Évaluation indépendante des investissements en...

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Une évaluation thématique IDEV Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque Rapport de synthèse Version éditée Octobre 2015

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Les différents produits qui servent à atteindre les trois objectifs de l’évaluation indépendante

Évaluation thématique Évaluation groupée de projets

Évaluation de stratégie d’intégration

régionale

Validation et évaluation de projets

individuels (

secteur p

ublic)Évaluation d’impact

Validation et évaluation de projets

individuels (secteur privé)

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Synthèse d’évaluation

Évaluation institutionnelle

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Évaluation thématique

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© 2015 Groupe de la Banque africaine de développement Tous droits réservés – Publié Octobre 2015

Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Rapport de synthèse, Octobre 2015

Exclusion de responsabilitéSauf indication contraire expresse, les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans cette publication sont celles de ses divers auteurs et ne correspondent pas nécessairement aux vues de la direction de la Banque africaine de développement (la « Banque ») et du Fonds africain de développement (le « Fonds »), de leurs Conseils d’administration, Conseils des gouverneurs ou des pays qu’ils représentent.

Le lecteur consulte cette publication à ses seuls risques. Le contenu de cette publication est présenté sans aucune sorte de garantie, ni expresse ni implicite, notamment en ce qui concerne la qualité marchande de l’information, son utilité à telle ou telle fin et la non-violation de droits de tierce-parties. En particulier, la Banque n’offre aucune garantie et ne fait aucune déclaration quant à l’exactitude, l’exhaustivité, la fiabilité ou le caractère « actualisé » des éléments du contenu. La Banque ne peut, en aucun cas, notamment en cas de négligence, être tenue pour responsable d’un préjudice ou dommage, d’une obligation ou d’une dépense dont on ferait valoir qu’ils sont consécutifs à l’utilisation de cette publication ou au recours à son contenu.

Cette publication peut contenir des avis, opinions et déclarations provenant de diverses sources d’information et fournisseurs de contenu. La Banque n’affirme ni ne se porte garante de l’exactitude, l’exhaustivité, la fiabilité ou le caractère « à jour » d’aucun d’entre eux ni d’aucun autre élément d’information provenant d’une source d’information quelconque ou d’un fournisseur de contenu, ni d’une autre personne ou entité quelle qu’elle soit. Le lecteur s’en sert à ses propres risques.

À propos de la BADLe Groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. À cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.

À propos de l'Évaluation Indépendante du Développement (IDEV)L’évaluation indépendante du développement a pour mission de renforcer l’efficacité des initiatives de développement de la Banque dans ses pays membres régionaux par l’exécution d’évaluations indépendantes et influentes et par des partenariats pour l’échange de connaissances.

Évaluation indépendante du développement (IDEV)Groupe de la Banque africaine de développementAvenue Joseph Anoma 01 BP 1387, Abidjan 01 Côte d’IvoireTél : +225 20 26 20 41Courriel : [email protected]

Conception graphique: CRÉON – www.creondesign.netMise en page: Phoenix Design Aid, DenmarkLangue originale: Anglais – Traduction: Département des services linguistiques de la BAD

REMERCIEMENTS

Chef de projet Hadizatou Sidikou, Chargée d’évaluation principale, IDEV

Membre de l’équipe Elsa de Morais Sarmento, Ancienne chargée d’évaluation principale, IDEV

Consultants LP Analyst, LPCambridge Associates LLC

Pair réviseur Nicholas Burke

Chargés de la gestion de connaissances Felicia Avwontom, Chargée de la gestion de connaissances principale, IDEV Kobena T. Hanson, Consultant, IDEV

Autres appuis fournis par Henda Ayari, Assistant d’équipe, IDEV.1

Remerciements spéciaux Norad – Agence norvégienne de coopération au développement

Chefs de division Rafika Amira, Chef de division, IDEV.1

Mohamed Manai, Ancien chef de division, IDEV.1

Évaluateur général Rakesh Nangia

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Remerciements iiSigles et abréviations vGlossaire viRésumé analytique 1Réponse de la Direction 6

Introduction 15

Contexte 15Croissance économique de l’Afrique 15Le capital investissement en Afrique 16

Méthode d’évaluation 19Justification, objet et portée de l’évaluation 19Aspects, questions et méthodologie de l’évaluation 19Limites 20

Résultats de l’évaluation 23Pertinence: Alignement avec la stratégie et les priorités de la Banque 23Performance des prises de participation de la Banque 26

Performance financière 26Efficacité 35

Gestion des risques 40

Conclusions et recommandations 51

Annexes 55Annexe A : Méthodologie 56Annotations 58

Table des matières

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Table des matières

Liste des figuresFigure 1 Production économique de l’Afrique 15Figure 2 Changements prévus par la SC concernant les investissements en capital dans les

marchés émergents au cours des deux prochaines années 16Figure 3 Totaux des sommes levées en Afrique, 2008-1ère moitié de 2014 17Figure 4 Nombre et valeur totale des opérations de rachat effectuées en Afrique grâce au soutien

du capital-investissement T1 2009 – T3 2014 18Figure 5 Diversification régionale, base de coût des sociétés bénéficiaires des investissements 24Figure 6 Chiffres en millions d’UC au 31 décembre 2013 27Figure 7 Courbe en J 28Figure 8 Pourcentage des engagements des fonds par phase 29Figure 9 Engagements des fonds par stratégie 29Figure 10 Fonds d’infrastructure de l’Afrique du Sud 30Figure 11 Fonds panafricain de développement des infrastructures 31Figure 12 Analyse de la croissance 43Figure 13 Valeurs détenues, portefeuille des Fonds 44Figure 14 Analyse du rythme des décaissements ; par engagement 45Figure 15 Analyse du dérapage par rapport à la stratégie par engagement 46Figure 16 Prévisions de liquidités du fonds de la BAD 47

Liste des tableauxTableau 1 Portefeuille des actions de la BAD au 31/12/2013 19Tableau 2 Base de coût de la société bénéficiaire de l’investissement, par type de fonds

(en millions d'UC) 23Tableau 3 Base de coût des bénéficiaires des investissements par type de fonds (millions d’UC) 25Tableau 4 Base de coût des investissements par taille d’entreprise 25Tableau 5 Portefeuille des investissements directs de la BAD 35Tableau 6 Création d’emplois 36Tableau 7 Création d’emplois en faveur des femmes 37Tableau 8 Génération de recettes fiscales 38Tableau 9 Plan d’atténuation des effets sur l’environnement adopté après l’investissement 39Tableau 10 Notation moyenne pondérée de risque du portefeuille, en utilisant les informations

sur les comptes de capitaux de la Banque et les notations de risque 41Tableau 11 Changement dans la notation du risque, par sous-portefeuille 41Tableau 12 Chiffres du ratio de parte en capital 42Tableau 13 Chiffres du capital sous risque, en millions d’UC 42Tableau 14 Risque pays, portefeuille total 44Tableau 15 Analyse du rythme de décaissement, par période ; Chiffres des engagements

en millions d’UC 45

Liste des encadrésEncadré 1 Le cas de l’Afrique du Sud. Où est l’additionnalité ? 39

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vSigles et abréviations

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Sigles et abréviations

ADOA Évaluation de l’Additionnalité et des résultats en matière de développement

AVCA Association africaine de capital-investissement et de capital-risque

BAD Banque africaine de développement

BEI Banque européenne d’investissement

BPOPF Fonds de pension des fonctionnaires du Botswana

BRICS Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud

BTOR Rapport de mission

CA Cambridge Associates

CDC CDC Group Plc

CGD Centre pour le développement international

DO Résultats en matière de développement

E & Y Ernst & Young

EMPEA Fonds de capital-investissement des marchés émergents

EPIP Évaluation des politiques et des institutions des pays

EPPF Caisse de retraite et de prévoyance d’Eskom

ESG Environnement social et de gouvernance

FMI Fonds monétaire international

FMO Société néerlandaise pour le financement du développement

GE Grande entreprise

GEPF Fonds de pension du personnel de l’État

IFC Société financière internationale

IFD Institution de financement du développement

IMF Institutions de microfinance

IPO Introduction en bourse

ME Microentreprise

MPME Micro, petites et moyennes entreprises

MSCI Morgan Stanley Capital International

NAV Valeur de l’actif net

ONS Opérations non souveraines

OSP Opérations du secteur privé

PAIE Plans d’atténuation des impacts sur l’environnement

PIB Produit intérieur brut

PME Petites et moyennes entreprises

PMR Pays membre régional

PROPARCO Promotion et Participation pour la Coopération économique

REAP Rapport sur l’état d’avancement de projet

RSE Rapport de supervision élargie

TVPI Montant total à verser

VAN Valeur actualisée nette

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vi Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Glossaire

Année de réalisation de l’investissement

L’année où le fonds de capital investissement arrête l’adhésion de nouveaux investisseurs et commence à réaliser des investissements en leur nom. Elle est parfois définie comme l’année où le fonds de capital-investissement réalise sa première capitalisation ou son premier investissement.

Capital-risque Ce terme désigne les investissements destinés au financement de la création/les premiers stades de développement des entreprises ; c’est un segment du capital-investissement consistant à financer des entreprises qui présentent un fort potentiel de croissance.

Fonds de capital-investissement

Généralement, le fonds de capital-investissement investit dans les entreprises non cotées en utilisant les fonds propres levés auprès des associés. Le fonds est constitué et géré par des professionnels d’une entreprise de capital-investissement (l’associé général ou l’associé chargé de la gestion du fonds).

Gains de capital Gains reçus par un actionnaire d’un fonds de capital-investissement. Les gains de capital renvoient au revenu et au capital réalisés sur les investissements moins les dépenses et le passif. Dès que l’actionnaire a reçu le coût de son investissement, les autres distributions qui suivent sont celles du bénéfice réel. L’accord de partenariat prévoit la périodicité des répartitions aux actionnaires et les modalités de la distribution des bénéfices entre les actionnaires et l’associé général.

Marché secondaire L’endroit où sont échangés les actifs financiers déjà existants  ; à ne pas confondre avec les titres du marché secondaire.

Marché secondaire du capital-investissement

Le marché des fonds de capital-investissement où les investissements directs manquent relativement de liquidités, mais où le volume de transactions a augmenté considérablement au cours des dernières années.

Rachat par endettement L’acquisition d’une entreprise au moyen de l’endettement et du financement des fonds propres. Le terme « levier » signifie que le financement de l’achat repose davantage sur la dette que sur les fonds propres ; par exemple 90 % de dette et 10 % de fonds propres. Normalement, les actifs de l’entreprise qui fait l’objet de l’achat sont utilisés comme garantie de la dette.

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viiGlossaire

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Quartile Un quart de point de données d’une série de données. Généralement, l’on juge les actionnaires par les résultats de leurs investissements sur une période donnée. Les actionnaires institutionnels préfèrent souvent investir dans des fonds de capital-investissement qui présentent des résultats cohérents au fil du temps et qui se situent dans le quartile supérieur des résultats des investissements de tous les fonds.

Sortie Moyen par lequel un fonds peut réaliser un investissement dans une entreprise – y compris par le premier appel public à l’épargne ; le rachat, la vente à une autre entreprise de capital-investissement. Un investissement peut également être structuré ; avec une option de vente ou à travers une opération d'auto-amortissement (exemple : les investissements miniers).

Taux de rentabilité exigé Pourcentage de rentabilité minimale accordé aux actionnaires du Fonds de capital-investissement jusqu’au moment où l’associé général est autorisé à déduire les intérêts passifs. Le rendement privilégié permet de s’assurer que l’associé général ne partage les bénéfices du partenariat qu’après de bonnes performances des investissements.

Taux de rentabilité interne Généralement cité comme une mesure de performance des opérations de capital-investissement. En des termes plus simples, le taux de rentabilité interne tient compte de la valeur temporelle. C’est un taux d’actualisation qui, lorsqu’il est appliqué au flux de liquidités au fil du temps (gains sur les investissements) et à la valeur actualisée des investissements réalisés, donne une valeur actualisée nette de zéro.

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Introduction et approche de l’évaluation

Le présent rapport porte sur les résultats d’une évaluation des prises de participation du Groupe de la Banque. Cette évaluation a été menée afin d’éclairer les décisions de la Banque sur l’utilisation future des prises de participation. Elle met en évidence les enseignements tirés et les domaines dans lesquels des améliorations peuvent être apportées. Dans ce contexte, cette évaluation présente un double objectif : 1) évaluer la pertinence et la performance des prises de participation de la Banque; et 2) identifier les enseignements à tirer, les recommandations à formuler et les domaines à améliorer.

L’évaluation porte sur les fonds et les investissements directs contenus dans le portefeuille des participations, qui représentent des engagements de capital de 740 M d’UC et des décaissements de 475 M d’UC (64%) au titre des engagements de capital.

Plusieurs méthodes de collecte de données ont été utilisées. Il s’agit notamment de la revue de la littérature sur les dernières tendances et les questions concernant les prises de participation en Afrique, de l’examen approfondi du portefeuille et du programme pour évaluer les tendances, mesurer les risques et effectuer des projections de flux de trésorerie pour appuyer l’analyse du rythme et de la liquidité, une enquête auprès de tous les gestionnaires de fonds, des visites sur un échantillon de projets pour recueillir les indicateurs des résultats de développement (DO), une base de données financières provenant des états financiers trimestriels vérifiés des fonds du partenariat, et une analyse de référence comparant le portefeuille de la Banque avec un fonds personnalisé d’investissement en capital en Afrique et avec des critères de comparaison pertinents des titres du marché.

Constatations de l’évaluation

Pertinence: alignement sur la stratégie et les priorités de la Banque

La pertinence a été jugée satisfaisante. La majorité des prises de participation réalisées par la Banque (aussi bien les placements en actions que les investissements directs) sont alignées sur ses objectifs et priorités. En outre, ces investissements appuient suffisamment la diversification régionale, l’intégration régionale, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), et dans une moindre mesure, les États fragiles (pour les fonds de placement en actions ordinaires).

Les prises de participation ont été évaluées en fonction de leur alignement sur les secteurs clés de la Banque, la diversification régionale, l’intégration régionale, l’appui aux MPME1 et les États fragiles:

❙ L’analyse du portefeuille de fonds montre un alignement suffisant entre la base de coût réelle de l’entité émettrice et les priorités de la Banque, en particulier dans le domaine de l’infrastructure. Toutefois, une proportion non négligeable (14%) des fonds ne sont pas clairement alignés sur les priorités de la Banque. En outre, toutes les sociétés bénéficiaires directes sont des institutions financières, ce qui soutient directement la stratégie de la Banque pour le développement de l’infrastructure immatérielle.

❙ Les fonds d’actions ont injecté des capitaux dans des sociétés dans 35 pays, ce qui témoigne d’un niveau élevé de diversification régionale. Les fonds panafricains, catégorie la plus importante, renvoient à des sociétés qui opèrent dans plusieurs pays. Toutefois, une proportion substantielle des

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investissements (25%) était concentrée dans deux pays seulement – le Nigeria et l’Afrique du Sud. En ce qui concerne les placements directs, la diversification régionale est suffisante dans la mesure où les entités émettrices ont leur siège social dans 12 pays. Trois sociétés dont le siège se trouve au Nigeria ont reçu 29% des décaissements, suivies de quatre entreprises au Kenya avec 19% des décaissements. En outre, de nombreuses sociétés bénéficiaires directes mènent des opérations et ont des succursales dans plusieurs pays, ce qui diversifie davantage le portefeuille.

