N° 14 F HEBDOMADAIRE NIGERIEN D'INFORMATIONS...

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN DINFORMATIONS ET DANALYSE N° 14 DU MARDI 18 JUILLET 2017 1 PRIX : 300 F HEBDOMADAIRE NIGERIEN D'INFORMATIONS ET D'ANALYSES ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ ''NABOLÉ FILMS'' RCCM/NI/NIA/2017/A/497. NIF : 40451/P. SIEGE SOCIAL : QUARTIER TERMINUS N°28 RUE NB-83 N° 14 Du Mardi 18 juillet 2017 P.3 Exclusive Éditorial Par : Ibrahim YÉRO Directeur de Publication P.2 Outre son caractère sacré de faire du peuple le véritable détenteur du pouvoir d'État qu'il a la latitude de confier à qui bon lui semble, la démocratie fait du citoyen un Suicide collectif contrepouvoir indépendant de tout l'arsenal institutionnel. Pour se faire, la démocratie donne au citoyen des libertés et des droits. Parmi ceux-ci, il y a le droit à l'information et la liberté de presse et d'expression. Ce sont-là, des piliers de la démocratie. À eux seuls, ils permettent au citoyen de savoir ce qui se passe dans les rouages de l'État tout en dissuadant les autorités de se croire tout permis. Les pouvoirs publics savent qu'ils ne peuvent plus se " débarrasser " physiquement de ceux qui les dérangent comme c'était le cas il y'a des décennies lorsque les régimes d'exception étaient en vogue sur le continent. Ils savent que le monde entier saura leur vilenie grâce à la presse et ils sont tout autant convaincus que les citoyens réagiront, peut-être, fatalement. Nous avions vécu une vigoureuse réaction du genre, le 9 février 1990 et récemment le 10 avril dernier, suite à la mort brutale de l'étudiant Mala Bagalé. Malgré sa nature va-t-en-guerre et arrogante, le régime du Président Issoufou a dû s'agenouiller devant l'opinion publique. Ça, c'est la beauté de l'information. Rien que la semaine dernière, nous attirions l'attention de nos confrères sur le risque national, ou disons, le suicide collectif qui nous guette s'ils s'amusent, même inconsciemment, à se constituer " partie civile " dans la démolition la liberté de la presse. L'histoire nous a très tôt donné raison avec l'interpellation de notre confrère Mahamane Laouali de la radio Saraounia de Maradi. Un médium pourtant, présenté à tort ou à raison comme proche du pouvoir en place. La preuve est désormais faite que les violations de l'Ordonnance 2010- 35 du 4 juin 2010 mettent en danger tous les professionnels des médias sans distinction de couleurs politiques. Au-delà, c'est la démocratie et le peuple qui sont menacés. Regarder, accepter et contribuer à la remise en cause de la liberté de la presse s'apparente à travailler à l'instauration d'une dictature effective et implacable dans le pays. Nous n'y avons pas d'intérêt et la communauté internationale non plus. Si le pouvoir sait protéger les siens contre les vigueurs de la loi, les trafiquants en tous genres s'en feront les partisans farouches pour défendre leur business criminel sûr qu'ils seraient d'être à l'abri. Le cas du député Sidi Lamine présumé impliqué dans une affaire de trafic et dont l'Assemblée nationale est impuissante face à la levée son immunité parlementaire afin qu'il s'explique et/ou se défende devant la Justice risque de faire école. Le trafic étant la mamelle nourricière du terrorisme, un phénomène, qui empêche à l'occident de dormir. La Communauté internationale n'a donc pas intérêt à laisser s'installer la dictature au Niger, pays stratégique dans la lutte contre le terrorisme. Évitons le " suicide collectif ", nous y gagnerons tous. Crise au PNDS-Tarayya Bazoum cherche des " alliés " au sein de Lumana africa P.3 " Notre système judiciaire (…) est devenu, à l'épreuve de la pratique, une machine à écrouer. ADAMOU Bachirou, juriste : Présentée aujourd'hui comme la règle et non l'exception, la détention préventive semble être devenue le moyen juridique par lequel, on tord le cou à l'État de droit en jetant en pâture l'un des fondements indispensables à son effectivité, en l'occurrence le principe de la présomption d'innocence. " Nouveau front politique Les partis politiques non affiliés en coalition À qui la faute ? Le Président Issoufou en colère contre " ses " Maires Réponse à Amnesty Internationale Bazoum enfonce le régime du Président Issoufou

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN D’INFORMATIONS ET D’ANALYSE N° 14 DU MARDI 18 JUILLET 2017 1

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IX :

300

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HEBDOMADAIRE NIGERIEN D'INFORMATIONS ET D'ANALYSES ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ ''NABOLÉ FILMS''RCCM/NI/NIA/2017/A/497. NIF : 40451/P. SIEGE SOCIAL : QUARTIER TERMINUS N°28 RUE NB-83

N° 14Du Mardi

18 juillet 2017

P.3

Exclusive

Éditorial

Par : Ibrahim YÉRODirecteur de Publication

P.2

Outre son caractère sacré de faire du peuple le véritabledétenteur du pouvoir d'État qu'il a la latitude de confier àqui bon lui semble, la démocratie fait du citoyen un

Suicide collectif

contrepouvoir indépendant de tout l'arsenal institutionnel. Pour se faire, ladémocratie donne au citoyen des libertés et des droits. Parmi ceux-ci, il y a ledroit à l'information et la liberté de presse et d'expression. Ce sont-là, despiliers de la démocratie. À eux seuls, ils permettent au citoyen de savoir ce quise passe dans les rouages de l'État tout en dissuadant les autorités de se croiretout permis. Les pouvoirs publics savent qu'ils ne peuvent plus se " débarrasser" physiquement de ceux qui les dérangent comme c'était le cas il y'a desdécennies lorsque les régimes d'exception étaient en vogue sur le continent.Ils savent que le monde entier saura leur vilenie grâce à la presse et ils sonttout autant convaincus que les citoyens réagiront, peut-être, fatalement. Nousavions vécu une vigoureuse réaction du genre, le 9 février 1990 et récemmentle 10 avril dernier, suite à la mort brutale de l'étudiant Mala Bagalé. Malgré sanature va-t-en-guerre et arrogante, le régime du Président Issoufou a dûs'agenouiller devant l'opinion publique. Ça, c'est la beauté de l'information.Rien que la semaine dernière, nous attirions l'attention de nos confrères sur lerisque national, ou disons, le suicide collectif qui nous guette s'ils s'amusent,même inconsciemment, à se constituer " partie civile " dans la démolition laliberté de la presse. L'histoire nous a très tôt donné raison avec l'interpellationde notre confrère Mahamane Laouali de la radio Saraounia de Maradi. Unmédium pourtant, présenté à tort ou à raison comme proche du pouvoir enplace. La preuve est désormais faite que les violations de l'Ordonnance 2010-35 du 4 juin 2010 mettent en danger tous les professionnels des médias sansdistinction de couleurs politiques. Au-delà, c'est la démocratie et le peuple quisont menacés. Regarder, accepter et contribuer à la remise en cause de laliberté de la presse s'apparente à travailler à l'instauration d'une dictatureeffective et implacable dans le pays. Nous n'y avons pas d'intérêt et lacommunauté internationale non plus. Si le pouvoir sait protéger les siens contreles vigueurs de la loi, les trafiquants en tous genres s'en feront les partisansfarouches pour défendre leur business criminel sûr qu'ils seraient d'être à l'abri.Le cas du député Sidi Lamine présumé impliqué dans une affaire de trafic etdont l'Assemblée nationale est impuissante face à la levée son immunitéparlementaire afin qu'il s'explique et/ou se défende devant la Justice risque defaire école. Le trafic étant la mamelle nourricière du terrorisme, un phénomène,qui empêche à l'occident de dormir. La Communauté internationale n'a doncpas intérêt à laisser s'installer la dictature au Niger, pays stratégique dans lalutte contre le terrorisme. Évitons le " suicide collectif ", nous y gagnerons tous.

Crise au PNDS-Tarayya

Bazoum cherche des " alliés "au sein de Lumana africa

P.3

" Notre système judiciaire (…)est devenu, à l'épreuve de lapratique, une machine à écrouer.

ADAMOU Bachirou, juriste :

Présentée aujourd'hui comme la règle et nonl'exception, la détention préventive semble êtredevenue le moyen juridique par lequel, on tord le cou àl'État de droit en jetant en pâture l'un des fondementsindispensables à son effectivité, en l'occurrence leprincipe de la présomption d'innocence. "

Nouveau front politique

Les partis politiquesnon affiliés en coalitionÀ qui la faute ?

