Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

19
notre dossier Alerte aux Alerte aux gaz toxiques gaz toxiques N°03 • BIMENSUEL • 65 ème année INDEX Inflation positive Page 4 TEMPS CHOISI Le congé parental explose Page 7 EUROBAROMETRE L’europe a le blues Page 5 Chaque jour, des milliers de containers venus des quatre coins du monde débarquent à Anvers et sont acheminés dans tout le pays. La plupart de ceux provenant d’Asie ont été fumigés pour détruire insectes, vermine, rats et autres moisis- sures. Les produits chimiques utilisés sont des gaz extrêmement toxiques. Malheureusement, il arrive souvent que ces produits ne soient même pas signalés. Des travailleurs se font piéger en ouvrant des cargaisons. Mais il arrive aussi qu’ils soient malades sans faire le lien avec des produits dont ils ignorent la présence et a fortiori les effets sur la santé. Dockers, routiers sont en première ligne mais les cargaisons piégées peuvent toucher d’autres tra- vailleurs inconscients du danger ou mal informés sur les produits dangereux. L’Union Belge des Ouvriers du Transport tire la sonnette d’alarme. Il faut légiférer au niveau européen. NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles EDITO Les conditions du dialogue social Page 3 12 FÉVRIER 2010 Éd. LIÈGE

description

Syndicats, le magazine de la FGTB. Alerte aux gaz toxiques - Les conditions du dialogue social - Index: inflation positive - Eurobaromètre - Le congé parental

Transcript of Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

Page 1: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

notre dossier

Alerte aux Alerte aux gaz toxiquesgaz toxiques

N°03 • BIMENSUEL • 65ème année

INDEX

Infl ationpositive

Page 4

TEMPS CHOISI

Le congéparentalexplose

Page 7

EUROBAROMETRE

L’europea le

blues

Page 5

Chaque jour, des milliers de containers venus des quatre coins du monde débarquent à Anvers et sont acheminés dans tout le pays. La plupart de ceux provenant d’Asie ont été fumigés pour détruire insectes, vermine, rats et autres moisis-sures. Les produits chimiques utilisés sont des gaz extrêmement toxiques. Malheureusement, il arrive souvent que ces produits ne soient même pas signalés. Des travailleurs se font piéger en ouvrant des cargaisons. Mais il arrive aussi qu’ils soient malades sans faire le lien avec des produits dont ils ignorent la présence et a fortiori les effets sur la santé.

Dockers, routiers sont en première ligne mais les cargaisons piégées peuvent toucher d’autres tra-vailleurs inconscients du danger ou mal informés sur les produits dangereux.

L’Union Belge des Ouvriers du Transport tire la sonnette d’alarme. Il faut légiférer au niveau européen.

NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

EDITO

Les conditionsdu dialogue

social

Page 3

12 FÉVRIER 2010 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

LUXEMBOURG BRABANT WALLON

NAMUR

La FGTB Luxembourg vous donne la parole!

La FGTB Luxembourg tiendra son congrès d’orientation le 24 avril 2010.

C’est un moment important qui permettra à notre organisation de fi xer ses grands objectifs pour les années à venir. Afi n de préparer au mieux ce congrès, la FGTB Luxembourg, toutes centrales confondues, souhaite donner le plus largement possible la parole à ses délégués et militants bien sûr mais aussi à ses affi liés.

C’est pourquoi nous lançons une grande enquête en collaboration avec l’Université de Liège. Celle-ci s’adressera à tous nos délégués ainsi qu’à un échantillon de plus de 1.500 affi liés choisis aléatoirement.

Si vous recevez dans les prochains jours un questionnaire à la mai-son, prenez le temps d’y répondre. Votre avis nous intéresse, il nous permettra d’améliorer votre syndicat.

Les Centrales Professionnelles,Le Président,

Le Secrétaire Régional Interprofessionnel.

La FGTB Brabant wallon dans la rue

Le vendredi 29 janvier, la FGTB Brabant wallon était aussi dans la rue, afi n de manifester pour l’emploi et la suppression du volet «sanctions» du contrôle des chômeurs. Notre animateur jeunes, Fabio, s’est même fait interviewer par la télévision espagnole. Plus que jamais, la détermination de nos militants est intacte. Certains d’entre eux ont aussi participé aux actions de solidarité pour AB INBEV et à la manifestation face à l’ONEM de La Louvière.

Le groupe SNCB engage

10 accompagnateurs de trainpour Arlon

Intéressé(e)?

Si tu possèdes ton CESS ou tu es en dernière année,pose maintenant ta candidature via le site web «sncb.be» ou « escheminsdeferengagent»

La CGSP peut te conseiller: Gérard SERVAIS 063/230 108

> SECTEUR DE LA CONSTRUCTION: COUVERTURE DE BÂTIMENT À FOSSES LA VILLE

La coupe est pleine…

Obliger les ouvriers à travailler sur les toits alors qu’il neige et gèle; manque de mesures d’hy-giène sur le chantier; occuper des travailleurs roumains engagés comme qualifi és, les faire tra-vailler comme manœuvres et les obliger à rembourser une partie de leur salaire sous la menace d’être licenciés et donc renvoyés dans leur pays……. Et pourtant il n’y a pas de délégués dans cette petite entreprise. Les ouvriers en ont eu tellement assez qu’après avoir fait appel tous ensemble à la FGTB ils ont décidé d’arrê-ter le travail. Depuis, il y a déjà eu deux rencontres avec l’em-ployeur (dont une à la Confé-dération Patronale) mais il n’y a toujours pas d’amélioration dans les conditions de travail. Affaire à suivre ….

> OFFRE D’EMPLOI

Page 3: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

Politique régionale: la FGTB toujours vigilante…En juin 2009, la FGTB de Bruxelles déposait sont Mémorandum entre les mains du Formateur du nou-veau gouvernement bruxellois. En ce début d’année 2010 -marquée par de très nombreuses pertes d’emplois-, son Secrétaire géné-ral, Philippe Van Muylder, fait le point sur les principaux enjeux régionaux . Rencontre.

Syndicats: Le gouvernement bruxellois vient de décider de réécrire complètement son Plan régional de développement (PRD). Quelle est la nature de ce docu-ment?

Philippe Van Muylder (PVM): Le PRD est un plan d’orientation stratégique qui fi xe les objectifs et les priorités de développement de la Région de Bruxelles. Il couvre toutes les matières pour lesquelles la Région est compétente (ou qui concourent à son développement): le logement, l’économie, l’emploi, mais aussi la mobilité, l’environ-nement, le commerce, la culture, la politique sociale, etc. L’intention du gouvernement est d’adopter un tout nouveau document, désormais dénommé PRDD: plan régional de développement durable.

Syndicats: Globalement, la FGTB est-elle satisfaite de cette an-nonce?

PVM: Oui et non. D’une part, nous pointons trois motifs évidents de satisfaction:1. la décision (conforme à notre

Mémorandum) de négocier un Pacte de croissance urbaine basé sur une alliance emploi-environ-nement;

2. le souci d’une stratégie concertée

avec les deux autres Régions, en ce qui concerne le développe-ment de l’hinterland bruxellois (les + 60 communes qui forment, en ce comprises les 19 communes bruxelloises, la zone économique du centre du pays);

3. la volonté affi chée du gouverne-ment de développer les équipe-ments collectifs (en priorité dans les quartiers les plus fragilisés).

Mais d’autre part chacun sait que l’un des défi s majeurs de cette lé-gislature régionale doit consister à améliorer les conditions de travail et les droits sociaux des Bruxel-lois, afi n de combattre la préca-rité croissante de l’emploi et de renforcer la sécurité des carrières professionnelles.

Or, à ce stade-ci, la lutte contre la dégradation des conditions de travail ne semble pas faire partie des objectifs du PRDD. En outre, dans l’élaboration du nouveau document, se profi le une sorte de dilution du rôle des interlocuteurs sociaux; dans un dossier aux re-tombées si clairement socio-écono-miques, ce n’est tout simplement…pas raisonnable.

Syndicats: Autre dossier: la FGTB pointe les conséquences, pour les ménages bruxellois, du défaut de relevé d’index 2008 pour les fac-turations de gaz-électricité. Qu’en est-il?

PVM: Depuis la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz, le rôle du «fournisseur historique» a été réparti entre:- des fournisseurs, placés en situa-tion de concurrence;

- et un gestionnaire de réseau (SI-

BELGA), gérant une infrastructure unique (avec impartialité vis-à-vis des différents fournisseurs).

Dans notre région, le gestionnaire de réseau doit relever une fois l’ an les données de consommation des compteurs de gaz et d’électricité. Ces données sont transmises aux fournisseurs dans le mois. Sur cette base, ceux-ci-ci émettent des factu-res de régularisation annuelles.

Pendant l’été et l’autonome 2008, les index de 60.000 clients (11 com-munes concernées) n’ont pu être transmis à temps aux fournisseurs, d’où, aujourd’hui, l’envoi à certains consommateurs de factures de ré-gularisation parfois très élevées.

Face à cette situation, SIBELGA a déclaré en substance: les consom-mateurs ayant des diffi cultés de paiement «sont invités à prendre contact avec leur fournisseur et à demander des facilités de rem-boursement», étant entendu qu’el-les seraient accordées (?).

Une telle démarche est évidem-ment surprenante dans la mesure où:- SIBELGA n’est pas en position de donner des ordres aux fournis-seurs;

- la démarche revient à présenter comme une sorte de «faveur au consommateur bruxellois» la conséquence d’une faute du ges-tionnaire de réseau. De plus, qu’en est-il des clients ayant domicilié leurs factures? Quoi qu’il en soit, le responsable de la faute (four-nisseur ou -ici- gestionnaire du réseau) se doit d’éviter tout pré-judice dans le chef des Bruxellois. Dans une situation de ce genre,

les facilités de paiement doivent être automatiques, même en cas de domiciliation bancaire!

Syndicats: Comment réagit la FGTB face à la décision du gou-vernement régional de renoncer à implanter un grand centre de distribution urbaine sur le site de Tour & Taxis?

PVM: Dès le début, la FGTB de Bruxelles a soutenu le projet du BILC (lire Syndicats n°1 du 16 jan-vier 2009). Pour rappel, ce projet visait à créer un centre de distri-bution urbaine sur le site de Tour & Taxis. Les activités logistiques du projet devaient permettre la création de 500 emplois directs, en plus des 900 emplois existants au centre TIR actuel. Par ailleurs, environ 135 emplois auraient été créés au sein des ateliers s’implan-tant au BILC.

A noter encore: la plupart de ces emplois auraient été des emplois peu qualifi és: chauffeurs, maga-

siniers, caristes, etc. (précisément le type d’emplois dont la Région a, aujourd’hui encore, un cruel besoin…).On ne reviendra pas ici sur les circonstances qui, en 2008 et en 2009, ont isolé complètement la FGTB dans sa défense du projet BILC. L’aveuglement de plusieurs associations environnementales, conjugué à un important effet nimby, a eu raison de ce projet du gouvernement régional, bientôt abandonné…par une partie même de la majorité politique (Ecolo).

Vu le blocage politique sous la précédente législature, le gou-vernement bruxellois vient de décider d’abandonner le site de Tour&Taxis. Le projet sera implanté ailleurs: sur le site de Schaerbeek-Formation. Ce faisant, on a perdu 10 ans car ces terrains-là ne seront disponibles qu’en 2020. Bref, on ne peut s’empêcher de ressentir cet épilogue du dossier BILC comme un énorme gâchis…

Ave

c le

so

utie

n de

26 rue de la Victoire 1060 Bruxelles (Porte de Hal)

Tél: O2 543 03 00

Site: www.universitepopulaire.be Mail: [email protected]

En p

arte

naria

t av

ec:

Edite

ur re

spon

sabl

e: A

lain

LED

UC

, 26

rue

de la

Vic

toire

, 106

0 B

ruxe

lles

Prochaines activités Mardi 23 février, 18H00—21H00

Cycle « pensées de crises »

Mercredi 3 mars, 18H00—21H00 Inauguration 1er Café philo à l’UP Notre premier Café Philo,

animé par Michel TOZZI professeur émérite des Universités en sciences de l’éducation à l’U-niversité de Montpellier 3, animateur, formateur et chercheur en didactique de la philosophie à l’école et dans le Cité.

Qu’est-ce « être juste ? »

Jeudi 11 mars, 18H00—21H00 Semaine numérique 2010 Semaine numérique 2010

Banlieues et CFS organisent un séminaire ouvert avec Philippe AIGRAIN Fondateur de « la quadrature du net », sociologie des échanges d’infor-mation et de philosophie politique des droits intellectuels, “Cause Com-mune : l’information entre bien commun et propriété“, Fayard, 2005

La vie privée de l’homme numérique ...

La Marche Mondiale des Femmes BelgiqueAnnée d’action 2010Changer la vie des femmes pour changer le monde! Changer le monde pour changer la vie des femmes!

Le samedi 6 mars à Bruxelles: reconquérons la rue avec nos revendications!

Stop aux violences, stop aux silences! Priorité à la lutte contre les violences envers les femmes dans les politiques belges! Contre la marchandisation du corps des femmes! Des droits reproductifs et sexuels pour toutes! Stop aux violences intrafamiliales Non aux violences sexuelles comme arme de guerre!

Contre la misère: l’autonomie fi nancière! Emploi durable et travail digne pour toutes et tous! Salaire égal! Une sécurité sociale et un système fi scal justes et solidaires! Un équilibre des différents temps de vie pour tou-te-s! Une solidarité internationale pour l’autonomie économique de toutes les femmes!

Les services publics ne sont pas à vendre! Education, santé, eau… des services publics pour toutes et tous! Les femmes actrices et bénéfi ciaires de la souveraineté alimentaire!

La force des femmes = une chance pour la paix Pour la mise en œuvre concrète de la résolution 1325 des Nations Unies! Pour l’élimination des causes économiques des confl its armés! Pour la paix et la démilitarisation! Stop aux violences envers les femmes et à l’impunité!

Rendez-vous à 12h30 à la Bourse de Bruxelles pour une marche rythmée et revendicative jusqu’au Palais de Justice passant par quatre lieux symbolisant les champs d’action de la MMF 2010. L’occasion aussi de fêter la 100ème journée internationale des femmes.

Infos: www.marchemondialedesfemmes.be; [email protected]; tél. 02-229 38 48

Philippe Van Muylder, Secrétaire général de la FGTB de Bruxelles

Page 4: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

MONS - BORINAGE CENTRE

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

Les P’tits Plaisirs de Cenforsoc au Théâtre Poche, rue du fort 70 à Charleroi

«Désolée, c’est monstrueux» (théâtre) de et par Véronique CASTANYER

Vendredi 19 février 2010, à 20h00

Best of des deux spectacles «Je suis désolée» et «C’est monstrueux», la fameuse saga fami-liale avec Marie-Claire, sa fi lle Charlotte, les petites jumelles Aurore et Juliette, la grand-mère et la Béatrice. Pirouettant de person-nage en personnage, Véronique CASTANYER pose un regard tendre, pointu et drôle sur les différentes saisons de la vie. Instantané d’une famille dans ses gestes du quotidien.

«Il y a des spectacles devant lesquels on a simplement envie de s’incliner et de dire merci. Merci de tant de drôlerie et d’émotion, de précision et de fantaisie,

d’humanité et d’humour, de vivacité et de

gravité. Merci d’avoir su dire, avec si peu de moyens visibles, tant de choses que l’on

avait sur le cœur, d’avoir dénoué tant de nœuds intérieurs, de nous avoir en défi ni-tive, réconcilié avec le pire en distribuant du plaisir (Jacques de DECKER - Le Soir).»

Un cycle de six spectacles orga-nisé en partenariat avec la FGTB

CHARLEROI & SUD-HAINAUT et avec le soutien de la Commu-

nauté Française et de la Direction générale des Affaires culturelles

du Hainaut.

INFOS ET RÉSERVATIONS AU 071/641.262 – www.cenforsocasbl.be

Nos permanencesOFFICE DE DROIT SOCIAL (ODS)

Résidence «Le Centre» - Grand Rue 67-69 -1er étage (magasin «Match») - 7000 MonsTél.: 065.32.38.70 - Fax: 065.32.38.79

1. Service juridique et «Accompagnement des chômeurs»

Du lundi au jeudi: de 08h30 à 12h00Le vendredi: de 08h00 à 12h00Du lundi au vendredi: de 13h45 à 16h00 (uniquement sur rendez-vous)

2. Département «Allocations familiales»

Le lundi, mardi et vendredi: de 08h30 à 12h00Le jeudi: de 13h45 à 16h00 (uniquement sur rendez-vous)

SERVICE CHOMAGE

Ouvert le lundi, mardi, mercredi et vendredi de 8h00 à 12h00. Fermé le jeudi.

