Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

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HEC MONTRÉAL

Vision commune et performance des équipes dans un

contexte de processus d’affaires intégrés.

Par

El Hassane Ndiaye

Sciences de la gestion

(Technologies de l’information)

Mémoire présenté en vue de l’obtention

du grade de maîtrise ès sciences

M.Sc.

Juin 2012

© El Hassane Ndiaye, 2012

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Note à propos de l’avis de conformité du CER

Ce projet a été déposé au Comité d’éthique et de recherche (CER) de

HEC Montréal sous le titre de « Modèles mentaux partagés et performance

des équipes dans un contexte de processus d’affaires intégrés ».

Depuis son acceptation par le CER, une légère modification a été apportée

au titre du mémoire qui est devenu « Vision commune et performance des

équipes dans un contexte de processus d’affaires intégrés ».

Cependant, aucune modification n’a été apportée aux procédures de

collecte de données sur lesquelles le CER s’est basé pour donner son avis

de conformité.

El Hassane Ndiaye.

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I

Sommaire

Les processus d’affaires sont des suites logiques d’activités

interreliées, pouvant impliquer plusieurs entités organisationnelles. Ils sont

organisés dans le but de fournir un produit ou un service aux clients de

l’organisation de façon efficace et efficiente. Les technologies de l’information

comme les progiciels de gestion intégrée (PGI) aident les organisations à

rendre les processus d’affaires plus performants. Cependant certaines

entreprises peinent à maximiser la performance des processus d’affaires. La

littérature scientifique suggère que des relais de performance des processus

d’affaires existent ailleurs que dans la seule automatisation que leur

permettent les technologies de l’information.

Le but de l’étude présentée dans ce mémoire est d’examiner l’influence des

humains sur la performance des processus d’affaires. Il sera question de

s'inspirer des modèles d'efficacité des équipes. Plus spécifiquement, nous

essayerons de comprendre dans quelle mesure l'existence de modèles

mentaux partagés (Shared Mental Models), au sein de parties prenantes

(groupes d’humains) d’un processus d’affaires, permet à ces dernières de

collaborer efficacement et augmente leur performance.

La méthodologie adoptée prend la forme d’une étude exploratoire, itérative et

inductive. Lors de chaque itération, nous avons utilisé des techniques issues

de l’approche de la Grounded Theory qui consiste à découvrir des théories à

partir de données systématiquement collectées et analysées. Ainsi, lors de

chaque itération, nous avons observé, découvert et défini des concepts

pertinents pour notre contexte d’étude. Nous avons également collecté des

données qui nous ont permis d’analyser les relations entre les concepts, puis

avons réadapté ces derniers avant d’aboutir à un modèle final avec des

propositions à tester lors de futures études. Notre démarche s’accompagne

du développement d’un outil technologique de collecte de données et d’un

rapport de calibrage que nous avons également adaptés au fur et à mesure

des itérations. Les participants à l’étude évoluent dans le contexte de

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II

gestion ERPSim, un simulateur permettant d’automatiser des processus

d’affaires avec l’aide d’un PGI. Sans le contexte comme celui offert par

ERPSim, il serait difficile, voire impossible de faire le genre d’étude que

nous présentons dans ce mémoire.

Au final, l’étude est composée de trois itérations. Les résultats de l’étude sont

présentés en cohérence avec ces itérations. Les conclusions issues de ces

résultats nous suggèrent deux concepts déterminants dans un contexte de

processus d’affaires intégrés. Le premier, l’amplitude de la vision commune

parmi les membres d’une équipe, semble être composée de celles de la

stratégie, de la coordination et de l’adaptabilité. Le deuxième, le niveau de

mésentente sur la perception de la vision commune parmi les membres

d’une équipe, semble être composé de ceux sur la coordination et sur la

stratégie. Pour le modèle final, nous faisons deux propositions.

Premièrement, l’amplitude de la vision commune parmi les membres d’une

équipe a une influence positive sur la performance des processus d’affaires

dont cette équipe est responsable de l’exécution. Deuxièmement, le niveau

de mésentente sur la perception de la vision commune parmi les membres

d’une équipe a une influence négative sur la performance des processus

d’affaires dont cette équipe est responsable de l’exécution.

Les apports de cette étude se situent autant au niveau théorique que

méthodologique. Enfin, ce mémoire se termine avec des recommandations

pour de futures études dans un contexte similaire à celui qui y est utilisé.

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III

Remerciements

Dans cette section, j’aimerais remercier toutes les personnes qui, de près

ou de loin, ont contribué à l’aboutissement de ce mémoire de maitrise.

J’aimerais commencer par mes deux co-directeurs Pierre-Majorique Léger et

Olivier Caya pour leur encadrement indispensable. Pierre-Majorique et

Olivier m’ont accompagné du début à la fin de ce projet en me fournissant

des conseils et orientations pertinents. Je les remercie pour leur soutien, leur

disponibilité, leur ouverture et pour l’ambiance agréable tout au long de ce

projet.

Chacun sait que l’un des plus gros défis d’un mémoire est la collecte de

données. J’aimerais alors remercier toutes les personnes qui ont rendu ma

collecte de données possible. Cela inclut les professeurs qui ont bien voulu

m’aider à avoir accès à leurs classes, ainsi que les étudiants des différentes

universités qui ont pris le temps de répondre à mon questionnaire. Cette

collecte de données s’est appuyée sur le contexte fourni par ERPsim. Je

remercie tout le personnel du laboratoire ERPsim pour leur disponibilité. Je

pense spécialement à Gilbert pour les explications techniques de

l’environnement ERPSim, Carl qui m’a été d’une grande utilité dans l’analyse

des données, Jean-François et Stéphanie pour leur disponibilité, Nicholas

pour son support lors du développement de l’outil technologique de collecte

de donnée et bien sûr Pierre-Majorique, directeur du laboratoire, pour m’avoir

donné accès à ERPsim pour collecter mes données.

Enfin, j’aimerais remercier ma famille et mes amis pour leur soutien tout au

long de mon projet de maitrise. Je pense spécialement à mon père qui m’a

toujours encouragé dans mes études, mais surtout à ma mère qui m’a

poussé à commencer cette maitrise, mais malheureusement qui n’a pas pu

en voir l’aboutissement.

Je vous souhaite une bonne lecture.

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Table des matières

Sommaire ....................................................................................................... I

Remerciements ............................................................................................. III

Table des matières ........................................................................................ iv

Liste des figures ........................................................................................... viii

Liste des tableaux .......................................................................................... ix

Chapitre 1 : Introduction ................................................................................. 1

1.1. Problématique : Les aspects humains dans la performance des

processus d’affaires d’une organisation...................................................... 1

1.2. Questions de recherche et objectifs .................................................. 4

Chapitre 2 : Revue de littérature et cadre de recherche ................................ 5

2.1. Les processus d’affaires ................................................................... 5

2.2. L’interdépendance dans les processus d’affaires ............................. 5

2.3. La performance des processus d’affaires ......................................... 5

2.4. Les progiciels de gestion intégrée et les processus d’affaires .......... 6

2.5. L’aspect humain, les équipes et les processus d’affaires ............... 6

2.6. La notion d’équipe ............................................................................ 8

2.7. L’efficacité des équipes................................................................... 10

2.8. Les modèles de l’efficacité des équipes.......................................... 10

2.8.1. Le modèle des conditions de l’efficacité des équipes ............... 10

2.8.2. Le cadre Input-Process-Outcome (IPO) ................................... 13

2.8.3. L’évolution du modèle IPO vers le modèle Input Mediator Output

Input (IMOI) ........................................................................................... 14

2.9. Les concepts étudiés dans les modèles d’efficacité des équipes ... 16

2.9.1. Les intrants (« Inputs ») ............................................................ 16

2.9.1.1. Les intrants au niveau individuel ........................................ 16

2.9.1.2. Les intrants au niveau de l’équipe ..................................... 17

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v

2.9.1.3. Les intrants au niveau organisationnel et environnemental 17

2.9.2. Les médiateurs ......................................................................... 18

2.9.2.1. Les processus .................................................................... 18

2.9.2.2. Les états émergents .......................................................... 18

2.9.2.3. Les médiateurs mixtes ....................................................... 19

2.9.3. Les extrants (« Outcomes ») .................................................... 19

2.10. Les modèles mentaux partagés (« Shared Mental Models »)...... 20

2.10.1. A propos du concept ............................................................. 20

2.10.2. Les types de modèles mentaux partagés ............................. 21

2.10.3. Les modèles mentaux partagés, les processus et la

performance .......................................................................................... 23

2.11. Cadre de recherche ..................................................................... 25

Chapitre 3 : Méthodologie ............................................................................ 27

3.1. Stratégie méthodologique : Une approche inductive et itérative ..... 27

3.2. Le contexte d’étude ........................................................................ 29

3.2.1. Le choix d’ERPsim ................................................................... 29

3.2.2. Description du contexte ERPsim .............................................. 30

3.3. La stratégie globale de collecte de données ................................... 30

Chapitre 4 : Résultats et analyses ............................................................... 33

4.1. Processus itératif : Une vue d’ensemble de l’approche .................. 33

4.2. Première itération ........................................................................... 34

4.2.1. Observation et prise de notes .................................................. 35

4.2.2. Découverte et définition des concepts ...................................... 35

4.2.3. Développement du matériel de collecte de données ................ 39

4.2.4. Collecte de données ................................................................. 39

4.2.5. Analyse .................................................................................... 41

4.2.5.1. Analyse factorielle .............................................................. 41

4.2.5.2. Corrélations ....................................................................... 45

4.2.6. Conclusion de la première itération .......................................... 45

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vi

4.3. Deuxième itération .......................................................................... 47

4.3.1. Définition et précisions au niveau des concepts ....................... 48

4.3.2. Collecte de données ................................................................. 50

4.3.3. Analyse .................................................................................... 51

4.3.3.1. Analyse factorielle .............................................................. 52

4.3.3.2. Corrélations ....................................................................... 53

4.3.4. Conclusion de la deuxième itération ......................................... 56

4.4. Troisième itération .......................................................................... 58

4.4.1. Observation et prise de notes .................................................. 59

4.4.2. Description des nouveaux concepts ......................................... 59

4.4.3. Adaptation de la stratégie de collecte de données ................... 62

4.4.3.1. La nouvelle stratégie de collecte ........................................ 62

4.4.3.2. Justification de l’utilisation des pictogrammes ................... 63

4.4.3.3. Le développement des pictogrammes .............................. 63

4.4.3.4. Le test des pictogrammes par card sorting ........................ 65

4.4.4. Collecte de données ................................................................. 66

4.4.5. Analyse .................................................................................... 67

4.4.5.1. Analyse factorielle .............................................................. 67

4.4.5.2. Corrélations ....................................................................... 68

4.4.5.3. Régressions ....................................................................... 71

4.4.6. Conclusion de la troisième itération .......................................... 73

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations .............................................. 75

5.1. Proposition d’un modèle de recherche............................................ 75

5.2. Apports de l’étude ........................................................................... 77

5.3. Limites de l’étude ............................................................................ 81

5.4. Recommandations .......................................................................... 82

Annexe 1 : Opérationnalisation des variables de la première et deuxième

itération ........................................................................................................ 84

Annexe 2 : Statistiques descriptives – Deuxième itération ........................... 87

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vii

Annexe 3 : Statistiques descriptives – Troisième itération ........................... 88

Annexe 4 : Matériel utilisé pour le card sorting ............................................ 89

Annexe 5 : Questionnaire final (Troisième itération) .................................... 91

Annexe 6 : Outil technologique de collecte de données – Dossier de

conception ................................................................................................... 92

Annexe 7 : Exemple de rétroaction lors des deux premières itérations ..... 103

Annexe 8 : Exemple de rétroaction lors de la troisième itération ............... 104

Bibliographie .............................................................................................. 105

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viii

Liste des figures

Figure 1 : Cadre théorique des systèmes de travail (Alter 2002) ................... 7

Figure 2 : Les cinq conditions facilitatrices de l'efficacité des équipes

(Wageman, Hackman et Lehman 2005. Figure adaptée par Wageman et al.

2005 à partir de Hackman 2002) .................................................................. 11

Figure 3 : Représentation du cadre IPO (Mathieu et al. 2008) ..................... 13

Figure 4 : Exemple d'évolution du modèle IPO (Cohen et Bailey 1997) ...... 15

Figure 5 : Modèle IMOI (Adapté par Mathieu et al. 2008) ............................ 15

Figure 6 : Cadre de recherche ..................................................................... 25

Figure 7 : Phases de la méthodologie .......................................................... 28

Figure 8 : Stratégie de collecte de données : fonctionnement de l’outil de

collecte de données ..................................................................................... 31

Figure 9 : Présentation des étapes des résultats ......................................... 34

Figure 10 : Pictogrammes représentant la Vision commune de la stratégie 64

Figure 11 : Pictogrammes représentant la Vision commune de la coordination

..................................................................................................................... 65

Figure 12 : Pictogrammes représentant l’Adaptabilité .................................. 65

Figure 13 : Modèle de recherche final proposé ............................................ 77

Figure 14 : Étapes de la soumission du questionnaire ................................. 94

Figure 15 : Architecture de fonctionnement de l’outil de questionnaire ........ 95

Figure 16 : Structure de la base de données du questionnaire .................... 96

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ix

Liste des tableaux

Tableau 1 : Taxonomie des types d’équipes (Cohen et Bailey, 1997) ........... 9

Tableau 2 : Exemples d’intrants au niveau individuel (Adapté de Mathieu et

al., 2008) ...................................................................................................... 16

Tableau 3 : Exemples d'intrants au niveau équipe (Adapté de Mathieu et al.,

2008) ............................................................................................................ 17

Tableau 4 : Les types de modèles mentaux partagés au sein des équipes

(Cannon-Bowers, Salas, & Converse, 1993) ............................................... 21

Tableau 5 : Exemples d'études mettant en relation les modèles mentaux

partagés, les processus et la performance .................................................. 24

Tableau 6 : Récapitulatif des variables de la première itération ................... 38

Tableau 7 : Participants, première itération ................................................. 40

Tableau 8 : Statistiques descriptives, première itération .............................. 40

Tableau 9 : Résultats ACP initiale, première itération .................................. 42

Tableau 10 : ACP sans coordination, première itération .............................. 43

Tableau 11 : ACP items coordination seuls, première itération ................... 44

Tableau 12 : Corrélations – Première itération............................................. 45

Tableau 13 : Récapitulatif des variables de la deuxième itération ............... 49

Tableau 14 : Participants, Classe 1 – Deuxième itération ............................ 50

Tableau 15 : Participants, Classe 2 - Deuxième itération ............................ 50

Tableau 16 : Participants, Classe 3 - Deuxième itération ............................ 51

Tableau 17 : ACP, deuxième itération (Ensemble des données) ................. 53

Tableau 18 : Corrélations - Deuxième itération ............................................ 55

Tableau 19 : Récapitulatif des variables de la troisième itération ................ 62

Tableau 20 : Participants, Classe 1 – Troisième itération ............................ 66

Tableau 21 : Participants, Classe 2 – Troisième itération ............................ 66

Tableau 22 : Participants, Classe 3 - Troisième itération ............................. 67

Tableau 23 : ACP, troisième itération .......................................................... 68

Tableau 24 : Corrélations, Troisième itération ............................................. 70

Tableau 25 : Corrélations, vision commune, phase 3 .................................. 71

Tableau 26 : Corrélations, déviations standards phase 3 ............................ 72

Tableau 27 : Statistiques descriptives, Deuxième itération .......................... 87

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x

Tableau 28 : Statistiques descriptives – Troisième itération ........................ 88

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1

Chapitre 1 : Introduction

1.1. Problématique : Les aspects humains dans la pe rformance des

processus d’affaires d’une organisation

Les processus d’affaires sont communément définis comme étant des

suites de tâches ou d’activités logiquement organisées et qui, à partir d’un

intrant, produisent un extrant (produit ou service) ayant de la valeur pour les

clients de l’organisation dans laquelle ils sont exécutés (Hammer et Champy

2001, Davenport 1993). Leur exécution peut concerner un ou plusieurs

départements fonctionnels de l’organisation. De ce fait, les processus

d’affaires encapsulent des interdépendances entre leurs activités, mais aussi

entre leurs parties prenantes (Kettinger, Teng et Guha 1997). Une

communication efficace et une collaboration sont alors essentielles pour la

fluidité de leur exécution.

Prenons par exemple une firme de commercialisation d’ordinateurs.

Un processus de vente commence avec le placement d’une commande par

le client et se termine par la livraison du ou des ordinateurs commandés.

L’exécution de ce processus implique la mise en œuvre de plusieurs autres

étapes. Par exemple, une vérification de la disponibilité des marchandises

est effectuée au niveau du stock et les produits doivent être retirés des

inventaires et emballés avant d’être transmis au transporteur pour la

livraison. Une diminution du stock entraine une réévaluation des inventaires

et donc un impact au niveau comptable. Cet exemple montre un processus

qui intègre au moins les départements des ventes, de la gestion des

inventaires, de la livraison et de la comptabilité. Il est clair dans cet exemple

que si la commande n’est pas communiquée à temps au département de la

livraison, elle peut être livrée avec des délais pouvant ainsi entrainer des

plaintes de la part des clients de l’organisation. Une coordination efficace

entre les personnes s’occupant de la gestion des inventaires et de la

comptabilité permet de garder les états financiers à jour de façon

instantanée.

Page 17: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

2

A travers cet exemple, il est possible de voir que l’exécution des

processus d’affaires implique au moins une interaction entre les humains, les

processus d’affaires eux-mêmes et l’information. D’ailleurs la théorie des

systèmes de travail (« work systems ») suggère qu’il est nécessaire d’avoir

une interaction entre les humains, l’information, les processus d’affaires et la

technologie pour donner de la valeur aux produits ou services offerts aux

clients d’une organisation (Alter 2002). La technologie et les humains

apparaissent alors comme des facteurs ayant une influence sur la

performance des processus d’affaires.

Les progiciels de gestion intégrée (PGI) sont des technologies qui

automatisent et intègrent plusieurs ou la plupart des processus d’affaires

d’une entreprise (Gattiker & Goodhue, 2005). Ils font parti des facteurs qui

ont permis d’améliorer les performances des processus d’affaires.

Cependant, pendant que certaines organisations atteignent des

performances conséquentes, d’autres peinent à atteindre les bénéfices

escomptés de l’implantation de leur PGI (Gattiker & Goodhue, 2005). Sur

quel facteur, autre que celui de la seule implantation d’un PGI, une

organisation peut-elle s’appuyer pour se différencier et apporter plus de

valeurs à ses processus d’affaires? Dès lors que la théorie des systèmes de

travail place l’aspect humain comme étant central dans l’exécution des

processus d’affaires (Alter 2002), étudier l’influence de cet aspect humain

apparait comme une opportunité afin d’apporter des éléments de réponse a

cette question. Notre proposition est de le faire sous l’angle de la dynamique

des équipes responsables de l’exécution des processus d’affaires. Les

raisons de ce choix sont apportées ci-dessous.

Les entreprises ont reconnu le besoin de se séparer des approches

fonctionnelles traditionnelles pour adopter des approches par processus

clairement définis et orientés vers le client (Zairi 1997). Les processus

d’affaires intègrent plusieurs départements fonctionnels d’une entreprise.

Avec un fonctionnement par processus, les humains qui sont parties

prenantes de ces processus travaillent au-delà des frontières fonctionnelles

et non en isolation. Leurs tâches sont interdépendantes et ils partagent la

responsabilité de la qualité du produit final que reçoit le client. Certains

Page 18: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

3

auteurs parlent d’équipes inter-fonctionnelles (ex. : Grover et Malhotra 1997,

Zairi 1997, Attaran 2004). Selon Teare et al. (1997), le concept d’équipe est

l’un des rares moyens par lesquels on peut intégrer les processus d’affaires

d’une entreprise. Pour Telleria, Little et MacBryde (2002), les entreprises

sont fortement dépendantes de la performance des équipes qui exécutent

leurs processus d’affaires. Par équipe, nous entendons un regroupement

d’individus dont leurs tâches sont interdépendantes, partageant des

responsabilités pour un résultat commun et gérant leurs relations à travers

les barrières organisationnelles (Cohen et Bailey 1997).

Maintenant que nous avons brièvement établi la place des équipes

dans un contexte de processus d’affaires intégrés, l’une des questions que

nous pourrions nous poser est la suivante : quelles sont les caractéristiques

des équipes qui sont déterminantes dans un contexte de processus d’affaires

intégrés?

Le concept de Vision commune, inspiré de celui des modèles mentaux

partagés (« Shared Mental Models ») pourrait jouer un rôle déterminant dans

un tel contexte. Ce concept a largement été étudié dans le passé et émerge

comme étant un facteur déterminant pour expliquer la performance des

équipes (Mohammed et al. 2010). La théorie qui soutient ce concept prédit

que si les membres d’un même groupe ont une vision partagée de

l’équipement, de la tâche, des interactions pour réaliser la tâche et des rôles

et expertises au sein du groupe, cela a une influence positive sur la

performance de ce dernier. Ainsi, les équipes où ce concept est bien

développé devraient avoir une vision commune de ce qui se passe

maintenant, de ce qui est susceptible de se passer et pourquoi cela se

passe. Être sur la même longueur d’onde en sachant à quoi s’attendre, en

anticipant les besoins des autres membres de l’équipe et en expliquant ce

qui est observé, permet à l’équipe de bien coordonner ses actions et

d’adapter ses comportements en fonction des exigences de la tâche,

permettant ainsi d’améliorer la prise de décision et la performance (Cannon-

Bowers et al. 1993).

Page 19: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

4

Nous pensons que dans un contexte de processus d’affaires intégrés,

lorsque les parties prenantes (les groupes d’humains) partagent une vision

commune, cela peut les amener à apporter plus de valeur à ces processus

d’affaires. Par vision commune nous entendons une compréhension

partagée par les parties prenantes d’un processus d’affaires et concernant

les enjeux, les contraintes et les comportements liés à la réalisation de la

tâche commune.

