Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur :...

33
Mettre en page Mettre en page Mise en page 1/50 « Il faut qu’en tournant la page, surtout pour les albums, il se passe quelque chose . (...) C’est comme en cuisine, on a beau avoir les meilleurs ingrédients du monde, si on ne sait pas les accommoder, c’est raté ! L’album demande un metteur en scène. Quand je vois un film, je vois une mise en page, car, pour moi, le livre est très proche du film. Il y a des séquences, des zooms, des contrastes... Il faut des ruptures d’échelle. » (1) Massin est l’un des plus grands éditeurs-typographe français.

Transcript of Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur :...

Page 1: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Mettre en pageMettre en page

Mise en page 1/50

« Il faut qu’en tournant la page, surtout pour les albums, il se passe quelque chose . (...) C’est comme en cuisine, on a beau avoir les meilleurs ingrédients du monde, si on ne sait pas les ac-commoder, c’est raté ! L’album demande un metteur en scène. Quand je vois un film, je vois une mise en page, car, pour moi, le livre est très proche du film. Il y a des séquences, des zooms, des contrastes... Il faut des ruptures d’échelle. »

Robert Massin (1) interviewé par Michèle Gazier et Danielle Schramm dans Télérama, 9 mai 2001.

(1) Massin est l’un des plus grands éditeurs-typographe français.

Page 2: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Table des matièresTable des matières

Le présent document constitue un aperçu sur la mise en page destiné à fournir quelques points de repères aux collègues qui cherchent à améliorer la présentation de leurs outils péda-gogiques..

Des références bibliographiques et quelques liens, en fin de parcours, permettront au lecteur d’en savoir beaucoup plus...

Mettre en page   ? 3Le Monde change... 4Des lois typographiques   ? 6Des stratégies typographiques   ? 7Une mise en page pédagogique   ? 9Éléments de typographie 10

Les caractères 10Les attributs 10Les polices de caractères 10Comment se servir des caractères et de leurs attributs 11

Le code typographique 13La disposition du texte 14Le lecteur encore une fois 14Colonnes ou pavés ? 14Les alignements 14Le blanc 16Les marques graphiques 16Les marques courantes 17

Quels logiciels   ? 19Utiliser Publisher 21

1. L’accueil 212. L’espace de travail 223. Les outils 234. Créer et modifier des cadres 24

Publisher un exemple 25Étape 1 : saisie du texte 25Étape 2 : créer un cadre de texte 25Étape 3 : créer un cadre d’image 26Étape 4 : insérer une image 26Étape 5 : créer un second

cadre de texte 27

Étape 6 : repérer une zonede débordement 28

Étape 7 : lier des cadres de texte 28Étape 8 : utiliser les repères 30Étape 9 : aimanter sur les repères 31Étape 10 : créer le cadre de titre 31Étape 11 : ajuster les dimensions

d’un cadre 32Étape 12 : aimanter des objets 33Étape 13 : afficher les caractères

invisibles 34Étape 14 : justification de texte

et césure 35Étape 15 : empilement des objets 35Étape 16 : taille d’origine

d’une image 36Étape 17 : aligner des objets

entre eux 37Étape 18 : créer une lettrine 39Étape 19 : modifier la taille

d’une image 40Étape 20 : centrer des objets 41Étape 21 :rechercher et

remplacer du texte 41Étape 22 : derniers ajustements 42

Sites utiles 44Bibliographie très sommaire 45Glossaire 46Remerciements 50

Mise en page 2/50

Page 3: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Mettre en pageMettre en page  ??

Mettre en page, c’est composer la page, la construire en recherchant un équilibre visuel,avec un objectif : susciter et faciliter la lecture.

Comme dans une photographie, la composition apporte une partie du sens.

Mise en page 3/50

Observez ces deux Unes du journal Le Monde à plus de 50 ans d’inter-

valle.

Le Monde, 8 mai 1945 Le Monde, 4 mai 2001

Page 4: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Le Monde change...Le Monde change...

Le Monde demeure un journal à la forme austère. Et pourtant, quelles transformations en cinquante ans !L’accueil du lecteur est devenu une priorité. Il s’agit de lui donner en-vie d’acheter le journal et de le lire. C’est la fonction de la Une.L’organisation de la page facilite le repérage du lecteur :

- de verticale elle est de venue horizontale, en trois parties mar-quées par des séparateurs épais

- afin d’éviter la monotonie, cette horizontalité est compensée par deux chandelles.

