Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

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N°20 • BIMENSUEL • 65 ème année Aujourd’hui, tout le monde ou presque possède une carte de crédit, mais peu de gens en connaissent les dangers. Fin oc- tobre 2010, le nombre de contrats de crédits impayés s’élevait à 524 623. Ce nombre a augmenté de 2,5% depuis le début de l’année. Les ouvertures de crédit (cartes de crédit) présentent la plus grande augmentation (+3,9%) suivies par les crédits hypothécaires (+3,6%) puis les ventes et prêts à tempéraments (respectivement +1,5 et +1,2%). Le surendettement fait des ravages. C’est pour informer le consommateur et lutter contre les risques du crédit facile que la Journée sans crédit est organisée le 27 novembre prochain. L’occasion également de faire le point sur la nouvelle loi sur le crédit à la consommation. VOIR EN PAGE 5 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles Attention au crédit facile! SE PROTEGER Harcèlement au travail: que faire? Page 3 SECURITE Moins de travail... moins d’accidents Page 7 © istock.com/mcfields SANTE Prévenir les cancers professionnels Page 4 AIP L’avenir de la concertation sociale Pages 8 & 9 26 NOVEMBRE 2010 Éd. LIÈGE

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Syndicats, le magazine de la FGTB - Attention au crédit facile - Harcèlement moral au travail - Prévenir les cancers professionnels - L'avenir de la concertation sociale

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N°20 • BIMENSUEL • 65ème année

Aujourd’hui, tout le monde ou presque possède une carte de crédit, mais peu de gens en connaissent les dangers. Fin oc-tobre 2010, le nombre de contrats de crédits impayés s’élevait à 524 623. Ce nombre a augmenté de 2,5% depuis le début de l’année. Les ouvertures de crédit (cartes de crédit) présentent la plus grande augmentation (+3,9%) suivies par les crédits hypothécaires (+3,6%) puis les ventes et prêts à tempéraments (respectivement +1,5 et +1,2%).

Le surendettement fait des ravages.C’est pour informer le consommateur et lutter contre les risques du crédit facile que la Journée sans crédit est organisée le 27 novembre prochain. L’occasion également de faire le point sur la nouvelle loi sur le crédit à la consommation.

VOIR EN PAGE 5

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

Attention au crédit facile!

SE PROTEGER

Harcèlementau travail:que faire?

Page 3

SECURITE

Moins de travail... moins

d’accidents

Page 7

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SANTE

Prévenirles cancers

professionnels

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AIP

L’avenir dela concertation

sociale

Pages 8 & 9

26 NOVEMBRE 2010 • Éd. LIÈGE

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NAMUR

BRABANT WALLON

> SECTEUR DES MAISONS DE REPOS

Les Hêtres Pourpres à Godinne: là où les arguments humains et sociaux devraient être prioritaires…..

Début juillet, la Ministre de la Santé et de l’Action sociale, Eliane Tillieux, décide le retrait partiel du permis de fonctionnement de la maison de repos «Les Hêtres pour-pres» qui occupe 29 travailleurs et accueille 70 résidents. La cause? Un manque de sécurité fl agrant dans les 3 bâtiments.

La directrice de la société n’a plus suffi samment d’argent pour entre-prendre les travaux; la maison est donc menacée de mort. Mais, dans ce secteur, le nombre de places subsidiées est constant. Dès lors, les gros groupes sont à l’affut de bonnes affaires afi n de trouver de «nouveaux lits comme les rapaces se jettent sur des restes». Repren-dre les lits c’est risquer des les voir délocaliser dans d’autres parties de la région wallonne, là où ces grou-pes ont déjà des bâtiments….avec des conséquences catastrophiques pour la région: perte d’emplois, 70 résidents à recaser.

Depuis l’été, l’hôpital de Mont-Go-

dinne se positionne pour reprendre la maison de repos et en faire une annexe de transition entre l’hôpital et le retour à domicile des person-nes âgées.

Le projet est emballant, tant pour les travailleurs que pour les per-sonnes âgées. Hélas, la directrice, poursuit d’autres intérêts: le plus offrant aura les clés de la maison et donc les lits…

Nous sommes intervenus en col-laboration avec la Ministre pour privilégier la négociation avec l’hô-pital. Tout semblait se régler, la vie des travailleurs et des résidents allait pouvoir reprendre son cours normal et patatra!!! La directrice déclare faillite; elle n’a pas trouvé d’accord avec l’ONSS pour étaler le paiement de ses dettes.

Tout est donc à recommencer; cette fois avec un curateur qui va vouloir récupérer un maximum d’argent pour rembourser les dettes de la société. Affaire à suivre.

AFICo vous propose:

«Tous solidaires même quand on n’est pas dans la même ga-lère?»

Le jeudi 9 décembre, à 18h30 au 4ème étage de la FGTB Namur, rue Dewez

Quels sont les mécanismes de solidarité au sein d’entités ter-ritoriales comme les villages et les quartiers?

Christine Mahy Secrétaire géné-rale du Réseau Wallon de la Lutte contre la Pauvreté a été depuis 20 ans à l’origine de nombreux projets qui répondent à la néces-sité de développer du mieux-être pour tous en milieu rural. Elle viendra vous donner son avis face aux interpellations ci-dessus et vous parler de ses initiatives.Merci de confi rmer votre présen-ce emilie.jusniaux@afi co.be, ou 0473.97.03.49.

AFICo organise, en collaboration avec le CEPPST, une formation de conduite citoyenne de 20h sur le permis théorique. Bien plus que la réussite du permis (que vous pouvez passer le dernier jour), vous aborderez: les enjeux de la mobilité, le covoiturage, le choix des transports en commun, le développement durable, l’ac-cès des plus démunis aux cours de conduite et au prêt pour un véhicule, ou encore la conduite défensive et préventive, etc.Le prix de cette formation est de 30e (10e de réduction pour les affi liés de la centrale jeunes et étudiants) et la prochaine session se tiendra du 13 au 17 décembre 2010 à Namur.

Inscription indispensable auprès de Marylise Wauters: marylise.wauters@afi co.be ou au 081/649.956

Être demandeur/demandeuse d’emploi aujourd’hui, c’est très souvent s’inscrire dans la mesure d’activation du comportement de recherche d’emploi, mieux connue sous le nom de «chasse aux chômeurs». Dans le cadre de cette mesure, l’ONEm exige des chômeurs/chômeuses qu’ils prouvent qu’ils recherchent acti-vement un travail…

Mais quel genre de preuves faut-il conserver?

AFICo vous propose un nouvel atelier à ce sujet 14 et 21 décem-bre, de 9h30 à 12h30.

Inscription indispensable auprès de Lau-rent Wilmet: laurent.wilmet@afi co.be ou au 081/649.958.

Action de solidaritéLe 18 novembre, une action de solidarité envers les travailleurs de BRINKS a eu lieu à Bruxelles. Plusieurs militants du Brabant wallon ont répondu présent. On voit ici quelques uns d’entre eux.

Jours de fermeture

Centrale des Métallurgistes

MWB-FGTB Brabant Wallon

Rue du Géant, 2 c 3 à 1400 NIVELLES

Nous vous informons qu’en cette période de fêtes de fi n d’année, nos bureaux de Nivelles seront fermés du lundi 27 décembre au ven-dredi 31 décembre 2010.

Nous aurons le plaisir de vous accueillir à nouveau dès le lundi 3 janvier 2011. Bonnes fêtes à tous.

Cycle de conférences – débats sur les «Solidarités»

«Passez votre permis théorique / Conduite Citoyenne»

«Être demandeur d’emploi (H/F) aujourd’hui»

AFICO asbl - admin@afi co.beRue Dewez 40 - B-5000 Namur

Tél.: +32 (081) 64 99 52 - Fax +32 (081) 26 26 05BCE n°0465.559.814

delta lloyd BANK: 636-4114001-67 (IBAN: BE93 6364 1140 0167 - BIC: BNAGBEBB)

AVEC LE SOUTIEN DE

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

Fondation Solidaris International: la solidarité est l’affaire de tous!

Pour commémorer la grande grève de l’hiver 60-61, la FGTB de Bruxel-les et Les Films de la Passerelle organisent une projection militante du fi lm de fi ction de Thierry Michel Hiver 60 (1982).Le mercredi 8 décembre au cinéma Vendôme à 20h30Un débat suivra en présence du réalisateur.http://www.hiver60.be/

En septembre dernier, la Fondation Solidaris International était lancée devant de nombreuses personnalités politiques et du monde des entreprises. Cette Fondation, dont le partenaire belge est Solidarité Socialiste, appuie des projets dans 12 pays du Sud pour renforcer le droit à un travail décent, le droit de se nourrir à sa faim et de se soigner. Elle collecte les moyens nécessaires au développement d’activités de solidarité internationale dans le respect de ses principes éthiques.Un programme ambitieux au Sud…

Solidaris International est une Fondation privée, créée pour col-lecter, principalement auprès des entreprises, des fonds destinés à soutenir des activités de solidarité internationale dans un contexte où les inégalités Nord-Sud sont crian-tes et s’accroissent. Elle soutient une quarantaine de partenaires locaux dans 12 pays d’Afrique, d’Amérique latine et au Proche-Orient. Ensemble, ils suivent les projets et initiatives mis en œuvre par des acteurs de la société civile. Tous luttent pour améliorer le ren-forcement de la démocratie et des droits économiques et sociaux des populations de leurs régions.

La Fondation soutient 39 parte-naires locaux dans leurs actions de renforcement de la démocratie et d’amélioration des droits éco-nomiques et sociaux en Afrique, en Amérique latine et au Proche-Orient. Ces partenaires suivent les projets et initiatives de plusieurs centaines de petites organisations de la société civile luttant pour améliorer les conditions écono-miques ainsi que l’accès à la santé et à une alimentation saine et di-versifi ée de la population.

…et en Belgique

Solidaris International appuie, en Belgique, des formations, des ex-positions ainsi que la conception de jeux ou de dossiers thématiques pour des projets d’éducation au développement, de même que des actions ponctuelles de sensibili-sation. Elle conscientise ainsi la population belge francophone à l’importance des enjeux de la mon-dialisation, afi n qu’elle comprenne les phénomènes qui lui sont liés et agisse pour la solidarité inter-nationale. Au moyen notamment de colloques, de conférences et de journées d’étude, Solidaris Interna-tional est aussi un lieu de rencon-tres, de concertation et de réfl exion sur la solidarité internationale.

Pour remplir ses missions, la Fon-dation recherche des mécènes ou des donateurs voulant s’investir dans des projets de solidarité. Les objectifs de son action internatio-nale sont de renforcer le droit à un travail décent, le droit à se nourrir à sa faim et le droit de se soigner.

Un travail décent et une vie digne pour chacun

Le droit à un travail décent et à une vie digne, c’est pouvoir obtenir un travail qui permet d’améliorer ses conditions matérielles et sociales de vie, accéder à un logement dé-cent mais aussi être informé sur les droits du travail, pouvoir être soutenu dans ses initiatives éco-nomiques, sociales et culturelles, pouvoir éduquer ses enfants et être éduqué en étant adulte, améliorer l’aménagement de l’espace public, etc.

Parce que dans les pays en déve-loppement la faible rémunéra-tion maintient un travailleur sur cinq dans la pauvreté, Solidaris International contribue, avec 25 partenaires, à structurer et à ren-forcer 278 organisations commu-nautaires améliorant l’accès à un travail décent et à une vie digne de près d’une centaine de milliers de personnes (au Brésil, au Cap Vert, en Colombie, en République Dé-mocratique du Congo, en Guinée-Bissau, au Maroc, au Nicaragua et en Palestine).

La souveraineté alimentaire

Le droit à la souveraineté et à la sécurité alimentaires vise à ce que chacun puisse s’alimenter en suffi sance, de manière variée, en vue de combler ses besoins, mais

aussi puisse produire, durablement et en respectant l’environnement, des aliments diversifi és de bonne qualité.

La situation alimentaire mon-diale est traversée par un double paradoxe : d’une part, alors que la production agricole mondiale est supérieure aux besoins alimen-taires de la planète, des centaines de millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde. D’autre part, les trois-quarts d’en-tre elles…sont des agriculteurs!

Pour cette raison, Solidaris Interna-tional structure et renforce, avec 27 partenaires, 144 organisations de paysans travaillant à ce que près de 50.000 personnes puissent pro-duire et consommer des aliments variés et en quantité suffi sante pour combler leurs besoins (en Bo-livie, au Brésil, au Burkina Faso, en Colombie, en République Démocra-tique du Congo, en Guinée-Bissau, au Nicaragua et au Sénégal).

Un accès à la santé pour tous

Avoir droit à la santé, c’est disposer d’infrastructures décentes et pro-ches de chez soi, avoir accès à une large variété de médicaments à des prix abordables et pouvoir consul-ter des médecins compétents sans que sa situation fi nancière ne soit jamais un obstacle aux soins.

Parce que ce n’est pas partout le cas, parce que les populations de l’Afrique subsaharienne sont confrontées à des conditions sa-

nitaires déplorables, Solidaris In-ternational renforce ou soutient, avec 16 partenaires, la création de 120 mutuelles de santé destinées à améliorer l’accès aux soins de leurs 37.300 membres au Burkina Faso, au Burundi, au Sénégal et au Cap Vert. La Fondation appuie également des projets de gestion durable des déchets et d’assainis-sement de quartiers urbains en Ré-publique Démocratique du Congo, dans un objectif de prévention des maladies.

L’action de la Fondation se base sur l’idée que les situations de dis-crimination peuvent être modifi ées dans le sens d’une plus grande justice sociale; que les êtres humains jouissent de droits inaliénables, qu’il est fondamental de respecter et de mettre en œuvre. Un outil pour ce faire: construire et renforcer la solidarité entre les personnes et entre les peuples, et leur donner les moyens pour la construire.

Lors du discours qu’elle a prononcé, Hadja LAHBIB (RTBF), marraine de la Fondation, insistait sur ce point: la solidarité ne va pas de soi, elle est le fruit d’expériences, de rencontres et d’apprentissages, elle est la fi lle de valeurs et d’une perception de la société basée sur l’altruisme plutôt que sur l’égoïsme et la cupidité.

Les frères DARDENNE, qui parrainent eux aussi la Fondation Solidaris International, ne pouvaient être présents à la soirée de lancement, mais ils ont rédigé un message qui a été lu par le Président de la Fondation, Alain Coheur. Quelques phrases tirées de ce message: «Nous disposons aujourd’hui, avec Solidaris International et ses partenaires, d’un outil performant, d’une expertise avérée qui mé-ritent d’être soutenus, encouragés pour concrétiser et renforcer l’autodétermination des peuples à prendre leur avenir en mains, pour développer un mieux-être, un droit inaliénable au bonheur de chaque individu… tant au Nord qu’au Sud! Nous avons choisi de nous associer à la démarche de Solidaris International car nous pensons qu’il est essentiel d’investir dans le facteur de développement le plus essentiel du progrès: les êtres humains.»

www.solidarisinternational.org; 02/505.40.86; n° de compte 132-5198983-18.

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

CENTRE

TOURNAI - ATH - LESSINES

> LA CENTRALE GÉNÉRALE COMMUNIQUE

Ramassage des titres de paiementJours de repos construction, primes de fi n d’année et indemnités diverses> TOURNAI (Centrale Générale F.G.T.B., Avenue de Maire, 134)- Dès maintenant, tous les jours de 9h à 12h et de 13h à 17h.

> LESSINES (F.G.T.B., rue Général Freyberg, 11)- Dès maintenant, tous les vendredis de 9h à 11h.- Le 3ème samedi du mois de 9h à 11h.

> ATH (rue de Brantignies, 19)- Tous les jeudis de 10h à 12h.

> ELLEZELLES (F.G.T.B., Place, 14)- Bureaux ouverts:le mardi de 9h à 12h et de 14h à 17h; le mercredi de 14h à 17h; le jeudi de 9h à 12h et de 14h à 18h; le vendredi de 9h à 12h.

> LEUZE (F.G.T.B, Grand Rue, 3)- Tous les jeudis de 8h30 à 9h30.

> BASECLES (F.G.T.B., rue des Déportés, 25)- Tous les lundis de 9h à 10h.

> PERUWELZ (F.G.T.B., Place du Foyer Peruwelzien, 29)- Tous les lundis de 10h30 à 11h30.

ATTENTION: LES BUREAUX DE LA CENTRALE GENERALE SERONT FERMES AINSI QUE LES PERMANENCES SUPPRIMEES> DU VENDREDI 24 DECEMBRE AU VENDREDI 31 DECEMBRE

Xavier Tanghe Bernadette DEROUBAIX Fabrice LAMARQUE Daniel DE GUISSMEPropagandiste Secrétaire Secrétaire Générale Président

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

Avis aux travailleurs de la construction et autres secteurs (nettoyage, gardiennage, intérimaires, bois, etc…).

