RueDu Film #78

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Rue Du Premier Film magazine de l’institut lumiere #78 8 janvier 5 mars 2008 Alain RESNAIS

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RueDu Prem

ierFilmmagazine de l’institut lumiere

#788 janvier 5 mars 2008

A l a i n R E S N A I S

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En couvErturE : Alain Resnais, Delphine Seyrig, Giorgio Albertazzi sur le tournage de L’Année dernière à Marienbad.

rEmErciEmEnts : Action/Théâtre du Temple, Arte, Auditorium de Lyon, Cinémathèque française, Cinémathèque du Luxembourg, Cinémathèque suisse, Films du Jeudi et de la Pléiade, Grands Films Classiques, Jupiter, Lobster Films, Mk2, Pathé Distribution,Regard Sud, SND, Swashbuckler Films, Tamasa Distribution, UIP, Walt Disney Studios Motion Pictures France.

rEmErciEmEnts particuliErs : Martin Barnier, Suzanne Liandrat-Guigues, Jean-Louis Leutrat, Sylvie Lindeperg, Raymond Chirat.

Sommaire 4RÉTROSPECTIVEAlain Resnais

10PRIX JACQUES DERAY

11CInÉmA DU SUD

12RÉTROSPECTIVE

John Ford, Acte 3

16PROJECTIOnS A LA VILLA LUmIÈRE

16mm N&B / Muet du mois

17CInÉ-COnCERT

La Passion de Jeanne d’Arc, Carl T. Dreyer

18ÉVÉnEmEnT

Rio Bravo de Howard Hawks

19RÉTROSPECTIVE

Joel et Ethan Coen

22Renseignements pratiques

24Calendrier

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Wong Kar Wai sous le Hangar du Premier-Film, lors de sa venue pour rencontrer le public de l’Institut Lumière et présenter en avant-première my Blueberry nights, en novembre 2007.

Photographie Jean-Luc Mège © Institut Lumière

MuséeLumière

canada, 1898. indiens mohawk à Kahnawake.10x14 cm

© Coll. Jacquier-Veyre

Ouvert tous les jours de 11h à 18h30, sauf lundi.

Tarif spécial abonnés : 4 eurosTarif groupe (à partir de 4 personnes) : 4,5 euros

MuseeLumiere

Sur Gabriel Veyre, lire Gabriel Veyre, opérateur Lumière (Actes Sud/Institut Lumière)

et le beau livre album Le Monde de Gabriel Veyre, 1901-1936 publié par Philippe Jacquier,

Marion Pranal et Farid Abdelouahab (Kubik)

Visitez le site www.gabrielveyre-collection.org

marrakech, à la cour du sultan, 1901Tirage argentique 22 x 16cm

© Collection Jacquier-Veyre

Bertrand Tavernier et l’équipe de l’Institut Lumière vous souhaitent une belle année 2008

#78

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Rétrospective du 15 janvier au 5 mars 2008

vous ne semblez pas appréciez le western.C’est bizarre, je n’ai pas la passion du western pour le western. Mais quand c’est Anthony Mann, Wyler ou Ford… Je suis amateur des westerns disons intellectuels, qui ont un “plus”.

nous aimons bien dans my Darling clementine le dialogue autour de l’odeur de chèvrefeuille. Juste après démarre la quadrille.C’est magique. Rien que d’en parler… Faites exécuter cela par d’autres personnes, un autre opérateur, il n’y a plus rien. Il n’y a rien qui puisse nous toucher… que la forme, que l’élégance.

même John Wayne.Je ne suis pas d’accord avec le ”même”. Plus j’avance en âge, plus je trouve que John Wayne est extraordinaire. Le phrasé de John Wayne ! A la fin de Rio Grande. C’est drôle qu’il n’y a pas de mot en français pour caractériser une longue réplique. Des tunnels à dire, où un autre acteur se ramasserait au bout d’une phrase, lui s’en sort… C’est un très grand comédien.

savez-vous que John Ford travaillait à votre façon ? il composait une biographie détaillée de ses personnages.Je n’aurais pas imaginé cela du tout de sa part. C’est drôle. En effet, je demande toujours au scénariste de me donner une biographie… C’est l’influence de Stanislavsky et de Lee Strasberg, puisque j’ai eu la chance d’être auditeur libre pendant un mois ou deux à l’Actors Studio. Le souci de toujours savoir d’où vient un personnage, où il va et ce qu’il veut. La biographie peut aider. Il y a des acteurs que cela aide, d’autres pas du tout. Je ne leur demande pas forcément de lire cette biographie, mais j’aime bien qu’on soit d’accord sur les détails qui pourraient avoir un rapport avec l’action et influencer la décision du personnage. Peut-être que je tombe dans l’horrible travers de la psychologie qu’il faut en principe bannir. C’est mal vu la psychologie ! Marguerite Duras admettait la psychologie des profondeurs. C’est très bien, mais dire que le personnage qui a un geste insolite dont on ne sait rien, c’est cela forcément le grand art, je n’y crois pas. Gruault adorait écrire des biographies. Plus le rôle était petit, plus la biographie s’étendait. Quand on m’attribue ces biographies, on peut m’attribuer le fait de les avoir demandées, mais c’est à Gruault que revient le charme de tout ce qu’il a écrit ainsi.

comme Ford, vous êtes fidèle à des acteurs qui constituent un “alain resnais stock company”.Oui, oui… Ward Bond, Harry Carey, et jusqu’à prendre son fils…

Et sa femme dans la prisonnière du désert.Mon idée de départ, c’est qu’il faut changer l’équipe, les comédiens, à chaque films, et puis les reprendre. Je n’arrive pas à appliquer ce principe. Il faudrait pour cela faire un film ou trois films par an. Si on fait un film tous les trois ans, cela n’a aucun sens. J’aime bien avoir des contacts avec les acteurs que j’aime. Mais ce n’est pas systématique.

Propos recueillis entre février 2005 et février 2006

Alain Resnais, Liaisons secrètes, accords vagabonds de Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat (Cahiers du cinéma)

Alain Resnais entouré de ses comédiens Isabelle Carré, Lambert Wilson, André Dussollier, Laura Morante, Pierre Arditi et Sabine Azéma, sur le tournage de Coeurs.

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Alain Resnais sur le tournage de Pas sur la bouche !

A l a i n R E S N A I S

1948 Van Gogh (CM)

1950 Gauguin (CM)

1950 Guernica (CM) (coréalisation Robert Hessens)

1950-1953 Les Statues meurent aussi (CM) (coréalisation Chris Marker)

1955 Nuit et brouillard (CM)

1956 Toute la mémoire du monde (CM)

1957 Le Mystère de l’atelier quinze (CM)

1959 Le Chant du Styrène (CM)

1959 Hiroshima mon amour

1961 L’Année dernière à Marienbad

1963 Muriel ou le temps d’un retour

1966 La Guerre est finie

1967 Loin du Vietnam (coréalisation Joris Ivens, Agnès Varda, William Klein, Claude Lelouch, Jean-Luc Godard, Chris Marker)

1968 Cinétracts (CM) (coréalisation Chris Marker, Jean-Luc Godard)

1968 Je t’aime, je t’aime

1973 L’An 01 (coréalisation Jacques Doillon, Jean Rouch)

1974 Stavisky…

1976 Providence

1980 Mon oncle d’Amérique

1983 La Vie est un roman

1984 L’Amour à mort

1986 Mélo

1989 I Want to Go Home

1991 Contre l’oubli (film collectif, segment “Pour Esteban Gonzalez Gonzalez, Cuba”)

1992 Gershwin (CM)

1993 Smoking/ No Smoking

1997 On connaît la chanson

2003 Pas sur la bouche !

2006 Cœurs

Filmog raphie

2008 est l’année Alain Resnais ! Le Centre Pompidou, La Cinémathèque de Toulouse, le Festival Premiers Plans d’Angers et l’Institut Lumière rendent hommage à ce grand cinéaste français

qui depuis soixante ans nous livre des films personnels et poétiques.

ALAIN RESNAIS CéLéBRé EN FRANCE !Centre Pompidou : Intégrale Alain Resnais du 16 janvier au 3 mars 2008. Tous les films d’Alain Resnais, depuis ses premiers courts-métrages amateurs des années 40, ses visites d’ateliers d’artistes, jusqu’au dernier Cœurs, en présence de ses comédiens et collaborateurs. Raretés, copies neuves, films d’autres réalisateurs auxquels le jeune Resnais a collaboré, séances présentées, rencontres et table ronde feront de cette première intégrale un événement.Pour en savoir plus : www.centrepompidou.fr

Cinémathèque de Toulouse : Intégrale Alain Resnais du 1er au 31 janvier avec de nombreuses raretés (visites aux ateliers de peintres comme Hans Hartung, mimodrame de Marcel Marceau, etc.), plusieurs films présentés en copie neuve, rencontre avec les proches collaborateurs de Alain Resnais (Sylvette Baudrot, scripte ; Eric Gautier, chef-opérateur et François Thomas, spécialiste de Resnais) pour « le métier de cinéma » et de nombreux films présentés.Pour en savoir plus : www.lacinemathequedetoulouse.com

Festival Premiers Plans d’Angers : Intégrale Alain Resnais du 18 au 27 janvier avec l’ensemble des courts et longs-métrages réalisés par Alain Resnais, présentés par ses comédiens, collaborateurs et techniciens. A l’occasion de cette Intégrale, deux événements exceptionnels : un concert unique des musiques de films d’Alain Resnais donné par l’Orchestre National des Pays de la Loire sous la direction de Bruno Fontaine et une lecture publique du scénario inédit d’Alain Resnais, Les Aventures d’Harry Dickson.Pour en savoir plus : www.premiersplans.org

Présentée par Fabrice CalzettoniMardi 15 janvier à 20h30

On connait la chanson (A. Resnais)

SOiree d’Ouverture

L’amour du cinémaEntretien avec Alain Resnais par Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat

La rétrosepctive Alain Resnais permet de rendre hommage à Anatole Dauman, producteur historique des films de Resnais,

qui a déposé ses collections à l’Institut Lumière en 1996.

