Rapport 2013 LICENCE - pif.paris-lavillette.archi.fr

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Quân Hoang L3 20121460 Rapport 2013 LICENCE ENSPLV

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Quân Hoang L3 20121460

Rapport 2013 LICENCE

ENSPLV

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Remerciements

A commencé par les enseignants de la Villette qui ont encadré ce rapport de licence : Mr Disier Rebois et Chris Younes, l’administration de l’école EN-SAPLV

Je remercie également les enseignants de l’école de l’EPSAA ainsi que la directrice de cette école Sylvie Forest et Dominique Picard

Je tiens à remercier les agences architectures de m’avoir fait confiance pendant leur stage à savoir : H&H architecture, Herve de Chastenet architecture.

Enfin, je remercierai tous mes proches pour leur soutien aussi bien dans ma scolarité qu’au quotidien.

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Quân HOANG Rapport de licence CV

Quân Hoang14 résidence du clos91370 Verriè[email protected]

2006-2007 Dessinateur projeteur pour H&H architecture urbanisme. (6mois)2010 Dessinateur 3D d’un atelier pour un particulier.2011 Stage pratique (dessinateur projeteur) pour l’agence H&H architecture (1mois)2012 Formateur pour un particulier sur autocadAvril- mai2012Bénévole pour le Bellastock édition 2012Avril- juin2012Stage chantier (assistant de conducteur de travaux sur la finition) pour Hervet de chastenet architecte paysagiste

2003-2004 Baccalauréat scientifique avec option arts appliqués.2004-2005 Manaa (mise à niveau en arts appliqués) à l’École de Condé.2005-2006 Année préparatoire aux Ateliers de Sèvres2006 Formation autocad 2007-2012 Epsaa (Ecole Professionnelle Supérieur Architecture et Art graphique.)2012 ENSAPLV (Ecole nationale supérieur d’architecture de Paris la Villette

. Connaissance logiciels : Autocad 2d et 3d, sketchup, rhino, 3ds max, Photoshop, Indesign, Pinnacle studio, Windows movie maker, Powerpoint, word, Excel, notions hardwares.Connaissances linguistiques : Anglais lu, écris et parlé (nombreux séjours dans les pays anglophones). Espagnol lu et parlé (niveau bac) .Centre d’intérêt: dessin, peinture, musique, littérature, cinéma, informatique, photographie, visiter les musées et expositions, pratique la guitare, sports, voyages, faire des courts métrages

formation

connaissance

expérience professionnelle

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Sommaire

Introduction

I. Appropriation d’un espace/adaptation d’un lieu

II. Mixité culturelle/espace partagé

III. Architecture industrialisé/ vernaculaire

Conclusion

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INTROduction

Le parcours d’un architecte est jalonné de questionnements, que ce soit au niveau du savoir ou du ressenti. Son appréhension de l’espace devant aller au-delà de la simple attirance visuelle ou de la seule fonction, il doit s’interroger sur ce qu’il pense être le mieux pour lui d’abord, pour les autres ensuite, tout en évitant les idées trop générales comme celle très floue de « bien être ». Cette notion est illusoire et fait l’objet de lieux communs. En réalité il n’existe pas d’appropriation du bien être en soi dans n’importe quelle forme, car en réalité elle est différente selon les individus et il appartient à chacun de la définir. Et cela est valable aussi pour un architecte. Rechercher le bien être c’est plutôt l’affaire de chacun, un idéal qu’on voudrait atteindre mais dans la profession d’architecte, cette recherche n’ex-iste pas sans marge d’erreurs ou de progressivité. L’architecte n’est pas chargé de créer un paradis, ce rôle incombe à la nature. Les moyens de l’architecte sont donc limités à nos seules pensées et analyses. L’architecture n’existe pas sans la nature et tous les principes architecturaux en découlent. On a observé la nature afin d’utiliser ses principes. Et de ce fait, selon les cultures et les territoires, ces phénomènes naturels ont été observés mais traités de manière très différente, chaque civilisation ayant son regard et son traitement particulier. Cette pensée d’une architecture vernaculaire a été remise en question par l’industrie dont la production a détruit toute possibilité de créativité locale.

Je voudrais donc parler de ma propre expérience dans cette recherche et plus particulièrement dans le domaine de l’architecture. Ce sont ces expériences qui m’ont conduit à des questionnements et qui m’ont permis de comprendre ce que je voudrais faire en architecture après avoir pensé d’abord intui-tivement à travers le dessin. L’architecture est aussi reliée à d’autres domaines artistiques, politique, historique... Comme exemple, je peux dire qu’étant amateur de cinéma et de dessin, j’ai été beaucoup influencé par le travail des metteurs en scène sur leur travail de la lumière, des décors et de l’ambiance. J’ai toujours admiré le travail de détail dans les décors de film et en particulier lors des panoramas sur la ville, les effets de perception, de vue en mouvement, de caméra. Et c’est à travers le cinéma que j’ai compris progres-sivement l’effet et le rôle primordial de la lumière dans un projet par exemple. Des films tels que Metrop-olis de Fritz Lang ont non seulement influencé le cinéma mais aussi la vision du public de l’architecture contemporaine et futuriste.

