Définitions - Pages Persos Chez.comsophiasapiens.chez.com/psychologie/Psychologie Soci… · Web...

36
Psychologie Sociale CM Définition et histoire I.1. DÉFINITIONS I.1.A) INDIVIDUS VS SOCIÉTÉ Deux mondes étrangers ? Individu = organisme ou psychisme = unique. Société = institutions, Etat, les « autres ». Individu = objet d’étude de la psychologie. Société = objet d’étude de la sociologie. I.1.B) CE QUE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE N’EST PAS... L’intersection entre la psychologie et la sociologie. Une psychologie « socialisée ». Une sociologie « psychologisée ». Une simple question de nombre d’individus (psychologie : « 1 », psychologie sociale : « quelque », sociologie : « grand nombre »). I.1.C) LA PSYCHOLOGIE SOCIALE « Science du comportement social, c'est-à-dire celui qui implique une référence à d'autres personnes et qui se manifeste dans toutes les situations où le sujet se trouve en face d'autrui, ou encore le comportement qui, bien que se produisant en l'absence d'autrui, en subit néanmoins l'influence » (Krech et Crutchfield, 1948). « Tend à comprendre et à expliquer comment les pensées, les sentiments, les comportements moteurs des êtres humains sont influencés par un autrui réel, imaginaire ou implicite » (Allport, 1968).

Transcript of Définitions - Pages Persos Chez.comsophiasapiens.chez.com/psychologie/Psychologie Soci… · Web...

Psychologie Sociale CM Définition et histoire

I.1. DÉFINITIONS

I.1.A) INDIVIDUS VS SOCIÉTÉ

Deux mondes étrangers ?

Individu = organisme ou psychisme = unique.

Société = institutions, Etat, les « autres ».

Individu = objet d’étude de la psychologie.

Société = objet d’étude de la sociologie.

I.1.B) CE QUE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE N’EST PAS...

L’intersection entre la psychologie et la sociologie.

Une psychologie « socialisée ».

Une sociologie « psychologisée ».

Une simple question de nombre d’individus (psychologie : « 1 », psychologie sociale :

« quelque », sociologie : « grand nombre »).

I.1.C) LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

« Science du comportement social, c'est-à-dire celui qui implique une référence à d'autres personnes et qui se manifeste dans toutes les situations où le sujet se trouve en face d'autrui, ou encore le comportement qui, bien que se produisant en l'absence d'autrui, en subit néanmoins l'influence » (Krech et Crutchfield, 1948).

« Tend à comprendre et à expliquer comment les pensées, les sentiments, les comportements moteurs des êtres humains sont influencés par un autrui réel, imaginaire ou implicite » (Allport, 1968).

« Est une discipline où l'on étudie de façon systématique les interactions humaines et leurs fondements psychologiques » (Gergen et Gergen, 1984).

« L'étude scientifique de la façon dont les gens se perçoivent, s'influencent et entrent en relation les uns avec les autres » (Myers et Lamarche, 1992).

« La psychologie sociale est le domaine d'étude scientifique qui analyse la façon par laquelle nos pensées, nos sentiments et comportements sont influencés par la présence imaginaire, implicite ou explicite des autres, par leurs caractéristiques et par les divers stimuli sociaux qui nous

AlterEgo

Objet (physique, social, imaginaire ou réel)

entourent et qui, de plus, examine comment nos propres composantes psychologiques personnelles influent sur notre comportement social » (Vallerand, 1994).

« L'étude des phénomènes sociaux définis par la nature toujours problématique des relations qui se jouent entre individu et société» (Fischer, 1987).

« S'intéresse, quels que soient les stimuli ou les objets, à ces événements psychologiques fondamentaux que sont les comportements, les jugements, les affects et les performances des êtres humains en tant que ces êtres humains sont membres de collectifs sociaux ou occupent des positions sociales (en tant donc que leurs comportements, jugements, affects et performances sont en partie tributaires de ces appartenances et positions) » (Beauvois, 1998).

Eugene Hartley : « La psychologie sociale est la branche des sciences sociales qui cherche à comprendre le comportement individuel dans le contexte de l'interaction sociale ».

Otto Klineberg : « La psychologie sociale peut être définie comme l'étude des activités de l'individu en tant qu'il est influencé par d'autres individus... Ces « autres » peuvent agir soit directement par leur présence dans l'entourage immédiat de l'individu, soit indirectement, à travers des modes de conduite qui sont traditionnels ou auxquels on s'attend, et qui influencent l'individu même quand il est seul ».

I.1.D) LE REGARD PSYCHOSOCIAL

Concevoir la spécificité de la psychologie sociale en fonction d'un regard ternaire plutôt qu'en référence à un territoire.

CommunicationReprésentation

Alter (ego, groupe)Ego

Objet (physique, social, imaginaire ou réel)

Interaction

« Commençons par la manière dont le psychologue et souvent le sociologue envisagent les faits. Ils utilisent d'habitude une grille de lecture binaire. Elle correspond à la séparation du sujet et de l'objet, qui sont donnés et définis indépendamment l'un de l'autre.

Le psychologue notamment pose d'un côté "l'ego" (l'individu, l'organisme) et de l'autre "l'objet"(...). On retrouve à peu près le même schéma du côté de la sociologie. A ceci près que le sujet n'est plus un individu mais une collectivité (le groupe, la classe sociale, l'Etat, etc.).

Quant à l'objet, lui aussi a une valeur sociale, il représente un intérêt ou une institution. En outre, il est parfois constitué d'autres personnes, d'autres groupes, formant ce qu'on appelle un environnement humain. (...) le regard psychosocial (...) se traduit par une lecture ternaire des faits et des relations. Sa particularité est de substituer à la relation à deux termes du sujet et de l'objet, héritée de la philosophie classique, une relation à 3 termes : Sujet individuel - Sujet social - Objet. Pour m'exprimer d'une manière différente, Ego - Alter - Objet, différencié s'entend. »

Serge MOSCOVICI, 1984

I.1.E) LES QUATRES NIVEAUX D’ANALYSE (DOISE, 1982)

∞ Niveau intra-individuel : comment les individus organisent-ils leur expérience ?