Le paiement des jours de repos de la construc-tion 2010 et les diverses primes 2010 s’ef-fectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale.

Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, le (les) titre(s) reçu(s) de votre (vos) employeur(s) et/ou du Fonds de Sécurité d’Existence, après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sec-tionnaires.Nous vous rappelons que nos guichets sont ouverts place St Paul, 13 à Liège, tous les jours de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30 ainsi que les samedis 4, 11, et 18 Décembre 2010 de 9h à 11h.N.B.: Nos bureaux seront fermés les ven-dredis 24 et 31 décembre 2010 à 12h.

Les formulaires peuvent également être ren-trés lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous:

POULSEUR: au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30Le jeudi 9 décembre 2010 de 16h à 16h30.Le jeudi 23 décembre 2010 de 16h à 16h30.

AYWAILLE: au local de la F.G.T.B., rue L. Libert, 22Le jeudi 9 décembre 2010 de 17h à 17h30.Le jeudi 23 décembre 2010 de 17h à 17h30.

HANNUT: au local de la F.G.T.B., rue Zénobe Gramme, 7Le vendredi 3 décembre 2010 de 16h30 à 17h30.Le samedi 4 décembre 2010 de 11h30 à 12h.Le vendredi 10 décembre 2010 de 15h30 à 16h.Le vendredi 17 décembre 2010 de 15h30 à 16h.Le vendredi 24 décembre 2010 de 10h à 10h30.

WAREMME: au local de la F.G.T.B., rue du Baloir, 5Le vendredi 3 décembre 2010 de 15h30 à 16h.Le vendredi 10 décembre 2010 de 16h30 à 17h30.Le vendredi 17 décembre 2010 de 16h30 à 17h30.Le vendredi 24 décembre 2010 de 9h à 9h30.

VISE: au local de la F.G.T.B., rue des Récollets, 63Le mardi 7 décembre 2010 de 17h à 17h30.Le mardi 21 décembre 2010 de 17h à 17h30.

FLERON:au local de la F.G.T.B., avenue des Martrys, 86,Le mardi 7 décembre 2010 de 14h à 14h30.Le mardi 21 décembre 2010 de 17h à 17h30.

HUY: au local de la F.G.T.B., rue l’Apleit, 12Le jeudi 2 décembre 2010 de 16h30 à 17h30.Le samedi 4 décembre 2010 de 9h à 10h.Le samedi 11 décembre 2010 de 9h à 10h.Le jeudi 16 décembre 2010 de 16h30 à 17h30.Le mercredi 22 décembre 2010 de 9h à 10h.

JUPILLE: au local de la F.G.T.B., rue Chafnay,Le mardi 7 décembre 2010 de 15h à 15h30.Le mardi 21 décembre 2010 de 16h à 16h30.

HERSTAL: au local de la F.G.T.B., rue Large Voie, 36Le mardi 7 décembre 2010 de 16h à 16h30.Le mardi 21 décembre 2010 de 15h à 15h30.

CHENEE: au local de la F.G.T.B., rue Neuve, 18-24A partir du mercredi 1er décembre 2010, les jours habituels d’ouverture SCLESSIN: au local de la F.G.T.B., rue de l’Ile Coune, 50,A partir du mercredi 1er décembre 2010, les jours habituels d’ouverture

SERAING: au local de la F.G.T.B., rue Paul Janson, 41Les lundis 6 et 20 décembre 2010 de 9h à 10h.

FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122Les lundis 6 et 20 décembre 2010 de 10h30 à 11h.

VILLERS LE BOUILLET: à la Maison du PeupleLe samedi 4 décembre 2010 de 10h30 à 11h.

CHAPON-SERAING: chez le Camarade Louis LAROCKRentrer vos formulaires dès réception.

Renseignements:0473/97.51.19

Cette rencontre sera suivied’un libre propos…

L’Union belge des ouvriers du transport et de la logistique organise:

Une rencontre syndicale

Le samedi 11 décembre 2010Entrée gratuite au VP PARK

de Liège Logistics (Station TOTAL)

Rue d’Awans, 105 - 4460 Grâce-Hollogneà 14h au 1er étage du restaurant «Miam»

Venez nous expliquer quels sont vos problèmes dans vos déplacements professionnels lorsque

vous travaillez(Arrêt pour chargements/déchargements,

Manque de places, les parkings, etc.)

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SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 3ACTUALITÉS

Le cas Mactac: une leçon pour tous

> EDITO

Il a fallu que la presse se saisisse de l’affaire de harcèlement au travail chez Mactac à Soignies pour que l’opinion publique découvre la réalité parfois très dure du monde du travail. Le cas de Daniel est en effet scandaleux. Il ne s’agit d’ailleurs plus de harcèlement mais bien de violence au travail et cette affaire nous touche d’autant plus que ce sont des travailleurs eux-mêmes qui ont infl igé ces traitements dégradants à l’un de leurs compagnons de travail. Ajoutons que le silence ou l’abstention de ceux qui n’ont pas réagi est injustifi able. Dans toute société, c’est la solidarité entre ses membres qui garantit la sécurité de chacun et le respect des droits de tous.

Cela n’enlève rien à la responsabilité de l’employeur qui est le garant du bien être au travail de ses employés. Il aurait dû réagir plus tôt et plus fermement et ne pas laisser s’installer la situation déplorable que nous apprenons aujourd’hui.

Que peut-on encore en dire aujourd’hui?

Aux travailleurs qui ont participé, nous disons que de tels com-portements sont indignes. Le respect de la dignité humaine n’est pas une exigence que nous réservons aux seuls employeurs. Quelle que soit leur appartenance syndicale, c’est parce que les travailleurs ont su faire preuve de solidarité et d’entraide qu’ils ont pu faire évoluer leur condition et construire une société plus juste. Recréer dans les entreprises des comportements qui relèvent de la facette la plus inhumaine du monde carcéral, c’est se tirer une balle dans le pied et marquer contre son propre camp. Quelle crédibilité peut-on avoir face à des employeurs qui pratiquent le harcèlement moral – et l’affaire France Telecom nous montre qu’il s’agit parfois de pratiques systématiques, voire réfl échies – si entre nous travailleurs, nous adoptons le même genre de com-portements? Si nous voulons être respectés, nous devons balayer devant notre propre porte.

Si on prend un peu de distance à l’égard des responsabilités des uns et des autres, il faut bien constater que le système mis en place pour prévenir ce genre de comportements a dysfonctionné. La loi a prévu des procédures d’alerte et de médiation. Mais il faut aussi préciser que cette même loi permet le recours à la justice si la médiation en interne ne donne rien.

Il faut analyser aujourd’hui pourquoi cela n’a pas marché, comment améliorer l’information aux affi liés et la formation des délégués. Le fait que le meneur dans le cas Mactac soit un délégué syndical n’est pas une raison suffi sante pour remettre en question la protection des délégués. La protection qui est liée au mandat n’est pas destinée à mettre le délégué au dessus du lot mais à protéger le droit d’as-sociation des travailleurs. C’est un droit collectif que l’on délègue à celui qui a accepté le risque de représenter ses camarades et qui s’expose ainsi aux représailles. Nous ne saurions accepter qu’une telle protection serve à couvrir des comportements injustifi ables. Ceux qui s’en rendent coupables vont à l’encontre des valeurs syndicales et n’ont plus leur place dans un syndicat.

Mais il faut bien reconnaître que le cas Mactac est un cas isolé tout à fait minoritaire. Ce délégué a été exclu de son organisation. Et si la justice lui a donné raison quant à son licenciement pour faute grave, c’est sur base d’un vice de procédure et non sur le fond.

Aux victimes enfi n, que nous citons en dernier lieu, non pas parce que ce sont elles qui comptent le moins, mais au contraire parce que c’est à elles que va toute notre sympathie et parce qu’elles méritent tout notre soutien, nous disons: ne vous enfermez pas dans le silence! Il y a des procédures pour porter l’affaire à la connaissance de la ligne hiérarchique. Le législateur a voulu par ces procédures, tenter l’apaisement et la conciliation. Il suffi t parfois d’une prise de conscience, d’un rappel à l’ordre, pour éviter l’estompement des normes. Peut-être ces procédure ne sont-elles pas suffi santes. Mais la loi a dans ce cas aussi prévu le recours à la justice si la procédure interne échoue.

Les victimes de harcèlement doivent en tout cas savoir que la loi prévoit pour elles la protection contre le licenciement et que nous leur garantissons, en tant qu’organisation syndicale, tout notre soutien.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

> HARCÈLEMENT ET VIOLENCE AU TRAVAIL

Ce que prévoit la loi

Le nouveau site de la FGTB est en ligne!Il était temps pour la FGTB d’of-frir un nouveau visage à son site internet. Voilà chose faite. Non seulement, il change complè-tement de look, mais il devient aussi une véritable plateforme interactive et performante pour tous nos affi liés, nos militants et nos délégués.

Vous y trouverez l’info syndicale en temps réel, des dossiers com-plets sur vos droits, des outils pratiques, et plus encore. Vous pourrez également accéder à un contenu totalement personna-lisé, selon que vous soyez jeune, actif-ve, sans emploi ou (pré)pensionné-e.

www.fgtb.be

La loi fait du harcèlement moral et sexuel un risque qu’il faut dans la mesure du possible éviter. Avant donc que des cas concrets ne se présentent, les employeurs doi-vent mettre en place les instru-ments de prévention du risque et de résolution des problèmes tant qu’ils restent internes. Comme nous le verrons plus loin la pro-cédure prévoit des possibilités de recours en cascade qui vont de la simple conciliation à l’action en justice.

1°) Le «risque» de harcèlement mo-ral ou sexuel ainsi que la violence au travail doivent fi gurer dans le Plan global de prévention et le plan annuel d’action qui supposent une analyse de ces risques et une éva-luation permanente à travers la gestion dynamique des risques. Ces plans doivent être soumis au CPPT. Le règlement de travail de-vra être adapté: indiquer les pro-cédures, désigner le conseiller en prévention et/ou la personne de confi ance, indiquer les sanctions possibles (disciplinaires, pécuniai-res ou licenciement).

2°) Le conseiller en prévention pour cette matière délicate doit être spécialisé. Il faudra donc dé-signer avec l’accord du CPPT un conseiller différent de celui qui s’occupe de sécurité ou désigner un service externe qui dispose de cette compétence.

3°) Une personne de confi ance peut être désignée, mais ce n’est pas obligatoire. Si elle existe, elle se-condera le conseiller en prévention et pourra par exemple recevoir les plaintes qu’elle devra transmettre au conseiller en prévention. Sa dé-signation en interne ou dans un service externe doit avoir l’accord du CPPT

A qui s’adresser en cas de problème?

Le travailleur qui est, ou qui s’es-time victime de harcèlement moral ou sexuel ou de violence, dispose de trois voies pour traiter sa plainte.

1°) La voie interne via le conseiller

en prévention (même si celui-ci appartient à un service externe) ou la personne de confi ance. Il y aura alors tentative de concilia-tion ou de solution du problème. Si aucune solution ne se dégage ou si le comportement litigieux persiste, le procédure prendra une tournure plus formelle: la plainte sera actée et «motivée». L’employeur en sera informé mais rien ne l’oblige for-mellement à forcer la conciliation. A partir de ce moment, le plaignant est protégé contre le licenciement. Si la voie interne n’aboutit pas, la procédure s’externalise (N.B. la vic-time peut passer directement à la phase 2, notamment si le harceleur est l’employeur).

2°) La plainte auprès de la direction générale du contrôle du bien-être au travail qui, soit tentera de redi-riger la procédure vers la conci-liation interne si le travailleur est d’accord, soit fera suivre la plainte après avoir entendu le plaignant et acté sa plainte. Le PV d’audition sera transmis à la justice (audito-rat du travail), mais l’inspection médicale n’est pas habilitée à ar-bitrer ou à trancher. L’inspection médicale peut enquêter pour sa-voir notamment si les structures légales ont bien été mises en place dans l’entreprise concernée.

L’auditorat du travail (ministère public) tentera à son tour une conciliation. Ce n’est qu’en cas d’échec que l’on passe à la phase judiciaire proprement dite.

3°) Intervention du tribunal correc-tionnel. C’est l’aboutissement de la cascade mais le travailleur peut aussi porter l’affaire directement devant le tribunal (concrètement porter plainte au bureau de police ou à l’auditorat du travail) en sa-chant que s’il le fait, il sera protégé contre le licenciement jusqu’à 3 mois après le jugement mais aussi que si la plainte est abusive, il ris-que lui-même une sanction qui va du licenciement à la condam-nation pour calomnie ou diffa-mation. Il faut également savoir que si la charge de la preuve est partiellement inversée (s’il existe des indices sérieux de harcèlement, c’est l’accusé qui doit prouver qu’il

n’y a pas eu harcèlement) tant que l’on se trouve dans la procé-dure interne, ce n’est plus vrai au pénal: la victime devra apporter des preuves formelles de ses ac-cusations.

La loi autorise les organisations syndicales et les associations spécialisées à ester en justice. On peut donc s’adresser à un Offi ce de Droit social de la F.G.T.B. Le tribunal dispose de toute une panoplie de sanctions qui vont de l’injonction à l’auteur pour qu’il cesse sous peine d’amende ou de condamnation pénale. En cas de condamnation, on peut également envisager des poursuites en dommage et inté-rêt.

Protection de la victime et des témoins

A partir du moment où une plainte «motivée», c’est-à-dire offi cielle, a été déposée auprès du conseiller en prévention, de l’inspection médicale, ou de la justice, le travailleur vic-time (ainsi que les éventuels témoins qui seraient interve-nus au cours de l’investiga-tion) jouira d’une protection contre le licenciement pen-dant un an. Pendant ce délai, l’employeur ne peut ni mettre fi n au contrat de travail, ni modifi er unilatéralement ses conditions de travail.

Si l’affaire va en justice, la protection court encore 3 mois après le jugement défi -nitif. Si cette protection n’était pas respectée, le travailleur pourra - s’il n’obtient pas sa-tisfaction - demander sa réin-tégration ou une indemnité de licenciement équivalente à 6 mois de salaire brut, voire plus, si on peut prouver que le dommage réellement subi dépasse cette somme.

Page 8: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

Quelle prévention des cancers professionnels?

Combien de travailleurs sont-ils victimes chaque année d’un cancer professionnel? Pas de chiffres précis. 4 à 10% des cancers seraient d’origine professionnelle selon le Fonds des maladies professionnelles. 10% des travailleurs seraient exposés, selon d’autres sources. Il n’y a dans ce domaine, dit Claudio Sonda, conseiller en sécurité et hygiène de la FAR (Form’Action André Renard), ni registre, ni statistiques de morbidité et de mortalité.

C’est que les cancers professionnels sont des maladies professionnelles un peu particulières: entre l’exposi-tion et la maladie, il peut se passer des années ou des décennies (c’est ce que l’on appelle le temps de la-tence) et souvent d’autres facteurs comme le tabac ou la pollution peuvent intervenir.

Bien sûr le Fonds des Maladies professionnelles a établi une liste des substances cancérigènes dans le système dit «de liste». Mais la liste est fort limitative. On compte en tout et pour tout une quinzaine d’agents cancérigènes reconnus comme causant à coup sûr dix types de cancers. Parmi ceux-ci, l’amiante, l’arsenic, le nickel, le benzène, certains hydrocarbures, etc. Mais il y a des centaines de produits pour lesquels il y a «suspi-cion». Or, pour devenir une maladie professionnelle donnant lieu à ré-paration (entendre indemnisation) dans le système dit «ouvert», il faut établir clairement la relation de cause à effet. Résultat: seuls 15% des cancers professionnels seraient reconnus comme tels, avec la mar-ge d’approximation soulevée plus haut quant aux chiffres.

Un danger sournoisAutrement dit, vaut mieux préve-nir que guérir. En matière de can-cers, malheureusement, constate Claudio Sonda, on ne fait pour ainsi dire rien en termes de prévention primaire, pas grand-chose comme dépistage et surveillance.

Comment améliorer cet état de fait? C’était le thème du colloque organisé par la FAR le 22 novembre dernier à Seraing à l’intention des délégués CPPT.

Faire de la prévention contre les accidents, c’est relativement facile: si on est négligent et que l’acci-dent survient, on a vite compris l’utilité des mesures de protection. En matière de cancer, c’est moins évident car on entre dans la sphère de l’éducation à la santé. Le risque

est moins perceptible. Les produits cancérigènes ne sont pas nécessai-rement nauséabonds ou irritants. Ils n’agissent qu’à retardement. Ils font partie d’un environnement qui dépasse les mesures de pro-tection individuelles.