1.2. Questions de recherche et objectifs

Notre problématique soulève donc la question de recherche suivante :

Est-ce que l’existence d’une vision commune parmi les parties prenantes

d’un processus d’affaires a une influence positive sur la performance de ce

dernier?

L’objectif principal de notre étude est de mesurer l’impact de la vision

commune des usagers d’un PGI, participant à un même processus d’affaires,

sur la performance de ce dernier. Plus spécifiquement, nous tenterons de

déterminer (1) quelles sont les dimensions de cette vision commune dans un

contexte de PGI et (2) dans quelle mesure cette vision commune influence la

performance des processus d’affaires.

Ce mémoire de maîtrise s’organise de la manière suivante : dans le

chapitre 2, nous menons la revue de littérature et établissons le cadre de

recherche. Le chapitre 3 présente la méthodologie adoptée. Dans le chapitre

4, nous présentons et analysons les résultats avant de conclure l’étude dans

le chapitre 5.

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5

Chapitre 2 : Revue de littérature et cadre de reche rche

Cette revue de littérature s’intéresse au domaine de l’efficacité des

équipes. Nous définirons la notion d’équipe et présenterons les modèles

d’efficacité et les éléments qui les composent. A la fin de cette revue de

littérature, nous présenterons plus amplement le concept de modèles

mentaux partagés (« Shared Mental Model ») dont nous nous inspirons dans

le cadre de cette étude. Mais avant cela, nous commencerons par définir la

notion de processus d’affaires et y montrer la place des humains et des

équipes.

2.1. Les processus d’affaires

Un processus d’affaires est défini par Hammer et Champy (2001)

comme étant « a collection of activities that takes one or more kinds of input

and creates an output that is of value to the customer ». Une illustration qui

est souvent donnée est celle de l’exécution d’une vente qui débute par le

placement d’une commande (intrant) par le client et qui se termine par la

livraison d’un produit (extrant) à ce même client. Les activités qui constituent

un processus d’affaires sont structurées et mesurables. Cela implique une

forte emphase sur la manière (comment) dont le travail est fait au sein d’une

organisation, et non sur le produit (quoi) final livré (Davenport 1993).

2.2. L’interdépendance dans les processus d’affaire s

Un processus d’affaires encapsule non seulement l’interdépendance

des tâches, mais également celle des rôles, des humains qui y participent,

des départements et des fonctions nécessaires pour fournir un produit ou un

service aux clients de l’organisation (Kettinger, Teng et Guha 1997). Selon

l’envergure des processus, cette interdépendance peut être intra ou inter-

organisationnelle (Kettinger et Grover 1995). Ainsi, certains mécanismes de

coordination et de collaboration sont nécessaires afin d’assurer une

exécution fluide et efficace des processus d’affaires.

2.3. La performance des processus d’affaires

Plusieurs types de performance sont cités dans la littérature. Par

exemple, Hammer et Champy (2001) identifient le coût, la qualité, le service

Page 21: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

6

et la rapidité comme étant les éléments critiques et contemporains de la

mesure de performance des processus d’affaires. D’autres critères de

performance sont identifiés par Kettinger et Grover (1995). Ces auteurs

proposent dans leur cadre théorique la mise en relation entre le changement

des processus d’affaires (Business Process Change) et, notamment, la

satisfaction des clients, la flexibilité, l’innovation et la valeur octroyée aux

actionnaires. Ils affirment également qu’ultimement, les effets du

changement des processus devraient fournir deux sources de bénéfices à

l’organisation : une augmentation de sa marge de profit et une augmentation

de ses parts de marché.

2.4. Les progiciels de gestion intégrée et les proc essus d’affaires

Les technologies de l’information occupent une place importante que

ce soit pour supporter les processus d’affaires courant de l’entreprise ou lors

des initiatives de transformation des processus d’affaires. Hammer et

Champy (2001) les qualifient de facilitateur essentiel de la réingénierie des

processus d’affaires. Tandis que Kettinger et Grover (1995) placent les TI

comme étant une des composantes principales dans leur cadre théorique de

changement des processus.

Parmi ces technologies de l’information, les progiciels de gestion

intégrés (PGI) sont des systèmes qui automatisent et intègrent plusieurs ou

la plupart des processus d’affaires d’une entreprise (Gattiker & Goodhue,

2005). Ils sont essentiels à la gestion et à l’exécution efficace et efficiente

des processus d’affaires. Ces PGI permettent de supprimer les barrières à

l’échange d’information entre les départements fonctionnels et permettent de

gérer les processus d’affaires de façon globale.

2.5. L’aspect humain, les équipes et les processu s d’affaires

Les humains occupent une place centrale dans l’exécution des

processus d’affaires. Dans le cadre théorique des systèmes de travail (Alter

2002), les humains sont représentés comme étant des participants aux

processus d’affaires qui utilisent l’information et la technologie afin de fournir

un produit (ou service) aux clients internes et externes de l’organisation

(Figure 1). Dans le modèle de changement des processus d’affaires de

Page 22: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

7

Kettinger et Grover (1995), les humains sont caractérisés par leurs valeurs,

leurs compétences, leurs différentes cultures et leurs comportements.

Figure 1 : Cadre théorique des systèmes de travail (Alter 2002)

Dans le contexte des organisations ayant adopté un fonctionnement

par processus, différents auteurs utilisent la notion d’équipes inter-

fonctionnelles pour parler des groupes de personnes participant à un même

processus d’affaires (ex. : Grover et Malhotra 1997, Zairi 1997, Attaran

2004). Ces équipes ont leur importance dans l’exécution des processus

d’affaires. Elles y occupent une place centrale, car elles sont un des moyens

par lesquels les processus d’affaires peuvent être intégrés (Teare et al.

1997) et peuvent être plus performantes (Telleria, Little et MacBryde 2002).

Cette importance qu’ont les équipes dans l’exécution des processus

d’affaires nous amène à mieux nous en intéresser afin de comprendre leurs

antécédents qui sont déterminants dans la performance de ces processus

d’affaires.

Page 23: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

8

2.6. La notion d’équipe

Une équipe est classée par McGrath (1984) comme étant un sous-

ensemble d’une catégorie d’agrégation sociale qu’il nomme « Unité sociale

délibérément conçue ». À ce titre, la notion d’équipe partage avec les autres

éléments de cette catégorie (organisation et sous-organisation), une raison

d’être qui est la poursuite d’objectifs, grâce à l’interaction de ses membres

exerçant des rôles interdépendants. Dans une littérature plus récente, Cohen

et Bailey (1997) la définissent comme suit :

« A team is a collection of individuals who are interdependent in their

tasks, who share responsibility for outcomes, who see themselves and

who are seen by others as an intact social entity embedded in one or

more larger social systems (for example, business unit or the

corporation), and who manage their relationships across

organizational boundaries. »

Dans le fonctionnement d’un tel ensemble, chaque membre faisant partie de

l’équipe utilise le « fruit » du travail d’un autre membre et tous les membres

de l’équipe partagent la même responsabilité sur la qualité finale de ce qui

constitue le résultat du travail commun (le produit).

Plusieurs auteurs proposent des taxonomies de types d’équipes. Par

exemple, Devine (2002) distingue 14 types répartis en 2 catégories

regroupant, dans l’une, ceux principalement engagés dans des tâches

intellectuelles et dans l’autre, ceux principalement engagés dans des tâches

physiques. Par ailleurs, le même auteur a démontré une correspondance

entre les différentes taxonomies existant dans la littérature. En analysant sa

classification, on peut constater que les auteurs tendent vers 4 grandes

catégories que l’on retrouve dans la taxonomie de Cohen et Bailey (1997)

que nous pouvons voir dans le Tableau 1.

La notion d’équipe que nous utilisons dans cette étude a les

caractéristiques de rôles bien définis et stables dans le temps. Cette équipe

est auto-administrée et est responsable de la production de biens ou de

services. Elle est similaire à celle d’équipe de travail (« work team »)

identifiée par Cohen et Bailey (1997). Dans le contexte de notre étude, une

Page 24: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

9

équipe est donc définie comme étant un groupe autonome de personnes,

ayant chacune des rôles définis, prenant et exécutant des décisions

coordonnées dans le cadre d’une tâche commune intégrant plusieurs

processus d’affaires.

Type

d’équipes

Caractéristiques Exemples

Équipe de travail

(« Work team »)

- Unité de travail continue responsable

de la production de bien ou de services

- Rôles stables et bien définis

- Existence d’un superviseur

ou auto-administrée.

- Équipe d’exploitants

de mines

- Équipe de production

manufacturière

- Équipe

d’audit

Équipe parallèle

(« Parrallel

team »)

- Constituée de personnes venant de

différentes unités pour exercer des

fonctions non prévues par leur

organisation régulière.

- Autorité limitée

- Utilisée pour la résolution de

problèmes ou pour des activités

d’amélioration.

- Équipe d’amélioration

de la qualité

- Groupe d’implication

des salariés

- « Task

forces »

Équipe de projet

(« Project

team »)

- Existence Limitée dans le temps

- Constituée pour produire ou améliorer

un produit : système d’information par

exemple.

- Tâche non répétitive et nécessitant la

mise en œuvre de connaissance, de

jugements et d’expertises.

- Membres issus de disciplines

diverses.

- Équipe de

développement d’un

nouveau produit.

Équipe de gestion

(« Management

team »)

- Coordonne et donne des directives

aux unités sous leur direction.

- Responsable pour la performance

d’une unité d’affaires

- Autorité découlant de la position

hiérarchique de ses membres

- Équipe de direction

Tableau 1 : Taxonomie des types d’équipes (Cohen et Bailey, 1997)

Page 25: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

10

2.7. L’efficacité des équipes

Avant de parler des modèles d’efficacité des équipes, interrogeons-

nous d’abord sur ce qu’est l’efficacité des équipes elle-même. Les travaux de

Hackman (1990) nous permettent d’avoir des éléments de réponse à cette

question. En effet, cet auteur conçoit l’efficacité des équipes selon trois

dimensions. La première est la mesure dans laquelle l’extrant produit par

l’équipe (produit, service ou décision) satisfait aux standards de quantité, de

qualité et de délai des personnes à qui cet extrant est destiné. La seconde

dimension est la mesure dans laquelle le processus de réalisation du travail

améliore la capacité des membres de l’équipe à travailler ensemble de

manière interdépendante dans le futur. Enfin, la troisième dimension est la

mesure dans laquelle l’expérience du groupe contribue au développement et

au bien-être personnels des membres de l’équipe. L’importance relative

accordée à chacune de ces dimensions dépend des circonstances dans

lesquelles l’équipe évolue (Hackman 1990).

2.8. Les modèles de l’efficacité des équipes

2.8.1. Le modèle des conditions de l’efficacité des équipes

Selon Hackman (1990), pour bien réaliser son travail, une équipe a

besoin de surmonter trois obstacles qui sont : (a) exercer suffisamment

d’effort pour accomplir la tâche avec un niveau de performance acceptable,

(b) apporter des connaissances et compétences adéquates à la tâche et (c)

employer des stratégies appropriées à la tâche et au cadre dans lequel elle

est réalisée. L’auteur appelle ces obstacles les critères de processus. Afin

d’atteindre de hauts niveaux de performance sur ces critères de processus,

les cinq conditions facilitatrices suivantes sont nécessaires (Hackman 1990,

Hackman 2002, Wageman, Hackman et Lehman 2005) :

- Equipe réelle ( Real team ). Une équipe réelle est définie comme ayant

trois dimensions. Premièrement, des frontières claires doivent permettre

de distinguer les membres des non-membres de l’équipe. Deuxièmement,

les membres de l’équipe sont interdépendants dans la réalisation d’un

objectif commun potentiellement mesurable et en portent la responsabilité

collective. Troisièmement, les équipes réelles ont au moins une certaine

Page 26: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

11

stabilité des membres leur donnant l’occasion et le temps d’apprendre à

bien travailler ensemble (Hackman 2002, Wageman, Hackman et

Lehman 2005).

- Orientation convaincante ( Compelling direction ). L’orientation

constitue la spécification des objectifs globaux de l’équipe. Elle est

caractérisée par sa clarté, son aspect motivant et permettant de mobiliser

l’ensemble des talents du groupe. Une bonne orientation résulte d’un

compromis entre la spécification des fins et des moyens. La motivation

dans la réalisation de la tâche est favorisée lorsque les objectifs sont

clairement définis et les moyens laissés à l’équipe elle-même. Spécifier

les fins et les moyens avec précision atténue les défis au sein de l’équipe

et conduit à une sous-utilisation des talents en son sein. Spécifier

seulement les moyens conduit l’équipe à se désengager de la tâche et ne

rien spécifier conduit à l’anarchie (Wageman, Hackman et Lehman 2005).

Figure 2 : Les cinq conditions facilitatrices de l' efficacité des équipes

(Wageman, Hackman et Lehman 2005. Figure adaptée pa r Wageman et

al. 2005 à partir de Hackman 2002)

Page 27: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

12

- Structure facilitatrice ( Enabling structure ). La structure de l’équipe agit

comme sa coquille extérieure1. Elle est constituée de la conception de la

tâche, de la composition de l’équipe et des normes de conduite. La tâche

de l’équipe doit être alignée avec ses objectifs. Elle doit être significative

et doit permettre aux membres de l’équipe de juger librement des

procédures de travail et de connaitre les résultats de façon fiable et

régulière. Une équipe bien composée est celle où les membres ont

l’ensemble des compétences complémentaires nécessaires à la

réalisation des objectifs de l’équipe. Elle doit permettre à tous les

membres d’augmenter leurs capacités à appliquer leurs talents

complémentaires au travail collectif. La taille de l’équipe doit être aussi

petite que le permet l’envergure de la tâche. Enfin les normes façonnent

les comportements au sein de l’équipe. Une description claire des normes

de conduite libère les membres des discussions sur les comportements

qui sont acceptables dans le groupe et facilite le développement de

stratégies de performance liées à la tâche et à la situation (Wageman,

Hackman et Lehman 2005).

- Contexte organisationnel favorable ( Supportive organizational

context ). Au niveau organisationnel, une équipe peut être renforcée avec

la mise à disposition de ressources matérielles nécessaires pour la

réalisation de sa tâche. Trois éléments additionnels peuvent également

renforcer une équipe. Premièrement, le système de rémunération doit

favoriser les bonnes performances d’équipes. Deuxièmement, le système

de formation doit mettre à disposition, et à l’initiative de l’équipe, de

l’assistance dans tous les domaines où les membres de l’équipe ne sont

pas encore compétents. Troisièmement, le système d’information doit

mettre à disposition les données permettant de planifier le travail de

groupe et accessibles par tous les membres (Wageman, Hackman et

Lehman 2005).

- Conseils d’experts ( Expert coaching ). La dernière condition affectant

l’efficacité des équipes est l’existence d’un expert. Le rôle de l’expert n’est

pas de dire à l’équipe comment travailler, mais de l’aider à tirer parti des

1 http://www.team-diagnostics.com/the-model.php

Page 28: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

13

avantages des synergies. L’expert peut, par exemple, aider les membres

à minimiser les problèmes de coordination et de motivation ou à être

engagés dans le groupe et/ou la tâche (Wageman, Hackman et Lehman

2005).

Le modèle présenté dans ce paragraphe est utile pour diagnostiquer

les équipes. Il permet de connaitre les conditions nécessaires à mettre en

place pour donner les chances de réussite à une équipe. D’autres modèles

existent dans la littérature des équipes. Nous en présentons deux des plus

classiques dans les prochains paragraphes.

2.8.2. Le cadre Input-Process-Outcome (IPO)

Le modèle IPO a longtemps influencé la littérature sur l’efficacité des

équipes. Développé par McGrath (1964), il met en œuvre une relation

linéaire entre les intrants (« inputs »), les processus et les extrants

(« outputs »).

Dans ce modèle, les intrants sont les facteurs antécédents qui influencent les

processus. Ces derniers qui représentent les interactions se passant au sein

de l’équipe jouent un rôle de médiateur entre les intrants et les extrants qui

reflètent le résultat de l’activité du groupe (ou efficacité du groupe).

Figure 3 : Représentation du cadre IPO (Mathieu et al. 2008)

Le modèle IPO a récemment été critiqué à cause du fait qu’il ne

représenterait pas suffisamment les tendances récentes de la recherche sur

Page 29: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

14

l’efficacité des équipes. Parmi les auteurs qui l’ont critiqué, figure notamment

celui du modèle IPO lui même. McGrath et al. (2001) estiment que les

groupes sont étudiés comme s’ils étaient de simples systèmes

unidirectionnels de cause à effet, isolés du contexte environnemental et

temporel dans lequel ils évoluent et composés de membres génériques.

Allant dans le même sens, Ilgen et al. (2005) estiment que ce modèle doit

évoluer pour trois raisons principales. Premièrement, plusieurs des facteurs

de médiation qui transmettent l’influence des intrants aux extrants ne sont

pas que des processus. Ils sont aussi, par exemple, des états cognitifs

émergents ou affectifs. Deuxièmement, le cadre IPO définit une relation

linéaire et unidirectionnelle entre les intrants, les processus et les extrants

alors que la recherche récente montre que des extrants ont une influence sur

les facteurs de médiation par exemple. Troisièmement, le cadre IPO tend à

suggérer une progression linéaire concernant les relations d’influence d’une

catégorie à l’autre (I-P puis P-O), alors que la recherche récente traite de

combinaisons entre plusieurs intrants et processus (IxP), entre processus

(PxP) ou entre processus et états émergents.

2.8.3. L’évolution du modèle IPO vers le modèle Input Mediator

Output Input (IMOI)

En suivant la progression de la recherche, le modèle IPO a subi des

modifications. Par exemple, Cohen et Bailey (1997) ont introduit une

distinction entre les processus et les traits psychologiques des groupes qui

s’influencent mutuellement.

Dans leur modèle, les facteurs environnementaux influencent la tâche, la

composition du groupe, ainsi que le contexte organisationnel. On observe

également d’une part, une influence des traits psychologiques des groupes

sur l’efficacité du groupe et d’autre part, une influence des antécédents des

processus et des traits psychologiques des groupes sur l’efficacité du

groupe.

Page 30: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

15

Figure 4 : Exemple d'évolution du modèle IPO (Cohen et Bailey 1997)

Plus récemment, Ilgen et al. (2005) proposaient le cadre IMOI afin de

mieux refléter la progression de la recherche. Dans leur modèle (voir Figure

5), on peut noter la distinction entre les processus et les états émergents

dont nous faisons une présentation plus détaillée dans les paragraphes

suivants. Les processus et les états émergents sont regroupés sous

l’appellation de médiateurs.

Figure 5 : Modèle IMOI (Adapté par Mathieu et al. 2 008)

Page 31: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

16

La Figure 5 met également l’emphase sur les aspects temporels et multi-

niveaux de la vie des équipes. Il est possible d’y constater que les intrants,

médiateurs et extrants s’influencent mutuellement, même si l’influence des

médiateurs sur les intrants est moins puissante (flèches en tirets). Ce type

d’influence mutuelle est aussi observé entre le contexte organisationnel, le

contexte de l’équipe et les membres qui composent l’équipe.

2.9. Les concepts étudiés dans les modèles d’effica cité des

équipes

2.9.1. Les intrants (« Inputs »)

Selon les modèles d’efficacité des équipes, les intrants sont classés

selon trois niveaux : individuel, équipe et organisationnel & environnemental.

2.9.1.1. Les intrants au niveau individuel

A ce niveau, la recherche s’intéresse aux attributs des membres de

l’équipe et à l’impact de la combinaison de ces attributs sur les processus et

les extrants. Le Tableau 2 donne des exemples d’intrants examinés dans la

littérature.

Intrant Commentaire

Personnalité Les facteurs tels que l’assurance, le sérieux, l’amabilité, l’extraversion, la

stabilité émotionnelle, l’ouverture à l’expérience sont étudiés. Leur relation

avec la performance du groupe est examinée, ainsi que leur impact sur la

coopération, la résolution de conflit, la communication, etc.

Compétences Les facteurs tels que les types de connaissances et les habilités

(cognitives) nécessaires au travail d’équipe sont étudiés.

Orientation Les facteurs tels que l’orientation à l’apprentissage, l’orientation atteinte

des objectifs et leur impact sur l’engagement et l’efficacité sont étudiés.

Diversité Les facteurs tels que diversité démographique, fonctionnelle, de

personnalité, d’attitudes, etc., sont étudiés.

Tableau 2 : Exemples d’intrants au niveau individu el (Adapté de

Mathieu et al., 2008)

Page 32: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

17

2.9.1.2. Les intrants au niveau de l’équipe

La recherche à ce niveau s’intéresse aux facteurs liés à la structure

des équipes, le style de leadership, etc. Mathieu et al. (2008) donnent les

exemples d’intrants suivants :

Intrant Commentaires

Interdépendance Les questions telles que : Quel type d’interdépendance pour quel

type d’équipe ? Quel impact du niveau d’interdépendance sur la

performance, le partage d’information ? etc. sont posées.

Virtualité Le style de leadership, la qualité des interactions, l’utilisation de

nouvelles technologies pour interagir dans le cadre d’équipes

virtuelles sont parmi les sujets étudiés.

Formation

(Training)

Quel type de formation ? Quand faire une formation ? Sur quoi faire

la formation ? Quels bénéfices de la formation sur la coordination

ou l’intégration des expertises ? sont autant de sujets abordés dans

ce domaine.

Leadership Que le type de leadership soit externe, partagé, ou de type

coaching, les études portent en général sur la manière dont le

leader apporte de l’efficacité aux équipes.

Structure

Dominée par deux catégories :

- Fonctionnelle (selon la similarité des tâches effectuées par

les membres de l’équipe)

- Et par division (selon la situation géographique des

membres de l’équipe)

Les études portent notamment sur l’influence de la structure sur le

partage de l’information.

Tableau 3 : Exemples d'intrants au niveau équipe (A dapté de Mathieu et

al., 2008)

2.9.1.3. Les intrants au niveau organisationnel et

environnemental

Les influences du contexte organisationnel sont les sources externes

à l’équipe ayant une influence sur elle et émanant de l’organisation dans

Page 33: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

18

laquelle l’équipe se trouve (Système de gestion des ressources humaines,

climat, etc.). Tandis que les influences du contexte environnemental sont les

sources externes à l’organisation, telles que l’influence culturelle, et ayant

une influence sur l’équipe (Mathieu et al. 2008).