∞ Niveau des processus interindividuels et situationnels. Les phénomènes psychologiques sont générés par des relations interindividuelles de coordination, des confrontations. Selon la position qu'un individu occupe au sein d'un groupe, la satisfaction éprouvée, les phénomènes de communication, par exemple, seront différents.

∞ Niveau positionnel. Prendre en compte des systèmes de classification produits par la société (origine ethnique, statut social par exemple) existant dans une société donnée et antérieurement aux situations étudiées.

∞ Niveau idéologique qui prend en compte les normes sociales, les valeurs, les croyances partagées au sein d'une société.

I.2. HISTOIRE

I.2.A) UN PRÉCURSEUR : NORMAN TRIPLETT

La première étude expérimentale en psychologie sociale fut réalisée par Triplett en 1897.

L’ignorance des faits historiques peut conduire à des interprétations erronées ou à des reprises inutiles (…). C’est le cas de certains auteurs qui font remonter à Triplett (1897) la première expérience de psychologie sociale alors que les travaux dans cette perspective font état d’expérimentations antérieures dues à Ringelmann (ou Ringelman, selon certains auteurs) vers les années 1885.

I.2.B) DATES ET FAITS IMPORTANTS

1890 : en France paraissent Les lois de l'imitation de Gabriel Tarde

1895 : en France paraît la Psychologie des foules de Gustave Le Bon.

1898 : en France parait un autre livre de Tarde : Etudes de Psychologie Sociale

1902 : en Italie paraît Psicologia Sociale d'Orano.

1908 : aux Etats-Unis paraissent simultanément deux livres :

- Introduction to Social Psychology, l'un écrit par un psychologue, William McDougall- Social Psychology par un sociologue, Edward A. Ross

1944 : 1ère Chaire de Psychologie Collective au Collège de France - Maurice Halbwachs

1947 : création d’une Licence de Psychologie à la Sorbonne

- Un certificat s’intitule « Psychologie de la Vie Sociale »

I.2.C) LES PHASES D’HISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

Les années 30 :o Thurstone, Likert, Sherif,o Développement de la méthodologie,o Mesure des attitudes.

Les années 1940 à 1960 :o Seconde guerre mondiale,o Lewin, Adorno, Heider,o Avancées statistiques.

Les années 60-70 :o Explosion de thèmes novateurs et champs nouveaux,o Crise de confiance.

Les années 70 à 2000 :o Réflexions sur les enjeux épistémologiques,o Arrivée des nouvelles technologies,

o Psychologie sociale « dite » appliquée.

I.2.D) FIGURES HISTORIQUES/ NOTIONS DE BASE

Gabriel de Tarde : l’imitation et l’invention.

Gustave Le Bon : l’âme des foules.

Emile Durkheim : la société est irréductible aux individus qui la composent.

William McDougall : le rôle des instincts.

George Herbert Mead : intérioriser les rôles sociaux (je/moi).

Ralph Linton : la personnalité de base.

II. THÉORIES ET APPLICATIONS EN PSYCHOLOGIE SOCIALE

II.1. NOTIONS D’ÉPISTÉMOLOGIE

II.1.A) PARADIGME

Un paradigme est « une matrice disciplinaire » ou « corps caractéristiques de croyances et de conceptions qui comprennent tous les engagements partagés d'un groupe scientifique » (Thomas Kuhn).

II.1.B) THÉORIE

Une théorie, dans les sciences formelles, est le système explicatif d'un phénomène ou d'un ensemble de phénomènes que l'on propose avant de le soumettre à un contrôle expérimental.

Une théorie est une organisation systématique des connaissances en un ensemble de propositions cohérentes pour expliquer des phénomènes particuliers.

II.2. MÉTHODES ET TECHNIQUES

Une méthodologie, c'est l'ensemble des règles, plans, procédures et leur articulation qui permettent la vérification de ce que l'on veut démontrer.

Une méthode désigne les moyens et les procédés mis en œuvre pour étudier de manière aussi rigoureuse et systématique que possible un aspect de la réalité sociale

La méthode utilise différentes techniques pour atteindre un certain objectif.

Les techniques désignent des procédures précises et transmissibles que l'on utilise en vue de résultats déterminés. Ce sont des outils pour le chercheur.

L'ensemble de ces techniques et leur articulation déterminent une méthodologie.

II.3. MÉTHODOLOGIES EN PSYCHOLOGIE SOCIALE

Observation Entretien (interview)

o individuelo collectif (focus groups)

Expérimentation Questionnaire Intervention (recherche-action).

II.4. APPROCHES THÉORIQUES EN PSYCHOLOGIE SOCIALE

Théories paradigmatiques, elle porte sur des visions globales des relations et des comportements humains. Elles prennent en compte toutes les influences qui peuvent exister autour d’un individu ou d’un groupe (affective ou cognitive) :

o Vision de la nature humaineo Gestalt (K. Lewin)

Théories phénomènologiques, on cherche à décrire un phénomène en se demandant comment et pourquoi ce phénomène se crée. On se rend compte que tous les groupes se réfère aux normes sociales du groupe :

o Comment et pourquoi ?o Normalisation (M. Sherif)

Théories opératoires, on veut dégager des mécanismes qui permettent d’expliquer un certain nombre de fait. On va avoir besoin de théories pour expliquer le comportement d’un individu dans une situation. Ici on est vraiment sur l’individu :

o Mécanisme élémentaire - portée explicative généraleo Dissonance cognitive : comprendre ce qu’il se passe au niveau intra-individuel

pour expliquer le comportement d’autrui (L. Festinger)

II.4.A) ORIENTATIONS THÉORIQUES

Le comportement : théories béhavioristes/ comportementalistes.

La cognition : théories cognitives.

La réalité sociale : théories symboliques.

∞ Le béhaviorisme :

Stimulus Boîte noire Comportement

Le domaine réel de la psychologie ne consiste qu’en des mouvements observables.

Le béhaviorisme prétend que ces réponses (adaptations) à des stimuli donnés sont toutes solidaires

Le béhavioriste [...]

∞ Théorie cognitive :

Stimulus cognition Comportement

L’étude des processus mentaux ; leur rôle est d’analyser l’effet des connaissances (pensée) et de leurs significations (interprétation) sur l’activité sociale.

