Numéro 97 – Févrie r 201 7

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Numéro Numéro 97 Févrie Février 201 2017 Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver. Après le grand froid le soleil, Après la neige vient le nid, Après le noir vient le réveil, L'histoire n'est jamais finie. Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver, Et après la pluie le beau temps. Claude ROY Au sommaire : p. 2 Bravo aux jeunes diplômées ! p. 2 3, 2, 1... 100 ! p. 3 Est-ce ainsi que les hommes parlent ? p. 7 Album[s] (18) : Bonne fête, mouton ! p. 9 Photo : Lire une image fixe - La photographie de Robert CAPA p. 16 Lu dernièrement p. 18 C'est comme la confiture... p. 19 On vous informe ! p. 20 En direct du XX e siècle Faire de la grammaire... sans leçons de grammaire D'un(e) prof ... à l'autre La lettre du bac en français de HELMo Sainte-Croix 61, Hors-Château – 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Aurélie Cintori, Anne Dister, Pierre-Yves Duchâteau, Jean Kattus Informations – abonnement – numéros précédents - index : www.helmo.be > Formation continuée > D'un(e) prof à l'autre Contact : [email protected] 1

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Numéro Numéro 9977 – – FévrieFévrierr 201 20177

Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver.

Après le grand froid le soleil,

Après la neige vient le nid, Après le noir vient le réveil, L'histoire n'est jamais finie.

Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l'hiver, Et après la pluie le beau temps.

Claude ROY

Au sommaire :

p. 2 Bravo aux jeunes diplômées !p. 2 3, 2, 1... 100 !p. 3 Est-ce ainsi que les hommes parlent ?p. 7 Album[s] (18) : Bonne fête, mouton !p. 9 Photo : Lire une image fixe -

La photographie de Robert CAPA

p. 16 Lu dernièrementp. 18 C'est comme la confiture...p. 19 On vous informe !p. 20 En direct du XX e siècle

Faire de la grammaire... sans leçons de grammaire

D'un(e) prof ... à l'autreLa lettre du bac en français de HELMo Sainte-Croix

61, Hors-Château – 4000 LiègeComité de rédaction : Sylvie Bougelet, Aurélie Cintori, Anne Dister, Pierre-Yves Duchâteau, Jean Kattus

Informations – abonnement – numéros précédents - index : www.helmo.be > Formation continuée > D'un(e) prof à l'autre

Contact : [email protected]

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Bravo aux jeunes diplômées !

Ont obtenu leur diplôme à l'issue de la session de janvier 2017 :

Français -option Français langue étrangère

Géraldine EVRARDSylvie SCHMITZ

Français -option Religion

Camille PELSSER

Bonne route Bonne route !!

... 100 !

Dans 3 mois, en mai prochain, D'un(e) prof... à l'autre aura atteint l'âge vénérable de 100 numéros ! Sans compter les 8 numéros au format papier publiés « au siècle dernier », entre novembre 1997 et aout 1999 (il y a donc près de 20 ans) ni les 2 numéros spéciaux envoyés à la suite des attentats terroristes du 8 janvier et du 13 novembre 2015. Au total, 2030 pages d'informations, d'analyses et de suggestions didactiques publiées à ce jour, dans le but de tenter d'apporter une contribution aux quatre missions assignées aux hautes écoles : la

formation initiale, bien sûr, mais aussi la formation continuée, le recherche et le service à la société. Nous sommes aujourd'hui plus de 250 à avoir publié un jour un article ou quelques lignes dans « Dupala », comme nous l'appelons entre nous (D'un(e) prof... à l'autre).

À l'occasion de cet anniversaire qui s'annonce, nous renouvelons à chacun notre invitation à partager, avec les 750 abonnés actuels, une suggestion, un témoignage, une réaction, une lecture, une expérience d'enseignement du français, bref une semence qui puisse germer et porter des fruits chez un autre enseignant, dans une autre classe, auprès d'autres élèves : [email protected]

De notre côté, nous republions dès ce numéro 97 quelques-uns des articles parus entre 1997 et 1999 et qui n'ont rien perdu de leur pertinence. Voir page 20. En noir et blanc, bien sûr !

L'équipe de rédaction

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Est-ce ainsi que les hommes parlent ?

C'était un temps déraisonnable,On avait mis les morts à table,On faisait des châteaux de sable,On prenait les loups pour des chiens,Tout changeait de pôle et d'épaule.Le pièce était-elle ou non drôle ?Moi, si j'y tenais mal mon rôle,C'était de n'y comprendre rien.

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Léo Ferré chante Aragon, 1961.

