Papeete to tatou oire 2006

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Un PATRIMOINE à PRÉSERVER

description

Le magazine d'information annuel de la capitale de la Polynésie française

Transcript of Papeete to tatou oire 2006

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UnPATRIMOINEà PRÉSERVER

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U’Y A-T-IL DE COMMUN entre la petite bourgade fondée en 1818 par le pasteur anglais William Crook et la capitale vrombissante et animée de la Polynésie française d’aujourd’hui, où se

rassemble chaque jour une grande partie des habitants des Iles du Vent ? À cette question, je répondrai : l’histoire et l’esprit de Papeete.

La courte histoire écrite de notre pays est peu connue. Celle de notre ville l’est encore moins. Créée dès 1890, la commune de Papeete est la plus ancienne de Polynésie française, mais elle est encore jeune en comparaison des communes de métropole dont la fondation juridique remonte à la Révolution française, un siècle plus tôt.

Intéressons nous davantage à notre histoire, aux récits de nos matahiapo, nos anciens. Ils nous aident à mieux connaître et à raffermir les liens unissant les uns et les autres. Ils nous font comprendre que nous ne sommes qu’une seule et grande famille.

Le dossier de cette sixième édition annuelle de Papeete To Tatou Oire est consacré au patrimoine historique de Papeete, un patrimoine malheureusement mis à mal, à la fois par les multiples calamités dont il a eu à souffrir tout au long du vingtième siècle, et par les contraintes de la modernité et de la poussée démographique.

Ce patrimoine existe pourtant bel et bien et nous avons le devoir de le préserver. Notre capitale n’était d’abord qu’une juxtaposition de quartiers, elle s’est peu à peu façonné une identité urbaine et culturelle. Édifi ces religieux et administratifs, marché et commerces, parcs et jardins, patrimoine artistique et architectural, infl uence coloniale et asiatique, Papeete a acquis au fi l des décennies une personnalité propre qui mérite d’être sauvegardée et mise en valeur. La réhabilitation complète de la Cathédrale, rétablie dans son état et sous son aspect d’origine à l’occasion de son cent trentième anniversaire, est l’exemple même de ce que nous pouvons faire en ce sens.

Mauruuru et bonne lecture

Michel BuillardDéputé-maire de Papeete

RETROSPECTIVE 2005 ………………………… 4

CULTURE-ANIMATION

Les temps forts de lʼannée 2005 ………………………… 8Portrait : Danou, lʼanimation dans le sang …………………12

API A PAPEETE 14

HISTOIRE

DOSSIER : Le patrimoine de la ville de Papeete ………18

PLAN DE PAPEETE ………………………………32

HISTOIRE

La CPS a cinquante ans ………………………………44

URBANISME

En bref ………………………………………………46

ENVIRONNEMENT

À la source du Jardin de la Reine ………………………50

SANTÉ - SOCIAL

Le SAMU à lʼécoute 24h/24 ……………………………56 Adrien Fauura : « Ne pas rester les bras croisés » …………57

SÉCURITÉ

Enfi n un refuge pour chiens errants ………………………58Médiateurs et nouveaux équipements

pour la police municipale ………………………………59

COMMUNE DE PAPEETE

Organigramme de la municipalité ………………………60Annuaire téléphonique …………………………………61

ANNONCEURS ……………………………………62

Intéressons nous à notre histoire

U’Y A-T-IL DE COMMUN

fondée en 1818 par le pasteur anglais William Crook et la capitale vrombissante et animée de la Polynésie française d’aujourd’hui, où se

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Com m e c h a qu e a n n é e , des navires venus des quatre coins du monde ont fréquenté le port de Papeete. Parmi les escales les plus remarquées, celle de l’Endeavour (fi n février) a été particulièrement appréciée par la population et les touristes qui ont pu

monter à bord de ce magnifi que trois-mâts en bois, réplique du bateau du capitaine Cook, venu à Tahiti en 1769. Puis, ce fut le tour (en août) du USS Mustin, lance-missiles de la marine des Etats-Unis dont les marins furent invités par des familles tahitiennes durant leur escale de cinq jours.

Toujours en août, mais dans un registre plus sportif, le navigateur Olivier de Kersauson s’est offert une escale bien méritée, après avoir effectué à bord de son trimaran géant Geronimo la traversée Sydney - Papeete en 13 jours, 8 heures, 25 minutes et 56 secondes ! Cet exploit concluait le lancement d’une nouvelle course baptisée Tahiti Nui Challenge. n

RÉTROSPECTIVE 2005

Pr e m i È r e c o m m u n e d e s Etablissements Français de

l’Océanie (E.F.O.), née en 1890, Papeete a fêté le 20 mai son 115è an-

niversaire, par une chaleureuse réception donnée à l’Hôtel de Ville lequel fêtait ses quinze ans d’exis-tence (voir Dossier « Patrimoine »). Au menu des réjouissances : musique kaina et gâteaux, pour le plus grand plaisir des Mamas accueillies en toute simplicité. Lors de sa création, la capitale comp-tait trois mille cinq cents habitants, en 2005, ils étaient plus de vingt-six mille… « Il ne faut ja-mais oublier son histoire » a commenté le Tavana, Michel Buillard, onzième maire de la commune, à la veille de cet anniversaire. n

115e anniversaire de Papeete

Le 29 m a i 2005, les Polynésiens appelés aux urnes pour se prononcer sur la Constitution européenne, ont voté « Oui » à 72,88 % (avec un chiffre

d’abstention toutefois important de 72,78 %), alors que le « Non » l’emportait nettement en métropole. Dans la commune de Papeete, 73,72 % des électeurs ont voté « Oui », avec un peu moins d’abstentions (70,82 %). n

Europe : Papeete dit « oui »

Escales remarquées

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En Ju i n 2005, la première chasse aux carcasses de vé-

hicules organisée à Papeete a permis de récolter, en une quin-

zaine de jours, plus de quatre-vingt-dix épaves enlevées à la demande de leurs propriétaires ou abandonnées le long de la voirie. Les véhicules ont ensuite été acheminés sur un terrain com-munal à Tipaerui pour y être compressés, grâce à un partenariat passé entre la municipalité de Papeete et le ministère du Développement du-rable. Les particuliers souhaitant se débarrasser de leurs épaves pourront, à l’avenir, déposer une demande auprès du bureau de la police munici-pale, à l’Hôtel de Ville. n

Le 24 Ju i n 2005, la cathédrale Notre Dame de Papeete rouvrait enfi n ses

portes au public, après une longue et coûteuse réhabilitation engagée par la municipalité pour préserver cet édifi ce phare du patrimoine de la ville (voir Dossier). Plus de cinq cents personnes reli-gieuses et laiques sont venues rendre hommage à la belle, désormais vêtue de jaune, lors d’une cérémonie d’inauguration. Celle-ci était dirigée par Monsieur Michel Buillard, député-maire de Papeete, en présence de Monseigneur Hubert Coppenrath, archevêque de la Polynésie française, du président de l’Assemblée de la Polynésie française, Monsieur Antony Geros et de nombreuses personnalités.

Les commerçants de la place dont la patience durant les travaux a été saluée par le maire, sont venus également admirer ce bel exemple de restauration et dʼintégration à lʼenvironnement urbain, les abords de lʼédifi ce ayant été réaménagés afi n de faciliter les déplacements à pied.

Quelques mois plus tard, le peintre Yves de Saint Front sʼest attelé à la restauration des douze tableaux du Chemin de croix, œuvre de seize mètres de long quʼil avait réalisée en 1968. En décembre, dix nouveaux vitraux, signés Deanna de Marigny, venaient à leur tour parer Notre Dame. En 2006, un nouvel orgue et un retable de Ioana représentant un tableau de Rubens (Le coup de lance) viendront parachever lʼensemble. n

À la casse, les épaves !

notre-Dame, le retourVEn

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Après de longs mois de gestation, l’unité d’oncologie du CHPF

(Centre Hospitalier de Polynésie fran-çaise) a pu enfi n démarrer son activité. Destiné à traiter les patients souffrant d’un cancer, mais ne nécessitant pas d’hospitalisation, ce nouveau service dirigé par le Dr. Eric Jauffret permet-tra de pratiquer des chimiothérapies dans de bonnes conditions. En revan-che, en attendant l’ouverture du futur hôpital du Taaone, les radiothérapies (traitements par rayons) nécessiteront encore des évasans.

Cette nouvelle étape dans le trai-tement local des cancers intervient après l’ouverture au CHPF, quelque mois auparavant, d’une consultation spécialisée dans la prise en charge de la douleur. n

Le BÂ-ZIK, discothèque à la mode (ex Glamour, ex Krypton) située en bas de l’avenue Bruat a été gravement endommagée, le 17

septembre, par un incendie qui, heureusement, s’est déclaré après la fermeture.

Moins d’un an auparavant, (novembre 2004) deux autres établisse-ments du centre ville, les restaurants Copacabana et Chez Loulou’s (en face de l’Hôtel de Ville) avaient été victimes eux aussi d’un incendie. En novembre 2005, soit près d’un an après le sinistre, le Copacabana et le Loulou’s ont enfi n pu rouvrir leurs portes avec, à la clef, de nouveaux espaces de restauration. n

RÉTROSPECTIVE 2005Incendies et réouverturestraitement des

cancers à Mamao

Les traVa uX de réfection de la RDO (Route de Dégagement Ouest, dite « Route des Collines »), engagés en octobre 2005, ont permis à « l’autoroute

de Tahiti » de s’offrir une nouvelle jeunesse : remise en état et renforcement de la chaussée, traitement des accotements, « remise aux normes » du marquage au sol (qui a du reste suscité une polémique dans les médias)… Surtout, l’ap-plication d’un tapis d’enrobé plus épais, permettra désormais l’accès de la fi le de droite de la RDO aux poids lourds (jusqu’à dix-huit tonnes). C’est en 1973, sur une idée d’Alban Ellacott, alors directeur de l’Equipement et aujourd’hui adjoint au maire de Papeete, que le chantier de la RDO avait été lancé afi n de relier Tipaerui à Punaauia et de dégager la route de ceinture ouest, déjà très chargée… En 1974, le premier tronçon Tipaerui - Pamatai était inauguré. Cinq ans plus tard, les premiers véhicules s’élançaient sur la nouvelle chaussée de deux fois deux voies. n

nouvelle jeunesse pour la Route des Collines

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Dr Jauffrret

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L’élaboration du projet « Te Autaeaera’a » (Solidarité) par le gouvernement a en-

gendré début décembre (les 2 et 3) une grève générale et des barrages bloquant l’entrée et la

sortie Ouest de Papeete, ainsi que la zone de Motu Uta.Le port avait déjà été, à la veille de la rentrée scolaire (16

août), le théâtre dʼun blocage mené durant trois jours par des membres du GIP (Groupement dʼIntervention de Po-lynésie), provoquant une pénurie temporaire dʼessence et de gaz. Deux autres barrages ayant toujours pour origine le devenir de ce groupement avaient également affecté lʼaccès à la zone, en mars et juillet 2005. n

En octobre, le maire de Papeete ac-cueillait le nouveau haut-commissaire de la République, Madame Anne Boquet, déjà familière de la capitale puisqu’elle y avait déjà séjourné au début des années 1990 en qualité de Secrétaire général de la Polynésie

française. Cette rencontre a été l’occasion d’évo-quer notamment les projets de ré-novation du mar-ché et de création d’un futur pôle sportif et socio-éducat i f près du stade Willy Bambridge. n

Ça bloque !

