Le plaisir de mieux voyager ULYSSE · charmants villages créoles dispersés aux quatre vents, La...

Comment rester impassible devant lespaysages exubérants et les parfumsenivrants de la Guadeloupe? Qui peutrésister aux charmes de ce paradisfrançais dans les Antilles?

Le Guide Ulysse vous convie àl'exploration de la nature excep-tionnelle de la Guadeloupe: sesmontagnes, ses forêts et ses plages. Ilvous invite à découvrir les hameauxpittoresques de ses dépendances, lesSaintes, Marie-Galante et La Désirade,à goûter la haute qualité de sagastronomie, à vous imprégner de sesrythmes tantôt langoureux, tantôtdéchaînés.

Vous trouverez dans ce guide:

La description des villes et desattraits, cotés selon un systèmed'étoiles pour organiser aumieux vos vacances.

Une présentation détaillée deshôtels, des gîtes, des auberges etdes restaurants, dans toutes lescatégories de prix.

Un portrait historique et culturelpour vous permettre de mieux saisirla réalité de cette terre créole.

Une vingtaine de cartes détaillées pour explorer ces îles en toute liberté.

Le Guide Ulysse Guadeloupe, indis-pensable à votre immersion au cœur dela joie de vivre antillaise!

Guadeloupe

Consultez notre site:www.guidesulysse.com

GuadeloupeGuadeloupe

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Mer des Caraïbes

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Laissez-vous envoûter par la Guadeloupe!

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27,95 $19,99 ttc en France

Guadeloupe

ULYSSELe plaisir de mieux voyager

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Extrait de la publication

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Guadeloupe5e édition

Pascale Couture

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Maryse Condé�� (1995)

Nos bureaux

Canada: Les Guides de voyage Ulysse, 4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec)H2W 2M5, �(514) 843-9447, �(514) 843-9448, [email protected], www.guidesulysse.com

Europe: Les Guides de voyage Ulysse SARL, 127, rue Amelot, 75011 Paris, France,�01 43 38 89 50, �01 43 38 89 52, [email protected], www.guidesulysse.com

États-Unis: Ulysses Travel Guides, 305 Madison Avenue, Suite 1166, New York, NY 10165, [email protected], www.ulyssesguides.com

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Belgique: Interforum Bénélux, 117, boulevard de l'Europe, 1301 Wavre,�010 42 03 30, �010 42 03 52

France: Interforum, 3, allée de la Seine, 94854 Ivry-sur-Seine Cedex, �01 49 59 10 10, �01 49 59 10 72

Suisse: Interforum Suisse, �(26) 460 80 60, �(26) 460 80 68

Pour tout autre pays, contactez les Guides de voyage Ulysse (Montréal).

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Couture, Pascale, 1966-Guadeloupe5e éd.(Guide de voyage Ulysse)Comprend un index.

ISBN 2-89464-522-8

1. Guadeloupe - Guides. I. Titre. II. Collection.

F2066.C68 2004 917.297'604 C2004-941782-7

Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédéque ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire.

© Guides de voyage Ulysse inc.Tous droits réservésBibliothèque nationale du QuébecDépôt légal – Premier trimestre 2005ISBN 2-89464-522-8Imprimé au Canada


AuteurePascale Couture

CollaborationBenoir Prieur

ÉditeurClaude Morneau

Directeur de productionAndré Duchesne

Directeur artistiquePatrick Farei (Atoll)

CorrecteurPierre Daveluy

Adjoints à l’éditionPierre LedouxDavid Sirois

CartographesPascal BietAndré Duchesne

InfographistesAndré DuchesneIsabelle Lalonde

IllustrateursPascal BietMyriam GagnéLorette PiersonMarie-Annick Viatour

Photographies��Philippe Colombi/Getty Images (Photo Disk)

�� Comité du Tourisme desÎles de Guadeloupe

Remerciements: M. Guy-Claude Germain (Office départemental du tourisme de laGuadeloupe); M. Camille Pélage (directeur, Office du tourisme de Marie-Galante).

Les Guides de voyage Ulysse reconnaissent l’aide financière du gouvernement duCanada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie del’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.

Les Guides de voyage Ulysse tiennent également à remercier le gouvernement duQuébec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.

Tous les moyens possibles ont été pris pour que les renseignements contenus dansce guide soient exacts au moment de mettre sous presse. Toutefois, des erreurspeuvent toujours se glisser, des omissions sont toujours possibles, des adressespeuvent disparaître, etc.; la responsabilité de l'éditeur ou des auteurs ne pourraits'engager en cas de perte ou de dommage qui serait causé par une erreur ou uneomission.

Nous apprécions au plus haut point vos commentaires, précisions et suggestions,qui permettent l'amélioration constante de nos publications. Il nous fera plaisir d'offrirun de nos guides aux auteurs des meilleures contributions. Écrivez-nous à l'adressequi suit, et indiquez le titre qu'il vous plairait de recevoir.

