mémoire finance islamique

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mémoire de fin d'étude sous le thème finance islamique

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FPT Mmoire de fin dtudes de licence sous le thme: Finances Islamiques

Universit Abdelmalek EssadiFacult PolydisciplinaireTtouan

Sous le thme

Ralise par: Encadre par:

JBIRA Mohamed CNE: 2825701912 Dr. TRITAH Said

Ddicace Je ddie ce Mmoire :

A mes chers parents qui ont toujours essay de me prparer les bonnes conditions de travail et qui sacrifient tout pour la russite de mes tudes

A mes frres et sur auxquels jexprime mon respect et reconnaissance

A mon professeur TRITAH Said qui ma encadr durant la prparation de ce mmoire

A tous mes amis, mes enseignants et les responsables de la Facult Polydisciplinaire de TtouanRemerciements

Jexprime toute ma gratitude Monsieur le Professeur TRITAH Said pour leffort fourni, les conseils prodigus, sa patience et sa persvrance dans le suivi.

Jadresse galement mes remerciements, tous mes enseignants, qui mont donn les bases de la science.

Je tiens galement exprimer mes remerciements aux membres de personnel de la FPT, administration et enseignants, et particulirement, le personnel du service bibliothque, et surtout Monsieur El Idrissi El Berkani Mohamed Qui ma bien conseill et aid dans le choix des ouvrages pour ma bibliographie.

SOMMAIRE

SOMMAIRE1Introductiongnrale :1PARTIE I: Contexte dapparition de la Finance Islamique5Introduction:5Chapitre 1: Notions de base de la Finance Islamique6Section 1: Lhistorique de la Finance Islamique61.1. Les origines :61.2. La finance islamique moderne:71.3. La finance islamique dans le monde:8Section 2: Les fondements de la Finance Islamique111.1.Les sources de la Charia:111.2. Les principes dconomie islamique:121.2.1. Le principe de double proprit :131.2.2. Le principe de la libert conomique dans un cadre limit:131.2.3. Le principe de la justice sociale:13Section 3: Les principes de la Finance Islamique141.1. Les Cinq Piliers de la Fiance Islamique:141.1.1. Interdiction de la Riba:141.1.2. Interdiction du Gharar et du Maysir:151.1.3. Interdiction des investissements illicites:161.1.4. Principe du Partage de Profits et de Pertes (3P):171.1.5. LAsset Backing:181.2. Le rle du Sharia Board:18Chapitre 2: Crise financire et la finance islamique20Section 1: Lhistoire de la crise211.1. La crise: sa naissance, son volution211.2. La crise du subprime:231.3. La crise de la dette:23Section 2: Les causes des la crise241.1. Limmoralit:241.1.1. Limmoralit dans la crise du subprime:241.1.2. Limmoralit dans la crise de la dette:261.1.3. Les lments externes aux deux crises:261.1.4. Limmoralit de la spculation:281.2. Le refinancement:291.2.1. Rappel sur le fonctionnement du systme bancaire:291.2.2. Le systme de refinancement30Section 3: Les consquence de la crise311.1. Le dficit de la confiance des mnages:311.2. LEffet systmatique:32Conclusion:34PARTIE II La Finance Islamique36Introduction:36Chapitre 1: La finance islamique: Outils, Modles et Applications37Section 1: Les Produits financire Islamiques371.1. Les instruments de financement:381.1.1. Murabaha:381.1.2 Ijara:391.1.3. Al Salam:401.1.4. Istisna:411.2. Les instruments participatifs :421.2.1. Moudaraba:421.2.2. Mousharaka:421.3. Les autres produits financire Islamique:431.3.1. Sukuk:431.3.2. Arbun:44Section 2: Les institutions financires islamique et la gestion des risques financire islamique451.1. Les institutions financires islamique:451.2. La gestion des risques financires islamique:471.2.1. Pralables a la gestion des risques:481.2.2. Les principaux risques encourus par les institutions financires islamique:48A- Le risque de crdit:48B- Le risque de taux dintrt:49C- Le risque oprationnel:50D- Le risque de retraits :50E- Le risque de liquidit :511.2.3. Techniques de gestion des risques:51A- Techniques de gestion du risque de crdit:52a- Rserves pour pertes:52b- Autres techniques utilises:52B- Techniques de gestion dautres risques :53Section 3: Les indices Islamiques531.1. Lanalyse des indices islamiques:541.1.1. Le screening du DJIM Index :541.1.2. Lallocation gographique et sectorielle du DJIM Index Et du DJ World Index551.2. Lanalyse dun Certificat sur lindice islamique:61Chapitre 2: La Finance Islamique au Maroc:65Section 1: Cas pratique de la Finance Islamique au Maroc par Dar Assafaa651.1. Vhicule juridique:661.2. Financement des produits de Dar Assafaa661.3. Modle daffaire671.4. Les agences da Dar Assafaa au Maroc:67Section 2: Les perspectives davenir de la Finance Islamique au Maroc681.1. Un contexte politique favorable la finance islamique:691.2. Le Qatar International Islamic Bank intresse par le Maroc:70Conclusiongnrale :71Bibliographie:73Annexes :76

Introductiongnrale :

Le monde est depuis des annes sous l'emprise d'une crise financire, la pire depuis celle de 1929. Ses effets se sont fait sentir dans l'conomie relle et la mondialisation a acclr sa propagation en effet domino travers le monde entier. Cette crise, initialement axe sur des titres financiers amricains obsoltes, n'a pas cess de s'tendre. Ainsi, les bourses internationales ont essuy des pertes colossales, des piliers de la finance mondiale se sont effondrs du jour au lendemain. Les pertes relles ne sont pas encore cernes par les autorits politiques et montaires mondiales. Pour limiter les effets de cette crise, plusieurs pays dvelopps ont adopts des politiques d'austrit, ce qui n'a pas empch de connatre une quasi-faillite de certains tats rputs solides du point de vu conomique.

En revanche, cette crise financire a eu le mrite de mettre en vidence la fragilit du systme capitaliste face aux drives spculatives et face la spirale de la dette. Le fort impact qu'a eu la crise financire sur les conomies des pays dvelopps et mergents a pouss plusieurs conomistes et analystes se pencher sur les raisons de la crise, ses consquences, ainsi que les moyens qui doivent tre mis en place afin d'viter que cela se reproduise.

A ce titre, la commission d'experts de l'ONU, runie New York sous la prsidence de Joseph Stiglitz, met en exergue la ncessit vitale de rformer les principes qui gouvernent les systmes montaires et financiers pour viter de nouvelles crises. Parmi les lignes directrices de cette commission, une nouvelle porte a t ouverte pour s'inspirer des principes propres la finance islamique. Ainsi, grce sa remarquable ascension ces dernires annes, le systme financier Islamique a particulirement intress l'ensemble des analystes conomiques dans le monde. En effet, la finance islamique est estime, l'horizon 2010, prs de 1000 milliards de dollars d'actifs, et sa croissance dans les cinq prochaines annes est annonce comme deux fois plus rapide que celle de la finance conventionnelle, autour de 15 % par an (financialislam.com, 2010).

Il s'agit d'un systme de finance thique, qui se base sur des valeurs morales tires du Coran et plus globalement de la Charia, la loi islamique. On compte parmi ses principaux fondements l'interdiction de la pratique de l'intrt, l'interdiction des pratiques spculatives, le principe de partage des profits et des pertes, l'obligation de l'asset-backing ou encore l'interdiction d'investir dans des socits dont les activits sont juges illicites dans l'Islam.

C'est dans le cadre de ce mmoire que nous allons aborder la problmatique de la crise financire, ses origines et ses issues. Nous allons ensuite tudier les fondements de la finance islamique. Le rapport tentera d'analyser les caractristiques de ce systme et valuer les possibilits de transposer quelques-uns de ses atouts positifs dans le systme conventionnel pour lui donner plus de crdibilit et de solidit face d'ventuelles crises dans le futur.

Ainsi, nous avons choisi pour sujet principal de ce travail:

La dernire crise financire a impact le systme bancaire de tous les pays dvelopps et mergents. Ses effets ont t relativement limits dans quelques pays qui se basent principalement sur un systme financier islamique.

La Finance Islamique est-elle un rempart la finance conventionnelle face la crise?

L'intrt de ce mmoire est de se demander quelles contributions peuvent apporter la finance islamique au systme financier international.

Dans la premire partie de ce mmoire, on commencera par le premire chapitre donner les notions de base de cette finance islamique commenant par lhistoire de la finance islamique et en suite tablir son cadre lgal, dans le deuxime chapitre jai tent de dfinir les aspects de la crise financire travers un rappel de l'enchanement des vnements lis, dclencheurs de cette crise. Ce chapitre relatera une vue globale des diffrentes faits d'actualits et analyses menes pour comprendre l'origine de la crise et les issues possibles.

Dans la deuxime partie, nous aborderons dans un premier chapitre le sujet de la finance islamique en dcrivant ses principes et les aspects qui ont contribu son succs. Puis, exposer les principaux produits financiers islamiques. Ensuite, nous comparer et analyser un indice islamique, le Dow Jones Islamic Market Index (DJIM), par rapport un indice conventionnel, le Dow Jones World Index (DJWI). En sus, nous avons tudi un Certificat sur indice islamique. Lors de ce chapitre, on a remarqu que lindice islamique affiche une meilleure performance court et moyen terme comparativement au DJWI. Cependant, le DJIM possde une volatilit suprieure sur le long terme. Enfin, dans le deuxime chapitre on a vu un cas pratique de la Finance Islamique au Maroc celui de Dar Assafaa. Par son vhicule juridique, Financement, Model daffaire et ses agences au Maroc et la fin, jai essay de donner les perspectives davenir de la finance islamique au Maroc. Que le Maroc sous limpulsion dun nouveau gouvernement et dinvestissements Qatari semble sengager versla finance islamique.

