qCO2 : quotient métabolique
QR : quotient d’activation respiratoire
Abrviation et acronymes -iii-
RB : respiration basale
RDC ou R.D. Congo : République Démocratique du Congo
Rdt : rendement
RIS : respiration induite par substrat
SBE : somme des bases échangeables
SCA : saison culturale A
SCB : saison culturale B
SENASEM : Service National des Semences (RDC)
SPW : Service Public de Wallonie
t : tonne
Ti= 0,…,5 : traitements
TS B : taux de saturation en bases
TS eff Al : taux de saturation effective en aluminium
TS Beff. : taux de saturation effective en bases
Ulg : université de Liège
Unikin : université de Kinshasa
USA : United State of America
USDA : United States Department of Agriculture
WBR : World Reference Base for Soil Resources
Table des matières -iv-
TABLE DES MATIERES
Introduction générale .................................................................................................................... 1
Chapitre 1. Milieu physique et description des sites de l’étude ........................................................ 5
1.1 Introduction ........................................................................................................................................................ 5
1.1.2 Géologie ................................................................................................................................................ 7
1.1.3 Sol de la RDC ....................................................................................................................................... 7
1.2 Province de Kinshasa et milieu physique ....................................................................................................... 9
1.2.1 Géologie de la Province de Kinshasa .......................................................................................................... 9
1.2.2 Sols de Kinshasa ................................................................................................................................... 10
1.2.3 Caractéristiques climatiques de la Province de Kinshasa ......................................................................... 11
1.2.4 Végétation de la Province de Kinshasa ................................................................................................... 13
1.2.5 Valeur agricole et utilisation de la terre .................................................................................................. 15
1.2.6 Ressources potentielles d’amélioration de la fertilité des sols ..................................................................... 16
1.3 Conclusion partielle .......................................................................................................................................... 18
Chapitre 2. Incidences de matière organique des composts sur des indicateurs biologiques et
chimiques des sols .......................................................................................................................... 21
2.1. Introduction ..................................................................................................................................................... 21
2.2. Compostage des déchets ................................................................................................................................ 22
2.3 Facteurs affectant le processus de compostage ........................................................................................... 24
2.3.1 Température (T°) .................................................................................................................................. 24
2.3.2 pH ........................................................................................................................................................ 25
2.3.3 Aération et humidité ............................................................................................................................. 26
2.3.4 Substrat ................................................................................................................................................ 26
2.3 Déchets d’origine urbaine susceptibles d’être compostés .......................................................................... 27
2.4 Avantages du compostage............................................................................................................................... 28
2.6 Influence du compost sur la dynamique des principaux paramètres physico-chimiques et
biologiques du sol ................................................................................................................................................... 30
2.6.1 Effet sur le carbone organique du sol ...................................................................................................... 32
2.6.2 Effet sur l’azote (N) du sol ................................................................................................................... 32
2.6.3 Effet sur le phosphore ............................................................................................................................ 34
2.6.4 Effets de composts sur les caractéristiques physiques et chimiques du sol .................................................. 35
2.4.5. Effets sur les caractéristiques biologiques du sol ..................................................................................... 38
2.4.6. Action sur les rendements de cultures..................................................................................................... 41
2.4.7 Effets sur l’environnement ...................................................................................................................... 41
2.5 Autres utilisations des composts ................................................................................................... 43
2.6 Conclusion partielle ...................................................................................................................... 44
Table des matières -v-
Objectifs de l’étude .......................................................................................................................... 45
Hypothèses de travail ............................................................................................................................................. 45
Cadre et stratégie de la recherche ......................................................................................................................... 46
Chapitre 3. Matériels et méthodes................................................................................................... 47
3.1. Sites d’expérimentation .................................................................................................................................. 47
3.2 Relevés pluviométriques pendant la période d’expérimentation .............................................................. 48
3.3 Préparation et conditionnement des échantillons de sol ........................................................................... 48
3.4 Analyses physico-chimiques et biologiques ................................................................................................. 49
3.4.1 Analyses physico-chimiques .................................................................................................................... 49
3.4.2. Analyses biologiques des sols ................................................................................................................. 53
3.4.3. Analyses enzymatiques ........................................................................................................................ 54
3.5 Nature et préparation des amendements utilisés......................................................................................... 55
3.6 Conduite des essais .......................................................................................................................................... 57
3.6.1 Dispositif expérimental .......................................................................................................................... 57
3.6.2 Mode d’application et quantités.............................................................................................................. 58
3.6.3 Cultures-tests utilisées et opérations culturales ......................................................................................... 59
3.6.4 Durée des essais, échantillonnage et méthodes d’analyse des sols dans le temps ......................................... 59
3.7 Analyses statistiques des données .................................................................................................................. 60
Chapitre 4. Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés ............. 61
4.1 Introduction ...................................................................................................................................................... 61
4.2 Matériels et méthodes ...................................................................................................................................... 61
4.3 Résultats et discussion ..................................................................................................................................... 62
4.3.1 Caractéristiques physiques ..................................................................................................................... 62
4.3.2 Caractéristiques chimiques ..................................................................................................................... 63
4.3.3 Caractéristiques microbiologiques ........................................................................................................... 69
4.4 Conclusion partielle.......................................................................................................................................... 71
Chapitre 5. Effets de l’application des composts de biodéchets ménagers sur les propriétés
physicochimiques et chimiques des sols ........................................................................................ 73
5.1 Introduction ...................................................................................................................................................... 73
5.2 Matériels et méthodes ...................................................................................................................................... 74
5.3 Présentation des résultats et discussion ........................................................................................................ 74
5.3.1 pH ........................................................................................................................................................ 74
5.3.2 COT & Ntot ........................................................................................................................................ 77
5.3.4 Azote organique (Norg) et minéral (Nmin) ............................................................................................... 83
5.3.5 Phosphore total, phosphore organique et phosphore disponible ................................................................. 87
5.3.6 Complexe adsorbant .............................................................................................................................. 93
-vi- Table des matières
5.3.7 Saturation en Al ................................................................................................................................... 98
5.3.8 Corrélations entre les paramètres physico-chimiques et chimiques ........................................................... 100
5.4 Conclusion partielle ....................................................................................................................................... 102
Chapitre 6. Effets des composts de biodéchets ménagers sur les indicateurs microbiologiques
de la qualité des sols ...................................................................................................................... 105
6.1 Introduction ................................................................................................................................................... 105
6.2 Matériels et méthodes ................................................................................................................................... 106
6.3. Présentation des résultats et discussion .................................................................................................... 106
6.3.1 Biomasse microbienne .......................................................................................................................... 106
6.3.2 Activité microbienne ............................................................................................................................ 111
6.3.3 Carbone facilement métabolisable ......................................................................................................... 116
6.3.4 Activités enzymatiques ........................................................................................................................ 118
6.3.5 Corrélations entre paramètres biochimiques .......................................................................................... 124
6.4 Conclusion partielle ....................................................................................................................................... 127
Chapitre 7. Efficience des composts de biodéchets ménagers sur les rendements des cultures . 129
7.1 Introduction ................................................................................................................................................... 129
7.2 Matériels et méthodes ................................................................................................................................... 130
7.3 Présentation et discussion des résultats ..................................................................................................... 130
7.3.1 Rendement des cultures ....................................................................................................................... 130
7.3.2 Efficience agronomique des amendements apportés ................................................................................ 138
7.3.3 Efficience agronomique des éléments fertilisants ..................................................................................... 142
7.3 Conclusion partielle ....................................................................................................................................... 147
8. Conclusions générales et perspectives ...................................................................................... 149
9. Références bibliographiques ..................................................................................................... 155
10. Annexes .................................................................................................................................... 173
Index des figures et des tableaux -vii-
Liste des figures
Figure 1. Carte de la République Démocratique du Congo et pays limitrophes (RDC, 2006). .......... 5
Figure 2. Zones climatiques de la République Démocratique du Congo (Géographie de la RDC,
www.wikipédia.org). ........................................................................................................................................ 6
Figure 3. Sols récents et ferrallitiques de la République Démocratique du Congo (Fahem, 1978). ... 8
Figure 4. Carte de la Province de Kinshasa (De Saint Moulin et al., 2005) ............................................ 9
Figure 5. Erosion de surface et corrélation de dépôt du système de Kalahari (Marcelino, 1995) ....10
Figure 6. Courbes ombrothermiques et bilan hydrique de la région de Kinshasa: (a) Station de
N'Djili et (b) Station de Binza (Koy, 2009). ..............................................................................................13
Figure 7. Carte d'occupation de sols dans la Province de Kinshasa (Musée de Tervuren in Mibeya,
2009). ...............................................................................................................................................................14
Figure 8. Processus théoriques mis en jeu pendant le compostage d'après Itävaara et al. (1995 in
Albrecht, 2007) ..............................................................................................................................................23
Figure 9. Courbe théorique de l'évolution de la température au cours du compostage (Mustin,
1987). ...............................................................................................................................................................25
Figure 10. Schéma de l'influence d'apports de matières organiques sur la stabilité structurale
(Monnier, 1985 in Bauduin, 1986). .............................................................................................................31
Figure 11. Schéma du cycle de l'azote lié à un apport de compost d'après Francou (2003). ............33
Figure 12. Localisation des sites d'étude. ...................................................................................................47
Figure 13. Précipitations enregistrées au cours des saisons culturales (2007-2009) dans la Province
de Kinshasa (Station de Binza Météo). ......................................................................................................48
Figure 14. Schéma du dispositif expérimental dans les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de
Balume. ...........................................................................................................................................................57
Figure 15. Evolution du pH dans le sol en fonction des traitements sur les trois sites au cours des
quatre saisons culturales. ..............................................................................................................................75
Figure 16. Evolution du carbone organique total (COT) dans le sol en fonction des traitements sur
les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ...............................................................................78
Figure 17. Evolution de l'azote total (Ntot) dans le sol en fonction des traitements sur les trois sites
au cours des quatre saisons culturales. .......................................................................................................79
Figure 18. Evolution de l'azote organique (Norg) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales. .....................................................................................84
Figure 19. Evolution de l'azote minéral (Nmin) dans le sol en fonction des traitements sur les trois
sites au cours des quatre saisons culturales. ..............................................................................................86
Figure 20. Evolution du phosphore total (Ptot) dans le sol en fonction des traitements sur les trois
sites au cours des quatre saisons culturales. ..............................................................................................88
Figure 21. Evolution du phosphore organique (Porg) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales. .....................................................................................89
-viii- Index des figures et des tableaux
Figure 22. Evolution du phosphore assimilable (Pass) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales. .................................................................................... 90
Figure 23. Evolution de la capacité d'échange cationique (CEC) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ................................................... 95
Figure 24. Evolution du taux de saturation effective en bases (ST Beff) dans le sol en fonction des
traitements au cours des quatre saisons culturales. ................................................................................. 97
Figure 25. Evolution de la saturation effective en Al (STeff Al) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ................................................... 99
Figure 26. Evolution du carbone microbien (Cmic) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales. .................................................................................. 107
Figure 27. Evolution de l'azote microbien (Nmic) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales ................................................................................... 110
Figure 28. Evolution de la respiration basale (RB) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales. .................................................................................. 112
Figure 29. Evolution de la respiration induite par substrat (RIS) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ................................................. 113
Figure 30. Evolution du carbone facilement métabolisable (Cfm) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ................................................. 117
Figure 31. Evolution de l'activité enzymatique de l'acide monophosphoesterase (APA) dans le sol
en fonction des traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. .................... 119
Figure 32. Evolution de l'activité enzymatique uréase non tamponnée (AUnt) dans le sol en
fonction des traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales........................... 122
Figure 33. Evolution de l'activité enzymatique uréase tamponnée (AUt) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales. ................................................. 123
Figure 34. Evolution du rendement relatif en biomasse de l'oseille en fonction des traitements
appliqués sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume. ................................................. 135
Figure 35. Evolution du rendement relatif en graines d'arachide en fonction des traitements
appliqués sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume. ................................................. 136
Figure 36. Evolution du rendement relatif en graines de soja en fonction des traitements appliqués
sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume. .................................................................. 137
Figure 37. Efficience agronomique des différents traitements et cultures à la fin de
l'expérimentation sur les 3 sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume. .......................................... 139
Indexes des figures et des tableaux -ix-
Liste des tableaux
Tableau 1. Propriétés chimiques des 50 premiers centimètres des sols du Plateau des Batéké dans
des sites différents (Kasongo et al., 2009). .................................................................................................11
Tableau 2. Sommes des précipitations et moyennes des températures de la région de Kinshasa
dans deux stations météorologiques (1977-2006) obtenues à partir des données de l’Agence
Nationale de Météorologie et de Télédétection par Satellite (METTELSAT). ...................................12
Tableau 3. Caractéristiques chimiques de la couche arable (0-25 cm) et de sous-sol (25-50 cm) du
Plateau des Batéké sous jachère d'Acacia auriculiformis A. Cumm. Ex Benth (Koy, 2009). ................16
Tableau 4. Composition minéralogique des quelque roches de la province de Bas-Congo (Koy,
2009). ...............................................................................................................................................................17
Tableau 5. Paramètres fondamentaux intervenant durant le compostage des déchets (Wass et al.,
1996 ; Damien, 2004; Leclerc, 2001a; Charnay, 2005). ...........................................................................27
Tableau 6. Exemples de la composition de différents composts de déchets, dans quelques villes
africaines d’après Farinet et Niang (2004) tiré de Soclo et al., (1999) pour Cotonou, de Ngnikam et
al. (1993) pour Yaoundé, de Farinet et Sow (1997) pour Bakel, et de Farinet et Copin (1994) pour
les déchets d’abattoir au Sénégal. ................................................................................................................27
Tableau 7. Composition moyenne des ordures ménagères dans différents pays (Biey, 2001;
Francou, 2003; SPW, 2010). ........................................................................................................................28
Tableau 8. Valeurs limites des ETM dans les composts (mg.kg-1) destinés particulièrement à
l'épandage agricole selon le pays (adapté d'Amlinger, 2004 in Amir, 2005 et Moniteur Belge, 2009).
..........................................................................................................................................................................42
Tableau 9. Coordonnées géographiques des sites et profils texturaux des couches arables. ............47
Tableau 10. Composition moyenne de quelques caractéristiques des composts des biodéchets
ménagers utilisés au début de chaque campagne culturale et de la fumure minérale selon les
caractéristiques du fabricant. .......................................................................................................................56
Tableau 11. Quantités des composts BDM apportées (t.ha-1 MB) et d'engrais NPK (kg.ha-1) au
cours de l'expérimentation par saison culturale. .......................................................................................58
Tableau 12. Quelques caractéristiques physiques des sols des sites étudiés. .......................................62
Tableau 13. Caractéristiques physico-chimiques des sols des sites étudiés à l'état initial. .................64
Tableau 14. Valeurs moyennes de carbone & azote microbien, respiration basale & induite par
substrat, quotient d'activation respiratoire, quotient métabolique, carbone facilement
métabolisable, activité de la monophosphoesterase acide, activité de l'uréase tamponnée & non
tamponnée. .....................................................................................................................................................70
Tableau 15. Bilan analytique des apports en carbone organique total par les matières organiques
des composts de biodéchets ménagers et évolution des stocks dans le sol sur quatre saisons
culturales dans les différents sites. ..............................................................................................................82
Tableau 16. Bilan analytique des apports en azote total par les amendements organiques des
composts BDM et évolution des stocks dans le sol sur quatre saisons culturales dans les différents
sites. .................................................................................................................................................................83
-viii- Index des figures et des tableaux
Tableau 17. Proportion en % entre les formes azotées pour les résultats moyens de la dernière
saison culturale pour les trois sites............................................................................................................. 87
Tableau 18. Proportions entre les formes du phosphore pour les résultats moyens de la dernière
saison sur les trois sites de l'étude. ............................................................................................................. 91
Tableau 19. Bilan des apports en phosphore total par les amendements (organiques, minéraux) et
évolution des stocks dans le sol sur quatre saisons culturales dans les différents sites. .................... 93
Tableau 20. Comparaison des moyennes à la fin de la quatrième saison des paramètres
physicochimiques des sols en fonction des traitements ....................................................................... 101
Tableau 21. Corrélations entre paramètres physico-chimiques et chimiques choisis pour les sites de
Kimwenza, Mont Amba et Balume. ........................................................................................................ 102
Tableau 22. Proportions entre les formes microbiennes et totales du carbone, de l'azote total, du
carbone facilement métabolisable comme composante du carbone organique total; et le quotient
d'activation respiratoire (QR) et le quotient métabolique (qCO2) en fonction des traitements pour
les données moyennes de la dernière saison culturale sur les trois sites. ........................................... 125
Tableau 23. Comparaison des moyennes à la quatrième saison des paramètres biologiques en
fonction des traitements appliqués dans les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume. ............. 112
Tableau 24. Corrélations entre paramètres microbiologiques et avec quelques paramètres physico-
chimiques et chimiques choisis pour les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume. ................... 127
Tableau 25. Comparaison des moyennes des rendements à la quatrième saison pour chaque
plante-test utilisée et pour les traitements appliqués sur les 3 sites. ................................................... 131
Tableau 26. Apport moyen par traitement et types d’amendements d'éléments fertilisants N, P2O5
et K2O par saison culturale. ...................................................................................................................... 131
Tableau 27. Efficience agronomique (Ea) des composts BDM (en kg MS/t ) au cours des saisons
culturales en fonction des cultures et traitements à Kimwenza, au Mont Amba et à Balume. ...... 138
Tableau 28. Efficience agronomique (EA) des engrais minéraux NPK au cours des saisons
culturales en fonction des traitements et cultures dans les trois sites de Kimwenza, au Mont Amba
et à Balume en kg MS/t NPK. ................................................................................................................. 141
Tableau 29. Efficience agronomique apparente des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) contenus
dans les composts en kg MS.kg-1 de l’élément, à la quatrième saison à Kimwenza, au Mont Amba
et à Balume. ................................................................................................................................................. 143
Tableau 30. Efficience agronomique apparente des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) contenus
dans les engrais minéraux NPK en kg MS.kg-1 de l’élément, à la quatrième saison à Kimwenza, au
Mont Amba et à Balume. .......................................................................................................................... 144
Tableau 31. Efficience agronomique relative des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) en % à la
quatrième saison culturale à Kimwenza, au Mont Amba et Balume par rapport au traitement T4
(100 kg.ha-1 NPK). ..................................................................................................................................... 146
Tableau 32. Efficience agronomique relative moyenne des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) en
% à la quatrième saison culturale à Kimwenza, au Mont Amba et Balume par rapport au
traitement T5 (200 kg.ha-1 NPK). ............................................................................................................ 146
INTRODUCTION GENERALE
Introduction -1-
Introduction générale
Dans les villes d’Afrique, les ordures ménagères sont composées en grande partie de matière
organique (40 à 90 %). Elles constituent un problème majeur d’hygiène car leur collecte et
leur évacuation nécessitent une organisation entre les ménages et les pouvoirs publics qui fait
défaut dans beaucoup de cas. Aussi, l’élimination de déchets organiques dans les sites
d’enfouissement représente de plus en plus un coût élevé, ainsi qu’un impact négatif sur le
milieu (Smith, 1994 in N’Dayegamiye et al., 2005). Face à cette situation, les pouvoirs publics
doivent trouver des alternatives durables dans la gestion des déchets ménagers.
La ville Province de Kinshasa en République Démocratique du Congo est confrontée à cette
situation et connaît ces dernières décennies une démographie de plus en plus galopante. La
population de Kinshasa s’élèverait à plus de 7 millions d’habitants (RDC, 2009). La
conséquence est l’augmentation importante des déchets solides ménagers qui croît avec la
production des biens de consommation. Bien que le tonnage des déchets produits pour
l’ensemble de la ville ne soit pas connu avec précision, ces derniers contiennent plus de 65 %
de fraction organique biodégradable (Biey, 2001). Cette fraction constitue une source
importante de matière organique pour la production de composts lorsque le système de
collecte et de séparation des déchets solides ménagers à la source est organisé et mis en place.
Il a été démontré que les techniques de compostage (décentralisé et/ou centralisé) offrent
beaucoup d’opportunités dans le contexte actuel de la ville de Kinshasa (Mulaji, 2006). Les
activités agricoles comme débouchés des matériaux compostés se développent dans la ville et
ses environs pour faire face à la demande en produits agricoles et à la crise socio-économique.
Plus de 80 % de la population de Kinshasa vit au moins en partie de l’agriculture et la sécurité
alimentaire reste et demeure la préoccupation majeure de la population.
En ce 21ème siècle en raison de la croissance de la population africaine, le plus grand défi de
l’agriculture et de la production alimentaire est d’atteindre simultanément deux objectifs :(i) la
durabilité, en passant par la conservation des sols et de l’eau et (ii) l’augmentation de la
production pour satisfaire la population en perpétuelle croissance (RDC, 2005). Cependant, la
gestion durable de la fertilité des sols des zones tropicales humides demeure d’actualité, parce
que la majorité de la production agricole dans ces sols tropicaux (cas des pays en
développement) reste encore basée sur le système traditionnel (de culture itinérante). Il faut
également noter que dans ces régions, l’agriculture est essentiellement pluviale et tributaire des
aléas climatiques (températures élevées et fortes pluviométries) en plus des conditions
édaphiques trop souvent défavorables et du processus pédologique naturel qui aboutit
souvent à des sols altérés (acides), continuellement et intensément lessivés (Kanyankogote et
al., 2005). Actuellement, la gestion de la fertilité s’intègre de plus en plus dans la maîtrise de la
fragilité des sols soumis à une forte anthropisation pour répondre aux besoins alimentaires de
la population (Kombele, 2004).
-2- Introduction
L’accès limité à la terre entraîne et continue de provoquer une surexploitation des sols cultivés
conduisant ainsi à une utilisation des terres marginales dans certaines régions. Dans ces
conditions, le système de culture traditionnel qui consiste à éliminer la végétation naturelle
d’un terrain et à le laisser en jachère après culture pendant au moins 2 à 5 ans devient
difficilement applicable. La réduction de la durée de la jachère ne peut être préconisée comme
solution efficiente par rapport aux conséquences de la pratique de cultures successives sur les
sols tropicaux pauvres qui entraînent une dégradation chimique et biologique, limitant la
croissance des végétaux (Dabin, 1984; Tian et al., 2001 in Koy, 2009). Il en résulte la
désaturation du complexe adsorbant et l’acidification plus ou moins forte qui diminuent la
fertilité des sols. Les pertes d’éléments nutritifs observées dans ces sols par les récoltes des
cultures, par l’érosion et par le lessivage qui ne sont pas remplacées par des apports et
l’acidification qui est aussi bien un phénomène naturel né de la pédogénèse, qu’un
phénomène provoqué par la mise en culture, conduit inexorablement à une baisse notable des
rendements (Voundi, 2001). L’exploitation de tels sols exige le relèvement du pH et de la
capacité d’échange cationique, la neutralisation de l’aluminium échangeable et la restauration
de la balance cationique, etc. On recourt généralement au chaulage en vue de neutraliser
l’acidité, plus particulièrement celle associée à l’aluminium échangeable et d’améliorer d’autres
propriétés. Cependant, dans les sols fortement altérés des régions tropicales humides, le
relèvement du pH jusqu’à des valeurs de 6 à 7, requiert des apports fréquents en chaux à
cause de l’effet tampon relativement faible que présentent ces sols (Kanyankogote et al.,
2005).
La Province de Kinshasa est quasi totalement couverte de sols sablonneux hérités des sables
de recouvrement du système Kalahari (Beau, 1975; Sys, 1983). Ces sols appartiennent au grand
groupe des sols ferrallitiques (Compère, 1970). Ils sont caractérisés par un stade avancé
d’altération, présentent une réaction acide et possèdent une faible réserve (balance) des
nutriments (Baert et al., 1991; Marcelino, 1995) qui les rendent marginaux pour l’agriculture
(Malele, 2003a). La faible fertilité chimique et la capacité de rétention en eau très limitée
constituent des sévères limitations de leur potentiel agronomique. Le lessivage des éléments
nutritifs en profondeur est favorisé dans ces sols. Lorsqu’ils sont défrichés et laissés à nu, la
décroissance de l’activité biologique est encore plus rapide (Dzaba, 1987).
En République Démocratique du Congo et notamment dans la Province de Kinshasa, c’est
sans nul doute la dégradation des terres, c’est-à-dire la perte partielle ou totale de la
productivité quantitative et/ou qualitative, ou encore les deux résultant des phénomènes tels
que l’érosion des sols, la perte de fertilité des sols, la détérioration de la structure des sols, le
déboisement, les méthodes culturales inadéquates et les cultures sur les terres marginales qui
est l’impact défavorable le plus important du secteur agricole (RDC, 2005). Généralement, les
agriculteurs ou les fermiers ne sont pas informés de l’état de fertilité des sols utilisés. Dans ces
Introduction -3-
conditions, il est difficile pour les agriculteurs congolais (petits fermiers ou paysans) de
pratiquer une agriculture soutenable et financièrement rentable, à cause des faibles capitaux
dont ils disposent et des multiples contraintes liées à l’indisponibilité d’utilisation des engrais
minéraux ou des amendements commerciaux pour accroître la production. L’accès aux
engrais conventionnels hydrosolubles en application régulière est pratiquement impossible
dans ces conditions. De plus, l’application exclusive des engrais minéraux n’est généralement
efficace que pendant les premières années d’apports continus; on constate en effet une baisse
de rendement après quelques années à cause de la dégradation des propriétés des sols
(Alvarez, 2005; Nyiraneza et al., 2009 in N’Dayegamiye et Drapeau, 2009). Ainsi, le niveau de
matière organique du sol reste le facteur important pour le maintien de la fertilité dans le sol.
L’efficacité des engrais minéraux est liée à la quantité de la matière organique dans le sol
(Charland et al., 2001; N’Dayegamiye et al., 2005; etc.). L’étude d’Aoyama et al. (1999 in
Rousseau, 2005) a montré un effet faible ou nul de la fertilisation minérale sur la qualité du sol
tandis que l’apport en matière organique (fumier) est associé à une amélioration de la
structure du sol et à un stockage de nutriments dans le sol. À part les sols d’origine
volcanique, les sols en zones tropicales sont d’habitude peu fertiles et se dégradent
relativement vite lorsqu’ils sont mis en exploitation pour la production des cultures annuelles.
La FAO (2003) préconise la nécessité de maintenir les taux de matière organique aussi bien
que les éléments chimiques de sol en Afrique subsaharienne et ailleurs sous les tropiques, à
cause de l’extraction des minéraux par les plantes cultivées et de la décomposition rapide de la
matière organique dans le sol sous l’influence de la température élevée.
C’est pourquoi des options alternatives de gestion de la fertilité des sols tropicaux incluant
l’usage des ressources naturelles disponibles localement comme les agrominéraux (roches
naturelles fertilisantes utilisées en agriculture), les déchets d’agro-industrie et les composts de
biodéchets (ménagers) semblent être une nécessité vitale. Dans le contexte de la ville de
Kinshasa, la récupération et le recyclage des déchets biodégradables sous forme de composts
présenteraient une perspective intéressante et une réponse aux agriculteurs. En outre, le
compostage des déchets ménagers apparaît non seulement comme une méthode prometteuse
de recyclage mais aussi d’assainissement de ces déchets. Ce procédé (compostage) permet
d’hygiéniser les résidus ménagers et de les transformer en humus en une période relativement
courte (N’Dayegamiye et al., 2005; Culot, 1996; Culot et al., 1999; Biey, 2001; Charnay, 2005).
Les composts des résidus des déchets ménagers valorisés selon les normes environnementales
peuvent rapidement améliorer la productivité et la qualité des sols (N’Dayegamiye et al., 2005;
Charnay, 2005). C’est pour cette raison que le compostage de résidus (boues des stations
d’épuration, déchets verts, déchets industriels et organiques ménagers, déjections animales)
triés à la source permet la réduction d’utilisation des fertilisants artificiels d’autant que la
quantité des déchets à admettre dans les décharges est en pleine croissance dans plusieurs
pays (Ros et al., 2006a; N’Dayegamiye et al., 2005).
-4- Introduction
Dans une telle perspective, la présente investigation se donne comme objectifs principaux : la
valorisation des déchets ménagers par la production des composts d’une part et l’amélioration
de la fertilité des sols de la Province de Kinshasa d’autre part. Pour cela, il est indispensable :
(i) d’organiser un système de compostage à différentes échelles selon le cas; de connaître les
contraintes à la fertilité de sols; (ii) d’étudier l’influence d’apports en matières organiques sur
la dynamique de l’activité biologique en relation avec la biodisponibilité d’éléments nutritifs;
(iii) apprécier la production des cultures test dues aux apports organiques en fonction des
saisons et évaluer l’efficience agronomique des amendements apportés. Ainsi, cette thèse
repose-t-elle sur l’hypothèse que l’amendement en compost des biodéchets ménagers agit et
modifie favorablement les propriétés du sol.
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Généralités sur le milieu physique et description des sites de l’étude
Incidences des composts sur des indicateurs chimiques et biologiques des sols
Milieu physique et description des sites de l’étude -5-
Chapitre 1. Milieu physique et description des sites de l’étude
1.1 Introduction
La République Démocratique du Congo (figure 1) large de ses 2.344.000 km2 est un pays au
potentiel agricole énorme en Afrique Centrale disposant de 80 millions d’hectares de terres
arables reparties dans trois grandes zones agroécologiques : (i) la cuvette alluviale du fleuve
Congo au centre, d’une altitude variant entre 300 et 500 m, recouverte par des forêts
équatoriales et des marais, peu peuplés; (ii) les plateaux étagés de savanes, qui bordent cette
cuvette au Nord et au Sud, d’une altitude variant de 700 à 1200 m; (iii) les massifs
montagneux volcaniques à l’Est et au Nord-Est, d’une altitude de 1500 à 5000 m (FAO,
2009). Elle est située entre les latitudes de 5°10’ N et 13°00’ S et les longitudes de 11°30’ et
31°00’ E; et limitée au Nord par la République Centrafricaine et le Soudan, à l’Est par
l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au Sud par la Zambie et l’Angola, à l’Ouest
par le Congo-Brazzaville et l’enclave angolaise de Cabinda (Geodata, 1994 in Kombele, 2004).
Figure 1. Carte de la République Démocratique du Congo et pays limitrophes (RDC, 2006).
La position de la RDC, à cheval sur l’équateur, lui permet de jouir d'une alternance des
climats propice à une production ininterrompue des cultures sur toute l’année et un
approvisionnement continu de ses marchés en produits agricoles (Tollens, 2004). Ses
conditions climatiques permettent la culture d’un large éventail de productions tropicales.
-6- Synthèse bibiographique
Bien que les terres agricoles soient, en général, de faible fertilité (Van Wambeke, 1995),
l’agriculture demeure l’activité principale de la population. Environ 75 % de la population
nationale vivent de l’agriculture (RDC, 2006; FAO, 2009). Malheureusement les terres
exploitées annuellement ne couvrent que 10 % des 80 millions d’hectares des terres arables.
Cependant, l’agriculture RD Congolaise est essentiellement pluviale et dominée par les
cultures vivrières destinées à l’autoconsommation. Elle est en deçà des besoins alimentaires
actuels des populations. Le déficit le plus aigu est constaté à Kinshasa. Généralement,
l’augmentation de la production agricole se fait par l’accroissement des surfaces cultivées
plutôt que par l’accroissement de la productivité des terres (FAO, 2009).
1.1.1 Climat
La République Démocratique du Congo comprend plusieurs zones climatiques dont les
caractéristiques différentes créent pour l’agriculture des conditions fort dissemblables.
Contrairement à ce qui se passe dans certaines régions du monde (exemple de l’hémisphère
nord), où les saisons se distinguent principalement par les variations de la température
moyenne, dans la grande partie du territoire de République Démocratique du Congo, la
différentiation saisonnière dépend avant tout de la quantité et de la répartition des
précipitations atmosphériques (Pain, 1978; Vandenput et Van Den Abeele, 1956). On
distingue trois zones climatiques à savoir (figure 2):
Figure 2. Zones climatiques de la République Démocratique du Congo (Géographie de la
RDC, www.wikipédia.org).
Milieu physique et description des sites de l’étude -7-
La zone équatoriale, à cheval sur l’Equateur, s’étend jusqu’à 2° latitude Nord et Sud. Son climat
est chaud et humide, le total des précipitations annuelles est au minimum de 1.500 mm et la
température moyenne dépasse 25 °C. L’humidité avoisine le point de saturation.
Les zones tropicales s’étendent au Nord et au Sud de la zone équatoriale jusqu’aux tropiques
(23°27 Nord et Sud). L’année est marquée par la saison des pluies (800 à 1.500 mm) ou la
saison chaude et la saison sèche ou froide variant de 1 à 3 mois dans le Nord et de 1 à 7 mois
dans le Sud. L’humidité relative y est encore élevée (Kinshasa 80 %), mais moindre que dans
la zone équatoriale. La température diurne peut monter à 40 °C ne dépassant pas 25 °C la nuit
au Nord et descendre dans certaines régions aux environs de 3-4 °C.
La zone relativement tempérée, qui comprend toute la partie orientale, d’une altitude de 500 à
4.500 m, englobe les parties les plus élevées. Cette zone accuse, plus encore que la zone
tropicale, de grandes irrégularités dans le régime des pluies.
1.1.2 Géologie
Du point de vue géologique, la République Démocratique du Congo comprend deux régions
d’étendues très contrastées. La première dessine une bande étroite, de moins de 100 km de
large, qui longe la côte atlantique ; des couches marines mésozoïques et cénozoïques y
affleurent. La seconde comprend tout le reste du territoire (Pain, 1978).
1.1.3 Sol de la RDC
Les sols de la République Démocratique du Congo sont extrêmement variés (différentes
échelles) : variété de matériel parental et des conditions de développement. Ces sols
appartiennent au groupe des sols tropicaux profondément altérés et riches en fer et en
alumine, sous l’action d’un climat chaud et humide (Fahem, 1978; Malela, 2003b). On
rencontre côte à côte des ensembles de sols très divers, les plus riches sur des surfaces
limitées et dispersées, les plus pauvres beaucoup plus étendus (figure 3).
On distingue :
(i) les sols minéraux bruts, stériles, qui sont localisés sur les affleurements rocheux et des
cuirasses affleurantes; et les sols récents qui occupent de faibles superficies et
apparaissent mal sur les cartes pédologiques à petite échelle de la RDC. Ces derniers
sont en général les plus fertiles (selon USDA Soil Taxonomy): sols volcaniques
(andosols, 0,5 % du territoire national) au pied des monts Virunga, terres noires sur
alluvions bien drainées, riches en matières organiques, sols à forte teneur en sels
(aridisols) et sols hydromorphes (5 %) mal drainés sont étendus dans la cuvette
centrale, le long des vallées du fleuve Congo et les cours inférieurs de ses principaux
affluents : Lindi, Lomami, Aruwini, Itimbiri, Mongola, Lulonga, Ikelemba, Ruki,
Oubangui, Giri, Moeko; et sur les rives des lacs.
-8- Synthèse bibiographique
(ii) les sols ferrallitiques. On distingue : - les ferrisols (14 %) à pédogenèse active, localisés
sur les roches de Karoo, dans la grande vallée de Kwango et du Kasaï, au Maniema,
au Nord-Est de la cuvette, au Kivu et au Bas-Congo; - les ferralsols (53,5 %) riches en
argiles (> 20 %) mais à réserves minérales faibles et à pédogenèse arrêtée. Ils occupent
une grande surface dans toute la périphérie du pays. Sous forêt dense, ils peuvent
avoir une certaine fertilité. Enfin, les arenoferrals (26 %), profondément lessivés, sont
des sols sableux à faibles teneur en argile < 20 %, très acides; ils recouvrent plus de ¼
du pays aussi bien sous forêt dense que sous savane ou forêt claire au Kwango, Kwilu,
Kasaï, Katanga, ainsi que sur les plateaux littoraux.
Figure 3. Sols récents et ferrallitiques de la République Démocratique du Congo (Fahem, 1978).
Il ressort de la figure 3 que les sols de la Province de Kinshasa se classent dans les sols
ferrallitiques pauvres ou les arenoferrals (arenoferralsols) dont les caractéristiques sont décrites dans
la section 1.2.2 (Legros, 2007; WRB, 2006).
Milieu physique et description des sites de l’étude -9-
1.2 Province de Kinshasa et milieu physique
1.1 Localisation des sites
La Province de Kinshasa (figure 4) est située entre 4°18’ et 4°25’ latitude Sud et entre 15°15’
et 15°22’ longitude Est. Elle est limitée au Nord et à l’Est par la Province de Bandundu, au
Sud par la Province de Bas-Congo et à l’Ouest par la République du Congo séparée du fleuve
Congo.
Figure 4. Carte de la Province de Kinshasa (De Saint Moulin et al., 2005)
Les sites d’étude sont tous localisés dans la Province de Kinshasa (figure 4), dans la commune
de Mont Ngafula à Kimwenza (4° 27’ S, 15°17’ EO) pour le premier site; le second site dans
la commune de Lemba au Mont Amba (4°25’ EO, 15°18’ S) et le troisième site dans la
commune de Maluku au Plateau des Batéké à Balume (4°06’ S, 15°52’ EO). Maluku et Mont
Ngafula font partie des grandes communes urbano-rurales où les activités agricoles sont
beaucoup plus développées et occupent plus de 80 % du territoire de la Province de
Kinshasa.
1.2.1 Géologie de la Province de Kinshasa
Selon Flouriot et al. (1975 in Kikufi, 2006), le soubassement du précambrien affleure à hauteur
des rapides sur le fleuve Congo au pied du Mont Ngaliema en aval de Kinshasa et en amont
de la rivière N’djili au Sud. Composé essentiellement de roches gréseuses rouges et finement
stratifiées, il montre par endroits, un pendage léger, signe d’ondulation dans le socle.
-10- Synthèse bibiographique
Le mésozoïque couvre le cénozoïque (ou le secondaire) recouvrant du tertiaire en légère discordance
dans les collines les plus élevées et sous le Plateau des Batéké. Sa base ou « série de grès
polymorphes » est formée de sables blancs d’âge paléogénique, comportant d’importantes quantités
de grès siliceux (quartzitiques) facilement mobilisables pouvant atteindre 80 à 120 m
d’épaisseur (figure 5). Cependant, la partie supérieure « série d’ocres » appartenant au néogène est
formée essentiellement de sables fins peu argileux sans stratification apparente (ocres ou
bruns, décolorés en surface d’origine fluviatile) (Pain, 1984). Au cours du quaternaire, les
processus d’érosion (figure 5) devenant plus dynamique que la sédimentation et le climat
jouant un rôle prépondérant, les alluvions occupent les parties basses et les fonds des vallées.
ns = neogene surfaces; mts = middle Tertiary; ucs = upper cretaceous surfaces, 1 = series of “sables
ocre”, 3 = mesozoic deposits, 2 = series of “grès polymorphes”, 4 = precambrian deposits
Figure 5. Erosion de surface et corrélation de dépôt du système de Kalahari (Marcelino, 1995)
1.2.2 Sols de Kinshasa
D’après Sys et al. (1961), les sols de Kinshasa sont classés selon l’ordre des kaolisols, sous-ordre
des hydro-xerokaolisols et grand groupe des arenoferrals, classification type des sols du Congo. Ce
sont des sols qui ont été développés sur les sables ocres communément appelés « système de
Kalahari», produits de l’érosion des collines et du démantèlement du plateau. Ces sols sont
constitués par des couches de sables fins souvent de couleur ocre jaune parfaitement
homogénéisés, dépourvus de stratification; avec une teneur en argile généralement < 20 %.
La teneur en matière organique et le degré de saturation du complexe adsorbant y sont faibles.
Pour la Province de Kinshasa, très peu de données disponibles existent sur la caractérisation
chimique et biologique des sols en vue d’évaluer leur fertilité.
Les données récentes ont été obtenues par Kasongo et al. (2009) dans la région du Plateau des
Batéké dans trois sites qui sont indiqués dans le tableau 1 ci-dessus. L’analyse
Milieu physique et description des sites de l’étude -11-
granulométrique des sols étudiés selon le triangle textural de l’USDA de tous les profils a
montré une texture essentiellement sableuse (> 90 %), laquelle devient un peu plus fine dans
l’horizon Bws (sable-limoneux). Les profils observés sont des arénosols dotés des propriétés
« ferraliques » classifiés comme rubiques ferraliques arénosols (dystriques). La similarité de la
composition texturale des différents profils confirme davantage l’uniformité des conditions de
formation des sols.
Tableau 1. Propriétés chimiques des 50 premiers centimètres des sols du Plateau des Batéké
dans des sites différents (Kasongo et al., 2009).
Caractéristique Sols de Mampu Sols de Mbankana Sols de Kinzono
0-25 cm 25-50 cm 0-25 cm 25-50 cm 0-25 cm 25-50 cm
pH-H2O 5,25 5,10 4,90 5,02 5,27 5,03 pH-KCl 4,31 4,30 4,18 4,38 4,40 4,20 C.O (%) 1,04 0,96 0,85 0,60 1,15 0,72
Ntot (%) 0,05 0,07 0,04 0,04 0,06 0,04 C/N 21 14 21 15 19 18 Pdis (mg.kg-1) 14 5 13 7 16 12 *Caéch 0,26 0,10 0,22 0,09 0,26 0,16 *Mg éch 0,09 0,04 0,08 0,05 0,11 0,06
*K éch 0,04 0,01 0,03 0,02 0,02 0,01 *Naéch 0,02 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01 *Aléch 1,21 0,99 1,35 1,19 1,43 0,85 *CECE 1,62 1,15 1,69 1,39 1,43 1,05 *CECAc-NH4(pH 7) 2,81 2,11 2,73 1,63 3,07 2,25 Sat.Al (%) 75 87 80 88 72 81 T (%) 15 08 13 11 13 11 **Mn 71,9 nd 75,0 nd 70,3 nd **Fe 68,0 nd 70,4 nd 65,7 nd **Zn 17,0 nd 16,2 nd 13,4 nd **Cu 2,05 nd 2,08 nd 2,12 nd
*= exprimé en cmol(+).kg-1; **= exprimé en mg.kg-1; T= taux de saturation ; nd= non déterminé
Les résultats chimiques indiquent probablement une toxicité aluminique et les valeurs de pH
sont < 5,30. Les valeurs de carbone organique total et de l’azote total obtenues sont
inférieures respectivement à 1,2 et 0,1 %. La teneur en phosphore assimilable (Bray 2) varie
de 5 à 16 mg.kg-1 et la CEC des sols quel que soit l’horizon considéré est faible < 5 cmol(+).kg-
1 indiquant que ces sols ont une capacité de stockage des nutriments limitée (Koy, 2009).
Selon la WRB (2006), ces sols qualifiés de « dystriques » sont moins fertiles et ont des taux
saturation en bases faibles qui varie de 12 à 15 %.
1.2.3 Caractéristiques climatiques de la Province de Kinshasa
La Province de Kinshasa se trouve dans la zone climatique de basse altitude, caractérisée par
un climat tropical chaud et humide de type AW4 suivant la classification de Köppen (Bultot,
-12- Synthèse bibiographique
1954 in Compère, 1970). On y observe une alternance de deux saisons : une sèche de juin à
mi-septembre et une pluvieuse de mi-septembre à la fin du mois de mai.
La variation de la température moyenne d’un mois à un autre est faible (tableau 2). Les mois
de l’année les plus chauds sont février, mars et avril (± 25,5 °C) et le plus frais est juillet
(22,1°C); avec une amplitude thermique annuelle de 9,45 °C.
Tableau 2. Sommes des précipitations et moyennes des températures de la région de Kinshasa
dans deux stations météorologiques (1977-2006) obtenues à partir des données de l’Agence
Nationale de Météorologie et de Télédétection par Satellite (METTELSAT).
Kinshasa-N'Djili Kinshasa-Binza
Mois P (mm) T °C P (mm) T °C
Janvier 168,6 26,5 175,1 25,7
Février 147,7 27 151,2 26,1
Mars 188,4 27,3 196,8 26,5
Avril 211,6 27,3 208,3 26,5
Mai 142,5 26,5 146,4 25,7
Juin 7,5 24,2 0 23,7
Juillet 1,6 23,2 1,8 22,5
Août 6,6 24,3 6 23,5
Septembre 35,4 26 34,1 25
Octobre 149,7 26,4 145,8 25,6
Novembre 259,6 26,4 261,8 25,5
Décembre 183,8 21,4 193,7 25,5
Annuelle 1498 26 1527 25,1
L’humidité relative moyenne est élevée, atteint sa valeur maximale de 88,1 % en décembre et
son minimum 76,4 % septembre.
Les précipitations de la Province de Kinshasa sont abondantes et inégalement réparties durant
l’année (tableau 2 et figure 6) : pratiquement nulles pendant la saison sèche, de juin à
septembre, elles passent par deux maxima, l’un en novembre et l’autre en avril avec un
minimum secondaire en janvier-février correspondant à une petite saison sèche de 2 ou 3
semaines (Compère, 1970). Cette répartition permet la pratique de deux saisons culturales :
saison A d’octobre à janvier et saison B de février à juin.
La précipitation annuelle de la Province de Kinshasa varie entre 1300 et 1600 mm, avec une
distribution bimodale. Les dates du début et de la fin de la saison pluvieuse varient
grandement d’une année à l’autre. Crabbe (1980 in Koy, 2009) a constaté les dates suivantes
pour le début et la fin de la saison sèche dans la Province de Kinshasa : (i) début, 28 mai
(moyenne) et entre le 12 mai et 22 juin (extrêmes); (ii) fin, 21 septembre (moyenne) et entre le
1er septembre et le 12 octobre (extrême).
Milieu physique et description des sites de l’étude -13-
Dans la Province de Kinshasa, l’évapotranspiration potentielle (ETP) est de l’ordre de 1250 à
1310 mm et deux maxima sont observés, l’un au début d’octobre et l’autre en fin mars (figure
6). D’après Koy (2009) le bilan hydrique basé sur la capacité de rétention d’eau de 100 mm
par le sol montre que la précipitation n’excède pas l’ETP d’octobre en mai. Un surplus net
d’eau est observé de novembre en mai, alors que durant les mois de juillet, août et septembre,
les sols sont déficitaires.
Figure 6. Courbes ombrothermiques et bilan hydrique de la région de Kinshasa: (a) Station de
N'Djili et (b) Station de Binza (Koy, 2009).
1.2.4 Végétation de la Province de Kinshasa
La végétation naturelle se trouve actuellement localisée dans les régions des collines et sur le
Plateau du Kwango à cause de la pression lié à l’urbanisation (figure 7). Deux types de
végétation prédominent, les galeries forestières et les savanes plus dominantes principalement
dans la région du Plateau des Batéké.
-14- Synthèse bibiographique
Figure 7. Carte d'occupation de sols dans la Province de Kinshasa (Musée de Tervuren in
Mibeya, 2009).
Les galeries forestières sont présentes dans les parties marécageuses des dépressions
circulaires et aux bords des rivières dans les fonds des vallées. Les espèces les plus
importantes sont : Standtia stipitata Niove, Milletia laurenti De Wild, Pentacletra eetveldeana De
Wild, Strychnos variabilis De Wild et Quassia africana Baill. Les forêts sont fondamentalement
développées dans les sables couverts de la litière à décomposition rapide (Baert et al., 1991).
Les savanes couvrent une grande partie des sols du Plateau de Batéké. On distingue deux
faciès : la savane arbustive et la savane herbeuse (Pauwels et Nzayilu, 1993; Lubini, 1997). La
savane arbustive généralement à la limite de la savane-forêt dans les dépressions des vallées
dont les plus importants sont : Hymenocardia acida Tul., Crossopterix febrifuga (Afzel) Benth.,
Pterocarpus angolensis D.C., Combretum psidioides Welw, Struchnos pungens Solerader, Strychnos
cocculoides Baker, Paropsia brazzeana Baill., Albizia adifianthifolia, Anona arenaria Thonn, Syzygium
macrocarpum Eng. Quelques arbres y sont également trouvés : Dialium englerianium Henriq,
Erythropheum africanum (Welw) Harms et Ochna afzelii Stem Bark (Ladmirant, 1964). La savane
Milieu physique et description des sites de l’étude -15-
herbeuse couvre la partie sableuse de la zone. Elle est composée principalement des espèces :
Loudetia demeusi (De Wild) Hubbard, Hyparrhenia diplandra (Hack) Stapf., Ctenium newtonii Hack,
Trachypogn thollinii (Franch) Stapf., Digitaria brazzae (Franch) Stapf., Digitaria uniglumis (Rich)
Stapf., et Afromomum alboviolaceuum (Ridley) K. Shum, Sporobolis africana (Poir) Robyns &
Tournay et Rhynchalytrum roseum (Nees) Stapf. & Hubb., etc.
1.2.5 Valeur agricole et utilisation de la terre
Les sols de la Province de Kinshasa ont une valeur agronomique assez limitée et sont
marginaux, à cause de leur pouvoir de rétention en eau faible et de leur valeur de fertilité
chimique bas (Malele, 2003a). Leur utilisation varie largement avec le type de sol et des
cultures pratiquées (Koy, 2009). En général, au Plateau des Batéké les sols sont utilisés pour la
culture annuelle du maïs (Zea mays L.), du manioc (Manihot esculenta Crantz), de l’arachide
(Arachis hypogaea L.) comme cultures les plus importantes et du soja (Glycine max L. Merr). Les
sols des dépressions fermées n’ont pratiquement aucune valeur agricole, ils sont
sporadiquement utilisés pour la culture de l’arachide.
En vue d’augmenter le potentiel agronomique des sols de Kinshasa principalement dans la
région du Plateau des Batéké au Nord Est dans le secteur de Mampu-Mbakana, le
gouvernement de la RDC avec l’appui de l’Union Européenne et de la fondation Hanns-
Seidel, a introduit un système d’« agroforesterie ». L’Acacia auriculiformis A. Cumm ex Benth
s’est avéré la légumineuse la mieux adaptée aux conditions édaphique et climatique de la
région (Koy, 2009). Les forêts d’Acacia constituées sont exploitées en utilisant le système de
rotation (jachère) et la technique de culture sur brûlis. La période de rotation varie de 8 à 17
ans. Elle est suffisamment longue pour la restauration de la fertilité du sol et permettre une
culture annuelle continue. La fertilisation minérale n’est pas généralisée dans le système
agricole de Kinshasa. Le tableau 3 donne une illustration de la durée de la jachère sous Acacia
sur les propriétés chimiques des sols du Plateau des Batéké (Koy, 2009).
Chez les maraîchers, l’usage des fumiers de ferme et des déchets ménagers bruts est assez
répandu dans les périmètres de maraîchage dans le centre de Kinshasa (à Lemba échangeur,
Bandal mollard, Limete Funa, etc.) et la périphérie (Kimwenza, N’Djili Brasserie,
CECOMAF) pour la production des légumes feuilles tels amarante (Amaranthus hybridus L.),
oseille (Hibiscus sabbariffa L.), pointe noire (Brassica pekinesis Lour.), patate douce feuilles
[Ipomoea batatas (L.) Lam], ciboule (Allium fistulosum L.), épinard (Basella alba L.), etc. et des
légumes fruits tels que le gombo [Abelmoschus esculentus (L.) Moench], l’aubergine (Solanum
melongena L.), la tomate (Solamun lycopersicum L.), le piment (Capsicum annuum L.), etc. (Muzingu,
2010; Makumbelo et al., 2002).
-16- Synthèse bibiographique
Tableau 3. Caractéristiques chimiques de la couche arable (0-25 cm) et de sous-sol (25-50 cm)
du Plateau des Batéké sous jachère d'Acacia auriculiformis A. Cumm. Ex Benth (Koy, 2009).
Jachère pH (1 :2,5) Corg Ntot C/N Ca2+ Mg2+ K+ Na+ SBi Al3+ CEC7ii
(année) pHH2O pH-KCl …….%........
………………(cmolc.kg-1)…………….………
Sol de surface (0-25) cm
0iii 4,97c 4,30b 0,86a 0,05a 19b 0,24 0,09 0,04 0,02 0,39 1,03 2,5 4 4,72b 4,20ab 1,16b 0,08b 15b 0,29 0,10 0,01 0,04 0,44 1,26 3,0 8 4,66ab 4,15ab 1,87c 0,18c 11a 0,29 0,12 0,01 0,01 0,43 1,40 3,3 10 4,61ab 4,18ab 1,97d 0,19c 10a 0,65 0,14 0,05 0,01 0,84 1,27 4,0 17 4,51a 4,12a 2,92e 0,28d 10a 0,68 0,20 0,02 0,03 0,93 2,00 4,8
Sous sol (25-50 cm)
0iii 4,89b 4,27b 0,77a 0,04 19b 0,08 0,04 0,01 0,01 0,14 0,85 2,0 4 4,78ab 4,18ab 1,03b 0,08b 13a 0,16 0,01 <0,01 <0,01 0,17 0,89 2,5 8 4,78ab 4,20ab 0,97b 0,08b 12a 0,21 0,01 <0,01 0,03 0,25 0,98 2,9 10 4,65a 4,15a 1,00b 0,08b 13a 0,38 0,03 0,02 <0,01 0,45 0,83 2,3 17 4,40a 4,10a 1,31c 0,10b 13a 0,02 0,02 0,01 0,01 0,47 1,30 4,5
i Somme des bases ; ii CEC au pH 7,0 (NH4OAc 1M) ; iii correspond à la savane ; les moyennes suivies des différentes
lettres au sein d’une colonne sont statistiquement différentes (p<0,05).
1.2.6 Ressources potentielles d’amélioration de la fertilité des sols
L’utilisation des ressources naturelles locales disponibles comme amendements naturels doit
être encouragée comme une alternative de gestion intégrée et adaptée de la fertilité des sols,
susceptible d’améliorer leur productivité par l’intensification de la production agricole. La
Province de Kinshasa présente quelques potentialités en ressources locales pouvant être
utilisées dans l’amélioration de la fertilité des sols. C’est le cas des déchets des sociétés
agroalimentaires (tourteaux des brasseries, parche de café, etc.), les déchets d’ordures
ménagers, les agrominéraux, fumiers de fermes, etc. Certaines de ces ressources sont connues
et exploitées par les agriculteurs, mais offrent une disponibilité limitée. Dans beaucoup de cas,
ces ressources ne sont pas exploitées, à cause de leurs coûts prohibitifs ou tout simplement de
leur méconnaissance (Ruganzu, 2009).
1.2.6.1 Agrominéraux
Certains agrominéraux ou matériaux géologiques représentent une ressource potentielle
d’amendements minéraux pour la production agricole. Ce sont des roches et minéraux
pourvoyeurs de nutriments : roches phosphatées, sels d’azote et de potassium, roches
silicatées basiques, roches calcaires, dolomie agricole, etc. La Province de Bas-Congo voisine
de Kinshasa possède les agrominéraux (la dolomie rose, la roche verte, le phosphate, etc.)
susceptibles d’être utilisés dans la fertilisation des sols (Koy, 2009).
