O LO LE DU DIMANCHE 07 AU DIMANCHE 21 MARS...

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97 2 FRANCS 7 Mars 1943 RÉDAGTION-ADYUN.: 7, Rue Laïavetle Landerneau (lin ABONNEMENTS : 6 mois 22 fr. ; 3 mois 12 fr. Chèques postaux : Mlle LECkERC 28556 Rennes Rédacteur e n c h e f : H e r r i CAOUISSIN /la mobilité deS prix de reoient ne noué permet plus de prendre des abonnements d'un an. LA VOIX DE LOUPS ET HERMINES Breiz, tu n'auras p a s à rougir de nous ! Devant Dieu et devant la Breta- gne ! ; Devant toi, Etendard d'Ololê ! Les gars de Rozan ont juré de tou- jours aller de l'avant, de rester fidè- les à Ololê ! De le faire connaître en le propa- geant et Surtout de ne jamais flan- cher. ! Non ! nous ne flancherons pas ! Au contraire, nous sommes fiers d'être ses amis ! Les Loups de Rozan ne se « dé- gonflent pas ! Ils sont les gardiens de notre doux nid ! Sans arrêt ils propagent leur jour- nal avec l'espqir de renforcer leur ^loupe. « Reu/o'ctr I '-quipe coure que coûte. » Tel est le mot d'ordre en ce coin de Bretagne ! Oui ! Breiz, mon pays, pour tou- jours nous t'aimons ! Nous sommes tes fils ! Nous resterons de vaillants petits Bretons ! Tu n'auras pas à rougir de nous ! « Nous ne flancherons pas ! Tu n'auras pas à rougir de nous ! » C'est encore un jeune, l'un de vous qui par- le ainsi, au nom de ses camarades ! Ces paroles dans toute leur simplici- té sont émouvantes. Elles le sont sur. tout parce que derrière ces mots il y a autre chose : des aicties ! Car les gars, les Bleizi de Rozan, sont parti- culièrement actifs et attachés à leur idéal. Us ont su faire preuve de téna- cité, de confiance dans les moments pù « ça n'allait pas tout seul », où leurs efforts ne furent pas toujours récompensés ! Mais, ils sont de la ra- ce de ceux que rien ne peut dompter quand ils ont dit « Je veux » ! ...Jls ne sont pas uniques, heu- reusement, et aux quatre coins de la Bretagne, il en est d'autres de leur trempe ! J'aurai d'ailleurs l'occasion de parler d'eux également. Si je fais ici l'éloge des Bleizi Rozan, ce n'est point dans le but de les mettre au- dessusi des autres. Non ! mais quand des jeunes raisonnent ainsi, vous di- sent avec un coeur franc : « Nous ne flancherons pas ! Breiz, tu n'aura? pas à rougir de nous ! », et bien!, on peut être fier d'eux et regarder l'ave- nu" avec espérance ! Mais je voudrais surtout que cet exemple Incite d'autres Ololeiz à mar- cher dans leur sillon, à faire dans leur « coin de terre » quelque chose de plus qjue de lire leur journal : Tra- vailler à la renaissance de notre chè- re Bretagne ! Le Printemps approche. Forme/ de? équipes I C. ERRATUM. — La vraie devise des "Martoloded St-Budog" du Mans est celle ci : N'en «m veuzont ket 1. (Ils ne s noient pas ! ). Qu'est-ce que la Patrie ? Le savez-vou» Breton» ? Oui ! car il n'est pas de peuple au monde Qui n'aime plus son pays que gens de Bretagne 1 Aimer son pays, sa langue, sa foi... et après cela mourir 1... Le pays est la seconde mère qui nous a nourris ; Nos coeurs doivent lui être attachés, comme à une autre mère 1 Pour elle notre affection. Pour elle notre vie à jamais !. Voilà ce que chantait en breton, au siècle dernier notj littérateur F. Luzel. En méditant ce poème je me disais : « I paroles du poète sont-elles encore aujourd'hui d'actualité ? Pd être sincère, je dois dire que beaucoup de Bretons ne portent pli hélas, à la Terre des Ancêtres, l'affection, l'amour qu'ils devrai] avoir pour elle. C'est à nous les jeunes, avenir et espoir du pays, de ne faire mentir le barde, en nous penchant sur tout ce qui est bret Histoire, langue, arts, traditions ! Et l'on pourra redire avec le poète : « Notre pays est encore le plus noble du monde 1 Et la race est têtue I. . . et la race est fécot Jé<. IUULL, L innocent Chacun ignorait son nom ; on le connaissait bien pourtant dans le pays, mais sous cette appellation : « 1 Innocent ». Et en parlant de lui, les femmes avaient un mouvement de pitié, les hommes de mépris. Quant aux enfants, presque tous, sans exception, riaient, les cruels ! imitant ses gestes, son dandinement Il reparut, deux enfants dans les bras... , et le ton bas et niais avec lequel il répétait : \— Ne faites pas de mal à moi ! — Un petit croûton, s'il vous plaît ! — Merci beaucoup, les braves gens ! Et ils eussent ouvert de grands yeux, ces enfants, si quelqu'un leur eût dit que l'Innocent était bien près du bon Dieu, et que ses naives prières montaient plus droit au ciel que les leurs, trop souvent faites avec dis- traction et du bout des lèvres. Il y avait bien longtemps que les parents de l'Innocentt étaient morts, et ses frères et soeurs avaient quitté le pays sans s inquiéter de son exis- tence, à laquelle la Providence pour- voyait. L'Innocent avait peu de besoins. Il recherchait la solitude, et aux heures de ,trop grande faim seulement, quit- tait sa cabane de bois, où il rentrait avec des provisions suffisantes pour plusieurs jours, données par quelques âmes charitables. Que ses compatriotes eussent ri alors si on leur eût prédit qu ils se cotiseraient tous un jour pour élever à la mémoire de l'Innocent le plus beau monument de leur humble cime- tière et qu'ils vénéreraient son sou- venir. C'est pourtant ce qui arriva. Une nuit, le tocsin sonna ; la moi- tié du village était en flammes. La population affolée, poussait des clameurs de désolation et d'épouvan- te ; les plus fortes têtes perdaient tout sang-froid. Llnnocent, conduit par la curiosi- té, et sans doute par un secret des- sein d'en-haut, arriva sur les lieux du sinistre. On voulut le repousser, lui repro- chant sa présence inutile ét encom- brante... , Il résista... et, une lueur d'intelli- gence l'éclairant soudain, ,il comprit qu'ij était question d'organiser le sauvetage de toute une famille dont les cris et les gémissements s'éje- vaienl d'une des maisons eni flammes: il s'avança avant qu'on eût pu l'arrê- ter, saisit une échelle, y grimpa, plus prompt que la pensée, et reparut bientôt, les bras Chargés de deux en- fants en bas âge. A l'extrême admiration,', au saisis- sement général, il reprit le même che. min, avec autant de hardiesse et de bonheur : on le revit, portant la mè- re évanouie. ' Le père, retrouvant son courage devant ce secours inespéré et provi- dentiel, l'avait secondé, et toute la famille fut sauvée. Mais l'Innocent mourut : ses brû- lures trop profondes et nombreuses, ne purent se cicatriser. Maintenant, il repose sous sa belle pierre grise, Victime de (son dévoue- ment ; héros obscur, dont la fin peut faire des envieux corrime la place qu'il a auprès du bon Dieu... Maiie LECONTE. S I G N E S M Y S T É R I E U X tri se On dit mie va surgir du sein de l'Océan, le Glaive du Grand Arzu Que l'Hermine apparaîtra sur la Croix Celtique! Qu'un étendard aux couleurs de l'Espérance flottera dans notre ciel d* Armorique ! On dit enfin que trois lettres : U. G. B, seront symboles de che- valerie moderne! Qu'annoncent ces signes mystérieux ? Bientôt, vous le saurez pa^ Ololê qui vous prépare une surprise merveilleuse ! un vrai enchantement ! L'Aumônier breton Mr l'abbé Bouché, avant d être Evêque de Saint-Brieuc, honneur qu il mérita bien, ayant toujours été à la peine, au péril, fut pendant le siège de Paris, en 1870, aum(onier d'un sec- teur. Grâce à sa connaissance approfon- die de la langue bretonne, »M\ l'abbé Bouché rendit les plus grands servi- ces aux niobiles du Morbihan et du Finistère que le général Trochu avait appelés à Paris. Il les a consolés et il a. adouci les derniers moments de beaucoup d entre eux. On cite à ce sujet une anecdote touchante. Un garde mobile du canton de Clé- guerec, incorporé dans le bataillon de Lorient, était entré dans une am- bulance. Sûr le point de ' mourir, le malheureux jeune homme, seul Bre- ton bretonnant, au milieu de tant de gens ne sachant que le français, ne pouvait réussir à se faire comprendre. Un jour, l'abbé Bouché, faisant sa * Le malade se soulève joyeux... tournée, arrive dans .l'ambulance : les religieuses lui disent qu'un mobile parlait un langage que personne ne comprenait. —• « Ce doit être un Bre- ton », se dit l'abbé. Et, s'approchant du malade, il lui adresse la parole dans sa langue nationale. Notre mo- bile se soulève joyeux, et un torrent de larmes s échappe de ses yeux. I] a trouvé enfin à qui parler, et son coeur oppressé se décharge dans celui du prêtre dévoué qui lui ouvre les portes du ciel et lui rirodigue ses con- solations dans ce passage terrible de la vie à la mort. Directeur patronage achèterait très cher collections COEURS VAILLANTS' A n n é e s 1 9 3 8 - 3 9 - 40. Faire offre à Ololê qui transmettra.

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№ 9 7 2 F R A N C S 7 M a r s 1 9 4 3 RÉDAGTION-ADYUN.: 7 , R u e L a ï a v e t l e L a n d e r n e a u (lin

A B O N N E M E N T S : 6 m o i s 2 2 fr. ; 3 m o i s 12 fr. C h è q u e s p o s t a u x : Ml le LECkERC 2 8 5 5 6 R e n n e s

R é d a c t e u r e n c h e f : H e r r i C A O U I S S I N

/la mobilité deS prix de reoient ne noué permet plus de prendre des abonnements d'un an.

L A V O I X D E

LOUPS ET HERMINES

B r e i z , t u n ' a u r a s p a s à

r o u g i r d e n o u s ! Devant Dieu et devant la Breta­

gne !; Devant toi, Etendard d'Ololê ! Les gars de Rozan ont juré de tou­jours aller de l'avant, de rester fidè­les à Ololê !

De le faire connaître en le propa­geant et Surtout de ne jamais flan­cher. !

Non ! nous ne flancherons pas ! Au contraire, nous sommes fiers

d'être ses amis ! Les Loups de Rozan ne se « dé­

gonflent pas ! Ils sont les gardiens de notre doux

nid ! Sans arrêt ils propagent leur jour­

nal avec l'espqir de renforcer leur ^loupe. « Reu/o'ctr I '-quipe coure que coûte. » Tel est le mot d'ordre en ce coin de Bretagne !

Oui ! Breiz, mon pays, pour tou­jours nous t'aimons ! Nous sommes tes fils ! Nous resterons de vaillants petits Bretons !

Tu n'auras pas à rougir de nous !

« Nous ne flancherons pas ! Tu n'auras pas à rougir de nous ! » C'est encore un jeune, l'un de vous qui par­le ainsi, au nom de ses camarades ! Ces paroles dans toute leur simplici­té sont émouvantes. Elles le sont sur. tout parce que derrière ces mots il y a autre chose : des aicties ! Car les gars, les Bleizi de Rozan, sont parti­culièrement actifs et attachés à leur idéal. Us ont su faire preuve de téna­cité, de confiance dans les moments pù « ça n'allait pas tout seul », où leurs efforts ne furent pas toujours récompensés ! Mais, ils sont de la ra­ce de ceux que rien ne peut dompter quand ils ont dit « Je veux » !

...Jls ne sont pas uniques, heu­reusement, et aux quatre coins de la Bretagne, il en est d'autres de leur trempe ! J'aurai d'ailleurs l'occasion de parler d'eux également. Si je fais ici l'éloge des Bleizi Rozan, ce n'est point dans le but de les mettre au-dessusi des autres. Non ! mais quand des jeunes raisonnent ainsi, vous di­sent avec un cœur franc : « Nous ne flancherons pas ! Breiz, tu n'aura? pas à rougir de nous ! », et bien!, on peut être fier d'eux et regarder l'ave­nu" avec espérance !

Mais je voudrais surtout que cet exemple Incite d'autres Ololeiz à mar­cher dans leur sillon, à faire dans leur « coin de terre » quelque chose de plus qjue de lire leur journal : Tra­vailler à la renaissance de notre chè­re Bretagne !

Le Printemps approche. Forme/ de? équipes I C.

