Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite...

5
Revue du rhumatisme 81 (2014) 413–417 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Article original Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde Jennifer Watt a , Andy Thompson a,b , Nicole Le Riche a,b , Janet Pope a,,b a Service de médecine, université Ouest, 268, Grosvenor street, ON N6 4V2, Londres, Royaume-Uni b Service de rhumatologie, centre de santé Saint-Joseph, Londres, Royaume-Uni i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 4 evrier 2014 Disponible sur Internet le 21 juin 2014 Mots clés : PR Ostéoporose FRAX Recommandations de traitement Adhésion Prédicteurs d’adhésion r é s u m é Objectifs. Évaluer les taux de conformité aux directives canadiennes actuelles sur l’ostéoporose et déter- miner si les scores obtenus par l’outil d’évaluation du risque de fracture chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde sont corrélés avec la probabilité de recevoir un traitement de l’ostéoporose et d’avoir une mesure de densité minérale osseuse. Méthodes. Les données d’une série de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde rec ¸ us en consultation étaient examinées afin de recueillir les informations de mesure de densité minérale osseuse, de prise de calcium, de vitamine D, et de traitement de l’ostéoporose. Les odds ratios (OR) étaient calculés pour déterminer si un score plus élevé, calculé par l’outil d’évaluation durisque de fracture augmentait la probabilité d’avoir un traitement de l’ostéoporose ou une mesure de densité minérale osseuse. Résultats. Avec l’outil d’évaluation du risque de fracture, le risque de fracture ostéoporotique majeure à 10 ans était élevé chez 92 (12,5 %), modéré chez 216 (29,3 %), et faible chez 429 (58,2 %) patients. Par rapport aux patients à faible risque, les patients à risque élevé étaient plus susceptibles de recevoir un traitement de l’ostéoporose (OR 16,31, IC 95 % 9,45 à 28,13, p < 0,001), du calcium (OR 3,89, IC 95 % 2,43 à 6,25, p < 0,001), de la vitamine D (OR 3,46, IC 95 % 2,12 à 5,64, p < 0,001) et d’avoir eu une mesure de densité minérale osseuse (OR 10,22, IC 95 % 5,50 à 18,96, p < 0,001). Un bisphosphonate était prescrit chez la moitié (46,8 %) des 124 patients recevant de la prednisone. Conclusions. Bien que la conformité aux recommandations actuelles de l’ostéoporose reste faible chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, les patients à risque plus élevé sont plus susceptibles d’avoir une mesure de densité minérale osseuse et de recevoir un traitement de l’ostéoporose, comme en témoigne la démonstration claire d’une relation dose-réponse entre le risque de fracture à 10 ans des groupes de faible à haut risque. © 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’ostéoporose, la prévalence de l’ostéoporose de la hanche, des vertèbres ou du poignet est de 35 % pour les femmes et 19 % pour les hommes de plus de 50 ans [1]. La polyarthrite rhu- matoïde et l’utilisation de corticostéroïdes sont des facteurs de risque indépendants de l’ostéoporose [2,3]. Le diagnostic et le trai- tement de l’ostéoporose sont donc particulièrement importants pour les rhumatologues compte tenu de sa prévalence élevée et DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.02.001. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Pope). de l’existence de facteurs de risque multiples prédisposant leurs patients à l’ostéoporose. Les rhumatologues doivent également tenir compte du poids social et économique lié à une fracture chez leurs patients [4,5]. Des précédents audits ont montré que l’utilisation de calcium, de vitamine D, et de bisphosphonates n’était pas optimale [6–8]. Pour Cheng et al., 8 % des patients sont traités par un bisphospho- nate et 27 % rec ¸ oivent du calcium et de la vitamine D [6] alors que Solomon et al. ont rapporté que 42 % des patients rec ¸ oivent un trai- tement de l’ostéoporose et que 25 % rec ¸ oivent du calcium et/ou de vitamine D [8]. Tous les patients traités par glucocorticoïdes pour une arthrite inflammatoire précoce et présentant un risque de pré- senter une fracture de fragilité ne rec ¸ oivent pas les traitements préventifs appropriés [6,7]. Il est important de déterminer si le suivi des recommandations s’est récemment amélioré. Des recommandations de pratique clinique telles que celles sur l’ostéoporose (Canada) de 2010 ont été développées pour aider la http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.02.008 1169-8330/© 2014 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Transcript of Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite...

Page 1: Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

A

La

Ja

b

HAD

MPOFRAP

1

pd1mrtp

r

1

Revue du rhumatisme 81 (2014) 413–417

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

rticle original

acunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patientstteints de polyarthrite rhumatoïde�

ennifer Watta, Andy Thompsona,b, Nicole Le Richea,b, Janet Popea,∗,b

Service de médecine, université Ouest, 268, Grosvenor street, ON N6 4V2, Londres, Royaume-UniService de rhumatologie, centre de santé Saint-Joseph, Londres, Royaume-Uni