PARTIE I

Contexte dapparition de la Finance Islamique

PARTIE I: Contexte dapparition de la Finance Islamique

Introduction:

On entend parler dans les milieux scientifiques dune discipline qui sappelle finance islamique et dont dcoulent de nouvelles institutions financires nommes institutions financires islamiques (IFI). Cest un domaine qui est pour plusieurs, mmes universitaires, mconnu. Comme son nom lindique, cest une filiale scientifique (domaine conomique et financier) qui fait rfrence une idiologie religieuse savoir la religion musulmane. Cest lune des grandes religions du monde avec environ un milliards de partisans dans le monde. Elle tire ses fondements de deux sources principales savoir le Coran et la Sunna. Le Coran est lensemble des paroles de Dieu transmis au prophte Mohamed -Bndiction et Salut de Dieu sur lui- par lange Jibril au cours du VIIme sicle sur une dure de 23 ans.La sunna est lensemble des paroles et des actions du prophte Mohamed -Bndiction et Salut de Dieu sur lui- et qui sont rassembles dans des livres appels Koutoub al Hadith. Elles ont t reportes par ses compagnons.Comme laffirment les chercheurs dans la religion musulmane, la loi islamique nest pas rigide. Elle est volutive dans le temps et dans lespace. Cest pourquoi des cours suprmes ont t cres pour se prononcer des questions nouvelles dont le texte coranique ou la Sunna nont pas voqu. Ceci ajoute aux deux sources principales prcites une troisime appele Ijma (consensus) ou jurisprudence islamique forme par les dcisions prononces par les Fuqaha ou interprteurs de la loi islamique. Cette interprtation est la tche de personnes dont des critres doivent exister. Comme toute autre discipline, la personne doit tre qualifie dans le domaine pour pouvoir donner des interprtations justes et acceptables.Cette loi islamique ou Charia couvre, en plus des obligations que doit accomplir le musulman (comme la prire, le jeune), des aspects lis la vie quotidienne des individus (cot social, conomique).Lobjet du premier chapitre est de comprendre la finance islamique, nous allons dans un premier temps, retracer son histoire, dans un second temps, Nous traiterons galement une prsentation gnrale des fondements et principes de cette finance.

Dans le deuxime chapitre Nous retracerons par la suite la crise financire cette partie: origine de la crise Les failles du systme - Sortie de la criseEnfin nous verrons quels sont les avantages et inconvnients de cette finance face la crise financire.

Chapitre 1: Notions de base de la Finance Islamique Section 1: Lhistorique de la Finance Islamique 1.1. Les origines [footnoteRef:1]: [1: Toutes les dates figurants dans cet historique se referant au calendrier grgorien. ]

La finance islamique trouve sa source dans la religion musulmane: l'islam. Cette dernire aurait t rvle au prophte Muhammad (n en 570 la Mecque et mort en 532 Mdine) partir de l'an 610.

L'islam prvoit dans ces textes (Coran et Hadiths), un ensemble de prceptes affrant aux changes conomiques entres les hommes. Ainsi pouvons-nous voir apparaitre les grands principes de la finance islamique dans la charia. Cependant nous ne pouvons pas dire qu'il s'agisse de la finance telle qu'on la connait. En effet le Coran dcrit certains comportements avoir lors de transactions commerciales, mais ne dfinit pas un systme aussi complexe que celui que l'on connait aujourd'hui.

Les premires traces d'un systme comptable organis en terre d'islam se situeraient l'poque des premiers Khoufala ( partir de 634). Cette poque fut le dbut de l'expansion de la religion musulmane. Les institutions islamiques de cette priode furent trs rigoureuses sur la gestion des ressources des Etats. L'enjeu majeur fut de canaliser correctement la Zakat. Dj cette poque la religion musulmane se voulait transparente en matire de finance. En 1969 Subhi LABIB dcrit cette priode comme la naissance du capitalisme islamique. Effectivement, dans un articledu journal of economic history, il rappela qu' cette poque un systme conomique musulman verra le jour. Ce systme sera bas sur le dinar. Ce sera partir de ce moment que nous pourrons voir apparatre de nouveaux instruments financiers (tels que les chques, les lettres de changes, les oprations de transferts de fond internationaux....).Cet ge d'or perdurera jusqu' la chute des abbassides, en 1258.

1.2. La finance islamique moderne:

La finance islamique telle que nous la connaissons ne verra le jour que dans les annes 1970. En effet, ce n'est qu'en 1963 que naquit la premire caisse d'pargne musulmane. Cet vnement se droula dans le village gyptien de Mit Ghamr et fut dclench par l'conomiste Ahmad EL NAGGAR. La population locale, trs croyante, exprima une mfiance vis--vis des banques classique. C'est pourquoi ils dcidrent de fonder un systme tontinier d'entraide musulman (par le biais du microcrdit), afin de subvenir leurs besoins. Au dpart, il n'tait pas question d'un systme islamique proprement parler. Il s'agissait simplement d'un rassemblement d'agriculteurs souhaitant mutualiser leurs ressources pcuniaires. Cette caisse d'pargne, qui fut la premire initiative du genre dans le monde musulman, draina une grande partie des revenus des villageois. Fidles leurs principes, les villageois ne pratiquaient aucune distribution ou prise d'intrts. Ils favorisaient plutt les prises de participations et les financements directs. En ce sens on peut dire que la finance islamique moderne vit le jour cette poque. Bien que cette premire exprience ft une vritable russite elle ne dura que 4 ans, et d prendre fin pour des raisons politiques.

Cette initiative aura inspir la cration de plusieurs leviers islamiques:

En 1969 la Malaisie cra un fond islamique d'entraide appel le Tabung Hadji. Ce fond, toujours en activit, a pour mission d'aider financirement les plerins (partant pour la Mecque). Aujourd'hui encore ce fonds joue un rle conomique trs important en Malaisie.

En 1969, toujours, se cra le Dallah Albaraka Group. Un conglomrat d'entreprises puissant dont fait partie l'Albaraka Banking Group. Ce dernier ayant des filiales, charia compliant, spcialises dans la banque de dtail et la banque d'investissement.

En 1970, on observe la naissance du premier sharia board, le sharia supervisory board. Celui-ci fut indpendant, et fut l'initiateur de la gouvernance bicphale des banques islamiques (nous y reviendrons plus tard dans notre tude).

- En, 1972, on assista la cration de la Nasser Social Bank. Il s'agissait de la premire banque destine aux gens modeste en Egypte. Le concept tait de proposer des services conventionnels et paralllement proposer des services islamiques tels que la collecte et la redistribution de la Zakat ou le financement du Hadj

D'une manire gnrale, on peut dire que c'est dans les annes 1970 que l'on vit apparatre un ensemble de pratiques financires conformes aux prceptes de l'islam. Cela plus grandechelle. Ce mouvement verra le jour grce l'OCI (Organisation de la confrence islamique) qui dcida en 1973 de crer l'Islamic Development Bank. Elle dmarra son activit 2 ans plus tard, en mme temps que la banque prive Dubai Islamic Bank. Ce mouvement fut appel Islamic Finance (finance islamique en franais).

1.3. La finance islamique dans le monde:

Nous avons vu que la finance islamique, tait ne en 1963 en Egypte (Mit Ghamr). Elle s'exporta ensuite en Malaisie. Dans les annes 1970, elle commena tout juste son volution, en passant par les pays du Golfe (Dubai, par exemple). Elle dmarra sa normalisation au dbut des annes 1980, atteignant des rgions du monde telles que l'Afrique subsaharienne (Niger, Sngal...) ou l'Europe (Grande Bretagne, Luxembourg).

Cette finance, a connu en quarante ans, un essor considrable. Effectivement, ne la veille du choc ptrolier de 1973, elle est aujourd'hui pratique dans plus de 60 pays. Elle s'est exporte bien en dehors des terres arabes, traditionnellement musulmanes.

Il est maintenant ncessaire de comprendre comment se rpartie l'activit financire islamique.Elle est reprsente par 345 institutions financires ou fentres d'institutions financires[footnoteRef:2] Parmi ces dernires, on pourra noter que seules 105, sont des banques purement islamiques. Mme dans les pays du golfe arabo-persique, la part de march des activits purement islamique ne dpassera pas les 26,5% des activits bancaires totales en 2008. Ce chiffre est enregistr par le Kowet. En revanche, l'Iran et le Bahren enregistrent le meilleur chiffre en ce qui concerne la part des banques purement islamique dans le systme bancaire des pays du golfe en 2008. Ce chiffre est de 86%. On pourra noter que mme si l'Iran fait partie des pays utilisant le plus la finance islamique, elle n'est pas souvent cite pour en parler. En effet, ce pays est extrmement protectionniste. D'aprs Dhafer SAIDANE, le processus d'instauration de la finance islamique dans ce pays fut diffrent des autres. En effet, cette finance serait ne dans ce pays, l'initiative des pouvoirs publics, pendant les rvolutions de 1979. On observera aussi que le sultanat d'Oman ne pratique pas la finance islamique. Effectivement, ce pays met un rejet, qui serait d'ordre religieux. Le dogme qui y est majoritairement pratique est l'islam de tendance Abadhite. Ainsi elle ne peut qu'exprimer un rejet vis--vis des principes manant du courant Sunnite:...des recherches rcentes ont montr que des anciennes sectes de l'islam[dont font partie les Abadhites], lorsqu'elle se sparrent de la communaut orthodoxe[Sunnite], ne pouvaient partager avec la majorit les principes essentiels d'un droit qui n'existait pas[footnoteRef:3] [2: Filiales de banques classiques rpondant aux normes islamiques. ] [3: SACHAT Joseph (1953), esquisse dune histoire du droit musulman.]

Figure 1 La finance islamique dans le monde

Comme nous pouvons le voir sur cette carte, l'essentiel de l'activit islamique se concentre dans les pays du golfe et d'Asie. Cela n'est pas un hasard car ces deux rgions du monde abritent environ 85% de la population musulmane mondiale. D'aprs Amine NAIT DAOUD[footnoteRef:4] la rpartition de l'activit islamique s'effectue de la manire suivante: [4: NAIT DAOUD Amine, dans son mmoire Finance islamique & fonds sharia compilant, Universit dEvry val dEssonne, anne 2007-2008; Mmoire nomin au concours des Mmoire de lEconomie et de la Finance organis par le Centre des Professions Financires de Paris. ]

CCG[footnoteRef:5] 70%, Malaisie 20%, Europe 7%, et Amrique 3% [5: Conseil de coopration du regroupant: lArabie saoudie, Oman, Kuweit, Bahrein, des Emirates arabes unis et le Qatar. ]

Nous voyons que les pays du golfe doivent, en grande partie, le dveloppement de leur finance l'exploitation ptrolire (point que nous dvelopperons plus loin dans notre tude).