ERRATUM. — La vraie devise des "Martoloded St-Budog" du Mans est celle ci : N'en «m veuzont ket 1. (Ils ne s noient pas ! ) .

Qu'est-ce que la Patrie ? Le savez-vou» Breton» ? Oui ! car il n'est pas de peuple au monde Qui n'aime plus son pays que gens de Bretagne 1 Aimer son pays, sa langue, sa fo i . . . et après cela mourir 1 . . . Le pays est la seconde mère qui nous a nourris ; Nos cœurs doivent lui être attachés, comme à une autre mère 1 Pour elle notre affection. Pour elle notre vie à jamais !.

Voilà ce que chantait en breton, au siècle dernier notj littérateur F. Luzel. En méditant ce poème je me disais : « I paroles du poète sont-elles encore aujourd'hui d'actualité ? Pd être sincère, je dois dire que beaucoup de Bretons ne portent pli hélas, à la Terre des Ancêtres, l'affection, l'amour qu'ils devrai] avoir pour elle.

C'est à nous les jeunes, avenir et espoir du pays, de ne faire mentir le barde, en nous penchant sur tout ce qui est bret Histoire, langue, arts, traditions !

Et l'on pourra redire avec le poète : « Notre pays est encore le plus noble du monde 1 Et la race est têtue I. . . et la race est fécot

Jé<.

I U U L L ,

L i n n o c e n t Chacun ignorait son nom ; on le

connaissait bien pourtant dans le pays, mais sous cette appellation : « 1 Innocent ».

Et en parlant de lui, les femmes avaient un mouvement de pitié, les hommes de mépris.

Quant aux enfants, presque tous, sans exception, riaient, les cruels ! imitant ses gestes, son dandinement

Il reparut, deux enfants dans les bras... ,

et le ton bas et niais avec lequel il répétait :

\— Ne faites pas de mal à moi ! — Un petit croûton, s'il vous

plaît ! — Merci beaucoup, les braves

gens ! Et ils eussent ouvert de grands

yeux, ces enfants, si quelqu'un leur eût dit que l'Innocent était bien près du bon Dieu, et que ses naives prières montaient plus droit au ciel que les leurs, trop souvent faites avec dis­traction et du bout des lèvres.

Il y avait bien longtemps que les parents de l'Innocentt étaient morts, et ses frères et sœurs avaient quitté le pays sans s inquiéter de son exis-

tence, à laquelle la Providence pour­voyait.

L'Innocent avait peu de besoins. Il recherchait la solitude, et aux heures de ,trop grande faim seulement, quit­tait sa cabane de bois, où il rentrait avec des provisions suffisantes pour plusieurs jours, données par quelques âmes charitables.

Que ses compatriotes eussent ri alors si on leur eût prédit qu ils se cotiseraient tous un jour pour élever à la mémoire de l'Innocent le plus beau monument de leur humble cime­tière et qu'ils vénéreraient son sou­venir.

C'est pourtant ce qui arriva. Une nuit, le tocsin sonna ; la moi­

tié du village était en flammes. La population affolée, poussait des

clameurs de désolation et d'épouvan­te ; les plus fortes têtes perdaient tout sang-froid.

Llnnocent, conduit par la curiosi­té, et sans doute par un secret des­sein d'en-haut, arriva sur les lieux du sinistre.

On voulut le repousser, lui repro­chant sa présence inutile ét encom­brante... , Il résista... et, une lueur d'intelli­

gence l'éclairant soudain, ,il comprit qu'ij était question d'organiser le sauvetage de toute une famille dont les cris et les gémissements s'éje-vaienl d'une des maisons eni flammes: il s'avança avant qu'on eût pu l'arrê­ter, saisit une échelle, y grimpa, plus prompt que la pensée, et reparut bientôt, les bras Chargés de deux en­fants en bas âge.

A l'extrême admiration,', au saisis­sement général, il reprit le même che. min, avec autant de hardiesse et de bonheur : on le revit, portant la mè­re évanouie. '

Le père, retrouvant son courage devant ce secours inespéré et provi­dentiel, l'avait secondé, et toute la famille fut sauvée.

Mais l'Innocent mourut : ses brû­lures trop profondes et nombreuses, ne purent se cicatriser.

Maintenant, il repose sous sa belle pierre grise, Victime de (son dévoue­ment ; héros obscur, dont la fin peut faire des envieux corrime la place qu'il a auprès du bon Dieu...

Maiie LECONTE.

S I G N E S M Y S T É R I E U X tri

s e

On dit mie va surgir du sein de l'Océan, le Glaive du Grand Arzu Que l'Hermine apparaîtra sur la Croix Celtique! Qu'un étendard aux couleurs de l'Espérance flottera dans notre ciel

d* Armorique ! On dit enfin que trois lettres : U. G. B, seront symboles de che­

valerie moderne! Qu'annoncent ces signes mystérieux ? Bientôt, vous le saurez pa^ Ololê qui vous prépare une surprise

merveilleuse ! un vrai enchantement !

L'Aumônier breton Mr l'abbé Bouché, avant d être

Evêque de Saint-Brieuc, honneur qu il mérita bien, ayant toujours été à la peine, au péril, fut pendant le siège de Paris, en 1870, aum(onier d'un sec­teur.

Grâce à sa connaissance approfon­die de la langue bretonne, »M\ l'abbé Bouché rendit les plus grands servi­ces aux niobiles du Morbihan et du Finistère que le général Trochu avait appelés à Paris. Il les a consolés et il a. adouci les derniers moments de beaucoup d entre eux.

On cite à ce sujet une anecdote touchante.

Un garde mobile du canton de Clé-guerec, incorporé dans le bataillon de Lorient, était entré dans une am­bulance. Sûr le point de ' mourir, le malheureux jeune homme, seul Bre­ton bretonnant, au milieu de tant de gens ne sachant que le français, ne pouvait réussir à se faire comprendre. Un jour, l'abbé Bouché, faisant sa

* Le malade se soulève joyeux...

tournée, arrive dans .l'ambulance : les religieuses lui disent qu'un mobile parlait un langage que personne ne comprenait. —• « Ce doit être un Bre­ton », se dit l'abbé. Et, s'approchant du malade, il lui adresse la parole dans sa langue nationale. Notre mo­bile se soulève joyeux, et un torrent de larmes s échappe de ses yeux. I] a trouvé enfin à qui parler, et son cœur oppressé se décharge dans celui du prêtre dévoué qui lui ouvre les portes du ciel et lui rirodigue ses con­solations dans ce passage terrible de la vie à la mort.

D i r e c t e u r p a t r o n a g e a c h è t e r a i t t r è s c h e r c o l l e c t i o n s CŒURS V A I L L A N T S ' A n n é e s 1 9 3 8 - 3 9 - 4 0 .

F a i r e o f f r e à O l o l ê q u i t r a n s m e t t r a .

UN PARDON BRETON S a n s t / a g u ê /

Ce récit est rigoureusement authentique! Le mardi 26 janvier dans le

train Brest-Quimper, dans mon compartiment quatre jeunes hom­mes bavardent à haute et intelli­gible voix : sûrement ils ne sont ni de Guipronvel ni de Trégourez : quatre « parigots », coureurs cy­clistes ou motocyclistes car sur le chapitre course ils ont l'air! ferrés.

« C'te lois, mon vieux, j'étais sonné, et v ia une panne ! Ah la, la ! tu parle d une panne. Eh ben ! crois-moi si t'veux, mais je l'ai pas regrettée, j'ai vu un par­don breton !

•— T'as vu un pardon breton. ? Sans blague ! Conte voir comment qu'c'est.

—. Figures-toi mon vieux, dan le village, deux Bretons, l'homme et la femme qu'épluichaient des feuilles de lierre et qui les jetaient dans un panier, et puis les p'tits gas y venaient, y prenaient les pa­niers, et puis y foutaient la ver­dure sur la rue, c'était marrant 1

— Sans blague ! ! ! — Et c'est pas tout ! Y avait

sur la rue des rosaces de verdure, avec des chouettes dessins, en vio­lettes, en coquelicots ; et puis les gens ils avaient mis leurs draps de lit contre les murs avec des fleurs piquées dedans.

— Sans blague ! ! ! — J'te jure qu'c'est vrai, mais

c'est pas tout, via que des gens s'amènent en chantant ; les hom­mes, ils avaient leur chapeau à 1: main, et t'sais, l'soleil, y tapai.

J v o u s a i p a s t o u t d i t . , V l à l e p l u s b e a u

dur. Eh ben, mon vieux, les Bre tons y bronchaient pas, et y char, taient j'sais pas dans quelle lan gue.

— Sans blague ! ! ! — Et puis v i a des femmes qu'ar

rivent en blanc, mais t'sais c'é tait chic, et des p'tites filles, en votre âge.

blanc aussi, et des femmes qu'a, vaient sur la tête des coiffures comme des cornets ! mais c'était bath hein !

— Sans blague ! — ...Et puis des hommes qui

portaient de grandes images pen­dues au bout de grands bâtons, eï qu'ça prenait le vent, et puis j vous ai pas tout dit, v ia l'plus beau... Via quatre Bretons qui por-tent au bout de bâtons une grande corbeille renversée, et puis, en des­sous un curé habillé tout en jau­ne, mais l'plus beau c'est q' sur la route tout le monde s'mettait A genoux.

— Sang blague ! 1 i Alors, l'un des quatre dit « ~~

C'est ça un pardon breton ? — Bien sûr, mon vieux, j'te 1

jure, car ji'ai vu, » Et moi, qui n'avait pas interrom­

pu l'intéressant récit, je me disais . « Moi aussi je l'ai vu, et bien des fois, mais je n'oserai pas jurer que tu dis vrai. »

Alors, Ololeiz, dites c» qjje yo~s pensez de mes quatre « parigots »:

et surtout de celui qui raconte 1 pardon. Est?ce un pardon quil i vu A-t-il compris quelque chose à la fête ? Dites ce qui manque à son récit.,, et à lui-même.

Les meilleures réponses seront primées,

Pour les concours, donne? toujours

4 - - 5

3

5

6 t

\ 1

j 1 s

M o T

S

C

R O Í

S

E

S H O R I Z O N T A L E M E N T . — i . D i m i n u t i f fereto.a de

M a m a n . - 2 . Le prénom breton du " l o u a n t " ( r e n a r d y , 15. M n<oi\ e i b r e t o n - Agneau eu breton- - Ï-. A u a ­g r a m m e d'Isba. - Etendue d'eau entourée de terres - Mêlai précieux. - sj. Init iales de l 'Est -Atr icaio a n g l a i s (Kenya) . - 7 . M u n i ,

V E R T I C A L E M E N T . - — 1. L 'ami de Vanii a r c h a p e l . 2. Quaran te v o l e u r s l 'accompagnent. - ; ¡ . Adjectif p o s s e s s i f - Le commencement de la scène, - I . Ana­g r a m m e de Mona - Préfixe. - G. Le filleul d/- Cadoudal .

/1 I I T E M P S JADIS eau du pays

belle Il y avaii c> .jour.-là. fête dan* un .eï;

fougerais. Matao, le métayer, fourvoyé élans J£ belle société, avise le Majordome qui présidé a l'ahs-taili*-tion des invités.

« — M'siou 1 Majordome, voilà... J'ô-ns pas d'tabou-r.et ! ' " '

— .Qu'est-ce à dire manant ? un tabouret ? tit*^ •! en voilà un l .»

Et, Monsieur le Majordome appliqua à l'outrecui­dant métayer un magistral coup de pied... où vous savez. Matao ne dit mot, assista à la fête et quand elle fut terminée, avisant le mâjoretoui^ q yi lui tour­nait le dos, il lui appliqua.., toujours où vous un grandissime coup de pied en disant simplement :

« — Voilà ! je rapporte le tabouret ;! »

s i r II " I l s p Î E i r e n t Un qui a bien compris :

k< Je ferai tout mon possible pour venir en aide aux sinistrés de Lo-rient, car peut-être un jour qui n'est pas tellement loin, serons-nous aussi sauvagement bombar­dés î Si cela était, je serai heu­reux de sentir que les petits et les grands n'oublient pas leurs mal­heureux frères affligés... Dans not-tre collecte nous ne récolterons pas 500 Fr. ; mais ce que nous don­nerons sera donné de très bon cœur ! » nous dit noive ami Guyo-mard, Tiern des Morvrini Breiz, de St-Servan !

Voilà qÏÏl est bien parlé, bien rai­sonné !

Cet exemple de solidarité devrait ê,tre suivi de tous ! Toi, petit frè­re, toi, petite sœur qui es jusqu'ici à l'abri des bombes, hésiteras-tu à faire un sacrifice pour manifes­ter ta fraternité envers ceux de ton âge qui n'ont plus de maison ?...

