LE MIXAGE PHOSPHENIQUE EN PEDAGOGIE - NEEEEEXT

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Docteur Francis LEFEBURE Editions PHOSPHENISME LE MIXAGE PHOSPHÉNIQUE EN PÉDAGOGIE

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Docteur Francis LEFEBURE

Editions PHOSPHENISME

LE MIXAGE PHOSPHÉNIQUEEN PÉDAGOGIE

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Le phosphène est la tache multicolore qui persiste en obscurité pendanttrois minutes, après fixation d'une source lumineuse durant une trentainede secondes.Le Mixage phosphénique consiste à conserver, pendant ce phosphène, une

image mentale visuelle ou auditive. Par exemple, un enfant, un étudiant ou unadulte qui veut retenir une leçon ou des données, se les représentera mentalementdurant la présence du phosphène. Celui-ci canalise l'attention vers la penséechoisie ; cette amélioration de l'attention persiste entre les séances.

De plus, il se produit entre la pensée et le phosphène un phénomène comparable à unecombinaison chimique, de telle sorte que d'une part, la pensée devient plus dense, ce quil'aide à se graver dans la mémoire et d'autre part, il y a un dégagement d'énergie quiaugmente le nombre des associations d'idées, par conséquent l'intelligence, et excite lacuriosité intellectuelle et l'esprit d'initiative.

LE MIXAGE PHOSPHÉNIQUE TRANSFORMEL'ÉNERGIE LUMINEUSE EN ÉNERGIE MENTALE.

Sur des enfants d'une dizaine d'années, l'amélioration des résultats scolaires est souventvisible après un mois, à raison de dix minutes d'exercices matin et soir seulement.

Des enfants complètement dyslexiques lisent normalement en trois mois et deviennentmême meilleurs que la moyenne de leur âge.

La pratique du Phosphénisme agit aussi sur le caractère ; c'est ainsi que dans des famillesoù les enfants se disputaient continuellement, vient à régner la bonne entente.

L'action du Mixage phosphénique sur le sommeil est remarquable ; beaucoupd'insomnies ont été guéries par lui ; les rêves deviennent plus colorés et plus conscients.Les personnes agées y puisent un rajeunissement cérébral.

L'effet sur la vue est très favorable, sous la réserve évidemment que soient respectées lesnormes d'éclairage que nous indiquons, normes établies déjà par quarante annéesd'expériences sur des milliers de cas.

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Le Mixage Phosphéniqueen pédagogie

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Du même auteur

La Lumière est une énergie qui produit des synchronisations entre les cellules cérébrales, accélérant etamplifiant les processus physiologiques. La courte fixation d'une source lumineuse provoque donc l'apportd'une énergie supplémentaire dans l'ensemble de la masse cérébrale, ce qui améliore les capacités mentales(mémoire, concentration, idéation, créativité, initiative, etc.), donc l'intelligence dans son ensemble.

L’extraordinaire découverte du Docteur LEFEBURE est que :“LE MELANGE D'UNE PENSEE AU PHOSPHENE TRANSFORME L'ENERGIE LUMINEUSE ENENERGIE MENTALE”.

Les phosphènes sont les taches de couleurs changeantes que l’on perçoit en obscurité après la courte fixationd’une source lumineuse. Le “Mixage Phosphénique” consiste à mélanger une pensée au phosphène.

Le Mixage Phosphénique est une REMARQUABLE METHODE DE DEVELOPPEMENT PERSONNELpour améliorer ses performances, applicable à tout âge, quel que soit le niveau de difficulté et dans tous lesdomaines de la vie.

• L'INITIATION SUBUDou transmission de la grande force de vie parl'oscillation du point de concentration.

• LE MIXAGE PHOSPHÉNIQUE EN PÉDAGOGIEDéveloppement de la mémoire, de l'intelligence, de lacréativité et de l'intuition par le mélange des penséesavec les phosphènes.

• LE PNEUMOPHÈNEou la respiration qui ouvre les portes de l'au-delà, suivide PHOSPHÉNISME et pensée rythmée.

• ÉPANOUISSEMENT CÉRÉBRALpar l'audition alternative.

• L'INITIATION DE PIETRO

• YOGA DE DEUX SECONDES

• DU MOULIN A PRIÈRE A LA DYNAMOSPIRITUELLE

ou la machine à faire monter KOUNDALINI Tome I

• KOUNDALINI Tome II(suite)

• LA CLÉ DES MANIFESTATIONS SURNATURELLESLourdes et le Phosphénisme

• PHOSPHÉNISME Nouvelle explication de l'origine des religions

• L'EXPLORATION DU CERVEAU par les oscillations des phosphènes doubles

• PUISSANCE DU CHRISTIANISMEMagie chrétienne

• LE PHOSPHÉNISME EN HAUTE-VOLTACondensé d'entretiens avec Maître PACERE TITINGA

• EXPÉRIENCES INITIATIQUESTome I. La voie sensorielle

• EXPÉRIENCES INITIATIQUESTome II. Visions et dédoublements

• EXPÉRIENCES INITIATIQUESTome III. Balancements mystiques

• LE DÉVELOPPEMENT DES POUVOIRS SUPRANORMAUX DE L'ESPRITpar la pensée au sixième de seconde

• OM,le Nom naturel de Dieu et les mantras

• PHOSPHÉNISME ET DERVICHES TOURNEURS

• LES HOMOLOGIESou la lumière de l'Asie devant la science

• LA RESPIRATION RYTHMIQUEet la concentration Mentale

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1ère édition à 11ème édition : Éditions d'Auteur.12e édition : Éditions École du Dr LEFEBURE, 1988

13e édition : Édition d'Auteur, 1988.14e et 15e édition : Éditions PHOSPHÉNISME

16e édition : Éditions PHOSPHÉNISMENouvelle version,

illustrations revues pour internet version PDF.

I.S.B.N. : 2-906904-02-3Dépôt légal : 4e trimestre 2007

© Tous droits de traduction et de reproduction totale ou partielleréservés pour tous pays.

Docteur Francis LEFEBURE

LE MIXAGEPHOSPHÉNIQUEEN PÉDAGOGIE

ÉPANOUISSEMENT CÉRÉBRAL POUR TOUSDes milliers d'améliorations scolaires sensationnelles

à travers le monde entier.

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Pour tout renseignement : Éditions PHOSPHENISMEÉcole du Docteur Francis LEFEBURE(Centre Principal)

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Docteur Francis LEFEBURE

• Ancien Externe des Hôpitaux de Paris.• Ancien médecin du Service de Santé scolaire.• Médaille d'Or et Prix du Concours Lépine, 1963.

• Médaille d'Or du Salon International des Inventeurs de Bruxelles,pour l'action sur le cerveau de l'appareil à audition alternative, 1964.• Médaille d'Argent du Salon Mondial des Inventeurs de Bruxelles,

en 1975 pour la méthode du“ Mixage phosphénique en pédagogie ”.

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Symbole du PHOSPHÉNISME

Le limaçon de Pascal (au centre de l’œuf cosmique dans l’enseignementésotérique occidental) est le symbole d'analogie entre le macrocosme, lemédiocosme et le microcosme.Nous avons choisi cette courbe comme symbole du Phosphénisme parcequ'elle est une variété de spirales. Elle est donc le symbole de la forceoriginelle en toute chose, qui a une structure tourbillonnaire, que ce soit lanébuleuse qui donne naissance aux systèmes stellaires, la spirale dechromatine au sommet de la première mitose de l'œuf ou le tourbillon dusang dans le cœur qui est le centre de la vie physique.

Origine du mot PHOSPHÉNISME

“ Le Docteur LEFEBURE a créé le mot PHOSPHÉNISME® en faisant,ce qu'on appelle en grammaire, un néologisme, par restriction à partir dumot phosphène dont la racine principale veut dire lumière et rappellePhœbus, le Soleil ”.

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Les pêcheurs à la ligne, qui fixent le bouchon dansant sur l'eau dans les reflets du soleil,ont souvent remarqué que s'ils s'allongent sur l'herbe et dorment un peu,

font alors des rêves merveilleux.

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PRÉFACE

Le Docteur Francis LEFEBURE nous a quittés le 19 mars 1988, à l'âge de72 ans, laissant derrière lui une œuvre considérable sur un terrain quiétait, jusqu'alors, complètement vierge : l'étude des effets de la lumièresur les capacités cérébrales et intellectuelles.

L'influence de la lumière sur le développement du système nerveux et dusystème endocrinien est bien connu depuis les années 1950. Pourtant, cen'est que dans ces toutes dernières années que l'on a commencé à voirappliquer, dans quelques hôpitaux, des bains de lumière intense pour lesdépressifs chroniques et les personnes atteintes de graves troubles dusommeil.

Si l'on ne redécouvre que maintenant les vertus de la lumière surl'organisme et le psychisme, le Dr LEFEBURE, fit, quant à lui, sespremières découvertes sur les phosphènes dès 1959. Il rédigea, à cetteépoque, un rapport qu'il remit au Service de santé scolaire pour lequel iltravaillait alors et qu'il publia ensuite sous le titre “ L'exploration ducerveau par les oscillations des phosphènes doubles ”. Ses recherches surdes propriétés du cerveau, jusque là inconnues, lui valurent de nombreuxprix dans des concours d'inventions internationaux, comme le ConcoursLépine par exemple.

En 1964, le Dr LEFEBURE eut l'idée d'observer ce qui se passerait s'ilmêlait une pensée au phosphène. Les effets de ce “ mélange ” surl'ensemble des capacités cérébrales furent tellement impressionnants qu'ildécida d'en faire le pivot de sa méthode de développement de la mémoire,de l'attention, de l'idéation et de la créativité, par une opération si simplequ'elle était à la portée de tous, aussi bien pour les adultes et les étudiantsque pour les enfants. Le principe du Mixage phosphénique était né.En 29 ans de recherches, le Dr LEFEBURE a fait un nombre considérablede découvertes sur les phosphènes et leurs équivalents. Ce génie a su tirertout le parti possible de phénomènes purement physiologiques, grâce à unexceptionnel sens de l'observation et de l'analyse. Avec le pragmatismequi le caractérisait, il a su rendre accessible à tous, des processus que lesappareils les plus sophistiqués ne pouvaient mettre en évidence.

En 31 ans, des milliers de personnes de toutes nationalités ont utilisé lePhosphénisme et en ont tiré de tels bienfaits sur les plans intellectuel et

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psychologique qu'il serait dommage que la majorité des enfants et desétudiants ne puisse bénéficier de cet apport, tant il facilite l'apprentissageet l'assimilation. C'est pourquoi, nous proposons aux parents, instituteurs,professeurs et éducateurs, cette édition du “ Mixage phosphénique enpédagogie ”.

Les travaux du Dr LEFEBURE sont d'avant-garde ; ils soulignentl'importance de la lumière sur le développement mental, intellectuel et surl'ensemble de la personnalité.

Remarquons que, bien que le Phosphène soit vieux comme le monde etque son utilisation remonte aux premiers hommes qui, en se réunissantautour d'un feu, pouvaient l'observer, il aura fallu attendre les travaux duDocteur LEFEBURE pour en saisir toute l'importance.

Aujourd'hui, de plus en plus d'enseignants et de professeurs appliquent laméthode du Mixage phosphénique dans leurs cours de rattrapage scolaireet ils sont les premiers surpris de voir des enfants, avec de gravesdifficultés scolaires, rattraper tout de même leur retard ; ce qui n'est paspeu en l'état actuel des choses. Ces enseignants sont tout à faitenthousiasmés par les résultats qu'ils obtiennent.

Il est donc important que l'école soit le lieu privilégié de l'application dela méthode du Mixage car elle y est particulièrement adaptée. En effet, leDocteur LEFEBURE, en tant que médecin scolaire, connaissaitparfaitement les problèmes rencontrés par les enfants et en tant queprofesseur de Sciences et de Mathématiques, il connaissait égalementparfaitement ceux qui se posent aux enseignants.

Le Dr LEFEBURE est l'auteur de trente ouvrages dont une vingtaine surle Phosphénisme et ses applications, trois livres sur la médecine etl'inventeur de cinq appareils d'activation cérébrale.

Les principales découvertes du Dr LEFEBURE furent vérifiées dansdivers laboratoires d'état français : au Laboratoire Central des P.T.T. deMassy-Palaiseau, au C.N.R.S., à l'Institut National des Sports et parMonsieur le professeur Chauchard.

Ses travaux sur la science des phosphènes contribueront, nous le pensons,à le faire entrer dans l'histoire, par les apports considérables qu'il a fait àla pédagogie et par là, aux étudiants, en leur ouvrant la possibilité d'une

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vie basée sur l'épanouissement de leur personnalité, comme seule peut lepermettre la pratique du Phosphénisme ainsi que par le rejet de tout ce quiva à l'encontre de l'épanouissement et de l'équilibre individuel.

Manès disait : “ La lumière porte vers le bien ”. Il reste encore auxscientifiques à découvrir pourquoi. Le Docteur LEFEBURE a apporté denombreux éléments de réponse à cette question dans d'autres ouvrages.

Nous tenons ici à lui rendre hommage pour l'œuvre considérable qu'illaisse derrière lui et qui est sans nul doute promise à un brillant avenir, ence qu'elle est une aide pour chaque individu mais aussi pour l'humanitétout entière.

Daniel STIENNONDirecteur de l'École du Dr LEFEBURE

(Centre principal)

www.phosphenisme.com

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A la longue lignée de pédagogues dont certains furent célèbres, du côté de mesancêtres maternels : mon trisaïeul Alexandre Bouvart, officier de l'Instruction publique,Principal du collège d'Armentières ; à son fils, mon grand-père, qui fut Principal ducollège de Blois dont j'eus la chance de connaître, jusqu'à douze ans, l'extraordinairebonté envers les enfants ; à son frère et mon cousin Ratinet, les “ Bouvart et Ratinet ”,co-auteurs de la table de logarithmes “ Bouvart et Ratinet ” qui servait encore il y a trèspeu d'années pour le baccalauréat (les machines à calculer électroniques n'avaient pasréussi à la détrôner) ; à mon grand-père Hippolyte Portevin, sorti premier de l'Écolepolytechnique, qui fut l'architecte de l'hôpital de la Maison Blanche à Reims et grâce àqui, exclusivement, malgré des circonstances familiales sans cesse dramatiques parailleurs, je possède le petit local sans lequel il me serait impossible de faire connaîtreles bienfaits du Mixage phosphénique au monde ; à son fils Marcel, architecte de l'écoletechnique de Reims où fut signé l'armistice en 1945, et qui fut toujours pour moi un sibrave oncle.

Et à Mlle Blanche X…, ma petite-fille imaginaire, l'ange de mes vieux jours.

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AVANT-PROPOS

Le Mixage phosphénique est une méthode qui assure un développementrapide de l'attention, de la mémoire, de l'intelligence, de l'intuitionartistique, de l'esprit d'initiative et de la sociabilité par le mélange despensées avec les phosphènes (c'est-à-dire, principalement, avec les imagescolorées qui persistent en obscurité après la fixation d'une sourcelumineuse).

Il faudrait maintenant une encyclopédie pour citer tous les cas de résultatstrès favorables survenus en très peu de temps, dans le domaine scolairecomme chez les adultes. IL N'Y EUT PRATIQUEMENT AUCUNECHEC. Nous exposerons les plus instructifs de ces cas au fur et à mesureque l'occasion s'en présentera lors de l'étude des différentes modalitésd'application.

Néanmoins, pour éveiller l'intérêt du lecteur avant d'étudier les détailstechniques de l'application, nous résumerons quelques-uns des résultatsdéjà obtenus.

Ainsi, une enfant de neuf ans qui était nulle en calcul est devenue normaleen trois semaines ; dans la presque totalité des cas, les enfants quiappliquent cette méthode pendant un mois seulement, à raison d'unedemi-heure d'exercices au total par jour, ont une amélioration déjà visiblesur leur carnet de notes à la fin du mois. Des familles où les enfants sedisputaient continuellement, voient la paix s'installer au foyer à partir dumoment où les parents entraînent, par l'exemple, leurs enfants à fairequotidiennement une séance de Mixage en commun.

Un enfant de douze ans, Pierre Grondin, de la Réunion, nous écrivaitspontanément après cinq mois d'exercices : « Pour ce qui est des effetsscolaires du Mixage, c'est une merveille... Je me souviens d'une leçon quej'ai apprise il y a un mois, comme si je l'avais apprise il y a cinq minutes. »(Voir fig. 2)

Un capitaine, pilote de l'armée française, nous a fait savoir qu'il avaitappliqué notre méthode, d'après la première édition de ce livre (pourtantbeaucoup moins complète au point de vue pédagogique), à sa fille quiétait dans une situation scolaire “ catastrophique ” en quatrième et quetrois mois après, contre toute attente, elle était passée facilement en

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troisième, après être remontée d'une façon égale et régulière dans toutesles matières, depuis le jour où elle avait pratiqué le Mixage.

Lorsque son usage remonte à deux ou trois ans, même à raison de peu detemps par jour, il devient évident que le sujet a bien mieux réussi dansl'existence qu'auparavant.

Tel adolescent, qui avait eu plusieurs échecs au baccalauréat avantl'utilisation du Phosphénisme, réussit ensuite facilement et devint unbrillant élève en faculté.

Nous allons tout d'abord décrire le matériel nécessaire pour la productiondes phosphènes, ce qui est fastidieux ; nous nous en excusons auprès dulecteur. Mais il est indispensable de commencer par là afin que chacunpuisse vérifier par ses expériences personnelles, au fur et à mesure de salecture s'il le désire, l'exactitude de ce que nous avançons. Ensuite, nousétudierons les diverses catégories de phosphènes avant d'aborder lapratique du Mixage Phosphénique, ou mélange des pensées avec lesphosphènes.

Note 1 :Au sujet de l'orthographe de “ co-phosphène ” et “ post-phosphène ”, il eut été grammaticalementplus correct d'écrire “ cophosphène ” et “ postphosphène ” mais ayant interrogé plusieurslecteurs des éditions antérieures, l'avis a été unanime : du fait que nous opposons fréquemmentces deux variétés de phosphènes, cela facilite la lecture d'y ajouter un trait d'union, commed'ailleurs on le trouve, rarement, il est vrai, dans certains mots formés avec ces préfixes.

Note 2 :Le lecteur sera peut-être étonné de ce que le style passe parfois subitement du “ nous ” au “ je ”.Dans le premier cas, il s'agit de faits non seulement vérifiés par moi-même mais en général, parmes moniteurs et de nombreux élèves, tandis que dans le deuxième cas, il s'agit d'expériencesstrictement personnelles.

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Fig. 2 : Lettre spontanée d'un enfant de douze ans (réduite de moitié) pour nous témoigner sonenthousiasme après quelques mois de pratique du Phosphénisme.

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INTRODUCTION À LAQUINZIÈME ÉDITION

Le présent ouvrage est-il un nouveau livre ou vraiment la onzième éditiondu “ Mixage phosphénique en pédagogie ” ?

Je ne saurais moi-même répondre à cette question. En effet, le plan del'ouvrage est à peu près le même mais son volume est plus que double. Letexte ancien a été remanié passage par passage et en bien des endroitsphrase par phrase.

Il faut dire que plus de vingt ans d'expériences, dans ce domaineentièrement vierge avant mes recherches, cela commence à compter. C'esten septembre 1964 que j'ai eu pour la première fois l'idée d'essayerd'étudier ce qui se passait si l'on associait une pensée au phosphène.

Depuis 1967, ce livre a vu une moyenne d'un peu plus d'une édition tousles deux ans, malgré d'immenses difficultés de diffusion. C'est là unsuccès qui, à lui seul, confirme l'excellence de la méthode puisque lapublicité s'est faite principalement de bouche à oreille, par les personnessatisfaites des résultats qu'elles ont obtenus.

Des milliers d'élèves à mon domicile, des centaines de conférences enFrance et à l'étranger ont permis d'élargir le cercle des pratiquants duMixage phosphénique, bien au-delà du nombre de livres vendus(d'ailleurs chacun d'eux sert souvent à toute une famille), sans qu'il soitpossible d'avoir une idée précise du nombre total de pratiquants. C'estnéanmoins surtout cette amplitude croissante qui nous permit d'obtenir lesexpériences nouvelles ayant étoffé la onzième édition.

Bien évidemment, sa lecture est une étude, parfois un peu ardue, maiscelle-ci est indispensable pour tirer tous les bénéfices possibles de laméthode. L'expérience nous a aussi montré que la diffusion de cettetechnique ne se fait que par ceux qui, au départ, sont capables de ceteffort.

Pour que cette édition soit adaptée à toutes les situations, nous lui avonsdonné une double structure : d'une part, celle des chapitres qui convientsurtout au lecteur qui veut apprendre seul ; d'autre part, la structure en

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cinq cours de deux heures chacun qui est avant tout une indication pourles moniteurs qui veulent enseigner le Phosphénisme, en faisant lesdémonstrations en même temps que la théorie. Ils trouveront dans cettedeuxième structure une suggestion pour leur organisation.

Nous espérons donc que ce livre apportera à nos lecteurs des informationsfort utiles et de plus grandes chances de réussir dans l'existence, d'unefaçon qui soit en conformité avec leurs aspirations.

Nous espérons également pouvoir publier bientôt un condensé du présentouvrage, sous une forme adaptée aux enfants : en bandes dessinées.

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PREMIER COURS

APPRENDRE À OBSERVER LES DIVERSES CATÉGORIES

DE PHOSPHÈNES

Le premier cours comprend les chapitres I, II, III et IV.

Il est souhaitable qu'après avoir suivi ce premier cours, l'élève s'entraînechez lui pendant quelque temps à cette observation afin que, lorsqu'ilcommencera le Mixage, il ne fasse plus exagérément attention auphosphène mais porte tout son effort sur la pensée.

Mais attention : faire des phosphènes seuls ne développe rien dans ledomaine de l'esprit ! Seul le sens d'appréciation des couleurs en bénéficie,ainsi qu'une plus grande résistance à l'éblouissement. Mais ce sont là desfonctions sensorielles et non mentales. Nous décrivons donc maintenantla séance préliminaire. C'est seulement après le deuxième cours que lesujet pourra commencer, en pratiquant chez lui, à ressentir les bienfaits duPhosphénisme.

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CHAPITRE I

LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE

Maintenant, pour justifier le matériel dont nous avons besoin, disonsseulement que les phosphènes sont de coloris variables mais qui neconstituent pas une perception physique proprement dite. Ils apparaissentdans certaines conditions après la fixation d'un éclairage assez fort ouparfois pendant cette fixation ; dans d'autres cas, même en obscurité, sansfixation préalable d'éclairage. Mais, pratiquement, seule la premièrecatégorie nous sert en pédagogie.

I.

CHOIX DE LA SOURCE LUMINEUSE

En principe, tous les modes d'éclairage peuvent convenir sauf les tubesluminescents.

Mais, évidemment, certains de ces modes sont préférables par lephosphène qu'ils provoquent.

1/ La lampe d'agrandisseur de photographie :

C'est elle qui, pour un prix peu élevé, convient le mieux car elle n'estguère plus chère qu'une ampoule ordinaire.

Les lampes d'agrandisseur de photographie présentent l'avantage d'avoirune lumière plus blanche que la lampe opaline ordinaire. De plus,l'opalisation est bien plus soignée, de telle sorte que la lumière est plusuniformément répartie. A tel point que l'on ne soupçonne, en général,même pas où est le filament incandescent.De plus, la marque est sur le côté. Ainsi, on évite de la lire malgré soipendant la fixation, ce qui agace certains débutants. D'autres craignent uneffet de suggestion parfois publicitaire. De plus, le phosphène porte latrace de cette marque, ce qui l'agite et même trouble l'attention du sujet.

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Se souvenir de ce que l'intensité de la lumière est inversementproportionnelle au carré de la distance, c'est-à-dire que si, par exemple,l'on se met trois fois plus loin, la lumière est neuf fois plus faible.

Tenir compte également de ce que le diamètre du phosphène, en obscurité,est proportionnel au diamètre apparent de la source lumineuse.

A diamètre égal, il y a donc intérêt à utiliser une ampoule faible maisproche, pour que le phosphène soit plus large.

On trouve des ampoules d'agrandisseur de photographie de 75 watts danstous les magasins de matériel de photographie et dans les grandsmagasins, au rayon “ Photographie ”.

En tout cas, si l'on n'en a pas immédiatement à sa disposition, ne pasretarder le début des expériences à cause de cela car le modèle que nousallons étudier maintenant, le plus courant de tous, facile à se procurer,convient aussi fort bien.

Pour l'une comme pour l'autre de ces ampoules, prendre, les premierstemps de l'entraînement, une lampe de 75 watts, puis une de 100 watts.

Pour un groupe de 10 à 15 personnes, une lampe de 150 watts suffit. Au-dessus, il est bon de prendre une lampe de 200 watts. Se souvenir que leslampes d'agrandisseur de photographie de cette puissance n'ont pas unegrande durée de vie et que de loin, la marque d'une lampe ordinaire n'estguère lisible. Donc, pour une salle de conférence, la lampe d'agrandisseurne s'impose pas absolument.

2/ La lampe opaline ordinaire :

C'est celle que l'on trouve dans tous les magasins au rayon “ éclairage ”.Dans le langage courant, ces lampes sont souvent nommées “ lampesblanches ”.On appelle parfois aussi ces lampes : “ lampes opalisées à la silice ” parcequ'elles contiennent une plus grande proportion de silice plus pure quecelles à verre transparent. Mais cette expression est impropre car tous lesverres contiennent de la silice. Ce n'est pas cette dernière qui rend le verreopalin mais diverses impuretés qu'on ajoute au verre. Toutes cesprécisions sont nécessaires pour ne pas se tromper à l'achat.

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Sur ces lampes, la marque est en général au sommet, avec quelques autresindications. Nous avons déjà parlé, à propos de la lampe d'agrandisseur,des petits inconvénients mais ils sont très faciles à parer : cette marques'efface en frottant quelques minutes avec du papier de verre car elle estnon pas gravée mais seulement imprimée sur l'ampoule.

En général, dans ce genre de lampe, la lumière est assez bien répartie,bien que l'homogénéisation ne soit quand même pas aussi parfaite qu'avecla lampe d'agrandisseur. Mais la zone en face du filament, dans l'axe duregard, est franchement plus lumineuse, de telle sorte que la forme decelui-ci apparaît confusément. Néanmoins, la différence de luminositéentre cette zone et celles voisines n'est pas telle, que ce soit vraimentgênant pour notre entraînement.

Cette lampe est un peu moins chère que celle d'agrandisseur dephotographie.

3/ L'ampoule dépolie :

L'ampoule dépolie est une lampe dont seule la surface interne diffuse lalumière (et non, comme dans les deux précédentes, par suite d'impuretésdans la masse du même verre). Ce dépoli est obtenu par un jet d'eau et desable à l'intérieur de l'ampoule, ce qui provoque une abrasion.

Il faut apprendre à distinguer l'ampoule dépolie de l'ampoule opalinelorsqu'elles ne sont pas allumées, afin de ne pas se tromper à l'achat.L'ampoule dépolie, au lieu d'être blanche et opaque lorsqu'elle est éteintecomme l'opaline, est grisâtre, translucide et d'aspect légèrement grenu(mais au toucher, elle est lisse puisque l'abrasion a eu lieu à l'intérieur).

Elle présente un avantage : elle est la moins chère de toutes. Ceci peut êtreintéressant lorsqu'il s'agit d'équiper une collectivité, une école parexemple, avec une lampe pour chaque enfant qui l'allumera lorsqu'ilsentira le besoin de faire un Mixage.

Lorsque la lampe dépolie est allumée, la surface lumineuse n'occupe pastout le verre, comme dans l'opaline, mais seulement la région centrale. Lalimite de cette zone lumineuse n'est pas nette, c'est un dégradé, un flou.Néanmoins, le filament n'y est pas discernable. Elle convient donc assezbien. Comme la zone lumineuse est plus étroite, on prendra une lampe

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moins forte mais que l'on mettra plus près des yeux : ainsi le phosphèneaura le même diamètre.

4/ L'ampoule à verre clair :

Son verre est parfaitement transparent, comme celui d'une vitre, au lieud'être translucide comme pour l'ampoule dépolie. C'est la moins bonnedes ampoules car le filament y est parfaitement visible. Elle est donc plusfatigante à fixer car pour la même puissance, toute l'énergie y estconcentrée sur une surface très petite, mince et allongée. De plus, lasurface du phosphène est bien moindre. Nous verrons que dans l'opérationde Mixage phosphénique, tout se passe comme dans une combinaisonchimique entre la pensée et le phosphène. Or, une combinaison estproportionnelle à la surface des corps en présence. Il est donc importantque le phosphène soit large.

Néanmoins, elle convient encore si, par exemple, occasionnellement, dansune chambre d'hôtel, on n'a rien d'autres à utiliser. D'ailleurs, lesinconvénients ci-dessus s'atténuent avec l'entraînement.

5/ Les lampes à halogènes :

On les appelle aussi parfois lampes à quartz parce que leur verre est faitd'une silice particulièrement pure, issue de cristallisation.

La forme la plus courante de ces lampes sert à l'éclairage des vitrines carelles consomment peu. Elles se présentent alors sous l'aspect d'un crayonlumineux dans un récepteur demi-cylindrique.

Ce sont elles qui donnent le meilleur phosphène parce que leur lumière estplus blanche. Or, plus la lumière est blanche, plus le phosphène estbrillant.

Deux inconvénients des lampes à halogènes :

1° Le verre de quartz laissant davantage passer les ultraviolets que celuides ampoules ordinaires, nous nous retrouvons quelque peu dans le cas dela difficulté signalée dans ce chapitre, sous-titre B, 2°.

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Il faut dire que la quantité d'ultraviolets ne doit pas être si forte puisquecette lampe est couramment utilisée pour l'éclairage des magasins.

Personne, à notre connaissance, n'ayant encore fait l'expérienced'utiliser une lampe à halogène d'une façon un peu suivie, celui quitenterait l'expérience devrait faire preuve d'une grande prudence.

Pour mon compte, je le fais occasionnellement presque chaque jour,quelques instants.

2° Leur installation coûte assez cher car il faut un transformateur spécial.Une fois celui-ci en place, si la lampe vient à griller, son remplacementn'est guère plus onéreux que celui d'une lampe ordinaire.

6/ La lampe de photographe :

qu'il ne faut pas confondre avec la lampe de l'appareil agrandisseur dephotographie : c'est la lampe qui sert au photographe pour éclairer desscènes, de mariage par exemple.Elle nous servira donc pour des groupes de cinquante personnes et au-dessus.

C'est également une lampe dépolie, mais une grosse ampoule de 500watts. De près, on distingue le filament mais pas beaucoup de loin.

Lorsque je fais essayer au même groupe une lampe de 250 wattsd'agrandisseur de photographie et une lampe de photographe de 500 wattset que je demande avec laquelle le groupe désire que je continue, c'est,suivant le groupe, tantôt l'une, tantôt l'autre. Cette différence de goût tientpeut-être à la superposition de l'éclairage d'ambiance, dans la salle, quivarie. Mais il semble aussi que souvent, l'influence de la premièrepersonne qui prend la parole soit décisive sur l'opinion de l'assemblée.

7/ Eclairages pour spectacles “ son et lumière ” autour des châteaux,par exemple :

Nous n'en finirions pas d'énumérer tous les modèles possibles et noussignalons simplement une précaution élémentaire à prendre avec desgroupes d'une importance nécessitant une telle puissance de lumière : il

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faut mettre le groupe sur un petit nombre de rangs, trois ou quatre parexemple, en demi-cercle, à une certaine distance. Ainsi, chaqueparticipant recevra à peu près la même dose de lumière. Sinon, cela seraittrop fatigant pour les premiers rangs, bien que les derniers n'auraient pasassez de lumière.

Remarquons que la disposition en cercle autour d'un luminaire trèsintense, également visible dans toutes directions, est encore meilleure.Une restriction s'impose néanmoins ici : on pourrait être tenté de croireque pour une telle expérience en cercle autour d'une lampe et en petitgroupe, un globe opalin contenant une forte ampoule, de 150 watts parexemple, convient.

Or, c'est inexact : d'une part, plus un globe est gros, plus il est nécessairepour sa solidité qu'il soit épais, première raison pour laquelle il arrêteradavantage la lumière que l'opalin d'une ampoule ; d'autre part et surtout,même en supposant les deux verres d'épaisseur égale, celui d'une ampouleopaline et celui d'une lampe, l'absorption d'une source donnée sera lamême au centimètre carré. Donc le globe, d'une grande surface parrapport à une lampe, absorbera beaucoup plus l'énergie lumineuse dufilament de 150 watts que le verre d'une ampoule opaline. La luminositéde ces globes avec lampe intérieure est beaucoup trop faible pour donnerun bon phosphène, même avec, dedans, une ampoule puissante à verreclair.

Dans nos autres ouvrages, nous avons expliqué pourquoi le phosphèneobtenu avec des lampes de couleur est beaucoup moins brillant. Nous n'yrevenons pas dans ce livre dont le sujet est “ le Mixage phosphénique ”,c'est-à-dire la transformation de l'énergie lumineuse en énergie mentale,si ce n'est pour rappeler qu'en conséquence, les phosphènes obtenus avecdes lampes de couleur ne conviennent pas pour le Mixage.

8/ Utilisation du soleil :

C'est par le soleil ou son reflet dans l'eau que l'on obtient les meilleursrésultats.Néanmoins, on ne peut rendre la réussite aux examens tributaire de lasaison, la latitude ou du temps qu'il fait. C'est pourquoi nous avons ditqu'au point de vue pédagogique, nous n'utilisons guère que le phosphèneconsécutif à la fixation d'une lampe, ou post-phosphène.

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En raison des grands bienfaits qui résultent de la pensée associée à lafixation du soleil, nous y reviendrons longuement plus loin dans cetouvrage.

Néanmoins, nous répétons sans relâche les précautions à prendre pour quecet emploi soit seulement bénéfique :

a) Avant une séance de phosphène solaire, bien boire non alcoolisé etnon gazeux.

b) Oter les lunettes ou les verres de contact qui feraient loupe,provoquant une brûlure immédiate. De même, ne pas regarder le soleil àtravers un verre cathédrale ou quelque verre moulé dont une portion peutégalement faire loupe. Par contre, il n'y a pas d'inconvénient à le fixer àtravers une vitre ordinaire à faces planes et parallèles, qui déplace un peula position du soleil si on le regarde de côté mais ne concentre pas lesrayons.

c) Ne fixer que par périodes de deux ou trois secondes mais en serépétant, pendant la brève fixation du soleil, la pensée choisie àl'avance. Ensuite, fermer les yeux, se reposer une à trois minutes parl'observation du post-phosphène et recommencer un grand nombrede fois.En opérant comme nous l'indiquons ici, LES BÉNÉFICES SONTFANTASTIQUES.

II.

CE QU'IL NE FAUT SURTOUT PAS FAIRE

1/ Vouloir jouer au chercheur sans avoir appris les rudiments du métier.L'un de ceux-ci consiste à se documenter à fond sur tout ce qui a été faitavant vous dans le domaine que vous voulez faire progresser.

2/ NE SE SERVIR EN AUCUN CAS DE LAMPES À ULTRAVIOLET :c'est l'ulcère de la cornée assuré ou tout au moins la conjonctivite.

C'est ainsi qu'un de nos auditeurs a voulu voir ce qui se passerait encherchant à provoquer des phosphènes avec une lampe à ultraviolet. Il ne

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risquait pas d'en avoir puisque le phosphène est consécutif à unphénomène de conscience. S'il avait ouvert un livre de physique médicale,il aurait su que l'ultraviolet ne parvient pas jusqu'à la rétine parce que lecristallin l'arrête. Mais par contre, ce rayonnement est très dangereux pourles tissus antérieurs de l'œil. Son expérience lui a juste causé une brûluresur chaque cornée.

3/ NI DE LAMPES À INFRAROUGEIl serait de même inutile et dangereux de faire des phosphènes avec unelampe à infrarouge et surtout d'insister car à la longue, l'infrarougeprovoque la cataracte, néanmoins en exagérant beaucoup, commeautrefois chez les ouvriers verriers.Le risque est moindre avec l'infrarouge qu'avec l'ultraviolet.

4/ NE PAS UTILISER DE TUBES LUMINESCENTS(Vulgairement appelés “ néons ”, bien qu'il n'y ait pas de néon dedans etque leur fonctionnement soit tout autre que celui des anciens tubes ànéon).

Tout d'abord, la lumière est trop diffuse, trop étendue sur le tube, de tellesorte que l'on n'obtient pas le phosphène normal mais à la place, une lueurblafarde, trop pâle pour les buts que nous visons.

Mais surtout, dans une lampe à filament incandescent, les cinquantepériodes par seconde du courant alternatif du secteur sont peu sensiblesparce que le filament n'a pas le temps de varier beaucoup de températurecinquante fois par seconde. N'empêche qu'un compteur d'impulsionsdétecte quand même cinquante variations d'intensité dans ce laps detemps mais elles sont faibles. C'est sans doute principalement à cause decela que l'on trouve plus agréable de pratiquer le Mixage avec le soleil,comme nous le verrons plus loin, dès que l'on en a un peu l'habitude.

Par contre, dans le tube luminescent, la lumière est d'origine froide, detelle sorte que le tube s'éteint complètement cinquante fois par seconde.La conscience ne le perçoit pas mais c'est très fatigant pour les yeux. Nousavons connu deux cas de cécité momentanée avec fond d'œil normal, quiont guéri dès que l'on a retiré le tube luminescent éclairant le travail de cessujets et qu'il a été remplacé par une ampoule à incandescence. De mêmepour des migraines, des myopies évolutives. A plus forte raison, il ne fautpas fixer ces tubes, ce qui intensifierait l'action de ce rythme du secteursur la rétine.

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5/ PAS DE GROS GLOBE OPALIN.Enfin, nous venons de voir (ce chapitre, fin A, 7) pourquoi les globesopalins, même contenant une forte ampoule, ne sont pas assez lumineuxpour donner un bon phosphène.

III.

DISTANCE DE LA LAMPE

Pour une ampoule de 75 watts et des yeux normaux, la distance de lalampe est d'un mètre cinquante à trois mètres.Mais évidemment, il n'y a pas de règle fixe : c'est à chacun de se rendrecompte de ce qui lui convient, en fonction de son degré d'entraînement, del'état de ses yeux et de son état général.

IV.

CHOIX DU RÉFLECTEUR

Un réflecteur n'est pas indispensable mais il est très utile car tout d'abord,il maintient le reste de la pièce dans l'obscurité, ce qui favorise l'attentionà l'expérience du Mixage phosphénique. De plus, pour une même lampe,il agrandit le phosphène car, nous l'avons déjà dit, celui-ci estproportionnel au diamètre angulaire de la source. C'est-à-dire que lorsquela surface de la rétine, touchée par la lumière, est plus large, le phosphèneest plus grand.

Il y a pourtant une curieuse limitation à cette règle : elle n'est vraie que sil'on ne change pas l'accommodation, c'est-à-dire la distance à laquelle onregarde pendant la phase obscure durant l'observation du phosphène car ilexiste un réflexe reliant le cristallin et les centres cérébrauxd'interprétation, réflexe qui donne, si l'accommodation varie, l'impressionque le phosphène change de dimension, bien qu'évidemment la surface dela trace sur la rétine, provoquée par l'éclairage antérieur, n'ait pas changé.Nous avons déjà vu qu'il y a avantage à ce que le phosphène soit largeparce que, comme nous le verrons lors de l'étude du Mixage lui-même,tout se passe comme pour une combinaison chimique entre la pensée et le

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phosphène. Or, l'importance d'une combinaison chimique estproportionnelle à la surface des corps en présence. L'utilisation d'unréflecteur est donc fort avantageuse.

Mais pourtant, remarquons qu'il n'y a pas intérêt à augmenter ladimension angulaire de l'éclairage au-delà d'une certaine limite, commece serait possible, par exemple, en se mettant très près d'un grandréflecteur, au centre duquel la lampe serait assez faible. En effet, seule lafovea, région centrale de la partie sensible de la rétine (l'ensemble de cetterégion sensible s'appelle macula) différencie les couleurs. Cela expliqueen partie que si l'angle de l'éclairage est si grand qu'il déborde de la foveasur le reste de la macula, le phosphène qui nous intéresse en pédagogie,que nous apprendrons être fondamentalement tricolore et le seul intense,ne sera pas plus grand.

La partie de la macula autour de la fovea, que l'on peut exciter, parexemple par un éclairage latéral, donne un phosphène très pâle, d'un blanclaiteux, accompagné de la curieuse impression d'être éclairé par unelampe située derrière la tête. Il ne nous a pas semblé présenter un intérêtpour l'utilisation pédagogique du Phosphénisme.

Etudions maintenant les différents modèles possibles de réflecteurs :

1/ La face interne du réflecteur :

Il faut en choisir un dont l'intérieur présente un granité obtenu parélectrolyse. La diffusion de la lumière est parfaite, à tel point que l'on nepeut distinguer, dans le phosphène, la part qui revient à la lampe et cellequi revient au réflecteur. De plus, lorsqu'il s'agit d'un groupe, lespersonnes placées latéralement perçoivent, également illuminées, toutesles parties du réflecteur visibles de leur place.

Par contre, si l'intérieur du réflecteur est de métal lisse, seule la personnejuste en face, dans son axe, le perçoit totalement éclairé. Pour peu que l'onsoit placé latéralement, le reflet de la lampe n'y intéresse qu'un petitsecteur et le reste du réflecteur est obscur ; le phosphène sera déformé. Cen'est pas un obstacle à la pratique du Mixage phosphénique mais c'estdésagréable. De plus, la surface du phosphène est alors bien moindre pourla même distance et le même encombrement de matériel.Enfin, les réflecteurs peints intérieurement en blanc ne reflètent passuffisamment la lumière.

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2/ La dimension du réflecteur :

Il existe dans le commerce des réflecteurs de 18 cm de diamètre. Aenviron deux mètres de distance, le phosphène a juste la largeur optima.Ce réflecteur convient pour une personne et pour un groupe, jusqu'à unequinzaine de personnes.

Pour des salles de conférences, il est bon de se munir d'un réflecteur devingt-cinq centimètres.

3/ La forme du réflecteur :

Eviter les réflecteurs dont le refroidissement de la lampe est obtenu par unanneau évidé entre le réflecteur lui-même et la douille. Ce vide crée unanneau plus sombre dans le phosphène, qui l'agite et trouble l'attention.

V

L'INTERRUPTEUR ET LE BANDEAU

Il faut, évidemment, avoir l'interrupteur à portée immédiate de la main,pour ne pas devoir se lever à chaque nouveau phosphène.

LE BANDEAU : L'idéal est d'être dans une pièce où l'obscurité est totaledès que l'on éteint.Néanmoins, ceci n'est heureusement pas indispensable car ce serait fortdérangeant pour l'entourage. De plus, obtenir une pièce vraiment obscureest souvent plus difficile qu'on ne le croirait au premier abord.

Il faudrait aller dans des lieux utilisés pour l'étude des rayons cosmiques,comme le sixième étage négatif du Collège de France ou comme ceuxutilisés pour l'étude des neutrons et des désintégrations de protons au fondde certaines anciennes mines américaines, pour avoir vraiment l'obscurité.

Avec une source lumineuse suffisamment vive pour la formation duphosphène, soixante-quinze watts par exemple, on peut conserver unéclairage par ailleurs, pendant la fixation de cette lampe. Le phosphèneconsécutif sera très bon. Il est évidemment souhaitable que l'éclairageannexe de la pièce soit doux et diffus.

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En obscurité parfaite, après l'extinction, il n'y a pas besoin de fermer lesyeux : le phosphène est exactement le même, que les paupières soientouvertes ou fermées.

Pour quelques expériences préliminaires :

Nous avons déjà dit que, pratiquement, l'obscurité de la pièce n'est jamaisparfaite. On l'approfondira au cours des premières expériences en fermantles paupières et en plaçant les mains devant les yeux, les doigts bienjoints, s'appuyant seulement sur les os des orbites et du nez, mais necomprimant pas, si peu que ce soit, les globes oculaires, ce qui modifieraitle phosphène considérablement.

Cette position a néanmoins l'inconvénient de gêner sérieusement larespiration par le sommet du poumon. Or, diverses expériences, que nousavons exposées dans “ L'Exploration du cerveau par les oscillations desphosphènes doubles ”, ont prouvé que cette respiration agit spécialement,très favorablement, sur les rythmes des phosphènes et par conséquent surle fonctionnement de tout le cerveau.Obtenir l'obscurité en plaçant les paumes des mains devant les yeux estdonc une solution provisoire.

Pour un entraînement régulier : le bandeau s'impose. Ceux defabrication familiale sont en général bien médiocres. Le tissu n'est pasassez opaque ou il est disposé d'une façon qui comprime l'œil. Nousrecommandons les bandeaux vendus en pharmacie pour dormir dans unepièce éclairée (Garder en permanence les yeux fermés sous le bandeau,pour ne pas irriter l'œil par le frottement du tissu).

NE JAMAIS PRÊTER OU ÉCHANGER LES BANDEAUX : ONRISQUE DE CONTRACTER UNE DES VARIÉTÉS DE TEIGNE

(mycoses du cuir chevelu, très difficiles à guérir).

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LAMPE PHOSPHÉNIQUE DUDOCTEUR LEFEBURE

Toute la méthode reposant sur l'utilisation des phosphènes, pour lesobtenir de façon efficace, vous devez prendre soin d'utiliser un bonréflecteur afin de vous assurer une réflexion optimale de la lumière.

C'est pourquoi, nous avons fait construire un réflecteur de type photo,conçu pour le PHOSPHÉNISME, afin d'assurer une parfaite diffusionde la lumière.

Cette lampe phosphénique complète est disponible aux ÉditionsPHOSPHÉNISME.

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CHAPITRE II

LA FIXATION DU REGARDSUR LA SOURCE LUMINEUSE

I.

CONTRÔLE DE LA DISTANCE PHYSIOLOGIQUEMENT CORRECTE DE LA SOURCE

Nous avons vu à quelle distance doit être le sujet par rapport à la sourcede 75 watts à 100 watts : un mètre cinquante à trois mètres. Nous avonsdit aussi que le flux de lumière (c'est-à-dire le nombre de lux) diminued'une façon inversement proportionnelle au carré de la distance. Donc,chacun pourra facilement calculer, pour un autre éclairage, la distancethéorique à laquelle il doit se tenir.

Nous avons dit aussi que ces chiffres ne doivent pas être appliqués d'unefaçon rigide mais en fonction de ses convenances personnelles.

Principalement, il n'y a pas d'inconvénient à se mettre plus loin lespremiers temps de l'entraînement, sauf que le phosphène sera moins large.On s'aperçoit que l'on a exagérément reculé à ce que le cycle des couleursdes phosphènes n'est pas le cycle total que nous décrivons plus loin etparce qu'il débute par la phase rouge. Mais sa brillance est la même, tantque le cycle est complet. Donc, inutile de se fatiguer les yeux en semettant trop près.

Nous reverrons ce problème au chapitre suivant, à propos de la “ Loidu tout ou rien ”.

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Fig. 3 : Fixation, durant trente secondes, de la source lumineuse : celle-ci est de préférence unelampe opaline (blanche), ou mieux une ampoule d'agrandisseur photo de 75 watts, dans unréflecteur dont la face interne est granitée, pour une meilleure homogénéisation de lumière. Onremarque le bandeau sur le front du sujet, prêt à être rabattu sur les yeux après l'extinction de la

lampe, pour que l'obscurité soit aussi parfaite que possible.

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II.

L'INDISPENSABLE CILLEMENT

Ciller normalement (c'est-à-dire battre des paupières, dans le langagepopulaire) afin que la conjonctive (le blanc de l'œil) ne se dessèche pas.Sinon, il se produirait des picotements qui feraient croire que c'est lalumière qui fatigue les yeux. Mais ne pas bouger les globes oculaires afinque le phosphène soit bien rond, comme nous le mettrons en évidenceplus loin par une petite expérience.

Ciller, c'est fermer complètement et rapidement les paupières, puis lesrouvrir pour humecter les conjonctives. Ce mouvement se produitfréquemment dans la journée sans que nous y portions attention. Cligner,c'est fermer les paupières partiellement, par exemple en casd'éblouissement ou pour éliminer une source lumineuse latérale. Maisl'usage fait souvent utiliser “ cligner ” pour “ ciller ”.

III.

OTER LES LUNETTES ET LES VERRES DE CONTACT

Il n'est pas gênant d'être myope, hypermétrope ou astigmate pourpratiquer le Phosphénisme. La quantité totale de lumière reçue esttoujours la même. Or, c'est cette énergie qui compte pour notre opération.

En conséquence, il vaut mieux ôter les lunettes, même pour regarder unelampe, afin d'éviter une trop forte concentration de rayons lumineux.

Nous verrons plus loin comment pratiquer les fixations du soleil sansdanger et même, au contraire, avec beaucoup de bénéfice pour la vue etl'état général.

Mais il est évident que garder ses lunettes pour fixer le soleil provoqueraitune brûlure instantanée de l'œil, par un effet de loupe. C'est le bon sensmême. Cela est d'ailleurs confirmé dans tous les ouvragesd'ophtalmologie : ne jamais fixer le soleil avec des lunettes. Une

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deuxième raison pour laquelle nous préférons que les sujets portant deslunettes les ôtent, même pour le Mixage avec une lampe, c'est qu'ils nerisquent pas d'oublier de les ôter pour faire du Mixage avec le soleil carce geste sera devenu, chez eux, un réflexe conditionné : en toutecirconstance, on ôte les lunettes pour le Mixage.

Pour les verres de contact, leur surface étant moindre, il n'y a pas le mêmedanger. Mais il est plus prudent de les retirer également car on pourraitcraindre une brûlure circulaire par un reflet en périphérie, lors desfixations du soleil. D'ailleurs, environ la moitié des sujets préfèrent retirerles verres de contact, même pour le Mixage avec une lampe. Il estpossible que cela tienne à ce que le verre de contact empêche lerefroidissement de la cornée. Souvent aussi sa présence rend l'œil plusirritable.

IV.

DURÉE DE FIXATION

Il existe deux variétés principales de phosphènes provoqués parl'éclairage :Celui de l'usage le plus courant, surtout au point de vue scolaire, le post-phosphène, et le phosphène associé à l'éclairage, ou co-phosphène. Lesmodalités de fixation sont un peu différentes.

POUR LE POST-PHOSPHÈNE : FIXER UNE TRENTAINE DESECONDES. Pour cela, compter lentement. Pourvu que l'on dépasse lavingtaine de secondes, le phosphène est normal, c'est-à-dire présente dansl'ordre habituel ses diverses phases colorées. Si l'on fixe plus longtemps,ou une source plus forte, il n'est pas meilleur et même, à partir d'unecertaine dose, il est moins bon. Inutile de se fatiguer les yeux.

POUR LE CO-PHOSPHÈNE : COMME SA DURÉE EST DE TROISMINUTES ET QUE PAR DÉFINITION, IL COEXISTE AVECL'ÉCLAIRAGE, IL FAUT FIXER TROIS MINUTES. C'est surtout pourle co-phosphène qu'il est important de ne pas bouger les globes oculairespendant la fixation. Car le co-phosphène, plus léger que le post-phosphène, est beaucoup plus fragile. Le moindre mouvement du globe lecasse et il met ensuite une dizaine de secondes à se reformer.

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Néanmoins, il faut ciller normalement, bien que délicatement. En effet,beaucoup de personnes se croient obligées de garder les yeux écarquilléspendant la fixation. Les réactions conjonctivales qui peuvent aller jusqu'àune subite congestion (les yeux rougissent) ne se font pas attendre.

Pour faire une séance de post-phosphène, on rallumera toutes les troisminutes : il n'y a aucune fatigue de la fonction phosphénique. Le post-phosphène se reforme toujours semblable à lui-même.

Par contre, pour obtenir des co-phosphènes toujours semblables àeux-mêmes, il faut observer une dizaine de minutes de repos entrechacun d'eux.

On pourra donc alterner les co- et les post-phosphènes, en ayant bien soinque le post-phosphène soit bien éteint avant de commencer le co-phosphène, afin que leurs couleurs ne se mélangent pas. Cela conduit àfaire une fixation de trois minutes tous les quarts d'heure environ et, dansl'intervalle, trois fixations de trente secondes, séparées par trois bonnesminutes d'obscurité. Bien entendu, ceci est à titre indicatif, pour montrercomment éviter que les séances deviennent monotones, mais n'a riend'indispensable.

DANS UN BUT PÉDAGOGIQUE, EN PRATIQUE, ON N'UTILISEGUÈRE QUE LE POST-PHOSPHÈNE CONSÉCUTIF À LA

FIXATION DE LA LAMPE PENDANT TRENTE SECONDES.

Pour les autres applications du Phosphénisme également, principalementchez les adultes, c'est surtout la fixation de trente secondes qui est utilisée.On remarquera que pendant la fixation de trois minutes pour le co-phosphène, les clignements des paupières doivent être plus doux quependant l'observation du post-phosphène car le co-phosphène est si fragilequ'un cillement brutal y provoque des perturbations, par la légèrecompression du globe oculaire.

En résumé : quel que soit l'exercice choisi, ne pas fixer plus de troisminutes la source lumineuse. Durant ce temps, ciller ni plus ni moinsque d'habitude, mais sans bouger les globes oculaires.

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V.

LE CYCLE CÉRÉBRALDE TROIS QUARTS D'HEURE

On débutera par des séances d'une dizaine de minutes, ce qui correspondà trois post-phosphènes.

On remarquera rapidement que ces séances ne vous font pas perdre detemps pour le travail, d'une part, parce que celui-ci est associé à la séancede Mixage et d'autre part, parce que les effets du Mixage, qui consistenten une stimulation de toutes les facultés cérébrales supérieures, persistententre les séances, après quelques semaines de pratique. Après quelquesjours ou semaines, on pourra augmenter la durée des séances et leurnombre.

DIFFÉRENTES EXPÉRIENCES METTENT EN ÉVIDENCE UNCYCLE DE TROIS QUARTS D'HEURE DANS LEFONCTIONNEMENT DU CERVEAU. Il y a une augmentationprogressive du rendement après le premier quart d'heure avec, même, unepointe vers la fin du troisième quart d'heure, puis une chute brusque. Nousnous étions aperçu de l'existence de ce cycle par l'utilisation de notreappareil à audition alternativement droite et gauche qui stimule lesfacultés cérébrales d'une façon comparable, bien que moindre, à celle duMixage. Ce cycle a été retrouvé par le laboratoire central des P.T.T., lorsde l'étude qu'il a faite de cet appareil (et alors que nous ne lui en avionspas suggéré l'effet), par la transmission de milliers de fragments de motsnommés “ logatomes ” qui servent à tester la qualité de la transmission.

Il est possible de se rendre compte de la période où la compréhension estla meilleure.

Il est probable que c'est un certain sentiment de ce cycle qui a fait fixer ladurée des périodes de travail scolaire à une heure, avec la récréation prisesur cette heure.

Il est donc physiologique de prévoir des séances de Mixage d'un peumoins d'une heure, pour être certain d'avoir dépassé la flèche derendement extraordinaire vers la fin du troisième quart d'heure oùl'on dispose des loisirs nécessaires.

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Certaines personnes ont consacré presque toute leur journée, pendant despériodes de vacances, à la pratique du Mixage, tellement elles en tiraientde bien-être et d'avantages divers. Elles n'ont jamais ressenti aucuninconvénient d'avoir consacré une si grande proportion de leur temps àcette activité. C'est le cas, par exemple, des personnes qui l'enseignent etfont les exercices en même temps que leurs élèves.

Nous avons eu aussi plusieurs cas d'étudiants qui étaient seuls dans leurchambre avec l'éclairage adéquat et travaillaient avec le Mixagephosphénique toute la journée. Ils n'ont jamais eu à s'en plaindre, aucontraire.

VI.

ACTION SUR LA VUE DE LA FIXATIOND'UNE SOURCE LUMINEUSE

1/ Innocuité :

Il y a maintenant vingt-trois ans que nous enseignons la méthode duMixage phosphénique. Je ne saurai dire combien de dizaines de milliersde personnes la pratiquent assidûment. Nous pouvons donc garantirformellement que si l'on respecte les normes d'éclairage et de fixation ci-dessus, cet entraînement est absolument sans danger pour des yeuxnormaux.

Bien au contraire, cet exercice constitue une excellente gymnastiquechimique de la rétine, par destruction et formation alternative de pourprerétinien.

Au début, on pourra se contenter d'utiliser le post-phosphène qui demandesix fois moins de fixation. Même lorsque la vue sera entraînée, le co-phosphène sera utilisé plus rarement.

2/ Réactions d'adaptation :

Même lorsque l'on cille correctement, très rarement il arrive que, lors despremières séances, les conjonctives se congestionnent ou qu'il y ait un peude larmoiement, ou même ces deux symptômes en même temps.

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Exceptionnellement, un léger mal de tête à la base du front peut survenirpendant la séance. Ces trois signes disparaissent quelques instants aprèsqu'elle soit terminée.

On s'assurera pourtant que le sujet n'a pas inutilement écarquillé les yeuxou oublié de ciller. S'il n'en est rien, ces troubles sont seulement dûs a une exagération desréflexes vaso-moteurs de l'œil, exagération qui déborde trèsexceptionnellement sur la région proche des méninges, d'où le léger malde tête. Il n'y a aucune gravité à cette rougeur des yeux puisqu'elle n'estpas due à un microbe.

Après quelques jours d'entraînement, ces réflexes se sont adaptés et cestroubles ne se produisent plus. L'œil en sortira fortifié. On supporteramieux le soleil vif, sans avoir besoin de lunettes. Les conducteurs neseront plus éblouis la nuit par les automobilistes qui ont oublié demettre leurs phares en code. Ce fait nous est signalé très souvent.

Donc, il faut absolument faire l'effort, le cas échéant, de surmonter cespetits inconvénients du début, tout en adaptant évidemment sa distancepar rapport à la lampe, en fonction de l'intensité de ces troubles.

3/ Action thérapeutique et cas à surveiller :

a) Action sur l'iris :

Ces alternances d'éclairage vif et d'obscurité totale peuvent guérir ouaméliorer certaines maladies visuelles, comme les synéchies (adhérences)entre l'iris et le cristallin, par la forte gymnastique de l'iris qu'ellesprovoquent.

Un sujet qui, consécutivement à un accident, avait une telle adhérenceentre l'iris et le cristallin et devait être opéré peu après, a évité l'opérationde justesse, grâce à quelques jours seulement de cet entraînement. Ledécollement de ces deux organes a été total.

Si le sujet se plaint de ce que l'éclairage le fatigue, vérifier qu'il n'est pasatteint d'une paralysie de l'iris, c'est-à-dire que la pupille reste dilatéependant l'éclairage. Exceptionnellement, un malade à la pupille qui secontracte normalement au moment de l'allumage mais ne reste pascontractée. La pupille, qui était devenue petite lors de l'éclairage, se dilate

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lentement ensuite et reste dilatée. Donc, vérifier quelques instants aprèsle début de l'éclairage l'état de la pupille. Adapter l'intensité de la sourcelumineuse à ces cas.

Une alternance de contraction et de dilatation de la pupille, synchrone desbattements du cœur, est un signe de maladie aortique. C'est rarissime.

b) Gain d'acuité par gymnastique chimique de la rétine et des régionscérébrales en rapport :

La gymnastique chimique de la rétine que constituent ces alternances delumière et d'obscurité améliore l'acuité visuelle dans la mesure où celle-cidépend de la rétine. L'augmentation de la circulation dans la rétine yconcourt. De plus, elle est préventive des décollements de la rétine car elledonne plus de vigueur aux tissus sous-jacents.

Dans certaines cécités d'origine cérébrale, la formation des phosphènesréveille les potentialités des régions cérébrales correspondantes.La méthode aurait été utilisée dans ce but, pendant un certain temps, àl'hôpital Necker (Paris), d'après ce que trois ou quatre de mes élèves m'ontrapporté oralement.

c) Gain d'acuité par amélioration de la myopie :

Dans certains cas, l'action sur la myopie a pu être objectivée. Par exemple,à Québec, une dame avait une très forte myopie évolutive. Chaque année,elle devait prendre des verres plus forts.

Elle a fait un an de Phosphénisme. Voyant moins bien puisqu'elle n'avaitpas changé de verre depuis un an, comme d'habitude, elle est retournéechez l'ophtalmologiste qui lui a dit : « Je n'y comprends rien, c'est lapremière fois que je vois ce cas, je dois vous donner des verres moinsforts. » Très souvent, il nous est arrivé que des élèves nous disent : « Deuxou trois heures après la séance, je m'aperçois que j'ai oublié de remettremes lunettes. » Naturellement, dans ces cas, on ne peut distinguer l'actionsur la rétine de l'action sur la myopie elle-même, qui nécessiterait alors deremettre des verres de moins en moins forts.

Il est à remarquer que dans les très fortes myopies, souvent, le sujet n'apas les premières couleurs dans le phosphène. Celui-ci débute alors à saphase rouge.

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d) Action de la pratique du Phosphénisme sur le système endocrinien :

Lors de la fixation d'un fort éclairage, il y a toujours quelques photons quitraversent toutes les enveloppes de l'œil, l'os derrière qui est très mince, lesinus (cavité osseuse) sphénoïdal qui lui fait suite, puis parviennent surl'hypophyse.

On a souvent nommé cette glande “ le chef d'orchestre des glandesendocrines ” parce qu'elle sécrète des hormones qui règlent l'activité desautres glandes.

On sait depuis une cinquantaine d'années que pour qu'un têtard fasse samétamorphose en grenouille, il faut que son hypophyse ait reçu quelquesrayons solaires à travers les os du crâne.Plus récemment, on a montré que la lumière qui traverse la voûtecrânienne, légèrement translucide, joue un rôle important dans larégulation des cycles vitaux.

Pas étonnant que l'habitude de fixer de fortes lampes, à fortiori le soleil,ait d'importantes répercussions endocriniennes.

C'est ainsi qu'il est arrivé que certains obèses nous fassent savoir qu'ilsétaient revenus à un poids normal en quelques semaines de pratique duPhosphénisme. Bien entendu, ces résultats ne s'obtiennent que danscertaines catégories d'obésité, la cause de cette anomalie pouvant varier.

A l'opposé, mais confirmant cette interprétation, on a signalé que lespersonnes qui portent des lunettes contre le soleil deviennent plusfacilement obèses que les autres.

Nous avons connu deux cas de femmes à qui on avait ôté totalement lesovaires et qui, consécutivement, devaient se faire régulièrement desinjections d'extraits ovariens pour ne pas souffrir de nombreux petitstroubles. Elles nous ont affirmé qu'à partir du moment où elles ontpratiqué le Phosphénisme dans de tous autres buts, elles pouvaient sepasser de ces injections.

Enfin, un monsieur nous a fait savoir qu'il souffrait de diabète depuis desannées et qu'il surveillait tous les jours la présence du sucre dans sesurines. Or, d'après lui, les jours où il pratiquait le Phosphénisme, il n'avaitplus de sucre dans les urines.

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e) Action sur le sommeil :

Elle est très importante. Nous reviendrons longuement sur ce sujet auchapitre VI, A. Disons que le Phosphénisme a guéri bien desinsomniaques.

f) Pour toute maladie : choix de la thérapeutique la plus appropriée, parune meilleure auto-observation et un plus grand calme devant la douleur.

Celui qui souffre ferait n'importe quoi pour se soulager. Aussi, tropsouvent, écoute-t-il l'un ou l'autre donnant les conseils les plus farfelus,avec des airs de suffisance et de mépris si on fait mine de ne pas le croire,qui en impose, que celui-ci soit médecin ou non.

Or, l'homme doit être beaucoup à lui-même son propre médecin. Je necrois pas à la plupart des médecines parallèles mais je ne mets pas danscette catégorie les médecines vraiment naturelles. Je crois à ce quej'appelle, au contraire, la “ Médecine perpendiculaire ” : le diagnostic parl'ordinateur qui vous délivre ensuite une petite fiche de traitement. Quandj'étais externe des hôpitaux de Paris, dans le service de pédiatrie deBabonneix où je travaillais, il y avait déjà de telles fiches mais c'était alorsl'externe qui faisait le diagnostic et non l'ordinateur. J'espère revenir dansun ouvrage ultérieur sur ce problème.

Mais ici, disons que celui qui pratique le Phosphénisme devient moinssuggestible. Il s'observera davantage et tiendra mieux compte de l'effetfavorable ou nuisible de telle thérapeutique ou régime. On guérit souventgrâce à un petit indice qui attire votre attention sur le traitement qu'il fautsuivre.

Enfin, nous rappelons que l'épiphyse sécrète de la mélatonine sous l'effetde la lumière. Cette hormone provoque la sécrétion par l'hypophyse demélano-hormone, laquelle provoque le brunissement de la peau. On aattribué parfois à la mélatonine une influence sur l'émotivité. Elleprocurerait une certaine joie de vivre. Mais cette action ne rentre pas dansle cadre de notre étude puisqu'elle ne résulte pas d'une action de la lumièresur l'œil mais sur la peau. Il ne suffit pas de regarder le soleil pour brunir :il faut y exposer son corps.

Pour Jacques Boisseau (“ Contribution à l'étude de la glande pinéale ”,thèse Rennes 1976, n° 228 ; B.N. : 4° THS 6165), c'est l'inverse :

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l'obscurité fait sécréter la mélatonine à la pinéale qui induit directement leblanchiment.

4/ Troubles de la vue que ne modifie pas la pratique duPhosphénisme :

a) La cataracte :

La pratique du Phosphénisme n'a aucune action favorable ou défavorable,à notre connaissance, quand la cataracte est assez avancée. Elle gêne alorsconsidérablement la pratique, à cause de l'éclairage insuffisant de larétine.

Il n'est pas impossible que si la cataracte était prise au début, lastimulation de la circulation dans l'œil par l'alternance des éclairages vifset de l'obscurité ait une influence favorable. Nous n'avons pasd'expérience dans ce domaine.

b) Les corps flottants de l'humeur vitrée (la gelée molle qui forme le grosde l'intérieur de l'œil, derrière le cristallin) :

En général, ces corps flottants sont assez transparents pour ne pas êtreperçus en face d'un fort éclairage. Il y a donc un soulagement momentanémais aucune influence sur ces corps, favorable ou défavorable.A noter qu'à partir de la cinquantaine, il tombe dans l'humeur vitrée desdébris de vaisseaux embryonnaires de la rétine. La frontière entre lenormal et le pathologique est ici assez floue.

c) Les conjonctivites :

D'après les ophtalmologistes à qui nous avons demandé l'avis, leséclairages que nous employons ne peuvent pas aggraver uneconjonctivite, et encore moins en provoquer.

Dans le trachome, une conjonctivite infectieuse chronique d'origineafricaine, les yeux rougissent plus facilement pendant l'expérience. C'estun signe qui peut en provoquer la détection chez les sujets qui ignoraientl'avoir, mais cette congestion conjonctivale n'influence pas la marche dela maladie.

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d) La dyschromatopsie (trouble de la perception des couleurs) :

La forme la plus connue de trouble de la perception des couleurs est ledaltonisme vrai (confusion entre le vert et le rouge).Il est évidemment bien difficile d'interroger un daltonien sur les couleursqu'il perçoit dans le phosphène puisque les mots n'ont pas le même senspour lui que pour nous.

Mais j'ai eu le cas d'un malade atteint d'un trouble de la perception descouleurs, autre que le daltonisme, trouble qui avait été mis en évidencedeux fois, l'une à l'incorporation militaire, l'autre dans un examenprofessionnel. Or, cet élève me disait que dans le phosphène, les couleurslui apparaissaient plus brillantes et mieux différenciées que d'habitude.

Y aurait-il là une possibilité de rééducation de certains cas dedyschromatopsie ?

5/ Le glaucome, seule contre-indication partielle :

Le glaucome est l'hypertension des liquides de l'œil due, le plus souvent,à une insuffisance d'évacuation de l'humeur aqueuse. On le traite par desmyotiques, c'est-à-dire des médicaments qui provoquent la contraction dela pupille, ce qui élargit les orifices de sortie du liquide adjacent. Or, lesforts éclairages provoquent le même effet de contraction de la pupille. Deplus, l'alternance de contraction maximum et dilatation maximum enobscurité assouplit très probablement les orifices.

Donc, en principe, l'alternance fréquente d'éclairages vifs et d'obscuritédevrait être favorable. Néanmoins, l'œil glaucomateux est plus irritable. Ilconvient donc d'être très prudent. Principalement avant desdémonstrations publiques, s'assurer alors qu'il n'y a pas de glaucomateuxdans la salle et surtout dans les premiers rangs.

Mais, il arrive que le glaucome soit méconnu du malade. Avant de débuterdans le Phosphénisme, il est donc bon de connaître les premierssymptômes de la maladie : douleurs dans le fond de l'œil, donc trèsfacile à discerner des irritations conjonctivales qui sont : par devant,perception d'auréoles autour des lampadaires la nuit, même lorsqu'il n'y apas de brouillard ; diminution du champ latéral (c'est-à-dire de la visionsur les côtés).

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Parfois, les douleurs manquent mais on ressent des pulsations dans l'œil.Par dessus tout, se méfier des fausses “ crises de foie ” (mal de têteaccompagné de vomissements) qui sont parfois des crises de glaucomeaiguës.

Il est arrivé plusieurs fois que des personne, ne sachant pas qu'ellesavaient un glaucome, aient éprouvé des douleurs dans le fond de l'œilaprès une seule séance de Phosphénisme, pourtant coupée de longuesexplications. Nous leur avons conseillé d'aller faire prendre leur tensionoculaire par l'ophtalmologiste. Chaque fois, le glaucome a été confirmé.La douleur dans le fond de l'œil, après une séance de Phosphénisme,est donc un signe d'alarme à prendre grandement en considération.Les intéressés, d'ailleurs, nous ont remercié car grâce à cette séance, leglaucome avait été détecté très précocement.

Une personne qui savait avoir un glaucome a participé quand même à uneséance, sans nous avertir. Elle a eu une aggravation des douleurs pendantvingt-quatre heures.

Cela ne veut pas dire, d'ailleurs, qu'en répétant les séances, mais avec desdoses de lumière plus faibles, il n'y aurait pas eu une amélioration.

Ainsi, une dame qui savait avoir un glaucome mais désirait quand mêmepratiquer le Phosphénisme, prévenue du danger, l'a fait alors sous sa seuleresponsabilité.

Elle a constaté qu'en effet, l'usage d'une lampe, telle que nous l'indiquonspour une vue normale, augmentait les douleurs dans le fond de l'œil maispar contre, qu'elle éprouvait un réel soulagement, une détente de l'œil, enutilisant le reflet du soleil sur l'eau.

En résumé, il semble qu'il soit favorable de pratiquer le Phosphénisme,même dans le cas de glaucome mais alors, en débutant avec des éclairagestrès faibles et en tenant grandement compte des réactions de l'œil.

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VII.

LA FIXATION DU SOLEIL OU D'UNE TRÈS FORTE SOURCE LUMINEUSE

L'utilisation du soleil comme source lumineuse présente d'immensesavantages.

Entre autres, nous avons vu à propos des tubes luminescents (dits“ néons ”) que même avec les lampes à incandescence, les impulsions decinquante périodes par seconde sont encore détectables à la cellulephotoélectrique, bien qu'elles soient beaucoup plus faibles qu'avec lestubes luminescents.

Evidemment, la luminosité du soleil ne présente pas cette périodicité. C'estcertainement une des causes pour lesquelles le soleil est beaucoup plusagréable à fixer, quand on respecte les conditions auxquelles nous avonsdéjà fait rapidement allusion et que nous allons détailler un peu plus loin.

Il y a peu d'années qu'il a été expérimentalement prouvé que le soleilrayonne des neutrinos, ce que ne fait pas une simple lampe. Quelle peutêtre l'influence de ce rayonnement sur notre organisme ? Certes, commeil est très pénétrant, l'ensemble du corps humain en reçoit à peu près lamême dose lorsque l'on est debout, que l'on soit de face ou de profildevant le soleil. Mais la portion pratiquement plane de la rétine quidétecte la lumière est évidemment traversée par beaucoup plus deneutrinos si on regarde le soleil de face que si l'on est de profil.

De plus, il est bien évident que nous ne connaissons pas tout sur lerayonnement solaire. La preuve en est que les satellites artificielsapportent, pour ainsi dire chaque mois, des révélations sensationnelles surla structure du Cosmos par la photographie des rayonnements stellaires,ainsi que d'abondantes précisions sur les rayonnements solaires.

Nous avons la preuve que penser en fixant le soleil est un instinctprofond : c'est qu'il y a bien des enfants, en France, comme partout, qui lefont instinctivement, sans jamais avoir entendu parler de ce genre derecherche. J'ai trouvé une proportion d'adultes, bien plus importante qu'onne le croirait, qui m'ont raconté qu'étant enfants, cette idée leur était venuecomme une chose toute naturelle.

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Donc, suivons le fil de notre instinct mais en respectant, au moins, uneprudence élémentaire.

1/ S'être entraîné pendant un ou deux mois avec une lampe avant decommencer les fixations du soleil.

2/ S'il s'agit d'une séance un peu longue, un jour où le soleil est vif, avoirbien bu, environ une heure avant, un litre d'eau car l'eau est lemeilleur des vaso-dilatateurs. Pas de boissons alcoolisées évidemment,ni gazeuses. Le gaz carbonique, en effet, modifie la vaso-motricitécapillaire. Boire un peu gazeux après un fort repas stimule lescontractions stomacales, mais d'une façon inhabituelle ou en grandemasse, cela acidifie trop.

Ce que nous indiquons ici pour la rétine est la même précaution que l'onprend avant un bain de soleil : bien boire pour évaporer par latranspiration, ce qui diminue les risques de brûlure.

Dans notre cas, la proportion d'eau dans le sang étant plus importante, cedernier sera plus fluide, la circulation plus facile, en conséquence, larétine sera mieux rafraîchie.Ceci n'est pas une vue de l'esprit. En effet, avec les doses de fixation quenous indiquons, nous n'avons jamais observé d'incidents sauf chez deuxsujets qui ne buvaient pas assez, dans les conditions suivantes :

Dans un camp de vacances, en altitude, où nous faisions des cours toutela journée avec des expériences de Mixage, en utilisant le phosphènesolaire, nous avions deux élèves qui se privaient de boisson, par suite dece que l'on peut appeler “ un délire diététique à la mode, à l'époque ”. Cesdeux personnes, et elles seules, ont eu la vue qui est devenue trouble à lasuite de ces expériences (avec d'ailleurs des durées de fixation supérieuresà celles que nous indiquons ici, mais égales pour le reste du groupe). Chezl'une d'elles, un œdème de la rétine a été diagnostiqué. L'autre personne aaccepté de reprendre une quantité de boisson normale et elle a rapidementguéri.

