Traitement comme, est, et prevention

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Traitement [comme | est | et] prévention Riyas Fadel Coordonnateur de projets

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Traitement [comme | est | et] prévention

Riyas FadelCoordonnateur de projets

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«

La prévention du sida devient plus simple, mais aussi plus complexe!

»

Pietro Vernazza, Bulletin des médecins suisses, 2008.

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Les traitements

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Concepts de base•

Charge virale (CV)

: mesure du «

nombre

»

de virus, exprimée en copies/ml ou en log. La CV est mesurée principalement dans le sang, il est aussi possible de la mesurer dans le sperme, dans les sécrétions vaginales et dans les tissus

Quand elle est exprimée en log, elle se lit

:–

2 logs ou 102= 100 copies/ml–

3 logs ou 103= 1000 copies/ml

Il y a aussi différentes façons de la mesurer dans le sperme et les sécrétions vaginales, donc en lien avec le potentiel de transmission du VIH. Il s’agit d’une mesure de virus libres, de virus associés ou les deux

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Concepts de base (2)•

Une charge virale « indétectable

» veut dire en bas

de 50 copies/ml. Dans certains laboratoires, on peut parler de moins de 40 copies/ml

CD4

: mesure du nombre de cellules de type CD4 dans le sang. Avec la CV, ces tests permettent d’évaluer l’état de l’infection au VIH chez une personne

En général, ça prend 500 CD4 pour que le système immunitaire soit « fonctionnel

»

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Traitements•

Il existe plusieurs familles de médicaments contre le VIH

Spécificités à

considérer:

Dose–

Effets secondaires–

Pénétration dans certains tissus–

Effets à

long terme

Quand commencer les traitements?–

Le chiffre magique de 350 CD4

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VIH NÉGATIF

VHI POSITIF IGNORANTSON STATUT

DÉPISTAGE

VIH POSITIF CONNAISSANTSON STATUT

PRÉVENTION

VIH POSITIF AVECSUIVI CLINIQUE

ACCÈS AU SOINS

QUALITÉ DU SUIVI

VIH POSITIF AVEC SUIVI CLINIQUE EFFICACE

RÉTENTION

PRÉVENTION POSITIVE

Source: A. Bayoumi, CAHR 2011

Notez qu’il ne s’agit pas d’un continuum (pas de flèches), mais d’un diagramme pour conceptualiser la complexité.

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De l’infection à

l’indétectabilité…19%

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Programme québécois de mesure de la charge virale du VIH Profil d’activité (1 avril – 31 mars)

* Présence de doublons CUSM; nouveau système informatique

9

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Répartition annuelle des mesures Trousses Versant 3.0 (<50) et Abbott RealTime (<40, juin 2010)

10

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Prévention

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Prévention de la transmission du VIH

Prévenir que la personne séronégative attrape le VIH

Prévenir le sida et autres complications chez une personne séropositive

Prévenir que la personne séropositive transmet le VIH

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ITSS

SÉROADAPTATION

PPE

ACCÈS AUXSERVICES

RÉDUCTION DESRISQUES/MÉFAITS

INTERVENTION STRUCTURELLE

INTERVETIONCOMPORTEMENTALE

DÉPISTAGE/Pratiques cliniques

préventives

CONDOM

VIH (-)

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INTERVENTIONSSTRUCTURELLES

ITSS

RÉDUCTION DESRISQUES/MÉFAITS

SÉROADAPTATION

IPAP/PCP

INTERVENTIONSCOMPORTEMENTALES

CD4/CV

TRAITEMENT

SOUTIEN

DÉVOILEMENT

CONDOM

VIH (+)

IPAP: intervention préventive auprès des partenaires.