Le nouveau président américain, « l'homme le plus puissant du monde », pratique un discours à l'exact opposé des valeurs que nous avons à cœur de défendre en tant qu'enseignants. Il n'est pas le seul : chez nous ou près de chez nous, d'autres personnes influentes, hommes ou femmes politiques, animateurs d'émissions de télévision, pratiquent le « parler chacal »1 qui leur rapporte quantité de votes ou une forte audience. Alors, faut-il laisser faire (« L'Ecole ne fait pas de politique ») ou bien, au contraire, analyser leurs stratégies de communication pour comprendre leur fonctionnement et donner ainsi à nos élèves les outils de décryptage qui leur permettront de développer leur sens critique ? Nous optons résolument pour la deuxième proposition.

1. Ecouter, lire, analyser le discours de Meryl Streep (13 janvier 2017)

http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/26/vid-o-donald-trump-se-moque-dun-journaliste-handicape/

http://www.premiere.fr/People/News-People/Golden-Globes-2017-l-emouvant-discours-anti-Trump-de-Meryl-Streep-dans-son

Le 13 janvier dernier, lors des Golden Globes 2017, Meryl STREEP recevait le prix Cecil B. DEMILLE pour l'ensemble de sa carrière. L'occasion pour l'actrice légendaire de 67 ans de faire un discours contre Donald Trump et pour la diversité à Hollywood.

1 Marshall Rosenberg, spécialiste de la communication non violente et de la résolution des conflits, a imaginé deux personnages, le chacal et la girafe. Le chacal hurle pour communiquer. C’est un langage fait de critiques et d’interprétations qui amplifie le conflit (et parfois le crée). La girafe parle autrement : elle observe sans juger, elle exprime des sentiments sans en rendre l’autre responsable. C’est le langage du cœur (la girafe est le mammifère terrestre qui a le plus gros cœur). http://www.mieux-apprendre.com/outils/autres-outils/article/chacal-ou-girafeVoir aussi D'un(e) prof... à l'autre n° 81, p. 7.

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Ecoutez le discours de Meryl Streep sous-titré en français, puis lisez-en la traduction ci-dessous, en vous posant les questions suivantes : - Que reproche exactement Meryl Streep à Donald Trump ?- D'après elle, quelles sont ses principales cibles ? Et pourquoi ?- Quelle responsabilité incombe aux acteurs (et sans doute aux enseignants) ?

Merci, merci beaucoup. Asseyez-vous, s'il vous plait. Je vous aime tous, pardonnez-moi, j'ai perdu ma voix à force de hurler ce week-end (NDLR : elle fait référence aux funérailles de Carrie Fisher, actrice culte de Star Wars) et j'ai perdu l'esprit un peu plus tôt cette année, donc je vais lire. Merci à l'Association hollywoodienne de la presse étrangère, pour reprendre ce qu'a dit Hugh Laurie. Vous, et nous tous dans cette salle, sommes les personnes les plus diffamées de la société américaine en ce moment. Pensez-y : Hollywood, les étrangers et la presse...

Mais qui sommes-nous et qu'est-ce qu'Hollywood de toute façon ? Juste un groupe de gens qui viennent d'ailleurs. Je suis née et j'ai été éduquée dans les écoles publiques du New Jersey. Viola (NDLR : Davis) est née dans une petite ferme de Caroline du Sud, avant d'aller à Central Falls, dans l'État de Rhode Island. Sarah Paulson est née en Floride, élevée par une mère célibataire à Brooklyn. Sarah Jessica Parker était l'une des sept ou huit enfants d'une famille de l'Ohio. Amy Adams est née à Vicence, en Italie. Et Natalie Portman est née et a grandi à Jérusalem. Où sont leurs certificats de naissance ? Et la magnifique Ruth Negga est née à Addis-Abeba, en Éthiopie, élevée à Lon… non, en Irlande, je crois. Et elle est là, nommée pour avoir joué une fille d'une petite ville de Virginie. Ryan Gosling, comme tous les gens les plus gentils, est canadien. Et Dev Patel, qui est né au Kenya et a été élevé à Londres, est là parce qu'il a joué un Indien élevé en Tasmanie. Donc, Hollywood est un mélange d'outsiders et d'étrangers, et si on les vire tous, vous n'aurez rien d'autre à regarder que du football et des arts martiaux mixtes, ce qui n'est pas de l'art !

Ils m'ont donné environ trois secondes pour dire tout ça... Donc, le seul travail d'un acteur est d'entrer dans la vie des gens qui sont différents de nous, pour vous faire ressentir ce que ça fait. Et il y a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup d'incroyables performances cette année qui ont atteint ce but : un travail à couper le souffle ! Mais il y a une performance cette année qui m'a soufflée. Elle m'a touchée au cœur, mais pas parce qu'elle

était bonne. Il n'y avait rien de bon là-dedans. Mais c'était efficace et ça a fait le boulot. Le public visé a ri et a montré ses dents. C'est le moment où la personne qui voulait s'assoir dans le siège le plus respecté de notre pays a imité un journaliste handicapé, quelqu'un sur qui il avait l'ascendant en termes de privilèges, de pouvoir et de capacité à répondre. Ça m'a un peu brisé le cœur et je ne peux pas me le sortir de la tête parce que ce n'était pas un film. C'était la vraie vie. Et cette envie d'humilier qui est mise en avant en public par quelqu'un de puissant a une incidence sur la vie de chacun. Parce que ça autorise les autres à faire de même. Le manque de respect invite au manque de respect. La violence incite à la violence. Quand les puissants utilisent leur position pour malmener les autres, on perd tous.