Les Guides de voyage Ulysse4176, rue Saint-Denis

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Sommaire

Portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Géographie . . . . . . . . . . . . . . . . 10Faune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Économie . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Institutions politiques . . . . . . . . . 27Intégration, autonomie et

indépendance . . . . . . . . . . 27Population . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . 28Culture et traditions . . . . . . . . . . 32

Renseignements généraux . . . . . . . . . 35Formalités . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Entrée au pays . . . . . . . . . . . . . . 37Renseignements touristiques . . . 38Assurances . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Préparation des valises . . . . . . . . 41Sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43Transports . . . . . . . . . . . . . . . . . 43Services financiers . . . . . . . . . . . 46Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 47Restaurants et gastronomie . . . . 49Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Jours fériés . . . . . . . . . . . . . . . . . 53Événements et manifestations

culturelles . . . . . . . . . . . . . 53Femme seule . . . . . . . . . . . . . . . 54Électricité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54Décalage horaire . . . . . . . . . . . . 54Unités de poids et mesures . . . . 54

Plein air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55Parc national de la Guadeloupe . 55Baignade . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56Plongée sous-marine . . . . . . . . . 58Plongée-tuba . . . . . . . . . . . . . . . 58Surf et planche à voile . . . . . . . . 58Voile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Motomarine (scooter des mers) . 59Pêche en haute mer . . . . . . . . . . 59Randonnée pédestre . . . . . . . . . 59Vélo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61Golf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Pointe-à-Pitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Pour s’y retrouver sans mal . . . . 64Renseignements pratiques . . . . . 66Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 66Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 70Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . . 70Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Grande-Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75Pour s’y retrouver sans mal . . . . 76Renseignements pratiques . . . . . 78Attraits touristiques . . . . . . . . . . . 79Plages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Activités de plein air . . . . . . . . . . 95Hébergement . . . . . . . . . . . . . . 98Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . 108Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Basse-Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119Pour s’y retrouver sans mal . . . 120Renseignements pratiques . . . . 121Attraits touristiques . . . . . . . . . . 122Parcs et plages . . . . . . . . . . . . . 138Activités de plein air . . . . . . . . . 139Hébergement . . . . . . . . . . . . . 145Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . 153Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158

Les Saintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161Pour s’y retrouver sans mal . . . 162Renseignements pratiques . . . . 164Attraits touristiques . . . . . . . . . . 164Plages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167Activités de plein air . . . . . . . . . 168Hébergement . . . . . . . . . . . . . 169Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . 171Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

Marie-Galante . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175Pour s’y retrouver sans mal . . . 178Renseignements pratiques . . . . 180Attraits touristiques . . . . . . . . . . 180Plages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185Activités de plein air . . . . . . . . . 186Hébergement . . . . . . . . . . . . . 187Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . 190Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192

La Désirade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193Pour s’y retrouver sans mal . . . 194Renseignements pratiques . . . . 197Attraits touristiques . . . . . . . . . . 197Plages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198Activités de plein air . . . . . . . . . 199Hébergement . . . . . . . . . . . . . 199Restaurants . . . . . . . . . . . . . . . 200Sorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202Achats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203


Basse-Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Basse Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127Le Gosier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81Grand-Bourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181Grande-Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74La Guadeloupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2e de couvertureLa Désirade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195La Soufrière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141Les Saintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160Marie-Galante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177Pointe-à-Pitre

centre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65environs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

Saint-Claude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130Saint-François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85Situation géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Tableau des distances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36Terre de Haut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166Trois-Rivières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

Liste des cartes

Légende des cartes

Tableau des symboles

� Air conditionné� Baignoire à remous� Centre de conditionnement physique

Coup de cœur Ulysse pour les qualités particulières d’un établissement

� Cuisinette� ! Petit déjeuner inclus dans le prix de la chambre � Piscine� Réfrigérateur� Restaurant�� Salle de bain commune� Télécopieur� Téléphone��! Tous les jours� Ventilateur

Classification des attraits

Intéressant Vaut le détour À ne pas manquer

Classification de l’hébergement

Les tarifs mentionnés dans ce guide s'appliquent, sauf indication contraire,à une chambre standard pour deux personnes, en haute saison.

� 50� et moins�� 50,01 à 100�� 100,01 à 150�� 150,01 à 200�� 200� et plus

Classification des restaurants

Les tarifs mentionnés dans ce guide s'appliquent, sauf indication contraire,à un repas pour une personne, avant les boissons, mais incluant taxes et service.

� 10� et moins�� 10,01 à 15�� 15,01 à 25�� 25,01 à 35�� 35� et plus

Tous les prix mentionnés dans ce guide sont en euros (�).