PCP: pratiques cliniques préventives

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La place du dépistage dans la prévention

http://youtu.be/kpBimUN1Cmk

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La place du dépistage dans la prévention•

Rapport du directeur de santé

publique. Joindre plus Dépister plus Traiter plus

Richard Lessard, Louise Valiquette

et al., 2010

Le dépistage passe à

l’avant-plan de la prévention, pourquoi?–

Entre 19% et 27% des personnes séropositives ignorent qu’elles sont infectées

En 2009, 43,8% (112/256) des nouveaux diagnostics chez les hommes et 56,9% (29/51) chez les femmes n’avaient jamais eu de dépistage du VIH auparavant

Le recours aux services de dépistage du VIH intervient souvent tardivement puisque 14,1% des nouveaux diagnostics étaient rendus au stade du sida

et que 7,5% (n = 23) présentaient des infections chroniques symptomatiques du VIH

au moment du prélèvement.

Connaître son statut = prendre des précautions

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Les nouvelles technologies du dépistage

Quelques notes en lien avec la prochaine diapo

:

Au Québec, le test ELISA de 4e

génération est utilisé

depuis 2010. Ce test détecte les anticorps du VIH et l’antigène p24. C’est les tests en clinique et CLSC par prise de sang.

Ce test peut donc détecter le p24 aussi tôt que 16 jours après une exposition chez certaines personnes, à

l’intérieur de 2 à

8 semaines chez 95% des gens.

La période fenêtre de 3 mois n’est donc pas nécessaire pour ces tests. Quelques semaines sont suffisantes. Il est par contre toujours recommandé

de répéter le test quelques mois plus tard.

La période fenêtre de 3 mois est par contre nécessaire pour les tests à

résultats rapides.

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Les nouvelles technologies du dépistage

Source : ibase.info

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Les nouvelles technologies du dépistage

ELISA de 4e

génération•

Dépistage rapide

Dépistage par TAAN regroupé

(pooled

NAAT), soit un

test de charge virale. Ce test peu détecter une infection aussi tôt que 7 jours (1 à

2 semaines) après une

infection.

Pour:–

Dépister plus rapidement après une exposition–

Dépister plus, d’une manière plus accessible, facile, extramurale, sans attente de résultats

Dépister plus de personnes en primo-infection

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«

On peut le rebâtir, nous avons la technologie!

»

L’offre et l’accès au dépistage standard restent «

variables

»

dans la province

Le test de dépistage rapide n’est pas accessible qu’à

une minorité

de personnes

Le TAAN regroupé

n’est pas accessible au Québec

Pourtant, en CB, un projet de recherche sur le TAAN regroupé

auprès des HARSAH démontre:•

Une augmentation des tests de dépistage

Une augmentation du nombre de personnes qui se font tester•

Une augmentation de 127% des diagnostics en primo-infection•

Une augmentation de 11% des diagnostics récents

Ce protocole est plus coûteux que l’ELISA

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La différence entre ce qu’on sait (comment faire), ce qu’on peut faire et ce

qu’on devrait faire

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La prévention à

fort impact (CDC)•

Efficacité

et coût

Faisabilité

de l’implantation à

pleine échelle

Couverture de la population cible

Interaction et ciblage

Priorisation

Pour plus d’information: http://www.cdc.gov/hiv/strategy/dhap/pdf/nhas_booklet.p

df

(en anglais)

Politique (…

et valeurs et opinion publique)

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Le traitement comme prévention

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De quoi s’agit-il?

Depuis le début des années 2000, nous savons que les PVVIH qui ont une charge virale indétectable avaient moins de risque de transmettre le VIH

En 2008, la CFS publie un article dans le Bulletin des médecins suisses et la nouvelle fait le tour de la planète en quelques jours

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Qu’est-ce que les Suisses ont dit?•

Une personne séropositive ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral avec une virémie entièrement supprimée ne transmet pas le VIH par voie sexuelle, c’est-à-dire qu’elle ne transmet pas le virus par le biais de contacts sexuels.

