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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n° 1, 2010 © EDUCI, 2010 35 LE COMMERCE DE LA KOLA ET LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE D’ANYAMA COULIBALY Kélémory Assistant à l’Institut de Géographie Tropicale Université de Cocody – ABIDJAN – CÔTE D’IVOIRE. E mail : [email protected] RESUME Située dans la banlieue Nord d’Abidjan, Anyama est une localité qui a connu un développement so- cio économique rapide. Cette évolution particulière est due au commerce de la kola, devenu l’activité principale de la ville. En effet, l’inversion des flux commerciaux de la kola des régions Nord sur le Port d’Abidjan, au début des années 1960, est à l’origine de la spécialisation de la ville dans ce commerce. Bénéficiant d’une accessibilité pratique (une gare de chemin de fer, une route nationale bitumée), Anyama devient la localité «kolatière» la plus proche du Port d’expédition. Cette position stratégique est renforcée par l’existence à profusion dans les brousses et forêts voisines, de matériels végétaux indispensables au conditionnement de la kola, à l’origine d’un artisanat spécifique : les lianes de rotin, les feuilles de jonc. Les avantages se conjuguent pour attirer les ressor- tissants du Nord, acteurs principaux du commerce de la kola, en particulier les grands commerçants appelés «Worodioula». Cet intérêt pour le commerce de la kola a pour corollaire une migration soutenue des populations du Nord vers la localité d’Anyama. Cette migration entraîne une forte croissance de la population et une extension rapide de la ville. Au plan économique, le commerce de la kola permet à la Municipalité de bénéficier de sources de revenus importants ; c’est la première activité de la ville. Le problème de recherche qui fonde cette recher- che est que les villes des régions forestières du Sud sont peuplées à majorité par des populations allogè- nes, notamment les «Malinké» venus du Nord. Cette situation met en exergue l’ampleur des migrations des populations en Côte d’Ivoire, dont le principal motif est d’ordre économique. Ces migrations sont à l’origine de l’accroissement démographique et spa- tial des villes dans le Sud forestier ; est-ce le cas à Anyama ? Par ailleurs, l’intégration des ressortissants du Nord dans le tissu socio économique de la ville est – elle réussie ? Mots clés : Anyama, Malinké, kola, apports fi- nanciers, intégration socio économique. INTRODUCTION Anyama est une localité située dans la banlieue Nord d’Abidjan (voir carte n°1), où le commerce de la kola est l’activité principale. La localité est surtout un lieu de collecte, de conditionnement et d’expédition de la kola vers l’extérieur. Quels sont les principaux acteurs de ce commerce et comment s’est opérée la spécialisation de la ville dans le commerce de la kola ? Au fil des années, la croissance de la population a été rapide ; l’explication relève t- elle seulement d’un phénomène naturel ? L’augmentation rapide de la population s’est accompagnée d’une expansion de la localité ; dans quelles proportions s’est – elle opérée ? Le commerce de la kola est la principale activité économique ; que rapporte t – il à la ville d’Anyama ? La position de départ qui fonde cette recherche est que les villes des régions du Sud forestier sont à majorité peuplées, non par les populations autoch- tones, mais par des allogènes. Seuls des motifs économiques expliquent la présence massive de ces allogènes. Dans le cas spécifique d’Anyama, les migrations suscitées par le commerce de la kola sont – elles à l’origine de l’accroissement démogra-

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Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n° 1, 2010

© EDUCI, 201035

LE COMMERCE DE LA KOLA ET LE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE D’ANYAMA

COULIBALY Kélémory Assistant à l’Institut de Géographie Tropicale

Université de Cocody – ABIDJAN – CÔTE D’IVOIRE.E mail : [email protected]

RESUME

Située dans la banlieue Nord d’Abidjan, Anyama est une localité qui a connu un développement so-cio économique rapide. Cette évolution particulière est due au commerce de la kola, devenu l’activité principale de la ville. En effet, l’inversion des fl ux commerciaux de la kola des régions Nord sur le Port d’Abidjan, au début des années 1960, est à l’origine de la spécialisation de la ville dans ce commerce. Bénéfi ciant d’une accessibilité pratique (une gare de chemin de fer, une route nationale bitumée), Anyama devient la localité «kolatière» la plus proche du Port d’expédition. Cette position stratégique est renforcée par l’existence à profusion dans les brousses et forêts voisines, de matériels végétaux indispensables au conditionnement de la kola, à l’origine d’un artisanat spécifi que : les lianes de rotin, les feuilles de jonc. Les avantages se conjuguent pour attirer les ressor-tissants du Nord, acteurs principaux du commerce de la kola, en particulier les grands commerçants appelés «Worodioula». Cet intérêt pour le commerce

de la kola a pour corollaire une migration soutenue des populations du Nord vers la localité d’Anyama. Cette migration entraîne une forte croissance de la population et une extension rapide de la ville. Au plan économique, le commerce de la kola permet à la Municipalité de bénéfi cier de sources de revenus importants ; c’est la première activité de la ville.