Ces faits sont à rapprocher de ce que les éléphants sauvages boivent lesoir, avant de se balancer en fixant le soleil. Ces animaux sont connuspour leur “ mémoire d'éléphant ” et de plus, considérés commeparticulièrement intelligents et intuitifs. Or, il semble bien qu'ils utilisentinstinctivement le Mixage.

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3/ Oter les lunettes et les verres de contact. Ne pas regarder le soleil àtravers des verres moulés ou du verre cathédrale dont les surfacescourbes peuvent faire loupe.

Bien que la surface des verres de contact soit faible, on pourrait craindreun reflet sur les bords, cause de brûlure circulaire de la cornée.

Dans tous les autres cas ci-dessus, l'effet de loupe provoque évidemmentune brûlure instantanée de la rétine.

On nous pose souvent la question de la fixation du soleil à travers unevitre : comme elle a les faces planes et parallèles, c'est sans inconvénient.

4/ FIXER LE SOLEIL PAR PÉRIODES DE 2 OU 3 SECONDESSEULEMENT.

Au début de l'entraînement, on tournera la tête en fermant les yeux, aprèscette fixation de deux ou trois secondes. On observera le post-phosphènependant deux ou trois minutes et on recommencera à fixer deux ou troissecondes.

Après un entraînement progressif, on peut continuer sans inconvénient,des heures durant, les alternances de deux secondes de fixation et deuxminutes d'obscurité.

On remarquera que ce phosphène, selon la règle générale, n'est ni pluslumineux, ni plus brillant, mais un éclairage bien plus court suffit pourl'obtenir avec sa brillance normale et la totalité de son cycle.

On remarquera aussi que, bien qu'il ne soit pas plus brillant, le phosphènesolaire est plus résistant à la pénombre que le phosphène obtenu avec unelampe de 75 watts à deux mètres. Il n'y a pas d'inconvénient, au contraire,à mettre les mains devant les yeux pour approfondir l'obscurité.

Mais ne pas se fier à une apparente accoutumance pour prolonger lesfixations plus de deux ou trois secondes : NON SEULEMENT C'ESTDANGEREUX MAIS C'EST INUTILE CAR LE BUT DEL'EXPÉRIENCE EST LA TRANSFORMATION DIRECTE DEL'ÉNERGIE LUMINEUSE EN ÉNERGIE MENTALE. OR, EN TRÈSPEU DE TEMPS, LA RÉTINE S'ADAPTE ET FAIT BARRAGE ÀL'ÉNERGIE LUMINEUSE. C'EST DONC LA FRÉQUENTE

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RÉPÉTITION DE L'EXPÉRIENCE QUI PERMET À LA PLUSGRANDE QUANTITÉ DE FORCE DE PASSER DANS LE CERVEAUET NON LA PROLONGATION DE LA FIXATION.

5/ NÉCESSITÉ ABSOLUE DE LA PENSÉE SIMULTANÉE :

Préparer la pensée d'avance, la répéter pendant la fixation du soleil.C'est la condition nécessaire et suffisante pour que l'énergie de la lumièresoit transformée en énergie mentale. Sinon l'expérience n'a aucun intérêt.

6/ LA POSITION DES MAINS pendant la fixation du soleil a sonimportance.

En effet, on remarquera que le ciel autour du soleil est plus éblouissantque le soleil lui-même. C'est dû à ce que la lumière du ciel est une lumièreréfléchie sur les molécules de l'air. Toute lumière réfléchie est polarisée ;or la lumière polarisée est plus difficile à supporter.

On pourra donc mettre les mains en cornet pour isoler le soleil, s'il est trèsvif. Mais se méfier alors de ce que souvent, on croit le voir des deux yeux,alors qu'on ne le perçoit que d'un seul. Fermer une paupière puis l'autrepour s'en rendre compte. On évitera ce risque en plaçant les brashorizontaux en fente devant les yeux.

7/ TENIR COMPTE DES SIGNES D'ALARME EN CAS D'ABUS :

Premier signe d'alarme :Si l'on abuse, il apparaît dans le phosphène des points soit brillants, soitnoirs, très petits mais qui, à la différence de toutes les autres formationsdu phosphène, sont fixes et dessinent la même configuration à chaquephosphène. Ces points correspondent probablement à des brûluresmicroscopiques mais disparaissent toujours si l'on arrête à ce stade, pourrecommencer les fixations plus tard avec des doses moindres.

Deuxième signe d'alarme :Il ne faut pas s'affoler si l'on a un peu exagéré avec la fixation du soleil.Nous avons connu un jeune homme qui a fixé le soleil, dans un désert,pendant vingt minutes, ceci avant de connaître nos recherches,simplement comme jeu. Il a gardé un scotome (trou noir dans le champvisuel) pendant deux ans mais qui a fini par disparaître.

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Pas d'inquiétude à avoir donc si après avoir exagéré, mais beaucoup moinsque dans le cas du jeune homme ci-dessus, il persiste une tache jaune pâledans le champ visuel : elle passe en un à quelques jours, en cessant lesfixations du soleil.

Certains sujets ont observé que faire alors un peu de Phosphénisme avecune lampe faible paraît plutôt accélérer la disparition de cette tache.

Mais quand même, ne pas faire comme des débutants qui prennent cettepersistance anormale pour un extraordinaire phosphène et sont tout fiersd'eux ! Il s'agit au contraire d'un signe d'alarme à ne pas dépasser.

Nous répèterons plusieurs fois, au cours de cet ouvrage, les précautions àprendre pour la fixation du soleil car malgré nos avertissements répétésdans tous nos livres, il arrive encore que des personnes n'en tiennent pascompte, bien que les connaissant, et qu'elles aient de légers accidents.

Fig. 4 : Le phosphène est proportionnel au diamètre angulaire de la source : la grandeur de latache lumineuse sur la rétine dépend de cet angle. Le soleil, bien que beaucoup plus gros que le

réflecteur à cause de son éloignement, possède un plus petit diamètre angulaire.

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AUCUN ACCIDENT NI LE MOINDRE INCONVÉNIENT N'A ÉTÉOBSERVÉ CHEZ CEUX QUI RESPECTENT LES QUELQUESRÈGLES QUE NOUS INDIQUONS. ILS PEUVENT AINSI FAIREAUTANT DE PHOSPHÈNES QU'ILS LE DÉSIRENT.

Or, s'il n'y a qu'une personne sur cent mille qui aura eu un telinconvénient, alors que toutes les autres en auront tiré grand avantage, ily a bien à craindre que celle-là soit la seule qui fera quelque bruit autourde la méthode pour clamer qu'elle est dangereuse pendant que les autresse tairont.

Caractéristiques du post-phosphène solaire :

Nous avons vu pourquoi ce phosphène est plus petit qu'avec notreéclairage ordinaire, (proportionnel au diamètre angulaire de la source),irrégulier (mouvements des yeux pendant la fixation ou en amenant etretirant le regard). Nous verrons pourquoi il est moins brillant (“ Loi dutout ou rien ”. Même en deux secondes, comme le soleil est trois mille foisplus lumineux qu'une lampe, il y a déjà trop de lumière).

Ajoutons que pourtant, ce phosphène consécutif à un fort éclairage estplus résistant à la pénombre que le phosphène ordinaire (Cela, nous lerépétons, bien qu'il soit plutôt moins brillant).

On pourra donc l'observer facilement, en se contentant de tourner la têteet fermer les paupières, manœuvre qui, dans un jardin public par exemple,passe inaperçue.

Nous retrouverons cette propriété de la résistance à une faible lumière desphosphènes provoqués par un fort éclairage, à propos de la lecture àtravers un phosphène (Chapitre VI, sous-titre E).

Enfin, on pourrait croire que l'on obtient un phosphène solaire toujoursrond si l'on met les mains devant les yeux avant de tourner la face et leregard vers lui, puis qu'on écarte les mains pendant une fixation sansmouvement des yeux et qu'ensuite, on les referme.

En effet, la plupart du temps, le phosphène solaire est circulaire ; maisparfois, il a une forme en haltère horizontal, avec une tendance àl'alternance des extrémités : on voit tantôt l'une, tantôt l'autre.

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REMARQUE SUR L'HYGIÈNE DE LA BOISSON EN GÉNÉRAL

L'EAU EST LE MEILLEUR ET LE MOINS CHERDE TOUS LES VASO-DILATATEURS

ELLE EST LA CLÉ D'UNE PROLONGATIONDE LA JEUNESSE

On oublie trop facilement que le premier de tous les vaso-dilatateurs, lemeilleur et le moins cher, c'est l'eau.

Rappelons une règle d'hygiène fondamentale mais bien mal suivie à notreépoque : un homme bien portant doit uriner environ un litre et demi parjour. Or, le tiers de l'eau absorbée se perd par la respiration. La quantitéde liquide absorbée par l'alimentation est très faible, contrairement à ceque l'on s'imagine très souvent. Elle est encore plus faible depuis quel'habitude du potage le soir se perd de plus en plus.

Rien ne conserve la jeunesse comme de boire au moins un litre d'eau lematin à jeun, dans un temps aussi bref que possible, tous les jours.

A priori, cela paraît difficile. Commencer par une gorgée d'eau, attendreun peu, puis deux ou trois gorgées. Cela ouvre les voies digestives. Onaugmente ainsi, sans difficulté, la dose à chaque prise. En une demi-heure,le litre est bu. Mais, il faut attendre une heure avant de prendre le petitdéjeuner. Si l'on peut boire au lit vers six heures du matin et se rendormirensuite un peu, c'est encore mieux.

Une telle prise d'eau à jeun en un court laps de temps, une demi-heureenviron, provoque une vaso-dilatation capillaire générale. Non seulementil en résulte une désintoxication mais ce “ coup de pompe ”, dans le bonsens du terme, entretient l'ouverture des vaisseaux, donc retardel'établissement de l'artériosclérose, inévitable avec l'âge. Le vieillissementcommence par le système circulatoire parce que celui-ci est plus encontact avec les toxines du sang que les cellules spécifiques à chaqueviscère. C'est donc ce système dont il faut primordialement s'efforcerd'entretenir la perméabilité.Par périodes, on pourra ajouter, à la fin de l'absorption d'eau, un peu devitamine PP (Nicyl), vaso-dilatatrice capillaire naturelle, et surtout de

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silicate de soude (silisode) qui dissout le carbonate de chaux des ossans toucher le phosphate de chaux des artères. Le silicate de soude estpréventif des hémorragies cérébrales dont le risque augmente avec l'âge,car la paroi de l'artère contient beaucoup de cette silice, dont chacunconnaît, par son cristal, le quartz, la dureté.

J'ai fait pendant un an une cure intensive de silicate de soude pur, sansaucun autre traitement.

Des amis qui ne m'avaient jamais vu entre-temps me disaient ensuitespontanément : « Oh, c'est extraordinaire comme vous avez rajeuni !. »

J'ai aussi, plusieurs fois, eu l'occasion de constater que des calcificationssur les ligaments articulaires, calcifications consécutives à des coupsentraînant des périarthrites atrocement douloureuses, guérissent par lesilicate de soude, avec vérification radiologique de la dissolution de lacalcification.

La vitamine PP est à prendre vers la fin du litre d'eau, quand celle-ci estdéjà en grande partie dans le sang : tirer latéralement sur un tuyau presquevide ne réussit qu'à l'aplatir sans augmenter son volume. Mais s'il est déjàgonflé d'eau sous pression, tirer ainsi, aide le tuyau à se dilater. Rien nesert de prendre des vaso-dilatateurs si l'organisme n'est pas déjàgonflé d'eau. C'est l'évidence même.

Le silicate de soude et la vitamine PP, ou acide nicotinique, se trouventréunis dans le médicament vendu en pharmacie sous le nom de“ silisode ”. Celui-ci contient aussi du magnésium, ce qui fait que l'on nepeut en prendre que de faibles doses à chaque fois mais il faut renouvelerfréquemment les cures, à longueur d'existence.Il conserve remarquablement la jeunesse.

Enfin, nous conseillons fortement à ceux qui se décident à pratiquer lePhosphénisme, L'ABSTENTION TOTALE DE TOUTE BOISSONALCOOLISÉE. L'alcool détruit les sensations fines et délicates résultantdu Mixage phosphénique, comme tout ce qui a rapport avec l'intuition. Unseul verre de vin suffit à ralentir la chronaxie pour plusieurs heures(rapidité des réactions nerveuses) d'après Paul Perrin, professeur à l'écolede Médecine de Nantes, dans “ L'alcoolisme, problèmes médico-sociaux ”(Ed. L'Expansion scientifique française ; 1950).

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Comme le fonctionnement de notre cerveau résulte d'un ensemble dechronaxie, un seul verre de vin diminue pour plusieurs heuresl'intelligence.

Il y a quelques années, il est paru dans “ La Recherche ” un article sur lavision nocturne d'après lequel un seul verre de vin modifiait cette visionpendant plusieurs heures, suffisamment pour être cause d'accidents d'auto,en rendant plus sensible les conducteurs à l'éblouissement.

Pour le tabac, cette abstention est souhaitable aussi car l'artériosclérosecérébrale, qui est la conséquence de l'habitude de fumer, ferait perdre aufumeur le bénéfice d'une agilité mentale sur ses vieux jours, très au-dessusde la moyenne de son âge, même s'il l'avait gagné par notre technique.Néanmoins, l'action du tabac est plus lente tandis que l'alcool détruit surle champ l'effet du Phosphénisme.

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VIII.

POSITION POUR L'OBSERVATIONDE L'ACOUPHÈNE PHYSIOLOGIQUE

Il existe un équivalent des phosphènes pour chaque organe des sens.

Le sujet étant trop vaste et de plus, hors du cadre du Phosphénisme, objetde ce livre, nous le signalons seulement ici, en donnant l'exemple del'acouphène, équivalent auditif du phosphène.

Dans ce chapitre, nous dirons quelques mots sur la façon de l'entendre lemieux possible, ce qui est l'équivalent de la fixation de la lampe dans ledomaine du Phosphénisme. Dans le chapitre V, sous-titre G, après l'étudedu Mixage phosphénique, nous indiquerons quelques expériences deMixage dans l'acouphène.

En oto-rhino-laryngologie, on appelle acouphène tous les bruitssubjectifs, comme les sifflements d'oreille par suite de troublescirculatoires dans l'oreille. Ce sont les acouphènes pathologiques.

Mais il existe diverses catégories d'acouphènes physiologiques quicorrespondent aux variétés de phosphènes.

Néanmoins, leurs possibilités d'utilisation pour un Mixage de la pensée nesont pas équivalentes.

Contrairement au phosphène, dont l'usage le plus pratique est le post-phosphène, le post-acouphène, ou sifflement d'oreille qui persiste aprèsl'audition de sons violents et prolongés, n'est pas utilisable. Ce post-acouphène est pourtant observé, soit après avoir entendu longtemps desbruits d'usine, soit par des musiciens de jazz à la fin du concert.

Il existe une catégorie de phosphènes très faibles, nommée enophtalmologie “ chaos visuel ”, ou “ images résiduelles ”. Ce sont lespetites taches lumineuses qui dansent dans le champ visuel, lorsque l'onest en obscurité parfaite depuis un temps suffisant. Ces taches constituentbien des phosphènes, en tant que “ sensations lumineuses subjectives ”.Nous verrons quels exercices on peut faire avec elles.

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C'est l'équivalent auditif de cette catégorie de phosphène qui constituel'acouphène physiologique.

Ce son est le bourdonnement continu que l'on entend en se bouchant lesoreilles. La position la plus commode pour le percevoir est de s'accouderà des livres posés sur une table, le tas ayant une hauteur suffisante pourqu'il n'y ait pas besoin de pencher la tête en avant, ou à peine. Puis,boucher les conduits auditifs externes en rabattant, avec les pouces, lestragus, c'est-à-dire les petits cartilages qui sont devant l'orifice desconduits auditifs externes et poser l'extrémité des quatre autres doigts surle front, pour que la tête soit supportée avec le minimum d'effort desmuscles du cou.

Le fait de surélever la table par quelques livres permet de n'incliner la têteque très peu, ce qui assure une meilleure irrigation sanguine cérébrale(Les artères vertébrales qui nourrissent la région postérieure du cerveauaprès avoir traversé les apophyses (saillies) des vertèbres du cou, par unorifice très petit, sont très faciles à pincer par des positions trop fléchies).

De plus, une posture bien droite facilite la respiration par les sommets despoumons. Or, des expériences avec l'alternance des phosphènes doublesmontrent que cette dernière agit très favorablement sur les rythmescérébraux et par conséquent, sur l'ensemble de son fonctionnement (Cf.“ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènes doubles ”).

Une autre position qui donne un son encore plus intense consiste àboucher les conduits auditifs avec les index profondément enfoncésdedans, les poings à demi fermés portant le poids de la tête par lespommettes, les coudes étant comme précédemment sur une pile de livres.Cette position est avantageuse car elle permet de faire les expériences deMixage de la pensée avec l'acouphène, dans une grande détentemusculaire.

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CHAPITRE III

DESCRIPTION DES PHOSPHÈNES

DÉFINITION DES PHOSPHÈNES EN GÉNÉRAL

Les phosphènes sont toutes les sensations lumineuses subjectives,c'est-à-dire toutes les sensations lumineuses qui ne sont pasDIRECTEMENT produites par un rayon électromagnétique delongueur d'onde de la lumière.

Notre définition est conforme à l'étymologie : du grec “ phos ” (lumière)et “ phainein ” (apparaître). Elle est également conforme à la définition dudictionnaire Littré : “ sensation lumineuse subjective ” mais un peu pluscomplète. A propos du co-phosphène, ou phosphène associé à l'éclairage,nous expliquerons davantage le mot “ directement ” que nous avonsintroduit pour préciser la définition du Littré.

I.

LES PHOSPHÈNES QUE NOUSN'UTILISONS PAS

1/ Les phosphènes par compression :

C'est à cette catégorie de phosphènes que se limitent la plupart desdéfinitions des dictionnaires autres que le Littré, principalement leLarousse et le Robert.Cette catégorie de phosphènes peut être obtenue, par exemple, enappuyant sur l'angle interne ou externe du globe oculaire, les paupièresfermées et en obscurité. On voit apparaître, dans l'angle opposé, descouleurs pâles et des formes géométriques.

Le plus connu des phosphènes par compression est constitué par les“ trente-six chandelles ” que l'on voit si l'on reçoit un coup de poing surl'œil.

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Mais, outre que les phosphènes par compression ne nous ont jamais paruavoir une action sur le psychisme et qu'il sont beaucoup moins brillantsque les phosphènes consécutifs à un éclairage, il est évident que leurusage fréquent déformerait le globe oculaire et risquerait même dedéplacer le cristallin.

2/ Phosphènes provoqués par les drogues hallucinogènes :

Certains hallucinogènes provoquent aussi des phosphènes. Ils sont trèsdifférents de ceux que nous utilisons.

Nous avons montré très longuement dans “ Le Pneumophène ” que leseffets de cette catégorie de phosphènes sont exactement symétriques,c'est-à-dire opposés à tous points de vue (cf. “ Le Pneumophène ”deuxième partie, (chap. III, J). Nous aurons l'occasion d'en redirequelques mots plus loin.

3/ Les phosphènes provoqués par les courants électriques trans-temporaux :

Il existe également des phosphènes produits par un courant électriqueallant d'une tempe à l'autre. Ils sont très faibles, accompagnés d'unesensation pénible due au passage d'un courant dans des centres nerveux,donc inutilisables pour le Mixage.

Ils paraissent être de nature toute différente de celle des phosphènesutilisés dans nos exercices car le Mixage dans ces phosphènes ne produitaucun effet psychologique. Pour ces diverses raisons, nous ne les utilisonspas.

4/ Le phosphène provoqué par l'excitation électrique ou mécaniquedu lobe occipital :

Cette catégorie fait transition entre les précédentes et les suivantes.En effet, il ne peut être question de les utiliser, évidemment, puisqu'ilsnécessitent que le sujet soit trépané mais conscient.

Mais ils paraissent de même nature que ceux qui donnent d'excellentsrésultats pour l'éveil de toutes les facultés cérébrales si pendant leurprésence, on conserve dans la conscience, en plus, une pensée précisechoisie à l'avance, ce qui est l'opération de Mixage phosphénique.

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En effet, si on excite électriquement ou en touchant délicatement avec unstylet, la pointe postérieure, nommée cunéus, du lobe occipital du cortex(surface du cerveau), le sujet voit apparaître un phosphène informe. Si onexcite la région située autour de la zone centrale, le sujet perçoit desphosphènes en forme de figures géométriques régulières ou de lignesbrisées. Enfin, l'excitation de la troisième zone périphérique, autour de laprécédente, provoque des visions du type hypnagogique, c'est-à-direprésentant les mêmes caractéristiques que celles du demi-sommeil : ellessurgissent brèves, précises mais on ne saisit pas le rapport avec sonpsychisme.

Or, cette succession est un processus très comparable à ce qui se dérouleau cours de diverses expériences phosphéniques, dans le post-phosphènepar exemple. Ainsi, lors de la concentration sur un détail du phosphène,des figures géométriques, assez souvent, apparaissent dans le phosphèneinforme, à la condition d'insister un moment avec application. Tout sepasse donc comme si l'effort d'attention avait fait diffuser l'énergie duphosphène informe dans la deuxième puis la troisième zone, à partir dupoint central de la zone visuelle du cortex.

II.

LES PHOSPHÈNES QUE NOUS UTILISONS

Les phosphènes qui nous servent pour nos entraînement sont :

1) Le post-phosphène, ou phosphène consécutif à l'éclairage.

2) Le co-phosphène, ou phosphène associé à l'éclairage.

3) Le chaos visuel, parfois aussi nommé images résiduelles, ou ensemblede petits phosphènes qui persistent sans excitation lumineuse préalable,en obscurité.

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A.

LE POST-PHOSPHÈNE

Nous insisterons sur lui car c'est celui que nous utilisons le plus.La première de ces catégories de phosphène est obtenue, nous l'avons vu,en fixant une source lumineuse de force moyenne, soit par exemple 75watts à environ un mètre, durant une vingtaine de secondes au moins.

La définition de cette catégorie est donc ceci :

Le post-phosphène est l'image lumineuse de multiples couleurs quipersiste pendant trois minutes, après la fixation d'une sourcelumineuse de 75 watts au moins, à environ un mètre, pendant trentesecondes.

Cette catégorie était appelée, avant nos recherches, suivant les auteurs :“ image de rémanence ”, “ image de persistance ” ou encore “ post-image ”. Nous avons donc fait un néologisme par restriction pour désignercette catégorie de phénomènes parce que le mot “ phosphène ” est pluseuphonique, qu'il évoque l'idée de phosphorescence et que la couleur laplus brillante du phosphène, la première à apparaître, est un vert tirant surle jaune qui ressemble à celle de la phosphorescence. De plus, comme lacatégorie que nous utilisons le plus est le post-phosphène, par abréviation,nous utilisons le mot “ phosphène ” pour “ post-phosphène ”, chaque foisque nous n'avons pas à l'opposer à une autre catégorie de phosphène.

a/ LES COULEURS DU POST-PHOSPHÈNE

Il peut se décomposer schématiquement en plusieurs phases qui, à vraidire, s'entremêlent par saccades arythmiques. Le nom que nous allonsdonner à ces phases représente donc la couleur qui y domine par sasurface car, comme nous le verrons, il n'y a pas de demi-teinte.

En outre, ces phases sont fréquemment coupées d'éclipses totalementobscures qui surviennent très brusquement, durent une à quatre secondesenviron et se terminent plus progressivement.

Souvent, c'est lors des saccades plus accentuées, qui marquent le passagede la deuxième à la troisième phase, que survient l'éclipse la plus longue.

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1° Phase de gris laiteux :Cette phase n'existe qu'au début de l'entraînement. Elle disparaît par lasuite. Les expériences de vision des objets physiques en pleine obscurité(cf. “ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènedoubles ”) montrent qu'elle est de même nature que la dernière phase duphosphène laquelle s'accentue plutôt avec l'entraînement.D'habitude, au début de celui-ci, le phosphène apparaît vers la quinzièmeseconde après l'extinction.Il est alors constitué de quelques nuages grisâtres et pâles, formant parfoisune seule masse. Ses bords sont irréguliers, flous. Sa durée est dequelques secondes. La phase suivante lui succède immédiatement, c'est-à-dire sans éclipse les séparant.

Il arrive qu'au lieu de cette phase grise au début, il y ait, à la place, untemps de latence complètement obscur, avant l'apparition de la deuxièmephase.Très rarement, au début de l'entraînement, cette phase obscure est trèslongue, une demi-minute par exemple. Il faut alors faire patienter le sujetcar il a tendance à dire qu'il ne voit rien et à interrompre l'expérience.Ce temps de latence d'une durée exagérée disparaît après quelquesséances.

2° Phase verte :Nous appelons la deuxième phase “ phase verte ”, bien que le plussouvent, aux premiers essais, elle soit d'un beau jaune très brillant, cercléede rouge. Mais presque toujours, après quelques jours d'entraînement, elledevient d'un vert assez brillant, mais moins que ne l'était le jaune, de tellesorte que certains expérimentateurs regrettent cette transformation.

Chez quelques sujets, le phosphène est franchement vert dès les premiersessais ou d'un vert jaune. Nous verrons plus loin l'explication la plusprobable de la métamorphose de cette phase après quelque entraînement.

On observera que, surtout dans la région centrale, la teinte n'est pashomogène : on peut y observer des globules, des ombres mouvantes, desétincelles.

Le cadre rouge n'est qu'exceptionnellement absent au tout début duphosphène. Dès qu'il est apparu, il va augmenter, non pas d'une façonrégulière mais par avances et reculs brusques. D'une importance inégalele long du pourtour, il est sujet à des disparitions subites, suivies

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rapidement de réapparitions. Le résultat moyen de toutes ces variationsirrégulières n'en est pas moins que le rouge augmente. Parfois, on assisteà une éclipse brusque et totale du phosphène. Certains débutants retirentalors le bandeau avant qu'on ait eu le temps de leur expliquer que lephosphène va réapparaître, ce qu'il fait en général plus progressivementqu'il n'a disparu si le sujet reste en obscurité.

3° Phase rouge :Comme nous l'avons déjà dit, c'est souvent après une éclipse plus longueque les autres que le phosphène devient subitement rouge.

Parfois, il y a une phase intermédiaire au cours de laquelle le phosphènesera rouge entouré de vert ; en somme, un renversement des couleurs parrapport au début. Ou encore il y a des “ allers et retours ” de ces deuxcouleurs, toujours par saccades et sautes irrégulières. Puis le phosphènese stabilise dans une couleur rouge moins brillante et plus calme que lapremière phase.

Pendant encore une minute et demie, cette teinte va diminuer de surfaceet en même temps s'assombrir.

4° Phase bleue :Parfois, bien que rarement, un anneau bleu peu brillant entoure la teinterouge dès le début de la troisième phase. Exceptionnellement, il entourele cercle dès la deuxième phase, à dominante verte.

La teinte bleue est donc, en tout cas, la plus externe dans les phasesprécédentes.Puis par sautes et irrégularités, ce bleu va venir remplacer le rouge, touten occupant une surface moindre que celle que ce dernier avait. Laquatrième phase du phosphène est pleinement constituée. Ce bleu estencore moins brillant que le rouge et beaucoup plus calme.

Il arrive que cette phase bleue manque. On peut aussi lui donner unebrillance d'une beauté exceptionnelle en effectuant des girations rapidesautour de l'axe du corps, depuis le début du phosphène, puis ens'allongeant subitement sur le dos lorsque la phase bleue commence àapparaître (Cf. “ Derviches tourneurs et Phosphénisme ”).

Gœthe est le premier, à notre connaissance, à avoir signalé d'un motl'existence de cette phase bleue du phosphène.

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Pour les phases que nous venons d'étudier, notons que ces variationsirrégulières des coloris du phosphène sont moins nombreuses après unefixation de la lampe de trois minutes au lieu de trente secondes. Du moins,il en est ainsi chez la plupart des sujets mais non chez tous : une fixationpréalable plus longue de l'éclairage tend à stabiliser le phosphène.

La phase bleue disparaît en laissant, au début de l'entraînement, le plussouvent une zone plus noire que l'environnement dans le champ visuel.C'est le phosphène négatif. Celui-ci, en général, n'existe plus aprèsquelque entraînement. Cette obscurité plus marquée est réellement unphosphène.

En effet, si l'on dispose deux lampes, une devant chaque œil, avec unecloison prolongeant l'arête nasale, il y aura deux phosphènes. Si l'onéclaire alternativement à droite et à gauche, sur le rythme de deuxsecondes, et seulement pour ce rythme, les deux phosphènes consécutifsvont alterner : on verra, par exemple, le droit huit secondes, puis le gaucheun temps égal, durant trois minutes (cf. “ L'Exploration du cerveau par lesoscillations des phosphènes doubles ”).

Or, si l'on porte bien attention à ce qui se passe vers la fin des troisminutes, on s'aperçoit que les deux phosphènes négatifs continuent àalterner sur le même rythme, différent avec chaque sujet, qu'avaient lesphases rouges et vertes du phosphène. Ainsi est prouvé que le phosphènenégatif est vraiment un phosphène et non une apparence due à la fatiguede la rétine. Cela a son importance pour expliquer certains faitshistoriques dans des cas où des foules fixaient le soleil.

Depuis l'extinction de la lampe jusqu'au début de la phase bleue, lephosphène aura donc duré environ trois minutes.

La durée de la phase bleue est plus variable et imprécise car elle seconfond progressivement avec le noir du champ visuel. Il existe desanomalies de durée. Nous en parlerons plus loin.

5° Phase de lueur diffuse, ou phase finale :Lorsque le phosphène devient rouge foncé, on commence à observerautour de ce cercle une lueur blafarde que nous appelons “ lueur diffuse ”.

D'un bout à l'autre de sa présence, la lueur diffuse est bien différenciabledes autres phases du phosphène : elle est beaucoup plus pâle. Elle n'est

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pas agitée, comme le noyau l'était, mais au contraire très stable,légèrement grumeleuse, d'un gris laiteux. Ses bords sont dégradés, formésde concavités tournées vers l'extérieur et raccordées par leurs angles.

Elle augmente de dimension et de luminosité jusqu'à envahir le noyaucentral qui est noir ou bleu foncé. Progressivement, elle le remplace touten continuant à s'élargir vers l'extérieur. Sa marche est doncsimultanément centripète et centrifuge. C'est quand la lueur diffuse aachevé de combler le noyau central qu'elle passe par son maximum.Alors, sa surface est environ le quadruple de celle qu'avait le noyaucentral.

La lueur diffuse ne reste pas à ce maximum. Dès qu'elle l'a atteint, ellecommence à décliner mais beaucoup plus lentement qu'elle n'est apparue.On ne peut donner une durée pour sa persistance car celle-ci dépendbeaucoup de l'attention qu'on y porte. Pourtant, elle finit par s'éteindre,même si l'attention est soutenue.

Certains sujets ne présentent pas cette lueur diffuse aux premiers essais.Insister : elle se formera après quelque entraînement.

Parfois, mais assez rarement, il restera impossible de l'obtenir.

Une proportion assez importante de sujets affirment voir la lueur diffuse,non pas grise mais jaune très pâle ou rose pâle. Nous ne pouvons affirmerqu'il s'agisse exactement du même phénomène. Peut-être est-ce une sorted'imprégnation de la lueur diffuse par une des phases précédentes duphosphène.

Dans “ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènesdoubles ”, nous avons indiqué des expériences qui prouvent que lorsqu'iln'y a plus de couleurs du spectre (vert, rouge, bleu) dans le phosphènemais qu'il ne reste que la lueur diffuse, il ne se passe plus rien sur la rétine.

Ces mêmes expériences prouvent que du point de vue neurologique, cettelueur diffuse provient uniquement de l'oscillation très lente et qui s'étaled'une énergie entre les deux hémisphères.

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b/ FORME DU POST-PHOSPHÈNE :

A part la lueur diffuse, le post-phosphène possède approximativement laforme de la source lumineuse. C'est dire que si l'on est en face d'un bonréflecteur, dans une pièce obscure par ailleurs, il sera circulaire avec unbord net, du moins au début. En effet, souvent par la suite, il émane de cecercle quelques rayons rectilignes, lui donnant quelque peu l'allure d'unsoleil dans une échappée à travers des nuages dont les bords irréguliersdécouperaient les rayons en faisceau.

Si l'on place devant le réflecteur un carton avec un carré évidé, lephosphène sera un carré aux angles flous, arrondis.

Si l'on fixe le soleil, même en ayant soin de mettre les mains devant lesyeux d'abord, puis de se tourner vers le soleil, écarter les mains, enfinrefermer, théoriquement le phosphène devrait être rond. Mais les axes desyeux sont parallèles, comme dans l'expérience de l'alternance desphosphènes doubles, de telle sorte que parfois, le post-phosphène solaireprésente une forme en haltère, avec tendance à l'alternance des extrémités.

c/ POSITION DU POST-PHOSPHÈNE DANS L'ESPACE :

C'est surtout pendant qu'il présente les trois couleurs du spectre que lephosphène paraît avoir une position assez précise dans l'espace si l'on esten obscurité parfaite, que ce soit par un bandeau sur les yeux ou du fait dela pièce. Si celle-ci est bien obscure, la position apparente du phosphèneest la même, que les yeux soient ouverts ou fermés.

En général, le phosphène paraît être situé à environ trente centimètresdevant le front. C'est assez curieux car cela correspond au ponctumproximum (vue nette avec accommodation maximale qui est de vingt-cinq centimètres chez l'adulte).Pourtant, il ne semble pas qu'il y ait accommodation sur le phosphène. Aucontraire, on ressent une détente des muscles péri-oculaires et du cristallinqui laisse à penser que le regard est à l'infini.

Quelques personnes ont de la difficulté à donner un chiffre, mêmeapproximatif, de la distance apparente du phosphène, tout enreconnaissant qu'il est situé devant la tête. Très rares sont celles quidécrivent le phosphène comme situé entre les yeux ou à l'intérieur ducrâne.

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d/ GLISSEMENT DU PHOSPHÈNE :

Enfin, une proportion importante de sujets feront remarquer, auxpremières expériences, que le phosphène présente des mouvements deglissement, même l'œil restant immobile.

Or, très souvent, les débutants cherchent à suivre le phosphène dans songlissement par un mouvement des yeux. C'est la meilleure façon pour quece phénomène un peu gênant persiste. Par contre, si l'on garde les yeuximmobiles malgré ce déplacement du phosphène, ce dernier s'éteint, puisse rallume à sa place normale dans l'axe de l'œil.En opérant ainsi pendant quelques jours, ces mouvements de glissementdu phosphène ne se produisent plus.

Une expérience simple montre qu'ils sont dûs à un manque decoordination les premiers temps entre, d'une part, le sens de l'espacevenant par les sensations cénesthésiques (celles fournies surtout parl'oreille interne, partie équilibre, et les sensations articulaires) et d'autrepart, le sens de l'espace du champ visuel en obscurité (c'est-à-dire laposition par rapport au centre de ce champ de tout phénomènephosphénique qui s'y manifeste).

C'est un peu comparable à ce qui se passe pour le nouveau-né qui doitregarder ses mains pour apprendre à coordonner sa vue et sesmouvements.

L'expérience qui le prouve est celle-ci :

Placer un livre devant soi sur une table. Former un phosphène, mettre lebandeau, projeter le phosphène sur le livre devant lequel on est assis. Ona formellement l'impression que le phosphène est sur le livre. Toucheralors chaque bord du livre avec la main du même côté. Souvent lephosphène paraît alors être en dehors des deux mains au lieu d'être entreles deux, comme on s'y attendait. Ainsi, est mise en évidence LADISCORDANCE D'APPRÉCIATION DE L'ESPACE par les sensationscénesthésiques et la vue en obscurité.

e/ ANOMALIES DU CYCLE DU POST-PHOSPHÈNE :

Certaines personnes s'étonneront de ne pas avoir le cycle des couleurs duphosphène que nous décrivons ici. Voici quelques anomalies :

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1° Absence totale :Très rarement, il n'y a aucun phosphène. Cela ne se voit guère que chezdes personnes ayant longtemps travaillé avec un éclairage trop vif, parexemple un arc électrique ou un chalumeau à acétylène, et sans prendrede précautions suffisantes. La vue est restée normale le plus souvent, maisla fonction phosphénique, plus sensible que la vue, s'abîme avant elle.

Un sujet qui avait fait une longue séance de jogging s'est aperçuqu'ensuite, la fixation d'une vive source lumineuse était beaucoup pluspénible, voire douloureuse, et que le phosphène consécutif était beaucoupmoins beau.

Par ailleurs, nous avons eu l'occasion d'observer un jeune homme quiavait fait une longue course en bicyclette en forçant quelque peu et quiensuite, pendant trois quarts d'heure, n'avait plus de phosphènes.

Attendu que la pensée et les phosphènes évoluent toujours parallèlement,le phosphène étant un témoin de l'état du cortex, voilà qui confirme qu'ilne faut pas se présenter à un examen après une séance de gymnastique. Ilfaut faire cette séance à la sortie, pour se détendre.

2° Unilatéralité :Il peut n'exister qu'un phosphène d'un seul côté. Il y a souvent eu, dans cescas, antérieurement, une névrite du nerf optique. La vue s'est rétablienormalement ensuite mais là encore, la fonction phosphénique se montreplus fragile.

Evidemment, pour s'en rendre compte, il faut faire l'expérience avecchaque œil séparément.

3° Absence d'une phase du noyau :Plus souvent, c'est la phase bicolore, jaune et rouge, ou verte et rouge, quin'existe pas. Le phosphène est de suite rouge, en totalité.

Dans les cas bénins, en général, il suffit de demander au sujet de fixer pluslongtemps la lampe les premiers jours, une ou deux minutes par exemple.Après quelques jours de cette gymnastique de la rétine, les premièrescouleurs du phosphène se présentent dans le délai habituel.

L'absence de la phase la plus brillante, celle verte ou jaune, cerclée derouge, est souvent associée à une très forte myopie.

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Une insuffisance globale de la circulation cérébrale a la mêmeconséquence, ce qui ne saurait étonner, la rétine étant un diverticuleembryologique du cerveau.

4° Absence limitée à la lueur diffuse :La lueur diffuse est absente : s'assurer que le sujet a bien compris sadescription. Insister sur le fait qu'elle est un peu brillante. Certainespersonnes décrivent une luminosité de même forme et de même structuremais qui au lieu d'être blanche, est jaunâtre ou verdâtre. Nous ne pouvonsaffirmer qu'il s'agit du même phénomène.

En cas d'absence totale de lueur diffuse, conseiller au sujet de tenter del'obtenir le matin au réveil (mais avant le lever du soleil, quand l'obscuritéest encore profonde). Comme tous les phénomènes phosphéniquesdélicats, elle est plus facile à observer après un bon repos.

Si l'entraînement doit agir sur sa normalisation, c'est dès les premièresséances.

Nous ignorons pourquoi certaines personnes, normales à tout autre pointde vue apparemment, ne possèdent pas de lueur diffuse.

D'une façon plus que rarissime, on trouve cette même absence, sans causedécelable, pour tout le post-phosphène.

B.

LE CO-PHOSPHÈNE

1/ DESCRIPTION

La deuxième catégorie de phosphènes que nous utilisons, par ordred'importance, pour les usages professionnels et pédagogiquesprincipalement, n'avait jamais été décrite, ni même signalée, avant nostravaux. Elle ne portait donc pas de nom. Nous l'avons appelée co-phosphène, puisque l'éclairage et ce phosphène coexistent.

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Ce phosphène dure, comme le précédent, environ trois minutes. Il faudradonc regarder l'éclairage durant ce laps de temps.

C'est pendant la fixation de la lampe, comme nous l'avons précédemmentdécrit, en cillant mais sans bouger les globes, qu'entre la quinzième et latrentième seconde, on voit apparaître le plus souvent une colorationbleutée, en périphérie de la lampe principalement et la débordant enrecouvrant l'intérieur du réflecteur.

Cette couleur est toujours pâle. Observer qu'elle présente presque toujoursune agitation : soit un mouvement tourbillonnaire, soit des mouvementsconfus.

En général, le centre de la lampe reste de sa teinte propre, c'est-à-dired'une blancheur physique et non phosphénique. Pourtant, il arrive assezsouvent que la lampe elle-même soit recouverte de cette teinte bleue pâlejusqu'à son centre.

On remarque également que le co-phosphène est plus fragile que le post-phosphène : le moindre mouvement des yeux le casse brusquement. Aprèsquelques secondes de latence, il met ensuite plusieurs secondes à sereformer progressivement. C'est pourquoi l'œil doit rester bien immobile,par relaxation des muscles péri-oculaires, et les cillements des paupièresêtre plus légers.Ne pas prendre les rayons rectilignes, fixes, de couleurs variées, disposésde façon radiale autour du réflecteur pour des couleurs phosphéniques : cesont des couleurs par diffraction sur le bord du réflecteur et peut-être aussisur le bord de l'iris, donc des couleurs physiques.

Après une minute et demie environ, il apparaît quelques petites tachesroses dans cette teinte, en général bleutée, puis subitement, le phosphènedevient tout rose. Il n'y a donc pas un envahissement progressif du bleupar le rose mais des signes annonciateurs de la transformation subite.

Vers la fin de la troisième minute de fixation de l'éclairage, la teinte rougedisparaît.

A ce stade, certaines personnes, assez rares il faut dire, observent unebrève phase verte de peu de surface. Mais le plus souvent, pendantquelques secondes, la lampe reprend sa teinte normale, puis elle sestabilise sur une teinte grise. On pourrait croire cette dernière provoquée

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par la fatigue visuelle si on n'avait jamais observé la lueur diffuse du post-phosphène. Mais la similitude des couleurs est frappante, la forme aussidans une certaine mesure car cette teinte grise déborde sur l'intérieur duréflecteur. Elle possède les bords dégradés et une stabilité meilleure quecelle des couleurs précédentes. Elle passe si on prolonge la fixation. Cetteteinte grise possède toutes les caractéristiques de la lueur diffuse.

Ainsi, le co-phosphène, comme le post-phosphène, se termine par la lueurdiffuse.

Ceci est très important car il semble que la fixation du soleil vif soitaccompagnée d'une grande quantité de lueur diffuse, bien que les phasesbleue et rose du co-phosphène soient le plus souvent inapparentes.

En effet, lorsque l'éclairage est très vif, les premières phases du co-phosphène ne se manifestent pas mais seulement les dernières. C'est ainsique parfois, lorsqu'on fixe le soleil, le centre en apparaît noir, ce quisemble être un phénomène exactement semblable au phosphène négatifque l'on perçoit, au début de l'entraînement, à la fin du post-phosphène.Parfois, dans le co-phosphène, si la lampe est puissante, il arrive que soncentre paraisse noir. Souvenons-nous de l'expérience avec l'alternance desphosphènes doubles qui prouve l'existence du phosphène négatif.

Cela amène à penser que bien souvent, lorsqu'on fixe le soleil, il seforme de la lueur diffuse phosphénique, mais comme elle est mêlée àl'éblouissement, on ne la distingue pas.

Or, nous avons des milliers d'expérimentateurs qui ont vérifié que la lueurdiffuse permet de distinguer les objets physiques en pleine obscurité. Elleest donc “ quelque chose ” d'extérieur au cerveau. Ainsi, lorsque l'onpense en fixant le soleil, mais de la façon sans danger pour les yeux quenous avons indiquée, nous mêlons notre pensée à une sorte de substancesubtile.

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2/ SYMÉTRIE ENTRE LE CO- ET LE POST-PHOSPHÈNE

On remarquera la parenté entre le co- et le post-phosphène qui n'en estque plus accentuée par un certain degré de symétrie entre eux, dans l'ordredes couleurs.

En effet, le co-, comme le post-phosphène, débute par une phase sanscouleur phosphénique (donc obscure pour le post-phosphène, et aucontraire, de la teinte de la lampe pour le co-phosphène ; cela tout aumoins dans les débuts de l'entraînement). Cette phase, quand elle existe,ne dure pas plus d'une vingtaine de secondes.

Le co- et le post-phosphène se terminent tous deux par une phase griseque nous avons nommée la lueur diffuse. Nous l'utilisons peu enpédagogie et pour l'épanouissement des facultés intellectuelles.Mais son étude sera fondamentale pour la progression de toutes lessciences dans les années à venir.

Entre ces deux phases grises, dans le co- comme dans le post-phosphène,il y a trois couleurs distinctes qui durent environ une minute et demiechacune et qui sont les mêmes : le rouge, le bleu et le vert.

La similitude du co- et du post-phosphène serait donc parfaite s'il n'yavait, pourtant, UNE NETTE SYMÉTRIE DANS L'ORDRE DE CESTROIS COULEURS.En effet, dans ces deux variétés de phosphènes, le rouge est la couleur dumilieu du cycle, il est vrai “ lavé ” (comme on dit en optique, c'est-à-diretransformé en rose pâle par le blanc surajouté de la lampe) dans le co-phosphène.

Mais c'est le bleu, nous l'avons vu, qui commence le co-phosphène, tandisque c'est cette même teinte qui termine le post-phosphène. La symétrie estcomplète chez les personnes qui présentent du vert avant la phase grise duco-phosphène. C'est pourquoi, bien que ce soit un phénomène rare, nousl'avons signalé.

Il faut pourtant ajouter que pour le co-phosphène, le nombre desparticularités individuelles et variations à chaque expérience dans lesdébuts de l'entraînement est plus grand que dans le post-phosphène. Ainsi,chez certains sujets, après les trois minutes, le cycle des couleurs possèdeune tendance à reprendre plus ou moins, pourtant jamais bien longtemps.

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Mais statistiquement, la tendance à la symétrie des couleurs entre le co-et le post-phosphène est certaine.

3/ LA LOI DU TOUT OU RIEN CLÉ D'UNE PRATIQUE SANSDANGER DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE

On observera que le post-phosphène consécutif à trois minutes de fixationn'est pas plus grand, pas plus brillant, ou à peine un peu plus au début, etpas plus durable que celui consécutif à la fixation de trente secondes.

Ceci nous met bien en évidence que le phosphène obéit à la loi du “ toutou rien ”. Cette loi se retrouve fréquemment aussi bien dans le mondeminéral qu'organique.

L'exemple le plus simple de cette loi est celui-ci : supposons que nousayons deux cruches pleines d'eau. Sur la première, on commence pardonner des petits coups de marteau ; il ne se passe rien. On augmenteprogressivement la force ; toujours rien jusqu'au moment où nousatteignons un certain seuil : la cruche casse et toute l'eau se répand.Mais si nous tapons quatre fois plus fort que pour ce seuil sur l'autrecruche, il ne vas pas couler quatre fois plus d'eau : ce sera la mêmequantité.

Cette loi qui, présentée ainsi, paraît puérile et évidente a bien étonnélorsqu'on l'a retrouvée dans divers domaines inattendus.

En physique atomique, lorsque l'on envoie un neutron contre un noyaud'atome, ou ce neutron possède la force de le casser ou il ne l'a pas. Maiss'il casse le noyau, c'est toujours la même quantité d'énergie qui sortira dunoyau de même nature (c'est-à-dire du même corps simple).

En biologie, si l'on sort un cœur de l'organisme, le perfusant pour qu'ilpuisse vivre, si alors on lui injecte des impulsions électriques faibles, il nese contractera pas jusqu'à ce que, augmentant progressivement la force ducourant, on atteigne un certain seuil. Alors, la contraction est totale etnormale. Si l'on continue à augmenter cette force, la contraction dumuscle cardiaque ne sera pas plus énergique.

Si l'on injecte des hormones à un poulet castré, vers l'âge de sa puberté, àdose faible il n'y aura aucun effet, pas plus qu'en augmentant cette dose,

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jusqu'au moment où, atteignant de nouveau le seuil, il fera tous sescaractères sexuels secondaires d'une façon parfaitement normale.

Le phosphène obéit donc à une loi très générale : avec une dose delumière qui correspond à environ 75 watts à un mètre, pendant trentesecondes, on obtient le phosphène normal. Au dessous, c'est insuffisantmais en augmentant la dose, le post-phosphène n'est pas meilleur. Deplus, comme il s'agit d'un phénomène biologique et non minéral, de mêmeque le poulet pourrait bien être empoisonné par une dose trop forted'hormone, ou le cœur certainement brûlé par une décharge troppuissante, si l'on fixe par exemple dix minutes la lampe, le phosphèneconsécutif est moins bon : plus petit, grumeleux, moins brillant, moinsdurable.

Il n'y a donc aucun danger de se fatiguer les yeux par des fixations de troplongue durée de l'éclairage ou de luminaires trop puissants, si l'on sesouvient que ce qui est utile dans cette opération, c'est le mélange de lapensée au phosphène et que l'on applique, dans ce domaine, la loi du“ Tout ou rien ” en respectant la règle :

“ Maximum de phosphène pour un minimum de lumière ”.

En effet, si l'éclairage minimum qui donne le phosphène normal est unéclairage certes un peu vif, il n'est pourtant pas assez fort pour fatiguer desyeux normaux.

4/ DIFFÉRENCES SECONDAIRES ENTRE LE CO- ET LE POST-PHOSPHÈNE

1/ Différence de fatigabilité de la fonction phosphénique :

Voici une nouvelle différence entre les deux variétés principales dephosphènes : si l'on éclaire trente secondes, que l'on éteigne trois minutes,puis que l'on rallume de nouveau trente secondes et ainsi de suite, le post-phosphène se reconstitue toujours semblable à lui-même, si longue quesoit l'expérimentation. Par contre, si l'on fixe trois minutes et que l'onéteint, pour que le co-phosphène suivant soit semblable au premier, il fautattendre une dizaine de minutes, du moins chez la plupart des sujets.

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2/ Différence de stabilité du post-phosphène consécutif à un co-phosphène :

On remarquera que le post-phosphène immédiatement consécutif au co-phosphène, c'est-à-dire à une fixation de la lampe de trois minutes, estchez la plupart des sujets plus stable qu'après une fixation de trentesecondes. On observera moins de variations de couleurs et moinsd'éclipses, ce qui le rend un peu plus commode pour le Mixage.

3/ Fixation de la lampe d'une durée exagérée :

Dans les deux cas, pour le co- ou le post-phosphène, l'effet est le même :le résultat est moins bon.Si au lieu de fixer une lampe pendant trente secondes comme pour obtenirle post-phosphène, ou trois minutes comme pour avoir le co-phosphène,on fixe la lampe pendant une dizaine de minutes, bien entendu en ayantchoisi une force d'éclairage qui ne fatigue pas la vue et toujours en cillant,on notera néanmoins que le phosphène consécutif est plus sombre que lepost-phosphène normal, qu'il est plus petit, plus fluctuant, que ses éclipsessont plus longues et qu'il est moins durable.De même, si l'on veut ensuite obtenir un co-phosphène, il faudra un tempsde repos bien plus long.

C'est la preuve qu'il est inutile de se fatiguer la vue par des fixations au-delà des normes que nous avons indiquées pour chaque phosphène.

5/ QUELQUES CURIOSITÉS DES POST-PHOSPHÈNES

1/ Réactivation du phosphène :

Souvent, le débutant accuse la disparition du phosphène un peu trop tôt.On rallume dans la pièce et lorsqu'il ouvre les yeux, le sujet s'étonne devoir le phosphène réapparaître sur le mur d'en face.

On fera alors l'expérience suivante :Environ trois minutes après l'extinction de la lampe, le sujet étant toujoursen obscurité et restant les paupières fermées, sans se crisper, allumersubitement un temps aussi bref que possible l'éclairage d'ambiance, parexemple la lampe au plafond (la lampe à phosphène étant éteinte).

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Cet éclairage d'ambiance est obtenu avec une lampe plus faible que cellequi a servi à engendrer le phosphène ; de plus, aucun rayon direct neparvient aux yeux puisqu'elle est au plafond et la lumière réfléchie parl'environnement est très atténuée par la traversée des paupières.

Malgré la brièveté de ce faible éclairage, l'observateur perçoit une forteréactivation du phosphène qui devient plus brillant et plus grand. On peutrépéter plusieurs fois l'expérience avant l'extinction totale de celui-ci.

2/ Changement de couleur du post-phosphène par sa projection enpénombre sur un fond teinté :

La projection du phosphène, les yeux ouverts, sur un fond éclairéprovoque des changements de couleurs apparemment complexes,pourtant assez simples à résumer : si le sujet projette sur un fond blanc ledébut du phosphène vert, il n'y a pas ou peu de changement de couleur.S'il est près de la fin de la phase verte, la projection fait apparaître la teinterouge, comme si la force sous-jacente au vert n'était plus suffisante pour“ tenir le coup ” devant l'irruption d'une nouvelle énergie, ce qui libère laforce sous-jacente potentielle de la deuxième couleur qui attendait pourpasser.

Retenons-le bien car c'est un argument en faveur de l'explication que nousdonnons des successions et saccades de couleurs des phosphènes,explication que nous verrons plus loin.

Si le phosphène est projeté sur un fond coloré, sa teinte résulte de lacombinaison de la couleur que ce phosphène aurait à ce moment enobscurité, de la couleur du fond et du rapport de l'intensité de l'éclairagedu fond, au stade que ce phosphène aurait à ce moment (c'est-à-dire quela phase verte, par exemple, a la même intensité en sensation subjectived'un bout à l'autre de sa présence mais l'énergie en réserve, pourprovoquer cette couleur, baisse avec le temps).

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C.

LE SUPER-PHOSPHÈNEOU

PHOSPHÈNE ENTRETENU

Nous avons vu que si l'on fixe une source lumineuse plus longtemps quetrente secondes ou une source lumineuse plus vive, le phosphène n'est pasplus lumineux, ni plus durable.

Mais il existe un moyen d'obtenir un phosphène un peu plus brillant quela normale : c'est le phosphène entretenu par un éclairage périodique.

Pour cela, après un amorçage par fixation de la source durant unevingtaine de secondes, allumer deux secondes et éteindre deux secondes,ainsi de suite. Le phosphène apparaît à chaque fois dès l'extinction. Aprèsune ou deux minutes à ce rythme, il est un peu plus large que d'habitude(à condition que le sujet ait soin de ne pas bouger les globes). Il est surtoutplus brillant que normalement.

En général, il n'y a pas de fatigabilité de la fonction phosphénique aucours de cette expérience : le phosphène reste d'une brillance stable au-dessus de la normale, pendant une durée indéfinie. Il y a pourtantquelques exceptions.L'expérience montre qu'une grande régularité dans le rythme del'alternance d'éclairage est nécessaire pour obtenir ce “ super-phosphène ”.

Il est donc souhaitable d'avoir un interrupteur mécanique ou électroniqueafin que les temps d'éclairage et d'obscurité aient toujours la même durée.Ainsi, avec un peu d'entraînement, l'œil et le cerveau sont prêts avantchaque allumage, ce qui est moins fatigant pour le système nerveux.Ce phosphène a son importance car il permet une expérience de Mixageparticulière qui met bien en évidence le moulage progressif du phosphènesur la pensée.

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D.

LE CHAOS VISUELOU

IMAGES RÉSIDUELLES

Pour être complet dans l'énumération des diverses catégories dephosphènes que nous utilisons, rappelons le chaos visuel dont nous avonsdéjà dit quelques mots à propos de la position pour entendre l'acouphène.En obscurité parfaite, depuis assez longtemps, on perçoit encore desphénomènes “ para-lumineux ”. Chez la plupart des sujets, cesphénomènes se limitent à, d'une part, des taches laiteuses à peineperceptibles mais un peu durables, d'autre part, des étincelles, plus nettesmais très brèves.

Chez certains sujets, ce sont de vraies plages lumineuses erratiques quipassent devant leurs yeux la nuit. C'est assez rare. En général, elles sontd'un blanc un peu grisâtre, parfois colorées.

E.

PHOSPHÈNES PAR REFLETDU SOLEIL SUR L'EAU

L'expérience que nous venons de décrire montre qu'une source lumineusemouvante engendre des phosphènes (co- ou post-phosphènes).

C'est le cas des reflets du soleil sur l'eau qui sont souvent d'une grandebeauté, bien que rares soient les adultes qui prennent le temps de lesobserver. Mais il ne manque pas d'enfants qui aiment jouer avec cesimages, pour le plus grand bien de leur cerveau.

Plaçons-nous devant une nappe d'eau bien brillante, un jour de soleil avecun vent léger, de telle sorte qu'il y ait des vaguelettes, mais pas de grossesvagues.Il faut avoir le soleil devant soi. S'il est derrière, rien d'intéressant ne sepasse. Il est préférable d'utiliser comme visière la main ou un livre, pourne pas avoir de rayons solaires directement dans les yeux.

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Fixer la zone où le reflet du soleil sur l'eau est le plus brillant. Il estfondamental que le regard soit immobile, non par crispation mais parrelaxation des muscles péri-oculaires. Pour cela, il faut un certainentraînement car il est facile d'immobiliser le regard, sur l'extrémité d'unebranche par exemple.

Par contre, l'agitation de l'eau tend à provoquer des déplacements duregard. Cependant, à notre époque, la relaxation est à la mode, de tellesorte que beaucoup de personnes parviendront d'emblée à cetteimmobilité des yeux.

Or, dès que le regard est immobilisé, le reflet du soleil sur l'eau est faitd'un étincellement beaucoup plus blanc qu'auparavant.

Ce fait est facile à expliquer lorsqu'on se souvient que lors de la formationd'un post-phosphène, juste après l'extinction de la lampe, il y a une courtephase blanche, d'une ou deux secondes seulement, au moins lors du débutde l'entraînement. Donc, cet éclat plus blanc du reflet sur l'eau est dû à cequ'après le passage du reflet du soleil sur le dos de la vaguelette, il persisteun bref phosphène.

On attend ainsi une minute et demie, toujours les muscles péri-oculairesen relaxation. Après ce laps de temps, assez subitement, toute la zone dureflet paraît faite de vaguelettes d'encre rose.

Cette teinte rose de l'eau disparaît après une nouvelle minute et demie.Les vaguelettes, à partir de ce moment, paraissent faites d'encre noire.

Si au lieu d'avoir choisi une mer bleue, on avait tenté cette expérienceavec l'eau jaunâtre d'un fleuve boueux pendant la première minute etdemie, dans la zone du reflet, l'eau paraîtrait verdâtre. Mais cette teintephosphénique se confond avec celle de la mer ou d'un lac.

Car ces couleurs sont bien phosphéniques : elles durent chacune uneminute et demie, c'est-à-dire la durée d'une des teintes du phosphène, etelles se déroulent dans l'ordre de succession des couleurs du post-phosphène.

C'est d'ailleurs assez surprenant car par leur mode de production, on lesaurait plutôt cru apparentées au co-phosphène. Pourtant, comme pour lepost-phosphène, c'est bien le rouge, puis le noir qui sont les couleurs

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apparaissant à la fin des phosphènes provoqués par le reflet du soleil surl'eau.

L'ordre de déroulement des couleurs prouve donc bien que nous sommesen présence d'un post-phosphène dû aux multiples passages du reflet,post-phosphène qui n'est pourtant pas comme le phosphène entretenu,puisque la couleur de ce dernier ne change pas : elle est sans cesse verte,même si l'expérience dure un quart d'heure ou plus, alors que par le refletdu soleil, chaque couleur ne dure, nous venons de le dire, qu'une minuteet demie, comme dans le post-phosphène.

Ceci est assez étonnant puisque le cas du reflet du soleil sur l'eau peut êtreassimilé à un éclairage périodique, à cause de la mobilité des reflets. Oualors, s'il faut le considérer comme un éclairage permanent, pourquoil'ordre des couleurs n'est-il pas celui du co-phosphène mais de sonsymétrique, le post-phosphène ?

Sans doute, est-ce le rythme particulier de l'éclairage par le reflet mouvantqui est cause de cette bizarrerie ?

Ce qui est également très curieux, c'est que si l'on n'était pas prévenu, oncroirait que c'est l'eau qui est réellement colorée.

Dans cette expérience, comme dans bien d'autres, nous retrouvons LESÉTONNANTES POSSIBILITÉS DE MOULAGE DU PHOSPHÈNESUR LA PERCEPTION D'OBJETS PHYSIQUES, MÊME ENMOUVEMENT, de telle sorte que nous serons moins étonnés, au cours denos expériences de Mixage phosphénique, d'observer que le phosphène semoule sur des pensées, leur donnant ainsi une plus grande densité.

Déjà, nous nous apercevons que le phosphène commence à prendreprogressivement, dans notre esprit, sa place d'intermédiaire entre lapensée et la matière.

Enfin, parfois, bien que très rarement, il se produit une expérience fortextraordinaire. Faut-il pour cela un certain état du sujet ou des conditionsd'éclairage particulières, ou un peu des deux ? On ne saurait le dire.Toujours est-il qu'un sujet qui l'a observée ne peut pas la répéter à volonté.

Après quelques instants de la fixation du reflet du soleil sur l'eau, lespectacle devient, en général, subitement d'une brillance et d'une

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luminosité anormales : des points d'où partent des irradiations rectiligness'allument durant une ou deux secondes, puis s'éteignent, le plus souventdans un grand désordre apparent.

Etudions le cas où l'eau ne présente qu'un seul système de vaguelettesparallèles et où les crêtes des vagues sont parallèles au plan vertical quipasse par le soleil et l'observateur. Ceci se rencontre, par exemple, sur uncanal, quand le vent souffle selon son axe, l'observateur étant sur une rive,le soleil du côté opposé, ou encore en mer, sur une crique, lorsque l'on est,non sur la plage du fond mais sur les rochers latéraux.

On observe alors que les reflets sur les crêtes prennent la forme de petitstriangles. Ils sont d'une blancheur et d'une brillance extrêmes, beaucoupplus que celles d'un reflet au début de la fixation lorsqu'interviennentseulement des phénomènes lumineux. Cette brillance est déjà un indice dephénomènes phosphéniques surajoutés.Mais surtout, ces très nombreux triangles paraissent être disposésverticalement, un peu au-dessus de l'eau, comme s'ils étaient découpésdans un carton brillant.

La forme parfaitement droite des lignes ou la présence d'anglesremarquables, comme lorsqu'il apparaît des expériences de triangleséquilatéraux, donne à supposer que l'agitation à peu près sinusoïdale dureflet a fait diffuser l'énergie de la zone qui donne des phosphène informesà celle qui donne les phosphènes de forme géométrique.

Nous avons vu, lors de l'étude des phosphènes provoqués par l'excitationmécanique ou électrique de l'extrémité de la circonvolution occipitale,que cette dernière zone entoure celle qui engendre les phosphènesinformes.

Une expérience de physiologie animale vient nous éclairer sur cemécanisme : si l'on élève deux lots de lapins dans des caisses différentes,les unes dont la paroi interne est peinte de raies horizontales, les autresd'angles droits, à l'autopsie, on constate que le premier lot aurahypertrophié un certain groupe de cellules cérébrales, le deuxième, unautre groupe. Ainsi nous avons certains groupes de cellules constituéspour nous donner la conscience de certaines formes. Il semble que lamultiplicité des reflets favorise leur diffusion dans la deuxième zone àpartir du centre du cunéus (extrémité du lobe occipital) puis que leurénergie va s'accumuler tantôt dans un groupe, tantôt dans un autre.

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Cette analyse montre que l'on ne peut fixer le reflet du soleil sur l'eau sansavoir, après quelques instants, une grande richesse de phénomènesphosphéniques qui se mêlent si bien à la perception physique qu'on ne s'enrend pas compte au premier abord.

Certains enfants ont utilisé d'instinct cette particularité pour stimuler leurcerveau au-dessus de la moyenne, comme, par exemple, la poétesseMinou Drouet dont nous reverrons le cas.

F.

EXPÉRIENCES PRÉLIMINAIRES

Pour familiariser l'étudiant avec les phosphènes, nous lui ferons exécuterles expériences préliminaires suivantes :

1° Mobilisation du regard pendant l'éclairage :

Pendant l'éclairage, au lieu de faire fixer la lampe, faire fixer l'index dudémonstrateur. Celui-ci tracera lentement une croix devant la lampe, enrevenant plusieurs fois sur chaque bras de la croix, durant environ uneminute et demie.

Faire observer que le post-phosphène consécutif a la forme d'une croix.Cette expérience, dont le résultat était évident, amuse pourtant beaucouples débutants car la croix obtenue est très belle. Ainsi, ils se souviennentpourquoi il ne faut pas bouger les yeux pendant la fixation : le phosphènea la forme du mouvement du globe. Ensuite, le novice ne dérangera pasune séance collective en demandant pourquoi, à une expérience, il voitdeux ou trois phosphènes au lieu d'un.

De même, il comprendra pourquoi le phosphène solaire paraît souvent enzigzag. Pour qu'il soit rond, il faut mettre les mains devant les yeux, seplacer en direction du soleil, écarter les mains et ouvrir les yeux pendantdeux ou trois secondes et inversement à la fin de la fixation.

Le phosphène a donc la forme du mouvement des yeux pendant lafixation.

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Ainsi, si le post-phosphène a la forme d'une poire horizontale, c'est que lesujet regardait de côté au moment de l'allumage ; ensuite seulement, il aporté le regard sur la lampe.

Ces faits sont évidents, ainsi que les suivants que nous allons décrire.Pourtant, il arrive que des élèves butent sur de si petites choses ; il fautpouvoir alors les leur expliquer.

2° Mobilisation de la lumière, le regard restant fixe :

Faire à nouveau fixer la pointe de l'index du démonstrateur mais àl'inverse de l'expérience précédente, ce doigt devra rester immobile. C'estla lampe à laquelle le démonstrateur fera décrire un cercle autour du doigtdressé.

Le post-phosphène aura évidemment la forme d'un anneau mais ce n'estpas ce qui nous intéresse ici.C'est ce qui se passe à propos du co-phosphène : derrière le passage de lalampe, il persiste une traînée grisâtre ou parfois légèrement colorée, engénéral fort longue.

De plus, pour une distance très précise de l'observateur et une certainevitesse de rotation, il se produit un phénomène bien plus curieux : ilapparaît une queue de teinte également grisâtre (donc de la teinte de lalueur diffuse) qui part de la lampe mais elle est rejetée hors de lacirconférence, comme le serait une substance subtile par la forcecentrifuge.

Nous l'avons appelé “ Phosphène en queue de comète ” dans“ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènes doubles ”,où ce phénomène est décrit plus en détail

Cette expérience se réalise facilement avec une lampe montée sur uneroue de bicyclette.

Elle prouve que lorsque la source est mobile, diverses variétés dephosphènes peuvent l'accompagner car ici, on se trouve à un phénomènefrontière entre le co- et le post-phosphène puisque l'on peut considérer latraînée à distance comme le post-phosphène consécutif au passage de lalampe, post-phosphène un peu spécial parce que l'éclairage a été bref.Cela va nous aider à comprendre le mécanisme de l'expérience suivante.

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3° Phosphènes par contiguïté de couleurs :

Plaçons bord à bord un carton rouge et un carton vert. Eclairons trèsfortement l'ensemble et fixons le regard en un point situé à la limite desdeux couleurs.

Après quelques instants, on voit une bande d'un rouge plus vif que celledu carton, le long de la ligne de démarcation des couleurs, sur le cartonrouge ; de même, sur le carton vert, une bande d'un vert plus franc, pluscru.

Or, ces deux bandes fluctuent. Les mouvements de ces deux bandes decouleurs vives sont au même rythme et de même nature que ceux du co-phosphène.

Nous sommes donc en présence d'un phosphène par contiguïté decouleurs.

On peut en obtenir de cette catégorie, par exemple en plaçant un rond noirsur un fond blanc ou inversement. On observe alors un nuage blanchâtrefluctuant en périphérie, donnant l'impression que les contours ne sont plusnets. Il s'agit évidemment encore d'un phosphène par contiguïté decouleurs.

Dans beaucoup de manuels de développement des facultés mentales, cetexercice de fixation d'un rond noir sur un fond blanc est indiqué. On voitqu'il utilise, sans les avoir analysées, les propriétés du Phosphénisme.

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CHAPITRE IV

HYPOTHÈSE SUR LES SACCADESDE COULEURS DANS LES CO-ET LES POST-PHOSPHÈNES

I.

DÉFINITION APPROFONDIE DES PHOSPHÈNES

1° Longueur d'onde et phosphène :

Nous avons vu plus haut la définition générale des phosphènes :“ Sensation lumineuse subjective ”, d'après le dictionnaire Littré.

Nous savons également qu'il en existe diverses variétés, provoquées pardes drogues ou par des compressions du globe oculaire par exemple, ouspontanées, comme le chaos visuel.

Mais au point de vue pédagogique, nous n'utilisons que ceux provoquéspar la lumière, co- et post-phosphènes, qui constituent les “ phosphènespédagogiques ”.

Comment différencier clairement, dans la définition, la “ perceptionlumineuse ” de la “ perception phosphénique ”, alors que parfois leurdegré de ressemblance est tel qu'on les confond ?

Ainsi, c'est souvent le cas pour le phosphène solaire que l'on prend pourle soleil, comme nous l'avons montré dans nos autres livres à propos de la“ Danse du soleil ” de Fatima, entre autres.Si l'on se limitait au post-phosphène, on pourrait définir le phosphènecomme la sensation lumineuse qui ne coïncide pas, dans le temps, avecl'excitation de la rétine par un rayon électromagnétique, mais lui estconsécutive.

Dans la partie du co-phosphène qui entoure l'éclairage, on peut considérerqu'il ne coïncide pas, dans l'espace, avec la partie de la rétine excitée parun rayon électromagnétique de longueur d'onde de la lumière.

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Là où les choses commencent à se compliquer, c'est à propos de la couleurphosphénique qui recouvre la source lumineuse elle-même, l'ampoule parexemple.

Or, on remarquera que pour des yeux normaux, la même longueur d'onde,de même intensité, produit toujours la même sensation lumineusephysique.

Par contre, les couleurs phosphéniques varient de teinteconsidérablement, pour un même complexe d'ondes électro-magnétiquesqui ne varie pas.

Nous proposons donc cette définition des phosphènes, à la limite duphysique et du psychique, dont nous nous servons dans les domainesscolaires :

LES PHOSPHÈNES UTILISÉS EN PÉDAGOGIE SONT LESCOULEURS DONT LES VARIATIONS DE TEINTE NE SONT PASDANS UN RAPPORT CONSTANT AVEC LES LONGUEURS D'ONDEDE LA LUMIÈRE PHYSIQUE QUI FRAPPE LA RÉTINE.

(Par abréviation, nous pouvons les appeler “ Phosphènes pédagogiques ”).

Ces couleurs phosphéniques sont donc produites INDIRECTEMENT,dans le temps ou l'espace ou le coloris, par les rayons lumineux : ceux-ciprovoquent une première catégorie de réactions physico-chimiques quiengendre la perception lumineuse physique, mais en même temps, donnenaissance à une cascade de réactions chimiques rétiniennes et cérébrales,aboutissant, le cas échéant, à la perception des couleurs phosphéniques.

On peut donc abréger la définition ci-dessus :

LES PHOSPHÈNES PÉDAGOGIQUES SONT DES SENSATIONSLUMINEUSES PRODUITES INDIRECTEMENT PAR LES RAYONSÉLECTROMA-GNÉTIQUES DE LONGUEUR D'ONDE DE LALUMIÈRE.

Cette définition comporte l'avantage d'éliminer les troubles de laperception dûs à la fatigue, par excès de durée ou d'intensité de l'éclairage,lesquels sont provoqués par une cessation partielle de l'effet direct.

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Cette définition recouvre aussi la période de lueur diffuse du co-phosphène.

Mais elle ne recouvre pas le “ chaos visuel ”, autre variété de “ sensationlumineuse subjectives ” (Littré), qui lui, n'a pas ou guère d'intérêtpédagogique. Elle risque aussi de recouvrir certaines illusionssensorielles. La définition immédiatement ci-dessus est donc bien limitéeaux “ Phosphènes pédagogiques ”, c'est-à-dire principalement les post-phosphènes mais également, à un moindre degré, les co-phosphènes.

2° Axiomatique du Phosphénisme :

Si nous cherchions à préciser davantage la définition du phosphène, nousne pourrions aller plus loin. En effet, maintenant, nous nous heurtons à unaxiome (c'est-à-dire à “ une proposition évidente par elle-même et quin'est susceptible d'aucune démonstration ”. Larousse en 10 Vol.). En effet,la sensation de la couleur phosphénique ressemble à celle de la lumièremais n'est pas la même, sans que la différence soit descriptible par desmots. Cette “ sensation phosphénique ” est également différente de celleque pourrait donner l'imagination visuelle d'une couleur.Nous passons donc de la tentative de définition à l'axiome :

“ LE PHOSPHÈNE EST UNE SENSATION PARALUMINEUSE ”(para = presque, au-delà. Larousse).

C'est donc une sensation “ sui generis ” intermédiaire entre la sensationlumineuse et l'imagination volontaire d'un objet lumineux.

Nous savons que beaucoup de lecteurs auront trouvé plutôt fastidieusesces précisions de vocabulaire. Mais nous rappelons la thèse que nousavons soutenue dans plusieurs autres ouvrages : si au cours des temps, ce“ Mixage phosphénique ” s'est rapidement perdue après chaque nouvellerésurgence, c'est parce qu'il n'y avait pas deux mots, l'un pour désigner lalumière, l'autre le phosphène, et que lorsque le mot “ lumière ” revientdans un texte ancien, très souvent c'est le phosphène qu'il désigne.

Il est donc très important, pour l'évolution idéologique à venir del'humanité, d'améliorer la précision du vocabulaire dans ce domaine.

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II.

EXPLICATION DE LA DISPARITIONDE LA COULEUR JAUNE DU POST-PHOSPHÈNE

APRÈS QUELQUE ENTRAINEMENT

Comment se fait-il qu'au début de l'entraînement au post-phosphène, lapremière des couleurs du spectre à apparaître soit un jaune très vif etbrillant alors qu'après quelques jours, ce jaune est remplacé par du vertmoins éclatant bien qu'encore assez vif ?

Voici la seule explication possible, semble-t-il, qui ne fait d'ailleurs quereculer la limite du problème.On sait que le centre de la rétine, ou fovea, est constitué principalementde cellules appelées cônes, qui détectent la lumière. Soit dit en passant, sasurface est d'environ un vingt cinquième de millimètre carré. N'est-ce pasprodigieux que l'essentiel de notre vision du monde tienne dans une sipetite surface !

