Finance Islamique
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 1
Lorsque le concept de banque islamique avec ses valeurs thiques a vu le jour, le monde
financier ny a pas cru. Tout le monde se demandait ce que les valeurs ou lthique avait avoir
avec la finance. Cependant, les attitudes sont entrain de changer et le concept de banque
islamique gagne du terrain chaque jour.
Depuis ses dbuts, datant de 1975, la finance islamique connat une croissance
remarquable. En effet, lpoque, on ne dnombrait quune seule institution financire
islamique (IFI) alors quon en dnombre environ 300 aujourdhui. Par ailleurs, selon les
dernires estimations, les actifs islamiques reprsenteraient une masse denviron 500 milliards
USD (Standards & Poors, 2007) dont une grande partie proviendrait du Moyen Orient.
Deux raisons majeures expliquent ce succs. Premirement, laugmentation du prix des
hydrocarbures a gnr des excdents de liquidits dans la rgion du Golfe persique.
Deuximement, le choc du 11 septembre 2001 a cr une sorte de scission entre lOccident et
les communauts musulmanes travers le monde. Cette situation aurait engendr un regain
religieux permettant aux institutions financires islamiques de saccaparer cette clientle.
Les produits financiers islamiques sont destins aux investisseurs dsireux dobir aux
lois de la charia qui rgissent la vie quotidienne des musulmans. Ces lois interdisent de verser
ou de percevoir un intrt fixe et prohibent linvestissement dans des secteurs comme le
tabac, lalcool et larmement. Le principe consiste relier le rendement du contrat islamique
la productivit et la rentabilit du projet, pour assurer une rpartition quitable de la
richesse. Il est galement fond sur la thorie du partage des pertes et profits.
Les institutions financires islamiques proposent des gammes de plus en plus diversifies
des produits pour rpondre la forte demande du grand nombre de musulmans qui
recherchent des produits conformes leurs valeurs islamiques. Le caractre comptitif de ces
produits attire les investisseurs musulmans et autres.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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Pour le Maroc, qui avait dvelopp et rglement son secteur bancaire et financier pour
contenir les changements plantaires dans ce domaine et saligner aux standards
internationaux en la matire, une telle russite ne peut que linciter revoir sa politique
financire et le pousser rechercher une issue pour sadapter aux nouveaux besoins du public.
Le feu vert donn par la Banque Centrale Marocaine (banque AL Maghreb) aux
tablissements de crdit pour prsenter au public les trois produits : Ijara, Moucharaka et
Mourabaha, est intervenu le 13 septembre 2007.
Attijariwafa Bank premier groupe bancaire et financier du Maghreb et septime au
niveau africain) a t la premire banque marocaine a lancer les produits alternatifs avec la
proposition de deux formules de financement de biens immobiliers : Miftha Al Kheir et
Miftah Al Fath bases respectivement sur le principe de la Mourabaha et Ijar wa
Iqtina . Et plusieurs autres banques marocaines sy sont mises aussi.
La commercialisation de ses produits nest pas faite sous le nom produits islamiques
mais sous lappellation "Produits alternatifs" avec la mention conformes aux rgles de la
charia . Ceci montre, non seulement que les enjeux ne sont pas uniquement financiers, mais
aussi la prudence de la banque centrale du royaume, qui a mis sur le march seulement trois
produis de toute la panoplie islamique existante.
Malgr cette offre, ces produits alternatifs nont pas connu le succs attendus et cela
cause de plusieurs barrires qui ont frein davantage le dveloppement des produits
islamiques dans un pays tel que le Maroc.
Ce projet que nous proposons, intitul les produits financiers alternatifs : cas Dar
Assafaa essayera de dvoiler les vrais enjeux de la commercialisation de ces produits au
Maroc, travers une dmarche en deux parties.
La premire partie, portera le titre Approche thorique des produits financiers
alternatifs, et traitera les concepts et les principes gnraux des transactions commerciales en
Islam, ainsi que ses diffrents types, ensuite louverture du secteur bancaire marocain sur les
produits islamiques appels alternatifs, et on va conclure cette partie par les diffrentes
stratgies marketing de la finance islamique.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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La seconde partie, sous le titre Stratgie de la commercialisation des produits financiers
alternatifs et les perspectives de leurs dveloppements au Maroc : cas DAR ASSAFAA ,
quant elle, sera consacre la recension des principaux freins qui nont pas permis ces
produits de se dvelopper en nous inspirant du cas de cette socit de financement pionnire
qui sest spcialise dans la commercialisation de ces produits financiers.
Nous proposons ici de rpondre aux questions suivantes:
Quels sont les facteurs qui bloquent la commercialisation des produits alternatifs au
Maroc ?
Est ce que la finance alternative pourra-t-elle se faire une place de choix au Maroc ?
Quelles sont les mesures ncessaires pour un vrai succs de ces produits au Maroc?
La rponse toutes ces questions sera aborde en nous basant la fois sur des enqutes
auprs de la clientle potentielle de cette socit et des entretiens avec deux grands dfenseurs
de ces produits financiers aussi bien sur le plan thorique, en leurs qualits de professeurs de
finance, que sur le plan pratique en leurs qualits de parlementaires ayant dpos devant la
parlement un projet de loi relatif aux banques islamiques au Maroc, en loccurrence Monsieur
Lahcen Daoudi et Monsieur Najib Boulif.
Leurs avis respectifs nous permettront de dresser un tat des lieux des produits financiers
alternatifs, ainsi que les freins leur commercialisation et les perspectives de leur
dveloppement.
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Partie
prliminaire :
Approche thorique des
Produits Financiers
Alternatifs
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Introduction de la premire partie
Cette partie de notre projet sefforce de prsenter,suivant une approche thorique, les principes destransactions commerciales en Islam, et danalyser laconception croise des deux systmes financiers,islamiques et classiques. Par la suite, on va traiterlouverture du secteur bancaire marocain sur lesproduits islamiques appels alternatifs. Et on vaconclure cette partie par les diffrentes stratgiesMarketing des produits financiers alternatifs.
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Chapitre I : place des produits financiers alternatifs dans le cadre de la
finance islamique
La finance islamique se dveloppe tonnamment vite. Depuis ses dbuts, il y a une
trentaine danne, le nombre dinstitutions financires islamiques dans le monde est pass
dune seule en 1975 plus de 300 aujourdhui dans plus de 75 pays. Les activits de cette
finance, sont aujourdhui en forte croissance et en pleine diversification. En effet, la finance
islamique a russi, sadapter la nouvelle re, en se rfrant aux diffrents prceptes de la
charia qui est le code de conduite de tout musulman en tout lieu et toute poque.
Et cest pour cette raison que nous prsenterons de manires scindes, les fondements et
les instruments de la finance islamique afin de les implanter dans le systme financier
marocain.
I. Les fondements de la finance islamique, origines et contexte historique.
La Finance islamique est fonde sur linterdiction par l'Islam de l'usure, appele en arabe
"Riba". Il ne s'agit pas seulement de l'usure au sens usuel du terme que nous lui connaissons,
mais aussi de l'application toute forme de financement d'un taux d'intrt prdtermin et
fixe, quel qu'il soit, si bien que, dans la religion musulmane.
1. Le contexte historique de la finance islamique :
La premire banque a t cre en Egypte en 1963 Ghamr Saving Bank dans le village
de Mit Ghamir. Cette initiative, engage par un conomiste sappelle AHMED AL -
NAGGAR . En 1975, on assistait un vritable lancement avec la cration de Banque
Islamique de Duba. Ce ft une initiative populaire qui a t suivie par la cration de la
Banque Islamique de Dveloppement Jedda, tablissement international, groupant les pays
membres de lorganisation de la confrence islamique1. Ces banques ont longtemps eu pour
raison dtre lmergence dune demande latente, par le dveloppement et la promotion de
nouveaux moyens de financements en conformit avec la charia.
1 Jusquen avril 1999, la banque compte 53 pays membres contre 22 membres sa cration en 1975.
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Quelques autres banques islamiques virent le jour durant la dcennie 70 qui ne sest pas
acheve, sans la cration du premier groupe financier islamique " DAR AL MAL AL ISLAMI "en
suisse, qui est une socit holding2, traitant avec 22 banques, et socits diverses. Le second
groupe islamique "AL BARAKA " voit le jour en 1983. Cette dcennie voit sacclrer le rythme
de cration des banques islamiques dans les pays suivants : Kowet, Bahren, Qatar, Jordanie,
Arabe Saoudite.la volont de plier la vie des affaires aux disciplines a gagn durant cette
dcennie la Malaisie, le Bangladesh, les Philippines, lAngleterre, le Luxembourg, le
Danemark, on voit natre galement pendant cette dcennie les premiers guichets
doprations bancaires islamiques ouverts au sein de banques traditionnelles. Cest le cas De
Bank MISR et la banque nationale de dveloppement en Egypte, et aussi dautres banques ou
caisses aux Etats Unis, Vienne, et en Suisse.
Dans dautres pays comme lIran, Pakistan et Soudan, le systme financier est
entirement islamique. Par contre les deux systmes coexistent en Kowet, Qatar, mirats
arabes unis (EAU) et Bahren.
En Aot 1983, une loi ft promulgue en Iran, interdisant expressment aux banques de
percevoir ou de verser des intrts, et prcise les conditions applicables aux dpts qui leur
sont confis. Au Pakistan, toute la lgislation bancaire a t remodele. La banque centrale
Pakistanaise elle-mme a t remanie et insiste sur le modle islamique.