❙ Les prises de participation de la Banque dans les infrastructures et dans un grand nombre de pays sont de nature à promouvoir l’intégration régionale. En outre, le portefeuille d’investissements directs répond parfaitement aux priorités de la Banque concernant la promotion de l’intégration économique régionale. Douze sociétés en portefeuille mènent des activités dans plusieurs pays, ce qui correspond à 89% du capital décaissé. Certaines de ces sociétés cherchent spécifiquement à accroître le commerce africain, tandis que d’autres sont des institutions financières ayant des opérations dans plusieurs régions.

❙ La base de coût réelle des sociétés bénéficiaires est correctement alignée sur les objectifs de la Banque consistant à soutenir les MPME. Environ 34% du capital a été investi dans les MPME tandis que 52% ont été investis dans les grandes entreprises (LE). Cela est dû en partie au fait que les grandes entreprises ont naturellement besoin de placements en actions plus importants que les MPME. Les sociétés en portefeuille étaient notamment 462 MPME (avec un investissement moyen d’environ 216 000 UC) et 52 grandes entreprises (avec un investissement moyen de 2,9 millions d’UC). En ce qui concerne le portefeuille des investissements directs, 15 des 19 sociétés bénéficiaires (représentant 60% du capital décaissé) sont des institutions de microfinance et des institutions de financement du

développement, ce qui devrait être bénéfique aux MPME. En revanche, les MPME ne représentent qu’une faible proportion des sociétés bénéficiaires directes. Cette situation était prévisible dans la mesure où un large portefeuille de petits investissements directs nécessiterait beaucoup de ressources.Seuls 10% (27 millions d’UC) du total des coûts des sociétés bénéficiaires ont été investis dans des sociétés menant des activités dans les États fragiles. Cela n’est pas surprenant dans la mesure où les États fragiles sont moins attrayants pour bon nombre de gestionnaires de capital-investissement puisqu’ils ont souvent des cadres institutionnels moins développés, un faible niveau de gouvernance et peu d’expérience dans la gestion des conflits sociaux. Toutefois, compte tenu des seuils fixés par la Banque pour les pays à faible revenu et les Etats fragiles concernant le secteur privé, cette répartition obtenue via des fonds affiche des valeurs plus élevées que le financement global du département du secteur privé2. Sept des sociétés bénéficiaires directes (22% de tout le capital décaissé) ont leur siège social dans les États fragiles, et il est établi que quatre autres ont des succursales dans les États fragiles (38% du capital versé); une proportion substantielle des décaissements va directement aux sociétés bénéficiaires opérant dans des États fragiles.

Performance: Performance financière et efficacité

Globalement, la performance des prises de participation de la Banque a été considérée comme modérément satisfaisante, sur la base de l’évaluation de la performance financière et de l’efficacité des placements. La performance financière a été jugée satisfaisante dans la mesure où la majorité des fonds matures sont dans le premier quartile par rapport à leurs références. Les résultats des fonds plus récents étaient mitigés, mais la majorité était en dessous de leurs références. Toutefois, il est trop tôt pour porter un jugement définitif

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sur les fonds plus récents, qui sont encore aux premiers stades de la courbe en J. L’efficacité (en d’autres termes, la réalisation de «résultats) était jugée modérément insatisfaisante parce que: 1) une proportion substantielle des fonds affichaient des performances inférieures aux plans ou n’ont pas atteint leurs objectifs sur deux résultats essentiels (création d’emplois et recettes fiscales) et, 2) il n’y avait pas de données fiables concernant les résultats, en particulier ceux des investissements directs. Cela dit, il est encore trop tôt pour faire une évaluation finale de ces résultats, et la Banque a suffisamment de temps pour rattraper son retard quant à l’atteinte de ses objectifs.

Performance financière

Depuis 2007, la Banque a enregistré une consommation rapide de fonds propres, ne laissant qu’une faible proportion (38%) du seuil de 15% à utiliser jusqu’en 2020.

Les investissements des fonds sont immatures, et il faudra attendre plusieurs années pour qu’ils soient liquides : 1) plus de la moitié des engagements sont à un stade précoce (levée de fonds et investissement); 2) les dates de lancement de la plupart d’entre eux se situent après 2008, et 3) l’âge moyen pondéré des sociétés sous-jacentes est inférieur à la durée classique des périodes de détention par les sociétés.

Comparés à leurs références de l’année de réalisation de l’investissement (à la fois la référence générale et la référence adaptée à l’Afrique), la majorité des fonds de croissance matures ont enregistré de bonnes performances. Cependant, les huit fonds d’investissement privé (années de réalisation 2008 et 2009) affichaient tous des multiples de valeur totale bien inférieurs aux moyennes totales de l’ensemble plus vaste des fonds de(s) marchés émergents. La situation s’est légèrement améliorée comparée à l’indice de référence adapté à l’Afrique, où deux des huit ont devancé leurs comparateurs. La majorité de la valeur des fonds, à partir de l’année de

réalisation 2008, est détenue dans des placements non réalisés.

Les investissements dans des secteurs clés tels que les technologies de l’information (TRI : 37,1%), services financiers (TRI: 14,2%), la fabrication (TRI de 19,5%) et transport (TRI: 10,4%) ont affiché la plus forte performance. Les soins de santé (TRI: 23,9%) et l’industrie (TRI: 35,5%), qui représentaient une faible quantité de capital, ont également affiché de bonnes performances. La consommation / la vente de détail (TRI: 5,4%), l’énergie: en amont /les droits (TRI: 5,4%), la construction (TRI: 0,3%), et le bois (TRI: 1,8%) étaient à la traîne, avec des taux de rendement modestes.

Efficacité

Les fonds de la Banque sont généralement sous la barre de leurs objectifs de création d’emplois, et une part importante du capital engagé n’a pas atteint ses objectifs de collecte de recettes fiscales:

❙ Les premiers résultats des données sont partiels, mais indiquent que la majorité des fonds d’investissement de la Banque affichent des performances inférieures à leur plan ou n’atteignent pas leurs objectifs de création d’emplois. Seuls 19% du capital engagé évalué a été investi dans des fonds considérés comme enregistrant des progrès plus rapides que les prévisions du plan, tandis que le reste du capital a été engagé dans des fonds considérés comme plus rapides que leur plan (53%) ou des fonds ayant atteint leurs cibles en termes de résultats (28%). Bien que les résultats concernant la création d’emplois pour les femmes soient plus positifs que les chiffres globaux de création d’emplois, ils sont loin d’avoir atteint la cible. Environ 57% du capital engagé évalué a été investi dans des fonds considérés comme évoluant à un bon rythme ou à un rythme supérieur aux attentes en termes de création d’emplois pour les femmes, tandis que le reste du capital (43%) a été engagé dans des fonds

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considérés comme étant à la traîne par rapport au plan.

❙ Même si le capital engagé évalué était, pour l’essentiel, sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de production de recettes fiscales, une proportion importante de capital engagé évalué n’a pas atteint ses objectifs. Environ 65% du capital engagé évalué a été investi dans des fonds considérés comme avançant au bon rythme ou étant en avance en ce qui concerne la production annuelle de recettes fiscales, tandis que le reste du capital était engagé dans des fonds considérés comme avançant à un rythme inférieur aux attentes (12%) ou n’ayant pas atteint leurs objectifs (23 %).

En ce qui concerne les aspects positifs, les investissements en capital de la Banque ont enregistré de bonnes performances par rapport aux plans environnementaux. La majorité du capital est investi dans des entreprises qui avaient déjà ou qui ont ajouté des plans de gestion environnementale (PGE) dans leurs interventions. Environ 31% de la base de coût évaluée de la société a été investi dans des entreprises qui ont ajouté des investissements post-PGE. Un montant supplémentaire de 27% du capital a été injecté dans des entreprises qui avaient déjà des PGE au moment de l’investissement. Environ 13% du capital a été investi dans des sociétés qui n’ont pas encore intégré des plans PGE dans leurs activités, mais il se peut que ces investissements soient dans des secteurs où des impacts négatifs ne sont pas prévus sur l’environnement, et où de tels plans ne sont pas nécessaires.

La Banque a joué un rôle catalyseur dans la mobilisation de ressources supplémentaires pour des investissements privés, en particulier en Afrique sub-saharienne. Cependant, le niveau de l’additionnalité de la Banque est limité dans les pays à revenu intermédiaire tels que l’Afrique du Sud, qui a la possibilité de collecter suffisamment de fonds sans avoir recours à la Banque. En outre, en tant

que partenaire et conseiller limité, il se peut que la Banque ne saisisse pas l’occasion qui s’offre à elle de jouer un rôle actif dans la gestion de fonds d’investissement et d’influencer les décisions d’investissement.

Gestion des risques

La note globale de risque du portefeuille d’actions n’a pas changé sur une base moyenne pondérée. Toutefois, à la suite des améliorations apportées aux modèles, la notation du risque du portefeuille de fonds a été revue légèrement à la baisse, de 5+ à 5. En revanche, le portefeuille des investissements directs a été mis à niveau, passant de 5+ à 4+. Plus de 80% des investissements ont vu leurs notes changer depuis l’évaluation, ce qui laisse penser à un changement significatif dans la compréhension que la Banque se fait du profil de risque de chaque placement depuis l’évaluation.

Il est important de maintenir un rythme d’engagement cohérent et de ne pas surinvestir ou sous-investir durant certaines années d’investissement. Les engagements incohérents d’une année sur l’autre pour une classe d’actifs rendent les prévisions de flux de trésorerie encore plus critiques, car il s’agit d’un aspect important de la gestion efficace du portefeuille des investissements privés. Comme indiqué ci-dessus, la Banque a fixé un seuil de fonds propres de 15% pour le portefeuille calculé sur la base des fonds propres globaux3. En raison des investissements importants réalisés en 2008, et dans une moindre mesure, en 2010 et 2011, le taux d’utilisation des fonds propres approche rapidement ce seuil. En réponse aux inquiétudes émanant de parties prenantes internes et externes, la Banque a considérablement réduit le rythme global de son engagement d’une année sur l’autre depuis 2011. Une meilleure compréhension des futurs appels et distributions de capital prévus pour les investissements de fonds est essentielle à l’engagement futur et au processus de prise de décisions sur la gestion du portefeuille actif.

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Le champ de l’étude n’inclut pas l’évaluation de la pertinence de la méthodologie de la Banque en matière de risque. Cependant, un certain nombre de parties prenantes ont soulevé des préoccupations dignes d’intérêt concernant la méthodologie de la Banque en matière de risque et son application.

Recommandations

Recommandation 1: Poursuivre les placements dans des fonds d’investissement privés et renforcer la surveillance et la gestion de portefeuille.

Recommandation 2 : Élaborer et mettre en œuvre une stratégie d’investissement à plusieurs volets qui permettrait une approche répondant aux diverses priorités et aux objectifs stratégiques de la Banque, en procédant par exemple, à la création de deux flux d’investissement: 1) un portefeuille de base axé sur les grands investissements, l’appui aux gestionnaires de fonds ayant des performances bien établies et habitués à faire des placements qui cadrent avec les priorités de la Banque et, 2) un deuxième sous-portefeuille à risque plus élevé qui

serait axé sur de petits investissements destinés à soutenir des gestionnaires engagés dans leurs premières activités, avec des objectifs stratégiques liés aux États fragiles ou aux PME.

Recommandation 3  : Revoir le seuil de fonds propres de 15  % et / ou élaborer et mettre en œuvre une stratégie de sortie efficace pour certains placements plus anciens afin de libérer le capital.

Recommandation 4 : Mener une analyse détaillée et entreprendre un exercice rigoureux de projection de flux de trésorerie.

Recommandation 5  : Revoir la méthodologie de gestion des risques de la Banque à la lumière des préoccupations soulevées par plusieurs parties prenantes.

Recommandation 6  : Développer et mettre en œuvre une stratégie de gestion axée sur les résultats pour établir 1) un système rationalisé et renforcé de surveillance des investissements en capital et, 2) un système rigoureux de suivi des résultats en matière de développement.

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6 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Réponse de la Direction

La Direction se félicite de l’évaluation par IDEV du portefeuille de prises de participation de la Banque africaine de développement, qui présente un tableau plutôt positif des interventions de la BAD. Cette évaluation vient à point nommé compte tenu de la revue en cours, par la Direction, de certains systèmes dédiés au renforcement et à la gestion du portefeuille. Le portefeuille a atteint un niveau de maturité qui permet de tirer un certain nombre de conclusions concernant sa performance. Ces conclusions éclaireront le Cadre de gestion des prises de participation actuellement en cours d’élaboration. Dans l’ensemble, la Direction souscrit à la plupart des constatations et recommandations de l’évaluation, tout en apportant quelques éclaircissements sur les questions sur lesquelles elle émet quelques réserves.

Introduction

La Direction constate avec satisfaction que l’évaluation met l’accent sur l’importance de l’investissement dans les prises de participation comme moteur de la croissance économique et du développement.4 Les prises de participation constituent la pierre angulaire du financement de projet et de la croissance de l’entreprise. La majorité des entreprises et des projets africains ont un niveau de capitalisation trop faible et peinent à obtenir le volume de financement dont ils ont besoin.

La stratégie de la Banque en matière de prises de participation a évolué avec les besoins et les capacités du marché. Par le passé, la Banque investissait directement dans les institutions financières pour contribuer à consolider le secteur financier africain, notamment les institutions nationales et régionales de financement du développement (IFD).

À la fin des années 90, elle a commencé à investir dans les prises de participation par le canal de fonds gérés par des tiers. Ce faisant, elle visait deux objectifs  : i) mieux cibler la capitalisation de l’économie réelle, y compris les secteurs de l’infrastructure, et ii) donner un coup de fouet à l’émergence d’un secteur de la gestion des prises de participation en Afrique.

C’est pourquoi, la Direction se félicite de noter que la Banque a apporté une contribution positive au développement du secteur de la prise de participation en Afrique. De 2007 à ce jour, la Banque a travaillé en partenariat avec d’autres institutions de financement du développement (IFD) et des investisseurs commerciaux, engageant des capitaux dans 37 fonds actifs.

En investissant dans les prises de participation par le canal de fonds gérés par des tiers, la Banque entend utiliser au mieux leurs équipes de gestion spécialisées. Ces dernières apportent leur précieux savoir-faire, tant technique qu’en matière de gouvernance, et facilitent la mise en relation des entrepreneurs avec les réseaux du secteur. Par ailleurs, le fait de travailler avec des instruments de placement mis en commun permet à la Banque de :

❙ tirer parti des compétences des équipes de gestion des fonds en matière de transactions, pour exécuter, développer et sortir des investissements ;

❙ accroître le nombre d’entreprises touchées et ;

❙ mutualiser les risques et les coûts de transaction des prises de participation dans de nombreuses sociétés de portefeuille avec des investisseurs conjoints et des gestionnaires de fonds.