Koy (2009) a montré que ces ressources sont susceptibles de libérer les nutriments requis
pour la croissance des plantes une fois appliquées aux sols tropicaux pauvres. Le tableau 4 ci
Milieu physique et description des sites de l’étude -17-
dessous donne la composition chimique moyenne de quelques agrominéraux de la province
de Bas-Congo (Koy, 2009).
Tableau 4. Composition minéralogique des quelque roches de la province de Bas-Congo
(Koy, 2009).
Paramètres analysés
Dolomie rose (Kimpese)
Roche verte (Gangila)
Phosphate (Kanzi)
SiO2 (%) 6,44 42,82 37,80 Al2O3 (%) 1,55 16,17 9,22 Fe2O3 (%) 0,79 14,88 4,69 CaO (%) 30,25 7,51 14,44 MgO (%) 16,99 10,46 0,13 Na2O (%) 0,64 2,55 0,29 K2O (%) 0,09 0,09 0,52
P2O5 (%) 0,16 0,23 21,99
pH-H2O 10,5 8,7 5,7
Cd (mg.kg-1) nd nd 1,83 Pb (mg.kg-1) nd nd 1,26 Cr (mg.kg-1) nd nd 51
nd : non déterminé
La disponibilité de ces ressources reste limitée aux agriculteurs (paysans & maraîchers) en
fonction de la distance du lieu de prélèvement, aux moyens et surtout de leurs
méconnaissances.
1.2.6.2 Fumier de ferme
Depuis bien longtemps, le fumier est connu comme l’une des voies efficaces d’amélioration de
la fertilité et de la production des cultures dans les sols tropicaux (Dennison, 1961 in Kihanda et
al., 2006). Il constitue une source de nutriments (N, P, K). La composition et la valeur
fertilisante du fumier sont variables en fonction de l’espèce animale, de la qualité du fourrage et
de la litière, ainsi que des conditions de fermentation et de conservation (Leclerc, 2001a).
Son utilisation est la plus courante en zone de maraîchages. Comme partout en Afrique, la
production du fumier est surtout réalisée dans des petites fermes où le bétail est mis et nourri à
l’étable dans le but d’en récolter un maximum de matières fertilisantes en faveur des cultures
vivrières. La quantité produite dépend de la taille du bétail et du système d’élevage. Cet élevage
est basé sur les bovins, les ovins, les caprins, les porcins, les lapins et la volaille. Le nombre
d’animaux diffère d’une ferme à une autre, suivant les possibilités de les entretenir. Par ailleurs,
la disponibilité du fumier est de plus en plus limitée par rapport au nombre d’exploitants et des
têtes de bétail rendant insuffisant tout système d’intensification de l’agriculture (Ruganzu, 2009;
Muzingu, 2010); ce qui oblige à recourir à des voies alternatives complémentaires.
-18- Synthèse bibiographique
1.2.6.3 Epandage des déchets organiques et compost.
L’épandage des déchets d’ordures ménagères en agriculture est très répandu en Afrique de
l’Ouest et à Kinshasa (Waas et al., 1996; Nzuzi, 1999; Muzingu, 2010). Ce sont les maraîchers
urbains et péri urbains qui s’adonnent à cette forme de valorisation sans compostage. Cette
pratique bien que bon marché, entraîne par ailleurs de sérieux inconvénients. Elle peut être
responsable d'une diminution de la productivité agricole des sols par l'immobilisation
momentanée de l'azote minéral par les microorganismes responsables de la dégradation de la
matière organique dans la mesure ou le rapport C/N est élevé. Elle comporte également des
risques de propagation de certaines maladies cryptogamiques, de certains rongeurs, et des
risques de contamination importante par les graines de mauvaises herbes. En outre, ces déchets
frais ont été en contact avec diverses matières et peuvent être contaminés par les métaux lourds.
D'un point de vue hygiénique, ils risquent de propager des maladies pouvant s'introduire dans la
chaîne alimentaire (Culot et al., 1999; Muzingu, 2010).
Le compost est obtenu par compostage des déchets organiques. Dans le cas des biodéchets
ménagers, le compostage est adapté aux pays en développement du fait de la proportion
importante de matière organique contenue dans les déchets urbains et de la volonté de réduire
le gisement entrant en décharge (Charnay, 2005). De plus, ce traitement permet l’obtention un
amendement organique indispensable au sol, le compost. L’utilisation des composts dans la
fertilisation des sols n’est pas très développée à Kinshasa par manque d’un système de gestion
globale des déchets tant au niveau de la mairie que des municipalités (Mulaji, 2006). La richesse
en matière organique (> 65 %) (Biey, 2001) et la quantité des déchets produits dans la ville de
Kinshasa offrent une bonne opportunité d’utilisation des composts dans la fertilisation des sols.
Le gisement généré par les déchets ménagers à Kinshasa est estimé à 3,5 mille tonnes par jour
(Nzuzi, 2008). Le tri à la source et la collecte sélective des biodéchets permet d’obtenir un
matériau valorisable par compostage en produisant un amendement organique de qualité
(Leclerc, 2001b).
1.3 Conclusion partielle
La population africaine vit essentiellement de l’agriculture, et les sols constituent la base de leur
survie. Malheureusement, la majorité des sols sous climats tropicaux possèdent des facteurs
limitants majeurs pour la croissance des cultures, en raison du déséquilibre de la balance
exportation-restitution des nutriments et des conditions pédoclimatiques de la région, lesquelles
accélèrent la dégradation de la fertilité chimique des sols.
Les facteurs majeurs qui affectent la production agricole dans la Province de Kinshasa sont
ceux liés aux conditions géomorpho-pédologiques du fait que la quasi-totalité des sols est
sableuse et anthropisée. L’intensification des activités humaines notamment le déboisement et
la pratique des méthodes culturales inadéquates affecte davantage le stock en matière
Milieu physique et description des sites de l’étude -19-
organique de l’horizon bioactif du sol, qui entraîne la dégradation de la structure des sols et
par conséquent, occasionne l’érosion et la baisse de la fertilité des sols. La faible teneur en
matière organique, principale source de carbone et de réserve nutritive et pourvoyeur d’un
complément de la CEC constitue la grande limitation édaphique pour la productivité des sols.
Le recours aux amendements minéraux synthétiques, comme le chaulage, généralement en
grande quantité pour relever le pH et maintenir la production agricole ne semble pas être une
solution efficace vu les conditions socio-économiques des agriculteurs et à cause de l’effet
tampon faible que présentent ces sols. De plus, la mise en jachère est longue et ne donne pas
des résultats satisfaisants à cours terme.
L’exploitation de ces sols exige un relèvement de la matière organique disponible capable
d’apporter des éléments minéraux essentiels et améliorer les propriétés physico-chimiques et
biologiques de ces sols. Il existe plusieurs types de matières organiques susceptibles d’être
apportées aux sols. Cependant, la voie consistant à diversifier les ressources organiques
disponibles localement et à moindre coût mérite d’être explorée. C’est le cas des composts de
biodéchets ménagers. La valorisation de la matière organique des déchets domestiques sous
forme de composts doit être intégrée comme mode de gestion dans la relance de la
fertilisation de ces sols. Cette pratique de recyclage des résidus domestiques par compostage
n’est pas très répandue à Kinshasa. Le chapitre suivant donne quelques informations
essentielles sur l’impact d’apport de matières organiques des composts aux sols.
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols -21-
Chapitre 2. Incidences de matière organique des composts sur des indicateurs biologiques et chimiques des sols
2.1. Introduction
Les matières organiques sont des constituants complexes du sol. Elles peuvent être classées
en trois compartiments distincts dans les sols cultivés (Leclerc, 2001a) : la matière organique
vivante, végétale, animale et micro-organismes, qui englobe la totalité de la biomasse en
activité; la matière organique morte mais fraîche (figurée), débris d’origine végétale (résidus
végétaux, exsudats) et d’origine animale (déjections et cadavres); et l’humus (matière
organique amorphe), dû à la recombinaison des déchets en dégradation et représentant toutes
les autres formes de matière organique liées à la fraction minérale du sol, et plus ou moins
résistantes à la biodégradation. L’humus est la fraction la plus importante qui assure la
formation du complexe argilo-humique et la micro-agrégation des sols. La fraction des autres
compartiments, dite labile, est constituée de carbone organique jeune et est reliée à la macro-
agrégation des sols, à leur capacité de minéralisation et à leur activité biologique (Quenum et
al., 2004).
La matière organique est d’une importance fondamentale dans la durabilité pour la fertilité
des sols et donc pour une production agricole durable, du fait de ses effets physiques,
chimiques et biologiques (FAO, 2005; Farinet et Niang, 2004; Tejada et al., 2008a). Son
influence sur les propriétés du sol dépendra de la quantité et du type de matière organique
ajoutée (Tejada et al., 2009b). Pour certains auteurs, la matière organique, et plus
particulièrement l’humus, serait un facteur de sécurité et d’économie dans la production
végétale. Le taux de matière organique d’un sol serait l’un des indicateurs les plus sensibles de
son évolution. Un sol cultivé vieillit inéluctablement car, que la culture soit intensive ou non,
les pertes par minéralisation de matières organiques sont toujours supérieures aux apports des
cultures par rapport à celles des végétations naturelles (FAO, 2005; Chaussod et al., 1992). Les
méthodes dites modernes de fertilisation et de travail du sol, conjuguées à une intensification
parfois mal maîtrisée (monoculture, abandon des jachères), accélèrent ce vieillissement de
l’humus. L’apport de la matière organique au sol revêt alors une dimension capitale. Son
intérêt se mesure cependant à long terme, selon son aptitude à se transformer en humus
(forme stable de cette transformation). Outre l’amendement des sols cultivés, la matière
organique peut sous certaines conditions être utilisée pour remplacer le sol. Elle doit dans ce
cas présenter des caractéristiques physico-chimiques bien particulières, qui la rendent
compatible avec la germination des semences et les premiers stades de développement des
plantes. Une des sources potentielles de restitution de la matière organique au sol est le
compost, qui peut être obtenu par compostage des déchets de diverses origines. Dans le cas
de notre étude, nous allons nous intéresser plus au compost des biodéchets ménagers.
-22- Synthèse bibliographique
2.2. Compostage des déchets
Les déchets solides ménagers constituent un gisement de matières organiques fraîches et
transitoires, précurseurs de l’humus. Ils contiennent également des composés minéraux sous
diverses formes, qui peuvent contribuer à la fertilisation des sols. Pour les déchets urbains,
s’ils sont collectés séparément après le tri des ordures ménagères, les matières organiques
recyclables permettent de produire une matière organique de grande qualité pour l’agriculture
et l’horticulture.
Définition et mécanismes impliqués
Il existe de nombreuses définitions du compostage dans la littérature, mais une définition très
générale pourrait être, le compostage est un procédé biologique aérobie de dégradation et de
transformation de la matière organique permettant d’obtenir un produit valorisable à partir
d’un déchet. De façon précise, le compostage est défini comme « un processus contrôlé de
dégradation des constituants organiques d’origine végétale et animale, par une succession de
communautés microbiennes évoluant en condition aérobie, entraînant une montée en
température, et conduisant à l’élaboration d’une matière organique humifiée et stabilisée. Le
produit ainsi obtenu est appelé compost » (Francou, 2003).
Le processus de compostage est souvent comparé à celui de l’humification naturelle des
résidus organiques en substances humiques dans les sols mais est en fait assez différent. Le
compostage accélère la transformation biologique aérobie de la matière organique impliquant
la formation de substances humiques et engendrant un produit stable, le compost
Généralement, il existe deux types de compostage, en présence de quantités suffisantes
d’oxygène ou avec carence d’oxygène. La nature du processus de décomposition y est
directement liée. Lors de carences en oxygène (O2), les micro-organismes anaérobies
dominent et élaborent des composés intermédiaires tels que des acides gras volatils, du
méthane (CH4), du sulfure d’hydrogène (H2S) et quelques autres substances spécifiques des
fermentations anaérobies. En l’absence d’oxygène, ces composés ne sont pas métabolisés et
s’accumulent. Un grand nombre de ces composés présentent de forts pouvoirs olfactifs et
certains d’entre eux peuvent entraîner une phytotoxicité lors de l’épandage des composts
obtenus dans ses conditions comme amendements organiques. Le compostage avec des
poches anaérobies est un processus s’effectuant à basse température; ainsi, les graines
d’adventices et les pathogènes ne sont pas affectés et nécessite davantage de temps pour être
détruits qu’en cas de compostage parfaitement en présence d’oxygène (Albrecht, 2007). Ces
inconvénients contrebalancent fortement les avantages de ce procédé et notre étude a porté
sur le compostage aérobie, bien que certaines études (He et al., 2000 & Beck-Friis et al., 2001
in Albrecht, 2007) aient rapporté la présence possible de zones anaérobies dans un compost
dit « aéré ». De telles zones s’expliquent par l’intense activité microbienne consommatrice
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 23-
d’oxygène et génératrice de gaz carbonique, souvent combinée à un manque d’aération du
compost.
De ce qui précède, le compostage est donc un processus aérobie qui requiert la présence de
l’oxygène pour favoriser, la décomposition de la matière organique par les micro-organismes
en conditions contrôlées (Biey, 2001; Ryckeboer, 2001). Il permet la décomposition
(dégradation) des matières organiques simples et complexes par une succession écologique
des micro-organismes aérobies (bactéries, champignons, protozoaires) durant le processus
(Amir, 2005; Mustin, 1987; Leclerc, 2001 ab) et une conservation des éléments nutritifs de ces
matériaux (Kaiser, 1981; De Bartoli et al., 1983; Anid, 1983; Francou, 2003; Girard et al.,
2005). Le but est de convertir biologiquement les composés organiques sous une forme
stabilisée et de détruire les organismes pathogènes pour l’homme et pour les plantes par un
échauffement naturel de la masse à composter à une température de plus ou moins 60°C.
Finstein et Moris (1975) expliquent que, dans la plupart des écosystèmes, la libération de
chaleur d’origine biologique est très diffuse et disparaît trop rapidement pour engendrer une
élévation de température significative (Albrecht, 2007). Cependant, la décomposition de
matières organiques reste un cas à part pouvant produire une intense chaleur. En effet, le
processus de compostage peut être très simplement schématisé ou représenté par l’équation
ci-dessous pour la production de chaleur au cours de l’action de micro-organismes en
présence d’oxygène (O2). La matière organique peut alors subir deux types de processus : une
minéralisation complète jusqu’au CO2 ou une humification et une production des substances
humiques (figure 8) :
Figure 8. Processus théoriques mis en jeu pendant le compostage d'après Itävaara et al. (1995 in Albrecht, 2007)
enzymes
microbes (bacteria, fungi, actinomycetes)
ORGANIC MATTER
- proteines
- carbohydrates
- lipids
- lignin
HUMUS
C/N ratio
Moisture
Temperature
pH CO2
HEAT
O2
-24- Synthèse bibliographique
Le taux de dégradation est affecté par la taille des particules, la température, l’oxygène,
l’humidité des matériaux et le rapport C/N (Biey, 2001; Ryckeboer, 2001).
2.3 Facteurs affectant le processus de compostage
Pour fournir un produit fini de qualité, le processus de compostage doit être aérobie, rapide,
sans mauvaise odeur et avec production de chaleur. Dans cette optique, plusieurs paramètres
sont à prendre en considération et doivent être maîtrisés. Cependant, différents
prétraitements de la matière organique doivent être effectués en vue d'optimiser le
déroulement du processus à savoir une séparation à la source et des collectes sélectives pour
limiter les contaminations de la matière organique (métaux lourds, métaux ferreux, plastiques,
etc.) et l'élimination des matériaux non biodégradables dans le cas des déchets solides
ménagers.
Les paramètres fondamentaux du compostage sont la température, le pH, l’humidité,
l’aération, la taille des particules et la disponibilité des nutriments ainsi que la forme et taille
du mélange. Ils influencent conjointement la vitesse et l’activité des micro-organismes et
régissent donc le déroulement même de la fermentation.
2.3.1 Température (T°)
Plusieurs phases théoriques se succèdent au cours du compostage (figure 9). Dans les
conditions optimales, le compostage à prédominance aérobie se déroule en trois phases
( Ryckeboer, 2001; Godden, 1986; Leclerc, 2001a) : ( i) une phase mésophile durant les
premiers jours de compostage envahie par les micro-organismes mésophiles indigènes
(bactéries et champignons essentiellement), pendant laquelle les substances facilement
biodégradables (sucres simples, acides aminés, alcools, lipides) et une partie des polymères
(protéines, acides nucléiques, amidon, pectines, hémicellulose, cellulose…) sont rapidement
métabolisées, entraînant ainsi une augmentation de la température jusqu’à environ 40°C, (ii)
une phase thermophile, pendant laquelle la température atteint 50 à 80 °C et à laquelle ne
résiste que les micro-organismes thermophiles ou thermotolérants (actinomycètes et bactéries
thermophiles); et (iii) une phase de maturation et de stabilisation au cours de laquelle la
température tombe lentement jusqu’à la température ambiante, le matériau est recolonisé
progressivement par les micro-organismes mésophiles bénéfiques incluant ceux qui sont
antagonistes à des champignons pathogènes des plantes. Plus les molécules organiques sont
complexes, plus la biodégradabilité diminue et plus la durée de décomposition est longue
(Godden et Penninckx, 1987). La delimitation de ces phases est essentiellement basée sur les
gradients et les effets différentiels de la température sur les populations microbiennes. Les
processus d’humification prédominent ainsi que la dégradation lente des composés résistants
qui dure jusqu’à l’utilisation des composts (Francou, 2003).
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 25-
Figure 9. Courbe théorique de l'évolution de la température au cours du compostage (Mustin,
1987).
2.3.2 pH
Une phase acidogène se produit au début du processus de dégradation : production d’acides
organiques et de dioxyde de carbone (CO2) par les bactéries acidogènes, décomposeurs du
matériel carbone complexe, provoquant ainsi une diminution du pH initial. La seconde phase
correspond à une alcalinisation : hydrolyse bactérienne des composés azotés avec production
d’ammoniac (NH3) associée à la dégradation de protéines et à la décomposition d’acides
organiques (Charnay, 2005; Mustin, 1987). Le pH final optimal se situe donc vers la neutralité
en fonction de la nature du substrat (Damien, 2004). Le suivi du pH est un indicateur du
degré de décomposition biologique et biochimique. La première phase acidogène est
difficilement observable car les acides gras volatils sont rapidement consommés comme
l’indiquent les études de Canet et Pomares (1995) ou celles de Sanchez-Monedero et al. (2001)
(Charnay, 2005).
-26- Synthèse bibliographique
2.3.3 Aération et humidité
L’humidité et l’aération sont étroitement liées (Lardinois, 1993). L’aération insuffisante durant
le processus de compostage produit des odeurs nauséabondes et des substances toxiques.
L’oxygène utilisé par les micro-organismes provient de l’air présent dans les espaces ouverts
entre les particules et la masse de compostage. Si les espaces (interstices) sont remplis d’eau,
l’air est exclu et l’activité aérobique diminue (anaérobie). L’aération peut être accomplie par
retournement d’andains (compostage ouvert), par les retourneurs tabulaires (monts de
compost), les enjambeurs (pour les andains triangulaires) ou par aération forcée (soufflerie)
souvent moins efficace que le retournement.
Le taux maximum d’humidité permissible varie avec la nature des déchets compostés, mais un
taux de 55 à 65 % est généralement adéquat. L’eau est nécessaire au développement des
micro-organismes et peut être apportée par arrosage selon le cas. Si le tas est trop sec, le
processus de compostage est lent ou arrêté, alors qu’au dessus de 65 %, des conditions
anaérobies se rencontrent.
2.3.4 Substrat
Le substrat pour compostage peut être tout résidu organique qui fournit les nutriments requis
aux micro-organismes. L’azote est l’élément essentiel qui doit être ajusté dans le rapport C/N
lequel ne doit pas dépasser 30/1. A des rapports C/N élevés, le processus se ralentit et la
qualité du produit final est parfois mauvaise. Au faible ratio de C/N < 15, la perte d’azote
peut se produire par volatilisation de l’ammoniac.
Le compostage est renforcé par l’uniformité des particules et la réduction de la taille des
particules avant le processus est avantageux mais une proportion de particules de grosses
tailles (minimum de 3-4 cm) est nécessaire pour éviter l’effondrement du tas et le manque
d’air consécutif. La taille optimale et la distribution dépendent des matériaux compostés. Les
micro-organismes ne peuvent prendre que des composés solubles dans les cellules pour leurs
métabolismes, les matières organiques solides sont généralement dégradées plus lentement
que les matières organiques solubles.
Le tableau 5 ci-dessous donne brièvement les rôles que jouent chacun des paramètres qui
contrôlent le compostage en plus du pH.
Au terme du processus de compostage, les produits obtenus (composts) sont très variés,
résultant de plusieurs paramètres notamment, la diversité de la nature des déchets compostés,
le degré de maturité, la diversité des procédés de compostage, l’optimisation ou gestion du
processus, etc. Le tableau 6 suivant donne en exemple la composition moyenne de différents
composts dans les villes de quelques pays africains et en France.
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 27-
Tableau 5. Paramètres fondamentaux intervenant durant le compostage des déchets (Wass et
al., 1996 ; Damien, 2004; Leclerc, 2001a; Charnay, 2005).
Paramètres Recommandations Remarques
Dimension des particules
broyage sur maille de 25 mm
favorise l’attaque microbienne
Retournement régulier suivant le procédé
assure une bonne aération
Humidité 50 % à 60 % au départ assure l’eau nécessaire au métabolisme microbien
Rapport C/N 30 au départ Assure une meilleure immobilisation microbienne de l’azote
pH ne pas dépasser 8,5 évite les pertes en azote Contrôle des organismes pathogènes
température 60 à 70° C pendant au moins 24h
assure une bonne hygiénisation
Tableau 6. Exemples de la composition de différents composts de déchets, dans quelques
villes africaines d’après Farinet et Niang (2004) tiré de Soclo et al., (1999) pour Cotonou, de
Ngnikam et al. (1993) pour Yaoundé, de Farinet et Sow (1997) pour Bakel, et de Farinet et
Copin (1994) pour les déchets d’abattoir au Sénégal.
MST MO C/N Valeur fertilisante (% brut) % (% MST)
N P2O5 K2O
COM, Cotonou 60 20 21 0,5 0,0 0,3 COM, Bakel 80 14 28 0,3 0,0 0,4 COM, Yaoundé - 18 14 0,8 0,1 0,6
COM & CDV, France
63 38 - 1,6 1,1 1,5
CDV, France 58 52 20 1,6 0,5 1,5 CDA, Sénégal 70 52 16 2,0 2,3 1,8 CFB, France 53 60 8,6 2,9 2,3 1,8 Tourbe 38 69 41 1,1 0,2 0,1
COM : compost d’ordures ménagères, CDV : compost de déchets verts, CFB : compost de déchets de ferme, CDA :
compost de déchets d’abattoir.
2.3 Déchets d’origine urbaine susceptibles d’être compostés
Les déchets urbains contiennent toutes sortes de matériaux, tant naturels que synthétiques.
Certains de ces matériaux sont fermentescibles, d’autres non, mais les proportions entre ces
deux types de composés varient suivant des critères locaux et saisonniers. Cette variation
quantitative et qualitative dépend du temps, du lieu, des habitudes et des modes de vie des
personnes. Le tableau 7 suivant donne une illustration indicative de la composition moyenne
des ordures ménagères dans quelques pays d’Afrique et du Nord d’après Biey (2001), Francou
(2003) et (SPW, 2010), qui mentionnent des différences importantes en termes de
-28- Synthèse bibliographique
composants fermentescibles, papiers-carton, verres, chiffons, plastiques, métaux et sables. Ces
différences peuvent s’observer d’un pays à l’autre et d’une ville à l’autre surtout dans les cas
des pays en voie de développement. La fraction fermentescible des déchets est surtout
dominante dans les villes africaines dépassant les 55 %.
Tableau 7. Composition moyenne des ordures ménagères dans différents pays (Biey, 2001;
Francou, 2003; SPW, 2010).
Principaux composants des ordures ménagères
(% du tonnage brut)
Fermentescible Papiers-cartons Verre Plastiques Métaux Autres
Wallonie (Belgique) 41
12,2 3,0 12,6 1,7 28,9 France 29
25 13 11 4 18
Allemagne 32
22 8 5 10 23 Grèce 50
20 5 10 5 15
USA 28
34 7 9 8 14 Ghana (Accra) 85
5 2 3 3 2
Nigeria (Ibadan) 56
13 2 6 - - Kinshasa (RDC) 66
6,4 1,4 13,2 3 10
Les déchets urbains compostables peuvent être répartis en cinq catégories (Annabi, 2005;
Francou, 2003) : (i) déchets verts : ensemble de déchets végétaux issus des jardins publics ou
privés : tontes d’herbe, élagage, feuilles, etc.; (ii) ordures ménagères : ensemble des déchets
ménagers produits par les collectivités ne pratiquant pas la collecte sélective; (iii) ordures
ménagères résiduelles : fraction résiduelle des déchets ménagers obtenus après séparation des
papiers, cartons, verres et emballages collectés séparément; (iv) fraction fermentescible (putrescible)
des ordures ménagères : elle est généralement désignée sous le nom de biodéchets (déchets de
cuisine, fleurs, etc.). Cette fraction peut être triée par les particuliers et collectée de façon
sélective. Les déchets verts des jardins des particuliers sont alors souvent collectés avec cette
fraction. Les déchets de marchés entrent également dans cette catégorie. (v) boues de stations
d’épuration urbaine : ces boues sont issues de l’épuration des eaux usées domestiques ou
industrielles. Les caractéristiques des boues dépendent des caractéristiques du traitement des
eaux usées (physico-chimique ou biologique), du procédé de stabilisation des boues (aérobie
ou anaérobie, thermique, etc.), et de leur état physique (liquide, solide, etc.).
2.4 Avantages du compostage
Le compostage est une technique de traitement de déchets qui présente un certain nombre
d’avantages. Outre les bénéfices agronomiques que procure le compostage des déchets que
nous développons plus loin, il existe également des bénéfices environnementaux,
économiques et sociaux. Au niveau des bénéfices environnementaux, notons la diminution
des volumes des déchets à éliminer. Une diminution de la quantité de matières putrescibles à
éliminer entraînerait des impacts positifs liés aux lieux d’enfouissement sanitaire (décharge)
par l’extension de la durée de vie utile de ces sites qui sont de plus en plus coûteux et difficiles
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 29-
à implanter ainsi que la réduction des risques environnementaux, reliés aux lixiviats, pour l’eau
de surface et souterraine et les nuisances atmosphériques (Mustin, 1987; Francou, 2003;
N’Dayegamiye et al., 2005). C’est donc une alternative précieuse à la mise en décharge ou à
l’incinération des déchets organiques (Debosz et al., 2002; Culot et al., 1999; N’Dayegamiye et
al., 2005), surtout dans les villes des pays sous développés. De façon globale, le compostage
permet donc, de transformer les déchets organiques, en un produit utilisable, le compost.
Les bénéfices économiques reliés à la pratique du compostage sont, entre autres, en lien avec
la durée de vie prolongée des lieux d’enfouissement sanitaire. Des économies sont effectuées
également par les municipalités au niveau des coûts de collecte, de transport et d’élimination
des déchets et par les producteurs agricoles au niveau des montants consacrés à l’achat
d’engrais chimiques. En plus, dans les pays en développement, la pratique du compostage
peut être une source d’emploi dans un système intégré de gestion des déchets et demande
d’équipements non spécialisés.
Si le compostage présente un certain nombre d’avantages dont son caractère de procédé
naturel qui n’exige qu’un minimum de contrôle extérieur, il n’en offre pas moins certains
inconvénients par rapport aux autres procédés de traitement : (i) utilise les déchets
biodégradables et exige une certaine surface d’entreposage, (ii) dégage parfois des odeurs
désagréables et (iii) le compost produit peut contenir les métaux lourds transférables aux
cultures.
2.5 Bénéfice agronomique du compost
Les bénéfices agronomiques liés à l’utilisation des composts sont nombreux. L’avantage
principal à utiliser le compost est donc directement relié à son contenu en matière organique.
Ainsi, l’épandage d’un amendement organique laisse espérer des effets positifs suivants sur le
sol (Charnay, 2005; Charland et al., 2001) :
- L’amélioration de la structure et de la stabilité structurale du sol
La structure du sol réfère au mode d’assemblages des particules minérales et organiques. Une
bonne structure, constituée de macro-agrégats, facilite et réduit le travail du sol et assure sa
fertilité et sa conservation. Comparativement aux fertilisants minéraux, les composts
favorisent le développement et l’établissement d’une meilleure stabilité structurale stimulée
par la microflore du sol qui ont une influence positive sur la formation d’agrégats. En effet,
dans le processus de formation d’agrégats, les micro-agrégats du sol (0,25-1 mm) se lient
ensemble pour former les macro-agrégats (> 5 mm) et ce, grâce aux mucilages microbiens,
aux filaments de champignons et aux polysaccarides issus de la décomposition de la matière
organique. La formation de macro-agrégats améliore la structure du sol, ralentit l’érosion et
réduit le lessivage. La stabilité structurale réduit également les risques de compaction des sols
-30- Synthèse bibliographique
et permet une augmentation de la croissance et de la respiration du système radiculaire des
plantes.
- La rétention d’eau et la porosité
L’application de compost a un effet bénéfique sur la capacité de rétention en eau du sol
amendé. La matière organique contenue dans les composts peut absorber l’eau, améliorant
ainsi la capacité de rétention d’eau du sol. Le compost étant composé de particules de tailles
différentes, il offre une structure poreuse qui améliore la porosité du sol. L’amélioration de la
porosité entraîne également une meilleure aération du sol et ainsi le développement de
l’activité biologique et des plantes (N’Dayegamiye et Drapeau, 2009).
- L’influence sur la chimie du sol
Les substances humiques du compost sont bénéfiques contre l’acidification du sol qu’ils
corrigent par l’effet de son pouvoir tampon et qu’ils stabilisent chimiquement. Le compost
fournit des substances nutritives progressivement assimilables par les plantes en se
minéralisant. Ces substences sont fonction de sa composition chimique et des éléments qui le
constitue. Les détails sont donnés dans la section 2.6 sur les effets de matière organique des
composts sur les paramètres chimiques.
- L’effet phytosanitaire décrit la faculté fongicide du compost
D’une manière générale le compost contient des substances fongiques et les micro-
organismes donnant plus de vigueur aux végétaux et augmentant ainsi, leur résistance vis à vis
de certains pathogènes (Charnay, 2005; Charland et al., 2001).
2.6 Influence du compost sur la dynamique des principaux paramètres physico-
chimiques et biologiques du sol
Beaucoup de sols cultivés sont déficitaires en matière organique. La maintenance de la matière
organique des sols est très importante pour la productivité à long terme des agro écosystèmes
(Goyal et al., 1999 in Tedaja et al., 2008a). Un certain nombre de propriétés des sols dépendent
de leur teneur en matière organique considérée comme un des éléments essentiels de la qualité
des sols (Girard et al., 2005). Dans tous les types de sols, l’ajout de MO au sol stimule la
croissance des micro-organismes et augmente l’activité de ceux-ci, ce qui conduit à une plus
grande disponibilité des éléments nutritifs du sol au bénéfice des cultures (Clément et
N’Dayegamiye, 2009).
Plusieurs études ont eu pour objet l’estimation des impacts de l’utilisation des composts sur
les qualités physiques, chimiques et biologiques du sol. Les modifications apportées au sol
dans ces études par l’addition de composts sont bénéfiques à la croissance végétale, meilleure
rétention et disponibilité de l’eau en période de sécheresse; meilleure aération et maintien
d’une bonne porosité, qui améliore le drainage naturel des sols; optimisation des échanges
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 31-
gazeux; pénétration facilitée des racines dans le sol; stabilisation de la structure du sol;
accroissement de la rétention et de l’échange ionique; apport d’oligo et de macroéléments
nutritifs, et maintien d’un pH favorable; etc. (Gobat et al., 1998; Girard et al., 2005; Tejada et
al., 2008b; Tejada et al., 2009a; Tejada et al., 2009b; Charland et al., 2001). Certains apports de
composts permettent en outre l’apparition de résistances naturelles des sols à certains
phytopathogènes telluriques (Girard et al., 2005) qui permettent de diminuer l’utilisation de
pesticides. Cependant, l’observation des effets positifs notamment la vitesse de
réchauffement, la capacité de rétention en eau et la stabilité structurale des composts sur les
propriétés physiques du sol nécessite de fortes doses d’apports, pas toujours compatibles avec
les pratiques agricoles habituelles (Hofny-Collins, 2006). Il a été constaté notamment pour la
stabilisation structurale que les amendements riches en substances carbonées solubles et en
azote se décomposent vite et ont un effet limité dans le temps (ex. engrais verts). Par contre,
les amendements riches en lignine (résidus de bois) se décomposent lentement (Gaucher,
1981). L’humus stable qu’ils produisent est plus abondant et leur action dans le temps est de
plus de longue durée. Monnier (1985) a conceptualisé dans un schéma (figure 10) l’action de
l’activité biologique du sol suite à l’apport de la matière organique exogène et ses
conséquences en termes de molécules résiduelles dans le sol (Annabi, 2005). L’action des
composts urbains se situe entre celle des engrais verts et celle de la paille (Baudouin, 1986).
Figure 10. Schéma de l'influence d'apports de matières organiques sur la stabilité structurale
(Monnier, 1985 in Bauduin, 1986).
La variété des composts rend difficile l’établissement de règle générale en vue de leur
utilisation. Il faut tout d’abord examiner leur composition chimique (teneur en carbone
organique total, en azote, en phosphore et en potassium), puis leur degré de maturité et les
caractéristiques du sol à amender. Il est difficile de donner des directives relatives aux
-32- Synthèse bibliographique
quantités de compost à utiliser. Selon la nature de ce dernier, on conseille d’appliquer entre 5
à 150 t.ha-1 MB (Hofny-Collins, 2006; Gobat et al., 1998; Charland et al., 2001). Dans ce
travail, nous avons utilisé 20, 40 et 60 t.ha-1 MB comme doses à appliquer.
2.6.1 Effet sur le carbone organique du sol
Un amendement à base de compost améliore non seulement la concentration en matière
organique dans les sols, mais aussi et surtout son activité. Le compost, par son rapport C/N
et sa richesse en biomasse microbienne vivante, est une matière organique stable, mais
relativement active car riche en carbone facilement métabolisable par rapport à celle
préexistante dans le sol, ce qui fait qu’il induit la biodégradabilité de la fraction résiduelle plus
passive (Girard et al., 2005).
Beaucoup d’études ont montré une nette amélioration ou augmentation du carbone organique
dans le sol après plusieurs applications répétées des composts des déchets urbains (Smicikes et
al., 2008; Leiffeld et al., 2002; N’Dayigamiye et al., 2005; Mze, 2008 ; Hartl et al., 2003).
2.6.2 Effet sur l’azote (N) du sol
L’azote est l’élément fondamental de la production végétale, le pivot de la fertilisation. Il entre
dans la composition de très nombreux éléments essentiels à la vie cellulaire : acides aminés,
acides nucléiques, etc. Dans le sol, il est indispensable de savoir non seulement la teneur totale
en azote, mais aussi ses formes minérales disponibles pour la croissance des plantes. L’azote
est généralement à 95 - 99 % sous forme organique dans le sol et dans les amendements
organiques (Mustin, 1987). Cette forme n’est globalement pas assimilable par les plantes et
l’azote doit de ce fait être converti par minéralisation en formes inorganiques solubles (NH4+,
NO3-) (figure 11). L’azote organique est minéralisé en NH4
+ par ammonification, puis nitrifié
en NO3-. La nitrification est réalisée par les micro-organismes plus spécifiques, tels que des
bactéries des genres Nitrosomonas et Nitrobacter. Dans le cycle de l’azote, les micro-organismes
constituent la force motrice de toutes les réactions qui se produisent. Ils sécrètent des
enzymes qui catalysent les réactions biochimiques à l’intérieur des cellules comme dans leur
environnement qui permettent de passer d’une forme azotée à une autre (Epstein, 1997;
Brady et Weil, 2002; Troeh et Thompson, 2005). L’azote minéral est susceptible d’être ensuite
assimilé par les plantes, immobilisé dans la biomasse microbienne du sol, volatilisé sous forme
d’ammoniac (NH3) ou après dénitrification (N2O, N2) ou éventuellement perdu par lixiviation
(NO3-). Le cycle simplifié de l’azote est résumé dans la figure 11.
Généralement, le potentiel d’utilisation de l’azote par les plantes reste supérieur au taux de
disponibilité de l’azote (1 à 5 % d’azote minéralisé chaque année et 2 à 6 % immobilisé par
les micro-organismes), ce qui a pour conséquence que la quantité d’azote disponible dans le
sol reste pour la plupart du temps faible (Troeh et Thompson, 2005; Brady et Weil, 2002;
Schinner et al., 1995).
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 33-
Figure 11. Schéma du cycle de l'azote lié à un apport de compost d'après Francou (2003).
Les composts contiennent relativement peu d’azote (0,5 à 3 % en fonction des composants
de base), leur apport en quantité peut fournir l’azote complémentaire nécessaire et enclencher
sa dynamique dans le sol (Mbonigaba, 2007). Les fumures organiques libèrent de l’azote sous
forme assimilable pour la plante et leurs actions sont lentes et progressives. Par contre, dans
certains cas (lisiers, purins, etc.) ou le NH4+ est en grande quantité et le rapport C/N faible, la
libération de l’azote assimilable se fait rapidement parfois au détriment de son utilisation
optimale par rapport aux besoins des cultures (Leclerc, 2001a). Elles résistent donc à la
lixiviation et la totalité de l’azote apporté n’est pas directement utilisable. Mustin (1987)
rapporte qu’un compost d’ordures ménagères libère l’azote de 5 à 20 % sous forme
assimilable. D’autres facteurs liés au sol, comme le pH joue également un rôle important dans
le processus de minéralisation de l’azote. Les sols acides ont tendance à accumuler en
prédominance le NH4+ au détriment du NO3
- car dans les conditions d’acidification sévère, la
nitrification est fortement réduite (Mbonigaba, 2007).
Par ailleurs, le compost semble améliorer la disponibilité de l’azote. En effet, selon une étude
réalisée en 1990, après 20 ans d’application annuelle de compost et de fertilisant minéral sur
une culture de riz, le prélèvement d’azote sur les parcelles amendées de compost était
supérieur à celui des parcelles fertilisées (Suzuki et al., 1990). Sullivan et al. (1998) ont montré
que les composts étaient d’excellentes sources d’azote dans une étude qui avait comme
objectif de déterminer la valeur de fertilisation en azote des résidus alimentaires compostés
avec des résidus de jardin, du papier ou des résidus de bois. Egalement, selon Baziramakenga
et Simard (1998), l’application de certains composts (paille, bois, etc.) permet d’introduire la
lignine qui se décompose lentement et aussi de grandes quantités d’acides aliphatiques à
-34- Synthèse bibliographique
faibles poids moléculaires dans les sols (acides acétiques, formiques et oxaliques), améliorant
la mobilité et la disponibilité des éléments nutritifs tel l’azote.
2.6.3 Effet sur le phosphore
Le phosphore est aussi un composant relativement mineur, mais essentiel de la matière
organique du sol. Il intervient dans beaucoup de processus fondamentaux de la croissance des
plantes comme la photosynthèse et la fixation d’azote. C’est le cas dans la constitution de
certains éléments structuraux essentiels à la vie cellulaire (acides nucléiques, phospholipides),
dans les échanges d’énergie (phosphorylation d’un composé organique) et dans de très
nombreuses réactions métaboliques (réactivité de substrats ou changement de conformation
réactionnelle de coenzyme) (Albrecht, 2007). Il pose un certain nombre de problèmes en
termes des fertilité de sols notamment par :(i) les basses teneurs en phosphore total dans les
sols, (ii) les composés du phosphore sont souvent insolubles et non disponibles pour être
facilement assimilés par les plantes et (iii) les apports extérieurs du phosphore peuvent être
fortement fixés et devenir à la longue des composés insolubles (Paul et Clark, 1996). La
teneur en phosphore d’un sol naturel dépend de la nature de la roche-mère, des facteurs
climatiques et des conditions d’altération (degré d’altération, activité biologique) (Mze, 2008).
Beaucoup d’études situe les niveaux du phosphore total dans les sols entre 35 à plus de 5000
mg.kg-1 ou le phosphore total dans le sol représente 0 à 0,4 %, et que le phosphore organique
varie de 19 à 70 % du phosphore total (Pierzynsky et al., 2000; Troeh et Thompson, 2005;
Essington, 2004).
L’ajout de la matière organique dans un sol apporte les nutriments essentiels, mais modifie
aussi fondamentalement les caractéristiques chimiques et biologiques comme dit plus haut. Le
compost étant riche en matière organique peut ainsi servir de source de C, N, P capables de
réactiver la microflore des sols qui participent à la solubilisation du P inorganique, à
l’immobilisation (généralement à courte durée) et à la minéralisation du P organique (Paul et
Clark,1996; Adl, 2003).
Le phosphore représente approximativement 0,2 – 0,5 % de la masse sèche des composts
d’origine urbaine (He et al., 1992; Iglesias-Jimenez et al., 1993; Erich et al., 2002; Petersen,
2003). Comme pour l’azote, il semble que la disponibilité en phosphore soit assez faible
(Pommel, 1982). Selon, Traore (1998) et Charland et al. (2001), le devenir du phosphore ou sa
disponibilité dans un sol amendé en compost est plus dépendant des propriétés intrinsèques
du sol (teneur en phosphore échangeable, pouvoir fixateur, concentration des ions
phosphatées en solution) que de la minéralisation de la matière organique du compost. Les
formes, l’échangeabilité et la disponibilité du phosphore des composts sont mal connues de
même que la dynamique du phosphore dans les sols qui reçoivent ces amendements (Traoré,
1998; Morel et al., 2001). Pour des concentrations en P de 0,6 % et 0,4 % dans des composts à
base d’ordures ménagères, Garcia et al. (1992) mesurent des concentrations de P disponible de
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 35-
0,07 % et 0,04 % respectivement. De Haan (1981) rapporte même un effet négatif d’un
compost d’ordures ménagères sur le prélèvement du P par des tomates. Signalons cependant
que d’autres travaux montrent que l’ajout de compost augmente la quantité de phosphore
disponible pour les plantes (Erich et al., 2002). Les résultats similaires ont été observés par
Perez-de-Mora et al., (2006) avec un compost à base des déchets organiques sur un Entisol
fortement acide. De même sur les sols argileux (Bukavu, R.D. Congo) et limono-sableux
(Busogo, Rwanda) après quatre saisons culturales d’application (5, 10 et 15 t.ha-1) dans une
étude sur l’influence d’apports en matières organiques sur l’activité biologique et la
disponibilité du phosphore dans deux sols de la Région des Grands Lacs d’Afrique (Mze,
2008). Les composts agissent également sur le phosphore du sol en rendant soluble du
phosphore qui ne l’était pas auparavant en plus de l’effet de remontées du phosphore des
couches profondes par les micro-organismes filamenteux (Benali et al., 1999). Il faut ajouter
également que l’excès de phosphore en fertilisation minérale est une source de pollution des
eaux de surfaces, entraînant une eutrophisation (McDowell et Sharpley, 2003).
2.6.4 Effets de composts sur les caractéristiques physiques et chimiques du sol
L’incorporation de composts à pH neutre peut également permettre de réduire l’acidité du
sol, et de diminuer ainsi les risques d’exportation de métaux vers la plante. Dans leur étude,
Bolan et al. (2003) constatent que l’ajout de compost à un sol permet de réduire l’extractibilité
des polluants métalliques par rapport au même sol non amendé. L’incorporation de compost
au sol s’avère efficace pour lutter contre la dégradation de la surface du sol (Bresson et al.,
2001). L’amélioration de la structure du sol par l’utilisation de composts est généralement
attribuée aux polysaccharides et autres biopolymères venant des composts (He et al., 1992).
Mais selon Pascual et al. (1998), les polysaccharides des composts ont plutôt une fonction de
source de carbone et d’énergie pour la biomasse microbienne, alors que ce sont les
polysaccharides d’origine microbienne qui assurent la fonction d’amélioration structurale du
sol.
Une étude au champ de Bazzoffi et al. (1998) portant sur un compost d’ordures ménagères
pouvant être considéré comme stabilisé montre une réduction significative de la densité
apparente du sol pour un apport de 60 t.ha-1 durant l’année suivant l’apport. Les auteurs
constatent que cet effet du compost est moins évident à partir de la deuxième année et ils
attribuent la réduction de la densité apparente du sol observée à la présence d’inertes au sein
du compost.
Les composts ayant un pouvoir de rétention en eau supérieur au sol, l’incorporation de
composts au sol augmente la capacité de rétention du sol proportionnellement à la dose
apportée (Rousseau, 2005).
-36- Synthèse bibliographique
2.6.4.1. Influence sur le pH et l’acidité d’échange des sols
En région tropicale humide dominée par les fortes précipitations et des températures très
élevées, le lessivage des cations basiques entraîne généralement une diminution du pH
(acidification) du sol. L’acidité du sol affecte la solubilité des éléments métalliques,
l’assimilation des éléments minéraux par les plantes et leur mouvement, la croissance végétale,
l’activité des micro-organismes du sol, et d’autres attributs et réactions du sol (Epstein, 1997).
L’acidité d’échange provient des ions hydrogène et aluminium du complexe d’échange.
Le pH-H2O est souvent utilisé comme indicateur caractérisant l’activité de l’aluminium. La
toxicité aluminique figure parmi les principaux facteurs limitants la productivité des sols
tropicaux. Cependant, l’aluminium n’existe pas sous forme échangeable lorsque le pH du sol
est > 5,5, suite à la formation de Al(OH)3, composé de très faible solubilité. Dès que le pH de
vient inférieur à cette valeur, la teneur en aluminium disponible augmente sensiblement en
des formes toxiques (Al3+, Al(OH)+, Al(OH)2+), et il devient généralement le cation le plus
abondant pour les sols à 3,5 <pH<5,5 car il provient des argiles en dégradation (Boyer, 1982,
Landon, 1990).
Les apports de matières organiques améliorent le pH du sol aussi bien en sol acide par son
pouvoir tampon et les apports des bases (Ca, Mg, K, Na) qu’en sol basique par l’augmentation
de la capacité d’échange cationique (CEC) au niveau des complexes argilo-humiques. Ces
complexes augmentent le pouvoir tampon du sol et sa capacité à résister aux variations de pH
(Charland et al., 2001). Par rapport aux engrais inorganiques, ils apportent, en plus des
macroéléments, un complément d’oligoéléments très favorables à la végétation (Gobat et al.,
1998).
D’après Bray et Weil (2002), l’apport de la matière organique permet d’améliorer l’acidité des
sols par les trois voies suivantes : (i) fixation de l’aluminium par la matière humique en
limitant ainsi sa toxicité; (ii) formation des complexes solubles de l’aluminium avec les acides
organiques à faibles poids moléculaires produits de la décomposition microbienne et
exsudation des racines; (iii) l’apport en éléments minéraux peut entraîner l’augmentation de
pH et provoquer la formation des composés peu solubles non échangeables de l’Al.
2.6.4.2. Influence sur le complexe adsorbant
2.6.4.2.1 Influence sur la capacité d’échange cationique
La capacité d’échange cationique joue un rôle important dans la croissance des végétaux, car
elle détermine la quantité d’éléments nutritifs disponibles aux plantes sous forme de cations
échangeables. Dans les sols, la variation de la CEC est fonction de la teneur en matière
organique et en argiles qui sont généralement dépendantes en quantité et qualité des
conditions naturelles d’altération de la roche mère (Gobat et al., 1998). La matière organique
joue un rôle important dans la disponibilisation de la CEC quand celle des fractions minérales
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 37-
du sol est faible, par exemple dans les sols sableux et de nombreux sols tropicaux dont les
charges sont variables et dont la CEC diminue avec le pH (Bertrand et Gigou, 2000). Dans
ces conditions le sol retient plus de sels minéraux, ce qui favorise la nutrition des racines et
s’oppose à la lixiviation des ions.
La réserve d’éléments nutritifs tient à l’existence sur la fraction humique d’une capacité
d’échange des cations concernant notamment les ions K+, Ca2+, Mg2+, Na+. L’humus contient
une série des molécules complexes aux chaines carbonées avec de nombreux groupements
fonctionnels (carboxyles, phénoliques et alcooliques) chimiquement actifs qui engendrent
d’énormes quantités de sites électronégativement chargés. Comme l’argile, ces molécules
organiques (l’humus colloïdal) sont capables de complexer les éléments peu solubles et de les
rendre aussi plus mobiles et plus assimilables (Bertrand et Gigou, 2000) par les plantes, mais ne
sont pas facilement drainés du profil par percolation des eaux. Dans certains cas, l’élimination
des métaux lourds et autres polluants peut aussi être obtenue par la formation de complexes
(chélation), s’ils sont peu absorbés par les plantes et par conséquent réduire la toxicité et
minimiser le lessivage (Rice et al., 2007). Mais l’exemple le plus fréquent est certainement celui,
en sol acide, de l’aluminium qui est très efficacement éliminé en solution du sol par toutes les
formes de matière organique. Dans ces sols, ils réduisent la toxicité aluminique en complexant
les ions Al en composés non toxiques.
Dans certains cas, les composés organiques augmentent la chélation des métaux lourds et autres
polluants sous forme des complexes organométalliques et par conséquent réduisent la toxicité et
minimisent le lessivage (Rice et al., 2007; Gobat et al., 1998). Ceci est dû à la présence des micro-
organismes du sol et à la matière organique qui fixent ou forment des chélates avec les métaux
lourds, à l’intérieur de complexes organiques (Charland et al., 2001). De plus, le calcium et le pH
basique apportés souvent par la matière organique font en sorte de rendre temporairement les
métaux non disponibles aux plantes.
2.6.4.2.2 Influence sur les cations basiques échangeables
La plante puise dans la solution du sol les cations utiles, dont la disponibilité est directement
fonction de la garniture du complexe d’échange (Gobat et al., 2003).
Selon Brady et Weil (2002), de fortes quantités de ces nutriments apportés par la matière
organique sont associées avec les particules inorganiques et organiques solides du sol. A travers
une série de processus chimiques et biochimiques, les nutriments sont libérés à partir des
formes solides du sol pour remplacer ceux de la solution du sol. Dans cet échange de cations,
les éléments comme le Ca2+, Mg2+, K+, sont libérés dans la solution du sol à partir des surfaces
colloïdales et peuvent directement être absorbés par les plantes. Les ions sont également libérés
dans la solution du sol à partir de la décomposition des tissus organiques par les micro-
organismes du sol.
-38- Synthèse bibliographique
Ces différents cations étant libérés au rythme de la minéralisation (Schvartz et al., 2003), les
quantités mises en jeu sont fonction des apports totaux; elles sont notamment importantes
lorsque les résidus sont entièrement restitués au sol. Le potassium par exemple est présent en
concentration variable dans les composts de déchets urbains et généralement très faible que
dans les sols cultivés (< 1 %) (He et al., 1992). Mais sa disponibilité est très grande, puisque
pratiquement tout le K est disponible (de Haan, 1981; Garcia et al., 1992; Jakobsen, 1995;
Francou, 2003; Albrecht, 2007). Selon, Pedneault (1994 in Charland et al., 2001), le potassium, le
calcium et le magnésium deviennent disponibles rapidement, alors que la libération d’azote, de
phosphore et de soufre, qui dépend aussi de la biodégradabilité des matières organiques se
réalise par contre plus lentement.
Beaucoup d’études ont montré un accroissement considérable des concentrations des cations
basiques principaux (Ca, Mg, K) dans le sol après un apport répété en compost (de biomasse
végétale, déchets urbains ou déchets verts) et ou en essais d’incubation (Parkinson et al., 1999;
Mbonigaba, 2007; Mze, 2008).
2.4.5. Effets sur les caractéristiques biologiques du sol
Tout apport organique provoque la stimulation de la biomasse microbienne, compartiment
vivant de la matière organique du sol (Girard et al., 2005). L’action des matières organiques sur
les propriétés biologiques consiste essentiellement à l’hébergement d’organismes vivants du
sol et constitue une source nutritive de la microfaune du sol (Adl, 2003; Calvet, 2003;
Charland et al., 2001). Les micro-organismes influent sur les propriétés chimiques du sol, dans
un sol bien équilibré, la biomasse microbienne se comporte comme un réservoir d’éléments
minéraux : elle les maintient (bio immobilisation temporaire) dans les horizons supérieurs du
sol, les protège du lessivage, et les restitue progressivement aux plantes (Bhattacharyya et al.,
2001; Smith et al., 1993; Michael, 1999; Deubel et Merbach, 2005; Ros et al., 2006a). Les
composts sont considérés comme pourvoyeurs, non seulement de micro-organismes
nouveaux (diversifiés) au sol, mais aussi de nutriments utilisables par ces derniers (Gobat et al.,
2003; Gobat et al., 1998; Charland et al., 2001). Un sol contenant une grande diversité
d’organismes a plus de chance d’être en bonne santé et de propager moins de maladies aux
plantes (phytoprotection) (Gobat et al., 2003; FAO, 2005). Les études ont montré que le
compost agit sur la biodiversité du sol ou il est appliqué en s’attaquant aux micro-organismes
pathogènes troisième principale cause des nuisances pour l’agriculture après les insectes et les
mauvaises herbes (Charland et al. 2001). D’après, Charland et al. (2001), 12 % des pertes
agricoles mondiales en 1995 étaient causés par les maladies dues aux pathogènes qui
s’attaquent aux plantes. Le compost assure le contrôle de certaines pathogènes associés aux
plantes par : le mycostatisme ou le bactériostatisme (inhibition directe de la germination des
spores), la lyse (destruction des mycéliums des agents pathogènes), les actions de type
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 39-
antibiotique (émission de substances organiques spécifiques et toxiques), la compétition pour
l’espace vital et pour les éléments nutritifs, la prédation et le parasitisme.
Les micro-organismes ont la particularité de donner une mesure intégrée de la santé du sol qui
ne peut être obtenue par les mesures de physico-chimie ou des organismes multicellulaires. Ce
sont des indicateurs sensibles de l’état de changement intervenu dans le sol et sert d’alerte de
l’effet du stress sur l’écosystème du sol et aussi de l’intensité de minéralisation du carbone
(Carter et Gregorich, 2008; Dilly, 2006; Dilly et al., 2005; Ros et al., 2006b; Rousseau, 2005).
