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Sociologie de la culture 3 grandes parties : - Histoire de la sociologie de la culture - Sources d’information et méthodes de la sociologie de la culture - Les résultats d’enquêtes Approche sociologique dans le milieu culturel rencontre des résistances : - Refus de principe ( culture où le chiffre n’a pas de sens) - Refus du marketing (‘la logique de l’audimat’) Il y a assez peu de gens spécialisés dans la sociologie de la culture mais il existe tout de même un CNR de la sociologie de la culture et de l’art. Il existe également en France des centres d’études et d’évaluation qui réalisent des études sur la fréquentation des sites Internet culturels. Ils essayent notamment de voir comment les gens réagissent face à des expos. (cf. La Villette) La fête de la musique a été créée en 1982 et a été très liée à une enquête de 1981 qui rendait compte que beaucoup de français jouent d’un instrument de musique. La sociologie est éclatée en plusieurs domaines : - Tradition universitaire qui est très théorique : ‘sociologie professionnelle de métier’. - Sociologie par les comportements - Sociologie par les hommes Autre fait, la culture est extrêmement sectorialisée en France : Théâtre, musique, musées, monument, archives… Mais la culture reste un objet difficilement identifiable. PRESENTATION GENERALE I- RAPPEL DES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA CULTURE Deux Américains ont comptabilisé 160 définitions. La définition française correspond à la conception universaliste et évolutionniste ( Histoire) des lumières qui opposaient nature et culture. Définition : ensemble des activités et des connaissances de l’homme cultivé.

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Sociologie de la culture

3 grandes parties : - Histoire de la sociologie de la culture- Sources d’information et méthodes de la sociologie de la culture- Les résultats d’enquêtes

Approche sociologique dans le milieu culturel rencontre des résistances :- Refus de principe ( culture où le chiffre n’a pas de sens)- Refus du marketing (‘la logique de l’audimat’)

Il y a assez peu de gens spécialisés dans la sociologie de la culture mais il existe tout de même un CNR de la sociologie de la culture et de l’art.Il existe également en France des centres d’études et d’évaluation qui réalisent des études sur la fréquentation des sites Internet culturels. Ils essayent notamment de voir comment les gens réagissent face à des expos. (cf. La Villette)

La fête de la musique a été créée en 1982 et a été très liée à une enquête de 1981 qui rendait compte que beaucoup de français jouent d’un instrument de musique. La sociologie est éclatée en plusieurs domaines :

- Tradition universitaire qui est très théorique : ‘sociologie professionnelle de métier’.- Sociologie par les comportements- Sociologie par les hommes

Autre fait, la culture est extrêmement sectorialisée en France :Théâtre, musique, musées, monument, archives…

Mais la culture reste un objet difficilement identifiable.

PRESENTATION GENERALE

I- RAPPEL DES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA CULTURE

Deux Américains ont comptabilisé 160 définitions.La définition française correspond à la conception universaliste et évolutionniste ( Histoire) des lumières qui opposaient nature et culture.Définition : ensemble des activités et des connaissances de l’homme cultivé.

La conception des philosophes allemands du XVIII correspond aujourd’hui à l’idée de civilisation. Ils ont développé la conception de ‘génie national’. C’est ainsi que l’on parle de culture allemande, de culture française.Dans la culture entendue au sens de civilisation, il s'agit de toutes les manières de vivre. Ainsi se pose le problème de culture locale / culture générale.

La conception défendue par les anthropologues et les ethnologues (cf. Lévi-strauss) est de montrer que les hommes dans les sociétés primitives avaient une culture et un ensemble de mœurs et de techniques que l’on devait analyser sans hiérarchie.On parle de relativisme culturel : en effet, on ne doit pas avoir un système de hiérarchie mais au contraire étudier chaque culture qui est aussi digne d’intérêt.

Ce sont ensuite des Sociologues, tel que Bourdieu, qui ont appliqué ce projet : Il n’y a pas une culture mais des cultures dans la société française.

La conception de la culture de masse (cf. Edgar Morin)

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Au-delà des différentes cultures, il y aurait une culture globale, planétaire. La culture de masse contribue à transformer les cultures populaires. On peut donc faire des études qui relèvent de choses différentes.

Genres mineurs LOISIRS

BEAUX-ARTS

ECONOMIE Médias et communication

Genres mineurs : En littérature, dans les années 60, on s’intéressait à la poésie ou au roman. Aujourd'hui, on assiste à un élargissement des genres : le roman policier est désormais considéré comme partie intégrante du genre romanesque. Initialement, lorsque l'on parlait de musique, on sous-entendait uniquement la grande musique mais aujourd’hui, les différentes formes de musique sont légitimées. ( Jazz à une certaine époque.

Loisirs : sports, pétanque…

Economie : idée, dans les années 80, que même les secteurs économiques avaient besoin de l’esthétique (pub, mode, design…. La question de l’esthétique est présente et déterminante dans la réussite ou l’échec d’un produit. (Cf. en ce qui concerne les voitures, le consommateur se base sur l’esthétique ; le Renault espace donne une image de famille. Avec sa forme arrondie, elle symbolise le cercle de la vie..)

La vraie question qui se pose en réalité est que certains sociologues s’intéressent à l’art.BOURDIEU ne s’est pas intéressé en tant que tel à la culture mais au lien symbolique qu’elle représente. Une sociologue a travaillé sur les résistances à l’art contemporain : la question était de savoir au nom de quoi les gens rejettent certaines formes d’art : à cause de l’éthique, de la morale, de la religion ou encore pour des raisons financières ? …

Bibliographie   :

‘la distinction’ de Pierre Bourdieu, édition Minuit (1979)‘Question de sociologie’ de Bourdieu‘L’amour de l’art’ de Bourdieu ( 1964)‘Le raisonnement sociologique’ de Passeron, éditions Nathan. (1990)‘Les mondes de l’art’ de Howard Becker, édition Flammarion.

La notion de culture pour PASSERON

Passeron distingue trois éléments dans la culture :- La culture comme style de vie- La culture comme comportement déclaratif

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= normes sociales, discours que l’on tient sur les valeurs.- La culture comme un corpus d’œuvres valorisées. = toute société isole un certain nombre d’objets dans lesquels sont investis un certain nombre d’objets.

Ainsi, chaque groupe humain se spécifie par l’articulation de ces trois conceptions de la culture.

La notion de culture pour BECKER

‘Les mondes de l’art’ = ensemble des personnes qui contribuent à la production des œuvres et à la croyance en la valeur de ces œuvres.Beaucoup de gens ne reconnaissent pas les œuvres que des spécialistes ou critiques ont légitimé.La notion clé chez Becker est celle de Convention : il s’agit de ‘toutes les valeurs ou représentations que des agents partagent et qui permet des économies d’argent, d’énergie et de temps’.Ex : A l’extérieur du monde de la musique, il y a différents petits mondes qui ont leurs propres conventions :Les amateurs de hard rock vont se distinguer dans leur style vestimentaire par rapport aux gens qui vont plus à des concerts de classique. C’est une manière de devenir autonome par rapport aux autres genres.

La conception de la culture pour BOURDIEU

Deux idées essentielles pour Bourdieu : - Champ - HabitusL’homme montre tout ce que la production d’un génie à un moment donné a à voir avec une société à un moment donné.Le mouvement esthétique est en général parallèle aux contraintes techniques et esthétiques de l’époque. Tout artiste intériorise la condition de diffusion de son œuvre. Toute œuvre peut mener à des réinterprétations. Importance de la croyance en la valeur de l’œuvre (histoire de l’art, critiques…)Champ : ‘c’est un réseau ou une configuration de relations objectives entre des positions.’

II- Historique de la sociologie de la culture en France

A- Les grandes étapes du ministère

1959 : création du ‘ministères des affaires culturelles’. La majorité pensait que cela ne durerait pas + problèmes à mettre en place une administration de la culture.

1970 : création de la direction de la musique et du théâtre qui permet au ministère de prendre de l’importance.

1971 : une idée nouvelle apparaît : celle de la démocratisation avec le concept de l’action culturelle et le principe de la maison de la culture.Apparaît ainsi l’idée de réduire le clivage Province / Paris à travers les ‘cathédrales du XXè siècle’.Mise en place du 6è plan : développement de la culture.

1978   : Ministère de la culture et de la communication.

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Avec le développement culturel, on transforme les relations de l’homme avec son milieu. Tout est culturel, les hommes se doivent d’être libres et créatifs.Les années 70’ sont des années hybrides car d’un coté se pose le problème des budgets ; de l’autre, le développement du milieu culturel, de la communication, et de nouveaux équipements ( cf. Beaubourg)

1978-1979   : création du centre Pompidou où tous les secteurs culturels sont développés. L’équipement culturel doit faire différentes propositions culturelles et diverses.

1981   : arrivée de J. Lang on arrive alors à un changement de situation puisque l’on a une double évolution :

- Augmentation des budgets venant de l’Etat ET des municipalités ;- Elargissement du champ de compétence du ministère.

Aucun ministre de droite ou de gauche n’a jamais remis en question les choix faits et les évolutions du ministère de la culture.

A- L’organisation du ministère

Il existe un nombre considérable de directions dans le ministère de la culture. Ainsi on parle de Segmentation et de sectorialisation de ce ministère. C. Trautman a décidé qu’il y avait trop de politiques sectorielles. Aujourd’hui, nouvelle organisation :

6 Directions sectorielles :

- Direction du spectacle vivant (DMDTS) (théâtre, musique, spectacle, danse, arts émergents du cirque et de la rue)

- Direction de l’architecture et du patrimoine (DAPA)

- Direction des musées de France (DMF)

- Direction des archives

- Direction du livre et de la lecture

- Délégation aux arts plastiques (art contemporain) (DAP).

2 Directions transversales :

- Direction de l’administration générale (DAG)

- Direction au développement de l’action territoriale (DDAT)

® La situation actuelle de la structure de la distribution des différentes espèces de Pouvoir est la suivante :

On observe un jeu d’interaction entre les différents acteurs de différents mondes.Ainsi, le phénomène de Boys Band a suscité beaucoup d’intérêt, lorsque l’un des groupes s’est disloqué, le réflexe a été pour d’autres groupes de prendre la place libre.C’est la position d’autres acteurs par rapport à la position d’un premier intervenant.En politique, par exemple, un homme politique énonce le premier qu’il est pour l’environnement, alors la réaction des autres politiques va être de se positionner par rapport à lui (soit pour, soit contre l’environnement.)On peut appeler cet ensemble de positionnement par le terme de champ. Ce champ est structuré par des systèmes d’oppositions que l’analyse sociologique peut identifier.

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Il est possible de faire une analogie d’un jeu au casino. Il y a une logique propre au champ. Dans le domaine de la musique, l’idée principale est le désintéressement total.Dans le domaine économique, ce qui est essentiel, c’est l’intérêt.Pour faire partie du champ, il faut CROIRE que c’est important.La comparaison avec le casino intervient dans le fait que : les joueurs ont des jetons qui sont des atouts en eux-mêmes. L’un des atouts principal dans notre société sera d’avoir des diplômes ; dans d’autres sociétés ce sera, par exemple, de posséder le force physique.Les joueurs qui ont le moins de jetons et qui ont le moins de chance de gagner sont ceux qui ont le plus envie de changer les règles du jeu.

B- Les grandes avancées du coté des chercheurs

Années 60 : spécialiste de la sociologie des loisirs : J.Dumazedier. Il est le premier à signaler que notre société est de plus en plus une société de loisirs et qui prend du recule par rapport au travail.

1962 : Dumazedier écrit ‘vers une civilisation des loisirs’.

1964 : ‘L’amour de l’art’ par Bourdieu Première enquête du public sur la fréquentation des musées.

» 1960 : Premier sondage sur l’art et la consommation culturelle.

1967 : INSEE réalise la première enquête sur les loisirs des français.

1973 : première enquête sur la pratique culturelle des français.

La sociologie de l’art et de la culture des années 60 tourne autour de 4 pôles :

- relation art /société- réflexion sur la société des loisirs

(Militants d’éducation populaire : peuple et culture. Démarche sociologique mais avant tout militante)

- Sociologie critique- Débat autour de la culture de masse (cf. Edgar Morin ‘les stars’ et ‘l’esprit du

temps’1964)

Bibliographie

‘Les politiques publiques de la culture en France’ de Moulinier, ed. Que sais-je ?‘L’invention de la politique culturelle’ de Urfalino, documentation française‘La culture en action   : Jean Villard à Jack Lang’ de Caune.‘L’Etat culturel   : essai sur une religion moderne’ de Fumarolli.‘Le gouvernement de la culture’ de Maryvonne de Saint Pulgent

Les quatre pôles ont réussi à cohabiter ensemble : idée de développement culturel qui, au début des années 70, marque une entrée dans une nouvelle ère liée à l’influence de la pensée de Bourdieu : - Joffre Dumazedier est resté isolé

- Edgar Morin a changé de terrain en laissant de coté la culture- Les statistiques se sont développées avec les problématiques de Bourdieu

Ex : publication de ‘la réflexion’ : cadre de références globales pour expliquer les comportements culturels.

III- LA PENSEE DE BOURDIEU

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a- La conception de Bourdieu

Bourdieu conçoit la sociologie comme une démarche doublement critique.Le rôle de la sociologie est de ‘jouer le barbare’, en ce sens qu’elle doit nier toute valeur intrinsèque à l’art en mettant en évidence les déterminants sociaux de la croyance en cette valeur.Il n’existe pas de disparités naturelles d’intelligence ou de sensibilité mais des disparités sociales face à la culture. Bourdieu a construit le concept d’Habitus qui se défini comme l’ensemble des dispositions incorporé dans un corps et un esprit qui assure la cohérence de nos styles de vie.