Le problème de recherche qui fonde cette recher-che est que les villes des régions forestières du Sud sont peuplées à majorité par des populations allogè-nes, notamment les «Malinké» venus du Nord. Cette situation met en exergue l’ampleur des migrations des populations en Côte d’Ivoire, dont le principal motif est d’ordre économique. Ces migrations sont à l’origine de l’accroissement démographique et spa-tial des villes dans le Sud forestier ; est-ce le cas à Anyama ? Par ailleurs, l’intégration des ressortissants du Nord dans le tissu socio économique de la ville est – elle réussie ?

Mots clés : Anyama, Malinké, kola, apports fi -nanciers, intégration socio économique.

INTRODUCTION

Anyama est une localité située dans la banlieue Nord d’Abidjan (voir carte n°1), où le commerce de la kola est l’activité principale. La localité est surtout un lieu de collecte, de conditionnement et d’expédition de la kola vers l’extérieur. Quels sont les principaux acteurs de ce commerce et comment s’est opérée la spécialisation de la ville dans le commerce de la kola ? Au fi l des années, la croissance de la population a été rapide ; l’explication relève t- elle seulement d’un phénomène naturel ? L’augmentation rapide de la population s’est accompagnée d’une expansion

de la localité ; dans quelles proportions s’est – elle opérée ? Le commerce de la kola est la principale activité économique ; que rapporte t – il à la ville d’Anyama ?

La position de départ qui fonde cette recherche est que les villes des régions du Sud forestier sont à majorité peuplées, non par les populations autoch-tones, mais par des allogènes. Seuls des motifs économiques expliquent la présence massive de ces allogènes. Dans le cas spécifi que d’Anyama, les migrations suscitées par le commerce de la kola sont – elles à l’origine de l’accroissement démogra-

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phique et spatial de la ville d’Anyama ? Les acteurs du commerce de la kola que sont les «Malinké» ont – ils réussi leur intégration socio économique dans la ville ?

Carte n° 1. Situation de la ville d’Anyama

METHODOLOGIE

- LA REVUE DE LITTÉRATURE

La recherche de littérature nous a conduit dans différentes bibliothèques : Institut de Recherche pour le Développement (ORSTOM), UFR des Sciences de l’homme et de la Société de l’Université de Cocody. Nous avons obtenu des informations sur l’historique de la localité d’Anyama, notamment sa naissance, son peuplement, sa spécialisation dans le commerce de la kola et son organisation, ainsi que le processus d’urbanisation en Côte d’Ivoire.

L’Institut National de la Statistique nous a fourni des statistiques démographiques et les données socio économiques.

- LA COLLECTE DES DONNÉES SUR LE TERRAIN

Elle commence par les contacts avec les autorités civiles et traditionnelles de la ville : le Sous préfet, le Maire et le Chef des Akyé. Ces contacts nous informe sur le fonctionnement général et l’organisation de la ville. Auprès du responsable des recouvrements de la Mairie, nous avons pu obtenir le cumul des taxes forfaitaires mensuelles des petits commerçants et artisans de l’année 2008. Ces données montrent la prépondérance des ressources tirées du commerce de la kola à Anyama.

Une enquête est faite auprès des responsables du commerce de kola pour comprendre l’organisation et le fonctionnement de la fi lière. Elle est complétée par une enquête d’opinion faite auprès d’un échan-tillon de chefs de ménage Akyé et Malinké sur leurs relations et perceptions au niveau des activités éco-nomiques. La taille de l’échantillon est la suivante : sur un total 10.241 ménages composé de 1.053 ménages Akyé et 9.188 ménages Malinké, le seuil de probabilité est calculé en fonction du pourcen-tage des ménages autochtones Akyé, égal à 10%. L’échantillon obtenu est 144 ménages, portés à 150. Pour garantir la représentativité des opinions chez les Akyé qui constituent seulement 10% des ména-ges, il est tiré : 50 ménages Akyé, soit 1/3 du total de l’échantillon, et 100 ménages «Malinké», soit 2/3 du total de l’échantillon. Les ménages se répartis-sent dans des grappes de 10 ménages chacune, ce qui donne : 5 grappes chez les Akyé et 10 grappes chez les «Malinké». Le mode de tirage est le choix aléatoire qui donne une chance égale et commune à chaque individu.