GUADELOUPE

(équateur)

Latitude 0º

PuertoRico

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Mexique

OcéanPacifique

OcéanAtlantique

États-Unis

HaïtiHaïti

Costa RicaCosta Rica

BahamasCuba

Venezuela


Colombie

GuyanaGuyanaSurinamSurinam

Brésil

NicaraguaNicaragua

HondurasHonduras

PanamáPanamá

Guyane françaiseGuyane française

Jamaïque

0 100 200km

Mer des Caraïbes

Océan AtlantiqueAnguilla

Barbuda

Martinique

Dominique


Sainte-Lucie

Saint-Vincent

Grenade

AntiguaSt.Christopher(St. Kitts)

Grande-Terre

Basse-Terre

(méridien origine)(méridien origine)

Longitude 0ºLongitude 0º

Situationgéographiquedans le monde

La Guadeloupe

Département français d'outre-mer

Ville principale:Langues:Population:Monnaie:Superficie:

Pointe-à-Pitrefrançais et créole

444 500 hab.euro

1 780 km²

Mer desCaraïbes

Ville principale:Langues:Population:Monnaie:Superficie:

Pointe-à-Pitrefrançais et créole

444 500 hab.euro

1 780 km²


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Portrait

La Guadeloupe fait rêver. Ses charmes puisent leur source en un finamalgame de traditions françaises et créoles: les tourmentsd’amour et la «glacecoco» se rencon-trent tout autantque la langouste ensalade et la bièred’Alsace, alors queles terrassess’ouvrent sur desflots miroitants,parfois agrémentéspar la barque co-lorée d’un pêcheur.

Kaléidoscope de cou-leurs et de parfums,

elle est l’expression idyl-lique de la douceur devivre et de la beauté.

La Guadeloupe (dépar-tement d'outre-mer ou

DOM) englobe une pléïa-de d'îles: Grande-Terre,Basse-Terre, Marie-Ga-lante, La Désirade et lesSaintes. Saint-Martin etSaint-Barthélemy en ontfait partie elles aussi jus-qu’en 2003. De la côteescarpée de la Pointe de laGrande Vigie aux bellesplages de sable du sud deGrande-Terre et deMarie-Galante, en passant

par la forêt luxuriante dumassif de la Soufrière et lesrécifs de corail au large deDeshaies, sans oublier lescharmants villages créolesdispersés aux quatre vents,La Guadeloupe a toutpour combler les visiteursen quête de soleil, derepos et d'un peu de dé-paysement.

Surnommée «l’’île auxbelles eaux» par les

Amérindiens qui l’habi-taient jadis, la Guadeloupeprofite de plusieurs ruis-seaux d'eau douce, qui ontété essentiels à l’établisse-

ment des premiers habi-tants et des colons français.Ces petites rivières qui,par endroits, débouchenten d'impressionnanteschutes ont en outre per-mis aux colons de s’adon-ner à l’agriculture, notam-ment à la culture de lacanne à sucre.

D'abord formée desIndiens caraïbes, qui

ont été expulsés des îles, lapopulation guadeloupéen-ne est le résultat d'un lentprocessus de métissageentre Français et Africains.Ces arrivants emportaient

10 Portrait

avec eux leurs coutumeset leurs traditions, et leurrencontre a permis l'émer-gence d'une culture créolequ'on découvre avec ravis-sement.

Géographie

Il y a plusieurs millionsd'années, une montée demagma poussa la plaqueAtlantique vers les côtesaméricaines. Cette plaque,en allant s’enfoncer sousune autre plus petite, laplaque Caraïbe, fit émer-ger l'arc des Petites Antil-les, ce chapelet d'îlots denature volcanique dont lesîles guadeloupéennes fontpartie. Parmi celles-ci, onretrouve deux types d'îles,les plus récentes étant trèsescarpées, comme Basse-Terre et les Saintes, et lesplus anciennes présentantun relief érodé, commeGrande-Terre et Marie-Galante.

Les deux plus grandes îles,Basse-Terre et Grande-Terre, séparées par larivière Salée, offrent unrelief fort différent malgréleur proximité. Grande-Terre est en fait un vasteplateau calcaire où pous-sent des cultures de toutessortes, et particulièrementla canne à sucre. Le longde ses côtes se succèdentde superbes plages desable blond et des falaisesescarpées. Basse-Terre (ilimporte de distinguer l’îleBasse-Terre de la ville deBasse Terre), la plus gran-de des deux, possède,contrairement à ce quelaisse supposer son nom,

des paysages dominés parun imposant massif dontfait partie le sommet leplus haut des Petites Antil-les, la Soufrière (1 467 m).Ce massif, arrêtant lesnuages poussés par lesalizés, est fréquemmentarrosé sur son versant est;aussi y croît-il une forêttropicale humide. Son côtéouest, quant à lui, présen-te une végétation biendifférente et plus raréfiée,car les pluies y sont moinsabondantes.

