Doc RAPPORT Evaluation Capacites Provisoire

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Réseau Burkinabé de Suivi Evaluation (ReBuSE) ----------------------- Étude sur les capacités évaluatives au Burkina Faso Rapport provisoire

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Transcript of Doc RAPPORT Evaluation Capacites Provisoire

INTRODUCTION

PAGE 5Etude sur les capacits valuatives au Burkina Faso

Rseau Burkinab de Suivi Evaluation

(ReBuSE)

-----------------------

tude sur les capacits valuatives au Burkina Faso

Rapport provisoire

Avril 2009

TABLE DES MATIERES

1INTRODUCTION

3I. Diagnostic du systme de suivi-valuation du CSLP

31.1 Prsentation du CSLP au Burkina Faso

31.2 Le dispositif institutionnel de suivi-valuation

31.2.1 Les organes du dispositif

51.2.2 Les instances du dispositif

61.2.3 Les principaux acteurs impliqus

81.3 Les moyens et les ressources

91.3.1 LInstitut National de la Statistique et de la Dmographie

91.3.2 Les DEP des dpartements ministriels

101.4 Les indicateurs de suivi retenus

111.5 La fiabilit des donnes produites

131.6 La dimension analytique

161.7 La valorisation des rsultats

181.8 Rsum des forces et faiblesses du suivi du CSLP

20II. Le suivi valuation du PDDEB

202.1 Prsentation du PDDEB

202.2 Le systme de suivi-valuation du PDDEB

202.2.1 Le dispositif institutionnel de suivi-valuation

222.2.2 Les moyens et les ressources

232.2.3 Les indicateurs de suivi retenus et la collecte des donnes

242.2.4 La fiabilit des donnes du suivi

242.2.5 Les rapports de suivi de la mise en uvre

242.3 Lvaluation mi-parcours de 2005

242.3.1 Lquipe charge de lvaluation

252.3.2 Ladquation de la mthodologie

252.3.3 La fiabilit des donnes

262.3.4 La qualit du rapport

282.4 La valorisation des rsultats du suivi-valuation

282.4.1 La diffusion des rapports

282.4.3 Lutilisation des rapports

292.5 Forces et du systme de suivi-valuation du PDDEB

30III. Le suivi valuation du PNGT2

303.1 Prsentation du PNGT2

303.2 Le systme de suivi-valuation du PNGT2

303.2.1 Le dispositif institutionnel de suivi-valuation

323.2.2 Les moyens et les ressources

323.2.3 Les indicateurs de suivi retenus

323.2.4 La fiabilit des donnes du suivi

333.2.5 Les rapports de suivi de la mise en uvre

333.3 Lvaluation mi-parcours de 2008

333.3.1 Lquipe charge de lvaluation

333.3.2 Ladquation de la mthodologie

333.3.3 La fiabilit des donnes

333.3.4 La qualit du rapport

343.4 La valorisation des rsultats du suivi-valuation

343.5 Forces et du systme de suivi-valuation du PNGT2

36CONCLUSION RECOMMANDATIONS

INTRODUCTION

Les deux dernires dcennies ont t marques aux plans international et national par une srie dengagements majeurs visant rduire considrablement la pauvret, ainsi que des problmes fondamentaux de dveloppement touchant prioritairement les pays en voie de dveloppement notamment lAfrique.Au Burkina Faso, la situation macroconomique est caractrise par un ralentissement de la croissance. Celle-ci est estime 4% en fin 2007 contre 6% en moyenne par an sur la priode 2000-2006. Aussi, le PIB par habitant est pass de 236 euros en 2005 218 euros en 2007.

Ce ralentissement de la croissance a eu un impact sur le taux dincidence de pauvret. Celui-ci na t rduit que de 3,8 points entre 2003 et 2007 soit un taux de 42,6%.

Cette situation sexplique essentiellement par le poids de la population. En effet, 80% de la population vient du secteur primaire comme premire source de revenus. Or ce secteur est en croissance nulle pour la deuxime anne conscutive.

Le taux de croissance dmographique reflt par le dernier recensement gnral de 2006; (3,1%) pse aussi lourdement sur latteinte des objectifs du Cadre Stratgique de lutte contre la Pauvret (CSLP).

Partant de ces constats, comment sera-t-il encore possible datteindre les objectifs du Millnaire pour le dveloppement(OMD)?

La communaut internationale est parvenue rcemment un large consensus sur la problmatique de laide et des actions conduire par les donateurs et les bnficiaires pour promouvoir un partenariat en faveur du dveloppement et contribuer latteinte des OMD.

En 2003, la dclaration de Rome a mis en avant la ncessit dharmoniser les politiques, procdures et pratiques oprationnelles des partenaires techniques et financiers et a soulign le leadership accru qui devrait revenir aux pays partenaires dans la coordination de laide au dveloppement. Plus rcemment, le Forum de haut niveau sur lefficacit de laide tenu Paris du 28 fvrier au 2 mars 2005, a permis de souligner la ncessit de redoubler defforts pour accrotre lefficacit de laide travers lappropriation, lalignement dharmonisation, la gestion axe sur les rsultats et la responsabilit mutuelle. Ladoption rcente du programme daction dAccra en septembre confirme la ncessit de renforcer les actions en cours en mettant laccent sur le besoin de rsultats. Prenant conscience de la place du suivi et de lvaluation dans le cadre des politiques et programmes de dveloppement, les chefs dEtat africains ont mis en place le Mcanisme Africain dEvaluation par les Pairs (MAEP). Cet outil permet une valuation impartiale avec une expertise propre au continent.

Le suivi valuation peut, en permettant aux pouvoirs publics de prendre des dcisions mieux informes en matire dallocation des ressources, de clarifier le processus de dcision, particulirement en matire budgtaire. Il permet galement dutiliser plus efficacement et plus judicieusement les ressources limites dont disposent les pays.

Ainsi la notion de capacit valuative est, par consquent, plus large que la notion traditionnelle de suivi-valuation au niveau des projets. Le suivi-valuation apparat aujourdhui plutt comme un processus qui permet aux pouvoirs publics dvaluer leurs ressources et dtablir un ordre de priorit budgtaire pour lutilisation des ressources, aussi bien extrieures que nationales. Le suivi-valuation offre galement aux dcideurs un moyen de suivre lexcution des activits en cours aux niveaux national ou sectoriel, ou au niveau des programmes ou des processus danalyse des projets entrepris pour le compte des bailleurs de fonds, ax sur les activits finances par lassistance extrieure et mettant laccent sur la responsabilit financire.

Ltroitesse de cette conception est peut-tre lorigine de la faible priorit que nombre de gouvernements et dorganismes daide au dveloppement ont accord au renforcement des capacits de suivi-valuation. Aujourdhui, on met laccent sur les rsultats obtenus non seulement au niveau des projets mais aussi au niveau des programmes, des secteurs et des pays. Le suivi-valuation est galement considr comme un moyen de faciliter lallocation des ressources, dtablir des ordres de priorit et damliorer la gestion : il offre lexprience passe comme guide et encourage lexpression et la participation de la socit civile. Do le rle du REBUSE de prendre une part active dans ce processus qui terme permettra au Burkina Faso de bnficier dune capacit critique en matire de suivi-valuation et de production de rapports fiables. Cest dans cette perspective, que le REBUSE a initi la prsente tude. Elle se propose dune part de faire le diagnostic du dispositif de suivi-valuation du CSLP du Burkina Faso et dautre part danalyser les pratiques dvaluation en partant de lexemple de trois programmes actuellement mise en uvre: le Plan Dcennal de Dveloppement de lEducation de Base et le Programme Nationale de Gestion des Terroirs deuxime phase.Les informations qui ont servi llaboration du prsent document sont surtout issues de lanalyse de diffrents documents en rapports avec les programmes cibls par ltude. Des travaux de porte gnrale sur le suivi-valuation ont galement t consults. Les donnes de lanalyse documentaire ont t complment par des entretiens avec des acteurs impliqus dans la mise en uvre et du suivi/valuation des programmes cibls..

I. Diagnostic du systme de suivi-valuation du CSLP

1.1 Prsentation du CSLP au Burkina Faso

Afin de lutter plus efficacement contre une pauvret qui reste endmique, et faire face une demande sociale sans cesse croissante, le gouvernement du Burkina Faso, avec la collaboration de ses principaux partenaires techniques et financiers, a labor une nouvelle politique de dveloppement conomique, institutionnel et social: le Cadre Stratgique de Lutte contre la Pauvret (CSLP). Le CSLP sarticule autour des quatre axes suivants:

Axe 1 : Acclrer la croissance et la fonder sur lquit

Maintenir un cadre macro-conomique stable

Accrotre la comptitivit de l'conomie et rduire les cots des facteurs

Acclrer le dveloppement du monde rural

Appuyer les secteurs productifs

Axe 2 : Garantir l'accs des pauvres aux services sociaux de base

Promouvoir laccs des pauvres aux services d'ducation

Promouvoir laccs des pauvres aux services de sant

Promouvoir laccs des pauvres l'eau

Amliorer le cadre de vie des pauvres: lhabitat

Axe 3 : Elargir les opportunits en matire d'emploi et d'activits gnratrices de revenus pour les pauvres

Diminution de la vulnrabilit de lactivit agricole

Intensification et modernisation de lactivit agricole

Accroissement et diversification des revenus des ruraux

Dsenclavement

Axe 4 : Promouvoir la bonne gouvernance

Bonne gouvernance dmocratique

Gouvernance locale

Bonne gouvernance conomique

Lutter contre la corruption

1.2 Le dispositif institutionnel de suivi-valuation

1.2.1 Les organes du dispositif

Tel que dfini dans le document du CSLP rvis de 2003, le dispositif institutionnel de suivi valuation du CSLP comprend trois paliers:

1. un comit ministriel dorientation et de suivi ;

2. des commissions sectorielles et thmatiques;

3. des structures dcentralises au niveau rgional.

1.2.1.1 Le Comit Ministriel dOrientation et de Suivi

Le Comit Ministriel dOrientation et de Suivi est prsid par le Premier Ministre assist du Ministre de l'conomie et des finances. Il comprend en outre les prsidents et les vice-prsidents des Commissions sectorielles et thmatiques. Le Comit Ministriel dOrientation et de Suivi est linstance dcisionnelle et se trouve au sommet du dispositif de suivi de la mise en uvre du CSLP. Selon les textes, ce Comit a pour mission de:

apprcier les rapports d'excution des plans d'actions dfinis dans le cadre de la mise en uvre de la stratgie de lutte contre pauvret ;

approuver les propositions de rajustement de la stratgie nationale de lutte contre la pauvret rsultant de l'valuation de l'excution des plans d'actions sectoriels ;

rechercher des solutions appropries aux problmes inhrents la mise en uvre de la stratgie nationale ;

assurer les arbitrages et dfinir les mesures appropries pour lever les contraintes rencontres dans la mise en uvre de la stratgie nationale.