Quand je tourne un film, j’ai l’impression d’être un archéologue qui trouve une

statue recouverte de terre dans le désert. Avec beaucoup de soins, il tente d’écarter la terre, mais il ne sait pas à l’avance ce qui est à l’intérieur. L’important, c’est de savoir à quel moment il faut cesser de donner les petits coups de ciseau qui dégagent l’œuvre d’art, pour ne pas briser un bras, un pied, un nez, ou toute la statue. » Alain Resnais

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Je 31/01 à 21h30 | Di 3/02 à 14h30 ma 5/02 à 19h | me 6/02 à 19h

Hiroshima mon amour Avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada. Scénario et dialogues de Marguerite Duras.

France > 1959 > 1h30 > N&B

Sur un lit, deux corps s’étreignent. La femme est française, venue à Hiroshima pour un film. C’est le matin. Allongé sur le ventre, l’homme s’est assoupi… Le sujet unique de Hiroshima mon amour est l’amour, l’amour qui foudroie, l’amour qui marque au fer rouge, l’amour qui se moque des lois, des frontières de l’espace et du temps.

ve 18/01 à 21h | Di 20/01 à 16h30 ve 25/01 à 21h15 | sa 26/01 à 19h

L’Année dernière à Marienbad Avec Delphine Seyrig, Sacha Pitoeff, Giorgio Albertazzi. Scénario et dialogues de Alain Robbe-Grillet.

France > 1961 > 1h33 > N&B

Dans un grand palace international au décor fastueux mais glacé, un inconnu aborde une jeune femme, lui dit qu’ils se sont déjà rencontrés, qu’ils se sont aimés, et qu’il revient maintenant à ce rendez-vous fixé par elle-même, pour l’emmener avec lui…Alain Resnais : « Nous avons voulu toucher directement la sensibilité du spectateur, en lui proposant une représentation de l’univers émotionnel qui corresponde effectivement à sa vie affective. Cela impliquait de la part des auteurs l’élimination des cadres et des barrières qui endiguent d’ordinaire la narration dramatique. »

me 13/02 à 21h15 | Di 17/02 à 19h Di 24/02 à 14h30 | ma 26/02 à 19h

Muriel ou le temps d’un retourAvec Delphine Seyrig, Nita Klein, Jean-Pierre Kerien, Jean-Baptiste Thierrée. Scénario de Jean Cayrol.

France > 1963 > 1h57 > Couleur

Une brusque envie pousse Hélène à revoir Alphonse, l’amour de sa jeunesse. Ils vont se chercher sans jamais se retrouver. De son côté, Bernard, le beau-fils d’Hélène, est traumatisé par le souvenir de Muriel, une fille rencontrée pendant la guerre d’Algérie…Le producteur Anatole Dauman poursuit l’expérience Resnais, toujours la narration morcelée, le puzzle narratif pour des personnages en lutte avec leurs souvenirs, des décors en ruine et le désenchantement de la réalité, mais au milieu du chaos. Delphine Seyrig éblouit dans son plus beau rôle.

me 27/02 à 19h | Je 28/02 à 19h ma 4/03 à 21h | me 5/03 à 21h15

La Guerre est finie Avec Yves Montand, Ingrid Thulin, Jean Dasté, Geneviève Bujold. Scénario de Jorge Semprun.

France > 1966 > 2h01 > N&B

Diego, un clandestin espagnol de retour à Paris, part à la recherche de son compagnon Juan, qu’il doit empêcher à tout prix de retourner en Espagne. Mais celui-ci est parti le matin même. Diego rejoint sa maîtresse, qui rêve d’une autre vie…Pierre Billard : « Muriel avait tracé le tableau de la torpeur, de l’enlisement, du non-être, du mensonge. La Guerre est finie dit la même chose en peignant le contraire, c’est-à-dire la conscience, la lucidité, l’action, le dépassement des contradictions. Dans La Guerre est finie, le passé est là, gigantesque et pesant : c’est l’Espagne, son drame, et ses mythes. Mais pour la première fois un homme se dégage du poids écrasant de l’Histoire, et sans renoncer à rien de sa lucidité, assume à la fois son destin, et, à sa modeste échelle, celui de l’avenir du monde. »

ve 8/02 à 21h15 | Di 10/02 à 16h45 Je 14/02 à 19h

Je t’aime, je t’aimeAvec Claude Rich, Olga Georges-Picot, Anouk Ferjac, Van Doube. Scénario de Jacques Sternberg.

France > 1968 > 1h31 > Couleur

Des scientifiques viennent proposer à Claude Ridder, rescapé d’une tentative de suicide, de voyager dans le temps. En véritable cobaye humain, il sera précipité un an en arrière durant une minute. L’expérience commence, mais bientôt l’engin se détraque…Alain Resnais : « On peut dire que c’est un héros “faible” - et c’était déjà le reproche que l’on avait fait pour le héros de La Guerre est finie. Mais je crois qu’il est de plus en plus difficile, sinon impossible, de représenter des héros très au-dessus de nous. On ne pourrait pas faire aujourd’hui Les Trois lanciers du Bengale. Dans l’état dans lequel nous sommes, et le monde avec nous... Mais la vérité, c’est que je n’ai pas d’idée préconçue. Il faut que le personnage soit vivant. »

A l a i n R E S N A I S Rétrospective

me 16/01 à 21h15 | sa 19/01 à 16h45 me 23/01 à 19h

Providence Avec Dirk Bogarde, Ellen Burnstyn, John Gielgud. Scénario de David Mercer.

France/Grande-Bretagne > 1976 > 1h50 > Couleur

Une nuit d’insomnie, Clive Langhan, écrivain âgé, imagine ce que sera son prochain roman. Il réinvente son passé, utilise comme héros de fiction ses proches parents et ses amis…Un film sur les idéaux de la jeunesse aux prises avec le temps qui passe, et le processus de création artistique. Alain Resnais, interrogé par Alain Begramian, 1977 : « J’essaie de provoquer une rencontre d’émotions visuelles, sonores ou sentimentales, ou de laisser les choses s’assembler selon une espèce d’animation, et de voir ce qui s’en suit. »

Di 24/02 à 16h45 | ma 26/02 à 21h15 me 5/03 à 19h

Mon oncle d’AmériqueAvec Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger-Pierre, Marie Dubois, Pierre Arditi. Scénario de Jean Gruault.

France > 1980 > 2h05 > Couleur

Jean, René, Jeanine, deux hommes et une femme qui appartiennent à trois générations différentes, à des milieux différents, et pourtant se rencontrent un jour…Alain Resnais, interrogé par Madeleine Chapsal, 1979 : « Pour moi, Mon oncle d’Amérique est un film drôle, une espèce de comédie. J’aimerais bien qu’on rit. Evidemment, c’est au spectateur d’en décider. »

sa 16/02 à 16h15 | Di 17/02 à 14h30 me 20/02 à 21h15

Stavisky… Avec Jean-Paul Belmondo, Annie Duperey, François Périer, Michel Lonsdale, Charles Boyer, Claude Rich. Scénario de Jorge Semprun.

France > 1974 > 1h55 > Couleur

Juillet 1933. Serge Alexandre, de son vrai nom Sacha Stavisky, règne sur le Paris des affaires, bénéficiant de diverses complicités et protections au sein même de la police. Lorsqu’une enquête est menée sur lui, il risque la faillite, qui emporterait avec lui bien des hommes politiques…

Alain Resnais, interrogé par Claude Beylie, 1974 : « Ce qui m’a séduit dans le personnage d’Alexandre, c’est sa relation avec le théâtre, et le spectacle en général. Stavisky m’apparaissait comme un fantastique comédien, un héros de roman feuilleton. Il avait ce don qui consiste à concrétiser ses fantasmes par des gestes royaux. Il fallait qu’il joue chaque jour une espèce de comédie. »

me 23/01 à 21h | Di 27/01 à 14h30

La Vie est un roman Avec Vittorio Gassman, Ruggero Raimondi, Géraldine Chaplin, Fanny Ardant, Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussollier. Scénario de Jean Gruault.

France > 1983 > 1h51 > Couleur

Au début du siècle, un riche aristocrate, le comte Michel Forbek, entreprend la construction d’un fabuleux château dont il veut faire un “temple du bonheur” pour lui-même et ses amis…Alain Resnais : « Je me sentais représenté par chacun des personnages, à tour de rôle. L’un après l’autre, chacun me donnait envie de m’identifier à lui, de prendre son parti. C’est comme dans la vie : lorsqu’on suit quelqu’un suffisamment longtemps, quelqu’un de dur, de fermé, ou qui semble dominé par la volonté de dominance, on s’aperçoit que lui aussi a ses failles, ses blessures, et qu’il peut nous émouvoir. »

A l a i n R E S N A I SRétrospective

Jeudi 7 février

En présence de suzanne liandrat-Guigues et Jean-louis leutratauteurs de Alain Resnais, Liaisons secrètes, accords vagabonds (Cahiers du cinéma)

et coordinateurs des Aventures de Harry Dickson (Capricci), scénario de Frédéric de Towarnicki sur lequel a travaillé Alain Resnais

19h30 Conférence sur Alain Resnais (entrée libre)

21h Présentation et projection de Cœurs (A.Resnais)

SOiree SPeCiALe ALAiN reSNAiS

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En présence de sylvie lindeperg, auteur de Nuit et brouillard, un film dans l’histoire(Odile Jacob)

Jeudi 21 février à 21h

Présentation du film Nuit et brouillard (A. Resnais)

et discussion après la projection

SOiree SPeCiALe ALAiN reSNAiS

Di 20/01 à 14h30 | sa 2/02 à 16h30

I Want to Go HomeAvec Gérard Depardieu, Adolph Green, Micheline Presle, Laura Benson, Géraldine Chaplin. Scénario et dialogues de Jules Feiffer.

France > 1989 > 1h45 > Couleur

Tribulations d’un cartoonist américain venu à Paris participer à une exposition de bandes dessinées, et qui souhaite retrouver sa fille, venue étudier Flaubert…Une comédie grinçante qui déroute les spectateurs de Resnais. Car un film de Resnais même drôle cache difficilement une certaine gravité. Mais quel plaisir de voir Resnais dépeindre les Américains tels que les voient les Français et inversement. Un film original et rare, à découvrir.

ve 15/02 à 19h smoking suivi de no smoking ma 19/02 à 20h30 smoking ve 22/02 à 21h15 no smoking sa 23/02 à 16h30 no smoking me 27/02 à 21h15 smoking

Smoking/ No SmokingAvec Sabine Azéma, Pierre Arditi. D’après Intimate Exchanges de Alan Ayckbourn. Adaptation et dialogues de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui.