Nous venons de lire également, une très belle et combien émou­vante lettre d'un O lp lê lorien-tais1, que vqus lirez dans le p.rq-

Q U E L Q U E S A U T R E S I N T É R E S S A N T S e L'école de Iß CJiartreuse d'Array, où il m

semblé rencontrer des "-filleules de Cadoudal celle de Maèl-Caritàix, méritent une me spedala, cliaque e/t/aut ayant adressé une t individuelle. Voilß deux boites qvx lettres furent bien garnies !

dDeskomp brezoneg, kcmzomp brezoneg ! a hep ehan, barz ar stourm meur evitan haf Breiz (tfanig... Logivi-Plpugraz).

En hor yez eman an unvaniez evidomp, hor ivez. lloj ysf hon lakaip da veza doujet muic< broiou ail. Labouromp s£art gant fjzians evit < ar pez a deu deom)p digant bon tud koz : ar l neg. (Loeiz Tygreat, Plougpnvën.)

Devanf cet^e injustice, une seule solution s se ! Résister et nous « résjstrons >>t On doit front à cette provocation et ne pas se laisse re JÇar c'est noire devqir ! Et nous l'accomf

L e S e c r e t d e la C h â t e l a i n e Récit de Cape et d'Epée

Texte et Illustrations de G. OMRY

RESUAfE. — Le Comte 'le Keroulaz, qui avait pris vart à la conspiration de Cinq-Mars eontre Bichelieu, avait (ait croire à sa mort,et se cache dans une habita­tion souterraine .. GrUTuuine, un aqent du Cardinal le découvre et l'arrête. La fille du Comte, Enora expose à un mousquetaire, Gilles de Penguilly. la trafique situation de son nère... Le jeune homme lui promet son concours entier pour sauver le Comte. .

Lorsqu'ils furent sortis du puits, Penguilly dit à Mlle de Keroulaz : « Voyons, dit-il, ne connaissez-vous personne à la Cour qui ait quelque • crédit ? —• Ma pauvre mère, morte jeune hélas (que Dieu ait son âme), fut dame d'honneur cle la reine... mais Sa Majesté se souvient-elle encore d'elle ? Cela ' ne fait

rien, dit le mousquetaire, je lui rafraîchirai la mémoire. Vous voulez aller trouver la rei­ne ? • Sans plus tarder. Que peut-elle, hé­las, le Cardinal est tout. — Précisément ; mais" vous n'ignorez pas que Richelieu est mourant»

Alors... Que le procès du comte aille jusqu'au jour où le .Ministre ne sera plus et il est sau­vé. Pour le moment le comte ne doit pas être loin, vu son état de faiblesse. Les- sbires au­ront été forcés de s'arrêter dans la première ville, saris doute à la prison. Il faudrait Made-moisp lie, que vous alliez rejoindre votre, père. — En prison ? Oui. — Bien, répondit sim­plement Enora. — Vous prendrez avec vous cz

SWR!

L E S E C H O S • 1.500 LORI^N^AIS ont été

vjetimps des bombes anglaises pendant le. mais de Janvier.

• IL EST JNTERDIT de péné­trer - désormais dau» Loiient qui n'est pi'us qu'un monceau de rwi-nes ! L - i •

S DES QUETES ont eu lieu dan* toutes les églfise-s de Lyon pour lés s£nijstré> bresjtois.

• LES PRISONNIERS ÇEE-TÇNS du Camp de' Sagan, en Si-lésto, (pot i>ris P*1* » exposi­tion provinciale" en présentant une chaumière», « Ti Breiz » q u i fût L'occasion pour les visiteurs de mieux connaître le mobilier, la m u s i q u e êt l ' a r t bretons.

L'IMPRIi L ' i m p r i i

u n d e ses M a r i e PC à l ' â g e de

D a n s l a ' o r s q u ? j e o m n i d n< fut c h a r g e t â c h e qu ' i j u s q u ' a u 1

A v e c J de ces « v r a i m e n t m a n q u e r , c e l u i q u i n d i s p e n s j o u r n a l :

Griffouine écouta à la perte

fameux ?ernède découvert tout à l'heure. — Je comprends, ei mon père recouvrera la santé. »

Les deux jeune* gens repassèrent donc dans la salle où tant d'événements s'étaient dérou­lés, et Enora versa dans une fiole le baume miraculeux. Ils trouvèrent un1 ciieval au rez-de-chaussée. On sait que Giriffouine s'était em­paré de l'autre pour son prisonnier. Penguilly pria donc Mlle de Keroulaz de vouloir monter en croupe derrière lui. Arrivés à Lamballe, le mousquetaire s'arrêta devant la prison. Il in­terrogea le chef du corps de garde, et, comme il l'avait prévu, le comte de Keroulaz et les deux émissaires se trouvaient là. Enora deman­da à être conduite auprès de son père et tendit la main à Penguilly qui la baisa et lui dit dou­cement : « Ayez confiance ! >

Le .mousquetaire remonta à cheval, er, Pi­quant des deux, prit la route de Paris. « Et

maintenant ditril, ' ' 4'k)ns trouver ' la reine 1 Monsieur "Griffpuïn^ y ^ s avez gagné la pre r

rnière manche, je gagneraj Ja seo^ndp. " op je ne suis pas digne d'être rnousquetaîiiy. '> dant ce temps Enora avait été conduite auprès de Griffouine qui lui permit de rester avec son père. Mais il écouta à la porte ce qu'ils disaient. Et q/uand il entendit l'espoir qu'ils fondaient sur la mort de Richelieu, il grinça des dents. C'est vrai, dit-il, le Cardinal est perdu, mais il faut que la tête du comte tom­be avant qu'il meure !... Il n'y a donc pas un instant :à péVdjfe.,,, »

Et à l'aube, àan^ pitié pour son prisonnier dont l'état était maintenant .lamentable. — E -noï-a n'avait pu encore réussir à lui faire boi­re »a potion —, il le fit monter dans un lourd carosse. La jeune fille prit place près de son père, Griffouina et La Buscade à cheval se te-

naient de chî qu'une escorr.6 gnait.' Ils pr'ii rent à vive d'une petite gecis les arr fin "^vànt P0U de se disperse il pâlit affrei

« Ainsi le mont, disait 1 voyé dans l's dit un autre -fouine, qui v< décédé ? — moment, l'en de noir, une yojjt nasillai gens, priez I illustrissime Cardinal D i

f w ^ - ^ q k \

TINTÍN et son chien

MILOU font faux bond

cette semaine !

Mais rassure;-vous

les Soviets ne les ont

pas encore eus.

C U R I O !

VOUDRAIS SIE* SAvoia. .MONileua HENRI OU VOUS HAMTEZ. ? - POUR.0UOÌ DONC .

MON PETIT C» . A S T O N

.9

_<

il J

1

ruines de leur maison ' iff V chairi No. Ceux qui auront fait

leur devoir envers les sinistrés, se. ront fiers de leur frère lorientais qui, dans l'épreuve témoigne d'un courage admirable... Les autres rougiront et s'empresseront de fai­re le geste nécessaire, si modeste soit-il ! Plusieurs pèchent par in­souciance plus que par égoisme... Allons, un petit effort pour appor­ter, votre écot de guerre !

YVON et ANNAIG.

Skodenn ar brezel ( 2 ° liste) Y v e s L'Heveder, Lycée Clemenceau,

Nantes : 10 l'r. Sané de Parcevaux, Plou-zané : l>0 IV. Ghurlez, R e n n e s : 10 l'r. Un lecteur d'Ololê de Bogard : 10 fr. L'équipe des "Bleidi Ker leuno de Crac'h : 00 fr. Mme Marie-Pauls Salonne ^lan-cuiU : ion fr. Eus Sparfili Kreiz-Breiz, Maël-Cnrtiaix: (3;") î'r.Yann,Youen, Roazhon: 10 l'r. Aristide Simon et ses 4 frères et s œ u r s de Triguvou pur Ploubalay : 25 fr. Blei / . i St-Houardon, Landerneau : 00 l'r. Abbé Jàffrè, Le Crévy : iiO fr.

La dir.-gérante : Vefa de Bellaing.

Impr. OLOLE - Landerneau P o 41?

is du concours de la lettre bretonne ensemble, Cher. O LO LE... (Emile Allain, l'Hermi-t«ge Lorge).

Défendons notre langue... Comme nous n'avons pas d'armes, nous mettrons nos adresses en breton en dépit de leurs « inadmis ». (J. Guyomfeird, St-Servan)

Et pour terminer, de Veig Kérivel, de Landerne, qui n'ayant pu prendre pa.rt au concours, a tenu néan moins a, faire entendre sa voix :

« Je t'adresse cette lettre, cher O LO LE, pour) plaider moi aussi la cause bretonne ! Je te l'adresse, non pas pour recevoir un prix, le classement des laureata étant déjà fait, mais pour m'élever avec mes frères Loups et mes sœurs Hermines, contre cette guerre faite au breton !

Vive la Bretagne et sa langue !

oner, J e filleul de CadoMdal RESUME. _ T I N * * * * * * * * ~

Je » a été perpétré c o n ^ B o n a S r ï ê * T I c T d e , a « M a c h î ° e Inferna-Itobinault de St-Régenl. OSSSM d c s c h c f s ^ l i s t e s de « ne soit pas responsable, la s u r v o l Hn^ ***** d é s ! i PP^bation. Bien 2' .chef chouan e s t angoissé..! 0 0 s e r e s*erre autour de ' " -lui. Le

4" Partie. - Le Calvaire d'un Chouan. •• Ou Mercicr-la-Yendéë trouve la mort Georges au petit jour est absorbé par une longue correspondance, lors­

que son ami Mercier-la-Vendée vient le voir : « Toi déjà, fait Cadôudal, tu es bien matinal ! — Et toi-même, que fais-tu donc à cette heure ? •—

lis décidé à rédiger un rapport destiné au Comte mer de notre la mentable situation... Prends en con u'entre nous, il W ' I » ° 1

Omission Rennes.

16eme prix : Jacqueline Renaudin

(0L0LE EN DEUIL

O l o l ê v i e n t d e p e r d r e urs o u v r i e r s : J e a n -d é c é d é b r u s q u e m e n t

d e p u i s b i e n t ô t 10 a n s , O l o j é ",l»n-Mar ", étions f a m i l i è r e m e n t , s e T N p a g e d u j o u r n a l , a v e c g o û t e t m é t h o d e ë l 1942; i e F o r h t 1 d i s p a r a i t u n : o n s ç î e n ç i e u $ a i m a n t t i e r . L e » O l o l e i z n e e p r i e r p o u r l a m e d e i d e s o b s c u r s m a i s l l a b o r a t e u r s d e l e u r r a p h e . )oue r'e bardono

D ' O L O L E • L'EVACUATION DE BREST

est commencée. Des départs ont eu lieu dans le Loir-et-Cher et dans la Sarthe.

• NOTRE EMINENT COMPA­TRIOTE, M. Louis Le FUR, Pro­fesseur, de "Droit Interna Rionali à l'Université de Paris vient de mou­rir. Il fit en 1937, au Congrès du Bleun-Brug, une remarquable con­ferente sur « Les Droits et les De­voirs de la chance vis-à-vis de la Bretagne. »

• POUR LE MONUMENT DU DUC JEAN V, à Tréguier, la ville de Nantes a voté la somme de Q.oqq F»r. Bravo 1 Par ce geste la {Capitale industrielle bretonne a manifesté ses sentiments bretons.

« Mais ce d( uuuures r demande Mercier —• Il faut quelqu'un de sûr afin que cette confession, (car c'en est une !), ne tombe aux mains de nos ennemis. Alors, j 'ai pensé à toi, mion cher Mercier !... Non, ne proteste pas, car tu le sais bien, tu es mon autre moi-mêmie, tu es le seul peut-être qui connaît toute ma pensée ! Accepte cet­te mission ! dit Georges avec une visible émotion dans la voix ! — Compte sur mioi ! » répond Mercier et les deux hommes s'étreignent fortement, sans se clouter peut-être que c ' e s t pour la derniô.re fois !

Le soir même, iMbrcier quitte le Morbihan accom­pagné d'un groupe de cavaliers parmi lesquels se trouvent Boulom Uisant et le jeune Gonéri qui con­duiront le confident de Georges juqu'à son embar­quement pouf l'Angleterre. Le 20 janvier au soir, Mercier et sa suite s 'arrêtent au hameau de la Fon-taine-auxi-Anges, à la lisière de la forêt de Loudéac... Deux villageois observent curieusement les cavaliers. « Eh ! eh !, dit l'un d'eux, as-tu remarqué comme ils sont bien vêtus, bien montés et surtout bien armés ! — Oui, ils m'o paraissent autre chose que de simples voyageurs... Certains « grands chefs » et baissant la voix, l'autre souffle quelques mots à l'oreille de son collègue, puis tous deux disparaissent...