Dans une page encore très grise, l’irruption de la couleur immanqua-blement attire l’œil car elle éclaire le gris typographique :

- en bleu, sur les éléments de sommaire qui figurent à la une- en rouge, sur le dessin de Plantu- en bleu encore sur la publicité

Parce que le texte constitue toujours le cœur de la une du Monde, le dessin, et plus récemment les photographies en couleur, constituent autant de points d’accroche du regard.Au total, une Une plus riche en propositions de lecture, mais aussi plus structurée.Cette mise en page nouvelle constitue la personnalité, l’identité du journal. Elle revient chaque jour et permet au lecteur, grâce à ces points de repère, de « reconnaître » son journal et d’y circuler sans difficulté.D’autres changements, plus délicats à observer sur ces images de taille réduite, accompagnent cette prise en charge du lecteur :

- le format de la page s’est réduit- mais le nombre de colonnes a augmenté (passant de cinq à six) ce

qui rend plus aisée la lecture (on notera tout de même le ventre de une en 3 sur 4, encore une occasion de surprendre l’œil tout en préservant l’équilibre de la page).

- le logo du monde s’est simplifié (son gothique est plus stylisé !)- et un nouveau caractère typographique, plus lisible, a été créé

pour le journal par Jean-François Porchez.Tous ces choix sont l’œuvre d’une équipe sous la houlette d’un direc-teur artistique en liaison avec la rédaction.

Mise en page 4/50

Page 5: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

La mise en page, c’est donc une part d’art et une part de technique... ! Le journal est ainsi un objet graphique tout autant qu’un support d’in-formation. Et c’est aussi un produit qu’il faut vendre et qui doit donc séduire le lecteur.Sur le site «   presse à l’école   » de l’Académie de Versailles, vous pour-rez retrouver la création commentée de la maquette d’un journal sco-laire et donc mieux comprendre les choix successifs qui ont été faits dans l’intérêt du lecteur.

Mise en page 5/50

Page 6: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Des lois typograDes lois typogra--phiquesphiques  ??

Les choix du journal Le Monde, que nous venons d’observer sont-ils le fruit du hasard ?Dans son manuel de typographie, François Richaudeau (2) définit huit lois typographiques.

L’œil du lecteur occidental explore la page de haut en bas et de gauche à droite. Il est donc préférable de placer un titre en haut de page.

L’œil est attiré dans la page par ce qui est gros et fort.

Le choix du lecteur est dirigé par les différences de force, de couleur, par les contrastes. La perception de ces contrastes est modifiée par l’environnement des blocs typographiques, c’est-à-dire par les blancs.

La discrimination de l’œil est limitée au sein d’une même page. L’économie de moyens doit donc être la règle sous peine que l’œil accorde la même importance à tous les éléments de la page.

L’œil en recherche d’information dans le feuilletage, cher-chera en priorité à droite des pages de droite (et à la ri-gueur, à gauche des pages de gauche) : c’est la notion de « belle page ».

Plus une illustration est grande, plus elle attire le re-gard. En revanche, un bloc de texte de six lignes n’attirera pas plus l’œil qu’un bloc de trois lignes.

Une illustration en couleur attire plus l’œil qu’une illus-tration en noir.

Les sept traits précédents peuvent s’additionner ou se ré-duire. « Ainsi une illustration noire de format réduit accom-pagnée d’un court commentaire et placée seule dans une page blanche frappera plus que huit illustrations couleur sur la page voisine, placées les unes contre les autres sans blanc pour les séparer. C’est la notion de contraste qui

Mise en page 6/50

Page 7: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

prime car elle est à la base de la perception vi-suelle ».

(2) Voir bibliographie

Mise en page 7/50

Page 8: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Des stratégiesDes stratégiestypographiquestypographiques  ??

Parce qu’il faut d’abord accrocher et séduire le lecteur, puis le conser-ver en lui facilitant la lecture et la circulation dans le journal, chaque titre développe des stratégies typographiques qui lui sont propres. Les « lois » typographiques ne sont donc pas intangibles, loin de là ! Leur mise en œuvre dépend fondamentalement du lecteur visé.