France > 1993 > 2h20 et 2h25 > Couleur

En Angleterre, au cœur du Yorkshire. Celia Teasdale, mariée à Toby, directeur de l’école, est en plein ménage de printemps. Elle sort dans le jardin, s’arrête un instant, reprend son souffle. Son regard se pose sur un paquet de cigarettes. Elle hésite. Doit-elle ou non céder à la tentation ?…Sabine Azéma et Pierre Arditi jouent neuf personnages pour six conclusions différentes au même point de départ.Ces deux films se complètent mais peuvent être vus dans l’ordre que choisira chaque spectateur.

sa 16/02 à 18h30 | Je 21/02 à 19h

L’Amour à mort Avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant, André Dussollier, Jean Dasté. Scénario et dialogues de Jean Gruault.

France > 1984 > 1h32 > Couleur

Elisabeth et Simon ne vivent ensemble que depuis peu, mais vivent un amour total, passionné et exclusif. Un soir, dans leur maison, Simon s’effondre, le médecin arrive et constate la mort. Pourtant, quelques instants plus tard, il réapparaît. Alors, la vie du couple prend une tonalité étrange, comme si la menace de la mort planait toujours…

Tous les films d’Alain Resnais parlent d’amour, celui-ci en est l’exaltation, et parle de la séparation. Alain Resnais interrogé par Michel Perez, 1983 : « Ce qui m’intéressait, c’était ce combat de l’être humain qui se refuse à perdre ce qu’il a trouvé, qui s’y accroche comme avec des ventouses et il n’y a pas de perte plus irrémédiable que la mort. »

sa 19/01 à 18h45 | Di 27/01 à 18h45 me 30/01 à 21h

MéloAvec Sabine Azéma, Fanny Ardant, Pierre Arditi, André Dussollier. D’après une pièce de Henry Bernstein.

France > 1986 > 1h52 > Couleur

Marcel et Pierre se sont liés d’amitié au Conservatoire. Ils se retrouvent épisodiquement, comme ce soir-là chez Pierre, où Marcel rencontre pour la première fois Romaine, la femme de son ami. Charmée par l’invité, la jeune femme cherche à revoir Marcel…Fameuse et brillante adaptation d’une pièce de Henry Bernstein où le film s’ouvre comme une véritable représentation théâtrale sur un décor art déco. Le texte original est respecté au mot près et les acteurs prennent et donnent du plaisir à ce jeu de séduction raffiné.

ma 15/01 à 20h30 présentée par Fabrice calzettoni | Je 17/01 à 19h

On connaît la chanson Avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, Jean-Pierre Bacri, André Dussollier, Agnès Jaoui, Lambert Wilson. Scénario de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui.

France > 1997 > 2h > Couleur

Simon aime secrètement Camille. Camille s’éprend, suite à un malentendu, de Marc. Marc, séduisant agent immobilier et patron de Simon, tente de vendre un appartement à Odile, sœur de Camille. Claude supporte mal la réapparition, après de longues années d’absence, de Nicolas. Nicolas, vieux complice d’Odile, devient confident de Simon…Des vies se croisent, s’interrogent, s’interpellent, avancent et hésitent. Les rencontres sont fortuites ou attendues, mais ont cette étrange particularité de s’exprimer en chansons. Belle idée de Resnais que celle d’utiliser des airs connus du répertoire français, dont on ne se lasse pas. Tout comme de son film.

me 16/01 à 19h | sa 26/01 à 16h45

Pas sur la bouche ! Avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Darry Cowl, Jalil Lespert. D’après André Barde et Maurice Yvain.

France > 2003 > 1h56 > Couleur

Gilberte Valandray a été mariée en premières noces à un Américain, Eric Thomson. Son mariage a été un échec, et, non reconnu en France, elle a pu alors épouser Georges Valandray, qui ignore la première union de sa femme. Qu’arriverait-il s’il entrait en relation d’affaires avec cet Eric Thomson et se prenait d’amitié pour lui ?…Alain Resnais, interrogé par François Thomas : « Ces personnages qui poussent les raisonnements jusqu’à l’absurde, comme Valandray avec toutes ses théories démentielles, me semblaient virer vers le fantastique. Nous sommes tout près de Lewis Carroll. En tournant, j’avais l’impression que c’étaient autant de fantômes qui hantent encore cet hôtel particulier de Neuilly et refont inlassablement toutes les nuits les mêmes gestes. »

Je 7/02 à 21h En présence de suzanne liandrat-Guigues et Jean-louis leutrat | Di 10/02 à 14h30

Cœurs Avec Sabine Azéma, Isabelle Carré, Laura Morante, Pierre Arditi, André Dussollier, Lambert Wilson, Claude Rich. D’après Private Fears in Public Places de Alan Ayckbourn.

France > 2006 > 2h05 > Couleur

Thierry, agent immobilier, se donne du mal pour trouver un appartement à Nicole et Dan, un couple de clients difficiles. Sa collègue, Charlotte, lui prête un programme de variétés religieuses qui le trouble. La sœur de Thierry, Gaëlle, recherche secrètement l’amour…Alain Resnais interrogé par Danièle Heymann : « Il y avait pour moi dans cette pièce quelque chose de plus étrange, quelque chose qui se cachait sous les sourires. Un mystère que je n’ai rien fait pour accentuer mais qui s’est développé tout seul au cours du tournage. »

A l a i n R E S N A I S Rétrospective A l a i n R E S N A I SRétrospective

Je 21/02 à 21h En présence de sylvie lindeperg

Nuit et brouillardNight and Fog. Texte de Jean Cayrol dit par Michel Bouquet. 1955 > 32 min.

«Qui est responsable ?» Cette violente interrogation conclut froidement un montage en alternance de prises de vue en couleurs des camps de concentration nazis tels qu’ils apparaissent dix ans après et des images d’archives en noir et blanc qui décrivent en détail l’horreur de l’univers concentrationnaire.

ma 19/02 à 19h

Van GoghTexte de Gaston Diehl dit par Claude Dauphin. 1948 > 20 min.

Vincent, fils du pasteur Théodore Van Gogh, revient au pays après avoir été prédicateur…Cet hommage à Van Gogh, apôtre de la couleur, est réalisé en Noir et Blanc. Mais ce parti pris paradoxal permet de saisir toute la vigueur du trait, du mouvement et des vibrations du pinceau de l’artiste.

Suivi de

Toute la mémoire du mondeTexte de Remo Forlani, dit par Jacques Dumesnil, musique de Maurice Jarre. 1956 > 22 min.

Hommage à la Bibliothèque Nationale de Paris et à tous les employés qui répertorient, classent et entretiennent tous ces ouvrages et sans qui ce trésor serait inaccessible.

Suivi de

Le Chant du StyrèneTexte de Raymond Queneau dit par Pierre Dux. 1959 > 14 min.

Des images d’objets en plastique défilent, s’arrêtent sur un bol. Nous remontons ensuite de ce bol au moule qui lui a donné naissance puis au matériau, sa coloration, pour finir sur le charbon et le pétrole, matières premières du plastique.

AlAin ResnAis : les FilMs COURTs

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mercredi 9 janvier à 19h

En présence de Abdelkader Lagtaâ

Yasmine et les hommesDe Abdelkader Lagtaâ avec Sanaâ Alaoui, Younes Megri, Mohamed Zouhir, Mohamed Majd, Nadia El Alami, Salma Cheddadi, Badr Lagtaâ

Maroc > 2005 > 1h30 > Couleur

Suite à une dispute avec son patron qui cherchait à la violer, Yasmine découvre que son mari l’utilisait comme appât et décide de changer d’existence.

mercredi 9 janvier à 21h

What a Wonderful WorldDe Faouzi Bensaidi avec Faouzi Bensaidi, Nezha Rahil, Fatima Attif, Hajar Masdouki.

France/Maroc/Allemagne > 2006 > 1h36 > Couleur

Casablanca, une ville de contrastes, moderne et archaïque. Kamel est un tueur à gages qui reçoit ses contrats par internet. Il a coutume d’appeler Souad une prostituée occasionnelle.

Jeudi 10 janvier à 19h

Civilisées De Randa Chahal avec Tamim Kasdi Chahal, Sotigui Kouyate, Jalila Bacar.

France/Liban > 1999 > 1h37 > Couleur

Pendant la guerre civile, de nombreux Libanais ont fui en Europe, abandonnant leurs appartements et leurs domestiques Sri-Lankais, Egyptiens, Philippins. Les habitants d’un immeuble qui sont restés subissent l’humeur d’un franc-tireur. Leurs histoires se mêlent : celle du jeune milicien musulman et de la domestique chrétienne, celle de la riche bourgeoise revenue pour retrouver son amant.

Jeudi 10 janvier à 21h

dans les champs de batailleDe Danièle Arbid avec Marianne Feghali, Rawia Elghab, Laudi Arbid, Aouni Kawass, Carmen Lebbos..

France/Belgique/Liban > 2004 > 1h30 > Couleur

Dans une petite ville de campagne en Schleswig-Holstein se déroule chaque année un festival international de Hard Rock. Un documentaire sur comment de paisibles villageois ont pu créer et tirer parti d’un événement culturel à mille lieux de leur quotidien…

vendredi 11 janvier à 19h

En présence de Medhi Charef

Le thé au harem d’Archimède De Medhi Charef avec Kader Boukhanef, Laure Duthilleul, Rémi Martin, Saïda Bekkouche, Bourlem Guerdjou.

France > 1985 > 1h50 > Couleur

Chronique des aventures de deux adolescents amoureux.

vendredi 11 janvier à 21h

En présence de Rachida Krim

Permis d’aimer De Rachida Krim avec Fejria Deliba, Charles Berling, Sofia Boutela.

France > 2005 > 1h30 > Couleur

Malika, d’origine algérienne, noue avec Jean une liaison secrète, perturbée par son sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa fille et de sa famille.

samedi 12 janvier à 16h30

En présence de Izza Genini

Nouba d’Or et de LumièreDocumentaire de Izza Genini.

