UE12-Cours 13 Sémiologie des épanchements … · l'hémothorax, la plaie au foie, à la rate, ......
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Ronéo 6, Cours 13
UE12 Appareil Respiratoire
Pr Mal
Lundi 26 février 2018 de 13h30 à 15h30
Ronéotypeur/Ronéoficheur : Emma Monestier
Ronéotypeur/Ronéoficheur: Mélanie Aryan
UE12-Cours 13
Sémiologie des épanchements pleuraux
et pneumonies
Le cours a très peu changé par rapport à l’année dernière. Les questions tombables sont sur la
sémiologie des différents troubles présentés, elles sont spécifiées tout au long de la Ronéo. Le
professeur a accepté de relire la Ronéo, les éventuels erratas seront postés sur le groupe VP Ronéo et
le gdoc.
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SOMMAIRE :
I/ Généralités
II/ Les pleurésies ou épanchements liquidiens
1) Exsudat et Transsudat
2) Sémiologie des épanchements liquidiens
3) Imagerie des épanchements liquidiens
a. Les épanchements libres
b. Les épanchements suspendus enkystés
c. Les autres pathologies pleurales
4) Ponction Pleurale
a. Généralités et procédure
b. Analyse biochimique et critères de Light
c. Analyse cytologique
5) Biopsie pleurale
6) Chylothorax : épanchements riches en chylomicron
7) Hémothorax : épanchement hémorragique
8) Exsudat infectieux ou pleurésie purulente
III / Les pneumothorax ou épanchements aériques 1) Généralités
2) Pneumothorax spontané idiopathique du sujet jeune
3) Signes cliniques et signes de gravité d’un pneumothorax
4) Aspect radiologique
5) Traitement
IV/ Infections respiratoires 1) Bronchite aiguë
a. Bronchite sur poumon sain
b. Exacerbation de BPCO
2) Pneumonies, pneumopathies infectieuses
3) Abcès pulmonaire
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I/ Généralités :
La cavité pleurale est un espace virtuel situé entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale qui
entourent les poumons. La pression dans cette cavité est négative. Le liquide pleural (production de 5 à
20cc/j) permet le glissement de ces 2 feuillets l’un contre l’autre. En cas d'épanchement, du liquide libre vient se placer dans la cavité (voir photo de droite qui
montre la présence de liquide par pleuroscopie).
Le liquide pleural est produit par la plèvre pariétale, et il est réabsorbé dans le système lymphatique
via les stomas (pores) de la plèvre pariétale et par les interstitiums pariétaux et pulmonaires.
II/ Les pleurésies ou épanchements liquidiens :
1) Exsudat et Transsudat :
Il existe deux formes d'épanchements :
• Exsudat : Liquide formé par une atteinte de la plèvre par agression inflammatoire, infectieuse
ou néoplasique. C'est un liquide riche en protides. La plèvre se met à accumuler du liquide par
augmentation de la perméabilité capillaire ou obstruction lymphatique. Les causes sont :
➢ Néoplasiques (cancers) : métastatique, mésothéliome, hémopathies.
➢ Infectieuses : parapneumonique, virale, tuberculose, abcès sous phrénique
➢ Autres : embolie pulmonaire, amiante, pancréatite, traumatique, pathologie
œsophagienne, tumeur ovarienne, médicaments, connectivite (lupus, polyarthrite
rhumatoïde)
• Transsudat : Liquide formé par un déséquilibre entre sécrétion et réabsorption par anomalie
mécanique. C'est un liquide pauvre en protides. Il se forme par un déséquilibre entre les
pressions hydrostatiques et oncotiques (augmentation P° hydrostatique, diminution P°
oncotique), une augmentation de la dépression pleurale (=diminution de la pression pleurale)
➢ Insuffisance Cardiaque Gauche (épanchement bilatéral et symétrique en majorité)
➢ Cirrhose (insuffisance hépatocellulaire : ascite pleurale : passage de liquide péritonéal
dans la cavité pleurale
➢ Syndrome néphrotique
➢ Embolie pulmonaire
➢ Péricardite chronique constrictive
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➢ Epanchement péritonéal : passage d’ascite de la cavité péritonéale à la plèvre par les
puits de Ranvier
➢ Plus rare : atélectasie, urinothorax, hypothyroïdie
Il faut connaitre seulement les principales causes.