Ainsi à trois grandes classes sociales correspondent trois grands types d’individus :

- Les classes dominantes- Les classes moyennes - Les classes populaires

Les classes dominantes sont les privilégiées de la culture, culture qui est l’occasion pour eux de se distinguer des autres. Ex : Opéra. Pour les classes moyennes, c’est la ‘bonne volonté culturelle’ qui les porte à tenter d’imiter les classes dominantes sans vraiment leur permettre de s’identifier à elles. Les classes populaires sont définies par ‘les contraintes de la nécessité’. Elles manifestent pour l’art une reconnaissance sans connaissance : le conformisme des goûts le tient à l’écart.

C’est donc l’idée, ici, qu’il existe un système de classement qui correspond entre la hiérarchie sociale et la hiérarchie des arts et des éléments culturels.

Comment hiérarchiser les différentes catégories de population ?

Bourdieu utilise la notion de Capital   : Les groupes sociaux sont définis à partir du capital économique, culturel (ex : niveau de diplôme), social (ensemble des réseaux dont on dispose).Le capital social est déterminant pour la recherche d’un emploi.

L’espace social est défini à partir de trois critères :- Niveau global de revenu global du capital- Structure du capital- Ancienneté de la position sociale que l’on occupe.

Contrairement à ce que l’on pense, c’est le capital culturel qui est le plus important. D’avoir été familiarisé dès son enfance avec la culture est un facteur essentiel pour comprendre l’évolution d’un individu. Ce qui est central chez Bourdieu, c’est que le capital culturel se construit à l’école. Le plus important est alors le niveau de diplômes obtenu.

b- La critique adressée à Bourdieu

Des reproches ont néanmoins été faits à Bourdieu sur cet aspect de caractère déterministe des activités des différentes classes sociales.La critique apparaît à partir des années 80 :

- Conception de la sociologie critiqueLe sociologue n’a pas besoin de toujours dénoncer les illusions des gens : ce que pensent d’autres sociologues.

- Conception de la sociologie en trois classes- Vision binaire du social (sociologie de la domination)

Les dominants imposent leur domination et les dominés acceptent d’être dominés.

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En réalité, il s’agit d’une hétérogénéité. Le problème est que dans les classes moyennes, certains montent dans l’échelle sociale par rapport à leurs parents, alors que pour d’autres, c’est le contraire.

- N’y a-t-il pas un caractère tautologique dans ce que dit Bourdieu ? La culture populaire est-elle populaire parce qu’elle est issue et pratiquée par les milieux populaires ou bien est-elle populaire en elle-même ?

Depuis 20 ou 30 ans, les itinéraires des gens se sont complexifiés.Dans les années 60, deux grands schémas : - Reproduction

- Mobilité ascendante grâce à l’école.

Aujourd’hui, beaucoup de gens atteignent un niveau scolaire supérieur à celui de leurs parents.Mais avec le chômage, ces gens peuvent se retrouver dans des positions sociales inférieures à ce qu’elles méritent.

La critique faite à Bourdieu par Passeron se trouve dans ‘Le savant et le populaire’. Les outils que Bourdieu met en places sont utiles pour étudier les classes dominantes mais pas les classes populaires.Passeron appelle cela le légitimisme, c’est à dire adopter le point de vue de la culture le plus légitime et sous-estimer les autres formes de la culture.Mais, il existe également l’effet inverse, qui se traduit par le relativisme culturel, c’est le populisme : c’est tout considérer comme de la culture. Cette critique touche en fait Dumazedier.Il faut essayer d’articuler ces deux approches et regarder avec les mêmes outils les pratiques les plus légitimes et les plus populaires.

D’autres part, il faut prêter attention à ce que l’on appelle ‘les pactes de la réception de la culture’ : connaissances et codes qui vont permettre de déchiffrer une œuvre d’art par exemple.Les classes dirigeantes maîtrisent les codes, les classes moyennes essayent mais n’y arrivent pas et les populaires ne les connaissent pas.Passeron dit qu’il ne faut pas négliger ce manque de connaissances. Il faut analyser le comportement des classes populaires dans un milieu culturel même si les codes auxquels ils se réfèrent sont différents.

‘ce que l’art fait à la sociologie’ de Nathalie Heinich‘l’homme pluriel’ de Lahire‘Economie de la culture’ de Benamou, repère la découverte.

Critique de la notion d’habitus : c’est une sorte de boite noire dont on ne sait pas grand chose.

Pour Lahire, les modes de socialisation sont de plus en plus complexes et peuvent correspondre à des contextes contradictoires :Ex : - Les valeurs de la famille

- Les valeurs de l’école } peuvent être différentes- Les valeurs du groupe des pairs

Ce n’est plus simplement un système d’opposition très simple.

Lahire propose de raisonner différemment, il ne faut non pas raisonner au niveau macro-social mais au niveau de l’individu = sous forme d’entretien, etc…Il faut donc prendre en compte le multilatéralisme.Pour analyser le rapport de l’individu à la culture, il faut étudier tous les aspects de la vie.

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Ex : rupture entre le comportement qu’un individu peut avoir au travail et dans sa famille

Bourdieu oublie le contexte et les différentes interactions qui agissent.Ex : Quelles personnes donnent à des SDF ?Cela dépend du contexte et de la manière dont cela se passe.Les éléments extérieurs jouent un rôle important parfois plus que les valeurs personnelles.

Pour Lahire, il ne faut pas analyser comportements en dehors d’une situation réelle.Ex : Lorsqu l’on va voir un spectacle, différents éléments peuvent jouer :

- Les personnes avec qui l’on y va- L’entourage- Le lieu- Lorsque l'on a travaillé toute la journée.

Boltanski formule une autre critique : il ne faut pas attacher d’importance aux discours des individus et au sens qu’ils donnent à leur pratiques.

Heinich dit qu’il faut prendre en compte la singularité et l’idée de génie. Le sociologue n’a pas à s’intéresser aux œuvres elles-mêmes mais au discours que tiennent les gens sur ces œuvres.Avant, il y avait donc un ensemble de corrélations entre culture et société ; aujourd’hui, il s’agit plus d’un triangle avec :

Œuvres (projetées)

Contextes (socio de la réception) Individus (multidéterminisme) La sociologie est donc plus modeste. Elle cherche à traduire la complexité des individus. De plus, elle est moins réductionniste que l’était la théorie de Bourdieu.

Bourdieu parle de ‘lois’ pour qualifier les corrélations entre société et culture.Lahire répond à cela que l’on ne peut pas parler de lois car il n’existe pas de faits sociaux uniques et généraux. La diversité ainsi que la complexité sont à prendre en compte.Ex : en étant célibataire, on peut se détacher des modèles familiaux traditionnels tandis qu’au moment du mariage ou de la naissance d’un enfant, on les reproduira. Cela peut être totalement inconsciemment.

‘On peut dire que nous sommes trop multisocialisés et trop multidéterminés pour nous rendre compte de nos déterminismes.’ Lahire.

CHAPITRE I : ETUDES DE PUBLIC ET POLITIQUE CULTURELLE : LA QUESTION DE DEMOCRATISATION

Le principal financement ne vient pas, tel que l’on pourrait le penser au premier abord, du ministère de la culture mais des municipalités. Les deux autres grandes sources de financement sont le ministère de la culture et les autres ministères.

Municipalités = 30 milliards de francs ( 23 milliards des communes, 5 milliards des départements, 2 milliards des régions)Ministère de la culture = 16 milliards de francs

I- Une question récurrente de Malraux à aujourd’hui

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A- Le modèle des années 1960

Le décret de 1959 définit la mission du ministère des affaires culturelles : ‘ il a pour mission de rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres d’art et de l’esprit.’

Le mot ‘accessible’ peut être comprit en deux sens :- un sens minimaliste

celui de permettre à tout le monde d’accéder à la culture : objectif d’offre.- un sens plus ambitieux

celui de prendre en charge l’éducation artistique qui fait que tout le monde aurait les moyens de s’approprier une œuvre d’art.

La vision de Malraux sur la diffusion de l’art et de la culture tient en quatre points essentiels : - ‘accessible signifie disponible’ ‘le droit à la culture, c’est purement et simplement la volonté d’y accéder’

- Lorsqu’il parlait d’élargissement du public, c’était plutôt au sens géographique que social. Le désenclavement des provinces est en cela essentiel.

- La diffusion de l’art et de la culture n’avait à voir qu’avec les grandes œuvres : la littérature, arts plastiques, spectacles vivants. Il s’agissait d’une valorisation très forte qui était une manière de prendre de la distance avec une idée de culture de distraction.La conception de la culture par Malraux est en cela différente de la culture anthropologique populaire qui a été attribuée au ministère des sports et loisirs.‘La culture est là pour expliquer à l’homme ce qu’il fait sur la terre’

- Le rapport à l’art est une confrontation entre un homme et une œuvre sans médiation

pédagogique : c’est le choc esthétique.

Ce modèle pur de la démocratisation s’est trouvé englouti dans différents objectifs ambigus.

B- L’évolution vers la critique de la démocratisation

- On peut constater que les premières enquêtes effectuées sont incorrectes. (année 1966-1967)Ex : le TNP (théâtre national populaire)On y trouve les limites de l’action culturelle et l’impossibilité d’attirer un nouveau public. Une nouvelle notion apparaît : ‘animation culturelle.’

- Apparition de la notion de sous-culture. Volonté de considérer la culture comme hétérogène. Un nouveau modèle d’action des pouvoirs culturels apparaît et fait concurrence à celui de démocratisation culturelle, c’est celui de Démocratie culturelle.

Définitions   : Démocratisation culturelle : modèle basé sur le soutien à la création artistique avec de hauts standards de qualité et qui recherche la professionnalisation des artistes. Le seul mode d’expression envisagé est le plus noble (littérature, arts plastiques et théâtre.)

Démocratie culturelle : c’est une définition plus large de la culture qui s’étend aux traditions (régionales, par exemple), aux cadres et aux modes de vie. Il défend la diversité des modes d’expression des plus nobles aux plus marginaux. C’est l’aspect social de la culture qui est choisi.

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Ainsi, le projet de démocratisation est englouti dans le projet plus ambitieux de démocratie culturelle. Pour se sortir de cette contradiction, les Politiques ont choisi le terme de développement culturel qui essaye de faire cohabiter les deux modèles.

C- Une évolution qui fait un pas supplémentaire avec J.Lang

Dans les années 80, toutes les lignes budgétaires augmentent considérablement. La cohabitation des deux modèles est rendue possible grâce à l’augmentation des budgets.Mais, des tensions augmentent dans trois domaines :

- Extension du champ de compétence du ministre

On légitime à présent les modes d’expression jusqu’alors considérés comme infrastructurels (Rock, BD..)On insiste sur la diversité des modes de création et parallèlement on a une absence de hiérarchie, ce qui conduit à un brouillage généralisé.Le changement dans les discours est perceptible mais pas dans la réalité budgétaire.La critique faite à Lang sur le ‘tout culturel’ (rock, BD.) n’est pas fondée car, proportionnellement, les petits groupes sont inférieurs aux arts légitimes.

- Problème des rapports culture/économie.

Volonté de réconcilier culture et économie. La culture n’est pas un luxe inutile mais peut être un vecteur de sortie de crise. Introduction des préoccupations économiques dans les secteurs subventionnés : l’interventionnisme est plus important dans le domaine de l’industrie culturelle. C’est à partir de là que s’est développé tout le discours sur la télévision et le débat de l’exception culturelle au niveau européen. La culture n’est pas un service comme les autres.

- Forte médiatisation de la culture

Les résultats des années 80 : # On parle beaucoup plus de la culture qu’avant, que ce soit dans son journal ou à la télévision. On se voit obligé d’en parler. # Tous les évènements à caractère culturel.Journée du patrimoine, fête de la musique, fête du cinéma…qui permet une forte médiatisation. # Politique d’expositions et de festivals.Cette politique évènementielle peut absorber beaucoup de budget et réduire la marge de manœuvre de la vie culturelle au quotidien. Ainsi, la tension est de plus en plus forte entre politique culturelle de rayonnement et une politique culturelle de proximité.On peut d’autre part ajouter qu’il n’y a pas de rupture dans les politiques quelles soient de droite ou de gauche.

II- Les problèmes de vocabulaire et de mesure .

A- La critique des différents auteurs

Fumarolli critique l’ambition française d’avoir une politique culturelle d’Etat. Il dénonce le relativisme cultuel : confusion entre la culture selon la conception de Malraux et la culture de la détente.Il dénonce la volonté de démocratiser la culture au travers de l’action culturelle dans le sens où il n’y a qu’une façon de faire connaître la culture, c’est de l’enseigner. Il milite pour un retour à la culture beaux-arts et disparition du ministère de la culture. Tout un courant dans la mouvance de Fumarolli souhaite que l’on revienne à la notion des affaires étrangères.

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Schneider, auteur de ‘la comédie de la culture’, directeur de la musique sous J. Lang, il a vidé son sac sur la politique de J. Lang.Il est critique sur trois points :

- ‘culture des paillettes’ caractère démagogique qui a conduit au ‘tout culturel’.

- l’aide aux artistes des années 1980 a été trop loin. Il faut reconnaître qu’il y a, de fait, une offre culturelle excédentaire.

