Syndicats FGTB n°14 - 2 septembre 2011

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N°14 • BIMENSUEL • 66 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui s’en est suivie. On entend la même litanie d’un bout à l’autre de l’Europe: il faut travailler plus. Plus d’heures par mois, plus d’heures par jour, plus d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités d’interruptions de carrière, des carrières plus longues. Dans plusieurs pays, on a reculé l’âge de la retraite à 67 ans. Chez nous, les systèmes de sortie anti- cipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les prépensions! Pourtant ces attaques sont injustifiées: - Les employeurs continuent à se débarrasser des travailleurs âgés et peu sont enclins à en engager; - le taux d’activité des 55-64 ans a fait naturel- lement un bond spectaculaire chez nous; - allonger la carrière de 5 ans dit le comité d’étude sur le vieillissement ne réduira pas le coût du vieillissement et n’augmenterait l’emploi que de 0,7%; - la prépension coûte moins cher que le chô- mage car elle engendre des recettes. EDITO Le monde à l’envers Page 3 ATELIERS L’écriture pour se libérer Page 4 CONSO Bientôt les chèques-repas électroniques Page 5 SANTE Allégez la facture Page 7 Fin de carrière Fin de carrière ou carrière sans fin? ou carrière sans fin? DOSSIER EN PAGE 8 & 9 © iStock_Thomas_eyedesign 2 SEPTEMBRE 2011 Éd. LIÈGE

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Fin de carrière - Chèques repas électroniques - Allégez votre facture santé - Ateliers d'écriture

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N°14 • BIMENSUEL • 66ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui s’en est suivie. On entend la même litanie d’un bout à l’autre de l’Europe: il faut travailler plus. Plus d’heures par mois, plus d’heures par jour, plus d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités d’interruptions de carrière, des carrières plus longues. Dans

plusieurs pays, on a reculé l’âge de la retraite à 67 ans. Chez nous, les systèmes de sortie anti-cipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les prépensions! Pourtant ces attaques sont injustifi ées: - Les employeurs continuent à se débarrasser

des travailleurs âgés et peu sont enclins à en engager;

- le taux d’activité des 55-64 ans a fait naturel-

lement un bond spectaculaire chez nous; - allonger la carrière de 5 ans dit le comité

d’étude sur le vieillissement ne réduira pas le coût du vieillissement et n’augmenterait l’emploi que de 0,7%;

- la prépension coûte moins cher que le chô-mage car elle engendre des recettes.

EDITO

Le mondeà

l’envers

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ATELIERS

L’écriturepour

se libérer

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CONSO

Bientôtles chèques-repas

électroniques

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2 SEPTEMBRE 2011 • Éd. LIÈGE

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

BRABANT WALLON

NAMUR

Nous sommes allés en Palestine en no-vembre 2010 et notamment à Jérusalem. Nous y avons constaté que des Palesti-niens sont quotidiennement expulsés de leurs logements par les autorités israé-liennes. Nous avons décidé de soutenir une association palestinienne dans le quartier de SILWAN et de la faire connaître.

Pour soutenir ce projet, nous organisons un souper couscous le samedi 1er octobre à partir de 18h30 à l’Ecole de Basse Enhaive Rue Michiels 10 à Jambes.

Prix en prévente: 13e pour les adultes, 6e pour les enfants de moins de 12 ans.

Téléphone: 081/649.972Adresse mail: [email protected]

N° de compte: 132-5315429-64.

Réclamé à corps et à cris par de nombreux militants, le Camp Jeu-nes FGTB est devenu réalité du 1er au 3 juillet 2011! Destiné aux étu-diants, jeunes travailleurs et délé-gués syndicaux, ce camp se donnait pour objectif de démarrer l’été en fanfare militante. Et quel meilleur site choisir que celui du Floréal de La Roche-en-Ardenne: enchâssé entre deux collines, à deux pas de l’Ourthe, le superbe camping et les confortables salles de séminaires ont offert un décor idéal.

Le programme proposé par les animateurs et animatrices Jeunes FGTB aux 35 jeunes présents était ambitieux: 3 jours, 2 nuits, 2 soirées à thème et 1 barbecue - parce que c’est les vacances!; 12 ateliers thé-matiques, 3 assemblées plénières et… 90 réveils diffi ciles (mais mo-tivés!) - parce qu’on est là pour ap-prendre, partager des expériences militantes et (re)faire le monde!

Dès le vendredi matin, départ sur les chapeaux de roue: on monte les tentes, on brise la glace en se pré-sentant (même si la bonne humeur a vite fait de délier les langues), on avale quelques sandwiches et on enchaîne sur les ateliers. En guise de mise en bouche, deux thèmes au choix: «Lost in Translation?», offrant la possibilité aux jeunes participant(e)s de réfl échir à leur société idéale et «Soigne ta gauche pour mettre des droites!», qui ques-tionne notre positionnement sur un axe gauche-droite et les valeurs qui nous y conduisent.

Pour permettre à toutes et tous de connaître l’ensemble des thèmes abordés pendant la journée, les résultats de tous les ateliers sont présentés en séance plénière: un rapporteur et une rapporteuse (l’égalité n’est pas un vain mot!) résument les conclusions des sé-minaires: on en parle, on débat, on s’enthousiasme, on questionne, on re-débat, on requestionne, etc.

Après une brève pause, on enfi le ses chaussures de marche et en route pour une balade (sportive pour certain(e)s, pépère pour d’autres ;-) de découverte de La Roche et de ses superbes alentours. Fourbu(e)s mais déjà bien dans l’ambian-ce, la fi ère avant-garde des luttes d’aujourd’hui et de demain s’ap-prête à se restaurer collectivement, à s’échauffer les cordes vocales (et l’âme) en reprenant les refrains qui ont rythmé les combats de nos pré-décesseurs et à tester quelques pas de danse sur les notes de nos deux DJ maison.

Sans transition, l’aube du samedi nous permet de tester la qualité d’isolation de nos sacs de couchage et agit comme un rappel implicite des tâches du jour… Penser, militer,

échanger!

C’est que ça commence à devenir sérieux: chaque participant-e aura droit à 3 séminaires!Et pour les animateurs aussi, on en-tre dans le vif du sujet: si les ateliers du 1er jour étaientco-animés par des formateurs che-vronnés, cette fois-ci les néophytes doivent assurer seuls…

Mais que ne peuvent motivation et dévouement à la Cause? Au programme du matin: le 1er atelier théorique sur la désobéissance civi-le et celui sur les libertés syndicales. Une pause pour se restaurer et c’est reparti! Au menu de l’après-midi? Les participants font leur choix en-tre 2 séminaires pour commencer hardiment: «Lucha y fi esta!» où l’on prépare les thématiques et les animations à développer au stand Jeunes FGTB au festival de Dour, et «¡ No pasarán!» sur les dangers de l’extrême-droite et de ses fausses solutions simplistes.

Pour continuer avec le même en-train, on enchaîne sur deux ateliers plus ludiques: «Murs blancs, peu-ples muets», où l’on aborde la com-munication militante (banderoles, affi ches, etc.) et «Désobéissance civile» (partie pratique). La séance plénière revient ensuite sur tousles éléments abordés au cours de la journée. Les quelques yeux rouges qui trahissent l’intensité des acti-vités du jour nous rappellent de saluer ici l’intérêt et la motivation des jeunes qui ont rythmé sans faillir les débats du jour.

A la fi n de la journée, vanné(e)s mais heureux-ses, les éclaireur(se)s des lendemains quichantent pro-fi teront d’une pause bien méritée. Avant que l’énoooorme barbecue (spéciale dédikass au boucher et à nos deux cuistots), l’énoooorme enthousiasme autour de la guitare pour les chants ouvriers 2 – Le Re-tour et l’énoooorme soirée au châ-teau ne nous remettent en selle jusqu’aux petites heures.

Qu’à cela ne tienne, les premières lueurs du 3ème jour nous trouvent toutes et tous (ou presque ;-) «frais» et dispos pour entamer les derniers ateliers. Le matin, les jeunes cama-rades sont appelés à se départager entre les ateliers «Enseignement: privilège de riche ou droit univer-sel?» qui aborde les pistes d’action et de revendications pour un en-seignement supérieur gratuit et accessible à tous et «Violence du travail», qui distinguera la violence au travail de la violence du travail: en somme, cette violence provient-elle de cerveaux sadiques ou de l’or-ganisation du travail elle-même?L’après-midi, on clôture le pro-gramme du week-end en beauté. Pour commencer, deux séminaires:

«Si le climat était une banque, il aurait déjà été sauvé», qui donne lieu à un débat très animé sur les alternatives énergétiques et socio-économiques à notre modèle actuel et «1ère, 2ème, 3ème génération…» qui met en lumière le quotidien des sanspapiers,les vexations aux-quelles ils sont soumis par les em-ployeurs et l’Offi ce des Etrangers et les luttes qu’ils mettent en place.

Dernier moment tous ensemble: une longue séance plénière. Assis dans l’herbe, sous un soleil ardent mais apaisant, les participants et les animateurs retracent les événe-ments de la journée et s’adonnent ensuite à une évaluation du camp dans son ensemble.Les enseignements? Pas de fausse modestie entre nous: ce 1er camp est un succès!

Les éléments positifs issus de l’éva-luation? Bons contenus des sémi-naires, possibilité de rencontrer de jeunes militant(e)s d’autres régions, création de liens étroits pour se ren-forcer dans les luttes à mener… En somme, tout pour commencer du bon pied un été militant!

Bref, les participants étaient aussi satisfaits que les animateurs. On doit à la vérité de citer un bé-mol (eh oui, ça guette même les meilleurs…): toutes et tous auraient aimé avoir plus de temps pour souf-fl er entre les ateliers, pour visiter les alentours, voire pour aller à la piscine…

Mais, pas de panique… Car vous connaissez la solution plébisci-tée par les participants? Le camp Jeunes FGTB 2012 devra être plus long! Plus de temps pour le même nombre d’activités, comme ça on prévoit plus de pauses et d’activités de détente. Suffi sait d’y penser… merci les jeunes!

Encore un grand bravo à tou(te)s les jeunes camarades présent(e)s qui ont enrichi ce camp d’un bon mélange d’idées, de sourires, de sé-rieux, de détente et de beaaauuuu-coup de militantisme!

Une belle claque à retourner à ceux qui prétendent que les jeunes d’aujourd’hui «ne sont plus mili-tants»… blabla… «ne pensent qu’à facebook et à leur playstation»… blabla…

Quant à vos bien-aimés animateurs des Jeunes FGTB, ils trépignent déjà de commencer à organiser le camp 2012!

Les jeunes FGTB

Souper couscous le 1er octobre!

Le meilleur remède contre l’austérité?Une bonne dose de Camp Jeunes FGTB!

L’austérité programmée ne fera pas vaciller le mi-litantisme de toutes et tous les porteur-euse-s d’es-poir de gauche! C’est le plus bel enseignement que l’on pourra tirer de cette 1ère édition du camp Jeunes FGTB.

Du 14 au 17 juillet, les Jeunes FGTB ont tenu un stand dans le village associatif du Festival de Dour.

Parce que l’été, c’est les vacances, les festivals… mais c’est aussi, pour beaucoup, la période des jobs étudiants.

Et comme un étudiant averti en vaut deux, les Jeunes FGTB ont proposé aux festivaliers et festivalières de les informer sur les contrats étudiants, les dangers de l’intérim et tout ce qui concerne l’emploi des jeunes. Mais les Jeunes FGTB ne se sont pas limités à dispenser leurs conseils et bonnes infos. Sur la Plaine de la Machine à Feu, ils ont également proposé un atelier badges et des tatouages.

Les festivaliers et festivalières ont aussi pu participer au concours de la campagne intérim: «Envie de te faire jeter tous les jours?». Le gros lot? Un ensemble exclusif de sous-vêtements FGTB. Bref, tous les fans de musique qui ont fait un détour par le stand des Jeunes FGTB ont emporté de chouettes souvenirs mais sont surtout repartis plus conscients de leurs droits!

Source: http://www.fgtb-wallonne.be

Les photos du festival sont en ligne sur notre facebook FGTB Brabant wallon!

Les Jeunes FGTb au Festival de Dour

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Deux solidaritésA l’heure où se construit (peut-être), autour du formateur royal, un «Accord de majorité» pour notre pays, ce dont la population a grand besoin, c’est de la mise en œuvre concrète de deux mécanismes es-sentiels de solidarité.

Le premier mécanisme -même si on n’y pense pas toujours en pre-mier lieu- doit être qualifi é de «so-lidarité dans le temps». De quoi s’agit-il?

A l’heure qu’il est, dans la plupart des pays «développés», la dette pu-blique approche ou dépasse 100% du Produit intérieur brut (PIB). La Belgique connaît depuis long-temps ce phénomène, qui a fait dire à l’économiste Hervé JUVIN que les générations futures auront à assumer des engagements que nous avons signés en leur nom, en manière telle que leur avenir sera, en quelque sorte, notre passé… Inacceptable! Comme le suggère Guillaume HANNEZO, les progressistes doi-vent être les défenseurs naturels de la solvabilité de l’Etat, car ce-lui-ci est le patrimoine des plus faibles.De son côté, le monde économique privé porte une écrasante respon-sabilité: l’ «innovation fi nancière» des vingt dernières années, qui a produit la grande crise de 2008, est surtout en passe de réussir l’exploit, sans précédent, de liquider le futur.

Pensons au mécanisme dit Leve-rage Buy Out (LBO), qui permet d’acquérir (en toute légalité) les actions d’une entreprise en en-dettant celle-ci pour les payer !, engageant ainsi vingt ou trente ans de ses bénéfi ces escomptés et détruisant d’un seul coup ses fonds propres…

«Nos parents ont acheté la ferme à crédit, ils ont travaillé dur pour rembourser le crédit et nous ont laissé la ferme. Nous l’avons ven-due, nous avons dépensé le capital, nous nous sommes endettés, et nous laissons à nos enfants la dette à rembourser».

Pensons aussi, évidemment, au mécanisme bien connu des stock-options, qui repose sur la même logique de réalisation, dans le pré-sent, de gains futurs.

On le voit, notre «modèle» fi nan-cier contemporain ne cache plus sa préférence pour le présent: il consomme aujourd’hui ce que la génération à venir devra payer pour lui; exploitant des richesses qu’il n’a pas sous la main, ici et maintenant, qui ne sont pas non plus ailleurs dans le monde, mais qui seront, demain, créées par les générations à venir, il colonise le futur et transforme en quelque sorte nos descendants en nou-veaux esclaves.

Comme le dit si justement JUVIN, des rendements fi nanciers de 15, 20, 25% dans des économies sans croissance, ou en croissance de 1 à 3% par an, mesurent non une performance mais une capacité de prédation et identifi ent toute stratégie fi nancière à un art de destruction du bien commun.

Dernier élément: l’inquiétante érosion des ressources naturelles de notre planète: selon l’US Geo-logical Survey, qui fait autorité en la matière, à titre d’exemples, les ressources de cuivre devraient être épuisées dans moins de 40 ans, cel-les de plomb et de fer dans 25 ans, celles de lithium dans 10 ans... Tel est donc le défi multiple qui commande la mise en œuvre d’un premier mécanisme de solidarité: la solidarité «dans le temps».

Le second mécanisme de soli-darité attendu concerne, lui, nos contemporains. Il ne s’agit plus, ici, de refuser de léser nos descendants mais -et ce n’est pas de moindre importance- de vérifi er si, au sein d’une génération donnée, les uns et les autres fi nancent réellement le développement collectif au prorata de leur capacité contributive. Le mécanisme visé est donc ici clai-rement de nature fi scale.Pour la FGTB, l’impôt est un prin-cipe essentiel de justice sociale; il est la garantie de la redistribution des richesses, de l’existence et du fonctionnement des services pu-blics et de l’assurance sociale. Il est, en somme, le prix à payer pour vivre dans une société digne de ce nom. Les discours qui visent son démantèlement sont démentis par les chiffres; démagogiques et sim-plistes, ils passent délibérément sous silence la dimension sociale de l’impôt. Contre les vents domi-nants, il appartient donc à tous

les progressistes de rappeler cette dimension.Cependant, s’il est nécessaire, l’im-pôt n’est pas forcément juste. Ainsi, en Belgique, ce sont essentielle-ment les salariés qui alimentent le budget de l’État; le capital ne contribue presque pas. En outre, parmi les salariés, la participation est profondément inéquitable : les plus hauts revenus sont très lar-gement favorisés, puisque le taux de leur contribution n’augmente plus, au-delà d’un certain plafond. Nous sommes en droit d’attendre des partis politiques rassemblés autour du formateur royal qu’ils s’attaquent à cette double injus-tice fi scale. Qui ne voit le carac-tère grotesque d’une situation où les gouvernements de plusieurs pays développés (notamment les Etats-Unis et la France) se font «dépasser sur leur gauche» par les super-riches, qui font mine de leur dire, avec un faux air de défi : «Taxez-nous!» (lire ci-contre)? En la matière, c’est à un gigantesque défi cit de crédibilité et d’autorité des décideurs publics que nous sommes confrontés.