Mercier Ht Nous

»

Nos voyageurs après s'être bien restaurés, se cou­chent, fatigués de* cette harassante journée... Lors­que v e r s onze heures, Gonéri, qui légèremfen't é n e r v é n e d£»rt pas, semble entendre des gens1 marcher de­hors. Il se lève doucement, pour ne pas réveiller l e 3 autres et se dirige vers la fenêtre. Alors dans le clair, de lune, il distingue des ombres qui ne le rassurent guère, Socouant Uisant il lui cfit ; « Je rêve peut-ê t r e , mais viens voir ! » Le «barde-soldat » grom­

melle d'être troublé dans son somlmeil, mais sur les insistances de Gonéri, il daigne bouger : h Pauvre gars, les Bleus ! » Et en effet, ce sont les gendar­mes de Loudéac qui cernent la maison. Les Chouans sont bientôt tous levés et se jettent sur leurs armes...

« Tirons dessus ! Il n'y a pas à choisir ! s'écrie Mercier. — Pour ça, je suis de votre avis, fait Goné­ri en vérifiant ses pistolets ! J'aurai cette fois au moins plus de chance qu'au pavillon de chasse ! »

Et durant une heure, les Chouans soutiennent un véritable siège ! Leur feu est si nourri, que les as­saillants ne peuvent approcher de la maison. Soudain, Mercier déclare : « Je vais tâcher de sortir d'ici, et m'enfuir par la forêt afin d'assurer ma mission ! Quant à vous autres... —• Général, s'écrie un des of­ficiels d'ordonnance, attendez, ils ne sont que douze ! — Mais il faut redouter le renfort qu'ils vont amener, alors nous serons perdus ! Or le document que je perte ne doit pas tomber dans les mains ennemies ! >> réplique Mercier. Et soudain, profitant d'un répit, il s'élance au dehors ! « Votre manteau, prenez votre manteau ! » lui crie Gonéri, en jetant le vêtement de Mercier par la fenêtre ! Mais l'ami de Georges a dé­jà disparu dans la nuit sombre. Il court... « La forêt est à deux pas ! Une haie à franchir et il est hors d'atteinte. Par malheur, il n'a pas eu le temps de se vêtir ; la blancheur de sa chemise le signale à l'un des gendarmes qui le tire à dix pas ! Mercier tombe, frappé d'une balle au cœur ! » (1)

Les Bleus se précipitent et trouvent sur lui la lettre de Cadoudal au comte d'Artois, révélant la tragique situation des royalistes bretons... (à suivre)

(•/) Lcnôlre.

de ia portière, tandis nuit à P a r i a }..., ». G>iffouine accourut a u p r è s ze cavaliers leg açcompa oute" de Paris et avarice Comme ils approchaient rassemblement de bpur

îentissime monseigneur seiançaicju ou çrrpie garop sur ia route de ment cela va-t-ïl tourner > C'est ce "nue

îhelieu, décédé en cet*e ni». « Je ne m'explique pas dit le cuioscu que q , , n I " 1 V,QT. l î 5 ' q , u e n o u s

•. - T * R N 7• . ' v i ? ' 1 - sauvons à Paris et alors n o u s N R E N R I M N S N R

tu abandonnes ainsi le comte de Keroulaz et s a fille. — Tu ne comprends donc pas qu'en les. arrêtant j 'ai agi sans ordre. — Comment çe>- /

là ? — Oui, je perdais chaque jou i* du. « r e d i t auprès de Richelieu. Un hasard rr\a rte décou­vrir que Keroulaz ne devait pas avoir péri. Cette découverte pouvait mie ramener, l a c o n ­fiance du Cardinal, mais je ne pouvais 'montrer la justessQ de to'ésj soupçons 'qu't>ï\ prouvant que le comte était bien, vivar/v;. \\ fallait donc

so'dats Son Eminence vient de mourir. C e t t e j'opère à l'insu «ie tpuj* — Mais alors pour-catastrophe nous force à partir tout, de «uiw quoi • m'as-tu infilé à cette affaire l — Ta for-nour Paris Quant aux prisonnier*, te plus sa- ce prodigieuse pouvait m'être utile • Mais tu E ° U i * e ? , K. i:-.<- t i i - me disais, obéir à un ordre du Cardinal. — Bien

onlo.-.iav, «ans quoi tu ne m'aurais pas aide. — Tu n'es vraiment P a s gêné, ? - Et puis a

tv,;:iie-! quoi bon récriminer , Ce qu'il faut voir, c'est r ;* que le. Cnrdmat est mort, la reine va être tou-

du crieur : % Alors c'est donc vrai ? demanda t'il — Oui, monsieur, répondit le vieillard. \^ Cardinal était bien bas, cependant, on croyait qu'il irait quelques mois encore. Mais cette

iéux,' Griffouinç se p o r t a nuit, il a eu une crise qui l'a enlevé. Le roi a \< l'prdre aux importuns envoyé dans c h a q u e province uni crieur pour quand il put s'approcher, annoncer la funèbre nouvelle...! — C'est épou­

vantable ! s'écrie Griffouine qui revint comme 1 de Richelieu est donc un fou auprès de La Buscade. Halte ! dit-il aux sois — Il en a assez en nde, c'est bien son tour tes-fvous là ? s'écria Grif

que son Imminence était ge est de les ramener à U* prison'de Lamballe c'est le crieur. » A ce en attendant q.t'il «ott décidé de leur sort. A

perçut un vieillard vêtu vapt pwu, quelque messager vous apporterr i la main et ç\\\\, d l uÂe sans doute de nouvelles instructions , <vo,.,

! * Nobles et dévotes ment, les soldats obéirent et ht uardsse fit " d..-l'âme du très vertueuex. mi-tour, tandis que (jàriffotilne et La Buscad

Monseigneur s'élançaier;t 4 U ti'fple galop sur la route de T\» puissante. Les affaires vont changer. C o m -

sauvons à Paris et alors nous prendrons nos

Un vieillard vêtu do noir secouait uuo clo dispositions pour la conduite à tenir. »

Tandisl qu'ils galopaient, le crieur continuait de parcourir les rues. Enfin, il monta à che­val et dit : « Maintenant je vais annoncer la triste nouvelle à la ville voisine. > Et il partit au galop. Quand il fut dans la campagne, il avisa un petit fourré d'a»-bres, y courut et mit pied à terre. Caché par la verdure, il enleva son noir manteau ainsi que sa barbe blanche

et sa perruque qui étaient postiches, et il appa­rut alors vêtu en mousquetaire. C'était notre ami Penguilly !

(A Suivre)

h A B A N D E K O U C Ï E vous annonce qu'il faut renouveler votre abonnement.

Dans une paroisse de l'Arrée, un vieux recteur, qui y exerçait son rude ministère depuis de lon­gues années, était cloué au lit par, de cruelles souffrances. Son vicai­re, un jeune prêtre, venait chaque soir le tenir au courant des affai­res paroissiales.

« Tu es bien tard, ce soir, mon cher! vicaire ! lui demandait ce jour là, le bon recteur. — Oui, je viens de voir Kaour Trinivel. — Ah ! comment va-t-il ? — Hélas : le vieux est entêté ! Il a un pied dans la tombe, mais impossible de l'approcher ! Offrez vos souffran­ces pour sa conversion, M. le Rec­teur ! — Retourne vers lui, et dis-lui qu'il m'avait promis de ne pas mourir sans se réconcilier avec le bon Dieu. Pendant ce temps, je prierai pour le salut de ce mé­créant ! »

Et le vicaire regagne la ferme de Kaour Trinivel, tentant une der­nière fois sa chance, comme il dit.

« C'est au Recteur que j'avais promis cela, et non à vous ! », ré­pond le moribond avec un sourire sacarstique ! Malgré ses instances et ses prières, le prêtre n'obtient aucun succès ! Désolé, il rentre au presbytère. Alors, le vieux recteur prie sa servante d'aller chercher le bedeau et son fils, qu'ils appor­tent une civière du couvent, pour le conduire lui-même au chevet de Kaour.

« Salver Jezuz ! n'hoc'h ket mat, aotrou person ! Mont er maez gant an dersienn hoc h eus ! Pakat a reoc'h ho maro ! (Seigneur Jé­sus, vous n'y pensez pas, M. \ i Recteur ! Avec la fièvre que vous avez, vous attraperez votre mort.)

— Ene Kaour koz a dalvez mwioc'h eget va buhez ! (l'âme du vieux Kaour vaut plus que ma vie ! » répond l'héroique prêtre,

chatte canfa. en hzelan

qui malgré les protestations de son entourage, se fait porter 9ur la civière. On le recouvre d'une é-paisse couverture, puis à la lueur vacillante d'une lanterne, à tra­vers la nuit froide, par les chemins creux et les sentiers boueux, le cor­tège s'avance silencieux, comfme un convoi funèbre. L'âme émue, les

deux porteurs cherchent à éviter les secousses... Enfin, on franchit le seuil de la maison du vieux Kaour.

« Penaos, c'houi ? Da ober etra e teuit aman ? > ( Comment vous ? Que venez-vous faire ici ?) s'écrie l'irréductible vieillard.

« — Klask hoc'h ene paôur,

Kaour, evit mont gahti davet an Aotrou Doue. > (Chercher votre âme, Kaour, pour l^Ccompagner auprès du Bon Dieu ! ) —1 »Va Doue !... >

On laisse seuls, le saint homme et le mécréant. Quelques instants aprè9, ils se regardent avec une émotion indéfinissable.

\< Keriavo er baradoz, paourkêz Kaour ! (Au revoir, au Paradis, cher Kaour !) fait le bon recteur en esquissant une dernière béné­diction. —r Ya, aotrou Person, ha bennoz Doue... bennoz !... » (Oui, Monsieur le Recteur, merci... mer­ci !) répond le vieux Trinivel. Et ce furent leurs dernières paroles. Tandis que l'émouvant cortège re­prenait sa marche à travers la nuit froide, Kaour rendait le dernier soupir... Arrivé au presbytère, oh enlève les couvertures : sur la ci­vière, le vaillant pasteur est éten­du ; le sourire d'un homme de de­voir errait sur son visage livide. Il avait quitté ce monde pour accom­pagner l'âme du père Kaour au­près du Seigneur !

Tad-Koz Erwan.

D'un seul trait de plume,

pouvez-vous exécuter ce dessin?

« Kenavo er baradoz », dit le vieux recteui, en donnant sa dernière bénédiction.

Chike l an ostiz speredok

Vories-iu l'insigne u'Ololê ? Non ?

Alors dépêche-toi de le faire.

Franco : 1C Fr.

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Chikel, 03tiz an Ti-Gwenn, a lak war an daol eur plad, a deue eur c'houez ken mat diou-tan, ma weler souden fri Yann ar fistouler, e toull an nor !

Dal m'eo tec het Chikel.

Yann a denn ar golo, diwar ar plad, hag e kav eur yarig vrao, alaouret ha rostet kaer ! Houn-nez a zo d'in !... emezan ! Hag aet ar yar gand ar paotr !

Pa deuas Chikel en dro, e

chômas souezet bras o welet ne oa yar ebet ken war an daol. « Koulskoude e oa maro mik, emezan ! Da belec'h ha gant pieu eo aet 'ta ?... »

Ne dorras ket e benn gand

an dra-ze, ha ne gollas ket e amzer da redek warlec'h al laer ! Eur sonj en devoa ! Oc'h ober eun toull 'barz an daol ста !... Bremaik e weloe'h pe-rak !

Ant'ronoz, Yann kavet 'malt

»antan ar yar laeret, a deue en dro ! « Sel. ta, emezan, unan ail a zo !... Alo !'... d'eomp adar-rt da glask hol lein ! » hag e lammas ar golo !

Met elec'h eur yar rostet, pe-

tra 'gavas ? Chikel, e gorn en e c'henou, o seilet outan goa-paüs !... Met Yann ne jomas ket pelloc h dirazan, hag e tec'has buan ac'hano A.baoe n'eo ket bet gwelet wardro os ta 1eri an Ti-Gwenn !...

Divinadennou P e v a r bau war pevar buo о c'hortoz pevur ban, pevar b a n no

zou ket, pevar bau a ya knit ha povar bau ajo iu . Klask it ? \ D u g a s e t gant ( l a i d G u i l c h e r , ene/. Sun)

Skrl tel l Salk koz (respont) :

N1 ZO BEPRED BRETONED TUD KALET

«splerçdide !.. E d i f i a i t ! , » nous dit un lecteur

Bientôt cet ouvrage qui s'enlève rapidement sera épuisé. FRANCO 20 Fr. Remises par quantités.

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RÉDACTION-ABMIN.: 7 , R u e b a f a v e t l e L a n d e r n e a u (llD A B O N N E M E N T S : O m o i s 2 2 f r. ; 3 m o i s 12 fr.