La sous fréquentation des salles entraîne le déficit budgétaire ou l’augmentation des demandes de subvention. Il faut réorienter les budgets sur l’action culturelle, l’éducation.- Trop de négligence par rapport à l’éducation artistique. Pas assez développé même si les positions qu’il propose sont assez divergentes.

Maryvonne de Saint-Pulgent pense que la politique culturelle est un peu victime de son succès. Il existe une bureaucratie culturelle. L’investissement de l’Etat est de moins en moins rentable. Elle parle des effets pervers des grands travaux culturels et des subventions.Selon la loi de Baumole, il y a deux sortes de secteurs :

- celui où il y a des gains de productivité possibles- Celui où il n’y a pas de gains possibles (la culture) et en même temps les salaires

augmentent comme dans les autres domaines d’où un déficit croissant.

Le jugement du public et son nombre n’est pas représentatif pour une troupe de spectacle car c’est une source de revenus secondaire. En effet, les principaux interlocuteurs sont les financiers potentiels de la DRAC.

Est-ce que les pouvoirs publics, aujourd’hui, ne doivent pas renoncer à ouvrir de nouvelles salles et même à en fermer ?Ex : Boulez était à la base d’un projet d’une salle pour concerts symphoniques.

Les équipements issus des politiques culturelles meurent de leur succès car :- Le temps des conquêtes est terminé, on passe désormais à un ministère gestionnaire.- Manque d’ennemis : les différents partis politiques sont tous unis sur ce point.

Les propositions de Maryvonne de Saint Pulgent sont les suivantes :- Il faut accroître l’éducation : l’œuvre ne vient pas à nous toute seule.- Il faut augmenter le mécénat privé.- Pour en finir avec les effets pervers de la subvention, il ne faut plus aider la création

mais aider le consommateur pour qu’il paye moins cher (cf. chèques culture à Strasbourg pour les étudiants).

B- La marche vers le renouveau après le bilan de la politique culturelle.

1- Le rapport Rigaud

1995-1996 : ‘refonder la politique culturelle’ de Jacques Rigaud.

La constatation qui était faite était assez sévère avec la constatation d’une triple crise :

- Administrative ou politique Avec la décentralisation et l’importance acquise par les industries culturelles, l’Etat avait du mal à continuer à jouer son rôle central de la politique culturelle. Cette nouvelle donne l’obligeait à redéfinir son mode d’action et d’organisation.

- Au niveau budgétaire Années 80 : grands travaux. (BNF, Opéra Bastille, Musée d’Orsay). Mais aujourd’hui, ces grands établissements sont chers en frais de fonctionnement.

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D’autre part le personnel nécessité revient très cher. Ainsi, la marge de manœuvre au niveau des crédits coûte de plus en plus cher. Enfin, la multiplication des artistes fait qu’il y a beaucoup plus de personnes qui sollicitent des subventions.

- Au niveau idéologique Brouillage de la philosophie de l’action de l’Etat.

2- La réorganisation par Trautman.

La réorganisation est engagée avec des regroupements en grands ensembles. Le ministère tente d’introduire une rupture par rapport à l’idéologie de la ‘révélation’ de Malraux en insistant sur la nécessité de l’éducation et d’une médiation culturelle.Mme le Ministre a essayé de renouer éducation artistique/ éducation nationale en privilégiant les pratiques amateurs.Cette politique a rencontré de très vives critiques si bien qu’elle a contraint Madame Trautman à démissionner. L’actuel ministre n’a pas cherché à prolonger les nouvelles orientations mais l’on reste tout de même dans un phénomène d’attente.

CONCLUSION :

Le seul principe de légitimation des ministres était de permettre au plus grand nombre d’accéder à la culture : C’est la démocratisation.

3 types de confusions sur le terme de démocratisation :

- Le premier est lié au mot ‘accessible’ :Doit-on entendre par là la partition équitable des équipements et de l’offre de la culture ou entend-on agir sur le principe même de désir de la culture.

- On ne sait jamais si l’on veut qu’il y ait plus de gens dans les équipements ou qu’il y ait plus un public ciblé et donc une modification des publics concernés.En fait, l’erreur vient du fait que l’on fait comme si toute augmentation de la fréquentation d’un équipement était la preuve de l’augmentation de la démocratisation.

- Mélange des objets quantitatifs et qualitatifs qui visent à permettre aux gens une appropriation plus informée des œuvres et des équipements à travers une politique de fidélisation.Ex : Derrière l’augmentation d’une fréquentation d’un équipement :

- Augmentation de la pratique de ceux qui viennent déjà.- Elargissement du public.- Diversification du public qui appartient à des catégories de population qui ne venaient

pas auparavant.

Effet pervers de la mesure de gratuité : ce sont ceux qui y allaient déjà qui y vont.

On a beaucoup de mal à évaluer les actions culturelles. Il y a derrière l’idée d’abandonner la démocratisation, l’idée d’augmenter et préciser les objectifs. (cf. tableau pour mesurer les phénomènes mis en œuvre).La démarche évaluative est encore balbutiante dans les données culturelles.

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CHAPITRE II : LES ENQUÊTES DE PRATIQUES CULTURELLES.

Comment peut-on s’y prendre quand on cherche à comprendre les comportements ?

Bibliographie :‘Institution et vie culturelle’ documentation française, 1997.‘Les pratiques culturelles des Français’ documentation française, 1998.‘Les Français face à la culture’, Olivier Donnat, ed. la découverte, 1994.‘L’aventure culturelle française 1945-1989’, Pascal Orry, Flammarion, 1989.‘Patrimoine et passion identitaire’, Fayard.‘L’artiste, l’institution et le marché’, Raymond Moulin, Flammarion, 1992.

Deux grands types de méthodes en sociologie :- Méthode quantitative- Méthode qualitative.

La méthode quantitative : travail sur le grand nombre avec des échantillons de population. L’outil est le questionnaire.

La méthode qualitative : petit nombre, petits groupes avec pour outil l’entretien.

Deux façons de voir les choses :- Sociologie de la pratique culturelle et des comportements culturels. - Sociologie de la réception par les individus.

Quand on s’interroge sur les comportements culturels, on peut se poser trois types de question :

- Combien de gens fréquentent mon équipement ?- Qui fait quoi ?- Quel niveau d’interprétation ?

Il ne faut pas comprendre explicatif et interprétatif.

I- Les différentes phases d’une enquête

4 phases dans une enquête :- Préparation- Rédaction du questionnaire / grille d’entretien.- Réalisation concrète- Exploitation puis interprétation

A- La préparation

L’enquête tourne autour d’un problème formulé vaguement. Il faut le décomposer en questions pour traduire les notions générales utilisées en indicateurs mesurables. La définition de la population à enquêter se fait souvent en terme d’âge (15ans et plus, 18 ans et plus…)ou de sexe.

B- Rédaction du questionnaire   / grille

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Le questionnaire est préparé, on prévoit la taille de l’échantillon pour avoir une représentativité significative et signifiante. L’échantillon doit, en effet, être projetable à l’ensemble de la population.

C- Réalisation

TéléphoneRue } détermine la durée du questionnaire.Face à face

D’autre part, l’enquête dépend pour beaucoup des conditions matérielles dans lesquelles elle se déroule. Notion de questionnaire auto-administré :

- Pas d’enquêteur - Pas de maîtrise des taux de réponse (souvent inférieur à 20%)- Les réponses ne sont pas vraiment représentatives : auto-sélection des questionnés

(souvent les plus avertis dans la pratique.). Ceci nuit à la représentativité.- Ave des enquêteurs payés.

D- Interprétation

Après les résultats, l’ensemble est saisi par ordinateur. L’analyse se fait à partir de variables quelconques : sexe, âge, … : c’est le tri à platPuis, on passe au tri croisé (ex : la fréquentation lorsque l’on est une fille de 20 ans…)

Les gros problèmes rencontrés dans l’interprétation sont les suivants :

- Il est faux de penser que ce qui est enregistré est une photographie de ce que pensent les gens : situation d’interaction entre l’enquêteur et l’enquêté : il ne faut pas oublierque l’enquête est basée sur du déclaratif. Les gens ont souvent tendance à surestimer leurs pratiques culturelles mais à sous-estimer par exemple le temps passer devant la TV. - Mais parfois, il y a une tendance contraire :Certaines personnes ont des difficultés de mémorisation : en effet, certains genres de pratiques peuvent être oubliés (livre peut être vu sous le sens de roman uniquement mais on peut considérer aussi la BD, les romans policiers…).La conception du livre est différente selon les individus et les milieux sociaux.

- Opinion déclarée est souvent décalée par rapport au comportement réel.- Difficulté de catégorisation

Ex : dans les années 70, le rock était tout ce qui n’était pas jazz ou musique classique. Aujourd’hui, la notion de rock est elle-même éclatée.

II- Les types d’investigations sur les comportements culturels.

A- Le comptage des entrées

Dénombrement en fonction des mois.

B- L’enquête par entretien

Elle est adaptée quand on souhaite apprécier l’opinion, la motivation et la satisfaction des gens par rapport à l’art. Le questionnaire a souvent pour but de repousser les convenus, les préjugés (trop cher..). D’autre part le questionnaire est intéressant car il permet de tracer des histoires de vie (récit).

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Deux pôles bien marqués sont à distinguer :- On interroge les gens par le système de grilles : Ainsi, on se laisse guider par la

logique de l’enquête- On fait un entretien directif : La grille a un ordre de questions bien particulier et la

formulation est bien particulière suivant qu’il s’agira d’une option individuelle ou collective. Il y a deux formes de groupes : homogène ou deux groupes qui jouent sur des différences. Souvent les deux groupes sont plus intéressants car les gens vont plus loin pour argumenter.Le problème de l’entretien est que souvent l’enquêteur est face à des cas particuliers qui faussent la représentativité. Le qualitatif dépend surtout de l’interprète et ceci est bien différent des sociologues quantitatifs. Le problème que pose toute enquête basée sur le déclaratif est que la capacité à exprimer ses émotions est inégale selon les individus.

C- Enquête par observation

On essaye d’observer en situation ce que les gens font réellement sans leur demander ce qu’ils font : supermarché, musées.PASSERON chronomètre le temps que passent les gens devant un tableau : il en tiré que tout dépendait, en général, de la médiatisation du tableau. D’autres part, les conditions matérielles de mise en exposition déterminent souvent les modalités de visite. On distingue quatre types de visiteurs :

- Les fourmisVisite adonnée, soucis pédagogique marqué, respecte l’ordre de l’exposition.

- Les Sauterelles Elles font de grands bonds en fonction de leur propre intérêt.

- Les PapillonsIls sont proches des sauterelles (bonds), mais ils aiment les supports pédagogiques (utilisent des plans pour aller à leur objectif).

- Les poissonsIls préfèrent les visites gratuites. Ils restent en eau profonde, jettent un œil et s’arrêtent éventuellement s’ils sont interpellés.

D- Les enquêtes quantitatives

Il s’agit de quantifier des phénomènes et de donner un ordre de grandeur. Il ne faut pas confondre précision et exactitude. Des questionnaires quantitatifs, souvent limités à la question de genre : genre de musique, de film… Mais ceci est caractéristique d’études culturelles limitées.

E- Enquêtes sur site

La question est de savoir comment l’on va construire son échantillon. La méthode est plutôt aléatoire : interroger une personne sur cinq qui entre dans l’équipement.Il faut, d’autre part, prendre en compte qu’il y a différentes vagues suivant les saisons. Se pose aussi le problème des groupes qui sont difficiles à interroger.Ex : pour le spectacle vivant, les difficultés sont les plus grandes car il a une variation suivant le contenu tant quantitativement que qualitativement.

F- Enquêtes par sondage auprès d’une population

C’est la méthode des quotas qui est ici employée : sexe, âge, CSP, lieu d’habitation.Il y a différentes façons de procéder :

- Les questions ou réponses sont imposées : ce sont des questions fermées.- Les questions sont ouvertes : les réponses sont ouvertes.- Les questions filtres : elles permettent d’isoler une partie de l’échantillon pour lui

poser des questions spécifiques. On a des questions préliminaires qui vont filtrer. - Question à choix multiple. (QCM).

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Pour mener à bien une enquête, il faut répondre à différentes exigences : - il faut veiller au caractère univoque des notions utilisées : accessibilité et cohérence.- D’autre part, essayer d’être le plus précis et le plus concret possible (c.a.d. éviter les réponses types ‘ça dépend’..) : une fois par semaine est plus précis que de temps et temps. - Equilibrer les arguments positifs et négatifs dans les items et ainsi éviter les trois items : satisfait, pas vraiment, pas du tout. En général, on a un attrait pour la réponse moyenne (société consensuelle.) - Partie signalétique : définir la population ( âge, H/F, CSP, lieu géographique, revenu, niveau de diplôme).

G- interprétation des résultats

Comment ces résultats peuvent-ils varier ? Il faut pour cela exploiter les tableaux croisés.

Kg

variables - de 50 kg 50 à 99 Kg 100 kg et plus La moyenne

H / F

CSPPCS

âge

RuralUrbain

Il y a deux manières de lire ce type de tableau :en ligne ou en colonne. Il existe une véritable difficulté d’interprétation : les variables ne sont pas indépendantes les unes des autres. Il peut y avoir un effet caché d’une autre variable.

Typologie : regroupe les individus qui se ressemblent le plus de sorte qu’on les distingue le plus des autres.