Au large des côtes de l'îlede la Guadeloupe, allantd'est en ouest, émergenttrois petites îles: La Dési-rade, Marie-Galante et lesSaintes. La première deces minuscules îles, LaDésirade, est en fait unelongue bande de rochersdont les terres arides sontpeu propices à l’agricultu-re; une faible populations’y est installée. La deuxiè-me, Marie-Galante, la plusgrande des dépendances,est composée d'un vasteplateau calcaire où l'oncultive la canne à sucre.Enfin, la dernière, lesSaintes, regroupe en faitplusieurs minuscules îlotsressemblant à de grosrochers où de petits ha-meaux se sont accrochés.

Seules les côtes de LaDésirade baignent entière-ment dans l'océan Atlanti-que. Les autres îles onttoutes leur côte est bai-gnant dans l'Atlantique etleur côte ouest, dans lamer des Caraïbes. Cepen-dant, toutes bénéficient debelles plages où l'on peuts'adonner à divers sportsnautiques.

Faune

L’émergence de l’arc desPetites Antilles, il y a 20 à23 millions d’années, estrelativement récente d’unpoint de vue géographi-que. Or, cette formationne constituait que la toutepremière étape d’unelongue évolution, et il fallutencore attendre entre 10et 15 millions d’annéesavant que le cœur n’ensoit suffisamment stablepour permettre le peuple-ment animal et végétal. Lamigration des espèces,venues du continent amé-ricain, a toutefois été li-mitée par l’éloignement etl’accès difficile à ces îles.Cela dit, la distance entrele continent et les PetitesAntilles n’est pas la seuleraison pour laquelle lafaune et la flore de la Gua-deloupe sont relativementpauvres. La petitesse desniches écologiques ex-plique par ailleurs qu’onretrouve un nombre res-treint de représentants dechaque espèce, mêmedans le cas des animaux

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Port

rait

Faune 11

(les oiseaux par exemple)pouvant aisément se dé-placer. Ainsi, le colibri,dont on dénombrequelque 300 espèces surl’ensemble du continentaméricain, n’en compteque trois en Guadeloupe(colibris madère, à falleverte et huppé). Le mêmephénomène peut s’obser-ver chez les papillons, dontles lycénidés (800 espècesaméricaines) ne comptentque 16 dans toutes lesPetites Antilles. Le nombrede mammifères est toutaussi représentatif desdifficultés de développe-ment, car on y rencontreessentiellement des ani-maux amenés par lescolons européens.

Parmi les mammifères quipeuplent les terres guade-loupéennes, le raton la-veur, qui peut atteindre90 cm de longueur, seraitarrivé dans l'île au XIXe

siècle, passager clandestind'un bateau américainayant fait naufrage près descôtes guadeloupéennes.

Un autre mammifère, lamangouste, fut introduitpar les colons européensafin de détruire les ser-pents dangereux quiétaient présents danscertaines îles des Antilles,mais qui n'ont jamais peu-plé les îles de la Guade-loupe. Aussi fut-elle intro-duite sans raison valable;malheureusement, savenue n'a pas été sansconséquence, car elle senourrit d'œufs de certainesespèces d'oiseaux nichantau sol, faisant parfoiscraindre pour leur survie. L’agouti constitue l’un desrares mammifères à avoirpeuplé l’île avant l’arrivée

des Européens. Ce petitrongeur, qui ne se nourritque de plantes et de raci-nes, n’est que rarementaperçu, car il a été tropsouvent la proie des bra-conniers.

Les reptiles sont, pour leurpart, plus nombreux ici, etvous verrez certainementquelques petits lézardshantant ces terres de so-leil. Un autre reptile, plusgros cette fois, l'iguane,peut être observé auxSaintes, à La Désirade etau sud de Basse-Terre.Frugivore et insectivore, ilpeut parfois atteindre 1 m;mais n'ayez crainte, il estinoffensif. Parmi les espè-ces vivant dans ces îles,mentionnons l'iguanecommun (��)et le rare iguane antillais.

L’avifaune est plus riche,et, où que vous soyez,vous pourrez observer desoiseaux. Pour vous aider àles identifier, voici unecourte description desespèces que vous serez leplus susceptible de voir.Muni de bonnes jumelleset d'un peu de patience,vous pourrez sans douteen contempler plusieurs.