Enfin, le Maghreb se voit doter de banques islamiques ds 1984, date de la cration
de " BEIT ETTAMOUIL SAOUDI TOUNSI " qui a t cre avec des fonds Tunisiens (la Rpublique
Tunisienne et lOffice National de Scurit Sociale de Tunis) et saoudiens (Al Baraka Bank),
ayant pour but dencourager les investissements arabes et islamiques et de dvelopper les
relations socio conomiques entre ces pays. Suivie de la cration de la " BADOR " en
Mauritanie. En 1991, cette anne qui a t date par la cration de Banque " Al Baraka " en
Algrie. Suivie par la cration de la banque tunisienne " NOOR " en 2008.
2 Est une socit ayant pour vocation de regrouper des participations dans diverses socits et d'en assurer l'unit de direction.
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Ces banques ont connu une prosprit remarquable depuis leur cration. Lintrt que
manifeste la population musulmane lgard de ces banques a pouss la prolifration de
plusieurs siges et agences. En effet, laccueil de cette population sest concrtis par une
augmentation croissante des dpts. titre dexemple, entre 1979 et 1984, la banque
islamique de Bahren enregistra une augmentation des dpts de plus de 1020%. Les dpts
dans la banque islamique de Duba affichrent galement plus de 500% de croissance.
Au Maroc, Aprs avoir rejet plusieurs demandes dinstallation de banques islamiques
sur le territoire marocain, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib (banque centrale du
Royaume du Maroc), a annonc le 23 mars 2007 ladoption dune recommandation relative
aux modes de financement alternatifs en vue de leur commercialisation par les tablissements
de crdit.
2. Les principes fondamentaux de la finance islamique.
LIslam, la fois religion et communaut, recouvre aussi bien les aspects spirituels que
les aspects temporels de la vie humaine. Le coran, source par excellence du Droit Musulman,
en mme temps quil indique les obligations spirituelles de lhomme telles que, la Prire, la
Zakat, traite aussi les aspects de la vie conomique que ses aspects soient relatifs la
thsaurisation, linvestissement, aux dpenses ou lpargne.
LIslam a tabli des rgles morales autour de lacte commercial ou financier et
gnralement autour de lensemble des types de transactions qui ne doivent pas tre interdites
par la loi islamique, c'est--dire quils doivent respecter les prceptes de la charia.
Dans ce sens, on peut dire que la finance islamique sarticule sur les principes suivants :
Linterdiction du prt intrt3, considr comme de lusure4 (Riba) :
Pour lIslam, le prt intrt est strictement interdit. Le mot Riba ou intrt
dsigne, au sein dune transaction, tout surplus ou avantage sans quivalent de service. Le
prteur, plac dans une position de force par rapport lemprunteur sappuie sur la difficult
de ce dernier pour senrichir sans fournir le moindre effort. Ceci est aussi loin que possible de
la justice, la fraternit et la gnrosit qui prsentent des principes fondamentaux de lIslam.
3 Lintrt est la somme que le dbiteur paie au crancier en rmunration de lusage de largent prt, selon le petit Larousse. 4 Lusure quant elle est intrt peru au-del du taux licite, dlit commis par celui qui prte de largent un taux dintrt excessif, selon le petit Larousse.
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La prohibition du Riba, plus particulirement dans sa dimension dusure, comme nous
lentendons, est inscrite dans plusieurs versets relatifs la question du "Riba". Aussi,
pouvons-nous lire : "ce que vous donnez comme usure pour accrotre les biens des
hommes, ne croitra pas chez dieu. "5. "Ceux qui mangent lusure ne se lveront (le jour
de rsurrection), que comme ceux que le dmon agite"6. "Dieu a permis la vente et a
interdit lusure7. Cette attitude de lislam, converge avec celle de toutes les religions. Aussi
bien le christianisme que le judasme interdisent le prt intrt.8
Et on peut distinguer deux types de Riba :
Riba al Fadl : est une vente ou change d'un bien contre un autre de mme nature avec
un surplus. Le Prophte (sur lui la paix) a dit : "De l'or contre de l'or, de l'argent contre de
l'argent, du bl contre du bl, de l'orge contre de l'orge, des dattes sches contre des dattes
sches, du sel contre du sel : quantit gale contre quantit gale, main main. Celui qui
donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l'intrt"9.
Riba an- nasah ( terme) : est une somme paye pour l'usage de capitaux emprunts
ou en contrepartie d'un rchelonnement dans le paiement d'une dette. C'est dire une
personne donne un crdit quelqu'un, et ce dernier doit lui rembourse plus tard la somme
avec un surplus: c'est dire que le dlai accord pour le paiement du crdit est factur.
L'interdiction des transactions portant sur des lments prohibs :
Avant de s'engager dans un contrat (commercial ou autre), le musulman doit s'assurer que
l'objet de celui-ci est licite et ne s'oppose pas ses impratifs moraux et religieux.
L'interdiction du Gharar 10 :
En toute chose, le musulman doit se garder d'adopter une attitude ou de faire quelque
chose qui aurait pour consquence d'entraner des tensions et des conflits au sein de la socit.
5 Sourate ARROUM verset 39. 6 Sourate AL BAQARA verset 275. 7 Sourate AL BAQARA verset 275. 8 Malika kettani Une banque originale : la banque islamique page : 11 9 Rapport par Muslim, n 1584. 10 Gharar : incertitude. Le Gharar est un concept complexe qui recouvre certains types dincertitudes ou dimprvus .
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C 'est justement pour cette raison que, dans les affaires et le commerce, il ne lui est pas
permis de conclure un Bay'ou el Gharar, c'est--dire une transaction qui renferme un flou non
ngligeable au niveau dun des biens changs et/ou qui prsentent en soi un caractre
hasardeux et incertain. C'est le cas notamment :
- Lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas dtermine de faon prcise.
- Lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fix de
faon claire.
- Lorsque la transaction porte sur une marchandise dtermine que le vendeur ne
possde pas encore.
- Lorsque le transfert de proprit est conditionn un vnement hasardeux.11
Lencouragement de la participation aux bnfices et aux pertes dans les investissements :
Linterdiction par le Droit Musulman de tout rendement fixe du capital, ne veut pas dire
que le capital ne doit pas tre rmunr. La formule de rechange au taux dintrt fixe est la
participation aux profits et le partage des pertes.
La notion de base est celle du risque. Le crancier, dont les fonds sont utiliss des fins
dinvestissements, doit tirer une partie approprie des bnfices, plutt que le montant
prtabli de revenus que reprsentent les intrts. Et si lentreprise subit des pertes, il doit
galement assumer ces pertes ; mais en aucun cas, le dtenteur du capital argent ne doit
sassurer des bnfices sans risques, en prtant simplement ses fonds. Cest l une application
de la rgle idaliste dgalit et de justice entre les contractants.
La Finance Islamique est souvent qualifie de participative , partir du
fonctionnement des contrats de participation, elle a mis en place un systme bas sur le
Partage des Pertes et des Profits (appel communment le principe des 3P ). Ce systme
permet dassocier le capital financier au capital humain, et exige que la participation doit tre
fix dans une proportion et non par un bnfice la signature du contrat.
Plus concrtement, un investisseur doit confier ses fonds un entrepreneur avec qui il
partagera les bnfices en fonction de la performance de lactif sous-jacent, il devra
11 Edition spciale : Comprendre la finance islamique Avril 2008-Rabouth thniy 1429.
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galement partager toute perte ventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci nest pas due une
ngligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client dune banque Islamique a
pratiquement un statut dactionnaire dans les investissements lis ses contrats et son revenu
prend la forme de dividende12
.
La condamnation de la thsaurisation13 :
Elle est la consquence de lide qui constitue le support de la thorie conomique du
Droit Musulman, savoir que toutes les richesses appartiennent Dieu et doivent tre
utilises par ses crateurs, conformment ses prceptes. Il est donc interdit dimmobiliser
des richesses. Dans le coran, il est dit : A ceux qui thsaurisent or et argent, sans les
dpenser dans la voie de Dieu, fait lannonce dun supplice douloureux. Un jour, ces mtaux
rendus incandescents un feu de lenfer, leur seront appliqus sur leurs fronts, leurs flancs, et
leurs dos- et on leur dira- voici ce que vous amassiez, pour vous-mme, savourez donc ce que
vous avez thsaurise 14
.
Il est aussi interdit de dilapider les richesses. Ceux qui gaspillent les richesses- dit le
coran-, sont les frres de Satan 15
. Les richesses doivent circuler continuellement dans le
cadre du licite pour assurer le bien-tre de la socit et doivent tre valorises par le
travail16
.
Linterdiction du Maysir et du Qimar :
Linterdiction du Maysir et du Qimar est explicitement cite dans le Coran :
O vous qui avez cru ! Le vin, la divination par les entrailles des victimes ainsi que le tirage
au sort (jeu de hasard : Maysir) ne sont quun acte impur de ce que fait Satan. vitez-le !....Le
diable ne cherche qu introduire parmi vous les germes de la discorde par lanimosit et par
la haine travers le vin et le jeu (de hasard) et vous dtourner de linvocation de Dieu et de
la prire. Allez vous donc y mettre fin ? 17.
