Protection des armatures en attente dans la construction...

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E5 M 01 89 Mémo-pratique Protection des armatures en attente dans la construction de bâtiments réalisation et de protection. Ceci n’exclut pas, évidemment, l’utilisation de chaus- sures ou de bottes de sécurité ! ORIENTATIONS DES SOLUTIONS Dans le respect des règles du béton armé et en choisissant la solution la mieux adaptée à l’ouvrage considéré, l’orientation prioritaire consiste à modi- fier la nature et/ou la forme des arma- tures pour les rendre inoffensives. A défaut de cette première solution, les armatures doivent être protégées avant bétonnage, par des dispositifs ajoutés appropriés (voir exemples). Si des zones à risque subsistent, elles peuvent transitoirement être isolées matériellement des postes de travail et des circulations. Lors des travaux de reprise, l’entreprise doit cependant défi- nir et mettre en oeuvre des dispositions de protection efficaces. Exemples de solutions Les solutions « normales » ne relèvent pas de l’initiative du chantier. Celui-ci doit se conformer aux disposi- tions prévues par le concepteur et consi- gnées sur les plans. Lorsqu’un voile comporte 2 nappes d’armatures, façonner les armatures principales en « U » inversés, dans un plan perpendiculaire à celui du voile (fig. 1 et 2). Cette disposition évite : — de constituer un obstacle dangereux lors de l’enjambement de l’amorce du voile ; — d’accrocher les vêtements (bas de pantalons). Si les armatures sont constituées par du treillis soudé, faire en sorte que le sommet du panneau soit couronné par une armature horizontale (fig. 3). Pan- neau-voile « Z + »(1) L orsque les armatures sont « éloi- gnées », à défaut d’être façonnées en « U » inversés, elles peuvent être: (1) Renseignements ADETS Té/ (1) 42 65.28 03 Les ouvrages en béton ne peuvent pas, en général, être coffrés et bétonnés en une seule fois. Il est donc nécessaire, à chaque arrêt de bétonnage prévu, de laisser dépasser les armatures pour assurer ensuite leur continuité par recouvrement. Les longueurs de recouvrement sont définies par les règles techniques. A l’époque des ronds lisses, ces longueurs pouvaient être réduites par le façonnage de crochets. Avec l’apparition des aciers à haute adhérence, il n’y eut plus lieu, techniquement, de faire des crochets. Pour le personnel qui travaille à proximité des armatures en attente, celles-ci sont ainsi devenues un danger permanent. Le moindre heurt ou la moindre chute sont considérablement aggravés par l’empalement. Les dispositions adop- tées, quelles qu’elles soient, doivent être préci- sées au dossier d’exécu- tion PRÉVENTION La nécessité de prendre des disposi- tions dès la conception pour supprimer le risque dû aux armatures en attente est spécifiée notamment dans : — le D.T.U. n° 21 de septembre 1984 (article 2, 224) ; — le fascicule n° 65 du Cahier des Clauses Techniques Générales (C.C.T.G.) (article 33.2.3) et son annexe technique n° T 33-2 (voir « Réglemen- tation » au verso). Pour le personnel, la prévention du risque de blessures térébrantes (c’est- à-dire profondes et creusant les tissus) provenant des armatures en attente est à définir : d’abord, au stade du projet et de l’éta- blissement des plans d’exécution, dans la mise au point de détails technolo- giques appropriés ; ensuite, au stade de l’exécution, dans le choix des méthodes et matériels de Edition novembre 2002.

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Mémo-pratique

Protection des armatures en attentedans la construction de bâtiments

réalisation et de protection. Ceci n’exclutpas, évidemment, l’utilisation de chaus-sures ou de bottes de sécurité !

ORIENTATIONS DES SOLUTIONS

Dans le respect des règles du bétonarmé et en choisissant la solution lamieux adaptée à l’ouvrage considéré,l’orientation prioritaire consiste à modi-�er la nature et/ou la forme des arma-tures pour les rendre ino�ensives.

A défaut de cette première solution,les armatures doivent être protégéesavant bétonnage, par des dispositifsajoutés appropriés (voir exemples).

Si des zones à risque subsistent, ellespeuvent transitoirement être isoléesmatériellement des postes de travail etdes circulations. Lors des travaux de

reprise, l’entreprise doit cependant dé�-nir et mettre en oeuvre des dispositionsde protection e�caces.

Exemples de solutionsLes solutions « normales » ne relèventpas de l’initiative du chantier.

Celui-ci doit se conformer aux disposi-tions prévues par le concepteur et consi-gnées sur les plans.

Lorsqu’un voile comporte 2 nappesd’armatures, façonner les armaturesprincipales en « U » inversés, dans unplan perpendiculaire à celui du voile (�g.1 et 2).

Cette disposition évite :— de constituer un obstacle dangereuxlors de l’enjambement de l’amorce duvoile ; — d’accrocher les vêtements (bas depantalons).

Si les armatures sont constituées pardu treillis soudé, faire en sorte que lesommet du panneau soit couronné parune armature horizontale (�g. 3). Pan-neau-voile « Z + »(1)

Lorsque les armatures sont « éloi-gnées », à défaut d’être façonnées en « U » inversés, elles peuvent être:

(1) Renseignements ADETS Té/ (1) 42 65.28 03

Les ouvrages en béton ne peuvent pas, en général,être co�rés et bétonnés en une seule fois.Il est donc nécessaire, à chaque arrêt de bétonnage prévu,de laisser dépasser les armatures pour assurer ensuiteleur continuité par recouvrement.Les longueurs de recouvrement sont dé�nies par les règles techniques.A l’époque des ronds lisses, ces longueurs pouvaient être réduitespar le façonnage de crochets.Avec l’apparition des aciers à haute adhérence,il n’y eut plus lieu, techniquement, de faire des crochets.Pour le personnel qui travaille à proximité des armatures en attente,celles-ci sont ainsi devenues un danger permanent.Le moindre heurt ou la moindre chutesont considérablement aggravés par l’empalement.

Les dispositions adop-tées, quelles qu’ellessoient, doivent être préci-sées au dossier d’exécu-tion

PRÉVENTION

La nécessité de prendre des disposi-tions dès la conception pour supprimerle risque dû aux armatures en attenteest spéci�ée notamment dans :— le D.T.U. n° 21 de septembre 1984(article 2, 224) ;— le fascicule n° 65 du Cahier desClauses Techniques Générales(C.C.T.G.) (article 33.2.3) et son annexetechnique n° T 33-2 (voir « Réglemen-tation » au verso).Pour le personnel, la prévention durisque de blessures térébrantes (c’est-à-dire profondes et creusant les tissus)provenant des armatures en attente està dé�nir :

d’abord, au stade du projet et de l’éta-blissement des plans d’exécution, dansla mise au point de détails technolo-giques appropriés ;

ensuite, au stade de l’exécution, dansle choix des méthodes et matériels de

Edition novembre 2002.

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DOCUMENTS A CONSULTER :Cahiers des Comités de Prévention n° 2/90, p. 34 et 35Sauvegarde n° 4/83, p. 7 et 8Sauvegarde n° 5/77, p. 7 à 11Sauvegarde n° 1/86, p. 13 à 16

— « crossées » ; dans ce cas, il est utilede « fermer » la crosse pour éviter quel’extrémité du fer ne blesse les gens oune déchire leurs vêtements (fig. 4) ;— rabattues (fig. 5).

� Lorsque les armatures doivent êtrede grande dimension, elles peuvent êtreprolongées, afin de ne pas présenter derisque dans le cas d’une chute de plain-pied (fig. 6).

Si un accès par échelle à un niveausupérieur s’avère nécessaire, il doit sefaire en dehors de cette zone d’attentes.

� Les armatures en attente des poteauxdoivent répondre aux mêmes soucis deprotection (fig. 7 et 8).

� Les armatures en attente horizontalesprésentant des risques (blessures, lorsdes déplacements du personnel), doi-vent également être rendues inoffen-sives.

� Lorsque les solutions précédentes nesont pas applicables ou ont été omisesau stade du projet par le concepteur,l’entreprise doit mettre en oeuvre dessolutions de remplacement définies,

notamment, dans le P.H.S.: capots (fig.9 et 10), lisses filantes (fig. 11).De plus, il faut garantir la sécurité desposeurs de ces protections.

ATTENTION : les bouchons ne sont pasgénéralement conseillés. En effet, ilsdoivent avoir une résistance suffisanteet une forme non agressive. L’entreprises’assurera de leur résistance, notam-ment par des essais. Elle constateraqu’ils ont rarement l’efficacité recher-chée.

RÉGLEMENTATION :Décret du 8 janvier 1965 : Articles 2, 5, 6, 9, 10, 14, 229.D.T.U. n° 21 (Réf. AFNOR P 18 201) de septembre 1984.« Exécution des Travaux en Béton » Cahier des ClausesTechniques. Notamment Art. 2, 224.Cahier des Clauses Techniques Générales. Fascicule n° 65 (Décret n° 85-404 du 3 avril 1985). Urbanisme-Logement. « Exécution des ouvrages de Génie Civil en

Béton Armé ou Précontraint ». Notamment Article 33.2.3et Annexe Technique n° T 33-2.Recommandation du C.T.N. de mai 1989, N° R 327.