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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. LES SALLES PARISIENNES CETTE COMPOSITION DE ROBERT DELAUNAY “RYTHMES, JOIE DE VIVRE”, DATANT DE 1931, (203 X 181 CM), S’EST VENDUE LE 4 DÉCEMBRE CHEZ SOTHEBY’S POUR 2 337 500 €. ONT CARTONNÉ EN 2014 PP.12-13 Supplément à La Libre Belgique - N°258 - Semaine du 9 au 15 janvier 2014

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Arts Libre du 9 janvier 2015

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LES SALLES PARISIENNES

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2 L'actu SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Mordre dans les ré cits,l’actualité, les mur s

h Pour sa seconde expo chez D + TProjects, le jeune artiste colombienIvan Argote crée une ambiancecolorée et engage une dialectique.

DÈS L’ACCÈS DANS LA GALERIE, l’ambiance estdonnée. Le ton est un rose violacé, omniprésent, im­posant une luminosité légèrement irréelle. Ce “Red­dish Blue” ne se limite pas à être le titre de l’expo. Il aune histoire qui remonte à la guerre froide entre lesdeux blocs de l’Est et de l’Ouest. L’artiste, le Colom­bien Ivan Argote a remarqué que les anciennes pho­tographies de la marque Kodak ont viré chromati­quement au fil des années. L’interprétation de l’ar­tiste après quelques investigations, est quel’industrie américaine aurait modifié son processusde création du papier pour des raisons restées in­connues mais très probablement liées au contextepolitique et de rivalité de l’époque. Le fameux Koda­chrome, roi du marché durant de nombreuses an­nées, aurait donc été modifié chimiquement dansun cadre de belligérance. On constate en effet que denouveaux produits sont apparus au début des an­

nées soixante. L’effet du vieillissement est l’appari­tion progressive d’une teinte de nuance pourprerose constatée sur une photographie du père de l’ar­tiste.

Ce dernier fut, dans son pays, un militant politiquequi n’hésitait pas à instruire les jeunes sur lesmoyens d’action et d’intervention les plus efficaces àl’égard des pouvoirs qu’il estimait antisociaux. Onne s’étonnera donc pas du fait que le jeune plasticienplace son travail dans cette sphère à la fois politiqueet sociale, voire culturelle et comportementale, etque nombre de ses travaux portent sur des réactionsde gens dans la société, dans les lieux publics et faceà des situations déviantes par rapport aux habitu­des. L’artiste aime titiller les gens, mettre au pointdes expériences et des stratégies qui déstabilisent etdonc qui forcent chacun à réagir, dès lors à s’interro­ger sur son propre comportement. Il agit comme unincitateur, comme une force de changement poten­tiel tant au niveau des idées que des attitudes.

Il n’est pas ce que l’on nomme généralement unartiste engagé. Il ne défend ni une cause particulière,ni une vision spécifiquement politicienne de la so­ciété. L’art engagé atteint d’ailleurs très vite ses pro­pres limites. Il s’intéresse à l’humain face aux pou­voirs et aux capacités de ces derniers, multiples etdivers, de formater les individus. Tout son travail qui

Commentaire

En 2015, toutva très bien !

Par Roger Pierre Turine

Puisque nous y voilà, que nous revientl’honneur de démarrer cette annéed’Arts Libre, l’idée nous est venue derepenser la situation des arts là oùnotre ami Claude Lorent l’avait con­clue. Tout va très bien, qui en doute­rait ! De nouvelles ventes sont annon­cées et des prix devraient encore flam­ber. Pour le haut du panier, s’entendtoujours. Lesmodestes, grossemajoritédes artistes : laissés pour compte. Quipour leur donner euros ou dollars dupauvre, quand seule compte la valeurmarchande, montante. Celle de leurart ? Qui pour s’en réjouir, hors hurlu­berlus sans le sou pour assouvir leurbonheur ! Madame laMarquise s’entape, va au plus offrant… Que lui sou­haiter de pire ?Les foires, oui les foires ? Comme lemarché, la déferlante aiguise ses prio­rités : “en avant, toute !”Des galeries vont s’ouvrir, tout va trèsbien. Un détail : y a celles qui ferment !On fera la recension, mais nous voussoufflons l’arrivée d’une parisiennebranchée qui, dit­on, va la jouer révo­lutionnaire.Pour les budgets alloués à la culture,bernique, y a pas de raison que çachange : on le savait, c’est dur à encais­ser. Tout va donc très bien, cahin­caha.Pour lesmusées d’art moderne etcontemporains à Bruxelles, pointd’enthousiasme débridé. Au rythme oùs’enfilent les perles chez nous, surtoutquand la culture couve sous roche,l’attente peut être infinie… Vingt ans ?Sœur Anne ?Tout va bien. Mons 2015 est, à défautde gare, sur rails. On en connaît un quitremble et se réjouit de pair, sonmairepardi. Voilà que, patatras, sa curieusebestiole de bois d’Arne Quinze s’estretrouvée à terre. Rafistolée, maismauvais genre pour un joueur demikado géant devenu planétaire. On ales planètes qu’on peut !Les records, positifs ou négatifs, on lespasse au bleu, sauf deux. LeMarmottanet sonmuséeMonet n’ont jamaisconnu autant demonde. Tantmieux.Et le Centre Pompidou pense battre sesrecords avec Jeff Koons. Pourquoi pas ?Le livre des records en émoustilled’aucuns et je les connais.Tout va très bien ! Pierre Nahon a eudroit à son “Dictionnaire amoureux del’art moderne” : comment ne pas s’enréjouir pour lui qui n’est pas toujoursapparu à son avantage. L’ennui : depuis,il émet sa dose de sottises ! Très BonneAnnée.

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3L'actuSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Mordre dans les ré cits,l’actualité, les mur s

se base toujours sur des réalités concrètes auxquel­les il joint des textes, est une forme de dialectiqueassez implacable face à laquelle on ne peut que réa­gir.

Dans la présente exposition, il a maintenu la traced’une action antérieure (2012) dans la galerie. Unemorsure dans un angle d’un mur ! Une empreintehumaine, personnelle, qui indique clairement lesintentions. A contrario de cette discrétion à peinerepérable, on est d’office confronté à des sculpturesmonumentales. Des arcs de cercle en béton. Le ma­tériau qui bâtit les cités contemporaines allié à laforme des arcs de triomphe, les constructions de lagloire guerrière au cours des siècles. Peu visibles, desinscriptions souvent parcellaires y sont gravées. El­les sont à déchiffrer et à interpréter. Des désorienta­tions s’annoncent. Tout comme dans ces composi­tions constituées de découpes au laser et d’extraitsde presse. Des collages flottant en 3D. Des reliefs oùles données se superposent et s’oblitèrent. Même li­berté d’utilisation des phrases qu’il projette, extrai­tes d’un dialogue. Elles mordent souvent. A chacund’en saisir l’acuité et l’impertinence.Claude LorentU Ivan Argote, “Reddish Blue”. D + T Project Gallery, 4,rue du Bosquet, 1060 Bruxelles. Jusqu’au 31 janvier. Dujeudi au samedi de 12h à 18h.

Bio express

Né à Bogotá en Colombie en 1983, Ivan Argote vit actuellement à Paris où,après des études à Bogota, il s’est formé à l’Ensba. Il expose en groupe depuis2005, en Colombie, au Brésil, en Europe et aux États-Unis (N.Y, L.A.). Sapremière expo monographique remonte à 2008. Il expose en galerie chezPerrotin (Paris, Miami) qui lui a consacré un solo show à Art Brussels 2012. Ilvient de participer, sous commissariat du B.P.S.22 (Nancy Casielles) à l’expoAddenda à Lessines. Ce solo est le second chez D + T Project à Bruxelles.

Publication

Lauréat du Prix de la Fondation SAM 2012, résident à Paris en provenanced’un pays émergent, Ivan Argote a exposé au Palais de Tokyo dans la sectiondes Modules. A cette occasion, la Fondation a publié un ouvrage dans lequell’artiste reprend en images et textes explicatifs, la plupart de ses travaux etinterventions entre 2007 et 2012. En 2007, inversant une situation courante,il proposait de l’argent (centimes) aux personnes présentes dans le métro.Au Centre Pompidou, en 2009, accompagné musicalement, il a dansé devantune œuvre. En 2012, à Madrid, il a habillé les statues du parc del Retiro…Ivan Argote. SAM Art Projects. 78 pp., ill. coul, textes (Fr, ang) de Akiko Mikiet de l’artiste, bio, éd. VVZ Presse/L’Insensé

Ivan Argote, vue partielle de l’expo “Reddish Blue”, au mur, “AStudy of Distortion”, 2014, technique mixte, 70 x 76 x 10 cm; ausol “The Hidden Persuador”, béton, Polyuréthane, acier, pein-ture, 2014, 212 x 194 x 50 cm.