12 Malika KETTANI Une banque originale : la banque islamique page : 13 13 La thsaurisation est le fait de conserver son argent sans le faire fructifier. C'est une forme d'pargne. Cela ne fait donc pas circuler l'argent
et donc cela ne stimule pas l'conomie. Source : http://www.becompta.be/modules/dictionnaire/41-comptable-thesaurisation.html. 14 Sourate ATTAWBA verset 34. 15 Sourate AL ISRAE verset 27. 16 Malika kettani Une banque originale : la banque islamique page : 12 17 Sourate 5, versets 90 et 91.
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Le Maysir tait un jeu de hasard, il vient de ladjectif arabe Yasr qui veut dire facile :
avant l'avnement de lIslam, les arabes considraient ces jeux comme moyen facile de gagner
largent
Le Qimar et le Maysir se dfinissent comme toute forme de contrat dans lequel le droit
des parties contractantes dpend d'un vnement alatoire. C'est notamment ce principe que
l'on trouve dans les jeux de hasard et les pariages avec mise.
3. Comparaison des institutions financires islamiques et classiques :
Lactivit dans les secteurs financiers et bancaires, comme toute autre activit
conomique, a aujourdhui un rle jouer dans la socit qui va bien au-del dun simple
commerce.
Cest ainsi que les institutions financires et bancaires, pour sadapter la nouvelle re,
on t acules mettre en place des mcanismes de plus en plus sophistiqus et mieux adapts
la nouvelle structure conomique et sociale. Des nouveaux concepts financiers, ne
dpondant plus de la finalit de profit, mais qui intgrent des principes spirituels ou thiques
forts, commencent se dvelopper.
Alors qui est ce qui diffre les institutions financires islamiques de celles classiques ?
a. Les institutions financires islamiques
Lconomie islamique dsigne la pratique de lconomie en accord avec les principes de
la doctrine islamique. Elle a t conue au dbut du vingtime sicle pour faire face aux
idologies communistes et capitalistes, et avait pour but de librer les conomies des pays
musulmans du poids de lexploitation et de loppression des forces coloniales. Comme toute
thorie conomique, lconomie Islamique aspire atteindre un idal de socit o les besoins
humains fondamentaux sont satisfaits, o les ressources sont utilises de manire optimale et
o les richesses sont partages quitablement pour toucher toutes les classes sociales.
Les institutions financire islamiques contemporaines se caractrisent par lintervention
directe dans les transactions finances par elles mmes et le respect de la charia. La
rmunration quelles peroivent se justifie par leur qualit de copropritaires, aux rsultats
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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des projets financs (pertes ou profits). Ainsi, les institutions sassocient systmatiquement
avec leurs clients dans des oprations rentables plutt que de leur prter ses fonds. Laccent
mis sur la prise de participation affecte la nature mme des techniques bancaires utilises et
implique lexistence essentielle dun service, spcialis, charg de lvaluation des projets.
Il ya deux principales dmarches (Malaisie, et Ymen), les banques islamiques doivent
tre soumises un rgime de contrle et de rglementation par la banque centrale entirement
diffrent de celui qui appliqu aux banques classiques. La seconde reconnait le caractre
particulier des activits bancaires islamiques, mais prfre les placer sous le mme rgime de
contrle et de rglementation de la banque centrale comme pour les banques classiques, avec
de lgres modifications et des lignes directrices spciales qui sont gnralement officialises
par des circulaires de la banque centrale (Bahren, Qatar).
b. Les institutions financires classiques
Les banques traditionnelles collectent les fonds et les utilisent dans des oprations de
crdit. Elles fixent pour les emprunteurs un taux dintrt suprieur celui des dposants, et
tirent leurs revenus de la diffrence entre intrts dbiteurs et crditeurs. Ces institutions
transforment galement pour leur propre compte, les dpts court et moyen terme des
clients, en crdit moyen et long terme, en tirent des revenus de cette transformation.18
Les banques sont soumises, selon les rglementations spcifiques chaque pays,
lautorit de diffrents organismes de tutelle et de rgulation. En gnral, ces tablissements
sont organiss selon un systme pyramidal dont la rglementation bancaire et financire est
place sous la responsabilit de la Banque centrale du pays, les comits qui travaillent sous sa
responsabilit et les autorits des marchs financiers tels que lAMF (Autorit des Marchs
Financiers) pour la France et la SEC (Securities and Exchange Commission) aux Etats-Unis.
Les tablissements classiques mettent la disposition de leur clientle travers des
rseaux dagences et des services diversifis en constante rnovation.
Ces produits et services sont offerts, suivant le statut de ltablissement,19 aussi bien aux
entreprises quaux particuliers. Ils nont pas dappellations identiques, puisquils diffrent
18 Malika KETTANI: une banque originale la banque islamique page 108. 19 Banque de dpt (banque de dtail ou banque daffaires), banque dinvestissement, banque de dtail (mutualiste, commerciale ou mixte), banque spcialiseetc.
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dun tablissement lautre. Nanmoins les principes restent, en gnral, les mmes, malgr
quelques diffrentiations quon peut remarquer en immigrant travers les tablissements, les
pays ou les continents.
Laccs aux produits et services demande, gnralement, seulement un engagement et
des garanties de la part du client. Ils peuvent concerner le financement, les dpts et les
pargnes et dautres produits et services.
c. La comparaison entre les institutions financires islamiques et les institutions
classiques :
Les institutions financires islamiques ont t cres comme une alternative aux
institutions classiques ou conventionnelles, pour offrir des oprations dinvestissement, de
financement ou de commerce compatible avec la charia.
Comparaison des caractristiques
Les institutions financires islamiques ont des aspects trs spcifiques par rapport leurs
homologues classiques, au niveau de lorganisation et de la gestion. Aussi, la finance
islamique repose sur des principes diffrents de ceux adopts par sa concurrente classique o
les taux dintrt flottent selon des conditions purement conomiques. Donc, la diffrence
du systme classique, la finance islamique se base sur des principes qui concernent,
notamment, linterdiction de lusure, lencouragement de la participation aux bnfices et aux
pertes dans les investissements, la condamnation de la thsaurisation et la valorisation du
travail.
Les principes qui rgissent le fonctionnement dun systme conomique islamique sont
diffrents de lesprit des systmes conventionnels. En effet, le systme Islamique se distingue
principalement par ses dimensions morale et religieuse dans la dfinition des problmes
conomiques, ce qui implique que les agents conomiques ne doivent pas considrer la
profitabilit comme lunique ni le principal critre de prise de dcision.
En consquence, un systme financier islamique, tout en intgrant des objectifs de
rentabilit et defficacit, se doit de respecter lensemble des principes thiques de la charia.
Ainsi dautre paramtres sont prendre en compte lors de toute valuation conomique, ceux-
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ci comprennent des objectifs tels que la fraternit humaine, la justice socio-conomique, la
paix mentale, le bonheur, la famille, ou encore lharmonie sociale.
Parmi les reproches au systme classique, linsuffisance de limplication de ces
tablissements dans les activits de leurs clients. Cest ce qui donne une avance aux
institutions classiques qui sattachent au partenariat entre les parties, au caractre quitable
des contrats, la relation entre financement et productivit de linvestissement, au partage des
risques et surtout lhonntet dans la relation commerciale.
Comparaison des produits financiers :
La plus part des produits financiers islamiques se retrouvent dans la liste de leurs
homologues classiques avec, tout de mme, un vernissage de conformit la charia. Le
tableau ci-aprs donne quelques correspondances entre ces produits.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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Tableau 1 : la correspondance entre les produits financiers islamiques et leurs homologues
classiques.
Lappellation islamique
Objet Lappellation classique
Objet
Mourabaha et Qard Hassan
Prt sans intrt court terme avec marge bancaire prtablie (intermdiation).
Micro-crdit
Activit sinscrivant en rupture avec les modalits et procdures rgissant les crdits bancaires.
Ijara
Achat dun actif par la banque puis location son client avec promesse de vente terme.
Crdit-bail
Option d'achat permet au client de devenir propritaire du matriel.
As-salam ou Baymuajjal
Achat dun actif par la banque puis sa revente terme son client (paiement diffr).
Vente terme ou forward
Il sagit dun accord de vendre un actif un prix et une date future prciss dans le contrat.
Moudaraba
Financement dun projet par la banque avec partage des pertes et profits selon un ratio prtabli.
Capital-investissement
Activit financire consistant pour un investisseur entrer au capital de socits qui ont besoin de capitaux propres.
Moucharaka
Cofinancement par la banque et le client avec partage des pertes et profits selon un ratio prtabli.
Capital-investissement
Sukuk
Emprunt obligataire adoss un contrat de crdit-bail
Emprunt
obligataire
Contrat par lequel une personne morale reoit en prt une certaine somme dargent de la part des souscripteurs des titres obligataires quelle a mis.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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II. Les principaux instruments de la Finance Islamique
Lensemble de la pratique de la finance islamique repose sur des modes de financement
et de placement qui ne font pas intervenir le paiement dintrt. Dune manire gnrale, ils
sappliquent des oprations dinvestissement, dachat de marchandises, de services ou
dactifs immobiliss. Et chacune de ces oprations fait lobjet dun contrat entre la banque et
lemprunteur.
1. Les types de produits de financements
Les banques islamiques assurent le financement en utilisant deux mthodes principales.