En tant quinstance dcisionnelle, la qualit du travail du Comit Ministriel dOrientation et de Suivi est largement lie celle des rsultats des chelons infrieurs (commissions sectoriels et thmatiques, instances rgionales, etc.) qui doivent clairer ses dcisions, orienter ses choix.

1.2.1.2 Les commissions sectorielles et thmatiques

Les Commissions sectorielles et thmatiques sont les organes techniques de la mise en uvre du CSLP. Leurs attributions sont:

apprcier les politiques sectorielles en cohrence avec la stratgie nationale de lutte contre la pauvret ;

apprcier les rformes institutionnelles ;

approfondir les mesures d'incitation et de promotion du secteur priv ;

tablir les bilans de mise en uvre des diffrentes politiques dans la perspective de la lutte contre la pauvret ;

apprcier le systme de monitoring et d'valuation au niveau sectoriel.

Les CST regroupent les reprsentants de lEtat, de la socit civile, du secteur priv et des partenaires techniques et financiers. Au nombre de cinq au dpart, les reformes en cours portent leur nombre neuf:

1. la Commission sectorielle charge du Dveloppement rural et scurit alimentaire,

2. la Commission sectorielle charge du secteur Eau, assainissement et cadre de vie,

3. la Commission sectorielle charge de lducation,

4. la Commission sectorielle charge de la sant-nutrition et VIH/SIDA,

5. la Commission sectorielle charge de la promotion sociale,

6. la Commission sectorielle charge de la promotion du secteur priv et de la comptitivit,

7. la Commission sectorielle charge des infrastructures conomiques,

8. la Commission sectorielle charge des finances publiques et de lallocation des ressources

9. la Commission sectorielle charge des rformes institutionnelles et de la dcentralisation.

En tant que responsable de lanalyse des donnes et de la production des rapports de suivi, les CST occupent une place importante dans le processus de suivi/valuation du CSLP. Les rsultats de leur travail doivent permettre dclairer les autres acteurs et dorienter les politiques de lutte contre la pauvret. Malheureusement leur dysfonctionnement en fait lun des maillons les plus faibles du dispositif de suivi/valuation. Parmi les difficults recenses dans le fonctionnement des CST, il convient de mentionner :

le non respect de la priodicit des runions. Selon les textes, ces derniers devraient se runir deux fois par trimestre, en ralit cette frquence est peu respecte et dans le meilleur des cas ces runions ont lieu tous les trimestres;

La grande mobilit des participants avec comme corollaire les problmes que cela occasionne en terme de changements dans la composition des commissions et de discontinuit dans la transmission des dossiers;

le dpt tardif des rapports de mise en uvre et de suivi du CSLP au Secrtariat Excutif du dispositif de suivi.

plusieurs de ces participants se plaignent du surcrot d'efforts qu'implique leur participation au dispositif de suivi du CSLP, sans que cela se traduise par un apport de moyens supplmentaires. 1.2.1.3 Linstance rgional de lutte contre la pauvret

Il est en effet prvu que chacune des treize rgions mette en place un dispositif de suivi valuation articul son CSRLP. Le document du CSLP rvis de 2003 dfinit et prcise les attributions des instances rgionales de lutte contre la pauvret en ces termes: elle constitue le relais local du mcanisme national. La pauvret au Burkina Faso tant dominante rurale, la systmatisation de son suivi lchelle territoriale savre trs pertinente en ce sens quelle fournira linformation spcifique par rgion, permettant la raction des dcideurs politiques et des autres acteurs sur la base dinformations prcises et suffisamment dsagrges.Linstance rgionale de lutte contre la pauvret sappuiera sur lorganisation institutionnelle prvue dans le cadre de la dcentralisation (Conseil consultatif rgional de dveloppement). Cette vision procde du souci dviter les duplications des structures au niveau rgional o il existe une relle pnurie de capacits humaines, matrielles et financires.Les instances rgionales de lutte contre la pauvret ne sont pas encore totalement fonctionnelles. Quelques actions seraient ralises a et l par les acteurs rgionaux, mais elles nont aucun rel impact sur le processus de mise en uvre du CSLP au niveau rgional. Le processus de la mise en place des instances rgionales est en cours et est troitement li au processus de la dcentralisation. Des conflits de comptence seraient observs entre le Gouverneur et le Prsident du Conseil Rgional en ce qui concerne la supervision de la politique de dveloppement au niveau rgional.

Labsence dun maillon fort au niveau dcentralis est prjudiciable au bon fonctionnement de la mise en uvre et du suivi valuation du CSLP. En effet, les acteurs locaux sont souvent bien placs pour apprhender et caractriser avec prcision lvolution de la pauvret.

Il se pose galement la question de leur articulation fonctionnelle avec le reste du dispositif de Suivi/Evaluation. En dautres termes, les rsultats des cadres rgionaux de SE alimenteront-ils les travaux des CST (si oui, sous quel format et de quelle manire?) ou directement les travaux prparatoires de la revue annuelle?

1.2.2 Les instances du dispositif

Outre les sessions et runions priodiques de ses organes, le dispositif comprend les instances ci-aprs: (i) des Assises nationales du CSLP et (ii) un Cadre de concertation Gouvernement - Partenaires au dveloppement.

1.2.2.1 Les assises nationales du CSLP

Selon les textes, les assises nationales se tiennent une fois par an. Elles sont organises pour:

valider les diffrents rapports nationaux et rgionaux de mise en uvre de la stratgie nationale de lutte contre la pauvret ;

apprcier la pertinence des propositions de rajustement de la stratgie nationale ;

donner des directives quant l'efficacit de la mise en uvre de la stratgie nationale de lutte contre la pauvret.

La revue annuelle est destine valuer le niveau de ralisation des activits des diffrentes composantes. A cette occasion, les parties prenantes prennent les dcisions pour amliorer lexcution, la coordination, lintgration et la pertinence des activits pour atteindre les rsultats attendus. La revue fait en ce sens des recommandations aux diffrents partenaires quelle responsabilise pour leur mise en pratique. Les rapports de suivi produits par les CST et le document consolid labor par le Secrtariat Excutif constituent les bases du travail des participants la revue annuelle.

Prennent part aux assises nationales, les principaux acteurs de la mise en uvre du CSLP, dont les membres des commissions sectorielles et thmatiques des instances rgionaux de lutte contre la pauvret ainsi que les partenaires au dveloppement.

En mettant en prsence tous les reprsentants des parties prenantes du CSLP, la revue annuelle permet de procder un inventaire exhaustif des activits menes au cours de lanne dans le cadre du CSLP; dapprcier les indicateurs fournis, de confronter les donnes et informations; de recueillir les contributions pertinentes qui serviront la production du rapport final de la revue du PAP-CSLP de la priode coule.

A la revue annuelle sajoute la revue finale du PAP (chaque trois ans). Elle est conduite par les acteurs de la revue annuelle et son objet est double: a) analyser le niveau datteinte des objectifs et des produits ainsi que la nature des problmes rencontrs au cours des trois annes dexcution, b) faire des propositions pour llaboration du CSLP suivant.

1.2.2.2 Le Cadre de concertation Gouvernement Partenaires au dveloppement

Lun de ses principaux objectifs est de favoriser le dialogue de politique entre le gouvernement et les partenaires au dveloppement (Partenaires Techniques et Financiers, secteur priv et socit civile). Dans ce sens, il doit proposer des mesures susceptibles damliorer la concertation et le dialogue entre le Gouvernement et ses partenaires et faire au Gouvernement des suggestions visant lamlioration des performances en matire de lutte contre la pauvret. Il constitue galement un cadre pour lapprciation des rsultats de mise en uvre du CSLP et la mobilisation des ressources.

1.2.2.3 Le Secrtariat excutif du dispositif institutionnel de suivi du CSLP

Le Secrtariat excutif du dispositif institutionnel de suivi du CSLP est assur par le Secrtariat technique pour la coordination de programmes de dveloppement conomique et social (STC-PDES). Il assiste les diffrents chelons du dispositif dans la prparation et la convocation des runions ainsi que la diffusion des rsultats. Au niveau rgional, les directions rgionales charges de lconomie constitueront les relais ncessaires.

1.2.3 Les principaux acteurs impliqus

La diversit des acteurs impliqus dans le processus de suivi de la mise en uvre du CSLP est dterminante car elle assure la diversit des opinions sur le processus et les rsultats atteints. La participation des acteurs non tatiques est particulirement importante dans ce sens.

1.2.3.1 Ladministration

L'administration est prsente dans les trois paliers du dispositif institutionnel de suivi. Elle assure galement le Secrtariat Excutif et organise avec les autres acteurs les diffrentes revues de mise en uvre et de suivi du CSLP. Ladministration est ainsi prsente dans tous les CST; elle en assure les secrtariats techniques.

Pour ce qui est de la composition des commissions sectorielles et thmatiques, elle a t fixe par des textes rglementaires qui numrent la liste des dpartements ministriels et autres structures qui les constituent. Lide de nommer des membres institutionnels et non des individus chargs du suivi est en soit une bonne chose, mais en pratique la trop grande rotation des participants dlgus par leurs institutions respectives cre de nombreuses difficults dont la principale est le manque de continuit dans le suivi et ce faisant labsence de mmoire institutionnelle.

Par ailleurs, les structures administratives, notamment les DEP ne sont pas toujours reprsentes par les personnes matrisant parfaitement les dossiers traits dans les commissions. La connaissance limite des dossiers se traduit par une faible contribution aux travaux des commissions et partant limite leur efficacit. En ralit, la plupart des administrations nont pas internalis le processus du CSLP. Elles pensent que le CSLP est laffaire du Ministre de lEconomie et des Finances et quil amne des activits supplmentaires qui augmentent par consquent la charge de travail des agents. Les activits du CSLP ne sont pas vues comme faisant partie du fonctionnement normal des services administratifs. Les assises nationales sur le CSLP tenues en 2002 Ouagadougou avaient dj identifi cette insuffisance dappropriation du CSLP comme un handicap majeur sa mise en uvre efficace

Autre insuffisance: les entits dcentralises ne sont pas intgres dans le processus, en dehors des visites de terrain avant les revues et la prsence des Gouverneurs la revue.