Et cet environnement comprend, dit le Dr Mairiaux de l’ULg, non seulement la qualité de l’air, mais tout le contexte socio-culturel tel que le chômage, l’habitat, le niveau d’éducation, etc. Les messages de prévention par exemple sont plus facilement reçus et intégrés par les personnes qui ont un certain niveau d’éducation. Une bonne po-litique de prévention doit donc agir sur les déterminants collectifs car l’expérience montre qu’agir sur les seuls facteurs de risque personnels (du genre le tabac nuit gravement à la santé) ne suffi t pas.

Jouer collectifQuels sont ces facteurs détermi-nants collectifs sur lesquels on peut agir au niveau de l’entreprise? Pour le Dr Mairiaux les facteurs qui nuisent à une bonne politique de prévention des risques sont par exemple le soutien social faible, des process mal contrôlés, la priori-té absolue donnée à la production, l’absence de culture de sécurité, des systèmes d’aspiration insuf-fi sants, etc.

Il avance ainsi quelques idées pour mener à bien une politique de prévention dans l’entreprise. Le travailleur, dit-il, a tendance à se conformer au groupe. Il faut donc faire de la prévention collec-tive (rôle du médecin du travail et du CPPT) et les chefs (de chantier, d’atelier) doivent montrer l’exem-ple et veiller au respect du port des protections individuelles.

Des campagnes d’information doi-vent ainsi informer sur les risques de manière compréhensible pour induire des changements de com-portement par rapport au risque.Ce n’est pas évident pour les can-cers professionnels parce qu’il y a

encore beaucoup d’incertitudes et que les mécanismes d’action des produits sont complexes. Autre dif-fi culté, le décalage entre le risque et la protection. Comment faire admettre l’inconfort du port d’un masque alors que le risque est lointain et pas forcément avéré? D’autant que le travailleur peut vouloir nier le danger pour ne pas être confronté quotidiennement à la perspective de sa mort, même lointaine.

Le rôle de l’employeur et des pouvoirs publicsL’entreprise doit créer un environ-nement qui insiste sur la préven-tion, tels que la mise à disposition de masques là où c’est nécessaire et en veillant à l’accessibilité pour les travailleurs. Il faut développer la culture de groupe ou d’atelier et éviter les contre-exemples, voire sanctionner les manquements à la sécurité, fût-elle à long terme. Et puis, il faut veiller à ce que les bons comportements ainsi acquis, se maintiennent.

Ça, ce sont les beaux principes. Dans la réalité, constate Claudio Sonda, outre l’absence de statisti-ques et de programmes de préven-tion coordonnés auprès des entre-prises par les pouvoirs publics, en l’occurrence la Communauté fran-çaise, l’inspection des entreprises est aléatoire et tout ne tourne pas très rond entre CPPT, médecine du travail et ligne hiérarchique.

C’est par exemple l’employeur qui doit établir à l’intention de la mé-decine du travail la liste des pos-tes de travail qui impliquent une surveillance du travailleur pour détecter les risques de cancer. Tous ne le font pas. La médecine du travail et les CPPT devraient être associés à l’élaboration de cette liste. On pourrait créer une Carte de sante informatisée, genre de dossier médical global version ris-ques professionnels, pour permet-tre la surveillance du travailleur à risque, et aussi le suivi chez un nouvel employeur ou par le Fond des Maladies Professionnelles, une fois le travailleur hors du circuit du travail. Un système de surveillance prolongée (vu les risques à long terme) devrait être mis sur pied. Des programmes de formation des travailleurs devraient être obligatoires. Même chose pour la ligne hiérarchique, car relève un délégué CPPT, les représentants de l’employeur au CPPT n’ont souvent aucune formation dans le domaine de la santé sécurité.

Le médecin du travail en première ligneDans ce schéma, la médecine du travail a aussi un rôle essentiel à jouer. Le médecin du travail, mal-gré les diffi cultés de l’exercice (temps de latence long, manque d’information sur les produits cancérogènes, interaction avec d’autres expositions éventuelle-ment hors entreprise, etc.), peut en tout cas faire sont possible, dit le Dr Borguet, pour visiter les lieux de travail, surveiller la santé des travailleurs, récolter et partager avec les différents acteurs de la santé au travail les informations sur les risques de cancers.

Le chèque-repas électronique arriveLe chèque-repas élec-tronique est entré dans la loi avec la publica-tion au Moniteur belge de l’Arrêté royal fi xant les conditions pour les éditeurs des titres-re-pas.

Les versions papier et électronique vont dans un premier temps coexister.

Le passage du format papier au format élec-tronique devra être décidé entre employeurs et travailleurs par convention collective de travail. S’ils décident de passer à l’électro-nique, le montant sera versé chaque mois sur un compte sécurisé géré par un émetteur reconnu. Le paiement s’effectue via une sorte de carte de banque avec code secret.

Plus d’1,3 million de travailleurs reçoivent des chèques-repas comme avantage extra-légal. Le format électronique devrait réduire les tracas administratifs pour l’employeur et pour les commerçants.

Pour le travailleur ça ne change pas grand-chose, si ce n’est un peu de facilité pour le paiement de ses courses. Les chèques-repas électroniques seront par contre fractionnables. Cela signifi e que la différence positive entre le ticket de caisse ne sera pas rendue en liquide mais restera sur le compte chèque-repas.

Votre dossier chômage en ligne«M’a-ton versé mon allocation de chômage?»«J’ai besoin d’un duplicata de ma fi che fi scale…»

Vous pouvez consulter les données concernant votre dossier chômage via notre site web www.fgtb.be. L’accès à cette partie sécurisée du site nécessite l’utilisation de votre carte d’identité électronique et d’un lecteur de cartes.

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> SANTE AU TRAVAIL

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SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 5ACTUALITÉ

> JOURNÉE SANS CRÉDIT

Gare au crédit facile!Aujourd’hui, tout le monde ou presque possède une carte de crédit, mais peu de gens en connaissent les dangers. La plate-forme de la Journée sans crédit revient cette année avec de nouvelles revendications et une activité phare afi n de sensibiliser le public aux pièges du crédit facile: l’exposition «gare au crédit facile!»

La nouvelle loi sur le crédit à la consommation

La plateforme Journée sans Cré-dit, via le CRIOC, a fait le point sur les évolutions apportées, qu’elles soient positives ou négatives. Points positifs 1. Devoir d’information et de

conseilLes articles qui constituent la clef de voûte de la protection du consommateur et du crédit responsable ont été maintenus, à savoir:- L’obligation pour le prêteur de

vérifi er la solvabilité du consom-mateur notamment par le biais de la Consultation de la Centrale des crédits aux particuliers,

- L’interdiction de prêter à un consommateur qui ne sera pas à même de rembourser,

- L’obligation de rechercher le cré-dit le mieux adapté aux besoins du consommateur.

2. PublicitésLes publicités qui incitent au su-rendettement seront désormais clairement interdites 3. Le délai de zérotage Introduit en 2003, il s’applique en-fi n à tous les contrats d’ouverture de crédit. Nous nous réjouissons donc de cette mesure qui a pour objectif d’éviter l’endettement à perpétuité, en imposant un délai dans lequel le montant total à rembourser doit être payé. 4. SanctionsEn cas de non-respect des règles, il sera désormais permis à l’ad-ministration de sanctionner les prêteurs par le biais des amendes transactionnelles. 5. Démarchage dans les entre-

prises L’interdiction est maintenue dans la nouvelle loi.

Points négatifs et revendications Les points négatifs constituent les revendications relayées par la plate-forme et non réalisées par la transposition de la directive. 1. Délai de zérotage Il semble important de ne pas prendre le consommateur par surprise et d’annoncer claire-ment le délai de zérotage dès le début du contrat. L’échéance devrait également être rappelée dans tous les relevés mensuels intermédiaires. 2. Mise en place d’un formu-

laire d’analyse budgétaire standardisé

Lutter contre le crédit facile, c’est responsabiliser le prêteur, no-tamment en l’obligeant à vérifi er correctement la capacité de rem-boursement et la solvabilité du futur emprunteur. La plateforme plaide pour un renforcement de cette obligation essentielle de la directive par la mise en œuvre, à l’instar de ce qui existe en Suisse, d’un formulaire d’analyse budgé-taire standardisé, afi n de vérifi er les information et de responsa-biliser le consommateur. 3. Démarchage L’une des revendications de la plateforme est l’interdiction du démarchage en rue ou dans des réseaux publics de transports en commun tels que les gares, les stations de métro, ainsi qu’aux abords des grands magasins ou dans les galeries commerçan-tes. 4. Crédit dans les lieux

de venteLa plateforme s’oppose à ce qu’un crédit puisse être proposé dans les lieux de vente (magasins, hy-permarchés). Ou, au minimum, si le crédit est réalisé sur les lieux de vente, que le consommateur soit

reçu dans un espace dédié au cré-dit. Dans ces établissements, l’oc-troi du crédit se fait au comptoir, à la caisse, debout avec d’autres clients qui patientent derrière. Ces conditions n’incitent ni à la prudence, ni à poser des ques-tions précises au vendeur. 5. Intermédiaires de créditPlus d’une ouverture de crédit sur deux est réalisée via un intermé-diaire (courtier, agent, vendeur par correspondance, magasin, hypermarchés) c’est-à-dire en dehors des locaux du prêteur ou sas contact avec le prêteur. Il serait souhaitable tous ces in-termédiaires de crédits soient correctement formés et à même de fournir une information com-plète et exacte au consommateur. La plateforme estime qu’il est ur-gent de réglementer le statut de tous les intermédiaires de crédit afi n de veiller à ce qu’ils agissent également de manière responsa-ble dans l’octroi du crédit et afi n que leur responsabilité puisse encore être mise en cause si ce n’était pas le cas. 6. Assurance solde restant dûTrès souvent, l’octroi du crédit est subordonné à la conclusion auprès de telle compagnie ou par le canal de tel intermédiaire, d’une assurance de type solde restant dû. Ces contrats d’assu-rance procurent des revenus sup-plémentaires très élevés tant aux prêteurs qu’aux intermédiaires. Ils sont aussi souvent extrême-ment coûteux pour le consom-mateur. Dans un souci de clarté, et afi n de mettre fi n aux abus constatés, la plateforme plaide donc pour un coût total, réel et transparent. Enfi n, la plateforme plaide de manière générale pour un renfor-cement des pouvoirs du SPF Eco-nomie et pour la mise en place de sanctions effi caces avec da-vantage de transparence concer-nant cette activité de contrôle et davantage de publicité - au sens large du terme - des résultats des enquêtes menées par le Service Public Fédéral de l’Economie. Retrouvez l’analyse en profon-deur de la nouvelle loi sur le cré-dit à la consommation sur le site internet de la plateforme: www.journéesanscrédit.be.

Suite à la transposition de la directive européenne dans notre législation belge, notre ancienne loi relative au crédit à la consommation a été largement modifiée. Les changements entreront en vigueur au 1er décembre.

Les associations partenaires seront présentes dans 7 gares du pays (Bruxelles-Midi, Liège, Namur, Charleroi, Arlon, Anvers, Gand) et feront découvrir au public des peintures classiques détournées de manière humoristique afi n d’attirer son attention sur la banalisation des cartes de crédit.

Le piège du surendettementFin octobre 2010, le nombre de contrats de crédits impayés s’élevait à 524 623. Ce nombre a augmenté de 2,5% depuis le début de l’année. Les ouvertures de crédit (cartes de crédit) présentent la plus grande aug-mentation (+3,9%) suivies par les crédits hypothécaires (+3,6%) puis les ventes et prêts à tempéraments (respectivement +1,5 et +1,2%). Le surendettement fait des ravages. En 2009, le nombre de personnes qui ont fait appel à la procédure en règlement collectif de dettes a augmenté de 23,9%. Ce nombre a encore augmenté de 13% par rapport à l’an passé. Un tiers de ces personnes n’a pas de dettes de crédit. Car au nord comme au sud du pays, les médiateurs de dettes sont de plus en plus confrontés à des ménages qui parviennent à peine à faire face à leurs dépenses quotidiennes de base.Au-delà d’une lutte contre le surendettement, c’est une lutte contre la pauvreté que les 24 associations partenaires ont entreprise. Rendez-vous dans les gares belges, pour la Journée sans crédit, le samedi 27 novembre prochain.

Les découverts bancaires limités à un moisLa nouvelle loi sur le crédit à la consommation inclut désormais à son champ d’application les découverts bancaires de moins de 1250e, et limite le recouvrement de ceux-ci à un mois. Après ce délai, le découvert devra être transformé en «ouverture de crédit», et dès lors être soumis à toute la législation en vigueur. Du côté de la plateforme «journée sans crédit», on nous explique: «La banque peut autoriser une facilité de découvert pour un montant max de 1249 euros. Suite à la modifi cation de la loi crédit, cette facilité de découvert devra être remboursée dans le mois, et non plus tous les trois mois. Cela signifi e que le consommateur devra revenir en positif sur son compte courant dans le mois qui suit la date à partir de laquelle le compte présente un négatif.A défaut de revenir en positif dans le mois le banquier peut soit bloquer le compte, soit proposer au consommateur une ouverture de crédit d’un montant plus élevé pour apurer le solde débiteur, en respectant dans ce cas les conditions de la loi sur le crédit à la consommation relatives à l’information du consommateur, à la conclusion du contrat qui doit contenir de nombreuses mentions obligatoires, etc.»

Si la menace de blocage du compte en banque peut peut-être infl uen-cer le consommateur, la mesure pourrait avoir des conséquences dangereuses pour les ménages en diffi culté. En effet, si l’ouverture de crédit est l’unique solution envisageable, le risque d’endettement à long terme devient réel (le remboursement d’une ouverture de crédit n’étant généralement pas limité dans le temps, ou le délai de remboursement est très long).

La journée sans crédit, c’est quoi?La journée sans crédit a lieu depuis 6 ans, le dernier samedi de novembre et est organisée par une plate-forme qui regroupe 24 associations wallonnes, fl amandes et bruxelloises. Le but de cette journée est de sensibiliser le public aux dangers du crédit facile et de lui donner les outils qui lui permettront d’avoir un esprit critique sur la société de consommation.

Objectifs:

• L’information et la prévention du surendettement

La plate-forme vise l’information du public par rapport aux ris-ques liés au crédit «facile» (du public fragilisé, mais également du consommateur «moyen»). La Journée sans crédit, qui a lieu chaque année le dernier samedi de novembre, est axée sur l’information et la prévention du surendettement par le biais d’animations, de supports d’informations, d’outils pédagogiques.

• L’interpellation des pouvoirs publics

La plate-forme souhaite également interpeller les pouvoirs publics en vue de parvenir à une meilleure protection du consommateur et plus particulièrement du consommateur fragilisé.

La plate-forme a formulé une série de recommandations à ce sujet. Davantage d’information et de transparence pour le consomma-teur, un encadrement plus strict des pratiques des opérateurs de crédit et un meilleur respect de la législation sont les trois lignes de force qui traversent les revendications de la plate-forme depuis sa création en 2006.

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6 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Les uns viennent de l’Est, les autres s’y installent…Qui se déplace sur les autoroutes belges l’aura remarqué. Bon nombre de camions ont des plaques d’immatriculation étran-gères. Ce qui saute aux yeux, c’est le grand nombre de plaques d’Europe de l’Est. A la première vue cela semble logique, sachant que la Belgique est un pays de transit et que l’E 17 appartient aux autoroutes les plus encombrées de l’Europe... Hélas, il ne s’agit que d’une partie de l’histoire. En effet, la vérité nous apprend que bon nombre d’entreprises de transport belges établissent une fi rme «boîte à lettres» en Europe de l’Est. A partir de cette fi rme elles engagent des chauffeurs d’Europe de l’Est, à qui elles font exécuter des transports internes en Belgique ou des transports internationaux à partir de la Belgique. Les entre-prises concernées ne feraient rien de mal si elles payaient à leurs chauffeurs le même salaire que celui des collègues belges. Mais voilà où le bât blesse. Ces entreprises organisent un vrai dumping social. Les chauffeurs belges, comme leurs collègues d’Europe de l’Est deviennent les victimes de ce «dépavillonne-ment». Et voilà ce que nous ne pouvons plus tolérer!

L’UBOT dévoile les réseaux

L’UBOT sait de quoi elle parle. Nous avons visité l’Asiadok à Anvers où les chauffeurs d’Europe de l’Est stationnent leur camion pendant le weekend, nous sommes allés à Bratislava pour nous rendre compte de la situation, nous dé-fendons des chauffeurs d’Europe de l’Est devant les tribunaux belges et même roumains, nous écoutons le chant du cygne de l’employeur failli qui ne voulait pas jouer le jeu du dumping social.

