ADAptAtiONS Et iNFLUENcES

Comme Miyazaki ou Mœbius, il y a des noms

qui parlent d’eux-mêmes. Stefan Wul en fait

partie, dans le cercle certes plus restreint de

la littérature. Au point qu’au fur et à mesure du

temps, a émergé un adjectif – honneur que peu

d’auteurs peuvent se targuer d’avoir suscité.

L’auteur wulien sait qu’il est apprécié pour ses

qualités de créateur à l’imagination personnelle

et à l’écriture efficace. Quelques écrivains, telle

Julia Verlanger alias Gilles Thomas, ont été

considérés comme ses continuateurs. La plupart

des acteurs majeurs du genre, de Gérard Klein

à Jean-Pierre Andrevon, le portent au pinacle.

Le cinéma et la bande dessinée ne s’y sont du

reste pas trompés. Influence directe au cinéma,

via les adaptations en animation de deux de

ses romans, Oms en série et L’Orphelin de

Perdide. Cela donnera La Planète sauvage

et Les Maîtres du temps de René Laloux.

Le premier, d’inspiration surréaliste sous le

crayon de Topor, obtiendra le prix spécial du jury

à Cannes en 1973 ; le second, daté de 1981,

bénéficiera des dessins de Mœbius.

En B.D., l’influence de Stefan Wul commence

dans les années 1970 pour se poursuivre

jusqu’à nos jours. Les « grands anciens »

comme Mœbius, Mézières ou Druillet, jusqu’aux

plus récents, tous se réclament du maître.

Druil let lui a emprunté quelques scènes,

Mézières ses décors les plus flamboyants,

Mœbius la liberté d’invention ; tous lui ont rendu

hommage, à un moment ou à un autre.

Laurent GenefortRomancier de science-fiction, ami de Stefan Wul

et spécialiste de son œuvre.

Hommage de Maliki au film d’animation Les Maîtres du temps (René Laloux et Mœbius – 1982). Illustration parue dans DBD hors-série N°9 / mars 2012.

Jaquette du DVD Les Maîtres du temps(René Laloux et Mœbius – 1982).

« (…) Avant Lovecraft, il y a un monsieur qui s’appelle Stefan Wul. C’est les

années cinquante, je suis gamin et il écrit ses romans au Fleuve Noir : L’Orphelin

de Perdide [qui donnera le scénario du dessin animé Les Maîtres du temps de

René Laloux et Mœbius en 1982], Le Temple du passé… c’est une révolution,

c’est extraordinaire. Ça a été très important pour moi. »Philippe Druillet

Interview parue sur BDzoom.com en janvier 2012.

D.R

. © P

hilip

pe D

ruille

t

Stefan Wul

pARcOURSNé dans les années

1920 à Paris et disparu

en 2003, Pierre Pairault

a écr i t onze romans

de 1956 à 1959 sous

l e p s e u d o n y m e d e

Stefan Wul, nom d’un

savant atomiste russe

entendu à la radio. Ces

romans ont paru dans la

co l lect ion popula i re

« Anticipation » chez Fleuve Noir, collection

aujourd’hui mythique, mais entachée à l’époque

d’une mauvaise réputation – comme le genre tout

entier. Il n’empêche : les collections les plus presti-

gieuses, telles « Ailleurs & Demain » ou « Présence

du Futur », ont réédité ses romans, gloire inédite

pour un auteur du « Fleuve ». Aujourd’hui, rarement

le mot « classique » n’a été mieux incarné que par

son œuvre. Et après dix-huit ans de silence, Wul

offrira un dernier roman en forme de feu d’artifice

imaginaire, Noô.

ŒUVRESStefan Wul a écrit principalement des space operas,

c’est-à-dire des aventures se déroulant sur d’autres

planètes (Piège sur Zarkass, L’Orphelin de Perdide,

Rayons pour Sidar, Terminus 1, Noô…), mais aussi

quelques romans au ton post-apocalyptique ou

fantastique (La Peur géante, Niourk, La Mort vivante).