La premire mthode sapplique aux oprations de participation aux profits et aux pertes
en faisant intervenir la Moucharaka et la Moudaraba. Dans ce cas, la rmunration nest pas
fixe lavance et dpend des rsultats raliss en aval de lopration de financement.
La seconde sapplique aux oprations de vente de marchandises ou de services crdit et
conduit donc un endettement de la partie qui achte ces biens et services. Elle fait intervenir
un certain nombre de modes de financement tels que la Mourabaha, lIjara, le Salam, et
lIstisnaa. La rmunration de la banque dans ces cas est une partie du prix de vente.
Thoriquement, il y a un grand nombre de modes de financement islamiques. Nous nous
limiterons dcrire les principaux modes utiliss par les banques islamiques tout en prcisant
que la porte reste ouverte pour le dveloppement de nouvelles formules de financement
pourvu quelles soient conformes aux rgles de la charia.
A. Les modes de financement participatifs
Dans ce cadre les banques islamiques, mettent la disposition du public une panoplie de
produits financiers islamiques, destins aux clients dsireux dobir la charia.
Les produits disponibles sur le march et les plus connus sont :
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 18
a. Moucharaka
Dfinition :
Le contrat de Moucharaka se dfinit de manire gnrale comme une joint-venture entre
une banque et son client, lesquels constituent ensemble une socit. Les deux parties
souscrivent ainsi au capital de cette socit et participent aux pertes hauteur de leur
participation et aux profits selon un prorata prdtermin. Il est assimil au Capital Risque.
On distingue deux types de contrats :
- La Moucharaka Tabita (fixe) : Ltablissement de crdit et le client demeurent
partenaires au sein de la socit jusqu lexpiration du contrat.
- La Moucharaka Moutanakissa (dgressive) : Ltablissement de crdit se retire de la
socit au fur et mesure de lavancement du projet financ.
Caractristiques de ce produit :
La Moucharaka en tant que mode de financement est base sur la rpartition des risques
entre les associs. Elle est constitue des socits de capitaux la recherche de nouvelles
formules de prise de participation. Cette dernire ne peut tre prise que dans des socits de
capitaux : Socit Anonyme (SA), Socit Responsabilit Limite (SARL), Socit en
Commandite par Action (SCA), et la Socit Anonyme Simplifie (SAS).
Ainsi, la banque islamique ne peut financer seule le projet. En effet, un ou plusieurs
partenaires peuvent galement faire un apport en numraire ou en nature, et ce, la diffrence
du contrat de Moudaraba o la banque finance seule le projet.
Conditions de validit de ce produit :
Pour que ce produit tre valide, il faut que ces conditions tre exigibles :
- Lapport de chaque partie doit tre disponible au moment de la ralisation de
lopration.
- Chacune des deux parties doit accepter le principe de la participation aux pertes et
profits de lentreprise finance. Toute convention visant garantir lune des parties la
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 19
rcupration de son concours indpendamment des rsultats de lopration est nulle et
non avenue. cet gard, la Banque na le droit de rclamer le remboursement de son
apport que dans les cas de violation par son partenaire dune clause quelconque du
contrat Moucharaka, de ngligences graves dans la gestion de laffaire (par rfrence
aux rgles usites en la matire), et des cas de mauvaise foi, dissimulation, abus de
confiance et autres actes similaires.
- La cl de rpartition des bnfices entre les deux parties doit tre explicitement arrte
lors de la conclusion du contrat afin dviter toute cause de litige.
- Le partage des profits ne peut avoir lieu quaprs ralisation effective des bnfices.
Des avances peuvent tre nanmoins prleves dun commun accord entre les parties
concernes, charge de rgularisation la clture de la Moucharaka ou de lexercice
selon le cas).
- Les biens et prestations, objet de la Moucharaka, doivent tre conformes aux
prescriptions de lIslam (licites).
Avantages de ce produit :
Le produit Moucharaka prsente les avantages suivants :
La nouveaut : La Moucharaka constitue une vraie innovation, permettant certaines
entreprises de trouver des modes de financements conformes leur thique.
Le financement tout moment : La Moucharaka est un mode de financement possible
tout moment du cycle de vie de lentreprise, aussi bien pour ce qui est de la cration, du
dveloppement, de laugmentation de capital, et de lacquisition ou la rnovation des
quipements.
La contribution au dveloppement conomique : La Moucharaka permet dtablir un
vritable partenariat dun autre type de banque.
La transparence : Les parties du contrat Moucharaka participent aux pertes hauteur de
leur participation et aux profits selon un prorata prdtermin.
Le produit Moucharaka , en tant quun mode de financement qui se base sur le
principe de la rpartition des bnfices et des pertes entre la banque et le client, il prsente
plusieurs avantages pour les deux parties :
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 20
Pour la Banque :
On distingue :
Le libre choix : Selon les cas, la banque peut notamment souscrire des actions ordinaires,
des actions dividende prioritaire ou assorties de bon de souscription dactions.
Crneau de placement : La Moucharaka offre la banque des opportunits de placement
long et moyen terme de ses ressources.
Source de revenus : La Moucharaka constitue, pour la banque, une source de revenus
rguliers assurant ses actionnaires un taux de rmunration assez intressant.
Pour le client :
Le produit Moucharaka prsente plusieurs avantages pour le client tels que :
La ralisation de projet : La Moucharaka permet toute entreprise de raliser ses ambitions
tout en accdant une nouvelle formule de financement.
Le partage des pertes subies : En cas de rsultat dficitaire, la banque ne peut prtendre
une quelconque rmunration, et est tenue dassumer sa quote part dans la perte en sa
qualit dassoci.
b. Moudaraba
Dfinition :
Cest un contrat entre deux parties : le propritaire du capital (Rabb al mal) et un
entrepreneur (manager) appel Moudarib, pour investir dans une activit prdtermine qui
donne chacun une part du rsultat dtermine lors de la signature du contrat. La perte du
manager tant le cot dopportunit de sa propre force de travail qui a chou de gnrer un
surplus de revenu. En dehors du cas de violation du contrat ou dune ngligence, le manager
na pas garantir ni le capital investit, ni la ralisation dun profit. Bien que le pourvoyeur de
fonds puisse imposer, dans les termes du contrat, certaines conditions que le manager accepte
dailleurs, mais il na aucun droit de singrer dans le travail quotidien du Moudarib.
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 21
Avantages de ce produit :
En tablissant un fonds Moudaraba, la banque islamique entend rpondre un besoin
constamment exprim par sa clientle.
Les promoteurs, les artisans, les petites et moyennes entreprises trouveront dans cette
forme de financement une possibilit supplmentaire de faire valoir des innovations
inexploites ou de saisir les chances et opportunit quils peuvent identifier mais quils ne
peuvent autrement raliser, faute des ressources financires ncessaires.
La banque islamique doit viser aussi par ce produit financier encourager lesprit
dentreprise tout en valorisant lapport non financier de ceux dont le capital est incorpor en
eux-mmes : la droiture et lintgrit, la transparence et un know-how spcifique destin
satisfaire des besoins rels grce un effort continu.
Notons enfin, que ce produit Moudaraba ncessite une gestion compltement diffrente
des autres types de financement (leasing, vente temprament, Mourabaha).Il ncessite de
la part du charg daffaire une diligence et un suivi permanent 20.
B. Les modes de financement bass sur la dette :
Le mode de financement non proportionnel cest un contrat entre un financier (la banque)
et un bnficiaire par lequel les deux parties conviennent dentrer en partenariat pour
lacquisition dun bien, tel que dcrit ci-dessus, mais la condition que le financier le vende
au bnficiaire un prix convenu et selon un chancier dtermin.
a. Mourabaha (contrat de vente avec marge de bnfice)
Dfinition :
On entend par Mourabaha tout contrat par lequel un tablissement de crdit acquiert,
la demande dun client, un bien meuble ou immeuble en vue de lui revendre son cot
dacquisition plus une rmunration convenue davance.
20 Institut islamique de recherche et de formation : Introduction aux techniques islamiques de financement, premire dition, page 60.
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 22
Le terme de cette opration varie de 6 18 mois. Cet instrument de finance permet de
satisfaire les demandes des clients en ce qui concerne lacquisition des biens dquipement, de
production, de consommation, etc.
La Mourabaha peut revtir deux aspects :
- Transaction directe entre un vendeur et un acheteur.
- Transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur dordre dachat), un premier
vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermdiaire (excutant de lordre dachat).
Cette dernire formule a t retenue dans les pratiques bancaires islamiques. La Banque
intervient en qualit de premier acheteur vis vis du fournisseur et de revendeur lgard de
lacheteur donneur dordre (le client). La Banque achte la marchandise au comptant ou
crdit et la revend au comptant ou crdit son client moyennant une marge bnficiaire
convenue entre les deux parties.
Les conditions de validit de Mourabaha :
On remarque que mal interprte, cette formule peut conduire lusure condamne par l
droit musulman. Cest pour cela, elle est soumise ces conditions :
- Le prix de vente doit tre connu par les deux parties.
- Le bnfice raliser doit tre dtermin avec prcision.
- Le vendeur doit tre rellement en possession du bien lors de sa revente.
- Le prix ne doit subir aucune modification en cas de retard ou d'anticipation de paiement.
- Le consentement des parties est ncessaire.