Interrogé récemment par le jour-nal Le Soir sur «les causes des émeutes en Angleterre», Edouard DELRUELLE, directeur du centre pour l’égalité des chances, décla-rait: «On est dans une société aux équilibres sociaux très précaires, depuis plusieurs dizaines d’années, depuis la fi n de l’Etat-providence qui assurait une protection sociale plus grande, qui permettait une plus grande intégration notam-ment des diasporas étrangères et qui apportait «l’optimisme des opprimés»: l’idée que demain sera meilleur, que nos enfants vivront mieux que nous, etc. C’était tout un ensemble dans lequel, même si la vie était inégalitaire, c’était comme un escalator: tout le monde restait sur sa marche, mais tout le monde montait.»

Nous pensons que c’est (notam-ment) de la manière dont seront pris en compte, par les partis pré-sents à l’actuelle négociation fé-dérale, les deux défi s essentiels ici brièvement décrits, que dépendra la paix sociale dans notre pays au cours des prochains mois…

Philippe VAN MUYLDER,Secrétaire général.

Warren Buffet: «Taxez-nous!»Dans une tribune publiée par le New York Times, le célèbre mil-liardaire américain a récemment appelé les parlementaires à augmenter les impôts des plus riches afi n de réduire l’énorme défi cit budgétaire du pays, affi rmant que cela ne nuirait ni aux investissements, ni aux emplois.

«Nos dirigeants ont appelé à un sacrifi ce partagé. Mais quand ils ont fait cette demande, ils m’ont épargné. J’ai vérifi é auprès de mes amis méga-riches pour savoir à quels sacrifi ces ils s’attendaient. Eux non plus n’avaient pas été touchés», écrit le milliardaire.«Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent pour nous en Afghanistan, et pendant que de nombreux Améri-cains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les méga-riches, continuons à bénéfi cier d’exemptions fi scales extraordinaires», poursuit-il.

M. Buffet explique qu’en 2010 son taux d’imposition par l’Etat fédéral représentait 17,4% de ses revenus imposables, alors que celui des 20 personnes travaillant dans son entourage immédiat était compris entre 33 et 41%.Le taux d’imposition des riches était «beaucoup plus élevé» dans les années 1980 et 1990, et pourtant près de 40 millions d’emplois ont été créés entre 1980 et 2000, rappelle M. Buffett.«Vous savez ce qui s’est passé depuis: des impôts plus bas et beaucoup moins de créations d’emplois».«Les gens investissent pour gagner de l’argent, et une imposition potentielle ne les a jamais fait fuir», écrit-il encore.Même démarche en France, où un groupe signifi catif de personnes fortunées (dont Liliane BETTENCOURT) s’est déclaré «volontaire pour un effort fi scal supplémentaire»…Comme l’a souligné, non sans humour, un des candidats à la primaire présidentielle du PS en France, «que les riches prennent patience: ils seront bientôt entendus!»…

«Envie de te faire jeter tous les jours?»

Sous le slogan «Envie de te faire jeter tous les jours? Le travail, ce n’est pas non plus une histoire d’un jour!», le mercredi 6 juillet, les Jeunes FGTB de Bruxelles ont mené une action devant les agences d’intérim pour dénoncer les pratiques abusives dans ce secteur. En effet, un contrat d’intérim sur trois est un contrat d’un jour, bien qu’il s’agisse souvent de jobs pour des semaines ou des mois. C’est bien le problème majeur dans le secteur de l’intérim actuellement: on offre constamment des contrats d’un jour pour des jobs qui continueront plus d’une semaine, voire des mois. Le (jeune) travailleur se trouve ainsi dans une situation extrêmement vulnérable et il/elle subit en permanence le stress de perdre son job. Ces pratiques nous rappellent les situations intolérables du IXe siècle.

Pourtant, la loi stipule que pour un job d’un mois, l’agence d’intérim doit offrir un contrat d’un mois. Même si la législation concernant le travail intérimaire est plutôt claire, elle n’est pas toujours respectée pour autant. Un autre aspect négatif est que, contrairement au travailleur fi xe, qui fait partie de l’entreprise, qui connaît ses collègues et les syndicats sur place, l’intérimaire se sent plutôt exclu et sans véritable lien avec l’entreprise et le syndicat. Les Jeunes FGTB veulent que les intérimaires sachent que la FGTB défend aussi leurs droits et que notre syndicat les aide et les soutient!

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

TOURNAI - ATH - LESSINES

MONS

LE CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE POUR TRAVAILLEURS À CHARLEROI (CENFORSOC ASBL)

vous informe qu’il reste des places pour les modules de formations de la session 2011-2012!

Conseil d’EntrepriseCPPT

Politique de BaseExtrême Droite

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Intéressé(e?Téléphonez au secrétariat: 071/641.286

Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre à vos questions concernant les inscriptions.

Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE

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Renseignez-vous au 065/32.38.52 ou 0475 55.91.12

Centre de formation pour travailleurs sans emploi

Avec le soutien du Forem, Et de la Région Wallonne

vous invite…

A sa séance de cinéma… «Entre les murs»Le 21 septembre à 19hCentre culturel de BoussuRue Clarisse, 247301 Hornu

VOUS ÊTES UNE FEMME…- mandatée par la FGTB dans votre entreprise,- Active dans la vie courante et affi liée à la FGTB,- Demandeuse d’emploi et convaincue que l’égalité

hommes-femmes est une nécessité,- Sensible aux valeurs que nous défendons&Vous vous sentez concernée par:- L’égalité salariale entre les hommes et les fem-

mes.- L’élimination de toute forme de discrimination

entre les femmes et les hommes.- La diffusion d’une image non-discriminatoire

des femmes.- La lutte contre les violences conjugales.

Alors, REJOIGNEZ-NOTRE COMMISSION DES FEMMES!

Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous inscrire auprès de nos services:Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation per-manente - Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: [email protected] ou 065/32.38.33Editrice responsable: Sandra Goret, Administratrice déléguée, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons

La FGTB – UBOT organise le 10 septembre 2011 sa première concentration de motos.Départ prévu à:BEEZ, Rue de NAMUR 47 (Interrégionale Wallonne - FGTB)TOURNAI, Rue des MAUX 12b (Café L’Impératrice)

Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre site: www.ubot-fgtb.be

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

Une autre économie est possibleQuelles alternatives pouvons-nous apporter aux crises ré-centes? Comment mieux nous protéger contre celles-ci? Comment améliorer la répartition des revenus? Ces ques-tions, nous sommes nombreux à se les être posées… Mais quelles réponses y donner? Promouvant depuis de nombreuses années l’économie so-ciale et le modèle coopératif, nous avons décidé de mettre sur pied son propre salon. Parce que nous pensons que derrière ses portes, se trouveront les réponses à apporter aux problèmes dérivés de notre système de marché actuel. De nombreux chercheurs, travailleurs, en sont comme nous convaincus. Le Monde dans son supplément économique du 3 juin 2009 titrait sur sa Une: «L’entreprise solidaire, un modèle anticrise» …Notez qu’il n’y avait pas de forme interrogative!Souvent ignorée, l’économie sociale peine à être reconnue comme une véritable alternative économique au capita-lisme. La crise, ses dégâts, les limites de la croissance jus-tifi ent aujourd’hui un regard différent sur cette «autre» économie.

Le salon permettra à chacun de se donner les moyens de comprendre que derrière cette autre voie se dessine un vrai projet de société. Et quoi de plus parlant, pour vous en rendre compte, que de rencontrer à cette occasion les principaux acteurs sur le terrain, les entreprises et les as-sociations elles-mêmes.

Notre projet s’adresse à tous. Etudiants, initiés, porteurs de projets et personnes sensibles aux alternatives économiques trouveront assurément les éléments qui leur permettront d’avancer.

Infos: Institut de Développement Européen d’Economie Sociale - 087/33.74.88.

Une soirée organisée en partenariat avec :

Jeudi 12 septembre à 20 h au cinéma Le Parc

Avant - première

et rencontre avec :

• Luc JOULÉ, Sébastien JOUSSE - RÉALISATEURS

• Gérard GELMINI - PRÉSIDENT DE LA CGSP CHEMINOTS

Plus d’infos dans votre agence Solidaris ou sur notre sitewww.solidaris-liege.be

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 3ACTUALITÉS

> EDITO

Le monde à l’enversC’est le monde à l’envers. On a beaucoup parlé de «révolution copernicienne» dans le cadre de la réforme de l’Etat, mais on ne l’attendait pas sur le plan économique: les riches veulent être taxés plus! Le mouvement est parti des Etats-Unis. Après que les Républicains ont refusé que l’on augmente l’impôt des riches, des milliardaires, dont le célèbre Warren Buffet, ont réclamé plus d’impôts. Seize grands patrons français leur emboîtent le pas. Côté belge, on est moins chaud mais il y en a au moins un, Etienne Davignon, qui accepte l’idée d’une «contribution exceptionnelle». Allez une fois!

Vive l’index!A droite on s’empare des idées de gauche. Sarkozy veut sup-primer son bouclier fi scal et démanteler les «niches fi scales», c’est-à-dire les réductions d’impôt multiples et variées. Lui et Angela Merkel prônent une taxe sur les transactions fi -nancières. Berlusconi, milliardaire et grand fraudeur devant l’Eternel, veut taxer les hauts revenus et lance sur la chaîne de télévision de service public des appels au civisme fi scal...Ce n’est pas tout. Alors qu’une meute européenne de droite s’acharne sur notre indexation automatique des salaires, le Financial Times explique que notre économie s’est bien tenue dans la crise notamment grâce à… l’indexation. Le Bureau du Plan dit qu’il n’y a pas de dérapage salarial chez nous. On parle de plus en plus d’impôt minimum des sociétés au niveau européen.

Que s’est-il passé pendant l’été? On a raté un épisode? Lorsque nous, syndicats, parlons de taxe sur les transactions fi nanciè-res, de régulation des marchés, de banque publique, de mise au pas des agences de notation, de justice fi scale, de faire payer les plus riches, de taxer le capital plutôt que le travail, la spéculation plutôt que la consommation, d’harmonisation et de taux minimum européen de l’impôt des sociétés, on crie «aux fous!». Et maintenant, par bribes et par morceaux, par petites phrases, on y vient.

Parole, parole, parole…On y vient mais on ne fait rien. Pas de taxe sur les tran-sactions fi nancières sans accord général, voire mondial. Pas de taxe sur les riches: les libéraux n’en veulent pas. Pas d’impôt sur le capital sinon ce sera la fuite. Pas d’impôt des société européen parce que tel ou tel pays n’en veut pas. Pas… pas… pas… «Parole, Parole, Parole. Rien que des mots» chantait Dalida. Qui pourrait croire que les Buffet, Soros, Berlusconi et autres milliardaires sont tout à coup frappés de sens civique?

Leurs propos ne seraient-ils pas dictés par la peur? Sarkozy, Merkel, avec un bilan économique affl igeant, risquent à brève échéance une déculottée électorale. Pour Berlusconi, c’est fait. L’Europe et l’euro, prédit Jacques Delors, «sont au bord du gouffre». Les plans d’austérité en Europe s’avèrent contreproductifs. Une nouvelle crise des banques nous pend au nez, prévient la nouvelle directrice du Fond monétaire in-ternational. Les USA ont frôlé la cessation de paiements.

Partout s’élève la voix des indignés. Les révolutions arabes montrent que les pires dictatures peuvent céder sous la pres-sion de la rue. Une étincelle suffi t. Les super riches, ceux-là mêmes qui causent les mouvements de panique boursière, prennent peur. Sont-ils arrivés à la même conclusion que le Prince Salina dans le roman «Le Guépard»: «changer pour que rien ne change»? Si oui, ils se trompent. Changer de discours ne suffi t pas. Des mesures symboliques à l’égard des riches ne suffi ront pas à faire avaler la pilule de l’aus-térité aux travailleurs. Il faut envisager sérieusement le volet des recettes nouvelles sur les épaules les plus larges pour ne pas compromettre la consommation et la relance économique.

Chez nous, les négociations sont en cours pour la formation d’un gouvernement fédéral. On arrivera tôt ou tard au cha-pitre budgétaire. Même si la composition du gouvernement à huit sans la N-VA rééquilibre un peu plus à gauche la coa-lition, nous attendons autre chose que des mots en matière d’équité dans la rigueur budgétaire.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

> AU 1ER SEPTEMBRE

Adaptation des allocations sociales au bien êtreLa FGTB n’a pas approuvé l’accord interprofessionnel mais elle a négocié la liaison des allocations sociales au bien être et le gouvernement a repris à son compte la répartition convenue lors de ces négociations. Ainsi, selon le calen-drier prévu, une série d’allocations sociales seront adaptées au 1er septembre à l’évolution du bien-être, hors index.

Quelles allocations?Pensions

Pension minimum des salariés + 2%Ménage: 1.332,50eIsolé: 1.066,33eSurvie: 1.049,57e

Pensions de 15 ans et plus (avant 1997)Pensions ayant pris cours en 2006

+ 2,25%+ 2%

Droit minimum par année de carrière+ 2%

GRAPA Min : 635,53eMax: 953, 30e

Invalidité

Minimums travailleurs réguliers & irréguliers + 2%+ 3 EUR/JAide de tiers 15e/j

Relèvement des plafonds de revenu «chef de famille» et «isolé + 2%

Chef de famille: 878eIsolé: 967e

Allocations ayant pris cours en 2005

Maladies professionnelles

Minimums et forfaits + 2%

Allocations + 0,7%

Allocations ayant pris cours en 2005 + 2%

Chômage

Minimums et forfaits: + 2%

Allocations d’attente pour cohabitant + 1%

Handicap

Minimum allocation de remplacement de revenu + 2 %

Aide aux personnes âgées

Relèvement du plafond de revenu 1,5%

Infl ation: 3,60% en aoûtIndex santé + 3,14%

Mois2010 2011

Index normal Index-santé Index-santé

lisséIndex

normal Index-santé Index-santé lissé

Juillet 113,82 112,86 112,67 118,09 116,61 116,15Août 113,89 112,94 112,82 117,99 116,49 116,38

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois d’août 2011, on enregistre une infl ation de 3,60% par rapport à août 2010.

Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à août 2010, l’index santé a augmenté de 3,14%.

Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100).

Conversion: l’index-santé de août 2011 (116,43/base 2004 = 100) correspond à 132,53 (base 1996=100).

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

> ATELIER D’ÉCRITURE DES TSE LUXEMBOURG

L’envol des plumesAvioth, à un jet de pierre d’Orval, mais de l’autre côté de la frontière, n’est connue que pour sa basilique gothique perdue dans la campagne, démesurée pour un hameau de 125 habitants, mais haut lieu de culte dédié à la Vierge au Moyen Age. C’est ce coin retiré qu’a choisi le groupe des travailleurs sans emploi et le Centre d’éducation permanente de la FGTB Luxembourg pour tenir pendant une semaine un «atelier d’écriture» sur le thème du travail et de l’emploi. Sous la houlette de l’ex-journaliste Gérard de Sélys, le petit groupe s’est essayé à la littérature. Car l’écriture n’est pas que contrainte, grammaire et orthographe. Le verbe peut aussi libérer. La plume parfois si lourde dans les échanges épistolaires avec l’administration peut aussi s’envoler…

Les tribulationsd’un boussaladeurVoici le CV de recherche d’emploi de Bruno, «boussaladeur» sans emploi…

Cher Monsieur,

Vous trouverez ci-joint mon CV qui fait l’arpatoire de mes compétences ploiquées dans mon long parcours. Ma première expérience me dota de compétences aguerries de boussaladeur de fadicieux debertairess qui frésulent dans les banlieues; je pense être parvenu à gaglouler leurs talents exhormis de darmoneux graphistes et tagueurs, suscitant une émulation landre parmi leurs petits frères de la septième génération d’immigrés, génération pourtant connue pour être l’onésime la plus hirat à toute insertion, fut-elle rebelle ou brésive.

Après dix ans de boussaladeur, longévité rarement connue dans le métier, je préagueai une pause-carrière qui me permit de me construire un deuxième métier: éleveur d’escargots dans les territoires jajirus de Cisjordanie en Palestine-Israel, au fi l des années, j’acquis tous les gestes du métier:

- évangonder les serres bombardées par Tsahal, ou pullulent les colonies de Lonchailles

- pratiquer l’amélation entre escargots mâles, femelles et bi-sexués. Il s’agit d’acquérir une haute dextérité dans l’usage du choliguet pour assurer à l’élevage un haut taux de re-production.