Cependant, les indicateurs biologiques ne sont que très peu utilisés dans le suivi de la santé
des sols (Rousseau, 2005). Actuellement, toute interprétation des données de fertilité (santé)
de sol doit tenir compte aussi bien des indicateurs physico-chimiques essentiels que des
indicateurs biologiques traduits en termes de biomasse ou d’activités enzymatiques (Davet,
1996). Ces indicateurs qui estiment la biomasse microbienne dans le sol comme une partie de
la matière organique constituée des micro-organismes vivants sont obtenus par: des méthodes
directes (dénombrement des cellules microbiennes) ou des méthodes indirectes (fumigation-
extraction, respiration induite par substrat, activité de phosphatase, etc.) (Carter et Gregorich,
2008; Ros et al., 2006b ).
L’amélioration des propriétés physiques du sol due à l’incorporation des composts permet
d’offrir des conditions favorables aux micro-organismes du sol, augmentant ainsi l’activité
biologique des sols. Diaz et al. (1994) observent une augmentation significative de la
population fongique et bactérienne durant les deux années suivant l’application d’un compost
urbain jeune. Les études de Mbonigaba (2007), Mze (2008), Bhattacharyya et al. (2001), Tejada
et al. (2009a), Tejada et al. (2009b), Tejada et al. (2008a), Tejada et al. (2008b), etc. ont montré
une amélioration de l’activité biologique (respiration basale, respiration induite par substrat et
la biomasse microbienne) sous l’effet des apports en matières organiques issues des composts
des biomasses végétales, des fumiers de ferme et des déchets urbains après quatre applications
(N’Dayigamiye et al., 2005), seul en comparaison avec le témoin ou celui de l’engrais minéral.
Debosz et al. (2002) ont montré qu’après 11 mois d’incubation en conditions contrôlées sur
un sol sablo-limoneux, le compost augmente dans son ensemble les proportions de carbone
et azote microbiens. Les mêmes effets ont été observés par Pérez-de-Mora et al. (2006) en
moins de deux ans d’apport de 150 t.ha-1 de compost de déchets urbains dont le carbone
microbien est passé de 19,2 mg.kg-1 dans le champ témoin à 443,9 mg.kg-1 dans ceux traités
aux composts dans un Entisol contaminé aux métaux lourd et induisant aussi l’activité
enzymatique ainsi que la diversité des différentes communautés microbiennes.
Concernant les activités enzymatiques, elles sont en relation directe avec les cycles des
éléments C (β-glucosidase), N (uréase), P (phosphorase) et S (arysulatase) et catalysent
l’hydrolyse des molécules simples, permettant leurs assimilations par les racines et les micro-
organismes (Tejada et al., 2009a). L’incorporation de compost augmente aussi les activités
-40- Synthèse bibliographique
enzymatiques du sol qui jouent un rôle considérable dans l’évolution des composés
endogènes et exogènes de la dégradation des tissus végétaux, animaux et des corps
microbiens, l’humification jusqu’à la minéralisation (Gobat, 1998; Calvet, 2003; Rousseau,
2005; Tejada et al., 2008a; Tejada et al., 2009a; Tejada et al., 2009b ; Ros et al., 2006a).
Cependant, les études sur l’activité enzymatique du sol rapportent parfois des effets
contradictoires. Les activités enzymatiques dans les sols sont également sensibles aux
modifications environnementales et sont de ce fait considérées comme des indicateurs des
perturbations naturelles et anthropiques. Les amendements organiques contiennent des
enzymes intra et extracellulaires, et stimulent par conséquent l’activité de la plupart d’enzymes
du sol (Liang et al., 2003; Tejada et Gonzalez, 2006; Gobat et al., 1998; Tejada et al., 2009b).
Les enzymes du sol non directement associées à des réactions métaboliques proviennent des
plantes (graines, racines), des animaux et surtout des micro-organismes (Davet, 1996; Dik,
1997). Les enzymes les plus mises en évidences dans les sols sont celles appartenant aux
groupes des oxydoréductases (déshydrogénases, catalases, etc.) et des hydrolases
(phosphatases, estérases, lipases, uréases, etc.) (Gobat et al., 1998; Alef, 1995). Seules les
activités de la phosphatase (phosphatases acides indicateurs typiques du milieu rhizosphérique
dans les exsudats racinaires) et de l’uréase (tamponnée et non tamponnée) qui appartiennent
au groupe d’enzymes de la minéralisation (phosphore organique -> ortho-phosphate; urée ->
NH3 et CO2) et qui jouent un rôle important dans la nutrition des plantes retiendront notre
attention dans ce travail (Alef et al., 1995).
Les phosphatases catalysent l’hydrolyse de différents composés phosphatés comme les esters
de phosphate, pyrophosphates, métaphosphates, phosphates inorganiques (Alef et al., 1995;
Gobat et al., 1998). Elles sont alors responsables de la mobilisation enzymatique du
phosphore organique. L’attention est portée sur le groupe des monophosphoesterases qui
englobe les enzymes qui catalysent l’hydrolyse des monophosphoesters organiques en
phosphore inorganique assimilable aux plantes. Gracia et al. (1997) vont plus loin en précisant
que la demande en phosphore des plantes serait responsable de la synthèse de cette enzyme.
Martens et al. (1992), Mbonigaba, (2007) ont montré que l’addition de la matière organique
sous forme de compost maintenait l’activité de la phosphatase dans le sol à des niveaux
élevés.
L’uréase est une enzyme impliquée dans le processus de minéralisation de l’azote. L’uréase
catayse l’hydrolyse de l’urée en dioxyde de carbone (CO2) en ammonium (NH3) et il est
largement distribué dans les micro-organismes, les plantes et animaux (Tejada et al., 2009b).
Perucci (1990) a observé une augmentation significative d’activités enzymatiques (uréases,
protéases, phosphatases et sulfatases) dans les sols amendés aux composts. En améliorant le
potentiel biologique et enzymatique des sols, le compost crée des conditions optimales de
croissance des plantes, de minéralisation et de disponibilité des éléments nutritifs. Cependant,
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 41-
les composts semblent avoir des effets de stimulation de l’activité microbienne du sol moins
marqués que les déchets organiques non compostés, à cause de la réduction de leur
concentration en éléments nutritifs pour les micro-organismes du sol (Emmerling et al., 2002).
L’emploi des fumures organiques conduit à une augmentation des activités microbiennes et
enzymatiques du sol qui dépendent, toutefois, du type de substrat utilisé (caractéristiques
chimiques et microbiologiques substrats), de la quantité appliquée, du type de sols à amender
(Tejada et al., 2009a; Tejada et al., 2009b; Gobat et al., 2003; Pérez-de-Mora et al., 2006;
Mbonigaba, 2007 ; Ruganzu, 2009). De même, ces auteurs signalent une corrélation positive
entre les matières organiques et la biomasse microbienne du sol comme l’affirment également
Lin et Brookes (1996). A contrario, les fumures organiques riches en cations monovalents et
en acides fulviques affectent l’activité microbienne et enzymatique incorporées dans le sol; et
aussi la dégradation de la structure de sol (Tejada et al., 2006a; Tejada et al., 2008b; Tejada et
al., 2009a). Brendecke et al. (1993), Fielβbach et al. (1994), et Filip et Bielek (2002 in Tejada et
al., 2006a) ont rapporté une décroissance de la biomasse microbienne après dix ans
d’application de 5 à 15 t.ha-1 de matière organique fraîche (boues de station d’épuration) due
principalement à la présence de métaux lourds.
2.4.6. Action sur les rendements de cultures
Selon Pedneault (1994 in Charland et al., 2001), l’analyse des rendements comparatifs obtenus
avec différentes formes de fertilisation avec et sans compost fait ressortir les principaux
éléments suivants : un bon compost permet d’augmenter les rendements par rapport à des
sols non fertilisés, même lorsqu’il est appliqué à de faibles doses; la qualité des composts et les
doses appliquées influencent directement les rendements; le fractionnement des applications
donne de meilleurs résultats; des baisses de rendement peuvent s’observer avec des composts
immatures et à C/N élevé ou avec des doses d’application trop fortes; les applications de
fertilisants organiques produisent une diminution de la fréquence d’utilisation des engrais
minéraux et de la sévérité du parasitisme.
La valeur agronomique des composts des déchets urbains sur l’augmentation des rendements
des cultures a été signalée par plusieurs auteurs. N’Dayegamiye et al. (2005) ont montré dans
une étude sur les effets des apports de composts de résidus ménagers sur le rendement des
cultures et certaines propriétés de sol, en comparant le témoin seul sans amendement avec les
apports de composts seuls à raison de 20, 40 et 60 t.ha-1, que ces derniers ont augmenté les
rendements en maïs graines de 1 à 3 t.ha-1 proportionnellement aux doses apportées en deux
années consécutives.
2.4.7 Effets sur l’environnement
Outre l’enrichissement du sol en éléments nutritifs et en carbone organique, l’apport de
matières organiques par le compost peut entraîner l’introduction de divers contaminants dans
-42- Synthèse bibliographique
le sol traité et par exemple augmenter la quantité d’ETM fixés à la phase solide dans le sol
(Amir, 2005; Weber et al., 2006). L'augmentation des concentrations de métaux lourds est
généralement considérée comme l'un des effets indésirables les plus fréquents qui peuvent
résulter de l'application du compost produit à partir de déchets municipaux, en particulier, si
elles proviennent de la collecte des déchets non sélective dans des zones industrielles (Weber
et al., 2006). Le risque d’accumulation des ETM dans le sol reste dépendant de la spéciation de
ses éléments, des quantités dans le compost ainsi que des changements physico-chimiques et
biologiques entraînés dans le sol suite à l’application de ces résidus organiques. Le degré de
contamination des substrats de départ par des substances toxiques influence directement la
qualité du compost final et ses possibilités d’application (Gobat et al., 1998). En particulier, les
sols sableux avec un faible pouvoir tampon de pH et d’adsorption des métaux, sont
considérés comme de mauvais substrats pour les déchets contaminés par les métaux après
leur application (Weber et al., 2006). Toutefois, l'application de compost peut non seulement
conduire à une augmentation de métaux lourds, mais se traduit également par l'enrichissement
du sol de MO. Ces deux effets se neutralisent mutuellement. Dans les composts mûrs, la
matière organique indique généralement une grande capacité à lier les cations des métaux
lourds, tant dans le processus d'échange d'ions simple entre la phase solide et la solution du
sol, ou par la formation de complexes de coordination. Ainsi, le réel danger pour
l'environnement associé à l'enrichissement du sol en métaux lourds dépend de la
concentration de formes mobiles facilement disponibles pour les plantes et du relargage de
métaux lourds suite à la dégradation de la matière organique. Le tableau 8 ci-dessous
rassemble les valeurs limites statutaires ou arbitraires dans les composts décidées dans
plusieurs pays.
Tableau 8. Valeurs limites des ETM dans les composts (mg.kg-1) destinés particulièrement à
l'épandage agricole selon le pays (adapté d'Amlinger, 2004 in Amir, 2005 et Moniteur Belge,
2009).
Pays Règlements Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn
Autriche Usage agricole 0,7 70 70 0,4 25 45 200
Allemagne
Assurance qualité RALGZ-QAS Volontaire 1,5 100 100 1 50 150 450
Fédéral 2 100 150 1 50 150 400
Belgique Wallonie 1,5 100 100 1 50 100 400
France NF 44 061 Préprojet (2004) 1 120 300 2 60 180 600?
Suisse N° 814.013 ; 1986/Révisé 2001 1 100 100 1 30 120 400
USA EPA CFR 40/503 Boue 39 - 1500 17 420 300 2800
Compost qualité Rodale 4 100 300 0,5 50 150 400
Incidences des composts sur les indicateurs chimiques et biologiques des sols - 43-
Par ailleurs, d’autres normes ont été définies à partir de certaines propriétés physico-
chimiques ainsi que du fond géochimique des sols susceptibles de recevoir ces épandages
(Amir, 2005). En République Démocratique du Congo aucune norme n’existe sur l’épandage
de la matière organique dans les sols agricoles.
2.5 Autres utilisations des composts
Les utilisations potentielles du compost sont multiples. Outre en agriculture et horticultures,
les composts peuvent être utilisés dans des programmes de revégétation et biorestauration de
sites dégradés ou contaminés, pour la stabilisation des pentes, comme milieu filtrant en
biofiltration ou comme adsorbant (Charland et al., 2001). Bref, les composts peuvent être
utilisés pour améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols altérés ou
autres matrices.
Le compost est utilisé aux Etats–Unis par exemple, par le Département des Transports
(DOT), en bordure des autoroutes dans des projets de revégétation, de remblaiement et de
contrôle d’érosion (Anonyme, 2000 & McCoy et Cogburn, 2001 in Charland et al., 2001). Les
composts sont également utilisés afin d’améliorer les propriétés des sols contenant des
niveaux toxiques de métaux lourds, de produits pétroliers ou ayant des valeurs extrêmes de
pH. L’ajout du compost à des sols contaminés au plomb a permis de réduire les formes
disponibles de plomb au niveau des sols amendés (Chaney et Ryan, 1994 in Charland et al.,
2001). De même, Guittonny-Larchevêque (2004 in Albrecht, 2007) a montré que l’épandage
de compost est capable de diminuer, à court terme, le possible stress toxique qu’exercent le
nickel (Ni) et le chrome (Cr) sur les végétaux dans un sol pollué. En effet, même si l’apport de
compost constitue une source exogène d’éléments traces métalliques (ETM), il constitue un
milieu nutritif pour les racines des végétaux (humus) plus dilué en Ni et Cr que le milieu
naturel au préalable contaminé en ces deux éléments.
En ce qui concerne les polluants organiques, la matière organique des composts a également
la capacité de dégrader les pesticides par le développement des activités biologiques, ce qui en
diminue la concentration effective dans les sols (Albrecht, 2007). Par ailleurs, l’étude de
Joergensen et al. (1997) a montré que l’addition de compost à un sol contaminé au mazout a
diminué le pourcentage de mazout extractible et a augmenté la minéralisation du mazout sous
forme de CO2. Les micro-organismes du compost dégradent et métabolisent les contaminants
du sol, les transformant en humus et en sous-produits inertes (CO2, eau et sels). Les résultats
de l’utilisation de composts pour le traitement de sols pollués dépendent de plusieurs facteurs,
notamment la biodisponibilité et la biodégradabilité du polluant organique (Albrecht, 2007).
D’autres utilisations du compost, moins répandues par contre sont également possibles telles
que l’utilisation du compost comme adsorbant et comme combustible.
-44- Synthèse bibliographique
2.6 Conclusion partielle
De nombreuses études ont mis en évidence des gains qualitatifs et quantitatifs pour les
cultures et l’amélioration de la fertilité des sols par l’usage de la matière organique ou des
composts en agriculture. Cette amélioration semble résulter davantage de l’effet de l’apport
organique sur le sol que d’un apport en éléments nutritifs.
L’incorporation au sol de composts permet d’entretenir, voire d’enrichir le stock de matière
organique du sol, améliorant ainsi les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du
sol favorisant la fertilité des sols. Cependant, la valeur amendante peut être variable selon
l’origine des composts et leur degré d’évolution c’est-à-dire le processus d’optimisation et de
maturité.
L’application de composts dans le sol peut conduire à une immobilisation temporaire de
l’azote dans le cas des composts riches en substrats carbonés facilement minéralisables, ou à
une minéralisation lente dans le cas des composts ayant une matière organique résistante à la
biodégradation. Cette variabilité des comportements peut rendre difficile la gestion de la
fertilisation azotée (par les agriculteurs). Ce phénomène s’atténue avec les apports au cours
des années.
Le retour au sol des produits résiduaires organiques est sans aucun doute la filière la plus
logique de leur élimination en raison de leur valeur agronomique. Cependant, l’innocuité de
ces produits doit être garantie comme critères de qualité en terme de concentrations en
polluants et indésirables tels qu’exigés dans les réglementations mise en place dans beaucoup
de pays du Nord. D’où le compostage des matières organiques à la source. Enfin, les
utilisations potentielles du compost sont multiples, outre les applications agronomiques, les
composts peuvent être utilisés dans la revégétalisation, biorestauration de sites dégradés ou
contaminés, etc. Un travail important doit être fait en amont pour séparer les flux de
polluants des déchets effectivement recyclables en agriculture : collecte sélective des déchets
organiques et des déchets verts de particuliers et des collectivités, etc.
EXPERIMENTATION
Objectifs, hypothèses et stratégie de l’étude
Matériels et méthodes
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologiques des sols étudiés
Effets de l’application des composts de biodéchets ménagers sur les propriétés physico-
chimiques et chimiques des sols
Effets de l’application des composts de biodéchets ménagers sur les indicateurs
microbiologiques de la qualité des sols
Efficience des composts de biodéchets ménagers sur les rendements des cultures
Objectifs, hypothèses et stratégie de l’étude -45-
Objectifs de l’étude
L’objectif général de cette étude consiste à évaluer les effets de l’apport dans le sol, de la
matière organique issue des composts de déchets ménagers collectés à Kinshasa sur
l’amélioration de la fertilité et de la production des sols acides de la République Démocratique
du Congo. Cette étude s’applique singulièrement sur les sols acides de la Province de
Kinshasa.
Les objectifs spécifiques suivants ont été ciblés:
- mettre en place un système de compostage de déchets solides ménagers et caractériser
les composts obtenus;
- diagnostiquer l’état actuel de la fertilité des sols des sites étudiés au point de vue de
leurs propriétés physiques, chimiques et microbiologiques ainsi que de leurs
contraintes potentielles à la productivité;
- évaluer l’effet de l’apport de la matière organique des composts de biodéchets
ménagers sur la dynamique des propriétés chimiques, physico-chimiques et
microbiologiques dans les conditions naturelles de terrain;
- évaluer l’influence de l’apport des composts de biodéchets ménagers sur la
productivité des cultures tests et aussi évaluer l’efficience agronomique des apports.
Hypothèses de travail
Conformément aux objectifs ci-dessus basés sur les investigations déjà réalisées sur cette
problématique, les hypothèses suivantes ont été émises et les résultats de cette étude
permettront de vérifier leur validité.
Les propriétés chimiques, physico-chimiques et microbiologiques de la fertilité des sols
de la Province de Kinshasa sont très peu favorables pour une production agricole;
Les matières organiques issues des composts de biodéchets ménagers peuvent
contribuer à améliorer les propriétés des sols acides, plus particulièrement le pH, la
disponibilité en éléments nutritifs notamment par l’augmentation de la CEC, les
propriétés biologiques, tout en réduisant les teneurs en aluminium échangeable du sol;
Les matières organiques issues des composts de biodéchets ménagers peuvent
constituer une meilleure alternative aux engrais minéraux chimiques hydrosolubles qui
sont coûteux et qui sont rapidement lessivés dans un sol à faible CEC et dans une
région à pluviosité élevée.
Bref, valorisés selon les normes environnementales exigées, les composts de biodéchets
ménagers pourraient rapidement améliorer la qualité et la productivité des sols (acides sableux)
intensément cultivés.
-46- Partie expérimentale
Cadre et stratégie de la recherche
Face à la croissance démographique et à la production des déchets solides ménagers dans la ville
de Kinshasa, aux difficultés de leur gestion en ce qui concerne leur collecte et leur élimination;
et à la productivité limitée de sols acides sableux de la Province de Kinshasa sous l’effet des
facteurs naturels du milieu physique né de la pédogenèse et du climat (fortes températures et
précipitations) en plus des facteurs anthropiques, la présente étude rentre dans le cadre de la
valorisation des ressources organiques disponibles dans les déchets solides ménagers par la
production des composts à petite ou grande échelle pour des applications agronomiques pour
l’amélioration de la fertilité des sols acides.
La démarche de cette étude a consisté à mener des essais sur terrain dans trois sites dont deux à
forte activité agricole de la Province de Kinshasa, à savoir le Plateau des Batéké à Balume dans
la commune de Maluku, Kimweza dans la commune de Mont Ngafula, et en plus du Mont
Amba dans la commune de Lemba. Un essai pilote de production de compost à été monté en
collaboration avec la section de la Croix Rouge/RDC de Lemba dans le cadre du Projet de
Compostière de Quartier (PCQ) à Lemba, Kinshasa. Et un essai d’apports au sol de matières
organiques des composts de biodéchets et d’engrais minéraux (NPK) dans les parcelles unitaires
sous différentes cultures a été mené dans les trois sites. Cette expérimentation a été réalisée en
quatre étapes successives correspondant aux quatre saisons culturales en deux années au cours
desquelles des échantillons de sols et les parties utiles des cultures (biomasse et graines) étaient
régulièrement prélevés pour évaluer l’incidence des fertilisants organiques en comparaison avec
les engrais minéraux (NPK) sur les propriétés de sols et déterminer leurs efficiences
agronomiques.
Matériels et méthodes -47-
Chapitre 3. Matériels et méthodes
3.1. Sites d’expérimentation
Les sols qui font l’objet de cette étude proviennent de trois sites (figure 12) dans la Province
de Kinshasa dont deux où les activités agricoles sont beaucoup plus développées notamment
dans la région du Plateau des Batéké (à Balume) et la région de Kimweza Mission ainsi que le
sol du Mont Amba. Le tableau 9 suivant donne la location géographique des différents sites
ainsi que le profil texturale de la couche arable.
Tableau 9. Coordonnées géographiques des sites et profils texturaux des couches arables.
Sites
Coordonnées Balume Kimwenza Mont Amba
Longitude 15°52’01,0’’ EO 15°17’09,5’’ EO 15°18’29,0’’ S Latitude 04°06’19,0’’ S 04°27’41,9’’ S 04°25’01,16’’ EO Altitude 655,9 m 374, 2 m 450 m Profil (0-20 cm) Sable fin, 7,5 YR 3/2
(dark brown) à l’état frais
Sable fin, 10 YR 4/6 (dark yellow) à l’état frais
Sable fin, 7,5 YR 4/4 (brown strong) à l’état frais
Figure 12. Localisation des sites d'étude.
Batéké
Kimwenza
Mont Amba
-48- Partie expérimentale
3.2 Relevés pluviométriques pendant la période d’expérimentation
Les expérimentations sur terrain ont été menées pendant quatre saisons culturales allant
d’octobre 2007 à mai 2009. Les précipitations enregistrées pendant la période
d’expérimentation dans la Province de Kinshasa sont représentées par la figure 13 et l’annexe
2. Cette figure montre une variabilité et une répartition inégale au cours des mois et des
essais. Pendant la première année culturale, la plus pluvieuse, il a été enregistré 782 mm et 754
mm de pluie, respectivement en saison A et B. La seconde année a été moins pluvieuse et il a
été enregistré à la dernière saison 621,2 mm de pluie.
Figure 13. Précipitations enregistrées au cours des saisons culturales (2007-2009) dans la Province de Kinshasa (Station de Binza Météo).
Les variations saisonnières des pluies observées ainsi que leur distribution irrégulière au cours
d’une même saison pourraient avoir un impact sur les propriétés des sols, la nutrition et le
développement des cultures.
3.3 Préparation et conditionnement des échantillons de sol
Sur chaque site, un profil a été fait jusqu'à une profondeur de plus de 100 cm, et un
échantillon de sol par horizon a été prélevé pour des raisons de classification des sols. En
outre, pour la caractérisation détaillée des propriétés physico-chimiques et biologiques des
sols, un échantillon composite des petites carottes de terre (500 g) prélevée de façon dispersée
autour du profil d’une profondeur de 0-30 cm sur une superficie d’environ 1 hectare pour
Balume et Kimwenza tandis que le sol du Mont Amba a été prélevé dans le jardin
expérimental de la Faculté des Sciences de l’Université de Kinshasa. Après chaque
prélèvement les échantillons étaient subdivisés en deux parties. Une partie séchée à l’air libre
puis broyée à l’aide d’un mortier en porcelaine et d’un pilon approprié; et tamisée sur un tamis
de 2 mm pour les analyses physico-chimiques de routine pour l’estimation de la fertilité
(Pauwels et al., 1992) et l’autre conservée à l’état frais (4 °C) pour les analyses
0 50
100 150 200 250 300
Sep
tem
bre
Oct
ob
re
No
vem
bre
Déc
emb
re
Jan
vie
r
Fév
rier
Mar
s
Avri
l
Mai
Juin
Juill
et
Ao
ût
Sep
tem
bre
Oct
ob
re
No
vem
bre
Déc
emb
re
Jan
vie
r
Fév
rier
Mar
s
Avri
l
Mai
Juin
Pré
cip
itati
on
(m
m)
mois Saison culturale 1 Saison culturale 2
Saison culturale 3
Saison culturale 4
Matériels et méthodes -49-
microbiologiques (Schinner et al., 1995). Les analyses microbiologiques ont été effectuées sur
des échantillons frais ramenés à 50 % de leur capacité maximale de rétention en eau
(Öhlinger, 1995). La norme ISO 17155 (2002) recommande préférablement de ramener
l’humidité à 40 ou à 60 % de la capacité de rétention. En plus, les échantillons non perturbés
ont été prélevés dans chaque site à l’aide des cylindres métalliques (anneaux de Kopecky) en
acier inoxydable pour la mesure de la densité apparente.
Les propriétés morphologiques de ces sols sont résumées dans la description des profils
suivant les « Guidelines for Soil Description » (FAO, 1990) en annexe 1. En plus, des observations
géomorphologiques et des coordonnées géographiques par GPS (map 765 GARMIN) de
chaque site ont été réalisées (tableau 9 et annexe 1).
Les analyses microbiologiques et une partie des analyses chimiques étaient réalisées au
Laboratoire d’Ecologie microbienne et d’Epuration des Eaux (LEMEE) de Gembloux Agro-
Bio Tech (ULg). L’autre partie des analyses physico-chimiques et chimiques était effectuée
dans les Laboratoires de Pédologie de la Faculté d’Agronomie et de Chimie Analytique de la
Faculté des Sciences (Unikin) à Kinshasa.
3.4 Analyses physico-chimiques et biologiques
3.4.1 Analyses physico-chimiques
3.4.1.1 Analyse granulométrique
La granulométrie, paramètre géopédologique, permet la détermination de la distribution
pondérale des particules minérales selon leurs classes de dimension en dessous de 2 mm
(Pansu et Gautheyrou, 2003; Bock, 1994 in Mze, 2008). L'analyse granulométrique s’est faite
par la méthode à l’hydromètre à chaîne et permet la dissociation du matériau jusqu'à l'état de
particules élémentaires, ce qui implique la destruction des agrégats.
Après destruction (oxydation) de la matière organique (action de ciment) par l'eau oxygénée
(H2O2 30 %) à chaud et prétraitement à l'acide chlorhydrique dilué (HCl, 0,01N); la fraction
sableuse a été séparée par tamisage (crible à trou de 63 ou 5 µm); la fraction argile-limon a été
déterminée par la méthode de Köhn, après dispersion avec la solution de
hexaméthaphosphate de sodium à 5 %. Les différentes fractions ont été identifiées selon
"USA textural triangle", et exprimées en pourcentage massique.
3.4.1.2 Densité apparente
La densité apparente (Da), qui est la masse d’un échantillon de sol sec sur le volume total,
était mesurée par la méthode des cylindres sur les échantillons non perturbés et frais,
connaissant le poids sec constant des échantillons à 105 °C et le volume des cylindres des
prélèvements utilisés (Okalebo et al, 2002; Van Ranst et al., 1999). Et la couleur des sols a été
-50- Partie expérimentale
déterminée à l’état frais à l’aide des références colorées du code de Munsell (Munsell soil color
charts, edition 2000).
3.4.1.3 Capacité de rétention au champ (CRC)
La capacité de rétention au champ du sol correspond à la teneur moyenne maximale en eau
que peut retenir un sol contenu dans un pot de culture après saturation complète et ressuyage
libre. La capacité de rétention au champ a été déterminée en plongeant des pots troués
contenant les échantillons dans une bassine d’eau en veillant à ce que le niveau d’eau dans la
bassine ne dépasse pas le niveau du sol dans les pots. L’eau monte par capillarité dans les
pots. Après 24 heures, les pots sont retirés de la bassine et laissés s’égoutter pendant encore
24 heures. Le seuil en dessous duquel l’eau contenue dans le sol ne peut pas être drainée ou
l’humidité résiduelle représente la différence de poids après séchage de l’échantillon à 105 °C
pendant 24 heures (Anderson et Igram, 1993).
3.4.1.4 Détermination du pH-Eau et du pH-KCl
Le pH est un indicateur de l'état d'une terre au plan agronomique et renseigne sur sa
dégradation chimique éventuelle due à une désaturation, la présence de certains sels toxiques,
son activité microbienne, et sur son niveau d'assimilabilité des éléments par la plante (Pansu et
Gautheyrou, 2003). Le pH a été mesuré dans une suspension sol/H2O et sol/KCl dans un
rapport de 1/5 à température ambiante.
Un échantillon de sol tamisé (10 g) est placé dans l'erlenmeyer, mis en contact avec 50 ml
d'eau distillée ou de 50 ml de KCl (1 M) et placé sur une enceinte d'agitation pendant 2
heures. La mesure est alors effectuée sur le surnageant, après un temps d'équilibre d'une
demi-heure (dans un bécher après lavage ou décontamination avec 10 ml du même
surnageant). Le pH-mètre (EcoScan) à électrode de verre a été utilisé pour mesurer le pH.
3.4.1.5 Acidité échangeable (AE)
L'échantillon est percolé par une solution de KCl 1 M non tamponnée qui permet d'extraire
l'acidité échangeable (H+ et Al3+). Le titrage est effectué par volumétrie avec le NaOH 0,02 N.
Le dosage de l'Al se fait par complexation avec le fluorure de sodium (NaF) 1 N neutralisé
par la soude sous forme de Al(OH)3 et titrage en retour des hydroxydes libérés avec le HCl
0,02 N (Pauwels et al., 1992).
Matériels et méthodes -51-
3.4.1.6 Dosage du carbone organique total
Le dosage de carbone permet de déterminer le taux de matière organique. La méthode de
Walkley et Black (1934) utilisée à cet effet consistait en une oxydation de la matière organique
par le dichromate de potassium (K2Cr2O7) en excès en milieu acide sulfurique concentré
(H2SO4, 96 %) à chaud et en présence du catalyseur (Ag2SO4) à partir d’un échantillon de 1 g
de sol tamisé à 2 mm. Et le titrage de dichromate de potassium en excès par le sulfate ferreux
(sel de Mohr) en présence de diphénylamine comme indicateur d'oxydoréduction. Les deux
principales réactions mises en jeu sont:
3.4.1.7 Dosage de l'azote Kjeldahl total
L'azote est déterminé après digestion de la matière organique par l'acide sulfurique concentré
à l'ébullition suivi d'une distillation Kjeldahl d’un échantillon de 2 g de sol tamisé à 2 mm
(Bremmer, 1965). La méthode s'effectue en trois étapes à savoir:
La minéralisation de l'azote organique par attaque à l'acide sulfurique concentré à
chaud en présence des catalyseurs (CuSO4, K2SO4), selon la réaction chimique
suivante:
La distillation par entraînement à la vapeur de l'ammoniaque obtenu par l'action de la
soude caustique (NaOH 40 %) sur le sulfate d'ammonium formé lors de la
minéralisation de l'azote organique. L'ammoniac est recueilli dans une quantité connue
du mélange d'acide borique à 4 % plus l'indicateur mixte.
La titration de l'ammoniaque libérée de la distillation par l'acide chlorhydrique (HCl,
0,05 N).
Le titrage est réalisé au moyen du titrateur automatique Radiometer.
3.4.1.8 Dosage de l’azote minéral
L’azote minéral a été dosé sous forme d’ions NH4+, NO2
- et NO3- sur l’extrait de 10 g de sol
au KCl (0,5 N) après agitation et centrifugation.
-52- Partie expérimentale
L’ammonium est mesuré après alcalinisation au NaOH de l’extrait en présence de
l’hypochlorite (sous forme de chloramines) qui réagit avec le nitroprussiate de sodium et le
thymol pour former le bleu d’indophénol mesurable par spectrophotométrie à 692 nm (Kit
Spectroquant N-NH4+).
Les nitrites ont été mesurés par leur réaction dans l’extrait avec l’acide sulfanilique pour
former l’acide diazobenzène sulfonique - 4 qui réagit ensuite avec la N-(1-naphtyl)-
éthylènediamine en milieu acide (pH 2 - 2,5) formant un colorant azoïque de couleur pourpre
dont l’intensité est proportionnelle à la concentration. La densité optique est mesurée par
spectrophotométrie à 525 nm (Kit Spectroquant NO2-).
Les nitrates sont déterminés par la réaction avec le salicylate de sodium qui forme en milieu
acide (H2SO4) le nitrosalicylate de sodium. Celui-ci prend une coloration jaune en milieu
basique (NaOH/tartrate de sodium-potassium) qui est déterminé par spectrophotométrie à la
longueur d’onde de 420 nm.
3.4.1.9 Détermination du phosphore disponible
Le phosphore assimilable a été déterminé par la méthode de Bray 2 (Van Ranst et al., 1999;
Okalebo et al., 2002). Après extraction par une solution d'acide chlorhydrique (HCl) et de
fluorure d'ammonium (NH4F), le phosphore (extrait) a été filtré, puis coloré en utilisant la
réaction de complexation du phosphore avec une solution acide de molybdate d'ammonium
et de chlorure stanneux. La concentration en phosphore assimilable a été déterminée par
colorimétrie (UV-visible 1205 Spectrophotometer).
3.4.1.10 Dosage du phosphore total et organique
Le phosphore a été déterminé après extraction de 1 g de sol calciné au four à moufle
(phosphore total) pendant 2 h à 550 °C ou pas (phosphore inorganique) dans l’acide
sulfurique après agitation pendant 16 h et centrifugation. L’extrait est traité au p-nitrophénol
et neutralisé par le NaOH à 0,5 N. La détermination du phosphore est réalisée sur ce dernier
extrait au bleu de molybdène à l’aide du Kit Spectroquant à 690 nm. Le phosphore organique est
obtenu indirectement par différence entre le phosphore total et le phosphore inorganique.
3.4.1.11 CEC et cations basiques
La capacité d'échange cationique exprime sous certaines conditions, la quantité potentielle des
cations susceptible de neutraliser les charges négatives du sol.
La capacité d'échange cationique a été déterminée par extraction (percolation) en milieu
tamponné à l'acétate d'ammonium 1N, pH 7,0 pour saturer le sol par les cations NH4+ dans
un extracteur mécanique sous vide (Centurion). L'excès d'acétate d'ammonium est éliminé par
lavage à l'alcool éthylique à 95 %. La quantité de NH4+ adsorbé par le sol étant considérée
comme la mesure de CEC, et l'azote ammoniacal est obtenu par distillation Kjedahl directe de
Matériels et méthodes -53-
l'échantillon (Van Ranst et al., 1999). L'ammoniac distillé est dosé par la solution de HCl 0,05
N.
Les cations basiques étaient dosés dans l'extrait acétique par spectrophotométrie d’absorption
atomique pour Ca2+, Mg2+ et par émission pour le Na+, K+.
Les résultats obtenus (CEC et cations basiques) sont exprimés en méq/100 g de sol ou
cmol(+)/kg de sol.
Caractéristiques dérivées des données analytiques,
Somme des Bases: ;
Taux de saturation: , ou SB est la somme des bases et la capacité
d’échange cationique effective :
3.4.1.12 Les éléments minéraux totaux
Les éléments minéraux totaux (Cu, Fe, Zn, Mn, Pb) ont été déterminés par
spectrophotométrie d’absorption atomique sur cendres après calcination de l’échantillon à
550 °C (Okalebo et al., 2002; Biey, 2001).
3.4.2. Analyses biologiques des sols
3.4.2.1 Carbone microbien
Une prise d’essai de sol de 10 g (humides : 50-60 %) est soumise à des vapeurs de
chloroforme (fumigation) qui détruit et lyse les cellules microbiennes vivantes (99 %)
relargant leur contenu cellulaire dans le milieu (Joergensen, 1995; Ros et al., 2006; Solaiman,
2007). Le sol fumigé ainsi que le sol non fumigé sont extraits au au moyen d’une solution 0,5
M de K2SO4. Le carbone microbien (Cmic.) est extrait sur les deux extraits et la différence entre
les deux représente le carbone microbien qui est corrélé avec la biomasse par un facteur de
calibration KCE de 0,38. La mesure finale est faite à 350 nm de longueur d’onde (λ) dans des
tubes de DCO préchauffés à 150 °C au préalable dans le réacteur de DCO.
3.4.2.2 Azote microbien
L’échantillon est préparé dans les mêmes conditions que pour le carbone microbien. L’azote
est déterminé par dosage de l’azote Kjeldahl après digestion au minéralisateur VELP (à 150
°C, 30 min; 200 °C, 30 min et 380 °C, 1 h) en milieu acide concentré (H2SO4) catalysé par le
CuSO4.5H2O 1 % et suivi d’une distillation après alcalinisation au NaOH 35 %. Le distillat est
récupéré dans l’acide sulfurique 0,004 N. L’ammonium est mesuré par la méthode au bleu
d’indophénol (Kit Spectroquant Merck NH4+) sur les deux extraits fumigé et non fumigé; et la
différence entre les deux mesures représente l’azote microbien qui est aussi corrélé avec la
biomasse microbienne. L’azote microbien est calculé par : Nmic. = NE/KE ou KE = 0,54
-54- Partie expérimentale
(coefficient d’efficience) et NE est la différence de l’azote fumigé et non fumigé après
extraction au CH3Cl.
3.4.2.3 Respiration basale et induite
La respiration est basée sur le fait que des échantillons de sol à 50-60 % de leur capacité au
champ sont incubés à 20 °C dans des flacons DURAN fermés par des manomètres. Le CO2
émis étant piégé par le NaOH en pastilles (solution), la consommation d’oxygène est
proportionnelle à la dépression mesurée dans les flacons (Alef, 1995; Sparling, 1995). La
vitesse de respiration est la pente de la partie linéaire de la courbe de consommation de
l’oxygène en fonction du temps enregistré par les manomètres. La mesure de la respiration
basale est pratiquée sur les échantillons tels quels et la respiration induite est mesurée après
ajout d’un substrat [mélange de glucose, (NH4)2SO4 et KH2PO4] par le Système DBO WTW
Oxitop. Enfin, les logiciels ACHAT OC et EXCEL permettent de calculer les valeurs
respirométriques.
3.4.2.4 Carbone facilement biodégradable (DBO5)
La méthode est basée sur l’incubation d’échantillon à 20 ± 1 °C dans un flacon fermé, placé à
l’obscurité pendant une durée donnée (généralement de 5 jours). Les micro-organismes
présents dans l’échantillon, ou apportés par un inoculum, consomment l’oxygène dissous
pour dégrader les matières dégradables (biodégradables) en présence d’une solution minérale
contenant l’azote et le phosphore qui provoque une diminution de la pression partielle en
oxygène dans l’espace de tête. Le CO2 généré par la respiration microbienne étant capté par
de la soude ou la potasse située dans l’insert fixé sur le couvercle, la pression partielle en CO2
ne varie pas. Un manomètre mesure la diminution de la pression totale qui est donc égale à la
diminution de la pression partielle en oxygène et donc proportionnelle à la consommation
d’oxygène. La dépression mesurée est convertie directement en DBO. La nitrification est
inhibée par l’ajout d’allylthiourée (ATU).
Pour l’étude, les paramètres ont été fixés à 5 g de sol, 365 ml de volume de remplissage en
présence des différentes solutions salines et un inoculum constitué d’une liqueur mixte de
boue de station d’épuration traitée préalablement aux ultrasons pour disperser les flocs
microbiens. La durée de mesure était de cinq jours et la température d’incubation des flacons
DBO était de 20 °C. Le carbone facilement métabolisable (Cfm) est obtenu par la relation : Cfm
(mgC.kg-1 sol)= DBO (mgO2.j-1.g-1 de sol) x 12/32.
3.4.3. Analyses enzymatiques
Dans le but d’évaluer l’activité catalytique des micro-organismes dans le sol qui transforment
les formes organiques aux formes minérales assimilables pour les plantes de phosphore et de
l’azote, nous avons dosé la phosphatase et l’uréase. La phosphatase joue un rôle important
Matériels et méthodes -55-
dans la minéralisation du phosphore organique tandis que l’uréase est impliqué dans la
minéralisation de l’azote.
3.4.3.1 Phosphatase
La méthode est basée sur la mesure de l’activité de la monophosphoestérase acide (pH 6,5)
par la détermination du p-nitrophénol libéré à partir du p-nitrophényl phosphate après
incubation du sol à 37 °C pendant 1 h dans une solution tampon (Alef et al., 1995). Le dosage
se fait par spectrophotométrie visible à la λ 400 nm après alcalinisation de la solution par le
NaOH.
3.4.3.2 Uréase
Les échantillons de sol sont incubés pendant 2 h à 37 °C en présence d’urée selon la méthode
tamponnée ou non tamponnée et l’ammonium libéré est extrait au KCl. Sa détermination est
basée sur sa réaction avec le salicylate de sodium en présence du complexe
dichloreisocyanurate de sodium coloré en vert au pH alcalin (Kander et Gerber, 1988). Le
dosage se fait par spectrophotométrie (Kit Sepctroquant de NH4+).
3.5 Nature et préparation des amendements utilisés
Le premier volet de cette étude portait sur la production d’amendement organique.
L’amendement organique utilisé dans cette étude est le compost des biodéchets ménagers
(déchets biodégradables solides) comprenant les déchets alimentaires, les déchets verts
ménagers, les papiers, cartons et les déchets du marché). Les composts ont été obtenus par
compostage à petite échelle en collaboration avec le Projet Compostière de Quartier (PCQ)
de la Croix Rouge (CR) section de Lemba à Lemba Foire, des ordures ménagères issues de la
collecte séparée dans les ménages aux environs du site de compostage et du marché central de
la commune de Lemba. Le compostage a été réalisé par la méthode en andain à la surface de
sol. Généralement, le choix de la méthode est dépendant de la quantité de matières, des
moyens disponibles et de l’usage du compost (Mustin, 1987; Gobat et al., 1998 ). Les
différentes matières à composter étaient intimement mélangées pour avoir un produit
homogène. Les paramètres clés du suivi de compostage étaient mesurés régulièrement: la
température et l’humidité in situ tous les deux jours et le pH tous les quatre jours (Waas et al.,
2001; Okalebo et al., 2002). L’arrosage de tas était assuré régulièrement pour maintenir
l’humidité requise et les retournements se faisaient toutes les deux semaines pour aérer le tas.
Le bilan empirique évalué après deux saisons successives a montré que le volume du produit
final représentait plus ou moins le tiers des matières à composter. La durée du compostage
était d’environ 3 mois. La caractérisation analytique des composts se faisait sur un échantillon
composite parfaitement homogénéisé après prélèvement à différents endroits de chaque tas.
Le tableau 10 ci-dessous donne les caractéristiques des composts de biodéchets utilisés. Les
-56- Partie expérimentale
mesures ont été réalisées au début de chaque campagne sur un échantillon composite. Trois
analyses ont été effectuées pour chauqe paramètres au niveau des échantillons composites
prélevés.
En moyenne les caractéristiques des paramètres sont bonnes par rapport aux données de la
littérature (Leclerc, 2001b; Gobat et al., 2003; Mustin, 1987). Selon ces auteurs les
caractéristiques essentielles dépendent de la composition de départ des déchets et doivent être
comprise pour : le pH entre 6,5-8,5; les matières organiques entre 20-40 % ; le rapport C/N
entre 10-20; l’azote total entre 0,5-1,8 % ; le potassium entre 0,6-1,8 % de K2O; le phosphore
total entre 0,4-1 % de P2O5; le magnésium entre 0,7-3,0 % de MgO; le calcium entre 3-12 %
de CaO; etc. Concernant les métaux lourds, les valeurs obtenues (tableau 10) sont acceptables
par rapport aux normes standards admissibles dans la plupart des pays occidentaux comme
indiqué à la section 2.4.7 du chapitre II. Les résultats similaires ont été obtenus par Biey
(2001) dans le cadre de son étude sur le biotraitement à petite échelle des ordures
ménagères intitulé « Caractérisation des composts produits après séparation des déchets à la
source et des déchets séparés à la décharge à Kinshasa (R.D. Congo).
Tableau 10. Composition et caractéristiques des composts des biodéchets ménagers utilisés au
début de chaque campagne culturale et de la fumure minérale selon les caractéristiques du
fabricant.
Amendements
Caractéristiques CBDM (SC1) CBDM (SC2) FM
pH 7,91 (0,04) 7,58 (0,20) - MS (%) 55,44 (0,10) 64,56 (0,05) -
- 12 - 8 - 3 18 - - - - -
COT (% MS) 27,02 (0,75) 23,75 (3,53) Ntot (% MS) 2,7 (0,03) 1,9 (0,20) C/N 10 (0,80) 12,2 (0,13) P tot (P2O5 % MS) 0,56 (0,02) 0,48 (0,10) CaO (% MS) 3,42 (0,09) 3,76 (0,05) MgO (% MS) 0,81 (0,07) 0,87 (0,02) K2O (% MS) 0,67 (0,03) 0,52 (0,16) Cu (mg.kg-1 MS) 17,09 (1,25) 11,07 (1,73) Mn (mg.kg-1 MS) 62,5 (3,17) 57,52 (2,18) Zn (mg.kg-1 MS) 83,4 (4,42) 71,01 (2,01) Fe (mg.kg-1 MS) 1381 (27,55) 1125 (13,37) Pb (mg.kg-1 MS)
29,51 (2,82) 34,39 (5,10)
CBDM : composts de biodéchets ménagers, FM : fumure minérale (NPK), SC1 : saison culturale 1 et SC2 : saison
culturale 2, Chiffre () : écart type.
Au niveau agronomique et environnemental, les composts de biodéchets obtenus sont
considérés comme étant une matière résiduelle fertilisante, en raison du niveau de matière
organique et des éléments majeurs et mineurs. Cependant, ces quantités d’éléments nutritifs
Matériels et méthodes -57-
ne se retrouvent pas toujours entièrement sous forme assimilable ou disponibles aux cultures
à court terme et c’est la raison pour laquelle elles ne peuvent se substituer qu’en partie aux
engrais minéraux.
3.6 Conduite des essais
3.6.1 Dispositif expérimental
Selon les principes de Dagnelie (2006), un dispositif expérimental en blocs complètement
aléatoire avec trois répétitions a été monté sur chaque site (Kimwenza, Mont Amba et
Balume) et avec trois cultures-test selon les objectifs fixés dans cette étude. Sur chaque site,
six traitements constitués de trois doses des composts de biodéchets ménagers (20, 40 et 60
t.ha-1 MB) et de deux doses d’engrais minéraux NPK (100 et 200 kg.ha-1) en plus du témoin
sans amendement étaient expérimentés. Au total 18 parcelles élémentaires de 3 x 2,5 m étaient
constituées et espacées entre-elles de plus ou moins 2 m selon la configuration du terrain sur
chaque site (figure 13). L’application des traitements se fait en quatre saisons culturales
décrites dans la suite du travail.
Kimwenza Mont Amba Balume
T0 T2 T5 T0 T2 T5 T0 T2 T5
T3 T4 T1 T3 T4 T1 T3 T4 T1
T2 T3 T0 T2 T3 T0 T2 T3 T0
T1 T5 T4 T1 T5 T4 T1 T5 T4
T4 T0 T2 T4 T0 T2 T4 T0 T2
1m
T5 T1 T3 T5 T1 T3 T5 T1 T3
2m
Figure 14. Schéma du dispositif expérimental dans les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
Les symboles T0, T1, T2, T3, T4, T5 représentent les six traitements des fertilisants définis
comme suit.
T0 : témoin absolu, correspond à la parcelle mise en culture sans apport des fertilisants, T1 :
parcelle traité aux composts à la dose de 20t.ha-1 MB, T2 : parcelle traitée avec 40 t.ha-1 MB
Orientation répétitions
Orientation traitem
ents
-58- Partie expérimentale
CBDM, T3 : parcelle traitée avec 60 t.ha-1 MB CBDM, T4 : parcelle traité avec l’engrais NPK
à 100 kg.ha-1 et T5 : parcelle traitée avec l’engrais NPK à 200 kg.ha-1.
3.6.2 Mode d’application et quantités
Le mode d’application et le choix des doses appliquées ont été basés sur les données de la
littérature et des pratiques répandues dans la région. Certaines études concluent que la façon
d’appliquer le compost ne semble pas influencer son efficacité. Mais, Dick et McCoy (1933 in
Charland et al., 2001), quant à eux différencient les méthodes d’application et les effets de
celles-ci. Selon eux, l’application en surface du compost favorise l’amélioration de la structure
des sols et réduit les phénomènes de lessivage et d’érosion, comparativement à la méthode
d’incorporation des composts. L’application en surface permet également d’éviter la
compétition pour l’azote entre la plante et les micro-organismes dans la zone racinaire.
La variété des composts rend difficile l’établissement de règles générales en vue de leur
utilisation. De plus, il est difficile de donner des directives précises relatives aux quantités de
compost à utiliser et on conseille d’appliquer entre 5 et 150 t.ha-1 selon la nature du compost
et le type de sol (Hofny-Collins, 2006; Gobat et al., 1998; N’Dayegamiye et al., 2005; Movahedi
Naeini et Cook, 2000; etc.). Les quantités de composts décrits ci-dessus (section 3.5.1) et
présentées dans le tableau 11 ont été appliquées simultanément sur chaque site pendant 4
saisons culturales en deux années (octobre 2007 à mai 2009). Pour le NPK, le choix se réfère
aux habitudes répandues chez les agriculteurs en fonction de leur pouvoir d’achat, des
champs exploités dans la Province de Kinshasa et aux recommandations des services du
ministère de l’agriculture.
Tableau 11. Quantités des composts BDM apportées (t.ha-1 MB) et d'engrais NPK (kg.ha-1) au cours de l'expérimentation par saison culturale.
Saison culturale
AC1 AC2
Type d’amendement
N° traitement SC1 SC2 SC3 SC4 Quantité totale apportée
T0 0 0 0 0 0
CBDM T1 (t.ha-1 MB) 20 20 20 20 80 T2 (t.ha-1 MB) 40 40 40 40 160 T3 (t.ha-1 MB) 60 60 60 60 240
NPK T4 (kg.ha-1) 100 100 100 100 400 T5 (kg.ha-1) 200 200 200 200 800
CBDM : composts de biodéchets ménagers, NPK : engrais minréraux, SC : saison culturale, AC1 : 1ère année
culturale, AC2 : 2ème année culturale.
Les quatintés d’élements fertilisants pour chaque traitement: T1(299-245 kg N/ha, 62-62 kg P2O5/ha, 71-67
K2O/ha), T2 (599-491 kg N/ha, 124-124 P2O5/ha, 146-134 kg K2O/ha), T3 (898-736 kg N/ha, 186-186
kg P2O5/ha, 223-201 kg K2O/ha), T4 (12-12 kg N/ha, 8 kg P2O5/ha, 18-18 K2O/ha) et T5 (24-24 kg
N/ha, 16-16 P2O5/ha, 36-36 K2O/ha) respectivement à la primère et deuxième année culturale.
Matériels et méthodes -59-
Après la préparation des parcelles unitaires, chaque dose était appliquée par épandage
superficiel de façon homogène, et cela une semaine avant le semis. Les mêmes apports ont été
répétés chaque saison culturale pour le compost et le jour même avec l’engrais NPK.
3.6.3 Cultures-tests utilisées et opérations culturales
Trois cultures, le soja (Glycine max L. ; variété vuangi TGX888-48C), l’arachide (Arachis hypogeae
L., variété Bubanji JL24) et l’oseille (Hibiscus sabbariffa L.) ont été choisies pour servir de plantes-
test dans les trois sites (SENASEM, 2008), dans le but d’évaluer l’influence des amendements
apportés sur le rendement en produits utiles. Le soja et l’arachide font partie des cultures les
plus importantes cultivées en République Démocratique du Congo. La culture du soja et de
l’arachide ont été encouragées dans le cadre du Plan de Rélance Agricole en RDC. Elle est
intéressante en RDC pour la sécurité alimentaire du fait de leur haute teneur en lipides et
protéines (FAO, 2009). Leur cycle végétatif est de 3 à 4 mois, l’écartement dans et entre les
lignes était respectivement de 15 – 20 cm et 20 - 25 cm. L’oseille est un des légumes qui
assure un pouvoir économique aux maraîchers, son cycle végétatif est d’environ 2 mois,
l’écartement appliqué entre les lignes était de 10 x 25 cm. Le soin d’entretien se limitait à 2 ou
3 binages et aucun traitement phytosanitaire n’a été apporté.
Au cours d’une saison culturale, chaque parcelle de l’essai recevait les trois cultures à la fois à
raison de plus ou moins 5 lignes pour chaque culture dans la parcelle unitaire. D’une saison à
l’autre, l’orientation des lignes et la disposition des cultures étaient interchangées pour
minimiser l’effet des cultures et des rotations. Seul le rendement en produit utile a été
considéré dans cette étude.
3.6.4 Durée des essais, échantillonnage et méthodes d’analyse des sols dans le temps
Dans l’agrosystème de la Province de Kinshasa, deux principales saisons culturales par an
sont reconnues du fait des précipitations abondantes et inégalement réparties durant l’année,
la saison A de septembre à janvier et la saison B de février à juin (Compère, 1974). L’étude a
porté en tout sur quatre saisons culturales successives allant de la saison A 2008 à la saison B
2009.
Excepté les échantillons des sols prélevés pour le diagnostic de la fertilité à l’état initial, quatre
campagnes d’échantillonnage des sols ont été menées, chaque fois entre la récolte de l’essai
précédent et l’installation du suivant. Au total, 54 échantillons composites unitaires étaient
récoltés sur les trois sites à chaque saison culturale (18 parcelles x 3 sites).
Les procédures de préparation et de conditionnement des échantillons des sols sont les
mêmes que celles décrites plus haut ainsi que les méthodes d’analyses. Dans la présentation
des résultats (figures), les quatre saisons culturales sont désignées en plus de l’état initial
respectivement par les chiffres : 1= état initial, 2 = première saison culturale (SA 2008), 3 =
-60- Partie expérimentale
deuxième saison culturale (SB 2008), 4 = troisième saison culturale (SA 2009) et 5 =
quatrième saison culturale (SB 2009).
3.7 Analyses statistiques des données
L’analyse de la variance (ANOVA) à un facteur a été effectuée à l’aide du logiciel Minitab15.
La comparaison des moyennes des traitements au niveau de signification de 5 % a été opérée
et aussi l’analyse de corrélation de Pearson entre différents paramètres étudiés et la dose de
compost appliquée.