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“Partir du présent tapant, cru et nostalgique,du concret des situations et, à travers certainsgestes, le savonner pour voir moussertous ces frottements des réalités”.Ivan Argote, 2012

Le top 10des expos 2014

en galeries

Jean-Marc Bodson“Lee Friedlander, Self and Family”à la Fondation A à Bruxelles“The Chinese Restaurant”de Vincen Beeckman à l’Eté 78à Bruxelles“The Other Self”, expositioncollective chez Fifty One à Anvers“Rwanda, L’Aveu / Absences”d’Alexis Cordesse chez Ikonoà Bruxelles“Vincent Delbrouck et Max Pinc­kers” chez Stieglitz 19 à Anvers“Voices” de Maureen Bachauschez Exit 11 à Grand­Leez“Photographies” de Marc Trivierchez Baronian à Bruxelles“Hors norme” d’Anders Petersenà la Box Galerie à Bruxelles“The Tale is True” de DavidHilliard à la Galerie Particulièreà Bruxelles“Beijing silvermine” de ThomasSauvin à Galerie Paris­Beijingà Bruxelles

Claude LorentIsabel Baraona, Office A.C.,BruxellesAnne Boland, galerie Faider,BruxellesKarel Dierickx, galerie RobertoPolo, BruxellesAnn Veronica Janssen, galerie Mi­cheline Szwajcer, BruxellesAïda Kazarian, galerie Détour,JambesLaure Prouvost, galerie Mot Inter­national, BruxellesMarc Rossignol, galerie AnnieGentils, AnversFabrice Samyn, galerie MeesensDe Clercq, BruxellesChristian Sorg, galerie Dumont,BruxellesRaphaël Zarka, galerie MichelRein, Bruxelles

Roger Pierre TurinePierre Alechinsky, galerie Lelong,ParisCamille De Taeye, galerie 2016,BruxellesErnest Pignon­Ernest, galerieLelong, ParisHenri Michaux, galerieLaurentin, BruxellesMichaël Matthys, galerie JacquesCerami, BruxellesPol Bury, galerie Derom,BruxellesSam Szafran, galerie ClaudeBernard, ParisClaude Viallat, galerie Templon,BruxellesMarie­Jo Lafontaine, PietersGallery, Saint­Paul de Vence

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4 L'actu SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Quatre compèresde la Nouvelle Figu ration

FILLE DE CÉRÈS FRANCO, GALERISTE et collection­neuse française d’origine brésilienne, longtemps ré­putée et dont elle a repris certaines orientations, Do­minique Polad­Hardouin ne s’en laisse pas conter,aime aller à l’abordage, quitte à bousculer de mau­vaises habitudes prises dans le milieu de l’art. Lapeinture, c’est son dada. Et la peinture, on le sait, en apris pour son grade durant les longues années noires.Un consensus ravageur et dominateur (mais de queldroit et en réponse à quelle saine évidence ?) vitupé­rait sur sa mort inéluctable. Ancêtre des pratiquesplastiques, la peinture ne mourra pas, quandd’autres pratiques hurluberlues ou fanfaronnesauront fait long feu. La preuve : bafouée, méprisée,rejetée, laissée pour morte, elle a sans cesse resurgide ses cendres. Avec des bonheurs divers, il est vrai,parfois timidement et sans suite, sans talent aussi, oualors de manière marginale, consciente, à l’abri desfoudres de guerre. On vous parle d’un temps pas silointain qui, en gros, tourne autour des années 70 à90. Avant cela, années 50/60, l’emprise grandissantede la peinture abstraite libéra des énergies, des rebel­lions développées autour de Cobra, des NouveauxRéalistes, d’une Nouvelle Figuration. Et, à leur suite,réactions plus virulentes, il y eut les nouveaux Fau­ves en Allemagne, la Figuration narrative en France.

Moins têtes d’affiche, plus particuliers, rebellesgenre rentre­dedans, mais bafoués par la vague néo­réaliste, les quatre artistes élus par Dominique Polad,tenants de la Nouvelle Figuration, avaient pour euxune pêche d’enfer, une manière violente et superbede témoigner de la misère de certaines vies face auxabsurdités du monde. L’attrait de les retrouver de

mèche – ils ne se sont pas forcément connus entreeux – est un plaisir et un choc qui ne se refuse pas,leurs pièces à conviction avouant toujours de solidesgestes de bravoure.

Les quatre font partie de la collection de CérèsFranco et Dominique Polad les apprécie depuis sonplus jeune âge. Décédés tous les quatre, ils seraientheureux de se retrouver sur le devant d’une affichequi ne fut jamais la leur de leur vivant.

On entre en festivité – si l’on peut dire ! – avec unegrande huile de Marcel Pouget : “Salle de récréationde l’hôpital psychiatrique”. Elle date de 1978, n’y vapas par quatre chemins et ses couleurs violentes crè­

h Grinberg, Macréau, Maryan, Pouget :cette peinture déménage ! Peintures,dessins, gouaches, sérigraphieset quatre univers multiples.

“Par son effort de restituer l’êtredans son double aspect visible etinvisible, (la peinture) nouspermet d’accéder à laconnaissance d’une nouvellemagie spirituelle.”Marcel Pouget

Ci-dessus, œuvre de Marcel Pouget. En bas, portrait de Michel Macréau.

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Sm’ArtL’accueilComme chaque année, L’Accueil, associa­tion créée en 1989 et soutenue par la Fon­dation Roi Baudouin, vient en aide à desenfants maltraités par leurs parents. Leuraction la plus publique, conduite par desbénévoles, consiste en une exposition ar­tistique rassemblant nombre d’artistes,d’associations ou de galeries mettant envente des œuvres d’art dont la totalité oula majeure partie (minimum 70 %) du pro­duit de la vente va directement à l’aide auxenfants. Cette année, l’expo se tient auHangar 18 et rassemble des peintres, desphotographes, des dessinateurs, des sculp­teurs, des créateurs de bijoux, de PierreAchach à Olivia Z, des galeries d’Aeroplas­tics à Zidoun­Bossuyt, des joailliers et desdesigners. A votre bon cœur. (C.L.)UExpo­vente, Le Hangar 18, place duChâtelain, 18, 1050 Bruxelles. Jusqu’au11 janvier. De 11h à 18h, ce 9/1 jusqu’à 22h.

Jonckheere : prolongationSes couleurs vibrantes embrasent l’espace,sont géographies, géométries parfois, vio­lences qui savent aussi se reposer. Les toilesd’un peintre qui noue et dénoue sa vie avecla peinture, s’y projette, y assouvit sesélans, ses angoisses. En ces temps de gri­sailles et froidures, la galeriste juge agréa­ble de prolonger cette fête chromatique,du 9 au 25 janvier, du jeudi au dimanche,de 14 à 18h30. (R.P.T.)UGalerie 2016, rue des Pierres, 16, 1000Bruxelles. Infos : 02.502.81.16 etwww.galerie2016­mira.be

Les papiers de SwennenDepuis les expositions à Liège (Nadja Vi­lenne) et la rétrospective du Wiels, WalterSwennen occupe le devant de la scène ar­tistique belge. Pour l’heure et à l’instard’une expo proposée antérieurement auMac’s par Laurent Busine, Xavier Hufkensa rassemblé plus de cent œuvres sur papierdatant des trois dernières décennies. L’ar­tiste y déploie toute la panoplie que l’onretrouve dans ses peintures, certains des­sins ayant visiblement servi de base à cel­les­ci. Bien qu’elles soient sans nul douteréfléchies, ces œuvres ont la qualité de lafranchise, de l’immédiateté, de la résolu­tion libre en tous sens et dénuée d’apprêt.Hybridations diverses, humour, expres­sions poétiques surprenantes, étrangetés,scènes bizarres ou insertions dans l’his­toire, mots et jeux de mots, participent deces papiers au Bic, au crayon, à l’aquarelleavec ou sans collage. (C.L.)UGalerie Xavier Hufkens, 107 rue Saint­Georges, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 17 janvier.Dumardi au samedi de 11h à 18h.

Young Belgian Art PrizeEx­Prix de la Jeune Peinture Belge, leYoung Belgian Art Prize ouvert aux Belgeset apparentés de moins de 35 ans, dévoi­lera ses résultats 2015 le 23 juin prochain :exposition du 24 juin au 13 septembre. Les10 nominés (243 dossiers et une sélectionde 48 candidats par pré­jury) l’ont été parun jury international. Deux lauréats duPrix Arts Libre des Jeunes artistes parmieux : Hamza Halloubi et EmmanuelleQuertain. Nos vœux de réussite les accom­pagnent. Les huit autres : Katrin Kamrau,G. Küng, Lola Lasurt Bacha, Hana Miletic,Max Pinckers et Michel Burger, EmmanuelVan der Auwera, Hannelore Van Dijck, Flo­ris Vanhoof. (R.P.T.)

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5L'actuSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Quatre compèresde la Nouvelle Figu ration

vent l’écran. Il y a un côté Neue Wilden. Un côtétrash. Une vigueur poignante. Du même Pouget,un pastel de 1964, tout de noir tracé, nous délivreune figure absolument déjantée et tragique. Cemême tragique sous­jacent condense les huilessur toiles et les gouaches, post­cubistes, hésitantdavantage entre figuration et abstraction, de Jac­ques Grinberg.