Bruno

Assis en cercle avec un PC devant soi pour les plus «modernes», in cahier

d’écolier pour ceux de la vieille école, ils ont décidé d’apprendre à écrire. Pas le b-a-ba. On ne parle pas ici d’alphabétisation, ni de curriculum vitae ou de lettre de motivation. Non rien de tout ça. Il s’agit d’écriture avec un grand E. De créativité. D’expression. De poésie… Pieds nus, relax, ils lisent tour à tour ce qu’ils ont pondu en suivant les consignes de Gérard. Hormis le fait d’être sans emploi et affi liés à la FGTB, ils n’ont rien en commun. Ouvrier, chauffeur, infographiste, cuisinière… ils viennent d’horizons complètement différents, avec un bagage culturel petit ou grand, ça n’a pas d’importance. Ils sont là pour écrire. Ecrire pour le plaisir.

L’avantage de ces ateliers, explique Gérard de Sélys, c’est qu’il y a une véritable émulation. On s’exprime sans complexe parce qu’on lit ses textes à voix haute. L’orthographe ne compte pas. Chacun voit de quoi il est capable, il mesure la réac-tion des autres. A l’école, le cours de français est une souffrance. A travers les ateliers d’écriture, on encourage la lecture-plaisir et on développe l’imaginaire. C’est une libération. L’écrit n’est plus ennemi. On l’apprivoise. On le fait sien. On le partage.

Aujourd’hui, troisième jour de sta-ge, on brode sur l’«oxymore», fi gure de style qui associe des concepts en principe opposés: «un trou sans bord» suggère Gigi.Puis vient l’exercice des prover-bes. Il faut mélanger des proverbes

existants pour en faire des maxi-mes plus ou moins surréalistes: «les pauvres sont pauvres des mots qu’on leur a volés pour parler de la richesse» propose l’un. «Il faut que le coq chante pour que le jour se lève», dit un autre. «Banquier du matin, espoir noir du soir» propose un troisième… A travers l’imaginai-re, transparaît toujours le vécu.

Ensuite c’est le récit selon les points de vues différents de trois des personnages imaginés: crime passionnel, accident de travail, mé-téorite ou cyclone: tout fait farine au moulin même si certains ne peuvent s’empêcher de régler des comptes avec un ancien patron qui fi nit écrasé ou en prison pour fraude... Tous s’appliquent. On en-tend les mouches voler. Et il y en a un paquet, dans cette campagne pleine de vaches.

Un atelier d’écriture pour sans em-ploi: pour quoi faire? Chacun a ses raisons plus ou moins profondes, plus ou moins intimes, plus ou moins secrètes. Gigi, jeune grand mère, est là pour ses petits enfants. «J’aime inventer des histoires et les raconter à mes petits enfants. J’aimerais savoir écrire des contes. Laisser une trace. Je suis ici pour voir de quoi je suis capable».

Aurore aussi veut écrire des contes pour ses petits frères et nièces. Après deux jours d’atelier, elle a «pété les plombs». Ecrire est une douleur et elle est arrivée à la conclusion qu’elle était inculte. Elle voulait laisser tomber et puis, grâce aux vertus du dialogue, elle s’est débloquée.

Marie-Claude, elle, veut écrire un li-vre. Elle veut raconter sa vie quelle laisse entendre douloureuse. Pour elle-même. L’écriture, c’est pour elle une espèce de psycho thérapie.Nicole quant à elle, voit l’écriture comme un espace de liberté. Toute jeune, elle a été enfermée dans une secte. On n’y lisait que la Bible. Après une remise à niveau propre-ment dite pour la lecture au Cen-tre d’éducation permanente de la FGTB-Luxembourg, elle veut main-tenant pouvoir s’exprimer comme elle l’entend, secouer la chape de plomb qui a étouffé sa jeunesse et l’a conduite au dénigrement de sa personnalité. «C’est l’occasion de se mesurer aux autres, de voir qu’on vaut quelque chose plutôt que de croire qu’on est nulle», dit-elle.

Et puis, il y a les gens pratico-pra-tiques. Pour Damien, l’atelier doit lui servir à améliorer son style. Ani-mateur du blog des TSE, il aimerait aussi pouvoir s’exprimer avec plus d’aisance par l’écriture, communi-quer ses idées. Mais les raisons plus intimes ne sont jamais loin. Info-graphiste sans emploi, il dessine et peint mais n’arrive pas à mettre des mots sur ses œuvres. L’idée d’organiser cet atelier, c’est Vincent qui l’a eue. Animateur de la Cellule des sans emplois de la FGTB Luxembourg, il est un par-tisan du «mélange des savoirs chauds et des savoirs froids». L’idée est qu’à côté de la culture, du savoir livresque, il y a une culture de la vie qui vaut aussi le détour et qui souvent s’avère plus riche et plus effi cace à changer le monde que les grandes théories.

Les participants:

- Marisel, Louvain-la Neuve- Dario, Louvain-la-Neuve- Aurore, Arlon- Nicole, Arlon- Eric, Arlon- Marie Claude, Arlon- Bruno, Gérouville- Jeanne, Libramont- Daniel, Libramont- Gigi, Dampicourt- Michèle, Dampicourt- Cédric, Dampicourt- Jacques, Liège

Avioth, et sa basilique perdue dans la campagne

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 5ACTUALITÉ

> CONSOMMATION

Les chèques-repas électroniques bientôt dans votre porte-monnaieAu premier septembre, votre employeur pourra vous donner vos chèques-repas sous la forme d’une carte à puce. Un système nouveau, qui n’est ni systématique, ni obligatoire, le format papier étant maintenu dans un premier temps. Le système pourrait apporter son lot d’avantages, mais de nombreuses inconnues sont encore à signaler.

Qui n’a jamais perdu, égaré, oublié son enveloppe de chèque-repas dans une veste ou un sac, et pesté de ne plus remettre la main sur les précieux tickets? Une solution semble se dessiner depuis ce pre-mier septembre, avec l’apparition des chèques-repas électroniques. Un système nouveau, plein de pro-messes, mais qui doit encore faire ses preuves.

De quoi s’agit-il?Les chèques-repas prendront la forme d’une carte, de format «carte bancaire», qui sera créditée chaque mois par l’employeur, et pourra être utilisée comme une carte Ban-contact (avec un code PIN pour les cartes Sodexo, les autres – Edenred, Monizze et E-ve- fonctionnant sans code). La carte sera lisible sur un terminal de paiement, comme on en trouve aux caisses des super-marchés. Le montant de vos chè-

ques ainsi que leur validité dans le temps reste inchangés. La carte sera par ailleurs fournie en deux exemplaires, pour ainsi permettre d’en prêter une à un membre de la famille par exemple.

Le consommateur pourra vérifi er son solde sur le ticket émis lors de chaque paiement, tandis qu’un e-mail l’avertira dix jours avant la fi n de la validité de ses chèques. L’usage, ou non, de la carte, sera décidé par l’entreprise, en concer-tation avec les syndicats ou les travailleurs.

Les aspects positifs sont nombreux. A l’heure des préoccupations envi-ronnementales, nul doute qu’une économie de vingt tonnes de pa-pier par an pour l’impression des chèques est la bienvenue. Pour les commerçants, c’est la fi n de tracas-series administratives. (Presque)

fi ni le temps où il fallait renvoyer les chèques repas par la poste pour être remboursés et attendre plu-sieurs semaines avant de l’être. En-fi n, le risque de perte ou de vol est largement réduit, et un service de type «card-stop» sera mis en place en cas de nécessité. La carte sera alors simplement bloquée, mais le montant des chèques ne sera pas pour autant perdu.

Des inconnues…A l’heure actuelle, de nombreux commerces ne sont pas encore équipés pour accepter les chè-ques-repas électroniques. Nom-breux sont prêts à le faire, mais la mise en place pourrait prendre un peu de temps. L’on peut également craindre que le nouveau système effraie les petits commerçants, qui, s’ils acceptaient la formule papier, ne souhaiteront peut-être pas in-vestir dans le terminal en question. Ainsi, si l’on évoque la date du 1er septembre pour la possible mise en service du nouveau système, il est probable que les chèques-repas en papier aient encore de beaux jours devant eux avant que l’ensemble ne soit fi gnolé.

Outre le fait que le système ne soit pas encore «mûr», il reste des ques-tions en suspens, ou des aspects clairement négatifs au système

électronique. Ainsi, l’on peut ci-ter la perte du côté «divisible» des chèques-repas papier, et ce malgré les deux cartes attribuées. Fini le temps où chaque membre de la fa-mille pouvait emporter un ou deux chèques pour ses dépenses quoti-diennes au travail ou à l’école. Par ailleurs, diffi cile à l’heure actuelle d’évaluer les coûts de mise en pla-ce du système, même s’il semble que ces coûts seront nuls pour le consommateur, ainsi que l’on nous l’explique chez un des émetteurs de la carte, Sodexo. «Il n’y aura aucun frais pour le consommateur. Les frais d’émission de la carte se-ront couverts par l’employeur, et les frais d’utilisation du terminal seront à la charge du commer-çant, comme il en est déjà pour les

paiements par carte bancaire. Cela n’empêche pas les commerçants de s’affi lier au nouveau système, qui leur offre des avantages certains: un remboursement plus rapide que lorsqu’ils devaient renvoyer les chèques papier, ainsi que l’an-nulation du risque de perte, ou de vol, des chèques.»

Enfi n, une dernière interrogation, et pas des moindres: quel sera l’im-pact sur l’emploi dans les entre-prises émettrices de ces chèques-repas électroniques? L’on peut craindre une informatisation des postes autrefois plus techniques et donc d’importantes modifi cations du travail.

> THEATRE

Le théâtre Les Tanneurs au travailDeux spectacles et une conférence sont programmés en début de saison au théâtre Les Tanneurs, à Bruxelles. L’on y évoquera les discours ambigus des chefs d’entreprise ou encore les nouvelles méthodes de travail.

Deux Voix

Du 17 au 24 septembre. Texte: Pier Paolo Pasolini et Cor HerkströterMise en scène: Johan SimonsAvec: Jeroen Willems

«Deux Voix» mélange les textes de l’auteur engagé Pier Paolo Pa-solini et les discours et articles signés par Cor Herkströter; l’an-cien PDG de Shell.

La fête est fi nie; les convives sont partis. Un homme revient à la table du festin. Ne restent plus que les vestiges d’un dîner bien arrosé: des chaises vides, une grande table en-vahie de verres, de bouteilles, une

nappe froissée... Dans son costume sombre et défait, l’homme s’anime, sourit timidement et s’adresse à nous. Ainsi, s’ouvre une valse de portraits de grands bourgeois. Décadence et cynisme sont des vérités répugnantes que chacun se plaît à reconnaître. Qu’ils soient philosophe, journaliste, homme de main, intellectuel ou bien encore, le diable en personne, chacun y va de son petit arrangement avec l’éthique et l’intégrité. Un spectacle drôle et glaçant.

17.09.2011 — 20h3018.09.2011 — 16h0020 >24.09.2011 — 20h30

Une société de services

De Françoise Bloch et sa compa-gnie Zoo Théâtre. La pièce aborde les nouvelles méthodes d’organi-sation du travail, principalement dans les call-centers.

Françoise Bloch et son équipe creusent à nouveau la question du monde du travail aujourd’hui. Ils prennent cette fois pour point de départ l’autre bout de la «pyra-mide»: le milieu du télémarketing et ses jeunes opérateurs aux salai-res précaires et aux conditions de travail résolument cadencées...

Nourris de documentaires et d’in-vestigations sur le terrain, cinq acteurs pointent avec un esprit ludique la réalité de ces larges plateaux où, en rang d’oignons, des jeunes (la plupart «débutants» professionnellement) appellent le monde entier pour vendre… à tout prix!

Un portrait scénique volontaire-ment fragmenté, où l’interaction jeu-vidéo-son questionne, non sans humour, l’intimité fragilisée de ces voix de la vente.

11 > 15.10.2011 – 20h30

Petite conférence pour tous les âges

Les petites conférences sont ouvertes à tous à partir de 10 ans et portent sur un choix de ques-tions relatives aux spectacles de la saison. Leur objectif est d’ouvrir un espace de réfl exion et de dialo-gue à l’écart des sentiers battus et de ce qu’on appelle le «fossé» des générations.

En pratique, les conférenciers in-troduisent le sujet et s’ensuit une discussion avec le public accessi-ble à tous: enfants, adolescents et adultes.

Samedi 15 octobre 2011 à 15h00

Petite conférence sur le thème du travail par Mateo Alaluf

Dans le cadre de Une société de services de Françoise Bloch Professeur de sociologie à l’Univer-sité Libre de Bruxelles et homme engagé, Mateo Alaluf est l’un des principaux représentants du courant intellectuel de gauche à Bruxelles. Il est l’auteur de nom-

breux ouvrages en sociologie du travail et spécialiste des questions relatives à l’emploi, à la qualifi ca-tion du travail et aux rapports entre formation et emploi. Il est membre du comité de rédaction de la revue belge Politique, revue de débats.

Infos:Théâtre Les Tanneurs75 - 77 rue des Tanneurs1000 Bruxelleswww.lestanneurs.be

Image extraite de «Deux Voix»

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6 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

L’UBOT, l’ETF et le CDS Pêche maritime veulent une autre politique commune de Pêche (PCP)Propositions de réforme de la Commission euro-péenne: encore une occa-sion manquée pour inté-grer des mesures sociales ambitieuses.Le 13 juillet 2011, la Commission européenne a adopté une série de propositions de réforme de la po-litique commune de pêche. D’une part, la Fédération européenne des Ouvriers des Transports (ETF) est d’avis que ce paquet contient un certain nombre d’objectifs positifs et qu’une analyse judicieuse a été faite des problèmes particuliers au secteur. D’autre part, l’ETF est dé-çue par le trop peu d’espace qu’on réserve aux questions sociales.

Livia Spera, Secrétaire politique de l’ETF section Pêche maritime: dans ses propositions, la Commission réduit la dimension sociale à la mention de principes généraux, tels que la nécessité de croissance, une limitation de la perte d’em-plois et un renforcement du dia-logue social.

Le «Sacré» marché «libre»Déjà depuis plusieurs années, l’ETF insiste auprès de la Commission européenne pour que celle-ci sou-mette la PCP à des changements structurels et intègre les préoc-cupations sociales dans tous les aspects de la politique concernée. En vain, car la Commission conti-nue à s’appuyer sur le marché pour résoudre les problèmes sociaux. A son avis, l’économie capitaliste assurera après tout une neutrali-sation de la surcapacité, permet-tant ainsi à l’état des stocks de s’améliorer, ce qui contribuera à son tour à la reprise économique du secteur.

Une véritable politique sociale est nécessaire!Quant aux pêcheurs employés, ceux-ci ne croient pas qu’un tel rétablissement se traduira auto-matiquement en des meilleures

conditions de travail et en des meilleurs emplois. En effet les syndicats de pêcheurs organisés par l’ETF sont convaincus que tout restera comme il est si l’Europe ne mène pas une véritable politique sociale et ne prend pas des mesures effi caces pour améliorer les condi-tions de travail, pour s’attaquer aux problèmes de sécurité et de formation et pour faire respecter les droits des travailleurs.

L’ETF est disposée à collaborer étroitement avec le Parlement européen afi n d’inciter la Com-mission à lancer des propositions plus équilibrées et à intégrer une perspective sociale.

Le CDS Pêche (Comité de dialogue social européen pour la Pêche ma-ritime) a fait part de ses préoccu-pations aux organes politiques européens début juillet

Le CDS a demandé l’attention né-cessaire pour les effets de certaines mesures prises au niveau de l’UE sur trois questions stratégiques.

1) L’adoption de réductions impor-tantes et injustifi ées de quotas pour des espèces qui jouent un rôle vital dans certaines zones côtières. Cela sans examiner l’impact de cette décision et sans prendre des mesures com-

pensatoires bénéfi ques aux tra-vailleurs concernés.

2) La législation européenne de-venant de plus en plus com-plexe, plus particulièrement le nouveau «régime contrôle» concernant la pêche illégale et les infractions, le programme de base pour le journal de bord électronique qui est incompré-hensible pour les pêcheurs, les systèmes de capture et de pe-sage complexes, etc.

3) L’impact socio-économique de la PCP future qui a été élaborée sans la participation des parte-naires sociaux. Ceci en dépit de la réduction prévue du nombre d’emplois, de navires, de quo-tas et des jours en mer et de la détérioration des conditions de travail en résultant, de la chute des prix du poisson et des coûts de production élevés en raison de la hausse des prix du carbu-rants.