Tous les auteurs sont maintenant d'accord à ce sujet : il existe troiscatégories de cônes, la première pour détecter le vert, la deuxième pour lerouge, la dernière pour le bleu.

Le jaune apparaît donc comme dû au travail simultané des cônespercevant le vert et le rouge.

Or, après quelques semaines d'entraînement au Phosphénisme, les troiscouleurs relatives à chaque catégorie de cônes se succèdent toujours dansle même ordre : vert, rouge, bleu, chacune d'elle durant environ uneminute et demie.

Cela est à priori très étrange. En effet, comment se fait-il, alors que cestrois couleurs sont contenues dans la couleur blanche de la lampe qui a étéfixée pour obtenir le post-phosphène, que ces couleurs apparaissentsuccessivement et toujours dans le même ordre dans le phosphène ?

Pour le moment, remarquons que ces trois couleurs du post-phosphène,après quelque entraînement, correspondent aux trois variétés de cônes quianalysent les couleurs.

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DONC, BIEN QU'AYANT ÉTÉ EXCITÉES SIMULTANÉMENT PARLA LUMIÈRE BLANCHE, LES TROIS VARIÉTÉS DE CÔNES,ORGANES DE LA DÉTECTION DES COULEURS, TRAVAILLENTSÉPARÉMENT ET SUCCESSIVEMENT PENDANT LEPHOSPHÈNE, TOUJOURS DANS LE MÊME ORDRE, MAIS AVECUNE SYMÉTRIE DANS CET ORDRE ENTRE LE CO- ET LE POST-PHOSPHÈNE.

Le jaune étant un mélange du travail des cônes qui détectent le vert et deceux qui détectent le rouge, que le jaune disparaisse du post-phosphènesignifie, évidemment, QUE LA TENDANCE À LA DISSOCIATION DUTRAVAIL DES CÔNES, PENDANT LE POST-PHOSPHÈNE, LOIN DES'ATTÉNUER AVEC L'ENTRAINEMENT, TEND AU CONTRAIRE ÀS'ACCENTUER.

Lorsque cela s'est produit, le vert est alors moins brillant que le jaunen'était, puisque ce vert est dû au travail d'une seule variété de cône, tandisque le jaune était dû au cumul de l'activité de deux variétés de cônesrelatifs au vert et au rouge.

III.

SIMULATION DE LA DISSOCIATIONDU TRAVAIL DES CÔNES DANS

LE POST-PHOSPHÈNE

Si étrange que soit cette dissociation du travail des cônes dans les co- etles post-phosphènes, elle n'échappe pourtant pas à toute comparaison avecdes phénomènes connus.

1° Comparaison de la succession des couleurs avec des phénomèneshydrauliques :

Au départ, supposons deux réservoirs fermés contenant chacun unliquide : vert pour l'un, comme de la fluorescéine; rouge pour l'autre,comme de l'huile colorée par le carmin.Nous remarquerons déjà que ces deux liquides ne sont pas miscibles.De plus, ils ne remplissent pas complètement le réservoir. Au-dessus desliquides, il y aura un même gaz en quantité pondérale égale.

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Mais les deux réservoirs n'ont pas le même volume. Il en résulte que lapression du gaz sera plus forte dans le plus petit qui est celui du liquidevert (fig. 5).

Sous les réservoirs, nous disposons un seul gros tuyau, mais coupé parune cloison médiane. Chaque réservoir ne communique qu'avec unemoitié du tuyau. Ainsi, l'eau à la fluorescéine entrera dans le tuyau,seulement à gauche, l'huile au carmin à droite.La cloison médiane ne se prolonge pas tout à fait jusqu'à l'extrémité.Néanmoins, les deux liquides étant non miscibles, leurs filets ne semélangent pas à la sortie.

Dans la cloison médiane, ajoutons un clapet, sorte de soupape, maisqui, à la différence d'une soupape ordinaire qui ouvre et qui ferme,peut basculer dans les deux sens. Elle a donc le choix entre troispositions principales de repos (dans l'alignement de la cloison médiane)ou perpendiculaire à gauche et obturant alors complètement le conduit duliquide vert ou perpendiculaire de l'autre côté et fermant ainsi lacirculation au liquide rouge (fig. 5).

Au début de l'écoulement, la pression sera plus forte dans le réservoir duliquide vert, à gauche, puisque la même quantité de gaz est contenue dansun espace plus petit.

Cela fera basculer le clapet à droite, fermant le passage au liquide rougeque la moitié du liquide vert empruntera alors. Dans cette période, à lasortie du tuyau contenant les deux produits, il n'y aura donc que du liquidevert.

Lorsque la pression entre les deux réservoirs sera à peu près équilibrée, ily aura une période d'affolement du clapet, qui oscillera de droite à gauche.Il sortira donc du tuyau à deux conduits, simultanément, des veinesliquides rouge et verte, leur rapport de surface étant sans cesse variablemais pas de teinte intermédiaire, puisque les deux liquides ne sont pasmiscibles.

Mais à partir du moment où les pressions s'équilibrent, il reste moins degaz du côté vert, donc l'avantage va passer du côté rouge qui a encore toutson gaz : le clapet bascule dans l'autre sens.On peut parfaire la simulation en imaginant trois tuyaux concentriques, etdes clapets en couronne. Mais cela ne change rien au principe.

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BEgalité de pression

AHyperpression

CHyperpression

Fig. 5 : Simulation hydraulique de la succession des couleurs dans le post-phosphène.

A/ À GAUCHE : la pression du liquide vert, plus forte que celle du rouge, pousse le clapet sur ladroite. Le liquide rouge ne peut encore passer. Le vert sort par les deux demi-conduits.

B/ AU MILIEU : Lorsque les deux pressions sont à peu près égales, le clapet s'affole. Il sortirades filets contigus, de surfaces et de formes variables de liquides vert et rouge non miscibles.

C/ À DROITE : La pression baissant plus rapidement dans le réservoir vert que le rouge, lasituation se renverse : le clapet bascule à gauche. Il ne s'écoule plus, à la sortie du tuyau, quedu rouge.

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2° Simulation par électromécanique :

Il n'est pas difficile de passer de la simulation hydraulique à la simulationélectromécanique.

Remplaçons les réservoirs par deux accumulateurs, mais de modèlesdifférents :

Le premier a une forte capacité, donc une charge plus importante. Mais larésistance de son circuit est suffisamment inférieure, donc son débit siélevé que malgré sa plus forte capacité, il sera vidé avant l'autre.

Le premier des accumulateurs est branché sur une lampe verte, l'autre surune lampe rouge. Il y a deux électro-aimants : l'un alimenté par l'accu dela lampe verte, l'autre par celui de la lampe rouge. Ils sont montés endérivation sur les circuits de ces lampes, une forte résistance à l'entrée dela dérivation empêchant qu'ils ne détournent trop de courant destiné à lalampe.

Un trembleur (comparable à celui d'une sonnette mais avec, en plus, unesymétrie dans son mouvement droit et gauche) ferme le circuit vers lalampe, du côté où il est attiré et appliqué (ce mécanisme s'appelle“ relais ”).

Au début donc, l'accu le plus puissant fera fermer le circuit sur la lampeverte. Puis, lorsque le rapport de puissance se renversera, ce sera la lamperouge qui s'allumera après quelques oscillations irrégulières au momentdu passage à l'équilibre, parce que les réactions des deux accus l'un surl'autre étant complexes ne peuvent être parfaitement régulières.

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Fig. 6 : Simulation électro-mécanique de la succession des couleurs dans le post-phosphène :

Les deux accus ne sont pas semblables : celui de la lampe verte, à gauche, est plus puissant audépart que celui de droite mais se décharge plus rapidement que celui de la lampe rouge, à droite.

Donc au début, la masselotte métallique du trembleur sera plus fortement attirée par l'électro-

aimant de gauche, allumant la lampe verte. Puis la situation se renversera.

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Accus différents

Contact oscillant

Rhéostat

Lame souple

Rhéostat

Electro-aimant

Masselotte du vibreur

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3° Simulation par lampe de T. S. F. ou transistor :

Il n'est pas difficile de remplacer, dans le schéma ci-dessus, les électro-aimants par des lampes de T.S.F. ou des transistors et de les brancher detelle sorte que le résultat soit identique.

Les transistors sont des semi-conducteurs (ils conduisent le courant dansun seul sens). Or, il existe dans le système nerveux des élémentschimiques qui sont semi-conducteurs.

Mais nous avons dit, au début de ce paragraphe, que cette simulation nefait que reculer les limites du problème mais ne le résout pas.

En effet, pour reprendre notre première simulation, il reste à savoirpourquoi, au départ, le réservoir du vert est plus puissant, mais ensuite sevidera plus vite que celui du rouge.

La question du principe reste la même avec les autres modes desimulation : pourquoi le mode de débit des deux sources d'énergies, celledu rouge et celle du vert, n'est-il pas le même ?

Pour répondre à cette question, il faudrait connaître :LA DIFFÉRENCE DE RÉACTION CHIMIQUE ENTRE LES ZONESCORRESPONDANT À CHAQUE COULEUR, AINSI QU'ENTRE LESCELLULES NERVEUSES AVEC LESQUELLES ELLES SONTRELIÉES.

On voit que l'étude des coloris des phosphènes devrait conduire àd'importantes découvertes de physiologie cérébrale, d'autant plus que leslois des phosphènes et celles des pensées étant les mêmes, si l'on précisaitexactement ce qui se passe dans la chimie et l'électricité des neurones àpropos des changements de coloris des phosphènes, cela pourrait éclairergrandement le mécanisme physiologique du fonctionnement de la pensée.

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DEUXIÈME COURS

Ce deuxième cours avec démonstration est le plus important des cinq.Celui qui l'a suivi connaît et a vécu le fondement du Phosphénisme.

Autant que possible, le moniteur fera répéter plusieurs fois chacune desexpériences que nous allons décrire, jusqu'à ce que l'élève les ait bienassimilées.

Ce deuxième cours avec démonstration correspond au Chapitre V.

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CHAPITRE V

LES BASESDU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE

OUMÉLANGE DES PENSÉES AVEC

LES PHOSPHÈNES

FAIRE DES PHOSPHÈNES SEULS NE DEVELOPPE RIEN,OU PRESQUE, DANS LE DOMAINE MENTAL.

SEUL, LE MIXAGE PHOSPHÉNIQUE ÉPANOUIT,À UN DEGRÉ UNIQUE, L'ENSEMBLE

DES FACULTÉS CÉRÉBRALES.

Mixage veut dire “ mélange ”.

Le “ Mixage phosphénique ” consiste à mélanger une pensée auphosphène. Ce mélange se fait ou dans le temps (c'est-à-dire enconservant une pensée précise choisie à l'avance pendant la présence duphosphène), ou en même temps dans le temps et l'espace (c'est-à-dire enlocalisant l'image mentale visuelle ou auditive à l'intérieur du phosphène).Cette deuxième façon d'opérer est évidemment plus efficace, mais plusdifficile.

Mais même si elle n'est que médiocrement réussie, cette opération estremarquablement fructueuse.Il ne faudra donc pas se désespérer si au début, on éprouve une certainedifficulté à conserver les deux, phosphène et pensée, simultanément dansla conscience.

Ce Mixage phosphénique est surtout facile à faire dans le post-phosphène.Dans le co-phosphène, il est surtout efficace par la méditation, préparée àl'avance, associée à la fixation du soleil (à condition de respecter les règlesde prudence que nous avons indiquées au chapitre II, sous-titre G, et quenous répèterons plusieurs fois afin que l'on ne puisse pas nous accuserd'avoir été cause d'accident).

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Par contre, le Mixage phosphénique n'est pas réalisable avec le chaosvisuel (ou image résiduelle). C'est un autre exercice qui convient à cettevariété de phosphènes.

Par conséquent, celle à propos de laquelle nous allons surtout décrire lesexpériences de Mixage est le post-phosphène.La pensée que l'on y mêle peut être une image mentale visuelle, auditiveou autre.

Au cours des premières expériences, nous dissocions ces diversesmodalités de Mixage pour entraîner le sujet progressivement et pour luifaire analyser les effets de chaque variété. Il va de soi qu'après ce staded'apprentissage, la pensée mixée au phosphène sera le plus souventsimultanément visuelle, auditive, parfois même en plus olfactive(souvenir d'un parfum), gustative, tactile ou cénesthésique (c'est-à-dire lesouvenir des sensations donnant la conscience de l'existence du corps quiproviennent des tendons, articulations et tissus comprimés ou étirés).

Dans le domaine scolaire, ce sont surtout les images visuelles et auditivesqui sont mêlées au phosphène. Les images cénesthésiques n'interviennentque pour la préparation aux exercices de gymnastique difficiles. Dans cecas, d'ailleurs, c'est une image cénesthésique, c'est-à-dire le souvenir dessensations que vous donnaient chaque mouvement.

Bien entendu, ces exercices agissent aussi sur les adultes maisévidemment, plus lentement. De plus, sur les enfants, le contrôle par lesrésultats scolaires quotidiens met en évidence les bons effets dès lepremier mois.

Ils constituent un test chiffré, d'autant plus que l'on a bien soin de ne pasprévenir le professeur que l'enfant applique chez lui une méthodespéciale.

Les adultes qui utilisent le Phosphénisme dans l'exercice de leurprofession ou pour résoudre les difficultés de leur existence y réussirontmieux qu'auparavant, de même pour les problèmes familiaux oupersonnels qui peuvent se poser. Mais l'appréciation des résultats est plusconfuse et plus subjective que par les notes scolaires.

Les indications que nous donnons dans cet ouvrage, au sujet de la marched'un entraînement progressif, sont largement suffisantes pour qu'un

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adolescent ou un adulte se débrouille seul. Bien des fois, nous avonsappris qu'un groupe s'était formé, à notre insu, depuis plusieurs annéesautour d'un seul lecteur qui avait expérimenté par lui-même.

Un enfant de niveau mental moyen doit pouvoir se contenter du livre àpartir de l'âge de quatorze ans.Nombreuses sont les personnes qui n'osent pas commencer isolément, depeur de se tromper, mais qui pourtant persévéreront par la suite. Pour cespersonnes, nous cherchons à former des moniteurs afin de les aider àdémarrer.

Que le débutant commence seul ou sous la direction d'un moniteur, nouslui conseillons de faire les premiers exercices de l'entraînement progressifdans l'ordre que nous indiquons ici après plus de vingt ans d'expérience,sur des dizaines de milliers d'élèves.Quand c'est matériellement réalisable, il vaut mieux que le sujet se soitentraîné, précédemment pendant quelques jours, à observer le phosphèneet ses nombreuses curiosités.

Sinon, on est alors obligé de commencer la première séance par lesexpériences préliminaires du chapitre III : Observation d'un post-phosphène ; mobilisation du regard pendant l'observation de la lampe ;mobilisation de la source, le regard étant fixe ; observation du post-phosphène ; observation du co-phosphène.Ces quatre expériences prennent environ un quart d'heure. Le reste de la

séance sera consacrée au Mixage.

Les enfants adorent les belles couleurs des phosphènes, plus encore queles adultes, d'autant plus qu'ils sont plus jeunes. Est-ce parce que lephosphène évoque, dans leur subconscient, la vie fœtale où la catégorie“ chaos visuel ” constituait la seule vision, sinon lumineuse, du moinsparalumineuse, qu'ils pouvaient percevoir ? Nous reviendrons plus loinsur cette importante question.

Aux jeunes enfants, il faut donc tout d'abord présenter l'observation desphosphènes comme un jeu, sans activité mentale particulière. C'estseulement lorsqu'ils commencent à se lasser de ce jeu qu'on peut leurapprendre à utiliser le phosphène pour le travail scolaire. Evidemment,jusqu'à un certain âge qui dépend de la maturité de l'enfant, il faut le fairetravailler à haute voix sous phosphène, sinon on n'a aucun contrôle deson activité mentale.

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PREMIÈRE EXPÉRIENCE

i.

MIXAGE AVEC L'IMAGE VISUELLE

1/ Choisir l'image mentale avant l'expérience :

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Fig. 7 : Le sujet commence par choisir la pensée qu'il veut fortifier : ici, la carte qui résume laleçon qu'il doit apprendre.

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C'est avant la fixation de la lampe qu'il faut choisir l'image mentale quel'on veut se graver mieux dans la mémoire car le bouillonnement d'idéespendant la présence du phosphène est plus grand, à cause de l'énergie quise dégage de celui-ci. Le choix sera donc plus difficile. Par contre, si l'ona choisi le thème du Mixage avant l'expérience, ce dégagement d'énergiese condense sur l'idée choisie et la fortifie.

Comme le phosphène paraît plat chez la plupart des expérimentateurs, ilsera plus facile, au début, de choisir un thème de Mixage plat, comme unecarte de géographie par exemple. Le mieux est de l'examinerimmédiatement avant la fixation de la lampe, en portant attentionsuccessivement à tous les détails. D'habitude, l'élève ferme ensuite sonlivre et, pour mieux se graver cette carte dans la tête, il se la remémorejusqu'à ce que tout ce qu'il a à apprendre lui revienne facilement.

S'il s'agit d'un enfant ou d'un débutant, le prévenir, lorsqu'il prendrendez-vous, d'apporter ses livres en rapport avec les leçons de lasemaine. L'expérience est bien plus démonstrative.

A défaut, prendre des souvenirs antérieurs en lui, expliquant qu'il n'ya pas d'importance à ce qu'ils soient plus ou moins abondants sur lamatière choisie: il s'agit de juger de l'effet du phosphène et non de sesconnaissances.C'est pourquoi d'ailleurs, il faut prendre un sujet avec beaucoup de détailsà évoquer, comme une carte de géographie, afin de pouvoir juger, entreautres, de l'effet sur la mémoire d'évocation et non pas une figuregéométrique simple, comme le suggèrent souvent les amateurs desymboles.

2/ Son adjonction au phosphène :

Le processus sera maintenant le même que lorsqu'il travaille sansphosphène, avec cette seule différence qu'après avoir fermé le livre, lesujet allumera la lampe et se remémorera tous les détails de la cartependant la présence du phosphène. Il repassera dans son esprit lesfrontières, les montagnes, les fleuves, les villes. Donc, cette méthode detravail ne lui fera pas perdre de temps sauf celui de la fixation de la lampe,puisque dans tous les cas, cette révision devait être faite. Il n'y a,d'ailleurs, pas d'inconvénient à commencer cette évocation du souvenirpendant que la lampe est allumée, afin de ne pas perdre de temps. Avec unpeu d'accoutumance, la perception de l'éclairage ne gêne pas mais l'effet

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bénéfique du Mixage ne commence qu'à partir du moment oùapparaissent les couleurs du phosphène, que ce soit celles du co-phosphène ou du post-phosphène.

De ce fait qui est le fondement même du Phosphénisme, nous donneronsau chapitre suivant, plusieurs comparaisons explicatives.

3/ Souhaitable miniaturisation de la pensée :

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Fig. 8 : Le principe du Mixage phosphénique : le sujet se remémore l'image mentale qu'il achoisie, avec tous ses détails les uns après les autres, pendant la présence du phosphène.

Ce qui entoure la carte remémorisée symbolise le phosphène que le sujet perçoit maisévidemment, il ne perçoit plus la lampe, attendu qu'il a les yeux bandés et que de plus,

celle-ci est éteinte.

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Durant la présence du phosphène, le sujet pourra se représenter l'imagequ'il a choisie sur la surface même du phosphène. Comme celui-ci paraîtassez petit, il lui faudra donc miniaturiser cette image. Ceci est favorablecar il existe un rapport entre la phase phosphénique et la miniaturisationde la pensée : il arrive que des personnes qui n'ont jamais entendu parlerdu Phosphénisme fassent un phosphène par hasard, par exemple dans unechambre d'hôtel, en éteignant une applique murale au-dessus du lit. Il peutalors se produire, bien que très rarement, qu'une vision surviennespontanément dans le phosphène. Elle donne alors toujours l'impressiond'être miniaturisée.

4/ Localisation de la pensée par rapport au phosphène :

Mais si la miniaturisation de l'image mentale dans le phosphène paraîttrop difficile, se représenter alors cette image visuelle (dans notreexemple, la carte de géographie) comme si elle était de l'autre côté duphosphène, au mur ou dans un livre, et qu'on la regarde à travers lephosphène comme à travers un verre coloré, la taille de la carte degéographie étant alors normale.Rares sont les personnes qui préfèrent se représenter cette carte comme sielle était entre le phosphène et le front ; encore plus rares, sur le côté duphosphène. Dans ce dernier cas, il y a quand même encore Mixage maisdans le temps (coexistence du phosphène et de la pensée), mais il n'y ena plus dans l'espace. Pourtant, les échanges énergétiques entre la penséeet le phosphène s'organisent quand même.

5/ Les questions à poser au sujet après l'extinction du phosphène :

Lorsque le phosphène sera pratiquement éteint, c'est-à-dire pour lesbesoins de cette expérience, il sera rouge très foncé ou bleu, le sujet ôterason bandeau. Alors, le moniteur, s'il y en a un, lui demandera s'il a trouvéune différence dans sa pensée avec ce qu'elle aurait été s'il n'y avait pas eude phosphène.

A ce moment, très souvent, le débutant continue à s'extasier sur lephosphène et quelques-unes de ses particularités sur lesquelles, pour lapremière fois, son attention aura été attirée.Il déclare aussi fréquemment qu'il a fait si attention au phosphène qu'il ena plus ou moins abandonné la pensée.

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On lui fera alors recommencer l'expérience, en insistant pour qu'il fasseattention à l'image mentale visuelle choisie antérieurement. Après, on luidemandera s'il a observé des différences dans sa pensée, par rapport à cequ'elle aurait été s'il n'y avait pas eu de phosphène. S'il ne sait que dire, onlui demandera s'il a trouvé sa pensée aussi nette, moins nette ou plus netteque sans phosphène (Si l'on veut faire une statistique sur ces réponses, onpermutera l'ordre des questions avec les sujets, à cause de l'influencepossible de cet ordre sur la réponse).

Voici donc les réponses que l'on obtient le plus fréquemment :

I/ Un premier groupe de sujets répond qu'en effet la pensée était plusdense, plus ferme. De même, un sel est plus dense que l'acide et la basequi lui ont donné naissance. Il s'est donc produit comme une combinaisonchimique entre la pensée et le phosphène, d'où l'expression de “ selphosphénique ” que nous employons pour désigner, par comparaison, cetélément nouveau. Bien entendu, il faut prendre cette expression “ selphosphénique ” dans son sens philosophique : elle désigne l'ensemble deséléments psychologiques nouveaux apparaissant par le Mixagephosphénique, et non un sel physique.

Cette image mentale qui est devenue, en général subitement et un courtinstant, beaucoup plus nette à cause de la présence du phosphène resterabien mieux gravée dans la mémoire.

En effet, ce qui fait qu'une image s'y grave mieux, ce n'est pas le fait d'yavoir pensé plus longtemps ; mais il suffit qu'un bref instant, elle ait étéplus intense. Par exemple, si nous conduisons sur une autoroute et quedevant nous survienne un accident, sans pourtant que nous soyons mêlésau carambolage, bien qu'il n'ait duré qu'une fraction de seconde, nousnous souviendrons toute notre vie de chaque détail remarqué à cet instant,souvenirs qui resteront très vivaces à cause de l'énergie libérée dans cettedirection par l'intensité de l'émotion que nous avons eue.

De même, il suffit qu'un bref instant, la pensée soit plus nette pendant leMixage phosphénique, instant qui correspond à la combinaisonexplosive entre la pensée et le phosphène, pour que nous noussouvenions bien mieux de cette image que s'il n'y avait pas eu lephosphène. Le “ sel phosphénique ” est ce qui reste de plus dense dans lesubconscient, plus ferme que d'habitude et reviendra donc mieux àl'esprit.

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Ensuite, on demandera à l'élève qui vient de terminer cette premièreexpérience de Mixage phosphénique, si les souvenirs lui sont revenus enaussi grande abondance que s'il n'avait pas eu de phosphène, en moinsgrand nombre ou davantage. En général, il répond : “ Davantage desouvenirs ont surgi, avec beaucoup de détails inattendus qui ne revenaientpas d'habitude lorsqu'il m'arrivait de repenser à la même chose sansphosphène ”.

Il y a donc un double effet sur la mémoire de fixation et sur la mémoired'évocation.

II/ Un deuxième groupe de sujets, le moins nombreux, répond que lapensée a été moins nette que d'habitude. Ce sont ceux qui ont encore faitplus attention au phosphène qu'à la pensée. Le leur expliquer et continuerla progression des expériences car cela s'arrange vite.

III/ Le troisième groupe, numériquement intermédiaire entre les deuxautres, répond avoir trouvé la pensée semblable à ce qu'elle aurait été sansphosphène.Il faut alors attendre quelques instants, puis demander au sujet derepenser, sans phosphène, à l'image mentale qu'il avait mixée.

En effet, c'est souvent après le Mixage que le sujet perçoit une différenceavec ses autres pensées.

6/ Incubation de trois jours de la pensée mixée :

Certains d'entre eux, même dans les instants qui suivent, ne saisissent pasde différences entre la pensée mixée et les pensées habituelles. Il faut lesinciter à persévérer quand même chez eux, au moins jusqu'à l'obtention derésultats probants.

Car si ce n'est pas dans les instants qui suivent, c'est souvent subitementtrois jours après qu'ils s'aperçoivent que la pensée qui a été mixée est plusnette, plus forte, d'une façon qui tranche sur leur vie mentale habituelle.

Or, curieusement, cette incubation de trois jours se retrouve dans d'autresphénomènes cérébraux.Ainsi, il existe des corps dont la présence dans le cerveau estphysiologique mais qui, si on les absorbe, n'agissent sur celui-ci quequelques jours après. Par exemple, l'acide acétylamino- succinique est

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fabriqué normalement par le cerveau lorsqu'il travaille. Si on le donnesous forme de médicament (actuellement en pharmacie sous le nom deCogitum) dans le but de faciliter l'activité cérébrale, son action ne se faitsentir que trois jours après. Il est d'ailleurs curieux de remarquer que cecorps, qui agit dans le même sens que le Mixage sur l'attention, lesommeil, l'humeur, nécessite lui aussi un temps de latence, certains effetsdu Mixage semblant se manifester après une durée comparable.

7/ Maturation d'un mois des neurones permettant le Mixage :

Parfois, la durée nécessaire pour l'amorçage de la pratique estfranchement plus longue.

Expliquer alors à ces sujets qu'il faut environ un mois pour que sefortifient les voies neurologiques de transfert de l'énergie du phosphènedans la pensée pour les raisons suivantes : nous avons vu que le cortex(surface du cerveau) de la région occipitale est celui qui entre en activitépendant la présence du phosphène. Par ailleurs, on sait que les régionsfrontales sont celles de l'intelligence, de la créativité, de l'originalité.

Ainsi, la température frontale monte jusqu'à 39° pendant un calcul mentaldifficile. Si l'on coupe certaines fibres nerveuses qui se rendent dans cettedirection (opération nommée “ lobotomie ”), le sujet perd toutepersonnalité et devient très obéissant aux ordres de l'entourage.

Entre la région frontale et la région occipitale, existent à droite et à gauchedes fibres nerveuses traversant la masse des hémisphères cérébraux et quel'on appelle “ faisceaux antéro-postérieurs ”. Ils assurent la liaison directeentre ces deux pôles du cerveau. Ces faisceaux sont l'équivalent antéro-postérieur du corps calleux et du trigone transversalement.

Il est probable qu'après un mois d'entraînement, ces faisceaux (ou d'autresvoies neurologiques, peu importe) se sont fortifiés, de telle sorte que letransfert de l'énergie du phosphène dans la zone frontale se fait plusfacilement.

On remarquera que ce temps d'un mois environ est un rythme généralpour l'adaptation d'un organe à une activité nouvelle en qualité et enquantité.

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Certains se souviennent peut-être de la réclame de l'Institut Dynam qui aduré une génération : “ Des muscles en 30 jours ”, ce qui n'est pas faux sil'on n'a pas été un haltérophile antérieurement. Mais au-delà de ce laps detemps, l'accroissement des muscles se fait de moins en moins et sestabilise assez rapidement.

De même, l'immunité consécutive à une vaccination survient environ unmois après (Ne pas confondre avec les réactions post-vaccinales dans lesdeux ou trois jours qui suivent). C'est pourquoi, rappelons-le, il ne fautpas attendre une épidémie pour se faire vacciner.

Il faut donc soutenir le courage des débutants pendant un mois, pour qu'ilsprennent ensuite un plaisir suffisant à cette expérience, les entraînant àcontinuer seuls.

On peut, en termes plus simples, parler d'un nécessaire apprentissage,comme pour aller en bicyclette ou apprendre à nager. Au début, onramasse des bûches ou on boit des tasses : ces activités ne deviennent unepromenade agréable que lorsque les réflexes nécessaires sont créés.Cependant, dans le Mixage phosphénique, il ne s'agit pas de créer desréflexes conditionnés mais de fortifier les lignes de transport d'uneénergie, les fibres nerveuses, de telle sorte que la comparaison avecl'entraînement musculaire est meilleure.

Il résulte de ce que nous venons de dire que la durée d'entraînementquotidien, pendant ce mois, n'influe pas sur la durée totale après laquelles'établit une stabilisation dans un état nouveau, pour une quantité donnéed'exercices quotidiens. Simplement, le niveau de cette stabilisation seraplus élevé, les possibilités de transport de l'énergie du phosphène plusimportantes si, durant ce mois, la quantité d'exercices a été plus grande.Autrement dit, si après ce mois, on veut développer davantage cespossibilités de transport des fibres nerveuses, il faudra augmenter laquantité quotidienne d'exercices.

Tout ceci explique que c'est souvent vers la fin de ce mois que survient undébut d'épanouissement cérébral. On constate alors facilement lesprogrès. A ce moment, dans bien des cas, ils semblent même suivre unecourbe exponentielle, c'est-à-dire après un début apparemment lent, seredresser rapidement et c'est alors que parfois, ces résultats paraissentsubitement extraordinaires.

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8° Chez l'enfant :

On pourrait croire que parce que les enfants sont plus sensibles, ilsauraient moins besoin d'être encouragés : c'est l'inverse, à cause ducaractère plus instable de l'enfant. Même s'il trouve le Mixage trèsagréable, il négligera plus de commencer à travailler avec son aide si unadulte n'est pas derrière lui pour le lui rappeler sans le contrarier, et mêmepour l'entraîner à travailler avec lui.

Nous avons déjà dit que pour les jeunes enfants, il est même nécessaire deles faire travailler à haute voix sous phosphène, sinon on n'a aucunepreuve qu'ils font un effort quelconque.

Des enfants si jeunes sont toujours amenés aux cours de Phosphénismepar leurs parents. Il faudra donc expliquer clairement cela à ces derniers.

9° Le gain de temps :

Il est fondamental de faire remarquer au novice que la pratique du Mixagephosphénique ne fait pas perdre de temps mais au contraire, permet d'engagner. Cela crée une motivation supplémentaire dans la périoded'amorçage.

Ce gain de temps est vrai dans quelque profession que ce soit ou pour letravail scolaire. Par exemple, l'enfant passe le même temps à apprendreses leçons. Pour ne pas perdre les trente secondes de fixation de la lampe,il peut se réciter déjà, pendant cette fixation, ce qu'il vient d'apprendre. Iln'y aucun inconvénient à cela.Au contraire, comme nous le verrons, il y a déjà une certaine quantitéd'énergie lumineuse transformée en énergie mentale, mais bien moindreque lors de la présence du phosphène.

D'autres enfants, pour ne pas perdre de temps, préfèrent se mettre toutprès de la lampe et ne la regarder que deux secondes. La situation devientdonc un peu comparable à ce qui se passe lors de l'utilisation du soleilcomme source lumineuse.

Mais nous ne recommandons pas tellement cette tactique car ainsi, lephosphène est moins bon : son début est agité, la phase verte plus bleutée,moins brillante et plus courte, alors que c'est surtout d'elle qu'émanel'énergie transformable en pensée.

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Donc, quelle que soit la variante utilisée, au total, l'enfant passe lemême temps sur ses leçons que normalement, mais pour apprendred'une façon qui restera beaucoup mieux gravée dans la mémoire, quisera suivie d'un épanouissement cérébral persistant entre les séances.

10° Quelques exemples résumés de thème de Mixage :

Cette méthode est évidemment particulièrement profitable dans lesprofessions où l'on doit travailler pendant des mois sur la même imagementale visuelle, comme par exemple l'architecte ou l'artiste peintre. Lepremier se représentera, en tout et en partie, la maison qu'il construit, ledeuxième le tableau qu'il réalise. Dans les deux cas, l'harmonie del'ensemble et la quantité de détails seront très supérieurs à ce qu'ilsauraient été sans phosphène.

Nous reviendrons en détail, dans le quatrième cours, sur les modalitésd'application scolaires, variables suivant la matière. Donnons pourtant,dès maintenant, quelques indications, car enseigner est répéterpatiemment les mêmes choses, mais chaque fois sous une formedifférente et en approfondissant davantage. De même travaille lanature : en spirale.

En mathématiques, c'est la figure géométrique d'un théorème ou d'unproblème à résoudre qui constitue l'image idéale pour cette expérience.

S'il s'agit d'un long texte qui n'est pas à apprendre par cœur mais qu'il fautseulement être capable d'exposer d'une façon condensée, comme l'est unchapitre d'histoire, il n'est pas possible de prendre toutes les images enrapport avec ce chapitre. Il faudrait parfois plusieurs dizaines d'imagespour une seule page. On choisira celle qui paraît la plus difficile à retenir,date ou nom propre, que l'on se représentera comme écrite en noir sur lelivre, ou en blanc sur le tableau. Si cet effort paraît encore trop fastidieux,on prendra l'image la plus agréable, ou qui rappelle le mieux l'ensembledu chapitre, comme la plus belle gravure. L'énergie libérée par ce Mixage,grâce aux mécanismes que nous étudierons plus loin dans le chapitre VII,passera dans les autres idées reliées à cette image, ce qui aidera à sesouvenir de tout le chapitre.

S'il s'agit d'une narration, on condensera le thème en une image visuelleprécise. Par exemple, s'il s'agit d'une promenade en forêt, on sereprésentera cette forêt. Nous reviendrons dans le quatrième cours sur les

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perfectionnements qui peuvent être apportés dans l'usage du Mixage, pouraugmenter l'afflux d'idées autour d'un thème de dissertation.

Au début de l'entraînement, il est recommandé de garder la même penséedans le phosphène à chaque séance, pendant quelques jours ou semaines,jusqu'à ce qu'elle tranche tellement par sa netteté sur les autres images dufond mental que l'on soit ainsi bien convaincu des effets du Mixage.

11/ Exceptionnellement au début : modification du phosphène par lapensée surajoutée :

Les premiers temps, on pourra observer parfois, plutôt même assezrarement, des réactions de la pensée sur le phosphène.

C'est là un mouvement énergétique inverse de celui que nous cherchons.Pourtant, il a l'intérêt de nous donner une preuve de plus des possibilitésd'échanges énergétiques entre la pensée et le phosphène.Il s'agit là de réactions d'adaptation au Mixage qui disparaissent aprèsquelques jours d'entraînement. Nous devons néanmoins les signaler, pourque l'élève ne perde pas de temps à s'arrêter sur elles.Ainsi, il arrive parfois que dans les premiers temps de l'entraînement, lefait de mettre une pensée miniaturisée dans le phosphène le fassesubitement rapetisser pendant quelques secondes.

La plus fréquente de ces difficultés d'adaptation du phosphène au Mixageest que le phosphène a tendance à glisser, en général en biais, vers le hautou le bas d'un côté, ceci sans mouvement des yeux. Instinctivement,l'observateur fait des mouvements des yeux en sens inverse, pour ramenerle phosphène dans l'axe de la tête. Le mieux est de conserver le plus grandcalme possible des muscles de l'œil : alors cette particularité agaçantedisparaît rapidement.

Fréquente aussi est l'alternance entre la pensée et le phosphène. Quand onporte son attention sur la pensée, le phosphène disparaît. Puis la penséeest chassée, le phosphène revient seul. Après quelques expériences, cebarattage entre les deux conduit à la condensation de la pensée au centredu phosphène, ou tout au moins à leur coexistence dans le temps, sansproblème.

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12/ Quelques autres remarques fréquentes chez les débutants :

Donc, voici notre novice qui a franchi les premières surprises du début.Le plus souvent, il se représentera l'image visuelle choisie comme étantde taille normale, de l'autre côté du phosphène, et comme s'il la regardaità travers le phosphène qui joue le rôle d'un vitrail coloré.

Nous l'avons prévenu d'interrompre l'expérience lorsque le noyau centraldu phosphène sera au rouge très foncé ou au noir. Chez lui, il pourracontinuer le Mixage dans la lueur diffuse mais comme celle-là s'amoindrittrès lentement, lors des démonstrations, ceci prolonge trop lesexpériences, sans que nous puissions affirmer l'utilité pédagogique decette prolongation du Mixage dans cette phase (bien que cette dernièrepermette, dans d'autres domaines, des expériences sensationnelles).Nous gardons le silence auprès de lui jusqu'à ce que la période utile, aupoint de vue intellectuel et pédagogique, soit éteinte, c'est-à-dire, nousl'avons vu, au rouge très foncé ou au début du bleu. C'est l'élève qui doitnous prévenir à ce stade car sa durée est variable suivant les sujets.

a/ Tension de la volonté :Très rarement, il déclare qu'il lui a fallu un effort de “ concentration ”, detension de la volonté. Ceci n'arrive que chez les personnes qui se sontantérieurement entraînées à ce genre d'exercice, mais sans phosphène.Elles n'ont pas encore réalisé l'opposition entre les méthodes dites deconcentration et la méthode de Mixage où l'énergie jaillit du phosphène,la volonté étant au contraire détendue.

b/ Relaxation :Plus souvent, on entend le sujet décrire déjà une agréable relaxation.Celle-ci est due au dégagement d'énergie provoqué par la combinaisonentre la pensée et le phosphène, énergie qui est euphorisante et produit uncertain bien-être. Ce premier résultat est évidemment un facteur quifavorisera la persévérance, laquelle dépend aussi, au démarrage,d'éléments caractériels.

c/ Instabilité de la pensée :Cette remarque, ainsi que la suivante, sont les plus fréquentes.Le sujet s'est agacé de ce que sa pensée n'a pu être maintenue d'une façonstable pendant la présence du phosphène et s'accuse de n'avoir pas réussi.Le rassurer en lui faisant remarquer que d'habitude, il n'essaye pas degarder la même image présente à la conscience pendant trois minutes, que

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les lois des pensées et des phosphènes sont les mêmes d'une façongénérale (Cf. “ L'Exploration du cerveau par les oscillations desphosphènes doubles ”).

Le phosphène est sujet à des soubresauts (c'est-à-dire des changementsbrusques et intermittents) qui font varier les surfaces relatives de sescouleurs, même jusqu'à des éclipses totales ; il est normal que la penséesoit également, en apparence, instable, en raison de la similitude de leurslois que nous venons de signaler.

La seule différence est que le phosphène, après s'être éclipsé, se reformeabsolument spontanément, tandis qu'il faut un léger effort de volonté pourrecréer l'image mentale visuelle évanouie. C'est une forme plus intime dece barattage entre la pensée et le phosphène dont nous avons déjà dit qu'ilcondense la pensée au centre du phosphène, comme le beurre se forme aucentre de la crème.Rappeler à l'expérimentateur que d'habitude, ses images mentalesvisuelles, comme toutes ses pensées, sont sujettes à de tels soubresauts.

Ainsi, lorsque l'on est obligé de lire un texte qui vous paraît fastidieux,souvent, subitement, la pensée se porte sur quelque chose qui vous paraîtplus agréable. Puis brusquement, nous nous souvenons du travail encours. D'un coup, la pensée y revient, avec une soudaineté et une intensitéégales à celle du moment de la cessation de l'attention, toutes chosescomparables aux saccades de couleurs dans le phosphène. Ce qui nousintéresse ici est la similitude, sinon de rythme, du moins de genred'arythmie entre la pensée et le phosphène.

Il est difficile, dans ce mécanisme par sauts et soubresauts, de préciser oùest le point d'insertion de la volonté, dans le sens habituel du terme. Dansl'esprit qui découle des études phosphéniques, ce qui nous intéresse estcette similitude des lois de la pensée et du phosphène.

Expliquer aussi à l'élève que, comme tout est en mouvement dans soncerveau (le sang, les échanges chimiques, les échanges électriques), il n'ya aucune raison que sa pensée soit immobile, fixe. Comment un organe oùtout est intensément en mouvement, pourrait-il engendrer une formestable ? Etre “ concentré ”, pour employer une expression à la mode,ce n'est pas avoir une image mentale rigide comme un cristal MAISAVOIR UN TOURBILLON D'IDÉES AUTOUR D'UN CENTRE.

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Rien qui sonne faux comme l'ordre si souvent intimé à l'enfant sur sesdevoirs : “ Ne pense qu'à ce que tu fais ! ”.

Donc, dans ses échappées et ses retours en flash, durant la présence duphosphène, sa pensée s'est comportée comme d'habitude mais lephosphène lui a éclairé sa vie intérieure, ce qui a permis au sujet demieux prendre conscience de son fonctionnement.

Quand l'élève aura entendu ces explications, il perdra ce sentimentsd'échec, d'infériorité et presque de culpabilité à l'idée de ce que sa penséen'était pas stable. Ainsi, il sera en meilleure disposition pour profiter del'effet de relaxation légèrement euphorisante provoqué par le Mixage.

d/ Déception :Le sujet se plaint de n'avoir rien “ vu ”. Cela signifie que, comme lephosphène est très brillant, il a pressenti que parfois, la pensée peutdevenir aussi brillante que lui et il est déçu que ceci ne se soit pas produitdès la première expérience.Il faut lui faire prendre patience en lui expliquant que l'on ne peut rienavoir sans un peu plus de travail.

Nous verrons, par contre, que si le sujet utilise le “ super- phosphène ”, ouphosphène provoqué par l'éclairage périodique de deux secondes, c'estalors la pensée mixée, c'est-à-dire choisie à l'avance et maintenue pendantce type de phosphène qui prend progressivement une grande densité, cequi est très utile au point de vue mnémotechnique.

e/ Images parcellaires :Enfin, on entend souvent, après la première expérience, une doléance quitient des deux précédentes : le sujet se plaint de n'avoir pu former sapensée que d'une façon parcellaire. Si, par exemple, c'était la carte deFrance qu'il cherchait à imaginer, tantôt il voyait l'extrémité de laBretagne, tantôt il se représentait nettement une partie des Alpes maisjamais le tout. Là encore, il croit à un échec.

Il faut alors lui rappeler que la méthode phosphénique n'est pascomparable à toutes ces méthodes qui nécessitent une tension particulièrede la volonté pour former la pensée, raison d'ailleurs pour laquelle aucunede ces méthodes ne s'est jamais généralisée.

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Un des éléments les plus merveilleux de la méthode phosphénique estqu'il n'y a aucune tension particulière de la volonté à avoir : il suffit, enquelque sorte, de jeter dans le phosphène des débris de pensées ET LAPENSÉE POSSÈDE ENSUITE UNE TENDANCE À S'ORGANISERD'ELLE-MÊME AUTOUR DE CES DÉBRIS, TOUT EN DEVENANTPLUS NETTE, de telle sorte qu'on s'aperçoit, après un moment, quel'image mentale visuelle est totale et vive.

Nous développerons ceci lors de l'étude de l'explication du mécanismed'action du Phosphénisme.

En attendant, une expérience simple met bien en évidence ce mécanisme :sur un carton noir, coller une photographie bien contrastée, noir et blanc.L'éclairer seule, très fortement. La disposer un peu sur la gauche duchamp visuel, le carton à droite restant dans l'obscurité autant que faire sepeut. Fixer quelques secondes un point sur la photographie, puis jeter l'œilsur la gauche et faire un aller et retour du regard, l'aller étant brusque, leretour un peu plus doux, le tout en deux secondes environ. On voitapparaître, sur le carton noir, quelques petits nuages blancs. Bientôt, ilsdeviennent coalescents. On reconnaît la phase de lueur diffuse duphosphène. Puis on voit apparaître, si la photographie est un portrait, unmorceau d'œil, un fragment de nez ou de bouche ; puis après quelquesfragments, subitement toute la photographie apparaît dans le nuage blanc,avec une netteté égale au moins, si ce n'est plus, à celle de l'originale.Cette perception est une forme de pensée très complète et très vive.

Il n'y a pourtant eu aucun effort volontaire direct pour penser plusfortement. Le seul effort volontaire a été de rechercher le rythme duregard qui favorise cette construction. Les cours de perfectionnementdu Phosphénisme, après que l'habitude du Mixage ait été bienacquise, consistent principalement à étudier les rythmes physiques etmentaux qui favorisent les phénomènes phosphéniques et lesconstructions mentales qui leur sont associées.

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II.

MIXAGE DU PHOSPHÈNE AVECL'IMAGE MENTALE AUDITIVE

Au lieu de prendre une image mentale visuelle, on pourra choisir uneimage mentale auditive, pour être mêlée au phosphène. Ce pourra être unair de musique, une prière, une récitation, un son naturel, comme celui dela mer qui contient toutes les notes plus ou moins mélangées avec desmodulations.

Néanmoins, ceux qui ont l'habitude d'un mantra ne devront pas le prendrepour cette première expérience du Mixage de la pensée auditive et duphosphène. Un mantra est un mot court qui n'a de sens dans aucunelangue humaine - si ce n'est par coïncidence - dont la répétition, mentalede préférence, agit par son rythme et la musicalité du terme choisi.On peut le comparer à une prière très courte ou plus exactement, àl'interjection d'une litanie, à la répétition de laquelle on se limiterait.Les réflexes conditionnés par cette répétition du mantra, sont si ancrésaprès quelque entraînement qu'au début, ils résistent à l'introduction d'unélément nouveau dans la conscience, ici le phosphène. Il faut insisterdavantage sur le Mixage pour que l'énergie du phosphène passe dans lemantra.

Donc, pour se rendre compte de l'effet du Mixage auditif dès les premiersessais, il est préférable de choisir une pensée qui ne vous soit pas trophabituelle.

Mais, après un temps d'entraînement un peu plus long que normalement,pour le Mixage avec un mantra, on sera convaincu des meilleurs résultatsde cette répétition mentale du mantra avec phosphène que sans lui.

On peut redire, à propos du Mixage de la pensée auditive dansl'acouphène, tout ce que nous avons expliqué à propos du Mixage de lapensée visuelle. Nous n'y reviendrons pas, sauf pour rappeler qu'il enrésulte deux façons de faire ce Mixage : la meilleure, qui consiste à sereprésenter ce son comme s'il venait de l'intérieur du phosphène. C'est unpeu difficile mais cela conduit assez souvent à l'impression que ce son estaussi réel qu'un son physique et que sa genèse est, dans une certainemesure, indépendante de la volonté ; qu'il continue spontanément après la

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mise en route. Cette expérience, lorsqu'elle réussit, est très convaincantede l'utilité du Mixage pour renforcer la vie intérieure.

Néanmoins, si l'on éprouve de la difficulté à se représenter le son mentalcomme jaillissant du phosphène, le répéter mentalement, commenormalement tout en observant le phosphène.

On remarquera la grande facilité à intensifier sa vie intérieure en mêlantau phosphène le bruit des vagues ou du vent dans les feuilles : ce soncontenant toutes les notes mélangées, appelé à cause de cela “ son blanc ”par analogie avec la teinte blanche qui résulte du mélange de toutes lescouleurs du spectre, est une force primitive de la nature. Le phosphène,intermédiaire entre la pensée et la matière, peut être aussi considérécomme une force primitive. Il y a donc une résonance intéressante entrelui et ce son naturel.Dès que le phosphène est éteint, on repose au débutant les mêmesquestions qu'après le premier Mixage, celui avec l'image mentale visuelle.

Les trois quarts des sujets, au moins, trouvent que la densification de lapensée auditive est plus importante que dans la première expérience, celleavec la pensée visuelle.

Il est vrai que c'est la deuxième expérience : l'effet de surprise est passé.

Mais il semble qu'il y ait plus, car le résultat n'est pas tellement différentsi l'on renverse l'ordre des expériences. Il existe un curieux chassé-croisé :le phosphène, phénomène para-visuel, s'associe mieux avec la penséeauditive que la pensée visuelle mais par contre, cette dernière bénéficieplus du Mixage dans l'acouphène, équivalent auditif du phosphène.

Ici, une proportion assez importante de sujets affirment avoir ressenti, dèsla première expérience, une pensée presque aussi nette qu'une réalitéphysique et comme indépendante de la volonté, extérieure à eux-mêmes,bien qu'étant celle choisie par eux avant l'expérience. Un tel état contribueévidemment considérablement à graver cette idée dans la mémoire

Une autre remarque, qui revient assez fréquemment, est que la pensée apris d'elle-même un rythme, sans effort de la volonté. Souvent, laluminosité et surtout la surface du phosphène varient sur le même rythme.Le sujet est persuadé que c'est sa pensée qui imprime son rythme auphosphène mais des expériences plus fines, comme celles que nous

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décrirons dans le cinquième cours, montrent qu'en réalité, c'est l'inverse :ce sont les rythmes propres aux phosphènes qui s'imposent à la pensée.C'est pourquoi, nous parlons fréquemment du “ Système rythmo-phosphénique ” car si à première vue, le phosphène et le rythme de lapensée sont des éléments forts différents, de multiples expériencesprouvent qu'ils sont tellement liés entre eux qu'il doit s'agir d'une seule etmême fonction du cerveau.

III.

MIXAGE DANS LE PHOSPHÈNEDES IMAGES MENTALES

VISUELLES ET AUDITIVES ASSOCIÉES

Cette séparation des images visuelles et auditives dans le phosphène n'estqu'un entraînement préliminaire, dont un des buts principaux est de bienfaire vivre que le Mixage dans le phosphène se pratique encore plusfacilement avec la pensée auditive que visuelle.

Mais dire “ J'ai une mémoire surtout visuelle ” ou au contraire“ auditive ”, c'est vouloir s'entêter à marcher sur un pied alors qu'on en adeux. Sauf cas exceptionnel de lésions cérébrales localisées, il s'agitseulement de mauvais plis pris dans l'enfance à cause de circonstancesparticulières.

Presque tout le monde à notre époque connaît l'expérience du biologisteLorentz : il se montre à des canetons de couveuse entre le cinquième et ledouzième jour. Quand ceux-ci sont assez grands pour nager, le biologistepart au bain avec les canetons entre lui et la mère cane. Or, c'est lebiologiste que les canetons suivent parce qu'ils l'ont vu à l'âge appelé “ del'imprégnation ”.De même, un jeune soldat qui a la circonvolution du langage détruite parune balle reparlera spontanément, peu de temps après, avec unecirconvolution voisine. Mais quelqu'un de plus âgé ne sera que trèspartiellement rééducable et avec beaucoup d'efforts.

Voici un exemple d'erreur à ne pas commettre avec les enfants: une fois,une mère nous amène son fils de neuf ans qui travaillait normalementmais elle voulait que grâce au Phosphénisme, il devienne un phénix.

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Quand nous avons dit à l'enfant, qui avait apporté son livre, de lire d'abordsa leçon pour commencer à l'apprendre, la mère s'est esclaffée presqueindignée : « Mais, docteur, il ne peut pas : il est habitué à n'apprendre quelorsque c'est moi qui lui lit sa leçon. » Certes, c'est une bonne chose dedévelopper la mémoire auditive mais il le fera autant en lisant sa leçon àhaute voix, et ainsi, sans laisser s'atrophier sa mémoire visuelle. Mais leplus grave est que cette mère atrophie, en plus, chez cet enfant, l'habitudede faire un effort.

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Fig. 9 : Exemple d'application du Mixage phosphénique à l'étude d'une leçon de botanique :l'élève se représente la plante qu'il étudie dans le phosphène et en même temps, récite

mentalement les caractéristiques qu'il doit retenir.

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Donc, aussitôt après ces deux expériences préliminaires (image mentalevisuelle associée au phosphène, puis images auditives), expériences quinous ont permis d'apprendre au sujet le mécanisme d'action du Mixage,l'élève devra prendre, autant que possible, l'habitude de maintenir cesdeux variétés d'images mentales ensemble pendant la présence duphosphène.

On pourra réaliser cela de bien des façons différentes : par exemple, sereprésenter une formule d'algèbre écrite sur un tableau noir et se la réciterpar la pensée auditive ou, en même temps que l'on répète mentalementune poésie, s'en représenter visuellement les principales scènes.

Ou encore, et comme nous le reverrons plus en détail à propos de larecherche des effets caractériels du Mixage phosphénique, on demanderaà l'élève de se représenter visuellement une personne. Il recréeraégalement, par l'imagination, le son de sa voix, puis il lui parleramentalement, comme à travers le phosphène.

Après l'expérience, poser alors au sujet la question de l'effet de ce Mixagesur le sentiment de proximité psychologique avec le personnage choisicomme thème.Presque toujours, en effet, l'expérimentateur répond que non seulementles images, surtout visuelles dans ce cas, étaient plus nettes mais de plus,qu'il s'est senti beaucoup plus proche affectivement du personnage choisique sans phosphène.

On pourrait même parler, surtout après quelque entraînement, d'un “ para-sentiment ”, tout comme le phosphène est un phénomène para-lumineux,ce qui est, nous l'avons vu, indéfinissable, c'est-à-dire axiomatique.Un domaine nouveau de l'affectivité s'ouvre alors à l'expérimentateur,sans doute celui de “ L'Amour ” dans le sens mystique du terme ;mystique signifiant ici “ Mystérieux ” parce que le mécanisme de sonéveil n'avait pas été clairement élucidé jusqu'à présent, de telle sorte quece “ para-sentiment axiomatique par phosphénisation du sentimentbanal ” restait accidentel et confondu, par le vocabulaire, avec d'autresétats.

Mais, si abstraite que puisse paraître cette définition de ce nouveausentiment, ses conséquences pratiques n'en sont pas moinsincommensurables.

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En effet, ce sentiment de proximité psychologique n'est pas seulementsubjectif, il est aussi objectif : il faut expliquer à l'élève qui vient deressentir pour la première fois cette “ nouvelle proximité psychologique ”,spéciale et axiomatique, que s'il répète quotidiennement cette expérience,à raison de deux fois un quart d'heure par jour, pendant un mois environet en choisissant une personne qu'il ne rencontrera qu'à la fin de ce mois,il aura tout d'abord une idéation plus riche à son sujet. Nous retrouveronscette augmentation de l'idéation à propos des narrations, rédactions etdissertations philosophiques, au quatrième cours. Dans le cas présent, s'ils'agissait de quelqu'un qui l'intimide, au lieu de se gratter la tête en yallant, il saura quoi lui dire : il aura de la conversation. Il ne sera pasintimidé mais aura une assurance calme devant cet interlocuteur.

Il faut aussi expliquer à l'élève que ce qu'il y a de plus curieux etd'important pour sa réussite sociale en général, c'est que ce sont tous lesbons côtés de ses relations avec le personnage mixé dans le phosphène quiseront fortifiés et les mauvais qui tendront à s'atténuer.

Si étrange que paraisse cet effet du Mixage phosphénique, nous ensuggérerons plus loin une explication quand nous étudierons les effetsd'une pratique prolongée du Phosphénisme. (Chapitres VII et VIII).

APRÈS CES TROIS PREMIÈRES EXPÉRIENCES DE MIXAGE, aucours de la première séance, demander au sujet s'il a trouvé son attentionaux images mentales maintenues dans son esprit pendant la présence deces trois phosphènes, aussi forte que d'habitude, moins forte ou plus forte.

Sur ce point, c'est à peu près l'unanimité : l'attention a été beaucoupplus forte. Cette impression subjective a été confirmée, nous l'avons ditdans l'introduction, par le professeur Cruz, au Portugal, en utilisant destests d'attention sur des groupes d'enfants.

Il a montré, en plus, qu'après peu de semaines de cet entraînementquotidien, l'amélioration de l'attention persiste entre les séances.

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IV.

MIXAGE DANS LE PHOSPHÈNE D'IMAGES MENTALES CÉNESTHÉSIQUES

OU KINESTHÉSIQUES

Après ces trois premières expériences, au cours de la première séance, ilest bon d'ajouter cette quatrième qui achèvera de faire vivre à l'élève quel'énergie dégagée par le phosphène peut être dirigée vers n'importe quellevariété d'images mentales.

Nous avons déjà dit que les sensations cénesthésiques sont celles qui nousdonnent la notion de l'existence et les positions de notre corps, sensationsqui proviennent des tendons, muscles et ligaments, principalementlorsque nous sommes au repos ; et les kinesthésiques des mêmes organespendant les mouvements.

Il existe une imagination relative à ces sensations : par exemple, sipendant l'année scolaire, nous revivons en esprit les jours passés sur laplage, non seulement nous nous imaginons visuellement le sable et la mer,mais également les sensations que nos jambes nous donnaient quand nouscourrions sur la grève.

Or, il arrive que certains expérimentateurs disent que le phosphène lesaide encore mieux à retrouver des souvenirs oubliés “ s'ils revivent lascène ”. Il faut alors leur expliquer que cette impression vient de ce qu'ilsmettent dans le phosphène cette image cénesthésique de leur corps, ce quiaugmente l'intensité du souvenir des sensations physiques, ravivant lesassociations avec des souvenirs oubliés.

Que cela se soit produit ou non dans les expériences antérieures, lemoniteur fera faire une quatrième expérience de Mixage, où il demanderaau nouvel expérimentateur de s'imaginer qu'il est en train de faire unexercice de gymnastique difficile ou une posture de yoga qu'il n'a puprendre jusque-là, ou quelque acrobatie. Il est beaucoup mieux encorequ'il lui demande de faire de la danse, activité qui introduira le rythmedans sa pensée kinesthésique (bien entendu, l'une ou l'autre de cesactivités, toujours seulement en imagination, pendant la présence duphosphène).

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Souvent, lorsque le sujet revient vous voir, il vous raconte qu'entre-temps,il a eu beaucoup plus de facilité à exécuter cet exercice réellement.

V.

MIXAGEDANS LE SUPER-PHOSPHÈNEOU PHOSPHÈNE ENTRETENU

Nous détaillerons un peu plus ce que nous avons déjà dit à ce propos caril est bon que l'élève fasse, dès la première séance, un Mixage dans lesuper-phosphène.Nous avons vu qu'en éclairant deux secondes, puis éteignant deuxsecondes et ainsi de suite, on obtient un phosphène plus brillant et un peuplus large que normalement.

Bien entendu, il ne faut pas de bandeau sur les yeux pour cette expérience,à l'inverse de toutes les précédentes, où le bandeau accentue l'obscurité dela pièce. Mais il faut que cette dernière soit la plus enténébrée possibleafin de ne pas avoir besoin de fermer les yeux et être ainsi certain de nepas bouger les globes à chaque extinction.La réussite de l'expérience dépend, d'une part, de la parfaiteimmobilité du regard, d'autre part, de la régularité du rythmed'excitation. C'est pourquoi, dans ce cas, il est indispensable d'avoir undispositif mécanique ou électronique qui assure cette régularité.

La plupart des sujets réussissent à replacer l'image mentale visuelle,choisie avant l'expérience, à chaque réapparition du phosphène. D'autressont gênés par cette périodicité. Essayer alors avec des tempsd'extinction doubles des durées de l'allumage ou quadruples.

En effet, nous avons montré que le rythme de deux secondes possède uneimportance fondamentale dans le fonctionnement du cerveau mais aussique celui-ci obéit à la loi des octaves, par conséquent qu'après ce rythme,pour avoir des effets analogues, ce sont ses multiples de deux qu'il faututiliser préférentiellement (cf. “ L'Exploration du cerveau par lesoscillations des phosphènes doubles ” et dans “ Le Pneumophène ”,l'addenda sur “ la pensée rythmée au métronome ”.

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La pensée, placée dans ce phosphène entretenu, augmenteprogressivement de netteté et de densité. Elle se transforme lentement envision, ou tout au moins, une densité très proche de la vision.

Ainsi est satisfait un désir souvent exprimé à la première expérience deMixage que nous avons déjà signalé : que ce soit la pensée choisie qui soittransformée en vision.

Mais cette vision est d'une nature très différente des visions de typehypnagogique provoquées par le Mixage, lorsque la pensée y joue le rôlede catalyseur.

Tout d'abord, c'est la pensée volontairement choisie qui prend lentementune densité de vision, au lieu que ce soit une pensée sans rapport aveccelle mixée. Ensuite, et surtout, ce genre de vision est très durable. C'estmême après l'expérience qu'elle est la plus nette.

On sera étonné, DES ANNÉES APRÈS, de la façon dont cette pensée,gravée par ce procédé, tranche par sa netteté sur le reste du fond mental,chaque fois qu'on l'évoque. Mais, et c'est un autre intérêt de la penséefortifiée par le Phosphénisme, elle n'a aucune tendance à devenirobsédante, c'est-à-dire à revenir malgré vous, alors qu'on voudrait lachasser.

Cette expérience peut être continuée sans fatigue de l'attention, au moinsun quart d'heure. Si la pensée commence à se disperser alors, interromprequelques instants, puis reprendre. Mais beaucoup de sujets réussissent,par cet éclairage périodique, à garder bien plus longtemps la même penséedans le champ mental.

Ce procédé convient particulièrement pour se graver dans la mémoire destableaux résumés ou des formules de mathématiques.

Cet effet est dû aux très grandes possibilités de moulage du phosphènequi, dans le cas présent, se moule sur la pensée, ce qui complète ce quenous avons dit au chapitre V, à propos du moulage sur les vaguelettes duphosphène provoqué par le reflet du soleil sur l'eau. Nous retrouveronsplus loin d'autres exemples de ce moulage du phosphène, tantôt sur desobjets physiques, tantôt sur la pensée.

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VI.

MIXAGE DANS LE CO-PHOSPHÈNEPROVOQUÉ PAR UNE LAMPE

Le co-phosphène c'est, nous le rappelons, le phosphène associé àl'éclairage durant une fixation de la lampe de trois minutes. Il suit un cyclede même durée que le post-phosphène, mais en partie symétrique(chapitre III, sous-titre II).

Après nos quatre premières expériences de Mixage dans le post-phosphène, c'est dès la première séance qu'il faut inciter l'élève à faire unMixage dans le co-phosphène, pour éviter que le débutant ne se cristallisesur l'habitude d'une seule variété de phosphènes alors que la multiplicitédes exercices, mis à sa disposition, est un facteur de persévérance.La plupart des personnes préfèrent le Mixage dans le post-phosphène etl'utilisent même exclusivement, mais se servir au moins de temps à autredu co-phosphène présente cet avantage d'éviter que l'entraînement nedevienne trop routinier.

De plus, il existe une polarité entre le co-phosphène et le post-phosphène,le premier étant pour ainsi dire positif, le deuxième négatif, de telle sorteque l'on réussit mieux le Mixage dans le post-phosphène, après l'avoircommencé dans le co-phosphène.

Rappelons enfin que le post-phosphène consécutif au co-phosphène estplus stable, ce qui y facilitera le Mixage. Il est donc bon, au moins detemps à autre, de faire les deux variétés de Mixage successivement, c'est-à-dire avec un seul allumage de trois minutes et dans le post-phosphènede même durée qui le suit.

Enfin, comme les expériences tout à fait fondamentales de penséesassociées à la fixation du soleil (faites comme nous l'avons indiqué pourne pas se fatiguer les yeux) découlent du Mixage dans le co-phosphène, ilfaut être bien familiarisé avec le Mixage dans le co-phosphène pour tirerle maximum de bénéfice de la méditation associée à la fixation du soleil.

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VII.

MIXAGE DANS L'ACOUPHÈNEPHYSIOLOGIQUE

On terminera la première séance en demandant à l'élève de faire unMixage dans l'acouphène afin qu'il garde bien présent à l'esprit que, bienque pour des raisons principalement d'euphonie, nous avons appelél'ensemble de notre méthode “ Phosphénisme ” et bien que le Mixagedans le phosphène en soit l'élément dominant, il s'agit en vérité duMixage, c'est-à-dire du mélange entre la pensée et un des éléments du“ Système phénique ” de l'organisme, présentement celui relatif àl'audition.

Ce “ Système phénique ” forme probablement un tout, comme le systèmecirculatoire par exemple. Il doit donc avoir ses propres centres nerveux decommande globale (à l'homologue de ceux qui règlent la tensionartérielle, par exemple, ou encore comme la fonction de l'équilibre dont lacommande générale est dans le cervelet).

Nous avons vu, à propos de Minou Drouet, que certains enfants utilisentinstinctivement le Mixage et qu'il en résulte rapidement undéveloppement exceptionnel du cerveau.

Une des autres indications en faveur de la parenté entre le phosphène etl'acouphène est que certains enfants utilisent spontanément l'acouphènepour améliorer le travail scolaire : ils se bouchent les oreilles tout entravaillant, non pas pour ne plus entendre les bruits extérieurs mais pourécouter l'acouphène en même temps qu'ils lisent. Ils affirment qu'ilsretiennent et comprennent mieux ainsi.

Nous avons connu deux sujets, indépendamment l'un de l'autre, quiétaient parvenus à des situations d'ingénieurs assez élevées et qui nous ontraconté qu'étant enfants, ils se bouchaient les oreilles tout en travaillant,non pour s'isoler du bruit ambiant mais parce qu'ils avaient remarquéqu'ils faisaient davantage attention à leur texte, le comprenaient et leretenaient mieux s'ils écoutaient le bruissement du sang dans l'oreille. Il ya donc des enfants qui retrouvent d'instinct le Mixage dans l'acouphènephysiologique comme d'autres retrouvent d'eux-même le Mixage dans lephosphène.

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Alors que fixer une lampe donne un seul phosphène médian, il existe deuxacouphènes, l'un à droite, l'autre à gauche, que tous les sujets distinguenttrès bien l'un de l'autre. Ils occupent un petit volume dans cette partie del'os temporal nommée “ rocher ”.

On pratique le Mixage en se représentant l'image mentale visuelle de ceque l'on veut retenir, comme miniaturisée dans l'un ou l'autre de cesacouphènes.

On se rendra compte que l'on peut aussi mêler une image auditive àl'acouphène, par exemple se poser mentalement une question, comme sile son de la parole intérieure était mêlé à l'acouphène et ensuite, attendrela réponse comme s'il s'agissait de la discerner à travers les bruits del'acouphène.

Ceux qui pratiquent la pensée rythmée visuelle au rythme de deuxsecondes se rendront compte qu'ils trouvent une aide pour cet exercice,par l'association avec l'acouphène. En effet, du fait qu'il existe deuxacouphènes, l'un à droite et l'autre à gauche, il est facile d'imaginer unesorte de bille lumineuse ou de petite balle de ping-pong qui oscille d'unacouphène à l'autre, sur le rythme de deux secondes, c'est-à-dire uneseconde pour aller dans un sens, l'autre pour revenir.

L'intérêt de cet exercice est qu'il organise, d'une façon supérieure etharmonieuse, les lignes de neurones dans le cerveau, de même que si l'onfait vibrer une plaque métallique chargée de poudre fine, celle-ci va quasiimmédiatement se disposer en figures admirables de beauté et même devariétés si l'on change la vibration (lignes nommées en physique “ figuresde Chladni ”).

Tout le fonctionnement du cerveau en sera donc amélioré. L'action sur lesfacultés qui demandent de la logique, en tête de celles-ci lacompréhension des mathématiques, est particulièrement éclatante.

On pourra aussi opérer plus simplement : se réciter mentalement uneleçon tout en écoutant l'acouphène. On la retiendra mieux.

Ajoutons qu'il est bon d'utiliser l'acouphène, au moins de temps à autre,pour que le développement de ce que l'on pourrait appeler “ la fonctionphénique ” reste équilibré, ce qui ne serait pas le cas si l'on utilisaitexclusivement le phosphène.

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Enfin, l'acouphène présente sur le phosphène l'avantage de ne pasnécessiter un matériel, de telle sorte qu'on peut l'utiliser dans n'importequelles conditions.

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TROISIÈME COURS

Le deuxième cours avec démonstration de Mixage phosphénique auraduré deux heures, un tiers environ de ce temps étant consacré auxexpériences.

Néanmoins, toutes les chances n'ont pas encore été mises de notre côtépour que l'élève persévère seul.

Un troisième cours de deux heures avec démonstration est encoreindispensable pour que le sujet apprenne ce qui lui donnera le plus desatisfactions rapides : le Mixage en s'endormant, diverses nouvellesexpériences très curieuses, et surtout, la pratique du Phosphénisme avecle soleil.

De plus, il recevra des explications sur le mécanisme d'action du Mixagephosphénique dont la logique augmentera sa confiance dans la méthode.

C'est ce premier ensemble de trois cours qu'il est absolumentindispensable de s'être entièrement assimilé pour pratiquer correctementle Mixage phosphénique.

Ce troisième cours correspond aux chapitres VI et VII.

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CHAPITRE VI

DIVERSES EXPÉRIENCESTRÈS CONVAINCANTES

PHOSPHÉNISATION DU RÊVEDEVENIR UN SOLEIL DANS LA SOCIÉTÉ

Jusqu'ici, nous avons étudié les impressions du débutant à sa premièreséance ainsi que ce que le moniteur doit lui expliquer pour l'aider àinterpréter ce qui s'est produit, et surtout lui donner la confiancenécessaire pour qu'il persévère pendant le mois d'amorçage.

Nous allons maintenant indiquer au moniteur comment guider l'élèvedans les jours qui suivent le deuxième cours. Ce troisième cours devraavoir lieu le plus rapidement possible après le deuxième, pourvu quel'élève se soit quelque peu familiarisé avec cette technique entre-temps carc'est maintenant qu'il apprendra ce qui lui donnera le plus de goût pourpersévérer. Un intervalle de deux ou trois jours est raisonnable.

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I.

ACTION SUR LE SOMMEIL

1/ Une motivation pour la pratique du Mixage :

Il faut expliquer à l'élève l'action sur les rêves car celle-ci est très rapides'il fait ce qu'il faut pour cela, c'est-à-dire s'il pratique le Phosphénisme ens'endormant. Cet effet est très agréable. Le rêve est comme le reflet denous-mêmes dans un miroir. Cela a été connu de tout temps. C'estpourquoi, on se rend plus rapidement compte de l'effet du Phosphénismesur son propre cerveau, tant par ses conséquences sur les rêves que par lesrésultats à l'état de veille qui sont surtout perçus, au début, par l'entouragedu sujet.

M. Yves Vansteenkiste, psychologue à Welvelgem (Belgique), aobservé que lorsqu'il a affaire à des jeunes chez qui on ne peutéveiller une motivation pour la pratique du Phosphénisme, telle quela réussite aux examens parce qu'ils s'en moquent, ou uneamélioration du caractère parce qu'ils le jugent déjà excellent, parcontre, l'action sur le rêve leur paraît un but qui justifie cet effort.

Par la suite, la pratique du Phosphénisme réveille chez eux l'intérêt pourle monde extérieur, principalement le goût pour une science. Le siphon estamorcé.

Chez les personnes qui présentent d'autres motivations pour pratiquer lePhosphénisme, il n'en reste pas moins que lorsque surviennent lespremiers effets sur les rêves qui sont facilement observables, c'est unbonheur et un encouragement considérable à persévérer dans cetentraînement.

Le Phosphénisme pratiqué dans le cours de la journée provoque déjà desrêves particuliers, surtout si l'on utilise pour cela des éclairages vifs, fortelampe ou soleil. Mais ces résultats sont plus longs à se faire sentir et plusirréguliers, occasionnels, que lorsque les mêmes exercices sont exécutésen s'endormant, jusqu'à l'extrême limite de la conscience de veille.

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2/ Dispositif nécessaire :

Pour cet entraînement, il faut que la lampe se trouve très exactement auniveau de la tête de l'expérimentateur, sur la ligne médiane du lit.

Pour réaliser cela, le plus précis est d'utiliser un simple piton planté dansle plafond ou au mur, qui tiendra la lampe. Néanmoins, si la tête du lit estcontre le mur, certaines appliques à fixer sur ce mur sont assez longues.

Avec cette disposition, même lorsque le dormeur est couché de côté, ilpeut voir la lampe sans avoir besoin de se retourner complètement, maisseulement en tournant les yeux, et légèrement la tête. Ainsi, il reste dansle demi-sommeil.

Par contre, une lampe placée sur une table de nuit ne convient pas.N'utiliser ce dispositif qu'en attendant mieux ou lorsque l'on ne peut faireautrement.

En effet, il est physiologique de changer de côté en dormant ou dans ledemi-sommeil, afin de mieux répartir la masse sanguine. De même, unepoule retourne ses œufs régulièrement pour que le jaune ne tombe pas surun côté. Dès lors, si l'on se réveille en tournant le dos à la table de nuit,étant dans le demi-sommeil, on n'aura pas le courage de se retourner, cequi d'ailleurs serait regrettable, car ce mouvement achèverait de réveillerl'expérimentateur. Car c'est dans le demi-sommeil le plus proche dusommeil, mais pourtant encore compatible avec des mixages que se fontles expériences les plus intéressantes. On observera qu'alors, en quelquesorte, le système neuro-musculaire n'est pas encore réveillé mais que laconscience est pourtant parfaitement lucide et qu'il est même plus facilede provoquer des expériences curieuses dans cet état, qu'après le réveil dela neuro-musculature, c'est-à-dire de la partie du système nerveux quicommande le système musculaire.

Ce réveil est caractérisé par le fait que l'on n'est plus victime d'une sortede paresse à se remuer. Pour les mêmes raisons, l'interrupteur doit êtreplacé à la portée de la main, sans que l'on ait même besoin de lever le brasce qui d'ailleurs, de nouveau, aurait l'inconvénient de réveiller davantagel'expérimentateur.

Mais à cause des risques d'incendie, on aura soin de disposer les fils, detelle sorte que ni eux, ni l'interrupteur ne traînent dans les draps.

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Le moniteur aura intérêt à installer un divan avec cette disposition del'éclairage dans sa salle de cours. En raison de l'importance de cettetechnique, il est bon de faire commencer la deuxième séance en entraînantainsi le sujet à allumer et éteindre, tout en pratiquant le Mixage, jusqu'àun léger assoupissement. Il se rendra compte combien c'est facile etagréable.

3/ S'endormir en mixant :

Il y a donc une organisation préalable au Mixage pendantl'endormissement qui demande quelque minutie. Mais on sera ensuitelargement récompensé par les résultats.