1.2.3.2 Les partenaires techniques et financiers

Les Partenaires Techniques et Financiers sont reprsents dans tous les CST. Ils sont organiss de telle sorte quil existe un chef de file pour chaque CST. Comme tous les autres acteurs, les PTF participent aux revues annuelles de suivi de la mise en uvre du CSLP. Ces rencontres priodiques qui permettent de faire le point sur le suivi du CSLP, donnent loccasion aux PTF de produire des aides-mmoires o ils apprcient les rsultats atteints, les contraintes rencontres, ce qui leur permet de faire des recommandations pour mieux orienter les politiques et adopter de meilleures stratgies dans la mise en uvre.

Les PTF sont galement prsents dans le Cadre Gnral dorganisation des Appuis Budgtaires en soutien la mise en uvre du CSLP (CGAB-CSLP).Au niveau de ce cadre, un chef de fil reprsente lensemble des partenaires signataires du CGAB-CSLP. Il assiste le prsident du CGAB-CSLP (le Ministre de lEconomie et des Finances) dans la coordination des activits et dans lorganisation de la concertation et la consultation des partenaires. Par ailleurs, deux reprsentants des PTF participent galement au Secrtariat Technique du CGAB-CSLP.

En tant que principales sources de financement de la mise en uvre du CSLP les PTF occupent une position centrale dans le processus du CSLP. Ils sont fortement impliqus tous les niveaux (dialogue budgtaire et suivi/valuation des ralisations). La disponibilit des moyens financiers et des ressources humaines et la relative bonne organisation des PTF leur permettent de jouer ce rle de premier plan dans la mise en uvre et le suivi du CSLP.

1.2.3.3 La socit civile et le secteur priv

Le principe dune implication de la socit civile dans le processus de suivi/valuation du CSLP est accept par toutes les parties prenantes. Tous les acteurs sont unanimes pour reconnatre que la participation de la socit civile est un facteur de qualit dans la mise en uvre et le suivi du CSLP. La participation aux commissions sectorielles et thmatiques et aux revues est particulirement importante parce que cest ce niveau que se mne la rflexion critique afin damliorer la mise en uvre et le suivi-valuation du CSLP. Les textes prvoient la participation de 5 membres de la socit civile dans les CST.

Si le principe dune implication de la socit civile est accept par tout le monde, sa participation au processus est encore loin dtre satisfaisante et cela pour plusieurs raisons:

au contraire des PTF, la socit civile est encore trs peu organise; elle est fractionne en plusieurs groupuscules sans une relle coordination. Cette faiblesse organisationnelle pose lpineux problme de la reprsentativit dans les instances du CSLP; on na aucune assurance que les groupes qui existent soient reprsentatifs de la socit civile (comment peut-on tre sr que les personnes qui parlent au nom de la socit civile, la reprsentent vraiment?);

cette premire limite, sajoute linsuffisance des capacits. Au niveau de la socit civile, les comptences sont insuffisantes pour une participation active au processus de mise en uvre et de suivi du CSLP, notamment la contribution aux rflexions dans les CST et la revue annuelle. Cette participation est dautant plus rduite quil se pose galement un problme pratique daccs linformation temps.

1.2.3.4 Les structures dappui au CSLP

Il sagit de structures de production et de gestion de linformation statistique. Limportance de ces structures se justifie par le fait que linformation statistique est au cur du processus de mise en uvre et de suivi du CSLP.

( Le Conseil National de Coordination Statistique (CNCS)

Le CNCS est lorgane de supervision en charge : (i) de la coordination des travaux statistiques mens par les diffrents ministres et institutions de ltat et (ii) de llaboration du programme statistique national.

( LInstitut National de la Statistique et de la Dmographie (INSD)

LINSD est lorgane central national charg de la collecte, du traitement de lanalyse et de la diffusion de linformation statistique. Il est en charge dune importante base de donnes qui alimentent partiellement ou entirement de nombreux indicateurs retenus dans le cadre du suivi du CSLP. LINSD contribue enfin la ralisation de certaines enqutes spcifiques sur une base ponctuelle. LINSD est responsable des enqutes Quibb. Malheureusement, lINSD est confront une insuffisance de moyens (pour plus de prcisions, voir section sur les moyens et les ressources), ce qui lempche de jouer pleinement son rle.

( Les Directions des tudes et de la Planification (DEP)

Chaque dpartement ministriel est dot dune DEP charge entre autres de la collecte et de la diffusion de linformation statistique sectorielle. Ces directions sont des partenaires privilgis du dispositif de suivi de la mise en uvre du CSLP dans la mesure o elles sont troitement associes lidentification des indicateurs sectoriels pertinents et produisent les informations destines alimenter les indicateurs de leur secteur dintervention. Mais, comme nous allons le montrer plus loin, les moyens dont disposent les DEP sont largement insuffisants pour leur permettre de jouer efficacement leur rle.

1.3 Les moyens et les ressources

La question des moyens et des ressources est fondamentale dans le fonctionnement des dispositifs de suivi - valuation. En effet, pour que le systme de suivi valuation soit efficace, il est indispensable de disposer non seulement de moyens matriels et financiers suffisants, mais galement et surtout de ressources humaines qualifies. Quelles sont les capacits humaines et matrielles dont dispose le systme de suivi - valuation du CSLP?

Lessentiel des capacits humaines et matrielles du systme de suivi-valuation du CSLP se trouve au niveau de lINSD et des DEP des dpartements ministriels qui sont les principaux producteurs de linformation statistique destine renseigner les indicateurs retenus.

Plusieurs tudes diagnostiques et travaux dateliers ont aboutit aux mmes conclusions: les organismes et institutions chargs de la production de linformation statistique manquent cruellement de ressources humaines et matrielles pour accomplir leur tche.

1.3.1 LInstitut National de la Statistique et de la Dmographie

LINSD ne dispose pas des moyens ncessaires pour produire linformation statistique destine clairer la mise en uvre et le suivi valuation du CSLP. Au regard de sa contribution au suivi du CSLP et plus gnralement de sa capacit remplir son mandat, lINSD fait face de nombreux problmes dont :

des ressources financires insuffisantes: lessentiel des ressources financires de lINSD pour la production des statistiques vient de projets; il sagit donc dappuis ponctuels pour raliser des activits cibles;

des effectifs en quantit insuffisante : le personnel est nettement insuffisant compte tenu de la demande additionnelle dinformations qu'impose le suivi du CSLP. La forte mobilit du personnel aggrave le dficit en ressources humaines qualifies;

linsuffisance des moyens financiers.

LINSD souffre galement dune faible dconcentration de ses activits. Il est encore trs peu reprsent au niveau rgional. La cration rcente de quatre Directions Rgionales de la Statistique et de la Dmographie ne permet pas de rsoudre ce problme. Ces directions qui sont coupls avec les Directions Rgionales de lEconomie et du Dveloppement ne sont pas encore totalement fonctionnelles. Elles souffrent de la mme insuffisance de moyens que la structure centrale.

Pour palier linsuffisance de comptences au sein des institutions de production de linformation statistique, le gouvernement a cr un cycle de formation de statisticiens lEcole Nationale de Rgies Financires (ENAREF). Toutefois, les effets escompts de cette mesure ne se produiront que dans plusieurs annes.

1.3.2 Les DEP des dpartements ministriels

Tout comme lINSD, les Directions des tudes et de la Planification des diffrents ministres sont confrontes une insuffisance de ressources humaines ( la fois en termes de nombre et de capacits), matrielles et financires. Une tude ralise avec lappui de la coopration canadienne, relve que: la plupart des ministres manquent de culture statistique et ne sont en mesure ni de produire les informations exiges dans les dlais requis ni de les mettre jour avec rgulirement. Certes, certains ministres comme le Ministre de lEducation de Base ou le Ministre de la Sant disposent de services statistiques bien structurs, mais il sagit l dun cas dexception. Par ailleurs, les services de suivi/valuation sont peu dvelopps au sein des ministres et les ressources humaines ddies cette fonction sont gnralement en nombre insuffisant et peu formes aux mthodes de suivi. Les outils pour le suivi/valuation des projets sont inexistants ou, si ils existent, ne sont pas mis en pratique. Linsuffisance des ressources humaines est aggrave par leur trs grande mobilit au sein des ministres.

Linsuffisance des moyens sobserve non seulement au niveau central (DEP), mais galement pour la collecte des donnes de base sur le terrain. Concernant les DEP des dpartements ministriels en relation avec le dveloppement rural, une tude commandite et valide par le S/P CPSA relve: les difficults rencontres dans le suivi de la campagne proviennent essentiellement du manque de moyens logistiques et de fonctionnement des agents dans les UAT; ceux-ci nont pas de moyens de dplacement pour raliser leurs activits. La plupart (80%) utilisent leur propre moyen de dplacement pour se rendre dans les 5 10 villages quils couvrent. Les acteurs chargs de la collecte des donnes ne bnficient daucun appui.

Les DEP nont pas encore reu dappui pour surmonter les insuffisances en ressources ci-dessus identifies.

1.3.3 Capacits danalyseLes capacits d'analyse en suivi/valuation au sein des structures charges de la mise en uvre et du suivi du CSLP sont insuffisantes. Cette insuffisance affecte particulirement les travaux des commissions sectorielles et thmatiques qui charges entre autre de produire les rapports de suivi. Les participants aux commissions sectoriels nont pas t ncessairement forms la problmatique et linstrumentation du suivi (cadres logiques, gestion par rsultat, cycle de gestion des projets, logiciel, etc.) des projets ce qui fait que plusieurs d'entre eux ne sont pas en mesure de distinguer les diffrents types d'indicateurs (intrant, extrant, impact), de comprendre leur sens ou plus simplement de les suivre et de les interprter.

1.4 Les indicateurs de suivi retenus

En vue de consolider les systmes d'valuation existant au Burkina Faso et tirant leon des faiblesses identifies dans le processus et des limites des indicateurs retenus dans la premire version du CSLP de 2000, le Gouvernement a mis en place lONAPAD charg entre autre de llaboration de la matrice dindicateurs utiliss pour le suivi/valuation du CSLP. Pour cette laboration, la dmarche adopte par le Gouvernement dans le processus sest fonde sur une analyse sectorielle visant la prise en compte de lensemble des secteurs et dpartements ministriels. Selon le document du CSLP 2004, dans cette dmarche, larbitrage ultime sest souvent focalis sur la capacit de lindicateur mesurer de faon directe les progrs accomplis court terme (ce qui prsume quil soit un indicateur de rsultat) et la capacit du systme national statistique fournir les informations/donnes permettant de renseigner lindicateur (capacit de prise en charge de lindicateur par le systme statistique).

