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FERIAUD PAULINE - Licence 3 - 12245 RAPPORT DE LICENCE ENSEIGNANTS : Laure Héland - Serge Joly ANNÉE: 2012/2013

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FERIAUD PAULINE - Licence 3 - 12245

RAPPORT DE LICENCE

ENSEIGNANTS: Laure Héland - Serge Joly

ANNÉE: 2012/2013

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SOMMAIRE:

Introduction........................................................................................................................................- 3 -

Thèmes abordés: Retour en arrière sur mes deux années d’études effectuées à l’école ENSA de Paris la Villette et sur la formation que j’ai suivi avant d’intégrer cette école, un BTS Design d’Espace.

Idées fondamentales: Au fil des années j’ai su développer un goût certain pour l’esthétique tout en attachant de l’importance aux phénomènes sensibles et aux différents environnements dans lesquels j’évolue.

Illustration de Jérome Bosch....................................................................................................................- 4 -

Une analyse sociologique sur moi-même..............................................................................................- 5 -

Illustrations réalisées en Manaa...............................................................................................................- 6 -

Analyse contextuelle, prise de conscience et retour sur le banc de touche...........................................- 7 -

Présentation du Concours Minimaousse....................................................................................................- 9 -

Architecture temporaire: le Restaurant de plage.......................................................................................- 10 -

Présentation de la Maison de José Bové...........................................................................................- 12 -

Réalisations Stage en agence..............................................................................................................- 13 -

Une analyse sensible sur le début de mon parcours, rapprochement avec mon ancienne formation.....- 14 -

Projet Professionnel réalisé à Paulilles......................................................................................................- 16 -

Visite du Siège du Parti Communiste de Paris...........................................................................................- 19 -

Expérience: Options Thématiques..........................................................................................................- 20 -

Construction d’un habitat Autonome......................................................................................................- 23 -

Etude sociologique de la Passerelle des Arts...........................................................................................- 24 -

Analyse Structurelle: La licence, un pied dans le Master.

Photographies du Stage Chantier.........................................................................................................- 27 -

Logements collectifs: Combinatoire de logements.....................................................................................- 28 -

Intervention sur la ZAC Clichy-Batignolles...........................................................................................- 31 -

Expérience, Arts Plastiques, Dali.............................................................................................................- 32 -

Conclusion.......................................................................................................................................- 33 -

Photographie Villa La Roche................................................................................................................- 34 -

Bibliographie...................................................................................................................................- 35 -

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Mon rapport de licence, a été réalisé en cette fin de dernière année du cycle de licence après des

jours, des mois, des années d’apprentissage au sein de l’école d’Architecture de Paris la Villette. Je

souhaite, rédiger un récit honnête qui illustre le retour en arrière sur mes dernières années d’études et qui

vous permettent de comprendre ma démarche et mon entrée dans le milieu fantastique de l’architecture.

Ce rapport est une sorte de carnet de bord visant à me rappeler ce que je cherche à construire au

quotidien.

Vous comprendrez par mon rattachement au Sud de la France mais aussi par mon parcours, quelque peu

différent de celui des autres élèves, que je m’efforce de développer des idées que me sont propre comme

l’approche environnementale, le goût de l’esthétisme et la notion de phénomène sensible. Je veux montrer

que tendre vers le métier d’architecte fait de ma vie un éternel parcours rythmé par des séquences fortes

sur lesquelles je veux revenir avec un regard différent de celui de l’étudiante, mais avec le recul d’un regard

neuf et professionnel.

J’essaye, sans cesse de faire un lien entre mon BTS Design d’Espace et le formation que j’ai suivi dans cette

école afin de montre les enjeux qui m’ont permit une évolution personnelle et professionnelle. Il est évident

que je ne suis plus dans le même état d’Esprit qu’il y a deux ans, en quelque sorte je reviens sur le banc de

touche afin de consolider mes bagages avant le grand saut. Aujourd'hui, en expliquant les choix de ma

réorientation je pose un regard neuf sur ma position par rapport au métier d’architecte.

Comment, aujourd’hui, aux vues de l’enseignement que j’ai suivi, j’arrive à nourrir mes projets et à

prendre un certain recul? Suis-je capable d’avoir un regard professionnel sur l’enseignement que

j’ai suivi?

"Vivez votre métier d’architecte, ne laissez pas échapper la chance d'exercer une activité qui vous "plongera dans la réalité et vous obligera constamment à essayer de comprendre les mille problèmes de tous ceux

qui construisent de leurs mains.

Ayez donc la volonté d'observer, infatigablement, et d'enregistrer patiemment, ce que la vie révèle à chaque instant.  Alors, il vous suffira d'agir avec bon

sens et courage pour vous aventurer sur le bon chemin."

Le fada

Le Corbusier

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Ci-dessus: «Le Jardin des délices», Jérome Bosch.Etudié en première en MANAA ce tableau évoque le paradis terrestre que je rapproche au monde de l’Architecture. Image amusante de droite symbolisant l’enfer, celui des nuits blanches.

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Un cheminement rythmé par des séquences fortes.

Une analyse sociologique sur moi-même.

Au sortir du Bac, diverses questions se posent à moi. Et là, commence une autre vie; un parcours

semé d’embuches et qui me pose face à moi-même. Je suis, réellement, pour la première fois de ma vie

obligée de faire des choix, des choix qui peuvent, sans que je m’en rende vraiment compte, peser lourd sur

mon avenir.

18 ans, c’est l’âge des premières responsabilités. Pour ma part je sais déjà ce que je veux faire. Avec mon

option Art Plastique pendant mes années de première et de terminale je sais que j’ai cette fibre, la fibre

artistique. Fille de menuisier et cuisinistes, j’ai été bercée dès mon plus jeune âge par le milieu de

l’architecture d’intérieure et de la décoration. Toutes ces années à monter et démonter ma maison de

Barbie vont donc finir par payer.

Mon Bac Littéraire en poche je m'apprête a quitter le nid familial, quitter cette ville qui m’est chère pour faire

le grand saut. Tel Candide qui cultive son jardin; je rentre en MANAA à l’école IPESAA (Institut Privé

d'Enseignement Supérieur des Arts Appliqués) en plein coeur de Montpellier ou je souhaite préparer

l’obtention de mon BTS Design D’Espace. La MANAA à l’effet d’une seconde naissance. Adieu les cours à

apprendre par coeur, les devoirs sur table tous les lundis matins et bonjour, à l’époque le sourire aux lèvres,

au travail plastique, au cours interactifs en tout genre et aux tendres nuits blanches. Je touche à tout, du

Design d’Espace, de la Communication visuelle, du Design de Produit Industriel. Le pire, c’est que tout me

plaît. Il faut être bon partout alors je donne 100% de moi même à chacune des matières étudiées. Les

résultats payent, et j‘attaque avec brio ces deux années de BTS DESIGN D’ESPACE. Les projets se

succèdent. En touchant à tout les domaines j’ai compris que le domaine de l’architecture touchait d’autres

nombreux domaines et que tous sont liés. De nos jours les architectes sont polyvalents.