J'en arrive à la presse. On a besoin d'une presse avec des principes pour les tenir responsables à chacun de leurs dérapages. C'est pour ça que nos Pères fondateurs ont garanti à la presse sa liberté dans notre constitution. Donc, je demande seulement à l'Association hollywoodienne de

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la presse étrangère et à tous ceux de notre communauté de me rejoindre et de soutenir le Comité pour la protection des journalistes, parce qu'on va avoir besoin d'eux dans l'avenir et ils auront besoin de nous pour protéger la liberté.

Une dernière chose. Une fois, j'étais en train de chouiner2 sur un plateau de tournage à propos de quelque chose, on allait travailler durant le diner ou bien c'était à cause des longues heures de travail. Tommy Lee Jones m'a dit : « N'est-ce pas un incroyable privilège, Meryl, d'être un acteur ? » Oui, ça l'est. Et on doit tous se souvenir du privilège et de la responsabilité d'avoir de l'empathie. On devrait tous être très fiers du travail qu'Hollywood honore ce soir. Comme mon amie la regrettée princesse Leia me l'a dit une fois : « Utilise ton cœur brisé pour faire de l'art. » Merci.

2. Examiner quelques tweets et citations de Donald Trump. Les mettre en relation avec les extraits de presse (titres d'articles, citations) qui suivent3.

« M. Trump adore procéder par brutalités. »

« Un barbare à la Maison Blanche ? »

« Beaucoup d'ignorance et de confiance en soi » (Conseil de Mark Twain pour réussir en Amérique)

« Pour lui, se conformer à la loi, c'est trouver sa faille. »

« Un briseur de codes fasciné par le culte de l'homme fort »

« Cet iconoclaste libère les passions négatives : le racisme, la xénophobie, la misogynie. »

« Un mégalo narcissique » (ces 4 dernières citations sont de Sylvain Cypel, portraitiste de Donald Trump)

3. Lire l'analyse de Nancy Huston3 (page suivante). Certains passages ont été mis en évidence pour aider à distinguer l'essentiel de l'accessoire dans ce texte complexe.

2 Se plaindre, pleurnicher, geindre.

3 Extraits de l'hebdomadaire Le 1 n° 138, 18 janvier 2017.

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(*) L’ hybris, ou aussi hubris, du grec ancien ὕϐρις / húbris), est une notion grecque qui se traduit souvent par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré des passions, particulièrement de l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance et la modération. Dans la Grèce antique, l’ hybris était considérée comme un crime. Elle recouvrait des violations comme les voies de fait, les agressions sexuelles et le vol de propriété publique ou sacrée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hybris

4. Tenter une synthèse : à quoi reconnait-on le « parler chacal » ? Reparcourir les textes et les analyses produites pour arriver à une synthèse comme celle qui est donnée en exemple ci-dessous.

Les caractéristique du « parler chacal »

- brutalité, violence des propos, manque de respect dû aux personnes, pas d'empathie- amalgames- racisme, xénophobie, misogynie- non-respect (assumé) de la loi- propos rapides, simplistes, définitifs, manichéens, sans nuances : Les autres, c'est l'ennemi.- pas de réflexion sur les causes ni sur les effets- valeur « argent » supérieure à toute autre valeur (comme l'universalisme, l'entraide, les droits de

l'individu, etc.)- appel à la peur, développement de la paranoïa latente des auditeurs / lecteurs- dénonciation des élites et des intellectuels

Jean KATTUS

album[s] (18)

Bonne fête, Mouton !

Auteur : Luc BABA

Illustratrice4 : Marion DIONNET

Éditeur : Les Éditions de la Province de Liège, 2016

Format rectangulaire : 17 x 24 cm

Le mot de l'éditeur

Ahmed, enfant musulman, s'apprête à fêter l'aïd : la fête du mouton. Son copain Arthur s'est mis en tête de sauver l'animal, mais l'aventure ne se passera pas tout à fait comme prévu...

http://www.edplg.be/index.php?page=item&id=286

Le texte

Conçu pour des enfants d'une dizaine d'années, le texte est attachant notamment parce qu'il met à jour, avec humour, l'innocence et la naïveté des enfants face à une culture qu'ils ne connaissent pas, en l'occurrence celle des musulmans. Cette spontanéité les amène, avec leur bon cœur d'enfants qui

4 Luc BABA et Marion DIONNET sont les auteurs d'un premier album Mon ami Paco, qui aborde la question des migrants. Voir D'un(e) prof... à l'autre n° 39 et 41.

