Papeete to tatou oire 2005

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Le magazine d'information annuel de la capitale de la Polynésie française

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RETROSPECTIVE 2004 ……………………… 4

CULTURE - ANIMATION

2004, un grand millésime culturel ………………………… 8

Portrait : Sonia Aline, la passion du spectacle ………… 13

API A PAPEETE

Entreprises, commerces, restaurants, quoi de neuf en ville ? …………………………………… 14

DOSSIER

Le commerce à Papeete en pleine évolution ………… 17

IMAGE DE PAPEETE……………………………… 24

HISTOIRE

La cathédrale Notre-Dame a cent trente ans ………… 26

Du Zizou Bar au Shark ……………………………… 30

Le saviez-vous ? ………………………………………… 32

INTERVIEW

Michel Buillard : « Priorité à la proximité » …………… 33

URBANISME

Les aménagements de la ville en bref ………………… 34

ENVIRONNEMENT

Le temple Kanti, côté jardin …………………………… 40

Une nouvelle source dans la corbeille de Pape’ete …… 44

SOCIAL - SANTÉ …………………………… 45

SÉCURITÉ …………………………………… 48

COMMUNE DE PAPEETE

Annuaire des administrations communales ………… 50

Organigramme de la municipalité …………………… 51

PLUS QUE JAMAIS PAPEETE ÉVOLUE. Mais où est son avenir ? Quel sera le Papeete de 2015-2020 ? C’est demain. Il suffit de se rappeler comment était notre ville, il y a dix

ou quinze ans, pour comprendre à quel point elle aura changé dans une décennie. Trois tendances principales dessinent le Papeete de l’an 2015. C’est d’abord une capitale touristique régionale. Des investisse-ments considérables ont été engagés depuis le milieu des années 1990 pour atteindre cet objectif, notamment en accroissant les capacités du port et en aménageant le front de mer. Nous avons la chance de pouvoir accueillir les navires de croisière en plein centre ville. C’est une situation plutôt rare et un atout extraor-dinaire pour Papeete. La deuxième tendance est, en partie, une conséquence directe de ce développement touristique. C’est l’évolution rapide du commerce à Papeete, laquelle fait l’objet du dossier de cette cin-quième édition de Papeete To Tatou Oire. Les échoppes d’antan cèdent la place à d’autres types de boutiques et de magasins, plus spécialisés, plus modernes, mieux adaptés aux nouvelles attentes de la clientèle. La capitale est quelque peu victime de son succès, certains commerces la désertent. Mais, beaucoup d’autres s’y créent et s’y installent. Je suis optimiste, car nous assistons à un processus naturel d’adaptation, que la commune observe attentivement et accompagne dans toute la mesure de ses moyens.Enfin, la troisième force qui modèlera le Papeete des années 2010, c’est le développement rapide d’un habitat collectif de qualité, répondant aux besoins de plus en plus pressants de nos conci-toyens et à l’accroissement de notre population.Ce Papeete de l’avenir devra s’édifier sur une base saine et durable. Je souhaite pour cela que la commune puisse enfin trouver les moyens, avec le concours de l’État, du Pays et de tous les partenaires possible, publics ou même privés, de procéder à l’assainissement complet de la ville. Je tiens également beaucoup à la préservation d’un environnement agréable et d’une bonne qualité de vie.

Mauruuru et bonne lecture.

Michel BuillardDéputé - Maire de Papeete

Papeete 2015, quel sera-t-il ?

Incendies, glissements de terrain, inondations… Papeete a été particulièrement affectée par le sort

au cours des derniers mois. Aux victimes directes ou indirectes de ces désastres, j’exprime ma compassion et la solidarité de la commune. Je voudrais aussi remercier les cadres et employés municipaux, rendre un hommage sincère à leur dévouement et à leur efficacité au service de nos concitoyens dans toutes ces circonstances pénibles.

M.B.

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RÉTROSPECTIVE 2004

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Découverte « canon »Un canon datant du dix-neuvième siècle a été découvert lors de travaux de ter-rassement effectués, au mois de février, à la résidence militaire de Faiere (Sainte Amélie). Cette pièce d’artillerie de plus de quinze tonnes, capable de tirer des boulets à explosion, était installée sur les hauteurs en vue de défendre Papeete. n

Navette rapideArrivé à Papeete le 25 avril, l’Aremiti V, nouvelle navette rapide (630 passagers, 32 voitures) armée par Eugène Degage est venue renforcer, à compter du 15 juin, la desserte de Moorea au départ de Papeete. Prévu initialement pour les Iles Sous-le-vent, le navire se verra finalement, après quelques atermoiements juridiques, autorisé (fin novembre) à assurer de façon permanente la ligne Tahiti - Moorea. n

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Kanti en fêteChaque année, la journée culturelle organisée à l’occasion du Nouvel An chinois (février) dans les jardins du temple Kanti à Mamao, a davantage de succès. En 2004, année du Singe de bois, un vaste chapiteau doté de places assises avait été installé. Le public a pu ainsi assister, dans de bonnes con-ditions aux démonstrations d’arts martiaux et de danses, ainsi qu’à une pièce de théâtre, Le voyage vers l’Ouest, écrite par Jimmy Ly.

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RÉTROSPECTIVE 2004

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Épi api Le nouvel épi sud du quai des paque-bots, inauguré par le Port Autonome de Papeete le 24 septembre 2004, lors des Journées mondiales du tourisme, permet l’accueil de deux navires de croisière supplémentaires. Le port de Papeete, qui a le privilège d’offrir aux croisiéristes une escale en plein centre ville, dispose désor-mais (avec l’épi nord inauguré en juillet 2003) de quatre places d’accostage. n

Fin de l’exilEn raison des travaux sur le front de mer, le monument commémoratif de l’appel lancé le 18 juin 1940 par le général De Gaulle, conçu par l’architecte Rodolphe Weinmann et plus connu sous le sobriquet de « Clé à molette », a pris ses nouveaux quartiers place Tarahoi au mois de juin. n

Ils nous ont quittésPaulette Viénot est décédée à Papeete en août 2004, à l’âge de 86 ans. Fondatrice, au début des années 1960, de l’agence de voya-ges Tahiti Nui Travel, la petite fille du pasteur Charles Viénot participa activement à l’essor du tourisme et au rayonnement de Tahiti et ses îles dans le monde à travers son groupe de danse, Tahiti Nui.En août, quatre autres personnalités ayant marqué le Fenua et le Papeete de la « belle époque » disparaissaient à leur tour : l’acteur Marlon Brandon (vedette des Mutinés du Bounty), le journaliste et écrivain Georges de Caunes (auteur du documentaire Tahiti ou la

joie de vivre), le chanteur Sacha Distel (marié à Francine Bréaud) et Serge Reggiani (acteur principal, dans sa jeunesse, du film Le Passager clandestin). Chen Choung Chong, maître de la calligraphie chinoise, a été inhumé le 6 octobre 2004 au cimetière du Repos éternel, sur les hauteurs d’Arue. Décédé à l’âge de 91 ans, il était arrivé à Tahiti en 1937. Respecté pour sa sagesse et sa culture, il était un exemple pour la communauté chinoise. En 2003, le public avait pu découvrir son savoir-faire lors d’une superbe exposition de calligraphie organisée à Papeete. n

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RÉTROSPECTIVE 2004

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Trente bougies pour Tahiti PerlesGrosse affluence devant le Musée de la perle, rue Jeanne d’Arc, dans la soirée du 8 octobre où quelque huit cents personnes étaient conviées à célébrer le trentième anniversaire de la société Tahiti Perles de Robert Wan. Les invités ont pu dé-couvrir plusieurs collections présentées par « l’empereur de la perle noire » qui, à 70 ans, continue d’innover en lançant une nouvelle gamme de cosmétique à base de nacre. Pour fêter l’événement, le Musée de la perle a accueilli, durant une semaine, une rétrospective photographique retra-çant l’aventure de Tahiti Perles. n

Incendies à la Mission et au centre villeUn violent incendie s’est déclaré le 27 septembre 2004 sur les hauteurs de la Mission, heureusement sans faire de victimes. Les enfants de l’école mater-nelle de Putiaoro, située tout à côté, ont pu être évacués tandis que les pompiers arrivaient rapidement sur les lieux. Une dizaine de fare ont été la proie des flam-mes. Les dix-sept familles sinistrées, pri-ses en charge par les services sociaux de la commune et du Pays, ont été relogées temporairement à Vaiami et dans le parc privé de logements de l’OPH. Le 17 novembre 2004, deux restaurants du centre ville, situés rue Colette, ont été la proie d’un incendie : le Copacabana et Chez Loulou’s (photo ci-contre). Les bâtiments ad-jacents, dont le restaurant Le Dragon d’or, ont été épargnés grâce à l’intervention conjointe des casernes de pompiers de Papeete, Faa’a et Pirae qui ont circonscrit cet incendie d’origine accidentelle. n

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Sursis pour Le RétroPlacé en règlement judiciaire en mars 2003, le célèbre bar-restaurant du front de mer Le Rétro a été autorisé par le tribunal de commerce de Papeete (en mai 2004) à poursuivre son activité dans le cadre d’un plan de continuation devant lui permettre de redresser ses comptes et d’assainir sa situation financière. Prisé notamment par les touristes, Le Rétro était en perte de vitesse depuis septembre 2001. n

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RÉTROSPECTIVE 2004

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Armada coréenneL’irruption, le 1er décembre, en rade de ¨Papeete, de trois navires de la marine nationale coréenne en pro-venance du Mexique - un destroyer lance-missiles, un mouilleur de mines et un pétrolier ravitailleur - n’est pas passée inaperçue de la po-pulation qui, pendant trois jours, a eu le loisir de monter à bord. n

Passerelle opérationnelleLa passerelle de Tipaerui, qui permet aux piétons de franchir le front de mer à la hauteur de la piscine, a été entièrement refaite. Endommagée accidentellement par un camion benne en octobre 2003, la passerelle avait été démontée par mesure de sécurité. Le nouvel ouvrage, dont le coût est évalué à une vingtaine de millions de Fcfp, a été financé intégralement par le Pays. n

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Fare sauvéL’une des plus anciennes maisons colo-niales de Mamao, située avenue Georges Clémenceau sur un terrain racheté par Narii Faugerat, ne sera pas détruite. Le patron de Nippon Automoto a en effet exprimé le vœu de réaménager le site, sans pour autant raser cette demeure, té-moignage d’un patrimoine architectural en voie de disparition à Papeete... n

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CULTURE - ANIMATION

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2004, un grand millésime culturel

2004 a été particulièrement

animée et riche en

événements culturels ou

sportifs. La dynamique

était déjà sensible, cette

rétrospective le confirme : ça

bouge en ville !