Rencontres offi cielles

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Mic h e l bu il l l a r d a coiffé sa casquette de député pour rencontrer à Paris, fi n septembre, le nouveau ministre de l’Outre-mer, François Baroin. Profi tant de cet entretien, il a abordé plusieurs sujets lui tenant à cœur, en

particulier le renforcement de l’autonomie fi nancière des communes et la sécurité publique. Il a demandé au ministre un audit de la Direction de la Sécurité publique (DSP) de Papeete et l’attribution d’un hélicoptère à la gendarmerie. Il a également plaidé en faveur de moyens supplémentaires pour l’Université de la Polynésie française (UPF) et la

construction d’une nouvelle unité d’hébergement pour ses étudiants. n

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CULTURE - ANIMATION

LA FINALE DE LA DEUXIÈME ÉDITION du concours artistique et culturel Upa Nui a mobilisé, place Toʼata (le 22 octobre), cent trente-six jeunes talents

âgés de douze à vingt-cinq ans, venus de toute la Polynésie française. Vingt-sept groupes issus des sélections organisées à Tahiti et dans les

îles étaient en lice pour départager les quatre meilleures formations, dans les catégories « danse moderne », « aparima », « chanson moderne » et « orchestre kaina ». Lors de sa soirée sélective, Papeete avait enregistré dix-neuf groupes inscrits, regroupant des jeunes de tous les quartiers.

La capitale, qui avait remporté lʼan dernier le premier prix dans la catégorie « hip hop », nʼa hélas pas obtenu de distinction lors de cette édition 2005 très festive. n

LEs tEMPs FoRts

LA DEUXIÈME ÉDITION du FIFO (Festival International du Film documentaire Océanien) organisée en janvier

2005 à Papeete (Maison de la Culture), a enfi n réveillé le PAP ! (Paysage Audiovisuel Polynésien). À lʼaffi che : de nombreux fi lms de qualité dont deux documentaires retraçant un pan de lʼhistoire de la capitale : Le Bataillon des Guitaristes (prix du documentaire historique sur le Bataillon du Pacifi que) et Un Chinois de Papeete (ou lʼintégration dʼune communauté vue au travers du travail photographique de Michel Chansin). En clôture du festival, plusieurs jeunes stagiaires réalisateurs océaniens ont également présenté un documentaire collectif conçu comme une lettre envoyée de Papeete et dans laquelle chacun dʼentre eux a pu livrer son regard sur le patrimoine culturel polynésien. Un troisième FIFO était organisé fi n janvier 2006. n

EN SEPTEMBRE, un Jésus-Christ crucifi é, grandeur nature et signé Gaya, a fait une

apparition remarquée au dernier étage de la mairie de Papeete… Cette œuvre réaliste, pièce maîtresse dʼune exposition collective dédiée - une fois nʼest pas coutume - à lʼart contemporain, a attisé la curiosité des visiteurs. Après lʼorganisation au Hangar (mai 2005) de lʼexposition A cru et… à crocs autour dʼartistes iconoclastes tels Duday, Detloff, Forest ou encore Hyvert et Fay, cʼest la deuxième fois quʼune telle manifestation se déroulait cette année. Une nouvelle brise créative souffl e sur la capitale et cʼest tant mieux ! n

Papeete à travers le FIFo

Jésus à l’Hôtel de ville Mobilisation de jeunes talents

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LEs tEMPs FoRts

PRÈS DE MILLE CINQ CENTS personnes se sont rassemblées le 18 juin, autour de

la place Vaiete, lors de la première Nuit des rollers initiée par la fédération Young, Hope & Life. Les amateurs de rollers, de skate, de mountain bike et même de trottinette ont eu le plaisir dʼévoluer sur un front de mer (boulevard Pomare) fermé, pour lʼoccasion, à la circulation automobile. Les spectateurs ont pu également assister, devant le Fare Manihini, à un match amical de hockey sur rollers. Seul bémol au franc succès de cette première : la présence de charrettes « boum boum » (équipées de mega basses) qui nʼa pas toujours fait lʼunanimité… n

DE L’annÉE 2005

Hinano, de 1955 à aujourdʼhui : cette exposition montée à la mairie de Papeete (juin 2005) a permis

aux amateurs de découvrir lʼhistoire et lʼévolution de la bière Hinano et de sa célèbre Vahine nées toutes deux il y a cinquante ans. Deux mois plus tard, la Brasserie de Tahiti se voyait décerner le Prix de lʼentrepreneur 2005 lors de la soirée de clôture du congrès régional pour les investissements HIPAM (Heads of Investment Promotion Agencies Meeting) qui réunissait, pour la première fois en Polynésie française, différents intervenants du Forum des îles du Pacifi que. Ce prix vient récompenser « lʼentreprise qui sʼest le mieux illustrée cette année en termes de développement de ses activités, de croissance et de participation au développement économique et social de notre pays », a souligné Hinano Dexter, directrice de Tahiti Invest et organisatrice de lʼévénement. n

Première nuit des Rollers

Hinano a 50 ans

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CULTURE - ANIMATION

LA MAIRIE DE PAPEETE a créé lʼévénement en accueillant,

en octobre 2005 (du 16 au 22), le premier Festival de Danses et dʼArts traditionnels dʼOcéanie francophone. Des délégations de Wallis et Futuna, de la Nouvelle-Calédonie et des représentants de Tahiti étaient réunies dans un « village », construit tout spécialement pour ces retrouvailles culturelles entre cousins mélanésiens et polynésiens.

Cette manifestation inédite fut lʼoccasion de découvrir les traditions et le savoir-faire de ces pays et territoires à travers des stands dʼartisanat, des chants et des danses, des spécialités culinaires comme le bougna (four traditionnel calédonien) ou des rituels tel celui du kava, présenté lors de la cérémonie dʼouverture par un chef coutumier de Futuna. Plus dʼune centaine dʼinvités avaient fait le déplacement pour ces réjouissances, fruit dʼune collaboration entre lʼAssociation des Femmes Océaniennes et le Tomite Tauraʼa de Papeete. n

Retrouvailles entre cousins océaniens

Nouvelle-Calédonie

Futuna

Polynésie française

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LE CHANTEUR ANGLAIS Joe Cocker qui donnait un concert unique place Toʼata le 28 octobre, a joué à guichets fermés devant

plus de cinq mille spectateurs. La prestation de la star, véritable monument de la scène internationale du rock, a été qualifi ée de « mémorable » par un public conquis et enthousiaste, représentant plusieurs générations. n

Joe Cocker à guichets fermés

Pl u s d e d e u X m il l e pe r son n e s ont assisté samedi 2 juillet au soir à l’élection de Miss Papeete dans les jardins de l’hô-

tel de Ville. Elles étaient huit candidates en lice, toutes déja Miss ou première dauphine de leur quartier. Le jury, après les trois passages des candidates, a délibéré pour consacrer Gwendoline Manate Miss Papeete, à la grande joie des sup-porters de Vaininiore qui se sont déplacés en nombre.

Agée de 17 ans, Gwendoline est une jeunes fi lle très spor-tive. Elle se prépare d’ailleurs pour les festivités du Heiva, où elle concourra dans l’équipe de Rautere pour les courses de pirogues. Roo Taraina, 16 ans a obtenu le titre de 1ère dauphine suivie de Heilani Tihoti 2ème dauphine et Ravena ATAPO miss Young Hope and Life. n

Gwendoline Manate Miss Papeete

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CULTURE - ANIMATIONPORTRAIT

Qu i n e c on n a ît pa s d a n ou , de son vrai nom Daniel Heuea, chargée, depuis 2001, de la communica-

tion à la mairie de Papeete ? Personnage haut en couleur, mahu aux talents d’ani-matrice née, Danou est une enfant de la ville. Elle y est née, un beau jour de juin 1957 et y réside depuis lors (quartier

Estall, Fariipiti). Son parcours professionnel est à son image : étonnant et

singulier. Caissière au Piano bar à sa sortie du collège, ani-matrice radio et télé (Les femmes, cʼest mon affaire sur RFO Polynésie), rédactrice, chanteuse (dans le trio Les étoiles de la galaxie) et même actrice à ses heures…, Danou a commencé sa carrière à la mairie en 1980, comme jardinier. « Le soir, après mon travail, je fi lais à Radio Papeete située alors dans lʼhôtel Kon Tiki », se souvient-elle. Elle y animera, pendant plusieurs années, une émission qui est sans doute à lʼorigine de sa po-pularité.

En 1995, à lʼarrivée de Michel Buillard à la mairie, après un passage au service des Affaires sociales et à lʼEtat civil, elle prend en charge les manifestations culturelles (dont le Tomite Taurua), puis participe à la mise en place du premier Carnaval de Tahiti quʼelle animera jusquʼen 2001. Membre du jury et présentatrice du Heiva i Tahiti à huit reprises (dont le dernier en 2005), Danou évolue dans le monde du spectacle comme un poisson dans lʼeau. Aussi, après un détour par la maison de quartier de Pinai, elle retrouve à la mairie son secteur de prédilection, la communication, pour relever un autre défi : la rédaction de la revue municipale trimestrielle Te Honoraatira.

Un beau parcours que Danou, élevée aux mamelles de lʼEglise protestante maohi, pense devoir en partie à son engagement dans la vie religieuse, « grâce auquel jʼai pu combler mes lacunes scolaires ». En point dʼorgue, elle organise en 1997 le bicentenaire de lʼarrivée de lʼEvangile à Tahiti, « avant de passer le fl ambeau à la relève ».

Ses projets ? L̓ animation toujours et encore, au sein dʼune nouvelle cellule créée à la mairie et puis… « cuisiner, mʼoccuper de mon jardin car, en réalité, je suis un peu casanière… », minaude-t-elle. n

Danou, Danou,l’animation dans le sang

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l’animation dans le sang

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API À PAPEETEImpôts à l’immeuble « Papineau », voyages au « Atevi »• Le Trésor public (services de la Paierie de la Polynésie française) a déménagé pour le nouvel immeuble de commerces et de bureaux baptisé Papineau (rue Tepano Jaussen, derrière la Cathédrale), réplique architecturale du bloc Uupa (rue Edouard Ahnne). Standard : 50 73 73- Juste en face, l’immeuble Atevi tout neuf lui aussi, héberge désormais les services « Réceptif » et « Clientèle internationale » de l’agence Tahiti Nui Travel (la billetterie demeurant au Vaima), une partie de Tahiti Tours (réceptif et direction à l’étage) et l’agence Tekura Tahiti Travel. n

C’est dans la boîte !Ça bouge dans la décoration avec l’implantation, au centre Vaima (plazza haute), d’un magasin inédit à Papeete, La boîte à Images. Cette caverne d’Ali Baba du poster rassemble près de 5 000 modèles (photos, reproductions de peintures…) classés par thèmes. Elle offre un espace d’exposition vente aux jeunes artistes. Un service d’encadrement rapide (le jour même) est également proposé. À découvrir. n

Tél : 43 60 07

Côte à CôteDeux boutiques ont fait leur appa-rition, côte à côte, rue du général de Gaulle :

la célèbre enseigne de surfwear Quiksilver (à l’emplacement de Music Shop) et un magasin de prêt-à-por-ter, American Beauty (ex auto-école Halfon). n

Retour de l’alimentation en centre villeAlors que les magasins d’alimentation se font de plus en plus rares en centre ville, l’enseigne Leader Price a choisi de s’implanter en face du marché (à côté du Fare Loto), dans un immeuble flambant neuf.

