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Observatoire environnemental des paysages de la LGV Sea SYNTHÈSE 2015 DE L’OBSERVATOIRE PHOTOGRAPHIQUE Observation de l'évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographique de février/mars 2015 septembre 2015

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Observatoire environnemental des paysages de la LGV Sea

SYNTHÈSE 2015DE L’OBSERVATOIRE PHOTOGRAPHIQUE

Observation de l'évolution des paysages de la LGV suite à lacampagne photographique de février/mars 2015

septembre 2015

Site 1 : Vallée de l’Indre(PK 0+000 --> 16+000)

Description des paysages

Dans ce secteur situé au sud de l’agglomération tourangelle, trois secteurs se distinguent : • au Nord, le plateau situé au nord de la vallée de l’Indre et partagé entre boisements et terres

agricoles, mais où le péri-urbain est présent notamment sur Veigné avec la présence de la RN10,• la vallée humide de l’Indre et ses coteaux boisés, lieux d’implantation de châteaux, manoirs,

moulin...• sur le plateau sud, la plaine agricole, dominé par les grandes cultures au sein desquelles s’inscrit le

massif boisé de et le château de Longue Plaine.Le Sud de Tours est confronté à l’implantation de nombreuses infrastructures routières, autoroutières etferroviaires.

Évolution du chantier

Le chantier de la LGV avance à grands pas mais avec des différences d'évolution suivant les secteurs. Tousles grands ouvrages arrivent à terme : la tranchée couverte au niveau de la RN10, le viaduc sur l'Indre, lessauts-de-moutons sur l'A10... et les espaces extérieurs nécessaires aux déplacements des engins sont àmaints endroits, remodelés et enherbés. L'installation des clôtures est imminente mais le programme desplantations n'est encore effectif que sur un seul lieu sensible.

Les secteurs d'enjeux paysagers les plus importants ont fait l'objet de mesures diverses et adaptées auxmilieux et objectifs à atteindre, mais le niveau du chantier ne permet pas encore de constater la mise enplace de toutes les prérogatives. Du Nord au Sud :

• pour le franchissement de la RN10, le rétablissement avait été effectué en 2014, les écransacoustiques étaient réalisés et quelques bacs sur l'OA plantés. La finition des abords de la trémie setermine, la couverture est en attente. L'entrée de ville de Veigné, au niveau des Gués, restesuspendue aux choix urbanistiques de la ZAC sur les terrains riverains de la LGV (habitats etactivités économiques) ;

• le passage de la LGV aux abords du château de Thorigny a transformé l'environnement deproximité : lisière boisée, entrée par la grille monumentale. Des murs-écrans acoustiques ont étéposés en limite d'emprise et la grille d'entrée déplacée. Les précédents points de stations (N°15 et16) ne sont plus possibles ;

Nouvelle entrée du château de Thorignyavec la grille repositionnée.

Nouvelle voie d'accès au château de Thorignycomplètement isolée de la LGV par un mur-écran.

• au niveau de l'Indre, aux abords du viaduc, les peupleraies abattues vont faire place à de nouveauxboisements. Les terrains humides ont été remaniés au niveau des rives afin d'enlever les traces duchantier. Le chantier étant en cours de finition, certaines autres mesures environnementales etpaysagères ne peuvent encore être entamées ;

• l'installation de l'immense base du chantier aux environs du Petit Nétilly et d'Isoparc n'a toujours pas

permis de prospecter ce secteur ;• le château de Longue Plaine, bien cerné de boisements, ne ressent pas de préjudices paysagers

vis-à-vis de la ligne directe qui longe l'A10. La bifurcation en fort déblai ne devrait pas mettre à malla grande perspective de l'allée historique.

Allée du château de Longue Plaine (nov. 2013 et mars 2015).

En ce qui concerne les sections courantes, la progression du chantier lui-même, est plus flagrante. Ainsi surle secteur rural et péri-urbain de Saint-Avertin et Veigné, la ligne demeure discrète parce que pratiquementpartout en déblai. L'ensemble des emprises a été remodelé et enherbé ou en cours de l'être, les abordsdevraient recevoir bientôt le programme de plantations. Par contre, le linéaire de jumelage LGV / A10compris entre le viaduc sur l'Indre et le péage de Sorigny, le chantier est en pleine activité de terrassementde la plate-forme (début mars 2015).

Terrassements du franchissement de la vallée de l’Indre avecconstruction du viaduc (mars 2014)

Jumelage LGV / A10 en cours de travaux (mars 2015)

Suivi

La prochaine campagne photographique permettra de constater la progression des aménagementspaysagers, avec particulièrement l'avancement de ce tronçon mitoyen LGV / A10 mais également lafinalisation des inter-relations LGV / grand paysage au niveau de la vallée humide de l'Indre, de ses coteauxboisés et des proximités des bâtiments de caractère : manoir de Beau Pré (MH), château de Thorigny,Moulin Fleuri.