Le processus impuls par lONAPAD a abouti llaboration dune liste dindicateurs couvrant les domaines couvrant les domaines ci-aprs:

Education;

Sant, nutrition et dmographie;

Emploi et formation professionnelle;

Agriculture, levage et pche;

Environnement, eau potable, assainissement et nergie;

Secteur priv et comptitivit de lconomie;

Macroconomie, budget, conditions de vie des mnages et dveloppement humain;

Bonne gouvernance (conomique, dmocratique et locale). Le tableau de bord des indicateurs a t galement organis en fonction des axes stratgiques du CSLP. On note de relles amliorations par rapport la premire version (2000):

un souci rel de la pertinence et de lexhaustivit des indicateurs retenus avec la prise en compte de la plupart des domaines, notamment la bonne gouvernance, les secteurs du dveloppement rural;

les indicateurs de rsultats sont assez reprsents, ce qui augmente la pertinence du tableau de bord;

La prise en compte de la dimension genre qui est trs importante dans la mesure de la pauvret.

Cependant, de nombreuses limites peuvent tre releves:

la principale limite du tableau de bord est labsence dindicateurs sur la perception et la satisfaction de la population burkinab, qui permettraient de mieux apprhender limpact des politiques dveloppes;

la plupart des indicateurs proposs sont bass sur des moyennes nationales et ne sont ni dcomposs ni rgionaliss ce qui limite leur reprsentativit;

certains secteurs comme les mines et le tourisme ont une couverture rduite ou tout simplement ignors. Ces secteurs sont pourtant considrs comme des secteurs porteurs, mme de faire une diffrence dans la lutte contre la pauvret. De mme il nexiste aucun indicateur sur le niveau demploi;

il y a des Ministres cls qui ne prennent en compte galement que des indicateurs dactivits et non de rsultats: par exemple, il y a un suivi de laccroissement des routes et pistes rurales, mais rien sur les effets recherchs, rien non plus sur le niveau de satisfaction des utilisateurs des ouvrages raliss (exercice de planification et de slection des voies, qualit des travaux); Sans chercher multiplier linfini les indicateurs, on peut en proposer qui sont assez significatifs pour le suivi du CSLP:

au niveau du renforcement de la Gouvernance conomique: degr de perception de la corruption dans loffre de services publics (Marchs publics)

taux denqutes pour corruption stant traduits par des poursuites judiciaires

au niveau de lducation:

Comptences acquises lachvement du primaire

Utilisation des comptences acquises en alphabtisation

Taux dalphabtisation (femmes et hommes)

Rsultats aux examens (CEP, BEPC, BAC)

Les insuffisances dans la formulation des indicateurs reposent en grande partie sur la faiblesse de la participation de la socit civile et du secteur priv dans les dits exercices.

1.5 La fiabilit des donnes produites

Les donnes statistiques qui servent au suivi valuation du CSLP proviennent de lINSD et des DEP des dpartements ministriels.

La situation au regard de la production des indicateurs est variable selon les secteurs. Si des progrs significatifs ont t raliss dans certains secteurs, dans dautres de grands efforts restent faire.

Ainsi, au niveau des indicateurs de lducation, les ministres en charge du secteur ducatif (MEBA et MESSRS) ont mis en place des dispositifs permettant de collecter les informations la base, de les traiter et de produire les informations statistiques au niveau des DEP. Ainsi, chaque anne des annuaires statistiques sont publis contenant les principaux indicateurs sur lducation: taux de scolarisation, taux de redoublement, taux dachvement, etc. Par ailleurs, le MEBA, avec lappui de partenaires au dveloppement, a entrepris de dterminer le niveau de comptences acquises par les lves en les soumettant priodiquement une srie dpreuves dans des matires comme le calcul, la lecture, la rdaction, etc. On peut considrer que le travail statistique fait au niveau central rpond aux normes en ce domaine. Toutefois, lorsque l'on considre aussi le niveau des comptences des agents sur le terrain (des enseignants jusqu'aux agents administratifs chargs de collecter et de diriger les donnes jusqu'au niveau central), il y a lieu dmettre quelques rserves quant la fiabilit des donnes.

De mme au niveau des indicateurs de gestion budgtaire, les informations relatives aux taux dexcution des budgets des ministres sociaux sont disponibles la Direction Gnrale du Budget, et ce la fin de chaque exercice budgtaire.

Pour ce qui est des indicateurs de la sant, les taux de couvertures vaccinales sont prsentement produits annuellement par le Programme Elargi de Vaccination (PEV). On note toutefois une insuffisance en ce qui concerne le taux de rupture en Mdicaments Essentiels Gnriques (MEG) fourni par la Centrale d'Achat des Mdicaments Essentiels Gnriques (CAMEG) la DEP Sant. En effet, ce taux ne prend pas en compte lapport des structures prives qui sont sur la chane de lapprovisionnement en MEG. Il y a donc une dperdition dinformations non ngligeable laquelle il faut remdier.

Quelle que soit sa qualit, linformation statistique disponible dans les diffrents dpartements ministriels est gnralement incomplte. Elle est surtout quantitative et doit tre complte par des donnes de sondages et enqutes sur le niveau de satisfaction des utilisateurs des services publics. Ces indicateurs et donnes qualitatives permettront de mieux clairer sur la performance de la mise en uvre du CSLP en mesurant limpact des ralisations. La production des indicateurs partir de donnes denqutes reprsente un cot lev et ncessite un appui en vue dassurer la qualit et la rgularit de la collecte, du traitement et de lanalyse des donnes.

Dans certains ministres cls, des indicateurs de base nexistent pas, ainsi quun dispositif de suivi valuation, tout simplement: emploi, formation professionnelle, artisanat etc

Dans les ministres en charge du dveloppement linsuffisance de moyens au niveau des dispositifs de suivi/valuation entache la fiabilit des donnes. Ainsi, parlant de la qualit de la collecte et partant des donnes produites, ltude du SP/CPSA cite plus haut relve: les responsables du Suivi Evaluation au niveau provincial sont dmunis, nont pas toujours la responsabilit de suivre sur le terrain la qualit du travail de collecte de donnes fait par les agents UAT et les chefs de ZAT. De mme au niveau rgional les responsables du suivi valuation sont confronts, eux aussi, aux difficults de fonctionnement et ne peuvent pas vrifier la fiabilit des informations collectes au niveau des DPAHRH. Ils se contentent le plus souvent, de les agrger pour tablir la situation du suivi de la campagne au niveau rgional (P34). Le mme constat est fait pour la collecte des donnes au niveau du Ministre des Ressources Animales et du Ministre de lEnvironnement et du Cadre de Vie.

LINSD rcupre directement les informations avec les DEP. Il sagit l dun dysfonctionnement important du dispositif statistique puisque lINSD na en fait aucun contrle sur le circuit et la qualit de linformation produite. Au vu de la faiblesse des comptences au sein des Ministres (statisticiens mais galement spcialistes en sciences sociales en nombre limit ou simplement inexistants) il y a lieu dmettre quelques rserves quant la fiabilit des donnes.

1.6 La dimension analytique

Les rapports de base sur la mise en uvre et le suivi des ralisations du CSLP sont produits annuellement par les commissions sectorielles et thmatiques (CST) et transmis au Secrtariat Excutif du dispositif institutionnel de suivi. Celui-ci fait des observations sur les diffrents rapports et produit un document de synthse qui constitue le bilan annuel de mise en uvre du CSLP. Au regard de ce dispositif, la qualit du bilan annuel dpend fortement de celle des rapports des diffrentes commissions sectorielles et thmatiques. Le rapport consolid fait lobjet dune revue annuelle de mise en uvre du CSLP.

De faon gnrale, les rapports produits par les CST et par consquents les documents de synthse ont tendance tre plus descriptifs quanalytiques, sans parfois aucune mention des indicateurs quils sont senss suivre. Ils contiennent souvent de nombreux chiffres sur le droulement des activits et leur niveau dexcution. Toutefois, ils ne font pas apparatre certains indicateurs cruciaux mme de donner un clairage utile sur les effets potentiels et venir.

Ainsi, voquant la qualit du rapport de synthse, dans leur aide-mmoire produit dans le cadre de la 7me revue annuelle du CSLP, les PTF recommandent dassurer une meilleure analyse dans les diffrents rapports des rsultats atteints et des contre-performances dans la mise en uvre du CSLP.

La revue de quelques secteurs prsents dans le bilan du PAP 2007 nous permettra de mieux analyser la qualit des rapports.

Dans le domaine des infrastructures: concernant les infrastructures routires,le Gouvernement poursuit les actions de construction et de rhabilitation des routes et des pistes afin damliorer la fluidit des transports. Ces affirmations ne sappuient sur aucune donne chiffre, on aurait aim connatre le nombre de kilomtres de routes et de pistes amnages, le niveau de satisfaction des usagers des voies de communication sur les travaux effectus; de mme que les effets des investissements sur les cots de transport sur les pistes rurales (au moins les pistes rurales les plus rentables au plan de lconomie agricole par exemple).

Concernant lducation primaire: lamlioration des capacits daccueil a permis un accroissement des effectifs scolariss (de 1561 258 en 2006 1 744331 enfants scolariss en 2007 dont 45,70% de filles) avec une augmentation de 9,77% des nouveaux inscrits au CP1. Cet accroissement des effectifs au CP1, selon lenqute rapide 2007/2008 de la DEP du MEBA, sest traduit par un relvement de 6,4 points du taux brut dadmission (TBA) qui atteint 84,7% en 2007 contre 78,3% en 2006 sous leffet de la forte variation des inscriptions chez les filles (22 511 en 2007 induisant un accroissement du TBA de +5,9 points par rapport 2006).

Laccroissement des effectifs a entrain un taux brut de scolarisation (TBS) de 72,6% (avec 64, 8% pour les filles) contre 66,6% en 2006/2007 soit une hausse de 6,1 points avec, toutefois, dnormes disparits entre les rgions (50% au Sahel contre 102,5% dans la rgion du Centre). Cette analyse pourrait tre enrichie par la prsentation des rsultats de lenqute sur le niveau de matrise des comptences (par exemple en lecture, criture, locution, mathmatiques) par les lves. Lanalyse de telles donnes permettra de savoir si laugmentation du taux brut de scolarisation saccompagne galement dune amlioration du niveau de comptence des lves. En outre, des donnes comme le niveau de satisfaction des parents dlves vis--vis de lenseignement , des conditions de scolarisation et des APE donneraient une meilleure ide sur la perception des utilisateurs et lefficacit de la stratgie utilise en vue de la satisfaction de leurs attentes.Il serait en outre intressant et significatif dindiquer dans le rapport les taux de succs aux examens du CEP, selon le genre et galement deffectuer une dsagrgation selon lespace afin de mettre en relief les diffrences ventuelles entre les milieux urbains et ruraux.