La figure qui se révolte et, quand la figure crie,l’être hurle, pourrait être une définition des têteshurlantes de Maryan, le plus présent dans cetteexposition. Juif polonais réchappé des camps, Ma­ryan a transbahuté son mal­être de Paris à NewYork et, l’an dernier, Claude Bernard et le MuséeJuif de Paris lui rendirent un superbe hommage.Maryan et ses êtres en déroute, ses dessins à la dé­figuration agressive, ses papes ou Napoléon ren­dus à leur dure réalité de fantoches.

Quatrième mousquetaire de cette armée de ra­vaudeurs de portraits, Michel Macréau dévelop­pait une peinture plus spontanée, débridée dansses jeux de lignes et de couleurs. Parfois ça rigoleou s’apostrophe comme dans “Le chat et l’oiseau”,une gouache de 1969, ou dans une huile de 1961,“Portrait au chapeau”. Parfois aussi Macréau savaity faire dans la facétie goguenarde et quasi carica­turale. Ainsi quand il peignit, en 1968, son “Hom­mage à Mondrian”, une incontestable réussite.Roger Pierre Turine

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Ci-dessus, œuvre de Marcel Pouget. En bas, portrait de Michel Macréau.

Infos pratiques

Galerie Polad-Hardouin, 86,rue Quincampoix, 75003 Paris.Jusqu’au 17 janvier, du mardiau samedi, de 11 à 19h. Infos :www.polad-hardouin.comParis en 1h22 avec Thalys :www.thalys.com

Bio express

Marcel Pouget (Algérie,1923-1945) : à Paris dès 1947,s’est voulu psycho-peintre,peintre mystique. JacquesGrinberg (Bulgarie, 1941-2011) : études à Tel-Aviv, puis àParis, Nouvelle Figuration auxcôtés de Maryan, Christoforou,Arroyo, Segui. Maryan, aliasPinchas Burstein (Pologne,1927-1977) : ghettos, camps deconcentration, Jérusalem,Paris, New York. Michel Ma-créau (France, 1935-1995) : unart provocateur précurseur dugraffiti urbain.

l Focus

Quelques haltescôtières

SELON LEUR HABITUDE la plupart des galeries knokkoises concoctent desensembles de qualité généralement internationale. On y retrouve des artistesbelges et étrangers qui constituent une base d’achat assez consensuelle misantsur les figures que défendent ces enseignes à longueur d’années. Sur la côte,les artistes de Cobra, d’Alechinsky à Dotremont ou Jorn sont très appréciés, demême que les valeurs sûres que constituent le Broodthaers, les Bram Bogartou les Vans Severen, voire un Joseph Lacasse, pour ne considérer que quelquesartistes belges. Ils sont présents dans les devantures sérieuses de la kustlaan etde la Zeedijk.

Dans les ensembles, on pointera tout particulièrement celui de la galerieMulier Mulier qui, en avril prochain, ouvrira un espace très largement aug­menté, de quoi donner de l’ampleur aux expositions qui misent sur lesmeilleures valeurs de l’art conceptuel. On y côtoie souvent des œuvres rares,voire historiques, d’artistes parmi les plus pointus du domaine. Œuvres decollection, les pièces rassemblées actuellement portent surtout sur les annéessoixante et septante d’une bonne quinzaine d’artistes comprenant Art&Lan­guage, Robert Barry, Joseph Beuys, James Lee Byars, Jeff Wall, Dennis Oppen­heim, Panamarenko, Lawrence Weiner… Des œuvres certes de petite dimen­sion mais qui reflètent avec pertinence l’esprit radical de la tendance.

Autre expo de premier choix, la thématique “Coloured skins” chez RonnyVan de Velde. Elle se décline à la fois à Knokke et à Ostende. Accompagnéed’un catalogue reprenant en photos et en détails toutes les œuvres, l’expo re­groupe une trentaine d’artistes, des planches dessinées de J.J. Grandville (19e

s.) à la “Queen Ntombi Twala” d’Andy Warhol, des profils de Duchamp auxphotos de Gilbert&George qui donnent le titre à l’ensemble, des petits clichésnoir et blanc (1962) de Malick Sidibe aux photos ethniques (1927) de E.S.Curtis. L’avant­propos de Xavier Canonne livre sur le sujet et l’expo une ana­lyse remarquable !

En transition vers les solos, on retiendra deux expositions. Le duo de chezPieters qui a fermé sa galerie de la Zeedijk. Il est constitué de pièces blanches,peintures abstraites, la bonne époque, de Paul Van Hoeydonck (Anvers, 1925),et de peintures toujours printanièrement colorées de l’Américain d’originechinoise Walasse Ting (1929­2010). Le quatuor chez Stephane Simoens. Uneexpo qui a comme point commun entre les artistes des images à la fois décom­posées et recomposées. Elle comprend des peintures en dégradés de gris duFrançais Laurent Da Sylva (1979, Lyon) qui fixe le temps, des peintures abs­traites et géométriques de l’Allemand Torben Giehler (1973), des gravures surplexi et des compositions de la Hollandaise Katja Mater (1979), enfin, despeintures non figuratives de Luc Vandervelde (Leuven, 1969).

Nouveau changement chez Maruani&Mercier (Knokke/Bruxelles) qui sesont associés à la galerie Jablonka de Cologne. Et cela nous vaut une expositiond’une série de photographies inédites chez nous de Nobuyoshi Araki (Tokyo,1940). Connu pour ses séries de nus ouvertement érotiques, il poursuit danscette voie et pour cette fois, il balafre de jets de couleur les sujets qui prennentainsi des allures picturales.

Un autre rendez­vous à ne surtout pas manquer est celui de l’exposition desphotos, vidéos et dessins de Ruben Bellinkx chez Geukens&De Vil fort judi­cieusement prolongée jusqu’au 28 février. Nous en reparlerons.Claude Lorent

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NobuyoshiAraki, photopeinte,“Shiki-in(Color Eros)”,2005, 51 x61 cm, pièceunique.

h Quand les galeries se reposent à Bruxelles, cellesde Knokke accueillent les amateurs d’art contemporainet prolongent leurs expos jusqu’à la fin janvier.

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6 Les galeries SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Catherine BastideMaking Friends. Oeuvres de NickBastis. ‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. auV. de 10 à 18h30, le S. de 12 à 18h.Pride. Oeuvres d’Henrik Olai Kaars-tein. ‣ Jusqu’au 24·01.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71 - www.catherinebastide.com

ChampakaPhilippe Berthet “Perico”. Une tra-versée des Etats-Unis qui relève durêve pour Philippe Berthet, un des ra-res dessinateurs européens à avoirtraduit en BD le meilleur des sensa-tions émises par le cinéma hollywoo-dien des années 40 et 50. ‣ Jusqu’au17·01. DuMe. au S. de 11 à 18h30, leD. de 10h30 à 13h30.Stanislas “Le Perroquet des Bati-gnolles”. Planches des deux pre-miers volumes. ‣ Jusqu’au 17·01.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Gladstone GalleryDark Incandescence. Peintures etoeuvres sur papier d’Elizabeth Pey-ton. ‣ Jusqu’au 16·01. Du Ma. au S.de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Huberty & Breyne GalleryEric Liot. Héritier de la figurationnarrative et du Pop Art, l’artiste mixeimages nippones et icônes manga, enrésonance avec l’univers de Marc Mi-chetz. ‣ Jusqu’au 08·02. Du Me. auS. de 11 à 18h, le D. de 11 à 17h.URue de Bodenbroeck 8 - 1000 Bruxelles -02 893 90 30 - www.hubertybreyne.com

J. Bastien-ArtEn équilibre. Chacune des créationsde Jean Rulens est une mise en formede l’équilibre. ‣ Du 14·01 au 28·02.Du Me. au S. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles- 02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotL’Histoire est simple et édifiante.Oeuvres de Sven Augustijnen. ‣ Jus-qu’au 17·01. Du Me. au V. de 14 à18h30, le S. de 12 à 18h30 ou surrdv.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryNameless. Oeuvres de Claude Corti-novis.‣ Jusqu’au 17·01. DuMa. au S.de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryGeer van Velde. Oeuvres sur papierdes années 1930 à 1960. ‣ Du 16·01au 04·04. Du Ma. au S. de 10h30 à18h30, le D. sur rdv.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Maison d’Art Actuel des ChartreuxBrussels Background. Oeuvres deYounes Baba-Ali. ‣ Jusqu’au 31·01.Du J. au S. de 14 à 18h.URue des Chartreux 26-28 - 1000 Bruxel-les - 02 513 14 69 - www.maac.be

Meessen De ClercqBetween what and what not.Oeuvres de Hreinn Fridfinnsson.‣ Jusqu’au 07·02. DuMa. au S. de 11à 18h.Collecting the Alphabet : The Pre-quel (or how I met W). Kelly Schachtdéveloppe un abécédaire visuel, ex-plorant avec malice le langage et lanarration. ‣ Jusqu’au 07·02.Herbstnebel. Oeuvres de Chaim vanLuit. ‣ Jusqu’au 07·02.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

Roberto Polo GalleryThe Scent of Mimosa. Oeuvres deWerner Mannaers. ‣ Jusqu’au 01·02.Du Ma. au V. de 14 à 18h, les S. et D.de 11 à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologal-lery.com

Young GalleryBefore They Pass Away. Le photogra-phe Jimmy Nelson entend gardertrace de civilisations en passe de dis-paraître aux quatre coins du globe.‣ Jusqu’au 07·02. DuMa. au S. de 11à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