Site 3 : ZPS du Mirebalais et du Neuvillois et abords de Poitiers(PK 78+000 --> 96+800)

Description des paysages

Ce secteur est dominé par :• les paysages très ouverts des grandes cultures du plateau du Haut-Poitou : « Plaines du Mirebalais

et du Neuvillois » classées site Natura 2000,• la vallée de l’Auxance entaille une profonde rupture dans le relief alors que la Palu et la Lière ne

marque pratiquement pas la topographie du Nord du site,• la proximité urbaine de Poitiers et de certaines communes périphériques dont Jaunay-Clan se

remarque par la présence des secteurs d’activités économiques (Futuroscope, Artiparc, ZA LaRépublique...) et par plusieurs lieux de bâtis denses.

Évolution du chantier

Le chantier de la LGV a fortement progressé : les terrassements de la ligne sont entièrement terminés, laplate-forme ferroviaire est achevée sur l'ensemble du tronçon, les équipements d'alimentation de la lignesont en place et toutes les voiries sont rétablies. L'infrastructure présente donc pratiquement sa silhouettedéfinitive dans ces paysages très ouverts et de grandes cultures du plateau du Haut-Poitou.

Les enjeux nombreux et complexes sont liés aux activités humaines (agriculture, zones d'activitéséconomiques proches, parc du Futuroscope), à la proximité de l'infrastructure autoroutière de l'A10, à laprésence du paysage encaissé de la vallée de l'Auxance, du patrimoine bâti du château de Malaguet/LaRivardière et de l'Institut du Larnay ou naturel du Bois de l'An 2000. Mais deux autres problématiquesimportantes consistent en la traversée du site Natura 2000 dit « ZPS du Mirebalais et du Neuvillois » et àl'approche de secteurs urbanistiques denses : Moulin d'Ivernay/Champallu/La Bergère, rues de Preuilly/duPontreau au pied du coteau de l'Auxance, rue des Cosses au quartier de Chardonchamps et hameau de laFenêtre. Le raccordement de la ligne à Poitiers entraîne également d'autres difficultés architecturales eturbaines au niveau de la zone d'activités de la République.

• Les terrassements, les ouvrages et le modelés de sol

L'importance de certains grands ouvrages (viaduc de l'Auxance et estacade de la Folie) a fortement modifiél'environnement proche de site « naturel » ou zone d'activités.

La vallée de l'Auxance en 2004 et le franchissement du coteau au droit du hameau de Preuilly en 2004 et en mars 2015 par la LGV.

La construction de l''estacade de la Folie à Poitiers en octobre 2013 et en mars 2015.

Le projet ferroviaire a du faire face à aux exigences techniques de bifurcation avec saut-de-mouton, de profilen long engendrant des terrassements avec talus des déblais ou remblais, aux contraintes urbanistiquesobligeant des protections acoustiques par merlons ou murs-écrans mais assurant également la continuitédes différentes voies de communication. Les longs tronçons en jumelage n'entravent pas d'emprisesimportantes sur les terres agricoles et ne créent que peu de terres enclavées entre les deux grandesinfrastructures.

• Les plantations

Tous les terrassements ont vite été enherbés après les travaux. Certains travaux connexes sont cependanten cours d'exécution notamment avec le régalage des terres végétales sur les espaces de jumelage ou lesterrains ayant fait l'objet de zones de dépôts temporaires du chantier, dans l'attente d'être aussi végétalisés.Les remblais de ce nouvel élément ferroviaire prennent petit à petit les teintes des parcelles agricolesattenantes et lorsque que les différentes structures végétales seront en place, l'apparence de l'anciennefrange de l'infrastructure autoroutière s'installera sur les nouveaux terrassements de la LGV dans la plaineouverte.

Les aménagements paysagers qui ont débuté sur quelques petits tronçons de la voie (au droit de LaRivardière, du monument des Fusillés, du hameau de la Fenêtre), n'ont pas encore commencé sur tous lesautres.

Les premières campagnes de plantations se sont effectuées dès le déplacement du Monument des Fusillés (2012) et depuis la finitiondes terrassements et certaines mesures environnementales comme ici au niveau de la maison de services de La Rivardière (fin 2014).

La poursuite des campagnes photographiques permettra d'avoir un meilleur avis sur le rôle des mesurespaysagères, notamment en matière de plantations, pour l'insertion de la ligne dans les différents secteursd'enjeux ruraux comme urbains.

Site 4 : Vallée de la Boivre(PK 96+500 --> 102+000)

Description des paysages

Le site de la vallée de la Boivre fait partie de la limite Sud-Est de la grande unité paysagère du Haut-Poitouet plus particulièrement de la transition entre la frange de la plaine de Neuville-Montcontour/Thouars, de lavallée de la Vienne et de ses affluents (ici l’Auxance, la Boivre et la Rune), et les Terres de Brandes.Plusieurs identifiants paysagers :

• la vallée sinueuse de la Boivre (site inscrit) forme un paysage complexe mais de qualité en périphérie immédiate de Poitiers,

• le patrimoine architectural remarquable du château de la Roche et du domaine des Quatre-Vents,• la richesse écologique du bois de la Queue de Renard et du bocage de la Geoffronnière,• l’existence de villages, lotissements et hameaux d’exploitation et habitations isolées.

