POLYNESIE FRANCAISE – DIRECTION DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

CONSULTATION POUR LA DESIGNATION D’UN ASSISTANT A MAITRISE D’OUVRAGE DANS LE CADRE DE LA PROGRAMMATION D’UN

EQUIPEMENT SPORTIF ET CULTUREL A NUKU HIVA (MARQUISES)

LE FARE SPORT ET CULTURE

Volet 1

Etude de Faisabilité – Programmation

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1 – Contexte sportif

La Polynésie française, un territoire immense difficile à aménager

La Polynésie française est un pays d’outre-mer composé de 118 îles, dont 76 habitées, qui s’étend sur un territoire de 5,5 millions de km2, dix fois supérieur à la superficie de la métropole et presque aussi vaste de l’Europe. Ainsi, l’archipel des Australes et celui des Marquises sont distants de Tahiti, respectivement, de 600 et 1 200 km.

Carte de la Polynésie française superposée à une carte de l’Europe

Sa population approche les 280 000 habitants dont près de 185 000 sur l’île de Tahiti. Trois autres îles atteignent ou dépassent les 10 000 habitants, une douzaine d’autres, les 1 000 habitants. La soixantaine d’autres îles ne regroupent que quelques centaines, voire dizaines d’habitants. En outre, la population est souvent répartie en villages implantés dans différentes vallées de chaque île.

Pour tous les noyaux de population de quelques dizaines ou même centaines d’habitants, il est difficilement envisageable d’offrir des équipements sportifs diversifiés et structurants.

Une population qui a besoin d’activités sportives

La Polynésie requiert un maillage d’espaces sportifs desservant l’ensemble de la population.

Il s’agit, d’une part, de répondre aux attentes d’une population plus jeune que celle de la métropole (34 % de moins de 20 ans contre 25 %) et qui a une appétence prononcée pour les activités sportives, en particulier à caractère ludique. En de nombreux endroits, les activités sportives constituent un des rares loisirs de cette population jeune.

D’autre part, le développement de la pratique des activités physiques est indispensable pour lutter contre le grave problème de santé publique lié au surpoids, à l’obésité et qui se traduit par des taux alarmants de diabète et des maladies cardio-vasculaires.

Un parc d’équipements sportifs à adapter aux nouveaux besoins de pratique

L’analyse du patrimoine d’installations sportives effectuée préalablement à l’élaboration du schéma directeur des équipements sportifs et de jeunesse de la Polynésie française a mis en évidence la faible diversité typologique et fonctionnelle du parc existant. Ainsi, la plupart des

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équipements sont conçus et dimensionnés pour le déroulement de compétitions fédérales et très peu d’espaces sont destinés à des pratiques relevant du sport-loisir ou du sport-santé, pourtant prisées par les jeunes ou nécessaires aux personnes sédentaires.

En conséquence, les pratiquants de sport-loisir tentent d’accéder aux plateaux sportifs, aux halles et aux salles multisports. Ces équipements couverts étant en nombre limité, la plupart d’entre eux sont déjà saturés par les scolaires et les clubs.

Or, en situation de carence de capacité d’utilisation, ce sont trop souvent les garçons, adolescents et jeunes adultes, qui s’accaparent les rares créneaux disponibles, au détriment des jeunes filles et des groupes de pratiquants mixtes, plus jeunes ou plus mûrs.

En outre, ces équipements couverts sont trop peu adaptés à la pratique sportive comme au climat tropical (chaleur, hygrométrie) et à la salinité de l’air. En effet, la plupart des espaces présentent des sols en bitume ou en béton, générateurs de micro-traumatismes tendineux, articulaires voire vertébraux pour les usagers, en particulier pour les jeunes en phase de croissance. Les salles sont généralement insuffisamment ventilées et donc en surchauffe. Par ailleurs, les couvertures métalliques de trop nombreuses installations sont atteintes par une corrosion avancée qui peut rendre celles-ci dangereuses.

Un des objectifs prioritaires préconisés par le schéma directeur pour le développement des équipements sportifs et de jeunesse de la Polynésie française est la diversification typologique et fonctionnelle des espaces, notamment en faveur du sport-loisir et du sport-santé.

