L'Ecole primaire, 15 janvier 1932

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51me A nnée No 1 15 Janvier 1932 «2l1R{ Of tA d eédu(tation L 'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABON NEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnel nents se glent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contr e rem boursenl ent . Tout ce qui co ncerne la publi cation d oit être ad ressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Sec t aire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonce s sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de 111e 4 - Téoléphone 2.36

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51me A nnée No 1 15 Janvier 1932

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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnelnents se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursenlent.

Tout ce qui concerne la publication doit être a d ressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

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Le Jemalt est de l'huile de foie de une forme

morue sous améliorée

--.--L 'huile ù<.~ foie ù<.~ 1110nte fournit l<.'s él(>.n1Cnls in­

dispellsahles à une bonne croissance. Elle apporte au corps, par des 1110yens naturels,

les "itmuines A et D. La vitallline A exerce une action très favorable sur la croissance et rend le corps résis­lant aux Inaladies. La vitamine D préserve les enfants du rachitisme (lualadie anglaise) et les en guérit; elle fortifie les os et, comnw la vitaIlline' A, accélère' la croissance.

~\lais l'huile de foie de nlorue présente le désavan­tage d'un goût désagréable et d'une fOrIne peu appé­tissante'. Beaucoup d'enfants ont pour ce médicalllent une telle aversion qu'il leur est impossible de le pren­dre. Or, c'est pour ceux~Ht qtH' nous avons cr(>.(>. le

Ce produit se compose d'extrait de nIaIt 'Yander et de 30 % d'huile de foie de nl0rue désodori&ée et solidifiée. C'est une poudre granuleuse, cOlllplètelllent dépourvue du gOÎlt de l'huile de foie de nlorue et d'une assinlilation parfaite.

Les instituteurs qui ne connaissent pas encore le Jemalt peuvent denlander ,échantillons et littérature il

Dr ·R. WRTiDE~ s. R. BERNE

-~

51 me Année No 1 15 Janvier 1932

• , CO ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE n'ÉDUCATION

-= SOM~JAIRE: Examen fec1ér,al d 'Aptitude '13Jlysklue. - A.p1301 aux

Instituteurs , - Protection de lf\, jeune fille. - La récitation ou déclamation (suite), - Externe.. ct jntern8s. - ,Chronique cl ,l ' Union. - 1 otre reyue. - Manuels ,scolaireS'. - « Sou de Gé­ronde». - Les cercles .cl études. - Langue française. - n.'édaction. Dictée. - La calcul mental - Hygiène. - Sciences. - Comment? Pourquoi? - NOS PAGES. - « En glanant».

Recrutement

EX'imen fédéral d'aptitude physique

Si l'examen pédagogique qui avait lieu au nlonlent du recru­tenlent n'a pas été introduit, les Autorités fédérales ont, par con­tre, réinstauré en 1931 l'épreuve de gymnastique.

Autrefois, l'exalnen consistait en un saut en longueur, un lever d'altères et une course; .à ces trois épreuves, il a été ajouté un jet de boulet. L'octroi d'une pren1Ïère note est subordonné aux condi­tions suivantes:

Saui' : 4 nl. 50 (avant: 3 111. 50); Course: 100 ln. en 11 secondes (avant: en 12 secondes); Lever: 17 kg. 10 fois (avant: 8 fois) ; J el' d'un boulet de 5 kg. à 8 m. 50.

Du l'apport que NI. le Professeur Ch. Bertrand, expert fédéral , a présenté au Départelnent de l Instruction publique, l'apport qui sera publié ici luêule très prochainenlent, il ressort que les résul­tats des recrues de notre ·Canton a été plutôt médiocre; l'expert en a été déçu.

. Nous ajouterons qu'à l'occasion de ces exanlens, les jeunes gens ont à relnplir un questionnaire sur les leçons de gynlnas­tique qu'ils ont reçues au cours de la scolarité. Des réponses qui ensuite ont été contrôlées, il résulte que l'enseignement de cette branche est par trop négligé.

,C'est pourquoi le Départelnent invite le Personnel enseignant des écoles prÏInaires et des cours complélnentaires à donner régulièrement les heures de gymnastique prévues au Plan d'étude. 1M~1. les Inspecteurs seront priés, lors de leurs inspections, de faire effectuer des exercices sur les quatre points exigés aux examens de recrutenlent.

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Il est fort probable que la IConfédération publiera les .résultats de ces ,épreuves. Il y a lieu de vouer toute votre attention à cette branche d 'enseignem.ent. Il y va de l'honneur du Canton conlIue aussi de la santé de notre jeunesse. (Con~lu.).

Appel aux Instituteurs de notre canton

Le jeune honlIne est, à l'heure actuelle, le but d'assaut de toules les théories subversives et utopiques d'un bas n~atérialisl1le. Ces doctrines se lisent dans les journaux, dans les ron~ans à thèse, dans les ron~ans ordinaires, toute littérature dont se nourrit volontiers la jeunesse parce qu'elle y trouve un aliment ,à des pas­sions dans leur éclosion. Dans le but de cOlnbattre, d'une part, efficacelnent des doctrines et, d'autre part, de développer l'Educa­tion nationale et la culture physique dans notre canton, il s'est créé il y a une dizaine d'années une Association ayant à sa tête un comité dont font partie des officiers supérieurs, des pédagogues et des spécialistes en n'latière d'éducation physique.

Les devises sont, pour les cadres :

L'action s'enseigne par l'action.

Qui est maître de l'enfant et du jeune honlIne est IhaÎtre ~e la race.

Pour les élèves : Ne n~esure pas ton action à ton pouvoir qui est faible, n~ais à

ton devoir qui est grand: Fais ce que dois.

Il faut donc atteindre les buts patriotiques suivants: Faire comprendre et aÏIner notre pays et ses institutions. Développer et augmenter la force, l'agilité corporelle. Développer le sens de l'observation et de la décision. D.évelopper notre sport national et le tir.

Au sein de cette Association il s'est créé, afin d'atteindre ces diff.érents buts , deux organes distincts dont l'un s'est donné pour tâche la propagation des exercices de culture physique en général, alors que le second est charg'é de con'lpléter le prograllllne du pre­n~ier par l' enseignen~ent du tir, des devoirs du citoyen et de la for­mation de l'esprit d 'observation et décision.

Des cours de cadres où sont orientées les personnes qui veu­lent s'occuper de sections, ont lieu chaque année. Le pren~ier de ces cours, celui dit: gym astique avec arn'les, qui est le deuxièllle organe dont on a parle plus haut, aura lieu les 23 et 24 janvier, là Sion. Le deuxièIue cours, pour la gyn'lnastique sans arme, dans le courant de février. Les participants là ces cours ont droit là une

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indemnité journalière de () fr. par jour et 4 fr. par nuit, et au reIubourseluent du billet et C.F.F .. Les cours eux-n~ên~es ont une dure de 60 heures, ils sont accessibles aux jeunes gens ayant atteint l'âge ·de 16 ans, jusqu 'à leur recruten~ent. La participation est gratuite. Une section peut être fond·ée dès qu'elle inscrit 8 élè­ves. Les mêlues jeunes gens peuvent suivre, la Il1èIue année, les cours avec et sans arn'les. Le personnel enseignant est inden'lnisé à raison de 2 francs par heure d'instruction.

Il est superflu d'insister sur l'utilité de ces cours qui sont le meilleur n~oyen de lutte antituberculeuse et qui s'imposent plus en­core par le r,établissen~ent ·des exan~ens physiques au recruten'lent. Noire canton se doit de fournir de n~eilleurs résultats à cet exa­Inen; en 1931, seulen~ent 26 recrues ont obtenu la note 1 dans toutes les branches , sur près de 750 jeunes gens eXaIuinés.

Am,éliorons cet état de choses par la collaboration de tous ceux qui ont une influence sur la jeunesse, Département de l'Ins­truction publique, IComnüssions scolaires et Instituteurs.

Considérant les buts poursuivis, notre mouvelnent doit être regardé con~lue une œuvre post-scolaire et tous les éducateurs se feront un plaisir et un devoir de s'y intéresser en créant des sections ou en soutenant celles existantes.

Pour tous renseignen'lents, ainsi que pour l'ins·cription au cours de cadres, s'adresser au collègue Pignat, là St-Maurice.

. L~s instituteurs qui suivront le cours de cadres sont, grâce au bIenveIllant encouragen~ent du Départeluent, autorisés à donner congA saluedi le 23.

. POUI~ n?tre ca~ton, pour notre jeunesse, amis instituteurs, que vos InscnptIOns SOIent non'lbreuses; nous avons besoin et avons foi en votrr dévouelnent.

Au nom des COluités : Les Présidents: Les Secrétaires:

Colonel THOMAS. Louis PIGNAT. Emile BOLL. Ernest RENTSCH.

Protection de la jeune fille

Avec l'autorisation du Départelnent de l'Instruction publique le 'Comit'é de l'Oeuvre catholique de protection de la jeune fill~ enverra là toutes les écoles de filles du canton (Ecoles secondaires cOlnmerciales, n'lénagères et prin~aires) une affiche renseiO'nant nos jeunes filles sur le but et l'utilité de l'Oeuvre. 'Mesdam~s les Institutrices sont priées de placer cette affiche dans la salle de classe et c1~ recon'ln'lander à leurs élèves de s'adresser à l'Oeuvre si elles doivent sortir de leur fan'lille pour occuper une place, soit en Suisse soit à l'·étranger. . ..

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La récita ion u déc amatio!T' (~ui:te)

2. Choix des 11101'Ceaux . - Pour que les 1110rceaux produisent les avantages dont nous venons de parler (voir article du numéro précédent) , il est nécessaire d 'abord qu'ils possèdent cer taines qua­lités de fond et de fonne, et, ensuite~ qu' ils soient adaptés à la fOl"ce des élèves.

Il s'agit donc, pour le lllaltre, de faire preuve,.dans son choix, de sens artistique, de sens moral et de sens pédagogique.

De préférence, il choisira des poésies simples et courtes, qui ne constitu ent pas une surch arge pour la meulOire.

Au début surtout le Inorceau ne doit pas s"écarter du 11londe des idées de l"enfant. Des états d ' âlue propres là de jeunes écoliers présentent déjà suffisalllll1ent de difficultés d 'interprétation . Or, nous savons que certains nlaîtr es donnent parfois oÙ étudier des t extes très beaux luais beaucoup 1rop longs, qu'eux-Iuênles ont appri~ sur les ban~s de l'Ecole nOl'lllale. Ce n 'est peut-être pas très p édag ogique.

Nous amllettons bien que dans les divisions sup en eures de l'école prinlaire, on fasse , l1lais à titre exceptionnel, déclalll~r .des nlorceaux d 'une certaine 'étendu e, où l'on glorifie Dieu, la RehglOn, la Patrie. L 'instituteur trouvera là une occasion de faire connaître quelques-unes des œuvres de nos grands écrivains.

A notre avis, pour les écoles prÏlllaires, le répe~'toire. le plus riche, sera toujours fourni par les fables de La FontaIne, SI r enlar.­quables de variété, de naturel et de vie .

On trouvera aussi des poésies délicieuses dans d' autre~ au­teurs : Lanlartine, V. de Laprade, Fabié, .:Mnle Tastu, LOUIS de Ratisbonne, V. Hugo, Fr. 'Coppée, etc.

L 'essentiel, c'est qu'à une fonne élégante, voire charmante, se joio'ne un fond solide de principes élevés, COllune l'anlour. d~ tra­vaiÎ, la pureté, la justice, la charité, la ·solidarité, le patnohsnle, etc ., etc.

Quelques poésies aux descriptions pittoresques et hanuonieu­ses feront aussi partie de la liste.

De plus, prenons quelques nlorceaux alllusants, car l'enfant aime le rire, et le rire est sain.

NIais, de grâce, laissons les pièces bouffonnes, rtriviales , qui provoquent, non pas un gentil sourire, 11lais le gros rire que savent si bien déclancher les clowns de cirque.

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Doit-on choisir exclusiveluent des poésies? ,Sans doute la poé­sie est plus belle que la prose, et 'à cause de sa mesure et de sa rime, elle se grave nlieux dans la luémoire et se r etient plus long­temps; TIlais la prose est pourtanrt plus naturelle et founlit plus de IllOtS, des tours de ,phrases qui serviront plus tard. Aussi pourra-t­on lui elnprunter de telnps en temps un TIl0rCeau particulrièreluent bien écrit.

ilVlaintenanrt, où trouver les textes là faire étudier ? Ce n 'est pas très difficile. Les livres de lecture et les Inanuels de granlmaire en usage dans nos classes contiennent déjà un certain nOlnbre de l1l0rCeaux de diction. Pour le degré inférieur et les prenlières années du. degré moyen l'Ecole primaire a nublié, il y a deux ans au plus, sauf erreur, une bonne vingtaine de p etites poésies très intéressantes .

Evidenl11lent qu on ne peut pas faire acheter par les élèves le fablier de La Fontaine; Inais qu est-ce qui enlpêch e le luaître de dicter ou de faire copier rune ou l'autre des m eilleures fables du grand fabuliste?

Passons tluaintenant Ù la troisièlue partie de notre petit tra­vail sur la récitation :

La prépal'ation d'Lln 111Ol'CeClU ' à étudier. - Il faut d 'abord poser en principe que la déclamation doit avoir lieu dans toutes les classes . Dans les divisions inférieures, on rattache cet exercice aux leçons d 'intuition et de langage. Dans les degrés moyen et sup érieur, il fait corps ' avec les leçons de lecture, où il prépare achnirablem en t à la lecture esthétique.

Il importe ensuite que les lllorceaux à ·é tudier soient préala­blement bien expliqués, si on ne veut pa·s réduire les enfants au rôle de serins ou de perroquets, qui ·ne comprennent pas ce qu'on leur fait r épéter.

·Conuue les nlorceaux de récitation se prêtent très facileIuent à des leçons conlnlunes, on pourra donner les I1lêmes explications avec quelques d étails en plus ou en l11oins, où plusieurs divisions à la fois.