2.9.2. Les médiateurs

Le modèle IMOI distingue deux catégories de médiateurs qui sont les

processus et les états émergents. Cependant, Mathieu et al. (2008) indique

une troisième catégorie mixte qui regrouperait les médiateurs ayant des

caractéristiques de processus et d’états émergents.

2.9.2.1. Les processus

Les processus sont des médiateurs liés aux fonctions (« taskwork »)

et aux interactions (« teamwork ») que les membres doivent réaliser pour

accomplir la tâche. Dans leur taxonomie des processus d’équipes, Marks,

Mathieu et Zaccaro (2001) ont classé les processus selon trois catégories.

La première est constituée des processus de transition et regroupe les

activités d’analyse de la mission, de mise en œuvre de stratégies, de

planification et de spécification des objectifs de l’équipe. La deuxième

catégorie est constituée des processus d’action et on y trouve les activités

liées à l’accomplissement de la tâche, le suivi de l’évolution de la tâche, la

coordination, l’entraide en cas de surcharge de travail, etc. Enfin, la troisième

catégorie est constituée des processus interpersonnels et regroupe la

gestion de conflit, le développement de la motivation et de la confiance, etc.

2.9.2.2. Les états émergents

Les états émergents décrivent les états cognitifs, motivationnels et

affectifs des équipes par opposition à la nature de leurs interactions (Marks

et al., 2001). Ce ne sont donc pas des processus, mais reflètent les

caractéristiques d’une équipe à un moment donné dans le temps. Parmi les

états émergents, on peut noter des variables comme par exemple la

confiance (« Trust »), la croyance qu’une équipe peut avoir sur sa capacité

de réussir dans n’importe quel contexte (« Potency ») ou la croyance que

l’équipe peut évoluer de façon autonome (Mathieu et al. 2008). D’après les

mêmes auteurs, d’autres variables comme le climat et la cohésion au sein de

Page 34: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

19

l’équipe sont aussi considérées dans cette catégorie d’états émergents. C’est

dans cette catégorie de médiateurs que l’on retrouve aussi les modèles

mentaux partagés (« Shared Mental Models ») qui sont parmi les

mécanismes de coordination de base qui rendent possible le travail de

groupe (Mohammed et al. 2010). Ils représentent une compréhension

collective et organisée de la connaissance détenue par un groupe et sont

considérés comme des antécédents de l’efficacité des processus et de la

performance des groupes (Klimoski et Mohammed, 1994). Nous discuterons

plus amplement de ce concept à la fin de cette revue de littérature

(paragraphe 2.10).

2.9.2.3. Les médiateurs mixtes

Les médiateurs appartenant à cette catégorie ont des caractéristiques

de processus et d’états émergents. Parmi eux, on peut noter « Team

learning » qui consiste à acquérir, partager, combiner et appliquer des

connaissances et le concept de « Behaviorial integration » qui est caractérisé

par la qualité et la quantité de l’information échangée, des comportements

collaboratifs et une prise de décision conjointe (Mathieu et al. 2008). C’est

dans cette catégorie de médiateurs que l’on retrouve aussi les « Transactive

Memory Systems ». Un « Transactive Memory System » est une division

coopérative du travail à des fins d’apprentissage, de mémoire et de

communication d’informations pertinentes au sein d’une équipe (Lewis 2003,

Hollingshead, 2001). Ils symbolisent une collection des connaissances

détenues par chacun des membres d’une équipe et une sensibilisation

commune sur qui sait quoi. Pour cette raison, ils sont considérés comme une

forme de modèle mental relatif à la distribution des expertises et

connaissances au sein d’un groupe (Austin 2003). Ils sont aussi considérés

comme des antécédents de performance au sein d’une équipe (Moreland &

Myaskovsky, 2000).

2.9.3. Les extrants (« Outcomes »)

Les extrants peuvent être sous plusieurs formes. Selon les auteurs qui

ont déjà effectué des revues de littératures dans le domaine, on peut en

trouver jusqu’à plus de 20 (Mathieu et al. 2008). Par exemple, Cohen et

Bailey (1997) classent l’efficacité selon trois catégories : performance,

Page 35: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

20

attitudes et comportements. La performance est elle-même subdivisée en 3

catégories : organisationnelle, équipe et individuelle (Mathieu et al., 2008).

La satisfaction du client, la viabilité de l’équipe et le développement du

membre de l’équipe sont aussi d’autres types d’extrants que l’on peut trouver

dans Hackman (1990) et Rentsch & Klimoski (2001) par exemple.

2.10. Les modèles mentaux partagés (« Shared Mental Models »)

Dans les paragraphes qui suivent, nous proposons de discuter plus en

détail du concept de modèles mentaux partagés qui fait partie de la catégorie

des états émergents et sur lequel s’inspire notre étude.

2.10.1. A propos du concept

Selon Cannon-Bowers et al. (1990), la notion de modèles mentaux

partagés a été introduite afin de saisir la coordination implicite observée au

niveau des équipes performantes et de comprendre davantage comment les

équipes opèrent dans des contextes complexes, dynamiques et incertains.

Elle est plus spécifiquement une représentation mentale des éléments clés

d’un environnement, partagée par les membres d’une équipe évoluant dans

cet environnement (Klimoski & Mohammed, 1994). L’hypothèse de base qui

fonde la recherche couvrant les modèles mentaux partagés est que les

membres d’une équipe qui partagent la même vision à propos des objectifs

et caractéristiques de l’équipe, des liens entre les actions collectives et des

différents rôles et normes requis pour réaliser la tâche collective, sont mieux

placés pour pouvoir anticiper les besoins et les actions des autres membres

de l’équipe. Cela a pour conséquence l’augmentation de la performance

d’une telle équipe (Cannon-Bowers, Salas, & Converse, 1993 - Marks,

Sabella, Burke, Zaccaro, 2002).

Le concept de modèles mentaux partagés possède deux propriétés :

la similitude (similarity) et la précision (accuracy). La similitude est liée à la

mesure dans laquelle les modèles mentaux sont cohérents ou convergent les

uns avec les autres. Des termes tels que l’accord, le consensus, la

cohérence, la convergence, la compatibilité et le chevauchement sont utilisés

dans la littérature pour définir la similitude (Mohammed et al. 2010). La

précision est liée à la qualité de la similitude, en comparaison avec des

Page 36: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

21

références établies par des experts (Rico et al. 2008). Dans la littérature, la

similitude et la précision sont soit étudiées séparément ou ensemble

(Mohammed et al. 2010). La façon dont la précision est mesurée affecte sa

relation avec la similitude. Supposons un seul modèle correct possible, un

haut niveau de précision implique naturellement un haut niveau de similitude.

Mais un haut niveau de similitude n’implique pas forcément un haut niveau

de précision (Mohammed et al. 2010).

Le concept de modèles mentaux partagés a fait l’objet de plusieurs

études empiriques dans le passé et laisse de nombreuses possibilités de

recherche dans le futur selon Mohammed et al. (2010).

2.10.2. Les types de modèles mentaux partagés

La littérature a identifié plusieurs modèles mentaux partagés relatifs à

la tâche et à l’équipe. Cannon-Bowers, Salas, & Converse (1993) ont

proposé de les catégoriser en 4 types représentés dans le Tableau 4.

Tableau 4 : Les types de modèles mentaux partagés a u sein des

équipes (Cannon-Bowers, Salas, & Converse, 1993)

Page 37: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

22

La classification présentée dans le Tableau 4 suggérée que les membres

d’une équipe doivent d’abord comprendre la technologie, l’outil ou

l’équipement qu’ils utilisent pour réaliser leur tâche commune. Les

connaissances que l’on partage à ce niveau sont considérées comme étant

les plus stables parmi les 4 types de modèles mentaux. Le deuxième type de

modèle mental est lié à la tâche. Les membres d’une équipe doivent en avoir

une vision commune en termes de procédures, de contraintes et de

stratégies qui peuvent affecter sa réalisation. D’après Mathieu et al. (2000),

cette dimension est encore plus importante si la tâche est imprévisible. En

plus de l’équipement et de la tâche, les membres de l’équipe doivent

partager une conception commune des interactions nécessaires pour réaliser

la tâche de façon efficace. Cela inclut notamment les responsabilités, les

normes et canaux de communication, ainsi que l’interdépendance entre les

rôles au sein de l’équipe. Comme pour la tâche, les connaissances relatives

pour les interactions sont plus instables par rapport à l’équipement car les

opérateurs interagissent toujours de la même manière avec l’équipement

mais l’accomplissement de la tâche commune peut faire appel à différentes

stratégies (Cannon-Bowers, Salas, & Converse, 1993). Le dernier type de

modèle concerne la connaissance sur chacun des membres de l’équipe. Il

contient les informations spécifiques à chaque membre de l’équipe, à savoir

notamment leurs connaissances, leurs attitudes et leurs préférences. Les

auteurs affirment que si les coéquipiers développent une connaissance

mutuelle au sein de l’équipe, ils seront capables d’adapter leur

comportement selon le membre avec lequel ils interagissent. Ce modèle est

plus instable que les trois autres car il dépend non seulement de la situation,

mais aussi des membres impliqués dans l’interaction (Cannon-Bowers,

Salas, & Converse, 1993). Malgré cette synthèses des modèles en 4 types,

certains auteurs affirment qu’il peut être difficile d’opérationnaliser les 4 types

de modèles dans une seule étude. Ainsi, Mathieu et al. (2000) proposent de

les regrouper sous deux types : « Team Mental Model » qui regroupe les

modèles liés au membre de l’équipe et aux interactions, et « Task mental

Model » qui regroupe les modèles liés à la tâche et à l’équipement.

Page 38: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

23

2.10.3. Les modèles mentaux partagés, les processus et la

performance

Plusieurs études empiriques ont montré que les modèles mentaux

partagés apportent des avantages substantiels à la performance des

équipes. D’autres montrent que les processus jouent un rôle médiateur entre

les modèles mentaux et la performance. Le Tableau 5 présente des études

significatives (Mohammed et al. 2010) dans chacun de ces deux cas. Par

exemple, Lim et Klein (2006) ont étudié les effets directs du « Task Mental

Model » et du « Teamwork Mental Model » sur la performance des équipes.

Leur étude a montré que les membres d’une équipe partageant les mêmes

modèles par rapport à la tâche et aux interactions trouvent qu’ils se

coordonnent plus facilement, se mettent d’accord plus facilement sur leurs

stratégies et priorités et ont les performances les plus élevées.

Rentsch et Klimoski (2001) ont aussi testé le lien direct entre le « Team

Member Teamwork Mental Model » et la performance. En étudiant les

antécédents de la similitude de modèles mentaux, ils ont conclu que la

similitude de « Team Member Teamwork Mental Model» est forte lorsque les

membres de l’équipe ont eu des formations similaires, des niveaux

hiérarchiques similaires, une grande expérience de travail en équipe et ont

été recrutés pour rejoindre l’équipe. Ils ont également montré que le « Team

Member Teamwork Mental Model » joue un rôle de médiateur entre certains

antécédents et la performance. Ainsi, une forte relation de médiation est

observée entre les antécédents «expérience de travail en équipe » et

« pourcentage de membres recrutés pour rejoindre l’équipe » et la viabilité

de l’équipe.

D’autres études ont montré que les processus jouent un rôle médiateur entre

les modèles mentaux et la performance. Par exemple, Mathieu, Heffner,

Goodwin, Salas, & Cannon-Bowers (2000) ont étudié les effets de la

convergence (ou « sharedness ») des membres d’une équipe dans un

contexte de simulation de vol sur les processus (mise en œuvre de stratégie

et coordination, coopération, et communication) et sur la performance. Le

résultat de leur étude montre que les équipiers dont les modèles sont

fortement similaires au début de la simulation continuent de partager une

Page 39: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

24

similitude de modèles et que cette dernière n’évolue pas significativement

dans le temps. Ils ont aussi montré que les processus servent entièrement

de médiateur à l’influence des modèles mentaux sur la performance.

Auteurs Contexte Types de modèle Processus Performance

Mathieu,

Heffner,

Goodwin,

Salas, &

Cannon-

Bowers, 2000

56 équipes de 2

étudiants dans un

contexte de simulation

de vol.

« Team Mental

Model » (Interaction +

membres) et «Task

Mental Model» (tâche

+ équipement)

Mise en œuvre de

stratégies et

Coordination,

Coopération et

Communication

Cumul de scores

acquis par l’équipe à

la fin de chaque

simulation.

Rentsch &

Klimoski,

2001

41 équipes de 2 à 27

membres issus du

département de la

défense américaine.

«Team Member

Teamwork Mental

Model» (interaction)

« Client

Satisfaction »,

« Team Viability »

et « Team

member growth »

Marks,

Sabella,

Burke et

Zaccaro, 2002

45 équipes de 3

étudiants opérant une

simulation qui met en

œuvre la manipulation

d’un hélicoptère

apache.

« Team interaction

Mental Model »

Coordination et

« Backup

processes »

Cumul de scores

acquis par l’équipe à

la fin de chaque

simulation.

Lim & Klein,

2006

71 équipes de 7 à 8

membres issus

d’équipes de combat

de l’armée du

Singapour.

«Taskwork Mental

Model» (tâche +

équipement) et «

Teamwork Mental

Model» (interaction)

Moyenne des scores

d’efficacité et de

qualité des actions

de l’équipe. Scores

attribués par un

superviseur de

l’armée.

Tableau 5 : Exemples d'études mettant en relation l es modèles mentaux

partagés, les processus et la performance

Dans un contexte proche de celui de Mathieu et al. (2000), Marks, Sabella,

Burke et Zaccaro (2002) ont conclu que le fait d’entrainer chaque membre

d’une équipe aux tâches d’un autre membre d’une même équipe permet de

développer une similitude de modèles mentaux. Ces auteurs ajoutent que

cela facilite la coordination et l’assistance mutuelle au sein de l’équipe qui

jouent un rôle de médiateur entre les modèles mentaux et la performance.

Page 40: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

25

2.11. Cadre de recherche

La revue de littérature nous a permis de connaitre des modèles

classiques de l’efficacité des équipes. Nous avons notamment présenté le

modèle IPO (Input-Process-Outcome) et son évolution vers le modèle IMOI

(Input-Mediator-Outcome-Input). Nous nous sommes enfin attelés à

présenter plus amplement la notion de modèles mentaux partagés dont notre

étude s’inspire. A la lumière de cette revue de littérature, nous proposons

dans cette section un cadre de recherche dans lequel nous mettons en

relation les concepts d’équipes que nous pensons pertinents dans le

contexte de notre étude qui est celui des processus d’affaires intégrés. La

Figure 6 présente ce cadre de recherche.

Figure 6 : Cadre de recherche

Le cadre théorique présenté ci-dessus est développé en cohérence avec

celui d’IMOI d’Ilgen et al. (2005) qui prend en compte l’aspect temporel et

multi-niveau de la vie des équipes. Nous nous inspirons du modèle IMOI car

il représente l’état actuel de la recherche dans le domaine de l’efficacité des

équipes. Il est, à notre avis, plus complet et plus détaillé que le modèle IPO

par exemple. De ce fait, nous pensons qu’il nous permettra de mieux

expliquer les phénomènes d’équipes observés dans le contexte de notre

étude.

Page 41: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

26

Le cadre que nous proposons possède trois parties : les intrants, les

médiateurs et la performance des processus d’affaires intégrés. Nous

pensons que dans le contexte de notre étude :

(1) Il existe une relation bidirectionnelle entre les intrants, les médiateurs et la

performance des processus (en cohérence avec le cadre IMOI d’Ilgen et

al. 2005).

(2) Au niveau des intrants : (a) les compétences technologiques et la

connaissance de la tâche, de la part de membres de l’équipe, sont

pertinentes au niveau individuel. (b) L’interdépendance entre les rôles des

membres des équipes, le fait que ces membres soient co-localisés et que

l’équipe soit auto-administrée caractérisent les équipes dans notre

contexte d’étude. (c) L’existence d’une technologie supportant les

processus d’affaires intégrés est pertinente au niveau

organisationnel/environnemental.

(3) Au niveau des médiateurs : (a) la coordination entre les membres d’une

équipe qui participent activement à la gestion des processus d’affaires

intégrés est déterminante dans la réussite de cette équipe. (b) L’existence

d’une vision commune entre les membres d’une équipe facilite la

coordination de cette équipe et augmente ses performances.

Dans le contexte particulier de cette étude, nous nous concentrerons sur

les interactions entre médiateurs et performance des processus d’affaires.

Plus spécifiquement, nous allons étudier le rôle des modèles mentaux dans

les équipes dont la tâche est de coordonner la réalisation de processus

d’affaires intégrés, et de vérifier leurs impacts sur la performance de ces

mêmes processus.

Le cadre de recherche présenté dans cette section sera donc la base de

notre démarche. Nous l’utiliserons afin de pouvoir répondre à la

question suivante : dans un contexte de processus d’affaires intégrés, quelle

est l’influence de la vision commune sur la coordination des équipes et sur

leur performance ?

Page 42: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

27

Chapitre 3 : Méthodologie

3.1. Stratégie méthodologique : Une approche induct ive et

itérative

La nature de notre étude est exploratoire. L’objectif est de découvrir

des concepts déterminants dans la performance des équipes évoluant dans

un contexte de processus d’affaires intégrés. D’une manière générale, une

approche itérative et inductive a été adoptée lors de cette étude. Notre

méthodologie s’inspire de techniques de la Grounded Theory définie comme

suit :

« an inductive, theory discovery methodology that allows the

researcher to develop a theoretical account of the general features of

a topic while simultaneously grounding the account in empirical

observations of data » (Glaser et Strauss 1967).

Cette approche diffère de celle classique et linéaire qui consiste à émettre

des hypothèses à partir d’un modèle, les tester, analyser les résultats et tirer

des conclusions. C’est une approche inductive et itérative. Cependant, selon

Martin et Turner (1986), les idées préconçues ne doivent pas être totalement

abandonnées. Le chercheur est encouragé à se concentrer, dans un premier

temps, sur la description détaillée des caractéristiques des données

collectées avant de tenter d’émettre des affirmations théoriques générales.

Une fois un ensemble de descriptions précises des phénomènes pertinents

observés obtenu, le chercheur peut commencer à percevoir ou émettre des

hypothèses sur les relations entre ces phénomènes observés. D’autres

portions de données pourront alors être utilisées pour tester ces relations. De

l’accumulation croissante des données confirmant ces relations, le chercheur

développe la théorie qui en découle (Martin et Turner 1986).

Cette démarche est jugée utile, pertinente et applicable pour la recherche

organisationnelle (Martin et Turner 1986). Nous avons pensé utile de l’utiliser

dans notre démarche.

Dans la description de leur stratégie de Grounded Theory pour la

recherche organisationnelle, Martin et Turner (1986) identifient les phases

Page 43: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

28

telles que la prise de notes lors de séances d’observation, la découverte de

concepts, la définition de concepts et l’élaboration de la théorie. S’inspirant

de ces techniques, notre méthode est composée de plusieurs itérations

pendant lesquelles plusieurs ou toutes les phases présentées dans la Figure

7 sont appliquées.

Figure 7 : Phases de la méthodologie

Lors d’une itération, (1) des observations sont menées dans le contexte de

l’étude. C'est-à-dire, des équipes évoluant dans un contexte de processus

d’affaires intégrés sont observées et des notes sont prises au fur et à

mesure. (2) A partir des données issues des observations, des analyses sont

effectuées. Les concepts pertinents à la fois par rapport au contexte de

processus d’affaires intégrés et aux modèles mentaux partagés sont

identifiés et définis. (3) Nous développons ou adaptons ensuite notre outil de

collecte de données pour ensuite (4) collecter nos données. (5) A partir des

données précédemment collectées, des analyses sont effectuées pour

1. Observa-tions et prises

de notes

2. Decouverte et definition

des concepts

3. Développe-ment /

Adaptation de l'outil de

collecte de données

4. Collecte de données

5. Découverte des liens entre les concepts

6. Conclusions / Raffinement du modèle de

recherche

Page 44: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

29

découvrir les liens entre les concepts identifiés et définis au début de cette

itération. (6) En fonction des conclusions, le modèle de recherche est raffiné.

Notre objectif n’est pas de développer une théorie, mais d’utiliser l’approche

Grounded Theory et la littérature sur les équipes afin de découvrir un modèle

qui s’adapte au contexte de notre étude. C’est pourquoi à la fin de cette

étude exploratoire (à la fin de la dernière itération), un modèle est proposé

avec des propositions à tester lors de futures études.

3.2. Le contexte d’étude

3.2.1. Le choix d’ERPsim

Nous avons choisi d’utiliser la simulation ERPsim dans le contexte de

notre étude. Avant de décrire ERPsim, nous tenons d’abord à justifier ce

choix.

ERPsim a été utilisée dans plusieurs études impliquant les humains, les

processus et la technologie. Par exemple, Caya et al. (2012) ont utilisé

ERPsim pour étudier l’influence des processus de gestion de connaissance

dans la performance des équipes évoluant dans un contexte de processus

d’affaires intégrés. Tandis que Loos et al. (2010) expliquent qu’ERPsim peut

contribuer à des études relatives aux concepts de PGI, en utilisant le

simulateur pour extraire des données qui étaient difficiles à obtenir

auparavant.

Dans le contexte spécifique de notre étude, ERPsim est pertinente, car elle

offre un environnement où la technologie et les processus sont les mêmes

pour toutes les équipes participant à la simulation. Le simulateur permet

d’exploiter l’historique de performance des équipes à des fins de rétroaction

et d’analyses. ERPSim offre ainsi une occasion unique pour étudier

l’influence de l’aspect humain sur la performance des processus d’affaires.

De ce fait, ERPsim est appropriée pour l’étude que nous menons. Elle nous

permettra de bien comprendre la dynamique des parties prenantes dans un

processus d’affaires.