Le Président Issoufou en colère contre " ses " Maires

Réponse à Amnesty InternationaleBazoum enfonce le régimedu Président Issoufou

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Dans le rétroviseur

Fondateur/directeur dePublicationIbrahim YERO96 27 01 96

Email :[email protected]

Directrice commercialeMme Maïga Aminatou

91 61 07 34

Comité de rédactionIbrahim YERO

Abdoul-aziz MahamadouAminatou MaïgaIsmael BagoudouIssaka AboubacarHabibou Amadou

Souleymane Ousmane

ConceptionL'Éclosion

Tirage1000 exemplaires

ImprimerieDARCYS

Jeudi passé lors d'une visite deterrain, le président de laRépublique a laissé transparaitreune grande colère contre lesresponsables des municipalités deNiamey. Normal, quand le premierdes Nigériens voit les conditionsinsalubres dans lesquelles viventses concitoyens, sa réaction ne peutêtre que coléreuse." J'ai l'impression qu'il y'a uneinsouciance, une indifférence desresponsables locaux. Uneindifférence et une insouciance quisont incompréhensibles et j'ai apprisqu'hier, nuitamment, des travaux denettoyage ont été faits, parce queles autorités locales ont étéinformées de la présente visite. Jedois leur dire : que ce n'est pas moiqu'il faut servir, ce n'est pas leprésident de la République qu'il fautservir, ce sont les populations deNiamey qu'il faut servir. C'est pourcela qu'il faut nettoyer la ville demanière quotidienne, de manièrepermanente. Les autorités localesne sont pas au service du présidentde la république, elles sont auxservices des citoyens de Niamey. Auregard de la situation, je demandeau ministre de l'Intérieur et à toutesles autorités concernés de me faire

Le Président Issoufou en colère contre " ses " Maires

À qui la faute ?des propositions énergiques pouraméliorer la situation au niveau dela ville de Niamey " menace le chefde l'État Issoufou Mahamadoudevant les camérasPourtant, dans cette insalubritécriarde de la capitale Nigérienne, lesresponsabilités sont à plusieursniveaux. D'abord, cette saleté - pourutiliser l'expression adéquate - nedate pas de ce mois de juillet. Ellea traversé le premier mandat duPrésident Issoufou et s'accentue aucours du second mandat. Alors, leprésident de la République nesavait-il pas que sa capitale estgravement insalubre ? Venait-il d'enfaire la désagréable découverte ? Sic'est le cas, le chef de l'État nedevrait pas se plaindre dequelqu'un, en tant que premierresponsable du pays, il devait savoirce qui se passe, au pire des cas dansla capitale, sinon dans tout le payset à tout moment. Des présidentscomme Seyni Kountché ou IbrahimBaré Maïnassara quitta ient "nuitamment " leur palais dans laplus grande discrét ion - sanscortège - souvent au volant d'unevoiture pour circuler et voir de leurspropres yeux dans quel état est la

ville dans laquelle ils vivent. C'estvrai, le Président Issoufou n'est pascomparable à ces prédécesseurstant l'actuel chef de l'État, sur leplan sécuritaire, a comme unephobie. Le dispositif de guerredéployé lors de ses sorties en est lapreuve éloquente. Par ailleurs, onse rappelle que suite à un reportagediffusé par sur une télévision privéemontrant un manque d'eau à laMairie centrale de Niamey, lePrésident Tandja Mamadou avaitaussitôt limogé le préfet présidentde la Communauté urbaine deNiamey à l'époque. Cela fait prèsde 7 ans que les médias font desreportages sur l'insalubrité deNiamey. Rien n'y fit. Le PrésidentIssoufou ne regarde-t-il pas lesmédias Nigériens, surtout privés ?Quoi qu'il en soit il est forcémentau courant et c'est sans doutepourquoi i l a créé dans songouvernement un ministère de laVille et de la Salubrité urbaine. Quefait ce ministère pour rendre salubrela capitale ? Rien. Aussi, c'est lePrésident Issoufou qui a créé unProgramme dit Niamey Gnala quin'est rien d'autre qu'un rival duConseil de Ville de Niamey. Le

Trésor public refuse de débloquerles fonds de la Ville qui se retrouvedans l'incapacité de payer lessa laires de ses agents et legouvernement met un budget à ladisposition du Programme NiameyGnaala. Un programme qui se rabatsur les moyens de la Ville chaquefois qu'il veut faire un coup d'éclatcomme par exemple lorsqu'il décidede s'attaquer à un tas d'immondice.Les rôles sont si entremêlés qu'ilarrive que lorsque les populationsd'un quartier partent se plaindre auniveau de la Mair ie pour unproblème d'assainissement, celle-cileur rétorque que c'est NiameyGnaala qui s'en occupe. A quoiservent les municipalités de lacapitale alors ?Aussi, comme l'ont relevé beaucoupde compatriote, le chef de l'État nedevait pas dire que les maires " netravaillent pas pour le président dela République " car les Mairesactuels ne sont pas l'émanation desélecteurs. Leur mandat est expirédepuis belles lurettes et ils netrônent dans les Mairies que par lebon vouloir du régime de laRenaissance. Comment peuvent-ils sesentir redevables aux populations ?

Situation sociopolitique très critiqueau Niger, en tout cas l'on vit dansune hécatombe sans précédentecausée par les hommes politiquespour qui seul leur intérêt mesquincompte. Le pays était unit depuisl'instauration de la démocratiejusqu'à nos jour, le CNDP a puconsolider les différents partispolitiques afin de permettre unebonne cohésion sociale, doncdémocratique. Tout semble à plat,ce qui a conduit le parti MDR-Tarnaet certains partis politiques nonaffiliés, de créer une coalition despartis non affiliés sachant plus oùaller d'une part les dérives dupouvoir , et de l'autre coté parl' inertie de l 'opposi tion. Pourd'aucun, le pouvoir marche sur unseul pied, n'arrivant plus à payer lesfonctionnaires à temps surtout faireface à des attaques par ci et par làdes groupes terroristes qui selon leprésident du parti MDR-Tarna seulIssoufou Mahamadou en est leprincipal responsable. Bien que legouvernement soit critiqué de partet d'autre par sa gestion peusatisfaisante, l'opposition a aussi unrôle de contrôle de l'action

Nouveau front politique

Les partis politiques non affiliés en coalitionPar : Ismael Bagoudou.

gouvernementale qui reste à désireret d'ailleurs on a comme l'impressionque l'opposition est épuisée ou dumoins elle est dans des difficultéspour pleinement jouer son rôle.Ainsi, les partis politiques non affiliésont décidé de créer le samedi 15juillet dernier un nouveau frontpolitique dénommé Front des Partispolitiques non aff iliés pourl'Alternance Démocratique au Niger(FPNAD).C'est un front qui regroupe le Dr AdalRhoubeid (Le MouvementDémocratique pour le Renouveau -MDR-Tarna), M. Hambaly DodoOumarou (Congrès des patriotesnigériens pour le PanafricanismeCPNP-Africawa), M. Sagbo Adolphe(Parti Socialiste PS-Imani), le DrTraoré Mahamadou (Parti du Progrèspour un Niger Uni, PPNU- Sawyi),M. Abdoulaye Djibo (RassemblementPopulaire pour le Renouveau RPR-Niger), M. Abdou Maman Laouan(Parti pour l'Émergence du Niger,

PER Kama juna), M. Ibrahim NouhouLandi (Mouvement Patriotique pourla démocratie et le Progrès MOPADGAMZAKI), et M. AdamouAboubacar (Parti Nigérien pour leSocialisme et la Réconciliation PNSRGARKUA),Ce front a été créé dans le but derappeler le gouvernement de la7eme république à l'ordre face à lasituation sociopolitique financière etsécuritaire très préoccupante. Selonle FPNAD sur le plan sociopolitique,le Niger présente un tableau peuréduisant, marqué par plusieursviolat ions flagrantes de laconstitution et des lois électorales.A cela s'ajoute des arrestations tousazimuts des leaders politiques, desjournalistes, des acteurs de la sociétécivile ou des militaires sur desfausses bases. L'on note égalementdes intimidations et des menacescontres des leaders d'opinion qui nesont pas acquis au pouvoir en place.Ainsi, le FPNAD conscient del'incapacité du régime actuel à dirigerle pays dans le sens du progrès etde la paix, s'engage à mener uncombat démocratique pour sauverle Nigérien de l' impasse etl'incertitude dans lesquelles il a étésciemment plongé par le fait d'uneclasse politique sans crédibilité etsans aucun souci.

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN D’INFORMATIONS ET D’ANALYSE N° 14 DU MARDI 18 JUILLET 2017 3

Politique

Par : Ibrahim YÉRO.

Le samedi 3 juin 2017, une sourcecrédible nous avait confié que leprésident du PNDS-Tarayya seraità la recherche d'une " protection "auprès de certains cadres duMODEN FA Lumana de HamaAmadou. Quoi que nous nedoutions pas de la bonne foi et dela crédibilité de notre source, nousn'avions pas jugé opportun de vouslivrer cette information. Voilà quela semaine dernière, une autresource, indépendante de lapremière, nous a rapporté desdémarches qu'entreprendraientBazoum Mohamed pour serapprocher de certains militants duparti au cheval ailé. D'autresindiquent qu'il se préparerait àfonder sa propre formationpolitique. En vérité, il n'y a riend'étonnant à tout cela. On serappelle que lors de sa rupture avecle Président Tandja, Hama Amadous'est retrouvé " allié " circonstancieldu PNDS-Tarayya qui a aidé à lesortir de la prison de Koutoukalédans laquelle le même PNDS etTandja Mamadou l'avaient précipité.A la différence qu'ici, ce n'est pasle MODEN FA Lumana qui est à labase des misères encore moins dumalheur politique qui guettent leministre Bazoum. Là, c'est sonpropre camp, ses proprescamarades politiques qui veulent sa