Maroc/France > 2007 > 1h20 > Couleur

Le film est destiné à capter les notes de musique qui résonnent encore dans les cours de Cordoue ou de Séville, s’élèvent des patios de Chefchaouen, Tétouan, Tanger ou Ksar El-Kébir, et se propagent aujourd’hui encore de Fès à Paris et de New York à Amsterdam.

samedi 12 janvier à 18h30

En présence de Rabiaa Ben Abdallah

Fleur d’oubliDe Salma Baccar avec Rabiaa Ben Abdallah, Raouf Ben Amor, Mohamed Ali, Ben Jemaa.

Maroc/Tunisie > 2005 > 1h42 > Couleur

Dans la Tunisie des années quarante, Zakia, une jeune fille romantique de la bourgeoisie tunisoise, se trouve dépendante de la khochkhach (pavot) suite à un accouchement douloureux.

samedi 12 janvier à 21h

En présence de Nouri Bouzid

making OffDe Nouri Bouzid avec Lotfi Abdelli, Lotfi Dzriri, Atef Ben Mahmoud, Fatna Ben Saidane.

Tunisie > 2006 > 2h > Couleur

Youssef, réalisateur à l’âge des bilans, est déchiré entre une vie privée qui part à la dérive, et un film qui lui fait peur. Dali, comédien, se sent manipulé quand il découvre que ce petit danseur personnage de Bahta qu’il interprète évolue vers un intégriste en devenir. Il échoue chez un louche prédicateur, qui va le manipuler, et lui faire un lavage de cerveau.

Dimanche 13 janvier à 17h

En présence de Amar Alwan

Ahlaam dreamsDe Mohamed Al-Daradji avec Assel Adel Bashirral, Madjid Mohammed Hashim.

Irak/Royaume-Uni > 2005 > 1h50 > Couleur

Dans un asile psychiatrique, pendant les bombardements de Bagdad, le film met en exergue trois personnages : Ahlaam, une jeune femme traumatisée par l’arrestation brutale de son fiancé Ahmed, Mehdi, un jeune médecin idéaliste et Ali, un ancien soldat de l’armée de Saddam Hussein.

Manifestation organisée parRegard Sud1/3 rue des Pierres plantées69001 LyonTél/Fax : 04 78 27 44 67

Le Blues de l’Orient Documentaire de Florence Strauss.

France/Canada > 2006 > 1h25 > Couleur

Le Caire, Tel Aviv, Beyrouth, Damas, Alep. Villes légendaires, villes de conflits mais villes incroyablement musicales. La réalisatrice d’origine juive égyptienne, à qui sa famille avait interdit de revenir à ses racines, nous fait découvrir toute la richesse de cette musique arabe classique et de ces musiciens qui perpétuent et incarnent une partie de l’histoire de l’Orient.Cocktail à l’issue de la séance

Mardi 8 janvier à 20h30soirEE D’ouvErturEEn présence de Florence Strausset Rachid Taha

Fenêtres sur le cinEma Du suDPour cette 8ème édition, regard sud présente des cinéastes originaires d’Algérie, Irak, liban, Maroc, tunisie, egypte, des films de fiction et des documentaires, véritables fenêtres qui ouvrent sur la complexité des situations politiques et sociales de ces pays.

Les séances sont présentées par Abdellah Zerguine, directeur artistique de Regard Sud.

parrainé par Rachid Taha

DU MARDI 8 AU DIMANCHE 13 JANVIER 2008

PRiX JACQUES DERAYCréé en 2005 en mémoire du vice-président de l’Institut Lumière, le prix Jacques Deray récompense le meilleur film policier français de l’année. Pour l’année 2007, le film primé par l’équipe de l’Institut Lumière sera annoncé dans le courant du mois de janvier (renseignements au 04 78 78 18 95 ou sur www.institut-lumiere.org).

samedi 9 février 2008

A partir de 16h30, projection en HD du film culte de Jacques Deray :

La PiscineDe Jacques Deray avec Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet, Jane Birkin. Scénario de Jean-Emmanuel Conil. Dialogues de Jean-Claude Carrière et Jacques Deray.

France > 1968 > 1h40 > Couleur

Jean-Paul et Marianne, un couple heureux, passent leurs vacances dans une villa de Saint-Tropez. Harry, un ami, et sa fille Pénélope les rejoignent et chargent l’atmosphère de tensions. Jean-Paul jalouse Harry et lui en veut d’avoir été l’amant de Marianne. Harry tente de la reconquérir, et Pénélope plaît à Jean-Paul…C’est le film de la reconnaissance pour Jacques Deray. Le scénario, implacable, parasite peu à peu le faux climat de sérénité qui règne autour de la piscine jusqu’au paroxysme dramatique. Jacques Deray : « Le tournage a été heureux. Il y avait le soleil, la piscine, les acteurs étaient tout le temps là, il n’y avait pas de plan de travail compliqué. Il n’y a pas eu de tensions entre les acteurs, chacun vivait à sa façon, à son rythme. C’est un souvenir formidable pour un metteur en scène. »

Samedi soirProjection du film lauréat en présence de l’équipe du film

Prix Jacques Deray2006 Ne le dis à personne (Guillaume Canet)2005 De battre mon cœur s’est arrêté (Jacques Audiard)2004 36, quai des Orfèvres (Olivier Marchal)

En partenariat avec : Et avec le soutien de :

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Rétrospective du 22 janvier au dimanche 2 mars

john fordActe 3

12 | John Ford

Sur la piste des MohawksAvec Claudette Colbert, Henry Fonda, Edna May Oliver, John Carradine. Scénario de Lamar Trotti et Sonya Levien d’après le roman de Walter D. Edmonds. Musique de Alfred Newman.

Drums Along the Mohawk > Etats-Unis > 1939 > 1h43 > Couleur

Lana Borst vit en Albanie dans une grande et belle maison. Elle épouse Gilbert Martin, et tous deux partent s’installer dans la vallée de Mohawk. Ils arrivent dans leur nouvelle maison en plein orage, après s’être fait mettre en garde par un homme rencontré dans une auberge…

Dans son premier film en couleur, John Ford a su tirer une richesse de ton dans les éléments naturels comme les dorés des champs de culture, la profondeur du camaïeu du ciel, les flammes chatoyantes des Indiens. Il nous emmène ici sur les traces des pionniers débarquant en Amérique, en terre hostile, sans autre choix que de se faire vite une place et des amis. « Faulkner travailla douze semaines sans être crédité sur le film Fox de Ford Sur la piste des Mohawks. (…) Claudette Colbert est inoubliable dans la scène où Lana regarde Gil partir à la guerre, mais c’est avant tout un morceau de bravoure du cinéaste : le plan général où elle s’effondre au sommet d’une colline tandis que les hommes défilent au loin en contrebas, est une des plus belles compositions visuelles de Ford. » JMB

La Route du tabacAvec Charley Grapewin, Marjorie Rambeau, Gene Tierney, William Tracy. Scénario de Nunnally Johnson d’après le roman de Erskine Caldwell. Musique de Alfred Newman et David Buttolph.

Tobacco Road > Etats-Unis > 1941 > 1h24 > N&B

La famille Lester persiste à continuer à vivre sur ces terres autrefois fertiles, et désormais arides. Le vieux père de famille est prêt à tout pour quelque nourriture : tromper son gendre, vendre son fils en mariage à une femme plus âgée…« Avec Charley Grapewin dans le rôle du vieux fermier paresseux et braillard, La Route du tabac semble être un film que Ford aurait fait en état d’ébriété, entrecoupé de crises de larmes et de cantiques. Schizoïde à l’extrême, le film alterne entre les scènes de comique les plus crues jamais tournées par Ford et des moments sentimentaux parmi les plus émouvants de sa carrière. » JMB

La Mascotte du régiment Avec Shirley Temple, Victor McLaglen, C. Aubrey Smith, June Lang. Scénario de Ernest Pascal et Julian Josephson d’après Rudyard Kipling. Musique de Louis Silvers et Alfred Newman.

We Willie Winkie > Etats-Unis > 1937 > 1h39 > N&B

Une toute jeune Américaine s’engage dans l’armée des Indes où son grand-père est colonel, et ne tarde pas à devenir la mascotte du régiment…Zanuck impose Shirley Temple à Ford, qui, après l’avoir mal accueillie, a fini par bien s’entendre avec elle. « Ford imprègne de sa sensibilité ce qui aurait pu n’être qu’un pur travail alimentaire. S’il y avait une justice à Hollywood, Ford aurait dû aussi remporter un oscar pour ce film dans lequel il fait preuve d’un métier d’autant plus impressionnant qu’il semble naturel. Il crée une vision enfantine du monde, comme sortie d’un livre d’images puis introduit des moments d’émotion inattendus. » JMB

Hurricane Avec Dorothy Lamour, Jon Hall, Mary Astor, C. Aubrey Smith. Scénario de Dudley Nichols et Ben Hecht d’après le roman de Charles Nordhoff et James Norman Hall. Musique de Alfred Newman.

The Hurricane > Etats-Unis > 1937 > 1h42 > N&B

Terangi vit à Manakoora, une petite île du Pacifique, et épouse Marama. Il part avec le capitaine Nagle comme second, mais lors de l’escale à Tahiti, frappe un homme blanc qui l’avait provoqué. Il est condamné à six mois de prison. Il ne supporte de rester enfermé loin de sa famille, et décide de s’enfuir…Film-hommage de Ford à Tabou de Murnau. On sent ici le tiraillement et l’impossible réconciliation entre la vie traditionnelle, douce et proche de la Nature des Polynésiens et la société faite de lois, de codes sociaux et de violence du monde américain. « Hurricane utilise une tempête dévastatrice dans les îles des mers du Sud comme métaphore de la revanche de la nature sur l’arrogance du colonialisme. Préparée par le réalisateur de seconde équipe James Basevi et filmée par Ford avec l’aide du réalisateur associé Stuart Heisler, la séquence de l’ouragan est un tour de force. » JMB

Les SacrifiésAvec Ronald Colman, Myrna Loy, Helen Hayes, Richard Bennett. Scénario de Sidney Howard d’après l’œuvre de Sinclair Lewis. Musique de Alfred Newman.