Les colibris: ces minuscu-les oiseaux au plumagecoloré se nourrissent d'in-sectes et de nectar; aussi

peut-on les apercevoirprès des arbres et desarbustes fleuris. Troisespèces vivent en Guade-loupe. Le colibri madèreprésente un plumage noiret une gorge aux refletsviolets. Il peut atteindre12 cm. Le colibri à falleverte, d'une taille similaire,possède un plumage noir,mais des plumes vertes,quasi scintillantes, sur satête et sa gorge. Enfin, leplus petit et le plus com-mun des colibris, le colibrihuppé, qui atteint à peine9 cm et ne pèse pas plusde 2 g, s'irise d'un plumagevert et bleu sur la crête.Son corps est couvert deplumes gris fusain auxreflets verts.

Parmi les différentes espè-ces de hérons présents enGuadeloupe, on peutrencontrer le grand héron(crabier noir), qui peutatteindre 132 cm. On leremarque à sa tête blan-che, au centre de laquellese trouve une plume noiredescendant sur son cou.Son corps est recouvert deplumes grises et blanches.

Près des mêmes plansd'eau, vous pourrez égale-ment voir l'aigrette nei-geuse (crabier blanc), autrès beau plumage blanc etaux pattes noires. Vousaurez certainement lachance d'observer uneautre espèce de héron, lehéron garde-bœuf (cra-bier), qui se retrouvefréquemment dans leschamps en compagnie dubétail. Mesurant environ60 cm, cet oiseau blanc estcoiffé de quelques plumesorangées. Il a émigré dansles Antilles au début desannées 1950; auparavant,on ne le trouvait qu'en$��

12 Portrait

Afrique. S'étant fort bienadapté, il compte au-jourd'hui de nombreuxreprésentants.

Enfin, peut-être enten-drez-vous le son particulierdu petit héron vert, com-munément appelé «kio»,d'une taille d'environ45 cm et dont le dos et lesailes sont de couleur grisetirant sur le vert.

Les sternes: on retrouveplusieurs espèces de cespetits oiseaux marins fortgracieux, quatre d'entreelles nichant en Guade-loupe. Parmi celles-ci,mentionnons la sterne àcollier (35 cm), qui a ledos gris, la tête noire ainsique le ventre et le collierblancs. La petite sterne(23 cm) est, comme sonnom l’indique, la plus peti-te et se rencontre moinsfréquemment. On la dis-tingue par sa tête noire,son dos gris clair et sonventre blanc. La sternefuligineuse est sans con-teste la plus répandue. Elleest très semblable à lasterne à collier, mais n'apas de collier blanc, et sondos est plus foncé.

La frégate superbe: ce trèsgrand oiseau noir a desailes qui, une fois dé-ployées, peuvent atteindreune envergure de 2,5 m.On distingue le mâle de lafemelle à sa gorge rouge.On la voit fréquemmentvoler au-dessus des flots,

planant silencieusement enquête de nourriture.

Le martin-pêcheur d'Amé-rique: cet oiseau se re-trouve dans l'est de l'Amé-rique du Nord et dans lesPetites Antilles. Il se distin-gue par ses plumes bleuesainsi que par sa gorge etson ventre blancs, maissurtout par sa grosse têtecoiffée d'une huppe quisemble en désordre. Au-dessus de l'eau, il fait par-fois du surplace avant deplonger.

Le pélican brun possèdeun plumage brun grison-nant et se distingue parson long cou et son énor-me gorge, ainsi que parson long bec gris. Il se tientgénéralement seul ou enpetit groupe volant à laqueue leu leu. On peutl'apercevoir près des pla-ges. Il peut atteindre140 cm.

Le pic de Guadeloupe: onne l'aperçoit que rare-ment. Il est originaire del'île, habitant la forêt tropi-cale humide de Basse-Terre à une altitude variantentre 100 m et 700 m. Ils'agit d'un oiseau noird'une trentaine de centi-mètres.

Le quiscale merle: entiè-rement noir (la femellepossède un plumage pluspâle), il s'identifie facile-ment à ses yeux jaunesbien particuliers, avec les

quels il semble nous épier.Ses pattes allongées luipermettent de courir dansl'herbe à la poursuited'insectes.

Le sucrier à ventre jaune:ce petit oiseau d'une di-zaine de centimètres serencontre partout dans lesPetites Antilles. On lereconnaît facilement à sondos gris foncé ou noir ainsiqu’à sa gorge et son ventrejaunes. Il se nourrit denectar et du jus de nom-breux fruits dont la bananeet la papaye. Parfois, cepetit oiseau gourmands'arrête aux tables desterrasses et se délecte dequelques grains de sucre.

Les tourterelles: on trou-ve en Guadeloupe quel-ques espèces de ces oi-seaux de la taille d'un pi-geon, dont la tourterelle àqueue carrée, au dos brunainsi qu’au ventre, à la gor-ge et à la tête beiges tirantsur le rosé; en outre, ellepossède de chaque côtéde la tête une tache bleue.La tourterelle communepossède un plumage grisbrun et une gorge mou-chetée de noir et de blanc.