L’architecte: un être polyvalent, sur tous les fronts:

Analyse de clients, consommateurs, utilisateurs, tout est bon pour répondre aux questions de chacun des

projets. J’apprends à travailler de mes mains. Dessin académique, travail de la couleur, nombreuses

maquettes, je ne m’arrête jamais. Je développe mon sens de la curiosité. Montpellier est une très belle ville,

avec un centre historique à couper le souffle. Comme à Paris sans mon parapluie, je ne sors jamais sans mon

carnet à dessin et ainsi, je peux mitrailler le paysage de clichés et croquis en tout genre. Aujourd’hui j’ai su

tiré avantage des enseignements suivis au cours de mon BTS. Le travail du dessin m’a apporté beaucoup

de choses, j’ai appris une technique de dessin, j’ai appris à travailler avec des outils multiples, aquarelle,

feutre à alcool. Ce sont des techniques dont je me sers toujours aujourd’hui. Et du fait, en rentrant

directement en deuxième année j’ai su me différencier des autres en créant des projets différents mais

surtout des types de rendus différents. J’ai toujours fait des rendus avec beaucoup de couleurs, certes, le

projet est moins formel.

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Ci-dessus: Croquis réalisés en MANAA à l’IPESAADessin Académique à partir d’un modèle nue, crayon et aquarelle.Dessin Analytique, cours d’école, récréations, stylo bille. -6-

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Analyse contextuelle, prendre conscience du métier d’architecte.

Retour sur le banc de touche.

J’ai petit à petit pris conscience du métier d’architecte. Mes premières années d’étude supérieure ont été

exclusivement centrées sur l’architecture d’intérieure. J’ai appris à questionner le monde qui m’entoure. Il

s’agissait de prendre conscience de ce qui nous entoure, de notre environnement. Je me suis posée les

questions de «qu’est ce que le métier d’architecte»? J’agis dans le but de rendre la vie des gens meilleure.

L’architecture donne un sens à ma vie, elle me permet de regarder le monde qui m’entoure avec un regard

neuf. Je suis moi même consommatrice et utilisatrice de ce monde, a moi de faire que les choses évoluent à

une échelle qui m’est propre.

Minimaousse5: Concours. L’école des Grands.

Lors de ma première année de BTS Design d’Espace j’ai participé au concours minimaousse 5. Il s’agissait

de construire une architecture XXS pour des enfants. L'objectif est de prouver par l'exemple que la petite

échelle peut se décliner en architecture à travers de multiples projets et objets rivalisant d'inventivité et de

poésie. Après les « Minimaisons roulantes » de la deuxième session, la « pop-up box pour rituel d’été » de la

troisième session. Cette quatrième session avait pour but le renversement des points de vue et les jeux

d’échelles. Une grande maison devient minuscule quand Alice grandit au Pays des merveilles, ou au

contraire immense quand Alice rétrécit. La perception du monde bascule pour Gulliver, géant malgré lui

dans un monde de Lilliputien... Et si l’on évitait de penser à partir du standard, d’un homme aux mesures

universelles, idéales, dictant les proportions de l’architecture, de la ville, selon ses seules mensurations

théoriques parfaites ? Si l’on s’intéressait au non-standard, si proche et pourtant si éloigné de notre

conscience quotidienne, si l’on adoptait le point de vue des enfants, qui habitent un monde hors d’échelle

pour eux, on partirait de leurs mesures pour imaginer une microarchitecture à insérer dans une chambre, un

jardin, une cour d’école, un espace libre à conquérir, avec de nouvelles proportions, pour d’autres

usages… Ce travail m’a appris à travailler en groupe et m’a permis de développer ma créativité tout en

devant respecter un cahier des charges très strictes. Je me suis mise dans la peau de ces enfants, j’ai essayé

de vivre leur vie, avec quelques années de plus... C’est en vivant l’histoire de l’utilisateur qu’on peut

réellement se rendre compte des problèmes auxquels il peut faire face. Minimaousse m’a permis de me

poser les bonnes questions. Que fait un enfant sans ses parents? Comment rentrer un jouet dehors sous des

trombes d’eau? Comment, un enfant, peut - il déplacer un coffre a jouet de près de 15kg? Une architecture

pour s’amuser mais aussi « pour de vrai », idéale comme une folie, un rien surréaliste, qui donne de l’air aux

plus petits.

Ce que j’ai appris en travaillant sur Minimaousse je m'efforce de toujours le garder dans un coin de ma tête

car je reste persuadée que toutes ce que nous analysons, tout ce qui nous entoure forme une sorte de

bulle à idées et a connaissances dans laquelle je tente d’avancer.

Le rattachement au Sud de la France:

Je reste fidèle a ce que j’ai vu depuis que je suis petite, fidèle à mes origines et dès que je peux travailler sur

un environnement qui est cher à mon coeur je saute sur l’occasion. En début de ma seconde année de BTS

Design d’Espace j’ai du réaliser un projet d’architecture temporaire. Je devais créer un restaurant de plage.

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Je n’ai pas besoin de réfléchir longtemps avant de décider que m’implanterais sur une plage située sur la

Cote Vermeille et protégée par la loi du Conservatoire du Littoral. Les criques de Porteils, loin de la

surpopulation des plages du littoral catalan, offrent un cadre de vue et de vie fantastique. La Côte

Vermeille, c'est la rencontre de deux géants, la Méditerranée et les Pyrénées. Lorsque des derniers tombent

dans la mer, ça forme des criques isolées, des caps érodés, un paysage tourmenté de toute beauté. Dès

que l'on quitte la mer, on se retrouve à grimper la montagne et en un rien de temps on prend de l'altitude.

Région magnifique pour ses paysages, la Côte Vermeille l'est également pour ses villages. Collioure a un

charme fou, elle attire chaque année des milliers de touristes qui pourtant se partagent de petits espaces

de plage. Au XXe siècle de nombreux peintres sont venus s'installer ici, et de nos jours encore cet art est très

vivace.

Dirigé par des règles d’Urbanisme strictes, mon restaurant de plage reprenait la forme de la falaise

épousant, ainsi, celles déjà sur place. La structure tout en bois reflétait à la perfection la beauté naturelle

de la plage. Bois flotté espagnols, grande plateforme en bois, tout était représentatif de la nature luxuriante

du site. Espaces intérieurs/ extérieurs... tout était pensé pour que cette architecture temporaire évolue en

fonction de l’environnement. Climat, température, vague, vent sont tant d’élèments qui influent sur la

composition architecturale. La falaise n’a plus de limites franches et se répand jusqu’à la plage. Les clients

longeant la falaise rentrent dans la structure du restaurant sans sentir de frontière. Mise à part le bloc

central formant la roche, le reste du restaurant est complètement ouvert et un système de voiles tendues

vient ombrager les différentes terrasses de la salle de restauration. La structure du restaurant épouse la

forme rocailleuse de la falaise. Il n’y a pas de rupture entre le restaurant et son environnement.

Depuis ce projet je garde près de moi une référence importante, qui me caractérise dans chacun

de mes projets et qui illustrent parfaitement mes idées. Habiter c’est occuper un lieu, vivre quelque part car

un lieu n’est pas d’emblée un lieu d’habitation, il peut être un poste de travail, une gare, un champ de

bataille, un monument. Pour qu’un lieu soit un habitat, il faut qu’il puisse « être habité ». Rappelons que les

animaux habitent, eux aussi, dans des tanières, dans des trous et autres abris, ils y reviennent pour s’y

reposer, se reproduire, ils y prennent leurs quartiers, leurs habitudes. Ils vivent dans un lieu et c’est à cet été

que l’homme doit revenir. Il doit, tout bonnement, changer ses habitudes, retrouver des valeurs qu’il a perdu,

être en interaction avec le lieu dans lequel il vit. Il doit vivre son lieu car bâtir fait penser. Heidegger replace

notamment la signification de l’habitation dans l’horizon d’une pensée de l’Etre et crée un lien de parenté

entre la pensée humaine et le fait de vivre quelque part.