2) Sémiologie des épanchements liquidiens :
Les épanchements pleuraux sont fréquemment découverts par hasard par radio chez des sujets
asymptomatiques. Dans un épanchement, on retrouve les symptômes suivants :
• Toux sèche, lors des mouvements respiratoires ou des changements de position
• Dyspnée, (révèle souvent un transsudat) proportionnelle au volume de l'épanchement
• Douleur thoracique
➢ Elle est latéralisée, irradiant dans le dos ou l'épaule, augmentée à l'inspiration, aux
changements de position, à la toux, parfois limitée à un point de côté.
• Autres signes en rapport avec la cause
A l'examen clinique on retrouve les éléments si dessous, il faudra alors confirmer le diagnostic par
imagerie.
• Une distension (inspection) et une immobilité d'un hémithorax, le poumon compressé ne se
soulève pas à l'inspiration
• Un syndrome d'épanchement liquidien : matité déclive (percussion), abolition des
vibrations vocales (palpation), abolition du murmure vésiculaire (auscultation)
• Un frottement pleural (auscultation) : aux deux temps, disparaissant en apnée, à la partie
supérieure de l'épanchement
• Un souffle pleurétique, produisant un son comme si on respirait dans un tube.
3) Imagerie des épanchements liquidiens :
a. Les épanchements libres :
Sur le premier cliché par radio on observe le comblement du cul de sac pleural gauche par un petit
épanchement. Les deux suivants montrent un épanchement de faible puis de moyenne abondance. La
ligne bordant l'épanchement est appelée ligne bordante ou de Damoiseau (bien connaitre ces deux
termes). Lors d'un épanchement important on observe un déplacement du médiastin sur le côté
controlatéral.
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Ci-dessous nous observons des clichés scanner d'un épanchement pleural de faible abondance (pour le
premier) et complet compressif (pour le second).
Ci-dessous une image par échographie d'un épanchement (1), le foie (2), poumon (3)
b. Les épanchements suspendus enkystés
Il existe une autre forme d'épanchement qui n'est pas libre dans la cavité péritonéale, c'est-à-dire qu'il
ne se déplace pas lors des changements de position entre debout et allongé, ceux sont les
épanchements suspendus ou cloisonnés. Ils révèlent souvent des épanchements d'origine infectieuse.
Epanchement
Poumon comprimé
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c. Les autres pathologies pleurales
Epaississement pleural circonférentiel (scanner) Plaques Pleurales fibro-hyyalines (pleuroscopie) Ces deux pathologies sont observées dans les cas de contamination professionnelle à l’amiante.
L’épaissisement est un phénomène néoplasique primaire, et les plaques sont l’infiltration de fibres
d’amiantes dans la plèvre.
4) Ponction pleurale :
a. Généralités et procédure :
Il faut après imagerie ponctionner tous les épanchements sauf dans certains cas :
- Si c'est dangereux (petits épanchements
< 10 mm en décubitus latéral)
- Si c'est inutile (épanchement ayant déjà
été ponctionné, le patient a une
insuffisance cardiaque connue)
On s'aide d'un repérage échographique pour ne
pas faire d'erreurs (ponctionner un rein, une rate
ou un foie par exemple)
Pour faire une ponction pleurale le
patient est assis et sous anesthésie locale. Il faut que la personne qui ponctionne tire le piston/aspire en
même temps qu'elle avance afin de créer un vide dans la seringue. Une fois dans la cavité pleurale du
liquide doit entrer dans la seringue. Il ne doit pas y avoir de bulles d'air, car cela signifie qu'on a piqué
le poumon. La ponction pleurale est geste médical qui se pratique en pleine matité (traduit la présence de
liquide), au niveau du deuxième espace intercostal en dessous de la pointe de l'omoplate. On
ponctionne juste au dessus de la côte, au bord supérieur de la cote inférieure, pour ne pas toucher le
pédicule pulmonaire de la cote supérieure. Le prélèvement est ensuite adressé en biochimie, en
anatomie pathologique, en bactériologie,… Les risques de cette procédure sont la douleur, le malaise vagal, le pneumothorax,
l'hémothorax, la plaie au foie, à la rate, et les infections.
La procédure se fait sous contrôle échographique, après avoir vérifié l'hémostase. On fait une
radio du thorax après ponction.
Le liquide obtenu peut être de couleur citrin (jaune), séro-hématique (rouge-brun), chyleux
(comme du lait)
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b. Analyse biochimique et critères de Light:
Pour distinguer le transsudat de l'exssudat on dose les protéines selon les critères de Light. Pour
rappel le transsudat est pauvre en protide (<25g/l) et l'exsudat en est riche (>35g/l).