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -61-
Chapitre 4. Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites
étudiés
4.1 Introduction
Beaucoup d’études de mise en valeur des sols acides en régions tropicales ont mis en évidence
des limites dues à l’inadéquation de certains moyens utilisés par rapport aux types de sols
considérés (Latham et al., 1984 in Voundi, 1998). Mal connues, les contraintes minéralogiques,
physiques, chimiques et surtout biologiques restent un préalable indispensable à toute
investigation. Celles-ci affectent le niveau de productivité des sols et en Afrique en général, la
productivité des terres agricoles n’est pas suffisante pour garantir la sécurité alimentaire des
populations paysannes (Mze, 2007).
La Province de Kinshasa est essentiellement couverte de sols sableux dits sables ocres du
système de Kalahari et ces sols ont un pouvoir agronomique très limité, notamment à cause,
de leur faible capacité de rétention en eau et de leur réaction acide (Sys, 1983; Malele, 2003a).
Ces propriétés constituent une limitation majeure de ces sols à toute production agricole et à
une agriculture intensive sédentaire. La détermination des propriétés de tels sols constitue une
étape importante dans l’évaluation de leur potentialité et usage. En République Démocratique
du Congo, l’étendue du territoire associé au manque de données complique davantage la
gestion des terres agricoles à tous les niveaux. Peu d’informations existent sur les
caractéristiques physiques, minéralogiques, chimiques et biologiques des sols et ainsi, les
limitations à leur fertilité chimique et biologique, sont mal connues. La connaissance de ces
limitations serait le point de départ pour toute amélioration de l’état nutritif des sols et de la
conservation du milieu naturel (Legros, 2007). Les propriétés physiques du sol affectent
significativement la croissance des plantes et, renseignent principalement sur le pouvoir de
rétention d’eau, l’aération et la facilité de pénétration des racines dans le sol. Les propriétés
minéralogiques affectent la physique, la chimie et la biologie du sol, et indiquent les sources
d’approvisionnement et de stockage des nutriments dans le sol.
L’objectif poursuivi dans ce chapitre consiste à caractériser les sols des sites de Kimwenza, du
Mont Amba et de Balume en vue de déterminer leur état agropédologique et de dégager les
principales contraintes chimiques et biologiques susceptibles de limiter leur production
agricole.
4.2 Matériels et méthodes
Les différentes méthodes d’échantillonnage des sols et d’analyses physico-chimiques et
biologiques sont décrites dans le troisième chapitre de ce document.
-62- Partie expérimentale
4.3 Résultats et discussion
Nous présentons séparément les résultats des caractéristiques physico-chimiques et chimiques
et ceux du statut microbiologique des sols étudiés.
4.3.1 Caractéristiques physiques
4.3.1.1 Granulométrie, densité apparente et CRC
Les résultats de l’analyse granulométrique des sols des 3 sites étudiés sont consignés dans le
tableau 12 ci-dessous.
Tableau 12. Quelques caractéristiques physiques des sols des sites étudiés.
Sols des sites
Paramètres Kimwenza Mont Amba Balume
Texture (%) Sable Sable Sable limoneux
Argile 2,00 (0,71) 4,75 (0,83) 10 (0,71)
Limon 6,50 (2,06) 2,50 (0,50) 1,75 (0,43)
Sable 91,50 (1,50) 92,75 (1,09) 88,75 (2,59)
CRC (%) 24,98 (0,14) 25,80 (0,00) 41,53 (0,19)
CRC : capacité de rétention au champ, Chiffre () : écart-type.
L’analyse granulométrique des sols étudiés a montré une texture essentiellement sableuse dans
l’horizon superficiel qui traduit une certaine homogénéité du matériel parental constaté dans
les études de Pain (1984) et Sys et al. (1961). Ce sont des sols constitués principalement de
sables fins. La classification de ces sols selon l’« USDA Taxonomy » (Soil Survey Staff, 2006) et
le WRB (2006) confirme davantage le caractère homogène des conditions de formation de ces
sols. Ils peuvent être classifiés de rubiques arenoferralsols (dystriques) (WRB, 2006), c'est-à-dire
« les sables ocres », appelés communément système de Kalahari. Les teneurs en argile et limon
sont minimales dans les horizons superficiels. L’horizon superficiel de tous les sols étudiés
contient environ moins de 10 % d’argile et environ plus de 2 % de limon, le reste étant
naturellement constitué de sable. Une texture analogue a également été trouvée par Koy
(2009) pour les sols du Plateau des Batéké (Mbankana, Mampu, Kinzono). Cette même étude
a révélé que la fraction limon-argile est nettement dominée par le quartz, et la kaolinite est le
minéral argileux important en plus de quelques oxydes résiduels (gibbsite et anatase). La
présence d’horizons superficiels à texture grossière (sable) a été indiquée dans les sols de la
région intertropicale et attribuée aux processus agissant simultanément ou séquentiellement
sur les horizons comme la stratification des matériels parentaux, destruction de l’argile de
l’épipédon, processus de migration ou d’accumulation d’argile, activité de vers de terre ou des
termites, érosion d’argile ou de limon à partir de la surface du sol (Soil Survey Staff, 1975;
Bravard et Righi, 1990; Marcelino, 1995; Koy, 2009).
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -63-
La densité apparente des sols trouvés sur les trois sites est de ± 1,2 g.cm-3. Cette densité
apparente de la couche superficielle se trouve dans la gamme de 1,1-1,4 g.cm-3, considérée par
Taylor et al. (1966); Legros (2007) comme la densité des sols (minéraux) non récemment
cultivés et non compactés. Cette valeur ne présente aucune restriction pour la pénétration des
racines (London, 1991; De Geus, 1973; Baize et al., 2008) et en plus de la porosité qui
caractérise généralement les sols sablonneux (> 40 %), cette valeur révèle que les sols étudiés
sont d’excellentes propriétés physiques, due aux conditions optimales de drainage, de
circulation de l’air et de pénétration facile des racines.
L’analyse de la capacité de rétention au champ (CRC) est de plus ou moins 25 % pour les sols
de Kimwenza et de Mont Amba; et 42 % pour le sol de Balume (tableau 12). Ainsi, le sol de
Balume semble avoir une capacité de rétention en eau beaucoup plus importante, en relation
avec sa texture qui se justifierait par sa fraction argileuse élevée (tableau 12). En effet, comme
d’autres caractéristiques physiques (conductivité hydraulique, perméabilité, densité apparente,
etc.), la capacité de rétention en eau est grandement liée à la texture minéralogique qui
détermine la structure du sol et peut être aussi influencée par les pratiques culturales (apports
ou pertes en matière organique) (Mbonigaba, 2007; Mze, 2008). D’autres études ont montré
que le taux des matières organiques a un effet direct sur la fonction de rétention en eau à
cause de sa nature hydrophilique ou hydrophobique (Klute, 1986; Villar et al., 1993 et Annabi,
2005). Dans le cas de notre étude le taux de matières organiques aurait faiblement contribué à
la CRC. Ceci explique la faible rétention en eau combinée à de faibles teneurs en matière
organique par rapport à la CRC limitée comme pour le sable pur.
4.3.2 Caractéristiques chimiques
Le tableau 13 cité ci-dessous contient les caractéristiques chimiques des échantillons
composites des sols provenant des trois sites concernés par l’étude. Les résultats sont les
moyennes de trois répétitions. En général, les directives proposées par London (1991), et
dans la mesure du possible, combinées (associées) à celles des autres auteurs (ORSTOM in
Sawadogo, 2006, etc.), ont été utilisées dans la discussion des résultats.
4.3.2.1 pH
Le pH est un paramètre important qui conditionne un grand nombre des réactions chimiques
et microbiologiques dans le sol (Brady et Weil, 2002). Généralement, la plupart des plantes
cultivées poussent convenablement dans un sol neutre ou légèrement acide c’est-à-dire de 5,5
< pH < 7 (Landon, 1991). Les faibles valeurs de pH dans les sols limitent la croissance
végétale par la diminution de la nitrification, la déficience en phosphore, la toxicité aluminique
et manganique, et par la grande disponibilité des certains métaux lourds, etc.
Le tableau 13 révèle que tous les sols ont un pH-H2O < 5,5, et sont donc caractérisés par une
réaction acide. Les résultats du pH-H2O montrent que les sols de Kimwenza (pH = 4,90) et de
-64- Partie expérimentale
Mont Amba (pH = 4,4) sont fortement acides alors que celui de Balume (pH = 5,39) est
moyennement acide. En outre, les résultats montrent dans tous les cas, que le pH-H2O est
supérieur au pH-KCl, indiquant la présence des colloïdes à charge négative dans les sols étudiés.
Koy (2009) a rapporté les mêmes observations dans les sols de Mbakana (4,25), Mampu (pH
= 4,90) et Kinzono (pH = 5,27) au Plateau des Batéké dans la Province de Kinshasa. Dans les
mêmes conditions pédoclimatiques, Voundi (1998) et Dzaba (1987) ont enregistré des pH
autour de 4,5 à 5,5 des sols de la région forestière au Cameroun et des sols ferrallitiques de la
République du Congo respectivement.
Tableau 13. Caractéristiques physico-chimiques des sols des sites étudiés à l'état initial.
Sols des sites
Paramètres Kimwenza Mont Amba Balume
pH-H2O 4,90 (0,04) 4,40 (0,17) 5,39 (0,20) pHKCl 4,00 (0,02) 4,39 (0,02) 4,39 (0,01) COT (%) 0,58 (0,03) 0,66 (0,02) 1,07 (0,05) Ntot (%) 0,04 (0,01) 0,05 (0,01) 0,10 (0,04) C/N 14,5 (0,41) 13,2 (1,07) 10,7 (3,92) N-NH4
+ (mg.kg-1) 1,79 (0,13) 1,56 (0,09) 2,43 (0,14) N-NO2
- (mg.kg-1) 0,11 (0,02) 0,07 (0,02) 0,11 (0,02) N-NO3
- (mg.kg-1) 10,41 (1,70) 7,03 (1,10) 10,84 (1,75) Nmin/Ntot (%) 0,31 (0,02) 0,20 (0,07) 0,14 (0,04) P ass (mg.kg-1) 6,94 (0,20) 12,75 (0,52) 15,25 (1,03) P tot (mg.kg-1) 101,90 (13,10) 144,16 (23,49) 427,99 (36,77) Ca éch (cmol(+).kg-1) 0,22 (0,01) 0,22 (0,02) 0,27 (0,02) Mg éch (cmol(+).kg-1) 0,16 (0,02) 0,15 (0,02) 0,11 (0,02) K éch (cmol(+).kg-1) 0,07 (0,01) 0,06 (0,00) 0,07 (0,01) Na éch (cmol(+).kg-1) 0,04 (0,02) 0,06 (0,01) 0,06 (0,01) CEC (cmol(+).kg-1) 2,28 (0,03) 2,54 (0,07) 4,42 (0,13) CECE (cmol(+).kg-1) 1,77 (0,07) 1,80 (0,01) 1,57 (0,04) SBE (cmol(+).kg-1) 0,49 (0,05) 0,49 (0,01) 0,51 (0,03) TS (%) 21,49 (1,92) 19,49 (011) 11,54 (0,38) TSeff (%) 27,68 (1,75) 29,70 (0,58) 32,48 (1,08) H éch (cmol(+).kg-1) 1,28 (0,12) 1,31 (0,08) 1,06 (0,05) Al éch (cmol(+).kg-1) 1,16 (0,04) 1,21 (0,05) 0,99 (0,10) Saturation Al (%) 50,88 (0,53) 47,64 (2,84) 22,40 (0,02) Saturation Al eff (%) 66 (1,00) 71,18 (2,84) 63,06 (0,12) Fe (mg.kg-1) 42,52 (4,27) 33,20 (5,76) 52,91 (10,7) Cu (mg.kg-1) 10,90 (1,10) 11,14 (0,70) 9,91 (1,30) Mn (mg.kg-1) 31,10 ((2,50) 21,20 (3,13) 40,80 (6,20) Zn (mg.kg-1) 14,24 (1,38) 16,81 (2,70) 14,85 (1,50)
Chiffre () : écart-type.
4.3.2.2 Carbone organique (COT) et azote total (Ntot)
La matière organique constitue une source principale par excellence d’éléments nutritifs (N, S,
P, etc.) dans les sols tropicaux fortement altérés à faible réserve minéralogique.
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -65-
Les teneurs en carbone organique et azote total respectivement ≤ 1% et ≤ 0,1 % ont été
obtenues sur les trois sites étudiés soit 0,58 et 0,04 à Kimwenza; 0,66 et 0,05 au Mont Amba
et 1,07 et 0,1 à Balume. Confrontés aux valeurs guides proposées dans la littérature (Landon,
1991, ORSTOM in Sawadogo, 2006, etc.), les sols étudiés sont pauvres en carbone organique
et en azote total. Koy (2009) a trouvé presque des résultats semblables (entre 0,85-1,15 pour
le carbone et 0,04-0,07 pour l’azote total) au Plateau des Batéké et aussi Chaussod et al. (1992)
dans un sol tropical ferrallitique (alfisol) du Vénézuéla. Les faibles teneurs en matières
organiques doivent se répercuter négativement sur la structure des sols et générer de
nombreuses déficiences de production et de résistance aux facteurs de dégradation (Ben
Hassine et al., 2008). Cette situation peut exposer ces sols à la dégradation par l’érosion
hydrique lorsque les pentes deviennent fortes et favoriser un ruissellement efficace.
Le rapport C/N est moyen à Kimwenza et Mont Amba (13-15) et bas à Balume (10,7). Ceci
indique pour le cas des sols de Kimwenza et Mont Amba, la présence d’une matière
organique de mauvaise qualité, c’est-à-dire mal décomposable ou biodégradable. Ces rapports
sont caractéristiques des sols à faible teneur en azote, due probablement à la faible vitesse de
minéralisation de la matière organique (Boyer, 1982), combinée à une perte d’azote par le
lessivage intense et continu propre aux régions tropicales caractérisées par des températures
élevées et des fortes précipitations (Kanyankogote et al, 2005). Selon, London (1991), dans les
sols à pH < 5,5; les bactéries nitrifiantes et fixatrices d’azote sont détruites par l’acidité du sol,
et la nitrification de la matière organique est significativement limitée, conduisant ainsi la
déficience en azote. Le rapport Nmin/Ntot qui constitue un bon indicateur du taux de
minéralisation le confirme pour les sols étudiés. Pour tous les sites, les quantités des formes
minérales sont faibles, elles constituent seulement 0,1 à 0,3 % de l’azote total présent dans les
sols. Le taux de minéralisation est faible dans tous les sols étudiés selon l’ordre de Kimwenza
(0,3) > Mont Amba (0,2) > Balume (0,1) en raison du faible taux de matière organique. Et
selon, Brady et Weil (2002), c’est seulement 1,5 à 3,5 % de l’azote organique qui se minéralise
chaque année.
4.3.2.3 Phosphore
Les résultats des valeurs moyennes de phosphore assimilable et de phosphore total sont
présentés dans le tableau 13. La teneur en phosphore disponible pour le sol de Kimwenza est
de 7 mg.kg-1, un peu plus de la moitié pour les deux autres sites, Mont Amba (13 mg.kg-1) et
Balume (15 mg.kg-1). Koy (2009) a trouvé une moyenne de 15 mg.kg-1 de phosphore
disponible dans trois sites de la région du Plateau des Batéké (tableau 1, section 1.2.2). Ces
valeurs par rapport aux valeurs guides de Landon (1991) pour les sols tropicaux (> 15 ppm)
montrent que ces teneurs sont faibles pour tous les sols. Les niveaux faibles indiquent une
déficience en phosphore dans les sols.
-66- Partie expérimentale
Quant au phosphore total, les valeurs sont très déficientes à Kimwenza, faibles au Mont
Amba et moyennes à Balume (tableau 13). Il faut noter que dans bien des cas, le phosphore
total peut être en abondance dans le sol, mais des carences peuvent être observées sur les
cultures en raison des formes de regression (Mze, 2009).
Dans les sols acides tropicaux, le phosphate se combine au fer et à l’aluminium pour former
des composés très peu solubles qui sont non disponibles pour les plantes (Troeh et
Thompson, 2005; Ueküll et Mitert, 1995 in Kotchi et al., 2010; Dabin, 1963). Cette fixation
ainsi que leur degré d’insolubilité sont la cause principale des faibles teneurs en phosphore
disponible dans les sols étudiés. Ces formes peuvent être solubilisées par les micro-
organismes mais cela dépend du carbone disponible.
4.3.2.4 Capacité d’échange cationique et cations basiques
La capacité d’échange cationique (CEC) est l’aptitude d’un sol à stocker des cations
échangeables. Pour un sol donné, la CEC est déterminée par les quantités relatives des
différents colloïdes présents et par leur CEC respectives, formant un complexe
communément appelé complexe argilo-humique (Koy, 2009).
Les valeurs de la CEC obtenues sont de l’ordre de 2,5 et 4,5 cmol(+).kg-1 respectivement pour
Kimwenza, Mont Amba et Balume. Ces valeurs sont très faibles par rapport aux valeurs
guides (Landon, 1991; ORSTOM in Sawadogo, 2006). Ces sols contiennent par conséquent,
des faibles réserves d’éléments nutritifs. Koy (2009) a trouvé dans les sols des Batéké que la
CEC était compatible à leur minéralogie, dont la fraction argileuse est dominée par la kaolinite
(phyllosilicate 1 :1) avec les hydroxydes ou les oxydes résiduels d’Al et de Ti. Ainsi, la charge
nette sur le complexe adsorbant est négative et ceci est confirmé par ΔpH (KCl-H2O) pour
tous les sols étudiés. La texture essentiellement sableuse trouvée dans les sols, limite
cependant leur capacité d’échange cationique.
En considérant la capacité d’échange cationique effective (CECE), des teneurs très faibles ont
été également obtenues indiquant que ces sols ont une capacité de stockage limitée. Les sols
caractérisés par une CECE ≤ 4 cmol(+).kg-1, comme les sols étudiés (tableau 13), ont une
capacité limitée de rétention en éléments nutritifs particulièrement les cations (Sanchez et al.,
1982 in Voundi, 1998). Par conséquent, les pertes de cations par lessivage pourraient être
attendues. D’excellentes propriétés physiques observées (section 4.3.1.1), prédisposent ces
sols aux pertes d’éléments nutritifs par lessivage. Considérant des faibles taux de matière
organique obtenue dans les sols de tous les sites, sa contribution à la capacité d’échange est
faible par rapport aux minéraux argileux.
Les valeurs de Ca échangeables pour tous les sols étudiés sont inférieures à 0,35 cmol(+).kg-1.
Elles sont ainsi inférieures à 1,0 cmol(+).kg-1, valeur limite supérieure des teneurs très faibles en
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -67-
Ca échangeable. La déficience en Ca s’observe dans les sols à faibles CEC et pH ≤ 5,5
(Landon, 1991).
Pour le Mg échangeable les valeurs trouvées sont également très faibles, < 0,5 cmol(+).kg-1 qui
est la teneur seuil en déficience pour les sols tropicaux (Holland et al., 1992 in Koy, 2009).
Les teneurs en K échangeables sont de l’ordre de 0,07 cmol(+).kg-1, de très loin plus petite que
la valeur 0,2 considérée comme seuil de déficience en K (Landon, 1991).
Concernant le rapport Ca/Mg, les valeurs pour tous les sols sont < 3 et, suggèrent une
inhibition possible de phosphore et une déficience en Ca (Landon, 1991). Selon Boyer (1982),
les rapports Ca/Mg sont dans la gamme de 1,5-5,0; considérée comme optimale pour la
plupart des cultures tropicales. Pour un bon équilibre entre le calcium et le magnésium, les
rapports Ca et Mg devait être au moins 1 (Broyer, 1982). Les valeurs de rapport Ca/K sont en
deçà de 6 et 12 comprises comme un bon équilibre pour ces deux cations dans les sols
tropicaux (Boyer, 1982). Concernant le rapport Mg/K, Boyer (1982) a proposé 2,0 comme
valeur limite inférieure pour les sols convenablement pourvus en Mg (> 1,0 cmol(+).kg-1 de
sol), de 3,0 pour les sols contenant 0,3 à 1 cmol(+).kg-1 de sols et une valeur de 3,5-4 pour les
sols qui en sont vraiment déficients; la limite supérieure étant de l’ordre de 20-25 cmol(+).kg-1
pour les sols déficients en Mg et K. Pour tous les sols, le rapport Mg/K ne met pas en
évidence une déficience constatée en Mg, mais indique seulement les faibles teneurs en
magnésium et en potassium.
4.3.2.5 Taux de saturation en bases
Souvent, utilisée comme indicateur du niveau de fertilité des sols, la saturation en base est la
proportion de la capacité d’échange cationique occupée par les cations basiques échangeables
(Ca, Mg, K et Na), exprimée en pourcentage.
Les résultats consignés dans le tableau 13 révèlent que les taux de saturation sont très faibles
dans tous les sols étudiés et sont respectivement de plus ou moins 12, 20, 22 % pour Balume,
Mont Amba et Kimweza. Même calculée par rapport à la capacité d’échange cationique
effective (CECE), la saturation en bases est toujours faible. Ces sols sont qualifiés
de «dystriques» ou sols moins fertiles avec un taux de saturation < 50% (WRB, 2006; Quantin,
1985). Dans le cas d’espèce (Arénoferralsols), tous les éléments nutritifs sont concentrés dans les
matières organiques du sol et ou dans la biomasse microbienne (WRB, 2006).
Le Ca, le Mg et le K sont considérés en agriculture comme les cations basiques les plus
importants. Selon Wolf (2000), les valeurs idéales de saturations en bases pour les trois
cations sont 70-85 % pour le Ca, 10-15 % pour le Mg et 4-7 % pour le K. Dans le cas de
notre étude, un déséquilibre a été observé entre ces cations à cause probablement de leurs très
faibles teneurs dans les différents sols étant donné leur degré d’altération. Selon Voundi
-68- Partie expérimentale
(1998), le déséquilibre entre le calcium et le magnésium dans les sols tropicaux est la
résultante de l’inadéquation en Ca, dû à l’excès d’Al échangeable.
4.3.2.6 Acidité d’échange, Al échangeable et saturation en Al
L’acidification entraîne la diminution de pH de sol par lessivage des cations basiques en
région tropicale humide dominée par de fortes précipitations et des températures élevées.
D’après Rowell et Wild (1985), le processus d’acidification devient plus important dans les
sols pauvres en cations basiques et des sols à textures grossières. L’acidité d’échange provient
des ions hydrogène et aluminium, soit 1,3 cmol(+).kg-1 pour les sols de Kimwenza et Mont
Amba et 1,1 cmol(+).kg-1 pour le sol de Balume (tableau 13).
Dans les sols où le pH > 5,5, l’aluminium est sous la forme Al(OH)3 et l’Al échangeable
n’existe plus; dès que le pH devient inférieur à cette valeur, la teneur en Al échangeable
augmente et devient le cation le plus abondant du complexe d’échange (Landon, 1991; Boyer,
1982; Reuss et al., 1990). Dans les sols étudiés, les teneurs en Al échangeables sont de l’ordre
de 1 à 1,2 cmol(+).kg-1 et semble être faibles. Les valeurs correspondantes de saturation par
rapport à la capacité d’échange cationique effective sont supérieures à 60 % et varie de 63 à
71 %. Selon Landon (1991), les sols saturés à plus de 60 % d’aluminium présentent une
toxicité aluminique considérable, et pose de sérieux problèmes de croissance des plantes.
Seules les cultures tolérantes (théier, caoutchouc, manioc, etc.) peuvent y croître
normalement. D’après Voundi (1998), les sols dont la saturation aluminique est comprise
entre 10 et 60 % présentent des problèmes d’acidité et l’aluminium présente des troubles de
croissance végétale. Comme l’Al disponible vient des argiles lorsque le pH baisse, cette
dégradation est toujours difficile à récupérer même si le pH remonte, l’Al précipite mais ne
retourne que peu dans les argiles.
La désaturation des complexes adsorbants des sols tropicaux suite au lessivage des cations
basiques, conduit généralement à leur enrichissement en Al et par conséquent, à l’acidification
des sols (Dabin, 1984). Ceci explique que les valeurs de saturation en Al trouvées dans les sols
étudiés seraient dues principalement au pH et à la faiblesse du statut en cations basiques suite
au lessivage accentué par les conditions climatiques de la région caractérisées par de fortes
précipitations.
4.3.2.7 Eléments nutritifs mineurs
Les microéléments du sol proviennent essentiellement de l’altération des roches et des
minéraux. Leurs déficiences ou toxicités dépendent de leurs teneurs totales dans les sols. Les
valeurs des teneurs en Fe, Mn, Zn et Cu des sols étudiés sont rapportées dans le tableau 13.
Les valeurs de Zn et Cu obtenues sont inférieures aux valeurs indicatives (seuils limites) de
toxicité dans les sols agricoles rapportées par Baize (2002) pour les législations néerlandaise
(140 et 36 mg.kg-1 de sol) et suisse (150 et 40 mg.kg-1 de sol) par exemple. Dans l’ensemble,
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -69-
nos résultats se trouvent dans la gamme de celles trouvées par Biey (2001) pour le sol de
Mont Amba (Cu 11,7 mg.kg-1; Fe 12 mg.kg-1; Mn 6 mg.kg-1; Zn 6,9 mg.kg-1) et Koy (2009)
pour le sol de Balume (Cu 2,08 mg.kg-1 ; Fe 68,03 mg.kg-1; Zn 15,53 mg.kg-1; Mn 72,4 mg.kg-
1).
4.3.3 Caractéristiques microbiologiques
Les résultats moyens des caractéristiques liées à la biomasse, à l’activité microbienne et
enzymatique pour les échantillons des sols des trois sites sont présentés dans le tableau 14. Il
faut noter qu’il n’est pas toujours facile de comparer les caractéristiques microbiologiques
dans la littérature, car les données varient fortement en fonction de nombreux facteurs tels
que les conditions pédoclimatiques, les méthodes d’analyses, etc. Cependant, ces
caractéristiques nous renseignent sur la minéralisation de la matière organique, la qualité
potentielle de la MO et les changements effectués dans l’état de fertilité des sols, etc.
4.3.3.1 Azote et carbone de la biomasse microbienne
L’azote microbien et le carbone microbien, deux paramètres microbiologiques traduisant en
même temps la biomasse microbienne, indiquent des valeurs faibles (tableau 14) dans les trois
sites de l’étude. Seules les valeurs de Cmic obtenues à Balume (0,053 mg.g-1 de sol) se situent
d’après Dilly (2005) dans la marge régulièrement reconnue pour les sols de surface (0,050-5
mg.g-1 sol), les deux autres sites étant en dessous de cette gamme.
Le rapport Cmic/Nmic sert d’indicateur du taux de minéralisation du carbone et de l’azote à partir
des formes organiques de base, mais renseigne aussi sur la proportion relative de la composition
microbienne. Un faible rapport pourrait traduire estime Moore et al. (2000), la prédominance de
la communauté bactérienne et que d’après Ross et Sparling (1993), Dilly (2003), les
champignons disposent d’un rapport plus élevé que les bactéries. La valeur de Cmic/Nmic trouvée
à Balume est légèrement inférieure à celle de Kimwenza et les deux largement inférieures à celle
du Mont Amba.
Le quotient métabolique (qCO2), encore appelé respiration spécifique, sert d’indicateur de
perturbation, de développement de l’écosystème microbien (l’état physiologique des micro-
organismes) et également des conditions favorables à la disponibilité des nutriments (Wardle et
Ghani, 1995 in Dilly et al, 2005). Les valeurs élevées de qCO2 ont été observées (tableau 14) dans
tous les sites Kimwenza (2,71), Mont Amba et Balume (1,89). Ce qui explique, selon Dilly
(2005), Leclerc (2001a) et Sparling (1997), les conditions de stress du milieu qui dans le
premier cas se réfèrent aux faibles pH (ou l’activité bactérienne est réduite en milieu acide) et au
taux de carbone organique (faible disponibilité).
Enfin, aux conditions pédoclimatiques comparables la taille du compartiment « biomasse
microbienne » est directement fonction du carbone disponible pour satisfaire les besoins
-70- Partie expérimentale
énergétiques des micro-organismes (carbone du sol, plus ou moins biodégradable, et surtout
carbone des entrées par les végétaux : résidus de culture et rhizodéposition). On constate dans
le tableau 14 ci-dessous, la biomasse microbienne est beaucoup plus importante à Balume par
rapport aux autres sites.
Tableau 14. Valeurs moyennes de carbone & azote microbien, respiration basale & induite par
substrat, quotient d'activation respiratoire, quotient métabolique, carbone facilement
métabolisable, activité de la monophosphoesterase acide, activité de l'uréase tamponnée &
non tamponnée.
Sol de site
Paramètres Kimwenza Mont Amba Balume
Cmic (µg C.g-1sol sec) 23,03 (2,13) 33,19 (1,57) 53,51 (6,25) Nmic (µg N.g-1sol sec) 4,00 (0,30) 3,00 (0,76) 12,00 (1,01)
RB (µg CO2.g-1.h-1sol sec) 0,23 (0,02) 0,23 (0,04) 0,37 (0,03) RIS (µg CO2.g-1.h-1 sol sec) 1,13 (0,12) 1,63 (0,09) 3,59 (0,26) Cfm (µg C.g-1.sol sec) 155,67 (7,19) 173,35 (10,34) 293,03 (25,70) AUnt (µg NH4
+.g-1.2h-1sol sec) 6,57 (0,20) 11,82 (0,73) 13,20 (0,69) AUt (µg NH4
+.g-1.2h-1sol sec) 15,42 (0,75) 17,82 (0,50) 22,93 (1,04) APA (µmol. PNP.g-1.h-1sol sec) 0,24 (0,02) 0,32 (0,05) 0,50 (0,02) qCO2 (mg C-CO2.g-1.Cmic.-1) 2,72 (0,46) 1,89 (0,20) 1,89 (0,06) QR 0,20 (0,02) 0,14 (0,01) 0,10 (0,01) Cmic/COT (%) 0,40 (0,04) 0,50 (0,01) 0,50 (0,03) Cfm/COT (%) 2,68 (0,39) 2,63 (0,06) 2,74 (0,09) Nmic/Ntot (%) 1,00 (0,15) 0,60 (0,13) 1,20 (0,40) Cmic/Nmic 5,75 (0,08) 11,60 (2,01) 4,46 (0,12)
Cmin : carbone microbien, Nmin : azote microbien, RB : respiration basale, RIS : respiration induite par substrat, QR :
quotient d’activation respiratoire, Cfm : carbone facilement métabolisable, AUnt : activité de l’uréase non tamponnée, AUt :
activité de l’uréase tamponnée, APA : activité de la monophosphoesterase acide, qCO2 : quotient métabolique, Chiffre () :
écart-type.
Les proportions de Cmic par rapport au COT sont < 1 % sur les trois sites alors que celles de
Nmic par rapport à l’Ntot représentent respectivement moins de 1 % au Mont Amba et ≥ 1 %
pour Kimwenza et Balume. Ces proportions ne sont normalement pas comprises entre 1-5 % et
1-6 % valeurs limites dans le sol respectivement pour le Cmic/COT et Nmic/Ntot sauf pour
Kimwenza et Balume (Smith et Paul, 1990; Sparling, 1997; Leclerc, 2001a).
4.3.3.2 Respiration du sol et carbone facilement métabolisable
Les résultats de la respiration basale (RB) et de la respiration induite par le substrat (RIS) sont
consignés dans le tableau 14. Il ressort de ce tableau que les valeurs de la respiration basale sont
de l’ordre de 0,23 et de 0,37 µg CO2.g-1 de sol sec respectivement pour les sols de deux sites de
Kimwenza et Mont Amba; et de Balume. Les valeurs correspondantes de la respiration induite
par le substrat sont de 1,13 pour Kimwenza; 1,63 pour Mont Amba et 3,59 µg CO2.g-1 de sol
sec pour Balume.
Propriétés et diagnostic de l’état agropédologique des sols des sites étudiés -71-
La respiration microbienne du sol est donc plus importante au niveau du site de Balume en
relation avec la disponibilité du matériel organique (Tejada et al., 2006a, Tejada et al., 2006b). Le
taux le plus élevé du carbone organique de ce site peut être considéré, en accord avec Tejada et
al. (2006b), Mbonigaba (2007), Mze (2008) et Ruganzu (2009), comme l’un des facteurs les plus
importants affectant l’activité microbienne du sol. D’autres facteurs tels que l’aération,
l’approvisionnement en eau dans le sol (saison sèche, saison de pluie), la température, le pH et
la fourniture de chaque nutriment, sont également importants; mais la fourniture de l’énergie est
très fréquemment le facteur limitant dans l’activité microbienne (Mamilov et Dilly, 2002).
Concernant le carbone facilement métabolisable (Cfm) qui est aussi une composante du carbone
organique total, les valeurs obtenues sont faibles (tableau 14). Le rapport Cfm/COT indique
mieux la qualité de la matière organique du sol (Flieβbach et al., 2006) et situe entre 2,6 % pour
Kimwenza, Mont Amba et 2,74 % pour Balume du carbone total. Cette fraction du carbone
présente, du point de vue chimique et microbiologique, aussi un grand intérêt que le carbone
total dans un sol bien que la mesure de ce paramètre soit le plus souvent utilisée pour les eaux
usées et les boues de stations d’épuration.
4.3.3.3 Activité enzymatique de la phosphatase et l’uréase
Les résultats des mesures des activités de la monophosphoestérase et de l’uréase (tamponnée
et non tamponnée) sont rapportés dans le tableau 14. Les valeurs obtenues montrent des
activités très faibles (Alef, 1995) et sont comprises entre 0,24 et 0,50 µmol.pNP.g-1.h-1 de sol
sec pour APA; 6,57 et 13,20 µg.N-NH4.g-1.2 h-1 de sols sec pour Unt et de 15,42 et 22,93 µg.N-
NH4.g-1.2 h-1 sol sec pour Ut. Pour tous ces paramètres la répartition sur les trois sites suit la
distribution de la matière organique des sols dans l’ordre croissant de Kimwenza < Mont
Amba < Balume. Ces observations ont été faites par plusieurs auteurs (Gracia et al., 1997;
Pascua et al., 1998; Bierderbeck et al., 2005; Tejada et Gonzalez, 2006; Mbonigaba, 2007).
4.4 Conclusion partielle
Les niveaux des caractéristiques chimiques et microbiologiques étudiées permettent de
dégager les principales contraintes à la productivité des sols dans les régions déterminées.
La caractérisation physique a révélé que les sols des sites étudiés ont une texture
essentiellement sableuse (sable fin) dans l’horizon superficiel. La capacité de rétention est très
faible et est fonction de la teneur en argile. La classification des sols comme rubiques
arenoferralsols (dystriques) a confirmé davantage l’homogénéité des conditions de formation des
sols de la Province de Kinshasa. Cependant, le site de Balume présente des bonnes
caractéristiques physiques telles que la textures et capacité de rétention au champ, etc. que les
deux autres sites de Kimwenza et Mont Amba.
-72- Partie expérimentale
La caractérisation chimique des sols a montré que ces derniers présentent une réaction acide
(pH < 5,5), ont des très faibles teneurs en carbone organique total, en azote total, en
phosphore disponible, en cations basiques échangeables et des faibles valeurs de la capacité
d’échange cationique. Les sols étudiés sont généralement caractérisés par une balance
cationique déséquilibrée, particulièrement entre le calcium et le magnésium. Du point de vue
caractéristiques chimiques, le sol de Balume est plus riche en carbone organique total, azote
total, phosphore total, etc. soit plus ou moins le double de deux autres sites.
S’agissant des caractéristiques microbiologiques, les résultats montrent une faible activité
microbienne dans les sols de tous les sites; ces activités restent influencées par les taux de
matière organique. Les caractéristiques microbiologiques sont meilleures à Balume que dans
les deux autres.
La faible fertilité chimique et biologique combinée au faible potentiel de rétention d’eau
restreint considérablement la production agricole des sols de la Province de Kinshasa. Ces
sols nécessitent des techniques appropriées de gestion permettant de relever leur fertilité
chimique jusqu’au niveau optimal, et d’accroître la production agricole.
De façon générale, le sol de Balume semble avoir un niveau de fertilité plus élevé que les sols
des deux autres sites, bien que ces sols présentent les mêmes caractéristiques morphologiques.
Les solutions de rechange pour augmenter les teneurs en matières organiques de ces sols
seraient les épandages des fumiers et des déchets organiques de toutes sortes, dont les boues
des stations d’épuration. Des apports périodiques d’amendements organiques sont nécessaires
pour maintenir un niveau optimal de MO des sols cultivés qui influencent plusieurs propriétés
physiques, chimiques et biologiques des sols qui sont à la base de leur qualité globale.
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -73-
Chapitre 5. Effets de l’application des composts de biodéchets ménagers sur les propriétés physicochimiques et chimiques des sols
5.1 Introduction
Comme beaucoup de sols ferrallitiques (Chaussod et al., 1992), les sols de la Province de
Kinshasa sont pauvres et le rôle de la matière organique dans la « fertilité » est considérable.
La mise en culture de ses sols conduit à une chute rapide de matières organiques et un
effondrement de la fertilité tant chimique que biologique. Cela ne peut être réalisé que par
l’application des matériels susceptibles d’augmenter le pH et par conséquent, accroître un
niveau de fertilité élevé en y apportant les éléments nutritifs pour les cultures. Dans les sols
fortement altérés, le relèvement du pH à des valeurs 6 ou 7 par exemple requiert des apports
fréquents en chaux à cause de l’effet tampon faible que présentent ces sols (Kanyankogote et
al., 2005). Et la pratique de l’agroforesterie (exemple à Batéké avec Acacia auriculiformis A.
Cumm ex Benth), la jachère et la technique de culture sur brûlis ont montré leurs limites du
fait que le relèvement de la fertilité et de la maintenance des sols n’augmente qu’à long terme
d’une part et la perte en matière organique et en azote à chaque nouvelle période de culture
d’autre part (Kasongo et al., 2009). Or, les fertilisants organiques constituent une source
essentielle de matières organiques dans le sol et d’éléments nutritifs pour les plantes. La
connaissance de leurs niveaux dans les sols agricoles renseigne sur leur potentialité fertilisante
(Mze, 2008). De même, les matières organiques jouent un rôle prépondérant dans la
pédogenèse et peuvent modifier de manière drastique les propriétés physiques (résistance à
l’érosion, etc.), chimiques et biologiques du sol (Ros et al., 2006a; Jouquet et al., 2010).
L’accumulation de la matière organique dans le sol est un processus lent, beaucoup plus lent
que son déclin (Ros et al., 2006b). Cependant, l’ampleur de l’amélioration dépend de la
composition chimique des amendements organiques appliqués au sol (Tejada et al., 2009b).
Selon Mustin (1987); Epstein (1997); deux caractéristiques importantes du compost qui
influencent les modifications dans les sols sont : son contenu en substances humiques
fortement chargées qui s’intègre dans le siège des réactions d’échange cationique, ainsi que la
libération des éléments nutritifs majeurs par minéralisation. Il devient alors important de
suivre leur dynamique dans les sols agricoles généralement anthropisés ou dans les sols
marginaux mis en culture (Gobat et al., 1998; Brady et Weil, 2002).
Les bonnes pratiques agricoles impliquent de fréquentes applications d’engrais organiques à la
fois classiques, tels que les fumiers ou les résidus de plantes, ainsi que non conventionnels
tels que les différents types de compost (Weber et al., 2006). La caractérisation des composts
des biodéchets ménagers (chapitre 3) a indiqué que ces matériaux possèdent des prescriptions
requises pour améliorer la qualité des sols tropicaux pauvres et acides. Ceci constituerait une
solution alternative qui permettrait aux petits fermiers et à la population locale disposant de
faibles capitaux, d’augmenter leur production agricole grâce aux ressources locales disponibles
-74- Partie expérimentale
et bon marché par rapport aux intrants chimiques conventionnels. Ros et al. (2006a) ont
rapporté que l’utilisation de composts de déchets organiques est devenue de plus en plus
populaire à travers toute l’Europe réduisant ainsi l’usage des engrais artificiels et contribue
également à résoudre les graves problèmes environnementaux concernant l’élimination de
grandes quantités des déchets à stocker dans les décharges (Weber et al., 2006).
Bien que la littérature soit fournie en ce qui concerne les effets des déchets organiques sur les
propriétés physico-chimiques et chimiques, très peu d’informations sont disponibles dans le
cas de sols tropicaux en zones humides en particulier pour la République Démocratique du
Congo. Elle mérite encore davantage d’être enrichie concernant son impact sur la dynamique
des propriétés chimiques notamment, la réaction du sol, la matière organique, les éléments
nutritifs, la capacité d’échange cationique, l’acidité d’échange; en plein champ dans un
écosystème sablonneux de sols acides de la Province de Kinshasa et en quatre essais d’apports
consécutifs aux différentes doses. La plupart des études réalisées sur la valorisation de ces
produits ont été en milieux contrôlés et à très petite échelle par transfert de biomasse et/ou
l’utilisation des composts spécifiques (Mbonigaba, 2007). D’autres n’ont été conduites que sur
des périodes trop courtes, en une saison culturale pour pouvoir observer véritablement les
changements dans les caractéristiques des sols.
5.2 Matériels et méthodes
Les méthodes d’analyses chimiques sur les échantillons des sols prélevés (0 – 30 cm de
profondeur) chaque saison culturale durant les essais de fertilisation sont décrites dans la
section 3 du document ainsi que la conduite des essais de fertilisation.
5.3 Présentation des résultats et discussion
Les résultats de l’évolution des différents paramètres physico-chimiques étudiés sont
présentés dans les figures 15 à 21 pour les trois sites et les tableaux 15 à 21 qui concernent la
4ème saison culturale. L’examen de ces résultats permet de constater que les apports en
matières organiques ont induit l’augmentation du taux de carbone organique total, de l’azote,
du phosphore, des complexes adsorbants et une diminution sensible de l’Al échangeable.
5.3.1 pH
Il apparaît que les apports en matières organiques (composts BDM) augmentent le pH-H2O au
cours des différentes saisons culturales (figure 15). Cette augmentation est fonction des doses
apportées.
A l’état initial, les sols de Kimwenza et de Mont Amba étaient qualifiés des sols acides et celui
de Balume de moyennement acide (voir section 4.3.2). Après quatre saisons culturales
d’apports organiques répétés, les sols amendés varient des sols acides (pH < 5,5) aux sols
faiblement ou moyennement acides (5,5 ≤ pH≤ 6,2) selon les normes d’interprétation de
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -75-
F=11,82; P<0,001
F=65,88; P<0,001
F=160,72; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 15. Evolution du pH dans le sol en fonction des traitements sur les trois sites au cours
des quatre saisons culturales.
b
ab a
cd c c
4,1
4,4
4,7
5
5,3
5,6
5,9
6,2
1 2 3 4 5
pH
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
b
a a
c c d 4,1
4,4
4,7
5
5,3
5,6
5,9
6,2
1 2 3 4 5
pH
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a
a
c c
4,1
4,4
4,7
5
5,3
5,6
5,9
6,2
1 2 3 4 5
pH
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-76- Partie expérimentale
Landon (1991) surtout pour les sites de Kimwenza et Balume. Cependant, les sols non
amendés (T0) et/ou amendés aux engrais minéraux deviennent fortement acides (pH < 4,95).
Les résultats de l’ANOVA des données à la fin de l’expérimentation pour les trois sites sont
résumés en annexe (annexe 4). Ils montrent qu’il existe des différences significatives (p <
0,05), voire très significatives (p < 0,001) entre traitements appliqués dans les différents sites à
la même période expérimentale (annexes 4.1- 4.3). La comparaison des moyennes du pH-H2O
(p < 0,05) pour les différents traitements, sur différents sites et à la même période est signalée
à la figure 15 et dans le tableau 20.
Il en résulte que le traitement témoin comme les traitements aux engrais minéraux NKP
présentent un groupe à deux classes (cd, d) à Kimwenza et un autre groupe (c, d) au Mont
Amba et à Balume, et les différences observées entre les valeurs de pH de ces traitements ne
sont pas significatives. Au regard des comparaisons établies, les différences entre les valeurs
du pH-H2O pour tous les traitements à base des composts et ceux d’engrais minéraux NPK
sont très hautement significatives (p < 0,001). Ceci confirme l’effet positif (bénéfique) des
apports en matières organiques lié à toutes les doses appliquées, sur le pH-H2O des sols de
Kimwenza, Mont Amba et Balume. Les traitements aux composts présentent un groupe à
trois classes représentées par les lettres a, ab, b à Kimwenza, et un groupe à deux classes a, b
au Mont Amba et Balume d’après le test de Tukey (α = 0,05) (figure 15, tableau 20).
L’apport des matières organiques par leurs contenus en bioéléments minéraux (Ca et Mg),
leur grande capacité d’échange cationique et de leur effet tampon rehausse le pH du sol
(Leclerc, 2001a; Gobat et al., 2003; Schvartz et al., 2005). Cette augmentation serait due non
seulement à l’effet tampon de la MO, à la teneur en cations basiques essentiellement le Ca et
Mg mais aussi à des micro-organismes filamenteux qui prennent naissance dans les apports
organiques et qui vont chercher en profondeur d’autres éléments et les répartissent dans toute
la colonne de sol colonisée (Mze, 2008). Les composts des biodéchets appliqués contiennent
en moyenne 3,59 % de CaO et 0,84 % MgO. Et d’autre part, l’augmentation du pH
s’expliquerait également par la complexation de l’aluminium par la matière organique avec
comme conséquence la baisse de l’acidité. Ainsi, l’augmentation des protons (H+), la perte en
cations basiques suivie d’une baisse de la CEC, expliquerait partiellement l’acidification des
sols non amendés et ou des sols amendés aux engrais minéraux. Celle-ci est sous l’influence
de plusieurs facteurs d’ordre biologique tel que l’immobilisation des bases échangeables par
les micro-organismes du sol et d’autres comme les exportations répétées par la culture non
accompagnées de restitutions, et des conditions pédoclimatiques comme la forte
précipitation, l’érosion ou l’altération des sols et le lessivage (Van Wambeke, 1995).
La fumure organique influe également positivement sur le pH par : - la fourniture de carbone
organique aux micro-organismes qui consomment les protons comme source d’énergie; - le
phénomène d’adsorption des anions organiques sur les surfaces des hydroxydes de Fe et Al,
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -77-
et libération des ions OH-; - la libération du Ca par décomposition ou soit la consommation
des protons par ammonification suite à une activité microbienne intense qui résulte de la
réduction des cations métalliques (Wong et Swift, 2003); - l’abaissement considérable de la
toxicité aluminique par complexation (Duchaufour, 2001); - et l’augmentation de pH-H2O par
sulfato-réduction par accumulation des carbonates ou bicarbonates (CaCO3 ou CaH[(CO)3]2
suite au CO2 provenant de l’activité microbienne ou de la respiration végétale issue des
sulfures hydrolysables (Na et Ca) en milieu aqueux (H2O) par réduction des sulfates contenus
dans la matière organique (Dommergues et Mangenot, 1970). La figure a (annexe 5) présente
la relation dose de CBM et le pH-H2O à la fin de l’expérimentation qui montre une relation
significative au seuil de 5 % selon le test de corrélation de Pearson.
L’étude montre une augmentation du pH-H2O d’environ 0,8 – 1,2 unité dans l’ensemble après
quatre campagnes d’application répétée de 60 t.ha-1 (MB) en matière brute des composts de
biodéchets. Cette augmentation corrobore les résultats des études antérieures dans la région
de Grands Lacs d’Afrique. Mze (2008) et Mbonigaba (2007) ont obtenu également une
augmentation de pH de 0,5 à 1 unité après application répétée sur quatre saisons culturales
des composts de déchets ménagers et végétaux. Cependant, on constate que cette
augmentation est variable selon le degré d’acidité de départ dans les trois sites; et les sols
fortement acides ou moins acides ont tendance à s’opposer aux modifications du pH. C’est
l’effet tampon qui permet de stabiliser le pH et s’opposer ainsi aux fortes augmentations
malgré des apports répétés (Schvartz et al., 2005).
Les pH des témoins et des traitements à l’engrais NPK ont baissé légèrement dans tous les
sites respectivement de 0,2 à 0,5 unité pour les témoins et de 0,1 à 0,4 unité pour le NPK et
présage une acidification des sols. Selon, Monkiedje et al., (2006), les amendements chimiques
augmentent graduellement l’acidité de sol. L’acidité a un impact négatif sur le développement
des micro-organismes du sol (Leclerc, 2001a).
5.3.2 COT & Ntot
La matière organique du sol joue un rôle important dans le développement et le
fonctionnement des écosystèmes terrestres. Elle est source d’éléments nutritifs pour les
plantes et les micro-organismes du sol, et peut modifier de manière drastique les propriétés
physiques du sol. Les résultats de l’évolution du carbone organique total et de l’azote total
sont respectivement présentés par les graphiques des figures 16 – 17 et le tableau 20. Les
résultats montrent que les apports répétés en matières organiques ont augmenté le taux de
carbone organique et de l’azote total dans les trois sites. Les augmentations sont fonction de
doses des composts appliquées. Concernant le COT, le taux a été presque multiplié par 2,5 à
3 respectivement à Balume et Kimwenza, et au Mont Amba, passant de 1,07 à 2,97 % et de
0,66 à 1,71; de 0,58 à 1,50 % sous le traitement T3 (60 t.ha-1 MB).
-78- Partie expérimentale
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 16. Evolution du carbone organique total (COT) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
F= 143,94; P<0,001
F=110,63; P<0,001
F= 52,91; P <0,001
c
b
a
e d d
0,30 0,60 0,90 1,20 1,50 1,80 2,10 2,40 2,70 3,00
1 2 3 4 5
CO
T (%
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
c b
a
de e
d
0,30 0,60 0,90 1,20 1,50 1,80 2,10 2,40 2,70 3,00
1 2 3 4 5
CO
T (%
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
c
b
a
e de d
0,30
0,60
0,90
1,20
1,50
1,80
2,10
2,40
2,70
3,00
1 2 3 4 5
CO
T (%
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -79-
F=10,12; P<0,01
F=12,80; P<0,001
F=9,79; P <0,01
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 17. Evolution de l'azote total (Ntot) dans le sol en fonction des traitements sur les trois
sites au cours des quatre saisons culturales.
d
ac
ab a
cd cd
0,02
0,07
0,12
0,17
0,22
1 2 3 4 5
Nto
t (%
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
cb
ab a
cd cd
0,02
0,07
0,12
0,17
0,22
1 2 3 4 5
Nto
t (%
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
bc ab
a
cd cd
0,02
0,07
0,12
0,17
0,22
1 2 3 4 5
Nto
t (%
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-80- Partie expérimentale
Le compost, par son contenu en matière organique (tableau 10), est un amendement capable
de rehausser considérablement le taux de carbone organique dans le sol en fonction de la
dose apportée. Une tendance à la réduction de la teneur en COT a été généralement observée
dans les parcelles témoins (T0) et amendées aux engrais minéraux NPK (T4, T5) pour toutes
les unités expérimentales. La diminution observée de la teneur en COT des témoins à la fin de
l’expérimentation est d’environ 0,19; 0,20 et 0,31 unité respectivement au Mont Amba,
Kimwenza et Balume. On note un enrichissement en matières organiques des sols en relation
avec les apports comme le montre la figure a (annexe 5) ou la corrélation de Pearson est
hautement significative au seuil de 1 %, excepté dans les parcelles témoins et amendées aux
engrais minéraux NPK ou le sol s’est appauvri suite aux exportations des récoltes. Les taux de
réduction du carbone organique dans les parcelles au NPK seraient dus à la stimulation de
l’activité métabolique suite à l’apport des éléments N, P, K des engrais. Or dans les champs
amendés aux engrais minéraux NPK et les témoins, les micro-organismes sont sous stress
écologique (pH défavorable, CRC insuffisante, etc.) et leur maintien requiert suffisamment
d’énergie qu’ils puisent dans le stock du carbone existant.
Dans ces conditions, on observe une diminution du carbone organique dans le sol, un
accroissement de l’activité respiratoire et du quotient métabolique (qCO2) en tant
qu’indicateur indirect (Dilly, 2005). Ce phénomène pourrait s’avérer néfaste pour l’état
nutritionnel (Mbonigaba, 2007) et rendrait difficile la gestion durable des sols. Meng et al.
(2005), ont observé une diminution significative du carbone organique total dans les
exploitations sous fertilisation minérale seule.
L’ANOVA à un facteur contrôlé des résultats à la dernière saison (annexes 4.4-4.6) montre
qu’il existe des différences significatives (p<0,001) entre les traitements en ce qui concerne
leurs effets sur la teneur en carbone organique total, et ce pour les trois sites. La séparation
des moyennes des données à la fin de l’expérimentation met en évidence cinq groupes
représentés par les lettres a, b, c, d, e à Kimwenza; six groupes a, b, c, d, de, e au Mont Amba; et
à Balume. Les comparaisons des moyennes (figure 12, tableau 20) montrent une
augmentation plus importante pour les traitements à base des composts des biodéchets que
pour les traitements aux engrais NPK (100 à 200 kg.ha-1). Le traitement T3 (60 t.ha-1 MB) fait
une différence (très hautement significative, p < 0,001) sur chacun des sites (groupe a) par
rapport aux moyennes de tous les autres traitements considérés.
Quant à l’azote total, il est la somme des différentes formes d’azote dans le sol. Il se trouve
dans la solution du sol sous forme inorganique (anions nitrate et nitrite, le cation ammonium)
et sous forme organique (acides aminés, non aminés et diverses autres espèces chimiques).
C’est la forme organique qui prédomine mais cette forme n’est pas assimilable par les plantes
et doit de ce fait être converti par minéralisation en formes inorganiques solubles (Calvet,
2003; Troeh et Thompson, 2005; Brady et Weil, 2002; Mbonigaba, 2007).
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -81-
Les résultats de Ntot montrent la même tendance que le COT dans les différents sites (figure
17). Le taux de Ntot a été multiplié par 2; 2,5; 3 sous traitement T1 (20 t.ha-1 MB), T2 (40 t.ha-1
MB) et (60 t.ha-1 en MB) à Kimwenza ; et 1,6; 2,4; 2,6 au Mont Amba sous les mêmes
traitements; et 1,3; 1,6; 1,9 sous les mêmes traitements à Balume. La relation dose des CBM et
l’azote total est très hautement significative au seuil de 1 %, selon le test de corrélation de
Pearson à la fin de l’expérimentation pour tous les sites (annexe 5, figure a). Par contre, le
témoin T0 a perdu 0,01; 0,02 et 0,02 unité respectivement à Kimwenza, Mont Amba et
Balume. En ce qui concerne les traitements aux NPK, on note une augmentation légère de
0,01 à 0,02 unité. Les quantités trouvées pour le témoin et pour les parcelles aux NPK
indiquent sans aucun doute que l’azote sous forme minérale étant soit absorbé par les plantes
en période de croissance soit lessivé vu les fortes précipitations observées dans la région et en
plus l’engrais minérale est peu retenu par le sol pauvre en CEC et en MO. La diminution
observée dans le témoin résulte de l’épuisement par l’exportation des cultures de l’azote
potentiellement disponible au cours des essais (Weber et al., 2006).