Si on s’inscrit dans une perspective de comparaison de deux études, toute étude dans le temps pose alors un certain nombre de difficultés :

- On travaille sur du déclaratifLe même comportement peut être classé autrement : changement réel ou non.

- Les ‘effets de structure’.Une pratique peut avoir évoluée parce que la nouvelle catégorie n’est plus la même. Il suffit qu’opinion et goût aient changé pour qu’une moyenne nationale varie.

1980 2000

15 ans et plus 15 à – de 35 ans.(qui ont changé leurs habitudes). + 35 ans et plus (dont certains sont morts)

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Quand on dit que les français lisent moins, alors il faut considérer que certaines personnes n’ont pas changé. Seulement, d’autres sont aujourd’hui analysés et ne lisent pas, on assiste donc à une baisse de la moyenne.Mais, attention, la population peut se changer en profondeur.

- Différence entre effet d’âge et de générationLorsque l’on constate que les jeunes font plus une activité que les personnes âgées, alors deux raisons sont possibles.Ex : Les 20-25 ans vont plus en boite : Cycle de vie : pas marié, insouciant, actif. Effet de génération : boites développées à leur époque. Ils y sont donc habitués et continueront d’y aller en vieillissant.

La presse rencontre un problème similaire, car elle est soumise au vieillissement de son lectorat : Elle doit donc faire un effort de renouvellement.

- Quand on est dans une étude quantitative, il faut : Raisonner sur la moyenne et la dispersion de la moyenne

Ex : deux groupes vont répondre à la question : ‘combien de livres lus par an ?’ Le premier groupe va répondre : 7-7-7 = Moyenne de 7Le deuxième groupe va répondre : 1-0-20 = Moyenne de 7 ;Les sondages dans le domaine culturel ressemblent beaucoup au deuxième groupe. Certaines personnes vont tellement au théâtre qu’elles gonflent les moyennes.

Raisonner à travers les taux de pénétration et les structuresPour prendre en compte l’évolution de la société.

Il faut raisonner à la fois en pourcentage et en valeur absolue (effectifs).5% de la population, soit 2,5 millions de personnes, vont au théâtre. Si on veut montrer que ce nombre est faible, alors on raisonnera en pourcentage et vice versa.Ex : la baisse des impôts de Fabius représentait et était annoncée comme X milliards alors que cela ne représentait que 0,01%.

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CHAPITRE III : L’EVOLUTION DES COMPORTEMENTS CULTURELS

I- Les chiffres de consommation des équipements

Les achats de disques, de K7 vidéo (…) sont répertoriés par l’INSA. Le SME publie un document sur les livres publiés et achetés. Le CNC (centre national de cinématographie) publie chaque année le nombre de places vendues par an :

- 27% des entrées sont des films français ;- 64% des entrées sont des films sont américains- 9% des entrées sont des films du reste du monde ;

II- Les chiffres de fréquentation

On connaît assez bien ce qui est fait par l’Etat (musées nationaux, monuments à haute fréquentation) mais nous n’avons pas d’informations sur le nombre d’entrées globales dans les musées en France.

- Il existe une direction des musées de France et notamment un organe que l’on nomme le ‘muséostat’ qui s’occupe des statistiques et qui a un peu le caractère d’observatoire.

- Pour les bibliothèques : il existe la ‘direction du livre et de la lecture’ chargée de répertorier les livres et les taux de fréquentations.

- L’information est plus aléatoire en ce qui concerne les spectacles et le théâtre : niveau de fréquentation est important pour définir les subventions.La question des subventions est centrale. Le nombre d’entrées n’est pas toujours translucide. En France, il existe : 5 théâtres nationaux : Odéon, la Comédie française, Chaillot, la Colline, théâtre de Strasbourg. : Des scènes nationales : TNT par exemple. : des théâtres missionnés (financement par les municipalités).

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Les enquêtes sur les scènes nationales sont peu faites. Ainsi, les informations manque sur la nature et le nombre du public.

- Les grands établissements culturels : Louvre, Versailles, Pompidou, La Villette, La cité de la musique… : Les enquêtes y sont nombreuses.

III- Les enquêtes de pratiques culturelles des français

3 données importantes : - Quand ? = enquête ‘emploi du temps’- Argent ? = enquête ‘budget des ménages’- Quels goûts ? = enquête ‘goûts artistiques’

A- Le temps accordé (cf. doc.) L’enquête emploi du temps a été réalisée en 1986 puis en 1998. Elle est réalisée un an durant pour marquer le phénomène saisonnier. Elle fait une distinction entre activité principale et activité secondaire. Ex : On peut manger en regardant la télé ou regarder la télé en mangeant, tout dépend de la priorité que l’on donne à quoi ;

# Le temps des français est réparti en 4 temps :

1-le temps physiologiqueIl s’agit de toutes les activités nécessaires pour rester en vie

2-le temps professionnel et formationLe temps moyen professionnel est de 3h23 car :

- La valeur est sur 7 jours sans compter le jour vide obligatoire.- Une partie de la population (retraite essentiellement) ne travaille pas.

Ainsi, les chiffres sont peu significatifs.D’autre part, l’évolution de l’étude entre 1986 et 1998 montre une baisse du temps consacré au travail : ceci est lié au développement du temps partiel ( 85% de femmes).Mais pour ceux qui travaillent toujours à temps plein, il a été montré que ces personnes travaillent encore plus qu’avant. Le temps partiel est utilisé par 85% de femmes pour deux raisons/

- Elles sont obligées de par leur appartenance au milieu populaire.- Ce sont, sinon, des femmes de cadres qui élèvent des enfants …

3-Le temps domestiqueOn observe une légère diminution du temps consacré aux tâches ménagères avec toujours un maintien de l’écart entre hommes et femmes.

4-Le temps libreC’est le temps qu’il reste quand le temps consacré aux autres tâches est soustrait.C’est un temps qui est de plus en plus impropre car de plus en plus occupé.Le temps libre a augmenté en moyenne de 30 minutes et plus. Ceci a été absorbé pour la plupart par la TV. On observe également une hausse des pratiques par rapport à la sociabilité.

# On peut établir une comparaison avec le CanadaLes Canadiens travaillent plus que nous, le temps domestique et le temps physiologique sont moindres. Le temps accordé au repas en moyenne en France : 2H14 Au Canada : 1H17 Le repas en France est considéré comme un moment de socialisation.Au Canada, la consommation de télévision est moindre.

B- L’argent (cf. doc.)

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L’enquête ‘budget des ménages’ a été effectuée par l’INSEE : la dernière a été effectuée en 1995. Les dépenses moyennes sont d’environ 6700f /an, soit 3,5 % du budget des français pour la culture.Ce % est en légère hausse par rapport aux années 70 mais il s’accroît beaucoup plus vite qu’on ne l’a pensé : il n’y a pas eu d’explosion. Le budget aux loisirs a augmenté mais parce que le revenu des ménages a augmenté. On est obligé d’intégrer le niveau des prix.

1980 1995

100F 204F

Ceci représente le taux d’inflation sur 15 ans. Ex : Pour deux biens :TV : 100f en 1980, 77f en 1995Magnétoscope: 100f en 1980, 63f en 1995.Ce sont pratiquement les seuls biens qui ont vu leur valeur absolue baisser.Au contraire, le cinéma, les livres, les spectacles ont vu la leur augmenter.D’autre part, la baisse du pouvoir d’achat se fait durement ressentir chez les jeunes.

# Evolution sur la période 1989-1995- Baisse des dépenses consacrées à l’écrit(en volume mais pas en prix)- Le budget consacré à l’audiovisuel est supérieur à celui consacré à l’écrit- Les sorties augmentent car elles sont plus intéressantes pour des raisons de prix(bars,

cafés, …)- Les dépenses audiovisuelles ont augmenté sensiblement du fait de la montée des

services payants (câbles, Internet …)

Cela montre la concentration des consommations culturelles. Si on cherche à connaître les 10% de Français qui consomment le plus, alors on s’aperçoit qu’ils représentent 42% des dépenses culturelles totales et parfois plus sur des activités distinctes (3/4 des services informatiques, audio…)

C- Les pratiques culturelles   : les goûts artistiques (doc.)

1- Les Pratiques culturelles

Elles recouvrent quatre types d’activités :- fréquentation des équipements culturels- consommation de biens culturels( écouter des disques, lire des livres…)- la pratique d’activité amateurs- activité à contenu culturel ( archéologie, géologie…)

On peut s’appuyer sur différents types de critères pour distinguer les pratiques culturelles :+ propriétés intrinsèques ( propriété attachée à l’activité en elle-même)

- pratiques actives/passivesex : s’investir dans la musique/regarder la TV

- pratiques seules/ groupesex : journal intime/Théâtre

- pratiques à l’année/pendant les vacances+ Niveau de diffusion de la pratique

- pratique de masse/ pratique minoritaireDans l’ordre du plus nombreux au moins nombreux : TV, radio, lecture, magazine, presse, cinéma, musée, spectacle, théâtre, concerts rock/classique, opéra…

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- pratique féminine/masculineCela peut s’avérer être un frein par rapport à la société. Ex : le rugby est masculin donc freine les femmes.

+Trois caractères de pratiques culturelles : -minoritaire -élitaire -cumulative (=les gens qui fréquentent un équipement culturel en fréquentent un autre)

Beaucoup de gens se déclarent passionnés par une activité mais ils ne sont pas seulement monomaniaques : On assiste plus à un phénomène de cumulation.D’autre part, il faut voir que le milieu que l’on côtoie peut nous influencer.

2- Le contenu culturel de la pratique : les goûts. (cf.doc)

Le rapport à la littérature est différent pour ceux qui lisent de la fiction et ceux qui ne lisent que des romans. L’approche se fait en terme de connaissances : on peut connaître sans pratiquer et pratiquer sans connaître.

Il y a des univers culturels cohérents que l’on peut repérer, c’est à dire des comportements, des goûts, des connaissances suffisamment homogènes et stables dans le temps pour caractériser leur rapport à la culture de certaines catégories de population.

On peut distinguer 3 propriétés dans les univers culturels :-propriétés relatives et non absolues

Tous les jeunes n’appartiennent pas forcément à une seule et même propriété.-propriétés jamais exclusives les unes des autres

Ex : L’univers punk est bien distinct des autres-les individus procèdent à des agencements plus ou moins complexes à partir de ces

univers.Aujourd’hui, ces agencements sont plus complexes que dans les années 70 car les valeurs d’éclectisme sont beaucoup plus répandus qu’avant. Etude du document   : Fin 1980 : liste de 66 noms représentatifs de tous les genres d’expression (danse, théâtre, musique…).Une des questions qui sera posée sera par exemple : connaissez-vous Prévert ?Si la réponse est positive, on posera une autre question pour savoir si c’est simplement le nom qu’ils connaissent. Aimez-vous ou non ?La ligne, sur le document, qui part de –16 à 55 est l’axe de familiarité avec la culture. Plus on est à droite, plus on connaît.Le deuxième montre que l’on n’aime pas : en haut.

Remarques à propos du graphique La connaissance est cumulative. Les artistes les plus connus sont sur la gauche.

Les artistes de notoriété sont plus vers la droite car la connaissance est plus faible. La culture jeune ou une certaine culture médiatique échappe aussi à ceux qui sont

les plus compétents. Rares sont les personnalités qui ne sont pas appréciées par la majorité de ceux qui

les connaissent.Sur dix personnes qui connaissent une personne, six ou sept disent qu’ils l’aiment.Mais les personnalités incarnent certaines valeurs. Les gens qui n’aiment pas ces valeurs disent qu’ils n’aiment pas ces personnalités. (ex : Gainsbourg, Madonna..) .

Il est difficile d’interpréter une réponse ‘j’aime’ car on a souvent une situation de Refuge.

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Dans la vie de tous les jours, c’est toujours plus difficile de dire ‘je n’aime pas’. Ex : Mozart : 6/10 personnes disent aimer mais les ¾ n’écoutent jamais de Musique classique. Ce qui disent ne pas aimer Mozart peuvent être considérés N’aiment pas la musique classique. Ce sont les artistes les plus connus qui sont les

plus aimés et même parmi les gens les plus familiarisés culturellement. Ex : E. Piaf, George Brassens : peu de gens n’aiment pas. Les gens qui n’aiment pas A.Vitez sont plus proches de ceux qui ne connaissent pas A.Vitez. Les gens qui disent ne pas aimer un artiste sont généralement plus compétents que ceux qui disent aimer seulement.

Cinq catégories de Français : exclus, démunis, moyenne, avertis, branchés. Typologie en sept groupes ou couples avec les comportements et les goûts :

Deux groupes : - Démunis et jeunes éclatent les gens qui ont du goût moderne sont vers le - Avertis éclatent haut et ceux qui ont des goûts classiques en Bas.

Trois groupes :- En haut : avertis modernes- En bas : avertis classiques- : démunis.

Les différentes catégories du tableau

Les exclusGens qui ne constituent en général que les noms de la culture de masse, médiatiques et les grands noms de la culture scolaire (Molière, Mozart…). Ils ne fréquentent pas ou quasiment pas les équipements culturels. Ils cumulent, en général, beaucoup de handicaps pour accéder aux équipements culturels. Ils consomment fortement la TV et la lecture de presse régionale.

Les démunisJ.Halliday ou L. de Funès : C’est une culture populaire. Forte sociabilité. Ils sortent plus mais préfèrent les distractions (fêtes foraines) et lisent des best-sellers.Pour ceux qui sont plus vers le haut : les jeunes écoutent disques ou radios mais vont rarement à des concerts. Assez faible face à la lecture : Ils sont peu familiarisés à la presse et ne lisent pas. Anti-intellectualisme fort : rejettent ce qui correspond à la culture plus élevée.