La qualit de lenseignement est analyse seulement par rapport lamlioration du systme dvaluation et laugmentation du temps dapprentissage, la rvision en cours des curricula, la formation initiale des nouveaux enseignants, la production et la mise disposition de manuels scolaires et matriels didactiques, la formation/recyclage du personnel dencadrement, sans montrer le niveau de ralisation de ces activits. Le rapport ne contient aucune rfrence sur les indicateurs de qualit de lenseignement (taux de redoublement, le taux de promotion, le taux dachvement, etc.), qui est pourtant lun des principaux objectifs de la deuxime phase du PDDEB actuellement en excution.

Concernant spcifiquement lducation non formelle, les rsultats sont mitigs avec des taux de ralisation dinfrastructures de 27,14% et 21,88% pour respectivement les CPAF et les CEBNF. Toutefois, le nombre dinscrits dans les CPAF a augment par rapport la campagne prcdente. Il a atteint 200496 inscrits dont 60,16% de femmes. Cet accroissement est d en grande partie aux inscriptions massives notamment dans les niveaux AI, A3F et FTS.

Le taux dalphabtisation atteint 28,3% (36,7% pour les hommes et 21% pour les femmes) en 2007, soit une augmentation de 4,7 points par rapport lanne 2005. Le taux samliore de 4,7 et 3,7 points en milieu rural et en milieu urbain pour atteindre 19,2% et 62,9% en 2007 respectivement. Deux rgions, le Centre Nord et le Centre Sud enregistrent un recul du taux dalphabtisation (16,6% et 15,9% en 2007 contre respectivement 18,7% et 16% en 2005). Les progrs sont plus importants dans les rgions de lEst (+10,9 points) et du Sud Ouest (+6,5 points) qui enregistrent des taux dalphabtisation de 28,5% et 18,1% respectivement.

Quelles sont les causes du recul du taux dalphabtisation dans certaines rgions? Et quelles leons tires en termes de stratgie et de politique? En dehors dune analyse des performances ou contre performances, il est impossible de tirer des conclusions fiables sur lamlioration de la stratgie.

Par ailleurs, lanalyse des rsultats sur lalphabtisation pourrait tre mieux apprcie avec la prsentation de donnes sur le maintien des comptences (matrises de lcriture, de la lecture et du calcul) quelques annes aprs lalphabtisation. De mme, lanalyse pourrat tre enrichie par des informations sur le rinvestissement des comptences acquises dans la vie professionnelle, associative, etc. Cela indiquerait limpact rel de lalphabtisation sur les populations cibles.

Au niveau de lenseignement secondaire, suprieur, technique et professionnel, on note purement et simplement labsence de donnes sur le systme denseignement technique et professionnel, ce qui est particulirement grave quand on connat son importance dans le systme ducatif, la cration demplois et la comptitivit des entreprises (grandes mais surtout petites du secteur artisanal).

En ce qui concerne lapprovisionnement en eau potable. Les rsultats partiels obtenus partir des projets et programmes de la DGRE annoncent la ralisation de 1081 forages neufs sur 1500 prvus (soit 72%) et de 110 mini rseaux dadduction deau neufs au lieu de 40 prvus, la rhabilitations de 6 mini-rseaux dadduction deau potable et de 334 forages sur 500 prvus (soit 67%)..

Comme dans la plupart des secteurs, le rapport se contente de prsenter les rsultats des activits. La qualit de la prsentation pourrait samliorer avec la prise en compte dindicateurs sur les mnages utilisant exclusivement les points deau modernes, le gain de temps du fait de la facilit de lapprovisionnement en eau, les maladies hydriques, etc. La mme observation peut tre faite au niveau de lassainissement.

Dans le secteur de la sant. En ce qui concerne laccessibilit aux mdicaments essentiels gnriques, le taux de rupture sest sensiblement dgrad. Mme sil reste infrieur lobjectif (moins de 5%), il sest tabli 2,41% en 2007 contre 0,74% en 2006. Ainsi, la Centrale dachat des mdicaments essentiels gnriques (CAMEG) na pu disposer en moyenne que de 97,59% des 45 mdicaments essentiels contre 99,26% en 2006. Cette situation sexplique essentiellement par la pnurie des matires premires constate en 2007, suite la fermeture de plusieurs units de production de matires premires en Chine qui taient les principalessources d'approvisionnement, d'o le non respect des dlais de livraison par certains fournisseurs. Cela sexplique galement par laugmentation de consommation de certains produits entrant dans le cadre de la gratuit des soins obsttricaux nonataux durgence (SONU).

Le rapport prsente des contre-performancesavec leurs causes. Lanalyse gagnerait en qualit par la prsentation de donnes sur les consquences de ces contre-performances au niveau de lapprovisionnement en mdicaments essentiels gnriques sur les populations, ainsi que des pistes damlioration de la stratgie pour de meilleurs rsultats.

De faon gnrale, la prsentation de tous les autres secteurs suit la mme logique: le niveau de ralisation des activits sans aucune rfrence des indicateurs deffets ou dimpact, comme par exemple des informations sur le niveau de satisfaction des usagers sur lamlioration suppose des services proposes ou des infrastructures.

La production de donnes statistiques elle seule ne peut suffire pour formuler des analyses et des recommandations qui en dcoulent. Il est crucial de les interprter et dexaminer les raisons qui rendent compte de ltat des indicateurs et de leur volution. Pour cela limplication, les points de vue des acteurs concerns sont indispensables (techniciens de lEtat, mais aussi acteurs de la mise en uvre directe des actions, puis et surtout clients des services offerts). Il est indispensable de mener des enqutes qualitatives, bases sur des entretiens avec les acteurs concerns pour chercher comprendre les raisons de ltat des indicateurs. Or un tel exercice na pas eu lieu. Lon ne saurait par consquent effectuer des analyses valides permettant de tirer des conclusions. Le suivi ne peut pas se rsumer un simple exercice de monitoring. Lvaluation complte le monitoring en apportant des informations sur la pertinence des choix oprs et des mesures labores ainsi que des choix budgtaires; ou a contrario elle aide dmontrer les limites des dispositions prises jusque l, laborer de nouvelles sur la base de faits.

Les rapports gagneraient en qualit et en pertinence en se basant sur la dmarche suivante:

tat de lvolution des indicateurs et constats (carts, rythme etc.)

analyse lie la satisfaction/ performances et lvolution des indicateurs

recommandations qui en dcoulent.

La qualit des rapports pourrait samliorer par une analyse des stratgies utilises pour la mise en uvre. Une telle approche permettrait de rpondre aux questions suivantes:

La politique et la stratgie poursuivie jusque l sont-elles pertinentes?

la mise en uvre a-t-elle t efficace et satisfaisante pour les clients?

quelles sont les causes des performances et surtout des contre-performances?

existe-t-il dautres alternatives plus efficientes, porteuses de plus de croissance et de dveloppement dune manire durable?

En labsence dune telle approche, il est impossible davoir toutes les informations ncessaires pour tirer les conclusions en vue damlioration des stratgies.

1.7 La valorisation des rsultats

Les diffrents rapports produits (rapports des commissions sectoriels et thmatiques, rapport consolid) sont transmis aux acteurs du processus de mise en uvre et du suivi/valuation du CSLP (administration, socit civile et partenaires techniques et financiers). Une revue annuelle regroupant les diffrentes catgories dacteurs est organise pour examiner le rapport de lanne. A loccasion de cette revue, des aides mmoires sont produits contenant les points de vue des acteurs sur le rapport et des recommandations pour amliorer le processus de mise en uvre et du suivi/valuation du CSLP. Par ailleurs, le Secrtariat Excutif du dispositif de suivi/valuation dispose dune salle de documentation o le public peut consulter tous les rapports produits et autres documents sur le CSLP. Cette stratgie assure une assez large diffusion des informations sur la mise en uvre et le suivi/valuation du CSLP.

Depuis 2002, les acteurs chargs de la mise en uvre et du suivi/valuation du CSLP ont ainsi produit, chaque anne, des rapports. Des recommandations ont t rgulirement faites afin damliorer la mise en uvre et le systme de suivi/valuation du CSLP?

Ces recommandations ont-elles t prises en compte? Quel a t limpact de la rflexion critique en termes damlioration du processus de mise en uvre et du systme de suivi/valuation du CSLPet de planification des activits ?

Lexamen du processus depuis 2002, montre des rsultats plutt mitigs en ce qui concerne la valorisation des rapports de mise en uvre et de suivi/valuation du CSLP:

des amliorations ont t apportes au dispositif institutionnel avec la prise en compte du niveau rgional (cration de linstance rgionale de lutte contre la pauvret); malheureusement, cette mesure qui permettrait une forte implication des acteurs locaux dans le suivi/valuation du CSLP nest pas effective puisque les instances rgionales ne sont pas encore fonctionnelles, mme si leur cration a t consacre par un dcret prsidentiel.

Le principe dune forte implication de tous les acteurs, notamment de la socit civile et du secteur priv pour lefficacit du suivi/valuation de la mise en uvre du CSLP est aujourdhui acquis. Malheureusement, de multiples problmes empchent une pleine implication de ces acteurs; on peut citer: les retards ou labsence de communication des informations relatives au processus de la revue; on relve galement la faible organisation de la socit civile, linsuffisance de leurs capacits pour sapproprier les diffrents lments du processus afin de linfluencer; cest le lieu de relever linefficacit des programmes de renforcement mis en uvre jusque l par le Gouvernement et certains Partenaires Techniques et Financiers. .