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En somme, la Direction souscrit à la constatation de l’évaluation selon laquelle le secteur des prises de participation privées a besoin d’un appui durable pour :

❙ promouvoir l’émergence de gestionnaires et d’entreprises nouveaux, et ;

❙ permettre à des gestionnaires plus chevronnés de réaliser les performances requises pour mobiliser des investisseurs institutionnels et commerciaux en Afrique et dans le monde entier, au-delà des financements octroyés par les IFD.

Alignement stratégique

La Direction se félicite du constat fait par IDEV selon lequel le portefeuille cadre bien avec les stratégies et les priorités de la Banque. En effet, comme toutes les ONS, les prises de participation sont systématiquement envisagées à la lumière des stratégies et priorités de la Banque. L’une des caractéristiques du portefeuille des prises de participation qu’il convient de noter, est le nombre particulièrement élevé de sociétés bénéficiaires d’investissements qui soutiennent des petites et moyennes entreprises, des pays fragiles et des projets régionaux.

Un autre objectif stratégique du portefeuille de prises de participation est sa contribution à la diversification du portefeuille global de la Banque. En mettant en oeuvre cette stratégie, la Direction a conscience du fait qu’elle doit consolider les engagements de la Banque sur des marchés plus mature. Cette approche épouse l’objectif de la Banque visant à attirer des investisseurs commerciaux et institutionnels dont l’appétit pour le risque est plus conservateur que celui des institutions de financement du développement (IFD). Cela permet aussi à la Banque de poursuivre prudemment sa politique d’expansion à travers de plus larges expositions sur davantage de marchés nouveaux, en travaillant avec des équipes moins chevronnées.

Surveillance et gestion

La Direction convient qu’en renforçant davantage la surveillance et la gestion du portefeuille de prises de participation, cela favorise la création de la valeur financière et le développement du portefeuille de prises de participation de la Banque. À cette fin, la Direction prépare en ce moment un Cadre de gestion pour les prises de participation, destiné à orienter les futures activités de construction et de gestion du portefeuille. Le cadre définira les modalités de l’exercice des fonctions de surveillance et fiduciaires par la Banque en tant qu’actionnaire des fonds et des sociétés. La Direction a également lancé l’utilisation de l’application dénommée FrontInvest, qui est un logiciel spécialisé de gestion des prises de participation, déjà utilisé par d’autres IFD. Le logiciel fournira une plateforme pour assurer le suivi des flux de trésorerie, des données financières sur les sociétés bénéficiaires des investissements et des résultats en matière de développement.

Adoption d’une stratégie par segment

La Direction adhère pleinement à la recommandation d’adopter une approche par segment de la prise de participation, en combinant les gros investissements avec des équipes chevronnées, à de plus petits investissements sur des marchés et dans des secteurs plus nouveaux, avec des équipes débutantes. Cette approche, qui sera développée dans le Cadre de gestion pour les prises de participation en cours de préparation, permettra à la Banque de tirer un meilleur parti des instruments de prises de participation en vue d’atteindre plus efficacement ses divers objectifs prioritaires et stratégiques.

La Banque a des investissements dans 37 fonds actifs qui sont répartis de façon équilibrée entre équipes débutantes et équipes bien établies. À présent, la Banque peut étendre davantage la base de son portefeuille avec des équipes plus

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chevronnées et des stratégies qui sont conformes aux priorités de la Banque. Le maintien de cette base solide lui permet de soutenir des investissements (subventions croisées) dans des régions plus difficiles et de poursuivre les investissements dans de nouvelles équipes, en renforçant les capacités de gestion et d’investissement sur le continent.

Adéquation des fonds propres des prises de participation

La Direction examine minutieusement la recommandation d’IDEV de réviser le plafond des fonds propres des prises de participation pour le faire passer de 15  % à 20  %. Certes, l’accélération du déploiement des instruments de prises de participation – comme le font les autres IFD et pour répondre aux exigences du marché – pourrait effectivement exiger le relèvement de ce plafond, cependant, au moins trois arguments appellent à la prudence :

Tout d’abord, actuellement, le taux d’utilisation des fonds propres par la Banque est nettement inférieur aux limites prudentielles  ; et son portefeuille de prises de participation continue de progresser vers le haut de la courbe en J. À la fin du 2e trimestre 2015, le taux cumulé d’utilisation des fonds propres s’établissait à 10,29 %, soit 68 % du plafond (fixé à 15 % des fonds propres pour les ONS).

Deuxièmement, le rythme actuel des approbations annuelles (entre 80 et 100 millions d'UC) permet au portefeuille des prises de participation de se maintenir nettement en-deçà du plafond de 15 % du fait que la stratégie d’investissement intègre la reconduction des fonds propres. En effet, 75 % du portefeuille est constitué de fonds ayant un calendrier intégré de sortie. Et la moitié des capitaux engagés le sont dans des fonds déjà en phase de désengagement, du fait de leur vocation à s’auto-liquider. Le total des retours de capitaux à la Banque fin juin 2015 représentait 27 % du capital décaissé. Les retours de capitaux en provenance des fonds devraient s’amplifier à partir de 2017-2018. Les investissements directs dans

des intermédiaires financiers sont essentiellement des actifs achetés et détenus sur le long terme. Si bien que les investissements directs les plus récents ont été soumis à des conditionnalités spécifiques qui structuraient la sortie dès l’entrée.

Troisièmement, la Direction est d’avis que le plafond ne peut être relevé sans l’examen préalable des autres plafonds fixés dans le Cadre d’adéquation du capital pour les ONS et les opérations souveraines. À titre d’illustration, un relèvement du plafond jusqu’à 20 % du total des fonds propres réduirait les fonds propres disponibles pour les opérations souveraines et non souveraines.

Pour toutes ces raisons, la Direction considère que le relèvement du plafond des fonds propres est une option de dernier recours qui ne se justifie pas dans les circonstances actuelles. Il faudrait d’abord prendre d’autres mesures de gestion avant tout relèvement du plafond d’engagement, notamment poursuivre l’utilisation optimale de la méthodologie de gestion des risques et l’application de charges des fonds propres dans les prises de participation ; mesure appliquée actuellement dans le cadre de la mise en oeuvre du Cadre d’adéquation des fonds propres.

La Direction ne partage pas l’opinion selon laquelle il faut systématiquement procéder à des sorties anticipées du portefeuille pour dégager une marge d’engagement des fonds propres. Car les échos du marché concernant les opportunités secondaires indiquent que les valeurs de l’actif net subiraient une forte décote (compte tenu de la phase initiale dans laquelle se trouve le portefeuille). À mesure que le portefeuille gagne en maturité et que l’appétit du marché pour les actifs africains s’accroît, d’autres opportunités pourraient se présenter à des conditions plus favorables. Toutefois, du fait que les prises de participation concourent à assurer la viabilité financière de la Banque, la Direction se doit d’aborder ces opportunités avec prudence. En effet, escompter les actifs du portefeuille sans discernement réduirait la valeur actionnariale.

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Exercice de projection du flux de trésorerie

La Direction convient qu’un exercice détaillé et rigoureux de projection du flux de trésorerie est à la fois nécessaire et opportun. Les fonds les plus matures ont atteint la fin de leur période d’investissement et sont entièrement investis. Les gestionnaires de fonds sont en train d’actualiser les flux de trésorerie prévisionnels pour refléter les investissements réels dans chaque société bénéficiaire d’un investissement. Ces actions constituent la base d’un exercice fiable de projection des flux de trésorerie à l’échelle de tout le portefeuille.

Le Département du secteur privé (OPSD),5 le Département de la gestion financière (FFMA) et le Département du chef de la gestion des risques (GCRD) ont lancé une revue des projections financières pour l’ensemble du portefeuille des prises de participation, pour refléter le déploiement de liquidité et les rendements attendus sur la base des chiffres réels, plutôt que de se fier à des hypothèses (conservatrices). Cet exercice est appelé à faire partie intégrante de la revue des projections financières à l’échelle de la Banque, et des mises à jour périodiques seront incluses dans le rapport annuel sur l’état du portefeuille des prises de participation soumis au Conseil d’administration.

Méthodologie de gestion des risques

La Direction note que l’évaluation n’a pas spécifiquement examiné la pertinence de la méthodologie de la Banque en matière de gestion des risques liés aux prises de participation. La Direction procède en ce moment à l’examen de la méthodologie de notation du risque pour la notation au début des investissements et tout au long de la durée de vie des prises de participation. Par ailleurs, elle effectue une revue continue de la notation pour s’assurer que les notes reflètent en tout temps l’état réel du portefeuille.

Le risque de change, le risque de diversification et les risques liés à l’exécution par les gestionnaires sont intégrés dans la notation de risque élevé attribuée aux prises de participation. La Banque effectue des revues périodiques de la méthodologie des prises de participation, notamment concernant les charges de fonds propres appliquées aux différents instruments de prise de participation. Par exemple, suite aux conclusions d’une revue du Cadre de gestion des fonds propres de la Banque, cette dernière a réduit le montant des charges de fonds propres applicables aux transactions liées aux prises de participation, qui sont tombées de 100 % à 85 % pour les prises de participation dans des sociétés non cotées. Alors que le portefeuille arrive à échéance, d’autres opportunités de réviser les charges de fonds propres se présentent. Une meilleure compréhension de la dynamique du portefeuille, en particulier, les plus-values et les pertes du portefeuille au fil du temps, va éclairer davantage les propositions visant à utiliser de manière optimale les charges de fonds propres appliquées aux prises de participation. Une optimisation continue du Cadre de gestion des fonds propres de la Banque est donc considérée comme un important outil de gestion à mesure que les instruments participatifs enregistrent une demande accrue sur le marché.

Stratégie de gestion axée sur les résultats

La Direction convient que le portefeuille des prises de participation n’est pas encore arrivé à échéance, aussi, de nombreux résultats en matière de développement sont-ils encore en gestation. Elle reconnaît aussi que l’établissement de rapports sur les résultats doit systématiquement être mis en oeuvre. L’immaturité du portefeuille lors de l’évaluation – en 2013- conjuguée au fait que les résultats ont été consolidés par rapport à des indicateurs de mesure ex-ante appliqués seulement depuis août 20096, expliquent largement le manque d’information. Par conséquent, la Direction juge prématurées les constatations relatives à l’efficacité du portefeuille.

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De plus, la Direction ne partage pas la conclusion selon laquelle les indicateurs ADOA sont inappropriés. Le Cadre ADOA – le socle d’un système de gestion axé sur les résultats – est conforme aux normes des meilleures pratiques définies par le Groupe d’institutions financières internationales, fort de 25 membres y compris la Banque, chargé de l’harmonisation des indicateurs de résultats en matière de développement pour les opérations d’investissement dans le secteur privé. L’évaluation ADOA pour les fonds de capital-investissement tient compte des produits attendus par le Fonds ainsi que des attentes des sociétés bénéficiaires des investissements. Au fur et à mesure que le portefeuille poursuit son développement et son déploiement, les indicateurs retenus par l’ADOA pour suivre les résultats en matière de développement sont recueillis et classés par l’équipe de surveillance d’OPSD.

L’adoption d’un système de suivi des résultats en matière de développement par les gestionnaires de fonds est en passe de devenir une source standard d’additionnalité pour la Banque dans les fonds de capital-investissement. La difficulté réside dans la mise en oeuvre de ces systèmes pendant l’exécution du projet ainsi que dans les voies et moyens de s’assurer que l’établissement de rapports sur les résultats en matière de développement devienne aussi courant que l’adoption de systèmes de gestion de l’impact environnemental et social dans les projets.

La Direction reconnaît que le suivi des résultats en matière de développement concernant les prises de participation directes devra faire l’objet d’une plus grande attention. À travers ses prises de participation directes, la Banque soutient habituellement les plans d’expansion du capital à l’échelle de toute l’entreprise de ses clients. Ce type d’intervention n’est pas approprié pour l’identification de cibles de développement spécifiques- en particulier dans le cas des institutions financières, qui interviennent au niveau systémique/global – plutôt qu’au niveau du projet ou de l’entreprise. Cela rend donc difficile l’identification et la quantification

des résultats en matière de développement liés spécifiquement à la contribution de la Banque sous forme de prise de participation. Le cadre actuel d’établissement de rapports limite l’évaluation des résultats – par exemple, le changement du nombre, de la taille et de la durée des prêts octroyés- aux institutions financières (excluant les résultats au niveau des clients des institutions financières).

Pour renforcer le suivi des résultats et l’établissement de rapports dans toute la Banque, la Direction a accordé la priorité à la rationalisation et à l’uniformisation des systèmes d’établissement de rapports sur les prises de participation afin de couvrir tous les aspects, y compris le suivi des résultats en matière de développement. Au fur et à mesure que les capitaux sont injectés dans les sociétés bénéficiaires d’investissements, les données relatives aux résultats sont recueillies et classées de façon systématique.

La constatation de l’évaluation selon laquelle les prises de participation de la Banque ont contribué à la mise en oeuvre de meilleures mesures de sauvegarde environnementale et sociale constitue une autre source d’assurance. En outre, bien que l’évaluation n’examine pas ce point de façon explicite, la Direction constate que l’application de normes de bonne pratique de gouvernance institutionnelle est un facteur essentiel de création de valeur de l’entreprise pour les gestionnaires de fonds. La mise en oeuvre des systèmes requis de comptabilité, gestion financière, condition d’emploi, établissement de rapports, prise de décision et surveillance par les actionnaires, améliore, non seulement les résultats financiers de la société bénéficiaire de l’investissement, mais est aussi perçue comme une condition préalable à une sortie dans des conditions attrayantes. À cette fin, les équipes de gestion des fonds mobilisent généralement des capacités spéciales d’appui aux transactions pour appliquer des normes de bonne pratique environnementale, sociale et de gouvernance dans les sociétés bénéficiaires des investissements – en particulier, les petites et moyennes entreprises (PME). Outre le système

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d’établissement de rapports propre à la Banque, les gestionnaires de fonds les plus chevronnés produisent systématiquement leurs propres rapports annuels exclusifs sur les résultats en matière de développement, mettant en exergue les résultats obtenus au niveau de la société bénéficiaire de l’investissement.

Conclusion

L’évaluation émet d’importantes recommandations et nombre d’entre elles sont conformes aux actions menées récemment par la Direction. La Banque prépare déjà des documents pour faire suite aux recommandations, à savoir :

❙ la Politique révisée relative aux opérations non souveraines (ONS) qui comprend des dispositions

annulant le Document révisé de 1995 relatif aux principes directeurs en matière de prises de participation (distribuée le 3 juillet 2015 à CODE pour examen) ;

❙ le premier Rapport annuel sur l’état de la gestion des prises de participation ; et

❙ un Cadre de gestion pour la construction et la gestion du portefeuille de prises de participation visant à prendre en compte de façon formelle les leçons des dix dernières années en matière de prises de participation, et à éclairer les orientations stratégiques de PSD et les Stratégies de FSD.

ÉTAT DES MESURES PRISES PAR LA DIRECTIONRecommandation Réponse de la DirectionRecommandation 1 : Renforcer davantage la surveillance

Poursuivre l’investissement dans les fonds de capital-investissement et renforcer davantage la surveillance et la gestion du portefeuille.

