nutrition et maladie d'alzheimer

55
Nutrition et Maladie d’Alzheimer Nutrition et Maladie Nutrition et Maladie d’Alzheimer d’Alzheimer Dr Nelly Le Dr Nelly Le Reun Reun Ploufragan, 16 octobre 2008 Ploufragan, 16 octobre 2008

description

nutrition et maladie d'alzheimerdocteur Nelly le Reunploufragan 16 octobre 2008CHU Brest

Transcript of nutrition et maladie d'alzheimer

Page 1: nutrition et maladie d'alzheimer

Nutrition et Maladie d’Alzheimer

Nutrition et Maladie Nutrition et Maladie d’Alzheimerd’AlzheimerDr Nelly Le Dr Nelly Le ReunReun

Ploufragan, 16 octobre 2008Ploufragan, 16 octobre 2008

Page 2: nutrition et maladie d'alzheimer

La maladie d’Alzheimer• Maladie neuro dégénérative• La plus fréquente des démences• 860 000 personnes atteintes• 100 000 nouveaux cas par an• Touche 20 à 25% des plus de 80 ans

Page 3: nutrition et maladie d'alzheimer

A côté des signes fondamentaux de la maladie la perte involontaire de poidsest très souvent oubliéeC’est une complication fréquente de la maladie : présente chez 30 à 40% des malades à tous les stades de la maladie

Elle peut précéder les premiers symptômes cliniquesLe risque d’apparaître augmente avec la sévérité de la maladie

Steward et al.,Arch.neurol.2005

Page 4: nutrition et maladie d'alzheimer

Les problèmes nutritionnelsaggravent la fragilité des malades, favorisent la survenue de morbidités , la dépendance, et l’épuisement de l’aidant

Page 5: nutrition et maladie d'alzheimer

(Adaptée de M. Ferry, Année Gérontologique, 1995)

Système immunitaire

Masse musculaire et force

Perte depoids

Trophicité cutanée

Infections

Sarcopénie,dépendance,

chute, fracture

Escarre

Risque d’irréversibilité

Conséquences de la dénutrition

Page 6: nutrition et maladie d'alzheimer

La prise en compte de l’état nutritionnel limite la perte de poids pendant une longue période d’évolution

La prise en charge doit être adaptée aux stades de la maladie et aux conditions de vie du malade

Page 7: nutrition et maladie d'alzheimer

POURQUOI LA MALADIE FAIT-ELLE PERDRE DU

POIDS?

Les facteurs sont multiples associant ceux propres au vieillissement et ceux de la maladie

Page 8: nutrition et maladie d'alzheimer

Diminution des apports alimentaires :

-Les difficultés pour s’approvisionner,cuisiner,s’alimenter

-L’épuisement et le manque d’informationsde l’aidant

-Les troubles du comportement alimentaire(praxiques ou d’opposition)

-les troubles de la déglutition

Page 9: nutrition et maladie d'alzheimer

-Une diminution de l’appétit (par diminution de l’odorat et du goût)

-Les médicaments

-L’état bucco-dentaire

-Une maladie intercurrente

Page 10: nutrition et maladie d'alzheimer

Augmentation des dépensesénergétiques

Fonction de l’activité physique, de la déambulation, du stade de la maladie

Page 11: nutrition et maladie d'alzheimer

Perturbations biologiques

-baisse de sécrétion du neuropeptide Y(peptide stimulant l’appétit)-augmentation du cortisol-augmentation du TNF

Page 12: nutrition et maladie d'alzheimer

Effet des médicaments spécifiques

-Du fait des effets digestifs indésirables(début de traitement, augmentation des posologies)Mais le risque de perte de poids est diminué chez les patients traités: effet protecteur

Gillette-Guyonnet S. et al.,J. of Gerontology, 2006

Page 13: nutrition et maladie d'alzheimer

COMMENT REPERER LES TROUBLES

NUTRITIONNELS ?