Des observations au niveau de la premire version du CSLP (2000) montraient que les indicateurs taient insuffisants et pas toujours pertinents. Ils ne concernaient en majeure partie que les secteurs sociaux (sant et ducation) au dtriment dautres domaines sous-reprsents tels que la nutrition, lemploi et la formation professionnelle. Le CSLP restait mme muet sur les indicateurs lis au secteur du dveloppement rural (agriculture, eau et environnement, ressources animales). La plupart des indicateurs proposs sont bass sur des moyennes nationales et ne sont ni dcomposs ni rgionaliss ce qui limite leur reprsentativit. Depuis cette poque, des amliorations ont t portes aux indicateurs de suivi de la mise en uvre du CSLP. La plupart des secteurs a t pris en compte, notamment les domaines du dveloppement rural. Des mesures institutionnelles ont galement t prises afin damliorer la qualit des indicateurs et de la production de linformation statistique. Parmi ces mesures ont peut citer:

la cration du CNCS (Conseil National de Coordination Statistique) charg de la coordination des travaux statistiques mens par les diffrents ministres et institutions de ltat et de llaboration du programme statistique national;

la mise en place de LONAPAD (Observatoire National de la Pauvret et du Dveloppement Humain Durable) entre autre charg du suivi des indicateurs;

louverture, lENAREF, dun cycle de formation de statisticiens pour palier linsuffisance de ressources humaines dans ce domaine.

Malgr toutes ces mesures, beaucoup reste faire pour assurer une grande performance au processus de mise en uvre et au systme de suivi/valuation du CSLP. De nombreuses lacunes mises jour par les premiers diagnostics du systme de suivi/valuation demeurent.

Au niveau institutionnel, de nombreux problmes identifis depuis 2002 nont pas encore trouvs de solutions:

de limplication des acteurs locaux nest toujours pas effective, du fait de la non fonctionnalit des instances rgionales. Cette faible participation des acteurs locaux est une lacune importance dans le systme de suivi/valuation du fait de la position stratgique quils occupent dans lanalyse des ralits de la pauvret sur le terrain;

de mme, le problme de la participation de la socit civile se pose toujours du fait du dficit dinformation en sa direction, de sa faiblesse organisationnelle, de linsuffisance de capacits en son sein;

par ailleurs, de nombreuses commissions sectorielles et thmatiques connaissent de srieux dysfonctionnements: non respect de la priodicit des runions, la grande mobilit des participants qui rend inefficace le traitement des diffrents dossiers; les rapports de mise en uvre et du suivi/valuation sont gnralement produits en retard.

Au niveau de la qualit des rapports. La mauvaise qualit remarque depuis les premiers rapports et ayant fait lobjet de recommandations na pas encore trouve de solution. Les rapports de suivi/valuation sont toujours largement descriptifs et trs peu analytiques. Ce qui ne permet pas de tirer des conclusions pour amliorer les stratgies de mise en uvre et le systme de suivi/valuation du CSLP.

Au niveau des indicateurs, malgr une amlioration sensible on observe toujours beaucoup de lacunes, notamment labsence dinformations statistiques sur le niveau de satisfaction des usagers des services offerts.

Enfin, il y a une prise en compte insuffisante des rsultats des revues dans la prparation des budgets. Cela est d au fait que la mise en uvre du CSLP nest pas internalise au niveau de la plupart des dpartements ministriels. Les activits du CSLP sont toujours considres comme tant extrieures aux ministres. Dans la mme logique, le choix et la planification des activits ne tiennent pas compte des rsultats du suivi/valuation; les critres sur lesquels se fondent les choix gouvernementaux dans la dfinition des actions ne sont pas toujours clairs. Les choix des diffrentes actions ne sont pas toujours fonds sur des donnes rigoureuses qui favorisent le consensus dans ladhsion des options de politique et de stratgie.1.8 Rsum des forces et faiblesses du suivi du CSLP

Tableau n1: Synthse des forces et des faiblesses du systme de suivi/valuation du CSLP

CRITERESFORCESFAIBLESSES

Architecture du dispositif- Larchitecture du dispositif est thoriquement assez bien labore et agence

- Prise en compte de la dimension rgionale dans le dispositif- Les instances rgionales ne sont pas encore fonctionnelles;

- Pas darticulation fonctionnel entre les instances rgionales et le reste du dispositif de suivi/valuation

Le fonctionnement du dispositif institutionnel Des rapports de suivi/valuationsont produits;

Les revues annuelles sont rgulirement tenuesDysfonctionnement des commissions sectorielles et thmatiques

Participation des acteursLimplication de toutes les parties prenantes y compris la socit civile et le secteur priv dans le suivi/valuation du CSLP- La participation de la socit civile est relativement limite du fait, des faiblesses organisationnelles, de linsuffisance de comptences en son sein et de leur dficit en informations.

- Lefficacit de la participation de ladministration est rduite du fait dune insuffisance dans lappropriation/internalisation du processus CSLP.

Ressources matriels, financires et humainesLes partenaires techniques et financiers sont disposs soutenir le processus de mise en uvre et de suivi du CSLP.Les institutions productrices de linformation statistique (INSD et DEP) manquent cruellement de moyens financiers, matriels et humains.

Les indicateurs et la qualit de linformation statistiques- De nombreux indicateurs de rsultats dans la plupart des secteurs couverts par le processus.

- Existence dune information statistique pour renseigner les indicateurs.

- Le rythme annuel de suivi des indicateurs assure la rgularit des informations recueillies et facilite les comparaisons dans le temps- Absence /insuffisance dindicateurs sur lusage et les effets des services sur la pauvret

- des secteurs importants comme: le tourisme, les infrastructures routires, les mines, sont peu ou pas du tout couverts par les indicateurs.

- Des rserves sur la fiabilit de certaines donnes du fait de linsuffisance de formation des acteurs chargs de leur collecte et de labsence de contrle sur le processus.

- Non disponibilit dans les dlais de linformation

Qualit des rapports et valorisation des rsultats du suivi- Les rapports produits par les CST (le document consolid) sont trs descriptifs et trs peu analytiques; ils ne permettent pas de tirer des conclusions en termes de stratgie.

- Des tentatives de valorisation des rsultats du suivi, sont limites par la mauvaise qualit des rapports.

- De nombreuses insuffisances identifies depuis les dbuts du processus nont pas encore trouv de solutions.

II. Le suivi valuation du PDDEB2.1 Prsentation du PDDEB

Le Plan Dcennal de Dveloppement de lEducation de Base est le premier programme au Burkina Faso labor et mise en uvre avec une approche sectorielle. En effet, sa planification et sa mise en uvre ont t possibles grce une incontestable amlioration de la coordination entre les partenaires techniques et financiers et le Gouvernement et entre les partenaires techniques et financiers eux-mmes.

Le PDDEB a t planifi dans un contexte de multiples problmes dans le sous-secteur de lducation de Base au Burkina Faso: la faiblesse du taux de scolarisation avec de grandes disparits lies la situation gographique et lgalit entre les sexes, une faible qualit de lducation avec par exemple des taux de redoublement et dabandon relativement levs et des difficults au niveau du pilotage et de la gestion du systme. Le PDDEB a t labor par le Ministre de lEducation de Base et de lAlphabtisation en troite collaboration avec les partenaires au dveloppement afin de trouver des solutions ces problmes.

Ce plan, adopt par le Conseil des ministres du 23 juin 1999, sexcutera en trois phases, dont une premire phase prioritaire de 4 ans et devrait permettre en dix ans:

de porter le taux de scolarisation de 40,9% pour lanne 1997/1998 70% au moins en 2010 avec un accent particulier sur la promotion de la scolarisation des filles;

de dvelopper et diversifier les actions et les formules pour porter le taux dalphabtisation de 20 40% en 20010;

damliorer la qualit, la pertinence et lefficacit de lenseignement de base et de lducation de base non formelle.

2.2 Le systme de suivi-valuation du PDDEB

2.2.1 Le dispositif institutionnel de suivi-valuation

Le dispositif institutionnel du suivi-valuation du PDDEB comprend les DEP et les services dconcentrs du MEBA, le SP/PDDEB et les missions conjointes.

( La DEP du MEBALa Direction des tudes et de la Planification assure des fonctions daide la dcision stratgique. Elle a pour mission de prparer et de renseigner les dcisions de politiques ducatives prises ou prendre par les autorits politiques du ministre. En ce qui concerne prcisment le suivi-valuation, la DEP est charge de:

centraliser lensemble des donnes relatives tous les projets en cours de ralisation ou raliser; suivre les projets du ministre inscrits ou non dans les plans et programmes de dveloppement;

assurer la collecte, le traitement, lanalyse et la diffusion des donnes statistiquesLes ressources matriels et surtout lquipement informatique lui permettent de produire des donnes statistiques assez riches sur les diffrents indicateurs du systme ducatif. Toutefois les ressources humaines la disposition de la DEP sont faiblement formes.

( Les services dconcentrs (DPEBA, CEB et coles)Les services dconcentrs du MEBA sont en contact avec la DEP pour la production des donnes statistiques. Cest ce niveau que la grande partie des informations sur lducation est collecte. Les enseignants sont chargs de remplir les fiches relatives ces informations. Linsuffisance de la formation des enseignants dans le domaine de la collecte de linformation amoindrit la fiabilit des donnes collectes.

( Le SP/PDDEBLe Secrtariat Permanent du Plan de Dcennal de Dveloppement de lEducation de Base est une structure de mission cre dans le cadre de la mise en uvre du PDDEB. Il est charg de coordonner, suivre et contrler les activits entrant dans le cadre du pilotage du Plan, librant ainsi la DEP/MEBA de certaines tches de suivi quotidien du Plan. Il veille la mise en uvre des diffrentes oprations et activits ncessaires au pilotage du Plan et latteinte des objectifs. Le SP/PDDEB collecte des informations sur la mise en uvre du PDDEB. Le SP/PDDEB devrait fournir des appuis la DEP dans le domaine du suivi-valuation. Il devrait par exemple contribuer au renforcement des capacits des agents par des formations ou initier des tudes pour amliorer le systme de suivi-valuation. Malheureusement le SP/PDDEB dispose de trs peu de personnel pour ses nombreuses activits.

( Les missions conjointesLes missions conjointes sont des revues priodiques de la mise en uvre du PDDEB. Elles se tiennent tous les 6 mois. Les missions conjointes regroupent les diffrentes parties prenantes de la mise en uvre du PDDEB: les reprsentants des services de lEtat, notamment ceux du MEBA, aussi bien au niveau central quau niveau dcentralis, les partenaires techniques et financiers, les reprsentants des APE et des AME, les syndicats, etc. La mission conjointe examine le rapport produit cet effet sur la mise en uvre du PDDEB. A loccasion de la production de ce rapport, des reprsentants des partenaires techniques et financiers peuvent organiser des sorties sur le terrain afin de collecter des informations sur la mise en uvre du PDDEB. Ces informations viennent enrichir le document discuter lors de la mission conjointe. Malheureusement ces sorties qui permettent aux PTF de se rendre compte des ralits sur le terrain ne sont pas statutaires et sont plutt rares. Le document de la mission conjointe est galement enrichi avec les rflexions des groupes thmatiques (voir plus loin). La mission conjointe examine ltat de mise en uvre du PDDEB, analyse les rsultats enregistrs, les difficults rencontres et fait des recommandations. Elle examine galement la situation de la mise en uvre des recommandations de la mission conjointe prcdente. A la fin de la mission conjointe, un Aide mmoire est produit avec les principaux constats et conclusions ainsi que des recommandations destines amliorer la mise en uvre du PDDEB.