QuadriHenri Gabriel. Plexiglas cinétique etpapier-buvards optiques. ‣ Du 14·01au 14·02. Les V. et S. de 14 à 18h ousur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianPeintures d’Italie. Oeuvres deMichelFrère. ‣ Du 16·01 au 07·03. Du Ma.au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxel-les - 02 512 92 95 - www.albertbaro-nian.com

Albert BaronianThe Dark Pool. Oeuvres de David Pa-nos. ‣ Du 16·01 au 07·03. Du Ma. auS. de 12 à 18h.URue de la Concorde 33 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Box GalerieComme chez soi. Photographies insitu. Des photographies entrent endialogue avec des pièces de mobilierdu XXe siècle. ‣ Jusqu’au 31·01. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Didier DevillezPaul Schrobiltgen (1923-1980). Hui-les sur carton et lithographies. ‣ Du10 au 31·01. Du J. au S. de 14 à18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles- 02 215 82 05 - www.galeriedidierdevil-lez.be

duboisfriedlandRougir. Sérigraphies de FrançoisePetrovitch (lavis et encres sur papier,sérigraphies, wall drawings...).‣ Jusqu’au 24·01. Les V. et S. de 14 à18h ou sur rdv, fermé jusqu’au11·01.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Humour et images

Il n’est pas courant pour les galeries des’adonner à l’humour. Un peu comme simanier l’ironie ou le comique pouvait laisserpenser qu’on manque de sérieux.Précisément, c’est sous l’intitulé “Sérieuxs’abstenir” qu’ArtMagna présente neufartistes qui n’ont pas craint de jouer avec le“décalé” de l‘image. Certains d’entre eux sontdes habitués des cimaises du 335 avenueLouise dont on a déjà pu apprécier le sens duclin d’œil. On pense notamment à Patrice LeHodey (par ailleurs administrateur dugroupe IPM) et à ses jeux de reflets et desuperpositions d’images. D’autres sont làpour la première fois, mais se prêtent sanschichi à l’exercice. C’est le cas de Per ArneLarsen qui nous aura fait sourire avec saphoto d’un ciel strié de blanc par le passagedes avions et légendée : “Le plan Wathelet”….En tout cas, tous entourent fortopportunément en cette exposition un PhilDeken qui vient de sortir un livre réalisé lors

de deux séjours d’une semaine passés àRome au printemps et à l’automne 2012.Sous l’intitulé “Urbs­Fragmenta Romana”,on y retrouve 115 photos malicieuses de ceFrançais naturalisé luxembourgeois qui sedit passionné par la “street photography”. Icila pluie qui entre dans le Panthéon par letrou du toit, là une croupe de cheval decarabinier passant devant le cheval de lastatue de Garibaldi ou là encore, cet œil deDieu au centre d’un dôme d’église avec lalégende “4000 ans de vidéosurveillance”. (J­M Bo)

U“Sérieux s’abstenir” exposition de Patrice LeHodey, Olivier Lamboray, Marc Reisinger,Domenico Balsamo, Phil Deken, Damien­PaulGal, Per Arne Larsen, Laurent Carpentier,Véronique Kalitventzeff. Bruxelles, DCA Gallery,avenue Louise, 335. Jusqu’au 15 janvier 2015,du mercredi au samedi, de 13h30 à 18h30.Infos : www.artmagna.be

Photographie

PHILDE

KENCO

URTESY

ARTM

AGNA

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7Les galeriesSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Fred LanzenbergLa peinture à son paroxysme.Oeuvres de Pascal Courcelles. ‣ Du15·01 au 28·02. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxel-les - 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie LazarewExplosion. Peintures de l’artiste bé-ninois Rafiy.‣ Du 15·01 au 21·02. DuMe. au S. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 -1050 Bruxelles - 02 345 30 83 - www.gale-rie-lazarew.fr

Jozsa GalleryDread and Relief. Sculptures de LucieLanzini. ‣ Jusqu’au 10·01. Du J. au S.de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Levy.DelvalBody By Body. ‣ Jusqu’au 10·01.Lying in a Field. Oeuvres d’AndyMee-row. ‣ Jusqu’au 10·01.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -0484 96 66 47 - www.levydelval.com

Mazel GalerieExposition collective “Sur le pa-pier”. Oeuvres de François Boisrond,Maike Freess, Stéphane Pencréac’h,Vuk Vidor, Davor Vrankic, BenjaminSPaRK, Laurina Paperina, Lucien Gil-son... ‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. auS. de 11 à 19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxel-les - 02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nathalie ObadiaMichael DeLucia. ‣ Jusqu’au 17·01.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 12à 18h.

Des petites choses

Première expo solo pour la jeune FrançaiseMarion Sellenet (Alès, Gard, 1988), installée àBruxelles depuis 2008 et découverte parPascal Polar à l’occasion d’un parcoursd’Artistes à Saint­Gilles. Illustratrice,notamment pour divers magazines, MarionSellenet dit puiser son inspiration dans la vieculturelle bruxelloise, mais l’illustration estloin d’être la seule flèche à son arc.L’exposition qui nous occupe révèle un talentautrement plus subtil, sinon incisif. Ses jeuxde formes et d’images, de couleurs dans lestrois dimensions installent d’autorité unepoésie de l’espace réduite à trois fois rien.Magique. Du carton, du bois, des images, de lapeinture, du fil de fer… Avec ce rien instituésupport et matières plastiques, la jeunefemme ouvrage des univers qui tendent toutautant aux vertiges qu’aux histoires de rêveslointains.Jardin secret ou retrait du monde pour mieuxle saisir, la démarche surprend d’instinct carelle est aussi instinctive. Ce pourrait être un

bricolage et ce ne l’est pas. On pressentaussitôt un fil de la pensée qui s’exécute dansune extraordinaire économie de moyens.C’est touchant, parce que tout simple.Emouvant, parce que délicat. C’est si vrai et siténu. Allégorie de notre existence ? Sans aucundoute : le rapprochement avec le pas troubléde l’être dans un monde qui fuit est latent. Cespetits objets du rien ne sont qu’une apparencede vide. Leur intériorité est bien plus vaste !ouvenir ou aventure, désolation en souffrance,rêve plus ou moins déboussolé. Arrêt surl’image incertaine, l’ouvrage de MarionSellenet tient de la pantomime, de la poésie,de la tendresse au fil à fil, de l’absurde commedu tragi­comique.Un vrai et silencieux travail de funambule surla corde raide du langage. (R.P.T.)

UGalerie Pascal Polar, 108, chaussée deCharleroi, 1060 Bruxelles. Jusqu’au 31 janvier, dumardi au samedi, de 14 à 19h. Infos :02.537.81.36 et www.pascalpolar.be

Jardin secret

COUR

TESY

GALERIEPA

SCAL

POLAR/B

RUXELLES

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8 Les galeries SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Sensualité chromatique

Peter Josef est l’un des plus fins coloristesqui soit en peinture. Dans ses œuvresprécédentes au caractère plusgéométriquement construit, chaquetonalité, seule ou en duo, se démarquepar sa rareté, par sa luminosité, par sacapacité quelque peu romantique àéveiller les sens et à susciter desémotions. Éminemment rétinienne, sapeinture, sans appartenir à un courantparticulier tout en entretenant desaffinités avec le minimalisme et le Color­Field américain, s’est constituée sonpropre champ d’expansion etd’expression. C’est peu dire qu’en uneforme de lyrisme chromatique libre,malheureusement trop peu apprécié en

ces décennies de dominationconceptualiste, il apporte avec autant dedélicatesse que de ferveur une vague defraîcheur qui embaume le regard etconquiert l’esprit.Ses œuvres les plus récentes exposéeschez Greta Meert renforcent encore cetteimpression de légèreté aérienne qui agitcomme un souffle d’air bienfaisant carelles prennent le large par rapport auxrigueurs des compositions antérieures.On pourrait dire qu’on atteint au luxepictural, le vrai, celui d’une élégancenaturelle qui rejette toute sophisticationaux oubliettes. Un luxe qui ne s’affichepas comme tel, qui joue plutôt ladiscrétion, voire la modestie mais se

révèle par la subtilité des teintes et desmatières dont certaines, quasi éthérées,enivrent plus qu’elles ne séduisent.Pour la première fois, l’artiste anglaismontre en quelques duos son processuscréatif. Il expose côte à côte, le dessin etcollage préparatif exécuté en petit formatet la réalisation picturale sur toile. Deuxmondes pour une même composition,une même image. L’étude et l’exécutionqui la sublime. Un double ravissement.(C.L.)

UPeter Joseph, “The new Painting”. GalerieGreta Meert, 13, rue du Canal, 1000Bruxelles. Jusqu’au 31 janvier. Du mardi ausamedi de 14h à 18h.

Lyrisme

COUR

TESY

GALERIEGR

ETAMEERT

,

URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles- 02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary Ceramics

Nicholas Lees & Ashraf Hanna. ‣ Du10·01 au 21·02. Du Me. au S. de 13 à18h.

URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe Janssen

Friends and Family. Oeuvres de JackGreer. ‣ Du 15·01 au 20·02. Du Ma.au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.