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aiment et défendent les animaux, à essayer de sauver le pauvre mouton qui va être tué. Sauf que... jamais ils n'avaient pensé qu'eux aussi mangent de la viande qui, bien entendu, provient d'animaux vivants qui doivent donc être tués eux aussi. Même que le père de l'un d'eux est... boucher et que c'est lui qui a vendu le mouton qui va être sacrifié par la famille d'Ahmed !

Bien entendu, avec des enfants de 12 ou 13 ans, il faudra prendre certaines précautions à l'égard de leur susceptibilité (bien légitime) de jeunes adolescents : « Aujourd'hui, nous allons lire un album qui est destiné à des enfants plus jeunes que vous, comme par exemple vos petits frères et sœurs. Ne vous étonnez donc pas de son style un peu enfantin. Si je l'ai choisi, c'est parce qu'il pose des questions intéressantes. Comme plus grands, vous allez pouvoir les identifier facilement. Par exemple, les thématiques que le livre aborde. Mais on va avant tout prendre plaisir à le lire... » Thématiques et questions intéressantes au demeurant, qui peuvent susciter des discussions fécondes : Quelle est la valeur d'une culture ? L'amitié peut-elle dépasser les différends ? Quelle relation entretenir à la nourriture, en particulier lorsqu'il s'agit de viande ?

Cet album ne s'en cache pas, il est porteur d'informations5 culturelles et il se veut aussi quelque peu didactique. Il est d'ailleurs suivi de quatre pages qui expliquent la différence entre arabe et musulman (amalgame fréquent), le sens de la religion, la fête du mouton (son origine, le texte biblique du sacrifice consenti par Abraham – texte commun aux 3 religions du Livre) ainsi que la référence au texte d'Alphonse Daudet, La chèvre de Monsieur Seguin, évoqué dans le récit. On peut imaginer, une fois la découverte de l'album achevée,

d'amener les élèves à rechercher par eux-mêmes ces explications et à les rapporter au groupe.

Le texte et l'image

La technique mise en œuvre, la linogravure, donne une image à la fois très expressive et sobre dans ses moyens d'expression6. L'impression sur papier mat et les visages des personnages, la plupart du temps pensifs ou souriants, délivrent une impression de douceur, malgré le contraste noir/blanc.

Texte et illustrations se complètent habilement, en donnant à voir, pour les illustrations, ce que le texte évoque, par exemple en attirant l'attention du lecteur sur un élément de la culture arabo-musulmane (le thé et les petits gâteaux servis aux nombreux convives réunis autour de la table basse, toutes générations confondues).

Proposition d'animation lecture : reproduire en grand format A3 les seules illustrations et proposer aux élèves de les remettre en ordre. Cela les poussera à une observation approfondie des dessins et à imaginer le récit correspondant. Dans un deuxième temps, fournir les textes aux élèves et leur demander de les associer aux illustrations, ce qui leur permettra de vérifier la cohérence de leur récit. Enfin, lecture du texte-image complet et ordonné.

Jean KATTUS

5 Voir l'éditorial du numéro précédent (n° 96).

6 http://dessinsdemarion.blogspot.be/

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PHOTO

Durant plusieurs numéros, nous vous proposerons de plonger dans le 8e art avec la présentation de différents photographes célèbres ainsi que de certaines de leurs œuvres illustres. L’objectif d’une telle rubrique est à la fois culturel (sensibiliser à la démarche artistique d'un photographe), patrimonial (découvrir, se familiariser avec le patrimoine culturel photographique commun) et didactique (développer des compétences de lecture à partir d’images fixes). Nous vous proposerons une série de documents et de ressources utiles pour l’exploitation de ces thématiques en classe. Par ailleurs, différentes pistes didactiques précises seront suggérées en lien également avec des outils pédagogiques récents.

La lecture d’images présente de nombreux avantages, notamment celui d’exercer des démarches de lecture à partir d’un support différent, parfois considéré comme plus attractif car mobilisant une lecture instantanée. De fait, l’image se donne à voir de manière immédiate, contrairement au texte qui contraint à une lecture successive et linéaire. L’objectif poursuivi à travers cette rubrique est de travailler « l’image en elle-même et pour elle-même »7. dans la perspective de construire des compétences communes, transversales. L’habitude veut que l’on présente l’image comme une « entrée », une étape préparatoire vers la littérature. Or, elle requiert des démarches de construction du sens tout aussi complexes. Il n’y a pas de hiérarchie à établir entre ces deux supports, mais plutôt des convergences à rechercher en termes d’aptitudes, de compétences de lecture.

A l’heure des études internationales qui nous rappellent les grandes difficultés éprouvées par les élèves du secondaire quant à la compréhension en lecture, pourquoi ne pas tenter une approche pluriculturelle et sensibiliser ces derniers à la construction globale et interactive du sens d’un « texte » (entendu au sens large) via différents supports ?