Ce que l’on retient des onze romans classiques

de Stefan Wul, ce sont avant tout des images : de

majestueuses scènes picturales mais aussi de petits

détails, ces détails qui marquent un lecteur à tout

jamais. Des idées flamboyantes. Son style montre

une économie de moyens qui n’est qu’apparente,

d’où l’on devine la poésie sous-jacente. On pourrait

invoquer le baroque ; non pas le rococo ampoulé

à la française mais le vrai baroque aux formes

riches, toujours en mouvement. Enfin – et surtout –

la fraîcheur et la faculté d’émerveillement de la

jeunesse, servis par l’écriture d’un homme à la

culture accomplie. Autant de raisons qui font

de Stefan Wul une figure tutélaire de la S.F.

française dont le succès, à travers ses innombrables

rééditions, ne s’est jamais démenti.

SpAcE OpERA Et pOSt-ApOcALyptiqUE :GRANDS cLASSiqUES DE LA SciENcE-FictiON.

Stefan Wul, pour beaucoup de créateurs de science-fiction, est le plus grand écrivain français du genre, tout simplement. Et cela, en une poignée de romans à l’imagination fulgurante : Niourk, Oms en série et L’Orphelin de Perdide pour ne citer que les plus connus.

Extraits du film d’animation La Planète Sauvage de René Laloux et Roland Topor (1973) d’après le roman de Stefan Wul Oms en série.

Stefan Wul.

nIOuRK« Niourk est le deuxième roman de Stefan Wul. Il fut pour moi une révélation. Sur une Terre ravagée par une apocalypse nucléaire, un enfant noir banni par sa tribu entame une quête initiatique dans les fonds asséchés des océans. Néo-néanderta-liens, monstres mutants, astronautes en perdition, tous les ingrédients de la série B sont là... Mais Niourk est plus que cela. Anticipant sur les désastres écologiques à venir, l’auteur livre une relecture sur l’évolution de l’espèce humaine digne de 2001 : l’odyssée de l’espace. »

Olivier Vatine

RéSUméNiourk est un récit post-apocalyptique, dont on ignore la nature au premier abord : quand on découvre la tribu de Thôz, dominée par les guerriers chasseurs et menant une existence primitive sous la houlette de leur sorcier qu’ils appellent le Vieux, on se croit comme dans La Guerre du feu, en pleine préhistoire. Mais par petites touches, le doute s’installe : le Vieux annonce son voyage pour la ville des dieux, Santiag de Cuba, et prédit qu’à son retour, le seul enfant noir de la tribu, le paria, mourra. Mais le Vieux ne revient pas... Et c’est quand l’enfant noir part à sa recherche que l’intrigue se révèle : on est en 2500, l’Humanité a été décimée par une catastrophe écologique dont on va découvrir l’ampleur et la source. De ce drame, il ne reste que des tribus éparpillées, vivant sur une terre désertique. Ce premier tome s’ouvre sur cette nouvelle Terre dévastée, donne les clés du cataclysme qui l’a transformée, et surtout lance l’enfant noir sur les traces de l’Humanité déchue, puisqu’en quittant son clan, il va découvrir ce que cachaient les voyages du Vieux : les ruines de la civilisation, l’alcool, les armes... Et comprendre peu à peu que les Dieux qu’il vénère, ont été des

constructions d’hommes.

L’ AUtEUROlivier Vatine, illustrateur dans la publicité, concepteur de décors pour l’animation, story-boarder pour le cinéma, est désormais l’un des auteurs cultes de la bande dessinée française. Après avoir créé et codirigé avec Fred Blanchard le label à succès Série B aux éditions Delcourt pendant dix ans, il signe son retour à la table à dessin en réalisant trois albums de Cixi de Troy avec Arleston. Il est surtout le dessinateur et co-créateur d’Aquablue, l’un des plus grands succès S.F. de la bande dessinée.