Mise en page 8/50

Voici14 mai 2001

JoystickJuillet 2001

Le Point18 mai 2001

Page 9: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Les trois pages qui sont proposées ici (trois pages de « potins » !) illus-trent bien ce propos.La page de Voici est destinée à un œil fureteur, un lecteur passionné par les potins. Ceux-ci sont donc accumulés dans un désordre appar-ent, verticalement, horizontalement, en pavés... Même si le texte est parfois colonné (et parfois non), même si une photo est détourée, apportant un soupçon de variété dans la page, même si, en bas de page, une petite astuce typographique attire l’œil, c’est une page assez massive dans laquelle aucune circulation n’est suggérée. Pas de transgression typographique : respect des polices de caractères, titre, puce rouge en tête de texte... Le lecteur fait son choix guidé surtout par les photos : il est un familier du journal et sait donc reconnaître ces visages. Seule la colonne rouge rompt, par le contraste de sa couleur, avec la « monotonie » relative de la page ! Rien d’étonnant ! Il s’agit de la rubrique Glop / pas glop : le super potin en quelque sorte !

Tout à l’inverse, Le Point, dans sa rubrique Laser, se veut didactique. Les potins sont renommés « Confidentiel » et rigoureusement alignés. Une puce verte, un mot titre, un coup de projecteur sur l’une des brèves (dépourvue de son fond beige), la colonne se distingue du reste de la page par le contraste de son fond : c’est donc bien vers elle qu’on renvoie le lecteur. La page est sérieuse, efficace, un peu rigide sans pour autant être as-sommante. Une photo bien cadrée, les surtitres verts, une colonne de droite sans justification à droite, une police différente pour l’article central, de minuscules variations des espacements des lettres... appor-tent une fantaisie minimale qui distrait le regard sans pour autant dis-traire le lecteur dans sa recherche d’informations.

Joystick est le magazine des jeux vidéos considérés comme l’un des beaux-arts. La mise en page y est très graphique. Le lecteur est un je-une adulte passionné. Ici, on est branché. Le potin devient « news ». Ce qui distingue cette page des autres, ce sont les variations opérées sur les caractères. L’unité typographique reste assurée par l’emploi systématique de polices sans empattements. En revanche, le maquet-tiste a fait le choix de polices ou d’attributs tous différents : blanc sur fond bleu et réciproquement, italiques ou romains, verticaux ou hori-zontaux, minces ou épais... L’information principale ressort sans ambiguité de la page par l’emploi des photos et d’un gros titre. Mais ensuite chaque bloc de texte est traité pour lui-même, individuellement, comme le prouve la part im-portante de blancs dans la page. Il en résulte une multitude d’impres-sions simultanées... comme dans les jeux vidéo ! Cette page s’identifie à son lecteur !

Mise en page 9/50

Page 10: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Une mise en pageUne mise en pagepédagogiquepédagogique  ??

Le travail de composition s’arrête-t-il à la presse ?Evidemment non !Pour tout document, il est tout aussi essentiel de réfléchir au contenu qu’à la mise en page car,dans tous les cas, il y aura un lecteur qui de-vra accéder, le mieux possible, au texte.Nous-mêmes, les enseignants, nous sommes de gros producteurs de documents à l’usage de nos élèves. Et ceux-ci ne sont pas toujours (euphémisme) d’excellents lecteurs. Il est donc encore plus essentiel de faire en sorte de ne pas ajouter à la difficulté du contenu, la diffi-culté de la forme. !

Une petite anecdote.A l’approche du baccalauréat, un professeur de lettres de classe de première entreprit de photocopier un texte d’une trentaine de page pour ses élèves. Du fait d’un quota réduit de photocopies, cet enseignant ne trouva pas d’autre moyen que d’essayer de tasser le maximum de pages sur une feuille au format A4. Au final, le texte tenait sur trois feuillets, soit douze pages du livre par feuille A4 ! Quelle était la lisibilité de ce document ? Et quelle exploitation utile ont pu en faire les élèves ?