Les fonds marins

Au large de la Guade-loupe, entre autres prèsde la côte de Basse-Terre,les fonds marins peuprofonds et les eaux tou-jours chaudes (environ20C) constituent unhabitat idéal pour le déve-loppement des coraux.Ces colonies de cœlenté-rés, organismes minuscu-les, façonnent des poly-piers calcaires qui pren-nent des formes variées. %��&��


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Flore 13

Autour d'eux évolue unefaune marine d'une richediversité attirée par leplancton qui y vit. Despoissons de toutes tailles yviennent, dont le thon, lethazard, en de rares oc-casions le requin, demême que des poissonsplus colorés, comme lepoisson-perroquet, lepoisson-coffre, le rougetet le poisson-ange. On ytrouve également quantitéd'animaux tels les épongeset les oursins.

Les côtes guadeloupéen-nes sont aussi habitées pardes crustacés dont leslangoustes et les crabes. Àl'occasion, on peut voir latortue de mer (la tortueverte), qui se fait rare enraison d'une chasse inten-sive ayant eu pour consé-quence d'en réduire consi-dérablement le nombre.

Flore

La Guadeloupe et ses dé-pendances se parent d'uneflore diversifiée d'uneexceptionnelle beauté.Cette végétation tantôtluxuriante tantôt dépouil-lée façonne des paysagesqui varient d'île en île. Ens'y déplaçant, on peut ainsi

découvrir la forêt tropicalehumide de Basse-Terre,les plateaux propices àl'agriculture de Grande-Terre et de Marie-Ga-lante, les rochers arides deLa Désirade, les collinesrecouvertes d'arbustes etde broussailles des Saintes,la mangrove du GrandCul-de-Sac Marin et, biensûr, les plages de sablebordées de palmiers, de«raisiniers bord-de-mer»et de lianes dénommées«patates bord-de-mer» et«pois bord-de-mer».

La végétation dumassif de la Soufrière

Le massif de Basse-Terres'allonge du nord au sud etforme un véritable murcontre lequel les nuages sebrisent au-dessus del'océan Atlantique. Despluies abondantes, jusqu'à6 m par an, tombent alorssur le massif, permettant àune forêt très dense de sedévelopper. Cette forêtd'une composition excep-tionnelle (plus de 300espèces végétales), prati-quement inhabitée, apermis à une partie dumassif, protégée par leparc national de la Guade-

loupe, d'être classée Ré-serve de la biosphèremondiale par l'UNESCO.

Au pied du versant est(côte au vent) du massif dela Soufrière pousse unvégétation dite «méso-phile», qui reçoit entre1 500 et 3 000 mm depluie par année. En partiedétruite par l’agriculture,car ces terres sont riches(notamment pour la cul-ture des bananes), cettevégétation composéeentre autres de «boisblanc» et de «bois diable»peut encore être observéeà différents endroits.

À partir de 700 m d’alti-tude, la végétation dite«hygrophile» (entre 3 000et 5 000 mm de pluie) sedéveloppe. Dans cetteforêt pluvieuse, on peutconstater la présence detrois niveaux de végétationdont les frontières ne sontpas toujours bien définies.Au premier, dénommé«sous-bois», poussentdeux types de végétation:les plantes ligneuses,composées d'arbres nonencore matures et d'ar-bustes adaptés à l'ombre,ainsi que les plantes her-bacées. Le deuxièmecomporte toute une varié-té de plantes épiphytes(qui poussent sans contactavec le sol, sur d'autresplantes, sans les parasiter),comme les mousses, lesfougères, les lianes et lesbroméliacés. Ces plantesont dû s'adapter à un mi-lieu obscur et humide, touten profitant au maximumde l'espace disponible.Enfin, le troisième, lavoûte, est constitué desarbres qui dominent cetteforêt et dont le feuillagereçoit la presque totalité

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Histoire 15

retrait dans les terres, le«mangle-rivière» se déve-loppe dans des eaux moinssalées. Des arbustes et desplantes poussent égale-ment dans cette zone im-mergée. Au cœur de cetteétrange «forêt de racines»habitent quantité d'êtresvivants dont des oiseaux,des crustacés (les langous-tes y viennent pour sereproduire) et surtout unemultitude d'insectes variés.

Les plages

Les magnifiques plages dela Guadeloupe sont égale-ment l’habitat d’une végé-tation particulière qui a dûs’adapter aux embruns, etparfois aux vagues et auvent. Sur la plage poussentles palmiers ainsi que leslianes rampantes, dont la«patate bord-de-mer» etle «pourpier bord-de-mer», qui se pare àl’occasion de belles fleursmauves. La limite de laplage est souvent bordéede «raisiniers bord-de-mer», qu’on reconnaît àleurs gros fruits vertssemblables à des raisins.

Parmi eux surgissent par-fois quelques yuccas auxfeuilles pointues.