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 4 fevrier 2014isponible sur Internet le 21 juin 2014

ots clés :RstéoporoseRAXecommandations de traitementdhésionrédicteurs d’adhésion

r é s u m é

Objectifs. – Évaluer les taux de conformité aux directives canadiennes actuelles sur l’ostéoporose et déter-miner si les scores obtenus par l’outil d’évaluation du risque de fracture chez les patients atteints depolyarthrite rhumatoïde sont corrélés avec la probabilité de recevoir un traitement de l’ostéoporose etd’avoir une mesure de densité minérale osseuse.Méthodes. – Les données d’une série de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde rec us en consultationétaient examinées afin de recueillir les informations de mesure de densité minérale osseuse, de prise decalcium, de vitamine D, et de traitement de l’ostéoporose. Les odds ratios (OR) étaient calculés pourdéterminer si un score plus élevé, calculé par l’outil d’évaluation durisque de fracture augmentait laprobabilité d’avoir un traitement de l’ostéoporose ou une mesure de densité minérale osseuse.Résultats. – Avec l’outil d’évaluation du risque de fracture, le risque de fracture ostéoporotique majeureà 10 ans était élevé chez 92 (12,5 %), modéré chez 216 (29,3 %), et faible chez 429 (58,2 %) patients. Parrapport aux patients à faible risque, les patients à risque élevé étaient plus susceptibles de recevoir untraitement de l’ostéoporose (OR 16,31, IC 95 % 9,45 à 28,13, p < 0,001), du calcium (OR 3,89, IC 95 % 2,43 à6,25, p < 0,001), de la vitamine D (OR 3,46, IC 95 % 2,12 à 5,64, p < 0,001) et d’avoir eu une mesure dedensité minérale osseuse (OR 10,22, IC 95 % 5,50 à 18,96, p < 0,001). Un bisphosphonate était prescrit chezla moitié (46,8 %) des 124 patients recevant de la prednisone.

Conclusions. – Bien que la conformité aux recommandations actuelles de l’ostéoporose reste faible chezles patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, les patients à risque plus élevé sont plus susceptiblesd’avoir une mesure de densité minérale osseuse et de recevoir un traitement de l’ostéoporose, commeen témoigne la démonstration claire d’une relation dose-réponse entre le risque de fracture à 10 ans desgroupes de faible à haut risque.

anc ai

© 2014 Société Fr

. Introduction

Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)our l’ostéoporose, la prévalence de l’ostéoporose de la hanche,es vertèbres ou du poignet est de 35 % pour les femmes et9 % pour les hommes de plus de 50 ans [1]. La polyarthrite rhu-atoïde et l’utilisation de corticostéroïdes sont des facteurs de

isque indépendants de l’ostéoporose [2,3]. Le diagnostic et le trai-ement de l’ostéoporose sont donc particulièrement importantsour les rhumatologues compte tenu de sa prévalence élevée et

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.02.001.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (J. Pope).

http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.02.008169-8330/© 2014 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. T

se de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

de l’existence de facteurs de risque multiples prédisposant leurspatients à l’ostéoporose. Les rhumatologues doivent égalementtenir compte du poids social et économique lié à une fracture chezleurs patients [4,5].

Des précédents audits ont montré que l’utilisation de calcium,de vitamine D, et de bisphosphonates n’était pas optimale [6–8].Pour Cheng et al., 8 % des patients sont traités par un bisphospho-nate et 27 % rec oivent du calcium et de la vitamine D [6] alors queSolomon et al. ont rapporté que 42 % des patients rec oivent un trai-tement de l’ostéoporose et que 25 % rec oivent du calcium et/ou devitamine D [8]. Tous les patients traités par glucocorticoïdes pourune arthrite inflammatoire précoce et présentant un risque de pré-senter une fracture de fragilité ne rec oivent pas les traitements

préventifs appropriés [6,7]. Il est important de déterminer si le suivides recommandations s’est récemment amélioré.

Des recommandations de pratique clinique telles que celles surl’ostéoporose (Canada) de 2010 ont été développées pour aider la

ous droits réservés.

Page 2: Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

4 humat

pepdftuppspmqdppm

édldglldfépvavdfê

oêtpddouée

2

ddpslnlom[

mémd

14 J. Watt et al. / Revue du r

rise de décision des médecins dans le traitement de l’ostéoporoset la prévention des fractures de fragilité. Ces recommandationsréconisent l’utilisation d’un outil d’évaluation (l’outil d’évaluationu risque de fracture, FRAX®) pour classer les patients à risqueaible, modéré ou élevé. Ces recommandations précisent que unraitement approprié de première ligne par un bisphosphonate oun traitement par denosumab devrai être prescrit à tous les patientsrésentant un risque élevé de fracture ostéoporotique majeureour prévenir les fractures ostéoporotiques. Le traitement des per-onnes à risque modéré doit être guidé par les préférences duatient. Les patients à faible risque ne nécessitent pas de traite-ent par un bisphosphonate ou du denosumab. Il est recommandé

ue tous les patients de plus de 50 ans sous prednisone à une dosee 7,5 mg depuis plus de 3 mois rec oivent un traitement par un bis-hosphonate. Indépendamment de la catégorie de risque, tous lesatients doivent prendre de la vitamine D et recevoir des supplé-ents de calcium si l’apport alimentaire est insuffisant [9].L’outil d’évaluation du risque de fracture (FRAX®) de l’OMS a

galement été conc u pour aider les médecins dans la prise deécision en intégrant de multiples facteurs connus de risque de