Entre 25 et 35 g/l il faut s'aider des rapports protides pleuraux sur protides sériques >0,5, ou LDH
pleuraux sur LDH sériques >0,6 ou de la concentration de LDH>200UI/L. Tous ces critères
correspondent à de l'exsudat, sinon c'est du transsudat.
On peut également s'aider du gradient d'albumine entre le sérum et la plèvre qui est
- Inférieur à 12g/l lors d'un exsudat
- Supérieur à 12g/l lors d'un transsudat
Les critères de Light sont très bon mais ne sont pas parfait et ils classent parfois les transsudats en
exsudats (dans 10% des cas). On peut alors s'aider du gradient d'albumine.
Le prof à dit qu'il fallait connaitre ces critères par cœur.
c. Analyse cytologique :
Pour s'orienter entre transsudat et exsudat on peut utiliser les analyses biochimiques mais également
du type de cellule présent dans le liquide. Ces cellules peuvent être des cellules tumorales, des
neutrophiles, des cellules lymphocytaires ou des cellules éosinophyles. Un épanchement
lymphocytaire fera plus penser à un cancer ou à la tuberculose alors qu'un épanchement neutrophile
fera plus penser à une cause infectieuse.
5) Biopsie pleurale :
Après avoir fait l'examen clinique et la ponction qui nous a renseigné sur la nature de l'épanchement et
le type de cellule présent on va chercher à poser un diagnostic. Pour cela on fait une biopsie de la
plèvre. Il existe deux techniques possibles :
- Elle peut se faire à l'aveugle au moyen d'un trocart qui va
traverser la paroi dans l'espace intercostal. Puis on se met en
parallèle à la paroi pour la racler. C'est douloureux même sous
anesthésie locale car l'anesthésie n'est pas forcément répendue
sur toute la zone raclée. C'est une technique qui se pratique de
moins en moins.
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- Elle peut se faire par thoracoscopie sous anesthésie générale
pour aller explorer la plèvre et on utilise également des trocarts
pour la biopsier toutes les anomalies avec un retour visuel.
6) Chylothorax : épanchements riches en chylomicron :
Le chylothorax est un épanchement lymphatique riche en chylomicrons d'origine intestinaux. Le
liquide, appelé chyle, est reconnaissable par son aspect trouble et lactescent dû à la présence des
chylomicrons (rappel UE8 : les chylomicrons sont les plus grosses lipoprotéines transporteurs de
triglycérides). Au diagnostic on trouve des triglycérides >1,1g/l et des chylomicrons mis en évidence
par électrophorèse des lipoprotéines.
Il faut bien le différencier des pseudochylothorax qui ont du cholestérol >2g/l mais pas de
triglycérides.
La présence de chylomicrons dans la plèvre est liée au drainage intestinal lors d'un problème sur le
conduit thoracique qui fuit dans la plèvre.
Les causes sont la compression, la sclérose, la rupture ou l’obstruction du canal thoracique (les
adénopathies, en post-radique, fibrose, post-op, trauma, AVP, filariose) ou la lymphangiectasie.
7) Hémothorax : épanchement hémorragique :
L'hémothorax est un épanchement franchement hémorragie et non séro-hémorragique, le rapport
hématocrite plèvre/sang >0,5. Les causes sont traumatiques, iatrogènes, les cancers et l'embolie
pulmonaire.
L'hémothorax est important à évacuer rapidement sinon cela va entrainer un cloisonnement et des
séquelles, le poumon va rester rétracté.
8) Exsudats infectieux ou pleurésies purulentes :
Ceux sont des épanchements liquidiens d'origine infectieuse souvent relié s à une pneumonie sous-
jacente qui va infecter la plèvre par contact. D'abord l'épanchement sera juste réactionnel non infecté
et inflammatoire puis le germe va gagner la plèvre et on aura donc une extension de l'infection
directement à la cavité pleurale.
• Les causes sont alors la pneumonie et plus rarement des causes post-opératoires ou
infectieuses directe.
• Deux stades : épanchement parapneumonique non compliqué (régresse sous antibiotiques)
puis l'épanchement parapneumonique compliqué (appelé empyème, ou pleurésie purulente).
Le stade compliqué n'est pas guéri par les antibiotiques et le traitement de la pneumonie et
nécessitera toujours un drainage (car c'est du pus).