Les constatations sont simples. Bon nombre d’employeurs véreux opèrent à partir d’Europe de l’Est via des fi rmes fi ctives. Ils exécu-tent des transports avec des chauf-feurs d’Europe de l’Est en Belgique, souvent sans tenir compte de la directive relative au détachement et de la législation relative au cabo-tage. Souvent à la limite du légal, et encore plus souvent en dépassant la limite légale... Si nous savons que bon nombre de ces chauffeurs ne gagnent qu’une fraction de ce que gagnent leurs collègues belges (souvent rien qu’un tiers ou que la

moitié), nous ne devons pas douter: les employeurs en question orga-nisent la concurrence déloyale. Un dumping social organisé sur le dos des chauffeurs belges et d’Europe de l’Est.

Nos chauffeurs belges perdent leur travail et leur salaire est mis en danger. Le chauffeur de camion d’Europe de l’Est est absent de sa maison pendant des mois et vit dans des conditions lamenta-bles dans son camion, ou dans un conteneur... Dans notre livre noir nous racontons l’histoire de Marco, un chauffeur roumain qui a été exploité d’une façon qui fait penser aux années 1800.

L’UBOT joint le geste à la parole!

Nos chauffeurs en ont assez, ils ont demandé de l’action, ils l’ont re-çue. Le mardi 9 novembre, l’UBOT a mené action à trois endroits dif-férents: à Zeebrugge, à Zaventem et à Namur. Sur ces trois endroits des barrages fi ltrants ont été orga-nisés et un pamphlet rédigé en 7 langues, dans lequel on dénonce

le dumping social, a été distribué aux chauffeurs de camion.

Renaud Vermote, qui a organisé l’action à Zeebrugge, se réjouit des réactions des chauffeurs de ca-mion: «les chauffeurs en question ont réagi très positivement, les Bel-ges, comme leurs collègues d’Eu-rope de l’Est. Tous sont d’accord: on doit arrêter le dumping social et on doit prendre des initiatives à ce sujet.» Le même son a été entendu à Zaventem. Sandra Langenus y a coordonné l’action: «Les chauffeurs ont félicité l’UBOT. Bon nombre d’entre eux avaient déjà entendu parler de notre action à la radio et ont klaxonné comme signe de sympathie lorsqu’ils nous appro-chaient. Finalement, quelqu’un ose parler, ont-ils dit». Egalement à Na-mur-Moustier l’action a connu du succès. Daniel Maratta: «Le public a été impressionné par notre action à l’adresse des chauffeurs qui char-

geaient e t déchargeaient chez Glaverbel. Non seulement, nous avons eu une bonne presse, mais de plus les chauffeurs de camion mêmes nous ont raconté leurs histoires et les collègues de Glaverbel nous ont témoigné de leur sympathie.»

Ce n’est qu’un début!

Comme UBOT nous avons été clairs en ce qui concerne nos revendi-cations : la directive relative au détachement doit être renforcée, les conditions d’établissement pour une entreprise de transport doivent être telles que les fi rmes fi ctives ne puissent plus fl eurir, le tachygraphe digital doit faire par-tie de la lutte contre le cabotage illégal... et surtout: les contrôles doivent être plus fréquents et plus sévères.

Voilà des propositions de résolu-tion constructives dont une partie devra être introduite ou élaborée au niveau belge et une autre partie au niveau européen.

L’UBOT continuera à tirer le chariot et s’attend à ce que la Fédération européenne des Ouvriers du Trans-port (ETF) entreprenne de vraies actions, afi n de réveiller également l’Europe. A suivre!

geaient t déchargeaient chez Glaverbel

Parkings: manque de sécurité, manque de places, manque de confortLe 25 octobre 2010 nous avons mené une nouvelle action. Pour réclamer des parkings sécurisés, en nombre suffi sant et confortables le long des autoroutes. Et cela à l’occa-sion de la publication de notre quatrième livre noir. Hélas, l’histoire risque de devenir monotone. Parce que rien ne bouge sur le terrain. «Voilà qui incite l’UBOT à continuer à enfoncer le même clou.»

Vous désirez télécharger le livre noir «Parkings sécurisés» ou le livre noir «Ils viennent de l’Est, eux s’établissent à l’Est»? Visitez www.ubot-fgtb.be.Vous préférez une version bien présentée sur papier? Envoyez un e-mail à dinneke.fl [email protected]. Vous pouvez également écrire ou téléphoner à Dinneke Fleerackers - BTB – Paardenmarkt 66 – 2000 Antwerpen, 03/224 34 37.Vous voulez témoigner ou vous avez besoin d’aide? N’hésitez pas à nous contacter!

L’UBOT est également sur Facebook: UBOT Transport Logistique FGTBht t p : / / w w w. f a c e b o ok . c o m / h o m e . p hp ? # ! / p r o f i le .php?id=100001467554122A cette adresse vous pourrez en outre retrouver les fi lms de nos deux actions.

Arrêtez de caqueter! Nous voulons des œufs!

«Nous continuerons à tirer les res-ponsables politiques par la manche et à les interpeller sur leur inertie. Qu’ils s’appellent Crevits, Lutgen, Schouppe ou Turtelboom… Ils ont la bouche pleine des parkings, mais ils ne font rien ou très peu qui est perceptible sur le terrain. Les trois dernières années, ils ne cessent de caqueter, alors qu’ils ne pondent pas d’œufs. Peu à peu le Far West s’empare de la situation le long des autoroutes. Des bandes de voleurs prennent les chauffeurs en otage et tirent à la police avec des kalach-

nikovs. Entretemps, les chauffeurs doivent vivre dans des conditions indignes» explique Frank Moreels, Secrétaire fédéral de l’UBOT. «Il est temps qu’on témoigne de respect pour les chauffeurs».

Les chauffeurs ont la parole

L’UBOT ne s’est pas bornée à visiter quelque 100 parkings - visites pen-dant lesquelles nos équipes d’ins-pection ont noté des constatations objectives au sujet de la situation sur place. Nous avons également mené une enquête auprès de 500 chauffeurs de camion. Les résultats se passent de commentaire. Plus de 85% disent qu’il y a trop peu de places, 58% ont même déjà été confrontés à des parkings encom-brés. 79% attestent que les instal-lations sanitaires sont sales et mal entretenues et 77 % se plaignent des prix trop élevés. Nos équipes d’inspection ne peuvent que le confi rmer: de nuit, nous comptons une pénurie de 30% de places de stationnement.

L’UBOT prend les demandes des chauffeurs au sérieux!

«Qui suit notre exemple?» de-mande Frank Moreels. En dépit des actions que l’UBOT a menées

au cours des années écoulées, la situation sur le terrain ne change pas assez vite. D’où ce nouveau livre noir. D’où une nouvelle action UBOT. Nous avons interpellé UPTR et FEBETRA, les deux fédérations patronales établies à Bruxelles. Elles ont promis d’appuyer nos revendications. (Nous ne man-querons pas de le leur rappeler en temps et lieu)

Et la dynamique européenne où est-elle?

L’UBOT a également «rendu visite» à la conférence sur la probléma-tique des parkings que la Belgi-que a organisée dans le cadre de la présidence européenne. Nous y avons assisté à un théâtre pi-toyable: plus de cent aparatsjiks de plusieurs institutions européennes et nationales qui font l’important comme s’ils ont réalisé, ou presque, des tas de choses. L’UBOT s’est fait un plaisir de déranger cette petite «fête» avec une brève action.

Frank Moreels: «Pour couronner le tout, certains participants sont ve-nus nous féliciter à l’issue de notre action, parce qu’eux aussi étaient d’avis qu’on racontait trop de bla-bla, sans résultat sur le terrain. En tout cas, l’UBOT met son expertise

et celle de ses chauffeurs-af-fi liés à la dis-ponibilité des responsables politiques qui veulent intro-duire des vrais experts.»

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SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 7ACTUALITÉS

Moins d’accidents de travail en 2009 qu’en 2010

Rapport annuel du fonds des accidents du travail

Le rapport statistique annuel des accidents du travail est réalisé sur la base des éléments provenant de la déclaration d’accident et des informations relatives à l’indemnisation par les assureurs. Ces données sont stockées dans la base de données du Fonds des accidents du travail alimentée par fl ux électroniques. Les éléments de la déclaration ainsi que les informations relatives à la prise en charge ou non de l’accident et à l’indemnisation de l’incapacité temporaire sont communiquées à la banque de données du Fonds quasi en temps réel, au rythme de la gestion journalière de l’en-treprise d’assurances. Les données relatives aux paiements ainsi qu’aux taux réservés au 31 décembre sont communiquées au Fonds par les entreprises d’assurances avant la fi n du mois de février qui suit l’année de l’exercice.

Les données en matière d’emploi, exprimées dans ce rapport en heures d’exposition aux risques, sont calculées sur la base des nombres d’équivalents temps plein déclarés par les employeurs à l’ONSS dans le cadre de la Dmfa.

12% d’accidents de travail en moins, de 2008 à 2009. Un résultat dont on peut se réjouir, à première vue. Mais la bonne nouvelle cache une réalité moins heureuse: si le nombre d’accidents a chuté, c’est surtout parce que la crise a considérablement réduit le nombre... d’heures de travail prestées, notamment dans les secteurs généralement plus sujets aux accidents.

22.655 accidents sur le chemin du travail en 2009L’on constate que le nombre d’accidents sur le chemin du travail ne diminue pas de la même manière que les accidents sur le lieu de travail. En effet, en 2009, on a enregistré 19.580 accidents en moins que l’année précédente sur le lieu du travail (-11,9%) et… 519 acci-dents en moins sur le chemin du travail (-2,2%). La réduction du nombre d’heures prestées n’a donc eu qu’une faible conséquence sur les accidents de la route.

Un constat pour lequel il est diffi cile de tirer des conclusions, mais qui rappelle les risques inhérents à la mobilité: trajets longs, fati-gue, horaires coupés et dès lors trajets multipliés peuvent être cités comme sources potentielles d’accidents.

En 2009, le Fonds des accidents du travail a enregistré 145.546 acci-dents sur le lieu du travail dans le secteur privé, soit 11,9% d’accidents en moins que l’année précédente. Une excellente nouvelle! Les nom-breuses campagnes de prévention réalisées dans tous les secteurs d’activité, ainsi qu’un accroisse-ment des mesures de sécurité et de bien-être sur le lieu de travail, ont rempli leur offi ce. Certes. Mais l’on doit aussi, malheureusement, regarder ce résultat sous un autre angle. «Les politiques menées dans le cadre de la prévention des accidents du travail ne donnent généralement des résultats qu’à terme», indique le fonds des ac-cidents de travail. L’autre raison de cette diminution du nombre d’accidents est la conséquence de la crise économique que nous tra-versons: la diminution des heures prestées réduit naturellement le risque d’accidents du travail.

Logique. Toutefois, la baisse des accidents est de trois fois supé-rieure à la diminution des heures prestées (4% de moins de 2008 à 2009), ce qui signifi e que la chute de l’emploi n’est pas la seule cause à retenir. L’on pourrait expliquer cet effet amplifi cateur de la diminution de l’emploi sur la baisse des accidents par le fait que les pertes d’emploi se seraient produites essentiellement dans les secteurs où la fréquence d’accident est la plus élevée, ainsi que chez les travailleurs les plus jeunes, et donc les plus soumis au risque d’accident. En effet, la diminution de l’emploi a été plus importante chez les travailleurs de moins de 25 ans. Cette diminution est relativement semblable, autour de moins 5%, entre 25 et 44 ans. Elle devient presque nulle à partir de 45 ans pour atteindre un léger boni chez les travailleurs de 55 à 64 ans (+0,2%). Il en est de même de

l’évolution des accidents du travail entre les deux années. Toutefois, dans chaque classe d’âge, la dimi-nution des accidents est plus forte que celle de l’emploi. La diminution des accidents est de 1,5 fois à 3 fois plus importante que la diminution de l’emploi entre 15 et 44 ans. Quels métiers et quels travailleurs ont le plus souffert de la crise?

Si l’on compare 2008 et de 2009, on constate que les diminutions les plus importante concernent les soudeurs, tôliers-chaudronniers, monteurs de charpentes métalli-ques et assimilés (-33 ,4%), les ma-noeuvres des industries manufac-turières (-30,5%) et les manoeuvres des transports et manutentionnai-res (-20,4%). Des métiers manuels, physiques, où les risques pour la sécurité sont évidents. L’ancienneté dans l’entreprise peut également servir d’indica-teur quant au type de travailleurs qui ont pâti plus que d’autres de la crise: en 2008, les travailleurs qui avaient moins d’un an d’ancienne-té dans l’entreprise représentaient 34,9% des accidentés. En 2009, ce type de travailleurs ne représente plus que 30,4% des accidentés, ce qui laisse entendre que ce sont les travailleurs entrés le plus ré-cemment dans l’entreprise, le plus souvent des jeunes travailleurs, qui ont davantage été touchés par les pertes d’emploi.

Moins d’accidents graves et mortels

De 2008 à 2009, le nombre d’acci-dents de travail graves (avec pré-vision d’incapacité permanente) voire mortels a également dimi-nué. La diminution de la fréquence des accidents s’accompagne d’une diminution du taux de gravité réel qui prend en compte l’incapacité temporaire occasionnée par les ac-cidents (-10,2%) et d’une diminu-tion du taux de gravité global dont le calcul intègre, outre l’incapacité temporaire, les pourcentages d’in-capacité permanente prévus et les accidents mortels (-7,9%)

Des chiffres très positifs, car l’on ne peut que se réjouir que des tra-vailleurs n’aient pas eu à souffrir

d’accidents et de blessures sur leur lieu de travail. Toutefois, l’on peut se demander si la tendance ne s’in-versera pas avec la reprise écono-mique. «Lors d’une étude menée en 1998, les chercheurs n’avaient pas observé d’augmentation du risque d’accident dans la première phase de la reprise, phase pendant laquelle les entreprises accroissent leur productivité ou l’intensité des salariés en place. Ils émettaient cependant l’hypothèse que c’est au moment où l’entreprise, dans un second temps, pour répondre à la reprise des activités, doit faire appel à une main d’oeuvre inexpé-rimentée ou avec un statut pré-caire davantage exposée au risque d’accident que le risque relatif d’ac-cident s’accroît.», indique encore le fonds des accidents du travail.

Dans les 6 secteurs où la masse des heures de travail presté a diminué, l’on constate une diminution du nombre d’accidents de travail, de deux à trois fois supérieure. A l’inverse, dans le seul secteur où l’emploi a augmenté (santé et action sociale), le nombre d’accidents de travail a grandi en conséquence.

L’on constate que la diminution des accidents sur le chemin du travail ne diminue pas de la même manière que le nombre d’accidents sur le lieu de tra-vail.

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

LES NEGOCIATIONS INTERPROFESSIONNELLES

> RAPPORT TECHNIQUE DU CCE

Marge de salaire et d’interprétationCôté syndical, on dit emploi et salaire. Côté patronal, on dit com-pétitivité et écart salarial. Les interlocuteurs sociaux discutent sur base des chiffres du rapport technique du Conseil central de l’Eco-nomie. C’est cet organisme paritaire qui est en effet chargé par la loi de sauvegarde de la compétitivité de 1996 d’objectiver un certain nombre de données sur lesquelles reposent les négociations. Parmi ces données, l’évolution des salaires belges en comparaison avec ceux de nos voisins et partenaires commerciaux que sont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Des prévisions d’évolution des salaires de nos voisins ressort la «marge salariale», c’est-à-dire la hausse de salaire «admissible», indexation comprise, pour rester dans les clous de la loi de 1996.

Les chiffres• Evolution des salaires en Belgique pour 2009-2010: 3,9%• Evolution des salaires en Allemagne, France, Pays-Bas pour 2009-

2010: 3,4%• Subsides salariaux aux employeurs en 2010: 9,2 milliards• Croissance prévue en 2011-2012: 1,7%/an• Indexation des salaires prévue pour 2011-2012: 3,9%.• Marge salariale disponible pour les salaires belges en 2011-2012

indexation comprise: 5%, soit: 1,5% en 2011 3,4% en 2012

Qu’est-ce qu’un accord interprofessionnel?Tous les deux, patrons et syndicats se retrouvent autour de la table pour discuter d’un «accord interprofessionnel». Cet accord – si accord il y a – est dit interprofessionnel parce qu’il s’applique à tous les travailleurs du secteur privé de tous les secteurs, c’est-à-dire quelque 2,6 millions de travailleurs. Il fi xe pour deux ans une série de points qui constitueront le socle des négociations pour la conclusion de convention collectives de travail (CCT) dans les secteurs, puis dans les entreprises.

Les points mis sur la table sont variables et dépendent des cahiers de revendications de chacun. Les patrons viennent régulièrement avec des revendications de modération salariale, de fl exibilité, de réductions de charges (à charge des Finances publiques). Les syndicats avec des questions qui relèvent de la «solidarité». C’est-à-dire qu’ils essaient d’obtenir pour les travailleurs des secteurs faibles, des avantages (comme par exemple le relèvement du salaire minimum) qui autre-ment seraient réservés aux seuls secteurs forts.