D’après les résultats de l’ANOVA, la séparation des moyennes des résultats de la dernière
saison pour le site de Kimwenza identifie cinq groupes a, ab, ac, cd, d; et cinq autres groupes
identiques a, ab, bc, cd, d pour Mont Amba et Balume (figure 17, tableau 20). L’augmentation
de la quantité de l’azote total dans les sols est étroitement liée à l’accumulation de la matière
organique dans les sols et peut être attribuée aux mêmes effets que l’augmentation du
carbone organique. Cela peut concerner également un effet direct de l’azote provenant des
composts qui sont lentement minéralisés dans les sols (Ros et al., 2006b; Charland et al., 2001;
Weber et al., 2006, Jouquet et al., 2010). L’augmentation significative des taux de carbone
organique total et de l’azote total constatée à court ou long terme suite aux apports répétés
des composts dans les différents sites étudiés confirme les travaux de la littérature (Pérez-de-
Mora et al., 2006; Mbonigaba, 2007; Mze, 2008; Movahedi Naeini et Cook, 2000; Ros et al.,
2003; Ros et al., 2006a; Ros et al., 2006b; etc.). Même le statut de jachère apporte plus de
matières organiques que la mise en culture dans les champs témoins non amendés (Mze,
2008).
Les composts utilisés sont des amendements contenant plus ou moins 30 % de matière
organique (tableau 10), ce qui fait qu’ils sont susceptibles de relever considérablement le taux
du carbone organique et de l’azote total dans le sol. On rapelle également que l’augmentation
de l’azote peut se faire par fixation microbienne suite à leur croissance en présence du
carbone.
Bilan analytique de COT et Ntot
Le bilan analytique de l’évolution de la matière organique en stock de carbone organique total
présenté dans le tableau 15 montre que les quantités de carbone trouvées sont beaucoup plus
importantes que les quantités de carbone organique apportées par les matières organiques.
-82- Partie expérimentale
Ceci peut être le résultat d’un développement d’une flore microbienne et du système racinaire
influencés par les apports des matières organiques (Mze, 2008), sans oublier les aspects
méthodologiques et d’échantillonnage. Les racines contribuent de façon importante à la
matière organique du sol (CE, 2009; Chantigny et Angers, 2005). C’est l’effet turnover de la
matière organique qui régule les processus des gains et des pertes (Duchaufour, 2001). Dans
un processus de turnover de la MO, la biomasse microbienne est considérée comme un
réservoir labile de nutriments.
Par contre avec les témoins et les amendements aux NPK, on enregistre des pertes beaucoup
importantes. Ceci s’expliquerait du fait que ces traitements n’ont pas reçu d’apports en
matière organique et en plus ces pertes peuvent être amplifiées par une minéralisation intense
compte tenue des conditions hydriques et thermiques favorables. Et aussi, l’emploi d’engrais
minéraux accélère la décomposition de la matière organique dans le sol (Gros, 1979; Meng et
al., 2005) et à cours terme dans les conditions expérimentales, les cultures mises en place ne
permettaient pas encore à un retour plus élevé en matière organique récoltée. A long terme en
l’absence de tout apport, une perte significative des stocks organiques des sols accentuera le
processus de détérioration de la qualité de sol car la matière organique est considérée comme
un composant vital d’un sol sain (Naman et al., 2001).
Tableau 15. Bilan analytique des apports en carbone organique total par les matières
organiques des composts de biodéchets ménagers et évolution des stocks dans le sol sur
quatre saisons culturales dans les différents sites.
Apport COT (kg.C.ha-1) cumulé de 4 saisons
Variation de COT (kg.C.ha-1) sur base des teneurs analytiques du sol
Traitements Site-1 Kimwenza Mont Amba Balume
T0 0 -7200 -6840 -11160 T1 12133 9000 20520 33840 T2 24266 27720 30600 60480
T3 36399 35280 40320 68400 T4 0 -5760 -5040 -9000 T5 0 -3960 -4320 -10080
Par conséquent, dans une certaine mesure, l’abondance de MO régira la biodisponibilité des
nutriments. Ces résultats confirment l’étude de Mze (2008) qui corrobore les résultats
antérieurement obtenus par Mbonigaba (2007) en milieu tropical sur la variation des teneurs
en carbone dans les sols au Rwanda et en RDC (Bukavu). De même, l’étude de Quenum et
al.(2004) a mis en évidence un bilan de MO (humique) positif de l’évolution de la matière
organique du sol dans les systèmes sous cultures commerciales et prairies sous la fertilisation
par les fumiers de bovins et de poulets.
Les apports de composts peuvent également améliorer la structure des sols. L’étude de Watt
(2001 in N’Dayegamiye et al., 2005) qui comparait les effets d’un apport des boues (mixtes de
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -83-
papetière, de station d’épuration) et des composts d’ordures ménagères sur certaines
propriétés du sol, a montré que les composts d’ordures ménagères se sont montrés supérieurs
aux autres. Les effets positifs seraient attribuables à l’action des substances humiques
(matières organiques) du compost sur l’agrégation et la stabilité des agrégats.
Concernant le stock de l’azote total, le bilan est positif dans les parcelles amendées aux
composts et aux engrais minéraux (tableau 16). La présence des cultures légumineuses
capables de fixer l’azote par fixation symbiotique pourraient influencer positivement ce bilan.
Pour les composts, le taux de minéralisation est en principe faible pour favoriser les
exportations importantes par les cultures ou un lessivage important. Les gains les plus
importantes ont été enregistrés avec les amendements minéraux (T4 & T5) par rapport aux
apports pendant que les pertes ont été observées dans les parcelles des témoins. Il apparait
que l’engrais NPK utilisé puisse influencer positivement l’azote total. Mais les gains restent de
loin meilleurs bien que les doses apportées étant faibles en azote comparés avec les
amendements des composts BDM pour tous les traitements.
Tableau 16. Bilan analytique des apports en azote total par les amendements organiques des
composts BDM et évolution des stocks dans le sol sur quatre saisons culturales dans les
différents sites.
Apport Ntot (kg.ha-1) cumulé de 4 saisons
Variation du Ntot (kg.ha-1) sur base des teneurs analytiques du sol
Traitements Site-1 Kimwenza Mont Amba Balume
T0 0 -360 -360 -720 T1 1089 1440 1080 1080
T2 2179 2160 2520 2160 T3 3268 2880 2880 3240 T4 48 360 720 144
T5 96 360 720 360
5.3.4 Azote organique (Norg) et minéral (Nmin)
L’allure de courbes de l’évolution du taux de l’azote organique (figure 18 ci-dessous) est
similaire à celle des courbes de l’azote total du fait que l’azote total des sols est constitué à
plus de 90 % d’azote organique.
L’ANOVA à un facteur contrôlé des résultats à la fin de l’expérimentation (annexe 4.10-4.12)
montre qu’il existe des différences très hautement significative (p < 0,001) entre traitements,
sur les trois sites. La séparation des moyennes des résultats à la quatrième saison fait ressortir
pour tous les sites cinq groupes représentés par les lettres a, b, c, d, e (figure 18, tableau 20).
Les valeurs extrêmes sont symbolisées par les lettres a et e respectivement pour T3 et T0.
L’augmentation de la teneur en azote organique reste faible pour les traitements à base de
NPK soit +25 % pour la dose de 200 kg.ha-1 à Kimwenza, + 40 % au Mont Amba et 10 % à
Balume alors que les témoins perdent de 25, 20 et 22 % de leur teneur en azote organique
-84- Partie expérimentale
F=328,80; P<0,001
F=244,84; P<0,001
F=118,47; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 18. Evolution de l'azote organique (Norg) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales.
e
c b a
d d
200
500
800
1100
1400
1700
2000
1 2 3 4 5
Nor
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b a
d d
200
500
800
1100
1400
1700
2000
1 2 3 4 5
Nor
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c b
a
d d
200
500
800
1100
1400
1700
2000
1 2 3 4 5
Nor
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -85-
respectivement. La faible augmentation de la teneur en azote organique avec les traitements
aux engrais NPK observée dans certains sites serait attribuée au phénomène de turnover de la
biomasse microbienne.
Concernant l’azote minéral, la figure 19 ci-dessous présente les graphiques de l’azote minéral
(Nmin) dans les trois sites de l’étude et le tableau 20, les résultats à la fin de l’expérimentation.
Les teneurs de l’azote minéral résultent de la somme en ses deux composantes principales,
l’azote nitrique (NO3-) et l’azote ammoniacal (NH4
+). Les niveaux de l’azote minéral des
traitements à base des composts et le témoin se distinguent les uns des autres par rapport aux
traitements aux engrais NPK. Cependant, on observe une augmentation de l’azote minéral au
cours des saiaons pour les traitements aux composts. Ceci peut s’expliquer soit par un artefact
dû au séchage des échantillons qui prend en compte l’azote ammoniacal et nitrique extrait de
la matière organique stockée dans le sol dans la mesure de l’azote minéral, ou soit par les
faibles exportations par les cultures et par conséquent occasionne l’accroissement du stock de
l’azote minéral dans le sol.
Les résultats de l’ANOVA à un facteur contrôlé de la dernière saison (annexes 4.13-4.15)
indiquent, pour les différents sites, qu’il existe des différences très hautement significatives (p
< 0,001) entre traitements. Sous le traitement T3 (60 t.ha-1 MB), la teneur en Nmin a été
multipliée par des facteurs 4,93; 3,57 et 4,36; respectivement à Kimwenza, Mont Amba et
Balume, pendant que dans les parcelles témoins le taux de Nmin a baissé de -34,72; -24,19 et -
28,15 %. Les traitements au NPK induisent une augmentation du taux de Nmin de ± 3,12
unités à Kimwenza; ± 2,53 unités au Mont Amba et ± 5,25 unités à Balume qui restent faible
par rapport aux traitements à base de composts.
De plus, on constate à partir du tableau 20 (figure 19) que, les moyennes des teneurs en azote
minéral sont classifiées en cinq groupes distincts (a, b, c, d, e) à Kimwenza et (a, ab, b, c, d) au
Mont Amba et de quatre groupes (a, b, c, d) à Balume. Les groupes extrêmes symbolisés par
les lettres a et e ou d ou de sont constitués de T3 (60 t.ha-1 MB) et de T0 (témoin).
L’augmentation des teneurs en azote organique et minéral dans les sols amendés par des
composts a été démontrée par plusieurs auteurs qui confirment aussi nos observations
(Rodriguez et al., 1996; Cuevas et al., 2000; Hartl et al., 2003; Mbonigaba, 2007; Mze, 2008;
etc.). Rodrigues et al. (1996) a constaté des amplitudes d’augmentation des teneurs en azote
minéral dans le même ordre de grandeur en utilisant 50 et 100 t.ha-1 des composts de déchets
urbains. La contribution de la partie organique est toujours beaucoup plus importante que la
partie minérale.
Les proportions de l’azote minéral (tableau 17) comme composante de l’azote total
(Nmin/Ntot) du sol restent faibles pour tous les traitements et assurent une bonne réserve en
azote. Les niveaux de l’azote sont satisfaisants avec les apports en matières organiques des
-86- Partie expérimentale
F=74,63; P<0,001
F= 28,51; P<0,001
F=187,94; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 19. Evolution de l'azote minéral (Nmin) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales.
e
c
b
a
d d
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1 2 3 4 5
Nm
in (
mg.
kg-
1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
ab
a
c c
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1 2 3 4 5
Nm
in (
mg.
kg-1
sol
sec
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
5 10 15 20 25 30 35 40 45
1 2 3 4 5
N m
in (
mg.
kg-1
sol
sec
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -87-
différents traitements à Balume, et pour les traitements T2 et T3 à Kimwenza et au Mont
Amba.
Les rapports Nmin/Ntot et Norg/Ntot pour la dernière saison et pour les trois sites sont contenus
dans le tableau 17. Les proportions de l’azote minéral comme composante de l’azote total
varient de 2,47 à 3,70 % à Kimwenza, de 1,61 à 2,06 au Mont Amba et de 1,26 à 2,61 à
Balume. Par contre, le taux de l’azote organique dans tous les cas varie par rapport à l’azote
total de 96,38 - 97,53; de 97,94 - 98,39 et de 97,39 - 98,74 %, respectivement à Kimwenza, au
Mont Amba et à Balume.
Tableau 17. Proportion en % entre les formes azotées pour les résultats moyens de la dernière
saison culturale pour les trois sites.
Kimwenza Mont Amba Balume
Nmin/Ntot Norg/Ntot Nmin/Ntot Norg/Ntot Nmin/Ntot Norg/Ntot
Traitements ………….%............... …………%................. ………….%..................
T0 2,68 (0,18) 97,32 (0,18) 1,83 (0,09) 98,18 (0,06) 1,26 (0,08) 98,74 (0,08) T1 2,47 (0,72) 97,53 (0,72) 2,00 (0,20) 98,00 (0,20) 2,35 (0,48) 97,65 (0,48) T2 3,26 (0,73) 96,89 (0,73) 1,96 (0,02) 98,04 (0,02) 2,61 (0,24) 97,39 (0,24)
T3 3,70 (0,64) 96,74 (0,64) 2,06 (0,04) 97,94 (0,04) 2,30 (0,12) 97,70 (0,12) T4 2,84 (0,14) 97,16 (0,14) 1,61 (0,33) 98,39 (0,33) 1,69 (0,14) 98,31 (0,14) T5 3,11 (0,59) 97,16 (0,59) 2,03 (0,09) 97,97 (0,09) 1,82 (0,39) 98,18 (0,39)
CV (%) 13,67 0,42 8,00 0,16 22,89 0,47
Tenant compte du contenu de l’azote apporté par les composts (T3, tableau 16) à la fin des
essais, les quantités de Nmin sont de l’ordre de 104,72 kg.ha-1 au Mont Amba, 141,05 kg.ha-1 au
à Kimwenza et de 156,74 kg.ha-1 à Balume qui représentent respectivement 3,16; 4,26 et 4,73
% de l’azote organique total apporté par les composts. Dans l’ensemble le taux de
minéralisation du traitement T1 (20 t.ha-1 MB) varie de 5,73 à 9,96 et de 3,78 à 5,13 % pour le
traitement T2 (40 t.ha-1 MB). Ces taux sont des estimations qui ne tiennent pas compte de la
quantité assimilée et/ou exportée par les plantes, lessivée ainsi que celle partiellement
immobilisée par les micro-organismes du sol. Pour Gabrielle et al. (2005), seules les quantités
comprises entre 3 et 8 % de l’azote apporté étaient minéralisées après quatre ans d’application
des composts et Mbonigaba (2007), 6 % au terme de deux ans pour un traitement de 60 t.ha-1.
Selon Troeh et Thompson (2005), le taux de minéralisation annuel de l’azote varie de 1 à 5 %
et 110 kg.ha-1 d’azote minéral est nécessaire pour une bonne croissance des plantes dans le
sol. Cette condition est obtenue avec déjà le traitement T1 à Balume (109,94 kg.ha-1) et T2
pour presque tous les sites en deux ans d’essais.
5.3.5 Phosphore total, phosphore organique et phosphore disponible
Les résultats de l’évolution des différents types de phosphore pour les trois sites de l’étude
sont présentés par les graphiques des figures 20, 21, 22 et le tableau 20 à la fin des essais.
Globalement, il en découle que le Ptot, Porg et le P disponible ont considérablement augmenté
-88- Partie expérimentale
F=226,13; P<0,001
F=157,36; P<0,001
F=81,37; P <0,001
0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200 kg/ha de
NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 20. Evolution du phosphore total (Ptot) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b
a a
c c
20
120
220
320
420
520
620
1 2 3 4 5
Pto
t (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b a
a
c c
20
120
220
320
420
520
620
1 2 3 4 5
P to
t (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
20
120
220
320
420
520
620
1 2 3 4 5
Pto
t (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -89-
F=73,11; P<0,001
F=59,59; P<0,001
F=164,97; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 21. Evolution du phosphore organique (Porg) dans le sol en fonction des traitements
sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b a a
cd c
20
90
160
230
300
370
440
1 2 3 4 5
Por
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b a
a
c c
20
90
160
230
300
370
440
1 2 3 4 5
Por
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b a
d d
20
90
160
230
300
370
440
1 2 3 4 5
Por
g (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-90- Partie expérimentale
F=20,07; P<0,001
F=172,42; P<0,001
F=117,18; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 22. Evolution du phosphore assimilable (Pass) dans le sol en fonction des traitements
sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
bc
a ab
c c
1
11
21
31
41
51
1 2 3 4 5
Pas
s (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b
a
d d
1
11
21
31
41
51
1 2 3 4 5
Pas
s (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
1
11
21
31
41
51
1 2 3 4 5
Pas
s (m
g.k
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -91-
dans les parcelles amendées en fumures organiques. Ces augmentations sont fonction des
doses appliquées.
Concernant le Ptot, au terme de quatre saisons culturales, il est multiplié par les facteurs de 4,5
à Kimwenza; 2,8 au Mont Amba et 1,6 à Balume en apportant des composts de biodéchets à
la dose supérieure (T3). Les parcelles non amendées ont occasionné une perte de 17 (6,15 mg
P.kg-1), 23 (39,29 mg P.kg-1) et 5 % (20,49 mg P.kg-1) respectivement à Kimwenza, Mont
Amba et Balume dont la plus importante est à Kimwenza.
Les observations similaires sont faites pour le phosphore organique repris par les graphiques
de la figure 21 et le tableau 20. Le phosphore organique suit la même tendance que le Ptot,
selon Essington (2004), le Porg constitue entre 19 et 70 % du phosphore total; et pour
Richardson et al. (2005), le Porg peut aller au-delà de 80 %. Les proportions du Porg comme
composante majeure du phosphore total varient de 72,67 à 86,23 % à Kimwenza, 72,80 à
80,68 % au Mont Amba et 47,67 à 70,03 % à Balume (tableau 18).
Le tableau 18 ci-dessous mentionne les données des rapports Pass/Ptot et Porg/Ptot à la fin des
essais et pour les trois sites. Ce tableau montre que les proportions du phosphore extractible
par rapport à la teneur totale en phosphore restent faibles pour tous les apports (compost et
NPK). Mais on constate que les proportions de phosphore assimilables sont plus importantes
à Kimwenza et au Mont Amba qu’à Balume. Ce tableau montre que dans les sols pauvres
(Kimwenza & Mont Amba), l’apport de NPK favorise plus la dynamique de fournir du
phosphore disponible que dans un milieu relativement riche au départ par rapport aux deux
sites. Par contre, les rapports du phosphore organique sur le phosphore total sont élevés (>
50 %) sauf, pour le témoin (T0) à Balume. Le taux de minéralisation du phosphore pour un
même traitement augmente globalement de Kimwenza à Balume.
Tableau 18. Proportions entre les formes du phosphore pour les résultats moyens de la
dernière saison sur les trois sites de l'étude.
Kimwenza Mont Amba Balume
Pass/Ptot Porg/Ptot Pass/Ptot Porg/Ptot Pass/Ptot Porg/Ptot
Traitements ………….%................... …………%.................. ………….%...................
T0 4,64 (0,55) 86,23 (15,15) 7,50 (0,90) 80,68 (11,70) 2,84 (0,20) 47,67 (1,56) T1 8,17 (2,64) 84,15 (15,56) 9,35 (0,68) 78,37 (7,81) 5,38 (0,44) 70,03 (1,48) T2 6,50 (0,34) 75,51 (4,72) 9,19 (0,86) 72,80 (8,75) 5,69 (0,10) 66,66 (1,36) T3 6,76 (1,07) 72,67 (2,95) 11,19 (0,97) 78,98 (9,94) 5,82 (0,09) 67,99 (0,39) T4 9,13 (0,12) 82,91 (10,70) 11,13 (0,61) 72,94 (7,05) 4,37 (0,36) 49,92 (3,78) T5 9,79 (1,64) 79,52 (14,52) 12,02 (0,74) 77,04 (10,04) 4,65 (0,02) 50,77 (0,34)
CV (%) 23,15 5,95 15,01 3,88 21,26 16,13
Cependant, de l’échelle parcellaire extrapolée à l’hectare tenant compte de la densité
apparente moyenne et de la couche arable, on observe des augmentations des quantités
variables de Ptot après les apports organiques répétés selon la dose indiquée dans le tableau
-92- Partie expérimentale
19. D’après, Mérelle (1998), le sol renferme de 3 à 10 t P2O5.ha-1 de phosphore total et
seulement moins de 1 % du phosphore total se révèle disponible pour la nutrition végétale
dans la plupart des sols (Richardson et al., 2005) ou soit 10 à 30 kg.ha-1 pour Troeh et
Thompson (2005); voire encore 20 à 40 kg.ha-1 pour Syers et al. (2008).
Les graphiques de la figure 22 révèlent que le phosphore disponible (assimilable) a atteint des
valeurs variant de 15,05 - 19,39 mg P.kg-1 de sol à Kimwenza, de 29,05 - 42,61 mg P.kg-1 de
sol au Mont Amba et 30,07 - 40,07 mg P.kg-1 à Balume en apportant les composts de
biodéchets ménagers. Ces augmentations sont fonction des doses apportées de matières
organiques.
Dans les parcelles témoins la moyenne observée à la fin des essais est de 3,52; 8,53 et 11,7 mg
P.kg-1 MS respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Balume. Les résultats de la figure 22
montrent également que dans les parcelles fertilisées avec l’engrais minéral NPK, les effets de
traitement ne sont pas plus marqués que dans celles avec le compost. On voit bien que les
amendements organiques parviennent à maintenir (entretenir) le P disponible à un niveau
acceptable, car le seuil critique est de 8-10 mg P.kg-1 MS pour un sol contenant un taux de
matière organique compris entre 2 et 5 % (Hien et al., 1993 in Sawadogo, 2006; Odet et al.,
1989). Par contre en l’absence d’amendement, le P disponible devient un facteur limitant pour
les plantes cultivées soit par sa fixation par d’autres composés du sol et son insolubilité, plus
particulièrement dans les sols acides tropicaux.
De toutes les observations faites ci-dessus, les résultats similaires ont été obtenus par
Parkinson et al. (1999); Cuevas et al. (2000); Pérez-de-Mora et al. (2006); Mbonigaba (2007);
Mze (2008); etc.
Globalement, les résultats de l’ANOVA pour les données de Ptot, Porg et de Pass de la dernière
campagne d’échantillonnage des sols sur différents sites sont résumés dans les annexes 4.16-
4.21. Ils indiquent en général qu’il existe des différences très hautement significatives (p <
0,001) entre les traitements pour les trois sites. Pour le phosphore disponible, la différence est
qualifiée de significative (p < 0,05). Le test de séparation des moyennes de Ptot distingue
quatre groupes différents symbolisés par les lettres a, b, c, d. pour les différents sites (figure 20,
tableau 20). Les traitements T2 & T3; ainsi que T4 & T5 forment chacun un même groupe.
Pour le Porg, les résultats de l’ANOVA des moyennes obtenues à la fin de l’expérimentation
sont classés en cinq groupes différents a, b, c, cd, d à Kimwenza et a, b, c, d, e à Balume; en
quatre groupes a, b, c, d au Mont Amba (figure 21, tableau 20). Avec le phosphore disponible,
on distingue cinq groupes représentés par les lettres a, ab, c, bc, d à Kimwenza et a, b, c, d, e au
Mont Amba ; et quatre groupes a, b, d, d à Balume (figure 22, tableau 20). Ces résultats
mettent en évidence l’influence bénéfique des apports des matières organiques sur les
indicateurs phosphoriques de la fertilité des sols.
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -93-
Lorsqu’on examine le bilan des apports en phosphore total (tableau 19) par les amendements
organiques sur l’ensemble de l’expérimentation, on constate des gains qualitatifs beaucoup
plus importants que sans apports initiaux. De même, les apports d’engrais minéraux NPK ont
induit des améliorations du stock de phosphore total dans les sols des différents sites. Le site
de Balume se comporte mieux que les deux autres sites.
Tableau 19. Bilan des apports en phosphore total par les amendements (organiques,
minéraux) et évolution des stocks dans le sol sur quatre saisons culturales dans les différents
sites.
Apport Ptot (kg P2O5.ha-1) cumulé de 4 saisons
Variation du Ptot (kg P2O5 .ha-1) sur base des teneurs analytiques du sol
Traitements Site-1 Kimwenza Mont Amba
Balume
T0 0 -51 -324 -170 T1 248 572 1256 1086 T2 496 984 1773 1964 T3 744 1215 1921 2142 T4 32 135 2878 460 T5 64 98 305 614
D’après Benali et al (1999), les composts agissent sur le phosphore du sol rendant soluble du
phosphore qui ne l’était pas auparavant. Sa disponibilité dépend donc plus davantage des
réactions de fixation du phosphore que de la minéralisation de la matière organique. Le
compost, en plus d’apporter du phosphore au sol, retire cet élément de la solution du sol,
ainsi, les phosphates sont fixés par les composés métalliques du compost (Charland et al.,
2001). Mais d’après Mze (2007), ce sont les activités biologiques notamment l’activité des
phosphatases acides des racines et aussi des micro-organismes induits par les apports.
L’activité de la phosphatase augmente avec le déficit en phosphore dans le sol et provoque
une accumulation de phosphore inorganique disponible aux plantes à la suite des paramètres
chimiques (Djadjaglo et Richter, 2008; Kotchi et al., 2010). Selon, Mérelle (1998), le sol
renferme la quantité de phosphore total dans l’ordre de 3 à 10 t P2O5.ha-1 et ce qui peut
expliquer les augmentations observées. Ces augmentations ont été aussi observées dans les
études de Mbonigaba (2007) et Mze (2008) avec les composts de différents types qui les
attribuent aux symbioses mycorhiziennes développées par les micro-organismes dans le sol.
Ces résultats confirment également les travaux de Kotchi et al. (2010) selon lesquels, plus le
taux de matières organiques est élevé, plus le phosphore est disponible.
5.3.6 Complexe adsorbant
Les figures 23, 24, et 25 présentent les graphiques des quelques paramètres choisis, liés au
complexe adsorbant et le tableau 20 à la fin des essais. Seules la capacité d’échange cationique
(CEC), la saturation en bases effectives et en aluminium effective sont prises en compte.
-94- Partie expérimentale
5.3.6.1 Capacité d’échange cationique
Les graphiques de la figure 22 montrent que la capacité d’échange cationique augmente dans
les parcelles amendées par le compost dès le premier essai (saison culturale 2) alors qu’on
note une diminution dans celles fertilisées aux engrais minéraux NPK et non traitées
(témoins). On observe presque les mêmes effets pour les traitements T2 &T3 qui affichent
des taux élevés dans les sols des trois sites et les deux doses d’engrais minéraux NPK se
confondent nettement avec le témoin à Kimwenza et Balume. Les mêmes observations sont
faites avec la CECE que nous ne présentons pas ici. A la fin de l’expérimentation, la relation
dose et la capacité d’échange cationique montre une relation significative positive selon le test
de corrélation de Pearson au seuil de 5 % comme montré par la figure a (annexe 5).
L’augmentation de la CEC est plus dépendante de l’accroissement de la matière organique
que de la faible fraction argileuse trouvée dans les sols et du pH indirectement par son
comportement réactionnel avec ces deux colloïdes (argiles et matières organiques). La
capacité d’échange cationique est reliée aux complexes argilo-humiques formés de l’humus et
des particules minérales par l’intermédiaire des cations Ca+2, Fe+2 et Al+3; responsables de
l’amélioration des propriétés du sol que le compost contribue à former (Charland et al., 2001).
Ces complexes sont composés d’un noyau argileux saturé par une des molécules organiques.
Plusieurs études ont d’ailleurs montré des fortes corrélations entre la CEC et le contenu en
carbone organique d’une part et le pH dans le sol d’autre part (Willet, 1994; Osei et Kwakye,
1997 in Mbonigaba, 2007; Mze, 2008, Mbonigaba, 2007). L’accroissement de la CEC suite à
l’application des composts a été également mis en évidence par plusieurs auteurs (Epstein et
Wu, 1994; Cuevas et al., 2004; Clément et N’Dayegamiye, 2009; Mbonigaba, 2007).
Les tableaux de l’ANOVA à un facteur contrôlé des résultats (annexes 4.25-4.27) montrent
qu’il existe des différences très hautement significatives (p < 0,001) entre les traitements
appliqués par rapport à leurs effets sur la CEC. La comparaison statistique des valeurs
moyennes de CEC selon les différents traitements à la fin des essais permet de catégoriser
quatre et cinq groupes, respectivement à Kimwenza (a, b, cd, d), Balume (a, b, cd, d) et Mont
Amba (a, b, c, d, de, e) indiqués àl figure 23 et dans le tableau 20. Les traitements T2 & T3
forment des rangs supérieurs et les doses d’engrais minéraux NPK appliquées forment
presque une catégorie combinée avec les parcelles témoins pour tous les sites. Le traitement
T3 (60 t.ha-1 MB) affiche sa supériorité sur tous les sites. Avec une quantité de 60 t.ha-1 MB
des composts par saison, la CEC augmente de 0,85 0,94 et 1,25 unité par saison
respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Blume. Les valeurs de CEC sont passées de 2,28
à 5,57 cmol(+).kg-1 à Kimwenza; de 2,54 à 6,30 cmol(+).kg-1 au Mont Amba et de 4,42 à 9,44
cmol(+).kg-1 à Balume soit un accroissement de plus de 100 % (147,8 Kimwenza, 132,68 Mont
Amba et 113,57 % Balume). Ceci ci confirme le fait que l’application de compost augmente
généralement la capacité d’échange cationique des sols.
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -95-
F=422,84; P<0,001
F=495,11; P<0,001
F= 52,05; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 23. Evolution de la capacité d'échange cationique (CEC) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
b
a a
cd
d cd
1
3
5
7
9
1 2 3 4 5
CE
C (cm
ol(+
).kg-1
sol
sec
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
c
b a
de d
e 1
3
5
7
9
1 2 3 4 5
CE
C (cm
ol(+
).kg-1
sol
sec
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
b
a
a
d d
cd
1
3
5
7
9
1 2 3 4 5
CE
C (cm
ol(+
).kg-1
sol
sec
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-96- Partie expérimentale
Les baisses de la CEC induites par les apports continus d’amendements minéraux NPK sont
de l’ordre de 1,05 unité (0,9 à 1,2) à Balume; de 0,29 (0,23 à 0,35) au Mont Amba et de 0,19
(0,18 à 0,19) à Kimwenza. Dans les parcelles témoins, une baisse de -0,35; -0,74 et -0,52 a été
observée respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Balume. Ces baisses de la CEC peuvent
s’expliquer par l’effet de la dégradation de la matière organique en termes de carbone
organique total et du pH du sol.
5.3.6.2 Saturation en bases
Comme il apparaît sur les graphiques de la figure 24, les traitements à base des composts de
biodéchets ménagers accroissent le taux de saturation effective (TSBeff) en cations basiques
dans les sols dès le début des essais en plein champ. Le niveau de ce paramètre diminue très
peu et ou se stabilise dans les parcelles fertilisées avec l’engrais NPK comme celles non
traitées malgré les fluctuations saisonnières.
Globalement, il en découle que la saturation en bases effectives calculée sur base de la CECE
augmente sensiblement dans les parcelles amendées avec des composts de biodéchets
ménagers et les effets sont perceptibles dès la première saison dans tous les sites de l’étude.
L’ANOVA à un facteur contrôlé pour les valeurs moyennes de la dernière saison (annexes
4.28-4.30) montre qu’il existe des différences très hautement significatives (p < 0,001) entre
les traitements. En plus, le test de comparaison des moyennes (α = 0,05) pour les résultats de
la même campagne d’échantillonnage à la fin des essais permet de distinguer trois groupes a,
b, c à Kimwenza; et quatre groupes a, b, c, d au Mont Amba et à Balume (figure 25, tableau
20).
Le complexe au départ saturé à plus ou moins 28 % à Kimwenza et Mont Amba; 33 % à
Balume devient supérieur à 70 % dans tous les sites sous le traitement de T3 qui se confond
avec T2 au Mont Amba et Balume. On constate donc un effet positif de l’action des cations
basiques échangeables (Ca2+, Mg2+ et K+) de la matière organique sur l’Al échangeable, le pH
et la CEC. Paino et al. (1996) ont obtenu des taux de saturation variant de 24 à 84 % avec 1,2
à 25,6 % du compost en volume et Mbonigaba (2007) de taux de 27 à plus ou moins 65 %
Gakuta, de 46 à 80% à Tonga avec une dose de 60 t.ha-1 MB après quatre saisons d’apports.
Entre 60 et 80 %, le taux de saturation devient élevé pour le cas des sols tropicaux (London,
1991). De même, aucune différence des moyennes n’est jugée significative entre les doses des
fertilisants minéraux NPK prises deux à deux d’une part, et comparées aux témoins d’autres
part sauf pour Mont Amba et Balume.
Cependant, les doses d’engrais minéraux NPK utilisées affectent très peu la saturation en
bases et les faibles valeurs sont observées dans les parcelles témoins. Etant donné que la
matière organique et la CEC diminuent dans les sols traités aux fumures minérales NPK, la
quantité d’éléments N, P et K non assimilés par les plantes et les micro-organismes est sujette
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -97-
F=138,4; P<0,001
F=206,24; P<0,001
F=241,07; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 244. Evolution du taux de saturation effective en bases (ST Beff) dans le sol en fonction
des traitements au cours des quatre saisons culturales.
c
b a a
c c
10
20
30
40
50
60
70
80
1 2 3 4 5
TS
Bef
f (%
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b a
a
c c
10
20
30
40
50
60
70
80
1 2 3 4 5
TS B
eff
(%)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b a a
c
c
10
20
30
40
50
60
70
80
1 2 3 4 5
TS B
eff
(%)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-98- Partie expérimentale
au lessivage dans les conditions climatiques de la région caractérisée par de fortes
précipitations.
Aussi, l’augmentation de l’acidité (contrairement à la somme des bases échangeables) tend à
diminuer le pourcentage de saturation en cations basiques. Les effets similaires ont été
observés par Russell et al. (2006); Mbonigaba (2007).
5.3.7 Saturation en Al
La figure 25 donne les graphiques du taux de saturation en aluminium effective dans les trois
sites de l’étude de la province de Kinshasa. Il apparaît que le taux de saturation effective en Al
a considérablement baissé dans les parcelles amendées aux composts de biodéchets dans les
trois sites. A contrario, les traitements à base d’engrais minéraux NPK tendent à hausser très
peu la teneur en saturation en Al aussi que le témoin sans amendement dans tous les sites.
Les tableaux de l’ANOVA à un facteur contrôlé sur les résultats de la quatrième saison
(annexe 4.31-4.33) indiquent, pour les trois sites, qu’il existe des différences très hautement
significatives (p<0,001) entre les traitements par rapport à leurs effets sur la saturation
effective en Al. La comparaison des moyennes (α = 0,05) à la fin des essais permet de ranger
les traitements dans quatre classes distincts (a, b, c, d) au Mont Amba, à Balume et trois classes
(a, b, c) à Kimwenza (figure 25, tableau 20). Les groupes des moyennes élevées sont constitués
des traitements à base d’engrais NPK (T4 & T5) et le témoin T0, les valeurs faibles sont
formées par les traitements à base des composts des biodéchets.
Au terme de l’expérimentation, l’Al échangeable a presque disparu sur le complexe adsorbant
dans les parcelles amendées avec le traitement de 40 et 60 t.ha-1 MB des composts de
biodéchets. Le taux de saturation effective a été réduit de plus 60 % à ≤ 5 % dans les champs
amendés avec 60 t.ha-1 MB des composts de biodéchets ménagers respectivement à
Kimwenza-Mont Amba (± 5 %) et Balume (0,13 %). Avec le traitement de NPK et le témoin,
le taux de saturation effective en Al est passé de 66 à 72 % à Kimwenza soit une
augmentation de + 6 %; de 71 à 74 % soit une augmentation de + 3 % et de 63 à 71 % soit
une augmentation des + 8 %. Le témoin a aussi augmenté de + 6 % à Kimwenza, + 3 % au
Mont Amba et + 8 % à Balume.
En fin de compte, l’Al passe de la forme toxique à la forme liée à la matière organique moins
toxique dont le facteur principal qui contrôle son activité (phénomène de complexation) dans
la solution du sol reste le pH par son pouvoir tampon (Hue et al., 1986 in Mbonigaba, 2007;
Wong et Swift, 2003). La capacité tampon du compost (pH 7,78) étant élevée par rapport à
celles des sols amendés (4,90 à Kimwenza ; 4,40 au Mont Amba et 5,39 à Balume), le flux de
protons va du sol vers les matériaux organiques humifiés et il en résulte une augmentation du
pH, et par conséquent une diminution de la teneur en Al (Mbonigaba, 2007).
Effets des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -99-
F=313,25; P<0,001
F=344,29; P<0,001
F=869,65; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 25. Evolution de la saturation effective en Al (STeff Al) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b a a
c c
0,00
20,00
40,00
60,00
80,00
1 2 3 4 5
TS
e ff A
l (%
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
b
a a
d
c c
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
1 2 3 4 5
TS
eff
Al (
%)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
b a a
d cd c
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
1 2 3 4 5
TS
eff A
l (%
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-100- Partie expérimentale
Selon Bray et Weil (2002), l’apport de la matière organique permet d’améliorer l’acidité de sols
par la fixation de l’Al par la matière organique (matière humique), la formation des complexes
et des composés peu solubles non échangeables de l’aluminium.
La réduction de la saturation en Al par l’usage des composts a déjà été largement discutée par
plusieurs auteurs, dont Wong et al. (1995), Wong et Swift (2003), Willert et Stehouwer (2003),
Mbonigaba (2007), etc. Cependant, la matière organique s’avère encore plus efficace
lorsqu’elle accroît en même temps la CEC (Sanchez et Miller, 1986).
5.3.8 Corrélations entre les paramètres physico-chimiques et chimiques
Les tableaux des annexes 4.67-4.69 et le tableau 21 contiennent les coefficients de corrélation
(Pearson) entre les paramètres physico-chimiques et chimiques choisis pour les trois sites de
l’étude. Sur le site de Kimwenza, les paramètres sont hautement corrélés entre eux. Par contre
au Mont Amba et à Balume, ils sont très hautement corrélés. Globalement, l’augmentation des
paramètres (pH, Ptot, CEC, STBeff, TSeff Al) s’expliquerait par l’accroissement de la matière
organique qui apporte les éléments nutritifs. On observe des corrélations hautement
significatives entre le pH et le TSBeff (0,853 à Kimwenza, 0,939 au Mont Amba et 0,950 à
Balume) du fait que les composts utilisés contiennent des cations basiques (CaO à 4% et MgO à
0,8 %) et par effet tampon de la majorité des molécules complexes. Le CEC sous fertilisation
dépend d’apports en composts sur l’équilibre des réactions d’échanges cationiques entre le
complexe adsorbant et la solution du sol. Son comportement est régi par la variation des cation
basiques, la teneur en aluminium et le pH. Les corrélations postives très hautement
significatives établies entre la CEC et le COT (0,947 à Kimwenza, 0,978 au Mont Amba et
0,944 à Balume), entre la CEC et pH (0,843 à Kimwenza et au Mont Amba et 0,954 à Balume),
confirment ses suppositions. Quant au TSeff Al, il montre des corrélations négatives très
hautement significatives avec tous les paramètres. Elles traduisent le fait que l’amélioration du
pH et de la saturation du complexe adsorbant en cations basiques conduit à la neutralisation de
l’aluminium échangeable. Lorsque le complexe adsorbant devient moins saturé en ces cations
basiques, l’alumium devient disponible.
Tableau 20. Comparaison des moyennes à la fin de la quatrième saison des paramètres physico-chimiques des sols en fonction des traitements
appliqués sur les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume.
Kimwenza
pH-H2O COT Ntot Norg Nmin Ptot Porg Pass CEC TSBeff TSeff Al
……………%................. ………………….………….mg.kg-1…………………………………… cmol(+).kg-1 ………….%....................
T0 4,69(0,08) cd 0,38(0,01) e 0,03(0,01) d 302,05 (35,95) e 7,95 (0,42) e 75,75 (4,59) d 66,75 (8,12) d 3,52 (0,21) d 1,93 (0,10) d 20,24 (1,35) c 71,97 (4,30) d
T1 5,23(0,20) b 0,83(0,05) c 0,08(0,02) ac 730,05 (37,12) c 19,18 (0,23) c 191,25 (7,56) b 157,50 (14,08) b 15,03 (3,13) bc 4,30 (0,09) b 55,58 (1,85) b 12,50 (2,41) b
T2 5,58(0,17) ab 1,35(0,03) b 0,10(0,02) ab 978,55 (37,07) b 31,45 (1,80) b 271,25 (32,99) a 206,88 (37,08) a 17,51 (1,22) ab 5,57 (1,01) a 62,71 (5,59) a 3,62 (0,83) a
T3 5,65(0,06) a 1,56(0,12) a 0,11(0,02) a 1140,82 (60,10) a 39,18 (2,25) a 289,25 (16,27) a 210,50 (18,24) a 19,39 (2,00) a 5,70 (0,19) a 65,74 (1,13) a 4,91 (1,59) a
T4 4,70(0,08) c 0,42(0,02) d 0,05(0,02) cd 485,88 (32,81) d 14,22 (3,61) d 118,25 (17,25) c 96,63 (9,63) c 10,81 (1,72) c 2,10 (0,08) cd 22,24 (3,68) c 69,61 (2,03) c
T5 4,72(0,05) c 0,47(0,03) d 0,05(0,01) cd 571,70 (82,90) d 18,30 (0,50) d 113,75 (3,36) c 90,95 (19,19) cd 11,41 (1,54) c 2,09 (0,17) cd 23,11 (3,28) c 68,15 (1,70) c
CV (%) 8,10 57,18 41,24 41,01 48,52 48,52 41,24 40,20 45,31 41,59 89,15
Mont Amba
T0 4,21 (0,01) d 0,47 (0,05) e 0,04 (0,00) d 402,70 (36,18) e 7,30 (0,24) d 115,02 (11,52) d 92,30 (13,58) d 8,53 (0,34) e 2,08 (0,15) e 20,16 (4,25) d 73,86 (3,36) d
T1 5,07 (0,04) b 1,23 (0,05) c 0,08 (0,02) bc 882,35 (42,22) c 17,65 (1,53) b 301,70 (15,61) b 235,00 (16,73) b 28,05 (1,01) c 4,36 (0,09) c 62,55 (1,85) b 15,42 (0,83) b
T2 5,45 (0,04) a 1,51 (0,09) b 0,12 (0,02) ab 1166,85 (29,11) b 23,15 (3,18) ab 364,37 (17,77) a 281,78 (20,88) a 35,18 (1,68) b 5,91 (0,16) b 68,49 (0,44) a 3,89 (0,64) a
T3 5,56 (0,10) a 1,78 (0,11) a 0,13 (0,01) a 1313,91 (27,13) a 26,09 (2,90) a 382,35 (17,59) a 301,03 (28,90) a 42,61 (1,72) a 6,30 (0,18) a 70,7 (1,98) a 5,21 (0,91) a
T4 4,29 (0,05) c 0,52 (0,04) de 0,07 (0,02) cd 687,89 (41,02) d 12,11 (0,99) c 179,06 (6,67) c 130,21 (9,24) c 19,91 (0,36) d 2,19 (0,07) de 30,69 (1,80) c 69,93 (2,37) c
T5 4,26 (0,03) c 0,54 (0,01) d 0,07 (0,01) cd 685,85 (18,82) d 14,15 (1,03) c 181,19 (9,36) c 139,97 (19,19) c 21,78 (1,74) d 2,21 (0,03) d 33,39 (3,45) c 72,55 (1,67) c
CV (%) 11,93 52,03 35,67 53,59 40,14 39,76 40,52 40,52 48,91 41,80 80,20
Balume
T0 4,91 (0,02) c 0,76 (0,02) e 0,08 (0,01) d 770,02 (19,02) e 9,98 (0,40) d 407,50 (10,92) d 197,50 (10,75) e 11,78 (1,09) d 3,21 (0,38) d 21,42 (2,62) d 71,71 (2,34) d
T1 5,67 (0,14) b 2,01 (0,17) c 0,13 (0,02) bc 1229,46 (47,36) c 30,54 (2,90) b 559,75 (13,56) b 392,50 (17,56) c 30,07 (1,73) b 6,75 (0,64) b 69,61 (2,85) b 5,05 (0,26) b
T2 6,06 (0,03) a 2,75 (0,37) b 0,16 (0,02) ab 1589,65 (49,99) b 40,35 (1,86) a 666,25 (27,24) a 443,75 (9,17) b 37,89 (0,87) a 8,97 (0,29) a 76,33 (1,02) a 0,14 (0,01) a
T3 6,16 (0,10) a 2,97 (0,18) a 0,19 (0,02) a 1846,46 (58,97) b 43,54 (1,43) a 687,75 (22,34) a 467,50 (12,52) a 40,07(1,92) a 9,44 (1,04) a 78,54 (2,38) a 0,13 (0,00) a
T4 5,03 (0,02) c 0,82 (0,05) d 0,10 (0,01) cd 1082,73 (47,91) d 17,27 (0,60) c 483,75 (13,56) c 241,00 (11,49) d 21,09 (1,16) c 3,27 (0,19) d 28,07 (2,66) c 69,28 (3,61) cd
T5 5,04 (0,02) c 0,79 (0,01) de 0,11 (0,02) cd 1180,91(53,32) d 19,09 (0,30) c 502,50 (29,48) c 255,00 (13,24) d 23,50 (1,37) c 3,54 (0,77) cd 32,63 (2,40) c 66,56 (2,29) c
CV (%) 9,30 55,81 28,00 26,69 46,08 18,57 31,70 35,78 45,33 47,16 60,47
Les moyennes suivies de lettres différentes au sein d’une colonne sont différentes au niveau p<0,05 et le chiffre () =écart-type.
-101-
expéri
mental
e
-102- Partie expérimentale
Tableau 21. Corrélations entre paramètres physico-chimiques et chimiques choisis pour les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume.
Kimwenza
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TSBeff
pH 1,000 COT 0,856 1,000 Ntot 0,810 0,816 1,000 Ptot 0,861 0,983 8,222 1,000 CEC 0,843 0,947 0,811 0,982 1,000 TSeff Al -0,810 -0,911 -0,840 -0,954 -0,984 1,000 TSBeff 0,853 0,919 0,825 0,961 0,981 -0,984 1,000
Mont Amba
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TSBeff
pH 1,000 COT 0,933 1,000 Ntot 0,942 0,879 1,000 Ptot 0,946 0,982 0,875 1,000 CEC 0,843 0,978 0,869 0,966 1,000 TSeff Al -0,907 -0,963 -0,823 -0,972 -0,966 1,000 TSBeff 0,939 0,963 0,847 0,981 0,962 -0,983 1,000
Balume
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TSBeff
pH 1,000 COT 0,973 1,000 Ntot 0,902 0,831 1,000 Ptot 0,993 0,955 0,937 1,000 CEC 0,954 0,944 0,911 0,959 1,000 TSeff Al -0,934 -0,939 -0,817 -0,915 -0,909 1,000 TSBeff 0,950 0,951 0,848 0,935 0,925 -0,988 1,000
5.4 Conclusion partielle
L’évaluation de l’application en quatre saisons culturales (deux années) des composts produits
à partir des biodéchets ménagers a contribué à l’amélioration de la plupart des propriétés
physico-chimiques et chimiques des sols étudiés. Les niveaux moyens de l’azote, du
phosphore sont élevés dans les sols amendés avec de grandes quantités de composts. Le pH,
le carbone organique total et le complexe adsorbant augmentent également avec la dose
appliquée de la matière organique des composts. Le taux de saturation en aluminium évolue
de manière inversement proportionnel au pH du sol, et le degré de solubilité de l’aluminium
échangeable diminue avec l’augmentation de doses des composts appliqués. Les doses élevées
des composts (40 et 60 t.ha-1) permettent de réduire sensiblement les formes toxiques
d’aluminium. Le pH apparaît comme le facteur déterminant dans la diminution du taux de
saturation. En plus, les apports sont positivement corrélés au niveau de 1 ou 5 % (Pearson)
avec la plupart de paramètres étudiés. L’exception est faite avec les parcelles non amendées
aux composts et ou fertilisées aux engrais minéraux NPK, ou ils tendent à baisser.
Effet des composts BDM sur les propriétés physico-chimiques et chimiques des sols -103-
Les différences significatives ont été observées entre les différentes doses des composts
utilisés et des engrais minéraux NPK sur la plupart des caractéristiques des sols étudiés quant
à leurs effets. La différence entre la dose T2 (40 t.ha-1) et T3 (60 t.ha-1) n’est significative pour
la plupart des paramètres étudiés. Les résultats montrent une certaine efficacité des engrais
minéraux utilisés à faibles doses pour certains paramètres, mais tendent à dégrader d’autres et
à acidifier le sol.
Bien que, les apports en matières organiques des composts semblent améliorer les propriétés
physico-chimiques et chimiques des sols, l’étude montre que le niveau de fertilité obtenu reste
fragile dans les cas des sols acides tropicaux sableux en plus des conditions climatiques qui
prévalent dans le milieu, caractérisées par des fortes précipitations et des températures
élevées. De ce point de vue, il est important de mettre en place un système de gestion qui
assure la conservation des sols et leur utilisation rationnelle dans le but d’une agriculture
soutenable. La valorisation des déchets comme source des matières organiques doit être
encouragée dans le système global de gestion des déchets à Kinshasa.
Enfin, le suivi des paramètres physico-chimiques et chimiques ne suffit pas pour prédire de
l’état de santé d’un sol dans un écosystème donné, il convient également de suivre les
paramètres biologiques qui feront l’objet du chapitre suivant.
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -105-
Chapitre 6. Effets des composts de biodéchets ménagers sur les indicateurs microbiologiques de la qualité des sols
6.1 Introduction
Les propriétés physiques et chimiques ont été utilisées pour évaluer l'effet de l'application de
différentes sources de matière organique sur le sol au cours de l'expérience à moyen terme
dans beaucoup d’études. Cependant, ces propriétés changent très lentement et ont besoin de
nombreuses années pour fournir un résultat significatif. En revanche, les propriétés
biochimiques et microbiologiques sont très réactives et fournissent des informations
immédiates et précises sur les petits changements survenus dans le sol. En fait, ils peuvent
ainsi indiquer le potentiel du sol à soutenir l'activité microbiologique et l’état du sol pour la
culture (Tejada et al, 2008b).
Les changements anthropiques survenus dans le sol affectent le comportement des micro-
organismes tout autant que les paramètres chimiques qui renseignent sur l’état de la fertilité.
Ils répondent rapidement aux modifications intervenues et reflètent les risques
environnementaux pour l’écosystème. Spécialement dans les sols tropicaux, ou le turnover
des compartiments est très rapide, la détermination de la biomasse microbienne donne une
indication de l’évolution des stocks organiques dans les sols sous différentes formes de
maniement (Chaussod et al., 1992; Uzêda et al., 1996). Les enzymes peuvent également réagir
aux changements dans la gestion des sols plus rapidement que d’autres variables chimiques ou
physiques et peuvent donc être utiles comme des indicateurs précoces de changement
biologique (Bandick et Dick, 1999 in Tejada et al, 2008a; Mondini et al., 2007). Ce sont des
bons indicateurs de la fertilité des sols, car ils sont impliqués dans les cycles des éléments
nutritifs les plus importants (Tejada et al., 2006a).
C’est pourquoi, pour comprendre le fonctionnement des sols, l’importance croissante est
accordée à la détermination des paramètres biochimiques différents, telles que les activités
enzymatiques du sol et de celles liées (ceux liés) à la biomasse microbienne (Batisda et al.,
2007). Par conséquent, il se pose une difficulté dans le choix d’indicateurs microbiologiques
idéaux parmi la multitude des composants microbiologiques et les voies biochimiques qui en
résultent dans le sol (Ros et al., 2006b; Bastida et al, 2008). Deux groupes d’indicateurs
microbiologiques importants de la qualité des sols sont généralement étudiés : ceux relatifs à
l’estimation de l’abondance des micro-organismes et ceux relatifs à l’estimation de l’activité
microbienne dans le sol. L’avantage de ces paramètres réside dans leur sensibilité aux
changements qui peuvent intervenir dans le sol (Nannipieri et al., 1990 et Dick et Tabatabai,
1993 in Bastida et al., 2008 ; Ros et al., 2006b).
Le compost est un amendement organique pourvoyeur de l’humus et dans une moindre
mesure est un fertilisant contenant des éléments minéraux nutritifs nécessaires pour
l’alimentation des plantes. Pourtant, quel que soit son potentiel fertilisant chimique, il
-106- Partie expérimentale
contient, de plus, un important réservoir des micro-organismes endogènes et devrait
influencer énormément la taille, la structure et l’activité de la population microbienne
résiduelle du sol (Tejada et al., 2006ab; Téjada et al.; 2009b, Mbonigaba, 2007).
Comme pour les paramètres chimiques, les réponses des caractéristiques microbiologiques
suite à l’apport d’un amendement aux sols peuvent être traduites soit par une diminution ou
une augmentation de leurs amplitudes, tout en étant fonction de la nature du matériau
apporté et des types des sols à amender (Mondini et al., 2007; Garcia-Gil et al., 2000; Albiach et
al., 2000; Pérez-Piqueres et al., 2006). Elles sont basées sur la présence des micro-organismes,
de la disponibilité des nutriments et des conditions édaphiques (acidité, etc.).
De ce qui précède, l’objectif de cette étude était d’évaluer les effets des amendements en
composts à différentes doses sur quelques propriétés biologiques de sol, telles que la
biomasse microbienne, la respiration de sol et les activités enzymatiques (phosphatase acide,
uréase) et leur répercussion dans les sols sableux acides types arenoferralsols, de l’agrosystème
humide tropical d’Afrique centrale de la Province de Kinshasa en plein champ et en quatre
saisons culturales.
6.2 Matériels et méthodes
Les méthodes d’échantillonnage des sols, d’analyses des paramètres biologiques et de la
conduite des essais de fertilisation pendant les quatre saisons culturales sont décrites au
chapitre 3.
6.3. Présentation des résultats et discussion
6.3.1 Biomasse microbienne
La biomasse microbienne (mesurée ici par le carbone microbien) fait partie des pools labiles
de la matière organique et sert comme réservoir important des éléments nutritifs dans le sol.
Les graphiques de la figure 26 présentent les résultats du carbone microbien (Cmic) pour les
trois sites des sols de l’étude dans la Province de Kinshasa.