Décrire et expliquer comment les processus intérieurs imposent une forme au monde extérieur.

Gestalt

∞ Théories symboliques :

Faire apparaître les différences qui peuvent exister d’un groupe ou d’une société à une autre, dans l’organisation de la vie sociale et des échanges.

Approche interculturelle.

Envisager la réalité comme un ensemble de construits sociaux à partir de l’importance du système des symboles collectifs en œuvre (systèmes partagés de valeurs, de normes, de croyances).

G.H. Mead, C. Lévi-Strauss etc.

II.5. LES PRINCIPAUX THÈMES DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

Le soi, exemple : travaux sur l’estime de soi/ confiance en soi, sur l’auto-efficacité,... ; le locus de contrôle (locus interne : ce qui arrive dépend de nous, ou locus externe : ce qui arrive dépend des facteurs extérieurs, ou ce qui arrive dépend soit d’un personnage tout puissant, soit le destin).

Les cognitions sociales, exemple : la perception sociale ; on va travailler sur la façon dont les individus construisent la pensée sociale (≠ de la pensée scientifique).

Les attitudes, exemple : lien entre attitude et comportement/ entre ce que je pense et ce que je fais.

Les attributions et la motivation, exemple : le locus de contrôle (→ attributions). Les attributions : quand on a un examen on se dit je pense que je vais réussir, mais si je réussis c’est parce que ce jour là j’étais en forme → ici on travaille sur la façon dont on évalue nos performances, et la façon dont on se projette dans les performances à venir.

Les relations interpersonnelles, exemple : proposer des approches théoriques sur par exemple l’amitié, l’amour, etc.

Les influences sociales, exemple : travaux sur la soumission à l’autorité ; le conformisme...

Les relations intergroupes et les stéréotypes.

Cognition

Représentations sociales, théorie proposée par Moscovici, il a travaillé sur des articles de presse, il a comparé comment on parlait de la psychanalyse dans la presse communiste, catholique et générale. Dans la communiste on en parlait d’une façon individuelle, dans la presse catholique on ne parlait pas d’individualisme, mais de sexualité et le fait que ça posait problème, et dans la presse générale, on disait que c’était une théorie émergente pas très fiable/ pas vérifié. Il a montré que chacun interprétait l’objet selon les normes et les valeurs fondamentales de son groupe. L’étude des représentations sociales nécessite une méthodologie pour étudier la façon dont un objet est vu par tel ou tel groupe.

Influence de la personnalité sur le comportement social.

II.6. LES CHAMPS D’APPLICATION DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

Le champ du social. Exemple : travailler dans des sous populations, et se rendre compte que dans des populations précaires on peut ne pas avoir recours à des prestations sociales car on se projette très peu dans l’avenir. Ou encore égalité homme - femme. C’est un champ extrêmement vaste.

Le domaine de l’entreprise et des organisations. Exemple : psychologue du travail qui peut travailler dans les ressources humaines, les concepts de formation et de formation tout au long de la vie, l’organisation de l’entreprise, etc.

La formation à la communication. On sait que la communication de masse ne change pas trop le comportement. Exemple : campagnes de prévention, etc.

Le domaine d’étude de l’opinion publique. Derrière tout ça on a la théorie de la normalisation.

Le domaine de la santé. Exemple : on se pose la question autour de l’infection par le VIH du changement de comportement. Dans la population des HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes → population à risque) on sait qu’il n’y a pas d’utilisation du préservatif. Donc on se demande comment on peut amener les gens à utiliser le préservatif, mais s’ils ne veulent pas l’utiliser, il faut trouver d’autres moyens. Ici on essaye donc un médicament sensé réduire les risques. On rentre dans un concept de réduction des risques : un autre exemple mettre des seringues propres à disposition pour la consommation de drogue.

Les relations avec l’environnement. Exemple : quelle est la perception des risques des gens quand ils habitent par exemple à côté d’une centrale nucléaire ? Cette perception va avoir un impact sur le comportement.

Le domaine de l’éducation, champs d’application très vaste.

La recherche fondamentale et appliquée.

Temps 2

Temps 1

Manipulation persuasive provoquant un changement d’attitude de A vers A’.

Détermine

Détermine

attitude A

attitude Provoquée A’

comportement C

comportement C’

III. LA DISSONANCE COGNITIVE ET LES TECHNIQUES DE SOUMISSION LIBREMENT CONSSENTIE

III.1. L’ATTITUDE

Eagly et Chaiken (1993, p.1) : l’attitude comme une « tendance psychologique exprimée en évaluant une entité spécifique avec un certain degré d’appréciation ou de dépréciation ».

III.1.A) L’ATTITUDE (HOVLAND ET ROSENBERG, 1960)

∞ Affective : émotions positives ou négatives que l’individu a à l’égard d’un objet. On y retrouve le préjugé avec pour objet un groupe d’individus.

∞ Cognitive : renvoie aux connaissances/ croyances de l’individu et la crédibilité qu’il leur accorde. Par exemple, le stéréotype, du fait des croyances sociales d’un groupe à l’égard d’un autre groupe.

∞ Conative : relative aux comportements de l’individu et à ses intentions comportementales/ intentions d’agir. La discrimination est une forme de la dimension conative. Elle est la manifestation du préjugé et du stéréotype.

III.2. LES LIENS ATTITUDES - COMPORTEMENTS

III.3. POUR COMPRENDRE LE COMPORTEMENT, IL FAUT COMPRENDRE LES ATTITUDES 

∞ Modèle de Fishbein et Ajzen, 1967 : théorie du comportement planifié.

Croyances relatives aux conséquen-ces.Evaluation de ces conséquen-ces.

Présence de facteurs de contrôle externe et interne.Puissance de ces facteurs de contrôle.

Croyances quant aux opinions d’autruis importants à propos du comportement.Motivation à se soumettre à l’avis d’autruis importants.

Attitude envers le comporte-ment.

Contrôle comporte-mental

Normes subjectives

Intentions comporte-mentalesCompor-tement

La dissonance est « réduite » en changeant d’attitude dans le sens du comportement émis.

Restauration d’un état d’équilibre.

Il n’est pas possible de modifier le comportement compte tenu du contexte de liberté.

Temps 2

Temps 1

Réalisation d’un comportement contre attitudinal dans un contexte de liberté.

