L'enseignant de Paris - Octobre 2010

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de Paris de Paris N° 105 Octobre 2010 Les lettres mortes se ramassent à la pelle... Calendrier CAPD Calendrier 2010-2011 des com- missions administratives pari- taires du 1er degré (CAPD) P.4 En grève le 12 octobre L’action syndicale en faveur d’une réforme des retraites plus juste se poursuit ! P.8

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Le journal du SE-Unsa Paris

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de Parisde Paris

N° 105 Octobre 2010

Les lettres mortes se ramassent à la pelle...

Calendrier CAPDCalendrier 2010-2011 des com-missions administratives pari-taires du 1er degré (CAPD) P.4

En grève le 12 octobreL’action syndicale en faveur d’une réforme des retraites plus juste se poursuit ! P.8

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L’ enseignant de Paris n° 105 • Octobre 2010

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En bref

n 10ème rentrée solidaire avec les écoliers du MaliDu 2 septembre au 30 no-vembre 2010, pour la 10ème année, une collecte de four-nitures scolaires neuves or-ganisée en France par Soli-darité Laïque, la MAE et la MAIF au profit des écoliers du Mali. Téléchargez le poster pédagogique sur les différentes étapes de l’opé-ration.

www.uncahier-uncrayon.org/ www.solidarite-laique.asso.fr

n La main à la pâte endeuilléeGeorges Charpak nous a quittés dans la nuit du 28 au 29 septembre. Il s’est éteint paisible-ment à son domicile parisien, rue Pierre-et-Marie Curie. Jusqu’au bout, l’aventure de La main à la pâte, qu’il avait initiée en 1995, lui sera demeurée présente.www.lamap.fr

Henri IV Le bien aimé

10 invitations pour les adhérents du SE-Unsa

Une pièce de Daniel COLASMise en scène de l’auteur

Avec Jean-François BALMER, Béatrice AGENIN, Maxime D’ABOVILLE, Coralie AUDRET, Maud BAECKER, Xavier

LAFITTE, Jean-Yves CHILOT, Vincent DENIARD, Yvan GA-ROUEL, Philippe RIGOT, Bernard TIXIER

Auteur musique originale : Emmanuel HERSCHON

Mardi 9 novembre

Plus d’infos sur la page «Offres culturelles» du blog du SE-Unsa Paris

Adressez vos demandes à [email protected]

n Pour l’Ecole Publique, plus de 260 000 ont déjà dit : Je signe et je m’engage !

Le SE-Unsa s’engage pour l’Ecole Publique et participe activement à la nouvelle phase de signatures de l’ Appel national pour l’Ecole Publique ouverte du 9 septembre au 9 décembre. Avec les plus de 40 organisations du collectif, nous souhaitons faire de cette campagne, un temps fort de la mobilisation pour exiger une autre politique pour l’Ecole. L’Ecole Publique qui souffre déjà depuis de nombreuses années, va en effet être à nouveau frappée par 16 000 suppressions supplémentaires dans le budget 2011. Nous souhaitons donc rassembler plusieurs dizaines de milliers de signatures pour dépasser le cap signi-ficatif de 300 000 citoyens-militants de l’Ecole Publique.

www.appelpourlecolepublique.fr/

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EDITO

Les lettres mortes se ramassent à la pelle…

Voici l’automne et son lot de frimats réformateurs qui font chuter les acquis de notre arbre Education nationale.

Les retraites, la formation, les effectifs, les remplacements, les indemnités, les affectations, les programmes…. Bref, tout y passe. Malgré nos nombreuses alertes, le Ministère refuse de voir qu’il n’a pas installé un cli-mat printanier dans les relations avec les élus du personnel !

Il persiste dans son entêtement rigoriste. Que faire pour éviter de passer à l’ère glaciaire ?

Loin d’entrer en hibernation, l’équipe parisienne du SE-Unsa-continuera son travail de fourmi afin de faire bourgeonner le re-nouveau sur les branches mortes de l’Education nationale par des réformes, nécessaires, mais cen-sées et mesurées.