They Were Expendable > Etats-Unis > 1945 > 2h16 > N&B

En 1941 aux Philippines. Les lieutenants Brickley et Ryan sont à la tête d’une flottille de six vedettes lance-torpilles, très peu considérée par l’Amirauté. L’aviation japonaise attaque Pearl Harbour, et beaucoup de vedettes sont coulées. Ryan, blessé, est soigné à l’hôpital par une belle infirmière dont il ne tarde pas à tomber amoureux…John Ford nous livre un véritable film de guerre, considéré parfois comme un film de propagande pour l’Armée, en particulier navale, chère au cœur de Ford. « Pour le film, ce qui intéressait Ford, c’était de montrer la bravoure d’hommes qui se sacrifiaient sans hésiter pour une cause totalement perdue. Les Sacrifiés offre une image intensifiée de la réalité, imprégnée des sentiments personnels de Ford. Dans ce film de transition entre ses années sous les drapeaux et son retour à la mythologie hollywoodienne, on voit prendre forme les éléments de son style d’après-guerre. Depuis son expérience militaire, Ford était fasciné par les complexités et l’aspect paternel du rôle de leader. Le conflit dramatique central dans Les Sacrifiés est entre le devoir et l’ambition personnelle, la maturité et l’immaturité. » JMB

Suite et fin de la rétrospective consacrée à John Ford, accompagnée depuis début décembre

par la sortie de la biographie A la recherche de John Ford de Joseph McBride. Pour finir,

3 soirées double programme et un week-end en présence de Bertrand Tavernier.

ArrowsmithAvec Ronald Colman, Myrna Loy, Helen Hayes, Richard Bennett. Scénario de Sidney Howard d’après l’œuvre de Sinclair Lewis. Musique de Alfred Newman.

Arrowsmith > Etats-Unis > 1931 > 1h48 > N&B

Martin Arrowsmith, un jeune garçon de quatorze ans, est passionné de médecine. Son père tient un magasin de vêtement et son existence s’éloigne de ses rêves. Il se fait donc engager comme servant chez un vieux médecin alcoolique…Howard Hawks aurait dû diriger ce film, d’ailleurs œuvre de producteur plutôt que film d’auteur. En effet, on ne retrouve ni la touche habituelle de John Ford, ni son casting fétiche. Il a dû s’adapter aux contraintes de fabrication de la Goldwyn, étant lié par contrat à la compagnie. « Ce n’est pas la fidélité attestée ou non au roman qui rend l’entreprise intéressante mais la façon dont ce film reflète certains des conflits personnels qui tourmentaient Ford à un moment critique de son existence. » JMB

Accompagné de quelques cinéphiles et critiques de cinéma, Bertrand Tavernier revient animer son week-end annuel autour d’un auteur. Cette année, il est consacré à John Ford.Toutes les séances sont présentées et suivies d’une discussion

Détail du programme à venir.Renseignements sur www.institut-lumiere.org à partir de février.

Certains des films seront sous-titrés électroniquement par Softitrage

week-end

Animé par Bertrand TavernierVendredi 29 février, samedi 1er et dimanche 2 mars

Mardi 22 janvier à 20h

En présence de martin Barnier, Enseignant à l’Université Lyon 2

Sur la piste de mohawks (J. Ford)

suivi de Frontière chinoise (J. Ford)

Un bar sera ouvert pendant la pause entre les films

SOIREE SPECIALE JOHN FORD

Un bar sera ouvert pendant la pause entre les films

Mardi 12 février à 20h

La route du tabac (J. Ford)

suivi de La dernière fanfare (J. Ford)

SOIREE SPECIALE JOHN FORD2

Un bar sera ouvert pendant la pause entre les films

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Le Soleil brille pour tout le monde Avec Charles Winninger, Arleen Whelan, John Russell, Stepin Fetchit. Musique de Victor Young.

The Sun Shines Bright > Etats-Unis > 1953 > 1h30 > N&B

En 1905, dans une petite ville du Kentucky, le juge Priest vit des moments intenses durant sa campagne électorale. Agissant en homme et en juge, il va résoudre des situations qui lui vaudront l’inimitié des uns, le respect des autres, mais aussi le risque de perdre les élections… « “Le Soleil brille pour tout le monde est vraiment mon film préféré, déclara Ford en 1968. C’est le seul que je ne me lasse pas de revoir.” Remake assez infidèle de Judge Priest, Ford en avait le projet depuis que la Fox avait coupé la scène du lynchage dans le film original. » JMB

La Dernière fanfare Avec Spencer Tracy, Jeffrey Hunter, Diane Foster, Pat O’Brien. Scénario de Frank Nugent d’après le roman d’Edwin O’Connor.

The Last Hurrah > Etats-Unis > 1958 > 2h02 > N&B

Franck Skeffington, vieux et rusé politicien, se présente une nouvelle fois aux élections pour se faire réélire maire d’une petite ville irlando-américaine. Il demande alors à son neveu, un rédacteur sportif, de l’aider…« Peu avant la sortie du film, Ford déclara publiquement qu’il avait “espéré faire un film polémique” mais que les cadres de la Columbia avaient coupé une bobine et demie de contenu jugé “trop audacieux”. “Ils ont dit que cela risquait d’offenser les gens… Tout le monde s’est approprié le film. A la fin, on a remis les deux bobines et il est comme je l’avais fait.” » JMB

Le Fils du désertAvec John Wayne, Pedro Armendariz, Harry Carey Jr., Ward Bond. Scénario de Frank S. Nugent et Laurence Stallings d’après le roman de Peter B. Kyne. Musique de Richard Hageman.

Three Godfathers > Etats-Unis > 1948 > 1h46 > Couleur

Après avoir attaqué une banque d’une petite ville d’Arizona, trois bandits sont contraints de fuir à travers le désert. Là, ils découvrent près d’un puits asséché, une femme sur le point d’accoucher. Celle-ci meurt dans leurs bras non sans leur avoir fait promettre de s’occuper du bébé…« Ce western en Technicolor d’un sentimentalisme sans borne est peut-être visuellement le plus beau film de sa carrière. C’est aussi une allégorie dont le symbolisme, pour reprendre les termes de James Agee, “naît de la réalité et l’exalte”. » JMB

Planqué malgré luiAvec Dan Dailey, Coleen Townsend, Corinne Calvet. Musique de Alfred Newman.

When Willie Comes Marching Home > Etats-Unis > 1950 > 1h22 > N&B

Willie Kluggs est le premier volontaire de la petite ville de Punxatawney à s’engager dans la deuxième guerre mondiale, et ses concitoyens le fêtent. Hélas, il est envoyé dans le camp d’entraînement voisin, et s’il excelle en tireur d’élite, il n’obtient pour autant pas de partir outre-mer. On le prend pour un lâche…Œuvre de commande, Planqué malgré lui est une comédie militaire sur le thème du héros que l’on croit lâche jusqu’à ce qu’on découvre sa bravoure. « Lorsqu’il évoquait ses films, Ford parlait toujours chaleureusement de Planqué malgré lui, une des rares comédies qu’il dirigea après la guerre. “J’ai le sentiment d’être essentiellement un réalisateur de comédies, mais on ne veut pas m’en confier”, a-t-il remarqué. » JMB

Les Deux cavaliers Avec James Stewart, Richard Widmark, Shirley Jones, Linda Christal. Scénario de Franck Nugent d’après le roman Comanches Captives de Will Cook. Musique de Georges Duning.

Two Rode Together > Etats-Unis > 1961 > 1h49 > Couleur

Guthrie McCabe, shérif du Texas à la frontière mexicaine, mène une existence oisive. Mais le lieutenant Jim Gary vient le chercher pour se rendre en territoire Comanche afin de récupérer de jeunes gens blancs enlevés dix ans auparavant à leur famille…« Il était malade et surtout très éprouvé par la mort de Ward Bond. Mais quand il le veut, il peut tourner extrêmement vite. Parfois nous avions fini à midi. Par exemple, la scène au bord de la rivière en plan presque fixe avec Stewart aurait pris plus de deux jours à un autre réalisateur. Il l’a faite en deux heures, elle a été improvisée. Ford a un sens prodigieux de la durée d’un plan. Pour ça, il est le plus fort. Il sait exactement où commencer, où s’arrêter. Il le sent. » Rencontre avec Richard Widmark par Michel Ciment et Bertrand Tavernier (Positif, 1968)

Frontière chinoise Avec Anne Bancroft, Sue Lyon, Margaret Leighton, Flora Robson. Scénario de Janet Green et John McCormick d’après la nouvelle Chinese Finale de Norah Lofts. Musique de Elmer Bernstein.

Seven Women > Etats-Unis > 1966 > 1h27 > Couleur

En 1935, une horde de barbares chinois sillonne la frontière sino-mongole où une mission américaine, dirigée par la très stricte Agatha Andrews, est installée. L’arrivée du docteur Cartwright, une femme aux idées très libres, va bouleverser l’atmosphère de la communauté… « L’un des aspects les plus fascinants de Frontière chinoise est la façon dont il inverse et infléchit le modèle des films antérieurs du réalisateur, revisitant des thèmes fordiens familiers de manière originale et souvent surprenante. » JMB

www.institut-lumiere.org | www.actes-sud.fr

1163 pages, 120 photos, index noms, index films, filmographie, 14,5 cm X 24 cm, 30 E

John Ford

EN LIBRAIRIE

Samedi 23 février à 20h

Le Fils du désert (J. Ford)

suivi deLes deux cavaliers (J. Ford)

Un bar sera ouvert pendant la pause entre les films

SOIREE SPECIALE JOHN FORD

« L’un des événements éditoriaux les plus attendus des cinéphiles. »Les Inrockuptibles, 04/12/07

« Un travail mené sur trois décennies, très documenté, qui revisite l’immense carrière du réalisateur. »

La Croix, 06/12/07

« Rédigée d’une plume alerte, une biographie incontournable pour les amateurs de cinéma. »

Agence France Presse, 10/12/07

« A lire à bride abattue. »

Le Journal du Dimanche, 16/12/07

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PrOJeCtiOns a la Villa lumiereA découvrir dans la salle de la Villa Lumière : deux films français issus des collections de l’Institut Lumière, présentés par Raymond Chirat, spécialiste du cinéma français. ne manquez pas Un revenant, aux splendides vues de Lyon !Remerciements à Daniel Collin

mercredi 20 février à 19h

En présence de Raymond Chirat

La Fin du jour De Julien Duvivier avec Louis Jouvet, Michel Simon, Madeleine Ozeray, Madame Sylvie, Victor Francen. Scénario de Charles Spaak et Julien Duvivier.