Premier festival japonaisL’année 2004 a démarré sous le signe du Japon avec l’organisation d’un pre-mier festival dédié à la culture nippone, autour de manifestations gratuites, orga-nisées sur plusieurs jours (fin janvier) et en différents lieux de Tahiti et de la ca-pitale. De nombreux artistes avaient fait le déplacement pour venir présenter au public polynésien les différentes facettes et la richesse de leur art : musique, danse, poésie, calligraphie, arts martiaux… La mairie de Papeete et le marché ont ac-cueilli des démonstrations d’Ikebana (art floral traditionnel) qui ont suscité particu-lièrement l’intérêt des visiteurs. n

Punch et médailles d’orLes boxeurs de l’association Te ui api no Papeete ont remporté, lors des tournois inter-îles 2004, pas moins de neuf médailles dont cinq d’or ! Présidé par Marcelino Teata, ce club compte une cinquantaine de licenciés. n

Vingt-cinq ans de Pomare ShowSimple fête d’école à l’origine, le Pomare Show, organisé par les élèves du collège protestant Pomare IV, est devenu au fil des ans une véritable institution. L’édition 2004 de ce grand spectacle, baptisée Pomar’Evolution, a réuni fin avril, au grand théâtre de la Maison de la Culture, quelque deux cent cinquante participants. À cette occasion, la danse moderne et le hip-hop ont fait leur entrée parmi la vingtaine de numéros mis en scène. Le Pomare Show, qui fêtait son quart de siècle, détient le record de longévité des spectacles dans les annales de l’éducation. n

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CULTURE - ANIMATION

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Participation accrue aux Net DaysLa cinquième édition des Net Days, organisée par l’IPCOM (Institut pour la Promotion des Nouvelles Technologies de la Communication dans le Pacifique) à la mairie de Papeete (début avril), a enregistré soixante-quatre projets (contre cinquante-quatre en 2003) proposés par les élèves de différents établissements scolaires. L’ouverture du concours des Net d’Or aux écoles primaires a sans doute fa-vorisé cette participation accrue. Grand vainqueur de cette édition : le lycée Paul Gauguin avec quatre prix remportés. n

Tifaifai toujoursLe septième salon du tifaifai à la mairie de Papeete (début mai) a confirmé le nouveau souffle dont bénéficie cet artisanat tradition-nel depuis quelques années. Trente-sept exposants ont répondu présents sous le thème des « oiseaux de mon île natale », soit une dizaine de plus que l’année précédente. Aux mamas, s’étaient joints de plus jeunes artisans (dont des hommes), prêts, semble-t-il, à prendre la relève et à innover, n

Papeete on iceDu jamais vu à Papeete : une patinoire ! Montée dans le cadre de la foire d’octobre qui s’est tenue, en 2004, sur le remblai api du front de mer, elle a remporté un franc succès. Petits et grands ont pu découvrir, ou redécouvrir, les joies de la glace, par près de 30° à l’ombre, jusqu’à la fin du mois (sept jours sur sept et en nocturne). Les patins étaient fournis et chaque ticket d’entrée donnait droit à une session de trente à quarante minutes. n

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Tipaerui distingué au HeivaC’est un groupe de Tipaerui, les Tamarii Tipaerui qui a remporté le premier prix de danse du Heiva 2004, dans la catégorie «groupe amateur» (ainsi que trois autres prix de chant). Les festivités étaient organisées du 8 au 17 juillet. n

« Sortez de l’ombre »La Journée internationale pour l’alphabétisation a été organisée pour la première fois à la mairie de Papeete (début septembre) à l’initiative de l’association Meha’i no te Pi’aparaa. « Sortez de l’ombre, vous qui ne savez ni lire, ni écrire », a déclaré Berthe Graffe, présidente de cette association née en février 2003 et réunissant des bénévoles formés pour combattre l’analphabé-tisme et l’illettrisme.À l’occasion de la rentrée scolaire, une autre première, également organisée à la mairie (fin août), a permis également à quelque deux cents élèves issus de quatre écoles primaires de la capitale de recevoir un dictionnaire. « J’espère que ce dictionnaire deviendra ton meilleur compagnon tout au long de tes études », a inscrit en guise d’encouragement le tavana Michel Buillard, sur chacun des exem-plaires remis. Cette opération était financée par le tomite Taurua no Papeete, présidé par Charles Maoni. n

Tranches d’histoire Tranches d’histoire, histoire tranchée : c’était le thème de l’exposition organisée en octobre 2004 (et jusqu’à la fin de l’année), dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française. L’évolution ins-titutionnelle du Fenua de 1797 à 1977 y était retracée et distinguée en six périodes charnières, de l’arrivée des premiers missionnaires au statut d’autonomie de ges-tion. n

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Jamel et les enfants L’humoriste vedette Jamel Debouzze, qui s’est produit place To’ata (début septembre), a profité de sa présence à Papeete pour rencontrer deux cents enfants des quartiers dans les jardins de la mairie. Il s’est prêté à la traditionnelle séance d’autographes et a offert aux enfants un goûter, ainsi que des places pour son spectacle.Outre Jamel, Papeete a accueilli de nombreux artistes en 2004. De Lorie à Henry Salvador, en passant par Lara Fabian, Julio Iglesias et les Chœurs de l’Armée Rouge : la saison a été dense et éclectique. Le plus grand succès de l’année revient à la Star Academy qui a mobilisé 7 000 spectateurs place To’ata le 7 août. n

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Maori kiwi à TahitiLe groupe de chants et danses Turanga Ararau composé de quarante-six jeunes Maori de Nouvelle-Zélande a effectué une tournée à Tahiti fin octobre dans le cadre d’échanges culturels. Invitée à l’ini-tiative de l’association Te ui api no Taunoa, présidée par Viriamu Tahutini, la troupe a été reçue par Michel Buillard à la mai-rie de Papeete, avant de se produire à la

Maison de la Culture pour un spectacle de chants et de dan-ses. Ce séjour s’est achevé par un grand tama’ara’a au collège de Taunoa. En 2003, une cinquantaine de jeunes de ce quar-tier s’étaient déjà rendus en Nouvelle-Zélande. n

Gauguin joué par... GauguinLe lycée Gauguin, qui a fêté en 2004 son cinquantième anniversaire, a présenté (du 5 au 20 novembre) une pièce de théâtre intitulée Les amours d’un vieux peintre aux îles Marquises. Les élèves de l’atelier théâtre y donnaient la réplique à Georges Marty, interprétant le rôle de Gauguin. n

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Passionnée, la pétillante directrice de Radio 1 s’investit corps et âme dans l’organisation de ces événe-

ments qui, par leur régularité, la qualité et la popularité des artistes, ont, depuis 2001, changé la face culturelle de Papeete. Au grand bonheur du public polynésien, chaleureux et enthousiaste, qui a déjà eu l’opportunité d’applaudir Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Lorie, Hélène Segara, UB40, la Star Ac’, Georges Benson, Jimmy Cliff, Lara Fabian, Julio Iglesias, Jamel et bien d’autresDepuis le premier concert organisé par Radio 1 en 1983 (le groupe Téléphone), le métier de producteur de spectacles s’est professionnalisé. « Alors que nous n’organisions qu’un concert tous les deux

ans, le rythme s’est accéléré depuis 2001, à l’ouverture de la place To’ata, une salle de 6 000 places, l’équivalent du Zénith à Paris. Incroyable pour une population tahitienne de 160 000 habitants ! », fait remarquer Sonia Aline qui prend régulièrement son bâton de pèlerin pour démarcher les producteurs métropolitains ou étrangers. Elle aime à se dépeindre comme : « une VRP de la destination Tahiti. Il s’agit de les convaincre que nous pouvons accueillir les ar-tistes de façon professionnelle, leur organiser un séjour inoubliable… »Le métier n’est pas de tout repos : « C’est un stress énorme, financier et logistique. Nous prenons de gros risques. En un soir, on gagne ou l’on perd tout. Puis, le concert commence et, avec lui, l’anxiété de voir le public satisfait.

Pourtant, à la fin, on est prêt à recommencer le lendemain ! Mon rêve était de produire UB40 et après huit ans de harcèlement, ils ont fini par venir ! ». Parmi ses meilleurs souve-nirs, Lara Fabian et Jamel, des artistes « généreux, réceptifs et à l’écoute du public polynésien ». Sonia Aline a de nombreux projets dans sa hotte pour 2005, « quand les tensions politiques se seront calmées ». Pour l’am-bassadrice de Tahiti auprès du showbiz international, la plus grande satisfaction est « de donner aux Polynésiens le bonheur de voir les plus grands artistes en spectacle, comme en France ou aux Etats-Unis, à un prix abordable… C’est une ouverture d’es-prit formidable pour la jeunesse et les artistes locaux. » n

« Chaque matin, il faut trois nouvelles idées… »

Sonia est une enfant du Pacifique. Née à Santo (Vanuatu) en 1968, elle y vécut jusqu’à l’indépendance en 1980, date à laquelle elle rentra en France avec ses parents avant de s’installer à Tahiti en 1985. « La vie métropolitaine ne nous

convenait pas. Nous voulions revenir dans le Pacifique. » Elle épouse Albert Aline et prend, à dix-neuf ans, la direction de Radio 1, la première radio libre en Polynésie française. Deux autres radios ont été créées depuis, Tiare FM et Star FM (dont le studio est installé dans le magasin Odyssey, place de la Cathédrale), et ce groupe emploie une vingtaine de personnes. « Radio 1 est leader dans le domaine radiophonique et musical à Tahiti. Nous essayons toujours d’innover. Avec trois radios, il faut trois nouvelles idées chaque matin », remarque Sonia Aline qui est aussi mère de deux enfants, Kevin et Manoa. n

Sonia Aline, la passion du spectacle

Les spectacles de grands artistes français ou internationaux étaient aussi rares à Papeete qu’un compliment dans la bouche d’un grincheux. Ils se multiplient à présent avec succès, surtout depuis l’ouverture To’ata. Plusieurs producteurs se partagent ce « marché » local du show business dont Sonia Aline est non seulement une pionnière mais aussi le numéro un incontesté.

avec la chanteuse LoriePORTRAIT

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API À PAPEETE

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Surf in PapeetePapeete a vu l’ouverture de deux surf shops en centre ville : - Billabong Tahiti, première franchise Billabong du Pacifique sud (centre Vaima) dont l’inauguration (en mai) a rassemblé plusieurs centaines d’invités et de personnalités. Tél : 43 07 30- Planet Reef, magasin de surfwear, situé place de la Cathédrale. Tél : 42 78 56

Trop fort la gym !Bouger pour mieux s’épanouir et développer ses capacités sans prendre de risque et en s’amusant : c’est en substance, le pro-gramme de Kid’s Gym, salle de gymnastique originale pour les enfants de 12 mois à 8 ans (Fare Ute, 2e étage du centre Puea) Pahonu). Les séances de groupes, adaptées à l’âge des enfants, sont encadrées par Stéphane Herbet (ancien gymnaste diplômé) qui s’appuie sur des parcours d’agrès. Cours hebdomadaires et formules de stages durant les vacances. Tél : 58 21 21