Absence de dissonance : Relation consistante entre attitude et comportement.

Etat de dissonance : Relation incompatible entre attitude et comportement

attitude A

attitude A

comportement C

comportement Provoquée C’

Temps 3

attitude A’comportement

C’

UNE AUTRE VISION...

III.4. LEON FESTINGER (1919-1989)

Naissance à New York en 1919.

Parcours scolaire :

- City College of New York,- Université de l’Iowa à Iowa City (Kurt Lewin), - PhD in Psychology (1942),- Research Center for Group Dynamics (MIT),- Université du Minnesota, Stanford, - New School for Social Research.

Prix :

- American Academy of Arts and Sciences ;- American Psychological Association.

« J’ai quitté le champ de la psychologie sociale en 1964. Cela n’avait rien à voir avec l’importance des problèmes – ils sont très importants – ou avec la vitalité du champ – il était, et

reste, vif. Cela se rapportait seulement à une conviction qui avait germé en moi au moment même où j’étais bloqué et avais besoin que de nouvelles sources viennent stimuler mon esprit pour

continuer à être productif. »

III.5. LA THÉORIE DE LA DISSONANCE COGNITIVE, 1957

Nous cherchons une consistance cognitive (par exemple : identité sociale).

Le besoin d’une consonance (d’une cohérence, ou encore d’une harmonie) cognitive peut devenir le moteur du changement (opinion, conduite).

Le besoin d’une consonance cognitive n’est pas satisfait si nous considérons qu’au minimum deux de nos cognitions s’excluent mutuellement.

L’inconsistance psychologique induit un état de tension, appelé dissonance.

Une personne affectée par la dissonance évitera tout ce qui pourrait l’augmenter.

Le maximum de dissonance qui peut exister entre deux éléments est égal à la résistance au changement de l’élément le moins résistant.

Pour réduire la dissonance, l’individu peut procéder de diverses manières :

Il peut essayer de se convaincre que la question sur laquelle il y a désaccord est de peu d’importance.

Il peut essayer de minimiser ou de rejeter la personne ou le groupe qui exprime son désaccord.

Il peut changer sa propre opinion ou s’efforcer d’influencer les autres pour qu’ils changent la leur.

Il peut enfin chercher l'appui d'autres personnes qui partagent son point de vue, ajoutant ainsi de nouveaux éléments cognitifs qui sont en consonance avec sa conviction.

Lorsqu’un nombre relativement important de personnes éprouvent la même dissonance cognitive ; la réduction de la dissonance se fera principalement par la recherche d'un soutien social.

III.5.A) EXPÉRIENCE PRINCEPS DE FESTINGER

« Une prophétie extraterrestre.

La planète Clairon interpelle la cité : fuyez le déluge, qui frappera le 21 décembre,conseille l'Espace à une de nos concitoyennes. Lake city sera détruite par une lame de fond surgie du grand lac peu avant l'aube du 21 décembre affirme une ménagère des environs de notre ville. Marian Keech affirme que le mérite de cette prédiction ne lui revient pas : elle résume les nombreux messages qui lui auraient été transmis par la voie de l'écriture automatique… Ces messages, dit-elle lui sont expédiés depuis la planète Clairon par des êtres supérieurs qui descendent parfois sur terre dans ce que nous appelons les soucoupes volantes. Elle assure qu'au cours de leurs visites, ils ont observé sur la croûte terrestre des lignes de faille qui laissent présager ce cataclysme. »

Herald Lake city, septembre 1956.

Comment les individus réagiraient suite à la réfutation d’une croyance à laquelle ils adhéraient fortement.

Leon Festinger, Henry Riecken et Stanley Schatchter, L’Echec d’une prophétie (When Prophecy Fails).

Festinger et son équipe décide d'infiltrer le groupe réuni autour du Docteur Armstrong et de Marian Keech. Ils jouèrent le rôle d'adeptes convaincus.

Notre premier problème a consisté donc à y infiltrer un nombre suffisant d'observateurs pour assurer la couverture requise des activités des adeptes et réduire au strict minimum l'influence que ces mêmes observateurs risquaient d'exercer sur leurs croyances ou leurs actes.

Il fallait régler 3 problèmes : celui de l'infiltration, de l'incrustation dans le groupe et du recueil des données.

Avant le 20 décembre, le groupe évite la publicité. Le 20 décembre, les croyants attendant. Le 21 décembre, 00h05, pas de visiteur extraterrestre. 00h10, la seconde horloge indique minuit. Toujours pas de visiteur. 04h00, les croyants restent assis en silence. 04h45, un message envoyé par « écriture automatique » est adressé à Keech.. Après-midi du 21 décembre. Le groupe appelle des journaux cherchant à donner des

entretiens.

L'inévitable démenti par la réalité serait suivi d'un gros effort de prosélytisme pour rechercher un soutien social et ainsi réduire la dissonance issue de la non confirmation des espérances .

L'ouvrage de Festinger et Al. met ce processus en évidence : devant la non réalisation d'une prophétie, l'interaction de groupe et le prosélytisme permettent aux adeptes de se convaincre que leurs croyances sont fondées.

III.5.B) EXPÉRIENCE DE ZIMBARDO, 1969 : « LES SAUTERELLES GRILLÉES »

Expérimentateur sympathique : pas changement d’attitude.

Expérimentateur antipathique : changement d’attitude.

VD t0 VIExpérimentateur

VCTâche

VHDissonance

VDI(goût

meilleur)VD2

Goûts alimentaires préalables

Sympathique Comportement contre-attitudinal refus =50%

Faible + 5% 11%

Non sympathique Forte + 55% 37%

III.5.C) FESTINGER ET CARLSMITH, 1959 : « VINGT DOLLARS POUR UN MENSONGE »

Tâche particulièrement ennuyeuse.

Contre rémunération présenter l’expérimentation au sujet suivant, « c’était très plaisant, je me suis bien amusé, j’y ai pris plaisir, c’était curieux, c’était passionnant ».

Pour effectuer ce travail, certains des sujets percevaient une rémunération importante (vingt dollars) et d’autres une rémunération faible (un dollar).