En outre, le CDS a lancé un appel pour dégager des instruments fi -nanciers afi n d’encourager les pê-cheurs à utiliser des techniques de pêche économisant la consomma-tion de carburant. De plus, il veut également encourager les États membres à lier l’aide obtenu à des projets en faveur d’un emploi durable.

Comme suite à la campagne en cours, il a été décidé de donner un nouvel élan aux actions contre la piraterie.

Depuis longtemps, l’UBOT est partie demanderesse en la matière. Pendant la réunion des syndicats nationaux des gens de mer organisée par l’ITF, les 13 et 14 juin dernier, un débat profond a été mené sur la piraterie au large des côtes de la Somalie. L’UBOT a bien sûr appuyé avec conviction les mesures annoncées, ainsi que la résolution dans laquelle on demande des actions plus énergiques. Ci-après vous en pourrez lire les points essentiels.

La situation actuelle est toujours d’une dimension dé-sastreuse qui ne peut plus être tolérée. Il est donc grand temps de prendre des positions claires au sein de tous les organes compétents. Des milliers de marins ont été victi-mes d’attaques, coups et blessures allant même jusqu’à la

torture et le meurtre. Rien qu’au cours de l’année écoulée 2010, 4185 marins ont été attaqués, 1090 ont été pris en otage pendant de longs mois et, actuellement, 19 navires et 411 membres d’équipage sont détenus.

L’UBOT tient à souligner que, en dépit de la nature violente de ces crimes, les souffrances humaines causées par la piraterie ne reçoivent pas suffi samment d’attention dans les médias. Il en suit que cette problématique est, pour ainsi dire, inconnue chez le grand public.

De plus, nous craignons que, suite à l’absence de mesures sévères, ces problèmes vont encore davantage s’aggraver et même se répandre sur d’autres continents.

Il n’est plus acceptable que, durant l’exécution de leur travail, des marins doivent risquer leur vie à la suite de tels actes de banditisme.

L’UBOT condamne vigoureusement certains gouverne-ments qui, apparemment, tolèrent la piraterie dans une certaine mesure.

Si les efforts contre la piraterie ne sont pas doublés à court terme, nous ne tolérerons plus que nos affi liés soient ex-posés à de tels risques accrus. Et le cas échéant, tous les syndicats affi liés à l’ITF appuieront les gens de mer dans leur intention de ne plus naviguer en direction des zones dangereuses en question.

Un organe consultatif de haut niveau sera installé afi n de développer un plan d’accompagnement en faveur des marins qui refusent de naviguer vers les zones à risque.

L’UBOT continue à répéter son appel à l’Union royale des Armateurs belges pour que celle-ci prenne des mesures supplémentaires afi n de protéger nos marins d’une façon optimale. Mesures que nous avons transférées en détail par écrit mais auxquelles l’Union n’a pas encore réagi jusqu’à ce jour.

Ivan VICTORPrésident UBOT

Secrétaire fédéral Marine marchande

L’UBOT appuie la résolution de l’ITF contre la piraterie

CHAUFFEURSDE BUS ET DE CAMIONVOUS RECEVREZ LA VISITE DE LA !

POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS SUR LE ROADSHOW DE L’UBOT:APPELEZ L’UBOT - TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE AU N°03/224 34 34 OU ENVOYEZ UN MAIL A [email protected]

Comme chauffeur, vous faites de LONGUES JOURNÉES, à des moments impossibles. Vous n’avez guère l’occasion de consulter votre syndicat. C’est pourquoi, l’UBOT-FGTB vient à votre rencontre. Dans notre bureau mobile, vous pourrez poser des questions concernant les TEMPS DE CONDUITE ET DE REPOS, LES HEURES SUP, VOTRE SALAIRE... ou simplement discuter avec nous autour d’une tasse de café.OÙ POURREZ-VOUS NOUS TROUVER DANS LES MOIS À VENIR?Voici les endroit où vous trouverez notre bureau mobile qui sera ouvert de 11h à 18h.

Pour des modifi cations éventuelles, veuillez consulter notre site web http://www.btb-abvv.be/

ROADSHOW 2011 - Toujours de 11h00 - 18h00DATE LIEU

1/09/2011 St Vith FriedensstraBe Zone Industrielle de 16h00 à 18h00

3/09/2011 Truckshow - Garocentre Nord - Houdeng Goudies de 8h30

4/09/2011 Liège Logistics ( à proximité de chez TTS)

5/09/2011Herstal Haut Sart (à proximité de la station PIRON) 9h00 à 12h00

Liège Logistics ( à proximité de chez TTS) 13h00 à 16h00

6/09/2011Verviers Gare (SNCB) 9h00 à 12h00

Eupen (à proximité du Karting) 13h00 à 16h00

7/09/2011 Gare Tournai 9h008/09/2011 Parking Froyennes - dir. France 12h009/09/2011 Mercatordok

12/09/2011Brucargo - Bierset (sur le parking

du VP PARK) de 6h00 à 9h00Gare de Louvain 7h30-9h30

Bruxelles gare du Nord 10h00-11h3013/09/2011 Aéroport

15/09/2011

Herentals industrie Klein Gent - Wolfstee 7h00-11h00

Herentals - Aarschotsesteenweg 14h00-16h00

St Vith FriedensstraBe Zone Industrielle de 16h00 à 18h00

16/09/2011 Mechelen Station 7h00-11h00Lier - Veemarkt 14h00-16h00

17/09/2011 Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

19/09/2011LAR Rekkem

Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

20/09/2011 Eupen EuregiostraBe (à proximité du Karting) de 18h00 à 20h00

26/09/2011Geel Punt 7h00-14h00

Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

27/09/2011Luithagen (port) 7h00-11h00Antwerpen (port) - quai 702

13h00-16h00

29/09/2011 Wanlin dir. Luxembourg-Arlon 9h00-15h00

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 7ACTUALITÉS

> SANTÉ

Une facture santé allégée de 75, 100 euros et plus, ça vous intéresse?Vous ne roulez pas sur l’or? Vous pouvez économiser 75 euros, 100 euros et même plus sur votre facture santé. Comment? Tout simplement en faisant valoir vos droits! Si vous êtes au chômage ou si votre salaire n’est pas mirobolant, vous pouvez alléger vos incontournables dépenses de santé et celles de votre famille grâce au remboursement préférentiel. Vous devez simplement demander à votre mutuelle de vérifier si vous avez droit au statut BIM (ex-VIPO) ou OMNIO.

Un mal de dos qui ne vous lâche pas, des problèmes récurrents d’es-tomac, les enfants qui se refi lent une angine et qui défi lent chez le docteur, une grosse déprime et un régime Temesta, ça n’arrive pas tous les jours mais quand ça arrive, le portefeuille trinque.

Pourtant, sous certaines condi-tions, notamment de revenu, vous pouvez obtenir le statut BIM ou OMNIO et bénéfi cier ainsi d’un remboursement préférentiel des dépenses de santé, médecin, kiné, dentiste, médicaments, hospita-lisation.

Sans parler d’autres avantages fi -nanciers - à vérifi er au cas par cas - mais qui peuvent comprendre:

• des réductions sur les tarifs des transports en commun (SNCB, TEC, STIB, De Lijn);

• un accès au fonds social ma-zout;

• un tarif social électricité, gaz, téléphone;

• une exonération de la redevance radio télévision;

• une exonération de la taxe régio-nale bruxelloise;

• une réduction de la redevance par certaines sociétés de télédis-tribution;

• dans certaines communes: gra-tuité des sacs poubelles ou des réductions sur la taxe immon-dices.

Et vous? Y avez-vous droit?Pour bénéfi cier du rembourse-ment préférentiel en matière de soins de santé, il faut remplir certaines conditions de statut et/ou de revenu. Beaucoup ignorent cet avantage ou reculent devant les démarches à effectuer. C’est pourquoi la FGTB et la mutualité socialiste Solidaris ont décidé de collaborer pour informer leurs af-fi liés de leurs droits.Des dépliants d’information de So-lidaris seront disponibles dans les bureaux de chômage de la FGTB sur les statuts BIM et OMNIO. So-lidaris se charge de son côté de vérifi er si vous avez droit à l’un ou l’autre système de rembour-sement préférentiel. Il vous suffi t de pousser la porte d’une perma-nence de la mutualité socialiste. On vous expliquera ce qu’il faut faire et quels documents fournir pour activer vos droits.

Au chômagedepuis plusd’un an ?

Payer moins cherle médecin, le pharmacien,à l’hôpital ?

C’est possibleGrâce à l’Intervention Majorée (BIM).

Vous avez droit à l’Intervention Majorée si :>> vous êtes chômeur(se) depuis au moins un an

ET

>> en fonction des revenus de votre ménage.

Vous êtes certainement concerné(e) si vous êtes chômeur(se) isolé(e) ou chef de ménage (vos allocations de chômage sont les seuls revenus de votre ménage).

L'accès à la santé pour tous

Démonstration

Roberto, 58 ans, isoléRoberto a 58 ans, a perdu son emploi suite à la fermeture son entreprise. Récemment, il s’est plaint de brûlures à l’estomac. Son médecin lui a diagnostiqué une œsophagite. Il se rend une fois par mois chez son médecin pour le suivi de son traitement. Parce qu’il a droit au statut BIM, il a fait sur l’année une économie de 75 euros dont 21 sur les médicaments.

Muriel, 45 ans, isoléeMuriel a 45 ans. Depuis son licenciement, elle souffre d’hypertension et consulte régulièrement son généraliste pour suivre sa tension. Elle s’est rendue 12 fois sur l’année chez son médecin. Si elle avait demandé le statut BIM, elle aurait pu faire une économie de 67 euros dont 14 sur les médicaments.

Leila, 35 ans, seule avec un enfant Leila a 35 ans, Depuis le départ de son compagnon, elle vit seule avec sa fi lle Emma, 10 ans. Leila ne vit pas bien sa séparation, elle est très anxieuse. En tant que mère célibataire, elle a des dif-fi cultés à trouver un emploi adapté aux horaires de sa fi lle. Sa fi lle, Emma, se sent parfois seule, elle aimerait avoir un lapin mais elle est asthmatique… Parce qu’elle est BIM, à raison de deux consultations par mois chez le médecin pour elle est sa fi lle, elle a réalisé une économie de 105e sur ses dépenses de santé et celles de sa fi lle.

Laetitia et Kévin, deux enfantsLaetitia et Kévin ont deux enfants, Tom et Sarah, âgés respectivement de 10 et 7 ans. A cause de la crise fi nancière, ils ont tous les deux perdus leur travail à six mois d’intervalle. Kévin est en bonne santé. Par contre, Laetitia a régulièrement des crises de fi bromyalgie. Leur fi ls, Tom, est un vrai casse-cou, il s’est cassé le poignet en jouant à la balançoire, ce qui a nécessité une visite aux urgences, la consultation d’un spécialiste, une radio, etc. Mais, il n’a pas dû faire de séances de kiné. Il a aussi attrapé une pharyngite et eu une otite. Sa petite sœur, Sarah, fait facilement des angines. L’hiver dernier, elle en a fait deux. Parce qu’ils ont droit au statut BIM, ils ont pu faire une économie de 110 euros sur les soins de santé de la famille.

Attention: ce sont des exem-ples de la vie courante, sans problèmes graves ou chro-niques de santé, sans trai-tements lourds, sans hos-pitalisation. Les économies réalisées sont donc UN MI-NIMUM.

Selon votre état de santé, le traitement donné, les médicaments prescrits, la consultation de médecins spécialistes, les examens complémentaires, les séan-ces de kiné, etc., les écono-mies peuvent être beaucoup plus élevées.

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNELFIN DE CARRIÈRE

Carrière sans fi n?Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui s’en est suivie. Le mot d’ordre général est de maîtriser les dépenses publiques mais très peu, à part nous, organisations syndicales belges et européennes, osent parler de la fi scalité de relance économique et de relance de l’emploi.

La Belgique, bien que sans gouvernement de plein pouvoir, n’échappe pas aux diktats de la droite européenne. Les cibles toutes désignées pour des économies budgétaires sont les services publics et la protec-tion sociale. Plus précisément encore, pensions et prépensions sont dans le collimateur. Peu à peu le concept de «fi n de carrière» cède la place à celui de «carrières sans fi n»…

Puisqu’on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. On entend cette litanie d’un bout à l’autre de l’Europe. L’âge de la retraite est repoussé dans certains pays (Allemagne, Pays-Bas) à 67 ans.

L’idée générale (stratégie de Lisbonne, confi rmée dans le plan UE 20/20) c’est que pour sortir nos économies de l’ornière et assurer la viabilité de nos systèmes de sécurité sociale, il faut travailler plus. Plus dans tous les sens: plus d’heures, plus d’heures par jour, plus d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités d’interruptions de carrière, des carrières plus longues.

C’est une bataille contre toutes les formes de réduction du temps de travail au cours de la vie qui est engagée. Les systèmes de sortie anticipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les prépensions!

Attaques injustifi ées sur les prépensions• Le vieillissement? Mauvaise excuse! Tous les 40 ans le Produit intérieur brut double et les gains de produc-tivité augmentent aussi. Le fi nancement à long terme des pensions n’est pas en danger. L’argent sera là.

• Il n’y a pas assez de cotisants pour payer les pensions?Il y a une réserve de main d’œuvre d’un demi million de chômeurs. Remettre à l’emploi les dizaines de milliers de travailleurs qui ne demandent qu’à travailler augmenterait le nombre de cotisants sans toucher ni aux prépensions ni à l’âge de la retraite.

• On sort trop tôt de la vie active? Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail! Depuis la mise en œuvre du Pacte des Générations, le taux d’emploi des 55-64 n’a cessé d’augmenter chez nous. . Depuis 2005, il est passé de 31,8% à 37,4%. On a multiplié le taux d’activité des séniors de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne (qui a elle-même progressé).

• Moins de prépensions = plus de chômeursIl y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un emploi en dehors du cadre des prépensions. Y ajouter une trentaine de milliers de travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension n’améliorera pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre part création d’emplois. Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le mar-ché ne pourra pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi. Les «non-prépensionnables» deviendraient simplement chômeurs, sans complément de revenu…

• Qui veut des séniors?Le taux de retour à l’emploi des chômeurs âgés de plus de 50 ans qui transitent par les cellules d’emploi ou de reconversion reste très faible: 21% en Flandre; entre 19 et 31% selon le degré de qualifi cation et le sexe en Wallonie. En fait – quoi qu’ils disent - les patrons ne veulent pas des séniors. Il faut des mesures contraignantes et des aménagements de fi n de carrière pour maintenir les travailleurs âgés à l’emploi.

• Les prépensions coûtent trop cher?La prépension ne coûte qu’à l’employeur, et encore profi te-t-il de l’occasion pour restructurer ou embaucher moins cher des jeunes. Les compléments de prépension génèrent des recettes sociales et fi scales qui compensent largement le coût des prépensions par rapport au chômage.

La mauvaise excuse du vieillissementOn invoque souvent le vieillissement de la popu-lation et son impact sur le fi nancement à long terme de la sécurité sociale pour attaquer les systèmes de prépension.

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Argument: on vit plus longtemps, donc la période d’inactivité des pen-sionnés à fi nancer est beaucoup plus longue qu’avant et le nombre de cotisants diminue par rapport au nombre de pensionnés. Conclusion, il faut plus de cotisants et les faire cotiser plus longtemps en allongeant la carrière.

Ce serait un bon argument s’il n’y avait une réserve de main d’œuvre d’un demi million de chômeurs. Remettre à l’emploi les dizaines de milliers de travailleurs qui ne de-mandent qu’à travailler et assurer un emploi convenable, c’est-à-dire stable et normalement rémunéré, aux milliers de jeunes qui galèrent rapporterait plus à la sécu en coti-sations sociales et à l’Etat en impôts que l’allongement des carrières de quelques années.

De plus, comme l’explique l’écono-mistes français Bernard Friot dans son livre intitulé «L’enjeu des retrai-tes », (Paris, éditions La Dispute), on perd de vue que notre société est de plus en plus riche. Le Produit In-térieur Brut double tous les 40 ans. Dire qu’il n’y aura pas assez de coti-sants implique que tous les gains de productivité seraient confi squés par le profi t capitaliste. Car des gains de productivité, il y en aura.

Cela suppose aussi que les retraités

ne participent pas à la richesse du pays, qu’ils sont «une charge». Mais ils consomment ce que l’on produit. Le fait même de leur donner une pension contribue au PIB.

Quant au défi cit des fi nances publi-ques Bernard Friot explique que si on consacre aujourd’hui 10% du PIB aux pensions soit 30 milliards. 15% en 2050 feraient 90 milliards puisque le PIB aura doublé.

Le «problème», c’est qu’il faut aug-menter les cotisations sociales, c’est-à-dire la part socialisée des richesses produites, et que cela ne plaît pas aux actionnaires et autres capitalistes.