- LA PHOTO INTERPRÉTATION

Nous avons obtenu des photographies aériennes de la localité d’Anyama des années 1974, 1985 et 1989 à la cartothèque du CCT/ BNETD. Ces pho-tographies permettent de visualiser l’évolution de l’espace urbanisé. La méthodologie d’extraction de la tache urbaine se fait en quatre étapes : l’acquisi-tion des données graphiques et de photographies aériennes, le traitement des données, la rédaction cartographique et les résultats.

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* L’acquisition des données graphiques et de photographies aériennes : les données graphiques concernent le réseau routier, les îlots, les lots, le bâti, de la ville d’Anyama. Elles sont issues des bases de données géographiques du CNTIG. Les photogra-phies aériennes portent sur trois années différentes : la mission 1974 IGCI 043/ 15000 photos n° 2, 3, 6, 7 ; la mission 1985 CIV 114/ 14500 photos n° 11, 35, 588, 642 et la mission 1989 CIV 122/ 14500 photos n° 35, 707, 584, 515.

* Le traitement des données : il concerne les pho-tographies aériennes ; il est réalisé en trois étapes : d’abord la numérisation des photographies aériennes qui consiste à rendre les photos sous forme papier en format numérique en les scannant avec une résolu-tion de 300 dpi ; ensuite l’assemblage et la correction géométrique des photographies aériennes. Les photos de chaque mission sont assemblées pour donner une mosaïque. Chaque mosaïque de photos a été corrigée par rapport aux fi chiers graphiques de la ville d’Anyama et projetée dans le système de projection UTM WGS 84 zone 30. Enfi n l’extraction des taches urbaines : elle est faite par digitalisation à l’écran d’ordinateur des contours des zones bâties en utilisant des polygones. Ce sont ces polygones qui constituent pour chaque mission photos, la tache urbaine.

* La Rédaction cartographique : comme tout le reste du processus, elle est réalisée sous le logiciel ARCGIS 9.1.

* Les résultats : dix cartes sont réalisées à l’échelle de 1/ 35 000 ; il s’agit de :

3 cartes des mosaïques de photos corrigées des trois missions photos ;

3 cartes des taches urbaines extraites des trois missions photos ;

1 carte d’évolution de la tache urbaine de 1974 à 1985 ;

1 carte d’évolution de la tache urbaine de 1985 à 1989 ;

1 carte d’évolution de la tache urbaine de 1974 à 1989 ;

1 carte de synthèse superposant les trois taches urbaines des trois missions photos. Ces cartes sont exportées sous forme de fi chiers images en format JPEG.

- Les données photographiques

Les photos sont faites avec un appareil photo nu-mérique par nous lors de nos enquêtes sur le terrain. Nous avons en effet saisi les scènes et images qui ont retenues notre attention.

- les données cartographiques.

A l’exception des cartes sur l’évolution du parcel-laire à Anyama des données 1958, 1979, 1985, 1993, et 2002 qui sont issues des documents de la DCGTX, toutes les cartes sont conçues par l’auteur.

1 – DEFINITIONS

1-1- Qu’est – ce que la kola ?

La kola – (voir photo n°1) – est un fruit issu d’un arbre le kolatier, qui pousse spontanément dans les forêts du Golfe de Guinée, son aire géographique d’origine. Le kolatier croît dans des zones à climat chaud et humide, caractérisées par une pluviométrie de 1200 millimètres par an et des températures de 20 à 30°C.

La kola joue un rôle important dans la vie socio-culturelle des populations africaines. Les plus gros consommateurs sont les peuples du Nord, Maliens, Sénégalais, Burkinabé, Nigériens et Nigérians chez lesquels la kola est entrée dans les mœurs. Elle est utilisée pour les cérémonies de mariage, de sacrifi ces et dans la géomancie, si elle n’est pas tout simple-ment croquée. C’est l’un des stimulants consommé par les peuples du Nord depuis des lustres. La kola est aussi utilisée pour la teinture des tissus et pa-gnes. En usage industriel moderne, la kola constitue une matière première qui entre dans la fabrication de boissons, de colorants alimentaires, de produits pharmaceutiques. La kola est donc un produit prisé, objet de spéculations fi nancières importantes.