Mais le thème central est bien entendu la question des salaires: en fonction de la situation économique, quelle est la marge d’augmen-tation salariale négociable?

Le G10

La négociation se déroule au sein de ce que l’on appelle «le groupe des dix».

Ce groupe est composé

• des représentants des organisations patronales: - La Fédération des entreprises de Belgique (2 sièges); - L’Union des Classes moyennes (1 siège); - et son équivalent fl amand l’UNIZO (1 siège).

•des représentants des organisations syndicales: - la FGTB (2 sièges); - la CSC (2 sièges); - la CGSLB (syndicat libéral , 1 siège).

• du représentant des organisations agricoles (1 siège).

• du président qui est traditionnellement le président de la FEB. Invité sans l’être, le Gouvernement doit avaliser l’accord, surtout s’il implique des dépenses pour l’Etat ou des mesures à transposer dans la loi. Par le passé le Gouvernement a souvent facilité l’accord en mettant sur la table quelques millions d’euros. On sait que cette fois, il n’a pas les moyens de le faire.

Où en sont les salaires?Notre baromètre socio-économique montre qu’il y a en Belgique 4,8% des actifs qui sont des travailleurs pauvres. Cela signifi e que leur salaire est en dessous de 899 euros par mois. Le salaire minimum étant fi xé à 1.415 euros, il s’agit soit de temps partiels, soit de travailleurs intermittents (intérims, CDD).

Le SPF Economie a dressé en octobre la carte des salaires belges. Il en ressort que:

- 10% des salariés gagnent maximum 1.911e brut par mois.

- 10% des salariés gagnent au moins 4.303e brut par mois.

- 50% des salariés gagnent moins de 2.595e brut par mois et l’autre moitié plus.

Les points chauds de la négociationLa négociation interpro-fessionnelle comporte par essence des points qui fâ-chent tantôt l’un, tantôt l’autre des interlocuteurs sociaux. Faisons un bref inventaire des points chauds.

Le pouvoir d’achat et l’emploi

Des chiffres du CCE, la FEB tire la conclusion que nos salaires ont «dé-rapé». +3,4% chez les voisins, + 3,9% chez nous. Ce 0,5 % de différence, jus-tifi e selon la FEB un gel des salaires pour 2011-2012, voire une manipula-tion du système d’indexation pour limiter les risques infl ationnistes par exemple liés aux prix pétroliers. La FEB met en avant que les allègements fi scaux au profi t des bas salaires ont permis aux travailleurs de se faire «une réserve de pouvoir d’achat».

• La FEB demande une modération salariale comme condition à une augmentation de l’emploi. Elle avance l’idée d’une «indexation intelligente»? C’est-à-dire qui ne serait plus automatique et géné-ralisée.

Autre son de cloche du côté FGTB: pas question de toucher à l’indexation. La FEB parle de réserve de pouvoir d’achat pour les travailleurs mais laisse de côté l’évolution des profi ts ainsi que les subsides salariaux qui s’élèvent à 9,2 milliards par an (soit plus de 6% de la masse salariale), ainsi que les intérêts notionnels qui permettent à certaines multi-nationales ne pas payer d’impôts du tout. L’indexation des salaires dans la période 2009-2010 est liée à une augmentation des prix de l’énergie, dont les prix pétroliers qui échappent pour une bonne part à l’indice san-té. Notons que les prix de l’énergie ont connu une hausse plus forte en Belgique que dans les pays voisins. L’électricité a par exemple augmenté de 7,4% contre 1,5% en moyenne en

Max. brut

4.3033.4953.0662.7962.5952.4262.2752.1061.911

Net

2.3312.0001.8071.6801.5921.5171.4561.3971.336

France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

La FGTB met sur la table les points suivants:

• le maintien de la liberté de négocia-tion dans les secteurs sur des haus-ses de salaire brut et pas sous forme d’augmentations nettes comme les éco-chèques;

• le relèvement du salaire minimum garanti brut et l’alignement des salaires minimums des jeunes tra-vailleurs;

• le maintien de l’indexation auto-matique et des augmentations barémiques. Pas de formule all-in interprofessionnelle;

• l’amélioration du remboursement des frais de déplacement par les transports publics;

• la fi n des chèques en blanc aux em-ployeurs et le conditionnement des aides publiques: - aux emplois de

Une répartition dix catégories (déciles) donne l’image suivante des salaires b

Calcul du net sur base d’un emploi temps plein pour un isolé

18%16%14%12%10%8%6%4%2%0% 4000 - 4250

3750 - 4000

3500 - 3750

3250 - 3500

3000 - 3250

2750 - 3000

2500 - 2750

2250 - 2500

2000 - 2250

1750 - 2000

1500 - 1750

1500

90%80%

70%60%

50%40%

30%20%

10%

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SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 9DOSSIER

qualité et par conséquent,

• plus de contrats d’un jour dans le secteur de l’intérim

• pas de nouvelle fl exibilité

• pas de mesures d’encouragement aux heures supplémentaires

- à la formation;- aux investissements;- à la Recherche & Développement.

Le temps de travail

L’UNIZO, l’organisation fl amande des classes moyennes a mis sur la table le retour à la semaine des 40 heures. L’idée étant de payer les 2 heures sup-plémentaires en net.

L’harmonisation des statuts d’ouvrier et d’employé

Chacun est d’accord qu’il faut une harmonisation des statuts mais les employeurs veulent tirer le statut employé vers le bas et les syndicats le statut ouvrier vers le haut.

> LIVRE

Les coins et recoins de la concertation socialeDans un petit bureau de la FOPES à l’UCL, nous sommes autour de la table avec Etienne Arcq, Evelyne Léonard, Michel Capron et Pierre Reman, quatre des auteurs et coordinateurs de la brique intitulée «Dynamiques de la concertation sociale» édité par le CRISP, Centre de recherche et d’information socio-politiques. Œuvre collective, interuniversitaire et in-terrégionale, ce livre explore tous les coins et recoins de la concertation sociale en Belgique. Que pensent ses auteurs de la négociation interprofessionnelle qui vient de débuter? Quel est selon eux l’avenir de la concertation, à un moment où l’on parle – comme d’habitude – de grandes diffi cultés et de minces chances de succès, mais aussi de régionalisation de la concertation?

Syndicats: Votre livre est empreint d’optimisme. Pour vous la concer-tation n’est pas morte. Elle évolue et s’adapte. Au vu des cas comme Brink’s, Carrefour ou du recours de plus en plus systématique aux requêtes unilatérales et aux astreintes pour briser les grèves, est-ce que vous pensez que les em-ployeurs souhaitent vraiment la concertation? Ou est-ce le fait de quelques employeurs «non repré-sentatifs»?

M. Capron: Tout le monde dit vouloir la concertation sociale. Par rapport à OPEL, Carrefour, Brink’s, on constate en effet qu’il y a des employeurs qui ne respectent pas un minimum des règles de la concertation sociale. C’est surtout le problème des multinatio-nales. Quel poids a le politique sur ces sociétés qui ne sont d’ailleurs pas toutes fédérées au sein de la FEB?

P. Reman: Je crois qu’il y a toujours eu des franc-tireurs dans le sys-tème et quelques fois du côté des travailleurs. On dit «les employeurs» ou «les syndicats», mais à l’intérieur il y a toujours des tensions. Ce qu’on croit [NDLR, les auteurs du livre] – et il faut voir si l’avenir le confi rmera – c’est que le système à jusqu’à présent toujours eu la capacité d’intégrer ces problèmes pour continuer à jouer son rôle de régulation. On peut main-tenant s’interroger sur les résultats. Probablement l’AIP en discussion aboutira à peu de choses…

Evelyne Léonard: En insistant sur les «dynamiques», on a voulu montrer qu’on a pas un système statique hé-rité du passé (le Pacte social de 1944), qui n’est plus adapté et que l’on peut jeter. Au contraire, il a beaucoup évo-lué, s’est transformé et a contribué à transformer l’économie. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes. Le confl it de base entre travail et ca-

pital est toujours là.

Syndicats: Chaque négociation interprofessionnelle s’annonce comme étant «plus diffi cile» que la précédente. Ce sera encore le cas cette fois puisqu’on ne s’attend pas à ce que le Gouvernement - désar-genté - mette de l’huile dans les rouages. Comment expliquez-vous qu’au fi l du temps – et M. Capron en fait le constat dans son chapitre – les interlocuteurs sociaux éprou-vent de plus en plus de diffi cultés à obtenir un résultat satisfaisant pour les deux parties?

M. Capron: Je crois que plus qu’aupa-ravant les intérêts entre employeurs et syndicats sont antagonistes. Les dirigeants actuels de la FEB mettent moins d’ «onction» dans leurs décla-rations et ils doivent tenir compte de leurs composantes les plus dures (UNIZO et VOKA). La nouvelle géné-ration de négociateurs n’a plus la même complicité.

E. Arcq: Ce n’est pas seulement une question de complicité. La FEB est de plus en plus dominée par la vision anglo-saxone de son aile fl amande beaucoup plus tentée de neutraliser les syndicats que le patronat fran-cophone.

Syndicats: N’y a-t-il pas une cor-rélation entre les diffi cultés de la concertation et les diffi cultés du modèle d’Etat Providence dans le-quel elle s’est développée, ainsi qu’à la diffi culté de l’Etat lui-même à pe-ser sur une économie globalisée?

E. Léonard: C’est vrai que la négo-ciation interprofessionnelle s’est dé-veloppée dans le cadre des «Trente Glorieuses» et a fonctionné en belle harmonie quand il y avait quelque chose à partager. Les gains de pro-ductivité étaient partagés entre

entreprises et travailleurs. On n’est plus dans ce modèle «fordiste» de croissance.

Syndicats: Est-ce qu’il s’agit uni-quement de croissance? Est-ce que ce n’est pas le système de redis-tribution des richesses qui est en panne?

E. Léonard: On n’est plus dans les mêmes conditions de croissance et de productivité. La redistribution est en panne et les bases mêmes de la discussion ne sont plus les mê-mes. L’enjeu n’est plus tellement la redistribution des richesses mais l’emploi.

M. Capron: On est passé d’une équa-tion «gains de productivité = hausses de salaires» à une équation imposée par le patronat «modération salariale ou [NDLR. moins d’] emplois». Et ça vient du fait que les rapports de force ont changé. Les syndicats sont sur la défensive.[…] Mais les interlocuteurs sociaux se rendent bien compte que s’il n’y a pas d’accord, alors on risque d’aller vers des tas de choses parmi lesquel-les une possible régionalisation de la concertation fédérale.

Syndicats On dit souvent que 70% de notre législation se décide au ni-veau européen. Notre concertation nationale n’est-elle pas dépassée par l’internationalisation de l’éco-nomie?

E. Léonard: L’internationalisation est en effet de plus en plus présente et c’est vrai que les impulsions vien-nent en grande partie de l’Europe. La concertation à la belge peut-elle avoir lieu au niveau européen? Ce serait possible s’il y avait un organe équi-valent. Mais ce n’est pas le cas. Et au niveau patronal il n’y pas de volonté de négocier au plan européen. Et même au niveau syndical, dans quelle mesure les syndicats sont-ils disposés à laisser la négociation au niveau européen où ils seront confrontés à d’autres organisations qui n’ont pas les mêmes traditions et qui pourraient accepter ce que l’on considèrerait chez nous comme un recul?

Syndicats: La concertation est fai-blarde au niveau européen, ne ris-que-t-elle pas d’être encore affaiblie si on la défédéralise?

P. Reman: Robert Plasman montre dans le bouquin que le débat est plus idéologique que pratique parce que

le système est assez souple pour te-nir compte des différentiels entre régions sur le plan de la productivité et du coût salarial. Ceux qui prônent la régionalisation de la concertation ignorent ces possibilités. Maintenant une régionalisation plus poussée des compétences qui casserait le niveau de négociation interprofessionnel risque d’entraîner une régionalisa-tion plus radicale de la sécurité so-ciale. Pas seulement les revenus de complément comme les allocations familiales, mais aussi les revenus de remplacements liées aux cotisations sociales sur les salaires. C’est toute la sécurité sociale et la politique de redistribution des revenus qui se-raient touchés. Et c’est sans doute à l’agenda du patronat fl amand de se servir de cette régionalisation pour changer le modèle de concertation sociale au profi t d’un modèle néoli-béral, c’est-à-dire de laisser les orga-nes de concertation sur la touche.

Syndicats: Finalement, sur quoi repose votre vision optimiste de la concertation interprofession-nelle?

M. Capron: Pour nous la concertation a ses raisons d’être. Si elle n’existait plus, je serais curieux de voir ce que deviendrait la solidarité entre les travailleurs. L’avantage d’un accord interprofessionnel, c’est que les moins dotés, ceux qui ont le moins de pouvoir, bénéfi cient tout de même de quelque chose. Même s’il est mi-nimaliste, tout le monde a intérêt à conclure un accord. Sans accord, tout peut arriver.

E. Acrq: C’est un peu comme un châ-teau de cartes. Si on retire une carte, tout peux s’écrouler.

P. Reman: Les AIP sont des accords de solidarité. Si on casse cette soli-darité, il y aura toujours de la négo-ciation; mais elle sera de moins en moins collective et se fera au sein de l’entreprise ou au pire au niveau individuel.

E. Léonard: On voit dans les pays comme l’Irlande où il n’y a pas de régulation forte, la crise a eu des ef-fets beaucoup plus violents sur les entreprises et les travailleurs.

Propos recueillis par Nicolas Errante

Etienne Arcq, Michel Capron, Evelyne Léonard,Pierre Reman «Dynamiques de la concertation sociale». Ed. CRISP, Burxelles, 2010 pp ; 609. 35e.

belges.

>= 6000

5750 - 6000

5500 - 5750

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4750 - 5000

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10 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Brink’s n’est pas au-dessus des lois

Durant 25 jours, les transporteurs de fonds de Brink’s ont fait grève pour défendre leurs emplois et leurs droits. Ils mènent un combat qui concerne tous les travailleurs, puisqu’il s’agit du respect de la concertation sociale et des droits sociaux.

La position des administrateurs de la multinationale américaine Brink’s est totalement inacceptable. L’entreprise se considère au-dessus des lois. Elle n’a pas déposé ses comptes. Aucune information économique et sociale n’a été diffusée. Elle a fermement refusé la concertation sociale, même lorsque les plans de la direction visant à totalement démanteler les conditions de travail et de salaire ont été rendus public.

C’était à prendre ou à laisser. Les travailleurs devaient laisser tomber leur statut d’employé, le site de Strépy devait fermer et tous les ac-cords d’entreprises étaient dénoncés. Et si cela n’était pas accepté, la faillite serait demandée et la facture serait présentée à la collectivité. En d’autres termes, les nombreuses années de mauvaise gestion chez Brink’s devaient être payées soit par les travailleurs, soit par la collectivité.

Naturellement, les travailleurs n’ont pas accepté que leurs droits liés à leur statut et les accords d’entreprise soient cassés. Naturellement, ils n’ont pas accepté qu’un site ferme purement et simplement. Les syndicats étaient prêts à chercher des solutions pour l’entreprise en diffi culté, mais la direction a refusé toute concertation. En croyant que sa volonté aurait force de loi. Ce qui n’est pas le cas dans un état de droit. La concertation sociale est un élément fondamental de notre démocratie, elle doit être respectée, même par des entreprises américaines actives chez nous.

La ministre des affaires intérieures, Turtelboom, a elle aussi dépassé les bornes en accordant, en plein confl it, une licence pour le trans-port de fonds à une société sœur de Brink’s. En agissant de la sorte, elle a aidé la société américaine dans sa tentative de maintenir les activités les plus rentables et de se débarrasser du reste.

Le tribunal a refusé à juste titre la faillite de Brink’s. La société est désormais entre les mains de deux administrateurs provisoires et la concertation avec les syndicats quant aux solutions possibles est enfi n ouverte. La Centrale Générale soutient fermement les 450 travailleurs qui veulent sauver leurs emplois, tout en conservant leurs droits et leur statut d’employé.

L’affaire Brink’s prouve une fois de plus que les employeurs essayent de tirer profi t des différents statuts ouvriers et employés. Il faut y mettre un terme. Les discriminations entre les deux statuts doivent être éliminées. Nous espérons que les négociations pour l’AIP per-mettront des avancées dans ce domaine.

(23 novembre 2010)

> L’ACCORD INTERPROFESSIONNEL

Le non marchand exige une réponse du gouvernement fl amandEn février dernier, l’ensemble des travailleurs du secteur sont descendus à Bruxelles pour soutenir les cahiers de revendications des 3 régions. Du côté flamand, la réponse se fait attendre, raison pour laquelle 6000 manifestants du secteur du non-marchand ont exigé le 19 novembre dernier une réponse à leurs revendications. Finalement, après 290 jours de silence, le gouvernement flamand a réagi. Il accepte de conclure, comme cela se fait habituellement, un accord pour 5 ans, de 2011 à 2015.