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J’ai voulu définir dans ce projet de rapport de licence des choix thématiques qui me semblaient très importants dans ma réflexion et qui révèlent l’essence même de mes projets et de mon ex-périence propre comme concepteur. De là ont découlés trois thèmes :

Dès ma première année dans une école d’architecture, l’EPSAA, j’ai travaillé sur le thème de l’appropriation d’un lieu, le but étant d’aménager un container. J’évoquerai ensuite mon expéri-ence que j’ai eu à l’hôpital en raison d’une maladie grave et qui s’est révélé très fructueuse dans le développement du regard que j’ai eu en étant obligé de vivre dans un espace très petit.

Dans un second point j’aborderai le thème des espaces partagés qui viendra s’articuler à celui de la mixité culturelle. C’est pour moi un thème très important à la fois par sa dimension sociale dans l‘architecture mais aussi à travers les différences culturelles entre les pays occidentaux et orien-taux, à partir de mon point de vue, sur la vie de la famille.

Dans un dernier point, je développerai le thème de l’architecture industrialisé et de son opposi-tion avec l’architecture utilisant des moyens vernaculaires que je lierai avec mes expériences de stages, de mes influences cinématographiques, des livres et de projets d’architectes. Parler de l’opposition entre architecture vernaculaire et industrielle, me permet de débattre sur ce qu’est l’architecture.

Ce travail de rapport de licence est pour moi une façon de faire le bilan du passé, du présent et de mes aspirations futures et de sans doute me permettre d’avoir une approche plus profonde de l’architecture.

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I. Appropriation de l’espace/ adaptation d’un lieu

a. Le container

Vivre dans un très petit espace est une expérience constructive quant au ressenti spatial dans un es-pace fabriqué à la mesure de l’homme. On se pose alors la question de l’adéquation. Le Corbusier a théorisé cela et il a créé, à sa mesure personnelle, le modulor.

A partir de mon expérience, la question de la mesure est relative, et je privilégie les sens qui nous permettent de ressentir l’espace : La vue, l’ouïe et l’odorat.

Dans mon premier cycle d’architecture, j’ai été confronté assez rapidement au problème majeur d’un architecte : la modulation de l’espace. Par analogie avec les logements sociaux dont les surfaces sont normées, le projet du container est un exemple de travail sur l’espace réduit et pré défini. Un des exercices de projet consistait à aménager des espaces pour quatre scientifiques. Le but que je me suis fixé était de mettre en exergue l’espace de travail comme élément d’échange entre ces scientifiques et de l’autre côté de préserver l’intimité de chacun pendant les moments de repos. Il fallait donc répartir les surfaces de manière à donner la priorité, et donc à donner plus de volume à l’espace de travail commun. Par la suite, les espaces résultants se devraient d’avoir un confort autour des espaces de nuit. Les contraintes liées à l’enveloppe m’a amené à radicaliser chaque élément de fonction (les meubles, les salles d’eau, etc.) en s’appuyant sur les démarches de conception d’un bateau, d’un avion (souvent lié à un système de transport).

N’ayant aucune pratique théorique de conception d’architecture, il m’a fallu comprendre assez vite les enjeux d’une telle enveloppe. Aborder ce travail dès la première année m’a appris à comprendre comment optimiser les espaces et à les maitriser : que l’espace dessiné soit voulu, réfléchi et non issu d’une résultante. C’était aussi un bon exercice pour connaître les dimensions de mobilier, des circulations minimum et de surtout de ne pas surdimension-ner ou sous dimensionner ces espaces, une très bonne introduction pour rentrer dans cette discipline qu’est l’architecture. Ici on s’approprie l’enveloppe du container pour y apporter un concept de l’habitat.

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b. La chambre stérile

Par ailleurs, après ma première année en école d’architecture, j’ai pu en faire expérience à l’hôpi-tal, une expérience a priori difficile mais dont je suis sorti « grandi » à l’occasion de mon séjour en chambre stérile, l’espace attribué n’étant pourtant pas construit à cet effet : sans lumière directe, espace réduit au minimum, interdiction d’être en contact avec l’air extérieur afin d’éviter une con-tamination.

En règle générale, les traitements subis, très fatigants, permettent peu d’activités physiques ou d’exercices cérébraux : pas de stylo, pas de carnet, juste des éléments pouvant être nettoyés (ordinateur) et une télévision. L’équipement de soin prend un 1/6ème de l’espace de « survie ». De plus, la planning des examens étant très stricts, il fallut s’adapter au rythme de vie de l’hôpital et au lieu. Pas de quoi rêver ni de se sentir très à l’aise. Mais dans un endroit pareil, avec un peu d’imagination, voir de folie, on peut s’amuser à recréer un espace beaucoup plus hiérarchisé et spacieux, sans déranger « les éléments de soin » nécessaires à sa survie. Au lieu de subir l’en-droit, j’ai préféré créer mon propre petit monde. Au fur et à mesure des transformations, l’endroit devient accueillant et spacieux, laissant même suffisamment d’espace pour pratiquer des exer-cices nécessaires à une récupération physique. Que ce soit pour le personnel hospitalier ou pour moi-même, chacun pouvait y trouver ses repères.