FichE tEchNiqUE

nIOuRK« Niourk est le deuxième roman de Stefan Wul. Il fut pour moi une révélation. Sur une Terre ravagée par une apocalypse nucléaire, un enfant noir banni par sa tribu entame une quête initiatique dans les fonds asséchés des océans. Néo-néanderta-liens, monstres mutants, astronautes en perdition, tous les ingrédients de la série B sont là... Mais Niourk est plus que cela. Anticipant sur les désastres écologiques à venir, l’auteur livre une relecture sur l’évolution de l’espèce humaine digne de 2001 : l’odyssée de l’espace. »

Olivier Vatine

RéSUméNiourk est un récit post-apocalyptique, dont on ignore la nature au premier abord : quand on découvre la tribu de Thôz, dominée par les guerriers chasseurs et menant une existence primitive sous la houlette de leur sorcier qu’ils appellent le Vieux, on se croit comme dans La Guerre du feu, en pleine préhistoire. Mais par petites touches, le doute s’installe : le Vieux annonce son voyage pour la ville des dieux, Santiag de Cuba, et prédit qu’à son retour, le seul enfant noir de la tribu, le paria, mourra. Mais le Vieux ne revient pas... Et c’est quand l’enfant noir part à sa recherche que l’intrigue se révèle : on est en 2500, l’Humanité a été décimée par une catastrophe écologique dont on va découvrir l’ampleur et la source. De ce drame, il ne reste que des tribus éparpillées, vivant sur une terre désertique. Ce premier tome s’ouvre sur cette nouvelle Terre dévastée, donne les clés du cataclysme qui l’a transformée, et surtout lance l’enfant noir sur les traces de l’Humanité déchue, puisqu’en quittant son clan, il va découvrir ce que cachaient les voyages du Vieux : les ruines de la civilisation, l’alcool, les armes... Et comprendre peu à peu que les Dieux qu’il vénère, ont été des

constructions d’hommes.

L’ AUtEUROlivier Vatine, illustrateur dans la publicité, concepteur de décors pour l’animation, story-boarder pour le cinéma, est désormais l’un des auteurs cultes de la bande dessinée française. Après avoir créé et codirigé avec Fred Blanchard le label à succès Série B aux éditions Delcourt pendant dix ans, il signe son retour à la table à dessin en réalisant trois albums de Cixi de Troy avec Arleston. Il est surtout le dessinateur et co-créateur d’Aquablue, l’un des plus grands succès S.F. de la bande dessinée.

FichE tEchNiqUETitre : Niourk tome 1/3Sous-titre : L’Enfant noirAuteur : Olivier VatineFormat : 24 x 32 cm

Pagination : 56 pagesParution : 11 octobre 2012Prix : 13,90 euro / AKM 19ISBN : 978-2-35910-315-1

Titre : Niourk tome 1/3Sous-titre : L’Enfant noirAuteur : Olivier VatineFormat : 24 x 32 cm

Pagination : 56 pagesParution : 11 octobre 2012Prix : 13,90 euro / AKM 19ISBN : 978-2-35910-315-1

OmS en SéRIe« Je l’avoue, je n’ai pas lu beaucoup de S.F. dans ma vie. Un péché pour un créateur de B.D. Cependant, en lisant le début d’Oms en série j’ai immédiatement été saisi : c’est si inventif de la part de Wul de nous dépeindre des extraterrestres qui, pour une fois, ne sont pas d’affreux méchants et qui pourtant restent des oppresseurs. Ceci bouscule nos habitudes en matière de S.F. Les aliens asservissent les humains parce qu’ils les AIMENT ! Et comme si ça ne suffisait pas, notre héros n’est pas à proprement parlé le plus puissant du lot mais de loin le plus intelligent. Terr est un personnage séduisant qui sauve son peuple parce qu’il sait lire… Vous vous imaginez ? A cela s’ajoute l’aspect métaphorique qui m’a captivé.M. Wul, si vous pouviez m’entendre, je vous dirais "merci d’avoir écrit Oms en Série, le Yankee vous promet de faire tout son possible pour rendre justice à votre livre". »

Mike Hawthorne

RéSUméLes Oms sont des animaux : « le meilleur ami du Draag », comme le dit l’expression consacrée. Ils vivent dans de jolies niches, et lorsqu’une mère met bas, on offre le petit à une autre famille. C’est ce qu’il advient de Terr, un Om tout à fait banal… Mais qui se révèle unique en son genre lorsque son collier magnétique le branche sur les ondes du casque pédagogique de sa petite maîtresse, lui ouvrant les portes de ce qu’aucun Om avant lui n’avait encore effleuré : le savoir…Le langage des Draags d’abord, puis leur histoire, qui inclut celle de sa propre espèce... Comprenant que les Oms ont été capturés autrefois sur une lointaine planète et sont les familiers des Draags depuis que leur propre civilisation décadente s’est écroulée, Terr s’échappe et découvre que tous les Oms ne sont pas serviles... Débute alors une guerre d’indépendance, qui à son tour, marquera l’histoire des Draags... Et des HOMMES.