On remarquera vite un fait curieux : il n'y a aucun risque de s'endormirpendant la fixation de la lampe, ni par conséquent, qu'elle reste alluméeau-dessus de vous une partie de la nuit. L'expérience montre que l'ons'endort seulement pendant le Mixage, qui plus est, avec une facilitéétonnante.

A priori, on aurait pu croire que la vive brillance du phosphèneempêcherait le sujet de s'endormir mais justement, c'est l'inverse. Noustenterons plus loin (dans ce chapitre, sous-titre E) une explication de cecurieux fait.

Pour obtenir ce résultat, il faut continuer à pratiquer le Mixage jusqu'à ceque l'on ne se sente plus le courage de remuer même la main pour manierl'interrupteur. Le sommeil vient très rapidement après.

Les premiers temps, il peut se produire de curieux états, où l'on ne saitplus si l'on a encore le phosphène ou si l'on rêve du phosphène. Après unephase d'adaptation cérébrale à cet entraînement, ce genre d'expériencedisparaît, ce que l'on regrette, car il est agréable.

4/ Action sur les rêves :

Nous disions donc que l'action sur les rêves commence à se faire sentir,en général, après les trois ou quatre premiers soirs où l'on s'est endormiainsi, rarement plus.

L'expérimentateur constatera :

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a) L'augmentation de la luminosité et de la variété des coloris :

Les rêves deviennent plus lumineux et très riches en coloris. On sait qu'untiers des personnes seulement rêve en couleur. Tous ceux qui pratiquent leMixage deviennent comme ce tiers, s'ils n'en faisaient pas partie. Celuiqui rêve naturellement en couleur pourra noter, non seulement uneaugmentation de l'éclairage des rêves, mais aussi de la variété des coloris.

Il est curieux d'observer que cette augmentation des couleurs des rêves neporte pas spécialement sur les couleurs fondamentales des phosphènes, levert et le rouge, mais d'une façon égale sur des couleurs que l'on voitrarement dans les phosphènes, comme le violet.

b) Magnaturisation (c'est-à-dire grandissement) des images du rêve :

Nous avons déjà vu (chapitre V, 3°) que si une personne qui ne connaît pasnotre méthode a accidentellement fait un phosphène et qu'une vision aitsurgi dedans, ce qui est rare mais se produit, cette pensée donnel'impression d'être miniaturisée.

Nous ajoutons à ce que nous avons déjà dit à ce sujet qu'en raison de ceslois d'équilibre et de compensation qui sont partout dans la nature, laphase post-phosphénique est au contraire magnaturisante, c'est-à-direagrandit l'imagerie mentale.

A l'état de veille, cela se traduira, par exemple, par des projets beaucoupplus vastes qu'antérieurement. C'est un des mécanismes de l'action surl'esprit d'initiative car l'observation de la vie courante montre qu'il fautprojeter beaucoup pour réaliser un peu.

A l'état de sommeil, surtout si on a pratiqué le Mixage en s'endormant,ceci est très net dans l'effet sur les rêves. Si l'on rêve d'une montagne, elleest plus haute qu'on n'en a jamais vue ; d'une étendue d'eau, elle dégageun sentiment d'infini, supérieur à la réalité ; d'un troupeau de moutons, cesera celui qui présentera le plus de têtes d'animaux qu'on aura jamais vu.

Mais chacun d'eux sera de taille normale car cet agrandissement del'image, qui a un très bel effet émotif et esthétique, en général ne tombepas dans l'absurde.

Ainsi, les corps humains paraissent de taille normale.

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Un effet fréquent est que l'on rêve de se déplacer à travers l'espace. C'estalors de beaucoup l'envolée la plus fantastique que l'on n'ait jamais faiteen imagination.

Ce phénomène est causé par le débordement de l'énergie du phosphène,en direction de l'organe de l'équilibre de l'oreille interne.

c) Intensification de la conscience :

En outre, l'intensité de la conscience est plus grande que normalementdans le rêve. C'est surtout frappant dans les rêves d'envol qui vous laissentune impression de déplacement réel.

Les images du rêve sont plus nettes mais aussi plus animées demouvements, plus vivantes.

Dans nos autres ouvrages, nous avons indiqué comment amplifier leseffets du Mixage phosphénique en provoquant le phosphène par desmiroirs tournants, ce qui imprime au post-phosphène un mouvementde rotation. Nous avons donné également les exercices à associer à cetterotation du phosphène. Or, aux qualités habituelles des rêves dues auxphosphènes, s'ajoutent alors d'autres effets très curieux; entre autres,celui-ci : les rêves deviennent beaucoup plus longs et logiques, mieuxenchaînés.

Comme le rêve est le reflet de nous-mêmes, il est bien probable qu'avecce mode de production des phosphènes et des exercices qui doivent luiêtre associés, notre conduite dans l'existence doit également devenir pluslogique, même si cette modification nous échappe. C'est là un facteurimportant de plus de réussite dans l'existence que nous apporte lePhosphénisme.

d) Éveil dans le sommeil :

Parfois, la pratique du Phosphénisme en s'endormant provoque des étatsau cours desquels on se perçoit comme réveillé dans le rêve, c'est-à-direque l'on sait parfaitement que l'on rêve.

L'on possède toute sa lucidité de l'état de veille (voir l'analyse de ces étatsd'éveil dans le sommeil dans nos autres livres).

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Pourtant, par le Mixage phosphénique, on obtient moins ces états que parles méthodes de rythmes dans la pensée et les mouvements de tête,analysés dans nos autres ouvrages.

Par contre, par le mécanisme phosphénique, il se produit que l'on estéveillé sans rêve, dans une sorte de “ trou noir ”, pendant une petite partiede son sommeil.

C'est agréable et l'on se réveille réellement bien reposé, ceci dans unecertaine période de l'entraînement. Il semble que ce soit un phénomèned'adaptation qui passe par la suite.

5/ Raccourcissement du temps de sommeil et réveil dans le bien-être :

Si l'on s'est endormi quelques jours de suite en pratiquant le Mixagephosphénique, on se réveille un peu plus tôt que d'habitude mais mieuxreposé.

On se sent joyeux. L'on ressent dans la tête une sensation agréable,spécifique de cet entraînement, intraduisible pour celui qui ne l'a pasvécue, donc, là encore “ axiomatique ”. On se sent vigoureux, mieuxdisposé envers toute chose. On éprouve une satisfaction à avoir utilisé àplein rendement les périodes de la nuit où l'on était dans le demi-sommeil,en y pratiquant diverses expériences phosphéniques dont certaines quenous étudierons, comme la concentration sur un détail du chaos visuel quenous verrons dans ce chapitre, sous-titre II, B.

6/ Phosphénisme et insomnie :

Exceptionnellement, certains sujets racontent que s'ils font lePhosphénisme trop tard dans la journée ou le soir déjà au lit, cela les gênepour s'endormir, par excès d'excitation cérébrale, cet état particulier leurparaissant d'ailleurs plutôt agréable.

Leur expliquer la part de réflexe conditionné dans la venue du sommeil etqu'en ajoutant un élément nouveau, il leur faudra quelques jours pour s'yhabituer, en rapprochant progressivement l'heure de la séance de celle ducoucher.

En général, c'est l'inverse : nous avons eu de nombreux témoignages quela pratique du Phosphénisme, le soir au lit, guérit des insomnies car nous

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avions signalé cette action du Phosphénisme déjà dans la première éditionde ce livre. Bien des insomniaques qui l'avaient lu nous ont confirmé cetteaction.

Il peut paraître contradictoire que pratiquer, tout en s'endormant, leMixage phosphénique favorise le sommeil alors qu'à sa table de travail,cela permette de garder l'esprit davantage en éveil.

Cette apparente contradiction est due à ce que le Mixagephosphénique aide à réaliser ce que l'on désire.

Il en est de même d'ailleurs pour tout Mixage de la pensée dans un deséléments “ phéniques ” de l'organisme, ainsi que pour tout entraînement àla pensée rythmée.

C'est pourquoi, lorsque l'on est à sa table de travail, il stimule l'esprit, laprésence de la conscience, créant un état très justement appelé parfois“ hypervigile ”.

Mais, lorsqu'on se met au lit, c'est avec l'arrière-pensée de s'endormir. Lecontact de l'oreiller, des draps et la position allongée sont le point dedépart de réflexes conditionnés, auxquels nous avons fait allusion déjà unpeu plus haut, réflexes façonnés depuis la petite enfance, liés à l'idée desommeil. Le Mixage phosphénique va faciliter la réalisation de cettevolonté subconsciente de sommeil.

Que faudra-t-il que l'insomniaque prenne comme thème de Mixagelorsqu'il est au lit ?

Tout ce qui lui plaira, sauf l'idée qu'il veut s'endormir car ce serait secristalliser sur l'arrière-pensée qu'il est insomniaque, s'enfoncer dansun complexe d'infériorité à ce sujet. De plus, en s'énervant de ne pas voirle sommeil venir quand même aussi vite qu'il le désirerait, il risqued'atténuer la sensation de joie et de bien-être accompagnant le Mixagephosphénique, sensation favorable à la venue du sommeil naturel.

Mais évidemment, cette action sur l'insomnie ne se fait sentir que s'il n'ya pas de cause physique à celle-ci. Nous reviendrons sur le moyend'éliminer les plus fréquentes de ces causes en “ Remarques ”, à la fin dece paragraphe.

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7/ Phosphénisme et élaboration subconsciente pendant le sommeil :

Nous verrons dans la quatrième leçon, à propos des mathématiques, quel'observation du phosphène, tout en se posant un problème, favorise par lasuite l'élaboration subconsciente de la solution, d'une façon qui estcomparable à ce qui se passe lorsque l'on s'est endormi en se répétantl'énoncé d'un problème ou même simplement une leçon à apprendre. Maispour une raison physiologique que l'on ignore, si tout le monde a plus oumoins fait cette expérience, personne n'a jamais réussi à y persévérerrégulièrement.

C'est tout le contraire si nous pratiquons le Mixage en nous endormant,tout en pensant par exemple à notre travail quotidien ou à tout autreproblème qui nous préoccupe, pendant la présence du phosphène. Là,nous pouvons persévérer toujours, sans qu'il survienne une sorte derésistance physiologique.

Non seulement nous cumulons les effets des deux méthodes d'élaborationinconsciente, par l'effet consécutif au phosphène et par le sommeil, maisencore, et surtout, nous puisons dans le Mixage la force nécessaire pourpersévérer avec joie dans cet endormissement, sur une pensée en rapportavec les réalisations auxquelles nous visons dans l'existence.

Même, nous nous en trouvons si bien qu'en cas d'impossibilité matérielle,voyage par exemple, nous regrettons d'en être privés.

REMARQUES

L'insuffisance de quantité totale de boisson, cause la plus fréquentede l'insomnie et autre cause fréquente : l'oxyde de carbone par lavoiture ou le chauffage.

Le Mixage phosphénique supprime l'insomnie lorsqu'elle a une causepsychologique : tracas, chagrin, ou une cause “ nerveuse ” au sens vagueet populaire du terme, c'est-à-dire continuation, dans le demi-sommeil, del'agitation de la journée.

Il est des causes physiques d'insomnies très banales mais dont en général,le médecin traitant ne vous avertit guère, se contentant de vous ordonnerdes somnifères alors qu'il ne faudrait user de ceux-ci que si l'insomniepersiste après élimination de toutes les causes possibles.

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L'une de ces causes les plus fréquentes est l'intoxication chronique àl'oxyde de carbone, soit parce que l'on roule habituellement dans desrues trop encombrées, comme dans le centre de Paris, soit par sa proprevoiture. Il y aurait long à dire là-dessus mais c'est hors du sujet de ce livre.Ce genre d'insomnie est caractérisé par des alternances d'insomnie etd'hypersomnie, suivant les nuits.

Souvent, ces intoxications à l'oxyde de carbone provoquent deshémorragies de la rétine : il ne faudrait alors pas mettre cet accident surle compte de la fixation de nos éclairages.

Il n'y a pas d'autres remèdes que de respirer de l'oxygène pur. Lephosphène ne servira, alors, qu'à ne pas trop s'énerver moralement decette fatigue.

L'insomnie peut aussi être due à une alimentation qui ne convient pas.Nous ne pouvons entrer ici dans les interminables discussions au sujet desrégimes.Mais très souvent, l'insomnie est seulement provoquée par une quantité deboisson insuffisante (non alcoolisée, non gazeuse évidemment). Il enrésulte une auto intoxication par insuffisance d'élimination des toxines dela digestion. Celles-ci provoquent des spasmes vasculaires, d'où uneinsuffisance de circulation cérébrale qui irrite les centres nerveux. Cemécanisme est encore plus net lorsqu'il y a une légère insuffisancehépathique ou rénale.

Ceci est surtout vrai de l'insomnie qui survient pendant la phaseintestinale de la digestion, c'est-à-dire vers deux ou trois heures du matin.On remarquera que si alors on boit une grande quantité d'eau pure,environ un litre, dans le minimum de temps possible, une demi-heure auplus, on se rendort très rapidement parce que les toxines du sang sontdiluées davantage un quart d'heure après avoir fini de boire, et ensuiteseront mieux évacuées.

Bien évidemment, cela oblige beaucoup de sujets à se relever à peineendormis pour uriner, mais l'organisme est si bien nettoyé que l'on serendort de suite.

Le matin au réveil, on se sentira extraordinairement en forme. Nous avonsindiqué, bien souvent, ce procédé à nos malades ; ils ont toujours étéémerveillés des résultats.

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Dans l'insomnie, en cas d'échec du procédé ci-dessus ou si l'on n'a pas lecourage de boire une si grande quantité d'eau, on peut ajouter deux outrois morceaux de sucre, ce qui fait monter la glycémie (sucre dans lesang) un quart d'heure après, portant ainsi à la somnolence. Mais ce n'estpas recommandé pour l'état général, surtout s'il y a une infectionmicrobienne, aiguë ou chronique.

Mais ce ne sont pas les pharmaciens qui iront crier sur les toits que l'eauest le meilleur des somnifères et remplace même beaucoup d'autresmédicaments, à condition de savoir quand et comment il faut la prendre,ainsi que la quantité.

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II.

CONCENTRATION SUR UN DÉTAILDES PHOSPHÈNES

Les élèves préférant avoir des expériences plutôt que de la théorie, nouscontinuerons cette troisième séance par de nouveaux exercicesphosphéniques qui, à la différence de tous ceux que nous avons vusjusqu'ici, ne sont pas compatibles avec une pensée précise variable selonles expériences.

Il n'y aura donc plus à choisir une pensée à associer au phosphène. De cefait, ces exercices n'ont pas d'application pédagogique directe maisconstituent pourtant de bons stimulants des activités cérébralessupérieures, et donc de la créativité en général.

Si nous les avons quand même mis dans ce chapitre consacré à diversesvariétés du Mixage, c'est qu'ils constituent une sorte de Mixage de lavolonté, à l'état pur et simple, dans le phosphène.

De plus, ces exercices mettent bien en valeur les rapports entre lePhosphénisme et l'esprit d'initiative. Ils peuvent permettre d'utiliser lesinstants de demi-sommeil, même d'insomnie, et font découvrir denouveaux aspects du psychisme humain.

Alors que le Mixage habituel est assez rapidement agréable, les exercicesqui viennent demandent une tension de l'esprit qui fait qu'on ne peut lesutiliser d'une façon continue, avec une tendance à persévérer, comme pourle Mixage. Ils constituent donc comme un condiment qui, de temps àautre, varie et stimule tout au long de l'entraînement de base qu'est leMixage.

Cela, tout au moins pour la majorité des personnes, mais quelques-unesn'éprouvent pas plus de difficulté à les exécuter que le Mixage et parfoismême, au début, les préfèrent.

Ces exercices peuvent se faire dans toutes les catégories de phosphènes.Nous les étudierons seulement dans le post-phosphène et dans le chaosvisuel.

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1/ Concentration sur un détail du post-phosphène :

On formera un phosphène par une fixation de la lampe un peu plusprolongée que normalement, par exemple une minute.

Cette expérience nécessite une très bonne obscurité ; donc quel'expérimentateur n'oublie pas le bandeau et le pose suffisamment serré.Ensuite, l'expérimentateur portera intensément son attention vers le centredu phosphène.

Il observera que celui-ci n'est pas uniforme : on y note le plusfréquemment l'existence de globules bien reconnaissables à ce qu'ils sontpeu mobiles avec un centre clair, la périphérie étant formée de deuxcercles concentriques plus obscurs. De loin en loin, des étincelles quidécrivent un grand trajet sont plus petites et plus brillantes que lesglobules et de brève durée. On y voit aussi des ombres mouvantes, tachesd'un marron foncé aux bords dégradés, avec des angles.

Certains sujets prétendent que leur phosphène a un aspect uniforme. Celanous paraît dû à ce qu'ils attendent des détails trop nets, trop gros, à lasuite de notre description. Si on leur demande de reprendre leurs effortsd'observation, ils arrivent à saisir ce dont on parle et dès qu'ils ont portéleur attention, par exemple sur un des globules, les autres détails leurapparaissent.

Si l'on a fixé l'ampoule plus longtemps, par exemple trois minutes pour laformation du co-phosphène, on a souvent l'impression d'un trou noir aumilieu du phosphène, même d'une déchirure qui donne sur un vide maiscette sensation, en général, ne dure pas plus de deux ou trois secondesaprès l'extinction de la lampe.

Les premiers temps de l'entraînement, il apparaît parfois des formationsen nid d'abeilles qui durent une ou deux secondes et occupent tout lephosphène. Ne pas en tenir compte puisqu'elles n'ont pas un intérêtphysiologique définitif.

On choisit un détail, de préférence un globule ou l'angle d'une ombremouvante. On portera toute son attention sur lui. En général, il disparaîtrapidement : on reportera alors immédiatement son attention sur un autredétail, toujours aussi petit que possible, dans la région où il a disparu, etainsi de suite.

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Le plus souvent, ce mode opératoire produit, dans la zone choisie duphosphène, une agitation. Les mouvements naturels y augmentent. Deslignes blanches se forment, qui évoquent des ressemblances.

Il ne faut pas interroger le sujet pendant toute la durée du phosphène. Aucontraire, le prévenir avant qu'il ne doit rien dire durant l'expérience, pourne pas troubler son déroulement, mais qu'il note bien dans sa mémoiretout ce qui pourra se présenter d'inhabituel dans l'observation duphosphène.Quand il déclare le phosphène éteint, l'interroger sur les ressemblancesavec quoi que ce soit qu'il connaît, objet ou être vivant, des lignes etdessins qui se sont accentués autour de la zone où il portait toujours sonattention sur un de ces détails, éventuellement sur des visions qui ont pusurvenir.

En effet, il peut arriver que la concentration sur les détails du phosphèneprovoque l'apparition de lignes brisées ou images géométriquesrégulières, ce qui indique que l'intensité de la concentration a fait passerl'excitation due à la présence du phosphène et de l'énergie qu'il libère ducunéus, pointe postérieure du lobe occipital, à la zone immédiatementautour, dont l'excitation provoque des visions du type hypnagogique.

Nous avons déjà étudié ce mécanisme de diffusion de l'énergie duphosphène d'une façon plus approfondie, à propos du reflet du soleil surl'eau. Mais, fait étrange, il est plus difficile d'interpréter ces visions queles ressemblances de l'environnement du détail, objet de la concentration.

Car la curiosité principale de l'expérience, à ce stade, réside dans le faitque ces ressemblances sont toujours en rapport avec une bonne résolutionque l'on avait prise et que l'on n'a pas tenue jusqu'à son exécutioncomplète.

Ainsi, un soir vers 21 heures, un monsieur voit un pain apparaître dansson phosphène. Dans ce cas, il s'agissait d'une vraie vision ; celle-ci l'a faitse souvenir que le matin, il avait promis à sa femme de rapporter un painet qu'il l'avait oublié.

Mais plus souvent, ces ressemblances sont en rapport avec une résolutionplus ancienne, remontant à plusieurs années : une étude que l'on avaitdésiré faire mais que l'on n'était pas allé jusqu'à mettre en application cettebonne intention, par simple négligence.

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Ainsi, un jeune homme d'une vingtaine d'années voit l'organisation de seslignes autour du détail, objet de la concentration, ressembler trèsnettement à un papillon. Cela lui a rappelé que vers quatorze ans, il avaiteu le désir d'étudier l'entomologie, et plus spécialement les papillons,mais que bien qu'il aurait eu le loisir de le faire, par paresse et négligence,il avait laissé s'éteindre cette bonne impulsion.

Ainsi, l'expérience de concentration sur un détail des phosphènes metbien en évidence le lien très mystérieux, mais tellement fort qu'il en estincontestable, entre le Phosphénisme et l'esprit d'initiative.

On voit que la concentration sur un détail du phosphène permet unepsychanalyse des régions supérieures de l'esprit, à l'inverse de lapsychanalyse freudienne.

Si l'on fait plusieurs expériences successives, les résultats progressent trèsrapidement : les images sont de plus en plus nettes et instructives.

REMARQUES :

A - Antagonisme entre Phosphénisme et hypnotisme

Du fait que pratiquer le Mixage en s'endormant favorise le sommeilnaturel, c'est-à-dire complet, et de plus guérit bien des insomnies, certainss'imaginent qu'il est une forme d'hypnose. C'est tout le contraire.

L'hypnose est un sommeil partiel, dont l'exemple le plus simple est l'éveilque nous croyons ressentir si la nuit nous nous relevons pour aller urinersans allumer dans la pièce, puis nous nous recouchons : nous nousrendormons alors de suite. Par contre, si nous allumons, nous seronsbeaucoup plus long à nous rendormir. Nous n'étions donc pascomplètement réveillé la première fois, malgré l'impression subjective ducontraire. Nous étions en état de sommeil portant sur certaines fonctionsnerveuses seulement, c'est-à-dire en état de sommeil partiel.

Un autre cas est celui de la rage de dent pendant laquelle nous avonsl'impression que nous souffrons trop pour avoir la moindre envie dedormir. Mais après avoir duré longtemps, elle s'interrompt quelquesinstants. Alors, nous nous endormons subitement, comme une masse, puis

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nous nous réveillerons surpris de cela. Ici encore, une seule ligne nerveusea été spécialement fatiguée, celle des nerfs sensitifs dentaires alors que lereste de l'organisme n'a aucune raison de l'être d'où, de nouveau, unsommeil partiel ayant tout l'allure d'un sommeil complet, à l'inverse ducas précédent où un sommeil partiel avait été pris pour éveil complet.

Si le matin, nous sommes mal réveillés, pour cause de digestion lourde oulever trop précoce, et que l'on nous dise qu'il faille tourner à droite, nousobéirons d'abord, même si nous savions devoir tourner à gauche, quitte àachever de nous réveiller en sursaut lorsque nous réalisons notre sottise.Donc, en état de sommeil partiel, l'on est très suggestible.

Or, tous les procédés dit d'hypnose sont des procédés qui fatiguent uneligne nerveuse. Dans celle de ses méthodes ayant une ressemblancelointaine avec le Phosphénisme, il faut fixer un point brillant pendant unevingtaine de minutes, pour avoir une fatigue des voies optiquesconduisant au sommeil partiel, donc à une augmentation de lasuggestibilité.A l'inverse, si nous dépassons la durée de fixation de trois minutes d'unesource lumineuse de forme moyenne, le phosphène est beaucoup moinsbeau : il est grumeleux, plus petit, moins brillant, moins durable.

Le phosphène et l'hypnose sont donc deux phénomènes d'ordre différent.De plus, le premier est concomitant d'un état hypervigile, tandis que lesecond consiste essentiellement en une atténuation de la conscience. A cepoint de vue, ils sont donc radicalement opposés.

On remarquera que sur le plan social, le couple “ hypnotiseur-hypnotisé ”est un couple qui n'a jamais rien produit dans l'histoire des arts ou dessciences.

Quant à la célèbre méthode “ d'hypnose ” qui consiste à fixer un rond noirsur un fond blanc ou vice-versa, elle consiste à utiliser le phosphène parcontiguïté de couleurs, pour stimuler l'imagination. Dans cetteexpérience, le phosphène se manifeste par une bande grisâtre qui fluctueà la périphérie du cercle, empiétant sur la zone noire. Son rythme esttypiquement phosphénique, ce qui permet de reconnaître la nature decette bande.

On aura une idée plus précise de ce qu'est le phosphène par contiguïté decouleurs, en plaçant côte à côte un carton vert et un rouge, puis en les

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éclairant très fortement et en fixant calmement la limite entre les deux. Onvoit alors une bande verte plus brillante et plus verte sur le vert, le long dela ligne de séparation des couleurs, et de même de l'autre côté, plus rouge.Ces bandes présentent des oscillations caractéristiques de certainsphénomènes phosphéniques. Nous retrouverons ceux-ci dans le quatrièmecours qui concerne “ L'étrangeté des mouvements des phosphènes ”.

Evidemment, à force de fixer le rond noir sur un fond blanc, on risque des'endormir à moitié ! Nous rejoignons alors les expériences de Mixagependant l'endormissement si l'on pense à quelque chose, une auto-suggestion par exemple, pendant cette fixation, comme c'est conseillédans beaucoup d'ouvrages. Mais notre méthode, en introduisant unebeaucoup plus grande quantité d'énergie dans le cerveau par une lumièreplus vive, est autrement plus puissante.

EN CONCLUSION :

Ne pas confondre hypnotisme et Phosphénisme. Ce sont deuxphénomènes totalement opposés, principalement par le fait que le premieraliène la volonté et la personnalité de l'hypnotisé au bénéfice del'hypnotiseur, alors que le deuxième tend à épanouir la personnalité et lesgermes de créations originales qu'il y a en chacun de nous.

Enfin, certaines personnes à qui l'on parle de fixer un éclairagemoyennement puissant vous répondent :“ C'est comme du temps de la résistance, quand on voulait vous faireavouer ”.

Il faut leur expliquer, comme nous l'avons vu, que l'éclairage minimumnécessaire pour obtenir le phosphène normal est d'une intensité trèsraisonnable qui ne fatigue pas la vue, d'autant plus qu'il ne doit pas êtrefixé très longtemps.

Le phosphène n'est pas meilleur si on dépasse cette dose minimum. Si onla dépasse trop, il devient moins bon.

Les éclairages trop puissants et également trop durables, utilisés pourprovoquer des aveux au lieu d'engendrer des phosphènes, créent unépuisement nerveux, et nous retombons alors dans le cas de l'hypnose.

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B - Antagonisme entre Phosphénisme et psychanalyse

Remarquons que les sujets qui ont subi une vraie psychanalyse en règle,à raison, par exemple, d'une séance par semaine, pendant deux ou troisans, sont perdus d'avance pour le Phosphénisme : d'une part, ils onttellement pris l'habitude de s'appuyer sur quelqu'un d'autre, lepsychanalyste, qu'ils ne sont plus capables de se retourner vers le dedansd'eux-mêmes par leur propre effort, d'une façon un peu suivie, pour lesexpériences de Mixage.D'autre part, on ne peut plus leur demander : “ Faites ceci ou cela,modifiez votre conduite sur ce point ” car ils ont le réflexe conditionné devous répondre : « Mais enfin, je ne peux pas puisque j'ai été traumatisédans ma petite enfance par tel ou tel événement ». Or, en général, il s'agitde faits puérils, comme il est arrivé à chacun de nous d'avoir eu à ensupporter.

Ce sont des dizaines de plaies physiques que l'enfant cicatrise pourapprendre à vivre sans se cogner, se piquer, se brûler. Nous devons, demême, cicatriser les plaies morales de l'enfance.

2° / Concentration sur un détail du chaos visuel :

Nous avons vu au chapitre III, IV, que le chaos visuel est l'ensemble desphosphènes spontanés qui se présentent lorsque l'on est restésuffisamment longtemps en obscurité pour que tout phosphène provoquésoit éteint.

On l'appelle parfois aussi “ images résiduelles ”. En tant que “ sensationparalumineuse ”, c'est bien encore une catégorie de phosphènes.Il faut, bien entendu, que l'obscurité soit très bonne, donc porter lebandeau si la pièce n'est pas parfaite à ce point de vue.

Là encore, certains sujets diront qu'ils ne perçoivent rien. Mais, en leurapprenant à analyser des manifestations visuelles si infimes, ils arriverontquand même à distinguer, d'une part, des étincelles minuscules et brèvesmais relativement nettes, d'autres part, de petites taches floues, pâles, auxbords indistincts mais un peu plus durables.

Comme pour la concentration sur le détail du phosphène, on demanderaau sujet de choisir un détail du chaos visuel qu'il ne quittera plus, faisant

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porter sur lui toute son attention, jusqu'à ce que ce détail s'estompe. A cemoment, il reprend un autre détail dans la région où celui-ci a disparu, etainsi de suite.

Il faut insister parfois de cinq à dix minutes pour que se manifestent lespremiers détails intéressants. Ils paraissent faibles au début. Leurévolution ne se fait pas progressivement, seulement par étapes explosives.Au début, apparaît une pâle luminosité autour du détail choisi.

Celle-ci peut-être informe ou revêtir l'aspect de lignes rectilignes ouondulées, immobiles ou mouvantes. Mais le résultat global est toujours lemême : il y a davantage de cette “ paralumière ” dans le champ visuel. Or,lorsqu'après deux ou trois minutes de cet entraînement, on demande àl'élève ce qu'il voit, souvent il répond : “ Rien ”. C'est parce que ce qui sepasse alors ne lui paraît pas grand-chose. Mais si on lui décrit les élémentsci-dessus, alors il reconnaît que c'est vrai : au total, il y a davantage delumière phosphénique qu'avant la recherche du détail dans le chaos visuel.

Voici maintenant la grande clé pour que cet exercice porte ses fruits :

Il ne faut pas laisser l'attention se disperser sur l'ensemble de cetteluminosité mais au contraire reprendre toujours un nouveau détail danscette clarté, au fur et à mesure que le précédent disparaît.

En effet, si l'on fait attention à l'ensemble de la masse, elle s'estompe trèsrapidement. Le mécanisme se désamorce. Mais, si l'on porte tout soneffort mental sur un détail, même si cela présente quelque difficulté pouren trouver un, cette luminosité phosphénique paraît prendre un certainvolume : elle ressemble à un flocon, un petit nuage.

Alors, par à-coups, elle devient plus brillante, jusqu'à être plus lumineuseque la phase de lueur diffuse du post-phosphène, à laquelle d'ailleurs, elleressemble fort.

En continuant le même processus, qui consiste à reprendre toujours undétail dans cette clarté, celle-ci paraît prendre un volume. Maintenant, onva donc encore plus loin que dans la formation de la lueur diffuse,consécutive à un éclairage.

En continuant la recherche du détail, dans ce nuage brillant, au lieu deporter attention à la masse, nous y voyons apparaître une agitation qui

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peut ressembler à des éclairs, une tempête de neige ou un tourbillon.Or de nouveau, nous ne nous laissons pas égarer par l'ensemble, maisparmi ces éclairs, continuons à toute vitesse la “ course au détail ”, parexemple en portant l'attention sur l'extrême pointe d'un angle d'un deséclairs, de si brève durée soit-il, puis immédiatement après, sur le suivant,et ainsi de suite. Il arrive que subitement le nuage soit remplacé par unevision très nette, donnant une sensation de réalité aussi grande que lemonde physique, bien que l'on ressente intuitivement qu'il ne s'agit pas dumonde physique. Cette vision est parfois accompagnée d'audition mentaleaussi nette que la vision.

Au cours de la troisième séance de Phosphénisme, cette expérience pourradurer dix minutes à un quart d'heure. Quand le sujet sera convaincu, parles images qu'il vient de percevoir, de son intérêt, il faut lui expliquer qu'ilobtiendra davantage de résultats si, dans les jours qui ont précédé, il apratiqué des expériences avec des éclairages assez vifs, comme celle de lapensée associée à la fixation du soleil. La fonction phosphénique est ainsistimulée ; il en résulte que le chaos visuel est beaucoup plus riche,principalement si l'expérimentateur opère de nuit, dans le demi-sommeil.

Si celui-ci se réveille en pleine nuit mais incomplètement, de telle sortequ'il n'a pas le courage de bouger la main pour allumer la lampe au-dessusdu lit, il pourra quand même utiliser ce temps à stimuler son activitécérébrale par cet exercice.

De plus, dans le demi-sommeil, les chances d'avoir ainsi des visions sontplus grandes parce que ce genre de visions est évidemment apparenté aurêve.

Bergson avait déjà remarqué que certains rêves sont provoqués par desphosphènes du type que nous appelons ici “ chaos visuel ”. On peutvérifier que Bergson avait raison, bien que ce soit un peu difficile.

Si dormant dans une pièce bien obscure ou en portant le bandeau, on seréveille pendant un rêve, ne pas ouvrir les yeux, surtout ne pas bouger lesglobes oculaires et porter son attention sur les phosphènes du chaosvisuel. On remarquera que la forme des taches rappelle celle desprincipales images du rêve.On profitera de cette occasion pour remarquer que le chaos visuel dudemi-sommeil est beaucoup plus riche que celui de l'état de veille, mêmesi l'on est dans un lieu bien obscur.

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Cette richesse du chaos visuel est très augmentée, encore, par l'isolationsensorielle, telle qu'elle est mise maintenant à la portée de tous par les“ Bains flottants ”, comme nous avons pu le vérifier par nous-même auQuébec.

Il est vrai que ces bains ont l'inconvénient, par ailleurs, de faire absorbertrop de sels de magnésium par la peau. Ces derniers peuvent aussi avoirun effet irritant sur l'épiderme et la conjonctive. Il est donc prudent de nepas en faire trop.

Il faut donc leur préférer une méthode plus récente, où le sujet al'impression de se sentir flotter sur des bulles de plastique, dans sachambre d'isolation sensorielle.

** *

Nous avons dit, dans l'introduction à la concentration sur un détail desphosphènes, que cet exercice constitue une sorte de Mixage de la volontéà l'état pur.

A la description de la concentration sur un détail du phosphène, puis undétail du chaos visuel, le lecteur a compris qu'il s'agit d'une sorte deMixage de la volonté, intensément tendue vers l'observation d'un seulpoint du phosphène, ce que l'on pourrait appeler “ la volonté de faireattention ”, ce qui semble être la forme primordiale de la volonté.

REMARQUE : action du pollen et des médicaments sur le chaosvisuel.

Nous avons observé que prendre une cuillère à soupe, une ou deux heuresavant de se coucher, de pollen de fleur (en vente dans les magasins dediététique), favorise une catégorie spéciale de phosphènes spontanés dudemi-sommeil : des lignes brisées mouvantes très brillantes, parallèles, decouleurs différentes, apparaissent, parfois même avec un mouvementtourbillonnant de l'ensemble. Elles sont facilement intensifiées par laconcentration sur un de leurs détails et alors parfois, se muent subitementen un véritable cinéma intérieur.

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Nous avons également observé qu'il y a parfois une corrélation entrecertains phosphènes du demi-sommeil et les médicaments absorbés dansla journée précédente : phosphènes d'un brun rouge après la prise d'iode,disques argentés après des pilules d'argent, phosphènes d'un rouge carotteaprès des doses importantes de vitamine A qui est du carotène.

Il est vrai qu'il semble ne s'agir là que d'une réaction d'adaptation à unproduit nouveau, car ce phénomène ne se présente plus après quelquesjours d'absorption.

Certains expérimentateurs affirment avoir constaté une action favorablede la tisane d'anis et de celle de fenouil, non seulement sur le chaos visuelmais sur les coloris de tous les phosphènes. D'autres auraient fait la mêmeconstatation pour le thym et la menthe.

A ce sujet, nous avons déjà signalé dans une autre publication que labanane augmente la phase rouge du phosphène.

Nous remercions d'avance ceux de nos lecteurs qui voudront bien nouscommuniquer leurs observations sur l'influence des tisanes et des régimessur les phosphènes. Les plus sensibles aux influences alimentaires étantceux chaos visuel durant le demi-sommeil, c'est à cette période qu'ilsdevront porter attention.

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III.

MIXAGE DU SOUVENIRD'UN RÊVE DANS LE PHOSPHÈNE

En conséquence de cette parenté entre rêves et phosphènes que nousvenons d'exposer, c'est la pente naturelle de l'esprit que de temps à autre,on mixe dans le phosphène le souvenir d'un rêve.

Certains expérimentateurs qui ont particulièrement défriché cettevoie ont remarqué que cela les amène à avoir le même rêve une desnuits suivantes, mais plus approfondi, avec plus de détails.

Ce retour du rêve et son développement progressif sont à rapprocher del'action du Phosphénisme sur la persévérance, que nous étudierons plusloin, et de la construction en spirale autour d'un thème central, effet del'entrée en fonction du “ système rythmo-phosphénique ”, comme nousl'avons montré, pour la partie rythmique de ce système, dans“ L'Activation du cerveau par l'audition alternative ”, et pour la partiephosphénique, dans les addenda de mon livre “ Pneumophène ”, à proposdes phénomènes évolutifs provoqués par l'habitude de la pensée associéeà la fixation du soleil.

Il est bien probable qu'en suivant le fil des rêves ainsi provoqués par leMixage, c'est-à-dire en remettant le lendemain dans le phosphène lesouvenir du rêve qui avait été provoqué par l'expérience de la veille, etainsi de suite, on marcherait par une psychanalyse personnelle jusquedans les profondeurs de soi-même et qu'on y découvrirait des choses deplus en plus fantastiques.

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IV.

CONCENTRATION SUR UN DÉTAILDE L'ACOUPHÈNE

Nous avons étudié en parallélisme le Mixage dans le phosphène et celuidans l'acouphène.

Nous ferons de même pour la concentration sur un détail de celui-ci.

Il est vrai qu'à la majorité des sujets, cela paraît beaucoup plus difficiledans l'acouphène. Naturellement, plus on aura de culture musicale, plus ilsera facile de distinguer une zone plus grave ou plus aiguë dansl'acouphène, puis dans cette zone un accord, dans cet accord une note, etainsi de suite.

Un sujet qui était diplomate et n'avait jamais étudié la musique, nous aécrit qu'après avoir fait cet exercice une quinzaine de jours seulement,quelque peu, en rentrant du travail, il était arrivé à discerner desmusiques célestes qu'il regrettait de ne pas savoir transcrire.

Beethoven, dans la période où sa surdité s'installait, entendait beaucoupd'acouphènes pathologiques. Or, c'est dans la même période qu'il a écritses plus belles symphonies. Les acouphènes ont-ils eu une part dans soninspiration ?

V.

PROJECTION DU PHOSPHÈNESUR LE TEXTE À APPRENDRE

Ce sont des enfants qui avaient appris le Mixage avec moi qui ont jouéensuite à y introduire une variante que je n'aurais pas osé conseiller, carelle me paraissait un peu bizarre.

En effet, ils se sont aperçus qu'il leur paraissait facile et agréable deprojeter le phosphène sur le texte qu'ils étudient, les yeux restant ouvertsévidemment.

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Mais j'ai demandé à des adultes de refaire l'expérience. Ceux-ci saventmieux s'expliquer. Or, j'ai constaté qu'environ la moitié d'entre euxconsidèrent que la lecture est plus rapide, que l'on comprend mieux et quel'on retient mieux.

Néanmoins, cet avis n'est pas général ; je sais que pour mon comptepersonnel, je préfère les autres formes de Mixage.

Evidemment, dans cette modalité de l'utilisation pédagogique ouprofessionnelle du Phosphénisme, il faut une lumière douce qui éclaire letexte sur lequel on projette le phosphène. Cet éclairage doit pourtant êtreassez fort, au début du phosphène, pour pouvoir lire à travers lui, sinon cedernier vous éblouit. On ne voit plus le texte.

Puis, il faut affaiblir l'éclairage du texte au fur et à mesure que lephosphène s'atténue, sinon la période finale du phosphène sera masquéepar cet éclairage.

Il y a deux moyens d'obtenir ces résultats :

Le premier est d'avoir deux lampes, une forte dans son réflecteur pourengendrer le phosphène, que l'on allume périodiquement trente secondes,l'autre faible avec un abat-jour en étoffe pour éclairer le texte. On amènecelui-ci sous la pénombre de l'abat-jour vers la fin du phosphène.

Mais nous avons trouvé quelques très rares sujets qui considèrent quepour eux, la meilleure façon de pratiquer le Phosphénisme, mieux mêmeque le Mixage ordinaire, est d'avoir sur leur table de travail une seulelampe avec un réflecteur, de telle sorte qu'aucun rayon lumineux directn'arrive dans les yeux. Puis de temps à autre, l'expérimentateur se penchepour regarder la lampe quelques secondes afin de réactiver le phosphène,après quoi, il se redresse. Ensuite, au fur et à mesure que le phosphènes'atténue, il écarte un peu le texte de la lampe et l'oriente partiellementdans l'autre sens.

Pourtant, nous rappelons ce qui a été signalé à propos du phosphènesolaire (ch. II, G, fin) : un éclairage fort ne donne pas un phosphène plusbrillant mais par contre, le post-phosphène consécutif à un fort éclairageest plus résistant à la pénombre.

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C'est pourquoi, il nous semble quand même que pour la lecture à traversle phosphène, il est souhaitable d'avoir deux lampes : une assez forte pourformer un phosphène résistant, l'autre faible avec un réflecteur, pouréclairer le texte. Le lecteur verra le phosphène comme une petite tache colorée, qui courtsur son texte avec son regard.

MIXAGE AVEC LE SOLEIL

Au cours de cette troisième séance de Phosphénisme avec démonstration,si le temps le permet, le moniteur entraînera l'élève à faire quelquesexpériences en plein air. Le premier vérifiera soigneusement que ledébutant exécute les fixations du soleil comme nous l'avons indiqué endétail dans le chapitre II, sous-titre G.

Il faut lui apprendre à préparer la pensée avant la fixation, comme nousl'avons déjà dit, et qu'il la répète toujours purement mentalement, pendantqu'il regarde le soleil. Ici, cette phase est beaucoup plus importante que leMixage dans le post-phosphène qui est moins beau, nous nous ensouvenons.

Quand le sujet aura un peu l'habitude de cette expérience, il éprouverasurtout une plus grande joie de vivre.

Les effets de la fixation du soleil, faite prudemment mais toujoursassociée à la pensée, sont si vastes que nous ne pouvons traiter le sujet ici.Au chapitre suivant, on en comprendra mieux le mécanisme, attendu quela lumière solaire à midi, dans un ciel pur, est trois mille fois plus forteque celle d'une lampe, comme nous l'avons dit au chapitre II, sous-titre G.Donc, la quantité d'énergie qui passe dans le cerveau est fantastique.On trouvera dans mes autres ouvrages, d'abondantes analyses desconséquences de cette pratique.

Nous résumerons ce que nous avons dit, dans ces publications antérieures,des effets de la pensée associée à la fixation du soleil (mais toujours defaçon à ne pas se fatiguer les yeux comme indiqué au chapitre I, sous-titre8, et volontairement répété plus en détail au chapitre II, sous-titre G), en

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affirmant, d'après une longue expérience personnelle et sur de nombreuxélèves que :

CELUI QUI PENSE EN FIXANT LE SOLEILDEVIENT UN SOLEIL DANS LA SOCIÉTÉ

et nous suggérerons une explication de ce fait bien étrange apparemment,au chapitre VII fin.

VII.

ABSENCE DE LIMITATIONÀ LA DURÉE ET AU NOMBRE

DE SÉANCES

Voici notre élève qui, en notre présence, a appris tous les exercicespurement phosphéniques et acouphéniques.

Il va maintenant demander combien de temps il doit pratiquer par jour.

a/ Période de début :Bien entendu, comme pour tout entraînement, il faut débuterprogressivement. Deux séances par jour d'un quart d'heure chacune, cequi correspond à quatre ou cinq phosphènes, constituent un minimum au-dessous duquel on ne peut quand même pas compter sur des résultats,entre les séances, très appréciables.

Après environ une semaine, on peut augmenter progressivement la duréedes séances.Si l'on augmente trop rapidement le total quotidien, il en résulte un certainsentiment d'étrangeté qui vous isole quelque peu du monde entre lesséances.

Ce phénomène passe rapidement en trois ou quatre semaines. Une fois deplus, c'est une simple période d'adaptation cérébrale qui ne laisse pas detrace.

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b/ Régime normal :Ensuite, il n'y a plus de limite à l'augmentation de la durée totale, au coursde la journée. Si l'on tient bien compte des précautions à prendre pour lavue que nous avons signalées et si les circonstances s'y prêtent, il n'y aaucun inconvénient à pratiquer le Mixage phosphénique toute la journée.

Ce pourra être le cas pour un étudiant qui travaille seul dans sa chambre,par correspondance. Il apprendra tous ses cours ainsi. Les chances sontalors grandes qu'il soit émerveillé des résultats.

** *

Exemples de Mixage spontané, durant une grande partie de la journée etprolongé pendant plusieurs années chez des jeunes.

Il arrive que ce Mixage, se produise spontanément chez des étudiants quin'avaient alors pas entendu parler de nos travaux.

1/ Cas d'un adolescent :

Le jeune homme, qui était Directeur du centre culturel de St-Paul quandnous sommes allés à l'île de la Réunion, nous a dit avoir saisi, à l'une denos conférences, l'explication d'un phénomène qui l'avait beaucoupintrigué pendant un an : ce qu'il apprenait revenait en vision comme desphotographies, même pendant les examens. De plus cette année-là, il sesentait baigné par un bonheur intérieur qu'il souffrait de ne pas avoirretrouvé depuis.

Or, pendant cette année seulement, il avait travaillé dans une chambred'étudiant fort obscure, éclairée seulement par une lampe de bureau.Chaque fois qu'il voulait se remémorer ce qu'il venait de lire, il éteignaitsa lampe, pensant que l'obscurité l'aiderait à se “ concentrer ”. En somme,il avait suivi le fil de son instinct mais n'avait pas saisi que si ses penséesétaient transformées en vision et qu'il ressentait un bonheur intérieur, horsde ses heures de travail, c'était à cause de la présence du phosphènependant son travail mental, présence à laquelle il n'a porté attention qu'àla suite de nos conversations.

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2/ Cas d'un enfant :

Autre cas comparable : un jeune homme d'une quinzaine d'années avaitamélioré rapidement ses résultats scolaires par le Mixage phosphénique.

Après seulement, son père est venu nous raconter que s'il avait incité sonfils à suivre ces cours, c'est parce que, quand lui-même était enfant, il avaitdes résultats scolaires remarquables et passait pour avoir une mémoirequasiment prodigieuse.

Or, c'était au temps des lampes à pétrole. A l'heure d'apprendre ses leçons,la lampe était posée au milieu de la table. Après avoir lu un passage, ilfixait la flamme tout en se récitant ce qu'il venait de lire. Ainsi, sans lesavoir, il faisait du Mixage dans le co-phosphène car, comme nous endonnerons l'explication dans le chapitre suivant, fixer la lumière ne suffitpas.

Ensuite, très probablement, il projetait le post-phosphène sur le texte àapprendre, conformément à la technique que nous avons étudiée dans cechapitre, sous-titre III.

3° Cas historique de la poétesse Minou Drouet :

Minou Drouet fut une enfant prodige. Elle était déjà si connue vers quinzeans pour son génie poétique que, quand elle descendait dans une ville enprovince, la foule s'attroupait comme pour un chef d'état. Des contrôleseurent lieu à la Société des gens de lettres où elle écrivait isolée dans unepièce, à l'entrée surveillée. La conclusion a été formelle : ses dons sontbien authentiques.

Or, tous ses biographes sont d'accord que tant qu'elle était dans sonorphelinat, on la considérait comme plutôt retardée.

Sa mère adoptive l'emmena dans une maison au bord de l'océan, auPouliguen, près de la Baule (Loire-Atlantique). Elle ne l'envoyait pas àl'école mais la laissait libre de faire ce qu'elle voulait sur la plage.

Au cours d'une longue conversation que j'ai eue avec sa mère, celle-ci m'afait savoir que Minou avait pris l'habitude de regarder le reflet du soleilsur l'eau, presque toute la journée.

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De plus, sa mère, qui n'était pas au courant de mes recherches sur lesrapports entre Phosphénisme et balancements de tête, m'a ditspontanément, c'est-à-dire sans que je lui pose de questions à ce sujet, quependant que Minou regardait le reflet du soleil sur l'eau, elle balançait latête de droite à gauche, sur un rythme pendulaire, à quarante-cinq degrésenviron sur l'horizontale, et sur une période d'environ deux secondes.

Dans le cinquième cours, nous verrons le rapport entre une certaine façonde balancer la tête et le Phosphénisme. Si l'on pratique volontairement ousans le savoir ce dernier, on est amené à balancer ainsi la tête sur cerythme. Inversement, si l'on insiste sur le balancement de tête ainsi fait,on redécouvre plus ou moins par soi-même, le Mixage phosphénique.

D'autre part, j'ai appris par des relations, que Minou Drouet avait enSuisse, qu'elle avait dit qu'au début, les idées lui venaient quand elleregardait le reflet du soleil sur l'eau.

Je préférerais ne pas en dire plus par délicatesse envers elle-même et safamille mais on nous objecte parfois, à notre opinion, de l'effet durable duPhosphénisme, qu'elle ne produit plus depuis assez longtemps. Or, elleétait en train d'écrire trois livres en même temps lorsqu'elle a étémalheureusement victime d'un grave accident d'automobile. Souhaitonsque sa santé se rétablisse.

4/ Cas du cinéaste suédois Ingmar Bergman :

D'après sa biographie en langue anglaise, le très célèbre, mondialement,cinéaste suédois Ingmar Bergman, quand il était enfant, observait le refletdu soleil sur l'eau du haut d'un pont, pendant des heures, chaque jour.

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CONCLUSION DES EXPÉRIENCESDU TROISIÈME COURS

En ayant fait pratiquer à l'élève toutes les expériences que nous avonsexposées jusqu'ici, en deux ou trois cours de deux heures séparés partrois ou quatre jours d'entraînement à domicile, et en ayant meubléles temps de repos entre les expériences par les explications que nousavons données, et surtout celles que nous donnerons au chapitreprochain, l'étudiant aura eu connaissance de tout ce qui peut le plusl'inciter à persévérer.

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CHAPITRE VII

HYPOTHÈSES ET COMPARAISONSQUI EXPLIQUENT LESEFFETS DU MIXAGE

Plus le nouvel élève est intelligent, plus la compréhension d'une certainelogique dans le processus d'épanouissement cérébral par la pratique duMixage phosphénique sera, pour lui, un important facteur depersévérance, jusqu'au moment où il aura atteint le “ point de non-retour ”à partir duquel le sujet ressent sur lui-même tant de bienfaits à l'usage decette méthode qu'il persévérera sans avoir besoin d'autre point d'appui quecette auto-observation.

Que ce sujet soit instruit ou non est secondaire car les notions que nousallons faire entrer en jeu pour suggérer des explications - et même des“ simulations ” comme on dit maintenant en informatique - sontélémentaires.

Nous allons donc maintenant tenter d'expliquer les effets du Mixage, cequi, tout d'abord, nous conduira à exposer des expériences phosphéniquessans application pédagogique, mais qui nous paraissent éclairer lemécanisme de ses effets.

Remarquons pourtant que certaines de ces expériences possèdent unaspect très spectaculaire, tout en aidant à se familiariser avec diversespropriétés des phosphènes. Le moniteur pourra donc les montrer auxenfants dans le tout premier cours.

Attrayantes et même parfois amusantes, ces expériences pourront aussiêtre présentées aux personnes qui n'ont encore aucune connaissance dansce domaine comme un jeu de société, afin d'éveiller leur curiosité.Puis nous exposerons ce qui nous paraît plus que des comparaisons, desanalogies avec certains mécanismes artificiels ou naturels, expliquantmême les deux effets les plus importants du Phosphénisme : qu'ilaugmente énormément au total l'énergie mentale et qu'il pousseautomatiquement vers le bien.

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I.

LE PHOSPHÈNE, UN VRAI PLÂTRE

On peut tout d'abord comparer ce qui se passe dans le Mixage à la prisedu plâtre imprégnant une éponge : celle-ci représentant la pensée, lephosphène sera le plâtre. Une certaine affinité entre les deux a pour effetque la pensée s'imprègne facilement du phosphène, comme une éponge deplâtre liquide, à condition que l'on presse et que l'on décompressel'éponge. De même, c'est l'agitation de la pensée, par son instabiliténaturelle, qui la mélange avec le phosphène, d'autant mieux que celui-ciest déjà fluctuant. Sortie du plâtre, l'éponge est devenue dure, résistante ;de même, la pensée prend une solidité qui fait qu'elle restera mieux gravéedans l'esprit.

On remarquera que tant que l'éponge est dans le plâtre, on ne la voit pasplus que normalement, plutôt même moins. De même, la pensée misedans le phosphène, surtout au cours des premières expériences, n'est pasplus perceptible qu'une pensée ordinaire, parfois même moins, du fait quela brillance du phosphène dérange le débutant. Mais c'est aprèsl'extinction du phosphène que la pensée lui reviendra sous une formebeaucoup plus brillante et nette que normalement, souvent même commeune vision. Il s'est produit comme une digestion inconsciente de lasubstance phosphénique qui l'a fixée sur la pensée. Il faut expliquer celaau novice lors de la première expérience car c'est pour lui unencouragement.

Cette résurgence, presque sous forme de vision (action de voir, de sereprésenter en esprit ; forte intensité d'une image mentale), a parfois lieuimmédiatement après le Mixage mais c'est très rare. Le plus souvent, c'estdeux ou trois jours après, parfois plus tardivement. Des mouvementsphysiques, comme la marche, mieux de brusques mouvements de la tête,facilitent cette résurgence.

C'est ce qui s'est produit pour des étudiants à la cité universitaire de Parisqui avaient fait l'expérience de mettre chaque jour la même pensée dansle phosphène. Pendant l'expérience, la pensée n'était pas modifiée. Maisaprès, elle leur revenait lors de promenades, subitement, plus grande etplus lumineuse, on peut dire “ phosphénisée ”.

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On voit là l'influence des mouvements automatiques sur les phénomènesphosphéniques, d'où certains exercices physiques qui les accélèrent. Nousles étudions dans d'autres ouvrages.

Comparer le phosphène à un plâtre, c'est rappeler qu'il a la possibilité dese mouler sur des supports appropriés, ce que nous avons déjà vu à proposdu cas du reflet du soleil sur l'eau, au chapitre III, V.Or, de nombreuses autres expériences mettent bien en évidence cettemalléabilité du phosphène qui, suivant les circonstances, va se mouler soitvers les objets physiques, soit vers les pensées.

Nous les exposerons dans l'ordre qui conduit, le plus progressivementpossible, du simple moulage sur la perception au moulage sur la pensée,en passant par les expériences intermédiaires.

Voici quelques-unes de ces expériences :

1/ L'apparition fantomatique :

Cette expérience apporte peu de choses de plus à la connaissance desrapports entre les phosphènes et les pensées mais on peut attirer par elle,à l'étude du Phosphénisme, n'importe qui car elle touche des zonesincontrôlables de la sensibilité, de telle sorte qu'elle commence à fairepeur, même lorsque l'on en connaît l'effet, et ensuite on rit de sa proprepeur, ce qui amuse les débutants.

Matériel : disposer d'une feuille de papier d'aluminium comme celle quisert en cuisine. En découper une rondelle d'environ un centimètre dediamètre ; la coller au centre de la lampe, non pas avec de la colle quicharbonnerait, fumerait pendant l'expérience et rendrait ensuite l'ampouleassez difficile à nettoyer, mais avec un peu de salive qui, en séchantrapidement par la chaleur de la lampe, assurera une adhérence biensuffisante.

Se procurer également un tube en carton d'environ un mètre. Boucher unorifice mais à travers le bouchon, faire passer une petite lampe de pochetorche.Mettre un drap noir devant un mur, à hauteur d'homme.Régler les distances de telle sorte que sur le drap noir, le tube projette unrond faiblement éclairé mais aux limites assez précises, un peu plus grandqu'une tête d'homme.

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D'autre part, faire l'expérience préalable suivante : le moniteur fera fixer àl'expérimentateur, d'assez près, la lampe avec son disque opaque au centreet lui fera ensuite fixer le mur. L'expérimentateur verra apparaître unphosphène annulaire. Régler les distances de telle sorte que ce soit lapartie centrale de l'anneau phosphénique projeté sur le mur qui serafaiblement éclairé par la petite lampe torche, au fond du tube en carton.

Un aide ira se placer contre le mur, de telle sorte que sa tête soit dans lerond faiblement éclairé.

Puis, ces réglages préparatoires terminés, l'expérimentateur commencerapar fixer la lampe à phosphène qui porte, en son centre, le petit disque depapier d'aluminium, pendant trente secondes. Ensuite, on éteindra celle-ci. L'expérimentateur se tournera alors et projettera le phosphèneannulaire autour de la tête du sujet qui est contre le mur, le visage éclairélégèrement par la lampe torche dans le tube.

Le phosphène ayant une tendance à se dilater, avec le temps, le centre del'anneau sera envahi par des lueurs phosphéniques. Mais comme ce centreest occupé par un visage faiblement éclairé, CES LUEURSPHOSPHÉNIQUES VONT SE MOULER SUR LA PERCEPTIONPHYSIQUE au lieu d'évoluer d'une façon complètement indépendante.On retrouvera sur cette perception physique les caractéristiques duphosphène : au début, la tête paraîtra tantôt verte, tantôt rouge, tantôt unpeu des deux, par taches.

La tête semblera un peu plus grosse que nature. Nous retrouverons cegrossissement de l'objet sur lequel se moule le phosphène parce que cedernier le déborde sans que l'on s'en rende compte, à propos de la table del'expérience suivante et de quelques autres expériences.

Cette tête ressemblera donc à une tête de noyé. Entourée d'obscurité, ellesera quelque peu effrayante mais ce sera bien pis quelques instants après,quand ce sera au tour de la phase de la lueur diffuse de se mouler sur laperception physique : la tête deviendra blanche, d'un blanc d'outre-tombe.Par moments, on croit voir un fantôme.

A ce stade, surviennent souvent de curieuses hallucinations, sans doutepar moulage du phosphène sur des idées associées : on croit voir unebarbe ou un turban, là où on sait qu'il n'y en a pas.

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C'est alors qu'il est souvent plus fort que soi d'avoir peur, d'une peur innéeet instinctive, irrésistible, bien que l'on sache parfaitement qu'il s'agitseulement d'une expérience phosphénique. A ce moment, l'on s'amuse desa propre peur.

Nous voyons par cette expérience la profondeur de l'action desphénomènes phosphéniques sur le psychisme humain. L'important, ici, estde relever le moulage complexe et progressif de chaque phase duphosphène sur la perception physique.

Une fois les réglages de distance faits, cette expérience est très facile àréaliser en groupe.

2/ La vision sépulcrale :

Nous avons donné ce nom à l'expérience que voici, à cause del'impression un peu particulière qu'elle donne, mais elle semble assezfacile à expliquer.

Dans une pièce où l'on peut faire une très bonne obscurité, disposons, parexemple, une petite table blanche sur un tapis noir, devant un mur sombre.Sur la table, nous plaçons différents objets aux couleurs franches,principalement des verts et des rouges, sauf un petit objet de teinte un peuneutre vers le centre.

Les spectateurs sont disposés d'un seul côté de la table. Ils vont regardersans bouger les yeux. Cette immobilité parfaite des globes est la conditionnécessaire à la réussite de cette expérience.

Comme dans le cas de l'étude du reflet du soleil sur l'eau, cette immobilitédoit être obtenue par la relaxation des muscles sur l'orbite et non par leurcrispation.

Il faut fixer l'objet de couleur neutre. De plus, il faut demander auxparticipants de lever la main, les doigts écartés, de telle sorte qu'ils laperçoivent sans qu'elle coupe le rayon visuel qui va à l'objet neutre, maispourtant le bord de la main étant tout proche de cette ligne.

L'aide qui manipulera le commutateur est derrière les spectateurs, avecune très forte lampe, de préférence avec réflecteur braqué vers le pointneutre.

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On éteint l'éclairage d'ambiance. Il faut alors que l'obscurité de la piècesoit très bonne puisque les assistants ne portent pas de bandeau.

Puis l'aide-manipulateur va allumer la forte lampe sur le rythme suivant :une seconde d'éclairage, douze secondes d'extinction.

Au début, il ne se passe rien. Après quelques instants, des taches blanchesapparaissent pendant la longue extinction ; puis après environ deuxminutes, ces taches ont revêtu la forme des objets que l'on distingue trèsbien.

A ce stade, beaucoup de personnes s'imaginent voir dans l'obscurité maisil leur est facile de vérifier que c'est faux, en bougeant la main levéependant le temps obscur. Alors, elles la voient toujours à la même place etla perçoivent par les sensations cénesthésiques à un autre endroit, ce quileur donne l'impression cocasse d'avoir deux mains à la place d'une seule.L'une est vue d'une teinte un peu plus blafarde, fantomatique, là où étaitla main; l'autre est perçue par les sensations cénesthésiques (articulaires,musculaires et autres), là où la main est vraiment.

Les spectateurs prennent ainsi conscience qu'il s'agit D'UN MOULAGE DU PHOSPHÈNE SUR

LA PERCEPTION PHYSIQUE.

Une autre preuve peut en être fournie par un aide qui retire un objet de latable pendant le temps obscur. C'est une surprise pour l'assistance quandon rallume car l'objet continue à être vu à sa place première. Lapersistance rétinienne n'étant que de 1/16 de seconde, il s'agit bien là d'unphénomène phosphénique, de la catégorie appelée en psychologie“ éidétique ”, c'est-à-dire vision très nette sans perception physique,pourtant discernable de celle-ci. C'est de nouveau “ une para-perceptionaxiomatique ” qu'on ne peut pleinement réaliser qu'après l'avoir vécue.

En analysant encore davantage ce qu'ils perçoivent, ces expérimentateurss'en rendront encore mieux compte : les objets blancs n'ont pas vraimentla teinte de leur peinture mais l'allure blafarde de la phase de lueur diffusedu phosphène.

Souvent, il y a inversion des couleurs, les objets rouges paraissant verts,mais pas toujours ; très rarement, les blancs apparaissent en noir.

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On notera également que les objets apparaissent un peu plus gros quenaturellement, ce qui est lié probablement à la tendance que possède laphase de lueur diffuse du phosphène à se dilater, phénomène que nousavons déjà vu dans la dernière expérience étudiée ci-dessus, à propos dumoulage du phosphène sur un visage.

On remarquera aussi que ce n'est pas au centre de la vision que cephénomène est le plus net mais au contraire en périphérie. Si la table estpetite, ce sont les objets de l'environnement qui apparaissent plus qu'elle,pourvu que les teintes y soient contrastées.

Les objets perçus au cours de cette expérience, comme dans la suivante,baignent dans une lumière blafarde, inquiétante, qui évoque une vision del'autre monde, d'où le nom que nous avons donné à cette expérience de“ vision sépulcrale ”. L'explication de cette impression d'outre-tombe estprobablement la même que pour l'expérience précédente.

3/ La chambre mystérieusement illuminée :

Le mécanisme des deux expériences ci-dessus sera encore précisé par unetroisième expérience qui met encore plus en évidence les curieusespropriétés de moulage du phosphène sur la perception physique.

Pour cela, il faut que la chambre où l'on fera cette expérience le soir, aulit, soit vraiment bien obscure.

On remarquera que parfois après avoir éteint la lampe qui sert à faire lesphosphènes, située au-dessus du lit, on a l'impression que l'on continue àvoir la pièce comme éclairée d'une lueur étrange. D'autres fois, cephénomène ne se produit pas.

Pourquoi cette différence ?

On fera alors l'expérience suivante : si pendant les trente secondes defixation de la lampe, ou mieux les trois minutes pour le co-phosphène, onpense à un sujet précis qui n'a rien à voir avec cette pièce, sujet commed'habitude choisi à l'avance, quand on éteint, la pièce paraît normalementobscure.

Mais si pendant la durée de la fixation de la lampe et surtout pendantla présence du co-phosphène, sans bouger les yeux on porte attention

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à tous les détails de la chambre les uns après les autres, avec uneassiduité soutenue, C'EST ALORS QUE, LORSQUE L'ON ÉTEINT,ON CROIT PERCEVOIR TOUS LES DÉTAILS DE LA CHAMBREET UNE DOUCE ET MYSTÉRIEUSE LUMIÈRE QUI LABAIGNE.

Cette expérience est fondamentale car elle montre que l'attention, donc lavolonté, dirige la “ substance phosphénique ” par un mécanismeinconscient, vers d'autres régions de la conscience du sujet, y créant desimages précises mais d'une nature indéfinissable (para-visionaxiomatique).

Notons que comme dans l'expérience précédente, le moulage duphosphène sur la perception physique n'apparaît qu'après la disparition decelle-ci. Nous sommes donc déjà en pleine vie mentale, ce qui nousprépare à mieux comprendre le moulage du phosphène sur la pensée.Une variante de cette expérience se fait en groupe : dans une pièce, trèsobscure par ailleurs, il y a seulement un bâton d'encens allumé. Lesassistants fixent son extrémité rougeoyante. Après un temps d'incubation,subitement, tout le groupe voit la pièce bien éclairée de cette sorte delumière qui fait penser au surnaturel.

Il semble que ce qui se passe dans ce cas, c'est que ce phosphènedifficilement perceptible, qui accompagne la longue fixation de la pointebrillante, se dirige, se moule et se fixe sur la très faible perception, dansla pénombre, des objets de la pièce. Pour une certaine “ masse critique ”,le phénomène devient brusquement apparent à la conscience. Le tempsd'incubation est à peu près le même pour toutes les personnes normales.Nous avons vu, tout au long du chapitre III, qu'il en est de même de tousles rythmes phosphéniques.

4 / Moulage du phosphène sur la pensée par le Mixage dans le super-phosphène :

Nous avons déjà décrit le phosphène entretenu par l'éclairage périodiquede deux secondes d'allumage et deux secondes d'extinction, p.79 lesuperphosphène.

Nous avons aussi décrit le Mixage dans ce phosphène qui transformel'image mentale visuelle choisie en vision, d'une façon très progressive, auchapitre V, sous-titre E.

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On éprouve même un certain sentiment de la transmutation du phosphèneen pensée.

Le rappel de cette expérience a sa place ici car elle vient couronner latransformation progressive du moulage du phosphène sur des objetsphysiques en moulage sur des objets purement mentaux, avec tous leséchelons intermédiaires imaginables.

Ceci le fait, une fois de plus, apparaître comme un intermédiaire entre lemonde physique et celui des représentations mentales.

Cette propriété de moulage ayant été mise en évidence par cesexpériences, on comprend qu'elle joue d'une façon ininterrompue au coursde l'entraînement au Mixage et que c'est une des raisons majeures pourlesquelles celui-ci conduit à une pensée plus dense, à des images mentalesqui présentent déjà certaines des caractéristiques des phosphènes, c'est-à-dire plus lumineuses et donnant une sensation de concrétisation déjà plusproche de la perception physique : donc, à des images mentalesintermédiaires entre la pensée et la vision dont nous avons déjà parlé etqui s'appellent “ éidétiques ”, propriété de moulage qui, si l'on insiste,conduit à de vraies visions.

Ceci nous amène à distinguer l'hallucination de la vision : dansl'hallucination, le sujet confond le réel et l'imaginaire. Par exemple, ayantpris du L.S.D., il va voir ovale une fenêtre qui est rectangulaire(hallucination visuelle) et au lieu de percevoir le poids de son corps, sesentir si léger qu'il croit pouvoir s'envoler en se jetant par la fenêtre(hallucination cénesthésique).

Dans la vision, le sujet a la sensation que ce qu'il perçoit est aussi réel,voire même souvent plus réel que le physique, mais il SAIT, par unesensation que l'on peut appeler “ sui generis ” ou “ axiomatique ”, que cen'est pas physique mais appartient à un autre univers.

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II.

LA PENSÉE,GERME DE CRISTALLISATION

DANS LE PHOSPHÈNE, SOLUTION MÈRE

La comparaison que voici est applicable surtout à l'évolution d'un thèmede Mixage, conservé comme centre principal d'intérêt pendant de longuespériodes.

Si un corps, du sulfate de cuivre par exemple, est dissout dans de l'eau, detelle sorte qu'elle en soit saturée, et si on jette dans ce liquide quelquespetits cristaux de ce corps assez rapprochés, chaque cristal va grossir enattirant les molécules de la solution ; puis les cristaux vont s'accoler. Parun phénomène comparable à la cicatrisation, les nouvelles molécules vontse mettre de préférence dans les creux, de telle sorte qu'il n'y aura plusqu'un seul cristal qui continuera à grossir. Mais tant qu'il est dans lasolution bleue de sulfate de cuivre, on le voit moins. C'est quand il en estsorti que l'on constate la jonction des petits cristaux en un seul bienorganisé.

D'une façon un peu comparable, nous avons vu que lorsque le sujet seplaint de n'avoir pu mettre dans le phosphène que des débris de l'imagevisuelle choisie, il faut le rassurer : elle se construira d'elle-même et cesdébris arriveront à jonction ; encore qu'ici, c'est par un processus brusque,précédé de quelques prémices. Il ne s'agit donc que d'une lointainecomparaison.

Mais par contre, pour ce qui est de l'effet étalé sur des semaines ou desmois des exercices quotidiens avec le même thème, on observe unedensification progressive du thème choisi, avec croissance de sesramifications, d'une façon bien progressive, et la comparaison ci-dessusparaît s'appliquer avec plus d'exactitude.

Elle paraît très valable aussi pour le Mixage dans le “ super-phosphène ”,ou phosphène entretenu, puisque dans ce cas, c'est la pensée mixée qui, aucours d'une seule séance, acquiert plus ou moins lentement la densitéd'une vision ou presque.

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III.

FORMATION DE SEL PHOSPHÉNIQUE

Voici maintenant une comparaison très importante. L'augmentation de ladensification de la pensée, clé de la meilleure mémoire qui résulte duMixage, peut être comparée aux conséquences d'une réaction chimique :le phosphène et la pensée se combinent comme le feraient un acide et unebase. De la combinaison de ces deux derniers éléments, résulte un sel plusdense que chacun des corps originaux, combinaison accompagnée, dansla plupart des réactions chimiques, d'une libération d'énergie. Ainsi,l'hydrogène et l'oxygène, en se combinant, donnent de l'eau plus denseque chacun des deux et se cristallisent en une infinité de combinaisons deformes, visibles dans les cristaux de neige (que l'on devrait exactementappeler “ macles d'eau ” car ce sont des groupements de cristaux, d'où leurinfinie variété). D'autre part, la combinaison de l'oxygène et del'hydrogène engendre des sons, si elle est explosive et en plus, de lachaleur et de la lumière.

Il semble que cette explication des effets du Mixage ne soit pas seulementune comparaison. Nous estimons en effet avoir trois preuves que lephosphène est extérieur au cerveau : il est photographiable ; sa troisièmephase, la lueur diffuse, permet de voir les objets physiques en pleineobscurité et il est très transmissible par télépathie.

Or, la disposition des cellules cérébrales du cortex rappelle celle descellules rétiniennes (voir “ Les Homologies, ou les analogies dumicrocosme et du macrocosme ”, chapitre I, sous-titre III, E).

Ainsi, le cortex nous apparaît comme une gigantesque rétine à détecter lapensée, comme la rétine détecte la lumière. Dans cette explication,lorsque nous formons, par exemple, l'image mentale d'une maison, nouscréons une sorte de sculpture dans une substance subtile ayant la forme decette maison. Elle reste emmagasinée dans notre environnement. Lorsquenous la rappelons à notre conscience, un rayon de lumière mentale unitcette photographie à trois dimensions à notre cortex, comme la lumière vad'un objet que nous regardons à notre œil.

D'après cette hypothèse, la pensée et le phosphène seraient réellementdeux substances de densité différente. Lorsqu'elles se combinent, elles

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donneraient naissance à un vrai sel, c'est-à-dire à toutes ces pensées quijaillissent par la combinaison des deux. Ces pensées sont plus densescomme le sel est plus dense que les deux corps qui lui ont donnénaissance, de bonne qualité logique comme le sel cristallise en formesgéométriques, c'est-à-dire de formule mathématique simple,abondantes en variété comme les cristaux se groupent en macles auxformes infinies.

Le dégagement d'énergie accompagnant la réaction expliquel'augmentation du dynamisme mental qui revêt des formes multiples,principalement une augmentation des associations d'idées, de l'espritd'initiative et une sensation de bien-être liée à l'expérience.

En faveur de cette explication, notons qu'une image visuelle demouvement, par exemple celle d'une roue qui tourne, placée dans lephosphène, produit plus vite des effets surnuméraires que la même imageimmobile. De même, en agitant deux corps susceptibles de se combiner,on accélère la réaction.

En faveur encore, la grande variabilité de l'apparition des fruits duMixage : tantôt lents et progressifs, comme ces combinaisons quinécessitent des temps géologiques pour se faire, tantôt brusques, commedes explosions. En faveur également, le fait qu'une vive émotionaccompagne le Mixage de l'image visuelle peut jouer le rôle d'allumetteprovoquant l'explosion.

Même si on rejette l'aspect un peu métaphysique de l'explication ci-dessus, n'oublions pas qu'il ne se passe rien dans le cerveau qui n'ait unsubstratum chimique. Le moindre ordre transmis à un muscle estaccompagné de libération de corps neuro-transmetteurs à chaque jonctionnerveuse.

Donc au phosphène, isolément, correspondent certaines réactionschimiques, et de même à la pensée lorsqu'elle est seule. Il est donc trèsprobable que le fait de mélanger la pensée au phosphène provoqueréellement un mélange inhabituel de réactions chimiques et il n'est doncpas étonnant que le résultat ait tout l'aspect de celui d'une réactionchimique complexe qui existe très probablement.

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IV.

EXPLICATION NEUROLOGIQUE DELA PERSISTANCE DES EFFETS

ENTRE LES SÉANCES

Nous verrons (chapitre VIII, A), à propos de l'effet du Mixage sur lafaculté d'attention, qu'il a été prouvé par des tests de groupe que les effetsdu Mixage persistent entre les séances. Cela n'est vrai non pas que pourcette faculté mais pour l'ensemble de l'amélioration de l'activité cérébrale.

Nous avons dit également (au chapitre V, A, 7°) qu'il est trèsvraisemblable que les neurones qui ont été fortifiés par cet entraînementsont les fibres antéro-postérieures qui relient la région du cunéus, pointepostérieure du lobe occipital, aux lobes frontaux.

Pour aller plus loin sur le mécanisme physiologique de l'action duMixage, il faudrait tout d'abord disposer d'animaux de laboratoire vivants,avec des électrodes implantées en différents points du système nerveux ;les dresser, par récompense, à regarder un éclairage assez fort pendant unedemi-minute. Les laisser ensuite en obscurité. Si consécutivement àl'éclairage, l'on observe une activité électrique de trois minutes dans l'undes centres nerveux, c'est que ce serait très probablement lui qui seraitprincipalement à l'origine du phosphène.