Participez à nos consultations, nos enquêtes, nos colloques et faites remonter la sève de vos idées, cœur de notre syndica-lisme.

Actu

Pauline Le ClercqSecrétaire générale du SE-Unsa Paris

Soyez des nôtres !Le SE-Unsa ne vit que grâce à ses adhérents, rejoignez-nous !Adhérez en ligne sur www.se-unsa.org

n Le SE-Unsa Paris sur le pont !

Présents aux assemblées géné-rales parisiennes depuis le début de l’année, ainsi qu’à bon nombre d’AG locales, le SE-Unsa porte ses mandats afin de proposer toutes les formes de mobilisation. Il se fait l’écho de bon nombre de col-lègues qui ne peuvent s’y rendre ou ne peuvent se mettre en grève pour diverses raisons.

Notre discours est clair : si nous sommes réunis en AG, c’est que nous sommes tous POUR une retraite juste, applicable à tous.Pour obtenir cela, il faut mobiliser plus largement que dans le 1er degré uni-quement. Il faut aussi sensibiliser l’opi-nion publique, c’est-à-dire, nos parents d’élèves. Pour cela, il ne faut pas rester sur une position unique de grève re-conductible mais ouvrir la possibilité de manifestations le week-end, voire des actions ‘coup de poing’ médiatiques en dehors des heures scolaires pour les y associer.

L’équipe du SE-Unsa Paris, forte de votre soutien, continuera d’être force de pro-position auprès des autres organisa-tions syndicales pour construire, tous ensemble, de quoi faire la différence, malgré nos possibles divergences. Ces-sons de donner crédit à la désorgani-sation syndicale que le gouvernement opère en ce moment.A votre tour, saisissez-vous de ces as-semblées pour faire entendre votre voix et montrer qu’on peut trouver une forme de mobilisation commune.

Benjamin Devaux

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://se75.wordpress.com/Directrice de la publication : Pauline Le ClercqMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Imprimerie Studio Tactic

TOUCHE PAS A MA NATION !Non, Mr Besson il n’y a pas de «bons Français» !!

Le SE-Unsa est scandalisé du nouveau «dérapage» de Mr Besson, qui déclare aujourd’hui dans la presse : «si mon ministère peut être une machine à fa-briquer de bons Français, je serais très heureux.» Cette nouvelle saillie popu-liste est insupportable. Là encore la dignité de notre République en prend un coup, tout comme la conception humaniste française de la Nation. Pour le SE-Unsa, la stigmatisation des étran-gers, comme l’absurdité qui consiste à définir une prétendue «bonne» identité française : ça suffit !!

Plutôt que d’épouser les thèses les plus nauséabondes de la droite non répu-blicaine, Monsieur Besson ferait mieux d’accepter que s’il n’y a pas, sauf dans ses fantasmes, de «bons Français»...il y a, en revanche, de très mauvais ministres qui dégradent l’image de la France.... et qu’il en fait partie !

Une raison de plus d’amplifier la péti-tion «touche pas à ma nation !»www.touchepasamanation.com/

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n Calendrier CAPDCalendrier 2010-2011 des com-missions administratives pari-taires du 1er degré (CAPD)

14 octobre • Candidatures aux modules ASH de for-mation d’initiative nationale• Information sur les enseignants maîtres d’accueil temporaires

21 octobre • Projet finalisé d’attribution des stages de formation continue du PAF• Projet départemental d’avancement d’échelon des instituteurs au titre de 2010 et des professeurs des écoles au titre de 2010/2011• Les stages « école »

2 décembre • Projet départemental 2011/2012 d’ins-cription sur les listes d’aptitude aux fonctions de direction d’école• Projet de mise à jour du document «règles et barèmes départementaux»

Janv/Février/Mars 2011• Demandes stage CAPA-SH et de-mandes de majoration exceptionnelle 500 points (mouvement interdéparte-mental)• Liste avancement hors classe PE, liste d’aptitude PE, demandes de postes adaptés et de congé de formation pro-fessionnelle

