Facteurs ayant une influence sur la flexion postopératoire des prothèses totales de genou (PTG)

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S376 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique des études ayant évalué la performance de cet examen. Le but de notre recherche était donc de déterminer le potentiel diagnostic de la scintigraphie osseuse dans la détection d’un descellement aseptique d’une PTG en utilisant comme référence les observations intra-opératoires. Patients.— Étude rétrospective de 31 scintigraphies osseuses réali- sées chez des patients ayant bénéficié, par la suite, d’une révision chirurgicale de leur PTG. Méthode.— Toutes les scintigraphies osseuses ont été anonymi- sées puis interprétées par 2 médecins expérimentés, spécialistes en médecine nucléaire. La seule information clinique à leur disposition était le délai depuis la mise en place de la prothèse. La sensibilité, la spécificité et l‘exactitude de l’examen ont été déterminées en comparant leurs résultats à ceux obtenus durant la révision chirur- gicale des implants. Le taux de concordance inter-observateur a aussi été calculé selon le test de Kappa. Résultats.— L’âge moyen des patients, au moment de la révi- sion chirurgicale de leur prothèse, était de 70,1 ± 10,0 ans. La scintigraphie osseuse et la révision chirurgicale ont été réalisées, respectivement, 4,7 ± 4,1 ans et 5,4 ± 4,1 ans après l’implantation de la prothèse primaire. La sensibilité, la spécificité et l‘exactitude de la scintigraphie osseuse pour le diagnostic d’un descellement aseptique d’une PTG étaient respectivement, de 70,6 %, 60,5 % et 63,3 % pour le premier médecin spécialiste en médecine nucléaire et de 100 %, 41,9 % et 58,3 % pour le deuxième. L’analyse statistique séparée des composants fémoraux et tibiaux a montré que, pour les plateaux tibiaux, la performance de l’examen était moins bonne. L’accord inter-observateur était satisfaisant ( = 0,68). Discussion.— La fiabilité de la scintigraphie osseuse pour le dia- gnostic d’un descellement aseptique de PTG est réservée et l’interprétation des images dépend en partie du médecin qui les analyse. Conclusion.— Lors d’un descellement aseptique d’une PTG, la révision chirurgicale des implants ne devrait pas être initiée uni- quement sur la base des résultats de la scintigraphie osseuse. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.268 369 Facteurs ayant une influence sur la flexion postopératoire des prothèses totales de genou (PTG) Michel Bercovy , Benjamin Lefebvre , Julien Beldame 32, rue Vaugelas, 75015 Paris, France Auteur correspondant. Dans cette étude prospective menée entre janvier 2001 et décembre 2008 nous avons analysé l’influence des facteurs liés au patient, à l’acte chirurgical, à l’implant et à la rééducation postopératoire sur la flexion active postopératoire. Série patients 737 genoux ont été opérés de PTG au cours de cette période. Nous avons exclu les patients ayant présenté une complication (sauf raideurs et mobilisation sous AG) les patients avec comor- bidités classés Charnley 3 et les sédentaires inactifs en maison de retraite. 527 genoux (433 patients) ont étés retenus. L’âge moyen à l’intervention était de 70 ans (42—90), le sexe féminin 66 %, l’IMC 29,7 (19—47) l’étiologie arthrose à 95 %. Méthode.— Tous les patients ont eu des mesures pré et postopéra- toire de l’angle de flexion à l’aide d’un goniomètre. Les évaluations cliniques ont été faites sur le score KSS. Les mesures angulaires ont été faites sur les radios classiques et les scanners pré et postopé- ratoires pour la rotation fémorale. Le recul était de 8 ans, (5 ; 12) ; seuls 4% des patients ont étés perdus de vue. Trois cent dix para- mètres ont étés mesurés sur les 433 patients à l’aide du logiciel SPSS. Résultat facteurs liés au patient.— La flexion préopératoire avait une influence significative sur la flexion obtenue en postopéra- toire (p = 0). Un état dépressif avait une influence négative sur la flexion finale (p = 0). Facteurs opératoires : ni la voie d’abord, ni l’utilisation du garrot, ni le type d’anesthésie, ni le cimentage ou non cimentage, ni le resurfac ¸age de la rotule n’ont eu d’influence significative sur la flexion (risque Beta 0,05) mesures postopéra- toires : seule la rotation interne du composant fémoral avait une influence négative sur la flexion postopératoire (p = 0,009). Traitement postopératoire.— La rééducation « précoce efficace » a permis d’obtenir plus rapidement des flexions plus importantes que la rééducation en centre (p = 0,05). Discussion.— La flexion préopératoire est toujours améliorée par la PTG jusqu’à un angle caractéristique, à partir duquel la flexion finale devient inférieure à la flexion préopératoire. Cet angle est ici de 128 . Nous pensons que cet angle caractérise l’ensemble de la prise en charge : technique opératoire, implant, rééducation postopératoire. Conclusion.— Cette étude prospective sur une série suivie et analy- sée en profondeur souligne l’importance du terrain psychologique, d’une rééducation précoce efficace, d’une attention particulière à la rotation du composant fémoral. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.269 370 PTG après OTV : étude comparative entre ostéotomie d’ouverture et de fermeture Filho Ricardo Bastos , Sébastien Lustig , Victoria Duthon , Elvire Servien , Philippe Neyret , Guillaume Demey 103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France Auteur correspondant. Introduction.— L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) est un traitement reconnu de l’arthrose fémorotibiale interne chez les patients jeunes et a pour but de retarder la mise en place d’une prothèse totale de genou (PTG). Les PTG après OTV donnent de moins bons résultats que les PTG primaires, mais l’influence de la technique d’OTV (ouverture médiale versus fermeture latérale) n’a pas été étudiée. Le but de cette étude est d’évaluer l’influence de la technique d’OTV sur le résultat de la PTG. Méthodes.— Cent quarante et un PTG réalisées chez 118 patients avec antécédent d’OTV (24 ouvertures internes et 117 fermetures externes) ont été revues avec un recul moyen de 2 ans. Les données collectées étaient : les facteurs peropératoires (temps de garrot, exposition chirurgicale, complications), les résultats cliniques avec le score International Knee Score (IKS), et l’axe radiologique du membre inférieur. Résultats.— Les composants « genou » et « fonction » de l’IKS ont été améliorés et sont passés de 54,0 et 60,3 à 87,0 et 79,5 respectivement (p < 0,0001). Nous n’avons pas retrouvé de dif- férence significative du score IKS selon la technique d’OTV. Une ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure et une libération liga- mentaire externe étendue furent plus souvent nécessaires dans les PTG après OTV de fermeture externe. Une libération ligamentaire interne étendue fut plus fréquente dans le groupe PTG après OTV d’ouverture interne. Nous n’avons retrouvé aucune différence entre les 2groupes concernant l’axe du membre inférieur, le temps de garrot, ni le taux de complications. Conclusion.— L’axe du membre inférieur, le résultat subjectif et le taux de complications sont identiques chez les patients ayant une PTG après OTV d’ouverture interne ou de fermeture externe. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.270