Mais il y a un «mais»: pour les deux premières années, le gou-vernement ne veut pas dégager un budget supplémentaire et il veut avant tout que durant cette période, de nouveaux postes soient créés.

C’est aussi une de nos priorités. Sauf que le gouvernement fl amand veut que nous frappions à la por-te des différents ministres pour qu’ils dégagent de leurs budgets existants les moyens nécessaires. Quand on sait que ces budgets sont d’ores et déjà insuffi sants et que de nouvelles économies sont demandées, on peut douter que de nouveaux emplois soient effecti-vement créés.

En outre, à partir de 2013, le Gou-vernement fl amand prévoira un budget supplémentaire pour agir sur le pouvoir d’achat. Combien?

Ce n’est pas encore très clair.

Il y aura d’autres concertations avec le gouvernement fl amand. Notre position reste la même, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles: nous voulons qu’un

budget soit alloué à la création d’emplois et à l’amélioration du pouvoir d’achat. Ce n’est que lors-que nous aurons un accord sur ces deux points que nous pourrons conclure un accord.A suivre …

Les augmentations salariales doivent être des augmentations du salaire brut. L’indexation des salaires doit être intégralement maintenue. Les salaires minimums doivent augmenter. Et les systèmes de prépension doivent être conservés.

En ce qui concerne le nouvel accord interprofessionnel (AIP), ce sont-là 4 priorités pour la Centrale Générale de la FGTB. Dans une série de 4 articles, nous passons en revue chacun de ces points. Cette semaine, nous nous intéressons à l’index.

De plus en plus de patrons tentent d’attaquer l’indexation automati-que des salaires ce qui déclenche au sein de notre syndicat une levée de bouclier immédiate. Pourquoi une telle ardeur à défendre ce mé-canisme ?

Avant toute chose, il est utile de

repréciser qu’une indexation des salaires n’est en aucun cas une augmentation salariale. Il s’agit de deux choses différentes. En ef-fet, l’indexation n’est que le main-tien du salaire face à la hausse du prix de certains biens et services. Grâce à cette indexation, vous pou-vez maintenir un certain pouvoir

d’achat malgré les hausses de prix. Il savoir que certains biens comme le tabac et le carburant ne sont pas pris en compte pour l’index.

A ce titre, l’indexation des salai-res est une chose à la fois juste et tout à fait justifi ée. En outre, d’un point de vue économique aussi, l’indexation des salaires est une nécessité si on veut maintenir la consommation des ménages. Car si la consommation diminue, les entreprises doivent moins produire et c’est alors l’enclenchement d’un cercle vicieux. En outre, dans son rapport, le CCE, Conseil Central de l’Economie, l’affi rme très claire-ment: les entreprises disposent d’une marge suffi sante pour main-tenir ce système en place.

Pour nous, la situation est donc très claire: on ne touche d’aucune ma-nière à notre système d’indexation des salaires.

> RUPTURE DE CONTRAT DE COMMUN ACCORD

Attention aux allocations de chômageEn cas de rupture de contrat, est-ce une bon-ne chose de signer un document de commun accord? Vous devez dans tous les cas penser aux problèmes que cela peut engendrer au niveau des allocations de chômage. La prudence est donc de mise.

Imaginez que votre employeur veut vous licencier et qu’il vous propose de le faire via une rup-ture de contrat de commun ac-cord. Pourquoi vous fait-il une telle proposition? Pensez-y à deux fois avant de signer un tel document.

Vous devez impérativement savoir que si vous signez un document de rupture de contrat commun accord, vous n’aurez pas droit aux allocations de chômage. C’est comme si vous donniez vo-

tre démission. En effet, pour avoir droit aux allocations de chômage, vous devez être involontairement sans emploi, et ce n’est pas le cas si vous signez un document de commun accord.

Même chose si vous acceptez une diminution de vos heures de travail, là aussi, vous aurez des problèmes. On considérera en effet que vous avez accepté volontairement cette diminution d’heures. Vous pouvez donc per-dre votre droit à des allocations

complémentaires de chômage. Même le maintien de vos droits est menacé.

De telles ruptures de commun ac-cord surviennent régulièrement dans le secteur des titres-services. Raison pour laquelle la section régionale BRIO de la Centrale Générale (Brugge-Roeselare-Ie-per-Oostende) diffuse un dépliant informatif à ce sujet.

Une rupture de commun accord n’est utile que si vous avez trouvé

un autre emploi et que vous pou-vez commencer ce nouveau job tout de suite. Dans ce cas, vous ne devez pas prester de préavis, vous pouvez immédiatement commencer auprès de votre nou-vel employeur.

Soyez donc très vigilant! Et n’hé-sitez pas à prendre contact avec la FGTB avant de signer quelque chose.

Pas touche à l’index

Page 15: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 11

Fedustria veut enterrer les négociations avant le débutFedustria est la fédération des employeurs du secteur du textile, de l’industrie du bois et du meuble. C’est là que les conditions de salaires et de travail sont fixées pour les secteurs concernés. La position que la fédération des employeurs adopte fait l’effet d’une bombe sur la concertation sectorielle et nous allons tout droit vers un conflit ouvert.

Au cours des derniers mois, Fedus-tria a fait paraître dans son maga-zine destinés à ses membres une série d’articles sur les prochaines négociations pour les conditions de salaire et de travail. Ainsi, elle ne veut plus encourager le crédit-temps à temps partiel. Plus de pré-pensions avant 58 ans. Et pour les futures négociations sectorielles, la fédération des employeurs plaide pour un effet choc. Elle veut un gel des salaires pour l’année 2011. Elle veut voir des négociations pour l’allongement du temps de travail. Et cerise sur le gâteau, elle estime que l’indexation automatique des salaires devrait être «reconsidé-rée». Pas besoin d’un dessin pour comprendre ce qu’ils entendent par «reconsidérer».

Selon Fedustria, les augmentations du pouvoir d’achat sont inutiles, de toute façon, les gens placent leur

argent sur des comptes d’épargne. Les employeurs ont d’ores et déjà oublié que les travailleurs des deux secteurs ont perdu beaucoup de leurs revenus à cause des nom-breux jours de chômage écono-mique.

Avec ce genre de positions, Fedus-tria rend les négociations secto-rielles impossibles et les envoie tout droit vers un confl it ouvert avec les travailleurs, nos affi liés et militants.

Fedustria représente deux secteurs où les salaires sont parmi les plus bas de Belgique. Lors du dernier ac-cord pour le secteur du bois et des meubles, il n’y avait même pas de cacahuètes pour le pouvoir d’achat. Juste une petite miette avec un écochèque de 100 euros pour toute la période 2009-2010.

Dans le secteur textile, où un ac-cord a été conclu pour la période 2007-2010, les travailleurs avaient consentis 1% d’index pour le fi nan-cement de fonds sociaux et il y avait eu une légère augmentation des chèques-repas de la part des employeurs.

Les négociations pour un accord interprofessionnel pour 2011-2012 viennent juste de débuter. Celles-ci doivent déterminer quelles sont les marges de négociation pour les secteurs. La FGTB Textile, Ha-billement & Diamant et la Cen-trale Générale de la FGTB tiendront compte de ces marges disponibles lorsqu’elles établiront des cahiers de revendications corrects qui serviront aux négociations sec-torielles. Comme nous le faisons toujours. Sans imposer d’ores et déjà des limites et des restrictions comme le fait Fedustria.

Nous affi rmons clairement et sans ambiguïté qu’on ne peut pas tou-cher à l’indexation automatique des salaires. En ce qui concerne l’exigence de prolonger les heures de travail, nous ne la concevons que comme une plaisanterie de Fe-dustria. En effet, nous ne pouvons pas prendre cela au sérieux.

Le recul social plaidé par Fedustria aujourd’hui aura pour conséquen-ce que de nombreux travailleurs, actuels et potentiels, délaisseront nos secteurs pour des secteurs plus attractifs, où un véritable dialogue social est encore possible.

Nous nous demandons si Fedustria a l’intention de rendre des négo-ciations sectorielles possibles? Avec ses exigences actuelles, ne souhaite-t-elle pas les condamner d’avance?

> TEXTILE, BOIS ET INDUSTRIE DU MEUBLE

> FABRIQUE DE PAPIER SAPPI À LANAKEN

Restructuration permanente? Non, merciRestructurer sans fin, voilà les nouveaux projets de la direction de la fabrique de papier Sappi à Lanaken. Une idée que la délégation syndicale de la FGTB veut voir à la poubelle.

En principe, une restructuration est un processus temporaire et bien délimité: une division qui ferme, ou des commandes qui ne seront pas renouvelées. On fait une restructuration et on est re-parti pour un bon moment.

Sappi Lanaken ne cesse de chan-ger continuellement et de res-tructurer.

Dans le passé, il y a déjà eu une importante restructuration, mais aujourd’hui, la direction veut an-

ticiper la restructuration, être proactive comme on dit. Sappi Lanaken veut introduire comme politique d’entreprise la restruc-turation permanente comme un état de fait normal et continuel. C’est ce qui fi gure dans ses «plans d’avenir». Une défi nition bien mal choisie car à terme, l’entreprise veut continuer à faire le même tra-vail avec 125 personnes en moins. Passer de 600 à 475 travailleurs.

Et cela ne peut rien coûter. Il n’y aura pas de plan social. Aucun

licenciement sec. La direction ne veut plus remplacer les prépen-sionnés. Elle veut mettre un ter-me aux contrats des travailleurs temporaires au moment qui lui convient le mieux. Mais dans cette catégorie, on trouve des gens qui travaillent chez Sappi depuis plus de deux ans.

Sappi souhaite que les syndicats et les travailleurs prennent leurs responsabilités et collaborent à ce «plan d’avenir». Responsabi-lité, c’est une bien belle notion.

Sauf lorsqu’il s’agit de faire faire le même travail par moins de gens. Car dans ce cas, il s’agit de pertes d’emplois, d’augmentation du stress, de la pression et de rivali-tés entre travailleurs. La délégation syndicale de la FGTB chez Sappi veut que cette idée de «restructuration permanente» soit jetée aux oubliettes et dé-fend le maintien d’un maximum d’emplois.

> SECTEUR COIFFURE

Les coiffeurs mieux protégésLes partenaires européens de la coiffure (UNI Europa Hair & Beauty et Coiffure EU) ont signé récemment la déclaration de «Dresde», un texte d’accord concernant la santé des travailleurs du secteur, en particulier la diminution des maladies de la peau. Cette déclaration s’inscrit dans un vaste projet européen baptisé «SAFEHAIR» qui a pour objectif de développer des méthodes de mise en œuvre dans les salons afin d’améliorer la santé et la sécurité des professionnels de la coiffure.

Shampoings, teintures capillaires, lotions, produits de décoloration: à longueur de journée, les coiffeuses et les coiffeurs manipulent des cen-taines de produits chimiques dif-férents. Or, l’utilisation répétitive de ces produits détruit progressi-vement la barrière cutanée et peut même entraîner des irritations et des allergies. Loin d’être une fa-talité, des mesures de prévention élémentaires, mieux appliquées et

mieux généralisées pourraient évi-ter aux travailleurs d’être victimes de maladie professionnelle.

Ne pas oublier la santédes travailleurs

C’est très clairement l’objectif de la déclaration de «Dresde» qui se tra-duira par une meilleure formation et information sur les risques des produits cosmétiques, des teintu-

res capillaires et par une meilleure utilisation des équipements de protection individuelle. La décla-ration de «Dresde» témoigne de la volonté des partenaires sociaux du secteur de tout mettre en œuvre afi n de mieux protéger la santé des travailleurs malgré un contexte lé-gislatif peu favorable. En effet, mal-gré la pression des organisations syndicales, la nouvelle directive européenne sur les produits cos-métiques ne prend qu’indirecte-ment en compte l’exposition à ces substances par des professionnels de la coiffure puisque le nouveau texte vise uniquement à protéger la santé des consommateurs.

La Centrale Générale, présente lors de la signature de la «Déclaration de Dresde» a toujours porté un intérêt prioritaire pour la santé des travailleurs de ce secteur. Nous plaidons d’ailleurs pour que cha-que travailleur du secteur bénéfi cie d’une surveillance santé annuelle obligatoire auprès de la médecine du travail. En outre, la Centrale Générale, avec les organisations syndicales européennes, poursui-vra ses efforts afi n d’obtenir une législation communautaire qui

Si vous travaillez dans le sec-teur de la coiffure, vous rece-vrez bientôt un paquet inté-ressant. Guettez votre boîte aux lettres.

prenne en compte la spécifi cité des risques liés au secteur de la coiffure.

Une campagne pour les coiffeursParallèlement, la FGTB Coiffure lance une campagne d’information pour les travailleurs du secteur. Les affi liés recevront très prochaine-ment un classeur contenant no-tamment des informations sur les conditions de travail et de salaire du secteur. Pour Klavdija Cibej, secrétaire fédérale en charge du secteur, c’est essentiel: «Les coif-feuses et les coiffeurs travaillent majoritairement dans de très pe-tits salons, sans délégué syndical donc. Dès lors, il est de notre devoir de trouver d’autres canaux pour tenir nos affi liés informés de leurs droits. C’est ce que nous ferons à intervalles réguliers via des bro-chures, des bulletins d’information et même des réunions dans les ré-gions». Si vous travaillez dans le secteur de la coiffure et que vous êtes affi lié à la CG, guettez votre boîte aux lettres car vous recevrez très prochainement ce classeur à la maison.

Page 16: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

Lucky Luke aurait mieux fait de laisser les Dalton s’en occuper pour de bon. La Brink’s, société fondée aux Etats-Unis au milieu du XIX° siècle, est devenue une importante multinationale de son secteur. Mais elle a gardé la mentalité des cow-boys du vieux far west.

Son aventure en Belgique le démontre absolument. Et montre aussi que tout gangster a besoin de complice.

La Brink’s, c’est donc le transport de fonds et la sécurité. On croirait que c’est un secteur juteux, plein de pognon. Et pourtant, ces gens-là se disent en diffi culté. Depuis un bon bout de temps, d’ailleurs. En 2003, ils ont déjà voulu foutre dehors un dixième de leur personnel, parce que l’euro, la réduction du nombre d’agences bancaires et l’am-plifi cation des transactions électroniques, tous ces trucs, plombaient le bénéfi ce. Ces diffi cultés ne les avaient pas empêchés, quelques mois auparavant, d’absorber une autre entreprise du secteur, mais bon: même quand on est malade, on mange…

En 2005, l’Etat décide d’imposer le système des valises intelligentes, celles-là qui auto-détruisent leur contenu quand des types mal in-tentionnés mettent la main dessus. Belle, mais coûteuse technologie. Brink’s tente, sans trop de succès, d’en rester au bon vieux système de l’escorte de gendarmerie. L’effi cacité est la même, mais le coût est moindre. La valise, c’est Brink’s qui paye. Les gendarmes, c’est la collectivité. Le calcul est assez simple…

Passons d’autres épisodes, tout aussi sordides socialement, pour en arriver à 2010 où Brink’s annonce, un beau matin, que tout le monde dans la boîte doit avoir un statut ouvrier. L’ouvrier, on le sait, ça a en Belgique moins de droits qu’un employé. C’est moins cher et ça rapporte plus gros. Toutou rikiki maousse kosto. La direction se justifi e en disant que les circonstances économiques exigent ce changement. N’importe quel observateur un peu au courant a com-pris : Brink’s se prépare à une grande opération de restructuration, où elle gardera ses activités ultra-rentables et lourdera les autres. On licenciera donc les nouveaux ouvriers, bien moins chers à indemniser que les anciens employés. Et on continuera ce qui rapporte gros en le confi ant à une fi liale existante, pour laquelle on a déjà demandé les autorisations nécessaires.

C’est raté. Les futurs ouvriers ont gueulé comme une valise intelli-gente tombée en de mauvaises mains. Le confl it est devenu média-tique, puis symbolique. La direction a dû se taper quelques étapes de la concertation sociale, ce machin qui essaye d’empêcher les hold up patronaux. Et on a même vue le conciliateur social, un type plutôt réservé, genre à boire sa bière peinard au fond du saloon, se trans-former en Zorro et dire, dans un langage c’est vrai un peu ampoulé: «La passivité de la direction est inexplicable, sauf dans l’hypothèse où le scénario de la faillite était déjà écrit et où l’objectif était d’en faire porter la responsabilité aux organisations syndicales». Même le tribunal s’y est mis, en disant que Brink’s, c’étaient de sales types qu’il n’y avait pas de raison de laisser se mettre en faillite (et donc qui devaient assumer eux-mêmes s’ils voulaient fermer).

Voilà l’histoire. Vous l’avez lue dans la presse. Il n’y a rien à y ajou-ter.

