RAPPORT DE LICENCE -...

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RAPPORT DE LICENCE Sarah PEREZ WATERSON

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RAPPORT DE LICENCESarah PEREZ WATERSON

RAPPORT DE LICENCEpar Sarah PEREZ WATERSON

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE PARIS LA VILLETTEJUIN 2013

Sous la direction de Patrick LEITNER et Stéphanie NAVA

SOMMAIRE4

INTRODUCTION

7DÉCOUVRIR

MON CORPS DANS L’ESPACEOUTILS DE REPRÉSENTATION

UN LIEU ET UNE MANIÈRE DE L’HABITERLA VILLE-MA REDÉCOUVERTE DE PARIS

19APPROFONDIR

EN PROJETPAR DES EXPÉRIENCES CONCRÈTES

31CHOISIR

EXPÉRIMENTATIONS ET AUTONOMIES’EXPRIMER A TRAVERS UNE REPRÉSENTATION

40CONCLUSION

A mon arrivée à l’école de La Villette, je découvre avec un certain émerveillement ce que sont les études d’architecture. Auparavant, mon idée de ce que pouvait être l’architecture se cantonnait à un stage d’une semaine que j’avais effectué quelques mois auparavant dans une petite agence de deux architectes. A ce moment, cette discipline restait pour moi un mélange flou entre création et technique.

Je suis assez surprise de découvrir la diversité des enseignements proposés. Je ne m’attendais pas à apprendre autre chose que l’architecture. J’aborde chacun des domaines enseignés avec beaucoup de plaisir et je m’intéresse à tout ce qui se pré-sente à moi, notamment le projet. Il est au centre de l’apprentissage en architecture et m’initie à une manière de travailler que je n’avais jusque là jamais expérimentée dans le cadre de ma scolarité « classique », au lycée puis en faculté de médecine.Il s’agit d’apporter des idées, les représenter, en discuter et pendant toute la durée de l’exercice repenser, faire, défaire et refaire mon projet. Cette démarche de travail est pour moi beaucoup plus stimulante et me donne envie de m’investir dans ce que je fais.

Je m’étais tout d’abord intéressée à l’école de La Villette dans le but de participer au bi-cursus architecte/ingénieur, pour lequel je n’ai finalement pas été sélectionnée. J’ai été déçue lorsque que je me suis rendue compte que la part d’enseignement accor-dée aux sciences était assez peu convaincante à l’école. Je m’en suis rapidement désintéressée alors qu’elles constituaient une de mes motivations principales pour étudier l’architecture.

Au fur et à mesure de mon parcours, je me nourris de toutes ces découvertes et pro-fite pleinement de la formation pour progresser. Chaque semestre, j’apprends et je comprends des éléments nouveaux à travers tel et tel enseignement ou une manière différente d’aborder le projet.J’ai pu me rendre compte, notamment à travers les difficultés que j’ai eu à travailler ce rapport de licence, que ma progression dans mes études est très liée à l’encadrement que je reçois.En effet, j’ai généralement besoin d’être accompagnée et guidée dans mon travail. Lorsque je le suis, je m’applique à faire ce que l’on me demande du mieux que je peux, je m’investis et y prends du plaisir. D’autre part, j’essaie de m’adapter aux diffé-rentes méthodologies de travail que l’on me propose. J’apprends en permanence des personnes qui m’enseignent. Je pense que c’est de cette manière que j’ai progressé et que je me suis construite tout au long de la licence.

INTRODUCTION

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Mon cheminement m’amène de plus en plus vers une autonomie dans ma manière de travailler. Même si mon travail reste encadré par les enseignants dont les conseils sont précieux, j’expérimente de plus en plus par moi même. Je dois donc commencer à faire des choix et à prendre position sur certains sujets.

Au regard de ma progression pendant ces trois années, il me semble qu’elle s’est opérée en plusieurs étapes, pas forcément chronologiques ni linéaires mais imbri-quées et complémentaires. Celles-ci ont marqué mon parcours de licence et m’ont permis de me façonner comme étudiante en école d’architecture.La première a été mon initiation à certains domaines d’apprentissage qui ont marqués mon parcours et m’ont permis de m’élancer dans mes études. Une autre en est l’approfondissement, tout d’abord en projet à travers les notions d’espace et d’habiter et enfin par des expériences concrètes.Puis, au fil de ma licence, une prise d’autonomie s’est faite sentir. J’ai été amenée à faire de plus en plus de choix par moi même, dans le cadre de mon parcours de licence mais également pour la suite de mes études.

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DÉCOUVRIR

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A mon arrivée à l’école, je découvre de nombreux domaines d’apprentissage aux-quels je n’avais jamais été confrontée auparavant. Certains m’ont marquée plus que d’autres et ont été des moteurs dans ma progression en tant qu’étudiante en archi-tecture. Ils me permettent de comprendre au fur et à mesure en quoi consistent les études d’architecture et deviennent des outils de travail.

