L'enseignant de Paris - Février 2011

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de Paris N° 108 Février 2011 Imaginons le collège de demain Un colloque prometteur Page 5 Compte-rendu CAPD du 20 janvier Déclaration des élus du SE-Unsa Page 4 A notre corps défendant...

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Le journal de la section de Paris

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de Paris

N° 108 Février 2011

Imaginons le collège de demainUn colloque prometteurPage 5

Compte-rendu CAPDdu 20 janvierDéclaration des élus du SE-UnsaPage 4

A notre corpsdéfendant...

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L’ enseignant de Paris n° 108 • Février 2011

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Premier degré

>DVD contre le racisme

«La Fondation Lilian Thuram, la CASDEN et la MGEN lancent un programme multimédia d’édu-cation contre le racisme à des-tination des écoles primaires : Nous autres »

Lilian Thuram a officiellement pré-senté le 29 septembre dernier le pro-gramme Nous Autres, destiné à pro-mouvoir l’éducation contre le racisme à l’école primaire. Composé de deux DVD - l’un destiné aux élèves de CM1 et CM2 et l’autre à leurs enseignants - cet outil pédagogique interactif est le fruit d’une

collaboration entre la Fondation Lilian Thuram, la CASDEN et la MGEN. Pour conduire son projet, l’ancien champion du monde s’est entouré d’un groupe d’éminents experts. Il a tenu à rappeler que l’objectif de cette initiative «était de déconstruire le conditionnement et les

préjugés qui font le lit du racisme ».Lilian Thuram a par ailleurs insisté sur « l’importance de sensibiliser les enfants de manière à en finir avec un mal qui se perpétue de générations en générations ». De son côté, le Président de la CASDEN, Pierre Des-vergnes, a souligné l’intérêt immé-diat de sa banque coopérative dans la démarche de la Fondation Lilian Thuram qui vise « à comprendre le

racisme et lutter contre toutes les dis-criminations ».Edité à 50 000 exemplaires, le DVD « Nous autres » sera envoyé gratuitement.

www.commandedvdnousautres.com/

n Evaluations CM2 et CE1: halte à la démagogie et à l’inaction !

En 2009, sous l’ère Darcos, appa-raissaient des évaluations d’un nouveau type qui devaient ser-vir le discours idéologique sur l’école : culture du résultat et mise en concurrence des écoles.

Dès le départ, Le SE-Unsa avait exigé des évaluations au service des élèves et une refonte sérieuse des programmes de 2008. Notre position n’a pas changé et la pseudo concertation ministérielle avec les organisations syndicales a conforté notre analyse et nos propo-sitions  : un simple toilettage ne saurait suffire.

Seul, nous continuons de développer un ensemble de propositions concrètes et cohérentes :

• Des évaluations en début d’année scolaire pour organiser les éventuelles remédiations;

• Des évaluations ancrées dans la lo-gique du socle commun (palier 1 pour le CE2 et palier 2 pour le CM2);

• L’ISOE (indemnité de suivi et d’orien-tation des élèves) pour tous les ensei-

gnants des écoles. Cette indemnité de 2500 € annuels, actuellement versée aux enseignants de collège et lycée, rempla-cerait l’indemnité de passation (400 €) qui ne concerne que les enseignants de CE1 et CM2.

Enfin, ces évaluations comme les projets d’école qui en découlent deviennent des instruments de mesure vides de sens. Les équipes pédagogiques ont d’avan-tage besoin d’aide, d’accompagnement et d’enseignants spécialisées en nombre suffisant.

La difficulté scolaire ne se résorbera pas à coup de tableau de bord et de don-nées chiffrées partielles et inexactes.

Le SE-Unsa, avec votre soutien, conti-nuera à exiger une autre politique édu-cative, respectueuse du professionna-lisme des personnels et réellement au service de tous les élèves.

n Carte scolaire : le massacre continue

A l’heure où nous écrivons, le CDEN n’a pas encore eu lieu mais une chose est certaine : l’acadé-mie de Paris perdra 77 postes dont une bonne partie dans les RASED.