Anne Cauquelin disait, dans l’invention du paysage «le paysage appartient à un ordre de l'artificiel et

non du naturel.» Enfin il semble donc naturel que le paysage émerge lui même de l’homme, il est création

humaine. Ainsi il n’y aura donc pas d’oppositions entre nature et culture. Le paysage est là, tout entier

présent à lui-même, comme reposant dans l'éternité de sa beauté. Ainsi, le paysage s'offrirait immédiatement

à la contemplation, et l’homme serait un pur spectateur de la nature. Il n’y a donc pas de différences entre

l’homme et son environnement. Ils forment un tout. Ce qui, aujourd’hui, paraît «naturel» pour l’homme, c’est qu’il

a lentement appris à le voir et à faire la différence en illusion et perception du paysage. Ce travail de

l’homme a été facilité par l’émotion qu’il retrouve dans la paysage, l’émotion de la beauté qu’il puise au

coeur de la nature. L’homme, être de nature, serait donc indissociable de celle-ci. Ainsi l’intervention

humaine (l’architecture), ne serait plus un obstacle pour son environnement. La notion de paysage est une

invention mais une réalité pour l’homme.

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Ci-dessus: Plaquette de présentation pour le Concours Minimaousse 5

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Ci-dessus: Projet du restaurant de plage, PorteilsModélisation 3D, ArtlantisElevations, Vectoworks

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Dans un article, Thierry Paquot décrit la «maison de José Bové» comme un modèle en matière d’insertion

paysagère. C'est une maison contemporaine en bois et en verre, montée sur pilotis. Un rêve d'habitat «new

age» qui fait irrésistiblement penser aux maisons des bobos de la Côte ouest des Etats-Unis et du Canada.

Cette maison traduit à la perfection le rapport entre intérieur/extérieur. C’est un modèle d’habitat, dit

écologique, mettant tout en oeuvre pour l’architecture vive, elle aussi, et puisse s’épanouir et évoluer dans

son environnement.

Premier stage: 12 semaines en Agence: un tremplin important pour mon évolution personnelle et

professionnelle.

Face à de si jolies définitions j’ai attendu la fin d’année avec impatience afin de pouvoir entamer mes 6

semaines de stage en agence. Voyant mes camarades agglutinés dans quelques agences

montpelliéraines j’ai souhaité rentrer dans cette ville qui me plaît tant, Perpignan. J’ai décidé d’intégrer une

des plus vielles agences d’architecture de Perpignan, l’atelier d’architecture Jacques Outier. Cadre

privilégié, l’agence était placée dans un vieux bâtiment classé monument de France. Ce stage m’a permis

d’améliorer, nettement, mes connaissances en matière de techniques de construction. Selon moi, cette

méthodologie dans mon travail, cet engouement a été progressif ce qui m’a permis de rapidement être

efficace dans le travail que j’avais à fournir. L’importance de mon travail a été crescendo mais mon maître

de stage a décidé de rapidement me faire confiance et de me laisser travailler sur des projets de qualité.

J’ai, personnellement, pris la décision de tenir un carnet de bord tout au long de mon stage, du moins

durant les 4 premières semaines car par la suite le temps m’était quelque peu compté. Fonctionnant plutôt

comme un carnet regroupant mes recherches, mes idées et mes impressions, celui-ci m’a permis de toujours

resté dans l’optique du BTS Design d’Espace. Il était dans mon intérêt de rassembler démarche créative,

recherche conceptuelle et techniques de construction pour mener à bien, et concrètement, la réalisation

d’un projet. Personnellement, je me suis rendue compte que, l’aspect administratif du projet avait beaucoup

plus d’importance que ce que je pensais, ce fut une expérience pertinente et enrichissante en matière

d’insertion dans le milieu professionnel. J’ai constaté que la création était confrontée à la réalisation, ainsi

j’ai réellement pris connaissance de toutes les étapes de construction d’une architecture type, en

m'accommodant au matériel mis à ma disposition et différent de mes habitudes.

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Ci-dessus: Photographies, maison de José BovéEtude de Thierry PaquotMaison écologique entièrement construite en bois

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Ci-dessus: Plans et Coupes réalisés à l’atelier d’Architecture Outier, Perpignan.Réhabilitation Immeuble Chalade, réalisation de chambres d’hôte, Vectorworks

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Un grand pas en avant,

Une analyse sensible sur le début de mon parcours avant le grand saut

Ce stage a eu l’effet sur moi, d’un électrochoc. Ca n’a pas été évident pour moi de me remettre dans la

peau d’une étudiante. Quand j’ai vu la dernière semaine de stage arrivé je me suis accrochée a mon

fauteuil de bureau et j’ai pris mon courage à deux mains pour aller parler à mon maître de stage. Je n’ai

même pas eu besoin de lui faire mes yeux de biche ni de me mettre à genoux pour qu’il m’embauche pour

4 semaines de plus. J’avais donc la chance de finir les projets que j’avais commencé et qui me

passionnaient autant que les clients.

Néanmoins le retour en salle de classe fût pour moi difficile. Dans ma tête j’avais toujours un pied dans

l’agence et le monde professionnel. Il fallait repartir dans les projets, dans les analyses, les croquis, les

maquettes, les planches, des heures de rendu interminables et dans des impressions de qualité.

Cette année à été rythmée par de nombreux projets d’architecture d’intérieure mais aussi par la

préparation de mon oral de Book mais aussi de l’élaboration de mon projet professionnel. Ce stage m’a

permit d’avoir un regard neuf sur le métier d’architecte. Je me suis sentie diminuée quand j’ai repris le rythme

scolaire. J’ai donc décidé de ne pas m’arrêter à l’architecture d’intérieure et de tenter de rentrer en école

d’architecture par validation de mes acquis. Cette année là, je l’ai mené sur tous les fronts. Je devais gérer

mon dossier scolaire, mon oral de book, la préparation de mon projet professionnel (coefficient 14) et mon

entrée en Ecole d’Architecture. Quand je vois tous le travail que l’on nous demande dans le cycle licence

je me dis que finalement je me faisais une montagne de beaucoup de peu de choses. Je dresse un bilan

très positif de mon année de MANAA et de mes deux années de BTS Design d’Espace. Ces trois années

m’ont permis d’acquérir une méthode de travail et ont forgé mon caractère. Ce caractère qui m’a permit de

garder la tête haute suite à mon entrée chaotique à l’ENSA Paris la Villette. Je dois être la seule personne

qui ai réussi a faire deux états des lieux le même jour mais dans deux villes différentes (notamment à 800km

d’écart). Lors de mon déménagement j’ai malencontreusement loupé la petite réunion qui m’aurait permit de

récupérer le petit livret des professeurs et ainsi choisir et m’inscrire dans les cours souhaités. Je suis, hélas,

arrivée le lundi de la rentrée comme une fleur, je me suis assise sous l’Atrium j’ai respiré un bon cours et j’ai

décidé d’y aller au culot et de prendre le luxe de m’offrir une semaine de test afin de choisir les différents

cours que je souhaiterais suivre. Chose faite, j’ai donc intégré le cours de Mr François Philippe, axée sur les

alternatives écologiques.