En retrait, en de raresoccasions, on peut aperce-voir le dangereux mance-nillier, qui produit un sucvénéneux pouvant causerde graves blessures. On leremarque à ses feuillesvertes dont la nervurecentrale est jaune. Parfois,il est marqué d'une croixrouge ou porte un petitécriteau.

Les fleurs

D'une incroyable exubé-rance, les fleurs habillent lepaysage guadeloupéen de

mille coloris. Parmi lesespèces les plus commu-nes, mentionnons leshibiscus, les lauriers et lesallamandas qui égaientbon nombre de jardins.Bien des arbres présententune variété de fleurs colo-rées, tels les flamboyantset les bougainvilliers àfleurs écarlates, et lesfrangipaniers, qui se pa-rent d’odorantes fleursblanches. Quelques fleurscultivées dans l'île compo-sent les plus beaux bou-quets dont on puisse rê-ver; parmi ces espèces, onretrouve, bien sûr, lesorchidées, ainsi que lesalpinias, les balisiers, lesanthuriums et les «becs deperroquets».

Histoire

Bien avant que Colomb nedécouvre le NouveauMonde, des Amérindienss'étaient installés dans lesîles antillaises. Ces peuplesautochtones, tout commeles autres peuples indigè-nes d'Amérique, sont ve-nus d'Asie septentrionale,franchissant le détroit deBéring vers la fin de la pé-riode glaciaire, avant d'oc-cuper la presque totalitédu continent par vaguesmigratoires successives.

Dénommé «Ciboney», lepremier groupe amérin-dien à entreprendre unpériple vers les îles desCaraïbes y serait arrivé il ya plus de 3 500 ans. Unmillénaire plus tard, unedeuxième vague d’indi-gènes venus des Andes,les Huécoïdes, de languearawak, s’y seraient à leurtour établis. Puis, ce fut autour des Saladoïdes, éga-lement de langue arawak, '��

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Histoire 17

La découvertedes Antilles

Au matin du 3 août 1492,Christophe Colomb, sousla gouverne des rois catho-liques d'Espagne et d'Ara-gon, et à la tête d'uneflottille de trois caravelles,la Santa María, la Pinta et laNiña, lève les voiles pourentreprendre un voyagevers l'ouest dans le but detrouver une nouvelle rou-te vers l'Asie. Ce périplede deux mois à traversl'océan Atlantique l'amènedans l'archipel des Caraï-bes, et plus précisémentdans une île des actuellesBahamas que les Amérin-diens nomment «Guanaha-ni». Marquant ainsi, le 12octobre 1492, la décou-verte officielle de l'Améri-que, Colomb et ses hom-mes se croient alors aularge de l'Asie du Sud-Est.

Pendant quelques semai-nes, Colomb et son équi-page explorent Guanahaniet ses environs, nouant lespremiers liens avec lesAmérindiens, puis poursui-vent leur route vers l’ac-tuelle île de Cuba, dont ilslongent les côtes. Le maringénois continue ensuitevers les côtes d'une autreîle, «Tohio» pour lesAmérindiens, qu'il rebap-tise «Isla Espagnola» (His-paniola). Longeant lescôtes et explorant unepartie de cette île qu'iltrouve magnifique, il envi-sage rapidement la possibi-lité d’y établir une colonieespagnole. Le naufrage dela Santa María lui en fournitle prétexte, et un fort y estérigé. Quelques semainesplus tard, Colomb, en-thousiasmé par ses décou-

vertes, retourne en Espa-gne, laissant derrière lui 39soldats.

Une dizaine de mois s'é-coule avant que Colombn'entreprenne son secondpériple en Amérique.Lorsqu'il revient à Hispa-niola, il constate rapide-ment qu'il ne reste plusrien du fort et des soldats:ils ont été massacrés parles Amérindiens. Les sol-dats auraient-ils abusé deleur hospitalité? Toujoursest-il que des expéditionspunitives contre les Amé-rindiens sont entreprises.Colomb, qui était revenuavec le matériel et leshommes nécessaires à lafondation d'une cité espa-gnole, ne se laisse toutefoispas décourager et y fondeune première ville.

Les Arawaks d'Hispaniolalui ayant parlé d'autrespeuplades habitant des îlesplus au sud, Colomb dé-cide de continuer sonexploration dans cettedirection, jusqu'au chapeletd'îlots que forment lesactuelles Petites Antilles.Ces îlots parfois dépourvusd'eau potable et peuplés

de Caraïbes qui sont prêtsà défendre farouchementleur territoire, n'ont rienpour retenir le marin gé-nois. Il aborde les côtes deplusieurs îles, entre autresles actuelles îles de la Do-minique, de Marie-Galanteet de la Guadeloupe, où ils’arrête quelque tempspour faire provision d’eaudouce. Puis, il reprend saroute vers le nord.