• Suivi mensuel du poids du malade et de l’aidant (courbe de poids et calcul IMC; mesure du tour de bras)

• MNA , albuminémie (médecin traitant)

Page 14: nutrition et maladie d'alzheimer

MNATM

Page 15: nutrition et maladie d'alzheimer

MNATM

• Outil clinique d’évaluation de l’état nutritionnel• Dépistage précoce de la DPE du sujet âgé• 18 questions simples

– Étape 1 : 6 questions de dépistage• Score maximum : 14• Si score < 12 : continuer l’évaluation

– Étape 2 : 12 questions d’évaluation globale

Page 16: nutrition et maladie d'alzheimer

MNATM : interprétation de l’étape 2

MNA

MNA > 24État nutritionnel

satisfaisant

MNA [23,5 - 17]Risque de malnutrition

MNA < 17Mauvais état nutritionnel

Conseils diététiques simples

Déterminer la cause Bilan biologique (dont albumine)avis spécialisé

Intervention nutritionnelle(enrichissement, CNO, NE)

- Nombre de repas < 2 => aide ménagère- Plus de 3 médicaments => réduire si possible

le nombre de médicaments

- Déséquilibre des repas => conseils diététiques- Ou avis spécialisé (diététicienne)

Page 17: nutrition et maladie d'alzheimer

Le diagnostic de dénutrition

< 30< 35albuminémie

< 17MNA

< 18≤ 21IMC

≥ 10 % en 1 moisOu ≥ 15% en 6 mois

≥ 5%en 1 moisOu ≥10% en 6 mois

Perte de poids

dénutrition sévère

dénutritioncritères

Page 18: nutrition et maladie d'alzheimer

QUELS CONSEILS PRATIQUES ?

Activité physique régulière

Alimentation équilibréeAlimentation adaptée aux troubles

Page 19: nutrition et maladie d'alzheimer

• Préalables

Consulter dentiste,ophtalmologiste,ORL une fois par an

Page 20: nutrition et maladie d'alzheimer

Alimentation équilibrée

quantitativementqualitativement

Page 21: nutrition et maladie d'alzheimer

Quantitativement

Contrairement à l’idée fausse qui prévaut

les besoins ne diminuent pas avec l’âge

Apports conseillés: >30 Kcal/kg/J soit environ 2000 kcal par jour

Seuil minimum: 1500 Kcal par jour

Page 22: nutrition et maladie d'alzheimer

25-30 %

35-40 %

5-10 %

25-30 %

Page 23: nutrition et maladie d'alzheimer

Répartition des apports

• déjeuner: 5 composantes-entrée (1)-plat principal: protéine + légumes/féculent (2)-produit laitier (1)-dessert: fruit cru ou cuit (1)

• dîner: 4 composantes-soit entrée (1)-plat principal: protéine + légumes/féculent (2)-produit laitier (1)-soit dessert: fruit cru ou cuit (1)

Page 24: nutrition et maladie d'alzheimer
Page 25: nutrition et maladie d'alzheimer

Alimentation adaptée

aux troubles

Page 26: nutrition et maladie d'alzheimer

L’ENVIRONNEMENTfonctionnel, sûr, accueillantbien éclairéni trop froid, ni trop chaud: pièce aérée, stores baissés si soleil éviter le bruit (télé ,conversations…)

L’INSTALLATIONInstallation de la table-table agréable

sets antidérapants vaisselle de couleur contrastée

-couverts stables et appropriés

Page 27: nutrition et maladie d'alzheimer
Page 28: nutrition et maladie d'alzheimer

Installation de la personnePas trop tôt

Proposer d’aller aux toilettes

Siège adapté,personne au fond de la chaise,dos droit,pieds àplat,genoux à angle droit

A la même place

Page 29: nutrition et maladie d'alzheimer

LE BIEN -ETREBouche hydratée: eau, eau pétillante, jus de fruits, spray, eau gélifiée Etat dentaire,appareil dentaire Appareil auditif

LE SERVICE- à heure régulière -présentation soignée des plats -saveur relevée avec des épices et des aromates -les plats un à un -vérifier la température

Page 30: nutrition et maladie d'alzheimer

POUR DONNER DU GOUT

Les condiments acides :Citron, vinaigre, cornichons

Les condiments amers :Ail, ciboulette, oignon, échalote

Les épices :Tous les poivres, paprika, safran, muscade, girofle,cannelle

Les herbes aromatiques :Thym, laurier, cerfeuil, estragon, basilique, menthe,

ciboulette, marjolaine, aneth

Page 31: nutrition et maladie d'alzheimer

LES SITUATIONS DIFFICILES

*le malade refuse et s’énerve

-rester calme (voix = bienveillance) -faire diversion ( musique, chanter, jouer, se promener ) -réessayer -prévoir des aliments qu’il pourra manger debout

Page 32: nutrition et maladie d'alzheimer

LES ALIMENTS POUVANT ETRE CONSOMMES DEBOUT: LES ALIMENTS « NOMADES »