MON CORPS DANS L’ESPACELe premier travail qui nous a été proposé en cours de projet de première année, avec Gérald GRIBE et Laurent SEVESTRE, porte sur le dimensionnement de notre corps et de quelques éléments qui nous entourent. Il s’agit de relever des mesures relatives à notre propre corps et à notre environnement : notre taille mais également, la distance parcourue lorsque l’on fait un pas, la dimension de nos mains, de nos pieds, de nos bras tendus, puis la hauteur d’une table, d’une chaise…L’exercice suivant consiste à aménager une terrasse annexée à une maison déjà exis-tante. Il est demandé d’agencer sur cette surface, d’environ 13m sur 10m, un espace salle d’eau, un espace cuisine et un espace salle à manger.Le travail porte donc sur les déplacements à l’intérieur de ce lieu. Mes interrogations se portent sur la circulation et le passage d’un espace à un autre. Je commence à réfléchir aux différentes séquences qui composent mon espace et qui me permettent de le parcourir (voir Fig. 1).Pour cela, je dispose des meubles autour desquels on peut circuler et je crée une paroi pour séparer la partie cuisine/salle à manger de la partie salle d’eau. Je réutilise l’exercice sur les mesures de mon corps pour déterminer la dimension des espaces dans lesquels je circule. Je crée ainsi un espace dans lequel on peut aisément se dé-placer dans toutes les directions.En commençant par m’intéresser à mon corps puis aux déplacements dans l’espace, je prends conscience de moi dans l’espace et donc dans l’architecture. Je conçois comment s’organise un intérieur et je me rends compte des dimensions à donner aux éléments qui le composent.Initialement, j’imaginais l’architecture comme un travail de forme, de modelage de vo-lume, de sculpture. Finalement, je réalise que « l’architecture est comme une grande sculpture évidée à l’intérieur de laquelle l’homme pénètre, marche, vit” 1, que son essence même est l’espace. Je constate aujourd’hui que l’exercice de la terrasse m’a habillement amenée à prendre conscience de l’espace intérieur de l’architecture car le lieu d’étude n’avait pas d’enveloppe. Il n’appelait donc aucune réflexion autour du modelage d’une forme extérieure.

1 Bruno ZEVI, Apprendre à voir l’architecture, Les éditions de Minuit, 1995.

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Fig. 1 : Plan de ma proposition finale pour mon projet de terrasse – mise en évidence des différentes séquences. 1ère année – Gérald GRIBE et Laurent SEVESTRE

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OUTILS DE REPRÉSENTATIONMa première année de licence est marquée par mon initiation à la pratique du dessin. Cette expérience commence en dessin d’architecture, où nous travaillons sur la re-présentation de formes volumétriques.Je prends conscience que le dessin d’architecture est aussi une représentation en trois dimensions. J’ai tout de suite assimilé et su me servir de la représentation en deux dimensions. Or, la 3D demande une bonne vision dans l’espace. Je vais le com-prendre lors d’un exercice qui consiste à dessiner des volumes dans un cube en perspective (voir Fig. 2). Je projette mentalement les formes dans l’espace du cube, je m’aide de la 2D pour le faire et je passe à la réalisation. Cette première expérience de dessin m’a permis de m’exercer à la projection d’objets dans un espace même si ces derniers restent fictifs.

Par la suite, c’est la pratique du dessin en art plastique qui va m’aider à progresser dans ma manière de représenter les choses. En première année, avec Jacob GAU-TEL, nous nous exerçons beaucoup. J’ai commencé par dessiner des éléments d’ar-chitecture sur l’avenue de Flandre puis des sculptures lors de visites d’expositions (voir Fig. 3 et 4).

Je le fais, à chaque fois, avec un peu plus d’habileté. Mes premiers dessins ont très peu de relief. On sent plus de volume dans mes croquis de sculptures auxquels j’ajoute même des ombres. Je vais ensuite m’exercer à dessiner des espaces intérieurs ou extérieurs (voir Fig. 5). Cela me permet d’accéder à une vision d’ensemble et de réflé-chir au positionnement des éléments les uns par rapport aux autres. J’essaie ensuite de les dessiner en retranscrivant ce que je vois.Le fait de m’exercer régulièrement m’a aidé à progresser et à m’exprimer par le dessin avec plus de facilités. Cela m’a également permis d’améliorer ma vision dans l’espace et d’acquérir des outils que je peux maintenant utiliser à d’autres fins que les exer-cices d’art plastique. J’ai la possibilité de m’en servir pour représenter mes propres projets ou dessiner une chose qui me marque pendant un voyage par exemple.

Cependant, le dessin, ne me permet pas de saisir l’ensemble d’un projet. Je me sers de cet outil pour exprimer une intention ou pour montrer ce qui est vu depuis un point donné. L’outil qui me permet d’accéder à la compréhension la plus globale de ce que je dessine est la maquette. Je peux la manipuler, et ainsi faire rapidement le tour du projet.

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Fig. 2 : Volumes dans un cube en perspective à deux points de fuite.