Page 45: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

30

3.2.2. Description du contexte ERPsim

Couplée avec SAP, ERPSim recrée un environnement de chaine

logistique réaliste permettant aux participants du jeu d’utiliser un PGI dans un

contexte proche du monde réel, tout en mettant en œuvre des concepts liés

à l’intégration des processus d’affaires dans une entreprise (Léger 2006,

Léger et al 2007). Regroupés par équipes de 2 à 5 personnes, les

participants doivent faire fonctionner une compagnie en utilisant les données

(présentées sous forme de rapports) et les transactions du système afin de

planifier, acheter, produire, fixer des prix et vendre. Leur but est de faire le

maximum de profit sous la contrainte d’un marché très concurrentiel. Pour ce

faire, ils doivent se distribuer les différents rôles et collaborer pour gérer leur

compagnie en prenant les meilleures décisions et les entrer dans le système.

La simulation existe sous trois versions : manufaturing, logistics et

distribution.

Dans le contexte du jeu, une simulation est composée de plusieurs quarts de

jeux. Chaque quart dure entre 10 et 30 minutes. Il peut y avoir 1 à plusieurs

simulations par classe, entrecoupées par des pauses de 10 minutes pour

permettre aux équipes de discuter de leurs stratégies. Compte tenu de la

complexité de la tâche, celle-ci doit être subdivisée en assignant divers rôles

interdépendants aux membres de chaque équipe. La pression du temps et

de la concurrence amplifie la demande cognitive de la tâche. Les équipes

doivent alors se coordonner efficacement pour rester performantes. C’est un

contexte où la technologie et les processus d’affaires sont les mêmes. Les

dynamiques de groupe joueront alors un rôle important dans la performance

de chaque équipe

3.3. La stratégie globale de collecte de données

La collecte de données est réalisée par questionnaire, lequel fut

répondu par des étudiants participant au jeu ERPSim. Les participants aux

jeux sont des équipes de 4 à 5 étudiants. A la fin de chaque quart de jeu et

sur une base volontaire, les participants sont invités à répondre à un

questionnaire en ligne. Un outil de collecte des réponses au questionnaire

permet de le proposer en ligne et de stocker toutes les réponses dans une

base de données. Un texte explicatif est proposé aux participants avant qu’ils

Page 46: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

31

ne commencent à répondre au questionnaire. Le consentement est demandé

aux participants. Afin d’inciter les étudiants à répondre, nous avons proposé

une rétroaction à but pédagogique, sous forme de rapport de calibrage, à

tous les membres de l’équipe, s’ils ont tous répondu au questionnaire. Le

fonctionnement de l’outil qui supporte cette stratégie est décrit dans la Figure

8. L’Annexe 6 présente cet outil avec plus de détails.

Figure 8 : Stratégie de collecte de données : fonct ionnement de l’outil

de collecte de données

Selon Martin et Turner (1986), l’approche Grounded Theory « not only

aids the investigator’s understanding, but provides a mean of communicating

findings to those in the area studied, either as a basis for discussion or as a

vehicle for implementing changes.». Le développement de l’outil de

rétroaction a un objectif double : permettre aux participants de la simulation

ERPSim d’être conscients de l’importance de la collaboration entre usagers

d’un PGI et permettre de collecter des données de recherche avec l’aide d’un

questionnaire mis à disposition sur le WEB. La rétroaction fournie met en

relation la performance de chaque équipe dans le monde avec des variables

qui mesurent la vision commune. Une fois la rétroaction reçue, les membres

de l’équipe peuvent l’utiliser comme base de discussion sur leurs

comportements durant le quart précédent et sur le quart à venir. Sans le

Page 47: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

32

contexte de gestion ERPsim, il serait difficile de faire cette rétroaction qui se

base sur un historique cumulé de toutes les équipes dans le monde et

participant à cette simulation.

Il est à noter que le questionnaire n'est pas anonyme, mais le rapport de

rétroaction est rendu anonyme. Ce rapport reflète les résultats d'une équipe

et il est impossible d'y identifier les réponses d'un membre particulier de

l'équipe. Les professeurs n’ont pas accès aux réponses du questionnaire. De

plus, il ne sera pas possible d'identifier les participants lors de la publication

des résultats. Par ailleurs, le projet de collecte de données sur lequel est

basée notre étude a été approuvé par le Comite d’éthique de la recherche

(CER) de HEC Montréal.

Page 48: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

33

Chapitre 4 : Résultats et analyses

4.1. Processus itératif : Une vue d’ensemble de l’a pproche

Cette section vise à expliquer brièvement la manière dont il faut lire les

résultats de l’étude. Comme expliquée dans la méthodologie, la nature de

l’étude est itérative. Au final, trois itérations ont composé l’étude. C’est

pourquoi la présentation des résultats est effectuée en étant cohérent avec

ces trois itérations. Lors de chaque itération, plusieurs ou toutes les étapes

de la méthodologie décrite dans le paragraphe 3.1 sont appliquées. La

Figure 9 présente les étapes des résultats.

Dans la première itération, nous avons découvert et défini des concepts que

nous avons jugés pertinents pour le contexte de notre étude. Nous tentons

dans cette première itération de vérifier la validité discriminante des variables

de ces concepts. Dans la deuxième itération, nous vérifions les conclusions

de la première itération en testant de nouveau la validité discriminante des

concepts initiaux de l’étude. Nous testons également la validité prédictive

entre les variables et la performance des équipes dans cette deuxième

itération. Les conclusions tirées de la deuxième itération ont permis de

préparer la troisième itération dans laquelle nous définissons de nouveaux

concepts et testons la validité discriminante entre les variables des concepts

et la validité prédictive entre les variables de ces nouveaux concepts et la

performance des équipes. Les conclusions tirées de ces trois itérations

permettent d’aboutir à un modèle de recherche avec des propositions à

tester.

Page 49: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

34

Figure 9 : Présentation des étapes des résultats

4.2. Première itération

Dans cette section, nous présentons les résultats de la première

itération dont l’objectif est double. Premièrement, nous souhaitons découvrir

des concepts pertinents pour expliquer potentiellement la performance des

processus d’affaires. Nous testons la validité discriminante entre les

Première itération : Validité discriminante entre l es variables des concepts initiaux

- Observation et prise de notes

- Découverte et définition des concepts

- Développement des items et de l’outil de collecte de données

- Collecte de données- Découverte des liens entre les concepts

- Conclusions

Deuxième itération : Validité discriminante entre l es variables et validité prédictive entre les variables et la performance des procesus d'affaires

- Définition / Précisions sur les concepts

- Collecte de données

- Découverte des liens entre les concepts

- Conclusions

Troisième itération : Validité discriminante entre les nouvelles variables et validité prédictive entre les variables et la performance de s procesus d'affaires

- Observation et prise de notes- Découverte / Définition des nouveaux concepts

- Développement des items et de l’outil de collecte de données

- Collecte de données

- Découverte des liens entre les concepts

- Conclusions

Page 50: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

35

variables de ces concepts en utilisant les méthodes statistiques telles que

l’analyse factorielle et le test de corrélation. Deuxièmement, nous voulons

pré-tester l’outil technologique de gestion du questionnaire en ligne. Afin de

réaliser ces objectifs, nous avons commencé par une phase d’observation et

de prise de notes.

4.2.1. Observation et prise de notes

L’observation et la prise de notes sont citées parmi les méthodes de la

Grounded Theory (Martin et Turner 1986). Dans cette première itération, j’ai

commencé par une observation pendant laquelle j’ai suivi des équipes

d’étudiants de MBA pendant trois jours dans le cadre de la simulation

ERPsim. Ils formaient à chaque fois des équipes co-localisées de 4 à 5

personnes. Leur objectif était de développer des stratégies pour être le plus

performant dans un environnement concurrentiel et sous la pression du

temps. Pendant ces observations, des notes ont été prises concernant les

caractéristiques des équipes les plus performantes et celles des moins

performantes dans le contexte de la simulation.

4.2.2. Découverte et définition des concepts

A partir des notes recueillies et réorganisées, quatre concepts que

nous avons jugés pertinents pour expliquer potentiellement la performance

des processus d’affaires ont été découverts :

Concept 1. Le premier concept découvert est lié à la tâche. L’une des

premières observations était l’importance de la compréhension des

procédures et des liens entre les différentes parties de la tâche. Pour avoir

moi-même été membre d’une des équipes pendant une période de

l’observation, je me suis rapidement rendu compte qu’avant d’aborder la

tâche, il est jugé nécessaire que les membres de l’équipe en aient une bonne

compréhension ainsi que des procédures qui lui sont attachées. Prenons

l’exemple d’un processus dont l’exécution est supportée par le PGI et

intégrant le réapprovisionnement en matières premières, la fabrication de

produits finis avec ces matières premières et la vente de ces produits finis.

L’équipe qui ne sait pas qu’il faut d’abord commander des matières

premières avant de pouvoir lancer une production et disposer de produits

Page 51: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

36

finis n’arrivera jamais à faire de bénéfices, car elle n’aura aucun produit à

vendre. Si cette équipe ne connait pas les commandes du PGI qui

permettent d’effectuer une tâche de réapprovisionnement ou de lancement

d’une production, elle n’arrivera pas non plus à effectuer de ventes.

Concept 2 . Le deuxième concept qui ressort des notes est lié aux

interactions entre les membres d’une équipe pour réaliser la tâche. Au

niveau des équipes les plus performantes, j’ai pu observer une forme

d’existence de normes de communication. Chez l’une des meilleures

équipes, j’ai pu constater par exemple que la personne qui s’occupe du

tableau de bord communique plus avec celle qui s’occupe de la production et

celle qui s’occupe des prix et des ventes, tandis que la personne qui

s’occupe de la production communique plus avec celle qui s’occupe des

inventaires. En discutant avec les membres de cette équipe à la fin de la

simulation, ils m’ont indiqué qu’une définition claire et respectée du sens de

la communication a été adoptée au sein du groupe. Et comme chacun savait

exactement avec qui communiquer et quelles informations demander ou

transmettre, cela a ajouté de l’efficacité à la communication et augmenté la

cohérence dans l’enchainement des tâches et dans les décisions.

Concept 3 . Le troisième concept identifié est lié aux rôles au sein de

l’équipe. La clarté des rôles qui se traduit d’abord par une distinction, une

définition et une assignation claire des tâches à chacun des membres du

groupe apparaissait déterminante chez les meilleures équipes mais ne

semblait pas suffisante. En effet, j’ai pu observer une équipe où il y a eu une

définition des rôles au début, mais qu’à mesure que la simulation a avancé,

un membre du groupe se retrouvait à faire des tâches hors de son périmètre

initial, ce qui a été un problème pour la coordination dans cette équipe. Une

fois les rôles définis et assignés, ils doivent être respectés. Cela augmente la

maitrise de sa tâche de la part de chacun des membres du groupe et

augmente l’interdépendance entre ces derniers. Cette spécialisation des

membres d’un groupe augmente la maitrise de l’information que chacun doit

communiquer aux autres et à qui la communiquer et cela contribue à

l’efficacité dans les échanges.

Page 52: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

37

Concept 4 . Le quatrième concept identifié est lié à la coordination des

actions entre les membres d’une équipe. Nous avons observé que dans le

contexte de notre étude, la complexité de la tâche, l’interdépendance entre

les rôles, la pression du temps et de la concurrence font qu’une coordination

efficace est nécessaire pour rester performant. Les processus sont

constitués de plusieurs étapes ou activités exécutées selon un ordre bien

défini. Derrière chacune de ces activités se trouve souvent un humain qui

prend des décisions concernant son exécution. Les décisions prises sont en

général en fonction des informations venant du système et/ou

communiquées par d’autres membre de l’équipe responsables de l’exécution

du processus. Par exemple, un processus de réapprovisionnement en

matières premières dans une compagnie requiert souvent de l’information

sur les prévisions de vente. Si la personne qui s’occupe des ventes, une fois

ses prévisions effectuées ne communique pas l’information à la personne qui

fait les achats de matières premières à temps, cela pourrait créer une rupture

de stock et des pertes d’occasions de faire des ventes. Une coordination

entre les membres de l’équipe responsable de l’exécution du processus

d’affaires est donc nécessaire pour rester performant.

La confrontation entre les observations décrites ci-dessus et la littérature sur

les équipes permet de nous rendre compte que le concept de modèles

mentaux partagés est celui qui est le plus proche de nos observations. En

effet, l’hypothèse de base qui fonde ce concept est que les membres d’une

équipe qui partagent la même vision à propos des objectifs et

caractéristiques de l’équipe, des liens entre les actions collectives et des

différents rôles et normes requis pour réaliser la tâche collective, sont mieux

placés pour pouvoir anticiper les besoins et les actions des autres membres

de l’équipe. De plus, les concepts identifiés suite à nos observations

ressemblent aux types de modèles mentaux de Cannon-Bowers, Salas, &

Converse, (1993, voir Tableau 4). Cela nous pousse à nous inspirer de ce

cadre d’analyse pour définir nos concepts dans le Tableau 6.

.

Page 53: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

38

Concept Appellation

(Acronyme pour la

variable)

Définition

Concept 1 Vision commune de la

tâche (V_C_TACHE)

La compréhension, partagée par

les membres d’une équipe, des

principales procédures et

contraintes pour réaliser la tâche.

Concept 2 Vision commune des

interactions

(V_C_INTERACTION)

La compréhension, partagée par

les membres d’une équipe, de la

façon d’interagir afin d’accomplir

efficacement la tâche.

Concept 3 Vision commune des

rôles (V_C_ROLE)

La compréhension, partagée par

les membres d’une équipe, de qui

connait quoi et qui est

responsable de quoi au sein de

l’équipe.

Concept 4 Coordination La manière dont l’équipe

fonctionne de manière fluide, sans

duplication d’effort

Tableau 6 : Récapitulatif des variables de la premi ère itération

Certains pourraient se poser la question à savoir comment pourrions-

nous assurer que seuls les quatre concepts définis ci-dessus sont importants

dans notre contexte? Afin de répondre à cette question, nous ferons appel à

la notion de saturation théorique (Glaser et Strauss 1967). La saturation

signifie qu’aucun phénomène nouveau, par rapport à ceux déjà observés,

n’apparait dans les données additionnelles collectées (Glaser et Strauss

1967). De ce fait, Glaser et Strauss (1967) expliquent que la saturation

constitue un critère de jugement pour savoir quand arrêter de collecter des

Page 54: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

39

données. Dans le cadre de la première itération de notre étude, les concepts

qui ont émergé l’ont été à la suite d’observations répétées (3 fois de suite) de

deux classes d’étudiants de MBA. Il s’est trouvé que les données collectées

lors de ces observations convergeaient à chaque fois vers les mêmes

concepts. C’est la raison pour laquelle nous avons retenu les 4 concepts

définis ci-dessus comme étant les plus importants dans notre contexte.

4.2.3. Développement du matériel de collecte de don nées

Une fois les concepts identifiés et définis, l’étape qui a suivi est le

développement de l’outil de collecte de données. Comme notre approche de

collecte de données est par questionnaire électronique, nous avons d’abord

identifié des items pour opérationnaliser les différentes variables de même

nom que les concepts définis. Les items utilisés pour chaque variable ont été

inspirés principalement des travaux de Faraj et Sproull 2000, Lewis 2003 et

Caya 2008 (voir Annexe 1). Ils ont été réadaptés par rapport au contexte de

l’étude en prenant soin de référer les items à l’équipe et non aux individus,

comme le recommandent Klein et Kozlowski (2000). Ainsi, les données

collectées auront plus de chance d’être représentatives au niveau de l’équipe

qu’au niveau individuel des membres des équipes (Klein et Kozlowski 2000).

Une échelle de Likert à 7 valeurs (allant de Strongly disagree à Strongly

agree) a été utilisée pour mesurer les variables.

4.2.4. Collecte de données

Les items identifiés lors de la phase précédente sont utilisés pour

développer un questionnaire à 19 questions qui fut rempli par une population

de 23 étudiants de la M.Sc. TI de l’Université 12. Les taux de participation

sont résumés dans le Tableau 7.

2 Pour des raisons de confidentialité, nous ne donnons pas le nom exact des universités où nous

avons effectué les différentes collectes de données.

Page 55: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

40

Université 1, Logistics, 10 septembre 2011

Quart 1 Quart 2 Quart 3 Quart 4

Nombre de participants 23/23 21/23 21/23 21/23

Tableau 7 : Participants, première itération

Les participants ont joué à la version « logistics » d’ERPSim3. Ils ont formé 5

équipes dont 2 ayant 4 participants et 3 ayant 5 participants. 4 quarts ont été

joués lors de cette simulation.

Le Tableau 8 présente les statistiques descriptives sur les quatre

variables correspondant aux concepts initialement définis, à savoir : Vision

commune de la tâche (V_C_TACHE), Vision commune des interactions

(V_C_INTERACTION), Vision commune des rôles (V_C_ROLE)

et Coordination.

V_C_TACHE V_C_INTERACTION V_C_ROLE COORDINATION

Moyenne 5.13 4.51 4.67 4.62

Médiane 5.25 4.70 4.75 4.75

Déviation standard 1.11 1.33 1.35 1.25

Asymétrie -0.83 -0.54 -0.26 -0.47

Aplatissement 0.73 -0.65 -0.9 -0.36

Tableau 8 : Statistiques descriptives, première ité ration

Le tableau ci-dessus montre que pour la Vision commune de la tâche, la

moyenne et la médiane sont respectivement de 5.13 et 5.25 (la valeur

maximale possible étant 7) et la déviation standard est juste supérieure à 1.

Alors que pour les trois autres variables, la moyenne reste autour de 4.5 et la

médiane autour de 4.7, avec une déviation standard supérieure à celle

observée pour la Vision commune de la tâche. Pour toutes les variables à

3 Dans la version logistics de la simulation ERPsim, les participants gèrent une entreprise laitière avec

plusieurs entrepôts hors site. Chaque équipe planifie le réapprovisionnement d’un entrepôt principal

à partir duquel des entrepôts régionaux sont alimentés sur la base des décisions prises par les

membres de l’équipe. L’équipe gère notamment ses stocks, le prix de vente de ses produits ainsi que

les coûts de réapprovisionnement.

Page 56: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

41

l’étude, l’asymétrie est négative. Cela indique plus de valeurs à « gauche »

de la moyenne dans la courbe de distribution des données. Seule la Vision

commune de la tâche présente un aplatissement positif de sa courbe de

distribution (courbe ayant un pic plus aiguë). Les valeurs observées pour

l’aplatissement et l’asymétrie suggèrent que l’on peut considérer la

distribution des variables comme étant normale (valeurs comprises entre -1

et +1).

4.2.5. Analyse

4.2.5.1. Analyse factorielle

L’objectif de l’analyse factorielle est de vérifier si les items utilisés pour

mesurer chacune des différentes variables (Vision commune de la tâche,

Vision commune des interactions, Vision commune des rôles et

Coordination) mesurent effectivement ces variables. Pour ce faire, une

analyse exploratoire en composantes principales (ACP) a été effectuée sur

l’ensemble des items prévus pour mesurer ces variables. Le logiciel SPSS a

été utilisé pour faire cette analyse. Il est à noter que nous n’avons pas des

observations indépendantes. Les participants ont répondu plusieurs fois mais

après différents quarts d’une même simulation. Cependant, compte tenu de

la nature exploratoire de l’étude, cette limite n’est pas jugée critique.

Selon le Tableau 9, l’ACP fait ressortir 3 facteurs au lieu de 4 attendus.

L’indice de KMO est significatif (0.9), indiquant ainsi que l’analyse factorielle

est appropriée pour l’échantillon de données utilisé. Les facteurs qui

ressortent de cette analyse ont une variance cumulative proche de 70% et

leur variance individuelle varie entre près de 20% et un peu plus de 25%.

Pour chacune des variables, la cohérence interne est significative (Alpha de

Cronbach supérieur à 0.8 pour toutes les variables).

Une première remarque qui ressort de l’analyse est que la plupart des items

prévus pour mesurer la Vision commune de la tâche et la plupart de ceux

prévus pour mesurer la Coordination ont une influence significative sur un

seul facteur (F2). Cela suggèrerait que dans le contexte de notre étude,

Vision commune de la tâche et Coordination voudraient dire la même chose

pour les participants. L’analyse révèle également des problèmes pour les

Page 57: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

42

items q5, q11, q16 et q19. L’item q11 (People in our team have a good “map”

of each others’ roles and responsibilities) a un score factoriel inférieur à 0.5

pour tous les facteurs qui ressortent de l’analyse. Cela veut dire que pour cet

échantillon, q11 n’a une influence significative pour aucun des facteurs.

F1 F2 F3

V_C_TACHE q1 0.255 0.692 0.467

q2 0.140 0.726 0.454

Alpha de Cronbach = 0.877 q3 0.116 0.802 0.282

q4 0.234 0.691 0.409

q5 0.530 0.378 0.210

V_C_INTERACTION q6 0.720 0.249 0.424

Alpha de Cronbach = 0.913 q7 0.755 0.173 0.377

q8 0.571 0.211 0.464

q9 0.828 0.107 0.338

q10 0.840 0.213 0.092

V_C_ROLE q11 0.295 0.469 0.305

q12 0.349 0.327 0.609

Alpha de Cronbach = 0.86 q13 0.168 0.251 0.868

q14 0.262 0.282 0.752

q15 0.413 0.135 0.743

COORDINATION q16 0.725 0.380 0.209

q17 0.351 0.603 0.187

Alpha de Cronbach = 0.843 q18 0.207 0.852 -0.022

q19 0.614 0.634 0.019

Eigenvalues 4.785 4.586 3.787

% var. 25.185 24.138 19.932

% var. Cumm. 25.185 49.324 69.256

KMO 0.900

Tableau 9 : Résultats ACP initiale, première itérat ion

Les items q5 (Within our team, people have a common understanding of the

work distribution amongst team members.) et q16 (Our team worked together

in a well-coordinated way.) ont des scores factoriels significatifs pour des

facteurs différents de ceux pour lesquels ils étaient prévus. Tandis que pour

Page 58: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

43

l’item q19 (We accomplished the task smoothly and efficiently.), les

participants de cet échantillon de données ont jugé qu’il a une influence

significative pour deux des 3 facteurs qui ressortent de l’ACP.