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Prise de vue réalisée par l’auteur. Année 2006Photo n°1 : Des noix de kola

.1-2- Le concept «Malinké»

Sont réunies sous le vocable «Malinké», les populations ayant en commun : l’appartenance de l’origine à des régions géographiques du Nord, zones des savanes ; l’appartenance à des cultures voisines, en tout cas non antagonistes ; l’appartenance à la religion musulmane ; la pratique des activités de commerce et de transports ; la tenue vestimentaire : pour les hommes: le boubou, le port d’un bonnet ; pour les femmes, le port du boubou, d’une camisole et d’un voile, la langue véhiculaire : le dioula ou Ma-linké encore appelé Bambara.

Ces défi nitions permettent de connaître le produit qu’est la kola, son utilité, de saisir les composantes dé-mographiques des acteurs du commerce de la kola.

2 - LES ACTEURS DU COMMERCE DE LA KOLA

Le commerce de la kola est une activité ancienne qui remonte à l’époque précoloniale. La kola et l’or sont des produits de commerce de la zone fores-tière, échangés contre les barres de sel venant des zones désertiques. Les populations du Nord, encore appelées « Dioula » ou «Malinké» sont les intermédiaires. Ils agissent en amont en achetant la kola en zone de production dans le Sud forestier, et

expédient les stocks sur les différents marchés des régions de savanes, du sahel et ailleurs. Dès 1905, un campement habité par les «Dioula» acheteurs de kola se crée près de la gare du chemin de fer à Anyama, pour les besoins d’expédition de la kola vers le Nord. C’est dire que très tôt, les allogènes du Nord ont investit le secteur du commerce de la kola. Grâce au chemin de fer qui a atteint la localité de Bouaké au centre en 1912, les régions Nord dans les années 1920, le territoire de la Haute Volta dans les années 1950, les populations arrivent dans le Sud Forestier, singulièrement à Anyama où le commerce de la kola prend de l’ampleur avec l’avènement du train. En 1966, M. VERNIERE a relevé la supériorité démographique des «Malinké» à Anyama, à travers le tableau statistique suivant.

Tableau N° 1 : Origine ethnique de la population d’Anyama

ETHNIE NOMBRE % POPULATION TOTALE

Soudano – Sahéliens 5.352 49,7%

Peuples lagunaires 1.936 18,1%

Peuples de l’Ouest 804 7,4%

Peuples du Centre 692 6,4%

Peuples du Nord 359 3,4%

Voltaïque 882 8,3%

Niger – Nigeria 413 3,8%

Autres 316 2,9%TOTAL 10.754 100,0%

Source : M. VERNIERE : Anyama, étude de la popu-lation et du commerce Kolatier.

ORSTOM. 1966. p. 45.

Les ressortissants du Nord ou « Malinké » re-groupent dans le tableau, les Soudano – Sahéliens, les peuples du Nord, les Voltaïques, les peuples du Niger et du Nigeria, notamment les Haoussas qui sont à cheval sur ces deux pays. Sur cette base, les Malinké sont au nombre de 7.006 habitants, soit 65,14% de la population totale. Les Akyé dans ce tableau sont inclus dans les Lagunaires ; leur nombre exact est inconnu. Les Lagunaires qui sont

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principalement composés des Akyé et des Appolo-niens ne représentent que 18,1% de la population totale. Cette supériorité démographique des Malinké trouve surtout son explication dans leur migration massive vers Anyama, à la faveur de l’inversion des fl ux commerciaux de la kola vers le Port d’Abidjan au début des années 1960. En 1998, selon le RGPH, la population à Anyama est de 79.548 habitants. Les « Malinké » au nombre de 52.764 représentent 66,32% ; les Akyé, au nombre de 7.326 constituent 09,20% de la population ; ils sont minoritaires. (Voir tableau n° 2).

Tableau N° 2 : Les principaux groupes ethniques à Anyama

GROUPES ETHNIQUES

POPULATION POURCENTAGE

Akyé 7.326 09,20%«Malinké» de Côte d’Ivoire 36.529 45,92%«Malinké» hors Côte d’Ivoire 16.235 20,40%

TOTAL «Malinké» 52.764 66,32%

AKAN (Akyé exclu) 10.471 13,16%

KROU 4.268 05,36%

MANDE DU SUD 916 01,15%Autres allogènes et nationalités 3.068 03,85%

Source : R.G.P.H. 1998.