ACCEPTÉE. Les prises de participation resteront un outil majeur dans la palette d’instruments financiers de la Banque. Pour veiller à ce que la croissance continue du portefeuille de prises de participation soit un facteur de création de valeur financière et de développement pour la Banque, la Direction accordera une attention particulière à la définition explicite et à la mise en oeuvre de systèmes de gestion pour le déploiement et la gestion de son portefeuille de prises de participation. Ci-après quelques mesures prises par la Direction :

Mesures : ❙ COSP doit réviser la Politique relative aux opérations non souveraines (ONS) qui comprend des dispositions annulant le Document révisé de 1995 relatif aux principes directeurs en matière de prises de participation, à soumettre au CODE d’ici au 4e trimestre 2015.

❙ OPSD doit parachever un Cadre de gestion pour la construction et la gestion du portefeuille de prises de participation (avec la contribution d’OFSD, de GCRD, d’EDRE, de GECL, d’ONEC), qu’OPSCOM doit adopter d’ici au 1er trimestre 2016.

❙ OPSD doit actualiser le Manuel des prises de participation à soumettre à l’approbation d’OPSCOM d’ici au 1er trimestre 2016.

❙ OPSD doit mettre en oeuvre, avec le concours de CIMM, le logiciel de gestion et de suivi des prises de participation, qui sera lancé d’ici au 4e trimestre 2015.

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ÉTAT DES MESURES PRISES PAR LA DIRECTIONRecommandation Réponse de la DirectionRecommandation 2 : Concevoir et mettre en oeuvre une stratégie d’investissement à plusieurs axes

Concevoir et mettre en oeuvre une stratégie d’investissement à plusieurs axes qui permettra d’adopter une approche répondant aux diverses priorités et aux objectifs stratégiques de la Banque, en créant, par exemple, deux flux d’investissement : 1) un portefeuille de base, axé essentiellement sur les investissements de plus grande taille à l’appui de gestionnaires de fonds chevronnés ayant des antécédents avérés, notamment dans des investissements qui cadrent avec les priorités de la Banque et ; 2) un second sous-portefeuille à risque plus élevé, axé sur les investissements moins importants à l’appui de jeunes gestionnaires dont les objectifs stratégiques intéressent les États fragiles ou les PME.

ACCEPTÉE. La Banque est en train d’élaborer un Cadre de gestion pour les prises de participation qui s’inspire de l’approche à axes multiples recommandée, en vue de maintenir une notation équilibrée du portefeuille, un rendement du capital investi approprié avec une équipe de gestion chevronnée, tout en veillant à un déploiement judicieux du capital sur les marchés, les secteurs pionniers/en transition, avec des équipes de jeunes gestionnaires, et où les notations et les rendements présentent plus de difficultés.

Mesures : ❙ OPSD doit parachever un Cadre de gestion pour la construction et la gestion du portefeuille des prises de participation (avec la contribution d’OFSD, de GCRD, d’EDRE, de GECL, d’ONEC), qu’OPSCOM doit adopter d’ici au 1er trimestre 2016.

Recommandation 3 : Gérer activement la marge d’engagement – Relever le plafond fixé à 15 % et concevoir une stratégie de sortie efficace.

Examiner le plafond des fonds propres fixé à 15 % des risques et/ou concevoir et mettre en oeuvre une stratégie de sortie efficace pour certains investissements de plus longue date afin de libérer du capital.

ACCEPTÉE EN PARTIE. Actuellement, l’utilisation des fonds propres par la Banque est nettement inférieure aux limites prudentielles et le rythme de recyclage du capital s’accélère. Cette seule augmentation du capital disponible devrait permettre aux divisions des opérations de maintenir les volumes d’activité à leur niveau actuel. Toute nouvelle prise de participation directe inclut des stratégies de sortie explicites et applicables. Parallèlement, la Direction continue d’exploiter au mieux la méthodologie de gestion des risques et les charges des fonds propres pour les prises de participation. La Direction considère donc un relèvement de la limite des fonds propres comme une option de dernier recours que les circonstances actuelles ne justifient pas, car cela aurait une forte incidence sur les autres branches d’activité.

Quant aux sorties anticipées du portefeuille à travers des ventes secondaires, la Direction estime que –sauf si une croissance rapide du portefeuille des prises de participation de la Banque l’expose à un risque immédiat de violation des limites prudentielles– ces sorties ne devraient être envisagées que si les évaluations des actifs compensent suffisamment le coût économique supporté par la Banque au titre des fonds propres engagés dans la prise de participation. Toutefois, OPSD continuera, dans le cadre du suivi du portefeuille en cours, d’inclure l’évaluation des opportunités de sorties, de sorties partielles et de sorties anticipées.

Mesures : ❙ COSP doit présenter au CODE, d’ici au 4e trimestre 2015, la Politique révisée relative aux opérations non souveraines (ONS), qui doit remplacer la Politique relative aux prises de participation de 1995.

❙ GCRD doit mettre en oeuvre, d’ici au 4e trimestre 2015, le modèle à 4 étapes de notation des fonds propres, afin de mieux calibrer l’utilisation des fonds propres par rapport à la position de chaque investissement dans son cycle de vie.

❙ GCRD doit continuer à lier l’absorption des fonds propres de l’investissement dans chaque prise de participation à la notation du risque de l’investissement dans le cadre de la mise en oeuvre du Cadre d’adéquation du capital économique.

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ÉTAT DES MESURES PRISES PAR LA DIRECTIONRecommandation Réponse de la DirectionRecommandation 4 : Effectuer un exercice de projection détaillée du flux de trésorerie

La Banque devrait effectuer un exercice de projection détaillée du flux de trésorerie « de bas en haut ». Certes, cette analyse a été réalisée dans la section du rapport relative à l’Analyse du flux de trésorerie, néanmoins, plusieurs limites des données ont affecté sa fiabilité globale. Si la Banque peut réunir les documents et les données pour réduire ces limites, elle peut renforcer l’utilité globale de ces projections pour la prise de décisions au niveau du portefeuille.

ACCEPTÉE. Du fait que les fonds les plus matures ont atteint la fin de leur période d’investissement et sont entièrement investis, les gestionnaires de fonds sont en train de présenter les flux de trésorerie prévisionnels de chaque société bénéficiaire d’un investissement. Ces projections peuvent être consolidées et utilisées par la Banque pour l’exercice de projection de bas en haut des flux de trésorerie. Évidemment, un tel exercice n’est possible que lorsque les fonds sont pratiquement arrivés à échéance ou à la fin de leur période d’investissement, puisque les fonds engagés tout dernièrement n’ont pas encore fait d’investissements.

Mesures : ❙ OPSD, FFMA et GCRD sont en train d’examiner conjointement les projections financières. Les mises à jour seront incluses dans la revue des projections financières à l’échelle de la Banque ainsi que dans les rapports annuels sur l’état du portefeuille des prises de participation qu’OPSD distribuera aux administrateurs d’ici au 4e trimestre 2015.

Recommandation 5 : Revue de la méthodologie de la Banque pour la gestion des risques

Examiner la méthodologie de la Banque en matière de gestion des risques à la lumière des préoccupations exprimées par plusieurs actionnaires.

ACCEPTÉE EN PARTIE. La Direction note que l’évaluation ne tient pas spécifiquement compte de l’adéquation de la méthodologie de la Banque en matière de gestion des risques pour les prises de participation. Cependant, avec un portefeuille qui arrive à maturité, il se présente de nouvelles opportunités d’examiner la vraie dynamique du portefeuille, notamment les plus-values et les pertes du portefeuille au fil du temps, pour utiliser de manière optimale les charges de fonds propres appliquées aux prises de participation. L’optimisation continue de la méthodologie de gestion des fonds propres fait partie intégrante de la mise en oeuvre du Cadre d’adéquation du capital de la Banque.

Mesures : ❙ GCRD doit mettre en oeuvre, d’ici au 4e trimestre 2015, le modèle à 4 étapes de notation des fonds propres, afin de mieux calibrer l’utilisation des fonds propres par rapport à la position de chaque investissement dans son cycle de vie.

Recommandation 6 : Renforcer le système de suivi des résultats en matière de développement

La Banque devrait concevoir et mettre en oeuvre une stratégie de gestion axée sur les résultats.

ACCEPTÉE EN PARTIE. La Direction juge prématurées les constatations relatives à l’impact effectif du portefeuille sur le développement, du fait que le portefeuille de prises de participation n’est pas encore arrivé à échéance et que bon nombre de résultats en matière de développement sont toujours en gestation. La Direction est en désaccord avec les déclarations selon lesquelles les indicateurs de l’ADOA sont inappropriés parce que le Cadre ADOA précise en fait les indicateurs à utiliser durant l’évaluation ex-ante des investissements dans des prises de participation, conformément aux normes de pratiques optimales. L’évaluation ADOA des fonds de capital-investissement tient compte des résultats attendus, tant par le Fonds que par les sociétés bénéficiaires de l’investissement. Les tableaux de présentation des rapports ADOA font également partie de la documentation juridique et ils sont recueillis chaque année avec les modèles actualisés des rapports de supervision.

Néanmoins, la Direction souscrit à la recommandation selon laquelle il faudrait accorder plus d’attention à la définition et au suivi des résultats en matière de développement des investissements directs sous forme de prises de participation. De plus, pour mieux consolider le suivi des résultats et l’établissement de rapports dans toute la Banque, la Direction a donné la priorité à la rationalisation et à l’uniformisation des systèmes d’établissement de rapports. Comme mesures connexes en cours de mise en oeuvre, on peut citer la revue du Manuel des prises de participation et le déploiement du logiciel FrontInvest.

Mesures : ❙ OPSD, avec l’appui de CIMM, doit installer le logiciel de gestion et de contrôle des prises de participation dont la mise en oeuvre est prévue d’ici à fin 2015.

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IDEV

Le rapport présente les résultats d’une évaluation indépendante de la pertinence et de la performance du capital investissement du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), fondée sur des

données factuelles. Cette évaluation vient à point nommé pour éclairer les décisions futures du Groupe sur l’utilisation future de ces investissements.

Introduction

Contexte

Croissance économique de l’Afrique

L’Afrique, notamment sa région subsaharienne, continue d’afficher une croissance forte et régulière. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la production économique totale de l’Afrique enregistre une croissance régulière, à laquelle l’Afrique subsaharienne contribue de façon substantielle.

Les prévisions de croissance la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne demeurent positives, malgré quelques fléchissements récents. Selon ces prévisions, le Produit intérieur brut (PIB) augmentera et passera de 4,6 % en 2014, à 5,2 % en 2015-2016 et 5,3 % en 2017.

Figure 1 : Production économique de l’Afrique

PIB en Milliards d'USD

$2 500

$2 000

$1 500

$1 000

$500

Milli

ards

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Source : Base de données de ESTA, BAD

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16 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Le capital investissement en Afrique

En raison de l’environnement macroéconomique mondial difficile, la demande d’investissements a augmenté en Afrique, au cours des années écoulées, les investisseurs ayant fui les environnements où les taux d’intérêt sont plus faibles et où la croissance est plus lente, notamment aux États unis et en Europe.

Malgré le ralentissement de la croissance dans certains pays africains, le discours sur la croissance du continent continue de maintenir, de façon générale, la demande chez les investisseurs institutionnels et les groupes internationaux de capital investissement en ce qui concerne les possibilités de placement. Selon une enquête réalisée en avril 20147 par l’Association professionnelle de capital-investissement (EMPEA), l’Afrique subsaharienne était considérée comme le troisième marché émergent le plus attrayant. Trente-sept pour cent (37  %) des répondants projetaient de démarrer ou d’étendre des activités

de capital investissement dans la région, au cours des deux prochaines années, contre 1 % qui devait en principe réduire ou arrêter leurs investissements. Une enquête menée par l’EMPEA en 2013 révèle que l’Afrique subsaharienne était le marché émergent le plus attrayant, devant l’Asie du Sud Est et l’Amérique latine (hormis le Brésil), qui sont actuellement mieux classés. Toutefois, cette région continue d’être perçue plus favorablement que les autres BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). En outre, un nombre croissant de grandes sociétés internationales de placement manifestent de l’intérêt pour la région.

Cette hausse de la demande, combinée avec les perspectives positives pour l’Afrique, a contribué à créer un environnement plus favorable pour la levée de fonds de capital-investissement. D’après la Division recherche et analyse du Private Equity International (PEI), les fonds destinés à l’Afrique ont clôturé à près de 2,6 milliards d’USD en capital, au

Figure 2 : Changements prévus par la SC concernant les investissements en capital dans les marchés émergents au cours des deux prochaines années

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

-10%

-20%

Pour

cent

age

de S

C

Asie du sud-est

Amérique latine (sauf le Brésil)

Afrique Sub-Saharienne

Chine Brésil Inde Moyen-Orient et Afrique du

nord

Europe centrale et orientale

Russie/CEI Turquie

Source : EMPEA

Réduire ou arrêter d’investir Commencer à investir Investir davantage

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17Contexte

Une

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IDEV

cours de la première moitié de 2014 ; ce chiffre est supérieur à celui de 2013. Sur une base annualisée, ce chiffre dépassera probablement le montant record de 3,6 milliards d’USD levés en 2010.

L’augmentation du capital-investissement en Afrique peut être en grande partie attribuée aux institutions de financement du développement (IFD), notamment la BAD, l’IFC, la BEI, CDC, FMO, PROPARCO et d’autres groupes, qui ont été parmi les premiers à faire des investissements par le biais de responsables et ont préparé le terrain pour d’autres investisseurs institutionnels traditionnels intéressés par la rentabilité. Même si, à ce jour, les niveaux de participation au capital investissement des programmes internationaux et locaux ont été irréguliers, plusieurs fonds de pension africains augmentent leurs engagements en exploitant les possibilités d’investissements en Afrique (hormis l’Afrique du Sud). Récemment, le secrétariat du Commonwealth et la Banque ont8 estimé que 29 milliards d’USD étaient disponibles au titre du capital investissement dans les caisses de retraite des 10

pays qu’ils ont étudiés. Si ce montant est vraiment investi, il pourrait effectivement doubler la taille du secteur.

L’augmentation du capital engagé dans les fonds de capital investissement a entraîné la hausse à la fois du nombre et de la valeur cumulée des opérations. Selon Preqin9, depuis 2011, 61 transactions, d’une valeur moyenne totale de 3,1 milliards d’USD, ont été conclues chaque année. Comparé à la période 2009-2010, cela représente une augmentation de 44 % par rapport au nombre d’opérations effectuées chaque année et de 154 %, par rapport à la valeur annuelle moyenne. Depuis 2007, ces opérations de capital investissement couvrent un large éventail de secteurs, dont les plus importants sont : énergie et services publics (19 %) ; consommateurs et services de détails (19 %) ; services aux entreprises (19 %) ; télécoms et média (15 %) et matériaux (13 %)10.