Carrefour de la moyenneLogique de la conformité. Beaucoup de TV Mais le niveau de sortie moyen. Ex : Cinéma : ce sont eux qui font les grands succès au ciné.Intègrent les formes les plus spectaculaires. Par exemple, s’ils vont à Paris, ils vont au Louvre, mais ne s’inscrivent pas au théâtre de leur ville et peu au domaine dans le domaine du spectacle vivant.

Les modernesUnivers culturellement organisé autour de l’image et du son : TV, ciné, musique. Ils ont une réserve à l’égard des formes trop intellectuelles. (souvent par rapport à l’art contemporain).

Les classiquesUnivers articulé autour des livres, du patrimoine (musée), théâtre, distanciation par rapport au monde de l’audiovisuel : peu de TV…

Les branchés

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Gens qui ne fonctionnent pas du tout sur opposition ancien/moderne. Fort bouche à oreille : il faut être investi dans un domaine pour que cela marche. On se déplace tous : On tend à descendre dans le graphique et en plus on a tendance à moins sortir le soir et à réduire son réseau d’amis.

EX : Halliday descendait, c’est pourquoi il s’est associé à des artistes plus branchés, jeunes, qui ont une image de modernité.

L’analyse de Bourdieu

Il analyse ces comportements suivants différents axes : Axe du capital

Capital économique, culturel, social ,…= axe de ressources.Dans le domaine culturel, la variable la plus significative est le niveau de diplôme. C’est plus explicatif que le niveau de revenu.La taille de l’agglomération est aussi significative : Plus on va à Paris, plus on est à droite.L’origine sociale est également déterminante.Attention, on parle en terme de probabilités. L’intérêt pour la culture est vraiment fonction pour beaucoup des diplômes.

Axe âge/génération.

- âge + situation familiale (célibataire)Tout est lié car cela va avec l’âge. Le fait d’être célibataire favorise la culture.

- Homme ou femmeSuivant l’âge, les femmes ont tendance à avoir des goûts plus classiques que les hommes ; Les filles réussissent mieux à l’école, ce qui donne une volonté culturelle plus partagée chez les femmes que chez les hommes.

Dans l’axe 1 : intensité de la pratique et des comportements.Dans l’axe 2 : goûts.Dans le milieu culturel, le niveau de diplôme est plus important que le niveau de revenu ; . La position de quelqu’un et son itinéraire est descriptible selon la mobilité sociale ascendante ou descendante.La mobilité par rapport aux parents ou par rapport au temps. Elle peut personnaliser la trajectoire des individus. Pendant longtemps, on a pensé que si les gens n’allaient pas au théâtre, c’était à cause des questions matérielles, pas assez de temps, trop cher, ou trop loin de l’équipement culturel.

Ce ne sont pas seulement les facteurs objectifs qui conditionnent les accès à la culture. En effet, il y a aussi :

- Le Temps : il est faux d penser que ceux qui ont le plus de temps sont les plus intéressés par rapport à la culture. Au contraire, il y a un relatif inversement proportionnel entre temps libre et intérêt pour la culture. ;Les Français déclarent de plus en plus manquer de temps libre. En moyenne, ceci apparaît quelques peu paradoxal car le temps libre et on a l’impression de manquer de plus de temps..Quand on demande aux gens, :’Si vous disposiez de plus de temps pour faire ce que vous voulez, les gens répondent qu’ils s’en serviraient pour passer plus de temps dans des activités où les gens ont déjà une expérience et non pas pour découvrir de nouvelles choses. Les 35 heures permettent aux gens qui font déjà quelque chose de faire plus. Mais ceux qui ne font rien ne vont pas s’y mettre. 35 heures : c’est l’un des aspects importants de la transformation du travail qui modifie notre rapport au temps.Les temps sociaux évoluent. D’abord au niveau des cycles de vie : 4 temps de vie : Enfance, adolescence, temps où l’on est actif, retraite.Ces temps ont tendance à bouger : l’adolescence commence de plus en plus tôt et se termine de plus en plus tard.

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O. Galland propose de poser une nouvelle période de vie : la post adolescence qui est une période de flou d’un point de vue professionnel et familial.Le 3e, 4e, 5e âge : retraités très jeunes, très actifs, et de plus en plus centenaires.On passe ainsi de 4 phases à au moins 6. A l’échelle d’une vie, le temps de travail occupe une place de moins en moins importante. Au niveau du temps de travail, on observe une certaine dilution avec, entre autre, un brouillage des modèles au niveau de l’année, de la semaine, ou de la journée. Année : Dans les années 60 : on travaille pendant 11 mois et on a un mois de vacances.Désormais, on assiste au développement de cours séjours fractionnés : de plus en plus souvent et de moins en moins longtemps. (implique des visites de musées…) Semaine : avant : travail cinq jours par semaine et repos le samedi et dimanche. Désormais, de plus en plus de gens travaillent même le samedi et dimanche. ( + de 30% de la population travaille le samedi).Mais certains jours, les gens ne travaillent pas d’autres jours de la semaine. La journée : Avec des horaires mobiles, les bouchons de la région parisienne commencent vers 13h aujourd’hui, alors qu’avant, ils ne commençaient que vers 16h.

- Le Prix : Si on baisse les prix, on attire plus de gens qui ne pouvaient pas venir auparavant.

Mais le prix n’est qu’un élément de l’ensemble du coût de la pratique.(ex : parking, baby-sitter.La notion de consentement à payer est liée à l’idée qu’on a du produit.

Le prix est l’obstacle principal à la fréquentation (cf. niveau de diplôme). Mais cela peut être un frein à une pratique plus intensive.

Une baisse des prix a tendance à attirer les personnes qui ont un intérêt pour le produit : c’est l’effet d’aubaine. (Les étudiants et enseignants y sont plus sensibles. Ce sont surtout ceux qui ont un fort capital et peu d’argent ).

Mais, une baisse des tarifs et surtout la gratuité peuvent permettre à des gens d’entrer dans des équipements culturels car on réduit la baisse des risques pris en allant voir une exposition : En effet, on ne sait jamais ce qui nous attend : on peut être déçu ou non. La gratuité peut permettre de jeter un œil.

Le fait de baisser les prix peut être interprété comme une baisse de la qualité de la proposition artistique. Le prix peut être considéré comme une garantie.

- La question de l’éloignement de l’offreLes Différences de comportements culturels par rapport au lieu où l’on habite se réduisent.La réduction de l’écart entre les habitants des villes et des villes moyennes se fait sentir ; par contre, il y a encore une opposition très forte entre Paris et le reste de la France. Les Parisiens ont un niveau de pratique supérieur au niveau national.L’ ‘effet de structure’ intervient dans le sens où les Parisiens sont plus diplômés, plus souvent célibataires, et d’un niveau de salaire plus élevé.L’ ‘effet d’entraînement’ : plus de personnes ont un intérêt pour la culture : on est amené de plus en plus à côtoyer des gens intéressés, les sollicitations sont de plus en plus importantes.L’ ‘effet d’offre’ : on a un encadrement parisien et un encadrement des professions artistiques et culturelles.

- L’oligopole à frange : monopole de plusieurs personnes qui contrôlent un secteur du marché à côté d’une myriade de petites entreprises. Le niveau d’encadrement est très élevé. Beaucoup de gens sont liés par des réseaux forts.(cf. article de Pierre Michel Menger, revue des annales N°6).

Univers culturels

Acteurs

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Individus Evènements, rencontres.

- Ressources : - Temps - Argent

- Capital culturel - Proximité par rapport à l’offre.

Mobilité individuelle ou mouvements par rapport au milieu social d’origine.

IV- En quoi les comportements culturels des Français ont-ils évolué depuis les années 70   ?

L’enquête a été réalisée à quatre reprises : 1973, 1981, 1989, 1997 avec le même questionnaire. Si on veut comparer les résultats d’évolution, alors, il faut que la question soit similaire. ( reprise de 75 à 80% du questionnaire).Attention, on est tout de même obligé d’intégrer des questions sur de nouvelles données : l’entrée du magnétoscope ou de la micro ont été des facteurs déterminants d’évolution : on a fait introduire de nouveaux thèmes. En échange, on retire des questions qui ont vieilli..

A- Il faut faire trois remarques de précaution  :

- 1% de la population = 450000 personnes.Il faut qu’une évolution ait concerné 1million et demi de français.C’est un instrument qui passe à côté de toute une série d’évolution.

- Enquête basée sur du déclaratifQuand on observe une augmentation ou une baisse d’une activité, on le prend comme une baisse réelle mais pas obligatoirement. Les gens ont pu changer l’évaluation de leur pratique mais pas la pratique en elle-même.Une enquête, ce n’est jamais une photo de la réalité : il y a toujours un décalage entre la pratique des gens et leur représentation. Ceci varie si l’enquête est faite par tel ou tel entretien.

- On est toujours tenté d’interpréter les évolutions comme une intervention des pouvoirs publics qui augmente. Au niveau de l’interprétation, on n’est jamais capable de faire la part entre ce qui relève des pouvoirs publics et des personnes.

B- Quatre points de changements depuis les années 60

- L’audiovisuel

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Développement de l’écoute. Pratiquement tout le monde possède un poste TV. D’autre part, 50% des gens qui possèdent une TV en ont une deuxième. 60% des ménages possèdent un magnétoscope. 70% disposent d’un appareil hi-fi. 25%, un appareil micro-informatique.La TV reste un facteur de sociabilité : on essaye de regarder la TV tous ensembles. La micro reste un outil individuel. La moitié des gens qui possèdent un micro disposent d’un lecteur de CD-rom et un peu moins de la moitié d’Internet. ( 10% de la population a Internet).Presque tous ont des logiciels éducatifs ou culturels. (1français sur 10.

On a une augmentation considérable de la musique. Avant, surtout quelques mélomanes ( jeunes ou vieux) écoutaient de la musique ; mais maintenant, le phénomène de génération a joué. Ce progrès considérable a joué pour la musique actuelle. L’écoute de musique classique s’est assez peu diffusée. Aujourd’hui, la part d’achat de disques de musique classique est passée sous la barre des 6%.

Les pratiques audiovisuelles domestiques ont évolué et augmenté, si bien que le total écoute radio, écoute TV, écoute de musique et vidéo représentent 43h par semaines.Ce chiffre doit être relativisé par le fait qu’en général on fait autre chose pendant ce temps.

Trois remarques doivent être faites : En France, on s’est beaucoup focalisé sur la consommation de la TV (tue le

livre..). Elle a conduit à minorer le phénomène à partir de la musique. C’était un mouvement de fond générationnel.

On n’observe pas un repli sur le domicile : Les Français sortent plus qu’il y a 25 ans. La tendance à l’accueil est plus importante.

Ce développement de la consommation audiovisuelle et les mutations techniques qui l’ont accompagné, ont contribué à effacer partiellement la distinction culture/distraction. (ex : le Louvre sur Internet)On est de moins en moins dans une situation de passivité devant la TV grâce à la possession du zapping. Sur Internet, l’arme est la souris.

- Les conséquences que ce phénomène a eu sur les autres domaines.

On pensait que l’image allait tuer l’écrit. On constate une tendance à la baisse de la lecture, ce qui ne veut pas dire que la lecture de livre est en danger.

La presse quotidienne lue baisse continuellement. Mais, en fait, la lecture est plus irrégulière. Ceci est vrai aussi bien pour la presse nationale que régionale.

Les magazines ont connu un développement important. Les jeunes sont de gros lecteurs de presse magazine.

Pour les livres lus, la proportion des français qui ne lisent pas de livres est la même.Ceci peut paraître quelque peu paradoxal par rapport à l’évolution de la scolarisation.

Le nombre de livres lus a tendance à diminuer parce la société française compte de moins en moins de forts lecteurs. Cette diminution est plus sensible chez les hommes que chez les femmes. Alors que les hommes avaient une pratique importante au début des années 70.En 1989 : ‘effet ciseaux’ (point de changement de la tendance).Les femmes lisent plus que les hommes et achètent plus. Ceci est vrai à tous les âges. A résultat scolaire égal : bac L = lisent plus de livre.Le fait qu’il y ait eu un recul des garçons fait que la lecture se féminise et que la lecture de fiction est largement féminisée également. Trois fois plus de femmes lisent des romans par rapport aux hommes ; Ceci est parallèle aussi au fait que le corps enseignant est de plus en plus féminin. Les auteurs restent tout de même en général masculins mais on peut escompter un changement prochain.

IV- La comparaison internationale

La comparaison est difficile à faire entre les pays pour différentes raisons :

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Problème des Etats fédérés dont les infos sont trop difficiles à rassembler. Les années de la réalisation d’enquête ne sont pas forcement les mêmes. Les moyennes nationales sont difficilement comparables car elles n’ont le

même nombre de population. Les catégories sont une spécificité française. Le problème du champ de la culture qui varie d’un pays à l’autre.

Ex :Les Scandinaves ont une définition beaucoup plus large que la notre (sport, architecture …)

Sur des études réalisées sur la lecture, les questions qui seront posées seront très différentes d’un pays à l’autre :En France : Avez vous lu un livre au cours des douze derniers mois ?Aux Pays-bas : Avez vous lu un ou plusieurs livres jusqu’au bout ?En Finlande : Avez vous lu des livres mentionnés sur la liste durant les 6 derniers mois ?Au Danemark : Lisez-vous quelques fois des livres ?En Belgique : Combien d’heures vous consacrez-vous à lire par semaine ?