France > 1939 > 1h48 > N&B

Dans un établissement de retraite pour vieux artistes, émergent trois fortes personnalités : Saint-Clair, ex Don Juan, Marny que sa femme a trompé, et Cabrissade, éternelle doublure…Numéros d’acteurs cocasses et émouvants pour ce film, où, après Drôle de Drame, Jouvet et Simon, souvent partenaires au théâtre, se retrouvent pour la deuxième fois. Ecrit par Charles Spaak, le scénariste de La Belle équipe et Panique du même Duvivier, l’histoire de ce film désespéré et crépusculaire (nous sommes en 1939), est particulièrement empreint de noirceur. Ce qui n’était pas sans plaire à Duvivier, le pessimiste tellement ancré dans le réalisme de l’époque.

samedi 26 janvier à 15h30

Salomé De Charles Bryant avec Alla Nazimova, Rose Dione, Mitchell Lewis, Nigel de Brulier. Scénario de Alla Nazimova (alias Peter M. Winters) d’après la pièce d’Oscar Wilde. Musique de Marc-Olivier Dupin.

Salome > Etats-Unis > 1922 > 1h15 > N&B teinté

Salomé, belle-fille d’Hérode, entend la voix du prophète Jokanaan qui s’élève du fond de la citerne où on le tient captif. Désireuse de connaître cet homme qui prédit de terribles châtiments à la famille princière corrompue, elle ordonne à un jeune Syrien de lui amener Jokanaan. A la vue de ce dernier, elle est prise d’une violente passion…Au moment du tournage de Salomé, adaptation muette et sulfureuse de la pièce de Wilde, les procédures de censure venaient juste d’être mises en place. Et la rumeur disait qu’en hommage à Oscar Wilde, Nazimova avait veillé à ce que la plupart des acteurs soient homosexuels. Produit par cette dernière, Salomé peut être considéré comme l’un des rares films expérimentaux produits par Hollywood dans les années 1920. Le budget colossal et les costumes fastueux ruinèrent la grande Alla Nazimova, actrice et productrice du film.

version restaurée, avec l’accompagnement musical de marc-olivier Dupin (création / commande de l’auditorium du louvre et ZZ productions, avec la participation de artE France, 2000)

samedi 23 février à 15h30

Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des BolcheviksDe Lev Koulechov avec Porfirl Podobed, Vsevolod Poudovkine, Alexandra Hohlova, Boris Barnet, Poitr Galadjev. Scénario de Nicolas Assev et Vsevolod Poudovkine.

Russie > 1924 > 1h40 > N&B

Victime de la propagande anticommuniste qui règne en Amérique, Mister West se rend en Union soviétique rempli de préjugés. Des voyous, profitant de la crédulité de l’Américain, lui soutirent de l’argent. Grâce à une compatriote, il échappera aux griffes de la bande, et les vrais bolcheviks finiront par rétablir l’ordre et présenteront un visage radieux du pays à leur hôte…Satire de la presse américaine et des films d’Hollywood, mais aussi film de propagande en faveur de l’URSS. Lev Koulechov débute dans le cinéma après la Révolution d’Octobre. Opérateur d’actualités dans l’armée Rouge, puis professeur à l’Institut du cinéma, il fonde en 1921 son célèbre laboratoire expérimental. Tout comme son contemporain Dziga Vertov, il insiste sur le rôle créateur du montage, qu’il considère comme le principal moyen d’expression cinématographique.

restauration du film par le British Film institute

musique originale (1984) de Benedict mason, interprétée par l’Ensemble capricorn, dirigé par Frank strobel.

Jeudi 31 janvier à 19h

En présence de Raymond Chirat

Un revenantDe Christian-Jaque avec Louis Jouvet, François Périer, Gaby Morlay, Ludmilla Tchérina, Marguerite Moreno. Scénario et dialogues de Henri Jeanson.

France > 1946 > 1h40 > N&B

Jean-Jacques Sauvage revient dans Lyon, sa ville natale, en tant que directeur de ballet. Vingt ans auparavant, un de ses amis avait tenté de le tuer, n’approuvant pas son mariage avec sa sœur. Les vengeances les meilleures sont celles qui se mangent froides…Les travers de la bourgeoisie lyonnaise permirent à Henri Jeanson d’écrire ce film précieux et rare. Du Théâtre des Célestins aux quais de la gare de

Perrache, Lyon est la toile de fond de cette œuvre jubilatoire et amère emmenée par l’impeccable trio Jouvet-Morlay-Périer. Le titre Un revenant jouait sur le fait que Jouvet, après la parenthèse de la guerre, venait de rentrer en France et qu’il y tournait son premier film après cinq ans d’absence. Le scandale relaté par le scénario de Henri Jeanson reprenait un fait divers survenu dans les années 20 chez d’éminents soyeux lyonnais qui avaient réussi à supprimer l’amant de la fille de la maison. L’un des films préférés de Raymond Chirat, pour Lyon, Jouvet… et Marguerite Moreno.

Le Muet dU MOisArte poursuit son admirable travail sur le cinéma muet.Projection à la Villa Lumière et entrée libre. En partenariat avec

16MM, nOiR & BlAnC

après chaque séance, un verre de l’amitié est partagé dans le jardin d’hiver de la villa lumière

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AuditOrium de LYON149, rue Garibaldi - 69003 Lyon

Renseignements au 04 78 95 95 95

Samedi 16 février à 20h30

La Passion de Jeanne d’Arc

De Carl t. DreyerImprovisation à l’orgue

par thierry escaich

Ciné-concert à l’Auditorium de Lyon

La Passion de Jeanne d’ArcDe Carl Theodor Dreyer avec Renée Falconetti, Eugène

Silvain, Maurice Shultz, Michel Simon.

France > 1928 > 1h26 > N&B

Jeanne de Domrémy comparaît devant ses juges. La simplicité de ses réponses est désarmante. Elle est

toutefois emmenée dans la chambre de supplices par les soldats, où elle refuse à nouveau d’abjurer. On la conduit au

cimetière où la foule et les tombes fraîches l’effrayent. Elle cède et signe le formulaire que lui tendent les juges.

Mais au retour dans son cachot, Jeanne est torturée par le remords, renie son abjuration et se prépare à la mort…

Suivant scrupuleusement le procès de Jeanne, Dreyer ne veut nous montrer d’autre lutte que celle

qui oppose Jeanne à ses juges, le combat qu’elle mène, enchaînée, contre le doute, le découragement, et la peur

de la mort. Luis Buñuel : « L’humanité des gestes déborde l’écran et remplit la salle. Nous sentons tous

cette vérité dans la gorge. »

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Alors que No Country for old Men, le nouveau film de Joel et Ethan Coen, sort en France, l’Institut met à l’honneur les deux frères déjantés du cinéma américain, et permet de revoir ces quelques films fantasques et décalés lâchés depuis vingt ans dans le cinéma mondial.

Rétrospective du 17 janvier au 4 mars 2008

Présentée par Thierry FrémauxJeudi 24 janvier à 21hFargo (J. et E. Coen)

SOiree SPeCiALeFrereS COeN

me 30/01 à 19h | Di 3/02 à 16h30 ma 5/02 à 21h

Sang pour sangAvec John Getz, Frances McDormand, Dan Hedaya. Scénario de Joel et Ethan Coen.

Blood simple > Etats-Unis > 1984 > 1h36 > Couleur

Un patron de bar commande le meurtre de sa femme et de son amant à un privé. Ce dernier empoche l’argent faisant croire que le travail est fait. Jusqu’au jour où l’amant réapparait...Cette première réalisation des frères Coen avec Joel à la caméra, Ethan à la production et les deux à l’écriture porte en exergue la phrase empruntée à Hitchcock pour son Rideau déchiré : « tuer quelqu’un est très dur, très douloureux, et très… très long ». C’est tout dire ! Dès ce premier essai, les Coen montrent que c’est dans le film noir qu’ils trouvent leur meilleure source d’inspiration. Un polar énergique, à l’atmosphère moite et tragique, digne des romans les plus sombres de Jim Thompson.

ve 22/02 à 19h | Di 24/02 à 19h Je 28/02 à 21h15

Barton FinkAvec John Goodman, John Turturro, Judy Davis, Michael Lerner. Scénario de Joel et Ethan Coen.

Barton Fink > Etats-Unis > 1991 > 1h56 > Couleur

Barton Fink, scénariste à succès dans les années 40, quitte New-York pour travailler à Hollywood où il découvre le cynisme et la grossièreté des studios…

Même s’ils s’en défendent, les Coen livrent pourtant ici une critique amère de l’industrie du cinéma hollywoodien de l’époque des grands studios. Avec sa mise en scène où la caméra joue les acrobates, ses images originales et surprenantes, sa photographie des plus soignées, Barton Fink fut le grand vainqueur du Festival de Cannes 1991 où, fait sans précédent, il remporta à la fois la Palme d’or, le prix de la mise en scène et le prix d’interprétation masculine pour John Turturro.

Ethan et Joel Coen

Tous les films ont été co-réalisés par Joel

et Ethan Coen, même si ce dernier n’a été crédité que

pour Ladykillers.

Cine-DANSEDes films sur la danse projetés en

collaboration avec la Maison de la Danse.

Dimanche 13 janvier à 14h30

rio BravoDe Howard Hawks avec John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson, Angie Dickinson, Ward Bond.