C h è q u e s p o s t a u x : M l l e bEGbERG 2 8 5 5 6 Rennes R é d a c t e u r e n c h e f : H e r r i CAOUISSIN

£A MOBILITÉ DEÉ PRIX DE REOIENT NE NOUÉ PERMET PLUÉ DE PRENDRE DEÉ ABONNEMENTÉ D'UN AN.

mm mm mBommmmmw

P r o v i s o i r e m e n t b i - m e n s u e l

Le 1 2 mars dernier nous lisions ensemble la vie de Pol Aurélien, un des Sept Saints de Bretagne... Nous étions édifiés par l'exploit héroïque du jeune Nuz, qui s'offrit pour aider saint Pol à rejeter à la mer le dragon qui terrorisait les habitants de l'Ile de Batz. Le combat victorieux que mena le jeune homme contre le monstre lui valut d'être surnommé GOURNADEC'H, c'est-à-dire : L'homme q u i ne fui t p a s !

Un magnifique l e z a n o n'est-ce past et bien mérité! *^Nous les jeunes Bretons d'aujourd'hui, qui sommes de la race courageuse de

hrnadtc'h, méditons sur sa vaillance. Rappelons-nous que l'avenir repose sur la nesse !

Gournadec'h était animé de la joi que lui donna saint Pol! Par elle il vainquit le dragon redoutable qui allait jeter la terreur dans les âmes de ses compatriotes et nuire à la belle mission de Pol VAurélien !

La foi de Gournadec'h, les Ololeiz la possèdent! Elle est pour nous le garant de notre victoire dans le bon combat que nous menons pour notre chère Bretagne ! Notre arme : notre idéal, et notre bouclier : notre croix celtique; j'eronù^lej^acnn. 4Ê#jÊPa$> S l n o u s te v o u l o n s , des Gourn^e^'h dignes du vaill ànt cçnnpt Mitô'mn'Aurélien.

Y V O N E T A N N A l i

La Semaine du Bleiz et de l'Erimnig

Le tiern Ronan Mcenner, des Blelzi St-Thegoneg, (Plogonnec), fait une suggestion que je trouve très heureuse : «-'Il devrait, écrït-ÏK y avoir aussi

la Semaine du « Bleiz ». Là, oh verrait qui aurait bien travaillé pour « Doue ha Breiz >.

Et notre ami de donner aussi­tôt un exemple que nous nous em­pressons de publier :

BLEIZI ST THEGONEG : Un bleiz s'était égaré ! Nous l'avons ramené, et il jouit maintenant avec S 9 s frères Blelzi. de l'idéal cher ù nous tous : « Doue ha Breiz ».

Désormais, toutes les actions des Loups et Hermines seront si gnalées dans cette rubrique que noua désignerons en breton sous îe titre de : SIZUN AR BLEIZ HAG AN ERMINIG !

Veuillez donc, Bleizi et Efmini-gou me faire connaître régulière­ment votre activité culturelle bre­tonne !

Non seulement, j'en ferai état dans notre journal, mais j'inscri­rai vos actions dans un Givre d'or des Ololeiz dont je vous reparle­rai ! 'I

En attendant, allez tous de l'a­vant, garçons et filles à la conquê­te de vos camarades qui n'ont pae encore cette joie de connaître votre idéal, le plus beau que puisse rê­ver un jeune de Bretagne !

O 16 lê.

FUTURES EQUIPES

A Dréfféac, (Pays hantais) Gas­ton Mesnard nous annonce la pro chaine formation d'une équipe de Bleizi, sur laquelle il fonde beau coup d'espoir. «

A St-Pabu ,(Br6-Leon) Maroe' Guenaf met sur pied ses « Bleizi Sant Maodez » qui grouperont dès le début, une quinzaine d'Ololeiz ;

Comme on le voit, d'un bout à l'autre de la Bretagne, les Loups surgissent sur la lande...

jnneur de nous annon-" rpchain No une nou-

btée d'un beav non:

f t l e Petits^ Bretons et Bretonnes

d'aujourd'hui, j'aime à croire que vous ne connaissez pas ce symbole là, car les temps sont révolus où l'on interdisait de parler breton à l'école !

Or, il n'y a pas encore long, temps, on punissait les élèves qui étaient priai on f lagrantAS№ de faire usage, surtout en récréation de leur langue maternelle ! Et le châtiment était infligé d'une ma nière humiliante : On vous applK quait le symbole, représenté soua la forme d'un bouton attaché à une ficelle, d'un sabot, d'un mor­ceau de bois, que l'on appelait aus­si ar v?ci5'h (la vache).

En fin de journée, celui qui gar­dait le « symbole », recevait une punition. Ainsi, j'eus personnelle­ment plus d'une fois à conjuguer au futur, cinquante fois de suite : Je ne parlerai plus breton — tu ne parleras plus breton etc..

Je ferai remarquer que les moins bretonnants étaient souvent les victimes. Voici ce qui se passait : Nos camarades de la campagne, (ar baotred diwar ar maez) comme nous les appelions, qui breton-naient encore plus que nous, mou-sed ar bourk (les mousses du bourg), comme ils nous surnom­maient, réussissaient avant l'heure de la sortie à se débarasser du « symbole ». Tout simplement, ile vous taquinaient en breton ! A HI fin, exaspérés, nous répondions : '« Da c'henou, makas kouer ! »

Immédiatement, l'objet déshono­rant vous était passé ! Mais à la vérité, ce jeu était loin de nous plaire, et nous ne comprenions pas cette persécution faite à la langue du pays. Il en résultait souvent ceci hélas : Ignorant tout de la Bretagne, à commencer par son histoire, (sauf toutefois qu'elle é-tait un pays pauvre), nous en ar­rivions à considérer la langue bre­tonne comme un vulgaire patois qu'il fallait mépriser, qui devait disparaître...

Taldir-Jaffrennou, dans ses sou­venirs d'enfance ( 1 ) , nous raconte le sort qu'il fit subir au « symbo­le » de l'école de Carnbet. L'insti­tuteur, qui (rendait fréquemment visite aux parents du futur barde, leur reprochait de ne pas lui parler suffisamment le français.

« Au fait, dit Taldir, mes cama­rades et moi, ne parlions que bre­ton et le pauvre monsieur Bouder était désespéré. Au lieu de~ blâmer les enfants et leurs parents, il ne lui venait évidemment pas l'idée que la méthode d'enseignement laissait plutôt à désirer. Au lifcu de fermer j$u breton Ja porte "Se "'l'é­cole, il eut était plus logique de la iui ouvrir. »...

Le symbole de l'école de Carnoet était un sabot de bois...

« Un jour, dit Taldir, je le reçus, et je redoutais le châtiment qui consistait à recevoir quatre cin­glants coups de règle sur les doigts et une punition après la classe !...

A midi, en rentrant chez moi. indigné, je jetais le sabot dans un puits ! ,

— Qui a le symbole aujourd'hui '. demanda M. Bouder à quatre heu­res. Personne ne répondit !

— Allons ! que celui qui a le symbole réponde !. Mutisme com­plet !

Bien, dit le maître, si celui qui . . . i - • - *

<: — Je l'ai perduf ! » avouais-je enfin, en faisant mine de pleurer.

« — Où l'avez-vous perdu, Jjaf-frennou ?

— Il est tombé dans un puits, sans que je le sache !

— Comment ? Il est tombé dans un puits ! Menteur ! Avouez-donc que vous l'y avez jeté vous-même, petit malheureux ! Vous serez pu­ni et sévèrement ! » s'écria M. Bouder !

Il me tira les oreilles et me "coif­fa, d'un bonnet d'âne, en .me priant, d'aller m'âgenouiller devant son bureau... Mais ce symbole fut le dernier, car il ne fut pas rempla­cé ! »

Aujourd'hui, le symbole n'existe plus ! Cette humiliation faite à la langue millénaire d'un peuple n'a­vait que trop longtemps duré, et désormais, les enfants de Bretagne ne rougiront plus de parler breton, de l'apprendre, mais ils en seront fiers, car la langue bretonne es. l'âme même de la Bretagne,

Te Yez koz eo buhez Breiz !

H. C.

( I ) V o i r la revue S A V . n« 28

N o s O L O L E I Z e n f a n t s d e c h œ u r

à K e r m o r o c ' h ( T r é g o r )

Wf —• r O l o l ê - L o i s i r

e s t erjfir) p a r u !

32 PAGES abondamment illustrées

N o u v e l l e » - C o n t e s R e p o r t a g e s -

D o c u m e n t a i r e s J e u x - R é c r é a t i o n s

a reçu le symbole ne 'se fait"' pas i FRANCO : 10. 7( connaître, vous resterez tous en pé- ' ' o m ' s t > s par quant^é nitence jusqu'à l'heure du souper l>

de

\

Le «JUIF 1ШШ DE Li) BASSE-BRETONE »

Ce n'est point l'histoire d'un misérable juif con­damné à courir notre pays breton pendant un temps illimité... Le personnage dont, je vais vous parler n'a­vait d'ailleurs pas une seule goutte de sang israélite, mais c'était un Breton « penn-kil-ha-trcad » comme l'on dit couramment, et il portait un nom à conson-nanc? bien armoricaine : An Uhel, plus connu sous la forme de Luzel.

Pourquoi l'avait-cn surnommé le « Juif errant de la Basse-Bretagne > ?

Dans sa jeunesse, le petit Fanch Luzel était très intéressé par tout ce qui était breton. Au manoir dé Ker-ar-Born, en Plouaret, (Trégor), où il vit le jour le 22 juin 1821, passaient les mendiants, les chanteurs les conteurs nomades, tous y trouvaient la plus large hospitalité bretonne, qu'ils payaient de leurs chan­sons et récits... Fanchig ne se lassait pas de les écou­ter, émerveillé ou terrifié. Et plus tard, son grand amour fut la langue Bretonne, qu'il tenait pour su­périeure aux autres : « Nous autres Bretons, disait-il avec fierté, nous avons l'avantage de posséder une langue à nous, je dis une langue et je repousse énergiquement le mot flétrissant de patois ! » Notre littérature populaire le 'passionnait et il estimait

que ces chansons, ces légendes étaient des trésors qu'il fallait recueillir...

Alors, on le vit pendant 40 ans, avec une persévé­rance, une exactitude et une science infatigables parcourir à pied les campagnes du Trégor, du Léon et du Brc-Gerne, allant de village en village, de fer­me en ferme, pour y glaner les précieuses fleurs d? notre littérature populaire. Cn le surnomma 1? « Juif errant de la Basse-Bretagne ».• C'est ain?-.i qu'il amas­sa des trésors : 50 vieux mystères manuscrits, quatre volumes de chansons et. sept volumes de con­tes et légendes... C est de la bouche d'une femme de Pluzunet, Marc'harid Fulup, dont la mémoire était inépuisable, que Luzel recueillit la olus grande par­tie de ses Gwerziou ha Soniou Broiz-Izel. (1)

L'ardent Breton qu'était Luzel avait choisi cette fière devise : Bcpred Breizad (Toujours Breton) et s'il était parmi nous aujourd hui, il pourrait encore dire en voyant les Ololeiz, les Bleizi et Erminigou :

Plou a lavar eo maro Brelz, Spered ar re goz hag o felz ?

(Qui donc dit que la Bretagne est morte, l'esprit des aieux et leur foi ?) Youenn FURIC

' 1) d'après "Les poètes nationaux de la tire/aune Armo'iroh e

fci LE SERVICE DU TRAVAIL DES JEUNES BRETONS. Le Co­mité consultatif de Bretagne émet le vœu, que les jeunes Bretous soient requis dans le cadre de la province et y accomplissent le ser­vice auquel ils sont astreints, et souhaite par ailleurs, s'ils sont ap­pelés à l'extérieur, qu'ils restent groupés suivant leur origine et éventuellement, retrouvent, hors de nbs frontières, avec un encadre­ment breton, le climat de leur pays natal.

• LE MARECHAL ET LE PRE­SIDENT LAVAL ont envoyé cha­cun 200.000 Fr. pour les sinistrés nnzalriens.

• 100. MILLIONS DE FRANCS ont été remis par les autorités alle­mandes au Comité Ouvrier de Se­cours Immédiat, pour les Victimes des bombardements.

• LA SOMME DE UN MIL­LION a été remise par les fabri­cants de conserves du Finistère e des Cùtes-du-Nord pour les sinis­trés de ces départements. Ce ges­te (Charitable qui a force d'exem­ple sera suivi, souhaitons-le par d'autres corporations bretonnes.

• UNE MESSE A LA MEMOI­RE DES BRETONS morts à la la guerre a été célébrée à Lyon.