Crise au PNDS-Tarayya

Bazoum cherche des " alliés "au sein de Lumana africa

" tête ". Mais Bazoum n'est pas dugenre à se laisser faire, il ne comptepas être un docile agneau desacrifice sur l'autel du pouvoirpersonnel. Quel le marge demanœuvre dispose-t-il ? Si elleexiste, elle s'avère trop étroit en toutcas. Il sait ne pouvoir compter surpersonne dans l'élite du parti quiest prédisposée à suivre le présidentde la République quel que soitAlpha. Dès lors, les seulesalternatives demeurent : créer unnouveau parti politique et s'attirerla sympathie de l'Opposition. Lapremière ne lui sert pas à grand-chose puisqu'il est réputé sans baseélectorale et les pontes du PNDS-Tarayya ne vont certainement lesuivre dans une aventure qui n'apas la bénédiction du puissantIssoufou ; quant à la seconde, ellene sera pas non d'un grand secours.Le MODEN FA Lumana est certesun grand parti, ses militants depoliticiens aguerris mais au stadeactuel des choses ce parti dans sonentièreté ne fait pas le poids faceau président de la République quidispose, à volonté, de l'appareil del'État. Pour preuve, ce parti a perdules élections passées face à IssoufouMahamadou dans des conditions oùle rapport de force matérielle - etnon électorale - a été déterminant.La force de frappe de BazoumLa marge de manœuvre du

président du PNDS-Tarayya est siréduite qu'elle se résume à desmenaces de grands " déballages "mais là non plus il n'en sortira pasindemne. Non seulement il nemanquera pas de casseroles àl'image du passeport Nigérien qu'ila délivré à un libyen, mais pisencore il n'a pas l'appareil de l'Étatsous son joug contrairement auPrésident Issoufou. Dès lors, laseule possibilité pour lui est de direqu'il ne va pas couler seul. Mais ilpourra bien, hélas, s'enfoncer toutseul. Quand le président de laRépublique n'a pas voulu queHassoumi Massoudou s'expliquedevant la justice dans l'affaireUraniumgate, ça ne s'est pasproduit ; quand il n'a pas encoredécidé que le député Sidi Lamineet deux anciens ministres répondentdes présumés actes délictueux qu'ilsauraient commis rien n'y fit. A ceniveau, l'on pourrait nous opposerque c'est l'Assemblée nationale quia refusé de voter les demandes demise en accusation et levéed'immunité par lementaire

introduites par le gouvernement.Nous ferons juste remarquer quelorsqu'il s'était agi de " mettre HamaAmadou à la disposition de la justice", le gouvernement s'était basé surle bureau de l'Assemblée nationalque la majorité au pouvoir contrôlaittout comme aujourd'hui d'ailleurs.Donc, cet argument ne nous est pasopposable.Toutes analyses faites, la seulevéritable alternative de BazoumMohamed serait de se " rendre ",les mains en l'air, agitant le drapeaublanc de la rémission ; négocierensuite, avec le Président Issoufou,sa sortie du parti au pouvoir etl'autorisation d'en créer unnouveau.C'est ainsi et seulement ainsi qu'ilpourra éviter de se faire briser lescotes. En tout cas, le message duPrésident de la République IssoufouMahamadou qui est allé fouinerdans les entités sous tutelle deBazoum est assez clair : " (…) nousseront obligés de prendre nosresponsabilités ". Beaucoup ne sedemande pas pourquoi le chef del'État a placé dans son viseur lesMaires de Niamey alors qu'il y a desproblèmes dans tous les secteursde la vie collective. D'ailleurs,pourquoi n'a-t- i l pas parlé duministère de la Ville et de la Salubritéurbaine dont c'est le rôle deprédilection ? Vraisemblablement desmenaces sont dans l'air et gare aucrâne sur lequel elles tomberont !

Après le communiqué de presse del'association Amnesty internationale surla situation des droits de l'Homme auNiger, le ministre de l'Intérieur,Président du parti au pouvoir PNDS-Tarayya Bazoum Mohamed a cru devoirrépondre à cette association mondiale.Et dans de telles circonstances, rien demieux que Jeune à fric pour reprendrel'expression de notre confrère satiriqueLe Hérisson. Dans les colonnes de cethebdomadaire français, Jeune Afrique,Bazoum, comme à son habitude, n'apas fait dans la dentelle, le 11 juilletdernier. Il a " chargé " comme il peutAmnesty international et les personnesque cet organisme a défendues dansson communiqué. Le ministre del'Intérieur a fait plus que ça, il a aussienfoncé le régime en place et auquel ilappartient. Fin politicien, MohamedBazoum a dévoilé en filigrane la naturedu régime du Président Issoufou qui nesupporte pas la contradiction. Analyse..." Abdrahamane Insar a appelé tous lesjours sur Facebook au renversement durégime. Depuis qu'il a été arrêté il ne

Réponse à Amnesty Internationale

Bazoum enfonce le régime du Président Issoufoule fait plus. Idem pour les autresopposants cités par Amnestyinternational " affirme le ministreBazoum. Il montre ainsi que la seulealternative qu'a le régime d'Issoufoupour faire taire les voix discordantesest l'embastillement : " Depuis qu'ila été arrêté, il ne le fait plus ". Onne peut pas être plus clair.Puis, le président du PNDS poursuit : "Je dis opposant pourAbdrahamane Insar car il a unparti politique, la Révolutionnationale, démocratique etpopulaire (…) c'est pareil pour AliIdrissa - il fait partie du MODENFA Lumana de Hama Amadou. Il adit ''nous allons renverser lerégime du Mahamadou Issoufoupar tous les moyens''. Mais depuisque la police l'a arrêté, il ne dit plus ça… " comme s'il n'est pas content queces activistes ne disent plus les parolesqu'il leur attribue, Bazoum se faitnostalgique de leurs " propos " et lesincite à recommencer. A quelle fin ?Difficile à savoir." (…) eux, ce sont des hommes

politiques, qui ne veulent riend'autre qu'Hama Amadou aupouvoir, qui se drapent dumanteau de la société civile etcommettent des infractions. Nousne sommes pas gênés de lespoursuivre. Nous sommes à l'aiseavec ça. " Là, Bazoum touche à laséparation des pouvoirs clamé par lePrésident Issoufou sur tous les toits.Ainsi, ce n'est point la justice quipoursuit et pun i mais bien legouvernement auquel le " nous nesommes … " fait allusion. La suite estplus édifiante : " Ils ont intérêt àrenoncer à leur projet insurrectionnel "sinon ils seront corrigés par la prisonest-on tenté d'ajouter.A la question de savoir ce qu'il pensedu travail d'Amnesty international, leministre de l'Intérieur s'est voulu trèsamer : " Amnesty internationalmanque de rigueur dans sonappréciation. Son communiqué nenous importune pas. Nous n'avonspas attendu Amnestyinternational pour être desdémocrates. Ils sont faibles face

à un Etat et présentent un schémasimpliste (…) depuis 1980, jesoutenais Amnesty internationalmais je constate qu'ils ont un partipris contre les régimes de façontotalement grossière. " C'estincroyable une telle provocation de lapart d'un membre de gouvernement.Amnesty est " faible " face à un Etatdonc il doit chercher du soutien auprèsdes autres États très attachés auxquestions de droits de l'Homme tel quela France, les Etats-Unis d'Amérique ettous les autres.Dans cette seule sortie, le ministreBazoum a mis au défi les acteurs de lasociété civile Nigérienne ainsi que laCommunauté internationale dans sonensemble. Peut-on vouloir du bien à sonrégime en s 'adonnant à un telagissement ? Toute la question est là !Pour notre part, nous restons perplexesavec cette interrogation qui trottineencore dans notre esprit : en faisantcette interview, Mohamed Bazoumvoulait-il défendre le gouvernement ouenfoncer le régime du PrésidentIssoufou ? Rien n'est moins sûr !

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN D’INFORMATIONS ET D’ANALYSE N° 14 DU MARDI 18 JUILLET 2017 4

Échos de la semaine

Par Ismael Bagoudou.

Par : Habibou Amadou.

L'Hôpital National de Lamordé vientd'être désigné comme l'un desmeilleurs centres de dialyse de lasous-région de l'espace UEMOA.C'était le samedi 15 juillet dernierlors d'une cérémonie de remise detémoignage de reconnaissance et desatisfaction au Directeur Généraldudit centre par les membres duréseau des associations deshémodialysés et insuffisants rénauxde l'espace UEMOA, pour sa " fermedétermination, et l'assistance auxhémodialysés ". Selon BagihdiMaxime membre de cetteassociation entre 2014-2015, lecentre a apporté un appui techniqueet de prise en charge inestimableaux malades Burkinabés souffrantd'insuffisance rénale. Le DirecteurGenera l de l'Hôpital Lamordé

Prise en charge de l'insuffisance rénale

Le Niger, une référencedans la sous-région

Amadou Sidikou Ibrahim s'est dithonorer avant de sa luer ladéterminat ion du personnelnotamment le médecin chef ducentre Dr Idé Abdou. Pour rappelcette maladie du rein provoque deterribles souffrances aux patients.Ce service de néphrolog ie-hémodialyse est un centre nationalde référence dans le domaine desmaladies rénales. Il assure untraitement conséquent del'insuffisance rénale chroniqueterminale ou de l'insuffisance rénaleaiguë par la technique del'hémodialyse, il a également pourmission de pallier aux multiplesévacuations sanitaires à l'extérieurdu pays, dont le pr ix estextrêmement exorbitant. Par cettedistinction, c'est le Niger entier quiest honoré grâce à un de ses enfants: Amadou Sidikou Ibrahim.