Mood. Oeuvres d’Aleksander Hardas-hnakov. ‣ Du 15·01 au 20·02.

URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18

www.galerierodolphejanssen.com

Zedes Art GalleryKarlo Binsztok. Peintures. ‣ Du16·01 au 14·02. Du Me. au V. de 12 à18h, le S. de 14 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

Antonio NardoneBits & Species. Oeuvres de Phil VanDuynen. ‣ Jusqu’au 12·01. Du Me. auV. de 14 à 18h, le S. de 15 à 19h.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxel-les - 02 333 20 10

www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectReddish Blue. Oeuvres d’Ivan Ar-gote. ‣ Jusqu’au 07·02. Du J. au S.de 12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 ou 0494 62 43 13

www.dt-project.com

FaiderVibrations. Peintures de Béatrice Ca-sadesus. ‣ Du 16·01 au 21·02. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Paris-BeijingHigh Place. Photographies de Li Weiportant un regard sur l’évolution et lamodernisation de la Chine. ‣ Jus-qu’au 10·01. Du Ma. au S. de 11 à19h.Turbid Landscapes. Peintures de ZhuXinyu. ‣ Jusqu’au 10·01.URue Hôtel des Monnaies 66 -1060 Bruxelles - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtFlux et reflux. Gravures de KoyukiKazahaya. ‣ Jusqu’au 07·03. Du Ma.au V. de 14 à 18h30, le S. de 9h30 à

12h et de 14 à 18h.

URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40

www.lesalondart.be

Valérie Bach

Distortions. Jeanne Susplugas pré-sente des oeuvres complexes auxmultiples strates de lecture explorantles distorsions de la vie, autant phy-siques que psychologiques. ‣ Du16·01 au 28·02. Du J. au S. de 11 à13h et de 14 à 19h, le Me. sur rdv.

URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 296 839

www.galerievaleriebach.com

Galerie Verhaeren

Murs Murs. De ses voyages au Japon,Isabel Wets a ramené une nouvellesérie d’images, entre modernité etspiritualité. ‣ Jusqu’au 18·01. DuMe. au S. de 14 à 18h, le D. de 10 à13h.

Noir. Pénombre, crépuscule,brouillard, contrejour... Au fil des an-nées, Christiane Desmedt a engrangédes images où la lumière se révèlegrâce au noir. ‣ Jusqu’au 18·01.

URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.galerieverhaeren.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°De l’Intuitif vers la Compréhension.Oeuvres de Paul Antony Delattre.‣ Du 14·01 au 14·02. Le Me. de 15 à18h et le S. de 14 à 17h en présencede l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Al-leud - 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BI had a dream. Photographies de InèsStievenard et Olivier Dykmans. ‣ Les10 et 11·01 de 14h à 18h.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais -067 79 08 11 - www.espaceb.be

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryExposition collective. Oeuvres d’An-toine Graff, Thierry Dubrunfaut, Al-bane Courtiere et Jean-Paul Meule-man. ‣ Jusqu’au 11·01. Du J. au D. de14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -0474 93 50 22 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGEEspace 251 NordImages volées. Peintures et objets dePierre Gérard. ‣ Jusqu’au 14·02. DuMe. au S. de 14 à 18h.Images volées. Peintures et sculptu-res (assemblage d’objets) de PierreGérard. ‣ Jusqu’au 14·02.URue Vivegnis 251 - 4000 Liège -04 227 10 95 - www.e2n.be

Nadja VilenneExercices de style. Oeuvres de So-phie Langohr, Jacques Lizène, Capi-taine Lonchamps, Emilio Lopez-Men-chero, Benjamin Monti, Pol Pierart...‣ Jusqu’au 31·01. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

Yoko Uhoda GalleryDe l’usage du dessin. Oeuvres de KooJeong-A, Martin Kippenberger, Ray-mond Pettibon et David Shrigley.‣ Jusqu’au 18·01. Du J. au S. de 12 à18h, le D. de 10 à 14h ou sur rdv.Pussy Bow. Oeuvres de CharlotteBeaudry interrogeant les rapportsentre la féminité et sa représenta-tion. ‣ Jusqu’au 11·01.URue Forgeur 25 - 4000 Liège -0478 91 05 53http://yoko-uhoda-gallery.com

NAMUR

JAMBESDétourClaudine Péters-Ropsy. ‣ Du 14·01au 14·02. Du Ma. au V. de 12h30 à17h30, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes- 081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordinationrédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPMPress Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Ho-

dey. Rédacteur en chef: Francis Van deWoestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pier-re-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Pu-blicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

À l’étranger

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FranceMaja Bajevic – Sculpture néon

Paris – Galerie Michel ReinL’artiste franco­bosnien (1967) présente une série de phrasesen néon bleu, suspendues dans l’espace. Courtes, violentes,incantatoires, ces phrases font partie d’une collection de slo­gans issus des grands mouvements sociaux et politiques duXXème siècle. Des fiches, des dessins et une “Stream Ma­chine” complètent l’expo.U Jusqu’au 17 janvier. Galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne,75003 Paris. www.michelrein.com

Albert Dubout – IllustrationParis – Galerie Huberty – Breyne

L’exposition se compose d’une trentaine d’illustrations col­lectées par un amateur depuis plus de quarante ans. Une oc­casion de replonger dans l’univers de cet artiste qui a marquél’imagerie populaire, notamment à travers l’illustration degrands classiques de la littérature.U Jusqu’au 24 janvier. Galerie Huberty – Breyne, 91 Rue Saint­Honoré, 75001 Paris. www.hubertybreyne.com

Mehdi-Georges Lahlou – SculptureParis – Galerie Dix9

L’artiste franco­marocain vivant à Bruxelles fouille les archi­ves autant qu’il les invente. Une manière de se construire uneidentité artistique et culturelle au départ d’une photo censéeêtre celle de son père. Il s’invente aussi un faux musée archéo­logique et biaise ainsi l’histoire. Non sans humour.U Jusqu’au 17 janvier. Galerie Dix9, 19 rue des Filles du Calvaire,75003 Paris. www.galeriedix9.com

Edgardo Navarro – PeintureParis – Galerie Michel Rein

Le peintre mexicain (1977, vit à Paris) a été partiellementformé au contact de Neo Rauch à Leipzig. On y trouve sansdoute la source d’une peinture classique qui met en scène destranches d’un récit dont on ne saisit pas clairement les enjeuxmais qui semble s’inscrire dans l’(H)istoire, au moins celle despersonnages.U Jusqu’au 17 janvier. Galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne,75003 Paris. www.michelrein.com

AngleterrePipilotti Rist – Vidéo

Londres – Hauser&WirthPour cette exposition, l’artiste suisse a transformé la galerieen un environnement totalement immersif et sensoriel. Pro­jetée contre deux murs, la vidéo “Worry disparaîtra Horizon”(2014) est un voyage à l’intérieur du corps humain, basé surune animation en 3D en manipulant les plis de la peau.U Jusqu’au 10 janvier. Hauser&Wirth, Galerie du Nord, 23 SavileRow,W1S 2ET Londres. www.hauserwirth.com

John Russell – MultimédiaLondres – Mot International

Avec l’artiste on plonge dans un monde aussi étrange que fan­tastique où la plupart des repères habituels disparaissentcomme si on se situait dans un futur, les squelettes debout oules sculptures de tortues étant là pour nous rappeler que cemonde tantôt aquatique, tantôt proliférant, est aussi le nôtre.U Jusqu’au 31 janvier. Mot International, Premier étage, 72 NewBond Street, W1S 1RR Londres. www.motinternational.com

COUR

TESY

MOT

INTERN

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GALERIEMICHE

LRE

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ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyBlind walls and night trees - My fa-vourite things. Oeuvres récentes deMichael Wolf. ‣ Jusqu’au 24·01. DuMa. au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Fifty One TooWho are you, Vivian ?. Photos nonpubliées de Vivian Maier datant desannées 50-70. ‣ Jusqu’au 31·01. DuJ. au S. de 13 à 18h ou sur rdv.UHofstraat 2 - 2000 Anvers -03 233 88 14www.gallery51.com

NK GalleryBlack Gold. Oeuvres de Kool Koor.‣ Jusqu’au 22·01. Du J. au S. de 12 à18h.UMuseumstraat 35 - 2000 Anvers -03 237 98 22 - www.nkgallery.be

Tim Van Laere GalleryGreat Hits. Oeuvres d’Anton Henning.‣ Jusqu’au 24·01. DuMa. au S. de 13à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

FLANDRE OCCIDENTALE

DAMMEGalerie IndigoSacrale Symboliek. Oeuvres de LucHoenraet. ‣ Jusqu’au 22·02. En se-

maine de 11 à 13h et de 14 à 18h(fermé les Ma., Me. et J. matin), lesS. et D. de 11 à 18h.

UKerkstraat 15 - 8340 Damme -050 37 03 31 - www.indigoartgallery.be

KNOKKE-HEIST

Jablonka Maruani Mercier Gallery

Nobuyoshi Araki. Des oeuvres mê-lant photographie et peinture. ‣ Jus-qu’au 02·02. Les S. et D. de 11 à18h30.