On constate une nette augmentation du taux de carbone microbien dans toutes les parcelles
fertilisées aux composts par rapport aux engrais minéraux NPK et au témoin. La relation dose
et ce paramètre comme l’atteste la figure b de l’annexe 5 est significativement corrélée selon le
test de Pearson au niveau 5 % à la fin des essais sur les trois sites. Cependant, l’ANOVA à un
facteur contrôlé pour la dernière saison (annexes 4.34-4.36) montre qu’il existe des différences
très hautement significatives (p < 0,001) entre les différents traitements sur le carbone
microbien. La comparaison des moyennes montre que les traitements à base des composts
forment des classes nettement supérieures aux autres, représentés par les lettres a et b à
Kimwenza, Mont Amba (figure 26, tableau 23). Le carbone microbien est beaucoup plus
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -107-
F=32,70; P<0,001
F=29,47; P<0,001
F=48,01; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 26. Evolution du carbone microbien (Cmic) dans le sol en fonction des traitements sur
les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
b
a a
d c c
10,00
30,00
50,00
70,00
90,00
110,00
130,00
1 2 3 4 5
Cm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
c a
a
c c
10,00
30,00
50,00
70,00
90,00
110,00
130,00
1 2 3 4 5
Cm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
10,00
30,00
50,00
70,00
90,00
110,00
130,00
1 2 3 4 5
Cm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-108- Partie expérimentale
important à Balume comme à l’état initial (section 4.3.3, tableau 14) suivi du Mont Amba et
de Kimwenza. Sous la forte dose (T3) de compost des biodéchets, le taux du Cmic à l’état
initial a été multiplié par 3,2; 2,5 et 2,3 respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Balume.
On enregistre ainsi des valeurs de 48,83 à 73 mg.kg-1 à Kimwenza, de 63,72 à 83,11 mg.kg-1 et
de 91,22 à 120,21 mg.kg-1 à Balume. Cependant, les doses d’engrais minéraux NPK, ont induit
en moyenne une légère hausse de ± 11,73; 22,09 et 12,82 % respectivement à Kimwenza,
Mont Amba et Balume au terme de l’expérimentation.
Azote microbien
Les résultats de l’évolution du taux de l’azote de la biomasse microbienne sont présentés par
les graphiques de la figure 27 ci-dessous. Le taux de l’azote microbien augmente dans toutes
les parcelles aux composts, faiblement aux engrais minéraux NPK et pas du tout dans les
champs non amendés. L’ANOVA à un facteur contrôlé pour les résultats de la dernière
saison (annexe 4.37- 4.39), montre qu’il existe des différences très hautement significatives (p
< 0,001) entre les traitements, vis-à-vis de leurs effets sur le Nmic sur les trois sites. Les
traitements à base des composts affichent une supériorité dans l’ensemble par rapport à ceux
à base d’engrais minéraux NPK et aux témoins comme dans le cas du carbone microbien. Et
la relation dose apportée en fin d’expérimentation et l’azote microbien sont corrélés
significativement au seuil de 1 % à Balume et de 5 % pour les deux autres sites selon le test
de corrélation de Pearson (annexe 5, figure b). Les quatre campagnes d’échantillonnage des
sols montrent que les valeurs de Nmic sont élevées à Balume par rapport aux deux autres sites.
La comparaison des valeurs moyennes (α = 0,05) permet de les grouper en cinq classes à
Kimwenza (a, b, c, cd, d), en quatre classes (a, b, c, d) au Mont Amba et à Balume (figure 28,
tableau 23).
A la fin des essais, l’azote microbien des parcelles amendées au compost des biodéchets a été
multipliée par un facteur de 2,3 à 3,4 à Kimwenza; 4,6 à 6,5 au Mont Amba et 1,7 à 2,6 à
Balume selon les traitements apportés. Les valeurs de l’azote microbien varient de 3,73 à
13,60 mg.kg-1 à Kimwenza, de 3,05 à 19,47 mg.kg-1 au Mont Amba et de 9,76 à 31,87 mg.kg-1
à Balume pour les traitements T0 à T5. Dans les champs témoins sans aucun amendement, le
taux de Nmic a légèrement diminué à Kimwenza et Balume tandis qu’il est resté stable au Mont
Amba. Des faibles augmentations ont été observées avec les traitements aux engrais minéraux
NPK.
Bien que les micro-organismes du sol constituant la biomasse microbienne ne représentent
pas une fraction importante des matières organiques et inorganiques de sels nutritifs dans la
plupart des écosystèmes, ils sont désormais reconnus pour leur capacité à effectuer des
transformations biochimiques des éléments fertilisants majeurs N, P et S, ainsi que C
(Monkiedje, 2006). La biomasse microbienne est un meilleur indicateur potentiel de la fertilité
des sols que le carbone organique qui met en évidence les changements intervenus dans sa
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -109-
gestion (Davet, 1996; Brookes et Joergensen, 2006; Ros et al., 2006a; Ros et al., 2006b). Les
résultats obtenus confirment cette hypothèse. L’apport des matières organiques des composts
comme source des nutriments et d’énergie (riche en substrat carboné) favorise l’amélioration
des conditions de développement des micro-organismes dans le sol (pH, capacité de rétention
en eau, etc.) et à son tour, l’enrichissement en nutriment dans le sol (Monkiedje et al., 2006).
En plus, les composts de biodéchets ménagers sont pourvoyeurs de micro-organismes
exogènes au sol (Tejada et al., 2006b; Tejada et al., 2009b). Saison et al. (2006); Tejada et al.
(2008a); Tajeda et al. (2009a), Tejada et al. (2009b), etc. ont établi que la population
microbienne endogène au compost contribue, une fois appliqué au sol, indépendamment de
la biomasse résiduelle, aux modifications qui surviennent sur les caractéristiques
microbiologiques dans les sols. Il apparaît ainsi un effet double des apports de composts
admis aussi dans la littérature (Gracia-Gil et al., 2000; Ros et al., 2006b; Adl, 2003).
En outre, la biomasse microbienne du sol de la quatrième saison culturale a été plus élevée
que ceux des trois premières saisons en raison de l’effet résiduel cumulatif de la matière
organique après chaque application dans les parcelles traitées aux composts. Ces résultats sont
en accord avec ceux de la littérature, montrent que la biomasse du sol ainsi que la respiration
réagissaient rapidement en termes d’activités après incorporation des différents engrais
organiques (Dinesh et al., 2004; Davet, 1996; Tejada et al., 2009; Ros et al., 2006 ).
L’importance de la biomasse microbienne dans le sol après amendement organique est
essentiellement le résultat de la disponibilité du carbone dans l’amendement (Bouzaiane et al.,
2002).
Dans les sols tropicaux à pH < 5,5; l’acidité et la toxicité (Al & Fe) limitent le développement
des micro-organismes et par conséquent leurs activités. (Davet, 1996). Toute mise en culture
continue dans ces sols (comme dans notre cas), sans recyclage ou apports des matières
organiques affectent toute activité microbienne.
Une élévation considérable du taux de Cmic dans un sol (tropical) suite à l’application continue
du compost (végétal) a été rapportée dans la littérature (Mze, 2008; Mbonigaba, 2007; Ros et
al., 2006a; Ros et al., 2006b; Willson et al., 2001; Tejada et al., 2006ab; Tejada et al., 2009b; etc.
Cependant, l’augmentation de la biomasse microbienne ne traduit pas nécessairement
l’amélioration de la fertilité, mais sous certaines conditions la biomasse microbienne peut
augmenter dans les sols fertilisés tout en demeurant peu active et moins utile (Biederbeck et
al., 1984; Sparling, 1997). Le rapport Cmic/COT est représentatif de la qualité et de la
disponibilité de la matière organique.
Par contre, la stabilité relative de la biomasse d’un sol donné est le résultat d’équilibre
dynamique de l’activité biologique représenté par le rapport Cmic/Nmic. A tout instant, les
-110- Partie expérimentale
F=107,81; P<0,001
F=239,78; P<0,001
F= 62,08; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 27. Evolution de l'azote microbien (Nmic) dans le sol en fonction des traitements sur les
trois sites au cours des quatre saisons culturales
d
b a
a
c bc
2 6
10 14 18 22 26 30
1 2 3 4 5
Nm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b a a
c c
2 6
10 14 18 22 26 30
1 2 3 4 5
Nm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a
a
c c
2 6
10 14 18 22 26 30
1 2 3 4 5
Nm
ic (
µg.
g-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -111-
micro-organismes dégradent des substrats, synthétisent de la matière organique nouvelle, puis
sont à leur tour lysés en fonction des conditions environnementales du sol (Bouzaiane et al.,
2002). Les valeurs du rapport Cmic/Nmic (tableau 22) ont diminué dans les champs amendés
par le compost par rapport aux témoins non fertilisés et aux valeurs obtenues à l’état initial.
Les valeurs faibles (< 6) suggèrent une prédominance de la population bactérienne par
rapport aux champignons dans la décomposition de la matière organique (intensité de
minéralisation/immobilisation) (Joergensen et al., 1995; Ros et Sparling, 1993; Moore et al.,
2000; Dilly, 2003).
Le Cmic et Nmic dans les parcelles traitées aux NPK ont faiblement augmenté par rapport à
ceux traités au compost. D’après Mbonigaba (2007), les petites augmentations de l’activité
microbienne observées pour les fertilisants minéraux NPK est mauvais signe à long terme car,
l’utilisation du carbone organique restant par les micro-organismes aérobies comme source
d’énergie entraînerait une diminution de la teneur en matière organique dans les sols. Les
faibles quantités de la biomasse microbienne dans les parcelles témoins peuvent être justifiées
par la diminution progressive des nutriments qui entraînent la mort des micro-organismes
(Ruganzu, 2009). Ces derniers, en se décomposant libèrent les éléments qui sont directement
absorbés par la culture ou lessivés si pas repris par les micro-organismes.
Entre les différents sites, les valeurs de la biomasse microbienne (carbone et azote
microbiens) obtenues à Balume sont supérieures aux deux autres sites. Les teneurs en carbone
organique et en azote total différentes au départ (± 2 fois supérieurs) pourraient expliquer
l’écart entre les résultats.
6.3.2 Activité microbienne
La respiration et l’activité microbienne sont des indices biologiques qui reflètent la quantité des
micro-organismes présents et actifs dans le sol. Les mesures respirométriques pour évaluer
l’activité microbienne des sols sont présentées par les graphiques des figures 28,29 et le tableau
23. Il s’agit de la respiration induite par substrat (RIS) qui traduit une activité potentielle après
ajout d’ingrédients nutritifs [C6H12O6, (NH4)2SO4, KH2PO4], et la respiration basale (RB) qui
reflète l’activité du sol (actuelle) en fonction de la population microbienne et de la disponibilité
du carbone dans les conditions actuelles et renseigne sur le turnover des matières organiques du
sol (Pell et al., 2006; Ros et al., 2006b; Tejeda et al., 2009a; Dinesh et al., 2004)).
De façon générale, un effet significatif des apports des composts a été observé sur les taux de
respiration microbienne en comparaison avec celui des traitements témoins ou aux engrais
minéraux NPK. En plus, les courbes de ces différentes figures (figures 28-29) font apparaître
que les intensités respiratoires basales et induites de la biomasse augmentent en fonction des
apports en matières organiques. Et cela, dès la première application des composts de
biodéchets ménagers. La relation dose apportée en matières organiques et les différentes
intensités respiratoires observées à la fin de l’expérimentation montrent une relation très
-112- Partie expérimentale
F=6,90; P<0,01
F= 95,78; P<0,001
F= 136,38; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 28. Evolution de la respiration basale (RB) dans le sol en fonction des traitements sur
les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b
a a
c c
0,10
0,30
0,50
0,70
0,90
1,10
1,30
1,50
1 2 3 4 5
RB
(µ
g C
O2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
0,10
0,30
0,50
0,70
0,90
1,10
1,30
1,50
1 2 3 4 5
RB
(µg
CO
2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b
a
d d
0,10
0,30
0,50
0,70
0,90
1,10
1,30
1,50
1 2 3 4 5
RB
(µg
CO
2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -113-
F=421,39; P<0,001
F=32,66; P<0,001
F= 136,38; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 29. Evolution de la respiration induite par substrat (RIS) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
b a
a
d c c
0
4
8
12
16
20
1 2 3 4 5
RIS
(µ
g C
O2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
b b
a
cd c c
0
4
8
12
16
20
1 2 3 4 5
RIS
(µg
CO
2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
0,00
4,00
8,00
12,00
16,00
20,00
1 2 3 4 5
RIS
(µg
CO
2.g
-1.h
-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-114- Partie expérimentale
significative (5 %) au seuil de la corrélation de Pearson (annexe 5, figure b) dans chaque site
de l’étude.
La dynamique de l’activité microbienne suit la même tendance que celle de la biomasse
exprimée par le carbone et l’azote microbien.
Concernant la respiration basale (RB), à la fin des essais, l’intensité respiratoire basale obtenue
initialement a été multipliée par les facteurs de 1,87 à 3,13 à Kimwenza; 2,3 à 3,87 au Mont
Amba et 2,56 à 3,91 à Balume; en fonction des doses appliquées par l’apport des composts de
biodéchets ménagers. Les teneurs varient de 0,49 à 0,72 µg CO2.g-1.h-1 à Kimwenza, de 0,53 à
0,89 µg CO2.g-1.h-1 au Mont Amba et de 0,91 à 1,45 µg CO2.g
-1.h-1 à Balume. Pour les
amendements aux engrais minéraux NPK, les intensités ont été multipliées par un facteur de
± 1,39 à Kimwenza et de ± 1,43 pour les sites de Mont Amba et de Balume.
Quant à la respiration induite par le substrat (RIS), au terme de quatre saisons culturales avec
les apports répétés d’amendements, les intensités respiratoires induites suivent la même
tendance que les respirations basales à la différence qu’ici les valeurs sont beaucoup plus
grandes. Et par rapport à l’état initial, l’intensité respiratoire induite a été multipliée par le
facteur de 2,99 à 5,35 à Kimwenza; de 2,83 à 4,23 au Mont Amba et 4,53 à 6,06 à Balume
selon les doses apportées des composts de biodéchets ménagers. Les valeurs vont de 3,38 µg
CO2.g-1.h-1 à 6,04 à Kimwenza, de 4,62 µg CO2.g
-1.h-1 à 6,89 au Mont Amba et de 16,27 µg
CO2.g-1.h-1 à 21,76 à Balume. Les apports d’engrais minéraux NPK ont induit un facteur
multiplicateur faible de ± 1,73; 1,33 et 2,11respectivement à Kimwenza, Mont Amba et
Balume mais l’azote apporté est inférieur à celui des composts. Le témoin a baissé très
faiblement de 0,12; 0,31 et 0,52 unité de µg CO2.g-1.h-1 MS respectivement à Kimwenza, Mont
Amba et Balume par rapport aux valeurs initiales.
Globalement, les données analytiques (RB et RIS) de l’ANOVA à la fin des essais pour les
différents traitements sont résumées dans les tables en annexes (4.40-4.45). Les résultats
montrent qu’il existe des différences très significatives (p < 0,001) entre les traitements sur
différents sites pour la même période. La comparaison des moyennes permet de catégoriser
respectivement quatre groupes (a, b, c, d) à Kimwenza, Mont Amba et cinq (a, b, c, d, e) à
Balume pour la respiration basale (figure 28, tableau 23); et quatre groupes à Kimwenza (a, b,
c, d), Mont Amba (a, b, c, cd) et Balume (a, b, c, d) pour la respiration induite par substrat (figure
29, tableau 23).
De même, les observations faites sur l’influence d’apports de la matière organique sur la
biomasse microbienne restent également valables pour les activités respiratoires.
L’augmentation constatée est attribuée à la disponibilité des éléments C, N, P apportés par les
composts des biodéchets (N’Dayegamiye et al., 2004; N’Dayegamiye et al., 2005).
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -115-
Dans l’ensemble des sites étudiés, la même tendance est observée comme pour la dynamique
des matières organiques (COT, Ntot, etc.) et celle du pH-H2O des sols; les indicateurs
microbiologiques de la fertilité des sols vont dans le même sens.
A une augmentation du pH d’environ une unité (dose T3) correspond une augmentation bien
significative de l’activité microbienne (Van de Werf, 1990; Ellis et al., 1998). Cependant, des
faibles augmentations de l’activité basale et induite dans les parcelles fertilisées aux engrais
minéraux NPK supposent une métabolisation résiduelle du carbone organique, alors que ces
fumures n’apportent pas des matières organiques. D’après certains auteurs (Römheld et
Neumann, 2006; Giri et al., 2005; Gobat et al., 2003), la biomasse racinaire et les excrétions des
racines dans la rhizosphère pourraient contribuer à l’augmentation de la biomasse et par
conséquent de son activité.
Dans les champs témoins, les valeurs de RB et RIS ont baissé, dû essentiellement à l’absence
des substrats facilement métabolisable du fait de la diminution du carbone organique, en plus
à une d’acidité élevée du sol comme l’indique la valeur de pH. Dans l’ensemble, la respiration
est très sensible à la physiologie et aux conditions nutritionnelles des micro-organismes
(Stenström et al., 1998 et Malivov et Dilly, 2007). La perturbation de la vie édaphique est un
risque important pour une productivité durable du sol dans la mesure où l’activité biologique
est un indicateur de la bonne santé d’un sol (Ouattara et al., 2010). Les valeurs de QR (quotient
d’activation respiratoire) obtenues à la fin des essais dans les parcelles (tableau 22) sont
légèrement faibles par rapport à celles à l’état initial à Kimwenza et Balume; et légèrement
supérieures au Mont Amba. Les faibles valeurs de QR supposeraient d’une part un
développement microbien important induit lors de la mesure de la respiration induite par
substrat (RIS) et d’autre part aux conditions environnementales du milieu comme l’acidité
(pH, Al) qui affecteraient l’activité des micro-organismes (respiration basale) (Mbonigaba,
2007).
Par ailleurs, comparaison faite avec les résultats sur les trois sites, on peut remarquer que pour
les mêmes traitements les valeurs de RIS sont nettement supérieures à celles de RB et les
valeurs du quotient d’activation respiratoire QR sont < 0,3 (tableau 22) considérées comme
seuil des caractéristiques des sols pollués (ISO-17155, 2002). Le QR est légèrement supérieur
dans les champs témoins et amendés aux engrais minéraux NPK. Dans les champs aux
composts, QR diminue et RIS induit une augmentation de l’activité respiratoire suite à l’ajout
dans le milieu réactionnel des nutriments riches en N, P (sulfate d’ammonium,
dihydrogénophosphate de potassium), et en présence de la disponibilité du carbone
facilement métabolisable (glucose). Dans ces conditions, les micro-organismes acquièrent
donc des nutriments nécessaires pour leur développement et survie qui se traduisent par une
augmentation de l’activité respiratoire. On note également que l’activité respiratoire des
micro-organismes dépend de la disponibilité du carbone métabolisable, de l’azote et du
-116- Partie expérimentale
phosphore disponible (Cleveland et al., 2002; Ilstedt et al., 2003; Ilstedt et Singh, 2005; Tekhay
et al., 2006). Ces deux derniers seraient des facteurs limitants pour la respiration basale.
Le qCO2 (quotient métabolique) est utilisé comme un bioindicateur de perturbation ou de
développement favorable des micro-organismes dans leur écosystème qui reflète l’efficacité
d’utilisation de carbone organique (Dinesh et al., 2010). Le quotient métabolique a également
augmenté dans les champs amendés aux composts à Balume, au Mont Amba et à Kimwenza
les valeurs trouvées sont inférieures à celles d’engrais minéraux NPK. En plus, les valeurs de
qCO2 sont relativement supérieures aux valeurs de départ (tableau 14). L’accroissement de
qCO2 est souvent lié au stress qui peut s’expliquer par le changement du substrat (nutriments
disponibles dans les composts, exigences d’entretien, etc.) utilisé par la population
microbienne restée inchangée et/ou par la modification de la composition (structure) de la
communauté microbienne par apport exogène de composts, en plus des perturbations
intervenues dans les échantillons des sols avant analyse (Dilly et al., 2005; Insam et al., 1996;
Ros et al., 2006b; Mbonigaba, 2007).
6.3.3 Carbone facilement métabolisable
Les résultats de l’évolution de la fraction du carbone facilement métabolisable (Cfm), indice de
la qualité du carbone sont présentés par les graphiques de la figure 30 et le tableau 23. Ces
graphiques font ressortir une augmentation systématique du taux de Cfm induite par les
traitements à base des composts de biodéchets ménagers sur les différents sites. Leur
supériorité est nette par rapport aux apports d’engrais minéraux NPK dans les sites
concernés.
L’ANOVA à un facteur contrôlé pour les données de la dernière campagne (annexes 4.46-
4.48) montre qu’il existe effectivement des différences très hautement significatives (p <
0,001) entre les traitements sur les trois sites de l’étude. La comparaison des moyennes à la
dernière saison révèle que les traitements à base des composts occupent les classes des
moyennes supérieures par rapport à celles des parcelles constituées d’engrais minéraux NPK
et des témoins. A Kimwenza et à Balume, on observe quatre classes symbolisées par les
lettres a, b, c et d; tandis qu’au Mont Amba on observe cinq classes a, b, c, d et e (figure 30,
tableau 23). Les teneurs observées pour chaque campagne varient dans l’ordre supérieur de
Balume par rapport aux deux autres sites pour les mêmes doses des composts. Les niveaux
atteints sont proportionnels au niveau du carbone organique total avant tout traitement dans
les sols des trois sites.
En fin d’essais, les taux du Cfm obtenu à l’état initial ont été multipliés par les facteurs 3,05 à
4,86 à Kimwenza; 2,99 à 4,80 au Mont Amba et 2,47 à 3,72 à Balume pour les traitements à
base des composts de biodéchets ménagers. Les traitements aux composts ont induit une
augmentation de 319,33 à 600,58 mg.kg-1 à Kimwenza; de 344,65 à 658,4 mg.kg-1 au Mont
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -117-
F=83,26; P<0,001
F= 142,03; P<0,001
F=76,72; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 30. Evolution du carbone facilement métabolisable (Cfm) dans le sol en fonction des
traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b
a a
c c
50,00
200,00
350,00
500,00
650,00
800,00
950,00
1100,00
1 2 3 4 5
Cfm
(µ
g C
.g-1
sol
sec
)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b a
d d
50,00
200,00
350,00
500,00
650,00
800,00
950,00
1100,00
1 2 3 4 5
Cfm
(µ
g C
.g-1
sol
sce
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
50,00 200,00 350,00 500,00 650,00 800,00 950,00
1100,00
1 2 3 4 5
Cfm
(µ
g C
.g-1
sol
sec
)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-118- Partie expérimentale
Amba; et de 429,97 à 796,22 mg.kg-1 à Balume. Cependant, les traitements à base d’engrais
minéraux NPK ont induit une perte du Cfm d’au moins 30,42 mg.kg-1 à Kimwenza contre 17,6
au Mont Amaba et 66,81 à Balume. Par contre, sans amendement, le sol a perdu 35,14 % du
Cfm à Kimwenza; 32,07 % au Mont Amba et 30,10 % à Balume à la fin de l’expérimentation.
L’augmentation du taux de carbone facilement métabolisable constaté suite aux apports
continus (quatre fois en deux années culturales) de matières organiques (composts) dans les
différents sites de l’étude concorde avec ce qu’ont rapporté plusieurs auteurs (Mze, 2008;
Mbonigaba, 2007; Pérez-de-Mora et al., 2005; Tejada et al., 2006ab ; Tejada et al, 2008ab, etc.).
Ainsi, la disponibilité de matières organiques stimule la croissance des micro-organismes qui
jouent un rôle important dans la décomposition de matières organiques fournissant ainsi aux
plantes les éléments nutritionnels nécessaires.
Les proportions du Cfm comme composante du carbone organique total (Cfm/COT, tableau
22) à la fin des essais sont globalement supérieures dans les champs fertilisés que ceux de
l’état initial.
Si la respiration induite par substrat vise à apprécier l’efficacité des micro-organismes du sol à
dégrader la matière organique dans les conditions nutritionnelles optimisées, la détermination
du carbone facilement assimilable obtenue par la mesure de DBO5, vise pour sa part à évaluer
la fraction du carbone du sol que les micro-organismes peuvent métaboliser en un temps
donné et sous des conditions d’incubation précise. Et le rapport Cfm/COT du tableau 22
renseigne également sur la qualité du substrat organique du sol tout autant que le quotient
microbien (QR) et la respiration spécifique (qCO2). Globalement, le rapport Cfm/COT pour
les données de la dernière campagne a augmenté dans les parcelles amendées.
6.3.4 Activités enzymatiques
6.3.4.1 Activité de la phosphatase acide
Les résultats de l’évolution de l’activité de la monophosphoestérase acide (APA) sont indiqués
par les graphiques de la figure 31 et le tableau 23 qui présentent les résultats moyens à la fin
des essais.
On constate sur les courbes de la figure 31 que les différentes doses des composts et d’engrais
minéraux NPK induisent une augmentation de l’activité de la monophosphoestérase acide sur
les trois sites. Sous le traitement T3, l’intensité de l’activité enregistrée sur les trois sites, passe
de 0,24 à 0,45 µmol p-NP.g-1.h-1 de sol sec à Kimwenza; de 0,32 à 0,53 µmol p-NP.g-1.h-1 de
sol sec au Mont Amba et de 0,50 à 0,88 µmol p-NP.g-1.h-1 de sol sec à Balume. Cependant, les
doses T2 et T3 des composts de biodéchets; et les doses d’engrais minéraux NPK ne
montrent pas des différences entre elles pour l’activité du monophosphoestérease acide sur
les trois sites. Pour les parcelles témoins, leurs activités enzymatiques de la phosphatase acide
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -119-
F=19,38; P<0,001
F=18,53; P<0,001
F=17,55; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 31. Evolution de l'activité enzymatique de l'acide monophosphoestérase (APA) dans le
sol en fonction des traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
d
b
a a
bc bc
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1 2 3 4 5 AP
A (
µm
ol p
-NP
.g-1.h
-1 s
ol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
bc bc
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1 2 3 4 5 AP
A (
µm
ol p
-NP
.g-1.h
-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
bc
ab
a
cd cd
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
1 2 3 4 5
AP
A (
µm
ol p
-NP
.g-1.h
-1 s
ol s
ec)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-120- Partie expérimentale
ont légèrement baissé dans tous les sites. La relation dose des composts et activité de la
phosphatase à la fin de l’expérimentation indiquent (figure b, annexe 5), une relation
significative au seuil de 5 % selon la corrélation de Pearson.
Il ressort de l’ANOVA à un facteur contrôlé relative aux données de la dernière saison
culturale (annexes 4.49-4.51) qu’il existe pour les trois sites, des différences hautement
significatives (p<0,001) entre les traitements quant à leurs effets sur l’activité de la
monophosphoéstérase acide. Le test de comparaison des moyennes montre que les
traitements T2 et T3 forment le groupe à moyennes supérieures sur les trois sites par rapport
aux autres. Ainsi, on distingue quatre groupes de moyennes à Kimwenza et Mont Amba
symbolisé par les lettres a, b, bc et d; et cinq groupes à Balume symbolisés par les lettres a, ab,
bc, cd et d à la dernière saison de l’expérimentation (figure 31, tableau 23).
La phosphatase joue un rôle important dans la minéralisation du phosphore organique qui
détermine la dynamique du phosphore dans le sol. L’augmentation de la teneur en phosphore
assimilable observée sur les trois sites dans les champs amendés en composts résulterait de
l’hydrolyse des phosphates organiques en ions libres (PO4-3) grâce à l’activité de la
phosphatase, plus particulièrement de la monophosphoestérase acide (Mbonigaba, 2007;
Gobat et al., 1998 ; Tejada et al., 2009ab). Les résultats de l’étude montrent que l’activité de la
monophosphoestérase acide a augmenté dans les parcelles aux composts que dans celles
amendées aux NPK dans les trois sites.
L’augmentation de la phosphatase s’expliquerait aussi par l’accroissement de la biomasse
microbienne en termes de taille et de la structure de la population d’une part, par le
développement végétal d’autre part et aussi par le changement avec les propriétés chimiques
et physiques du sol (Tejada et al., 2009b; Monkiedje et al., 2006). Ceci est important,
spécialement dans les zones à risque de désertification et des zones où la perte de sol est un
réel problème.
Cette augmentation serait imputée au développement végétal résultant de l’apport des
éléments N, P, K solubles (Masto et al., 2006; Kanchikerimath et Sing, 2001; Grego et al.,
2003; Shaw et Burns, 2006 ; Mbonigaba, 2007) essentiels pour les plantes (effet rhizosphère)
mais aussi des micro-organismes stimulés par le NPK.
Enfin, l’effet des composts sur l’activité enzymatique a fait l’objet de plusieurs études dont les
résultats sont parfois contradictoires (Pérez-de-Mora et al., 2006; Tejada et al., 2006a; Tejada et
Gonzalez, 2006; etc.).
Les enzymes de sols sont étudiés jusqu’à présent à travers des essais d’incubation dans les
laboratoires, sous des conditions différentes de leur environnement naturel, ce qui est à
l’origine de controverse dans l’interprétation des résultats; d’où l’intérêt de toujours tenir
compte de la nature du compost, du type de sol à amender, du type de culture et des
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -121-
conditions expérimentales dans l’appréciation des données fournies par la littérature
(Mbonigaba, 2007; Tejada et al., 2006a).
6.3.4.2 Activité de l’uréase non tamponnée et tamponnée
Les graphiques des figures 32 et 33 illustrent l’évolution de l’activité de l’uréase non
tamponnée (AUnt) et tamponnée (AUt) pendant les quatre périodes d’échantillonnage en
fonction des traitements apportés dans les trois sites. L’activité de l’uréase augmente en
fonction des doses des composts apportés sur les trois sites.
Et entre les trois sites, les activités de l’uréase non tamponnée et tamponnée enregistrées à la
fin des essais varient comme au début de l’expérimentation, dans l’ordre de Balume > Mont
Amba > Kimwenza pour un même traitement.
Concernant, l’uréase non tamponnée, son activité a augmenté d’un facteur de 4, 3 et 2,78
respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Balume avec la plus grande dose de traitement
(T3) à la fin des essais par rapport de l’état initial. Les activités observées dans les parcelles
témoins par contre, ont baissé de plus ou moins - 23 % et - 14,15 % respectivement à
Kimwenza-Mont Amba et Balume. Des différences significatives sont montrées par l’analyse
de la variance contrôlée à un facteur (annexes 4.52-4.54) pour tous les sites. On distingue cinq
classes symbolisées par les lettres a, b, c, d et e à Kimwenza; quatre classes a, b, c et d au Mont
Amba; et à Balume (figure 32, tableau 23).
Et pour l’uréase tamponnée, son activité a été multipliée par le facteur de ± 3,5 à Kimwenza
et Mont Amba; et par 3 à Balume à la fin des essais avec la plus grande dose des composts de
biodéchets (T3). Les champs témoins ont induit une baisse de l’intensité des activités de
l’uréase tamponnée de - 1,45; - 4,13 µg N-NH4.g-1.2h-1 respectivement au Mont Amba,
Balume et une légère hausse de 1,46 à Kimwenza. Pour les traitements constitués d’engrais
minéraux NPK, les valeurs de AUt sont passés de 15,42 à ± 28,38 µg N-NH4.g-1.2h-1 de sol
sec à Kimwenza; de 17,82 à ± 28,34 µg N-NH4.g-1.2h-1 de sol sec au Mont Amba; et de 22,93
à 34,76 µg N-NH4.g-1.2h-1 de sol sec à Balume. L’analyse de la variance à un facteur contrôlé
montre que les différences entre traitements mis en jeu sont très hautement significatives (p <
0,001) au Mont Amaba et à Balume et significative (p < 0,05) à Kimwenza. Les classes des
moyennes supérieures sont constituées par les différentes doses des composts et sont
symbolisées par les lettres a et c à Kimwenza; a, b et c au Mont Amba; et Balume. Les témoins
sur chaque site forment une classe extrême à part de faibles valeurs symbolisées par la lettre e
à Kimwenza, au Mont Amba et à Balume (figure 33, tableau 23).
L’augmentation de la biomasse constatée sur différents sites fait également augmenter les
activités de l’uréase; et est aussi probablement conditionnée par un bon couvert végétal dû à
des bonnes conditions de croissance végétale (disponibilité des éléments nutritifs et stabilité
structurale des sols). Ceci confirme, l’existence d’un lien direct entre l’apport en compost et la
-122- Partie expérimentale
F=159,80; P<0,001
F=139,15; P<0,001
F= 183,87; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 32. Evolution de l'activité enzymatique uréase non tamponnée (AUnt) dans le sol en
fonction des traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
e
c
b a
d d
3,5
8,5
13,5
18,5
23,5
28,5
33,5
38,5
1 2 3 4 5 AU
nt (µg
N.g
-1. 2h-1
so
l se
c)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
3,5
8,5
13,5
18,5
23,5
28,5
33,5
38,5
1 2 3 4 5 AU
nt (µg
N.g
-1. 2h-1
sol
sec
)
Mont Amba
T0 T1 T2 T3 T4 T5
d
b
a a
c c
3,5
8,5
13,5
18,5
23,5
28,5
33,5
38,5
1 2 3 4 5
AU
nt (µg
N.g
-1.2
h-1 so
l se
c)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -123-
F=72,09; P<0,001
F=184,27; P<0,001
F= 261,94; P <0,001
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1= état initial; 2, 3, 4, 5 = saison culturale.
Figure 33. Evolution de l'activité enzymatique uréase tamponnée (AUt) dans le sol en
fonction des traitements sur les trois sites au cours des quatre saisons culturales.
e
c
b a
d d
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5
AU
t (µ
g N
.g-1.2
h-1
sol s
ec)
Kimwenza
T0 T1 T2 T3 T4 T5
e
c
b
a
d d
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5 AU
t (µg
N.g
-1.2
h-1 s
ol s
ec)
Mont Amba
T0 T1 T3 T3 T4 T5
e
c
b
a
d d
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5 AU
t (µ
g N
.g-1.2
h-1 so
l se
c)
Balume
T0 T1 T2 T3 T4 T5
-124- Partie expérimentale
stimulation de l’activité des micro-organismes. Tejada et al. (2006ab) avaient trouvé une
augmentation de l’activité de l’uréase après l’application des divers déchets organiques.
Enfin, la stimulation des activités enzymatiques suggère dans les sols traités que les
amendements utilisés ne contenaient pas des substances toxiques pour la croissance des
micro-organismes. Sous d’autres conditions, les enzymes contrecarrent toute action inhibitrice
des composés toxiques (Tejada et al., 2009b).
Et les activités enzymatiques à la fin de l’expérimentation étaient plus élevées que de la
troisième, deuxième et première saison culturale, respectivement, due de l’effet résiduel de la
matière organique apportée au sol dans différents sites.
6.3.5 Corrélations entre paramètres biochimiques
L’augmentation de la biomasse microbienne affecte positivement la respiratoire du sol et les
activités enzymatiques observées dans les sols des différents sites (tableaux 24). Plusieurs
auteurs ont repporté que l’apport des amendements organiques, activait les micro-organismes
pour produire les enzymes liées au cycle des éléments nutritifs les plus importants.
L’augmentation de l’activité de ces enzymes a été proportionnelle aux doses des composts
appliquées. Ainsi, les corrélations entre paramètres microbiologiques choisis observées sont
représentées par leurs coefficients dans le tableau 24 et en annexe (tableaux 4.67- 4.69). Dans
cette étude, la respiration basale (RB) est corrélée très hautement significative avec la
biomasse microbienne mesurée par le carbone microbien (0,751 à Kimwenza, 0,944 au Mont
Amba et 0,975 à Balume). De même, les indicateurs biologiques, carbone microbien (Cmic) et
respiration basale (RB) sont fortement corrélés aux activités enzymatiques prises en compte
(APA, AUnt) dans l’ensemble de l’étude et pour les trois sites. Les corrélations positives
significatives (p < 0,05) et très hautement significatives (p < 0,001) ont été également
observées pour les paramètres de la biomasse microbienne et les composantes de la matière
organique. Le carbone (COT) par exemple est corrélé très hautement significative au carbone
microbien (0,888) à Kimwenza, (0,907) au Mont Amba et (0,925) à Balume. Il est également
hautement significative corrélé au RB (0,759) à Kimwenza et très hautement significative au
Mont Amba (0,924) et à Balume (0,939). Les activités enzymatiques (APA, AUnt) sont de
même corrélées de manière très hautement significatives avec le COT. Des fortes corrélations
ont été également rapportées par plusieurs études, dont celles de Mbonigaba (2007), Ros et al.
(2006b), Borken et al. (2002), N’Dayegamiye et al. (2005), etc. Ces résultats confirment
l’existence d’un lien direct entre l’apport des composts et la stimulation de l’activité des
micro-organismes. Ils apportent les nutriments et le carbone comme source d’énergie pour les
micro-organismes.
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -125-
Tableau 22. Proportions entre les formes microbiennes et totales du carbone, de l'azote total,
du carbone facilement métabolisable comme composante du carbone organique total; et le
quotient d'activation respiratoire (QR) et le quotient métabolique (qCO2) en fonction des
traitements pour les données moyennes de la dernière saison culturale sur les trois sites.
Kimwenza
Cmic/COT Nmic/Ntot Cfm/COT Cmic/Nmic QR qCO2
Traitements …..……………..…%..........................…… mg C-CO2.g-1.Cmic.-1.h-1
T0 0,53 (0,09)
1,24 (0,04)
4,58 (0,65)
2,66 (0,42)
0,17 (0,04)
2,71 (0,53)
T1 0,59 (0,02)
1,16 (0,05)
5,27 (0,54)
5,72 (0,93)
0,14 (0,01)
2,74 (0,14)
T2 0,50 (0,06)
1,25 (0,29)
5,36 (0,86)
5,37 (0,30)
0,11 (0,00)
2,68 (0,49)
T3 0,47 (0,02)
1,24 (0,25)
5,37 (0,36)
4,84 (0,50)
0,12 (0,01)
2,69 (0,26)
T4 0,46 (0,04)
1,37 (0,15)
3,53 (0,48)
2,98 (0,19)
0,17 (0,02)
3,39 (0,44)
T5 0,41 (0,01)
1,44 (0,23)
3,56 (0,27)
2,87 (0,48)
0,16 (0,01)
3,40
CV (%) 11,20 7,27 17,30 31,09 15,45 11,07 Mont Amba
T0 0,55 (0,10)
0,76 (0,14)
8,53 (1,43)
2,51 (0,04)
0,13 (0,05)
1,78 (0,20)
T1 0,52 (0,05)
1,55 (0,27)
4,58 (0,23)
4,21 (0,51)
0,11 (0,02)
2,27 (0,20)
T2 0,51 (0,07)
1,46 (0,17)
4,40 (0,44)
5,09 (0,16)
0,15 (0,03)
3,14 (0,10)
T3 0,47 (0,08)
1,50 (0,19)
4,27 (0,57)
4,67 (0,49)
0,12 (0,01)
2,66 (0,20)
T4 0,65 (0,17)
1,33 (0,31)
4,10 (0,67)
2,88 (0,52)
0,14 (0,03)
2,21 (0,41)
T5 0,60 (0,11)
1,11 (0,06)
5,20 (1,24)
3,27 (0,08)
0,16 (0,03)
2,22 (0,41)
CV (%) 10,97 21,30 29,68 25,10 12,67 17,80 Balume
T0 0,57 (0,02)
1,22 (0,11)
4,41 (0,39)
2,70 (0,08)
0,10 (0,02)
1,97 (0,36)
T1 0,45 (0,07)
1,43 (0,22)
4,55 (0,71)
3,60 (0,57)
0,06 (0,00)
2,72 (0,05)
T2 0,42 (0,08)
1,83 (0,46)
3,94 (0,60)
3,72 (0,70)
0,06 (0,00)
2,96 (0,03)
T3 0,40 (0,06)
1,68 (0,13)
3,77 (0,35)
3,67 (0,19)
0,07 (0,01)
3,29 (0,14)
T4 0,56 (0,03)
1,21 (0,11)
4,38 (0,05)
3,00 (0,23)
0,07 (0,01)
2,33 (0,29)
T5 0,60 (0,12)
1,34 (0,28)
4,09 (0,75)
2,87 (0,13)
0,07 (0,01)
2,40 (0,49)
CV (%) 15,52 15,74 6,59 12,77 21,60 16,69
Cmic : carbone microbien, COT : carbone organique total, Nmic : azote microbien, Ntot : azote total, RB : respiration basale, RIS : respiration induite par substrat, QR : quotient d’activation respiratoire, Cfm : carbone facilement métabolisable, qCO2 : quotient métabolique. Chiffre () : écart-type.
Tableau 23. Comparaison des moyennes à la quatrième saison des paramètres biologiques en fonction des traitements appliqués dans les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume.
Kimwenza
Cmic Nmic Cfm RB RIS AUnt AUt APA
…..………mg.kg-1…………….. …..µg CO2.g-1.h-1…… ..µg N-NH4.g-1.2h-1…. µmol p-NP.g-1.h-1
T0 17,09 (2,25) d 3,73 (0,06) d 100,97 (08,49) d 0,17 (0,02) d 1,01 (0,02) d 5,04 (0,16) e 16,88 (2,31) e 0,22 (0,04) d T1 48,83 (2,48) b 9,27 (0,91) b 475,00 (51,15) b 0,49 (0,09) b 3,38 (0,09) b 11,29 (0,96) c 35,37 (4,31) c 0,36 (0,03) b T2 67,19 (7,05) a 12,53 (0,71) a 725,00 (22,27) a 0,66 (0,05) a 5,79 (0,39) a 22,45 (1,85) b 50,34 (2,87) b 0,43 (0,03) a T3 73,00 (2,15) a 13,60 (0,51) a 756,25 (25,41) a 0,72 (0,04) a 6,04 (0,12) a 26,31 (1,33) a 54,97 (1,19) a 0,45 (0,04) a T4 24,14 (1,93) c 6,83 (0,77) c 125,25 (10,10) c 0,30 (0,03) c 1,78 (0,04) c 7,11 (0,37) d 27,11 (1,17) d 0,32 (0,04) bc T5 25,71 (1,36) c 7,21 (1,17) bc 135,06 (8,71) c 0,32 (0,03) c 1,95 (0,13) c 7,65 (0,26) d 29,65 (1,40) d 0,33 (0,05) bc
CV (%) 51,04 38,34 72,62 44,75 59,00 66,83 40,58 24,46 Mont Amba
T0 26,02 (1,80) d 3,05 (0,57) d 117,76 (10,45) e 0,17 (0,03) d 1,32 (0,36) cd 9,04 (1,06)d 16,37 (0,47) e 0,30 (0,04) d T1 63,72 (3,18) b 13,91 (0,51) b 518,00 (48,39) c 0,53 (0,07) b 4,62 (0,36) b 26,95 (2,51) b 39,29 (2,61) c 0,43 (0,06) b T2 77,31 (5,89) a 17,57 (0,83) a 768,15 (21,38) b 0,89 (0,05) a 5,76 (0,82) b 32,56 (1,54) a 54,99 (2,03) b 0,53 (0,03) a T3 83,11 (9,61) a 19,47 (1,15) a 831,75 (33,94) a 0,81 (0,03) a 6,89 (0,15) a 35,56 (1,77) a 60,62 (2,13) a 0,53 (0,02) a T4 38,20 (5,60) c 9,31 (0,71) c 155,75 (14,59) d 0,31 (0,01) c 2,16 (0,48) c 20,41 (0,75) c 27,00 (1,51) d 0,42 (0,06) bc T5 40,52 (3,03) c 7,79 (0,80) c 170,06 (11,15) d 0,33 (0,04) c 2,07 (0,45) c 21,91 (0,80) c 29,67 (1,21) d 0,42 (0,06) bc
CV (%) 38,67 48,16 60,20 52,39 54,62 39,12 44,98 19,94 Balume
T0 43,01 (3,23) d 9,76 (0,12) d 204,82 (7,85) d 0,31 (0,03) e 3,07 (0,15) d 11,35 (0,34) d 18,80 (0,46) e 0,48 (0,05) d T1 91,22 (5,79) b 20,06 (2,43) b 723,00 (52,14) b 0,91 (0,07) c 16,27 (0,11) b 27,48 (0,68) b 41,12 (1,22) c 0,65 (0,08) bc T2 115,04 (5,48) a 29,20 (3,00) a 1024,50 (49,65) a 1,25 (0,07) b 20,44 (2,16) a 35,38 (0,82) a 58,57 (2,18) b 0,77 (0,04) ab T3 120,21 (9,83) a 31,87 (1,37) a 1089,25 (31,90) a 1,45 (0,06) a 21,76 (0,83) a 36,66 (0,51) a 65,78 (1,39) a 0,88 (0,07) a T4 58,52 (5,43) c 13,36 (0,57) c 245,75 (14,93) c 0,50 (0,05) d 7,49 (0,64) c 19,26 (0,60) c 34,76 (2,74) d 0,55 (0,03) cd T5 60,35 (9,26) c 14,74 (0,82) c 226,49 (10,90) c 0,53 (0,02) d 7,56 (0,58) c 19,97 (0,58) c 34,76 (0,39) d 0,56 (0,04) cd
CV (%) 36,08 41,27 64,44 50,38 55,49 39,75 40,72 18,17
Les moyennes suivies de lettres différentes au sein d’une colonne sont différentes au niveau p < 0,05, chiffre () : écart-type.
Cmic : carbone microbien, Nmic : azote microbien, RB : respiration basale, RIS : respiration induite par substrat, QR : quotient d’activation respiratoire, Cfm : carbone facilement métabolisable, AUnt : activité de l’uréase non tamponnée, AUt : activité de l’uréase tamponnée, APA : activité de la monophosphoestérase acide, qCO2 : quotient métabolique.
-126-
Partie ex
périmentale
ex
périmentale
Effets des composts BDM sur les indicateurs microbiologiques des sols -127-
Tableau 24. Corrélations entre paramètres microbiologiques et avec quelques paramètres physico-chimiques et chimiques choisis pour les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume. Kimwenza
pH COT Ntot Ptot Cmic RB APA AUnt
Cmic 0,824 0,888 0,799 0,923 1,000 RB 0,607 0,759 0,525 0,764 0,751 1,000 APA 0,924 0,954 0,751 0,948 0,890 0,734 1,000 AUnt 0,846 0,975 0,823 0,964 0,851 0,783 0,922 1,000
Mont Amba
pH COT Ntot Ptot Cmic RB APA AUnt
Cmic 0,952 0,907 0,847 0,948 1,000 RB 0,966 0,924 0,911 0,939 0,944 1,000 APA 0,951 0,894 0,875 0,894 0,874 0,937 1,000 AUnt 0,969 0,918 0,920 0,942 0,913 0,925 0,906 1,000
Balume
pH COT Ntot Ptot Cmic RB APA AUnt
Cmic 0,943 0,925 0,796 0,929 1,000
RB 0,972 0,937 0,868 0,969 0,975 1,000
APA 0,952 0,915 0,936 0,967 0,873 0,912 1,000
AUnt 0,989 0,943 0,909 0,988 0,949 0,971 0,950 1,000
COT : carbone organique total, Ntot : azote total, Ptot : phosphore total, Cmic : carbone microbien, RB : respiration basale, AUnt : activité de l’uréase non tamponnée, APA : activité de la monophosphoestérase acide.
6.4 Conclusion partielle
Les résultats montrent que tous les indicateurs microbiologiques de la fertilité des sols sont
améliorés (augmentés) avec l’apport des composts de biodéchets ménagers. Ils ont été
affectés positivement dans les quatre saisons culturales en deux années d’expérimentation, les
effets sont proportionnels aux doses apportées et les différences entre traitements utilisés
sont significatives pour les différents paramètres retenus. Dans les parcelles témoins, on
assiste à une tendance à la diminution.
Pour les champs fertilisés avec les fumures organiques et dans la moindre mesure aux engrais
minéraux NPK, la disponibilité des nutriments aurait probablement joué un rôle capital dans
le développement de la biomasse microbienne, l’augmentation des intensités respiratoires et la
production des activités enzymatiques. De même, l’incorporation des micro-organismes
endogènes aux matières organiques des composts apportés et les sécrétions racinaires dans la
rhizosphère ont aussi contribué à l’influence globale des matières apportées. Pour les parcelles
aux engrais minéraux, l’augmentation de l’activité microbienne occasionne une perte de la
matière organique et du carbone facilement biodégradable.
Entre les trois sites de l’étude, l’amplitude des réponses des indicateurs microbiologiques aux
apports organiques varie dans l’ensemble dans l’ordre de Balume > Mont Amba >
Kimwenza, ce qui implique l’effet pédologique sur l’activité de la biomasse microbienne.
-128- Partie expérimentale
Il a été établi que les traitements qui améliorent les comportements des indicateurs chimiques
de la fertilité des sols ont aussi affecté le comportement des indicateurs microbiologiques et
vice versa. Des apports fréquents des amendements organiques sont donc nécessaires pour
améliorer de façon durable les propriétés du sol à défaut de disposer des engrais minéraux
généralement coûteux. Donc, il est possible de mettre en place une politique de gestion de
sols acides sableux fragiles des zones humides tropicales qui assure à la fois leur conservation
et une agriculture soutenue, durable. Enfin, la réaction des cultures aux fertilisants organiques
et leur efficience font l’objet du dernier chapitre.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -129-
Chapitre 7. Efficience des composts de biodéchets ménagers sur les rendements des cultures
7.1 Introduction
Compte tenu de la production insuffisante des principales cultures, le besoin se fait sentir
d’informations susceptibles de permettre l’amélioration de la production agricole en
République Démocratique du Congo en général, et dans la région de Kinshasa en particulier.
Parmi les facteurs pouvant expliquer les faibles rendements des cultures figurent les
limitations imposées par les sols ou leur gestion. Il s’agit de la dégradation des sols, due à
l’appauvrissement en matière organique et en azote, l’acidité à cause des effets habituels
d’accompagnement (toxicité aluminique et manganique) et la déficience en nutriments. Ces
facteurs sont connus de tous comme étant à la base de la chute de productivité des sols
agricoles d’Afrique tropicale (Oguntoyinbo et al., 1991; Hassan et al., 2007).
Donc, la connaissance des facteurs limitants est un préalable important dans la recherche
d’une efficacité agronomique, économique et environnementale de la production agricole.
Cette dernière recommande une utilisation et une gestion des sols basés sur des diagnostics
fiables (Mvondo et al., 2003). Il est particulièrement important d’identifier les carences des
sols et les besoins des cultures en éléments nutritifs. Cette information est nécessaire pour
des recommandations judicieuses de fertilisants. Or, dans la région de Kinshasa où les
systèmes culturaux sont de plus en plus intensifs pour faire face à la croissante
démographique, les recommandations de fertilisation sont inexistantes ou aléatoires. C’est le
cas notamment dans le Plateau des Batéké et à Kimwenza, où se concentre la quasi-totalité
des activités agricoles de la Province de Kinshasa.
Les études conduites en milieu naturel et en serre (laboratoire) ont montré que les ressources
locales comme les déchets organiques et les roches naturelles, appliquées aux sols tropicaux
pauvres et acides peuvent fournir les éléments nutritifs nécessaires pour l’alimentation et la
croissance des plantes et par conséquent, accroître le rendement des plantes cultivées (Bado
et Hien, 1998; Voundi, 1998; Kanyankogote et al., 2005; Theodoro et Leonardos, 2006;
Mbonigaba, 2007; Mze, 2008; Koy, 2009; Ruganzu, 2009; Kochi et al., 2010). Les
investigations menées aux chapitres précédents ont montré par ailleurs qu’appliqués aux
arenoferralsols (ou sols ferrallitiques) de la région de Kinshasa, les composts de biodéchets par
leurs contenus variés en humus (matières organiques), en éléments minéraux et micro-
organismes, améliorent significativement les propriétés chimiques et biologiques des sols. Ils
peuvent constituer des amendements précieux et bon marché, et soulager tant soit peu les
petits paysans et les fermiers de Kinshasa souvent incapables de faire face au coût de
l’application régulière des intrants chimiques hydrosolubles (qui seuls ne peuvent corriger de
manière efficace les contraintes des sols acides à long terme). Ces matériaux sont
actuellement disponibles en quantités réduites et à faible prix à Kinshasa, et ils seront
-130- Partie expérimentale
disponibles en plus grande quantité dès qu’un système de valorisation des déchets organiques
par compostage sera mis en place. A cet effet, il s’avère indispensable d’avoir des
informations concernant la réponse des plantes suite à l’utilisation directe de ces matériaux
comme amendements dans les sols acides tropicaux.
L’objectif poursuivi dans ce chapitre est d’apprécier l’influence des apports en matières
organiques des composts sur l’évolution les rendements de quelques plantes cultivées et sur
l’évolution de ces rendements au cours de quatre saisons culturales et d’évaluer ainsi
l’efficience agronomique des amendements appliqués. Un essai agronomique a été mis en
place afin de déterminer les réponses du soja, de l’arachide et de l’oseille aux fumures
organiques des composts de biodéchets ménagers à court terme en deux années, soit quatre
saisons culturales. Les déterminations concernaient particulièrement, les effets des
amendements sur le rendement de la partie utile des plantes utilisées (biomasse aérienne ou
graines). Par exemple, l’introduction du soja dans la région de Kinshasa, où les contraintes
climatiques et édaphiques sont connues, est récente. Elle participe à la stratégie régionale de
diversification des productions agricoles afin de lutter contre la malnutrition infantile, de faire
face à la croissance démographique, de trouver une source d’azote «naturelle» et d’accroître
le pouvoir économique des paysans.
7.2 Matériels et méthodes
Pour mieux apprécier l’effet des composts utilisés sur la productivité des sols des trois sites
de notre étude, trois cultures ont été choisies dont les détails, les itinéraires techniques suivis
et la procédure utilisée pour les traitements des résultats sont décrits au chapitre 3.
7.3 Présentation et discussion des résultats
7.3.1 Rendement des cultures
Les rendements moyens du soja, de l’arachide et de l’oseille à la quatrième saison culturale
sont consignés dans le tableau 25 et les rendements au cours de chacune des quatre saisons
culturales pour les trois sites figurent dans le tableau de l’annexe 6.1. Les graphiques des
figures 34, 35 et 36 présentent l’évolution des rendements relatifs de chaque culture dans
chaque site.
On constate que les rendements respectifs des cultures sans aucune fertilisation dans les trois
sites baissent au cours des saisons culturales successives. Par contre, dans les champs
amendés par les composts de biodéchets ménagers et par les fertilisants minéraux (NPK), les
rendements en graines d’arachide, en graines de soja et en biomasse de l’oseille ont augmenté.
Les augmentations sont fonction des doses apportées en matières organiques des composts
BDM et des doses d’engrais minéraux NPK.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -131-
Tableau 25. Comparaison des moyennes des rendements à la quatrième saison pour chaque plante-test utilisée et pour les traitements appliqués sur les 3 sites.