Mons:Section chômage de Mons, Lens, JurbiseRue Lamir 18/20 – 7000 MonsTél. 065/32.38.11 - Fax 065/32.38.26

Chômage et Prépensions Tél. 065/32.38.27 ou 065/32.38.28

Fax 065/32.38.91 «Usines» et «Frontaliers»:Tél. 065/32.38.35 - Fax 065/32.38.91

Boussu:Section chômage de Boussu et HornuRue du Centenaire 78 à 7300 BoussuTél. 065/78.19.67 - Fax 065/66.84.49

Dour:Section chômage de Dour et Hauts PaysRue Grande 100 à 7370 DourTél. 065/61.39.90 - Fax 065/63.26.22

Frameries:Section chômage de Colfontaine, Frameries et QuévyRue des Alliés 72 à 7080 FrameriesTél. 065/46.82.46 - Fax 065/66.31.73

Quaregnon:Section chômage de Jemappes-Flénu, Quaregnon-WasmuëlRue du Village 126 à 7390 QuaregnonTél. 065/61.39.80 - Fax 065/82.49.61

Tertre - Saint-Ghislain:Section chômage de Saint-Ghislain, Tertre, Baudour, Hautrage, Villerot, Herchies, Sirault et NeufmaisonRue Defuisseaux 83 à 7333 TertreTél. 065/61.20.90 - Fax 065/62.04.57

Page 5: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

> TRAVAILLEURS FACE AUX CPAS

VERVIERS

LIÈGE - HUY - WAREMME

Coordination liégeoiseMarche Mondiale des Femmes 2010

Tant que toutesles femmes nemarcheront paslibrement,nous continueronsde marcher

rencontre-échangesavec Marie Kabazo Zabibu(Kivu-RDC)

20h30 à l'Aquilone25 Bd Saucy à Liège

“ Droit à l'alimentation,les femmes y travaillent ! ”

manifestationZ vendredi 5 marsZ 17h00Z place CathédraleZ Liège

invitation à toutes et tous

Éditr

icere

spon

sabl

eN

icole

Van

Enis

19-2

1ru

ePi

erre

use

4000

Lièg

e-C

once

ptw

ww.

claric

e-ill

ustr

atio

ns.b

e

Avec le soutien :

> COLLOQUE

Economie sociale et solidaire comme force de changementLe vendredi 26 février 2010 de 9h à 17hA la Salle de l’Harmonie, rue – à 4800 VerviersFace à un capitalisme irrespon-sable, ne cessant de démontrer son ineffi cacité, il nous faut repenser radicalement nos manières de vivre et d’entre-prendre.Afi n qu’émergent des initia-tives solides, la réfl exion, déjà engagée, ne peut faire abstrac-tion de la question des sens et non-sens du discours. Que proposent les entrepri-ses coopératives de chez nous et d’ailleurs? Et, quelles pis-tes d’action concrètes pou-vons-nous mettre en place aujourd’hui?

Partant de l’ouvrage de Bruno Bauraind «Autopsie d’une délocalisation», nous nous interrogerons, au cours de cette journée, sur les pistes et les alternatives pouvant être développées comme forces de changement dans la continuité de la campagne «le capitalisme nuit gravement à la santé».

Les pistes concrètes de trans-formation de société d’Econo-mie Sociale, telles que des coo-pératives locales et étrangères, seront examinées pour tenter de cerner les moyens de mettre en place ces alternatives à tra-vers les expériences françaises, espagnoles et belges.

Avec des intervenants tels que Francesc Abad, Bruno Bau-raind, Walther Coscia, Jean-Paul Feldbusch, Marc Goblet, Patrick Lenancker, Miguel Millana, Marie-Dominique Perrot, Rainer SchlüterModérateurs: Marcel Bartho-lomi, Marc KadanerEn présence de: Claude De-sama, Francis Gomez, Jean-Claude Marcourt

PAF: 15e (tarif réduit 10e pour les étudiants, chômeurs...)

Renseignements et Réservations: IDEES asbl Tel.: 087/33.74.88 E-mail: [email protected] Infos: www.ideesasbl.org

Piège à... l’inactivité!Travailleurs face aux CPAS Piège à… l’inactivité! Avant la crise, le discours sur «les pièges à l’emploi» étaient à la mode. Les allocations de chômage étaient réputées trop élevées pour encourager les sans-emploi à accepter de travailler. C’était le discours libéral. Celui qui voit en chaque chômeur un fainéant en puissance. Cette logique est stupide. Si l’écart entre le salaire et l’allocation est trop faible, il suffirait… d’augmenter les salaires. Ce qui se passe dans les CPAS, vers où sont poussés de plus en plus de travailleurs (crise et «chasse aux chômeurs» aidant) est très curieux dans ce contexte. Là, les bénéficiaires du revenu d’intégration sont découragés de… travailler. Les explications de Bernadette Schaeck, militante du DAS (Défense des allocataires sociaux):

Avec l’extension du travail intéri-maire et sa répartition sur un nom-bre grandissant de personnes, avec la multiplication des petits bou-lots et des contrats précaires, avec l’augmentation considérable du nombre de personnes émargeant aux CPAS, avec la priorité à la mise à l’emploi voulue par la loi de 2002 concernant le droit à l’intégration sociale1, de très nombreux bénéfi -ciaires du revenu d’intégration (RI) ont une activité professionnelle. Ils en retirent un avantage fi nancier faible sinon nul. Cette matière est réglée par l’article 35 de l’arrêté général d’application de la loi2.

Lorsqu’un bénéfi ciaire du RI tra-vaille, ses revenus professionnels sont déduits du montant auquel il a droit, mais pas complètement. Il peut bénéfi cier d’une immuni-sation d’un montant mensuel de 216,693e, et donc garder un «béné-fi ce» de 216,69e au maximum. Le droit à l’article 35 est limité dans le temps et ne s’applique pas à tous les bénéfi ciaires:

• Un bénéfi ciaire n’a droit à l’exo-nération que s’il commence à travailler après avoir été admis au bénéfi ce du RI. S’il demande le RI alors qu’il travaille déjà (ce qui est très fréquent), l’entièreté de ses revenus professionnels sont déduits.

• L’exonération est limitée à 3 ans. Au-delà de cette période, les reve-nus professionnels et les primes de formation (voir point suivant) sont entièrement déduits du RI. Il ne s’agit pas de 3 ans d’activité professionnelle et/ou de forma-tion cumulés, mais d’une période de 3 ans à dater de la première mise au travail ou du début de la première formation.

• La prime de formation (1e brut, 0,69e net par heure), accordée à la personne qui suit une forma-tion dispensée par le FOREM (et Actiris ou VDAB) ou par un orga-nisme conventionné, est consi-dérée comme un revenu socio-professionnel, et relève donc de l’article 35. En conséquence, si une personne suit une formation 3

ans après le début d’une première formation, sa prime est déduite du montant du RI. Et surtout, si elle travaille 3 ans après avoir suivi une formation, l’entièreté de son salaire est déduit du RI.

• Les cohabitants sont exclus du bé-néfi ce de l’article 35. La loi ne le dit pas explicitement, mais elle est suffi samnnent vague que pour permettre cette interprétation par les CPAS4.

• Les étudiants boursiers sont dis-criminés. Le montant de l’immu-nisation à laquelle ils ont droit n’est que de 60,44e au lieu de 216,69e pour les étudiants non boursiers et tous les autres tra-vailleurs.

A toutes ces limites, légales mais contestables et contestées, s’ajou-tent une application restrictive et une interprétation abusive de la part de certains CPAS. Suite à des astuces de calcul et à des distinc-tions arbitraires entre différents types de contrats et d’activité, de nombreux travailleurs ne bénéfi -cient pas ou bénéfi cient partiel-lement de l’immunisation men-suelle, même quand ils sont dans les conditions légales pour y avoir droit.

La philosophie qui sous-tend l’ar-ticle 35 est la suivante: «Il s’agit d’un incitant fi nancier limité dans le temps, qui doit aider le bénéfi -ciaire du système d’assistance à le rapprocher du marché du travail via des travaux ou via des forma-tions de qualifi cation payées qui lui permettent d’intégrer progressive-ment le circuit professionnel. On ne peut pas donner un avantage limité dans le temps, au risque de voir certaines personnes s’installer dans le système».

Le risque d’ «installation» dans un système de «facilité»: une rengaine du néolibéralisme. Pourtant, le pré-cariat n’est pas choisi par ceux qui le subissent, il est imposé par ceux qui y ont intérêt, les employeurs. La succession de contrats précai-res n’apporte pas une «réinsertion durable sur le marché du travail» aux usagers des CPAS. Ceux-ci sont au contraire insérés durablement dans le précariat. Le fait de limiter à 3 ans l’immunisation des revenus professionnels et de le refuser à ceux qui travaillent déjà quand ils introduisent une demande au CPAS, aboutit à ce que de plus en plus de travailleurs disposent de revenus très très largement infé-rieurs au seuil de pauvreté.

La défense des usagers des CPAS se place dans la perspective d’une lut-te globale des travailleurs et alloca-taires sociaux pour: le relèvement de toutes les allocations sociales au niveau du seuil de pauvreté, l’aug-mentation substantielle du salaire minimum garanti, la suppression du taux cohabitant, le partage du temps de travail entre tous sans perte de salaire et avec embau-ches compensatoires, le retour à des contrats à durée indéterminée, la création d’emplois socialement utiles et respecteux de l’environ-nement, la défense des services publics et de la sécurité sociale.

1 Cette loi a remplacé la loi de 1974 sur le mini-mum de moyens d’existence (minimex)

2 Voir http://das.babelleir.be dossier Scan-dale de l’article 35

3 Index au 1er septembre 20084 http://das.babelleir.be/plugins/pdf/reader.

php?lng=fr&pdfdocid=34

Page 6: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 3ACTUALITÉS

> COMMISSION PARITAIRE AUXILIAIRE POUR OUVRIERS (CP 100)

> ÉDITO

Les conditions du dialogue socialNous étions 35.000 dans les rues de Bruxelles le 29 janvier dernier. Au «laissez nous entreprendre» des organisations patronales, les syndicats ont répondu «laissez-nous travailler! On vous a laissé faire… Voyez le résultat…»

Nous sommes allés le répéter au Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, qui a reçu notre délégation. Nous avons demandé que l’Union européenne mette en place un nouveau plan de relance écologique et solidaire. Une taxe sur les transactions fi nancières au niveau européen devrait permettre de dégager 135 milliards d’euros pour un tel plan sans que les entreprises ou les particuliers n’en souffrent. M. Van Rompuy s’est montré «attentif» en vue des différents sommets qui auront lieu en février et mars.

Retour chez nous. Avec les autres syndicats nous sommes allés frapper à la porte du 16 rue de la Loi pour rappeler au Premier ministre belge l’urgence de prendre des mesures de relance pour une économie «éco-solidaire». Yves Leterme nous a écoutés poliment et a «pris note» de nos propositions. Nous avons aussi insisté pour que l’on suspende le harcèlement administratif des chômeurs dans le contexte actuel d’hémorragie de l’emploi.

Après avoir reçu le patronat, M. Leterme a incité les interlocuteurs sociaux à renouer le dialogue. Son intention est de poursuivre dans la voie empruntée jusqu’ici: soute-nir le pouvoir d’achat tout en baissant les charges des entreprises et en poursuivant l’assainissement des fi nances publiques. Il appelle ça «la triangulaire». On pourrait aussi bien dire la quadrature du cercle. Rappelons en effet que les recettes publiques ont baissé de 20% en 2009 et que l’heure n’est plus aux cadeaux fi scaux. En tout cas aux réductions de charges non sélectives et sans lien avec l’emploi.

Nous pouvons comprendre que des entreprises – c’est-à-dire les travailleurs qui y sont occupés - souffrent de la crise. Ce sont celles-là qu’il faut aider. Les aider à maintenir l’emploi et non pas aider celles qui profi tent à la fois des cadeaux fi scaux, des aides à l’emploi, de la prise en charge par la collectivité du chômage et de la crise pour res-tructurer tout en distribuant des dividendes. Si les organisations patronales refusent l’amalgame, qu’elles reconnaissent qu’il y a des brebis galleuses et acceptent de faire le tri.Revoir le système des intérêts notionnels pour n’en réserver le bénéfi ce qu’aux entrepri-ses qui le méritent, c’est-à-dire celles qui favorisent l’emploi, n’est pas qu’une question de bon sens, c’est aussi une question d’intérêt général. C’est cet intérêt général qui doit rester le fi l conducteur du dialogue social. Nous restons ouverts au dialogue. Et nous le prouvons: nous allons reprendre les discussions au sein du Groupe des 10 dans les prochains jours afi n d’établir de commun accord un projet d’agenda prioritaire pour l’année 2010. Mais on doit bien comprendre sur le banc patronal que le dialogue ne peut pas reposer sur un recul social qui s’ajouterait à celui que la crise nous infl ige déjà. Les travailleurs ont besoin d’être soutenus, pas agressés!

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

> L’ACTU

La fi scalité en débatL’actualité est fi scale. Une proposition de loi a en effet été déposée à la Chambre par le Parti socialiste francophone pour revoir le système des intérêts notionnels. Cette proposition de loi déposée par Marie Arena et Alain Mathot le 29 janvier dernier vise à supprimer la déduction fi scale pour le capital à risque en cas de restructuration.

Rappelons de quoi il s’agit. Les entreprises qui ne recourent pas à l’emprunt peuvent néanmoins déduire un intérêt fi ctif sur leurs fonds propres. C’est ce que l’on appelle «les intérêts notionnels». La mesure – approuvée à l’époque par le PS – était supposée être neutre du point de vue budgétaire, ou presque. Il était question à son lancement d’un coût de 500 millions que devait compenser l’affl ux des investisseurs…

Depuis le coût de la mesure n’a cessé d’augmenter. Elle dépasse aujourd’hui les 4 milliards et bénéfi cie à toutes les entreprises, même les banques et les producteurs d’électricité, même celles qui licencient ou prévoient de le faire tout en faisant des bénéfi ces comme AB Inbev. L’idée est donc de rendre cet avantage fi scal plus sélectif. Dans la proposition PS, la mesure ne serait pas d’application pour les entreprises en diffi culté ou celles qui reviendraient sur leur décision de licenciement.

La proposition a relancé le débat au sein de la majorité au Gouvernement fédéral. Les libéraux (Open VLD et MR) ainsi que le CD&V (chrétiens démocrates fl amands) ne veulent pas y toucher. Le CDh, tout en rappelant qu’il était dans l’opposition lorsque la mesure fut prise, ne dit pas clairement vouloir la revoir. Le PS n’a donc d’appui clair que de l’opposition SP.a et Ecolo.

La question est pourtant d’une brûlante actualité: en 2009, l’Etat fédéral a vu ses recettes fi scales baisser de 20%.

De fi scalité encore, il en est question à travers les attaques dont fait l’objet Didier Rey-ners, Ministre des Finances, qui, après avoir été encensé comme le meilleur ministre des Finances de tous les temps, est aujourd’hui qualifi é par la presse fl amande de plus mauvais ministre de tous les temps. Il est accusé de saboter l’administration fi scale pour ne pas qu’elle fasse son boulot à l’égard des gros contribuables.

C’est aussi la thèse de Marco Van Hees, militant CGSP et auteur de «Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches». Dans un nouvel ouvrage qu’il vient de publier sous le titre «Banques qui pillent, banques qui pleurent», il dénonce une fois encore les banques et les mécanismes de fraude qu’elles mettent sur pied, mais aussi les faiblesses voulues de l’administration fi scale à qui on ne donne plus les moyens de lutter contre la fraude et l’évasion fi scale.

Banques qui pillent après avoir pleuré dans le giron de l’Etat, cela vaut pour la Grèce à laquelle nous a malencontreusement comparés Thomas Leysen, le Président de la FEB. Le problème de la Grèce, c’est sa dette publique colossale. Les banques sauvées de la banqueroute par les Etats au prix d’une aggravation de leur dette publique, hésitent maintenant à prêter à ces Etats parce qu’ils sont trop endettés… Leur «rating» n’est pas bon. Ils vont donc devoir payer plus cher leurs emprunts auprès des banques.

Enfi n un premier accord sectoriel! Après 40 années sans négociations, il y a enfi n un premier accord sectoriel pour la commission paritaire auxiliaire!

Les ouvriers et les ouvrières qui ne ressortent pas d’un secteur bien précis tombent sous la CP 100, la CP auxiliaire pour ouvriers. Cette commission paritaire regroupe les secteurs et les activités les plus divers. Au total, cela représente 10.000 entreprises, dont la ma-jorité compte moins de 50 travailleurs. Il y a approximativement 30.000 ouvriers qui appartiennent à la commission paritaire auxiliaire.

Jusqu’à présent, il n’y avait pas de salaire sectoriel minimum ni de conditions de tra-vail pour ces ouvriers. Ils tombaient sous le minimum légal d’application en Belgique.

Le premier protocole d’accord signé le 27 janvier 2010 constitue un fait remarquable dans l’histoire sociale. Grâce à cet accord, la CP 100 donne le signal de départ pour une véritable concertation sociale pour les années à venir, comme c’est le cas pour les autres commissions paritaires actives.

Lignes de force de l’accord social

L’accord qui vient d’être signé règle les condi-tions de travail et de rémunération pour l’an-née 2010. Les entreprises qui ne suivent pas de système d’indexation des salaires verront les salaires de leurs ouvriers augmenter de 1% au 1er décembre 2010. Les augmentations salariales ou avantages tels que chèques repas ou éco-chèques, par exemple, qui ont

déjà été octroyés dans le courant de 2009 et 2010 sont pris en compte.