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On fait le diagnostic de pleurésie purulente par la présence d’un liquide trouble ou purulent (parfois
très épais et malodorant), de germes (au direct ou en culture), de PNN altérés, d’un Ph bas (<7,2),
glucose bas (<0,6g/l) et de globules blanc augmentés (>100000). Les personnes ayant une pleurésie purulente ont en plus du syndrome pleural un syndrome infectieux
- Aigu : fièvre, frissons, douleur thoracique de type pleural
- Subaigu (sujet âgé) : altération de l'état général, avec ou sans fièvre Il existe un terrain favorisant (favorisant notamment les pneumonies) :
- Patient alcoolique, dénutri, sujet âgé, fausses routes
- Hygiène bucco-dentaire défaillante
- Postopératoires thorax
Les pleurésies suspendues enkystées sont en général de cause infectieuse et doivent être drainées. Les germes retrouvés sont :
- Bactéries d’origine buccale, aérobies ou anaérobies (streptocoque, bacilles gram négatif,
staphylocoque, anaérobies)
- Plus rarement :
➢ BK (Tuberculose)
➢ Mycoses (immunodéprimés)
➢ Amibiase (associée à une amibiase hépatique)
- Post-traumatiques ou post-op. : bactéries variables
III/ Le pneumothorax :
1) Généralités :
On parle d’épanchement gazeux de la cavité pleurale. De l’air entre dans la plèvre, soit suite à une
rupture de la corticalité pulmonaire (l’air des poumons passe dans la plèvre), soit par une rupture de la
paroi thoracique (l’air viens de l’extérieur). Il y a perte de la dépression pleurale et collapsus
pulmonaire.
On oppose :
• Le pneumothorax primaire, ou épanchement idiopathique,
qui est dû à la rupture de petites cavités aériques sous-
pleurales appelés blebs, qui sont fréquentes. Ces bulles
peuvent éclater spontanément ou à la suite d’un effort, et
créent des fistules entre le poumon et la plèvre. (image :
blebs de l’apex pulmonaire)
• Le pneumothorax secondaire, qui est causé par une maladie
pulmonaire sous-jacente. Cela peut être dû à de
l’emphysème, de la fibrose, des cavernes tuberculeuses, des
abcès, des pathologie kystiques (histiocytose X,
lymphangioléiomyomatose), etc. (image : bulle
d’emphysème de l’apex pulmonaire)
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• Le pneumothorax post-traumatique, de forme pénétrante/transfixiante (un objet comme un
couteau viens percer le poumon) ou non pénétrante/à thorax fermé (le choc casse une côte, et
celle -ci viens embrocher le poumon).
Les présentations sont multiples, évidentes pour les cas post-traumatiques, uni ou bilatérales.
Au scanner, on peut avoir un aspect :
- d’emphysème sous pleural (image 1),
- d’emphysème sous-cutané (qui n’a rien à voir avec l’emphysème pulmonaire, c’est un abus
de langage) (image 2), l’air sous pression perce la plèvre pariétale et s’infiltre sous la peau.
Cette présentation est caractérisée en sémiologie par des crépitants audible à la pression sur la
peau du thorax (bruits de pas dans la neige).
- de pneumo-médiastin : l’air entre dans le médiastin et dissèque (/décolle) les différents
structures du médiastin, voir même s’infiltre autour du cœur → c’est un pneumopéricarde .
Ruptures alvéolaires multiples par hyperpression intra thoracique :
• Gauche : emphysème sous cutanée et pneumomédiastin (flèches)
• Milieu : emphysème sous cutanée (flèches noires), pneumomédiastin (flèches noires fines) et
pneumothorax (flèche blanche)
• Droite : emphysème sous cutanée (flèches noires), pneumopéricarde (flèches noires fines) et
pneumothorax (flèche blanche)
2) Pneumothorax spontané idiopathique du sujet jeune :
Il se produit typiquement chez le sujet jeune, fumeur et longiligne. Le début est brutal, signalé par une
toux sèche douloureuse et par une douleur thoracique latéralisée (en coup de poignard), angoissante. Il
peut ou non y avoir une dyspnée, elle est variable et peux aller jusqu’à l’insuffisance respiratoire
aiguë. Il est le plus souvent unilatéral.
Dans le cas où il est silencieux, il est généralement découvert par une radio de contrôle. Il ne met en
danger la vie de l’individu que si une pathologie pulmonaire sous-jacente vient aggraver son état.