InutileLe dernier rapport du Comité d’étu-

de sur le vieillissement montre que dans le cas où on décidait de relever dès 2017 de 5 ans (donc de porter de 35 à 40 ans) les conditions de carrière professionnelle pour bénéfi cier d’une pension de retraite anticipée (entre 60 et 65 ans) ou d’une prépension, cela n’aurait pour conséquences:

• De n’augmenter que de 0,7 de pour-centage le taux d’emploi global

• De ne relever que d’une demi-année l’âge effectif moyen de retrait du marché de travail

• De n’abaisser que de 0,1 point de pourcentage du PIB le coût budgé-taire du vieillissement entre 2010 et 2060 (lequel passerait de 5,6% à 5,5%).

Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail!Le Pacte (que personne n’a signé à part le gouverne-ment d’alors) «de solida-rité entre les générations», a considérablement ren-forcé les conditions d’ac-cès à la prépension. La pré-pension à 58 ans qui était accessible après 25 ans de carrière avant le Pacte, exi-ge aujourd’hui 37 ans de carrière et bientôt 38 ans dès 2012 pour les hommes. Pour les femmes c’est 33 ans aujourd’hui, 35 ans en 2012, 38 ans en 2014.

Le Pacte prévoit une évaluation fi n de cette année. Si l’objectif d’aug-menter le taux d’emploi des + 55 ans de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne d’ici 2015 n’est pas at-teint, alors la condition de carrière devra passer à 40 ans. Bref, fi ni la prépension à 58 ans sauf «métiers lourds», «carrières longues» (40 ans), problèmes de santé, et bien sûr «res-tructurations» avec dérogation du ministre de l’Emploi.

Où en est-on aujourd’hui?

Depuis la mise en œuvre du Pacte des Générations, le taux d’emploi des 55-64 n’a cessé d’augmenter chez nous. Depuis 2005, il est passé de 31,8% à 37,4% en 2010. C’est notam-ment dû au travail des femmes qui ont vu reculer l’âge de la retraite de 60 à 65 ans.

Bien sûr, notre taux de 55-64 ans au travail reste inférieur à celui de la moyenne européenne, mais il a augmenté plus que chez les autres: + 17,6% chez nous contre + 9,5 % pour l’Europe des 15. On a donc bien rem-

% travailleurs 55-64 ans «actifs»

2005 2010

Belgique 31,8% 37,4%UE 15 44,2% 48,4%UE 27 42,3% 46,3%

pli l’obligation d’augmenter le taux d’activité des séniors de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne qui a elle-même progressé.

En fait, il n’y a jamais eu autant de travailleurs actifs en Belgique. La po-pulation active atteint 4,58 millions de personnes et c’est principalement chez les travailleurs âgés que la diffé-rence se marque. Alors que l’emploi des 15-24 ans marque le pas, voire diminue.

Ce constat tempère fortement l’argu-ment selon lequel là où l’on travaille plus longtemps, il y a aussi plus de boulot pour les jeunes, par ailleurs de plus en plus confi nés dans des statuts précaires!

Taux d’emploi 15-24 ans 25-49 ans 50-64 ans4e trimestre

2004 27% 80,5% 43,1%

4e trimestre 2010 26% 81,8% 52%

Sources: Eurostat

L’évolution du taux d’emploi augmente surtout chez les travailleurs âgés:

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 9DOSSIER

La prépension moins chère que le chômageOn reproche à la prépension de coûter cher à la collectivité. Elle coûte aux employeurs mais un prépensionné rapporte aussi des recettes à la sécurité sociale et à l’Etat contrairement au chômeur! Ces recettes annulent le surcoût des prépensions pour la collectivité tout en offrant au travailleur âgé de meilleures conditions de revenu.

Une porte de sortie honorableBien que fustigés par les employeurs, les systèmes de prépension leur sont bien utiles lorsqu’il s’agit de restructurer leur entreprise. Rares sont les plans sociaux qui n’incluent pas un volet prépensions pour éva-cuer sans heurts les travailleurs les plus âgés. Sans cette soupape, les confl its seraient beaucoup plus durs et fi nalement plus coûteux pour les employeurs.

Les prépensions ont d’autres avan-tages : dans de nombreux cas, elles coûtent moins cher que le chômage. En chiffres absolus, les indemnités des 89.000 chômeurs âgés non de-mandeurs d’emploi représentent 1 milliard soit 936 euros par per-sonne en moyenne. La plupart des chômeurs âgés bénéfi cient en effet d’un complément d’âge.

Les 120.000 prépensionnés repré-sentent un coût pour la sécurité so-ciale de 1,5 milliard soit 1040 euros par personne. On applique en effet d’offi ce au prépensionné le taux chef de ménage.

La prépension rapporte des recettes!Mais les chômeurs ne paient aucune cotisation sociale contrairement aux prépensionnés qui génèrent des re-cettes sous forme de cotisations so-ciales. Le prépensionné est en effet soumis personnellement à un prélè-vement de 6,5% au profi t de l’ONSS calculé sur l’ensemble de l’allocation ONEM + complément employeur.

Enfi n l’employeur doit aussi verser une cotisation sociale sur le complé-ment variable de 50% à 10%) selon l’âge du prépensionné.

De plus, le revenu du prépensionné étant plus élevé que celui du chô-meur, il génère des recettes fi scales

progressives selon le montant du complément employeur.

Preuves à l’appuiVoyons cela de près avec cinq exemples de prépensionnés isolés d’âges et de salaires perdus différents qui auraient perdu leur emploi en mai 2010 (voir tableau ci-dessous).

AgeSalaire

net perdu

Alloca-tion

ONEM

Complé-ment

Employeur(1/2

différence entre

chômage et salaire

net)

Recettes ONSS

Cotisations person-nelles +

employeur

RecettesFiscalessupplé-

mentaires

e e e e e

50 1546 1214 166 173 -52 1640 1214 213 178 5055 1774 1214 280 181 10159 1987 1214 386 181 148

Comme on le voit dans ce tableau, chaque prépensionné:1°) cotise pour les pensions (contrairement au chômeur ordinaire);2°) rapporte environ 180 euros de cotisations sociales (dont la part pour

les pensions) par mois, 3°) rapporte entre 50 et 150 euros/mois de recettes fi scales sur base d’un

revenu d’isolé.

Sur les 130 millions par mois (1,5 milliard par an) que les prépensionnés coûtent à l’ONEM, l’Etat en récupère environ au moins 25 à 50% en re-cettes ce qui compense largement le surcoût de 10% que représentent les prépensions par rapport au chômage.

Ajoutons que certaines conventions d’entreprise offrent de meilleures conditions de prépension. Par exemple 85% du salaire perdu au lieu de 75%. Souvent, le plafond salarial de 3.476 euros bruts n’est pas respecté. Le prépensionné ne s’en porte que mieux et les recettes de l’Etat aussi.

En fait, si les prépensions coûtent cher, c’est aux employeurs. Elles les arrangent pour faire passer plus facilement la pilule des restructurations et des licenciements collectifs. Elles permettent de diriger vers la sortie les travailleurs plus âgés, supposés moins performants et plus chers, pour rajeunir le personnel et réduire la masse salariale.

Moins de prépensions = plus de chômeursEn 2010, il y avait • 470.000 chômeurs demandeurs d’emploi dont 53.000 âgés de 50 à

54 ans.• 48.000 chômeurs âgés de 55 à 64 ans toujours demandeurs d’em-

ploi• 120.000 prépensionnés. Parmi ceux-ci, 1/3 seulement – soit 37.000 -

ont moins de 60 ans.

Données 12/2010 50 - 54 ans 55 - 59 ans 60 - 64 ans Total

nombre % nombre % Nombre % nombre %Prépension 2.388 2% 36.714 30% 81.220 68% 120.322 100Chômeurs

âgés(1) 53.442 28% 72.171 37% 64.856 34% 190.469 100

Dontchômeurs âges non deman-

deurs d’emploi

288 28.058 60.847 89.193

(1)Demandeurs d’emploi et non-demandeurs d’emploi (dispensés de recherche d’emploi).

Que signifi ent ces chiffres?1°) qu’il y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un emploi en dehors du cadre des prépensions.2°) que le fait d’y ajouter chaque année une trentaine de milliers de travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension avant 60 ans n’améliorera pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre part création d’emplois.

Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le marché ne pourra pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi.

Que nous dit le Bureau du Plan?- Que pour la période 2013-2016, ce seront 48.000 emplois qui se-

ront créés chaque année et que le taux d’activité va ainsi grimper à 69,7%.

- Que le chômage baissera parallèlement mais que de 2013 à 2016, compte tenu des nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi, il ne faudra compter au maximum que sur une baisse de 47.000 unités sur toute la période. Le chômage toucherait donc encore 596.000 personnes en 2016.

Enfi n, quel est l’intérêt pour la sécurité sociale de remettre à l’emploi des travailleurs âgés plutôt que des jeunes puisque les chômeurs jeunes ou âgés ne paient pas de cotisations sociales?

Qui veut des séniors?Les employeurs ont beau tenir un discours sur l’emploi des séniors, il faut bien reconnaître que personne n’en veut: passé 50 ans, les travailleurs âgés sont considérés comme pas assez productifs, trop chers si on leur appli-que les barèmes liés à l’âge, à risque au point de vue de la santé, susceptibles de demander une prépension en cas de restructuration.

C’est sans doute ce qui explique le faible taux de retour à l’emploi des chômeurs âgés. Il suffi t de voir les résultats des cellu-les d’emploi ou de reconversion.- En Flandre, le pourcentage de retour

à l’emploi des plus de 50 ans n’est que de 21% pour un taux de 49% pour les – 45 ans.

- En Wallonie on tourne entre 19 et 31% selon le degré de qualifi cation et le sexe (moins pour les ouvriers que pour les employés, moins pour les femmes).

Si on voulait effectivement re-mettre à l’emploi une part des tra-vailleurs âgés, il y a un réservoir de plus 100.000 chômeurs âgés de 50 à 59 ans. Pourquoi ne pas puiser là d’abord? Ils ne sont pas tous, loin

s’en faut, «non demandeurs d’em-ploi». Il y a des dizaines de milliers de travailleurs plus ou moins âgés, encore en bonne santé, avec de grands enfants aux études ou qui n’ont pas fi ni de payer la maison, et qui ne demandent qu’à compléter leur carrière plutôt que d’être mis au placard avec une revenu raboté de 30 à 50%. Cela rapporterait plus à la sécu en cotisations sociales que le maintien à l’emploi pendant 2 à 3 ans d’une trentaine de milliers de candidats à la prépension.

Responsabiliser les employeurs Il y a un autre moyen de maintenir à l’emploi les travailleurs âgés: c’est de ne pas s’en débarrasser à la moindre occasion. Pour cela il faut responsabi-

liser les employeurs car ce sont eux qui licencient.

Notre législation manque de logique. Les employeurs qui donnent un sta-tut convenable à leurs travailleurs âgés après leur licenciement sont responsabilisés et doivent payer des cotisations sociales. C’est le cas pour 120.000 prépensionnés et 7.644 «pseudo-prépensions» dites «canada dry».

La grande majorité – presque 200.000 chômeurs âgés – ne reçoivent aucun complément de leur ancien em-ployeur. Et ce sont précisément les employeurs qui envoient leurs tra-vailleurs au chômage après des dizai-nes d’années de loyaux services sans que cela leur coûte un cent, qui sont récompensés car ils ne doivent rien payer. Et dans le cas des ouvriers, ils s’en tirent avec une faible indemnité de préavis.

Alors que les prépensionnés sont une espèce en voie d’extinction parce qu’il y a peu de nouveaux prépen-sionnés, le groupe des chômeurs âgés continue de s’accroître.

Entre 2009 et 2010, le groupe de de-

mandeurs d’emploi de 50 ans et plus a connu l’augmentation la plus im-portante (+ 14,7%), malgré la reprise économique. Une fois licenciés, ces travailleurs retrouvent diffi cilement un emploi.

SI LE GOUVERNEMENT VEUT AUG-MENTER LE TAUX D’EMPLOI DES PLUS 50 ANS, IL DEVRA EN PRE-MIER LIEU S’ATTAQUER A CE PRO-BLEME!C’est pourquoi la FGTB exige:• une meilleure protection contre

le licenciement pour les ouvriers âgés: au moins 3 mois de préavis par tranche entamée de 5 années de carrière;

• une responsabilisation: les patrons doivent compenser ici aussi une partie du coût des allocations de chômage et payer une cotisation sociale en fonction du nombre d’années de service de ces tra-vailleurs;

Atterrissage en douceurMaintenir les travailleurs à l’emploi suppose aussi que l’on fasse en sorte qu’ils restent dans le coup par la for-mation continuée et que l’on tienne compte de l’usure du temps en amé-nageant leur temps de travail ou en

menant une politique du personnel adaptée.

On peut par exemple mettre en œu-vre une politique liée à l’âge:• En France, les entreprises occupant

au moins 50 travailleurs doivent avoir un plan de diversité (négocié avec les syndicats) sous peine d’une amende égale à une cotisation so-ciale de 1% sur la masse salariale.

• On peut donner aux secteurs des recommandations visant à garantir le droit d’initiative des travailleurs en ce qui concerne l’amélioration de l’organisation du travail.

• Les fonds de formation sectoriels pourraient innover afi n de:

- donner aux travailleurs des possi-bilités d’apprentissage au travail (acquisition de compétences);

- développer des instruments de me-sure de la qualité du travail avant et après l’intervention au niveau de l’organisation du travail;

- d’améliorer la capacité des fonds sectoriels à offrir eux-mêmes conseil, expertise et aide dans le domaine de l’amélioration de l’or-ganisation du travail (y compris aux PME).

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> POINT DE VUE

Liberté de négociation des salaires sur la selletteA présent que les vacances sont derrière nous, les dernières conventions collectives de travail dans nos secteurs peuvent être conclues. Les négociations ont été longues et diffi ciles. Notre syndicat a dû batailler ferme pour obtenir des conditions salariales décentes.

Les intentions des fédérations patronales étaient différentes. Elles allaient aux négociations avec la ferme intention de geler l’indexation automatique des salaires dans les secteurs ou du moins l’affaiblir considérablement. Et elles partaient d’une norme salariale imposée pour tous les travailleurs qui ne permet pas de hausse des salaires pour les deux années à venir, mis à part quelques miettes après la virgule.

Les choses n’ont pas été si loin. Nos négociateurs ont réussi à maintenir le dispositif pour l’indexation salariale, dans tous les secteurs. Les ouvriers voient leurs conditions de travail améliorées. Si leur secteur fait des bénéfi ces, il y a aussi des améliorations sociales pour eux. Il n’y a pas de grandes avan-cées, en ces temps de crise, loin de là. Mais il n’y a pas non plus la régression qu’auraient provoquée une indexation affaiblie et une norme salariale imposée.

L’affaire n’est pas dans le sac pour autant. Les accords conclus par les patrons et les syndicats sont à nouveau mis sur la sellette. Du côté néolibéral, des politiciens exigent le respect strict de la norme salariale et veulent des sanctions en cas de non-respect. Le ministre de l’emploi les suit dans cette demande. Le principal instigateur de cette nouvelle opération est la N-VA, un parti qui ne cache désormais plus qu’il est de droite de manière très prononcée.

C’est un jeu dangereux. En agissant de la sorte, la liberté de négocier entre les employeurs et les syndicats est mise à mal. L’objectif est clair: laisser le moins d’espace possible, voire pas de place du tout, pour des accords salariaux collectifs. Pas de liaison à l’index qui profi te à tout le monde, pas d’augmen-tation salariale pour tous. Ce genre de solidarité coûte de l’argent, ou plutôt, sans ces accords solidaires, la main-d’œuvre coûterait moins cher.

Est-ce de cette manière que la énième crise d’une économie capitaliste doit être combattue? Sur le dos des travailleurs qui ne peuvent obtenir un travail décent et un salaire correct que par le biais de conventions collectives de travail?

S’attaquer aux salaires, ça on ose. Mais quand il s’agit d’agences de notation qui d’un claquement de doigts mettent la pagaille dans les fi nances publiques d’un pays tout entier, ou de sanc-tionner la spéculation fi nancière, là, on fait la sourde oreille.Non donc, le mouvement syndical ne permettra pas cela. Des négociations collectives et libres sont un droit fondamental. Un droit qui se trouve d’ailleurs fi xé dans des accords internatio-naux. C’est un point de lutte syndicale de priorité absolue.

(29 août 2011)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général président

Campagne en faveur du travail de jourDès le 13 septembre, une importante campagne en faveur du travail de jour dans le secteur du nettoyage sera lancée. Le projet a pour principal objectif de sensibiliser tant les travailleurs du secteur que ceux des entreprises «nettoyées», tant les entreprises de nettoyage que les entreprises utilisatrices aux avantages du travail de jour.