Pour les entreprises qui suivent un système d’indexation des salaires, aucune augmenta-tion salariale ou avantage complémentaire n’est prévu.

A côté des salaires minima fi xés au niveau interprofessionnel, l’accord prévoit un sa-laire minimum pour les ouvriers qui sont en service depuis plus de 24 mois dans la même entreprise. De plus, cet accord porte la période pour le repos compensatoire pour les heures supplémentaires à un an au lieu de travailler par trimestre.

Ce qui est important dans cet accord, c’est que les fédérations des employeurs la FEB et Unizo ont pris l’engagement de conclure un accord biennal comme dans les autres secteurs à partir de 2011-2012.

© Is

opix

Page 7: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

> BROCHURE GRATUITE > INDEX

Les soins palliatifsS

i la mort est inéluctable, elle ne doit pas être synonyme de souffrance, de solitude et de désespoir.

C’est à cela que servent les soins palliatifs. Les soins palliatifs remettent à l’avant-plan des notions es-sentielles telles que l’échange, l’écoute, le respect. Avec la famille et avec les soignants. Pour que la douleur, physique et morale, s’efface au profi t d’une fi n de vie apaisée.

Aujourd’hui, la prise de conscience de l’impor-tance d’une prise en charge globale du mourant ainsi que de l’accompagnement du malade et de sa famille est réelle. Pourtant, les patients et leur entourage se sentent bien souvent désemparés face à une médecine trop technique et des institu-tions hospitalières déshumanisées. Or, des services existent pour aider, guider, entourer les personnes confrontées à la maladie et à la fi n de vie.

Les Mutualités socialistes éditent une brochure qui vous permettra de trouver rapidement les réponses aux questions qu’on se pose lorsqu’il s’agit d’apaiser et de soulager un mourant : qu’est-ce que les soins palliatifs? Qui peut bénéfi cier des soins palliatifs? Où peut-on prodiguer des soins palliatifs? Où s’adresser pour obtenir des informations?

Cette publication réalisée avec la collaboration de la Fédération des Centrales de Soins à Domicile et de la Fédération Laïque des soins palliatifs comporte un carnet d’adresse et tous les contacts utiles.

Un exemplaire peut être obtenu gratuitement dans

un point de contact de la Mutualité Socialiste, par mail à l’adresse [email protected] sur Internet: www.mutsoc.be ou en téléphonant au n° 02 515 05 59.

Infl ation positive de + 0,62%Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100)

Mois 2009 2010

IndexNormal

Index-Santé

Index-SantéLissé

Index Normal

Index-Santé

Index-SantéLissé

Janvier 111,36 111,45 111,27 112,05 111,36 110,93

Index normal: L’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour janvier 2010, l’infl ation de 0,62% par rapport à janvier 2009 est légèrement positive.

Loyers: Par contre l’index-santé qui sert de base à l’indexation des loyers est toujours négatif à raison de – 0,08% par rapport à janvier 2009.

Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraî-nera une hausse de 2% des allocations sociales est de 112,72 (base 2004 = 100).

Conversion: L’index-santé de décembre 2009 (110,70/base 2004 = 100) correspond à 126,69 (base 1996=100).

> OFFRES D’EMPLOI

LA FGTB FÉDÉRALE ENGAGE:

1 Auditeur (h/f)

But de la fonctionContrôler les comptabilités des différentes entités de la FGTB dans la partie francophone du pays

Profi l✓ Formation universitaire en gestion (comptabilité et

fi scalité) ou expérience équivalente;✓ D’expression française, vous avez de bonnes notions

de néerlandais;✓ Un expérience dans une fonction similaire est un

atout;✓ Maîtrise des outils informatiques classiques (MS

Offi ce);✓ Professionnalisme, autonomie, sens de l’initiative,

diplomatie et discrétion font partie de vos qualités;✓ Il va de soi que vous vous retrouvez dans les objectifs

de la FGTB.

Nous vous offrons:✓ Une fonction à responsabilités;✓ Une ambiance de travail agréable et ouverte;✓ Un package salarial attractif.

Adressez votre candidature + c.v. avant le 26 février 2010 à la

FGTB fédéraleChristine BartholomiDirecteur AdministratifRue Haute 421000 [email protected]

Pour avoir plus d’informationsChristian LaenenDirecteur Audit [email protected]/506 82 93

LA FGTB FÉDÉRALE ENGAGE:1 Collaborateur (h/f) pour le service d’études fédéral: département «Entreprises»Tâches principales✓ Dossiers liés aux activités du conseil d’entreprise (Infor-

mations économiques et fi nancières, comptes annuels, règlement de travail, rôle du réviseur d’entreprise, restruc-turations, droit comptable, bilan social, innovation,...);

✓ Défense des travailleurs et représentation syndicale dans les PME;

✓ Corporate governance, responsabilité sociale des entre-prises, investissements éthiques, rapportage durable;

✓ Gestion des élections sociales;✓ Dossiers européens et internationaux liés à l’entreprise:

comités d’entreprise européens, société européenne, principes directeurs de l’OCDE vis-à-vis des multina-tionales,...).

Compétences requises✓ Master (licence) en économie ou en gestion d’entre-

prise;✓ Qualités relationnelles et esprit d’équipe;✓ Pro-activité et capacité à gérer de nouveaux dossiers;✓ Compétences rédactionnelles et pédagogiques;✓ Capacité à négocier;✓ Parfaite maîtrise de la deuxième langue nationale;✓ Connaissance de l’anglais est un atout.

Conditions supplémentaires✓ Etre disposé à s’engager et à faire preuve de militantisme

pour la FGTB;✓ Avoir le sens de l’initiative (pouvoir travailler de façon

autonome et en équipe);✓ Intérêt pour les thèmes sociaux et économiques.

Nous vous offrons:✓ Un contrat à durée indéterminée✓ Barème en vigueur à la FGTB✓ Des avantages extralégaux

Adressez votre candidature avant le 26 février 2010 à laFGTB fédéraleRafaël LAMASRue Haute 42, 1000 BRUXELLES - [email protected]

LA FGTB FÉDÉRALE ENGAGE:

1 Collaborateur (h/f) pour le service d’études fédéral: département «Entreprises»Tâches principales✓ Suivi juridique des élections sociales (réglementation,

jurisprudence, conseil) ✓ Protection des délégués✓ Pensions complémentaires (soutien aux négociateurs,

suivi CBFA,...)✓ Soutien juridique aux dossiers relatifs aux compéten-

ces du conseil d’entreprise, comité de prévention et protection au travail et de la délégation syndicale

✓ Suivi des accords sectoriels et d’entreprise

Compétences requises✓ Master (licence) en droit / juriste (spécialisation en

droit fi scal ou droit des affaires est un atout)✓ Qualités relationnelles et esprit d’équipe✓ Pro-activité et capacité à gérer de nouveaux dos-

siers✓ Compétences rédactionnelles et pédagogiques✓ Capacité à négocier✓ Maîtrise de la deuxième langue nationale ✓ Connaissance de l’anglais est un atout

Conditions supplémentaires✓ Etre disposé à s’engager et à faire preuve de militan-

tisme pour la FGTB✓ Avoir le sens de l’initiative (pouvoir travailler de façon

autonome et en équipe)✓ Intérêt pour les thèmes sociaux et économiques

Nous vous offrons:✓ Un contrat à durée indéterminée✓ Barème en vigueur à la FGTB✓ Des avantages extralégaux

Adressez votre candidature pour le 26 février 2010 à laFGTB fédéraleRafaël LAMAS Rue Haute 42, 1000 [email protected]

Page 8: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 5ACTUALITÉS

Une Europe inquiète et à 3 vitessesLa Commission européenne a pris le pouls des Européens à travers deux documents qui viennent d’être publiés. D’une part un Eurobaromètre sur «le climat social» et d’autre part une étude plus fouillée sur «la situation sociale» en Europe. Si les Européens semblent assez satisfaits de leur propre situation (tout le monde n’a pas été touché par la crise), l’inquiétude est grande pour l’avenir et la confiance en ce qui concerne une réponse politique à la crise est au plus bas.A travers l’enquête on constate qu’il y a une Europe à trois vitesses: les pays du nord avec des systèmes de protection sociale assez solides; les pays du sud où la protection sociale est moins efficace; et les pays de l’ex bloc de l’Est où la situation sociale est catastrophique.Le modèle nordique, qui est aussi le plus cher pour les finances publiques et où la fiscalité est la plus élevée, s’impose comme le plus satisfaisant pour les citoyens.

Comment jugez-vous votre si-tuation personnelle en ce qui concerne le travail?

A cette question, 1 Européen sur 2 s’estime en assez voire très bonne posture.

A la question plus précise portant sur la situation fi nancière du mé-nage, ils sont 66% à ne pas souffrir de la crise, mais 32% ont vu leur situation se dégrader.

Satisfaction de façade

Mais en comparaison aux 5 années précédentes, ils ne sont plus que 20% a penser vivre mieux. Et la proportion de ceux qui ont vu leur situation fi nancière se détériorer monte à 43%.

Bref, l’Europe vit plus mal mais ne s’en plaint pas trop. Ceux qui ont du travail en sont heureux même si c’était mieux avant.Par contre quand on demande aux Européens ce qu’ils pensent de la situation économique de leur pays, le tableau est beaucoup plus sombre. Ils sont 78% à trouver la conjoncture mauvaise ou très mauvaise. Normal. Ils sont 78% à estimer qu’elle s’est détériorée. Et il y en a encore 46% à penser que cela n’ira pas mieux dans un an. L’Européen est inquiet.

Problème n°1: le coût de la vie

Problème n° 1: le coût de la vie. La part des mécontents monte à 71% lorsque l’on aborde la question du pouvoir d’achat. 76% ont constaté une dégradation depuis 2004 et 51% n’attendent rien de bon pour l’avenir.

Causes de ces diffi cultés fi nanciè-res?

1°) L’énergie. 63% la trouve trop chère et parmi ceux-ci, 76% di-sent avoir un problème récur-rent pour payer leurs factures. Paradoxalement, parmi ceux qui ne la trouve pas trop chère (33%) 21% disent avoir quand même des peines à payer leurs factures….

2°) Les coûts du logement. Malgré les très fortes disparités entre

les pays du Nord (entre 33 et 70% d’insatisfaits), du Sud (en-tre 72 et 87%) et de l’Est (entre 83 et 95%), une majorité de 78% des Européens estiment que se loger coûte cher.

Dans le rapport sur la «Situation sociale dans l’Union Européenne en 2009», les motifs de cette insa-tisfaction sont détaillés: les coûts du logement comprennent tous les frais (emprunt ou loyer, eau gaz, électricité). De 1994 à 2005, la part de ces frais dans le revenu dispo-nible ont augmenté de 25 à 28%. Cette proportion est d’autant plus importante si on est locataire et si on se situe plus bas dans l’échelle des revenus. Pour ce qui concerne la Belgique, la part des propriétaires qui n’ont plus de charges d’emprunt n’est que de 15%. Et même ceux-là doivent dé-bourser 30% de leur revenu pour se loger. Cette proportion passe à 35% dans le logement social, 38 % chez les propriétaires avec un crédit, et 52% chez les locataires.

Protection sociale à géométrie variable

Santé Il n’y a pourtant pas que du mau-vais dans le tableau que dressent les Européens de leur situation. Parmi les bons points fi gurent les systèmes de soins de santé. Là en-core avec de fortes disparités. Les Bulgares et les Roumains n’affi che qu’un taux de satisfaction de 22 et 26% pour une moyenne euro-péenne de 64%. Et – Cocorico! - de tous les peuples de l’Europe, les Belges pensent être les mieux soi-gnés avec un taux de satisfaction de 93%.

PensionsEn ce qui concerne les pensions, la moyenne européenne de 49% est plutôt négative. La Belgique avec un score de 31% d’appréciations négatives n’est pas trop mal placée dans le peloton tiré par le Luxem-bourg, les Pays-Bas, le Danemark et l’Autriche. Les pays du Sud, princi-palement la Grèce (87%), le Portu-gal (82%) et l’Italie (63%), et ceux de l’Est (de 51 à 73% de mécontents), recueillent les taux d’insatisfaction les plus élevés.

Allocations de chômageLa Belgique là encore s’en tire plu-tôt bien. Au hit parade des systè-mes d’indemnité chômage, notre pays est en 4e position derrière l’Autriche (1ere), les Pays-Bas et le Danemark. Mais dans l’ensemble 45% des Européens trouvent leur système mauvais (31%) ou très mauvais (14%). Et là aussi, des pays du Sud comme l’Espagne, l’Italie, et la Grèce, font de presque aussi mau-vais scores (ou pire: Grèce 85% de critiques) que les pays de l’Est(60 à 70%).Il ressort en effet de l’étude conne-xe sur la situation économique qu’en moyenne moins de deux tiers seulement des chômeurs de plus d’un mois ont bénéfi cié d’une forme ou l’autre d’allocation. Dans certains pays (Estonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie) 15% à peine des chômeurs reçoivent quelque chose.

Lutte contre la pauvretéInterrogés sur la manière dont ils jugent la politique de leur gou-vernement en matière de lutte contre la pauvreté le taux de cri-tique grimpe à 62 %. Avec les mê-mes clivages que pour les autres aspects de la protection sociale, à ceci près que le Portugal, la France et la Grèce, encore, sont parmi les cancres de l’Europe; la Belgique détenant une honorable 10e posi-tion sur 27. Luxembourg, Pays-Bas, et pays scandinaves trustent par contre les premières places.Peu d’espoir dans les têtes: 51% pensent que les inégalités menant à la pauvreté ne vont pas baisser. Ils s’ajoutent aux 30% croyant que ça va être pire.

Si on superpose les résultats du sondage reportés sur une carte de l’Europe, on s’aperçoit que l’Europe des 27 reste divisée en 3 zones avec des degrés de satisfaction par rap-port à leur système de protection sociale: les pays du Nord (Pays scandinaves et dans une moindre mesure Belgique, Autriche, Allema-gne Pays-Bas, Grande-Bretagne), les pays du Sud (Espagne, Italie, Portugal, Grèce) et ceux de l’Est. Le modèle Nordique remporte de loin le plus de suffrages.

Très mauvaise9%

Plutôt mauvaise17%

Plutôt bonne39%

Ne sait pas22%

Très bonne13%

Pire 43%

Ne sait pas 2%Meilleure

20%

Comme avant35%

Très mauvaise25%

Ne sait pas 1%Très bonne 2%

Bonne26%

Assez mauvaise46%

Très cher25%

Ne sait pas 5% Pas cher 2%

Pas trop cher 25%

Assez cher 43%

> EUROBAROMÈTRE

▼ SITUATION PERSONNELLE PAR RAPPORT AU TRAVAIL

▼ SITUATION GLOBALE PAR RAPPORT À 2005▼ SITUATION DU POUVOIR D’ACHAT

▼ PRIX DU LOGEMENT

Page 9: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT6 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

Les «seigneurs de guerre» de la concertation sociale demandent du respect!

Sous le slogan «Laissez-nous entreprendre», les entrepre-neurs réunis ont essayé, au

cours de la semaine passée, de restaurer leur image de marque qui avait été sérieusement en-dommagée à cause de la façon détestable dont ils traitent leurs travailleurs face à la crise actuelle. Ainsi, ils ont essayé de déclencher en même temps une réaction contre la marche pour l’emploi. Une seule semaine de mobilisa-tion a suffi pour convaincre trente mille manifestants de participer et de faire de cette marche un très grand succès.

Du coup, le journal fl amand «De Standaard» a titré «Les employeurs demandent du respect» Du respect pour qui et pour quoi?Pour la culture du profi t personnel, à la INBEV, des administrateurs, indépendants et autres avides de bonus mirobolants?

Pour les fossoyeurs d’Opel, qui plongeront des milliers de familles dans la misère et ce, au mépris des lois économiques et sociales.

Pour les visionnaires patronaux qui, au lieu d’une harmonisation des statuts ouvrier et employé, pro-posent la liquidation quasi totale des deux statuts?

Pour l’entrepreneur roublard qui, profi tant de l’inertie d’un ministre des fi nances surréaliste, décide lui-même dans quelle mesure il paiera ou non des impôts?

Pour l’entrepreneur qui ne se rap-pelle plus qui sont les responsables de la crise et qui espère un recul social de quelques décennies pour pouvoir reprendre son ancien train de vie aussi vite que possible?

Pour le représentant des em-ployeurs qui, au moment où des centaines de milliers de travailleurs ont vu disparaître une grande par-tie de leur revenu, veut inspirer les dirigeants de notre pays à imposer une modération salariale injusti-fi ée, sur la base d’un écart salarial inventé de 10%?

Fini le «vous avez à 100% rai-son»!

Confrontés tout à coup à une opi-nion publique qui a complètement basculé en faveur des travailleurs, les employeurs se sentent, certes, très mal à l’aise.

D’autant que cette opinion publi-que est aujourd’hui relayée par la presse, elle-même confrontée aux conséquences désastreuses de la crise dans son propre secteur et soumise aux caprices des action-naires.

Le respect, ça se mérite … jour après jour!

On ne doit pas se faire trop d’il-lusions sur les efforts que les employeurs sont prêts à faire. En effet, quelques incidents récents au sein de nos secteurs nous ont appris que bon nombre d’entre-prises n’apprécient guère le capital humain et le dévouement de leurs travailleurs. Cette mentalité détes-table est d’ailleurs encouragée par leurs organisations patronales.