Compte tenu de la validité discriminante insatisfaisante entre les

variables de la vision commune, nous tentons de voir si cela est causé par la

variable Coordination. Nous avons alors mené l’ACP sans les items q16 à

q19, prévus pour la variable Coordination. L’analyse est faite d’abord sans

l’item q11, puis sans les items q5 et q11 (voir Tableau 10) car ces items

présentaient des problèmes au niveau de leurs scores factoriels lors de

l’analyse précédente.

Sans q11 Sans q11 et q5

F1 F2 F3 F1 F2 F3

V_C_TACHE q1 0.317 0.759 0.334 0.308 0.765 0.334

q2 0.180 0.818 0.329 0.182 0.825 0.320

q3 0.188 0.849 0.142 0.174 0.852 0.145

q4 0.301 0.780 0.241 0.279 0.781 0.251

q5 0.552 0.327 0.179

V_C_INTERACTION q6 0.799 0.321 0.269 0.799 0.334 0.269

q7 0.822 0.221 0.254 0.830 0.238 0.247

q8 0.662 0.311 0.286 0.680 0.329 0.271

q9 0.824 0.106 0.331 0.812 0.114 0.342

q10 0.817 0.140 0.130 0.822 0.154 0.129

V_C_ROLE q11

q12 0.390 0.367 0.561 0.374 0.368 0.572

q13 0.195 0.373 0.811 0.188 0.375 0.811

q14 0.262 0.295 0.797 0.251 0.296 0.801

q15 0.387 0.145 0.815 0.385 0.150 0.815

Eigenvalues 4.071 3.344 2.949 3.747 3.301 2.928

% var. 29.079 23.886 21.065 28.825 25.393 22.525

% var. Cumm. 29.079 52.965 74.031 28.825 54.219 76.743

KMO 0.884 0.881

Tableau 10 : ACP sans coordination, première itérat ion

Page 59: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

44

On observe toujours 3 facteurs et une séparation plus nette des items,

notamment dans le cas où les items q5 et q11 ne sont pas pris en compte.

On observe une légère hausse de la variance de chaque facteur et de la

variance cumulative qui passe respectivement à 74% et à 76.7%. L’indice

KMO reste toujours proche de 0.9. Ce qui indique toujours l’adéquation de

l’analyse factorielle sur cet échantillon.

Cette analyse suggère que ce ne sont pas les items de la coordination qui

causaient les problèmes observés sur les items q5 et q11. Elle suggère

également qu’aux yeux des participants dans notre échantillon, la

coordination mesure le même phénomène qu’une autre variable de la vision

commune. De cette analyse, on pourrait aussi conclure que dans les

prochaines itérations de l’étude, on devrait soit changer la façon dont les

items q5 et q11 sont libellés, soit écarter ces items.

Analysons maintenant les items de la variable Coordination isolément. En

faisant cela, nous cherchons à voir si les problèmes de score factoriel

observés pour les items q16 et q19 de la coordination sont du fait de la

présence des items de la vision commune ou si vraiment ces items mesurent

un phénomène autre que la coordination. Le Tableau 11 montre les résultats

de l’ACP avec les items prévus pour mesurer la Coordination pris isolément.

F1

COORDINATION q16 0.819

q17 0.759

Alpha de Cronbach = 0.843 q18 0.811

q19 0.906

Eigenvalues 2.726

% var. 68.162

KMO 0.672

Tableau 11 : ACP items coordination seuls, première itération

Page 60: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

45

L’analyse fait ressortir un seul facteur avec une bonne cohérence

interne (Alpha de Cronbach > 0.8), une variance proche de 70% et un indice

KMO de 0.672. Donc les problèmes de score factoriel observés

précédemment dans les résultats de l’ACP initial (Tableau 9) sur les items

q16 et q19 semblent être du fait de la présence des items de la vision

commune. Cela semble confirmer le problème de validité discriminante entre

la variable Coordination et les trois autres variables à savoir la Vision

commune de la tâche, la Vision commune des interactions et la vision

commune des rôles.

4.2.5.2. Corrélations

Terminons la phase d’analyse en faisant un test de corrélations afin de

mieux comprendre les relations entre les concepts de la première itération.

Pour ce faire, une corrélation de Pearson avec p-value inférieure à 0.05 est

appliquée. Le Tableau 12 présente les résultats de ce test.

V_C_TACHE V_C_INTERACTION V_C_ROLE COORDINATION

V_C_TACHE 1.0000

V_C_INTERACTIONS 0.5786 1.0000

V_C_ROLES 0.6572 0.6653 1.0000

COORDINATION 0.7392 0.6638 0.5681 1.0000

Tableau 12 : Corrélations – Première itération

Le test est effectué en utilisant le niveau moyen des réponses au

questionnaire électronique, au sein des équipes et pour chaque variable.

L’analyse montre une forte corrélation entre les 4 variables (coefficients de

corrélation > 0.5), y compris entre celles de la vision commune. Cela

confirme que la validité discriminante entre les quatre variables l’étude n’est

pas suffisante.

4.2.6. Conclusion de la première itération

L’objectif de cette première phase était de découvrir des concepts

pertinents pour notre contexte d’étude et de juger de la validité discriminante

de nos variables. En d’autres termes, nous voulions voir si les 4 concepts

identifiés dans cette première itération étaient distincts.

Page 61: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

46

L’analyse exploratoire en composantes principales nous révèle plusieurs

problèmes au niveau de certains items de mesure. Certains items ont des

scores factoriels significatifs sur des facteurs pour lesquels on ne les avait

pas prévus. Tandis qu’un autre item n’a de l’influence significative sur aucun

facteur. L’analyse factorielle suggère que certains items devraient être

libellés d’une autre façon ou écartés.

Le test de corrélations effectué sur les variables révèle une multi-colinéarité

entre les quatre variables à l’étude. Ceci voudrait ainsi dire que ces variables

que l’on pensait différentes semblent, en fait, mesurer des phénomènes

communs.

Lors de cette première itération, nous avons testé des concepts

découverts après une série d’observations d’équipes évoluant dans un

contexte de processus d’affaires intégrés. Nous avons également testé une

façon de collecter des données en ligne en fournissant une rétroaction aux

participants. Les observations issues de cette première itération sont-elles

dues à un problème méthodologique ? Ce qui est certain est que la taille de

l’échantillon utilisé pour les analyses lors de cette itération (N = 23) ne nous

permet pas de faire des conclusions définitives.

Une autre remarque en lien avec la méthodologie a émergé lors de cette

première itération. Rappelons-nous, une rétroaction est fournie aux

répondants de notre questionnaire en ligne. Dans cette rétroaction, nous

représentons à la fois la moyenne des réponses de l’équipe et l’écart type

des réponses au sein de l’équipe (voir un exemple de rétroaction en Annexe

7). En examinant différentes rétroactions envoyées aux participants, on s’est

rendu compte que l’écart type des réponses semble logiquement plus petit

chez les meilleures équipes. Comme au cours de cette première itération

nous n’avions utilisé que le niveau moyen des réponses lors des analyses, il

nous a semblé intéressant de considérer également l’écart type dans les

itérations suivantes. Cela nous amènera à exploiter une notion similaire à

celle de similitude qui est une autre propriété des modèles mentaux

(Mohammed et al. 2010, Rico et al. 2008, voir aussi paragraphe 2.10.1 à

propos du concept de modèles mentaux partagés)

Page 62: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

47

A la lumière de ces remarques, dans la deuxième itération, nous

tenterons de vérifier les observations de la première itération en ajustant

certains aspects de la méthodologie, soit la taille de l’échantillon. Nous en

profiterons également pour étudier à la fois les effets de notions proches de

celles de la similitude et de la précision qui, rappelons-nous, sont les deux

propriétés des modèles mentaux partagés (Mohammed et al. 2010, Rico et

al. 2008).

4.3. Deuxième itération

La première itération a révélé des problèmes de validité discriminante

entre les variables des concepts de Vision commune de la tâche, Vision de

commune des interactions, Vision commune des rôles et Coordination. Des

anomalies de l’outil technologique de collecte de données ont été aussi

découvertes. Dans la phase préparatoire de cette seconde itération, des

corrections ont été apportées à l’outil. Ces corrections concernent

essentiellement une anomalie qui empêchait les participants de pouvoir

répondre au questionnaire après chaque quart dans une même simulation.

Les conclusions de la première itération nous incitent également à nous

intéresser au concept de similarité des modèles mentaux dans le contexte de

notre étude. L’idée de nous intéresser à la similarité est venue de la

discussion des résultats avec les chercheurs (les deux co-directeurs de

mémoire), ainsi que de l’observation des rapports de rétroaction fournis aux

participants de notre étude.

Le but de la seconde itération est d’abord de s’assurer de la validité

discriminante entre nos variables de la première itération. C’est pourquoi les

phases d’observation et de découverte de concepts sont absentes dans cette

itération. Le même questionnaire que celui utilisé lors de la première itération

sera utilisé dans celle-ci. Nous essayerons d’observer si les problèmes de

scores factoriels se reproduisent afin de prendre des décisions sur les

adaptations éventuelles à apporter aux concepts étudiés et à notre

méthodologie. Nous tenterons d’introduire un nouveau concept lié à l’écart

type observé dans les réponses des équipes. Cela entraine une nouvelle

définition des concepts. Nous profitons aussi de cette seconde itération pour

juger de la validité prédictive entre les variables et la performance des

Page 63: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

48

processus d’affaires. Nous validerons également l’outil de questionnaire au

niveau technique, suites aux corrections qui ont été apportées.

4.3.1. Définition et précisions au niveau des conce pts

Le concept de modèles mentaux partagés possède deux propriétés

qui sont la similitude et la précision qui sont étudiées soit séparément ou

ensemble. La première est liée au degré de convergence des modèles

mentaux tandis que la seconde est liée au niveau de qualité de la similitude

(Mohammed et al. 2010, voir aussi paragraphe 2.10.1 – à propos du concept

de modèles mentaux partagés). Dans cette itération, nous introduirons, en

cohérence avec la littérature des modèles mentaux partagés, les notions

d’amplitude de la vision commune et de degré de mésentente. L’amplitude

de la vision commune est décrite comme étant la mesure dans laquelle les

membres d’une équipe perçoivent l’ampleur de la vision commune. Nous

différencierons l’amplitude de la vision commune par rapport à la tâche,

l’amplitude de la vision commune par rapport aux interactions et l’amplitude

de la vision commune par rapport aux rôles.

Le niveau de mésentente est défini comme étant la mesure dans laquelle les

membres d’une équipe ont une différence de perception de leur vision

commune. Plusieurs concepts similaires au niveau de mésentente sont

trouvés dans la littérature. On parle de similitude dans les publications

relatives aux modèles mentaux partagés (ex. : Mohammed et al. 2010). On

rencontre aussi la notion d’accord ou de consensus (agreement) dans Klein

et Kozlowski (2000). Dans le cadre de notre étude, nous différencierons le

niveau de mésentente par rapport à la vision commune de la tâche, le niveau

de mésentente par rapport à la vision commune des interactions et le niveau

de mésentente par rapport à la vision commune des rôles.

Dans cette itération, le niveau de coordination sera mesuré en utilisant la

moyenne des réponses des membres d’une équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la coordination dans les équipes. On étudiera

également les effets du niveau de mésentente par rapport à la coordination

qui seront mesurés en utilisant la moyenne des écarts types des réponses

des membres d’une équipe, par rapport à leur coordination.

Page 64: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

49

Concept Acronyme Mesure

Amplitude de la vision

commune par rapport à

la tâche.

V_C_TACHE Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

de la tâche.

Amplitude de la vision

commune par rapport

aux interactions.

V_C_INTERACTI

ON

Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

des interactions pour réaliser la tâche.

Amplitude de la vision

commune par rapport

aux rôles.

V_C_ROLE Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

des rôles dans l’équipe.

Niveau de Coordination COORDINATION Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la coordination

dans les équipes.

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune de la tâche.

DEV_STD_

TACHE

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune de la

tâche.

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune des

interactions.

DEV_STD_

INTERACTION

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune des

interactions.

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune des rôles.

DEV_STD_ROLE Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune des rôles.

Niveau de mésentente

par rapport à la

coordination.

DEV_STD_

COORDINATION

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à leur

coordination.

Performance des

processus d’affaires

MOY_ZPROFIT Score Z du profit de l’équipe lors de chaque

quart de simulation.

Tableau 13 : Récapitulatif des variables de la deux ième itération

Page 65: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

50

Dans cette deuxième itération, nous introduisons la performance des

processus d’affaires afin de juger sa relation avec les autres concepts que

nous venons de définir. Il est difficile de juger de la compétence d’une

équipe. Cependant, dans le contexte de notre étude, le profit obtenu par une

équipe lors d’un quart de simulation est le résultat des décisions prises par

les différents membres de l’équipe. Ce profit ne peut être influencé que par la

qualité de ces décisions. C’est pour cela que nous considérons que le profit

représente une bonne mesure de la performance des processus d’affaires

dont les équipes sont responsables d’exécuter. Étant donné que les données

collectées peuvent concerner plusieurs classes différentes, le profit est

normalisé et rapporté à un score Z.

4.3.2. Collecte de données

Trois classes ont participé à cette itération. La première est constituée de

17 étudiants du baccalauréat TI de l’Université 1. Dans le cadre d’un

exercice, ils ont effectué trois quarts de simulation après lesquels ils ont

rempli le questionnaire. Le Tableau 14 montre les taux de réponse pour cette

première classe.

Université 1 , Manufacturing, 14 octobre 2011

Quart 1 Quart 2 Quart 3

Nombre de participants 17/17 12/17 13/17

Tableau 14 : Participants, Classe 1 – Deuxième itér ation

La seconde classe de la deuxième itération est constituée de 25 étudiants du

baccalauréat TI de l’Université 1. Dans le cadre d’un examen, ils ont effectué

quatre quarts de simulation après lesquels ils ont rempli le questionnaire. Le

Tableau 15 montre les taux de réponse pour cette classe.

Université 1 , Manufacturing, 15 octobre 2011

Quart 1 Quart 2 Quart 3 Quart 4

Nombre de participants 25/25 23/25 25/25 20/25

Tableau 15 : Participants, Classe 2 - Deuxième itér ation

Page 66: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

51

La troisième classe de la seconde itération est constituée de 41 étudiants de

l’Université 2. Ils ont effectué 5 quarts de simulation après lesquels ils ont

rempli le questionnaire. Le Tableau 16 montre les taux de réponse pour cette

troisième classe.

Université 2 , Manufacturing, du 18 octobre 2011 au

19 octobre 2011 (période hebdomadaire)

Quart 1 Quart 2 Quart 3 Quart 4 Quart 5

Nombre de participants 31/41 36/41 23/41 6/41 13/41

Tableau 16 : Participants, Classe 3 - Deuxième itér ation

Chaque équipe ayant participé à cette phase de collecte de la

seconde itération est composée de participants co-localisés de 3 à 4

étudiants, sauf pour deux équipes de l’Université 2 qui fonctionnaient à

distance. Pour les deux premières classes (celles de l’Université 1), les

simulations se sont déroulées la journée même. Par contre, pour la troisième

classe, les simulations se faisaient sur une base hebdomadaire (1 quart par

semaine). Par conséquence, la collecte suivait ce rythme hebdomadaire.

Cette fois-ci, aucun problème technique n’a été relevé. La collecte a pu être

faite entièrement via l’utilisation du questionnaire en ligne.

Le Tableau 27 présente les statistiques descriptives de la deuxième itération.

Par rapport à la première itération, 1, nous y avons introduit l’écart type pour

chaque variable, ainsi que le profit des équipes. Remarquons que pour cette

deuxième itération, la normalité de la distribution des variables est nettement

moins bonne que celle observée lors de la première itération. Dans cette

deuxième itération, les valeurs de l’asymétrie et de l’aplatissement sont

parfois nettement supérieures à 1, en valeurs absolues. Malgré cela,

examinons la validité discriminante et prédictive entre nos variables.

4.3.3. Analyse

L’objectif de l’analyse dans cette seconde itération est de nous

assurer de la validité discriminante entre les variables des concepts définis et

de juger de la validité prédictive entre ces variables et la performance des

Page 67: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

52

processus d’affaires. Pour ce faire, nous utilisons des méthodes statistiques

telles que l’analyse factorielle et le test de corrélations.

4.3.3.1. Analyse factorielle

L’objectif de l’analyse factorielle dans cette itération est de vérifier si

les problèmes de scores factoriels observés lors de la première itération se

confirment. Le Tableau 17 présente les résultats de cette analyse faite en

combinant les données collectées lors de cette itération.

En incluant tous les items du questionnaire, l’analyse fait ressortir deux

facteurs au lieu de 4 attendus, alors que lors de la première itération, l’ACP

en faisait ressortir 3 au lieu de 4 attendus. Cette fois-ci, ce sont les items q2,

q4, q6 et q16 qui ont des scores factoriels élevés sur chacun des deux

facteurs. Ce qui traduit une influence élevée de ces items sur chacun des

facteurs.

Comme lors de la première itération, les items q5 et q16 ont des scores

factoriels significatifs pour des facteurs différents de ceux pour lesquels ils

étaient prévus. Tandis que l’item q19 a une influence significative que pour

un seul facteur, contrairement à ce qu’on avait observé lors de la première

itération.

Cependant, en écartant les items prévus pour mesurer la coordination, dans

une seconde analyse (colonne « Extraction » du Tableau 17), l’analyse ne

fait ressortir qu’un seul facteur. Ce qui traduirait que l’ensemble des items ne

mesure qu’un seul phénomène.

L’analyse factorielle de la deuxième itération semble donc révéler une

accentuation des problèmes de scores factoriels observés lors de la

première itération. Elle semble également indiquer qu’aux yeux des

participants, les items utilisés pour mesurer les différentes variables ne sont

représentatifs que pour un seul phénomène. Ce qui dénote un problème de

validité discriminante pour les variables.

Page 68: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

53

F1 F2

Extraction

F1

V_C_TACHE q1 0.478 0.690 0.638

q2 0.580 0.594 0.694

q3 0.466 0.617 0.569

q4 0.573 0.560 0.641

q5 0.740 0.352 0.652

V_C_INTERACTION q6 0.607 0.581 0.691

q7 0.784 0.410 0.762

q8 0.697 0.491 0.723

q9 0.716 0.480 0.736

q10 0.756 0.316 0.621

V_C_ROLE q11 0.709 0.380 0.634

q12 0.848 0.210 0.660

q13 0.770 0.365 0.708

q14 0.762 0.392 0.718

q15 0.633 0.477 0.633

COORDINATION q16 0.542 0.664

q17 0.352 0.784

q18 0.188 0.841

q19 0.351 0.793

Méthode d'extraction : ACP

Méthode de rotation : Varimax avec

normalisation de Kaiser.

% Var. 39.9197 30.6276 67.1936

% Var. Cumm. 39.9197 70.5473 67.1936

Tableau 17 : ACP, deuxième itération (Ensemble des données)

4.3.3.2. Corrélations

Vérifions maintenant les relations entre les variables de notre étude.

Pour cela, nous effectuons un test de corrélations en utilisant la corrélation

de Pearson. Les résultats de ce test, effectué sur les données collectées lors

de cette deuxième itération sont présentés dans le Tableau 18. Le test de

corrélations est effectué en utilisant la moyenne et l’écart type de chaque

variable étudiée, ainsi que le profit, ceci par simulation, par quart et par

équipe.

Page 69: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

54

Nous remarquons de fortes corrélations entre les variables V_C_TACHE,

V_C_ROLE, V_C_INTERACTION et COORDINATION (coefficients de

corrélation toujours plus grands que 0.8 et valeurs de Sig. (bilatérale) plus

petites que 0.008). Cependant, il est intéressant de voir que toutes ces

variables ont une corrélation forte et statistiquement significative avec le

profit (coefficients de corrélation supérieurs à 0.5 et valeurs de Sig.

(bilatérale) égales à 0).

De fortes corrélations sont également remarquées entre les écarts types

DEV_STD_TACHE, DEV_STD_ROLE, DEV_STD_INTERACTION et

DEV_STD_COORDINATION (coefficients de corrélation plus grands que 0.5

et valeurs de Sig. (bilatérale) égales à 0), sauf entre les écarts types de la

vision commune de la tâche et de la coordination où le coefficient de

corrélation est égal à 0.471. Un autre résultat intéressant est la corrélation

négative entre chaque écart type et le profit. Cette corrélation négative n’est

statistiquement significative que pour l’écart type de la Coordination (Sig.

(bilatérale) égales à 0.000), car pour les autres, les valeurs de Sig.

(bilatérale) sont toutes plus grandes que 0.059.

Enfin, l’analyse montre que les écarts types ont tous des corrélations

négatives avec les moyennes. L’écart type de la coordination a un coefficient

de corrélation toujours inférieur à -0.5 (valeurs Sig. (bilatérale) égales à

0.000) avec les variables V_C_TACHE, V_C_ROLE, V_C_INTERACTION et

COORDINATION.

Cependant, pour les corrélations entre les autres écarts types et les

moyennes des variables correspondantes, le coefficient de corrélation est

compris entre -0.167 et -0.503.

Page 70: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

55

Tableau 18 : Corrélations - Deuxième itération

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 Moy _Zprofit 1

2 V_C_TACHE 0.565**** 1

3 DEV_STD_TACHE -0.225** -0.491**** 1

4 V_C_INTERACTION 0.513**** 0.938**** -0.432**** 1

5 DEV_STD_INTERACTION -0.203** -0.466**** 0.673**** -0.503**** 1

6 V_C_ROLE 0.518**** 0.941**** -0.464**** 0.949**** -0.473**** 1

7 DEV_STD_ROLE -0.117* -0.314**** 0.664**** -0.32**** 0.696**** -0.423**** 1

8 COORDINATION 0.561**** 0.884**** -0.346**** 0.893**** -0.402**** 0.864**** -0.167* 1

9 DEV_STD_COORDINATION -0.47**** -0.564**** 0.471**** -0.525**** 0.553**** -0.508**** 0.501**** -0.511**** 1

**** = sig. bilatérale < 0.01

*** = sig. bilatérale < 0.05

** = sig. bilatérale < 0.1

* = sig. bilatérale > 0.1

Page 71: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

56

4.3.4. Conclusion de la deuxième itération

L’un des objectifs de cette seconde itération était de vérifier si les

conclusions de la première phase se confirment, à savoir si les problèmes de

scores factoriels observés sur certains items de mesure se reproduisent et si

la validité discriminante entre les variables des concepts initiaux est toujours

insatisfaisante. Un autre objectif était de juger de la validité prédictive entre

les variables et la performance des processus d’affaires mesurée par le profit

des équipes lors de chaque quart de simulation.