- Le prix de revient, la marge bnficiaire de la Banque et le (s) dlai (s) de paiement
doivent tre pralablement connus et accepts par les deux parties.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 23
Les caractristiques du produit21 :
Le produit Mourabaha ou la vente avec une marge bnficiaire se caractrise par :
Cible: Mourabaha est accessible toute personne physique ou morale intresse par une
solution de financement court ou moyen terme.
Objet : Mourabaha finance les biens mobiliers et immobiliers, qui existent au moment de
la conclusion du contrat.
Assurances: On distingue :
Assurance de personne facultative: Le client a le choix de souscrire une assurance
dcs invalidit assurant le rglement des chances restant dues en cas de dcs ou
invalidit. Cette assurance permettra la protection des proches.
Assurance dommages obligatoire: La polie d'assurance dommage protgeant le bien
financ en cas de destruction total ou partielle est obligatoire.
Avantages du produit :
Mourabaha est le contrat le plus populaire et le plus utilis par les institutions
bancaires islamiques. Elle prsente diffrents avantages tels que :
- La rapidit et laccs immdiat au bien : Mourabaha est un contrat tripartite, lachat et la
revente se font simultanment. le client bnficie de la jouissance du bien ds la
signature du contrat.
- Souplesse des modalits de paiement : le client peut rgler la banque en un ou plusieurs
versements pendant une dure convenue lavance.
- Mourabaha sadapte lvolution de la situation financire du client : le client peut
rgler partiellement ou totalement tout moment le reliquat de la valeur du bien.
- La transparence du cot : Mourabaha permet au client de matriser le cot de sa
transaction : il connait lavance le prix dacquisition du bien, la rmunration de la
banque ainsi que les chances rgler.
21 Groupes Banque Populaire : Guide pratique des produits : Ijara, Moucharaka, Mourabaha
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 24
b. Ijara (crdit bail ou leasing)
Dfinition22 :
On entend par Ijara, Crdit-bail ou bien Leasing, tout contrat selon lequel un
tablissement de crdit met, titre locatif, un bien meuble ou immeuble dtermin, identifi et
proprit de cet tablissement, la disposition usage autoris par la loi.
Les contrats dIjara peuvent revtir lune des deux formes suivantes :
- Ijara sans engagement dachat par le locataire, appele Ijara tachghilia ou location
Simple.
- Ijara assortie dun engagement dacquisition ferme de la part du locataire lissue dune
priode convenue davance et lengagement ferme de la banque de lui cder ce bien lissue
de la mme priode ; il sagit alors dun contrat dit Ijara wa Iqtina.
LIjara wa Iqtina ressemble, en beaucoup de points au leasing conventionnel. Il en diffre
nanmoins par le fait que dans lIjara wa Iqtina, la promesse de vente; le transfert de proprit
est diffr mais inluctable, alors que dans le leasing la promesse de vente est unilatrale,
puisque le locataire bnficie dune option dachat.
Conditions de validit de produit Ijara :
Pour que ce produit tre conforme aux prceptes de charia, il doit remplir les conditions
suivants :
Lobjet de la location doit tre connu et accept par les deux parties.
La location doit porter sur des biens durables, cest dire non destructibles du fait de
la jouissance ou de lutilisation.
Le bien lou de mme que les accessoires ncessaires son usage, doivent tre remis
lutilisateur en tat de servir lutilisation laquelle ledit bien est destin.
La dure de location, le dlai de paiement, le montant du loyer et la priodicit doivent
tre dtermins et connus la conclusion du contrat de leasing.
22 Groupes Banque Populaire : Guide pratique des produits : Ijara, Moucharaka, Mourabaha
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 25
Le loyer peut tre pay davance, terme ou par tranches selon la convention des
parties.
Les deux parties peuvent convenir dun commun accord dune rvision du loyer, de la
dure de location et de toutes autres clauses du contrat.
La destruction ou la dgradation du bien lou dun fait indpendant de la volont de
lutilisateur nengage la responsabilit de ce dernier que sil est tabli et quil na pas
pris les mesures ncessaires pour la conservation du bien avec le soin dun bon pre de
famille.
Avantages de ce produit23 :
Le produit Ijara prsente des avantages tels que :
- La libert : Location dun bien adapt aux besoins du client ; le choix du bien est
effectu par le client lui-mme ;
- La flexibilit : Le client peut revoir la dure de location ou le montant du loyer en
commun accord avec sa banque (en fonction de la nature du bien) ;
- Souplesse : Le client peut librement sacquitter le loyer non chus pour rduire la
dure de location sil veut acheter le bien ;
- Droit de jouissance : Le client dispose du bien sa guise sans contrainte tout au long
de la dure de location ; la fin de la priode il en devient propritaire ;
- La stabilit : La banque en pourra aucun moment revoir le montant des loyers l
hausse ;
- La tranquillit : avec Ijara le client dispose de son bien et lesprit tranquille.
c. Salam (crdit bail ou leasing)
Dfinition :
Salam peut tre dfini comme un contrat de vente avec livraison diffre de la
marchandise. Ainsi, contrairement la Mourabaha, la Banque nintervient pas comme
vendeur crdit de la marchandise acquise sur commande de sa relation, mais comme
acqureur, avec paiement comptant dune marchandise qui lui sera livre terme par son
partenaire.
23 Groupes Banque Populaire : Guide pratique des produits : Ijara, Moucharaka, Mourabaha
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 26
Le contrat Salam peut tre utilis court terme, moyen terme ou long terme :
court terme, le contrat Salam sapplique parfaitement dans le domaine agraire o
la dure ne dpasse pas un an.
moyen terme, Salam convient au financement des oprations dinvestissements de
certaines entreprises de taille moyenne, dont la maturit des projets ne dpasse pas
cinq annes.
long terme, Salam permet le financement de gros projets industriels qui ne sont pas
engags qu condition dobtenir des contrats fermes dachat telles les constructions
navales et aronautiques.
Les conditions de validit de ce produit :
Le contrat de vente nest variable que si certaines conditions sont runies. Ces conditions
portent sur :
- La date exacte et le lieu de livraison doit tre spcifi dans le contrat.
- Le consentement des parties est ncessaire.
- La marchandise objet du contrat doit tre connue (en nature et qualit), quantits (en
nombre, en volume, ou en poids) et valorise (en monnaie ou en autre contrepartie en
cas de troc).
- Le dlai de livraison de la marchandise par le vendeur doit tre fix dans le contrat et
connu des deux parties.
- Le prix (ou la contrepartie) de la marchandise doit tre fix dans le contrat, connu des
deux parties et pay par l'acheteur (la Banque) comptant.
- Le lieu de livraison doit tre dtermin et connu des deux parties.
- L'acheteur peut exiger du vendeur une caution pour garantir la livraison de la
marchandise l'chance ou tout autre garantie relle ou personnelle.
- L'acheteur peut mandater le vendeur pour vendre et/ou livrer la marchandise,
l'chance, une tierce personne moyennant une commission ou sans commission. Le
vendeur est alors personnellement redevable vis vis de l'acheteur du recouvrement
du prix de vente.
- L'acheteur ne peut vendre la marchandise avant sa livraison par le vendeur. Toutefois,
il est autoris le faire par le biais d'un contrat Salam parallle.
-
Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 27
Description du processus du produit Salam:
Pour les modalits de pratique de ce type de contrat, plusieurs tapes se prsentent fin
de respecter ses principes :
1. La Banque (acheteur) passe une commande son client pour une quantit donne de
marchandises, dune valeur correspondant son besoin de financement.
2. Le client (vendeur) adresse la Banque une facture proforma24 indiquant la nature, les
quantits et le prix des marchandises commandes.
3. Les deux parties, une fois daccord sur les conditions de la transaction, signent un
contrat dAs-salam reprenant les clauses convenues (nature des marchandises,
quantits, prix, dlais et modalits de livraison et/ou de vente pour le compte de la
Banque etc...).
4. Paralllement, les deux parties signent un contrat de vente par procuration par lequel
la Banque autorise le vendeur livrer ou vendre (selon le cas) les marchandises
une tierce personne. Le vendeur sengage, sous sa pleine responsabilit recouvrer et
verser le montant de la vente la Banque.
5. Outre les garanties ordinaires exiges par la Banque dans ses activits de financement
(cautions, nantissements, hypothques..., elle peut requrir du vendeur la souscription
dune assurance-crdit pour se prmunir contre le risque de non paiement des
acheteurs finaux, de mme quune assurance couvrant les marchandises avec
subrogation au profit de la Banque.
6. lchance, au cas o la Banque aurait choisi de mandater le vendeur pour couler
les marchandises pour son compte, ce dernier les facturera pour le compte de la
Banque et livrera les quantits vendues en prenant soin, si la banque le juge
ncessaire, dexiger des acheteurs de faire viser les bons denlvement aux guichets de
cette dernire (mesure destine permettre le suivi et le contrle de lopration).
7. La rmunration du mandat du vendeur peut tre consentie sous forme dune
commission, dune ristourne ou dune participation la marge dgage par la vente
des marchandises. Elle peut aussi tre dcompte au dbut de la transaction et intgre
au montant de lavance (financement As-salam). En tout tat de cause, son montant
24 Une facture proforma est une facture pour la forme o le commerant sengage sur les prix, les conditions de livraisons, les modalits de paiement, bref sur toutes les conditions dans lesquelles il va fournir la marchandise.
-
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Projet de fin dtudes Page 28
doit tre calcul par rfrence aux taux de marge pratiqus sur le march pour des
oprations similaires.