( Les groupes thmatiquesPour suivre le processus de mise en uvre du PDDEB il a t cr des groupes thmatiques. Ce sont des cellules de rflexion sur la mise en uvre du PDDEB. Ils regroupent les diffrents acteurs surtout au niveau central (partenaires techniques et financiers et agents des services du MEBA) et sont prsids par les structures comptentes du MEBA. Ils se runissent une fois par mois. On dnombre quatre groupes thmatiques en fonction des composantes du PDDEB: laccs, la qualit, le pilotage et la gestion financire. Chaque groupe organise la rflexion et produit un rapport dans son domaine daction. Ces rapports alimentent les dbats lors des missions conjointes. Les runions des groupes thmatiques seraient rgulires.2.2.2 Les moyens et les ressources

( Au niveau central

Trois services de la DEP/MEBA sont impliqus dans le suivi-valuation de la mise en uvre du PDDEB: le Service des statistiques scolaires, le Service de la Carte ducative et le Service Coopration, laboration, Suivi des Plans et Projets dducation (SCESPPE).

( Le personnel: les trois services mobilisent au total 16 personnes de niveau BEPC au moins (2 ont des diplmes suprieurs) avec une solide exprience dans lenseignement. Si un certain nombre dentre elles sont trs exprimentes dans la planification de lducation, un nombre important de ces agents est constitu dinstituteurs lorigine qui ont du apprendre le mtier de planificateur ou de gestionnaire de lducation sur le tas. Les comptences ont t acquises travers des sminaires et des ateliers locaux de trs courte dure. Certains ont t forms par lENAM dans le domaine de la gestion de lducation.

Ce personnel de la DEP reoit occasionnel des appuis des agents du PDDEB, notamment des chargs des diffrentes composantes. Ceux-ci interviennent surtout pour le renforcement des capacits au niveau dconcentr.

Au niveau central, la principale insuffisance en ce qui concerne le personnel, est la faiblesse des qualifications. Pour plus de performance au niveau central, les comptences des agents impliqus dans le suivi-valuation doivent tre renforces par des formations notamment dans les domaines suivants: le contrle de qualit des statistiques, le dveloppement des capacits danalyse des statistiques scolaires et le suivi valuation de faon gnrale.

( Les moyens de transport: Les vhicules sont communs tout le service. La DEP dispose de cinq de vhicules pour la ralisation de ses activits, notamment les sorties sur le terrain. Mais il arrive que certaines activits ne puissent pas tre ralises du fait de la non disponibilit des moyens de transport.

( Le parc informatique et la matrise des logiciels: sur ce point, la situation serait relativement satisfaisante. Grce lappui de diffrents partenaires au dveloppement, la DEP dispose dun quipement informatique assez performant. Dans ce domaine elle a bnfici de lappui financier et technique, de la part de partenaires comme la JICA (Coopration japonaise), le PAEN(coopration franaise) et de lUnion Europenne. La saisie et le traitement des donnes se font travers des logiciels de base de donnes et des applications conues cet effet. Les applications ont t dveloppes par le programme SISED de Dakar avec lappui de lInstitut des Statistiques de lUNESCO (ISU). Ces applications sont sous rgionales et permettent la comparabilit des donnes entre pays.( Au niveau dcentralis

Les DREBA, DPEBA et les CEB disposent dagents chargs des statistiques et de faon gnrale du suivi des actions ducatives. Comme au niveau central la quasi-totalit de ces agents sont des instituteurs qui ont t affects dans les bureaux aprs ou non une formation lcole Nationale dAdministration et de la Magistrature (ENAM). Ils souffrent de deux handicaps majeurs:le fait de navoir pas reu de formation concernant les approches et les analyses en ducation et ensuite de ne pas tre familiariss aux techniques de calculs des indicateurs pour la planification de lducation.

( Les moyens de transport: lune des principales limites du systme de suivi-valuation au niveau dcentralis est linsuffisance des moyens de dplacement et leur mauvais tat de fonctionnement dans presque tous les services mais plus particulirement dans ceux chargs de collecter les donnes. Le manque de moyens de dplacement et de carburant est galement source de blocage en matire de suivi des activits sur le terrain. Ce manque de moyens entrave aussi lacheminement des fiches de collecte des donnes des coles et DPEBA la DEP Ouagadougou. Les fiches ne sont pas transmises dans les dlais requis.

( Le parc informatique et la matrise des outils informatiques: les Services dconcentrs ne sont pas suffisamment pourvus de moyens informatiques, quil sagisse des DREBA ou des DPEBA et surtout des CEB. Le travail se fait manuellement au niveau des CEB. La conception des fiches nest pas matrise ce qui fait que certains agents prfrent rester leurs fiches manuelles classiques, Ce qui occasionnerait des dperditions de donnes.

2.2.3 Les indicateurs de suivi retenus et la collecte des donnes

( Les indicateurs retenus: les indicateurs de suivi-valuation du PDDEB sont regroups en trois principales catgories: les indicateurs daccs, les indicateurs de qualit et le pilotage du systme.

les indicateurs daccs, notamment le TBA, le recrutement des enseignants, le nombre dinfrastructures scolaires, la construction des salles de classes, la construction des logements denseignants, la ralisation des latrines et des forages, lquipement des salles de classes (tables-bancs, armoires, etc.). A ces indicateurs sajoutent ceux sur lducation non formelle; Les indicateurs de qualit, notamment le taux de redoublement, le taux de promotion, le taux de succs aux examens et concours, la ration lves/matre, le ratio lves/livre, le taux dabandon, etc.; Les indicateurs de pilotage et de gestion: ils sont surtout relatifs linformation financire, au renforcement des capacits et au fonctionnement des structures de mise en uvre du PDDEB.

Le tableau de bord pourrait tre complt avec des indicateurs sur le rinvestissement des acquis de lducation non formelle et sur la perception des usagers (parents dlves) sur la qualit de loffre ducative.

( Le processus de collecte et de traitement des donnesLa collecte, le traitement et la mise disposition des statistiques sur lenseignement de base et de lalphabtisation relve de la DEP. Les tablissements scolaires et les centres dalphabtisation constituent les principales sources pour la collecte des donnes sur lenseignement de base.

Linformation est collecte partir de fiches denqutes prtablies. Il en existe deux types: une fiche pour les donnes sur les lves et une autre relative aux donnes sur le personnel enseignant. Chaque anne ces deux catgories de fiches sont transmises aux responsables des coles et des centres dalphabtisation pour tre remplies. Chaque responsable remplit ses fiches partir des registres scolaires qui rassemblent toutes les informations sur son cole. Une fois remplies, les fiches sont transmises aux directions provinciales o elles sont contrles. Les fiches portant sur les lves sont envoyes la DEP o elles sont saisies. Les fiches sur le personnel sont transmises Direction des Ressources Humaines qui dispose dun systme de gestion du personnel. Les informations sur le personnel sont contrles et traite ce niveau avant dtre envoyes la DEP. Les donnes sur les examens et concours sont fournies par les centres dexamens situs au niveau des Directions Provinciales. Aprs les examens ou les concours, chaque centre rassemble les rsultats (candidats, admis et ajourns) et les transmet la Direction des Examens et Concours qui dispose dune base de donnes sur les examens et concours. Une fois contrls et traits ce niveau, les rsultats des examens et concours sont transmis la DEP. Les donnes au niveau dconcentr sont compltes au niveau central par les donnes financires.

La DEP dispose dun systme de gestion de base de donnes. A ce niveau, les donnes collectes sont traites par ordinateur. Les rsultats du traitement donnent lannuaire statistique national et le tableau de bord national qui constituent les principaux documents dinformations statistiques du MEBA.

Le manque de moyens de transport pour lacheminement des fiches vers les coles et les donnes jusqu la DEP et le faible niveau des agents chargs de la collecte sont les principaux problmes au niveau de la collecte des donnes.

2.2.4 La fiabilit des donnes du suivi

Au niveau central, la production de lannuaire et des bilans semble matrise. Mais des doutes existent quant la fiabilit des donnes en provenance des CEB et des coles, compte tenu de la faiblesse des comptences des agents chargs de la collecte. Etant donn que lcole constitue lunit statistique, cest donc toute la base du systme qui est remise en question. 2.2.5 Les rapports de suivi de la mise en uvre

Trois types de bilande mise en uvre du PDDEB sont tablis ce jour : des bilans semestriels, des bilans annuels et un bilan de trois ans de mise en uvre. Ces bilans dressent un tableau de lvolution de lducation selon les diffrentes composantes du PDDEB et soulvent des questions stratgiques traiter. La qualit de ces documents sest nettement amliore avec le temps montrant par-l les progrs raliss dans la gouvernance. Par exemple, au dbut de la mise en uvre du plan, les bilans ne faisaient pas systmatiquement rfrence des objectifs poursuivis et par consquent ne faisaient pas une comparaison entre les ralisations et les objectifs initialement fixs. Ce qui constitue le principe de base de toute valuation rigoureuse. Un autre fait souligner: les rapports de mise en uvre sont gnralement plus descriptif quanalytique.Au niveau central, la production de lannuaire et des bilans semble matrise actuellement. Au niveau dconcentr le projet de production de lannuaire statistique nest pas encore ralis. Les informations sont transmises au niveau central pour traitement.

2.3 Lvaluation mi-parcours de 2005

Aprs cinq annes de mise en uvre, le PDDEB a fait lobjet dune valuation mi-parcours en 2005, dont lobjectif principal tait didentifier et analyser les rsultats atteints depuis le dbut de la mise en uvre du Plan en 2001 et de tirer les leons de la premire phase pour mieux prparer la seconde.