Combien de contrôles ratés, de documents mal compris, non pas du fait du libellé, mais d’une mise en page hasardeuse qui crée des obsta-cles à la lecture ?Que celui qui n’a jamais abandonné la lecture d’un journal, d’un maga-zine, d’un formulaire administratif ou... d’un site internet parce qu’illis-ible...

Mise en page 10/50

Page 11: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Éléments de typograÉléments de typogra--phiephie

Avant même de se préoccuper de la disposition des éléments sur la page, il convient de choisir les caractères que l’on utilisera ainsi que leurs attributs.Sauf exception (revoir le comparatif des trois pages ci-dessus), c’est l’économie de moyens qui sera la règle !

Les caractèresIl existe de nombreuses façons de clas-ser les caractères typographiques : Thi-baudeau, chronologique, Vox/AtypI etc.(voir : http://caracteres.typographie.org/classifi-cation.html)

Afin d’éviter des discussions byzantines, retenons trois familles facilement identifiables à l’œil :

- Les polices avec empattements (sérif)- Les polices sans empattement

(sans sérif)- Les polices fantaisie : toutes les autres... !

Les caractères supportent des attributs : - CAPITALES ou bas-de-casse- romain ou italique- gras ou maigre...

Avec l'apparition de l'informatique, la notion de police de caractères (typeface en anglais) est devenue familière. Elle désigne un ensemble des caractères possédant un dessin commun. Arial, Times, Gara-mond… sont donc des polices de caractères. Le mot fonte (anglais font) correspond plutôt à une police dotée d'un attribut particulier : gras (bold), italique, resserrée (condensed)... et par extension aux fichiers informatiques qui les contiennent.

Mise en page 11/50

Page 12: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Ce mot provient de l’époque où les caractères étaient fabriqués avec du plomb fondu. Le terme est resté pour désigner les artistes qui des-sinent des polices de caractères nouvelles, qu’on appelle fondeurs !

Mise en page 12/50

Page 13: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Comment se servir des caractères et de leurs attributs ?Avec modération !En effet, si on recherche le contraste pour attirer l’œil sur l’essentiel, on recherche aussi la régularité et la lisibilité.

Dans cet exemple, les maquettistes de Libération ont employé trois polices différentes pour leur titraille de une :

- une police sans sérif très grasse et de très grande taille - une police fantaisie pour le surtitre en grande taille qui assure le

contraste (et donc la visibilité) du surtitre, tout en maintenant la hiérarchie entre les deux éléments.

- une police sérif pour le chapô. Noter cependant que la première lettre, en capitale, est plus grande, plus grasse et dans une police sans sérif, juste pour aider l’œil à attraper ce début de ligne...

Sauf exception, on ne trouvera pas plus que ces trois polices dans le quotidien, dont les maquettistes feront ensuite varier les attributs.

Quant aux caractères dits « de labeur » (le texte proprement dit) : sérif ou sans sérif ? Lesquels sont les plus lisibles ? Rien de probant. En France on a tendance à privilégier les caractères sérifs qui se rapprochent de l’écriture liée. C’est moins le cas en Alle-magne par exemple où l’apprentissage de l’écriture se réalise plutôt en caractères scripts !

Il y a cependant une différence entre un journal et un document de tra-vail. L’alternance sérif/sans sérif est quasiment la règle dans tous les quotidiens pour la titraille. Dans un document, par souci de régularité, on choisira plutôt une police pour les titres dont on modi-fiera ensuite la taille, et une pour le texte.

Mise en page 13/50

Libération 20-01-97

Page 14: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Ce sont les attributs qui établiront les effets de contraste. D’une façon générale :

- on n’utilisera les caractères fantaisie que dans les titres. Leur rôle est de capter l’attention et de la diriger sur l’essentiel.

- on limitera l’emploi de l’italique aux citations, aux notes, aux lé-gendes..., par contraste avec le romain du texte (3).

- le gras servira à mettre en valeur, à renforcer et à souligner- les capitales, plus délicates à déchiffrer, ne composeront que les

noms propres et la première lettre de la phrase, éventuellement un titre...

- on évitera le soulignement car il gêne la lecture en coupant les hampes inférieures des lettres.

- la taille des caractères définira la hiérarchie des informa-tions : on peut choisir deux ou trois tailles pour les différents ni-veaux de titres. Au-delà, l’effet de contraste disparaît. Le texte sera composé en corps 9 à 12.