J’ai, tout de suite, su que ce cours de projet serait parfaitement en adéquation avec mes projets

précédents. Mon projet professionnel mené à bien lors de ma seconde année de BTS Design d’Espace

consistait à créer un espace sur une réserve naturelle. C’était un projet réel, en partenariat avec le Conseil

Général des Pyrénées Orientales, et qui sera peut-être soumis à un concours d’ici un ou deux ans.

Répondant à un appel d’offres, il m’est demandé de créer une aire pour le site de Paulilles, une zone

entière destinée à améliorer la vie au sein du site en investissant au maximum l’espace libre qui m’était

donné. La réhabilitation de cette ancienne friche industrielle est née de la volonté conjointe du

Conservatoire du Littoral (propriétaire) et du Conseil Général (gestionnaire) de rendre à ce site toute

sa beauté et sa dimension naturelle. Toujours dans l’optique de créer un lien entre l’architecture et son

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environnement, l’idée m’est venue de créer un parcours qui envahisse au maximum l’espace et qui se

développe à travers les arbres du site. Fonctionnant comme une structure d’appel, l’aire se situe au

croisement de tous les grands axes de circulation. Ainsi il est important de garder les notions de passage et

de trajectoire.

Je me suis attachée a défendre la beauté du paysage de la Côte Vermeille. Je veux que les visiteurs,

venant du monde entier fassent la différence avec les plages bondées d’Argeles s/r Mer ou Collioure, et

qu’ils donnent un regard nouveau sur l’ensemble de Paulilles et sur le Site de Paulilles. Cette aire remet en

question le rapport de l’homme à son environnement, le rapport de l’usage au paysage. Il faut aller plus loin

que le paysage, que la vue qu’on nous offre.

Quand j’ai obtenu mon diplôme j’ai eu le besoin de sortir de chez moi, de m’évader de ce rythme scolaire

lourd. Je me suis rappelée la sensation que j’ai eu en visitant l’Unité d’Habitation de Le Corbusier à Marseille.

J’étais émerveillée. J’ai eu la chance de visiter deux appartements différents, de parler avec des habitants

qui étaient la depuis le début et qui vivaient à travers les pensées de Le Corbusier. A mon arrivée à Paris

j’ai multiplié les visites en tout genre. A la différence de ces trois années précédentes j’avais besoin de

m’imprégner de toutes ces empreintes, de toutes ces traces architecturales. Les rues du marais n’ont plus

aucun secret pour moi, le centre Pompidou est comme ma résidence secondaire. J’aime passer mon temps

au pavillon de l’Arsenal, voir ses murs placardés de projets en tout genre et me dire que moi aussi, j’en suis

capable. Comme nous l’a dit notre professeur de projet ce semestre, Mr Christian Labbé, nous somme même

capable de faire mieux.

A Montpellier, en 2011 j’ai eu l’honneur d’assister à une conférence de Rudy Ricciotti. Arrivée en retard je

me suis faufilée jusqu’au premier rang afin de gagner l’une des dernières places disponibles. Face à lui, je

buvais chacune de ses paroles. Pour moi, c’est un dieu vivant de l’Architecture. Rudy Ricciotti est un

architecte qui a le sens des mots et le goût des sens et qui aime se faufiler entre deux idées reçues. Il nous

a expliqué les principaux combats qu'il mène depuis plusieurs décennies, interrogeant de manière

iconoclaste les enjeux et les perspectives de sa profession.

Cette conférence m’a permit de recharger les batteries. Dans ma tête tout était clair, j’étais repartie pour 4

ans d’études, mais ce n’était rien, et plus que tout je m’en sentais capable. Toutes ces années de dures

labeurs ne sont à côté de la satisfaction que je pourrais réellement ressentir quand j’ouvrirais mon agence,

quand je monterais mes propres murs. Au jour d’aujourd’hui et à la vue des projets que je réalise je n’ai plus

le même regard sur le monde scolaire. J’arrive à avoir plus de recul sur mes projets et à toujours gardé un

pied dans la réalité; chose qui n’était pas facile. Car qui n’a jamais rêvé de faire un bâtiment tout en verre

en porte-à-faux de 300m, mettez trente personnes dessus et tout votre petit monde s’écroule.

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Ci-dessus: Réalisations, projet de Paulilles, Côte VermeilleModélisation 3D d’une des parties du projet, ArtlantisPlan masse Ambiance, Crayons + Aquarelles

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Ainsi va la vie, je reviens sur le banc de touche. Après une formation quasi professionelle je rentre à

l’ENSAPLV en deuxième année et je sais que le monde du travail s’éloigne à nouveau me permettant, ainsi,

de continuer à m'enrichir personnellement, car une chose reste sûre, j’ai toujours autant soif d’apprendre.

En choisissant François Philippe comme professeur de projet architectural je savais que c’était le moyen

d’apprendre de nouvelles choses. J’allais pouvoir concrétiser toutes ces notions écologiques et

environnementales que je m’employais à mettre en pratique dans mes précédents projets. Laure Héland,

nous dispensait tous les lundis matins, un cours sur l’histoire de l’urbanisme et du territoire. Ces cours, dès le

début de la semaine nous mettaient en condition pour réaliser des projets avec un regard différent sur ce

qui avait pu être fait auparavant. Grâce à ces cours, j’ai appris que j’habitais à côté de la rue de Lappe,

première rue pavée de Paris, que les premiers lampadaires ont été allumé à Montmartre. Ce sont un tas de

détails qui signifient beaucoup pour moi, qui me permettent de regarder dans laquelle j’évolue d’un regard

différent. Pour m'imprégner à fond des empreintes écologiques j’ai passé mon année à plonger mon nez

dans de nombreuses revues; Ecologik, architecture bois, ... et j’ai acheté de nombreux livres sur «XS

architecture: big ideas for small burldings» car notre planète n’est pas encore au point

achitecturalement parlant alors il convient de mettre en pratique nos idées, dans un premier temps, à petite

échelle afin d’en apprécier les qualités de fonctionnement.

J’étais dans ce cours, comme un poisson dans l’eau. Un des points que j’aimais par dessus tout c’est que

nous avons, en même temps que la réalisation de notre projet, procédé à une série de petits exercices

d’analyses sur des sujets toujours plus divers. A l’initiative de Charlotte Cower, l’assistante de Mr François

Philippe, véritable architecte, ces études avaient pour but de nous ouvrir les yeux sur le monde qui nous

entoure. De l’étude d’une fenêtre, d’un escalier, ou même d’une rue, nous avons su tisser un lien nouveau

avec le monde qui nous entoure et peu de personnes ont su saisir cette chance. Rythmé une semaine sur

deux, j’adorais ces petits exercices, j’essayais de toujours trouver des exemples variés sans m'astreindre à la

facilité. Par exemple j’ai choisi l’escalier du magasin Bodum de l’avenue de l’Opéra. Quartier prestigieux, je

n’avait aucune idée de l’accueil qu’on allait me réservé. Les membres du magasin et certains client ont

souhaité faire les relevés avec moi. Je passais beaucoup de temps sur ces études, car j’ai toujours su qu’un

jour je m’en resservirais. Notre projet consistait à réhabiliter un ancien corps de ferme situé à Grigny ou à

investir les espaces verts laissés libre. La gare de Grigny, que de souvenir. Je suis bien loin des côtes

catalanes, et pourtant il y a de nombreux espaces verts. Nous avons visité la Grande Borne et enfin notre

site. Le projet était vraiment intéressant, comment redonner vie au coeur de Grigny? Cette une ville dortoir

qui a énormément de potentiel. Notre corps de ferme est une ancienne bâtisse assez monumentale. J’ai

donc décidé de restaurer et de réaménager le bâtiment car sortant d’un BTS Design d’Espace je ne

pouvais pas ne pas m’occuper du bâti; et de réaliser un centre de loisirs tourné vers les alternatives