Cette étude a également montré tout l’intérêt, en termes de fonctionnalité sportive, d’attractivité, d’utilité sociale et de développement durable, de créer de nouveaux « petits » espaces de proximité, « légers », adaptés à des activités de sport-loisir, de jeunesse et même culturelles, mais aussi d’éducation physique et sportive, qui ne nécessitent pas l’utilisation de toute la superficie (1 000 m2 environ) ni de toute la hauteur (7, voire 9 m) d’une salle multisports traditionnelle. En effet, ces espaces permettent de libérer des créneaux d’utilisation dans les salles et halles multisports existantes et limitent le besoin d’en construire de nouvelles, onéreuses, peu adaptées, de fait peu entretenues et donc de pérennité limitée.

Innovation sociale…

Parmi les activités qu’il serait rationnel de pratiquer dans des espaces de dimensions réduites par rapport aux salles et halles multisports se trouvent des activités sportives comme le tennis de table, les sports de combats et arts martiaux, les activités de forme et d’expression comme le fitness, la GV, le yoga, le tai chi, la capoeira… L’analyse des besoins de ces activités physiques et sportives en termes de dimensions des espaces de pratique montre que ceux-ci permettraient également des activités culturelles comme la danse, le chant, le théâtre, le conte…, mais aussi des activités de jeunesse comme les danses urbaines. La mutualisation et la réunion en un même lieu des espaces propices à la pratique de ces différentes activités minimise les dépenses d’investissement ainsi que de fonctionnement et favorise l’attractivité ainsi que l’utilité sociale de l’équipement qui peut alors constituer un lieu de vie pour une proportion importante de la population environnante.

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2 – Contexte programmatique

La présente consultation s’inscrit dans la démarche que le pays a initiée en répondant à l’appel à projets lancé par le Centre National pour le Développement du sport ayant pour objet « l’étude d’équipements démonstrateur innovants en territoires ultramarins ». Cet appel d’offre, qui permet d’octroyer des financements pour les études de programmation ultérieures, a vu 5 projets être retenus par la ministre des sports le 1er mars 2018, dont la proposition polynésienne décrite ci-après.

La proposition du territoire s’inscrit dans la continuité de la réflexion menée dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur des équipements sportifs et de jeunesse de la Polynésie française qui décrit notamment un nouveau type d’équipement public. Le programme de cet équipement à vocation sportivo-culturelle a été développé à l’occasion de l’appel à projet et comprend :

Un « préau » multi-activités : EPS et sport : motricité des enfants, tennis de table, lutte, arts martiaux … sport-santé bien-être : fitness pour adultes, entretien physique des personnes âgées,

mais aussi sessions d’information sur la nutrition, l’hygiène de vie… jeunesse : danses urbaines, veillées, jeux de rôles … Culture : danse traditionnelle ou moderne, chant, théâtre, arts plastiques, vannerie …

Un local clos comportant : des locaux de rangement pour les associations (accessibles depuis le préau), un espace de réunions, cyber centre, mini-médiathèque, bureau, un espace cuisine pour des cours de cuisine diététique, des sanitaires,

Un « théâtre de verdure » (face à la partie du bâtiment qui est ouvert)

La proposition intègre des préconisations en matière de développement durable qui s’inspirent de l’architecture vernaculaire et des principes de conception bioclimatiques traditionnels, et visent notamment à créer des espaces ombragés, favoriser la ventilation naturelle, exploiter les matériaux locaux dont la conception s’inspire du bâtiment public emblématique de la vie sociale et de l’architecture polynésiennes : le Fare pote’e.

Reconstitution d’un Fare pote’e sur l’île de Huahine

utilisation du bois et ventilation naturelle

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Fare moderne ouvert

Fare moderne fermé

Ainsi, le programme présenté précédemment pourrait se formaliser selon le plan ci-dessous.

Compte tenu de cette référence à l’architecture traditionnelle polynésienne et de son programme visant à satisfaire une large population au travers d’activités relevant de différents champs, cet équipement public « socio-sportif » innovant a été baptisé : « Fare Jeunesse, Sport et Culture ».