La coalition publiez ce que vouspayez, ou " l'initiative pour latransparence dans les industriesextractives " section Afrique del'ouest, a tenu une réunion àLivingston. Cette dernière avait pourobjectif de designer un représentantau groupe de travail de la CEDEAO.C'est notre compatriote Ali IdrissaNani, coordonnateur exécutif duROTAB Niger qui a été élu. C'est lefruit du combat que mène l'hommedepuis plusieurs années dans lecadre de la transparencebudgétaire, mais aussi la lutte ausein de la société civile nigériennedans laquelle il n 'est pas àprésenter. Pour rappel la coalitionpubliez ce que vous payez ou "l'initiative pour la transparence dansles industries extractives " est unecampagne lancée en 2002 pourrendre transparentes les sommesversées pour l'accès aux contratspétroliers. Il s'agit d'un consortiumregroupant plusieurs ONG dontentre autres : Global Witness(GB) ;Transparency International ; OxfamFrance-Agir ici. Elle consiste à ceque les entreprises publient ce

Société civile africaine

Ali Idrissa fait la fierté du NigerPar : Habibou Amadou. qu'elles versent aux États des pays

dont elles exploitent les ressourcesnature lles. Ce qui pourra itcontribuer à réduire lesdétournements des fonds. Cetteexigence de transparence larapproche des princ ipes ducommerce équitable. Quand onconnait la conviction de l'activiste AliIdr issa dans cette voie detransparence, à travers les combatsqu'il a mené, notamment, aumoment des négociations entreAreva et l'État du Niger. C'est grâceau ROTAB Niger et soncoordonnateur Idrissa que lespopulations ont commencé à avoirdes informations sur les contratsminiers dont beaucoup decompatr iotes ne connaissaientmême l'existence avant 2002. Grâceà cette lutte dont Ali Idrissa est leporte-étendard aujourd'hui tout lemonde a sa petite idée sur commentsont gérés nos ressources minièreset du sous-sol. Si le gouvernementdu Président Issoufou ne voit en AliIdrissa qu'un prisonnier en sursis,ailleurs dans en Afrique et dans lemonde on a besoin de sescompétences, de son intégrité et deson engagement en faveur dudéveloppement. L'homme n'a jamaisété cité dans aucun scandale quelleque soit la nature. Discret, modeste,honnête, Ali Idrissa jouit d'un grandrespect et d'une estime remarquableauprès des Nigériens en général, etdes acteurs de la société civile enparticulier. L'Eclosion ne peut que luisouhaiter : bonne chance dans sanouvelle mission.

Suite à la suite décision du conseild'Etat du vendredi dernier qui a jugél'égale l' évaluation que veuxorganiser le ministère desenseignements primaires, lesenseignants contractuels craie enmain du primaire aptes a subir lesépreuves étaient face a cesépreuves les 15 et 16 juillet derniera travers tout le pays ;au centre decette évaluation des épreuves cellesdu français et mathématique. ANiamey se sont 5006 candidatsrepartis dans 13 Centres a passerles epreuves.Cette évaluation a été

Les enseignants contractuelsévalués sur fond de contestations

contestée dans sa forme par lacoordination nationale de la synergiecause Niger synaceb,ce qui aparaliyse l' annee scolaire ;avec unesérie de grève .Aussi avec plusieurstentatives de négociations entre lespartis qui ont ehoués.Selon le cocoordonnateur alio hassane samanala première journées de cetteévaluation a été boycotté a traversle pays ; c'est qui a occasionnél'arrestation de 33 de leurs militantset 2 autres blessés .La cause Nigersynaceb rejet toujours cetteévaluation dans sa forme actuel ;etappelle ses militants au respect strictde ce mot d' ordre .

Par : Souleymane Ousmane.

L'on connait officiellement lespremiers résultats provisoiresdu BEPC de cette année.35,23% C'est le taux de réussiteprovisoire pour la région deNiamey contre 33% en 2016. Lapublication de ces résultats a eulieu lundi dernier, c'est-à-dire,une semaine après les épreuvesécrites du premier groupe. Cetaux de réussite reflète sansdoute le niveau réel des élèves,mais aussi, certainement, lesconséquences des grèvesperlées qu'a connues l'année

BEPC session 2017

Des résultats enbaisses à Niamey

Par : Souleymane Ousmane. scolaire 2016-2017 tant auniveau des enseignants que desscolaires. La publicationdéfinitive des résultats au plannational sera connue dans lesjours à venir par le traditionnelpoint de presse qui sera animépar le ministre desEnseignements secondaires.Pour rappel cette année au plannational l 'on a enregistré138.533 candidats répartis dans451 centres qui ont affrontés cesépreuves dont 32.510 pour larégion de Niamey répartis dans97 centres.

Avec l'inscription du parc le Nigerenregistre une 3e inscription aprèsla ville d'Agadez et la parenté àplaisanterie. Le complexe WAP estun vaste Périmètre d'écosystèmeterrestre semi-aquatique etaquatique des savanes d'Afrique del'ouest. Il sert de refuge a desespèces animales qui ont disparuou qui sont menacées a indiqué lecommunique De la 41e sessionannuelle du comite du patrimoinetenu du 2 au 12 juillet dernier aCracovie en Pologne. Tout est partid'une présentation dudit projet en2010-2011 par les techniciensnigériens, puis un dossier a étéficelle expliquant toutes les valeursuniverselles du parc W a rappellele Chef division des aires protégéesau ministère de l'environnementMonsieur Hamissou Halidou MallamGarba. Ce complexe accueille lapopulation d'éléphants la plusgrande d'Afrique de l'ouest et la Pluspart des mammifères de la régioncomme le lamenting, le guépard,le lion ou le léopard. On trouveégalement plusieurs espèces

Le parc National du W classépatrimoine mondial de l'UNESCO

d'animaux, 80 espèces de reptileset espèces de poissons. Mais cesespèces sont menacées d'extinctiondans ce complexe, Il S'ag itnotamment du guépard, del'éléphant, du lion, du léopard, lagazelle a front roux, du damalisquequi figure aujourd'hui sur la listerouge de L Union Internationale pourla conservation De la nature. Du parcd Arly au Burkina Faso au parc W,ces aires protégées restentconfronter aux aléas climatiques eta l'impact des activités humaines. LeWAP c'est le complexe écologiquequi réunit le parc W, le parc Arly duBurkina Faso et celui du pandji auBenin qui S'étend sur 220 000hectares. Cette inscription du parcW au patrimoine de l'UNESCOaméliorera davantage L'image duNiger. Le Service des aires protégéescompte aussi soumettre àl'appréciation de l'insti tutionOnusienne dans les années a venirla réserve de Gadabedji situe dansle département de Dakoro région deMaradi. Pour cela le Service entendréintroduire dans son projet lesespèces animales qui existent déjàou qui sont menacées de disparition.

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Entretien

Exclusive" Notre système judiciaire (…) est devenu, à l'épreuve de la pratique, unemachine à écrouer. Présentée aujourd'hui comme la règle et non l'exception, ladétention préventive semble être devenue le moyen juridique par lequel, ontord le cou à l'État de droit en jetant en pâture l'un des fondements indispensablesà son effectivité, en l'occurrence le principe de la présomption d'innocence. "

ADAMOU Bachirou, juriste :

AMADOU ADAMOU Bachirou est diplômé de l'École NationaleD'Administration et de magistrature (ENAM) du Niger. Ilpoursuit ses études en France où il est Doctorant en droitpublic à Faculté de droit de Toulon et est attaché derecherche au Centre de Droit et politique Comparé - CDPCJean-Claude Escarras, Université de Toulon. Notrecompatriote est auteur du livre " Niger, examen deconscience " publié il y a quelques mois déjà. Les domainesd'intervention Maître Bachir comme on l'appelle sur lesréseaux sociaux sont : Droit constitutionnel, Droitinternational, droit européen, droit de l'Union européenne,Droit communautaire CEDEAO. C'est donc à un éminentjuriste que L'Éclosion a tendu son micro pour tenter decomprendre les tenants et aboutissants des derniersdéveloppements de l'actualité juridique dans notre pays,notamment, la révision de la Constitution, le rejet du Codeélectoral par le Juge constitutionnel entre autres. C'est unentretien dépassionné et purement technique que nous vousinvitons à lire ….

Suite en page 8

L'Éclosion : la conséquence de l'arrêt 03du 30 juin de la cour constitutionnelle estle rejet du code électoral or c'est sur celui-ci que le président de la République s'estbasé, peut-on croire, pour annulerl'élection législative partielle de Maradi.Juridiquement, quel est le sort de ce décretprésidentiel ?AMADOU ADAMOU Bachirou : l'analysede l'arrêt de la Cour constitutionnelle estporteuse de trois enseignements quant àla place du droit dans la régulation de lavie sociale et polit ique au Niger. Leconstituant a donné une nette prévalenceà la Cour constitutionnelle pour contrôleravant leur promulgation, la conformité deslois organiques à la Constitution, ce, envertu des articles 126 et 131 alinéa 1 dela Constitution du 25 novembre 2010. Cecontrôle préventif que l'on appelleordinairement contrôle a priori concerneaussi les traités avant leur ratification et lerèglement de l'Assemblée nationale. C'estdonc tout naturellement que la nouvelleloi organique portant modification du codeélectoral fasse l'objet de contrôle deconformité à la Constitution dans saversion consolidée.Le premier enseignement, et il estimportant, est que la saisine de la Courconstitutionnelle par le premier ministreprouve l'état d'avancement de ladémocratie nigérienne et la place que legouvernement a entendu accorder audroit dans la régulation de la vie sociale etpolitique. Il y'a quelques années, qui auraitété véritablement intéressé par des tellesquestions si ce ne sont les acteurspolitiques eux-mêmes et accessoirementles universitaires et chercheurs pour lesbesoins de leurs analyses. Aujourd'hui ledroit est devenu un instrumentincontournable de régulation de notre viesociale. Nos gestes quotidiens sontempreints de droit et ne laissent qu'uneplace marginale à d'autres considérationsau point que tout acte de gouvernement,toute action polit ique ou tout faitquelconque, même isolé, qui impliqueraitune personnalité publique, lorsqu'il estjugé contraire à la norme établie, provoquel'émoi populaire et parfois l'indignation.À cet égard, la suprématie accordée audroit s'en est trouvée confortée par le jugeconstitutionnel dont l'action s'étend enréalité, outre le champ juridique, sur tout