1ère année – Dominique BEAUTEMPS et Pascale LAIDET

Fig. 3 : Éléments d’architectures – Av. de Flandre, Paris.1ère année – Jakob Gautel

Fig. 4 : Croquis de sculpturesAtelier Brancusi, Paris.1ère année – Jakob Gautel

Fig. 5 : Croquis du parc de La Villette, Paris.1ère année – Jakob Gautel

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Je me rends compte, lors de la réalisation de ma première maquette que je n’ai au-cune idée de ce que va donner mon projet en volume. Une fois ma maquette termi-née, je dois d’ailleurs reprendre les plans de ma proposition qui finalement se révèle irréalisable (voir fig. 6).

Le travail en maquette m’a permis de faire le lien entre mes dessins et leur réalisation en volume. Il me permet également d’avoir une vision d’ensemble de mon projet. Cependant, au fil de ma licence, les outils de modélisation informatique viendront empiéter sur ce travail manuel. La 3D informatisée ne remplace pas la maquette mais permet de construire le projet en volume et d’y apporter des modifications plus rapi-dement.

Au premier semestre de ma troisième année, je découvre un nouvel outil : la vidéo. Je réalise un petit film de 4 min avec deux autres étudiants. Il mêle vidéo et film d’ani-mation. Ce qui me semble distinguer ce support de représentation de ceux précé-demment évoqués est le mouvement. Pour la réalisation des passages animés, nous avons travaillé sur le développé des mouvements de nos personnages (voir Fig. 7).

Cette expérience reste cependant très brève. Je ne vois pas encore de quelle manière je pourrais utiliser cet outil dans d’autres démarches de travail.

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Fig. 6 : Première maquette réalisée en projet.La partie de la toiture composée de formes triangulaires est le dernier élément que j’ai réalisé sur cette maquette. Après avoir monté l’ensemble des murs que j’avais pu dessiner en plan, je me suis rendue compte que je n’avais pas anticipé cette «zone». J’élabore cette solution en travaillant directement sur la maquette. J’adapterai ensuite mes documents graphiques à cette forme.1ère année – Gérald GRIBE et Laurent SEVESTRE

Fig. 7 : Travail de développé de mouvements de personnages pour les parties animés de notre film. 3ère année – Hugues REIP et Valérie JOUVE

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UN LIEU ET UNE MANIÈRE DEL’HABITERUn travail qui a marqué ma première année est le TD de sociologie, en particulier la deuxième partie de l’exercice sur les approches d’un espace habité.

Nous avons été amenés à nous intéresser au logement d’une personne que nous ne connaissions pas directement, à l’interroger sur son mode de vie dans son logement et à en rendre compte.J’ai réalisé cette étude chez une personne qui vit dans un appartement à L’Haÿ-les-Roses (92). Je me suis entretenue avec elle, dans son logement, afin d’essayer de comprendre comment elle utilise son lieu d’habitation et comment elle le perçoit. Après avoir mené ma petite « enquête », j’ai produit des documents représentatifs des informations que j’ai pu récolter (voir Fig. 8).

J’ai ensuite pu les analyser et émettre des hypothèses sur le mode d’habiter de cette personne et sur la relation à son logement.Je découvre que cette personne est très attachée à son lieu de vie. Pour des raisons de santé, elle le quitte très peu et y travaille. D’autre part, elle a soigné la décoration où fourmille de petits bibelots qui débordent même sur le palier. Je sens qu’il est un peu comme son refuge.J’apprends pendant l’entretien qu’elle y a effectué des modifications. Elle a fait sup-primer une paroi afin de créer une grande pièce de vie, au niveau de la façade sud.

Toutes les découvertes que j’ai faites pendant la réalisation de ce travail m’ont fait prendre conscience qu’il n’y a pas une manière unique d’habiter. Chacun s’approprie l’espace à sa façon. Il est le reflet de la personnalité des per-sonnes qui l’habitent. La séparation espaces publics – intermédiaires – privés n’est pas toujours aussi franche, l’appropriation de l’espace peut sortir du cadre du lo-gement. En apprenant les transformations que cette femme a effectuées dans son appartement, je réalise qu’avoir de grands espaces lumineux dans un logement, est perçu comme une grande qualité par ses habitants.

Parallèlement, cet exercice m’a permis d’acquérir une méthode de travail d’analyse. Après investigation, je rends compte, par des documents, des informations récoltées que je pourrai ensuite analyser.

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Fig. 8 : Plans, détaillé, annoté ou schématique, représentatifs de la manière d’habiter du logement. 1ère année – Barmak LAHIJI

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LA VILLE – MA REDÉCOUVERTE DEPARISParis est une ville que je fréquentais déjà avant mes études en architecture mais à travers plusieurs enseignements j’ai appris à la découvrir différemment.

Lors de mon premier semestre de première année, j’ai suivi un cours d’histoire de la ville de Paris avec Marc BEDARIDA. Une semaine sur deux, nous n’étions pas en amphithéâtre à l’école mais dans Paris avec un enseignant qui nous faisait découvrir les éléments urbains traités en cours.Cet enseignement a été une sorte de révélation pour moi. J’ai commencé à réellement aimer cette ville et à être fascinée par toutes ces traces historiques plus ou moins récentes qui la constituent. J’ai pris conscience de la ville dans sa globalité, de la manière dont elle se forme, s’étend, s’organise au fil du temps.