Ainsi, j’ai revu l’espace : l’unique salle serait découpée en zones et non en espaces. En regrou-pant les fonctions les unes avec les autres, cela donnait : la zone de repos et de musculation, c’était le lit. La zone d’hygiène : le petit lavabo où je prenais ma douche avec des petits gants de toilettes, et où je me lavais les dents. La zone toilette : une chaise percée et un bocal pour les urines. Tout cela dans un même espace. Le plus compliqué était de trouver une solution pour ne pas être gêné par les odeurs de la zone toilette. Vu que je n’avais pas le droit de sortir de ma salle, je devais demander à une infirmière de venir à chaque besoin pour nettoyer tout cela. Outre l’aspect gênant de la demande, chaque minute enfermé avec les odeurs, était un vérita-ble supplice. Il était important que cette chaise percée soit placée à l’opposée de ma tête et à un endroit facilement accessible par l’infirmière même la nuit pour ne pas me gêner la nuit, tout en préservant une intimité si par mégarde quelqu’un venait dans ma chambre de manière im-promptu. Telles étaient les contraintes de vie dans une chambre stérile. Le travail effectué était également d’optimiser la fonctionnalité de chaque meuble. Tous les mouvements effectués dans cette pièce devaient être calculés, pensés, réfléchis. Vivre dans un espace confiné nous apprend à nous discipliner. Il n’y a pas que l’optimisation de l’espace qui importe mais aussi comment on utilise cet endroit. On structure un espace, un régime de vie (assez draconien pour ma part au vu des horaires de soin très planifiés), le corps et l’esprit.

chambre stérile (couvert par les lames transparentes)

Un couloir devant la chambre limité l’entrée de lumière (de second jour)

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c. l’appartement

Durant les pauses permises durant mon traitement, j’ai pu travailler sur un projet autour du thème de l’appropriation. J’étais en deuxième année. A partir d’une enveloppe haussmannienne, il fallait aménager un appartement pour quatre personnes avec des modes de vie différents et leurs spécificités. L’intérêt de choisir ces profils est d’amener des contradictions auxquelles je dois trouver des solutions permettant à chacun de vivre de son côté et aussi à de rare moment de se réunir. J’ai choisi de faire cohabiter une fille (travailleuse de nuit) et trois garçons (un étudiant, un travailleur, et un chômeur). Chacun ayant un planning précis d’heures d’occupation de l’appartement et le seul moment de rencontre était lors de sessions musi-cales, avec un espace dédié créé pour l’occasion.

Et pour accentuer encore ces différences dans l’organisation de l’habitat, j’ai donné plus d’autonomie à la fille en lui dessinant un espace d’eau » à elle seule, alors que les 3 garçons avaient une salle de bain part-agée reprenant le principe japonais du bain public.

Il était important d’optimiser au maximum les surfaces données, le contexte d’une colocation est bien différent de celle d’une famille habituée à vivre ensemble. La notion d’intimité est primordiale en colocation car ces personnes ne se connaissent pas forcément, et ont chacun payé un loyer pour avoir un maximum d’espace personnel. Dans une famille, on peut mieux accepter l’idée de partager les espaces (chambres, salle de bain etc.).

Je ne peux pas évoquer une expérience personnelle, n’ayant jamais eu l’occasion de vivre en coloca-tion. Evidemment, le profil théorique des personnes ne suffit pas pour permettre de créer le projet le plus adapté, car entre aussi en jeu l’état des relations entre les personnes, mais chacun doit certainement chercher à s’approprier son lieu. En partant de ce postulat, ce travail d’aménagement est un travail de répartition de territoire. La fille n’ira jamais dans la salle de bains des hommes. Elle n’a rien à y faire. C’est le territoire des hommes.

Inversement, les hommes n’ont rien à faire dans le territoire de la fille. J’imagine que cela ne se passe pas ainsi dans la réalité. Mais cette radicalité voulue me permettait de dire qu’ils ne se rencontraient que dans les espaces communs. Je voulais expérimenter mon propos et baser mon projet sur ce point. En fait, la notion d’appropriation est quelque peu erronée dans le sens où chacun vit dans territoire et ne s’approprie tout le lieu. Mais inversement, cette notion existe dans le fait que je m’approprie l’enveloppe haussman-nienne et que j’y impose mes règles. Ce sont ces règles qui ont guidé la façon dont ils vont vivre dans ce lieu.

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un hôtel capsule vue de l’extérieur

d. L’hotel capsule

Le dernier exemple d’espace à analyser et qui sera approfondi plus loin, c’est l’exemple de l’hôtel capsule au Japon, un concept mondialement connu pour son étrangeté. Il s’agit tout simplement d’une chambre ressemblant à une boîte ou à un cercueil !! 90cm de large 90cm de haut sur 2m de long, claustrophobe s’abste-nir !