Section 2: Les fondements de la Finance Islamique

La finance islamique, quant elle, est bel et bien un concept se suffisant lui-mme faisant appel une notion d'conomie indpendante. En effet, elle rsulte d'une rflexion philosophique sur une conomie musulmane conscutive une application des lois du la Charia. Afin de mettre en exergue les sources de la Charia et le principe de cette conomie islamique nous tablirons les diffrents principes de la finance islamique.

1.1. Les sources de la Charia: Le terme Charia, qui littralement signifie en arabe Le chemin suivre, dsigne un systme lgal bas sur l'thique musulmane. Ce systme fait figure de rfrence juridique et indique la ligne de conduite dans tous les domaines de la vie des musulmans, y compris le domaine conomique. Les deux principales sources de la Charia sont :

- Le Coran : Le livre saint de l'Islam rend compte du message de Dieu tel que rvl auProphte Mohammed (SAWS), il constitue la premire source en termes de loi. Tout lment tir d'autres sources juridiques doit imprativement tre en totale conformit avec la parole de Dieu dans le Coran.

- La Sounna: Ce terme englobe l'ensemble des enseignements transmis par le Prophte Mohammed (SAWS) via ses paroles, ses expressions, ses actes, et son approbation tacite.

Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant de dterminer la conformit de toute action avec les rgles et la finalit de la Charia. Toutefois, la Charia reste ouverte aux possibles interprtions et dveloppements. Ainsi nous pouvons rajouter deux autres sources de la Charia:

- Lijmaa: Dans sa dimension technique, Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur un point de droit. En pratique, l'Ijmaa fait office de preuve si aucun lment du Coran ou de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.

- Le Qiyass(raisonnement par analogie): cette technique consiste affecter, sur la base d'une caractristique sous-jacente commune, la rgle juridique d'un cas existant trouve dans les textes du Coran, de la Sounna et/ou de l'Ijmaa un nouveau cas dont la rgle juridique n'a pas pu tre clairement identifie. Ceci tout en restant fidle l'esprit des sources traditionnelles du droit musulman.[footnoteRef:6] [6: (financialislam.com, 2010).]

1.2. Les principes dconomie islamique: L'conomie islamique dsigne la pratique de l'conomie en accord avec les principes de la doctrine islamique. Elle a t conue au dbut du vingtime sicle pour faire face aux idologies communistes et capitalistes, et avait pour but de librer les conomies des pays musulmans du poids de l'exploitation et de l'oppression des forces coloniales.

Comme toute thorie conomique, l'conomie Islamique aspire atteindre un idal de socit o les besoins humains fondamentaux sont satisfaits, o les ressources sont utilises de manire optimale et o les richesses sont partages quitablement pour toucher toutes les classes sociales, et ceci sans trop limiter la libert individuelle ou crer des dsquilibres macroconomiques et cologiques continus.

Toutefois, les principes qui rgissent le fonctionnement d'un systme conomique islamique sont diffrents de l'esprit des systmes conventionnels. En effet, le systme Islamique se distingue principalement par ses dimensions morale et religieuse dans la dfinition des problmes conomiques, ce qui implique que les agents conomiques ne doivent pas considrer la profitabilit comme l'unique ni le principal critre de prise de dcision.

En consquence, un systme financier islamique, tout en intgrant des objectifs de rentabilit et d'efficacit, se doit de respecter l'ensemble des principes thiques de la Sharia. Ainsi d'autre paramtres sont prendre en compte lors de toute valuation conomique, ceux-ci comprennent des objectifs tels que la fraternit humaine, la justice socio-conomique, la paix mentale, le bonheur, la famille, ou encore l'harmonie sociale.

Bien que ce paradigme Islamique soit pratiquement impossible quantifier, l'application de la loi Islamique aux activits conomiques vise apposer les rgles de la Charia sur les oprations courantes relatives aux dpenses, l'pargne, l'investissement, aux dons, etc.

La structure gnrale de ce systme peut s'exposer en trois principaux piliers qui sont, selonMuhammad Umar Chapra (1996) de la Banque Islamique de dveloppement[footnoteRef:7] : [7: La Banque Islamique de dveloppement www.isdb.org. (1996)]

1- Le principe de la double proprit.2- Le principe de la libert conomique dans un cadre limit.3- Le principe de la justice sociale.

1.2.1. Le principe de double proprit : La Doctrine islamique ne s'accorde ni avec le capitalisme dans son affirmation que la proprit prive est le principe, ni avec le socialisme lorsqu'il considre la proprit socialiste comme principe gnral. Elle admet en mme temps les diffrentes formes de la proprit lorsqu'elle adopte le principe de la double proprit (proprit formes diverses) au lieu de celui de la forme unique de la proprit que font leur le capitalisme et le socialisme.Le dsir de gagner sa vie, de vivre confortablement, mme d'avoir des ornements ou des dcorations ou de se protger d'un avenir incertain n'est jamais considr comme un mal. Le Coran dit plutt que ses prceptes sont les moyens de russir dans ce domaine sans le troquer pour un chec dans l'au-del.

1.2.2. Le principe de la libert conomique dans un cadre limit: Le second pilier de l'Economie islamique est le fait d'accorder aux individus une libert conomique, dans les limites des valeurs morales et thiques auxquelles croit l'Islam.

1.2.3. Le principe de la justice sociale: Le troisime pilier de l'Economie islamique est le principe de la justice sociale, que l'Islam a incarne en pourvoyant le systme de distribution de la richesse dans la socit islamique, en lments et garanties assurant la distribution la possibilit de raliser la justice sociale, et mettant ledit systme en harmonie avec les valeurs sur lesquelles il est fond.

Section 3: Les principes de la Finance Islamique Ce qui distingue l'approche islamique des pratiques financires conventionnelles est une conception diffrente de la valeur du capital et du travail. Au lieu d'une simple relation prteur-emprunteur, le systme financier islamique repose sur un partage plus quitable du risque entre le prteur et le propritaire d'entreprise (Haque Zia Ul, 1980). Cette pratique dcoule de cinq piliers principaux sur lesquels se base le modle financier islamique: il s'agit de l'interdiction du Riba (usure), l'interdiction du Gharar (spculation) et du Maysir (incertitude), l'exigence d'investissement dans les secteurs licites, l'obligation de partage des profits et des pertes (P3) et enfin le principe d'adossement des investissements des actifs tangibles de l'conomie relle.

1.1. Les Cinq Piliers de la Fiance Islamique: 1.1.1. Interdiction de la Riba: Lconomie islamique est fonde sur linterdiction du Riba. Ce mot arabe qui signifie augmentation couvre la notion dusure et dintrt. Cette pratique financire est totalement prohibe quelle soit taux faible ou lev. Dailleurs Martens (2001)[footnoteRef:8] indique que cette interdiction est aussi prsente dans les autres grandes religions savoir la judaque et le christianisme travers leurs bibles (respectivement Le Torah et lEvangile). [8: La finance islamique: Fondements, thorie et ralit, Martens A., Confrence prsidentielle, 41e congrs de la Socit canadienne de science conomique, Qubec (2001).]

Le Riba a deux formes principales:

- Riba-Al-fadl: Il s'agit de tout surplus concret peru lors d'un change direct entre deux choses de mme nature qui se vendent au poids ou la mesure.

- Riba-Annassia: Le surplus peru lors de l'acquittement d'un d, dont le paiement a t pos comme condition de faon explicite ou implicite dans le contrat, en raison du dlai accord pour le rglement diffr. Riba-Annassia est le type le plus rpandu dans la socit, notamment travers les crdits, des prts et des placements proposs par les tablissements bancaires et les organismes de financement traditionnels.

Ce qui diffrencie le Riba de la vente d'un bien ou d'un service, est que la contrepartie perue n'est considre comme acceptable dans le droit musulman, que si elle vise compenser quelque chose de lgitime, comme :

- la perte de valeur lie l'usage d'un bien (dans le cas de la location d'un bien),- l'effort fourni pour la ralisation d'un objet (dans le cas de la vente d'un bien produit par le vendeur),- ou le travail accompli pour l'obtention d'un bien matriel et le risque engag dans sa prise en charge (dans le cas de la vente d'une marchandise achete autrui).

Selon l'orientaliste franais Jacques Austruy[footnoteRef:9] la prohibition du Riba dans toutes ses formes semble tre l'une des consquences de l'galitarisme recherch dans la loi musulmane. D'aprs lui, cette interdiction est fonde sur la double affirmation que le temps appartient Dieu seul et que l'argent, en lui mme, n'est pas productif. Ainsi, la Charia interdit le retrait par le prteur d'un quelconque avantage de son prt, sauf si cet avantage est librement accord par l'emprunteur aprs remboursement du prt et sans en constituer une condition tacite ou explicite. [9: Lislam face au dveloppement conomique , collection conomie et humanisme, les ditions ouvrires. Paris 2006, p.52.]

1.1.2. Interdiction du Gharar et du Maysir: La Charia exige galement, dans les affaires et le commerce, qu'il n'est pas permis de conclure de transaction qui renferme du Gharar. Le Gharar peut tre dfinit comme tant tout flou non ngligeable au niveau d'un des biens changs et/ou qui prsente en soi un caractre hasardeux et incertain[footnoteRef:10]. C'est le cas notamment : [10: Comprendre la finance islamique, Publication de la Cellule de Fiqh du Centre Islamique de la Runion, Avril 2008 - dition spciale.]

lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas dtermine de faon prcise. lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fix de faon claire. lorsque la transaction porte sur une marchandise dtermine que le vendeur ne possde pas encore. lorsque le transfert de proprit est conditionn un vnement hasardeux.

Ceci correspond en finance conventionnelle aux produits ou transactions terme caractriss par une incertitude vidente quant leur ralisation, tels que les Futures, les Swaps ou les autres produits financiers plus complexes comme les Subprimes.

De la mme manire, le Charia interdit les transactions bases sur le Maysir. Etymologiquement, le Maysir tait un jeu de hasard, dans le domaine conomique, il dsigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dpend d'un vnement alatoire. Ainsi, chaque contrat doit avoir tous les termes fondamentaux (tels que l'objet, le prix, les dlais d'excution et l'identit des parties) clairement dfinis au jour de sa conclusion. Les juristes musulmans encouragent par ailleurs fortement la satisfaction de toutes les conditions pralables avant la signature du contrat. Ceci diffrencie clairement les banquesIslamiques des institutions de prt intrt, bases sur le principe que l'on peut acheter sans payer et vendre sans dtenir, ce qui alimente constamment la spculation et porte prjudice la stabilit du systme bancaire.