Un autre élément qui est venu appuyer cette découverte est un exercice de projet que j’ai réalisé au deuxième semestre de ma première année (voir Fig. 9). Il s’agis-sait d’analyser un îlot parisien. J’ai alors découvert le fonctionnement de cette unité qui constitue le tissu de la ville. Je me suis rendu compte de son organisation : les façades sur rue, le bâti qui clôt l’espace et les cours qui se développent à l’intérieur sans laisser présager leur existence depuis l’extérieur. L’élaboration d’un plan de rez-de-chaussée m’a fait réaliser que l’îlot est une unité complexe.Mon analyse est particulièrement centrée sur l’îlot que j’ai étudié. Cet exercice m’a tout de même permis de prendre conscience de la composition de la ville de Paris. J’ai compris que les îlots sont des unités qui la constituent et qu’assemblées, ces unités, délimitent des rues, des avenues, des espaces verts et créent ainsi la ville.

De mon corps à la ville, je prends conscience des différentes échelles de l’architec-ture. Cette première étape de mon parcours m’ouvre à une nouvelle manière de consi-dérer l’espace et de le dessiner.A travers ces exercices, je me constitue une base de connaissances et d’outils qui vont me permettre d’approfondir par la suite l’étude des thèmes comme l’espace et la ville.

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Fig. 9 : Planche de présentation de mon travail sur l’îlot 1ère année – Gérald GRIBE et Laurent SEVESTRE

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APPROFONDIR

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EN PROJETLa découverte de ces nouvelles notions, ne me permet, dans un premier temps, que de les survoler. Je vais pouvoir à travers d’autres enseignements ou travaux appro-fondir mes connaissances et ma pratique de ces thèmes. Il s’agit notamment de l’es-pace, de l’habiter et de la ville.

LA NOTION D’ESPACE

Je vais avoir l’occasion de travailler autour de la notion d’espace de manière radica-lement nouvelle dans l’atelier de Pascal QUINTARD-HOFSTEIN en deuxième année.Cela va être introduit par un premier exercice, sur une bibliothèque individuel. La première phase consiste à choisir un thème. Le mien est l’enveloppe. Mon idée pre-mière est alors de développer une structure fermée dans laquelle se développerait un espace, comme une « sculpture évidée ». Je comprends au fil des corrections qu’il ne s’agit absolument pas ce qui est attendu par l’enseignant. L’espace se crée par des mouvements de la matière qui se plie et se déplie de l’intérieur vers l’extérieur et inversement. Les parois n’ont pas pour fonction de séparer les espaces mais bien de les cacher et de les révéler lors des déplacements à l’intérieur du bâtiment. Pour nous amener à comprendre cette conception de l’espace, nous ne sommes pas autorisés à utiliser des portes et des fenêtres.Mes propositions vont alors évoluer. J’essaie de m’adapter à cette méthode de travail et je vais commencer à étudier des principes de coupe toujours en rapport avec mon thème de l’enveloppe (voir Fig. 10). Cela me permet de réfléchir aux mouvements de sols et de parois qui vont articuler mes différents espaces.Je vais développer cette étude en coupe et arriver à une proposition dans laquelle mes parois guident les déplacements à l’intérieur du bâtiment. Dans chaque espace j’entrevois un morceau de l’espace suivant (voir Fig.11), c’est ce qui m’amène à par-courir l’édifice.

La fonction du bâtiment est reléguée au second plan et le site est abstrait. Cet exer-cice est finalement un prétexte pour introduire cette manière particulière de voir l’es-pace et de la façon dont il se crée et se parcourt.

Un autre exercice nous propose de travailler sur un site carré de 30 m de côté, sur lequel il existe déjà une trame de poteaux séparés de 6,75 m. Il s’agit d’y implanter un bâtiment culturel. A travers cet exercice, nous réutilisons et approfondissons les éléments de composition propres au type d’espace étudié, notamment avec la pro-menade architecturale. Elle est un dépliage de l’espace, un développement de vues et

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Fig. 10 : Croquis d’étude de principes de coupes2ère année – Pascal QUINTARD-HOFSTEIN

Fig. 11 : Perspectives de ma proposition de bibliothèque (à gauche : vue depuis le premier étage, à droite : vue depuis l’entrée du bâtiment).2ère année – Pascal QUINTARD-HOFSTEIN

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elle implique l’évidence de la direction. La circulation doit être considérée comme un espace à part entière et non plus comme le simple déplacement entre deux espaces.Ce travail s’effectue en binôme. Avec ma partenaire, nous nous exerçons à cette pratique de l’espace. Par un jeu de parois, nous essayons de créer un espace dans lequel on se promène (voir Fig. 12). Je considère toujours mon corps dans l’espace. Cette fois il ne s’agit pas seulement de le parcourir mais de le composer. Le but n’est plus le circuit mais la fluidité et le mouvement.Dans notre proposition, l’entrée laisse percevoir certains espaces dans lesquels je vais pouvoir me déplacer (voir Fig. 13). Une grande paroi illumine l’endroit et une autre pénètre dans le bâtiment avec la volonté de suggérer une direction.