L’essentiel consiste finalement à définir votre propre charte typogra-phique et à vous y tenir.Vos élèves vous seront reconnaissants de ne pas changer sans cesse la typographie de vos documents : ils auront des repères leur permettant d’accéder au texte plus vite et de façon plus sûre !

(3) L’italique ne se distingue que parce que, ponctuellement, il diffère de la masse des caractères... (voir la une de Libération et celle du Monde). De même, on limite l’emploi des caractères fantaisie aux titres et on les évite pour le texte.

Mise en page 14/50

Page 15: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Le code typographiqueLe code typographique

Il existe aussi quelques usages typographiques qu’il est bon de connaître :

Exemple : Pas de ponctuation à la fin d’une ligne de titre

Sida : venir au secours de l’Afrique

Une citation est toujours placée entre guillemets et généralement composée en italiques.

L’Inde a déploré « un acte de discrimination contre les mi-norités ».

Une espace(4) après les ponctuations simples (mais pas avant !)

En moins de dix jours, il y a eu trois réunions.

Une espace avant et après les ponc-tuations doubles ( ; ! ?)

Trois réunions : lundi, mercre-di, jeudi.(5)

Une espace avant la parenthèse ou-vrante (mais pas après) ; une espace après la parenthèse fermante (mais pas avant !)

Cela ne pose pas de pro-blème majeur (du moins en apparence) pour l’environne-ment.

On s’efforce d’accentuer les majus-cules.Certains logiciels disposent d’options pour insérer les majuscules accen-tuées. On peut sinon utiliser :- la touche AltGr+7 puis la capitale

pour tous les accents graves.- la touche Alt et une combinaison

de quatre chiffres sur le pavé nu-mérique. Par exemple :

Alt 0199 = Ç Alt 0201 = É

Évidemment !

(4) Les typographes emploient le mot espace au féminin !(5) On peut constater ici qu’il existe deux types d’espaces :

- l’espace qui précède la ponctuation est une espace insécable de largeur fixe. L’espace fait corps avec le mot. Cela évite que le caractère de ponctuation ne soit éventuellement renvoyé en tête de ligne suivante.

- l’espace qui suit la ponctuation en revanche s’adapte à la justification du texte comme les es-paces entre les mots.

Dans l’exemple ci-dessus, les espaces sont matérialisées (utilisation de la touche dans Ms Word par exemple). On observe que le logiciel distingue bien les deux types d’es- paces.L’espace insécable est souvent inséré de façon automatique par les logiciels de traitement de texte ou de mise en page.Pour l’obtenir manuellement dans Ms-Word par exemple, il faut presser les touches Shift-Ctrl-Espace.

Mise en page 15/50

Page 16: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

La disposition du texteLa disposition du texte

Faute de règles systématiquement applicables, quelques conseils pratiques.

Le lecteur, encore une fois !Plus nos élèves sont des lecteurs peu habiles, plus nous devons être attentifs à la mise en page.

Colonnes ou pavés ?C’est la longueur du texte qui détermine le choix. Un texte long doit systématiquement être composé en colonnes car il est très difficile de lire une grande ligne sans que l’œil ne dérape. On perd alors le sens et on doit recommencer au début. A titre indicatif, une page A4 peut être divisée en deux ou trois colonnes (le nombre de colonnes dépend en fait de la taille des carac-tères employés : plus le corps est petit, plus les colonnes sont de taille réduite).Le filet, qui sépare les colonnes, est une affaire de goût. On l’évitera si la page est déjà très grise. Ainsi, Le Monde n’utilise pas de filets pour séparer les colonnes sauf dans le ventre de Une où les colonnes sont exceptionnellement plus larges.Pour des documents de travail, la composition de la page en pavés doit viser une certaine régularité (plus proche de la page du Point que de celle de Voici...)

Les alignementsL’alignement à gauche permet une lecture relativement aisée car l’œil en mouvement retrouve facilement le début de la ligne, identique pour toutes. On l’utilise souvent dans les magazines pour rompre la trop grande régularités de colonnes ou de pavés justifiés.L’alignement à droite est proscrit car l’œil doit entamer la lecture sur des lignes inégales et ne parvient donc pas facilement à retrouver le début de la ligne.