Rio Bravo > Etats-Unis > 1959 > 2h21 > Couleur

Le shérif John T. Chance, le vieux Stumpy et Dude, alcoolique depuis une déception amoureuse, font régner l’ordre à Rio Bravo. Alors qu’ils ont arrêté le tueur Joe Burdette, son frère et ses hommes de main entament le siège de la prison pour le faire libérer…Todd McCarthy (Hawks, Actes Sud/Institut Lumière) : « Rio Bravo est le film le plus résolu de Hawks, dans la mesure où il exprime tout l’homme, sans aucune tension entre récit, genre, ambitions personnelles et commerciales. » L’œuvre somme de Hawks et du western, John Wayne et Dean Martin y sont au sommet, un classique inusable, un film de chevet.

seAnCes eXCePTiOnnellesPROjeCTiOns en nUMéRiqUe hAUTe déFiniTiOn

Mardi 29 janvier à 21h présenté par Fabrice Calzettoni

Jeudi 31 janvier à 19hVendredi 1er février à 21hSamedi 2 février à 20h30Dimanche 3 février à 18h30Mercredi 6 février à 21h

Rio Bravo de Howard Hawks

Le Bal des sirènesDe George Sidney avec Esther Williams, Red Skelton, Basil Rathbone.

Bathing Beauty > Etats-Unis > 1944 > 1h41 > Couleur

Steeve Elliott, compositeur de chanson, aime et va épouser Caroline Brooks, professeur de natation. Mais son imprésario attend le prochain programme musical de Steeve et s’oppose à leur amour…Ex-championne de natation, Esther Williams revenait en star populaire au cinéma, où elle exulte dans cette comédie musicale et où sa plastique superbe séduisit le public. Film fou, à base de couleurs ondoyantes, Sidney nous présente un beau spectacle aquatique.

Enfin réédité, la splendide biographie de Howard HawksINSTITUT LUMIERE / ACTES SUD

Le cinema

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me 13/02 à 19h | Je 14/02 à 21h sa 16/02 à 20h30 | Di 17/02 à 16h45

the Big LebowskiAvec Jeff Bridges, John Goodman, Julianne Moore, Steve Buscemi, John Turturro. Scénario de Joel et Ethan Coen.

The Big Lebowski > Etats-Unis > 1998 > 1h57 > Couleur

Jeff Lebowski ne demandait rien d’autre qu’à rester pépère dans sa petite vie bouseuse d’Américain gras et mal habillé, entre ses potes de bowling doux-dingues, ses bières et sa télé. Seulement voilà, à cause d’une erreur d’homonymie, les ennuis débarquent…Cultivant l’art de la satire excentrique dans une bonne dose de surréalisme et de situations décalées les frères Coen nous offrent un film jubilatoire. Radioscopie d’une Amérique victime et prisonnière de ses certitudes, le film ne sauve ni la morale (Fais-en le moins possible et tu seras heureux !), ni l’espèce humaine. Un régal !

O’Brother

me 20/02 à 19h | ma 4/03 à 19h

Le Grand saut Avec Tim Robbins, Jennifer Jason Leigh, Paul Newman, Charles Durning. Scénario de Joel Coen, Ethan Coen et Sam Raimi.

The Hudsucker Proxy > Etats-Unis > 1994 > 1h51 > Couleur

New-York, 1958. Le soir de la Saint-Sylvestre, le PDG d’une multinationale se défenestre. Quelques mois plus tôt, un jeune péquenot mal dégrossi débarque de sa province en vue d’obtenir un diplôme d’administration et invente le hula-hoop…

Pour leur première grosse production américaine qui se paie le luxe d’inviter Paul Newman en salaud heureux et Tim Robbins en faux naïf, les Coen choisissent une fable à la Capra où la naïveté l’emporte sur le cynisme. Brillante comédie satirique sur le monde des affaires qu’ils tournent en dérision, les frères les plus doués de leur génération semblent se laisser aller à leurs rêves d’enfants en offrant une mise en scène ludique privilégiant les pieds de nez techniques (arrêts sur images, manipulation du temps…). Du beau cinéma !

Je 24/01 à 21h présentée par thierry Frémaux sa 26/01 à 21h | Di 27/01 à 16h45 ve 1er/02 à 19h

FargoAvec William H. Macy, Frances McDormand, Steve Buscemi, Peter Stormare. Scénario de Joel et Ethan Coen.

Fargo > Etats-Unis > 1996 > 1h37 > Couleur

Au départ, une combine qui tourne mal : celle d’un vendeur de voitures d’occasion, veule et hypocrite, qui, pour se sortir d’un endettement dû à des malversations financières, décide de kidnapper sa femme. Le beau père paiera. Sauf que les tueurs se révèlent particulièrement maladroits et la police, représentée par une femme enceinte jusqu’aux dents, terriblement perspicace et impassible…Bienvenue dans le monde complètement givré des Coen qui, une fois n’est pas coutume, s’inspirent d’un fait divers réel. Dans l’atmosphère ouatée de paysages enneigés, le rouge du sang fait tache. Peu importe ! Les comportements des personnages suivent une logique de l’absurde, totalement étrangère à la rigueur classique des films de gangsters. Déjà un film culte !

Je 17/01 à 21h15 | sa 19/01 à 21h Di 20/01 à 18h30

O’BrotherAvec George Clooney, John Turturro, John Goodman, Tim Blake Nelson. Scénario de Joel et Ethan Coen.

O’Brother, Where art Thou > Etats-Unis > 2000 > 1h46 > Couleur

Dans le Mississippi profond, pendant le Grande Dépression, trois bagnards enchaînés s’évadent du bagne et tentent de retrouver leur liberté et leur maison. Après mille et une aventures, le retour au bercail leur apportera la rédemption…Quand George Clooney, John Turturro et Tim Blake Nelson (parfaits) cavalent sur une euphorisante bande-son chargée en tubes country, ce sont les frères Coen qui s’attaquent à Homère et L’Odyssée. Ce nouvel opus déborde de trouvailles et de générosité. Clooney est épatant.

ve 25/01 à 19h | ve 8/02 à 19h Di 10/02 à 18h30

the Barber : l’homme qui n’était pas làAvec Billy Bob Thornton, Frances McDormand, Adam Alexi-Malle, Michael Badalucco. Scénario de Joel et Ethan Coen.

The Man who wasn’t There > Etats-Unis > 2001 > 1h56 > N&B

C’est l’été dans la petite ville de Caroline du Nord où Ed Crane est coiffeur. Il n’aime pas son existence et tout ce qui l’entoure. Découvrant l’infidélité de sa femme, il va peut-être enfin avoir l’occasion de tout changer. Autour d’un chantage, il élabore un projet peu scrupuleux qui va l’amener à bien des découvertes…D’une maîtrise esthétique époustouflante, le premier film en noir et blanc des frères Coen est un hommage aux polars américains en général et à l’œuvre de James Cain en particulier. Bien au delà de l’exercice de style, une fois de plus parfaitement réussi, il permet au duo de continuer son exploration dans l’Amérique d’hier entamée dans Barton Fink, Le Grand saut ou O’Brother. Mention très spéciale pour Billy Bob Thornton qui, en homme caméléon, reprend à lui tout seul tous les clichés des grands acteurs du cinéma américain des années 40.

ve 18/01 à 19h | Je 24/01 à 19h

intolérable cruauté Avec Catherine Zeta-Jones, George Clooney, Geoffrey Rush. Scénario de Ethan Coen, Joel Coen, Robert Ramsey, Matthew Stone.

Intolerable Cruelty > Etats-Unis > 2003 > 1h40 > Couleur

Expert en divorces, Miles Massey est l’avocat qu’on s’arrache. Il est immensément riche mais s’ennuie. Lors d’une affaire, il tombe sur une belle aventurière experte en arnaques matrimoniales. Entre les deux débute un superbe match riche en coups bas, vengeances, sarcasmes…Qu’il s’agisse de l’Amérique profonde (The Barber, Fargo, Sang pour sang…) ou, comme ici, de l’univers faussement plus classieux d’Hollywood, les frères Coen nous dressent toujours des portraits de vrais ploucs ratés ; de personnages à l’effarant déterminisme social qui n’échapperont jamais à leur triste condition. Entre amour vache et glamour kitsch, cette comédie féroce et drôle sied parfaitement à un George Clooney plus que jamais cabotin et à Catherine Zeta-Jones en garce à souhait. Un film énergique et très amusant !

ma 29/01 à 19h | sa 2/02 à 18h30

Ladykillers Avec Tom Hanks, Irma P. Hall, Marlon Wayans, J.K. Simmons. Scénario de Ethan Coen et Joel Coen.

The Ladykillers > Etats-Unis > 2004 > 1h44 > Couleur

Dans la communauté noire du Mississippi, des malfrats ridicules creusent un tunnel vers le casino voisin, depuis la cave d’une veuve dont ils ont loué la maison. Mais les gangsters sont des amateurs, et la vieille dame moins ingénue qu’il n’y paraît…Remake éponyme du film réalisé en 1955 par Mackendrick, cette comédie policière efficace, plaisante et très habilement interprétée, cultive le même humour noir que la première version. Jeux de mots, de voix et de musiques, comique de situations dans lesquelles les personnages sont autant décalés que croustillants, pour une farce macabre dans laquelle Tom Hanks, en roue libre, gagne l’un de ses rôles les plus cocasses.

The Big Lebowski

« L’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford parle d’hommes remarquables, alors que nous

racontons l’histoire d’une paire de losers. C’est ça

le modernisme… »

Joel Coen, interrogé sur The Big Lebowski, Les Inrockuptibles, 1998

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INSTITUT LUMIERE Président : Bertrand TavernierDirecteur Général : Thierry FrémauxFondateur : Bernard Chardère25 rue du Premier-Film 69008 Lyon Tél. 0033 (0)4 78 78 1895 - Fax 0033 (0)4 78 78 [email protected] www.institut-lumiere.org

BIBLIOTHEQUE RAYMOND CHIRATDu mardi au vendredi et le premier samedi du mois de 14h à 18h30Plein tarif : 3 € Tarif réduit* : 2 €Tarif spécial abonnés cinéma : 1,50 €Club Lumière / Abonnés bibliothèque : accès libreAbonnement : Plein tarif : 30 €/an Tarif réduit* : 23 €/anTarif spécial abonnés cinéma : 16 €/an* tarif réduit pour les - de 18 ans, étudiants, + de 60 ans, chômeurs.