Le Voka conseille à ses entrepri-ses aéroportuaires de briser la grève!

La section du Brabant fl amand de l’organisation patronale fl amande Voka incite les entreprises actives sur l’aéroport de Zaventem à briser une éventuelle prochaine grève. Bon nombre d’entreprises aéro-portuaires et autres ont reçu, par e-mail, un plan stratégique pour «briser ou combattre une grève chez les manutentionnaires au sol». Au cours de la semaine der-nière, Voka avait convoqué une réunion d’urgence à ce sujet.

Elle l’a fait à la suite du préavis de grève déposé par les syndicats de Flightcare et d’Aviapartner, en réaction aux intentions du secré-taire d’Etat à la Mobilité Schouppe d’autoriser la venue d’un troisième manutentionnaire à l’aéroport.

Nous avons consacré une page en-tière à ce problème dans l’édition précédente de Syndicats. La venue d’un troisième manutentionnaire causerait un bain de sang social et mettrait le statut du personnel en cause.

Avec Voka, Schouppe estime qu’il dispose ainsi du moyen ultime pour endiguer la volonté des travailleurs de faire grève sur l’aéroport. Une telle immixtion d’une organisa-

tion patronale dans la limitation du droit de grève est du jamais vu. L’incitation à introduire une action en référé auprès du tribunal contre cette grève «illicite» l’est tout autant. Voilà un bel exemple du respect des entrepreneurs pour les droits de leurs travailleurs.

Le patronat portuaire provoque les syndicats!

Le message de Nouvel An du pa-tron des patrons portuaires Paul Valkeniers vaut d’être encadré.A juste titre, il parle des conséquen-ces de la crise pour les ports belges. Une baisse du volume d’environ 20% en 2009 et une quadrupli-cation du nombre de travailleurs portuaires au chômage par rapport à 2008… conséquences qui sont sans aucun doute bien plus dra-matiques pour les travailleurs que pour les patrons portuaires.

Mais pour Valkeniers, la crise inter-nationale n’est pas le grand coupa-ble. En effet, selon lui, on peut ré-soudre les problèmes si on aborde certains dossiers locaux tels que l’approfondissement de l’Escaut, le désenclavement de l’arrière-pays, le pilotage, le fonctionnement de l’administration douanière et – il fallait s’en douter - la modernisa-tion du travail portuaire. Ce qui se cache derrière cette modernisation, dépasse toute imagination. Ils ne l’ont jamais osé dire publiquement, mais le patronat portuaire espé-rait secrètement que les syndicats européens perdraient leur combat contre l’Europe pour le maintien de leur statut, réglé en Belgique par la Loi Major. Mais ce combat a tourné à l’avantage des syndicats. Le «Pa-quet portuaire I» tout comme le «Paquet portuaire II» a été rejeté. La libéralisation totale des ports n’a jamais été réalisée. La Loi Major, comme les codes des différents ports sont restés intacts.

Grâce à la crise, qu’il impute en grande mesure aux travailleurs portuaires, le patronat pense main-tenant que son moment est venu. Selon Valkeniers, la communauté portuaire privée doit manifester clairement son opinion et appuyer les hommes et femmes politiques qui sont disposés à prendre des initiatives pour faire adopter la vision patronale.

Et Valkeniers d’ajouter : «nous ne pouvons pas céder à la première adversité parce que les grues doi-vent continuer à tourner. Si nous voulons qu’à plus long terme, nos grues tournent encore plus, nous devrons à court terme prendre des mesures diffi ciles».

La concertation sociale: notre priorité absolue!

Abstraction faite du combat des dockers contre le Paquet portuaire européen, les ports connaissent depuis plusieurs décennies une paix sociale qui bénéfi cie du res-pect du monde entier et est le ré-sultat d’une concertation sociale fructueuse.

La productivité du travail en ter-mes de tonnes de marchandises ou de nombres de conteneurs par heure est parmi la plus élevée dans le monde. Et pourtant, les employeurs n’hésitent pas à pro-voquer les travailleurs.

La concertation sociale nous est chère… mais la lutte sociale, si elle s’avère nécessaire… ne nous effraie pas.

Les «seigneurs de guerre» patro-naux, aussi bien à l’aéroport que dans les ports, qui se sentent ap-pelés à nous provoquer, doivent savoir qu’ils assument une grande responsabilité. Il en est de même des dirigeants à tous les niveaux qui souhaiteraient les appuyer. Nous défendrons jusqu’au bout l’emploi et le gagne-pain de nos affi liés et de leurs familles, en fai-sant preuve du nécessaire sens des réalités et compte tenu des évolu-tions sociales et technologiques, mais aussi avec la détermination et la persévérance qui nous carac-térisent!

Ivan VICTORPrésident UBOT

Page 10: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 7ACTUALITÉS

Le congé parental porté de 3 à 4 mois

Un succès grandissantAlors que le nombre des naissances tourne autour des 120.000 chaque année, le nombre des candidats au congé parental augmente d’année en année. Alors qu’ils n’étaient que 31.500 en 2006, on en comptait 42.200 en 2009 (moyenne des 6 premiers mois 2009), soit une augmentation de 33% en 3 ans.Le fait d’avoir porté à 12 ans en avril 2009 l’âge de l’enfant ouvrant le droit au congé parental est une explication possible de la progression du congé parental mais l’évolution était déjà perceptible avant cette mesure. Bien sûr ce sont principalement les femmes ( 76%) qui y ont recours, mais les candidats masculins augmentent. Les hommes n’étaient que 5.940e, 2006 à demander un congé parental. Ils étaient 9.850 en 2009. La formule qui a le plus de succès est l’interruption d’1/5 temps. Elle couvre 73 % des cas. Le congé à mi-temps représente 10% et le congé à plein temps 17%.*En 2008, le congé parental a coûté 95 millions d’euros. Pour le premier semestre 2009, le coût budgétaire s’élevait à 53 millions.

* Chiffres CNT Rapport N° 76.

Fin novembre 2009, les ministres européens des Affaires sociales tombaient d’accord sur la révision de la directive instaurant le congé parental. Principal changement, l’interruption de carrière maximale pour élever un enfant passera de 3 à 4 mois. Mais les Etats membres ont 2 ans pour la transposer. Chez nous, cela passera par le Conseil National du Travail puisque le congé parental est régi par une CCT n° 64.

Le principe est acquis: le congé parental pourra aller jusqu’à 4 mois au lieu de 3 mois pour

les interruptions de carrière à temps plein. Chaque parent aura droit à cette interruption de car-rière pour le même enfant.

Outre la prolongation de la durée du congé parental de trois à quatre mois, l’accord révisé prévoit:

✓ le renforcement du congé en tant que droit individuel, en le ren-dant en partie non transférable. Sur les quatre mois, un parent pourra transférer trois mois à son partenaire, mais un mois devra être pris par le parent qui en aura fait la demande. L’objec-

tif étant d’inciter les hommes à recourir au congé parental et donc à renforcer le partage des responsabilités familiales dans le couple, l’égalité hommes/fem-mes et à promouvoir le travail des femmes.

✓ la possibilité pour les travailleurs/-ses de demander des arrangements de travail fl exibles lorsqu’ils reviennent d’un congé.

Pour le reste, la nouvelle régle-mentation européenne de change pas grand-chose à la nôtre qui est ouverte à tous les salariés et pro-tège les travailleurs en congé pa-rental contre le licenciement.

Le congé parental, mode d’emploiLe congé parental est un droit pour chaque parent d’un enfant jusqu’à 12 ans d’interrompre sa carrière pour élever son enfant. Cette période d’interruption ouvre le droit à une allocation forfaitaire payée par l’ONEM.

Le congé parental peut être modulé selon différentes formules. Par parent et par

enfant propre ou adopté, le congé parental peut atteindre:

• 3 mois si on interrompt complè-tement son travail;

• 6 mois pour une interruption à mi-temps;

• 15 mois pour une interruption d’1/5ème

Combinaisons possibles

On peut fractionner l’interruption en période d’un mois ou combiner les différentes formules à condition de respecter les durées minimales par type d’interruption:

Temps plein par période d’un mois.

Mi-temps par période de 2 mois.1/5 temps par période de 5 mois.

Exemple de combinaison: 1 mois à plein temps, 2 mois à 1/2 temps et 5 mois à 1/5.

Protection contre le licenciement

Le congé parental doit être de-mandé au moins 2 mois et au plus 3 mois à l’avance. A compter de cette notifi cation, le travailleur est protégé contre le licenciement (sauf motif grave ou «suffi sant») jusqu’à 3 mois après la reprise du travail. Cette protection se résume cependant à une indemnité forfai-taire de 6 mois de salaire (en plus du préavis normal).

Le droit au congé parental est sou-mis à une condition d’ancienneté de 12 mois sous contrat de travail dans l’entreprise au cours de la période de 15 mois qui précède la demande.

Les indemnités

N.B. Pour les travailleurs à temps partiel ces montants sont propor-tionnels au temps partiel sur base de la formule suivante:

Indemnité X (nombre d’heures du travailleur à temps partiel)---------------------------------------------nombre d’heures d’une occupation à temps plein

Ex.: 726,85 euros X 19h/38h = 363,42euros

Attention: le congé parental est assimilé au travail dans la plupart des cas, sauf pour ce qui est des vacances annuelles. Ce qui veut dire que le pécule de vacances sera réduit.

Les autres congés «thématiques»

Il existe deux autres formes de congés dits «thématiques», c’est-à-dire pour s’occuper d’une personne qui en a besoin, et qui donnent lieu aux mêmes indemnités que le congé parental.

L’interruption pour soins à un proche malade

Le travailleur dont soit un membre du ménage, soit un proche parent est gravement malade (il faut un certifi cat médical) a droit à une in-terruption de carrière de 1 à 3 mois que l’on peut prolonger jusqu’à 12 mois maximum, pour une inter-ruption totale d’un temps plein et 24 mois pour une interruption partielle.

Cette interruption peut-être dou-blée (24 et 48 mois - secteur pri-vé et ALR uniquement) si on est isolé et que l’on doit soigner un enfant jusqu’à 16 ans dont on a la charge.

Le congé pour soins palliatifs

Le travailleur qui veut assurer «toute forme de soin ou d’ac-compagnement médical, social, administratif et psychologique à un mourant», qu’il soit ou non de sa famille, a droit à un congé pour soins palliatifs. Il doit fournir un certifi cat médical.

Ce congé est d’un mois, à temps plein ou à temps partiel, renouve-lable pour un mois supplémen-taire.

Age Interruption complète

Interruption1/2 temps

Interruption1/5e temps

Interruption1/5e temps

(isolés ou isolés avec enfant)

- de 50 ans 726,85e brut363,42e brut 123,29e brut 165,80e brut301,10e net 102,15e net 137,37e net

50 ans et + 653,23e net616,45e brut 246,58e brut510,73e net 204,30e net

> BIENTÔT

Page 11: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

DOSSIER8 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

SANTÉ AU TRAVAIL

> GAZ TOXIQUES DANS LES CONTAINERS

«J’avais la gorge en feu, j’étais aveugle et comme paralysé»

Un jour de novembre 2007 au port de Rotterdam, on a débar-qué un chargement de verre

emballé dans des caisses en bois pro-venant de Chine. Ali et un autre docker commencèrent à décharger le container. «Tout à coup une douleur m’a pris à la gorge. J’avais la gorge en feu. Je ne voyais plus clair et j’étais comme paralysé. Je ne pouvais plus faire un geste. Je me suis effondré et je suis resté ainsi 5 jours dans le coma», raconte Ali dans un fi lm sur les gaz toxiques dans les containers réalisé par la fédération syndicale néerlandaise FNV. C’était en l’occurrence du bromure de méthyle, un puissant insecticide.

Chaque année, des millions de containers venant des quatre coins du monde débar-quent ainsi dans nos ports. Parmi ceux provenant de pays extra-européens, 1 sur 5 contiennent des gaz toxiques.

Ce sont soit des gaz spécialement destinés à détruire la vermine et autres insectes indé-sirables, ou encore des moisissures, soit des

vapeurs toxiques qui s’échappent des produits transportés-mêmes ou de leur emballage.

95% de ces containers ne portent pas d’indications suffi santes ou pas d’indi-cations du tout sur la présence de ces gaz ou vapeurs toxiques.

Lors du congrès de la fédération syndi-cale internationale du transport (ITF) aux Pays-Bas, le FNV a tiré la sonnette d’alarme à propos de ce problème. Selon Jan De Jong du FNV, il faut agir d’urgence et pas dans un seul pays mais au niveau de l’Europe. «Si on ne fait rien, dans 10 ans, nous nous re-trouverons avec 100.000 travailleurs atteints d’un maladie liée aux pro-duits chimiques. Mais on ne peut pas prendre une mesure d’interdiction dans un seul pays. Sinon, on ne fait que déplacer le problème vers les pays voisins. Tout le monde doit être bien conscient du danger. Il faut une mesure d’interdiction

internationale.»

Journée d’étude

Chez nous, l’Union Belge des Ouvriers du Transport, affi liée à la FGTB, s’est saisie du problème en organisant une journée d’étude à Bruxelles le 5 février dernier. C’est que les métiers les plus exposés au risque sont les dockers et les routiers qui transportent et déchargent les containers.

Rares sont ceux qui sont conscients des ris-ques de ces gaz toxiques qui peuvent pro-voquer, dans les cas les moins graves, des irritations de la peau et des voies respiratoires, des rhinites, des vertiges, des céphalées. Dans les cas les plus graves, selon le degré ou la fréquence de l’exposition, ces gaz peuvent causer des lésions irréversibles du système nerveux central et périphérique, c’est-à-dire des troubles de la mémoire, du contrôle des bras et des jambes; des cancers et peuvent même mener jusqu’à la mort. Ce sont les mêmes symptômes que pour la maladie des peintres causées par les solvants.

Comment se protéger?N

ormalement – légalement – les containers qui ont été fumigés avec des produits

toxiques doivent être signalés dans les documents qui les accompa-gnent et être dûment étiquetés. Le travailleur - docker, douanier, ou transporteur - est alors averti du danger et les mesures de préven-tion peuvent être appliquées avant d’ouvrir le container pour contrôler, décharger ou transborder les mar-chandises: dégazage par une entre-prise spécialisée dans un endroit prévu à cet effet, récupération des produits toxiques, ou au minimum, identifi cation du gaz et mesurage de la teneur, ouverture du conteneur et aération, nouveau mesurage, et enfi n accès si tout danger est écarté.

Un scorpion dans un sac

Le problème, c’est que bon nombre de pays, et particulièrement ceux du Sud Est asiatique, ne se plient pas nécessairement à leurs obliga-tions d’information. Des containers débarquent chez nous sans aucune étiquette de mise en garde. Les ouvrir sans précaution peut s’avérer dange-reux, voir mortel.

Au port d’Anvers explique Rik Lubben, le délégué principal UBOT-FGTB, on applique bien les procédures d’ouver-ture des containers. On a aussi ap-pris à se méfi er. Les portes scellées, les opercules d’aération obstrués, l’absence d’étiquette, sont autant de signes qui rendent un container sus-pect. La prudence est alors de mise et on procède aux vérifi cations d’usage. Cela n’empêche pas que des acci-dents surviennent. Trente dockers se sont une fois retrouvés à l’hôpital pour intoxication, dit Rik.

Mais les containers ne sont pas né-

cessairement ouverts au port. Ils passent souvent directement sur un camion pour continuer le voyage jusqu’au lieu de livraison. C’est alors soit le chauffeur, soit les travailleurs qui réceptionnent la marchandise qui trinquent. Ceux-là n’ont pas l’expérience des dockers et ne sont pas avertis du danger. D’autant que les produits très toxiques comme le bromure méthyle sont inodores. Chez BLOKKER, explique Stefan Van Bael, délégué d’une entreprise de transport, on reçoit des containers remplis de meubles qui viennent du Vietnam ou de Chine. On mesure parfois les gaz avant ouverture, mais ce n’est pas systématique.

Et puis il y a les containers qui n’ont pas été traités mais qui contiennent des produits libérant eux-mêmes des vapeurs toxiques : vernis, colles, ben-zènes et toluènes, etc.. Cela peut être des chaussures, des cartons impri-més, des palettes de bois qui même après dégazage, restent imprégnées et libèrent à retardement le produit dangereux.

Prise de conscience

Maux de tête, vertiges, essouffl e-ment, devraient être des signaux d’alarme, mais on les attribuent gé-néralement à des causes plus couran-tes. Un rhume, la fatigue, la tension, le tabac, etc. Il arrive ainsi, explique Mme Verschoor, chimiste à l’ECEM aux Pays-Bas (Expertise Center En-vironmental Medecine), que des chauffeurs zigzaguent sur la route comme s’ils étaient ivres, ou qu’ils tombent de leur cabine en descen-dant comme s’ils avaient les jambes en coton. Ce sont là les signes d’une atteinte au système nerveux central ou périphérique liée aux produits, mais on pense qu’ils ont bu...