UKustlaan 90 - 8300 Knokke-Heist -0473 97 72 36 - www.maruani-mercier.com

FLANDRE ORIENTALE

GENT

Tatjana Pieters

Arcade (Londres) @ Galerie TatjanaPieters. Oeuvres d’Anna Barham,Luca Bertolo et JohanWallbank.‣ Du11·01 au 08·02. DuMe. au D. de 14 à18h ou sur rdv.

UNieuwevaart 124/001 - 9000 Gent -09 324 45 29 - www.tatjanapieters.com

LaMaisonVague

Patrick Corillon,l’auteur de cet ouvrage,est un plasticienenchanteur. Si onpréfère, un artiste visuelconteur. Ou encore unpoète artiste. Il écritautant qu’il donne àvoir. Cette fois, il publieun livre de textes etd’images. Qu’il dédie en

quelque sorte aux marins. Il nous informe qu’à Glasgowexisterait dans une ancienne fabrique de cordage, le seulmusée au monde dédié aux chansons de marins. Un muséecirculaire dont l’artiste ne manque pas de nous présenterune maquette. Il s’avère en effet que ce serait à Glasgowqu’un éditeur aurait publié en 1910 un recueil de Shanties,des chants de travailleurs, en l’occurrence des Sea Songs,interprétés par les marins. Mais shanty signifie aussi cabaneou baraque.Par ailleurs l’auteur et l’éditeur précisent que “les objets et leschansons du livre sont totalement fictifs”. On prendra donc letout comme un récit imaginaire puisant à une sourcepopulaire en provenance de tous les océans et de toutes lesmers du monde. Des chants de “glascolie” soit empreints “denostalgie et de mélancolie”. Tout au long de l’ouvrage qu’ilillustre abondamment, Patrick Corillon publie des textespoétiques, des chansons, qu’il commente parfois. Entre cesvers il raconte aussi de petites histoires qui expliquentl’origine des poèmes à entonner. Et l’ouvrage, pour adultesautant que pour enfants, réserve d’autres surprises, cachéessous les rabats, des adresses pour se connecter, pour voir etécouter. (C.L.)

ULa Maison Vague. Patrick Corillon. 48 p., ill. coul., éd. duCorridor (Liège).

La parution de la semaine

CORR

IDOR

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Zizi Jeanmaire

Chez Me Besch à Cannes le 30 décembre, enl’hôtel Martinez, on vendait des œuvres d’artmodernes et quelques très bons vins. Pour cesderniers, le lot le plus remarquable était com­posé de sept caisses de six flacons de Petrus,datant des années 2007 à 2011. Le marteautomba, avec les frais, à 78675 €. Du côté desobjets d’art et des tableaux, on mettra enavant cette pétillante composition de RenéGruau (1909­2004), figurant Zizi Jeanmaire.Gruau avait travaillé avec Roland Petit en1953 et avait dessiné des costumes. Le présenttravail datait de 1970 semble­t­il et fut venduà 21 335 €. Il s’agissait d’une toile de 81 x65 cm.

21335 €

BESC

H

HermèsChez Me Cor­nette de SaintCyr à Paris, le20 décembre, onproposait unevente de Noël,toute en art devivre, ce qui al­lait des flaconsde vins (unebouteilled’Yquem de1995 annoncée à130 € fit 372 €),

à des accessoires féminins des plus élégants.On y voyait une foule de sacs sortis de grandesmaisons françaises. Ce fut le succès, à petitsprix (quoi que tout soit relatif), et on y trouvaitnotamment ce sac du modèle Vespa, de chezHermès (lot 210). Annoncé entre 300 et 400 €,il a été vendu à 580 €, hors frais.

580 €

CORN

ETTE

DESA

INTCY

R

Bruges

Chez Amberes à Anvers à la mi­décembre, onproposait un très bel ensemble d’œuvres d’artclassiques. Parmi elles se trouvait une san­guine d’Eugène Van Mieghem, figurant unejeune femme chapeautée à l’allure très aristo­cratique. Madame a été vendue à 9000 €. Puison pouvait emporter une cafetière et un pot àmoka, selon le catalogue (personnellementdeux cafetières eurent convenus), en argentmassif, aux poinçons de Bruges. On était là en1783, toujours dans une ambiance esthétiqueLouis XV. Les deux éléments poinçonnés parCarel Beninck ont été adjugés à 10000 €, sansles frais.

10000 €

AMBE

RES

l Résultats

Belle ve nte chez Mosanen déce mbre

h Quelques lots méritent un petitarrêt sur image dont une toilede Bertholet Flémal.

SI, COMME NOUS L’ÉVOQUONS par ailleurs,dans les grandes salles de ventes internationa­les on ne peut guère réaliser de belles affaires etemporter des choses intéressantes à petits prix,ce n’est pas le cas dans les plus petites salles etles maisons de ventes de province. Là se trou­vent de réelles opportunités d’achat à qui veutbien être attentif.

Ce fut le cas en l’Hôtel des Ventes Mosan chezLionel Nagant de Deuxchaînes, à Liège, en dé­cembre dernier. Premièrement avec cette trèsbelle feuille de Michel­François Dandré­Bar­don (1700­1778), natif d’Aix­en­Provence maisqui fit sa carrière à Paris et Marseille. Il s’agissaitd’une étude d’homme barbu, au fusain et à lacraie, cédée contre 3800 €, frais non compris.Le peintre est rare et cela reste une belle opéra­tion sur le marché international.

Il y avait ensuite une très belle “Nature morte

MOS

AN

Souvenirs

Le 19 décembre, l’étude de Me Vincent Waplerà Paris, proposait des documents historiques,des souvenirs de grandes personnalités, etmême des manuscrits de l’avocat Jacques Ver­gès, dont ses travaux préparatoires pour la dé­fense de Klaus Barbie (vendus 12 000 €). Lepublic était enthousiaste, paraît­il. Une photodu général de Gaulle à l’Elysée, annoncée à100 € en fit 1200. Une boîte en argent portantles signatures des créateurs du Traité de l’At­lantique Nord, à Washington en 1948, fila de120 € à 7200 €.

7200 €

WAP

LER

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11Le marchéSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

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Belle ve nte chez Mosanen déce mbre

aux oiseaux” peinte par l’artiste anversois fortméconnu, Jacob­Xavier Vermoelen (1714­1784), mort à Rome. Il s’agissait d’une huile surpanneau de 51 x 67 cm. Elle a été vendue à1300 € plus frais. On passera vite sur une copied’une “Sainte Famille” d’après Simon Vouet,peintre parisien du XVIIe siècle, annoncéecomme du foyer liégeois du XVIIIe siècle(380 €); c’était déjà de trop vu la piètre qualitéde l’œuvre, pour aller directement sur le mor­ceau de choix de la vente. Il s’agissait d’“Ezé­chias malade et guérit” que la salle allait mettreen vente sous le nom de Gérard de Lairesse ouson atelier, sans le bon titre. Pierre­Yves Kairis,chef de service à l’IRPA, a identifié le sujet et unautre artiste, liégeois et du XVIIe siècle commeLairesse, à savoir Bertholet Flémal (1614­1675).Il avait la certitude qu’un original incontestablese trouvait au Musée d’Art de l’Université duMichigan, à Ann Arbor. Flémal rappelons­le,participa avec son compatriote Walthère Da­mery au décor de la coupole des Carmes à Paris(rue de Vaugirard), vers 1648. C’était la pre­mière coupole baroque de France, vingt ansavant celle du Val­de­Grâce. Plus tard, en 1670,Flémal obtint la commande du plafond de la

salle du trône au palais des Tuileries. Il fut parailleurs professeur à l’Académie de peinture deParis.

Pour Pierre­Yves Kairis : “J’ai mis en rapport latoile de chez Mosan avec le tableau très peu connumais essentiel de l’Université du Michigan (achetédiscrètement par l’intermédiaire de feu JacquesThuillier, professeur auCollège de France, dans unegalerie parisienne en 1973), que je ne connais quepar photo mais qui me paraît vraiment excellent”.

Pour notre interlocuteur, qui va sortir le cata­logue raisonné du peintre liégeois chez Arthénaà Paris en 2015 : “le problème des répliques chezFlémal est important et reste entier. Le seul tableauque je garde prudemment comme réplique (mais jene l’ai pas vu), c’est l’“Héliodore” du musée de Pa­vlovsk, qui montre de beaux détails différents dutableau dumusée de Bruxelles. Pour le reste, je suistrès perplexe quant aux répliques chez Flémal”.

On espère que ce tableau­ci, de même formatque celui des USA, à deux centimètres près, soitune réplique autographe. Sinon, ce sera une co­pie d’atelier, de très belle facture quand même.Quant à celle qui traite de la finance chez Mo­san, elle fut de 7200 € frais compris.Philippe Farcy

Cette toile de Bertholet Flémal (1614-1675), peintre liégeois, a été vendue chezMosan à 7200 €.

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12 Le marché SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Salle de ventes

Sotheby’sécrase son monde à Paris

h La salle de ventes anglo­américaine progresse sur laplace française. Plus 13 %. Onattend le résultat mondial.