-pizza, quiche, saucisson, tartes aux légumes-sandwiches -légumes crus en bâtonnets -poulet froid -gnochis, croque monsieur -croquettes de viande et de poisson -fromage -yaourt à boire -glace -compote à boire

-crêpe sucrée -gâteaux, biscuits

Page 33: nutrition et maladie d'alzheimer

*le malade mange très lentement

-prévoir une assiette chauffante

Page 34: nutrition et maladie d'alzheimer

*le malade fixe la nourriture et ne mange pas

-l’encourager ( verbalement ) ou masser les joues -l’aider -changer la texture

Page 35: nutrition et maladie d'alzheimer

**le malade avale de travers (toux,voix humide, raclements de gorge,crachotements…)

-s’installer en face du malade à la même hauteur-faire pencher la tête en avant

-attendre que la bouche soit vide pour bavarder ou avant d’introduire une nouvelle bouchée avec une petite cuillère posée sur la langue

-vérifier la température

-utiliser pour boire paille coudée ou verre à encoche nasale

-modifier les liquides :épaississant eaux gélifiées

-modifier la texture des aliments solides, relever le goût

Page 36: nutrition et maladie d'alzheimer
Page 37: nutrition et maladie d'alzheimer

EPAISSIR LES LIQUIDES

Matériel :-paille « coudée »-verre tronqué (à encoche nasale)

Température : les températures franches (froid,chaud) facilitent la déglutition

-EpaississantEaux gélifiées

Page 38: nutrition et maladie d'alzheimer
Page 39: nutrition et maladie d'alzheimer

TECHNIQUES D’EPAISSISSEMENT DES LIQUIDES

-Eau gélifiée:

25 g de gélatine en feuille pour 1l d’eau. Faire tremper les feuilles de gélatine,les égoutter,les incorporer dans l’eau chaude,aromatiser(sirop,jus de fruits,extraits de vanille…)répartir en portions individuelles et conserver au réfrigérateur 48h maximum

-Epaississants du commerce:

gel mix, magic mix, epailiss,thicken up neutre, clinutren, gerlinéa…

-Procédés artisanaux:

fécule, tapioca,farines pour bébés…

Page 40: nutrition et maladie d'alzheimer

Types d’épaississement

321 « dose » d’épaississant dans 100 ml

Boissonsfraîches

ou chaudes

642 càs de blédineDans 250 ml

Boissons chaudes à base de lait

Texture« gelée »

Texture«crème »

texture«nectar»

liquides

Page 41: nutrition et maladie d'alzheimer

Surveillance de l’hydratation

(Ferry M., Alix E. et al. Nutrition de la personne âgée, édition Masson, 3e édition, 2007, p.162)

Page 42: nutrition et maladie d'alzheimer

Les fausses-routes indues…

• Mauvais état général – Patient déshydraté, fatigué, dyspnéique…

• Troubles de la vigilance (causes métaboliques)

Page 43: nutrition et maladie d'alzheimer

• Causes iatrogènes : médicaments – Diminuant la vigilance (somnifères)– Touchant la fonction salivaire (anticholinergiques)

– Favorisant la déshydratation (diurétiques, neuroleptiques)

• La non-utilisation de la fonction favorise l’atrophie des muscles du carrefour oro-pharyngo-laryngé– Moins le patient mangera, moins il sera apte à manger…

• Causes buccales locales

Page 44: nutrition et maladie d'alzheimer

*le malade perd du poids:

Compenser, fractionner, enrichir

Modifier la texture

Le médecin pourra si besoin prescrire des compléments nutritionnels oraux sous forme de boissons, de potages

ou sous forme de flans, de crèmes si trouble de la déglutition

Page 45: nutrition et maladie d'alzheimer

COMPENSERremplacer

Le pain: pain de mie, biscottes,vermicelle ou tapioca dans le potage,biscuits,bouillie au petit déjeuner

Les légumes :potage plus riche en légumes,légumes en purée

Les fruits : fruit pressé, jus de fruit, compote, fruit cuit, fruit au sirop

La viande : 1 part peut être remplacée par 3 ou 4 produits laitiers

Les crudités: jus de légumes, jus de fruits, fruit pressé

L’huile des crudités: beurre, huile dans légumes cuits crème fraîche dans potage poisson à l’huile, mousses de poissons