Certes, habilement, l’Inspecteur d’Aca-démie n’a pas souhaité augmenter le nombre d’élèves par classe. Cette déci-sion est un trompe-l’œil et ce pour deux raisons. D’une part, le ratio élèves/classe est un des plus élevés de France et, d’autre part, ce choix n’est opérant que pour cette carte scolaire. Quel levier (vo-cable cher aux chasseurs dogmatiques d’économies) utilisera- t-on en 2012 ? En effet, depuis la mise en place de la RGPP qui se traduit par le non rempla-cement d’un fonctionnaire sur deux par-tant à la retraite, le ministère de l’Edu-cation nationale cherche, obstinément, chaque année où supprimer les postes : le RASED, la réforme de la formation, les moyens de remplacements…Nous arrivons au terme de cette logique purement comptable. Que restera-t-il quand il ne restera plus rien ?A très court terme, il y a, malheureuse-ment, fort à parier que l’augmentation du nombre d’élèves par classe sera au cœur des suppressions à venir.

Hervé Lalle

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EDITO

A notre corps défendant...

L’heure n’est pas à la retouche chirurgicale localisée mais bien à l’amputation franche d’une bonne partie du corps enseignant français.

A Paris, on voudrait nous faire croire que ce sera moins doulou-reux en ponctionnant les postes du RASED du 1er degré et des postes dans le secondaire.

Monsieur le Recteur, M. le Direc-teur et Messieurs les inspecteurs d’académie, accepteriez-vous de vous faire couper un bras au pré-texte que vous pourriez vivre avec un seul ?

Avez-vous pensé aux consé-quences sur nos élèves les plus en difficulté et nos conditions de travail qui ne cessent de se dégra-der ? Eh bien sachez que c’est à notre corps défendant que vous nous imposez cette nouvelle coupe dans la carte scolaire !

Au SE-Unsa, nous accompagne-rons toutes les équipes pédago-giques qui nous sollicitent pour défendre les postes parisiens, et nous sommes solidaires de nos collègues des autres départements.

Pauline Le ClercqSecrétaire générale du SE-Unsa Paris

n Pour l’augmentation de nos salaires

Lancement d’une pétition intersyndi-cale pour l’augmentation des salaires dans la fonction publique

L’UNSA, la CFDT, la FSU, la CGT, Soli-daires, la CGC et la CFTC ont décidé de lancer une pétition pour l’augmen-tation des salaires dans la fonction publique.

Le gel du point d’indice dans la fonc-tion publique pour l’année 2011 ag-grave la perte de pouvoir d’achat des personnels. Ce gel pourrait de surcroît être reconduit en 2012 et 2013.Les syndicats de la fonction publique n’acceptent pas cette régression so-ciale et se mobilisent.http://salairesfonctionpublique.fr

Se syndiquer !Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, rejoignez-nous !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://se75.wordpress.com/Directrice de la publication : Pauline Le ClercqMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Imprimerie Studio Tactic

n La conférence nationale sur les rythmes scolaires vient de remettre son rapport d’étape. Il rend compte des multiples auditions menées au cours de ces derniers mois. Sans prendre position, il pointe des prin-cipes et trace des perspectives.

En soulignant l’incompatibilité de l’aide personnalisée, imposée à la hussarde, avec l’organisation équilibrée des rythmes de l’enfant, ce rapport rap-pelle que précipitation et absence de réelle concertation sont très mauvaises conseillères.

Ce travail, tout en mettant en exergue la complexité du sujet, pointe la volonté quasi unanime des différents acteurs de voir le système évoluer en plaçant l’en-fant et ses apprentissages au centre du débat.

A travers ce document, chacun mesure que la question des rythmes ne se can-tonne pas à des plages horaires ou à la durée des congés scolaires, mais qu’elle impacte le cœur du système éducatif en mettant sur la table la question des programmes, du travail personnel des élèves, ou encore celle des missions et du service des enseignants.

Pour le SE-Unsa, ce travail doit se pour-suivre. Il doit concerner tout autant le collège et le lycée que l’école primaire. L’allègement de la journée, la réorgani-sation de la semaine, tout comme l’ap-proche du rythme 7-2 de l’année scolaire doivent trouver des réponses concrètes et pragmatiques. Si un cadrage national général s’impose, il devra laisser la sou-plesse nécessaire pour répondre aux particularités territoriales.