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S376 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

des études ayant évalué la performance de cet examen. Le but denotre recherche était donc de déterminer le potentiel diagnosticde la scintigraphie osseuse dans la détection d’un descellementaseptique d’une PTG en utilisant comme référence les observationsintra-opératoires.Patients.— Étude rétrospective de 31 scintigraphies osseuses réali-sées chez des patients ayant bénéficié, par la suite, d’une révisionchirurgicale de leur PTG.Méthode.— Toutes les scintigraphies osseuses ont été anonymi-sées puis interprétées par 2 médecins expérimentés, spécialistes enmédecine nucléaire. La seule information clinique à leur dispositionétait le délai depuis la mise en place de la prothèse. La sensibilité,la spécificité et l‘exactitude de l’examen ont été déterminées encomparant leurs résultats à ceux obtenus durant la révision chirur-gicale des implants. Le taux de concordance inter-observateur aaussi été calculé selon le test de Kappa.Résultats.— L’âge moyen des patients, au moment de la révi-sion chirurgicale de leur prothèse, était de 70,1 ± 10,0 ans. Lascintigraphie osseuse et la révision chirurgicale ont été réalisées,respectivement, 4,7 ± 4,1 ans et 5,4 ± 4,1 ans après l’implantationde la prothèse primaire. La sensibilité, la spécificité et l‘exactitudede la scintigraphie osseuse pour le diagnostic d’un descellementaseptique d’une PTG étaient respectivement, de 70,6 %, 60,5 % et63,3 % pour le premier médecin spécialiste en médecine nucléaireet de 100 %, 41,9 % et 58,3 % pour le deuxième. L’analyse statistiqueséparée des composants fémoraux et tibiaux a montré que, pour lesplateaux tibiaux, la performance de l’examen était moins bonne.L’accord inter-observateur était satisfaisant (� = 0,68).Discussion.— La fiabilité de la scintigraphie osseuse pour le dia-gnostic d’un descellement aseptique de PTG est réservée etl’interprétation des images dépend en partie du médecin qui lesanalyse.Conclusion.— Lors d’un descellement aseptique d’une PTG, larévision chirurgicale des implants ne devrait pas être initiée uni-quement sur la base des résultats de la scintigraphie osseuse.