Comment est – on arrivé à une spécialisation de la ville d’Anyama dans le commerce de la kola, cette activité qui est à l’origine de la concentration des ressortissants du Nord à Anyama ?

3- LA SPECIALISATION DE LA VILLE DANS LE COMMERCE DE LA KOLA.

La littérature sur les études qui traitent d’Anyama donne des informations précises sur le sujet. Selon Marc VERNIERE1, «Anyama est en 1958 un petit centre producteur et une gare expéditrice de kola. Son rôle est infi me sur le total des tonnages expédiés

1 M. VERNIERE : Monographie du centre semi urbain d’Anyama. Côte d’Ivoire. La vieéconomique. ORSTOM 1966. Tome 2. p. 172.

par le rail : 464 tonnes. Abidjan n’est qu’un gros centre relais qui expédie vers le Nord par le rail ; les tonnages envoyés par bateau vers le Sénégal sont encore faibles (3000 tonnes)». Les grands centres de production et d’expédition sont : Adzopé, Agboville, Gagnoa, Divo, Daloa et Man. (Voir la carte N°2).

Carte n° 2. Les centres de production et d’expé-dition de kola

Après l’accession à l’indépendance politique des Etats de l’A.O.F. en 1960, deux faits marquants changent la direction traditionnelle du trafi c de la kola en faveur d’Abidjan, ce qui aura des conséquences sur Anyama :

- la République de Haute Volta augmente sen-siblement la taxe d’entrée sur le panier de kola, qui passe de 480 francs à 1.500 francs C.F.A. Cette augmentation entraîne l’abandon rapide du marché voltaïque par les commerçants.

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- la République du Mali, issue de l’éclatement de l’éphémère Fédération Soudan – Sénégal, suspend offi ciellement ses relations commerciales avec le Sé-négal le 27

Septembre 1960. De ce fait, les commerçants ne peuvent approvisionner l’important marché du Sénégal et de la Gambie à partir du Mali.

Pour les commerçants, il devient nettement plus avantageux d’embarquer la kola à partir du Port d’Abi-djan à destination de Dakar. Il en est résulté que les expéditions passent de 3000 tonnes en 1958 à : 21 273 tonnes en 1961 ; 20 124 tonnes en 1962 ; 21 427 tonnes en 1963 ; 18 256 tonnes en 1964. Sur ces expéditions, 90% environ sont destinées au Sénégal…. Sur ce total, environ 8000 tonnes sont expédiées par les commer-çants d’Anyama (40% des expéditions), ce qui fait de la ville le premier centre du commerce kolatier en Côte d’Ivoire. Bénéfi ciant d’une accessibilité pratique (une ligne de chemin de fer, une route nationale bitumée), Anyama devient également la localité «kolatière» la plus proche du Port d’expédition.

De plus, cette position stratégique est renforcée par l’existence à profusion dans les brousses et forêts voisines, de matériels végétaux indispensables au conditionnement de la kola : les lianes de rotin, les feuilles de jonc. Les avantages se conjuguent pour attirer les commerçants de kola, dont les plus grands sont appelés «Worodioula» .

Depuis, Anyama est devenue la bourse du marché de la kola en Côte d’Ivoire ; la ville est aussi appelée «la Cité de la kola». En 2003, la Mairie a recensé offi ciellement 115 magasins de kola à Anyama. En 2004, Anyama a exporté plus de 17.000 tonnes de kola, à l’exclusion des ventes sur le territoire national estimées à plusieurs milliers de tonnes. (Voir tableau n°3). La carte n°3 traduit les fl ux commerciaux.Tableau n°3: Exportation de la kola à partir

d’Anyama de Septembre 2003 à No-vembre 2004

PAYS ACHETEURS QUANTITES (EN TONNES)Congo 13Burkina Faso 510France 52Gabon 91Mali 280Nigeria 14.527Sénégal 1.630TOTAL 17.103

Enquête C.K. 2005

Carte n° 3 : Les pays approvisionnés par Anyama

en 2004

Le plus gros client est la Fédération du Nigeria ; or, ce pays s’approvisionne exclusivement à Anyama.