Ensuite, toujours par les électrodes implantées, on pourrait suivre sadiffusion dans les autres régions du cerveau.

Il est vrai que beaucoup objecteront que les animaux n'ont probablementpas les mêmes réactions phosphéniques que nous.

Nous avons fait des essais sur toutes les races humaines ; nous n'avons pastrouvé de différence, ni dans les descriptions des coloris de phosphènes,ni dans la durée des phases.

Il est même très étrange de constater à quel point le phosphène est uneconstante dans l'humanité.Il est donc peu probable que, par exemple, chez les singesanthropomorphes, les différences soient grandes avec l'humanité, de cepoint de vue.

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Enfin, souvenons-nous que des étudiants en médecine se sont portésvolontaires pour l'expérience suivante : subir des injections quiprovoquaient des crises d'épilepsie artificielles chez des sujets qui n'enavaient jamais eues antérieurement. Or après, ils continuaient à avoir descrises spontanément.

Les voies neurologiques de l'épilepsie avaient été créées, expériencetristement négative pour l'existence des jeunes gens qui s'y étaient prêtés.

On comprend qu'à l'inverse, on puisse enrichir son intellectualité enouvrant des voies neurologiques nouvelles par l'écoulement de l'énergiedu phosphène dans les directions que la personnalité aura librementchoisie, comme dans notre expérience de la chambre mystérieusementilluminée, mais ici, vers des régions supérieures du cerveau.

V.

FAIBLESSE DE LA THÉORIE CLASSIQUESUR L'ORIGINE DES PHOSPHÈNES

On prétend parfois que les phosphènes sont dus à la destruction dupourpre rétinien pendant l'éclairage, sa reconstruction s'effectuant ensuiteen obscurité.

Or, ceci est faux pour une raison très simple : le phosphène passe, nousl'avons vu, par les trois couleurs physiologiquement fondamentales,détectées par les trois variétés de cônes correspondantes, lesquellesn'existent que dans la région centrale de la rétine.Or, le pourpre rétinien n'est présent que dans les bâtonnets, c'est-à-diredans la région périphérique de la zone sensible de la rétine.

D'autres expériences sont peu compatibles avec ce genre d'explication desphosphènes.Ainsi, si l'on fait deux phosphènes superposés avec deux lampes de mêmeforce mais l'une dans un réflecteur et non l'autre, de telle sorte que l'un desphosphènes sera large, l'autre étroit, on voit le petit phosphène serapprocher du gros ; puis un échange a lieu entre les deux, soit comme unéclair qui jaillit du petit vers le gros, soit semblable à une coulée de lavequi s'en écoule. Ensuite, les deux phosphènes s'écartent l'un de l'autre.

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De même, le fait que si l'on envoie brusquement le regard latéralement, lephosphène continue quelque peu son mouvement puis revient en place,comme le ferait un corps flottant dans l'humeur vitrée, ce sur quoi nousreviendrons dans le cinquième cours, lors de l'étude de l'étrangeté desmouvements des phosphènes.

Cette expérience, comme bien d'autres, cadre mal avec l'explication desphosphènes par les variations d'état du pourpre rétinien.

VI.

COMPARAISONS EXPLICATIVES (OU SIMULATIONS)DE L'AUGMENTATION DE L'ÉNERGIE CÉRÉBRALE

PAR LE MIXAGE

A

LE PHOSPHÈNE, ÉTAGE DE TRANSFORMATIONINTERMÉDIAIRE DE L'ÉNERGIE LUMINEUSE

EN ÉNERGIE MENTALE

Autant que possible, le moniteur donnera pendant le premier et ledeuxième cours, pour reposer l'élève entre les expériences de Mixage, lesexplications de ses effets que nous allons expliquer maintenant car ellesdépouillent cette méthode de son aspect inexplicable, mystérieux, avec unsous-entendu de presque surnaturel. Nous le répétons car c'est trèsimportant.

Un sujet intelligent persévérera plus facilement pendant le moisd'amorçage, si son courage est soutenu par une logique.

Jusqu'à présent, nous avons donné des comparaisons avec le plâtre et lacristallisation qui expliquent la plus grande densité statique de la pensée.Par la formation de “ sel phosphénique ” laquelle libère une énergie, puispar le transport de cette énergie des régions occipitales vers les régionsfrontales, nous avons commencé à expliquer l'augmentation dudynamisme mental qui résulte de la pratique du Phosphénisme.

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Mais pour qui possède une expérience un peu prolongée dans ce domaine,il devient évident que cette augmentation du dynamisme mental est sifantastique qu'une source d'énergie bien plus puissante que l'énergiechimique potentielle habituelle au cerveau, même en admettant qu'elle seréorganise autrement, est à la disposition du chercheur.

Après un entraînement suffisant, surtout à la pensée associée à la fixationdu soleil, l'expérimentateur ressent très nettement, intérieurement, quec'est l'énergie lumineuse qui est transformée en énergie mentale.

Certes, il s'agit là d'un mode de connaissance subjectif, une intuition ;mais cette dernière est tellement générale chez les pratiquants et tellementcatégorique qu'il faudra plus tard entreprendre les recherches delaboratoire nécessaires pour la vérifier objectivement.

En attendant ces recherches, en particulier électro-encéphalographiques,qui pourraient asseoir solidement cette intuition formelle de tous lespratiquants, nous suggérons quelques comparaisons qui aideront àcomprendre le mécanisme de cette transformation.

Il semble très probable que si l'on pense en fixant un fort éclairage, unecertaine proportion de l'énergie lumineuse est toujours transformée enénergie mentale.

Mais alors, à quoi bon utiliser le phosphène, pourra-t-on rétorquer ? Voiciles comparaisons qui expliquent la nécessité de la présence duphosphène :

a/ Analogie avec un poste récepteur de T.S.F. :

Comparons d'abord avec ce qui se passe dans un appareil de T.S.F.

Dans l'antenne, le courant varie de sens un très grand nombre de fois parseconde. Pour les ondes courtes, la fréquence de ce renversement peut êtrede plusieurs millions par seconde. C'est pourquoi on appelle cet étage “ lahaute fréquence ”.La membrane du micro est relativement lourde par rapport à l'électronlibre, dans le fil de l'antenne. De plus, elle doit se mouvoir à la fréquencedes ondes acoustiques audibles, en moyenne 440 par seconde (le “ la 3 ”),en tout cas entre 16 vibrations par seconde et 30 000. C'est la bassefréquence.

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L'écart de fréquence est tel que pour augmenter le rendement de latransformation de haute en basse fréquence, on ajoute un étageintermédiaire de moyenne fréquence.

b/ Analogie avec le transport de l'électricité :

D'une façon comparable au complexe hydro-électrique de la Baie deJames, le plus puissant du monde, l'énergie électrique sort à 735 000 volts,puis elle est transportée à cette tension dans les régions glacées.Dans les régions habitées, elle circule à 300 000 volts, enfin est distribuéeà 130 volts dans les foyers, au Québec.

Sur le réseau français, l'énergie qui sort à très haute tension, variablesuivant les usines, est ensuite transportée à une tension moyenne, 20 000volts, puis distribuée chez le particulier à 220 volts, en général.

Dans ces cas encore, il a fallu introduire un étage intermédiaire pourfaciliter le transport de l'énergie des usines aux consommateurs. Demême, le phosphène favorise le transport de l'énergie lumineuse reçue parl'œil au cortex frontal (surface du cerveau en rapport avec la pensée) enprenant relais dans les zones visuelles du cortex, c'est-à-dire occipitales,et les centres nerveux intra-cérébraux, davantage en relation avec lephosphène dont on ignore encore la localisation neurologique.

c/ Comparaison avec les transferts d'énergie dans les étoiles :

Or, il ne faudrait pas croire que la présence d'un étage intermédiaire dansla transformation des énergies soit spécifique des œuvres humaines. Bienau contraire, cette structure est générale dans la nature. Par exemple, enastronomie : la lumière qui naît au centre des étoiles par suite de lacompression qui écrase les atomes ne peut pas sortir directement del'astre. Si paradoxal que cela paraisse, ce n'est pas elle qui nous éclairedirectement. Elle se heurte à une couche gazeuse opaque où son énergieest transformée en chaleur et en turbulence. Il en résulte des bulles quiexplosent en surface, créant des ondes sonores si puissantes que leurcompression échauffe les gaz de cette zone, à un point tel qu'ils endeviennent brillants. C'est cette lumière que l'on pourrait appeler “ dedeuxième main ” que nous recevons.

Soit dit en passant, quel beau symbole que ce soit le son qui engendrenotre lumière. “ Au commencement était le Verbe ” (St Jean, I - 10).

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d/ Comparaison avec la chimie de la contraction musculaire :

Bien plus, en biologie, ce n'est pas un étage intermédiaire que noustrouvons lors de la transformation des énergies, mais un nombre si élevéque l'on serait presque tenté de le traiter d'infini.

En fin de compte, à peu près toutes nos énergies physiques proviennentd'une combustion du carbone des aliments et d'un peu de leur hydrogène,c'est-à-dire de leur combinaison avec l'oxygène provenant de larespiration. Cependant, pour que le processus soit lent et réglable enfonction des besoins de l'organisme, il y a tellement d'étapesintermédiaires que depuis longtemps déjà, on a donné à ce processus lenom “ d'oxydo-réduction ” qui fait plus savant. Mais en fait, il s'agit bien,au total, d'une combustion lente et réglable.

Par exemple, lors de la contraction musculaire, l'acideadénosinetriphosphorique se décompose brusquement, ainsi que lephosphagène, pour libérer l'énergie nécessaire à la contraction, puis il serecompose. Evidemment, les forces nécessaires à cette recompositionproviennent du milieu sanguin. Là encore, il a fallu un circuit chimiqueintermédiaire pour la transformation des énergies potentielles du sang entravail musculaire.

On pourrait citer des exemples à l'infini, de la nécessité d'étagesintermédiaires pour faciliter les transformations d'énergie. Nous lerépétons, c'est surtout en biologie que ces étages sont nombreux etcomplexes.

Il ressort de ces analogies que NOUS AGISSONS CONFORMÉMENT ÀUN PROCESSUS PROFONDÉ-MENT NATUREL, UNIVERSEL,LORSQUE NOUS UTILISONS LE PHOSPHÈNE COMME POSTE DETRANSFORMATION DE L'ÉNERGIE LUMINEUSE EN ÉNERGIEMENTALE.

Nous allons maintenant chercher à préciser le mécanisme de cettetransformation.

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B.

SIMULATION DU MIXAGE PAR VENT ET BALLES

Précisons, par une simulation, le mécanisme d'accumulation dans lephosphène de l'énergie lumineuse, puis de sa transformation en énergiementale.

Représentons-nous une surface plane horizontale sur laquelle se trouventdes sphères en caoutchouc mousse très légères. Ces sphères sont de deuxtailles différentes et disposent de peu de place par rapport à leur nombre.En conséquence, les grandes se toucheront, les petites se placeront entreles grandes, une par espace libre entre trois grosses si les taillesconviennent.

Cet arrangement symbolise l'état chimique du cerveau au repos avantl'opération de Mixage phosphénique : certaines molécules sont combinéesentre elles, en arrangement régulier.

Imaginons derrière ce plan horizontal, une surface montante, non pasplane mais dotée d'une légère courbure, qui va en s'accentuant lorsque l'ons'éloigne du plan horizontal (donc courbure concave vers le haut).

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Fig. 10 : Simulation par vent et balles de l'opération de Mixage phosphénique ; symbolisationde l'état de la rétine avant le début de l'expérience : Au début, les balles sont au repos et

serrées. Leur taille leur impose donc des dispositions déterminées, ce qui symbolise lescombinaisons chimiques existant dans le système visuel avant l'éclairage.

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Devant le plan horizontal, survient un vent dirigé vers les balles. L'énergiede ce vent symbolise celle de la lumière qui frappe la rétine.

Le souffle va pousser les balles sur le plan incliné et, de plus, séparer lesgrosses des petites. En effet, le volume, donc le poids, croît suivant lecube, tandis que la surface des boules croît suivant le carré du rayon. Parsuite, une même surface de chacune des variétés de boule, qui subira lamême pression du vent (à peu près, en raison de la différence de courburesdes boules), correspondra à un poids plus lourd à élever sur les grosses.

Les petites balles monteront plus vite que les grosses. Donc les grosses segrouperont en bas de la pente inclinée, les petites en haut.

Cette séparation des balles correspond à des dissociations de corpschimiques complexes sous l'effet de l'énergie lumineuse, que cettedissociation soit rétinienne ou cérébrale.

Ces balles se stabiliseront donc à deux niveaux et s'y maintiendront tantque le vent soufflera (c'est-à-dire, dans notre comparaison, tant que lalumière frappera l'œil).

Il y a donc, à ce stade, une énergie potentielle accumulée dans cessphères qui ne demande qu'à retomber (c'est-à-dire une énergie

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Fig. 11 : Simulation par vent et balles de l'accumulation d'énergie potentielle dans larétine, pendant l'éclairage : le vent qui maintenant souffle fait monter les balles sur la

pente et de plus, les sépare. Ceci symbolise l'action de la lumière sur certainescombinaisons chimiques qu'elle dissocie, y accumulant ainsi une certaine énergie

potentielle (la force qu'il a fallu pour monter les balles sur la pente).

Vent

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chimique potentielle dans la rétine et le cerveau que seule la présence dela lumière empêche de se libérer).

Ceci explique qu'il ne sert à rien de regarder longtemps la lumière, demême que sur notre surface courbe, un vent donné ne fera pasmonter les balles plus haut parce qu'il souffle plus longtemps, une foisun certain état d'équilibre obtenu.

Quant à fixer une lumière trop forte, cela reviendrait à un coup de vent quiferait sauter les balles hors de nos deux plans, et même arracherait le planincliné : juste bon à casser le matériel.

Maintenant, ce vent de force raisonnable s'arrête. Ceci correspond àl'obscurité qui, dans l'opération de Mixage dans le post-phosphène,succède à l'éclairage moyennement fort.

Les balles vont évidemment retomber et, en raison du manque de placequi fait partie de notre hypothèse primitive, seront obligées de reprendreles mêmes positions respectives.

Le manque de place, c'est l'équivalent des lois rigides de la chimie quicommandent les combinaisons et reconstructions de corps, conduisanttoujours aux mêmes résultats lorsque les conditions sont les mêmes.

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Fig. 12 : Simulation par vent et balles de la formation du phosphène seul :En retombant, les balles libèrent leur énergie potentielle sous forme de bruit et de chocs

élastiques. Ceci symbolise le phosphène seul, provoqué par la récupération dans les voiesvisuelles de l'énergie lumineuse accumulée.

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Nous savons que cette destruction par la lumière et reconstruction enobscurité existent pour le pourpre rétinien. Nous savons aussi que ce n'estpas lui qui entre en jeu dans la phase colorée des phosphènes, puisqu'iln'existe pas dans la région des cônes.

On peut supposer que des cycles chimiques comparables existent danscette région centrale de la rétine et dans les régions du cerveaucorrespondantes (Cf. “ L'Ophtalmologie en clientèle ” par A. Rochon -Duvignaud et Descola. Ed. Maloine).

Or, les balles, en retombant, vont faire du bruit. L'énergie potentiellequ'elles possédaient lorsqu'elles étaient sur le plan incliné va donc êtretransformée en ondes acoustiques.

De même, l'énergie potentielle accumulée par la lumière, dans desmodifications chimiques, est libérée par le retour à l'état primitif et semanifeste alors par cette “ paralumière ” qu'est le phosphène, cetteluminosité dont nous avons précisé qu'elle est d'un type tout à fait spécial :

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Fig. 13 : Simulation par vent et balles de l'opération de Mixage phosphénique :récupération de l'énergie potentielle libérée pendant la chute : le vent cesse de souffler.

Les balles retombent. L'énergie potentielle qui s'y était accumulée peut être récupéréepar un moulinet et un cornet acoustique. Ceci symbolise la récupération de l'énergie des

phosphènes pour la pensée, lors du Mixage phosphénique.

Moulinet

Cornet acoustique qui récupèrel’énergie sonore de la chute.

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ni perception physique, ni simple jeu de l'imagination, au contrairequelque chose de spécifique et qui, à bien des points de vue, estintermédiaire entre la vision physique et la pensée.

Revenons à nos balles : elles vont rebondir plusieurs fois, ce qui feralongtemps du bruit qui est de l'énergie potentielle libérée, perdue pardispersion dans l'air environnant.

Mais si à la base du plan incliné, nous plaçons un moulinet, celui-cirécupérera l'énergie des balles qui le feront alors tourner au lieu derebondir plusieurs fois. L'énergie de ce moulinet pourra être transforméeen courant électrique aux usages infiniment variés.

L'équivalent du moulinet, dans le Mixage phosphénique, c'est la penséeque l'on maintient dans la conscience pendant la présence du phosphène,le choix de la pensée qui profitera de cette énergie étant encore plus vasteque celui des usages possibles de l'électricité.

Mais on peut d'ailleurs affiner la comparaison, en remarquant quel'intensité et la durée du phosphène sont les mêmes, que l'on y associe ounon la pensée.

Nous remplacerons donc le moulinet par un cornet acoustique quirecouvrira le plan incliné, récupérant ainsi l'énergie du bruit, donc desondes acoustiques provoquées par la chute des balles. C'est cette énergieacoustique (c'est-à-dire le phosphène dans notre comparaison) qui seratransformée en énergie électrique (par exemple par un dispositif du genrequartz piézo-électrique ultra-sensible, pour le principe), c'est-à-dire, dansnotre comparaison, en énergie mentale.

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C.

SIMULATION PAR PLUSIEURS COUPLES DE BALLES DE LA SUCCESSION DES COULEURS

DANS LE POST-PHOSPHÈNE

Nous avons déjà vu au chapitre IV, sous-titre C, une simulation qui permetde comprendre pourquoi les couleurs des phosphènes correspondent auxtrois catégories de cônes mais jamais au mélange de leur activité.

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Fig. 14 : Simulation par vent et balles de l'ordre de succession des couleurs dans le post-phosphène : nous voyons maintenant de dessus, la pente représentée en coupe dans les quatrefigures précédentes. Les balles les plus légères arrivent les premières vers le haut, région dans

laquelle les cannelures sont moins marquées, puis se terminent par une zone presque plate. Si levent s'arrête à ce stade, ce sont les petites balles qui retomberont les dernières sur le plateau de

départ et au centre. Ceci symbolise l'ordre des couleurs dans le post-phosphène : aprèsl'extinction de la lumière, c'est la couleur bleue qui se présente la dernière, mais bien au centre.

Gouttièrelatérale

Gouttièrecentrale

Gouttièrehorizontale

Soufflerie

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Peut-on arriver, par la comparaison avec les balles, à mieux saisir l'ordrede succession des couleurs dans le post-phosphène ?

Nous imaginerons non plus un mais trois appareils semblables auprécédent, correspondant chacun à l'une des catégories de cônes.

Donc sur chaque appareil, il y aura de nouveau un couple de balles maischacun de ces couples sera très différent des deux autres par la taille : laplus grosse balle du couple de taille moyenne sera plus petite que la pluspetite balle du couple le plus gros, et de même pour le rapport du pluspetit couple au moyen.

La courbure de la surface où roulent les balles s'accentuantprogressivement, les balles ne continueront pas leur mouvement tant quele vent soufflera, mais s'arrêteront à un point d'équilibre.

Attendu que lorsque le vent souffle, les petites balles montent plus hautque les grosses ; puisque le plan est en pente courbe concave vers le haut,les trois couples de balles ne stabiliseront pas leur ascension à la mêmehauteur.

En conséquence, lorsque le vent s'arrête, le couple de grosses boules, quialors n'obéit plus qu'à la gravitation, aura un trajet bien moindre àparcourir, donc sera retombé avant le couple moyen et de même celui-cipar rapport au couple de petites balles.

Elles s'engagent donc sur les conduits latéraux les premières. Ainsi, lespetites seront également les premières à retomber sur les côtés de laplanche horizontale de départ. Evidemment, ce n'est réalisable que parune forme aérodynamique correcte des surfaces où circulent les balles.

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D.

SIMULATION PAR VENT ET BALLESDE LA SYMÉTRIE DES COULEURS ENTRE

LE CO- ET LE POST-PHOSPHÈNE

Nous nous souvenons que, schématiquement, l'ordre des couleurs dans lepost-phosphène est vert - rouge - bleu, tandis que dans le co-phosphène,il est bleu - rose et parfois, un bref instant, vert.

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Soufflerie

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Nous pouvons simuler cette symétrie avec un seul plateau suivi d'unepente et six variétés de balles de tailles réparties comme précédemment.

Mais en plus, à partir d'une certaine hauteur du plan incliné, un léger dosd'âne central tend à rejeter les balles dans deux rigoles latérales quiredescendent en conduisant au plan horizontal.

Si le vent ne souffle pas longtemps, nous retrouvons exactement la mêmesituation que précédemment : les petites balles retombent les dernièresdans l'axe du plan. C'est l'équivalent du post-phosphène.

Mais si le vent souffle assez longtemps et, grâce à son tuyau d'arrivée,d'une façon assez centrale, les petites boules parvenues au pointd'équilibre avant les autres seront les premières rejetées sur les côtés.

Cette simulation rend compte de ce que le co-phosphène est surtoutautour de la source lumineuse, bien plus latéral en tout cas que le post-phosphène qui est surtout central, et que le co-phosphène est plusanarchique que le post-phosphène, parfois même se rallume plus oumoins, ce qui correspondrait à des boules retombées latéralement et quiseraient parfois reprises par le courant d'air sur le plateau.Ce sont ces boules réinjectées qui expliquent que le post-phosphènesuccède au co-phosphène si on éteint après trois minutes : le vent cesse,elles retombent alors par l'axe au lieu de s'engager par les rigoles latérales.On peut aussi imaginer un dos d'âne incomplet, c'est-à-dire plat au centre.Seules les boules arrivant sur ses côtés courbes retomberont latéralement.

C'est le co-phosphène. Les boules qui se stabilisent sur la zone médianeplane, ou même légèrement concave dans le sens du vent au lieu d'êtreconvexe, doivent attendre la fin du vent pour retomber. C'est le post-phosphène.Reste à trouver les équivalents, dans la chimie cérébrale, de toutes cessimulations.

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Fig. 15 : Simulation par vents et balles de la succession de l'ordre des couleurs dans le co-phosphène : les balles les plus légères étant parvenues les premières vers le sommet de la pente,

qui à cet endroit ne représente presque plus de cannelures, seront donc les premières à êtrerepoussées sur le côté par le vent et à redescendre par les gouttières latérales jusqu'au plan dedépart. (A l'inverse de ce qui se passe lorsque le vent s'arrête avant la fin de l'ascension de la

pente. Dans ce cas, les plus légères retombent en dernier et au milieu du plan de départ). Cecisymbolise le co-phosphène : lorsque la lumière persiste, c'est la couleur bleue qui se présente lapremière dans le co-phosphène alors qu'elle est la dernière à apparaître dans le post-phosphène

et de plus, elle prédomine latéralement.

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E.

L'EXTÉRIORISATION PAR L'ÊTRE VIVANTDE SA REPRÉSENTATION DU MONDE,

EXPLICATION DE L'EFFET CARACTÉRIELDU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE

En effet, il y a une loi de la biologie dont on ne parle pas assez mais quien recouvre d'autres plus connues : c'est que LES ÊTRES TENDENT ÀEXTÉRIORISER LEUR REPRÉSENTATION DU MONDE.

Il y a, dans “ La Science de l'âme ” d'André Dumas (Ed. Ocia), un trèsintéressant chapitre à ce sujet. Il cite le professeur Vignon, d'après lequelles insectes mimétiques extériorisent leur représentation du monde (p. 52de la 1ère édition). Admettons que la sélection naturelle multiplie, aucours des générations, les effets de ce mimétisme naissant, par lequel lesêtres échappent plus facilement à leurs prédateurs. On n'a jamais puobtenir, expérimentalement, de mutation progressive, c'est-à-dire quiadapte mieux l'être à son milieu, mais seulement des régressives. C'estpourquoi, à l'origine de chaque mutation qui améliore le mimétisme, il yaurait, d'après le professeur Vignon, cité par Dumas, cette “ idéeorganoformatrice ” engendrée par la contemplation du spectacle quienvironne l'individu.

D'ailleurs, même si on admet comme explication unique du mimétisme lasélection naturelle, les mutations la favorisant étant alors dues au hasard,le résultat n'en est pas moins que par ce mimétisme, l'être extériorise, pourqui peut le voir, le milieu que lui-même perçoit, donc sa représentation dumonde. Ici, la loi de sélection naturelle nous apparaît donc comme une loirestreinte qui n'est que l'un des mécanismes par lequel se manifeste cetteloi plus générale selon laquelle les êtres vivants tendent à extérioriser leurreprésentation du monde.Nous retrouvons largement cette loi dans l'espèce humaine.Ainsi l'art, surtout pictural, n'est pas autre chose que l'extériorisation de lavision du monde qu'en possède l'artiste.

Quand j'étais en Afrique du Nord, j'avais remarqué qu'entre les deuxAtlas, dans les régions sèches des hauts plateaux, les vents de sableérodaient souvent les montagnettes en forme de pyramides tronquées.

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C'est dire qu'en l'absence de l'action des êtres vivants sur leurs formes, lesforces de cristallisation reprenaient discrètement le dessus, comme dansles orgues de basalte, en Islande.J'avais déjà pensé que c'est parce que les Egyptiens avaient fréquemmentde telles formes sous les yeux qu'ils avaient été portés à les styliser dansleurs constructions pyramidales.

Mlle Nicole Rabetau nous a fait parvenir la documentation suivante quiconfirme admirablement ce point de vue : dans le “ NationalGeographical Magazine ”, il est paru, il y a déjà plusieurs années, unarticle sur le Sphinx. L'auteur y exposait qu'en Egypte, on trouve denombreux blocs rocheux ayant la silhouette d'un sphinx. Cetteressemblance serait due, d'après ce chercheur, à certains vents et courantsd'air locaux charriant des grains de sable. Lorsque certaines conditionssont réunies, le bloc est sculpté par eux, presque en forme de sphinx. Desschémas accompagnant l'article montraient les vents nécessaires pourcela.

Ainsi, le célèbre sphinx de Guizeh et ses semblables sont l'extériorisationde la représentation du monde que les Egyptiens avaient sous les yeux,une stylisation de leur environnement.

Ces différents faits confirment cette loi : les êtres tendent à extérioriserleur représentation du monde. Le mimétisme n'est qu'un cas particulier decette loi.

Si donc l'on pense en fixant le soleil, on aura tendance à extériorisersa représentation, C'EST-À-DIRE À DEVENIR UN ÊTRERAYONNANT, UN CŒUR CHAUD, UN SOLEIL DANS LASOCIÉTÉ.

Mais il ne suffit pas de fixer le soleil, il faut penser en même temps pourque sa représentation diffuse dans toutes les zones du cerveau, YCOMPRIS CARACTÉRIELLES.

Qu'est-ce qu'être un soleil dans la société ?Remarquons qu'au stade où il en est, le soleil ne prend presque rien à sonenvironnement. Tout au plus, des corps célestes de masse infime parrapport à la sienne sont-ils attirés sur lui par gravitation : des débris decomètes, des aérolithes, de la poussière cosmique, à condition qu'elle nesoit pas trop fine sinon la pression de radiation la repousse.

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Par contre, le soleil donne énormément, sous forme de radiations danspresque toutes les longueurs d'ondes connues, de noyaux d'atomes dans le“ vent solaire ”, de flux de neutrinos.

Mais tout ce qu'il donne, il le puise en lui-même car c'est la pressiondans les régions centrales, pression due à la gravitation, qui écrase lesatomes, libérant l'énergie qu'ils contiennent.

De même, celui qui pense en fixant le soleil ne demandera plus que trèspeu de choses au milieu où il vit, mais il puisera dans les profondeurs delui-même, par son travail intérieur, les inspirations nécessaires pourdonner énormément à son entourage, pour devenir un créateur dans lesdomaines les plus variés.

C'est pourquoi, comme Manès en avait eu l'intuition, celui qui pense enfixant le soleil devient, lui aussi, un soleil dans la société.

Note complémentaire sur les rapports entre Phosphénisme etmimétisme :

Dans plusieurs ouvrages, principalement “ Le Pneumophène ”, j'airapporté les travaux de divers zoologistes qui ont observé que certainesespèces de singes se balancent le matin en fixant le lever du soleil.

Ce fait n'était pas inconnu des anciens : au Palais de la découverte, sectionastronomie, à Paris, on peut voir un pyramidion (c'est-à-dire la petitepyramide qui surmonte un obélisque) sur les faces duquel sont gravésdeux singes cynocéphales (c'est-à-dire de l'espèce à la tête de chien) quifixent le soleil.

Quand on sait que l'obélisque, dans son ensemble, représente trèsprobablement un rayon du soleil, qu'il est donc une sorte d'offrande àl'astre du jour dans le culte solaire et que ce culte a joué un très grand rôleen Egypte, on comprend que dans le pyramidion, les égyptiens qui avaientobservé les gambades des singes cynocéphales au lever du soleil avaientvoulu signifier que le culte solaire, avec réelle fixation du soleil, est unepratique naturelle et que même certains animaux ressentent qu'en fixant lesoleil, ils y puisent un supplément d'énergie nerveuse et des intuitionsutiles à leur survie et celle de leur espèce.

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CHAPITRE VIII

EFFETS DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUEAPRÈS QUELQUES MOIS DE PRATIQUE

Nous avons jusqu'ici décrit la séance préliminaire au Mixage, simpleobservation des phosphènes que le moniteur devra montrer à l'élève, puisles effets observables pendant la première et la deuxième séance duMixage phosphénique.

Certes, tous les sujets n'ont pas tous les effets mais chacun en présentequelques-uns, ou au moins l'un d'entre eux. Nous avons également exposéles explications à donner pendant ces premiers cours sur le mécanisme duMixage, afin d'encourager le débutant à persévérer pendant le premiermois car ensuite, les bienfaits sont si évidents qu'il continuera de lui-mêmeou, si les conditions l'obligent à abandonner momentanément, il aurasuffisamment insisté pour y revenir tôt ou tard. Combien nous ont faitsavoir qu'ils avaient repris cet entraînement après une ou plusieurs annéesd'interruption parce qu'ils se souvenaient des bons résultats obtenus !

Mais comme on ne peut être derrière le dos de chacun pendant un mois,pour le soutenir durant la période d'amorçage, il est bon de terminer cesséances d'initiation au Phosphénisme par une description plus détaillée deses effets à longue portée.

Cette description est très difficile car d'une part, elle nous oblige àrésumer quelque peu ce que nous avons déjà dit à propos des premièresséances, mais nous mettrons en valeur les éléments nouveaux qu'unepratique un peu prolongée apporte. D'autre part, et surtout, il semble queses effets soient d'une variété infinie, avec pourtant des prédominancesvariables suivant les sujets, et pour le même sujet suivant les périodes. Ilnous a donc fallu choisir, parmi ces effets, ceux qui reviennent le plussouvent et sont les plus désirés par les nouveaux élèves. Mais cette listen'est nullement limitative.

Ce qui rend également cette étude délicate, c'est le fait que plusieurs effetss'entremêlent chez le même sujet, ce qui oblige, si l'on veut analyser lesconséquences d'une pratique assidue du Mixage, à revenir plusieurs foissur le même cas.

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I.

ACTION SUR L'ATTENTION,LA MÉMOIRE ET L'ABONDANCE

DE L'IDÉATION

Comme ces actions sont sensibles, pratiquement toujours dès la premièreséance, nous les avons déjà étudiées.

Nous n'y reviendrons donc pas mais nous rappelons ce que nous avonsdéjà dit deux fois : au Portugal, le professeur Cruz a confirmé cette actionsur l'attention par des tests de groupe, effet qui persiste entre les séances,après quelque entraînement.

A propos de l'action sur la mémoire, nous rappelons également le cas deMixage spontané et sans le savoir d'un étudiant qui, durant un an,travaillait avec, comme seul éclairage toute la journée, une forte lampequ'il éteignait périodiquement afin de mieux “ se concentrer ” pour seréciter les passages qu'il venait de lire. Durant cette année, les souvenirsde ces textes lui revenaient “ comme des photographies, même pendantles examens ” disait-il, c'est-à-dire en éidétique, parce qu'après avoiréteint, il avait un phosphène mais sans lui avoir jamais attribuéd'importance (cf chapitre VI, G, 1°).

Individuellement, tous les pratiquants du Phosphénisme sentent unetransformation de ces trois facultés : attention, mémoire, qualité etquantité de l'idéation, qui s'accentuent progressivement au cours des moiset des années de pratique.

Conséquence de l'action sur l'attention et de la plus grande énergie à ladisposition de toutes les cellules nerveuses : ils se sentent sansinterruption plus présents dans le monde environnant, ce qui est bienagréable.

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II.

ACTION SUR LA SOCIABILITÉ

Nous avons vu qu'une des façons d'associer la pensée visuelle et la penséeauditive dans le phosphène est de se représenter visuellement unepersonne, de se souvenir des paroles qu'elle a prononcées devant vousavec son intonation, puis de lui parler mentalement, comme à travers lephosphène.

C'est la façon d'opérer qui permettra de tirer le plus de parti possible del'action du Phosphénisme sur les relations entre les êtres.

Ajoutons à ce que nous avons déjà dit à ce sujet au chapitre V, sous-titreC, qu'en effet, on ne choisit pas sa taille ou la couleur de ses yeux ; parcontre, l'on est conscient de ses paroles et même les mots qui vous ontéchappé d'une façon irréfléchie sont souvent ceux qui vous marquent leplus, émotivement. La visualisation d'une personne n'est donc qu'unepremière orientation dans sa direction. On entre plus profondément encontact avec son psychisme, grâce au souvenir du son de sa voix.

Lorsque l'on se sentira ainsi bien en contact avec elle, que l'on ressentiraun sentiment de proximité psychologique, on s'adressera à elle en pensée,on lui parlera mentalement, comme à travers le phosphène.

Il faut répéter cette expérience avec quelque insistance, en prenanttoujours la même personne comme thème de concentration.

Il en résulte, pour le moins, que lorsqu'ensuite on la rencontrera, on auraune intuition immédiate de ce qu'il faut lui dire pour s'entendre au mieuxavec elle et avoir les paroles qui l'éclaireront, la guideront, l'épanouiront.

Cette technique peut aussi servir pour faire respecter ses droits. Ainsi, uneemployée avait des difficultés avec son chef de service, au pointd'envisager de démissionner. A partir du moment où elle le mitrégulièrement dans son phosphène, elle prit l'assurance nécessaire pour neplus se laisser intimider par lui et même prendre sur lui un certainascendant, puis le faire remettre à sa place, mais d'une façon qui nepouvait le vexer, par un chef de grade plus élevé.

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Tout paraissait s'être arrangé, comme par miracle, en un mois. Nousavions déjà signalé ce cas dans une édition antérieure du “ MixagePhosphénique en Pédagogie ” qui avait circulé au Québec, avant notrepremière tournée dans ce pays. A cette occasion, plusieurs personnes sontvenues nous dire qu'ayant lu ce cas qui les avait intéressées, du faitqu'elles avaient aussi des difficultés avec leur chef de service, ellesl'avaient mis ainsi dans le phosphène et que l'harmonie s'était rétablieentre eux.

Mais ce n'est pas seulement dans ce domaine que l'action caractérielle duphosphène se fait sentir. Il y a hélas des familles où la dispute règne toutel'existence. Que d'huile dans les rouages si un seul de ses membres entreen secret sur ce sentier.

III.

EFFET SUR L'ESPRIT D'INITIATIVE

Cet effet, évidemment, ne peut être détecté qu'après un certain temps depratique.Toutes les personnes qui pratiquent le Phosphénisme sont d'accord : trèsrapidement, elles ont eu beaucoup plus d'esprit d'initiativequ'antérieurement.

La société technique conduit de plus en plus le monde à l'atrophie del'esprit d'initiative : chacun, pour être certain de toucher sa fin de mois, secontente d'exécuter les ordres reçus. Or, la pratique du Mixage, sans doutepar l'énergie qu'elle libère, donne le besoin d'entreprendre des activitéspersonnelles et originales ; elle vous place au pôle opposé de la rêverie.Ces initiatives sont mieux en harmonie avec le contexte social que lesactes inspirés par l'activité ordinaire.

Ces initiatives sont toujours d'un niveau très supérieur à ce qu'elles étaientauparavant. Plus subtiles, elles assurent une bien plus grande réussite dansl'existence qu'ils n'avaient jusque-là l'espoir d'avoir.

À CAUSE DE CET EFFET SUR LE SUCCÈS DE TOUTEENTREPRISE, CETTE ACTION SUR L'ESPRIT D'INITIATIVE ESTPEUT-ÊTRE LA CONSÉQUENCE LA PLUS IMPORTANTE DE LA

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PRATIQUE DU PHOSPHÉNISME ; EN TOUT CAS, C'EST CELUIQUI ASSURE LE PLUS LA DIFFUSION DE PROCHE EN PROCHE,SELON UNE PROGRESSION GÉOMÉTRIQUE, DE TOUTES LESÉTUDES RELATIVES AU PHOSPHÉNISME.

IV.

ACTION SUR LA PERSÉVÉRANCE

L'effet sur la persévérance est la conséquence directe d'un espritd'initiative bien décidé à parvenir à ses fins et, de plus, ne cesse des'accentuer avec la pratique.

Mais ces initiatives pourraient être désordonnées ou au moins disparates.Or, au contraire, elles convergent toutes de plus en plus dans la mêmedirection qui est le meilleur de chacun, l'essence de son être. C'est cela lapersévérance.

Je me suis aperçu sur moi-même de l'effet de la persévérance, d'une façonplutôt cocasse : un sujet qui avait fait une seule séance avec moi, puis étaitrevenu me voir après une pratique de six mois, me dit que ce qu'il avaitsurtout remarqué, était cette action sur la persévérance.

C'est alors seulement que je me suis rendu compte que, moi qui pratiquaisle Mixage phosphénique depuis plusieurs années, j'avais complètementchangé, à ce point de vue, d'un seul coup et du tout au tout, aussitôt quej'avais eu l'idée de cette association entre la pensée et le phosphène.

Il est à remarquer que je n'avais jamais mis dans le phosphène l'idéede devenir persévérant, ni rien en rapport avec la persévérance. Celaa donc été une action automatique et involontaire sur cette faculté.

Il s'agit donc d'un mécanisme qui n'a AUCUN RAPPORT avec celui del'autosuggestion.

Je regardais ma vie passée, presque comme s'il se fut agi d'un autreindividu, et je me rendais clairement compte que si j'avais raté toutes lesvoies que j'aurai dû prendre dans ma jeunesse, malgré les magnifiquespossibilités que j'avais à ma portée alors, c'est parce qu'à la première

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objection que l'on me faisait, à la première opposition que je rencontrais,je tournais immédiatement casaque et partais exactement en sens opposé,au propre et au figuré.

Au même instant où je réalisais tout cela, j'aperçus nettement qu'à partirdu moment où j'avais commencé à pratiquer le Mixage, j'avais fait preuved'un entêtement calme et persévérant dans la réalisation de mes projets.

J'ai eu à surmonter des difficultés incroyables de santé, de famille etautres, mais tous ces projets ont été à peu près réalisés bien que lorsquej'ai découvert le Mixage Phosphénique, je n'avais à peu près plus rien àma disposition. A croire que la Destinée avait voulu prouver à la postéritéque l'on pouvait surmonter les situations les plus épouvantables par lapensée associée à l'observation du phosphène et son corollaire encore pluspuissant, la prière libre (c'est-à-dire que l'on s'invente soi-même) associéeà la fixation du soleil.

Ceci est une preuve de plus que très souvent, le sujet ne se rend pascompte lui-même des effets du Mixage.

Il faut savoir lui répéter cela, avec divers exemples, lorsqu'il se plaint del'absence de résultat.

Souvent, il n'a pas eu le résultat qu'il espérait mais il en a eu d'autres. Uninterrogatoire bien conduit l'amènera à le reconnaître, ce qui est importantpour qu'il dépasse la phase d'amorçage.

Sous le choc que me fit la déclaration de cet élève, je vis la vraie raisonpour laquelle j'avais complètement gâché les chances incroyables quej'eus à ma portée entre douze et dix-huit ans.

V.

ACTION SUR L'INTELLIGENCE

1° Preuves de l'action sur l'intelligence par des cas individuels :

L'intelligence aussi est augmentée. C'est un élève au Lycée Montaigne, àParis, qui, le premier, s'est rendu compte qu'il trouvait plus facilement la

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solution d'un problème s'il mêlait à un phosphène la figuregéométrique correspondante.

Ces jours derniers encore, pendant la fin de la rédaction de ces textes, unemère nous a téléphoné pour nous dire que son fils de douze anscomprenait enfin les mathématiques depuis qu'il utilisait le Phosphénismedans ce but, alors qu'antérieurement, cette matière était pour lui la grossedifficulté.

Combien n'avons-nous pas eu de témoignages analogues entre-temps !

En voici deux autres exemples :

Cette action sur l'intelligence peut être mise en évidence parl'amélioration du calcul mental. Une enfant de neuf ans, complètementnulle en calcul, est devenue normale en trois semaines.

Nous avons connu le cas d'une personne qui avait passé son certificatd'études. A cette époque, elle calculait normalement. Vers quarante ans,elle s'est aperçue qu'elle était incapable du moindre calcul, ce qui ladésespérait car elle était obligé de vivre en faisant des ménages au lieud'avoir une place de caissière comme elle le désirait. Nous l'avons faitcalculer pendant la présence du phosphène. Lors de la première séance, cefut plutôt décourageant. Subitement, au cours de la deuxième, elle seremit à calculer aussi bien que dans sa jeunesse et partit toute heureuse.

Evidemment, dans cette expérience, la part d'action sur la mémoire estprobablement la principale. Mais il n'y en eut pas moins un réveil del'intelligence, comme endormie depuis une trentaine d'années par manqued'usage, réveil brusque que les autres techniques qu'elle avait essayéesn'avaient pas provoqué.

Remarquons qu'il faut que l'entraînement de l'enfant soit vraimentquotidien : bien des fois, il nous a été dit que celui-ci a de meilleuresnotes dans les périodes où il apprend ainsi ses leçons ; mais s'il abandonnecette méthode, les notes redeviennent vite ce qu'elles étaientantérieurement pour remonter lorsqu'il reprend le Mixage.

Pourtant, ce n'est pas général. Une dame, professeur de sciencesnaturelles en France, avait observé sur sa propre fille qu'il avait suffitqu'elle pratique le Mixage pendant quelque temps pour que,

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définitivement, son travail soit meilleur. Plus l'enfant commence jeune,plus il y a de chance pour que ce cas se produise.

2° Preuves collectives par les résultats scolaires et universitaires :

J'avais été invité par l'Administration, en Côte d'Ivoire, pour des cours enFaculté sur le Phosphénisme qui ont duré plusieurs semaines. Nous yavons fait, dans plusieurs classes, le test du dessin qui est exposé auparagraphe suivant.

Puis, après mon départ, fait important car il prouve que ce n'est pas mapersonnalité qui a influencé les résultats qui suivent, les enseignants ontchoisi trois classes de même niveau. A l'une d'entre elles, on a faitpratiquer les révisions avec le Phosphénisme. Elle a eu vingt-six reçus surtrente élèves, les deux autres, respectivement, douze et treize reçus, sur lemême nombre.

Qu'est ce que cela aurait été comme différence si la première classe avaittravaillé toute l'année avec le Mixage !C'est à l'action conjointe sur l'intelligence et la mémoire qu'il faut attribuerles 99,5 % de succès aux examens, à Yaoundé, capitale du Cameroun, enfin d'année 1969, chez ceux qui pratiquaient le Mixage, proportion trèssupérieure à ce qu'elle avait été chez les autres. Les examinateursn'avaient pas été avertis que certains avaient suivi une méthodeparticulière lors de la préparation.

Nous verrons aussi, dans ce même chapitre, sous-titre K, le cas de l'écolede Meung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) où le directeur a été frappé parl'ardeur au travail des enfants. Bien que l'effet direct sur l'intelligence n'aitpas été mesuré, nous le signalons néanmoins ici, avec les vérificationsscolaires collectives.

3° Preuves par tests collectifs de l'action sur l'intelligence :

Cette action sur l'intelligence peut être confirmée par un test simple, celuidu dessin.

Les enfants retardés font des dessins plus petits et avec moins de détailsque les enfants normaux. Après étalonnage des résultats, on connaît en dixminutes l'âge mental de l'enfant, avec une précision qui étonne car lesrésultats sont les mêmes qu'avec une méthode bien plus longue, comme

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celle de Binet et Simon. J'ai appris récemment que la phrase utilisée àl'hôpital de la Salpêtrière (Paris) est encore la même que celle qu'avaitintroduite mon maître en psychiatrie infantile, le Dr Fay, lorsque j'y étaisexterne : “ une femme se promène et il pleut ”.

A Jonquière, près de Chicoutimi (Canada. P. Québec), le psychologuescolaire, Monsieur RATTE, a fait devant moi une expérience sur uneclasse, par ce test : les enfants ayant été mélangés d'une façon homogènepour ce qui est de leur intelligence apparente en classe, on donna ce dessinà faire à toute la classe, une première fois. Puis, à une moitié de la classe,on fit fixer la lampe durant trente secondes. Ensuite, on demanda à toutela classe de mettre les mains sur les yeux durant trois minutes.

Pour terminer, on fit refaire ce dessin à toute la classe.

Les conditions étaient donc bien “ toutes choses égales d'ailleurs ”, saufqu'une moitié de la classe avait eu le phosphène, l'autre pas.Or, tous les enfants de la moitié qui avait eu le phosphène firent un dessinplus grand et avec davantage de détails que la première fois, sauf deux outrois, mais aucun dessin n'était plus petit, ni avec moins de détails.

Tous les enfants qui n'avaient pas eu de phosphène avaient fait des dessinsplus petits et avec moins de détails que la première fois, sauf deux outrois, mais aucun de leurs dessins n'était meilleur.L'expérience fut répétée en ma présence, en Côte d'Ivoire, sur plusieursclasses, avec les mêmes résultats.

Le premier test collectif avait eu lieu en France, à Antibes. Je n'y étais pasmais je vis par la suite le paquet de dessins. Le sujet donné était unpapillon : les crayons de couleurs avaient été laissés à la disposition desenfants.

Je pus constater que les dessins consécutifs au phosphène avaient unesurface au moins cent fois plus grande que les premiers. Mais ce qui m'ale plus frappé, c'est que dans ceux-ci, comme il s'agissait de jeunesenfants, les couleurs avaient été indiquées sous forme symbolique, d'untrait ; de plus, elles étaient peu variées.

Par contre, dans les deuxièmes, la variété des couleurs était beaucoup plusgrande et surtout, les surfaces d'une couleur donnée étaient à peu prèsuniformément recouvertes de cette teinte.

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Ces expériences prouvent qu'après un seul phosphène, l'intelligence estplus forte.Bien entendu, pour que cette augmentation de l'intelligence persiste, unseul phosphène ne suffit pas. Il faut que pendant plusieurs années, l'enfantapprenne ainsi ses leçons.

Tenir compte aussi de ce que les résultats sur l'intelligence seront d'autantplus stables, c'est-à-dire auront tendance à se maintenir en l'absence de lapratique du Mixage, que le sujet aura commencé plus jeune.

VI.

ACTION SUR LA CURIOSITÉINTELLECTUELLE

Il existe une nuance entre l'intelligence et la curiosité intellectuelle, cettedernière étant, avant tout, un sentiment.

Par exemple, si la logique mathématique est le fondement même del'intelligence, son moteur en est la curiosité intellectuelle qui nous pousseà nous instruire par plaisir.

Certes, les deux vont en général plus ou moins de paire mais l'on trouveparfois des personnes qui s'intéressent à beaucoup de problèmes,scientifiques ou autres, mais ont une certaine difficulté à comprendre lesensembles complexes.

Cette dissociation des deux facultés est surtout évidente quand ellesurvient subitement, à la suite d'une maladie, chez quelqu'un qui neprésentait pas cette anomalie avant. Chez les personnes qui n'ont passuffisamment veillé à maintenir une bonne circulation cérébrale, elleapparaît avec l'âge.

C'est un des effets les plus curieux du Mixage : il réveille des sujetsd'intérêt qui étaient latents dans la psychologie de chacun. Chezbeaucoup, le Mixage provoque une vraie fièvre d'apprendre. Avec letemps, il réveille même une passion pour une matière qui, jusque-là, nel'intéressait que légèrement, étude qu'il avait négligé d'approfondir, parparesse ou parce qu'il perdait sont temps avec des futilités.

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C'est l'intérêt pour les vraies sciences qui est surtout grandement stimulé.Le désir de s'en instruire devient immense.

Une des conséquences de cet effet du rythmo-phosphénisme est qu'ilarrive à certains étudiants que des matières d'examen, qui leur paraissaientavant fastidieuses, deviennent pour eux pleines d'intérêt, rendant ainsi leurtravail plus agréable.

Le Mixage ne déforme pas la personnalité du sujet car c'est la scienceou l'art qu'il préférait déjà, pour lequel il est pris d'un enthousiasmeque rien n'arrêtera plus ; mais il agrandit la nature propre del'expérimentateur, comme le ferait une lanterne de projection quiagrandit le cliché.

VII.

UNE ACTION SUR L'ANIMATIONDE LA PENSÉE, SURTOUT FACILE

À METTRE EN ÉVIDENCE CHEZ L'ENFANT

Sous l'influence du Mixage, la pensée devient plus animée, au sens propredu terme.

Nous avons fait, à plusieurs reprises, l'expérience suivante avec desenfants retardés scolaires qui ne se connaissaient pas et ne se sont pasrencontrés ensemble chez nous : leur demander de réciter une fable où ilétait question de loup, tout en se représentant la scène dans le phosphène,et ensuite de nous signaler les différences qu'ils avaient pu noter avecl'image mentale habituelle sur le même sujet.

Nous avons été étonnés d'avoir toujours la même réponse :“ D'habitude, le loup ne remue pas la tête ; cette fois-ci, il la remuait ”.

Ainsi, l'énergie dégagée par le Mixage, comparable à celle que libère uneréaction chimique, rend la pensée plus mobile, donc d'un aspect plusvivant.

Ce fait est plus curieux qu'il n'en a l'air. En effet, nous verrons aucinquième cours qu'il existe d'étranges rapports entre les phosphènes et

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les mouvements. Si l'on peut faire, à propos de ces relations entrephosphènes et mouvements de tête, plusieurs hypothèses, on n'en possèdepourtant pas une explication certaine. Faut-il voir l'influence de cettemystérieuse relation dans le fait que chez tous les enfants qui ont fait avecnous cette expérience, c'était la tête du loup qui remuait ? Car il auraitaussi pu remuer la queue ou courir sous l'effet de l'animation due audégagement d'énergie.

VIII.

AMPLIFICATION DES EFFETSDE LA SUGGESTION

M. Pierre Frick avait vainement essayé de se débarrasser de l'habitude defumer. Même l'autosuggestion avait échoué, de même d'ailleurs quel'hétéro-suggestion.

Il n'avait alors eu aucun contact avec le Phosphénisme. Avant que lesbienfaits de celui-ci lui fussent exposés, il fut soumis à une séance desuggestion à haute voix, l'opérateur lui ordonnant simplement de perdrecette habitude, mais pendant que le patient était en obscurité après avoirregardé une lampe. Il présentait donc un phosphène sans le savoir.L'opérateur ne paraissait pas s'intéresser à cette présence ; c'était bienavant nos recherches sur le Phosphénisme.

Or, une seule séance d'une vingtaine de minutes fut suffisante et le maladene récidiva plus jamais dans cette habitude néfaste.

En partie parce que cette expérience préliminaire involontaire l'avaitconvaincu, M. Pierre Frick devint, par la suite, un des piliers duPhosphénisme naissant.

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IX.

ACTION SUR LES ALCOOLIQUESET LES DROGUÉS

Nous avons observé, à plusieurs reprises, que la pratique du Mixagephosphénique détourne de l'habitude de boire et de prendre des drogueshallucinogènes ou euphorisantes, sans aucun conflit. Il suffit de pratiquerle Mixage, sans rapport avec une toxicomanie. C'est avec surprise que l'ondécouvre la disparition de l'habitude nuisible, sans même que l'on s'en soitaperçu pendant la période transitoire, toujours progressive.

Tout se passe comme si le dégagement d'énergies dû au Mixageprovoquait un mouvement tourbillonnaire dans le psychisme, de tellesorte que les éléments lourds, c'est-à-dire l'attachement à la matière soustoutes ses formes, en étaient rejetés par centrifugation et que par réaction,les éléments subtils, l'adhésion à des idées pures, étaient aspirés au centrede la personnalité, puis fortifiés par l'attention sans cesse croissante que leMixage amène à y porter. Elles prennent ainsi la place des préoccupationsantérieures.

X.

ACTIONS SUR CERTAINS ÉPILEPTIQUES

Le professeur Antonio Oliviera Cruz, de Lisbonne, s'est aperçu que lapratique du Mixage phosphénique diminue considérablement le nombrede crises chez certains enfants épileptiques et parfois même, les guéritcomplètement. La même observation a été faite dans divers endroits duQuébec.

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XI.

LA PLUS GRANDE JOIE DE VIVREET L'OPTIMISATION DU CARACTÈRE

Chez les enfants, cette sensation survient, en général, dès le début del'entraînement. Ils iront donc se mettre avec plaisir à leur travail. Mais ilfaut quand même leur rappeler d'utiliser le phosphène car les enfants sontbien plus routiniers que les adultes. Il faut de la patience et du calme pourleur inculquer une habitude nouvelle.

M. Thauvin, directeur d'un institut à Meung-sur-Loire (Loir-et-Cher),avait provoqué la stupéfaction des parents en appliquant le Mixagephosphénique, pendant six mois, sur une dizaine d'enfants car ces enfantsqui ne voulaient rien faire étaient, après ce laps de temps, dévorés d'ardeurau travail. Cela s'explique par la libération d'énergie au cours de lacombinaison entre la pensée et le phosphène, cette énergie se portant,dans ce cas, sur les joies subtiles en rapport avec les activitésintellectuelles, pour les intensifier.

En moyenne, plus l'âge augmente, plus est long le temps d'entraînementnécessaire pour que s'amorce cette réaction entre la pensée et lephosphène mais les écarts individuels sont très grands.

Chez les personnes âgées, cette durée peut être de plusieurs mois maisalors, cet état d'euphorie éclate subitement et définitivement, avec unegrande intensité.

Nous avons vu, par exemple, à propos du cas du directeur du centreculturel de St-Paul, à l'île de la Réunion, qu'à partir du moment oùs'amorce ce que nous comparons à une combinaison chimique entre lapensée et le phosphène, l'énergie dégagée produit une sensation de bien-être et même “ un bonheur intérieur ” d'un genre que rien d'autre ne peutremplacer (Chapitre VI, sous-titre G, 1, et revu à propos de l'effet sur lamémoire, ce chapitre, sous-titre A).

Nous l'avons déjà dit, une plus grande “ joie de vivre ”, commeconséquence de l'habitude du Mixage phosphénique, est uneremarque que nous avons souvent entendue.

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Cette optimisation de l'existence est surtout nette par l'utilisation du co-phosphène solaire, combinée à la méditation (voir à ce sujet d'abondantesprécisions dans “ Le Pneumophène ”, deuxième partie).

Un autre aspect de cette optimisation est que l'on a davantage tendance àvoir les qualités des gens qui vous entourent et moins leurs défauts.

Cette optimisation de l'existence est très nette s'il survient un malheur. Iln'en existe point qui ne présente quelques petits avantages par ailleurs. Onaura plus tendance à porter son attention sur ceux-là.

CONCLUSION DES TROIS PREMIERSCOURS DE PHOSPHÉNISME

Avant d'abandonner l'élève à ses efforts personnels jusqu'au moment del'amorçage de l'auto-entretien, par goût, de la pratique du Phosphénisme,il est important d'insister auprès de lui sur la conclusion de ces troisleçons.

AMÉLIORATION DE SA RÉUSSITEDANS L'EXISTENCE, EN TOUTE DIRECTION

En effet, lorsque deux autos, parties en même temps, roulent à desvitesses constantes différentes, l'écart entre elles ne cesse de s'accroître etencore plus si celle de tête accélère.

Dans les courses, c'est à une fraction de seconde qu'on juge du vainqueur.

Il en est de même de la réussite dans l'existence : lorsqu'on réussira avantun concurrent dans une affaire importante, un tout petit supplément de sesqualités habituelles peut y suffire. Même si ce supplément de qualitén'augmentait pas au cours des années, il aura un effet cumulatif. Donc, àla fin de l'existence, la réussite sera très supérieure à celle que l'on auraiteue sans cela.

Or par la pratique du Mixage phosphénique, ce n'est pas une petiteaugmentation d'une seule qualité que l'on obtient, c'est une croissance

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perpétuelle, de plus en plus rapide, de toutes les facultés cérébralesavec, bien évidemment, un effet prédominant sur l'une ou l'autre de cesqualités suivant le sujet.

La réussite de celui qui a commencé jeune et a persévéré sera doncimmensément plus grande que ce à quoi il serait parvenu sans cetentraînement.

Ainsi, statistiquement, il est certain que ceux qui pratiquent le Mixageréussissent mieux que les autres, et ceci d'autant plus que le temps passe.

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QUATRIÈME COURS

APPROFONDISSEMENT DES MODALITÉSD'APPLICATION DU PHOSPHÉNISMESUIVANT LES MATIÈRES À ÉTUDIER

Ce cours est plus particulièrement destiné aux élèves des classessupérieures ainsi qu'aux étudiants en Faculté, aux membres du corpsenseignant et à tous ceux qui veulent professer le Phosphénisme, ycompris les parents d'élèves qui désirent l'appliquer à leurs enfants.

Les autres pourront y trouver des suggestions pour des variantes del'application du Phosphénisme dans leur travail ou pour leur vie privée.

La pratique nous a montré que la démonstration de ces techniquesdemande encore environ deux heures.

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CHAPITRE IX

VARIANTES D'APPLICATIONDU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE,

SUIVANT LA MATIÈRE À ASSIMILER

I.

RAPPEL DES GÉNÉRALITÉS POUR UN LONGTEXTE À APPRENDRE PAR CŒUR

Il n'est pas inutile de rappeler, pour commencer, l'essentiel de l'applicationpédagogique qui a pu être quelque peu noyée dans tous les exposésrelatifs au Phosphénisme, d'autant plus qu'il arrive souvent que deslecteurs aient oublié ces informations de base, de telle sorte qu'ils nesavent comment s'y prendre avec les enfants.

En règle générale, l'étudiant doit d'abord lire un court passage, puis fixerla lampe une trentaine de secondes. Pendant cette fixation, pour ne pasperdre son temps, il commence déjà à se réciter ce qu'il vient d'apprendre.

Nous avons vu, en effet, que même ainsi, une certaine partie de l'énergiede la lumière est transformée en énergie mentale, bien que beaucoupmoins que par l'intermédiaire du phosphène qui joue le rôle de changeurde fréquence.Ensuite, il éteint, pose le bandeau sur ses yeux, à moins qu'il ne disposed'une pièce bien obscure, puis il continue à se réciter ce qu'il vientd'apprendre. Il répète ainsi plusieurs fois ce passage jusqu'à l'extinction duphosphène. Environ la moitié des répétitions devra être faite à haute voix,l'autre moitié mentalement (Nous avons déjà expliqué pourquoi).

Ensuite, il est capital qu'il relise ce qu'il vient de se réciter. En effet, ce quia pu lui échapper lors de la première lecture sera beaucoup mieux repérélors de la deuxième, si c'est sous phosphène qu'il fait cet effort demémorisation.

Puis, il se répétera de nouveau ce passage dans un phosphène. Plus ildécoupera en petites parties son texte, plus vite il l'apprendra en

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définitive, malgré l'apparence de ralentissement que donne, à premièrelecture, ce découpage minutieux.

Lorsque trois ou quatre parties sont bien assimilées, il faut reprendrel'ensemble avant de continuer.

Lorsque l'on est arrivé à la fin du texte à apprendre, il fautrecommencer À L'ENVERS la récitation des parties séparées car ona toujours tendance à bâcler la fin, ne serait-ce que par fatigue. Il fautdonc apprendre ainsi, pour connaître son texte d'une façon aussihomogène que possible.

Certains de ces conseils peuvent paraître superflus mais il nous est arrivéplusieurs fois que des étudiants viennent se plaindre à nous qu'ils neretenaient “ rien, absolument rien ”. Quand nous leur faisions précisercomment ils travaillaient, ils nous expliquaient qu'ils lisaient un livre descience d'un bout à l'autre et après seulement, essayaient de commencer àse le réciter !

En outre, l'étudiant devra se réciter chaque phrase ou paragraphe plusieursfois à haute voix, pendant la présence du phosphène, puis plusieurs fois lemême passage, mentalement.

Par la récitation à haute voix, d'abord il surimprègne sa mémoire auditivepar sa propre voix mais surtout l'énergie du phosphène fortifie la mémoiremusculaire des muscles en rapport avec la parole : cordes vocales, langue,lèvres, joues.

Nous avons déjà vu l'importance de l'association du phosphène et de lamémoire musculaire (chapitre V, sous-titre D) et nous y reviendronslonguement dans ce chapitre, à propos de la dysorthographie (sous-titreVIII).

Mais si le sujet se contente de la récitation à haute voix, il devient un robotà réagir aux excitations du monde extérieur avec atrophie de la vieintérieure. C'est pourquoi, à notre avis, il faut user d'une façon équilibréedes deux techniques : la récitation à haute voix et la récitation mentale.

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II.

POUR UNE LEÇON DE GÉOGRAPHIE

Nous avons déjà vu comment opérer pour la carte de géographie elle-même et nous n'y revenons pas (deuxième cours, chapitre V, premièreexpérience).

Evidemment, tous les éléments de la leçon doivent être raccrochés à lacarte, le plus possible.

A ce sujet, notons que la période que nous vivons, toute vouée àl'électronique et l'informatique, tend à atrophier le travail de l'imaginationvisuelle.

C'est ainsi qu'il n'y a pas encore tant d'années, dans les gares et dans lestrains, de grandes cartes détaillées vous permettaient de suivre facilementvotre voyage ou de le prévoir. On avait l'agréable impression de voyagerdans l'espace, en sachant où l'on se trouvait à chaque instant. Maintenant,il est souvent difficile de repérer, dans le hall de la gare, une misérableprétendue carte qui a plutôt l'air d'une toile d'araignée faite de quelquesfils rectilignes qui ne cadrent en rien avec le trajet réel. On ne voyage plusdans un pays mais dans l'abstrait. Il y a de quoi vous faire perdre unepartie du goût du voyage. Et que de trajets erronés que l'on aurait pu faireplus courts avec une carte normale !

Il en est de même dans beaucoup de domaines (Par exemple : la bataille,momentanément perdue, du calcul mental contre la calculette). Mais c'estune période qui passera. En attendant, ne laissons pas s'atrophier lespossibilités de notre imagination visuelle.

On éprouve d'ailleurs ce besoin de compréhension, à notre époque, encourant après des écoles dites de “ visualisation créative ” pour vousréapprendre à “ visualiser ”, fonction fondamentale du cerveau qu'il n'y apas encore une génération, on développait beaucoup plus spontanément àl'école et qu'à peu près certainement, les animaux possèdent à un hautdegré, comme le prouve l'étude électro-encéphalographique de leur étatde rêve.

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III.

COMMENT APPRENDREUN LONG CHAPITRE D'HISTOIRE

Lorsqu'il s'agit de retenir un chapitre d'une cinquantaine de pagesd'histoire, par exemple, ou tout autre sujet nécessitant un longdéveloppement de la pensée, il est bien évident que l'on ne peut mettretoutes les images suggérées par ce passage dans le phosphène, les unesaprès les autres, une seule page pouvant évoquer plusieurs dizainesd'images visuelles.

Il y aura donc deux façons d'opérer : soit repenser à ces nombreuxsouvenirs relatifs à une seule leçon sous phosphène, exactement commeon le fait d'habitude, en tenant compte des remarques sur les généralitésdu début de ce chapitre ; soit en s'appuyant sur la propriété du Mixage deprovoquer un dégagement d'énergie mentale à partir d'une image, d'autantplus que la pensée reste plus stable sur celle-ci durant une séance aumoins.Nous nous souvenons, en effet, que ce n'est pas seulement la pensée misedans le phosphène qui est fortifiée mais celles qui lui sont rattachées deprès ou de loin, et d'autant plus qu'elles sont plus proches de l'idée mixée.

Le dégagement d'énergie résultant de la combinaison entre la pensée et lephosphène est comparable à ce qui se passe si l'on chauffe seulement unepetite zone d'une plaque métallique, en y concentrant les rayons solairesavec une loupe. Ici, c'est le phosphène qui joue le rôle de soleil car il arecueilli et transformé l'énergie lumineuse ; c'est l'attention à un sujetchoisi qui tient lieu de loupe.

La chaleur solaire concentrée par la loupe diffusera dans cette matière àpartir du foyer, en étant d'autant plus faible que l'on s'en éloignedavantage.

D'une façon comparable, l'énergie du phosphène va passer d'idée en idée,à travers les points de contact que sont les associations d'idées qui jouentle rôle d'articulation entre les idées, de joints.

Ou encore, supposons un paquet de chaînes métalliques sur le sol, ce quiréalise une très large prise de terre.

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Chaque couple de chaînons enchevêtrés représente, évidemment, uneassociation d'idées.

Si l'on touche l'un des chaînons du sommet du tas avec un fil électrique,le courant diffusera dans tout le tas mais avec une densité de courant quidiminuera au fur et à mesure que l'on s'écartera du point de contact.

Il suffira donc de choisir une idée dans la cinquantaine de pages àapprendre, de préférence parmi celles qui paraissent les plus difficiles àretenir, nom propre ou date.

Si l'on répugne à cet effort, pour commencer, on choisira au contraire laplus attrayante de la leçon, par exemple une belle gravure ou une scènequi vous a ému.

L'énergie dégagée par ce Mixage aura pour résultat que l'on retiendramieux l'ensemble de la leçon.

Nous avons déjà vu des cas de diffusion de l'énergie du phosphène : toutd'abord à propos de l'observation du reflet du soleil sur l'eau où il apparaîtparfois des formes géométriques annexes, puis de même lors de laconcentration sur un détail du phosphène (chapitre VI, sous-titre B).

L'explication est la même dans les deux cas : l'effort de concentration surun détail fait diffuser l'énergie du phosphène informe qui provient de lapointe extrême du lobe occipital à la zone immédiatement autour, toutcomme la multiplicité et l'agitation des reflets.

Lors de l'étude de la concentration sur un détail du post-phosphène, nousavons vu que cette énergie peut diffuser jusque dans des régions dusubconscient, ce qui provoque un jaillissement d'images en rapport avecde bonnes résolutions que le sujet avait prises mais n'avait pas tenues.

Or, nous avons eu un cas qui prouve cette diffusion avec atténuation, aufur et à mesure que l'on s'écarte du point de contact, à propos d'uneexpérience prolongée pendant un an : il s'agit d'un étudiant qui préparaitdeux examens absolument sans rapport car il n'était pas encore très fixésur sa vraie vocation : l'un de droit et l'autre d'infirmier. Il utilisa leMixage pour un seul des deux examens, ce qui profita quand même auxdeux mais pourtant davantage à celui pour lequel il utilisait le Mixage.

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Ce cas est la vérification expérimentale de l'exactitude de noscomparaisons ci-dessus qui, a priori, peuvent paraître un peu simplistes.Il explique que l'enfant n'ait pas besoin de mettre toutes les images de saleçon d'histoire, les unes après les autres, dans le phosphène ; que s'il a ducourage, il prendra seulement ce qui est plus difficile à retenir, liste dedates ou de noms propres par exemple, ou s'il n'est pas très porté sur cetteétude, au contraire la gravure du chapitre qui lui aura paru la plus jolie.Cela aidera grandement à la fixation et plus tard, à l'évocation de tout lechapitre.Plus l'enfant est jeune, plus ce mécanisme de diffusion jouera. En effet,pendant sa formation, le système nerveux est moins cloisonné que celuide l'adulte. Ainsi, si l'on percute le tendon rotulien d'un adulte, le réflexese limite à provoquer un soubresaut de la jambe.

Mais au-dessous de six mois, le tressaillement s'étend aux quatremembres, ceci parce que la gaine de myéline qui joue le même rôle autourdu neurone que l'isolant autour du fil téléphonique n'est pas encoreformée.

Ce fait est connu depuis longtemps. Mais on observera que dans lefonctionnement de la conscience, le cloisonnement croît avec l'âge. Il estpossible que le mécanisme alors en soit autre mais la direction del'évolution reste la même.

C'est ce qui explique que l'enfant soit “ rêveur ”, c'est-à-dire qu'il peut enmême temps faire quelque chose et penser à tout autre chose. L'adulte quia oublié qu'il est passé par là aussi s'énerve et lui crie “ Ne pense donc qu'àce que tu fais ”. Mais nous avons déjà dit combien cette expression estregrettable, même pour l'adulte. Lorsque l'on est dans un certain état, onse souvient de ce qui est venu dans cet état. Ainsi, c'est souvent pendantun rêve que l'on se souvient d'un rêve très ancien qui avait été totalementoublié. C'est pourquoi l'adulte a tant de peine à réaliser les “ rêveries ” desenfants. Les psychiatres ajoutent leur sauce par là-dessus, en parlant de“ schizophrénie de l'adolescence ” mais reconnaissent que beaucoup degénies, comme Balzac, sont passés par cette phase.

Il est certain que cette plus grande diffusion de l'énergie du phosphènedans toute la masse cérébrale, tant chez l'enfant que chez l'adulte, est unedes raisons pour lesquelles, plus on commence jeune le Mixage, plusl'effet bénéfique persistera sans avoir besoin de continuer les exercicestoute la vie.

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IV.

LE MIXAGE EN CASCADEPOUR AUGMENTER L'IDÉATION

AU COURS D'UNE NARRATION OUUNE DISSERTATION

Pour augmenter l'idéation au cours de la rédaction d'un texte, quel qu'ensoit le sujet, nous utilisons un procédé que nous avons nommé “ mixageen cascade ” et qui consiste en ceci :

Bien lire le texte du sujet de la narration ou la dissertation. Le résumer enune image. Pour une narration, cela ne présente pas de difficulté.

Pour reprendre l'exemple que nous avons donné lors de l'exposé de lapremière expérience de Mixage (chapitre V, sous-titre A), si le thème dela narration est “ Une promenade en forêt ”, on se représentera nonseulement, par exemple, la lisière du bois mais aussi le bruit du vent dansles feuilles, afin que l'image de départ soit aussi riche que possible, enmême temps visuelle et auditive ; donc aussi, des odeurs de fleurs, parexemple, ou une épine qui pique.

Mais on nous fait souvent l'objection suivante : “ Et s'il s'agit d'unepensée abstraite ? ”.

Dans ce sens-là du terme, une pensée abstraite est seulement une penséemal accouchée.

En effet, il ne faut jamais oublier qu'une pensée abstraite doit toujours secondenser en symboles visuels ou auditifs, mieux : les deux en mêmetemps.

Voici un exemple : en un temps où la vie était moins bousculée quemaintenant, avant 1914, on avait fait des études sur des joueurs d'échecsqui n'habitaient pas la même ville, jouant uniquement de mémoire en setélégraphiant les coups après y avoir réfléchi longuement, la partiepouvant durer des mois.On s'était rendu compte qu'ils ne se représentaient pas chaque pièce tellequ'elle est mais un symbole pour chacune d'elle, le roi par un cercle àcause de la couronne, par exemple. Ainsi, la mémoire est soulagée de

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l'inutile. Le symbolisme du rêve a été très étudié parce que dans le rêve,nous nous voyons comme dans un miroir. Mais le symbolisme de notrepensée de veille n'est pas moins actif et encore plus indispensable, car ilnous soulage de l'inutile. Seulement, nous y prêtons moins attention.

On peut encore saisir ce qu'est la pensée faussement abstraite, mais envérité seulement “ mal accouchée ”, en observant ce qui se passe lorsquel'on a “ un mot sur le bout de langue ”, suivant l'expression populaire : lesentiment que vous fait le mot est plus vif que d'habitude mais le mot lui-même ne jaillit pas. Le sentiment est le crochet entre les idées mais nonl'idée elle-même qui, elle, est image visuelle ou auditive.

De même qu'on ne peut imposer à quelqu'un un rêve, lequel estfondamentalement individuel, de même le libre choix total du symbolereprésentant l'idée abstraite à mixer dans le phosphène doit être laissé ausujet : plutôt que de lui suggérer un symbole, lui apprendre à découvrirqu'il a toujours dans sa conscience une ou plusieurs de ces images,expression du thème donné mais qu'il n'ose pas prendre parce qu'il lestrouve trop indistinctes ou trop baroques. Or, c'est ce manque deconfiance dans sa propre pensée qu'il doit surmonter car il mettra cettepensée floue dans le phosphène. Elle prendra une densité d'abordnormale, puis supranormale.

Même si ces rudiments d'images paraissent très faibles, ils se fortifieront,de même que le cristal croît dans la solution mère, comparaison que nousavons déjà détaillée (Chapitre VII, sous-titre B).

PREMIER PHOSPHÈNE :

Ce choix étant fait, placer dans le phosphène l'image visuelle et auditivesuggérée directement par le thème ou, s'il s'agit d'une pensée abstraite, lessymboles visuels et auditifs qui l'expriment, ou, si l'on éprouve de ladifficulté à cette coexistence dans l'espace, se contenter de celle dans letemps, c'est-à-dire garder ces pensées pendant la présence du phosphène.En même temps, se répéter mentalement le texte du sujet donné, en plusde l'effort de maintenir dans sa conscience les images visuelles etauditives qu'il suggère.Puis, chercher des idées autour de ce complexe, comme l'on faitd'habitude, la seule différence étant la présence du phosphène.A la fin de celui-ci, il est apparu au moins une petite idée, si faible soit-elle, par association.