Je réutilise ce que j’ai compris et découvert dans d’autres enseignements. Paral-lèlement, j’essaie de m’adapter et de suivre la méthodologie de travail que l’on me propose. J’arrive ainsi à saisir une nouvelle manière de créer et d’envisager l’espace.

LA NOTION D’HABITER

Lors de mes premières découvertes en architecture, je me suis intéressée à l’espace habitée, principalement à l’échelle du logement.Je vais avoir l’occasion de travailler sur la réalisation d’un logement, lors de mon der-nier exercice de projet de première année. Je réfléchis à la meilleure façon de rendre habitable, une parcelle longue, fine et à forte déclivité. J’essaie de développer ce qui me semble donner le plus de qualités à un logement. Des pièces spacieuses, bien éclairées, dans lesquelles on circule facilement, composent l’espace. Pour cela, je crée trois paliers assez longs pour compenser la faible largeur et des systèmes de lu-mière : un patio au centre de la parcelle et des ouvertures dans la toiture (voir Fig. 14).Je m’intéresse cette fois à la manière dont je peux penser un logement pour le rendre agréable à vivre. Cependant, cette expérience est toujours restreinte au logement. De plus, elle est travaillée à partir de caractéristiques très générales qui définissent un « bon » logement.

J’ai découvert assez rapidement, qu’il n’existe pas qu’un seul mode d’habiter. C’est en troisième année que je vais approfondir ce sujet. Au sein de l’atelier Paris Compact de Patrick LEITNER et Christophe DENERIER, je prends part à une analyse sur mon mode d’habiter et celui d’un autre étudiant.La considération de l’espace ne s’arrête plus au logement. Il est mis en relation avec son quartier, avec la ville dans laquelle il se trouve ou même aux villes alentour. Mon logement se situe à Montmorency, dans le Val d’Oise (95). Celui de mon partenaire est lui en plein cœur de Paris, dans le 6ème arrondissement. Je pars de ses lieux de

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Fig. 12 : Plan d’étage de notre proposition de 30x302ère année – Pascal QUINTARD-HOFSTEIN

Fig. 14 : Coupe de mon logement 1ère année – Gérald GRIBE et Laurent SEVESTRE

Fig. 13 : Perspective d’entrée de notre proposition de 30x302ère année – Pascal QUINTARD-HOFSTEIN

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vie et je regarde à quelle distance ils sont des autres logements, dans quel tissu ils s’inscrivent, quels sont les commerces ou activités les plus proches.Je constate alors que le logement n’est pas le seul reflet des personnes qui y vivent, il l’est aussi de son environnement. L’appartement dans le 6ème arrondissement est de plus petite taille que ma maison (voir Fig.15). Or il s’inscrit dans un tissu dense et se trouve proche de nombreux commerces et services. La ville devient donc une sorte d’extension de son logement. On trouve aisément à l’extérieur ce qu’il manque à l’intérieur.Tout au contraire, ma maison est beaucoup plus isolée et n’est pas très proche des commerces. Ma rue est uniquement pavillonnaire. Je prends alors conscience que tout comme le logement parisien, elle s’adapte à son milieu. Ce qui est peu ou diffi-cilement accessible à l’extérieur est ramené à l’intérieur de ma maison (voir Fig. 16).L’échelle d’étude s’est agrandie. Je prends en considération le logement dans son milieu et je constate qu’ils interfèrent.Je suis, par la suite, amenée à mettre cette analyse en pratique avec un projet de lo-gement collectif. Mon site est le square des Missions Etrangères dans le 7ème arron-dissement de Paris. L’atelier de projet de Patrick LEITNER et Christophe DENERIER tourne autour du thème de Paris-compact. Je m’intéresse donc à la manière dont il est possible de vivre bien et dense. Ma proposition est composée d’immeubles qui s’organisent autour de six cours qui communiquent entre elles au rez-de-chaussée. La densité dans mes immeubles est importante mais j’apporte des qualités exté-rieures à mes logements : ce système de cour aère la parcelle et permet de créer des espaces verts puis des commerces de proximité, une salle de sport et une mé-diathèque au rez-de-chaussée (voir Fig. 17).

Je m’investis dans ce travail de recherche, d’analyse, de projet et je prends conscience que le fonctionnement d’un logement s’inscrit dans l’organisation d’un quartier, d’un arrondissement, d’une ville.

J’apprends de ces nouvelles manières de travailler. Elles me permettent d’approfondir mes connaissances et ma pratique du projet. C’est ainsi que je nourris mes études de nouvelles considérations et de nouvelles approches de l’espace, du logement et de l’habiter dans la ville.

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Fig. 15 : Planche comparative des zones d’activités dans mon logement et dans celui de mon partenaire. 3ère année – Patrick LEITNER et Christophe DENERIER

Fig. 16 : Planche schématique des activités extérieures rappor-tées à l’intérieur de mon logement. 3ère année – Patrick LEITNER et Christophe DENERIER

Fig. 17 : plan schématique de ma proposition (cours + nature des rez-de-chaussée).3ère année – Patrick LEITNER et Christophe DENERIER

UN ESPACE INTERIEUR RESTREINT

Plans des trois étages de ma maison (1/100e) Plan de l’appartement d’Ivan (1/100e)

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PAR DES EXPÉRIENCES CONCRÈTESUn autre moyen pour moi d’approfondir mes connaissances de ces notions est d’en faire concrètement l’expérience.