À l’école du spectacleApprendre à danser, chanter, jouer la comédie ou improviser dans les conditions d’un studio et sous l’œil exercé de pro-fessionnels : tel est le nouveau concept, dans la mouvance « Star’Ac », lancé par Marie-Eve Tefaatau. Installé dans l’immeu-ble de la Banque de Tahiti, Kid’s Comedy Studio se veut avant tout une « école de communication » où les jeunes (8-13 ans et 14-17 ans), en s’initiant aux différentes disciplines du spectacle, apprennent à s’extérioriser et à concrétiser leurs acquis. Ateliers en semaine et durant les vacances. Tél : 88 44 33

Simexco (Vallée de Titioro)Ce spécialiste du textile propose aux particuliers et professionnels tout type de tissus vendus au mètre (unis en différentes matières, pareo en tergal et coton), ainsi que tous les accessoires de mercerie nécessaires à la confection. Tél : 42 01 49

Ça déménage !Music Shop a choisi de quitter le centre ville (avenue du général De Gaulle) pour rallier le nouveau centre Puea Pahonu de Fare Ute, afin de disposer d’une plus grande surface de vente (300 m2) et d’un parking. CD, instruments, (batteries, guitares, claviers…) et accessoires sont rassemblés dans ce temple de la musique, dirigé depuis plus de vingt ans par Jean-Marie Chansin. Tél : 42 85 63

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Espaces multimédia- Jouer en réseau : La jeune société d’informatique Form@tick (solu-tions PC, vente de jeux, formations) a ouvert en centre ville (Impasse Cardella) un nouvel espace baptisé Form@tick Games, dédié aux amateurs de jeux en réseau sur ordinateur (16 postes accessibles, hors connexion Internet). Tél : 50 20 55- Web d’abord : Le Web Café, qui a ouvert ses portes rue Lagarde, se veut avant tout un espace web (où l’on peut éventuellement consommer une boisson) et non pas un cybercafé. Cette nuance se traduit notamment par l’aménagement de tables de travail indivi-duelles (avec fauteuil et webcam) espacées les unes des autres, et une ambiance feutrée. Tél : 42 03 30

De maman à bébé- Bien naître, ensei-gne dédiée aux futu-res mamans (quartier du Commerce, rue du commandant Jean Gilbert) propose, outre un choix de vêtements adaptés aux femmes enceintes, des séances de relaxation et de massages (avant, pendant et après la grossesse). Elles sont dispensées par Nicolas David, an-cienne sage-femme et propriétaire de cet espace unique en son genre à Tahiti. Tél : 45 04 17

- Toy’s Center, grande surface de jouets installée à Fare Ute, a ouvert (au premier étage), un espace « spécial bébés », de la naissance à deux ans. Tél : 42 53 33

Des pieds à la têteLes prestations et produits liés au bien-être et aux soins du corps et des mains ont le vent en poupe à Papeete. En 2004, deux nouvelles enseignes ont investi ce créneau : - Le Saint-Tropez, salon d’esthétique et de coiffure (soins du corps, épilation, manucure, hydromassages, sauna…) implanté rue Dumont d’Urville. Tél : 85 20 22

- Amphora, magasin spécialisé dans les produits de beauté, le maquillage, la parfumerie et les soins des ongles, situé place de la Cathédrale. Tél : 42 87 86.

Tahiti Pas Cher Décoration (Rue Lagarde). Tahiti Pas Cher (déjà présent à Fare Ute) a fait le pari, à travers Tahiti Pas Cher Décoration, de s’implanter en plein centre ville afin de per-mettre à la clientèle de venir y « chiner » durant la pause déjeuner. En rayon : une large gamme d’accessoires et d’objets décoratifs pour le fare (vaisselle, linge de toilette, tapis, voilages…), à prix discount. Tél : 54 86 30

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Oti Tati, maeva BuroMaxBuroMax, nouvelle grande surface (700 m2) spécialisée dans l’équipement de bureaux et la bureautique a emménagé rue Dumont D’Urville, à l’ancien emplacement de Tati. La nouvelle enseigne propose, en un même lieu, tout ce qui est utile au bureau (mobilier, ordinateurs, photocopieurs, papeterie…). Elle abrite également un espace « copie service » (photocopies, plastifications, reliures…). Tél : 54 88 22

Vamos à la CasaNouveau bar et restaurant dansant, la Casa Latina veut faire bou-ger la rue des Remparts (ouvert jusqu’à 21h en début de semaine et jusqu’à 1h, du jeudi au samedi). Au programme : musique latine, afro-antillaise, rock… en soirée ; world music, jazz et ambiance « lounge » en journée. Au menu : tapas et « cuisine du monde ». Tél : 42 23 42.

Espace Protection et SécuritéSurface spécialisée dans la protection des biens et des personnes, EPS (Espace Protection et Sécurité) met à la disposition des parti-culiers et des professionnels (pompiers, employés du BTP…), un large éventail d’articles : alarmes, extincteurs, tenues de protection, chaussures de sécurité, panneaux de signalétique… Le magasin est situé à Taunoa, entre Plombérium et Décobain. Tél : 54 35 20

Oxygen((Fare Ute, centre Puea Pahonu, en face de Toy’s Center)

En créant Oxygen, Mehiti Allain a souhaité apporter une bouffée d’air frais à la décoration intérieure. Sa démarche ? Proposer des meubles originaux, contem-porains et épurés, et cependant chaleureux grâce à la pré-sence du bois. Oxygen dispose d’un espace d’exposition de 260 m2, constamment renouvelé. Tél : 50 76 76

Côté Maison (cours de l’Union sacrée).

À nouveau nom, nouveau concept. Côté Maison (auparavant A3 Diffusion) a choisi de changer son enseigne et de se spécia-liser dans le mobilier contemporain haut de gamme, français et européen. Dans la foulée, l’ancien magasin s’est transformé en un vaste show room de 380 m2 où salons, salles à manger, bureaux et chambres sont exposés. Tél : 45 11 10

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API À PAPEETE

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DOSSIER

Le paysage commercial de Papeete se transforme rapidement. Les traditionnelles échoppes chinoises cèdent la place aux boutiques de surfwear, à l’électronique, aux bijouteries et autres salons de beauté. Un monde change sous nos yeux et le centre ville se déplace. C’est pourquoi Papeete To Tatou Oire a choisi cette année de braquer son projecteur sur ce secteur économique crucial pour notre ville. Comment le paysage commercial de Papeete a-t-il évolué depuis l’organisation du premier marché par le gouverneur Bruat en 1847 ? Quels sont, aujourd’hui, les atouts, les faiblesses et les perspectives du commerce en ville ? Que fait-on pour animer, sécuriser et embellir les magasins, vecteurs de retombées économiques et touristiques pour la capitale ? Entre difficultés et dynamisme, les commerçants oscillent, mais retroussent leurs manches…

Le commerce en pleine évolution

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LA COMMUNE DE PAPEETE, à sa naissance (1890), en prend naturellement la gestion et, peu à peu, des débits de

boisson se développent aux alentours. Le marché devient le poumon commercial de la ville, engendrant l’implantation de nombreuses enseignes à proximité. ¨Le bâtiment actuel (1987) rassemble sur quelque 7 000 m2 plus de 450 stands, dont la fréquentation annuelle est estimée à cinq cent mille visiteurs.

Premiers « Chinois »Nombre de travailleurs chinois, arrivés à Tahiti pour travailler dans la plantation de coton d’Atimaono, se fixèrent dans l’île après sa fermeture (1874). Entreprenants, ils créèrent tout autour du marché quan-tité d’échoppes revendant toutes sortes

Cent soixante ans

de marchandises. Quincaillerie, denrées alimentaires, tissus…, les boutiques fleu-rissent dans les rues Colette, Leboucher, François Cardella et du 22 septembre, formant le « quartier du marché », popu-laire et animé.

Un commerce de comptoirÀ la fin du dix-neuvième siècle, de gran-des familles d’armateurs, issues de la bourgeoisie coloniale (Brander, Crawford, Maxwell…) possèdaient presque toute la flotte locale de goélettes. D’importants comptoirs et des maisons de commerces destinés à écouler les marchandises impor-tées s’implantent alors dans la zone dites aujourd’hui du quartier du Commerce, entre la rue des Ecoles, le front de mer (maison Donald et Edenborough), la rue

Leboucher et la rue Paul Gauguin. Ce commerce « de comptoir » (vente de marchandises générales) qui permet à la population des îles de s’approvisionner (Comptoir polynésien, Comptoir du Pacifique…) a perduré jusque dans les années 1960-70. Papeete a connu ensuite une activité commerciale intense, stimulée par l’augmentation de la population et la hausse de la consommation engendrées par l’implantation du CEP (1963).

SpécialisationÀ partir des années 1980, le commerce en ville se spécialise par secteur d’activité (textile, bricolage, jardinage…). Cette ten-dance se concrétise notamment par l’essor du centre commercial Vaima (inauguré en 1977) qui rassemble soixante-quinze commerçants (chiffre 2004). Les bijou-teries prolifèrent sur le front de mer et autour de la rue Gauguin où se concentre l’animation commerciale. L’avènement des grandes surfaces (im-plantation de Continent Punaauia en 1987, puis de Tropic à Pirae et de Continent Arue) renforce ce phénomène. Les com-merces à vocation purement alimentaire (comme le supermarché Aline au Fare Tony) quittent le centre ville pour la péri-phérie, suivis par les magasins d’outillage (Tracqui) et les concessionnaires automo-biles en quête de plus grandes surfaces d’exposition.

DOSSIER

En 1843, l’amiral Armand Joseph Bruat, premier gouverneur du tout jeune protectorat français, choisit Papeete comme capitale et port. Avec l’afflux des baleiniers et des goélettes de commerce, la ville devient rapidement le centre de la vie économique. En 1847, Bruat entreprend d’organiser la vente de vivres en créant deux marchés officiels : l’un aux poissons (sur le front de mer), l’autre pour les viandes, les fruits et les légumes à l’emplacement de l’actuel marché. Les deux entités seront réunies en 1860 au sein d’un même hall en bois et pandanus.

Le marché de Papeete dans les années 1900

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Cent soixante ans

Une « nouvelle race de magasins »

Les années 1990 sont marquées par l’es-sor de la restauration rapide (snacks, plats à emporter…) liée à l’ouverture des commerces le midi qui, à partir de 1996, gagne du terrain. Le prêt-à-porter monte également en puissance, en particulier les magasins de surfwear dont le succès per-dure, tandis que les anciens commerces traditionnels chinois périclitent. La nou-velle génération, qui a eu l’opportunité de poursuivre des études supérieures, hésite à reprendre un fonds de commerce familial souvent en perte de vitesse. Cependant, les « herboristeries » chinoises semblent mieux tirer leur épingle du jeu, surfant sur le regain d’intérêt, de la part des consommateurs, pour les produits naturels et les médecines traditionnelles. On note également l’émergence, en ville, de nombreux magasins d’ameublement et de décoration qui jusqu’alors demeuraient rares (en dehors de quelques précurseurs comme Jeannina et Aljo). Tout ce qui tou-

che à la beauté et à l’esthétique connaît également un engouement certain.