Kimwenza Mont Amba Balume
Oseille Arachide Soja Oseille Arachide Soja Oseille Arachide Soja
Tr Rdt (t.ha-1 MS) Rdt (t.ha-1 MS) Rdt (t.ha-1 MS)
T0 0,25 (0,01) e
0,14 (0,02) e
0,20 (0,02) e
0,53 (0,06) e
0,17 (0,07) d
0,22 (0,01) e
0,60 (0,07) d
0,36 (0,04) e
0,26 (0,03) e
T1 0,71 (0,05) cd
0,79 (0,09) b
0,95 (0,03) cd
0,92 (0,03) b
0,87 (0,03) b
1,19 (0,08) bc
1,01 (0,07) b
1,07 (0,25) c
1,23 (0,13) c
T2 1,01 (0,11) ab
1,04 (0,16) ab
1,21 (0,11) b
1,12 (0,07) a
1,28 (0,07) a
1,38 (0,13) ab
1,17 (0,03) a
1,35 (0,12) ab
1,45 (0,07) b
T3 1,21 (0,09) a
1,14 (0,05) a
1,41 (0,03) a
1,20 (0,06) a
1,42 (0,09) a
1,58 (0,10) a
1,28 (0,07) a
1,55 (0,10) a
1,70 (0,15) a
T4 0,70 (0,04) cd
0,69 (0,04) cd
0,85 (0,06) cd
0,73 (0,03) cd
0,63 (0,01) c
0,97 (0,05) d
0,85 (0,10) dc
0,75 (0,11) cd
0,88 (0,06) d
T5 0,82 (0,07) bc
0,77 (0,05) bc
1,09 (0,14) bc
0,81 (0,09) bc
0,83 (0,03) b
1,05 (0,07) cd
0,99 (0,06) c
1,06 (0,20) c
1,10 (0,10) cd
CV (%) 44,02 46,40 41,54 22,20 52,11 44,11 45,84 41,51 24,42
Les moyennes suivies des lettres différentes au sein d’une colonne sont différents au niveau p<0,05 et le chiffre () : écart-
type. T0 : témoin; T1 : 20 t.ha-1; T2 : 40 t.ha-1; T3 : 60 t.ha-1 de compost; et T4 : 100 kg.ha-1; T5 : 200 kg.ha-1 de
NPK.
Quant aux engrais minéraux NPK, leurs apports en éléments fertilisants étant très limités en
azote (12-24 kg N/ha/saison culturale), en phosphore (08-16 kg P2O5/ha/saison culturale) et
en potassium (18-36 kg K2O/ha/saison culturale); il parait difficile de les comparer avec les
composts (tableau 26). Cependant, on note un effet positif sur les rendements.
Tableau 26. Apport moyen par traitement et types d’amendements d'éléments fertilisants N, P2O5 et K2O par saison culturale.
N P2O5 K2O
kg N/ha MS kg P2O5/ha MS kg K2O/ha MS
T0 0 0 0
T1 299 (AC1) - 245 (AC2) 62 74 (AC1) - 67 (AC2) T2 599 (AC1) - 491 (AC2) 125 146 (AC1) - 134 (AC2) T3 898 (AC1) -736 (AC2) 187 223 (AC1) - 201 (AC2) T4 12 08 18
T5 24 16 36
T0 : témoin; T1 : 20 t.ha-1; T2 : 40 t.ha-1; T3 : 60 t.ha-1 de compost; et T4 : 100 kg.ha-1; T5 : 200 kg.ha-1 de
NPK, AC1 : première anneé culturale et AC2 : deuxième année culturale.
L’ANOVA à un facteur contrôlé effectuée sur les rendements en fin d’expérimentation
révèle une différence très significative (p < 0,001; annexes 4.58-4.66) entre les traitements.
A la dernière saison, par rapport au témoin sans amendement, les rendements obtenus en
graines de soja dans les parcelles amendées aux composts de biodéchets ménagers avec la
dose T3 (60 t. ha-1 MB) sont multipliés par un facteur de 5,68; 5,27 et 5,36 respectivement à
Kimwenza, Mont Amba et Balume. Les rendements suivent l’ordre croissant de Balume >
-132- Partie expérimentale
Mont Amba > Kimwenza à la même dose depuis la première saison culturale. La diminution
des rendements en graines de soja dans les champs non amendés après quatre saisons
culturales atteint 21 % à Balume; 24 % au Mont Amba; et 20 % à Kimwenza.
Les tests de comparaison des moyennes effectués sur les données de la dernière saison
culturale (tableau 25) mettent en évidence cinq classes des moyennes à Kimwenza (a, b, bc,
cd, e) et Balume (a, b, c, cd, e); le traitement T2 et T3 constituent un groupe de moyenne élevée;
et six classes au Mont Amba (a, ab, bc, cd, d, e).
La faible production des sols témoins peut être attribuée aux facteurs caractéristiques des sols
acides : pH acide, toxicité Al et Mg, déficiences en nutriments (Ca, Mg, P, K, B et Zn)
(Fageria, 1994). Le soja est une culture très sensible à l’acidité qui limite la production des
nodules dépendant de l’activité microbienne favorisée par la fixation symbiotique de l’azote
(Anetor et Akrinrinde, 2006 in Koy, 2009). Selon Koy (2009), l’accroissement de nodulation
par fixation symbiotique de l’azote (disponibilité et alimentation de l’azote) par les plantes de
soja contribuerait à relever considérablement le rendement. A propos des engrais minéraux,
notons que leur effet positif ne peut être attribué ici qu’aux éléments P et K apportés, l’azote
ayant vraisemblablement était que très peu utilisé dans le cas de cette légumineuse dont on a
constaté la bonne capacité fixatrice par l’existence de nodosités actives. Les léguminueses,
comme n’importe qu’elle autre plante, utilise aussi bien l’azote du sol et des engrais que
l’azote provenant de leur association symbiotique (Danso et Eskew, 1984). La quantité
d’azote fixé par une légumineuse dépend, de l’environnement, des caractéristiques génétiques
des bactéries et de la plantes hôtes.
En culture d’arachide, les rendements en graines obtenus en fin d’expérimentation ont
occasionné une hausse équivalant au rendement moyen du témoin (T0) multiplié par un
facteur de 3,15; 4,00; 3,28; 2,78 et 3,00; respectivement pour les traitements T1 (20 t.ha-1), T2
(40 t.ha-1), T3 (60 t.ha-1), T4 (NPK, 100 kg.ha-1) et T5 (NPK, 200 kg.ha-1) à Kimwenza. Pour
le Mont Amba, le rendement a été multiplié par les facteurs 3,38; 4,52; 5,69; 2,47 et 3,33;
respectivement pour les traitements T1, T2, T3, T4 et T5. A Balume, les facteurs
suivants 2,25; 2,71; 3,08; 1,81 et 2,13 pour les mêmes traitements ont été observés.
Pour les trois sites, en rapport avec le rendement en graines de l’arachide, l’ANOVA relative
à la quatrième saison culturale, montre qu’il existe des différences significatives (tableau 25)
entre les traitements appliqués.
Les résultats du test de comparaison des moyennes (p < 0,05) des rendements sur les
différents sites à la même période (annexe 4.61-4.63), montrent que le témoin forme un
groupe à part représenté par la lettre e à Kimwenza et Balume et par la lettre d au Mont
Amba. Les traitements à base d’engrais NPK forment un groupe intermédiaire et les
traitements aux composts constituent le groupe a ou ab pour le T2 et T3; et T1 b ou c.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -133-
Globalement, on note qautre groupes (a, b, ab, c) dans le site du Mont Amba, cinq groupes (a,
ab, c, cd, e) dans le site de Balume et six groupes (a, b, ab, bc, cd, et e) dans le site de Kimwenza.
Quant à la culture de l’oseille, à la fin des essais, les apports organiques ont induit les
rendements en biomasse équivalant aux rendements moyens des témoins multipliés par les
facteurs de 1,81; 2,38 et 2,89 à Kimwenza; de 1,33; 1,61 et 1,68 au Mont Amba; et de 1,13;
1,36 et 1,45 à Balume pour les traitements respectivement T1, T2 et T3. Avec les traitements
à base d’engrais minéraux NPK, il a été multiplié par un facteur de ± 1,16 à Balume; 1,13 au
Mont Amba; et 1,74 à Kimwenza. Les baisses enregistrées avec les témoins sont de 37,8 % à
Kimwenza; 9 % au Mont Amba et 16,7 % à Balume à la quatrième saison culturale.
L’ANOVA à un facteur contrôlé à la fin des essais (annexe 4.58-4.60) montre qu’il existe des
différences très hautement significatives (p < 0,001) entre les traitements considérés vis-à-vis
de leurs effets sur le rendement en biomasse de l’oseille. Le test de comparaison des
moyennes met en évidence la supériorité des traitements T2 et T3 sur les autres. Les
traitements T2 &T3 forment la même classe de moyenne a au Mont Amba et à Balume
(tableau 25).
Globalement, dans l’ensemble de sites étudiés et pour toutes les cultures, les rendements
observés dans les parcelles amendées en matières organiques se révèlent supérieurs à ceux du
milieu habituel. Les systèmes de production sont en général du type traditionnel (faible usage
ou absence d’intrants, faible densité de semis, trop d’associations culturales, mauvais
entretien du terrain, etc.). Les rendements des témoins sont comparables aux rendements
moyens obtenus en culture traditionnelle. Le rendement moyen dans la région est de ± 0,9
t.ha-1 pour le soja et de ± 1,2 t.ha-1 pour l’arachide en milieu contrôlé (SENASEM, 2008). Il
ressort également des résultats obtenus que les apports en composts tout comme les
fertilisants minéraux NPK ont influencé positivement les rendements des différents plants-
test utilisés. Et entre les trois sites, les rendements des différentes cultures évoluent dans
l’ordre de Balume > Mont Amba > Kimwenza. Cela résulterait des conditions physiques,
chimiques et biologiques du sol qui sont meilleures à Balume qu’au Mont Amba et à
Kimwenza.
Lorsqu’on examine les rendements relatifs moyens (par rapport au témoin T0) au cours de
l’expérimentation (figures 34-36), on constate que les apports répétés de matières organiques
des composts de biodéchets ménagers et d’engrais minéraux NPK ont tendance à améliorer
les rendements en graines de soja, de l’arachide et de la biomasse de l’oseille dans tous les
sites. L’effet des fertilisants minéraux a été beaucoup plus marqué sur les 2 sites de
Kimwenza et du Mont Amba (moins fertiles) que celui de Balume. Entre cultures, les
rendements relatifs sont élevés en cultures de soja suivi de la culture de l’arachide et enfin de
la culture de l’oseille. Généralement, les sols pourvus en nutriments réagissent efficacement
aux apports externes des éléments nutritifs et la réponse des cultures est relativement grande
-134- Partie expérimentale
(Mze, 2008; N’Dayegamiye et al., 2005; Deblay, 2006). Dans le cadre de notre étude, les doses
élevées d’engrais minéraux NPK (> 200 kg.ha-1 de 12-08-18) sont nécessaires pour obtenir
les rendements importants. Mais pour limiter l’usage d’engrais minéraux aux doses plus
élevées, les doses d’au moins (≥) 40 t.ha-1 MB (soit 24 t.ha-1 MS) pourraient suffire pour
atteindre des rendements optimums. Cette dose T2 (40 t.ha-1 MB) donne des rendements qui
ne sont pas significativement différents de 60 t.ha-1 MB (tableau 25). Dans bien des cas, les
rendements obtenus avec les engrais minéraux (100 et 200 kg.ha-1) ne sont pas différents de
ceux des parcelles traitées avec 20 t.ha-1 (MB) des composts de biodéchets ménagers. Ainsi
donc, pour maintenir ou accroître la productivité des sols, il est nécessaire d’y apporter des
matières organiques, si possible à fortes doses, sinon en petites quantités avec un
complément d’engrais minéraux. L’apport d’engrais minéraux seuls ne peut pas maintenir à
long terme la productivité des sols à cause du lessivage et de la dégradation des propriétés des
sols (Alvarez, 2005; Nyiranez et al., 2009 in N’Dayegamiye et Drapeau, 2009; Deblay, 2006;
Mbonigaba, 2007).
Les baisses des rendements relatifs à la dernière saison culturale (figures 34-36) par rapport
au témoin (T0) sont élevées au Mont Amba en culture de l’arachide (41,4%) puis à
Kimwenza en culture de l’oseille (37,8%) et au Mont Amba en culture de soja (26,3%). Pour
les parcelles témoins, l’absence d’apports organiques s’accompagne d’une perte en matières
organiques et en nutriments, d’une acidification des sols, d’une réduction de la biomasse et de
l’activité microbienne, d’une insolubilisation du phosphore qui ensemble contribuent à la
baisse sensible des rendements des cultures (Deblay, 2006). Il n’ya pas eu d’effet symbiotique
perceptible chez les témoins (T0).
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -135-
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1, 2, 3, 4 = saison culturale.
Figure 34. Evolution du rendement relatif en biomasse de l'oseille en fonction des
traitements appliqués sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
0
50
100
150
200
250
300
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en b
iom
asse
de
l'ose
ille
Saison culturale à Kimwenza
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
50
100
150
200
250
300
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en b
iom
asse
de
l'ose
ille
Saison culturale au Mont Amba
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
50
100
150
200
250
300
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en b
iom
asse
de
l'ose
ille
Saison culturale à Balume
T0
T1
T2
T3
T4
T5
-136- Partie expérimentale
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1, 2, 3, 4 = saison culturale.
Figure 35. Evolution du rendement relatif en graines d'arachide en fonction des traitements
appliqués sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rain
es d
e l'a
rach
ide
Saison culturale à Kimwenza
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rain
es d
e l'a
rach
ide
Saison cultutale au Mont Amba
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rain
ses
de l'a
rach
ide
Saison culturale à Balume
T0
T1
T2
T3
T4
T5
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -137-
T0 : témoin; T1 : 20 t/ha; T2 : 40 t/ha; T3 : 60 t/ha de compost; et T4 : 100 kg/ha; T5 : 200
kg/ha de NPK; & 1, 2, 3, 4 = saison culturale.
Figure 36. Evolution du rendement relatif en graines de soja en fonction des traitements
appliqués sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rain
es d
e so
ja
Saison culturale à Kimwenza
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rian
es d
e so
ja
Saison culturale au Mont Amba
T0
T1
T2
T3
T4
T5
0
100
200
300
400
500
600
0 1 2 3 4 5
Rdt
R (
%)
en g
rain
es d
e so
ja
Saison culturale à Balume
T0
T1
T2
T3
T4
T5
-138- Partie expérimentale
7.3.2 Efficience agronomique des amendements apportés
Le tableau 27 présente les résultats de l’évolution de l’efficience agronomique sur chaque
culture dans les 3 sites au cours de l’expérimentation tandis que la figure 37 présente la
moyenne des quatre saisons culturales pour les amendements organiques. Seul, le rendement
en produit récolté ou utile (graines ou biomasse) est pris en compte.
L’efficience agronomique (EA) représente le rendement physique de la culture engendrée par
l’apport de l’engrais (fertilisant), elle se calcule suivant l’équation ci-dessous et s’exprime en
kg MS/kg d’engrais apporté.
EA = efficience agronomique de l’engrais, R(e)= rendement de l’engrais, R(t)= rendement
du témoin sans engrais et Q(e) = Quantité d’engrais apportée.
Tableau 27. Efficience agronomique (Ea) des composts BDM (en kg MS/t ) au cours des saisons culturales en fonction des cultures et traitements à Kimwenza, au Mont Amba et à Balume.
Kimwenza Mont Amba Balume
T1 T2 T3 T1 T2 T3 T1 T2 T3
Culture SC ..…....kg/t…..… .….… kg/t……. ….….kg/t….…
SC1 5,0 (1,4)
11,9 (4,3)
11,2 (4,1)
1,0 (0,3)
9,9 (6,3)
5,3 (2,6)
3,3 (0,4)
3,9 (0,2)
3,9 (0,2)
SC2 15,9 (4,6)
16,3 (3,6)
14,8 (4,9)
6,9 (1,8)
10,7 (1,9)
7,2 (0,9)
8,4 (1,3)
7,4 (1,2)
5,8 (0,7)
Oseille SC3 19,0 (3,7)
19,9 (4,8)
16,6 (5,6)
11,4 (0,2)
11,8 (0,7)
8,7 (0,4)
12,4 (3,0)
8,5 (1,0)
7,3 (0,4)
SC4 24,8 (4,4)
20,0 (2,7)
17,1 (5,8)
16,1 (0,3)
14,6 (0,4)
10,9 (0,8)
17,4 (1,3)
12,4 (0,4)
8,6 (1,6)
SC1 25,3 (3,2)
14,7 (0,8)
10,6 (1,7)
35,5 (1,9)
23,6 (3,9)
22,6 (0,1)
12,6 (8,8)
9,9 (4,1)
9,7 (3,9)
SC2 29,6 (1,3)
19,5 (0,8)
14,4 (0,6)
35,6 (3,6)
26,1 (2,0)
26,1 (0,3)
25,1 (9,4)
15,3 (4,3)
12,6 (2,3)
Arachide SC3 28,1 (1,9)
15,7 (4,6)
14,9 (0,3)
36,4 (3,0)
25,4 (2,5)
25,0 (1,1)
27,8 (4,4)
18,8 (1,6)
15,4 (0,9)
SC4 33,6 (0,6)
23,4 (0,4)
17,6 (0,4)
40,9 (4,3)
29,8 (0,6)
26,7 (0,2)
34,6 (3,7)
23,7 (1,3)
19,2 (0,5)
SC1 11,4 (3,3)
24,4 (2,6)
22,3 (2,1)
38,2 (1,9)
22,7 (4,2)
28,5 (0,1)
9,3 (1,3)
22,5 (4,1)
16,4 (2,0)
SC2 21,8 (1,5)
21,0 (2,5)
24,7 (0,9)
48,6 (7,2)
28,2 (4,2)
30,1 (1,8)
18,9 (4,0)
26,2 (1,9)
19,8 (2,6)
Soja SC3 27,7 (3,9)
29,3 (3,9)
23,2 (1,6)
47,3 (1,8)
29,0 (3,8)
27,5 (1,0)
27,0 (1,5)
28,1 (2,1)
21,1 (2,3)
SC4 35,3 (2,7)
32,1 (2,1)
25,5 (1,2)
54,2 (2,4)
33,0 (2,7)
29,3 (0,2)
39,0 (0,6)
32,6 (0,6)
25,1 (1,1)
T1 (20 t.ha-1 MB, CBDM), T2 (40 t.ha-1 MB, CBDM), T3 (60 t.ha-1 MB, CBDM), SC (saison culturale), chiffre () :
écart-type.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -139-
T1 : 20 t.ha-1 MB; T2 :40 t.ha-1 MB; T3 : 60 t.ha-1 MB; EA : efficience agronomique des amendements; CBDM : composts des biodéchets ménagers.
Figure 37. Efficience agronomique des différents traitements et cultures à la fin de
l'expérimentation sur les 3 sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume.
35,3
54,2
39
32,1 33 32,6
25,5 29,3
25,1
Kimwenza Mont Amba Balume
EA
(k
g gr
aine
s t-
1 a
men
dem
ent
CB
DM
)
Culture de soja
T1 T2 T3
33,6
40,9
34,6
23,4
29,8
23,7
17,6
26,7
19,2
Kimwenza Mont Amba Balume
EA
(k
g gr
aine
s t-
1 a
men
dem
ent
CB
DM
)
Culture d'arachide
T1 T2 T3
24,8
16,1 17,4
20
14,6 12,4
17,1
10,9 8,6
Kimwenza Mont Amba Balume
EA
(k
g bi
omas
se -
1 a
men
dem
ent
CB
DM
)
Culture d'oseille
T1 T2 T3
-140- Partie expérimentale
Il ressort des résultats des tableaux 27 et 28 que, pour tout amendement apporté, l’efficience
agronomique des amendements aux différents traitements augmente au cours des saisons
culturales dans tous les sites quelle que soit la culture considérée. Les fluctuations
saisonnières affectant les rendements des cultures, elles affectent également l’efficience
agronomique déterminée à partir des rendements culturaux des amendements. Aussi, plus la
dose d’amendements augmente plus l’efficience agronomique tend à diminuer. Concernant
les amendements organiques, les résultats indiquent que leurs effets ne sont pas liés aux
seules concentrations des éléments nutritifs dans les sols des sites étudiés.
Par contre, les engrais minéraux ont une efficience agronomique plus grande parce que leurs
éléments sont disponibles et facilement absorbés par les cultures (tableau 28). La faible
efficience agronomique des amendements organiques est probablement attribuée à la
décomposition lente de ces derniers pour la mise à disposition des éléments nutritifs dans le
sol. La matière organique joue un rôle important dans le sol, s’avère favorable à la croissance
des micro-organismes qui induisent une activation de la solubilisation des éléments nutritifs.
Les éléments nutritifs rendus suffisamment disponibles au fil du temps dans le sol sont
efficacement utilisés par les plantes cultivées.
Dans le cas de notre étude, le traitement de 60 t.ha-1 MB (ou 36 t.ha-1 MS) donne les meilleurs
rendements. Ce traitement a une efficience agronomique faible. Par contre, la dose de 20 t.ha-
1 MB (soit 12 t.ha-1 MS) est beaucoup plus efficiente que 40 ou 60 t.ha-1 MB. Ces résultats
(tableau 26 et figure 37) montrent l’intérêt et la nécessité en cas de faibles disponibilités en
matières organiques d’utiliser des doses faibles. Ceci confirme les études de Mbonigaba
(2007), Mze (2008), Duprat-Invernizzi et al. (2006), etc. qui préconisent l’usage des petites
quantités des composts en culture de légume de salade, blé, choux, maïs, pomme de terre,
etc. Globalement, les doses variaient de 10-20 t.ha-1 du compost frais en culture de blé
(Duprat-Invernizzi et al., 2006), 5-10 t.ha-1 MS (fumier de ferme et compost) en culture de
maïs et pomme de terre (Mze, 2008), < 10 t.ha-1 MS de compost des végétaux en culture de
choux, haricot (Mbonigaba, 2007), etc. Des doses des composts de 10 - 25 t.ha-1 MS en
culture de soja, 25 – 30 t.ha-1 MS en culture des petits pois, 30 - 40 t.ha-1 MS en culture de
manioc, 15 - 20 t.ha-1 MS en culture d’igname ont été préférés par Nyabyenda (2005) au
Rwanda.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -141-
Tableau 28. Efficience agronomique (EA) des engrais minéraux NPK au cours des saisons culturales en fonction des traitements et cultures dans les trois sites de Kimwenza, au Mont Amba et à Balume en kg MS/t NPK.
Kimwenza Mont Amba Balume
T4 T5 T4 T5 T4 T5
Culture SC ..…....kg/t…..… ….. kg/t……… ….….kg/t….…
SC1 - - - - - 217 (103)
SC2 650 (041)
983 (066)
- - 450 (082)
392 (123)
Oseille SC3 1479 (016)
1422 (048)
267 (015)
308 (286)
900 (179)
772 (404)
SC4 2200 (094)
1720 (077)
550 (462)
583 (260)
1300 (184)
1013 (107)
SC1 1867 (492)
1016 (201)
1266 (776)
2133 (592)
867 (206)
600 (367)
SC2 2533 (459)
1483 (120)
2183 (085)
2108 (185)
2100 (255)
1150 (361)
Arachide SC3 2977 (278)
1728 (91)
2744 (382)
2338 (286)
2622 (351)
1517 (365)
SC4 3608 (241)
2079 (068)
3250 (124)
2579 (083)
2942 (504)
2012 (274)
SC1 2100 (245)
1900 (000)
1800 (081)
2366 (125)
700 (082)
1250 (147)
SC2 3117 (062)
2450 (082)
2450 (552)
2916 (062)
1383 (473)
1575 (162)
Soja SC3 3644 (042)
2750 (119)
3400 (368)
3233 (157)
2322 (235)
2256 (042)
SC4 4368 (143)
3138 (027)
4417 (429)
3458 (083)
3216 (509)
2738 (097)
T4 (100 kg.ha-1, NPK), T5 (200 kg.ha-1, NPK), SC (saison culturale), chiffre () : écart-type.
Par conséquent, pour une fertilisation agronomique efficiente, et dans des conditions de
pénurie de matière organique les doses ≤ 20 t.ha-1 MB des composts BDM par saison
culturale (≤ 12 t.ha-1 MS) suffiraient. Le choix de l’application doit être guidé par la
disponibilité des matériaux et des moyens financiers mais, aussi de la surface des sols à traiter.
Un apport concomitant d’engrais chimiques, même à faible dose, par exemple 200 kg.ha-1 de
notre engrais (12-08-18), accroîtrait la productivité. Pour une agriculture soutenable, il serait
judicieux de considérer comme complémentaires les engrais minéraux (NPK) et les
amendements organiques (CBDM). Il serait réaliste d’utiliser de petites quantités de N soit
400 kg.ha-1 d’engrais 12-08-18 ou mieux à partir d’un engrais présentant un équilibre NPK
plus adapté et ≤ 12 t.ha-1 MS (20 t.ha-1 MB) des composts BDM pour favoriser la restitution
de la matière organique et des éléments minéraux au sol. Du fait de l’augmentation des
rendements, donc aussi de l’augmentation des résidus végétaux réincorporés au sol (racines,
tiges, feuilles, gousses, …), celui-ci verrait ses teneurs en MO augmenter progressivement à
long terme. Les études ont montré que les fumures minérales et organiques devaient être
-142- Partie expérimentale
intiment liées dans les sols pauvres par l’intermédiaire des restitutions organiques dont
l’importance dépend des rendements dans la restauration du cycle de la fertilité des sols
(restitution et économie de la matière organique). L’objectif serait d’éviter l’utilisation des
doses élevées (fortes) d’engrais minéraux pas toujours disponibles ni bon marché en mettant
l’accent sur l’utilisation des amendements organiques en fonction de leurs disponibilités en
termes de ressource, de temps et de moyens.
7.3.3 Efficience agronomique des éléments fertilisants
Les résultats de l’efficience des éléments fertilisants sont présentés dans les tableaux 29-30 et
concernent les trois éléments majeurs l’azote (N), le phosphore (P2O5) et le potassium (K2O) à
la fin de l’expérimentation dans les trois sites. Les tableaux 6.2, 6.3 et 6.4 de l’annexe 6
donnent l’évolution de l’efficience agronomique apparente (EAE) des éléments fertilisants
pour les quatre saisons culturales dans les trois sites. Exprimés en kg MS.kg-1 de l’élément, ils
ont été calculés à partir du rendement total de la biomasse de l’oseille ou du rendement en
graines de l’arachide et du soja pour chaque traitement (tableau 25) et de la quantité de
l’élément apportée par saison (tableau 26) suivant l’équation ci-dessous.
EAE= efficience agronomique de l’élément fertilisant, R(f)= rendement du fertilisant, R(t)=
rendement du témoin sans ce fertilisant et Q(e.f)= quantité de l’élément fertilisant appliqué.
Des tableaux de l’annexe 6 (6.2 – 6.4), on constate que l’efficience agronomique apparente des
éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) augmente généralement au cours des saisons culturales sur
tous les sites. De même, les traitements à faibles doses sont plus efficients que les traitements à
fortes doses quel que soit le type d’amendement considéré (tableaux 29 et 30) c'est-à-dire le
traitement T1 pour les composts et T4 pour les engrais minéraux. Entre les différentes cultures
les valeurs sont faibles en cultures d’oseille pour chaque élément et dans chaque site.
Généralement, les valeurs obtenues à la quatrième saison sont plus élevées. Elles se situent
pour l’azote (N) entre 1,15 à 1,99 kg MS.kg-1; 0,76 à 2,57 kg MS.kg-1; 0,82 à 1,85 kg MS.kg-1
respectivement à Kimwenza, Mont Amba et Balume; pour le phosphore (P2O5) entre 5,04 à
7,35 kg MS.kg-1 à Kimwenza, 3,35 à 11,29 kg MS.kg-1 au Mont Amba et 3,62 à 10,84 kg MS.kg-1
à Balume; et pour le potassium (K2O) entre 4,43 à 6,16 kg MS.kg-1 à Kimwenza, 2,94 à 9,93 au
Mont Amba et 3,18 à 7,15 à Balume pour l’ensemble des cultures avec les composts (tableau
29). Elles sont beaucoup plus importantes en fertilisation minérale (NPK) (tableau 30), pour
l’azote (N) entre 18,40 – 36,35 kg MS.kg-1 à Kimwenza, entre 4,58 - 36,81 kg MS.kg-1 au Mont
Amba et 10,69 - 26,81 kg MS.kg-1 à Balume ; pour le phosphore (P2O5) entre 27,60 - 54,58 kg
MS.kg-1 à Kimwenza, 6,87 - 55,21 kg MS.kg-1 au Mont Amba et 16,04 – 40,21 kg MS.kg-1 à
Balume; et pour le potassium (K2O) entre 12,27 - 24,26 kg MS.kg-1 à Kimwenza, entre 3,06 -
24,54 kg MS.kg-1 au Mont Amba et 7,13 - 17,87 kg MS.kg-1 à Balume.
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -143-
Tableau 29. Efficience agronomique apparente des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) contenus dans les composts en kg MS.kg-1 de l’élément, à la quatrième saison à Kimwenza, au Mont Amba et à Balume.
Kimwenza Mont Amba Balume
N P2O5 K2O N P2O5 K2O N P2O5 K2O Culture Tr ..…....kg MS/kg…..… .….…kg MS/kg……. ….….kg MS/kg….…
T1 1,15 (0,17)
5,04 (0,76)
4,43 (0,67)
0,76 (0,02)
3,35 (0,07)
2,94 (0,06)
0,82 (0,06)
3,62 (0,28)
3,18 (0,24)
T2 0,95 (0,13)
4,17 (0,58)
3,70 (0,51)
0,69 (0,02)
3,04 (0,08)
2,69 (0,07)
0,59 (0,02)
2,59 (0,08)
2,29 (0,07)
Oseille T3 0,86 (0,04)
3,77 (0,17)
3,31 (0,15)
0,52 (0,04)
2,77 (0,17)
1,99 (0,15)
0,47 (0,01)
2,05 (0,05)
1,80 (0,04)
T1 1,99 (0,03)
6,99 (0,13)
6,15 (0,12)
1,94 (0,20)
8,51 (0,90)
7,48 (0,79)
1,64 (0,18)
7,20 (0,78)
6,34 (0,69)
T2 1,11 (0,03)
4,87 (0,13)
4,32 (0,12)
1,41 (0,03)
6,20 (0,12)
5,49 (0,11)
1,12 (0,06)
4,93 (0,28)
4,37 (0,24)
Arachide T3 0,83 (0,02)
3,66 (0,08)
3,22 (0,07)
1,25 (0,01)
5,57 (0,04)
4,89 (0,04)
0,91 (0,02)
4,00 (0,11)
3,51 (0,09)
T1 1,68 (0,13)
7,35 (0,57)
6,16 (0,48)
2,57 (0,11)
11,29 (0,50)
9,93 (0,44)
1,85 (0,03)
10,84 (0,15)
7,15 (0,10)
T2 1,52 (0,10)
6,69 (0,43)
5,68 (0,36)
1,56 (0,13)
6,87 (0,55)
8,00 (0,64)
1,54 (0,03)
6,79 (0,12)
6,01 (0,10)
Soja T3 1,21 (0,06)
5,31 (0,23)
4,43 (0,21)
1,39 (0,01)
6,11 (0,04)
5,36 (0,04)
1,19 (0,05)
5,23 (0,23)
4,59 (0,20)
Tr (traitement), T1 (20 t.ha-1 MB, CBDM), T2 (40 t.ha-1 MB, CBDM), T3 (60 t.ha-1 MB, CBDM), chifrre () : écart-
type.
Entre les trois éléments, on observe que l’utilisation du phosphore (P2O5) est plus efficient par
rapport au potassium (K2O) et à l’azote (N) (tableau 29) dans le cas des traitements avec les
composts. Le constat similaire a été observé par Mbonigaba (2007) avec les composts de
végétaux et Ruganzu (2009) avec les biomasses végétales fraîches en culture de maïs au
Rwanda. En fertilisation minérale (NPK), le phosphore (P2O5) s’est aussi montré plus efficiente
que l’azote (N) et le potassium (K2O) (tableau 30).
Lorsqu’on considère les résultats à la fin de l’expérimentation, on constate que l’efficience des
éléments fertilisants obtenue par l’utilisation des fertilisants minéraux est largement supérieure à
celle obtenue avec les fertilisants organiques. La faible valeur observée d’efficience
agronomique d’éléments fertilisants pour les composts est probablement attribué à sa
minéralisation lente pour fournir les éléments minéraux aux sols et aux cultures comme dit plus
haut. Et entre les sites, les valeurs sont plus élevées à Kimwenza et au Mont Amba qu’à
Balume. La différence entre les sites peut s’expliquer par leurs caractéristiques physico-
chimiques et biologiques initiales plus faibles (chap 5). Les sites de Kimwenza et Mont Amba
pauvres au départ laissent apparaître des efficiences plus élevées que le site de Balume.
-144- Partie expérimentale
Tableau 30. Efficience agronomique apparente des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) contenus dans les engrais minéraux NPK en kg MS.kg-1 de l’élément, à la quatrième saison à Kimwenza, au Mont Amba et à Balume.
Kimwenza Mont Amba Balume
N P2O5 K2O N P2O5 K2O N P2O5 K2O Culture Tr ..…....kg MS/kg…..… .….…kg MS/kg……. ….….kg MS/kg….…
Oseille T4 18,40 (0,87)
27,60 (1,31)
12,27 (0,58)
4,58 (1,10)
6,87 (5,78)
3,06 (2,57)
10,69 (3,67)
16,04 (5,50)
7,13 (2,44)
T5 14,55 (0,69)
21,82 (1,04)
9,71 (0,46)
4,86 (2,17)
7,29 (1,25)
3,24 (1,45)
8,40 (0,50)
12,66 (0,80)
5,63 (0,35)
Arachide T4 30,07 (2,02)
45,10 (3,02)
20,05 (1,34)
27,08 (1,02)
40,63 (1,55)
18,19 (0,69)
24,51 (4,20)
36,77 (6,30)
16,4 (2,80)
T5 17,33 (0,57)
25,94 (0,85)
11,53 (0,38)
21,49 (0,69)
32,24 (1,09)
14,33 (0,46)
16,77 (2,28)
25,16 (3,43)
11,20 (1,50)
Soja T4 36,35 (1,19)
54,58 (1,79)
24,26 (0,80)
36,81 (3,57)
55,21 (5,36)
24,54 (2,38)
26,67 (0,49)
40,21 (0,74)
17,87 (0,33)
T5 26,15 (0,23)
39,22 (0,34)
17,43 (0,15)
28,82 (0,69)
43,23 (1,04)
19,21 (0,46)
22,95 (0,01)
34,43 (0,01)
15,30 (0,54)
Tr (traitement), T4 (100 kg.ha-1, NPK) et T5 (200 kg.ha-1, NPK), chiffres () : écart-type.
De ces résultats, il apparait clairement que le phosphore (P2O5) est l’élément le plus limitant de
la production agricole, en deuxième lieu vient le potassium (K2O) puis l’azote des sols des sites
étudiés dans le cas des traitements aux composts (T1, T2, T3). Le fait que la proportion de
phosphore assimilable dans le sol est plus étroitement liée aux propriétés intrinsèques des sols
qu’à celles des composts (Traoré, 1998) et que seul 0,04 à 0,07 % du phosphore des composts
(Garcia et al., 1992) peut être disponible pourraient expliquer cela. L’emploi d’un engrais
phosphaté soluble reste la meilleure alternative pour accroître à court terme la disponibilité du
phosphore dans les sols à fort pouvoir fixateur avec comme conséquence l’accroissement des
rendements. Les corrélations sont significatives entre le phosphore et les rendements des
cultures (annexes 4.67- 4.69) qui confirme la contribution efficace du phosphore à la nutrition
des cultures. Pour les traitements aux engrais minéraux (NPK), le phosphore est aussi l’élément
le plus limitant suivi de l’azote dû à de faibles quantités apportés de N (12-24 kg N/ha/saison
culturale) par l’engrais et puis du potassium. Concernant l’azote, la réponse des cultures est liée
à sa disponibilité immédiate qui est aussi essentielle pour les plantes. C’est le cas pour les
fertilisants minéraux. Pour les composts, leur taux de minéralisation étant faible, soit 6 % des
apports par les composts (Gabrielle et al., 2005), la faible valeur fertilisante azotée contribue
plutôt à l’entretien de la matière organique des sols (Houot et al., 2004). D’autre part
l’assimilation rapide de l’azote des engrais minéraux par les cultures peut affecter (court-
circuiter) les autres mécanismes concurrents qui interviennent dans son cycle biogéochimique
normal (immobilisation, etc.) (Recous et al., 1997). Dans ces conditions, selon Mbonigaba
(2007), on nourrit directement la plante seulement dans la mesure où cela ne permet pas un
retour plus élevé en matière organique récoltée au lieu d’approvisionner le sol qui, à son tour,
doit « s’occuper » de la nutrition végétale. Cependant, les plantes légumineuses ont la spécificité
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -145-
de fixer l’azote de l’air grâce à des bactéries présentes au sein d’organes racinaires (nodosités).
C’est le cas des résultats des tableaux 29 et 30 qui montrent des valeurs élevées d’azote pour la
culture du soja suivi de l’arachide par rapport à la culture d’oseille et pour chaque traitement
dans chaque site. A Kimwenza, l’azote est deux fois plus efficient pour le soja que pour
l’oseille, au Mont Amba 8 fois et à Balume 2,5 fois lorsqu’on considère le traitement T4.
Lorsqu’on examine l’efficience agronomique relative des éléments fertilisants des amendements
organiques par rapport aux amendements minéraux (tableaux 31, 32) à la fin de
l’expérimentation, on constate qu’elle est supérieure avec le traitement T5 (200 kg.ha-1) que T4
(100 kg.ha-1) pour tous les sites. L’efficience agronomique relative de chacun des éléments
fertilisants semble être plus favorable avec le traitement T4 que T5. La valeur la plus élevée de
chaque élément est observée avec le traitement T1 bien que la comparaison s’est faite sur base
des doses d’éléments non équivalentes. L’efficience agronomique relative de l’azote est faible
(≤ 20 %) pour tous les sites et est élevée en culture d’oseille (seule culture non légumineuse).
Ceci indique la supériorité de l’efficacité des éléments lorsqu’ils proviennent des engrais
minéraux solubles. Dans ces conditions, seuls les engrais minéraux peuvent suppléer
immédiatement aux carences. Ces résultats montrent également l’importance d’utiliser les plus
petites quantités d’amendements combinés (organiques et minéraux) pour une meilleure
rentabilité et durabilité.
-146- Partie expérimentale
Tableau 31. Efficience agronomique relative des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) en % à la quatrième saison culturale à Kimwenza, au Mont Amba et Balume par rapport au traitement T4 (100 kg.ha-1 NPK).
Kimwenza Mont Amba Balume
N P2O5 K2O N P2O5 K2O N P2O5 K2O
Culture Tr /T4 ………(%)………… …….…(%)………… ………….(%)………….
T1/T4 6,21
(0,65)
18,17
(1,91)
35,96
(3,79)
13,71
(5,56)
40,10
(16,26)
79,36
(32,18)
9,04
(3,92)
26,43
(11,46)
52,30
(22,68)
T2/T4 5,14
(0,48)
15,06
(1,40)
30,01
(2,80)
12,19
(4,73)
35,75
(13,85)
71,20
(27,60)
6,26
(2,28)
18,35
(6,68)
36,57
(13,31)
Oseille T3/T4 4,67
(0,02)
13,65
(0,06)
26,98
(0,12)
9,28
(3,29)
27,03
(9,64)
53,36
(19,36)
5,05
(2,09)
14,80
(6,13)
29,21
(12,10)
T1/T4 5,32
(0,34)
15,56
(0,99)
30,79
(1,96)
7,20
(1,01)
21,05
(2,96)
41,61
(5,85)
6,77
(0,42)
19,80
(1,24)
39,19
(2,46)
T2/T4 3,70
(0,26)
10,85
(0,76)
21,62
(1,56)
5,22
(0,16)
15,28
(0,47)
30,40
(0,94)
4,67
(0,53)
13,68
(1,57)
27,26
(3,12)
Arachide T3/T4 2,78
(0,12)
8,15
(0,36)
16,09
(0,72)
4,69
(0,22)
13,73
(0,63)
27,11
(1,25)
3,81
(0,54)
11,16
(1,58)
22,04
(3,12)
T1/T4 4,62 (0,47)
13,50
(1,37)
25,46
(2,59)
7,09
(1,00)
20,73
(2,93)
41,02
(5,79)
6,92
(0,07)
26,97
(0,28)
40,02
(0,42)
T2/T4 4,19
(0,40)
12,29
(1,18)
23,48
(2,26)
4,25
(0,07)
12,46
(0,21)
32,64
(0,56)
5,76
(0,19)
16,89
(0,56)
33,66
(1,12)
Soja T3/T4 3,33
(0,26)
9,76
(0,77)
18,32
(1,45)
3,81
(0,34)
11,17
(1,01)
22,04
(1,99)
4,45
(0,26)
13,02
(0,77)
30,06
(2,35)
Tableau 32. Efficience agronomique relative moyenne des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) en % à la quatrième saison culturale à Kimwenza, au Mont Amba et Balume par rapport au traitement T5 (200 kg.ha-1 NPK).
Kimwenza Mont Amba Balume
N P2O5 K2O N P2O5 K2O N P2O5 K2O
Culture Tr /T5 ………(%)………… …….…(%)………… ………….(%)………….
T1/T5 7,86 (0,85)
23,00 (2,50)
46,16 (9,04)
20,01 (10,14)
58,53 (29,65)
75,23 (32,18)
9,84 (1,28)
29,79 (3,74)
57,55 (9,68)
T2/T5 6,50 (0,63)
19,05 (1,84)
38,47 (7,08)
18,23 (9,51)
53,40 (27,85)
67,80 (12,08)
7,00 (0,41)
20,51 (1,21)
41,05 (2,96)
Oseille T3/T5 5,90 (0,07)
17,29 (0,21)
34,29 (3,16)
13,27 (6,33)
38,86 (18,53)
51,20 (7,33)
5,54 (0,31)
16,23 (0,91)
32,28 (3,35)
T1/T5 9,20 (0,21)
26,91 (0,01)
53,24 (1,20)
9,06 (1,21)
26,51 (3,60)
52,45 (7,12)
9,83 (0,27)
28,74 (0,78)
56,88 (1,53)
T2/T5 6,40 (0,11)
18,75 (0,31)
37,37 (0,62)
6,57 (0,10)
19,25 (0,29)
38,36 (0,58)
6,76 (0,59)
19,82 (1,55)
39,50 (3,10)
Arachide T3/T5 4,82 (0,25)
14,12 (0,73)
27,88 (1,45)
5,91 (0,23)
17,30 (0,68)
34,14 (1,35)
5,52 (0,53)
16,16 (1,73)
31,90 (3,41)
T1/T5 6,41 (0,45)
18,74 (1,31)
35,57 (2,46)
8,94 (0,57)
26,51 (3,60)
51,75 (3,32)
8,08 (0,26)
31,53 (1,01)
46,79 (1,90)
T2/T5 5,82 (0,32)
17,04 (0,94)
32,57 (1,80)
5,42 (0,32)
15,87 (0,29)
41,57 (2,43)
6,74 (0,35)
19,75 (1,03)
39,36 (2,05)
Soja T3/T5 4,63 (0,18)
13,54 (0,52)
25,42 (0,98)
4,83 (0,08)
14,14 (0,24)
27,92 (0,47)
5,20 (0,41)
15,23 (1,19)
30,06 (2,35)
Tr (traitement), T1 (20 t.ha-1 MB, CBDM), T2 (40 t.ha-1 MB, CBDM), T3 (60 t.ha-1 MB, CBDM), T5 (200
kg.ha-1, NPK).
Efficience des composts BDM sur les rendements des cultures -147-
7.3 Conclusion partielle
Les rendements des cultures utilisées pour les trois sites ont considérablement augmenté
suite aux apports des différentes doses de composts et d’engrais minéraux NPK. Dans les
trois sites, pour les trois cultures, le rendement baisse si on n’apporte rien (T0). Les
augmentations par rapport aux témoins sont proportionnelles aux quantités apportées dans
chaque parcelle. Les effets du traitement T5 (60 t.ha-1 MB) aux composts BDM donnent les
meilleurs rendements qui ne sont pas significativement différents du traitement T2 (40 t.ha-1
MB). Les apports de la fertilisation minérale, bien que très faibles, ont un effet positif sur les
rendements, et cet effet est croissant en fonction de la dose de l’engrais NPK. Le site de
Balume donne des meilleurs rendements suivi du site de Mont Amba et de Kimwenza.
Dans les champs amendés par les composts, la disponibilisation des éléments nutritifs
majeurs de la matière organique et son effet sur l’acidité ont joué un rôle capital dans
l’augmentation des rendements. L’accroissement du pH et la neutralisation partielle de l’Al
échangeable agiraient indirectement sur le rendement des cultures. La majorité des plantes
ont une productivité réduite dans les sols acides pour des raisons de toxicités aluminique et
manganique, de déficience en cations basiques, de fixation du phosphore, etc. Dans nos
essais, les rendements obtenus dans les champs fertilisés (compost & NPK) sont supérieurs à
ceux enregistrés en culture traditionnelle sans fertilisation. En référence aux rendements
obtenus, les doses des composts ≥ 40 t.ha-1 MB (soit 24 t.ha-1 MS) conviendraient pour
limiter tout recours aux intrants minéraux dans les sols sablonneux de la Province de
Kinshasa qui peut maintenir à long terme la productivité. Mais, du point de vue de
l’efficience agronomique, ce sont les doses ≤ 20 t.ha-1 MB qui seront recommandées pour
une application régulière et à long terme. Cependant, du fait des faibles disponibilités en
composts des éléments disponibles, un complément d’engrais minéraux est à préconiser.
Le phosphore s’est révélé comme étant l’élément limitant suivi du potassium dans la
productivité des sols étudiés amendés aux composts (Kimwenza, Mont Amba, Balume). Une
politique sage de gestion des composts disponibles paraît être la suivante :- utiliser les
composts à doses faibles ou moyennes, de l’ordre de 5 à 20 t.ha-1 MB (10 t.ha-1 par exemple);
- compléter l’apport des composts par un apport d’engrais minéraux de type NPK dont
l’équilibre et la dose optimum sont à rechercher et à adapter pour chaque type de culture et
pour chaque site. L’élément nutritif limitant apparaîtra et sera celui qui déterminera la dose et
la composition d’engrais minéraux qui prend alors toute sa valeur : il est apporté aux doses
adaptées et minimales sur un substrat sol nettement amélioré par le compost dont le rôle
d’amendement est primordial et dont le rôle nutritif pour les plantes est certes important
mais reste insuffisant compte tenu des disponibilités locales. On rejoint bien ici les
constatations des études de Mbonigaba (2007), Mze (2008), Duprat-Invernizzi et al. (2006),
-148- Partie expérimentale
etc. qui préconisent l’usage des petites quantités de compost en culture de légume (salade,
choux, maïs, pomme de terre, etc.).
Le rendement n’est qu’une des composantes pour évaluer les effets des fumures organiques
sur la production agricole. Pour une évaluation complète, il importe aussi d’associer
l’influence des fertilisations sur la qualité des récoltes en particulier via l’analyse des végétaux.
CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES
Conclusions générales et perspectives -149-
8. Conclusions générales et perspectives
En milieu tropical humide, l’évolution naturelle des sols aboutit le plus souvent à des sols
altérés (sols ferrallitiques), acides et déficients en nutriments. Généralement, dans cet
écosystème caractérisé par de fortes précipitations et des températures élevées, des processus
pédogénétiques favorables à l’altération des minéraux, les mauvaises pratiques agricoles
conduisent à l’acidification des sols qui résulte soit de l’intensification agricole, soit des pertes
des nutriments (cations basiques) par lixiviation, et/ou des exportations des éléments par des
cultures non compensées par les restitutions. Dans certains milieux, la pression
démographique conduit à la mise en culture de terres fragiles et/ou marginales (flancs de
montagnes). La mise en jachère (longue durée) et la culture sur brûlis (perte de matières
organiques) pratiquées traditionnellement sont devenues problématiques dans le cas d’une
intensification de l’agriculture. Ceci conduit à une baisse de la fertilité des sols et par là, à une
diminution de la productivité agricole.
Dans le contexte de la ville de Kinshasa, il nous est apparu opportun de mettre un accent sur
la valorisation de la matière organique des déchets solides ménagers par leur recyclage en
agriculture sous forme de compost. La production des déchets ménagers de cette ville est
estimée à 3,5.103 tonnes /jour (Nzuzi, 2008). Le compost peut constituer une ressource
disponible localement et bon marché. Le recyclage a le double avantage d’une part d’assainir
le milieu citadin, d’accroître les conditions d’hygiène et de réduire les dommages pour
l’environnement, et d’autre part, il constitue un amendement pour fertiliser les sols
permettant d’accroître la production agricole.
L’objectif général de ce travail était d’étudier l’incidence des apports de matières organiques
sous forme de composts de biodéchets ménagers sur les dynamiques des paramètres
chimiques et biologiques des sols sablonneux acides de la Province de Kinshasa en
République Démocratique du Congo, ainsi que leurs impacts sur la productivité agricole. Les
différents résultats obtenus conduisent à formuler les conclusions qui suivent.
L’étude a montré l’importance des amendements organiques disponibles, en l’occurrence le
compost des déchets des ordures ménagères dans l’amélioration de la fertilisation des sols
acides tropicaux de la région de Kinshasa. La mise en place d’un pilote de compostage à petite
échelle et la caractérisation du produit a révélé que le compostage est un mode simple de
traitement des déchets ménagers qui permet une valorisation agricole de ces matières
organiques et une limitation des impacts environnementaux défavorables. Le compost obtenu
possède les caractéristiques requises pour servir d’amendement des sols tropicaux pauvres et
acides. Une étude préliminaire concernant les propriétés et contraintes potentielles à la
productivité des sols de la Province de Kinshasa a indiqué que ces derniers sont
essentiellement sableux, présentent une réaction acide (pH < 5,5) avec une toxicité
aluminique. De plus, ils sont pauvres en matière organique (très faibles teneurs en carbone <
-150- Conclusions générales et prespectives
2 % et azote < 0,1 %) et en nutriments minéraux et possèdent une faible capacité de stockage
en eau et en éléments nutritifs. La faible fertilité chimique, biologique (faible activité) et le
faible potentiel de rétention d’eau se sont avérés comme les principales limitations du
potentiel agronomique de ces sols. Les sols des trois sites de l’étude, Kimwenza, Mont Amba
et Balume, ont été classifiés comme rubiques arenoferralsols (dystriques), indiquant l’uniformité des
conditions de formation des sols de la Province de Kinshasa. Toutefois les valeurs des
paramètres liés à la matière organique (COT & Ntot), au complexe adsorbant, au phosphore
assimilable et les paramètres microbiologiques étudies (Cmin, Nmin, RB, RIS, Cfm, APA, Ut&nt)
sont plus élevés à Balume que dans les deux autres sites Kimwenza, et Mont Amba.
Sur les trois sites, au terme de quatre saisons culturales successives, les apports continus des
composts de biodéchets ménagers ont induit une augmentation du pH de 0,8 à 1,2 unité et
une diminution considérable de l’aluminium échangeable proportionnelles aux doses
appliquées. L’effet des matières organiques sur le pH apparaît comme la principale variable
pouvant expliquer la diminution du taux d’aluminium échangeable dans les différents sites.
Cela est dû à des teneurs élevées en cations basiques, essentiellement le Ca+2 et le Mg+2, la
valeur élevée de CEC et à l’effet tampon des matières organiques des composts. De plus, une
forte corrélation positive a été observée entre le pH et la CEC du sol, indiquant l’intérêt que
présente l’accroissement du pH dans la gestion des sols sablonneux.
Les composts de biodéchets ménagers ont augmenté la biodisponibilité des éléments majeurs
N et P ainsi que la somme des cations basiques échangeables sur les trois sites, et ce
proportionnellement aux quantités apportées. Outre, le contenu en phosphore des
amendements organiques qui favorisent l’augmentation du phosphore total et sa
biodisponibilité, on ne peut pas exclure l’effet également positif des micro-organismes mis en
évidence par une activité biologique plus intense. A la fin de l’expérimentation le sol (sable
limoneux) de Balume s’est enrichi davantage en matières organiques avec les doses de 40 et
60 t.ha-1 MB de CBM. L’apport de la fumure minérale NPK au cours des quatre saisons
culturales successives a eu comme résultats la diminution du pH donc l’acidification de sol, la
perte de carbone organique, et l’augmentation de l’aluminium échangeable dans les trois sites.
En absence de tout apport d’amendement ou d’engrais, les sols sont susceptibles de devenir
fortements acides et les pertes en éléments minéraux deviennent encore plus importantes
après quatre saisons culturales.
L’évaluation de l’apport de matières organiques des composts de biodéchets ménagers sur la
dynamique des indicateurs biochimiques de la fertilité des sols révèle que les matières
organiques contribuent significativement à l’amélioration de la biomasse microbienne et de
leur activité métabolique dans le sol. En effet, suite aux apports de compost, tous les
paramètres biochimiques de la fertilité (carbone & azote microbiens, respiration basale et
induite, carbone facilement métabolisable, activités enzymatiques du monophosphoestérase
Conclusions générales et perspectives -151-
acide et des uréases non tamponnée et tamponnée) ont augmenté en fonction des doses
appliquées. Par contre, dans les sols non amendés, ces paramètres tendent à baisser. Dans les
parcelles amendées en compost, la biodisponibilité des nutriments aurait joué un rôle crucial
dans le développement de la biomasse microbienne, l’augmentation des intensités
respiratoires et la production d’activités enzymatiques. De plus, l’apport des micro-
organismes exogènes des sols par les composts et les sécrétions racinaires dans la rhizosphère
auraient aussi contribué à l’influence globale des différentes fumures apportées.
L’évaluation des rendements (biomasse & graines) des cultures tests utilisées a montré des
valeurs supérieures dans les parcelles fertilisées au compost. Dans tous les cas, l’augmentation
des productions agricoles est proportionnelle à la dose des fertilisants apportés. Par contre,
dans les parcelles non amendées par le compost les rendements ont baissé au cours du temps.
Si la dose de 60 t.ha-1 MB donne régulièrement les rendements les plus élevés, la dose T1 de
20 t.ha-1 MB (soit 12 t.ha-1 MS) s’avère la plus efficiente du point de vue agronomique sur
base des rendements des cultures obtenus par rapport à la quantité des fumures apportées.