Bonne découverte donc et à vos appareils !

LIRE une image fixe - La photographie de Robert CAP A

1. Brève présentation du photographe

Robert Capa est né à Budapest le 22 octobre 1913 sous le nom d’Endre Friedman, dans une famille de la bourgeoisie juive. Contraint de quitter la Hongrie en 1931, il s’installe à Berlin. Il réalise en 1932, à Copenhague, son premier reportage consacré à un meeting de Léon Trotsky en exil. Mais

7 Voir à ce propos l’article de J-A HUYNH et G. DI ROSA, Présentation, in Le Français aujourd’hui, 2008/2 n°161, pp. 3-8.

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l’arrivée d’Hitler au pouvoir le contraint à nouveau à l’errance. Il s’établit à Paris en septembre 1933.

Dans le quartier de Montparnasse où se regroupent les étrangers, il noue des contacts avec des photographes qui deviennent ses amis : son compatriote André Kertész, David Seymour surnommé Chim, et Henri Cartier-Bresson. À l’automne 1934, il se lie avec une jeune juive allemande réfugiée, Gerda Pohorylle, qui travaille pour des agences photographiques. Elle sera à la fois sa compagne et son agente. Vivant dans des conditions matérielles extrêmement précaires, ils décident d’adopter des pseudonymes : lui devient Robert Capa, elle Gerda Taro. Tous deux émergeront comme photoreporters à la faveur de la guerre d’Espagne, dans laquelle elle trouve la mort en juillet 1937.

Robert Capa a photographié cinq guerres : la guerre civile d’Espagne (1936-1939), la résistance chinoise à l’invasion japonaise (1938), la seconde guerre mondiale en Europe (1941-1945), la première guerre israélo-arabe (1948), enfin la guerre d’Indochine (1954) où il meurt en sautant sur une mine, le 25 mai 1954, à l’âge de quarante ans. Personne n’avait avant lui photographié la guerre avec un tel mépris du danger ni avec une plus vive compassion pour les combattants et surtout pour les populations civiles victimes des conflits. Dès 1938, la presse l’intronise comme « le plus grand photographe de guerre ».

Cette partie très importante de son œuvre, qui appartient à notre imaginaire collectif, a cependant occulté d’autres aspects de son travail, comme les portraits d’artistes ou des reportages étonnants sur les pèlerinages de Lisieux ou le Tour de France de 1939. Sans doute comprenons-nous mieux pourquoi Julia Friedmann, sa mère, a refusé pour lui les honneurs du cimetière militaire d’Arlington, au motif qu’il avait toujours haï la guerre.

Source: http://www.bnf.fr/documents/dp_capa.pdf

La biographie de Capa en B.D. :

Florent SILLORAY (scénario et dessin), Capa. L'étoile filante. Casterman, 2016.

Le biopic sans fard d'une légende de la photographie.

1954 : Robert Capa dresse le bilan d'une vie passée à courir les champs de bataille du monde entier. Loin de l'image de tête brulée qui lui colle à la peau et qui a fait de lui une légende du photojournalisme, il se raconte sans fard et dévoile la blessure originelle qui a décidé de toute son existence...

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2. Bain de photographies

(1) FRANCE. Paris. Place de la Bastille.Manifestation du Front populaire, 14 juillet 1936.

© Robert Capa / International Center of Photography / Magnum Photos

(2) Mort d'un soldat républicain (cliché intitulé aussi Mort d’un milicien).

5 septembre 1936

(3) La Tondue de Chartres, aout 1944.

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(4) Le 6 juin 1944, il est le seul photographe présent lors du débarquement allié en Normandie, sur la plage d’Omaha Beach.

Cette série de photographies est connue sous le titre de Magnificent Eleven8.

3. Proposition d’exploitation didactique

Scénario méthodologique :

1. Soumettre le bain de textes (photographies) aux élèves.

� Suggérer différentes questions d’observation : - Qu’observes-tu sur chacune de ces photos ? - Quelles récurrences, similitudes observes-tu ? Quels sont les points communs entre ces photos ? - Quelle est ta photo préférée, pourquoi ? - …

� Contextualiser brièvement les œuvres (point de vue historique) et attirer l’attention des élèves sur les cadrages, les mises en scène étudiées, les caractéristiques techniques de la construction de l’image.

2. Proposer une série d’extraits, de citations (ci-dessous) à propos de l’œuvre du photographe.

� Demander à l’élève d’associer chaque extrait à l’une des photos du bain de textes de son choix et d’expliquer pourquoi, de justifier.

� Mise en commun et prise de notes au tableau des différentes justifications des élèves sous la forme de mots-clés (ex : flou = suggestion du mouvement / proche de ses sujets = volonté de vérité, d’authenticité / prend part aux conflits = engagement idéologique / volonté de dénoncer des situations difficiles = humaniste, …)

8 Voir à ce propos la B.D. Omaha Beach, Tome 1, de MORVAN et BERTAIL (Dupuis, 2014) accompagnée du dossier explicatif consacré à cette série de photos.