Avril/Mai/Juin 2011• Projet de mouvement départemental 2011-2012• Demandes d’inéat et d’exeat • Demandes d’affectation à l’année (AFA) et du mouvement complémentaire de l’ASH• Affectations provisoires après mouve-ment

Hervé LalleElu paritaire SE-Unsa [email protected]

Premier degré

n Au CSE : le SE-Unsa pointe la réalité brutale de cette rentrée

Le Conseil supérieur de l’éduca-tion, réuni le 30 septembre 2010, a rejeté les projets de décret présentés par Luc Chatel sur les sanctions disciplinaires. Le SE-Unsa a estimé que «les établisse-ments disposent déjà d’un arsenal important de sanctions… Ils n’ont pas besoin de nouveaux textes qui ne constituent qu’un exercice de communication supplémentaire dans la séquence sécuritaire gou-vernementale» et d’ajouter « Ce ne sont pas des textes que les équipes éducatives attendent. Ce qu’ils attendent, c’est un projet mobilisa-teur pour l’école et les moyens de le mettre en œuvre ».

Déclaration SE-Unsa au Conseil Supérieur de l’Education Comment faire croire qu’on améliore l’école quand en réalité, on la saigne de-puis trois ans et qu’on prévoit de la sai-gner encore les trois années prochaines ? Luc Chatel, en cette rentrée, a exercé ses talents, réels, d’illusionniste mais n’est pas parvenu à convaincre l’opinion qu’on peut toujours faire mieux avec toujours moins ! Première tentative de diversion, dans la droite ligne de la séquence politique présidentielle de l’été, l’annonce par le ministre de procédures disciplinaires au-tomatiques en cas de violence verbale ou physique à l’encontre des personnels. Communication anticipant les travaux du CSE, une fois de plus. (...) Sans vouloir tomber dans une opposition caricaturale et stérile entre pédagogie et sécurité, il est frappant de constater que, en cette rentrée où nos jeunes collègues se voient privés d’une formation pédagogique digne de ce nom, où les mouvements pédagogiques doivent fonctionner avec des moyens

Rapport à charge de l’IG contre les enseignants

La note de synthèse de l’Inspection générale sur la mise en œuvre de la ré-forme de l’école primaire aura au mieux déçu, au pire découragé les enseignants du premier degré. Dans une période où ils ont particulièrement besoin d’aide, d’appui et de reconnaissance, l’IG en-fonce le clou de la défiance, accablant un peu plus une profession déjà très bousculée.Pourtant si l’École tient encore debout, fonctionne tant bien que mal malgré les coups qui lui sont portés depuis quatre ans, c’est bien grâce à la conscience professionnelle des enseignants. Ils ont le souci permanent de la réussite, et du bien être de leurs élèves. Dans une société touchée par la crise, souvent déstructurée, leur rôle s’avère de plus en plus complexe. L’Inspection générale ignore ces questions et dresse un rap-port à charge.

Pour le SE-Unsa, ni les nouveaux pro-grammes, ni les évaluations n’ont appor-té de réponses efficaces aux réelles dif-ficultés que rencontre l’école primaire. Ils ne garantissent pas les acquis néces-saires à une poursuite d’études profi-table au collège. Dans le même temps, le « noyau dur » de la grande difficulté scolaire s’enkyste.

Les enseignants connaissent la com-plexité des processus d’apprentissage. Ils savent qu’on ne peut réduire cette question à un « recentrage sur les fonda-mentaux », imposé par des évaluations qui ont pour seul objet le contrôle à dis-tance de leur activité professionnelle. Ils attendent un accompagnement di-dactique et pédagogique, un véritable conseil professionnel qu’ils chercheront en vain dans ce réquisitoire superficiel.