Déplacement du centre villeLa mise en place du nouveau plan de cir-culation de Papeete (1996) participe à la modification du paysage commercial. Le centre ville se déplace progressivement, de la rue Gauguin vers l’autre côté du marché. La cure de jouvence de la rue du 22 septembre (modernisation de maga-sins à l’image d’Aloha, implantation de

surf shops) contribue à cette migration au profit d’une nouvelle zone stratégique, cristallisée autour de la rue du Maréchal Foch, en direction du Fare Tony (via la cathédrale et le centre Vaima). Là, se con-centrent, de plain - pied, les emplacements les plus prisés, dits de catégorie A. Alors que certains commerces boudent Papeete, d’autres, comme le mégastore multimédia Odyssey, ouvert en 2003, prennent le pari du centre ville. n

de commerce

Les « herboristeries » chinoises semblent mieux tirer leur épingle du jeu

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Que fait la CCISM pour soutenir et dynamiser le commerce à Papeete ?Depuis quatre ans, nous élaborons, en concertation avec les associations de commerçants (Association du marché, du 22 septembre, des Remparts, du Vaima…), un programme et un calendrier annuels d’animations. Nous les aidons ensuite à organiser des opéra-tions dans leurs quartiers, en participant au financement des animations (présence d’un animateur, de groupes de musique..) et de la médiatisation.

Recevez-vous le concours de la commune ?Absolument. La commune de Papeete a bien conscience que ces animations dyna-misent la ville. Aussi, elle soutient financièrement ces événements : exonération des taxes sur l’affichage et sur la vente à l’étalage durant les périodes limitées. Les services techniques apportent également une aide logistique précieuse : modification des flux de circulation, déploiement des banderoles, mise en place de podiums, de chapiteaux, de barrières… Une aide financière supplémentaire émanant de tous les acteurs écono-miques concernés (Pays, service du Tourisme…) serait cependant la bienvenue pour pouvoir diversifier et optimiser les actions (participation de petits groupes de danse par exemple).

Pour la CCISM « Les commerçants doivent s’investir davantage »

Responsable de l’animation commerciale à la Chambre de Commerce, d’Industrie,

des Services et des Métiers (CCISM), Philippe AFO reconnaît les efforts consentis

par les commerçants de Papeete en matière de dynamisme et d’animation, mais il les

estime encore insuffisants pour contrebalancer efficacement l’influence des grandes

Changer les habitudes

Créée en mars 2004, l’Association des commerçants de Papeete

compte près d’une soixantaine d’adhérents (petits commerces et grands magasins). Son objectif est de communiquer sur l’ouverture des commerces le samedi après-midi (jusqu’à 17h), en organisant des promotions ponctuelles (à l’image des remises de 15% pratiquées en juillet 2004), et d’inciter davantage de commerçants à ouvrir leurs portes. « Tout le monde déplore la tristesse de Papeete le samedi après-midi. Aussi, nous souhaitons suggérer à la clientèle de venir faire ses achats ce jour-là, dans des conditions agréables (circulation moindre, parking disponible et gratuit…). Cependant, pour modifier les habitudes des consommateurs, il faut au préalable changer celles des commerçants, commente Laurent Gueguen, président de l’association (et patron de Made in Tahiti). C’est un travail de longue haleine. Nous nous sommes donné deux ans pour faire évoluer les mentalités. Depuis 2001, les commerçants sont confrontés à une baisse de leur chiffre d’affaires, il faut réagir. En métropole, les commerces n’hésitent plus à se mettre hors la loi pour pouvoir ouvrir le dimanche !… » n

DOSSIER

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20 21

Les animations organisées sont-elles suffisantes ?Quatre événements forts suivis par une centaine de commerçants ont lieu chaque année : deux braderies (janvier et septembre), la Fête des Mères et Noël. Les commerçants ont pris conscience qu’un regain d’animation est nécessaire face à l’extension des grandes surfaces. Cependant, ils devraient participer et s’investir davantage… La campagne de communication sur l’ouverture des commerces le samedi après-midi, mise en place par l’Association des commerçants de Papeete (voir encadré) est une bonne initiative. n

Opération « Vigilance »

L’Association Te Ora Nui, qui

regroupe une centaine de

commerçants de Papeete, a lancé

en novembre 2004 une opération

« Vigilance ». « Nous notons les

coordonnées des responsables des

magasins (téléphone du domicile,

vini, mail, etc.) et nous les contactons

en cas de problème, de sorte qu’ils

puissent réagir rapidement et

venir protéger leurs commerces,

explique Mike Chant, président

de l’association (et directeur de

Shop 2000). Certains magasins

(bijouterie, musique, surf shops…)

sont particulièrement prisés par les

casseurs et pilleurs. En organisant

une meilleure communication, nous

espérons améliorer la sécurité.

Mieux vaut prévenir que guérir. » n

30 % des commerces de détail à Papeete

Selon des données communiquées par l’ISPF, 64 % des entreprises inscrites au RTE (Registre Territorial des

Entreprises) sont situées aux Iles du Vent, dont la plus grande partie à Tahiti.Papeete demeure le principal pôle d’implantation puisque 29,8 % des détaillants y ont leur commerce. 49,3 % se situeraient dans la zone urbaine proche de Papeete, entre Mahina et Punaauia. n

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DOSSIER

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Alors que certains commerces de Papeete ferment leurs portes, d’autres se créent. Que pensez-vous de ce phénomène ?Nous manquons de données statistiques permettant de savoir si les créations compenseraient les disparitions car les radiations ne sont pas enregistrées obliga-toirement par la Chambre de Commerce (CCISM). Ceci étant, l’implantation de nouveaux commerces n’est pas forcément synonyme de dynamisme. Elle provient simplement du fait que la nature à horreur du vide. Lorsque l’un se retire, l’autre tente sa chance. Si dynamisme il y a, il concerne des niches et des commerces bien ciblés (comme Odyssey dans le domaine des loisirs et du multimédia…) répondant à la demande d’une population urbaine. Le commerce en ville ne fait qu’exploiter les miettes des grandes surfaces…

Quels sont les atouts et les handicaps du commerce en ville ?Papeete demeure la plus grande surface commerciale du pays. Tout y est concen-tré ; l’offre y est variée et complémen-taire. C’est un atout, mais également un inconvénient car la ville a poussé comme un champignon, la population et la cir-culation ont augmenté. Les difficultés de stationnement en période scolaire et aux heures de pointe persistent, même si globalement l’offre de parkings s’est améliorée. Il faut apporter des solutions. Sinon, le commerce en ville court à terme à l’asphyxie. Ce sera une mort lente, mais une mort quand même…

Quelle solution préconisez-vous ?Depuis l’organisation des Assises du com-merce en 2000, nous militons pour la créa-tion d’un nouveau centre ville. Il s’agirait d’organiser un pôle commercial, type mall ou shopping center, qui regrouperait en un même lieu différentes acteurs (magasins, CCISM, OPT…), avec des places de par-king, des horaires communs d’ouverture, des mesures de sécurité… La solution ne peut être que collective. Il convient d’ap-porter une réponse globale à des problè-mes individuels récurrents. Cependant, le projet est un peu lent à se monter car il suppose une emprise foncière adéquate. Il pourrait voir le jour à Mamao, à proximité de Bricogite. n

Le président de la Fédération Générale du Commerce (FGC) livre ses réflexions sur la

situation du commerce à Papeete et son devenir. Il n’est guère optimiste. Un effort de

modernisation et d’adaptation est, selon Gilles Yau, indispensable pour sauver ce qui peut

l’être. Pour lui, la solution ne peut être que collective.

Fédération Généralede Commerce :

Pour un nouveau centre ville

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DOSSIER

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Depuis quelques années, la qualité des devantures, des vitrines et de l’amé-nagement intérieur des commerces en ville s’est sensiblement améliorée... Sous l’impulsion des bijoutiers et des « franchi-sés » (Billabong, Surfrider, Aloha, Marie Lou, Vahine Secret, etc.), soucieux de va-loriser leurs marques, les boutiques ont davantage soigné leur allure, n’hésitant plus à faire appel aux professionnels de l’agencement et de la décoration. Les res-taurateurs ont également mis les « petits plats dans les grands », à l’image des Trois Brasseurs (front de mer) qui s’est offert en 2004 une cure de jouvence haute en cou-leurs. Certes, des progrès restent à faire. Afin d’inviter les propriétaires à rénover leurs façades, des incitations fiscales ont été mises en place, mais ces mesures ne semblent pas suffisamment convaincan-tes, comme le souligne le président de la Fédération Générale du Commerce (FGC), Gilles Yau, qui préfèrerait des dispositifs « touchant les exploitants, généralement plus motivés ».

« Ton rideau n’est plus triste… »Malheureusement, à l’heure où les com-merces ferment, de hideux rideaux métal-liques (installés par mesure de sécurité) jettent sur la ville un voile sinistre que pas-sants et touristes ne cessent de déplorer.

Papeete devient alors, malgré ses fleurs et ses rues piétonnières, inhospitalière au point de rebuter les flâneurs. Conscients de ce handicap, plusieurs entrepreneurs de la place ont récemment entrepris de décorer leurs rideaux de fer. Les passants ont ainsi vu le front de mer se parer des couleurs du lagon (Tiare Shop), des poissons (Voyagence) ou des fleurs (GIE Tahiti Manava)… « Je ne supportais plus la vision de laideur qu’offrait à la population et aux touristes, la façade assez importante de mon agence une

fois les rideaux baissés, explique Maeva Siu, gérante de Voyagence. Aussi, lors-qu’un jeune peintre s’est proposé d’y réaliser un décor, pour un coût tout à fait raisonna-ble, j’ai dit banco ! Ensemble, nous avons opté pour une composition aquatique mettant en scène des poissons, des tortues, etc. évoluant sur les stores. » L’initiative a fait des adeptes et Disney (quartier du marché), Coiff’Bruat et l’Oa-sis (face à la cathédrale) se sont eux aussi lancés dans l’aventure. À quand un con-cours du plus beau rideau en ville ? n

Aménager et embellir devantures et façades

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Les «roulottes» de la place Vaiete, un vrai plaisir, un régal, un havre de détente en soirée, souvent agrémenté de musique locale

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La cathédrale Notre Dame

En 1875, la cathédrale Notre Dame de Papeete était enfin consacrée,

après un chantier épique de près de vingt ans, au cours duquel elle

fut démolie avant même d’être achevée…Cette gestation chaotique

ne l’a finalement pas empêchée de trôner en plein centre ville et de

survivre, tant bien que mal, aux diverses calamités dont la capitale fut

la victime.

Pour ses 130 ans, Notre Dame a eu droit à une cure de jouvence,

grâce aux travaux de restauration décidés et pris en charge par la

commune.