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369Facteurs ayant une influence sur laflexion postopératoire des prothèsestotales de genou (PTG)Michel Bercovy ∗, Benjamin Lefebvre ,Julien Beldame32, rue Vaugelas, 75015 Paris, France∗Auteur correspondant.

Dans cette étude prospective menée entre janvier 2001 etdécembre 2008 nous avons analysé l’influence des facteurs liésau patient, à l’acte chirurgical, à l’implant et à la rééducationpostopératoire sur la flexion active postopératoire. Série patients737 genoux ont été opérés de PTG au cours de cette période.Nous avons exclu les patients ayant présenté une complication(sauf raideurs et mobilisation sous AG) les patients avec comor-bidités classés Charnley 3 et les sédentaires inactifs en maison deretraite. 527 genoux (433 patients) ont étés retenus. L’âge moyen àl’intervention était de 70 ans (42—90), le sexe féminin 66 %, l’IMC29,7 (19—47) l’étiologie arthrose à 95 %.Méthode.— Tous les patients ont eu des mesures pré et postopéra-toire de l’angle de flexion à l’aide d’un goniomètre. Les évaluationscliniques ont été faites sur le score KSS. Les mesures angulaires ontété faites sur les radios classiques et les scanners pré et postopé-ratoires pour la rotation fémorale. Le recul était de 8 ans, (5 ; 12) ;seuls 4 % des patients ont étés perdus de vue. Trois cent dix para-mètres ont étés mesurés sur les 433 patients à l’aide du logicielSPSS.

Résultat facteurs liés au patient.— La flexion préopératoire avaitune influence significative sur la flexion obtenue en postopéra-toire (p = 0). Un état dépressif avait une influence négative sur laflexion finale (p = 0). Facteurs opératoires : ni la voie d’abord, nil’utilisation du garrot, ni le type d’anesthésie, ni le cimentage ounon cimentage, ni le resurfacage de la rotule n’ont eu d’influencesignificative sur la flexion (risque Beta 0,05) mesures postopéra-toires : seule la rotation interne du composant fémoral avait uneinfluence négative sur la flexion postopératoire (p = 0,009).Traitement postopératoire.— La rééducation « précoce efficace » apermis d’obtenir plus rapidement des flexions plus importantes quela rééducation en centre (p = 0,05).Discussion.— La flexion préopératoire est toujours améliorée parla PTG jusqu’à un angle caractéristique, à partir duquel la flexionfinale devient inférieure à la flexion préopératoire. Cet angle estici de 128◦. Nous pensons que cet angle caractérise l’ensemblede la prise en charge : technique opératoire, implant, rééducationpostopératoire.Conclusion.— Cette étude prospective sur une série suivie et analy-sée en profondeur souligne l’importance du terrain psychologique,d’une rééducation précoce efficace, d’une attention particulière àla rotation du composant fémoral.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.269

370PTG après OTV : étude comparativeentre ostéotomie d’ouverture et defermetureFilho Ricardo Bastos ∗, Sébastien Lustig ,Victoria Duthon , Elvire Servien , Philippe Neyret ,Guillaume Demey103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) est untraitement reconnu de l’arthrose fémorotibiale interne chez lespatients jeunes et a pour but de retarder la mise en place d’uneprothèse totale de genou (PTG). Les PTG après OTV donnent demoins bons résultats que les PTG primaires, mais l’influence de latechnique d’OTV (ouverture médiale versus fermeture latérale) n’apas été étudiée. Le but de cette étude est d’évaluer l’influence dela technique d’OTV sur le résultat de la PTG.Méthodes.— Cent quarante et un PTG réalisées chez 118 patientsavec antécédent d’OTV (24 ouvertures internes et 117 fermeturesexternes) ont été revues avec un recul moyen de 2 ans. Les donnéescollectées étaient : les facteurs peropératoires (temps de garrot,exposition chirurgicale, complications), les résultats cliniques avecle score International Knee Score (IKS), et l’axe radiologique dumembre inférieur.Résultats.— Les composants « genou » et « fonction » de l’IKSont été améliorés et sont passés de 54,0 et 60,3 à 87,0 et79,5 respectivement (p < 0,0001). Nous n’avons pas retrouvé de dif-férence significative du score IKS selon la technique d’OTV. Uneostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure et une libération liga-mentaire externe étendue furent plus souvent nécessaires dans lesPTG après OTV de fermeture externe. Une libération ligamentaireinterne étendue fut plus fréquente dans le groupe PTG après OTVd’ouverture interne. Nous n’avons retrouvé aucune différence entreles 2 groupes concernant l’axe du membre inférieur, le temps degarrot, ni le taux de complications.Conclusion.— L’axe du membre inférieur, le résultat subjectif et letaux de complications sont identiques chez les patients ayant unePTG après OTV d’ouverture interne ou de fermeture externe.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.270