GUILLAUME CERUTTI dirige le bureauparisien de Sotheby’s et il a passé desvacances de fin d’années merveilleusesnous dit­on. On peut le croire car le pa­tron parisien dont les bureaux sont si­tués en face de l’Elysée vient de rendredes comptes on ne peut plus fleuris etses roses sont flamboyantes face à cellesternes et fades du locataire d’en face.Sotheby’s vient en effet de publier ses213 millions de chiffre d’affaires surl’année 2014. Le chiffre progresse detreize pour cent. A ce niveau cette évo­lution est considérable. Notons que lemontant au marteau est de 178 mil­lions d’euros, ce qui donne un certainreflet des commissions sur les ache­teurs. Et il y a d’autres commissions,parfois très réduites, sur les vendeurs.D’autres salles parisiennes font mieuxen élévation du chiffre annuel, mais el­les sont à des années lumière du solde

final de Sotheby’s (voir par ailleurs).Voilà qui écrase la concurrence et

montre que la sélectivité est la seule quipaye. Elle est possible car la salle de ven­tes s’appuie sur un réseau mondial in­comparable que seule Christie’s peut luidisputer. La sélectivité cela veut dire larecherche de rareté, de perfection entout, provenance, conservation, créa­tion, matériaux si nécessaire. Il va sansdire que l’on n’effectue pas dans cegenre de ventes de prestige des affairesen or, vu depuis les acheteurs. Mais vudepuis le siège des vendeurs c’est lemeilleur moyen de rentabiliser un héri­tage ou un achat ancien car les salles deventes de ce niveau offrent une exper­tise incomparable. Et alors là ce sont el­les qui se montrent exigeantes. On nevous prendra que le meilleur, le fin dufin, la crème. Il est intéressant de noterque sur les trente et quelques collec­tions privées venues du monde entiervers Paris, deux étaient d’origine belge,à savoir la bibliothèque de Carlo dePoortere (1917­2002; industriel du tex­tile bien connu entre Tournai et Cour­trai, qui fut l’un des quatre co­proprié­taires de la firme Louis de Poortere) et lacollection de statues congolaises

d’Alexis Bonew. Ce sont aussi des mon­des qui s’évanouissent avec les collec­tions et seuls les catalogues traduisentencore de façon publique ce qui étaitl’âme de ces gens éclairés.

Signalons par ailleurs que la ventila­tion des acheteurs à Paris en cette salle,est de seulement 35% provenant du de­hors de l’Europe. L’implication desautres continents reste donc relative­ment faible par rapport à Londres, NewYork et Hong­Kong. Sotheby’s peutaussi faire varier le rôle des déposantsinternationaux d’une place à l’autre. Lecommuniqué de Sophie Dufresne (RPde Sotheby’s), signale que 33 % des dé­pôts (en valeur), proviennent del’étranger, dont 4 % de Belgique. Sothe­by’s chasse donc intensément surl’Hexagone. Notons ensuite que le rôlejoué par l’internet évolue sans cesse et

progresse de 9 %. C’est positif maismoindre que le pourcentage de lahausse du CA annuel. Puis, le rôle de latoile en termes financiers progresse luiaussi avec dix adjudications à plus de100000 €. Cela reste mineur mais c’estbon signe.

On terminera par le poids des diffé­rents segments et leurs progressions, cequi donnera une idée des modes et desgoûts. Ce sont les tableaux et dessins etdu XIXe siècle qui montent le plus avecune augmentation de 53 %, à 13,9 mil­lions d’euros. Suivent les arts décoratifset le design avec 50 % de croissance, à34 millions d’euros. Le mobilier anciencroit pour sa part de 13 %, à 13,3 mil­lions d’euros. L’argenterie est stable, à3 millions d’euros.Philippe FarcyU Infos : www.sotheby’s.com

SOTH

EBY’S

Ce portrait en bronze d’Annette, par Giacometti, vers 1960, a été cédé le 4 décembre chezSotheby’s, pour 1045500€.

SOTH

EBY’S

Cette composition de Robert Delaunay “Rythmes, Joie de vivre”, datant de 1931, (203 x181 cm), s’est vendue le 4 décembre chez Sotheby’s pour 2337500 €.

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13Le marchéSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

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Palmarès françaisdes salles de ventes

LA SALLE DE VENTES DU ROND­POINT desChamps­Elysées, fief des Dassault, a réussi ungrand coup en 2014. Elle est passée audeuxième rang des salles travaillant sur l’Hexa­gone, dépassant de la sorte Christie’s que tout lemonde croyait inaccessible. Cette nouveauté autableau d’honneur montre que les Françaissont capables de faire de belles choses. C’estaussi, là, affaire de stratégie depuis plus de dixans. Au­delà du choix des hommes et des équi­pes, ce sont les segments cultivés avec intelli­gence et pragmatisme qui ont permis à la mai­son de ventes de grandir pour atteindre lessommets. Il y a dix ans, Artcurial était une sallecomme toutes les autres. Ce n’est plus le cas.Elle tient le haut du pavé. Mais si elle bat Chris­tie’s cette année, elle n’en reste pas moins uneentreprise exclusivement hexagonale. Toutpasse par Paris. Les deux autres maisons sontplanétaires. C’est une différence énorme. Pource qui regarde le CA, il s’est établi à 192 millionsd’euros, en hausse de 8 %, avec un accroisse­ment de 71 % en BD et de 67 % en automobiles.Les beaux­arts représentent encore 110 mil­lions du CA. La faiblesse de la firme se situedans l’art moderne et contemporain. Mais ilsuffit d’une adresse ou deux pour booster leschiffres. L’alliance avec Sotheby’s pour diversesaffaires est un point positif.

Christie’s se retrouve donc en troisième posi­tion avec 180 millions d’euros parce que la mai­

son de ventes a ventilé ses lots majeurs et gran­des adresses privées vers d’autres sites, commeLondres et New York. Ce recul parisien sembleêtre accessoire pour la salle qui appartient àFrançois Pinault. En effet, on connaîtra souspeu les chiffres mondiaux et là, Christie’s serasans doute la première salle du globe.

Les divers communiqués de presse pointent legroupe “Ivoire” en quatrième position, avec57 millions d’euros. Mais il y a derrière cette ap­pellation douze salles de ventes de province.C’est donc un miroir aux alouettes, comme lesont d’ailleurs les 374 millions d’euros généréspar l’Hôtel des Ventes Drouot qui accueille 72salles de ventes, dont celles primées ici.

La quatrième place réelle est obtenue parMillon, avec 38,4 millions d’euros. On connaî­tra sous peu la part belge et la part suisse de cegros gâteau. Puis viennent Tajan avec 36,2 mil­lions d’euros et Piasa avec 36 millions. LesSaint­Cyr pointent à 33,5 millions dont uneforte participation belge, juste devant l’étudeAguttes, sise à Neuilly, qui affiche 32,4 millions,en hausse de 13 %. Pour Pierre Bergé, c’est la sta­gnation, à 23,5 millions d’euros, dont 3,1 pourla phalange bruxelloise. Beaussant­Lefèvre ter­mine le panel avec 20 317 368 d’euros (+ 14 %).

On voit ici que la situation est très mouvanteet que les progressions sont généralement ho­mogènes.Ph. Fy.

HERG

ÉMOU

LINS

ART/AR

TCUR

IAL

Cette feuille de Tintin, passée chez Artcurial en décembre,est montée à 2,6 millions d’euros, frais compris. Qui ditmieux ?

h La France ne voit que par les yeux de Paris. Et Artcurial y gagnesur de nombreux tableaux.

l Rencontres

Liénart ne manquepas d’assurance

LE GROUPE EECKMAN(dirigé par les deux frèresMarc et Eric Hemeleers)est une compagnie decourtage d’assurances,âgée de près de 80 ans,parmi les plus importan­tes à Bruxelles. Elle est ausommet de la hiérarchiequand il s’agit de proté­ger les objets d’art an­ciens comme contempo­rains. Installés dans lechâteau d’eau qui do­mine Uccle et Forest toutprès de l’avenue Mo­lière(1), les deux frères onteu naguère encore labonne idée de demander

à Cédric Liénart de venir compléter leur équipe. Des équi­pes grandissantes grâce aux sièges d’Anvers, Genève et Pa­ris. Pour Cédric Liénart, il ne s’agit pas d’un emploi salariépour faire du bureau, mais d’un partenariat d’expériencesà mettre en commun de manière à défendre mieux les in­térêts des clients. Les patrons d’Eeckman eux, sont sous­cripteurs de plusieurs grandes compagnies d’assurancesinternationales comme les Lloyds, Hiscox, Catlin ou Axa.Ils font du sur­mesure, sans assumer les éléments finan­ciers. “Nous sommes très actifs dans le domaine des arts et tra­vaillons pour les musées, les collections particulières, les entre­prises qui ont choisi de créer des collections d’art pour affirmerleur image, les sociétés de transport, les galeristes et les mar­chands, les administrations et les ministères et diverses fonda­tions culturelles. C’est la typologie du client qui nous importeet au­delà des choses de l’art, on couvrira les résidences,maga­sins et entrepôts si nécessaire. On ne néglige pas les automobi­les bien entendu, surtout si elles sont anciennes; mais pas seu­lement”, nous disent les deux frères. Pour sa part, CédricLiénart, grand collectionneur d’art contemporain lui­même, et ancien patron du bureau de Sotheby’s en Belgi­que, regarde sa mission sous deux angles d’attaque diffé­rents. “D’abord, il s’agit de réfléchir à l’image du groupe, aupositionnement sur un marché compétitif et de répondre auxattentes de clients parfois importants et toujours exigeants.Pour m’intégrer au mieux, mes patrons m’ont fait entrer auconseil d’administration. J’y suis depuis cet automne 2014 etcela me permet d’avoir une bonne visibilité de l’entreprise. Maplace est de réfléchir également à une stratégie affinée de com­munication”.