Pourquoi les japonais ont-ils été amenés à développer un modèle d’habitat éphémère aussi radical? Le travailleur local « le salary man » dû à son statut de travailleur totalement investi dans son métier se doit de rester très tard au travail (l’idée de sacrifice pour la Nation) et de faire des afterworks en plus avant de pou-voir rentrer chez lui. Tout cela constituait une énorme opportunité pour les groupes immobiliers : celle d’investir dans une sorte d’« hôtel » qui offrirait de très bons services mais dont les chambres sont réduites à une cellule ; Le nombre impres-sionnant de salaryman, souvent ivres dans les rues a conduit à cette densification à l’extrême. Bien qu’elle soit extrêmement petite, la cellule est bien équipée : tv, radio, réveil tout en étant aussi mal insonorisée avec des voisins ronflant toute la nuit. C’est une expérience de l’espace minimum tellement connu aujourd’hui que les touristes avisés utilisent aussi ces capsules. Cette expérience était très intéres-sante. Pas pour le côté, « on se cogne durant la nuit sur toutes les parois », mais pour cette idée de modulation à l’extrême de la chambre à coucher : les japon-ais sont des rois dans ce domaine. Au final, l’appropriation n’est pas au cœur du débat. Ici, on habite dans les conditions qui nous sont imposées. Un espace très étroit, inappropriable, dont la seule finalité est de se reposer.

plusieurs cellulesune cellule

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e.conclusion

A travers les différentes expériences vécues, j’ai pu comprendre ce qu’est la notion d’espace dans une enveloppe. L’espace dans une enveloppe ne change pas avec le temps mais son aménagement intérieur change avec le temps. Elle est définie par sa lumière, ses sons extérieurs ou intérieurs, ses odeurs, sa matérialité. L’idée d’appropriation vient d’une volonté que l’on a de vouloir s’accaparer d’une enveloppe existante pour apporter quelque chose de personnel tout en gardant l’esprit du lieu. C’est d’établir une relation entre son environnement et soi. On réagit par intuition.

De plus, la perception du « petit » ne se fait pas forcément dans un espace réduit il peut se faire dans un espace grand, cela dépend de comment il sera traité. L’inverse est aussi vrai, dans un grand espace on peut se sentir comme dans une enveloppe réduite. On a pu le voir dans l‘exem-ple suivant : la chambre stérile, la fonctionnalité du lieu était déjà en place avant mon arrivée. J’ai juste pris les éléments qui composaient mon espace de vie et je les ai réorganisés.

Certes on est contraint par l’espace existant. Mais en fait peut-être pas autant qu’on se l’imagine car il y a souvent une solution pour y palier et aller à l’encontre du logement identique pour tous : en individualisant l’espace où on est obligé de vivre. A l’inverse, l’adaptation d’un lieu est une notion différente qui implique que tout est immuable dans l’espace et que ce n’est pas nous qui allons imposer notre mode de vie dans le lieu mais que c’est le lieu qui va nous imposer une nou-velle façon de vivre. En reprenant également ce même exemple de la chambre stérile, mon mode de vie à complètement été bouleversé par les soins. D’une part, je me suis adapté au lieu, puis je me le suis approprié. L’appropriation de l’espace dépend de la façon dont on veut vivre et de comment on veut l’utiliser.

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II. Mixité culturelle/espace partagé

a. l’ enfance

Ma fascination pour la culture asiatique me vient de mon enfance. Par mon statut de français d’origine vietnamienne, ma culture de la vie en famille et ma manière de vivre est particulière. La famille asiatique traditionnelle à l’habitude de partager tous les espaces. L’intimité est réduite à sa plus simple expression. Par exemple, le partage se fait aussi bien dans les espac-es communs mais aussi les chambres qui deviennent un lieu repos réunissant la plupart de membres de la famille, souvent par économie de moyen mais pas toujours. Le respect des ancêtres et de la tradition est sacré et à ce titre, tout comme la génération précédente, on ne déroge pas à la règle.

Avec le temps, au fur et à mesure, ces principes disparaissent pour privilégier un modèle plus occidental où les espaces privés comptent autant que les espaces communs. J’ai connu les deux : à un jeune âge, l’appartement dans lequel je vivais, n’avait que deux cham-bres pour cinq personnes, le choix était vite réglé. Les moyens n’étaient pas là (les parents d’un côté et les enfants de l’autre), puis à un âge plus adulte chacun eut sa chambre et se refermait dans son coin: l’âge d’or de l’intimité. Mes meilleurs souvenirs d’enfance sont ceux où je partageais tout avec ma fratrie, pour la simple raison que la cohabitation obligatoire implique la nécessité que chacun puisse s’approprier ce même lieu tout en passant un max-imum de bons moments ensemble, et ce malgré les conflits qui peuvent surgir de temps en temps. Cette façon de vivre très asiatique disparait, à cause du changement du style de vie à l’occidental qui se propage et dont les bases de vies de famille ont éclaté dans le courant du 20ème siècle.