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Il importe de centrer la prise de notes sur les justifications esthétiques : quelles sont les volontés du photographe, que cherche-t-il à suggérer au spectateur ? Quels effets son œuvre produit-elle ?

Citations

A. « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près … »

→ photo : ……………………………………………………………………car …………………………………………………………………………

B. « En Espagne, pas besoin de trucage pour prendre des photos. Inutile de poser. Les images sont là, il n’y a qu’à les prendre. C’est la vérité qui fait les meilleures photos, la meilleure propagande. »

→ photo : ……………………………………………………………………car …………………………………………………………………………

C. « Ses images ne sont pas des accidents. L’émotion qu’elles renferment ne s’y est pas déposée par hasard. Il savait photographier le mouvement aussi bien que la gaieté ou la détresse. Il savait photographier la pensée. » (John Steinbeck)

→ photo : ……………………………………………………………………car …………………………………………………………………………

D. « Il nous rappelle avec une éloquence visuelle inégalée que la force d’âme, la bonté et l’optimisme de chacun d’entre nous sont les remparts les plus robustes et les plus héroïques contre les forces des ténèbres. » (Richard Whelan, son biographe)

→ photo : ……………………………………………………………………car …………………………………………………………………………

3. Demander aux élèves d’identifier les principaux principes esthétiques de l’œuvre du photographe9. Synthétiser leurs réponses sous la forme d’un tableau.

Ce que nous avons observé Les effets produits sur le spectateur Exemples

4. Réinvestir les apprentissages à partir d’une autre œuvre de Robert Capa. Proposer une nouvelle photo10 (page suivante) et demander aux élèves de repérer les principes esthétiques, chers au photographe, à l’œuvre dans cette image.

9 Il pourrait être intéressant d’utiliser la BD biographique de Capa afin d’enrichir la réflexion.

10 Consultez le site de l’agence Magnum qui répertorie un grand nombre de photos de Capa, disponibles en bonne qualité et avec quelques explications.

https://pro.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL535353#/CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL535353&POPUPIID=2S5RYDWJ5RMV&POPUPPN=3

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(5) Italie, près de Troina, 4-5 aout 1943. Un paysan sicilien explique à un officier américain par où les Allemands sont partis.

Robert Capa © International Center of Photography

4. Prolongements:

� Bibliographie sélective :

- Robert CAPA, La Collection. Phaidon, 2001.

- Robert CAPA, Les grands photographes de Magnum Photos. Hachette, 2004.

- Jean LACOUTURE, Robert Capa. Photo Poche, Actes Sud, 1988.

- Robert CAPA. 100 photos pour la liberté de la presse, Reporters sans frontières. Spécial no 50, 2015.

- J.-D. MORVAN et D. BETAIL + R. CAPA,, Omaha Beach, 6 juin 1944. Aire libre – Dupuis, 2014.

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� Ouvrage visant à développer la créativité :

Philippe BRASSEUR, Eurêk’art ! , Éditions Palette, 2016.

Pourquoi ne pas s’essayer à l’interprétation ?

L’image, par la polysémie de ses composantes, constitue un formidable déclencheur de parole et d’écriture. L’ouvrage polymorphe de Philippe BRASSEUR encourage l’élève à construire le sens global d’une œuvre en le guidant dans sa démarche d’interprétation par le biais de multiples questions. Par ailleurs, la sélection permet à l’élève de se familiariser avec de nombreuses œuvres picturales, issues de courants artistiques variés. Un ouvrage ludique et didactique, clé sur porte, afin de travailler différents aspects de l’analyse de l’image.

En effet, les 30 consignes créatives portent sur différents sens :

- le sens de l'observation (Ex. : Fixez cette image pendant une minute. Que remarquez-vous à la fin que vous n’aviez pas remarqué au début ? Qu’est-ce que l’artiste a choisi de ne pas représenter ?)

- le sens analytique (Ex. : Quelles formes géométriques se cachent dans cette œuvre ? Quelles oppositions voyez-vous dans cette image ?)

- le sens interprétatif, personnel (Ex. : En quoi cette image vous rappelle-t-elle un souvenir ou un moment de votre vie ? On vous offre cette œuvre. Où allez-vous l’accrocher ?)

Un tel travail pourrait aisément trouver sa place, sous la forme d’une routine (ouverture/clôture) dans le cadre d’une séance de cours, permettant à chacun de travailler un peu et régulièrement ses compétences de lecture d’images, mais également d’expression orale. Enfin, les démarches mises en œuvre par les élèves lors de ces brèves activités de lecture pourront aisément être réinvesties par la suite dans le cadre de lectures littéraires de textes résistants.