MUSEE LUMIEREOuvert du mardi au dimanche de 11h à 18h30.Plein tarif : 6 € Tarif réduit* : 5 €Tarif spécial abonnés : 4 €Tarif groupe (à partir de 4 personnes) : 4,50 €Club Lumière / Enfants de moins de 7 ans : accès librePour les visites de groupes, joindre Alban Liebl au 04 78 78 18 89 ou [email protected] * tarif réduit pour les - de 18 ans, étudiants, + de 60 ans, chômeurs.BILLETTERIE CINEMA

Sur place du mardi au dimanche de 11h à 18h30 et pendant les séances de cinéma.Il est possible et conseillé de prendre ses places à l’avance pour les soirées avec invités, sur place ou par téléphone au 04 78 78 18 95.Pour les séances normalesPlein tarif : 6,80 €Tarif réduit* : 5,80 €Abonnés : 4,30 € Club Lumière : accès libre*tarif réduit pour les - de 18 ans, étudiants, + de 60 ans, chômeurs.

Pour les séances spécialesPlein tarif : 8,30 €Abonnés : 6,30 €Club Lumière : accès libre

ACCESMétro ligne D, arrêt Monplaisir-Lumière

Bus 9 et 34, arrêt Monplaisir-LumièreParking municipal gratuit (54 places) attenant au Hangar du Premier-Film

renSeignementS pratiqueS

© Marc Carbonare

Pour plus de renseignements :www.institut-lumiere.org - rubrique Patrimoine Lumière/Autochromes

Le catalogue des Autochromes de l’exposition La Vie en couleur ! est toujours en vente à l’Institut Lumière et sur notre site internet.

Train d’excursion à la Mer de GlacePlaque Autochrome Lumière 13x18 cm

© Institut Lumière/Famille Lumière

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samedi 26 janvier 15h30 muEt Du mois/artE (Villa Lumière, entrée libre) Salomé (C. Bryant)e16h45 Pas sur la bouche ! (A. Resnais)19h L’Année dernière à Marienbad (A. Resnais)21h Fargo (J. et E. Coen)sa

Dimanche 27 janvier14h30 La Vie est un roman (A. Resnais)16h45 Fargo (J. et E. Coen)18h45 Mélo (A. Resnais)2

mardi 29 janvier19 Ladykillers (J. et E. Coen)

21h soirÉE spÉcialE HoWarD HaWKs Présentée par Fabrice Calzettoni Rio Bravo (H. Hawks)

mercredi 30 janvier19h Sang pour sang (J. et E. Coen)21h Mélo (A. Resnais)

Jeudi 31 janvier à 19h

16mm, n&B (Villa Lumière)En présence de Raymond ChiratUn revenant (Christian-Jaque)

Jeudi 31 janvier19h Rio Bravo (H. Hawks)21h30 Hiroshima mon amour (A. Resnais)

vendredi 1er février19h Fargo (J. et E. Coen)21h Rio Bravo (H. Hawks)

samedi 2 février16h30 I Want to Go Home (A. Resnais)18h30 Ladykillers (J. et E. Coen)20h30 Rio Bravo (H. Hawks)

Dimanche 3 février14h30 Hiroshima mon amour (A. Resnais)16h30 Sang pour sang (J. et E. Coen)18h30 Rio Bravo (H. Hawks)

mardi 5 février19h Hiroshima mon amour (A. Resnais)21h Sang pour sang (J. et E. Coen)

mercredi 6 février19h Hiroshima mon amour (A. Resnais)21h Rio Bravo (H. Hawks)

Jeudi 7 février

soirÉE spÉcialE alain rEsnais En présence de Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat19h30 Conférence (entrée libre)21h Cœurs (A. Resnais)

vendredi 8 février19h The Barber (J. et E. Coen)21h15 Je t’aime, je t’aime (A. Resnais)

samedi 9 févrierA partir de 16h30 La Piscine (J. Deray)Le soir, remise du Prix Jacques Deray

Dimanche 10 février14h30 Cœurs (A. Resnais)16h45 Je t’aime, je t’aime (A. Resnais)18h30 The Barber (J. et E. Coen)

mardi 12 février à 20h

soirÉE spEcialE JoHn ForD 2La Route du tabac (J. Ford)Suivi deLa Dernière fanfare (J. Ford)

mercredi 13 février19h The Big Lebowski (J. et E. Coen)21h15 Muriel (A. Resnais)

Jeudi 14 février19h Je t’aime, je t’aime (A. Resnais)21h The Big Lebowski (J. et E. Coen)

vendredi 15 février19h Smoking (A. Resnais)suivi de No Smoking (A. Resnais)

samedi 16 février16h15 Stavisky… (A. Resnais)18h30 L’Amour à mort (A. Resnais)20h30 The Big Lebowski (J. et E. Coen)

samedi 16 février à 20h30

cinÉ-concErt À l’auDitorium DE lYonAccompagnement musical par Thierry Escaich La Passion de Jeanne d’Arc (C. T. Dreyer)

Dimanche 17 février14h30 Stavisky… (A. Resnais)16h45 The Big Lebowski (J. et E. Coen)19h Muriel (A. Resnais)

mardi 19 février19h Courts-métrages (A. Resnais)20h30 Smoking (A. Resnais)

mercredi 20 février à 19h

16mm, n&B (Villa Lumière)En présence de Raymond ChiratLa Fin du jour (J. Duvivier)

mercredi 20 février19h Le Grand saut (J. et E. Coen)21h15 Stavisky… (A. Resnais)

Jeudi 21 février19h L’Amour à mort (A. Resnais)

21h soirÉE spÉcialE alain rEsnais En présence de Sylvie Lindeperg Nuit et brouillard (A. Resnais)

vendredi 22 février19h Barton Fink (J. et E. Coen)21h15 No Smoking (A. Resnais)

samedi 23 février15h30 muEt Du mois/artE (Villa Lumière, entrée libre) Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks (L. Koulechov)16h30 No Smoking (A. Resnais)

20h soirÉE spEcialE JoHn ForD 3Le Fils du désert (J. Ford)Suivi deLes Deux cavaliers (J. Ford)

Dimanche 24 février14h30 Muriel (A. Resnais)16h45 Mon oncle d’Amérique (A. Resnais)19h Barton Fink (J. et E. Coen)

mardi 26 février19h Muriel (A. Resnais)21h15 Mon oncle d’Amérique (A. Resnais)

mercredi 27 février19h La Guerre est finie (A. Resnais)21h15 Smoking (A. Resnais)

Jeudi 28 février19h La Guerre est finie (A. Resnais)21h15 Barton Fink (J. et E. Coen)

WEEK-EnD JoHn ForD Animé par Bertrand TavernierVendredi 29 févrierSamedi 1er marsDimanche 2 mars

mardi 4 mars19h Le Grand saut (J. et E. Coen)21h15 La Guerre est finie (A. Resnais)

mercredi 5 mars19h Mon oncle d’Amérique (A. Resnais)21h15 La Guerre est finie (A. Resnais)

www.institut-lumiere.org

Calen

drier

8 jAnvIeR5 MARs 2008

Prix : 1,50 ¤ Programmation : Thierry Frémaux et maelle Arnaud.textes : Institut Lumière et leurs auteurs.Photos : collection Institut Lumière.

RueDu Prem

ierFilm#78 8 janvier

5 mars 2008magazine

de l’institut lumiere

L'iNStitut Lumière est une association loi 1901 financée par la Ville de Lyon, la Région Rhône-Alpes, le ministère de la Culture et de la Communication (DRAC), le Centre national de la Cinématographie, et le Conseil Général du Rhône.

Salle équipée d’une boucle sonore pour les malentendants

sEmainE Du cinÉma Du suDmardi 8 janvier à 20h30

soirEE D’ouvErturE En présence de Florence Strauss et Rachid TahaLe Blues de l’Orient (F. Strauss)

mercredi 9 janvier19h En présence de Abdelkader Lagtaâ Yasmine et les hommes (A. Lagtaâ) 21h What a Wonderful World (F. Bensaidi)

Jeudi 10 janvier19h Civilisées (R. Chahal) 21h Dans les champs de bataille (D. Arbid)

vendredi 11 janvier19h En présence de Medhi Charef Le Thé au harem d’Archimède (M. Charef)21h En présence de Rachida Krim Permis d’aimer (R. Krim)

samedi 12 janvier 16h30 En présence de Izza Genini Nouba d’Or et de Lumière (I. Genini)18h30 En présence de Rabiaa Ben Abdallah Fleur d’oubli (S. Baccar)21h En présence de Nouri Bouzid Making Off (N. Bouzid)

Dimanche 13 janvier17h En présence de Amar Alwan Ahlaam Dreams (M. Al-Daradji)

Dimanche 13 janvier14h30 cinÉ-DansE Le Bal des sirènes (G. Sidney)

mardi 15 janvier à 20h30

soirÉE D’ouvErturE alain rEsnais Présentée par Fabrice CalzettoniOn connait la chanson (A. Resnais)

mercredi 16 janvier19h Pas sur la bouche ! (A. Resnais) 21h15 Providence (A. Resnais)

Jeudi 17 janvier19h On connait la chanson (A. Resnais) 21h15 O’Brother (J. et E. Coen)

vendredi 18 janvier19h Intolérable cruauté (J. et E. Coen)21h L’Année dernière à Marienbad (A. Resnais)

samedi 19 janvier16h45 Providence (A. Resnais)18h45 Mélo (A. Resnais)21h O’Brother (J. et E. Coen)

Dimanche 20 janvier14h30 I Want to Go Home (A. Resnais)16h30 L’Année dernière à Marienbad (A. Resnais)18h30 O’Brother (J. et E. Coen)

mardi 22 janvier à 20h

soirÉE spEcialE JoHn ForD 1 En présence de Martin BarnierSur la piste de Mohawks (J. Ford)Suivi de Frontière chinoise (J. Ford)

mercredi 23 janvier 19h Providence (A. Resnais)21h La Vie est un roman (A. Resnais)

Jeudi 24 janvier19h Intolérable cruauté (J. et E. Coen)

21h soirÉE spÉcialE JoEl Et EtHan coEn Présentée par Thierry Frémaux Fargo (J. et E. Coen)

vendredi 25 janvier 19h The Barber (J. et E. Coen) 21h15 L’Année dernière à Marienbad (A. Resnais)