’ostéoporose avec calcul de score. Il utilise un certain nombree facteurs de risque cliniques, notamment l’âge du patient, leenre, la taille, le poids, les antécédents de fracture de fragilité,es antécédents familiaux de fracture de la hanche, le tabagisme,a consommation d’alcool, et la densité minérale osseuse (DMO)u col de fémur pour calculer la probabilité à 10 ans d’avoir uneracture ostéoporotique majeure pour un patient donné. Il a déjàté validé dans une population canadienne. Une fracture ostéo-orotique majeure est définie comme une fracture de la colonneertébrale, de la hanche, de l’épaule ou de l’avant-bras. La poly-rthrite rhumatoïde (PR) et l’exposition aux glucocorticoïdes paroie orale (dose de prednisolone/prednisone ≥ 5 mg par jour pen-ant ≥ 3 mois ou équivalent) sont également considérés commeacteurs de risque indépendants [10,11]. Les scores FRAX® peuventtre calculés sans prise en compte de la DMO.

L’adoption des recommandations de pratique clinique et lesutils d’évaluation liés à la gestion de l’ostéoporose pourraienttre utiles aux stratégies d’amélioration de la qualité des évalua-ions quotidiennes des patients atteints de polyarthrite rhumatoïdear les rhumatologues. L’objectif principal de cette étude était’abord d’étudier les taux de conformité aux directives actuellese l’ostéoporose au Canada entre les rhumatologues. Un secondbjectif était d’évaluer si les patients identifiés comme présentantn risque plus élevé de fracture ostéoporotique, selon le FRAX®,taient plus susceptibles de recevoir un traitement de l’ostéoporoset de bénéficier d’une évaluation de leur densité minérale osseuse.

. Méthodes

Il s’agissait d’une revue rétrospective de données concernantes patients atteints de polyarthrite rhumatoïde de la cliniquee rhumatologie ambulatoire Saint-Joseph. Les données recueilliesar trois rhumatologues de la clinique étaient incluses. En utili-ant le code de facturation 714 du plan de l’Assurance-santé de’Ontario (PASO), 1653 dossiers de patients comprenant des don-ées recueillies pendant un an ont été examinés dans l’ordre dans

equel ils avaient été enregistrés sur le récapitulatif du PASO ; cetrdre n’était donc ni alphabétique, ni établi selon l’âge ou tout para-ètre autre que le temps. Pour cette étude, les critères ACR de 1987

12] étaient utilisés pour le diagnostic de la PR.Chaque patient remplissait un questionnaire standard au

oment de la consultation. Le médecin traitant documentaitgalement les antécédents et réalisait un examen clinique Les infor-ations de base, incluant le genre, l’âge, la taille, le poids, l’indice

e masse corporelle (IMC), le tabagisme, la consommation d’alcool,

isme 81 (2014) 413–417

le résultat le plus récent de la mesure de densité minérale osseuse(DMO), et l’utilisation de prednisone, étaient ainsi recueillies. Tousles antécédents personnels ou familiaux d’ostéoporose, les anté-cédents de fracture de fragilité, ainsi que la prise actuelle d’untraitement de l’ostéoporose (-bisphosphonate, denosumab, traite-ment hormonal substitutif, calcium, vitamine D) étaient égalementdocumentés le cas échéant. Les données enregistrées par le méde-cin étaient celles qui étaient considérées comme correctes en casde contradiction avec celles recueillies par le patient.

Les patients étaient exclus de l’étude dans les cas suivants :absence de PR, taille ou poids non documentés, âge de moins de40 ans au moment de la dernière visite à la clinique. Tous lespatients avec une PR séropositive et séronégative étaient inclusindépendamment de la durée de la maladie. Le risque à 10 ansde fracture de la hanche ou d’autres fractures majeures liéesà l’ostéoporose était calculé pour chaque patient avec la ver-sion canadienne de l’outil d’évaluation du risque de fracture del’OMS (www.shef.ac.uk/FRAX/tool.jsp) [13]. Lorsque l’informationconcernant le tabagisme ou la consommation d’alcool n’était pasdisponible pour un patient, on considérait la donnée négative dansle calcul. Un résultat positif dans le calcul des causes secondairesd’ostéoporose ne reflétait que les causes documentées enregistréesdans le tableau. Un antécédent familial de fracture de la hanchen’était en général pas précisé dans le tableau et était considérécomme négatif dans le calcul. Chaque patient était ensuite classédans le groupe à risque « élevé » (> 20 %), « modéré » (10–20 %), ou« faible » (< 10 %). Les données manquantes étaient donc considéréescomme négatives, induisant des scores FRAX® plus faibles et uneplus faible probabilité de recevoir un traitement de l’ostéoporosesur la base des recommandations de l’ostéoporose au Canada.

L’objectif principal de l’étude était de savoir si un patientprésentant un risque de fracture élevé ou modéré en se basantsur l’index FRAX® était plus susceptible de recevoir un traite-ment de l’ostéoporose qu’un patient ayant un faible risque defracture ostéoporotique à 10 ans. La conformité des praticiensaux recommandations concernant l’ostéoporose du Canada de2010 était considérée comme un résultat secondaire. L’influence del’utilisation de corticoïdes sur la probabilité de recevoir un trai-tement de l’ostéoporose dans le groupe de risque le plus faibleétait également déterminée. Les caractéristiques des patients àl’inclusion étaient aussi classées selon le groupe de risque en fonc-tion du FRAX®.