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b. Le bain japonais

Il subsiste encore des traditions de vie de famille comme au Japon, me l’a montré. Alors qu’en France, quasiment dès la naissance, l’enfant dort seul (dans son landau) pour éviter une atta-che trop forte avec ses parents, les japonais font complètement l’inverse. L’enfant reste très lié à ces parents. Ce choix n’a rien d’économique, l’enfant a une dette envers ces géniteurs dès son plus jeune âge et vit entièrement avec eux : il dort avec eux, il prend son bain avec eux jusqu’à un âge avancé (au moins 12 ans m’a t’on dit voire plus).

Toujours au Japon concernant l’idée d’espace partagé, nous développerons le concept du célèbre « hôtel capsule » déjà évoqué précédemment. Les services y sont impeccables, tout est réellement propre : les toilettes à la japonaise (et ces milles fonctions) la cellule de repos et toutes les parties communes.

Malgré cette industrialisation de l’habitat minimum, le japonais n’oublie pas ses origines. Les salles d’eau sont communes comme le sont les bains japonais traditionnels. La notion d’intimité est limitée. On se lave dans un grand espace commun dans le plus simple appareil. Mais il y a des séparatifs de douche (qui précède le bain) qui nous préserve des regards curieux du vois-inage. De même les salons de massage, le restaurant, la salle de lecture et détente sont com-plètements partagés. Ce sont des services de luxe réservé au voyageur ou au salaryman perdu après l’afterwork. A ma connaissance, les touristes en famille ne s’aventurent pas là dedans. Le concept attire les adultes ou les jeunes avides d’expérience.

Il existe aussi le bain de source thermale rafraichissant et apaisant qu’on appelle le « onsen ». C’est une activité qui se partage en famille. Les japonais pendant leur jour de congé partent pour un week end dans ces centres thermaux afin de se revigorer de leur semaine éprouvante. Il existe le bain pour les hommes, entre père et fils et un bain pour les femmes, mère et fille. Séparés ou non. A part cela, il n’y pas d’autres activités. C’est une façon de partager des week end en famille.

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c. l’appartement suite

J’ai intégré dans mon projet d’appartement cité plus haut cette idée de partage au sein d’un même espace, ce concept de bain japonais traditionnel. J’avais cédé une salle d’eau en-tièrement pour la fille pour qu’elle ait son autonomie.

Il me fallait faire la même chose avec les garçons. Je me souvenais que plus jeune, je faisais du sport en club et que les douches du vestiaire étaient telles qu’on se retrouvait dans cette grande salle nu. A cette époque là, ca ne dérange per-sonne.

Pourquoi ne pas inclure une sorte de vestiaire sur le principe du bain japonais. Dans ma salle d’eau on retrouve la douche, préalable à la bonne hygiène avant d’aller dans le bain qui sert plus à se détendre qu’à se laver. La salle de bain devient aussi un espace commun partagé propice à la discussion. L’idée implémentée était que cette salle d’eau utilise le concept bain japonais où les gens se retrouvent. Au lieu d’avoir seulement une fonction hygiénique, se laver devient une activité à partag-er à plusieurs.

salle de bain

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c. Le tribunal

Le projet sur le tribunal m’a amené à me poser une question complexe sur l’espace partagé. Dans un tribunal, la circulation est un élément fondateur de l’espace : l’équa-tion à résoudre est à la mesure d’un jeu à solutions multiples mais dont les règles établies sont très strictes. Le programme complexe du tribunal fait que les 5 types d’usagers ne peuvent interagir qu’à un seul endroit. Hors de cet espace, ils ne doivent en aucun cas se rencontrer. L’une des entités la plus importante, c’est la salle des pas perdus qui a comme utilité principale l’accession horizontale des visiteurs, et les prévenus n’y ont pas accès. Cet élément est fondateur du projet pour la simple raison qu’il va donner l’ambiance et le tempo au sein du tribunal. Comment traiter un espace d’attente a priori stressant là une vie peut basculer du jour au lendemain. Compren-dre cet enjeu est primordial. Par ailleurs, n’ayant jamais eu des expériences dans un tribunal.

il m’est difficile de savoir ce dont une personne, en train d’attendre dans cette salle, avait besoin. J’ai visité deux tribunaux pour m’en faire une idée mais à chaque fois avec un regard de spectateur impressionné par l’endroit. Surtout le tribunal de Paris, d’une manière générale, impressionne beaucoup par cette grandeur d’architecture classique, dont le grand escalier d’entrée, le symbole fort de la montée vers l’autel du jugement. En plan, cet espace est l’axe structurant du bâti, elle s’impose dans le lieu mais n’est pas l’espace partagé pour autant par les différents usagers qui se retro-uvent en un seul endroit unique : la cour de jugement du tribunal. Les participants y sont tous représentés : le juge, le prévenu, la victime, le public. Cet espace est spécial car il est en réalité faussement partagé. Certes, les différents protagonistes durant un procès sont réunis dans un même endroit pour se livrer bataille mais aucune possibil-ité entre eux d’interagir réellement. La façon dont les personnes doivent se tenir dans la cour de jugement est strictement réglée. Chaque personne a un espace limité qui lui est attribué. On se fait réprimander si on dépasse les limites autorisées. On parle plutôt de partage de l’espace : Une grande salle ouverte divisée en zone.