Cette grande surface à bas prix proposera, dans un premier temps, un vaste espace consacré aux rayons frais (laitages, charcuterie), en attendant l’ouverture, à terme, de deux niveaux supplémentaires dédiés à la droguerie et à l’habille-ment. n

Cyber espace apiABC Diffusion, magasin de copies en libre service a ouvert, dans ses locaux de la rue Cook, un cyber espace (cli-matisé) doté d’une quinzaine d’or-dinateurs pour jouer en réseau ou se connecter à l’Internet en haut débit grâce à l’ADSL. n

Tél : 45 29 29

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Nouveau Q.G pour le Plan BL’équipe du Plan B a quitté l’avenue Bruat pour le quartier du Commerce (entrée avant Optimum Vision). Les créateurs du site papeeteonline.com (moteur de recherche) bénéfi cient ainsi d’un quartier général plus spacieux. Cette dynamique entreprise regroupe désormais, avec Iaora system (pour la partie technique), treize collaborateurs qui multiplient les sites web comme des petits pains. À leur actif : la création, entre autres, des sites de la ville de Papeete, des compagnies Air Tahiti Nui, Air Tahiti et Air Moorea et de Tahiti Tourisme. Le Plan B est également à l’origine des récents développements du portefeuille Internet de la Présidence et des différents ministères. n

Tél : 54 26 60

La Banque de Tahiti en libre-serviceUne agence « nouvelle génération » de la Banque de Tahiti a ouvert ses portes à Fare Ute. Entre autres innovations, l’aménagement d’un espace en libre-service, dédié aux opérations courantes (dé-pôts et retraits, virements, transferts). La clientèle devrait sans nul doute apprécier les larges plages d’ouverture (de 6 h à 18 h en semaine et même de 6 h à 12 h le dimanche matin).L’immeuble du groupe abrite également l’enseigne Océor Lease Tahiti (anciennement Crédipac), spécialisée dans le leasing pour les particuliers et le crédit-bail mobilier pour les professionnels. n

Contact Océor Lease : 50 24 24

La Baja Cantina, c’est caliente !Chaude ambiance à la Baja Cantina, restaurant spécialisé dans la cuisine mexicaine et qui a ouvert ses portes en 2005 (angle Prince Hinoi - avenue Paraita). Au menu : de grandes tables en bois idéales pour dîner en famille ou entre amis, et animation garantie par les « fi lles du resto » qui dansent sur le bar et mettent l’ambiance. La Baja Cantina a également prévu un espace à la disposition des enfants, avec console de jeux et DVD. n

Tél : 85 55 85

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API À PAPEETE

Tahiti Phone en ville : et de deuxTahiti Phone a ouvert un nouveau magasin en ville (avenue du Prince Hinoi, entre Moutet et Hyperbrico) qui propose, comme ses autres enseignes, des téléphones mobiles de dif-férentes marques, des abonnements Tikiphone et divers ac-cessoires. Un services après-vente et de déblocage de cartes mobiles (pour les modèles provenant de métropole par exem-ple) est également assuré. C’est le deuxième point de vente de l’enseigne à Papeete, après celle du Fare Tony. n

Tél : 42 60 60

Nouvelle école de musiqueUne école de musique, Moo Music School, dirigée par Rodolphe Raynaud (batteur du groupe « Le quintet de nœuds » (!) s’est implantée en centre ville, près du marché (immeuble de la Banque de Tahiti 2 étage). À la clé : des cours particuliers de guitare, de piano et de basse, et des cours collectifs de percussions et de chants (chorales, pour les enfants). n

Tarifs : 2 500 Fcfp (la demi-heure) et 5 000 Fcfp (l’heure).

Tél : 41 05 55

Pour faire la fête• Toys’Center a lancé à Fare Ute (à côté du magasin de jeux), une nouvelle enseigne baptisée Fiesta Party et entièrement dédiée à la fête : ballons, bonbons et bannières « joyeux anni-versaires », pinata (personnage en carton rempli de bonbons et de jouets que les enfants mexicains se font une joie d’éven-trer…), kits de mariage pour décorer les voitures…Tél : 42 53 33 •Board House & Party s’est installé pour sa part Cours de l’Union Sacrée (au 19). On y trouve toutes sortes d’accessoires pour les anniversaires des enfants et les fêtes (décorations pour Halloween), ainsi qu’un surf shop (à l’étage) distributeur de la marque locale de planches 55 Surf Board. n

Tél : 81 05 00

Les Antipodes à PapeeteUne galerie d’art api, baptisée Les Antipodes, a ouvert ses portes en centre ville (passage du Fare Tony). L’art contemporain y sera à l’honneur grâce à des expositions de peintures, de sculptures, de céramiques et d’objets d’art. Cette galerie, dont la première exposition était consacrée aux peintres des Iles Sous-le-Vent, sou-haite donner davantage la parole aux jeunes artistes polynésiens et favoriser les échanges culturels en invitant ponctuellement des créateurs extérieurs, notamment de la région Pacifi que. n

Tél : 54 05 05

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Ils ont déménagé• Le centre de secours maritime (MRCC) de Papeete a démé-

nagé pour la base navale de Fare Ute afi n de faire face à une « multiplication de ses missions » (triplement des opé-rations de sauvetage entre 2000 et 2004), a indiqué le commandement de la Marine.

• La Ligue nationale contre le cancer a, quant à elle, élu domi-cile au deuxième étage de l’Hôtel de Ville de Papeete. n

Tél : 41 58 65

Une enseigne, plusieurs marquesLa nouvelle enseigne Tahiti Eden Store située dans la rue piétonne, près du Centre Vaima (à côté du Rétro), a choisi de rassembler plusieurs marques locales et in-ternationales en un seul lieu, autour des secteurs de la perle, de la bijouterie, de l’horlogerie, de la maroquinerie et de la mode. Un concept qui devrait séduire les visiteurs à la recherche d’idées cadeaux et les touristes de passage, d’autant que les portes de l’Eden seront ouvertes toute la semaine, même le dimanche (13 h -18 h)… nTél : 85 30 85

Resto, presse et jeuxInstallé rue Dumont d’Ur-ville, à côté du magasin But, Au Presse-citron rassemble un tabac presse (avec point de vente de la Pacifique des Jeux) et un restaurant dédié à la cuisine française. La salle (climatisée) peut accueillir jusqu’à 80 per-sonnes, pour le déjeuner uniquement. n

Tél : 41 92 40

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DOSSIER

Que reste-t-il aujourd’hui du Papeete d’antan ? En arpentant les rues, l’amateur de vieilles pierres risque fort de rester sur sa faim… La cathédrale n’a que cent trente ans et seul l’hôpital de Vaiami a dépassé cent cinquante ans. Bon nombre d’édifices ne sont que des « copies témoins » d’un passé architectural révolu et fortement colonial. Ils ont néanmoins, à défaut d’authenticité, le mérite d’évoquer le patrimoine historique, culturel et immobilier d’une cité hélas spoliée de ses richesses par les nombreuses calamités dont elle a fait les frais depuis le dix-neuvième siècle. Pour autant, il serait faux d’en conclure hâtivement qu’il n’y a rien à voir à Papeete. Pour qui veut bien entendre les rumeurs du passé, la capitale est loin d’être muette…

Le patrimoinehistorique de

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Lor s de sa fon dation au dix-neuvième siècle, Papeete n’était qu’une petite bourgade abritant de modestes fare en matériaux locaux dont les fours traditionnels (ahimä’a) constituaient autant de foyers d’incendie potentiels. Quant aux « maisons de

colons », bâties en bois et mitoyennes, elles n’étaient pas moins exposées. À la moindre étincelle, le feu se propageait en un temps record et tout un pan de leur architecture de leur pittoresque style far west partait en fumée. En 1884 (le 23 juin), une quinzaine de bâtisses situées dans le centre (autour de l’actuelle rue Gauguin) et appartenant à de gros négociants de la place furent ainsi réduites en cendres.

Papeete

Maison de la reine, près de la poste centrale

(voir article page 40)

Tsunami et incendies en sérieIl y a cent ans, un violent cyclone s’abattait sur Papeete, engen-drant un raz-de-marée qui, en une nuit (du 7 au 8 février 1906), balaya trois cent vingt-sept mai-sons, soit près de la moitié de la ville. La mer pénétra jusqu’à plus de cinquante mètres à l’inté-rieur de celle-ci et détruisit, entre autres, « les bâtiments du Port, de la Police, des Contributions, de la Poste… », comme l’écrivait dans son rapport le gouverneur Emile Jullien (cf. Le Mémorial po-lynésien, Philippe Mazellier - Ed. Hibiscus, 1978)

En septembre 1914 (le 22), deux croiseurs allemands, venus probablement pour s’emparer d’un stock de charbon, bombar-dèrent la ville. Un incendie se déclara et ravagea les bâtiments du centre (autour du marché et de la cathédrale). Dans la rue des Beaux Arts (l’actuelle rue du 22 septembre) seuls trois maga-sins en ciment armé résistèrent. Le marché couvert fut à moitié démoli. La Mairie (située alors place du Marché) s’en sortit in-demne.

Enfin, plus récemment, en juin 1969, un incendie détruisit notamment les commerces de l’ancien « bloc Vaima » (Tony Photo, Tahiti Art, Sylvain, Bata, etc.), privant Papeete d’une par-tie de son patrimoine des années 1950-60. t

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete Le temple Paofai, aux origines de la ville

En 1982, le temple protestant Siloama de Paofai était inauguré, lors d’une

cérémonie rassemblant près de sept mille personnes. Cet élégant édifice de couleur rose saumon, taillé pour accueillir mille huit cents fidèles, a conservé l’architecture d’inspiration coloniale (et la flèche, restau-rée) de son prédécesseur, construit au début du vingtième siècle (1907).

C’est à son emplacement que Papeete prit naissance, lorsque le pasteur William Crook

choisit d’y bâtir (1818) deux grands fare pote’e faisant office de temple et d’école. En réalité, il s’agissait plutôt d’un pis-aller, les « bonnes places » (Tiarei, Matavai, Punaauia…) étant déjà occupées par d’autres missionnaires en quête d’ouailles à évangéliser. Dès lors, le « fonda-teur de Papeete » n’eut d’autre choix que ce site marécageux, totalement ignoré par les précé-dents « découvreurs » européens de Tahiti (Wallis, Bougainville et Cook).

Cinq ans plus tard, mille personnes vi-vaient là et un nouveau temple en pierre, plus vaste, fut inauguré sous le règne du roi Pomare III. L’événement fournit prétexte à l’organisa-tion d’un des premiers grands tämä’ara’a (ban-quet) de Papeete. n

Vaiami, le plus ancien bâtiment

L’h ô p i t a l d e V a i a m i (rue du Commandant Destremeau) fut l’un

des premiers bâtiments en dur construits à Papeete, avec la caserne et la Marine nationale (front de mer) dont subsiste le bâtiment de droite. Édifié en 1848 sous l’administration du capitaine Armand Bruat qui avait choisi Papeete pour capi-tale, il reflète le style colonial et militaire de l’époque. Les militaires représentaient alors plus de la moitié de la population de la ville (trois mille habitants).

Gustave Viaud, frère de Pierre Loti et auteur de nombreux clichés photographi-ques de Papeete, y fut un temps chirurgien (de 1859 à 1862). Ouvert à tous à partir de 1891, l’hôpital accueillit notamment Paul Gauguin. Souffrant d’un eczéma, le pein-tre y fit plusieurs séjours, « contraint de ne boire que de l’eau de Vichy » (cf. Koke de J.L. Saquet - Ed. Le Motu, 2002).

Transformé en centre neuropsychia-trique au début des années 1960, il resta, jusqu’à l’ouverture du C.H.T. de Mamao (1968), le seul hôpital du territoire. Désormais fermé aux malades, Vaiami attend sa reconversion. Un projet de cen-tre culturel a été évoqué, mais rien n’a été encore arrêté. n

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Du militaire au politiquePôle politique et administratif de Papeete, le « quartier Bruat », concentré autour de l’avenue du même nom, rappelle l’ancienne vocation militaire des lieux. Y furent en effet cantonnées les troupes du capitaine Bruat, venu défendre la toute jeune « Papeete française » issue du Protectorat (1842). L’architecture du Comité économique, social et culturel (CESC), du « bâtiment de la Culture » (actuelle vice-présidence du gouvernement) et de la Présidence, évoque clairement ce passé soldatesque.