À l’examen, dans le cas d’un pneumothorax unilatéral, on observe :
▪ un tympanisme, qui différencie l’épanchement aérique de l’épanchement liquidien
▪ une diminution des vibrations vocales (commun)
▪ une diminution du murmure vésiculaire (commun)
▪ plus rarement, une distension et une immobilité d’un hémithorax.
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3) Signes cliniques et signes de gravité d’un pneumothorax :
Les signe de gravité, à l’exception de la dyspnée et de la polypnée qui peuvent résulter de la douleur
intense, ne sont présent que s’il existe une pathologie sous-jacente ou un pneumothorax bilatéral.
4) Aspect radiologique :
La radio est indispensable au diagnostic. Elle se fait en inspiration profonde, et si rien n’y est visible,
on refait une radio en expiration, car l’expiration va augmenter le contraste entre l’air et le poumon,
qui proportionnellement contiendra moins d’air qu’en inspiration.
Le médiastin est, comme pour l’épanchement liquidien, refoulé
du côté controlatéral. Sur cette image, on peut aussi voir que le
poumon droit est ratatiné au niveau du hile, et le pneumothorax
(droit complet) fait hernie devant le rachis et le médiastin. →
(à connaitre)
Pneumothorax circonférentiel,
avec croissant gazeux limité
au sommet
hémithorax distendu,
clair, avec poumon
rétracté au hile
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Autres exemples de pneumothorax
complets droit et gauche : →
Cas de pneumothorax incomplets, visibles à la radio mais mieux analysable sur les images scanner,
afin de préciser la topologie de l’épanchement et de savoir où installer le drain :
L’adhérence du poumon à la paroi dans le cas du PNO droit incomplet
témoigne d’un antécédent pulmonaire (infection, pneumothorax, …
Autre pathologie, à ne pas confondre avec le pneumothorax : la bulle géante
(ici de l’apex droit) : risque majeur de tenter de drainer un poumon.
5) Traitement :
Pour les plus petits épanchements aériques chez les sujets sains, le pneumothorax se résorbera
naturellement. S’il dépasse les 2cm de décollement ou s’il est symptomatique, il faut drainer :
- soit on fait une aspiration à l’aiguille,
- soit on pose un cathéter intra-pleural,
- soit, le plus souvent, on fait un drainage
(par voie axillaire ou par voie
antérieure, latéralement à la ligne
médio-claviculaire)
Toutes ces techniques sont en aspiration.
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Dans des cas de récidives multiples, on peut proposer au patient une technique d’accolement de la
plèvre.
IV/ Infections respiratoires :
1) Bronchite aiguë :
a. Bronchite sur poumon sain :
Ce sont des pathologies hivernales courantes, majoritairement virales (50%), sans nécessité de
traitement autre que symptomatique. Elles sont plus rarement bactériennes (Hemophilus). On prendra
vraiment en charge si c’est la coqueluche (causée par Bordetella).
b. Exacerbation de BPCO :
Le malade chronique s’aggrave, et est plus vulnérable aux infections, il faut donc traiter. Les germes
en causes sont les même que chez les patients sains (virus, bactéries (pneumocoque, hemophilus,
moraxella, enterobacteries))
2) Pneumopathies, pneumopathies infectieuses :
On y trouve :
• Les pneumonies aiguës communautaires (« de ville ») :
Essentiellement d’origine bactériennes (pneumocoque, Hemophilus, Staphylocoque,
Moraxella, Enterobactéries, mycoplasme, Chlamydiae, Legionella…), et plus rarement virales
(grippe).
• Les pneumonies liées aux soins (nosocomiales) :
Elles sont causées par des germes très différentes de celles des villes, on trouve
majoritairement des Baciles Gram Négatif et des Staphylocoques. La ventilation mécanique
est un risque majeur d’attraper ses pneumonies.
• Les pneumonies de l’immunodéprimé : après un traitement sous corticoïde, une maladie
générale, une neutropénie, une transplantation… Ils sont vulnérables à tous les germes
possibles (bactéries, champignons). Les patients non neutropénique sont vulnérables contre
d’autres germes (bactéries, virus, parasites, mycose).
• La tuberculose. La multiplication du bacille de Koch est très lente, les symptômes
apparaissent le plus souvent au bout de 2 semaines.