A la suite de ce travail, un autre expérimentateur soumet aux sujets un questionnaire destiné à apprécier leur attitude réelle à l’égard de la tache expérimentale sur une échelle (graduées de -5 à +5) mesurant leur plaisir à participer à l’expérience.

Groupe contrôle passent directement de la tâche ennuyeuse.

Groupes VC1 :Tâche

VC2 :Mensong

VH t1 :Dissonnan-

VI :Rémunération

VH t2 VDOpinion

VH t3

ennuyeuse(1h) e ce initiale

sur l’intérêt

de la tâche

Groupe expé. 1 Oui Oui Forte 20 $ Réduite par

rémunération 0 Déjà réduite

Groupe expé. 2 Oui Oui Forte 1 $ Non réduite 1.3

Réduite par changement d’attitude

Groupe Contrôle Oui Non Absente Non Non -0.4 Non

III.5.D) PAVIN, 1991 : « PARADIGME DES GRANDES VACANCES »

Enfants de CM1 et CM2 qui trouvent les grandes vacances trop courtes.

Sous un prétexte approprié (enquête nationale...) on leur demande d’écrire une lettre au Ministre en faveur du raccourcissement des grandes vacances.

Les sujets de certaines conditions étaient laissés libres d’exécuter ou non la tâche alors que pour d’autres sujets la tâche était imposée.

L’attitude est mesurée par une échelle allant de « vraiment beaucoup courte » (0), à « vraiment beaucoup trop longues » (23), passée par tous les sujets : avant l’expérience (attitude initiale M1), immédiatement après la tâche (M2) et, à terme, c'est-à-dire, selon les groupes, 5 minutes, 1 semaine ou 1 mois après la tâche (M3).

M1 M2 M3

5 minutes 1 semaine 1 mois

Libre choix 4.7 11.2 10.21 10.55 10.08

Contrainte 4 .3 6.58 5.73 5.62 7.03

Le sentiment de liberté crée le changement d’attitude.

Soumission librement consentie.

Les sujets qui se sentent les plus libres sont ceux qui sont les plus manipulés.

III.6. LES TECHNIQUES DE SOUMISSION LIBREMENT CONSSENTIE

Les techniques :

- Pied dans la porte : exemple : si on demande à quelqu’un à l’arrêt du tram un ticket, beaucoup de chance qu’on nous dise non, alors que si d’abord on demande l’heure et ensuite un ticket, cela augmente la chance ; on a commencé à créer du lien (relation interindividuelle), donc la personne est moins en position de dire non. Le pied dans la porte consiste à demander peu en premier pour avoir plus à la fin.

- Porte au nez : je vais demander beaucoup, et ensuite je présente ma requête cible qui sera inférieure (demander 10€ puis ensuite 2€).

- Amorçage : sentiment de liberté et escalade d’engagement (technique de vente).

On peut utiliser ces techniques pour influencer les comportements pro-sociaux mais aussi en marketing.

IV. LE GROUPE

IV.1. DÉFINITION OPÉRATOIRE VS SENS COMMUN

La notion de groupe :

- Ensembles sociaux de taille et de structure très variées, - Seul trait commun : la pluralité des individus et leur solidarité implicite.

Le groupe est un champ psychosocial dynamique d’un ensemble représentable de personnes dont l’unité résulte d’une certaine communauté de sort collectif (on partage quelque chose qui nous est commun) et de l’interdépendance (il y a des contextes ou les autres sont importants pour moi) des sorts individuels. Les membres interagissent, communiquent et s’influencent mutuellement.

IV.1.A) LES DIFFÉRENTS TYPES DE GROUPES

Groupes primaires VS secondaires ; Groupes de références et groupes d’appartenance ; Groupes formels et informels ; L’entitativité du groupe.

IV.1.B) POURQUOI APPARTENIR À UN GROUPE ? LES DIFFÉRENTS TYPES DE FORMATION DES GROUPES.

« C’est utile ! » - Modèle fonctionnaliste (utilité).

Selon cette approche, l’affiliation à un groupe permet de satisfaire certains besoins. Dans de nombreuses situations insatisfaisantes ou menaçantes, nous recherchons l’appui des autres, pour nous sentir moins impuissants, plus en sécurité. En 1959, le psychologue social américain Stanley Schachter a pu mettre en évidence que l’affiliation est en particulier un remède contre l’anxieté.

« Cela renforce ! » - Modèle de la cohésion (force des liens).

On s’aime, alors on forme un groupe. Selon ce modèle, l’attraction interpersonnelle est l’élément déterminant dans la formation des groupes.

« Je m’identifie ! » - Modèle de l’identification (se percevoir comme un nous).

L’ordre des choses est alors inversé, on ne formerait pas des groupes avec des gens que l’on aime, on aimerait les gens qui font partie des mêmes groupes que nous. Je m’autocatégorise comme membre d’une famille nombreuse, comme étudiante, comme membre d’un orchestre.

IV.1.C) S’AGIT-IL D’UN GROUPE ?

Ils vont tous dans la même direction, donc ils pourraient devenir un groupe et non pas un agrégat (= des gens sans communication/ dans interaction).

IV.2. CONDITIONS DE DÉFINITIONS DES (PETITS) GROUPES/ GROUPES RESTREINTS

1. Auto-perception (self perception)o Les membres perçoivent le groupe comme « réel » et eux-mêmes comme des

membres du groupe.2. Interaction

o Les membres du groupe interagissent entre eux, s’influencent mutuellement, sont interdépendants (interdépendance = c’est le fait qu’on ne peut pas ignorer les autres/ on est obligé de prendre en compte les autres).

3. Normes internes o Actions, attentes, désapprobations, sanctions.

4. Rôleso Différences des positions, statuts, attitudes.

5. Relations affectiveso Sympathie, antipathie VS neutralité, indifférence.

IV.3. SOCIALISATION ET SOCIABILITÉ

Les groupes jouent un rôle fonctionnel dans l’intégration et le développement des individus. Ils permettent à chacun d’eux de se socialiser : apprentissage de la vie en société.

Socialisation : acquisition de valeurs normes et rôles sociaux propres à ses groupes d’appartenance dans une société donnée.

Sociabilité : recouvre les besoins fondamentaux de l’être humain dans sa relation aux autres. Besoin des autres, besoin d’inclusion, besoin de contrôle (utilisation) et à les rechercher, à s’associer avec eux (besoin d’affection).

