investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_RobecoSAM _FR

2
Optimiser l’impact environnemental des portefeuilles DANIEL WILD, ROBECOSAM S i la Conférence des Nations Unies sur les chan- gements climatiques, la COP21, qui s’est tenue à Paris en décembre dernier a montré une chose, c’est bien la nécessité de fournir des efforts considérables pour limiter le réchauffement climatique. En effet, selon des estimations de l’Agence internationale de l’Energie, il faudrait investir quelque 1’000 milliards de dollars par an dans les éner- gies propres jusqu’en 2050 pour empêcher la température mondiale d’augmenter de plus de deux degrés par rapport au niveau qui prévalait au début de l’ère industrielle. Ceux qui misent sur l’investissement d’impact ne tablent pas seulement sur des rendements élevés, ils veulent aussi que leurs investissements aient un impact positif sur la société et l’environnement. Et ce mouvement gagne du terrain puisque même la Banque nationale suisse intègre désormais certains aspects du développement durable dans ses décisions d’investissement. Mais ce sont surtout des family offices et des fondations qui alimentent la croissance de la demande, parce qu’elles doivent souvent répondre à des critères extra-financiers liés à des valeurs ou des buts bien déterminés. Selon l’édition 2015 du rapport du conseil des investisseurs du GIIN (Global Impact Investing Network), l’investissement d’impact représente un volume de 60 milliards de dollars. [ Un portefeuille actions monde qui exclurait les 200 entreprises les plus fortement émettrices de CO 2 réduirait son empreinte carbone d’environ 35% ] L’essentiel de l’empreinte carbone des sociétés cotées, à savoir 80%, est imputable à quelques secteurs seulement, à savoir les services aux collectivités, les producteurs de matières premières et d’énergie, ainsi que les sociétés de transport. Aussi, un portefeuille actions monde qui exclu- rait les 200 entreprises les plus fortement émettrices de CO 2 réduirait son empreinte carbone d’environ 35%. Cette réduction découlant uniquement de la sélection de titres, la pondération sectorielle du portefeuille demeurerait inchangée, ce qui signifie que son profil de risque/rende- ment resterait quasiment inchangé à celui de l’indice MSCI Monde. Le marché de l’investissement d’impact gagne chaque année du terrain. Les investisseurs sont toujours plus nombreux à rechercher des solutions qui allient rendements attrayants et impact positif et quantifiable sur la société et l’environnement. 90

description

investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_RobecoSAM _FR

Transcript of investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_RobecoSAM _FR

Page 1: investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_RobecoSAM _FR

Optimiser l’impact environnemental

des portefeuillesDANIEL WILD, ROBECOSAM

S i la Conférence des Nations Unies sur les chan-gements climatiques, la COP21, qui s’est tenue à

Paris en décembre dernier a montré une chose, c’est bien la nécessité de fournir des efforts considérables pour limiter le réchauffement climatique. En effet, selon des estimations de l’Agence internationale de l’Energie, il faudrait investir quelque 1’000 milliards de dollars par an dans les éner-gies propres jusqu’en 2050 pour empêcher la température mondiale d’augmenter de plus de deux degrés par rapport au niveau qui prévalait au début de l’ère industrielle.Ceux qui misent sur l’investissement d’impact ne tablent pas seulement sur des rendements élevés, ils veulent aussi que leurs investissements aient un impact positif sur la société et l’environnement. Et ce mouvement gagne du terrain puisque même la Banque nationale suisse intègre

désormais certains aspects du développement durable dans ses décisions d’investissement. Mais ce sont surtout des family offices et des fondations qui alimentent la croissance de la demande, parce qu’elles doivent souvent répondre à des critères extra-financiers liés à des valeurs ou des buts bien déterminés. Selon l’édition 2015 du rapport du conseil des investisseurs du GIIN (Global Impact Investing Network), l’investissement d’impact représente un volume de 60 milliards de dollars.

[ Un portefeuille actions monde qui exclurait les 200 entreprises les plus fortement émettrices

de CO2 réduirait son empreinte carbone d’environ 35% ]

L’essentiel de l’empreinte carbone des sociétés cotées, à savoir 80%, est imputable à quelques secteurs seulement, à savoir les services aux collectivités, les producteurs de matières premières et d’énergie, ainsi que les sociétés de transport. Aussi, un portefeuille actions monde qui exclu-rait les 200 entreprises les plus fortement émettrices de CO2 réduirait son empreinte carbone d’environ 35%. Cette réduction découlant uniquement de la sélection de titres, la pondération sectorielle du portefeuille demeurerait inchangée, ce qui signifie que son profil de risque/rende-ment resterait quasiment inchangé à celui de l’indice MSCI Monde.

Le marché de l’investissement d’impact gagne chaque année du terrain. Les investisseurs sont toujours plus nombreux à rechercher des solutions qui allient rendements attrayants et impact positif et quantifiable sur la société et l’environnement.