Comment distinguer la pneumonie de la bronchite : (si doute → imagerie significative en pneumonie)
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Description classique d’une pneumopathie franche lobaire aiguë à pneumocoque (bactérie) :
- Début brutal, d’un moment à l’autre
- Syndrome infectieux : fièvre (39°C), frissons, sueurs, tachycardie
- Douleur thoracique unilatérale, de type pleural, parfois très vive
- Toux +/- expectoration rouille (sang)
- Parfois :
○ Chute tensionnelle, état de choc
○ Ou tableau à peine marqué
Le traitement doit être rapide, car cette pneumonie est source de complications : méningite,
endocardite…
À l’examen, on trouve un syndrome de condensation alvéolaire :
• Matité à la percussion localisée non mobile
• Augmentation des vibrations vocales
• Foyer localisé de râles crépitants, fins, en fin d’inspiration.
• Souffle tubaire, en « U », inspiratoire
• En parallèle, le patient fait de l’herpès labial
À la radio, on trouve une opacité de type alvéolaire (coton), sur l’image localité dans le lobe supérieur
droit :
- Opacités à bord flous, de densité hydrique
- Confluentes
- Parfois systématisées (segment, lobe,
poumon)
- Limitées par les scissures quand c’est
systématisé
- Avec bronchogramme et/ou
alvéologramme
- D’évolution souvent rapide
- Avec parfois nodules acinaires (0,5 cm Ø)
en bordure d’opacités confluentes
Au scanner, le syndrome alvéolaire se caractérise par une
opacité des sommets, et on distingue le bronchogramme
aérique (les bronches (noir) qu’on ne distingue pas d’habitude
sont silhouettées car elles sont entourées d’alvéoles remplies
de liquide (blanc), du pus ici. Ici le syndrome est systématisé
(1 lobe).
Dans l’atélectasie (une autre forme de syndrome alvéolaire qui
n’est pas d’origine infectieuse), le poumon se rétracte car il y a un obstacle
sur les voie bronchiques, l’air ne rentre plus dans le lobe supérieur droit
(ici).
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Le syndrome alvéolaire n’est pas toujours d’origine infectieuse : l’atélectasie, les cancers et les
hémorragies pulmonaires, les œdèmes et embolies pulmonaires sont autant de causes potentielles de
syndrome alvéolaire qui ne sont pas des pneumonies. Il peut aussi être un effet secondaire de certain
médicament. (autre : inflammation, connectivité, sarcoïdose, fibrose,…)
Le diagnostic est le plus souvent fait par fibroscopie bronchique. On ne cherche à le faire que
dans le cadre hospitalier des pneumonie nosocomiales et de l’immunodéprimé, car les germes
responsables sont très variés, de même que leur réponse aux différents antibiotiques.
On prélève des échantillons à l’aide d’une brosse par grattage, par aspiration simple ou par lavage
bronchique alvéolaire. On met ensuite en culture.
L’évolution est dans 95% des cas une guérison sous traitement, mais de multiples
complications peuvent apparaître (pleurésie, abcès, passage du pathogène dans le sang et expansion de
l’infection à d’autre organe (arthrite, méningite, endocardite)) jusqu’au choc septique ou sepsis grave.
Certains critères de gravité doivent alerter :
Idées à retenir : la pneumonie habituelle (communautaire), les signes fonctionnels, la sémiologie, les
signes à l’examen, les signes radiologiques, le syndrome alvéolaire et ses différentes causes, les signes
de gravité.
3) Abcès pulmonaire :
C’est une pneumonie infectieuse qui s’est aggravée et a
nécrosé, il y a donc un trou au sein de l’opacité. Le pus se
collecte dans l’abcès, et va se drainer de façon brutale dans les
bronches quand celui-ci se rompt. Cela donne une sémiologie
très remarquable, la vomique, lors de laquelle le patient vomi
brutalement une importante quantité de pus.
Radiologiquement, on trouve une opacité excavée à
paroi épaisse. Le signe majeur de l’abcès est un niveau
hydroaérique dans l’opacité, mobile selon si le patient est en
position assise ou debout.
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Dédicaces :
À ma co-rédactrice, à tous les moments qu’on a passés ensemble et qu’on continuera de passer !
Aux irréductibles de la team amphi, parce que vraiment je vous kiffe
À Kushf et sa collection toujours plus fournie
Au bungalow du WEI et à ses pâtes bleues
À mes co-stagiaires toujours là pour gérer
À mes lunettes qui me fuient
À mes fillot et fillottes
À la belle au doux prénom acceuillant,
À ma promo et à celle d’avant
Emma
Dédicace à notre chambre du WEI,
À la fanfare, devenue ma nouvelle famille
À Marc, Isild et Sharmilla sans qui travailler à la BU ne serai pas pareil,
À ma ronéotypeuse,
Mélanie