écologiques. Avec l’enseignement que je recevais j’apprenais petit à petit les alternatives écologiques et

environnementales d’aujourd’hui et l’idée m’est venue de sensibiliser les gens dès leur plus jeune âge. Je me

rappellerais toujours de ma présentation. Des récents problèmes familiaux avaient fait que je n’avais pas pu

finir mon projet en temps et en heure. Plutôt que de gratter quelques jours supplémentaires j’ai présenté mon

projet, ou dirais-je vendu, comme si je jouais ma carrière. Toute la salle m’écoutait. Je n’avais pas de

maquette, il me manquait quelques documents mais j’ai animé mon rendu de façon à ce que les gens soient

focaliser sur les meilleurs choses. Et c’est là que je vois que mes nombreuses présentations à l’oral pendant

mon BTS m’ont énormément appris.

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Chose particulière dans cette école, et étonnante pour moi, une semaine d’option thématique. Vous avez

sûrement commencé à cerner le personnage, j’ai complètement oublié de m’inscrire et j’ai décidé d’aller

dans l’un des derniers groupes encore disponible. Comme d’habitude je ne connaissais personne. Pendant

cette semaine j’avais l’impression d’être en Workshop. Nous avons fait deux visites dont une dont je me

souviendrais toujours, le Siège du parti communiste (métro Colonel Fabien) d’Oscar Niemeyer. Je ne le

connaissais pas bien en m'intéressant de près à ce qu’il faisait j’ai vu en lui une liberté infinie de création.

"Ce n'est pas l'angle droit qui m'attire, ni la ligne droite, dure, inflexible, créée par l'homme. Ce qui m'attire c'est la courbe libre et sensuelle, la courbe que l'on rencontre dans les montagnes de notre pays, dans le cours sinueux de ses

fleuves, dans les vagues de la mer, dans le corps de la femme préférée. De lignes arrondies est fait tout l'univers, l'univers courbe d'Einstein."

Oscar Niemeyer

Oscar Niemeyer, architecte grandiose, a pourtant l’art de vous décomplexer. Il rend les formes

architecturales les plus extravagantes possibles. Son travail sur la ville de Brasilia m’a absolument captivé.

Son travail des formes, de l’eau, de la monumentalité,... A une échelle qui n’est propre j’ai décidé de réaliser

des expériences en représentant en caricature et une miniature l’une des architectures de Brasilia, la Place

des Trois pouvoirs. Cette semaine à été plastiquement riche, je me suis retrouvée quelques années en arrière

tentant nombreuses expérimentations artistiques. J’ai travaillé avec la couleur, le verre, l’alux, l’eau. C’était un

travail de sensation. Mme Fabbri mon professeur de philosophie nous expliquait justement que ce qui était

ressenti provenait d’un stimulus extérieur, produisant une nouvelle perception sensible de l’espace. Nos

sensations ne sont pas réfléchies et sont incontrôlables, différentes de nos sentiments.

Philippe Jean, où devrais-je dire le grand Philippe Jean, à été mon professeur de projet architectural

pendant mon TD partagé avec François Fauconnet. Il faut avouer que le rythme de travail n’était pas le

même, même si ce TD n’a duré que 3 semaines. Moi qui étais fière de dire que j’avais pas encore fait de

nuits blanches à l’ENSAPLV, j’aurais mieux fait de me taire. J’ai commencé à travailler en groupe sur l’étude

de l’église Saint-Jean de Montmartre située place des Abbesses. Nous étions focalisés sur le travail de

l’implantation de ce monument dans son environnement et nous nous sommes intéressés à chaque détail qui

entourait le bâtiment. Nous avons décortiqué l’église pour nous interroger sur les moindres étapes de sa

construction. J’ai étudié les cartes topographiques et géologiques du 18ème arrondissement afin de

comprendre l’implantation de l’église dans son site. J’ai également réalisé un photo-reportage sur toutes les

rues avoisinantes qui bordent l’église. J’ai tenté de m’approprié le quartier des Abbesses afin d’en

comprendre son fonctionnement.

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Ci-dessus: Photographies, Visite du Siège du Parti Communiste, Place du Colonel FabienVisite effectuée dans le cadre de la semaine d’Options Thématiques

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Ci-dessus: Réalisation semaine d’Options ThématiquesExpérience à partir d’une oeuvre d’Oscar Niemeyer, la Place des Trois pouvoirs

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J’ai continué à travailler en groupe, et plus particulièrement en binôme en projet en attaquant le second

semestre. Nous devions cette fois-ci choisir un site dans Paris afin de réaliser un habitat individuel autonome

mettant en pratique toutes nos connaissances sur les techniques écologiques et environnementales.

La parcelle se situe sur les hauts de la butte Bergeyre située à Paris dans le 19ème arrondissement. C’est un

site où nature et architecture sont intimement liées. La butte la plus secrète de Paris s’élève à près de 100m

d’altitude. Elle est insolite et surprenante et très peu envahie par les touristes, je n’y avais, pour ainsi dire,

jamais mis les pieds. J’ai choisi ce lieu pour les atouts qu’il présente. Son altitude, ses caractéristiques

architecturales, les composantes du terrain. L’idée était de jouer avec les contraintes du terrain afin de m’en

servir dans mon projet. J’ai décidé de réaliser un habitat collectif groupé, qui permettrait de loger un couple

et deux étudiants au sein d’une colocation. Je séparerais espaces communs et privés. Je me suis inspiré du

concours Solar Decathlon afin de développer au sein de la maison, un maximum de techniques

écologiques et bioclimatiques actuelles. La toiture est constituée de deux pans de toit inclinés opposés l’un

à l’autre permettant un meilleur écoulement des eaux pluviales par un système de chaineaux intégrés aux

extrémités de la toiture. La majeur partie du toit est recouverte de panneaux photovoltaïques permettant

l’autonomie énergétique de la maison pour l’ensemble de ses habitants. Le reste de la toiture est

végétalisée ce qui permet une meilleure implantation du porte-à-faux de la cuisine dans le paysage et une

meilleure isolation de la pièce commune. Ce projet prouve qu’aujourd’hui les hommes sont de plus en plus

nombreux à adopter des modes de vie différents et souhaitant devenir acteur d’une nouveau modèle de

société.

Je me retrouve un peu dans le philosophe français Gaston Bachelard qui affirme que c’est en

puisant dans la pensée humaine que nous commencerons à parler véritablement de l’espace d’habitation,

distinct du monde extérieur. On se rend compte que l’homme ne reste pas toujours à la même place. Il

voyage, déménage ce qui affecte souvent son rapport à l’espace. L’homme est parfois identifié à l’être-

errant qui ne trouve pas sa place dans le monde et qui donc tend à se créer un univers en habitant un lieu,

un espace et en investissant ses murs.