HISTOIRE

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LE 23 DÉCEMBRE 1875, le chantier de la cathédrale de Papeete est enfin achevé. Sa construction, engagée

en 1856 (au débouché de l’actuelle rue Jeanne d’Arc), dotait la ville d’un édifice catholique digne de ce nom. Les parois-siens devaient se contenter jusqu’alors de la modeste petite chapelle de Vaiami (à l’emplacement du restaurant Le Manava). Pour mener à bien ce projet, l’archevêque, Monseigneur Tepano Jaussen, fait venir de Mangareva (Gambier) une cinquantaine d’ouvriers ayant déjà participé à la cons-truction d’édifices religieux dans leur archipel.

Démolie, faute de moyenLa future église devait être édifiée à l’em-placement d’un banc de corail, au centre d’une terre marécageuse attribuée à la Mission. Les travaux démarrent, mais l’argent fait défaut et les ouvriers manga-réviens supportent mal l’éloignement de leur île natale. Le chantier est interrompu. Il redémarre en 1865, mais les difficultés techniques (le ciment se transforme en boue) et financières s’accumulent. Alors que les murs atteignent tant bien que mal trois mètres de haut, le gouverneur par intérim Michel-Louis-Isidore De Jouslard préfère jeter l’éponge et ordonne leur dé-molition en 1870. La construction reprend en 1871, mais la taille de l’édifice définitif (40 m de long sur 15 m de large en moyenne) a été net-tement réduite par rapport au projet initial (50 m de long sur 20 m de large). Depuis sa consécration, Notre Dame a vécu d’autres mésaventures dont elle est cependant sortie indemne. Elle a notam-ment été épargnée lors du bombardement de Papeete (le 22 septembre 1914) par des croiseurs allemands qui détruisit une par-tie du centre ville. n

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HISTOIRE

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Une restauration respectueuse

La cathédrale de Papeete, dont l’architecture s’inspire en partie du style gothique (ouvertures de forme ogivale)

et de celui des édifices d’Amérique latine (utilisation de la chaux, emploi de la couleur...), n’en est pas à son premier lifting. Deux vagues de travaux avaient déjà réalisées en 1967, puis en 1988. Cette nouvelle restauration, dont le coût, pris en charge par la commune, s’élève à 85 millions de Fcfp, devrait être achevée fin 2005. Au programme : la réfection des peintures intérieures et extérieures, la remise en état du clocher (consolidation, nouvelles persiennes en aluminium), la reprise des boiseries, de la toiture et du carrelage, et l’adjonction de nouveaux vitraux dans la nef (avec châssis en aluminium). L’éclairage de la nef a également été repensé afin de mieux mettre en valeur la voûte de l’édifice, et l’ensemble de la sonorisation a été revu.Surtout, la restauration entreprise par l’architecte Jean Chicou entend respecter les caractéristiques originelles de l’édifice. La couleur blanche a donc été abandonnée au profit de la teinte initiale « jaune paille ».« Nous avons essayé de conserver le cachet des anciennes briques rouges encadrant les vitraux, en reconstituant un parement de briquettes qui préserve leur caractère. Nous avons également proposé de rehausser la décoration du chœur par une frise en bois car, en fait, l’intérieur de la cathédrale était autrefois bien plus chargé qu’aujourd’hui. Il y avait des lambris, des frises, des piliers en stuc… », indique Jean Chicou. Il s’agit pour Papeete de préserver l’un des bâtiments phare de son patrimoine, repère architectural pour le touriste et havre de recueillement pour la population en plein centre ville. n

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HISTOIRE

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En bref

• La cathédrale de Papeete se situe au PK 0. Elle sert donc de point de départ pour le calcul du kilométrage autour de l’île de Tahiti.• La superficie de Notre Dame est de 580 m2 et sa capacité est de 400 places. De son clocher, qui atteint 39 m de haut, on peut apercevoir celui du temple de Paofai. Il est doté de trois horloges qui - enfin ! - seront remises à l’heure et devraient de nouveau retentir…• L’artiste locale Deana de Marigny, qui avait déjà signé en 1989 une partie des vitraux du chœur (seuls trois sont d’origine), va poursuivre son travail dans la nef où une dizaine de nouveaux vitraux d’inspiration moderne seront réalisés.• Des messes, des mariages et des baptêmes y sont toujours célébrés à la demande des familles, même si la « belle époque » de Notre Dame qui accueillit par le passé de grands mariages religieux est désormais révolue. La cathédrale Notre Dame devrait être de nouveau accessible au public au deuxième trimestre 2005. n

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HISTOIRE

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Lorsque Henry – Zizou - de Maeyer, originaire de Nice, débarque à Tahiti en avril 1950, Papeete est

encore une grosse bourgade bercée par le va-et-vient des grands paquebots ache-minant les premiers touristes. La nuit tombée, la ville sort de sa torpeur et les fêtards convergent vers le front de mer où se concentrent les quelques établissements nocturnes à succès, dont le déjà célèbre Quinn’s Tahitian Hut, et le Col Bleu. Zizou prend alors le Col bleu en gérance avant de créer le Moulin rouge (situé à l’emplacement du restaurant Les Trois Brasseurs). Malheureusement, il est vic-time d’un incendie en 1955. Infatigable, Zizou entreprend ensuite de racheter le Bar Roger (situé à l’em-placement du GIE Tahiti Manava) pour le transformer en night-club. Le premier Zizou Bar est né. En 1959, il emménage dans de nouveaux locaux, en face du quai des ferries. Avec l’arrivée du CEP, l’établissement connaît dans les années 1960 ses heures de gloire. Nombre de musiciens locaux et d’artistes internatio-naux viennent s’y produire.

Du Zizou Bar au Shark

En 1951, le premier Zizou Bar ouvrait ses

portes à Papeete. En 2004, ce haut lieu de

la bringue des années 1960, rebaptisé Zizou

Bar, le Skark discothèque, a fait l’objet d’une

rénovation complète et continue d’égayer

les soirées des noctambules. Retour sur

l’un des plus anciens dancings de Papeete,

lancé par Henry de Maeyer, dit Zizou.

Nouveau décorRouvert le 15 avril 2004, après six mois de travaux entrepris par les nouveaux gérants, Eric Fardon et Pascal Guilloux, le Zizou Bar a fait peau neuve. « Nous avons choisi de tout casser pour repenser la disposition des lieux en créant une mezza-nine à l’étage, aménagée en salon. La fameuse piste de danse, réalisée en parquet monté sur de la mousse et créée spécialement à l’époque

La fresque du Zizou

A l’angle du boulevard Pomare et de la rue du Chef Vairaatoa, une œuvre insolite attire l’attention des passants. Cette fresque murale, signée par le

peintre uruguayen Carlos Paez Vilaros, a été réalisée en 1968, afin d’habiller le mur du Zizou Bar. Le thème, bien que d’inspiration locale dans les sujets représentés (poissons, tupa) est traité dans un style abstrait peu courrant à Papeete et qui n’est pas sans rappeler l’œuvre du peintre Miro. Régulièrement taguée, la fresque a fait l’objet, en 2002, d’une opération d’embellissement à l’initiative de l’Amicale des gens du Nord, avec le concours de la commune de Papeete. Placée dans les mains expertes du peintre de la presqu’île, Victor Lefay (aidé par ses élèves), cette œuvre originale a pu recouvrer toutes ses couleurs. Papeete compte d’autres œuvres murales, François Ravello (mosaïque de l’immeuble James Norman Hall, près de la cathédrale) et Franck Fay (angle rue du Général De Gaulle, avenue Bruat) s’étant respectivement essayés au genre. Après la vaste fresque réalisée fin 2004 à Tipaerui (voir rubrique Urbanisme), ce type de création artistique semble appeler à connaître un regain d’intérêt. n

pour pouvoir y danser plusieurs heures sans se fatiguer, a été agrandie mais conservée », explique Eric Fardon. Enfin, à nouveau décor, nouvelle appella-tion (Zizou Bar le jour, Skark discothèque la nuit) et service de sécurité renforcé. « Le Zizou était perçu comme un bar mal famé ; ces changements ont permis de gommer cette image négative et d’attirer une nouvelle clien-tèle », précise Eric Fardon. n

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HISTOIRE

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HISTOIRE

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Hinano a 50 ans. La célèbre bière Hinano fête son cinquantième anniversaire en 2005. A son lancement en 1955, la Hinano était produite au centre ville, dans la toute nouvelle bâtisse en dur que venait de construire la Brasserie de Tahiti, entre la cathédrale, la rue Edouard Ahnne et la rue Nansouty. n

Le saviez-vous ?

10 ans déjà. Le 18 juin 1995, la liste Ia Ora Papeete remportait les élections municipales à Papeete. Le 24 juin, Michel Buillard était élu onzième tavana de la capitale. n

Il y a 130 ans…

Le premier bureau de poste de Papeete voyait le jour. Il était situé face au port, à côté de la boutique du père Sage, barbier de son état, et du cercle Bougainville, rendez-vous du « tout Papeete » colonial. C’est devant ce charmant fare rata en bois, flanqué d’arcades, que venaient station-ner les « diligences » d’Adolphe Poroï, chargées du transport de la « poste aux lettres ». n

Trois temples, une cathédrale.Papeete compte quatre édifices religieux majeurs : la cathédrale Notre Dame (qui fête son 130e anniversaire), le temple de Paofai, cœur de l’église évangélique (bâti en 1907 à l’emplacement de l’ancien temple en bois de 1818), le temple mormon (construit en 1981 à l’entrée de la vallée de Titioro), et le temple chinois Kanti (inauguré en 1987 en face du CHT de Mamao). n

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HISTOIRE

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Vous avez été réélu à la mairie de Papeete en mars 2001 pour un nouveau mandat de six ans. Quel bilan dressez-vous des actions menées par votre équipe ?

Michel Buillard : Depuis 2001, nous nous sommes consacrés, en priorité, à répondre aux besoins de la population des quar-tiers par des opérations de proximité : assainissement des eaux pluviales, bitumage de servitudes, résorption de l’habitat in-salubre, amélioration du cadre de vie... Nous avons également fait l’acquisition de quatre bus permettant aux enfants d’effec-tuer des sorties le week-end.Au centre ville, nous avons aussi privilégié la proximité et la concertation avec les associations de commerçants afin d’évaluer leurs besoins spécifiques. Entre autres exemples, le dialogue engagé avec les associations de la rue des Remparts et de l’avenue Bruat, a permis de dégager de nouvelles places de stationnement. L’amélioration du stationnement en ville qui figurait parmi nos priorités (mise en œuvre de parkings souterrains, du stationnement payant...) est déjà sensible.

Subsiste-t-il, cependant, des points négatifs, des projets que vous n’avez pu mener à bien ou des lenteurs que vous déplorez ?