le champ politique. Le droit apparaît àcet effet comme l'outil de légitimationde toute action politique. L'exemple del'arrêt de 2009 est à cet égard illustratif.En effet l'avis de la Cour constitutionnelleet plus tard l'arrêt rendu par cettedernière pour déclarer d'abordl'inconstitutionnalité du projet de révisionde la constitution entrepris par le chefde l'État qui voulait, au crépuscule deson deuxième quinquennat, s'accorderun " bonus " et ensuite annuler le décretportant convocation du corps électoralpour un référendum jugé non conforme,a servi de levier à la contestation politiqueet sociale. Ainsi, le droit à servi de baseà la contestation qui a suivi jusqu'à la finde règne de Monsieur Tandja. On voitque dés lors, les Nigériens sont trèsattachés à la primauté du droit etnotamment, à la légalitéconstitutionnelle. Ils mettent ainsi àcontribution le juge constitutionnel dontla mission apparaît comme la plusimportante de notre vie démocratique.C'est en ce sens que son indépendanceest considérée comme une desconditions nécessaires de la réalisationde la démocratie.Deuxième enseignement, et ce n'est pasune surprise, c'est la déclaration de non-conformité de certaines dispositions dela loi organique portant adoption dunouveau code électoral à certainesdisposit ions constitutionnellesnotamment les nouveaux articles issusde la loi de révision constitutionnelleadoptée dernièrement par la mêmeAssemblée nationale. Il permet des'interroger non sans un certainétonnement, sur la nature desdispositions constitutionnelles qui ontservi de fondements à l'adoption de lanouvelle loi portant code électoral auNiger. Tout porte à croire que l'Assembléenationale, a expressément ignorer lesnouvelles dispositions constitutionnellesqu'elle venait d'adopter quelques joursplutôt.En effet, la lecture de l'arrêt de la Courconstitutionnelle révèle uneméconnaissance des dispositions issuesde la Constitution révisée. C'est dire que,les députés ne semblent pas avoir lamaîtrise des disposit ionsconstitutionnelles qu'ils avaient eux-

mêmes adoptées. Mais cette situationn'est pas surprenante puisqu'elle sembleconforter la thèse selon laquellel'Assemblée nationale au Niger, est unechambre d'enregistrement de la volontédu gouvernement dont elle ne contrôlepoint l'action mais entérine simplementles décisions. Cela est d'autant plus vraiqu'au Niger la loi n'est véritablement pasl'œuvre des parlementaires maisl'émanation d'un projet gouvernementaldont l'Assemblée se contente simplementde voter. Pourtant, s'il est vrai quel'in it iative de la loi appartient augouvernement (à travers l'adoption d'unprojet de loi) et à l'Assemblée nationale(à travers la proposition de loi), force estde reconnaître qu'au Niger, seul legouvernement fait la loi.Cette situation est regrettable, lorsqu'onsait que, le propre d'une démocratieparlementaire c'est l'importance qu'elleaccorde à la fonction parlementaire. Ledéputé, représentant de la nation, estcensé, par l'action législative, traduireconcrètement l'opinion générale du peupledont il est le représentant. Il est dès lors,inconcevable que durant une législaturede cinq (5) ans, chaque député n'ait puêtre à l'initiative d'une loi. Il est tout demême curieux que le gouvernement soit,dans un système de démocratieparlementaire, le seul initiateur des lois.Ce qui est encore plus frappant, c'est quedans notre pays, la plupart desparlementaires ignore presque tout de leurrôle, de leur fonction et de leur mission.Il n'est donc pas étonnant que l'Assembléenationale soit confondue augouvernement si bien que les deuxpouvoirs sont à beaucoup d'égardscumulatifs. En témoigne notammentl'absence quasi-générale dans notre droitpositif, des lois adoptées par l'initiativeparlementaire.C'est donc à leur décharge, car àl'évidence, la nouveauté de la procédureet l 'absence d'encadrement parl'assistance, font que des telles procédureslégislatives soient empreintes de plusieurscontrariétés dont l'examen préalable dela Cour constitutionnelle, par lemécanisme du contrôle a priori, permetde relever. C'est en ce sens que l'article 8de la loi organique, excluant de l'inscriptionsur la liste électorale, des personnes " enétat de contumace " a été opposée àl'article 20 de la Constitution relative à laprésomption d'innocence. Quant auxautres articles déclarées contraires àcertaines dispositions de la Constitution,ils ont été adoptés sans tenir compte desexigences constitutionnelles notamment

celles issues de la Constitution révisée.Le troisième enseignement à la lecturede l'arrêt de la Cour constitutionnelle, atrait à la portée de la décision de lajuridiction constitutionnelle. Dans lesmotifs de sa décision, la Cour a affirméque " toutes les dispositions de la loisoumise à contrôle déclarées nonconformes à la Constitution ne sont passéparables du reste du texte ". Enconséquence, cette Déclarationd'inconstitutionnalité neutralise la portéede la loi qui ne peut être promulguée.Par voie de conséquence le nouveau codeélectoral ne peut prospérer.Ce qui me permet de répondre à votrequestion, ou du moins au deuxième voletde la question relative à l'électionlégislative partielle de Maradi. Je ne crois pas comme vous, il estd'ailleurs inconcevable, de soutenir quele Chef de l'État s'est fondé sur le nouveaucode électoral pour reporter l'électionlégislative partielle à une date ultérieure.Si, l'annulation intervenue, en dépit del'exigence constitutionnelle peut-êtrediscutable, elle ne permet pas de soutenirque la loi organique portant code électoraldont les effets viennent d'être neutraliséspour non-conformité à la Constitution, aservi de fondement la décision reportantl'élection législative partielle de Maradi.Ce qu'il convient de rechercher c'est plutôtle caractère régulier ou non du décret duChef de l'É tat qui annule l 'électionlégislative partielle, en dépit de l'exigencede délai prescrit aux alinéas 4 et 5 del'article 85 de la loi organique 2014-04du 15 avril 2014 portant régime électoraldes membres de l'Assemblée nationalequi disposent respectivement que : "s'agissant d'un député suppléant enexercice, il est pourvu au siège vacantpar élection partielle " ; " dans ce cas, lecollège électoral est convoqué dans lesdeux (2) mois qui suivent la constatationde la vacance ". La Cour constitutionnellel'a par ailleurs rappelé dans son arrêtn°002/CC/ME du 7 mars 2017 qui marquele point de départ du délai de deux (2)mois puisque constatant la vacance dusiège de député pour lequel l'électionpartielle est requise. Dès lors, l'exécutif,à travers le Chef de l'État, est tenud'organiser cette élection au plus tard àla date fatidique du 7 mai 2017. Aprèscette date, aucune annulation du décretconvoquant le corps électoral ne peut êtredécidée sans approbation préalable de laCour constitutionnelle, seul juge électoral.Il est donc curieux qu'un décret, fut-il,pris en Conseil des ministres, puisse sesubstituer au juge constitutionnel, parailleurs juge électoral, pour déciderunilatéralement de l'annulation du décretde convocation du corps électoral,pourtant pris en conformité à l'arrêt n°002rendu par la Cour constitutionnelle le 7mars 2017. En conséquence, ce décretd'annulation ne résistera pas à laconfrontation des dispositions de l'article85 la loi organique du 15 avril 2014portant régime électoral des membres del'Assemblée nationale.Nous pouvons, au regard de ce quiprécède, affirmer sans risque de noustromper, qu'il y'a bien là un empiètementdu pouvoir exécutif sur le pouvoir

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Par : Maïga Aminatou.

Circulation Routière

Cette Rubrique est sponsoriséepar la Ferme Semencière AINOMA

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Monde Rural

Par : Maïga Aminatou.

A force d'être utilisées, les terress'appauvrissent et leurrendement baisse. Pour parer àcela, l'on pratiquait autrefois cequ'on appelle la jachère. Cettetechnique qui consiste à " mettreen repos " un sol durantquelques années pour enaméliorer sa richesse. Mais avecla démographie galopante del'espèce Humaine, cette pratiqueest de plus en plus abandonnée.On a besoin de plus denourriture et de plus d'alimentsbétail dont il faut produirebeaucoup et les superficiesdemeurant les mêmescontrairement à la démographie,l'on est obligé de recourir àl'industrie pour fertiliser les solsd'où l'invention de l'engrais au19e siècle. L'engrais est depuislors devenu l'alternative à lasurexploitation des terres. Ilpermet de fertiliser celles-ci etd'améliorer la qualité et laquantité de la production. "Toutefois, les engrais minéraux,apportent seulement à la plante,les éléments nutr it ifsdirectement assimilables, maisne modifient pas les propriétésphysico-chimiques du sol. Cesengrais, ont une action rapide "expliquent les spécialistes.Cependant, l 'uti li sation del'engrais doit-être pointu parceque " les engrais sont utiles pourla croissance des végétaux, maispour la sauvegarde del'environnement, mieux vautopter pour des engrais naturels,parce que les engrais minérauxutilisés en grande quantité,acidifient d'avantage le sol,polluent le sol et la nappephréatique. En effet, de l'engraisminéral en trop grande quantité,ne peut pas être contenue dansle sol, et s'infiltre alors vers les

Utilité de l'engraisnappes phréatiques ou coursd'eau. "Toutefois, les engrais constituentun instrument essentiel àl'autosuffisance alimentaire. Ilfaut juste savoir concilier lesvertus aux inconvénients de leurutil isation. Chez nous, lesrécurrentes crises alimentaires nenous donnent pas trop le choix.Les différents gouvernements quise sont succédés l'ont biencompris. Surtout sous le régimede Tandja Mamadou beaucoupd'effort a été fait pour assisterles producteurs en matièred'intrants agricoles dont l'engrais.Sous la Renaissance égalementles efforts se poursuivent avecla centrale d'approvisionnementCAIMA. Il faudra juste intensifierles actions et impl iquerdavantage les entreprisesœuvrant dans le secteur telle quela Ferme semencière AINOMA quiest spécialisée dans la productionet la commercialisation desemences amél iorées et

d'intrants agricoles.Au-delà de l'engrais, c'est d'uneassistance à tous les niveauxdont les producteurs Nigériensont besoin. Ailleurs, l'agricultureest subventionner à outrance etchez nous, à défaut des moyenspour une bonne subvention,l'État devait pouvoir assurer unminimum pour aider lescultivateurs à, au moins, vivre deleur dur labeur. C'est l'Initiative3N (les Nigériens nourrissent lesNigériens) qui est ainsiinterpellée. Elle doit sortir de satorpeur pour des actions à lahauteur de l'ambition ayantprévalue à sa création.