Le risque calcul d'un investissement est autoris par la Charia, en revanche l'interdiction des contrats terme impliquant le Gharar et le Maysir vient du fait que le risque de fausse anticipation d'volution des marchs pourrait remettre en cause la ralisation de transactions bases sur l'incertitude, la spculation, ou mme la dtention dlictuelle d'une information privilgie et pralable. Les juristes musulmans justifient galement la prohibition de ces transactions par la ncessit d'orienter les fonds disponibles au financement de l'conomie relle, au lieu de les laisser alimenter les bulles financires vides de toute productivit et de richesse utile. (Zerouali, 2009)

1.1.3. Interdiction des investissements illicites: La Charia exige galement que tout musulman ne peut traiter des biens jugs illicites ou Haram. En effet, il existe des exigences quant la nature de l'activit dans laquelle un investissement demeure conforme aux impratifs moraux et religieux tels que dicts par l'Islam. Ainsi, les jeux de hasard, les activits en relation avec lalcool, avec l'levageporcinou encore avec larmement, avec lindustrie cinmatographiquesuscitant ou suggrant la dbaucheet les activits lies la pornographie en particulier constituent des secteurs d'investissement prohibs dans l'Islam. On retrouve ce principe d'exclusion dans la finance thique en faveur du dveloppement durable et dans l'investissement socialement responsable.

Du point de vue financier, les sous-jacents de tout type de contrats doivent galement tre conformes la Charia. Typiquement, dans le cadre d'une prise de participation sous la forme d'actions, un certain nombre de secteurs dont les activits sont considres comme illicites sont exclure de l'univers d'investissements.

1.1.4. Principe du Partage de Profits et de Pertes (3P): La notion de partage des pertes et profits est un des lments cls dans le concept de finance islamique car elle est le reflet des valeurs que lIslam transmet ses fidles, savoir justice, galit sociale et fraternit. Ce systme est dfini par KHAN (1984) comme tant un mcanisme financier qui lie le capital financier lindustrie et au commerce sans utiliser un intrt . Il sagit donc dun procd qui permet aux techniques de financements islamiques dtablir des changes commerciaux en empchant lintrt et ceci dans les rgles de la Charia. Cette technique permet en outre le partage des risques entre entrepreneur et investisseur. Effectivement, ce dernier est directement li au bon droulement des affaires lors de la transaction base sur le principe des 3P alors que lors dun prt intrt le risque est en partie transfr au demandeur de fond.

Le principe de partage des pertes et profits est utilis dans plusieurs techniques de financements islamiques tels que le Mudharaba o la banque va financer entirement le projet et lentrepreneur va fournir son travail afin de faire fructifier le montant investi.Les profits sont partags tandis que les pertes sont entirement assumes par la banque. Ou encore le Musharaka, transaction qui permet la banque et lentrepreneur de sassocier pour un projet et partager les pertes et profits. Ces mthodes de financement se rapprochent du capital risque o linvestisseur va financer la phase post-amorage de lentreprise. Elles favorisent le dveloppement des entreprises et donc de la croissance conomique.

Nous comprenons rapidement que ce systme suppose des risques suprieurs car, contrairement aux banques conventionnelles, la rmunration dun type de financement dpend directement du rendement de lopration et donc de la gestion du projet par lentrepreneur. Le financement islamique ne peut donc tre viable quavec des clauses contractuelles strictes permettant la banque de sassurer du bon fonctionnement des affaires. Sans quoi la direction de lentreprise partenaire pourrait maquiller ses rsultats financiers afin de diminuer la rtribution la banque.

De plus, dans un tel systme, les critres de slection dun projet par la banque ne sont plus bass sur des questions de solvabilit mais plus sur la rentabilit anticipe, laquelle est trs difficilement estimable.

1.1.5. LAsset Backing: Toute transaction financire doit tre sous-entendue par un actif pour tre valide selon laCharia. La tangibilit de l'actif signifie que toute opration doit tre obligatoirement adosse un actif tangible, rel, matriel et surtout Dtenu.

Ce principe de l' Asset Backing permet de renforcer le potentiel en termes de stabilit et de matrise des risques et rassure notamment quant aux problmatiques de dconnexion de la sphre financire la sphre relle.

Le principe de la tangibilit des actifs est galement une manire pour la finance islamique de participer au dveloppement de l'conomie relle par la cration d'activit conomique dans les autres domaines.

1.2. Le rle du Sharia Board: Toute institution financire islamique est dote dune structure de gouvernement bicphale. Dun ct, il y a les structures de direction classiques qui veillent la gestion quotidienne de la socit. De lautre, il y a une entit spcifique aux institutions financires islamiques, le Sharia Board. Cette institution, compose de membres la fois comptents pour interprter la jurisprudence islamique et avec des connaissances suffisantes en matire de finance et dingnierie financire, veille la conformit aux normes de la Charia des produits proposs aux clients mais aussi des modalits de fonctionnement de la socit elle-mme.

Il serait erron toutefois, de considrer que le Sharia Board est exclusivement proccup par des considrations religieuses, au dtriment de tout objectif commercial ou financier. Le Sharia Board prend ses dcisions en fonction de trois proccupations:Est-ce que les termes du contrat financier sont compatibles avec les principes de la Charia?Est-ce que cet investissement est optimal pour le client?Est-ce que cet investissement cre de la valeur pour le client mais aussi pour communaut?[footnoteRef:11] [11: P. Moore, Islamic Finance: partnership for growth, Euromoney publications, Londres 1997.]

Les Sharia Board ne sont en aucune faon des entits passives. Ils peuvent avoir, au contraire, une influence forte sur le dveloppement des institutions financires islamiques quils conseillent. Comme nous lavonsdores et dj voqu, les textes sacrs musulmans fournissent uniquement les principes gnraux de lorganisation de la vie conomique et financire de la socit musulmane. Il faut donc transposer ces normes thiques dans des situations concrtes, parfois indites. La jurisprudence joue donc un rle prpondrant dans la Finance Islamique. Elle explique galement, en grande partie, lhtrognit de lunivers des produits islamiques. Certes, lensemble des spcialistes en droit musulman saccordent sur les grandsprincipes fondamentaux, mais de nombreuses divergences existent sur certains points de dtail.En effet, les opinions et les interprtations avances par les diffrents shariah scholars peuvent diffrer fortement, empchant de ce fait lharmonisation des produits ou des procdures financires islamiques. Cette diversit dopinions parmi les shariah scholars qui composent ces comits religieux pourrait se rvler un des plus grands dfis relever par la Finance Islamique.

Les deux grands centres actuels de la Finance islamique le Golfe Persique et la Malaisie ont abord diffremment cette situation qui pourrait terme soulever dimportantes difficults mais qui est porteuse galement de grandes opportunits:En Malaisie: cration dun Sharia Board central rattach la Banque Centrale qui statue sur la conformit des produits financiers chaque institution peut avoir son propre Sharia Board, mais elle doit, en premier lieu, se conformer aux normes dictes par ce Sharia Board central. Pays du Golfe: chaque tablissement a son propre Sharia Board qui statue sur la conformit des produits quil propose. Une certaine homognit est toutefois assure par le fait que la plupart des shariah scholars sigent dans plusieurs Sharia Boards la fois.

Enfin, en matire de Shariah Board, les institutions financires islamiques doivent faire face un autre problme de taille: la raret du capital humain. Il y a moins dune centaine de sharia scholars dans le monde suffisamment forms et comptents pour siger dans un Sharia Board. Pour contourner cette difficult, ces spcialistes en droit islamique multiplient les mandats dans diffrents Shariah Boards. Cela permet, certes, dassurer, de manire indirecte, une plus grande homognit dans les dcisions des diffrents comits islamiques. Mais cela ne peut tre quune solution temporaire et, par ailleurs, cela peut engendrer des situations de conflits dintrts.

Chapitre 2: Crise financire et la finance islamique

Aujourd'hui en 2013 l'Europe doit essuyer l'une des plus grandes crises conomiques de son histoire. En effet cet vnement, qui concerne des dettes contractes par des Etats, rvlent l'impuissance de notre systme financier.

La situation est telle qu'il est possible d'envisager la sortie de la Grce de l'Union Europenne. Les banques, quant elles, refusent de se prter sur les marchs montaires interbancaires. Mais bien plus proche de nous, il est possible d'assister de graves manifestations de la part d'un peuple grec cras sous la pression de l'austrit.

Dans ce contexte la finance islamique connait un essor depuis les annes 1980.

En effet, loin des excs d'un monde bancaire de plus en plus immoral la finance islamique se dresse contre la spculation outrance, l'usure et la prise d'intrts, les produits drivs etc... Elle prfre se recentrer sur des modes de financements participatifs et le dsendettement de l'Homme. L'objectif ici tant de le replacer au centre de l'conomie et d'en faire le principal acteur. Bien que ce dessein semble utopique, la finance islamique prvoit de relles solutions pour y parvenir.

Il n'est donc plus question d'un systme destination de la communaut musulmane, mais bien d'une finance visant les personnes qui s'exasprent des drives du systme. C'est en partant de ce postulat que des associations telles que l'AIDIMM essayent de promouvoir ce nouveau paradigme. Ainsi pouvons-nous nous interroger sur l'alternative que reprsente la finance islamique face cette crise du capitalisme.

Afin de rpondre cette question, nous verrons, dans un premier temps, comment nous sommes arrivs cette situation. Nous nous attarderons sur les crises, leurs causes, et leurs consquences. Enfin nous verrons quels sont les avantages et inconvnients de cette finance face la crise du capitalisme.

Section 1: Lhistoire de la crise 1.1. La crise: sa naissance, son volution[footnoteRef:12] [12: Vous avez dit la crise?, BOELTZ Hubert, 13 avril 2012.]

La crise du capitalisme est une expression que nous pouvons employer pour dfinir l'tat de notre systme financier. Afin de comprendre pourquoi et comment il est devenu si critiquable, nous dresserons un bref historique de son volution. Ainsi nous remonterons jusqu'au dbut du XIXme sicle pour arriver en 2011.

De 1815 1914 les pices d'or ou d'argent constituaient la monnaie des transactions marchandes. Leur poids reprsentait leur valeur. La loi du 12 aout 1870, mettra en place les billets ayant un cours lgal. Ils pouvaient tre changs contre leur valeur en pices (d'or ou d'argent). De plus, l'utilisation de la vraie monnaie permettait d'viter l'inflation, de stabiliser les salaires et de contrler les prix. En effet, l'existence d'une monnaie (pices) relle en contrepartie limitait les missions de billets de banque.