Voici un livre pour jouer à regarder les œuvres d’art, seul ou à plusieurs. Un livre où c’est le spectateur qui est au centre : ce qu’il voit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent face à une œuvre d’art. Comment ? Par le jeu et l’imaginaire, deux clés en or pour entrer dans le monde de la création.

Un livre dont VOUS êtes l’acteur, où c’est VOUS qui écrivez l’histoire en racontant ce que VOUS y voyez.

Le principe du livre : les pages sont coupées en deux.

- En haut, choisissez l'image qui vous plait parmi 30 chefs-d'œuvre.

- En bas, choisissez parmi 30 consignes créatives vous invitant à porter un regard personnel et décalé sur ces images.

- Découvrez 900 regards sur l'art !

Aurélie CINTORI

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Lu dernièrement

Laurent M AUVIGNIER , Continuer. Les éditions de Minuit, 2016.

Samuel, adolescent, décroche à tous les niveaux – scolaire, mais pas seulement. « Comme si même dans sa façon d'être, soudain plus rien ne répondait, comme s'il n'était plus capable de savoir s'il faisait chaud ou froid et de s'habiller en conséquence ; comme s'il n'était plus capable de savoir quel jour de la semaine on était ; comme s'il était incapable de savoir s'il était seul ou avec quelqu'un dans la pièce ; comme s'il confondait le jour et la nuit. »

Il vient de déménager à Bordeaux avec sa mère Sibylle, à la suite de la séparation de ses parents. Sibylle que l'on sent elle aussi très fragile, elle « à qui la jeunesse promettait un avenir brillant et qui a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu'à aujourd'hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter. Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu'elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire. »11

Partir dans un pays lointain et inconnu, dans la nature, prendre les risques que comporte une randonnée à cheval dans les montagnes et dans des régions loin de tout, pour faire une pause, renouer les relations avec les autres et avec soi-même... pari osé qui témoigne de l'amour que cette mère porte à son fils qu'elle veut sauver de lui-même (sans doute son meilleur ennemi) tout en se sauvant elle-même. Un roman fort et passionnant.

David VAN REYBROUCK , Zinc. Actes Sud, 2016.

David VAN REYBROUCK retrace ici l’histoire d’un infime territoire coincé entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, un confetti au statut unique en Europe, car déclaré neutre par les grandes puissances après la chute de Napoléon et jusqu’en 1919, faute d’un accord sur le tracé des frontières alentour. Il s’agissait à l’origine d’un banal conflit d’intérêts puisque se trouvait là un important gisement de zinc, minerai dont l’exploitation déjà ancienne connut son apogée au XIXe siècle.

Un siècle de neutralité heureuse du village de Moresnet, une sorte d’Europe en miniature : les nationalités s’y côtoient, les lois sont françaises, l’administration germano-belge, le service militaire est longtemps ignoré. Mais en 1914, l’Allemagne l’occupe avant que le traité de Versailles ne l’attribue à la Belgique. Et ce n’est qu’un début, car les guerres du XXe siècle ne cesseront de meurtrir la population de cette enclave autrefois privilégiée.

11 4e de couverture.

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Cette histoire, David VAN REYBROUCK nous la conte à travers le destin d’Emil Rixen. Né en 1903, cet homme ordinaire changera cinq fois de nationalité sans jamais traverser de frontière : « Ce sont les frontières qui l’ont traversé. »

Mais à travers ce destin singulier – et avec lui celui de la communauté méconnue des Belges germanophones –, c’est à deux sujets d’une actualité brulante que David VAN REYBROUCK nous invite à réfléchir : la fin d’une utopie européenne et le retour des frontières, véritables matérialisations sur le terrain de la résurgence des nationalismes.

http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/zinc

Paul WATZLAWICK , Faites vous-même votre malheur. Seuil, 1990.

Vivre en conflit avec le monde et, en particulier, avec les autres hommes, voilà qui est à la portée du premier venu, mais sécréter le malheur tout seul, dans l'intimité de son for intérieur, c'est une autre paire de

manches. On peut toujours reprocher son manque d'amour à un partenaire, attribuer les pires intentions à un patron ou mettre sa propre mauvaise humeur sur le compte du temps qu'il fait - mais comment s'y prendre pour faire de soi-même son pire ennemi ?

Ce livre de Paul Watzlawick .../... se veut une parodie des livres de conseils pratiques (comment construire soi-même sa maison, comment se faire des amis, etc.). L'auteur y examine tous les moyens qui sont à notre disposition pour nous rendre vraiment malheureux ; soit ceux que nous pratiquons déjà sans avoir besoin de conseil (ruminer sur le passé, ou exiger de la personne aimée qu'elle partage absolument tous vos gouts par exemple), soit ceux qui exigent une technique spéciale : à ce titre, nous sont d'ailleurs prescrits quelques exercices pratiques gradués selon leur difficulté.