Dans un tex te à expliqu er, quel qu 'il soit, facile ou difficile, il se pl"ésente toujours des termes, des expressions et des idées peu connus ou encore ignor·és de bon nombre d'élèves. Et conlbien y en a-t-il parn1Ï eu x qui soient capables de donner le sens bien précis des nlots les plus ordinaires?

Un I1laître habile, qui sait raconter, drmnatiser au besoin un fait; r elever les circonstances de tel11ps , de lieu, peindre les per­sonnages, analyser une action, intéresser toujours son auditoire, si hétérogène fût-il. 'C'est ici une question d 'habileté professionnelle qui s'acquiert par l'étude e t le travail, et non par la routine et le laisser-aller.

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Conllnent, à présent, procéder dans la préparation d'un texte de diction?

Tout d'abord, -le 111aître lira, ou, ce qui est nlieux, racontera lipreluenrf: le récit ,dont il s'agit. IPour une description, il essayera de faire lui-Inênle le peintre en utilisant les couleurs et les fornles dont s'est servi l'auteur du texte. Il donnera ainsi le sens général du Inorceau, en lnênle tenlps qu'il indiquera par son débit, le ton à nlettre dans la déclamation.

Puis, il s'assurera par des questions si les enfants ont saisi le sens du texte à étudier, s'ils se rendent conlpte de son genre (narration ou description), des circonstances de tenlps et de lieu, du caractère odes différents personnages, des diverses parties de l'action, du dénoueInenl, de l'a nloralirté, etc.

IPour faire trouver les parties principales d 'une description , on recourra aux sens; on delnandera ce que la vue, l'ouïe, etc., ont perçu , quel sentinlellts ces perceptions ont fait naître.

Ensuite, un petit questionnaire succinct ou un petit' plan, sui­vant la force des ,élèves, pennettra la reproduction orale par les enfants de la description ou du fait analysés.

'Cette étude du fond sera suivie de celle de la for'me : expli­cation ode tenues, de tournures de phrases. Des nO'tes pourront et Inême devront ,être prises 'par les élèves qui, sans cette précaution, risqueront fort de ne retenir que très peu de chose.

'Ces exercices terminés, on abordera l'étude de la diction où l'on enseignera le ton général à Inettre, les pauses, les inflexions, les nlots de valeur, le l110uvelnent et par-dessus tout l'articulation nette et correcte) etc., sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin.

Ici, ce qui Îlnporte le plus, c 'est nloins la théorie que la pra­'lique ou l'exercice. Que le lnaître lise ou récite un court passage et qu'il fasse l"ép-éter ensuite plusieurs fois , d'abord simultanément, puis individuelleInent. Nous avons toujours renlarqué que dans le débit simultané, les -élèves réussissaient bien n1Ïeux que dans la diction individuelle. 'C'est qu'ils n 'y subissent pas l'influence de la timidité ou de la crainte de mal dire; ils s'y exprÏInent naturel­leInent et ne prennent pas ce ton monotone ou ridiculement chan­tant qu'on leur entend par ailleurs, quand ils récitent une prière ou une leçon, ou qu'ils lisent dans leur Il1anuel de lecture.

Ce n 'est qu'après tous ces exercices préparatoires que le n10-ment sera venu de leur donner à -étudier par cœur le texte en ques­tion .

A cet effet, on partagera le 1110rCeau en tranches adaptées à l'avanceInent des élèves, tranches plutôt petites que grandes; mieux vaurf: savoir peu, I11ais hien, que beaucoup et Inal.

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oOn aura soin, une fois le 11lorceau su, de le faire répéter fré­quenl1nent, au nloins une fois chaque senlaine, en exigeant tou­jours plus de perfection dans le débit.

C'est un tort de laisser de côté pendant plusieurs semaines, voire des nlois, un texte qui a demandé beaucoup de temps de pr'éparation et d'étude, et qui, de ce fait, risque de s'oublier plus ou nloins. ,Les enfants doivent toujours être prêts à réciter n'Îln­porte lequel des morceaux qu'ils ont appris.

Quant aux gestes, il ne faut les enseigner que quand le texte est parfaitemenrf: bien su, sans aucune hésitation; autrelnent les élèves seront distraits ou gênés par le souci de la Inémoire des nlots.

Il nous reste Inaintenant là dire encore un I110t très court du débit. {,'instituteur, certes , n a pas la prétention de faire de ses élèves des artistes en matière de diction ou de déclamation. Tout ce qu'il peut aInbitionner, c'est que les enfants parviennent à ré­ci·ter un texte d 'une voix 'Claire, avec une prononciation convenable et une articulation nette, sans nlonotonie, sans affectation, en ob­servant une attitude aisée et en elnployant quelques gestes. En fait de gestes, il faut se rappeler qu'ils ne doivent jamais suivre les passages qui les réclaIl1ent, être extrênlenlellt sobres et aussi naturels que possible. ~/[ieux vaut s'en passer que d'en faire qui ne sont pas à leur place ou trop gauches.

Un défaut auquel se laissent facilenlel1t aller les enfants dans la cléclalnation , c'est la précipitation. Sous ce rapport, les gestes offrent l'avantage de 1110dérer l 'allure du débit pour qu'ils aient le temps de s'exécuter.

Ce qui contribue à rendre le débit inteUigible, c'est l'art d 'ob­server les pauses, non pas seulenlent celles qu'indique la ponc­tuation, Inais celle aussi que nécessite le sens.

Que de nOll-sens on fait en ne tenant pas suffisal11111ent cOlnpte de certaines pauses, dites de sens. Soi par exemple, le pre­mier vers de la fable: Le chêne ei le roseau.

Le chêne dit un jour au roseau:

-Si celui qui récite ce passage .ne s'arrête pas légèrement après chêne) on est porté à croire qu'il y a une variété de cet arbre qui s 'appelle Ull jour.

'Pour favoriser l'applicati,on des élèves dans les exercices de récitation, on pourrait de tenlps en tenlps organiser parnli eux de petits concours ftvec classelnent ou trouver des occasions pour les Ineilleurs de se produire en public. ;N[ais l'essentiel, c'est de viser à la formation physique, intellectuelle et morale, et non pas de tra­vailler pour quelques nloments de gloriole.

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Externes et inte rnes 'Ces jours derniers, nous avons lu une page écrite, il y a bon

nombre d'années, par un honlme qui s'est beaucoup occupé de philosophie et d'éducation, et nous ne pouvons résister au désir de la transcrire dans notre revue, car elle pernlettra à nos lecteurs de voir ce que, dans certains Inilieux, on pense des ext rnats et des internats.

« Toute l'éducation intellectuelle ne se donne pas à l'école. La plus grande partie de celle que nous recevons, la meilleure, est absolunlent indépendante de notre systèllJ.e cl'·études. Si, en fait , l'honlnle est devenu un êrtre exceptionnellell1ent intelligent, cela ne tient évidenlllient pas aux efforts qu'il a pu faire dans l'intention expresse de développer ses fa·cuItés psychiques. Cet accroissenlent de l'activité cérébrale a ·été obtenu indirectelnent sans avoir été recherché. Il résuHe de 'causes nlultiples de la sélection qui a fait survivre les nlieux doués, de l'eHort de chaque individu pour assu­rer et anl·éliorer son existence, des stimulations d'une vie sociale de plus en plus intense et cOlnplexe.

« Considérons l'enfant actuel. C'est de lui-ll1'êlne qu'il fait ses plus inlportantes acquisitions intellectuelles. Il prend connais­sance des objets sans que nous ayons besoin de les lui l11ontrer; il pense et réfléchit spontanél11ent, sans que nous soyons obligés de l'y inciter. De lui-lnême, il conllnence à se débrouiller dans la vie. En dehors de ses heures de classe et d'étude, il entre en rela­tions nll11tiples avec les personnes et les choses. Il s'ir.!.téresse là ce qui se fait autour de lui. Il 'écoute les conversations des grandes personnes, il y prend part, et trouve ainsi n1Ïlle occasions de se fOrIner l'esprit. Que l'on songe seulement aux causeries de la table de falnille, à toutes les idées qui s'y 'échangent en propos faIlli­Hers, à la variété des sujets qu'on y aborde! Je doute fort qu'au­cun exercice scolaire soit plus profitable à l'intelligence de l'enfant que cette heure de libre entretien. Heureux celui qui grandit dans un n1Ïlieu intelligent, son intelligence s'y développera d'elle-nlême, par sinlple participation à la vie conllnune. Nous devons donc affirnler tout d'abord que rien ne saurait remplacer cette éduca­tion extra-scolaire, qui fait les esprits ouverts, curieux, actifs, et développe par un exercice incessant l'intelligence dont on a le plus grand besoin dans la vie, l'intelligence pratique.

« Ici, nous voyons le défaut irrélnédiable de ]a vie d'internat. Sans doute, elle est particulièrelnent favorable oÙ la régularité, à l'intensité du travail scolaire. S'il ne s'agissait que d'accumuler du savoir, elle constituerait un excellent réghne. 1~1ais s'il s'agit de fonner des enfants intelligents, elle est contre-indiquée. J'ai sou­vent été frappé, dans les classes de lycée, de la différence que l'on peut constater entre la physionOlnie de l'interne et cette de l'ex­terne. L'externe a d'ordinaire une figure plus éveillée, un regard plus vif; s'il fournit une nloindre sonlIne de travail, il réussit

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rnieux dans les exercices qui demandent de l'intelligence et de la présence d'esprit. Quand il aura terminé son temps d'études et entrera dans la vie, il s'y trouvera tout adapté; il pourra s'v nlOU­voir avec aisance, parce qU'là dire vrai, il n'en a janlais été dé­taché.

« L'interne, au contraire, a v,écu d'une existence artificielle et .restreinte, séparé du Inonde, n'ayant pour toute société que des enfants de son âge. 'COlnnlcIIt s'intéresserait-il aux incidents de la . vie extérieure, au nlouvelnent des idées, aux événelnents graves -qui s'acco111plissent dans le monde et obligent les esprits les plus insouciants à réfléchir? Personne ne lui en parle. lC'est à peine si une vague et tardive runleur en arrive jusqu'à lui. J'en sais un qui un beau jour apprit, sans d'ailleurs en téInoigner grande sur­prise, que, depuis quelques Inois, deux grands pays étaient en .guerre. A 'ce régÏlne claustral, à cet isolenlent intellectuel, l'esprit le Inieux doué ne saurait r 'ésister : fatalenlent il s'engourdira, nu si son activité s'exerce encore, ce sera dans un chanlp très étroit, celui des progralllnles scolaires. Si l'on voulait s'appliquer systé­matiquenlent à fOrIner des esprits obtus, pourrait-on procéder au­trement ?

« IL'interne est privé des stÎlnulants nonnaux de l'activité in­tellectuelle. Aussi peut-on constater trop souvent sur sa physiono­lnie une sorte d'héhétude, un air de vague ennui, d'indifférence maussade, qui nlontre que quelque chose nlanque dans sa vie; et ce qu'il y a de plus triste, c'est que cette expression caractéris­tique se trouvera .surtout chez les ·élèves les plus laborieux, les mieux entraînés au travail scolaire, chez ceux qui tiennent la tête de .la classe: ce sont ceux qui subissent le plus cOl1sciencieusenlellt les inconvénients du réginle. ,Mais je crois que sur ce point l'opi­nion est assez rectifi.ée pour qu'il soit inutile d 'insister. On a cessé de regarder l'internat conllne un idéal, ou nlênle conl11le une chose nornlale, acceptable en elle-luênlè. Il y a, je crois, unanimité pour reconnaître qu'en aucun cas ce régime ne saurait être adnlis que comBle un pis-aller, un mal nécessaire pour un certain nOlnbre ~.

Nous qui venons de transcrire cette page, nous pourrion <; :l notre tour signaler d'une Inanière très claire et très précise alls~i les inconv,énients moraux des internats, et nous aurions à nutre appui l'inlpression fâcheuse, la rancune et la colère que cerlaltls hommes célèbres ont gardées de ces bercails d'enfants, de ces ca­sernes d'où la vie de fan1Ïlle est souvent absente.

Arithmétique cours m0yen et supérieur .Le Dépôt scolaire avise le personnel enseignant qu'il y a

encore 60 exemplaires de l'Arithnlétique cours nloyen et supérieur. 'Les ,comlnandes seront ex'écutées jusqu'à épuisenlel1t de ce

·petit stock.

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Chronique de l'Union

Question administrative D'un certain nombre de localités, on nous informe que l Etat.

charge cette année-ci les pr,ésidents des comlnissions scolaires de la répartition aux instituteurs et institutrices de sa part de trai­teillent.

Nous nous pennettons ici-lnême de protester 'énergiquement contre ce nlode de faire.

L'article 23 de la nouvelle loi est clair et précis là ce sujet. Le traitement doit être versé ·directement aux Inaîtres d ',école. Pourquoi donc cette entorse? On nous allèguera sans doute

une silnplification de comptabilité. !Eh bien 1 sÎlnplification ou non. nous n'en voulons rien. Ces licences avec le texte légal, sans né­cessité aucune, nous déplaisent souverainenlent. Encore un peu et l'Etat va charger ses préfets de la répartition I!

D'ailleurs, les présidents des conllnissions scolaires sont les tout premiers ennuyés de la corvée dont on les charge . Nous en connaissons qui effectuent leurs envois par la poste; d'autres qui accomplissent une heure de marche et davantage pour s'acquitter de leur illission; il en est enfin qui, à leur tour, s'en renlettcnt tà un seul lllaitre du soin de la répartition. Tout cela ne simplifie rien , bien au contraire, Cela cr'ée des Inécontentements et cause des retards qui s'accentueront sans doute avec le temps.

Qu'on en revienne donc 'à l'ancien système. Si des elnplo,) és manquent à l'Etat ou à la Banque cantonale, que l'on en engage. 'Cela fera des chônleurs de nloins et quelque huit cents travailleurs mieux servis dans le canton. ,NI...