90

Page 2: investnews Guide 2016 des Gérants de Patrimoine_RobecoSAM _FR

F I N A N C E D U R A B L E

DE L’IMPACT VIA LES ACTIONS ET LES OBLIGATIONS Par le passé, l’investissement d’impact s’effectuait pour l’es-sentiel au travers de prises de participations limitées et non cotées dans des entreprises à but social ou dans des projets écologiques. Son influence était donc limitée. Pour qu’elle s’étende, il est essentiel qu’il évolue et devienne accessible à un large public. Or, compte tenu de l’ampleur des dépenses annuelles en énergies propres que l’AIE juge nécessaires d’ici 2050, il est probable que l’investissement d’impact touchera de plus en plus d’investisseurs. Pour le mettre en œuvre dans les portefeuilles actions comme dans les portefeuilles obligataires, nous avons donc développé une solution concrète qui évalue l’impact environnemental des entreprises. Aboutissant à un rapport d’impact, elle met immédiatement en évidence les conséquences écologiques de chaque dollar investi (cf.graphique).

20% D’IMPACT SUPPLÉMENTAIRE GRÂCE AUX LEADERS

Depuis 1999, nous offrons aux investisseurs la possibilité d’accéder aux entreprises les plus durables sur tous les segments et marchés. Le développement de stratégies d’investissement durables a permis d’obtenir des perfor-mances corrigées du risque supérieures à celles de l’indice actions monde. De plus, en excluant certaines entreprises de l’univers d’investissement et en privilégiant simultané-ment les meilleurs élèves en matière de durabilité, l’impact d’un portefeuille élaboré dans le respect des quatre critères environnementaux présentés dans le graphique ci-dessus, peut être accru de 20%.

DE L’ÉNERGIE INTELLIGENTE AUX INDICES Dans le secteur de l’énergie intelligente, les entreprises qui proposent des solutions prometteuses ne manquent pas, qu’elles exercent leur activité dans le domaine des énergies renouvelables, de la production d’énergie décentralisée ou de l’efficacité énergétique. Pour accélérer la transition vers un monde décarbonisé, il est possible de recourir à des solutions indi-cielles. Avec son partenaire historique, S&P Dow Jones, RobecoSAM a récemment lancé deux nouvelles familles d’indices exempts de combustibles fossiles: ils investissent donc exclusivement dans des entreprises qui ont renoncé

à ce type de combustibles. Plusieurs sociétés de services financiers ont d’ores et déjà lancé des stratégies d’investis-sement passives sur ces indices «fossil fuel free».

A VOUS DE GÉNÉRER DE L’IMPACT! Opter pour un investis-sement social et écologique comporte de nombreux avan-tages en termes de risques et d’opportunités. Et cela ne signifie pas pour autant devoir renoncer aux performances des investissements traditionnels. C’est tout le contraire, parce que les engagements pris lors de la COP21 incite-ront les entreprises à réduire au maximum leurs émissions de carbone.

DANIEL WILD

Daniel Wild, PhD, est responsable de la R&D sur l’investissement durable et membre du Comité exécutif de RobecoSAM. Après un postdoctorat à Stanford, il a travaillé pour le cabinet de conseil et d’ingénierie Ernst Basler + Partners Ltd. De 2004 à 2006, Daniel a occupé le poste de responsable du programme de financement des infrastructures du Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO), où il a géré des projets d’infrastructures en Macédoine, au Kosovo, en Pologne et au Vietnam.

94,0 401,9 1’011,3 8,0

258,2 4,756,0 538,2

[t/Mio USD]

Production de déchetsConsommation d’eauConsommation d’énergie Émissions de gaz

à effet de serre Scope 1+2

[t éqCO2/Mio USD] [MWh/Mio USD] [m3/Mio USD]

Portefeuille modèle d’investissement d’impact Indice MSCI Monde Développé

94.0 401.9 1’011.3 8.0

258.2 4.756.0 538.2

[t/mUSD]

AbfallerzeugungWasserverbrauchEnergieverbrauchTreibhausgasemissionenScope 1 + 2

[t CO2-eg/mUSD] [MWh/mUSD] [m3/mUSD]

Impact Portfolio ModellMSCI World Developed

IMPACT PAR MILLION DE DOLLARS INVESTI

91

La durabilité en un clin d’œilLes données qui servent de base à l’outil de suivi de l’impact environnemental (Environmental Impact Monitoring Tool) ou à la stratégie actions «RobecoSAM Sustainable Global» sont issues de l’évaluation de la durabilité des entreprises (Corporate Sustainability Assessment). Pour réaliser cette analyse annuelle, nos spécialistes sont en contact avec les 4’000 plus grandes entreprises du monde. Grâce à cette proximité et à la qualité des données récoltées, RobecoSAM a constitué ces quinze dernières années l’une des plus grandes bases de données consacrée aux aspects du développement durable qui ont un impact financier mesurable. Cette base de données permet ainsi d’iden-tifier rapidement les entreprises les plus innovantes et durables, où qu’elles se trouvent sur la planète.