La semaine dernière, dans cetterubrique, nous avions traité des arrêtset stationnements anarchiques. Suitelogique, nous faisons dans ce numéro,un grand zoom sur le travail de labrigade " Sabot " de la Ville de Niameyqui lutte contre ces pratiques.C'est en 2010, sous la transitionmil itaire du Généra l de corpsd'armées, Salou Djibo, dans le soucide remédier aux d'embouteillageprovoqué très souvent par lestationnement anarchiques desvéhicules dans les rues de Niamey,qu'a vu le jour le serv ice depénalisation par le "Sabot" créé parl'administrateur délégué de l'époque,le Capitaine IDE Seyni.La Police Municipale qui a pourmission principale, d'assurer lasécurité des personnes et de leursbiens, a été désignée, évidemment,pour accomplir cette tâche difficile àcause surtout de l'incompréhension etl'indiscipline des usagers de la route.En ce sens, dans son Arrêté instituantle service "Sabot", l'administrateurdélégué Idé Seyni a demandé auxusagers de stationner dans lesparkings, s'il y'en a, à défaut, fairemonter ne serait-ce que les deuxroues latérales du véhicule sur letrottoir. Tout contrevenant à cettenouvelle disposition, aura le " Sabot "posé sur une des quatre roues de sonvéhicule.Le Sabot est cette plaque de fer dotéde crochets, une chaîne et unemanivelle. Lourd de plus de quatrekilogrammes, cet dispositif estaccroché à une roue du véhicule, enprincipe à la roue avant, côtéconducteur, pour lui permettre de viteremarquer le Sabot en voulantprendre le véhicule. Il est griffé aupneu grâce à la chaine nouée autourdu pneu pour rassembler le Sabot, lepneu et le châssis du véhicule auquelsvient s'ajouter les crochets autour dupneu. Ceci permet d'immobiliser levéhicule en attendant le payementd'une amande de dix mille francs CFApour les petites voitures et vingt millefrancs pour les gros porteurs. Une foisle Sabot placé au véhicule, un numéroest laissé sur un bout de papier quiest, soit suspendu au Sabot, soit sousl'essuie-glace du pare-brise.Cependant, si l'usager se présente surplace, il payera donc l'amande auprèsdu chef de bord de l'équipe Sabot dela Police Municipale qui détient unequittance pour la circonstance. C'estaussi son numéro qui est laissé au casoù l'équipe aurait quitté les lieux. Sien fin de journée, l'amende n'a pasété payée, le véhicule devrait êtreremorquer à l'aide d'une grue pourêtre mis la fourrière, ce qui engendredes frais supplémentaires supportéspar l'usager. L'avantage pour lesusagers est que l'amende est payablesur place. Là, il faut préciser que la

Le service " Sabot "

Un travail nécessairePar : Issaka Aboubacar.

seule grue que possède le garagemunicipal est aujourd'hui utilisée auprofit du palais présidentiel.Le service Sabot commence le matin de07h30 environ, pour finir vers 18H. Ainsi,la recette de chaque jour est versée à ladirection de la Police Municipale dès finde la journée. Le commandant de laPolice, à son tour, la versera dès possibleaux services de recouvrements de la villede Niamey, notamment, auprès dureceveur municipal.Depuis que le service Sabot a vu le jour,l'on constate une forte régression dunombre d'accident provoqué par lestationnement abusif. N'empêche, il y'atoujours des récidivistes qui sontinterpellés. La recette lié au Sabot aconsidérablement baissé de 2010 àaujourd'hui à cause de la prise deconscience de la population. Pourpreuve, la recette est passée d'environtrois cent mille francs cfa par jour et paréquipe, en 2010 à cent mille francsactuellement. Le service comptait troiséquipes avant et une seule aujourd'huiCompte tenu de l'importance de ceservice Sabot, les résultats engrangés etson impact sur la fluidité de la circulationà Niamey, plusieurs grandes régions duNiger ont adopté cette opération deSabot.Cependant, les agents de la PoliceMunicipale exécutant ce service Sabotun peu partout au Niger, sont confrontésà de multiples problèmes derémunération et de conditions de travail.On peut déjà citer le manque d'effectifssuffisants pour couvrir toutes lesmissions qui leur sont confiées. La PoliceMunicipale, rappelons-le, est une policede proximité et urbaine. De ce fait, toutce qui est de maintenir l'ordre publique,la surveillance des édifices publiques, lasalubrité et l'hygiène publiques ou de lasécurité de la population ainsi que la librecirculation des personnes et de leursbiens est de son ressort. Toutefois, elleest toujours épaulée par la PoliceNationale qui assure, jusque-là, sonencadrement.Il y'a aussi le refus catégorique desautorités municipales de donner laremise, liée au Sabot, aux agents de laPolice Municipale. Hors, nous savonstous, qu'il existe belle et bien une loi quirégit portant sur un pourcentage devantêtre remis à tout agent civil, militaire,ou paramilitaire, pour toute opération derecouvrement de n'importe quel serviceque ce soit.A cela, vient s'ajouter le manque dedotation des agents en uniformes deservice et en matériels de travail. A sacréation en 2010, le service Sabots'opérait en trois équipes, soit troisvéhicules de police alors que la capitaleNiamey compte cinq communes. Au lieude renforcer les moyens en Hommes eten véhicules pour pouvoir couvrir toutesles communes de Niamey, aujourd'hui,la direction de la Police Municipale arriveà peine à monter une brigade de Sabotpour toute la capitale. Le seul véhiculequi assure ce service est destinéauparavant au transport de troupes;alors que les trois autres ont, chacun àleur tour, " rendu l'âme ", pour ainsi diredans les entrailles du garage municipal.Ce véhicule affecté à ce service, n'estpas non plus opérationnel tout le temps.Tantôt c'est des pannes mécaniques, desfois c'est carrément une panne decarburant qui paralyse l'équipe.

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Sports

Par : Abdoul-aziz Mahamadou.

SantéComment se transmet le paludisme ?Dans la plupart des cas, lepaludisme est transmis par lespiqûres de Anopheles femelles. Ilexiste plus de 400 espècesmoustiques différentes demoustique Anopheles, dont unetrentaine sont des vecteurs trèsimportants du paludisme. Toutesles espèces importantes vecteursdu paludisme piquent entre lecrépuscule et l'aube. L'intensité dela transmission dépend de facteursliés au parasite, au vecteur, à l'hôtehumain et à l'environnement.Les Anopheles pondent leurs œufsdans l'eau. Ces œufs éclosent enlarves puis deviennent desmoustiques adultes. Lesmoustiques femelles recherchentun repas sanguin pour nourrir leursœufs. Chaque espèce a sespréférences; certaines parexemple préfèrent l'eau douce defaible profondeur comme celle desflaques et celle présente dans lesempreintes laissées par les sabotsd'animaux, que l'on trouve enabondance pendant la saison despluies dans les pays tropicaux.La transmission est plus intenseaux endroits où les espèces demoustiques ont une durée de vierelativement longue (ce qui permetau parasite d'achever son cycle dedéveloppement à l'intérieur dumoustique) et piquent plutôt lesêtres humains que les animaux. Lalongue durée de vie et la fortepréférence pour l'homme desespèces africaines de vecteursexpliquent que près de 90% descas de paludisme surviennent enAfrique.La transmission dépend aussi desconditions climatiques qui peuventinfluer sur l'abondance et la surviedes moustiques, telles que lerégime des précipitations, latempérature et l'humidité. Àbeaucoup d'endroits, latransmission est saisonnière avecun pic pendant ou juste après lasaison des pluies.Des épidémies de paludismepeuvent survenir lorsque le climatet d'autres conditions favorisentsoudainement la transmission dansdes régions où les populations sontpeu ou ne sont pas immunisées.Elles peuvent aussi survenirlorsque des personnes faiblementimmunisées se déplacent vers desrégions de transmission intense,par exemple pour trouver du travailou en tant que réfugiés.L'immunité humaine est un autrefacteur important, en particulierchez les adultes dans les zones detransmission modérée à intense.Une immunité se développe aprèsdes années d'exposition et, bienqu'elle ne confère jamais uneprotection totale, elle réduit lerisque que l'infection palustrecause des troubles sévères.