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Second degré

réduits, où l’INRP est menacé dans ses missions, le ministère multiplie les mo-dules de formation à la « tenue de classe ». Mais on ne tient pas sa classe sans maîtriser d’abord les fondamentaux de la pédagogie. Monsieur le Ministre, il est urgent d’ordonner correctement vos priorités. Autre tentative de diversion, la multi-plication à la marge des dispositifs dits « expérimentaux » qui donnent l’illu-sion du mouvement sans rien changer au fond. Ces dispositifs, ce sont les 105 établissements CLAIR, les 250 établis-sements « cours le matin, sport l’après-midi », les 53 établissements disposant d’un policier référent, les internats d’ex-cellence ou les établissements de réin-sertion scolaire. On voit bien la logique à l’œuvre.

Alors que le rapport annuel 2009 de l’Inspection Géné-rale évoque une approche nouvelle, celle de l’inclusion, on ne voit que fragmentation, éclatement, creuse-ment des différences et des inégalités, tous ces phénomènes renforcés par la politique d’assouplissement de la secto-risation. Changer d’école, plutôt que changer l’école ! Les réponses individuelles pour ceux qui sont aptes à s’en saisir, c’est-à-dire quelques milliers d’élèves. Pour les autres, près de 12 millions, une impla-cable dégradation des conditions d’ap-prentissage au fil des suppressions de postes et de l’exploitation systématique des « gisements d’efficience »… Car l’illusion a vécu. La réalité des chiffres est là.

Dans le premier degré, bien que la loi de finances ait affiché une dotation positive de 2000 emplois, le rapport avoue que c’est bien avec une baisse des moyens d’enseignement que les Inspecteurs d’Académie ont préparé la rentrée 2010 et donc fermé des classes. (...) Une baisse « qui affecte insidieusement la qualité du système éducatif », accuse l’Inspection Générale.

Dans le second degré, le rapport annon-çait « des tensions prévisibles. Elles sont effectivement présentes : nombre de TZR « insuffisant », « davantage d’heures supplémentaires», «davantage de postes partagés entre plusieurs établis-sements ». En clair, l’Inspection générale souligne la dégradation des conditions de travail des enseignants. Dans les collèges, la situation est plus que difficile. Alors que le ministère pré-voit l’arrivée de 28000 élèves de plus dans les classes, le rapport constate qu’ « aucune création d’emploi n’est prévue». Dans tous les cas, les besoins sont loin d’être couverts. Ajoutons à ce constat désastreux la mise en œuvre « hasardeuse » de la formation

en particulier dans le second degré qui met en difficulté à la fois les enseignants stagiaires et ceux qui les accueillent, qu’ils aient accepté d’être tuteurs ou pas, d’ailleurs. Voir www.se-unsa.org

Action collège !Consultez le blog collège du SE-UnsaParticipez au débat pour l’avenir du collège avenirducollege.wordpress.com

Les talents d’illusioniste du ministre ne peuvent masquer la réalité dans les établissement

n ASH : « Boutiquage et bouts de ficelle ».

L’année dernière, le SE Unsa avait dénoncé le manque de départs en stage pour le CAPA SH dans certaines options ainsi que pour les psychologues scolaires. Nous avions dénoncé aussi la gestion «à flux tendu» des postes d’ensei-gnants spécialisés.

La rentrée 2010 nous a donné raison. Après un mouvement ASH chaotique, le constat est sévère : - une brigade de remplacement ASH réduite à peau de chagrin- des postes en SEGPA non pourvus- le recours à de jeunes enseignants non formés pour ces missions ou à du personnel non titulaire de l’Education Nationale.Même si le rectorat nous précise que «certains personnels sont volontaires», «qu’il y avait plus de place en CAPA SH option D que de candidats», cela n’est pas preuve d’une anticipation et d’un in-vestissement à la hauteur de la mission qu’est l’Adaptation et la Scolarisation du Handicap.Et ne parlons pas des élèves qui at-tendent encore aujourd’hui un AVS, personnel à la situation toujours aussi précaire!Force de proposition, le SE UNSA a ob-tenu qu’un point ASH pour préparer le mouvement des personnels soit mis à l’ordre du jour d’un CTP.De plus, nous proposons qu’une anima-tion pédagogique sur l’enseignement spécialisé soit mise en place pour per-mettre aux enseignants de se familiari-ser avec ces choix de carrière.Nous réaffirmons que les jeunes ensei-gnants sur des postes spécialisés fassent l’objet d’un suivi attentif et d’une for-mation d’adaptation à l’emploi consé-quente.Enfin, nous exigeons que la brigade de remplacement ASH soit beaucoup mieux dotée ainsi qu’une professionna-lisation des AVS qui mettrait fin à leur précarité.