Au total, c’est l’inversion des routes commerciales de la kola du Nord vers le Sud en direction du Port d’Abid-jan, les multiples avantages de la position stratégique et matérielle de la ville d’Anyama, qui sont à l’origine de sa place dans le commerce de la kola en Côte d’Ivoire.

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Devenue progressivement un pôle économique important, a quel rythme s’est opéré l’évolution dé-mographique et spatiale de la ville d’Anyama ?

4- UNE EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE ET SPATIALE RAPIDES

4-1- L’évolution démographique

La population d’Anyama a connu une évolution rapide; les tableaux statistiques n°4 et n°5 présentent cette situation.

Tableau N° 4 : Evolution de la population à Anyama de 1955 à 2005

ANNEES POPULATION SOURCES

1955 2.454 Recensement administratif

1962 9.755 Recensement administratif

1965 11.200 Estimation ORSTOM1971 16.400 Statistique BCET1975 26.406 R.G.H 19751988 56.690 R.G.H 19781998 79.548 R.G.P.H. 19982005 98.879 * I.N.S.

Compilation de sources.

Tableau n° 5 : Taux d’accroissement annuel moyen de la population à Anyama

ANNEES POPULATION

RESPECTIVE TAUX D’ACCROISSE-MENT ANNUEL

1955-1962 2 454 - 9 755 4,7%1962-1965 9 755 -11 200 6,6%1965-1971 11 200 - 16 400 12,6%1971-1975 16 400 - 26 406 6,05%1975-1988 26 406 - 56 690 3,2%1988-1998 56 690 – 79 548 2,8%

Source : R.G.P.H. 1998.

Les années à forts taux d’accroissement sont : 1962-1965 : 6,6% ; 1965-1971 : 12,6% ; 1971-1975 : 6,05%. Ces taux ne peuvent être seulement le fait d’un accroissement naturel ; ils s’expliquent par un apport migratoire important, en l’occurrence celui des populations venant du Nord.

4-2 – L’évolution spatiale de la ville.

La croissance démographique forte s’est accom-pagnée d’une croissance spatiale rapide. (Voir les planches et cartes de la photo interprétation).

Carte n° 4 : Tache urbaine de la ville d’Anyama en 1974 extraite des photographies aériennes de 1974

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Carte n°5 : Tache urbaine de la ville d’Anyama en 1985 extraite des photographies aériennes de 1985

Carte n°6 : Tache urbaine de la ville d’Anyama en 1989, extraite de la photographie aérienne de 1989

Carte N° 7 : Evolution de la tache urbaine

Carte n°8 : Evolution de la tache urbaine de la ville d’Anyama de 1974 à 1985 de la ville d’Anyama de 1985 à 1985

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Carte N°9 : Evolution de la tache urbaine

Carte N°9 : Evolution de la tache urbaine Carte n°10 : Superposition des taches urbaines de la ville d’Anyama de 1974 à 1989 de la ville d’Anyama de 1974, 1985 et 1969

Source photos aériennes : CCT / BNETD – Cartes : conception : l’auteur - réalisation CNTIG

La tache urbaine de la ville d’Anyama extraite des photos aériennes de 1974, a une superfi cie de 152,089 hectares. En 1985, la superfi cie urbaine extraite passe à 347,375 hectares, soit un taux d’évolution de 128,40%. En 1989, la superficie urbaine extraite passe à 567,650 hectares, soit un taux d’évolution de 63,41%. Entre 1974 et 1989, le taux d’évolution de la tache urbaine est de 273,23%. Ces différents taux de 1974 à 1989 montrent une rapide expansion de la tache urbaine d’Anyama qui est liée à une forte croissance de la population. La superposition des différentes taches urbaines présente les périmètres successifs de croissance et d’extension.

Des photos aériennes plus récentes n’étant pas disponibles, nous nous sommes intéressé aux cartes de croissance urbaine de la ville d’Anyama selon le parcellaire. Elles ont l’avantage de remonter jusqu’en 1958 et de présenter le parcellaire en 2002, une période plus récente qui montre les quartiers nouveaux.

Cartes N°11 : Evolution du parcellaire

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Carte n°12 : Evolut ion du parcel la i re d’Anyamad’Anyama (1958,1979). d’Anyama (1985-1993).

Carte N°13 : Evolution du parcellaire d’Anyama

en 2002Source : DCGTX ,1987.