Au festival Bellastock, en 2011, j’expérimente une architecture d’air et de textile, à échelle 1. C’est la première fois que je passe au delà de la conception d’un projet sur le papier. Avec mon équipe, nous pensons notre structure au préalable sous forme de patron. Au début de la phase de réalisation, nous essayons de reproduire nos des-sins. Finalement, nous la monterons de manière plus aléatoire, suivant plus notre ins-tinct que nos plans. Cette expérience se rapproche de la réalisation de ma première maquette, mais à plus grande échelle.Ce qui les distingue pourtant clairement est que Bellastock va me permettre pour la première fois de faire l’expérience physique de l’espace. Je pense ma construction, je la monte et je peux ensuite pénétrer à l’intérieur (voir Fig. 18), la parcourir.

C’est également à travers mon stage chantier que j’expérimente l’échelle 1 et que je prends conscience de plus en plus de la relation entre la phase de conception et celle de la réalisation. 7J’ai réalisé mon stage dans une entreprise de construction de décors. J’ai pu suivre la réalisation de certains d’entre eux, de la découverte des plans à la présentation aux clients. La réalisation se fait à partir de documents graphiques très détaillés qui permettent une bonne compréhension du projet (voir Fig. 19). Le décor se prépare morceaux par morceaux. Ils seront ensuite assemblés entre eux et présentés aux clients (voir Fig. 20). Or malgré l’élaboration de documents précis, la compréhension entre le concepteur et l’artisan n’est pas toujours parfaite. Dans ce cas, les deux parties s’étaient mal comprises sur la couleur à donner aux éléments du décor. Avant livraison, il faut donc le démonter à nouveau pour le repeindre.Je vois, à travers le monde du travail, les difficultés au niveau du décalage qui peut exister entre la partie graphique de conception et son application à échelle réelle. Le travail en équipe, la communication entre les différents corps de métier, les modifica-tions à apporter en fonction des décisions des clients entrent en jeu pendant la phase de réalisation du projet.

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Fig. 18 : Photographies des étapes de construction des structures gonflables.

Fig. 19 : Documents graphiques utilisés pour la réalisation du décor.

Fig. 20 : Décor terminé avant la présentation aux clients. La couleur sera ensuite modifiée.

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Au cours de mes voyages, je m’intéresse de plus en plus à l’architecture à l’étranger et notamment aux modes d’habiter dans d’autres villes. J’ai l’occasion d’en visiter certaines radicalement différentes de ce que je connais en France.Par exemple, lors d’un voyage au Venezuela en 2011, je découvre la ville de Caracas avec ses « barrios » (voir Fig. 21). Je m’interroge sur la manière de vivre des habitants. Je n’ai pas eu la possibilité de rentrer à l’intérieur de ses quartiers, j’imagine alors qu’ils s’organisent comme des petits villages. Leur position par rapport à la ville est également surprenante. Caracas est située dans une vallée, les quartiers où vivent les personnes plus aisées s’installent sur les zones plates, les « barrios » eux se déve-loppent à flan de montagne, sur des terrains à forte déclivité.Je m’intéresse à l’organisation dans la ville et aux milieux habités, au travers de mes études mais également par le biais d’expériences personnelles comme les voyages. J’observe, j’essaie de comprendre quels sont ses quartiers et je me pose des ques-tions sur la manière dont vivent les personnes dans la ville.

Depuis le début de ma licence, mon regard a évolué. Je vois la ville, ses quartiers, ses bâtiments différemment, autour de chez moi comme à l’étranger. J’ai l’impression de regarder ces éléments à travers une sorte de filtre, crée par mes études en architec-ture.

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Fig. 21 : Photographie personnelle - Barrio EL HATILLO, Caracas, Venezuela

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CHOISIR

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A travers l’ensemble des expériences précédemment évoquées, j’ai découvert, ap-pris, compris et enfin approfondi des thèmes autour de l’espace, de l’habiter, de la représentation, de la structure. J’y suis arrivée principalement par le biais d’exercices que j’ai réalisés dans le cadre d’enseignements. Cette structure d’encadrement qui me permet d’évoluer va tout de même m’amener de plus en plus à être autonome dans mon travail.

EXPÉRIMENTATIONS ET AUTONOMIELa particularité des études d’architecture réside dans la pratique du projet. C’est une série d’expérimentations, de propositions réfléchies autour d’un exercice et présen-tées chaque semaine à un enseignant. Au regard de notre travail, il nous donne son avis, nous dirige puis nous invite à prendre une direction ou une autre. C’est une mé-thode qui peut également s’appliquer à d’autre enseignement comme l’art plastique.Au fur et à mesure, les corrections sont de moins en moins directives et nous amènent à nous interroger nous-même sur des sujets.