Ce projet m’a mis face à moi-même car, aujourd’hui, qu’est ce que je veux et qu’est ce que je cherche à

construire? D’un point de vue social, j’ai su tirer parti de mes différents enseignements. Notre attachement au

lieu est personnelle. Mon parcours personnel fait que je suis comme ça aujourd’hui et que je fais ce genre

de projet. Ma manière de penser un projet architectural traduit ma volonté d’allier esthétisme, enjeux

environnementaux mais aussi le phénomène sensible de «qu’est-ce qu’habiter quelque part».

Chacun habite un espace en fonction de ses envies et de ses désirs afin qu’il se sente dans une ambiance

qui lui est propre. Comme le dit Heidegger, il devient difficile de se loger. Cette crise actuelle du logement

rend difficile le choix et la quête du logement pour l’homme. Ainsi, l’homme habitant un lieu qu’il n’a pas

forcément choisi, met tout en oeuvre pour créer un environnement propice à son épanouissement personnel.

L’espace est ce que les corps matériels et les pensées de l’homme peuvent remplir.

Un cours qui m’a beaucoup plu est celui des sciences humaines. Au début je dois vous avouer que j’ai du

laisser échapper quelques «qu’est ce que c’est que ça» ou encore «qu’est ce que je fais ici» mais

finalement j’ai su trouvé dans ce cours une nouvelle approche de la conception architecturale. L’Architecte

peut se positionner soit en amont soit en aval du projet. Dans le privé sans obligation du concours,

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l’architecte peut exercer dans les deux étapes. Un édifice doit répondes à des attentes de la société;

l’intérêt de la sociologie et des sciences humaines et sociales est de définir les différentes pratiques qui

façonnent un espace. En effet, l’espace concourt-il à créer du social ou c’est le social qui appelle

l’espace ? L’espace transforme-t-il l’aspect social ? Ce cours dispensé par Mme Zetlaoui nous a permis de

nous rendre compte qu’aujourd’hui d’intervenir dans un phénomène qui est le perpétuel changement de la

société. Nous, en tant qu’architecte, en construisant, nous donnons une valeur, une dimension sociale à

l’espace.

«J’habite tout ce qui est à la portée de mon intelligence»

Aujourd’hui on parle de lutte sociale et urbaine. Un même lieu n’est pas approprié par tout ses habitants

d'époque différente. Un lieu n’existe pas en soit mais uniquement à travers les occupations des différents

habitants. L’espace habité peut s’étendre au delà du logement. L’architecte travaille sur ces espaces

d’évitement. Cette image se construit sur des systèmes de valeur auxquels renvoi la société. Qualités et

renommées à certains lieux. Trajectoires résidentielles intellectuelles et personnelles. Mobilité résidentielle qui

est souvent lié à des facteurs économiques. Question de coût, facteurs économiques. L’installation est

souvent très liée à la question des rapports que l’on cherche à préserver. Je devais réalisé une étude sur un

lieu situé à Paris. Les choix étaient multiple et j’ai finalement opté pour la passerelle des Arts (actuel Pont

des arts). Cette passerelle représente, en journée, un point de vue exceptionnel pour de nombreux peintres,

des expositions ponctuelles sont organisées par jour de beau temps. C’est, de nos jours, et principalement

en soirée, un lieu de rencontre et de partage privilégié pour les parisiens, familles, jeunes gens, touristes et

promeneurs, qui s’y retrouvent aux heures ensoleillées pour des pique-nique et autres apéros de fin de

journée. Il s’agissait de comprendre, que, par cette étude, nous sommes aussi des acteurs de ce lieu. Nous

nous approprierons ses qualités architecturales, sociales et urbaines ainsi que ses qualités d’aménagement.

Nous allons accumuler des données utiles pour comprendre les évolutions du lieu, le Pont des Arts. Je me suis

placée en tant qu’objet pour en voir les conséquences psychiques dans une échelle écologique et

sociologique.

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Ci-dessus: Projet de l’habitat autonome aux Buttes Bergeyre, 75019Plan intérieur, VectorworksModélisation 3D, Artlantis

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Ci-dessus: Esquisse de la Passerelle des Arts, Analyse Sociologique du lieu.

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Consolider ma formation professionelle

Une analyse structurelle: la licence et un pied dans le Master.

A la fin de la 2ème année de licence j’ai réalisé un stage ouvrier/chantier pendant la durée de 3 semaines.

J’ai décidé de réaliser ce stage en région parisienne et plus particulièrement en Seine et Marne (77) afin

de diversifier au maximum les projets et les différentes réalisations et ainsi, de me couper, quelques temps, de

la forte empreinte architecturale de la ville de Paris. Cette entreprise réalisant, majoritairement des

logements collectifs et sociaux; il m’a semblé intéressante de travailler au sein d’une entreprise où

l’urbanisme, les propriétés techniques mais aussi la rigueur, l'efficacité et la qualité du travail fourni forment les

principaux atouts de celle-ci. L’activité de C.F.P.B s.a.s est le Gros Oeuvre(maçonnerie - béton armé) pour

des programmes de maisons individuelles en hameau, ainsi que des logements collectifs en maçonnerie ou

tout béton.

Ce stage a été une expérience professionnelle absolument enrichissante et surprenante ce qui m’a

conforté dans l’idée que je m’étais faite du métier d’architecte et m’a surtout, permis de me perfectionner en

matière de détails de structure et de construction. Travailler au sein de l’entreprise C.F.P.B s.a.s a su créer un

lien entre la réalisation de travaux sur le terrain et la conception du projet, que j’avais pu apprivoiser à mon

précédent stage réalisé en agence.J’ai pu, clairement distinguer les principaux acteurs de cette entreprise,

spécialisée dans le Gros Oeuvre. Les qualités et compétences du chef de chantier sont le plus souvent :

savoir diriger une équipe, bonne appréciation de la situation, goût pour le travail d'équipe et pour le

terrain, adaptabilité. Ici conditionné par le béton et la brique, le Gros Oeuvre subit des contraintes

importantes tels que l’effort d’écrasement, l’effort fléchissant, l’effort d’arrachement latéral. J’ai pu constater

qu’il était sujet à l’usure du temps et peut, la plupart du temps être consolidé ultérieurement. Cette

expérience professionnelle a été, comme, une analyse des principes constructifs, de la notion de confort et

de l’aspect réglementaire de manière que chacun puisse faire un choix en toute connaissance de cause.

J’ai appris à analyser la rôle de chaque composant, qu’il entre dans la structure, dans l’enveloppe ou qu’il

intervienne au niveau de la qualité de vie et de l’environnement. J’ai su comprendre qu’il était indispensable

de maîtriser sont art afin de mieux concevoir. Il faut prendre en considération le cheminement intellectuel de

la concrétisation du projet de construction. Le Gros Oeuvre est intimement lié aux études préliminaires et

principes constructifs qui permettent une meilleure compréhension du projet architectural entre les différents

acteurs.

Je nous pouvais pas rêver meilleure expérience professionnelle pour commencer ma deuxième année à

l’ENSAPLV, ma dernière année de licence. Cette année -là, le public ne me connaissait pas, quelle année

cette année la. J’ai eu tout mes premiers choix pour mes différents cours. En choisissant Serge Joly et Christian

Labbé je savais que j’allais être confronté à l’inconnu. Je dirais même que le stage que j’ai réalisé aurait été

indispensable pour attaquer cette année. Dès les premières semaines nous avons visité un chantier de Mr

Labbé à Epinay s/Seine. Ce fût une entrée en matière précise des types de projets que nous devions

réaliser. Chacun d’entre nous a su apprécier les qualités architecturales et constructives de ses bâtiments,

notamment dans le travail des ouvertures en façades.