Le quartier Bruat

DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

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Le CESC : un ancien entrepôt militaireLe bâtiment qui abrite aujourd’hui le CESC est le fruit d’un travail de restauration d’un ancien entrepôt militaire édifié (en 1859) par les ser-vices du génie de l’armée française. Construit à l’origine en terre battue, ce bâtiment communément appelé « écuries impériales » (probablement parce que, outre des canons, il abri-tait du fourrage…) a ensuite (de 1907 à 1977) hébergé le service des Travaux publics.

En 1990, l’édifice fut restauré sous la direction de l’architecte Christian Mariotti, en respectant la sobriété de son ancienne architecture militaire et coloniale.

Situé juste en face mais inauguré dix ans plus tard, le « bâtiment de la Culture » ressemble à s’y méprendre à son grand frère : même sobriété de style et de lignes. « Nous avons choisi de reprendre les mêmes éléments d’architec-ture (enduits, briques, tuiles…) typiques des anciens bâtiments coloniaux afin de créer un ensemble homogène », a expli-qué Jean-Pierre Carlotti, architecte au ministère de l’Équipement. t

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeetet Sous la Présidence, une caserne

À l’emplacement de la Présidence du gou-vernement, en haut de l’avenue Bruat, se situait autrefois une ancienne caserne, édifiée entre 1886 et 1890 pour succéder au premier casernement de 1848 (sur le site du Palais de justice), détruit par un incendie. C’est dans ce nouveau bâtiment que furent entraînés les appelés, lors de la Première et de la Seconde Guerres mon-diales, en 1914 puis en 1939. Lors de ce dernier conflit, plus de trois cents volon-taires se présentèrent devant les grilles, après un appel lancé sur Radio Tahiti par le capitaine Félix Broche. Ensemble, avec d’autres engagés de Nouvelle-Calédonie, ils constituèrent le fameux Bataillon du Pacifique qui se couvrit de gloire sur les champs de bataille, d’Afrique du Nord notamment. Moins d’une centaine d’en-tre eux seulement revirent la Polynésie en mai 1946. La caserne prit alors le nom de « quartier Broche », en souvenir de leur commandant.

Cet édifice militaire et colonial de style « Gallieni » (gouverneur de Paris en 1914) a été reconstruit dans les mêmes propor-tions, tout en enrichissant l’ensemble, par l’architecte de la Présidence, Jean-Pierre Lacombe. n

« bâtiment de la Culture », aujourd’hui vice - présidence

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

HaV r e d e f r a î c h e u r et de recueillement, repère architectural

pour les touristes, la cathé-drale Notre - Dame de Papeete est le cœur de la ville et l’un des bâtiments-phares de son patrimoine. Propriété de la commune de-puis 1890, elle fut consacrée en 1875 après un chantier épique de près d’une ving-taine d’années mené par des ouvriers de Mangareva

(Gambier) à l’instigation de l’évêque Monseigneur Tepano Jaussen. Cet édifice de basalte et de pierres de corail, bâti sur une terre marécageuse, a connu au cours de sa longue histoire différentes calamités (dont le percement de la toi-ture par un obus) auxquelles il a cependant vaillamment résisté.

Pour ses cent trente ans, Notre - Dame, dont l’archi-tecture s’inspire en partie du

style gothique et de celui des édifices d’Amérique latine, a bénéficié d’une importante cure de jouvence. Rendue au public en juin 2005 au terme de deux ans de travaux, elle a recouvré sa couleur jaune paille originale. Ce qui devait être une simple rénovation (deux liftings avaient déjà été entrepris en 1968 et 1988), s’est transformé cette fois en un superbe travail de restau-ration et d’améliorations :

reconstitution des parements de briques des ouvertures, réfection des peintures, des vitraux et du clocher, reprise de boiseries, réalisation de fresques, éclairage et sonori-sation… Aussi, la clôture et les murets emprisonnant aupara-vant le monument ont cédé la place à un parterre de fleurs ; des allées ont été aménagées ; l’horloge daigne enfin donner l’heure et le carillon carillonne de nouveau ! n

CATHÉDRALE NOTRE - DAME

Cent trente ans, au cœur de la ville

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Repères

• Notre - Dame est située au PK 0. C’est le point d’origine du kilométrage du tour de l’île de Tahiti.• Ses dimensions sont de quarante mètres de long sur quinze de large en moyenne. La hauteur du clocher atteint trente-neuf mè-tres. Sa capaci-té est d’environ cinq cents per-sonnes.• Avant de retrou-ver sa couleur jaune d’origine, la cathédrale était blanche. Elle fut même, un temps, blanche et bleue. Les travaux enga-gés par la muni-cipalité (agence d’architecture Jean Chicou) ont coûté quelque cent millions de Fcfp.• À voir : les superbes boiseries des ouvriers mangareviens, les vitraux d’Yves de Saint Front (chemin de Croix,1968) et de Deanna de Marigny (1989).

• A lire : La Cathédrale de Papeete 1856 - 2005 ouvrage de 72 pages paru en décembre 2005, conçu par Yves Babin, ancien professeur d’histoire et géographie au Lycée Paul Gauguin, rédigé et édité en collaboration avec la commune de Papeete.

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DOSSIER - Le patrimoine historique de PapeeteVALLÉE DE LA MISSION

Sit u é À l ’e n t r é e de la vallée de la Mission (ou vallée de Tepapa), l’Évêché a été construit en 1870 sur d’imposantes fondations en pierre de taille, avant d’être restauré en 1980. Il abrite notamment les appartements

de l’archevêque et de quelques prêtres, une bibliothèque, un secrétariat et, dans la cour, une chapelle bâtie par le frère architecte Théophile Guilhermier (1877).

C’est en 1855 que Monseigneur Tepano Jaussen acquit la vallée. Il souhaitait y établir le cœur de la Mission catholique. Cent cinquante ans plus tard, ce quartier est l’un des plus importants de Papeete. Outre l’église Maria No Te Hau (photo ci-contre), il abrite de nombreux établissements scolaires et lotis-sements créés pour absorber l’immigration de population en provenance des îles après l’implantation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifi que). n

« Manguiers Mission »

La cour de l’Évêché est, encore de nos jours, ombragée par de nombreuses plantes acclimatées par Monseigneur Jaussen, dont de grands manguiers greffés et baptisés depuis « manguiers Mission » (à l’instar des « noyers Mission »). L’homme de robe qui avait aussi de vertes velléités, souhaitait développer l’agriculture dans cette vallée. À la fi n des années 1870, elle comptait des milliers de cocotiers, de la canne à sucre, des ruches et même des plants de vigne. n

L’Évêché, pierre angulaire

d’un vaste quartier

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« Vingt-quatre chambres »

Voici comment le R.P. Laval décrivait l’Évêché en 1877 : « Ses remises en dessous, son rez-de-chaussée, son premier étage, ses deux galeries faisant en haut et en bas le tour de l’édifice, ses corridors desservant vingt-quatre chambres, son vaste grenier et son belvédère où est l’horloge, son bel escalier, font de cet édifice imposant un véritable chef d’œuvre » n

(cf. 1834-1984, 150 ans de vie chrétienne en église, R.P. Paul Hodée, Ed. Fribourg).

L’église Maria No Te Hau

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Le m a r c h é est l’un des plus anciens lieux de vie de Papeete. Pôle com-mercial, rendez-vous populaire

animé dès l’aube, halte privilégiée des touristes, il demeure, au fi l des années et des évolutions, le cœur social de la ville. On y échange toujours les derniers parau api (potins) devant un tas de taro ou un poisson.

Construit en 1987-89 par la SETIL, le marché actuel, avec sa charpente métalli-que, sa mezzanine dédiée à l’artisanat et ses différents secteurs (halle aux poissons et aux viandes, fruits et légumes, fl eurs, pareu…) reçoit en moyenne, chaque année, cinq cent mille visiteurs. L’ancienne struc-ture de 1927 devenant trop exiguë, sa sur-face a été doublée pour atteindre désor-mais plus de sept mille m2. Un projet de rénovation du marché (voir rubrique Urbanisme) a été programmé par la municipalité à l’horizon 2006. t

Un rendez-vous toujours a u s s i

MARCHÉ MAPURU A PARAITA

DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

populaire

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La « Place du Marché »

Voici la place du Marché, vue en 1895, par le chef des Travaux publics, Jules Agostini :« La Place du marché où se dressent quelques arbres est encadrée par les rues Bonnard (ndlr : rue Cardella), et des Beaux Arts (rue du 22 septembre), le jardin de la Mairie (l’ancien Hôtel de ville), les bâtiments Atwater et enfin par les Halles. Un petit bassin carré, entouré d’une grille en métal, est l’unique ornement de l’esplanade (…). En face, contre les grilles du marché, s’installent des marchands d’oranges, de pastèques, de coco… (…). C’est au marché couvert, à 4 h du matin, que la population vient faire ses provisions (…). À l’heure du dîner, la place se transforme en “ foire d’amour ” ou plutôt, selon la pittoresque expression de la localité, en “ Marché à la viande ” ”(…). Dans les bâtiments des rues environnantes, les débits, les échoppes, les auberges, les bouis-bouis, les magasins tenus par des Chinois fourmillent. » n

t Déjà làDès 1847, lors de sa création officielle par le gouverneur Bruat, le marché était pour partie (celle réservée à la vente des fruits, légumes et viandes), installé à son actuel emplacement (l’autre, affectée aux poissons, se trouvant à la hauteur du quai des paquebots).

Les étals furent rassemblés en 1860 sous un édifice en bois et en pandanus. Une dizaine d’années plus tard, son extension sur une parcelle mitoyenne appartenant à Mme Mapuru a Paraita devenait nécessaire. L’édifice prit ses aises.

Tombé dans l’escarcelle de la com-mune en 1890, il est alors constitué de deux halles (dont une couverte). Sous l’impulsion des immigrants chinois qui entreprirent d’ouvrir de nombreux commerces tout autour, il est peu à peu devenu un quartier à part entière, for-mant une « petite ville dans la ville ». Lors du bombardement de Papeete en 1914, une partie du marché couvert fut démolie. n

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1 - Assemblée Territoriale

2 - Association Philanthropique chinoise

3 - Cathédrale Notre-Dame

4 - Comité économique social et culturel (CESC)

5 - Digue du port

6 - Église Maria No te Hau

7 - Évêché

8 - Fresque Deanna de Marigny

9 - Fresque Ravello

10 - GIE Tahiti Manava / Te fare Manihini

11 - Haut-Commissariat

12 - Hôpital Vaiami (ex)

13 - Immeuble Matisse

14 - Mairie de Papeete

15 - Maison de la Culture/ Te fare Tauhiti Nui

16 - Maison du Koo Men Tong

17 - Maison Kuo Min Tang

18 - Maison de la Reine

19 - Marché de Papeete

20 - Parc Bougainville

21 - Présidence

22 - Vice-présidence/bâtiment de la Culture

23 - Temple Mormonts

24 - Temple Paofai

25 - Temple Kanti

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PAPEETEET

S O N PA TR IM O IN E

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In a u g u r é e n 1990 en pré-sence du président de la République, François

Mitterrand, l’actuel Hôtel de Ville est une réplique (à une échelle trois fois supérieure) du palais de la reine Pomare IV, autrefois situé place Tarahoi. Cent ans plus tard, le souhait de François Cardella était ainsi partiellement exaucé… En 1891, le premier maire de Papeete rêvait en effet d’ins-taller son tout jeune conseil municipal dans le palais royal (vacant après le décès de Pomare V), arguant que ce bâtiment historique appar-tenait au patrimoine culturel de la ville. Ce vœu pieux ne fut pas exaucé et, faute de cré-dits, le maire dut se contenter d’un vieux bâtiment en bois implanté dans le « square du marché » (actuel emplacement des poissons).