A la fin de la seconde guerre mondiale. Les nations allies signent les accords de Bretton Wood. Ds lors le dollar deviendra la monnaie talon. En effet il sera la seule monnaie indexe sur l'or et servira de rfrence pour les autres. C'est ainsi que fut cr le systme montaire international. D'autre part, ces accords ont permis la cration de la Banque Mondiale et du FMI.

Le 15 aot 1971 le prsident NIXON dans le cadre du New Economic Policy suspendra la convertibilit du dollar en or, John Connally secrtaire du trsor, dclarera: le dollar est notre monnaie et votre problme

Le 3 janvier 1973 Valry GISCARD D'ESTAING, ministre des finances de l'poque, mettra en place la loi POMPIDOU-GISCARD. Cette dernire tera le rle de service public la Banque de France. Ainsi le Trsor Public ne pourra plus escompter ses effets auprs de la Banque de France. Dsormais, les emprunts d'Etat seront souscrits sur les marchs financiers.

En 1994 Blythe MASTERS perfectionnera les drivs de crdit en inventant les CDS, traitsd'armes financires de destruction massivepar Warren Buffet. Elle mettra aussi au point un nouvel instrument de couverture: le CDO (collaterised debt obligation). Celui-ci permettra aux entreprises de titriser leurs dettes. En effet, il consiste en la transformation des dettes (rparties par tranche) en obligation. Ce processus se faisant par l'intermdiaire d'un SPV (special purpose vehicule).

Le 12 novembre 1999 les Amricains voteront le Gramm-Leach-Bliley Act . Il remplacera le Glass-Steagall Act vot en juin 1933 sous la prsidence de Roosevelt. Cette mesuremettra fin la sparation entre les banques de dpts et les banques d'affaires. De plus, elle autorisera celles-ci fusionner avec les socits d'assurance. L'Europe suivra le mouvement en drglementant, elle aussi.

En 2007, les CDS (Crdit Default Swap) dans lesquels, entre autres, des crdits subprimes accords des amricains afin d'accder la proprit, sont utiliss et diffuss massivement. Ceci entranera une mfiance entre les banques. En effet, elles ne se prteront plus sur le march montaire interbancaire. Elles accorderont moins de crdits aux entreprises et aux particuliers.

Aujourd'hui en 2012, la Grce est en quasi faillite. La plupart des Etats de l'Union Europenne sont trop endetts.

La dcorrlation progressive de la valeur de la monnaie et de son actif sous-jacent (l'or), a permis une prise de risques inconsidre de la part des acteurs de la finance. En effet la fusion des banques de dpts et des banques d'affaires, ainsi que la construction des instruments de transfert de risques ont eu des consquences trs graves sur notre systme conomique. Nous nous attacherons expliquer cela plus loin dans notre tude.

1.2. La crise du subprime: Cette crise a dbut juillet 2007 jusqu' atteindre son paroxysme l'automne 2008. En effet les banquiers amricains ont consentis des prts hypothcaires des mnages modestes, prsentant de trs grands risques de dfaut. Ces banquiers peu scrupuleux, avaient, pour dplacer ce risque, titris un grand nombre de ces crances douteuses. Le principal problme fut que les biens saisis ne pouvaient tre vendus leur valeur d'origine. En effet la multiplication de ces dfauts de paiement a engendr une trop grande offre face une trop faible demande sur le march immobilier. Les banques taient donc propritaires d'un parc immobilier de faible valeur. En effet, la diffrence entre l'hypothque franaise et l'hypothque amricaine est qu'aux Etats-Unis la banque est propritaire du bien jusqu'au remboursement du prt, alors qu'en France la banque n'a qu'un droit de prfrence sur le bien qui lui sera accord en cas de non-paiement de la part des clients.

La part de ces subprimes dans le bilan de certaines banques amricaine tant trop importante, ces dernires ont d se rsigner faire faillite (Lehmann Brothers par exemple). Cependant un lment plus grave vint empirer le tableau. En effet, une grande partie des banques non-amricaines avaient achet des obligations issues des subprimes. Ceci a engendr une contagion dans la plupart des marchs bancaires dvelopps....

1.3. La crise de la dette: La crise de la dette est moins complexe dans son schma de propagation. En effet bien que l'on ignore beaucoup d'lments sur cette crise, il est possible d'affirmer une chose: les Etats sont trop endetts et certains d'entre eux ne pourront jamais rembourser leur dette (le cas notamment de la Grce). Dettes, qui rappelons le, sont dtenues par les banques, les compagnies d'assurance et les particuliers travers les contrats d'assurance vie souscrits en euro.

En effet la majorit des Etats de l'Union Europenne se sont endetts. Le principal souci que soulve cette information est que les nations se sont, pour quelques unes, endettes au-del de leurs moyens. Si nous prenons le cas de l'Espagne nous pouvons voir que sa dette publique est passe de 54% 62% du PIB entre 2009 et 2010[footnoteRef:13]. De plus sa balance commerciale tait ngative de 52 milliards d'euros. cette crise est diffrente de celles que l'on a connues. En effet, elle ne rsulte pas de l'clatement d'une bulle spculative, mais bien d'un dfaut de gestion de la part des Etats. C'est pourquoi, il dcrit cette crise comme une crise financire ses dbuts, qui se sera transforme en crise conomique. [13: Source: www.diplometie.gouv.fr/]

Section 2: Les causes des la crise

Les causes des crises sont multiples. Afin de comprendre l'enjeu que reprsente la finance islamique, face cette dernire, nous pouvons dgager 2 causes majeures: l'immoralitet lerefinancement.

1.1. Limmoralit: L'immoralit constitue un des lments qui fait le plus dbat dans la sphre financire. En effet la question est de savoir si l'on doit tre rentable ou moral. Evidemment cette prsentation est caricaturale mais permet de comprendre l'enjeu cach derrire les questions d'thique financire. Toutefois une chose est sure:l'immoralit est l'une des causes des deux crises. Ainsi nous nous pencherons sur les lments immoraux qui ont caus la crise du subprime, ceux qui ont caus la crise des dettes souveraines et les lments externes aux deux crises.

1.1.1. Limmoralit dans la crise du subprime: L'immoralit est l'lment qui a caus la crise de la subprime. En effet, des banquiers amricains, peu scrupuleux ont t les instigateurs de cet vnement.

Dbuts des annes 2000 le march immobilier amricain tait satur. En effet la cible des agences immobilires, traditionnellement composes de mnages ayant des revenus assez consquents pour pouvoir absorber un crdit immobilier, n'tait plus assez abondante pour assurer des perspectives commerciales suffisantes. Elles se sont donc penches sur une nouvelle cible: les mnages ayant de faibles ressources. Paradoxalement cette cible pouvait tre finance.

Tout d'abord il fallait pouvoir vendre un crdit immobilier des mnages modestes. Pour ce faire il suffisait de prter taux variable et paliers. Ainsi les emprunteurs pouvaient rembourser les premires annes de prt sans trop de difficult. Ensuite, lorsque les taux des prts recollaient la ralit des marchs, et que les clients devaient passer un pallier, ces mmes emprunteurs devaient supporter des chances, nettement plus leves (allant du simple au double). Cela les conduisait inluctablement vers l'insolvabilit.En expliquant cela nous rpondons la question: comment la crise du subprime a-t-elle t initie? En revanche, nous ne rpondons pas la question pourquoi?. Pour ce faire, Il faut tout d'abord comprendre une diffrence juridique majeure entre le cadre juridique franais, et le cadre juridique amricain.

En France, les prts hypothcaires, sont systmatiquement affects au bien qu'ils financent. De plus les lois NEIERTZ et SCRIVENER 2 obligent le crancier s'assurer de la solvabilit de son dbiteur avant de prter. Enfin l'hypothque prise sur le bien n'accorde la banque qu'un droit de prfrence. Cela signifie qu'en cas d'impay de la part de l'emprunteur la banque devra demander un tribunal la saisie du bien. Ce n'est qu'aprs la vente en adjudication de l'immeuble que le crancier pourra faire valoir son droit de prfrence. S'il n'est pas rembours aprs la vente de l'immeuble il devra faire appliquer son droit de suite qui le placera au mme rang que les autres cranciers du dbiteur.

Aux Etats-Unis, en revanche le cadre juridique est beaucoup plus lger. En effet, l'obligation de la solvabilit des emprunteurs est moins prsente. Cependant ce qu'il faut comprendre est le principe du mortgage loan (prt hypothcaire). L'hypothque amricaine, contrairement, l'hypothque franaise, donne un droit de proprit la banque. Cela signifie que la banque est propritaire du bien jusqu'au remboursement de la dette. Concrtement, la banque peut expulser un mauvais payeur, et revendre son bien immdiatement aprs. Cela dmontre clairement que le prt hypothcaire amricain est beaucoup moins encadr que dans le systme franais.

Malgr un systme hypothcaire facilitant les prts, les banquiers amricains, ont russi dgager ses prts risqus de leur bilan. En effet, les banques ont tout simplement utilis la titrisation par le FCC, mais aussi et surtout via les CDO. Ainsi elles pouvaient exporter leurs risques qu'elles prenaient en finanant ces crances douteuses. Il faut voir que le volume de CDO mis aura connu une volution exponentielle juste avant la crise du subprime et une chute aprs cette dernire.

On pourra, noter que la propagation de la crise du subprime, s'est faite en raison de la recherche du profit, et ce, de la part de chacun des agents conomiques. En effet, on a souvent l'habitude de dsigner les banques comme seules et uniques responsables de cette crise. Cependant il est utile d'observer que les banques qui proposaient des produits ne contenant pas de dette de subprime, offraient des rmunrations bien infrieures celles de leurs concurrentes, qui elles en proposaient. Ainsisous la pression commerciale inflige par leurs clientselles devaient s'aligner sur leur confrre en en proposant elles aussi. 1.1.2. Limmoralit dans la crise de la dette: Lorsque l'on parle de la crise de la dette. On pense immdiatement la Grce. En effet, ce pays fut le premier tre frapp par ce flau. La crise de la dette se rsume par le fait que pendant trop longtemps des pays ont vcus au-dessus de leurs moyens, et qu'aujourd'hui ils doivent rembourser leurs emprunts. Nous pouvons noter, par exemple, que le premier poste de dpense de l'Etat franais est le remboursement des intrts de la dette. En effet, aujourd'hui certains Etats n'arrivent plus rembourser leurs dettes du fait d'une charge d'intrts trop lourde. Mais revenons-en la Grce. Ce pays est rentr dans la zone euro avec des comptes falsifis. Effectivement, leur situation ne le permettait d'atteindre les critres de convergence mis en place par l'Eurogroupe. Et c'est bien ici que se place l'immoralit. En effet, aujourd'hui ce sont 10,8 millions d'habitants qui souffrent cause de la tromperie de leurs lus. Il est ici intressant de noter que le vice-prsident pour l'Europe de la banque Goldman Sachs qui a aid la Grce falsifier ses comptes n'est autre que Mario DRAGHI, actuel prsident de la BCE.