Durant quinze jours, 530 bus et trams circuleront parés d’affi ches très explicites: «Nettoyer en jour-née? Un monde de différences!». L’objectif de cette première phase est d’interpeller monsieur-tout-le-monde sur cette réalité des tra-vailleurs du secteur du nettoyage, obligés de travailler tôt le matin ou tard le soir. Pour sa deuxième phase, qui débutera fi n septembre, les travailleurs du secteur du net-toyage déposeront sur les bureaux nettoyés des petites cartes avec ce même message ainsi que des bonbons. Une façon sympathique et originale d’attirer l’attention de tous les acteurs sur la présence et le rôle des agents d’entretien.

Sortir les travailleurs de l’ombrePour Eric Neuprez, secrétaire fé-déral en charge du secteur du net-toyage pour la Centrale Générale de la FGTB, cette campagne est essentielle pour faire évoluer les

mentalités. Il nous explique: «Nous devons sortir les travailleurs du nettoyage de l’ombre. Souvent, les entreprises ne veulent pas voir ces travailleurs et travailleuses. Or, ces gens font un travail essentiel, je dirais même exceptionnel et com-me tout un chacun, ils ont droit à la reconnaissance pour le travail accompli et cette reconnaissance n’est tout simplement pas possible quand vous ne croisez jamais les gens pour qui vous nettoyez. Et je ne parle même pas des conséquen-ces sur la santé de travailler dans de tels horaires ni des complica-tions pour gérer la vie familiale. Ce que nous voulons avant tout, par le biais de cette campagne, c’est faire prendre conscience à toutes les parties que le nettoyage n’est pas un travail honteux qui doit être fait en dehors des heures norma-les de travail. Il est temps que les mentalités changent».

Ce défi , même s’il est de taille, n’est

pas impossible à réaliser. D’autres y sont déjà arrivés, comme les pays scandinaves où 80% des nettoya-ges se font en journée contre seu-lement 12% chez nous. C’est claire-ment un travail de longue haleine qui nous attend et les choses se feront progressivement, mais pour y arriver, il est essentiel que tous les acteurs prennent conscience des enjeux pour les travailleurs du secteur et des avantages pour tous.

Quels avantages?Les avantages du travail de jour dans le secteur du nettoyage sont multiples. Citons par exemple la reconnaissance du travail accom-pli. Cela n’est possible que si les autres travailleurs rencontrent ces gens qui entretiennent les locaux. En termes d’effi cacité aussi, les avantages sont évidents. En effet, si quelque chose ne va pas, il est très facile de directement en faire part au travailleur du nettoyage, sans passer par des intermédiaires. Autre élément souvent sous-es-timé ou méconnu, le travail à des heures indues a des effets nocifs sur la santé à long terme. Enfi n, en matière d’économies et d’envi-ronnement, l’horaire de jour offre là encore des avantages comme celui de pouvoir utiliser les trans-ports en commun pour se rendre au boulot, sans parler des écono-mies d’électricité et de chauffage pour l’employeur.

Bref, le nettoyage de jour, tout le monde y gagne. Aussi, lorsque vous serez confronté à l’affi che ou que vous trouverez le petit car-ton sur votre lieu de travail, ayez une pensée pour les travailleurs du nettoyage et surtout, passez le message autour de vous.

C’est début août que les deux entrepri-ses ont annoncé lors de conseils d’en-treprises extraordinaires l’accord de reprise de Cobelguard par Securitas. Les discussions se sont déroulées dans la plus grande discrétion et l’annonce, faite en plein milieu des vacances, a éveillé des inquiétudes bien légitimes auprès des travailleurs.Avec un chiffre d’affaires de 59 millions d’euros et quelque 1200 travailleurs en Belgique en 2010, Co-belguard aurait, selon nos sources, été revendue pour 39 millions d’euros. La transaction ne porte pas sur la nouvelle entreprise Cobelguard CIT Light chargée du transport de fonds.

Dans un secteur où les principaux acteurs, G4S et Secu-ritas, tous les deux cotés en bourse, se partagent près de 80% du marché, ce n’est pas encourageant. En effet, nous craignons que cette reprise ne fasse qu’accentuer la concurrence acharnée à laquelle se livrent déjà les grandes entreprises du secteur. Nous dénonçons depuis longtemps cette concurrence qui n’est pas bonne pour les travailleurs. Les marges bénéfi ciaires sont insuffi santes pour avoir une vue à moyen et long terme, appliquer les conventions collectives de travail et mettre un frein à la fl exibilité à outrance. Pourtant, force est de constater que nous avons franchi le cap et les reprises de chantiers sont désormais remplacées par des reprises d’entreprises.

Pour l’heure, cet accord est soumis à l’approbation par le Conseil de la concurrence. Nous suivrons ce dossier de très près.

Durant 15 jours, des trams et bus sillonneront la Belgique avec ce message très explicite: «Nettoyer en journée ? Un monde de différences!».

Eric Neuprez, secrétaire fédéral pour le secteur du nettoyage: «Il est temps que les mentalités changent. Il faut sortir les travailleurs du nettoyage de l’ombre. Ils méritent la reconnais-sance pour le travail accompli».

>SECTEUR DU GARDIENNAGE

Le belge Cobelguard repris par le suédois Securitas

>SECTEUR DU NETTOYAGE

Page 15: Syndicats FGTB n°14 - 2 septembre 2011

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 11Les négociations dans

nos secteurs

Juste avant les va-cances, quelques accords ont encore été conclus. C’est notamment le cas pour le secteur du nettoyage et celui du tabac. Vous trou-verez ici l’essentiel de ces deux conven-tions. Quant aux dernières CCT, elles sont en cours de fi -nalisation. Comme d’habitude, si vous cherchez des infor-mations plus dé-taillées concernant votre secteur, vous les trouverez sur le site www.accg.be

Tabac

Nettoyage

En 2011, une indemnité RGPT de 0,55e net par jour presté est oc-troyée. Elle est plafonnée à 125e par an. A partir du 1er janvier 2012, plus de plafond et l’indemnité RGPT passe à 0,80e net par jour presté. Depuis le 1er juillet 2011, en ma-tière de frais de déplacement, l’em-ployeur rembourse 90% du prix de l’abonnement SNCB pour les transports en commun.

Les vêtements de travail sont fournis, nettoyés, réparés et re-nouvelés par l’employeur. Seuls les travailleurs de la catégorie 1A peuvent éventuellement les en-tretenir eux-mêmes. L’employeur doit alors leur payer 1,7150e par semaine, avec un maximum de 6,86e par mois. En vue du rapprochement des sta-

tuts ouvriers-employés, les délais

de préavis en cas de licenciement par l’employeur sont prolongés. En matière d’intérim, les partenai-res sociaux font la recommanda-tion qu’il y ait une concertation entre les entreprises et les délé-gations syndicales. L’objectif étant l’élaboration dans le futur de règles qui permettraient de réduire l’in-

térim au strict minimum. Tous les salaires horaires augmen-tent de 0,05e à partir du 1er janvier 2012. Il a aussi été convenu de li-miter l’effet négatif de l’index sur les salaires. Tous les accords actuels en matière de prépension sont prolongés.

> DELEGUES LICENCIES

Les libertés syndicales toujours attaquéesIn memoriam

Arthur Delaby nous a quittés

C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous faisons part du décès du camarade Arthur De-laby. Arthur Delaby est décédé le 10 août dernier, à l’âge de 83 ans. Arthur a marqué de son em-preinte l’histoire syndicale de la région du Centre.Arthur Delaby commence sa carrière syndicale en tant que secrétaire des jeunes métal-lurgistes du Centre. En 1953, il entre à la FGTB Nationale où il participe directement à la mise en œuvre de l’application des lois sur les conseils d’entreprise, les conseils professionnels et le Conseil central de l’économie. Avec d’autres, il parcourt alors la Wallonie expliquant inlassa-blement la portée de la nouvelle loi, les organes de concertation. En 1962, Arthur devient Secré-taire de la Centrale Générale du Centre, puis plus tard, Président de la FGTB du Centre. Parallè-lement à son action syndicale, Arthur s’est également engagé dans la politique en étant no-tamment échevin de la ville de La Louvière.Arthur aura mené une vie de mi-litant bien remplie, vie pendant laquelle il portera ses convictions le plus haut possible. Arthur est à tout jamais installé dans nos mémoires et restera un exemple à suivre non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour toutes celles à venir.

Cet été, les libertés syndicales ont été à nouveau mises à mal. Tout d’abord fin juin dans l’entreprise BRC d’Anvers où trois de nos délégués avaient été licenciés avant qu’une solution ne soit trouvée suite à une puissante protestation syndicale. Et plus récemment, chez Clariant, avec le licenciement de deux délégués de la Centrale Générale de la FGTB. Là encore, suite à la mobilisation générale, un compromis a pu être atteint et le travail a repris. Néanmoins, ces cas sont-là pour nous rappeler à quel point nos libertés syndicales sont précieuses et à quel point nous devons tous soutenir nos délégués en cas d’attaques de la part de directions peu scrupuleuses.

Dans le cas Clariant, une entreprise du secteur de la chimie située à Louvain-la-Neuve, la direction a annoncé à quelques jours de la fer-meture pour vacances annuelles le licenciement des deux délégués de

la Centrale Générale de la FGTB. Deux camarades dont le seul tort aura été de faire correctement et consciencieusement leur boulot de délégué.

Une solidarité infaillibleLa direction pensait probablement que les ouvriers auraient déjà la tête en vacances et que les licen-ciements passeraient inaperçus. C’était sans compter sur la belle solidarité des ouvriers qui ont tous soutenus les deux délégués jusqu’au bout. Ils sont immédia-tement partis en grève et certains ont même renoncé à leurs vacan-ces pour assurer la relève autour du piquet. Pour la Centrale Générale de la FGTB et la FGTB dans son en-semble, la situation était inaccep-table et la mobilisation s’est vite organisée. En effet, le motif invoqué pour les licenciements était «rupture de confi ance». Un motif qui ne repo-sait sur aucun élément concret. En agissant de la sorte, la direction voulait simplement stopper le travail syndical de nos délégués. Travail hautement apprécié par les ouvriers de l’entreprise, faut-il le rappeler?

Un travail syndical dérangeant Lorsque nous avons rencontré Mo-hamed Loukili, un des deux dé-légués licenciés, en plein confl it, il nous avouait avec beaucoup d’émotion qu’il ne comprenait pas du tout ce licenciement. D’ailleurs, pour lui, il n’était pas licencié vu qu’il n’avait rien fait de mal. A la question pourquoi a-t-il été li-cencié, il nous répondait: «Ce qui gêne la direction, c’est notre simple travail syndical. Nous sommes là pour demander des visites médi-cales, un traitement digne pour les intérimaires, pour refuser la polyvalence gratuite. Pour la di-

rection, nous devrions dire oui à tout, tout accepter. Or, ce qu’on m’a appris à la FGTB, c’est qu’il faut respecter les lois. Depuis le début, mon premier objectif a toujours été d’aider les ouvriers. Ce sont eux qui m’ont élu, ils m’ont fait confi ance. Heureusement qu’ils sont là et eux aussi souffrent de cette situation. Ils ne comprennent pas. J’espère quand même que la direction va nous réintégrer».

Un espoir qui aura été partielle-ment exaucé puisque le 22 août, un compromis a pu être atteint et celui-ci a été accepté par les

ouvriers. Mohamed a été réinté-gré, quant au second délégué, il a accepté l’accord qui a été négocié pour son départ.N’oublions pas que si les délégués sont à ce poste, c’est parce que vous, travailleurs, vous les avez élus, par le biais d’une procédure légale. Une fois élus, ces délégués ont des compétences, là aussi, clai-rement défi nies dans des textes légaux. Ce n’est pas aux directions qu’il appartient de poser des limi-tes au travail syndical. Et chaque fois qu’elles tenteront d’entraver nos libertés syndicales, elles nous trouveront sur leur chemin.

Pour Mohamed Loukili, ce licenciement était tout simplement incompréhensible: «Pour la direction, nous devrions dire oui à tout. Or, ce qu’on m’a appris à la FGTB, c’est qu’il faut respecter les lois».

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C’est un été pourri qui se termine. Apparemment, la rentrée sera, elle aussi, pourrie. Ce n’est pas une prévision de météorologue, c’est bien plus fi able que cela: c’est le constat que l’on peut faire en regardant le peu qu’on sait de ce qui se passe dans les négo-ciations gouvernementales.

Au début de l’été, dans ces mêmes colonnes, je disais mes inquiétu-des et ma révolte. Et au moment ou mon dernier éditorial d’avant-vacances était publié, un autre texte sortait des imprimantes: celui de la note du formateur Elio Di Rupo, qui confi rmait qu’il y avait pas mal de raisons d’être inquiet et révolté.

Depuis, que s’est-il passé? En Belgique, pas grand-chose. Si ce n’est que les grandes manœuvres politiques se sont poursuivies, mais sans la N-VA. On ne s’en plaindra pas, sans doute: mais qu’est-ce que le départ de ces fl amingants ultraconservateurs a changé au discours des huit autres partis? Dans le monde, on retiendra deux faits: quelques journées d’émeutes urbaines en Angleterre, et un nouveau coup de tabac dans la sphère fi nancière.

La jeunesse des émeutiers

Les émeutes? Bien sûr, on ne peut pas approuver violences et pilla-ges. Mais s’il y a eu du vandalisme dans les événements anglais, on peut aussi les lire à l’aune d’une sorte d’explosion de révolte populaire. Cette crise survient dans un pays saigné à blanc par des politiques ultralibérales (plus sournoises, certes, mais tout aussi réelles quand elles étaient conduites par des «socialistes» à la Blair), et auquel on promet une nouvelle période de sang et de larmes. Certains s’étonnent de la jeunesse des émeutiers. Mais comment être jeune et docile quand on sait qu’on a devant soi, à coup sûr, une vie de misère?

Les Bourses? Elles craquent, à nouveau. L’été 2011 a un petit air d’été 2008, quand les quilles fi nancières ont commencé à tomber les unes après les autres, provoquant à l’automne un séisme dont le monde n’a pas eu le temps de se remettre. Un petit air de déjà vu donc, mais aussi le parfum de quelque chose qui risque bien d’être plus grave. Des Etats sont au bord du gouffre, et les éco-nomies affaiblies par 2008 subiront un nouveau choc fi nancier aussi durement qu’un malade sortant de chimio qui se choperait une pneumonie…

Et donc. Pour sortir l’Angleterre du marasme, il faut sans doute faire autre chose que continuer les politiques qui ont mis les Anglais à genoux; donc, faire autre chose que ce que le Premier ministre Cameron propose; donc, travailler à reconstruire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, une société dont les membres puissent, tout simplement, espérer vivre. Et pour encaisser la crise qui vient, ne faut-il pas regarder celle qui est passée voici trois ans, et constater, pour la millième fois, que les pays qui s’en sont le mieux sortis étaient ceux bénéfi ciant de politiques sociales effi caces?

Ce qu’il nous restera pour l’hiver...

Ce n’est pourtant pas ce genre de choix qui est dans la note du formateur: coupe dans les soins de santé, dans les budgets «bien-être», dans les allocations de chômage, dans le crédit-temps, dans les prépensions et les pensions du public ou du privé, dans les services publics; sanctions accrues contre tous les faibles qui ont le tort d’avoir des droits et de ne pas trouver l’emploi qu’on ne leur donne pas… Bien sûr, c’est une note «à casser», à modifi er… Mais comment croire que ces grands axes-là ne seront pas maintenus dès lors qu’après tout, sur le papier, l’auteur de la note devrait être un des types les plus à gauche de tous ceux qui négocient? Vous imaginez un seul instant Reynders plaidant pour davantage de social?

Ainsi s’annonce l’automne pourri. Avec gouvernement, ou sans. Dans le premier cas, l’équipe au pouvoir abusera du soulagement de la normalité politique revenue pour imposer la régression. Dans le second cas, l’équipe d’affaires courantes prolongées fera la même chose, au nom de l’urgence et de l’impasse politique persistante.

Ainsi s’annonce l’automne pourri, celui-là où tous les chemins politiques mènent à droite, en dépit de tous les accidents graves qui se sont déjà produits sur ces mêmes routes. Que restera-t-il alors pour l’hiver, sinon la révolte?

Nico CuéSecrétaire général

de la MWB-FGTB

Pourri> POINT DE VUE

Magotteaux: le rouge du feu sacréC’est fait: l’entreprise liégeoise Magotteaux change de propriétaire. Le groupe chilien Sigdo Koppers vient de la racheter pour un montant de 550 millions d’euros. Les travailleurs en ont été officiellement informés le 24 août dernier.