Le maire entre au couventAprès la Première Guerre mondiale, la nouvelle équipe

municipale (menée par Hyppolite Malardé) investit le bâtiment en bois hébergeant jusque-là les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Rétrocédé à la commune lors sa création, il se situait au niveau de l’actuel Hôtel de Ville, entre la rue de la Petite Pologne (rue Gauguin) et la rue des Remparts. Il joux-tait une école publique qui, plus tard, servit d’annexe à la mairie.

C’est dans la cour ombra-gée de cette ancienne mairie que se rassemblèrent en 1921 (à la suite d’un pea pea électo-ral) près d’un millier de per-sonnes afin d’organiser l’une des toutes premières manifes-tations de rue, à destination (déjà !) de la place Tarahoi. C’est aussi dans cette mairie que le tout jeune « Comité de la France Libre » organisa la consultation du 1er septem-bre 1940 (le maire était alors Georges Bambridge), invitant les habitants à se prononcer pour de Gaulle ou Pétain. n

D’UNE MAIRIE A L’AUTRE

DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

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Un vaste ensemble

L’Hôtel de Ville et son parvis surélevé dominant l’ancien quartier chinois forment un vaste ensemble de quelque six mille mètres carrés qui comprend également un bâtiment administratif (à l’arrière), un parking souterrain, d’agréables jardins agrémentés d’un fare pote’e, de pièces d’eau et de sculptures monumentales (v. Papeete To Tatou Oire 2003), et une gare routière. La mairie blanche et rose, construite en béton, bois et tuiles dans un style « néocolonial », est l’œuvre de l’architecte Rodolphe Weinmann. Entre autres curiosités : la salle du conseil municipal avec ses tableaux en verre gravé de Deanna de Marigny représentant l’histoire de la ville, et son ascenseur rococo desservant les trois étages dont le dernier accueille régulièrement des expositions. n

Dans l’escarcelle de la commune

Créée par un décret en date du 20 mai 1890, la commune de Papeete se voyait octroyer quelques mois plus tard, par le gouverneur La-cascade, une dizaine de parcelles et bâ-timents concédés à titre gratuit par la colonie. Dans son es-carcelle, entre autres biens : les terrains et bâtiments des éco-les publiques et des marchés, l’église ca-tholique, la place du Gouvernement (et son kiosque), le ci-metière, ou encore une parcelle réservée pour un jardin public à Mamao. n

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Le Papeete « chinois »

DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

Le temple Kanti à Mamao

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Im m i g r é e à la fin du dix-neuvième siècle pour travailler à Atimaono, la communauté chinoise de Tahiti s’est notamment installée à Papeete,

après la faillite de la grande plantation de coton. Elle créa ensuite un patrimoine immobilier, com-mercial, religieux et culturel marquant la capitale de son empreinte architecturale spécifique.

Entreprenants, les Chinois ouvrirent de nom-breux bazars d’un nouveau genre, combinant la boutique (au rez-de-chaussée) et le logement fami-lial (à l’étage). Le quartier du marché en a conservé l’esprit, malgré la disparition progressive de ces petits commerces.

À Mamao, le temple Kanti, avec son toit en pa-gode, témoigne de l’architecture religieuse propre à la communauté chinoise. Construit en 1981 sur le site de l’ancien temple en bois et rénové en 2004-2005, il appartient à la fédération Si Ni Tong.

Les associations chinoises ont, elles aussi, contri-bué à enrichir le patrimoine de la ville au travers des trois bâtiments du Koo Men Tong (avenue Foch), du Kuo Min Tang (rue Lagarde, qui fut dans les années 1950 une école accueillant près de cinq cents élèves) et de l’Association philanthropique chinoise (rue Nansouty, construit en 1934 puis rénové). n

Kuo Min TangKoo Men TongAssociation philanthropique chinoise

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

Éd i f i é e e n 1969, l’Assemblée de la Polynésie française (place Tarahoi) est située à l’empla-

cement de l’ancien palais de la reine Pomare (achevé en 1883, après sa mort, et qu’elle n’habita jamais). Le bâtiment principal de l’Assemblée, reconnaissable à sa toiture à double voi-lure, est l’œuvre de l’architecte Christian Regaud à qui l’on doit plusieurs édifices dans le style baptisé « néopolynésien », réalisés en ville dans les années 1970.

Jouxtant l’Assemblée, le haut-com-missariat de la République, bâti en 1966,

en est un autre exemple. À cet empla-cement s’élevait, autrefois, le palais du gouverneur, vaste maison à étage entou-rée d’une véranda. Cet ancien palais en bois avait été préfabriqué à Paris, puis expédié en pièces détachées à Papeete (1843). Soixante-sept gouverneurs s’y succédèrent en un siècle.

Ces édifices de style « néopolyné-sien », bien intégrés à leur environne-ment, se caractérisent par leurs ossatu-res en lamellé-collé se prêtant aux gran-des portées et leurs toitures en bardeaux de bois. t

Le style néopolynésien

L’Assemlblée Territoriale

Résidence du Haut-commissaire vu du jardin de l’Assemblée

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t Christian Regaud a également signé deux autres bâtiments publics de même facture, sur le front de mer : Te Fare Tauhiti Nui (la Maison de la Culture) et Te Fare Manihini (qui accueille le GIE Tahiti Manava Visitor’s Bureau). n

Te Fare Tauhiti Nui (la Maison de la Culture)

Te Fare Manihini (qui accueille le GIE Tahiti Manava Visitor’s Bureau)

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

No n l o i n d e l a p o st e , la maison de la dernière reine de Tahiti, Marau

Salmon, demeure, au centre ville, la seule bâtisse intacte de cette époque, avec son escalier frontal et sa balustrade typiques de l’ar-chitecture coloniale. Achevée en 1899, elle comportait à l’origine un toit en bardeaux.

Divorcée de son mari et cousin, le roi Pomare V, qui avait refusé de reconnaître sa première fille, Marau y vécut des heures indé-pendantes, en compagnie de ses trois enfants. Elle y accueillit de nombreuses personnalités dont Alain Gerbault, lors de ses passa-ges à Papeete, et le peintre Jacques

Boullaire. Les mémoires de cette reine férue de culture polyné-sienne ont été traduites par sa fille Takau Pomare Vedel.

En décembre 2005, le gouver-nement de la Polynésie française a annoncé le classement de cette bâtisse, laquelle fait partie d’une succession actuellement en cours de règlement devant les tribunaux, et des objets qu’elle contient au titre des monuments historiques. L’objectif est d’assurer leur sauve-garde en interdisant leur destruc-tion et en soumettant leur vente et tout chantier de restauration, de réparation ou de modification quelconque à une autorisation préalable. n

La «maisonde la reine »

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De place en placePapeete n’a disposé pendant longtemps que d’une seule place véritablement pu-blique : le parc Bougainville, haut lieu de fêtes et de cérémonies historiques au dix-neuvième siècle. Inauguré en 1934, le parc a été réaménagé en 2003 et doté d’un fare pote’e pour les manifestations culturelles et artisanales. Il abrite également un buste en bronze érigé en 1968 à l’occasion du bicentenaire de passage à Tahiti du navi-gateur français Antoine de Bougainville. En 2000, le réaménagement de la Tahua (place) Vaiete (où se trouvait, en 1945, la première Assemblée territoriale) et l’inau-guration de la nouvelle Tahua To’ata, ont permis à la ville de se doter de nouveaux espaces d’animation. n

Le port a quarante ansLe 29 juin 1966, les nouvelles in-frastructures du Port Autonome de Papeete à Motu Uta étaient inau-gurées, au terme d’un gigantesque chantier de plusieurs années (plus d’un milliard de Fcfp), justifié par l’implantation du CEP. L’ancien îlot était désormais relié à la ville par un pont et les goélettes quittèrent le quai du Commerce. Entre autres prouesses, la « digue Papeete » est devenue un ouvrage de référence dans le monde entier. Directement coulée sur la dalle coral-lienne, cette « digue poids » en béton armé (5,8 m de haut sur 6,15 m de large) a été conçue pour protéger le port et la ville des raz-de-marée. n

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DOSSIER - Le patrimoine historique de Papeete

Pl u sie u r s pe in t r e s ont marqué Papeete de leurs empreintes et de leurs visions picturales de la ville. Gauguin, qui y

vécut, n’aimait pas la capitale et ne laissa guère de témoignage. En revanche, Matisse, grand maître de l’art moderne, peignit plu-sieurs sujets de sa fenêtre à l’hôtel Stuart, sur le front de mer (immeuble Paribas, près de la Poste), lors de son passage en 1930. Vingt ans plus tard, Jacques Boullaire fit de nombreux croquis de Papeete (scènes de ba-teaux au quai, dessins de la Cathédrale…)

D’autres artistes ont doté la ville d’œu-vres murales, comme Franck Fay (Fare Manihini sur le front de mer, angle rue du Général de Gaulle/avenue Bruat), Carlos Paez Vilaros (fresque du Shark – ex Zizou Bar – restaurée par Victor Lefay), Deanna de Marigny (plaza du Vaima) et bien sûr, Ravello. t

Le Papeete « artistique »

Hôtel Stuart (immeuble d’où peignait Matisse)t

Fresque de Deanna de Marigny (plaza haute du Vaima) t

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Avant l’hôpital… À l’emplacement du Centre Hospitalier de la Polynésie française (hôpital de Mamao) se trouvait autrefois la maison du secrétaire général du Gouvernement, vaste demeure de style colonial. Lors de sa démolition en 1956, elle abritait le Musée de Tahiti. n

Il y a trente ans, Hokule’aIl y a trente ans (le 4 juin 1976), la pirogue Hokule’a, construite sur le modèle des an-ciennes embarcations polynésiennes et partie d’Hawaii, ralliait Papeete. Son entrée dans la rade, escortée par une centaine de pirogues, fut saluée par près de quinze mille personnes rassemblées sur la plage Sigogne à Paofai. n

Une plaque pour JoeVictime d’un arrêt cardiaque, Joe Dassin dé-céda brutalement à Papeete le 20 août 1980, alors qu’il se trouvait avec des amis au res-taurant Chez Michel et Eliane (situé au centre Vaima, au-dessus du bar Le Retro). Une plaque a été apposée dans la salle du Retro, en hom-mage à cette star internationale appréciée des Polynésiens et interprète, entre autres succès, de L’été indien. n

Le saviez-vous ?

t En 1966, celui-ci a réalisé, avec le concours de l’Italien Pierre Volpatti, une grande mosaique de huit mètres sur quatre retraçant l’épopée du Bounty (mur de l’im-meuble James Norman Hall, en face du Vaima). La Banque de Tahiti (près du marché) abrite également l’un de ses plus grands tableaux (1989).

Plus récemment (2004) une équipe de jeunes, encadrée par le sculpteur Jonathan Mencarelli, a réalisé une grande fresque murale sur le thème du « Papeete d’antan » (en face du cimetière de l’Uranie). n

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HISTOIRE

Créée en 1956, la CPS (Caisse de Prévoyance Sociale) fête cette année son cinquantième anniversaire. Cette institution qui a marqué de son empreinte l’histoire sociale de la Polynésie française a occupé trois bâtiments différents à Papeete, avant d’emménager dans l’actuel immeuble à Mamao. Souvenirs…

La CPs a 50 ans

Sur le front de merLe 28 septembre 1956, l’ancêtre de la CPS (la Caisse de Compensation des Prestations Familiales des Etablissements Français de l’Océanie) voyait le jour. Sa mission ini-tiale était d’assurer la gestion des presta-tions familiales. La Caisse était alors située sur le front de mer, entre le passage du bâtiment de la Marine nationale et le coin de l’avenue Bruat. (photo ci-contre) « Il y avait là la boulangerie (au fond du passage) et le cercle de Monsieur Raoulx (au-dessus du bureau de la caisse), se souvient Mathilde, épouse de Franz Vanizette (feu l’ancien président de l’Assemblée territoriale) qui dirigea la Caisse pendant une vingtaine d’années. L’équipe de départ, avec l’agent comptable Claude Nenon, se résumait à cinq personnes… ». t

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t Près du marchéQuelques années plus tard (en 1959), on retrouve la Caisse installée près du Marché (en face de la pharmacie), au premier étage de l’im-meuble (toujours debout) du magasin Ah Hi. Elle employait alors une dizaine de personnes chargées du règlement des allocations familiales de quelque deux mille salariés (le seul régime existant à cette époque). « Les numéros des salariés, pour la perception des allocations, étaient inscrits au mur, sur un tableau noir. Tous les trois mois, nous partions en tournée dans les districts et dans les îles, munis des dossiers, pour payer les allocations - en espèces - à tous les cotisants ! », raconte Yamilé Catala, alors secrétaire.