Eric Hemeleers confirme d’ailleurs que “la présence deCé­dric Liénart, figure bien connue dumarché de l’art contempo­rain en Belgique et en Europe, est une manière de préciser no­tre action dans un monde élargi de l’assurance. Il est notreconseiller spécial. Au­delà de cela, il va permettre à des tas degens de se rencontrer. Il va créer des synergies entre des res­ponsables qui ne se connaissent pas toujours, il va créer du lienentre des collectionneurs et des conservateurs, par exemple, sinon avec des galeristes. Il est pour nous une surface de dialo­gue avec lemarché de l’art, sans être placé dans l’univers com­mercial. Il ne s’agit pas pour lui d’acheter et de vendre. Il nousaide à mieux nous positionner dans la dynamique de notremécénat (avec Prométhéa par exemple), et nos liens avec desinstitutions que nous soutenons, comme le Wiels, les Mac’s oule Muka”.

A l’heure où la Brafa va très bientôt ouvrir, il y a sansdoute de belles opportunités pour Cédric Liénart de sefaire remarquer et donc de rendre Eeckman encore plusvisible.Ph. Fy.

U1; Infos : 167, rue Marconi, 1190 Bruxelles. Tél. :02.539.00.80. Mail : [email protected]

PH.FY

Cédric Liénart est un battant etun amoureux de l’art. Après unlong passage chez Sotheby’s, levoilà chez Eeckman.

h Cédric Liénart travaille depuis peupour le groupe Eeckman à Bruxelles.

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14 Le marché SEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

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Pleins feux sur Lhomme

À UNE ENCABLURE DE NOËL, MichelLhomme et ses assistants firent parler la pou­dre dans un petit feu d’artifice qui annonçaitcelui du 31 décembre. Mais là ce sont les billetsqui partirent en bouquets de couleurs plus ho­mogènes que les fusées scintillantes d’originechinoise.

Le public était là, lui aussi, assez nombreuxpour soutenir des cotes et saisir quelques bel­les opportunités.

La plus belle était celle d’un décor de salondu château de Bommershoven que les pro­priétaires (N. de M.) laissaient dormir depuisles années 1930 dans un grenier bien isolé,mais qu’ils se décidèrent à vendre car les auto­rités flamandes ont lancé ce 1er janvier un in­ventaire des biens culturels privés, avec facultéd’interdiction de sortie des murs pour les cho­ses les plus importantes. Paul­Joseph Carpay(1822­1892) risquait bien de devenir prison­nier de son château si jamais les sbires du mi­nistère flamand passaient par ce coin du Lim­bourg jadis liégeois et avaient eu vent de ce dé­cor majeur. Sept toiles étaient à prendre. Degrandes tailles parfois et de sujets méconnus,les toiles étaient annoncées entre 40000 et50000 €. Elles firent exactement ce que l’onespérait d’elles, soit 52000 € avec les frais.L’Université de Liège a emporté le lot, avecl’aide efficace et rapide de la Fondation Roi

Baudouin via le fonds David­Constant qui aété institué pour préserver le patrimoine mo­bilier liégeois. Les toiles seront placées au châ­teau de Colonster. Il paraît que l’on pourra al­ler les voir.

Il n’y avait pas que cela à prendre chezLhomme bien sûr en ce 20 décembre. On no­tera les 1350 €, un peu au­delà des l’estima­tion haute, donnés pour les six volumes consa­crés à l’art de Georges Braque, entre 1916et 1957, parus sous l’égide de la FondationMaeght entre 1959 et 1973. C’était le numéroun de la vacation. Puis au lot 24, on trouvait unautre livre, illustré par Magritte. Il s’agissaitdes “Chants de Maldoror” de Lautréamont,parus en 1948. Ici également, à 900 € on restadans les estimations, juste en dessous de labarre haute des prévisions. Les graveurs lié­geois des XVIIe et XVIIIe siècles, comme Lai­resse et Dreppe ne firent guère d’étincelles, sevendant même sous les estimations basses. Parcontre on donna 1000 € pour une lithogra­phie d’Henri de Toulouse­Lautrec “Lenderdansant le Boléro”. Puis un joli succès vint cou­ronner un livre rare sur les démons. Il s’agissaitd’un volume de l’angevin Jean Bodin “De laDémonomonie des sorciers”, paru en 1593 etannoncé entre 400 et 500 €. Il fut échangécontre 1800 € frais compris.Ph. Fy.

h Comme prévu le décor de Carpay a obtenu le plus beau score.Plus de 50 000 €. Le reste fut plus accessible.

LHOM

ME

l Patrimoine

Cambon sort son nouveau catalogue d’architecture

COMME CHAQUE ANNÉE à pareille époque,Alain Cambon sort le catalogue à prix marquésde ses dernières trouvailles. Il ne travaille queles dessins ou aquarelles, les tableaux parfois,les gravures rarement, les maquettes encoreplus rarement, dans sa boutique de la rue Mon­sieur le Prince à Paris, entre le boulevard Saint­Michel et la place de l’Odéon. Pour les amateursd’architecture, cet endroit doit être un must.On y trouve de tout, depuis des carnets devoyages à des études de jeunes architectes enherbe ou de paysagistes pour qui l’herbe est undevoir et un accessoire. Le catalogue qui vientde paraître n’est qu’une part du patrimoine del’antiquaire dont les cartons et les tiroirs regor­gent de feuilles diverses, de qualités, de tailles,d’états et de prix très variables.

On évoquera que les paysagistes, tous fran­çais, sauf une exception notable car il s’agitd’un liégeois d’origine en la personne de Pier­re­Joseph Lenné l’Ancien, que le catalogue qua­lifie de Lenné l’Aîné, ce qui fait sourire bien sûr.CA

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Cette vue rare duchâteau de Migréen Saintongedaterait de 1760.On en demande900 €.

h L’antiquaire parisien est le seul dans son genre, à ne défendre que le patrimoine architectural et paysager.

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15Le marchéSEMAINE DU 9 AU 15 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

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Pleins feux sur LhommeLe lot des sept toiles de Carpay, peintre liégeois méconnu, du XIXe siècle,sont parties à 52000 € frais compris chez Lhomme le 20 décembre dernier.

l Patrimoine

Cambon sort son nouveau catalogue d’architecture

L’artiste est donc d’extraction liégeoise et c’esten 1699 que son père ou grand­père, déjà maî­tres­jardiniers, firent changer leur nom de LeNeu (sans doute une déformation wallonne deLe Nain (on n’ose rêver à une filiation avec lestrois frères Le Nain, de Laon), en Lenné. La fa­mille était venue s’installer sur les bords duRhin dans le dernier quart du XVIIe siècle, auxalentours de Bonn, terres de l’archevêque deCologne. Le dessin présenté ici, de 720 x505 mm est un projet de la fin du XVIIIe sièclepour le parc du château de Popelsdorf, érigéentre 1715 et 1723 par Clément­August de Ba­vière. Popelsdorf, célèbre pour sa cour inté­rieure circulaire à arcades, était le troisième bâ­timent castral, construit par Robert de Cotte,pour ce prince de la Maison des Wittelsbach,après le palais de Brühl et le Falkenlust. Popels­dorf était une périphérie de Bonn à l’époque.Depuis lors, le hameau a été intégré dans l’an­cienne capitale de la RFA. Le château existetoujours et il fut légué à l’Université de Bonn

par Frédéric­Guillaume III de Prusse. Le dessinà l’encre de Chine et à l’aquarelle est à prendrecontre 6 500 €. Notons que Pierre­JosephLenné, le Jeune (1789­1862), fils du précédent,fut le plus célèbre paysagiste de son temps dansl’empire allemand.

Le volume d’Alain Cambon commençait parailleurs sur un flot de dix­neuf dessins de Bar­thélemy Duchesne, né vers 1751, lui aussi maî­tre­jardinier. Il travailla à Saint­Cloud, au Petit­Trianon, pour des parcs publics parisiens, maisson travail reste très méconnu. Notons encore,pour finir, cette feuille de 300 x 265 mm, tracéepar l’architecte François Verly (1760­1822),natif de Lille et qui travailla pour moulte châ­teaux belges de Meise pour les d’Hoogvorst, àBazel pour les Vilain XIIII. Il s’agit ici d’un pro­jet de statue dans un théâtre de verdure, nonidentifié (1200 €).Ph. Fy.U Infos : 00.33.1.43.25.76.25; 30 rue Monsieurle Prince, 75006 Paris.

h L’antiquaire parisien est le seul dans son genre, à ne défendre que le patrimoine architectural et paysager.

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