Après un long travail d’analyse de consommateur, ciblé sur le profil de notre choix et la réalisation d’un

logement individuel nous avons du travailler en groupe afin de réaliser un combinatoire de logements

mêlant différents typologies d’utilisateurs. En travaillant avec moi, mon groupe savait que notre projet serait

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particulier de part mon utilisateur. En effet j’ai, dès le début, décidé de travailler sur les gardiens d’immeuble,

notamment un couple de gardiens. En travaillant sur la loge de gardien d’immeuble ainsi que son logement

de fonction je souhaitait résoudre le problème du manque de gardien dans nos villes. Aujourd’hui, il faut

requalifier le métier d’immeuble afin d’en assurer sa rentabilité. Sur un plan économique il serait judicieux

d’associer de nouvelles fonctions aux gardiens, tels que des services collectifs, un petit commerce, une

pharmacie, un jardin d’enfants. Toutes ces activités peuvent permettre de créer de nouvelles relations entre

le gardien et l’espace urbain mais aussi de redéfinir son rôle d’acteur dans la ville. En veillant au respect du

règlement d’un immeuble collectif ou d’un ensemble immobilier, il assure ou coordonne les services

quotidiens dus aux résidents, propriétaires et locataires.

La particularité de notre projet s’est posée au moment où on nous a expliqué que nous devions

exclusivement concevoir les 4 derniers étages d’un immeuble. Et là c’est le drame. Une loge qui ne se trouve

pas au rez de chaussée d’un immeuble, ça n’a pas de sens. J’ai du trouver une alternative intelligente à mon

projet afin de créer des espaces utiles, fonctionnels propres aux gardiens d’immeuble. Car en effet,

aujourd’hui, de nombreuses loges restent vides, les logements de fonctions, eux, sont inhabités. Ces

logements correspondent à un modèle de ville traditionnelle qui tend à disparaître car peu adaptés aux

changements sociaux actuels et aux nouveaux ménages.

J’ai donc décidé d’articuler ce logement sur les 4 derniers niveaux de l’immeubles, et de proposer à chaque

niveau des services et des équipements qui permettraient de recréer le lien entre les différents utilisateurs.

D’un point de vue structurel, l’immeuble est constitué de 4 blocs évasés situés à chaque extrémité de notre

carré de 25 x 25 se qui nous permet de libérer un important espace vide au coeur de l’immeuble. Le bloc

technique qui permet de desservir les logements se trouvent au centre de l’immeuble et chaque habitation

est accessible par un système de coursives/ passerelles. Nous avons au maximum varié les typologies de

logements afin qu’ils répondent parfaitement aux exigences de leurs habitants. Les uns vivement jumelés, liés

par le vis-à vis avec une surveillance constante et la sensation d’être toujours entouré et de n’être jamais

seuls. Les autres, à l’inverse, sont isolés par le biais de murs aveugles de grandes hauteurs afin de minimiser

tout lien, même visuel, avec les activités proposées et leurs voisins. Les équipements et services proposés

par le projet viennent se loger entre les interstices des espaces habités ce qui donne à ces espaces de

programme un aspect convivial, comme si cet espace était la continuité d’un logement. Véritables

extensions du logement du gardien, ces espaces communs viennent apporter un espace de vie sur chaque

palier. Ils sont empruntés par les gardiens qui alimentent les logements autonomes. Tout cet assemblage

permet de donner de l’unité au volume global de l’immeuble, le volume est aéré et dégage des puis de

lumières et des percées horizontales.

J’ai du me mettre dans la peau du gardien d’immeuble, et avec le recul sur tout ce que j’ai appris ces

dernières années je pense que l’une des caractéristiques les plus importantes du métier d’architecte est de

se mettre dans la peau des utilisateurs, des hommes. Le logement ne doit pas imposer un mode de vie

standardisé. C’est ce que j’ai appris pendant mon BTS, en travaillant beaucoup d’habitats individuels et en

répondant à des cahiers des charges tirés à quatre épingles; le métier d’architecte c’est organiser l’espace

en fonction des goûts, des besoins et de jouer avec les contraintes afin d’offrir une grande personnalisation.

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Ci-dessus: Photographies prises pendant mon Stage ChantierLot façade, Brie Ct RobertFondations, Romainville

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Ci-dessus: Projet du combinatoire de logementsPlans et élévation (en zoning) réalisés sur VectorWorksMaquette du projet en carton mousse

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Dans ces études, l’importance c’est la personnalité.

Sortir du lot, se faire remarquer c’est ce qu’on nous apprend dans cette école. Des architectes il y en as

des milliers mais de bons architectes qui écoutent, qui prennent en compte et utilisent judicieusement les

informations il y en a tout de suite beaucoup moins.

Cette année, là où j’ai senti un épanouissement personnel supérieur à l’année dernière c’est en cours d’arts

plastiques. Peut-être parce que mon professeur traduisait à lui tout seul la folie des artistes, et nous poussait

chaque jour à nous dépasser. Mariusz Grygielewicz nous proposait quelque chose de différent. Car on a

beau penser architecture, manger architecture et dormir architecture il est important de voir d’autres choses

afin de retourner sur un projet et d’en apprécier les qualités. Ce cours était une étude comportementale de

l’homme et du monde qui nous entoure. Choisissant plusieurs thématiques nous devions trouver des formes

d’amour, de vol, de voyage et d’intrigue dans la ville. Et c’est depuis ce cours que je me suis mise à rentrer

chez des gens, à les suivre, à leur inventer des vies et les prendre en photos. Je provoquais les gens, je

voulais voir les réactions, comment ils se comportent. Comprendre le rapport de l’homme à son

environnement. Une femme a-t-elle le droit d’embrasser un homme dans la rue? La rue, a qui appartient-elle?

Qui est maître de la rue? Ai-je le droit de rentrer ici?

Et c’est ainsi qu’un jour j’ai «traversé» la ville dans la peau de Dali, cet artiste peintre catalan qui est cher à

mon coeur. De la manière dont je voulais m’approprier un objet je me suis approprié son créateur. Pour la

petite histoire, en mettant mon nez dans un tas de vieilleries à l’abandon devant une vielle bâtisse à

Perpignan mon père à mis la main sur une gravure de Dali. Petit trésor qu’on exhibe à la moindre occasion

je ris du comportement humain lorsqu’il possède quelques choses de rare, et qui en même temps le rend très

fier. Dans la peau de Dali j’ai surpris les gens. Dans le métro on me montrait du doigt, dans la rue les gens me

reconnaissait et je leur disais quelques mots en catalan. Cette parenthèse inattendue m’a permit de me

positionner par rapport au monde extérieur.

Cette année se termine sur un projet d’envergure. Nous devons proposer un projet pour la réalisation de la

quatrième phase du secteur Ouest de la Zac Clichy- Batignolles. Au cœur du 17e arrondissement, un

nouveau lieu de vie se développe sur l’ancien site ferroviaire des Batignolles: un quartier durable

exemplaire, conjuguant mixité sociale et urbaine autour d’un parc de 10 ha, dont 4,3 ha sont déjà réalisés.

La place importante accordée à la création et la diversité architecturale et les exigences très élevées

de préservation des ressources et de maîtrise de l’énergie, marqueront l’identité de ce nouveau

quartier dont la desserte en transports en commun sera renforcée.