Les matières organiques des biodéchets ont joué un rôle primordial sur la réduction de
l’acidité et sur la mise à disposition d’éléments nutritifs majeurs, ce qui a induit l’augmentation
de la production végétale. Le rôle positif de matières organiques sur les propriétés physiques
(aération, humidité, etc.) et sur les propriétés microbiologiques (minéralisation des
bioéléments aux plantes, etc.) n’est pas négligeable dans le processus de disponibilité des
nutriments. On observe également des fortes corrélations positives avec le carbone organique
total, l’azote, le phosphore, le pH et les paramètres microbiologiques avec les rendements
dans les parcelles traitées au compost.
Les engrais minéraux (NPK, 12-08-18) se sont montrés plus efficients par rapport aux
quantités d’éléments fertilisants (N, P, K) apportés que les traitements aux composts de
biodéchets ménagers. Entre amendements, ce sont les traitements aux faibles doses (T1 &
T4) qui sont les plus efficients. Le phosphore s’est avéré être l’élément le plus limitant de la
production agricole des sols dans tous les sites et pour les différents amendements. L’azote
vient ensuite, ce qui n’a rien d’étonnant compte tenu que les cultures pratiquées étaient
majoritairement des légumineuses.
Cette étude démontre enfin que la valeur agronomique des matières organiques étudiées
(composts de biodéchets) consiste non seulement dans leur aptitude à fournir des éléments
nutritifs aux plantes, mais également dans leur capacité à améliorer les propriétés du sol
propices à la croissance des plantes et des micro-organismes du sol. Ainsi, des apports
fréquents des engrais organiques sont donc nécessaires pour améliorer de façon durable les
propriétés du sol. Une politique raisonnée de gestion est d’apporter au sol des faibles doses de
matières organiques (5-10 t.ha-1 MS) avec un supplément d’engrais minéraux (azotés,
phosphatés, …) à identifier pour une application régulière et à long terme qui tient compte de
-152- Conclusions générales et prespectives
la disponibilité en compost et des ressources financières nécessaires pour acquérir des intrants
complémentaires.
Perspectives
Bien que l’application de matières organiques permette d’améliorer sensiblement la qualité des
sols, certaines études méritent encore d’être menées afin d’approfondir l’influence de ces
amendements sur les sols sablonneux acides, et de dégager les possibilités d’une utilisation
plus efficiente et plus rentable.
Par exemple, il resterait à quantifier la part des micro-organismes exogènes apportés par les
matières organiques des composts et la part endogènes provenant du sol. Il serait aussi utile
d’étudier d’autres paramètres de l’activité biologique des sols comme par exemple les
populations d’arthropodes et de vers de terre.
Il conviendrait surtout d’examiner la manière d’optimiser le couplage des fertilisations
organiques (ressources limitées en qualité) et des fertilisations minérales (onéreuses) dans la
perspective d’une agriculture intensive et d’assurer le renforcement de la fertilisation organo-
minérale en privilégiant la valorisation des matériaux naturels locaux disponibles. Ces
ressources locales concernent entre autres les engrais verts, les déchets des fermes, des
animaux d’élevage ou des industries agroalimentaires, les composts de biodéchets et les
matériels géologiques disponibles dans la région de Bas-Congo.
Il serait aussi utile d’évaluer les effets et arrières effets de l’applications des amendements
organiques et minéraux à long terme sur des sols sablonneux acides de la Province de
Kinshasa en fonction des résultats, de proposer de nouveaux systèmes de culture mieux
adapter (taux de présence de légumuneuses, alternance plantes sarclables et autres, espèce et
variétés adaptées) au contexte sol-climat et à la demande alimentaire locale.
Il importe aussi d’étudier l’influence des différentes fertilisations sur la qualité nutritive des
récoltes.
Enfin, comme alternative dans la gestion des déchets solides ménagers de la ville de Kinshasa et
contre la mise en décharge ou les pratiques actuelles (abandon à l’air libre, rejet dans les cours
d’eaux, enfouissement dans les parcelles, incinération), il faut favoriser le recyclage à grande
échelle de ces matières organiques pour une valorisation en fertilisation des sols dégradés. Ceci
devrait faire également l’objet d’une étude approfondie qui pourrait permettre d’établir un bilan
entre les besoins actuels des sols en matière organique tenant compte des cultures pratiquées et
les potentialités de production de celle-ci par diverses sources. Au niveau des petites
exploitations comme dans les périmètres de maraîchage urbain de Kinshasa, il serait important
de développer une approche plus intégrée impliquant la collecte et la valorisation efficace des
déchets ménagers par la production des composts tout en tenant à la préservation de l’équilibre
environnemental. Dès lors que l’utilisation des composts de biodéchets ménagers (ou toute
Conclusions générales et perspectives -153-
autre source de MO) peut en partie constituer une alternative ou un complément à la
fertilisation minérale de sols acides sablonneux dans la région de Kinshasa, il faudrait tout de
même évaluer son impact sur la qualité générale des sols. Si un contrôle sérieux de la matière
première (tri, séparation) n’est pas mis en pratique, les composts de biodéchets peuvent
contenir des substances polluantes (métaux lourds) ou toxiques.
Cependant, on estime que la ville de Kinshasa avec une population de plus 7 millions
d’habitants produit 3,5.103 t/j déchets solides ménagers (Nzuzi, 2008) dont 50 % de matières
organiques compostables (CRB, 1999). Cette quantité de déchets solides ménagers devrait
permettre de produire par an plus de 200.000 tonnes de composts en cas de mise en place
d’un système de collecte efficace. Sur base de l’application de 10 tonnes par ha, la quantité
totale produite annuellement permettrait d’amender une surface totale de 21.000 ha (figure 3
en annexe 7). La dose des composts à apporter sera fonction de la superficie des terres
cultivables et elle sera complétée par des quantités d’autant plus faibles d’engrais minéraux à
déterminer selon le système pratiqué (succession des cultures, traitements des sous-produits
non récoltés, …) et selon le niveau d’intensification souhaité.
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ANNEXES
Annexes -173-
10. Annexes
Annexe 1. Description des profils des sites étudiés
1.1 Site de Balume
Numéro du profil: KIN01
Date et description: 28/12/06
Auteur: Mulaji et Kasulu
Localisation: ± 15 Km de la nationale 2 à Bita; village Balume, Plateau des Batéké; feuille de Kinshasa,
Commune de Maluku, Kinshasa, RD Congo
Longitude: 15°52' 54,1’’EO ; latitude 04°06’19,0’’ S ; altitude : 655,9 m
Géomorphologie : physiographie du paysage (large plateau des Batéké)
Position topographique du profil: plateau
Micro relief: régulier
Pente: < 1%
Utilisation du sol et végétation: agriculture annuelle (manioc, arachide, maïs, patate douce, etc.), parfois
laissé en jachère. Savane peu arbustive et couverture des herbes > 80%.
Roche mère: sable de la série des sables ocre de Kalahari
Caractéristiques de surface: cailloux et affleurement de surface néant et érosion: pas évident
Climat (Köppen) : tropical chaud et humide, type AW4
Profondeur de la nappe: profond
Drainage: bien drainé
État hydrique durant la description: frais.
Description des profils
0- 75 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 YR3/2 (dark brown) à l'état frais.
Structure granulaire; sol friable; présence des pores tubulaires, très fines et fines; et des racines
moyennes, fines et très fines; transition distinctes.
75 – 100 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 YR 7/6 (redish yellow) à l'état
frais. Structure granulaire; sol friable; présence des pores tubulaires, fines et très fines; pas de
racines.
1.2 Site de Kimwenza
Numéro du profil: KN 02
Date de description: 05/02/07
Auteurs: Mulaji, Koy
Localisation: 3-4 Km au Sud de la mission catholique de Kimwenza, feuille de Kinshasa, Commune de
Mont Ngafula, Kinshasa, R.D Congo.
Longitude: 15°17'09,5'' E0 ; latitude : 04°27'41,9'' S ; altitude: 374,2 m.
Géomorphologie: Vallée
Position topographique du profil: presque plat
Micro relief: régulier
Pente: < 1%
Utilisation du sol et végétation: agriculture annuel (manioc, arachide, soja, patate douce et légume, etc.),
parfois laissé en jachère. Végétation : herbes associé au palmier, avocatier. Couverture des herbes: 15-
40%.
Roche mère: sable de la série d'ocre de Kalahari
-174- Annexes
Caractéristiques de surface: cailloux et affleurement de surface néant et érosion pas évident
Climat (Köppen) : tropical chaud et humide, type AW4
Profondeur de la nappe: profond
Drainage: bien drainé (normal)
État hydrique durant la description: frais.
Description des profils :
0-12/22 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 10 YR4/6 dark yellow à état frais.
Structure granulaire, nombreuse racines très fins et fins, sols à consistance friable et présence
des pores tubulaires, très fins et fins. Limite distincte irrégulière.
22-40 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5YR5/6 (strong brun) à l'état frais.
Structure granulaire; sol friable, très peu de racines fins. Présence des pores tubulaires, très
fins et fins et transition nette.
40 – 60 cm. Texture sablonneuse, sable fin de fins 7,5 YR7/6 (redish yellow) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable et présence des pores tubulaires, fins et très fins. Peu de
racines et limite nette.
60- 70 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 YR6/6 (redish yelow) à l'état frais.
Structure granulaire, présence des pores tubulaire, très fins et fins, sol friable et transition
nette.
72 – 100 cm. Texture sablonneuse, sable fin de 7,5 YR 5/6 (strong brown) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable, présence des pores et de très peu de racines, transition nette.
1.3 Site de Mont-Amba
Numéro du profil: KIN 03
Date de description: 07/02/07
Auteur(s): Mulaji K.
Localisation: Jardin expérimental, Faculté des Sciences, Université de Kinshasa, Commune de Lemba,
Kinshasa, R.D. Congo.
Longitude: 15°18'29,0'' S; Latitude 04°25'01,16'' EO, altitude : 450 m
Géomorphologie:
Utilisation du sol : utilisation pour agriculture expérimentale annuelle (légume & manioc)
Végétation:
Climat (Köppen): AW4
Profondeur de nappe phréatique: très profond
Drainage: normal
Etat hydrique durant la description: frais
Description du profil :
0-20 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 YR 4/4 (brown strong) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable; présence de pores tubulaires, fines et très fines; et peu de
racines; transition nette.
20-30 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 YR 5/6 (brown strong) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable; présence des pores fines et très fines; absence de racines;
transition nette.
30-45 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 3/4 (brown strong) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable; présence des pores fines et très fines; absence de racines;
transition nette.
Annexes -175-
45-53 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 5/8 (strong brown) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable; présence de pores fines; pas de racines; transition nette.
53-80 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 3/2 (dark brown) à l'état frais.
80-103 cm. Texture sablonneuse, sable fin de couleur 7,5 5/6 (strong brown) à l'état frais.
Structure granulaire, sol friable; présence de pores fines; pas de racines; transition nette.
Annexe 2. Relevés pluviométriques au cours des campagnes d’expérimentation de la Province de Kinshasa (Station de Kinshasa Binza)
2007 2008 2009
Mois P (mm)
Janvier 140,8 138 245,5
Février 237,2 147 95,4
Mars 163,1 184 120,2
Avril 221 219 168
Mai 144,2 144 238
Juin 0,8 4,7 44
Juillet 0 2,8 5,6
Août 32,6 3,7 6,6
Septembre 35,1 39,8 56
Octobre 144,5 133 55
Novembre 262,9 156 350,6
Décembre 236,6 156 292
Annexe 3.
Normes d’interprétation des analyses chimiques des sols (ORSTOM) d’après Sawodogo (2006). Ech (à 2 mm) Très pauvre Pauvre Moyen Riche Très riche
Pass (%) < 0,03 0,03 à 0,05 0,05 à 0,1 0,1 à 0,2 > 0,2 Ptot (%) < 0,5 0,5 à 1,0 1,0 à 1,5 1,5 à 3,0 > 3,0 Ntot (%) < 0,5 0,5 à 1,0 1,0 à 1,5 1,5 à 2,5 > 2,5 Matière oragnique < 10 10 à 20 20 à 30 30 à 50 > 50 Ca+2 méq/100g MS < 1,0 1,0 à 2,3 2,3 à 3,5 3,5 à 7,0 > 7,0 Mg+2 méq/100g MS < 0,4 0,4 à 1,0 1,0 à 1,5 1,5 à 3,0 > 3,0 K+ méq/100g MS < 0,1 0,1 à 0,2 0,2 à 0,4 0,4 à 0,8 > 0,8 Na+ méq/100g MS < 0,1 0,1 à 0,3 0,3 à 0,7 0,7 à 2,0 > 2,0 SBE méq/100g MS < 2 2 à 5 5 à 10 10 à 15 > 15 CEC méq/100g MS < 5 5 à 10 10 à 25 25 à 40 > 40 TS (%) < 15 15 à 40 40 à 60 60 à 90 >90 C/N Très bas Bas Moyen Elevé Très élevé <8 8 à 10 10 à 15 15 à 25 > 25 K/CEC Carence en K Besoin elevé en
K Besoin faible en K
Pas besoin immédiat
< 1 1 à 2 2 à 5 Mg/K Carence en Mg Bon Carence en K < 2 2 à 20 > 20 N/P Carence en P Carence en N Carence en K > 2 < 2
Pass : phosphore assimilable, Ptot : phosphore total, Ntot: azote total, SBE: somme des bases échangeables, CEC : capacité d’échange cationique, TS : taux de saturation.
-176- Annexes
Annexes 4. Données statistiques relatives aux paramètres chimiques, microbiologiques et le
rendement à la fin des essais à Kimwenza, Mont Amba et Balume
4.1 ANOVA à un facteur pour le pH-H2O à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 1,2884 0,2577 11,82 0,000 Error 12 0,2615 0,0218 Total 17 1,5500 4.2 ANOVA à un facteur pour le pH-H2O à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 2,91540 0,58308 65,88 0,000 Error 12 0,10620 0,00885 Total 17 3,02160 4.3 ANOVA à un facteur pour le pH-H2O à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 3,83496 0,76699 160,72 0,000 Error 12 0,05727 0,00477 Total 17 3,89223 4.4 ANOVA à un facteur pour le COT à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 3,72647 0,74529 143,94 0,000 Error 12 0,06213 0,00518 Total 17 3,78860 4.5 ANOVA à un facteur pour le COT à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 4,40665 0,88133 110,63 0,000 Error 12 0,09560 0,00797 Total 17 4,50225 2.6 ANOVA à un facteur pour le COT à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 13,7317 2,7463 52,91 0,000 Error 12 0,6229 0,0519 Total 17 14,3546 4.7 ANOVA à un facteur pour le Ntot à la quartième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 0,013780 0,002756 10,12 0,001 Error 12 0,003267 0,000272 Total 17 0,017048 4.8 ANOVA à un facteur pour le Ntot à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 0,016361 0,003272 12,80 0,000 Error 12 0,003067 0,000256 Total 17 0,019428 4.9 ANOVA à un facteur pour le Ntot à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 0,023111 0,004622 9,79 0,001 Error 12 0,005667 0,000472 Total 17 0,028778
Annexes -177-
4.10 ANOVA à un facteur pour le Norg à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 1447994 289599 328,80 0,000 Error 12 10569 881 Total 17 1458563 4.11 ANOVA à un facteur pour le Norg à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 1626358 325272 244,84 0,000 Error 12 15942 1329 Total 17 1642300 4.12 ANOVA à un facteur pour le Norg à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 2192074 438415 118,47 0,000 Error 12 44407 3701 Total 17 2236481 4.13 ANOVA à un facteur pour le Nmin à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 2094,12 418,82 74,63 0,000 Error 12 67,35 5,61 Total 17 2161,47 4.14 ANOVA à un facteur pour le Nmin à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 839,90 167,98 28,51 0,000 Error 12 70,69 5,89 Total 17 910,59 4.15 ANOVA à un facteur pour le Nmin à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 2834,27 566,85 187,94 0,000 Error 12 36,19 3,02 Total 17 2870,47
4.16 ANOVA à un facteur pour le Ptot à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 118145 23629 226,13 0,000 Error 12 1254 104 Total 17 119399 4.17 ANOVA à un facteur pour le Ptot à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 183369 36674 157,36 0,000 Error 12 2797 233 Total 17 186166
4.18 ANOVA à un facteur pour le Ptot à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 177443 35489 81,37 0,000 Error 12 5234 436 Total 17 182676
4.19 ANOVA à un facteur pour le Porg à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 69234 13847 73,11 0,000 Error 12 2273 189 Total 17 71507
-178- Annexes
4.20 ANOVA à un facteur pour le Porg à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 134219 26844 59,59 0,000 Error 12 5405 450 Total 17 139625 4.21 ANOVA à un facteur pour le Porg à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 200359 40072 164,97 0,000 Error 12 2915 243 Total 17 203273 4.22 ANOVA à un facteur pour le Pass à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 488,73 97,75 20,07 0,000 Error 12 58,45 4,87 Total 17 547,18 4.23 ANOVA à un facteur pour le Pass à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 2174,86 434,97 172,42 0,000 Error 12 30,27 2,52 Total 17 2205,13 4.24 ANOVA à un facteur pour le Pass à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 1732,97 346,59 117,18 0,000 Error 12 35,49 2,96 Total 17 1768,46 4.25 ANOVA à un facteur pour la CEC à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 48,6034 9,7207 422,84 0,000 Error 12 0,2759 0,0230 Total 17 48,8793 4.26 ANOVA à un facteur pour la CEC à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 60,5816 12,1163 495,11 0,000 Error 12 0,2937 0,0245 Total 17 60,8753
4.27 ANOVA à un facteur pour la CEC à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 152,140 30,428 52,05 0,000 Error 12 7,015 0,585 Total 17 159,155 4.28 ANOVA à un facteur pour la TSBeff (%) à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 6989,3 1397,9 138,45 0,000 Error 12 121,2 10,1 Total 17 7110,4 4.29 ANOVA à un facteur pour la TSBeff (%) à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 6815,79 1363,16 206,24 0,000 Error 12 79,31 6,61 Total 17 6895,10
Annexes -179-
4.30 ANOVA à un facteur pour la TSBeff (%) à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 10394,57 2078,91 241,07 0,000 Error 12 103,48 8,62 Total 17 10498,05 4.31 ANOVA à un facteur pour la TSeff Al (%) à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 15893,4 3178,7 313,25 0,000 Error 12 121,8 10,1 Total 17 16015,1 4.32 ANOVA à un facteur pour la TSeff Al (%) à la quatrième saison au Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 16745,04 3349,01 344,29 0,000 Error 12 116,73 9,73 Total 17 16861,77 4.33 ANOVA à un facteur pour la TSeff Al (%) à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 17797,09 3559,42 869,65 0,000 Error 12 49,12 4,09 Total 17 17846,21 4.34 ANOVA à un facteur pour le Cmic à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 8682,6 1736,5 32,70 0,000 Error 12 637,3 53,1 Total 17 9319,9 4.35 ANOVA à un facteur pour le Cmic à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitements 5 8107,3 1621,5 29,47 0,000 Error 12 660,3 55,0 Total 17 8767,7 4.36 ANOVA à un facteur pour le Cmic à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitements 5 15501,9 3100,4 48,01 0,000 Error 12 775,0 64,6 Total 17 16276,9
4.37 ANOVA à un facteur pour le Nmic à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 210,802 42,160 107,81 0,000 Error 12 4,693 0,391 Total 17 215,495
4.38 ANOVA à un facteur pour le Nmic à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitements 5 602,426 120,485 239,78 0,000 Error 12 6,030 0,502 Total 17 608,455 4.39 ANOVA à un facteur pour le Nmic à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 1232,66 246,53 62,08 0,000 Error 12 47,66 3,97 Total 17 1280,32
-180- Annexes
4.40 ANOVA à un facteur pour la RB à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 0,4349 0,0870 6,90 0,003 Error 12 0,1513 0,0126 Total 17 0,5862 4.41 ANOVA à un facteur pour la RB à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 1,27176 0,25435 95,78 0,000 Error 12 0,03187 0,00266 Total 17 1,30363
4.42 ANOVA à un facteur pour la RB à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 3,10905 0,62181 137,16 0,000 Error 12 0,05440 0,00453 Total 17 3,16345 4.43 ANOVA à un facteur pour la RIS à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 71,1675 14,2335 421,39 0,000 Error 12 0,4053 0,0338 Total 17 71,5729
4.44 ANOVA à un facteur pour la RIS à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitements 5 70,692 14,138 32,66 0,000 Error 12 5,194 0,433 Total 17 75,886 4.45 ANOVA à un facteur pour la RIS à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 1042,54 208,51 136,38 0,000 Error 12 18,35 1,53 Total 17 1060,88
4.46 ANOVA à un facteur pour le Cfm à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 235482 47096 83,26 0,000 Error 12 6787 566 Total 17 242270
4.47 ANOVA à un facteur pour le Cfm à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitements 5 360090 72018 142,03 0,000 Error 12 6085 507 Total 17 366175
4.48 ANOVA à un facteur pour le Cfm à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 701220 140244 76,72 0,000 Error 12 21936 1828 Total 17 723156 4.49 ANOVA à un facteur pour l’APA à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 0,14967 0,02993 19,38 0,000 Error 12 0,01853 0,00154 Total 17 0,16820
Annexes -181-
4.50 ANOVA à un facteur pour l’APA à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitements 5 0,12820 0,02564 18,53 0,000 Error 12 0,01660 0,00138 Total 17 0,14480 4.51 ANOVA à un facteur pour l’APA à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitements 5 0,24864 0,04973 17,55 0,000 Error 12 0,03400 0,00283 Total 17 0,28264 4.52 ANOVA à un facteur pour l’AUnt à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 1186,47 237,29 159,80 0,000 Error 12 17,82 1,48 Total 17 1204,28 4.53 ANOVA à un facteur pour l’AUnt à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 1373,20 274,64 139,15 0,000 Error 12 23,68 1,97 Total 17 1396,89 4.54 ANOVA à un facteur pour l’AUnt à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 1468,47 293,69 183,87 0,000 Error 12 19,17 1,60 Total 17 1487,64 4.55 ANOVA à un facteur pour l’AUt à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 3129,18 625,84 72,09 0,000 Error 12 104,18 8,68 Total 17 3233,36 4.56 ANOVA à un facteur pour l’AUt à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 4383,76 876,75 184,27 0,000 Error 12 57,09 4,76 Total 17 4440,86 4.57 ANOVA à un facteur pour l’AUt à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 4577,89 915,58 261,94 0,000 Error 12 41,94 3,50 Total 17 4619,83 4.58 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’oseille à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 1,57000 0,31400 41,23 0,000 Error 12 0,09140 0,00762 Total 17 1,66140
-182- Annexes
4.59 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’oseille à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 0,94216 0,18843 52,75 0,000 Error 12 0,04287 0,00357 Total 17 0,98503 4.60 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’oseille à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 0,83432 0,16686 50,91 0,000 Error 12 0,03933 0,00328 Total 17 0,87365 4.61 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’arachide à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 1,83743 0,36749 105,33 0,000 Error 12 0,04187 0,00349 Total 17 1,87929 4.62 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’arachide à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 3,04192 0,60838 122,22 0,000 Error 12 0,05973 0,00498 Total 17 3,10165 2.63 ANOVA à un facteur pour le Rdt d’arachide à la quatrième saison Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 2,8253 0,5651 10,54 0,000 Error 12 0,6432 0,0536 Total 17 3,4685 4.64 ANOVA à un facteur pour le Rdt de soja à la quatrième saison à Kimwenza Source DF SS MS F P Traitement 5 2,76820 0,55364 100,97 0,000 Error 12 0,06580 0,00548 Total 17 2,83400 4.65 ANOVA à un facteur pour le Rdt soja à la quatrième saison à Mont Amba Source DF SS MS F P Traitement 5 3,29318 0,65864 129,85 0,000 Error 12 0,06087 0,00507 Total 17 3,35404 4.66 ANOVA à un facteur pour le Rdt de soja à la quatrième saison à Balume Source DF SS MS F P Traitement 5 3,80280 0,76056 152,62 0,000 Error 12 0,05980 0,00498 Total 17 3,86260
Annexes -183-
4.67 Matrice de corrélation (Pearson) entre quelques parameters choisis à la dernière saison à Kimwenza.
Seuil de signification α= 0,05
Seuil de signification α= 0,05
4.68 Matrice de corrélation (Pearson) entre quelques paramètres choisis à la dernière saison au Mont Amba
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TS Beff RB Cmic Unt APA Rdt Os Rdt Ar Rdt So
pH 1,000
COT 0,856 1,000
Ntot 0,810 0,816 1,000
Ptot 0,861 0,983 0,822 1,000
CEC 0,843 0,947 0,811 0,982 1,000
TSeff Al -0,810 -0,911 -0,840 -0,954 -0,984 1,000
TS Beff 0,853 0,919 0,825 0,961 0,981 -0,984 1,00
RB 0,607 0,759 0,526 0,764 0,797 -0,751 0,738 1,000
Cmic 0,824 0,888 0,799 0,923 0,953 -0,953 0,947 0,751 1,000
Unt 0,846 0,975 0,823 0,964 0,936 -0,896 0,887 0,783 0,851 1,000
APA 0,924 0,959 0,751 0,948 0,92 -0,871 0,903 0,734 0,89 0,922 1,000
Rdt Os 0,880 0,865 0,856 0,844 0,765 -0,739 0,783 0,502 0,727 0,85 0,848 1,000
Rdt Ar 0,904 0,883 0,836 0,872 0,794 -0,774 0,81 0,494 0,756 0,847 0,884 0,961 1,000
Rdt SO 0,886 0,849 0,825 0,825 0,735 -0,708 0,769 0,451 0,691 0,804 0,846 0,977 0,976 1 ,000
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TS Beff RB Cmic Unt APA Rdt Os Rdt Ar Rdt So
pH 1,000
COT 0,933 1,000
Ntot 0,942 0,879 1,000
Ptot 0,946 0,982 0,878 1,000
CEC 0,843 0,978 0,869 0,966 1,000
TSeff Al -0,907 -0,963 -0,823 -0,972 -0,966 1,000
TS Beff 0,939 0,963 0,847 0,981 0,962 -0,983 1,000
RB 0,996 0,924 0,911 0,939 0,959 -0,923 0,738 1,000
Cmic 0,952 0,907 0,847 0,935 0,948 -0,926 0,933 0,944 1,000
Unt 0,969 0,918 0,920 0,942 0,895 -0,868 0,912 0,925 0,913 1,000
APA 0,951 0,894 0,875 0,894 0,915 -0,850 0,882 0,937 0,874 0,906 1,000
Rdt Os 0,958 0,925 0,854 0,938 0,927 -0,872 0,917 0,946 0,930 0,962 0,920 1,000
Rdt Ar 0,953 0,888 0,899 0,910 0,888 -0,826 0,871 0,924 0,920 0,974 0,920 0,955 1,000
Rdt SO 0,831 0,821 0,870 0,868 0,805 -0,768 0,831 0,855 0,884 0,970 0,859 0,921 0,963 1 ,000
-184- Annexes
4.69 Matrice de corrélation (Pearson) entre quelques paramètres choisis à la dernière saison à Balume.
Seuil de signification α= 0,05
Annexe 5
pH COT Ntot Ptot CEC TSeff Al TS Beff RB Cmic Unt APA Rdt Os Rdt Ar Rdt So
pH 1,000
COT 0,973 1,000
Ntot 0,902 0,831 1,000
Ptot 0,993 0,955 0,937 1,000
CEC 0,954 0,944 0,911 0,959 1,000
TSeff Al -0,934 -0,939 -0,817 -0,915 -0,909 1,000
TS Beff 0,950 0,951 0,848 0,935 0,925 -0,988 1,00
RB 0,972 0,937 0,868 0,969 0,950 -0,932 0,940 1,000
Cmic 0,943 0,925 0,796 0,929 0,895 -0,934 0,945 0,975 1,000
Unt 0,989 0,943 0,909 0,988 0,928 -0,933 0,950 0,971 0,949 1,000
APA 0,952 0,915 0,936 0,967 0,929 -0,869 0,919 0,912 0,873 0,950 1,000
Rdt Os 0,920 0,850 0,879 0,925 0,855 -0,820 0,856 0,904 0,857 0,943 0,909 1,000
Rdt Ar 0,783 0,694 0,671 0,778 0,690 -0,623 0,646 0,801 0,758 0,787 0,719 0,850 1,000
Rdt SO 0,919 0,849 0,890 0,921 0,838 -0,840 0,866 0,895 0,876 0,945 0,882 0,971 0,822 1 ,000
-185- Annexes
Figure a. Relation entre la dose de compost apportée par saison des biodéchets ménagers (CBM) et quelques propriétés
physico-chimiques des sols à la fin de l’expérimentation, dans les 3 sites. Relations significatives au niveau 1% (**) et
5% (*) selon le test de corrélation Pearson ; ns : non significative.
y = 0,0122x + 4,823 R² = 0,831
4
4,5
5
5,5
6
0 20 40 60
pH
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0186x + 4,386 R² = 0,8665
4
4,2
4,4
4,6
4,8
5
5,2
5,4
5,6
0 20 40 60
pH
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,0211x + 5,051
R² = 0,9098
4 4,2 4,4 4,6 4,8
5 5,2 5,4 5,6 5,8
6 6,2 6,4
0 20 40 60
pH
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,017x + 0,371 R² = 0,9609
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
0 20 40 60
CO
T (
%)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0211x + 0,616 R² = 0,9258
0
0,5
1
1,5
2
0 20 40 60
CO
T (
%)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,0368x + 1,017 R² = 0,911
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 20 40 60
CO
T (
%)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,0015x + 0,039 R² = 0,9397
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
0,14
0 20 40 60
N t
ot
(%)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0016x + 0,046 R² = 0,9468
0,02
0,04
0,06
0,08
0,1
0,12
0,14
0,16
0 20 40 60
N t
ot
(%)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,0018x + 0,086 R² = 0,9818
0,02
0,07
0,12
0,17
0,22
0 20 40 60
N t
ot
(%)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,0629x + 2,488 R² = 0,8632
1,5
2,5
3,5
4,5
5,5
6,5
7,5
0 20 40 60
CE
C (
cm
ol(
+)/
kg
)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0753x + 2,335 R² = 0,9058
1,5
2,5
3,5
4,5
5,5
6,5
7,5
0 20 40 60
CE
C (
cm
ol(
+)/
kg
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,1046x + 3,956 R² = 0,9024
1,5
3,5
5,5
7,5
9,5
11,5
0 20 40 60
CE
C (
cm
ol(
+)/
kg
)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,7539x + 33,123 R² = 0,7742
20
30
40
50
60
70
80
90
0 20 40 60
SB
eff
(%
)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,7767x + 32,359 R² = 0,7328
20
30
40
50
60
70
80
90
0 20 40 60
SB
eff
(%
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,8904x + 34,763 R² = 0,7265
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 20 40 60
SB
eff
(%
)
CBM (t/ha), site de Balume
-186- Annexes
Figure b. Relation entre la dose de compost apportée par saison des biodéchets ménagers (CBM) et quelques propriétés
biologiques des sols à la fin de l’expérimentation, dans les 3 sites. Relation significatives au niveau de 1% (**) et 5 %
(*) selon le test de corrélation de Pearson ; ns : non significative.
y = 0,9305x + 23,614 R² = 0,9115
15
35
55
75
0 20 40 60
C m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,9243x + 34,811 R² = 0,8645
15
35
55
75
95
0 20 40 60
C m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 1,2771x + 54,057 R² = 0,8753
15
65
115
165
0 20 40 60
C m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,1644x + 4,852 R² = 0,9154
2,5
7,5
12,5
17,5
0 20 40 60
N m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,2646x + 5,562 R² = 0,8666
2,5
7,5
12,5
17,5
22,5
0 20 40 60
N m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,3774x + 11,402 R² = 0,9469
2,5
12,5
22,5
32,5
42,5
0 20 40 60
N m
ic (
mg
/g
)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,0091x + 0,237 R² = 0,907
0,15
0,25
0,35
0,45
0,55
0,65
0,75
0,85
0 20 40 60
RB
(µg
CO
2 /
g.h
)
CBD (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0114x + 0,258 R² = 0,8174
0,15
0,35
0,55
0,75
0,95
1,15
0 20 40 60
RB
(µg
CO
2 /
g.h
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,0188x + 0,416 R² = 0,9455
0,15
0,35
0,55
0,75
0,95
1,15
1,35
1,55
1,75
0 20 40 60
RB
(µg
CO
2 /
g.h
)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,3749x + 5,027 R² = 0,9694
0
5
10
15
20
25
30
0 20 40 60
Un
t (µ
g N
-NH
4/
g.2
h)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,4259x + 13,252 R² = 0,8575
0
10
20
30
40
50
0 20 40 60
Un
t (µ
g N
-NH
4/
g.2
h)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,4206x + 15,171 R² = 0,8607
0
10
20
30
40
50
0 20 40 60 Un
t (µ
g N
-NH
4/
g.2
h)
CBM (t/ha), site de Balume
y = 0,0038x + 0,251 R² = 0,8886
0,2
0,3
0,4
0,5
0 20 40 60 AP
A (
µm
ol
p-N
P /
g.h
)
CBM (t/ha), site de Kimwenza
y = 0,0039x + 0,329 R² = 0,8747
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0 20 40 60 AP
A (
µm
ol
p-N
P/
g.h
)
CBM (t/ha), site de Mont Amba
y = 0,0066x + 0,497 R² = 0,9889
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
1
0 20 40 60
AP
A (
µm
om
p-N
P/
g.h
)
CBM (t/ha), site de Balume
Annexes -187-
Annexe 6.
6.1 Rendements de différentes cultures utilisées par saison culturales en fonction des amendements appliqués sur les sites de Kimwenza, Mont Amba et Balume. Seule la partie recoltée est prise en compte.
Kimwenza
Oseille Arachide Soja
SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4
Tr Rdt (t.ha-1 MS) Rdt (t.ha-1 MS) Rdt (t.ha-1 MS)
T0 0,45 (0,04)
0,39 (0,05)
0,34 (0,03)
0,28 (0,01)
0,20 (0,02)
0,21 (0,02)
0,23 (0,03)
0,14 (0,02)
0,25 (0,02)
0,19 (0,04)
0,23 (0,05)
0,20 (0,02)
T1 0,51 (0,05)
0,68 (0,07)
0,72 (0,07)
0,77 (0,04)
0,48 (0,04)
0,59 (0,03)
0,66 (0,04)
0,79 (0,08)
0,38 (0,06)
0,54 (0,04)
0,82 (0,09)
0,95 (0,03)
T2 0,72 (0,06)
0,85 (0,12)
0,94 (0,04)
1,01 (0,11)
0,53 (0,03)
0,75 (0,04)
0,89 (0,03)
1,03 (0,06)
0,79 (0,03)
1,04 (0,06)
1,11 (0,09)
1,21 (0,11)
T3 0,87 (0,06)
1,06 (0,07)
1,11 (0,06)
1,21 (0,10)
0,55 (0,04)
0,82 (0,03)
1,00 (0,04)
1,14 (0,05)
0,99 (0,05)
1,09 (0,07)
1,28 (0,07)
1,42 (0,03)
T4 0,41 (0,01)
0,56 (0,02)
0,65 (0,04)
0,70 (0,04)
0,39 (0,04)
0,53 (0,03)
0,61 (0,02)
0,69 (0,04)
0,46 (0,05)
0,60 (0,03)
0,70 (0,05)
0,85 (0,06)
T5 0,51 (0,07)
0,72 (0,07)
0,78 (0,05)
0,82 (0,07)
0,40 (0,03)
0,60 (0,01)
0,67 (0,03)
0,77 (0,06)
0,63 (0,02)
0,79 (0,08)
0,90 (0,05)
1,09 (0,06)
CV (%) 28,17 29,77 31,29 35,94 50,43 33,30 35,91 41,87 43,02 43,55 39,55 40,18
Mont Amba
T0 0,67 (0,02)
0,65 (0,08)
0,57 (0,06)
0,53 (0,06)
0,29 (0,05)
0,21 (0,04)
0,19 (0,03)
0,17 (0,07)
0,30 (0,04)
0,26 (0,03)
0,23 (0,04)
0,22 (0,01)
T1 0,68 (0,04)
0,79 (0,05)
0,86 (0,04)
0,92 (0,03)
0,68 (0,07)
0,61 (0,03)
0,81 (0,07)
0,87 (0,03)
0,72 (0,10)
0,91 (0,13)
0,98 (0,05)
1,19 (0,07)
T2 0,89 (0,11)
0,90 (0,02)
1,02 (0,05)
1,12 (0,07)
0,81 (0,04)
0,85 (0,04)
1,00 (0,07)
1,28 (0,07)
0,80 (0,08)
1,00 (0,09)
1,23 (0,08)
1,38 (0,03)
T3 0,84 (0,07)
0,95 (0,04)
1,11 (0,09)
1,20 (0,06)
1,04 (0,05)
1,20 (0,06)
1,35 (0,08)
1,42 (0,09)
1,25 (0,04)
1,32 (0,07)
1,41 (0,04)
1,58 (0,03)
T4 0,58 (0,03)
0,63 (0,03)
0,70 (0,03)
0,73 (0,04)
0,42 (0,03)
0,52 (0,03)
0,58 (0,07)
0,65 (0,03)
0,48 (0,03)
0,57 (0,07)
0,76 (0,04)
0,97 (0,05)
T5 0,64 (0,04)
0,69 (0,03)
0,75 (0,02)
0,81 (0,02)
0,72 (0,03)
0,63 (0,02)
0,75 (0,07)
0,83 (0,03)
0,78 (0,02)
0,95 (0,08)
1,00 (0,07)
1,05 (0,04)
CV (%) 15,43 15,95 22,20 25,74 37,39 45,30 45,72 47,17 40,98 40,38 40,17 40,27
Balume
T0 0,72 (0,05)
0,70 (0,01)
0,63 (0,05)
0,60 (0,06)
0,40 (0,05)
0,36 (0,04)
0,33 (0,02)
0,36 (0,04)
0,33 (0,02)
0,31 (0,05)
0,25 (0,03)
0,26 (0,03)
T1 0,76 (0,04)
0,85 (0,04)
0,93 (0,09)
1,02 (0,03)
0,54 (0,04)
0,78 (0,07)
0,85 (0,06)
1,07 (0,02)
0,43 (0,04)
0,62 (0,06)
0,87 (0,06)
1,23 (0,03)
T2 0,81 (0,05)
0,93 (0,04)
1,02 (0,10)
1,17 (0,03)
0,62 (0,04)
0,82 (0,06)
1,11 (0,09)
1,35 (0,02)
0,83 (0,07)
0,97 (0,06)
1,26 (0,05)
1,45 (0,07)
T3 0,86 (0,05)
0,95 (0,04)
1,10 (0,07)
1,28 (0,07)
0,73 (0,08)
0,87 (0,02)
1,29 (0,06)
1,55 (0,07)
0,87 (0,04)
1,08 (0,06)
1,38 (0,04)
1,70 (0,07)
T4 0,74 (0,02)
0,77 (0,05)
0,81 (0,09)
0,85 (0,05)
0,49 (0,03)
0,67 (0,02)
0,70 (0,04)
0,75 (0,06)
0,40 (0,01)
0,51 (0,03)
0,67 (0,05)
0,85 (0,06)
T5 0,76 (0,03)
0,81 (0,04)
0,94 (0,06)
0,95 (0,05)
0,52 (0,02)
0,70 (0,04)
0,78 (0,06)
1,06 (0,04)
0,58 (0,05)
0,69 (0,03)
0,97 (0,06)
1,10 (0,07)
CV (%) 6,04 10,43 16,76 22,47 18,84 23,78 36,18 37,90 36,57 37,61 41,60 41,85
T0 : témoin; T1 : 20 t.ha-1 M; T2 : 40 t.ha-1 MB; T3 : 60 t.ha-1 MB; T4 : 100 kg.ha-1 (NPK); T5 : 200 kg.ha-1 (NPK); SC (1,2,3,4) : saison culturale; chiffre () : écart-type.
-188- Annexes
6.2 Efficience agronomique des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) pour la culture de l’oseille par saison culturale en fonction des amendements sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
Kimwenza
SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4
Tr kg MS/kg N kg MS/kg P2O5 Kg MS/kg K2O
T1 0,20 (0,30)
0,59 (0,17)
0,87 (0,17)
1,15 (0,17)
0,97 (1,45)
0,48 (0,72)
3,96 (0,77)
5,04 (0,76)
0,81 (1,21)
2,39 (0,69)
3,43 (0,67)
4,43 (0,66)
T2 0,44 (0,16)
0,60 (0,13)
0,78 (0,10)
0,95 (0,13)
2,12 (0,76)
2,92 (0,64)
3,55 (0,46)
4,17 (0,58)
1,80 (0,65)
2,48 (0,55)
3,10 (0,40)
3,70 (0,51)
T3 0,47 (0,11)
0,61 (0,07)
0,73 (0,01)
0,86 (0,04)
2,26 (0,53)
2,94 (0,32)
3,33 (0,04)
3,77 (0,17)
1,88 (0,44)
2,45 (0,27)
2,87 (0,04)
3,31 (0,15)
T4 - 5,42 (0,34)
12,31 (0,13)
18,40 (0,87)
- 8,12 (0,51)
18,47 (0,20)
27,60 (1,31)
- 3,61 (0,23)
8,21 (0,09)
12,27 (0,58)
T5 - 8,19 (0,55)
11,62 (0,17)
14,55 (0,69)
- 12,29 (0,82)
17,43 (0,26)
21,82 (1,04)
1,67 (0,82)
5,46 (0,36)
7,75 (1,25)
9,70 (0,51)
Mont Amba
T1 0,03 (0,22)
0,26 (0,07)
0,52 (0,01)
0,76 (0,01)
0,16 (1,05)
1,24 (0,32)
2,37 (0,04)
3,35 (0,07)
0,14 (0,88)
1,04 (0,27)
2,05 (0,04)
2,94 (0,06)
T2 0,37 (0,23)
0,40 (0,07)
0,54 (0,03)
0,69 (0,02)
1,77 (1,22)
1,91 (0,33)
2,46 (0,14)
3,04 (0,08)
1,51 (0,95)
1,62 (0,28)
2,15 (0,12)
2,69 (0,07)
T3 0,20 (0,10)
0,27 (0,03)
0,40 (0,02)
0,52 (0,04)
0,95 (0,47)
1,28 (0,15)
1,82 (0,08)
2,77 (0,17)
0,79 (0,39)
1,07 (0,13)
1,57 (0,07)
1,99 (0,15)
T4 - - - 4,58 (3,85)
- - - 6,87 (5,78)
- - - 3,06 (2,57)
T5 - - - 4,86 (2,17)
- - - 7,29 (3,25)
- - - 3,24 (1,41)
Balume
T1 0,29 (0,02)
0,31 (0,05)
0,57 (0,14)
0,82 (0,06)
1,40 (0,08)
1,51 (0,23)
2,58 (0,62)
3,62 (0,28)
1,17 (0,06)
1,26 (0,19)
2,23 (0,54)
3,18 (0,24)
T2 0,14 (0,01)
0,28 (0,04)
0,42 (0,01)
0,59 (0,02)
0,70 (0,04)
1,33 (0,22)
1,93 (0,03)
2,59 (0,08)
0,59 (0,03)
1,13 (0,18)
1,68 (0,03)
2,29 (0,07)
T3 0,14 (0,01)
0,21 (0,03)
0,333 (0,02)
0,47 (0,01)
0,70 (0,04)
1,03 (0,13)
1,52 (0,08)
2,05 (0,05)
0,58 (0,04)
0,86 (0,11)
1,31 (0,07)
1,80 (0,04)
T4 - 3,61 (0,52)
7,41 (1,39)
10,69 (3,67)
- 5,42 (0,78)
11,11 (2,08)
16,04 (5,50)
- 2,41 (0,35)
4,94 (0,92)
7,13 (2,44)
T5 - 3,13 (1,00)
6,14 (0,60)
8,40 (0,50)
- 4,90 (1,54)
9,65 (0,84)
12,66 (0,80)
1,20 (0,57)
2,18 (0,13)
4,29 (0,37)
5,63 (0,35)
T1 : 20 t.ha-1 M; T2 : 40 t.ha-1 MB; T3 : 60 t.ha-1 MB; T4 : 100 kg.ha-1 (NPK); T5 : 200 kg.ha-1 (NPK); SC(1,2,3,4) : saison culturale; chiffre () : écart-type.
Annexes -189-
6.3 Efficience agronomique des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) pour la culture de l’arachide par saison culturale en fonction des amendements sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
Kimwenza
SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4
Tr kg MS/kg N kg MS/kg P2O5 Kg MS/kg K2O
T1 0,94 (0,12)
1,10 (0,05)
1,29 (0,09)
1,99 (0,03)
4,52 (0,57)
5,30 (0,23)
8,76 (0,59)
6,99 (0,13)
3,78 (0,48)
4,44 (0,19)
5,05 (0,34)
6,15 (0,12)
T2 0,55 (0,03)
0,53 (0,05)
0,90 (0,05)
1,11 (0,03)
2,63 (0,14)
4,10 (0,22)
4,09 (0,21)
4,87 (0,13)
2,24 (0,12)
2,19 (0,20)
3,58 0,19)
4,32 (0,12)
T3 0,16 (0,08)
0,53 (0,02)
0,68 (0,02)
0,83 (0,02)
0,75 (0,38)
3,09 (0,07)
3,08 (0,07)
3,66 (0,08)
0,63 (0,32)
2,14 (0,09)
2,67 (0,06)
3,22 (0,07)
T4 15,83 ()
21,11 (3,82)
24,84 (2,32)
30,07 (2,02)
23,75 ()
31,57 (5,74)
37,22 (3,47)
45,10 (3,02)
10,56 (3,64)
14,07 (2,55)
16,54 (1,54)
20,05 (1,34)
T5 8,47 (1,08)
12,36 (1,00)
14,40 (0,76)
17,33 (0,57)
12,71 (2,52)
18,54 (1,50)
21,60 (1,13)
25,99 (0,85)
5,65 (1,12)
8,24 (0,66)
9,60 (0,50)
11,55 (0,38)
Mont Amba
T1 1,32 (0,07)
1,49 (0,16)
1,67 (0,14)
1,94 (0,20)
6,34 (0,33)
7,18 (0,76)
7,58 (0,63)
8,51 (0,90)
5,32 (0,28)
6,01 (0,64)
6,56 (0,55)
7,48 (0,79)
T2 0,87 (0,15)
1,05 (0,06)
1,16 (0,11)
1,41 (0,03)
4,22 (0,70)
5,07 (0,28)
5,29 (0,52)
6,20 (0,12)
3,58 (0,60)
4,30 (0,24)
4,62 (0,45)
5,49 (0,11)
T3 0,84 (0,01)
1,02 (0,00)
1,15 (0,05)
1,25 (0,01)
4,05 (0,03)
4,94 (0,01)
5,20 (0,23)
5,57 (0,04)
3,38 (0,02)
4,12 (0,01)
4,48 (0,20)
4,89 (0,04)
T4 10,56 (6,47)
22,36 (0,22)
22,87 (3,19)
27,08 (1,03)
15,83 (9,70)
33,54 (0,78)
34,31 (4,78)
40,63 (1,55)
7,64 (4,31)
14,91 (0,35)
15,25 (2,12)
18,05 (0,69)
T5 17,78 (4,93)
19,65 (1,21)
19,49 (2,39)
21,49 (0,69)
26,67 (7,40)
29,48 (1,81)
29,24 (3,58)
32,24 (1,09)
11,85 (3,29)
13,10 (0,80)
12,99 (1,53)
14,33 (0,46)
Balume
T1 0,47 (0,33)
0,93 (0,35)
1,28 (0,20)
1,64 (0,18)
2,26 (1,58)
4,49 (1,68)
5,79 (0,91)
7,20 (0,78)
1,89 (1,32)
3,76 (1,41)
8,31 (0,90)
6,34 (0,69)
T2 0,37 (0,15)
0,56 (0,16)
0,86 (0,07)
1,12 (0,06)
1,77 (0,72)
2,73 (0,77)
3,92 (0,33)
4,93 (0,28)
1,51 (0,62)
2,32 (0,66)
3,42 (0,28)
4,37 (0,24)
T3 0,36 (0,15)
0,47 (0,08)
0,57 (0,06)
0,91 (0,02)
1,46 (0,12)
2,25 (0,41)
2,57 (0,26)
4,01 (0,11)
1,45 (0,59)
1,88 (0,34)
2,22 (0,23)
3,51 (0,09)
T4 7,22 (1,71)
17,50 (2,12)
21,85 (2,93)
24,51 (4,20)
10,83 (2,57)
26,25 (3,19)
32,78 (4,39)
36,77 (6,30)
4,81 (1,14)
11,67 (1,42)
14,57 (1,95)
16,34 (2,80)
T5 5,00 (3,05)
9,58 (3,01)
12,64 (3,05)
16,77 (2,28)
7,50 (4,59)
14,38 (4,51)
18,96 (4,57)
25,16 (3,43)
3,33 (2,04)
6,39 (2,01)
8,43 (2,03)
11,20 (1,52)
T1 : 20 t.ha-1 M; T2 : 40 t.ha-1 MB; T3 : 60 t.ha-1 MB; T4 : 100 kg.ha-1 (NPK); T5 : 200 kg.ha-1 (NPK); SC(1,2,3,4): saison culturale ; chiffre () : écart-type.
-190- Annexes
6.4 Efficience agronomique des éléments fertilisants (N, P2O5, K2O) pour la culture de soja par saison culturale en fonction des amendements sur les sites de Kimwenza, du Mont Amba et de Balume.
Kimwenza
SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4 SC1 SC2 SC3 SC4
Tr kg MS/kg N kg MS/kg P2O5 Kg MS/kg K2O
T1 0,42 (0,12)
0,81 (0,06)
1,27 (0,18)
1,68 (0,13)
2,04 (0,59)
3,90 (0,27)
5,77 (0,82)
7,35 (0,57)
1,71 (0,50)
3,27 (0,22)
4,83 (0,68)
6,16 (0,48)
T2 0,90 (0,10)
1,17 (0,14)
1,35 (0,18)
1,52 (0,10)
4,35 (0,46)
5,63 (0,66)
6,11 (0,80)
6,69 (0,43)
3,27 (0,39)
4,78 (0,56)
5,19 (0,68)
5,68 (0,36)
T3 0,83 (0,08)
0,91 (0,03)
1,07 (0,07)
1,21 0,06)
4,00 (0,37)
4,42 (0,17)
4,84 (0,33)
5,31 (0,23)
3,33 (0,31)
3,86 (0,34)
4,04 (0,27)
4,43 (0,21)
T4 17,50 (2,04)
25,97 (0,52)
30,37 0,35)
36,39 (1,19)
26,25 (3,06)
38,96 0,78)
45,56 (0,52)
54,38 (1,79)
11,67 (1,36)
17,31 (0,35)
20,25 (0,23)
24,26 (0,80)
T5 15,83 (0,00)
20,42 (0,08)
22,92 (0,99)
26,15 (0,23)
23,75 (0,00)
30,63 (1,02)
34,38 (1,48)
39,22 (0,34)
10,56 (0,00)
13,61 (0,45)
15,28 (0,66)
17,43 (0,15)
Mont Amba
T1 1,42 (0,19)
1,80 (0,27)
2,17 (0,08)
2,57 (0,11)
6,83 (0,90)
8,68 (1,28)
14,78 (0,55)
11,29 (0,50)
5,72 (0,75)
7,27 (1,07)
8,53 (0,32)
9,93 (0,44)
T2 0,84 (0,16)
1,04 (0,14)
1,33 (0,17)
1,56 0,13)
4,06 (0,76)
5,04 (0,68)
6,05 (0,79)
6,87 (0,55)
3,45 (0,64)
4,28 (0,58)
5,28 (0,69)
8,00 (0,64)
T3 1,05 (0,01)
1,12 (0,07)
1,26 (0,05)
1,39 (0,01)
5,09 (0,03)
5,39 (0,32)
5,72 (0,21)
6,11 (0,04)
4,25 (0,02)
4,49 (0,27)
4,93 (0,18)
5,36 0,04)
T4 15,00 (0,68)
20,42 (4,60)
28,33 (1,07)
36,81 (3,57)
22,50 (1,02)
30,63 (6,90)
42,50 (4,60)
55,21 (5,36)
10,00 (0,45)
13,61 (3,07)
18,89 (2,05)
24,54 (2,28)
T5 19,72 (1,04)
24,31 (0,52)
26,94 (1,31)
28,82 (0,69)
29,58 (1,56)
36,46 (0,78)
40,42 (1,96)
43,23 (1,04)
13,15 (0,69)
16,20 (0,35)
17,96 (0,87)
19,21 (0,46)
Balume
T1 0,35 (0,07)
0,70 (0,15)
1,24 (0,07)
1,85 (0,03)
1,67 (0,33)
3,39 (0,71)
5,63 (0,32)
10,84 (0,15)
1,40 (0,28)
2,84 (0,60)
4,87 (0,27)
7,15 (0,10)
T2 0,83 (0,15)
0,97 (0,07)
1,29 (0,10)
1,54 (0,03)
4,03 (0,72)
4,69 (0,35)
5,85 (0,44)
6,79 (0,12)
3,42 (0,62)
3,98 (0,29)
5,11 (0,38)
6,01 (0,10)
T3 0,61 (0,07)
0,73 (0,10)
0,97 (0,10)
1,19 (0,05)
2,94 (0,35)
3,55 (0,47)
4,39 (0,48)
5,23 (0,23)
2,45 (0,29)
2,96 (0,39)
3,79 (0,41)
4,59 (0,20)
T4 5,83 (0,68)
11,53 (3,94)
19,35 (1,96)
26,85 (0,49)
8,75 (1,02)
17,29 (5,91)
29,03 (2,03)
40,21 (0,74)
3,89 (0,45)
7,69 (2,63)
12,90 (1,30)
17,87 (0,33)
T5 10,42 (1,23)
13,13 (1,35)
18,80 (0,35)
22,95 (0,81)
15,63 (1,84)
19,69 (0,52)
28,19 (0,52)
34,93 (1,21)
6,94 (0,82)
8,75 (0,90)
12,53 (0,23)
15,30 (0,54)
T0 : témoin; T1 : 20 t.ha-1 M; T2 : 40 t.ha-1 MB; T3 : 60 t.ha-1 MB; T4 : 100 kg.ha-1 (NPK); T5 : 200 kg.ha-1 (NPK); SC (1,2,3,4): saison culturale; Chiffre () : écart-type.
Annexes -191-
Annexe 7.
Figure 3. Courbe d’estimation de la superficie arable pouvant recevoir la quantité de compost produit à différentes doses à Kinshasa.
y = 212917x-1 R² = 1
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
40000
45000
0 20 40 60 80
Sup
erf
icie
(h
a)
dose à apporter
Série1
Puissance (Série1)