Au vu de ce qui précède) le Dépnrten1ent de fInstl'uctiol1 Pu­blique déclare:

Le Départen1Cnt n 'a nullement Ï1nposé cette tâche aux Com­Inissions scolaires.

En septembre écoulé, ces organes ont été priés de lui servir d'intermédiaire aUjJJ'ès du P. E. pOUl' la répartition des ll1ensua­lités. Ceux d' entre eux qui ne répondraient pas dans un sens né­gatif seraient considérés con1me acceptCmts.

Quelques l'ares réponses négatives nous sont parvenues; il en Cl été tenu compte.

Bien plus, qLzelques membres du P. E. nous ont deJ11cmdé de leur adresser directement leurs mensualités. Entr'autl'es, MN!. les: Instituteurs de Siel'l'e) et satisfaction leur a été donnée.

L'auteur ,des lignes ci-dessus ne pOUl'l'a y contredire ...

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Notre revue

J'ai SUIVI avec attention les diverses opinions exprÏlnées au '~ ujet de notre revue: l'Ecole Pl'in1ail'e.

Des idées fort intéressantes ont été produites: je ne doute pas qu'un certain nombre d'entre elles auront ,été retenues pour exa­Inen.

La poléInique sur cette question, me paraît inutile.

Transformation de l'Ecole Primaire; sa fusion avec l'organe fribourgeois du personnel enseignant; sa baisse de prix en faveur d 'une revue 'étrangère; la suppression totale des articles n'ayant pas directeillent trait à l'enseignement; l'insertion régulière d'un journal de classe .. . autant de chapitres qui pourraient susciter de 10ngues discussions.

J'éIllets simplenlent le vœu que la question soit ajoutée à 1'0rdre du jour des prochaines conférences pédagogiques. Quel-ques voix de plus pourront se faire entendre. J.

Les manuels scolaires

Nous nous a'percevons que depuis une vingtaine d'années oÙ

veine, on a totalement nlodifié les manuels scolaires : les cours de géographie, d'histoire, crarithnl,étique, de religion, de lecture; tout a été changé.

Nous n'avons rien à dire 'à cela, nlais nous trouvons que l'in­troduction des nouveaux Inanuels est quelquefois intempestive, témoin les falneuses graIlllnaires rOlnandes; assez souvent utile, témoin certains livres qui ont rendu des services nlals qui se sont révé1és insuffisants; et l'une ou l'autre fois, indéniablenlent né­cessaire .

Nous n 'avons pas là critiquer les comluissions qui ont eu pour lâche de construire ou de revoir un Inatériel scolaire. Non! Les voix du personnel enseignant ont pu se faire entendre en tenlps opportun, soit lors de conf.érences annuelles soit par l'interm,é­di are de la revue pédagogique. Ne vienne pas se plaindre qui s'est 1nontré indifférent sur des questions au sujet desquelles il fut ·consulté.

Nous voudrions sÎlnplement ll1ettre en relief l'une ou l'autre observation qui paraissent fondées.

a) !L'introduction des nouveaux Inanuels se heurte souvent ù des difficultés financières dont il faut te'nir "compte. Quand un Vèrc de famille doit pourvoir à l'achat du nlatériel scolaire de cinq

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ou. six écoliers ou ,écolièr es, ce qui est fréquent, n1a foi, les conl­missions scolaires ou le personnel enseignant sont bien inspirés de ne pas être trop exigeants et de savoir accorder les p etits d é­lais inévitables ...

b) Un certain nombre de Inanuels n e sont pas du tout adapt~s aux classes aux:quelles ils ont ,ét é destinés. Exelnple: le livre de lecture du Valais; cours supérieur. J e n e crains pas d 'affinner que la plupart des chapitres de ce manuel s ont trop difficiles, trop \( littéraires », qu ils demandent trop d 'explications de la part d u maître et pour un résultat bien lnaigre.

D un autre côté, dans nos écoles valaisannes à quatre degrés , le Inaître se voit souvent obligé "de donner des leçons à deux di­visions sil1ll11tanément.

, Le cours 1110yen pouvait facilement se joindre au cours supé­ri eur pour les exercices de lectur e. La tâche a de nouveau été cOlnpliquée par l'introduction du. livre de lecture du cours moyen. Dans ces conditions, le maître qui utiliserait pour les cours nloyen et supérieur , le nlanuel de lecture du cours moyen ne comm ettra it pas une erreur p édagogique.

Il. es t entendu que ces appréciations pourraient s'étendre à d'autres branches de l 'enseigl).elnent. Je n e prétends pas les iUl­poser, nlais je conclus que le maître doit, en toutes ses leçons, être siInple, 'pratique, et savoir on1eltre les questions que seuls les élèves des écoles spéciales ont à s'assin1iler. R. J.

"Sou de Céronde" Résultats de la souscription « ~,ou de Géronde » en faveur des sour(ls­

muets e~ enfants arriérés (Novembre 1931 à janvier 1932).

Thermen, g., 9.-; GUs, g . inf., 6.65.; Salin s, g ., 3.10; Vercorin , m., 5. - ; Bovel'niel', VaI.lettes, m., 5.- ; Therm~n, f., 6.50; Bov,ernier , L, 4.-; Mart:Lgny-,Combes, écol es, 6.-; Binn, 4.-; iMiex-'s.-V·ouvry, IID., 7.20; SaJvan ville, m., 13.-; Val d'HUez, ,go II, 7.-; Col1ombey, f., 8.10 ; lBâ­tiaz, g., 4.40; Trient, J eur-s', 7.-; Zermatt, i'., 18.85.; Münster, f., 9.05; Champéry, g. II, 14.- ; Champ'ex, écol e, 10.20; Châtela.rd-viJla.ge, m., 18.-; Trient, Jeurs, 2.- Fully, if . II, 22.-; Orsières, J il.l es, ,20.-; Sail­Lon, ,g ., 3.50; CQlermig non Ollon" écoles, 11.70; ,Bagnes Champsec, g., 5.70; Chippis, fiUes, 16.-; Loèche-des-Ba,ins, g., 6.- ; Masson,gex, f., 5.20; St~Gil1gol1Jh, g., 10.-; Martigny~Combes, l a ·Croix, f., 6.-; Sean­branche!', f., 15.30; Vouvry, fiUe,s , 32.-; IBr.amois, .f., 6.50; Revereu­laz, g., 4.-; Bovernier, m., 3.- ,Bellwald, écoles 9.-; Agettes, J., 5.20; Chanc1olin, m" 6.'50; Vernamiège, f. , 4.15; St-·lVIar t in , él., 5.40; ,MoHen s', f. , 3.-; M'assono'ex-, g., 5.- ; St-u"\l'icolas, f. sup. , 3.60; Sierre, école comm.

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filles, 14.70; Steihaus, école, 3.40; Vionna z, école des filles, 10.-; Bra­mois, ,cl,asse él. , 10.-; Bagnes, Cotter g, 5.- ; Mal~ti.gny-Ville, l et II f., 13.-; V érossaz, g., 5.50; Cha,müson, Grugnay, 3.50; V,a)l d 'IlIiez, g. I , 1.60; Ayel', f., 4.-; Finhaut, g ., 7.-; Orsières, Praz-.de-FOl)t, 3.-; Müns­ter, g., 7.20; St-Léonard, Ig~., 4.40; Ma.ssongex-:Davi,az, 12.-; Ardon, f. , 2,3.- ; Saxon, écoles, 33.90; ,CoHonges, g ., 9.10; 'Chi'ppi.s., .g, 12.- ; H éré­mence,Mâche, 4.-; Ayent-Botyl'e, 1., 5.-; Vollèges, Levron, élém. , 3. - ; Bâtiaz, m. , 5.-; Vétr.oz, écoles, 27.10; Veysonnaz, m., 7.-; ISembr an­cher, ,go ,SUIP., 8.-; Nax, g., 3.60; Orsières I 'sert, 4.70; lLens, g. sup., 7.-; Reckingen, .g., 2.30; ,Mollens, lÉ!: ., 4. - ; Ol'sières 'Son la Proz, 8.-; ,Sion, g . IV, 2.-; Collonges, fill es, 7.-.

Les Cercles d'Etudes

Dans le ,mouvement de Jeunesse catholique, les Cercles d'étu­des ont acquis une importance qui s'affirme de jour en jour. Ils sont en quelque sorte le cerveau de nos organisations. 'C'est là que s'élabore l'action, que se fOflnent les 'élites et les \Chefs.

Une plume Uolnie nous donne .ci-aprè,s un progra·mm,e général des matières qui peuvent lêtre traitées dans nos cerdes d'·études :

A. Sujets se rapportant à l' homme dans son rôle individuel:

Son âme: ISentiment religieux - Existence de Dieu - Exis­tence de l'âme - Nécessité d'une religion - différentes religions - 'Caractère de la véritable religion - Princi­'pales objections contre la religion - ,Sanctions éternelles - Epreuves de l'IEglise catholique - -Bienfaits de IJ'lEglise - Erreurs modernes, etc., etc.

Son corps: Droit à l'existence - Education physique - Hy­giène (propreté corporelle) habita'!:Ïon, nourriture, exer­cices physiques ou sport - Principales maladies conta­gieuses - Température - A'lcoolisme, etc.

B. Sujets se rapportant à l'homme dans son rôle social:

Famille: Organisation de la famille - 'Mariage - Erreurs modernes sur ile mariage - IDroits de la femnle - Droits et devoirs des parents ~ iDroits et devoirs des enfants -tLa famille dans ses rapports avec ,l'Etat - Hapports entre maîtres et domestiques.

Etat: Origine du pouvoir - Hôle et mission de l'Etat - For­nles de gouvernement - Organisation de l'Etat - Droits et devoirs du citoyen - Féminisme, etc.

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Question sociales proprement dites: Industrie - ,Commerce' . - Agriculture - 'Capital et Travail - ,Salaires - ,Con­

trats - IChômage - Assurances - Syndicats - ,Coopé­ratives - IGrèves - Droit de propriété individuelle et collective - Droits de vente et d'achat - IProcès -Fonctionnarisme - Caisses de retraite.

'Chacun des sujets ci-dessus, d'ordre purement général, se pr,ê­tera au développement d'une quantité de sujets particuliers.

On voit combien la mine à exploiter est abondante. Il y a de' la matière pour. une répartition en plusieurs cycles ou années.

angue française OCCUPATIONS DES ENFANTS DE 5 A 6 ANS

Exercices d'attention sur des lignes brisées.

Il faut pour cet exercice silencieux un luatéroÏel de Ininces bâ­tonnets inégaux, de bouts de paille bien coupés, dont les dimen­sions soient entre elles 2 et 4, 3 et 6 par exeluple. Il n 'est pas. ­difficile de couper des fétus de paille de cette n'lanière en Inesurant 2, 4, 3 ou 6 centinlètres. D'autre p3rt, il faut quelques rnodèles de lig.nes brisées tracées sur du carton; en les dessinant, on donne aux lignes les Iuên'les proportions relatives. rL'ouverture des angles. peut être quelconque. Pour reproduire le nl.odèle, les enfants doi­vent choisir le bâtonnet ou la paille de dÎlnension convenable: pren'lier effort de jugement, ensuite les poser sur leur table dans la direction indiquée: second effort de jugenlent.

Avec ces IUlêlnes élélnents, nous pourrons conlposer des lTIa­

jus cules cl'imprimerîe sans courbes; donc nous ferons connfi.ître un groupe de lettres que les enfants retrouveront dans les livres: . l, L, T , V, X, H , K, A, Z, N, (M, E, F. En ajoutant au matériel des anneaux brisés en deux, nous obtiendrons P , B, R, D, D, C, G, S, Q. - ,Bien entendu l'alphabet majuscule sera enseigne par étapes, de façon que chaque élève soit capable de faire les lettres Il1ajuscules apprises sans l1'lodèle; on Inontrera deux leUr es par senlaine.

Les .pr,énOlns et les noms des élèves, le 110nl. du village, ou ?-e la ville, pourra -être con1.posé avec les 'l11ên1.es 111.0yens. Il est facIle ensuite de faire tracer les nl.lênleS Iuajucules d 'imprhnerie au crayon, sur l'ardoise, en observant qu'elles d-oivent 'Iêtre bien. droites.

COURS PREPARATOIRE

Exercices de langage et d;observation sur des objets usuels.

Le parapluie.

. 1er groupe de quèstions : L 'usage du parapluie. Conl.lnent on l'ouvre pour s'en servir, COlnment on le tient, con1.ment on le fenne,

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comn1ent on le fait sécher s'il a ,été 11louillé, C0111l11ent on le roule pour l'enfer111er dans son fourreau.

2n'le groupe de questions: En quoi est:.ille para.pluie ? Quelles sont ses diffèrentes parties ? ,Chacune sera décrite Ipar un élève tenant en nlains un vrai parapluie, de sorte que les camarades et le ·maître Ipoun~ont contrôler si la descriptïon est juste. - Ensuite, pour donner lieu !à des phrases comparatives, on se servira d 'un grand parapluie et d 'un tonl-pouce.

3me groupe de questions: Les formes qu'on voit dans un pa­rapluie. Le manche est droit, la poignée est recourbée, ou elle est épaisse, c'es t une boule, c'est un cylindre - les ressorts sont des lignes droites quand le parapluie est fenné. des lignes courbes quand il est ouvert; l'étoffe est coupée en triangles; elle se plie, se roule quand le parapluie est fernlé, elle se tend, elle offre une surface courbe, quand il est ouvert. ICette surface est creuse en dedans, concave; dehors elle est bombée, convexe.

Connaissez-vous des parapluies plus grands? A quai servent-ils ? (au n'larché). .'1

Cours élémentaire

EXERCICES DE LANGAGE

Le facteur, le calendrier.

Matériel èt préparer: Le nouveau c'alendrier , du papier là let ­tres, des enveloppes, des cartes-postales, des prospectus.