1.1.3. Les lments externes aux deux crises: Pendant ces crises, nous avons pu voir apparatre des lments d'immoralit financire qui n'en sont pas des facteurs. En effet on a pu voir et entendre parler de certains scandales financiers. En effet, nous parlons ici de certaines affaires qui ont heurtes l'opinion en temps de crise, et contribu la mise en place d'une barrire entre les banques et les personnes. Nous retiendrons dans notre cas deux scandales:l'affaire KERVIELetl'affaire MADOFF.

Jrme KERVIEL tait un jeune trader au sein de la Socit Gnrale. Il entra en 2000 au middle office avant d'intgrer le front office en 2005. Il fut connu pour avoir perdu 4,82 milliards d'euros en vendant perte. L'affaire sera rvle le 24 janvier 2008. Daniel BOUTON, PDG de cette banque, n'arrivera pas le qualifier lors de son interview ce mme jour sur France Inter: cet escroc, ce fraudeur, ce terroriste, je ne sais pas. Le gouverneur de la banque de France (Christian NOYER) le qualifiera, quant lui de gnie de la fraude. Toutes ces allgations relayes par les mdias on fait renatre chez les franais un sentiment anti-banquier, que les grands tablissements franais ont tent de faire disparatre dans le dbut des annes 2000. Le principal lment mis en avant dans cette affaire est que le trader fit un passage au middle office avant d'tre plac au front office. Il connaissait les rouages du systme. Il savait contourner les contrles. On pourra noter que le 5 octobre 2010 la 11mechambre correctionnelle de Paris reconnatra Jrme KERVIEL coupable de faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de donnesdans un systme informatique . Il sera condamn notamment rembourser les 4,8 milliards d'euros, et a une peine de prison ferme (3 ans). Il fera appel de la dcision et sera rejug du 4 au 28 juin 2012.

Ce sera d'ailleurs le 7 juin 2012 que l'on apprendra de la bouche de Claire DUMAS (reprsentante de la Socit Gnrale au procs), que les personnes qui auraient pu empcher le trader de prendre des positions (jusqu' 50 milliards d'euros en 2008), ne comprenaient pas les oprations passs, mais les autorisaient quand mme. Elle dclarera ce jour mme[la position] tait visible, mais elle n'tait pas vue et c'est normal[footnoteRef:14] [14: Reuters, la SocGen sur la sellette a son tour au procs kerviel 8 juin 2012 paru le 7 juin 2012.]

Bernard MADOFF, quant lui, est un homme d'affaire qui fut condamn pour une escroquerie base sur le systme de la chaine de PONZI. Il cra Bernard L. Madoff Investment Securities LLC qui devint l'une des principales socits d'investissements Wall Street.

Eloi LAURENT, dit de cet homme qu'il a su habilement profit de l'exubrance irrationnelle de la finance mondialise et la foie entretenue par les agences de notation, dans des rendements chimriques[footnoteRef:15] [15: LAURENT Eloi, conomie de la confiance, dition la dcouverte, 2012. ]

En raison de son activit au sein de la National Association of Securities Dealer (NASD), MADOFF bnficiait de la confiance des autres investisseurs et des autorits de contrle (la SEC par exemple), qui n'ont pas dout du cachet de notre fraudeur.Sans cette relation consanguine il n'aurait jamais pu russir sa manoeuvre.

Le mcanisme tait simple. Les investisseurs apportaient des capitaux qui servaient payer les intrts qui taient servis aux clients plus anciens. Ce systme est appel vente pyramidale.

Le montant de la fraude s'levait 50 milliards d'euros. Il sera jug et condamn le 29 juin 2009 une peine de prison de 150 ans.

Contrairement Jrme KERVIEL, MADOFF, lui, s'est enrichi avec cette escroquerie.Ces deux affaires, mises jour en priode de crise, ont creus un peu plus le foss entre les banques et les mnages. En effet, les deux affaires que nous avons voques ont permis de comprendre les failles morales du systme financier. Effectivement, lors de l'affaire KERVIEL, nous avons pu voir l'immoralit d'une banque (Socit Gnrale) mais aussi d'une institution (l'AMF). Ces deux entits ont laiss passer des oprations d'un montant exorbitant. Rappelons notamment que le trader en question avait, avec des oprations similaires celles qui lui sont actuellement reproches, gagn un peu plus d'un milliard d'euros avant d'en perdre six fois plus, et qu' cet instant, personne n'avait dit mots ce sujet. L'affaire MADOFF, quant elle, mit en exergue l'immoralit d'un homme qui s'est enrichit en trompant ses clients.

1.1.4. Limmoralit de la spculation: La spculation consiste prvoir les volutions de march afin d'en tirer un profit financier, en prenant des positions d'achat ou de vente en fonction de son anticipation. Elle est l'un des lments financiers les plus critiqus. Ainsi, elle est immorale en trois points:Tout d'abord, nous pourrons noter que la spculation est un moyen d'acheter ou de vendre des biens dont on ne dispose pas rellement. En effet, elle consiste en des prises de position concernant des actifs sous-jacents. Ainsi, grce la spculation, nous pouvons vendre un bien dont nous ne sommes pas propritaire.

Ensuite nous dirons que la spculation est un moyen de gagner de l'argent en cas de baisse des prix des valeurs. Effectivement, la vente dcouvert permet d'anticiper une baisse de march, en vendant un bien dont on ne dispose pas. Concrtement, cela signifie qu'il est possible de gagner de l'argent alors que des investisseurs, sur ces mmes valeurs sous-jacentes, enregistrent des pertes.

Enfin nous parlerons du deposit. Celui-ci est la garantie laisse au broker afin de pouvoir spculer. Il est infrieur au montant des sommes sur lesquels on spcule. Cela signifie que nous pouvons prendre des positions sur 100 alors que l'on ne dispose que de 50. C'est ce que l'on appelle l'effet de levier.

En raison de ces lments la spculation est vivement critique. Souvent remise en question par les mdias, elle reste trs utilise par les investisseurs. 1.2. Le refinancement: Le systme de refinancement est l'lment qui a permis de propager les crises de manire internationale. Sans ce dernier, les soucis causs par la sphre financire seraient rests localiss. Nous allons donc l'expliquer afin de le comprendre. 1.2.1. Rappel sur le fonctionnement du systme bancaire: Le systme bancaire franais fonctionne selon un modle appelgestion actif/passif. Ce systme repose sur un principe: la banque prte monsieur B l'argent dpos par monsieur A (moyennant intrts). Jusque dans les annes 1990 ce systme constituait le principal mode de rmunration des banques.

Figure 2 Fonctionnement du systme bancaireClient A Client B BANQUE Prte 100 Dpose 100 Rend 100 Rend 105

Cependant ce systme prsente certains risques. En effet il est possible que monsieur A demande retirer son argent sur avant que B n'ait rembours son prt. Il se peut aussi que B fasse dfaut (quel que soit la qualit de B). Il est donc ncessaire pour la banque de pouvoir pallier ces carences.

Il faut tout d'abord souligner qu'il existe trois risques lis au crdit:

Le risque de crdit:c'est le risque li au dfaut de paiement du client.

Le risque oprationnel:ce risque se constitue essentiellement de la mauvaise application des processus des collaborateurs au sein de la banque. Il rsulte de fraudes, erreurs humaines...

Le risque de march:ce risque est li la performance des marchs. Par exemple, en accordant un prt immobilier taux fixe sur 20 ans, le banquier prend le risque que les taux de crdit en immobilier dpassent celui qu'il a fix. Effectivement, il se peut que le cot de l'argent soit plus lev que le taux pratiqu. Ceci est particulirement vrai en France dans la mesure o la majorit des crdits se font taux fixes.

Comme nous venons de le voir la gestion actif/passif prsente certains risques. Il est donc ncessaire pour une banque de pouvoir se refinancer en cas d'une forte exposition ses derniers. Nous verrons dans l'annexe 1 un tableau rcapitulant l'ensemble des couvertures de ces risques.

1.2.2. Le systme de refinancement: Il existe 2 types de sources de couverture de risque pour une banque: l'interne et l'externe: Les sources internes: Constitues des liquidits ainsi que des fonds propres. Les sources externes:

Le march montaire: il est compos de trois marchs- Le march interbancaire:c'est un march de taux dont les participants sont exclusivement des banques. Dans ce march, elles se prtent entre elles des taux qu'elles se fixent.

- Le march banque centrale:la BCE permet aux banques d'emprunter taux fixe via son taux directeur Refi. Aujourd'hui 1%, il est l'un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la mfiance qui rgne sur le march montaire interbancaire.

- Le march des titres:march qui permet aux banques d'mettre des titres de crances ngociables. Ces TCN pourront ensuite passer par le FCC afin d'tre changs sur le march secondaire (la bourse).

Le march hypothcaire:

Caisse de Refinancement Hypothcaire (CRH):La CRH est exclusivement utilise pour refinancer les crdits immobiliers. Tout comme pour les titres, ces refinancements peuvent faire l'objet d'une titrisation par le FCC. Les dettes seront alors transformes en obligations. Lorsque l'on recourt la CRH, on partage son risque avec notre refinancer.Le Fonds Commun de Crances (FCC):Le FCC est un vhicule qui permet de titriser une crance. Cela signifie que les prts qu'une banque consent peuvent tre transmis ce fond. Ce dernier les transformera en obligations. Ainsi ces crances seront mises disposition des pargnants. En effet, ils pourront intgrer des fonds ou des assurances-vie.L'avantage (mais aussi le risque) est que lorsqu'une banque titrise une crance elle dplace son risque vers celui qui l'achte. On pourra toutefois noter que le recours au FCC n'est pas illimit. Par exemple, une banque n'a pas le droit de titriser plus de 30% de ses crdits la consommation.