salle d’audience

espace public

bureau

espace vert

circulation administrative

local technique

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d. conclusion

L’idée d’espace partagé me vient de mon enfance. L’espace partagé est une métaphore du partage : on partage nos histoires que l’on se raconte ou celle que l’on a avec nos camarades. On se partage nos jeux, nos jouets. L’espace part-agé je le définie dans un premier temps comme un lieu d’échange. Il y a donc une interaction avec les personnes présentes dans ce même lieu et ils partagent un moment heureux ou non ensemble. On peut aussi dire qu’un espace partagé est un espace commun. Mais un espace commun n’est pas forcément un espace partagé. Je le définie comme un partage d’espace.

L’exemple le plus évocateur est le tribunal. Comme expliqué ci-dessus, les par-ticipants au jugement d’une affaire ont un territoire limité qui définit le rôle à jouer. Comme le box des accusés, le box des témoins, le bureau du juge. Chaque zone à une appellation pour une fonction qui lui est propre. Mais à la différence d’un espace partagé, il n’y a pas d’interaction des uns avec les autres.

Le cas des salles de bains partagées est un compromis entre l’espace partagé et le partage de l’espace. En effet, les personnes présentes, au moment du bain, ont chacun un endroit privé pour se laver individuellement. L’idée d’espace part-agé vient à partir du moment où ils prennent le bain tous ensemble. Ils discutent, échangent à ce moment là.

Un espace partagé n’est pas un lieu où se retrouvent des personnes mais un en-droit où ces gens interagissent ensemble.

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III. Arcitecture industrialisé/ vernaculairea. Le cinéma

Les influences cinématographiques ont été significatives pour moi. Le cinéma a été le premier média auquel je me suis familiarisé, d’où je tire les principales inspirations lors de mes premiers pas dans l’architecture. Il a posé les bases du travail de la lumière.

Parmi celles–ci, je souhaiterais développer sur le travail de fritz Lang et de l’apport principal a été sa façon innovante de filmer et son travail d’expression par la malléabilité de la lumière. Défini comme l’expressionnisme allemand, son empreinte se démarque surtout par l’effet d’ombre projetée qui a caractérisé le genre du film noir. Les plus grands cinéastes de ce mouvement (Orson Welles, How-ard Hugues et Alfred Hitchcock en tête) ont marqué une époque. Je cite le film de Fritz lang pour la représentation terrifiante qu’il faisait d’une société totalement déshumanisée, ultra-industrialisée et dictatoriale. Pour résumer, le film parle ouvertement de la lutte des classes, de la politique mais surtout d’une ville future controversée.

Le même type d’expression se retrouve dans les films de genre cyber punk, dont Blade run-ner le film de Ridley Scott, est un porte étendard. Reprenant les codes des films du roman noir (le détective, la femme fatale) avec son lot de thèmes caractéristiques : l’enquête poli-cière, la trahison, l’amour, l’histoire prend place dans un futur malsain. Le monde est plongé dans l’obscurité permanente. Les grattes ciels offrent un paysage complètement froid et sur leur façade passent de continuels messages publicitaires incitant les passants à surconsommer. Le crime est omniprésent et toute la ville n’est que débauche. Il n y a pas de rapport au sol, toutes les rues sont surélevées. Le cadre est parfaitement défini pour servir le propos de l’histoire. Des films de ce genre, nous montre l’importance et le rôle que la ville décrite peut avoir. Il est aussi un acteur dans le film

J’ai toujours rêvé de créer un univers avec cette atmosphère particulière, une façon d’extirper le côté sombre de ma personnalité, sachant que cela restera toujours un rêve et non un endroit où je pourrai vivre. Si ces films existent, c’est autant pour prévenir le spectateur qu’un futur où l’industrialisation est poussée à l’extrême n’est pas porteur d’une vie saine.

Métropolis de Fritz lang

Blade runner de Ridley Scott

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b. expérience professionnelle