C'est la raison pour laquelle laplupart des décès par paludismeen Afrique surviennent chez dejeunes enfants, tandis que, dansles zones de faible transmission etoù la populat ion est peuimmunisée, tous les groupes d'âgesont exposés.PréventionLa lutte antivectorielle est leprincipal moyen de prévenir et deréduire la transmission dupaludisme. Si la couverture par lesintervent ions de lutteantivectorielle est suffisammentélevée dans une région donnée,l'ensemble de la communauté seraprotégée.L'OMS recommande d'assurer unelutte antivectorielle efficace pourprotéger toutes les populationsexposées au risque de contracterle paludisme. Deux formes de lutteantivectorielle sont efficaces dansbeaucoup de situations: lesmoust iquaires imprégnéesd'insecticide et la pulvérisationd'insecticides à effet rémanent àl'intérieur des habitations.Moust iquaires imprégnéesd'insecticides (MII)Les moustiquaires à imprégnationdurable (MID) sont lesmoustiquaires de choix pour lesprogrammes de santé publique.L'OMS recommande de distribuerdes MID à toutes les populationsà risque. Le moyen le plus efficaceet le moins coûteux d'y parvenirest de fournir des MIDgratuitement, afin que tout lemonde y ait accès dans les mêmesconditions. Il faut, parallèlement,mettre en place des stratégies decommunication efficaces de façonà ce que chaque personneexposée au risque de contracterle paludisme dorme toutes lesnuits sous une telle moustiquaire.Pulvérisation d'insecticides àl'intérieur des habitationsLa pulvérisation d'insecticides àeffet rémanent à l'intérieur deshabitations est un moyen trèsefficace de réduire rapidement latransmission du paludisme. Pourobtenir un résultat optimal, il fautpulvériser des insecticides dans80% au moins des habitationsdans les zones ciblées.Cette pulvérisation est efficacependant 3 à 6 mois en fonctionde la formulation de l'insecticideutilisé et du type de surfacepulvérisée. À certains endroits, ilfaut pulvériser plusieurs fois lesmêmes habitations pour protégerla population pendant toute lasaison de transmission dupaludisme.

Sources : OMS

Le Ministère de la jeunesseet des Sports a organise les12 et 13 juil let 2017 àNiamey un séminaire deréflexion sur le financementdu Sport au Niger. Leséminaire vise à faire un étatdes lieux du financement dusport, proposer lesstratégies ainsi que lesconditions de leur mises enœuvre et proposer unsystème de suivi -évaluationdes résolutions duditséminaire. Le but est de faireen sorte que le sport jouepleinement son rôle social.Le Président du COSNI ElhIde Issaka a dans sonintervention invite tous lesacteurs participants àœuvrer ensemble pourréactualiser le code de sportdocument existant quimérite juste d'être réadapterau contexte nigérienconformément auxorientations des institutionsinternationales. Celapermettra au sport nigériende retrouver un nouveausouffle et de se donner deréelles chances de brillerdans les agendasinternationaux a indique leministre Kassoum Moctarpour qui L Etat a investit rienque dans les infrastructuressportives plus de 100milliards FCFA de 2011 à cejour pour la promotion dusport. Apres deux jours dintenses travaux marquespar des échanges souventhouleux, les participantssont parvenus à identifierconformément aux objectifsassignes a la rencontre lescontraintes relatives aufinancement du sport. Il Sagit entre autres del'insuffisance dessubventions accordées auxfédérations sportives,L'absence des droits TV,L'absence d'une véritableindustrie sportive,

Comment financer le sport Nigérien ?L’engagement timide dusecteur prive dans ledomaine sportif et lesdifficultés liées à lamobilisation sociale dusport. Raison pour laquelleles participants ontrecommandé à l'Etat decréer une Agence Nationalepour le financement dusport, le rehaussement del'allocation budgétaireallouée au ministère dess p o r t s ,L'institutionnalisation duprélèvement des taxes surcertains produits et servicespour financer le sport. Enattendant L'avènementd'une véritable industriesportive dans Notre pays,plusieurs pistes peuvent êtreexplorées pour engrangerdes ressources en faveur dusport. Ainsi., il est possibled'ores et déjà de procédera la création au sein detoutes les institutions d unecellule sport destine amobiliser les ressources,affecter une quote-part desrecettes fiscales oudouanières au financement,instituer des redevances apercevoir sur les opérateursqui exploitentéconomiquement uneactivité sportive en contrepartie De la délivrance Delabel ou de certificat Deconformité des conditions etnormes requises et créeraune Agence d'exécutionpour la gestion desressources allouées ausport. Le mérite de ceséminaire aura sans douteété De pouvoir dégager unconsensus des acteurs surla nécessité d'explorertoutes les pistes possiblepour trouver desfinancements consequents,de se faire une place ausoleil et lui permettre Debriller dans les grandescompétitions.

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HEBDOMADAIRE NIGÉRIEN D’INFORMATIONS ET D’ANALYSE N° 14 DU MARDI 18 JUILLET 2017 8

Entretien

judiciaire. À travers ce décret, l'exécutifs'est substitué au judiciaire pour sedérober de ses obligations, en ce sensque le Conseil des ministres s'est érigéen une instance suprêmevraisemblablement supérieure à la Courconstitutionnelle, pour décider, sansrequérir l'avis pourtant obligatoire du jugeconstitutionnel, de l'annulation du décretconvoquant le collège électoral et dontla conséquence a été le report à une dateinconnue, de l'organisation de l'électionlégislative partielle. Or, en vertu de la loiorganique actuellement en vigueur, enl'occurrence la loi n°2014-04 portantrégime électoral des membres del'Assemblée nationale, le nombre desdéputés siégeant à l'Assemblée nationaleest portée à 171. Ce qui n'est pas le casaujourd'hui jusqu'à ce que le siège vacantsoit pourvu. Il y'a là évidemment un videinstitutionnel que le décret du chef del'État a eu le mérite de créer, nonobstantles exigences jurisprudentielles etlégislatives.Est-ce que la convocation du corpsélectoral suppose forcément latenue d'élection, je veux dire qu'enconvoquant le collège électoralsuite à un arrêt de la Courconstitutionnelle est-ce que leprésident de la République auradéjà respecté ledit arrêt malgrél'annulation qui s'en est suivie ?Jusqu'à preuve du contraire, c'est la loiorganique 2014-04 du 15 avril 2014portant régime électoral des membres del'Assemblée nationale qui estd'application. Et conformément auxdispositions de l'article 85 de cette loi, lecollège électoral doit être convoqué dansun délai de deux (2) mois dont le pointde départ est la date de constatation dela vacance du siège pour lequel l'électionest requise, en l'espèce à partir du 7 mars2017 date de la notification de l'arrêtconstatant la vacance par la Courconstitutionnelle. En conséquence, laconvocation du collège électoral dontl'ultime objectif est l'organisation duscrutin est une exigence juridique àlaquelle l'exécutif ne pourrait déroger.L'obligation tirée de l'article 85 de la loiorganique précitée s'étend de laconvocation du collège électoral jusqu'àla proclamation des résultats. Ce quisuppose implicitement la tenue d'unscrutin libre et secret dans des conditionsrégulières telles que définies aux articles84, 85 et 86 de la Constitution.La seule convocation du collège électoralne saurait suffire à satisfaire auxexigences posées par l'article 85 de la loiportant régime des élections desmembres de l'Assemblée nationale tellesque rappelées par l'arrêt n°002/CC/MErendu par la Cour constitutionnelle le 7mars 2017. Il fallait, pour être enconformité avec l'esprit de la loi, que leprocessus soit conduit jusqu'à son terme,c'est-à-dire que la Cour constitutionnellepuisse recevoir d'abord les déclarationsde candidatures, examiner leur régularité,ensuite se prononcer sur leur validité,examiner aussi les éventuels contentieuxqui pourront naître de cette élection etenfin proclamer les résultats définitifs del'élection.Il y'a eu en réalité un début d'exécutionde l'arrêt de la Cour constitutionnelle.Mais par cette décision d'annulation, ledécret convoquant le collège électoralpour l'élection partielle est devenu sansobjet. Et pourtant, rien ne saurait justifiercela. L'exécutif semblevraisemblablement se complaire dans cedétournement de pouvoirs, en dépit del'autorité de chose juge attachée auxarrêts de la Cour constitutionnelle. Eneffet, même si la raison qui a présidé aureport du scrutin partiel pourrait êtrefondé et compréhensible, il n'appartientpas à l'exécutif (qui ne saurait l'ignorer)