Le SE-Unsa regrette que les organisa-tions syndicales ne soient pas mention-nées parmi les acteurs dont le comité de pilotage s’entourera pour construire ses propositions. En effet, dans le «change-ment préparé et le calendrier négocié» préconisé par les rapporteurs, on ne peut pas ignorer les enseignants. Pour le SE-Unsa, amélioration du bien-être des élèves doit aussi rimer avec amé-lioration des conditions d’exercice des enseignants.

Actu

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Retrouvez le compte-rendu complet sur notre blog.

Hervé LalleSecrétaire 1er degré

du SE-Unsa Paris

Premier degré

Déclaration liminaire des élus du SE-Unsa

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

Avant toute chose, permettez-nous de vous dire notre mécontentement de constater que vous n’avez pas accédé à notre demande légitime de tenue d’une commission paritaire pour examiner les demandes de bonifications de 500 points et de validation des barèmes. Nous sommes d’autant plus surpris que nous avions formulé cette demande avec insistance et qu’une CAPD se réunit ce jour.

Et puis, comme l’on n’est jamais à cours d’incohérence dans l’Education natio-nale, il semble que vous ayez pris déli-bérément le parti de réunir la CAPD avant le groupe de travail qui doit exa-miner ces majorations de 500 points et les barèmes des candidats à une muta-tion interdépartementale.

Il n’aura pas échappé à l’homme avisé que vous êtes Monsieur l’inspecteur d’académie, qu’un groupe de travail est censé préparer d’un point de vue tech-nique les propositions qui sont soumises à l’avis de la CAPD. Cette inversion du déroulement de la journée indique clairement que l’admi-nistration dénie aux collègues leur droit à être représentés officiellement et aux délégués du personnels celui d’être consultés sur les opérations collectives de gestion de carrière. Il s’agit là d’une at-teinte grave aux droits des enseignants, et au paritarisme : nous la dénonçons avec fermeté d’autant plus que c’est la première fois que cela se produit.

Pour ce qui est de l’ordre du jour, pour le moins restreint de cette CAPD qui concerne l’examen des candidatures au stage de préparation 2011/2012 au diplôme d’Etat de psychologue scolaire (DEPS) d’une part, nous sommes surpris que contrairement à l’an passé aucune communication n’ait été faite sur le nombre de départs prévus par l’admi-nistration.

Aussi nous souhaitons que soit fait un état des lieux sur les postes de psycho-logues scolaires vacants. D’autre part, c’est l’occasion pour notre organisation syndicale de dénoncer une fois de plus

l’inconséquence de la politique édu-cative mise en œuvre, et lorsque nous parlons d’inconséquence, il s’agit là d’un doux euphémisme.

Quid des départs en stage de rééduca-teurs ? En tout état de cause, les mesures envisagées concernant la carte scolaire devraient amener à la suppression d’une trentaine de postes en Rased.

Somme toute, alors que tous les indica-teurs, du moins ceux qu’il plait à l’admi-nistration de réunir, indiquent que les obstacles d’origines psychologiques et comportementaux aux apprentissages se sont massifiés, il ne semble pas que les mesures prises prennent en compte cette évolution.

Bien au contraire, tout est mis en œuvre pour que ces besoins essentiels ne soient pas satisfaits quand bien même des élèves et des personnels sont en souffrance.

Il est vrai que la «politique de l’autruche» a toujours constitué une échappatoire efficace.

N’est il pas plus aisé pour l’administra-tion de supprimer l’expertise des Rased nécessaire aux collègues pour ajuster leurs actions et répondre aux besoins des élèves en souffrance que de faire face à l’émoi des suppressions sèches de

classes ?

Mais cette éradication des Rased orchestrée depuis maintenant plusieurs années, n’est pas sans effets.

Toute décision que vous prenez dans en cette matière met en jeu votre res-ponsabilité morale, aussi bien en ce qui concerne la souffrance des élèves qui se trouve ignorée, qu’en ce qui concerne le mal être des collègues délaissés et qui doivent affronter des difficultés face auxquelles ils sont impuissants.