C’est ce que j’ai vécu lors d’un projet d’art plastique que j’ai mené au deuxième se-mestre de première année avec Olivier JEUDY. Il s’agit d’un cours sur la projection vidéo. Chaque semaine, nous réalisons à deux des prises que nous pouvons présen-ter en fin de séance, seulement si nous le souhaitons. L’enseignant nous propose des thèmes, c’est ensuite à nous de faire des expériences de la nature qu’il nous plaît et d’en déduire chaque semaine si elles peuvent être approfondies et amenées à un réel projet de projection.C’est sur le thème de la surface de projection que nous allons, avec mon partenaire, le plus nous investir. Nous réalisons plusieurs essais (voir Fig. 22) dans lesquels nous nous intéressons à la palette comme support. Il s’agit de créer une sorte de double projection, celle sur les lattes de bois et celle sur le mur derrière la palette (voir Fig. 23).Nos premières expérimentations se passent dans une salle de l’école et avec une seule palette. Nous décidons, plus tard, de tenter une projection sur le site de Bel-lastock, à Saint-Denis. Nous projetons une vidéo de notre trajet en train jusqu’à cet endroit, sous l’autoroute et avec plus de palettes. Après avoir installé notre dispositif et fait quelques essais (voir Fig. 24), nous tentons de le projeter directement sur l’in-frastructure de l’autoroute (voir Fig. 25). Nous arrivons ainsi à un résultat qui crée une sorte de voie imaginaire sous la voie existante, comme un monde virtuel et inverse à celui du dessus.C’est finalement cette dernière expérience que nous retiendrons comme notre projet final à présenter.

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Fig. 22 : Croquis de présentation des différents essais réalisés avec la palette2ère année – Olivier JEUDY

Fig. 23 : Jeu de projection sur les lattes de la palette

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Fig. 24 : Essai sur le site de Bel-lastock avec plusieurs palettes

Fig. 25 : Projection sur l’infrastructure de l’autoroute.

Par notre travail de recherche et nos nombreuses tentatives, nous sommes arrivés à une proposition intéressante, à une échelle inattendue au départ.Le travail de groupe nous a permis d’être autonomes. Finalement le peu de retour de l’enseignant au cours du processus d’élaboration du projet a été compensé par une collaboration efficace et dynamique avec mon partenaire.

Un travail que j’ai réalisé en atelier de projet avec Patrick LEITNER et Christophe DE-NERIER semble également m’avoir rapproché d’une certaine autonomie dans mon travail. Après avoir réalisé l’analyse, évoquée dans le chapitre précédent, j’ai l’oc-casion de la mettre en pratique au travers d’un projet de logement collectif. Or, pour cela, je dois moi même trouver un site sur lequel je pourrai le faire de manière à ap-porter des qualités à la ville. Depuis le début de ma licence, chacun des exercices de projet que j’ai expérimenté « m’imposait » un site. Dans cet exercice, c’est à moi d’apporter des propositions convaincantes de localisation de mon futur projet (voir Fig. 26). Je parcoure la ville, je cherche, je me pose des questions sur la qualité des espaces, l’avantage et l’inconvénient qu’ils auraient à être construits. Parallèlement, aux réflexions de l’atelier, je me pose des questions par moi-même.Je suis amenée à faire un projet mais c’est à moi de décider où je vais le faire donc presque comment je vais le faire. Je décide, en quelque sorte, de l’orientation que je vais donner à mon travail.Cependant cette autonomie reste limitée puisque la décision ne me revient pas ex-clusivement. Sur la base de mes propositions de site, mes enseignants en retiennent une sur laquelle je réaliserai mon projet.

A travers ces différentes expériences, je réalise que j’ai la capacité de travailler de manière plus autonome. L’approbation de ce que je fais, par un enseignant ou un par-tenaire de travail, reste tout de même importante pour moi. Même moins directives et plus ponctuelles, les corrections m’aident à avancer.

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Fig. 26 : Propositions de site3ère année – Patrick LEITNER et Christophe DENERIER

Proposition de site dans le 7ème arrondissement de Paris

Propositions de site dans la ville Enghien-les-Bains

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S’EXPRIMER À TRAVERS UNEREPRÉSENTATIONMon initiation à la représentation en architecture commence par la pratique du dessin. Je me rends compte, à travers tous les travaux que je réalise qu’elle est un moyen d’expression. Qu’elle soit en 2D, en 3D ou en volume, elle est le support de ma ré-flexion et des mes présentations de projet.

La représentation peut être l’expression d’une manière d’appréhender l’espace. Elle donne à voir ce que je décide de montrer.En atelier avec Pascal QUINTARD-HOFSTEIN, nous utilisons beaucoup l’outil de la perspective frontale (Fig. 11 et 13).Elle se construit à partir du plan. Elle est représentative de ce que je verrais à partir d’un point de vue. Je le choisis alors en fonction de ce que je cherche à montrer dans mon projet.Dans ma bibliothèque, je réalise une perspective d’entrée (voir Fig. 11). Elle me per-met de montrer que, dès mon arrivée dans le bâtiment, j’ouvre des vues sur d’autres espaces, ce qui va m’amener à me promener à l’intérieur.Cette représentation sert ce type d’espace. Elle se constitue également de plans et de coupes picturales. Le fond est jaune, les murs coupés sont pochés en rouge (voir Fig. 27). Ils mettent en valeur les mouvements de matière qui créent les espaces.J’adapte mon mode de représentation à ce que je veux montrer de mon projet.