Qui apporte des leUres 'à vos parents? COlnment s'appelle votre facteur? COlunlent est-il habiHé? Faites son .portrait. Qlle remet-il encore à vos parents (des journaux, des prospectus, des cartes-postales, parfois des lettres recomnlandées).

Qu'est-ce que le facteur vous a encore reluis au Nouvel-An ? (un calendrier). ,Montrer le calendrier de la classe ou l'un quel­conque, le faire décrire. Apprendre aux enfants à se servir du calendrier. Leur faire trouver la date des grandes fètes de l'année. Votre ·calendrier est-il le In'ême que celui-ci?

Voyez cette enveloppe. En quoi est-elle? (en papier). Quelle forme a-t-elle? (elle est plus longue que large, elle a la forme d'un rectangle.) Les deux faces sont-elles les mêlnes ? ,Non, l'une est unie, c'est celle qui est réservée là l'adresse, l'autre est formée de quatre parties repliées.) Tou.tes les enveloppes ont-elles le n1ême format? 'Montrer des enveloppes de fornl.at ordinaire, de petites enveloppes pour cartes de visite, de grandes enveloppes. ,Montrer comment est faite une enveloppe. ·(!La déplier et luontrer qu'elle est faite d'une seule pièce). Apprendre aux élèves à confectionner des enveloppes. La lettre est mise dans l'enveloppe, que fait-on

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pour fenner celle-ci? Ecrivons n1aintenant l'adresse. Le 11laltre' ]net un ulodèle a,u tableau que les élèves reproduisent sur une en­veloppe qu'ils ont confectionnée eux-n1ên1es. Ecrivez de n1ême l'adresse de vos parents, de votre oncle, etc. Où colle-t-on le tim­bre ? Pourquoi le bord du timbre est-il dente1é? (pour pouvoir le . détacher facilement). Pourquoi le dos est-il gomn1é? Quel timbre lnet-on pour une leUre ordinaire? (jusqu'à 250 graullnes 0 fI'. 20, rayon local 10 cent.) pour une carte postale? -( 10 centiInes). Votre lettre est affranchie. Qu'en faites-vous? ('Vous la déposez dans une boîte aux lettres ou vous la portez à la poste.) Que devient ensuite votre lettre ?

ORTHOGRAPHE

Dictée. - Une lettre.

Albert a quitté sa grand'mère il y a huit jours. Il veut lui écrire qu'ill'ain1e bien et qu'il ne l'oublie pas. Il prend une grande feuille de papier blanc, une belle enveloppe. Et il écrit une lon­gue lettre de cinq ou six lignes qui fera bien plaisir là la grand_' mère.

Questions. - 1. Relever les adjectifs de la dictée et dire à quel genre et là quel nombre ils sont. Pourquoi? 2. Conjuguer : écrire une lettre à grand'lnère au pass-é CHier, j'ai écrit...) 3. Pour­quoi une lettre de cinq ou six lignes est-elle longue pour Albert ? (Parce qu'il est peHt.)

Dictée. - Le facteur.

J ;ai vu beaucoup de facteurs m"apporter des lettres. Celui dont je m_e souviens le m.Ïeux est un vieil homlne tout blanc et tout ridé qui apportait le courrier au collège lorsque j'y étajs élève. Avec quelle in1patience, là la récl"éation de dix heures, je guettais sa venue! Quelle joie lorsque quelqu'un m'avait écrit! Quelle déception lorsqu'il n 'y avait rien pour lnoi ! R. Mazières.

Questions. - 1. Souligner les adj. indéfinis de la dictée. 2. A quel ten1ps : j'ai vu. Conjuguer ce verbe là .rünparfait et au futur. 3. Expliquer: tout ridé, déception.

GRAMMAIRE PAR LES EXEMPLES ­

Les adjectifs indéfinis.

Conjugaison.' IConjuguer au présent:

1. Ecrire une lettre, la n1ettre dans l'enveloppe, coller un tiInbre sur l'enveloppe, la fermer et porter la lettre à la poste.

2. <Recevoir une lettre, l'ouvrir et la lire. Ex. : je reçois une lettre, je l'ouvre et je la Hs; tu reçois ...

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REDACTION

A. Cours élémentaire, 1re année. (Initiation à .la ré.daction).

. 'Con1poser de petites phrases dans lesquelles entreront les non1S suivants: le facteur, la lettre, l'adresse, le tiInbre, la boîte aux lettres , le bureau de poste .

B. Cours élémentaire, 2me année:

Le facteur de votre village (ou de votre quartier) Plan.' 1. Son uniforme; 2. son sac; 3. -sa tournée; 4. Conclusion.

Développement.

1. M. Muller est le fa-cteur de notre village; c'est un hon1111e encore jeune, de taille 111oyenne. Il est vêtu d'un unifon11e sombre; il porte une casquette, une tunique et une culotte là liseré rouge; en hiver, une grande pèlerine le protège du froid. ,A ses pieds, il a de gros souliers ferr-és.

2. Il apparaît au bas de la rue, chargé d 'un gros sac de .cuir, bourré de lettres, de journaux, de prospectus. Son sac paraît bien lourd.

3. Néamnoins , il fait sa tournée d'un pas alerte; il va de Inai­son en 111aison et distribue la correspondance. Il apporte aux uns de bonnes nouvelles, aux autres des nouvelles pénibles; il a par­tout le même bon accueil. Le sac se vide; la tournée est finie. Une assiettée de soupe bien chaude ici, un verre de vin ~à, lui donnent des forces pour le retour.

4. Notre facteur est ahné de tous, car il est ponctuel, serviable et discret.

RECITATION:

Le facteur.

SUl' la route gelée et dure, Où tl'eDlble de chaque côté, La sombre et farouche verdure Des sapins au fl'ont attristé,

,Le vieux facteur Inarche en silence, En s'appuyant SUl' son bâton; Sur son épaule se balance Le sac aux lettres du canton ...

Le bonhoD1Dle, de porte en porte, S'avance, petit à petit, Les distl'ibue et les colporte Dans S011 vieux sac qui s'aplatit.

Albert Glattigny.

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Cours moyen et supérieur Le faoteur, la corresp.ondance.

EXERCICE DE CONVERSATION

Qui a institué les postes en \Suisse? Quelles inventions ont rendu plus rapide ,la transnlission des nouvelles (·cheluins de fer , télégraphe, téléphone, aviation, télégraphie sans fil) ? Indiquer les opérations que suppose l'expédition d 'un n1.andat, un verse­Inent à la caisse d '.épargne, la rec01nm.andation d 'une lettre. Qu'est.-ee expédier un objet franc de port, franco? Citez des agents et sous-agents des -postes (directeur, receveur, COll1.IUis prin­cipal, c01nlnis, dan1.e téléphoniste, facteur, télégraphiste). Citez quelqUes ünprimés qui vous sont parvenus par la poste (journaux, lettres de convocation, faire part de naissance, de mariage, de décès; ·catalogues, prospectus). ,Citez quelques papiers d 'affaires (honoraires du m·édecin, bordereau, mémoires, factures, devis.) Qu'est-'ce qu'un envoi poste restante?

VOCABULAIRE

Les noms. - L 'expéditeur a -écrit l'Cldresse du destinataire sur l'enveloppe cachetée. Il paye l'affranchissement en collant un timbre de vingt centimes sur l'enveloppe, sans quoi le destinataire paierait double taxe. Si le pli est urgent, ~l le dépose dans la boîte aux lettres du bureau de poste de préférence aux boîtes de quar­tiers. La manipulation du courrier par les agents des postes sc compose d'opérations 111.ultiples : levée de la correspondance, qui c01nprend lettres, cartes postales, cartes de visite, imprimés divers , papiers d'affaires; timbrage au n1.oyen d 'un tampon humide por­tant le n01n de la localité et l'heure ·de la levée; triage; après quoi chaque série de con1.'ll1unications est enfenllée, 'suivant la direction qu'elle doit prendre, dans un sac de dépêches portant un cachet de cire.

L:acheminement de la correspondance se fait par chemin de fer, par paquebots, par avions: c'est le travail des employés con­voyeurs et anlbulants qui la font parvenir là la gare destinataire. A leur arrivée, les comn1.ulücations sont réparties par quarti~l's entre les différents facteul's qui assurent par des tournées r,éguhè­res leur distribution ft d01nicile. ,si l'on fait un envoi d'argent au moyen d'une lettre chargée, d 'un Incmdat ou d'un chèque postal , ou si l 'on expédi.e des objets précieux dans un colis recommandé,. on relnet l'objet ou l'argent au guichet, on delnande un reçu qui , en cas de perte, donne droit à une indemnité.

ORTHOGRAPHE

Dictée. - Le facteur.

·C'était un solide gailldrd, grand, fort, bien bâti; il portait haut la tête, une tête blonde comme celle d'un enfant, avec. des yeux

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bleus, francs et droits, une bouche toujours prête à rire, et une n1.oustache rousse -crânelnent retrouss'ée. Tout le Inonde le saluait au passag~, '~ 'un signe de tête ou d'un bonjour anlicaI. Les 'pay­sans le faIsaIent souvent entrer dans leur fern1.e, pour nlanger un Inorceau SUI' le pouce et boire un verre de viii du pays. Il n1.angeait et buvait debout, les yeux fixés sur l'horloge, et il repartait tou­jours de bonne hunleur, avec sa chanson sur les lèvr es.

J. BClrancy.

Questions. - 1. Expliquer l'LZ l'Cl l, un solide gaillard, lnanger un morceClU sw' le pouce. - 2. Pourquoi ce facteur a-t-il les yeux fixés sur .J'horloge? - 3. Quel était le caractère de ce facteur?

Dictée. - Une lettre.

Un petit prince -de six ans, le fils de Louis XIV, devait, un jour, écrire au roi son père qui était parti bien loin faire la guerre.

- J e ne puis 'écrire, dit le prince là sa gouvernante, je ne sais pas faire une lettre.

- N'avez-vous rien dans votre cœur là dire au roi? - Je suis bien fâché qu'il soit parti. - Eh bien! 'écrivez-Ie, cela est fort bon . Puis la gouvernante ajouta: - Est-ce là tout ce que vous pensez? - Je voudrais qu'il n e lui arrivât aucun mal et je serais bien

content s' il revenait bientôt. - Voilà votre lettre faite; il n 'y a plus qu\à écrire tout cela

simplenlent comn1.e vous venez de le dire. Et le petit prince écrivit une gentille lettre que le roi Iut avec

grand plaisir. D 'après Mnle de Maintenon (1635-1719).

Questions. - 1. Expliquer cette phrase: N'avez-vous rien dans votre cœur à dire au roi? (;La gouvernante delnande à l'en-fant d 'exprÏlner simplement, sincèJ'ement les sentinlents qu'il

éprouve à la suite du départ de son père pour ,la guerre). - 2. Décomposer la dernière phrase en ses propositions. - 3. Que de­vez-vous faire quand vous ,écrivez une lettre? (Laisser parIer li­brement son cœur, le ton en sera sÏlllple et naturel et la pensée sincère) .

COMPOSITION FRANÇAISE

Le facteur.

Plan. - 1. Son uniforllle. - 2. Son portrait. - 3. Au bureau de poste. - 4. En tournée. -- 5. JRude métier. - 6. IBon accueil. - 7. Réflexion.

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Développemen t.

1. Voici. '~1 . François, le facteur du village. Il est un peu vêtu conU11e les soldats: souliers ferrés, pantalon bleu-inarin, tunique, casquette à liseré rouge. Il porte en bandoulière un sac de cuir soliclenlellt bouclé.

2. lC'est un solide gaillard, notre facteur. Il porte haut la tête, son pas est dégagé. Il a la nloustache crànement retroussée.

3. 'Chaque matin, il se rend au bureau de poste. ILù, il prend l.ettres, prospectus, journaux qu'il doit distribuer dans sa tournée. n les trie avec soin et les range convenablement dans son sac pOUl' les retrouver sans perdre son temps.

. 4. Il endosse son sac et le voilà parti. Arriv·é au village, de nlaISOn en nlaison, il distribue la correspondance. 'Puis il s'éloigne pour aller remplir le 111'ême office dans les villages voisins relevant de sa tournée. 'La distribution finie, il reprend le chemin du bu­reau de poste où il va déposer le contenu des différentes boîtes postales qu'il a rencontrées sur son passage.

5. C'est un rude métier que celui de notre facteur; sous le soleil ardent, sous la pluie et la neige, il s'en va bravement, par Inonts et ·par vaux, porter dans la plus humble chaunlière, la lettre attendue, les nouvelles du jour, la chronique locale. 'Cependant, il l'aime ce nlétier, il en est fier.

6. Tout le nlonde lui fait bon accueil. Les enfants le saluent gentilnent; les grandes personnes lui adressent un bonjour amical. C'est :à qui lui offrira un bon verre de vin réconfortant ou une tasse de café bien chaud.

7. lM . François est heureux de rendre service. IC'est que, grace à lui, les parents, les amis correspondent avec les absents, les af­faires se négocient, et la vie sociale est entretenue dans les cam-pagnes les plus reculées . J. Coutriel'.

Rédaction - Dictée ·

Apologie 'pour l'hiver

Janvier, non c01mpagnon, nous vient attendre à noire por.te et nous ressentons, à nos mains rougies, l'étreinte de son amitié. 'Restons ce­pendant .gur nos .g.ardes,car cetes·piè,gle, tout là l'heure, v,a nous bom­barder d'une 'plUie de confettis hlancs Iqui nous Je! a fuir au logis . . Puis, regardant à la fenêtre, nous verrons sourire ses yeux clairs sous son Ibonnei de Pierrot.

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Blen des élMnents COll courent là la ,poésie de I\Hiver. Que ce soit la -vision 'brillante des NOël-s et de l'étoile, ou l 'émoi de tout notre sang sous la morsure du vent g.lacé, cette s·aison soulève en nous un envol de sensati'ons, de sentiments et de couileurs .qui, malgré son âJprecli­mai, nous la font paraître comme effervescente. Ainsi, dans Il,a .froi­.cleur du prisme, dort lIa. féerie de l'a.r·c-en-ciel.