Les caractéristiques initiales des patients étaient évaluées àl’aide des statistiques classiques (moyenne, écart-type, et écartinterquartile) Le pourcentage de patients prenant du calcium, de lavitamine D, un traitement par bisphosphonate, du denosumab, ouun traitement hormonal substitutif (THS) était calculé en fonctionde la catégorie de risque FRAX®. Un test chi2 était ensuite utilisépour déterminer les odds ratio avec des intervalles de confiance de95 % pour comparer les groupes de risque élevé, moyen, ou faibles.Un test de chi2 était également utilisé pour évaluer si une personnede faible risque était plus susceptible de recevoir un traitementpar bisphosphonate. Pour le calcul du score FRAX®, on considéraitqu’un patient avait été traité par glucocorticoïdes s’il avait rec u unedose cumulée ≥ 5 mg par jour pendant au moins 3 mois. Toutefois,dans le but d’évaluer la conformité aux recommandations cana-diennes de l’ostéoporose de 2010, le pourcentage de patients âgésde plus de 50 ans ayant rec u de la prednisone à une dose cumuléede ≥ 7,5 mg par jour pendant plus de 3 mois durant l’année pré-cédente était calculé. Tous les tests statistiques étaient bilatérauxet considérés comme statistiquement significatifs à p < 0,05, sanscorrection de Bonferroni.

Un test t apparié était utilisé pour déterminer si les personnesdu groupe de risque le plus élevé qui avaient bénéficié d’une DMOétaient plus susceptibles de recevoir un traitement de l’ostéoporoseque ceux qui n’avaient pas eu de DMO. Une analyse de régression

Page 3: Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

J. Watt et al. / Revue du rhumatisme 81 (2014) 413–417 415

Tableau 1Caractéristiques initiales des patients selon le risque FRAX® (n = 737).

Total Risque élevé Risque modéré Risque faible

n (%) 737 92 (12,5) 216 (29,2) 429 (58,2)Âge, moyenne (ans) ± SD 62,2 ± 11,1 75,9 ± 7,05 68,9 ± 7,21 55,8 ± 8,34Sexe, femmes (%) 575 (78) 89 (96,7) 184 (85,1) 302 (70,4)Taille, moyenne (cm) ± SD 164,9 ± 9,1 159,2 ± 7,28 163,1 ± 7,86 167 ± 9,29Poids, moyenne (kg) ± SD 77 ± 18,5 63,08 ± 11,69 73,0 ± 14,56 81,97 ± 19,54IMC, moyenne (kg/m2) ± SD 28,2 ± 6 24,9 ± 4,4 27,5 ± 5,3 29,3 ± 6,3Tabagisme (%) 140 (19) 11 (12) 37 (17,1) 92 (21,4)Prise d’alcool (%) 14 (1,9) 5 (5,4) 3 (1,4) 6 (1,4)Prise de prednisone (%) 271 (36,8) 57 (62) 97 (44,9) 81 (18,9)Ostéoporose secondaire (%) 26 (3,5) 3 (3,3) 4 (1,9) 19 (4,4)HF d’ostéoporose (%) 75 (10,2) 6 (6,5) 24 (11,1) 45 (10,5)ATCD d’ostéoporose (%) 90 (12,2) 90 (97,8) 44 (20,4) 14 (3,3)ATCD de Fracture ostéoporotique (%) 21 (2,8) 14 (15,2) 5 (2,3) 2 (0,5)Prise de bisphosphonate (%) 159 (21,6) 53 (57,6) 73 (33,8) 33 (7,7)Prise de calcium (%) 308 (41,8) 59 (64,1) 114 (52,8) 135 (31,5)Prise de vitamine D (%) 387 (52,5) 65 (70,1) 146 (67,6) 176 (41)Résultats complets de la DMO (%) 415 (56,3) 79 (85,9) 176 (81,5) 160 (37,3)

2

F écéde

làDtL(

d1

3

ccto3Sc4tj

splmrspmr

TO

F

Résultats de DMO indisponibles (%) 187 (25,4)

RAX® = outil d’évaluation du risque de fracture ; HF : histoire familiale ; ATCD : ant

ogistique binaire était utilisée pour évaluer les facteurs associés l’utilisation de bisphosphonate et à une mesure antérieure de laMO. Le logiciel GraphPad Prism 6 était utilisé pour le calcul des

ests t, des tests de chi2, et des analyses de régression linéaire.e logiciel SPSS était utilisé pour l’analyse de régression logistiqueversion 21).

L’approbation éthique était obtenue auprès du Comité d’éthiquee la recherche en sciences de la santé à l’université de l’OUEST #02709.

. Résultats

Sur les 1653 dossiers revus correspondant à une PR ayant unode de facturation (714) pendant un an, 916 étaient exclus. Troisent six patients ne répondaient pas aux critères de classifica-ion de la PR, 107 avaient moins de 40 ans, les données de tailleu de poids n’étaient pas disponibles chez 152 d’entre eux, et51avaient des données non disponibles au moment du recueil.ur les 737 dossiers de patients restants, 92 patients (12,5 %) étaientonsidérés à haut risque, 216 patients (29,3 %) à risque modéré, et29 patients (58,2 %) à faible risque d’avoir une fracture ostéoporo-ique majeure dans les 10 prochaines années. Le score FRAX® n’étaitamais calculé dans le dossier médical.