Durant ma période de stage, j’ai été amené à travailler pour des groupes étrangers. Un cabinet d’architecture français qui travaille en collaboration directe avec des entreprises, des clients, et des équipes chinoises. Une des règles fortes de ces préoccupations chinoises était le confort occidental, avec l’idée préconçue que la qualité de vie est meilleure en occident que sur place, balayant d’un seul coup les traditions, les considérant comme désuets. L’oc-cidental a sans doute mieux compris l’idée de confort et de modernité mais je me demandais aussi si à force de se faire envahir, la Chine (sous le syndrome de Stockholm) ne s’était pas faite colonisée. Etrange. Je ne dis pas qu’elle doit se cantonner à une écriture ancestrale mais le fait de récupérer un patrimoine étranger juste pour satisfaire son orgueil n’a pas beaucoup de sens. Bien sûr le projet sera bien mais il perdra ce que je trouve essentiel dans un projet : une âme liée au lieu. Il est vrai aussi que le projet dans un cabinet d’architecte se doit de répondre à des contraintes beaucoup plus importantes qu’un projet d’étudiant qui fantasme son propre travail. Il n’a pas à se soucier de l’avis d’un « client » lui ! Néanmoins, j’ai bien vu la différence de méthod-ologie entre quelqu’un qui risque littéralement sa carrière, sa réputation et un étudiant qui n’a quasiment rien n’à perdre si ce n’est que sa fierté lors de réprimande durant une correction. Mais pour autant ce n’est pas forcément ce que je recherche dans mon travail. L’intérêt de « faire » et d’apprendre à se juger soi même, et aussi de mieux se comprendre et d’éviter au maximum de faire quelque chose qui nous intéresse pas.

Je me pencherai aussi sur un cas particulier de la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp du Corbusier. Magnifique et célèbre tellement célèbre qu’il existe le même bâtiment beaucoup plus loin sur la planète, précisément en Chine. La jumelle de cette chapelle a changé de vocation et est devenu un restaurant. Le coup marketing est génial. Sérieusement, je ne suis pas favora-ble à ce genre de pratique. Sans l’industrialisation du savoir faire, je ne pense pas que refaire la Chapelle du Corbusier aurait été possible. Il n’aurait sans doute pas été possible sans avoir les mêmes matériaux pour sa construction.

la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp du Corbusier

la version chinois de la chapelle de Notre-Dame-du-Haut à Zeng-hzou du Corbusier.un restaurant

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c. Peter Zumthor, l’architecture avec les moyens vernaculaires

J’ai eu en revanche le coup de foudre pour des projets réalisés par Peter Zumthor dont je ne citerai que deux projets. Dans un premier temps, je parlerai des thermes de Vals en Suisse construit entre 1993 et 1996. Cet hôtel/spa dont j’ai voulu m’inspirer pour un projet de com-plexe sportif aquatique. Peter Zumthor, dans cet édifice, reconnaissable par son aspect cav-erneux donné par le traitement des pierres. Le travail intelligent de modeler chaque espace, du plus petit au plus grand comme un endroit particulier dont l’ambiance est définie par le jeux de lumière créés par les interstices laissées par les joints entre mur et le plafond et dont les reflets sur l’eau donne une sensation apaisante. Ces fentes lumineuses orchestrent les différentes at-mosphères et nous donnent cette impression de caverne aménagée. L’extérieur de l’édifice se marie de manière naturelle avec son environnement grâce au traitement végétalisé de la toiture donne l’impression d’un site complètement ouvert sur des grands espaces verts, et aussi par le traitement de la pierre sur les façades. J’ai toujours souhaité pratiquer le lieu pour m’en faire une idée plus concrète mais il n’est pas aisé de séjourner là-bas.

L’autre exemple cité est une chapelle que Peter Zumthor a produite pour un riche fermier Herman-Josef Scheidtweiler qui souhaitait remercier de Dieu pour sa réussite. Contacté par le fermier. Il a bâti avec les moyens vernaculaires et avec l’aide des fermiers. Il a été cons-truit en 2005 à partir de 112 troncs de pins de 12 m de haut furent assemblés en un tipi géant, formant une goutte vue du dessus et avec un sommet laissant passer la lumière et la pluie. Le sol est recouvert de plomb provenant des mines voisines et le tout est entouré de 500 m3 de béton. Un coffrage est placé et le béton est coulé en 24 couches de 50 cm (12 m de haut au total). Ce béton a été fabriqué à la main, coulé sur place, par le fermier et ses proches, avec le gravier, le sable et le ciment local. A l’intérieur, les troncs ont laissé leur marque noircie et le plomb fondu a dessiné des courbes aléatoires. Peter Zumthor fait rajou-ter 350 billes de verre qui, comme des vitraux, amènent de la lumière venant de l’extérieur. L’intérieur est minuscule et comprend juste un banc et une statue du saint.

vue intérieur des thermes de vals

vue extérieur des thermes de vals

vue extérieur de la chapelle

vue intérieur de la chapelle

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d. conclusion

Citer ces deux exemples me permet d’avoir une vision plus clair de ma vision du métier d’architecte. En tout cas de celle que j’aimerai entreprendre. Ces particularités dans les processus de travail montrent qu’il existe beaucoup de façon de faire de l’architecture. Il est intéressant de voir qu’il n’y a pas un seul chemin qui nous mènera à un bon résultat, il y a de chemins qui nous mènerons à de bons résultats. Le danger pour moi, qui met en péril le travail d’architecture est la facilité d’approche qui consisterait à se laisser mener par des tendances. En tant que concepteur, nous avons la responsabilité de faire des efforts pour contenter les personnes qui nous font confiance dans la production d’édifice de qualité. Cela implique de se mettre à nu pour fabriquer quelque chose identifiable par la projection de son âme dans le chemin de la création.