C'est, ava.nt tout, le tem:ps ,prolpice à la vie Isaine du grand air. Mais le ·chaDmede !l'Hiv·el' est encore d'une autre espèce. Cest lIa saison l,a moins chargée, la plus .ai:francllie de 'l'utHe, celle dont l'éclat .désintéressé succède à toutes les récoltes. Après les moissons se font ,les vendanges, l)uis J'Hiver nous vient dispenser une ·profusion de cristaux, d'hermine et de na·cre qui èbl'ouit tout le monde et .qui n'en­richi.t personne. Ses .ciels frêles, presque va.cants, ont -1 aspect éthéré des s onges. Tout ·finit en trésors futiles, en des largesses i1lu~.oil'es, par de 'périssa.bles merveilles qui nous veulent faire alPpl'écier la beauté seule et ·s·ans proJit. C'est la saison .de :l'Idéal.

.c'est aussi le tem:ps farouche où l'âme ·des 'maisons renaît. /Dura.nt les saisons du solei.l, J'C\Jppartement ne 'paraît être Iqu un vestiJ:mle du jaI~din et, par les 'fenêtres ouvertes, la f.ête de la terre pénètre jusque dans notre inümité. Vient l'Hiver, lIa mai-son se -clôt. Elle replie tous ses volets, c-omme ·des ,ailes. Nous retrouvons à son foyer ce cher espace familial qui est notre 'part d'univers et, l1)a1' l,a méditation, notre éter­nité. Nous y jouissons ,des beaux livres et des choses de 'l'ami·tié. Un esprit semble .paJ.pitel' sous les r~Uets de :l'albat-jour et, da.ns le ca.lme de -la chambre, les pOl"ltràits eux-mêmes nous parlent.

On entend .parfois regretter Je oharme des hivers anciens. La flamme de -l.a cheminée ·dansait, ·sautait et .folMrait dans son ·costume :d'Arlequine. Les fagots ,posés près de l'âtre y 3J.p'portaient la bonne odeur de la forêt et ,l'on pouvait Is'oigner l,e·s lam,pes comme des fleurs. Mais combien niomme ,d'auljourd'hui a su mettre plus ·de grandeur dans le décor 'de ses hivers! IDépa,ssant .les héros des 1ables, il a r-avi la lumière et, devenu ,cl'éaiteur, dispense là ses villes, le soir, une -f.ête -de (boutons ·d'or, de vers luis,ants et d'étoiles. Puis, d'un geste plus ma­.gniüque, IPour enchanter ses l,ongues veilles, il a capté les chœurs -du ciel. Au dehors, la il1ature re-pose sous ,ses velours 'blancs, veillée par .des clairs de lune. 'Cependant, .l 'éther est Ipeuplé de mélodies et de chan­'Sons, qui, iPour respecter ,ce sommeil, se ,fOllt sOUl~des et secrètes. Ce n'est qu'au cœur des m·aisons, au Ifoyer ani,mé .des 'hommes, .qu'el.leS' ,éclatent en concerts de fanfa.res et -de carillons. Le cercle écoute, sous le charme de ,la céleste séréna·de. Une mEilgie eIIljpli.t !]a chambre et l 'on croit v'Üir, dans les rideaux, vilbrer les' ailes des Chanteurs.

Les autres ·saisons disper.sent notre âme et nos 'soin.s. II/Hiver nous ra'ppel'le à nous-1Il1Iêmes, nous enseigne la réflexion, la prudence et la ll1esure. ,sa froide sagesse nous mène ver·s les sensations salubres et 1es a·ctions raisonna:bles. Je le compare ,aux étoiles: elles donnent peu

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de lumière mais guident :le voyageur qui lève la tête. Pour que nous soyons 'complets, il .faut, entre l'or de ,l'automneert Ja grâce du beau mois, 'que l'Hiver nous ait touché de sa ·pointe adamantine.

H BISE.

Les fermes

'Ce sont :les :bonnes mai,sons Iprü['Ûnd.es où s',abritent ,côte là côte, sous les deux lPans inclinés 'du .toit de tuiles, les :produilts de la terre ra.pportés des 'c.hamps, ,1.es ]Jêtes, elt Jes .hommes.

IQans 'la grange 'obscure, cinquante chars de gerbes, 'cent chars de 'foin, sont entas,S'ès en ,monta,g·ne jusqu'à ,la poutraison, touchant la tuile, touChftnrt les ,lucarne,s voillées de toiles d',araignées . .provision énorme de .fourrage et de litière pour ,le bétail.

iLes vaches so!mnolent dans l 'ombre de J'étab.le . .nevant Jeur crèche vide, -les veaux ahuri,s, la, ,gueule moite de :lait, se tiennent .gauchement sur .leurs pattes trébuohantes'. lDeux moutons noirs f.ourrés de laine crépue, relégués -dans un ,coin derrière un enclos de planches, m ar­c.hent sur une nichée de lapins rqui Ig,a'lo,pent d 'une feuille de choux, là leur .tas d'heribe.

:Dans la remise, Ile chal' à :ba.nCos, correct, qui sert ;1es j,ours de foire, se garde du 'contact roturier des ,charrue,s'. Le ,collier, les harna.is, suspendus à .la muraille, sentent le .cira,ge.

Dehors , un Jarlge avant-to·it protège la f.açade et Iles ,portes, que le soleil a velloutées et JJrunies. Suspendus, les râteaux ,de la d,enaison, les fourches de hoi,s aux ,pointes e,fifilées et ,polies· comme des corne,s, se reposent. nes ta,s de iJJùches et de fagots, ,merveiIJeusement ,consitruits, s'élèvent Jusque s'ous l 'ava.nt-toit, qu 'ills ,paraissent soutenir.

A l'olnibre du 'pont -de gr.ang,e, ,la tfontaine .fait s on JJruit limpi,de; l "eau to,mbe ,danS' un baquet ,plein de ,salades; des :boilles là lait, ell zinc, bailgnent ,dans le ,bassin. Tout alentour, ,le ilJavé est moui.Llé.

Un ouvrier de campagne, .assis SUl' ,la Ipierre ronde, lllal'tèle le tranchant de ,sa faux, à peti,t.s ,c'Üups méta.lliques qui sonnent dans le, silence ,de midi.

Un chat ,g 'écl}ipse d'un JJond dans une chattière.

Le ta.s de fumier, ,sui.ntant et riche, ,et ,qui !Sent fort, ,se carre devant la -ferme, soutenu ,CQlmme un bastion ,pal' -des !torsades de ,paine tressé8.

ILes ,polùles :furètent dans le fumier, !piocoreil,t Isur Jes pavés Iles .grai­nes tombées. F,lambant de toutes ses couleurs, s eigneur ,stulPide ,et ma­gniüque da.ns ,cette 'plèbe d'ohje'ts, 'Un ,co:q cr'ête de sang marche super­,bernent parmi ,ses commères. Sa collel'ertte d'e 'faisan doré g:lisse à ,cha­que pas sur sa cuir,ass'e d'a,cier bleu.

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Dans lIa ,ferme, il y a la place odes !hommes. Us frlaibitent derrière Ja ,petite muraiLle blanche où IbrHle ,l 'éclat des géraniums et des !fuchsias Ijailli ssant odes d'enêtres. Au-d,ess'Us de Ja porte d'entrée, les armoiries de la .iamiltle sont gravées d,ans un 'éCU,SSOll de mol,lass'e. Chez nous, ,les Ipaysa,ns ont ,leur 3Jla 'son, tout ,comme Iles gens .de Iqualité.

ISur Je JJa'nc qui ,s 'ado.sse à la Jaç,ade, ,le vieux es.t i!mmobile, les douX! m,ains s m' sa canne. Ses Ibéùjoues ret.ombent sur SŒl ,gi,let de toHe rude. Ses ,j&mbe·s rhumatisantes oSont üOUl~dement posées sur le pavé.

Son ,corps ,ankylosé, noué ,par cinquante années de labour,s, ,pal' les avers'es, ,pal' ,la neige, dem.ande au soleil qui l',a 'brlùé de rechauffer maintenant se,s vieux os. Il ne :fait ,plus rien 'qu,e regarder Je mouve­l'D en t de la ferome. Il caresse le chat 'qui Ilui tient compa.g.lüe; il {lé­tourne ,d 'un ,cou,p de bâton le,s vaches Iqui tf:lairent les géraniums, au retour de ,l"rubreuvoir; il boug,onne c.ontre les gamins ,qui pour,cha,ssent les volailoles.

IDans la cuisine, lIa femme tr,availlo. Une cheminée qui s'ouvre au-dessus d'elle vense de :l 'ombre dans la :pièce. ne,puis 'cent ans se délPose en charbon dans cet entonnoir géant la fumée de l'âtre: ,la fumée brune 'qui se déta,che des .téùscines av,an:t que lIa Hamme ne j:ül­lisse; ou ,cette 'fumée .grise Jqui monte de .la cendro et des vraises quand l.a Hamme est rtombée.

Tout l'intéri,eur du gouffre es,t ,couvert de ,suie: la maçonnel'ie, 'les montants ,de la bascule, .les qu.artier,g ,de lard, .les ,sauCÏossons qui pen­dent à des :fils de fer.

La fumée a reflué da.ns ,la cuisine, les jours de vent; eNe ,a 1-ente ­ment Ibruni :les poutres du ,plafond.

Dans 'un coin de la, ,cuisine, faisant ,cliqueter ,le ,couvercJe d 'uno marmite Ique secoue le tumulte ,de ,l'eau, cuis,ent à gros bouiltlon Iles feuUle,s de ible,ttes et le,S' patates aJour ;les porcs.

,sur un vai,sselier, 'luiserut Jes é,clats rouges des, faïences, Jes ,panses 'vernies des cruches, Iles ronds des as,giettes .peint,s d e fleurs.

La f,emme sort.

:Elle rassemble d'un ,appel la troupe 'ca'quetante des volai,nes: pÎ,let, pîlert, ,pîleL.

Les !}Joules avides se Ipre,ssentautour d'elle, contre Ises jupes'. EUe les arros'e de IPoignées ,de gra ins 'qu'elle 'prend dans SŒl ta,b:lier, Et les he,cs de ,piquer _ à 'petits coups dups et sa.ccadés entre les ·pavés, au mi.lieu des .gloussements.

* * * .Finie la ,saisol). des gros travaux aux ,champs, lIa :ferlIne se repliera

_sul'eiJle-m,ême.

Aux ,premiers 'brouillal'd,s on enten~ra gémir Ipendant des heure: ' ,comme un vent mél,ancolÎJque la ba.t,teuse -à 'broyer les épis.

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Et .puis, en hiver, .peut-être que l,e vieux ,paysan mourra,.

. Quand la bise aura glacé ses ,poumons, j.I se retirer·a sous Jes ri-deaux rouges du Jit -qu'écrasent les lourdes couëttes. .

. La IIU~Ul', jaune de la, .lampe 'éclairer,a, ,sur la ïLRble le ,üvpis de laI­nages barIOles, et aux .murs Jes Iphotogra'phies des 'anciens clans leUl~ cadre verni.

Haletant, vaincu, le vieux paysan mourra com,me eux dans sa cha~br'e à l'odeur âcre. La nei.ge ,nocturne s'entassera S'ÎIlencleusenlent derr:ere ~es I?etits carreaux embués de .givre, tandis qu 'on entendra l~ ral~ regulIel', toujours ,plus faible, et que Jes iHs .graves veilleront l agome du 'père. René \BURNAND.

Le cal:cul mental Il faut que les grands ·élèves lTIanient assez facilement le

cal~ul m.ental pour que celui-'CÏ leur soit dans leur vie un serviteur touJo~rs, '~~'êt qui. les ~idera là é~alu~r, là conlparer, ;à acheter, là vendIe, la econOlniser, a gagner, la vaIncre. Le calcul Inental n'est pas assez ~as,sé à l'état d'acti~ité parce que les enfants ne pensent pas assez la l enlpl~yer. JamaIs un enfant ne pensera à eUlployer le calcu~ nlental s'Il n'a pas déjà quelque habileté dans cet art. Pour lUI donner cette habileté, il faut Inultiplier les exercices. Lesquels?

1. 'COlll'pléter, enlever, ajouter, Inultiplier, partager.

2. Voir les nombres de près les décomposer, étudier leur parenté. '

3. 'C01llprendre et apprendre à Inanier les avantages.

~ ,:Mais :ertains enfants ont peur de ces exercices. Ils ont peur des nOlnbI es. Je me rappelle que 10ngteInps les questions de calcul menta! produisaient sur ITIoi un effet pareil à celui que la neige produIt s,ur, les poules. Je ~e voyais plus rien. 'C'est pourquoi il est ?O~ de dissinluler les exerCIces dans de petits problèmes attrayants 7

znteressants pour le petit monde.

Aussi ne faut-il pas craindre, In'ênle pour des enfants de 9 à 10 ans, de reprendre quelquefois les premiers exercices.

, ,Pour faire penser aux enfants là enlployer le calcul nlental Il n y a sa~s. doute pas ?e nleilleur moyen que de le faire einployer partout ou Il est possIble.

~ous, les problèInes qui ne présentent pas trop de ' difficultés sont ra res~udre oralement. N'enlployer le crayon que pour les grandes op'erations ou pour vérifier. Cette façon d'agir a encore un a~tre avanta,ge, c'.est qu'on effectue en une heure plus de pro­blemes que SI les enfants les résolvaient par écrit.

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Nous parlons d 'une nlontagne, en géographie. Pourquoi ne pas conlparer par un calcul rapide -la hauteur de cettè 'lnontagne avec celle de telle autre qu'on connaît? On peut ·éveiller la curio­sité des enfants sur la différence de hauteur des points culminants des différents Inassifs. - Faire COl11Jparer le nombre d'habitants d'une ville là celui de -la ville ou du village natal pour se faire une idée plus exacte de sa grandeur. Calcul In entaI pour appro­fondir les connaissances g.éographiques. Géographie pour stimuler le calcul Inental spontané.