Autour de Poitiers, la qualité des paysages naturels et campagnards attirent les habitants locaux : présence de la vallée de la Boivre, de boisements, de nombreux chemins de randonnées, le centre équestre de la Gouraudière participe à cette fréquentation.Les deux grands secteurs à enjeux de la ligne sont représentés d'une part, par l'ensemble pittoresque dusite naturel inscrit de la vallée de la Boivre juxtaposé au patrimoine architectural du château de la Roche etd'autre part, par le paysage champêtre conjonctif alliant petits boisements, bocage, hameaux et lotissementsdans un cadre rural de qualité aux abords immédiats de Poitiers.

Évolution du chantier

• Les ouvrages, les terrassements et les modelés de sol

Le viaduc exceptionnel sur la Boivre, les différents ouvrages courants ainsi que tous les grands travaux deterrassements sont tous achevés. Les pentes techniques des déblais/remblais souvent adoucies reprennentla physionomie de la topographique locale chahutée par les rivières, ruisseaux et petits rus. Le tracé de laLGV est souvent en déblai dans ce tronçon proche de l'urbanisation de Poitiers et de petits villagespériphériques. Les remodelages du relief et le régalage des terres végétales assurent un bon raccordementaux courbes de niveaux des terrains environnants (Bois de la Queue du Renard, Les Courlis/Bois deBeaulieu, Les Trois Thuets et le Petit Poizac). Les merlons acoustiques ont bénéficié des mêmes traitementssoignés (La Geoffronnière, La Menuiserie...).

Évolution des terrassements du franchissement du coteau abrupt de la rive gauche de la Boivre (octobre 2013 / mars 2015) en attente des futures plantations de reconstitution des boisements du versant.

• Les plantations

Le repérage des zones sensibles sur le terrain a permis d'épargner un certain nombre de haies bocagères etde limiter l'arasement de boisements au strict nécessaire à l'emprise. L'insertion de la la ligne ne s'en trouveque facilitée.

Les secteurs ayant le plus de notoriété (vallée de la Boivre et château de La Roche) ont bénéficié en premier

des aménagements paysagers conséquents à la hauteur de la renommée des lieux traversés tant enaccompagnement des mesures environnementales directes (végétalisation des merlons acoustiques parexemple) qu'en tant que mesures compensatoires (reconstitution des boisements du milieu humide de lavallée de la Boivre, reforestation de plusieurs terrains encadrant le château de la Roche et complétant lesfranges entamées du Bois de la Queue du Renard).

Franchissement de la vallée inscrite de la Boivre avec vue sur l'ensemble boisé et bâti du château de la Roche :de la période des grands travaux de terrassements en octobre 2013 au rendu avec jeunes plantations réalisées fin 2014/début 2015.

La plantation des différentes structures végétales prévues se poursuit maintenant dans les secteurs habitésproches de la ligne et suivront les autres lieux, en section courante, ayant fait l'objet de propositionspaysagères depuis le coteau de la Boivre (PK 96+500) jusqu'au lieu-dit de Le Pontreau (PK 102+000).

• Autres

Les différents cheminements piétons, cyclistes, équestres (GR des Trois Batailles de Poitiers au niveau de laBoivre, chemin piéton et équestre entre l'allée des Quatre Vents et le centre équestre de la Gouraudière, lapiste cyclable le long de la RD3d, ... le sentier de randonnée sous les ouvrages de la route de Béruges) sontrétablis par les nouveaux ouvrages en place.

Les évolutions du paysage ne se font pas uniquement au plus près de l'emprise de la LGV Sea :1 - les surplus de matériaux issus des terrassements rehaussent des terres agricoles avec un nouveau profil

2 - de nouvelles plantations forestières viennent en compensation de boisements détruits parce que situés sur le tracé.

À noter la meilleure lisibilité du paysage depuis la suppression de la déviation provisoire de l'A10 et ledémantèlement de la base chantier accolée à l'A10.

Site 5 : Vallée de la Rune(PK 102+000 --> 108+500)

Description des paysages

Le territoire de la vallée de la Rune correspond à la région des Terres de Brandes, terroir de polyculture etd’élevage extensif. Dans ce secteur dominé par :

• les grands espaces boisés (la forêt de l’Épine et Grand Bois de Clavière), • la présence d’un patchwork de bosquets (Bois de la Pommeraie, Les Grands Bois, Bois Delage),• par un bocage intéressant par sa variété,• par la rivière la Rune située dans un cadre boisé et le ruisseau du Palais accompagné également de

coteaux boisés et d’une importante ripisylve.À noter l’éparpillement de plusieurs hameaux et de nombreux centres d’exploitation agricole. La zone estégalement le lieu d'un passage du chemin de Saint-Jacques de Compostelle (GR 655).

Évolution du chantier

La plate-forme de la ligne est achevée et tous les ouvrages de rétablissements routiers sont en service. Legros du chantier de construction de la LGV s'achève dans ce secteur Sud de Poitiers, au niveau de la valléede la Rune. L'élément technique essentiel de ce tronçon ferroviaire est constitué par le saut-de-mouton situéentre la route départementale 611 et le franchissement du vallon boisé de la Rune ainsi que lesraccordements aux voies ferroviaires en service. Le paysage y est plat, bocager et boisé et plusieurs lieuxd'habitation y sont implantés. Ce nœud ferroviaire a nécessité de très grandes emprises pour sa mise enplace, emprises réduites à la fin des travaux avec la suppression des zones d'accès des nombreux enginsaux différents lieux du chantier et la prochaine restitution des aires de dépôts de matériaux à des finsagricoles. La densité végétale des environs du chantier le rend peu visible depuis les principaux axes decirculation.