Nathalie Dumesge

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L’ enseignant de Paris n° 105 • Octobre 2010

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Partenaires dans l’Unsa

n L’Unsa AnimationUn syndicat qui représente l’en-semble des personnels d’anima-tion

L’UNSA ANIMATION a été créée en 2004, notamment par des militants issus de la CFDT. Le paysage syndical dans l’ani-mation, après une longue période d’in-fluence majoritaire de la CFDT, est alors dominé par la CGT.

En 2009, l’UNSA ANIMATION remporte les élections professionnelles et devient le premier syndicat des animateurs, tant

chez les personnels de catégorie C (les Adjoints d’Animation) que chez les per-sonnels de catégorie B (les Secrétaires des Services Extérieurs). L’UNSA ANIMA-TION représente les personnels de l’ani-mation, tous statuts confondus : anima-teurs vacataires, contractuels, titulaires, directeurs de Centre, responsables de l’Action Educative.

Alliant une réflexion d’ensemble sur le métier de l’animation et l’articulation de revendications concrètes visant à amé-liorer les conditions de travail et de vie des animateurs, l’UNSA ANIMATION est à

l’initiative de toutes les luttes syndicales dans le secteur de l’animation durant ces dernières années (mouvement de grève de novembre 2008, lutte contre le SMA…) ainsi que de l’unité syndicale qui s’est manifestée à diverses reprises.

Syndicat en mouvement, et en progres-sion constante, l’UNSA ANIMATION sait se montrer ferme et déterminée face à l’administration, tant dans les négocia-tions – que le syndicat privilégie – que dans les luttes plus offensives, souvent nécessaires pour faire avancer les reven-dications.

A retourner à SE-Unsa Paris 69 rue du Fg St Martin 75010 Paris

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La République, idée antique du bien commun, va mal. Non qu’elle soit devenue, par le biais d’un moder-nisme ravageur, une idée saugrenue mais parce qu’elle sombre à coup de népotisme, prébendes, mensonges et autres conflits d’intérêts favorisant, ainsi, la résurgence d’un populisme mortifère.

Des péripéties de la tentative de nomi-nation du fils Sarkozy à la tête de l’éta-blissement public de la Défense, aux mensonges de l’affaire Woerth, en pas-sant par l’immoralité du système ban-caire, c’est l’idée même d’intérêt général qui est malmenée.

Certes, depuis la grande rupture de 1792, la République a vécu de soubre-sauts, parfois de renoncements voire de trahisons, mais son idéal universaliste a toujours surmonté les accrocs au pacte républicain du vivre ensemble.

Aujourd’hui, malgré cet enracinement, la globalisation et la conception oli-garchique du pouvoir actuel le désta-bilisent et font émerger un populisme, diffus pour l’instant, qui représente une véritable menace pour notre démocra-tie. Au «tous pourris» antiparlementaire des ligues des années 30 pourrait s’ajou-ter le «pas d’ici, sors d’ici» qui frémit ou s’installe ici ou là, en Europe.

Comme le souligne l’historien Pierre Rosanvallon «dans la vision sarkozienne, la légitimité électorale absorbe toutes les autres formes de légitimés et de repré-sentation. C’est ce qui est extrêmement grave et dangereux car cela renforce cette espèce d’évidement de la vie sociale entre le superpouvoir du sommet et une société atomisée qu ‘on ne veut pas voir exister à travers ces organisations intermédiaires que sont les syndicats ou les associations.»C’est l’équilibre même du débat démo-cratique qui est en jeu. La dénonciation devra vite faire place aux propositions d’incarnation de l’intérêt général loin des réseaux et des intérêts particuliers. La République le vaut bien.