MÉTAL12 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Magotteaux, à Liège, c’est une institution. Au niveau wallon, un fl euron industriel. Au niveau mon-dial, un leader dans la fourniture de pièces pour le concassage et le broyage de matériaux lourds, comme les minerais, les ciments, les agrégats de métaux. Ses pro-duits sont destinés aux carrières, ci-menteries, entreprises de dragage (fl uvial et maritime), et à l'industrie minière d'extraction et de transfor-mation. Le groupe dispose de sites de production dans 12 pays, sur les 5 continents. Il emploie quelque 2.500 personnes, dont plus de 500 à Liège.

Cela faisait des semaines, sinon des mois, que les travailleurs de Magotteaux pressentaient le ra-chat de leur entreprise, détenue jusqu’ici par la société scandinave de capitaux IK Investment Partners et par la Société Régionale d'In-vestissement de Wallonie (SRIW), notamment.

Elle passe donc offi ciellement sous pavillon chilien: celui de Sigdo Kop-pers, l’un des plus importants grou-pes mondiaux dans le secteur mi-nier et industriel. Qu’en pensent les travailleurs? La délégation MWB-FGTB, par la voix d’Eric Detaille, résume ici leur état d’esprit.

100% non philanthropes

«Nous sommes à la fois sereins et méfi ants. Sereins parce que les garanties avancées par le groupe chilien quant à l’avenir de l’en-treprise, à l’emploi, aux investis-sements, au développement des

produits, sont rassurantes. Mais méfi ants quand-même parce que les grands groupes capitalistes ne sont pas des philanthropes, tout le monde le sait: ce sont des stratèges fi nanciers animés et guidés avant tout par leurs intérêts et la soif de profi ts toujours plus importante de leurs actionnaires. A partir de là, un mot d’ordre s’impose: la plus grande vigilance.

D’après ce que nous savons, les changements devraient être mi-nimes pour nous, en tout cas dans un avenir proche. La marque Ma-gotteaux subsistera, le nombre d’emplois restera le même, le ma-nagement et la direction aussi, et on devrait fonctionner de la même manière. Je dis bien «d’après ce que nous savons». On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, ça aussi on le sait bien. Même si l’on nous a assuré que nous n’avions aucun souci à nous faire au niveau social.

L’expérience nous recommande pourtant d’être prudents: il ne faut pas être devin pour imaginer que les exigences de rentabilité, de productivité, de fl exibilité n’iront pas en diminuant! Ni pour sup-poser que l’on entendra toujours demain les mêmes arguments qu’aujourd’hui, à savoir que les tra-vailleurs coûtent trop cher, que les salaires sont trop élevés, qu’il faut réduire les dépenses, etc… En 2009, on a été frappés de plein fouet par un plan de restructuration. On n’est pas naïfs: le rapport de forces, il nous faut le construire tous les jours pour que cela n’arrive plus.

Ce qui renforce notre méfi ance dans cette nouvelle situation, c’est que Sigdo Koppers possède désor-mais 100% des parts de l’entreprise. L’ancrage wallon, via les 10% que détenait la SRIW, n’existe plus.

100% non déteint

On va donc suivre de très près l’évolution des prochains mois. Et notamment les nouveaux investis-sements qui nous ont été promis. La direction liégeoise affi rme que de nouvelles perspectives de dé-veloppement s’ouvrent pour nous, que les complémentarités avec Si-gdo sont nombreuses et que c’est très prometteur pour la suite. Il va falloir confi rmer tout cela.

Au quotidien, en tant que déléga-tion métallo, on ne va pas changer notre fusil d’épaule: on va pour-suivre aussi solidement qu’hier le travail en cours, et notamment les négociations sur une nouvelle grille salariale. Le climat est bon, le dialogue serein, la nouvelle donne n’a pas déteint sur les relations que nous entretenons avec la direction. On va donc continuer à avancer, en toute transparence, en portant haut nos valeurs de solidarité, nos revendications, nos couleurs. Elles non plus n’ont pas déteint: on res-tera bien rouge! Et on travaille à ce que des jeunes nous rejoignent dans la lutte, et viennent renforcer le feu sacré!»

La délégation MWB-FGTB de Magotteaux.

Les Métallos occupent le terrain«Le capitalisme nuit gravement à la santé». Le slo-gan de la campagne lancée par la FGTB wallonne en 2009 et portée depuis sans relâche par les Métallos Wallonie-Bruxelles n’a malheureusement pas pris une ride. Malgré la crise, malgré la responsabilité écrasante de ceux qui l’ont provoquée, le système que nous dénoncions n’a pourtant pas été remis en question. Pire: tout continue comme avant, en plus violent. La droite et le patronat veulent encore et toujours nous imposer leurs vieilles recettes libérales: modération salariale, privatisation des services publics, attaques contre la Sécurité sociale, pensions rabotées… L’austérité est programmée partout en Europe. Les populations trinquent du-rement, et cela n’est hélas qu’un début.

Pourtant, nous vivons dans un pays où les richesses produites (par les travailleurs!) ne cessent d’aug-menter. Et, depuis 30 ans, les actionnaires captent une part de plus en plus importante de ces richesses au détriment… des travailleurs.

Il est donc urgent de renverser la situation. Des solutions justes, effi caces et solidaires existent. Elles sont à notre portée.

Ce sera le mot d’ordre des Métallos MWB, qui se-ront mobilisés dès ce mois de septembre dans les entreprises, les ateliers, auprès des militants, pour le faire savoir, en s’inscrivant résolument dans la

nouvelle campagne de la FGTB wallonne: «Où est passé l’argent?»

Ensemble, nous devons aller chercher l’argent là où il se trouve… dans la poche des actionnaires!

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Habillement et confection: allocation complémentaire au double pécule de vacances

Tous les ouvriers et ouvrières, occupés au 30 juin 2011 dans une entreprise de l’habillement ou de la confection ont droit à une allocation complémentaire au double pécule de vacances. Les ouvriers et ouvrières qui ont donné leur démission ou qui ont été licencié(e)s (à l’exception des licenciements pour motif grave) entre le 1er juillet 2010 et

le 30 juin 2011, y ont également droit. La condition est d’avoir été occupé un minimum de trois mois.Pour calculer le montant de cette allocation, vous devez prendre le salaire des jours prestés entre le 1er juillet 2010 et le 30 juin 2011. Ensuite, vous y ajoutez le salaire de 3,33 jours (25 heures) par mois civil entamé. Si vous avez travaillé toute l’année (entre le 1er juillet 2010 et le 30 juin 2011), ce sera un montant correspondant à environ 40 jours (300 heures) de salaire. Vous prenez ensuite 6,5% de cette somme et vous obtenez le montant brut de votre allocation complé-mentaire.Une retenue ONSS est effectuée sur

une partie du montant de l’alloca-tion complémentaire (23%), mais une retenue de précompte profes-sionnel (impôts) est effectuée sur le montant complet.

L’employeur doit payer l’allocation complémentaire au plus tard lors du premier paiement de salaire après le 15 août 2011. Si vous êtes licencié ou que vous quittez vous-même l’entreprise au cours de la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, vous devez recevoir votre allocation complémentaire avec la dernière paie.

Nous vous conseillons de contacter le secrétariat local de la FGTB-Tex-tile, Vêtement et Diamant si vous doutez de la justesse du calcul de votre allocation complémentaire au double pécule de vacances. Vous trouverez les adresses sur notre site Internet: www.fgtbtvd.be.

Secteur textile: paiement des jours de vacances supplémentaires

Les jours de vacances supplémen-taires dans le secteur textile sont payés dans le courant de la pre-mière semaine de septembre par virement à votre compte bancaire (date d’exécution: le 1er septembre 2011).

Vous avez droit à 4 jours de vacan-ces supplémentaires au maximum en 2011, si vous avez presté dans l’année précédente (l’exercice de vacances 2010) un total de 228 jours de travail ou plus.

Le tableau ci-dessous donne un aperçu du nombre de jours de va-cances supplémentaires auquel vous avez droit si en 2010, vous avez totalisé moins de 228 jours de travail. Seuls les jours de vacances légales et supplémentaires aux-quels vous aviez droit en 2010, sont assimilés à des jours de travail pour la fi xation du nombre de jours de vacances supplémentaires 2011.

En principe, les jours de vacances supplémentaires sont pris indivi-

duellement. Mais il arrive parfois que ces jours soient fi xés collective-ment au niveau de l’entreprise. Les travailleurs occupés en équi-pes-relais ont droit au paiement de ces jours de vacances supplé-mentaires, mais ils ne peuvent pas les prendre.

Montant

Le montant brut des jours de va-cances supplémentaires 2011 est égal à 2% de votre salaire brut de l’année civile précédente (2010). Une retenue de précompte profes-sionnel de 17,16% est effectuée.

Nous vous conseillons de contacter le secrétariat local de la FGTB-Tex-tile, Vêtement et Diamant si vous n’avez pas encore reçu votre pécule de vacances supplémentaire vers le 15 septembre 2011 et que vous pensez y avoir droit. Vous trouverez les adresses sur notre site Internet: www.fgtbtvd.be.

Journées de travail dans l’année précédente (semaine de 5 jours)

Jours de vacances supplémentaires

dans l’année en cours228 ou plus 4de 163 à 227 3de 98 à 162 2de 33 à 97 1

moins de 33 -

Textile: paiement des allocations de vacances extralégales 2011

Si vous prenez votre (pré)pension dans le secteur du textile, vous avez droit, pendant une période de 3 ans, à une allocation de vacances extralégale. La condition est que vous devez avoir été inscrit, sans interruption, à partir du 1er janvier jusqu’à la date de votre mise en prépension, chez un employeur textile. Cela vous octroie le droit au pécule de vacances légal.

Comme chaque année, Vacantex paie l’allocation de vacances ex-tralégale à partir du début du mois de septembre. Il s’agit plus parti-culièrement de:

• Une première allocation de va-cances extralégale 2011/2010 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2010 ainsi qu’aux héritiers d’ouvriers textiles décédés en 2010. Vacantex la paie le 8 sep-tembre 2011.

• Une deuxième allocation de va-cances extralégale 2011/2009 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2009 et qui ont reçu en 2010 une première allocation de va-cances extralégale 2010/2009. Vacantex la paie le 15 septembre 2011.

• Une troisième allocation de va-cances extralégale 2011/2008 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2008 et qui ont reçu en 2009 une première allocation de va-cances extralégale 2009/2008 et en 2010 une deuxième allo-cation de vacances extralégale 2010/2008. Vacantex la paie le 22 septembre 2011.

Le montant brut est fi xé à 371,84e (avec un précompte professionnel de 17,16%). Le montant net s’élève ainsi à 308,03e.

Brochure Equipes-relaisLa nouvelle brochure Equipes-relais est prête et disponible dès le 2 sep-tembre 2011.

Cette brochure s’adresse spécifi quement aux tra-vailleurs du secteur tex-tile qui sont occupés en équipes de week-end.Vous y retrouverez des informations détaillées et précises concernant votre statut et vos droits si vous êtes occupé dans ce régime d’équipes.

La brochure est dispo-nible auprès du délégué syndical de la FGTB de votre entreprise ou au secrétariat profession-nel de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant de votre région. Vous trouverez les adresses ainsi que les numéros de téléphone sur notre site Internet: www.fgtbtvd.be.

IndexationPréparation du lin

Suite à une indexation, les salaires du secteur de la préparation du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 1er août 2011. Voici les nouveaux barèmes:

Groupe salarial Fonction SalaireDoubleéquipe + 8,41%

Equipede nuit

+ 31,60%

Groupe 1

Salairede

base

Teillage fi bre courte/pâtés

11,6105 12,5869 15,2794Teillage pailles de linConduire la ligne feutreConduire presse balles

Groupe 2

Base+ 2%

Conduire la peigneu-se/opérateur

11,8427 12,8387 15,5850

Conduire les cardes/cardes-briseusesConduire les bancs d’étirage/bancs d’étirage mélange de couleursConduire bobinoirs semi-automatiqueConduire machine peignageApporter des ballesConduire les bancs à brochesConduire bobinoirs manuellement

Groupe 3

Base+ 3%

Conduire mélan-geurs

11,9588 12,9645 15,7378

Conduire l’effi lo-cheuseConduire bobinoirs automatiqueConduire chariot élévateurSéchage bobines d’alimentationConduire open-endConduire ligne feutre (responsable de processus)

Groupe 4

Base+ 10%

Magasinier12,7716 13,8457 16,8074Filage au sec

Filage au mouillé

Groupe 5

Base+ 15%

Régler machines/mécanicien

13,3521 14,4750 17,5714Entretien général électricitéEntretien général mécanique

Groupe 6

Base+20%

Contremaître (per-sonnel de maîtrise) 13,9326 15,1043 18,3353

Page 18: Syndicats FGTB n°14 - 2 septembre 2011

Attractions touristiques (CP333): accord sectoriel 2011-2012

Les négociations sectorielles 2011-2012 sont un moment historique dans le secteur des attractions touristiques, dans lequel le dialogue social n’a vraiment démarré que depuis quelques années. Cet accord 2011-2012 représente une avancée importante: la mise en place d’une classification des fonctions avec des salaires minimums sectoriels liés à l’ancienneté acquise.Ainsi, le secteur dispose à présent de solides fondations sur lequel le dialogue social peut se baser dans les années à venir, afin de continuer à améliorer les conditions de travail et de rémunérations des travailleurs du secteur des attractions touristiques.

Années de

fonc-tion

Classe 1Salaire horaire

Classe 2Salaire horaire

Classe 3Salaire horaire

Classe 4Salaire horaire

Salaire men-suel

Salaire horaire

Salaire men-suel

Salaire horaire

Salaire men-suel

Salaire horaire

Salaire men-suel

Salaire horaire

0 1.422,04e 8,64e 1.560,00e 9,47e 1.585,00e 9,63e 1.710,00e 10,39e

1 1.485,09e 9,02e 1.583,40e 9,62e 1.632,55e 9,92e 1.761,30e 10,70e

2 1.501,85e 9,12e 1.599,23e 9,71e 1.665,20e 10,11e 1.796,53e 10,91e

3 1.516,87e 9,21e 1.615,23e 9,81e 1.698,51e 10,32e 1.832,46e 11,13e

4 1.532,03e 9,30e 1.631,38e 9,91e 1.732,48e 10,52e 1.869,11e 11,35e

5 1.547,35e 9,40e 1.647,69e 10,01e 1.767,12e 10,73e 1.906,49e 11,58e

6 1.558,96e 9,47e 1.664,17e 10,11e 1.793,63e 10,89e 1.935,09e 11,75e

7 1.570,65e 9,54e 1.680,81e 10,21e 1.820,54e 11,06e 1.964,11e 11,93e

8 1.582,43e 9,61e 1.697,62e 10,31e 1.847,84e 11,22e 1.993,57e 12,11e

9 1.590,34e 9,66e 1.714,60e 10,41e 1.875,56e 11,39e 2.023,48e 12,29e

10 1.598,30e 9,71e 1.731,74e 10,52e 1.903,70e 11,56e 2.053,83e 12,47e

Une classifi cation sectorielle propre au secteur des attractions touristiques

Le cabinet de consultants «Berens-chot» a été chargé d’élaborer une classifi cation de fonctions pour le secteur.

Une série de fonctions de réfé-rence a pour but de servir de com-paraison lors de la dénomination et de la description de chaque fonc-tion exercée effectivement dans le secteur.

Ces fonctions de référence secto-rielles ont été rassemblées en dif-férentes classes de fonctions. Ces classes sont importantes car elles sont liées à un salaire minimum sectoriel correspondant.

Les classes de fonctions

Les fonctions des travailleurs sont réparties en cinq classes, dans les-quelles les fonctions de référence suivantes sont reprises:

Classe 1: collaborateur de base-con-trôle d’accès, collaborateur de base-entretien général, collaborateur de base-opérateur d’attractions, collaborateur de base-service tou-ristique

Classe 2: collaborateur accueil point de vente, collaborateur back-offi ce, collaborateur au service tou-

ristique-accompagnateur/trice, collaborateur technique-chauffeur C-D-E, collaborateur technique-ouvrier qualifi é, maître nageur

Classe 3: assistant(e) back of-fi ce, assistant(e) de direction, collaborateur(trice) technique-entraîneur/-euse d’animaux, comptable, responsable d’équipe - team leader, secouriste breveté

Classe 4: chef d’équipe exploita-tion, contremaître entretien tech-nique, responsable back offi ce, responsable service touristique

Classe 5: responsable adminis-tratif, responsable exploitation, responsable technique

Barèmes sectoriels minimums

L’employeur est tenu de mention-ner sur la fi che salariale de cha-que travailleur sa fonction dans l’entreprise ainsi que la classe dans laquelle il a été inséré.