Même la médecine du travail ne fait pas toujours, et même pas souvent, le lien entre symptômes et intoxica-tion. Parce que ce n’est pas évident: il n’y a pas de lien direct entre un symptôme et un produit. Certains produits n’agissent qu’à retarde-ment. C’est le cas pour les cancers professionnels.

Le médecin du travail explique M.Kempeneers, conseiller scientifi -que chez Arista (médecine du travail), doit être attentif à ces risques et exa-miner les plaintes en pensant à cette cause possible. Pousser les examens plus avant en cas de doute. Even-tuellement orienter les travailleurs susceptibles d’être atteints vers des spécialistes en toxicologie.

La médecine du travail a aussi un rôle à jouer dans l’analyse des ris-ques, lors de la mise en place d’un plan global de prévention dans les entreprises qui y sont soumises.

Les travailleurs doivent aussi pren-dre conscience des dangers. C’est le rôle des comités de prévention et de protection du travail, que d’attirer l’attention des employeurs sur les risques et les mesures de prévention à prendre. Et l’information doit être diffusée le plus largement possible car tous les travailleurs n’ont pas un CPPT dans leur boîte. Les petites sociétés de transport avec moins de 10 travailleurs sont aussi exposées au risque que les grandes.

Prudence

Pour ces travailleurs, la prudence s’impose. Certains signes doivent éveiller l’attention:- Opercules d’aération obstrués et/

ou portes scellées- Présence de poudre ou de granu-

lés- Insectes morts ou rats crevés- Odeur suspecte

Il faut connaître l’étiquetage pour comprendre le danger ; à défaut d’éti-quetage, ne pas se jeter tête baissée dans un container qui vient du bout du monde mais s’entourer de précau-tions. Demander des mesures. Se pla-cer sur le côté pour ouvrir les portes; aérer suffi samment longtemps avant d’entrer sont des mesures simples à mettre en œuvre et effi caces.

Mais ce n’est pas la solution. La régle-mentation n’est pas la seule réponse. Elle existe. Elle est même en cours de révision dans le sens d’un renforce-ment, mais l’arrêté royal reste blo-qué, notamment par les employeurs parce qu’il est en confl it avec la ré-

glementation internationale plus laxiste. C’est pourquoi il faut agir au niveau de l’Europe, au moins. Se coordonner entre syndicats pour réclamer la mise au ban de certains produits et leur substitution par des produits moins toxiques quand c’est possible. Et c’est possible, dit Jan De Jong de la fédération syndicale néer-landaise FNV. On peut jouer sur la température et l’oxygène pour tuer les nuisibles dans les containers, remplacer les palettes en bois par du synthétique, etc. On peut aussi imposer un étiquetage à l’entrée aux frontières de l’Europe et refuser les containers en défaut. D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de la santé des travailleurs, mais d’un problème environnemental plus large.

Page 12: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 9DOSSIER

Petit lexique des toxiquesLa liste des toxiques est kilométrique mais voici les plus courants et les plus dangereux.

Les biocidesCes gaz sont destinés à tuer tout ce qui vit dans les containers (rats, insectes, araignées, larves, moisissures, etc.)

Bromure de méthyle • Incolore, presque inodore • Une simple inhalation peut causer des vertiges, des céphalées des

nausées des crampes d’estomac et vomissements• Irritant pour les yeux et la peau• Mortel à faible dose

Phosphine• Gaz incolore, inodore et infl ammable • Très toxique et mortel à de très faibles concentrations

1,2-dichloroéthane• Liquide incolore huileux à l’odeur de chloroforme probablement can-

cérigène• L’inhalation peut provoquer des lésions au cerveau, au foie, aux pou-

mons et aux reins

Chloropicrin (ou trichloronitrométhane)• Liquide incolore et épais à forte odeur• S’évapore à 20°C ce qui facilite sa concentration dans l’air• Irritant pour les yeux, la peau et les voies respiratoires• Une breve exposition peut provoquer des douleurs abdominales, diar-

rhée, vertige, nausée, maux de tête, etc.• De fortes concentrations peuvent causer un œdème pulmonaire mor-

tel• Les symptomes peuvent se manifester avec retard

Les composants volatilesIl s’agit de solvants très volatiles cancérigènes: • Benzène • Toluène (of methylbenzène) • Xylène

Les travailleurs en aval(ent)Il n’y a pas que les containers «surprises» qui peuvent poser problème. Les produits toxiques peuvent se nicher là où on ne les attend pas explique Philippe Vigneron du service d’études de la Centrale Générale FGTB.

Dans le secteur de la transformation du bois, par exemple, les travailleurs qui découpent les panneaux d’aggloméré, de contreplaqué, de copeaux compressés, sont exposés aux émanations de formaldéhyde. Le formal-déhyde – plus connu sous le nom de formol - est un composé organique volatile qui entre dans la fabrication des résines servant à agglomérer le bois. On le trouve également dans les parquets bon marché, les vernis et colles, certaines peintures, etc.

Dans le secteur des coiffeurs, les teintures capillaires contiennent éga-lement des produits toxiques ou irritants. Certains sont probablement cancérigènes ou mutagènes. Mais là aussi l’information fait défaut. Et pour cause : la directive européenne sur les produits cosmétiques ne vise pas les travailleurs qui sont en contact intensif avec ces produits, mais les particuliers qui les utilisent de manière occasionnelle.

REACH ou pas REACH, aucune information n’est obligatoire à partir du moment où le produit toxique n’entre pas directement dans le processus de fabrication. C’est tout le problème de l’aval et de la protection des travailleurs à travers toute la chaîne de transformation des produits.

> PRODUITS CHIMIQUES

REACH ou le droit à l’informationLes produits chimiques uti-lisés devront désormais être enregistrés dans le cadre du programme REACH, et seront évalués en fonction de leur toxicité pour le travailleur. Un véritable outil de commu-nication à exploiter!

Les substances chimiques, certai-nes dangereuses pour la santé, d’autres moins, jalonnent la vie

de tout un chacun, y compris et sur-tout sur son lieu de travail. Le secteur de la chimie, bien évidemment, y est particulièrement confronté, en tant que producteur de ces substances. Un statut qui, on peut l’espérer, inclut une sécurité et un niveau d’informa-tions accrus pour les travailleurs du secteur. Ce qui n’est pas forcément vrai pour tous les autres secteurs non-producteurs, mais bien utilisa-teurs de ces substances chimiques comme les travailleurs du nettoyage ou les coiffeurs.

Le programme REACH (qui, si l’on traduit de l’anglais, signifi e «enregis-trement, évaluation et autorisation des substances chimiques») est ac-tuellement en campagne. Campagne d’information à destination des tra-vailleurs, notamment, mais aussi des employeurs, pour leur rappeler leurs obligations. Laurent Vogel, responsa-ble du département santé et sécu-rité de l’Institut syndical européen, nous parle des différentes cibles du programme, et de ses objectifs. «Un des buts de REACH est d’empêcher la production de substances chimiques qui n’ont pas été enregistrées dans le programme. Cet aspect concerne les entreprises productrices, pour toutes

les substances dont la production s’élève à plus d’une tonne par an. Ainsi, les entreprises utilisatrices de ces substances bénéfi cieront d’une information plus complète. Dans certains cas (pour les substances produites à raison d’au moins dix tonnes par an), un dossier de sécurité chimique sera élaboré en reprenant les différents scénarios d’utilisation du produit. Ce qui constitue une im-portante source d’information, utile à la prévention. C’est là que l’inter-vention de la délégation syndicale est importante. Les travailleurs doi-vent être familiarisés à REACH afi n de pouvoir utiliser ces outils pour leur santé et leur sécurité. L’enjeu est considérable. Il y a beaucoup plus de morts par cancer professionnel que par accident du travail.»

Informer pour se protéger Prendre conscience de l’importance de l’enjeu, afi n que l’enregistrement des produits chimiques ne soit pas une fi n en soi. Car si votre entreprise utilise des produits dangereux, fait qui sera établi par l’enregistrement dans REACH, que faire?

• Le premier geste est de s’informer sur la possibilité de substituer ces substances, de les remplacer par d’autres, moins toxiques, ainsi que cela est prévu dans la législation. Si malheureusement cela s’avérait impossible, veillez à ce qu’un maxi-mum de précautions soient prises, pour protéger le travailleur.

• Ensuite, parmi les informations exigées des industriels pour les substances produites à raison de plus de 10 tonnes par an, fi gure le DNEL (derived no effects Levels), une notion chiffrée qui indique à quelle dose le produit chimique serait sans danger. Le doute sub-

siste quant à la totale objectivité de cette information, sachant qu’elle est fournie par le producteur lui-même, qui aura peut-être tendance à minimiser l’effet toxique de son produit... Là encore, c’est à la délé-gation de prendre la situation en mains: «Ce DNEL doit être comparé avec les valeurs limites prévues par la loi. Si les deux correspondent, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, il faut faire respecter la valeur la plus petite des deux.»

• Chaque travailleur doit être en me-sure de comprendre les étiquetages, et ainsi d’évaluer le risque sur sa santé. N’hésitez donc pas à deman-der des formations si nécessaire.

REACH ne produira pas les effets escomptés sans une mobilisation syndicale et une information opti-male aux travailleurs. «Actuellement, ce niveau d’information est proche de zéro, il faut bien le reconnaître. D’où l’intérêt de cette campagne me-née par les syndicats à travers toute l’Europe.» Une liste de trois cents substances considérées comme très dangereuses a été élaborée par la Confédération Européenne des Syn-dicats. On y trouve notamment des substances cancérogènes, des toxi-ques pour la reproduction, des subs-tances qui perturbent le fonction-nement hormonal, etc... Il est donc essentiel de vous procurer, auprès de votre employeur, l’inventaire des substances manipulées dans votre entreprise, afi n de la confronter à cette liste, et de diffuser les infor-mations nécessaires.

Lien utile: http://hesa.etui-rehs.org/fr/dos-siers/dossier.asp?dos_pk=1

Page 13: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

10 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Ne surtout pas lâcher maintenantLa manifestation massive du 29 janvier ne peut pas rester sans suites. Le gouvernement doit tenir compte de la voix des travailleurs. Et eux, ce qu’ils veulent, c’est du travail, du respect et de la justice sociale. Ne pas lâcher, c’est maintenant l’épreuve la plus importan-te. Les travailleurs ont donné un signal convaincant. Ils veulent qu’une autre politique voie le jour. Une politique qui sauve nos emplois et qui en procure de nouveaux. Une politique qui investit réellement nos impôts dans l’emploi. Nous ne pouvons pas abandonner ce combat maintenant. Nous ne pouvons pas attendre un autre Opel ou Inbev, un plan d’ac-tion syndicale doit être mis sur pieds afi n de renforcer les revendications des travailleurs. Celui-ci doit commencer par une vaste concertation avec la base syndicale. Les militants syndicaux prennent le pouls dans les entreprises, ils savent ce que vivent les travailleurs, ils doivent défi nir comment les actions syndicales doivent se dérouler au cours des mois à venir et défi nir quelles sont les priorités.Dans tous les cas, il y a déjà deux priorités que nous ne pouvons en aucun cas laisser tomber. Grâce à la vaste mobilisation syndicale de ces derniers mois, elles ont trouvé écho auprès de l’opinion publique et elles fi gurent aujourd’hui dans l’agenda politique.

Primo, il y a l’indignation à propos des intérêts notionnels. Ce système accorde aux entreprises une diminution fi scale supplémentaire qui dépasse les bornes. Lors du lancement du système il y a quelques années de cela, le coût avait été budgétisé à hauteur de 500 millions d’euros. Depuis lors, on est passé à 4 milliards. Par an! 4 milliards de recettes fi scales qui sont rendues aux entreprises pour leur permettre d’accroître leurs bénéfi ces. Car les intérêts notionnels ne procurent ni nouveaux emplois, ni investissements. C’est ce qui ressort d’une étude de la Banque Nationale, c’est ce que l’on constate aussi via l’augmentation incessante du chômage. Il faut y mettre un terme. Notre syndicat continue d’exiger que les intérêts notionnels et d’ailleurs toute forme d’avantage fi scal, ne soient accordés que si les entreprises créent des emplois ou en sauvent. Si ce n’est pas le cas, alors elles doivent rem-bourser cet avantage fi scal.Secundo, il y a l’indignation à propos du traitement exaspérant d’un grand nombre de chômeurs. L’accompagnement pour trouver un nouvel emploi déraille dans des milliers de cas en chasse contre des gens sans défense. Sans défense parce qu’il s’agit toujours des plus faibles sur le marché du travail. Sans défense parce que dans le contexte de grave crise que nous connaissons actuellement, il leur est impossible de fournir les papiers demandés qui prouvent qu’ils sont actifs dans la recherche d’un travail. Aucun employeur ne leur propose du travail. Et vu que les papiers manquent, ils perdent leur droit à l’allocation de chômage. C’est inhumain. Aussi longtemps que la crise durera, il faut arrêter la suspension des chômeurs. L’énergie qui est perdue dans ces tracasseries administratives peut être mieux utilisée pour former et réorienter les deman-deurs d’emplois. C’est de cela que nous avons aujourd’hui le plus besoin.

(7 février 2010)

> LA CG ET LA CENTRALE DE L’ALIMENTATION DE CHARLEROI

> IN MEMORIAMLa CG perd un fi dèle déléguéC’est avec une profonde tristesse que nous nous vous faisons part du décès accidentel notre ami Michel Simon, fi dèle délégué et mi-litant actif de très longue date. Une disparition tragique due à un accident du travail.Affi lié à la FGTB depuis plus de 30 ans, Michel Simon travaillait aux Carrières de Quenast et faisait partie de notre Délégation depuis de nombreuses années avec la volonté de toujours être disponible pour ses collègues de travail!Nous présentons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances.

Une alliance pour un avenir commun

Pour les deux sections caroloré-giennes, il est évident que dans le contexte de crise que nous connaissons actuellement, les travailleurs ont plus que jamais besoin d’un syndicat fort. Et cette force, ce n’est pas dans le corpo-ratisme que nous la trouverons. Au contraire, la solidarité entre les secteurs nous renforce. Dans cette optique, le rassemblement

des deux centrales apparaît com-me une évidence. D’autant plus que toutes deux travaillent sur des terrains très proches.

Et pour les affi liés, qu’est-ce que ça change?

A terme, une telle alliance permet-tra avant tout de renforcer la qua-lité des services offerts aux affi liés.

Aujourd’hui, ce sont les locaux qui sont mis en commun, mais d’autres rassemblements sont prévus par exemple au niveau de la forma-tion des délégués ou encore des permanences locales.

Ensemble on est plus forts

Cette alliance est née de la volonté de deux centrales de mettre des forces en commun. «Ensemble on est plus forts» illustre parfaitement bien la vision qu’ont les deux sec-tions régionales. En aucun cas, il ne s’agit de la grande centrale qui mange la petite mais bien deux centrales qui ensemble créent une nouvelle entité pour une nouvelle dynamique. Il y a encore beaucoup de travailleurs qui ont besoin de nous et cette alliance permettra d’agir sur de nouveaux terrains.

Du nouveau sur notre siteLes visiteurs habituels de notre site l’auront déjà remarqué: il a changé de look. La nouvelle présentation saute aux yeux. Mais la transfor-mation la plus importante concer-ne l’information sectorielle. Pour arriver à ce résultat, nous avons tenu compte de vos remarques, transmises entre autres par le biais de l’enquête parue dans Syndicats. Nous vous remercions d’ailleurs pour vos nombreuses réponses. Nouvelles pages sectoriellesTous les secteurs sont réunis sur une page très pratique. D’un seul clic sur la photo, vous arrivez sur la page du secteur souhaité. Là, vous trouverez une présentation du secteur ainsi que les publica-tions, les salaires les plus récents et les liens utiles. Vous y trouverez aussi des informations de fond sur les dossiers les plus importants et des informations utiles pour le travail syndical.

NewsletterBientôt disponible: la newsletter de la CG. Les abonnés recevront

tous les mois un aperçu des nou-velles sectorielles, intersectorielles et internationales dans leur boîte mail. Inscrivez-vous via notre site. N’hésitez pas à en parler à vos amis

et collègues. Nous espérons vous re-trouver très rapidement sur www.accg.be. Bon surf.

> UNE BROCHURE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION

Connaissez-vous les avantages sécurité d’existence?En tant qu’ouvrier de la Construction, connaissez-vous tous les avantages que le Fonds de Sécurité d’Existence de votre secteur vous procure? Connaissez-vous le fonc-tionnement de la nouvelle assurance hospitalisation? Et la prime syndicale, à combien s’élève-t-elle dans le secteur de la construction? Et savez-vous qu’en cas de chômage, vous avez droit à une indemnité complémentaire? A combien s’élève-t-elle?Vous trouverez les réponses à ces questions et à bien d’autres dans la brochure de poche FGTB Construction «Avantages sécurité d’existence 2009-2010». Tout ce que vous devez savoir sur les services, les indemnités et les avantages qui vous sont assurés via le Fonds de Sécurité d’Existence y est clairement expliqué. Des informations sur le fonds de pension sectoriel Pensio B, mais aussi sur les timbres, les jours de repos ou la prime à laquelle vous avez droit si vous achetez, rénovez ou construisez une maison.

La brochure est disponible sur notre site www.accg.be, sous la rubrique «secteurs», secteur Construction. Vous pouvez aussi la demander à votre section locale.