£eá éc/joá d'Olûlé

m SON EXC. MGR. DUPARC a présidé à Brest un service funèbre à la mémoire des victimes du bom­bardement du 27 février et les ob­sèques de celles du 6 mars. Au cours de icette .cérémonie, rémi­nent prélat breton a déclaré :

« ...Le président des Etats-Unis s'était élevé contre le bombarde­ment des populations civiles ! Vé­rité d'hier, hélas ! aujourd'hui ou­bliée ! »

• UNE OEUVRE DE MORT E l DE DEVASTATION a été accom­plie par les bombardiers améri-icains sur la capitale de la Bre­tagne, le 8 mars. Cet ajcte de sau­vagerie a causé la mort de plus de 250 personnes, dont des femmes et des enfants ! De nombreux im­meubles ont été anéantis et des quartiers entiers cruellemlent é-prouvés ! Spectaicle atrqce, ces centaines de cadavres mutilés, mé­connaissables, retirés de dessous les décombres ! Combien de fa» milles ont été plongées dans la plus-grande douleur ? Ainsi d'un foye: de cinq personnes, il ne reste plus aujourd hui, qu'une femme aveuglt sur un lit d'hôpital. Ces aviateurs qui lâchent leurs bombes n'importe où, n'ont droit à aucune excuse .

Ce* crimes ne se pardonnent pas.

H DES OBSEQUES NATIONA­LES ONT ETE FAITES le 11 mars aux Rennais tombés s o u s les bom­bes) américaines. Elles furent célé­brées sous la présidence de Mgr. Roques, Archevêque de Rennes\ Le gouvernement était représenté par M. Cathala, ministre de l'Econo­mie Nationale et des Finances...

m LES EVACUES DU VIEUX PORT DE MARSEILLE « n'aban­donneront pas la Provence qui les a vus naître. » déclare la revue Toute la Vie. Pourquoi n'a-t-ou pas pour les Lorientais, les Bres-tois et Nazairiens, les mêmes égards ? Ils seraient également heureux de ne pas abandonner la Bretagne qui les a vus naître au lieu d'en être éloignés !... Décidément), les Méridionaux! se­ront toujours les favorisés !

• UN CULTIVATEUR BRE­TON, père de 14 enfants, proprié­taire de la ferme de Quelhouarn dans le Morbihan où sa famille est établie depuis 1748, a reçu dos mains du Maréchal Pétain, un des prix de Sully.

JEUNES FILLES OU DAMES sont demandées pour représenter éditions de luxe auprès de la clien­tèle particulière et visiter librai­ries en Bretagne. Très bons rap­ports. Ecrire au journal qui trans­mettra.

L ' a t t i t u d e c o u r a g e u s e d

...Après nous avoir raconté le triste départ de sa famille, dans des conditions désastreuses, et ne pou­vant sauver que bien peu de choses, notre Ololê lo­rientais nous dit :

« ... 5~(3 l'ai beaucoup regrettée, ma chère maison quand je l'ai aperçue pour la dernière fois ! Cela ne s'est pas fait sans un serrement de preur !

...Maman voulait m'acheter, car je désire apprendre le breton qui me tente tant, la nouvelle méthode « Me a zesk brezoneg », mais elle ne. le peut plus aujour-d hui ! J'en suis désolé ! Papa, lui aussi, qui est pri­sonnier à l'Oflag V A, près de Stuttgart, avait de­mandé une grammaire bretonne... Mais à quel prix serait-elle ? Maman ne pourrait l'acheter ! Dans son exil, 11 aurait tant Voulu apprendre la langue ances­trale.

...Cà aurait été l'idéal, papa et moi, nous tenant tête dans une conversation bretonne. Puis nous l'au­rions appris à maman, à Jean et Monique et nous aurions fondé un véritable « Conseil de famille en breton »... Cà aurait été magnifique...

...A Rd?hefort-cn-Terre, où est repliée ma famille, j'ai deux bons camarades, Gwenael et Armel, et je crois? que nous réussirons bien vite à former une équi­pe de Bleizi... A Pâques, car je suis en ce mènent en pension à St-BrieutC ! Je donnerais alors toutes mes instructions à mes amis. Et comme cela, bien lan­cée, l'équipe marche: ait tout de même sans la pré­sence d'un de ses chefs... Et si çà flanchait, mes let-

...Sur une charelte, une famille a réuni tout ce qui reste de son foyer : et ce fût l'exode...

Voici comment d'un seul trait de plume il fallait exécuter ce dessin.

S O L U T I O N d e s M O T S C R O I S É S Horizontalement. - 1. Mammig. 2 . Alan

isba. Lac. - Or 3. Ti. - Oan. 4-0. Ibea. 7, .Nanti. Verticalement. - 1. Matilin. 2. Ali-Baba 3. Ma - Scen. i . Mnoa. - At. 0. Goneri.

Hoel Cacuissin a la joie de vous annoncer la naissance de sa petite sœur, Iseult, à Landerne, le 28 fé­vrier 1943.

Nos vœux de prospérité à la fu­ture Ololê...

Impr. OLOLE - Landerneau P o 41:^

R o z e n i g . — M o i mon cœur.

Herveig. — Et toutes mes forces

Hozeuig . — Qu't Herveig. — C'a

éviter de monter c'est moi qui le demeurons au te cela me prend toi

L e S e c r e t d e la C h â t e l a i n e Récit de Cape et d'Epée

Texte et Illustrations de G. OMRY

RESUME.— Le Comte de Keroulaz, condamné à mort pour avoir pris part à une conspiration contre Richelieu, a été arrêté par un agent du Cardinal, qui soupçonnait te qentilhomme cache dans les dépendances secrètes de лог» domaine. Un mousquetaire Gilles de Penguillv offre son concours à la fille du Comte. Enora, pour tenter de sauver son père. Il envisage d'aller voir la Peine, lirtfîouine, l'agent de Pichelieu, conduit le lendemain le Comte vrisonnier à Paris, lorsqu'il rencontre un erieur tout de noir vêtu annonçant au peuple la mort du Cardinal... Or, le crieur n'est autre que le mousque­taire, travesti en vieillard...

« Je crois, dit-il, avoir bien tenu mon rôle ! Et maintenant que c'est bien commencé, voyons la suite. » Il remonta à cheval et s'élança à une furieuse allure à la recherche du carrosse et de son escorte. Il ne tarda pas à le rattra­per. Le sergent en entendant le cavalier ac­courir, s'avança : « Service du Roi ! s'écria Penguilly, brandissant une lettre à gros ca­chets rouges. Que demandez-vous ? répon­dit le soldat. — Monseigneur le Cardinal de Richelieu est mort, dit le mousquetaire, et. le roi prend la direction des affaires. Or, la rei ne s'intéresse très vivemient aux prisonniers oue vous gardez et qui étaient des ennemis du Ministre. Sa Majesté m'envoie vers vous pour que le comte et sa fille soient remis à ma gar­de ! » Cette scènd annortée nar u n г п п н д ш м .

* i/m

lut : « Ordre au mousquetaire Penguilly de conduire le comte de Keroulaz et sa fille à Chateaubourg. fjlls descendront à i hôtellerie de la Pomme d'Or et attendront le résultat des démarches que je tente auprès du Roi et que je leur ferai connaître par un messager spé­cial. »

— « Avant de nous mettre en route, ajouta Penguilly, je dois m/assurer de l'identité des prisonniers ! » Il passa la tête par la portière, derrière laquelle. Enora qui avait reconnu sa voix, attendait, anxieuse. Il salua le comté et vit avec satisfaction que les traits de son vi­sage était moins altérés. Enora lui fit signe que son père avait pris le remède. Notre ami glissa une lettre dans la main de la jeune fille et lui dit à voix basse : « Obéissez bien aux instructions détaillées que je vous donne là-dedans ! » Puis il se retira vivement et dit au sergent : « Ce sont bien le comte et sa fille. En route !... » Les soldats obéirent.

rosse, obliquant à i Chateaubourg. Tout ly fit prendre à l'éq re. Enfin, on aperçut de Chateaubourg. Al sergent : « Je laisse garde. Moi je cours retenir un apparter fille. » Et il partit <

Craignant sans do manquât de confor emplettes et arriva J volumineux paquet, de lui : « Maître La quetaire, je suis ven mois. — Je vous re souriant. Vous étiez vous aviez fait tout' — C'est bien cela, ahambre que j'occiq

Penguilly glissa une lettre dans la main d'Enora

soldat y crut-il parfaitement. « Mais dit-il, mon capitaine mfa ordonné de ne pas quitter les prisonniers. Venez donc avec moi pour qu'il m'autorise à vous les livrer... » Le mous­quetaire eut uni léger tressaillement et regf"--da le sergent. C'était un vieux militaire, dis­cipliné et têtu. Penguilly compta l'escorte « Ils sont douze, pensa-t-il. Si encore, ils n'a­vaient pas de mousquets... »

Cet examen avait duré l'espace d'une secon­de et le visage «iu mousquetaire n'avait, rien laissé deviner de ses pensées. Il répondit au sergent: « Mais, mon brave.je ne vqus demande pas de quitter les prisonniers, au, contraire. 17/-, 11 r . w,1*,XA. * ~- s» «••"/ v

L e C o l d e s M a r m s Savez-vous pourquoi h portent un col par dessus h Je suis sûr que beaucoup d 1 ignorent. ! les marins portaient la p dans le dos et ils la grais: la rrtaintenir rigide. Pour cette natte ne tache leur v< porter aux marins des co là ! )

La natte a disparu ; mai ce. on met; longtemps à s ou'un objet ne sert plus è le col des marins leur est r vers les siècles...

P ' d c j t - n n i n n r d h u i ï in nîrM

f f

i P E T I T S I N I S T R É B R E T O N

es ranimeraient les .courages, mais je ne croirais as de défection de Roohefortais. encore moins de retons...

Autre chose : Pourquoi ne paraîtraient pas sur ' lo lè les adresses actuelles de tous les sinistrés irientai?) et autres qui auront donné de leurs nouvel -) S ? Nous nous verrons par la pensée et nous pour-) U S continuer À communiquer entre nous et À eatre-jnir la flamme Ololê et bretonne ! Et plus que JA-tais nous pratiquerons la devise : Doue ba Breiz. Bevel Breiz ! J'ai confiance en toi, Ololê,

ton petit ami L o i ientais. Edouard. Nous regrettons de ne pouvoir donner le nom de

otre courageux camarade, mais il est trop modeste t noua a prié de ne pas le nommer... En effet, lui roposant un secours pour sa famille, il nous a ré-* ond» ceci : — Malgré tout, nous sommes privilégiés à côté de

ant d'autres, qui n'ont plus absolument rien ! Ne n'envoyez donc pas de secours, adressez-le plutôt à n Ololê encore plus à plaindre que moi ! Ainsi pas lus loin que mon camarade Reué qui habite avec ous à Rochefort, et qui a tout perdu. J'espère bien-ôt le voir, lui amsi dans nos rang*... Je l'y emmène-ai !

Enfin, ne soyons pas égoïstes ! Pensons aussj aux (restais, aux Na/airiens et à tous le* petits Bretons juchés par la guerre ! O lo lê a fait parvenir à notre ami Edouard, un ma-

uel de breton et un autre à son papa prisonnier.

Skodenn ar brezel (;° l i s t e ;

Nicole Mellet, St-Etienne de Montluc, L. lui". : r>o .'Y. Jean-IIII< Jacques et Michel Le Bihan, Quimper, Kin. : .0 fr. Les ,ups de StPhilbert, école de St-Philbert d e Grand Lieu,

lnf • (558 fr. "Ï0. M.-J. Bozoc, Les Tuileries, La Chapelle-unayL lnf. : 48 fr. 3U. Moivnni Breiz, St-Sorvao-sur-Mer, et V • 65 fr. Equipe St-Thegoneg, Plogonnec, *'in. : 40 fr. velus Omnès, Plougresoant. C.-dw-N. :~r> fr. Yvonne Cornu, îe du Passage, Landèda, Fin. : 10 fr Ololeiz de Fresnay--Retz L lnf. : 100 fr. Jean-Yves Donnart, Tiez-Stag. Le ez-Hi'r Fin. : *30 fr. Pierre Pichavant YuouunkizPont n.-v'bad nt-l'Abbé, Pin. 28 fr. Jean Rivalan, Cavannes, 5 fr. >NNEZ ! D O N N E Z P O U R V O S COMPATRIOTES S I N I S T R É S . . .

Dans le prochain n° nous publierons le agnifique exemple de solidarité d'une Ecole.

I A d r e s s e s a c t u e l l e s d e s O l o l e i z l o r i e n t a i s s i n i s t r é s

Cette liste est loin d'être complète ! Nous avons écrit à tous.nos abonnés DE Lonent au lendemain du tragiqu» bombardement du 15 janvier. Ont-ils tous reçu notre lettre? Que sont-ils seulement devenus? Nous l'ignorons ! Nous regrettons aussi de ne pasavoirles adresses des nombreux lecteurs et lectrices au n°, de Lonent. Amis sinistrés, si vous retrouvez Ololê, faites lui savoir ce que vous devenez...