Des travaux ont été associés entre la France, la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne et la Finlande.Sur la plupart des résultats, l’Europe du Nord a les plus hauts taux de pratiques culturelles.Les tendances générales observées en France se trouvent dans la plupart des autres pays :-Le taux d’éducation est important (à peu près normalisé au niveau)-Le taux de fréquentation des jeunes est plus important que les autres générations.-Les femmes ont des taux de pratiques supérieures à celui des hommes (Finlande : 28% des hommes finlandais ont été au théâtre et 48% des femmes).

Les enquêtes transnationales se font à deux niveaux : Au niveau européen, le lieu des statistiques est ‘Eurostat’. Il travaille à la normalisation des nomenclatures européennes.1997-1998 : A la demande de la commission, le premier travail statistique sur la culture avait quatre objectifs :

- une réflexion globale sur le champ de la culture de la perspective d’une harmonisation de la nomenclature.

- Secteurs sur lesquels on allait s’attarder : - emploi culturel - financement de la culture - participation aux activités culturelles.

Ceci aboutit à la proposition d’un tronc commun sur une enquête européenne commune en 2005. (cf. doc. sur la proposition du tronc commun) ;

Au niveau international, Au Canada, les enquêtes faites par le ministère de la culture de Québec.Aux USA, enquête réalisée sur la participation aux arts (Pas de ministère de la culture aux USA mais organe administratif qui reçoit des subventions).Elle a interrogé plus de 12000 personnes (enquêtes réalisées en 1982, 1985, 1992, 1997).Globalement les chiffres que l’on trouve en France sont assez proches.Les musées d’art : 25% des Américains déclarent avoir visité un musée pour 35% de Français.Littérature : 63% aux USA, pour à peu près 63% en France (55%d’hommes, 71% de femmes)En France, il est interdit de poser des questions à partir des ethnies ou des religions pratiquées.

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3.1. Précaution sur l’usage des données statistiques

En 30-40 ans, c’est toujours à peu près le même constat sorti des statistiques.Remettre en cause le format même du questionnaire adressé au public. Le questionnaire est-il capable de saisir les changements les plus fins ?Rappeler que ce type d’outil est récent pour produire de l’information.Le questionnaire est incapable de produire des infos qualitatives. Ce que nous disent les sociologues c’est de considérer ces données statistiques comme un point de départ de questionnement.Il s’agit de considérer ces données pour poser des questions car ces données maintiennent ces choses dans l’ombre : ex : entrer dans le détail pour décrire un comportement culturel.Ces données statistiques ne permettent pas de dire quelque chose sur le sens des uns et des autres sur ces pratiques culturelles. On ne dit rien sur la qualité.

3.2. Une légitimité pas si mécanique que cela

Critique de la culture en France.2 idées centrales :

Cette théorie de la légitimité culturelle en vient à devenir une posture légitimiste. C’est-à-dire on reconnaît légitime d’emblée les pratiques culturelles. Prise de partie sociale. Dans cette théorie, les représentants de la culture populaire seraient producteurs de culture. Faiblesse : elle postule le fait que la culture populaire serait dominée. Plus autonomie qui ne s’exprime pas seulement par une résistance. Bourdieu dit qu’ils ont un rapport de dominé par rapport aux autres classes culturelles. La part d’autonomie apparaît seulement quand il y a une résistance. Passeron dit que la part d’autonomie est dans le fait qu’ils oublient et élaborent par eux même des pratiques culturelles qui leur sont propre.

Une autre impasse de l’œuvre de Bourdieu : elle permet de produire les infos sur les comportements culturels et les styles de vie mais ça ne dit rien sur les expériences traversées, vécues. Ce type d’explication ne dit rien à la signification que ces acteurs sociaux associent à ces pratiques.

A notre époque, il y a un constat depuis les années 90, sur la société contemporaine : il n’y a jamais eu autant de cultures à notre époque. Il n’y a jamais eu autant d’offres culturelles. Comment expliquer ce constat ? Depuis 30-40 ans, des instances de socialisations (famille, activité professionnelle) ont perdu la définition des identités sociales. De sorte que cette sphère professionnelle occupe de + en + un rôle secondaire par rapport à 30-40 ans. Tout se passe comme si ce sont des pratiques culturelles qui devenaient centrales. On se situe par rapport aux pratiques culturelles.

CM5 : Des trois cultures aux sept univers culturels des Français

Introduction : La grille de lecture des 3 cultures ne permet pas la complexité du paysage des pratiques culturelles. A ce titre, en 1994, Donnat publie un livre : Les univers culturels des français. Il essaie de s’appuyer sur d’autres éléments. Ce que Bourdieu a montré, la domination culturelle n’est pas remise en cause par Donnat mais il date cette idée. Il s’interroge sur la correspondance entre milieux sociaux et pratiques culturelles et la légitimité. Il souligne une forme de cassure de représentation sociale. Cassure entre scolaire et lecture d’ « univers culturels ».

1. La notion d’univers culturel Univers culturel désigne des configurations de comportements culturels stables et récurrents. Donnat va décliner plusieurs univers culturels qui recoupent des pratiques culturelles.

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2. Sept univers culturels2.1. L’univers de l’exclusionAbsence généralisée aux arts et à la culture ; On a affaire à des personnes qui n’ont aucun équipement culturel, n’écoutent jamais de musique et ne lisent pas de livre. Personnes à l’écart de la culture. Profils homogènes : personnes âgées, anciens agriculteurs ou anciens ouvriers. Non diplômés. Espaces les moins urbanisés.

2.2. Univers de dénuement culturelUnivers avec la culture sont très très faible. Fréquentation « exceptionnelle » de lieux culturels. Cette distance est un peu moins radicale car les personnes présentent une meilleure insertion sociale. Catégorie de personnes avec forte sociabilité. Donc ils fréquentent exceptionnellement avec d’autres personnes. Anciens. Forte sociabilité familiale. Peu d’amis.

2.3. Univers juvénile ou adolescentUnivers de pratiques culturelles orientées vers la musique ; Univers avec forte sociabilité amicale fondée sur la musique. Pour consolider une amitié sur la musique. Univers qui se caractérise par des goûts exclusifs (métal symphonique), réserve réel à l’égard des pratiques culturelles légitimes (la lecture). Cet univers se retrouve dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Cet univers juvénile est transversal.

2.4. Univers du Français moyenSe caractérise par l’audio-visuel, dans l’espace domestique. Indifférent aux spectacles vivants. Un univers qui occupe une position moyenne. Diplômés entre 30 et 40 ans. Classe moyenne. Moyenne de goût. On cherche le juste milieu. On ne cherche pas l’originalité.

2.5. Univers cultivé classiqueIl s’agit d’un univers organisé autour de la lecture de livres, fréquentations de salles de théâtre, salle de concert de musique classique. Dominant chez une population de diplômés âgés de plus de 450 ans. Prend ses distances avec le boom musical. Elle reste à l’écart de ce qui est montré à la télévision.

2.6. Univers cultivé moderneOrganisé autour de l’écoute musicale et sortie nocturne. On assiste aux concerts, cinéma ou spectacle. On lit des livres. Ce n’est plus un signe de distinction sociale. Chez une population jeune dans l’espace urbain qui sont diplômés. Ils le font dans une perspective hédoniste pour avoir un plaisir immédiat de façon individuelle. Dans cet univers les pratiques culturelles s’inscrivent dans le principe de loisir. Attente de plaisir.

2.7. Univers branchéPopulation en nombre peu nombreuse mais très visible car ils sont très présents dans la vie culturelle. Surtout on est capable d’associer des contraire, c'est-à-dire, on emprunte autant au légitime qu’à des pratiques plus populaires. Univers qui est attentif aux nouvelles formes d’expression culturelle. Très présent en concert, cinéma et familiarité avec le populaire (Bidochon) et légitime (V. Hugo). Il s’agit de personnes âgées entre 35 et 40 ans et fortement diplômées qui résident dabs de grands centres urbains. Massivement célibataires.

3. Hybridation de la culture cultivéeDonnat : on ne peut plus parler de culture cultivé comme ensemble de connaissance qui caractérisaient la population d’il y a 40 ans. - Cette culture cultivée est une nouvelle forme artistique et nouveaux supports de contenu. En 20- 30 ans l’héritage de la définition de la culture a subi plusieurs coups.

Théorie des représentations sociales

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Biblio : Abric, « pratiques sociales et représentation », PUF

Savoir scientifique et savoir naïf   : A pensée naïve est encore à l’œuvre dans le domaine du social. Un individu dans son environnement social ne raisonne pas comme un scientifique. Caractère collectif de ces 2 modes de pensées, les scientifiques autant que les naïfs partagent des points communs.Les objectifs sont la compréhension et l’explication du réel.L’opposition nature/culture n’est pas une bonne idée. Distinguer des formes de savoir à partir de leurs objets et problématique. En fonction des groupes d’utilisateurs. Le savoir scientifique appartiendrait aux experts et le savoir naïf appartiendrait aux autres, aux individus « normaux ».

Or, de nos jours, les individus naïfs sont abreuvés d’informations scientifiques. Les naïfs vont utiliser du savoir scientifique sans le produire.

L’inverse est vrai depuis longtemps : dans la production scientifique, on rencontre des traces d’une pensée naïve.

Comment sont fabriqués ces types de savoir ?Savoir scientifique : produit à partir de règles qui renvoient à la logique hypothético-déductive. Variables, cause, effets, hypothèses … valider les hypothèses par l’observation et la mesure.Savoir qui se construit sous contrôle, les instances de contrôle vérifient que les règles de la démarche sont respectées. Règles sont garantes de la légitimité de la démarche.La science est utile à la société dans son ensemble.Pensée naïve : démarche biaisée. Cette pensée a un autre objet que la simple connaissance, poursuit toujours un objectif de nature social : défendre ou préserver les intérêts de groupes sociaux. Logique de conflit intergroupe pour les stéréotypes. Le savoir est toujours instrumentalisé dans des logiques sociales.Ex : le stéréotype des femmes « douces » permet d’expliquer plusieurs réalités sociales : pas de poste à responsabilité, pas de femme en politique.

Distance entre un objet du «   réel   » et le discours construit sur cet objet   : Le scientifique sait que le phénomène ne se résume pas au discours que l’on tient sur lui. Il sait qu’un jour son discours peut se trouver contredit par les faits. Il remet alors en question la théorie pour mieux la faire coller avec les faits => cette capacité à remettre en question la théorie est une particularité du scientifique. Ce savoir est caractérisé par le doute et pas par l’évidence.Chez le naïf, c’est le contraire : il pense que le phénomène se résume au discours qu’il tient à son propos. Le discours qu’il tient sur son environnement est le reflet de la réalité de cet environnement. Il considère que tout ce qu’il observe dans son environnement vient étayer sa croyance initiale. Impossibilité de détacher le savoir de son objet. Incapacité de percevoir que son discours est contredit par les faits. Le savoir naïf apparait comme une évidence et pas comme une construction.

Caractéristiques de la pensée naïve : - Relation particulière à la notion de causalité : pour le scientifique, la cause précède

l’effet. On retrouve ça aussi chez le naïf, mais de temps en temps, l’antériorité de la cause sur l’effet est négligée, lorsque 2 phénomènes apparaissent en même temps. Nécessité d’établir une relation de cause à effet entre eux. Ex : lien entre homosexualité et VIH, dit de cause à effet à tort, puis par construction : le VIH est une punition divine envers les homo => mécanisme de construction de cause à effet.

- Inversion entre prémices et conclusion d’un raisonnement : le naïf pose la conclusion comme point de départ et l’étaye avec des considérations sensées la valider.

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- Analogie : rapprocher des considérations. Remplit une fonction : combler un vide cognitif. L’individu veut porter un discours sur quelque chose qu’il ne connait pas : il transpose alors une connaissance qu’il maitrise dans le registre du discours qui lui est demandé. Ex : « le VIH c’est comme la radioactivité, c’est dangereux mais ça ne se voit pas » => l’individu ne connait rien au VIH mais maitrise la question de la réactivité.

- Tendance au formalisme : nécessité de mettre des mots sur des choses, mots qui finissent par rentrer dans un usage courant. Ex : « psychose ». Façon de remplir un vide dans la communication.

Distinction nette entre la pensée scientifique et la pensée naïve. La théorie des représentations sociales est une théorie du savoir naïf collectif.

Les représentations sociales sont une forme du savoir naïf.

Ce qui est vrai, c’est ce que l’on croit. Les groupes sociaux reconstruisent leur environnement social, lui donnent un sens particulier. Notre réalité sociale est une réalité représentée, symbolique.

Il n’y a pas de réalité objective. Elle est le fruit d’une construction de groupes dans la société. La réalité est relative d’une époque donnée.

Théorie des représentations :Phénomène d’interactions mutuelles.Frontière entre le sujet et son environnement => L’environnement n’existe que dans la mesure où il est représenté par le sujet, c’est une construction du sujet : la frontière est abolie.Analogie de la carte de France : une photo satellite est une représentation qui existe indépendant de celui qui la perçoit. Il est nécessaire de disposer d’éléments de code pour avoir une représentation globale : des lignes courbes sont les fleuves, des lignes droites sont les routes. Cette représentation nécessite une activité du sujet qui reconnait les éléments de code. Ces éléments de code sont partagés par beaucoup de sujets. Si on dessine la carte, nous n’aurons pas exactement la même carte selon les individus.