Le texte justifié est celui qui facilite le plus la lecture car l’œil ef-fectue un mouvement régulier qui évite toute distraction et renforce l’attention sur le texte à lire. Pour éviter les blancs dans le texte, il ne

Mise en page 16/50

Page 17: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

faudra pas oublier, dans votre logiciel, d’activer la coupure des mots. Et comme une certaine monotonie risque de s’instaurer, il faudra penser à prévoir des ruptures : intertitres, images, encadré...Le centrage du texte, décoratif, sera en général réservé aux titres.

Il est enfin possible d’aligner le texte sur une image détourée. C’est un effet visuellement plaisant, susceptible de rompre la lourdeur de l’alignement des colonnes ou la symétrie d’un pavage. Son emploi est cependant techniquement plus délicat.

Mise en page 17/50

On passait, rue de l'Oiseau, devant la vieille hôtellerie de l'Oiseau fles-ché dans la grande cour de laquelle entrèrent quelquefois au XVIIe siècle les carrosses des duchesses de Montpensier, de Guermantes et de Montmorency, quand elles avaient à venir à Combray pour quelque contestation avec leurs fermiers, pour une question d'hommage.

On passait, rue de l'Oiseau, devant la vieille hôtellerie de l'Oiseau fles-ché dans la grande cour de laquelle entrèrent quelquefois au XVIIe

siècle les carrosses des duchesses de Montpensier, de Guermantes et de Montmorency, quand elles avaient à venir à Combray pour

quelque contestation avec leurs fermiers, pour une question d'hom-mage

On passait, rue de l'Oiseau, devant la vieille hôtellerie de l'Oiseau flesché dans la grande cour de laquelle entrèrent quelquefois au XVIIe siècle les carrosses des duchesses de Montpensier, de Guermantes et de Montmorency, quand elles avaient à venir à Combray pour quelque contestation avec leurs fermiers, pour une question d'hommage.

L’Expansion, 26 octobre 2000

Page 18: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Le blancC’est un élément essentiel.Obsédés par le manque de photocopies, nous avons tendance à chercher à tasser le plus possible d’informations sur nos documents, au détriment de la lisibilité.Or, dans un document écrit, la couleur dominante, c’est le gris (le fameux gris typographique déjà cité). Ce qui permet à l’œil de se repérer, ce sont donc les blancs ! D’où l’importance des marges, des gouttières entre les colonnes... La page doit aussi respirer ! Faute de quoi le lecteur étouffe !Par exemple, les marges représentent 22% de la surface d’une double page de Libération (6).Les intertitres sont aussi l’occasion de laisser un peu d’air dans un texte un peu long.

Les marques graphiquesLes plus employées sont les puces et les let-trines.

Les puces marquent une énumération. Rondes ou plutôt carrées, elles constituent des ac-croches graphiques, points de repère pratiques pour l’œil.Les lettrines ont un rôle plus décoratif. Dans un texte long, elles peuvent signaler opportuné-ment les étapes de la réflexion. C’est le type de document et le lecteur visé qui détermineront leur degré de fantaisie.

Mise en page 18/50

Schéma à l’échelled’une double page de Libération

Page 19: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

(6) Taille de la double page : 58x38 cm. Marges haut et bas : 2 cm ; marges droite et gauche : 2,5 cm ; marge intérieure : 2 cm

Mise en page 19/50

Page 20: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Les marques courantesDans le cas d’un document long, il faut permettre au lecteur de se retrouver parmi les pages. Des indications textuelles ou graphiques courant au long des pages l’y aideront :

- numéros de page- date- titre de la publication- titre de la rubrique ou du chapitre...

En conclusion : Quels que soient vos choix, faites en sorte de privilégier la simplicité, la cohérence et la permanence. Ne pensez qu’à vos lecteurs !Adoptez une véritable charte graphique pour vos documents !