A Tombérard, les franges boisées maintenues laissent à peine deviner l'ampleur du chantier dans le val de la Rune. (2007/2015).

• Les terrassements et ouvrages d'art

Pratiquement tous les terrassements ont été recouverts de terre végétale et ont fait l'objet d'enherbement,les derniers encore en travaux en bénéficieront prochainement. Les grands merlons de protectionsacoustiques sont réalisés dans les secteurs proches d'habitations : lotissement du Censis, hameaux deCossy, de la Petite Foy et de Chevrillère. Ils ont rapidement été végétalisés afin de reconstituer un cadreverdoyant à terme.

Le passage proche du hameau de Cossy en modifie l'urbanisation (2008/2015) : la ligne isole certaines habitations par un haut merlon.

Un merlon interne aux entrecroisements a également été monté et planté au niveau de Tombérard afin de

réduire les bruits du passage des TGV et d'amplifier les filtres végétaux dans ce talweg boisé de laPommeraie.

• Les plantations

Outre les secteurs proches des lieux habités, les plantations n'ont pas encore été effectuées (début mars2015), mais déjà le simple enherbement fond les terrassements dans les milieux ruraux de ce secteur.

Les lieux proches des habitations ont été les premiers à recevoir les plantations, en rase-campagne un enherbement qui évite leravinement : 1 - Au nord du lotissement du Censis (Fontaine-le-Comte) ; 2 - Terre de la Chevrillère (Marçay).

• Autre

Le saut-de-mouton situé entre la route départementale 611 et le franchissement du vallon boisé de la Runeconstitue l'élément technique qui a le plus d'impact sur le paysage.

Emprises importantes, fermeture des espaces visuelles et nouveaux horizons, modification des déplacements.

Si plusieurs petits chemins de randonnée ont été délestés vers des ouvrages de rétablissement de voiriescommunales ou de désenclavements agricoles, le GR655 de Saint-Jacques de Compostellle ne sembleencore pas rétabli (mars 2015).

Site 8 : Chaunay-Plibou(PK 136+500 --> 149+000)

Description des paysages

Le bocage humide de Chaunay-Plibou, est situé sur l’entité géographique et paysagère du “seuil du Poitou”entre bassin parisien et bassin aquitain. C’est un paysage à dominante agricole où le bâti est disséminésous forme de hameaux et de sièges d’exploitation agricole. Cette plaine légèrement ondulée estrelativement ouverte au Nord et au Sud et entrecoupée de bosquets et de plusieurs petits boisements maisle secteur est surtout riche de zones de bocage humide de qualité. Les vues sont à la fois plus restreintes dufait de la présence des boisements et bocages, souvent positionnés en fond des vallonnements amples, etplus ouverte au Nord de Chémerault et au niveau de la vallée de Sauzé-Vaussais. Le Logis des Chémérault,classé monument historique, est situé au Nord du site 8. Les principaux identifiants paysagers :

• les boisements et friches sèches de Chémerault,• la vallée de la Bouleuvre,• le bocage de Chaunay et Plibou,• le bois des Lignes,• la vallée ouverte de Sauzé-Vaussais adossée au horst de Montalembert.

Évolution du chantier

Sur ce secteur de Chaunay-Plibou, le chantier de la LGV a fortement progressé : les terrassements sontentièrement terminés, la plate-forme ferroviaire est achevée sur l'ensemble du tronçon, les équipementsd'alimentation de la ligne sont en place et en de nombreux endroits, les aménagements paysagers ont étépratiquement tous réalisés. On se retrouve donc face à une infrastructure toute neuve dans un paysage quigarde encore quelques traces des travaux récemment finis.

• Les terrassements et modelés de sol

L'ensemble des recommandations paysagères a été appliqué tant au niveau des prescriptions techniquesconcernant le profil en long de la ligne que l'insertion des pentes des talus de déblais ou de remblais maiségalement les exhaussements des merlons et le remodelage des terres régalées.

Ce tronçon PK 136+500 / PK 149+000 est particulièrement marqué, au niveau de ce travail sur lesterrassements, à deux endroits précis : à proximité du Logis de Chémerault classé Monument Historique etau niveau du franchissement du horst de Montalembert, singularité géologique.

Les deux secteurs de relief abordés : la proximité du Logis de Chémerault et le franchissement du horst de Montalembert

En section courante dans un secteur de paysages relativement plats, la ligne se cale pratiquement au niveaudu terrain naturel. Ce qui ressort de ce secteur rural, c'est la succession des ouvrages en passage supérieurqui surplombent les terres agricoles mais que le bocage et les différents boisements atténuent.

Plusieurs autres terrassements sont engendrés par les légères déclivités de terrain au niveau desfranchissements de ruisseau comme celui de la Bouleure, mais également dans le but de protéger certainslieux habités proches par des merlons acoustiques paysagers. C'est le cas aux abords de Cerné, et auniveau de la Brousse / du Bois Servant dans la vallée de la Bouleure où les levées de terres sontcomplétées de murs-écrans acoustiques. Un autre secteur bénéficie également de cette dernière mesure deprotection, ce sont les abords de la zone d'activités de Sauzé-Vaussais et les constructions de la Plaine deLimage aux abords de la RD948.