Cette affirmation reste valable à

condition que:

la personne séropositive applique le traitement antirétroviral à

la lettre et soit suivie par un médecin

traitant;–

la charge virale (CV) se situe en dessous

du seuil de

détection depuis au moins six mois; –

la personne séropositive ne soit atteinte d’aucune autre infection sexuellement transmissible (MST).

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Cette position:•

Vise les personnes en couple stable

Doit faire l’objet d’une discussion entre le médecin et les deux partenaires sur:–

L’adhésion aux traitements–

Les ITSS–

La CV–

La contraception–

Le cadre légal en Suisse

Reconnaît que la décision revient à

la personne

séronégative

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Pourquoi faire une telle annonce?

Criminalisation

Procréation

Stigmatisation

Message uniforme

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Depuis…•

Premières réactions majoritairement négatives sauf de la part de quelques organismes de PVVIH

Plusieurs critiques sur la méthodologie, le raisonnement et les données sur lesquelles se base la position

Conférence internationale de 2008 à

Mexico –

les

discussions prennent un autre ton

Plusieurs recherches, publications, et modélisations visent à

confirmer ou infirmer la conclusion des Suisses

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Depuis…•

Début de la reconnaissance de l’impact d’une telle stratégie à

différents niveaux (encore des modélisations

mathématiques)

La charge virale communautaire

Début de projets pilotes : STOP HIV/AIDS et TLC+

On attend avec impatience les résultats d’un ERC pour éclairer le sujet

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Depuis…

Le traitement comme prévention est différent de la position suisse

:

Discours populationnel, pas de pré-requis

Le «

pourquoi

»

devient réduire les nouvelles

infections–

On vise aussi à

éliminer le VIH d’ici 20XX

On proclame un investissement massif maintenant pour économiser plus tard

Un argument pour l’accès universel aux traitements

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Août 2011

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Résultats•

1763 couples sérodiscordants hétérosexuels

9 pays

54% dans des pays d’Afrique

50% des PVVIH étaient des hommes

39 infections (28 liées)

1 infection dans le groupe traitement

Rapport de risque pour la transmission du VIH (HR), 0.04; 95% CI, 0.01 to 0.27; P<0.001

Rapport de risque pour les indicateurs cliniques (HR) ratio, 0.59; 95% CI, 0.40 to0.88; P = 0.01)

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Que veut dire le rapport de risque?•

0.4 = réduction de 96% du risque relatif•

C’est presque dire 1/28 (une infection sous traitement / 28 infections sans traitement)

Ce n’est pas:–

Une réduction de 96% du risque de transmission–

Un risque résiduel de 4%–

0.5 «

chances

»

sur dix de transmettre le VIH

C’est simplement une réduction significative du risque relatif

de transmission

Dans ce contexte, il est important de corriger les perceptions en lien avec le 96% tout en reconnaissant qu’il y a une réduction importante du risque de transmission

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Les autres technologies de prévention

Page 39: Traitement comme, est, et prevention

PPréE

Si la PPE fonctionne (théoriquement), pourquoi ne pas prendre les médicaments avant?

Étude iPrEx–

2499 HARSAH dans 9 villes

43.8% infections de moins lorsque pilule active vs placebo

50.2% lorsque 50% ou plus d’adhésion

72.8% lorsque 90% ou plus d’adhésion

Limites

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Caprisa

004

Microbicide à

base de Tenofovir•

889 femmes en Afrique du Sud

39% moins d’infections•

Premier microbicide à

«

fonctionner

»

D’autres études sont en cours avec des résultats «

prometteurs

»

Limites….

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Vaccins

Étude Thai•

31% d’efficacité

51 infections sur 8197 bras actif vs. 74 / 8198 dans le bras placebo

Premiers résultats significatifs avec un vaccin•

D’autres recherches en cours

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Questions? Commentaires?

Comment comprendre ces chiffres?

Comment les expliquer?

Est-ce important?