Jean lîruelle, route de Quiberon, Plou-harnel (Morb.); Jean Cotten, 7 5 , me Nationale, Kosporden (Fin.); Guy Chal-nié, chez Mme Guillemot, rue de Gué-méné, Plouay (Morb.) ; Tugdual Galvez, 29 bis, rue de la Prairie, Quimper (Fin.); Maurice Le Bihan. B. P., Autocarbon, Pontivy ; Iî. Seanvic, Ecole du Sacré-Cœur, 16, rue St-Benoit, Saiit-Brieuc ; P.Hervo,Déran-Persquon, parGuéméné sur.Scorir(Morb.); Marie-Claire et Mar­guerite Hubert, TU, rue de Fougères, Rennes.

La dir.-gérante : Vefa de Bellaing.

ïaman de tout

te maman de

\ela veut dire? que pour lui

n de la cave, comme nova

sac est lourd rces l

Gomri, le fiffet Texte de HERVE CLOAREC. Illustrations de LE RALLIC.

RESUME. — Cadoudal a chargé un ami intime, Merjcier-la-Vendée de porter au comte d'Artois, émigré à Londres, un document révélant la tra­gique situation des Chouans. Mercier est tué avant de quitter le sol 'bre­ton. Le» Républicains découvrent sur lui. le fameux document...

LA DOULEUR DE GEORGES Deux cavaliers s'approchaient ce soir-là, du village de Kernaud où se

réfugiait Cadoudal... C'étaient Gonéri et Uisant. Celui-ei dit au filleul de Cadoudal : « Quelle pénible mission nous avons à remplir mon pauvre gars ! Je te l'avoue, je ne mê sens pas le courage d'annoncer à Georges la mort de Jonathas (surnom que portait Mercier-la-Vendée). — Il fau­dra pourtant bien le faire ! — Nous allons lui déchirer le cœur. » Gonéri nt répond pas, et comme s'il parlait à lui-même, il ajoute simplement r « (Mercier, le plus cher des frères d'armes de M. Georges ! Mort... puis se

tournant vers Gisant : « S'il avait pris son manteau, qui sait s'il n'aurait pas été sauvé I — Que veux-tu ? il est tombé en soldat, pour Dieu, le roi et le pays ! ». Cependant ils en­traient dans le hameau de Kernaud, Georges est sur le seuil et les regarde venir. En re 1 na rq na n tle u rs vis 1 ges so m -bres, il accourt et à brûle-pourpoint leur demande : « Et bien, qu'est-ce qui n'a pas marché? ». Uisant et Gonéri restent muets. « M lis voyons, répondez-moi donc ! s'écrie Georges énervé en les pressant de questions : Jonathas a-t'ii-pu embarquer ? Avez-vous été attaqué ? —M. Georges! mirraure îonéri, mais l'émo­tion le suffoque. « — Qu'as-tu, mon gars ? Le document aurait-il été volé ?... Mais parlez, bon sang ! — Jo­nathas ! — Doue re bardono(Que Dieu lui pardon­ne) — » murmure Uisant d'une voix à peine percep­tible, mais Cadoudal a cependant compris... Alors, le visage du grand Chouan, du terrible Breton s'em­preint d'une profonde tristesse... Ecrasé par la dou­leur que lui cause la miort de son ami, il s'asseoit au pied d'un vieux chêne, la tête dans les mains... Goné­ri s'approche de lui, et des larmes dans les yeux, il lui dit : « Courage parrain ! II est.tombé en soldat !» Georges, lui fait un geste qui veut dire : « Laisse-moi ! »... Respectueusement, Uisant et Gonéri se re­tirent, laissant leur chef pleurer, dans la solitude, la mort de son frère d'armes !

Cadoudal

** * Avant la messe qui doit être dite pour le repos de

l'âme de Mercier, Cadoudal s'entretient avec ses compagnons, du frère d'armes dont la mort s'est cruellement ressentie dans tous les cœurs chouans :

«. Notre ami iMercier, est mort bien jeune... 26 ans !La Providence a voulu qull donne sa vie pour son Roi, le même jour 6 celuii-ci est mort : un 21 janvier ! 21 janvier 1801, date fatidique !... Mercier aujourd'hui, demain, ce sera mon tour... » Un mur­mure s'élève à ces mots. Georges réplique : « Ne protestez pas ! Vous ne me voyez tout de même pas mourant dans un lit... » Et parlant à lui-même, il ajoute : « Ah ! Mercier ! quelle belle fin tu as eue !» A ce moment, un des chouans se tournant vers son voisin le regarde étrangement. Gonéri leur fait un signe de tête réprobateur... Mais Cadoudal a saisi la scène qui n'a duré que quelques secondes et dit : « Vous cachez quelque chose, eh ! les gars ! » ...A-

Et le car-jivit la route de u trajet, Penguil-ne fort vive allu-iointain le clocher msquetaire dit au nniers sous votre

la Pommle d'Or, le comte et sa furieux.

1 Pomme d'Or ne n ville quelques rie avec un assez

vint au devant lui dit le mbus-

? a deux ou trois it l'aubergiste en mousquetaires e'J un joli vacarme, tiens à avoir la Î nuitJà. C e

n'est pas difficile, je n'ai justement personne ch?z moi. — Ca tombe bien, car je vous amè­ne une nombreuse société. » Maître La Brochiè-re remercia le mousquetaire. Celui-ci se fit montrer la chambre, l'examina en tous pointa et parut satisfait. II y laissa son paquet. Peu après, le carrosse arrivait. Le voyage avait beaucoup fatigué le comte de Keroulaz. Ses joues étaient pourtant plus colorées, mais il était dans un tel état de faiblesse qu on dut le porter dans la chambre. On le déposa sur un divan. Enora s'assit auprès de lui : « Excusez-moi, Monsieur le comte, dit Penguilly, de vous donner cette chambre dont la fenêtre grillagée la fait ressembler à une prison, mais vous êtes encore un peu prisonnier. De plus, il n'y a qu'u­ne porte, cela nous facilitera notre tâche de gardiens car cette porte unique donne dans une grande chambre qui nous servira de corps de garde. — Je vous demanderai simplement, de ne pas faire trop de bruit à cause de mon

entre dans une violente fureur lors, Le Nestour, comme s'il avait besoin de libérer sa conscience, déclare : « Et bien, voilà ! J peux pas garder çà pour moi ! C'est trop dur... Tant pis si les autres me blâment... — Quelle fâcheuse nou­velle vas-tu m'apprendre encore ? demande Geor­ges — M. Georges, vous ne deviez pas le savoir, du moins de suite... Notre général Mercier doit être vengé ! fait Le Nestour eh montrant le ;poing et en serrant les dents. — Bien sûr, mais explique-toi ! — ...Savez-vous, M. Georges, ce qu'ils ont fait ces maudits républicains, après l'avoir tué ?... ï ls l'ont promené dans une charrette à travers les rues de Loudéac, puis ils l'ont jeté sur les marches de 1 é-glise où tout mutilé, il est resté exposé trois jours... J'étais là. J'ai vu... » M. Georges a écouté sans bron­cher ! (Mais son visage s'empourpre... Il entre brus­quement dans une violente fureur, et donne l'ordre-d'incendier le hameau dê^ïa Fontaine-aux-Anges, le lieu fatal de la mort de son ami. « Qu'il ne reste plus de trace ! » s'écrie-t-il au. comble de l'indignation... Mais Gonéçi entre et fait savoir que l'abbé Quille-vic va commencer la messe... (A suivre)

Q u e l q u e s t i t r e s d e "CŒURS cte HÉROS" LA ROSE ROUGE - LA FILLE DU CONDAMNE GOULVEN DE KERMOAL - SŒUR SAINT-YVES

LA FIN GLORIEUSE DU VENGEUR UN BRETON CHEZ LES BŒRS

Le SERMENT de PAT T- Un GARS de BELLE-ILE LE JEUNE NAVIGATEUR -.L'OTAGE

C Œ U R S D E H É R O S ? B E N

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E L I T P E A G

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E T S S ? ™ Franco : 20 Fr.

père, dit Enora. — Nous fermerons même la porte, répondit le mousquetaire. Il salua les prisonniers, verrouilla la porte et donna les clefs au sergent. Il mit deux soldats devant la porte. « Oh ! dirent-ils en riant, ce n'est pas ceux-là qui s échapperont ! — Qui sait ? » ré­pliqua Penguilly. Il s'installa près des senti­nelles avec le sergent. Les autres soldats dor­maient ou jouaient aux; cartes. Tout à coup, on frappa à la porte du couloir.

Un jeune gentilhomme accompagné de son gouverneur, entra et dit : — « J-e suis le vi­comte de Boisyse, écuyef de la reine. Je dési­rerais parler au chevalier de Penguilly. — C'est moi, monsieur, dit le mousquetaire, et je vois à votre air troublé que vous m'apportez une mauvaise nouvelle. Je vous prie donc de vou­loir parler bas, afin que nos prisonniers n'en­tendent pas. — C'est vous, chevalier, reprit le jeune horrime, qui êtes allé supplier la reine d'intercéder en faveur du comte de Keroulaz

18 »

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DANS MA Vlfc . JE N Al PEROU LA CARTE ET J Al „ T O U J O U R S f A . T T O O T À 1

LA LETTRE- „

CERTES. JEN AVAIS PLUS D'UNE DAMJ

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OU EL ETAIT T * VOTRE.

MÉTIER ?

MAC 5 FAQTôUR.

DES POSTE5

HB Le mousquetaire arriva à l'hôtellerie avec un gros paquet.

et sa fille ? — Précisément. Comme elle vous l'avait promis, la reine en a parlé au roi, niais celui-ci, hélas, n'a rien voulu entendre.

- Alors ils seraient perdus ! s'écria Penguilly. Non, c'est impossible !... » Il réfléchit quelques instants, et dit : « Voulez-vous prier la rein? de renouveler sa démarche auprès du roi ? Le capitaine des mousquetaires qui a une grande influence sur le mjonarque se trouvera là et appuiera sa demande. — Est-il au courant ? — Non, mais je vais lui écrire... » Et Penguil­ly griffonna quelques mots rapides sur un pa­pier qu'il cacheta. « Je vous serai donc oblige, M. le Vicomte de lui remettre cette lettre, en

(¡)íeu... ai papa... m marnai N o u s n e v o u l o n s p a s ê t r e c e â t e " î e w n e s s e s a n s e s p o i r "

C o m m e i l s s o n t t r i s t e s c e s e n ­f a n t s ! A u c u n s o u r i r e d a n s l e u r s y e u x , n i s u r l e u r s l è v r e s ! I l s o n t l 'a ir b i e n m a l h e u r e u x ! Qui s o n t -i l s : d e s s i n i s t r é s , p e n s e z - v o u s ?

N o n ! c e s v i s a g e s s a n s j o i e s e r e n c o n t r e n t p a r m i l l i o n s d a n s l ' im­m e n s e R u s s i e !

C e t t e p h o t o f u t l ' o b j e t d ' u n e v i ­v e d i s c u s s i o n e n t r e n o s a m i s : Y o u e n n F u r i e , Y v o n e t A n n a i g e t l e g r a n d A l f r e d ! E l l e v a u t l a p e i ­n e d ' ê t r e r a c o n t é e : C o m m e Y o u e n n p a r l a i t d e s a t r o c e s s o u f ­f r a n c e s m o r a l e s e t p h y s i q u e s d e s e n f a n t s r u s s e s e t d e l e u r s f a ­m i l l e s , A l f r e d h a u s s a l e s é p a u l e 3 e n d i s a n t : « D e s r a c o n t a r s t o u t ç a ! »

Y O U E N N . — Si t u d i s a i s v r a i , m a i s h é l a s ! E n i n s t i t u a n t l e u r « P a r a d i s », l e s S o v i e t s o n t c o m ­m e n c é p a r é t o u f f e r l ' a m o u r d t D i e u d a n s l e c o e u r d u p e u p l e r u s ­s e !

A L F R E D . — L ' A m o u r d e D i e u !. P e n h !...

Y O U E N N . — C o m m e n t ? N o n m a i s , t u t r o u v e s ç à b i e n t o i , q u e l 'on a p p r e n n e c e c i a u x e n f a n t s : « T u d o i s r e n i e r D i e u e t d é t r u i r e t o u t e e o u i e s t r e l i g i e u x ! »

A L F R E D . — ' . . .Oh ! O h !...

Y O U E N N ( c o n t i n u a n t ) . — T u n « d o i s p a s b o n o . . . T t o n rjère, n i t a m*sre à m o i n s q u ' i l s n e s o i e n t c o m -m u n i s t o s i !

A L F R E D . — N e v a s p a s s i l o i n .

Y V O N . — A h t i e n s ! C e l a t e c h o q u e ?

A L F R E D . — T u n e v o u d r a i s t o u t d e m ê m e p a s q u e j e n e r e s ­p e c t e p a s m e s p a r e n t s !