Oui, bien sûr. Les besoins de notre capitale sont considérables et augmentent rapidement tandis que nos moyens restent mal-heureusement très limités, comme vous le savez. La circulation en ville s’est un peu améliorée, mais des difficultés persistent. Je regrette de ne pas avoir pu réaliser certains aménagements

qui me semblaient vraiment utiles (comme une passerelle de liaison piétonne au-dessus du front de mer entre les quais et le quartier du Commerce).Par ailleurs, le programme de résorption de l’insalubrité n’a pas pu être entièrement mené à bien par manque de crédits. Enfin, l’embellissement des façades en ville demeure freiné par la persistance d’une trop grande rigidité administrative.

Quelles sont vos priorités avant les élections municipales de 2008 ?

Ma priorité a toujours été, et reste la préservation de la paix et de la cohésion sociales, condition indispensable du progrès et du développement harmonieux d’une collectivité. Je continue à penser en premier lieu aux jeunes et à leur intégration dans la société. Je souhaite pour cela favoriser la pratique du sport dans les quartiers. Ainsi, priorité sera donnée, non pas à la réalisation de complexes fastueux et coûteux, mais à la cons-truction d’équipements de proximité : salle d’arts martiaux de Vaitavatava, futur plateau de la Mission, aménagement d’un vrai stade de foot à Tipaerui... J’aimerais aussi doter Papeete d’un club omnisports digne de nom, à la hauteur des ambitions des jeunes et susceptible de stimuler l’émergence de nouveaux talents. Enfin, il convient de structurer et de rationaliser le dévelop-pement de l’action sociale afin d’éviter la cacophonie entre les différentes entités existantes. La création d’une direction de la jeunesse et des sports pourrait permettre de mieux fédérer les interventions. n

interview

Michel Buillard :« Priorité à la proximité »

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URBANISME

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Terrains de sports api

Arts martiaux à l’Union sacréeLe cours de l’Union sacrée (village de Vaitavatava) dispo-sera bientôt d’une salle d’arts martiaux. Le chantier, qui a démarré fin septembre 2004, devrait être achevé mi-2005.

Au programme de cette réalisation, financée par l’État et la commune pour un montant de 100 millions de Fcfp : un

bâtiment de plus de 400 m2 comprenant notamment un vaste tatami (168 m2) dédié à la pratique du judo et du

taekwondo. La création d’un salle de boxe attenante est également envisagée. n

Foot à TitioroUn nouveau terrain de football a été amé-

nagé dans le fond de la vallée de Titioro, à l’emplacement de l’ancienne piscine municipale abandonnée il y a plus d’une trentaine d’années. Malgré ses dimensions modestes (environ 1 000 m2), il permet aux habitants du quartier de pouvoir taquiner le ballon rond près de chez eux. n

Mission pas impossibleAnnoncé en septembre 2004, le projet d’une nouvelle salle omnisports dans le fond de la vallée de Tepapa est attendu avec impatience par les jeunes de la Mission qui déplorent un manque d’équipements dans ce quartier où près de 60 % de la popula-tion a moins de 25 ans. Cette future salle - couverte - devrait comprendre un terrain mixte dédié au volley-ball et au basket-ball, des vestiaires et des sanitaires, ainsi qu’une salle de réunion et un parking. Une étude de faisabilité a été menée en 2004. Les terrassements devraient démarrer au cours du deuxième semestre 2005. n

© Com. PPT

© Com. PPT

© Com. PPT

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Coup de jeune pour la piscineDes travaux de remise en état ont été engagés à la piscine de Tipaerui qui avait bien besoin d’un petit coup de jeune. Les interventions, engagées en octobre 2004, devraient cependant s’échelonner dans le temps afin d’éviter la fermeture du com-plexe. Au menu : la réfection de la peinture, du carrelage, de la plomberie, du dispositif de filtration et des vestiaires. n

Repos !Depuis des années, sur le front de mer ou près du siège de la Banque de Tahiti à côté du marché, les usagers devaient atten-dre leur truck debout et souvent sous un soleil de plomb. Les plus las s’appuyaient sur les vitrines des magasins gênant les clients et les commerçants. Aussi, c’est avec bonheur que la population a vu fleurir, sur les trottoirs, une dizaine de bancs mis en place par la commune de Papeete et le ministère des Transports. Des poubelles ont été également installées à proximité pour préserver la propreté des lieux. La pérennité de cette louable initiative, placée en phase d’observation, dépendra notamment du civisme de la population. n

URBANISME

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Ça tombe à Pic !La route d’accès menant au Pic Rouge, sur les hauteurs de Papeete, a fait l’objet d’importants travaux de réfection de la voirie et de sécurisation : rénovation de plusieurs portions, élar-gissements, abattages d’arbres. La dégradation de cette route en certains endroits était telle qu’une remise en état avant l’arrivée de la saison des pluies n’était pas du luxe. n

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URBANISME

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Ferries, premier acteLa joyeuse pagaille qui régnait aupara-vant sur le quai des ferries, au départ et à l’arrivée des navettes avec l’îîle sœurî, est en bonne voie de résorption. En 2004, trois nouveaux épis portuaires (plus longs et mieux adaptés aux navettes actuelles) sont venus remplacer les anciens ouvrages. Le Port Autonome de Papeete a également procédé à l’extension du quai à l’arrière (plus 5 000 m2). Les embarquements et débarquements, et la fluidité des trafics voitures et passagers, s’en sont trouvés sensiblement améliorés. n

280 nouvelles places de parking Le chantier du parking souterrain de la place dite « Jacques Chirac » (ou « Bounty ») qui devrait offrir, à terme, 280 nouvelles places s’est poursuivi en 2004, malgré quelques retards. Son achèvement, prévu initialement fin août, a dû être dif-féré en mars 2005. Les autres grands projets de réaménage-ment du front de mer (création d’un parc, d’une plage, d’une promenade entre les ferries et le Sheraton…) ont cependant été mis en sommeil, à partir de la mi-2004, pour cause de crise politique. n

Sur le front de mer

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URBANISME

36 37

Un hôtel de standing en 2007Un nouvel établissement hôtelier devrait voit le jour en 2007, ave-nue du Prince Hinoi. Baptisé Hôtel Tahiti Nui, ce projet de stan-ding (catégorie trois étoiles) abritera 90 chambres (40 chambres de 30 m2 et 50 suites jusqu’à 100 m2), une piscine, un restaurant, un coffee shop et une salle de gym. Bâti sur sept niveaux (plus deux niveaux de parking en sous-sol, d’une centaine de places), il offrira également une salle de conférence (150 m2) et une salle de réunion (30 m2). « Papeete manquait d’établissements de standing susceptibles d’offrir des prestations de qualité aux touristes de passage et à une clien-tèle d’affaires souhaitant résider, pour plus de commodités, à proximité du centre ville », commente Christophe Beaumont représentant la société Tahiti Nui Development à l’origine du projet. n

Logement social à TimionaLe programme de logements à Timiona mené par la Sagep (Société d’aménagement et de gestion de Polynésie française) en concer-tation avec les associations en place, avance pas à pas. Objectif ? Construire, dans ce quartier insalubre de Titioro, quatre-vingt-quinze logements individuels (dont une trentaine côté Papeete). Un « immeuble transit » (photo ci-contre) de dix-huit logements a été bâti qui doit permettre d’accueillir les familles, par roulement, en attendant la livraison de leurs habitations. n

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URBANISME

38 39

La commune de Papeete a confié l’élaboration de son nouveau schéma directeur des eaux pluviales à un bureau d’étude. Il s’agit d’établir un diagnostic du réseau d’assainissement existant (le dernier document datait de 1977), définir les zones à traiter et les opérations à mener, étudier la qualité de l’eau… Lutter contre les inondations passe par la réalisation de divers travaux d’assainissement afin d’évacuer les eaux pluviales. Plus exposés que d’autres, les quartiers « bas » de la capitale (Taunoa, Fariipiti, Patutoa), font et feront l’objet de mesures prioritaires.

- Taunoa, secteur sensible. Une conduite d’évacuation des eaux a d’ores et déjà été posée dans la servitude Pékin, en vue pro-téger une quarantaine d’habitations. Dans la foulée, les équipes ont également procédé à la réfection du bitume de la servitude et à l’adjonction de ralentisseurs. Dans le même quartier, des travaux sont également envisagés, courant 2005, dans la servi-tude Taupeahotu (à côté du collège de Taunoa) qui dessert une cinquantaine de riverains.

- Aménagement du cours de l’Union sacrée. Les travaux d’as-sainissement prévus cours de l’Union sacrée ont démarré par la pose d’une buse sur le bas-côté de la route. La deuxième tranche du chantier (poursuite des travaux côté est) s’inscrit dans un projet global d’aménagement urbain, visant à améliorer le cadre de vie et à valoriser la perspective sur le Diadème : réfection de la voie, création d’un cheminement pour les piétons et d’une piste cyclable, plantation de flamboyants. n

Assainissement ciblé © Com. PPT

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URBANISME

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Les automobilistes empruntant l’entrée ouest de Papeete, en face du cimetière de l’Uranie, ont pu assister, de septembre à décembre 2004, à une scène peu banale… En vedette : un mur en béton de cent mètres de long se parant peu à peu d’une fresque consacrée au « Papeete d’antan », thème inspiré par M. Michel Buillard, maire de la commune. La cathédrale, l’ancien port des bonitiers, les goélettes, le Queen’s sur le front de mer ou encore le marché ont émergé de la matière grâce aux talents de cinq jeunes et d’un adulte encadrés par le sculpteur Jonathan Mencarelli. Cette initiative pilote, qui vient s’inscrire dans le cadre de la

campagne d’embellissement des murs (lancée en 2003), a été finan-cée en partie par la commune qui a souhaité donner l’exemple. Six personnes sans emploi, mais disposant de qualités artistiques, ont été repérées par les associations de quartiers, puis recrutées par Mata Ganahoa, chef de projet ville. Elles ont pu bénéficier, dans le cadre de CDL (chantiers de développement local financés par l’État), d’un stage de formation aux techniques de la décoration murale (peinture, mosaïque, sculpture en relief) et d’une initiation à la comptabilité (dispensée par Doceo Formation) devant leur permettre de trouver un débouché professionnel. n

Un mur, une fresque

©ATP

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La silhouette du temple Kanti de Mamao est bien connue des habi-tants de Papeete et de tous ceux qui

travaillent et transitent par la capitale. Ses jardins, en revanche, le sont moins. Peu de personnes prennent l’initiative d’y entrer, ne serait-ce que pour fuir un moment la chaleur tropicale et le trafic vrombis-sant de l’avenue Georges Clémenceau. Pourtant, ces jardins, bordés de palmiers royaux, abritent quelques vieux man-guiers superbes dont l’un doit être au moins centenaire, et à l’ombre desquels il fait bon se reposer. Les membres de l’association Te Vahine Polynesia qui ont choisi le site pour s’adonner, deux fois par semaine, à leur séance matinale de relaxation ne s’y trompent pas. ¨

ENVIRONNEMENT

Le temple Kanti, côté jardin

Après le parc Bougainville, les jardins

de la mairie et ceux de la CPS, Papeete

to tatou oire vous convie cette année à

découvrir l’écrin de verdure du temple

Kanti à Mamao. Ouvert à tous, ce havre de

paix en plein cœur de la capitale prodigue

calme et fraîcheur aux passants en quête

d’une halte reposante.

