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REVUE DE PRESSE EGA 31/10/2013 sur 19

LA REVUE DE PRESSE ÉGALITÉ


Le Quotidien jurassien – 26 octobre 2013


Le Matin Dimanche – 27 octobre 2013


Le Figaro.fr – 28 octobre 2013

Les femmes politiques harcelées sur Twitter Par Cholé Woitier

Cécile Duflot, persiflée sur son physique, Christine Boutin traitée de facho homophobe... La haine se déchaîne sur le réseau social.

Sur leur compte Twittter, les insultent pleuvent dru. Rudes. Grossières. « Quelle grosse dinde malfaisante »; « vieille folle » ; « vous êtes toujours aussi c...» ; « sombre p..» ; « elle mérite d’être tondue »... Ceci n’est qu’un petit échantillon des messages que reçoivent quotidiennement plusieurs femmes politiques françaises sur Twitter. Souvent protégés derrière un pseudonyme, les insulteurs se lâchent et interpellent directement leur cible qui ne peut que voir défiler, impuissante, le flot d’invectives.

Ce phénomène a fini par lasser Cécile Duflot. Autrefois twittos accomplie, racontant par le menu ses aventures avec son “ami le TGV” ou photographiant sa préparation de chili con carne, la ministre du Logement a expliqué « tweeter moins/répondre moins » depuis quelques temps « car ça fait lire ce genre de trucs 10 fois par jour ». Ces « trucs » sont une capture d’écran des messages la mentionnant où elle est traitée de « plus gros cul du gouvernement » ou de « broute moquette ». « Je ne réponds jamais, je bloque même systématiquement [ces personnes], mais les comptes anonymes se recréent sans fin », se désole la ministre.

« Vous êtes trop sensible ma chère ! À côté de ce que je reçois, ce n’est rien ! », a immédiatement répliqué Christine Boutin. L’ancienne présidente du Parti chrétien-démocrate est elle aussi la cible de nombreux membres de Twitter, la traitant de « grosse consanguine facho homophobe », ou ironisant sur un message matinal : " pauvre kiki, 10 h du mat’ et déjà avec un café dosé à la coke ".

Des personnalités comme Eva Joly, Valérie Pécresse, Rachida Dati, Roselyne Bachelot ou Christiane Taubira sont aussi régulièrement attaquées pour leurs idées, mais aussi sur leur physique ou sur leur vie privée. Mais le bouc-émissaire politique des twittos est sans conteste Nadine Morano. L’ancienne ministre UMP, extrêmement active sur le réseau social, draine son lot de haters (haineux). « Sur Twitter, il y a beaucoup de lâches qui insultent, cachés derrière leur anonymat, ce qui me conforte dans l’idée qu’il faudrait interdire [ce dernier] », écrivait en juin 2012 l’ancienne députée. Cette dernière n’a pendant longtemps pas hésité à répliquer violemment aux attaques, quitte à être elle aussi insultante. Mais depuis plusieurs mois, Nadine Morano ne répond presque plus aux sollicitations sur le réseau social, quelle que soit leur nature.

Cécile Duflot


NKM porte plainte

Le mutisme est en effet souvent la solution choisie par les femmes politiques face aux twittos anonymes. Il faut dire que, à l’exception de Cécile Duflot, Nadine Morano ou Christine Boutin, nombre de comptes officiels de ces personnalités sont gérés directement par leur cellule communication, qui ne cherche pas à entrer en discussion avec les internautes. Et préfère laisser passer ces tempêtes souvent violentes. D’autres, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, brandissent l’arme du procès. En mai 2012, l’ex-ministre de l’écologie assignait en justice un membre de Twitter ayant publié, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, une photo de NKM assortie de la légende « grosse salope ». Une première pour l’ancienne secrétaire d’Etat à l’économie numérique, rompue à l’art de la discussion sur les réseaux sociaux. « Je sais très bien, et je l’accepte, que je suis exposée, et que la critique peut s’abattre sur moi, mes actions, mes décisions mes paroles. La critique oui. Les insultes non », se justifiait-elle sur son compte Facebook. « Je ne suis pas de celles qui pensent que le combat politique peut tout justifier. Et certainement pas que les insultes, qui plus est diffusées et rediffusées à l’envi sur les réseaux sociaux, sont acceptables dans le débat politique.» La plainte sera finalement retirée après les excuses du jeune homme.

Faut-il blâmer Internet et l’anonymat ? Pas forcément. Les lettres d’insultes ont toujours existé, et existent toujours, comme l’a rappelé en début de mois le sénateur PS David Assouline en photographiant des courriers envoyés à sa permanence par des néo-nazis. Mais selon Stéphane Zumsteeg, directeur du département Opinion chez Ipsos, l’usage de Twitter par les élus « concourt à désacraliser l’image des responsables politiques. Ces derniers, devenus des gens comme les autres, cèdent eux-aussi à la petite phrase. »

Cette perte de respect envers le politique expliquerait la facilité déconcertante avec laquelle certains tirent à vue sur des responsables nationaux.