d'en décider d'un tel report, mais au jugeélectoral qui n'est en l'espèce, autre quele juge constitutionnel. En l'espèce, dansl'arrêt n°002/CC/ME du 7 mars 2017, ilest demandé à l'exécutif de convoquernon seulement le collège électoral et plusencore, de rendre possible et réalisable,le processus électoral jusqu'à son terme.En tout état de cause, cette décision endépit de son caractère liberticide, porteen elle les germes d'une atteinte auxexigences constitutionnelles en ce qu'ellecrée un vide institutionnel dont lefondement se situe entre l'article 84 dela constitution et la loi organique n°2014-04 du 15 avril 2014 portant régimeélectoral des membres de l'Assembléenationale. Plus encore, cette décision amis hors-jeu le juge constitutionnel quiest pourtant l'acteur central du processusélectoral en matière d'élection législativecomme c'est le cas en matière d'électionsprésidentielle et référendaire. C'est cetteabsence du juge constitutionnel dans leprocessus ayant conduit à un report duscrutin, qui est juridiquement critiquable.Une nouvelle révision de laconstitution serait-elle encorenécessaire pour rendre conforme lecode électoral à la loi fondamentale? Si oui, n'y a-t-il pas un risque debanalisation de la loi fondamentale?Pour paraphraser un de mes maîtres àpenser, le Professeur DominiqueROUSSEAU, il importe de rappeler qu'uneConstitution, n'est pas un texte ordinaire; c'est la Loi des lois, l'acte solennel parlequel une société déclare les principesqui la fondent, qui la rassemblent et quil'organisent. Ce texte-là ne peut êtrechangé aussi facilement qu'une loiordinaire ; i l faut une procédureparticulière, plus solennelle, plusexigeante, qui corresponde à la qualitéde l'acte à modifier ; il faut distinguer lepouvoir de faire les lois du pouvoir deréviser la Loi. Comme la plupart desConstitutions, la Constitution nigérienneopère cette distinction en réservant untitre spécial à la révision constitutionnelle- le titre XII, comportant trois (3) articles: 173. 174 et 175. Mais ce n'est pas l'objetde votre question ici qui porte plus surl'appréciation de la révision que sur laprocédure elle-même.Dans la hiérarchie des normes, laConstitution se place au sommet. C'esttout le sens du contrôle deconstitutionnalité institué dans notresystème, de sorte que la loi votée parles représentants de la nation, ne sauraittraduire véritablement l'expression de lavolonté générale que lorsqu'elle est jugéeconforme à la Constitution, expressiondirecte du peuple souverain. Iln'appartient donc pas à la Constitutionde se conformer à une loi, mais l'inverse.En l'espèce, c'est le code électoral quidoit, pour son entrée en vigueur, fairel'objet de modifications afin d'êtreconforme à la Constitution. En revanche,dans le cadre de la ratification des traitésinternationaux, le constituant a prévu àl'article 170 de la Constitution, un contrôlede conformité des traités à celle-ci. Ainsi," si la Cour constitutionnelle [...], adéclaré qu'un engagement internationalcomporte une clause contraire à laConstitution, l'autorisation de le ratifierne peut intervenir qu'après révision de laConstitution ". C'est le seul cas et c'estun principe général en droit international,où la Constitution peut faire l'objet demodification pour se conformer à unengagement international.Donc, il n'y a rien d'anormal qu'uneConstitution fasse l'objet de révision, dèslors qu'elle obéit aux règles et limitesfixées par le constituant. Ce qu'il fautretenir c'est que comme le soutient ajuste raison une partie de la doctrine, "Toute Constitution prévoit toujours queses dispositions peuvent être modifiées,

Suite de la page 5 complétées ou supprimées. Aussi fierssoient-ils de leur œuvre, les constituantsrestent assez sages pour savoir que leurtravail n'est jamais parfait, que l'usagedu texte peut faire apparaître desdifficultés inédites ou imprévisibles aumoment de sa conception, ou encore quela marche du temps et l'évolution de lasociété peuvent susciter de nouvellesexigences constitutionnelles. Cettesagesse, au demeurant, se nourrit d'unephilosophie politique, celle qui fait de lanation souveraine l'origine de tout et quipostule, en conséquence, sa totale etpermanente liberté : la nation n'est pasfaite par la Constitution, c'est elle qui faitla Constitution et reste constammentmaître de son contenu ". C'est conscientde cette situation que le constituantNigérien de 2010 à consacré dans le texteconstitutionnel un mécanisme de révision.C'est ce que la doctrine a appelé leprincipe de mutabilité de la Constitution.C'est en vertu de ce principe que l'article28 de la Déclaration des droits del'homme et du citoyen du 24 juin 1793dispose : " un peuple a toujours le droitde revoir, de réformer et de changer saConstitution. Une génération ne peutassujettir à ses lois les générations futures".Le rythme de la révision de laConstitution, dès lors qu'il respecte laprocédure établie, ne peut être objet àcontroverse. Après tout, c'est leconstituant qui, dans une absolue libertéque l'on ne peut lui dénier, avait instituéun tel mécanisme. Il n'y a donc pas, ence sens, de risque de " banalisation de laConstitution ", pour reprendre votreexpression. La banalisation ne peutintervenir que lorsque le pouvoir exécutifpeut, sans risque, empiéter sur lesdomaines réservés du pouvoir judiciaireou législatif.Est-ce que l'article 20 de laConstitution est révisable au regardde la liberté fondamentale qu'ilconsacre?L'article 20 de la Constitution consacreun principe démocratique majeur : celuide la présomption d'innocence. Il disposeen effet que : " Toute personne accuséed'un acte délictueux est présuméeinnocente jusqu'a? ce que sa culpabilité?ait été? légalement établie au cours d'unprocès public durant lequel toutes lesgaranties nécessaires a? sa libre défenselui auront été? assurées.Nul ne sera condamne? pour des actionsou omissions qui, au moment où? ellesont été? commises, ne constituaient pasune infraction d'après le droit national.De même, il ne peut être inflige? depeines plus fortes que celles qui étaientapplicables au moment où? l'infraction aété? commise ".C'est un principe incontournable, uneexigence démocratique ; il est l'un despiliers de l'État de droit. On le retrouvedans presque tous les instrumentsjuridiques de protection des droits del'homme. Il constitue un rempart contrel'arbitraire. C'est pourquoi, ce principe estindispensable dans une démocratie sibien que l'on ne peut imaginer uneConstitution qui n'en consacre lasubstance. Il serait donc inimaginablequ'une procédure de révisionconstitutionnelle puisse remettre encause les dispositions de cet article tantcelles-ci se posent avec une forcedémocratique évidente.Au demeurant, connaissant les velléitésde certains hommes polit iques àentreprendre comme nous l'avions déjàconnu en 2009, des procédures derévision constitutionnelle pour conforterleur statut, le constituant de 2010 apréféré prendre des " garde-fous " enfixant des limites à la révisionconstitutionnelle. C'est ainsi qu'il interditd'engager ou de poursuivre uneprocédure de révision " lorsqu'il est porté

atteinte à l'intégrité du territoire ", à " laforme républicaine de l'État, lemultipartisme, le principe de la séparationde l'État et de la religion ". Ce qui signifiele respect des principes et valeurs de ladémocratie et de l'État de droit. Mais leslimites n'ont pas seulement porté sur cesvaleurs. L'article 175 de la Constitutionlimite également le mandat du Présidentde la République à deux (2) quinquennatset interdit toute modification des alinéas1 et 2 de l'article 47 qui le consacre. Il enest de même de l'article 185 de laConstitution qui accorde l'immunité auxauteurs, coauteurs et complices du coupd'État du 18 avril 2010. Ce dernier nousparaît juridiquement discutable et ouvred'ailleurs la voie à une profonde réflexionà une prochaine occasion.L'article 175 n'interdisant pas, parmi leslimites qu'il pose, une révision de l'article20 de la Constitution, le pouvoirconstituant peut parfaitement le réviser,le modifier voire le supprimer. C'estpourquoi, en raison de la forceéminemment démocratique qu'ilconsacre, le principe de la présomptiond'innocence doit bénéficier d'une claused'éternité afin d'en garantir sa pérennité.Cela est d'autant plus nécessaire que sil'on se rapporte à la période récente denotre histoire démocratique, la tentationest toujours présente chez certainsacteurs politiques de contourner, par unhabillage juridique à géométrie variable,les règles établies. Ainsi en-est-il parexemple des différentes arrestationsarbitraires que l'on enregistre ces dernierstemps au nom de la bien-pensance.Combien sont-ils les citoyens qui ont étéarbitrairement détenus dans desconditions parfois inhumaines et dont lesdétentions se sont révélées par la suitesans objet ? N'est-ce pas là un coup portéau principe de la présomption d'innocence? Combien sont-ils les justiciables qui,sans qu'une décision ne soit rendue àleur encontre, sont déjà présentés à lasociété comme des coupables parfaits,au point que le principe de la présomptiond'innocence consacré à l'article 20 de laConstitution semble laisser place à laprésomption de culpabilité. Notresystème judiciaire, parce qu'il ne prendpas en compte ce principe essentiel, cedroit fondamental, est devenue, àl'épreuve de la pratique, une machine àécrouer. Présentée aujourd'hui commela règle et non l'exception, la détentionpréventive semble être devenue le moyenjuridique par lequel, on tord le cou à l'Étatde droit en jetant en pâture l'un desfondements indispensables à soneffectivité, en l'occurrence le principe dela présomption d'innocence.Pourtant, ce principe tel qu'il est établiedans notre Constitution, à l'instar deplusieurs constitutions des États qui seréclament du modèle de la démocratielibérale, est considéré comme une libertéintangible, définitivement acquise. Auregard des atteintes récurrentes que l'onobserve, on est en droit de se demandersi au Niger, ce principe pourra connaîtredes jours meilleurs. L'objectifdémocratique qui sous-temps laconsécration de cet article, peut, à notreavis, être atteint dans un cadre juridiquesolide. C'est pourquoi, nous gageons quele pouvoir judiciaire prêtera main forte àla réalisation de cet objectif et permettreainsi l'émergence d'un véritable État dedroit.Je voudrais profiter de votre tribune poursouhaiter une paix durable dans notrepays et à appeler par la même occasionmes concitoyens à un esprit de toléranceet un sens de responsabilité dans le débatdémocratique. Nous devrons mettre notreintelligence au service du développementde notre pays, c'est à mon avis, la seulefaçon de participer à l 'œuvre deconstruction nationale.

Monsieur Bachir Amadou, Merci !