Les sections carolorégiennes de la Centrale Générale et de la Centrale de l’Alimentation ont franchi en janvier dernier une étape supplémentaire vers le rapprochement décidé par les deux sections régionales en 2008. Faisant suite à l’accord «Alliance pour un avenir commun», elles ont inauguré Boulevard Devreux leurs nouveaux bureaux communs. Un rapprochement qui réjouit tant la Centrale Générale fédérale que la Centrale de l’Alimentation.

Page 14: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 11

Il faut plus d’emplois et plus de pouvoir d’achatQuelque 3000 militants syndi-caux du non-marchand se sont rassemblés à Bruxelles le 2 février pour revendiquer plus d’emplois et de meilleurs emplois. Ils ont ainsi donné le signal de départ pour des négociations avec les autorités fédérales et régionales devant déboucher sur un nouvel accord social pour les 5 années à venir.

L’action a débuté par un meeting animé dans la trop petite salle de l’Ancienne Belgique où ont été énoncées les revendications syn-dicales. Ensuite, les participants ont défi lé dans les rues de la capi-tale et se sont arrêtés successive-ment devant la résidence offi cielle du premier ministre fédéral Yves Leterme et du ministre-président fl amand Kris Peeters pour leur remettre leur cahier de revendi-cations. Le gouvernement de la Ré-gion wallonne, de la Communauté française ainsi que la Région de Bruxelles-Capitale avaient, quant à eux, déjà pu prendre connaissance des exigences syndicales quelques mois plus tôt.

Compétences morcelées

Les travailleurs du non-marchand peuvent compter sur un front com-mun syndical déterminé. La FGTB, la CSC et la CGSLB ont établi un cahier revendicatif solide qui vise à améliorer l’emploi ainsi que le pouvoir d’achat. S’il est vrai que les négociations doivent encore dé-marrer, les syndicats ont tenu, dès à présent, à appuyer leurs revendi-cations car dans le non-marchand il faut toujours se faire entendre pour obtenir quelque chose.

Il faudra négocier avec diverses autorités en raison du morcelle-ment des compétences dans le non-marchand. Les soins de santé, comprenant essentiellement les hôpitaux et les maisons de repos

et de soins, sont le domaine du gouvernement fédéral. Les autres secteurs sont une matière régio-nale et communautaire. En l’oc-currence, il s’agit de l’aide familiale et senior, des maisons d’éducation et d’hébergement, du secteur so-cioculturel et des entreprises de travail adapté.

Mais ce morcellement des compé-tences ne constitue en aucune fa-çon une raison pour les travailleurs d’agir en ordre dispersé. Flamands, bruxellois et wallons sont solidai-res dans leur combat pour l’emploi. Ils revendiquent les mêmes amé-liorations pour tout le monde, sur un pied d’égalité, quelle que soit l’autorité dont ils relèvent.

Les cahiers revendicatifs sont donc parallèles, qu’ils soient destinés aux gouvernements régionaux ou au gouvernement fédéral. Les syndicats veulent une sensible amélioration du pouvoir d’achat. Parmi les principales revendica-tions fi gurent l’instauration pour toutes et tous d’un 13e mois à part entière ainsi qu’une augmentation des rémunérations pour travail de nuit et de week-end.

Plus d’emplois et de meilleurs emplois

Outre le pouvoir d’achat, l’accent est également mis sur une amé-lioration de l’emploi et la créa-tion de nouveaux jobs. En effet, la demande de soins, d’accueil et d’accompagnement ne cesse de croître et la charge de travail est bien trop élevée. Le remplacement des travailleurs absents est une absolue nécessité et la conversion de contrats à durée déterminée en contrats fi xes et à temps plein doit se faire plus facilement. Des normes de personnel correctes sont requises pour l’ensemble des services et fonctions. Ce ne sont que quelques revendications parmi d’autres. Vous trouverez plus de détails à la page 15.

Les négociations en vue d’un nou-

vel accord s’annoncent laborieu-ses. Il est évident que les ministres compétents invoqueront un man-que de moyens fi nanciers. Le front commun syndical a conscience que la situation est diffi cile et tient compte de la nécessité d’étaler les efforts sur cinq ans. Toutefois, les autorités doivent absolument faire des efforts car le besoin d’emplois supplémentaires et de meilleures conditions de travail dans le non-marchand est criant. Et si le cahier revendicatif n’a pas été envoyé par la poste, mais a été remis en mains propres par quelques milliers de militants, c’est pour démontrer la fermeté avec laquelle le front com-mun syndical entend se battre.

Les cahiers de revendica-tions du non-marchand se trouvent sur les sites www.setca.org et www.accg.be. Suite de cet arti-cle page 15.

Salaire inégal pour travail égalEric Neuprez est le secrétaire fédéral de la Centrale Générale FGTB, responsable des secteurs du non-marchand. La Centrale Générale y représente les ouvriers. Si on lui demande un commentaire sur les revendications des travailleurs de ces secteurs, il pointe du doigt deux priorités. «Il faut de l’emploi de qualité, dans tous les secteurs, qu’il s’agisse des soins de santé, des établissements de travail adapté ou de toute autre activité du non-marchand. Si

nous voulons rendre les secteurs attractifs et tenables, il faut accepter un processus d’allègement par des formes de réduction de travail. Mais, surtout, il faut assurer de l’embauche compensatoire. Sinon, la charge de travail s’aggrave encore pendant les heures de prestations. C’est pourquoi il faut que cela puisse être vérifi é. Nous voulons un système permettant de contrôler si de nouveaux jobs sont réelle-ment mis en place.»Et puis, il y a les salaires. Eric Neuprez s’insurge contre le décalage entre les salaires des secteurs régionaux et les salaires au niveau fédéral. «Il est inacceptable que des travailleurs qui dépendent des autorités wallonnes ou bruxelloises, gagnent moins que leurs collègues des secteurs fédéraux, alors qu’ils ont les mêmes qualifi cations et les mêmes fonctions. Pourquoi cette différence? Faut-il en déduire que les travailleurs au niveau régional valent moins qu’au niveau fédéral? C’est une injustice que rien ne peut justifi er.»

Le non-marchand dans les rues de Bruxel-les pour le renforcement et l’amélioration de l’emploi.

> LE FRONT COMMUN SYNDICAL DU NON-MARCHAND EN ACTION

Attention aux prochains impôts> CHÔMAGE TEMPORAIRE

L’allocation de chômage temporaire que vous recevez est elle aussi imposée, comme pour tous les revenus professionnels ou les autres revenus de remplacement. Un précompte est donc retenu de votre allocation. Il s’élève à 10,09%. Et c’est là le début des problèmes.

Car dans la plupart des cas, ces 10,09% de précompte sont insuffi sants. Ce qui veut donc dire que la probabilité est grande de devoir payer un supplément d’impôts lors de la prochaine imposition. Et ce n’est pas immédiat. Imaginez qu’en 2009 vous ayez été mis au chômage temporaire. Courant 2010,

vous déclarez ces revenus de remplacement dans votre déclaration fi scale. Ce n’est que quelques mois plus tard, probablement en 2011, que vous recevrez votre décompte d’im-pôts. Ce n’est qu’à ce moment-là que vous devrez payer des impôts supplémentaires. Autant le savoir à l’avance.

Il est impossible de dire si vous devrez payer et combien. Car cela dépend d’un cas à l’autre. Cela varie en fonction de la situation fami-liale, l’existence de postes déductibles, d’abat-tements fi scaux pour un prêt hypothécaire par exemple.

Mais pour se faire une idée, disons par exem-ple que votre moyenne d’imposition sur vos revenus est de 25%, dans ce cas le précompte de 10,09% prélevé sur votre allocation pour chômage temporaire est insuffi sant et vous devrez payer un supplément d’impôt. Contrô-lez donc votre dernière fi che fi scale, vous y découvrirez votre précédente moyenne d’imposition. C’est dans tous les cas un bon indicateur.

Pour les revenus de remplacement comme la pension ou les allocations de chômage, il y a des diminutions d’impôts. Ceux qui se trouvent sous certains plafonds ne paient même pas d’impôts. Ainsi pour l’exercice d’imposition 2009, la réduction d’impôt s’éle-vait à 1.861,42 euros. Le plafond ordinaire pour la dispense d’impôt s’élevait en 2009 à 14.156,42 euros. Mais cette diminution ou dispense intégrale n’est valable que pour des gens qui n’ont aucun autre revenu. Et les chômeurs temporaires ont bien d’autres

revenus puisqu’ils ont également travaillé durant l’année. La dispense ne leur est donc certainement pas d’application. La réduction fi scale peut leur être appliquée, mais ils ne reçoivent qu’une partie, proportionnellement à la part de l’allocation de chômage dans leur revenu imposable global. La réduction d’impôts disparaît complètement lorsque les revenus globalement imposables pour 2009 sont supérieurs à 25.750 euros.

En conclusion, dans de très nombreux cas, le précompte professionnel de 10,09% prélevé sur l’allocation de chômage temporaire est insuffi sant parce que la réduction d’impôts ou la dispense d’impôts comptent beaucoup moins ou pas du tout. C’est pour cette raison qu’une bonne année plus tard, des impôts supplémentaires devront être payés. Il est donc utile d’en tenir compte dès à présent.

Avec la crise, des milliers de travailleurs se retrouvent au chômage temporaire. A cette situation s’ajoute un autre problème que la plupart des gens ignore. Il s’agit en l’occurrence de faire attention aux impôts. Si vous êtes vous même au chômage temporaire, un seul conseil: lisez attentivement ce qui suit.

Page 15: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

> POINT DE VUE

Elio Di Rupo, le président du PS, était présent aux premiers rangs de la manifestation de Bruxelles, le 29 janvier dernier. C’était gentil, et c’est bon pour lui, ces quelques secondes d’image dans les JT. D’ailleurs, Elio Di Rupo, lisait-on à la mi-janvier dans Le Soir, «sonne l’alarme sociale». Belle initiative. Tardive, certes, mais mieux vaut tard que jamais.

Et quand l’alarme sonne, les pompiers sortent de la caserne. Di Rupo a donc envoyé ses hommes sur le terrain. Juste avant que ne s’ébranle la manifestation syndicale pour l’emploi, quelques fantassins ont déposé une proposition de loi liant l’octroi des intérêts notionnels à une condition d’emploi. Le lundi d’après, le président Di Rupo s’est prononcé sur la question du contrôle de la disponibilité des chômeurs. En demandant… un débat. Et en prévenant que n’étant pas tout seul au pouvoir, il lui faudrait faire des compromis et qu’il n’obtiendrait pas tout.

C’est bien là le problème. Tout qui négocie quelque chose avec quelqu’un, hors les cas de rapport de force tout à fait à sens unique, sait très bien qu’en demandant 100, on obtient 75 ou 50, cela dé-pend. Mais quand on part négocier en demandant 50, on obtient… 25, voire moins.

Et le PS s’en va en demandant 50… Prenez les intérêts notionnels: la FGTB exige qu’on les supprime purement et simplement. Le PS dépose une proposition de loi suggérant que ce mécanisme soit lié au maintien de l’emploi, tout en expliquant d’ailleurs que cette pro-position de loi n’a aucune chance de passer au Parlement, «à cause des autres». Soit. Mais à la région wallonne, où le PS est en position de force et où il détient, à ce chapitre, les bons portefeuilles, on ne parle curieusement pas de lier clairement mais strictement les aides économiques au maintien de l’emploi.

Prenons maintenant le contrôle de la disponibilité des chômeurs. La FGTB en demande la suspension; le PS juge qu’on doit, on l’a vu, en «débattre». Faut-il vraiment encore débattre d’un mécanisme qui, après une enquête quasi policière, éjecte de leurs droits des gens qui n’ont pas d’emploi dans un monde où il n’y a plus d’emploi? Est-ce vraiment un progrès que de proposer, en attendant, un rembourse-ment aux CPAS de 100% du revenu d’intégration? Sommes-nous dans la gestion de la crise, ou dans la gestion de l’habillage de la crise? Le PS laisse l’impression, enfi n , de donner un coup de barre à gauche. Mais en pratique, il continue à faire ce qu’il fait depuis des années: ratisser au centre, comme les autres, et, par exemple, comme le MR qui a cru bon de colorer une nouvelle fois sa doctrine d’accents «so-ciaux». Est-ce la bonne méthode? Elle n’a, jusqu’ici, donné que des résultats mitigés: le maintien au pouvoir certes, mais aussi l’érosion électorale. Le terrain des valeurs de gauche – solidarité, volonté de changement - sont en jachère. Le PS, promoteur, dans les années nonante, des «consolidations stratégiques» et autres stratégies d’ins-cription dans les lois du Marché au nom du pragmatisme, n’a pas saisi l’occasion de la récente crise libéralo-capitaliste pour demander un grand coup de barre. Il a laissé passer l’occasion de remettre une partie signifi cative du monde de la fi nance et de l’économie sous le contrôle de l’Etat, donc des citoyens. Pis, même: on peut commencer à se demander si sa gestion de la crise n’a pas, au bout du compte, fi ni par remettre en selle un système au bord de la ruine. Est-il vraiment impossible de donner ce grand coup à gauche? Est-ce trop demander qu’une affi rmation forte de nos valeurs, de nos positions? Est-ce rêver que de souhaiter que les compromis indispensables se fassent après, et non avant? Est-ce une utopie de penser que le PS doive, d’abord, se montrer ferme sur les valeurs du socialisme?

Nico CuéSecrétaire Général

Vouloir l’utopieMarie-Claire, militante du dialogueMarie-Claire Goemans est déléguée syndicale dans l’entreprise Vanhulen, spécialisée dans la production de ressorts depuis le début du vingtième siècle et aujourd’hui établie dans le zoning des Hauts-Sarts, à Herstal. Carte blanche à une militante qui porte, parfois bien seule, les valeurs et les combats de la MWB-FGTB.

«Je suis arrivée chez Vanhulen comme intérimaire, en 1999», ra-conte Marie-Claire. «En septembre 2000, j’ai signé un contrat à durée indéterminée (CDI). Très vite, je me suis rendu compte de l’am-biance parfois pesante qui régnait dans l’entreprise, et de la manière dont la direction traitait certains travailleurs (une soixantaine d’ouvriers et une demi-douzaine d’employés). Imaginez: j’ai connu des gens à qui on annonçait leur licenciement cinq minutes avant la fi n de la semaine de travail…

A l’époque, il n’y avait pas de délé-gation syndicale FGTB. Seule une délégation CSC de trois personnes était tolérée. Mais c’était une délé-gation-alibi, qui ne revendiquait pas grand-chose, et n’avait rien obtenu, ou si peu.

L’urgence de faire quelque chose m’a sauté aux yeux un jour de 2003, quand mon collègue direct a été licencié, juste avant Noël. Pendant la semaine qui a précédé son licenciement, on lui en a fait voir de toutes les couleurs. Per-sonne n’a bronché. Là, il fallait que je réagisse.

J’ai donc décidé de me présenter aux élections sociales de 2004, pour tenter d’implanter une dé-légation FGTB dans l’entreprise. Qu’est-ce que je n’avais pas fait! A partir de ce moment-là, la direc-tion m’a mis une pression qui a fi ni par décourager les camarades

qui voulaient constituer la déléga-tion avec moi. Au début, on était quatre. Puis deux ont renoncé. Et à quelques jours des élections, je me suis retrouvée seule candidate.

J’ai tenu bon, et j’ai été élue. Mais j’ai dû me battre. Ma campagne, je l’ai faite sur le parking de la boîte, à 6h du matin, et après mes heures de boulot. Certains travailleurs n’osaient même pas prendre mes tracts… La CSC, elle, menait tranquillement campagne dans l’usine.

Les ouvriers doivent rester ouvriers

Pendant deux ans, j’ai galéré. J’avais l’impression que l’on me considérait comme une pestifé-rée, ou une dangereuse terroriste prête à faire un coup de force, moi qui revendique au contraire le dialogue, dans l’intérêt de tous! Mais pour la direction, c’était clair: mes revendications syndicales, je pouvais me les garder. La FGTB n’a pas à se mêler de la vie de l’entre-prise, et les ouvriers doivent rester ouvriers…

En 2008, j’ai été réélue en DS, avec un collègue en CPPT. Mais je reste seule au front, sans suppléant(e). Petit à petit, les travailleurs ont osé revenir vers moi. Ils ont compris que je ne demande pas l’impossible, que je ne suis pas une tête brûlée. Mais la tâche reste très compliquée. J’ai peu de marge de manœuvre. Il m’est diffi cile de passer du temps avec les travailleurs dans l’atelier, de dialoguer avec eux, d’être à leur écoute autant que je le voudrais. Je dois faire mon travail de déléguée après le boulot. Et certains n’osent pas se montrer en ma compagnie. Quand je fais des assemblées, les gens n’osent pas parler, à part quelques uns. Et tout ce que je dis est répété à la direction. C’est dur à vivre!

Tenir bon, dans l’intérêt de tous

J’ai malgré tout pu obtenir quel-ques avancées: l’augmentation de 1% supplémentaire d’une prime conventionnelle payée en décem-bre, par exemple. Avant ça, les

primes, c’était à la tête du client, et parfois pas de prime du tout. J’ai aussi obtenu un jour de congé supplémentaire pour les ouvriers après 10, 15 et 25 années d’ancien-neté. Et je continue à me battre pour un treizième mois. Une re-vendication pas vraiment révolu-tionnaire… mais dont la direction ne veut pas. Elle préfère continuer à distribuer des bonus en fonction des bénéfi ces réalisés.