L’environnement de sortie incertain n’est qu’un des nombreux risques perçus par les investisseurs dans les fonds de capital investissement en Afrique, de ce

Figure 3 : Totaux des sommes levées en Afrique, 2008-1ère moitié de 2014

4

3,5

3

2,5

2

1,5

1

0,5

0

Milli

ards

$ U

S

Source : PEI

2008 2009 2010 2011 2012 2013 S1 2014

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18 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Figure 4 : Nombre et valeur totale des opérations de rachat effectuées en Afrique grâce au soutien du capital-investissement T1 2009-T3 2014

80

70

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Vale

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$)

Source: Preqin

No de transactions Valeur totale des transactions (en milliards de $)

2009 2010 2011 2012 2013 2014 (T1-T3)

fait les investisseurs s’attendent à des rendements plus élevés. Selon une enquête menée, en avril 2014, par EMPEA les investisseurs potentiels (55 % des répondants ont répondu par l’affirmatif) ont cité «  le nombre peu élevé de gestionnaires de fonds établis  » comme le premier élément qui dissuade l’investissement dans les fonds de capital

investissement en Afrique subsaharienne. Ensuite vient «  le risque politique  » (53  %), «  éventail des possibilités d’investissement trop restreint » (45 %) et « environnement peu favorable ». Au nombre des autres préoccupations importantes figurent «  la performance historique  » (26  %) et «les questions réglementaires et fiscales compliquées » (24 %)11.

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19Méthode d’évaluation

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Méthode d’évaluation

Justification, objet et portée de l’évaluation

La présente évaluation a été faite afin d’éclairer les décisions de la Banque sur l’utilisation future de ses prises de participation en identifiant les leçons et les aspects susceptibles d’être améliorés. L’évaluation a deux objectifs : 1) évaluer la pertinence et pertinence des prises de participation et 2) dégager des leçons, formuler des recommandations et recenser les domaines susceptibles d’être améliorés.

L’évaluation porte sur le fonds combiné et les investissements directs dans le portefeuille de prise de participation, qui représente des participations de 740 millions d’UC et des décaissements de 475 milliards d’UC (62 %) au titre de ces participations. Le sous-portefeuille de fonds sous-jacent comprend 31 fonds de placement principaux, représentant des participations de 537 millions d’UC et des décaissements de 333 millions d’UC (62 %) au titre de participation, alors que le sous-portefeuille direct sous-jacent comprend 19 prises de participation directes (voir annexe  2) qui représentent une participation de 202 millions d’UC et des décaissements de 141 millions d’UC (70 %) au titre de la participation12.

Tableau 1 : Portefeuille des actions de la BAD au 31/12/2013

Type d’investissement # Engagement Décaissé Appelable Distribué Valeur actuelleFonds 31 537,0 333,2 203,8 61,4 290,2

Direct 19 202,5 141,4 61,1 0,0 184,5

Total 50 739,5 474,6 264,9 61,4 474,7

Aspects, questions et méthodologie de l’évaluation

L’évaluation a porté sur les aspects suivants :

❙ Pertinence – cet aspect porte sur le degré d’alignement du capital investissement de la Banque sur sa stratégie et ses priorités.

❙ Performance – cet aspect concerne un certain nombre de questions, notamment la performance financière du capital investissement de la Banque, la mesure dans laquelle les résultats de développement ont été atteints et la mesure dans laquelle la contribution de la Banque a apporté de la valeur ajoutée ou a eu des retombées positives.

❙ Gestion du risque – Ce point examine les changements intervenus dans le profil de risque des investissements et les effets potentiels sur le profil de risque de la Banque.

De multiples sources d’informations ont été exploitées pour traiter les questions et aspects de l’évaluation. Les méthodes ci-après ont été utilisées pour la collecte de données:

❙ Un examen des écrits les plus récents sur les tendances et les aspects du capital investissement en Afrique.

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20 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

❙ Une analyse approfondie des données, du portefeuille et du programme afin d’évaluer les tendances, mesurer les risques et effectuer les projections ascendantes du flux de trésorerie afin de soutenir l’analyse du rythme et de la liquidité.

❙ Une enquête auprès de tous les gestionnaires de fonds.

❙ Des visites d’un échantillon de projets pour recueillir les indicateurs de développement en matière de développement.

❙ L’exploitation d’une base de données financières de très bonne qualité, contenant des états financiers de partenariats de fonds trimestriels et audités.

❙ Des études comparatives du portefeuille de Banque et d’un fonds de capital investissement spécial qui opèrent en Afrique.

L’analyse fait également une comparaison avec les valeurs mobilières en utilisant la méthode dite «  modified Public Markets Equivalent  » (mPME)13 (voir annexe A).

Limites

❙ Immaturité du portefeuille de la Banque : Le portefeuille de la Banque est relativement jeune pour permettre de tirer des conclusions sur la performance et en particulier sur la réalisation des résultats. Seulement 5 fonds de croissance (aucun des fonds de rachat et de capital-risque) ont été créés avant 2008, alors que les autres fonds ont moins de six ans. Par conséquent, les comparaisons du rendement par quartiles pour les fonds plus récents peuvent ne pas être suffisamment solides pour être significatives.

❙ Absence de données sur les résultats  : Étant donné que l’actuel Cadre d’évaluation

de l’additionnalité et des résultats en matière développement (ADOA) n’est en place que depuis 2009, les données sur les résultats en matière de développement qui servent de référence pour la comparaison des résultats réels ne sont pas disponibles pour les fonds plus matures du portefeuille. Un processus normalisé a été mis en œuvre pour évaluer chaque résultat en matière de développement. Comme première étape, les mémos de l’ADOA14 ont été analysés pour extraire les paramètres de mesure prévus. Les informations recueillies sur les résultats en matière de développement auprès des gestionnaires de fonds par Cambridge Associates (CA) ont été ensuite analysées. Toutefois, les informations n’étaient disponibles que pour un sous-ensemble de fonds. Pour améliorer la qualité générale de l’analyse, les données supplémentaires ont été extraites des rapports des gestionnaires, des rapports de fin de mission et des rapports sur l’état d’avancement du projet. Par conséquent, l’analyse n’a pu être menée que sur un échantillon de taille relativement petite.

❙ Qualité irrégulière des rapports sur les fonds et manque de données historiques sur les flux de trésorerie : en général, les gestionnaires donnent un bon aperçu sur les fonds et les sociétés bénéficiaires des investissements, toutefois les rapports sur les fonds ainsi que les rapports trimestriels établis par les gestionnaires étaient de qualité inégale. Enfin, la Banque n’a pas fait un bon historique des flux de trésorerie en ce qui concerne les fonds, ce qui pourrait avoir un impact sur le flux desdits fonds. Étant donné que les appels des gestionnaires à examiner les fonds ainsi que les sociétés bénéficiaires des investissements n’entraient pas dans le cadre de la présente évaluation, ils n’ont pas été utilisés pour affiner les projections concernant le flux de trésorerie.

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23Résultats de l’évaluation

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Pertinence: Alignement avec la stratégie et les priorités de la Banque

Alignement des investissements indirects sur les priorités stratégiques de la Banque

L’équipe chargée de l’évaluation a examiné les 29115 sociétés bénéficiaires réalisées et non réalisées, pour 24 gestionnaires de fonds et 31 fonds distincts. Les informations pertinentes ont été tirées des rapports les plus récents sur les fonds, établis par les gestionnaires16. Pour chaque bénéficiaire des fonds, le coût et la valeur proportionnels pour la Banque ont été déterminés et les attributs des sociétés bénéficiaires, évalués par rapport à la stratégie de la Banque. Les résultats de l’analyse ont montré que la proportion du capital investi dans les sociétés était conforme à la stratégie de la Banque.

Même si, dans leur majorité, les investissements sont bien alignés sur les secteurs prioritaires de la Banque, une proportion assez importante (14  %) ne cadre pas avec les priorités de la Banque.

En ce qui concerne le portefeuille du fonds, l’analyse indique un niveau élevé d’alignement entre la base de coût du bénéficiaire du fonds et les objectifs énoncés, en particulier pour ce qui est du secteur des infrastructures. Plus particulièrement, 81  %

Résultats de l’évaluation

Dans l’ensemble, la pertinence a été jugée satisfaisante. Les placements de la Banque dans les fonds de capital investissement sont conformes à ses objectifs sectoriels puisque plus de 80 % de sa base de coût des sociétés bénéficiaires des investissements sont dans les secteurs financés par l’institution. Les sociétés d’infrastructures matérielles et immatérielles sont bien représentées, suivies des entreprises évoluant dans les secteurs des ressources naturelles et de l’agriculture. S’agissant de la fragilité, même si le fonds n’investit massivement dans les États fragiles, le niveau d’exposition indirecte atteint est supérieur au financement du département du secteur privé dans son ensemble. Les investissements indirects cadrent également avec les priorités de la Banque, notamment le développement de l’infrastructure immatérielle, la diversification, la fragilité et l’intégration régionales.

Tableau 2 : Base de coût de la société bénéficiaire de l’investissement, par type de fonds (en millions d'UC)

Infr. matérielle

Infr. im-matérielle

Ressources naturelles Agriculture Pas d'alignement

clair

TotalDirect Secondaire Direct Secondaire

Général 25,7 40,2 34,0 1,6 13,1 2,9 15,9 133,3

Infrastructure 51,3 0,0 5,3 – 1,6 1,2 0,9 60,3

PME 6,6 3,2 3,7 – 2,9 2,4 22,2 41,0

Agro-industrie – – 9,0 1,1 10,9 5,4 1,4 27,8

Services financiers – 17,2 – – – – – 17,2

Soins de santé – 5,5 – – – – 0,3 5,8

Autres 4,4 0,1 – 0,7 0,6 – – 5,9

Total 88,0 66,3 52,0 3,4 29,2 11,8 40,6 291,4

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24 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

(236 millions d’UC) ont été investis dans les sociétés, dont les activités cadrent avec les objectifs fixés. Cinq pour cent (5 %) des sociétés bénéficiaires cadrent plus ou moins avec les objectifs et les 14 % restant ne cadrent pas du tout avec ces objectifs. Le tableau  2 présente plus d’informations sur la question.

L’infrastructure matérielle a bénéficié de l’investissement le plus important, soit 88 millions d’UC (30 % de la base de coût). Elle est suivie par l’infrastructure immatérielle qui a bénéficié de 66 millions d’UC (23  %), des ressources naturelles, 55 millions d’ UC (19  %) et de l’agriculture, 41 millions d’UC (14  %). Il est à noter que les fonds qui privilégient les petites et moyennes entreprises (PME) alignées sur les objectifs stratégiques de la Banque concernant ces types d’entreprises, contiennent la grande partie des bases de coûts de sociétés bénéficiaires des investissements qui ne sont pas bien alignés sur les objectifs. Au nombre de ces sociétés n’ayant « aucun alignement clair », on peut citer les hôtels, les voyagistes et les sociétés de communication. Même si ces secteurs ne nuisent pas au développement de l’Afrique, ils ne correspondent pas aux objectifs actuels de la Banque.

L’analyse fait état d’une très grande diversification à l’échelle régionale, toutefois un

quart du capital investissement se concentre dans deux pays : le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Les Fonds ont investi dans des sociétés dans 35 pays, ce qui traduit un niveau élevé de diversification. La plus grande catégorie de pays, à savoir « panafricain », représente les sociétés qui mènent des activités dans plusieurs pays, néanmoins, seuls deux pays bénéficient d’environ un quart du total des fonds de capital investissement. Il s’agit du Nigeria et de l’Afrique du Sud, les deux puissances économiques du continent.

Bien que le Fonds ne soit investi massivement dans les États fragiles (comme on pourrait s’y attendre), le niveau d’exposition atteint de façon indirecte est supérieur au financement global du département du secteur privé.

Sur un montant total de 291 millions d’UC correspondant à la base de coûts des sociétés bénéficiaires des investissements, seuls 10  % (27 millions d’UC) ont été investis dans sociétés opérant dans des pays en situation de fragilité sévère ou modérée. Environ 83 % (242,5 millions d’UC) sont investis dans les États non fragiles. Sept pour cent (7  %) (21 millions d’UC) sont considérés comme «  inconnus  » étant donné que les sociétés sont décrites comme ayant une dimension panafricaine. Il s’agit d’une estimation prudente puisque les opérations de ces sociétés panafricaines pourraient s’avérer bénéfiques pour les États fragiles aussi.

Les principales régions en situation de fragilité ont reçu au total 22 millions d’UC (7 % du coût de base des sociétés bénéficiaires des investissements). Il s’agit de la Côte d’Ivoire qui reçoit 11 millions d'UC (4%) ; du Togo, 5 millions d’UC (2%) et de la République démocratique du Congo, 3 millions d’UC (1 %). Les régions en situation de fragilité modérée ont reçu 6 millions d'UC (2 %).

Ces résultats ne sont pas surprenants. Les États fragiles sont moins attrayants pour de nombreux gestionnaires de fonds capital investissement parce qu’ils ont souvent des cadres institutionnels moins

Figure 5 : Diversification régionale, base de coût des sociétés bénéficiaires des investissements

Tous les autresPanafricain

Nigeria

TunisieMaroc

Kenya

Algérie

Afrique du sud

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25Résultats de l’évaluation

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développés, une gouvernance plus faible et sont en proie à des conflits sociaux. Cependant, si l’on considère les limites des PRI et des États fragiles de la Banque en ce qui concerne le secteur privé, la ventilation obtenue par le biais des fonds est en réalité supérieure au financement global du département du secteur privé, ce qui indique que le portefeuille du Fonds soutient effectivement les États fragiles 17.

Les prises de participation de la Banque dans l’infrastructure de bon nombre de pays devrait promouvoir l’intégration régionale.

L’analyse ci-dessus montre que 53  % des investissements ont bénéficié à des entreprises

d’infrastructures matérielles et immatérielles, ce qui est de nature à promouvoir l’intégration. L’analyse de la diversification fait ressortir que 20 % des investissements ont profité à des projets panafricains, ce qui est également de  nature à promouvoir l’intégration régionale.

L’analyse révèle un bon niveau d’alignement entre les bases de coûts réels des bénéficiaires des investissements et les objectifs d’appui aux MPME18.

Près de 34 % du capital ont été investis dans des MPME et 52  % dans de grandes entreprises qui, bien entendu, nécessitent des prises de participation plus importantes par rapport aux MPME. L’analyse

Tableau 3 : Base de coût des bénéficiaires des investissements par type de fonds (millions d’UC)

Fragile Fragile modéré

Pas fragile Divers / Inconnu

TotalCôte d'Ivoire Togo RDC Autres

Général 6,6 – 0,9 1,4 5,8 103,8 13,9 132,4

Infrastructure 3,1 – 0,1 – – 49,9 7,1 60,3

PME 0,6 – – – – 41,4 – 42,0

Agro-industrie 0,5 – 2,1 1,4 0,4 23,2 – 27,8

Services financiers – 4,6 – – – 12,6 – 17,2

Soins de santé – 0,2 – – – 5,7 – 5,8

Autres – – – – – 5,9 – 5,9

Total 10,8 4,8 3,2 2,8 6,2 242,5 21,1 291,4

Tableau 4 : Base de coût des investissements par taille d’entreprise

Stratégie Fonds Micro entreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

Grandes entreprises

Dette Non disponible

Total MPME

Agro-industrie 3 2,6 12,3 5,3 7,0 0,5 – 27,8 73%

Infrastructure 5 0,0 1,8 9,2 23,8 0,8 24,6 60,3 18%

PME 4 – 19,7 13,7 7,7 – – 41,0 81%

Général 13 0,0 9,2 16,0 97,2 10,8 – 133,3 19%

Services financiers 1 – – – 17,2 – – 17,2 0%

Soins de santé 2 – 4,1 1,1 – 0,6 – 5,8 90%

Énergie 1 0,0 1,2 2,7 – 1,1 – 5,1 78%

Mines 1 0,0 0,7 – – – – 0,7 100%

Total 30 2,8 49,0 48,1 153,0 13,9 24,6 291,3 34%

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26 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

confirme que les entreprises bénéficiaires étaient 462 MPME (avec un investissement moyen d’environ 216 000 UC) et 52 grandes entreprises (avec un investissement moyen de 2,9 millions d’UC).