Sur ce, Monsieur l’inspecteur d’Acadé-mie, nous ne pouvons que vous adresser en ce début d’année des vœux de clair-voyance, et le fait est qu’il en est grand besoin.

Les élus SE-Unsa du personnelClaudie Arberet - Gilles Langlois - Hervé Lalle-Angela Dumas

Il est vrai que la «politique de l’autruche» a toujours constitué une échappatoire efficace.

CAPD et groupe de travail du 20 janvier 2011

• CAPD examinant les candidatures au stage de préparation 2011-2012 du diplôme d’état de psychologie scolaire (DEPS)• Groupe de travail examinant les de-mandes de majoration de barème au titre du handicap dans le cadre du mou-vement interdépartemental 2011

• Validation des barèmes des candidats au mouvement interdépartemental 2011

• Calendrier et organisation du mouve-ment intradépartemental 2011

En déclaration liminaire, le SE-Unsa a, de nouveau, protesté contre la tenue d’un groupe de travail en lieu et place d’une CAPD. Voir ci-dessous.

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Second degré

n Et maintenant ?

Marqué par des débats particu-lièrement riches, notre colloque consacré à l’avenir du collège a permis de bien cerner les enjeux et la nécessité d’une véritable re-fondation du second maillon de la scolarité obligatoire.

Un foisonnement d’idées et d’ou-tils pour penser dont témoigne le reportage fidèle et précis réalisé par notre partenaire, la rédaction du Café pédagogique.

Vous pourrez lire ce reportage sur le blog collège.http://avenirducollege.wordpress.com

Sur celui-ci, le débat se poursuit. Pour nous, il n’est pas question de s’en tenir à un statu-quo. Nous avons dégagé quatre pistes pos-sibles pour changer le collège :

- les contenus d’enseignement;- le rôle et les modalités de l’évaluation;- l’organisation du temps et du travail des élèves;- les missions et le travail des enseignants.

Sur ces dossiers, les contributions se poursuivent avec les acteurs du monde éducatif et avec les collègues. Nous vous invitons à en prendre connaissance et à participer à cette réflexion collec-tive.

Si le collège doit changer, il ne pourra le faire sans la participa-tion des enseignants qui y tra-vaillent. C’est ensemble, que cette ambition pourra se réaliser.

Thierry Foulkes

n Imaginons le collège de demainUn colloque du SE-Unsa le 12 janvier à Paris

n DHG 2011: L’enquête du SE-Unsa Paris

A l’ordre du jour des établissements du second degré, la fameuse DHG 2011. Compte-tenu du contexte de ferme-tures de postes dans l’Education natio-nale, il y a fort à parier que les nouvelles concernant la DHG risquent de ressem-bler à une véritable douche froide. Dans chaque établissement celle-ci fera l’objet de réunions, de concertation entre les personnels pour finalement arriver en débat au conseil d’administra-tion.

C’est pourquoi la section de Paris vous invite à faire remonter ces informations afin de dresser un tableau objectif de la situation et afin de défendre au maxi-mum les demandes des uns et des autres. Prenez le temps de remplir ce questionnaire disponible sur notre blog et renvoyez le nous au plus vite.

Le SE-Unsa Paris a crée pour vous un document (disponible dès maintenant à [email protected]) pour vous aider à y voir plus clair et vous propose des rendez-vous individualisés pour vous accompa-gner dans votre action !N’hésitez pas à nous contacter !

Après une matinée consacrée aux conte-nus (avec Roger-François Gauthier) et aux apprentissages des élèves, l’après-midi a fait réagir les participants aussi bien sur le passé du collège que sur son avenir.

Guy Barbier, secrétaire national SE-Unsa, rappelle que toutes les définitions sta-tutaires du service des enseignants sont antérieures à la mise en place du collège unique et ne citent que les horaires de-vant élèves. C’est sans doute cette repré-sentation des 18 h que les Français ont du travail des enseignants, alors que de nombreuses enquêtes montrent que les collègues sont investis dans des tâches bien plus nombreuses.

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Formation

n Le plus beau métier du monde ? Ben voyons !