Le Tableau 1 résume les caractéristiques initiales des patients’étant présentés en consultation externe de rhumatologie. Lesatients âgés de 40 à 92 ans étaient inclus dans l’étude. Sur

es 92 patients ayant un risque élevé de fracture ostéoporotiqueajeure dans les 10 prochaines années, 53 patients (57,6 %) avaient

ec u une prescription de traitement par bisphosphonate, deno-

umab, ou THS lors de leur dernière visite ; 59 patients (64,1 %)renaient du calcium et 65 patients (70,1 %) prenaient de la vita-ine D. Parmi les 38 patients du groupe à risque élevé qui ne

ecevaient pas de traitement de l’ostéoporose, un résultat de

ableau 2dds ratios comparés au groupe de faible risque FRAX® F.

Risque moyen

Traitement de l’ostéoporose 6,13 (3,90–9,64)

Prise de calcium 2,43 (1,74–3,41)

Prise de vitamine D 3,00 (2,13–4,23)

Prise de glucocorticoïde 3,12 (2,25–4,51)

Résultats de DMO disponibles 7,40 (4,98–11,00)

Résultats de DMO indisponibles 1,81 (1,17–2,79)

Fracture Ostéoporotique 3,37 (0,80–14,22)

RAX® = outil d’évaluation du risque de fracture ; Traitement de l’ostéoporose = bisphosp

6 (32,9) 72 (40,9) 89 (55,6)

nt ; DMO : densité minérale osseuse.

mesure de DMO était disponible pour 18 patients (47,4 %) ; 7 avaientune ostéoporose densitométrique (T-score ≤ –2,5), 4 une ostéopé-nie (–1,0 < T-score < –2,5) et 7 avaient une DMO normale (T-score≥ –1,0). Il n’y avait pas de différence statistiquement significativedes résultats de DMO entre les patients ayant rec u un traitementde l’ostéoporose par rapport à ceux qui n’en avaient pas rec u.Sept patients (18,4 %) du groupe ne recevant pas de traitement del’ostéoporose avaient eu une fracture par fragilité. De la predni-sone avait été prescrite chez 235 patients et 124 patients de plusde 50 ans en recevaient à une dose cumulée de 7,5 mg ou plus parjour pendant au moins 3 mois au cours de l’année précédente. Surles 124 patients ayant une prescription actuelle de prednisone, 58(46,8 %) avaient aussi une prescription de bisphosphonate. Parmiles patients du groupe de risque FRAX® le plus faible, un bisphos-phonate était plus susceptible d’être prescrit s’ils recevaient de laprednisone de manière chronique à une dose d’au moins 5 mg deprednisone ou équivalent par jour pendant au moins 3 mois (OR1,96, p = 0,049).

Le Tableau 2 résume les odds ratio pour les patients à risquemodéré et élevé de fracture ostéoporotique majeure à 10 ans parrapport à ceux du groupe de plus faible risque. Les patients àhaut risque étaient plus susceptibles de recevoir un traitement del’ostéoporose que ceux de risque modéré (OR 2,62, IC 95 % 1,61 à4,39), mais ils n’étaient pas plus susceptibles de recevoir du cal-cium, de la vitamine D, ou d’avoir eu une mesure de DMO.

Selon les données disponibles, un grand nombre de mesures deDMO avaient été réalisées, mais on n’en retrouvait pas les résul-tats dans les dossiers. Sur les 415 patients enregistrés ayant euune mesure de DMO, seuls 228 résultats de cette examen (54,9 %)

étaient mentionnés dans les dossiers. Ce type d’erreur se produitlorsque la mesure de DMO n’est pas prescrite par le rhumato-logue ou qu’elle n’est pas obtenue (c’est-à-dire non demandée,non réalisée dans une institution qui fait partie du dossier médical

Valeur de p Risque élevé Valeur de p

< 0,0001 16,31 (9,45–28,13) < 0,0001< 0,0001 3,90 (2,43–6,25) < 0,0001< 0,0001 3,46 (2,12–5,64) < 0,0001< 0,0001 6,71 (4,11–11,00) < 0,0001< 0,0001 10,22 (5,50–18,96) < 0,00010,007 2,56 (1,45–4,49) 0,00090,08 23,37 (6,50–83,91) < 0,0001

honate, THS, ou denosumab ; DMO : densité minérale osseuse.

Page 4: Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

416 J. Watt et al. / Revue du rhumatisme 81 (2014) 413–417

Tableau 3Analyse multivariée des variables associées à la prise de bisphosphonates.