Les sciences nous donnent bien souvent l'oc·casion de faire du calcul Inental: vitesse du son, de la lumière - force nécessaire pour soulever avec tel levier un fardeau de tant de kg. - matières nutritives dans les différents alünents ~ quantité d'engrais chi­lnique à repandre sur des chanlps, etc.

ygiene

La tuberculose

Elle est la plus 11leurtrière de toutes les Illaladies contagieuses. Elle est causée par le développenlent, dans notre organisnle, du bacille de Koch, par suite d'affaiblisseolnent, alinlentation insuffi­sante, sunnenage, alcoolisnle, inconduite. Ce bacille pullule dans nos organes et 75 % des personnes en sont atteintes. Toutefois, aussi longtenlps que ces organes peuvent lutter contre ces germes . morbides, ceux-ci n'offrent aucun danger.

Hérédité. On pensait autrefois que cette nlaladie pouvait se tranSITIettre des parents atteints à leurs enfants. Des recherches scientifiques ont conclu depuis lors au ,contraire, Cependant, un enfant né de parents tuberculeux est d'autant plus sujet à en être victinle parce que ses organes sont plus délicats, plus sujets à la réceptivit'é.

La tqberculose est-elle incurable? On le prétendait autrefois . Aussi la désignait-on : un Inal qui ne pardonne janlais. Depuis lors on a démontré que 1'on peut en guérir si l'on s'y prend à tenlps. Seulenlent il n'est pas du pouvoir du nlédecin d'anlener ce résultat. :Le grand air, les bains de soleil, les sports, un régime alimentaire, un s,éjour dans ' une station clinlatique sont les agents guérisseurs vrainlent efficaces. Hélas, ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses, Aussi le proverbe ici est-il plus vrai que jamais: lVliell)Ç vaut prévenir que guérir, 'Les statistiques prouvent que la plupart des tuberculeux le sont par Inéconnaissancc des . lois élémentaires touchant l'hygiène du corps et de l'habitation, ainsi que par l'abus de l'alcool et l"inconduite.

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Favorisé par un clin~at excellent, possédant le plus de soleil et. l'air le plus pur, surtout dans la nlontagne, le Valais est cepen­dant le prelnier canton suisse pour le nonlbre de tuberculeux. 'Cela provient des conditions déplorables d'hygiène et de cohabitation de nos populations rurales et surtout nlontagnardes. ne plus, elle atteint surtout la jeunesse. Que d'existences fauchées 'chaque année prènaturénlent et ravies là leurs parents, à la société quj, bien souvent fonda'ient sur elles les plus belles espérances.

Il y a donc des mesures énergiques là prendre pour enrayer ce fléau national. Souhaitons qu'une loi protectrice ne tarde pas trop à venir en aide à l'initiative privée dans ce dOlnaine.

Il importe surtout aux jeunes gens de profiter de l'enseigne­Iuent et des directives qui leur sont donnés pour échapper là ce lual redoutable. En ce faisant, ils travailleront pour le pays dont ils .sont l'avenir. J. 'P.

Pour nos poumons

Quand j'ai débuté dans l'enseignement, j'ai eu un directeur ·qui m'a fait prendre de bonnes habitudes, entre autres, celle ,d'aérer n~a classe pendant les r,écréations et pendant les leçüns.

Tout à n~es élèves, je ne renlarquais pas du tout que je res­pirais un air vicié. IMon directeur, par contre, oblig'é de traverser "la cour pour venir dans nla dasse, était incommodé par l'odeur nauséabonde de Ines 54 bamhins. Vite, illl1e faisait le geste expres­sif d'ouvrir le vasistas.

'C'est au luaître ,à désigner les élèves chargés d'aérer pendant les récréations et d'ouvrir discrètelnent un vasistas, d'entr'ouvrir une fenêtre au n1Îlieu d'une leçon. Ils s'acquittent en général très iconsciencieuseluent d'une . nlission qu'ils sont fiers de remplir.

Faisons une propagande active pour que le corps d~ nos éco­liers soit lavé chaque semaine. Apprenons-leur à se serVlf du tor­chon destiné là essuyer le tableau sans faire de poussiè~e. ISi les parquets ne sont pas huilés, recommandons 'à notre petIt. ·monde, de ne pas soulever un nuage avec la boue 'que leurs soulIers ont rapportée de la cour. Si nos nloye:ns financiers nous le permettent, ,plaçons à la porte de la classe un tapis -brosse.

Une autre excellente habitude à prendre dès les premiers jours 'de classe pour les jeunes maîtres) c'est de parler ba~, d'éviter les éclats de voix, les explications trop abondantes qlU tournent :au bavardage. '

Petits 'détails? Non, puisque nos pouluons sont en jeu ...

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Sciences

La classe des oiseaux.

Matél'iel : ICroquis de becs et de pattes. Gravure, au ·beso.in de' Inanuels et autant que possible en couleurs, repl'ésentant dès in­dividus de chaque ordre que Il'on nommera. - Il y ,aurait intérêt à constituer et là placer sous les yeux une collection, olassée par' exemple suivant ,le plan de cette leçon, de petites images d'oiseaux.

Nos enfants 'l'uraux connaissent souvent très Inall 1es oiseaux, même ceux qu'ils voient tous les jours.

Introduction: 'Ün connaît ordinairement moins bien les, oiseaux que les mammifères. Pourquoi? Les oiseaux de nos pays. se ressemblent plus par la tailNe et leurs formes que les mammi­fères; on les voit assez difficilement; ils ne se laissent pas apprQ;­cher. - Pour vous ajJjer à ,les -reconnaître, nous allons essayer de les classer en ordres; nous 'énun~érerons les caractères auquel on reconnaît chacun. Pl'emiJre question: Où vivent et comment se nourrissent les oiseaux de chaque ordre? Rappelons-nous qu'à chaque genre de vie correspondent les {or,m·es ducor,ps, surtout la. forme du bec et -celle des pattes. :Donc :'

Deuxième question: Quelles sont les formes du bec et des, pattes?

1. Les rapaces. - Buse, 'épervier, hibou, chouette, aigle.

Vous avez vu une buse planer en l'air, y décrire des cercles" puis foncer subitement sur la terre, où eUe a découvert Uill rat, une souris, un lièvre. (>Dans l'estomac d'une buse, on a trouvé un jour' les restes de 20 souris.) - Les lRapaces sont des carnivores. Ils vivent dans l'air, se jettent sur lIa terre pour y saisir la proie que leur œil perçant a découverte; ils l'emportent dans le nid, ou la déchirent sur p1ace. - >Comment ils saisissent ? Voyons les pattes; dessinons les doigts armés d'ongles crochus, les serres 1 - 'Com­ment ils la déchirent? Dessinons le bec crochu, dont la partie' supérieure est recourhée en pointe. L'aigle em'porte et déchire n~ême des agneaux.

Caractères: ICarnivores vivant dans l'air; saisissent leur proie' sur la terre. - Bec fort et crochu. - Aux pattes, des serres puis· sa;ntes et courbées.

2. Les Grimpeurs. - !Les pics vivent sur les arbres; ils grim­pent le long du tronc et des branches et fouillent 1'écorce et même l'intérieur du bois pour en tirer des insectes et ,leurs larves. -:- Le· bec: Un ,long burin, droit et solide; ses coups creus·ent le bOlS; la langue en aiguille en tire l'insecte. - ILes pieds : Deux doigts en avant, deux en arrière, avec des ongles aigus, tout faits . pour grimper.

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Caractères,' Insectivores vivant sur les arbres. - ,Bec droit. en ·burin. - Pattes de gri.mDeurs , deux doigts en avant, deux en arrière.

3. Les passereaux. - Ilfoineau, pinson, hirondelle, nlésange, -l'ossignol, etc.

Petits oiseaux, que l'on voit voHiger d'un arbre là l'autre, et ;qui sont nos ·chanteurs ailés. Se nourrissent en partie d 'insectes en partie de graines. Bec de fornle diverse: solide et conique chez Jes Granivores (pinson), plus faible chez Iles Insectivores (hiron­.delle). - Pattes ne servant guère qu'à s'asseoir sur les branches ·et à sautiller sur le sot

Caractères,' Granivores et insectivores, voltigeant .aux alen­tours des aTbres. -Bec de forme diverse selon la nourriture. ~ .Pattes courtes et faibles.

4. Les Gallinacés. - Poule, dindon, paon, caille, perdrix .

Ne volent guère, vivent de préférence sur la terre. Se nour­rissent de grai'nes, d'herbes et d'insectes. - En conséquence, bec court, f.ait pour piquer et saisir. - Pattes de marcheurs, résistantes et assez longues; ongles usés par la marche.

Caractères.' Carnivores et insectivores , vivant sur la terre. Bec court et solide. - Pattes robustes.

5. ,Les palmipèdes. - Canard, oie, cygne, mouette.

Grands; nagent Inieux qu'ils ne volent et vivent en partie SUl'

l'eau. ,Ils y trouvent une partie de leur nourriture; tlaqudle? -­Bec large et 'aplati, pour fouiller l'eau et la vase. - 'Pattes trans­iorm,ées en ranles pour la nage.

Caractères.' Vivent en partie sur l'eau. - Bec en cuiHier. -Pattes palnlées.

6. Les Echassiers. - La cicogne et le héron.' de grands .oiseaux; ils . vivent sur les rivages et se nourrissent des petits ani­maux qui s'y tiennent. Ils voient bien. - Bec Jong et robuste, sur ' 'un long cou. - Ja·mbes hautes; avec de longs doigts.

Caractères.' Grands carnivoTes de rivage. '- Bec long. Pattes en échasses.

7. Les coureurs. - L'autruche, grand oiseau de 2,·50 m. de haut, parcourt les steppes d'Afrique pour se nourrir de grai;nes et -de petits animaux.

Caractères.' -Grands herbivores et et carnivores. Fortes jam­bes de coureurs.

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La poule.

Matériel.' Plunles de poule, p enne et duvet. Une tête de poule .. Appareil digestif, du nailli'el, ou ÏInage, ou croquis. - Patte"

de poule. - Gravures.

Observations à fair e avant la leçon.' Ce que nlange la poule. COlum ent elle cherche sa nourriture. ,Conunent elle prend la fuite lorsqu'elle es t poursuivie. COlnnlent elle dort.

1. Observons la tête. - Nous y trouverons l'occasion d'exa­mine'r entre autres les organes des sens des oiseaux en gén éral.

Le bec ,' Pas de lèvres, ni de dents. Les Inâchoires, prolongées en pointe, forment le bec corné, aux bords tranchants; la partie sup-érieure est plus large, 'Le bec est une pincette pour saisir; ses bords fornlent des ciseaux pour tranchei' les h erbes, les feuilles de salade. - La langue dure et cornée rappelle celle du bœuf. Avec une telle langue, on ·n 'a -certes pas le gOÎlt bien délicat: la poule n 'est pas difficile dans sa nourriture.

Les narines ,' Deux trous oblongs ù la racine du bec. Le pigeon peut les fermer ù l'aide de deux petites nlelllbranes qui forment couvercle. La poule ne le peut pas; les mem.branes lui Inanquent. Le pigeon aspire 1 eau qu'il boit, son bec fornlant un tube fermé; la poule puise de l eau dans son bec inférieur; puis elle lève la. tête après chaque gorgée, pour faire couler l'eau dans le gosier.

Les yeux,' Ch ez la poule nlorte, la prunelle apparaît blanche, opaque. L oiseau a trois paupières; la troisièlue sort du coin in té­rieur de l'œil et le couvre, en s'étalant vers l'extérieur.

Les oreilles,' Pas de pavillon extérieur. L 'ouverture, derrière l'œil, est couvert.e de plUlnes et devient visible quand la tète est plUluée.

II. Observons le plumage. - Nous y distinguons trois sortes de plwnes :

Le duv et, destiné, con~me les poils des Inammifères, à conser­ver la chaleur du cor1ps. Plun~es très fines, nlolles et souples. Leurs' barbules n'ont pas de crochets; elles fonnent une enveloppe con­tenant beaucoup d'air. Leur usage.

Les petites plumes couvrent le duvet. L 'oiseau les hérisse lors­qu'il est en colère ou lorsqu'il dort; il les resserre contre le corps en cas de pluie; elles fornlent une bâche. - Cependant la poule' craint la pluie; elle se Illet là l'abri sous le toit ou sous un banc. Nous verrons pourquoi en 'étudiant le canard, qui, au contraire, aime l'eau.

. Les grandes plLznles ou pennes se trouvent dans les ailes; elles fonnent les ra11les qui battent l'air. :?vlais celles ·de la poule sont

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lnoins grandes que 'Celles des -Rapaces: elle vole Inal; elle est un ,oiseau Inarcheur.

III. COnl1TIent la poule se nourrit. - a) Ce qu'elle mange. Hannetons et insectes, chenilles et vers, épluchures de salade et ·de pomm,es ·de terre, graines et aussi -de petits cailloux.

Elle cherche sa nourriture sur et dans la terre, dans , les dé­combres, le fum.ier, partout. Ses pattes sont robustes, garnies d'une peau cornée. Les ongles sont forts, propres à gratter la terre. iLe 'coq a en plus un 'éperon qui est, avec le bec, son arIne de combat.

b) COJTIJTIent elle digère. Son appareil, propre à digérer les ,graines, se cOlntpose de trois parties. ,Au bas du cou, l'œsophage s'élargit en une poche que l'on sent, remplie de graines: le jabot. Les grains y treInpent et s'anîollissent dans l'eau que la poule boit. - 'Puis le ventricule, qui produit le suc gastrique et le déverse ,dans la poche suivante. - Enfin le vrai estOlnac ou gésier. En le fendant dans le sens de la longueur, on alperçoit ses parois épaisses qui, en se contractant, broient les grains; il remplace les dents. On y trouve aussi les petits cailloux que la poule avale: de petites Ineules de l1îoulin.

IV . La poule, un oiseau dOJllestique. - Elle fournit: œufs, ,chair, duvet. ,Plusieurs races; expliquer leur provenance.