Un savoir partagé entre des individus, qui n’est pas équivalent d’un individu à l’autre mais qui permet de communiquer par rapport à un objet. Idée à la fois de partage, de collectif, mais aussi de divergences interindividuelles ou intergroupe.

Ex : la langue française : on ne connait pas tous les mots, mais on en connait une partie qui n’est pas la même pour tout le monde.

Une représentation c’est des zones de consensus et des zones de divergences entre les individus sur un même objet.

Ce qui est important pour un individu, c’est de savoir que ce qu’il pense à propos d’un objet est reconnu par les autres.

Durkheim : parle de représentations collectives. Les croyances ne sont pas la création des individus, elles sont collectives. Produites par la société : normes, valeurs d’une société, mode de structuration. Ces représentations s’imposent comme des évidences aux individus, se socialiser, c’est s’imprégner de ces représentations collectives. Concept adapté aux sociétés primitives, des groupes humains restreints.1961, Moscovici, concept de représentations sociales. Structuration de la société en sous-groupes, les représentations sont produites par les groupes sociaux. Représentations concurrentes d’un objet en fonction des groupes. La représentation concerne des groupes et non plus la société dans son ensemble. Comparaison entre groupes, différences de représentation entre les groupes.

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Comprendre comment les individus se forgent une connaissance naïve, une représentation d’un objet nouveau auquel ils sont confrontés.Dans quelles conditions apparait le phénomène de représentation sociale ?

- Dispersion de l’information : on ne peut pas compiler toutes les informations qui existent sur un sujet, il est difficile d’avoir une vision globale de tout ce qui est connu sur l’objet. Cette situation place les individus en déficit d’information.

- Focalisation des groupes : les groupes n’ont pas les mêmes centres d’intérêts, les mêmes préoccupations. Ils se focalisent sur un aspect particulier de l’objet.

- Contexte de pression à l’inférence : pour des raisons diverses, les individus ont le sentiment que par rapport à cet objet polémique, voire menaçant, il est important d’avoir davantage de connaissances.

Donc , il faut trouver nous-même cette connaissance.

- Information : on peut avoir beaucoup ou peu de contenu. Aspect quantitatif. A quantité de contenu égal, ce sont les mêmes infos ? ou infos différentes ? Aspect qualitatif.

- Champ : être ou ne pas être dans le champ de la représentation, être ou ne pas être pertinent par rapport à l’objet. Regroupements à l’intérieur du champ : des thèmes hiérarchisés. Certains regroupements sont plus importants que d’autres. On n’observe pas forcément les mêmes regroupements dans 2 groupes donnés.

- Attitude : on peut observer une représentation positive et une représentation négative. Ce caractère repose sur la polarisation de ses contenus. Les contenus permettent de faire des comparaisons entre groupes.

Schéma figuratif Moscovici: Les individus construisent un schéma simplifié et résumé de la théorie. Les constituants de ce schéma apparaissent comme des éléments de nature. Ce schéma est l’embryon d’une représentation.A partir de ce schéma, se construisent des catégories de pensée et de langage. Ex : « inconsciemment » est un mot qui est apparu suite à l’entrée de la psychanalyse dans la société. Idem pour « complexe ».

Représentation sociale : Moscovici- Construction collective, qui repose sur des processus de communication.- Finalité des constructions : comprendre l’environnement et communiquer. Donner

de la signification aux objets de l’environnement social.- Les individus se reconnaissent à travers les représentations sociales, soit dans leur

similitude soit dans leurs différences à leur égard.- Les individus partagent une vision commune des objets. Les représentations

convergent et donc déterminent le type d’interactions mises à l’œuvre autour de l’objet. Ex : un prof et ses élèves partagent une même vision des études, donc le cours se passe bien.

- La représentation que nous avons d’un objet nous fournit des critères pour porter un jugement sur cet objet ou sur les individus proches de cet objet.

- Lien entre les représentations que les individus ont de l’environnement et les conduites déployées dans l’environnement.

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Pour que la représentation qu’a un individu lui soit utile, il doit la partager avec les autres. Conscience du fait que nos croyances sont partagées par ceux qui nous ressemblent : on peut donc les utiliser.Point de départ : apparition d’un objet, un phénomène qui apparait difficilement compréhensible, menaçant. 2 processus cognitifs et intra-individuels sont mis en œuvre par les individus pour appréhender l’objet de représentation et construire une connaissance à son propos :

- Ancrage : placer l’objet de représentation et ses connaissances dans un cadre considéré comme familier. Accrochage de la représentation à un univers cognitif connu, maitrisé. Ex : « le VIH c’est comme la radioactivité, ça ne se voit pas mais c’est dangereux » => la personne ne maitrise pas le VIH mais maitrise la radioactivité. Ex2 : la psychanalyse pour les croyants c’est un peu comme une confession.Le choix de ces points d’ancrage est conditionné par les insertions sociales des individus. Inscription de la représentation dans des savoirs préalables qui sont disponibles pour les individus.

- Objectivation : besoin de rendre concret quelque chose qui apparait abstrait. Traduit une volonté de faire rentrer cette construction (la représentation) dans un état de nature. Absence de distance entre l’objet et sa représentation imagée. Pas de distance entre la croyance et l’objet de la croyance.

Ces 2 processus sont conjoints et seraient à la base de la construction des représentations sociales.Mais : on a l’impression que l’ancrage serait en amont de l’objectivation. On fait des inférences et on objective le produit. Processus sociocognitifs : mis en œuvre par les individus pour produire des croyances et des opinions. Processus de traitement de l’information, de la cognition. Processus qui portent sur une information socialement investie (non neutre), qui nous concerne nous et les autres. Caractère socialement déterminé de ces processus : ils n’aboutissent pas au même résultat selon la position sociale de ceux qui les mettent en œuvre et selon la position sociale des individus qu’ils concernent.2 processus sociocognitifs :

- Catégorisation sociale : façon dont les individus perçoivent les groupes sociaux et leur appartenance à ces groupes sociaux. Repose sur une activité cognitive et porte sur des informations sociales, il est socialement déterminé.

- Attribution :

Comment passe-t-on de processus initialement intra à l’apparition de croyances qui sont partagées par la plupart des membres d’un groupe social ?

- D’abord par le biais d’un processus de communication collective : apparaissent des points de consensus à travers les échanges entre les individus.

Communication collective :- Communications interpersonnelles : conversations ordinaires, de proximité. Echange

verbal uniquement, il n’en reste pas de trace autre que la mémoire. Caractère instantané, en temps réel. Dans des contextes de forte sociabilité puisqu’elles concernent des gens proches. C’est à l’occasion de ces communications que s’exprime le sens commun. Les individus peuvent expérimenter le bien fondé de

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leurs croyances. S’assurer que nos idées sont acceptables par les membres de notre groupe ou non, pour ensuite pouvoir revenir dessus.S’opèrent des consensus dans ces moments : on préfère l’accord au désaccord. Ces conversations font rentrer des croyances dans les groupes et sont des moments où se construisent des consensus de proximité.

- Débat public : généralement médiatisé, régulé, contrôle du contenu et de la forme des échanges. Impliquent des individus divers, on n’est plus dans l’échange interpersonnel, il y a de la diversité sociale en terme de prise de position (les pour et les contre) mais aussi une diversité en terme de statut (experts ou non).Se déroule devant une audience. La diversité des prises de position est donnée en spectacle, mais aussi les proximités entre insertion sociale et prise de position. Pour le spectateur, le débat public est le moyen d’identifier les différents registres d’opinion sur un objet et identifier « qui pense quoi ». Le débat fournit au spectateur des pistes de positionnement personnel. Permet de figer les positions et les croyances.

- Presse : touche un large public. Ghiglione : « contrat de communication », si 2 personnes rentrent en communication, un contrat se noue implicitement et a pour objectif la compréhension mutuelle, chacune s’assure que ce qu’elle dit est compris et qu’elle comprend bien ce que l’autre veut lui dire. Ce même contrat existe entre une source médiatique et son audience, sur la forme et sur le fond. Contrat implicite de véracité de l’information. On considère que l’information médiatique à laquelle on s’expose est crédible, sinon on ne s’y expose pas, ex : si on ne s’y intéresse pas, on ne lira pas « Voici » et on pensera que c’est des conneries.Moscovici décrit 3 modalités aux médias :

o Diffusion : toucher le plus grand nombre d’individus. Audience large. Mise en spectacle de l’information, elle n’est pas qu’un fait brut, elle doit avoir un côté attractif et distrayant. Préserver le caractère indifférencié de l’audience : pas de segmentation, les individus ne doivent pas penser que la source ne s’adresse pas à eux. Revendication d’une position de neutralité, la source ne prend jamais parti. La diffusion participe beaucoup à l’objectivation des croyances : l’information apparait objective. Ex : le JT de France 2. Opère sur l’objectivation.

o Propagation : double préoccupation des sources médiatiques : information et respect d’un cadre idéologique. La source traite de l’information généraliste dans le respect d’une orientation idéologique. S’adresse à une audience plus étroite que les sources qui pratiquent la diffusion. Rappel constant et idéalisation du cadre idéologique. La source peut être amenée à orienter l’information dans une certaine direction selon le cadre idéologique. Donne une image conforme de l’objet selon les valeurs dictées par le cadre idéologique. L’audience adhère à l’orientation idéologique de la source. Ex : Libération ou Le Figaro.Opère sur l’encrage.

o Propagande : on part de la source qui a 2 objectifs : susciter une certaine cohésion dans l’audience et encourager voire déclencher l’action. Elle s’adresse à une audience restreinte. La source revendique de façon explicite un cadre idéologique, elle s’adresse à des militants de la cause. La source tente de renforcer la cohésion du groupe des militants et de susciter chez eux

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l’engagement actif. Ton de la dénonciation, indignation conte un « ennemie ». Une cible contre laquelle le groupe s’unit. La source fait en sorte que l’action qu’elle souhaite susciter paraisse légitime, elle décrit l’environnement social sous une certaine forme qui rend l’action légitime pour l’audience. Opère sur les processus sociaux cognitifs de catégorisation sociale et stéréotypisation.

Les sources médiatiques ne sont pas exclusivement dans l’une ou l’autre de ces formes. Elles ont souvent une ligne de conduite préférentielle mais peuvent déborder sur les autres formes.

- Communications culturelles : Production de fictions (cinéma, théâtre, littérature, chanson …) qui concernent la vie quotidienne. Se veulent le reflet de la réalité, décrivent des évènements extraordinaires dans des situations ordinaires, suscitent l’intérêt du public.Audience large : pour être entendu, la fiction doit lui montrer les choses extraordinaires dont elle parle en respectant des codes.Ex : représentation cinématographique de l’homosexualité : le personnage « folle » de la cage aux folles respecte les représentations des homos de l’époque, sinon cette représentation du personnage n’aurait pas été comprise. Aujourd’hui, cette représentation ne serait pas comprise, les gens diraient que ce n’est pas « ça » un homo.Les fictions participent à l’acceptation des représentations. Elles sont le reflet des croyances d’une époque lorsqu’elles sont stabilisées. Elles apparaissent alors comme des croyances du sens commun.

Méthode de l’étude des représentations :Question de l’homogénéité du groupe :

- Positions similaires des membres par rapport à l’objet, ils sont concernés à peu près de la même façon.

- Ils communiquent à propos ou au travers de l’objet.

On étudie le sens commun. En tant que chercheur, lorsqu’on étudie des populations qui nous sont proches, on a l’impression de mettre en évidence des banalités du sens commun. Impression de découvrir ce qu’on savait déjà car on partage le sens commun.Au contraire, plus la distance sociale chercheur/population est grande, plus les comportements du sens commun mis en évidence paraissent curieux.Objectif : comprendre les significations qu’un groupe social attribue à un objet. Saisir les significations au travers de productions discursives.

- 1ère étape : recueil de contenu discursif (discours). Techniques d’entretien :

o 1ere séquence d’entretiens : plus l’homogénéité du groupe est forte, plus on a des zones de regroupement entre les membres.

o Constitution d’un corpus : rassemblement des données obtenues dans les entretiens, on en fait un bloc unique.

o Analyse thématique du corpus. Aboutir à une liste de thèmes qui reflètent la diversité de ce qui a été produit.

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o Indicateur d’arrêt des entretiens : plus rien de nouveau n’apparait dans le discours des individus.

- 2ème étape : entretien semi-directif. On ouvre l’entretien sur une question large, on laisse le répondant répondre librement. Lorsqu’il n’a plus rien a dire, on réinjecte des thèmes qu’il n’a pas abordé pour qu’il continue. On le sollicite sur un autre thème quand il n’a plus rien à dire.

- 3ème étape : entretiens directifs contrôlés. Sur un thème précis, on pose des questions au répondant.

On peut utiliser des images, ou leur demander de produire des dessins et de le commenter.On peut aussi utiliser la technique d’association libre.Technique de J.C Abric   : «   Carte associative   » Sur une feuille il y a un mot, par ex « famille », on demande à la personne d’y associer 3 mots. Ensuite, on lui demande de se concentrer sur l’une des chaines qu’il choisit (ex : la personne a cité « parents », « enfants », « maison »), par ex celle « famille – parents », et on lui demande de redonner 3 mots à partir de cette chaine. On peut recommencer l’étape pour le mot d’après, mais pas plus pour ne pas avoir trop de mot, par ex « famille – parents- frères et sœurs- … ».On lui demande ensuite de commenter les chaines qu’il a produites.Ça permet de faire comme un entretien non directif organisé par les productions du sujet (donc pas d’induction).