Section 3: Les consquence de la crise 1.1. Le dficit de la confiance des mnages: La mfiance est un lment bien connus de la sphre financire. En effet, elle est l'un des ennemis de la liquidit. Lorsqu'elle svit sur le montaire interbancaire, elle paralyse les banques et les empchent de prter facilement. Cependant, il existe un phnomne dont on parle moins: la mfiance des mnages.

Afin de comprendre l'enjeu de cet lment, il faut comprendre que les mnages sont la base d'une conomie dveloppe. Ainsi, ce sont des agents conomiques qui ont pour missions, entre autre, de financer les entreprises. Cependant, l'accs aux socits tant complexes et risqus, trs peu de personnes se risquent investir directement dans ces structures. C'est ici qu'intervient la banque. En effet, sa mission d'intermdiation, lui permet d'investir dans des entreprises avec les dpts des mnages. Elle a donc pour mission de faire se rencontrer ces deux agents conomiques.

Afin de dterminer ce qu'est la mfiance des mnages l'gard des banques, nous nous baserons sur une tude mene par le cabinet Deloitte intituleComment regagner durablementla confiance des clientset parue en mai 2011.

Tout d'abord, il est ncessaire de comprendre que les mnages ne voient pas leur banque comme un offreur de prestation quelconque, mais bien comme un tablissement dans lequel ils vont placer leurs conomies. C'est pourquoi ils ont le sentiment que les banques prennent des risques inconsidrs lorsqu'elles spculent sur les marchs. Les tablissements bancaires l'ont compris, c'est ainsi qu'ils ont entrepris des campagnes de communication cherchant rtablir la relation de confiance avec les clients: Confiance (n.f.) : premier capital qu'un client doit pouvoir investir dans sa banque , Vous mritez une marque de considration, Etre autre chose qu'un numro de compte, a compte ! , Dveloppons ensemble l'esprit d'quipe .

Cette tude dcrit l'effet ngatif qu'ont eu les crises et les scandales financiers sur les mnages. De plus on peut constater que les Franais sont moins confiants envers leurs banques que leurs voisins belges, britanniques, et amricains. Cela est paradoxal lorsque l'on sait qu'aucune banque franaise n'a fait faillite alors que c'est le cas pour nos voisins.

Tableau 1 Comparaison de la confiance dans le systme bancaire entre diffrents pays[footnoteRef:16] [16: Source: Cabinet Deloitte, Comment regagner durablement la confiance des clients ?, mal 2011]

Mme si cette tude montre que la confiance des mnages a t impacte par les crises, elle montre aussi que ce dficit de confiance est d aussi au manque d'informations de la part des banques ainsi qu' des tarifs jugs trop haut.

1.2. LEffet systmatique: Les outils de refinancement peuvent avoir un effet nfaste sur le systme financier: la transmission des risques de crdits.

Chaque crdit reprsente un risque pour une banque. Les outils de refinancement permettent, en plus de pallier les problmes lis la gestion active/passive, de les transmettre des contreparties: Tableau 2 Les risques du refinancementMODE DE REFINANCEMENTRISQUE SUPPORTE

March interbancairePartag entre la refinance et sa contrepartie

Banque Centrale EuropennePartag entre la refinance et la BCE

March des titresPartag entre la refinance et les acheteurs de titres

Caisse de Refinancement HypothcairePartag entre la refinance et sa contrepartie

Fonds Commun de CranceDplacement du risque vers celui qui achte l'obligation

Comme nous pouvons le voir dans ce tableau, les risques pris par une banque peuvent tre soit partags soit dplacs dans le cas du recourt au fonds commun de crances. La crainte que l'on peut avoir face ces lments, est que les risques se propagent sur les marchs. Pire encore que les mnages aient supporter ces risques. En effet, le recourt au Fonds Commun de Crances permet de dplacer le risque sur les acheteurs d'obligations. Par ailleurs, dans ce systme de refinancement, le refinanceur et le refinanc n'ont aucun contact direct, ne se connaissent pas.

Le systme de couverture permet aux banques de limiter leurs propres risques. Cependant il n'est pas illimit. Ainsi, il gnre un risque trs grave:le risque systmique.

Ce dernier fut dcouvert en 1974, en raison de la faillite de la banque Herstatt. En effet, cette dernire, qui dtenait un monopole sur l'achat du dollar, tenta de spculer massivement sur l'achat de cette devise. Cependant elle n'avait pas prvue que le gouvernement amricain injecterait, cette priode une grande quantit de dollars dans son conomie. Ayant achet crdit cette monnaie en grande quantit, la banque Herstatt n'arriva pas rembourser et fit faillite. Le problme que cela souleva tait que l'tablissement entraina ses cranciers dans sa chute.

Le risque systmique est le fait que lorsqu'une banque subit un dfaut de paiement consquent mettant en jeu sa sant financire, elles mettent en danger tout le systme bancaire. Nous sommes donc face un effet domino qui entrane l'ensemble du march dans la chute du refinanc. Ainsi la chute d'une banque qui subirait un dfaut de paiement de taille, impliquerait toutes ses contreparties de refinancement.

Conclusion:

Loccident est sous lemprise dune crise financire, la pire depuis celle de 1929, ses effets commencent se faire sentir dans lconomie relle et la mondialisation acclre sa propagation en effet domino travers le reste du le monde. Les experts dnoncent la faillite dun systme conomique et financier aux contrles dfaillants et la finalit discutable et proclame une moralisation de lconomie de march pour quelle soit au service de lHomme [footnoteRef:17] [17: Les causes et remdes de la crise financire mondiale Nicolas DUPONT-AIGNAN.]

En ralit, et Benot XVI nous pardonnera, au moment o nous traversons une crise financire qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, cest plutt le Coran quil faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilit sur fonds propres, avaient respect un tant soit peu la Charia, nous nen serions pas l[footnoteRef:18] Cest avec ces mots que lditorialiste franais, Vincent Beaufils, dcrit la situation et prconise le recours la finance islamique. [18: Le Pape ou le coran Beaufils Vincent.]

En effet, la finance islamique pourrait offrir une relle alternative lactuelle conomie de march, ou du moins y tre bien intgre en tant que complment indispensable[footnoteRef:19] . [19: La finance islamique Anouar HASSOUNE.]

La finance islamique a ft en 2005 ses 30 ans dexistence, durant lesquels, elle a enregistr des taux de croissance variant entre 10 et 30% en fonction des classes dactifs. Actuellement, sa taille de march reprsenterait entre 500 et 700 milliards de dollars bass essentiellement en moyen orient.

PARTIE II

La Finance Islamique

PARTIE II La Finance Islamique

Introduction:

Dans le Partie prcdent, nous avons vu les bases sur lesquels repose la finance islamique. Nous allons voir premirement dans cette partie les diffrents instruments financiers islamiquesApres, nous avons vu quelques aspects des institutions financire islamiques et la gestion des risques financiers islamique, et en fin, nous avons vu les indices islamiques par analyser le DJIM Index.Dans le second chapitre nous avons vue un cas pratique de la Finance Islamique au Maroc ci le Dar Assafaa. Par son vhicule juridique, Financement, Model daffaire et ses agences au Maroc et la fin, nous avons donn les perspectives davenir de la finance islamique au Maroc. Que le Maroc sous limpulsion dun nouveau gouvernement et dinvestissements Qatari semble sengager versla finance islamique

Chapitre 1: La finance islamique: Outils, Modles et Applications

Section 1: Les Produits financire Islamiques

Au cours de son dveloppement, la finance islamique a cr plusieurs produits ou instruments afin de satisfaire les besoins de leurs clients. Certains de ces instruments sont des constructions arabes prislamiques dveloppes l'origine pour les besoins des villes-tats marchandes dj cites.Compte tenu du nombre de contrats existants aujourd'hui, nous avons dcid d'voquer les contrats les plus utiliss et les plus connus dans le secteur de la finance islamique. Ceux-ci ont jou un rle prpondrant dans l'volution croissante de la finance islamique.La majorit des experts de la finance islamique saccorde dire quil existe deux types des instruments financiers islamiques : les instruments de financement et les instruments participatifs. Les instruments de financement : Murabaha, Ijara, Al Salam et Istisna. Les instruments participatifs : Moudaraba et Mousharaka.

Ce graphique nous permet d'avoir un aperu de la tendance des contrats utiliss dans ce secteur:

Figure 3 Rpartitions des actifs islamiques selon le type de produit [footnoteRef:20] [20: Rapport moral sur l'argent dans le monde (2005), Association d'Economie Financire.]

1.1. Les instruments de financement:

1.1.1. Murabaha: La Murabaha est contrat de vente, entre un vendeur et un acheteur, par lequel ce dernier achte les biens requis par un acheteur et les lui revend un prix major. Les bnfices (marge bnficiaire) et la priode de remboursement (versements chelonns en gnral) sont prciss dans un contrat initial. Cela permet un client d'acqurir un bien sans contracter un emprunt avec intrt. Les conditions de vente telles que la marge bnficiaire pour le vendeur ou les dtails de remboursement des chances sont prdfinies entre les diffrentes parties.

Figure 4 Principe de Murabaha

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.1.2 Ijara: L'Ijara est un mode de financement moyen terme par lequel la banque achte des machines et des quipements puis en transfre l'usufruit au bnficiaire pour une priode durant laquelle elle conserve le titre de proprit de ces biens. L'Ijara est l'quivalent ducontrat crdit-bail. Toutefois, il y a quelques diffrences qu'il convient de souligner. Ce qui le diffre du crdit bail, c'est l'absence de pnalit en cas de non paiement mensuel ou en cas de retard car les pnalits qui surviendraient pour ces motifs seraient considres comme des intrts, or la finance islamique rfute ce procd. Les conditions de contrat sont prdfinies, en cas de modification d'une des conditions, mme avec l'accord des deux parties, un nouveau contrat doit tre ralis avec les nouvelles conditions.

Figure 5 Principe de lIjara

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.1.3. Al Salam: Cette technique consiste payer lavance des biens prdtermins. Elle peut, par exemple, tre utilise pour financer les besoins en trsorerie dune socit. Le financier paie ainsi lintgralit du prix de lactif lavance, pour une date de livraison diffre. Afin que cette technique soit conforme la Charia, le paiement intgral de lactif doit tre effectu ds la signature du contrat et la date de livraison doit tre clairement dtermine.