Hervé Lalle

Maréchal, nous (re)voilà !Il est symptomatique que dans le nou-veau concours de recrutement des PE, durant les épreuves orales d’admission pour le M2, soit mise en exergue une interrogation sur la compétence 1 « agir en fonctionnaire de l’Etat, de manière éthique et responsable… ».

Cette compétence, certes importante, est en effet essentielle et indispensable pour devenir un bon ensei-gnant du moins pour les tenants d’une fonction publique aux ordres !

Nous subissons aujourd’hui un véritable autoritarisme à défaut d’une autorité véritable. Il convient désormais d’obéir : interdit de contester, de critiquer. Silence dans les rangs, je ne veux voir qu’une seule tête !

Il est tout aussi symptomatique de constater le volte-face de l’administra-tion quant aux évaluations nationales des CM2. Ces dernières ne devaient pas être diffusées et utilisées pour comparer académies et établissements. Comment ne pas s’étonner alors que les résultats à ces mêmes évaluations fassent désor-mais partie intégrante du dossier d’en-trée en 6ème ? Où se situe le respect de cette fameuse compétence 1 qui demande «  la confidentialité des infor-mations détenues sur les familles et les élèves… » ?Cette dérive est malheureusement en parfaite cohérence avec toutes les «  réformes  » actuelles. Les péripéties

ROManesques des semaines précé-dentes sont là pour confirmer cette même dérive au plus niveau de l’état. Le déni de la pédagogie au détriment de la performance et de l’obéissance n’est qu’une nouvelle preuve de la révolution libérale que connaît actuellement notre système éducatif à qui l’on veut imposer un modèle de management totalement inadapté. On compte les élèves mais on ne les prend plus en compte.

De même, on retrouve dans cette ré-gression le iatus existant entre les défen-seurs d’une République sociale et ceux partisans d’un Etat fort, néanmoins sou-mis aux lois du marché. Nous assistons au retour du « bon temps » de la France de « travail, famille, patrie » au détriment de celle de « liberté, égalité, fraternité ». Cette lutte sourde, sournoise et fratri-cide, prenant ses racines à la Révolution Française, n’a d’ailleurs jamais cessé de perdurer tout au long des siècles. Ceci particulièrement aux sombres heures de Vichy.

Nostalgie, quand tu nous tiens ! En poli-tique, rien n’est dû au hasard. L’histoire ne se répète peu-être pas mais elle bal-butie et bégaye.

Donner la primeur à cette com-pétence au détriment de toutes les autres, particuliè-rement celles liées à la didac-tique et à la pédagogie, n’est donc pas anodin.René Etrillard.

Idées

La République, les mensonges et le populisme

« Rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation » Gustave Thibon.

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n Fiches de suivi commissions pari-tairesTéléchargez la fiche du suivi des promo-

tions du 1er degré et renvoyez-là nous.

n Vous êtes enseignant référent ?Vous voulez avoir des précisions sur vos missions et votre rémunération ? Consultez notre Fiche pratique avec les textes de références et toutes les précisions nécessaires.

n Les AVS à Paris : où en est-on?Depuis la rentrée, le SE-Unsa agit auprès du ministère pour la pro-fessionnalisation des AVS et se bat contre la précarité des personnels non-titulaires.

n Indemnité de sujétions spé-ciales attribuée aux directeurs d’école et d’établissement spécia-liséL’arrêté du 20 septembre 2010 modifiant l’arrêté du 12 septembre 2008 fixant les taux annuels de l’in-demnité de sujétions spéciales attri-buée aux directeurs d’école et aux directeurs d’établissement spécia-lisé est paru au J.O. du 22 septembre 2010.n Changer de département : les textes à venirVous désirez changer de départe-ment ? Faîtes appel au SE-Unsa !

n Prime spéciale et HSAModalité de versement de la prime spéciale pour les enseignants qui assurent au moins 3 HSA dans le 2nd degré.

n Permanences de la sectionToutes les informations sur le blog.http://se75.wordpress.com/

Sur le blog

Action syndicaleEn grève le 12 octobre !