Ouvrage sur la rivière Bouleure et pont-rail sur la RD948.

• Les plantations

L'enherbement des terrassements s'est déroulé au fur et à mesure de l'avancement des travaux. L'aspectchantier était donc relativement vite effacé. Le programme des plantations étant en train de se terminer surles dernières petites sections encore en travaux de finition ; il est difficile, pour cette campagne, de tirer unbilan sur la végétalisation des abords de la LGV.Au niveau du « grand paysage », les impacts visuels sont relativement réduits du fait de la densité devégétation du bocage humide.

Le bocage de milieu humide du secteur Chaunay-Plibou est toujours bien présent.

Seuls les secteurs agricoles ouverts au Nord (secteur proche du Logis de Chémerault : plaine de Chauzai) etau Sud (terres agricoles au pied du horst de Montalembert) présentent des visions rasantes lointaines. Si auNord, la LGV maintient les perspectives visuelles du fait d'un profil bas, au Sud, le franchissement desRD948 et 113 engendre un profil en long en remblai fractionnant les grandes parcelles de cultures et limitantles vues Ouest/Est.

• Autre

Si le tracé de la LGV est dans cette section, relativement bien calé et discret dans le paysageparticulièrement dense en végétation, ce sont tous les équipements liés à la ligne qui tranchent par leurtonalité métallique : supports de caténaire, clôtures, glissières de sécurité, postes-relais... antennes

La LGV s'accompagne de nombreux équipements techniques métalliques ou de grandes antennes-relais à quelquesencablures de l'infrastructure.

Site 10 : Vallée de la Charente en amont d’Angoulême(PK 167+500 --> 197+000)

Description des paysages

Le site 10 comprend une partie du Ruffécois et une petite partie de la Marche boisée. Ce territoire s’inscritau sein de la vallée sinueuse de la Charente en amont d’Angoulême, vallée relativement larges’accompagnant de prairies humides localement inondables et surtout riche de ses boisements humides etripisylves. Le profil de la vallée est dissymétrique. Ailleurs le relief collinaire se fait ample. Le paysage secaractérise par une dominante agricole où le bâti est disséminé sous forme de hameaux et de siègesd’exploitation agricole et ponctué par de jolis petits villages. Ces étendues cultivées sont agrémentées debosquets et de petits boisements. Les vues sont à la fois lointaines au Nord et au Sud du fait du reliefdégagé et plus restreintes du fait de la présence de la végétation présente en fond de vallée et dans lessecteurs bocagers et boisés. Les points de vue depuis les coteaux sont intéressants.En terme de patrimoine, plusieurs MH classés ou inscrits sont approchés et le secteur est jalonné d'un grandnombre de chemins de randonnée.

Évolution du chantier

La réalisation de l'infrastructure ferroviaire, au niveau de la vallée amont de la Charente, présente sonaspect quasi-définitif puisque sur de grands tronçons apparaissent les derniers éléments techniques del'installation : traverses, poteaux de caténaires et câbles électriques d'alimentation. D'autres équipementsplus importants comme des postes-relais ou des antennes sont également apparus, rajoutant des élémentsmétalliques dans le paysage proche de la LGV.

Outre les terrassements, les modelés de sol et l'enherbement, plusieurs secteurs bénéficient déjà desplantations.

Les deux ouvrages en viaduc sur la Charente s'insèrent dans les prairies humides de manière différente : • Sur la commune de Luxé, le remblai très imposant et sa surélévation par les écrans acoustiques

modifient les vues dans la proximité du bourg et de ses équipements sportifs. Cependant, au niveaude la rivière, les transparences sous le viaduc restent de mises. De la RD739, légèrementdominante sur la vallée, les perspectives visuelles demeurent intéressantes et le viaduc un élémentarchitectural remarqué entre les vallonnements du relief ;

• au niveau des communes de Vouharte / Bignac / Saint-Genis d'Hiersac, l'amplitude des pentesengendre un profil d'ouvrage beaucoup plus bas même s'il est également surmonté d'écransacoustiques. La densité végétale des boisements des prairies humides et des ripisylves assurentune insertion relativement discrète du viaduc et de l'ouvrage de décharge, même en périodehivernale.

Un grand viaduc pour franchir la Charente et son coteau abrupt (Luxé), un ouvrage d'art plus discret derrière la ripisylve

Les importants terrassements techniques dans les reliefs marqués apparaissent un peu voyant ; ledécapage récent dû aux travaux et le faible développement des strates herbacées n'ont pas établi la patinedu temps : ainsi les coteaux de Villognon, de Xambes / Vouharte (butte de la Grande Faye), de Saint-Genisd'Hiersac / Marsac (coteaux calcaires) mais cela résulte aussi de la nature claire des matériaux découvertsen déblai. Certains remblais produisent les mêmes effets notamment sur la commune d'Asnières-sur-Nouèreau niveau du hameau de l'Houme, mais ce secteur n'a pas encore fait l'objet d'enherbement ni desaménagements paysagers envisagés.