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Si par extraordinaire, on avait l'impression qu'il n'est venu aucune idée,recommencer jusqu'à l'apparition de la première. Mais dans ce cas, engénéral, on s'est mal observé ; on a refoulé une idée parce qu'elle vousparaissait absurde ou avec une liaison trop faible avec le sujet choisi. C'estpourquoi, elle est restée à la lisière de la conscience. Si l'on s'aperçoit dece mécanisme, noter quand même cette idée et la choisir pour l'expériencesuivante.

S'il est venu plusieurs idées plus ou moins liées, choisir la plus nette.

Pour continuer avec l'exemple de la promenade en forêt, il pourra venirdes images mentales telles que l'oiseau sur une branche, un ruisseau entreles arbres, des champignons à ramasser ou d'un renard qui est passéfurtivement. Supposons que ce soit l'image de l'oiseau sur la branche quiait été la plus marquante, c'est elle que l'on reprendra pour continuerl'expérience.

DEUXIÈME PHOSPHÈNE :

Eliminer complètement l'image dont on était parti, dans notre exemple lalisière de la forêt.

Débuter le deuxième phosphène avec l'image que l'on avait observé êtrela plus nette dans le premier et la garder ainsi jusqu'à l'extinction de cedeuxième phosphène. Dans notre exemple, c'est l'oiseau sur la branche.

On remarque que le nombre d'idées qui viennent est un peu plusgrand que précédemment.

Par exemple, si dans le premier phosphène, il n'était venu qu'une idée, ilen viendrait deux ou trois cette fois-ci, et toutes plus claires et précisesqu'au cours du premier phosphène.

C'est du moins ainsi, en général, dès le premier essai de “ Mixage encascade ” mais ceci n'est pourtant pas absolu.

Continuons notre exemple : on pourra penser au nid, à la femelle quicouve, à un coucou qui vient la remplacer mais aussi à un avion quisurvole une ferme isolée dans la forêt ou à des amis qui nous ontaccompagné.

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Au début , on est un peu dérouté car les idées qui surgissent sous l'effetdu dégagement d'énergie du phosphène paraissent disparates, sans lienentre elles, complètement en dehors du sujet.

Ne pas se tracasser à cause de ce tohu-bohu apparent de l'imagination ;nous verrons bientôt pourquoi. Signalons déjà que pendant la présence duphosphène, on est dans un état particulier que nous pouvons appeler“ hypervigile ”, en raison de la clarté de la conscience de l'état de veillependant la présence du phosphène, ce qui explique l'abondance del'idéation.

Revenu à l'état habituel, on risque d'oublier assez rapidement ces idées.C'est pourquoi, il faut les noter de suite après l'extinction du phosphène,si disparates et décousues qu'elles paraissent à ce moment.

TROISIÈME PHOSPHÈNE :

On éliminera l'idée avec laquelle on avait débuté le deuxième phosphèneet, de nouveau, l'on choisira l'image la plus nette venue pendant cedernier. Dans notre exemple, durant le troisième phosphène, on nepensera plus à l'oiseau mais, par exemple, au ruisseau parmi les arbres età son bruit.

On s'aperçoit que le flot d'idées S'ÉLARGIT. Ce processus ne cessera des'accentuer : cette fois-ci, dans l'exemple précédent, ce sera cinq ou dixidées qui viendront.

De nouveau, les noter toutes et reprendre la plus vigoureuse, puiscontinuer le même processus.

PHOSPHÈNES SUIVANTS :

Il s'agira donc bien d'une “ cascade ” puisque l'image qui tombe au débutd'un phosphène provient du phosphène immédiatement antérieur et quec'est une des idées survenues pendant ce phosphène intermédiaire quitombera dans le phosphène suivant.On observera que plus on persévère sur cette voie, plus les penséessurgissent nombreuses.Cet afflux d'idées qui avait commencé comme un imperceptible filetd'eau, presque seulement comme une humidité, devient une source, unfleuve et subitement un delta.

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Un enfant d'une quinzaine d'années nous disaient qu'il avait eu ainsi plusd'idées en vingt minutes qu'il n'en aurait eues sur le même sujet pendantune demi-journée, en travaillant comme d'habitude.

La méthode est donc d'une très grande utilité scolaire mais naturellement,elle peut être utilisée dans bien d'autres domaines, professionnels ou non.

Il est vrai qu'au début, on est un observateur peut-être un peu inquiet surla qualité des idées qui affluent par cette technique. Elles paraissents'enchaîner par des associations de nature élémentaire dont le lien logiquen'est pas évident.

Mais tant qu'il en est ainsi, il faut continuer à insister sur le processus encascade. En effet, on a alors une surprise : il vient une idée plus profonde,plus philosophique, qui relie toutes les idées apparemment décousues,sans lien entre elles ou associées par des mécanismes inférieurs parmilesquels, par exemple, les calembours par assonance, un des modesfréquents de ces associations qui, au premier abord, paraît sans valeurmais dont les psychanalystes ont montré que ce n'est pas toujours le cas.

Alors, la recherche des idées pour la narration ou la dissertation estterminée.Nous voulons dire qu'il s'est dessiné subitement, à la fin, un canevas dontl'ensemble est beaucoup plus profond et riche que si cette méthode n'avaitpas été employée, ceci en beaucoup moins de temps que normalement.

Les choses se sont passées un peu comme pour une éruption volcanique.Tout d'abord, la boue et les pierres qui comblaient le cratère du volcan ontété projetées en l'air et dispersées dans le désordre le plus profond, puis lalave qui était dessous et a provoqué cette pression est sortie en fleuvemajestueux qui a recouvert, donc relié, la plupart de ces projections.

De même, c'est après l'irruption dans la conscience d'une idéephilosophique très générale qui termine le Mixage en cascade que l'onperçoit le lien qui existait déjà, mais subconsciemment, entre les idéesdisparates qui avaient jailli antérieurement.

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V.

EFFETS DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUESUR LE CALCUL MENTAL

Nous avons cité, dans l'introduction, le cas d'une enfant de neuf ans quiétait retardée, et plus spécialement complètement nulle en calcul. En troissemaines, elle est devenue normale. Il est vrai qu'il avait fallu, auparavant,lui apprendre à jouer avec les phosphènes pendant une quinzaines de jourscar au départ, elle ne s'adaptait pas au Mixage.

Nous avons aussi connu le cas d'une personne qui voulait être caissièremais qui ne parvenait plus à calculer alors qu'enfant, elle le faisaitnormalement.

Ayant vérifié son incapacité à calculer, nous lui avons fait faire quelquescalculs simples sous phosphènes. Pendant deux séances, il n'y avait aucunprogrès, malgré les multiples variantes de techniques de calcul que nousproposions. C'est vers la fin de la deuxième séance, à un moment où nousla laissions entièrement libre d'organiser ses essais de calcul comme ellel'entendait, que subitement quelque chose s'est débloqué en elle. Depuis,elle calcule comme lorsqu'elle était jeune.

Bien que dans ce dernier cas, il soit difficile de faire la part de ce quirevient à l'action du Phosphénisme sur la faculté de calculer et celle de ladynamisation d'un mécanisme assoupi, il semble qu'il y ait d'immensesextensions possibles à cette utilisation du Phosphénisme pour le calculmental.

Nous savons en effet, d'une part, que les calculateurs prodiges se révèlenttrès jeunes, d'autre part que les enfants aiment à jouer avec les phosphèness'ils sont dans des circonstances qui le permettent. Nous avons vul'influence du Phosphénisme sur certaines carrières littéraires précoces.

Mais parce que personne n'avait encore attiré l'attention sur le rôle duPhosphénisme dans une maturation exceptionnelle du cerveau de l'enfant,on n'a pas encore fait d'enquête sur ce qu'avait été, à ce point de vue,l'enfance des calculateurs prodiges. Il y a là un terrain à défricher.

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VI

POUR RÉSOUDRE UN PROBLÈMEDE MATHÉMATIQUES

1/ Utilisation du post-phosphène :

Lorsque l'on cherche un problème, après s'être assimilé l'énoncé, on enremue toutes les données puis subitement, on fait le vide dans son espritdurant un temps, espérant qu'ainsi le souvenir des théorèmes en rapportavec l'énoncé et les associations d'idées nécessaires pour obtenir lasolution jailliront dans ce vide.

Or, le post-phosphène favorise le vide mental. On conçoit qu'il peut jouerun rôle pour aider à trouver la solution du problème.

C'est ce qui explique que certains enfants considèrent, d'après leur propreexpérience, que la meilleure façon d'utiliser le Phosphénisme, pourtrouver la solution d'un problème de mathématiques, est de lire et relireplusieurs fois l'énoncé en y faisant bien attention, puis d'allumer, commed'habitude, la lampe trente secondes, ensuite éteindre puis OBSERVERLE PHOSPHÈNE CONSÉCUTIF, D'UNE FAÇON COMPLÈTE- MENTPASSIVE. La présence du phosphène aidant au vide mental, elle éliminetoute pensée du champ de la conscience. Donc, dans cette modalitéd'utilisation du Phosphénisme, il n'y a pas de Mixage conscient etvolontaire.

Dans ce cas, la solution doit jaillir dès le début du phosphène.

L'entraînement préalable au Phosphénisme doit être suffisant pour que laprésence du phosphène ne détourne pas sur lui la tension de l'espritdirigée vers l'attente de la solution. C'est le point délicat de l'opération.

2/ Utilisation du co-phosphène :

D'autres enfants préfèrent utiliser une variante de cette technique :Ils se servent principalement du co-phosphène. C'est donc pendant laprésence de ce phosphène associé à l'éclairage et qui dure trois minutesqu'ils vont réfléchir aux données du problème. Ensuite, ils éteignent,observent alors plus ou moins passivement le post-phosphène comme

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précédemment, sans rechercher à en faire comme jaillir la solution, maisplutôt à garder un état apparenté au vide mental.

Après l'extinction du phosphène, ils vaquent à une autre occupation,travail ou jeux. Lorsque plus tard, ils repensent à leur problème, lasolution surgit plus facilement que d'habitude, accompagnée du sentimentspécifique de l'assimilation phosphénique qui permet à l'expérimentateurde ne pas se tromper sur la véritable origine du meilleur fonctionnementdu cerveau, même si son sentiment reste tout personnel.

L'effet est encore bien plus net en opérant avec le soleil, à condition deposer la question pendant la fixation. Mais dans ce cas, celle-ci doit êtrebrève, de deux à quatre secondes. Nous nous excusons de le rappeler maisdes personnes oublient ou négligent de suivre nos conseils à ce sujet ; pis,en transmettant les bases du Mixage, elles oublient d'enseigner cettecourte durée pour la fixation du soleil.

Puis observer, sans penser à rien, le phosphène solaire. La grande énergiede la lumière solaire gagne tout le cerveau par ce transformateur defréquence qu'est le phosphène, rendant l'exercice encore plus efficace.

3/ La course subconsciente à travers le cerveau du phosphène,porteur d'informations :

Manifestement, la pensée s'est chargée de la substance phosphéniquependant la réflexion sur l'énoncé du phosphène, associée à la fixation dela lampe de trois minutes. Cela lui a donné un plus grand élan pourcheminer dans le subconscient, pendant la période de travail consécutif,sur un autre sujet ou de jeu.

De même parfois, on cherche un nom qui ne vous revient pas puis, lorsquel'on est sur une autre activité, ce nom vous revient subitement, quand onne s'y attendait pas. C'est un autre exemple de l'inertie de la pensée quenous avons étudiée dans d'autres ouvrages. La charge énergétiquesupplémentaire, en provenance du phosphène et déposée sur la pensée, aaccentué ce mécanisme.

Evidemment, cette expérience ressemble fort, en apparence, à celle quiconsiste à s'endormir en se posant des questions et avec l'espoir d'avoir lasolution au réveil.

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Dans les deux cas, l'élaboration de la solution elle-même a étéinconsciente ; c'est le seul point commun entre les deux méthodes. Carpendant le sommeil, cette élaboration a eu lieu pendant une périoded'inconscience, tandis que pendant la présence du phosphène, cetteélaboration, bien qu'inconsciente, a eu lieu dans un état “ hypervigile ”.C'est peut-être ce qui explique que personne n'a pu faire, beaucoup denuits de suite, cette expérience de s'endormir en se posant un problème.Sans doute est-on vite gêné par un sentiment confus que cela trouble lesommeil, le rend moins reposant. Par contre, c'est avec un plaisir sanscesse renouvelé que l'on opère ainsi avec le phosphène. Bien plus, il estplus facile de persévérer sur l'habitude de se poser des questions ens'endormant, si l'on pratique le Mixage en même temps, comme nousl'avons indiqué (chapitre VI, sous-titre A, 3°). Les deux effets, ainsi, semultiplient.

De plus, l'utilisation du phosphène à la place du sommeil permet degagner du temps, de rester conscient et donne une activation du travailcérébral inconscient très supérieure à ce que procure le sommeil.

4/ Rappel de l'expérience qui prouve que l'énergie du phosphènecontinue son chemin dans le cerveau après l'extinction de cetteparalumière :

Nous venons de dire qu'après l'observation du phosphène associée à unequestion posée, l'énergie de ce phénomène paralumineux continue soncheminement à travers le cerveau.

Nous rappelons une expérience décrite dans “ L'Exploration du cerveaupar les oscillations des phosphènes doubles ” qui laisse pressentir lacontinuation de cet élan à travers le cerveau.

Pour cela, il nous faut tout d'abord résumer ce qu'est l'alternance desphosphènes doubles :

Chacun peut se construire l'appareillage nécessaire pour cette observation(sauf que malheureusement, les lampes qui convenaient le mieux ne sefont plus).

Prendre une boîte à chaussures. Sur l'un des côtés verticaux de salongueur, faire deux trous de deux centimètres de diamètre, espacés de sixcentimètres et demi. En regard, sur l'autre paroi verticale, nous placerons

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deux lampes, leur anneau fixant d'habitude l'abat-jour les maintenant, ici,sur le carton. Nous ajouterons une paroi verticale interne transversale,séparant les deux lampes, que nous prolongerons d'une vingtaine decentimètres à l'extérieur. Donc, lorsque nous sommes devant les lampes,avec la prolongation externe de la paroi transversale contre l'arête nasale,chaque œil ne voit qu'une lampe.

Consécutivement à l'éclairage, il y aura deux phosphènes : un devantchaque œil. Mais, chose étrange qui a été mise en évidence partâtonnements, si l'on allume alternativement sur un rythme de deuxsecondes pendant, par exemple, une minute, les deux phosphènesconsécutifs vont alterner durant trois minutes, sur un rythme qui n'est pascelui de l'éclairage alternatif mais un rythme propre au sujet.Par exemple, un seul phosphène apparaît d'un côté pendant six secondespuis disparaît, et un autre apparaît de l'autre côté pendant un temps égal,ainsi de suite, un assez grand nombre de fois.

Or, lorsqu'un phosphène s'éteint, si l'on fait bien attention, on perçoit unezone un peu plus noire que le reste du champ visuel à cet endroit. Cecis'appelle “ le phosphène négatif ”.

Si l'on suit avec une forte attention le phosphène négatif, lorsque lesphosphènes doubles alternants perdent leur luminosité, on observe queces deux taches obscures continuent à alterner très nettement, alors mêmequ'elles sont devenues presque imperceptibles.

On a alors l'impression que l'éclairage alternatif sur le rythme de deuxsecondes a provoqué un mouvement alternatif dans le cerveau quiparaît se prolonger bien après l'extinction des phosphènes doubles.

C'est un argument en faveur de ce que toute l'énergie, dont le phosphèneest porteur, continue son chemin à travers le cerveau, même aprèsl'extinction apparente de ce phosphène.

5° Tendance à la révision panoramique des données du problème sousl'influence du phosphène :

On observera aussi que lorsque l'on a mêlé les données du problème à unphosphène, elles ont tendance à revenir en vision panoramique, toutessimultanément, ce qui aide à “ dominer ” les données du problème,comme on le dit très justement par comparaison avec le point de vue

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panoramique du haut d'une montagne. D'une position élevée, on voitmieux l'ensemble de la route à prendre. De même, en révisionpanoramique des données du problème, le chemin de la solution nousapparaît plus facilement.

6/ Une nécessaire réforme de l'enseignement des mathématiques :

Nous profitons de ce que nous sommes sur le sujet de l'application duPhosphénisme aux mathématiques pour faire une remarque sur leurenseignement qui, du moins tel qu'il était pratiqué quand j'étais à l'école,présentait une lacune, et je crains que ce ne soit pas mieux maintenant.

Cette remarque m'est venue à l'esprit à la suite d'un problème posépendant l'une de mes séances de démonstration, problème que personnen'a su résoudre, bien qu'il soit fort simple. Depuis, je l'ai posé à tous mescours, c'est-à-dire devant certainement des milliers de personnes au total.Une seule fois, j'ai eu la réponse, évidente au simple bon sens. Une autrefois, un mathématicien qualifié l'a résolu en traçant en imagination descourbes sur abscisses et ordonnées : deux ou trois fois, une solutionapprochée a été donnée par le bon sens. Ce piètre résultat est vraimentcurieux. Il me semble être dû à cette erreur pédagogique et c'est parce qu'illa met en évidence que nous exposons ce qui nous paraît plus qu'un de ces“ pièges ” courants des récréations mathématiques.

Voici ce problème :

L'affaire se passe aux Indes. Au pied d'une colline, il y a un monastèrebouddhique ; au sommet de cette colline, un ermitage. Un moine décided'aller faire un jeûne de sept jours dans cet ermitage. Il part au lever dusoleil. Le sentier est très irrégulier, tantôt montant de façon abrupte, tantôtdescendant dans des ravins, ou passant sur de petits ponts.

Le moine arrive au sommet, fait son jeûne. Il repart au lever du soleil (Onne tient pas compte du décalage horaire de ce lever, à cause de l'avancedans la saison et de la différence d'altitude). Il redescend d'un pas légermais un peu ralenti par l'affaiblissement dû au jeûne, bien que sa marchesoit facilitée, en moyenne, par la pente. Il rentre au monastère.

Question : Y-a-t-il un point du sentier où le moine est passé à la mêmeheure, à la montée et à la descente?(Si le lecteur fait l'expérience sur un public, qu'il répète une deuxième fois

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la question, pour qu'on ne l'accuse pas d'avoir pris ses auditeurs en traître.On ne trouve pas plus la réponse pour cela).

Solution : Or, cette réponse est ÉVIDENTE POUR TOUS, SI L'ONÔTE TOUT CE QUI EST INUTILE DANS L'ÉNONCÉ.

Qu'importe que cela se passe aux Indes et dans un lieu du bouddhisme ;qu'importe que ce soit sept jours plutôt que vingt et un jours ou deuxjours.

Mais alors, cela revient au même que si c'était zéro jour.

Il reste deux mobiles sur le même parcours qui partent en mêmetemps. C'est forcé qu'ils se croisent et alors ils sont au même endroitau même moment. La réponse est donc “ Oui ”.

Portée pédagogique de l'expérience :

Si, pour ainsi dire, personne ne trouve la solution, c'est peut-être bienparce que, quand nous étions à l'école, nous savions d'avance que toutesles données d'un problème devaient être utilisées pour trouver la solution.Si par hasard, nous nous avancions trop, en ayant laissé certaines donnéespour compte, c'était pour nous une sorte de signal d'alarme qui nousavertissait que nous faisions fausse route.

Or, la vie nous pose, au contraire, des problèmes où les quelques élémentsnécessaires à leur solution sont noyés dans une foule de données inutilespour les résoudre. C'est ce qui explique que des sujets, fort bons enmathématiques sur les bancs de l'école, dirigent leur vie d'une façonsouvent illogique.

Il conviendrait donc de fournir aux écoliers des énoncés de problèmesdans lesquels de nombreux éléments seraient inutiles pour la solution,mais parmi lesquels les enfants devraient découvrir les seules donnéesindispensables pour résoudre ce problème.

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AUTRE REMARQUE SUR L'ENSEIGNEMENT DESMATHÉMATIQUES

Il m'est arrivé, durant ces dernières années, que l'on m'amène des enfantsdont le cahier portait cette définition qui leur avait été dictée : “ deuxdroites parallèles sont deux droites qui ne se rencontrent jamais ”.Or autrefois, on apprenait : “ deux droites parallèles sont deux droites quise rencontrent à l'infini ”.Laquelle des deux définitions est la bonne ?

Je pense avoir trouvé une démonstration que c'est la deuxième, tout enignorant, je l'avoue, ce qu'en pensent des mathématiciens.En effet, avec une lame de rasoir, coupons une bougieperpendiculairement à son axe : les bords de la coupe constituent uncercle. Coupons-la obliquement : les bords dessinent une ellipse.Maintenant, enroulons plusieurs fois une feuille de papier autour de labougie. Coupons-la à nouveau, obliquement. Puis, déroulons la feuillede papier sur une surface plane. Nous obtenons une sinusoïde(“ Mathématiques en instantanées ” par H. Steinhaus - Ed. Flammarion,p. 235).J'ajoute à cet auteur : inclinons de plus en plus la lame de rasoir. Lasinusoïde aura ses sommets de plus en plus élevés, de plus en pluspointus, tandis que l'angle entre ses pentes diminuera. A l'extrême, la lameaura son bord parallèle à l'axe de la bougie et les pentes de la sinusoïdeseront parallèles. Mais il s'agira toujours d'une sinusoïde, donc sanssolution de continuité (en supposant, évidemment, la bougie de longueurinfinie). Donc, les parallèles que forment les bords de l'anciennesinusoïde se rejoignent à l'infini.

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Fig. 16 : Transformation de l'ellipse en sinusoïde par déroulement.

Coupe elliptique

Papier rayé enroulé autour de la bougie

Papier déroulé

La coupe devient une sinusoïde

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De plus, remarquons que cette parenté entre l'ellipse et la sinusoïde, miseen évidence par le déroulement de l'ellipse, possède une très grande valeurcosmogonique et même métaphysique.

En effet, le mathématicien Fourier a montré que toute vibration peut êtredécomposée en sinusoïde. Cette courbe est donc le fondement même del'univers.

Ceci d'autant plus que la courbe des astres est une ellipse autour du centrede gravité du système ; par conséquent, la trajectoire des planètes et desétoiles n'est qu'un aspect de la vibration universelle. Cette transformationde l'ellipse en sinusoïde permet donc une belle synthèse des principauxmouvements de la nature.

VII.

CORRECTION DE LA DYSLEXIE PARLE PHOSPHÉNISME

Nous avons cité, dans l'introduction de ce livre, le cas de l'enfantdyslexique de Chicoutimi (Québec), fillette âgée de neuf ans, qui savaitlire depuis quatre ans mais ne parvenait à lire que trente mots à la minute.

Le psychologue scolaire avait essayé plusieurs méthodes pour accélérer lalecture, sans succès. Il avait alors seulement indiqué le Phosphénisme à lamère. Celui-ci est donc une méthode si simple qu'elle ne nécessite pas unpersonnel spécialisé. Elle est si active qu'après l'avoir appliquée pendanttrois semaines, l'enfant lisait soixante-cinq mots à la minute, bien quecette fillette avait fait seulement chaque jour un peu d'entraînement à lasortie de l'école.Cette mère s'y prenait de la façon suivante : elle faisait lire à sa fille unmot sur lequel elle ânonnait. Puis la mère lui faisait épeler à haute voix,pendant la présence du phosphène ; ensuite, l'enfant devait le relire.

Plusieurs mères ont opéré de la même façon, d'elles-mêmes, avec le mêmesuccès. Surtout, il ne faut jamais oublier de faire relire plusieurs fois letexte après avoir épelé sous phosphène, car ainsi, l'enfant saisit mieux cequi lui avait échappé à première lecture, que s'il n'y avait pas eu lephosphène entre ces deux lectures.

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VIII.

CORRECTION DE LA DYSORTHOGRAPHIEPAR LE PHOSPHÉNISME

A/

Méthode comparable à celle pour la dyslexie

Il existe une première façon d'utiliser le Phosphénisme pour corriger ladysorthographie, dont bien des mères ont eu l'idée d'elles-mêmes, aprèsavoir eu connaissance du Mixage phosphénique : appliquer exactement lamême technique que pour la dyslexie, en faisant épeler sous phosphènepuis relire, comme nous venons de l'expliquer. Les mères avaient toutesété très satisfaites du résultat.

Cette technique a été utilisée et développée par Madame Koulibali,conseillère pédagogique.

B/

Méthode basée sur le développement dela mémoire kinesthésique

Mais il y a une deuxième façon d'utiliser le Phosphénisme dans ladysorthographie, qui s'appuie davantage sur les bases physiologiques desmécanismes de l'orthographe.

En effet, dirions-nous d'un enfant qu'il a une bonne orthographe, s'il noustendait une copie sans faute mais avec une cinquantaine de ratures, parcequ'il aura dû sans cesse contrôler par la vue ce que sa main faisait ?

Donc, la bonne orthographe doit être d'origine motrice. Une preuve en estque si l'on est dérangé pendant que l'on écrit, on met un mot à la place d'unautre, sans s'en rendre compte ; c'est lorsque l'on se relit que l'on s'enaperçoit et l'on s'étonne alors de cette erreur. Ceci indique, en outre, quecette mémoire motrice est peu consciente.

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a) Preuves de l'importance de cette mémoire par la dactylographie :

On sera peut-être étonné de l'importance attribuée ici à la mémoiremotrice.

Voici pourtant une expérience que j'ai faite involontairement vers l'âge detrente ans, qui m'a plus tard été confirmée par des dactylographesprofessionnelles. Elle met bien en évidence l'importance de la finesse dela mémoire motrice.

Pendant cette période, j'ai voulu apprendre à taper à la machine, biencorrectement, sans regarder mes doigts, mais j'étais alors fort isolé dans lacampagne, sans pouvoir ni fréquenter aucune école, ni recevoir aucunconseil.

J'ai tout d'abord appris parfaitement le clavier “ par cœur ”, c'est-à-dire parla mémoire visuelle, croyant que cela suffirait largement pour tapercorrectement. J'ai eu la surprise de constater qu'il n'en était rien et j'étaisbien étonné de ce que je ne progressais pas.

J'ai alors procédé autrement : toujours cachant le clavier, j'ai regardé mesfautes sur la feuille et je me suis efforcé de les corriger par tâtonnements,avec mes doigts, sans évoquer le souvenir visuel du clavier. Je pensais quece serait très long et très difficile. Or, ce fut le contraire et rapidement, jepus taper sans regarder, autant que peut le faire un amateur.

Manifestement, seule ma mémoire kinesthésique (c'est-à-dire le souvenirde sensations que donnent les mouvements) entrait en jeu.

A ce moment, je pensais : “ Comme je dois bien connaître le clavier parcœur ! ”.

Or, j'eus la surprise de constater que j'étais complètement incapable dedire de mémoire la place d'une lettre sur le clavier. JE L'AVAISOUBLIÉ. C'est donc à partir du moment où je ne me servais plus de lamémoire visuelle de la place des lettres sur le clavier que j'ai tapénormalement. Dans le cas présent, cette mémoire ne faisait que freiner lemécanisme de la mémoire motrice.

Plusieurs dactylographes m'ont confirmé ensuite, sans avoir analysé leproblème ainsi en détail, qu'il en était de même pour elles et que si elles

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pensent à l'emplacement de la lettre pendant qu'elles tapent, cela les faitaccrocher et s'embrouiller.

De plus, maintenant, pendant mes conférences, je fais fréquemmentl'expérience suivante : je demande s'il y a des dactylos professionnellesdans la salle. Puis, à brûle-pourpoint, je leur demande de me dire où sonttelles ou telles lettres sur le clavier. Elles ne peuvent JAMAIS me le diremais, pour tenter de trouver la réponse, doivent mimer la frappe avec lesmains.

Le mécanisme d'apprentissage du piano est d'ailleurs très comparable àcelui de la machine à écrire. Sans cache-clavier, les yeux de l'enfant vontsans cesse de ses doigts à la musique ; il perd le rythme parce qu'il lui fautun certain temps pour retrouver l'endroit où il en était sur la portée.

Il s'imagine que ne pas regarder ses doigts est extrêmement difficile. Ilfaut lui expliquer que c'est parce qu'il n'est pas habitué à utiliser samémoire musculaire mais qu'avec un peu d'entraînement, il sera aucontraire étonné de la facilité avec laquelle il se basera uniquement surcette mémoire pour retrouver ses notes sur le piano.

Si on ne lui donne pas cette explication et que le professeur néglige de luiimposer, en sa présence, quelques exercices très simples, pour leconvaincre que c'est facile de trouver sa note sans regarder, il y a un grandrisque que l'enfant soit inhibé par l'impression que c'estextraordinairement difficile, de telle sorte qu'il ne se décidera jamais àfaire l'effort de commencer.

CES EXPÉRIENCES, PARMI D'AUTRES QUE L'ON POURRAITCITER, MONTRENT QUE LES POSSIBILITÉS DE LA MÉMOIREMOTRICE SONT ABSOLUMENT FANTASTIQUES, COLOSSALES.POURQUOI NE PAS CULTIVER CETTE MÉMOIRESYSTÉMATIQUEMENT POUR CORRIGER LADYSORTHOGRAPHIE ?

Par contre, s'il y a une chose à ne jamais dire à un enfant, comme cela sefaisait autrefois, c'est :

“ Tu as une mauvaise orthographe, lis beaucoup et de bons auteurs ”.C'est d'autant plus inutile pour le corriger que l'on sait, maintenant, quesupprimer une lettre par-ci, par-là, dans un texte, n'est même pas

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remarqué par un lecteur normal : il se contente de lire, globalement, ledessin du mot. Or, pour écrire correctement, il faut bien que la main tracetous les détails des lettres.

b) Technique de la correction de la dysorthographie par la mémoirede la motricité :

En pratique, on utilisera le Phosphénisme pour intensifier les mécanismesnerveux de la mémoire kinesthésique, ainsi :

1° Fautes dans “ L'ORTHOGRAPHE D'USAGE ”, c'est-à-direl'orthographe des mots, indépendamment des accords ou fautes degrammaire.

Cette orthographe, par excellence, est de la pure mémoire qu'il va falloirs'efforcer de rendre, par-dessus tout, motrice, c'est-à-dire une mémoiredes sensations musculaires que donnent les mouvements des doigts et dela main pendant que l'on écrit.

Donc, pour corriger un enfant de l'habitude de certaines fautesd'orthographe d'usage, il faut qu'il écrive une première fois correctementles mots sur lesquels il accroche habituellement, puis lui mettre unbandeau sur les yeux, ensuite lui faire écrire ces mots sans qu'il puissevoir son papier. En effet, lorsqu'il craint la réprimande, il va contrôler parla vue si ce qu'il écrit est correct, mais dès la surveillance passée, il va denouveau se contenter de la mémoire motrice, laquelle est l'élémentdéfaillant.

Par contre, s'il ne voit pas ce qu'il écrit, il portera obligatoirement touteson attention sur les sensations cénesthésiques que lui donnent sesmouvements. C'est donc elles qui vont se graver dans la mémoire ; c'estpourquoi il est indispensable qu'immédiatement avant cette phased'obscurité, il ait appris à écrire correctement ces mots ; qu'il n'ait pas letemps d'oublier à partir du moment où, sous bandeau, il insistera pour segraver le mot dans la mémoire motrice.

Il ne faut pas croire qu'il mélangera les mots et les lignes en écrivant, sanspouvoir regarder son tracé sur la page. L'expérience prouve qu'il sait trèsbien se guider en repérant le bord du papier et ses angles par l'autre main,ou par le bord externe de la main qui frotte le papier pendant qu'il écrit.

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D'ailleurs, même si cette confusion se produisait, elle n'aurait aucuninconvénient. En effet, les sensations musculaires seraient les mêmes sil'enfant écrivait le deuxième mot sur le premier, et donc la trace qui jouedans la mémoire de l'orthographe d'usage serait semblable. Il faut faireécrire le même mot un assez grand nombre de fois de suite, pour le graverdéfinitivement en une séance.

Bien entendu, le résultat sera encore meilleur si, après que l'enfant aappris le mot et avant qu'on lui mette le bandeau, on lui fait fixer sa lampetrente secondes. ALORS, IL ÉCRIRA NON SEULEMENT SANSREGARDER MAIS DE PLUS SOUS PHOSPHÈNE, CE QUI LUIPERMETTRA DE PRENDRE ENCORE PLUS CONSCIENCE DE SESSENSATIONS CÉNESTHÉSIQUES EN PROVENANCE DE SESDOIGTS ET DE SA MAIN, EN FONCTION DES LETTRESTRACÉES. La présence du phosphène stimule toutes les mémoires et parconséquent aussi la mémoire des sensations cénesthésiques (sensationsdonnant la notion de l'existence du corps dont la mémoire kinesthésique,c'est-à-dire des sensations donnant la notion de l'existence desmouvements, n'est qu'un aspect).

Application de la même méthode à la musique :

Au piano aussi, on améliorera encore la méthode du cache-clavier parquelques exercices sous phosphène, donc avec un bandeau sur les yeux,pour jouer d'abord des gammes et des arpèges. Ils rendront le plus grandservice, en formant cette mémoire musculaire de la place des notes plusrapidement. Ensuite, l'enfant pourra jouer de mémoire des morceaux sousbandeau et avec phosphène.Plusieurs de nos étudiants en Phosphénisme utilisent cette méthode, lesuns pour le piano, d'autres pour le violon ou la flûte, et tous sont d'accordpour dire qu'ils apprennent bien plus vite ainsi.

2° Fautes DE RÈGLES, c'est-à-dire les fautes d'accord :

Nous remarquerons qu'il existe une intelligence musculaire mais qu'ellepartage avec la mémoire musculaire la caractéristique d'être très peuconsciente. Ainsi, lorsque nous rentrons de notre travail habituel cheznous, à pied, par un chemin long et sinueux, nous ne revoyons pas, enmémoire visuelle, d'avance, les rues où nous devrons passer. Notre pas s'yemboîte automatiquement, sur quelques repères visuels. Ceci frise leréflexe conditionné, d'autant plus que souvent, notre claire conscience est

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occupée à autre chose, pourvu, pourtant, qu'elle ne le soit pas totalementcar alors, nous pouvons nous tromper. Cela met bien en relief le caractèrepériphérique, liminaire de l'intelligence musculaire. Encore plusprofondément enfouie dans l'organisme, c'est elle qui nous fait tenir enéquilibre sur notre bicyclette, sans avoir besoin de prendre conscience dechaque contraction musculaire nécessaire pour cela.

Il peut sembler bizarre à certains, et même presque scandaleux, que nousparlions “ d'intelligence ” à propos de fonctions telles que le fait de setenir en équilibre à bicyclette.

Cet étonnement ne serait que le reste de conceptions anciennes quin'auraient pas évoluées en fonction des découvertes faites depuis unecinquantaine d'années.

En effet, autrefois, on séparait beaucoup plus les choses que maintenant.Par exemple, il y a une soixantaine d'années, on considérait les règnesminéral, végétal et animal comme radicalement séparés.

Quiconque aurait soutenu le contraire aurait passé pour un anormal. Ormaintenant, on connaît les termes intermédiaires entre chacun de cesrègnes.

De même, la mémoire et l'hérédité étaient considérées comme sansrapport, comme deux phénomènes absolument différents. Or, la chimiebiologique a montré que leurs supports moléculaires (A.D.N. pour leschromosomes, A.R.N. pour le cerveau) sont très ressemblants. Ainsi,lorsque la graine donne naissance à une plante semblable à celle qui l'aengendrée, chimiquement parlant, le phénomène n'est pasfondamentalement différent du souvenir.

Quant aux frontières entre l'intelligence, l'instinct et le réflexe, elles nousparaissent beaucoup plus floues qu'autrefois, ce qui donne d'ailleurs lavague impression d'une sorte d'intelligence diffuse partout dans l'univers.

Néanmoins, il est bien évident que l'intelligence, au sens ordinaire duterme, est d'autant plus vive qu'elle est consciente. Telle est, par exemple,celle nécessaire pour résoudre un problème de mathématiques ou pourl'expression littéraire.

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C'est pourquoi on remarque que ce sont souvent les enfants les plusintelligents qui font le plus de fautes d'orthographe de règles. Leurimagination court, en rêve éveillé, devant leur plume. Cela n'aurait pasd'importance si cette vivacité d'esprit n'éclipsait l'intelligence musculairepeu consciente, comme la lumière du soleil empêche de voir les étoiles.

D'où la nécessaire rééducation suivante :

Il faut d'abord s'assurer que l'enfant a bien compris la règle, puis leprévenir qu'on va lui faire une dictée où il y aura de nombreuses fois cetterègle à appliquer. Lui faire fixer la lampe trente secondes, éteindre etmettre le bandeau, puis lui faire cette dictée pendant qu'il présente lephosphène.

Il faut aussi que le maître ou un membre de la famille surveille ce qu'ilécrit et dès qu'une faute apparaît, lui fasse réécrire la phrase correctement,toujours sous bandeau et sous phosphène. Ainsi, petit à petit, se formerontles réflexes conditionnés musculaires nécessaires pour appliquer lesaccords, avec une participation toujours moindre de la réflexion, enredictant plusieurs fois la même phrase sous phosphène, une foisl'orthographe correcte acquise.

Délivré du bandeau, l'enfant pourra laisser courir son imaginationconsciente en avant du texte : ses doigts mettront pour lui l'orthographe.En résumé, dans ces deux variantes de dysorthographie, orthographed'usage et orthographe de règles, on transforme l'énergie de la lumière,accumulée dans le phosphène, pour ensuite la diriger vers les régions dusystème nerveux en rapport avec la mémoire et l'intelligence musculaire.

Au cours de ce transit, elle fortifie les voies neurologiques del'écoulement de l'influx nerveux dans ces directions, de telle sortequ'après quelque temps d'entraînement, l'acquisition du souvenirmusculaire de mots nouveaux ou l'application plus parfaite des règles nenécessiteront même plus, ou très peu, l'usage du Phosphénisme.

Plus tard, quand l'enfant sera devenu étudiant, il sera bien content depouvoir ne pas quitter le tableau de l'amphithéâtre des yeux ou lesexpériences du professeur, pendant que sa main courra toute seule sur lecahier.

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3° Fautes causées par un retard de développement du sens del'espace :

Il s'agit de fautes d'orthographe dont le type extrême est : L'ÉCRITUREEN MIROIR. Le maître écrit de gauche à droite au tableau et l'enfantcopie sans faute, mais en écrivant de droite à gauche.

Sans aller jusqu'à ce cas qui est exceptionnel, il arrive très souvent quel'enfant assez jeune confonde les lettres qui présentent une certainesymétrie, soit par rapport à l'horizontale, comme “ p ” et “ b ” ou “ g ” et“ f ”, soit par rapport à la verticale, comme “ d ” et “ b ”.

Ce trouble est dû à un retard de développement du sens de l'espace. Eneffet, il est très fréquent chez l'enfant mais exceptionnel chez l'adulte ; demême pour l'inversion de lettres.

a) Rôle des canaux semi-circulaires de l'oreille interne :

Or, le sens de l'espace nous est donné par la partie de l'oreille interne quitransmet au cervelet et au cerveau les informations nécessaires pour réglernotre équilibre (cavités de l'oreille nommées utricule, saccule et canauxsemi-circulaires).

Un aveugle de naissance ne peut imaginer les couleurs. S'il appartient àl'heureuse catégorie qui peut, plus tard, recouvrer la vue par uneopération, alors il découvre celles-ci ; c'est au début, pour lui, une grandesurprise.

De même si nous n'avions pas ces organes de l'oreille interne,principalement les canaux semi-circulaires, NOUS NE POURRIONSMÊME PAS IMAGINER CE QU'EST L'ESPACE.

Donc, ces organes creux jouent un rôle, non seulement dans l'équilibrephysique de notre corps et la notion que nous avons de ses variations deposition, mais ils influencent les zones cérébrales de la pensée, de tellesorte que c'est grâce à eux que nous pouvons, par exemple, imaginer unemaison construite dans un espace à trois dimensions et avoir la consciencedu “ creux ” qui l'entoure. Ceci ressort du fait que si par exemple, nouspensons à une maison sous l'audition alternativement à droite et à gauche,à une certaine fréquence d'alternance, comme la cavité de l'oreille enrapport avec l'audition communique avec celle dont dépend le sens de

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l'équilibre et de l'espace, ce dernier est aussi excité et la maison noussemble alors dans un “ creux ” beaucoup plus réel. Le sentiment del'espace est ainsi stimulé.

Un phénomène comparable se produit avec certaines musiques graves,lentes et majestueuses, qui donnent l'impression que les variationssonores provoquent des volumes de formes changeantes. On ne perçoit cecurieux volume que par le “ sentiment de creux ”. De nombreux sujetsnous ont confirmé cette observation (Cf. “ L'activation du cerveau parl'audition alternative ”).

Mais évidemment, pour que la stimulation du sens de l'espace se transfèredu monde physique jusque dans un espace imaginé, il faut PENSER, ENMÊME TEMPS QUE L'ON STIMULE LE SENS DE L'ÉQUILIBRE DEL'OREILLE INTERNE.

De même, l'aveugle de naissance qui recouvre la vue par une opération nedéveloppera son imagination visuelle que s'il choisit une activité commeartiste peintre, ce qui l'obligera à se représenter d'avance les tableaux qu'ilprojette. Mais s'il était antérieurement musicien et qu'il le reste, samémoire et son imagination visuelle resteront atrophiées.

Cette projection du sens de l'espace, en provenance de l'oreille interne,jusque dans le domaine mental est réalisée par la combinaison de lapensée avec des exercices dans le genre de ceux que font les dervichestourneurs ou des exercices de balancements.

Il faudra donc enseigner d'abord correctement à l'enfant les mots quiprésentent de tels pièges pour lui, puis qu'il y repense pendant desexercices de rotation du corps ou de balancements.

b) Stimulation du cerveau par les balancements :

N'oublions pas que les enfants musulmans, dans les écoles coraniques, sebalancent de droite à gauche, tout en récitant le Coran à haute voix. Or,tous les observateurs ont été étonnés de leur bonne mémoire. C'est lapreuve qu'il n'y a nul inconvénient à demander à l'enfant de se balancer dedroite à gauche mais légèrement, pendant qu'il étudie.

En effet, on sait que tous les organes pairs ont tendance à un travailalternativement plus fort d'un côté, puis de l'autre. Même le rein varie

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ainsi d'un tiers de son débit. D'autre part, les travaux les plus récents surla mémoire ont montré que le lobe temporal joue un rôle fondamentaldans cette fonction.

On comprend donc qu'un très léger balancement qui ne cherche qu'à créerun rythme dans le cerveau, s'il est au rythme correct, soit un puissantstimulant de la mémoire et de sa superstructure, l'intelligence. C'est doncplacer le cerveau dans ses meilleures conditions de fonctionnement quede le faire travailler pendant de légers balancements.

Dans le cas présent, il tirera un double avantage de cette technique :stimulation de la mémoire par l'action du balancement latéral sur le lobetemporal et stimulation du sens de l'espace par l'action sur les canauxsemi-circulaires de l'oreille interne.

Ainsi, il associera son sens de l'espace au souvenir de l'orthographe desmots et prendra davantage conscience de la spatialisation des lettres. Celalui permettra de rattraper son retard de développement du sens de l'espace.

c) Mixage “ gyrophénique ” :

Appelons “ gyrophène ” cette sensation perçue lors de l'arrêt d'un siègetournant et par laquelle on continue à ressentir une rotation ni physique,ni mentale, encore une fois “ axiomatique ”, c'est-à-dire indéfinissable.

Ce gyrophène est évidemment l'équivalent, pour l'organe del'équilibration situé dans l'oreille interne, de ce qu'est le phosphène pourl'œil.

Si à un enfant qui présente un retard de développement du sens del'espace, on se contente de lui faire exécuter des danses dans le genre decelles des derviches, il deviendra peut-être un bon funambule, ayantstimulé les organes de l'équilibre de son oreille interne, mais cetteamélioration du sens de l'espace ne passera pas dans son imaginationvisuelle et la motricité en rapport. Il faut qu'en plus, il pense pendant lesgirations.Dans le cas qui nous occupe ici, il devra revoir en pensée l'orthographecorrecte des mots sur lesquels il a achoppé.

Pour un jeune enfant, on pourra écrire ces mots sur un tableau, à hauteurde ses yeux quand il est debout, et les éclairer très fortement. A chaque

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giration du corps, il les relira obligatoirement, surtout s'il tourne dans lesens de la lecture, c'est-à-dire celui des aiguilles d'une montre.

CE “ MIXAGE DANS LE GYROPHÈNE ” EST L'ÉQUIVALENT, SURL'ORGANE DE L'ÉQUILIBRATION, DU MIXAGE DANS LEPHOSPHÈNE POUR L'ŒIL (Voir le détail des exercices dans“ Phosphénisme et Derviches tourneurs ”).

On remarquera, d'ailleurs, que les enfants font cela d'instinct à un certainâge : ils aiment à tourner sur eux-mêmes et si les circonstances lepermettent, au soleil, tout en chantant.

Or, c'est l'âge où se forme leur sens de l'espace, comme le prouve le faitque c'est celui où, sous bandeau, ils écrivent de telle sorte que les lignessoient assez bien parallèles, tandis que très peu de temps avant, les motsétaient placés de façon désordonnée sur la feuille.

Cet âge qui varie avec les enfants est d'environ six ans.

C/

Utilisation pédagogique du Mixage dans l'ostéophène

L'étude de l'utilisation du Mixage phosphénique pour l'amélioration del'orthographe nous a amené à envisager sa combinaison avec le Mixagedans un autre élément “ phénique ” de l'organisme, que nous avons appelé“ gyrophène ”, bien que ce terme soit trop restreint, ne s'appliquant qu'auxsensations consécutives à la giration. “ Equilibrophène ” serait plus justecar ce terme couvrirait aussi la sensation de continuité de la chute,lorsqu'on laisse tomber la tête de côté, dans le balancement latéral souple.Mais ce terme n'est guère euphonique. “ Cinéphène ”, à l'inverse de“ gyrophène ”, serait trop général car il couvrirait les sensationsconsécutives aux mouvements musculaires.

Mais puisque nous sommes dans l'étude des éléments de naturecomparable à celle du phosphène, nous dirons quelques mots del'équivalent du phosphène dans la sensibilité ostéo-articulaire que l'onpeut appeler, en abrégé, “ ostéophène ”.

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Si l'on se soulève légèrement sur son siège et que l'on se laisse retombersans trop de violence, on ressent, après le choc, l'onde de compression quimonte à travers les disques intervertébraux.

Cette sensation est l'équivalent du phosphène dans la sensibilitéarticulaire vertébrale. En y associant une pensée, on obtient une forme deMixage particulièrement profonde, puisque le squelette est le symbole dela vie éternelle, du fait qu'il peut résister à la destruction pendant desmilliers d'années.

On peut aussi obtenir cette persistance de sensations articulairescomplexes (que nous condensons dans le nom d'ostéophène) par destrépidations, tantôt sur un pied, tantôt sur l'autre. Ceci se retrouve danscertaines danses africaines, comme nous l'avons observé au village deManega (Burkina-Faso — ancienne Haute-Volta), (cf. “ Le Phosphénismeen Haute-Volta ”) mais aussi, parfois, dans nos pays.

Bien entendu, on peut aussi associer l'ostéophène à n'importe quelle autrepensée, par exemple pour se stimuler l'esprit pendant la récitation mentaled'un texte difficile à apprendre.

IX.

ACTION DU PHOSPHÈNE SUR LA RÉCITATION À HAUTE VOIX

Lorsque l'on a affaire à de jeunes enfants ou à des sujets d'un âge trèsfaible, on ne peut être assuré qu'ils ont bien compris ce qu'est le Mixageet qu'ils gardent mentalement, dans le phosphène, le thème de Mixage quia été choisi

Dans ces cas, on demandera à l'enfant de réciter à haute voix le texte àapprendre, pendant la présence du phosphène.

Nous avons vu d'ailleurs que, quelle que soit la matière à apprendre, il esttoujours avantageux qu'une certaine proportion des récitations sousphosphènes se fassent à haute voix.Ceci permet de très intéressantes observations sur l'effet immédiat de cetteprésence.

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En effet, et par comparaison avec des essais semblables antérieurs, onnote tout de suite une élocution avec une voix un peu plus intense. Latonalité est un peu plus aiguë mais surtout, il y a une assurance, unefermeté beaucoup plus grande. En outre, le plus souvent, le débit dela parole est plus rapide.

Mais le plus remarquable et le plus utile, c'est que la prononciation estbeaucoup plus nette, plus accentuée. L'enfant dit ensuite que sessouvenirs lui sont revenus plus facilement que sans phosphène.

Comme pour tous les entraînements faits sous phosphènes, ces effetspersisteront entre les séances si ces exercices sont quotidiens.Ces effets se produisent toujours plus ou moins. Mais une fois sur quatreenviron, ils sont extrêmement nets.

C'est surtout apparent chez des enfants qui parlent normalement avec descamarades mais bafouillent et bredouillent dès qu'il s'agit de s'exprimerdevant le maître ou de réciter devant toute la classe.Mais cela va aussi jusqu'à la rapide correction de certains défauts deprononciation.

C'est ainsi que Monseigneur Truchemotte, évêque de l'Eglise gallicane àBordeaux, qui conseille aux familles de ses fidèles, depuis de nombreusesannées, la pratique du Mixage phosphénique, se fait présenter les enfantsqui ont un défaut de prononciation. Il fait la première expérience derécitation sous phosphène, devant les parents, car elle est toujoursconvaincante, de telle sorte qu'ensuite, les parents lui confient l'enfantpour continuer la rééducation.

Nous avons observé, à plusieurs reprises, l'effet de la présence duphosphène sur la récitation à haute voix de la table d'addition ou demultiplication.

Dans un cas, par exemple, un enfant qui s'était trompé trois fois surquatre, sans phosphène, puis n'ayant pas revu sa table et alors quenous ne lui avions pas relevé ses erreurs, ensuite sous phosphène, l'arécitée sans une seule faute. Si les résultats ne sont pas toujours aussispectaculaires, le plus souvent, ils sont très nets.

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X.

UTILISATION DU PHOSPHÈNE POUR APPRENDRE UNE LANGUE

ÉTRANGÈRE AVEC LE BON ACCENT

C'est une dame, professeur d'anglais de l'île de la Réunion qui, lapremière, nous a fait remarquer qu'un enfant prenait mieux l'accent s'ilécoutait la leçon sous phosphène.

A notre époque, il est très prisé de pouvoir prendre une rapide teinture dela langue du pays où l'on veut aller passer ses vacances, afin de ne pasrisquer de rester sur sa faim ou d'avoir une indigestion au restaurant, fauted'avoir compris la carte et d'avoir su dire ce que l'on désirait.

Il est bien évident que le problème de l'acquisition d'un bon accent, dansune langue étrangère, est apparenté à l'effet du Phosphénisme sur laprononciation en général que nous venons de voir. C'est pourquoi nousl'étudions maintenant.

1/ Première méthode : combinaison du Phosphénisme avec l'emploidu magnétophone.

Lorsque l'on ne peut s'offrir un professeur particulier, on obtient de trèsbons résultats en utilisant un magnétophone.

1° Commencer par bien analyser la première phrase de la cassette, lavoix enregistrée devant, évidemment, être celle de quelqu'un du pays.S'assurer que l'on a bien compris tous les mots et que l'on ne fait pas decontresens sur l'ensemble. Ces précisions peuvent paraître superfluesmais par moments, il est à la mode d'enseigner les langues en plongeantle sujet d'emblée dans un milieu qui ne parle que la langue à apprendre.C'est oublier qu'il existe un âge pour l'apprentissage NATUREL deslangues : c'est la petite enfance. On s'en rend compte dans un paystrilingue, comme la Suisse. Après six ans, et a fortiori à l'âge adulte, c'estun tout autre mécanisme qu'il faut mettre en jeu.

2° Cette analyse du texte étant faite, procéder à peu près comme nousl'avons déjà dit pour les enfants qui bredouillent : écouter la phraseanalysée sous phosphène ; puis arrêter le magnétophone.

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Ensuite, toujours sous phosphène, la répéter une ou deux fois à hautevoix, puis une ou deux fois mentalement et ainsi de suite, jusqu'àl'extinction de ce phosphène afin de bien se la graver, ainsi que l'accent,sous phosphène. Vérifier en écoutant à nouveau la phrase avec lemagnétophone. SEULEMENT S'IL N'Y A EU AUCUNE FAUTE,passer à la phrase suivante.

Les mouvements des muscles des organes de la phonation étant,évidemment, très différents suivant les caractéristiques desprononciations de chaque langue, on comprend, ici, combien il est denouveau très important de faire travailler cette mémoire “ musculaire ”(c'est-à-dire des centres nerveux qui commandent ces muscles).

2/ Deuxième méthode : celle appliquée par Mlle Nicole Rabetau, àLimoges, depuis plus de sept ans, où elle enseigne l'Allemand et l'Anglaisen cours particulier, avec l'aide du Phosphénisme. Elle est compétentedans ces deux langues, principalement en Allemand, car elle a passéplusieurs années en Allemagne. La notoriété des transformations scolaireset des succès de ses élèves s'est maintenant fort répandue dans la ville.

Ceux-ci ont tous confirmé que la présence du phosphène assure unemeilleure assimilation de l'accent, sans avoir à faire d'effort spécial pourcela. De nouveau, la méthode phosphénique ne fait perdre aucun temps,en donnant de meilleurs résultats avec une moindre fatigue.Nous rappelons que si l'on utilise le phosphène pour apprendre, par leMixage, quelques mots d'une langue étrangère, on se souvient mieux, nonseulement de ceux-ci, mais de ceux appris dans la même leçon sans leMixage, par un mécanisme absolument semblable à ce que nous avonsexposé à propos de la leçon d'histoire (Ce chapitre, sous-titre III).

Voici quelques-uns des résultats obtenus par Mlle Nicole Rabetau,racontés par elle-même :

1° Ma première élève, devant passer un examen d'anglais, arrive touteréjouie à son troisième cours de rattrapage : elle a appris sans peine parcœur, sous phosphène, un texte de dix lignes environ en anglais et enayant conscience de la signification des mots.

2° Un élève sortant de cinquième et appelé à redoubler obtient, dès ledébut de l'année de redoublement, 16 et 16 1/2 en anglais, après unequinzaine de cours.

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3° Un élève de cinquième, en difficulté en anglais, menacé deredoublement, obtient 16 et 19 après six cours.

4° Une élève de troisième aux résultats modestes vient prendre une heurede cours pour s'informer de la méthode. Huit jours plus tard, elle vientdire à quel point les indications reçues l'ont aidée.

Voici la technique qu'elle utilise, décrite par elle-même :

MÉTHODE DE Mlle NICOLE RABETAU (LIMOGES) :

« Nous faisons toujours décrire à l'élève son premier phosphène. Ceci al'avantage d'établir avec lui un certain contact psychologique,indépendamment de la matière à rattraper. Par ailleurs, cela nous a permisde constater, dans tous les cas d'enfants gauchers qui nous ont été confiésjusqu'à présent, l'existence d'un phosphène aberrant quant à la successiondes couleurs et à leur répartition. Assez fréquemment, le phosphèneredevient normal après quelque entraînement. »

« Dès le deuxième cours, nous faisons apprendre à l'élève un texte parcœur sous phosphène, ceci après une traduction mot à mot. A l'expérience,il nous a, en effet, paru important de faire vivre avec insistance à l'élèveles avantages du Mixage, surtout s'il ne vient qu'une heure par semaine.Sinon, il a trop tendance à ne pas pratiquer chez lui et par conséquent, iln'obtient pas les résultats auxquels on doit s'attendre. »

« Eventuellement, nous faisons épeler les mots du texte, sousphosphène. »« Puis nous faisons élaborer par l'élève, dans toute la mesure du possible,une question sur chacun des mots de chaque phrase du texte appris. Ceciest naturellement exécuté sous phosphène, en répétant la phrase autant defois qu'il faut. »

« A chaque manquement persistant, nous faisons répéter encore une fois,sous phosphène, la règle incriminée. »

« Notre expérience de traductrice nous fait entrevoir que cette méthodepermet de former tout à la fois l'oreille (audition de la langue lors del'apprentissage par cœur), la langue (prononciation) et enfin le mécanismequestions-réponses. En ce qui concerne la prononciation, il n'est du restepas dépourvu d'intérêt de faire pratiquer à l'élève, sous phosphène, des

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exercices purement musculaires de la langue, en particulier des “ ch ”allemands et des “ th ” anglais. »

« A partir du moment où il réussit, l'élève éprouve du plaisir à exécuterson travail et c'est une partie de gagnée. »

Depuis quelques mois, Mlle Nicole Rabetau a complété par une méthodetrès intéressante, à tel point qu'elle pourrait être étendue à la rééducationdes sourds-muets :

Elle place la lampe entre l'élève et elle-même. Elle demande à l'élève deregarder le mouvement de ses lèvres, de ses joues, de la pointe de salangue, ainsi que les mouvements de sa pomme d'Adam, la lampe étantévidemment un peu plus basse que ce niveau. L'enfant n'en aura pasmoins un phosphène consécutif, puisqu'il n'y a pas besoin que le cristallinet la convergence soient mis au point sur la source d'éclairage ; attenduqu'il est inutile que l'image de cette source sur la rétine soit précise.

Nous avons déjà examiné bien des circonstances où le phosphène facilitel'apparition d'éidétiques (images visuelles très vives). Dans ce chapitre(sous-titre xv), nous développerons davantage l'expérience suivante :regarder une gravure très fortement éclairée, puis faire un phosphène parun éclairage bref et intense, soit avec un flash de photo, soit en se mettantpeu de temps devant une lampe assez puissante, puis rester en obscurité :assez souvent, l'image observée apparaît immédiatement en éidétiquedans le phosphène.

On comprend donc qu'assez souvent, l'image des mouvements des lèvres,des joues, de la pointe de la langue et de la gorge du professeur apparaîtradans le phosphène et se gravera profondément ainsi, dans les mécanismesmoteurs subconscients de l'élève.

Non seulement, comme nous le disions, la méthode pourrait être trèsavantageusement étendue aux sourds-muets mais il semble qu'elle seraitaussi applicable à des mouvements de danse ou de gymnastique difficiles.

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XI.

À PROPOS DE LA CORRECTIONDES DÉFAUTS DE PRONONCIATION

Nous en avons dit assez sur l'utilisation du Phosphénisme dans lestroubles légers du langage, comme le bredouillement émotif, et aussi dansle but de prendre l'accent correct d'une langue étrangère, pour ne pas avoirbesoin d'y revenir à propos de l'orthophonie, c'est-à-dire la science de lacorrection des vraies défauts de prononciation : évidemment, le mêmetravail que celui effectué d'habitude pour cette correction doit être fait,mais sous phosphène.

Mais puisque nous sommes sur ce sujet, nous ajouterons deux remarques :

1/ Dans le bégaiement : caractérisé principalement par la répétition decertaines syllabes, une arythmie du langage et une prononciationexplosive.

Dans “ L'activation du cerveau par l'audition alternative ”, nous avonssignalé que des centaines de fois, nous avons observé la disparition dubégaiement lorsque l'enfant parle sous l'audition d'un son alternativementà droite et à gauche, avec l'appareil nommé “ Alternophone ”. Le son doitêtre assez intense, comportant un claquement et sur le rythme d'environune seconde et demie par côté. C'est si net que dans les salonsd'inventeurs, chaque fois qu'il est passé un enfant qui bégayait, nous luimettions le casque de cet appareil sur la tête : il parlait normalement tantqu'il le portait.

Or, comme pour le Phosphénisme, les effets de l'audition alternativepersistent entre les séances si on insiste.

2/ Pour le chuintement (prononciation des sons “ ch ” et “ j ” au lieu de“ s ” et “ z ”) et son inverse, le zézaiement :

Quand j'étais médecin scolaire, je m'étais rendu compte que l'on pouvaitfacilement corriger définitivement un enfant de moins de sept ans de cesdéfaut, en quelques instants.Il faut pour cela se munir d'un abaisse-langue (à défaut on se servira dudos du manche d'une grande cuillère).

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a) Pour le zézaiement, on lui relève la pointe de la langue avec l'abaisse-langue dont l'extrémité viendra s'appuyer d'abord sur le frein de la langue.Puis, une légère pression vers le haut par abaissement de la main del'opérateur, en faisant basculer l'instrument sur les dents, ce qui relève unpeu l'autre extrémité de l'abaisse-langue. Celui-ci glisse alors trèslégèrement sous la pointe de la langue et l'élève tout en la retournantquelque peu. L'abaisse-langue la maintient ainsi. Il est donc appliqué surla face inférieure de la pointe de la langue, maintenant à demi tournée versle haut.

On maintient l'abaisse-langue dans cette position qui impose à la langueune forme de crochet vers le haut, pendant tous les efforts deprononciation que l'on va demander à l'enfant.C'est donc la face inférieure de la pointe de la langue qui est maintenueverticale ou légèrement vers le haut par l'abaisse-langue.

Sans relâcher cette pression, faire prononcer à l'enfant des mots contenantd'abord un “ j ” ou un “ g ” doux, comme “ jardin, manger ”, puis un “ ch ”dur, comme dans “ chemin, chapeau, charmant, chercher ”. Il sera toutsurpris de les prononcer normalement.

b) Inversement pour le chuintement : on introduit l'abaisse-langue dansla bouche, sur le dessus de la langue bien aplatie, jusqu'au quart environde celle-ci. On appuie sur l'abaisse-langue vers le bas, mais cette fois enle laissant bien horizontal, et on demande à l'enfant de prononcer des motscontenant des “ s ”, comme dans “ saucisse ”, ou des “ z ”, comme“ zizanie ”. Il lui sera impossible de chuinter dans cette position et il seraheureux de s'entendre prononcer le mot correctement.

Comme il est plus agréable de parler comme tout le monde que de se fairemoquer de soi pour ce défaut de prononciation, s'il a moins de sept ans,définitivement, l'enfant parlera correctement après cette expérience qui aduré une ou deux minutes au plus.Je l'ai souvent vérifié en repassant l'année suivante dans la même classe.

Mais si l'enfant est plus âgé, la mauvaise habitude est déjà si ancrée quecelui-ci n'a plus le courage de s'observer et de se corriger, jusqu'à lamodification de cette habitude. Il faudrait alors que pendant quelquetemps, un membre de sa famille soit à côté de lui pour le reprendre àchaque fois, puisque désormais il sait placer sa langue pour parlercorrectement.

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XII.

POUR VAINCRE LA TIMIDITÉ

Combien n'a-t-on pas imaginé de procédés pour tâcher de vaincre latimidité ! Ils sont plus ou moins efficaces mais ils ont tous l'inconvénientde n'être pas tellement commodes à mettre en œuvre car ils demandent uneffort de volonté pour surmonter la réaction émotive que vous provoquela pensée de la personne qui vous intimide.

Or, la pratique du Mixage phosphénique, QUEL QUE SOIT LE THÈMEDE MÉDITATION, DONNE UNE ASSURANCE CALME.

Par exemple, la poétesse Minou Drouet, loin d'être impressionnée par lenombre de ses admirateurs, éprouvait plutôt le besoin de ce que sa mèreappelait, dans un article du Reader's Digest, à son sujet , un “ bain defoule ”.

Donc, l'étudiant qui se contente de mettre dans le phosphène ses matièresd'examen, aura, par surcroît, ce calme naturel que la timidité ne peutmême pas effleurer.

Mais s'il s'agit d'un cas sérieux et urgent, une démarche à faire auprès dequelqu'un que l'on craint ou un examen oral, on opérera comme indiquéau chapitre V, sous-titre C : on se représentera cette personne, puis on luiexprimera mentalement, comme si on lui parlait à travers lephosphène, plusieurs fois de suite, ce que l'on craint de ne pas oser luidire en réalité.

Après quelques phosphènes ainsi accompagnés, et toujours pendantla présence d'un phosphène, lui répéter à haute voix, dans la solitude,en imaginant sa présence, ce que l'on n'ose lui dire en face.

Il faut refaire l'expérience plusieurs fois par jour, jusqu'à l'entretien quel'on craint. On sera tout surpris de ce que ce jour-là, sans heurt, sansélévation de ton et sans avoir le sentiment d'un douloureux conflit contresoi-même pour trouver le courage de parler, on exprime ce que l'on avaità lui dire, avec une intuition bien plus juste de ce qu'il fallait dire et avecun calme dont on est tout surpris soi-même, de telle sorte que les parolesportent davantage.

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Si la personne qui vous intimide est un professeur que l'on voitrégulièrement, presque chaque jour, se le représenter dans le phosphène etlui parler mentalement, jusqu'à ce que l'on se sente tout à fait dans son étatnaturel lorsque l'on est en sa présence.

S'il s'agit d'un examinateur à une épreuve orale qu'il est impossible deconnaître avant et si l'on n'a pas le temps de s'isoler pour le Mixage entrele moment où on l'a vu et celui où on doit lui parler, s'imaginer unphosphène. Par réflexe conditionné chez ceux qui ont l'habitude duMixage, il en résulte déjà un certain regain d'assurance.

Les adultes, plus que les enfants, doivent pratiquer le Mixage avec l'imagede la personne qui les intimide, et non pas n'importe quel autre thème,pour avoir cet effet.

Ceci découle de ce que nous avons expliqué un peu plus haut (ce chapitre,sous-titre III, fin) : le cerveau de l'adulte étant plus cloisonné, l'énergielibérée pendant le Mixage quotidien a moins de tendance à déborder endehors du thème choisi. Mais chez les enfants, le seul fait de pratiquer leMixage, quel que soit le but, leur donne beaucoup plus d'assurance.

XIII.

UTILISATION DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE EN GYMNASTIQUE ET EN DANSE

Pour l'application du Phosphénisme à la gymnastique et la danse, nousrenvoyons à ce que nous avons dit au Chapitre V, sous-titre D. Bien desfois, il nous a été signalé que se représenter, pendant la présence duphosphène, les sensations cénesthésiques provoquées par l'exécution del'exercice, avait donné des résultats excellents, visibles lors de larépétition du mouvement consécutif au Mixage.

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XIV.

POUR LA CONDUITE EN AUTO ET POURLE PERMIS DE CONDUIRE

Tout d'abord, voici une observation très importante pour les conducteurs,qui nous a été signalée un grand nombre de fois.

LA PRATIQUE DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE DONNE, PARSURCROIT, UNE TRÈS GRANDE RÉSISTANCE ÀL'ÉBLOUISSEMENT, DE TELLE SORTE QUE CROISER, LA NUIT,UNE AUTO DONT LES PHARES NE SONT PAS EN CODE, CESSED'ÊTRE UNE DIFFICULTÉ.

Ainsi, il n'y a plus à craindre la distraction de l'automobiliste qui vient enface. Rien que cela diminuera statistiquement la proportion des accidentspour ceux qui pratiquent le Phosphénisme, encore bien plus lorsque l'ony ajoute la meilleure attention qui persiste entre les séances, alors que laplupart des accidents d'auto viennent de l'inattention.

Par ailleurs, plusieurs candidats au permis de conduire nous ont signaléque l'utilisation du Phosphénisme les avait particulièrement aidés àapprendre la signalisation routière, en plus de l'action habituelle de cetteméthode sur la mémoire.

Cet effet, nous l'avions prévu : ce n'est pas par hasard que ce soit les deuxmêmes couleurs, celles du vert et du rouge qui sont les plus brillantes dansle phosphène, qui ont été choisies comme étant les deux principales de lasignalisation routière.Nous avons vu, en effet, que la rétine contient trois variétés de cellulesappelées cônes, chargées de la détection des couleurs : une pour le vert,une deuxième pour le rouge, une troisième pour le bleu. Mais la troisièmeest beaucoup moins sensible que les deux autres.

Nous avons vu qu'il est étrange qu'alors que ces trois variétés sont excitéessimultanément par la couleur blanche, elles travaillent séparément,toujours dans le même ordre dans le phosphène. Les “ simulations ” quenous avons données de ce phénomène, afin qu'il ne paraisse quand mêmepas hors de toute possibilité d'interprétation, ne sont néanmoins pas desexplications.

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Mais pour ce qui est des couleurs physiques, il est bien évident que l'œildistinguera plus facilement les unes des autres, celles des couleurs duspectre qui ne font travailler qu'un seul de ces trois groupes de cellules.D'où le choix du vert et du rouge pour faciliter la distinction des signauxroutiers.Cela n'a peut-être pas été voulu par connaissance de ces mécanismes maisil est instinctif de constater que ces couleurs sont plus faciles à discernerl'une de l'autre que d'autres couples de teintes.

Dès lors, travailler son code de la route avec les phosphènes, c'est utiliserune parfaite résonance entre les couleurs phosphéniques et la perceptionvisuelle, résonance qui facilite l'effort, la visualisation des signaux et parla suite, leur mémorisation.

XV.

MÉMORISATIONPAR L'ÉIDÉTIQUE INVERSE ET

L'ÉIDÉTIQUE DIRECTE

Le mot “ éidétique ” est un mot un peu vague et de définition variablesuivant les auteurs, pour ne pas dire les circonstances.

Les images éidétiques sont des visions très précises, certainementapparentées aux phosphènes et donc tout aussi “ axiomatiques ” qu'eux,ce qui explique l'imprécision de ces définitions.

Il y a déjà plus de soixante ans qu'a été faite l'expérience suivante : peindresur une pierre très blanche un mot en grosses lettres noires. L'éclairer trèsfortement mais si brièvement que l'enfant n'a pas le temps de lire le mot,mais il le lira facilement, en obscurité, sur l'image consécutive qui persisteplusieurs secondes. Ceci est une des variétés d'éidétiques, en somme undécoupage du phosphène.

Ce phénomène a été utilisé un peu après, dans différents buts : soitdistraction, soit stimulation du sentiment religieux.

C'est ainsi qu'il y a déjà une quarantaine d'années, existaient des cartespostales représentant soit des sujets amusants, soit pieux, qui avaient pour

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caractéristique d'être en traits noirs et blancs, épais et contrastés. En leséclairant fortement pendant que l'on fixait un seul point de l'image durantune demi-minute, puis en regardant une surface unie, le plafond parexemple, on voyait apparaître l'image inversée, les parties noires venanten blanc et vice-versa.

C'est ceci “ l'éidétique inverse ”.

Comme l'action des phosphènes sur la mémoire et sur la stimulationde l'idéation en général était alors inconnue, on n'avait jamais fait detelles cartes dans un but pédagogique.

Maintenant que cette relation est bien prouvée, on peut, par exemple,dessiner une formule ou une date à l'encre de Chine sur un fond bienblanc, en traits épais, et l'utiliser comme les précédentes cartes postales :il ne faut pas oublier qu'un seul point doit être fixé pendant la demi-minute d'éclairage.Il est aussi très bon d'utiliser l'éclairage périodique, comme dansl'expérience du super-phosphène (chapitre II, sous-titre III).

Il existe une variante à cette expérience dont nous avons déjà vu un desaspects dans ce chapitre (sous-titre X, fin : “ éidétique des musclesvocaux ”) qui est très intéressante car le plus souvent, elle ne renverse pasles couleurs, ce qui est commode pour une carte de géographie parexemple. Elle utilise donc l'éidétique directe. Mais elle ne réussitmalheureusement pas à tous les essais.

Examiner sous un très fort éclairage la carte ou la gravure à mémoriser,puis fixer un éclairage très vif, plutôt moins que trente secondes, etéteindre, la pièce étant parfaitement obscure.

Il arrive alors que sans aucun effort de mémoire, l'image qui avait été fixéese présente avec une netteté et un luxe de détails très supérieurs à la visionphysique. Nous avons vu, lors de l'étude de la première expérience deMixage (chapitre V, sous-titre A), que la fixation sur la mémoire nedépend pas de la durée de l'effort mais de l'intensité de l'image mentale,même si elle est brève comme une explosion. Ce genre d'expérience n'estpas totalement inconnu. Dans certaines circonstances, cela a pu seproduire accidentellement chez n'importe qui. Mais ce qui est nouveau,ici, c'est d'utiliser cette explosion mentale pour la fixation de l'imagedans la mémoire.

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Fig. 17 : Cachez le disque noir avec une main et fixez le centre de la lettre “ A ” en comptantlentement jusqu'à quarante. Puis, retirez la main du disque et reportez votre regard sur le fondnoir. Vous verrez se former la vision de la lettre “ A ” sur le fond uni. Vous percevrez alors unevariété de phosphènes que l'on nomme éidétiques.

On peut faciliter l'apprentissage en éclairant fortement une formule de mathématiques, des datesou des noms, pour mieux les graver dans la mémoire visuelle, tout en continuant à se lesremémorer.

ÉIDÉTIQUE

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Fig. 18 : Regardez fixement le centre de cette image et en même temps, comptez lentement jusqu'àquarante. Ensuite, reportez votre regard vers une surface unie. La vision du disque apparaîtra enblanc et à l'intérieur, la lettre “ A ” se formera progressivement mais de couleur sombre. C'est unéidétique inverse.

Des associations de formes plus ou moins complexes peuvent donc produire des éidétiques, d'oùla possibilité d'étudier une carte de géographie ou des schémas, en les éclairant fortement pouren obtenir l'éidétique.

Une autre possibilité consiste, après avoir former une image éidétique par un fort éclairage, àfixer à nouveau une lampe, puis à éteindre. Il arrive que la vision de la carte apparaisse d'unenetteté surprenante, parfois plus précise que la perception physique. Il s'agit alors d'un éidétiquedirecte. La formation de l'éidétique directe ne réussit pas à tous les essais.

ÉIDÉTIQUE INVERSE

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Par contre, la méthode qui consiste à évider, par exemple, les contoursd'une carte dans un carton et tenter d'obtenir un phosphène de mêmeforme n'est pas bonne car les détails du contour deviennent trop flous surle phosphène.

Tout au plus, cette méthode conviendrait-elle pour des figuresgéométriques très simples, comme les aiment les amateurs desymbolisme.

On améliore pourtant la netteté de ces contours en utilisant l'éclairagepériodique : allumage de deux secondes, extinction de deux secondes,pendant une ou deux minutes.

Puis éteindre et rester en obscurité. Après une vingtaine de secondes, leslettres ou les chiffres découpés dans le carton apparaissent avec une trèsgrande netteté, une précision des contours suffisante pour qu'ils soientbien lisibles.Une façon bien plus précise de faire l'expérience consiste à utiliser unrythme d'éclairage proche de celui nécessaire pour obtenir la “ visionsépulcrale ” (cf. chapitre VII, sous-titre A, 2°).

On pourra déterminer le meilleur rythme pour chacun, grâce à unmatériel-étalon qui peut être constitué de la façon suivante : prendre deslettres évidées dans des plaques de métal, comme on en fait pour peindredes enseignes. Ces lettres se trouvent chez le quincaillier. Les fixer sur uncarton assez grand pour cacher l'ouverture du réflecteur (elles tiennentavec des bandes de papier adhésif) ; évider le carton en face des lettres.