Variable OR IC 95 % Valeur de p

Femme 0,42 0,18–1,02 0,06Âge 1,03 0,99–1,07 0,17Taille 0,97 0,94–1,00 0,06Poids 0,99 0,97–1,00 0,10Tabagisme actuel 1,32 0,72–2,40 0,37Prise d’alcool ≥ 3/jour 0,60 0,11–3,11 0,54Histoire familiale

d’ostéoporose1,30 0,64–2,64 0,47

Antécédent d’ostéoporose 5,32 3,04–9,28 < 0,001Antécédent de fracture

ostéoporotique0,72 0,22–2,38 0,58

Ostéoporose secondaire 3,03 1,07–8,61 0,04Résultats de DMO

disponibles5,70 2,91–11,18 < 0,001

Résultats de DMOindisponibles

0,60 0,36–0,99 0,045

Prise de prednisone 1,48 0,84–2,64 0,18Risque FRAX® de fracture

majeure ostéoporotique1,11 1,00–1,23 0,05

Risque FRAX® de fracturede la hanche

0,91 0,80–1,03 0,14

D ®

étàegc1q(lfafiClcn

luc01dsprp

raqsd<1télq

Tableau 4Analyse multivariée des caractéristiques associées à des résultats disponibles dedensité minérale osseuse.

Variable OR IC 95 % Valeur de p

Femme 2,79 1,36–5,84 0,005Âge 1,07 1,03–1,11 < 0,001Taille 1,00 0,97–1,03 1,00Poids 0,98 0,97–0,10 0,004Tabagisme actuel 1,04 0,67–1,68 0,87Prise d’alcool ≥ 3/jour 0,57 0,14–2,06 0,40Histoire familiale

d’ostéoporose1,06 0,57–1,94 0,86

Passé médicald’ostéoporose

2,18 0,59–2,92 0,04

Histoire de fractureostéoporotique

1,10 0,18–5,01 0,91

Ostéoporose secondaire 1,74 0,79–5,07 0,24Prise de prednisone 2,68 1,36–4,02 < 0,001Risque FRAX® de fracture

majeure ostéoporotique1,19 1,04–1,31 0,003

Risque FRAX® de fracture 0,76 0,69–0,90 < 0,001

point dans de futures recherches.Globalement, le taux de supplémentation en calcium était assez

MO : densité minérale osseuse ; FRAX = outil d’évaluation du risque de fracture.

lectronique, ou que la demande n’a pas été transmise). Les résul-ats de la DMO manquaient pour 32,9 % des patients dans le groupe

risque élevé, 40,9 % des patients dans le groupe à risque modéré,t 55,6 % des patients dans le groupe à faible risque. Les patients duroupe de risque le plus élevé selon l’index FRAX® étaient plus sus-eptibles d’avoir eu une mesure de DMO (OR 10,22, IC 95 % 5,50 à8,96, p <0,0001) que le groupe de risque le plus faible et égalementue ces données soient disponibles dans le dossier rhumatologiqueOR 2,55, 95 % CI 1,45 à 4,49, p = 0,0009). Ceci était aussi vrai lorsque’on comparait le groupe de risque modéré aux groupes de risqueaible. Les patients dans le groupe à risque modéré avaient déclarévoir eu plus de mesures de DMO que ceux du groupe de risqueaible (OR 7,4, IC 95 % 4,98 à 10,98, p < 0,0001) et un nombre plusmportant de résultats de DMO étaient disponibles (OR 1,81, 95 %I 1,17 à 2,79). Les patients du groupe de risque le plus élevé selon

’index FRAX® ayant eu une mesure de DMO n’étaient pas plus sus-eptibles de recevoir un traitement de l’ostéoporose que ceux qui’avaient pas déclaré avoir eu de mesure de DMO.

Le Tableau 3 montre les résultats de l’analyse de régressionogistique d’évaluation des caractéristiques des patients ayant eune prescription de bisphosphonate. Les patients ayant des anté-édents médicaux d’ostéoporose (OR 5,32, IC 95 % 3,4 à 9,28, p <,001), des résultats de DMO disponibles (OR 5,70, IC 95 % 2,91 à1,18, p < 0,001), et ceux qui avaient une cause secondaire connue’ostéoporose (OR 3,03, IC 95 % 1,07 à 8,61, p = 0,04) étaient plususceptibles de recevoir une prescription de bisphosphonate. Lesatients dont le résultat de DMO n’était pas disponible étaient enevanche moins susceptibles de recevoir une prescription de bis-hosphonate (OR 0,60, IC 95 % 0,36 à 0,99, p = 0,045).

De même, le Tableau 4 montre les résultats de l’analyse deégression logistique d’évaluation des caractéristiques des patientsyant eu une mesure de densité minérale osseuse. Ces patients,ui étaient plus âgés (OR 1,07, IC 95 % 1,3 à 1,11, p < 0,001), deexe féminin (OR 2,79, IC 95 % 1,37 à 5,67, p = 0,005), qui avaientes antécédents prise de prednisone (OR 2,68, 95 % CI 1,58 à 4,55, p

0,001), des antécédents médicaux d’ostéoporose (OR 2,18, IC 95 %,03 à 4,61, p = 0,04), et un risque important de fracture ostéoporo-ique selon l’index FRAX® (OR 1,19, IC 95 % 1,06 à 1,34, p = 0,003),taient plus susceptibles d’avoir eu une mesure de DMO. Ceux dont

e poids était plus élevé (OR 0,98, IC 95 % 0,97 à 0,99, p = 0,004) etui avaient un risque plus élevé de fracture de la hanche (OR 0,76,

de la hanche

FRAX® = outil d’évaluation du risque de fracture.