En 1958, Anyama s’étirait le long de deux voies de communications terrestres presque parallèles dans le sens Sud Nord : à l’Est, c’est la voie de chemin de fer ; à l’Ouest, la voie routière. On y trou-vait les cinq 1ers quartiers de la ville : Schneider au Nord ; Gare au Centre ; Christiankoi 1 et 2 au Sud ; Zossonkoi qui s’étend au delà de la route vers l’Est ; le quartier Derrière rail est naissant. En 1979 il y a une croissance de la ville, toujours dans le sens de l’étirement Sud Nord. De nouveaux quartiers ap-paraissent : Sous-préfecture à l’Ouest, aujourd’hui quartier Résidentiel ; RAN au Sud ; Palmeraie au Sud de Zossonkoi ; le futur quartier Derrière rail

connaît une croissance le long de la voie du chemin de fer. En 1985 ; on constate une densifi cation de tous les quartiers existants : Zossonkoi et Palmeraie s’étendent à l’Est ; Derrière rail s’étire davantage ; le nouveau quartier CEG apparaît. En 1993, outre le processus de densifi cation des quartiers existants depuis 1985, le quartier PK 18 au Sud nouvellement loti se développe. En 2002 ; alors qu’on constate la densifi cation des quartiers RAN, PK 18 extension ; d’autres sous quartiers apparaissent : Blankro à l’Ouest de PK 18 ; Scierie et CEG extension au Nord. On peut réaliser un tableau du nombre des quartiers selon les années.

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Tableau N° 6 : Nombre de quartiers de la ville d’Anyama selon l’évolution de la tache urbaine selon les années.

1958 Nbre 1979 Nbre 1985 Nbre 1993 Nbre 2002 Nbre

Schneider 1 Schneider 1 Schneider 1 Schneider 1 Schneider 1

Gare 2 Gare 2 Gare 2 Gare 2 Gare 2

Christiankoi I 3 Christiankoi I 3Christiankoi

I3 Christiankoi I 3 Christiankoi I 3

Christiankoi II 4 Christiankoi II 4Christiankoi

II4 Christiankoi II 4 Christiankoi II 4

Zossonkoi 5 Zossonkoi 5 Zossonkoi 5 Zossonkoi 5 Zossonkoi 5

Sous-préfecture 6Sous-

préfecture6

Sous-préfectureRésidentiel

6Sous-préfecture

Résidentiel6

RAN 7 RAN 7 RAN 7 RAN 7

Palmeraie 8 Palmeraie 8 Palmeraie 8 Palmeraie 8

CEG 9 CEG 9 CEG 9

Maternité st Michèle 10Maternité st

Michèle10

P.K.18 11 P.K.18 11

P.K.18 extension 12 P.K.18 extension 12

Blankro 13

Scierie 14

CEG extension 15

Source : DCGTX - 1987.

Anyama est passé de 5 quartiers en 1958 à 9 quartiers en 1985 et à 15 quartiers en 2002. Cepen-dant, lors du recensement général de la population et de l’habitat de 1998, le nombre des quartiers a été ramené à 10 ; ce sont, du Sud au Nord : PK 18, RAN, CEG, Christiankoi, Palmeraie, Gare, Derrière rail, Résidentiel, Zossonkoi et Schneïder.

L’expansion du commerce de la kola à Anyama est à l’origine des migrations massives de popula-tions allogènes qui ont non seulement contribuées à l’augmentation rapide de la population, mais éga-lement, à étendre considérablement la ville.

Anyama est qualifi ée de «Cité de la kola» ; le com-merce de ce produit agricole est la première activité économique de la ville. La localité en tire – elle des gains ? Les «Malinké», acteurs de ce commerce sont – ils bien intégrés dans cette ville logée dans une région qui, somme toute, n’est pas celle de leur origine ?

5 - LES APPORTS DE L’ECONOMIE DE LA KOLA A LA VILLE D’ANYAMA

5-1- Les apports fi nanciers

Trois formes de taxes sont perçues par la Mairie d’Anyama : la taxe de stationnement des camions de transport, la taxe forfaitaire et l’impôt synthétique des magasins de stockage.

5-1-1- La taxe de stationnement des camions

Elle s’élève à 30 000 frcs CFA par camion. Les statistiques de la Mairie tablent sur une base de 3 camions par semaine ; ce qui correspond à 12 ca-mions par mois, soit 360 000 frcs CFA chaque mois.

46 AUTEUR : titre...

Au terme de l’année 2008, la taxe de stationnement des camions aura rapporté 4 320 000 frcs CFA.