Avant/après : en déblai la LGV se fait discrète (Charmé) ; en grand remblai, c'est un mur qui ferme l'horizon (Asnière-sur-Nouère).

Par ailleurs, les mouvements de terre pratiqués à l'extérieur des emprises se raccordent bien aux courbesde niveaux des terrains naturels. Certains grands dépôts s'effacent ainsi aux milieux des terres agricoles(Roussillon / Bois Foucaud, le Croupion à Luxé, la Brangerie à Villognon, le Chardouteau sur Saint-Genisd'Hiersac...) ou servent de vallonnements acoustiques et paysagers dans les secteurs où le bâti est proche :le Breuil, Puyravaud...

Les inquiétudes concernant les éventuelles co-visibilités entre les édifices classés ou inscrits s'estompent dufait de la surélévation de certains merlons ou talus paysagers de plantations denses : c'est le cas au droit del'église de Villognon classée MH et de l'église inscrite de Xambes (et proximité du cimetière) ; le dolmen deLuxé également classé MH est lui inséré dans un boisement naturel.

Toutes les voiries ont été rétablies, il en est de même pour les nombreux sentiers de randonnée de paysmais également du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

Des covisibilités contrôlées : le dolmen de Perrotte à Luxé et les abords de l'église inscrite de Xambes.

Suivi

La prochaine campagne de l'observatoire photographique devra confirmer les relations et les évolutions quela LGV procure dans le grand paysage tant au niveau de l'occupation des terres agricoles ouvertes (laTranche, les Vauzelles, les Varennes sur la commune de Charmé, les Prés Pernin, le Champ Redon surLuxé, la Brangerie, la Sablade, le Grand Géant sur Villognon et Xambes, la Grande Faye, les Brousses surVouharte...) que dans les transversalités des vallonnements petits et grands (vallée du Bief, les deuxtraversées de la Charente, la Brangerie...). Les mutations urbanistiques seront également à observer prèsdes lieux bâtis ou d'activités.

Observatoire environnemental des paysages de la LGV SeaObservatoire environnemental des paysages de la LGV Sea

SITE 11 Vallée de la Charente entre Cognac et Angoulême (16) [PK 203+100 --> PK 210+100]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

Au niveau du site 11, les paysages traversés sont très variés : - paysages péri-urbains, parfois paysages dégradés de zone industrielle, peu lisibles du fait d’une multitude de lignes, de couleurs et de textures.- paysages agraires où persistent quelques bocages- paysage de vallons au fond desquels courent des rivières sinueuses.

Dans ce secteur, la plate-forme de la LGV est achevée. Les ouvrages réalisés pour le franchissement decours d’eau ou pour le rétablissement routier sont, pour l’essentiel, terminés. Le relief n’est généralement pas très accentué. Différents types d’ouvrages sont réalisés: - des viaducs pour le franchissement de cours d’eau, au creux de vallons parfois larges (La Boëme,la Charente) ou courts et peu profonds (La Nouère).

viaduc sur la Charente (2015)

vallée de la Nouère

2010 2015

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- des passages routiers supérieurs ou inférieurs au-dessus de circulations existantes:

Les paysages ont parfois été fortement modifiés : - certains paysages fermés, intimes ont été ouverts, traversés par un viaduc (Franchissement de la vallée de la Nouère depuis Jarrousson):

vallée de la Nouère

2010 2015

chemin de randonnée Les trois Palis (2015)

vallée de la Boëme

2010 2015

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- d’autres, initialement ouverts sont traversés par un talus en remblais qui, selon la hauteur, occulte plus ou moins la vue (Pont-route « rue Chevanon »).

Dans certains secteurs péri-urbains, en zones industrielles ce masque peut améliorer la lisibilité du paysage, camouflant les éléments disparates au profit d’une cohérence imposée par la LGV. Les talus engazonnés y réintroduisent une certaine continuité végétale (zone d’activité de Roullet, pont-route de la RD699 au niveau de la Maladrerie).

franchissement RN 10

2010

2015

vallée de la Nouère

2010 2015

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SITE 13 Claix (16) [PK 214+100 --> PK 216+100]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

L’élément technique essentiel de ce site correspond à la réalisation d’un viaduc traversant la vallée du Claix. Du point de vue paysager, il est intéressant de suivre au niveau de ce secteur, l’impact visuel d’un viaduc sur une vallée encaissée, la proximité de monuments classés (églises de Claix, de Plassac-Rouffiac...), ou la traversée de paysages plus ou moins vallonnés et parfois resserrés, voir intimes.

Le chantier de construction de la ligne est terminé pour l’essentiel. Les piliers qui traversent la vallée du Claix et la plate-forme de la ligne sont réalisés. Les terrassements, le profilage des déblais et des remblais, l’engazonne-ment des talus, les plantations et la mise en place des éléments annexes tels que murs anti-bruits, garde-corps et caténaires sont en cours.

