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S160 Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
Matériel et méthodes. – Il s’agit d’une étude transversale des-
criptive sur une période de un mois intéressant 30 patients, âgés de
moins de 65 ans hémodialysés chroniques, suivis au service de
néphrologie de l’hôpital la Rabta de Tunis.
L’évaluation de l’état nutritionnel s’est basée sur l’enquête ali-
mentaire, le bilan anthropométrique, le score SGA et un bilan bio-
logique de routine.
Résultats. – La moyenne d’âge de nos patients est de 48,53
± 15,31 ans. La ration énergétique moyenne est insuffisante aussi
bien le jour de dialyse (20,9 ± 7,46 kcal/kg/j) que le jour de non dia-
lyse (23,23 ± 9,21 kcal/kg/j). Elle est inférieure à 30 Kcal/Kg/j pour
80 % des patients. Une ration énergétique plus faible (< 20 Kcal/
Kg/j) est retrouvée chez 43,3 % d’entre eux. La ration énergétique
moyenne diminue de façon non significative avec l’IMC ; en effet,
elle est de 23,5 ± 6,1 Kcal/Kg/j chez les patients avec un IMC infé-
rieur à 23 Kg/m2et atteint 33 ± 9,7 Kcal/Kg/j chez ceux avec un
IMC supérieur à 30 Kg/m2. Nous avons trouvé une relation positive
et statistiquement significative entre le score SGA et la ration éner-
gétique moyenne (p = 0,032). Les patients non dénutris sont ceux
qui ont des apports énergétiques meilleurs. La ration protidique
moyenne est de 0,7 g/Kg/j, elle est inférieure aux recommandations.
La ration protidique moyenne diminue significativement
(p = 0,004) en fonction de la sévérité du score SGA ; elle est de 1,1
± 0,455 g/Kg/j chez les patients non dénutris pour baisser à 0,58
± 0,209 g/Kg/j chez les patients gravement dénutris.
Le pourcentage des patients dénutris est variable selon les para-
mètres anthropométriques utilisés. En effet, 13,3 % de nos patients
ont présenté une perte pondérale plus de 10 % dans les six derniers
mois et 46,7 % ont une dénutrition énergétique avec un IMC
< 23 Kg/m2. Une dénutrition protidique attestée par une CB
< 22 cm retrouvée chez 40 % des patients.
Selon le score SGA, 46,6 % des patients présentent une malnu-
trition dont 3,3 % sont gravement dénutris. L’albuminémie était
inférieure à 35 g/l chez 36,6 % des patients, prés de 13,3 % des
patients ont un taux de CRP supérieur à 10 mg/l.
Conclusion. – Une prise en charge multidisciplinaire par le
néphrologue, le médecin nutritionniste et la diététicienne est impé-
rative afin de dépister précocement un état de dénutrition chez
l’hémodialysé permettant de réduire la fréquence des co-morbidités
et d’améliorer l’efficacité de la dialyse, lui procurant ainsi une
meilleure qualité de vie.
P211Étude du statut en vitamine D et de l’état nutritionnel de patients épileptiques pharmaco ou non pharmaco résistantsP. Jésus1,2,3,*, B. Godet2,3,4, L. Pouchard1, P. Fayemendy1, F. Abdallah-
Lebeau 4, O. Villeneuve4, C. Macon4, L. Gimenez4, P. M. Preux2,3,
P. Couratier2,3,4, J. C. Desport1,2,3
1Unité de Nutrition, CHU limoges,2INSERM UMR1094, Neuroépidémiologie Tropicale, Faculté de
médecine de Limoges,3Institut de Neuroépidemiologie et de Neurologie Tropicale,
GEIST CNRS FR 3503, Université de Limoges,4Service de Neurologie, CHU limoges, Limoges, France
Introduction et but de l’étude. – En France, environ 500 000
personnes sont atteintes d’épilepsie. La vitamine D (Vit D) agit sur
de multiples récepteurs cérébraux et pourrait être impliquée dans
certaines épilepsies. Le statut en vit D et une altération nutrition-
nelle pourraient jouer un rôle dans la réponse aux traitements.
Les buts de l’étude sont d’analyser le statut en vit D et l’état
nutritionnel de patients épileptiques, en relation avec leur pharmaco
sensibilité
Matériel et méthodes. – Quarante-six patients épileptiques avec
ou sans pharmaco-résistance (2 ans sans crises comitiales) bénéfi-
ciaient après consentement d’une évaluation nutritionnelle. Le
poids, la taille, le tour de taille, le pli cutané tricipital (PCT), le péri-
mètre brachial, la masse grasse (MG) et la masse maigre (MM) par
impédancemétrie étaient mesurés. L’IMC était calculé. Le dosage
de vit D sérique était réalisé avant supplémentation. L’analyse sta-
tistique utilisait le test t de Student, le Chi2 et l’Anova, avec un seuil
de significativité de p < 0,05.
Résultats. – Les patients étaient âgés de 44,5 ± 14,3 ans
(moyenne ± écart-type), avec un sex-ratio H/F à 1,3. 60,9 % des
patients étaient pharmacorésistants, dont plus souvent des femmes
(57,1 % vs 42,9 % ; p = 0,02). L’IMC était de 28,7 ± 7,0 kg/m2,
avec selon ce critère 2,2 % de dénutris et 30,4 % d’obèses. La
concentration sérique en vit D était de 15,3 ± 9,9 ng/mL avec 87 %
de patients carencés (carence si < 30 ng/mL), et 40 % sévèrement
carencés (< 10 ng/mL). Le PCT était plus élevé chez les pharmaco-
résistants (28,6 ± 10,2 mm vs 21,2 ± 11,3 mm ; p = 0,03). Il n’y
avait pas de liaison entre pharmaco-résistance et état nutritionnel,
MM, MG et concentration en vit D. La présence d’un traitement
inducteur enzymatique (47,8 % des cas) n’était pas corrélée avec
une carence en vit D, ni avec la sévérité de celle-ci.
Conclusion. – Bien que limitée en nombre de patients, l’étude
est la première qui porte sur le statut en vit D d’épileptiques en zone
occidentale. Elle montre que la carence est plus fréquente qu’en
population générale (87 % vs 80 %), avec une prévalence de
carence très sévère beaucoup plus élevée (40 % vs 4,8 %) (1). Les
patients sont rarement dénutris mais souvent obèses (prévalence de
l’obésité en France 15,0 % étude ObEpi 2012), probablement du fait
d’effets secondaires de certains traitements anti-épileptiques.
Comme l’état nutritionnel, la carence en vit D ne jouerait pas sur la
pharmaco-sensibilité.
Référencesþ:1. Vernay M et al. Bull Epidemiol Hebd. 2012;16-17:189-194.
P212Une approche holistique identifie des cibles prioritaires pour réduire la prévalence des maladies chroniques liées à une alimentation déséquilibréeA. Fardet1,*, Y. Boirie1
1Alimentation Humaine, INRA, Clermont-Ferrand, France
Introduction et but de l’étude. – En nutrition humaine, analyser
les relations entre les maladies chroniques liées à une mauvaise ali-
mentation (MCMA) et l’altération des métabolismes est une
approche réductionniste commune. Toutefois, afin de déterminer les
changements séquentiels des métabolismes dérégulés aux MCMA
et inversement, il existe un besoin pour des approches plus holis-
tiques. Notre objectif a donc été d’évaluer les relations entre les
principales MCMA et les métabolismes dérégulés.
Matériel et méthodes. – Les données ont été extraites des
articles collectés entre 1950 et le 31 décembre 2011. Au final, 1 566
articles ont été sélectionnés, analysés et classés selon les associa-