Les attaques, elles, ne viennent pas toujours de parfaits inconnus. Récemment, Guy Bedos a qualifié lors de son spectacle Nadine Morano de « conne » et de « salope ». Une rhétorique immédiatement reprise, sur Twitter, par un attaché parlementaire PS à l’égard de Marion Maréchal-Le Pen. Cette dernière s’en est indignée dans une lettre ouverte destinée à la tête du PS et à la présidence du Sénat, et entend porter plainte. « Chacun est libre de tweeter comme il veut, on peut espérer que même le FN comprenne l’humour », a commenté le sénateur PS Jean-Pierre Michel, pour qui travaille l’attaché parlementaire.

Nathalie Kosciusko-Morizet


Le Figaro.fr – 28 octobre 2013

Les femmes sont sous-représentées à la télévision

Par Tatiana Chadenat

Deux rapports du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ont récemment épinglé la sous-représentation des femmes dans les médias. Pourquoi y a t-il plus d’hommes que de femmes invités sur les plateaux de télé ? Brigitte Benkemoun, la rédactrice en chef de Mots Croisés, nous donne son avis.

À la télévision, les femmes sont rares. Dans les émissions magazine, on ne compte que 20 % de femmes aux commandes, et sept invités sur dix sont des hommes. C’est ce que montre un récent rapport du CSA. Elles n’occupent que 30 % du temps de parole total. Une différence qui illustre un « émiettement » de la parole des femmes qui auraient « moins de temps pour développer leurs propos et s’affirmer sur un plateau ». Pour Brigitte Benkemoun, c’est aussi parce qu’elles se mettent moins en avant.

Lefigaro.fr/madame – Deux rapports du CSA pointent du doigt la sous représentation des femmes dans les médias. En tant que femme et rédactrice en chef, êtes-vous consciente de ce déséquilibre ? Brigitte Benkemoun. J’en suis consciente. Mais il faut garder en mémoire que les émissions magazine sont en bout de chaine. Elles reflètent une réalité inégalitaire dans les sphères de pouvoir en France et notamment dans tous les médias. Il n’y a pas de femmes aux matinales de radio, et on ne compte pas énormément de femmes rédactrices en chef, comme Natalie Nougayrède au Monde.

Cependant, la représentation des femmes s’améliore dans les médias. Lorsque j’ai été engagée à Europe 1 en 1986, nous étions cinq femmes dans une rédaction de quatre-vingts personnes. Aujourd’hui, il y a des femmes aux commandes d'émissions à forte visibilité comme par exemple Ruth Elkrief à 18h00 sur BFMTV. Dans Mots croisés, nous militons pour que la situation s’améliore, et c’est un combat de toutes les semaines.

Brigitte Benkemoun


"Nos débats sont de meilleure qualité lorsqu’il y a une mixité sur le plateau"

Selon le rapport, les chaînes invitent plus d’hommes que de femmes. Est-ce que, vous, à Mots Croisés, vous êtes attentive à cet objectif de parité ?

Nous ne construisons plus une émission sans nous préoccuper de la présence féminine. Nos débats sont de

meilleure qualité lorsqu’il y a une mixité sur le plateau. Pour un plateau de six invités nous essayons d’avoir obligatoirement deux femmes. C’est une préoccupation majeure pour avoir des débats qui ressemblent à la société française. Même si parfois, cela nous contraint à choisir une femme à la place d’un homme qui aurait été plus qualifié, du moins à première vue.

Les interventions des femmes représentent moins d’un tiers du temps de parole des émissions de plateau. Est-ce que dans Mots croisés, vous percevez aussi cette difficulté des femmes à prendre la parole et à la garder ?

Les femmes ont du mal à garder la parole. Certaines reconnaissent en sortant du plateau, n’avoir pas réussi à

parler autant que les hommes. La plupart des femmes se mettent moins en avant. Elles synthétisent leur pensée en quelques secondes. Certaines d’entre elles, ont une voix aiguë lorsqu’elles s’énervent et ne parviennent pas à s’imposer dans un tumulte. Mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes. Dans notre émission on a essentiellement des journalistes et des politiques. Certaines sont très aguerries, il est difficile de leur couper la parole comme Najat Vallaud-Belkacem, Rachida Dati, ou Nathalie Kosciusko-Morizet. À cet égard, on observe une surreprésentation de certaines femmes. Les plus habiles sont souvent invitées sur notre plateau. Et proportionnellement, les députés et ministres hommes qui sont très nombreux, reviennent moins souvent que les quelques femmes qui sont très performantes.


24-Heures – 30 octobre 2013


Le Quotidien jurassien – 31 octobre 2013


24-Heures – 31 octobre 2013


La Liberté – 31 octobre 2013

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