8. La Banque peut utiliser la technique du warrantage en exigeant, dans les modalits
contractuelles de livraison, lentreposage des marchandises dans un magasin gnral et
les vendre, elle-mme ou par lentremise de son client en endossant le warrant et en
gardant le rcpiss en guise de garantie de paiement.
9. Le prix de vente des marchandises par le vendeur pour le compte de la Banque, doit
dgager une marge nette (aprs dduction des commissions et autres frais) au moins
gale au taux de rentabilit annuel minimum tel que fix dans sa politique de
financement.
d. Istisnaa (contrat de traitance) et Al-Istisnaa A-Tamwili (financement par voie de
lIstisnaa) :
Dfinition :
Istisnaa est un contrat dentreprise en vertu duquel une partie (MOUSTASNII) demande
une autre (SANII) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rmunration
payable davance, de manire fractionne ou terme. Il sagit dune variante qui sapparente
au contrat SALAM la diffrence que lobjet de la transaction porte sur la livraison, non pas
de marchandises achetes en ltat, mais de produits finis ayant subi un processus de
transformation.
Istisnaa A-Tamwili qui est utilis par les banques islamiques comporte deux contrats
distincts. Le premier est conclu entre le bnficiaire et la banque dans lequel le prix est pay
par lacheteur une date ultrieure via des versements chelonns ; la banque sengageant
dlivrer la marchandise commande une date convenue. Le second contrat dIstisnaa est un
sous contrat conclu entre la banque et un fabricant qui sengage manufacturer la
marchandise selon un cahier des charges bien spcifique. La banque sengage payer le prix
de la marchandise commande soit au comptant, soit par versements chelonns pendant le
processus de fabrication. Le fabricant sengage par sa part livrer le produit fabriqu la
banque la date mentionne dans le contrat qui est dailleurs la mme que celle figurant sur le
premier contrat Istisnaa. Lacheteur initial (cest--dire) pourrait tre autoris recevoir la
marchandise directement auprs du fabricant.
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Projet de fin dtudes Page 29
Les conditions de conformit dIstisnaa 25 :
Pour que ce produit tre conforme aux prceptes de charia, il doit remplir les conditions
suivants :
1. Le principe de base est que la rmunration de la Banque dans le cadre de
lISTISNAA se justifie par son intervention en qualit dentrepreneur responsable de
la ralisation des travaux affrents la construction de louvrage objet du contrat, que
cette intervention ait lieu directement ou par lentremise de sous-traitants.
2. Le contrat dISTISNAA doit porter sur un travail de transformation dune matire,
dun produit semi-fini ou de composants en un produit fini prt lutilisation.
3. Le contrat doit prciser la nature, la quantit, la qualit et les spcificits du bien
fabriquer.
4. La matire, les composants ou les produits semi-finis doivent tre apports ou
financs par le SANII (lentrepreneur).
Utilit de ce mode de financement 26 :
L'Istisnaa est une formule qui permet la Banque Islamique d'apporter son concours
dans le cadre de travaux de construction, de rfection, d'amnagement et de finition
d'ouvrages de masse. Elle permet aussi de financer la construction d'quipements de
production, de transport et de consommation sur commande des utilisateurs et/ou des
revendeurs.
2. Les produits de placement :
Les banques islamiques, linstar de leurs homologues traditionnelles, procdent
galement louverture de compte bancaire, lacceptation des dpts, aux oprations de
change, au paiement et lencaissement de chques pour le compte de leurs clients. Et elles
procdent aussi au prt, mais sans intrt.
Concernant les dpts, la proprit des fonds est transfre au banquier dpositaire,
maisles fonds restent disponibles au profit du dposant, qui pourra les retirer tout moment. Il
existe cependant plusieurs sortes de compte de dpt en banque islamique.
25 http://www.labanqueislamique.fr/salam.htm 26 http://www.labanqueislamique.fr/istisnaa.htm
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Projet de fin dtudes Page 30
a. les comptes courants
Les comptes courants ou bien comptes vue permettent au dposant deffectuer tous
les ordres travers la banque islamique, dans la limite du solde inscrit. La banque elle, ne
prlve aucune rmunration en contre partie de leur gestion, mais elle investie une part de
ces fonds, et les bnfices qui en dcoulent reviennent aux actionnaires, dont les dpts
garantissent lintgralit de ces fonds.
b. les comptes dpargne
Les comptes dpargne sont aliments par la partie des revenus que les individus
dcident de constituer en rserve. Les titulaires ne peroivent aucun intrt en contrepartie de
leurs dpts, mais bnficient de certains avantages de la part de la banque, savoir la priorit
dans loctroi de prts sans intrt par exemple.
c. les comptes dinvestissement
Les comptes dinvestissement sont destins faire fructifier largent des dposants. La
banque, travers ses fonds propres, ne couvre pas ces capitaux. Les titulaires des comptes
participent eux aux bnfices et pertes des projets dans lesquelles les fonds sont investis.
Les banques islamiques procdent au placement des comptes vue des dposants, et des
comptes dpargne. Ces placements se font toujours dans des oprations dinvestissements et
de ce fait, les banques islamiques semparent de la totalit des bnfices puisque lintrt est
interdit pour les dposants.
Au niveau des banques islamiques, ce qui importe le plus, c'est la rentabilit du projet
financer dans la mesure o la rmunration de la banque dpend de cette rentabilit. Ce
partage des profits entre le client et la banque s'explique par le fait que le bnfice n'est que le
fruit de deux lments intimement lis: le travail et le capital.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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3. Le produit dassurance
En forte croissance depuis quelque temps, la finance islamique ne se limite pas aux
obligations et aux produits bancaires. Les produits d'assurances islamiques se diversifient et
s'adaptent aux exigences particulires de la clientle musulmane. L'assurance islamique
reprsente aujourd'hui un march embryonnaire mais porteur.
Le processus d'assurance comporte, selon les religieux, un lment d'incertitude et
d'ambigut. Par hypothse, il existerait une disproportion entre la prime paye par l'assur et
le capital ou l'indemnit qu'il va peut tre recevoir. Cette disproportion disqualifie le
processus qui prne l'galit entre les partenaires du contrat. Cet argument dfendu par
certains n'a pas de lgitimit.
a. Takaful assurance:
Le concept de Takaful a t pratiqu sous diffrentes formes depuis plus de 1400 ans. Il
provient du mot arabe Kafala, qui signifie se garantir lun lautre ou garantie conjointe.
En principe, le systme de Takaful est bas sur la coopration mutuelle et lassistance entre le
groupe ou des souscripteurs. Cest une forme dassurance mutuelle. Lassurance, telle quon
la connat aujourdhui (assurance dcs, sant, automobile, ) se contracte sur la base dune
prime fonds perdus.
Le principe du produit Takaful ressemble dans son fonctionnement une cooprative.
Payer une cotisation (ou prime ou don ou participation selon la nomenclature quon lui
donnera) par le souscripteur la compagnie dassurance limine de ce fait le caractre
incertain, cest--dire le fonds perdu. Un groupe de personnes contracte le produit Takaful.
Chacun donne une cotisation. Cet argent collect est plac par la compagnie dans des activits
islamiquement correctes. Les bnfices engendrs de ce placement et mme les pertes
seront par la suite distribus aux souscripteurs.
Les activits islamiquement correctes sont dfinies par un comit religieux qui gre les
placements de lassurance (Exit la bourse, la loterie, ou toute activit base sur les taux
dintrt).
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
Projet de fin dtudes Page 32
Parmi Les principes du Takaful on peut citer :
Les souscripteurs dun contrat dassurance cooprent entre eux pour leur bien
commun. Chaque souscripteur paie sa prime pour aider ceux qui sont dans le besoin.
Les pertes sont partages et les dettes rparties suivant le systme de "POOLING".
Le caractre incertain est limin par la souscription et la compensation. Cela
nentraine aucun avantage lun qui coterait quoique ce soit aux autres.
En thorie, le Takaful est peru comme une assurance cooprative, o ses membres
versent une certaine somme dans un pot commun. Le but de ce systme nest pas le bnfice
mais la garantie du principe de "se porter assistance lun lautre". Lassurance commerciale
est strictement illicite pour le musulman comme en ont convenu la majorit des savants
contemporains car elle contient les lments suivants :
b. La diffrence entre assurance classique et alternative :
Le produit Takaful diffre de lassurance classique au niveau de la gestion des
placements et des actifs et le partage du profit. Le caractre spcial de ce produit impose un
traitement part. Autrement dit, toutes les actions financires de la compagnie, relevant du
contrat Takaful, ne doivent pas se mlanger aux autres activits classiques et qui pourraient
ne pas tre conformes la charia. La sparation dactifs est de ce fait de rigueur.
Mais le plus attrayant pour le client, cest le partage du profit. Les bnfices qui sont
dgags par la socit dassurances de ses placements islamiques sont alors partags avec
les souscripteurs. Et ce, sur la base dun quota dfini lavance.
videmment, pour que les oprations se fassent dans les rgles de la charia, un audit
financier est effectu par un comit religieux spcialis et qui supervise toutes les oprations
lies lassurance Takaful. Mais comme tout produit nouveau, lassurance Takaful devra
convaincre le march et la clientle.