Car si la vie est un jeu, elle doit relever de la théorie des jeux ; et si la situation est désespérée, la solution est peut-être désespérément simple.

http://www.babelio.com/livres/Watzlawick-Faites-vous-meme-votre-malheur/8831

Suggestion : pratiquer un exercice de lecture à voix haute de l'extrait sélectionné ci-dessus. Il permet en effet de mettre en œuvre une augmentation progressive du volume de la voix et un travail très intéressant des variations de l'intonation expressive, en crescendo.

Jean KATTUS

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C'est comme la confiture...

Musique

Du 2 au 5 février 2017, l’OPRL part sur les chemins de l’exil des grands compositeurs. À travers sept concerts organisés tant à la Salle Philharmonique qu’à l’Université, à La Cité Miroir et au Théâtre de Liège, ce Festival rappelle qu’autour de la Deuxième Guerre mondiale, des musiciens ont fui l’Allemagne nazie pour connaitre une vie meilleure, que d’autres ont essayé de survivre en pratiquant la musique dans les camps, que d'autres encore ont été interdits parce qu’ils étaient juifs, communistes ou qu'ils composaient de la musique d'avant-garde. Une plongée dans cet univers de création contrainte, nécessaire, vitale.

Dans ce Festival, on épinglera notamment :

- Du côté des "classiques" du genre, le Quatuor pour la fin du Temps d'Olivier Messiaen, créé en janvier 1941 au Stalag de Görlitz où le compositeur était prisonnier. Il fut composé, contexte oblige, pour une formation atypique (piano, violon, violoncelle et clarinette). Cette œuvre est sans doute l'une des plus fortes écrites dans les camps. Samedi 4 février à 16h à la Salle Philharmonique de Liège par Het Collectief.

- « Le Block 15 » est le baraquement qui était réservé aux musiciens dans le camp de Birkenau. Le pianiste Pierre Amoyel et la violoncelliste Emmanuelle Bertrand redonnent vie à des musiciens et des compositeurs qui, malgré l'horreur quotidienne, continuèrent à pratiquer leur art dans ce contexte. Les deux musiciens reconstituent ainsi musicalement l'une des pages les plus bouleversantes de l'Histoire, en faisant entendre les œuvres composées et jouées par les artistes déportés.Représentation publique : vendredi 3 février à 20h à la Cité Miroir (Salle Francisco Ferrer).

- Poésie et musique se répondent dans ce spectacle exceptionnel intitulé "Après la fin", où seront lus par Emmanuelle Cordoliani des extraits du poème « Le chant du peuple juif assassiné » de l'écrivain juif gazé en 1944, Itshak Kateznelson, ainsi qu' Entretien dans la montagne de Paul Celan. Les lectures seront entourées de pièces pour violon seul de compositeurs juifs (notamment la sonate de Bloch), interprétés par Stéphanie-Marie Degand. Samedi 4 février à 20h à la Salle Philharmonique de Liège.

Cinéma

En ce moment au cinéma, deux films très largement inspirés de romans destinés à la jeunesse :

- Un sac de billes, réalisé par Christian Duguay, à partir du roman éponyme de Joseph Joffo. Bien que de facture très classique et très proche du roman, le côté "grand public" de ce film lui permet de toucher toutes les générations. En outre, l'histoire de ces enfants envoyés seuls par leur père sur les routes pour échapper à la déportation n'est pas sans faire écho à la situation que vivent beaucoup de mineurs non accompagnés aujourd'hui. Dossier pédagogique disponible aux Grignoux ; extrait sur http://grignoux.be/dossiers/430

- Jamais contente, réalisé par Emilie Deleuze, basé sur le Journal d'Aurore de Marie Desplechin. Un roman jeunesse en plusieurs tomes, mettant en scène les tribulations d'une adolescente très « rentre-dedans », pétillante et attachante, racontées dans son journal intime. Proposé avec dossier pédagogique dans le cadre des séances « Écran large sur tableau noir » réservées au public scolaire (25€/classe/séance sur réservation préalable au 04 222 27 78).

Exposition

Jusqu'au 12 avril au Théâtre de Liège sont exposées des œuvres issues de la très riche collection du Madmusée, dont la mission est de mettre en lumière les productions d'artistes "différents". La sélection des œuvres présentées a été opérée par le cinéaste Jaco Van Dormael qui confie avoir eu du mal à choisir parmi la très vaste collection de ces artistes inouïs. La collection du Madmusée au Théâtre de Liège (Salle des Pieds légers), du 15/01/17 au 12/04/17, entrée libre.

Amélie HANUS

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On vous informe

http://events.ulg.ac.be/fplse50ans/conferences/

au Théâtre Universitaire Royal de Liège,les 24 (20h30), 25 (20h30) et 26 (15h) février.Infos et réservations : www.turlg.be / 04 366 52 75

Des représentations sont possibles en journée pour un public scolaire le jeudi 23 et le vendredi 24 après-midi. Débat possible après la représentation.

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En direct du XX e siècle Numéro 1 – Novembre 1997

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