Alignement des investissements directs sur les priorités stratégiques de la Banque

L’alignement stratégique de dix-neuf bénéficiaires d’investissements directs a été analysé

❙ Tous les bénéficiaires d’investissement direct sont des institutions financières qui appuient directement la stratégie de la Banque en matière de développement des infrastructures immatérielles.

❙ La diversification du portefeuille est satisfaisante. Les sièges des entreprises bénéficiaires se trouvent dans 12 pays. Trois entreprises dont les sièges sont établis au Nigeria ont bénéficié de 29 % des fonds, suivies de quatre entreprises au Kenya avec 19  %. En outre, bon nombre d’entreprises bénéficiaires interviennent et ont des succursales dans plusieurs pays, ce qui diversifie davantage le portefeuille.

❙ Sept entreprises bénéficiaires (22  % du capital décaissé) ont leur siège dans des États fragiles, et quatre autres ont des succursales dans des États fragiles (38 % du capital décaissé), ce qui montre qu’une part importante des décaissements a profité à des entreprises présentes dans des États fragiles.

❙ Le portefeuille est bien aligné sur les priorités de la Banque visant à promouvoir l’intégration économique régionale. Douze entreprises bénéficiaires ont des opérations dans plusieurs pays, représentant 89  % du capital décaissé. Certaines entreprises cherchent précisément à accroître les échanges en Afrique, pendant que d’autres institutions financières opèrent dans plusieurs régions.

❙ Seule une petite partie des bénéficiaires des investissements directs est constituée de MPME, un pourcentage raisonnable car un gros portefeuille de petits investissements directs aurait utilisé un fort coefficient de ressources. Toutefois, 15 des 19 entreprises bénéficiaires (60 % du capital décaissé) sont des IMF et IFD, ce qui devrait profiter aux MPME.

Performance des prises de participation de la Banque

Performance financière

La performance financière des prises de participation a été jugée satisfaisante. Les fonds de croissance bien établis ont affiché une bonne performance, trois fonds sur cinq

Dans l’ensemble, la performance de la Banque pour les prises de participation a été jugée modérément satisfaisante. La performance financière a été jugée satisfaisante, les fonds bien établis ayant surclassé (premier quartile) leurs indices de référence. Pour les fonds plus récents, les résultats étaient mitigés, mais la majorité avait une performance inférieure à leurs indices de référence. Cependant, il est trop tôt pour exprimer un jugement définitif sur ces fonds plus récents, parce qu’ils se trouvent encore au début de la courbe en J. La réalisation des résultats en matière de développement a été jugée modérément insatisfaisante pour les raisons suivantes : 1) une part importante des fonds n’ont pas répondu aux attentes ou pas atteint leurs cibles concernant deux résultats clés (création d’emplois et recettes fiscales) ; et 2) des données fiables sur les résultats faisaient particulièrement défaut concernant les investissements directs

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27Résultats de l’évaluation

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se trouvant dans le premier quartile. Les fonds moins bien établis ont enregistré des résultats mitigés qui, pour la majorité, étaient en deçà des indices de référence concernant la performance financière. L’effet conjugué de l’utilisation rapide de fonds propres et du caractère immature des fonds a conduit à des surinvestissements ou sous-investissements pour certaines années.

Le portefeuille de prises de participations de la Banque

Aperçu

La Banque a connu une utilisation rapide des fonds propres depuis 2007, ne laissant qu’une modeste part (38  %) du plafond de 15  % à utiliser d’ici à 2020.

Le portefeuille de prises de participation de la Banque a enregistré une croissance importante depuis 2006. Entre 2006 et 2013, les engagements avaient pratiquement atteint le triple de leur niveau de la période 1975-2000. Le montant cumulé des engagements s’élevait à 740 millions d’UC à la fin de 2013. Plusieurs facteurs expliquent le recours accru aux prises de participation : 1) elles peuvent mobiliser et attirer des financements supplémentaires pour des projets capables des produire des avantages en matière de développement  ; 2) elles passent pour être un instrument efficace pour financer les PME et les institutions de microfinance ; et 3) elles peuvent améliorer la gouvernance institutionnelle conformément aux normes internationales. Toutefois, les textes statutaires de la Banque limitent l’utilisation de cet instrument à 15 % du volume total des capitaux propres (capital libéré et réserves). La croissance observée depuis 2007 s’est traduite par un taux d’utilisation des capitaux propres de 9,32 %

Figure 6 : Chiffres en millions d’UC au 31 décembre 2013

Fonds engagés par rapport aux fonds déboursés (Millions)

200

180

160

140

120

100

80

60

40

20

0

800

700

600

500

400

300

200

100

0

Répa

rtitio

n an

nuel

le

1975

1977

1980

1985

1993

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Cum

ul

Engagé Déboursé Cumul de déboursementCumul d’engagement

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28 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

(soit 62 % du plafond) au mois de septembre 2014 sur un plafond de 15  % à utiliser à l’horizon de planification de 2020. Le plafond de la Banque est inférieur à celui de la SFI fixé à 100 % de sa valeur nette pour les investissements décaissés sous forme de fonds propres ou de quasi fonds propres (sans les réserves).

Le portefeuille des investissements directs, en revanche, a évolué à un rythme plus cohérent, avec près de 8 % du total des engagements (en millions d’UC) effectués vers la fin des années 70, 35 % des engagements dans les années 80, 33 % dans les années 90 et 23 % entre 2000 et 2013.

Au 31 mars 2014, la Banque avait engagé 726,6 millions d’USD en faveur de 29 fonds, dont un montant de 437,9 millions d’USD entièrement décaissé. Les engagements non décaissés s’élevaient à 290,3 millions d’USD. La Banque a reçu de ces fonds des bénéfices distribués d’un montant de 184,2 millions d’USD, soit 42,1 % du capital libéré. La majorité de la valeur du portefeuille n’a pas encore été réalisée, avec un actif d’une valeur nette totale de 426,6 millions d’USD.

Il reste encore plusieurs années aux investissements dans les fonds pour produire de la liquidité. Le portefeuille de la Banque n’est pas arrivé à maturité : 1) plus de la moitié des engagements se trouve au premier stade (mobilisation de fonds et investissement)  ; 2) la majorité des fonds a été créée après 2008 ; et 3) l’âge moyen pondéré des entreprises bénéficiaires est inférieur à la période de placement normale des sociétés de capital-investissement.

Les fonds de capital-investissement ont un cycle de vie des placements en trois phases :

❙ Années 0-2 : Phase de mobilisation de fonds. Le gestionnaire du fonds s'attèle à mobiliser des capitaux et procède habituellement au montage en plusieurs phases. Une fois le premier bouclage financier effectué, le gestionnaire commence normalement à percevoir les frais de gestion et à investir.

❙ Années 3 – 6  : Période d’investissement. Le gestionnaire du fonds cherche activement

Figure 7 : Courbe en J

Rent

abilit

é

Phase de mobilisation

Période d’investissement

Périodede desinvestissement

Années

0 1 2 3 4 5 6 7

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29Résultats de l’évaluation

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de nouveaux placements et fait des appels de capitaux.

❙ Années 7+: Période de désinvestissement. Le fonds est intégralement investi et le gestionnaire se concentre sur les rendements des investissements. La période de placement de chaque investissement est d’environ 4-6 ans. Les fonds de capital-investissement ont habituellement une durée de vie de 10 ans avec une option de prorogation, qui est très souvent exercée. Certaines stratégies, comme pour les infrastructures, ont une durée de vie initiale plus longue de l’ordre de 15 à 20 ans. Pendant la période de désinvestissement, les frais de gestion sont réduits à un taux plus faible.

Dix-huit fonds sont actuellement dans leur période d’investissement, et un dans sa phase de mobilisation de ressources. 56 % du total des engagements se trouvant dans ces premières phases, le portefeuille est par conséquent immature. Toutefois, en décembre 2014, les fonds de la génération 2008 et 2009 vont passer de la période d’investissement à celle de désinvestissement, ce qui se traduira par une répartition équitable du nombre de fonds à chacune de ces deux phases.

Les engagements de la Banque sont principalement effectués dans ce qui peut être globalement classé comme fonds de croissance (467 millions d’USD), avec des engagements supplémentaires substantiels pour des rachats (95 millions d’USD) et des fonds d’infrastructure (109 millions d’USD). Un montant plus faible a été engagé sous forme de capital-risque (35 millions d’USD) et de fonds lié au bois d’œuvre (20 millions d’USD). Pour les fonds de croissance, les gestionnaires généralistes investissent dans de multiples secteurs, et plusieurs gestionnaires spécialisés se concentrent sur des secteurs plus pointus tels que la santé et l’agro-industrie.

La répartition par stratégie se présente comme suit (voir figure 9) :

❙ 13 fonds généralistes (47 % des engagements) ;

❙ 5 fonds d’infrastructure (20 %) ;

❙ 4 fonds orientés PME (10 %);

❙ 3 fonds pour l’agro-industrie (9 %) ; et

❙ 4 autres (14 %).

Selon l’analyse par année, neuf fonds de la génération de 2008 ont représenté 29 % du total des engagements, suivis de dix fonds de la génération de 2010 (21  %) et de six fonds de la génération de 2011 (15 %). Pour compléter l’analyse, l’équipe

Figure 8 : Pourcentage des engagements des fonds par phase

Phase de mobilisation

Période d'investis-sement

Période de désinves-tissement

Liquidation

Figure 9 : Engagements des fonds par stratégie

Généraliste47 %

Pour PME10 %

Agro-industrie9 %

Infrastructure20 %

Autres14 %

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30 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

d’évaluation a également examiné l’échéance moyenne des investissements dans les entreprises bénéficiaires comme indicateur de l’échéance globale des fonds. La majorité des investissements dans les 210 entreprises bénéficiaires du portefeuille non réalisé sont encore relativement jeunes, avec un âge moyen pondéré de 3,1 ans, qui est inférieur à la période de placement normale des sociétés de capital-investissement variant entre 4 et 6 ans. Les 31 fonds du portefeuille doivent attendre plusieurs années encore pour produire des liquidités.

Performance financière du portefeuille de la Banque : prises de participation

Comparaison avec les fonds des marchés émergents et indices de référence spécifiques à l’Afrique

Bien que les fonds de croissance bien établis aient généralement enregistré une bonne

performance par rapport aux indices de référence de leurs années respectives (indices généraux universels et indices spécifiques à l’Afrique), les huit fonds de capital-investissement (générations 2008 et 2009) ont affiché des valeurs totales inférieures aux moyennes globales des fonds des marchés émergents. Le tableau se présente un peu mieux, lorsqu’on les compare aux indices de référence spécifiques à l’Afrique, deux fonds sur les huit surclassant leurs références. Les investissements non encore réalisés comprennent le gros de la valeur des fonds nés à partir de 2008.

Bien que les fonds de croissance bien établis aient enregistré une bonne performance (trois sur quatre se trouvant dans le premier quartile), la performance des cinq fonds de capital-investissement bien établis de la Banque ont affiché une performance assez bonne, par rapport aux indices de référence de 2005 concernant les fonds de capital-investissement et

Figure 10 : Fonds d’infrastructure de l’Afrique du Sud

TRI nets annualisées depuis sa création

40%

20%

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-20%

-40%

-60%

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8

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0

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1

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2

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3

Q1 1

4

Indice de référencesFonds

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31Résultats de l’évaluation

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les fonds de capital-risque des marchés émergents mondiaux. Trois des cinq fonds se sont classés dans le premier quartile mondial par rapport à d’autres fonds de marchés émergents (selon le TRI), et un autre fonds s’est retrouvé dans le deuxième quartile. Le seul fonds classé au-dessous du point médian est un fonds axé sur les soins de santé, qui s’est retrouvé dans le troisième quartile. Aucun des fonds de croissance de 1998 à 2007 n’étaient classés dans le dernier quartile.

Il n’a pas été facile de classer la performance des fonds d’infrastructure dans la performance de la Banque, à cause du petit nombre de pairs figurant dans la base de données de Cambridge Associates pour les années concernées. Un fonds sud-africain dédié aux infrastructures de la génération 1996 a enregistré une très bonne performance avec un multiple de 4,3 de la valeur totale/entièrement versée, un chiffre de loin supérieur à la moyenne d’autres

fonds d’infrastructure de marchés émergents pour la période considérée.

Par contre, un fonds crée par la BAD et d’autres investisseurs africains d’envergure (génération 2007) et destiné aux projets d’infrastructures a enregistré une mauvaise performance et s’est retrouvé dans le dernier quartile, comparé au petit groupe de fonds d’infrastructure similaire des marchés émergents.

Le gros (148,7 millions d’USD) des bénéfices distribués à ce jour (184,2 millions d’USD) provenait de deux fonds de croissance respectivement des générations 1998 et 2005 gérés par un seul gestionnaire, et d’un fonds destiné aux infrastructures de la génération 1996. Ces fonds ont également fourni le gros de la création de valeur totale à ce jour dans le portefeuille de la Banque (141,1 millions d’USD sur 172,9 millions d’USD).

Indice de référencesFonds

Figure 11 : Fonds panafricain de développement des infrastructures

TRI nets annualisées depuis sa création

10%

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-10%

-20%

-30%

-40%

-50%

Annu

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3

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32 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Comme indiqué plus haut, le gros du portefeuille a été engagé en faveur des fonds nés à partir de 2008 qui, dans l’ensemble, restent relativement immatures, ce qui rend l’évaluation de leur performance intérimaire moins importante que celle des fonds matures. La plupart de ces fonds doivent pourtant distribué plus de 0,15 fois leur capital appelé, dont le gros de la valeur reste détenue dans des investissements non encore réalisés. Ce faible niveau de bénéfices distribués n’est toutefois pas en décalage par rapport aux moyennes des marchés émergents plus vastes qui, pour les fonds des générations 2008, 2009 et 2010 n’étaient respectivement qu’à 0,19, 0,10 et 0,06.

Les évaluations intérimaires des huit fonds de croissance, de rachat et de capital-risque des générations de 2008 et 2009 ont été réparties entre les deuxième (deux fonds de croissance et un fonds de capital-risque), troisième (trois fonds de croissance) et quatrième (trois fonds de croissance) quartiles, aucun d’entre eux n’étant classé dans le premier quartile (comparé aux TRI des marchés émergents mondiaux).19 Les trois fonds de croissance (deux dans le quatrième quartile et un dans le troisième), le fonds de rachat (un dans le deuxième quartile) et le fonds de capital-risque (un dans le premier quartile) de la génération 2010 ont été répartis sur l’ensemble des quatre quartiles. Ces classements devraient être considérés plus préliminaires que ceux des fonds des générations de 2008 et 2009, car un seul des fonds de 2010 a effectué des distributions substantielles.