A l’inverse, l’industrialisation architecturale, dont le but est de rendre possible ce qui ne devrait pas être possible, n’impose pas une volonté d’innover dans la création. Elle ap-plique des formules déjà démontrées et qui ont prouvé sa capacité d’émerveiller. En témoigne la copie de la chapelle du Corbusier, qui, pour ma part, rabaisse légèrement la valeur exceptionnelle du bâtiment original.

J’idéalise le processus de conception d’édifice comme un long chemin de croix où on expérimente plusieurs solutions avant l’aboutissement d’un projet final. Issu d’une réflexion sur le lieu, des contraintes des matériaux. L’industrialisation est l’inverse de cela, elle relève d’une volonté politique, économique ou sociale. L’industrialisation pousse beaucoup à la copie de bâtiment pour une économie de temps et de coût à la conception et à la con-struction.

L’industrialisation architecturale fait du tort à une approche plus réfléchie et profonde du travail de conception de chaque élément composant un bâtiment. Cette idée, bien générale, peut largement être contestée mais je doute qu’elle soit entièrement fausse.

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Conclusion générale

A travers ce bilan, entre mes débuts dans le domaine de l’architecture et aujourd’hui, je me rends compte que mon sens de l’espace s’est affiné. Que j’ai développé mon sens critique aussi bien dans les lieux que je pratique que dans les projets que je produis.

J’ai voulu développer dans ce rapport de licence les thèmes principaux qui ont façonné mon par-cours : L’appropriation d’un espace ou l’adaptation d’un lieu, La mixité culturelle et l’espace partagé ainsi que l’architecture industrialisé et l’architecture vernaculaire.

Dans chaque thème, j’en ai tiré un enseignement, une substantifique moelle qui nourrit mon regard chaque jour.

Sur le premier thème, j’ai développé la différence entre l’appropriation et l’adaptation qui est pour moi la base de notre quotidien. On s’accapare un espace mais on subit et on s’adapte à un lieu. La relation entre son environnement et la personne qui le pratique est importante quant à la définition que l’on va avoir de cette relation. La domination de la personne face à son environnement ou sa soumission. De ce fait, on saura aménager ou non l’espace de vie par rapport à nos envies.

Dans le deuxième thème, nous avons soulevé la question de l’espace partagé et sa différence avec le partage de l’espace. Un espace partagé est un espace dans lequel les personnes ont un intérêt commun à se rencontrer dans ce lieu. Le partage de l’espace est différent dans la mesure où chaque entité occupe une partie d’un même endroit. Elles peuvent avoir entre elles une interaction mais loin-taine. Des limites y sont prédéfinies et sont infranchissables.

Enfin le troisième thème sur l’architecture industrialisé et l’architecture vernaculaire. J’ai développé mes interrogations sur l’architecte du point de vue de la profession. Il est vrai que mes expériences en tant que stagiaire m’ont forgé un avis sur la réalité d’aujourd’hui du travail de l’architecte.La culture architecturale que je me suis construite me vient par le biais de films, de livres, d’exposi-tions, de conférences auxquels j’ai pu assister. Je me suis donc fait une idée de l’architecture qui me ferait vraiment rêver. Pas celle qui aurait un but d’être construite mais celle que j’ai envie de dessiner par passion et fantasme.

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Nous avons tous un sens inné de l’espace. Petit, j’avais la manie de passer mon temps à ordonner ma chambre pour gagner de l’espace, de manière légèrement maladive. Cela s’est atténué petit à petit. Après avoir entrepris des études d’architectures. Je me suis rendu compte que malgré une certaine sensibilité que j’ai développé en grandissant, il m’a paru difficile d’emblée de travailler dans cette discipline. Il me manquait des bases et des notions liées à ce domaine que je ne maitrise pas. Je pense qu’une personne qui n’a pas l’habitude de travailler dans ce domaine, n’aura pas toutes les armes pour se confronter à tous les problèmes rencontrés dans le processus architectural.

On ne maîtrise pas les processus d’architecture de manière inné, elles nous viennent par la pratique et par les expériences vécues qui nous amène à porter une réflexion pratique ou conceptuelle. Peut-on réellement se projeter dans un espace rien qu’en le dessinant.

Je n’en suis que partiellement convaincu. Arriver à comprendre un édifice rien qu’avec un plan voudrait dire que le projet serait juste une extrusion de ce plan alors qu’un projet ar-chitectural doit pouvoir proposer plus que cela. Une vision en trois dimensions de l’espace. C’est dans ce sens que je souhaite me former dans cette discipline. Le travail architectural doit être issu de réflexion, de recherches et de rencontres fortuites. Il doit être soutenu par des investisseurs qui y trouveront leurs comptes. Cette image idéalisée du travail en tant que professionnel est peut-être une hérésie mais ce sont les aspirations que je me suis fixé dans ce domaine. Les différents obstacles vécus dans mon parcours ont nourri mes envies architecturales. Cette discipline est un puits insondable dont la source enrichissante ne se tarira jamais.

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