Ensuite, ayant placé ce dispositif devant le réflecteur, allumer brièvement,puis faire plusieurs secondes d'obscurité, ceci à plusieurs reprises. Le plussouvent, c'est pour le rythme d'éclairage d'une seconde et extinctionde six secondes qu'apparaît un phénomène spécial : les lettresdeviennent, pendant le temps obscur, d'une couleur pourpre, unpourpre parfait à égale distance du rouge et du violet, comme on n'envoit pratiquement jamais d'aussi beau.

Ce phénomène est bien particulier car s'il est apparenté à la visionsépulcrale, du fait du rythme d'éclairage rapide et de la longue duréed'extinction, par contre, cette dernière ne provoque pas cette teintepourpre et elle exige un temps d'extinction plus long.

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Il conviendrait d'approfondir les expériences sur l'origine de cette couleur.L'aluminium y jouerait-il un certain rôle, bien que ce soit sa face obscurequi est tournée vers le sujet, pendant l'éclairage ? Etrange, comme sisouvent avec les phosphènes.

On est étonné de constater que si, conservant le temps obscur égal, onallonge le temps d'éclairage à deux ou trois secondes, ce phénomènedisparaît pour laisser place à des phosphènes banaux.

(Ce genre de perception phosphénique est donc apparenté aux phosphènesqui succèdent aux éclairages par flashs que nous n'utilisons pourtant pasde façon courante, de peur de fatiguer la rétine).

On observe que les images qui persistent durant le temps obscur, danscette périodicité d'éclairage d'une seconde et extinction de six secondes,paraissent souvent fuir devant l'observateur. Parfois, en un autre pointdu champ visuel, se trouve une autre image phosphénique de teinte plushabituelle, comme si le choc lumineux avait fait écho dans plusieursrégions différentes du cerveau.

Ce phénomène est à rapprocher des gerbes de phosphènes de formessemblables, qui jaillissent avec l'appareil qui a été nommé Synchroscope(Cf. “ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènesdoubles ”).

On observe aussi que la fonction particulière, mise en jeu dans cetteexpérience, est un peu fatigable : on ne peut reproduire l'expérienceplusieurs fois de suite sans repos. Ceci encore la différencie du post-phosphène et du Mixage qui ne provoquent aucune fatigue des fonctionsintéressées et peuvent donc être continués aussi longtemps que l'on veut,sans interruption.

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XVI.

INTÉRÊT PÉDAGOGIQUEDES PHOSPHÈNES PAR DIAPOSITIVES

Au début du Phosphénisme, nous placions les lampes dans le fond d'uneboîte cylindrique, pour avoir un faisceau lumineux plus dirigé. Le toutétait porté sur une planchette, par un bras articulé.

M. Robert Kayser, zoologiste, a ajouté à ce dispositif deux petits aimantsde bureau qui permettent de maintenir une diapositive devant l'orifice dela boîte.

L'alimentation de la boîte peut être reliée à un dispositif d'alimentationpériodique réglable. Avec une intensité d'éclairage qui peut varier suivantles sujets, on obtient, pendant le temps obscur, un éidétique de ladiapositive qui, nous l'avons vu, est une variété de phosphène.

Fig. 19 : Dispositif pour les phosphènes par diapositives pédagogiques.

Cet éidétique gravera bien mieux dans la mémoire la leçon à apprendreque le même temps passé avec la méthode habituelle de travail.

Il ne reste plus qu'à mettre toutes les formules d'algèbre, les cartes degéographie et toutes les matières se prêtant facilement à une visualisation,en diapositives.

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XVII.

LE PHOSPHÉNISME POUR BÉBÉ

Certains kinésithérapeutes ont montré que le Mixage phosphénique peutêtre appliqué aux enfants à partir de l'âge de huit mois, et souvent avec desrésultats évidents en quelques semaines.

Mais il ne faut pas confondre le Phosphénisme de l'enfant de quelquesmois, par un faible éclairage, avec la tendance des nouveaux-nés à fixerune lampe. De ce fait, ils ne clignent pas, ce qui provoque de laconjonctivite. Il faut au contraire entourer la lampe de papier de couleur.

Enfin, on nous a parfois reproché d'être contre l'accouchement naturel, àcause de notre conseil de commencer le Phosphénisme très jeune. C'estabsolument faux. Chez tous les mammifères, le nouveau-né est à l'ombredu ventre de sa mère plusieurs jours, quand ce n'est pas dans l'obscuritéd'un terrier.

Les oisillons sont sous les ailes de leur mère longtemps, sauf pour labecquée. Il faut savoir ne pas abuser des meilleures choses et nousconsidérons qu'il est très physiologique que l'enfant soit élevé, la majeurepartie du temps, dans une pénombre assez profonde, pendant unequinzaine de jours après la naissance.

Par contre, dès l'âge de quelques mois, des éclairages brefs, suivisd'obscurité, constituent un excellent stimulant de l'harmonisation et lacroissance du système nerveux.

Dans ce but, on donnera à l'enfant de huit mois une lampe de poche, afinqu'il ne risque pas de s'électrocuter en tirant sur les fils.On lui apprendra à fixer la lampe pendant une trentaine de secondes, puisà tourner la lampe et à la placer contre le drap, de façon à rester enobscurité pendant trois minutes.

On est étonné de constater qu'il semble bien que l'enfant observe lephosphène car très vite, il prend l'habitude de regarder la lampe denouveau après trois minutes, c'est-à-dire après la durée normale duphosphène. Il semble donc qu'il se plaît à sa présence.

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Dans plusieurs cas, il semble qu'il en ait résulté un rattrapage de retardpsycho-moteur en une semaine ; par exemple, le cas d'un enfant qui neparvenait pas à lever la tête au-dessus de l'oreiller et qui, à la fin de lasemaine, le faisait normalement.

Pour expliquer cela, nous rappellerons ce que nous avons déjà dit (cechapitre, sous-titre III, fin) : le système nerveux de l'enfant est beaucoupmoins cloisonné que celui de l'adulte. Il manque aux fibres nerveuses lagaine de myéline qui l'isole des voisines, ce qui explique qu'une excitationcutanée ou tendineuse, au lieu de provoquer un réflexe sur le segment demembre intéressé seulement, diffuse dans tout le corps.

Même lorsque la gaine de myéline est formée, il subsiste encore une plusgrande possibilité de diffusion d'une excitation dans la masse du systèmenerveux chez l'enfant que chez l'adulte. Cette tendance s'atténuelentement avec l'âge, jusque vers celui de vingt-cinq ans ; ce qui expliqueque jusqu'à cet âge, si une circonvolution est détruite, on peut lacompenser par une circonvolution voisine, tandis que passé cet âge, cettecompensation devient impossible. C'est ce qui se passe, par exemple,après la destruction accidentelle de la circonvolution du langage.

Il est donc très probable que lorsqu'un jeune enfant voit le phosphène, ilfait automatiquement du Mixage : il pense au sein de sa mère ou aubiberon, donc il pense en même temps qu'il observe le phosphène.

Si l'on se souvient du cas de Minou Drouet et d'autres cas analogues qui,enfants ordinaires au départ, ont eu des facultés très au-dessus de lamoyenne parce qu'ils pratiquaient le Mixage instinctivement, il est trèsprobable que les enfants, à qui on aura appris à jouer avec lePhosphénisme dès le berceau, manifesteront du génie dès qu'ils seront enâge d'extérioriser leur intelligence.

C'est dire que si l'on veut bien se donner la peine d'étendre la méthodephosphénique à une large proportion de la population enfantine, en unegénération, l'évolution de l'humanité sera grandement accélérée par lamultiplication des intelligences.

Grâce à cela, toutes les sciences progresseront beaucoup plus rapidement.

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XVIII.

APPLICATION DU MIXAGEDANS LE CAS DE RETARD MENTAL

Lorsqu'il y a soit un retard mental, soit une anomalie caractérielle del'enfant ou de l'adulte, les résultats dépendent du degré et de la variété.

Il y a une classe de ces diverses formes de retard où les résultats sontexcellents, et même proportionnellement supérieurs à ce qu'ils sont chezun sujet normal de même âge : c'est lorsque le sujet est conscient de sonretard et en souffre. Très vite, il s'aperçoit des progrès qu'il fait par cetteméthode ; dès lors, il va s'y cramponner comme à une bouée de sauvetageet y consacrer beaucoup plus de temps et d'effort qu'un sujet normal ; lesrésultats seront alors vite évidents.

Mais il y a souvent plus.Ces sujets sont, en général, non seulement des retardés de l'intelligencemais aussi ils ont une sensibilité atténuée. C'est la raison profonde de leurinsuffisance de contact avec le monde extérieur : ils ressentent moinsd'émotions aux événements courants ou accidentels de l'existence.

Or, le phosphène est un phénomène plus interne ; il les touche plus, lesémeut plus vite et plus fort que le monde environnant. Il semble mêmeque leur réaction émotive au phosphène soit normale, alors que celle aumonde extérieur est trop faible. Ils vont donc s'y attacher davantage qu'àl'ambiance, car il leur permet de commencer à vivre avec la mêmeintensité de la sensibilité que les autres personnes. Puis, après quelqueentraînement, la sensibilité ainsi acquise par voie interne déborde dans lesrapports avec le monde extérieur, c'est-à-dire avec l'entourage. Alors, lesujet change considérablement. Le caractère devient plus sociable, plusouvert : il fait preuve d'une grande activité ; l'agressivité et l'irritabilitédiminuent.Quoi qu'il en soit de l'explication, on est souvent étonné de noter lapersévérance et l'application que les retardés apportent à leurs exercicesquotidiens.

Ce que nous disons ici pour l'enfant retardé est vrai aussi pour l'adulte quiprésente des travers caractériels ou des faiblesses intellectuelles, luirendant difficile son adaptation aux difficultés de l'existence.

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C'est ainsi que nous avons eu comme élèves un couple qui ne pensait qu'àmourir le plus vite possible, tant la vie leur était dure à cause de telsproblèmes.

Or, l'homme et la femme se sont désespérément accrochés au Mixagephosphénique comme à une bouée de sauvetage, le pratiquant beaucoupplus que la plupart de ceux qui s'y entraînent régulièrement.

Le résultat, c'est qu'environ deux ans après, ils étaient complètementtransformés, plein d'allant dans l'existence. L'entreprise où travaillait lemonsieur fit faillite. Il supporta cette contrariété allègrement et se recasatrès honorablement.

XIX

APPLICATION DU MIXAGEÀ LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE

Nous considérons trois catégories de délinquants :

1° Les délinquants par entraînement :

Beaucoup de jeunes délinquants le sont par faiblesse de caractère etentraînement.

Le Mixage fortifiant la personnalité et l'indépendance d'esprit, cettecatégorie aura moins tendance à rechuter si elle le pratique.

2° Les délinquants par insatisfaction de l'esprit d'initiative et dubesoin de commander :

Dans notre pédagogie actuelle, mais heureusement moins quand mêmequ'il y a une cinquantaine d'années, il faut toujours obéir. La place laisséeà l'initiative personnelle, à la créativité et, pour certains, au besoin decommander, est faible.

D'où, chez ceux qui éprouvent la soif d'un épanouissement dans ce sens,c'est-à-dire originalité, indépendance et autorité sur des plus faibles, latendance à devenir chef de bande et pour cela, à monter de mauvais coups.

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C'est dans ces cas que le Phosphénisme donnera les meilleurs résultats.Pour comprendre comment le Mixage agit dans ces cas-là, il fautremarquer que l'observation du phosphène, pendant le Mixage, conduit àun retournement du psychisme vers un phénomène interne : l'attention,d'habitude dirigée vers le monde extérieur, vers les objets physiques, seporte vers un phénomène d'origine cérébrale. Par la pratique du Mixage,un pli se prend qui fait que le sujet tend à retourner un certain nombre detendances, à renverser leur but.

L'expérience nous a montré que nous pouvions faire une extrêmeconfiance aux chefs de groupe qui étaient passés par cette évolution.

3° Les cas où la délinquance est apparentée à un troublepsychiatrique constitutionnel :

Malheureusement, jusqu'à présent, les résultats n'ont guère été brillantsdans les cas où la délinquance tient du trouble psychiatriqueconstitutionnel.

On a momentanément un bon résultat parce que les parties intéressantesde la personnalité sont fortifiées et prennent momentanément le dessus.Mais le proverbe populaire “ Chassez le naturel, il revient au galop ” vautbien des psychanalyses.

Il est vrai que nous avons eu des cas où le bon effet du Phosphénisme,obtenu quand l'adolescent était encore en liberté, a été brisé parl'administration d'établissements “ d'éducation surveillée ” qui s'estopposée à la continuation de cette pratique et de sa diffusion dans l'école.D'où le désarroi et la rechute à partir du moment de cette interdiction.

Il semble probable qu'au contraire, on obtiendrait d'excellents résultatsdans ce domaine, si la méthode du Mixage phosphénique était auprogramme quotidien de ces établissements.

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XX.

QUELQUES RÉSULTATS OBTENUSDÈS LES DÉBUTS DU PHOSPHÉNISME

A

PAR M. ET Mme DIOT, KINÉSITHÉRAPEUTESÀ JUAN-LES-PINS

Voici, très condensées, quelques observations de M. et Mme Diot qui ontéquipé leur salle de gymnastique de façon à pouvoir aussi y pratiquer lePhosphénisme individuellement et en groupe :

Enfants de :

• 8 ans (au C.M.1) : il était toujours le dernier de sa classe. Pendant l'été,il pratique le Phosphénisme, surtout avec le soleil ; il est dans les premiersdès le début de l'année suivante.

• 10 ans (au C.C.) : il étonne son institutrice par les résultats obtenus entrois mois de pratique du Mixage phosphénique (avec une lampe). Or, cetenfant avait été suivi, pendant deux années scolaires, par un psychologue,sans résultat.

• 6 ans : atteint d'énurésie (pipi au lit nocturne) et de plus, retardé scolaire.Dès le premier mois, l'énurésie a disparu.

Cours collectifs : jeunes gens de la classe de première, jusque-là plutôtmoyens. Or, ils ont TOUS obtenu le tableau d'honneur, dès le premiertrimestre où ils ont pratiqué le Phosphénisme.

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B

par Mme KOULIBALY

Les expériences de Madame Koulibaly, conseillère pédagogique, ontconfirmé, sur des enfants normaux et sur des déficients, les effetsremarquables du Mixage phosphénique.

C'est ainsi que sur une enfant normale de 14 ans, à propos de révisions decomposition, elle a constaté un gain de temps allant jusqu'à 80 %, avecdisparition totale de la fatigue habituelle après le travail et améliorationdes notes consécutives, jusqu'à une moyenne de 18 / 20. En orthographe,cette enfant avait l'habitude d'être aux alentours de 13 / 20 avant lapratique du Mixage ; ensuite ce fut autour de 17 / 20.

Pour lui apprendre l'anglais, l'éducatrice lui prépare une bande demagnétophone présentant des alternances de phrases et de silences,chacun de ces derniers d'une durée égale à la phrase précédente. Ensuite,sous phosphène, l'élève écoute la phrase, puis se la répète pendant lesilence consécutif.

Autrefois, cette enfant, avant de partir faire les courses de sa mère, devaiten inscrire la liste. Depuis qu'elle a réalisé l'utilité du Phosphénisme, sansque personne le lui ait suggéré, au lieu de les inscrire, elle forme unphosphène, de préférence avec le soleil, et se répète sa liste pendant saprésence, trouvant que maintenant cela lui suffit.

Elle appartient à un club où elle devait faire une importante démonstrationgymnique, avec figures complexes accompagnées de musique. Elleenregistra celle-ci sur bande de magnétophone, puis l'écoutant sousphosphène, en même temps, elle évoquait ses souvenirs de la meilleureélève du club exécutant ces mouvements.

Elle y ajoutait la répétition mentale des consignes de son entraîneur. Lejour de la représentation, elle étonna le public par son assurance, laquellene lui était pas habituelle et brilla tellement qu'elle fut sélectionnée pourdes exercices plus difficiles.

Ce cas illustre bien la meilleure réussite sociale de ceux qui pratiquent lePhosphénisme et explique pourquoi il se répand si rapidement.

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Méthode de Madame Koulibaly pour l'orthographe :

La méthode de Madame Koulibali pour l'orthographe est à peu près celleque nous indiquons au début de ce chapitre, sous-titre VIII, qui est lamême que pour la dyslexie mais cette psychologue l'a approfondie etdétaillée.

Trois enfants dysorthographiques furent également rééduqués parMadame Koulibaly. Ils avaient, tous trois, zéro à l'école en orthographe,depuis toujours. On avait déjà tenté, hors de l'école, de les améliorer pardifférentes méthodes. Leur professeur ne fut pas averti qu'en dehors delui, une nouvelle tentative allait être faite par les mêmes méthodes queprécédemment, mais en plus, cette fois-ci, sous phosphènes.

Or, deux mois et demi après le début de cette application, en orthographe,la moyenne des enfants oscilla autour de 6 / 20 et peu après, en fin detrimestre, ils eurent respectivement 13 / 20, 14 / 20, 16 / 20, résultatsimpensables antérieurement. En outre, on observa chez les trois enfantsune amélioration de la prononciation, un enrichissement du vocabulaire,une plus grande précision dans l'expression des idées. De plus, il futrelevé une disparition d'angoisses nocturnes, quand on faisait faire àl'enfant des phosphènes en s'endormant, et dans la journée, la disparitiondes flâneries.

Ces résultats particulièrement remarquables ont été obtenus à raison d'unedizaine de phosphènes seulement par jour au plus, parfois moins (doncenviron trois quarts d'heure de travail sous phosphènes), cinq jours parsemaine, pendant deux mois et demi.

Pour l'orthographe, Madame Koulibaly opérait de la façon suivante :

1° L'enfant commence par essayer de lire la phrase à haute voix.

2° Puis l'enfant forme un phosphène. Pendant sa présence, l'éducatricelui répète cette phrase, après lui avoir recommandé de se représentersoigneusement les images en rapport (paysage ou personnage, parexemple, pour que le motif soit bien vivant) mais sans se représentermentalement les lettres du texte.

3° Après l'extinction du phosphène, l'enfant doit relire sa phrase,toujours à haute voix, lentement.

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4° Ensuite, il refait un deuxième phosphène. Pendant sa présence, ildoit épeler les mots sur lesquels il achoppait, jusqu'à ce qu'il le fassecorrectement.

5° Après l'extinction du phosphène, il doit relire encore sa phraselentement, en prononçant bien et à haute voix.

Une variante de cette méthode est encore plus minutieuse : tout d'abord,l'éducatrice présente à l'enfant une liste de cinq ou six mots invariables,écrits, puis cet élève fait un phosphène et doit, pendant sa présence, serépéter ces mots, en les épelant.Ensuite, elle lui présente de courtes phrases, en insistant sur les accords etles difficultés, liant celles-ci aux images visuelles correspondantes : parexemple, avec le “ a ” de “ avoir ”, l'enfant doit, sous phosphène et tout enépelant, visualiser l'objet possédé; tandis qu'avec le “ à ” préposition,l'enfant doit se présenter, sous phosphène, le lieu dont il est question, parexemple une gare pour l'expression “ à la gare ” et en même temps épeler“ a, accent grave ”.

Madame Koulibaly a pu observer, par cette méthode, que lePhosphénisme n'agit pas seulement sur l'orthographe d'usage ou lamémoire des mots, mais également sur l'application correcte des règlesgrammaticales, donc sur le mécanisme cérébral des accords.Des résultats très intéressants furent également obtenus chez un retardépsycho-moteur de dix ans, qui avait eu une toxoplasmose acquise à 21mois, compliquée d'encéphalite. Cet enfant bavait, malgré toutes lestentatives de rééducation qui avaient consisté à lui expliquer commentfermer les lèvres, puis avaler sa salive.

Exactement les mêmes explications furent répétées une première fois sousphosphène : les quatre jours suivants, il ne bava plus. Une deuxièmeséance, semblable à la première, eut lieu. Quand nous écrivons ces lignes,il n'avait pas recommencé depuis cette deuxième séance.D'autres expérimentateurs ont fait des tests sur des adultes normaux, enutilisant le jeu des sept erreurs : avant le phosphène, le sujet doit examinerla bonne image ; pendant le phosphène, se la remémorer détail par détail ;puis après le phosphène, on lui montre l'image contenant les erreurs, lepremier dessin restant caché. C'est donc uniquement par sa mémoire qu'ildoit retrouver celles-ci.Il semble que les résultats obtenus soient supérieurs à ce que donne lemême test sans le phosphène associé à l'évocation de la première image.

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CONCLUSION DU QUATRIÈME COURS

NÉCESSITÉ D'INTRODUIRELE PHOSPHÉNISME À L'ÉCOLE

Nous avons étudié le mécanisme par lequel Minou Drouet, plutôtapparemment légèrement retardée à l'origine, est passée par une périodede génie précoce, parce que sa mère adoptive l'avait laissée libre deregarder le reflet du soleil sur l'océan, pendant des heures, tous les jours,ce qui lui faisait mélanger ses rêveries d'enfant avec les phosphènes dusaux mouvements de ces reflets.

Nous avons montré, par ailleurs, que les enfants bergers se distraient, dansleur solitude, en prenant souvent l'habitude de jouer avec les phosphènes,ce qui favorise chez certains l'épanouissement de dons (Cf. “ LePneumophène ”).

Si donc on peut enseigner les bases du Phosphénisme aux sujets quivivent dans la solitude, on sème dans le terrain où la graine germera leplus facilement.

Ainsi, l'enfant laissé seul à lui-même possède une tendance naturelle àsuivre la pente des phénomènes phosphéniques. Une des raisons pourlesquelles le Phosphénisme se répand si facilement, c'est qu'avant d'avoirconnu nos recherches, une certaine proportion de la population a déjàvécu des expériences phosphéniques.

De nombreuses personnes ont pressenti là une voie très salutaire pouravoir fait, d'instinct, ce qu'il fallait pour obtenir les résultats, mais sansavoir clairement analysé la nécessité d'associer la pensée à l'une desdifférentes variétés de phosphènes, d'où l'impossibilité de transmettre laméthode à d'autres. C'est dans les familles où les parents ont entraîné lesenfants à la séance de mixage quotidienne que les résultats ont été les plusconcluants.

Mais l'expérience prouve qu'il ne suffit pas de passer dans une école poury faire des conférences, classe par classe, sur la méthode, pour qu'ensuiteles enfants persévèrent : ils butent au départ contre les difficultésmatérielles infimes, telles que se procurer l'éclairage nécessaire, ou plus

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graves, comme trouver, au moment d'apprendre les leçons chez eux,l'isolement nécessaire pour pratiquer tranquillement le Mixage, sansopposition de la part de parents qui ne sont pas encore suffisammentfamiliarisés avec cette méthode.

Il faut donc tout d'abord faire, comme l'avait organisé le directeur del'école de Cergy-Pontoise, une conférence préparatoire d'information auxparents, afin de répondre d'avance à la grande objection populaire “ Maisça va leur brûler les yeux ”.

Puis, il faut tenir compte de ce qu'un des effets majeurs du Phosphénismeest l'épanouissement de la personnalité, de l'originalité. Il faut certesl'enseigner à tous, donner à chaque enfant le matériel nécessaire pour sapratique, mais laisser une grande liberté à chacun de l'utiliser plus oumoins, et pour certaines matières plus que pour d'autres.

Il est d'ailleurs bien banal d'observer que d'une façon générale, vouloirimposer crée une force de réaction. Par contre, en laissant une certaineliberté aux enfants pour ce qui est de la durée quotidienne totale depratique du Phosphénisme, de sa modalité d'application et du choix de lamatière scolaire pour laquelle ils l'utiliseront, les récits enthousiastes deceux qui auront eu les meilleurs résultats entraîneront, de proche enproche, les autres.

Pour le moment, il semble que le mode d'application scolaire le plus facileserait de mettre une ampoule dépolie, par enfant, dans les études, puisquele Phosphénisme reste fondamentalement, dans le domaine scolaire, uneméthode pour apprendre ses leçons.

Mais au Québec, ont eu lieu des expériences autres : la commandecommune pour trois fortes lampes, avec une dizaine d'enfants autour dechacune d'entre elles, dans une classe d'une trentaine d'élèves. Lesrésultats furent excellents.

Le professeur, Madame Lise Couette, avait organisé ces expériences avecl'encouragement du directeur, à l'école Carillon, Longueil (dans labanlieue de Montréal).

Toujours au Québec, Monsieur André Cyr, professeur de Sciences à laFaculté de Sherbroocke, a commencé en automne 1984, son cours par uneleçon de deux heures sur le Phosphénisme à ses étudiants et leur a

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demandé d'apprendre par le Mixage la suite de son cours. De plus, lesétudiants se sont montrés, par la suite, passionnés par cette expérience.

Monsieur le professeur André Cyr a fait ensuite des exposés devant unecentaine de professeurs de Sciences de lycées et d'écoles diverses, afinqu'une expérience étendue puisse être menée à l'Université du Québec.

Il est évident que lorsque quelques succès importants auront étéofficiellement constatés par l'Education nationale de ce pays, le Mixagephosphénique sera étendu à toutes les écoles du monde entier.

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CINQUIÈME COURS

Ce cours est indispensable tout d'abord à ceux qui veulent enseigner lePhosphénisme. En effet, il leur sera bien souvent posé des questions ausujet de mouvements curieux que présentent les phosphènes. Il fautpouvoir répondre aux élèves tout ce que la physiologie peut nousenseigner à ce sujet.

D'autre part, l'entraînement à la pensée rythmée, qui est le thème principalde plusieurs de nos ouvrages, repose surtout sur l'étude des mouvementsnaturels des phosphènes qui permettent d'observer les lois intrinsèques ducerveau, c'est-à-dire, indépendamment de toute pression extérieure, parles organes des sens.

Ce cours est donc la préparation à l'étude du système rythmo-phosphénique, développée dans mes autre ouvrages.

Enfin, les phénomènes phosphéniques sont si étranges et contraires à ceque l'on aurait attendu qu'une connaissance plus approfondie que celleque l'on en a actuellement ferait certainement beaucoup progresser laphysiologie, mais aussi notre connaissance de l'univers.

Or, beaucoup d'autres expériences imaginables sur les phosphènes nedemandent pas un matériel onéreux. Il convient donc que celui qui désirepoursuivre les recherches soit au courant de tout ce qui est déjà connu deplus étrange et des hypothèses que ces faits inattendus suggèrent.

Ainsi, ce cinquième cours est également pour les chercheurs potentielsdans ce domaine.

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CHAPITRE X

ÉTRANGETÉ DES MOUVEMENTSDES PHOSPHÈNES

I.

PRÉCISIONS SUR LES MOUVEMENTSDE GLISSEMENT DU PHOSPHÈNE

Nous avons vu que les phosphènes présentent des mouvements qui nepeuvent s'expliquer seulement par les réactions chimiques sur la rétine,lesquelles sont classiquement considérées comme étant à l'origine de ceslumières subjectives.

Nous rappelons, par exemple (chapitre III, B, d), qu'au cours despremières séances de Mixage, le phosphène présente assez souvent desmouvements de glissement, en général obliquement, vers le haut ou versle bas, même le regard restant fixe, ce qui amène ensuite l'observateur àsuivre le mouvement du phosphène par un mouvement des yeux, puis leraccrochant en quelque sorte, à le ramener vers le centre du champ visuel,les yeux restant alors au repos.

Nous avons dit que ces glissements des phosphènes, gênants au cours despremières séances de Mixage, disparaissent avec très peu d'entraînement,à condition que l'on ne suive pas le phosphène des yeux car alors, une foisde côté, il s'éteint subitement puis se reforme à la bonne place.

1/ L'expérience du phosphène projeté sur le livre :

Nous nous souvenons de l'expérience qui consiste à projeter le phosphènesur un livre posé sur une table devant soi, les yeux bandés. Le phosphène,donc, donne l'impression d'être sur le livre. Mais si alors on touche chaquebord du livre avec la main du même côté, il semble souvent que lephosphène soit hors des mains, au lieu d'être entre elles. Il y a donc unecontradiction entre les impressions spatiales fournies par les sensationscénesthésiques et visuelles en obscurité.

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Il est curieux de remarquer que chez le même sujet, le phosphène atoujours tendance à glisser du même côté. On peut penser qu'un légerdegré de déficience d'un des six canaux semi-circulaires (trois de chaquecôté) est à l'origine de cela car chez une personne sourde à la suite d'uneotite grave, dont on peut donc supposer une déficience de l'organe del'équilibre de ce côté, le phosphène paraissait toujours glisser du côté sain,c'est à-dire le plus vigoureux des deux. Chez un autre sujet qui avait uneirritation de l'oreille, par suite d'irradiation de douleurs dentaires, aucontraire, c'est du côté malade, c'est-à-dire ici surexcité par la douleur,que le phosphène paraissait entraîné.

Le phosphène étant un phénomène de conscience cénesthésique, c'est-à-dire traduisant une activité interne à l'organisme, il apparaît donc, dans cesdeux observations, comme spécialement lié aux organes de la cénesthésie(la douleur est une sensation cénesthésique, ainsi que les renseignementsfournis par l'oreille interne, partie équilibre).

Naturellement, quand il y a une cause organique au glissement duphosphène, on obtiendra plus difficilement la correction de cetteanomalie.

Un de nos sujets affirmait que le phosphène était d'habitude devant luimais paraissait tomber lorsqu'il avait des idées tristes, au contraire s'éleverlorsqu'il priait. Nous n'avons pas tenter de vérification de ceci chezd'autres sujets.

Pourtant, il semble qu'en moyenne, les personnes à tendance dépressiveont plus fréquemment le phosphène qui glisse vers le bas.Ce cas amène à poser la question : dans quelle mesure, la pensée est-elleune sorte de “ super-cénesthésie ” ?

2/ Un cas qui montre bien que le phosphène et la douleur font partiedes sensations cénesthésiques et à cause de cela, sont intimement liés.

Ce que nous avons dit immédiatement ci-dessus, à propos de l'otalgie(douleur dans l'oreille), nous prépare à mieux comprendre le cas quevoici.

Il faut considérer de plus en plus que les phosphènes font partie dessensations cénesthésiques (puisqu'ils viennent de l'intérieur de l'œil et nondu champ visuel externe). En effet, on peut alors supposer que certains

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centres qui contrôlent ces mouvements sont dans les régions dusystème nerveux central où sont groupés d'autres centres en relationavec les sensations cénesthésiques. Ce qui se passe alors dans l'ensemblede cette région du système nerveux, par la diffusion de l'activité d'un deces centres, se répercute rapidement sur le phosphène, lui donnant cetteindépendance, au premier abord surprenante, envers le champ visuel.

Un cas survenu à Marseille, il y a une dizaine d'années, fera mieuxcomprendre ce que nous voulons dire : un sujet très habitué à l'alternancedes phosphènes doubles descend dans sa cave et néglige d'allumer. Il sedonne un coup sur un genou, assez violent. Le phosphène dont il avaitl'habitude pour ce genre d'expérience, c'est-à-dire rectiligne et oblique de45° sur l'horizontale, apparaît du côté du coup. La douleur est une variétéde sensations cénesthésiques. Le centre de perception du phosphène estdans la même région du système nerveux parce qu'il faut, nous l'avons vu,classer le phosphène dans les sensations cénesthésiques et non lessensations visuelles. Donc, la diffusion de l'excitation par la douleur aucentre proche du phosphène n'est pas étonnante.

De même s'explique la très facile diffusion aux phosphènes des sensationsvenant des canaux semi-circulaires de l'oreille interne que nous étudieronsà propos de leur association avec les balancements de tête.

L'étude de l'action des mouvements de tête sur les mouvements desphosphènes va fortifier l'hypothèse du phosphène considéré comme undes éléments des sensations cénesthésiques, donc intimement lié à elles,avec une prépondérance d'influence des canaux semi-circulaires.

3 Les mouvements totalement inconscients des yeux :

Il arrive que si l'on a les yeux entrouverts dans une obscurité assez bonnemais pas parfaite, on a l'impression qu'une étincelle très réelle se déplaceen travers du phosphène, puis au-delà, alors que le phosphène et les yeuxparaissent parfaitement immobiles.

Vérification faite, cette étincelle était un reflet d'un rayon de lumière parla jointure d'une porte, par exemple, sur un objet métallique. Du momentque ce reflet, évidemment immobile, paraissait se déplacer assez vite,c'est que les yeux bougeaient. Or, on ne le ressentait pas et le phosphène,toujours à la même place par rapport à l'axe du globe, ne pouvait alorsdonner une impression autre que d'immobilité.

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Ainsi, parfois, et comme nous en verrons des exemples encore plusfrappants, le phosphène paraît bouger alors que les yeux restentimmobiles. Dans d'autres cas, c'est l'inverse : les yeux bougent à notreinsu et le phosphène paraît immobile. C'est dire toute la complexité del'étude des mouvements relatifs des phosphènes et des yeux.

II.

ANALOGIE DE CERTAINS DÉPLACEMENTS DES PHOSPHÈNES AVEC CEUX DES SUPPORTS

DES CHARGES ÉLECTROSTATIQUES

Par définition, une charge électrostatique ne peut se déplacer par rapportà son support mais elle peut parfois lui imposer des mouvements.

Dans “ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènesdoubles ”, nous avons décrit une expérience qu'il nous faut résumer ici,car elle est indispensable à connaître de tous ceux qui désireraient allerplus loin dans les recherches physiologiques au sujet des phosphènes. Eneffet, le phénomène que nous allons exposer permet de se demander sichaque phosphène isolé ne possède pas une charge électrostatique qui,dans certains cas, pourrait très bien être de signe opposé à celui d'unphosphène voisin.

Voici cette expérience :

Si l'on fait deux phosphènes superposés avec des lampes de mêmeintensité, mais l'une entourée d'un réflecteur et l'autre nue, et en regardantentre les deux lampes, les deux phosphènes consécutifs seront d'égaleimprégnation lumineuse mais l'un large, l'autre petit. Ce dernier paraît serapprocher du gros, puis il y a un échange entre eux, en éclair ou en couléede lave, allant du petit au gros. Ensuite, ils paraissent se repousser. Toutse passe comme pour deux balles de sureau qui, au départ, seraientchargées d'électricité de signes contraires, puis après contact, serepousseraient, leurs charges étant devenues de même signe (Ceci estpossible si au départ, les charges positives et négatives étaient inégales, detelle sorte que le mélange des deux n'annule pas le total mais rende lesdeux balles du signe de celle qui avait la plus forte charge).

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Tout se passe donc ici comme si le phosphène était “ un objet ” nonconducteur par lui-même, puisque susceptible de prendre une chargeélectrostatique qui n'est pas toujours la même.

Voici maintenant d'autres expériences de plus en plus curieuses.

III.

INFLUENCE DES MOUVEMENTSDES YEUX SUR LES MOUVEMENTS

DES PHOSPHÈNES

L'influence des mouvements des yeux, comme ceux de la tête, sur lesphosphènes fait partie des phénomènes phosphéniques les plus difficilesà expliquer. Ni les professeurs en Sorbonne dont nous avons demandél'avis, ni des biologistes qui sont venus nous voir à ce sujet n'ont pu endonner la moindre explication. Mais tous sont d'accord qu'avant nospublications, principalement “ L'Exploration du cerveau par lesoscillations des phosphènes doubles ”, d'autres antérieures également,rien n'avait été publié sur le sujet dont j'avais déjà signalé l'essentiel dansmes publications de 1960.

1/ Différences des mouvements du phosphène suivant la vitesse debalancement des yeux :

Tout d'abord, s'exercer à balancer le regard de droite à gauche, sur unrythme d'environ deux secondes, bien pendulaire; puis, à balancer aucontraire le regard le plus rapidement possible, toujours de droite àgauche et sans bouger la tête. Surtout, ce mouvement rapide, maisseulement oculaire, demande un petit entraînement pour être réussi.

Dès que l'on saura faire ces mouvements facilement, les recommenceravec un phosphène.On observera que pour le rythme pendulaire de deux secondes, lephosphène est entraîné par le mouvement des yeux, restant sur l'axe desglobes oculaires, donc allant alternativement à droite et à gauche dumilieu du champ visuel qui est sur le plan vertical médian antéro-postérieur (c'est-à-dire passant par l'arête nasale et la bosse occipitale) dela tête et du corps.

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Par contre, pour un mouvement très rapide, le phosphène paraît rester fixepar rapport au plan vertical médian ou, pour nous exprimer plussimplement : pour un rythme de deux secondes dont la variation de vitesseest celle d'un balancier, le phosphène paraît se déplacer avec les yeux,tandis que pour un mouvement des yeux très rapide, il paraît rester fixedevant le milieu du front. Pour un mouvement de vitesse intermédiaire, lephosphène se déplace mais avec un mouvement moins ample que pourcelui de deux secondes, le passage de l'immobilité du phosphène aumouvement le plus ample se faisant progressivement, au fur et à mesureque l'on ralentit le mouvement.

De même, pour un mouvement plus lent que deux secondes,l'entraînement est moindre et il intervient des saccades par lesquelles lephosphène paraît se raccrocher au mouvement, donnant l'impressionqu'une nouvelle cause, comparable à celle que nous avons vue à propos dela projection du phosphène sur un livre, vient se rajouter à celle qui rendles mouvements des phosphènes fonction de la vitesse du mouvement desyeux.

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Fig. 20 : position du phosphène et du corps flottant, au repos : au repos, les corps flottant dansl'humeur vitrée sont à une distance constante de l'axe de l'œil (ex. : 15°). Le phosphène est

sur l'axe de l'œil, si on a fixé le centre de la lampe.

15°

Cristallin

Fond du champvisuel

Ombre descorps flottants

Phosphène

Nerf optique

Axe de la tête

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On retrouve exactement les mêmes observations dans l'étude desdéplacements des phosphènes, au cours des mouvements des yeux dans lesens vertical.

Les résultats sont les mêmes, bien qu'un peu moins frappants si onpratique l'expérience dans la pénombre, les yeux ouverts, devant un fondqui permet de repérer les déplacements du phosphène. On remarque alorsque, même lorsque le phosphène se déplace au maximum, il se déplace unpeu moins que l'axe de l'œil.

2° Ressemblance avec les mouvements des corps flottants dansl'humeur vitrée :

Ces particularités évoquent les mouvements des corps flottant dansl'humeur vitrée (la masse gélatineuse qui remplit la plus grande partie duglobe de l'œil).

En effet, certaines personnes, surtout ayant dépassé la cinquantaine,perçoivent, lorsqu'elles regardent une surface unie lumineuse comme unciel pur, vers midi, des sortes de filaments noirâtres (ne pas confondreavec les files de globules clairs, d'origine graisseuse).Ces filaments sont ou des vaisseaux de la rétine embryonnaire quiattendent cet âge pour tomber dans l'humeur vitrée, ou les conséquencesde quelque trouble, le plus souvent hépathique, qui provoque unefloculation. Un choc sur l'œil peut aussi en avoir été la cause ou uneinfection de la rétine.

Or, si le malade déplace les yeux ou très lentement, ou très rapidement,ces filaments obscurs lui paraissent se déplacer avec l'œil, donc en restantà la même distance angulaire de l'axe du globe oculaire.

Mais s'il déplace l'œil au rythme pendulaire de deux secondes, cesfilaments évoluent comme des algues dans une vague. Principalement enfin de course, ils paraissent continuer le mouvement, donc s'écarter del'axe de l'œil, puis reviennent à leur place primitive par rapport à cet axe.

Si par contre, le mouvement latéral de l'œil est très brusque et s'arrête enfin de course, les corps flottants continuent très largement le mouvementaprès l'arrêt du globe oculaire, puis ralentissent leurs courseprogressivement, enfin la renversent, revenant prendre leur placeprimitive par rapport à l'axe de l'œil.

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Ces corps flottants sont plus lourds que l'humeur vitrée, comme le prouvele fait que si l'œil reste un peu longtemps immobile, ils tombent au fond,devenant moins visibles en périphérie du champ visuel. On peut donc sedemander, à propos du déplacement des corps flottants dans lemouvement latéral brusque et interrompu, quelle est la part qui revient àl'oscillation de l'humeur vitrée et celle due à l'inertie de ces corps flottantsqui, plus lourds, possèdent un certain degré d'indépendance partielle parrapport à l'humeur vitrée.

3° L'expérience de la goutte visqueuse dans un tube :

On peut expliquer ces différences de réaction, suivant la vitesse du globeoculaire, par l'expérience suivante :

Soit un tube de verre restant horizontal, selon son axe, au cours desmouvements que nous allons lui imprimer. Disposons une goutte d'unliquide visqueux au centre du tube.

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Fig. 21 : Influence des mouvements rapides de l'œil sur les phosphènes et les corps flottants :dans les mouvements rapides de l'œil (ou, bien que moins nettement, dans les mouvements trèslents), le phosphène reste immobile par rapport à l'axe de la tête ; le corps flottant reste immobilepar rapport à l'axe de l'œil (ici, il conserve son angulation de 15°).

15°40°

Ombre des corpsflottants

Axe de l’oeilPhosphène

Axe de la tête

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Si on déplace le tube très lentement, en raison de l'adhérence de la goutteau verre et sa viscosité, elle suit le tube, restant immobile par rapport à unrepère sur ce tube.

Si l'on déplace le tube très rapidement de droite à gauche, alternativementdans un sens et dans l'autre, elle tend à suivre mais en raison de soninertie, avec un certain retard.

Donc, quand la période d'oscillation du tube est très rapide, le retard prispar la goutte dans un sens sera infime, indiscernable, avant que le retarddans l'autre sens ne lui succède. Elle paraîtra donc pratiquement toujoursimmobile par rapport à un repère sur le tube.

Mais par contre, pour une certaine durée de l'oscillation droite-gauche dutube, horizontalement selon son axe, la goutte prend un retard appréciablepar inertie, puis sa tension superficielle, sa viscosité la rappellent vers sonpoint d'attache par adhérence. Si juste à ce moment, le tube part dansl'autre sens, les deux effets cumulent pour donner un mouvementappréciable à la goutte, par rapport au repère sur le tube.

Autrement dit, pour une certaine fréquence des oscillations droite-gauchedu tube, il s'établit une résonance entre les mouvements de ce dernier etl'ensemble des qualités de la goutte, susceptibles d'être à l'origine d'unmouvement de rappel : adhérence, viscosité, tension superficielle. Alors,elle prend un mouvement bien décelable par rapport à un repère sur letube.

Il en est sans doute de même pour l'humeur vitrée dans le globe oculaire,lorsque celui-ci pivote autour d'un de ses axes, d'où l'écartement des corpsflottants par rapport à l'axe de l'œil, pour le rythme d'environ deuxsecondes, et leur immobilité ou déplacement moindre, pour un rythmeplus lent ou surtout plus rapide.

4° Ressemblances et différences entre les mouvements des corpsflottants et ceux des phosphènes :

Mais il faut bien comprendre que si les mouvements des corps flottants etceux des phosphènes ont quelques points communs, et principalement ledéplacement le plus franc pour le rythme pendulaire de deux secondes, ily a entre ces deux catégories de mouvements une différencefondamentale.

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Fig. 22 : Différence d'action des mouvements de l'œil de deux secondes sur le phosphène et surl'humeur vitrée.

Dans les mouvements pendulaires de l'œil au rythme de deux secondes, le phosphène se déplacepar rapport à l'axe de la tête mais reste immobile par rapport à l'axe de l'œil (dans sonprolongement) ; les corps flottants se déplacent par rapport à l'axe de l'œil (ici, ils passent d'unécart de 15° à un écart de 35°).

40° 35°(15+20)

Phosphène

Axe de la tête

Ombre descorps flottants

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Les corps flottants, pour les rythmes autres que celui de deux secondes (etsurtout pour les rythmes rapides), sont immobiles par rapport à l'axe del'œil (donc bougent par rapport à l'axe antéro-postérieur de la tête). Orpour ces rythmes, pour lesquels il semble que l'humeur vitrée ne sedéplace pas sur la rétine, le phosphène paraît immobile par rapport àl'axe antéro-postérieur de la tête.(Il reste immobile en face du front, au lieu de suivre les globes oculaires).

Par contre, pour le rythme de deux secondes, bien pendulaire, les corpsflottants paraissent s'écarter en fin de course de l'axe du globe (ce quiindique très probablement que l'humeur vitrée glisse sur la rétine). Orpour ce rythme, le phosphène paraît s'écarter de part et d'autre de laprolongation de l'axe antéro-postérieur de la tête (au lieu de rester enface du front, il va à droite et à gauche, mais en restant dans l'axe du globeoculaire).

EN CONSÉQUENCE, TOUT SE PASSE COMME SI LESMOUVEMENTS DU PHOSPHÈNE, PAR RAPPORT À UN POINTFIXE DE L'ESPACE, TRADUISAIENT LES GLISSEMENTS DEL'HUMEUR VITRÉE SUR LA RÉTINE.

Il ne peut s'agir là que d'une hypothèse. Cela signifierait-il que lephosphène serait produit non par la rétine mais par une luminescence del'humeur vitrée, consécutive à un rayonnement émis par la rétinependant que la lumière la frappe ?

Nous allons maintenant en discuter.

5° Détection des glissements de l'humeur vitrée par le tact de larétine, cause probable de l'étrangeté des mouvements du phosphène :

Un tel point de vue serait invraisemblable. D'abord, parce quecomplètement contraire à toutes les conceptions actuelles sur l'origine desphosphènes, telles que la libération d'énergie lumineuse accumulée lorsde la destruction de certains corps chimiques dans des cellules rétiniennesou cérébrales correspondantes, mais qui ressurgit lors de sarestructuration en obscurité. Ensuite, parce qu'une telle explication necadrerait absolument pas avec le cycle de succession des couleurs dans lephosphène, encore moins avec les comparaisons explicatives ousimulations que nous avons tentées d'en donner tout au long duchapitre VII.

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Par élimination, il ne reste guère qu'une interprétation possible de ladifférence d'entraînement du mouvement du phosphène, suivant larapidité du mouvement des yeux.

LE MOUVEMENT DE GLISSEMENT DE L'HUMEUR VITRÉE SURLA RÉTINE, GLISSEMENT DONT L'IMPORTANCE DÉPEND DELA VITESSE DU MOUVEMENT DE L'ŒIL, EN RAISON DU TEMPSDE RÉSONANCE PROPRE DE L'HUMEUR VITRÉE, SERAITDÉTECTÉ PAR LES QUELQUES CORPUSCULES DU TACT QUELA RÉTINE CONTIENT TRÈS PROBABLEMENT, PUIS LECERVEAU NE DONNANT PAS LA CONSCIENCE DESMOUVEMENTS DE L'HUMEUR VITRÉE, IL INTERPRÉTERAIT ÀTORT CETTE SENSATION DE LA RÉTINE COMME UNGLISSEMENT DE PHOSPHÈNE.

Nous avons vu, au sous-titre A de ce chapitre, combien il semble quel'oreille, partie équilibre, peut agir sur certains glissements du phosphène.A fortiori, des sensations tactiles rétiniennes pourraient avoir un effetanalogue.

Notons que si les corpuscules du tact sont certainement en très petitnombre dans la partie de la rétine sensible à la lumière (probablement ysont-ils pratiquement inexistants, faute de place), par contre, sur le restede la rétine couvrant tout l'intérieur du globe jusqu'au cristallin, ilspeuvent y foisonner. La preuve en est que l'œil est très sensible à ladouleur : les glaucomateux souffrent dans le fond de l'œil. Nous l'avonsvu à propos des précautions à prendre pour le Mixage (chapitre II, sous-titre C, 5°). On peut objecter que ce n'est pas forcément la rétine quidétecte l'hypertension du globe mais peut-être la sclérotique ou lachoroïde. Mais pourquoi ne détecteraient-elles pas alors les infimesvariations latérales de pression, dues aux balancements des yeux ou,comme nous allons le voir plus loin, de la tête ?A l'appui de cette thèse, nous ajouterons qu'il faut que le mouvement del'œil de deux secondes soit pendulaire (ralenti vers les extrémités maissans arrêt, seulement un point de rebroussement) pour que le déplacementdu phosphène prenne son ampleur maximum, ce qui est le rythme le plusfavorable pour engendrer un mouvement oscillatoire de l'humeur vitrée.

Tout cela n'est qu'hypothèses, en attendant des recherches de laboratoiresur ce sujet.

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IV.

PHOSPHÈNESPAR L'HUMEUR VITRÉE ?

L'analyse ci-dessus doit-elle définitivement éliminer l'humeur vitréecomme source possible de phosphènes ou phénomènes paraissant enêtre ? Ce serait aller un peu vite en besogne.

En effet, j'ai fait sur moi-même l'expérience suivante : prendre à la dosemaximum tolérable par l'organisme, du potassium en préparationpharmaceutique. Ce corps est le plus radioactif de ceux utilisés enthérapeutique (mis à part, évidemment, les marqueurs pour les examens).L'expérience dura une semaine.

Or pendant cette période, le nombre de traînées lumineuses traversant lephosphène fut beaucoup plus élevé que d'habitude et surtout, il y avait destraînées plus longues et plus brillantes qui évoquaient la traversée par desparticules résultant de la désintégration du potassium.

Mais ces traînées étaient-elles dues à la traversée de la rétine ou du lobeoccipital (région visuelle du cortex) par l'une de ces particules, donc à uneaction directement nerveuse, ou était-ce une luminescence rectiligne del'humeur vitrée réagissant ainsi à ce bombardement par un corpuscule ?

Car ces sillages lumineux me faisaient penser aux traînées decondensation de vapeur d'eau dans la célèbre expérience de la chambrehumide du physicien Charles Wilson, condensation derrière touteparticule qui traverse cette chambre, ce qui permet de l'étudier.

J'en avais déduit que, comme les rayons cosmiques et diverses particulessont plus nombreux dans la ceinture de Van Allen, il devait exister unezone à une certaine altitude où les astronautes auraient davantage dephénomènes de ce genre.

J'avais écrit à la N.A.S.A. pour suggérer des expériences à ce sujet, auniveau de la ceinture surtout. J'avais envoyé mon livre “ L'Exploration ducerveau par les oscillation des phosphènes doubles ”. On n'a pas eu lapolitesse de me répondre mais au vol suivant - coïncidence ? - desexpériences furent faites qui confirmèrent mes prévisions.

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Au retour, d'autres expériences eurent lieu sur des volontaires dont onsoumettait l'œil à divers rayonnements corpusculaires. Les résultats ontparu dans “ Sciences de vie ” N° 713, de Février 1977, p.44. On y trouveles dessins représentant les “ phosphènes ” provoqués par chaque variétéde corpuscules. Mais pour les obtenir, on bombarda “ la rétine ” trèsprobablement de face, ce qui implique nécessairement la traversée del'humeur vitrée où un phénomène comparable à ce qui se passe dans lachambre humide de Wilson a pu se produire.

Enfin, en Sciences, il faut être toujours très “ à cheval ” sur le vocabulaire.Une perception lumineuse due à une luminosité réelle de l'humeur vitréene serait pas un phosphène mais de la “ vision entoptique ”, c'est-à-direperception physique de ce qui se passe à l'intérieur de notre œil.

Par exemple, la perception des corps flottants dans l'humeur vitrée, dontnous avons longuement parlé (ce chapitre, C, 2° et 4°), est une visionentoptique. De la même nature entoptique sont, à mon avis, les étincellesqui apparaissent lorsque l'on fixe calmement un ciel très éclairé : on y voitde multiples étincelles, à trajet très brillant mais court. Si on en suit uneavec attention jusqu'à sa disparition, on aperçoit très souvent un globulede la graisse du vitré juste à cet endroit. Il est donc probable que l'étincelleétait un reflet sur ce globule ou un effet de loupe sur ce dernier.On ne pourra donc parler avec certitude de “ phosphènes ” pour cestraînées rectilignes, celles que j'ai vues et celles perçues chez lesastronautes, puis répétées expérimentalement à terre, que lorsque l'on seracertain que ces traînées sont causées par une action directe du corpusculesur le système nerveux, sans intervention d'une petite émission lumineuseintermédiaire dans le vitré, par exemple.

Mais il faut souligner que la présence d'un “ post-phosphène ” paraîtfaciliter cette détection, d'après mes expériences, autre fait étrangesur les phosphènes qui mériterait d'être approfondi.

D'autres faits également sont en faveur de l'hypothèse que l'humeur vitréejouerait peut-être aussi un certain rôle dans la formation des phosphènescar il est arrivé qu'un aide observe des nuages sur la pupille, pendant qu'unsujet présentait des phénomènes phosphéniques. Parfois aussi, on aobservé que des sujets, pratiquant le Phosphénisme assidûment dans lajournée, paraissaient avoir, la nuit, les paupières phosphorescentespendant qu'ils dormaient, les yeux normalement clos, dans une pièce bienobscure.

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V.

INFLUENCE DE LA RAPIDITÉDES MOUVEMENTS DE TÊTE LATÉRAUX

SUR LES MOUVEMENTS DES PHOSPHÈNES

1° Les muscles périoculaires étant détendus :

Les yeux restant dans ces deux expériences toujours au repos, parrelaxation des muscles périoculaires, formons un phosphène.

Balançons la tête latéralement au rythme de deux secondes. Lephosphène paraît entraîné avec le mouvement de tête (c'est-à-direqu'il reste en face du milieu de la tête, allant de droite à gauche duplan antéro-postérieur médian du corps).

Balançons très rapidement la tête. Le phosphène paraît rester fixe surl'axe du corps (c'est-à-dire qu'il ne se balance plus avec la tête).

On pourrait penser que cette différence du mouvement du phosphènesuivant la rapidité des mouvements de tête est causée par des différencesdans les mouvements conjugués de la tête et des yeux (c'est-à-dire que lesmouvements involontaires des yeux ne soient pas les mêmes suivant larapidité des mouvements de tête).Ce serait le cas si seulement pendant les mouvements rapides de la tête,les yeux tournaient en direction opposée du déplacement de la tête. Lephosphène se déplacerait alors beaucoup moins, les deux mouvements dela tête et des yeux se soustrayant sur le déplacement du phosphène.

Or, les expériences suivantes prouvent qu'il n'en est rien et que la cause dela différence d'entraînement du phosphène, suivant la rapidité dumouvement de tête, ne provient pas d'une variation des mouvementsconjugués de la tête et des yeux qui serait fonction de la vitesse.

2° Les yeux étant immobilisés par la contraction permanente desmuscles périoculaires :

En effet, sans lever la tête, levons le regard le plus possible, pour prendreau maximum conscience de la place des globes oculaires dans l'orbite parleur pression sur ces coussinets graisseux, et durcissons les muscles

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périoculaires, tout cela pour nous assurer que les yeux sont immobilisésau mieux. Puis restant dans cet état, recommençons nos deuxmouvements de tête. Pour celui de deux secondes, le phosphène paraîtencore mieux entraîné que sans ces préparatifs de la position oculaire ;pour le mouvement rapide de la tête, le phosphène paraît encore plusimmobile que sans cette immobilisation des yeux.(Par “ immobile ”, nous voulons dire : fixe par rapport à l'axe verticalmédian du corps, alors que la tête se balance franchement de droite àgauche, immobilité qui est vraiment bien étrange).Donc, les mouvements inconscients des yeux, non seulement ne sont pasla cause des anomalies des mouvements des phosphènes mais aucontraire, tendent à les compenser.

En effet, quand les yeux sont immobilisés le plus possible, le phosphènebouge encore moins dans le mouvement rapide alors que la tête balançant,il devrait la suivre davantage si la cause de l'immobilité apparente étaitque les yeux partent en sens inverse inconsciemment, lorsque les musclespérioculaires ne sont pas contractés volontairement.

Pour expliquer ce fait, il faut reprendre la comparaison avec la gouttevisqueuse dans le tube de verre (cf. ce chapitre, C, 3°) mais ici, ce dernierserait comparable aux canaux semi-circulaires de l'oreille interne et lagoutte visqueuse, au liquide endolymphatique qui remplit ces canauxlequel, comme l'humeur vitrée, est très visqueux. Le déplacementapparent du phosphène surviendrait pour le rythme qui engendre aumieux un déplacement du liquide sur les parois des canaux, ceci sansexclure une certaine participation du glissement de l'humeur vitrée sur larétine puisque, nous l'avons vu, les balancements de tête, même exécutésen ayant soin de ne pas bouger les yeux par rapport à la tête, ont unecertaine action, bien que faible, sur les corps flottants.

L'étrangeté et la complexité des mouvements des phosphènes, en fonctiondes divers mouvements de tête possibles, proviendraient donc d'unecombinaison des influences du glissement de l'humeur vitrée et decelle de l'endolymphe de l'oreille interne, partie équilibre, sur lesrégions du système nerveux en rapport avec la conscience du phosphène.

Cela peut paraître bien compliqué mais l'analyse d'un son, un accord parexemple, par l'oreille interne, est encore beaucoup plus complexe ; demême que tout phénomène physiologique que l'on veut approfondir.

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3° Pourquoi cette valeur particulière du rythme de deux secondes ?

L'explication que nous suggérons rend compte de ce que le rythme quientraîne le phosphène est le même pour le mouvement des yeux seuls etpour le mouvement de la tête seule (c'est-à-dire les yeux immobilisés parrapport à la tête).

A première approximation, il semble que la viscosité de l'humeur vitréede l'œil et celle du liquide endolymphatique de l'oreille interne aient à peuprès la même valeur.

Ceci est probable car l'endolymphe est si épaisse qu'on a longtemps cruqu'elle ne pouvait bouger. C'est l'étude de celle des poissons, trèsvisqueuse aussi, dans le canal latéral, qui a montré qu'il n'en était rien.

Si l'humeur vitrée et l'endolymphe ont des temps de résonance procheslorsqu'elles sont excitées par des mouvements oscillatoires, on comprenddès lors pourquoi leur influence sur les mouvements apparents duphosphène est très semblable, au point qu'il est difficile de démêler ce quirevient à l'une et à l'autre. Cette remarque en amène une autre.

Les canaux semi-circulaires ne nous renseignent pas sur notre positiondans l'espace par rapport à la verticale, mais seulement sur nosVARIATIONS DE POSITION : un sujet dans une pièce expérimentale surune grande roue, sans autre point de repère que des objets usuels, se croittoujours vertical si depuis un moment, il est incliné.

De cela, IL RÉSULTE OBLIGATOIREMENT QU'IL Y A UN RYTHMEDE VARIATION DE POSITION POUR LEQUEL L'OREILLE (PARTIEÉQUILIBRE) AURA UN MAXIMUM DE SENSIBILITÉ. CERYTHME NE PEUT ÊTRE QUE CELUI QUI PROVOQUE LE PLUSDE FROTTEMENTS DU LIQUIDE ENDOLYMPHATIQUE SURL'ÉPITHÉLIUM DE CES CAVITÉS, ET L'ENSEMBLE DE NOSEXPÉRIENCES SEMBLE INDIQUER QUE C'EST CE RYTHME DEDEUX SECONDES, CE QUI EXPLIQUERAIT LE CURIEUXRAPPORT ENTRE LE RYTHME FONDAMENTAL DEBALANCEMENT PROPRE AU PHOSPHÈNE ET LE RYTHMEAUQUEL NOUS SOMMES LE PLUS SENSIBLE AUX VARIATIONSD'INCLINAISON, c'est-à-dire le rythme de la gravitation en nous quenous percevons le mieux.

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En effet, nous allons bientôt retrouver des cas de balancements spontanésdu phosphène, la tête et les yeux restant parfaitement immobiles. On peutalors supposer que ce rythme de deux secondes, maximum de notresensibilité aux variations d'orientation du champ gravifique, a marqué lesystème nerveux et ne se manifeste pas dans le phosphène.

Toutes ces hypothèses demanderaient beaucoup de recherchesphysiologiques pour confirmation.

Notons en attendant qu'elles conduisent à considérer l'endolymphe del'oreille interne comme l'équivalent de l'humeur vitrée de l'œil, de tellesorte qu'il n'est pas étonnant que cette dernière renseigne par frottementsdu système nerveux central sur certains mouvements des globes oculaires,tout comme l'endolymphe le renseigne également par les mouvements defrottement (des otolithes qu'elle entraîne) sur les déplacements de l'oreille.

VI.

INFLUENCE SUR LE PHOSPHÈNEDE LA COMBINAISON DES MOUVEMENTS

LATÉRAUX DE LA TÊTE ET DES YEUX

Reprenons les deux mouvements qui agissent sur le phosphène : lemouvement pendulaire de deux secondes de la tête et celui des yeux demême rythme.

Nous avons vu que dans le mouvement de tête, le phosphène se balanceavec la tête, donc reste en face de son milieu ; tandis que dans lemouvement des yeux, il va à droite et à gauche du milieu de la tête.Autrement dit, dans les deux cas, il reste dans l'axe du regard.

Il en résulte que lorsque l'on envoie les yeux et la tête du même côté,les deux mouvements s'additionnent sur le phosphène : il va plus loinqu'avec un seul des deux mouvements. Si l'on envoie la tête et les yeux ensens contraire, les deux mouvements se soustraient : le phosphène vamoins loin qu'avec l'un ou l'autre mouvement.

Ces influences des mouvements de la tête et de ceux des yeux sur lephosphène sont suffisamment différentes, faciles à distinguer l'une de

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l'autre, pour permettre au sujet de bien se rendre compte de l'influence dela position des yeux pendant le mouvement de tête, donc de savoir que sesyeux sont immobiles par rapport à la tête dans les mouvements de cettedernière, qu'ils soient rapides ou lents.

VII.

DIVERS AUTRES PETITS FAITS CONFIRMANT L'HYPOTHÈSEDE L'AMALGAME DES RYTHMES DES LIQUIDES VISQUEUX

Il faut quelque entraînement pour bouger la tête au rythme de deuxsecondes, les yeux ouverts et en repérant la direction du regard sur unecourbe tracée au mur, de telle sorte que les yeux soient certainementimmobiles. Alors, les personnes qui ont des corps flottant dans l'humeurvitrée constatent que ceux-ci se déplacent exactement avec le mouvementde tête mais par contre, ils ne se déplacent que peu par rapport à l'axe desyeux.

Ces faits laissent supposer, comme nous le disions plus haut, que lebalancement de tête au rythme de deux secondes provoque une résonanceavec l'endolymphe des canaux semi-circulaires de l'oreille interne. Celui-ci est en effet tellement visqueux que l'on a longtemps cru qu'il n'était pascapable de déplacements, comme nous l'avons déjà dit.

Nous avons vu que cette viscosité expliquerait que ce soit le même rythmedes yeux et de la tête qui provoque le déplacement du phosphène, bien quela cause de ces déplacements soit autre : encore que cette coïncidence dela durée des deux rythmes, de la tête et des yeux entraînant le phosphène,soit si étrange que l'on ne peut émettre cette hypothèse qu'avec prudence.

Ajoutons à ce que nous avons dit un peu plus haut, en faveur de l'idée queles mouvements des phosphènes soient dus à une résonance entre lesmouvements des yeux ou de la tête, d'une part, un temps de réactionpropre de certains liquides visqueux de l'organisme, d'autre part, le faitque si l'on s'écarte progressivement du rythme du mouvement qui produitle déplacement maximum du phosphène, l'amplitude de ce dernierdiminue également progressivement, d'une façon régulière jusqu'àl'immobilité complète et vice-versa. Ainsi réagirait notre goutte visqueusedans un tube de verre.

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Ajoutons aussi que chez certaines personnes, si l'on commence par lesbalancements de deux secondes, parfois le déplacement du phosphène nese produit pas au début mais après quelques instants seulement, par unesorte d'embrayage progressif, ou en secouant fortement deux ou trois foisla tête de la personne, comme si le liquide visqueux, collé contre la paroiaux premières manœuvres, se décollait après quelques secousses.

Cette dernière constatation des effets des mouvements de tête n'est pasvraie pour les mouvements des yeux, ce qui pourrait s'expliquer par le faitque l'endolymphe étant dans des conduits étroits aurait plus de facilitépour se coller quelque peu à la paroi que l'humeur vitrée qui est dans unlarge réceptacle.

VIII.

INFLUENCE DES BALANCEMENTSANTÉRO-POSTÉRIEURS SUR LES PHOSPHÈNES

Les mouvements de balancements antéro-postérieurs (c'est-à-dire d'avanten arrière) ont une action sur le phosphène semblable à ceux desmouvements latéraux, sauf à un point de vue que voici :

Que l'on balance latéralement la tête seulement ou le tronc, la tête restantimmobile par rapport au tronc, le phosphène se balance dans le mêmeplan vertical, plan qui paraît parallèle au front à quelques dizaines decentimètres. La courbure de la trajectoire du phosphène aura un rayonplus grand quand le tronc se balancera avec la tête, que lorsque ce sera latête seule. Mais c'est une petite différence, l'angle entre ces deux courbesétant très faible.

Par contre, si l'on balance dans le plan antéro-postérieur la tête seule, lephosphène paraît monter et descendre sur une droite verticale et nonhorizontale au-dessus de la tête, comme on s'y attendrait, ou encoredécrire une courbe sur le plan antéro-postérieur médian.

Si l'on balance le tronc d'avant en arrière presque à l'horizontale, et mêmeparfaitement à l'horizontale, si l'on maintient la tête verticale pendant cemouvement, le phosphène paraît avancer et reculer.

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Ainsi, le balancement de la tête seule ne fait plus décrire au phosphèneune courbe, comme le balancement latéral, mais une droite ; et lebalancement concomitant du corps ne fait plus seulement prolonger lamarche du phosphène, par rapport au mouvement précédent, mais le meutdans la direction perpendiculaire. Tout ceci, bien entendu, à condition quele rythme soit pendulaire de deux secondes.

Or, ces faits peuvent s'expliquer si l'on considère que le phosphène, étantun phénomène cénesthésique et non pas visuel, est plus intimement lié àces sensations qu'aux autres.

En effet, recommençons les balancements antéro-postérieurs de la têteseule mais dans la pénombre, yeux ouverts devant un mur. Le phosphène,étant projeté sur celui-ci, paraîtra monter et descendre sur le plan verticaldu mur, selon une ligne droite, tandis que lors du balancement latéral, ilparaîtra décrire une courbe sur le mur.

Donc, lorsque nous sommes dans l'obscurité, les yeux fermés, tout sepasse comme si le phosphène était projeté sur un mur verticalimaginaire devant nous. La position de ce mur n'est pas déterminée parla position des épaules mais par celle de la tête. On peut s'en convaincrepar une expérience un peu difficile et dans laquelle les mouvementsantéro-postérieurs du phosphène sont faibles, mais quand mêmeappréciables : tout en gardant l'axe vertical de la tête toujours parallèle àlui-même (c'est-à-dire la tête toujours verticale, sans la balancer), avancerle haut du thorax légèrement, tout en reculant la tête, ce qui fait rentrer lementon ; puis le mouvement inverse, avancer la tête tout en reculant lesépaules. Le phosphène avance et recule avec la tête, et non avec lesépaules.

Autrement dit, lorsque nous sommes dehors par une nuit étoilée, nousavons l'impression d'une demi-sphère parsemée de lumière au-dessus denotre tête. Mais lorsque nous fermons les yeux, tout se passe comme si lephosphène se déplaçait sur un mur noir vertical, toujours situé à la mêmedistance du centre de la tête et qui reste vertical, même lorsque le frontse penche en avant ou en arrière. Le plan sur lequel se meut lephosphène paraît donc fixe par rapport au centre de gravité de latête.

On peut avoir confirmation de ce que le centre de gravité du corps n'entreen rien dans l'affaire, par diverses petites expériences :

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1° La plus nette est celle-ci : étant pendu par les mains, balancer le corpssans remuer la tête. Le phosphène reste remarquablement fixe.Bien entendu, la tête doit rester immobile sur la verticale qui passe par lemilieu de la ligne joignant les deux mains, sur la barre de suspension.

2° De même, mais c'est moins précis, étant debout, les jambes écartées,exécuter divers mouvements du tronc, soit bassin seul, autant que faire sepeut, soit déplacement avec sommet de l'angle au niveau du diaphragme,soit du thorax seul. Le phosphène ne suit pas le centre de gravité du corpsmais à certains essais, il semble que les mouvements au niveau dudiaphragme aient une plus grande influence. C'est très inconstant.

Bien entendu, dans ces expériences où tantôt le bassin seul oscille, tantôtle thorax seul, la tête doit rester immobile sur l'axe vertical qui passe parle milieu de la ligne joignant les deux pieds.

3° Pour être certain du déplacement du centre de gravité du corps, on peutaussi s'appuyer d'une main contre un mur, étant à 50 cm, puis tantôt selaisser tomber sur le mur, tantôt se redresser. Quelle que soit la vitesse, lephosphène est lié à la tête et non au centre de gravité du corps puisque sila distance au mur est correcte et la chute un peu souple, le centre degravité du corps est à peu près immobile. Or, le phosphène suit néanmoinsla chute latérale de la tête.

4° Une variante de cette expérience confirme l'influence certaine desmilieux oculaires ou auditifs, ou des deux combinés : étant debout, lesjambes écartées, faire un saut brusque latéralement, les pieds quittant lesol et se déplaçant sur le côté d'une vingtaine de centimètres, mais tout enayant soin que la tête reste dans la même position par rapport à la verticaleet en prenant des repères sur un mur dans la pénombre, pour être certainque les yeux bougent le moins possible par rapport à la tête.Immédiatement après le saut, le phosphène se comporte exactementcomme un corps flottant : il continue lentement son mouvement surl'horizontale, puis revient à sa place. On sent le doigt de l'inertie.

PAR CONTRE, LE MAXIMUM D'IMPRESSION DE DÉPLACEMENTDU PHOSPHÈNE, SUR UN MUR VERTICAL DEVANT LE CORPS,EST OBTENU PAR UN BALANCEMENT, PLUS EXACTEMENTUNE SEULE ROTATION DE LA TÊTE AUTOUR D'UN AXE SITUÉLE PLUS PRÈS POSSIBLE DE LA DROITE HORIZONTALEJOIGNANT LES DEUX OREILLES.

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Le contraste entre les expériences précédentes et cette dernière achève demettre catégoriquement en évidence la grande intimité des liens entre lesphosphènes et l'organe de l'équilibre de l'oreille interne.

(Dans cette dernière expérience, la rotation ne peut évidemment dépasserla longueur d'un demi-cercle, déjà difficile à atteindre, et les yeux doiventrester parfaitement immobiles par rapport à l'AXE DE LA TÊTE).

IX.

LA LENTEUR DES RÉACTIONS PHOSPHÉNIQUES, UNE DES CAUSES DE L'ÉTRANGETÉ DES MOUVEMENTS

DU PHOSPHÈNE

Nous disons que lorsque le mouvement de tête est rapide, le phosphènereste immobile, même si ce mouvement est ample. Mais par rapport àquoi, puisque nous venons de voir que ce n'est pas par rapport au centrede gravité du corps ?

1/ Phosphène médian déplacé à 45° :

Ceci est très facile à mettre en évidence : penchons latéralement la tête leplus possible, c'est-à-dire presque à l'horizontale. Après quelques instants,le phosphène se met en face de la tête, donc sur le côté. Balançons alorscelle-ci très rapidement, non plus d'une épaule à l'autre mais d'une épauleà la verticale (ce n'est pas très agréable mais c'est faisable). On s'aperçoitque le phosphène reste fixe PAR RAPPORT À LA POSITIONMOYENNE DE LA TÊTE, C'EST-À-DIRE À ENVIRON QUARANTE-CINQ DEGRÉS AU-DESSUS DE L'HORIZONTALE PASSANT PARLES ÉPAULES, donc à mi-chemin du quart de cercle allant du sommetde la tête en position verticale et de l'épaule ; autrement dit, la droite allantdu phosphène à la base du cou est la bissectrice de l'angle de 90° formépar l'horizontale des épaules et la verticale du corps.

Bien entendu, ceci est encore très explicable par la viscosité des deuxliquides que nous avons envisagée, puisqu'à partir d'une certaine vitessed'oscillation du tube (notre expérience de ce chapitre C, 3), la gouttelettevisqueuse ne suit plus mais reste toujours dans sa position moyenne,QUELLE QUE SOIT L'INCLINAISON DU TUBE PENDANT

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L'EXPÉRIENCE, PUISQUE LES FORCES DE VISCOSITÉ,D'ADHÉRENCE ET DE TENSION SUPERFICIELLE SONTBEAUCOUP PLUS FORTES À CETTE VITESSE QUE L'INFLUENCEDE LA GRAVITÉ SUR LA GOUTTE.

2/ Stabilisation seulement progressive du phosphène :

Autre expérience apparentée à celle-ci : si l'on penche commeprécédemment la tête, qu'on la laisse suffisamment longtemps sur l'épaulepour que le phosphène vienne se poser en face d'elle, puis que l'on envoiebrusquement la tête sur l'autre épaule, au premier mouvement, lephosphène suit ; il ne se stabilise sur l'axe vertical du corps qu'aprèsquelques mouvements semblables.

Ce fait est compatible avec l'explication par la viscosité de l'endolymphede l'oreille, de l'étrangeté de certains mouvements du phosphène : celiquide étant très visqueux, donc collant, il faudrait plusieurs mouvementsbrusques pour le décoller de la paroi.

Mais il y a pourtant une autre explication possible à ces deux dernièresexpériences.

Cette nouvelle explication que nous allons exposer n'est d'ailleurs pasincompatible avec celle par la viscosité des humeurs de l'œil et de l'oreille.Il est même possible que la première ait été la cause de la seconde.

3/ Preuve de cette lenteur de réaction du phosphène par l'influence del'éclairage d'un œil sur le phosphène dans l'autre œil :

En effet, tout se passe comme si le système nerveux ne transmettait pasaussi vite les informations relatives aux déplacements des phosphènes,que celles relatives aux autres sensations cénesthésiques renseignant surla position de la tête.

Or, cette hypothèse n'est pas invraisemblable. Rappelons qu'il existe denombreuses expériences prouvant la lenteur des réactions phosphéniques(cf. “ L'Exploration du cerveau par les oscillations des phosphènesdoubles ”) et entre autres, celle-ci : formons un phosphène dans un seulœil (en plaçant la main devant l'autre œil pendant la fixation de la lampe).Pendant l'obscurité, changeons la main de place, en la mettant devant l'œiloù est le phosphène ; gardons les paupières des deux yeux fermées (il n 'y

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a donc pas de main devant l'œil qui n'a pas de phosphène), puis éclaironsbrièvement. Donc, un peu de lumière va passer à travers les paupières,dans l'œil qui n'a pas de phosphène.

Or, deux secondes après le bref éclairage, le phosphène, dans l'autreœil, disparaît pour revenir environ huit secondes plus tard.