IConlnlent expliquer que ICl poule ponde des œufs durant toute l'année? - Les oiseaux sauvages pondent une fois, au printelnps, ou tout au plus 2-3 fois, pour élever une nichée de petits. M'ais il en est des œufs des 'poules 'conl1ne du lait de la vache: les honl­mes enlevant régulièrelnent les œufs du nid, la poule s'est habituée à continuer de pondre. Un beau jour pourtant, elle reste assise ,sur le nid; c'est.Je InOlnent où elle veut couver. Alors on lui donne 12 là 15 œufs; elle les couve durant trois semaines: les poussins ,éclosent.

La poule est le Inodèle de l'amour Inaternel; prouvez-le. -'Le coq est batailleur; nlais il est aussi le sYlnbole de la vigilance: le coq Gaulois; le coq sur nos clochers. - Expliquez: Se lever ,avec le coq. Etre une poule mouillée. IMonter sur ses ergots.

Antrig.

<&~ Pensées ~ Le cœur h~,main ,a ,besoin .de sympathie; là déf.aut d'êtres humaius,

on s'atta,cJJ.·e :aux hêtes.

* * * IMoins on a <de tête, l,plus on ·a d'·emtêteme,nt.

- 3.1

Oomment? ourquoi '1 Pareilles ù des antennes exploratrices, ces deux questions et

d 'autres encore semblent guider l'élève qui s'applique ù l'acqui­sition du savoir:

Conîmellt la branche se recouvre-t-elle de givre?

Pourquoi l'allmnette s 'enflanune-t-elle par le frottement?

Déjà l'enfant, ù peine capable de balbutier quelques phrases, parsème son babillage de conllllent et de pourquoi et réclanle le pain spirituel qui apaise la faÏIn de son intelligence en voie d'éclosion.

A travers les années d'études, le jeune homme est harcelé sans trêve par les poin ts d 'interrogation :

Comment le corps humain nîaintient-il sa température de 3ïo?

Pourquoi enlploie-t-on le cuivre sur les réseaux électriques?

Enfin, l'esprit supérieur qui a ,étendu les limites de la scienee. est obsédé sans cesse par ,des questions:

Conlment guérir le cancer ?

Pourquoi les atonîes s 'attirent-ils?

Vous lue dell1anderez , peut-être: Faut-il suivre le caprice de lnes 40 élèves ù travers le fourré de leurs mille questions décou­sues? Non certes; nlais vous devez constater que la nature solli, cite à tout instant l'activité de l'intelligence. Le besoin inné de cOlllprendre, ce tte curiosité spontanée, cet intér'êt instinctif aux c.hoses sensibles réclanle la leçon de sciences naturelles et constitu( le point de départ d'où nos élèves peuvent nous suivre sur la route qui conduit là la connaissance du monde visible.

La luatière ou le donné concret de cet enseig.nelllent se ren­contre partout. Notre entourage nous offre une foule de faits qui nous permettent de documenter une causerie toute palpitante de vie et d 'actualité Il n'y a qu'à se baisser pour recueillir cette manne, aliment de l'intelligence.

Voici ja,nvier. Assis au coin du feu, vous défiez le froid gla­cial quj dépose une végétation cristalline sur les vitres. Excellente occasion de songer là une leçon bien vivante sur l'u~ ou l'autre phénonîène causé pai" les changenlents de tenlp·érature. Vous choi­sissez d 'une part les faits typiques et prévoyez les expériences sim'ples qui se prètent ais·énlent à l'observation; d'autre part, vous interprétez dans le langage de vos élèves de 12 à 15 ans les notions de sciences acquises sur le sujet envisagé et que vous transposerez dans un ton plus facile.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 janvier 1932

- 32-

A titre d'exenlple, je vous propose le plan d'une leçon que -vous pouvez grouper autour du mot de valeur: Le thenllOlnètrc.

1. Faire préciser l'ÏInpression ressentie en chambre, en plein air, en plongeant une Inain dans l'eau chauffée, l'autre dans l'eau non chauffée.

- 'Faire constater l'allongement, la dilatation d'un fil de fer tendu là peu près horizontalement et 'chauffé par exemple avec de la braise.

- Faire observer la di'lninution de volume, la contraction de l'eau contenue daüs une bouteille à col étroit lorsque ·le liquide se refroidit.

2: Expliquer par analogie ou faire expliquer ce qui se passe dans le thel'll1omètre.

- 'Faire décrire le thenuOlnètre.

- Faire .constater la position du niveau du Inercure lors-que le thennomètre est placé dans un lnélange d 'eau et de glace préparé assez longtemps d 'avance.

.3. ,Faire noter pendant une senlaine la température du dehors à des heures déternlinées.

. - Parler de la température des Inalades et de la feuille de température.

- Faire séance tenante le graphique des telllp ératures notées.

Si, en fin de leçon, vous posez quelques questions de r écapi­lulation bien judicieuses, faites répéter en chœur les réponses les plus importantes et résUlnez la ·causerie en quelques phrases clai­res qui pourront nl'ême fournir la nlatière d'une -dictée, vous n'aurez pas fait per.dre le temps à vos ·élèves. Le livre de lecture du degré supérieur offre sur le sujet justelnent trait.é un nlorceau suffisanllnent ,étendu.

Mais ces gam.ins ne savent rien observer! 'Raison de plus de le leur apprendre puisqu'ils en ont tant besoin.

Ils n'ont pas de manuel! Le recueil auquel il vient d"être fait allusion peut suffire.

L'école ne possède pas d'instrUlnents ! Le thermomètre n'est 'plus réservé aux 'écoles secondaires et supérieures. n'ailleurs, quant 'au nlatériel indispensable à cet enseignement élémentaire, un esprit ingénieux le découvre aisélnent. IMais je ne blâlnerais nul­lement une adlninistration scolaire qui vous procurerait une petite collection scientifique. Qui sait si votre initiative n'est pas le pre­ll1ier pas dans cette voie!

- 33-

·Le progra'lnnle ne prescrit pas cela! Est-ce qu'il l'exdut ? Il s agit en somnle d'une leçon de choses exigeant un plus grand effort d 'attention et de réflexion, un enchaînement plus serré que -celui d'une siInple description.

Pourquoi ne pas présenter le plan de la leçon sur le thermo­Inètre sous la forme dialoguée? lParce qu'un Inaître qui connaît ses élèves et son sujet se cr,ée sa forme didactique, comnle l'âme se façonne son corps.

Il serait facile de traiter dans des conditions semblables d'au-tres sujets de sciences naturelles , tels que les suivants:

Neige èt glace. COnlnlent nous chauffons nos demeures. Courants d'air et vents . COlnlnent les animaux se pr.éservent du froid. Pour qui est 'à l'œuvr'e, il n'y a que l'enlbarras du choix.

Vingt nlinutes de cet enseignelnent scientifique sans préten-tion nlettent dans la suite nlonotone des leçons un él-éInent de vie et de nouveauté. Les lJlus intelligents d'abord, puis d'autres en­core, enfin la plupart des élèves sont attirés par ces causeries en apparence inlprovisées. Quelque chose qui sonl1neillait en eux s'éveille, s'agite, veut se nlanifester , grandir et agir: c'est l'esprit d'observation .

En ne craignez pas une rivalité dangereuse. Bon enfant. l'en­seignen'lent des sciences naturelles, loin de s'isoler, veut vivre dans une entente cordiale avec les autres branches qui Ipeuvent s'y don- ' ner quelquefois rendez-vous.

Et si votre cœur est là la besogne, nous ne croirez pas pécher contre l'esprit scientifique en rappelant la pensée qui ensoleille la réaliM 111atérielle, par exemple tà la fin de l'une des leçons indi­quées 'Ci-dessus , ces nlots des trois jeunes Hébreux dans la four­naise:

« Feux et ehClleurs de l'été) ... Froids et rigueurs de l'hiver) ... Gelées et fl'oidures ... GiClees et neiges) ...

Bénissez le Seignel.lr. :

~ Pensée ~

G. C.

Le rtl',av,ail, en·I:.1'e autres .av,antageS', a celui de TaccourrCÏ1' ,kt jour­n ée et d'étendre la 'Vie.

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COURRIER DES INSTITUTRICES

0=========================0 S.oM,MAIRE : Idéal. - VieHles idées tou.iours n ouv ell es. - Sachon s

vou.loir. - ,L'a.bîme sous le.s ,f,leurs . - P ensées. - IChâle tricoté. - Société d es Institutrices du Hau t -Valais.

<tl~ Idéal ~ l'vI eUre un jour) franchelneni) la Inoin cl la cognée) Et tenant son l'egard fi xé SUl' l'avenir ) Comnle Wl soldat gardant une ville ossiégée)

T enir. '

SOllS le regol'd de Diell } travailler SClllS relâche A_ défricher le chClinp qu'il nous a confié; Et tout en l1lcmicmt la c1wrnze et la hache)

Priel'.

Quand faustère douleur fait son œuvre dons f olnbJ'e, Et que le cœur de chair voudrait se révolter) COllllne un enfant él11Ll qui brove la nuit sombre)

Chanter!

Dans le secret du cœur) cultiv er la vaillance En dominant chez soi finstinct et le désir; Et n1cmgecmt ch aque jour le pain de la souffrance,

Grandir!

Se détacher enfin de tout ce que fon aiIne Pour el1lbrasser la croix; s)y clouer, s)y l11eUI'tl'ir ) Et sur le bois divin ) chaque .tour cl SOi-lllêll1C

Mourir !

V ieilles idées toujours n/l>uvelles

La p édagogie, conlme toutes les sciences, se nlodifie, évolue avec le progrès des connaissances hunlaines ; lllais si elle ch ange dan s ses procédés, dans ses application s, elle n 'en repose pas 11loins sur d es principes invariables dont elle ne saurait s'écarter sans danger. C 'est ainsi que ces lignes de Quintillien sont encore' de la plus parfaite actualité :

« Le 111aître ne doit pas avoir de vices ni en tolérer autour de lui. Il n e montrera ni austérité 1110l'ose ni cOlnplaisance excessive :.

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l'une engendre la haine, l'autre le ~mépris. Il parlera surtout de ce qui est honnête et bon: plus il reprendra, nloins il aura à châ­tier. Il évitera la colère, nlais ne dissÎlnulera 'Pas cependant cc qu'il faut corriger; il sera simple dans son enseignement, labo­rieux; il creusera plutôt qu'il ne s'étendra. Il répondra volontiers aux élèves qui l'interrogent; il provoquera les interrogations. Dans ses appréciations des devoirs, il n'enlploiera ni critique excessive ni éloge dénlesuré; la prenlière décourage, l'autre donne trop de confiance. En corrigeant les fautes, il ne sera pas mordant, encore nloins injurieux; combien d 'élèves sont détournés des études parce qu e le nlaître les reprend comme s'il les haïssait! »

'Peut-on trouver conseils plus judicieux, plus compétents , Ini eux basés sur une connaissance exacte d e l'àme enfantine, et ont-ils perdu de leur valeur pour être vieux de d eux n1Îlle ans ?

Sachons vouloir Kous -m a nq uons d e volon té. Ce n' es t 'pas que nous s oyons san s d é­

sirs, m ais not r e veulerie ,se r efuse à l' effort ne-ces,saire ,pour r éalis-er ,ces désirs. Nous avons un éta t d' âm e analogue à ce,lui des enf.ants qui tréJpig n ent r ageuse'ment pOUl' obtenir un jouet en .lassant la pa­tien ce d e leurs 'p arents, m ais qui Isont inca.pa;bles de trav.aül er -à acqué­rir per,sonneHem ent l 'ob jet d e .leur envie. Seulem ent, une t elle facilité n 'es t gu èr e ,à l a portée des a dultès : s i dans quelques :cas r ar es, notre m auvai,se humeur et nos r éclam ations ,peuvent .fJéchir certaines r é­-sis'tan ces, le plus ,s'Ouv ent nous n 'obtenons rien ,pal' ce moyen, noü'c mécont cntem ent delm eure san s 'eH et S Ul' le,s au tr es en m êm e tem i) , -qu'il n ous rend am er s a igris, désabusés et moins -courageu x à l 'ac tion.

ILeg être,s Ifor ts ,sont ,c'eux ,qui ont une volonté ; si ,la nôtre es t in exis tante ou insuffisan te, ~ppliquons-nous à ,la Jaire n aître ou à la développer; ce ,la,beur est un é.lémen t essentiel de no tr e p erofection­n ement 'par,ce Ique, ,privés de vouloir, n ous sommes J'esquif ,qui vogue au g r é des .flots, sans g ouverna il, et qui n e ,s'e d iri,ge vers aucun ,por t choisi et dûment re'I)éré.

,La Ipremièr e condition là r emplir, c'es t de faire judicieusem en t le choi x ,du Dut; ,celui-ci doit m ériter nos efforts pensév ér ant,s ; ne gas­villons pas 110t re volonté ,pour -des obj ets ,sans valeur, encore 'moi,ns' ,pOUl' des Objets indign es ; ce que nous souhaitons .. aHeindre doit va­Job' d 'être a t te int, il est indisp ensab'les qu e toutes nos a:slpirations no­bles, nos élan s, nos en thousia m es soient soulevés, ,a,plpelés 'par le .but ; inurtile ,qu 'il soit bri.ll,an t, d e n ature à .sus citer J'admiration des aU'tres, à étonner notre 'cer.cl e ; il suffit ,que dans ,le ,secret d e notre ,cons­cien ce nous .le r econnais8ions mora,le-m ent- beau, s i humble, s i effacé, s i m o.dest e qu'il se présente. Rien n e ser ait plus d èsa,s'treux -pour cet exiel'cice -cl' entraînement de -l a volonté ,qu e de courir Ile ris,quec1'avoir !li abandonner lJa r 'raison, en ,cours de route, notre entre;prise .