Sauf que: nous demandons, nous, ouvriers, avec force, que les statuts ouvrier et employé soient harmonisés (soient les mêmes…) au plus haut, c’est-à-dire au niveau du statut employé. Cette affaire montre qu’il y a intérêt à aller plus vite dans cette direction et à forcer les portes avec plus de vigueur encore. Nous voulons un seul statut au niveau maximum, les patrons veulent aussi un seul statut, mais au plancher.

Et sauf que: dans cette scandaleuse affaire, où Brink’s se fait pendre par les syndicats (c’est normal), la presse (c’est moins fréquent), les juges (encore plus rare) et le conciliateur social (rarissime: il est payé aussi pour se taire en public), on n’a entendu aucune organisation patronale dire que oui, peut-être, ces types de la Brink’s, pas bien, panpan culcul.

Pour rappel, nous entamons les négociations pour un accord inter-professionnel avec des patrons qui n’ont pas pensé un seul instant condamner les pratiques de Brink’s. On sait au moins avec qui on devra discuter dans les jours qui viennent.

Nico Cué, Secrétaire général

de la MWB-FGTB.

Il était une fois dans l’Ouest

Unis, nous serons toujours plus forts!Après 21 jours de grève, l’assemblée générale des travailleurs d’Arcelor-Mittal Châtelet (Carinox) a enté-riné l’accord sur l’augmentation salariale et la transformation des contrats précaires en contrats à durée indéterminée (CDI).

Pour rappel, le 24 septembre der-nier les travailleurs étaient partis en grève pour réclamer leur dû. Depuis deux ans, leur situation fi nancière et sociale ne cessait de se dégrader. Après avoir fait le gros dos pendant la crise, ils réclamaient une revalorisation de leur salaire. «La fi liale bancaire d’ArcelorMit-tal Belgique a fait de plantureux bénéfi ces et il était temps que les travailleurs récupèrent ce qu’ils ont perdu» explique Eric Bonjean, Président de la délégation MWB-FGTB.

Loin de se reposer sur ses lauriers, la délégation est plus que jamais vigilante quant à l’avenir du site de Châtelet. Depuis que Lakshmi Mittal a annoncé qu’il ne conser-vait plus dans son giron la branche inox, les incertitudes sont nom-breuses et les réunions se multi-plient.

Mittal va se séparer de sa division acier inoxydable en l’introduisant en bourse tout en restant présent dans son capital: ce projet porte le nom de SpinCo. L’inox n’a jamais été le «core business» (le métier principal) de Mittal et il l’a tou-jours fait savoir. Des groupes de travail ont été mis sur pied au sein du groupe afi n de détermi-ner l’opportunité de concrétiser SpinCo. Les deux conditions sont un marché porteur et une bourse favorable. Mittal donnera plus que probablement le feu vert à SpinCo début décembre.

La plus grosse crainte de la délé-gation est le transfert de 5% de la dette globale du groupe dans ce nouveau projet. «Ce transfert d’une partie de la dette sera un garrottage fi nancier qui va nous asphyxier dès les premières an-nées», analyse Freddy Visconti, de la délégation MWB-FGTB. L’in-troduction en bourse permettra à Mittal d’assouvir son besoin de cash. En effet, ces derniers temps, la course au cash a été lancée: le groupe souhaite acheter des mi-nes dans les pays émergents afi n d’auto alimenter en minerai ses sites de production. On évoque les 100 millions de tonnes d’auto ali-mentation: ce qui est colossal.

La soif de liquidités et la recherche du profi t risquent de faire perdre toute objectivité à Mittal. «Notre outil, si performant soit-il, n’est pas une garantie. Le cas de Renault Vilvoorde en est un bon exemple», signale Freddy Visconti. La délégation se bat sur tous les fronts. Lors d’un des derniers Conseil d’Entreprise, les représen-tants des travailleurs ont appris qu’il était demandé à tous les sites inox d’Europe de fournir un effort supplémentaire de 25 millions d’euros. «Ce plan d’économie était déjà prévu pour 2012 mais il a été avancé en 2011. Toutes les écono-mies possibles sont étudiées par le groupe mais nous devons aller au devant de toutes les informations et rester attentifs», indiquent Eric

Bonjean et Freddy Visconti.

Cette recherche insatiable d’infor-mations est la marque de fabrique des délégués de Carinox. Ils sont à l’origine de la création du Groupe Syndical Inox. Les représentants syndicaux de la MWB-FGTB de Châtelet, de l’ABVV Metaal de Genk et de la CGT de Geugnon et Isber-gues se rencontrent régulièrement et recoupent leurs informations. Des tracts communs, des actions de solidarité sont autant de moyens utilisés par le Groupe Syndical pour faire savoir à la direction d’Arcelor-Mittal qu’ils ne sont pas dupes et qu’ils doivent être pris au sérieux. Lors de la grève à Châtelet, des tra-vailleurs de Genk et de France sont venus manifester leur soutien au piquet. Sous l’impulsion des ac-tions menées à Carinox, des grèves perlées ont été organisées sur le site de Genk et une revalorisation salariale a également été obtenue. La solidarité entre les travailleurs de l’inox se renforce jour après jour. «Lors de nos réunions, tous les tabous sont levés et nous nous

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Dans le monde sans pitié du capi-talisme où les scissions, cessions, prises de participations, acquisi-tions, fusions et autres opérations purement fi nancières ne prennent jamais en compte l’intérêt des tra-vailleurs, la délégation d’Arcelor-Mittal Châtelet rêve d’une réelle unité syndicale au niveau euro-péen et mondial à l’image du Grou-pe Syndical Inox qu’ils ont crée. La coopération entre les délégués de Châtelet et leurs camarades fl a-mands et français constitue un exemple pour tous. N’est ce pas là le premier pas vers l’Europe sociale que tous les travailleurs réclament à cor et à cri? Comme l’histoire l’a souvent prouvé, ce sont toujours de petites actions qui ont engendré de grands changements.

> POINT DE VUE

Page 17: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

La commission des seniors du 15 novembre 2010Le 15 novembre 2010, la commission des seniors de notre centrale s’est réunie pour la deuxième fois cette année au Forum à Bruges.Cette fois-ci également, les participants étaient particulièrement intéressés au thème qui était inscrit à l’ordre du jour de cette réunion: la pauvreté et la lutte contre la pauvreté en Belgique.

Confection: paiement de la prime syndicale à partir du 1er décembre 2010Dans plusieurs secteurs relevant de la compétence de notre centrale, on paie les primes syndicales et les primes de fi n d’année au cours du mois de décembre. Ci-après suit un aperçu des conditions et des modes de paiement dans le secteur de la confection. Les secteurs du textile, de l’entretien du textile, de la préparation du lin, des chiffons et du jute seront traités dans la prochaine édition de Syndicats.

ConfectionPrime syndicale

Droit

Vous êtes encore lié par un contrat de travail:

- Etre inscrit au registre du personnel d’une entreprise de l’habillement ou de la confection ou y travailler en tant qu’intérimaire le 31 mars 2010.

- Etre membre de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant et en règle de cotisations.

- Tant que vous restez syndiqué, vous avez droit à une prime syndicale tous les ans.

Vous êtes chômeur ou (pré)pensionné:

- Etre devenu chômeur complet après le 31 mars 2009 et l’être toujours le 31 mars 2010.

- Avoir été mis en (pré)pension entre le 31 mars 2009 et le 31 mars 2010.

- Etre membre de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant et en règle de cotisations.

• Durée:

Vous êtes prépensionné entre le 31/03/2009 et le 31/03/2010:

Vous maintenez le droit à la prime syndicale pendant 2 années supplé-mentaires.

Vous êtes pensionné entre le 31/03/2009 et le 31/03/2010:

Vous avez encore droit à une prime syndicale de 135 euros

Vous êtes chômeur:

Vous maintenez le droit à une prime syndicale pendant 2 années sup-plémentaires.

Montant et paiement

La prime syndicale s’élève à 135e. Pour les deux années supplémentai-res (chômeurs et prépensionnés), le montant est de 37,18e. La prime est payée à partir du 1er décembre 2010 par le Fonds Social de Garantie de la Confection (par virement bancaire ou par chèque circulaire). Si vous n’avez pas encore introduit votre formulaire à la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant, vous devez le faire le plus vite possible pour recevoir votre prime. Le supplément en cas de chômage temporaire est payé en même temps que la prime syndicale. Ce supplément s’élève à 80e si vous étiez en chômage temporaire pendant au moins 10 jours durant la période entre le 31/03/2009 et le 31/03/2010.

Site Internet FGTB-TVDUn petit rappel: la FGTB-Tex-tile, Vêtement et Diamant a un site Internet sur lequel vous retrouvez toutes sortes d’informations sur le secteur où vous êtes occupé. Vous y retrouvererez les barèmes de votre secteur, ainsi que les dernières indexations et augmentations salariales. Le site offre des informations sur la concertation sociale au niveau interprofessionnel et sectoriel, des liens vers les si-tes d’actualité, des reportages vidéo. Vous pouvez y consul-ter l’agenda de votre secteur ou le dernier Livret Rouge avec les montants indexés des allo-cations sociales. Vous avez un problème, une question, un souci et vous voulez contacter votre secrétariat profession-nel? Vous y retrouverez les coordonnées du secrétariat de votre région. Une adresse: www.fgtbtvd.be

Nous avons accueilli l’intervenant, Julien Van Geertsom, qui est le président du service public fédé-ral intégration sociale, lutte contre la pauvreté, économie sociale et politique des grandes villes.

Dominique Meyfroot a expliqué le choix de ce thème dans son in-troduction. En Occident «riche», la pauvreté est souvent associée aux pays en voie de développement où de grandes parties de la population sont confrontées quotidiennement à la sous-nutrition, à la famine, au manque d’eau potable et au man-que d’hygiène. Or, en Europe et en Belgique aussi, la pauvreté est un problème social sérieux qui mérite toute notre attention.

1,5 millions de Belges (1 sur 7) ont un revenu qui les fait balancer sur le seuil de la pauvreté. 1 isolé sur 7 a un revenu qui ne dépasse pas 900 euros par mois. Le risque de pauvreté augmente en outre pour les personnes qui dépendent d’un revenu de remplacement. 22% des pensionnés ont une pension qui les fait plonger en dessous du seuil de pauvreté. Un pourcentage qui est plus élevé encore pour les chômeurs.

L’année 2010 a donc été déclarée à juste titre comme année européen-ne pour la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Pendant son exposé, Julien Van Geertsom a esquissé une image encore plus claire de la pauvreté en Belgique. Le problème de la pau-vreté est souvent sous-estimé. Il

est navrant et inacceptable que la pauvreté infantile s’est fortement accrue au cours des dernières dé-cennies. 1 enfant sur 5 vit dans la pauvreté, ce qui, bien évidemment, complique sérieusement leurs perspectives d’avenir.

La crise fi nancière et économique a également eu un impact sur l’aug-mentation du risque de pauvreté. Nous constatons que le nombre de dossiers de règlement de dettes a fortement augmenté depuis 2008. Le nombre de personnes qui sont expulsés de leur habitation par le juge de paix parce qu’ils ont des problèmes de paiement, a doublé (60 par jour en 2009) et le nom-bre de bénéfi ciaires du minimum d’existence payé par le CPAS a aug-menté de 20% en deux ans.

Julien Van Geertsom a traité en-suite en détail du rôle du gouver-nement et des CPAS ainsi que des instruments dont ils disposent pour lutter contre la pauvreté en Belgique. Dans le cadre de la pré-sidence de l’Union européenne, notre pays a également inscrit la lutte contre la pauvreté comme priorité à l’ordre du jour politique européen. A la fi n de cette année, sous l’impulsion de la Belgique, un plan d’action concret sera ratifi é pendant la conférence de clôture du conseil européen des ministres. Ce plan d’action consacrera tout d’abord de l’attention à la pauvreté infantile, aux sans abris et au droit à un revenu minimum. Au cours de son exposé, Julien Van Geertsom a, à plusieurs reprises,

souligné le rôle important de la FGTB en tant que groupe de pres-sion sociale dans la lutte contre l’insécurité d’existence.

Dominique Meyfroot y a répondu en détail et a clairement expliqué la vision et le point de vue de la FGTB. La part des salaires et des al-locations dans le Produit Intérieur Brut a fortement baissé au cours des dernières décennies, ce qui illustre clairement la répartition inégale croissante de notre bien-être. La FGTB veut d’urgence un système fi scal plus honnête grâce auquel tous les revenus – y com-pris ceux provenant de l’avoir et du capital – sont imposés d’une façon progressiste. La fraude et l’évasion fi scales doivent être effectivement attaquées. Le secret bancaire doit être levé et il faut introduire une taxe sur les transactions et la spé-

culation fi nancières. La FGTB pour-suit également sa lutte pour des allocations sociales liées au bien-être. Les pensions de notre pays se

trouvent à un taux énormément bas et doivent être augmentées d’un quart.

Page 18: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

LEGUMESLes délégués et militants étaient informés et consultés régulièrement. CLASSIFICATION DE FONCTIONS

Après de longues et diffi ciles négo-

ciations, les représentants des em-

ployeurs et des syndicats sont enfi n

parvenus à un protocole d’accord le

15 novembre 2010. L’approbation et

la signature de l’accord sont prévues

au cours de la prochaine réunion de

la Commission Paritaire prévue le 10

janvier 2011.

Nous félicitons dès lors

nos affi liés, militants

et secrétaires pour leur

dévouement et leur dé-

termination!

Le secteur compte environ

2.700 ouvriers et concerne

les entreprises ayant com-

me activité principale les

conserves de légumes, les

légumes surgelés, le net-

toyage et la préparation

de légumes frais.

Vous pouvez vous adresser

à votre délégué ou votre

section locale FGTB HOR-

VAL pour toute informa-

tion complémentaire.

Dans ce contexte, une

tâche importante est évi-

demment réservée aux

délégués et aux secrétai-

res, qui devront en outre

vérifi er scrupuleusement

que cet accord soit appli-

qué correctement au ni-

veau de l’entreprise.

FGTB FGTB FGTB FGTB FGTB

Un travail de longue haleine…L’actuelle classifi cation de fonctions de l’in-dustrie des légumes a déjà plus de 40 ans. Elle n’est absolument plus adaptée aux ma-chines modernes et aux techniques de pro-duction d’aujourd’hui et est donc obsolète. Voilà pourquoi la FGTB HORVAL a oeuvré pour une nouvelle classifi cation adaptée à la situa-tion actuelle. Déjà dans l’accord sectoriel de 2007/2008, les employeurs avaient promis

une nouvelle classifi cation de fonctions. Les négociations ont fi nalement duré plus de 2 ans…

Dès le départ, notre Centrale s’est positionnée dans la logique de la recherche d’un accord solidaire et équilibré pour tous les ouvriers du secteur.

Pourquoi une classifi cation

de fonctions?Une classifi cation de fonctions constitue une base objective pour déterminer le salaire pour chaque fonction. Cela permet d’exclure l’arbi-traire et le favoritisme. De plus, il arrive encore souvent que les femmes soient moins payées que les hommes qui effectuent un travail équi-valent. Grâce à une classifi cation de fonctions, cela appartient au passé!

Qu’est-ce qu’une classifi cation de fonctions?

Une classifi cation de fonctions permet de pondérer les fonctions dans un secteur ou dans une entreprise sur base des diffi cultés, des responsabilités, des connais-sances requises, etc.

Les fonctions sont alors réparties en classes (catégories) sur base des points obtenus. C’est la classifi cation de fonctions. Sur base de cette classifi cation, le salaire est ensuite négocié pour chaque classe.

Dans le secteur de l’industrie des légumes, les fonctions sont réparties en 8 classes (voir cadre).

Titre de fonction Classes

CCT sectorielleA l’aide d’une méthode analytique d’évaluation de fonctions (la méthode ORBA), la classifi cation sectorielle a été mise au point. Après examen et en concertation avec les partenaires sociaux, une liste de fonctions de référence a été dressée (voir cadre). Ces 39 fonctions ont été décrites, analysées et pe-sées à l’aide de la méthode ORBA. Finalement, les conditions de travail et de salaire (dispositions sectorielles minimums) ont été liées à la classifi cation de fonctions par convention collective de travail.

Cette CCT sectorielle entre en vigueur au 1er avril 2011 ou à une date antérieure moyennant un accord d’entreprise.

Application au niveau des entreprisesVoilà le fondement sur le-quel devra être greffée la situation propre à l’entre-prise et sur base duquel des déviations pourront être rectifi ées. Chaque ouvrier se voit attribué une classe sur base de la fonction

réellement exercée.L’employeur communiquera à chaque ouvrier

la fonction et la classe et les indiquera sur la fi che salariale.En outre, chaque ouvrier a la possibilité d’introduire un recours contre son évaluation de fonction et/ou sa classifi cation auprès de l’employeur. Il peut se faire assister par son délégué syndical ou secrétaire de la FGTB.