L’analyse factorielle de cette seconde itération montre une accentuation des

problèmes de scores factoriels pour les items de mesure. Par ailleurs, en

isolant les items de la Coordination, ceux restants se regroupent dans un

seul facteur. Ce qui, aux yeux des participants, voudrait dire que les

variables de la vision commune ne sont pas suffisamment différentes

lorsqu’elles sont utilisées dans le contexte de notre étude. Les fortes

corrélations observées entre les différentes variables des concepts Vision

commune de la tâche, Vision de commune des interactions, Vision commune

des rôles et Coordination ont d’ailleurs été confirmées lors de cette seconde

itération.

Une première conclusion intéressante dans cette seconde itération est que

toutes les amplitudes de la vision commune de la tâche, de la vision de

commune des interactions, de la vision commune des rôles et de la

Coordination sont fortement corrélées avec la performance. Cela voudrait

signifier que dans le cadre de notre étude, l’amplitude de la vision commune

de la tâche, des interactions, des rôles et de la coordination au sein d’une

équipe aurait une influence positive sur la performance de cette équipe.

Les résultats de cette seconde itération ont également montré de fortes

corrélations entre les écarts types des différentes variables des concepts

étudiés et des corrélations négatives entre les écarts types des variables et

les moyennes de ces dernières. Mais l’observation majeure concernant les

écarts types des variables est leurs corrélations négatives avec la

performance, même si cette corrélation négative n’est statistiquement

significative que pour l’écart type de la Coordination. Cela voudrait signifier

Page 72: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

57

que dans le cadre de notre étude, le niveau de mésentente concernant la

vision commune de la tâche, des interactions, des rôles et de la coordination

au sein d’une équipe aurait une influence négative sur la performance de

cette équipe.

Les résultats présentés dans cette seconde itération doivent être lus

en considérant certaines limites. Premièrement, par rapport à la première

itération, la collecte de données dans la seconde itération a été plus

hétérogène. En effet, pour les deux premiers groupes de participants (ceux

de l’Université 1), tous les quarts de simulation se sont déroulés la même

journée. Alors que pour le troisième groupe (celui des étudiants de

l’Université 2), les quarts de simulation se faisaient sur une base

hebdomadaire (1 quart par semaine) et la collecte suivait ce rythme

hebdomadaire. Les participants dans les deux premières classes avaient

donc plus de pressions pour répondre au questionnaire que ceux dans le

troisième groupe de collecte. Toutefois, tous les participants ont évolué dans

le même contexte de simulation ERPsim.

Deuxièmement, le questionnaire utilisé dans les deux premières itérations

nécessite en moyenne 5 minutes pour le remplir. L’une des difficultés que

l’on a observée lors des phases de collecte de données pendant les deux

premières itérations est celle de faire remplir le questionnaire entre deux

quarts de simulation. En effet, lorsqu’un quart se termine, les participants ont

tendance à se regrouper pour discuter de leur stratégie et la manière dont ils

comptent aborder le quart suivant. Leur priorité n’est donc pas de remplir le

questionnaire qui leur prend plus de 5 minutes de leur temps. Cela pourrait

avoir des conséquences sur la qualité des données collectées.

En vue de la préparation de la troisième itération, j’ai dû observer à

nouveau les participants afin de mieux comprendre les résultats des deux

premières itérations. C’est ainsi que j’ai pu collecter plusieurs remarques de

la part des étudiants. En effet, lors de la seconde itération, chaque équipe

d’étudiants ayant participé aux simulations a effectué une présentation où il

fallait, entre autres, exposer des éléments déterminants qui leur ont permis

d’avoir de bons résultats lors de la simulation. En plus des concepts

Page 73: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

58

similaires à ceux identifiés lors de nos deux premières itérations, Il est

ressorti de ces présentations que l’adaptabilité (ou flexibilité selon la

présentation) était un des éléments déterminants. A la suite de ces

présentations, j’ai communiqué par courriel avec des étudiants afin de leur

demander plus précisément ce qu’ils entendaient par adaptabilité. Leurs

réponses m’ont permis de définir ce nouveau concept afin de l’inclure dans la

troisième itération de l’étude.

Cependant pourquoi n’avions-nous pas découvert ce concept d’adaptabilité

plus tôt ? Les observations de la première itération avaient-elles été

suffisantes ? Répondre à ces questions revient encore à évoquer la notion

de saturation théorique (Glaser et Strauss 1967). Nos différentes

observations lors de la première itération faisaient converger les données

vers les concepts que nous avons définis dans cette première itération. Peut-

être que si nous avions combiné nos observations avec des questions

directes aux participants, nous aurions pu découvrir le concept d’adaptabilité

pus tôt.

De toutes façons, l’ensemble des apprentissages, des limites et des

remarques relevées lors des deux premières itérations de l’étude nous

poussent à repenser nos concepts d’étude et notre stratégie de collecte de

données pour la troisième itération.

4.4. Troisième itération

Les deux premières itérations de l’étude ont révélé des difficultés

concernant les items de mesure des différentes variables des concepts

initialement définis pour notre étude. Elles ont également fait ressortir des

problèmes de multi-colinéarité entre les variables étudiées. Autrement dit,

aux yeux des participants, les variables ne sont pas suffisamment différentes

lorsqu’elles sont utilisées dans le contexte de notre étude. Ce qui dénote un

problème de validité discriminante pour ces variables. Dans cette troisième

itération, nous prenons en compte les limites et les observations des deux

premières itérations afin de redéfinir les concepts et repenser notre stratégie

de collecte de données. Nous tenterons de juger de la validité discriminante

Page 74: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

59

des nouvelles variables et de la validité prédictive entre ces variables et la

performance des processus d’affaires.

4.4.1. Observation et prise de notes

Dans la phase préparatoire de cette troisième itération, il n’a pas

vraiment été question d’observations mais plutôt de suivi de présentations et

d’échange de messages courriels avec les participants. En effet, lors de la

phase de collecte de la deuxième itération, les participants d’une des classes

de l’Université 1 ont effectué des présentations où chaque équipe exposait,

entre autres, des éléments déterminants qui ont fait qu’elle a été

performante. Les éléments dont ont parlé les participants ont souvent

concerné les concepts de partage des rôles, de coordination et de

compréhension de la tâche. Cependant, un élément déterminant qui revenait

dans toutes les présentations et que l’on n’a pas encore pris en compte dans

notre étude est le concept d’adaptabilité (ou de flexibilité selon la

présentation). Afin de savoir avec plus de précision ce que représente ce

concept pour les étudiants, des échanges de messages courriels avec les

participants ont été nécessaires. Les principales réponses que j’ai obtenues

sont regroupées en quatre points :

- Pouvoir s’adapter à l’environnement (les concurrents, les fluctuations, les

prix, etc.);

- Pouvoir être réactif par rapport au marché;

- Pouvoir prendre la responsabilité de nouvelles tâches qui font surface;

- Adapter ses hypothèses initiales par rapport à l’évolution de la situation.

L’analyse des réponses des étudiants nous permettent de définir le nouveau

concept d’adaptabilité.

4.4.2. Description des nouveaux concepts

Dans cette phase, nous utilisons les apprentissages des deux

premières itérations et les nouvelles prises de notes afin de définir les

nouveaux concepts de l’étude.

Vision commune de l’Adaptabilité. Ce concept est ressorti des prises de

notes effectuées précédemment. La littérature scientifique montre que

Page 75: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

60

l’adaptabilité est un antécédent majeur de la performance des équipes. Par

exemple, Burke et al (2006) ont montré que l’adaptabilité a une nature

émergente et cyclique. Quant-à LePine (2003) montre que l’adaptabilité a

une influence positive sur la performance des décisions post-changement.

Dans le modèle IMOI, cette variable pourrait être classée dans la catégorie

des médiateurs.

Plusieurs définitions peuvent être trouvées dans la littérature pour

caractériser l’adaptabilité des équipes dans un contexte changeant (Burke et

al., 2006). Cependant, une qui pourrait bien regrouper les réponses des

étudiants ci-dessus et qui est cohérente avec notre contexte d’étude est celle

de Cannon-Bowers, Tannenbaum, Salas et Volpe (1995), citée par Burke et

al. (2006) :

“The process by which a team is able to use information gathered from

the task environment to adjust strategies through the use of

compensatory behaviors and reallocation of intrateam resources”

Nous définissons la Vision commune de l’adaptabilité comme étant la

compréhension partagée par les membres de l’équipe, du processus par

lequel ils utilisent les évènements autour de l’environnement de la tâche afin

d’adapter leurs comportements et leurs actions.

Les ACP menées lors des deux premières itérations ont parfois fait

émerger 2 facteurs : un premier qui regroupe les concepts de coordination et

de compréhension de la tâche et un autre qui regroupe les concepts de

vision commune des interactions et des rôles. Cela nous pousse à vouloir

regrouper les quatre concepts initiaux en deux catégories :

Vision commune de la Coordination . Les analyses exploratoires en

composantes principales menées lors des deux premières itérations ont

révélé que plusieurs items de la vision commune de la tâche et de ceux de la

coordination ne mesurent en réalité qu’un seul facteur. Il est vrai que dans le

contexte de l’étude, la tâche peut être représentée par une succession

d’étapes interdépendantes dont la vision commune sous-entend une

coordination entre les différents membres de l’équipe pour la réaliser. Nous

Page 76: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

61

définirons la Vision commune de la coordination comme étant la mesure

dans laquelle les membres d’une équipe ont une compréhension commune

des contraintes et procédures liées à la tâche et fonctionnent de manière

fluide, sans duplication d’effort.

Vision commune de la Stratégie. Dans le contexte de l’étude, les

participants utilisent le temps alloué au début de chaque quart de simulation

pour discuter de leur fonctionnement, organiser les différents rôles dans leurs

équipes et discuter de la façon d’interagir pendant les quarts. C’est pourquoi

il nous parait pertinent de regrouper les notions de vision commune des

interactions et de vision commune des rôles sous la vision commune de la

stratégie que nous définissons comme étant la mesure dans laquelle les

membres d’une équipe ont une compréhension partagée des rôles et des

interactions nécessaires entre les membres pour réaliser la tâche.

Comme lors de la deuxième itération, nos distinguerons pour chacun des

concepts définis ci-dessus, une amplitude de a vision commune et un niveau

de mésentente par rapport a la vision commune. Le tableau suivant résume

les variables étudiées dans cette troisième itération.

Concept Acronyme pour

la variable

Mesure

Amplitude de la vision

commune par rapport à

l’adaptabilité.

V_C_ADAPTABI

LITE

Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

de l’adaptabilité.

Amplitude de la vision

commune par rapport à

la coordination.

V_C_COORDINA

TION

Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

de la coordination.

Amplitude de la vision

commune par rapport à

la stratégie.

V_C_STRATEGI

E

Moyenne des réponses des membres d’une

équipe, par rapport aux items du

questionnaire associés à la vision commune

de la stratégie.

Page 77: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

62

Concept Acronyme pour

la variable

Mesure

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune de

l’adaptabilité.

DEV_STD_

ADAPTABILITE

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune de

l’adaptabilité.

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune de la

coordination.

DEV_STD_

COORDINATION

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune de la

coordination.

Niveau de mésentente

par rapport à la vision

commune de la

stratégie.

DEV_STD_STRA

TEGIE

Moyenne des écarts types des réponses des

membres d’une équipe, par rapport à

l’amplitude de la vision commune de la

stratégie.

Performance des

processus d’affaires

MOY_ZPROFIT Score Z du profit de l’équipe lors de chaque

quart de simulation.

Tableau 19 : Récapitulatif des variables de la troi sième itération

4.4.3. Adaptation de la stratégie de collecte de do nnées

4.4.3.1. La nouvelle stratégie de collecte

L’une des difficultés que l’on a observée lors des deux premières

phases de collecte de données est celle de faire remplir le questionnaire

entre deux quarts de simulation. En effet, lorsqu’un quart se terminait, les

participants avaient tendance à se regrouper pour discuter de leur stratégie

et la manière dont ils comptaient aborder le quart suivant. Leur priorité n’est

donc pas de remplir le questionnaire qui leur prend plus de 5 minutes de leur

temps. Cela pourrait même avoir des conséquences néfastes sur la qualité

des données collectées. C’est pourquoi dans la troisième itération, nous

avons décidé de modifier notre stratégie de collecte de données. Cette

modification se traduit essentiellement à trois niveaux :

Page 78: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

63

- (1) Au lieu d’avoir plusieurs items pour mesurer un concept, les items

d’un concept sont remplacés par un groupe de pictogrammes

représentant l’élément que l’on souhaite capturer. Cela permet de rendre

le remplissage du questionnaire plus rapide (moins d’une minute).

L’Annexe 5 présente le questionnaire final suite à ce changement.

- (2) La rétroaction qui est retournée aux étudiants après qu’ils aient rempli

le questionnaire est également modifiée pour mieux représenter la

relation linéaire entre le profit et les variables indépendantes du modèle

(Annexe 8). Le but ici est que les participants trouvent plus d’intérêt à

remplir le questionnaire et qu’ils utilisent la rétroaction comme élément de

discussion entre deux quarts.

- (3) Une page de résultats en ligne est également mise à disposition des

professeurs afin de leur fournir une vision d’ensemble des résultats issus

des réponses au questionnaire de la part de leurs étudiants. Le but est de

pousser les professeurs à avoir de l’intérêt à motiver les étudiants à

répondre au questionnaire. Il est à noter que les résultats mis à

disposition des professeurs sont sous format agrégés. C'est-à-dire qu’il

n’est pas possible d'utiliser ces informations pour noter les étudiants.

4.4.3.2. Justification de l’utilisation des pictogr ammes

L’utilisation de pictogrammes s’inspire de la technique utilisée par

Lang et al. (2005) afin de mesurer trois dimensions de l’émotion qui sont

l’éveil, la dominance et le plaisir en utilisant le Self-Assessment Mankin.

Cette méthode permet, en utilisant des pictogrammes facile à décrypter et

suffisamment représentatifs des concepts étudiés, de collecter des données

de façon plus instantanée et plus rapide. Cette technique répond donc à

notre besoin de pouvoir collecter des données grâce à un questionnaire plus

court et plus intuitif et qui prend moins de temps à répondre.

Enfin, Lang et al. (2005) ont démontré la fiabilité de cette technique en la

comparant aux techniques plus classiques

4.4.3.3. Le développement des pictogrammes

Afin de développer les pictogrammes, nous nous sommes d’abord

basés sur les différents concepts nouvellement définis, à savoir la Vision

Page 79: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

64

commune de la Stratégie, la Vision commune de la Coordination et la Vision

commune de l’Adaptabilité.

Vision commune de la Stratégie . Pour ce concept, l’idée est de

représenter la stratégie par une cible. Chaque membre de l’équipe

(représenté par un bonhomme de couleur différente) a une vision de la cible.

Les membres d’une équipe qui n’ont pas la même vision voient des cibles

différentes. Les membres d’une équipe ayant la même vision de la stratégie

ont la vision d’une même cible. La Figure 10 illustre les pictogrammes prévus

pour mesurer la Vision commune de la stratégie. Les cinq dessins

représentent une échelle continue allant, de gauche à droite, de membres

d’une équipe ayant une vision différente (représenté par des cibles

éloignées) à une équipe ayant la même vision (autour d’une même cible).

Figure 10 : Pictogrammes représentant la Vision com mune de la stratégie

Vision commune de la coordination . Pour ce concept, l’idée est d’utiliser

les pièces de puzzle pour illustrer la coordination. Chaque membre d’une

équipe est représenté par un bonhomme de couleur grise ayant une pièce de

puzzle de couleur différente. Une faible coordination est représentée par des

membres d’une équipe isolés et ayant chacun une pièce. Une forte

coordination est représentée par des participants qui arrivent à «résoudre »

le puzzle, chacun avec une pièce du puzzle différente, mais indispensable

pour la solution finale. La Figure 11 illustre les pictogrammes prévus pour

mesurer la Vision commune de la stratégie.

Page 80: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

65

Figure 11 : Pictogrammes représentant la Vision com mune de la coordination

Vision commune de l’adaptabilité. Pour ce concept, l’idée est de

représenter la capacité d’adaptation d’une équipe par un caméléon dans un

environnement ayant une certaine couleur. L’équipe qui arrive le moins à

s’adapter est représentée par un caméléon qui n’arrive pas à épouser la

couleur de l’environnement. L’équipe qui arrive le plus à s’adapter est

représentée par un caméléon qui épouse complètement la couleur de son

environnement. Les cinq dessins de la Figure 12 représentent une évolution

l’Adaptabilité de l’équipe.

Figure 12 : Pictogrammes représentant l’Adaptabilit é

4.4.3.4. Le test des pictogrammes par card sorting

Afin de nous assurer de la représentativité des pictogrammes par

rapport aux concepts définis, nous nous inspirons de la technique de cards

sorting (Moore et Benbasat 1991). Cependant notre démarche est simplifiée

par rapport à celle décrite par Moore et Benbasat (1991). Une fois les

concepts définis et les pictogrammes développés, nous avons édité ces

derniers dans une seule feuille. Nous avons ensuite développé des

descriptions de chaque groupe de pictogrammes. Ces descriptions sont

disposées dans un tableau selon un ordre différent de celui des groupes de

pictogrammes. Les pictogrammes et les descriptions sont enfin fournis à 4

juges isolés à qui on a demandé d’associer chaque groupe de pictogramme

Page 81: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

66

à une description. Les résultats de ce test montrent 100% de succès par

rapport aux réponses attendues. L’Annexe 4 présente le matériel utilisé pour

le card sorting.

Le développement des pictogrammes permet de débuter la collecte de

données pour cette troisième itération.

4.4.4. Collecte de données

Trois classes ont participé à cette troisième et dernière itération. La

première est constituée de 31 étudiants du MBA de l’Université 1. Ils ont

effectué quatre quarts de simulation avec un rythme de deux quarts par

semaine. Le Tableau 20 montre les taux de réponses pour cette première

classe.

Université 1 , Logistics, 15 au 22 octobre 2011

Quart 1 Quart 2 Quart 3 Quart 4

Nombre de participants 22/31 16/31 2/31 18/31

Tableau 20 : Participants, Classe 1 – Troisième ité ration

La deuxième classe de la troisième itération est constituée de 32 étudiants

de l’Université 2. Ils ont effectué 2 quarts de simulation après lesquels ils ont

complété le questionnaire. Le Tableau 21 montre les taux de réponses pour

cette deuxième classe.

Université 2, Manufacturing , 21 février 2012 au 6 mars

2012

Quart 1 Quart 2

Nombre de participants 29/32 22/32

Tableau 21 : Participants, Classe 2 – Troisième ité ration

Enfin la troisième classe de la troisième itération est constituée de 32

étudiants de l’Université 2. La collecte n’a concerné qu’un seul quart de

Page 82: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

67

simulation pour cette troisième classe. Le Tableau 22 montre les taux de

réponses pour cette troisième classe.

Université 2, Manufacturing , 26 mars 2012

Quart 1

Nombre de participants 29/32

Tableau 22 : Participants, Classe 3 - Troisième ité ration

Aucun problème technique n’est survenu concernant l’outil de collecte

de données.

L’Annexe 3 montre les statistiques descriptives pour cette troisième

phase de collecte. L’unité d’analyse est le triplet (équipe, numéro de quart,

identifiant simulation). Comme pour la deuxième itération, nous étudions à la

fois les effets de l’amplitude de la vision commune (représentée par la

moyenne des réponses au sein d’une équipe et pour une variable) et le

niveau de mésentente (représentée par l’écart type des réponses au sein

d’une équipe et pour une variable). Les colonnes V_C_ADAPTABILITE,

V_C_COORDINATION et V_C_STRATEGIE correspondent respectivement

aux moyennes des variables Vision commune de l’Adaptabilité, Vision

commune de la Coordination et Vision commune de la Stratégie. Les

colonnes DEV_STD_ADAPTABILITE, DEV_STD_COORDINATION et

DEV_STD_STRATEGIE représentent les écarts types respectifs pour ces

variables.

4.4.5. Analyse

4.4.5.1. Analyse factorielle

Afin de pouvoir juger de la validité discriminante des variables à

l’étude, nous avons effectué une analyse en composante principales. Mais

cette fois-ci, nous l’avons effectuée sur V_C_ADAPTABILITE,

V_C_COORDINATION, V_C_STRATEGIE, DEV_STD_ADAPTABILITE,

DEV_STD_COORDINATION et DEV_STD_STRATEGIE.

Le Tableau 23 présente les résultats de cette analyse. On y remarque que

deux facteurs en ressortent (F1 et F2) et expliquent plus de 71% de la

Page 83: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

68

variance. V_C_ADAPTABILITE, V_C_COORDINATION et

V_C_STRATEGIE ont toutes des scores factoriels supérieurs à 0.5 sur F1

alors que DEV_STD_ADAPTABILITE et DEV_STD_COORDINATION ont

des scores factoriels supérieurs à 0.5 sur F2. Quant à

DEV_STD_STRATEGIE, elle a un score factoriel plus important pour F1

mais négatif. Son score factoriel sur F2 est positif mais inférieur à 0.5 et

moins important que celui qu’elle a sur F1.