Cette expérience peut facilement être vérifiée dans un train avec le soleilsur le côté et des arbres espacés sur le talus, à une distance suffisante :c'est deux secondes après le passage de chaque arbre que le phosphène,dans l'autre œil, caché par la main, s'éteint pour se rallumer huitsecondes plus tard.

Si nous transposons ces chiffres à la vitesse d'information desdéplacements du phosphène, nous comprenons que dans le mouvementrapide de la tête, le phosphène ne réussisse pas à rattraper les autressensations cénesthésiques, dont la rapidité de transmission est de l'ordredu dixième de seconde.

Laquelle de cette cause ou de la viscosité des humeurs intéressées joue leplus grand rôle dans les étrangetés des mouvements des phosphènes ? Onne saurait actuellement le préciser.

Mais comme les réactions de viscosité sont lentes, ne serait-ce pas cettelenteur qui a imprégné le système nerveux en rapport, y engendrant desréflexes lents, même lorsque ces humeurs ne sont plus en cause, par suitede leur immobilité ?

4/ Phénomènes chimiques comparables :

Quoi qu'il en soit, il est très intéressant de rapprocher la lenteur desréactions phosphéniques de recherches que nous avons déjà citées dans ladeuxième édition de “ L'Exploration du cerveau par les oscillations desphosphènes doubles ”, p. 64, parues dans un article de “ Sciences et Vie ”,de Février 1982 : “ Le désordre n'existe pas ”, de Sven Ortoli, au sujet dela lenteur d'oscillations chimiques en équilibre instable, article que nousne pouvons ici que résumer brièvement : au contact de deux liquides deviscosité différente, il se forme des rouleaux qui se mettent à osciller, l'undevenant plus grand, l'autre plus petit.

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Quand l'étude de la chimie cérébrale des phosphènes sera approfondieplus sérieusement, on fera bien de tenir grandement compte de cesrecherches pour comprendre la lenteur des réactions phosphéniquesréflexes, à des excitations extérieures, soit au corps, soit simplement ausystème visuel, comme lors des mouvements de tête.

X.

INFLUENCE DES ROTATIONS DE DERVICHES SUR LES MOUVEMENTS

DU PHOSPHÈNE

Formons un phosphène ; puis étant debout, tournons autour de l'axe ducorps, comme le font les derviches tourneurs.A titre expérimental, nous démarrons brusquement. Tournons pendant unequarantaine de secondes, puis arrêtons un temps égal et ainsi de suite. Lesens de rotation n'a pas d'importance dans les expériences qui suivent : leseffets sont les mêmes dans les deux sens.

Nous observons que le phosphène prend du retard au démarrage,d'environ une trentaine de degrés par rapport à l'axe antéro-postérieur dela tête, lequel reste dans le plan médian du corps (la tête reste immobilepar rapport au corps mais tourne avec lui). Ce retard du phosphène parrapport au corps atteint son maximum vers la cinquième seconde, puiscelui-ci se stabilise pendant une dizaine de secondes. Ensuite, il revienttrès lentement vers le milieu du champ visuel, comme il était au départ,en une vingtaine de secondes. Ces durées sont des moyennes, mais ceschiffres varient beaucoup suivant les sujets, de cinq secondes à uneminute.

Exactement l'inverse se produit à l'arrêt : le phosphène prend de l'avance,continuant son mouvement de rotation pendant cinq secondes, jusqu'à unangle d'environ trente degrés par rapport au milieu du champ visuel, sestabilise quelques secondes, puis revient lentement au milieu du front.

On peut vérifier que, comme pour les bizarreries des mouvements desphosphènes accompagnant les mouvements de tête, les mouvementsinvolontaires des yeux ne sont pour rien dans la production desdéplacements des phosphènes accompagnant les rotations de tout le corps

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mais au contraire, tendent à les compenser : si l'on bloque les yeux, parexemple dans un regard latéral extrême, en durcissant les muscles péri-oculaires, le retard au démarrage est encore plus net, ainsi que l'avance àl'arrêt.

Le blocage du regard a donc exactement le même effet que lors desbalancements de tête : accentuer le phénomène et non pas l'atténuer, cequi prouve que ce ne sont pas les mouvements involontaires etinconscients des yeux qui le provoquent, lorsqu'il n'y a pas blocage del'œil, mais qu'au contraire, dans l'exercice sans blocage, les mouvementsinvolontaires et inconscients de l'œil tendent à atténuer ce retard duphosphène au départ et cette avance à l'arrêt.

Ces déplacements paraissent également provoqués par les glissements deshumeurs visqueuses que nous avons étudiées, en raison de leur inertie audépart et à l'arrêt. Mais de nouveau, il est difficile de préciser la part quirevient à l'humeur vitrée et celle engendrée par le liquideendolymphatique. En effet, il est bien évident que ce dernier prend unrecul dans les canaux semi-circulaires, lors du départ, mais l'humeurvitrée également car elle est alors l'objet d'une force qui est une variantede l'accélération de Coriolis : pendant la phase d'accélération, la région del'humeur vitrée située près de la cornée (donc la plus éloignée de l'axe derotation du corps) tourne plus rapidement que celle située contre le fondde l'œil qui est plus proche de l'axe de rotation. Au départ, cette régionéloignée prend donc un recul plus fort que la région proche de la partiesensible de la rétine, ce qui tend à faire tourner l'humeur vitrée en sensinverse de la rotation. Donc, de nouveau, on peut supposer que lephosphène suivrait le mouvement de l'humeur vitrée sur la rétine.

Lors de l'arrêt, comme elle a tourné plus vite puisqu'elle est plus loin ducentre, elle aura plus d'élan, donc prendra de l'avance.

Cette expérience ajoute quelque chose, pourtant, aux précédentes car ellemontre que LE PHOSPHÈNE ÉVOLUE DANS LE MÊME SENS QUEL'HUMEUR VITRÉE ANTÉRIEURE (c'est-à-dire en sens contraire de lapartie postérieure) et qu'en conséquence, si les mouvements apparents duphosphène sont en rapport avec des déplacements de l'humeur vitrée surla rétine, CE SONT LES RÉGIONS DE LA RÉTINE, PROCHE DUCRISTALLIN, QUI POSSÈDENT UNE FONCTION SPÉCIALE DEDÉTECTION DES MOUVEMENTS DE GLISSEMENT DEL'HUMEUR VITRÉE car si c'était toute la rétine, les influences de

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l'humeur vitrée postérieure et antérieure, allant en sens inverse,s'annuleraient à peu près.

On peut aussi se poser la question de savoir si ce n'est pas la facepostérieure du cristallin qui aurait ce rôle de détection des mouvements deglissement de l'humeur vitrée, mais cela paraît peu probable, cet organeétant peu innervé. Ce serait plutôt alors l'épithélium péricristallinienpostérieur qui est la terminaison antérieure de la rétine.

Comment expliquer que si l'on continue à tourner, en un temps qui est enmoyenne d'une demi-minute, le phosphène revienne néanmoins dans l'axeantéro-postérieur de la tête ? A notre avis, ce dernier fait vient conforterl'hypothèse que c'est la sensation de glissement pendant celui-ci,sensation perçue par les corpuscules du tact disséminés dans la rétine quiest interprétée “ de travers ” par le cerveau, pour la bonne raison que nousn'avons pas conscience de notre rétine elle-même. Il en résulte quelorsque l'humeur vitrée est comme “ tordue ” sur elle-même par la rotationdu corps mais reste immobilisée, il n'y a plus de glissement et c'est alorsque le phosphène paraît revenu à sa place normale.

Naturellement, le même raisonnement s'applique à l'endolymphe del'oreille interne, mais pour ce qui est de la partie mécanique au moins, àun moindre degré, parce que le rapport du diamètre des canaux semi-circulaires à celui du rayon de rotation de la tête autour de son axe verticalest beaucoup plus faible. Ceci n'empêche pas, évidemment,l'interprétation neurologique d'y être peut-être dominante.

En résumé, l'étude de l'influence des danses de derviches tourneurs sur lesphosphènes paraît confirmer le rôle de l'humeur vitrée dans la genèse deleurs mouvements.

Il ne faut pourtant pas que toutes ces questions, au sujet des mouvementsdes humeurs visqueuses des organes des sens, nous fassent oublier la partqui revient à la compensation réactionnelle du système nerveux, dontnous avons déjà cité dans nos autres livres un des innombrables exemples,à propos de la spirale tournante que l'on fixe et du mouvement de torsionen sens inverse des objets que l'on fixe ensuite. ON PEUT CONSIDÉRERQUE LORSQU'APRÈS AVOIR FIXÉ UN FOND D'UNE CERTAINETEINTE, ON VOIT APPARAITRE LA COULEURCOMPLÉMENTAIRE, NOUS SOMMES EN PRÉSENCE DU MÊMEPHÉNOMÈNE QUE DANS TOUS CES MOUVEMENTS

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RÉACTIONNELS DU PHOSPHÈNE, ou tout au moins dans les deuxcas, d'aspects, en biologie, de la loi d'action et réaction.

Il est à remarquer qu'après l'arrêt des mouvements de la tête et ducorps, les mouvements réactionnels des humeurs visqueuses et dusystème nerveux se font dans le même sens. Pas étonnant donc que leurseffets cumulent, d'où la difficulté de savoir la part de l'influence quirevient à chacun.

Ceci n'est pas vrai pour ce qui survient pendant le mouvement : lephosphène évolue dans le sens de déplacement des humeurs. La forceréactionnelle sous-jacente du système nerveux (qui apparaîtrait si oncessait le mouvement) est en sens inverse (expérience des spirales). Elleest trop faible par rapport à celles qui sont directement dues aumouvement, pour devenir apparente.

C'est seulement après le mouvement qu'elle se manifeste. Donc, ilsemble que pendant le mouvement, l'influence des humeursvisqueuses soit largement prépondérante sur l'influence réactionnelledu système nerveux (Réactionnel = en sens contraire de celui qu'avait lemouvement physique).

XI.

LES BALANCEMENTS DES PHOSPHÈNESCONSÉCUTIFS AUX BALANCEMENTS

DE LA SOURCE LUMINEUSE

D'autres expériences sont plus curieuses encore : dans certainescirconstances, le phosphène peut présenter un mouvement debalancement, toujours sur le rythme pendulaire de deux secondes, bienque les yeux, la tête et l'ensemble du corps restent tous troisparfaitement immobiles.

Nous ne connaissons pas encore bien toutes les conditions nécessaires.Parfois, cela se produit spontanément. Voici quelques expériences quipermettent d'obtenir presque à coup sûr ce phénomène.Examinons tout d'abord ceux consécutifs aux balancements de la source.Avec le matériel nécessaire pour le Mixage pendant l'endormissement, la

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lampe étant suspendue par un fil d'une trentaine de centimètres, fairebalancer la lampe légèrement et la suivre des yeux pendant cemouvement. Le phosphène consécutif à l'extinction paraît se balancertrois ou quatre fois, même si l'on veille à ce que le regard ne bouge pas,puis le mouvement s'accélère en diminuant d'amplitude et se termine parune vibration.On peut hésiter sur la cause de ce phénomène : soit une imprégnation dusystème nerveux par la sensation de mouvement, soit une oscillation del'humeur vitrée qui continue après le balancement des yeux.

Or, si l'on est assis et que l'on donne de forts mouvements debalancements à la lampe avec un fil assez long, d'environ deux mètres(mouvements évidemment plus lents), en général le phosphène ne sebalance pas. Deux facteurs entrent en jeu pour expliquer ces différencesde réaction du phosphène : d'une part, la différence de durée dubalancement de la lampe suivant la longueur du fil (Le balancier quidonne la seconde pour un aller, et de même le retour, fait 994 millimètres,à Paris ; comme le temps de réaction propre du phosphène est de deuxsecondes environ, il semble qu'il faille chercher autour du mètre lalongueur de fil qui est la plus appropriée à chacun).

Mais le deuxième facteur qui explique la différence entre les deuxexpériences ci-dessus est la position couchée qui modifie peut-être laréaction propre du phosphène et qui, d'après nos expériences, paraîtfaciliter son balancement spontané. Il est possible que cette positionmodifie le temps d'oscillation propre à l'humeur vitrée ou alors, elle agiten augmentant la pression du liquide céphalo-rachidien sur le cortexoccipital, zone visuelle du cerveau, comme nous l'avons dit bien des fois.

Au sujet de l'imprégnation du système nerveux par la sensation demouvement, rappelons aussi, de nouveau, une expérience qui est exposéedepuis longtemps au Palais de la Découverte, à Paris : on fixe une spiralequi tourne pendant une trentaine de secondes, puis on regarde laphotographie d'un bateau. Pendant quelques instants, on a l'impressionque le bateau avance.

Autre exemple de cette imprégnation : si un train passe devant un rideaud'arbres régulièrement disposés et que l'on fixe chaque arbresuccessivement, après l'arrêt du train, le regard présente pendant quelquetemps des mouvements latéraux, il est vrai très rapides et inconscients(nystagmus).

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Mais pourtant, nous penchons pour l'explication du mouvement duphosphène, dans l'expérience ci-dessus, par les oscillations de l'humeurvitrée car le mouvement diminue d'amplitude et son rythme s'accélère,comme celui d'une vibration qui meurt, alors que dans les deuxexpériences d'imprégnation des centres nerveux, le rythme consécutif àl'excitation reste constant. Mais ce sont surtout les deux expériences quenous allons exposer maintenant qui nous amènent à donner plutôt notrepréférence à l'hypothèse de l'oscillation de l'humeur vitrée.

XII.

LES BALANCEMENTS DU PHOSPHÈNECONSÉCUTIFS AUX BALANCEMENTS

DE TÊTE

Il ne s'agit donc plus maintenant des diverses possibilités de déplacementsdu phosphène pendant le mouvement de tête mais de mouvements duphosphène consécutifs à l'arrêt des mouvements de tête, ce qui est fortcomparable à l'expérience immédiatement ci-dessus.

Deux expériences présentant une certaine ressemblance avec laprécédente ont été découvertes par Madame Berthe Varteressian :

1° Etant assis face à la lampe, pendant la fixation, balancer la têtelatéralement, très faiblement. L'amplitude du mouvement ne doit pasavoir plus de quelques millimètres ; le rythme est, comme toujours,d'environ deux secondes (une seconde pour aller, une pour revenir). Ladurée de fixation est d'une trentaine de secondes, comme d'habitude.

Eteindre et arrêter tout mouvement de tête, en veillant à l'immobilitédes yeux. Alors, parfois, le phosphène se balance de droite à gauchependant quelques instants, soit au rythme précédent, soit à un rythme plusrapide et qui a tendance à s'accélérer. Lorsqu'il se balance, il est en généralplus lisse et plus grand que normalement ; la nuance de sa couleur est unpeu différente.

On veille, bien entendu, pendant cette expérience, à ce que les musclespérioculaires soient bien relâchés, ce qui assure à l'œil une immobilitépassive.

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2° La même expérience peut être recommencée, toujours après avoir fixéla lampe tout en balançant la tête très légèrement, mais cette fois-ci, enrestant dans la pénombre grâce, par exemple, à un radiateur paraboliquequi éclaire faiblement la pièce. Garder les yeux ouverts pendant laprésence du phosphène, fixer l'angle d'un meuble afin d'être certain que leregard est bien immobile et garder la tête de même.

On voit alors le phosphène se balancer comme une bulle de savon quise promènerait justement de droite à gauche sur le meuble, etd'autant mieux que le regard reste plus fixe ; ce qu'il est facile decontrôler par l'angle du meuble.

J'ai eu ce phénomène en même temps que Madame Berthe Varteressian.L'amplitude de l'oscillation était très grande : d'un mur latéral à l'autre,c'est-à-dire, dans notre position, de plus de 90°.

S'agit-il d'oscillations de l'humeur vitrée ou du liquide endolymphatiquequi continueraient après le mouvement de tête ? Ou d'une imprégnationdu système nerveux par la sensation de mouvement dont l'amplitude et lerythme, pour le phosphène, n'auraient aucune mesure avec les réactionsdu reste du champ visuel ? Ou la véritable explication est-elle unphénomène dont nous n'avons aucune idée ?

Le mouvement est si flagrant, si intense, que nous pencherions pour cettedernière hypothèse, d'autant plus que c'est avec le radiateur parabolique,comme matériel annexe, que nous avons obtenu les plus bellesexpériences. Les infrarouges y joueraient-ils un rôle ?

Devant l'amplitude de l'oscillation d'un phosphène très brillant et lecaractère impressionnant du phénomène, Madame Varteressian et moi-même n'avons quand même pas pu nous défendre contre l'idée qu'ils'agissait d'une induction réciproque.

Nous avons refait cette expérience découverte par Madame Varteressiansur des centaines, peut-être des milliers d'élèves, puisque de temps àautres, en salle, au cours de nos conférences, les descriptions sontaccompagnées de démonstrations. Il n'y a qu'environ un tiers des sujetsqui obtiennent le balancement du phosphène en pénombre après lebalancement de tête, les yeux étant bien immobiles. Chez la plupart deceux-ci, le balancement est du diamètre du phosphène, de part et d'autredu point de fixation.

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Mais j'ai la certitude que parfois ce balancement peut être beaucoup plusample car lorsque je l'ai eu avec Madame Varteressian, l'oscillation étaitlargement de six fois le diamètre du phosphène.

XIII.

BALANCEMENT DES PHOSPHÈNESSOUS L'EFFET D'UNE IRRITATION

DU CHAMP VISUEL

Replaçons-nous à peu près dans les conditions de l'expérience au cours delaquelle le phosphène se balance devant un meuble dont l'angle sert depoint de repère, pour assurer la fixité du regard. Gardons une pénombrejuste à la limite de l'indispensable pour discerner ce coin.

L'obscurité sera donc un peu plus profonde que dans les expériencesprécédentes.

Formons un phosphène, en regardant fixement une lampe immobile (doncsans bouger la tête et les yeux), puis fixons l'angle de la table.

Lorsque le phosphène est bien formé et immobile, un aide allumealternativement, mais sur un rythme irrégulier et assez rapide, deux petitsclignotants très pâles (nous avons expérimenté avec des clignotants decouleur bleue). Le rythme de ces deux lumières ne peut donc créer unerésonance dans le phosphène, avec son balancement habituel, c'est-à-dirependulaire de deux secondes, puisque le rythme des clignotants estirrégulier et rapide.

Ensuite, on projettera le phosphène sur les clignotants, de telle sorte qu'ilsapparaissent dans son disque vert ou, si le phosphène est encore trop vifpour que l'on puisse distinguer les clignotants au travers, on pourraregarder un peu plus haut que les clignotants, de telle sorte que lephosphène paraisse au-dessus d'eux.

Il arrive parfois, au cours des premières expériences surtout, que lephosphène soit pris d'un balancement de deux secondes, ample, quisemble lent et majestueux auprès du rythme saccadé, irrégulier et rapidedes misérables clignotants. Parfois aussi, le phosphène est sujet à des

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pulsations, c'est-à-dire à des variations de surface sur ce rythme, sans queson centre change de place.

Ceci met en évidence que dans certains cas, l'oscillation de deux secondesest un temps de réponse propre au phosphène, sous l'effet de n'importequelle excitation.

Le fait que ceci se produise surtout aux premières expériences montre,une fois de plus, que ce genre de mouvement du phosphène constitue uneRÉACTION D'ADAPTATION du système nerveux visuel à unesituation optique inhabituelle.

On peut comparer cette expérience au fait, par exemple, que les réflexesrotuliens et achilléens (du gros tendon au-dessus du talon) n'ont pas lamême rapidité, parce que l'influx nerveux doit parcourir un plus longtrajet pour se rendre de la moelle épinière à la cheville que de celle-ci à larotule. Nous avons vu plus haut bien d'autres expériences qui montrentque les temps de réaction propres aux phosphènes sont très lents. On peutsupposer que les humeurs visqueuses (vitrée et endolymphatique),ayant un temps de résonance oscillatoire propre de deux secondes,ont imprégné les centres nerveux contrôlant les déplacements duphosphène, de ce rythme, de telle sorte qu'ensuite, même en l'absenced'une oscillation de ces humeurs, ils répondent en fonction de ceRÉFLEXE AUTO-CONDITIONNÉ.

XIV.

TREMBLEMENT DES PHOSPHÈNES

Il arrive parfois que lorsque l'on fixe le soleil, on voit son bord quitremble. Cette vibration peut être reproduite expérimentalement.

Pour cela, plaçons sur nos oreilles l'appareil à audition alternativementdroite-gauche (Alternophone), réglé de telle sorte que l'on entende unclaquement très fort et très sec. Puis formons un post-phosphène.Commençons avec un espacement des claquements d'environ une secondedu même côté, puis accélérons progressivement. Pour un certain rythme,le phosphène se met à trembler synchroniquement avec le son. Puisdépassons ce rythme, il cesse de trembler.

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Il est facile de compter le nombre de claquements par seconde d'un seulcôté (en écartant le casque de l'autre côté). On note alors que c'est pour lerythme d'un sixième de seconde que le phosphène tremble.

On peut se demander si ce qui le fait trembler est le rythme du sixième oudu douzième de seconde, puisque l'espace de temps entre le claquementde droite et celui de gauche est du douzième de seconde lorsque lephosphène tremble. La première idée qui vient est de synchroniser lesdeux claquements, droite et gauche, pour préciser laquelle des deuxfréquences fait trembler le phosphène. Mais si les claquements sontsynchrones, on ne trouve pas un rythme précis pour lequel il tremble.Seulement, il se brouille en périphérie et non pour un certain rythme, maissur une bande étendue de fréquence.

Par contre, en écoutant d'une seule oreille, on obtient un tremblement,bien que plus faible que précédemment, pour le sixième de seconde.

Cette expérience est une preuve de plus que les excitations alternativesconstituent un précieux moyen d'introduire un rythme dans lecerveau, alors que pour le même rythme en simultané, cet organe lui faitbarrage (Cf. “ L'Activation du cerveau par l'audition alternative ”).

De plus, lorsque l'on voit le soleil trembler spontanément, c'est au mêmerythme que celui du phosphène au cours de l'audition alternativement àdroite et à gauche. Ceci prouve que l'introduction d'une très grandeénergie lumineuse peut déclencher les rythmes potentiels des phosphènes.

Dans cette expérience, il apparaît de plus qu'une grande énergiesimultanée des deux côtés, ici l'énergie lumineuse du soleil, déclenche lesmêmes phénomènes (ici le tremblement du co- ou du post-phosphène)qu'une excitation alternativement droite et gauche faible (ici l'auditionalternative).

Comme les effets des alternances aux rythmes naturels du cerveau sonttoujours très favorables, c'est une raison supplémentaire pour justifierl'utilisation du soleil au cours de nos expériences de Mixage.

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XV.

LA CHUTE DU PHOSPHÈNE

Parmi les autres mouvements rares du phosphène, notons sa chute sur lesujet qui l'observe, accompagnée d'un sentiment de terreur insurmontable.

Cette chute est parfois observable sur le post-phosphène. On nous l'arapportée dans un cas de projection du phosphène sur le ciel nocturne, àtravers une vitre, et dans quelques autres cas d'éclairage ambiant, faiblemais complexe. Il ne s'agit pas d'une variation de l'appréciation de ladistance du phosphène consécutive à une variation de son diamètre, car lapulsation du phosphène (c'est-à-dire sa variation de surface sur un rythmede deux secondes) n'est pas accompagnée d'une sensation de chute, nid'un sentiment de terreur. Au contraire, il paraît pulser à la même place.

Cette sensation de chute du phosphène me paraît facilement explicable :l'énergie lumineuse accumulée dans le phosphène est libérée en directiondes zones nerveuses de l'oreille interne en rapport avec le sens de l'espace.Cette direction n'est pas étonnante, en raison des affinités entre l'œil etl'oreille, affinités qui nous ont même amené à établir, nous l'avons vu unpeu plus haut, une analogie entre l'humeur vitrée et l'endolymphe. Pasétonnant non plus que cette énergie ne prenne pas toutes les fois cettedirection, en raison du caractère particulièrement capricieux desaiguillages neurologiques, bien connu en physiologie.

Ici, il s'agit donc bien d'une variation de la distance du phosphène parrapport à nos sensations cénesthésiques et ce n'est compréhensible qu'enadmettant que le phosphène en fasse partie, d'où la sensation dedislocation de la personnalité, entraînant une terreur. Il ne s'agit pas làd'une peur niaise qui ne se répéterait pas à d'autres expériencessemblables. Mais chaque expérience phosphénique est liée à un sentimentspécifique : la pulsation est agréable ; l'alternance des phosphènes doublesest calmante ; son balancement en travers du champ visuel, dans lapénombre, est majestueux et certaines expériences phosphéniques,comme celles que nous avons décrites sous le nom “ d'apparitionfantomatique ” (chapitre VII, sous-titre A, 1°), sont indissolublement liéesà un sentiment de peur, même lorsque l'on en connaît d'avance le résultatet que l'on rit presque simultanément de sa propre peur.

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Faut-il voir là un indice de la proximité neurologique des centres affectifset des centres phosphéniques et un lien entre chaque rythme et chaquesentiment ?

XVI.

ROTATION DU PHOSPHÈNEET CINÉMA INTÉRIEUR

A la fin des expériences précédentes au cours desquelles le phosphènecontinue à se balancer après l'arrêt des sollicitations extérieures, chezcertaines personnes, le phosphène, après s'être balancé quelques instants,s'arrête et se met à tourbillonner sur lui-même, dans le sens inverse desaiguilles d'une montre le plus souvent, puis des visions de typehypnagogique surviennent (c'est-à-dire des visions brèves, très précises,et qui n'ont aucun rapport apparent avec le psychisme du sujet). C'estMadame Berthe Varteressian qui a été la première à faire cetteconstatation. Il semble que par cette voie, à certaines personnes douées,s'ouvre un véritable cinéma intérieur.

Madame Maricot a observé ceci : étant couchée avec la lampe àphosphène au-dessus d'elle, elle forme un post-phosphène, étant en bonneobscurité, puis elle fait trois ou quatre rotations des yeux, très lentement,en donnant la plus grande amplitude possible à cette rotation ; ensuite, ellelaisse le globe au repos. Quelques instants après, le phosphène commenceà tourbillonner sur lui-même, assez rapidement, jusqu'à son extinction.Evidemment dans ce cas, il ne peut s'agir que d'imprégnation du systèmenerveux par la sensation de rotation.

Cette rotation du phosphène paraissant souvent la source d'un flux devisions, il est intéressant de rechercher tous les moyens de la provoquer.

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XVII.

MOUVEMENTS SPONTANÉSDU CO-PHOSPHÈNE

Nous remarquerons que le co-phosphène est très mouvant, même lorsde la fixation d'une lampe : souvent, l'auréole bleue présente unecertaine alternance entre le côté droit et le gauche ; d'autres fois, elletournoie.

Expérience mettant en évidence les co-phosphènes solaires :

D'autre part, quelques expériences simples montrent que l'on ne peut fixerle soleil sans avoir des co-phosphènes :

a/ Le liseré :Lorsque le soleil se lève au-dessus d'un toit avec une cheminée en travers,on perçoit un liseré brillant autour de la cheminée. Ce liseré présente unealternance entre son côté droit et le gauche, de part et d'autre de lacheminée. Cette alternance est tout à fait caractéristique des phosphènes.Par certains éclairages, le soleil présente un cerclage de même couleurque celui autour de la cheminée. C'est donc un liseré de phosphène.

b/ Disparition de la brindille :D'autre part, si en montagne, dans un ciel très pur, le soleil étant ausommet de sa course, on le fixe quelques instants, puis que l'on élève unebrindille horizontalement (une allumette éteinte, par exemple) tout encontinuant à le fixer, on voit la brindille avant et après son passage devantle soleil, mais elle cesse d'être aperçue pendant qu'elle traverse le disquesolaire.

Or, s'il s'agissait d'un contraste de couleur, on devrait voir un trait noir ousi la cause de cette disparition était la diffraction des rayons solaires surle bord de la brindille, il y aurait un petit arc-en-ciel à sa place. C'est doncun phosphène qui recouvre l'emplacement de la brindille, la rendantinvisible.

Si à ce moment, on regarde une fleur, on ne voit qu'un rond blanc, mais sil'on ferme les yeux, ce rond devient vert, de la première teinte du post-phosphène.

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Donc, lorsque l'on fixe le soleil, après un temps variable, très souvent, oncroit continuer à le voir, alors qu'en réalité, on ne voit que son co-phosphène ou au moins un mélange des deux.

c/ Confusion entre le soleil et son phosphène :Par certains éclairages pas exagérément forts, plutôt un peu brumeux, sion fixe le soleil quelques instants, puis que l'on ferme les yeux, on al'impression que l'on continue encore à voir le soleil pendant deux ou troissecondes au moins. Or, ce n'est pas la persistance rétinienne qui sert pourle cinéma, puisque celle-ci ne dure qu'un seizième à un vingt-quatrièmede seconde suivant les sujets.

Il s'agit donc d'un vrai phosphène. Mais ici, le phosphène solaireressemble tellement au soleil, qu'on les prend l'un pour l'autre.

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RÉSUMÉ ET CONCLUSION

DES OBSERVATIONS SUR LESMOUVEMENTS DES PHOSPHÈNES

Nous sommes entrés dans le détail des expériences sur les mouvementsdes phosphènes, entre autres, pour que les observations que nous avonsfaites dans ce sens ne risquent pas d'être perdues, mais aussi dans l'espoirde stimuler les recherches à ce sujet.Néanmoins il faut reconnaître que l'ensemble est fort touffu, de telle sortequ'il n'est pas inutile de résumer et mieux dégager les lois générales.

A

CAUSE DES MOUVEMENTSDES PHOSPHÈNES

Le caractère inattendu, au premier abord, des mouvements desphosphènes et leur grande complexité peuvent s'expliquer par lacombinaison de plusieurs causes :

1° Le phosphène ne fait pas partie des sensations visuelles maiscénesthésiques, en tant que phénomène de conscience purement interne,c'est-à-dire produit par des réactions chimiques intra-cérébrales qui sontseulement consécutives à une accumulation d'énergie d'origine lumineusedans le cerveau, telle qu'elle a débordé les zones cérébrales de laperception normale.Les centres responsables de ces mouvements doivent donc être contigus,dans le système nerveux central, des centres qui nous donnent la notionde la position de notre corps. C'est pourquoi le phosphène est plusfacilement soumis aux excitations diffusant par ces centres proches que deceux de la sphère visuelle, d'où ses liens étonnamment étroits avec lesmouvements du corps et l'apparition fréquente d'un défaut de liaison entrele phosphène et le champ visuel.

2° Une des causes de ces mouvements est le temps de résonance propreaux humeurs visqueuses ou au moins à l'une des deux, humeur vitrée del'œil ou endolymphe de l'oreille interne.

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3° Une autre cause de l'étrangeté des mouvements des phosphènes est lalenteur, propre à toutes les réactions phosphéniques.

4° Enfin, il semble que l'imprégnation du système nerveux, par lasensation de mouvement, prolonge parfois l'effet des autres causes.

B

RYTHMES FONDAMENTAUXDES MOUVEMENTS DES PHOSPHÈNES

Il résulte de cet ensemble que, lorsque les mouvements du phosphène sontréguliers, ils prennent la forme de mouvements dont la vibration devitesse est pendulaire sur le rythme de deux secondes.

CE RYTHME DE DEUX SECONDES PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉCOMME LE TEMPS DE RÉSONANCE FONDAMENTAL PROPREAU PHOSPHÈNE.

Il en existe un second, celui du tremblement du phosphène qui paraît êtredu sixième de seconde.

Le rapport avec le fait que la partie du labyrinthe de l'oreille interne,qui nous donne la notion de variation de position par rapport à laverticale, a son maximum de sensibilité pour ce même rythme dedeux secondes est évident. D'où l'importance de ce rythme en danseet en musique car certains sons, surtout graves, et rythmes sonoresréagissent sur notre organe du sens de l'équilibre parce que c'est le mêmeliquide, sans cloisonnement entre les cavités, qui baigne cet organe et lelimaçon, organe de l'audition.

On est aussi obligé de rapprocher ce rythme du fait que c'est l'éclairagealternativement à droite et à gauche de deux secondes (pendant parexemple une minute) qui engendre, dans l'obscurité consécutive,l'alternance des phosphènes doubles, mais il est vrai sur un autre rythme,beaucoup plus lent, de huit secondes en moyenne.

Le plus extraordinaire est que parfois les phosphènes paraissent sebalancer en travers du champ visuel resté dans la pénombre, le regard

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étant fixé sur un objet qui sert de repère. Ainsi, les phosphènes possèdentune certaine AUTONOMIE dans le champ visuel, parfois considérable.

C

CONSÉQUENCES DES MOUVEMENTS DES PHOSPHÈNESSUR L'INTERPRÉTATION DE QUELQUES PHÉNOMÈNES RARES

ET D'ORIGINE DISCUTÉE

On est obligé de constater la similitude de ces expériences avec desmouvements de balancements et de rotations décrits à propos del'observation de certains “ objets volants non identifiés ”. Beaucoupd'entre eux sont verts et rouges, comme les phosphènes, et se balancentjusqu'au moment où ils disparaissent subitement. Madame B.Varteressian, déjà citée, nous a dit avoir observé trois soucoupes volantes,disques se disposant au-dessus d'un toit, la nuit, en avançant lentement, sestabilisant puis disparaissant d'un coup. Mais elle a ajouté que, commeelle sortait d'une séance de Mixage phosphénique en commun, elle sedemandait si ce n'était pas un effet phosphénique consécutif car elleressentait une certaine parenté entre les deux phénomènes.

De même, un aviateur qui pensait avoir vu une soucoupe volante en mêmetemps que cinq autres aviateurs, pendant une leçon de pilotage, lorsqu'il avu un phosphène pour la première fois, a reconnu la similitude. Sansdoute tous les cinq avaient, immédiatement avant, regardé dans la mêmedirection, sur la demande de l'instructeur, puis ne se souvenaient plus,juste après, qu'à ce moment, ils avaient eu le reflet du soleil sur l'aile ouquelque phénomène analogue.

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CONCLUSION

PROPAGATION EXPONENTIELLEDU PHOSPHÉNISME DANS LE MONDE

PHOSPHÉNISME ET SÉLECTION NATURELLE

Prenons, par exemple, le cas des accidents d'auto. Presque tousproviennent soit d'un défaut d'attention, soit d'un manque de respect desrèglements de conduite. Comme le Mixage phosphénique développel'attention et la sociabilité, c'est-à-dire, dans cet exemple, un plus grandrespect des règles édictées par le souci de sauver des vies humaines, il enrésultera que le taux de décès par accident, statistiquement, sera moindrechez ceux qui pratiquent le Phosphénisme. Et ainsi de suite dans tous lesdomaines.

Une nouvelle échelle des valeurs va s'installer dans l'humanité, enfonction de la plus ou moins grande sensibilité aux phénomènesphosphéniques.

Actuellement, la croissance du Phosphénisme dans le monde est lentemais logarythmiquement croissante.

Du fait de cette croissance, il arrivera nécesairement un jour où son niveausera tel que les médias seront bien obligés d'en parler longuement.

Ce jour viendra comme un tonnerre sur le monde car alors, des centainesde millions d'êtres, sur toute la planète, se mettront à le pratiquer.

Alors, toute la civilisation humaine prendra une nouvelle direction.

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L'ORIGINALITE DES ÊTRES

Le PHOSPHÉNISME permet de développer par “ priorité ” ce vers quoitend l'individu, en épanouissant le meilleur de chacun, dans uneoriginalité harmonieuse qui s'exprime par la CRÉATIVITÉ.

Les individus sont semblables aux cristaux de neige, en cela qu'il n'y en apas deux pareils, bien que tous les angles soient de soixante degrés.

Il y a donc un rapport entre le COLLECTIF et l'INDIVIDUEL.Si l'on veut, l'aspect collectif est représenté par l'angle de soixante degrés,commun à tous les cristaux de neige, ce qui n'empêche pas que chaquecristal ait sa forme et son harmonie propres qui correspondent à l'aspectindividuel. Le PHOSPHÉNISME respecte la structure collective, tout endéveloppant les tendances individuelles.

LA MÉTHODE EST LA MÊME POUR TOUS : LE MÉLANGEENTRE LA PENSÉE ET LE PHOSPHÈNE, MAIS LE RÉSULTATEST COMPLÈTEMENT INDIVIDUEL. IL AIDE À ÉPANOUIR LEMEILLEUR DE CHACUN ET À ÉPANOUIR UNE ORIGINALITÉHARMONIEUSE, COMME LES SIX SECTEURS DU CRISTALSONT SEMBLABLES ; ORIGINALITÉ HARMONIEUSE QUIS'APPELLE, DANS LE DOMAINE DE L'EXISTENCE, LACRÉATIVITÉ.

Donc cet équilibre entre l'individuel et le collectif est obtenu par lemixage phosphénique. Comme elle fait jaillir sans cesse des formesnouvelles de l'intérieur, de même qu'il n'y a pas deux cristaux de neigeidentiques, cette méthode est au contraire opposée à tous les systèmes quiviennent d'un bord ou de l'autre et veulent, de l'extérieur, imposer unmoule à l'individu. C'est la raison pour laquelle cette méthode est difficileà répandre parce qu'aucun système, confortablement établi sur le plansocial, ne voudra soutenir quelque chose qui permette l'épanouissementpurement individuel.

Nous serons toujours heureux de correspondre avec ceux qui appliquentles techniques que nous avons exposées ici et nous leur saurons gré denous communiquer tant les difficultés qu'ils auraient pu éprouver dansleur mise en application que les résultats qu'ils ont obtenus.

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Nous insistons pour que chaque lecteur qui aura été convaincu parquelques essais nous aide à la diffusion de cette méthode.Il y a aussi lieu d'insister auprès de la presse, de la radio et de la télévision,pour qu'elles se décident à faire campagne en faveur d'une pratiquegénéralisée du Mixage phosphénique.

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ADDENDA

PRODUCTION EXPÉRIMENTALEDES PRODIGES SOLAIRES

Nous connaissons plusieurs personnes qui n'avaient jamais entendu parlerdes “ prodiges solaires ” comme ceux de Fatima, de Saint-Paul-d'Espis, deTilly-sur-Seulles ou de Kérizinen, et qui pourtant, une fois, en fixant lesoleil, ont vu celui-ci paraître se balancer dans le ciel, puis tournoyer surlui-même, présentant par exemple un tourbillon au centre, pendant que sesrayons paraissent tourner comme ceux d'une roue : diversesmanifestations d'apparence extraordinaire accompagnant cesmouvements.

1° Rappel très sommaire de quelques danses du soleil historiques :

a/ A Fatima : le soleil a paru d'abord trembler, puis pendant les dixminutes qui ont suivi, trois fois tomber sur la foule, ce qui lui a arrachédes cris de frayeur. Surtout, le soleil a paru se balancer dans le ciel (voirla description détaillée de ces prodiges solaires et l'analyse de leursrapports avec le Phosphénisme dans mes autres ouvrages).

Souvent, après le tremblement, le soleil s'obscurcit. Ce n'est pas étonnant :la dernière phase du noyau central du post-phosphène est une phase noire,plus noire que l'environnement, phase appelée classiquement “ phosphènenégatif ”. Ici, sous l'influence du déclenchement de ces rythmes et dansl'intensité de la lumière, il y a un renversement de l'ordre des phases : lephosphène négatif se présente le premier.

b/ A Kérizinen, un fait spécial s'est produit : le soleil a paru tomber en secoupant en deux, chaque moitié tournant en sens inverse de l'autre.Cette observation est facilement explicable : si l'on regarde deux lampesséparées par une cloison, de telle sorte que chaque œil ne puisse voir quel'une d'entre elles, on observe deux phosphènes. Dans ce cas, les axes desyeux sont parallèles. Pas étonnant par conséquent que lorsqu'on fixe lesoleil, son phosphène, devenu indépendant en raison de son autonomiedans le champ visuel, soit double puisque le soleil étant à l'infini, les axesdes yeux sont parallèles.

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Nous avons déjà fait remarquer d'ailleurs qu'assez souvent, le phosphènesolaire a une forme d'haltère, même lorsqu'on a pris soin de couvrir sesyeux de ses mains, en amenant le regard face au soleil, puis d'écarter lesmains pendant la fixation et de les rapprocher de nouveau avant dechanger la direction du regard. Cette forme en haltère est le début de lascission en deux du phosphène solaire, telle qu'elle s'est produite àKérizinen. On observera, de plus, une tendance à l'alternance entre lesdeux boules en haltère, tendance qui n'est autre que la forme fruste del'alternance des phosphène doubles, ce qui prouve la similitude de rythmedes deux phénomènes.

2° Quand je me suis fait danser le soleil :

Au cours de trois essais, selon la méthode que nous allons détailler puisrésumer, j'ai vu ainsi le soleil devenir noir comme un sac de charbon, fairedes bonds dans le ciel, la perception du vrai soleil ayant disparu mais lestoits étant visibles normalement. Autour du “ Soleil noir ”, est ensuiteapparue comme une rampe de flammes de gaz dont on pouvait noter larotation par la base de chaque flamme. Toutes les trois secondes environ,le sens de rotation changeait, ce qui était perceptible par la base de laflamme mais de plus, au moment du changement de sens de rotation, lacourbure de la flamme se renversait comme l'eût fait une rampe de gazréelle.

Il me semble que le phénomène aurait pu durer très longtemps si je n'avaisété épuisé par l'effort de vide mental qui avait bien duré un quart d'heurecar à chaque pensée qui approchait, si légère fut-elle, le phénomènes'atténuait.

J'ai été très intéressé par la brusquerie du changement de sens de rotation,sans ralentissement préalable, car elle rappelle des variations de directionqui vont contre les lois de l'inertie des “ objets volants non identifiés ”.

Dans les deux cas, de telles variations brusques de direction seraientexplicables par la présence sous-jacente d'un champ magnétique agissantsimultanément sur chaque particule de l'élément. Car il faut bien lesouligner, la comparaison avec la rampe à gaz allumée, dans l'expérienceci-dessus, revient à donner au phosphène une sorte de matérialitésubtile, ce que confirment bien d'autres expériences.

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Il semble d'ailleurs que cette danse du phosphène solaire soit plus difficileà obtenir après quelques essais.

Donc, si intéressante qu'elle soit à d'autres aspects, du point de vuepurement physiologique, cette danse du phosphène ne serait qu'uneréaction d'adaptation à une situation inhabituelle de la vue, dans le casprésent à de très forts éclairages. Ce fait est comparable à ce qui se passelors d'une vaccination par une série de piqûres : il y a des réactions auxdeux ou trois premières mais il n'y en a plus par la suite.

3° Circonstances spontanées favorisantes chez les montagnards et lesvillageois :

La comparaison des cas permet de mettre en évidence différentescirconstances favorisantes : c'est ainsi que cette “ danse du soleil ” sedéclenche parfois chez des montagnards qui regardent au loin un sommetquand le soleil couchant est à côté, à son niveau ; ou encore, comme uncas que nous avons connu près de Nancy, à Neuve-Maison : une personneregardait l'heure de sa fenêtre au clocher du village. Or, à certainespériodes de l'année, le soleil couchant était à côté du clocher, au niveau dela pendule. Plusieurs fois, elle fut béate d'admiration en contemplant un“ prodige solaire ”, ce dont elle n'avait jamais entendu parler.

On s'explique alors des confusions comme celle de Fatima où la foule acru voir le soleil danser, alors que c'était son co-phosphène.

4° Manœuvre augmentant grandement les chances de provoquer ladanse du soleil :

a/ Le regard de côté :

Dès lors, les deux observations ci-dessus de montagnards et de villageoisdeviennent très explicables : en regardant non plus le soleil lui-mêmemais un peu à côté, on provoque un déséquilibre du champ visuel quifavorise le déclenchement de tous les rythmes phosphéniques qui sedéroulent alors avec une intensité inhabituelle et successivement. Demême, si deux balles pendent par un fil à une même corde non tendue etsi l'on fait balancer l'une obliquement sur la corde, l'énergie de celle-ci vapasser dans l'autre qui se balancera suivant une autre direction, lapremière étant alors devenue parfaitement immobile, ce qui n'aurait pasété le cas s'il n'avait pas existé une liaison indirecte avec la deuxième.

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C'est la loi des pendules couplés. Dans la fixation du soleil, l'énergie de lapremière vibration est particulièrement grande, en raison de l'intensité desrayons solaires.

Si cette vibration se déclenche, ensuite son énergie passera dans ledeuxième mode de vibration du phosphène, et ainsi de suite, donnant à lasuccession des phases, dans le prodige solaire, un ordre grandiose.

b/ La tête renversée :

Renverser légèrement la tête en arrière pendant la fixation du soleil, puisfixer un point à côté de lui, est un facteur favorisant l'apparition de ce qu'ilfaut nommer “ LA DANSE DU PHOSPHÈNE ”, et non plus la danse dusoleil.Que cette position soit favorable, on ne saurait s'en étonner puisqu'elleaugmente la pression sur les zones occipitales du cortex, siège de la visionet des phénomènes phosphéniques. Cette pression est un facteur irritatifde plus, facilitant le déclenchement de réflexes dans cette zone.

c/ Balancements de la moitié supérieure du corps :

L'expérience nous a montré que les autres circonstances favorisantes des“ danses du phosphène ” sont principalement des balancements de lamoitié supérieure du corps, sur un rythme de deux secondes, pendant ledébut de la fixation du soleil, qu'on regarde alors en son centre.

Pour ces balancements, il faut écarter légèrement les jambes, à quarante-cinq degrés environ l'une de l'autre. Cela facilite le départ du balancementau niveau de la ceinture. D'autres expériences que nous avons déjà citéesmontrent qu'un tel point de départ, pour les oscillations du corps, favoriseles rythmes phosphéniques, comme si le plexus solaire sur lequel ellesfont pression jouait aussi un rôle sur les rythmes des phosphènes.

d/ Suspension de souffle :

Ensuite, arrêter les balancements et regarder un peu à côté. Faire le videmental, retenir son souffle. Si le soleil commence à trembler, se mettredans l'état que l'on sent le mieux favoriser ce tremblement car il est ledébut du “ prodige ”. Lorsque les grands mouvements apparemmentsolaires ont commencé, chasser toute idée car la moindre autre activité ducerveau paraît alors être un frein aux mouvements apparents du soleil.

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Souvent après le tremblement, le soleil s'obscurcit. Ce n'est pas étonnant :la dernière phase du noyau central du post-phosphène est une phase noire,plus noire que l'environnement, phase appelée classiquement “ phosphènenégatif ”. Ici, sous l'influence du déclenchement de ces rythmes et dansl'intensité de la lumière, il y a un renversement de l'ordre des phases : lephosphène négatif se présente le premier.

Lorsque l'éclairage est très fort, les premières phases du co-phosphène,bleue, puis rouge, n'apparaissent jamais, d'où le début apparent par laphase noire.

Nous verrons, au résumé de la technique favorisant la danse du phosphènesolaire, quelques conditions secondes qui ne demandent pas de longuesexplications.

5° La bombe phosphénique :

Monsieur Raoul Delay a été le premier à montrer, à Montevideo, que lesphosphènes sont très transmissibles par télépathie, ce que nos recherchesont confirmé.

Donc en opérant en groupe, il y aura une synchronisation des rythmeschez les divers observateurs et une amplification des mouvementsapparents du soleil qui donneront à la “ danse du soleil ” son aspectprodigieux.

Il y a plus. Monsieur Raoul Delay a montré que la transmissiontélépathique des phosphènes est fonction de la distance, c'est-à-dire queplus le sujet récepteur est proche de l'émetteur, meilleure elle est.

La position a aussi une grande importance : la transmission se fait mieuxsi le sujet émetteur est derrière le sujet récepteur.

De plus, notre collaborateur au Cameroun, M. Jean-Paul Mépiayé, arapporté une expérience au cours de laquelle le sujet, un émetteur, quiobservait alors la danse du phosphène solaire, a touché de sa main lanuque du sujet récepteur devant lui, qui fixait aussi le soleil mais sanspercevoir cette danse. Au moment du contact, le sujet récepteur acommencé à voir se dérouler les diverses phases de l'agitationphosphénique.

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Du fait que la transmission télépathique du phosphène soit fonction de ladistance et diminue avec elle, on peut appliquer aux phénomènesphosphéniques la loi de la “ masse critique ” sur laquelle reposel'explosion de la bombe atomique, loi découverte par Joliot-Curie.

Nous rappelons ce qu'est cette loi :

Tant que la masse d'un seul morceau de plutonium est faible (c'est-à-direque l'on est en présence d'un seul bloc de plutonium assez petit), quandquelques atomes éclatent par radioactivité naturelle de ce corps, presquetous les débris de ces atomes se perdent dans l'espace environnantpuisqu'ils ont beaucoup de place entre les autres atomes pour sortir. Trèsrares sont les débris de ces quelques atomes qui rencontrent, par hasard,un autre atome, le faisant exploser. Donc, statistiquement, chaque atome,en explosant, en fait exploser moins d'un ; la désintégration est très lente.

Mais enveloppons ce petit bloc d'une nouvelle masse de plutonium. Lesdébris d'atomes qui avant se perdaient ont des chances de rencontrer unautre atome, à tel point qu'à partir d'une certaine “ masse critique ”, quandun atome éclate, il en fait éclater deux, et c'est l'explosion en chaîne detoute la masse en une fraction de seconde, par propagation de ceprocessus.

Il faut, évidemment, pour que cette notion de “ masse critique ” existe,que le rayonnement diminue avec la distance.

Or, nous avons vu que la télépathie phosphénique s'atténue avecl'éloignement. L'étude de Fatima est bien là pour le confirmer puisque despaysans, qui n'étaient pas prévenus qu'il y avait un rassemblementparticulier sur ce plateau, ont vu des phénomènes anormaux dans le soleil,jusqu'à une distance de 5O km à la ronde, mais d'autant plus faiblementqu'ils étaient plus loin (cf. “ Fatima, merveille du 20ème siècle ” par leChanoine Barthas, Ed. Fatima Toulouse).

Donc, de même que pour le plutonium, au-delà d'un certain nombre desujets qui pratiquent simultanément le Phosphénisme dans un espacerestreint, les phénomènes deviennent subitement d'une intensitéfantastique.

Entre le plutonium seulement radioactif et la bombe atomique, il existeune zone intermédiaire où des blocs d'uranium, à une certaine distance les

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uns des autres, activent mutuellement leur désintégration, sans allerpourtant jusqu'au stade explosif : c'est la pile atomique.Au Congo, il existe une pile atomique naturelle.

6° Passage de la pile phosphénique à l'unique bombe phosphéniquemondiale :

Mais si le mécanisme destiné à régler le flux de neutrons entre les deuxmorceaux vient à défaillir, la température de la pile augmente (c'est-à-direl'agitation des molécules du milieu où baignent les blocs de plutonium)jusqu'à un certain degré, pour lequel on sait que la pile atomique setransformera en bombe atomique.

De même, il est clair que le mouvement autour du Phosphénismeaugmente d'une façon lente mais selon une courbe qui se redresse, de tellesorte que passé un certain niveau, on en arrivera au stade de la “ Bombephosphénique ” sur la planète.

Nous voulons dire qu'un jour viendra où il faudra bien que les milieuxofficiels, par l'intermédiaire des médias, se décident à informer le grandpublic de l'excellence de la pratique du Mixage phosphénique. Alors enquelques semaines, des centaines de millions de personnes se mettront àle pratiquer ; ce sera quasi instantanément, par rapport à la durée destemps historiques, une transformation fabuleuse de la civilisationhumaine.

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RÉSUMÉ DE LA MARCHE À SUIVRE POURPROVOQUER UN PRODIGE SOLAIRE

Si les indications ci-dessus ne suffisent pas à obtenir la “ danse du soleil ”,voici le résumé de la marche à suivre, avec quelques circonstancesfavorisantes supplémentaires :

1° Pendant les semaines qui précèdent l'expérience, s'entraîner au Mixagedans le post-phosphène, en imaginant un point blanc qui tourne enpériphérie, pendant quelques secondes dans un sens, puis dans l'autre.

2° Au moment de l'expérience, être à jeun depuis au moins quatre heures,si possible plus.

Certains aliments, pris au dernier repas avant la tentative, paraissentfavoriser le phénomène, principalement la banane (qui, par ailleurs, paraîtintensifier la phase rouge du phosphène).

3° Etant les jambes écartées, fixer directement le soleil en balançant lamoitié supérieure du corps pendant une minute et en ayant la têtelégèrement renversée en arrière.

4° Ensuite, fixer un point à droite ou à gauche du soleil, à son niveau,la tête étant toujours renversée en arrière et la garder ainsi pendanttoute la durée de l'expérience.

5° Le regard doit être parfaitement détendu, la respiration très lente,“ arrondie ”, en insistant sur celle par le sommet des poumons.

A défaut, faire de longues rétentions d'air, poumons ultra-pleins et detemps à autre reprendre son souffle. Ne pas forcer la rétention jusqu'àprovoquer des crispations.

6° A ce stade, un clignement des paupières peut déclencher la danse dusoleil mais par contre, si elle est déjà en marche, un nouveau clignementpeut l'interrompre.

7° Si les manœuvres ci-dessus n'ont pas suffit, fermer les yeux jusqu'àl'apparition du phosphène vert et se représenter alors dedans, un point quitourne en périphérie. Rouvrir les paupières en fixant un autre point dans

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le ciel, avant de les refermer. Par tâtonnements, on déterminera la distanceet l'orientation, par rapport au soleil, de la zone dont la fixation est la pluspropice à provoquer ce déséquilibre du phosphène qui déclenche sesmouvements.

8° Répéter patiemment ces manœuvres, en les variant un peu et eninsistant sur celles qui provoquent ou un léger tremblement du soleil oudes changements de couleurs dans le ciel environnant. Ces deux signessont les prémices de la danse du soleil.

9° Enfin, on obtiendra des résultats bien meilleurs en opérant en groupe.

Toutefois, il n'est pas possible d'obtenir franchement sur soi la fameuse“ Danse du soleil ” un grand nombre de fois de suite.Il faut observer, après, quelques mois de repos pour recommencer.

Le présent résumé a fait l'objet d'une affiche intitulée “ Oragestélépathiques ”.

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TABLE DES MATIÈRES

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

PREMIER COURS

Apprendre à observer le phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Chapitre I

LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

I Choix de la source lumineuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151/ Lampe d'agrandisseur de photographie . . . . . . . . . . . . . . 152/ Lampe opaline ordinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163/ Ampoule dépolie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174/ Ampoule à verre clair . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185/ Lampes à halogènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 186/ Lampes de photographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197/ Eclairages de groupes importants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198/ Utilisation du soleil : précautions à prendre . . . . . . . . . . 20

a) Avant une séance de phosphène solaire, bien boire non alcooliséet non gazeux.

b) Oter les lunettes ou les verres de contact.c) Ne fixer que par périodes de deux ou trois secondes.

II Ce qu'il ne faut pas faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211/ Pas de recherche sans documentation antérieure . . . . . . . . 212/ Pas de lampe à ultraviolets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223/ Pas de lampe à infrarouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224/ Pas de tubes luminescents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225/ Pas de gros globe opalin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

III Distance de la lampe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

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IV Choix du réflecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231/ Sa face interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 2/ Sa dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253/ Sa forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

V L'interrupteur, le prolongateur et le bandeau . . . . . . . . . 25

Chapitre II

LA FIXATION DU REGARD SUR LASOURCE LUMINEUSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

I Contrôle de la distance correcte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

II L'indispensable cillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

III Oter lunettes et verres de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

IV Durée de fixation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

V Le cycle cérébral de trois quarts d'heure . . . . . . . . . . . . . 33

VI Action sur la vue de la fixation de la source lumineuse . . 341/ Innocuité pour l'œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342/ Réactions d'adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353/ Actions thérapeutiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

a) sur l'iris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35b) gain d'acuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36c) amélioration de la myopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36d) sur le système endocrinien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37e) sur le sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38f) pour toute maladie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4/ Troubles de la vue que ne modifie pas la pratiquedu Phosphénisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

a) cataracteb) corps flottantsc) conjonctivited) dyschromatopsie (daltonisme)

5/ Seule contre-indication partielle : le glaucome . . . . . . . . 40

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VII Fixation du soleil : précautions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421/ Entraînement préalable avec une lampe . . . . . . . . . . . . . . 43 2/ Bien boire avant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433/ Oter lunettes et verres de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 4/ Fixation par périodes de deux secondes . . . . . . . . . . . . 445/ Pensée simultanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 456/ Position des mains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 457/ Signes d'alarme en cas d'abus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Caractéristiques du post-phosphène solaire . . . . . . . . . . . 47

Remarque sur l'hygiène de la boisson en général . . . . . . . 48

VIII Position pour l'observation de l'acouphène physiologique . . 51

Chapitre III

DESCRIPTION DES PHOSPHÈNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53Définition générale

I Les phosphènes que nous n'utilisons pas . . . . . . . . . . . . . . 531/ Phosphènes par compression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532/ Phosphènes par drogues hallucinogènes . . . . . . . . . . . . . 54 3/ Phosphènes par courants électriques temporaux . . . . . . . 54 4/ Phosphènes par excitation mécanique du lobe occipital . . . 54

II Les phosphènes que nous utilisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

A.LE POST-PHOSPHÈNE 56

a/ Ses couleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 561° Phase de gris laiteux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 572° Phase verte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 573° Phase rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 584° Phase bleue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 585° Lueur diffuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

b/ Ses formes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 c/ Sa position dans l'espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 d/ Ses glissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

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e/ Ses anomalies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 1° Absence totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 632° Unilatéralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 633° Absence d'une phase du noyau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 634° Absence limitée de la lueur diffuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

B.LE CO-PHOSPHÈNE 64

1 / Description . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

2 / Symétrie dans l'ordre des couleurs entre le co- et lepost-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

3 / Ils obéissent à la loi du “ Tout ou Rien ” . . . . . . . . . . . 68

4 / Différences secondaires entre co et post-phosphènes . 691° De fatigabilité - 2° De stabilité - 3° Par fixation trop longue

5 / Quelques curiosités phosphéniques . . . . . . . . . . . . . . . 701° Réactivation du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 702° Changement de couleur par projection sur un fond . . . . . . 71

C.LE SUPERPHOSPHÈNE 72

D.LE CHAOS VISUEL 73

E.PHOSPHÈNES PAR REFLETS

DU SOLEIL SUR L'EAU 73

F.EXPÉRIENCES PRÉLIMINAIRES 77

1° Mobilisation du regard pendant l'éclairage . . . . . . . . . . . 772° Mobilisation de la lumière, regard fixe . . . . . . . . . . . . . . 783° Phosphènes par contiguité de couleurs . . . . . . . . . . . . . . 79

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Page 324: LE MIXAGE PHOSPHENIQUE EN PEDAGOGIE - NEEEEEXT

Chapitre IV

HYPOTHÈSES SUR LES SACCADES DE COULEURSDANS LES CO- ET POST-PHOSPHÈNES . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

I Définition approfondie des phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . 801/ Longueur d'onde et phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 802/ Axiomatique du Phosphénisme et sensation

paralumineuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

II Explication de la disparition de la couleur jaune dupost-phosphène après quelque entraînement . . . . . . . . . . 83

III Simulation de la dissociation du travail des cônes dansle post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 841/ Simulation hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 842/ Simulation électro-mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 873/ Simulation par lampe de T.S.F. ou transistor . . . . . . . . . . 89

DEUXIÈME COURS

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

Chapitre V

LES BASES DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE . . . . . . . . . 91

I Mixage avec l'image mentale visuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 941/ Choisir l'image avant l'expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . 942/ Son adjonction au phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 953/ Souhaitable miniaturisation de la pensée . . . . . . . . . . . . . 964/ Localisation de la pensée par rapport au phosphène . . . . 975/ Les questions à poser au sujet et les trois catégories

de réponses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 6/ Incubation de trois jours de la pensée mixée . . . . . . . . . . 997/ Maturation d'un mois des neurones en jeu . . . . . . . . . . . . 1008/ Chez l'enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1029/ Le gain de temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10210/ Quelques exemples de thème de mixage . . . . . . . . . . . . . 103

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11/ Modification du phosphène par la pensée . . . . . . . . . . . . 10412/ Remarques du débutant et ce qu'il faut y répondre . . . . . 105

a/ Tension de la volonté - b/ Relaxation - c/ Instabilité dela pensée et similitude de rythmes entre la pensée etle phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105d/ Déception - e/ Images parcellaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

II Mixage du phosphène avec l'image mentale auditive . . . . 109

III Mixage dans le phosphène des images mentalesvisuelles et auditives associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

IV Mixage dans le phosphène d'images mentalescénesthésiques et kinesthésiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

V Mixage dans le superphosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

VI Mixage dans le co-phosphène provoqué par une lampe . . 118

VII Mixage dans l'acouphène physiologique . . . . . . . . . . . . . . 119

TROISIÈME COURS

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

Chapitre VI

DIVERSES EXPÉRIENCES TRÈS CONVAINCANTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

I Action sur le sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1241/ Une motivation pour la pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1242/ Dispositif nécessaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1253/ S'endormir en mixant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1264/ Modification des rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

a) Augmentation de la luminosité et de la variété des coloris . . . . . . 127b) Magnaturisation des images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127c) Intensification de la conscience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128d) Eveil dans le sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

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5/ Raccourcissement de la durée nécessaire de sommeil . . . 1296/ Phosphénisme et insomnie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1297/ Phosphénisme et élaboration subsconsciente

pendant le sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

Remarques : L'insuffisance de la quantité totale de boisson,cause fréquente de l'insomnie . . . . . . . . . . . . 131

II Concentration sur un détail du phosphène . . . . . . . . . . . . 1341/ Concentration sur un détail du post-phosphène

et résurgence des résolutions non tenues . . . . . . . . . . . . . 135

Remarque :A/ Antagonisme entre Phosphénisme

et hypnotisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137B/ Antagonisme entre Phosphénisme

et psychanalyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

2/ Concentration sur un détail du chaos visuel . . . . . . . . . . 140

Remarque :Action du pollen et de certains médicamentssur les couleurs du chaos visuel . . . . . . . . . . . . . . . . 143

III Mixage du souvenir d'un rêve dans le phosphène . . . . . . 145

IV Concentration sur un détail de l'acouphène . . . . . . . . . . . 146

V Projection du phosphène sur le texte à apprendre . . . . . . 146

VI Mixage avec le soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

VII Absence de limitation à la durée et au nombre de séances 149Mixage spontané chez les jeunes1/ Cas d'un adolescent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1502/ Cas d'un enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1513/ Cas de Minou Drouet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1514/ Cas du cinéaste suédois Ingmar Bergman . . . . . . . . . . . . 152

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Page 327: LE MIXAGE PHOSPHENIQUE EN PEDAGOGIE - NEEEEEXT

Chapitre VII

HYPOTHÈSES ET COMPARAISONS QUI EXPLIQUENT LES EFFETS DU MIXAGE . . . . . . . . . . . . 154

I Le phosphène, un vrai plâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155Expériences qui prouvent le moulage1/ L'apparition fantomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1562/ La vision sépulcrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1583/ La chambre mystérieusement illuminée . . . . . . . . . . . . . . 1604/ Moulage de la pensée dans le superphosphène . . . . . . . . 161

II La pensée, germe de cristallisation dans le phosphène,solution mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

III Formation de sel phosphénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

IV Explication neurologique de la persistance deseffets entre les séances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166

V Faiblesse de la théorie classique sur l'originedes phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

VI Simulation de l'augmentation de l'énergiecérébrale par le mixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

A. Le phosphène, étage de transformation intermédiairede l'énergie lumineuse en énergie mentale . . . . . . . 168a/ Analogie avec un poste récepteur de T.S.F . . . . . . 169b/ Analogie avec le transport d'électricité . . . . . . . . . 170c/ Analogie avec les transferts d'énergie dans

les étoiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170d/ Comparaison avec la chimie de la contraction

musculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171

B. Simulation du Mixage par vent et balles . . . . . . . . 172

C. Simulation par vent et balles de la succession des couleurs dans le post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . 177

D. Simulation par vent et balles de la symétrie descouleurs entre le co- et le post-phosphène . . . . . . . 179

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E. L'extériorisation par l'être vivant de sa représentation du monde , explication de l'effet caractériel du Mixage phosphénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

Note complémentaire sur les rapportsentre Phosphénisme et mimétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

Chapitre VIII

EFFETS DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUE APRÈSQUELQUES MOIS DE PRATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

I Rappel de l'action sur l'attention, la mémoireet l'abondance de l'idéation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185

II Action sur la sociabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186

III Effet sur l'esprit d'initiative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187

IV Action sur la persévérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

V Action sur l'intelligence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1891/ Preuves par cas individuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1892/ Preuves par les résultats scolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1913/ Preuves par tests collectifs de l'action sur

l'intelligence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

VI Action sur la curiosité intellectuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193

VII Action sur l'animation de la pensée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194

VIII Amplification des effets de la suggestion . . . . . . . . . . . . . . 195

IX Action sur les alcooliques et les drogués . . . . . . . . . . . . . . 196

X Action sur les épileptiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

XI Plus grande joie de vivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197

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Page 329: LE MIXAGE PHOSPHENIQUE EN PEDAGOGIE - NEEEEEXT

CONCLUSION : Amélioration de la réussite danstous les domaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198

QUATRIÈME COURS

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

Chapitre IX

VARIANTES D'APPLICATION DU MIXAGE PHOSPHÉNIQUESUIVANT LA MATIÈRE À APPRENDRE

I Rappel de généralités :comment apprendre un long texte par cœur . . . . . . . . . . . 201

II Pour une leçon de géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

III Comment apprendre un long chapitre d'histoire . . . . . . . 204

IV Le mixage en cascade pour augmenter l'idéationau cours d'une dissertation ou d'une narration . . . . . . . . 207

V Effets du Mixage phosphénique sur le calcul . . . . . . . . . . 212

VI Pour résoudre un problème de mathématiques . . . . . . . . 2131/ Utilisation du post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2132/ Utilisation du co-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2133/ La course subconsciente dans le cerveau du

phosphène porteur d'informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2144/ Rappel de l'expérience qui prouve que l'énergie du

phosphène continue son chemin dans le cerveau aprèsl'extinction de cette paralumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

5/ Tendance à la révision panoramique des données duproblème sous l'influence du phosphène . . . . . . . . . . . . . 216

6/ Une réforme nécessaire de l'enseignement desmathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

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Remarques sur la transformation de l'ellipseen sinusoïde par déroulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

VII Correction de la dyslexie par le Phosphénisme . . . . . . . . . 220

VIII Correction de la dysorthorgraphie par lePhosphénisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221

A/ Méthode comparable à celle utilisée pourla dyslexie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221

B/ Méthode basée sur le développement de lamémoire kinesthésique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 a) Preuves par la dactylographie de l'importance

de cette mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222 b) technique :1°/ Pour l'orthographe d'usage (orthographe des mots)Application de la même technique à la musique . . . . 2242°/ Pour l'orthographe de règles (les accords) . . . . . . 2253°/ Fautes dues à un retard de développementdu sens de l'espace. (Ex : écriture en miroir) . . . . . . . . . . . . 228

a) Rôle de l'oreille interne, partie équilibre) . . . . . . . . . . . . . 228b) Stimulation du cerveau par les balancements . . . . . . . . . . 229c) Mixage dans le gyrophène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230

C/ Utilisation pédagogique du Mixage dansl'ostéophène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

IX Action du phosphène sur la récitation à haute voix . . . . . 232

X Utilisation du phosphène pour apprendre une langue étrangère avec le bon accent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2341/ Combinaison du phosphène avec l'emploi

d'un magnétophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2342/ Méthode de Mlle Rabetau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

Sa technique pour la rééducation des sourds-muets . 237

XI Correction des défauts de prononciation . . . . . . . . . . . . . . 2381/ Pour le bégaiement : l’Alternophone . . . . . . . . . . . . . . . . . 2382/ Pour le chuintement et zézaiement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

XII Pour vaincre la timidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

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XIII Utilisation du Mixage phosphénique engymnastique et en danse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241

XIV Pour la conduite en auto et le permis de conduire . . . . . . 242

XV Mémorisation par l'éidétique inverse etl'éidétique direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

XVI Phosphènes par diapositives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

XVII Le Phosphénisme pour bébés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

XVIII Application du Phosphénisme aux cas deretard mental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

XIX Dans la délinquance juvénile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2531/ Par entraînement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2532/ Pour satisfaire le besoin d'initiative

et de commandement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2533/ Par trouble psychiatrique constitutionnel . . . . . . . . . . . . . 254

XX Résultats obtenus par M. et Mme Diot,kinésithérapeutes et par Mme Koulibaly . . . . . . . . . . . . . . 255

Conclusion :Nécessité d'introduire le Phosphénisme à l'école . . . . . . . . . 259

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CINQUIÈME COURS

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262

Chapitre X

ÉTRANGETÉ DES MOUVEMENTS DES PHOSPHÈNES

I Précisions sur les mouvements de glissements du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263 1/ Projection du phosphène sur un livre . . . . . . . . . . . . . . . . 2632/ La douleur, phosphène des viscères . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2643/ Influence sur les phosphènes des mouvements

inconscients des yeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265

II Analogie entre certains déplacements des phosphèneset ceux de charges électrostatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266

III Influence des mouvements des yeux sur les mouvements du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2671/ Différence des mouvements du phosphène suivant

la vitesse de balancement des yeux . . . . . . . . . . . . . . . . . 2672/ Ressemblance avec les mouvements des corps

flottants dans l'humeur vitrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2693/ L'expérience de la goutte visqueuse dans un tube . . . . . . . 2704/ Ressemblance et différence entre les mouvements

des corps flottants et ceux des phosphènes . . . . . . . . . . . 2715/ Détection des glissements de l'humeur vitrée par le

tact de la rétine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373

IV Phosphènes par l'humeur vitrée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

V Influence de la rapidité des mouvements de têtelatéraux sur les mouvements des phosphènes . . . . . . . . . . 2771/ Les muscles périoculaires étant détendus . . . . . . . . . . . . . 2772/ Les yeux immobilisés par la contraction

des ces muscles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2773/ Explications du rythme fondamental de deux

secondes des phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279

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VI Influence sur le phosphène de la combinaison des mouvements latéraux de la tête et des yeux . . . . . . . . 280

VII Faits confirmant l'amalgame des rythmesdes liquides visqueux dans leur influence surles mouvements des phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

VIII Influence du balancement antéro-postérieur sur le phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282

IX Lenteur des réactions phosphéniques . . . . . . . . . . . . . . . . 285 1/ Expérience sur un phosphène à 45 ° . . . . . . . . . . . . . . . . . 2852/ Stabilisation progressive du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . 2863/ Preuve par l'influence de l'éclairage d'un œil

sur le post-phosphène dans l'autre œil . . . . . . . . . . . . . . . 2864/ Phénomènes chimiques comparables . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

X Influence des rotations de derviches sur lesmouvements des phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

XI Balancement des phosphènes consécutifs auxbalancements de la source lumineuse . . . . . . . . . . . . . . . . . 291

XII Les balancements du phosphène consécutifsaux balancements de tête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293

XIII Les balancements du phosphène sous l'effetd'une irritation du champ visuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295

XIV Tremblements du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296

XV La chute du phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298

XVI Rotation du phosphène et cinéma intérieur . . . . . . . . . . . 299

XVII Mouvements spontanés du co-phosphène . . . . . . . . . . . . . 300a/ Le liseré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300b/ Disparition de la brindille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300c/ Confusion entre le soleil et son phosphène . . . . . . . . . . . . 300

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RÉSUMÉ ET CONCLUSION DES MOUVEMENTS DU PHOSPHÈNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

A/ Cause des mouvements des phosphènes . . . . . . . . . . . . . 302

B/ Rythmes fondamentaux des mouvements des phosphènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303

C/ Conséquences des mouvements des phosphènessur l'interprétation de quelques phénomènesrares et d'origine discutée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304

CONCLUSION :Phosphénisme et sélection naturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305L'originalité des êtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306

ADDENDAProduction expérimentale des prodiges solaires . . . . . . . . 308

1° Rappel très sommaire de quelques dansesdu soleil historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

2° Quand je me suis fait danser le soleil . . . . . . . . . . . . . 3093° Circonstances spontanées favorisantes chez

les montagnards et les villageois . . . . . . . . . . . . . . . . 3104° Manœuvre augmentant grandement les chances de

provoquer la danse du soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3105° La bombe phosphénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3126° Passage de la pile phosphénique à l'unique bombe

phosphénique mondiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314

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TABLE DES FIGURES

Symbole du PHOSPHÉNISMEet Origine du mot PHOSPHÉNISME . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Frontispice : les rêves merveilleux du pêcheur à la ligne . . . . . . . . 4

Figures :2 : Photocopie de témoignage spontané d'enfant . . . . . . . . 113 : Fixation de la source lumineuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294 : La dimension du phosphène est proportionnelle au

diamètre angulaire de la source . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 465 : Simulation hydraulique de la succession des couleurs

dans le post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 866 : Simulation électro-mécanique de succession

des couleurs dans le post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . 88 7 : Choix de l'image mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 948 : Mémorisation dans le phosphène d'une carte

de géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 9 : Mémorisation dans le phosphène d'une leçon

de botanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11210 : Simulation du Mixage par vent et balles :

état antérieur de repos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17211 : Simulation du Mixage : par vent, en faisant monter

les balles et en les séparant, y accumulantune énergie potentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174

12 : Simulation du phosphène seul : les balles en retombantlibèrent une énergie qui est perdue . . . . . . . . . . . . . . . . 174

13 : Simulation de Mixage : récupération de l'énergie dechute des balles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175

14 : Simulation de l'ordre des couleurs dansle post-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

15 : Simulation de l'ordre des couleurs dansle co-phosphène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179

16 : Le déroulement de l'ellipse engendreune sinusoïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

17 : Expérience de l'éidétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24518 : Eidétique inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

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19 : Dispositif pour les phosphènes pédagogiquespar diapositives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249

20 : Position du phosphène et du corps flottant . . . . . . . . . . 26821 : Influence des mouvements rapides de l'œil

sur les phosphènes et les corps flottants . . . . . . . . . . . . 27022 : Différence d'action des mouvements de l'œil de deux

secondes sur le phosphène et sur l'humeur vitrée . . . . . 272

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L'École du Docteur LEFEBURE, Premier Centre d'Enseignement des TechniquesInitiatiques appliquées, poursuit la recherche et

la diffusion des travaux du Docteur FrancisLEFEBURE, entrepris dès le 7 août 1945.

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