Un paiement intgral anticip permet souvent au financier de faire lacquisition de lactif un prix rduit. Le prix est calcul sur la base dun indice de rfrence (tel que le LIBOR) auquel sajoute une marge. Au moment de la livraison, le financier peut ainsi vendre lactif son client pour un prix plus lev ou conclure en parallle un contratbai al salamavec un tiers (aux termes dun contrat distinct) afin de revendre lactif un prix suprieur.

Figure 6 Principe de lIjara

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique. 1.1.4. Istisna: L'Istisna est un moyen de financement progressif. C'est un contrat de fabrication (ou de construction) au terme duquel le participant (vendeur) accepte de fournir l'acheteur, dans un certain dlai et un prix convenu, des biens spcifis aprs leur fabrication (construction) conformment au cahier des charges. En effet, le vendeur s'engage fournir dans un dlai prcis et un prix convenu pralablement le bien immobilier selon les conditions mises lors de l'laboration des cahiers de charges. En contrepartie, l'acheteur s'engage payer le vendeur en fonction de l'avance des travaux. Figure 7 Principe de lIstisna

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.2. Les instruments participatifs : 1.2.1. Moudaraba: La Mudaraba est une technique de financement utilise par les banques islamiques. La banque joue le rle de l'investisseur (Rab el Mal). Elle s'engage financer intgralement le projet. En contrepartie, l'entrepreneur (Moudarib) doit assurer la gestion du projet. La rmunration est fonde sur un pourcentage de bnfices de l'entrepreneur fix l'avance. Les pertes ventuelles doivent tre supportes par le seul bailleur de capitaux. Le chef d'entreprise renonce une rmunration variable de son travail. Aujourd'hui, la Mudaraba peut s'appliquer diverses activits conomiques.

Figure 8 Principe de Moudaraba

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.2.2. Mousharaka: La Musharaka est un contrat entre la banque et le client en vertu duquel la banque et le client apportent chacun des capitaux en vue d'un projet spcifique. Les partenaires apportent les fonds, mais seul un d'eux, dispose de la charge de la gestion du projet.

Les conditions de partage des profits sont prdfinies. La rpartition des bnfices raliss est au prorata. Le remboursement obit un tableau d'amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bnfices tirs par la banque pour cette opration. Les pertes sont partages en fonction de l'apport en capital investi.

Figure 9 Principe de Mousharaka

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.3. Les autres produits financire Islamique: 1.3.1. Sukuk: Le Sukuk est l'quivalent islamique d'une obligation o l'intrt devient un profit prvu l'avance risque quasi-nul. Cette forme d'obligation est particulirement utilise pour les financements immobiliers.

Le Sukuk permet de rmunrer un placement en vitant l'usage de l'intrt. L'investisseur possde une part de proprit dans un actif sous-jacent. En change, celle-ci lui assure un revenu. Pour cela, la socit mettrice doit reprer les actifs destins la vente afin de les proposer aux investisseurs Sukuk. Cette opration se ralise avec l'intervention d'une socit ad Hoc. Les investisseurs percevront alors l'usufruit de ces actifs en fonction du prorata de leur investissement. Les risques de cette opration sont partags. Les investisseurs supportent les risques de crdit de l'metteur et les risques lis aux actifs sont supports par la socit ad Hoc. La particularit des Sukuk est qu'elles peuvent tre cotes et notes en fonction du march cible.

Figure 10 Principe de la Sukuk

Herbert Smith (2009),le guide de la finance islamique.

1.3.2. Arbun: Montant prlev en garantie pour lexcution dun contrat futur. Lacheteur paie au vendeur un dpt pour avoir le droit de conclure ou dannuler la vente. En cas de non excution du contrat le vendeur garde le dpt en compensation. Si la vente est conclue le montant du dpt est intgr au prix dachat.Selon Nuradli (2001), ce type de transaction nest pas unanimement accept par les diffrentes coles de penses musulmanes. Dun ct, lcole Hanafite[footnoteRef:21] estime que lArbun est une forme de corruption et les coles Shafiites et Malikite soutiennent que ce genre de contrat est nul, car, selon eux, il sagit dune forme de tromperie et accentue le risque[footnoteRef:22]. [21: Les quatre coles principales du sunnisme la Chafiite, la Hanafite, la Malkite et la Hanbalite.] [22: Fiqh and Islamic Laws, Vol IV , Wahbah al-Zuhaili , (1995. p. 462).]

Section 2: Les institutions financires islamique et la gestion des risques financire islamique 1.1. Les institutions financires islamique: La valeur des actifs des institutions de financement islamique (IFI) tait d'environ cinq milliards de dollars US en 1985 (Iqbal, 1997). Elle est estime, l'aube du troisime millnaire, 100 milliards de dollars, ce qui, titre de comparaison, reprsentent prs du quart de la dette extrieure court terme des pays en dveloppement (Banque mondiale, 2000).

Au dbut des annes quatre-vingt, deux pays ont introduit officiellement grande chelle les pratiques de la FI : l'Iran, de manire presque draconienne, le Pakistan, d'une faon plus graduelle (Khan et Mirakhor, 1990; Anwar, 1992). Ces dernires annes, les IFI se sont multiplies dans les pays majoritairement musulmans: en Arabie Saoudite, au Bahren, au Bangladesh, au Brunei, en Egypte, aux Emirats arabes unis, en Jordanie, en Malaisie, au Sngal, au Soudan et mme en Turquie o l'attachement la lacit, du moins au plan officiel, est bien connu (tableau 3). L'Irak et la Syrie, o gouverne un parti farouchement laie, le baath, ou parti socialiste arabe, sont les exceptions qui confirment la rgle.

Les IFI ont aussi fait leur apparition dans des pays non musulmans, mais o vit une minorit musulmane relativement importante et en expansion : au Danemark, aux Etats-Unis, particulirement dans la rgion de Dtroit et en Californie, en Grande-Bretagne, aux Philippines et aussi au Canada. Montral, une socit islamique de financement hypothcaire fonctionne depuis 1991 (Vogel et Hayes, 1998 : 22-23; Shepherd, 2000). Certaines des IFI ont en outre choisi d'installer leur sige ou d'effectuer une partie de leurs oprations dans des places financires internationales connues pour leur respect du secret bancaire et leurs avantages fiscaux, comme les les Anglo-Normandes, le Luxembourg et la Suisse.S'inspirant des modles prcurseurs de la banque Amanah aux Philippines, en 1973 (Ariff, 1988), et de la Citibank au Bahren, en 1996 (Iqbal, 1997), des banques occidentales n'ont pas hsit, ces dernires annes, ouvrir dans le monde musulman des succursales o coexistent deux guichets de dpt et d'emprunt : l'un conventionnel, c'est--dire de type occidental, l'autre islamique. Plusieurs banques locales ont fait de mme.

Signe de respectabilit, la FI a ses propres revues scientifiques : depuis plusieurs annes, le Journal ofhlamic Banking and Finance, et depuis 1999, le InternationalJournal ofhlamic Financial Services, dont le contenu est disponible sur la toile. L'Universit de Harvard a, de son ct, considr le phnomne de la FI comme tant suffisamment important pour crer, la fin des annes quatre-vingtdix, son Islamic Finance Information Program, qui promet la mise la disposition de ses membres, dans les prochaines semaines, d'une base de donnes sur plus de 60 000 transactions qui furent effectues selon les rgles de la Finance Islamique.

Tableau 3 Quelques institutions de financement islamique prives et publiques

Arabie SaouditeBanque islamique de dveloppement (octroie des prts aux pays musulmans en dveloppement)Socit de banque et d'investissement Al RahjiBahrenBanque islamique ABCBanque islamique FaysalPremire banque islamique d'investissementSocit Al Amin de Titres (securities)BangladeshBanque islamique du BangladeshBanque Al-Baraka du BangladeshBanque islamique Al-ArafahCanadaIslamic Co-operative Housing Corporation Ltd.DanemarkBanque internationale islamiquemirats Arabes UnisBanque islamique de DubaiEgypteBanque internationale islamique pour l'investissement et le dveloppementBanque islamique FaysalBanque sociale NasserEtats-Unis d'AmriqueAmerican Finance House LaribGrande-BretagneAl Safa Investment FundIranToutesJersey (Des Anglo-Normandes)Socit financire FaysalJordanieBanque islamique de JordanieKowetSocit de crdit (Finance House) du KoweitLuxembourgHolding international du systme de banque islamiqueMalaisieHolding BIMB BerhardPakistanToutesSoudanBanque islamique FaysalBanque agricole du SoudanSuisseDar al Maal al-IslamiSocit financire FaysalTunisieBeit Ettamwil Al-Tunisi Al-Saudi

Tableau 3 (suite)

TurquieSocit turque de crdit AlbarakaYmenBanque islamique du Ymen

SOURCE : www.islamic-banking.com

1.2. La gestion des risques financires islamique: Nul ne peut nier les changements rapides et continus sur le march des services financiers. Cest une course linnovation qui touche plusieurs domaines tels que la mathmatique financire, linformatique, les techniques de gestion des risquesLes institutions financires islamiques sont aussi bien concernes par ces mutations. Elles doivent par consquent uvrer bien grer leurs risques pour occuper une place parmi les grandes institutions financires internationales.La question qui se pose est de savoir la nature des risques encourus par ces institutions. En dautres termes, est-ce que ce sont les mmes que ceux encourues par les institutions financires classiques?Sinon quelles sont les diffrences ventuelles et quelles sont les techniques de gestion des risques utilises?

1.2.1. Pralables a la gestion des risques: Selon Habib Ahmed (2001)[footnoteRef:23], une bonne gestion des risques ncessite des tapes au pralable pour tre plus efficace. [23: A microeconomic model of an Islamic bank, Ahmed Habib, IIRF, BID, document de recherche n59, (2001).]

Une matrise des risques implique ncessairement leurs identifications travers une organisation interne de linstitution financire. Ceci est facilit grce un systme de contrle interne adquat. Lensemble des rgles et des procdures respecter est multi vari. De part les normes communes toutes les institutions financires, la banque doit veiller ce quelle fonctionne conformment la Charia. Ceci tant la fois un objectif et une stratgie suivre. En laborant les manuels de procdures, les responsables doivent bien tenir compte de cette spcificit en indiquant de faon claire les principes que suit la banque. Dans le cas contraire linstitution risque de ne pas atteindre lobjectif voulu. De plus, une fois les manuels de proc