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Projet de fin dtudes Page 33
III. Les dveloppements de la finance dite alternative au Maroc
En introduisant des produits bancaires islamiques, le Maroc voulait que ces derniers
contribuent au dveloppement du pays, surtout au niveau social et conomique, et comme a
conserver l'quilibre social et conomiques que l'Etat se batte depuis toujours pour le
stabiliser. Mais la question qui se pose est ce que la finance alternative pourra-t-elle se faire
une place de choix au Maroc ?
1. Le Maroc vers les produits alternatifs
Le Maroc est lun des rares pays arabe ou les banques islamiques ne font pas partie de la
toile bancaire. Le wali de la Banque centrale a annonc, haut et fort et maintes reprises, que
le Maroc repousse toute ide d'implantation de banques islamiques au Maroc. A ses yeux, il
n'est pas question de privilgier un pays du Golfe par rapport un autre, puisque
gnralement ce sont eux qui ont manifest le plus d'intrt ces dernires annes. Zoubeir Ben
Terdeyet, fondateur dIsla-Invest Consulting (premier cabinet de la Finance Islamique en
France), a signal : Les banques commerciales marocaines veulent conserver leur part de
march. Surtout que les banques islamiques fondent leur stratgie marketing sur le volet
religieux. Et cela risque de leur coter cher.
a. Le contexte de la Finance alternative au Maroc
Aprs 20 ans dattente et de bataille avec la Bank Al Maghrib , ce dernier a autoris
aux banques de commercialiser quelques produits financiers islamiques comme premire
exprience tout en appliquant sur celles-ci les mmes lgislations de tarifications au niveau
des taxes et des impts. Cette dcision est justifie par la volont d'augmenter la bancarisation
mais surtout d'attirer les capitaux du Golfe qui sont trs demandeurs. Lexprience a t
concluante et a mme incit les responsables signer leur accord pour ouvrir une structure
bancaire islamique.
Les produits alternatifs ont t lancs en 2007 sur le march sans prparation. Mais il
sagirait avant tout dun problme de forme et de fonds.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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Problme de forme : Tout dabord labelliser des produits financiers halal signifie
diffrencier et montrer du doigt les services financiers classiques. Pour les banques le sujet est
complexe. Positionner ces nouveaux produits par rapport leur offre conventionnelle savre
dlicat. Communiquer dans une mme structure sur des services si diffrents nest pas ais.
Dans ce contexte, la filialisation des services financiers alternatifs pourrait tre un remde.
Selon nos informations, le march sorienterait vers cette alternative. Trois banques de la
place auraient dpos un dossier dagrment auprs de Bank Al-Maghrib. Et lenjeu est
important car ces tablissements pourraient obtenir le mme type dagrment que celui
accord aux banques conventionnelles. Avec la cl, la possibilit de collecter des dpts et
de pouvoir offrir leur clientle la panoplie classique des services bancaires tels que chquier,
carte montique.
Problme de fonds galement, car, trs vite, le cadre fiscal est apparu inadapt.
Problmes de droits denregistrement, de TVA avec double imposition. Avec une
consquence fcheuse. Des produits sensiblement plus chers, le surcot constat est de lordre
de 20 30%. Ces problmes ont t partiellement rsolus avec les lois de Finances de 2009 et
2010. Dans ce contexte, le manque dexplication et de sensibilisation de la clientle a pnalis
la commercialisation de ces produits.
Mais depuis le lancement des produits alternatifs en 2007, le gouvernement a cherch
aligner leur rgime fiscal sur celui des produits bancaires classiques. Ainsi, la loi de Finances
2009 a permis que les droits denregistrement ne se paient dsormais quune seule fois. La
TVA a t rduite de 20 10% depuis la loi de Finances 2010. Par ailleurs, la taxation est
applique sur la marge bnficiaire de la banque sans toucher le montant principal de
lemprunt comme dans le cas dun emprunt avec intrts. La loi de Finances 2010 a voulu
donner un nouveau souffle au produit Mourabaha. Ainsi, depuis le 1er janvier 2010, le
contribuable ayant conclu un contrat de Mourabaha pour lacquisition dun logement
destin son habitation principale, peut bnficier de la dduction de la rmunration
convenue davance avec sa banque, dans la limite de 10%, de son revenu global imposable.
Trois jours aprs lentre en vigueur de la recommandation de Bank Al-Maghrib
autorisant la commercialisation des produits islamiques, Attijariwafa bank lve le voile sur
son offre halal, et enfin la premire banque alternative marocaine est ne. Elle nest pas trs
grande et son offre nest pas trs toffe linstar de celles qui existent aux quatre coins du
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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monde, mais elle a vu le jour. Elle sappelle Dar Assafaa, une filiale 100% Attijariwafa Bank.
Officiellement, il ne faut pas lappeler banque islamique. Cest un tablissement de crdit qui
offre des solutions alternatives de financement. Le choix des mots est important. Alors que
tous les pays du monde utilisent lexpression consacre banque islamique, au Maroc, on
considre quil y a un seul secteur bancaire et plusieurs offres complmentaires.
b. Lapport socio-conomique des produits bancaires alternatif au Maroc
Comme beaucoup de pays du tiers monde le Maroc connat une grande crise d'habitat,
que les crdits traditionnels, n'ont pas pu rsoudre, et encore plus, les banques sont mme
souponns de l'accentuer notamment par la spculation , et par des crdits qui ne rpondent
pas aux demandes d'un grand nombre de clients, qui ont des convictions religieuses contraires
aux principes sur lesquelles ces crdit sont bases, surtout les taux d'intrts prohibs par les
prceptes de la charia ( 42% de ceux qui refusent les crdits bancaires au Maroc c'est pour des
motifs religieux) selon une tude faite par une association spcialis dans la matire.
Donc l'introduction de ces produits va certainement encourager cette catgorie de
citoyens, pour acheter leurs propres maisons, par des produits bancaires conforme la
charia, qui rpondent leurs attentes, et de cette faon on va remdier au moins partiellement
ce flau qui peut engendrer des problmes sociaux, qui menace la stabilit sociale du pays,
notamment les bidonvilles que le Maroc combatte avec voracit, Il y' a aussi un autre intrt
de plus grande importance, qui est l'panouissement du secteur de l'immobilier, car en
donnant plus de crdits conformes aux prceptes de l'islam, en va encourager beaucoup de
gens acheter des logements ce qui va se rpercuter sur ce secteur qui est lie avec plusieurs
secteurs conomiques majores
D'autre part la finance islamique en interdisant l'intrt, il va empcher le favoritisme du
capital par rapport au travail, le capital doit par consquent profiter son dtenteur et celui
qui le profite par son travail. Et d'une autre ct elle vise empcher la formation au sein de
la socit d'une classe dtentrice des capitaux et d'une autre misrable qui travaillerait pour le
bien tre de la premire, et c'est le but de la Moucharaka qui va crer une complmentarit
entre ces deux classes pour le bien de la socit toute entier.
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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Il y a aussi l'intrt financier du fait que ces produits ; vont certainement contribuer dans
le processus de bancarisation que le Maroc poursuit ces derniers annes, car d'une part les
banques auront plus de produits prsenter, et d'autre part elles cibleront une nouvelle
catgorie de clients, qui' ont t nglig auparavant.
Il faut aussi signaler que les produits islamiques, vont aider beaucoup ceux qui pratiquent
des mtiers libraux, comme les mdecins, les avocats, les notaires pour quipier leurs
bureaux, par Ijara ou Mourabaha, notamment ceux qui ont des convictions religieuses.
Enfin l'intrt conomique de ces produits rside aussi dans le fait, que c'est une manire
qui va attirer plus d'investisseurs des pays de golf, qui vont amener avec eux plus de devises
et creront de ce fait plus d'emplois. Mais toutefois il reste de savoir si tous ces apports sont
palpables sur la pratique, ou seulement de simples spculations thoriques.
2. Les acteurs de la finance alternative
Le march montaire est lune des principales composantes du systme financier. Cest
un march qui permet aux banques de grer leur excdents et dficits de trsorerie et aux
intervenants deffectuer des placements et emprunts court, moyen et long terme. Le march
montaire sinscrit dans un mouvement de modernisation aprs lentre des produits
financiers alternatifs depuis quelques annes.
Le systme bancaire marocain a dot une panoplie de produits alternatifs adapts aux
rgles de la Charia. Ces produits qui sont mis la disposition de la clientle aux cts des
produits bancaires classiques, sont assujettis aux rgles prudentielles et comptables dfinies
par Bank Al-Maghrib qui souligne que le systme bancaire national est apte grer en
mme temps des produits classiques et des produits alternatifs et le Groupement
Professionnel des Banques du Maroc (GPBM). Ainsi que l'adoption par le comit des
tablissements de crdit des textes qui les rgissent27
.
Alors quels sont les intervenants sur ce march ? Et dans quelles mesures peuvent
intervenir ?
27 http://www.zizvalley.com/Article/307.html
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Les acteurs de contrle et de rgulation :
La Banque Centrale (Bank Al-Maghreb)
La Banque Centrale du Royaume du Maroc, dnomme Bank Al-Maghrib, est un
tablissement public dot de la personnalit morale et de lautonomie financire. Elle a t
cre en 1959 en substitution lancienne Banque dEtat du Maroc .