Ces analyses voudraient dire que les variables V_C_ADAPTABILITE,

V_C_COORDINATION, V_C_STRATEGIE et DEV_STD_STRATEGIE ont

une influence significative sur le même facteur. Tandis

DEV_STD_ADAPTABILITE et DEV_STD_COORDINATION ont une

influence significative sur l’autre facteur restante. Donc les variables étudiées

n’ont pas une validité discriminante satisfaisante. Autrement dit, elles ne sont

pas parfaitement distinctes.

F1 F2 V_C_ADAPTABILITE .870 -.134 V_C_COORDINATION .927 -.124 V_C_STRATEGIE .924 -.048 DEV_STD_ADAPTABILITE .003 .868 DEV_STD_COORDINATION -.303 .769 DEV_STD_STRATEGIE -.570 .213 Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales. Méthode de rotation : Varimax avec normalisation de Kaiser.

% var. 48.089 23.746

% var. Cumm. 48.089 71.835

KMO .655

Tableau 23 : ACP, troisième itération

4.4.5.2. Corrélations

Analysons maintenant les relations entre les variables de cette

troisième itération. Pour cela, nous faisons un test de corrélations. Le résultat

des corrélations sont résumés dans le Tableau 24. Le résultat montre que les

variables d’amplitude V_C_ADAPTABILITE, V_C_COORDINATION et

V_C_STRATEGIE sont toutes fortement et significativement corrélées entre

elles avec des coefficients de corrélation compris entre 0.753 et 0.844. La

relation est moins forte entre les variables de niveau de mésentente

DEV_STD_STRATEGIE, DEV_STD_COORDINATION et

Page 84: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

69

DEV_STD_ADAPTABILITE dont les coefficients de corrélation entre elles ne

dépassent pas 0.4. On remarque d’ailleurs que le coefficient de corrélation

entre DEV_STD_STRATEGIE ET DEV_STD_ADAPTABILITE est très faible

(0.0272) et statistiquement peu significatif (Sig. bilatérale supérieure à 0.1).

Comme cela a été observé lors de la deuxième itération, les corrélations

entre les variables d’amplitude et celles du niveau de mésentente sont

négatives.

Si nous regardons maintenant la relation entre nos variables et le profit, nous

constatons que les variables V_C_ADAPTABILITE, V_C_COORDINATION

et V_C_STRATEGIE ont une relation positive avec le profit alors que les

variables DEV_STD_STRATEGIE et DEV_STD_COORDINATION ont une

relation négative avec le profit. Tandis que la variable

DEV_STD_ADAPTABILITE a la corrélation la plus faible avec le profit avec

un coefficient de corrélation proche de 0.

De cette analyse, on pourrait conclure que la variable

DEV_STD_STRATEGIE n’est pas significative dans l’explication de la

performance des processus d’affaires. Les fortes corrélations observées

entre les variables d’amplitude de la vision commune V_C_ADAPTABILITE,

V_C_COORDINATION et V_C_STRATEGIE montrent encore la faible

validité discriminante entre ces variables. On pourrait dire la même chose

entre les variables DEV_STD_STRATEGIE et DEV_STD_COORDINATION,

même si cela doit être nuancé du fait d’un coefficient de corrélation moins

élevé que ceux observé entre les variables d’amplitude de la vision

commune.

Le test de corrélations semble indiquer que dans la relation entre nos

variables et le profit V_C_ADAPTABILITE et DEV_STD_STRATEGIE

seraient les plus importantes. Nous tenterons de voir si cela se confirme

grâce à un test de régression.

Page 85: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

70

1 2 3 4 5 6 7

1 V_C_ADAPTABILITE 1

2 DEV_STD_ADAPTABILITE -0.259*** 1

3 V_C_COORDINATION 0.807**** -0.154** 1

4 DEV_STD_COORDINATION -0.207*** 0.398**** -0.340**** 1

5 V_C_STRATEGIE 0.753**** -0.0378* 0.844**** -0.361**** 1

6 DEV_STD_STRATEGIE -0.383**** 0.0272* -0.422**** 0.393**** -0.396**** 1

7 MOY_ZPROFIT 0.207*** 0.002* 0.153** -0.262**** 0.121* -0.351**** 1

**** = sig. bilatérale < 0.01

*** = sig. bilatérale < 0.05

** = sig. bilatérale < 0.1

* = sig. bilatérale > 0.1

Tableau 24 : Corrélations, Troisième itération

Page 86: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

71

4.4.5.3. Régressions

Dans le but de découvrir les variables les plus importantes pour

expliquer la performance des processus d’affaires dans le contexte de notre

étude, nous effectuons un test de régressions. Grâce au logiciel STATA, la

méthode de régression linéaire est utilisée pour découvrir successivement

les relations entre V_C_ADAPTABILITE, V_C_COORDINATION,

V_C_STRATEGIE et le profit, puis entre DEV_STD_ADAPTABILITE,

DEV_STD_COORDINATION, DEV_STD_STRATEGIE et le profit. Comme

chaque participant peut répondre après chaque quart de simulation, un

problème d’indépendance des observations peut se poser. En utilisant

l’option cluster de STATA, on a pu lui indiquer que les observations peuvent

ne pas être indépendantes pour un participant donné, mais le sont entre

différents participants. Les cas où on a obtenu un seul répondant par quart

ou par équipe ont été préalablement écartés. Au final l’analyse s’est appuyée

sur 132 observations. La fonction stepwise en mode de sélection backward

est utilisée avec comme critère d’exclure des modèles toutes les variables

indépendantes avec un alpha supérieur à 0.2. Le Tableau 25 présente les

résultats de la régression linéaire utilisant comme variables indépendantes

V_C_ADAPTABILITE, V_C_COORDINATION et V_C_STRATEGIE et

comme variable dépendante le profit.

Number of obs = 132

F( 1, 84) = 9.21

Prob > F = 0.0032

R-squared = 0.0429

Root MSE = .90172

(Std. Err. adjusted for 85 clusters in sujet_id)

Zprofit Coef. Robust Std. Err T P>|t| [95% Conf. Interval]

V_C_ADAPTABILITE 0.283 0.093 3.04 0.003 0.097 0.468

_cons -0.926 0.319 -2.9 0.005 -1.56 -0.292

Tableau 25 : Corrélations, vision commune, phase 3

Page 87: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

72

Les résultats montrent que seule V_C_ADAPTABILITE est conservée dans

le modèle. Cette variable a une corrélation positive avec le profit et

statistiquement significative (P = 0.003). D’après le modèle,

V_C_ADAPTABILITE explique 4.29% de la variance du profit. Les résultats

voudraient dire que plus les membres d’une équipe ont une bonne

perception de leur vision commune de leur adaptabilité plus cela a une

influence positive sur leur performance. Les résultats suggèrent également

que dans le contexte de notre étude, l’amplitude de la vision commune de

l’adaptabilité est la plus importante des variables d’amplitude de vision

commune. Ces résultats devront toutefois être considérés avec précaution

du fait de la valeur basse du R-carré.

Le Tableau 26 présente les résultats de la régression linéaire utilisant

comme variables indépendantes DEV_STD_ADAPTABILITE,

DEV_STD_COORDINATION, et DEV_STD_STRATEGIE et comme variable

dépendante le profit.

Number of obs = 132

F( 2, 84) = 10.42

Prob > F = 0.0001

R-squared = 0.1415

Root MSE = .8573

(Std. Err. adjusted for 85 clusters in sujet_id)

Zprofit Coef. Robust Std. Err T P>|t| [95% Conf. Interval]

DEV_STD_STRATEGIE -0.594 0.159 -3.73 0 -0.911 -0.277

DEV_STD_COORDINATION -0.331 0.23 -1.44 0.153 -0.788 0.126

_cons 0.823 0.179 4.6 0 0.467 1.178

Tableau 26 : Corrélations, déviations standards pha se 3

Les résultats montrent que seules DEV_STD_STRATEGIE et

DEV_STD_COORDINATION sont conservées dans le modèle. Ces

variables expliquent plus de 14.15% (R-carré = 0.1558) de la variance du

profit. Les deux variables indépendantes sont négativement corrélées avec le

profit. DEV_STD_STRATEGIE est plus fortement corrélée au profit avec un

coefficient de corrélation proche de -0.6. Sa corrélation est statistiquement

Page 88: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

73

plus significative que celle de DEV_STD_COORDINATION (P = 0 vs P =

0.153).

Ces résultats voudraient dire qu’une différence de perception au sein des

membres d’une équipe, à propos de leur vision commune de leur

coordination ou de leur stratégie aurait une influence négative sur leur

performance. Les résultats suggèrent également que dans le contexte de

notre étude, le niveau de mésentente par rapport à la vision commune de la

stratégie et celui par rapport à la vision commune de la coordination sont les

variables de niveau de mésentente les plus importantes. Ces résultats

devront aussi être considérés avec prudence du fait de la valeur basse du R-

carré.

4.4.6. Conclusion de la troisième itération

L’objectif de cette troisième itération était de s’appuyer sur les

conclusions des deux premières itérations afin de découvrir et définir de

nouveaux concepts. Il était également question de juger de la validité

discriminante entre les nouvelles variables et de la validité prédictive entre

ces variables et la performance des processus d’affaires. Nous avons donc

pris en compte les limites et les notes prises lors des deux premières

phases. Nous avons ainsi redéfini les concepts de l’étude, avons repensé

notre stratégie de collecte de données afin de rendre le questionnaire plus

facile et plus rapide à répondre avec l’utilisation de pictogrammes.

Les résultats de cette itération montrent une faible validité discriminante

entre nos variables. Ils montrent également que plus l’amplitude de la vision

commune par rapport à l’adaptabilité, la coordination ou la stratégie est

grande au sein d’une équipe, plus cela a une influence positive sur leur

performance. Cependant, de ces trois amplitudes de la vision commune,

celle de l’adaptabilité semble être la plus importante dans un contexte de

processus d’affaires intégrés.

Les résultats montrent également que le niveau de mésentente des

membres d’une équipe par rapport à la vision commune de leur coordination

ou de leur stratégie a une influence négative sur leur performance. Ces deux

Page 89: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

74

niveaux de mésentente de la vision commune semblent d’ailleurs être les

plus importants dans un contexte de processus d’affaires intégrés.

Des résultats issus des trois itérations, émergent deux remarques.

Premièrement, la manière de mesurer les différents concepts de vision

commune en utilisant la moyenne des réponses des membres d’une équipe

semble montrer que dans le contexte de notre étude, il n’existe qu’une seule

vision commune mais étant composée de plusieurs dimensions. Cela

voudrait dire que dans la troisième itération par exemple, on aurait dû avoir

une vision commune étant composé de celles de la stratégie, de la

coordination et de l’adaptabilité. Deuxièmement, l’écart type de cette vision

commune devrait également être composé de celui de la vision commune de

la stratégie et de celui de la vision commune de la coordination.

Page 90: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

75

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations

5.1. Proposition d’un modèle de recherche

La nature de notre étude est exploratoire. Notre objectif était d’aboutir

à un modèle de recherche à la fin de l’étude. En adoptant une approche

Grounded Theory (Glaser et Strauss 1967), nous avons tenté, en trois

itérations, de découvrir des concepts liés à la dynamique des équipes et

pertinents dans un contexte de processus d’affaires intégrés. Nous avons

tenté de définir ces concepts et de voir leur influence sur la performance de

ces équipes. Dans la première itération de cette étude, les concepts de

Vision commune de la tâche, Vision commune des interactions, Vision

commune des rôles et de Coordination ont été définis. Les résultats des

analyses lors de cette itération ont révélé une faible validité discriminante

entre les variables respectifs de ces concepts. La deuxième itération a

permis de confirmer ce problème mais a également été l’occasion d’ouvrir

une autre avenue d’investigation qui consiste à s’intéresser à la fois à

l’impact de la perception moyenne des membres d’une équipe sur leur vision

commune et leurs différences de perception de leur vision commune sur leur

performance. Dans la troisième itération, nous avons redéfini trois concepts

qui sont la Vision commune de la stratégie, la Vision commune de la

coordination et la Vision commune de l’adaptabilité. Nous avons ensuite

mené des analyses sur les données collectées lors de cette dernière itération

en considérant d’une part la moyenne des réponses par équipe et d’autre

part, l’écart type de ces réponses, ceci pour chacun de ces nouveaux

concepts.

Deux éléments essentiels ont émergé de notre démarche : (1) qu’il existe

une amplitude de la vision commune et (2) une différence de perception de la

vision commune au sein des membres d’une équipe évoluant dans un

contexte de processus d’affaires intégrés et que chacun de ces élément a

une influence (positives ou négative) sur la performance des processus

d’affaires.

Ces remarques nous poussent à définir deux variables indépendantes pour

le modèle final que l’on propose :

Page 91: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

76

- Amplitude de la vision commune. Cette variable pourrait être définie

comme étant la mesure dans laquelle les membres d’une équipe

perçoivent l’ampleur de la vision commune de leur stratégie, de leur

coordination et de leur adaptabilité dans un contexte de processus

d’affaires intégrés. Cette variable est composée de l’amplitude de la

vision commune de la stratégie, de celle de la vision commune de la

coordination et de celle de la vision commune de l’adaptabilité. Elle

pourrait être mesurée en utilisant la moyenne des réponses des membres

d’une équipe à qui un questionnaire en rapport avec ces trois dimensions

a été soumis.

Les résultats de la première et de la deuxième itération ont montré que la

coordination a une influence positive sur la performance de l’équipe. Les

interactions et l’organisation des rôles que nous avons regroupées sous

le concept de stratégie avaient également une influence positive sur la

performance de l’équipe. Enfin la troisième itération révèle que

l’adaptabilité est peut être le meilleur prédicteur de performance dans le

contexte de notre étude. Cela nous pousse à faire une première

proposition :

Proposition 1 : L’amplitude de la vision commune, composée de celles de

vision commune de la stratégie, de la vision commune de la coordination

et de la vision commune de l’adaptabilité, a une influence positive sur la

performance des équipes dans un contexte de processus d’affaires

intégrés.

- Niveau de mésentente. Cette variable pourrait être définie comme étant

la mesure dans laquelle les membres d’une équipe ont une différence de

perception de la vision commune de leur stratégie et de celle de leur

coordination dans un contexte de processus d’affaires intégrés. Cette

variable est composée du niveau de mésentente sur la vision commune

de la stratégie et de celui sur la vision commune de la coordination. Elle

pourrait être mesurée en utilisant la moyenne des écarts types des

réponses des membres d’une équipe à qui un questionnaire en rapport

Page 92: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

77

avec la vision commune de la stratégie et de celle de la coordination a été

soumis.

Les résultats de la première et de la deuxième itération laissent penser

que le niveau de mésentente par rapport a la vision commune de la

stratégie et celui par rapport a la vision commune de la coordination ont

une influence négative sur la performance des équipes. Ce qui nous

pousse faire une seconde proposition :

Proposition 2 : Le niveau mésentente sur la vision commune, composé

de ceux sur la vision commune de la stratégie et de la vision commune de

la coordination, a une influence négative sur la performance des équipes

dans un contexte de processus d affaires intégrés.

La Figure 13 présente le modèle final proposé.

Figure 13 : Modèle de recherche final proposé

5.2. Apports de l’étude

Les apports de cette étude se situent sur deux niveaux. Au niveau

théorique, en proposant un modèle mettant en relation l’amplitude de la

Page 93: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

78

vision commune, le niveau de mésentente des membres d’une équipe sur

leur vision commune et la performance des processus d’affaires, l’étude

donne les moyens de démontrer l’importance et la pertinence de l’influence

de l’aspect humain sur la performance des processus d’affaires.

Pourquoi certaines entreprises d’un même secteur industriel ont des

processus d’affaires plus performants que leurs concurrentes utilisant des

processus similaires ? Voilà une question à laquelle cette étude permet

d’apporter des éléments de réponse. En effet, l’étude donne les moyens de

démontrer que l’optimisation des processus d’affaires, en plus de l’utilisation

de technologies de l’information et des méthodes classiques, passe

également par la prise en compte du facteur humain. Parmi ces facteurs

humains, la vision commune des membres d’une équipe semble être un

élément déterminant dans la performance des processus d’affaires dont ces

membres sont parties prenantes. Les résultats de notre étude suggèrent que

dans le contexte de processus d’affaires intégrés, l’amplitude de la vision

commune et le niveau de mésentente au sein d’une équipe responsable de

l’exécution du processus sont des concepts multidimensionnels. L’amplitude

de la vision commune est composée de celles de la coordination, de la

stratégie et de l’adaptabilité. Tandis que le niveau mésentente est composé

de ceux de la stratégie et de la coordination. Les résultats de l’étude attirent

l’attention sur le fait que dans un contexte de processus d’affaires intégrés,

l’amplitude de la vision commune de l’adaptabilité, le niveau de mésentente

sur la vision commune de la coordination ainsi que celui sur la vision

commune de la stratégie seraient les éléments les plus déterminants pour

expliquer la performance des équipes dans un tel contexte. Cela ouvre ainsi

une opportunité de faire des études empiriques afin de vérifier ce résultat.

Même si notre étude s’intéresse au domaine de la performance des

processus d’affaires intégrés, elle apporte de la lumière à certaines

affirmations et interrogations dans le domaine de la recherche sur

l’implantation des PGI. Par exemple, l’étude permet d’appuyer le constat de

Gattiker & Goodhue (2005) selon lequel les profits tirés de l’implantation d’un

PGI varient d’une entreprise à l’autre et qu’il existe d’autres moyens à travers

lesquels les PGI permettent des profits plus importants (et permettent à

Page 94: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

79

certaines entreprises d’atteindre des performances plus élevées que leurs

concurrentes). Notre étude a toute sa place dans le domaine des études sur

la phase post-implantation des PGI qui, selon certains auteurs, est devenue

le sujet principal de la recherche dans le domaine des PGI (Yan Zhu, Yan Li,

Weiquan Wang, Jian Chen, 2010) et doit être davantage étudiée (Zhu et al.,

2010, Ifinedo et al., 2010). Les PGI et les processus d’affaires étant

intimement liés, notre étude pourrait ainsi s’inscrire indirectement dans le

domaine des études s’intéressant à cette phase post-implantation des PGI.

L’influence de la vision commune des utilisateurs d’un PGI dans sa phase

post-implantation pourrait être l’un des facteurs expliquant la réussite de

l’implantation d’un PGI. Les résultats de notre étude pourraient ainsi être un

point de départ pour apporter une réponse à la question que se posaient

Gattiker & Goodhue (2005), à savoir : Comment maximiser l’impact positif

suite à l’implantation d’un PGI ?

Au niveau méthodologique, l’étude a permis plusieurs enseignements.

Notre méthode s’est reposée sur une approche inductive et itérative. Lors de

chaque itération, nous avons appliqué des techniques de la Grounded

Theory. Chaque itération a été l’occasion de prises de notes, de découverte

de concepts et des liens entre eux et surtout d’apprentissages ayant servi à

préparer l’itération suivante. Ainsi, d’une itération à l’autre, des concepts ont

été écartés, redéfinis ou regroupés. La première itération a révélé des

problèmes de validité discriminante pour nos variables initialement définies.

La deuxième itération a permis de confirmer les analyses de la première

mais a également été l’occasion d’introduire le phénomène de niveau de

mésentente. L’ensemble des apprentissages, des limites et des remarques

relevées lors des deux premières itérations de l’étude nous ont poussés à

repenser nos concepts d’étude et notre stratégie de collecte de données

pour la troisième itération qui a abouti à la proposition d’un modèle final de

recherche avec des propositions. De l’ensemble de ce processus, on peut

tirer l’enseignement suivant : Une méthodologie de recherche n’est pas

forcément statique. Telle qu’une approche agile, elle peut évoluer au fur et à

mesure que notre compréhension des contraintes du contexte de l’étude

évolue. L’approche itérative a permis non seulement de raffiner notre

Page 95: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

80

méthodologie, mais également notre modèle de recherche. À mon avis, plus

la nature d’une étude est exploratoire, plus une approche itérative et

inductive comme celle utilisée dans cette étude est à privilégier.

Lors des différentes itérations de l’étude, nous avons utilisé plusieurs façons

de collecter des données. L’observation et la prise de notes ont été les

moyens qui ont permis de découvrir les concepts. Tandis que les discussions

directes avec les participants par messagerie électronique a permis

d’apporter des précisions dans la définition de certains concepts et même de

découvrir un nouveau concept. L’enseignement à ce niveau est que le fait de

combiner différentes approches de collecte de données permet de découvrir

des phénomènes qu’une seule approche n’aurait pas permis de voir. Dans le

contexte de notre étude en particulier, cela a permis de découvrir le concept

d’adaptabilité qui ressort comme étant l’une des dimensions les plus

importantes de la vision commune.

Un questionnaire électronique a été utilisé pour collecter les données

additionnelles permettant de tester les relations entre nos concepts lors de

chaque itération. Ce questionnaire a subi plusieurs adaptations. Il a été

initialement utilisé dans les deux premières itérations avant d’être jugé non

adapté au contexte de l’étude. En effet, dans un premier temps, nous avons

utilisé des items issus d’autres études. Ces items ont été reformulés afin de

les rendre cohérents avec notre contexte d’étude. Le fait d’avoir trouvé le

questionnaire initial non adapté à l’étude signifie qu’il ne suffit pas seulement

de reformuler et de reproduire des items dans un questionnaire pour que la

collecte de données soit une réussite. Les items du questionnaire doivent

non seulement être cohérents, mais d’autres paramètres propres au contexte

de l’étude peuvent être déterminants pour réussir une collecte de données

de qualité. Dans notre cas, le temps dont disposent les participants pour

répondre au questionnaire nous a poussés à repenser notre approche de

collecte de données. Le questionnaire initial a été remplacé par un nouveau

basé sur des pictogrammes représentant les concepts que l’on voulait

mesurer. L’utilisation de ces pictogrammes a l’avantage de rendre notre

collecte de données plus efficace car étant plus adapté à notre contexte

d’étude. Les pictogrammes permettent, en outre, une mesure plus directe

Page 96: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

81

des phénomènes étudiés car, au lieu d’utiliser plusieurs questions pour

mesurer une variable, seule une question accompagnée d’un groupe

d’images représentatives du phénomène sont utilisées. Une fois encore,

l’adaptation de notre questionnaire a été possible grâce à notre méthodologie

itérative. Ainsi, au fur et à mesure que l’étude avançait, la connaissance des

contraintes des participants de l’étude a permis de rendre le questionnaire

plus adapté au contexte de l’étude. L’enseignement qui en découle est que la

mise en œuvre d’un outil de collecte de données lors d’une recherche,

devrait être précédée d’une étude de l’environnement et des contraintes

dans lesquels évoluent les participants de la recherche.