Un équipement adapté à l’ensemble des territoires d’outre-mer en zone intertropicale

Par sa prise en compte de certains principes de l’architecture bioclimatique traditionnelle, cet équipement est reproductible dans la plupart des territoires français d’outre-mer de la zone intertropicale. Bien entendu, les références pourront varier selon les traditions architecturales de ces différents territoires (par exemple : forme rectangulaire et surélévation par rapport au sol des carbets aux Antilles et en Guyane).

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1 Halle d'évolut ion 12x12 - ht 5m

2 Espace réunion - 95 m2

3 Cuisine - 20 m2

4 Poubelle - 7 m2

5 Sanit aires - 10 m2

6 St ockage - 30 m2

7 Théât re de verdure

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Une localisation dans la « capitale » de l’archipel des Marquises, entre complexe sportif et école, proche du centre

L’implantation envisagée pour une première réalisation de ce nouveau concept d’équipement socio-sportif est sur le site d’un complexe sportif appartenant au Pays et géré par l’Institut de la Jeunesse et des Sports de Polynésie française (IJSPF), face à l’école de la commune et proche du centre de l’agglomération de Taioahe, chef-lieu de l’île de Nuku Hiva et de l’archipel des Marquises. La localisation exacte de cet équipement restera à préciser dans le cadre de la présente mission, en coordination avec les différents services concernés.

Une utilisation essentiellement encadrée.

Cet équipement pourra être utilisé, dans la journée, par les établissements scolaires, notamment l’école située à proximité immédiate. Après son utilisation par les scolaires, il sera mis à disposition des clubs et associations de quartier pour des pratiques sportives encadrées. En dehors de ces créneaux, les pratiquants auto-organisés pourront y avoir accès, sous la surveillance des éducateurs chargés d’animer cet équipement socio-sportif du matin au soir.

Des coûts d’investissement et de fonctionnement réduits

En première approche et avant réalisation d’une étude de faisabilité technique, cet équipement est évalué à 1 100 000 € HT, pour 550 m2 d’espaces couverts. Cet investissement reste modeste relativement aux coûts d’une salle multisports et d’une halle multisports « traditionnels », sa conception rustique ne générant pas un coût de maintenance important dans le cadre d’une occupation quotidienne. Pour rappel, le coût et la surface engagés dans l’opérations restent à préciser dans le cadre de l’étude de faisabilité, objet du présent cahier des charges. Une durée de vie de plusieurs décennies

L’objectif est que cet équipement soit utilisable pendant au moins 20 ans.

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3- Objet de l’étude

Cadrage

Ce nouveau type d’équipements n’ayant pas encore été réalisé, différentes études sont nécessaires en vue de la réalisation du projet aux Marquises :

- Etudes du site et de faisabilité dans le cadre d’une mission de programmation architecturale et technique (VOLET 1, objet du présent document),

- étude en vue de la réalisation du sol sportif et du choix des matériaux adaptés (structure et couverture) et des modes de mise en œuvre (VOLET 2, objet du présent document),

- études techniques et de projet dans le cadre d’une consultation de maitrise d’œuvre de type loi MOP.

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Les besoins pour l’étude de faisabilité

L’étude de faisabilité/programme devra répondre à un certain nombre d’interrogations et définir des objectifs clairs :

- Quel emplacement pour l’équipement ?

- Quelle est la fonction de l’équipement ? Quelle est sa destination, quels sont ses usages activite s, a quel public s’adresse-t-il ?

- Quels sont les objectifs architecturaux et comment est pris en compte le caractère éventuellement duplicable de l’équipement ?

- Quel sont les objectifs techniques, notamment en terme de confort ?

- Quelles sont les contraintes, exigences et re glementations en matie re d’ame nagement, d’urbanisme et d’environnement ?

- Quel est le cou t pre visionnel de l’opération ?

- Quels sont les de lais et le calendrier pre visionnels des e tudes et des travaux ?

- Qui exploitera l’équipement ?

- Quel mode de consultation pour la maitrise d’œuvre ultérieure ?