La classe est importante car elle détermine le salaire minimum ab-solu au niveau du secteur auquel le travailleur a droit. Bien entendu, les salaires réellement payés dans l’en-treprise peuvent être supérieurs.Vous trouverez ci après le barème minimum sectoriel valable à partir du 01/07/2011 (régime 38h/semai-ne). Le tableau repris ci-dessous est

limité à 10 années de fonction. Pour obtenir le barème complet, veuillez prendre contact avec votre section régionale.

Pour les travailleurs insérés en classe 5, la rémunération est convenue de commun accord en-tre l’employeur et le travailleur. Le travailleur a au moins droit au barème minimum de la classe 4.

Années de fonction (ancienneté)

On entend par années de fonction, le nombre d’années d’expérience qu’acquiert un travailleur dans une même classe de fonctions chez le même employeur.

Une année de fonction commence à la date de l’entrée en service du travailleur chez son employeur.Lors de l’entrée en fonction, les travailleurs sont insérés dans la classe de fonction à la ligne de 0 année de fonction.

A partir du 1er jour du mois qui suit l’anniversaire de la date d’entrée en service, le travailleur acquiert une année de fonction supérieure pour autant que le travailleur exerce une fonction qui appartient à une même classe de fonctions dans la même entreprise.

Années de fonction pour les travailleurs saisonniers

Pour les travailleurs saisonniers, un régime spécifi que est prévu pour la défi nition des années de fonction:• est considérée comme année de

fonction: la saison, c’est-à-dire l’année calendrier, au cours de laquelle le travailleur saisonnier a presté chez le même employeur dans la même classe de fonction 100 jours de travail effectifs;

• le nombre d’années de fonction chez le même employeur est fi xé le 1er janvier de chaque année ca-lendrier;

• le travailleur saisonnier acquiert une année de fonction supérieure, chaque fois qu’il a presté chez le même employeur dans la même classe de fonction au moins 100 jours de travail effectifs au cours de la saison précédente, c’est-à-dire de l’année calendrier pré-cédente;

• les jours effectifs de travail en tant qu’intérimaire chez le même employeur/utilisateur dans la même catégorie de fonction en-trent en ligne de compte.

Barèmes minimums pour les jeunes travailleurs

Un barème spécifi que est prévu pour les jeunes travailleurs en des-sous de 21 ans:• 94% du salaire minimum à 0

année de fonction pour les jeunes travailleurs de 20 ans;

• 88% du salaire minimum à 0 an-née de fonction pour les jeunes travailleurs de 19 ans;

• 82% du salaire minimum à 0 an-née de fonction pour les jeunes travailleurs de 18 ans;

• 76% du salaire minimum à 0 an-née de fonction pour les jeunes travailleurs de 17 ans;

• 70% du salaire minimum à 0 an-née de fonction pour les jeunes travailleurs de 16 ans.

Travail étudiant

Les étudiants sont insérés en classe 1. Le cas échéant, le barème prévu pour les jeunes travailleurs (voir rubrique précédente) est d’appli-cation.

Pour obtenir une description complète de ces fonctions, veuillez prendre contact avec votre section régionale FGTB HORVAL.

Augmentation des salaires minimums sectoriels

Au 1er janvier 2012, les montants du barème des salaires minimums des classes 2, 3 et 4 sont majorés, après indexation au 1er janvier 2012, de 20 EUR par mois (0,12 EUR/heure).

Au 1er octobre 2012, seul le montant du salaire minimum de la classe 1 ancienneté 0 est majoré, après indexation au 1er janvier 2012, de 20 EUR par mois (0,12 EUR par heure).

Au 1er janvier 2013, les montants du barème des salaires minimums des classes 2,3 et 4, applicable au 31 décembre 2012, sont majorés, après indexation au 1er janvier 2013, de 20 EUR par mois (0,12 EUR par heure).

Pouvoir d’achat dans les entreprises occupant 50 travailleurs ou plus

Dans les entreprises occupant 50 travailleurs ou plus, les éco-chè-ques ou avantages équivalents prévus dans l’accord 2009-2010 sont prolongés en 2011-2012, aux mêmes conditions.

En 2011 ainsi qu’en 2012, une augmentation du pouvoir d’achat de maximum 250e (coût patronal) peut être octroyée aux travailleurs, à l’exception des étudiants.

L’avantage est octroyé au prorata des prestations (temps plein/temps partiel, contrat à durée indéterminée/contrat à durée déterminée, travailleurs saisonniers à l’exception des étudiants).

Formation

L’employeur a l’obligation d’octroyer des jours de formation aux tra-vailleurs à concurrence de 1,1 jour de formation par an en moyenne pour les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté.

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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

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SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Négociations sectorielles: une rentrée chargée!La rentrée approche à grands pas… Après cette période estivale, il est maintenant temps de reprendre le dialogue social. Dans notre dernier article, nous avions dressé un aperçu précis de l’évolution des négociations sectorielles. Si certains secteurs avaient rapidement pu conclure un accord solide, d’autres subissaient encore et toujours des blocages. Durant l’été, les choses ont bougé dans certaines commissions paritaires, les discussions ont continué et ont permis d’aboutir à une proposition convenable. Dans les autres, des rencontres sont prévues prochainement afin de poursuivre les négociations. Nous faisons ici le point sur la question et vous présentons la situation actuelle des secteurs qui, avant les vacances, étaient toujours en attente d’un accord sectoriel.

Dans l’industrie, seuls les secteur du pétrole (CP 211) et de l’industrie papetière (CP 221) sont toujours en attente d’un accord. Nous l’avions déjà évoqué: les discussions ont jusqu’à présent été particulière-ment diffi ciles dans le pétrole. Face au refus catégorique de la direction de donner suite aux revendications des travailleurs, ceux-ci avaient même entamé différentes actions en juin. Une nouvelle rencontre est prévue le 22/09. Nous espérons que cette fois-ci, les employeurs viendront avec des propositions plus «consistantes» que celles

avancées précédemment. Dans la CP 221, le dialogue est actuellement au point mort. Les employeurs sont restés très fermés à nos demandes jusqu’à présent: nous attendons une nouvelle rencontre. En ce qui concerne l’industrie cinématogra-phique, une proposition est sur la table: celle-ci devra être soumise à la base et approuvée dans les prochaines semaines.

Du côté du commerce, le message est clair depuis le début: nous ré-clamons une harmonisation vers le haut des conditions de travail,

avec pour objectif fi nal: une seule et unique commission paritaire. Actuellement, cinq commissions paritaires différentes coexistent dans le secteur et engendrent donc des situations et des réalités dif-férentes pour des travailleurs qui font parfois exactement le même travail. Les employeurs n’hésitent pas à profi ter de ce système pour faire leur «shopping» social et imposer les conditions de travail les plus avantageuses pour eux et les plus désavantageuses pour le personnel. La fédération des employeurs, Comeos, a jusqu’à présent campé sur ses positions et ses propositions sont restées largement insuffi santes. Afi n de marquer le début des soldes (une période de travail intense pour les travailleurs), de conscientiser les consommateurs et de mettre la pression, nous avons mené des actions dans certains magasins en juillet. Nous attendons maintenant qu’une nouvelle date de réunion soit fi xée avec les représentants des employeurs et reviendrons sur le sujet avec plus d’informa-tions dans un prochain numéro de Syndicats.

Dans les fi nances, la situation a quelque peu évolué durant les congés. Le protocole d’accord sectoriel de la CP 216 (employés de notaires) est signé depuis ce 25/08. Certaines CCT sectorielles relatives au crédit temps et à la mise en place du nouveau fonds

de sécurité d’existence doivent encore être signées lors de la pro-chaine commission paritaire du 13 octobre. Dans les institutions publiques de crédit (CP 325), on est également parvenu à s’entendre, après un blocage de la concertation sociale début juillet. Le projet de texte cadre avec nos revendica-tions: augmentation du pouvoir d’achat, mise en place d’une po-litique proactive pour les fi ns de carrière, maintien des mesures de garanties d’emploi, amélioration des plans de formation et de reclas-sement, etc. Dans les assurances, par contre, le constat est bien dif-férent. Jusqu’à présent, les em-ployeurs s’obstinent à refuser les augmentations de salaire basées sur la proposition gouvernemen-tale. Toutes les autres entreprises du secteur ont pourtant accepté de mettre en place des mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat. La prochaine rencontre en CP se tiendra ce 05/09. Si la situa-tion n’évolue pas favorablement, nous retrouverons alors face à un confl it ouvert dans le secteur et des actions seront certainement à prévoir…

Dans les services, quelques com-missions paritaires sont toujours en attente d’un accord. Dans le secteur pharmacie (CP 313), nos demandes sont restées vaines jusqu’à mainte-nant. Avant ces négociations sec-torielles, nous avions déjà obtenu des avancées au niveau salarial, à

savoir: une augmentation de 5% pour les assistants pharmaciens au 01/01/2011. Nous revendiquons ici une augmentation de 0,3% pour l’ensemble du personnel ainsi que l’octroi de la prime syndicale. En ce qui concerne la CP 219 (organis-mes de contrôles agréés), il n’y a pas eu de nouvelle évolution et les négociations sont en suspens. Une prochaine rencontre est prévue fi n septembre. Dans le secteur des professions libérales (CP 336), la toute première rencontre en vue de négocier un accord se tiendra le 23/09 prochain. Tout est donc à construire et nous espérons pou-voir parvenir à un texte acceptable d’ici la fi n du mois d’octobre. Quant à la CPNAE (CP 218), l’accord qui avait été conclu précédemment par le SETCa et la CGSLB servira de base à la signature d’un accord en Commission Paritaire dans les jours qui viennent.

Nous le constatons: il s’agit donc d’une rentrée bien chargée. Le moins qu’on puisse dire c’est que les négociations sectorielles seront bien à l’ordre du jour et que la pour-suite des discussions occupera en-core l’agenda durant les prochaines semaines. Plusieurs dates clés sont prévues : il faut s’attendre à des rencontres déterminantes, des pri-ses de décisions importantes voire d’éventuelles actions si cela s’avère nécessaire … Affaire à suivre!

Les jeunes, une génération perdue? pas question!Ils manifesteront pour un avenir meilleur le 19/09

Non, les jeunes ne sont pas une génération perdue. Ils veulent voir enfi n se dessiner un avenir décent et comptent bien le faire savoir. Le 19 septembre prochain, à l’initiative d’UNI YOUTH, des jeunes syndicalistes de France, de Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas se rassembleront à Bruxelles afi n d’adresser un message fort aux parlementaires européens. Ils réclament des garanties d’avenir et surtout un engagement réel de la part des politi-ciens.

On le sait: la situation chez les jeunes travailleurs est de plus en plus diffi cile. Le futur qui se dessine actuellement pour eux ne présage rien de bon. Insécurité d’emploi, remise en question de l’âge de la pension, conditions salariales peu attrayan-tes, les exemples ne manquent pas. Si on regarde d’ailleurs les chiffres sur le taux de chômage en Europe, le constat est éloquent: plusieurs millions de jeunes européens sont victimes d’un manque d’emploi et ont devant eux peu de perspectives d’avenir. En Espagne et en Grèce, la situation est la plus critique: là, c’est presque la moitié d’entre eux qui voient leur avenir compromis. A travers toute l’Europe, ce sont plus de 20% de jeunes qui sont concernés. Des chiffres qui n’ont jamais été aussi haut…

Face à cette situation, le discours que tient la com-mission européenne est diffi cile à comprendre. Elle prône en effet des mesures qui visent à augmen-ter l’âge de la pension et ainsi allonger la durée de carrière des anciens travailleurs. Cette vision des choses est inacceptable en soi et plus encore dans cette période où tant de jeunes restent sur le carreau et recherchent un emploi.

Le 19 septembre prochain, UNI YOUTH (la branche d’UNI Global Union qui représente les jeunes syndicalistes européens) organise une action qui rassemblera de nombreux jeunes syndicalistes de France, de Belgique, des Pays-Bas et du Luxem-bourg). Ils manifesteront leur ras-le-bol face à cette situation devant les instances européennes. Leurs revendications sont claires: ils réclament des emplois pour leur génération et le maintien de la pension pour les plus âgés. Parallèlement à cela, ils veulent également attirer l’attention sur les contrats de travail précaires et sur la nécessité d’offrir aux travailleurs des conditions de travail décentes. Ils dénoncent également les problèmes liés au coût de l’enseignement. Le SETCa soutient totalement cette initiative et sera présent avec plusieurs jeunes militants afi n de réclamer un meilleur demain!

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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Après des vacances bien méritées, c’est de rentrée sur les chapeaux de roues

qu’il est question pour l’ensemble des syndicalistes. Les dossiers ne manquent d’ailleurs pas.

Tous les secteurs d’employés n’ont pas encore conclu d’accord en com-mission paritaire. Sur la page inté-rieure du SETCa, nous traçons un aperçu des secteurs qui doivent encore conclure leurs négociations. Nous sommes convaincus que ce sera le cas au cours des prochaines semaines, de sorte que tous les em-ployés de ce pays soient couverts par des accords sectoriels garantis-sant les acquis et débouchant ici et là sur de nouveaux avantages. Nous entendons également que la ministre de l’emploi reconnaisse tous les accords sectoriels et leur confère la force obligatoire. Par ailleurs, des accords supplémen-taires ont déjà été conclus dans certaines entreprises. Ils seront certainement suivis par d’autres dans un proche avenir.

La crise de la dette est à l’avant-plan de l’agenda politique dans pratiquement tous les pays euro-péens (mais aussi ailleurs dans le monde). Cette crise de la dette est la conséquence des plans de sauve-tage massifs des banques, dont les Etats européens ont fait les frais et

Reprise sur les chapeaux de rouesdont ils paient aujourd’hui la note. Elle s’accompagne d’une spécula-tion d’investisseurs pervers (aidés en cela par des agences de notation qui ne cessent de déstabiliser le système fi nancier) ne cherchant qu’à réaliser des bénéfi ces usurai-res à très court terme et freinent de cette manière le développement économique et social. Les plans d’économies sont à l’ordre du jour dans tous les Etats européens. En Belgique, il est question de 22 milliards sur une base récurrente pour 2015 avec quelque 6 milliards à trouver déjà pour 2012. Que ce soit le gouvernement Leterme en affaires courantes ou le nouveau gouvernement Di Rupo qui éta-blisse le nouveau budget, le défi reste le même et il conviendra de faire des choix politiques. Ira-t-on chercher l’argent là où il se trouve ou s’en tirera-t-on à bon compte en coupant essentiellement dans les dépenses sociales? Que certains «riches» en Belgique estiment eux-aussi qu’ils pourraient bien contri-buer un peu plus n’est pas mal en soi, mais nous n’accepterons pas que l’on nous jette de la poudre aux yeux. Au demeurant, la note Di Rupo comprend déjà une certaine forme d’impôt sur la fortune. Il ne peut s’agir en l’occurrence d’un alibi symbolique pour faire suppor-ter des mesures importantes par les bas et moyens revenus. Voilà

l’aune à la lumière de laquelle nous évaluerons le budget. Et avec la Confédération européenne des syndicats et donc tous les autres syndicats européens, nous conti-nuons d’affi rmer: pas de politique d’austérité!

Quant à savoir si les négociations gouvernementales actuelles abou-tiront, nous l’ignorons nous aussi. Nous restons plus que critiques à l’égard de la note Di Rupo qui constitue la base des négociations. La politique européenne de déman-tèlement social y occupe une place de premier plan. Nous maintenons également que la réforme de l’Etat ne peut avoir pour effet de vider la sécurité sociale et le droit fédéral du travail de leur substance.

Au début de l’été, la Cour constitu-tionnelle a pris un arrêt important dans le dossier ouvriers-employés. Depuis longtemps déjà, le SETCa déclare lui aussi que, par rapport aux employés, la législation est dis-criminatoire à l’égard des ouvriers. Que ce soit à présent la Cour consti-tutionnelle qui le déclare, voilà qui ne nous étonne donc pas. La déci-sion de cette dernière porte sur 2 discriminations: l’application des jours de carence pour les ouvriers et les délais de préavis trop faibles des ouvriers. La législation devra être adaptée - à tout le moins sur

ces deux points – pour le 8 juillet 2013. A défaut, les ouvriers pour-ront prétendre aux mêmes régimes que les employés. Il est évident que nous restons favorables à un règle-ment global du dossier à travers des négociations entre employeurs et syndicats. Et il va sans dire que nous voulons voir supprimées les différences (sur certains points, ce sont les employés qui sont discri-minés par rapport aux ouvriers) à travers une harmonisation vers le haut. Le projet d’AIP rejeté par

la majorité des travailleurs n’est dès lors pas non plus une base pour reprendre ces négociations. N’oublions pas de surcroît que les employés ont déjà consenti à un effort considérable. En effet, le gouvernement a inscrit entre-temps le chômage économique des employés dans la législation. Les employés ne paieront pas une deuxième fois.

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

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