La dégradation constante des nos condi-tions de travail, le manque de considé-ration, la multiplication des tâches et la judiciarisation de notre métier conduit à un tarissement des «vocations» pour les concours de recrutement de l’Education nationale. Une administration de plus en plus tatillonne ainsi qu’une nette régres-sion de notre pouvoir d’achat accen-tuent le phénomène. En 2010, la masté-risation a accéléré cette tendance.

Comment s’étonner que des jeunes étudiants bac+5 ne souhaitent pas s’engager dans une telle voie, ceci pour un salaire proche du SMIC ? Ce malaise

est renforcé par le fait que les recteurs se sont vus octroyer une prime consé-quente annuelle de 22 000 €. A quand une prime de rendement pour les ins-pecteurs d’académie ? Quel bel exemple en cette période de restriction ! Ou n’est-ce pas là une nou-velle preuve de l’entrée en force de l’es-prit d’entreprise dans l’école de la répu-blique et de son adaptation au marché ?

Alors qu’on ne cesse d’évaluer profes-seurs et élèves, personne n’envisage de dresser le constat de la masterisation, de la suppression de 16 000 postes d’ensei-gnants et de la disparition de la forma-tion initiale.

Il convient de ne pas tomber dans un mi-sérabilisme malsain, un «pathos» si pri-

sés par les médias. Mais il nous incombe de tirer les signaux d’alarme et de «ré-veiller» l’opinion publique. N’oublions jamais que les victimes d’une école fragilisée, d’une école multi-vitesses, seront, outre les enseignants, les élèves et, à plus ou moins long terme, la Nation toute entière.

Ne nous laissons pas berner par les dif-férents écrans de fumée, marronniers médiatiques (évaluations nationales, classement PISA, rythmes scolaires…) permettant d’éluder tout débat de fond susceptible de freiner la destruction de l’Ecole, dernier rempart républicain face à la loi du marché tout puissant.

René Etrillard

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ASH

n S’indigner, agir et s’engager

Le petit opuscule de S.Hessel, in-titulé «Indignez vous !» a ren-contré un large public capable de partager les indignations de cet ancien résistant et an-cien ambassadeur de France auprès de l’ONU.

n A trop tirer sur la corde

...elle casse ! Trente postes de RASED en moins; plus de 200 heures supprimées dans les SEGPA … Stop !C’est une politique am-bitieuse et donc quali-tative de l’ASH qu’il faut instaurer et non raisonner en permanence en termes comptables.

Pour nous, une politique ambi-tieuse de l’enseignement spécialisé se décline en quatre points :• La garantie indispensable pour pou-voir offrir à chaque élève une réponse précieuse à ses difficultés personnelles et précises. • Un réajustement des orientations des élèves en cessant de confondre des profils d’élèves aussi différents que les troubles de comportement, la grave dif-ficulté scolaire ou encore la déficience intellectuelle. Cela s’accompagne néces-sairement de travailler sur l’information et la valorisation des diverses réponses qu’offre l’ASH auprès des parents mais aussi auprès des enseignants et respon-sables d’établissement.• Une reconnaissance sans faille de la spécificité de l’option choisie par l’ensei-gnant spécialisé. • La garantie pour les personnels dans l’ASH d’exercer leur mission de service public avec les moyens adéquats et une sécurité préservée. Cela implique de

ne pas dépasser le seuil de 8 élèves par champ professionnel en SEGPA,

de donner des moyens d’enca-drement suffisants, de main-

tenir et faciliter les heures de concertation des

équipes éducatives.

Enfin, quand les personnels sont

formés, une double inco-

hérence les menace :

• la réduction de postes rend «incon-

grue» l’effort de forma-tion.

• La spécificité de l’option qu’ils ont choisie est niée dès lors qu’on identifie l’aide personnalisé ou les dispositifs de soutien comme équivalent à l’action des enseignants spécialisés. Il ne s’agit de substituer les uns aux autres mais bien de se compléter. Le SE-Unsa est intervenu lors des ins-tances paritaires et sera prochainement reçu en audience pour continuer son action. Nous demandons la création d’un groupe de travail sur les réponses à don-ner aux élèves les plus en difficulté en mettant sur la table tous les paramètres nécessaires à la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de l’enseignement spécialisé . Rendez-vous sur le blog du SE-Unsa Paris pour vous tenir informée en temps réel ! Nathalie Dumesge

Idées

2010 s’achevant dans la morosité, 2011 a débuté par son lot de résignations avecles nombreuses hausses tarifaires des dépenses contraintes (téléphonie, élec-tricité, essence, frais de santé, contrats d’assurance….) qui touchent durement les salariés.