4- Compétences

Il est attendu du prestataire qu’il satisfasse un certain nombre de critères :

- Expérience en matière de programmation (compétence avérée en études de faisabilités, programme architectural et technique, planning des opérations, estimation des coûts, contexte légal marchés publics),

- Connaissance du contexte sportif Polynésien,

- Compétence en matière d’aménagement d’équipements sportifs.

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5- Contenu de la mission et planning

Dans le cadre de la réalisation de la mission de faisabilité/programmation, il est pre vu, a de faut de propositions variantes qui pourront e tre propose es par les candidats, d’organiser les e tudes de la façon suivante :

5.1 Contenu de la mission

5.1.1 Phase Exploratoire

Les équipes désignées (pour le Volet 1 et le Volet 2) devront être disponibles pour une semaine sur place afin de :

- Prendre connaissance des contraintes et opportunite s spe ci iques aux diffe rents sous-

projets concerne s par le projet ;

- Visiter le terrain d’implantation pressenti et appréhender le contexte environnemental des sites ;

- Rencontrer diffe rents acteurs publics et prive s du sport et culturel, des diverses administrations concerne es par l’ame nagement du projet ;

- Discuter et ébaucher les premiers axes de développement de l’équipement

5.1.2 Phase Faisabilité

Suite à l’achèvement de la mission exploratoire et la définition définitive de l’emplacement du projet, la phase faisabilité inclura a minima les prestations suivantes :

- Diagnostic de l’existant, compilation des données géotechniques, topographiques et réglementaires diverses,

- Faisabilité sur la base de plusieurs scénarios de pré-programmation intégrant :

Un détail des entités fonctionnelles proposées Un détail des surfaces engagées Un estimatif du cout d’investissement détaillé Un planning prévisionnel de l’opération

- Finalisation et présentation du scénario retenu,

- Proposition de mode de consultation de maitrise d’œuvre.

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5.1.3 Phase Programmation

Suite à l’achèvement de la phase faisabilité et sur la base du scénario de pré-programmation validé préalablement, le prestataire est chargé de développer le programme architectural et technique. Ce document, pièce centrale du futur Dossier de Consultation à destination des maitres d’œuvres dans le cadre d’une procédure de consultation à définir, comprendra :

- Présentation du contexte,

- Analyse des enjeux et objectifs de l’opération (sportifs et culturels, techniques, architecturaux, environnementaux),

- Schémas fonctionnels de l’équipement et des entités programmatiques,

- Fiches descriptives des objectifs par entités programmatiques,

- Intégration de l’étude sur les filières et techniques locales en structure, couverture et sols sportifs,

- Un planning prévisionnel,

- Un budget global de travaux.

L’ensemble des documents sera communiqué en PDF a des fins d’impression et de diffusion et en format natif.

5.2 Planning

La proposition devra prendre en compte les échéances suivantes :

Lancement de la publicité : 20 avril 2018

Remise des propositions : 27 avril 2018

Négociation, contractualisation, début de prestation : 11 mai 2018

Visite exploratoire : fin mai 2018

Remise phase faisabilité : fin juin 2018

Remise phase programmation : septembre 2018

Lancement consultation maitrise d’œuvre : novembre 2018

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6- Remise de l’offre

La proposition de prestation devra respecter les informations suivantes :

Maitre d’ouvrage : M. Le Directeur

Direction de la Jeunesse et des Sports

211 Boulevard Reine Pomare IV – Front de mer

BP 67 – 98713 Papeete TAHITI

Langue : - Français

Monnaie : - Franc Pacifique

Constitution de l’équipe : - En cas de prestataires multiples le groupement sera représenté par un mandataire. La forme du groupement conjoint solidaire est recommandée. Le prix de la prestation est réputé global et forfaitaire, sans révision ou actualisation de prix.

Document à produire : - Un mémoire de présentation du groupement et des références jugées pertinentes,

- Une description des prestations proposées,

- Un estimatif des heures de travail estimées, détaillé par co-traitant,

- Un tableau des coûts détaillé,

- Un planning de travail.

Frais à la charge du client : Dans le cas de prestataires extérieurs au territoire polynésien, les frais de déplacement et d’hébergement seront à la charge de la DJS, sur la base de deux déplacements de 1 semaine pour 2 personnes pour l’ensemble de la mission.