Un des points forts du site est son orientation. Au sud la présence des voies ferrées permet de n’avoir aucun

vis-à-vis et au nord malgré l’absence de soleil, la vue sur le parc reste un réel atout.

La stratégie de notre projet était de tirer parti de la longueur du terrain pour créer une intériorité entre deux

barres bâties. On a imaginé une rue intérieure animée par tout en ensemble de places publiques et de

belvédères qui, grâce à la surélévation du site, bénéficie d’une vue privilégiée sur le parc. De plus,

l’absence de bâtiments au Nord et au Sud, nous a permis d’avoir une hauteur construite plus haute que le

tissu haussmanniens alentours et donc de densifier au maximum pour avoir le plus de logements possibles.

Nous avons décidés de travailler le concept de la muraille en axant nos idées sur une rue intérieure qui

s’articulerait entre deux «barres» de bâti. En jouant sur les différences de niveau, et le travail de la sous-face

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nous avons voulu donner l’image d’une muraille, qui au fil des années se décomposent, comme des pierres

qui viennent naturellement se déposer sur le sol. C’est ce que nous avons représentés avec les modules qui

se déploient sur le terrain à la manière d’un éboulis. En insistant sur la différence de hauteur et les percées

urbaines nous voulons a tout prix privilégier les vues sur le parc et les ouvertures sur les voies ferrées.

Nous avons réalisé, précédemment une phase d’étude de tissus urbains qui nous a permit, enfin moi

personnellement, de comparer les tissus urbains de différents quartiers, dans différentes villes et ce, à la

même échelle. L’idée était d’intégrer les principes de composition de ces quartiers et d’en apprécier les

qualités architecturales notamment au niveau de la densité. Chacun d’entre nous devait réaliser 5

maquette au 1/1000 de 120x120m de différents quartiers et d’expérimenter les principes de conception.

Depuis cette phase mon groupe et moi même avons pris l’habitude de chaque semaine expérimenter le

plus possible nos idées d’intervention sur la Zac. Ce projet à eu l’effet d’un déclic dans la manière de faire

et d’avancer dans un projet et redonne de l’importance au travail de maquette. J’ai compris aussi combien

il était difficile de mener à bien un projet lorsque le concept ou l’idée de base est forte est difficile. Il ne faut

jamais se laisser démonter et toujours avoir matière a défendre ce que l’on fait. Et, je pense que c’est un

conseil que l’on peut également garder pour la vie après l’ENSAPLV. Je suis fière de ce projet dans la

mesure où je trouve vraiment qu’il est différent des autres. il est authentique et fidèle aux valeurs et aux idées

que je défends depuis des années et c’est là que je me rends compte qu’il y a deux ans je n’aurais peut-

être pas été capable de mener a bien un tel projet et de suivre jusqu’au bout les principes souhaités.

Xavier Bonnaud, mon professeur de philosophie de cette année est, je pense, un élèment clé dans ma

réussite scolaire et professionnelle dans la mesure où, selon lui, l’homme a une tendance innée a établir une

relation avec le monde vivant et les processus naturels. Il fait référence au bien-être psychologique que

l’homme éprouve lors d’une interaction étroite avec la nature et son environnement. L’engagement de

l’architecte c’est une responsabilité du même ordre de grandeur que la vie de l’homme sur terre. Notre

activité d’architecte prend place dans une société qui périme sans délai les objets qu’elle consomme alors

qu’il est urgent de penser le long terme et la maîtrise des ressources.

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Ci-dessus: Projet d’intervention sur la ZAC Clichy-BatignollesCroquis d’ambiance, schéma de principe, feutres à alcool.Plan masse, Vectorworks

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Ci-dessus: Photographie, Dali, Art PlastiqueInterprétation du tableau «la Mouche et le cocher»

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Chacun des projets que j’ai réalisés pendants ce cycle licence m’ont offert une bonne préparation à mon

insertion dans le milieu professionnel. Ce qui fait le métier d’architecte c’est, avant tout, sa complémentarité.

Le milieu architectural se complète et évolue volontiers dans le design et l’Urbanisme. Après ces deux ans, je

suis capable de faire le lien entre la licence d’architecture et le BTS Design d’espace. Ces deux formations

sont complémentaires et me permettent de bénéficier de bases solides pour mon évolution tant

professionnelle que personnelle.

Au sein de l’atelier d’Architecture Outier, où j’ai réalisé mon premier stage initiatique, j’ai compris la pluralité

et la complexité de conception et de réalisation des différents projets. Cet atelier m’a permis de

développer ma curiosité, mon goût pour la lumière, la couleur, en réalisant des projets d’envergure et en

accordant une attention toute particulière pour les matériaux choisis. L’étude des différentes théories et

pratiques liées au domaine de l’Urbanisme, comme les sciences humaines, l’aménagement du territoire, ...

m’ont permis d’ouvrir le champ de vision que j’avais du milieu professionnel tout en essayant sans cesse de

développer de nouvelles planifications urbaines.

Aujourd’hui je dispose de moyens et de techniques qui me permettent de créer meubles, décors, espaces

scénographiques répondant exactement à différents profils d’utilisateur. Face à un enseignement de plus en

plus technique et complexe j’essaye de me créer un univers architectural qui m’est propre et qui, depuis 5

ans, reposent sur des acquis solides et des connaissances précises de l’urbanisme, du design, de

l’architecture et de l’environnement. Je sais tirer parti de chacun des cours que j’ai pu suivre et avec le recul

et le regard professionnel dont je dispose aujourd’hui je nourris chacun de mes projets. Même si j’ai décidé

de ne pas partir l’année prochaine étudier à l’étranger, souhaitant partir après l’obtention du diplôme, j’ai

déjà un pied encré dans le Master mais aussi dans le milieu professionnel qui s’ouvre à moi.

Mes deux stages ainsi que ces deux formations m’ont offert une perspective critique du métier d’architecte

et du rapport de l’architecture au monde qui nous entoure. Capable de trouver des stratégies

d’intervention et ayant développé une méthodologie, je comprends que l’architecture est un véritable

carrefour entre intérrogations politiques, métaphysiques et esthétiques.

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Ci-dessus: Photographie, Villa La Roche, Le Corbusier

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BIBLIOGRAPHIE

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Françoise Choay, L’urbanisme, Utopies et réalités, une anthologie, Seuil, Paris 1965.

Le Corbusier, (Charles-Edouard Janneret à l’époque), La construction des ville, L’Age d’homme, Paris 1992.

Pierre Desproges, Les réquisitoires du Tribunal des flagrants délires I, Coll Points, P1274, Notes biographiques de Bernard Morrot, 2004

Annie Fourcaut, La banlieue en morceaux. Grâne, Créaphis, 2000, La crise des lotissements défectueux en France dans l'entre-deux-guerres.

Tony Garnier, La cité industrielle, Paris 1917, rééd. Sers Paris 1988. Une proposition imaginaire pour la région de Lyon par un titulaire du prix de Rome qui aurait du recopier les ruines de la ville éternelle et qui propose un projet complet d’une cité.

Martin Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, coll. tel Gallimard, traduit de l’allemand par Wolfgang Brokmeier, 1986

Thierry Paquot, Utopie et utopistes, « Mars 2007. Il n’y a pas d’utopie urbaine : il y a un usage particulier de l’architecture et de la ville dans les discours utopiques »

Jacques Vernier, Que sais-je? L’environnement, coll. puf 2011. Les enjeux, les dangers, les actions.

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Couverture: Illustration de Peter Cook, Archigram

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