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. Nous savons où a11er, c'est notr-e ,premier point, il -faut ensuit.e sa­voiL' comment y lparvenir; le chemin 'à prendre doit êtr.e déterminé avec cla.irvoylance, avec s'agacité, mais notre Iprogramme doit garder assez de. souplesse ;pour ,s'adapter 'aux conditions changeantes, aux obstacles imprévus, à. tout ce qui peut nous obliger à a-plporter, uHé­l'ieurement, qua1ques mo,diIications à nos premières dispositions. D'ail­leur,s, l'expérience 1'ournie pal' nos travaux successi.fs dans -c-e te voie es t précieuse, eMe -guide dla;que pais à l'aide du 'succès ou de l.échec obtenu -pal' le ,pas précédent, celui qui ecoute cette eXipérience a le grandes- ohances d 'améliorer ,progressivement sa. méthode.

Enfin, il est une troisième condition indispensElib.le à la réalisation de notre ,proj-eL; cette fois, il ne s'agit p.lus d'un acte d'intelligence, mais d'un acte de ,courage: il faut -savoü' aücepter vaillamment les sacrifices -que l'écl.ame notl'e entrepl'i,se; nous devons insister sur ce point, ,cal' c'est surtout devant les d1fficuHés, le" ,obstacles que nous sommes ·tentés d'abandonnel' la Ipoursuite d'une « Iin» même ardem­ment souhai,tée; c'est en arrivant à vaincre cette paresse, à persévél'er en dépit des souffrances l'essenLies que nous fortifierons notre volonté. Ici , 11 ne ,faut nous permettre aucune com'promi,ssion, aucune ,lâcheté, il faut a.vancer impertur,babl e et stoïque, au Ü'a vers des l'onceS' du c]Jemül.

Qu'il s 'agisse creclucabon, de ques tions de santé, de Iperfectionne­ment moral pOUl' soi ou 'pour ceux dont on est responsable, la méthode est la mème; la volonté sans cesse exer·cée, surveiUée, ,la volonté .di­)'igée dans un ·bon chemin, ,à laquelle on ne permet ni de tourner bdde ni de -cléfaillü', ,fournit cl'ex-cellents résultats, et en même temps .s'affermit cle plus en ,plus ilJOUl' cl 'autres be ognes et d'aU'tres conquMcs_

L'abim e sous les fleurs d'après- D. THIERIN, prélat de Sa Sainteté.

Entrons dans une salle à boire. Quelques bons aInis s'v 1rouvent rassenlblés autour d'une longue table. On trinque et Oi'l fUTIle. Les prelnières rasades, les prenlières verrées font naître une douce chaleur; les physionOInies se dérident; les traits s'é'Ja-

. l' . 1 nOUlssent; a .JOIe, les bons nlots é-gayent la conversation; une exci-tation légère et pleine de charnle éclate panni les convives. Jus­q~l'ic.i to~t va. bi~n, Les. bouteilles se 111ultiplient; les verres se VIdent; Illnag111atlOn deVIent plus vive, plus pétulante, Alors les chan~ons s'élèvent; l'mnitié s'établit pronlpteIllent, nlênle entre gens Illconuus que le plaisir rassemble. On devient confiant COln­n~unicati.f; mêI~e l'hol11Ine discret laisse échapper son secr'et: in V1110 ventas. Blentàt l'alllitié devient fanlilière et serviable' on est g·énéreux; on ouvre volontiers son porte-nlonnaie; on est' touché aux lar.nles de~. en:barras du prochain; on est prêt là rendre service. (On saIt ce qu Il faut entendre par là.) ,A ce 1110ment, le chemin de

- 37-

la vie, qui est si dur, a perdu ses ronces et ses épines; la chmnbre là boire devient un paradis terrestre; c'est une prairie élnaillée de fleurs les plus ' rares, où chacun ne rêve que bonheur; c'est alors que le buveur se dit: Je suis le roi de la terre! IMais à Inesure qne les bouteilles se vident, une soif de plus en plus ardente gagne les joyeux conlpères; le choc des verres se fait avec bruit; le vin n 'est plus dégusté, il est englouti sans que les gounnets' en aient seulenlent distingué la saveur. Peu à peu les sens s'en­gourdissent, la tête s'appesantit, le visage devient rouge et en­flamnlé; les yeux, ternes et sans expression restent à delni-fer­Inés; la langue s'épaissit; les nlouvements des lèvres sont difficiles; le hoquet se Inet de la partie; on veut parler, on balbutie. Tout le nlonde prend la parole à la fois; les voix s'élèvent au tintelnent des verres. On crie, on hurle pour se faire entendre; on se que­relle, et souvent des rixes sanglantes viennent couronner l'orgie. En nlême tenlps, toute retenue a disparu: tel hom.me était décent; il se lTlOntre libertin dans le vin. Les objets apparaissent doubles; on veut saisir ce qui est éloigné; le verre que l'on porte à sa bou­che glisse des Inains et se brise. Veut-on se lever, la janlbe est fla­geolante; on chancelle, on roule sous la table. Un sOlllllleil de plomb s'elllpare alors de l'honlnle ivre ou plutôt ivre-nlort. Les vonlissenlents surviennent, et quelquefois c'est dans ces restes dé­goûtants de l'orgie que l'on voit l'ivrogne cuver son vin.

x.

Quelques pensées à méditer

La science -est non seulement une des ,sources de hL vertu, mais encore elle l'entretient, eUe la ,conserve et elle l 'au.gmente,

(BOSSUET.)

Plus on est instruit, mieux on dis-cerne son devoir, ·et .quand on est de bonne volonté, mieux on le J,ait. D'où .la nécessité tCl'aoquérir la science par rtous .les Imoyens à notre di'slposition, et sans jamais nous relâcher. On regrette toujours d 'avoir négligé de s'instruire; ,toute con­naissance, ·au contraire, trouve son emploi: .celui qui ne se rend pas de plus en plus ha,biùe clans son état, l'ecu,le au lieu ,d'avancer -dans la

vie. FHA"PrtKLIN.

Cependant, 11 .faut veiller à ce 'que J-es lconnai,ssances' soient 'pro· fondes , .plutôt :que superficieHes. Mieux vaut un peu bien su 'que beaucoup mal ,su'. Des connaiss'ances peu nombreuses, mais bien digé­rées, .bien assimilées, forment le jugement, et c'est le jugement quj :fait ,la valeur de l'homm-e: ID.ans le monde de J'hltellig'ence, le hon sens est .la pro,priété Jon.cièTe; l'esprit n'en est que le mobilier.

(DE BONALD.)

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Châle tricoté

Fournitures nécessaires: NOMOTTA Laine-Soie perlée, 150 gr. 1128 peige foncé, 150 gr. 1129 beige ·clair.

Commencer par une largeur ·de 70 cm. environ et tricoter en allant et en revenant G rangées beige rfoncé, 1 rangée couleur 1129; 1 maille endroit, . placer le fil SUl' l 'aiguiHe, 1 maille en.droit, placer le fil . sur l'aiguille, etc., jus,qu'à la fin de ·la ran.gée. A la rangée suivante, ,qui est de la même couleur, tricoter endroit les mailles endroit de la rangée précédente et laisser to!mber les mailles non tricotées. De ·cette manière les mailles s'allongent et forment des jours. Continuer par G rangées endroit beige foncé puis 2 rangées ajourées, etc., jusqu'à avoir la lon­gueur désirée. Border le châle d'une rangée de mai.lles pleines et nouer aux 2 ·extrémités des franges longues de 20 cm. Ce châle est également très joli en une seule teine pastel; tricoter dans ce cas 7 rangées endroit, 2 rangées ajouréeS' alternativement.

Société des Institutrices du Haut-Va:ais

A l'issue de la retraite ordinaire qui eut lieu du 17 au 21 sep­ten'lbre, 'Mesdam.es les Institutrices tenaient leur assemblée géné­rale annuelle à Brigue.

Après avoir liquidé les questions adn'linistratives ordinaires, l'asselnblée a eu l'avantage d'avoir une conférence sur le « Lob­singet ».

Miettes pédagogiques

Il faut 8,pprendre la grammaire ,par lIa langue et non la langue pal' la. grammaire.

La leçon cle choses n'eslt Ipas facile ·à donner; ·eUedemande ·conti­nuellement une nouvetlle Ipréparation. On ne l'im,provise .pas; si vous comptez sur l'inspiration du moment, vous ne trouverez rien.

On ne fait pas assez ,parler nos jeunes maîtres durant ,leurS' années de formation, et ceci est de grosse im'portance, l)arce que le maître qui 'parle peu veut que se~ éJèves ne parlent point du tout. Et il faut que les instituteurs Jorment des élèveS' qui, clans les assetmblées publiques, soient capables d'ex,primer leur olpinion, de la justifier, de lIa défendre.

La lecturè eX}lliquée est un des ,principaux moyens d'obtenir · des r·ésultats satisfaisants ,da.ns .l'enseignement de la comiPosition.

J~ ~ ~ ((O)~ ,? ~ <0 ') ~II EN CLANANT 11 2V3~~;l ~r; (G} ==-:=========:-=.IIW~ " ~ :/

~ Patriotisme ~

« Plus 1'Ïen ' à conQuérir J » gémissait Alexandre Quand, SUI' les bords lointains qu)il ne pouvait compl'en~re, Croyant avoir, du nl0nde, atteint l'extrême bout, A fÜ11lnensité nlême, il jetait son dégoût. « Plus rien à conquériI' J Que la terre est petite ». Hélas J ... De l'horiz on, la fuyante limite Porte où les conquérants conduisent leur orgueil Pour l)ambition foUe est toujours un écueil. Le monde est assez grand; c) est la faiblesse hunlaine Qui n)a jCl111ais assez d)un coin de ce dOl11aine.

:1: :r.

C'est en vain qu)il en fut dont l'énol'lne appétit) Trouva, sous leurs talons) le Inonde trop petit; Jamais) en quelques lieux que la force s)étale) On n e fera régner l'Internationale, Qui) sous un fau x prétexte, espérant l'unité ) Veut, pal' un seul pouvoir) gérer l' Hl.llnanité. Vain sophisme J Pour nous) la Suisse est tout un monde) Et bien qu)elle ne tienne en la Inachine l'onde Qu'une petite place, aux yeux de tous ses fils, Elle est des plus beaux parmi tous les pays.

La voir) la parcou1'Ïr, Inais surtout la connaître; Nourrir son pieux CLnlOLll' qui toujours nous pénètre, Quand un l'ecoin du cœur est offert au devoir; Croire à son avenir; ne point se décevoir Si le culte d) honneur qu'un bon chrétien lui voue, D'autres vont le traîner quelque part dans la boue,' A l'effort général) joindre aussi son effort; Rendre le droit plus sûr et l'idéal plus fort) Et donner après Dieu son âme à la patrie, Cela c) est une sainte et noble idolatrie.

** L)histoil'e du pays, ses légendes) ses chants; La splendeur de ses 111011ts, la beauté de ses ChCl111pS; Le rôle de ses lois, la clal'té de' ses rêves; La vie au fond des cœurs, jeune C0l111ne les sèves Que le prelnier IJl'i11temps pousse dru vers les fleul's;

Page 22: L'Ecole primaire, 15 janvier 1932

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La solidarité qui sait taire les pleurs Que l'infortune sombre au hasard a fait naître, o tout, COll11ue un rayon qui vient pal' la fenêtre, Comme un regard d'amour, un espoir, un flambeau, Est un hymne et cet hyll1ne est pour nous le plus beau!

(Helvétiennes.) R. JACQUEMET.

L'art du bonh~ ur

Le monde présent ,permet à deux âmes de se s aluer. Le moindre signe, quand elles se sont vr.aiment trouvées, leur rappelle la profon­deur de leur union et la merveille de leur rencontre. Ces Iproblèmes de .la vie en cO'mmun, que mille romans n'ont pas épuisés, ont quel-­que chose ,de si attachant que la ,pensée y revient sans cesse. MaiS' P faut bien prendre garde que, dans cet ordre, nous -ne voyons guère apparaître et ne 'pouvons observer à notre aise que ,ce qui est m anqué,

Les gr ands bonheurs n'ont 'pas de faça'de: ils ne bâtissent qu 'un mur, pour se préserver 'des regards profanes. Cependant, parmi tant de gens qui vivent côte à côte sans vivre ens8!nble et qui n'ont été r approch és que par le hasard, pour un morne voisi~a.ge ou une inimitié sourde, Î'l s'en trouv e aussi quelques -uns qui n 'ont jamais fini d 'appro­iÎondir, de varier, de commencer leur bonheur; ils inventent sans cesse des façons de s'apercevoir l'un de l'autre; ils s ont unis non seulement 'par les accords les plus profonds mais par les plus subtils, non seule­ment 'par tout ce qui peut se dire, mais par ce ,qui ne peut s'expliquer, non seulement par cequ'i.}s .ont de plus sérieux, mais par ce qu'ils ont de plus joueur, et le palais ,qu'ils se font ressemble, en eHet, à ces' constructions que les génies élèvent dans l'air. Bien loin que la poli­tesse s'absente ,de leur vie intime, eHe s'y raffine au contraire; ce n'est pas seulement par les soins les plus assidus, maiS' des égards ,presque imperceptibles qu 'ils se manifestent l'un à l'autre; ils sont attentifs et ils sont adroits . Les ,plus grands bonheurs sont aussi r ares' par 1 eurs finesses que par leurs ardeurs.

Abel BONI AnD,

~ Pensées ~ Il est certain qu'en lisant et en réfiléchissant, on augmente sa

faculté de penser. '! : =1' :!:I

S'il n'est de ,plus 'mauvaise action que de ravir au peup1e Ja foi et la prière, il n 'en est pas' de meilleure que de trav'ailler à Iui conser­ver ce double trésor.

Devant la mort ______ __ nous réalisons la valeur de l'a.·surance-vi e. Nous nous epargnons beaucoup d'angoisses en m ettant. en sécurité .l'avenir de notre fa!mille. De 'plus, l'a ssurance-vie est un hon placcmcnt, de tout. repos, quand eUe est ,conclue Avec la « BAL OISE ».

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