Cette page de magazine montre bien toutes les transgressions possibles dès lors que le sujet et le lectorat s’y prêtent : ce sont les photos qui tiennent ici la vedette. Le traitement des textes est très « graphique », avec des superpositions texte sur texte et texte sur photo, le choix de lettrines très allongées (mais dont l’étroitesse se marie bien avec celle des colonnes). De même le choix des couleurs des légendes et du titre : rouge et orange en contraste avec les photos en noir et blanc. Et enfin ce « regard » géant qui redonne un peu de droit au texte et qui répond aux deux visages des nouveaux nés placés en vis-àvis... On est dans un maga-zine : on recherche d’abord le plaisir du lecteur...

Mise en page 20/50

Marie-Claire, Décembre 1999

Page 21: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Mise en page 21/50

Libération 5 juillet 2001

La citation ainsi placée en rouge, qui casse la rigidité des colonnes, facilite l’entrée du lecteur dans le texte (l’extrait bien choisi donne envie de lire l’article) et constitue une promesse de distraction vi-suelle lorsque le lecteur part à l’assaut de ce grand pavé gris !

Télérama, 9 février 2000

Le courrier des lecteurs du jour-nal : ce sont des signaux lancés vers les autres lecteurs. Les let-trines ont ici une sorte de rôle de sémaphore. Elles sont, au sens premier, de véritables accroches graphiques

Page 22: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

Quels logicielsQuels logiciels  ??

Faut-il absolument utiliser un logiciel spécialisé pour mettre en page un document sur ordinateur ?Vous trouverez ci-dessous le nom des outils les plus répandus ou les plus professionnels.Mais la réponse à cette question n’est pas si simple car tout dépend de la complexité de la tâche que vous souhaitez accomplir.Les traitements de texte les plus récents permettent tous de réaliser une mise en page très correcte d’un document. Ils présentent de plus l’avantage de pouvoir généralement sauver son travail dans un format compatible avec d’autres traitements de texte. En revanche, la mise en page d’un document long ou comprenant beaucoup d’images ou de paragraphes complexes devient vite fasti-dieuse. Il faudra alors évidemment préférer un outil spécialisé.

QuarkXpressVersion en cours : 4.1Editeur : Quark

Prix : > 15 000 F / posteInitialement développé pour les ordinateurs Apple et por-té sur les plate-formes PC sous Microsoft Windows 9x, ce logiciel reste la référence des professionnels.Outil complexe et très coûteux il faut le réserver aux spécialistes.

Page MakerVersion en cours : 6.5 Plus (version 7 annoncée)Editeur : AdobePrix : 1 500 F / poste (licence + cd en version éducation

6 800 F en prix public)

C’est aussi un outil de professionnels présent dans le monde Mac et sur les PC. Les prix pour l’Éducation sont cependant très attractifs !

Mise en page 22/50

Page 23: Mettre en page - Paris Diderot University · Web viewInDesign Version en cours : 1.5 Editeur : Adobe Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation) InDesign est un outil

InDesignVersion en cours : 1.5Editeur : Adobe

Prix : 1 100 F / poste (licence + cd en version éducation)InDesign est un outil de mise en page que la société Adobe tente d’imposer face à QuarkXpress. Capable d’ ailleurs de relire les documents produits avec Xpress, il traite à la fois l’image et le texte. InDesign est un outil à réserver aux professionnels.

Publisher 2Version en cours : 2.0Editeur : G.S.T.

Prix : 150 F / posteHéritier de Presswork Publisher. Pour des travaux peu complexes. Mais vu son prix, ce peut être une alter-native intéressante aux outils Microsoft. Pas d’évolu-tion récente du produit.

Print OfficeVersion en cours : 2000Editeur : CorelPrix : >450 F / poste

Corel Print Office 2000 comprend :- Corel Print Office 5 - Corel Photo House 5- Corel WEB.DESIGNER 2 – CorelCENTRAL™ 9

Un logiciel qui vise les usages familiaux ou la petite entreprise. Simple d’emploi, il faut préférer travailler avec les modèles fournis.

Microsoft PublisherVersion en cours : 2002Editeur : MicrosoftPrix : 330 F / poste (licence Open B)

Présente l’extrême inconvénient de n’être compatible qu’avec lui-même : un document créé avec Publisher ne peut être relu que par Publisher.Mais il s’agit aussi d’un outil très simple d’emploi et cer-tainement le plus répandu dans le monde éducatif. Il est fourni avec de très nombreux modèles de documents prêts à l’emploi.

Mise en page 23/50