Dans les secteurs au relief plat ou très faiblement vallonné, l’implantation de la plate-forme de la ligne fer-roviaire génère peu de terrassements. Son introduction dans le paysage n’a généralement que peu ou pas d’impact visuel.

vue depuis l’église de Claix (RFF -2009)

franchissement de la vallée de Claix (2015)

Observatoire environnemental des paysages de la LGV SeaObservatoire environnemental des paysages de la LGV Sea

Il n’en est pas de même des caténaires et des clôtures en place qui, par leurs lignes verticales disposées de façon régulière, rythmique et par leur aspect métallique contrastent avec les couleurs, les lignes et les textures qui composent le paysage environnant (ex: station n°12 « abords du hameau des coffres »).Ce contraste est estompé quand la ligne traverse des boisements. Dans ce cas, les lignes verticales des caté-naires sont masquées par celles de la végétation arborée.

Dans les secteurs où le relief est plus prononcé, l’implantation de la LGV nécessite : - soit l’implantation de viaduc (vallon du Claix).

franchissement de la vallée de Claix (2015)

franchissement RD 22

2010

2015

vallon de Claix depuis Bellevue (2015)

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- soit la création de remblais importants (village des Coffres),

Dans le cas où des remblais ont été réalisés, la vue vient s’y buter, la profondeur de vue initiale est raccourcie. Un autre paysage est à créer que les aménagements paysagers pourront agrémenter.

Dans le cas où un viaduc est implanté, sa transparence permet de conserver une vue sur le vallon. La profon-deur du champ de vision est quasiment maintenue, bien qu’interrompue par endroits à l’emplacement des piliers. Par contre, la ligne verticale et le rythme d’espacement régulier des piliers, la matière et la couleur de l’ouvrage (béton) sont, quant à eux, nettement perceptibles et contrastent généralement avec le paysage environnant. Les boisements, quand ils sont prévus au pied des piliers de l’ouvrage, devraient à terme per-mettre d’estomper leur impact dans le paysage.

vue du hameau «Les Coffres»

2013

2015

franchissement de la vallée de Claix (2015)

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SITE 14 Poullignac (16) [PK 230+760 --> PK 236+200]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

Au niveau du site 14, la plate-forme de la ligne est achevée. Elle traverse des paysages ruraux, passant àproximité de petits villages et parfois d’églises classées.

Les paysages traversés sont majoritairement vallonnés, nécessitant la réalisation soit de terrassements en déblais et remblais, soit de viaducs. Le choix technique influence directement l’impact visuel de la LGV dans le paysage.

D’une manière générale, on note que: - la création de remblais a pour conséquence de fermer la vue, d’introduire ou d’accentuer la présence de lignes horizontales dans un paysage aux lignes plus ou moins courbes. Un nouveau paysage, d’échelle plus réduite est créé au sein duquel les aménagements paysagers envisagés prendront une importance majeure.

franchissement du vallon de Sainte-Souline (2013)

abords de Déviat depuis la RD 128 (2011)

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- la création de viaduc permet de ménager une transparence sous l’ouvrage. La vue est généralement maintenue sur une partie plus ou moins grande du vallon. Au pied de l’ouvrage la présence massive des piliers rythme le paysage.

Les aménagements paysagers envisagés à flanc de coteau permettront vraisemblablement d’estomper quelque peu leur impact visuel.

co-visibilité avec l’église de Poullignac

2009état initial

2013phase travaux

2015fin travaux (talus engazonnés)

franchissement de la vallée de Sainte-Souline (2015)

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SITE 16 Vallée du Lary et du Palais (16/17) [PK 258+300 --> PK 266+300]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

Au niveau du site 16 la plate-forme de la ligne est achevée et les ouvrages de franchissement routiers sont pour l’essentiel, terminés. La traversée de ce site est marquée par la création de stations techniques, de nouvelles infrastructures routières (aux abords de Clérac, de Tournoure), de franchissement de cours d’eau (le Mouzon, l’Ary).

sous-station électriqueaux abords de Tournoure (2015)

accès à la basede travaux de Clérac

2013 - phase travaux

2015 - finalisation des travaux

viaduc franchissant le Mouzon (2015)

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Certaines vues lointaines permettent d’étudier l’impact de la LGV dans un paysage d’ensemble et de suivre l’évolution des espaces agricoles situés à proximité. D’autres, plus proches, permettent d’étudier son insertion dans des paysages boisés de pinèdes marqués par une dominante de lignes verticales.

D’une manière générale, dans les paysages lointains, ou boisés à relief peu prononcé l’impact visuel de la LGV semble à ce stade relativement minime.

Les nouveaux éléments introduits s’accordent avec les lignes des boisements ou des collines présentes en fond de plan. En vue rapprochée, la création d’ouvrages d’art pour le franchissement de cours d’eau ou le maintien de circulations pédestres et routières ont profondément modifié le paysage par les déboisements et les terrassements qu’ils ont nécessités.

abords de Tournoure (2014)

abords de la Rippe (2015)

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Les aménagements paysagers envisagés permettront vraisemblablement d’estomper quelque peu leur impact visuel.L’installation de stations techniques, situées en zones boisées ont quant à elles amené à créer de façon très ponctuelle, un nouveau paysage artificialisé. Si leur impact peut être considéré comme important, leur posi-tion au cœur d’un massif forestier les rend peu visibles de l’extérieur. Ils ne devraient pas a priori, être amenés à évoluer.

abords de la Riparderie(côté Est de la LGV)

2013

2015

abords de la Riparderie(côté Ouest de la LGV)

2013

2015

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SITE 18 Marais de la Virvée (33) [PK 294+400 --> PK 298+400]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

L’élément technique essentiel de ce site correspond à la réalisation d’un viaduc traversant le marais de la Virvée et longeant l’autoroute A10 en place.