L’individu se développe à partir d’un double processus :

- La socialisation : c’est tous les facteurs (normes, croyances, valeurs) qui viennent influencer l’individu.

o Un des premiers facteurs de socialisation : la famille ;o Un des deuxièmes facteurs de socialisation très importants : l’école ;o Maintenant on reconnait que les médias sont des gros facteurs de socialisation.

- La sociabilité : c’est tout ce qui relève de la recherche de l’autre (comparaison sans cesse avec l’autre, et j’essaye de me comparer de manière positive).

IV.4. LES CATÉGORIES DE GROUPES

TYPES DE REGROUPEMENT CARACTÉRISTIQUES ET LIENS EXEMPLES

Agrégat Juxtaposition des membres/ peu de liens File de personnes devant

un guichet de cinéma.Voyageurs dans un

même train.Personnes dont le niveau de formation est bac +2.

Physique Statistique

Lien temporel et spatial (être ensemble au

même lieu, au même moment).

Critères de classification

indépendants de la volonté des

membres.

FouleRassemblement ponctuel et

éphémère d’un grand nombre de personnes

Manifestations, concert musical.

Réseau

Configuration de lien ou de réseaux de communication visibles ou

virtuels.Personnes qui ne se connaissent pas

forcément.

Amis, utilisateurs, collègues.

Communauté de pensée/ action

Sans relations directes, partage d’un cadre de référence commun.

Féministes, « Gens de droite/ de gauche »

Catégorie sociale

Ensemble de personnes qui partagent certaines caractéristiques sociales ou certaines conditions de

vie.

Femmes/ hommes, classe moyenne, CSP.

Organisation Systèmes (ou sous-systèmes) sociaux fonctionnant selon des

institutions (juridique, économique,

Une usine, syndicat, conseil d’administration.

politique) à l’intérieur d’un segment particulier de la réalité sociale

(services publics, commerce etc.)

IV.5. CONCEPTION DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE SELON KURT LEWIN

IV.5.A) LE GROUPE COMME ENTITÉ PSYCHOSOCIALE

« Un groupe est plus que, ou plus exactement, différent de la somme de ses membres. Il a sa propre structure, et des relations propres avec d’autres groupes. L’essence du groupe n’est pas la similarité ni la dissimilarité de ses membres, mais leur interdépendance. Chaque groupe peut être caractérisé comme une totalité dynamique ; un changement dans l’état d’une de ses sous-parties change l’état de n’importe quelle autre sous-partie. Le degré d’interdépendance des sous-parties de l’ensemble des membres du groupe varie le long d’un axe allant d’un amas flou (a loose mass) jusqu’à une unicité compacte. Ceci dépend, parmi d’autres facteurs, de la dimension, de l’organisation et de l’intimité du groupe. »

Lewin, 1948

Ajoutons-y une raison d’être et de rester ensemble, une intention ciblable, une certaine entitativité.

Lewin, K. (1948). The Background of Conflict in Marriage. In Resolving Social Conflicts. NY, Harper, p. 84.

De Visscher, D. (2001). La dynamique des groupes d’hier à aujourd’hui. Paris, PUF, pp. 45‐58.

Campbell, D. (1958). Common Fate, Similarity, and other Indices of the Status of Aggregates of Persons as Social Entities, Behavioral Science, 3, 14‐25.

IV.5.B) DISTINCTIONS/ ANTINOMIES

Groupes primaires- Liens forts- Contacts continus- « Famille »

Groupes secondaires- Liens faibles- Contacts sporadiques- « Organisation »

Groupes informels :- Règles informelles- Réactions spontanées- « Amis »

Groupes formels :- Règles formelles- Réactions prescrites- « Collègues »

Groupes d’appartenance :- Appartenance effective

Groupes de référence :- Appartenance souhaitée

En général le groupe auquel j’appartiens est celui auquel j’aimerais appartenir (donc en général nos groupes d’appartenance sont nos groupes de référence). Je fais en sorte que mon groupe de référence devienne mon groupe d’appartenance (adapté son style vestimentaire par exemple), mais on peut être soit accepté par le groupe, soit rejeté (donc plus de groupe d’appartenance de départ → attention des études ont montré qu’il y avait des conséquences graves de types : dépression, mal être, etc.). On veut que le groupe auquel on appartient nous valorise, et si le groupe ne nous renvoie pas des éléments positifs on change de groupe de référence.Appartenir à un groupe : nous VS eux.Se référer à un groupe : les groupes de référence (d’appartenance ou de non appartenance) permettent ce processus de comparaison sociale.Groupes de référence : groupes auxquels l’individu se rattache personnellement en tant que membre actuel ou auxquels il s’identifie ou désire s’identifier.2 fonctions :

- Comparative, se comparer : besoin d’évaluation qui nous amène à se comparer aux autres

- Normative, se conformer : il faut être conforme aux normes et comportements en vigueur.

Il arrive que le groupe de référence soit différent du groupe d’appartenance.Quitter son groupe : choix en lien avec la mobilité sociale. Conformer aux normes du nouveau groupe.Pour un autre : non conforme (= risque de rejet). Refus d’intégration du groupe de référence. Sentiment de « haine de soi » ou de désindividualisation. Marginalisation.

Groupes ouverts :- Participation fluctuante

Groupes fermés :- Participation

→ Voir dans Sciences humaines : Dominique Oberlé, « Le groupe en psychologie sociale ».

V. LES RELATIONS INTER-GROUPES

V.1. LA PERCEPTION SOCIALE

L’organisation de la perception des personnes et de leurs relations n’est pas simplement et purement un processus individuel.

Elle répond à la nécessité d’une mise en ordre dans une structure sociale.

V.2. LA CATÉGORISATION SOCIALE

Les processus psychologiques qui tendent à ordonner l’environnement social et physique en termes de catégories.

Elle consiste à ranger les informations perçues dans des catégories de similitude, présentes dans nos représentations.

Catégories : groupes de personnes, d’objets, d’événements, en tant qu’ils sont soit semblables, soit équivalents les uns aux autres pour l’action, l’intention ou l’attitude d’un individu.

Ces classements regroupent des individus, suivant certaines caractéristiques qui leur sont communes.