5-1-2- Les magasins assujettis à la taxe forfaitaire

La taxe s’élève à 10 000 frcs CFA par magasin et par mois. 25 magasins sont concernés par ces taxes. (Voir le tableau n°7 du récapitulatif des taxes forfaitai-res). Les 25 magasins rapportent 250 000 frcs CFA chaque mois. L’apport annuel est de 3 000 000 de frcs CFA. Sur le tableau, les magasins de kola occupent la 3ème place après les boutiques (14 406 000 de frcs CFA) et les coutures (4 608 000 frcs CFA). Les taxes forfaitaires sont perçues directement par les services de recouvrement de la Mairie.

5-1-3- Les magasins assujettis à l’impôt synthétique

La taxe s’élève à 20 475 frs CFA par magasin et par mois. 75 magasins sont concernés par ces taxes. Les 75 magasins rapportent 1 535 625 frs CFA chaque mois. L’apport annuel est de 18 427 500 frs CFA. L’im-pôt synthétique est perçu par les services locaux des impôts ; seules 40% de ce montant sont reversées à la Mairie d’Anyama, soit 7 321 000 frs CFA.

5-1-4- La kola, une source principale de recette de la ville

En additionnant les diverses taxes annuelles per-çues (4 320 000 de frcs CFA pour le stationnement des camions + 3 000 000 de frcs CFA pour les taxes forfaitaires + 7 321 000 de frcs CFA pour l’impôt syn-thétique), on obtient au total 15 961 000 frcs CFA, montant supérieur à la taxe forfaitaire annuelle des boutiques (14 406 000 frcs CFA). Indépendamment de ce qu’elle rapporte aux différents acteurs de son commerce, la kola est la source de revenue la plus importante au niveau des taxes perçues dans la ville d’Anyama. Le responsable du Service de recouvrement des taxes de la Mairie pense que les commerçants et les transporteurs de la fi lière «kola» brassent d’importantes sommes d’argent qui ne profi tent pas à la ville. Ces opérateurs n’ont pas la culture de l’impôt, si bien qu’il est diffi cile de les amener à payer les taxes. La kola devrait rapporter davantage, pense le responsable ; les paniers ou sacs de kola expédiés par trains ou au Port d’Abidjan

à partir d’Anyama, ne paient aucune taxe à la ville. C’est une piste de taxation nouvelle qu’il compte explorer depuis notre rencontre.

5-2- Le commerce de la kola : une intégration économique réussie à Anyama

Outre l’apport économique indéniable du com-merce de la kola à la ville, les opérateurs que sont les «Malinké» sont bien acceptés par les populations locales. En effet, l’analyse des résultats de l’enquête d’opinion permet d’affi rmer ce qui suit : les autochtones Akyé ont une préférence pour les emplois salariés ; les allogènes du Nord exercent surtout dans le com-merce et les transports. Ainsi, ressortissants du Nord et autochtones Akyé coexistent à Anyama, dans une complémentarité au niveau des activités économi-ques, sans se gêner. Par ailleurs, les deux commu-nautés («Malinké» et Akyé) reconnaissent entretenir des relations d’entraides matérielles et fi nancières.

Taxes de stationnement des camions, magasins assujettis à la taxe forfaitaire, à l’impôt synthétique constituent autant de sources de revenus pour les recettes municipales. La kola devient ainsi une source principale de revenus. Le commerce de la kola et ses commerçants se sont imposés dans le tissu économique de la ville d’Anyama, d’autant plus qu’ils n’entravent en rien les activités économiques des autochtones Akyé ; au contraire.

CONCLUSION GENERALE

La ville d’Anyama a connu un développement rapide, favorisé par son accessibilité pratique (chemin de fer, route bitumée), sa proximité d’avec le Port et la ville d’Abidjan. Ce développement a pris appui sur le commerce de la kola, principale activité économique de la localité. Cette activité est à l’origine de la croissance démographique et spatiale rapide de la ville, de la pré-sence massive des «Malinké» et d’un apport fi nancier non négligeable à la Mairie. L’économie de la kola et ses acteurs, du fait d’une divergence des préférences socio professionnelles entre les communautés «Malinké» et Akyé, s’intègrent à l’ensemble de la vie socio écono-mique locale et nationale. Cette économie aura été un levain pour le développement de la ville d’Anyama.

Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n° 1, 2010

© EDUCI, 201047

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