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Sur le côté droit, un imposant arbre à pain (‘uru) veille également sur le temple, prouvant que cette espère, autrefois abon-dante à Papeete, n’a pas encore disparu du paysage de la ville. Il existait aupara-vant, un autre « ancêtre vert » : un kava centenaire. Devenu la cible des termites, il fallut hélas se résoudre à l’abattre il y a deux ans. À sa place, s’élève désormais un « faux oranger », arbuste aux senteurs enivrantes dont les jardins du temple comptent plusieurs exemplaires. Au cen-tre, comme dans tous les jardins chinois traditionnels, a été aménagée une pièce d’eau, enjambée par un petit pont censé détourner les mauvais esprits de l’accès au temple. ‹

(Page précédente, en bas) • Sur le côté droit du temple, un imposant arbre à pain (‘uru)

(En médaillon)• « Faux oranger », arbuste aux senteurs enivrantes dont les jardins du temple comptent plusieurs exemplaires

(ci-contre)• Pièce d’eau, enjambée par un petit pont censé détourner les mauvais esprits de l’accès au temple

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ENVIRONNEMENT

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Tuiles et carrelage api

Après d’importants travaux de rénovation réalisés en 2004, le temple

Kanti va pouvoir aborder l’année du Coq de bois (début février 2005) en toute sérénité. « La couverture de tuiles, vieille de dix-sept ans, présentait des fissures préoccupantes. Il convenait de la restaurer en utilisant des tuiles identiques, importées de Taiwan. Nous avons choisi également de remplacer le carrelage des sols par du granit, plus durable, puis de refaire la peinture », indique Céline Tcheong, présidente de Si Ni Tong. Le montant de la facture est estimé à 60 millions de Fcfp. n

Enfin, à l’arrière de l’édifice, deux courts de tennis, gérés par l’association Chonwa, ont été installés. Ils sont bordés de petits bancs environnés de verdure et de fleurs. L’association Te Vahine Polynesia qui s’est attelée, en 2004, à effectuer de nouvelles plantations (tiare, folies de jeunes filles, crotons) devrait poursuivre ses efforts d’embellissement en 2005. n

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ENVIRONNEMENT

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A savoir

Informations pratiques Le temple Kanti est situé presque en face de l’hôpital de Mamao. Le temple n’est ouvert que de 6h30 à 11h. Dommage pour les touristes de passage à Papeete, parmi lesquels les visiteurs d’origine asiatique particulièrement friands de temples. En revanche, les jardins sont accessibles toute la journée et ouverts à tous.

Un peu d’histoire L’actuel temple, construit par l’entrepreneur André Champs, a été inauguré par Michel Law le 30 mai 1987, sur le site de l’ancien temple en bois datant de 1800 et détruit lors d’un incendie le 20 mai 1981. Il est dédié à Kanti (qui aurait vécu entre les années 168 et 220 de notre ère), saint vénéré par la communauté chinoise pour sa sagesse et sa bonté. Le temple Kanti est la propriété de Si Ni Tong (fédération de onze associations à caractère social et culturel) présidée, depuis le 28 mai 2004, par Céline Tcheong qui succède à Rose Jonc. n

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ENVIRONNEMENT

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Les études lancées à Sainte Amélie dans l’espoir de détecter de nouvel-les ressources en eau exploitables

n’ont pas été vaines. En juin 2004, les équi-pes de la SPEA (Société Polynésienne des Eaux et de l’Assainissement) procèdent à un forage sur un site identifié au fond de la vallée de Sainte Amélie, non loin de la cascade. À soixante-quinze mètres de profondeur, ils découvrent ainsi une nappe phréatique (masse d’eau contenue dans les fissures du sous-sol) dont la puis-sance, révélée lors des essais de pompage, s’avère exceptionnelle. Sa situation et sa profondeur, à l’abri de toute pollution, ainsi que son potentiel enthousiasment les techniciens. La nappe de Sainte Amélie serait inépuisable…

Trois cents familles concernéesQuel est l’impact d’une telle découverte ? À court terme, cette nouvelle ressource en eau doit permettre d’approvisionner quel-que trois cents familles habitant dans le secteur de la vallée (lotissement Urumaru, quartier Rey, centre Moria…). N’étant pas raccordées au réseau communal, elles sont actuellement contraintes d’utiliser des ci-ternes, des pompes et des surpresseurs pour obtenir une eau dont la potabilité n’est pas garantie. « Il s’agit, dans un

premier temps, de construire un réservoir et d’y apporter l’eau. Cette première phase passe, au préalable, par la maîtrise du foncier. Le propriétaire a été identifié et la définition du réseau est en bonne voie », explique Yves Kocher, responsable des services techni-ques à la mairie de Papeete.

Alimenter en eau 25 000 habitantsLes résultats des tests de pompage lais-sent entrevoir des débits d’exploitation de 7 000 à 8 000 m3 par jour. À plus long terme, 25 000 nouveaux habitants pour-raient être alimentés en eau par cette nouvelle ressource, soit l’équivalent de la population actuelle de Papeete. Dès lors, la municipalité peut envisager une urba-nisation des hauteurs de Sainte Amélie (au-delà de la cote 80) et planifier son développement. « Depuis plusieurs années, dans le cadre du schéma directeur (2002-2011), nous ef-fectuons des recherches dans les différentes vallées afin de renforcer le réseau d’adduc-tion et de diversifier les sources en cas de problème (pénurie due à un incident techni-que, pollution accidentelle…). En 2003, les nouveaux gisements découverts à Tipaerui avaient déjà permis de doubler la production d’eau dans cette vallée », indique encore Yves Kocher. n

En juin 2004, une nouvelle

source d’eau douce était

mise au jour dans la vallée

de Sainte Amélie. Une

découverte qualifiée de

« fantastique » par le maire,

Michel Buillard, tant elle ouvre

de formidables perspectives

pour l’alimentation en eau

des habitants de la vallée

et l’urbanisation future des

hauteurs de la capitale.

La bien nommée Pape’ete

(corbeille d’eau) peut

envisager son développement

avec sérénité.

Une nouvelle source dans la corbeille de Pape’ete

© C

om. P

PT

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ENVIRONNEMENT

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SOCIAL - SANTÉLa commune de Papeete dispose d’un nouveau dispensaire cours de l’Union sacrée. Aménagée au rez-de-chaussée, cette structure sanitaire moderne de 280 m2, ac-cessible aux handicapés, accueille les patients pour les consultations et les urgences. Elle dispose d’un parking et sera desservie par un minibus (gratuit) mis par la com-mune au service de la population des autres quartiers (Mission, Tipaerui…). Financé par la commune et l’État, le dispensaire de Vaitavatava remplace celui de Vaininiore, créé en 1987 et devenu trop exigu compte tenu de l’accroissement de la demande (plus de 12 000 actes en 2003). Les consultations et les soins ef-fectués dans les dispensaires sont gratuits. n

Fare d’accueil pour les jeunes en difficultéPrès de cent mille Polynésiens ont aujourd’hui moins de vingt ans. Or, un nombre croissant d’entre eux se trouvent confrontés à des difficultés psychologiques (mal-être, problèmes d’ordre social ou familial…). Aussi, le Fare Tama Hau, qui a ouvert ses portes le 5 juillet 2004 à Fare Ute (en face de l’ancien bâtiment des Affaires foncières), s’est donné pour mission l’accueil des enfants en danger et des adolescents en difficulté. Dirigée par le professeur Daniel Dumont, cette structure se veut un lieu d’écoute, de soutien et de conseils. Une équipe de profes-sionnels (psychologues, infirmiers, éducateurs…) se tient à la disposition non seulement des jeunes (sans rendez-vous), mais aussi des parents. C’est la première fois qu’un tel centre voit le jour dans le pays. Un numéro vert, destiné à signaler les situations de maltraitance ou de détresse, devait être mis en service dès janvier 2005. Le Fare Tama Hau s’est vu décerner le prix de l’innovation sociale 2004 par la Fondation pour l’Enfance présidée par Anne - Aymone Giscard d’Estaing. n

44 44 22

Nouveau dispensaire à Vaitavatava

(ci-dessus)• Le ministre de la Santé et le député-maire inaugurent le dispensaire

(ci-contre)• La salle des pansements

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La Maison du diabétique a organisé, en mars et novembre 2004 (à l’occasion de la Journée mondiale du diabète), deux opérations « portes ouvertes » (informations, dépistages gratuits de la maladie et de l’obésité). Cette jeune structure, ouverte en octobre 2003 dans le quartier de la Mission (rue de l’Évêché, à proximité du collège La Mennais), n’est pas un établissement de soins. Financée entièrement par l’EPAP (Établissement Public Administratif et de Prévention), elle a pour vocation la prévention et la gestion de la maladie. L’équipe en place, dirigée par Marie Quer (diététicienne et infirmière) organise deux fois par mois (sur six demi-journées) des stages d’éducation thérapeutique (gratuits sur prescription médicale). « Notre objectif est d’aider les diabétiques, par le biais de séances collectives interactives, à mieux prendre en charge leur maladie grâce à l’acquisition de connaissances théoriques et pratiques portant sur l’alimentation, l’activité physique, la prise des médicaments et le suivi médical », précise Marie Quer. Plus de deux cents personnes ont été ainsi accueillies par le centre en 2004. Environ 20 % de la population polynésienne serait atteinte du diabète. n

Portes ouvertes à la maison du diabétique

Page 47: Papeete to tatou oire 2005

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Eric Jauffret, premier cancérologue en Polynésie française, a commencé ses consultations en octobre 2004, au CHT de Mamao (service gynécologie et médecine). Auparavant praticien à l’hôpital de la Pitié Salpetrière à Paris, il devrait exercer son activité, par la suite, au sein du futur hôpital de jour dédié à la cancérologie (au rez-de-chaussée de Mamao) et annoncé pour avril 2005. Il a pour mission l’organisation de la prise en charge des cancéreux et d’un réseau de soins dédié à l’oncologie avec, en perspective, la création d’un service de radiothérapie dans le futur hôpital du Taaone. « Les patients peuvent venir me consulter pour tout type de cancers (cancers de la femme, du poumon, de la prostate…) à l’eception de ceux qui relèvent de l’hématologie (leucémie) pris en charge par Laurence Heuberger, explique Eric Jauffret. On constate surtout localement beaucoup de formes évoluées, les patients venant souvent consulter trop tardivement. Aussi, la prévention va représenter une partie importante de mon travail ». Il faut savoir que si la chimiothérapie est actuellement pratiquée dans de bonnes conditions en Polynésie française, la radiothérapie (traitement par rayons) fait hélas cruellement défaut, environ 75 % des cancers exigeant ce type de traitement. Les malades devront donc continuer à être évasanés jusqu’à la mise en service de deux appareils de radiothérapie prévus dans le cadre du futur hôpital. n