Enfin, le fait de fournir un rapport de rétroaction aux participants a été une

innovation dans la façon de collecter des données. En plus de nous

permettre de collecter plus de données, ce rapport aide aussi les participants

à mieux comprendre leur contexte et à adapter leurs comportements. La

rétroaction est une façon d’intéresser les participants à l’étude. Elle diffère

des approches classiques d’incitation comme la remise de carte cadeaux ou

d’une rémunération par exemple. La rétroaction est une incitation qui permet

aux participants de mieux connaitre leur environnement, mais aussi d’avoir

des données de qualité. Elle doit, elle aussi, être adaptée au contexte des

participants.

5.3. Limites de l’étude

L’une des limites de cette étude est qu’elle s’est effectuée dans un

contexte simulé et universitaire où les participants sont des étudiants. Cela

ne permettra pas de généraliser systématiquement les futurs résultats de

l’étude au monde réel. Cependant, le contexte de simulation permet d’avoir

la même technologie et les mêmes processus. Il nous permet ainsi de

mesurer l’apport de l’aspect humain dans la performance des équipes. Sans

un contexte comme celui fourni par la simulation ERPsim, il serait difficile de

faire le genre d’étude que nous venons de présenter. Il serait par exemple

impossible de faire des rétroactions instantanées aux participants de l’étude

en se basant sur l’historique des performances de toutes les équipes dans le

monde ayant participé à la simulation ERPsim.

Page 97: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

82

Une autre limite est qu’il est difficile de s’assurer d’une bonne qualité des

données car elles sont collectées entre chaque quart de simulation pendant

que les étudiants pensent à leurs façons de s’organiser pour le quart suivant.

Dans certains cas, la collecte de données peut être hétérogène. Par

exemple, lors de la deuxième itération de l’étude, dans l’une des classes où

la collecte s’est déroulée, tous les quarts de simulation se sont déroulés la

même journée. Les données ont donc été collectées le même jour pour cette

classe. Alors que pour une autre classe, les quarts de simulation se faisaient

sur une base hebdomadaire. La collecte suivait alors ce rythme

hebdomadaire. Les participants dans la première classe avaient donc plus de

pressions pour répondre au questionnaire que ceux dans la seconde classe.

Toutefois, tous les participants ont évolué dans le même contexte de

simulation ERPsim.

5.4. Recommandations

Les recommandations que je suggère pour la suite sont à la fois sur la

méthodologie de recherche et sur l’outil technologique de collecte de

données et de rétroaction. La première recommandation au niveau

méthodologique concerne l’utilisation du rapport de rétroaction. Ce rapport

est utilisé dans notre étude comme outil pédagogique de discussion entre les

participants d’une même équipe. Il serait intéressant de démontrer son utilité

pédagogique par une étude empirique expérimentale. Cette étude pourrait se

faire de la façon suivante : on sépare la classe en deux groupes, l’un étant

composé d’équipes à qui on fournit le rapport de rétroaction après chaque

quart, l’autre étant composé d’équipes à qui on ne fournit pas le rapport de

rétroaction. L’étude consistera à regarder si le fait d’avoir le rapport de

rétroaction a une influence sur l’évolution relative de la performance après

chaque quart.

La seconde recommandation au niveau méthodologique concerne la collecte

de données. En effet, il a été noté lors de notre étude la difficulté de

s’assurer de données de qualité du fait qu’entre deux quarts, les participants

mettent plus de priorité sur l’organisation de leurs équipes que sur le

questionnaire. Ce problème est encore plus présent lorsque la simulation se

Page 98: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

83

passe dans le cadre d’une évaluation des étudiants. Je recommande alors

dans l’avenir de ne collecter que lors des périodes hors examens.

La troisième recommandation serait d’exploiter les possibilités offertes par le

contexte de l’étude afin d’étudier l’influence de la performance d’une équipe

sur le comportement de ses membres. Comme il est possible de faire des

collectes de données successives après chaque quart, on pourrait étudier les

effets de l’évolution du profit après chaque quart sur d’autres variables

comportementales des participants. On serait ainsi cohérent avec l’aspect

temporel de la vie des équipes souligné dans le modèle IMOI.

Au niveau de l’outil, comme l’étude a permis de mettre en évidence

l’influence de la mésentente sur la performance, il serait intéressant d’inclure

ce concept dans le rapport de rétroaction. Cela permettrait de faire prendre

conscience aux participants l’importance d’être sur la même longueur d’onde

lorsqu’on travaille dans un contexte de processus d’affaire intégrés.

Enfin, l’outil manque aujourd’hui d’une interface graphique permettant de

créer des questionnaires facilement. Il serait intéressant de mettre en place

cette fonctionnalité surtout si on continue à faire des études itératives où

l’outil est continuellement en adaptation.

En conclusion, nous avons tenté d’étudier l’influence de l’aspect

humain dans la performance des processus d’affaires, sous l’angle de la

dynamique des équipes et en faisant face à de nombreux défis. Nous

espérons que les efforts fournis lors de cette étude seront utiles pour de

futures recherches dans un contexte similaire au nôtre.

Page 99: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

84

Annexe 1 : Opérationnalisation des variables de la première

et deuxième itération

Le questionnaire soumis a pour but de mesurer la perception que les

participants ont de leur groupe en matière de compréhension de la tâche,

des interactions pour réaliser la tâche, des rôles au sein de leur équipe et de

coordination. Les items utilisés pour chaque variable ont été inspirés

principalement des travaux de Faraj et Sproull 2000, Lewis 2003 et Caya

2008. Ils ont été réadaptés par rapport au contexte de l’étude. Une échelle

de Likert à 7 valeurs (allant de Strongly disagree à Strongly agree) a été

utilisée pour mesurer les variables.

Vision commune de la tâche

Items (adaptés de Caya 2008)

q1. People in our team have a common understanding of the key business processes and the

way they should be executed in the system.

q2. People in our team have a common understanding of the key steps, challenges, and

objectives that characterize the collective task.

q3. People in our team have a common understanding of the main constraints inherent to the

collective task.

q4. People in our team hold a common understanding of the actions that need to be done in order

perform in the business simulation

q5. Within our team, people have a common understanding of the work distribution amongst team

members.

Page 100: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

85

Vision commune des interactions

Items (adaptés de Caya 2008)

q6. Our team communication and coordination rely on shared norms well known by team

members

q7. People in our team have developed a common understanding about the way to communicate

and coordinate their work.

q8. People in our team know how to adapt their interaction depending on who they are working

with.

q9. This team has established shared routines for communication and coordination.

q10. Within our team, communication and coordination are fairly predictable.

Vision commune des rôles

Items (adaptés de Faraj 2000 et Caya 2008)

q11. People in our team have a good “map” of each others’ roles and responsibilities.

q12. People in our team are assigned to tasks that fit with their preferences.

q13. People in our team know what task-related skills and knowledge they each possess.

q14. People in our team know who on the team has specialized skills and knowledge that can

help them to make informed decisions.

q15. I know which team members have expertise in specific business processes.

Page 101: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

86

Coordination

Items (adaptés de Lewis 2003 )

q16. Our team worked together in a well-coordinated way.

q17. Our team had very few misunderstandings about what to do.

q18. Our team did NOT need to backtrack and start over a lot.

q19. We accomplished the task smoothly and efficiently.

Performance

Le profit d’une équipe à la fin de chaque quart de simulation représente sa

performance. Comme les données sont collectées dans différentes séances

de simulations pour chaque équipe, chaque profit est standardisé en

calculant un score z de moyenne zéro de d’écart type 1.

Page 102: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

87

Annexe 2 : Statistiques descriptives – Deuxième ité ration

Moy_Zprofit

V_C_TAC

HE DEV_STD_TACHE

V_C_INTERA

CTIONS

DEV_STD_INTER

ACTIONS V_C_ROLES DEV_STD_ROLES

COORDINAT

ION

DEV_STD_COO

RDINATION

N Valide 83 83 71 83 71 83 71 83 71

Manquante 20 20 32 20 32 20 32 20 32

Moyenne -.1164 5.7010 .6731 5.6678 .7481 5.7100 .6994 5.5020 .8208

Erreur std . de la

moyenne

.10643 .08792 .04706 .09688 .05894 .09490 .05143 .10947 .05559

Médiane .1072 5.8000 .5972 5.7500 .7024 5.9000 .6419 5.6667 .7374

Mode .30 6.20 .28 4,80a .71 6,40a ,00a 6.00 ,00a

Ecart -type .96966 .80095 .39655 .88265 .49665 .86458 .43333 .99736 .46844

Variance .940 .642 .157 .779 .247 .747 .188 .995 .219

Asymétrie -.841 -1.845 .946 -1.970 1.808 -2.129 1.555 -1.476 .520

Erreur std .

d'asymétrie

.264 .264 .285 .264 .285 .264 .285 .264 .285

Aplatissement .301 7.170 .897 8.317 4.555 9.367 4.273 4.077 .151

Erreur std .

d'aplatissement

.523 .523 .563 .523 .563 .523 .563 .523 .563

Intervalle 4.90 5.40 1.98 6.00 2.69 6.00 2.40 6.00 2.16

Minimum -3.02 1.60 .00 1.00 .00 1.00 .00 1.00 .00

Maximum 1.89 7.00 1.98 7.00 2.69 7.00 2.40 7.00 2.16

Somme -9.66 473.19 47.79 470.42 53.12 473.93 49.66 456.66 58.27

a. Il existe de multiples modes

Tableau 27 : Statistiques descriptives, Deuxième it ération

Page 103: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

88

Annexe 3 : Statistiques descriptives – Troisième it ération

Moy_Zprofit

V_C_ADAPTABILITE

DEV_STD_ADAPTABILITE

V_C_COORDINATION

DEV_STD_COORDINATION

V_C_STRATEGIE

DEV_STD_STRATEGIE

N Valide 132 132 132 132 132 132 132 Manquante 0 0 0 0 0 0 0

Moyenne .0990 3.6288 .5511 3.8030 .6929 3.7424 .8327 Médiane .2282 3.6667 .5774 4.0000 .5774 4.0000 .7071 Ecart -type .91816 .67277 .34857 .72844 .40632 .79571 .45377 Asymétrie -.419 -.643 .321 -.789 .070 -.883 .011 Aplatissement -.313 -.075 .600 -.068 -.473 .291 -.820 Minimum -1.87 2.00 .00 2.20 .00 1.50 .00 Maximum 2.03 4.75 1.53 5.00 1.53 5.00 1.53

Tableau 28 : Statistiques descriptives – Troisième itération

Page 104: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

89

Annexe 4 : Matériel utilisé pour le card sorting

Trois groupes de dessins vous sont présentés ci-dessous. Chacun des

groupes est associé à une description fournie dans le tableau qui est juste après les

pictogrammes. Veuillez classer chaque groupe de dessins en fonction de la

description qui vous semble les représenter.

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Page 105: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

90

Nom, Prénom : Profession / Domaine :

Description Groupe de dessins associé Ce groupe d'images décrit la mesure dans laquelle les membres d'une équipe partagent la même vision de la stratégie. (L'échelle va de "Stratégies complètement différentes" à "Stratégie claire et commune" Ce groupe d'images décrit la mesure dans laquelle la coordination au sein d'une équipe est efficace. (L'échelle va de "Coordination inefficace" à "Coordination efficace") Ce groupe d'images décrit la mesure dans laquelle une équipe a été capable de s'adapter à différents évènements. (L'échelle va de "Adaptabilité faible" à "Adaptabilité forte")

Page 106: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

91

Annexe 5 : Questionnaire final (Troisième itération )

Page 107: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

92

Annexe 6 : Outil technologique de collecte de donné es – Dossier de

conception

Dans cette annexe, nous présentons les détails techniques de l’outil de

collecte de données et de rétroaction. Nous décrivons d’abord le fonctionnement

général de l’outil avant de présenter l’architecture technique qui soutient ce

fonctionnement. Ensuite nous présentons le modèle de la base de données de l’outil

ainsi que le détail des différents tableaux qui le composent. Enfin, nous détaillons le

rôle et la composition de chaque service.

Fonctionnement général

L’outil de questionnaire permet :

- De créer un questionnaire rattaché à une étude.

- De soumettre un questionnaire aux participants du jeu ERPSim

- De collecter les réponses des participants

- Et de fournir aux participants du jeu une rétroaction sous forme de rapport de

benchmarking.

Son fonctionnement général est le suivant :

Au préalable, un questionnaire est paramétré pour mesurer des variables d’une

étude donnée.

1. Le participant qui veut répondre au questionnaire entre l’adresse web du

questionnaire avec l’aide d’un navigateur.

2. Le participant lit les instructions et accepte de remplir le questionnaire.

3. Le participant renseigne son adresse courriel. Le système cherche

automatiquement les données de la dernière simulation concernant ce

participant. Un message d’erreur est affiché si le participant n’est pas trouvé

dans le système.

4. Si le participant est trouvé dans le système, il est invité à choisir son équipe

parmi celles que lui propose le système. Les équipes proposées par le

système sont celles rattachées à la dernière simulation à laquelle le participant

a joué.

Page 108: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

93

5. Une fois que le participant a choisi son équipe, le questionnaire s’affiche. Le

participant remplit le questionnaire et clique sur le bouton de soumission.

a. Si le questionnaire n’est pas complètement rempli, un message

apparait sur l’écran du participant pour lui demander de compléter le

questionnaire.

b. Si toutes les questions du questionnaire ont été répondues :

i. S’il reste encore des participants du même groupe n’ayant pas

encore répondu au questionnaire (ou si le seuil de réponses

attendu n’est pas atteint), le système confirme l’enregistrement

du questionnaire.

ii. Si le seuil de réponses attendu est atteint, le système émet le

benchmark pour tous les membres du groupe ayant répondu au

questionnaire et auquel appartient le participant.

Page 109: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

Figure

Figure 14 : Étapes de la soumission du questionnaire

94

Page 110: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

95

Architecture de fonctionnement général

Le schéma ci-dessous présente l’architecture de fonctionnement global.

Figure 15 : Architecture de fonctionnement de l’out il de questionnaire

Page 111: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

96

L’adresse courriel fourni par le participant permet d’aller chercher dans la

base de données SIMCENTRAL les informations concernant la dernière

simulation à la quelle le participant a joué. Parmi ces informations, y figurent

l’identifiant unique de la simulation, la version du jeu, le dernier quart et les

équipes. Grâce à la version du jeu, on peut afficher le questionnaire

correspondant à partir de la base de données qui gère le questionnaire.

Grâce à l’identifiant de la simulation, il est possible d’aller chercher les

données du jeu dont la performance de toutes les équipes rattachées à

l’identifiant de simulation. Ces informations de performance des équipes

permettent de fabriquer le rapport de rétroaction qui est transmis aux

équipes.

Base de données questionnaire

Structure de la base de données

Le schéma suivant montre la structure de la base de données.

Figure 16 : Structure de la base de données du ques tionnaire

Page 112: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

97

Table T_QUESTION

Cette table contient les données concernant toutes les questions de tous les

questionnaires.

Colonne Type Description

IDQUESTION INTEGER Identifiant de la question

QUESTION VARCHAR Libellé de la question

Table T_QUESTIONNAIRE

Cette table contient les versions de questionnaires créés.

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant du questionnaire

QUESTIONNAIRE VARCHAR2 Version du questionnaire

Table T_ITEM

Cette table contient les données concernant les items de mesure associés aux

variables de l’étude.

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant de la question

ITEM VARCHAR Libellé de l’item

VARIABLEID INTEGER Identifiant de la variable liée à l’item

QUESTIONID INTEGER Identifiant de la question liée à l’item

QUESTIONNAIREID INTEGER Identifiant du questionnaire lié à l’item

Page 113: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

98

Table T_ANSWER

Cette table contient les réponses aux différents questionnaires.

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant de la réponse

ITEMID INTEGER Identifiant de l’item de mesure associé

ANSWER VARCHAR Valeur de la réponse à la question.

EMAILADDRESS VARCHAR Adresse courriel du participant

GAMEID VARCHAR Identifiant de la simulation

TEAM VARCHAR Équipe du participant

SUBMITDATE VARCHAR Date de soumission de la réponse

LAUNCHTIME VARCHAR Date et heure de lancement de la simulation

SIMTIME VARCHAR Quart de simulation

GAMEVARIANT VARCHAR Version de la simulation

TABLE T_VARIABLE

Cette table contient les différentes variables susceptibles d’être étudiées. Une

variable est liée à une étude.

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant de la variable

VARIABLE VARCHAR Libellé de la variable

IDSTUDY VARCHAR Identifiant de l’étude associée

CREATIONDATE DATE Date à laquelle la variable a été créée

AUTHOR VARCHAR Identifiant de l’auteur

Page 114: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

99

TABLE T_STUDY

Cette table contient les différentes études créées dans le système. Une étude peut

être active ou inactive.

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant de l’étude

STUDY VARCHAR Libellé de l’étude

STATUS VARCHAR Statut de l’étude (ACTIVE / INACTIVE)

TABLE T_STATISTICS

Cette table enregistre les données du jeu issues de la base de données ERPSim

ainsi que les données de performance calculées (Z score sur le profit). Les données

sont enregistrées par (simulation, quart, équipe).

Colonne Type Description

SIMUUID VARCHAR Identifiant de la simulation

TEAM VARCHAR Identifiant de l’équipe

LAUNCHTIME VARCHAR Date et heure de lancement de la simulation

SIMTIME VARCHAR Quart de simulation

GAMEVARIANT VARCHAR Version de la simulation

PROFIT FLOAT Profit de l’équipe pendant le quart

Z_PROFIT FLOAT Score de l’équipe pendant le quart (Z Score à partir du profit)

LASTUPDATE DATE Date de dernière mise à jour de la donnée.

Page 115: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

100

TABLE T_PARAMETER

Cette table permet de paramétrer l’outil de questionnaire (Exemple : questionnaire

en cours, seuil de réponses avant émission benchmark, pourcentage des meilleurs

à prendre en compte pour comparaison dans le benchmark, etc.).

Colonne Type Description

ID INTEGER Identifiant du paramètre

NAME VARCHAR Nom / description du paramètre

VALUE VACHAR Valeur du paramètre

Services

Le fonctionnement de l’application s’appuie sur des services permettant de rendre

possible l’interaction entre le client et les bases de données.

QuestionnaireService

Ce service concerne les activités liées à l’affichage et à la soumission du

questionnaire. Il contient deux opérations :

- String[][] getQuestionnaire(int questionnaireId) .

o Entrée : Cette opération permet d’afficher le questionnaire dont

l’identifiant est spécifié (questionnaireId).

o Sortie : l’opération renvoie un tableau ayant respectivement

comme colonnes

� L’identifiant du questionnaire

� Le libellé du questionnaire

� L’identifiant de la question

� Le libellé de la question

� L’identifiant de l’item

� Le libellé de l’item

- void submitAnswer(String[][] answer, String emailAd dress, String

gameId, String team, String launchTime, String simT ime, String

gameVariant). Cette opération permet d’enregistrer les réponses d’un

répondant au questionnaire.

Page 116: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

101

o Entrée : l’opération prend en entrée :

� les réponses au questionnaire (answer),

� l’adresse courriel du répondant (emailAddress),

� l’identifiant de la simulation (gameId),

� l’équipe du participant (team),

� la date et l’heure de lancement de la simulation

(launchTime),

� le quart de simulation (simTime),

� la version de la simulation (gameVariant)

o Sortie : N/A

GameService

Ce service concerne les activités liées à la recherche d’informations sur une

simulation donnée. Il contient deux opérations :

- ArrayList<String> getInfo(String emailAddress). Cette opération

permet de chercher les informations concernant la dernière simulation

à laquelle le participant a joué.

o Entrée : l’opération prend en entrée l’adresse courriel du

participant.

o Sortie : l’opération fournit en sortie un tableau à une dimension

où sont stockés respectivement :

� L’identifiant de la simulation,

� La date et l’heure de lancement de la simulation,

� Les lettres des équipes participant à la simulation,

� La version de la simulation,

� Le quart en court

- String[][] getInfoProf(String simCID). Cette opération permet de

chercher les informations concernant la dernière simulation à laquelle

les participants d’une classe donnée ont joué. Ces informations sont

destinées à la page d’affichage du professeur.

o Entrée : l’opération prend en entrée le SIMCID du professeur.

Page 117: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

102

o Sortie : l’opération fournit en sortie un tableau à deux

dimensions ayant comme colonnes respectives :

� L’identifiant de la simulation,

� Le quart en court,

� L’équipe,

� Le profit de l’équipe,

� L’identifiant de la variable,

� Le libellé de la variable,

� La moyenne des réponses de l’équipe en rapport avec

les items de la variable.

BenchmarkService

Ce service permet de déclencher l’émission du rapport de rétroaction aux

membres d’une équipe ayant répondu au questionnaire. Il contient une

opération.

- applyProcess(String gameID, String team, ArrayList <String>

teamsArrayList, String gameVariant, String lauchTim e, String

simTime). Cette opération permet effectue les traitements liés à

l’émission du rapport de rétroaction et son envoi par courriel aux

membres d’une équipe ayant répondu au questionnaire.

o Entrée : l’opération prend en entrée :

� L’identifiant de la simulation,

� L’équipe,

� La liste des équipes pour cette simulation,

� La version de la simulation,

� La date et l’heure de lancement de la simulation,

� Le quart en court.

o Sortie : Rapport de rétroaction si applicable.

Page 118: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

103

Annexe 7 : Exemple de rétroaction lors des deux pre mières

itérations

Page 119: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

104

Annexe 8 : Exemple de rétroaction lors de la troisi ème

itération

Page 120: Mémoire El Hassane Ndiaye Corrections, Finale

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