IC 95 % de 0,67 à 0,89, p < 0,001) étaient moins susceptibles d’avoireuune mesure de DMO.

4. Discussion

La conformité aux recommandations de l’ostéoporose duCanada de 2010 était faible dans toutes les catégories de risque,ce qui va dans le sens d”autres études de prise en charge del’ostéoporose [6–8]. Cependant, les patients identifiés comme pré-sentant un risque élevé ou modéré sur la base de leur score FRAX®

étaient plus susceptibles de recevoir un traitement de l’ostéoporoseque les patients à faible risque. Les odds ratios statistiquementsignificatifs calculés dans cette étude suggèrent une corrélationentre le score FRAX® d’un patient et sa prise de calcium, de vitamineD, et son traitement de l’ostéoporose (c’est-à-dire bisphosphonate,denosumab ou THS).

L’analyse de régression logistique des facteurs potentiels derisque influenc ant la probabilité d’avoir eu une mesure de DMOsuggère que les facteurs de risque de l’index FRAX® sont en cor-rélation avec les décisions de traitement de l’ostéoporose et lefait d’avoir eu une mesure de densité minérale osseuse. Ainsi, lespatients qui avaient rec u un traitement par prednisone étaient plussusceptibles d’avoir eu une mesure de densité minérale osseuse,ce qui suggère que les médecins considèrent que ces patients ontun risque plus élevé de développer une ostéoporose. En outre, il yavait une forte corrélation entre le fait d’avoir une mesure de den-sité minérale osseuse et la probabilité de recevoir un traitement del’ostéoporose.

Sur les 415 tests de densité minérale osseuse réalisés, les résul-tats de seulement 228 d’entre eux étaient disponibles dans lesdossiers des patients. Cela a probablement conduit à une sous-estimation des scores FRAX® de certains patients, car il a déjà étémontré que l’existence de données de DMO augmentent le gra-dient de risque (ratio de risque/changement d’écart-type du scorede risque) pour prédire les fractures de la hanche et autres fracturesmajeures ostéoporotiques [10,14]. Cela suggère également que lesmédecins et autres professionnels de la santé jouent un rôle impor-tant dans le maintien de la santé osseuse. Malheureusement, le rôledes autres professionnels de santé ne pouvait pas encore être biendéfini dans cette étude, mais il serait intéressant d’approfondir ce

faible. Une explication du taux plus faible de supplémentation encalcium par rapport à celui de la vitamine D pourrait être une

Page 5: Lacunes dans la prise en charge de l’ostéoporose chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

umat

pdqpsd

rddlpldcacdmQoe(lnfdddlatbid

eladfisdlplmdm

éoémo

[

[

[

[

[

[

[

[

[

Investigation into Cancer and Nutrition study. Heart 2012;98:920–5.

J. Watt et al. / Revue du rh

réoccupation croissante liant la supplémentation en calcium àes événements vasculaires [15–17]. Il a été suggéré récemmentue l’apport alimentaire de calcium peut être préférable aux sup-léments et que cela peut se traduire par la baisse du taux deupplémentation en calcium décrit dans cette étude [18]. La prisee calcium alimentaire n’a pas pu être estimée.

Il y avait plusieurs limites à cette étude. D’abord, il s’agit d’uneevue rétrospective des dossiers de patients dans une cliniquee rhumatologie ; les données de l’étude étaient par conséquentépendantes de la documentation exacte établie par les patients et

es médecins. Il fallait supposer que les patients respectaient leurrescription de traitement. Deuxièmement, les antécédents fami-

iaux de fracture par fragilité n’étaient pas documentés dans lesossiers des patients ; cette variable était par conséquent toujoursonsidérée comme négative dans le calcul du score FRAX®, ceciyant probablement créé une sous-estimation du risque de fracturehez certains patients. Troisièmement, comme indiqué précé-emment, seulement 54,9 % des résultats de mesure de densitéinérale osseuse étaient disponibles dans les dossiers des patients.uatrièmement, le nombre de personnes atteintes de fracturestéoporotique était estimé selon les rapports d’autoévaluationt selon la documentation médicale, mais aucune autre méthoderadiographie ou autre imagerie) n’était utilisée pour évaluer’existence de fractures ignorées. Cinquièmement, le score FRAX®

’était effectivement pas calculé par les rhumatologues ayantourni les dossiers de cette étude, mais la plupart des élémentsu calcul FRAX® étaient facilement accessibles dans les dossierses patients. Le score FRAX® était utilisé comme outil d’évaluationu risque de fracture ostéoporotique ultérieure des patients. Enfin,

es patients qui avaient rec u une prescription de bisphosphonatevaient peut-être une DMO légèrement améliorée à la suite duraitement par rapport aux patients qui n’avaient pas rec u deisphosphonate ; ce paramètre pourrait avoir engendré un biais

nduisant une baisse des scores FRAX® chez ces patients recevantéjà un bisphosphonate.