La CPs a 50 ans

En face de l’école ViénotEn 1961, la Caisse entreprit d’acheter un terrain, en face de l’Ecole Viénot, pour y bâtir, sur deux étages, un immeuble de bureaux qu’elle occupera pendant vingt-cinq ans. Elle avait alors pour voisins un petit snack (en face), Le Métagraph, Tahiti Cycles et l’agence de location de véhicules Avis, alors dirigée par feue la célèbre Paulette Viénot. Cet immeuble, devenu vétuste, a été détruit et remplacé par un parking. C’est là que fut organisé un service de médecine du travail et que le régime de retraite des salariés fut mis en œuvre. En 1968, la Caisse adopta son actuelle dénomination de Caisse de Prévoyance Sociale. En 1979, le régime des travailleurs indépendants était créé. Peu à peu, des antennes ouvrirent leurs portes dans les îles. « Nos bureaux de Papeete avaient pour originalité une machine installée au plafond, sorte de petit tapis roulant qui permettait d’acheminer les dossiers des allocations jusqu’aux quartiers de l’agent comptable. Les gros dossiers restaient systématiquement coincés et seul Taote Robert (médecin conseil) était assez grand pour pouvoir intervenir », plaisante Jean Catala, agent de la CPS.

À Mamao (grande photo page ci-contre)

En 1986, les trois cent cinquante agents de la CPS prenaient possession de leur nouveau siège à Mamao construit sur un terrain acquis par la Caisse. En 1995, la création de la Protection Sociale Généralisée (P.S.G.), structurée en trois régimes autonomes (salariés, non-sala-riés et solidarité), marquait une impor-tante avancée sociale pour la popula-tion. Sous la tutelle du gouvernement de la Polynésie française, la CPS est adminis-trée par un conseil paritaire composé de représentants des employeurs et des salariés. En cinquante ans, elle a connu six directeurs généraux : Franz Vanizette, Charles Toofa, Raymond Dauphin, Denis Vernaudon, Maiana Bambridge et, actuellement en fonction, Alexandre Léontieff. La CPS emploie aujourd’hui quatre cent trente-cinq agents. n

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À l ’ i ssu e d’u n sé m i n a i r e organisé sur l’aménagement du front de mer

(avril 2005), plusieurs équipes pluridis-ciplinaires composées d’architectes de la place ont planché sur le sujet. Objectif de cette louable concertation : mener une réfl exion globale sur le présent et le futur de la ville, en repérant sans concession ses défi cits (signalétique, équipements sanitaires, propreté…). Ces études ont permis de dégager un certain nombre de recommandations en matière d’aménagement.

Rappelons que le conseil des mi-nistres, après le séminaire d’avril, avait choisi de geler le projet d’une gare maritime (quai des ferries) sou-haité par le précédent gouvernement et engagé en janvier 2005. De même, les projets d’aménagement de la place Jacques Chirac (à l’extrémité de l’ave-nue Bruat, dont le parking souterrain a été ouvert en mars 2005), puis son prolongement par un remblai jusqu’à To’ata ont été mis en sommeil. À suivre… n

Sig n é e n Ju il l e t 2005 pour deux ans, le troisième contrat de ville qui associe l’État, le Pays et l’agglomération urbaine de

Papeete (sept communes de Paea à Mahina), a choisi de mettre l’accent sur les interventions sociales : formation et insertion professionnelle des jeunes, éducation (lutte contre l’échec sco-laire), amélioration des conditions de vie dans les quartiers défavorisés (résorption de l’habitat insalubre, assainissement, équipements sportifs de proximité…).

Plusieurs projets sont d’ores et déjà engagés. La commune de Papeete a ainsi établi un partenariat avec l’entreprise Le Plan B (www.papeeteonline.com) portant sur la formation de jeunes sans emploi à l’outil informatique, jusqu’à leur insertion professionnelle.

Au menu également, des priorités : la signalétique des quar-tiers, des rues (pose de plaques, indication des servitudes) et des édifi ces. Enfi n, une nouvelle salle de boxe est envisagée à Taunoa (Vaitavatava).

Le précédent contrat de ville (2000-2004) avait notamment permis le fi nancement d’opérations variées : résorption de l’habitat insalubre (Titioro, Mamao), construction d’une salle d’arts martiaux (Vaitavatava), organisation de journées pour les enfants des quartiers), aménagements (PGA, parc Bougainville, fresque de Tipaerui). n

Pas bêtes, les feux…

De n ou V e a u X fe u X t r ic ol or e s « in-telligents », dotés d’un système

de contrôle pourraient voir le jour en centre ville. Il s’agit d’optimiser la circulation en adaptant la durée des feux et leur déclenchement selon les heures, la densité du trafi c et le fl ux de véhicules en attente de passage. Ce procédé permet également aux piétons qui souhaitent traverser, de signaler leur intention en pressant un bouton d’appel.

Une première expérimentation a été menée par la société TDI (Tahiti Digital Import) au cours du second se-mestre 2005, au carrefour des rues Dumont d’Urvil le et Tepano Jaussen. S’ils font leurs preuves, ces feux nouvelle g é n é r a t i o n pourraient être instal lés en 2006 autour des rues du Général de Gaulle et du Maréchal Foch. n

Un troisième contrat de ville très social

URBANISMEQuels aménagements pour le front de mer ?

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Rénovation programmée du marché

Apr È s l a c at h é d r a l e en 2005, le marché de Papeete devrait bénéfi cier à son tour, en 2006, d’un coup

de jeune. Au fi l des ans, le bâtiment s’est détérioré (peintures, toiture…) et une remise aux normes s’im-pose (électricité, sécurité incendie… ).Une première enveloppe de 80 millions de Fcfp a d’ores et déjà été consacrée à ce projet. Cependant, ces interventions sont coûteuses et devraient donc se dérouler en plusieurs phases, d’autant que la commune étudie l’opportunité de profi ter du chantier pour installer un début de « tout à l’égout » dans cette zone…n

Ce l a fa i sa i t l o n g t e m ps que Papeete n’avait pas connu autant de projets hôteliers… Pas moins de quatre opérations sont

dans les cartons, dont deux qui ont obtenu leur permis de construire en 2005.

Hôtel de standing conçu sur sept niveaux, le Tahiti Nui (situé au début de l’avenue du Prince Hinoi, près de la station Shell) devrait disposer de quatre-vingt-dix chambres climatisées (avec restaurant, piscine, salles de réunion, centre de fi tness…) et cent trente-sept places de parking (réparties sur deux sous-sols). L’ensemble, aménagé autour d’un grand patio intérieur, représente un investissement évalué à deux milliards de Fcfp.

Plus modeste, l’hôtel Harbour View situé sur le front de mer (à côté du Mana Rock Café) se présente comme une petite résidence hôtelière sans restauration, avec vingt chambres climatisées sur quatre niveaux et neuf places de parking en rez-de-chaussée.

Par ailleurs, un établissement haut de gamme de soixante-douze chambres, l’hôtel Tau Mua 2 (deux restaurants, salle de sport…) est annoncé en face du Fare Loto (le permis de construire est en cours d’instruction).

Enfi n, l’implantation de l’enseigne Novotel, rue Defl esselle (sur six niveaux avec piscine), a fait l’objet d’une étude préliminaire. n

Pluie d’hôtels sur Papeete ?

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Réfection du temple de Titioro

Con str u it en 1983, le temple mormon de Titioro fait l’objet, depuis 2005,

de travaux d’extension (bureaux et fonts baptismaux), de réaménagement et d’harmonisation des toitures qui s’étale-ront jusqu’en 2006, date de réouverture prévue de l’édifi ce au public. n

URBANISME

Sports de combat à Vaitavatava

Pa pe e t e a in a u g u r é sa nouvelle salle d’arts martiaux, située cours de l’Union Sacrée. Les jeunes disposent ainsi désor-

mais d’un vaste tatami adapté à la pratique des sports de com-bat (tae kwon do, judo, aïkido, karaté).

Le coût de cette opération est de 100 millions de Fcfp, dont 40 millions de Fcfp fi nancés sur fonds propres de la commune et 60 millions de Fcfp via une subvention de l’Etat accordée au titre du contrat de ville. Rappelons que les jeunes de moins de vingt ans représentent 37 % de la population de la capitale. n

Trois niveaux de parking en sous-sol : du jamais vu !

Le pa r c pa l a c e , vaste projet immobilier (cinq milliards de

Fcfp !) situé à l’entrée de la Mission sur un terrain de

près de 5 000 m2 (entre les rues du Frère Alain, de l’Evêché et

du Général Castelnau) devrait faire parler de lui… Au sein

de cet ensemble sur sept niveaux qui a obtenu son permis

de construire en 2005 : une galerie marchande abritant une

quarantaine de commerces (en rez-de-chaussée, dont huit

dédiés à la restauration rapide), cinquante-deux bureaux (du

premier au troisième étage) et soixante-dix-sept logements

(du studio au F5), le tout desservi par cinq ascenseurs et

deux escalators.

Surtout, cette opération (dirigée par le promoteur Karl

Boosie) prévoit cinq cent dix-sept places de parking sur trois

sous-sols : du jamais vu à Papeete ! Un défi technologique

qui devrait nécessiter des études pointues en matière de comportement du sous-sol.

Un autre programme est en cours à Mamao (rue Defl esselle) avec, à l’affi che : cent quarante-neuf places de parking sur

deux niveaux de sous-sol, quatre-vingts logements (du F1 au F4), deux bureaux et un espace commercial de 150 m2 en rez-de-

chaussée.

Quant à l’immeuble Matete, achevé en 2005 à côté du marché, il abritera une vaste surface commerciale. n

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ENVIRONNEMENT

Après le parc Bougainville, les jardins de la Mairie, de la CPS et ceux du temple Kanti à Mamao, Papeete To Tatou Oire vous convie cette année à découvrir un autre poumon vert de notre capitale : le Jardin de la Reine. Haut lieu historique, ce parc magnifique abrite les bâtiments de l’Assemblée de la Polynésie française, place Tarahoi. À découvrir absolument.

À la source du Jardin de la Reine

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- L’entrée principale est située place Tarahoi, au niveau du parking. Pour accéder au « bassin de la Reine », on peut emprunter les allées serpentant entre les coquets bâtiments des salles de commission ou obliquer tout de suite à droite pour remonter le ruisseau.

- L’Assemblée de la Polynésie française et son jardin sont bordés par la place Tarahoi, les rues du docteur Fernand

Cassiau et Dumont d’Urville, et la résidence du haut-commissaire dont le parc, contrairement à celui de

l’Assemblée, n’est pas accessible au public.

- Une entrée latérale se trouve également rue du docteur Cassiau (maire de la ville de 1922 à

1933). Cette voie (anciennement rue de la Glacière) représentait, sous le gouverneur Bruat (1843-47), la

limite est de Papeete. Elle marque le tracé de l’ancien mur de défense de la ville, longé par la rivière Pape’ete

avant que celle-ci ne soit déviée.