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Qu’est-ce que le risque?•

Notre compréhension et notre conception du risque ont évolué

au cours de l’histoire

La conception du risque a été

influencée par les sciences, notamment les statistiques et les probabilités

Nous sommes passés d’un risque extérieur, sur lequel nous avons peu de contrôle, à

un risque

quantifiable, donc prévisible. Par le fait même, nous avons créé

l’acteur responsable de se

protéger

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Représentation du risque de l’infection au VIH

Continuum entre pas de risque et haut risque, avec l’absence d’un risque «

moyen

»

Évolution en fonction des connaissances

:–

Risque lors des relations orales

Relation anale non protégée avec un partenaire occasionnel ou un partenaire de statut sérologique inconnu ou différent

Risque de transmission pour relation anale réceptive : ±

1,4%

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Paradigme de la prévention:

RisqueSécurisexe

Condom

PLAISIR

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Usage constant

du Condom

Sérotriage, sécurité

négociée

Positionnement stratégique

Retrait avant l’éjaculation

Stratégies de réduction des risques

Abstinence Se faire pénétrer

sans condom et

avec éjaculation

Charge virale

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L’évaluation du risque

Une panoplie d’information sur le risque qui provient de sources multiples

Une expérience personnelle avec le risque qui influence l’évaluation du risque

Des choix à

faire et la capacité

de faire ces choix

Des choix conscients et des habitudes•

Le risque change, la réaction au risque aussi

Le risque a un sens

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Enjeux

Que veulent dire les résultats dans la «

vraie vie

»?

Est-ce que les modèles mathématiques vont fonctionner?

Sommes-nous capables d’appliquer ces connaissances?

Page 49: Traitement comme, est, et prevention

Enjeux•

Compréhension du message:–

Par les intervenants

Par les PVVIH–

Par la population

Les changements de comportements

Les relations anales

Charge virale dans le sang et dans les sécrétions génitales

L’effet des ITSS

Le début des traitements

Les effets à

long terme

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Discussion•

Qu’est-ce que vous en pensez?

Comment pouvons-nous répondre à

une PVVIH qui

demande «

est-ce que c’est vrai »?

Comment expliquer un risque «

négligeable

»?

Quel message devrait-on transmettre:–

À

une PVVIH en couple sérodiscordant?

À

une personne séronégative dans un couple

sérodiscordant?–

À

un homme gai?

Si nous avions à

formuler un message de base, quel serait-

il?

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Quelques notes supplémentaires•

Chiffrer le risque et communiquer des statistiques sont des actions à

double tranchant. Il faut en être conscient

avant de procéder.

En tant qu’intervenant, nous devons porter une attention particulière à

nos messages:

Reconnaître l’influence de nos propres valeurs, de notre subjectivité

et de notre rapport au risque sur nos messages et nos interventions

Adapter nos messages aux personnes/populations ciblées–

Porter une attention sur l’effet plus large de notre message. On ne parle jamais à

une personne dans un vase clos.

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Quelques notes supplémentaires•

Éviter de reconnaître la complexité

des systèmes dans lesquels nous travaillons va avoir un effet négatif sur notre travail.

Le condom n’est pas efficace pour tout le monde. Nous disposons d’un buffet de pratiques préventives efficaces à

différents degrés. Comme dans un buffet, il faut faire des choix, toutes les personnes ne mangeront pas un seul plat et elles ne mangeront pas tout non plus.

Les stratégies de prévention ne se limitent pas aux moments où

on se déshabille.

Il nous revient d’outiller les personnes à

prendre des décisions éclairées et efficaces pour leurs contextes. C’est-à-dire:

Ne pas prendre de décisions à

leur place–

Reconnaître qu’une prise de décision inclut aussi d’en assumer les conséquences–

Reconnaître leur capacité

à

prendre des décisions et leur pouvoir pour les mettre en pratique–

Reconnaître que les décisions ne sont jamais parfaites–

Accompagner les personnes dans la gestion des conséquences de leurs décisions

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Merci!