Or ceci n’est pas toujours évident. En premier année, l’exercice du choix de la re-présentation ne présente aucune difficulté car il nous est souvent demandé une liste exhaustive de documents précis à fournir. Par la suite, nous devons de plus en plus prendre des décisions par nous même. Cela commence avec le choix des points de vue de perspective.

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Fig. 27 : Plan et coupe de ma bibliothèque. Représentation graphique demandée au sein de l’atelier : Fond jaune et poché rouge.2ère année – Pascal QUINTARD-HOFSTEIN

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Puis, nous devons ensuite entièrement décider de la manière dont nous pourrons rendre compte de notre projet. Ce choix est complexe. J’ai pu m’en rendre compte au moment de mon rendu final avec Patrick LEITNER et Christophe DENERIER. Mon projet m’apparaissait clair mais je n’ai pas su le montrer afin qu’il le soit pour tout le monde. Ceci me paraît aujourd’hui encore plus évident. En effet, j’ai eu l’occasion de reprendre certains de mes documents concernant ce projet pour les présenter dans mon portfolio (voir Fig. 28).On peut constater, sur la première version de documents, que la coupe ne montre rien du projet, elle est vide et ne met en valeur aucune opacité. De plus l’axonométrie ne permet pas d’en comprendre plus puisqu’elle sort le projet de tout contexte urbain. La deuxième série est plus révélatrice de mes intentions, à l’intérieur de la parcelle, en rez-de-chaussée mais aussi de l’intégration à la ville de mes bâtiments.

Finalement, je dois être capable de mettre en valeur les qualités de mon projet à tra-vers une représentation qui permet de le saisir. Mes documents doivent raconter mon projet, le transmettre. C’est ce qui le rend accessible aux personnes extérieures à sa réalisation.La représentation en architecture est un moyen de communication.

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Coupe Longitudinale - 1/200e

Plan R+6 - 1/200e

1ère série de documents – Ren-du de projet avec Patrick LEITNER et Christophe DENERIER

2ème série de documents repris pour le portfolio de demande d’échange Erasmus.

Fig. 28 : Deux séries de documents produites pour représenter le même projet.

CONCLUSION

Je prends conscience aujourd’hui de mon évolution pendant mes trois années d’ar-chitecture. Mes expériences, à travers les domaines d’apprentissage variés de La Vil-lette, m’ont permis d’avancer. J’ai essayé de prendre au maximum tout ce qui pouvait être utile à ma progression, à travers les enseignements que j’ai suivis. J’ai d’ailleurs pris du plaisir à le faire. Je peux dire aujourd’hui que je me sens bien dans mes études en architecture. La licence m’a permis d’acquérir de nombreux outils de réflexion et de réalisation. J’ai l’ambition de continuer mon parcours, d’apprendre et de progres-ser toujours plus dans ces disciplines.Cependant, même si je me sens aujourd’hui plus autonome, l’encadrement reste un aspect trop important dans ma démarche personnelle de travail. Je pense qu’il fau-drait que ma progression vienne de plus en plus par mes propres initiatives, ce qui me permettrait d’être plus libre dans mes réalisations et de m’accomplir par moi-même.

J’ai récemment pris des décisions concernant la suite de mon parcours en architec-ture. J’ai fait le choix d’effectuer mon année de Master 1 à l’Universidad Politécnica de Madrid. Il s’agit d’une école réputée pour être très concentrée sur les sciences liées au bâtiment. J’aimerais développer mes connaissances sur l’aspect technique de l’architecture. C’est une chose qui m’a manqué lors de ma licence à La Villette.J’ai également choisi de suivre, à distance, le séminaire sur la régénération des mi-lieux habités ; habiter et coexister. J’aimerais m’intéresser aux modes d’habiter (le lo-gement, le quartier, la ville) à Madrid, même si pour l’instant cela reste une idée assez vague dans ma tête. Un des sujets qui m’a le plus intéressée pendant ma licence a été celui de l’étude des milieux et des situations, à différentes échelles, à travers des exercices de projet ou d’analyse. C’est la raison qui m’a portée vers ce choix.Je suis consciente qu’il est un peu paradoxal que ce soit ces deux thèmes vers les-quels je me tourne, car rien ne semble les lier. Or je ne considère pas l’aboutissement de ma licence comme une fin au bout de laquelle il faudrait prendre une décision d’orientation. Je suis d’ailleurs aujourd’hui incapable de le faire. Je ne sais pas encore quel architecte j’ai envie d’être. Je pense que cette incapacité est également due au fait que le rapport au concret du milieu professionnel pendant ma licence a été très minime. Je vais faire une expérience en agence d’architecture au mois de juillet, peut-être que mes projets d’avenir s’éclairciront par la suite.Je vois le master comme le début d’une nouvelle étape dans mon parcours d’étu-diante en architecture. Une nouvelle étape dans ma progression, dans laquelle je serai amenée à approfondir encore un peu plus les thèmes déjà aborder pendant ma licence et peut-être à en découvrir de nouveaux.

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