Sans doute en raison dumanque d'hommes pourpeupler toutes ces terresnouvelles et à cause desCaraïbes qui les habitent,les Espagnols décident nonpas de coloniser les PetitesAntilles, mais plutôt deconcentrer leurs effortsdans les Grandes Antilles. Ilfaut attendre bien desannées avant qu'une co-lonie ne s'établisse dans lesPetites Antilles. Entre-temps, elles ne serventessentiellement que depoint d'arrêt pour les cor-saires et les marins quinaviguent dans la région.

La naissanced'une colonie

Au XVe siècle, seuls l'Espa-gne et le Portugal envahis-sent le Nouveau Monde;leurs bateaux arrivent enEurope chargés de trésorsdérobés aux peupladesamérindiennes. Plusieursenvient ces colonisateurs,qui deviennent rapidementla cible des contrebandierset des pirates sillonnant lesmers pour s'emparer deleur butin. C'est d'ailleursavec ces trésors pillés àl'Espagne que le reste del'Europe prend consciencede l'importance de pos-séder ces terres situées à��)��*�+


18 Portrait

l'ouest. Au XVIIe siècle, laFrance, la Hollande etl’Angleterre succèdent àl’Espagne et au Portugalcomme principales puis-sances économiques euro-péennes, et se tournent àleur tour vers la colonisa-tion des Antilles.

Le coup d’envoi des effortsde colonisation françaisedes Antilles se fera autourde 1623. C’est en cetteannée que le flibustierfrançais Pierre Belaind’Esnambuc quitte laFrance en direction desPetites Antilles. Après avoirattaqué en mer les Espa-gnols, il se réfugie sur l’îlede Saint-Christophe(nommée en 1493 parColomb) pour procéder àdes réparations sur sonnavire. L’île est déjà oc-cupée par le navigateuranglais Thomas Warner,mais tous deux s’enten-dent sur la répartition duterritoire. De retour enFrance, d’Esnambuc faitentériner la répartition duterritoire et obtient deRichelieu la création de laCompagnie de Saint-Christophe, qui en plus dudroit de commercer pos-sède de véritables pou-voirs d’État, commel’administration etl’exploitation desterritoires.

Dans les années qui sui-vent, la France entreprendplus sérieusement la con-quête des Petites Antilles.En 1635, la Compagniedes îles d’Amérique rem-place la Compagnie deSaint-Christophe, aveccomme mandat de faire laconquête des terres si-tuées entre le 10º et le30º de latitude nord.

Cette même année, lessieurs Charles Liénard del'Olive et Jean du Plessisconvainquent la Com-pagnie des îles d'Amériquede la nécessité de coloni-ser la Guadeloupe. Ac-compagnés de 500 hom-mes et de quelques reli-gieux (dont le père DuTertre), ils débarquent le28 juin 1635. Ils établissentalors un petit fort au nord-ouest de Basse-Terre, à laPointe Allègre. Leur adap-tation sur l’île est difficile:les hommes souffrent deproblèmes de ravitaille-ment, des épidémies, de lafamine et de la guerrequ’ils mènent contre lesCaraïbes. Néanmoins, lacolonie survit.

En 1641, des ententes depaix sont conclues entreles Français et les Caraï-bes, et une période relati-

vement calme s'instaure enGuadeloupe. Ce répit estnécessaire tant pour lescolons, qui ont besoin demieux s'installer, que pourla Compagnie des îlesd'Amérique, qui constateque ses colonies sont peurentables. La guerre con-tre les Caraïbes et les ca-tastrophes naturelles nesont pas les seules causesdes problèmes financiersde la Compagnie. L’atti-tude des gouverneurs etdes dirigeants de la co-lonie, qui rivalisent entreeux pour s’accaparer lepouvoir et la richesse, par-fois au détriment mêmedes colons, entrave égale-ment le sain développe-ment de la colonie. Cesmaints ennuis poussent laCompagnie à céder sespossessions. En 1647, ellevend l'île de Saint-Chris-tophe, puis se départit deSaint-Martin et de Saint-Barthélemy, l'Ordre deMalte les achetant en1651.

En 1649, la Compagnie sedépartit également de sacolonie guadeloupéenne(Guadeloupe, La Désirade,les Saintes et Marie-Ga-lante), qu’elle vend à Bois-seret, le beau-frère dugouverneur de ces îles(Houël). Mais loin de ra-mener le calme, cettevente a pour effet d’enve-nimer les relations entreles deux hommes. Houëlla contestera pendant desannées. Aussi la colonieconnaît-elle une intensepériode d’instabilité.

Bien que la situation de-meure précaire, la colonieguadeloupéenne se déve-loppe. Colbert, qui dès1661 s'occupe des affairesde l’Empire français, dé-"��


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