investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_Octopus _FR

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F I N A N C E D U R A B L E

Contact Julien PfyfferFondation Octopus+41 78 668 17 05www.octopusfoundation.org

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Julien Pfyffer: L’océan a accompagné le développement des sociétés humaines et de nombreuses civilisations y ont laissé leur marque. Ces témoignages gisent sur les fonds marins et n’attendent qu’à être découverts pour compléter le plus incroyable des livres d’histoire. Paradoxalement, comme vous le souli-gnez, notre connaissance du plus grand écosystème de notre planète demeure très imparfaite. Avant même de parler de protection, l’amélioration des connais-sances dans ce domaine constitue donc un enjeu capital pour notre compréhen-sion des mécanismes qui régissent le monde, parfois même sans que nous en ayons conscience. Les océans ont des réponses à de nombreux défis auxquels nos sociétés sont confrontées que ce soit dans les domaines de la médecine, de la pharmacologie, de la nutrition et de l’énergie.

Investnews: Au vu de l’importance des enjeux, comment s’explique notre méconnaissance de ce milieu?JP: L’homme a plus regardé vers les étoiles, symboles de l’élévation de l’âme, que dans les océans qui sont longtemps restés le domaine de la peur et de la mort. Il a fallu la vaillance de quelques explora-teurs pour vaincre peu à peu ce tabou. Pour autant, le milieu marin demeure bien souvent un milieu complexe où toute initiative requiert beaucoup de moyens, de compétences et d’abnégation. L’exploration de ce milieu a donc pris énormément de retard. C’est pourquoi il est tellement important de non seulement soutenir l’exploration mais aussi de trans-mettre les découvertes au grand public.

La mer n’étant pas à première vue un sujet stratégique pour la Suisse, pourquoi y avoir établi votre fondation?JP: Si la Suisse n’est pas un pays mari-time, elle a cependant été la terre natale d’explorateurs liés au domaine marin. De par sa situation, notre pays incite à la curiosité intellectuelle, notamment de savoir ce qu’il se passe au-delà de nos frontières naturelles. J’ai hérité de cette curiosité qui s’est renforcée avec mes passions personnelles pour l’information publique et le milieu marin. C’est pour cela que je me suis dirigé dans un premier temps vers le journalisme et que l’idée de cette Fondation pour mieux comprendre et faire connaître la mer s’est imposée comme une évidence. Finalement, n’ou-blions pas que la Suisse possède aussi une grande tradition philanthropique.

Votre fondation ne se limite pas au financement de projets. Elle offre également son soutien opérationnel. Pourquoi?JP: Il est souvent reproché aux scienti-fiques de ne pas vulgariser assez leur travail. En réalité, ce n’est pas leur travail. Depuis 2009, j’ai constitué une solide équipe de journalistes qui sont aussi des marins, des plongeurs et des tech-niciens professionnels. Nous sommes aujourd’hui à même d’accompagner les scientifiques tout en gardant pour objec-tif la vulgarisation la plus adaptée de leur travail.

Après bientôt un an d’existence, quel bilan tirez-vous votre activité?JP: Le fait que nous soyons investis aussi bien sur le plan financier qu’opérationnel nous a obligé à passer par une phase de structuration. Parallèlement, nous avons aussi beaucoup travaillé à la constitu-tion de nos réseaux académiques et insti-tutionnels (IUCN, UNESCO, Muséums d’Histoire Naturelle, etc.) avec lesquels nous souhaitons collaborer pour iden-tifier les projets correspondant à notre capacité de soutien. Cette année, nous soutenons notre premier projet biodiver-sité sur l’île de Lampedusa où se trouve l’un des plus grands centres chirurgicaux pour tortues marines, maillons essentiels de l’écosystème marin, et notre premier projet archéologique en Albanie avec l’UNIGE.

Quels sont vos objectifs?JP: Nous voulons garantir à la Fondation Octopus son fonctionnement pour les 5 années à venir. Pour cela nous cher-chons à lever 2 millions de francs qui nous permettraient de soutenir 2 à 3 projets par an et d’en faire bénéficier le public avec des médias adaptés.

Les défis de l’océanJULIEN PFYFFER, FONDATEUR D’OCTOPUS

Alors qu'elle recouvre 71% de la planète, la mer reste «terra incognita». Julien Pfyffer, fondateur d'Octopus, explique quels sont les enjeux des océans.