Outre la comparaison de la performance des fonds avec celles des marchés émergents plus vastes, l’équipe d’évaluation a élaboré un indice de référence spécifique pour 56 fonds de capital-investissement et de fonds de capital-risque axés sur l’Afrique. Pour la plupart des années dans lesquelles la Banque a effectué des engagements, le ratio valeur totale distribuée et non distribuée / capital investi (TVPI) a affiché des multiples inférieurs à ceux des marchés émergents mondiaux. (Les exceptions ont été les fonds des générations de 1998 et 2009, pour lesquels les fonds africains ont enregistré

une meilleure performance.) En raison de la taille relativement petite des échantillons de bon nombre d’années considérées, les comparaisons n’ont pas été possibles dans certains cas, ou peuvent être fortement influencées par la performance d’un seul fonds. Pour d’autres années où il existe un plus grand nombre de fonds, les comparaisons peuvent également être influencées si la Banque a investi dans une bonne partie des fonds considérés (comme c’est le cas pour 2008).

Lorsqu’on les a comparés à la référence personnalisée des fonds axés sur l’Afrique, trois des cinq fonds de croissance parvenus à maturation avaient enregistré une performance plus élevée à en juger par les multiples de valeur totale (comparativement aux moyennes groupées de l’année d’investissement). Un quatrième fonds avait un effet multiplicateur sur les investissements de plus de 2, bien que ce résultat soit inférieur aux rendements de l’univers large des marchés émergents et de l’indice courant de l’Afrique pour l’année en question (1998). Les huit fonds de capital-investissement des années 2008 et 2009 avaient tous des multiples de valeur totale distancées par les moyennes groupées de l’échantillon plus large des marchés émergents de ces deux années. Comparé à la référence personnalisée de l’Afrique, deux des huit fonds dépassaient ceux axés sur l’Afrique, avec des multiples de l’ordre de 1,3. Il y avait un niveau élevé de recoupement entre les deux groupes de l’année d’investissement 2008, qui comprenait les deux ayant enregistré des peformances supérieures. Deux des huit fonds B de ces deux années évoluaient à un multiple ne dépassant pas 0,9.

Référenciation par rapport aux titres d’État

La grande majorité (soit quatre sur cinq) des fonds d’investissement de croissance matures s’est mieux comportée que l’indice MSCI des marchés émergents (Morgan Stanley Capital International). Cependant, deux des quatres fonds ont enregistré une performance supérieure à l’indice MSCI – Emerging Frontier Africa Index. En général

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les fonds d’investissement plus récents n’ont pas progressé au même rythme que l’indice boursier large des marchés émergents et l’indice des marchés publics africains. Trois fonds avaient devancé la performance de l’indice boursier africain.

Des cinq fonds d’actions de croissance matures dans le portefeuille, quatre ont enregistré une performance supérieure à l’indice MSCI des marchés émergents, sur la base des multiples de la valeur totale. L’indice MSCI Emerging Frontier Africa ne dispose pas de données référentielles suffisantes pour entreprendre une étude comparative avec l’un des cinq fonds. Toutefois, deux des quatre fonds de croissance restants parvenus à maturation ont fait mieux que cet indice tandis que deux ont eu une performance légèrement inférieure à cet indice. Des fonds de capital-investissement les moins matures des années 2008, 2009 et 2010, seulement trois dépassaient la performance de l’indice boursier des marchés africains.

La section suivante présente le retour sur investissement privé de la Banque par rapport au rendement qu’un investisseur serait en droit d’attendre des placements dans les titres d’État. L’équipe de l’évaluation a utilisé la méthode des marchés équivalents de Cambridge Associates (Modified Public Market Equivalent – mPME) pour effectuer cette analyse. Cette approche se fonde sur l’hypothèse qu’un investisseur a investi dans des valeurs d’État au même moment et dans la même ampleur que les capitaux sont libérés par le fonds d’investissement privé. Étant donné que les actifs du fonds de placement privé sont vendus et que la Banque recouvre l’investissement, un nombre proportionnel d’actions est présumé avoir été vendu. Toute série de rendements de marché public peut servir à l’établissement de ces comparaisons. En ce qui concerne le portefeuille, nous avons choisi les indices du MSCI Marchés émergents et du MSCI Emerging Frontier Africa. Le premier a enregistré des performances sur une plus longue durée et couvre l’univers plus large des marchés émergents des titres d’État tandis que le deuxième a enregistré

des performances sur une plus courte durée et est axé sur l’Afrique.

Sur les cinq fonds de croissance matures dans le portefeuille, quatre ont eu une performance supérieure au MSCI Marchés émergents, sur la base des multiples de valeur totale. L’indice MSCI Emerging Frontier Africa ne disposait pas de données référentielles suffisantes pour établir une étude comparative de l’un des cinq fonds. Cependant, deux des quatre fonds de croissance matures ont enregistré une performance supérieure à cet indice, tandis que deux avaient une performance légèrement inférieure. Des fonds de capital-investissement les moins matures des années 2008, 2009 et 2010, seuls trois dépassaient la performance de l’indice boursier des marchés africains (sur la base des multiples de valeur totale). Les fonds d’infrastructure mature de l’année d’investissement 1996 dépassaient largement l’indice MSCI des marchés émergents, tandis que tous les fonds d’infrastructures plus récents et le fonds immobilier arrivaient bien loin derrière les indicateurs boursiers des grands marchés émergents et l’indice des marchés publics africains.

Risques et performance au niveau des entreprises

Les placements dans les secteurs clés comme les technologies de l’information (TRI : 37,1 %), les services financiers (TRI : 14,2 %), la production manufacturière (TRI  : 19,5  %) et les transports (TRI  : 10,4  %) affichaient la peformance la plus robuste. Les soins de santé (TRI  : 23,9  %) et le secteur industriel (TRI  : 35,5  %) qui ne représentaient qu’une petite portion du capital ont aussi connu une forte performance. Le marché après vente / le marché de détail (TRI  : 5,4 %), l’énergie  : marché en amont / redevances (TRI  : 5,4  %), la construction (TRI  : 0,3  %) et le bois (TRI  : 1,8 %) étaient à la traîne, affichant des taux de rendement modestes.

Les flux de trésorerie au niveau des entreprises ont été recueillis auprès de la grande majorité des

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34 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

gestionnaires des fonds de capital-investissement, ce qui a permis d’analyser l’exposition aux risques et la performance des investissements individuels au niveau des entreprises pour un montant de 347 millions d’USD. Sur la base de ces données (qui ne prennent pas en compte les fonds d’infrastructure, Grofin et deux des fonds de croissance), les engagements sectoriels les plus importants de la Banque ont été dans les services financiers, les technologies de l’information et le marché après vente / le marché de détail qui ont représenté 41,5 % du total des engagements de la Banque depuis le début des opérations et 42,6 % de la valeur marchande restante du moment. Les services financiers avaient la plus importante exposition aux risques, représentant 20,5  % du portefeuille actuel. Les cinq secteurs suivants les plus exposés étaient l’énergie (marché en amont / redevances), la production manufacturière, le BTP / les services connexes, le bois et les transports qui, pris ensemble, représentaient un autre taux de 35,5 % des engagements depuis le démarrage des opérations et 30 % de la valeur marchande du moment. Les huit secteurs restants représentaient chacun moins de 5 % des engagements depuis le démarrage des opérations, soit au total 23 % des engagements depuis le démarrage des opérations.

Les placements dans les technologies de l’information ont affiché la meilleure performance en tant que secteur, avec un endement de 37,1 % en glissement annuel. Sur les autres secteurs aux créances importantes, les meilleures performances restantes étaient les services financiers (14,2 %), la production manufacturière (19,5 %) et les transports (10,4 %). Une proportion plus petite de capitaux avait été engagée dans les deux autres secteurs, qui s’étaient aussi bien comportés : les soins de santé (23,9 %) et l’industrie (35,5 %). Les secteurs aux rendements plus modestes comprenaient le marché après vente / le marché de détail (5,4 %), l’énergie : marché en amont / redevances (5,4 %), la construction (0,3 %) et le bois (1,8 %). Les plus petits secteurs à faible rendement étaient notamment l’exploitation minière (-15,6 %) et les services en ingénierie informatique (-6,7 %). Il importe de noter qu’aucun des dix plus

importants secteurs d’intervention (relativement à l’exploitation depuis la conception) n’avait enregistré de rendement négatif et que seuls deux secteurs dans l’ensemble avaient enregistré des rendements négatifs inférieurs à -0,5%.

S’agissant du stade de l’investissement, plus de la moitié des capitaux qui faisaient l’objet d’un suivi au niveau des entreprises ont été investis dans des transactions de la phase d’extension (50,3  %). La deuxième exposition la plus importante concernait l’Equity LBO : 14,7 %) et les transactions à un stade précoce (10, 6  %). Les transactions d’extension avaient généré un revenu global de 11,7  %, supérieur au Equity LBO (4,7  %) et au taux de la phase initiale (8,9 %). Les montants non investis de la phase initiale avaient généré un rendement de 36,6 %, mais sur la base d’une portion relativement plus petite des capitaux. Le stage du financement de démarrage qui représentait seulement 1  % de l’engagement depuis la conception avait produit le rendement en glissement annuel le plus important, soit 59,1 %.

Le portefeuille était bien diversifié grâce aux avoirs sous-jacents. Les importantes participations des particuliers comprenaient des investissements allant de 10 à 21 millions ou 3 à 6 % des investissements suivis au niveau des entreprises.

Performance financière du portefeuille de la Banque : investissements directs

Le montant total des engagements du portefeuille était de 203 millions d’UC dont 141 millions d’UC (70  %) avaient été décaissés, ce qui donne un capital appelable restant de 61 millions d’UC (30 %). À ce jour, aucune sortie d’investissement direct n’a été opérée et aucun montant important n’a été reversé à la Banque sous forme de distribution, bien qu’il y ait eu des dividendes. La valeur actuelle des investissements de 184 millions d’UC produit un multiple courant de20 des capitaux investis, soit environ 1,30 fois le portefeuille direct.

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Le portefeuille des investissements directs peut être analysé plus en profondeur en examinant les engagements directs par stratégie et par année d’investissement. Par stratégie, neuf IFD (Institutions de financement du développement) ont reçu 138 millions d’UC (68  %), suivies de trois compagnies d’assurance (14  %), une banque commerciale (14  %) et six IMF (Institutions de microfinance) (4  %). Par année d’investissement, les premiers engagements concernant les investissements directs ont été effectués dans les années 1970 pour un montant total de 17 millions d’UC (8  %). Les années 1980 et 1990 affichaient 70 millions d’UC (35 %) et 67 millions d’UC (33 %) des engagements respectivement. S’il est vrai qu’il n’y a pas eu d’engagements au cours de la première période des années 2000, 49 millions d’UC (24 %) ont toutefois été engagés entre 2007 et 2013. Les engagements annuels depuis 2008 ont connu une baisse du niveau moyen des engagements de l’ordre de 5 millions d’UC par investissement direct.

Efficacité

L’efficacité du capital-investissement de la Banque a été jugée modérément insatisfaisante. En général, les fonds de la Banque sont en retard sur leurs cibles du point de vue de la création d’emploi, et une proportion importante des capitaux engagés n’a pas atteint ses objectifs de mobilisation des recettes fiscales. Toutefois, le calendrier à mi-parcours de la moyenne pondérée en ce qui concerne les données statistiques permettant de mesurer la création d’emplois est en retard de quelques années (milieu de l’année 2017), de sorte que ces fonds ont encore le temps d’atteindre les objectifs fixés. Le capital investissement de

la Banque a affiché de bonnes performances par rapport aux plans environnementaux  : la majeure partie des capitaux est investie dans des entreprises qui soit avaient des plans d’atténuation des effets sur l’environnement soit les ont rajoutés par la suite. L’inexistence de données sur les résultats en matière de développement concerne un nombre important de fonds et d’investissements directs n’a pas permis une analyse approfondie.

Résultats en matière de développement

L’analyse avait pour objet d’effectuer l’évaluation préalable quantitative des résultats en matière de développement concernant les réalisations actuelles et de déterminer si les fonds avaient atteint ces objectifs. L’approche ADOA examine une vaste gamme de résultats escomptés en matière de développement, difficiles à quantifier pour un bon nombre. Un sous-ensemble de mesures quantifiables a été retenu aux fins de la présente analyse, dont la création d’emplois, la création d’emplois en faveur des femmes, les recettes fiscales mobilisées et la mise en œuvre des plans d’atténuation des effets nocifs sur l’environnement. Huit fonds (34  % des engagements) ne sont pas pris en compte dans cette analyse, étant donné qu’aucune note relative à l’évaluation post-investissement des résultats en matière de développement n’était disponible. Quinze fonds (42 % des engagements) n’avaient pas encore bénéficié d’une évaluation post-investissement des résultats en matière de développement. Seuls huit fonds (24  % des engagements) avaient des notes disponibles sur les évaluations ex-ante et post-investissement concernant les résultats en matière de développement.

Tableau 5 : Portefeuille des investissements directs de la BAD

Type d’investissement # Engagements Montant décaissé Capital appelable Revenu distribué Valeur actuelleDirect 19 202,5 141,4 61,1 0,0 184,5

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36 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Les fonds approuvés pour l’investissement devaient avoir bénéficié d’une bonne évaluation des résultats en matière de développement. La note « Excellent  » a été attribuée à quatre fonds (14 % des engagements), tandis que cinq fonds (13 %) ont reçu la note « Très bon » et quatorze fonds (40 %) la note « Bon ». Dans l’ensemble, l’évaluation post-investissement des huit fonds (ayant bénéficié d’une évaluation post-investissement) était identique à l’évaluation ex-ante, ce qui révèle que l’équipe de revue estimait que les objectifs initiaux pouvaient toujours être atteints. Cependant, l’analyse ayant suivi a fait apparaître que la Banque était en retard sur les prévisions ou n’avait pas atteint ses objectifs en ce qui concerne certains résultats clés en matière de développement.

Création d’emplois

Les données sur les premiers résultats, quoique partielles, indiquent bien que la grande majorité des prises de participation de la Banque est soit en retard sur les prévisions soit n’a pas atteint ses objectifs en matière de Création d’emplois.

Seulement 19 % des capitaux engagés et évalués ont été placés dans des fonds jugés en avance sur le calendrier tandis que les capitaux restants ont été affectés à des fonds jugés en retard sur le calendrier

(53  %) ou n’ayant pas atteint les objectifs fixés (28 %).

Un fonds a permis de créer plus de 5 000 emplois, mais a dans une large mesure manqué sa cible de 32 000 emplois en 2010. Au total, 135 000 emplois devraient être créés dans l’ensemble pour les huit fonds évalués. À ce jour, seuls 37 400 emplois ont été notifiés, soit moins de 28 % de la cible initiale. Certes ce niveau est bas, mais il ne se fonde que sur les rapports de la moitié des entreprises ayant une vie moyenne pondérée de trois ans seulement.

Création d’emplois en faveur des femmes21

Certes les données sur les résultats en matière de Création d’emplois en faveur des femmes sont plus positifs comparativement à l’ensemble des emplois créés, mais elles sont toujours en retard par rapport aux objectifs.