Le chantier de construction de la ligne est terminé. Les piliers qui traversent le marais de la Virvée et la plate-forme de la ligne sont réalisés. Les terrassements, le profilage des déblais et des remblais, les plantations et la mise en place des éléments annexes tels que murs anti-bruits, garde-corps et caténaires se poursuivent.

Le contexte est marqué par des enjeux paysagers et écologiques  importants, notamment: - passage du coteau au niveau de Cubzac-les-Ponts - approche par le nord, en contre-plongée vers l’agglomération bordelaise - traversée du marais de la Virvée, secteur protégé à plusieurs titres : zone Natura 2000, zone humide, site inscrit...

Par ailleurs, la considération portée à l’aménagement de ce site est majeur. En effet, le contexte, en termes de pression sur l’environnement est particulièrement intéressant à suivre et à étudier puisque l’autoroute A10 et la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGVSEA) sont construites de façon juxtaposée.

franchissement du marais de la Virvée (2015)

franchissement du coteau de Cubzac-les-Ponts en parallèle à l’A10 (2015)

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Les deux infrastructures sont jumelées. Le suivi écologique et paysager de ce site constitue donc en lui-même, un enjeu important, alimentant les retours d’expérience au sujet d’impact lié au jumelage d’infrastructures linéaires de transport sur la faune, la flore et les paysages.

Au niveau de ce secteur, le franchissement du coteau a nécessité la création d’un viaduc.

Les infrastructures linéaires surplombent le relief plat de la zone humide. Les lignes dominantes du paysage sont respectées.

La juxtaposition des deux infrastructures, routière et ferroviaire s’impose toutefois de façon monumentale dans ce paysage par l’architecture massive, rectiligne, homogène et régulière qui contraste avec les boise-ments épars présents alentours. D’un point de vue paysager, la masse imposante des infrastructures peut être lue comme un témoignage de la maîtrise par l’homme de l’espace et de son empreinte forte sur le territoire.

coteau du coteau et du marais de la Virvée

2005 2015

franchissementsde la Dordogne (2015)

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SITE 19 Ambarès-et-Lagrave (33) [PK 296+400 --> PK 300+400]

Observation de l’évolution des paysages de la LGV suite à la campagne photographiquede février / mars 2015:

L’enjeu majeur de ce site concerne la traversée par la LGV d’une zone urbaine au nord de l’agglomération bor-delaise. Ce secteur est déjà fortement impacté par des infrastructures linéaires de transport: lignes ferroviaires existantes, A10, RN10... Le patrimoine architectural y est ponctuellement intéressant.

Le paysage péri-urbain quant à lui est très hétérogène et par endroits, dégradé. Certains secteurs situés en zones humides sont intéressants d’un point de vue écologique.

Les éléments nouveaux, majeurs sur cette section, concernent les éléments de protection au regard princi-palement de la population humaine (clôtures, murs anti-bruits) et les éléments d’accompagnement de la ligne (plantations d’accompagnement). L’aménagement de la LGV est aussi par endroits l’occasion de repenser l’organisation urbaine des centre-bourgs.

facade de l’ancien relais de la Poste d’Ambarès-et-Lagrave (2012) - conservée et déplacée en 2015 -

franchissement de la RN10 à Ambarès-et-Lagrave

2013 2015

Observatoire environnemental des paysages de la LGV SeaObservatoire environnemental des paysages de la LGV Sea

Le gros du chantier de construction de la LGV s’achève dans ce secteur. Les garde-corps, murs anti-bruits et clôtures sont en majeure partie réalisés.

La mise en place des caténaires et des plantations paysagers est en cours sinon à venir. Dans ce contexte urbain ou péri-urbain, l’installation d’un tel linéaire marque profondément mais différem-ment le paysage en fonction des secteurs traversés : - dans les paysages plats de marais d’espaces agricoles ou viticoles, en proximité de la Dordogne : la ligne ferroviaire implantée souligne celles du paysage existant.

abords de la gare de Gorp (2015)

franchissements de la valéede la Dordogne (2015)

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- dans les secteurs urbanisés : la LGV introduit une ligne horizontale très forte, dominante, qui s’impose et qui bouleverse les lignes du paysage initial (Ambarès et Lagrave, secteur de Michaelis...).

Le linéaire impose également son échelle: une échelle monumentale qui contraste fortement dans ce contexte urbain ou péri-urbain dont les dimensions et les points de vue restreints correspondaient à une échelle intime (station N°5 : Franchissement de l’A10).

Pour autant, la présence de cet événement majeur apporte parfois, notamment dans les espaces dégradés, une cohérence qui n’existait pas ou plus, à la fois du fait de l’introduction de cette ligne horizontale très forte, de son échelle mais également grâce aux aménagements paysagers prévus ou mis en place.

abords de Michaelis

2005 2015

franchissement de l’A10

2005 2015