À savoir

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ENVIRONNEMENT

Hor m is qu e l qu e s tou r ist e s, peu de visiteurs ont la curiosité ou l’initiative de pénétrer

dans les jardins de l’Assemblée. Pourtant, ce vaste parc, accessible à tous, est un trésor de verdure, de fraî-cheur et de tranquillité, en plein centre ville. Dès le portail d’accès franchi, le charme est instantané et la surprise totale. À la touffeur du macadam succède une végétation luxuriante apportant son ombre bienfaisante. Peu à peu, le vrombissement du trafic automobile reflue, pour laisser place

aux gazouillis des oiseaux nichés dans les frondaisons des nombreux arbres. En contournant les bâtiments par la droite, on débouche sur une petite rivière bordée de fleurs chatoyantes qui serpente jusqu’au fond du jardin, formant une frontière naturelle avec le parc du haut-commissa-riat. Ce ruisseau n’est autre que la rivière Pape’ete qui prend sa source au fond du jardin, sous la rue Dumont d’Urville, puis disparaît sous la voirie de la place Tarahoi et de l’avenue du Général de Gaulle avant de ressurgir dans le parc Bougainville dont elle alimente les plans d’eau. t

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t Des arbres de plus de 150 ansL’arrière du jardin (côté rue Dumont d’Urville) est encore plus surprenant. De petites allées, aménagées récemment et parfaitement entretenues, conduisent à un bassin orné de nymphéas et à un petit motu frangé d’une plage de sable… Un fare pöte’e local a également été érigé pour le personnel de l’Assemblée. Trois jardiniers permanents et un gardien employés par l’APF veillent sur le jardin et les plantations en cours. Surtout, cette partie rassemble les plus vieux arbres du site, dont un vénérable mäpë (châtaignier tropical) et deux im-posants ‘örä (banian) et ‘örä popa’ä (caoutchouc) probablement âgés de plus de cent cinquante ans…D’autres espèces comme le rä’au marumaru (bois noir), le ’aute-ra’a (Badamier), le ‘ävöta (avocatier), le vi popa’ä (manguier) ou encore le hotu (ou hutu, bonnet de prêtre) et le kava, habitent les lieux. Un nouveau venu a également fait son entrée en 2004 (côté rue Cassiau). Il s’agit d’un jeune tamanu planté par le président de l’Assemblée, Antony Géros le 30 septembre, à l’occasion de la Journée de l’Arbre.Le gouvernement réfléchit actuellement à l’opportunité de va-loriser la source, lieu d’excursion pour les touristes. Ce projet devrait dépendre toutefois de la construction de l’immeuble de la nouvelle Assemblée, prévue rue Cassiau (à l’emplace-ment du parking). t

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ENVIRONNEMENT

Au temps de la ReineCe jardin qui a connu des modifications, en particulier lors de la construction de l’Assemblée (1969), entourait autrefois le « palais de la reine Pomare IV ». Avant son aménagement en 1858, le site n’était alors qu’une zone marécageuse, inhospitalière et infestée de moustiques… La centaine de travailleurs placée sous la direction du garde de Génie Duval, entreprit de cana-liser les eaux et d’aménager le « bassin de la Reine », car Pomare IV adorait se bai-gner en compagnie des femmes de son entourage. Les ouvriers y plantèrent de nombreux arbres et plantes, notamment pour leurs vertus médicinales. t

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Le « Ruisseau de la Reine »

Le « ruisseau de la Reine » alimentait autrefois quelques bornes-fontaines, ainsi qu’un lavoir (situé à l’angle du jardin de la Poste). Jules Agostini, chef des Travaux publics (1895-1897), nous en fournit une description (cf. Papeete 1818-1990, Ed. Christian Gleizal/Cobalt – Mairie de Papeete).

« Sur le ruisseau de la Reine fonctionnaient des appareils élévatoires - deux béliers hydrauliques - qu’on a eu, pour je ne sais quelle raison, la mauvaise idée de vendre au profit du domaine ; une borne-fontaine installée au coin du Trésor (ndlr : le palais de la Reine abrita un temps le Trésor) fournit seule de l’eau de boisson provenant du ruisseau en question. Ce cours d’eau situé en plein centre de la ville ne profite plus de façon appréciable à son alimentation. C’est l’endroit préféré où les indigènes prennent leur bain, celui aussi où se font toutes les lessives ». n

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SOCIAL - SANTÉ

Pr in c ipa l e in n oVat ion : l’instauration d’une écoute médicale 24 h/24, ac-cessible à partir de n’importe quel

poste téléphonique (fixe, vini ou cabine) et dans tous les archipels, en composant le 15. « Avant, on pouvait déjà obtenir les ur-gences via le 15, mais il n’existait pas d’équipe spéciale affectée au traitement des appels ; aussi on tombait, selon les disponibilités sur un in-firmier ou un médecin de garde, et il fallait parfois patienter… », reconnaît le Dr Vincent Simon, responsable du Samu.

Désormais, le Q.G du Samu, basé à l’hôpital de Mamao, dispose d’une équipe travaillant en binôme, composée d’un permanencier et d’un médecin régulateur urgentiste. Selon le degré d’urgence, ils vont décider de la conduite à tenir. « Si le cas est grave et réclame une assistance ra-pide sur place, nous envoyons, en renfort des pompiers, un médecin du Smur (Service Mobil d’Urgence et de Réanimation), sorte de bras armé (routier ou aérien dans les îles) du Samu. Le médecin régulateur va ensuite suivre le pa-tient jusqu’à sa prise en charge par un service hospitalier ou autre. Sinon, nous invitons la

personne à contacter SOS Médecins ou à aller consulter ».

Optimiser les urgences

Surtout, la mise en service du Samu per-met à tout moment d’obtenir des conseils qui, dans nombre de cas (douleurs, fièvres, contractions pour les femmes enceintes…), évitent des déplacements inutiles. Les res-ponsables espèrent ainsi rationaliser les secours et fluidifier le service des urgences de Mamao. L’équipe de permanence dispose, pour être plus efficace, d’un nouvel équipement informatique donnant accès à une vaste banque de données (plantes à poison, ré-pertoire des médicaments, etc.). « Sur une moyenne de 250 appels quotidiens au cours des trois premiers mois, 15 à 20 % avaient pour origine une demande de conseils », constate le Dr Simon. « L’écoute 24 h/24 a également per-mis de renforcer les liens avec les pompiers qui, désormais, nous contactent davantage. L’idéal, à terme, serait d’établir une interconnexion avec le 18 », estime-t-il. n

URGENCES MEDICALES

La mise en œuvre d’un Samu (Service d’Aide Médicale d’Urgence) depuis le mois de juillet 2005 au CHT de Mamao, a apporté un réel progrès en matière de traitement des urgences.

www.chpf.pf

L’hôpital de Mamao a enfin son site Internet. Au menu : quantité d’informations utiles sur les conditions d’hospitalisation, les différents services, les consultations (dont celles programmées dans les îles), les spécialités et les médecins. Le site offre la possibilité, très pratique, de télécharger des documents (demande de rendez-vous pour un IRM par exemple), de correspondre par mail avec un proche hospitalisé ou encore de consulter les diverses formalités, en matière de santé, avant de se rendre à l’étranger. Une revue interne sur l’actualité de l’hôpital, des offres d’emplois et une rubrique dédiée aux professionnels de la santé sont également accessibles. n

Le Samu, à l’écoute 24 h/24

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Président de la jeune fédération Young, Hope & Life créée en février 2005, Adrien Fauura fait de l’insertion professionnelle des jeunes sa priorité. Les loisirs et l’ani-mation ne sont pas pour autant oubliés avec, entre autres opérations à succès, l’organisation de la « Nuit des Rollers », le 18 juin à Papeete

Quelle est la vocation de Young Hope & Life et pourquoi avoir créé une nouvelle association alors qu’elles sont déjà légion à Tahiti ?Young, Hope & Life est en fait une fédération ras-semblant cinq associations de quartiers de Papeete (la Mission, Titioro, Taunoa, Tipaerui, Vaininiore), soit 700 personnes. À Tipaerui où j’habite, je vois des jeunes désœuvrés. Souvent, ils veulent et ont besoin de travailler, mais ça fait honte d’aller cher-cher du boulot… Face à ce malaise, on ne peut pas rester les bras croisés. Notre priorité est d’orienter ces jeunes vers des formations rémunérées car les stages où ils se font parfois exploiter peuvent être mal vécus et, surtout, de leur trouver un emploi, au moins en CDD. En six mois d’activité, nous avons réussi à en placer 113 en formation et une

trentaine en entreprise.Nous ne sommes pas, c’est vrai, les seuls à œuvrer dans le secteur social, mais les jeunes ont aussi leurs préférences. Selon la personnalité des responsables, ils se dirigeront plus facilement vers telle ou telle structure ”.

Pourquoi ce nom Young, Hope & Life ?Là aussi, ce sont les jeunes qui ont choisi ; les responsables avaient proposé un nom tahitien… Cependant, cette appellation refl ète bien le contexte (Jeunes, espoir et vie).

Votre fédération s’est aussi fait connaître

en organisant la première Nuit des Rollers à Papeete, avez-vous d’autres projets ?Oui, réitérer cette opération et organi-

ser des soirées « cinéma de quartier » en plein air, avec des projections ciblées selon les sites (parc Bougainville, place Vaiete…). Dans les jardins de l’Hôtel de Ville nous projetterons des fi lms pour enfants, car le parvis est bien sécurisé.

Naturellement, vous ne faites pas de politique ?Je laisse ce soin à d’autres. On connaît mes préfé-rences, mais je n’aime pas le mélange des genres. En outre, « mes jeunes » n’apprécieraient sans doute pas car, parmi eux, il y en a de toutes les couleurs ! n

INTERVIEW - Adrien Fauura

« Ne pas rester les bras croisés… »« Ne pas rester les bras croisés… »Permanence à la Mairie

Young, Hope & Life assure une permanence quotidienne (7h30-15h30) à l’Hôtel de Ville de Papeete (premier étage, entrée par les bâtiments administratifs rue des Ecoles), avec un secrétariat à la disposition des jeunes (ou des moins jeunes) ayant besoin, par exemple, d’entreprendre une démarche administrative ou de rédiger un courrier. n

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SÉCURITÉ

La pr o l i fé r a t i o n d e s c h i e n s errants dans les rues, vecteur d’insalu-brité et d’insécurité, est devenue

un véritable fléau pour la population. Aussi, la commune de Papeete a décidé de retrousser ses manches en réalisant à Titioro un premier refuge de neuf cages (pour dix-huit animaux), assorti de locaux (stockage de denrées, dispen-saire… ). Un maître-chien chargé du ramassage en véhicule spécialisé a été recruté et deux employés auront à charge le fonctionnement du centre.

Cette initiative, qui peut sembler dérisoire compte tenu de la modestie du dispositif comparé à l’ampleur du phénomène, a cependant le mérite de sensibiliser les propriétaires d’animaux à leurs devoirs. Une campagne de com-munication (affiches, tracts) a ainsi été lancée en juillet 2005 afin de rappeler à chacun les règles relatives à la posses-sion d’animaux et à leur identification (délibération APF du 23 juin 2001, arrêté municipal du 24 mai 2005).

Sous peine de capture« Sera désormais considéré en état de diva-

gation, donc susceptible d’être capturé, tout animal errant sur la voie publique, même si celui-ci est porteur d’un élément d’identifica-tion (collier, tatouage, puce électronique) », précise Jean-Marie Suhas, directeur de cabinet du maire. Ces signes permettent cependant de pouvoir identifier le pro-priétaire légitime qui dispose alors d’un délai pour se manifester et devra s’acquit-ter d’une amende avant la restitution de l’animal. Si le propriétaire ne se présente pas, le chien est alors considéré comme abandonné et Fenua Animalia tentera de le faire adopter.