LES AUtEURSJean-David Morvan est l’un des scénaristes les plus prolifiques de la B.D. contem-poraine. Il rencontre le succès avec ses séries Sillage (Delcourt), Zorn et Dirna (Soleil), et sa reprise de Spirou et Fantasio avec Munuera.Mike Hawthorne dessine pour des éditeurs américains prestigieux tels que Marvel, DC/Vertigo et Dark Horse. Nommé aux Will Eisner et Harvey Awards, il travaille également pour l’industrie du cinéma, notamment avec Universal Studio et la Fox.

FichE tEchNiqUE

OmS en SéRIe« Je l’avoue, je n’ai pas lu beaucoup de S.F. dans ma vie. Un péché pour un créateur de B.D. Cependant, en lisant le début d’Oms en série j’ai immédiatement été saisi : c’est si inventif de la part de Wul de nous dépeindre des extraterrestres qui, pour une fois, ne sont pas d’affreux méchants et qui pourtant restent des oppresseurs. Ceci bouscule nos habitudes en matière de S.F. Les aliens asservissent les humains parce qu’ils les AIMENT ! Et comme si ça ne suffisait pas, notre héros n’est pas à proprement parlé le plus puissant du lot mais de loin le plus intelligent. Terr est un personnage séduisant qui sauve son peuple parce qu’il sait lire… Vous vous imaginez ? A cela s’ajoute l’aspect métaphorique qui m’a captivé.M. Wul, si vous pouviez m’entendre, je vous dirais "merci d’avoir écrit Oms en Série, le Yankee vous promet de faire tout son possible pour rendre justice à votre livre". »

Mike Hawthorne

RéSUméLes Oms sont des animaux : « le meilleur ami du Draag », comme le dit l’expression consacrée. Ils vivent dans de jolies niches, et lorsqu’une mère met bas, on offre le petit à une autre famille. C’est ce qu’il advient de Terr, un Om tout à fait banal… Mais qui se révèle unique en son genre lorsque son collier magnétique le branche sur les ondes du casque pédagogique de sa petite maîtresse, lui ouvrant les portes de ce qu’aucun Om avant lui n’avait encore effleuré : le savoir…Le langage des Draags d’abord, puis leur histoire, qui inclut celle de sa propre espèce... Comprenant que les Oms ont été capturés autrefois sur une lointaine planète et sont les familiers des Draags depuis que leur propre civilisation décadente s’est écroulée, Terr s’échappe et découvre que tous les Oms ne sont pas serviles... Débute alors une guerre d’indépendance, qui à son tour, marquera l’histoire des Draags... Et des HOMMES.

LES AUtEURSJean-David Morvan est l’un des scénaristes les plus prolifiques de la B.D. contem-poraine. Il rencontre le succès avec ses séries Sillage (Delcourt), Zorn et Dirna (Soleil), et sa reprise de Spirou et Fantasio avec Munuera.Mike Hawthorne dessine pour des éditeurs américains prestigieux tels que Marvel, DC/Vertigo et Dark Horse. Nommé aux Will Eisner et Harvey Awards, il travaille également pour l’industrie du cinéma, notamment avec Universal Studio et la Fox.

FichE tEchNiqUETitre : Oms en série tome 1/2Sous-titre : Terr, sauvage Auteurs : Jean-David Morvan

& Mike Hawthorne

Format : 24 x 32 cmPagination : 56 pagesParution : 11 octobre 2012Prix : 13,90 euro / AKM 19ISBN : 978-2-35910-344-1

Titre : Oms en série tome 1/2Sous-titre : Terr, sauvage Auteurs : Jean-David Morvan

& Mike Hawthorne

Format : 24 x 32 cmPagination : 56 pagesParution : 11 octobre 2012Prix : 13,90 euro / AKM 19ISBN : 978-2-35910-344-1