SOCIAL - SANTÉUn cancérologue à Mamao

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SÉCURITÉ

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Les müto’i verbalisent

Les müto’i, policiers municipaux, qui, auparavant, ne pouvaient que constater et signaler une infraction, sont désormais habilités à verbaliser. Leur nouveau statut d’APJA (agent de police judiciaire adjoint) leur permet de dresser des procès-verbaux non seulement en cas de stationnement irrégulier, mais aussi en matière de sécu-rité routière (absence de ceinture, excès de vitesse, alcoolémie au volant…). À Papeete, une douzaine de müto’i formés et assermentés ont commencé à officier. Parmi eux : la première femme APJA du pays, Titania Hatete. n

Partez ; ils veillent…

L’opération « Tranquillité vacances » déployée par la DSP (Direction de la Sécurité Publique) a été réitérée en 2004, durant les mois de juillet et août. Toute personne qui le souhaite peut contacter les services de police pour signaler son absence. Des patrouilles passent ponctuellement devant le domicile du demandeur et s’assurent que tout est normal. Il suffit, pour le candidat, de remplir au préalable un formulaire de renseignements (adresse précise, durée des congés, personnes à contacter…), à retirer à l’Hôtel de police de Papeete (avenue Bruat). n

© Com. PPT

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SÉCURITÉ

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MERCI à NOS ANNONCEURS PAGES

BANQUE DE TAHITI 31BEACHCOMBER INTERCONTINENTAL TAHITI HÔTEL 11CAFÉ DES NÉGOCIANTS 19CÉCILE (De Cecco) 21CLINIQUE CARDELLA 47BET ÉLECTRIC CLIM 43INTEROUTE (travaux publics) 15MARIE AH YOU (Prêt à porter) 12PACIFIQUE DES JEUX 2SOCOTEC (Contrôle technique bâtiment) 38SOLER ÉNERGIE 35SOMALU (Menuiserie aluminium) 37SOPRIMEX (Gestion du stationnemnt réglementé) 39SPEA (Traitement des eaux) 52SURDITÉ DE POLYNÉSIE 46TAHITI AUTOMOBILES (Ford) 9TSP ONYX (Collecte et traitements des déchets) 43YUNE TUNG (Batteries Varta) 23

Destruction d’un fare squatté

À la suite d’un différend judi-ciaire dont l’origine remonte à une dizaine d’années, le fare en bois situé au n° 7 de la rue Cook était resté abandonné. Un groupe de squatters en avait profité pour occuper les lieux et provoquait depuis quelque temps de gra-ves nuisances dans le quartier. Tapage, mauvaises odeurs, outra-ges à la pudeur et même racket des jeunes qui se rendent au col-lège, tout y passait, au grand dam des riverains qui avaient adressé plusieurs pétitions à la mairie. Celle-ci était déjà intervenue en construisant une palissade pour bloquer l’accès des lieux. Les nui-sances avaient pourtant continué de plus belle à l’abri des regards. Un arrêté municipal en date du 25 février 2005 a finalement été pris par le maire, ordonnant la démo-lition de la maison, ce qui a été fait en sa présence le 7 mars. Les services de la mairie inter-viennent régulièrement sur ce type d’opération, comme ce fut le cas en début d’année 2005 der-rière la caserne des pompiers.

Destruction sous l’œil «soulagé»du député-maire et de son directeur de cabinet

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MAIRIE

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MAIRIE TOUS SERVICES 415 700POSTE DE GARDE 415 776

CABINET DU MAIREDIRECTEUR DE CABINET 415 722DIRECTEUR DE CABINET adjoint 415 734CHEF DE CABINET 415 704SECRETARIAT 415 706 / 415 707COMMUNICATION & RELATIONS PUBLIQUES 415 713 /415 891CHARGE DE MISSION 415 802 BUREAU AIDE À L’EMPLOI 415 779CONSEIL DE QUARTIER 415 784 / 415 785

SECRETARIAT GENERALSECRETAIRE GENERAL 415 721SECRETAIRE GENERAL ADJOINT 415 878SECRÉTARIAT PARTICULIER 415 725ACCUEIL 415 730SECRETARIAT du CONSEIL et RÉSERV. SALLES 415 716 BUREAU DU COURRIER 415 729 / 415 732CELLULE JURIDIQUE 415 720 / 415 726CONTRAT VILLE 415 731 / 415 895CHARGÉ MISSION RESSOURCES HUMAINES 415 855CHARGÉ MISSION CONTRÔLE GESTION 415 868

DIRECTION DES AFFAIRES EDUC., SOCIALES ET CULTURELLESDIRECTION 415 757BUREAU DE L’ACTION SOCIALE ET SANITAIRE 415 714 / 415 762BUREAU DE L’ETAT CIVIL 415 714 /415 772

BUREAU DES AFFAIRES DIVERSES415 798 / 415 754ou 415 755

BUREAU DES ELECTIONS 415 763 / 415 764

BUREAU DE L’EDUCATION415 735 /415 861ou 415 849

BUREAU DES AFFAIRES CULTUR. MANIFESTATIONS 415 796 / 415 797BUREAU DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS 421 513PISCINE MUNICIPALE 421 508 / 428 924DISPENSAIRE COMMUNAL DE VAITAVATA 549 838

DIRECTION DE L’ADMINISTRATION ET DES FINANCESDIRECTEUR 415 813 / 415 823SERVICE DES FINANCES ET DE LA COMPTABILITE 415 813 / 415 811

BUREAU DES RESSOURCES HUMAINES415 855 / 415 746 ou 415 750

BUREAU DE L’INFORMATIQUE 415 803 / 415 804BUREAU DES MOYENS GENERAUX 415 783 / 415 813BUREAU DOCUMENTATION ET ARCHIVES 415 778 / 415 774FINANCES RECETTES 415 828FINANCES BUREAU DES TAXES 415 825REGIE DES RECETTES 415 836

DIRECTION DE LA POLICE MUNICIPALEHOTEL DE POLICE 415 703DIRECTEUR 415 788CHEF DE LA POLICE GÉNÉRALE 415 790CHEF DE LA POLICE DE LA SÉCURITÉ VILLE 415 787POLICE SECOURS / SÉCURITÉ VILLE 484 848POSTE DE POLICE DU MARCHE 534 545PERMANENCE COMMANDEMENT 783 783BUREAU DES PASSEPORTS 415 703

DIRECTION PROTECTION CIVILE ET LUTTE CONTRE L’INCENDIESTANDARD INCENDIE 415 786 / 420 163DIRECTEUR 425 598

DIRECTION DES SERVICES TECHNIQUESDIRECTION 415 840DIRECTEUR 415 739

DIRECTEUR ADJOINT 415 797SECRETARIAT 415 840CHEF DE PROJET 415 885DEPARTEMENT DES MOYENS 415 841 / 415 842BUREAU ADMINISTRATIF 415 845 / 415 846BUREAU DES MARCHES 415 844 / 415 756CELLULE PARKING 415 751BUREAU DE STATIONNEMENT 415 848 / 415 860CELLULE NAVETTES 415 776CIMETIERE DE L’URANIE 420 414DEPARTEMENT ETUDES 415 872SECRETARIAT 415 884

BUREAU DES PERMIS DE CONSTRUIRE415 882 / 415 886ou 415 880

BUREAU FONCIER 415 854 / 415 874BUREAU DESSIN 415 866BUREAU TOPO 415 850 / 415 870DÉPARTEMENT ENVIRONNEMENTBUREAU EAU ET ASSAINISSEMENT 415 873BUREAU PROPRETE URBAINE 415 851 / 415 749DEPARTEMENT DES OPERATIONS 543 636 BUREAU ADMINISTRATIF 543 634SUBDIVISION BÂTIMENT 543 633SUBDIVISION GÉNIE CIVIL ET VOIRIE 543 638SUBDIVISION ÉLECTRICITÉ 543 630SUBDIVISION EMBELLISSEMENT ET ESPACES VERTS 420 162SUBDIVISION POLYVALENTE 450 562SUBDIVISION PARC A MATERIEL 543 639

DIRECTION DU MARCHE MAPURU A PARAITADIRECTEUR 428 039SECRÉTARIAT 436 715RÉGIE 436 715AGENTS 420 179

ECOLES COMMUNALESECOLE MATERNELLE HEITAMA à PATUTOA 421 511GARDIEN de L’ ECOLE HEITAMA à PATUTOA 410 039ECOLE MATERNELLE RAITAMA à TAUNOA 424 671ECOLE MATERNELLE TAMAHAU à FAUTAUA 420 783ECOLE MATERNELLE TAMANUI à PAOFAI 428 021ECOLE MATERNELLE TAMATINI à MAMAO 421 243ECOLE MATERNELLE UI TAMA à TIPAERUI 434 091ECOLE MATERNELLE VAITAMA à TITIORO 439 237ECOLE PRIMAIRE HITI VAI NUI à TITIORO 439 431ECOLE PRIMAIRE MAMAO 420 160ECOLE PRIMAIRE PAOFAI 420 206ECOLE PRIMAIRE PINA’I à TIPAERUI 427 256ECOLE PRIMAIRE TAIMOANA à PATUTOA 429 761ECOLE PRIMAIRE TOA’TA à TIPAERUI 420 3 0GAPP DE L’ÉCOLE MAMAO 430 475GAPP DE L’ÉCOLE PAOFAI 432 583GAPP DE L’ÉCOLE PINA’I 410 379GAPP DE L’ÉCOLE TAIMOANA 437 948GESTION APE TAIMOANA 431 965CJA TE PU ARATAI à TIPAERUI 452 610CJA TE UI MARAMA à FARE UTE 427 277GARDIEN du CJA TE UI MARAMA à FARE UTE 435 360

AUTRES SERVICESCUISINE CENTRALE TE FARE RAHU ORA A PATUTOA 435 061CENTRE NAUTIQUE DE TAUNOA 583 478 CENTRE ACTIVITÉS SOCIO-ÉDUCA DE VAITAVATAVA 531 889MAISON de QUARTIER DE PINA’I - TIPAERUI 534 418

ANNUAIRE TÉLÉPHONIQUE DE LA MAIRIE DE PAPEETE

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MAIRIE

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PAPEETE TO TATOU OIRE Le magazine d’information annuel de la ville de Papeete

est coproduit par la Commune de Papeete et Media Conseil PacifiqueDirecteur de publication : Jean-Marie Suhas

Il a été conçu, réalisé et édité par Media Conseil Pacifique - Tel/Fax : 58 40 91 - [email protected] Sous la direction de : Patrick Schlouch

Rédaction : Marianne Tourette, Assistée de : Isa Ozan - Photos : Didier Joly, ATP, Commune de Papeete Conception graphique - Mise en pages : Didier Joly

Imprimé à Tahiti © Tous droits réservés à Media Conseil Pacifique

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