2.3.1 Lquipe charge de lvaluation

Lvaluation a t confie un bureau dtudes tranger aprs un appel doffre international. Lquipe des valuateurs tait compose de quatre experts: deux consultants nationaux et deux consultants internationaux dont le consultant principal. Trois des consultants (dont le consultant principal) taient diplms en sciences de lducation, le quatrime ayant un diplme en gestion. Chacun des consultants avait une longue exprience dans son domaine de comptence en tant quenseignant et/ou consultant valuateur. Par ailleurs, lexpertise utilise couvrait toutes les composantes du projet: laccs loffre ducative, la qualit de loffre et la gestion et le pilotage du systme. Toutefois, tant donne limportance de la construction des infrastructures scolaires dans la phase valuer dans le plan, il aurait t trs pertinent de renforcer lquipe des valuateurs avec les services dun expert en gnie civile. Ce dernier consultant aurait la responsabilit de lvaluation de la qualit des infrastructures scolaires mises en place et mme des quipements, notamment des tables-bancs.

2.3.2 Ladquation de la mthodologie

La mthodologie utilise pour lvaluation tait assez pertinente. Elle a permis de collecter les donnes permettant de rpondre aux questions valuatives et datteindre les objectifs de lvaluation. Compte tenu de la nature des donnes collecter, la mthodologie utilise fait appel une approche qualitative et une approche quantitative. Lapproche qualitative a t utilise surtout pour recueillir des informations relatives aux perceptions et aux attitudes des diffrents acteurs sur la mise en uvre du projet et les rsultats atteints. La collecte des donnes sest faite laide dentrevues individuelles et de Focus Group. Lapproche quantitative a utilis le questionnaire et les dossiers statistiques du MEBA pour lvaluation des indicateurs de performance.

Le choix de faire appel un chantillonnage dit intentionnel des informateurs-cls tait judicieux.Il a permis de disposer dun chantillon dacteurs provenant de groupes dintrt, de groupes reprsentatifs, dorganisations, choisies pour leur connaissance de lobjet valu et par consquent capable de donner des informations pertinentes. Lchantillon comprenait les diffrentes catgories de parties prenantes du plan. Toutefois, on a pu observer une trs forte reprsentation des acteurs institutionnels (autorits ducatives et partenaires financiers) et une faible prsence de la socit civile. En effet, sur un total de 140 acteurs que comptait lchantillon on ne dnombre que 19 reprsentants de la socit civile et du secteur priv (APE/AME, entreprises de travaux publics et syndicats). Dans la mme logique, seulement trois coles ont t visites dans le cadre de la mission. La pertinence de lchantillon a t galement limite par le choix des localits denqute: lenqute stait limite quelques centres urbains, gnralement les plus importantes du pays: Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya et Fada NGourma. La ville de Pama a t la seule commune rurale visite. Ainsi, les communauts villageoises ont t absentes de lchantillon, elles nont pas t impliques dans lvaluation. Pour une plus grande pertinence des rsultats de lvaluation il tait ncessaire de recueillir lopinion de cette catgorie dacteurs par rapport loffre ducative. En effet, les communauts villageoises sont les principales utilisatrices de loffre ducative. Limplication des communauts villageoises tait dautant plus pertinente que les problmes daccs et de qualit de lducation se posent surtout en zones rurales. En effet, cest dans ces zones que par exemple le problme de la faiblesse du taux de scolarisation des filles, qui fait partie des grandes proccupations du PDDEB, se pose avec acuit. Dans le mme ordre danalyse, on remarquera que parmi les 6 localits visites, seules deux (Fada et Pama) font partie des provinces prioritaires; provinces particulirement cibles par les activits du PDDEB du fait de la faiblesse de leur taux de scolarisation, notamment celui des filles. En outre, les deux localits choisies font partie de la mme zone. Par ailleurs, du fait de limportance stratgique pour la promotion de lducation des filles, la faible reprsentation des Associations de Mres Educatrices (AME) dans lchantillon (5 reprsentantes seulement) amoindrie la pertinence des sources dinformation dans ce domaine.

Enfin, aucune approche na t prvue pour lvaluation de la qualit des infrastructures et des quipements. Cet aspect a t dailleurs compltement occult dans lvaluation.

2.3.3 La fiabilit des donnes

Linformation quantitative apparat comme le point fort du rapport dvaluation. Dans la mesure o cette information dcoule, en grande partie, du systme statistique de la DEP du MEBA, la fiabilit des donnes est largement lie celle de ce systme. Nous lavons dj not, si on considre que le travail statistique fait au niveau central rpond aux normes, on est en droit davoir des doutes sur la fiabilit des donnes collectes au niveau des coles et achemines la DEP, compte tenu de la faiblesse des comptences et des capacits au niveau dcentralis.

Par ailleurs, un problme de triangulation sest pos: tant donn la diffrence de questionnaires adresss aux diffrents groupes, et de laveu mme des valuateurs, les opinions des acteurs sur le terrain nont pas pu tre systmatiquement croiss et compars avec les avis des reprsentants du MEBA et des PTF. Une telle comparaison aurait sans doute permis loccasion de nuancer certains propos tenus par des acteurs oeuvrant la base du systme. Cette insuffisance constitue incontestablement une limite la fiabilit des informations qualitatives.

2.3.4 La qualit du rapport

Le rapport dcrit le contexte et le but du programme valu ainsi que ses rsultats de faon telle que les informations fournies soient aisment comprhensibles.

La dimension analytique est surtout reprsente par une analyse assez dtaille des donnes sur les statistiques scolaires fournies par la DEP du MEBA. Il sagit de donnes aussi bien sur les indicateurs de qualit de lenseignement(taux de redoublement, taux dabandons, taux de promotion, ration lves/matre, ration lves/livre, etc.) que sur laccs lducation (effectifs des lves, taux dadmission et taux brut de scolarisation). Une analyse des indicateurs dactivits, notamment la construction des infrastructures scolaires a t galement faite. Dans chacun des domaines considrs (qualit, accs, etc.), lanalyse est faite trois chelonsgographiques: au niveau national, au niveau des 20 Provinces prioritaires et au niveau dconcentr en gnral (provinces visites), ce qui permet dapprhender la performance du plan en fonction de la variable gographique. Toutefois, ce niveau la diffrence entre le milieu rural et le milieu urbain na pas t prise en compte dans lanalyse. La prise en compte de cette dimension aurait pu enrichir le rapport car le milieu rural concentre la plupart des problmes du systme ducatif au Burkina Faso, notamment linsuffisance de loffre aussi bien en termes qualitatif que quantitatif, la faible performance des indicateurs de qualit et daccs loffre ducative, etc. Par contre, la dimension genre a t largement prise en compte dans le rapport: tous les niveaux les performances relatives aux filles et aux garons ont t prsentes.

Le domaine de lalphabtisation a t galement analys laide des indicateurs traditionnels (nombre dinscrits, taux de promotion, taux dabandons, etc.). En plus de cette analyse, les auteurs ont enrichi cette partie du rapport par la prsentation des conclusions dune tude sur le degr de connaissances de base des no-alphabtiss (les nouveaux alphabtiss sachant lire, crire et compter avec une comptence acceptable), tude ralise par lInstitut International dthique et des Droits de lHomme (IIEDH) de lUniversit de Fribourg en Suisse et lAssociation pour la promotion de lducation non formelle (APENF) Ouagadougou. Selon cette tude, lalphabtisation se traduirait par un changement de comportement chez les participants aux plans sant, assainissement, planning familial, sida, etc. Par ailleurs, les nouveaux alphabtiss rinvestisseraient les connaissances acquises pour amliorer leurs situations socio-conomique: gestion de lactivit professionnelle, correspondance, etc.

La production et lanalyse des donnes statistiques ont t complte par une analyse des points de vue des acteurs sur lvolution des indicateurs. Malheureusement, compte tenu des limites mthodologiques, notamment au niveau de lchantillon, cette analyse sest limite surtout au point de vue des techniciens de lEtat, lopinion des clients des services offerts que sont les parents dlves, surtout ceux des zones rurales na pas t prise en compte. La prise en compte des perceptions de cette catgorie dacteurs sur lvolution des indicateurs et loffre dducation aurait pu enrichir le rapport et permettre de faire des recommandations appropries.

Par ailleurs, lexplication de lvolution des indicateurs par les points de vue des acteurs a des limites. Elle sest borne exposer parfois des opinions contradictoires par exemple sur la performance au niveau du taux de redoublement, des rsultats aux examens et concours, etc. Aucune dmarche objective na t envisage pour expliquer ces performances. Exemple, pour certains acteurs, lamlioration des indicateurs sur la russite aux examens et concours et sur les redoublements serait due une baisse des exigences au niveau des preuves ou des dcisions administratives (interdiction des redoublements au niveau de certaines sous-sections), dautres au contraire penseraient que ces performances sont dues une amlioration du niveau des lves. Au del de ces opinions nous pensons quil existe une possibilit danalyse en partant de comparaison dpreuves avant et au moment de la mise en uvre du PDDEB.

Parfois lexplication des rsultats certains niveaux ne sappuient pas sur des donnes de terrains; les perceptions des acteurs la base qui sont confronts continuellement ces phnomnes et par consquent les connaissent bien ne sont pas prises en compte. Cest par exemple le cas en ce qui concerne lexplication du phnomne des abandons qui constitue un important problme surtout en zone rurale. Par rapport ce problme, les auteurs crivent: En rsum, les donnes comparatives nationales et provinciales sur labandon ont permis de constater quau plan national, les taux dabandon baissent au cours de la priode au CP2, CE2 et CM1 (malgr une lgre remonte pour la dernire anne). Ces taux chutent aussi dans les provinces prioritaires pour lensemble des lves et pour les filles mais un rythme de plus en plus lent que ce qui est observ lchelle du pays. Les 20 pp profitent donc moins des bnfices du PDDEB concernant labandon scolaire. Comment expliquer ce phnomne si non par la rsistance que les milieux ruraux et les milieux moins favoriss peuvent opposer la frquentation scolaire et par les nombreux facteurs individuels (manque dintrt, de motivation; faibles capacits intellectuelles, etc.), et scolaires (programmes scolaires surchargs, inadapts; faible qualification des enseignants; relations enseignant/lves difficiles, effectifs plthoriques, etc.), qui font obstacles la persvrance scolaire (Page 36). La prise en compte de la ralit de terrain aurait pu permettre de comprendre que le phnomne des abandons ne sexplique pas uniquement par des facteurs psychologiques ou pdagogiques. De nombreux autres facteurs socio-conomiques interviennent, notamment linstitution matrimoniale, les besoins de main duvre familiale, la prsence ou non dune cantine scolaire au sein de lcole et partant linsuffisance des revenus des parents, etc.

Une importante analyse a t faite sur le pilotage du plan, m