→ Base prototypique d’une catégorie.

V.2.A) EXPÉRIENCE DES LONGUEURS DES LIGNES DE ASCH

Tajfel H., Wilkes A.L. 1963. Classification and quantitative judgement, British Journal of Psychology, 54, 101-114.

Fonctionnement socio-cognitif aussi essentiel que pratique.

Processus dynamique, évolutif.

Réponse au besoin primaire d’adaptation de l’individu dans un environnement social donné.

Les effets de catégorisation :

- Structurer sa pensée,- Systématiser,- Ordonner,

Ce qui revient à simplifier l’information.

Les cadres de la catégorisation sont souvent déjà prêts.

Les fonctions de la catégorisation sociale sont :

- Organisation et mise en cohérence du monde social,- Simplification (à l’extrême) du monde social,- Anticipation sur les comportements futurs,- Résistance à la menace des informations contraires à nos représentations.

Entitativité et l’essentialisme.

Accentuation des contrastes entre différentes catégories :

- Différenciation intercatégorielle ,- Rendre le « nous » différent.

Minimisation des différences à l’intérieur d’une même catégorie :

- Homogénéisation intra-catégorielle (très vrai pour les exogroupes),- « Ils » sont tous pareils.

Tajfel H, Wilkes A.L. 1963, Classification and quantitative judgement British journal of Psychology.

V.3. LES STÉRÉOTYPES

Les stéréotypes sont des éléments qui sont associés à des catégories créées.

Introduite dans les sciences sociales par Walter Lippman, 1922. Les stéréotypes sont « des images dans la tête » selon lui.

Différentes approches :

- Dimension négative : images mentales, « tics de pensée », clichés,...- Dimension positive : dynamique, qui évolue en lien avec des groupes sociaux.

Projet à l’initiative de l’AFPS et de www.psychologie-sociale.org réalisé avec le concours du Ministère de la Recherche Edith Sales-

Wuillemin.

Le rôle des stéréotypes dans la perception sociale :

- Attention,- Interprétation,- Mémorisation.

La raison d’être des stéréotypes :

- Simplification,- Facilitation,- Réponse aux rôles sociaux,- Justificatif du status quo,- Besoin d’identité sociale.

Formation des stéréotypes :

- Prophéties auto-réalisatrices,- Covariation non consciente,- Corrélation illusoire,- Homogénéité in-group.

Les stéréotypes sont soit positifs soit négatifs. Les stéréotypes relèvent de la cognition sociale, c'est-à-dire des éléments qui relèvent de la connaissance sociale sur des sujets.

- Auto-stéréotypes : ils portent sur mon propre groupe,- Hétéro-stéréotypes : ceux que j’ai sur des autres groupes.

Trois fonctions du stéréotype :

- Explicative (pourquoi cela arrive...),- Anticipatrice (prédiction de ce qui va arriver),- Justificatrice (justifier le comportement que l’on adopte).

Autres caractéristiques :

- Matière imagée,- Noyau évolutif,- Biais de favoristime inter-groupe,- Nature symbolique, affective, politique, idéologique.

Définition de G. Allport, 1954 : « Croyance exagérée associée à une catégorie ».

Citation Grandière (2003) : « La construction des stéréotypes intéresse les historiens. Ce sont des outils pour construire du sens, pour classer, organiser, une manière comme le conseillait Buffon, d’accumuler des faits pour avoir des idées ; une manière aussi de figer les représentations de l’Autre, le Différent, ce grand acteur de l’histoire. Les stéréotypes instrumentalisent notre vision et notre comportement envers d’autres groupes... » (page 12).

Les stéréotypes sont un ensemble de croyances sur n’importe quel groupe social en terme de traits de personnalité et/ ou de comportements. Ils sont soit positifs, soit négatifs et soit

des auto-stéréotypes, soit des hétéro-stéréotypes.

En psychologie sociale, c’est le plus souvent une attitude défavorable.

Allport, 1954

Attitude négative dirigée vers autrui, Rigidité de cette attitude, Généralisation abusive de cette attitude.

V.3.A) LA MENACE DU STÉRÉOTYPE

Une longue exposition à des stéréotypes négatifs peut potentiellement amener à la formation d’une identité négative (victimaire). Activés dans des situations quotidiennes, ces stéréotypes amènent les membres des groupes ciblés à subir une pression psychologique susceptible de les amener à confirmer le contenu du stéréotype.

Performances intellectuelles (académiques, scolaires)o Filles VS mathématiqueso Garçons VS filles

Steele, C.M. & Aronson J. (1995) Stereotype threat and the intellectual test performance of African Americans, Journal of Personality and Social

Psychology, 69, 797-811.

V.3.B) LIENS PRÉJUGÉS – STÉRÉOTYPES

Quelle est l’origine des préjugés ?

Fischer définit le préjugé comme « une attitude de l’individu comportant une dimension éducative, souvent négative, à l’égard des types de personnes ou de groupes, en fonction de sa propre appartenance sociale ».

Un stéréotype négatif va amener à un préjugé.

L’attitude a une dimension :

- Cognitive, - Affective/ émotionnelle,- Conative.

Exemple   :

« Je pense que les étudiants sont bruyants » → stéréotype négatif.

Préjugé : « J’aime pas les étudiants » (= ressentis), Discrimination : « Je ne leur louerais pas d’appartement. »

Discrimination : c’est un « comportement négatif à l’égard des membres d’un exogroupe envers lequel nous entretenons des préjugés en général. » (Dovido & Gaerthner, 1986).

V.4. LA THÉORIE DE L’IDENTITÉ SOCIALE

Contexte de l’étude des relations inter-groupes.

La compétition intergroupe est suffisante pour qu’apparaissent des stéréotypes et de la discrimination mais est-elle pour autant nécessaire ?

La théorie de l’identité sociale, Tajfel et Turner. Le paradigme du groupe minimal. Les raisons de l’identité sociale. Contexte de l’étude des relations inter-groupes. La compétition intergroupe est suffisante pour qu'apparaissent des stéréotypes et de la

discrimination mais est-elle pour autant nécessaire ?