Aujourd’hui, le personnel veut ce treizième mois. Sera-t-il prêt à se mobiliser pour l’obtenir? On verra. Quoi qu’il en soit, je vais tenir bon, et continuer à dialoguer avec tout le monde, pour tenter de conscientiser les travailleuses et les travailleurs et instaurer un climat de confi ance propice à la discussion, à la négociation. Ce que je voudrais, c’est que des jeu-nes me rejoignent pour les pro-chaines élections sociales. Des jeunes que je pourrais former et qui pourraient passer plus de temps que moi dans l’atelier avec le personnel.

Ensemble, on aurait davantage de poids pour faire comprendre aux patrons qu’ils ne peuvent pas tout se permettre, et que nous ne sommes pas des fauteurs de trouble, ni des irresponsables. Ils doivent comprendre que ce que nous voulons, c’est simplement l’honnêteté et la justice. Pour tout le monde.»

Marie-Claire Goemans, déléguée MWB-FGTB.

Vous travaillez dans une PME: la MWB est là pour vous aider!Chaque jour nous apporte son nouveau lot de mauvaises nouvelles. La crise économique frappe partout. Les grosses entreprises font la Une de nos journaux parce qu’elles trin-quent durement… ou font trinquer leurs travailleurs. Chaque annonce de restructuration nous révolte et chaque travailleur jeté sur le carreau est une injustice. Si notre organisation est connue pour les combats qu’elle mène dans les gros bastions tels que la sidérurgie, l’aéronautique ou les fabrications métalliques, nous n’en oublions pas pour autant les travailleurs des petites et moyennes entreprises (PME).Nos conseillers PME sont au service et à l’écoute de tous les travailleurs qui ne peuvent pas s’appuyer sur une délégation syndicale qui n’existe pas ou pas encore dans leur entreprise. N’hésitez pas à les contacter si vous avez besoin de soutien, de conseils ou de renseignements. Ensemble on est plus forts!

Pour la région du Brabant: Silvio Arrigo: 02 / 519 72 07 – [email protected] la région du Hainaut: Romeo Bordenga: 071 / 64 12 42 – [email protected] la région de Liège-Luxembourg: Esmeralda Cué: 04 / 221 95 59 – [email protected]

Le point sur le pouvoir d’achat 2009-2010 dans nos différents secteursOn ne reviendra pas là-dessus: les conventions sec-torielles 2009-2010 ont été tellement imbuvables que la MWB-FGTB a refusé de les signer.

Ce qui ne nous empêche pas cependant de veiller attentivement à ce que l’infi me partie des chèques «éco» consentie aux travailleurs leur soit effective-ment reversée.

En matière de pouvoir d’achat, les négociations intersectorielles n’ont permis de dégager que deux maigres enveloppes: 125 euros pour 2009 et 250 euros pour 2010. Pour rappel, ces négociations en «net» nuisent gravement à la sécurité sociale et donc aux travailleurs.

Ces enveloppes pouvaient être négociées sous forme

de chèques éco, chèques repas ou «versement brut». La date limite de la négociation étant fi xée à sep-tembre dernier.

Lors d’une réunion qui s’est tenue ces jours der-niers au Fonds des électriciens, nous avons constaté avec étonnement qu’encore trop peu d’entreprises avaient bouclé les démarches permettant d’activer ces versements dus aux travailleurs.

Si, vous-même, vous n’avez pas encore vu la cou-leur de ces 125 euros pour 2009 ni entendu parler des 250 euros à venir pour 2010 (augmentation de vos chèques repas, versement de chèques éco ou autres,…), contactez dès à présent votre délégué, votre permanent ou votre régionale MWB-FGTB la plus proche.

Page 16: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

UCO-Yarns Brugge ferme ses portes

Philippe VlerickPhilippe Vlerick, le manager de l’année 2006, est devenu le propriétaire du groupe UCO en 2001. Il se plait surtout dans les milieux des fi nanciers et il joue un rôle important au sein du groupe CBC.Selon le jury de Trends/Tendances, qui octroie le titre de manager de l’année, Philippe Vlerick a, à ce moment, surtout été loué pour son «intérêt social» et pour son «engagement social» (il joue en effet régulièrement au tennis avec son ami le Prince Philippe).Aujourd’hui, il reste encore peu de cet intérêt et engagement social de Philippe Vlerick, surtout quand il s’agit de ses activités industrielles.Bien au contraire. En 2008, Vlerick a fermé UCO-Sportswear Gent, la principale entreprise de son empire industriel, licenciant ainsi plus de 400 travailleurs.Cette fermeture était d’autant plus scandaleuse vu le fait que Philippe Vlerick ait tiré tout le profi t pos-sible de UCO-Sportswear et qu’il ait fallu désigner un liquidateur et que la sécurité sociale ait du payer la facture du plan social. Il a également laissé des dettes énormes au niveau des fonds textiles.

UCO-Yarns Brugge risque de subir un scénario similaire. Contraire à la logique d’une bonne gestion d’entreprise, plus de 2 millions d’euro ont été écrémés du capital de UCO-Yarns au mois de mars l’année dernière et ont été versés aux actionnaires, donc en large partie à monsieur Vlerick.L’intérêt social d’une telle opération est très douteux et renforce notre conviction que monsieur Vlerick s’occupe tout d’abord de sa petite personne et de son capital et qu’il ne s’intéresse pas du tout à l’emploi des centaines de travailleurs de UCO-Sportswear et de UCO-Yarns. Dans une interview de Trends/Tendances, le président de la FGTB, Rudy De Leeuw, a piètre opinion des fi nanciers qui gèrent des entreprises industrielles (ABInbev, General Motors, …). Les fi nanciers n’ont pas de projet industriel. Ils s’intéressent seulement au cours de leurs actions et à la maximalisation des bénéfi ces et pas à la création de produits innovateurs, ni à la recherche de nouveaux marchés ou à la création d’emplois.Philippe Vlerick ne détonne pas dans la galerie des patrons «voyous» qui, au cours des dernières années, se sont enrichis sur les cadavres des entreprises qu’ils ont abandonnées, et ce aux dépens de nos travailleurs et de la sécurité sociale.

Au cours du conseil d’entre-prise exceptionnel du 12 janvier 2010, la direction

a annoncé son intention de fer-mer UCO-Yarns Brugge, ce qui si-gnifi e la perte d’emploi pour 107 travailleurs.

Cela infl ige de nouveau un coup dur au secteur textile qui a déjà perdu plus de 3.500 postes de travail au cours des 18 derniers mois.

L’histoire de UCO-Yarns Brugge commence en 1848, au moment où la fi lature Dujardin s’installe à Assebroek. Plus tard, cette entre-prise se retrouve dans les mains des barons de coton gantois de l’Union Cotonnière (UCO). En 1957, l’entreprise s’installe dans le bâtiment qui existe toujours actuellement dans la rue Jacob Van Artevelde à Bruges. Pendant longtemps, cette entreprise était une des fi latures de coton les plus modernes d’Europe. A la fi n des années ’90, l’entreprise avait fait des investissements considérables au niveau du parc à machines et avait introduit des installations de transport et d’emballage auto-matiques. Cette automatisation a donné lieu à un taux de chômage temporaire croissant et à la baisse de l’effectif de travailleurs.

Début 2008, UCO-Yarns Brugge a conclu un joint-venture avec une autre fi lature, AVS-SIGMA à Espier-res, dans l’espoir de renforcer sa position sur le marché.

La concurrence croissante, sur-tout des pays asiatiques, dans le segment du brin fi lé commençait à peser sur les fi latures belges et UCO-Yarns Brugge n’y échappait pas non plus. La crise fi nancière et économique a continué à faire chuter les chiffres de vente des fi ls. UCO-Yarns a perdu environ la moi-tié de sa clientèle et a vu fondre son chiffre d’affaires.

Puisqu’il y avait un manque struc-turel de commandes, UCO-Yarns était obligé de fermer l’usine à Bruges. La fermeture était appa-remment inévitable.

Au cours de la première phase des discussions concernant ce licen-ciement collectif, la FGTB a encore tenté de maintenir la section des fi ls en polyester à Bruges, puisque celle-ci était encore rentable. La direction ne voulait pas en enten-dre parler. Son point de vue était clair: une fermeture était inévi-table. UCO-Yarns Brugge n’avait aucun avenir et la poursuite des activités aboutirait à une faillite à court terme.

Après avoir clôturé la phase préa-lable d’information et de consul-tation, la FGTB négocie un plan social sérieux. Le système de la prépension anticipée est avant tout la priorité parce que nous voulons tenir pleinement compte du profi l d’âge des travailleurs de UCO-Yarns. Nous tenterons d’obte-nir, en sus des obligations légales, une prime de départ acceptable. Les travailleurs de UCO qui ont été loyaux envers l’entreprise et qui se sont appliqués pendant toutes ces années y ont droit.

Pour l’instant, nous essayons d’équi-librer les diverses revendications que nous avons avancées en tant que syndicat. Nous accordons peu de crédit au cliché de l’employeur, qui veut nous faire croire qu’il dis-pose de peu de moyens pour fi nan-cer le plan social. L’année passée, en pleine crise et seulement 9 mois avant la fermeture, UCO-Yarns a décidé de réduire le capital de 2,2 millions d’euro. Philippe Vlerick a expliqué au conseil d’entreprise exceptionnel qu’il s’agissait d’un «simple exercice de comptabilité». Une fâcheuse affaire pour l’entre-prise, une affaire prospère pour les actionnaires.

Commission des femmes: réunion par tous les temps45 militants enthousiastes ont bravé les intempéries pour participer à la réunion de la commission des femmes au Forum à Bruges le samedi 30 janvier. Ils sont venus des quatre coins du pays: Verviers, Hasselt, Anvers, Mouscron, Gand, …

Un nombre de thèmes et d’actions importants ont été discutés au cours de cette réunion. Le point central était l’action positive pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes.

Nos militants s’engageront de nouveau pour Equal Pay Day, une action qui, cette année, aura lieu le vendredi 26 mars 2010.L’écart salarial entre les hommes et les femmes existe toujours. Au cours de cette journée, plusieurs actions seront organisées. Nous consacrerons l’attention nécessaire à ce thème dans les entreprises.

Manifestation pour les emplois et le respect des travailleurs: la FGTB-TVD y a participé!Le front commun syndical (FGTB-CSC-CGSLB) a organisé, le vendredi 29 janvier 2010, une manifestation pour plus d’emplois, de respect et de justice sociale. Tout secteur et région confondus, les travailleurs sont touchés par des grosses restructurations et fermetures. Ils sont victimes de la crise fi nancière et économique. Cela est intolérable. Nous demandons dès lors le maintien des emplois en Belgique et en Europe, plus d’emplois pour les jeunes et les chômeurs et la fi n du dumping des travailleurs. Notre centrale, la FGTB-TVD, a également participé en masse à cette manifestation.

La réunion d’information pour les affi liés a eu lieu le 26 janvier 2010

Page 17: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

ALIMENTATION-HORECA-SERVICES14 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

«Si les grands patrons prennent 2 millions d’euros, alors quelques palettes ne sont pas si chères»Jeudi matin le 28 janvier 2010, nous avons bloqué les portes de la brasserie d’Alken-Maes.

> OFFRES D’EMPLOI

FGTB HORVAL est une valeur sûre au sein de la FGTB interprofession-nelle. En 2008, la Centrale a fêté ses 100 ans. Actuellement, elle compte désormais plus de 110.000 travailleurs affi liés dont elle défend les in-térêts dans plusieurs secteurs; comme l’industrie alimentaire, horeca, commerce alimentaire, secteurs verts, titres-services,….

Nous recherchons Collaborateur pour le soutien du secrétariat fédéral (h/f)

Votre fonction: - Collaborateur du secrétariat fédéral - Suivi et soutien du fonctionnement syndical dans un certain nombre

de secteurs; - Suivi des dossiers politico-syndicaux au niveau fl amand; - Assurer la communication avec les sections régionales.

Votre profi l: - Vous disposez d’un diplôme d’enseignement supérieur d’orientation

socio-politique ou une orientation juridique. - Vous avez une excellente connaissance du néerlandais et une bonne

connaissance du français. - Vous maîtrisez les logiciels Windows/Offi ce - Vous adhérez aux principes et aux objectifs du syndicalisme socia-

liste - Vous pouvez travailler de façon autonome mais également en équipe

Nous offrons: Un contrat à durée indéterminée avec une période d’essai de 6 mois, un salaire attractif et des avantages extralégaux.

Intéressé(e)?Envoyez-nous votre curriculum vitae et lettre de motivation par mail avant le 1er mars 2010, à [email protected] ou par lettre à la FGTB Horval, à l’attention d’Alain Detemmerman, rue des Alexiens 18 – 1000 Bruxelles

Veuillez mentionner votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone dans votre lettre de candidature.

La FGTB HORVAL Namur-Luxembourg engage UN PROPAGANDISTE (H/F)pour la région de Namur

Profi l:- Niveau minimum: bachelier (sciences humaines, Législation socia-

le,…..)- Bonnes connaissances en législation sociale- Capacités d’autonomie et d’initiative dans l’organisation du travail.- Qualités relationnelles et esprit d’équipe- Connaissance du monde syndical- Connaissance en informatique (Word, Excell, Access)- Sens du contact- Disponible (Horaires fl exibles)- Etre affi lié à la FGTB et faire preuve d’un esprit militant- Résider dans la province de Namur- Disposer du permis de conduire- La connaissance du néerlandais est un atout

Offrons:- Un contrat temps plein à durée indéterminée- Avantages extra-légaux divers- Date d’engagement: 2ème trimestre 2010

ENVOYER CV + Lettre de motivation + photo à:FGTB HORVALPatrick MERTENS, Secrétaire Régional ffRue Dewez 28 - 5000 [email protected]

Enregistrement des candidatures jusqu’au 01.03.2010

En mémoire de Pierre BOSMAN7 juin 1946 – 23 janvier 2010

Brusquement Pierre Bosman nous a quitté. Pierre a été pendant des années la force motrice, le moteur syndical et le porte-bannière de notre centrale dans l’entreprise Vondelmolen à Lebbeke. Avec un impeccable mérite en tant que dé-légué syndical et membre du CCPT il a, souvent dans des circonstan-ces diffi ciles, écrit l’histoire. Tou-jours honnête, aimable et modeste en tant qu’ancien président de la section de Termonde, il a marqué le service dans la région de son empreinte. La problématique de la protection du délégué syndical dans une PME lui tenait à cœur en tant que membre du comité fédéral. Il nous manquera.

FGTB Horval FLANDRE ORIENTALE

> POUR MIEUX PRÉPARER DEMAIN...

On continue d’avancerEn date du 26 septembre 2008, la section de Charleroi Centre Mons Brabant Wallon a décidé à l’unanimité par son Congrès d’Orientation, de prendre la décision importante de se di-riger vers une alliance entre notre centrale et la Centrale Générale.

Au travers de ce Congrès, les raisons invoquées avaient été débattues en long et en large par plus de 130 délégués. Ces derniers, ont compris l’importance de ce rapprochement et ce, dans l’intérêt de tous les mi-litants. Le trait d’union de ce Congrès était «Nos militants … au cœur de l’essentiel». Cette première phase accomplie, les contacts se sont déroulés dans les différentes régions et ce, de manière constructive.

Le 20 novembre 2009, le Congrès Statutaire à de nouveau reaffi rmé sa volonté de continuer et d’aller plus loin dans cette alliance. Voilà pourquoi ce 06 janvier 2010, au travers du verre de l’amitié, nos deux Comités Exécutifs respectifs ainsi que nos représentants fédéraux des deux centrales ont réaffi rmés par la voix des deux secrétaires régionaux, le Camarade Christian Viroux (Centrale Générale) et le Camarade Jean-Pierre Van Mulders (Alimentation), que l’accord de principe avait réussi, la première phase du protocole avec succès et que nous devions si besoin confi rmer notre volonté commune d’entamer la deuxième phase.

Les membres des deux Exécutifs ont ainsi pu vérifi er la situation à ce jour, ainsi que poser toutes les questions relatives à l’évolution aujourd’hui et demain.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes certains que les années à venir seront très diffi ciles. Nous devons pour les affronter, mieux nous préparer, unir nos forces, ne sera pas un vain mot. Toutes modifi cations, adaptations, changements, regroupements, ne peuvent servir qu’à un seul objectif, être plus forts, mieux préparés, mieux armés. Nos délégués sont des points de référence dans les entreprises, nous devons leur donner les moyens de bien fonctionner, nous sommes tenus de mettre tous les éléments indispensables pour qu’ils puissent remplir leur mission, ce pour quoi ils ont été élus. A CCMBW, nous nous y applique-rons. J-P VAN MULDERS, Secrétaire Régional

Depuis début octobre, les syndicats étaient déjà en discussion avec une direction intransigeante. D’après l’employeur 43 licenciements étaient nécessaires pour garantir l’avenir de l’entreprise. Toujours d’après l’employeur, leur compé-titivité sur le marché de la bière pose un problème.