C’est la plus grande étude à ce jour à notre connaissance ayantxaminé la conformité aux recommandations de traitement de’ostéoporose dans une population de patients atteints de poly-rthrite rhumatoïde établie. Ce fait représente un atout majeure l’étude. Cependant, comme seulement trois rhumatologues ontait partie de cette étude, la généralisation à d’autres pratiques estncertaine [6,7,19]. Dans une étude précédente dans laquelle unetratification du risque des patients avait été entreprise sur la basee scores FRAX®, aucune corrélation entre les regroupements selon

’index FRAX® et la probabilité de recevoir des traitements appro-riés de l’ostéoporose n’avait pu être démontrée. Notre étude, plus

arge, a permis de mettre en évidence des odds ratio statistique-ent significatifs pour la prescription de calcium, de vitamine D, et

e traitements de l’ostéoporose [6]. Nous avons également été enesure d’utiliser la version canadienne de l’outil FRAX®.En conclusion, les patients dont le score FRAX® est modéré ou

levé sont plus susceptibles de prendre du calcium, de la vitamine D

u un traitement de l’ostéoporose que ceux dont le score de risquetait faible. Ces patients à scores modérés et élevés sont égale-ent plus susceptibles d’avoir eu une mesure de densité minérale

sseuse. Dans l’ensemble, la conformité aux recommandations de

[

isme 81 (2014) 413–417 417

l’ostéoporose du Canada de 2010 n’est pas optimale, mais le respectvis-à-vis de ces directives est d’autant plus élevé que le risque defracture est important.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.

Références

[1] Melton LJ 3rd, Atkinson EJ, O’Connor MK, et al. Bone density and fracture riskin men. J Bone Miner Res 1998;13:1915–23.

[2] Van Staa TP, Geusens P, Bijlsma JW, et al. Clinical assessment of the long-term risk of fracture in patients with rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum2006;54:3104–12.

[3] Van Staa TP, Leufkens HG, Cooper C. The epidemiology of corticosteroid-induced osteoporosis: a meta-analysis. Osteoporos Int 2002;13:777–87.

[4] Papaioannou A, Kennedy CC, Ioannidis G, et al. The impact of incident fractureson health-related quality of life: 5 years of data from the Canadian MulticentreOsteoporosis Study. Osteoporos Int 2009;20:703–14.

[5] Wiktorowicz ME, Goeree R, Papaionnou A, et al. Economic implications of hipfracture: health service use, institutional care and cost in Canada. OsteoporosInt 2001;12:271–8.

[6] Cheng CK, McDonald-Blumer H, Boire G, et al. Care gap in patients with earlyinflammatory arthritis with a high fracture risk identified using FRAX. J Rheu-matol 2010;37:2221–5.

[7] McKeown E, Bykerk VP, De Leon F, et al. Quality assurance study ofthe use of preventative therapies in glucocorticoid-induced osteoporosis inearly inflammatory arthritis: results from the CATCH cohort. Rheumatology2012;51:1662–9.

[8] Soloman DH, Katz JN, Jacobs JP, et al. Management of glucocorticoid-induced osteoporosis in patients with rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum2002;46:3136–42.

[9] Papaioannou A, Morin S, Cheung AM, et al. 2010 clinical practice guidelines forthe diagnosis and management of osteoporosis in Canada: summary. Can MedAssoc J 2010;182:1864–73.

10] Kanis JA, Oden A, Johnell O, et al. The use of clinical risk factors enhances theperformance of BMD in the prediction of hip and osteoporotic fractures in menand women. Osteoporos Int 2007;18:1033–46.

11] Leslie WD, Lix LM, Johansson H, et al. Independent clinical validation of a Cana-dian FRAX tool: fracture prediction and model calibration. J Bone Miner Res2010;25:2350–8.

12] Arnett AC, Edworthy SM, Block DA, et al. The American Rheumatism Associa-tion 1987 revised criteria for the classification of rheumatoid arthritis. ArthritisRheum 1988;31:315–24.

13] Leslie WD, Lix LM, Langsetmo L, et al. Construction of a FRAX model for theassessment of fracture probability in Canada and its implications for treatment.Osteoporos Int 2011;22:817–27.

14] De Laet C, Oden A, Johansson H, et al. The impact of the use of multiple riskfactors for fracture on case-finding strategies: a mathematical approach. Osteo-poros Int 2005;16:313–8.

15] Bolland MJ, Barber PA, Doughty RN, et al. Vascular events in healthy olderwomen receiving calcium supplementation: randomized controlled trial. BrMed J 2008;336:262–6.

16] Bolland MJ, Avenell A, Baron JA, et al. Effect of calcium supplements on riskof myocardial infarction and cardiovascular events: meta-analysis. Br Med J2010;341:c3691.

17] Bolland MJ, Grey A, Avenell A, et al. Calcium supplements with or withoutvitamin D and risk of cardiovascular events: reanalysis of the Women’s HealthInitiative limited access dataset and meta-analysis. Br Med J 2011;341:2040.

18] Li K, Kaaks R, Linseisen J, et al. Associations of dietary calcium intake and cal-cium supplementation with myocardial infarction and stroke risk and overallcardiovascular mortality in the Heidelberg Cohort of the European Prospective

19] Gamez-Nava JI, Zavaleta-Muniz SA, Vazquez-Villegas ML, et al. Prescriptionfor antiresorptive therapy in Mexican patients with rheumatoid arthritis: is ittime to reevaluate the strategies for osteoporosis prevention? Rheumatol Int2013;33:145–50.