• Technicien automatisationde processus

• Technicien chaud/froid

• Mécanicien• Technicien de (ligne) production• Electricien• Operateur des énergies

et des fl uides• Responsable d’équipe

production• Responsable d’équipe

conditionnement• Opérateur de réglage

• Opérateur emballage(installation complexe)

• Opérateur installation purifi cation d’eau

• Soudeur, tuyauteur, assembleur• Magasinier matières premières• Magasinier matériaux

d’emballage• Magasinier produits fi nis• Réceptionniste de légumes• Opérateur de ligne• Opérateur de préparations

• Opérateur emballage• Magasinier pièces de rechange• Laborantin de production• Contrôleur de Qualité• Responsable d’équipe

chargement-déchargement• Préparateur de mélanges

ou de couvertures• Opérateur de machine

de conditionnement

• Cariste entrepôts• Cariste transport interne• Cariste réception des

marchandises/ approvisionneur• Opérateur machine

• Palletiseur (automatique)• Préparateur de commandes• Approvisionneur de légumes

• Palletiseur (manuel)• Nettoyeur des sols, locaux,

sanitaires• Nettoyeur des machines

de production• Collaborateur de production• Collaborateur tri et découpe

• Emballeur (manuel)• Collaborateur de triage

8 (130 - 149,5 ORBA)

7 (110 - 129,5 ORBA)

6 (90 - 109,5 ORBA)

5 (70 - 89,5 ORBA)

4 (60 - 69,5 ORBA)

3 (50 - 59,5 ORBA)

2 (40 - 49,5 ORBA)

1 (30 - 39,5 ORBA)

Page 19: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Viols et violences faites aux femmes: mettons fi n à cette guerre silencieuse!Les 6 et 7 novembre, 500 femmes, membres de UNI et de tous horizons, se sont rassemblées à l’occasion de la 3e conférence des femmes à Nagasaki. Un des thèmes développés à cette occasion a tout particulièrement marqué les participantes au congrès: le recours de la violence envers les femmes comme arme de guerre en République démocratique du Congo. Au travers du récit de ces femmes, aux vies brisées, toutes les congressistes ont convenu que l’on ne pouvait rester sans réagir: le Comité Mondial UNI Femmes a donc voté à l’unanimité en faveur d’une résolution ferme sur l’éradication des violences faites à la femme en temps de guerre et de paix. Un premier pas fort à quelques jours de la Journée Internationale pour l’éradication de la violence envers les femmes ce 25 novembre 2010 suivie de journées d’action internationale du 25/11/2010 au 10/12/2010.

Le 3e congrès mondial UNI sous le signe des droits syndicaux

Le 3e congrès mondial de l’UNI, la fédération syndicale mondiale des secteurs des services, s’est tenu du 9 au 12 novembre à Nagasaki. Ce n’est pas un hasard si Nagasaki accueillait ce congrès, 65 ans après son anéantissement par la bombe atomique. Aussi, le congrès a-t-il été placé sous le signe de la paix mondiale, ainsi que de la revendica-tion claire qu’il n’y ait plus jamais de recours aux armes atomiques et qu’il soit mis fi n aux essais des armes atomiques.

Les quelques 2000 participants, dont une délégation SETCa d’une vingtaine de personnes, ont débattu d’un plan ambitieux («Breaking Through») visant à accroître sérieusement le nombre de membres syndicaux au cours des 4 prochaines années et à faire valoir partout dans le monde le droit des syndicats à la défense collective.

Une série de motions ont également été votées, notamment au sujet de la crise économique mondiale et de l’indispensable alternative à ce sujet. L’appel à une économie durable s’attachant à lutter contre le réchauffement de la terre et à créer des emplois de qualité a été formulé en toute clarté. Avec les collègues français et néerlandais, les syndicats belges ont d’ailleurs veillé à faire amender la motion sur la crise économique: l’idéologie néo-libérale y a été clairement rejetée et le rôle à jouer par les pouvoirs publics dans la nouvelle économie y a été souligné davantage. C’était également le cœur du l’intervention du président du SETCa Erwin De Deyn.

Le congrès a consacré par ailleurs une attention particulière à la représentation des femmes dans les structures syndicales. Le congrès a ainsi voté une motion prévoyant au moins la présence de 40% de femmes dans toutes les instances.

Personne ne sera surpris d’apprendre que le congrès a également évoqué le Moyen-Orient. Le congrès a souligné la nécessité d’aboutir rapidement à un véritable Etat palestinien, s’est dressé contre le blocage de la Bande de Gaza et s’est prononcé contre la politique de colonisation de la Cisjordanie. Les négociations ne pourront réussir que dans la mesure où Israël remplira ces conditions. Ici encore, le président du SETCa Erwin De Deyn est intervenu dans le débat, au nom également de la Centrale générale, en appelant le syndicat Histradut à montrer par des actes qu’il soutient la vision de l’UNI.On trouvera toutes les informations voulues à propos de ce congrès de l’UNI à l’adresse www.uniglobalunion.org

Louise Mukonkolé est vice-présidente du Syndicat na-tional des cadres, agents et

employés des secteurs des services de la République Démocratique du Congo (SYNCASS). Lors de la confé-rence des femmes à Nagasaki, elle est intervenue sur le thème de la violence faite aux femmes. En par-ticulier sur l’utilisation des fem-mes comme arme de guerre. Un témoignage fort, bouleversant et criant de vérité.

Un génocide par la honte!Louise a décrit le calvaire des fem-mes congolaises, victimes tout à la fois de la situation politique du pays, de la pauvreté, du niveau l’éducation, des lacunes de la lé-gislation et du manque de moyens pour l’appliquer…. Les violences fai-

tes aux femmes et les viols y sont malheureusement des pratiques courantes. Dans le contexte de guerre auquel est soumis le pays, des membres des forces armées n’hésitent pas à instrumentaliser les femmes, à les enlever et les sé-questrer mais aussi à commettre des actes de violence et des abus sexuels particulièrement barbares. «Ils viennent tuer et détruire, car si c’était seulement pour satisfaire les besoins sexuels, ils ne se met-traient pas à violer des femmes de 86 ans ou des enfants de moins de 11 ans. C’est pour dire qu’ils cher-chent à nuire, à détruire». Il s’agit là d’un phénomène que la syndi-caliste connaît bien puisqu’il est particulièrement présent en RDC.

«Ce sont vos enfants qui

ont fait cela, essayez de les comprendre»Louise Mukonkolé a lancé un appel à la communauté internationale afi n de lutter contre ce fl éau. La lutte contre ces violences faites aux femmes doit constituer à l’avenir un cheval de bataille pour le mou-vement syndical. Les connaissan-ces des droits et devoirs en milieu professionnel, la vulgarisation des instruments juridiques et des textes légaux, la lutte contre toute forme de corruption doivent aussi être des points d’action pour de-main. Lors de la conférence, le comité mondial UNI femmes a voté à l’unanimité en faveur d’une réso-lution ferme sur l’éradication des violences faites à la femme en temps de guerre et de paix, en RDC en particulier et dans tout pays en crise en général. Trois autres mo-tions relatives aux autres thèmes abordés lors de la conférence ont également été adoptées à l’una-nimité. Le SETCa s’engage à tout mettre en œuvre afi n de continuer à défendre et promouvoir les droits des femmes au travers de notre action syndicale.

Brink’s: pour des garanties d’avenir!Le 27 octobre dernier, la maison mère de la société Brink’s annon-çait la fermeture du site situé à Strépy ainsi que la vente de Global Services Zaventem à Brink’s Dia-mond & Jewelery (BDJS), la partie la plus rentable de la société. La di-rection déclarait également vouloir modifi er les statuts des travailleurs en Belgique. Motif invoqué? Les diffi cultés fi nancières de l’entre-prise. Face à cette annonce, les travailleurs avaient directement débrayé. Le SETCa avait fait savoir qu’il était ouvert à la concertation mais pas question de toucher aux droits des travailleurs ni à leur statut.

Face à l’attitude de la direction de Brink’s s’obstinant à ne pas plier et maintenant fermement sa volonté de faire passer les tra-vailleurs d’un statut d’employé à un statut d’ouvrier, nous avions le sentiment qu’un scenario plus grave se tramait en coulisses. Les négociations en présence d’un conciliateur social ne menaient à rien de concret.

Un aveu de faillite infondé

Le 12 novembre, les représentants de Brink’s annonçent la faillite pour les sites belges de l’entreprise. Le choc. La direction invoque même le mouvement de grève pour justifi er cette décision: les actions syndica-les auraient continué d’aggraver les ennuis fi nanciers et poussé l’entreprise vers le précipice… Une véritable prise d’otages.

S’ensuit la procédure habituelle en cas de dépôt de bilan. Devant le tri-bunal de commerce de Bruxelles, le ministère public déclare dans son réquisitoire que l’aveu de faillite est infondé. Pour ce faire, il avance de nombreux arguments qui démon-trent clairement des zones d’om-bres dans la situation fi nancière de l’entreprise. On apprend par la suite que deux administrateurs provisoires sont mandatés afi n de reprendre la gestion de l’entreprise. Finalement, le tribunal de commer-ce tranche et refuse offi ciellement la faillite pour cause d’irrégularités dans la procédure.

Solidarité avec les travailleurs: 1000 militants réunis

A ce moment, l’incertitude règne toujours pour les travailleurs me-nacés. Le 18 novembre, en solida-rité avec les travailleurs de Brink’s, 1000 militants manifestent devant le cabinet de la ministre de l’inté-rieur, Annemie Turtelboom. Une manière de montrer notre désac-cord face à sa décision d’octroyer momentanément une licence tem-poraire pour le transport de fond à Brink’s Diamond & Jewelery, une fi liale de Brink’s Belgium. Une dé-cision qui s’apparente pour nous à un moyen de casser la grève.

Un protocole d’accord: enfi n des garanties

Après plus de 25 jours de grève, un protocole d’accord est fi nalement

négocié entre les représentants syndicaux et les administrateurs provisoires de Brink’s. Des garan-ties sont enfi n apportées: l’ac-cord prévoit que l’ensemble des travailleurs soient repris dans le respect des conditions de travail, de rémunération, du statut et des acquis sociaux. Des assemblées de personnel ont lieu au sein des différents sites afi n soumettre le protocole au vote de l’ensemble des travailleurs. C’est une majorité quasiment unanime qui vote en faveur de l’accord et de la reprise du travail.

Il s’agit là d’un premier pas vers une collaboration sereine entre direction et syndicats. Mais le che-min est encore long et de nom-breux enjeux sont toujours sur la table. Les négociations doivent se poursuivre, notamment en ce qui concerne une éventuelle reprise. Deux sociétés de transport de fonds se sont en effet manifestées et sont intéressées par une éven-tuelle reprise de la société. Cette étape devra bien sûr faire l’objet d’une étroite concertation entre les administrateurs provisoires et les organisations syndicales, ce qui est prévu dans l’accord.

Il va de soi que le SETCa continuera de se battre pour maintenir tous les acquis sociaux des travailleurs de Brink’s et leur statut. Leur offrir le plus de garanties possibles pour l’avenir est une priorité.

Les 12 bons tuyaux de 2011L’agenda SETCa 2011 vient de sortir. Chaque mois, vous ferez le plein de conseils sur vos droits au travail et ne manquerez aucun des rendez-vous de l’année (sociale) à venir. Demandez-le auprès de vos délégués ou de votre régionale SETCa!Comme l’année dernière, votre agenda 2011 reprend des questions que vous nous posez fréquemment: prime syndicale, congés, frais de dépla-cement, bonus salarial, crédit-temps, avantages en nature, intempéries… Chaque thème est illustré avec humour par Pierre Kroll, comme il le fait pour le SETCa depuis 15 ans!

Ne l’oublions pas, 2011 est une année qui précède les élections sociales. Nous y revenons en novembre et décembre: qu’est ce qu’un Conseil d’Entreprise, un CPPT, comment me présenter comme candidat aux élections sociales, … Et oui, il faudra déjà y penser!

Un agenda 100% pratique pour faire le plein d’infos… et d’organisa-tion. N’oubliez pas de décoller le carnet de contacts de votre agenda SETCa 2010 pour le coller dans cette nouvelle édition… mais ceux qui ne l’ont pas reçu l’an dernier peuvent encore en avoir un dans leur section!

Enfi n, votre section régionale met à votre disposition un signet autocol-lant reprenant les heures d’ouverture de ses bureaux, les n° de téléphones importants et les adresses emails des permanents syndicaux. De quoi toujours garder sous la main le contact avec votre section SETCa.

Page 20: Syndicats FGTB n°20 - 26 novembre 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°20 • 26 NOVEMBRE 2010

Vous le savez: la crise fi nancière a été lourde de conséquences à différents niveaux. L’ensemble de la population en a fait les frais. Le budget de l’Etat a lui aussi subi les répercussions de cette crise fi nan-cière et économique.

Pour palier cette situation, beau-coup avancent aujourd’hui l’idée de mettre en place une politique d’austérité. Cette solution re-viendrait nécessairement à faire des économies… sur le dos des travailleurs. Dans tous les pays européens, le monde du travail est confronté à cette pensée unique idéologique des économies et des sacrifi ces.

Nous l’avons toujours revendiqué: il faut aller rechercher l’argent là où il se trouve et non dans les po-ches des travailleurs : grandes for-tunes, fraudes fi scales, transactions fi nancières, intérêts notionnels. Certains acteurs n’hésitent pas à profi ter du système pour s’enrichir

et c’est à ce niveau qu’il faut creu-ser. Pour le SETCa, cette orientation doit constituer le véritable agenda politique au cours des prochains mois et années. Un agenda tourné vers une économie durable consti-tuée d’emplois de qualité, vers les réels besoins sociaux et non vers la réalisation de bénéfi ces à court terme pour les actionnaires.

On entend certains politiques par-ler d’une nécessaire réforme de l’état. Le SETCa est attaché aux va-leurs fédérales fondamentales qui nous sont propres: le caractère fé-déral de la sécurité sociale, du droit du travail individuel et collectif et de la fi scalité, qu’il s’agisse des im-pôts des personnes physiques ou des sociétés. Il s’agit là d’éléments indissolublement liés les uns aux autres, qui refl ètent la solidarité dans notre pays. Une telle réforme, si elle passait par la régionalisa-tion, reviendrait à mettre à mort toute forme de solidarité entre les travailleurs fl amands, wallons

et bruxellois et engendrerait de nombreuses conséquences néga-tives tant sur l’emploi, les salaires, la qualité de vie que le bien-être des travailleurs.

Certains partis également n’hési-tent pas à vous duper. Dans leurs discours, ils vendent les idées des organisations patronales, repren-nent leurs revendications et vous les présentent comme si vous aviez à y gagner. Il existe un véritable danger à travers cette tendance politique libérale qui tente de s’imposer: celui de voir se dissé-miner petit à petit les droits des travailleurs.

Les conséquences de ce type de politique seraient catastrophiques pour le pays, l’économie et les ci-toyens. Car ce sont eux qui, au fi nal, paieront la facture. Plus de béné-fi ces pour les sociétés et moins de protection sociale. Une disparition des prépensions. Un allongement de la carrière. Un temps de travail

étiré à l’extrême. Un salaire fl uc-tuant selon les régions. Une chasse aux chômeurs exacerbée. Un sta-tut unique avec moins de droits pour les employés. Plus d’impôts à payer pour la population. Voilà le scenario que vous proposent réel-lement les employeurs, à travers les discours des partis politiques de droite.

Différents choix s’offrent à vous. Pour nous, le meilleur est celui qui permettra de garantir les droits des travailleurs et les acquis sociaux. Chose que seule une alternative socialiste de gauche peut vous offrir. Afi n de vous fournir une vision claire des enjeux sur la table, nous éditons un Expresso complet spé-cialement sur le sujet. Nous vous y présentons une courte analyse po-litique, basée sur les propositions de ces partis de droite. Qu’est-ce qu’ils vous disent et ne vous disent pas? Quelles sont les conséquences pour vos droits si on met en place

leurs dispositions? Qu’avez-vous à perdre?

Dans cette publication, nous fai-sons aussi le point sur le futur ac-cord interprofessionnel en vous dé-taillant ce sur quoi le SETCa compte mettre la pression. Enfi n, plus que jamais, la question de l’harmonisa-tion des statuts ouvriers - employés est à l’ordre du jour. Pour le SETCa, il est clair que c’est l’ensemble des droits des travailleurs qui sont en jeu dans ce dossier. Celui-ci de-vra faire l’objet d’un débat global entre interlocuteurs sociaux, avec une mise en œuvre sous certaines formes et conditions. Toutes les infos sur le sujet s’y retrouvent également. L’Expresso sera disponible très prochainement dans votre section régionale ou sur notre site web www.setca.org.

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

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