« Quant aux animaux capturés, non identi-fiés et non réclamés, ils devraient, logiquement être euthanasiés… Cependant, nous préfére-rions des solutions moins radicales… », indi-que M. Suhas. Fenua Animalia repousse bien sûr cette hypothèse. Son objectif : recueillir et soigner les « sans domicile fixe » mais surtout, les stériliser afin d’endiguer la surpo-pulation canine. n

Après de nombreux mois de gestation, le refuge animalier de Titioro, premier du genre au fenua, a enfin vu le jour fin 2005. La lutte contre la multiplication des animaux errants est donc bel et bien engagée. Il faudra cependant attendre la promulgation d’une loi de pays pour préciser les modalités de fonctionnement de ce refuge mis en place par la commune de Papeete et géré par Fenua Animalia.

Que disent les textes ?

Il est demandé aux propriétaires de ne pas laisser divaguer leurs animaux (portail fermé, enclos, chiens attachés ou en laisse…) et de les identifier par le port d’un collier (coordonnées de sa famille), d’un tatouage ou d’un implant (puce d’identification). Le tatouage dans l’oreille, aisément consultable par tous (pratiqué par les vétérinaires de Papeete pour environ 5 800 Fcfp) est davantage préconisé. n

ContaCts

• Fenua animalia : 423 423• Refuge de titioro : 855 850• Cliniques vétérinaires - de Papeete à Fariipiti (429 489),

- à Paofai (425 500),- et à la Mission (534 342)

Enfin un refuge

pour chiens errants

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Co n sc i e n t e d e s be so i n s en matière de sécurité en ville, la municipalité, a décidé de doter la brigade de police municipale de moyens supplémentaires en hommes et

en matériels.Avec le recrutement, en 2005, d’une équipe de sept « média-

teurs », la brigade compte à présent près de soixante agents.Côté véhicules et matériel, la police municipale de Papeete

dispose désormais de deux nouvelles motos, deux nouvelles fourgonnettes de neuf places et sept scooters.

« Nous avons décidé de placer systématiquement un fourgon de police à la sortie des boîtes de nuit », a déclaré le député-maire de Papeete, Michel Buillard, lors de la remise officielle

des nouveaux équipements en janvier 2006. Il projette en outre d’élargir le réseau de vidéosurveillance à certains points né-vralgiques de la capitale. À l’heure actuelle, deux caméras vidéo sont déjà installées à l’Hôtel de Ville pour surveiller la rue des Écoles.

Le projet du maire consiste à placer quatre caméras autour du marché de Papeete, une à l’intérieur et deux dans le par-king public de la mairie. Elles seront toutes reliées au poste de contrôle de la mairie.

Le coût des investissements déjà réalisés est d’environ 12,5 millions de Fcfp. L’extension du réseau de vidéosurveillance est estimée à 9 millions Fcfp. n

Médiateurs et

nouveaux équipements

pour la police municipale

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MAIRIE TOUS SERVICES 415 700POSTE DE GARDE 415 776

CABINET DU MAIREDIRECTEUR DE CABINET 415 722DIRECTEUR DE CABINET adjoint 415 734CHEF DE CABINET 415 704SECRETARIAT 415 706 / 415 707COMMUNICATION & RELATIONS PUBLIQUES 415 713 /415 891CHARGES DE MISSION 415 791 /415 802BUREAU AIDE À L’EMPLOI 415 779CONSEIL DE QUARTIER 415 784 / 415 785

SECRETARIAT GENERALSECRETAIRE GENERAL 415 721SECRETAIRE GENERAL ADJOINT 415 878SECRÉTARIAT PARTICULIER 415 725ACCUEIL 415 730SECRETARIAT du CONSEIL MUNICIPAL et RÉSERVATION. SALLES 415 716 BUREAU DU COURRIER 415 729 / 415 732CELLULE JURIDIQUE 415 720 / 415 726CONTRAT VILLE 415 731 / 415 895CHARGÉ MISSION CONTRÔLE GESTION 415 868

DIRECTION DES AFFAIRES EDUCATIVES, SOCIALES ET CULTURELLESDIRECTRICE 415 757BUREAU DE L’ACTION SOCIALE ET SANITAIRE 415 714 / 415 762BUREAU DE L’ETAT CIVIL 415 714 /415 772

BUREAU DES AFFAIRES DIVERSES415 798 / 415 754ou 415 755

BUREAU DES ELECTIONS 415 763 / 415 764

BUREAU DE L’EDUCATION415 735 /415 861ou 415 849

BUREAU DES AFFAIRES CULTURELLES. MANIFESTATIONS 415 796 / 415 797BUREAU DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS 421 513PISCINE MUNICIPALE 421 508 / 428 924DISPENSAIRE COMMUNAL DE VAITAVATA 549 838

DIRECTION DE L’ADMINISTRATION ET DES FINANCESDIRECTEUR 415 813 / 415 823SERVICE DES FINANCES ET DE LA COMPTABILITE 415 813 / 415 811BUREAU DE L’INFORMATIQUE 415 803 / 415 804BUREAU DES MOYENS GENERAUX 415 783 / 415 813BUREAU DOCUMENTATION ET ARCHIVES 415 778 / 415 774FINANCES RECETTES 415 828BUREAU DES TAXES 415 825REGIE DES RECETTES 415 836

DIRECTION DES RESOURCES HUMAINES DIRECTRICE 415 855

BUREAU DES RESSOURCES HUMAINES415 855 /415 746ou 415 750

DIRECTION DE LA POLICE MUNICIPALEHOTEL DE POLICE 415 703DIRECTEUR 415 788CHEF DE LA POLICE GÉNÉRALE 415 790CHEF DE LA POLICE DE LA SÉCURITÉ VILLE 415 787POLICE SECOURS / SÉCURITÉ VILLE 484 848POSTE DE POLICE DU MARCHE 534 545PERMANENCE COMMANDEMENT 783 783BUREAU DES PASSEPORTS 415 703

DIRECTION PROTECTION CIVILE ET LUTTE CONTRE L’INCENDIESTANDARD incendie 415 786 / 420 163DIRECTEUR 425 598

DIRECTION DES SERVICES TECHNIQUESDIRECTIONDIRECTEUR 415 739DIRECTEUR ADJOINT 415 797SECRETARIAT 415 840

CHEF DE PROJET 415 885DEPARTEMENT DES MOYENSCHEF DE DÉPARTEMENT 415 841SECRETARIAT 415 842BUREAU ADMINISTRATIFS 415 845/415 846BUREAU DES MARCHES 415 844 / 415 756CELLULE PARKING 415 751BUREAU DE STATIONNEMENT 415 848 / 415 860CELLULE NAVETTES 415 776CIMETIERE DE L’URANIE 420 414DEPARTEMENT ETUDESCHEF DE DÉPARTEMENT 415 872SECRETARIAT 415 884

BUREAU DES PERMIS DE CONSTRUIRE415 882 / 415 886ou 415 880

BUREAU FONCIER 415 854 / 415 874BUREAU DESSIN 415 866BUREAU TOPO 415 850 / 415 870BUREAU DES DONNÉES URBAINES 415 864DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENTBUREAU EAU ET ASSAINISSEMENT 415 873BUREAU PROPRETE URBAINE 415 851 / 415 749DEPARTEMENT DES OPERATIONS / STANDARD 543 636CHEF DE DÉPARTEMENT 543 639BUREAU ADMINISTRATIF 543 634SUBDIVISION BÂTIMENT 543 633SUBDIVISION GÉNIE CIVIL ET VOIRIE 543 638SUBDIVISION ÉLECTRICITÉ 543 630SUBDIVISION EMBELLISSEMENT ET ESPACES VERTS 420 162SUBDIVISION POLYVALENTE 450 562SUBDIVISION PARC A MATERIEL 543 635

DIRECTION DU MARCHE MAPURU A PARAITADIRECTEUR 428 039SECRÉTARIAT 436 715RÉGIE 436 715AGENTS 420 179

ECOLES COMMUNALESECOLE MATERNELLE HEITAMA à PATUTOA 421 511GARDIEN de L’ ECOLE HEITAMA à PATUTOA 410 039ECOLE MATERNELLE RAITAMA à TAUNOA 424 671ECOLE MATERNELLE TAMANUI à PAOFAI 428 021ECOLE MATERNELLE TAMATINI à MAMAO 421 243ECOLE MATERNELLE UI TAMA à TIPAERUI 434 091GARDIEN de L’ ECOLE UI TAMA à TIPAERUI 421 512ECOLE MATERNELLE VAITAMA à TITIORO 439 237ECOLE PRIMAIRE HITI VAI NUI à TITIORO 439 431ECOLE PRIMAIRE MAMAO 420 160ECOLE PRIMAIRE PAOFAI 420 206ECOLE PRIMAIRE PINA’I à TIPAERUI 427 256ECOLE PRIMAIRE TAIMOANA à PATUTOA 429 761ECOLE PRIMAIRE TOA’TA à TIPAERUI 452 610GAPP DE L’ÉCOLE MAMAO 430 475GAPP DE L’ÉCOLE PAOFAI 432 583GAPP DE L’ÉCOLE PINA’I 410 379GAPP DE L’ÉCOLE TAIMOANA 431 965GESTION APE TAIMOANA 437 948CJA TE PU ARATAI à TIPAERUI 452 610CJA TE UI MARAMA à FARE UTE 427 277GARDIEN du CJA TE UI MARAMA à FARE UTE 435 360

AUTRES SERVICESCUISINE CENTRALE TE FARE RAHU ORA A PATUTOA 435 061CENTRE NAUTIQUE DE TAUNOA 583 478 CENTRE ACTIVITÉS SOCIO-ÉDUCA DE VAITAVATAVA 531 889MAISON de QUARTIER DE PINA’I - TIPAERUI 534 418

annUaIRE tÉLÉPHonIQUEMAIRIE de PAPEETE

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oRGanIGRaMME DE La MaIRIE DE PaPEEtE

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Merci à nos annonceurs PAPEETE TO TATOU OIRE

Le magazine d’information annuel de la ville de Papeete

est coproduit par Media Conseil Pacifi que et la Commune de Papeete

Directeur de publication

Jean-Marie Suhas

Il a été conçu, réalisé et édité par Media Conseil Pacifi que

Tel/Fax : 58 40 [email protected]

Sous la direction de

Patrick Schlouch

Rédaction

Marianne Tourette

Photos :

Didier Joly (sauf mention spéciale)

Conception graphique - Mise en pages

Tahitimage

PublicitéCommercialisation

Lionel Chesneau 77 01 06

Maquettes ( mention Ph. T)

Philippe Tourette

Imprimé à Tahiti

© Tous droits réservés à Media Conseil Pacifi que

BANQUE DE TAHITI 64BONNARD 20BRASSERIE DES REMPARTS 7BRASSERIE DE TAHITI 21CAFE DES NEGOCIANTS 55C.I.E.C 17CMTP 47COCO IMPORT 28COMPTOIR CECILE 12COPACABANA 8CTA 42FOU SAM 22GARDERIE BEBE CHOU 54GROUPAMA 35HENRIQUES 34HYDROTECH 52IDT 27INTERCONTINENTAL 31LE GRILLARDIN 62MANHEIN 50MASTER SANDWICH 29OU TU LOU TOUT 57FACIFIQUE DES JEUX 25PACIFIC MUSIC IMPORT 41POLYNESIA HELICOPTERES 9SCOOTER CENTER 49SEP 51SIDIKI 39SHARK 13SOGEQUIP 6SOPRIMEX 15SOCOTEC 30SOMALU 2S.P.E.A 63STIM 11STUDIO REPORTER 16SURDITE DE POLYNESIE 57TAHITI DIGIT IMPORT 23TAHITI VIGILES 59TSP 53YUNE TUNG 40ZOOLAND 14

Nous remercions toutes celles et ceux qui nous ont aidés à réaliser cette sixième édition du ma-gazine annuel de la ville de Papeete et notam-ment les annonceurs qui nous font confi ance

Maurururu

Ph. T

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