V.4.A) L’AUTOCATÉGORISATION : RAPPEL DE TURNER, 1987

Les processus de comparaisons, mis en place pour maintenir une estime de soi positive, vont être différents selon le niveau d'autocatégorisation auquel l’individu se situe.

- Au niveau supra-ordonné, il se compare à d'autres être vivants, d'autres espèces.

- Au niveau intermédiaire, il se compare aux membres des exogroupes dans le but d'établir une différenciation qui soit favorable pour l'endogroupe = différenciation intergroupe.

- Au niveau subordonné, il compare à d'autres membres de l'endogroupe dans le but d'établir une différence qui soit favorable pour soi. = différenciation intragroupe

Le choix d'un niveau de catégorisation et donc de comparaison entraîne la désactivation du précédent car il y a un antagonisme entre les différents niveaux de perception de soi.

Pourquoi ?

IP (identité personnelle) : implique de se différencier des membres de l’endogroupe alors que IS (identité sociale) : implique de s’identifier, de s’assimiler à ces membres.

V.4.B) KLEE VS KANDISKY

Isoler les conditions minimales conduisant à une attitude de discrimination systématique du hors groupe (exogroup) par rapport à l’intra-groupe (endo group).

Hypothèse de Tajfel : la seule classification d’un ensemble d’individus en deux groupes distincts conduirait les sujets à favoriser leur groupe et à défavoriser l’autre groupe : on assisterait à un traitement différentiel entre et dans les groupes.

Les sujets : sont les élèves d’une même école qui se connaissent bien.

Tache : Ils commencent par une tache de jugement esthétique des tableaux de P. Klee et Kandinsky.

Puis, on leur annonce qu’ils seront répartis en deux groupes, soit en un groupe Klee et un groupe Kandinsky (répartition hasardeuse)… Tajfel, 71.

L’identité sociale est décrite comme « la partie du soi qui provient de la conscience qu’a l’individu d’appartenir à un groupe social (ou à des groupes sociaux), ainsi que la valeur et la signification émotionnelle qu’il attache à cette appartenance ».

C'est donc par l'intermédiaire de comparaisons sociales favorables à l'endogroupe qu'une identité sociale positive est établie et maintenue.

IS non satisfaite :

Stratégies créativité sociale ou compétition sociale (stratégies groupales) ou mobilité sociale et différenciation intragroupe (en faveur de soi) (stratégies individuelles).

V.4.C) LA THÉORIE DU CONFLIT RÉALISTE (SHÉRIF, 1966)

Shérif (1969), L’expérience de la caverne des voleurs (Shérif, 1966)

La compétition de groupes en présence est une condition suffisante (mais non nécessaire) pour l’émergence d’un conflit.

Dans des situations de compétition entre groupes engagés dans un conflit objectif d’intérêt, les conflits s’atténuent lorsque ces groupes ont à coopérer dans un but commun, et qu’ils participent conjointement à un but supra ordonné pour lequel la participation de tous est requise.

V.4.D) SHÉRIF

Shérif (1969), pionnier en matière de recherches sur les relations inter-groupes, a montré que ces effets se rencontrent dans des situations de compétition entre groupes engagés dans un conflit objectif d’intérêt (tournoi sportif avec un seul gagnant), s’atténuent lorsque ces groupes ont a coopérer dans un but commun, et qu’ils participent conjointement à un projet supra ordonné pour lequel la participation de tous est requise. Ces travaux montrent que la compétition de groupes en présence (avec pour enjeu des intérêts économiques, des avantages politiques etc...) est une condition suffisante (mais non nécessaire) pour l’émergence d’un conflit.

V.5. LES DISCRIMINATIONS

Lien entre cognition, attitude et comportements.

C’est « un comportement négatif à l'égard des membres d'un exogroupe envers lequel nous entretenons des préjugés » (Dovido & Gaerthner, 1986).

V.6. LA JUGEABILITÉ SOCIALE

Cf. Stéréotypes, Stéréotypisation, et Valeurs. Pascal Morchain « Préjugés & Stéréotypes » ; projet à l’initiative de l’AFPS et de www.psychologie-

sociale.org. Réalisé avec le concours du Ministère de la Recherche.

Dilution des stéréotypes.

Diminution de l'expression du stéréotype suite à la présence d'informations individualisées pseudodiagnostiques ou non-pertinentes

Leyens, Yzerbyt et Shadron 1994

Yserbyt, Schadron, Leyens et Rocher 1994

V.7. LA DOMINANCE SOCIALE

Dambrun, M. La théorie de la dominance sociale de Sidanius & Pratto « Préjugés & Stéréotypes » Projet à l’initiative de l’AFPS et de

www.psychologiesociale.org. Réalisé avec le concours du Ministère de la Recherche.

Sidanius & Pratto, 99 :

Position sociale occupée par les individus dans la structure sociale.

Le biais de favoritisme envers son groupe est très fortement relié à cette orientation de dominance sociale. Maintenir des rapports sociaux existants.

V.7.A) SOCIAL DOMINANCE THEORY (SDT), 1999

∞ Dominants/dominés :

Les dominants, afin de maintenir leur position sociale avantageuse, développent et adhèrent à des mythes légitimateurs qui « fournissent une justification intellectuelle et morale à la distribution inéquitable de la valeur sociale au sein du système social ».

Intégration de la dimension de justification des inégalités en montrant comment les inégalités sociales tendent à se maintenir.

La position des individus dans la hiérarchie sociale affecte leur perception des inégalités. Plus on est dominant, plus on en a une perception favorable.

Mythes légitimateurs : valeurs et croyances qui donnent une justification aux pratiques sociales

V.8. LA COMPARAISON SOCIALE

Il existe chez tout homme une tendance à évaluer de façon aussi exacte que possible ses opinions et aptitudes personnelles.

Quels moyens « objectifs » ? Comment par exemple évaluer objectivement l’exactitude d’un jugement d’opinion ?

o Choisir les facettes de la comparaison.o La véracité (justesse VS fausseté) de la comparaison.o Dépendra des termes de comparaison choisis

« La tendance à se comparer à autrui décroit à mesure qu’augmente la différence entre soi-même et autrui, tant pour les opinions que pour les aptitudes. » (Leon Festinger).

Festinger, L. (1954). A theory of social comparison processes. Human Relations, 7(2), 117-140.