Page 46: nutrition et maladie d'alzheimer

FRACTIONNER-collations :matin -jus de fruit,compote,lait,yaourt

après midi –laitage et jus de fruit

- fruit et biscuit

- boisson chocolatée et biscuit

- glace et coulis de fruit

en soirée –laitage(flan,semoule,petit suisse…)

-lait chaud et biscuit

-tisane sucrée et biscuit

-compléments nutritionnels oraux (pharmacie)

Page 47: nutrition et maladie d'alzheimer

:compléments nutritionnels oraux

Type:-hyperénergétiques (>1,5 kcal/ml) et/ouhyperprotidiques (>7g/100 ml)soit au moins 400 kcal et/ou 30 g de protides supplémentairespar jour(=2 unités par jour) (effet contre –productif surl’alimentation si plus de 3/j)Se servent chauds ou fraisEn plus du repas (et non à la place) et en collationSaveur en fonction des goûts, rajout de parfums possiblePrescription initiale: pendant 35 jours

Puis réévaluation+++(poids, ingesta,tolérance,observance)

Prescriptions ultérieures: maximum 3 moisHAS, 2007

Page 48: nutrition et maladie d'alzheimer

ENRICHIR en calories et/ou en protéines et/ou en

calcium

– Les potages et soupes• Tapioca, vermicelles, • crème fraîche, beurre, gruyère, jambon, œufs, poudre de lait écrémé ,

• haricots blancs ou rouges...• Poudre de protéine (pharmacie)

– Les légumes (les préparer plutôt en gratin)• Gruyère, crème fraîche, beurre, œufs, viande hachée, sauces…

– Les purées• Jaune d’œuf, fromage râpé, poudre de lait écrémé ou de protéine...

Page 49: nutrition et maladie d'alzheimer

– Les pâtes et le riz• Parmesan ou gruyère râpé, beurre, crème fraîche, œufs, lardons, dés de jambon, petits pois, morceaux d’omelette, viande hachée...

– Les laitages tels que yaourts, fromages blancs...• Confiture, gelée de fruit, miel, caramel, chocolat, fruits au sirop...

– Les desserts les plus caloriques• Gâteaux de semoule, de riz, flans aux œufs, œufs au lait, fruits en gratins, en sabayon ou en clafoutis, quatre-quarts…

Page 50: nutrition et maladie d'alzheimer

Poudre de lait Poudre de lait 3 c 3 c àà ss

8 g de 8 g de protprotééinesines

Poudre de Poudre de protprotééines 1cines 1cààss

5g5g

Fromage râpFromage râpéé20g20g

5g5g

ŒŒufuf1 jaune1 jaune

3g3g

CrCrèème frame fraîîche che ÉÉpaisse 1cpaisse 1cààss

80 cal80 cal

HuileHuile1c1cààss

90 cal90 cal

Page 51: nutrition et maladie d'alzheimer

MODIFIER LA TEXTURE SOLIDE

- Petits morceaux-Texture tendre (écrasée à la fourchette)-Texture mixée (viande mixée + purée) -Texture lisse (viande + accompagnement mixés)(consistance fromage blanc)

-Texture mixée semi liquide (consistance yaourt)-Texture mixée liquide (consistance boisson lactée)

avec bouillonavec lait ½ écréméavec petit suisse à 30% de MG

Page 52: nutrition et maladie d'alzheimer

* Le malade a des NAUSEES OU DES VOMISSEMENTS

Aérer la pièce,baisser le chauffageFaire des petits repas, plus fréquentsFaire mâcher lentementPrivilégier une alimentation froideBonne position : au moins 30 ° pendant le repas et l’heure qui suit

Éviter mets épicés, frits, gras, à odeur forte

Page 53: nutrition et maladie d'alzheimer

*le malade a des DIARRHEES

Faire des petits repas• Faire prendre des boissons à température ambiante régulièrement :Eau, bouillon salé, jus de fruits sans pulpe

• L’alimentation sera limitée en légumes, en fruits, en matières grasses cuites

Page 54: nutrition et maladie d'alzheimer

• le malade est CONSTIPE

• Bien surveiller la prise de boissons, les proposer plutôt fraîches

• Veiller à la consommation d’au moins 5 fruits ou légumes par jour (proposer des fruits secs)

• Proposer une activité régulière de marche

Page 55: nutrition et maladie d'alzheimer

ET QUAND TOUT ECHOUE?

Il n’est pas recommandé de mettre en œuvre une nutrition entérale dans les stades avancés de la maladie

(mais facteurs émotionnels, culturels, religieux, directives anticipées, personne de confiance)