Dans la bulle autiste de la finance, ce sont les profits, toujours renouvelés, qui ont ponctué la fin de l’année 2010.

Combien de temps encore, l’économie financiarisée continuera-t-elle de dicter la politique économique de nos gouver-nants ?

Combien de temps encore, les marchés financiers et les institutions financières(FMI, banque mondiale....) continueront ils d’asphyxier les pays en difficultés éco-nomiques, à bafouer les règles démocra-tiques et à asservir les peuples ?

Comme l’écrit l’économiste Ph. Askhena-zy dans «la dette contre la démocratie»: «Ces réformes répondent à un agenda clairement néolibéral : moins d’Etat so-cial, plus de dérégulation du marché du travail. »Combien faudra-t-il donc encore d’injus-tices, de souffrances pour que l’indigna-tion individuelle, muette, se transforme en force collective entraînante ?

Au delà des multiples exemples d’indi-gnation qui parcourent le texte de S. Hessel, l’auteur nous rappelle que nous construisons notre liberté, même dansun monde interdépendant et qu’il y a toujours un espace de résistance et deconstruction.

Sartre, avant lui, en avait fait l’engage-ment de sa vie : «Et quand nous disons que l’homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l’homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes… »

Pour combattre la désespérance ac-tuelle, commençons, certes, par nous indigner, nous révolter mais n’oublions pas d’agir et de nous engager. Notre espace de liberté sera ainsi notre opti-misme et notre profit de demain.

Hervé Lalle

Son succès, en France, est en partie liéau désarroi, à la peur de nos concitoyens désabusés par une gouvernance poli-tique qui n’offre d’autres perspectives que le repli sur soi.

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Carte scolaire

22 janvier : 5000 manifestants à Paris

contre les suppressions de postes

Les effectifs des classes augmentent mais le budget de l’Education

Nationale prévoit la suppression de 16 000 postes à la rentrée 2011.

Ce seront 77 postes qui seront supprimés à Paris.

Plusieurs organisations dont l’UNSA-Education, la FSU, le SGEN-CFDT,

la FCPE, l’UNL et l’Unef appelaient à des manifestations samedi 22 jan-

vier 2011.

Plusieurs milliers de personnes à Paris se sont rassemblées

sous une banderole «Refusons le budget de pénurie de l’Éducation

nationale !»

http://se75.wordpress.com/

n Préavis de grève carte scolaire 1D et 2DLe SE-Unsa Paris dépose deux préa-vis de grève pour- le jeudi 03 février 2011, jour du CTP, pour l’ensemble des person-nels d’éducation et d’enseignement de l’académie de Paris (1er et 2nd

degré),- le jeudi 10 février 2011, jour du CDEN, pour les personnels d’ensei-gnement de l’académie de Paris du 1er degré.Cet appel est motivé par la prépara-tion de la carte scolaire parisienne.

n Déclaration liminaire du CTP du 25/01/11Nous sommes consternés de constater la diminution impor-tante de moyens pour la rentée prochaine, notamment en ce qui concerne les lycées et l’ASH.

n Non-titulaires : « Mieux vous connaître pour mieux vous dé-fendre »Vous êtes enseignant vacataire ou contractuel, assistant d’éducation ou AVS ? En tant qu’agent non titu-laire de l’Etat, nous savons que vos droits sont souvent bafoués et que beaucoup d’entre vous ne savent pas vers qui se tourner. Nous lançons donc un question-naire sur la situation des agents non titulaires dans l’Education natio-nale.

n Autonome de Solidarité LaïqueVous connaissez les risques de notre métier? Alors, adhérez à l’ASL de Pa-ris. L’Autonome de Solidarité Laïque est membre de la FAS-USU et, à ce titre, elle est reconnue par l’Educa-tion nationale et nos partenaires du CCOMCEN

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