La première phase dans la pro-cédure avait donné un résultat modeste. La direction était uni-quement disposée à répartir la restructuration sur un délai plus long. Dans une deuxième phase, nous avons décidé de nous opposer à l’unanimité contre les licencie-ments secs envisagés. Le prochain changement dans l’organisation du travail devrait être réalisé par la direction au moyen de prépensions volontaires et par un règlement de départ volontaire pour ceux qui trouveraient une opportunité en ces temps de crise.

Notre étonnement était grand lorsque jeudi le banc patronal s’attendait à ce que les syndicats écoutent encore une fois pendant des heures leurs explications sur la situation économique du mar-ché de la bière. Dans l’après-midi, une explication sur l’outplacement était prévue. On n’avait pas encore parlé de plan social. On se sentait offensé. Les syndicats sont partis et, sans hésitation, ont bloqué la porte. La «fausse» concertation de cette direction avait dure suffi sa-ment longtemps. Dans les rapports annuels de la SA Heineken et du Holding Heineken

nous avons trouvé des arguments décisifs pour notre combat. Les grands patrons ne sont pas gê-nés de s’approprier des montant de deux millions d’euros par an pour leurs prestations. On ne parle même pas des recettes des actions qu’ils ont, en tant qu’employeur, dans l’entreprise. Cet enrichisse-ment est disproportionné. Le tra-vail de personne ne vaut autant d’argent. En plus, ceci se fait sur le dos du travailleur moyen. Il est inacceptable que les entreprises soient exploitées de cette ma-nière.

Les premiers jours la direction n’était pas en mesure de mener des discussions. Par conséquent, les portes sont restées fermées également pendant le week-end. Le blocus était maintenu.

Lundi, les discussions ont pu re-prendre. Pour la première fois, les arguments des syndicats ont été entendus. Nous étions satisfaits d’entendre le patronat annoncer qu’il n’y aurait pas de licenciements secs. Un sentiment euphorique qui fut de courte durée, car nous étions conscients qu’il fallait en-core négocier l’âge, la prépension, les indemnités complémentaires

et d’autres modalités. La concerta-tion s’est poursuivie après jusque tard le soir. Finalement, nous avons obtenu une proposition d’accord que nous pouvions soumettre aux travailleurs sur place.

Une prépension à partir de l’âge de 54 ans et une indemnité complé-mentaire jusqu’à 90%, de meilleu-res conditions pour les départs vo-lontaires et des accords concrets concernant les mutations internes nécessaires étaient acceptées par la plupart des gens.

Mercredi matin à 10h, nous avi-ons informé tous les groupes du personnel. Le préaccord était ap-prouvé à 89% des votes.

Maintenant c’est à nous de suivre de près le bon déroulement. Merci à tous ceux qui nous ont aidé.

Nicole Houbrechts, Secrétaire Régionale de

l’Alimentation Campine-Limbourg

Page 18: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Non-marchand, en avant pour un nouvel accord social!

Lors de l’action du 2 février, nous avons démontré que les aspirations des travailleurs

du secteur non-marchand dépas-sent toutes les frontières linguisti-ques, politiques ou géographiques (voir page 11). 300.000 travailleurs concernés, une seule et même voix. Ces «gens qui soignent les gens» réclament une adaptation de leurs conditions de travail et de leur ré-munération. Cette exigence est clairement reprise à travers nos cahiers de revendications. Même s’il existe de petites nuances entre celui du fédéral, le régional et le communautaire, les fondements en sont sensiblement les mêmes.

Deux maîtres-mots au niveau fé-déral: pouvoir d’achat et emploi

La classifi cation de fonction utili-sée jusqu’à présent était obsolète. Un important travail de moderni-sation a donc été effectué et est en phase de fi nalisation. Via cette nouvelle description des métiers, nous revendiquons une améliora-tion des barèmes pour tous, une revalorisation en début de carrière, une progression constante de la ré-munération et une reconnaissance de l’ancienneté. A cela s’ajoute la mise en place d’un treizième mois et d’un revenu de pension plus sé-curisant.

Vous le savez, les métiers liés au secteur de la santé sont souvent pénibles et les conditions de travail sont diffi ciles. Pour pallier cela, il faut plus de moyens, plus d’emplois sur le terrain, plus de normes et plus de stabilité dans les statuts et les contrats. Le deuxième axe

essentiel de ces revendications reste donc l’emploi. La pression du travail et la fl exibi-lité imposée permettent diffi cile-ment de concilier vie familiale et vie professionnelle. Diminution du temps de carrière, amélioration des règles en matière de congés, crédit temps font donc partie de l’attente des travailleurs. La formation et l’accompagnement des salariés, déterminants dans l’évolution de carrière, doivent aussi constituer des priorités pour demain.

Le vieillissement important de la population comme le besoin des parents d’avoir à disposition des structures d’accueil pour leurs enfants mettent en évidence des besoins sociaux toujours crois-sants. Des investisseurs, de plus en plus pro actifs, ont bien compris les bénéfi ces qu’ils pouvaient tirer de leur positionnement dans les structures sociales. Pour nous, il est clair que les moyens publics (d’autant plus qu’ils sont rares) doi-vent être exclusivement consacrés à l’objet social. Il faut donc faire en sorte d’éliminer toute forme de commercialisation à ce niveau. Il appartient à la sphère politique de lever toute ambiguïté à ce sujet et nous l’appelons à le faire! Communauté française, Région Wallonne: même volonté de pro-gresser ensemble…

Le cahier de revendications est identique pour la Communauté française et la Région Wallonne et tourne principalement autour des pôles emploi et pouvoir d’achat.

Pour certains sous secteurs, il faut encore achever l’harmonisation salariale engagée dans les Accords sociaux précédents

Quelques demandes spécifi ques au niveau de Bruxelles

A côté des revendications déjà évoquées au niveau fédéral, nous ajoutons: le remboursement des frais de transport à 100%, l’har-monisation des acquis sociaux et la mise en place de CPPT interen-treprises.

Le non-marchand fait donc preuve d’une grande unicité dans ses as-pirations. Dans les prochains mois, le combat sera dur pour faire abou-tir nos revendications sur fond de crise. La mobilisation forte des travailleurs sera nécessaire pour infl échir les décisions des gouver-nements sur le plan budgétaire. Ensemble, nous irons de l’avant!

Plus d’infos sur www.setca.org

STOP A LA CULPABILISATION!Le pouvoir d’achat constitue un élément central dans les cahiers de revendications. Christian Masai, Secrétaire Fédéral SETCa, le confi rme et dénonce un phénomène de «mise en culpabilisation» des travailleurs du secteur non-marchand. Chr.M.: «Il règne actuellement un senti-

ment de culpabilisation très fort. L’idée implicitement véhiculée est celle-ci: les travailleurs du non-marchand sont des travailleurs sensés faire du social, ils devraient donc comprendre la situation et s’abstenir de toute prétention salariale. On veut donner le senti-ment que notre requête est exagérée et en contradiction avec nos objectifs premiers . Cette vision est totalement erronée.»

Pour vous, il faut arrêter de culpabiliser? Chr. M.: «Oui, je dis STOP à ce sentiment de culpabilisation. Ce n’est pas parce qu’il s’agit du secteur non-marchand, et donc de métiers liés au social, que les travailleurs doivent renoncer à demander des conditions de travail décentes. Notre requête est juste et légitime. On le sait: ces travailleurs occupent des postes souvent diffi ciles et qui sont indispensables au bon fonctionnement de notre société. Comme les autres, ils méritent une juste rémunération. C’est tous ensemble qu’il faut aller de l’avant! Si les gouvernements ont su accorder des moyens considérables aux banques, alors ils doivent aussi faire de ce qu’ils appellent les «métiers du cœur» une de leur priorité. Et nous pouvons oser le demander haut et fort.»

Vêtement propres: sachez ce que vous portez!Bonnes affaires: trop beau pour être vrai? Un adage populaire qui vaut aussi pour les vêtements, vendus à bas prix dans le commerce. Nous ne parlons pas ici de la qualité… Mais de la manière dont ces habits sont confectionnés, dans un pays lointain. Horaires difficiles, bas salaires, usines polluées,… voici comment se remplit le «coin des bonnes affaires».

Depuis 15 ans, la Campagne Vê-tements Propres tente de faire bouger les choses en Belgique. Le SETCa y est aussi représenté. L’objectif ? Forcer les entreprises à tenir compte, dans leur politique d’achats, des conditions de travail des personnes fabriquant ces pro-duits. Ann Agon, qui suit la cam-pagne pour le SETCa, a participé à l’action chez Lidl et Aldi:

Ann Agon: «Nous voulons attirer l’attention des consommateurs sur l’origine des produits qui remplis-sent leurs caddies, mais aussi faire pression sur Aldi et Lidl… Il n’y a rien de mal à vendre des produits bon marché, mais cela ne peut se faire aux dépens des personnes qui les produisent».

Qu’a à voir un Lidl à Melle (Gand) avec les conditions de travail en Indonésie?

Ann Agon: «Ce Lidl en soi, rien bien sûr. Mais l’entreprise, certai-nement. Toutes nos chaînes de su-permarchés achètent des produits dans des quantités telles qu’elles peuvent imposer complètement

leurs conditions au fabricant. Com-me acheteur, vous déterminez tout de A à Z: le prix à payer, le délai de livraison, le mode de paiement,… Le fabricant n’a presque pas d’autre choix que d’accepter, sans quoi la commande est confi ée à une autre usine».

Et les conséquences pour les tra-vailleurs sur place?

Ann Agon: «Aldi veut des délais de livraison plus rapides? En In-donésie, ils font passer la semaine de travail à 60 ou même 80 heures par semaine… Lidl veut des pro-duits meilleur marché? Une seule solution: baisser les salaires des ouvriers… La plupart ne voient pas les conséquences de leur politique d’achats, axée essentiellement sur les coûts. Et les personnes sur place trinquent. Ces grandes chaînes ne peuvent plus fuir leurs responsa-bilités».

Les entreprises affi rment que les conditions de travail sont bel et bien contrôlables via une or-ganisation propre. N’est-ce pas suffi sant?

Ann Agon: «Vous parlez de la BSCI, la Business Social Compliance Ini-tiative. Aldi et Lidl en font partie. Les membres de l’initiative s’en-gagent à faire respecter certaines conditions minimales dans les usines qui travaillent pour eux. Ils contrôleraient aussi les usines. C’est bien beau sur papier, mais pas en pratique. En Belgique, les chaînes Aldi et Lidl sont d’ailleurs très réticentes à nous donner un droit de regard sur la manière dont les produits sont fabriqués, même si elles sont membres de la BSCI. Qu’ont-elles à se reprocher? Le meilleur contrôle s’effectue par les travailleurs sur place, pas par des donneurs d’ordre à des milliers de kilomètres».

Vous avez vous-même visité ces usines. Qu’en est-il des tra-vailleurs sur place?

Ann Agon: «Ce qui m’a frappé, c’est à quel point les travailleurs y sont solidaires. Ils travaillent dans une misère inimaginable et sont licenciés pour la moindre raison. S’affi lier à un syndicat est un mo-tif suffi sant pour perdre son job. Une catastrophe, car qui dit pas de travail, dit pas de revenu. Et malgré tout, ils vont en rue pour réclamer de meilleures conditions de travail, souvent avec succès. Un certain nombre de leurs problèmes res-tent clairement identifi ables : bas salaires, contrats courts à durée déterminée, grande fl exibilité,… et surtout, les femmes qui se retrou-

Qu’ont à cacher Aldi et Lidl?

vent dans une position économi-quement plus faible».

Un syndicat comme le SETCa peut-il faire la différence sur place?

Ann Agon: «Les militants syndi-caux là-bas sont des personnes courageuses, qui effectuent leur travail dans des conditions extrê-mement diffi ciles. Il est important qu’ils puissent compter sur notre soutien. Financier bien sûr, mais aussi en termes d’expérience. Nous

devons leur montrer qu’ils ne sont pas seuls dans leur lutte pour un monde équitable. Mon grand-père disait: le syndicalisme ne s’arrête pas aux portes de l’usine. Il ne peut pas s’arrêter non plus aux fron-tières».

Regardez le reportage sur la visite «Vêtements Propres» sur You Tube! Plus d’infos sur www.setca.org ou sur www.vetementspropres.be.

Page 19: Syndicats FGTB n°3 - 12 février 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°03 • 12 FÉVRIER 2010

Progrès social!

> POINT DE VUE

Moins de 28 ans ? Économisez 50 % de votre

assurance habitation la première année.

Une bonne assurance habitation,ça s’adapte à votre vie.Envie de voler de vos propres ailes ? Si vous avez moins de 28 ans, c’est

le moment : votre conseiller P&V vous offre 50 % de réduction sur votre

assurance habitation Ideal Home la première année. Résultat : vous êtes

plus à l’aise fi nancièrement tout en protégeant votre nouveau ‘chez vous’.Pour un rendez-vous avec le conseiller P&V le plus proche,téléphonez au 078/15 90 90 ou surfez sur www.pv.be.

Offr

e va

labl

e ju

squ’

au 3

1/12

/200

8 -

Entr

epris

e d’

assu

ranc

es a

gréé

e so

us le

num

éro

de c

ode

0058

.

La Belgique a toujours été un pays d’Europe considéré com-me étant le pionnier du pro-

grès social. Beaucoup nous envient cette situation. C’est pourquoi les patrons essaient de porter atteinte à nos acquis. Les attaques répétées contre notre système d’indexation en sont un exemple, de même que la remise en cause de notre systè-me d’augmentations barémiques. Pour ne pas parler de l’organisation du travail et de son encadrement collectif. Les forces de droite rê-vent d’une américanisation de notre système social substituant des conditions individuelles à nos conditions de travail et de rémuné-ration collectives. Le chacun pour soi donc, le plus fort l’emportant bien évidemment. Tout le monde aura évidemment deviné de qui il s’agit. Et qui en fait les frais.

De même, dans le dossier du statut ouvrier – employé, certains font facilement référence à l’Europe pour tenter de rogner le statut de l’employé. Cette image d’une Bel-

gique qui serait le seul pays comp-tant encore des distinctions entre ouvriers et employés est à nuan-cer fortement. Tordons le cou à ce préjugé ! Il y a en Europe plus de pays qui prévoient des différences entre les statuts que de pays qui ne connaissent qu’un statut.

Une étude comparative réalisée sur le droit de licenciement en Europe fait apparaître les aspects suivants:

- Le coût du licenciement d’un employé, en théorie, peut sem-bler élevé en Belgique, mais en pratique….. Plus des 3/4 de l’en-semble des employés licenciés reçoivent un délai de préavis de 6 mois maximum. Compte tenu de la précarisation des contrats, de la mobilité croissante des em-ployés, il y a fort à craindre que cette moyenne n’augmente pas au fi l des ans! Il est clair que les ouvriers obtiennent également des délais de préavis trop faibles par rapport à leurs collègues dans

les autres pays européens. D’où notre demande d’une harmoni-sation vers le haut.

- Par rapport à bon nombre d’autres pays européens, il est possible de licencier de manière très souple en Belgique.

- En Belgique, la période d’essai pour les employés est beaucoup plus longue que dans d’autres pays européens.

- Les contrats à durée déterminée peuvent être utilisés beaucoup plus facilement en Belgique que dans de nombreux autres pays.

- Beaucoup d’autres pays euro-péens connaissent l’obligation de réintégration en cas de licen-ciement injustifi é, auquel cas l’employeur doit reprendre le travailleur en service. En Belgi-que, ce n’est le cas que pour les travailleurs protégés (et encore, uniquement sur papier).

- En ce qui concerne les critères d’application en cas de licencie-ment collectif, la Belgique se situe dans la moyenne européenne. Au demeurant, nous ne pouvons

arracher un plan social que par la voie syndicale car il n’y a pas d’obligation légale à ce propos. Comme c’est bel et bien le cas dans beaucoup d’autres pays européens.

- Les différences de statuts pour les ouvriers et les employés sont tou-jours régulées par la loi dans de nombreux pays européens. Dans d’autres, par voie de conventions collectives.

Enfi n, on fait volontiers référence à deux pays européens qui auraient éliminé les différences entre les deux statuts au cours des dernières années.

C’est le cas au Luxembourg. Le statut unique, d’application de-puis début 2009, regroupe tout le monde sous l’ancien statut em-ployé…

En Autriche, ce n’est absolument pas le cas. Aujourd’hui, une partie du préavis (tant dans le cas des ouvriers que des employés) peut

être converti en pension extra-légale par le biais d’un système d’épargne. Pour le reste, les diffé-rents statuts sont maintenus.

Nous maintenons qu’un statut uni-que ne serait pas une bonne chose pour les employés de notre pays. Ils ne peuvent que régresser. Nous continuons aussi de nous inscrire dans la stratégie de la FGTB: l’har-monisation vers le haut avec, en première instance, un relèvement des délais de préavis des ouvriers à 3 mois par 5 années d’ancien-neté. Ce qui ne signifi e pas qu’il ne soit pas possible d’établir un cadre global pour l’ensemble des autres composantes des statuts. Un gommage phasé des différences, oui, mais avec un progrès social pour tous!

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK