PROJET D'APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITES EN GESTION DE LA SANTE EN HAITI
PROJET DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES OP ET ONG … d evaluation projet... · mettre en œuvre...
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PROJET DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES OP
ET ONG ACTIVES DANS LA PECHE ET
L’ENVIRONNEMENT DE L’ECOREGION MARINE OUEST
AFRICAINE
Août-Septembre 2012
Par André BIHIBINDI
Consultant Indépendant
Doctorant en sciences de gestion
Spécialiste en Aménagement, Environnement et Développement Territorial
Expert en suivi-évaluation des programmes, projets et portefeuilles
RAPPORT D’EVALUATION FINALE DU PROJET
2
RESUME
Le projet de renforcement des capacités des OP et ONG actives dans la pêche et
l’environnement de l’écorégion ouest africaine a été initié et mis en œuvre par Wild World
Fund / West African Marine Eco-Région (WWF/WAMER) et l’Association ouest africaine
pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA) grâce au soutien financier du
Programme de Conservation des Ressources Côtières et Marines (PRCM) d’un montant total
de 500.000 Euros.
Initialement prévu pour une durée de 3 ans (2008 – 2011), il a démarré en juillet 2008 et a pris
fin en juillet 2012 soit un an de prolongation. Ce temps était suffisant pour un projet qui
n’avait qu’un seul objectif spécifique. Durant les 4 ans, aucune difficulté majeure, de nature à
mettre en cause les stratégies initialement envisagées, n’a été signalée par les maîtres
d’œuvre. A la fin du projet, environs 72% d’activités (Cf. tableau 1) ont été réalisés, 71%
d’indicateurs de résultats (Cf. tableau 2) ont été atteints tandis que 99,9% du budget ont
été dépensés.
Il convient de saluer la pertinence et l’efficacité des visites d’échange / visites écoles, initiées
par l’équipe du projet. Ces visites étaient utiles et très bien appréciées par les bénéficiaires du
projet. Elles ont permis de développer l’échange, l’apprentissage mutuel de bonnes pratiques
de pêche, de conservation et surtout de transformation de produits halieutiques. Néanmoins, il
n’y a pas de stratégie durable mise en place, permettant de perpétuer cet échange entre les
pays dès la fin du projet car le comité sous-régional, qui a été créé à cet effet n’est pas
opérationnel.
Au terme de ce projet, de nombreuses OP et ONG de pêche disposent de plans d’action, elles
ont appris les stratégies de bonne gouvernance, de plaidoyer et d’élaboration de projets. Leur
principal souci reste le manque d’appui financier pour réaliser les projets qu’elles ont élaboré
dans le but d’augmenter leur autonomie financière, améliorer leurs techniques de pêche, de
transformation et de commercialisation, et du coup augmenter leurs revenus tout en prenant
en compte la préservation des écosystèmes. Ceci pourrait s’expliquer par le fait le fonds
d’appui initialement prévu par le projet n’a pas été octroyé aux destinataires et l’accès aux
microcrédits tant attendu par ces derniers n’a pas eu lieu. Pourtant, les budgets correspondants
à ces rubriques de financement ont été entièrement décaissés.
Parmi les principales attentes des bénéficiaires non satisfaites figure également le financement
des activités génératrices de revenus pour les OP et ONG actives dans la pêche et
l’environnement de l’écorégion ouest-africaine. Pourtant, en marge de leurs formations
théoriques sur le foundraising et l’élaboration de projets, les OP et ONG de pêche avaient
présenté à WWF, des projets qui pourraient générer des revenus, et qui, malheureusement,
n’ont pas eu de suite jusqu’à la fin du projet. Ce fut une déception pour les ONGs et OP de
pêche qui, depuis lors, cherchent vainement un financement.
3
Le mutualisme entre WWF et l’ADEPA a permis de réduire tant soit peu, les tensions et les
rivalités entre les ONG et OP que chacune des deux institutions a mises en place ou avait
l’habitude d’appuyer. Ce mutualisme a été fructueux et devrait s’ouvrir aux autres acteurs
étatiques et non étatiques œuvrant pour la pêche durable dans l’espace du PRCM.
Cette évaluation ne prétend pas avoir analysé toutes les forces et les faiblesses du projet,
encore moins tous ses impacts et leur durabilité. La capitalisation devrait se poursuivre au fur
et à mesure que les changements surviendront et les acquis consolidés.
Toutefois, compte tenu des succès enregistrés par le projet, mais également des faiblesses
constatées et des interrogations qui subsistent, d’importantes recommandations sont formulées
à l’attention des maîtres d’œuvre, du maître d’ouvrage.
4
TABLE DES MATIERES
RESUME ...............................................................................................................................2
SIGLES ET ABREVIATIONS ...............................................................................................5
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................6
1. RAPPEL DU CONTEXTE .................................................................................................7
2. OBJECTIFS DE L’EVALUATION ....................................................................................7
3. RESULTATS ATTENDUS DE L’EVALUATION ............................................................7
4. METHODOLOGIE DE L’EVALUATION.........................................................................7
5. RESULTATS DE L’EVALUATION..................................................................................8
5.1. ANALYSE DE L’EFFICACITE ..................................................................................8
5.1.1. ETAT D’AVANCEMENT DES ACTIVITES A LA FIN DU PROJET .................8
5.1.2. NIVEAU DE REALISATION DES INDICATEURS DE RESULTATS ............. 10
5.2. ANALYSE DE LA PERTINENCE ............................................................................ 13
5.3. IMPACTS ET DURABILITE .................................................................................... 15
5.3.1. LA CONCERTATION ET LA BONNE GOUVERNANCE DES ONG ET OP DE
PECHE .......................................................................................................................... 15
5.3.2. LE PARTENARIAT ............................................................................................ 16
5.3.3. LE FUNDRAISING ............................................................................................ 17
5.3.4. LE PARTAGE DES CONNAISSANCES ............................................................ 17
5.4. ANALYSE DE L’EFFICIENCE ................................................................................ 18
5.4.1. CONCEPTION, MAITRISE D’ŒUVRE ET SUIVI&EVALUATION DU
PROJET ........................................................................................................................ 18
5.4.2. MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES ..................................... 19
6. LECONS APPRISES........................................................................................................ 20
7. RECOMMANDATIONS ................................................................................................. 21
8. CONCLUSION ................................................................................................................ 22
ANNEXES ........................................................................................................................... 23
1. LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES ............................................................... 24
2. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES ............................................................ 26
3. TERMES DE REFERENCE DE L’EVALUATION .................................................. 27
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEPA : Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche
Artisanale.
AFD : Agence Française de Développement
COPAM : Comité de Coordination des Organisations de Pêche Artisanale en
Mauritanie
CSRP: Commission Sous-Régionale des Pêches
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP: Organisation professionnelle
PRCM : Programme de Conservation des Ressources Côtières et Marines
REPAO : Réseau sur les Politiques de Pêche en Afrique de l’Ouest
WAMER: West African Marine Eco-Region
WWF : Wild World Fund
6
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Etat d’avancement de la réalisation des activités à la fin du projet ........................8
Tableau 2 : Niveaux de réalisation des indicateurs de résultats .............................................. 10
Tableau 3 : Activités non réalisées à la fin du projet alors que le budget correspondant a été
décaissé ................................................................................................................................ 20
Tableau 5 : Liste des personnes rencontrées .......................................................................... 26
7
1. RAPPEL DU CONTEXTE
Le projet « Renforcement des capacités des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et
Organisations Professionnelles (OP) actives dans la pêche et l’environnement de l’Ecorégion
Marine Ouest-Africaine » est une initiative du WWF/WAMER et de l’ADEPA. Le projet a
été financé par le PRCM pour un montant de cinq cent mille (500.000) euros.
Le but du projet est de doter les ONGs et les OPs des capacités techniques, financières et
organisationnelles leur permettant de participer pleinement à la gestion des pêcheries et
d’influer sur les processus de prise de décision, les politiques et les stratégies de gestion
durable des pêcheries et de l’environnement marin et côtier.
Les objectifs globaux du projet sont :
La gestion durable des ressources halieutiques de l’Ecorégion WAMER est
améliorée ;
Une société civile forte et influente est mise en place.
Un seul1 objectif spécifique est visé : « les capacités des OPs et des ONGs de la pêche et de
l’environnement sont renforcées pour une gestion durable des ressources marines et côtières».
Les ONG WWF et ADEPA ont assuré la maîtrise d’œuvre du projet de 2008 à juin 2012. La
présente évaluation finale intervient un mois après la fin du projet.
2. OBJECTIFS DE L’EVALUATION
En référence aux termes de référence (annexe2), l’objectif de l’évaluation finale du projet est
de faire le bilan de l’atteinte des résultats et des objectifs, de capitaliser les leçons tirées de la
mise en œuvre du projet et proposer de nouvelles orientations au besoin.
3. RESULTATS ATTENDUS DE L’EVALUATION
A l’issue de l’évaluation :
1. l’efficacité, la pertinence, l’efficience, du projet sont analysées
2. les effets du projet sont identifiés ;
3. la durabilité des résultats atteints est analysée ;
4. les principales leçons sont capitalisées ;
5. des recommandations sont proposées.
4. METHODOLOGIE DE L’EVALUATION
L’évaluation s’est déroulée en trois (3) étapes suivantes :
1. Le travail a commencé par la lecture des principaux documents notamment :
- le document de projet ;
- le rapport de l’auto-évaluation à mi-parcours qui a eu lieu en 2010 ;
1 Généralement ; lors de l’élaboration d’un projet, il y a autant ou plus d’objectifs spécifiques que d’objectifs
globaux.
8
- les rapports techniques : 2009, 2010 ;
- les rapports circonstanciés (formation, voyages d’étude, etc.) ;
- le rapport technique de fin de projet 2012 ;
- le rapport financier de fin de projet.
2. Le Consultant a effectué des missions de terrain au Sénégal, Mauritanie, Guinée, Guinée
Bissau et en Gambie. Il a eu des interviews individuels et des focus groups avec les
représentants (voir liste des personnes rencontrées en annexe 1) des OP et ONG de pêche.
3. Les informations collectées dans les pays bénéficiaires ont été croisées avec les différents
rapports techniques et circonstanciés du projet.
4. Enfin, les membres de l’équipe chargée de la mise en œuvre du projet ont eu des entretiens
avec l’Evaluateur pour donner des compléments d’information.
5. RESULTATS DE L’EVALUATION
5.1. ANALYSE DE L’EFFICACITE
5.1.1. ETAT D’AVANCEMENT DES ACTIVITES A LA FIN DU PROJET
Sur dix huit (18) activités initialement prévues, treize (13) étaient terminées à la fin du projet
soit un taux de réalisation de 72%.
Tableau 1 : Etat d’avancement de la réalisation des activités à la fin du projet
ACTIVITES ECHEANCE
INITIALE
SITUATION A LA FIN
DU PROJET
1.1. Créer/renforcer et appuyer des réseaux
nationaux des ONG et OP de la pêche
2011 Réalisé
1.2. Créer des synergies et/ou jumeler les réseaux
initiés et ou appuyés par ADEPA et le WWF
2011 Idem que 1.1.
1.3. Organiser des fora nationaux et sous
régionaux entre les Etats, les ONG et les OP de la
pêche pour identifier des axes prioritaires d’action
2011 Réalisés : 3 foras ont été
organisés
1.4. Appuyer le développement de projets
conjoints sur les axes prioritaires identifiés
2011 Réalisés
2.1. Organiser des ateliers de formation en gestion
financière et administrative ONG et OP de la
pêche
2010 Réalisé
2.2. Former les ONG et les OP de la pêche en
gestion de projets et rédaction de rapports
techniques et financiers
2010 Réalisé : environ soixante
(60) OP
2.3. Former les ONG et OP en plaidoyer et
lobbying
2010 Réalisé
2.4. Faire du lobbying sur les APE, Accord de
Pêche et une meilleure prise en compte de la
pêche dans les politiques nationales et régionales
2010 Réalisé : Un atelier régional
a été organisé en octobre
2009. A cette occasion, un
9
ACTIVITES ECHEANCE
INITIALE
SITUATION A LA FIN
DU PROJET
mémo a été présenté par
les OP et ONG de pêche
2.5. Former les ONG et OP en gestion des
organisations
2011 Réalisé
2.6. Former les ONG et OP en fundraising 2011 Réalisé
2.7. Former les ONG de pêche à élaborer et à
mettre en œuvre des plans de communication
2011 Réalisé
3.1. Organiser des visites d’échanges
d’expériences sur les mécanismes efficaces et les
bonnes pratiques de gestion durable des
ressources halieutiques
2011 Réalisé
3.2. Appuyer la production et la diffusion du
bulletin d’information « ADEPA INFOS »
2011 Réalisé
3.3. Appuyer la radio destinée aux pêcheurs mise
en place par WWF WAMER
2011 Non encore réalisé
3.4. Renforcer et créer des liens entre les bases de
données de l’ADEPA et du WWF relatives aux
ONG et OP de la pêche
2011 Non réalisé. Pas de lien
entre les bases de données.
Néanmoins, un répertoire
des OP et ONG de la
pêche et de
l’environnement a été
réalisé en concertation
entre l’ADEPA et le WWF
4.1. Mettre en place un Fonds d’appui aux
initiatives du comité sous-régional et des comités
nationaux de coordination des OP et ONG
2011 Partiellement réalisé. Le
Comité sous-régional
manque de moyens de
fonctionnement.
4.2. Appuyer la mise en place/le renforcement de
systèmes de microcrédits initiés par les ONG et
OP
2010 Non réalisé
4.3. Assurer un accompagnement technique des
actions génératrices de revenus initiées par les
ONG et OP
2011 Non réalisé
10
5.1.2. NIVEAU DE REALISATION DES INDICATEURS DE RESULTATS
Tableau 2 : Niveaux de réalisation des indicateurs de résultats
RESULTATS
ATTENDUS DU
PROJET
INDICTEURS DE RESULTATS NIVEAU DE
REALISATION
DE
L’INDICATEUR
SOURCES DE VERIFICATION
R.1 Des cadres
opérationnels de
concertation/coordinati
on des ONG et OP de
la pêche sont mis en
place et/ou renforcés
aux niveaux national et
sous régional.
1.1. Un forum annuel pérenne OP, ONG et
associations de la pêche/Etat est mis en
place avant la fin de la 2ème année du
projet.
Atteint au niveau
national seulement.
Témoignages recueillis auprès des ONG et OP de pêches
Absence de comptes-rendus des forums.
1.2. Un comité national de concertation et
de coordination des activités des ONG et
OP est fonctionnel dans chacun des six
pays avant la fin de la 1ère année du projet.
Atteint
D’après les rapports et les témoignages recueillis, chaque
pays dispose d’un Comité National de concertation.
Absence de comptes-rendus des comités au niveau
national depuis fin 2010.
Résultat 2 : Les
capacités techniques
des ONG et Op de la
pêche et de
l'environnement marin
sont renforcées
2.1. Au moins 540 membres issus de 14
OP et ONG actives dans la pêche et
l'environnement marin et côtier sont
formés au moins dans l'un des domaines
suivants : lobbying et plaidoyer,
fundraising, techniques de communication,
suivi-évaluation, gestion des organisations
avant la fin du projet.
Atteint
1. Témoignages
2. Toundoufedouno.F : Rapport de formation en
élaboration de projets et fundraising, Conakry, du 22 au
23 décembre 2010
3. Mango.C : Rapport de formation en gestion des
organisations pour les ONG et OP de la pêche
artisanale en Guinée-Bissau du 18 au 20 mai 2009
4. Rapports de formation
2.2. Au moins deux mesures relatives à la
gestion des ressources halieutiques ou à
l'environnement sont mises en œuvre suite
à des actions entreprises conjointement par
Pas atteint. Juste
quelques tentatives
en Guinée Bissau et
Sierra-Léone.
Témoignages
Bulletin ADEPA infos
La lutte contre le filet mono filament, le repeuplement de la
mangrove, la lutte contre la pêche des juvéniles sont des
11
RESULTATS
ATTENDUS DU
PROJET
INDICTEURS DE RESULTATS NIVEAU DE
REALISATION
DE
L’INDICATEUR
SOURCES DE VERIFICATION
les ONG et OP. mesures qui ont été prises en Guinée Bissau et en Sierra Léone
Résultat 3 : Des
mécanismes d'échanges
d'informations et
d'expériences sont mis
en place.
3.1. Au moins un bulletin d'information est
créé et/ou renforcé dans la sous région
avant la fin du projet.
Atteint Le bulletin « ADEPA INFOS » est diffusé régulièrement
3.2. Un mécanisme d'identification et de
diffusion des bonnes pratiques en
organisation des ONG et OP et en gestion
de ressources marines et côtières est
fonctionnel avant la fin de la 2ème année
du projet
Atteint
Le projet a organisé des visites guidées d’échange et
d’apprentissage :
1. rapport de la visite d’échanges des transformatrices
cap-verdiennes au Sénégal du 23 au 25 juin 2010, à
Dakar, Kayar, Pointe Sarène et Nianing
2. rapport de la visite d’étude et de formation des
femmes transformatrices sénégalaises à Biombo
(Guinée Bissau) du 18 au 22 janvier 2010
3. rapport de la visite d’étude de la mutuelle No Djunta
Mon/Adi et des femmes transformatrices de la Guinée
Bissau au Sénégal du 10 au 12 aout 2009
Résultat 4 : Les
activités génératrices
de revenus des
populations locales
initiées par les ONG et
les OP sont appuyées
Au moins 10 activités génératrices de
revenus rentables sont initiées par le projet. Pas atteint Témoignages
12
L’analyse du tableau précédent montre que sur sept (7) indicateurs de résultats : cinq ont été
atteints, deux n’ont pas été atteints, soit un taux de réalisation d’environ 71%. De nombreux
facteurs expliquent ce taux :
Les facteurs favorables :
- l’engouement traditionnel des OP et ONG de pêche quand il s’agit du renforcement des
capacités à travers les ateliers et séminaires de formation, les voyages d’études. Au-delà
de la quête du savoir, les participants sont motivés par les perdiems mais également
l’amélioration de leur statut social.
- la participation active des Présidents des Comités Nationaux de pêche et des
organisations faîtières
Les facteurs défavorables :
La lenteur dans la mise en œuvre des activités. Elle est consécutive notamment à :
l’instabilité politique (exemple : en Guinée et en Guinée Bissau où les activités
programmées ont été reportées à plusieurs reprises) ;
l’indisponibilité des agents du WWF et ADEPA pour assurer le suivi des personnes
formées qui par ailleurs devaient à leur tour faire une restitution et former leurs pairs ;
le décaissement tardif des fonds aussi bien au niveau du PRCM que du WWF ;
manque de financement pour les requêtes présentées par les OP dans l’espoir de pouvoir
développer des activités génératrices de revenus ;
13
5.2. ANALYSE DE LA PERTINENCE
1. Des cadres opérationnels de concertation/coordination des ONG et OPs de la pêche sont mis
en place et/ou renforcés aux niveaux national et sous régional.
Le renforcement des capacités des comités nationaux a été très bien apprécié par les OP et ONG
de pêche. Chaque pays dispose désormais d’un comité national de concertation. De façon
générale, les Comités sont opérationnels mais évidemment à des niveaux différents. Les forums
annuels réunissant les OP et ONG de pêche ont eu lieu en 2008, 2009, 2010.
Au niveau sous-régional, un comité a été mis en place à l’occasion d’une rencontre organisée en
Gambie en 2009. D’après les personnes interviewées, les missions de cette instance n’ont pas été
clairement définies et les moyens de fonctionnement n’existent pas. Par ailleurs, les relations
entre ce comité et les autres réseaux nationaux et/ou sous-régionaux n’ont pas été établies. Une
concertation sur cette question entre les organisations œuvrant dans la sous-région notamment la
CSRP, l’ADEPA, WWF et REPAO est souhaitée.
2. Les capacités techniques des ONGs et Ops de la pêche et de l'environnement marin sont
renforcées
Les professionnels de la pêche ont très bien appréciés les formations que le projet a organisées à
leur intention et portant sur :
la création d’une organisation et la reconnaissance juridique ;
l’ouverture d’un compte en banque ;
la gestion administrative d’une organisation ;
la bonne gouvernance, démocratie, transparence et contrôle dans les organisations ;
la communication interne et externe ;
la gestion financière ;
l’élaboration de projets.
La formation en élaboration de projets et en gestion financière restent les meilleurs souvenirs
des acteurs de la pêche qui ont été formées.
14
Dans leur majorité, ceux qui ont participé à ces formations déclarent que les thèmes abordés
correspondent aux besoins mais que la durée était trop courte. En outre, les pays n’ont pas été
traités au même niveau. En effet, pour les mêmes thèmes, le nombre de jours de formation et les
thèmes traités n’étaient pas les mêmes pour tous les pays. De même, les capacités renforcées
étaient variables alors que les besoins sont quasiment les mêmes.
Par ailleurs, les acteurs rencontrés estiment que les critères de choix des participants manquaient
d’objectivité. Certains participants, choisis par les Représentants des OP, n’avaient pas le niveau
requis pour suivre la formation et encore moins pour restituer les acquis et former leurs pairs.
Les ressortissants des pays anglophones déplorent le fait que les manuels de formation sont en
français, ils réclament les mêmes documents en anglais.
3. Des mécanismes d'échange d'informations et d'expériences sont mis en place.
Le bulletin « ADEPA Infos » est diffusé chaque trimestre en version électronique par l’ADEPA.
Certaines OP ont reçus gratuitement des numéros imprimés du bulletin. C’est dans la partie
« CHEZ LES OP » qui occupe environ 3 pages que les nouvelles des OP sont traitées.
La contribution des OP dans la production et le traitement de l’information est jusqu’à présent
insignifiante. De même, ce bulletin est très peu lu par les acteurs de la pêche artisanale. La
plupart d’entre eux n’ont pas d’ordinateur ni d’accès à l’internet.
En ce qui concerne l’échange d’expérience, les visites inter pays qui ont été organisées par le
projet étaient très bénéfiques et devraient se poursuivre de temps en temps. Ce fût d’excellentes
occasions d’échange et d’apprentissage mutuel particulièrement en ce qui concerne les
techniques de transformation artisanale de produits halieutiques, l’épargne et crédit.
4. Les activités génératrices de revenus des populations locales initiées par les ONG et les OP
sont appuyées
La pertinence de ce résultat laisse à désirer. Le projet n’a pas initié les dix (10) activités stables
génératrices de revenus initialement envisagées. Pourtant, dans le cadre de l’exercice post
formation en fundraising qui leur avait été demandé, les OP ont élaboré des projets à partir
desquels des activités génératrices de revenus pouvaient être initiées. Le passage de la théorie à
la pratique n’a donc pas eu lieu. De nombreux représentants des OP qui ont transmis leurs
documents de projet au WWF attendent encore le financement.
Selon l’équipe chargée de la mise en œuvre du projet, il n’y avait pas assez de financement pour
développer les micros projets générateurs de revenus. On peut alors se demander où est passé le
budget qui était prévu à cet effet.
15
5.3. IMPACTS ET DURABILITE
Il est difficile de distinguer les impacts du projet de renforcement des capacités des OP et ONG
actives dans la pêche et l’environnement de l’écorégion ouest africaine de ceux des autres
projets. En effet, depuis les années 2000, il y a eu beaucoup d’initiatives de développement de la
pêche artisanale dans la sous-région. De nombreux projets étatiques et de la société civile, visant
les mêmes objectifs et les mêmes cibles, ont été exécutés, d’autres sont en cours.
Toutefois, au bout de quatre années de maîtrise d’œuvre conjointe du projet, les organisations
WWF et ADEPA ont réussit, à développer la concertation et la synergie entre elles, et entre les
OP et ONG de pêche à l’échelle nationale. Néanmoins, les changements durables concernant la
concertation et la synergie entre ONG et OP de pêche à l’échelle sous-régionale restent mitigés,
le Comité sous-régional créé à cet effet ‘est pas opérationnel.
5.3.1. LA CONCERTATION ET LA BONNE GOUVERNANCE DES ONG ET OP DE
PECHE
Les témoignages reçus des représentants des OP et ONG de pêche font état de changements
intéressants apportés par le projet dans les relations entre les ONG et OP de pêche à l’échelle
nationale. La rivalité et l’antagonisme entre ces dernières cèdent place à la concertation et la
solidarité favorisant ainsi les capacités de lobbying et de négociation vis-à-vis des organes de
prise de décision.
Les forums annuels des OP et ONG constituent un cadre de partage, d’auto-évaluation interne.
Cependant, il y a lieu de s’interroger sur la continuité de ces forums au-delà du projet. Il n’est
pas évident que les ONG et OPs de pêche pourront réunir chaque année les conditions
nécessaires (un ordre du jour pertinent, le temps et un budget) à la tenue de pareils rencontres.
En Mauritanie, les relations entre la Fédération Nationale de Pêches et le COPAM (Comité de
Coordination des OP et ONG de la pêche Artisanale en Mauritanie) jadis extrêmement tendues et
caractérisées par des rivalités se sont améliorées. Aujourd’hui, les responsables de ces entités se
concertent, et sont désormais conscients de l’intérêt de travailler dans la solidarité.
Des cadres fédérateurs à l’échelle nationale (comités, réseau, etc.) sont opérationnels au Cap-
Vert, en Guinée Bissau, et en Guinée. Elles se chargent du plaidoyer (lobbying) auprès des
services techniques de l’Etat et des partenaires au développement.
Au Sénégal comme en Guinée, il n’y a quasiment plus d’OP de pêche qui n’a pas de
reconnaissance juridique. Elles sont toutes sorties de la clandestinité, elles travaillent dans la
transparence et peuvent revendiquer leurs droits.
Les OP ont adopté des plans d’actions à base desquels les responsables seront évalués.
Néanmoins, elles ont besoin d’un accompagnement méthodologique et en suivi-évaluation.
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Les représentants des OP et ONG ont compris
qu’ils ont l’obligation de rendre compte et de
partager les informations en temps utiles. En
ce sens, l’usage des Short Message Service
(texto) par téléphones portables facilite la
communication. Ici, l’illettrisme et
l’analphabétisme constituent les principaux
obstacles à la communication.
Depuis 2011, le COPAM (Mauritanie) et la
SLAFU (Sierra Léone), l’ANAPA (Guinée
Bissau) disposent de l’internet. L’accès à
l’internet permet non seulement de
communiquer mais également de générer des revenus par la mise en place de cybers. Dans leurs
priorités, les gambiens voudraient également acquérir des outils informatiques.
5.3.2. LE PARTENARIAT
Au fur et à mesure que les capacités des OP et ONG de pêche sont renforcées, ces dernières
deviennent plus compétentes et du coup plus crédibles vis-à-vis des partenaires au
développement. Elles sont mieux écoutées par les services techniques de l’Etat qui les prennent
désormais pour des acteurs incontournables dans la définition et la mise en œuvre de politiques
de gestion durables des ressources halieutiques.
Les capacités d’analyse et de proposition des OP se sont développées à tel point que ces derniers
interpellent les administrations des pêches, les institutions régionales et internationales, l’Union
Européenne et donnent leurs points de vue sur des questions d’intérêt commun comme le pillage
des ressources, les politiques de pêche, les accords de pêche, etc. à travers des communiqués, des
déclarations ou des conférences de presse.
L’époque du foisonnement des organisations des professionnelles de la pêche est révolue, c’est
l’étape de la réunification et du partenariat.
Le réseautage et la concertation de plus en
plus croissants entre les OP de pêche ont
incité les partenaires au développement à se
concerter également et à travailler en
synergie. En effet, l’atelier de réflexion et
d’échange sur les mécanismes de
concertation et de coordination des acteurs
de la pêche artisanale en Afrique de l’ouest
organisé par le projet à Dakar du 09 au 10
décembre 2009, a recommandé au WWF,
REPAO, ADEPA de faire une
programmation conjointe de leurs activités
17
auprès des OP. C’était dans l’objectif d’éviter des démarches parallèles non efficientes qui créent
des conflits au sein des OP. Nous estimons que cette recommandation est valable pour tous les
intervenants dans le secteur de la pêche dans la sous-région et interpellent la Commission Sous-
Régionale des Pêches (CSRP) par rapport aux projets qui sont mis en œuvre dans le cadre de son
plan d’action stratégique (axe parties prenantes, axe innovations/apprentissage).
5.3.3. LE FUNDRAISING
Les OP des six pays ont élaboré des plans d’actions et des projets qui devraient orienter les
futures interventions des partenaires au développement de la pêche durable. Ces mêmes projets
qui malheureusement n’ont pas démarrés, devraient permettre, une fois réalisés, de générer des
revenus. Il s’agit par exemple de :
la vente des matériels de pêche (particulièrement en Guinée) a des prix abordables mais
permettant de réaliser un bénéfice ;
la surveillance participative et la lutte contre les filets mono filaments moyennant le
partage des amendes versées par les délinquants et les taxes de débarquement ;
la généralisation des mutuelles d’épargne et crédit des professionnels de la pêche et leur
fédération à l’échelle sous-régionale ;
la formation en mécanique des moteurs pour pirogue : elle permettra aux pêcheurs
intéressés de se dépanner en mer et de faire des prestations rémunératrices pour leurs
collègues.
5.3.4. LE PARTAGE DES CONNAISSANCES
Les visites écoles (voyages d’études) que le projet a organisées ont induit un changement rapide
et durable de comportements, d’attitudes et de certaines pratiques aussi bien chez les personnes
visitées que chez leurs hôtes. A titre d’exemple, les échanges entre les acteurs ont permis
l’adoption de bonnes pratiques et techniques de transformation du poisson, l’amélioration de la
qualité et de l’hygiène des produits transformés et la diminution de la consommation d’énergie
(bois de chauffe) en Guinée Bissau et en Sierra Léone.
Les femmes transformatrices de produits halieutiques au Cap-Vert, Sierra Léone, Guinée,
Gambie, Guinée Bissau, Sénégal, ont profité de ces visites pour partager les connaissances à
travers les discussions et les démonstrations pratiques sur sites. Ainsi, depuis lors, les techniques
qui demandent moins d’efforts, moins d’énergie, et qui donnent des produits de meilleure qualité
sont connues de toutes les femmes qui ont effectué les visites et qui vont les apprendre aux
membres de leurs OP.
Les pêcheurs de Cayar ont appris à leurs collègues de la Guinée, comment faire pour avoir leurs
propres moteurs au lieu de rester sous la dépendance des mareyeurs.
Il convient de signaler, que le bulletin ADEPA INFO qui devrait faciliter le partage
d’information n’est diffusé qu’en version numérique depuis la fin du projet. Aucune stratégie
durable n’a été mise en place pour imprimer des exemplaires à envoyer aux OP de pêche.
18
5.4. ANALYSE DE L’EFFICIENCE
5.4.1. CONCEPTION, MAITRISE D’ŒUVRE ET SUIVI&EVALUATION DU PROJET
Le projet a été initié puis exécuté par WWF et ADEPA.
Aucune disposition n’a été prévue dans l’élaboration du projet, permettant aux partenaires de
participer activement dans la définition des orientations majeures. Ceci constitue un handicap
dans la définition des priorités et l’accompagnement des bénéficiaires. C’est dans cet esprit que
les représentants des ONG et des OP des différents pays, ont profité de l’atelier régional de
validation des plans d’action des comités et fora nationaux tenu à Dakar les 13 et 14 septembre
2010, pour se prononcer sur l’exécution du projet, et proposer des mesures rectificatives pour la
suite du projet.
Le suivi-évaluation du projet a été assuré par les maîtres d’œuvre. Les maîtres d’œuvre ont
produit régulièrement des rapports de bonne qualité. Ils ont organisé une auto-évaluation à la fin
de la deuxième année du projet. Parmi les recommandations de cette évaluation, il a été demandé
aux maîtres d’œuvre, de mobiliser les ressources nécessaires pour plus d’actions concrètes
notamment celles qui permettraient aux ONG et OP de pêche de réaliser des projets générateurs
de revenus. Cette recommandation n’a pas eu de suite escomptée. Seules la Guinée et la Gambie
ont reçu des financements respectivement pour faire la sensibilisation et acheter du matériel et
des équipements de nettoiement des sites de débarquement et des plages.
L’analyse du rapport d’autoévaluation montre que les activités pouvaient être terminées en 2011.
La prolongation du projet jusqu’en juin 2012 et les dépenses concomitantes pouvaient être
évitées notamment à travers le respect du planning des décaissements.
19
5.4.2. MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES
Certaines activités (Cfr. Tableau 3) pouvaient être fusionnées pour réduire les coûts et le temps
de réalisation. Voici, à titre indicatif, celles qui pouvaient être regroupées :
D’après les témoignages recueillis auprès des ONG et OP de pêche, mais également en référence
au rapprochement des données du rapport financier et des rapports techniques présentés par les
1.1. Créer/renforcer et
appuyer des réseaux
nationaux des ONG et
OP de la pêche
1.2. Créer des synergies
et/ou jumeler les réseaux
initiés et ou appuyés par
ADEPA et le WWF
2.1. Organiser des ateliers de
formation en gestion financière
et administrative des ONG et
OP de la pêche
2.5. Former les ONG et OP en
gestion des organisations
2.7. Former les ONG de pêche
à élaborer et à mettre en œuvre
des plans de communication
2.2. Former les ONG et les OP
de la pêche en gestion de
projets et rédaction de rapports
techniques et financiers
2.6. Former les ONG et OP en
fundraising
1.4. Appuyer le développement de
projets conjoints sur les axes
prioritaires identifiés
4.1. Mettre en place un Fonds d’appui
aux initiatives du comité sous-régional
et des comités nationaux de
coordination des OP et ONG
4.2. Appuyer la mise en place/le
renforcement de systèmes de
microcrédits initiés par les ONG et OP
4.3. Assurer un accompagnement
technique des actions génératrices de
revenus initiées par les ONG et OP
20
maîtres d’œuvre, il y a des activités qui n’ont pas été réalisées jusqu’à la fin du projet alors que
les budgets correspondants ont été décaissés. A titre d’exemples :
Tableau 3 : Activités non réalisées à la fin du projet alors que le budget correspondant a été
décaissé
Activités non réalisées Montant décaissé
en Fcfa (Cf.
rapport financier)
3.4. Renforcer et créer des liens entre les bases de données de
l’ADEPA et du WWF relatives aux ONG et OP de la pêche 5 047 703
4.1. Mettre en place un Fonds d’appui aux initiatives du comité
sous-régional et des comités nationaux de coordination des OP et
ONG
29 276 316
4.2. Appuyer la mise en place/le renforcement de systèmes de
microcrédits initiés par les ONG et OP 2 164 800
4.3. Assurer un accompagnement technique des actions
génératrices de revenus initiées par les ONG et OP 35 490 748
Audit et évaluation 2 161 863
TOTAL 74 141 430
Au regard du tableau précédent, des interrogations subsistent par rapport à l’incohérence
importante entre les activités réalisées selon les rapports techniques et les dépenses engagées
mentionnées dans le rapport financier.
6. LECONS APPRISES
D’importantes leçons sont tirées de la présente évaluation des actions entreprises par WWF et
ADEPA dans le cadre du projet de renforcement des capacités des OP et ONG actives dans la
pêche et l’environnement de l’écorégion ouest africaine.
- Les matières traitées lors de la formation et les idées de projets qui en sont sorties
témoignent de la capacité des OP de pêche à rationnaliser ce secteur. Cependant, pour
plus d’efficacité, le choix des personnes à former doit se faire sur la base des critères
objectifs et consensuels afin que les bénéficiaires de la formation aient le niveau requis
pour suivre les cours et pouvoir former leurs pairs.
- L’une des stratégies qui permettraient de révolutionner le secteur de la pêche dans un
temps relativement court est le partage d’expérience et de bonnes pratiques à travers les
visites écoles à l’échelle nationale et sous régionale. Elles sont onéreuses mais très utiles.
Les gens veulent voir du concret et apprendre de leurs semblables. Les visites écoles sont
21
d’une importance capitale aussi bien pour les pêcheurs et les transformatrices, que pour
les services chargés de les encadrer.
- En écoutant les OP de pêche et de transformation des produits halieutiques, on comprend
qu’elles veulent devenir des partenaires à part entière plutôt que de simples bénéficiaires
du top down. C’est pourquoi, elles veulent que les documents finaux des évaluations (y
compris la présente évaluation), études et diagnostiques leur soient restitués et leur
parviennent pour s’approprier les résultats. Lors de le rencontre organisée par le projet les
9 et 10 décembre 2009, elles ont réclamé des actions concrètes à conduire sur le terrain et
souhaitent que leurs partenaires notamment le WWF, RERPAO, ADEPA travaillent avec
eux dans la transparence et la cohérence durant la conception et la mise en œuvre des
projets.
7. RECOMMANDATIONS
En référence aux objectifs initiaux et aux résultats atteints par le projet, considérant les
préoccupations exprimées par les OP et ONG de pêche artisanale, compte tenu de l’intérêt
manifesté par WWF et ADEPA à poursuivre conjointement le renforcement des capacités des
OP et ONG jusqu’à leur autonomie totale, nous recommandons ce qui suit :
Pour les OP et ONG de pêche
1. De mettre à jour leurs plans d’actions et d’élaborer les budgets correspondants ;
2. De tenir régulièrement les réunions statutaires et de partager les comptes-rendus avec les
organisations actives dans le développement de la pêche,
Pour WWF et ADEPA
3. Approfondir leur initiative d’harmonisation de leurs approches auprès des OP et ONG de
pêche. Dans cette dynamique, il urge de fusionner les comités nationaux et foras en une
seule entité nationale, représentant les OP et ONG de pêche dans chaque pays ;
4. Assister autant que possible aux rencontres nationales organisées par les OP et ONG de
pêche ;
5. Mettre à la disposition des OP et ONG de pêche, dans leurs langues officielles, les
guides, manuels et autres outils accompagnant les formations dispensées :
communication et plaidoyer, gestion financière, gestion des organisations, etc.
6. Elaborer un nouveau projet conjoint, sur la base des plans d’actions des OP et de toutes
les propositions de projets pertinentes qui ont été présentées par les OP et ONG de pêche
pendant et après les formations ;
Pour la CSRP
7. Recenser les projets et programmes sur la pêche artisanale encours dans sa zone, analyser
leur cohérence et proposer des mesures afin de développer leur complémentarité et
favoriser leur efficacité.
8. Capitaliser et s’approprier les acquis du projet de renforcement des capacités des OP et
ONG actives dans la pêche et l’environnement de l’écorégion ouest africaine.
22
Pour le PRCM
1. Renforcer le suivi-évaluation des projets notamment par des visites de terrain et des
rencontres avec les bénéficiaires des projets.
2. Organiser des audits en cours et à la fin des projets.
3. Procéder à la vérification approfondie de l’incohérence entre les rapports techniques et le
rapport financier final du présent projet.
8. CONCLUSION
Au terme de l’analyse des données documentaires et des informations recueillies auprès des OP
et ONG dans les pays bénéficiaires du projet, nous pouvons dire que la mise en œuvre du projet
de renforcement des capacités des OP et ONG actives dans la pêche et l’environnement dans
l’écorégion ouest africaine s’est déroulée conformément à la méthodologie initialement
envisagée et n’a connu aucune difficulté majeure. Le taux d’efficacité qui s’élève à 72% serait
beaucoup plus élevé si le projet avait réussi à développer en collaboration avec les OP, des
initiatives concrètes de gestion des ressources halieutiques et à initier quelques activités
génératrices de revenus rentables.
La concertation promue par le projet a contribué à l’atténuation des antagonismes au sein des OP
et des ONG de pêche.
Les connaissances des OP et ONG cibles se sont beaucoup améliorées grâce aux visites
d’échange et de capitalisation de bonnes pratiques. Néanmoins, il faudra un accompagnement
méthodologique et financier d’une durée supérieure ou égale à 30 mois pour consolider les
acquis par la mise en œuvre participative des plans d’actions (validés à l’occasion de l’atelier
régional de validation des plans d’action des comités et fora nationaux tenu à Dakar les 13 et 14
septembre 2010) et des projets qui ont été élaborés par les OP et ONG de pêche.
Le partenariat entre WWF et ADEPA a été bénéfique et exemplaire. Le PRCM et les autres
partenaires financiers devraient favoriser les initiatives réunissant plusieurs organisations.
23
ANNEXES
24
1. LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES
- Gueye S, Bakundakwita C : Rapport de l’atelier de réflexion et d’échange sur les mécanismes
de concertation et de coordination des acteurs de la pêche artisanale en Afrique de l’ouest,
Dakar du 09 au 10 décembre 2009
- Mango C: Rapport synthétique de formation en gestion des organisations pour les ONG et OP
de la pêche artisanale en Guinée Bissau, 18 – 20 mai 2009,
- Rapport d’auto-évaluation du projet de renforcement des capacités des ONG et OP, juillet
2010 ;
- Rapport de Formation des OP et ONG actives dans la Pêche Artisanale en Guinée: Module I:
Gestion des Organisations
- Rapport de la session de formation sur les technologies de l’information et de la
communication des acteurs de la pêche de la Mauritanie du 26 au 30 juin 2011,
- Rapport sur la formation en gestion des organisations et en élaboration des projets, Nouakchott
les 13 et 14 décembre 2010,
- Rapport technique annuel du projet : 2008, 2009, 2010, 2011 ;
- Rapport technique de fin de projet, juillet 2012 ;
- Report on workshops for the elaboration of an action plan, project preparation and training in
fundraising and lobbying tecniques for SLAFU members, April 26 – 30 2010,
- Saine.D: Report on the workshop for the establishment of a national fish landing sites
sanitation taskforce, held from the 28th – 29th December, 2010 at the cape point hotel, Bakau-
Gambia;
- Seck S : Appui à l’assainissement des ports de pêche de Dixinn et de Boulbinet (Guinée
Conakry), 27 au 28 décembre 2011 ;
- Seck S : Compte rendu de la remise de matériels informatiques et la connexion à l’Internet à la
SLAFU, le 17 décembre 2009 à Tombo, Sierra Léone
- Seck S : rapport de la visite d’étude de la mutuelle No Djunta Mon/Adi et des femmes
transformatrices de la Guinée Bissau au Sénégal du 10 au 12 aout 2009,
- Seck S : Rapport de mission visite d’études et de formation des transformatrices de poisson
gambiennes en Sierra Léone du 13 au 15 juillet 2010 à Tombo,
- Seck S : visite d’étude et de formation des femmes transformatrices sénégalaises à Biombo
(Guinée Bissau) du 18 au 22 janvier 2010,
- Seck S: Rapport de la visite d’échanges des transformatrices cap-verdiennes au Sénégal :
Dakar, Kayar, Pointe Sarène et Nianing, du 23 au 25 juin 2010,
25
- Sensitization and mobilisation of communities in Bonthe and its environs on sustainable
fisheries management and bad fishing, April 2011,
- Toundoufedouno F: Rapport de formation en élaboration de projet et fundraising, Conakry, du
22 au 23 décembre 2010,
Visite d’échanges d’information et d’expériences des transformatrices du Sénégal, de la Guinée
Conakry, de la Mauritanie et de la Gambie sur l’hygiène et la qualité des produits halieutiques
transformes destines aux marches locaux et sous-régionaux, du 21 au 23 septembre 2011 en
Gambie,
26
2. LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
Tableau 4 : Liste des personnes rencontrées
Numéro
d’ordre
Prénom et Nom Relation avec le projet Pays
1 N’Faoussou Damba Délégué Forum national Guinée
2 Mbalia SANGARE Coordinatrice sous régionale des Comités de
coordination des OPS et ONGs
Guinée
3 Kaba Aboubacar Chargé des relations extérieures et de la
communication du réseau des ONG et OP de
la pêche artisanale de Guinée
Guinée
4 Ousman Bojang Délégué Forum national Gambie
5 Dawda Saine Responsable Comité national Gambie Gambie
6 Simao Da Silva Responsable ROPA Guinée Bissau Guinée Bissau
7 Arlindo Petit Représentant de l’Association Nationale des
Armateurs et Pêcheurs Artisans de la Guinée
Bissau
Guinée Bissau
8 Mamadou Kane Responsable COPAM Mauritanie
9 Mar Mbaye Président du Comité de Gestion de l’aire
marine protégée de Cayar
Sénégal
10 Bassirou Mbaye Vice-président du comité de pilotage de
Cayar
Sénégal
11 Pathé Dieng Membre du Comité local de pêche artisanale Sénégal
12 Ali Ndiaye Seck Président du comité de pilotage de Cayar Sénégal
13 Bolé Ndiaye Point focal WWF Cayar Sénégal
14 Mamadou Kane Responsable COPAM Mauritanie
15 Charles Bakundakwita Secrétaire exécutif de l’ADEPA Sénégal
16 Samba Seck Comptable de l’ADEPA Sénégal
17 Soukeyena Gueye Coordinatrice de projet renforcement des
capacités des OP et ONG de pêche,
WWF/WAMER
Sénégal
27
3. TERMES DE REFERENCE DE L’EVALUATION
Evaluation des projets de la phase 2 du PRCM
Projet de renforcement des capacités des ONG et Op de la pêche et de l’environnement marin et
côtier des pays de l’Afrique de l’Ouest
1. Introduction
Le projet « Renforcement des capacités des ONG et Organisations Professionnelles (OP) actives dans la
pêche et l’environnement de l’Ecorégion Marine Ouest-Africaine » est mis en œuvre par le WWF
WAMER et l’ADEPA, sur financement du PRCM pour un montant de 500.000 Euros. Prévu pour une
durée de 3 ans (2008 – 2011), il a démarré en fin 2008 et se terminera en juillet 2011.
C’est dans cette perspective que les partenaires du projet ont convenu de réaliser une évaluation
externe.
2. Présentation du projet et son contexte 2.1. Généralités sur le projet
Le projet « Renforcement des capacités des ONGs et Organisations Professionnelles (OPs) actives dans la
pêche et l’environnement de l’Ecorégion Marine Ouest-Africaine » est mis en œuvre par le WWF
WAMER et l’ADEPA. Cette deuxième phase du projet fait suite aux besoins de renforcement des
capacités exprimés par les différentes organisations de pêche lors de l’inventaire de toutes les ONGs et
OPs de l’écorégion WAMER, réalisé en 2006 par le WWF et ses partenaires. Elle s’inscrit également en
droite ligne dans le plan d’action 2006-2010 de l’ADEPA et la plate forme des initiatives du Forum
Permanent des acteurs professionnels de la pêche artisanale en Afrique de l’Ouest initié par l’ADEPA en
décembre 2006.
Le but du projet est de doter les ONGs et les OPs des capacités techniques, financières et
organisationnelles leur permettant de participer pleinement à la gestion des pêcheries et d’influer sur
les processus de prise de décision, les politiques et les stratégies de gestion durable des pêcheries et de
l’environnement marin et côtier.
2.2. Description du projet
Le projet couvre les 7 pays de la sous région Ouest africaine (Cap Vert, Gambie, Guinée,
Guinée Bissau, Mauritanie, Sénégal et Sierra Léone).
Les principales activités du projet sont la consolidation des comités nationaux et sous-régional
de concertation/coordination des organisations de professionnels - OP en place dans tous les
pays couverts par le projet, les sessions de formation des ONG et des OP, , ainsi que des
visites d’échange sur les technologies de transformation des produits halieutiques. Au niveau
de certains pays des appuis ont été fournis pour la mise en œuvre d’initiatives par les comités
nationaux.
3. L’évaluation 3.1 Objectif de l’évaluation
28
L’objectif de l’évaluation finale est de faire le bilan de l’atteinte des résultats et des objectifs, de tirer les
leçons de la mise en œuvre du projet et de proposer de nouvelles orientations au besoin.
3.2 Résultats attendus
La mission d’évaluation devra produire :
une analyse contextuelle de la pertinence du projet sur la 2008-2011 comme réponse aux problématiques identifiées : Les objectifs du projet étaient-ils adéquats aux besoins identifiés? Les stratégies et les principes définis étaient-ils -ils appropriés pour l'atteinte des objectifs et résultats fixés? Le projet a-t-il été en adéquation avec les besoins de la région et les objectifs du PRCM? La structuration du projet permettait-elle une flexibilité pour la prise en compte d’une évolution du contexte?
une analyse de l’efficacité et de l’efficience de la mise en œuvre du projet par rapport à son document de projet : niveau de réalisation des résultats attendus et des objectifs du projet ; efficience des ressources financières et des coûts de coordination du projet ; forces et faiblesses de la mise en œuvre du projet, du système de suivi-évaluation, de la communication ?
Analyse de l’implication des acteurs locaux dans la mise en œuvre du projet et la qualité de partenariat
Analyse des impacts positifs et négatifs en termes environnementaux et écologiques, institutionnels et de gouvernance, de renforcement de capacités des acteurs locaux et de socio-économiques.
Analyse de la viabilité et durabilité des résultats : appropriation du projet par les acteurs, mécanismes de transfert de compétence, conditions de pérennisation
Identification des principales leçons apprises
Des recommandations et des propositions concrètes pour améliorer la performance des acteurs
La pérennité des actions au delà de la fin du projet
Des recommandations pour l’accroissement la performance des acteurs et de l’organisation dans le futur
Des recommandations d’actions/activités futures : Il est attendu des experts des avis, et de ce fait, une contribution concrète permettant aux acteurs de surmonter dans le futur les difficultés qui auraient été identifiées.
3.3 Le mandat de la mission d’évaluation
La mission d’évaluation aura pour mandat de :
- Vérifier la pertinence et la cohérence des objectifs de départ du projet et leur adéquation aux problématiques ciblées;
- Apprécier l’adéquation des stratégies et des moyens mis en œuvre par rapport aux objectifs retenus ;
- Mesurer le degré d’atteinte des objectifs et des résultats;
- Analyser le système de suivi évaluation mis en place par le projet (collecte des données, indicateurs de performance et reporting) de même que les mécanismes de communication
- Evaluer le niveau de participation des acteurs (société civile, administration groupe socio professionnels etc.) à la mise en œuvre des activités du projet
- Apprécier les impacts du projet en les analysant par nature: impacts environnementaux, institutionnels et de gouvernance, renforcement des capacités des acteurs de la zone côtière, socio-économiques et bien être des populations, et autres ;
29
- Analyser la pérennisation/durabilité des résultats, évaluer les capacités des structures organisationnelles existantes à pouvoir assurer la relève après le repli du projet ;
- Identifier les difficultés et contraintes rencontrées ; analyser les problèmes majeurs qui ont affecté le programme (changement de contexte, état des risques et hypothèses de début de projet, évolution des relations partenariales) et les leçons apprises ;
- Faire des recommandations et suggestions au promoteur pour améliorer dans le futur les points ci-dessus évoqués,
- Proposer des recommandations pour une éventuelle suite du projet en indiquant les priorités d’intervention notamment pour consolider les résultats obtenus,
- Identifier les principales leçons apprises 3.4. Déroulement de l’évaluation
3.4.1. Méthodologie
L’équipe de l’évaluation devra développer une méthodologie basée sur une approche participative qui
tienne compte des avis des acteurs et parties prenantes du programme pour une amélioration des
performances des acteurs.
La proposition technique devra être accompagnée d’un plan de voyage et d’un budget correspondant.
La Zone de couverture de l’évaluation : En dehors du bureau du WWF Dakar, l’évaluation visitera au
moins les trois pays suivants au choix (Mauritanie ou Guinée, Cap Vert ou Guinée Bissau ; Gambie).
3.4.2. Documents à produire
a. Un rapport d’évaluation en version électronique (voir proposition des chapitres et paragraphes essentiels)
b. Un résumé exécutif de cinq pages maximum des principaux résultats, principales conclusions et recommandations de l’évaluation en français et anglais.
c. Un CD comprenant les données brutes collectées, les outils d’analyse et autres documents non inclus dans les annexes du rapport.
Les différents documents seront rédigés en langue française ou anglaise.
4. Planification de l’évaluation 4.1. Compétences de l’évaluateur
L’expert devra avoir :
- des compétences essentielles en gestion et organisations des groupements professionnels et
de promotion de la société civile à la participation de la prise de décision notamment dans le
domaine gestion des pêches ;
- une bonne connaissance de la sous région notamment sur les aspects institutionnels et des
organisations œuvrant dans le domaine de la pêche.
4.2 . Durée et planning de l’évaluation
Etablir un planning tel que souhaité pour de l’évaluation)
A titre indicatif, un planning du processus de gestion de l’évaluation ci-dessous :
20 octobre : clôture de la réception des offres
10 novembre : sélection des offres et notification
30
21 novembre : début de l’évaluation
21 décembre : aide mémoire et restitution de la mission au Wamer
05 janvier : rapport préliminaire
15 janvier : retour de commentaires
30 janvier : Rapport final
4.3. Principaux documents de référence
Les principaux documents de référence disponibles sont : le document de projet, les rapports
techniques annuels , le rapport d’auto - évaluation à mi-parcours, conventions de partenariat.
4.4. Recrutement des experts
Les documents à requérir des postulants à l’évaluation:
Une note technique de compréhension du mandat et de méthodologie
Un calendrier d’exécution de l’évaluation
Une offre financière détaillée
Le CV du/des membre(s) de l’équipe d’évaluation
31
Annexe 1 : Plan du rapport
Table des matières
Liste des acronymes et abréviation
Résumé exécutif (5 page max)
Introduction
Présentation succincte du projet (1 max)
Rappel des objectifs de l’évaluation et du mandat de l’évaluateur
Méthodologie
Les résultats de l’évaluation
1. Pertinence
2. Efficacité
3. Efficience
4. Impacts/effets
a. environnementaux et écologiques,
b. institutionnels et gouvernance,
c. renforcement des capacités des acteurs locaux,
d. socio-économiques
e. autres
5. Viabilite/durabilité
Leçons apprises
Recommandations
Conclusions
Annexes
o TDR
o Matrice d’évaluation
o Les questions évaluatives
o Fiche de questionnaires d’entretien
o Liste des personnes interviewées
o Bibliographie
32
Annexe 2 : exemple de plan de travail détaillé A
cti
vit
é
Activité à réaliser Respon
sable
Nbre de
jours
ouvrés
Documents à produire
Tranches de
paiement Type de
documents
Date de
soumission
0
1 -
2 -
3 -