Technique de De Rosa   : «   réseau associatif   » .Un mot sur une feuille, par ex « famille ». On demande au répondant d’écrire une dizaine de mots ou d’expressions qui lui viennent à partir de ce mot et d’indiquer l’ordre d’apparition des termes. Il les inscrit en cercle autour du mot principal. On lui demande ensuite d’indiquer la connotation de chaque terme (+, 0, -). On lui demande ensuite d’indiquer l’ordre d’importance des mots.

Ces techniques fournissent des valeurs qui permettent de faire des stats. 2 indicateurs : rang moyen d’apparition et fréquence du terme.

Quand on a identifié les contenus, on forme un corpus pour dégager les thématiques. Elles ne sont pas toujours celles qui émergeaient lors des premiers entretiens.2 cas :

- L’effectif était petit : les inférences statistiques ont peu de valeur. On ne peut que citer les thèmes obtenus.

- Effectif important : on peut faire des tests standardisés. On transforme les thèmes en questions affirmatives. Les questionnaires seront administrés aux populations statistiques. Ils peuvent prendre des formes différentes (classement, Lickert, …).

On peut ensuite dire quelles sont les significations associées à l’objet par les membres du groupe.Quand on compare 2 groupes  sur 1 objet : la méthode est la même, on forme un seul corpus, on recueille des données auprès des 2 groupes et n fait une analyse groupe par groupe.

Les approches expérimentales :Etude des représentations sociales dans un contexte contrôlé.

- 1er objectif : démontrer le rôle des représentations dans l’interaction sociale ou dans l’interaction à l’environnement. On peut supposer que des individus avec des représentations différentes dans une situation donnée auront des comportements différents.

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- 2ème objectif : s’intéresse à la dynamique des représentations sociales. Etudier les procédés qui peuvent intervenir dans l’évolution des représentations et plus particulièrement dans l’influence.

- 3ème objectif : valider l’hypothèse et théorie concernant la structure des représentations : opinions que les individus relient entre elles.

Illustration de la 1 ère famille  :Doise, 1969 : les représentations que le groupe en interaction élabore. Situation d’anticipation de compétition, avant que le jeu ne se déroule, on va interroger des membres de chaque groupe par un questionnaire où on va leur demander de dire ce qu’ils pensent de l’autre groupe. Les membres d’u groupe se décrivent eux même comme moins compétitif et moins agressif que les autres, « évaluation en miroir ». Des représentations spontanées qui se construisent ayant pour rôle de préparer à l’interaction, elles vont permettre aux individus de légitimer les comportements à venir.

- Réseaux centralisés : où il y a un individu par lequel transitent toutes les communications.

- Réseaux homogènes complets : où il y a de la communication avec tous les membres du groupe.

Faucheux et Moscovici 1960, s’intéressent au type de tâche que les individus ont à réaliser, tâche de créativité vs tâche de résolution de problèmes.

- Tâche de créativité : tolère une grande quantité de solutions, travail combinatoire à partir d’éléments donnés.

- Tâche de résolution de problèmes : n’accepte qu’une solution unique, il peut y avoir plusieurs modes opératoires.

Lorsque les individus sont confrontés à un de ces 2 types de tâches, ils vont adopter différents types de réseaux (homogène ou centralisé).La nature de la tâche détermine la manière dont le groupe va s’organiser, ce qui est important n’est pas la nature réelle de la tâche mais la représentation que les individus s’en font.Abric, 1970 : fait varier la représentation de la tâche. Les individus croient qu’ils font une tâche de créativité alors qu’ils vont une tâche de résolution de problème et inversement.2 types d’information en concurrence :

- En provenance de l’environnement- Concernant la représentation de la tâche

Les individus en groupe obéissent-ils plus aux infos objectives (environnement) ou à la représentation de la situation ?

C’est le représentation qui guide les individus. La réalité est d’abord une réalité représentée avant d’être perçue.

Abric : 1976/87 : utilise le dilemme du prisonnier. Se joue à 2, fondé sur un senario : 2 prisonniers sont interrogés par la police qui n’a

pas de preuve, chaque prisonnier peut nier ou avouer. 2 stratégies :- Compétitrice- Coopératrice

L’intérêt pour les joueurs est de développer une stratégie coopérative.Les représentations empêchent les individus de regarder objectivement la réalité dans laquelle ils évoluent. Les représentations sont inhibitrices du comportement.

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Illustration de la 2 ème famille  : Aissani, 1991. Est-ce que dans un cadre expérimental on peut exposer les individus à un cadre d’influence qui peut faire changer les représentations ?Se fonde sur la théorie de l’influence minoritaire.

- Influence majoritaire : les individus changent immédiatement leur opinion mais les effets disparaissent à long terme.

- Influence minoritaire : aucun effet immédiat mais effet à long terme. Conflit cognitif qui va faire rentrer les individus dans un processus de validation.

Molinier, Mugny, Flament, 1994 : il peut y avoir influence si l’individu considère que la source du message a une autorité, qu’elle est experte dans le domaine, et tant que l’influence (le message) ne concerne pas des caractéristiques internes (menace identitaire).Jouler, Molinier et Flament, 1995 : modèle de dissonance cognitive. Lorsque les individus sont placés dans une situation qui va à l’encontre de leurs opinions, ils vont faire évoluer leurs opinions dans le sens de la situation.Essai contre-attitudinal   : demander aux individus de rédiger un essai contre leurs croyances, ils doivent défendre des arguments contraires à leurs croyances => finissent par changer leurs croyances.La réalisation d’une tâche est un puissant moteur à l’évolution des représentations.

Dynamique des représentations sociales :Les changements comportementaux et les changements de pratique forcés vont amener à du changement en terme de représentation sociale.Les évolutions peuvent être superficielles ou profondes => une multitude d’évolutions superficielles aboutissent à une évolution profonde.Pratique sociale   : on va parler d’un ensemble de comportements. Les comportements adoptés par les individus de manière collective.La finalité des pratiques sociales : ce qui est commun est la finalité des comportements. Elle peut nous apparaitre sous la forme d’une multitude de comportements distincts mais ayant la même finalité. Inscription dans la continuité.

Différence pratique/représentation   :- Dans un premier temps : les représentations vont déterminer les pratiques. Ex : on

achète un livre juste pour le temps d’un voyage en train vs pour le livre lui-même.- Dans un 2ème temps : effet inverse ou les pratiques vont avoir un effet sur les

représentations. Double causalité.

Jodelet, 1989 : enquête dans une institution psychiatrique. Comment les individus qui hébergent des malades mentaux chez eux se sont-ils construit la représentation de la maladie mentale ?2 stratégies dans l’hébergement thérapeutique :

- Intégration : partage des repas, vivre sous le même toit.- Séparation : on mange à part et on ne vit pas sous le même toit. Qu’est-ce qui motive ces 2 stratégies ?

Les habitants ont construit une théorie naïve de la maladie mentale et une catégorisation naïve des malades mentaux.Dichotomie naïve entre les nerfs et le cerveau :

- Traumatisme => maladie des nerfs- Dégénérescence => maladie du cerveau- Psychoses et épilepsie : gène pouvant être dangereux

La maladie des nerfs serait contagieuse par les « liquides du corps » => les femmes de ménages mettaient de l’eau de javel sur les tables ou mangeaient ces malades.

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Grâce à l’hébergement, les gens ne vivent plus avec les malades et ont ainsi séparé maladie des nerfs et traumatisme => double lien pratique/représentation.

Dynamique du changement :Apparition dans l’environnement des individus d’un changement échappant au contrôle et à la volonté des individus.Suite à ce changement, apparaissent des comportements adaptatifs qui peuvent être plus ou moins contradictoires avec les croyances traditionnelles.Selon le degré de contradiction, on observe des modifications profondes ou superficielles au niveau des croyances. On observera un temps variable entre les différents moments qui correspond au temps de résistance de l’individu.Les représentations sont d’avantage dans un rôle d’inertie que de mouvement, elles vont conduire les individus à minimiser les changements ou à ne pas les voir ou à minimiser la partie de leur comportements adaptatifs.On dispose de peu d’études de terrain sur ces mouvements. Ils paraissent imprévisibles.La plupart du temps, les évolutions de représentations s’inscrivent dans la durée.

1981, Andriamafidasoa : structuration des relations sociales à Madagascar. Mode particulier, se construit autour de la communauté « folkonolona », un regroupement de plusieurs familles.Pères et mères : anciens, détiennent l’autoritéL’objectif de la communauté est d’organiser la solidarité entre tous les membres qui concerne tous les aspects de la vie. Emergence d’un nouveau pouvoir communiste sur l’île qui va essayer de tenir compte des réalités sociales. Il ne veut pas faire disparaitre les communautés mais les utiliser comme relais de pouvoir et de contrôle. Les responsables des communautés ont de nouvelles attributions de contrôle social. Changement environnemental très important dans la vie des gens.

« Folkolonona » n’est alors plus traduit par communauté mais par comité.

Les changements environnementaux peuvent provoquer des changements en terme de signification.Phénomène en cascade : si quelque chose bouge, le reste bouge aussi.

1982, Domo : au Cameroun, s’intéresse aux pratiques agricoles traditionnelles.A côté des villages, on trouve le « champ de cas », zone agricole communautaire. Culture du mil (céréale). Le mil récolté est stocké dans les greniers des cases, il est ensuite utilisé pour se nourrir et comme monnaie d’échange. Il n’y a pas d’argent dans le circuit d’échange.A partir des années 60, les français décident de développer la culture du riz au Cameroun. Or les zones de cultures du riz sont des zones insalubres à cause de l’eau + chaleur. Donc ces zones sont très loin des zones d’habitation. Donc, les gens qui y travaillent, travaillent loin de la communauté : 1er changement.La culture du riz est organisée selon un mode coopératif. On installe une coopérative par zone, les paysans ont une parcelle attribuée, la récolte est vendue à la coopérative. 2ème changement : on introduit de l’argent dans le circuit de l’économie habituel.Les paysans sont volontaires.

Changement environnemental très important. Certains individus sont amenés à faire des choses en rupture avec la tradition

On assiste à plusieurs mécanismes de défense : - les choses contradictoires avec la tradition sont mal vécues par les gens, ils essayent

de dénier le caractère contradictoire. Système de déni.- Travail de rationalisation : trouver le moyen de résoudre les contradictions entre

tradition et culture du riz.- Clivage entre les populations : mil/riz.

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1988, Guimelli : étude sur la chasse. Population de chasseurs du Gard. Repose sur des associations de chasseurs, sous la tutelle des ministères. Il existe des cadres de la chasse, des gens délégués par les administrations qui vérifient que les règles don appliquées sur le terrain.Chasse au petit gibier, dans la garrigue et les vignes. Lapins.Historiquement, le peule ne pouvait pas chasser, seuls les aristos pouvaient. 1er changement : début 70, début des modifications des migrations, des urbains viennent s’installer à la campagne. Les espaces naturels sont utilisés pour les loisirs. Emergence de la doctrine écologiste. Pression sur le monde de la chasse. 2ème changement : apparition de la myxomatose. Détruit 80% des lapins entre 1950 et 80. Le lapin était un gibier idéal, car les reproductions étaient importantes. Mais avec la diminution de la population => prise de conscience dans le monde de la chance, les lapins vont disparaitre.Apparition de l’idée de gestion des territoires. Un territoire de chasse doit être entretenu pour maintenir la chasse. On aménage des points d’eau, de ravitaillement, des passages sous les routes, des zones protégées, interdites aux voitures. Tous ces comportements ont pour finalité de maintenir les gibiers sur le territoire.L’importance accordée à la gestion des territoires dans les représentations est proportionnelle aux nouvelles pratiques. La gestion a plus d’importance chez les jeunes que chez les vieux.Evolution de la représentation progressive avec l’apparition de cette notion (gestion) qui devient fondamentale.Gimelli s’intéresse à la revue « le chasseur français » et regarde où on parle de la gestion des territoires. Au départ elle n’est soulevée qu’à l’occasion de problèmes particuliers. Puis elle devient évoquée par le plus grand nombre.

Lien entre les contraintes environnementales, les adaptations comportementales à ces contraintes et évolution de la représentation.

L’évolution de la représentation est lente.

Transformation Environnementale => Pratique Adaptative => Transformation Représentations SocialesLorsque les individus pensent que les TE sont momentanées, ils adopteront des PA mais elles n’auront aucun incidence sur les RS.

Les représentations sociales sont utilisées dans plusieurs domaines :- L’histoire : émergence du concept de mentalité.- Les disciplines qui se posent la question du rapport à l’espace, au territoire. Le

territoire est d’abord un espace représenté.- La linguistique, la sociolinguistique. S’intéresse à l’usage social de la langue. Les

systèmes de représentations viennent justifier de l’usage de telle ou telle langue dans les situations de bilinguisme.

Champs d’application de la théorie des RS :- La compréhension des logiques sociales : pourquoi les gens agissent comme ils le

font ? Décalage entre les paramètres objectifs de la situation et le comportement des individus. Ex : des gens éduqués qui n’utilisent pas le préservatif malgré toutes les informations qu’ils ont dessus.

- La communication- Le changement social : si on veut modifier les comportements, il faut modifier les

représentations. Ce n’est pas facile, c’est long et ça peut soulever des problèmes éthiques.

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