Missions fondamentales de Bank Al-Maghrib28
:
Bank Al-Maghrib a pour mission de :
- Exercer le privilge de l'mission des billets de banque et des pices de monnaie ayant
cours lgal sur le territoire du Royaume ;
- Mettre en uvre les instruments de la politique montaire pour assurer la stabilit des
prix ;
- Veiller la stabilit de la monnaie et sa convertibilit ;
- Veiller au bon fonctionnement du march montaire et assurer son contrle ;
- Etablir et publier les statistiques sur la monnaie et le crdit ;
- Grer les rserves publiques de change ;
- S'assurer du bon fonctionnement du systme bancaire et veiller l'application des
dispositions lgislatives et rglementaires relatives l'exercice et au contrle de
l'activit des tablissements de crdit et organismes assimils ;
- Veiller la surveillance et la scurit des systmes et moyens de paiement et la
pertinence des normes qui leur sont applicables ;
- Assurer le rle d'agent financier du Trsor ;
- Conseiller le Gouvernement dans le domaine financier ;
- Reprsenter le Gouvernement auprs des institutions financires et montaires
internationales cres en vue de promouvoir la coopration dans les domaines
montaire et financier ;
- Participer la ngociation des accords financiers internationaux et leur excution.
28 http://www.bkam.ma/wps/portal/net
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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En outre, Bank Al-Maghrib occupe une place tout fait particulire dans lappareil
bancaire marocain. Elle est, en effet, prsente dans toutes les instances collgiales cre par la
loi travers son Gouverneur qui est vice-prsident du Conseil National de la Monnaie et de
lEpargne et prsident du Conseil des Etablissement de Crdit.
Le groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) 29 :
En application de larticle 101 de la loi bancaire de 1993, tout tablissement de crdit est
tenu dadhrer une association professionnelle. Les banques doivent dadhrer au
groupement professionnel des banques du Maroc et les socits de financement
lAssociation Professionnelle des Socits de Financement.
Les statuts de ces associations doivent tre approuvs par le ministre de lEconomie et de
Finances, aprs avis conforme du Comit des Etablissements de Crdit.
Ces associations professionnelles ont quatre missions essentielles :
Dfendre les intrts de la profession avec possibilit dester en justice lorsquelles
estiment que leurs intrts sont en jeu et, notamment, lorsquun ou plusieurs de leurs
membres sont en cause ;
- Jouer un rle dintermdiaire entre leurs membres dune part, et les pouvoirs publics
ou tout autre organisme national ou tranger dautre part ;
- Veiller lobservation, par leurs membres, des dispositions de la loi bancaire et des
textes pris pour son application. Elles doivent porter la connaissance des autorits de
tutelle tout manquement relev dans ce domaine et proposer ventuellement la
commission de discipline les sanctions qui simposent lencontre de lun ou
plusieurs de leurs membres.
- Enfin, tudier les questions intressant lexercice de la profession, notamment
lamlioration des techniques de banque et de crdit, la stimulation de la concurrence,
la cration de services communs, lintroduction de nouvelles technologies, la
formation du personnel. Dans le mme ordre dides, les associations professionnelles
peuvent tre consultes par les autorits montaires sur toute question intressant la
profession, comme elles peuvent leur soumettre des propositions dans ce domaine.
29 TAHAR DAOUDI : la banque au Maroc
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Signalons que le GPBM comprend un certain nombre de commissions et de sous-
commissions spcialises dans les diffrents domaines de la banque. Ces commissions
prsides souvent par des banquiers, se runissent rgulirement, pour dbattre des questions
affrentes au bon fonctionnement de lactivit bancaire. Lobjectif tant de parvenir
amliorer la qualit des prestations offertes la clientle, uniformaliser les modalits
pratiques dapplications des circulaires, instructions et note de Bank Al-Maghrib, de loffice
des changes et de ladministration des douanes, et de veiller, en fin, au respect de la
dontologie bancaire afin de prserver limage de marque de la profession.
Enfin, le GPBM fait parvenir au systme bancaire un certain nombre dinformations
utiles telles que les volutions des ressources et emplois bancaires en faisant ressortir la part
du march de chaque tablissement de crdit.
Le conseil national de la monnaie et de lpargne (CNME)30 :
Venant en remplacement de lancien comit du crdit et du march financier cr en
1967, lui-mme se substituant au comit des banques institu en 1943, cette nouvelle
entit qui a essentiellement un rle consultatif se particularise par deux atouts majeurs se
rapportant sa composition et ses diffrentes attributions.
En effet, concernant son organisation larticle 16 de la loi 1993 stipule quil est institu
un conseil consultatif dnomm Conseil National de la Monnaie et de lEpargne dont la
composition et le fonctionnement sont fixs par dcret.
Prsid par le Ministre de lEconomie et des Finances ou, en son absence, par le
Gouverneur de Bank Al-Maghrib, ce conseil comprend 29 membres permanents prvus par le
dcret dapplication du 21 juillet 1993 :
- Six reprsentants de lEtat dont principalement les autorits montaires ;
- Un reprsentant des collectivits locales ;
- Neuf membres des activits conomiques, sociales et financires ;
- Treize reprsentants des tablissements de crdit.
30 TAHAR DAOUDI : la banque au Maroc
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La composition du Conseil National de la Monnaie et de lEpargne traduit la volont du
lgislateur marocain de favoriser la concertation et la coopration entre les autorits
montaires et les reprsentants de la profession. Cette organisation institutionnelle permet la
participation de la profession aux dcisions relatives la rglementation bancaire et contribue
la bonne qualit technique des dcisions et leur acceptation par tous les intresss.
Par ailleurs, le CNME est un vritable organe de concertation. Il est consult sur toute
question intressant, les orientations de la politique montaire et du crdit et les moyens de sa
mise en uvre. Il donne galement son avis sur les conditions gnrales de fonctionnement
des tablissements de crdit. Il peut constituer, en son sein, des groupes de travail pour mener
toutes tudes qui lui sont confis par le Ministre de lconomie et de finances ou quil juge
utile, portant notamment sur lexamen des implications des orientations de la politique
montaire et du crdit sur le dveloppement rgional. Selon larticle 17 de la loi bancaire un
de ces groupes dnomms, groupe de conjoncture conomique et sociale aura obligatoirement
se pencher sur les rapports entre les tablissements de crdit et la clientle et sur
linformation du public.
Enfin, le CNME peut formuler des propositions ou suggestions dans les domaines qui
entrent dans sa comptence et peut, ce titre, demander Bank Al-Maghrib et aux
administrations comptentes de lui fournir toute information dont il a besoin pour
laccomplissement de sa mission.
Les acteurs dexcution
Ds la deuxime semaine du mois dOctobre 2007, les premiers produits de financement
alternatifs existaient dj sur le march Marocain. Ctait Attijariwafa bank, le leader du pays,
qui avait ouvert ce march. Le reste des tablissements sest montr, au dbut, un peu hsitant
et discret en ce qui concerne ses ralisations dans ce domaine, peut tre quils avaient attendu
la raction de la clientle ces produits tant attendus.
Parmi les banques marocaines qui commercialisent ces produits dites "alternatifs" on
peut distinguer :
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Les produits financiers alternatifs au Maroc : cas Dar Assafaa
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Attijariwafa Bank
Cest un groupe bancaire et financier Marocain, elle est ne de la fusion de la Banque
Commerciale du Maroc et de Wafabank en 2003, est considre aujourd'hui comme le
premier groupe bancaire et financier du Maghreb et le septime au niveau africain, avec plus
de 4,2 millions de clients et 12 400 collaborateurs.
Prsent dans vingt un (21) pays, le Groupe se donne pour priorit la proximit avec ses
clients et les met au cur de sa stratgie via son ambitieux programme de bancarisation et ses
efforts dinnovation continus.
En plus de lactivit bancaire, le Groupe opre, travers des filiales spcialises, dans
tous les mtiers financiers : assurance, crdit immobilier, crdit la consommation, leasing,
gestion dactifs, intermdiation boursire, conseil, location longue dure, factoring..
Dot dune assise financire solide, dun capital de savoir-faire diversifi et doutils
dexpertise modernes, le Groupe a russi se hisser en leader national incontest des crdits
lconomie et des crdits la consommation, des activits de corporate banking et de banque
dinvestissement, de la gestion dactifs et des mtiers de la bourse, du leasing et de la
bancassurance.
Attijariwafa bank est bas au Maroc et opre dans 21 pays : en Afrique (Tunisie,
Mauritanie, Sngal, Mali, Cte dIvoire, Gabon, Congo, Cameroun, Guine Bissau, Burkina-
Faso) et en Europe (France, Belgique, Allemagne, Pays bas, Italie et Espagne) travers des
filiales bancaires contrles majoritairement par le groupe et Abu-Dhabi, Duba, Londres,
Riyad, Shanghai, Mauritanie et Tripoli travers des bureaux de reprsentation.31
La Banque Populaire :
La Banque Populaire existe depuis 1926 au Maroc, cre l'poque sur le modle
Franais institu par le dahir du 25 mai 1926, portant sur l'organisation du crdit au petits et
moyens commerce et industrie, et ce par la cration des socits capital variable
dite Banques Populaires .
31 www.attijariwafabank.com
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Ce n'est que vers l'anne 2000 que la Banque Centrale Populaire (BCP) s'est transforme
en socit anonyme capitale fixe avec comme premire recommandation l'ouverture de son
capital aux Banques Populaires Rgionales (BPR) hauteur de 21% et au secteur priv
concurrence d'au moins 20%. Ainsi, les Banques Rgionales se sont dotes d'u