Y O U E N N . C ' e s t p o u r t a n t le c a t é c h i s m e b o l c h e v i q u e q u i e n s e i ­g n e c e l a !

A L F R E D . — B a h ! b a h ! b a h !...

Y V O N . — T o u t d e m ê m e , A l ­f r e d , v o u d r a i s - t u q u ' o n o b l i g e tes p e t i t s f r è r e s e t s œ u r s à c h a n t e r : « N o u s n ' a v o n s p l u s d e p a p a , n i d e m / a m a n ! » ?

A L F R E D . — Y m a n q u e r a i t p l u s q u e ç à ! J e l e u r e n v e r r a i u n e p a i ­r e d e t a l o c h e s .

Y O U E N N . — C e s o n t c e p e n d a n t l e s p a r o l e s q u ' o n t r o u v e d a n s l e c h a n t d e l a J e u n e s s e s o v i é t i q u e . . . T u a i m e s m i e u x n o t r e B r o - G o z . p a s v r a i ?

A L F R E D . — E n t r e l e s d e u x , é -v i d e m m e n t ! (mais il secoue la t ê ­te d'un air peu convaincu).

A N N A I G . — E t l a d é f e n s e f a i ­t e a u x m a m a n s p a r l e s S a n s - D i e u d ' a p p r e n d r e l e s p r i è r e s à l e u r s en ­f a n t s ! C ' e s t de l a l i b e r t é , ç à ?

A L F R E D . — V o u s ê t e s d e b e a u x p a r l e u r s p e u t - ê t r e , m a i s m o i , c e q u i c o m p t e , a p r è s t o u t , v o u s m ' e n ­t e n d e z , c ' e s t « ç à » ! ( E t il se frappe sur l ' e s t e m a c ) .

Y O U E N N . — A l o r s s i t u n e v e u x p a s c o n n a î t r e l a f a m i n e , j e t ? s o u ­h a i t e l e P a r a d i s d e s S o v i e t s : 4 0 m i l l i o n s d ' a f f a m é s e n 1 9 2 1 - 2 2 , d o n t p r è s de 4 m i l l i o n s m o r t s !... 5 0 m i l l i o n s d ' e n f a n t s a b a n d o n n é s , m o u r a n t d e f a i m ! C à , m o n v i e u x , c ' e s t p r o u v é !

Y V O N . — E t l e s p e r s é c u t i o n s , l e s a t r o c i t é s , l e s m a s s a c r e s d e p r ê ­t r e s , d e r e l i g i e u x , l e s é g l i s e s dé ­t r u i t e s , p r o f a n é e s , t o u t e c e t i g u e r r e d i a b o l i q u e f a i t e à D i e u !

Y O U E N N . — D i s , A l f r e d , t e q u i e s d e Q u i m p e r , t u a i m e r a i s v o i r t a c a t h é d r a l e t r a n s f o r m é e e . n a i n e é l e c t r i q u e , p l e i n e d e d y n a ­m o s e t d e t u r b i n e s ?

A L F R E D . — A h ! d i t e s p a s d-, m a l d e m o n v i e u x Q u i m p e r o u ç: i r a m a l !

Y V O N . — C ' e s t b i e n h é l a s , c e q u i a r r i v e r a i t s i l e s B o l c h e v i k s s ' a m e n a i e n t p a r ic i !

ALFRED ( h a u s s e l e s é p a u l e s e t v o y a n t l ' a i r a n g o i s s é d e n o s t r o i s a m i s , il d i t : —- V o u s f a i t e s p a s m a u v a i s s a n g

A N N A I G . — J e f r é m i s e n y s o n g e a n t !

Y O U E N N . — O u i , A l f r e d , t u p e u x s o u r i r e , m a i s n o u s , l e s O l o -l e i z qu i v e u l e n t m o n t e r , s o m m e s p r o f o n d é m e n t a t t a c h é s à l ' h é r i t a g e d e n o s a i e u x . . .

Y V O N . — . . . d o n t l ' idéa l e s t . D o u e h a B r e i z , D i e u e t B r e t a g n e . . .

A N N A I G . — N o u s q u i p a r t i c i ­p o n s à l a r e n a i s s a n c e d e l a P a t r i e d e s v i e u x s a i n t s . . .

Y O U E N N . — . . . s o u s l e s i g n e m i l l é n a i r e d e l a C r o i x C e l t i q u e e t d e l ' H e r m i n e b r e t o n n e . . .

Y V O N . — . . . N o u s n e v o u l o n s p a s s u b i r l e t r i s t e s o r t d e s m a i j

h e u r e u x e n f a n t s r u s s e s ! Y O U E N N (avec f o r c e ) . — E t

c'est p o u r q u o i n o u s s o u h a i t o n s comme t o u s l e s g e n s s e n s é s , l a v i c t o i r e des v a l e u r e u s e s a r m é e s q u i c o m b a t t e n t l e m o n s t r e b o l c h e ­v i q u e !

A L F R E D , (mi-ironique, mi-cu­rieux). — E t s i c e m o n s t r e a v a i t

d e s s u s ? Y O U E N (avec gravité) : —

E t b i e n , c o m m e le d i s a i t B o t r e l , s i n o s s a n c t u a i r e s e t n o s c a l v a i r e s é t a i e n t a n é a n t i s p a r h a i n e , n o u s p r i e r o n s d e v a n t l e s é t o i l e s .

Et nos amis s'en a l l è r e n t e u chantant un hymne b r e t o n . . . L e -gra-nd Alfred ébahi, c h e r c h a n t à rassembler ses idées, les suit d u regard... En passant devant le vieux calvaire du c a r r e f o u r , il a remarqué les trois Ololê s a l u e r . . . la croix de granit...

A L F R E D : ( s o n g e u r ) — I l s s o n t « b l i n d é s », c e s p e t i t s !

! L a R u s s i e e s t lo in la B r e t a g n e

Y O U E N N . — P e u t - ê t r e , m a i s n ' e m p ê c h e q u e s i i ~ s h o r d e 3 r o u ­g e s é c r a s a i e n t l e s a r m é e s e u r o ­p é e n n e s , q u ' e l l e s n e s ' a r r ê t e r a i e n t p a s e n c h e m i n e t n o t r e c h e r p a y s ( i ' A r m o r c o n n a î t r a i t à s o n t o u r l e s h o r r e u r s d e l a b a r b a r i e .

O l o l ê

s u r l e t e r r a i i )

d e s S p o r t s

Q u e l q u e s A s b r e t o n s

Théo HENRY, un jeune lor ientaisde l t i ans . r i i é o est champion et re ­cordman de France cadet de course à pied. 300 m . en 3'ô"G,'10. Cela corres­pond a une moyenne de Vius de 30 kms a l 'heure! Les critiques sportifs con-s i J è r e n t T h o H e n r y com­me le cadet le plus rapide d 'Europe.

Pierre LE BERRE, de la Phalange d'Arvor de Q u i m por a lait une br i l lante saison. 11 est champion de Bretagn< des 400 m., et ses victoires n< se comptent plus. En fin d'an­née, Le Berre a te rminé 5« devant de nombreux as f r a n ­çais, dans l'épreuve du kilo­mèt re , organisée à Par is . Du

"même coup, le Qu impcro i battait le record de Bretagrn des 1.000 m . en 2" 33" .

Francis YHUEb, foot­bal leur et capitaine du C .E .P de Lorienl est depuis plusieurs années l'un des meilleur;s spé­cialistes bretous du ballon rond. Yhuel a été plusieurs

P i e r r e LE B E R R E

fois sélectionné dans l 'équipe de Bretagne où il a toujours tenu un rôle de premier p l a n .

E l en fin voici « Jean-Mar ie » n'otre populaire J . - M . GOASMAT C e l u i - c i , dont certains par i ­siens voulaient se moquer leur a répondu que '( tout ce que l ' o n pouvait dire n oie gênait pas », et le leur a prouvé en battant succes­sivement tous les as français.

A l a n Kure*

Medisin koz Plogontg G w e c h a l l e on e P l o g o n e g e u r m e d i s i n k o z h a n ' e n

d e v o a k e t e b a r e K e r n e . K e r e t e o a g a n t h o l l d u d a r b a r r e z a z o u j e a n e j a n e v e l e u n t a d . K o u l s k o u d e e l a v a r a n g a c u m a r t e z e r a k e t o u e z a r r e - m a n e o a , e u n n e b e u t p a o t r e d h a g о d e v o a eun. t . a m m k a s o n i o u z a r medisin k o / . A r b u o t r e d - s e . d a o u s t d e z o d a z o u g e n f d i l h a d g l a 3 n e o a n t k e t g l a z i d e g P l o g o n e g . A n a r c h e r i e n e o a n t , d i f e n n o u r i e n a r r e i z h a g a n u r z v a t !

P e n a o s e t a , о d e v o a o r r e - m a n k e m e r e t d r o u g o u ¿ a r m e d i s i n , g w e l l a d e n o v e v a d'à r m a r e - s e ? N e o a r d e n m a t a - w a l c ' h n a p e n a o s n a p e r a k . iMeur a h i m a l a v a r e n d e v o a b e t c ' h o a r i e t a n « t r c a d - l e u e » d a « V e g - e - d c t g » а Н е з , r a k k a r o u t a r a e c ' h o a r z i n e w a l c ' h p a g a v o a n t u h a g a n n o t r o n e d - m a n , b r a z i g a n f a m m a n e z e , o d i v i j e t o u e t e g a s t i z a e v i t a n d i s -m e g a n s o u - з е .

D i o u z e d u , a r m e d i s i n k o z a o a w a r e v e z . E u n d e r v e z e y e a s , e g v v e t u r , d a w e l o u t e u n rien

k l a n v h a d a l e e t e v o e g a n t a n k a l z p e l l o c ' h e g e t n e s o n j e . P a o a o t i s t r e i d 'ar g e r e o a a n n o z t e n v a l -s a c ' h . K l a . ' k a r o a s e n a o u i a r c ' h o u l a o u e n n e l l e t e r n , m o t n e g a v a s e n n i n e m e t e u r p e n n a d p o u l c ' h e n n d é ­v ê t w a r e u n t a m m i g s o a t e u z e t .

к F e n o z , д т е a r m e d i s i n , e v o e u r g w a l l a b a d e n n !» p e u r l a v a r e t e c ' h e r g a n t a n m a t a j v j d c ' h

CYFF'alze coni e en hzeian

- - % ^ J Z ¿ % Z % 2 $ Í

hag an Archerien p a g l e v a s t r o u z k e z e g o t a o u l a m m a t w a r a n h e n t b r a s . N e j o m a s k e t a r m e d i s i n p e l l e n a r v a r . K e x -k e n t e k a s a s m a r c ' h h a g w e t u r w a r c ' h l a s e n n a£ h e n t h a g a t i s t e r n a s e l o e n . H e m m a n a v o e s t a g e t r a k t a l d i o u z l o s t a r g w e t u r h a , d i o u s t u , e n e m l a k e a s a r m e d i s i n e t r e a l l o c ' h e n n o u h a . . . y a o d'a.r g é r , m a o u i e , k a r r h a g a l l . , D r e c u r v a d e v i t a n e o a d i n a o n g a n t a n h e n t b e t e k a r v o u r c ' h . A r w e t u r , s k a n v i g a - w a l c ' h , a g e r z e b r a o d a h e u l a r m e d i s i n a o a c ' h o a z k a l e t e v e l e u r p e n -g o z - d e r o , d a o u s t d e z a n d a v e z a o a j e d i g m a t .

T r o u z c l a o u l a m m a r c ' h e z e g a d o s t a e b e p r e d h a g e u r v o u e z a c ' h o p a s : « E n a n o a l l e z e n n , c h o m i t a-z a v ! > A r m e d i s i n a b a o u e z a s da v a l e . K e r k e n t e t i s k e n n a s a n a r c h e r i e n d i w a r o c ' h e z e g . o f a p e r i o u d i s p a k e t , d a r é d a v e r k a e u n d i z e n t i d i g e z k e n a n a t o u z a l l e z e n n

« P e t r a a c ' h o a r v e z g a n e o c ' h , v a z u d v a t ? eme a r m e d i s i n k o z d i n e c ' h - t r e ! D a o u s t h a g e v o e r e t d i n d e s k i d e o c ' h h o m i c h e r ? A b a o e p e d a v a r e n e c ' h a l l k e t e u r p'harr-dre-dud k e r z o u t wa.r a n h e n t -c h o u h e p g o u l o u ? »

N o j o m a s k e t a n a r c h e r i e n d a c ' h o u l e n n a n e u r . e c ' h e l l i k r e d i . F l c p e o a n t o v o n t k u i t , f l e p o c ' h e g e t e u l l o u a r n a v i j e b e ^ « l o u z e t » g a n t e u r y a r .

YEUN.