57 % des capitaux engagés évalués ont été placés dans des fonds jugés dans le temps imparti ou en avance sur le calendrier en matière de Création d’emplois pour les femmes, tandis que les capitaux restants (43 %) ont été engagés dans des fonds jugés en retard sur le calendrier. Il est prévu de créer 14 312 emplois en faveur des femmes dans l’ensemble des six fonds évalués. À ce jour, seulement 3 776 emplois, soit environ 26 % de la cible initiale, ont été créés.

Tableau 6 : Création d’emplois

Informations sur les fonds

Qualité de la mesure Emplois créés

Nbre de

Fonds

Engage-ments en millions

d’UC

% des entre-prises ayant soumis un

rapport

Age moyen pondéré des placements

Prévision-nel

Réel % de la cible atteinte

En avance sur le calendrier 2 23 82% 2,3 ans 2 000 6 099 305%

Dans le temps imparti – – – – – –

En retard sur le calendrier 5 63 70% 2,8 ans 24 670 3 666 15%

Objectif non atteint 1 34 82% 5,3 ans 32 000 5 117 16%

Total partiel évalué 8 120 77% 3,6 ans 58 670 14 882 25%Total partiel non évalué 23 417 47% 2,7 ans 76 488 22 525 NATotal 31 537 56% 3,0 ans 135 158 37 407

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Les deux fonds jugés en avance sur le calendrier sont légèrement en avance sur les prévisions mais ne sont cependant pas encore à maturité. Les fonds jugés en retard sur les prévisions le sont effectivement de manière sensible, bien que les bénéficiaires ne soient pas aussi tout à fait à maturité.

Recettes fiscales annuelles générées

Si la proportion majeure du capital engagé ayant fait l’objet d’évaluation était en bonne voie pour atteindre les objectifs fixés en matière de génération de recettes fiscales, une proportion considérable (23%) dudit capital n’a pas atteint ses objectifs.

Environ 65  % du capital engagé ayant fait l’objet d’évaluation ont été investis dans des fonds considérés comme étant conformes au plan ou en avance de celui-ci en termes de génération de recettes fiscales annuelles, tandis que le reste du capital a été placé dans des fonds considérés comme étant en retard par rapport aux objectifs (12 %) ou n’ayant pas atteint leurs objectifs (23 %).

Le fonds considéré comme étant en avance avait des résultats anticipés en matière de développement se chiffrant à 8 millions d’USD annuellement d’ici 2018, et a généré approximativement 8,7 millions d’USD

au cours de la période la plus récente. Par contre, un autre fonds a été largement en deçà de son objectif. Ce fonds devait générer des recettes fiscales annuelles s’élevant à 1  milliard d’USD en 2010, mais n’en a déclaré que pour un montant d’environ 200  millions  d’USD. Au total, des recettes fiscales d’un montant de 331 millions d’UC ont été générées au cours de la dernière période de référence, représentant des chiffres provenant de 46  % des sociétés en portefeuille par coût total.

Plans d’atténuation des effets sur l’environnement 22

La proportion majeure du capital a été investie dans des entreprises ayant des plans d’atténuation des effets sur l’environnement ou qui en ont adoptés.

Environ 31 % de la base des coûts d’entreprise ayant fait l’objet d’évaluation ont été investis dans des sociétés qui ont adopté des plans d’atténuation des effets sur l’environnement après l’investissement. Une proportion additionnelle de 27  % du capital a été investie dans sociétés possédant déjà des plans d’atténuation des effets sur l’environnement au moment de l’investissement. Environ 13  % du capital ont été investis dans des entreprises n’ayant pas encore mis en place des plans

Tableau 7 : Création d’emplois en faveur des femmes

Informations sur les fonds

Qualité de la mesure Emplois créés

Nbre de

Fonds

Engage-ments en millions

d’UC

% des entre-prises ayant soumis un

rapport

Age moyen pondéré des placements

Prévision-nel

Réel % de la cible atteinte

En avance sur le calendrier 2 29 47% 3,2 ans 1 310 1 410 108%

Dans le temps imparti 1 20 20% 2,1 ans 57 49 86%

En retard sur le calendrier 3 37 96 2,5 ans 9 483 147 2%

Objectif non atteint – – – – – –

Total partiel évalué 6 86 65% 2,6 ans 10 850 1 606 15%Total partiel non évalué 25 451 30% 3,1 ans 14 313 3 776 NATotal 31 537 37% 3,0 ans 25 163 5 382

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38 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

d’atténuation des effets sur l’environnement, mais ces entreprises seraient actives dans des secteurs qui ne devraient pas avoir des effets négatifs sur l’environnement et pourraient ne pas avoir besoin de tels plans. En outre, cette catégorie affiche la durée de vie moyenne pondérée la plus faible des groupes, soit seulement deux ans. La moyenne d’âge pondérée la plus élevée des investissements analysés se trouve dans la catégorie des entreprises ayant subséquemment adopté des plans d’atténuation des effets sur l’environnement, ce qui constitue un signal positif indiquant qu’un nombre accru d’entreprises pourra adopter des plans d’atténuation des effets sur l’environnement à mesure que les investissements arrivent à échéance et que le gestionnaire dispose du temps pour apporter une valeur ajoutée.

Additionnalité et rôle de la Banque

La Banque a joué un rôle de catalyseur en mobilisant des ressources additionnelles en faveur du capital privé, en particulier en Afrique subsaharienne. Cependant, l’additionnalité de la Banque est réduite dans les pays à revenu intermédiaire, tels que l’Afrique du Sud, qui disposent de moyens pour lever des fonds suffisants sans l’assistance de la Banque.

En outre, le rôle de la Banque en tant que commanditaire restreint sa capacité à peser sur les décisions d’investissement.

Malgré l’intérêt accru affiché par les investisseurs à l’échelle mondiale et un écosystème dynamique de capital privé, les gestionnaires de fonds se sont inquiétés au sujet de la mobilisation de fonds en Afrique, qui demeure une gageure pour des investisseurs réticents non-africains, pour qui l’appétit pour le risque lié aux investissements en Afrique est faible. En conséquence, grâce aux flux des capitaux qu’elles permettent, les IFD jouent un rôle essentiel dans le développement du secteur privé. Les IFD, y compris la Banque, ont joué un rôle contre cyclique pendant la crise financière, lorsqu’il était difficile de lever les fonds sur les marchés financiers traditionnels. Le capital-investissement comble un besoin en Afrique, que d’autres sources de financement ne satisfont pas.

À ce jour, la Banque a investi plus de 800 millions d’UC en prises de participation dans 37  fonds répartis sur plusieurs pays. La plupart des gestionnaires de fonds ont confirmé que la Banque est un partenaire clé qui a joué un rôle de catalyseur en mobilisant des ressources additionnelles en faveur du secteur des placements privés en Afrique, en particulier dans les pays d’Afrique subsaharienne. Un consensus s’est

Tableau 8 : Génération de recettes fiscales

Informations sur les fonds

Qualité de la mesure Emplois créés

Nbre de

Fonds

Engage-ments en millions

d’UC

% des entre-prises ayant soumis un

rapport

Age moyen pondéré des placements

Prévision-nel

Réel % de la cible atteinte

En avance sur le calendrier 1 6 82% 1,9 ans N/A 5,9 N/A

Dans le temps imparti 7 89 81% 2,2 ans N/A 148,2 N/A

En retard sur le calendrier 1 17 95% 2,4 ans N/A 0,4 N/A

Objectif non atteint 1 34 82% 5,3 ans N/A 137,2 N/A

Total partiel évalué 10 146 83% 3,1 ans N/A 291,7 N/ATotal partiel non évalué 21 391 26% 2,9 ans N/A 38,9 N/ATotal 31 537 46% 3,0 ans N/A 330,6

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39Résultats de l’évaluation

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dégagé sur le fait que la présence de la Banque en qualité d’investisseur confère aux gestionnaires de fonds un précieux label d’approbation, qui leur permet de mobiliser des capitaux auprès d’autres investisseurs. En outre, les investissements des BMD et des IFD dans les prises de participation ont, sans aucun doute, fourni des fonds là où les banques commerciales et les marchés financiers pourraient mal percevoir le risque d’investissement. Cependant, ce rôle de catalyseur pourrait représenter peu de chose aux yeux des pays, tels que l’Afrique du Sud, qui n’ont pas grand besoin de capital additionnel (encadré 1).

Si la Banque a joué un rôle important, en ce qu’elle s’est posée en critique des décisions prises par les gestionnaires de fonds, elle est un partenaire passif en matière de gestion des fonds en sa qualité de commanditaire dans un fonds de placement privé. Les commandités jouent le rôle majeur en ce qui concerne la gestion des investissements et des risques, tandis que les commanditaires disposent de droits limités à la participation aux opérations quotidiennes. La Banque siège habituellement au Comité consultatif du fonds et peut participer aux réunions trimestrielles du Conseil d’administration. En ses qualités de commanditaire et conseiller, la

Tableau 9 : Plan d’atténuation des effets sur l’environnement adopté après l’investissement

Base de coût en Million d’UC % de sociétés analysées Age moyen pondéré de l’inv.Ajouté des plans 41 14% 4,8 ans

Avait déja des plans 35 12% 2,6 ans

N’a pas ajouté de plans 17 6% 2,0 ans

Inconnu 38 13% 3,7 ans

Total partiel pour les évalués 130 45% 3,9 ansPas de données 161 55% 3,1 ans

Total partiel pour les non-évalués 161 55% N/ATotal 291 100% 3,0 ans

Le capital-investissement prospère dans les marchés des pays à économie de marché, ouverts à la concurrence et aux investissements internationaux et où règne la primauté du droit. En conséquence, les fonds privés d’investissement, comme on peut s’y attendre, sont concentrés dans les économies de marché relativement libérales et à forte croissance comme le Nigeria et l’Afrique du Sud. Comme mentionné plus haut, le portefeuille de la Banque est fortement concentré dans ces PRI, l’Afrique du Sud figurant au premier rang de ces pays, qui n’ont pas tant besoin de capitaux supplémentaires pour leur développement. Les personnes interviewées ont exprimé leur préoccupation au sujet du fait que la Banque s’est montrée trop conservatrice et peu disposée à trouver des approches prudentes pour investir dans les fonds se trouvant les États fragiles, les pays à plus faible revenu et dans les fonds dont la gestion est assurée par de nouveaux gestionnaires, qui seraient les plus disposés à prendre des risques dans les régions mal desservies. À titre d’exemple, la première prise de participation a été effectuée en Afrique du Sud en 1996, où la Banque était le seul investisseur non issu de l’Afrique du Sud. Dans ce cas, les autres IFD ou autres commanditaires n’avaient pas suivi la présence de la Banque, rendant ainsi son additionnalité moins significative. Certains gestionnaires de fonds ont indiqué que les fonds en Afrique du Sud qui n’ont pas pu obtenir des investissements auprès de la Banque ont néanmoins réussi à lever des fonds sans elle. L’Afrique du Sud a un énorme potentiel en tant que pôle économique majeure dans le continent. Ce pays offre toutes sortes de possibilités dans chaque secteur économique, avec un fort potentiel pour attirer les investissements. Les prises de participation de la Banque en Afrique du Sud n’ont dès lors pas toujours fait la démonstration de leur additionnalité.

Encadré 1 : Le cas de l’Afrique du Sud. Où est l’additionnalité ?

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40 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Banque ne peut pas jouer un rôle significatif dans la prise de décisions de placement et pourrait passer à côté d’une opportunité d’être un associé à part entière du fonds de placement privé.

Gestion des risques

L’équipe chargée de l’évaluation a analysé le risque supporté par la Banque sous plusieurs angles afin de parvenir à une analyse exhaustive : 1) la méthodologie de notation des risques qu’utilise la Banque, qui est une approche multidimensionnelle selon laquelle une note est attribuée à chaque investissement sur la base de la performance, de la qualité de l’équipe dirigeante, de la stratégie d’investissement, du pays concerné et du risque politique ainsi que d’« autres » critères, et une pondération est attribuée à chaque facteur en tenant compte de la situation du fonds concerné dans le cycle de vie  ; 2) les paramètres de performance du portefeuille tirés des « meilleures pratiques » sur la base des données disponibles au niveau des sociétés en portefeuille ; 3) le risque lié à l’exécution des investissement par le gestionnaire du fonds ; et 4) les prévisions de flux de trésorerie pour le portefeuille de fonds. Les autres domaines où la Banque s’expose à un risque potentiel (tel que le risque opérationnel et le risque de réputation) dépassaient le cadre de la présente évaluation.

Jauger le caractère idoine de la méthodologie d’analyse des risques utilisée par la Banque ne faisait pas partie de l’étude d’évaluation. Cependant, certaines parties prenantes ont fait part de quelques préoccupations dignes d’intérêt concernant :

❙ le caractère approprié de la méthodologie pour évaluer  : 1) le risque de change lié aux fonds d’investissement privé libellés en USD, par exemple  ; et 2) le risque lié au profil des investissements directs, qui peuvent bénéficier de l’appui de l’État ;

❙ le caractère approprié d’un système de notation basé sur une probabilité de défaut pour ce qui

est de mesurer le risque découlant des prises de participation ;

❙ la question de savoir s’il est nécessaire d’ajuster les notations de risque à mesure que les fonds arrivent à échéance et entrent dans différentes phases de leur cycle de vie ; et

❙ la question de savoir si la méthodologie est appliquée de façon systématique à tous les investissements.

Changements de profil de risque : méthodologie de notation des risques utilisée par la Banque

La notation globale du risque du portefeuille de participations n’a pas changé du point de vue de la moyenne pondérée. Cependant, en utilisant des modèles plus avancés, la notation du risque du portefeuille de fonds a été légèrement abaissée, de 5+ à 5. Par contre, la notation du risque du portefeuille d’investissements directs a été rehaussée, de 5+ à 4+. Plus de 80 % des investissements en termes de valeur ont enregistré un changement de notation depuis l’évaluation, indiquant ainsi un changement significatif de la façon dont la Banque appréhende le profil de risque de chaque investissement depuis l’évaluation.

La première analyse a comparé la moyenne pondérée de la notation de risque des engagements des portefeuilles de fonds et d’investissements directs au moment de l’engagement23 par rapport à la notation moyenne pondérée de la notation des risques des expositions actuelles des portefeuilles de fonds et d’investissements directs. Le tableau 10 montre la variation de la moyenne pondérée de la notation de risque du portefeuille depuis l’évaluation initiale de chaque investissement24.

En 2011, le modèle d’analyse des risques a été perfectionné. Une proportion considérablement plus réduite du portefeuille est classée dans la catégorie risque modéré et une proportion plus substantielle

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41Résultats de l’évaluation

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du portefeuille est désormais considérée comme relevant de la catégorie risque très faible/risque faible (à la faveur des prises de participation directes).

Cependant, cette situation est contrebalancée par une exposition accrue aux catégories risque élevé/risque très élevé. La moyenne pondérée de la notation de risque du portefeuille de fonds a enregistré une légère hausse, de 5+ à 5, tandis que celle du portefeuille d’investissements directs a baissé, passant de 5 à 4+. Le profil de risque global du portefeuille reste à 5+. La notation globale risque modéré du portefeuille de participations tient surtout à quelques prises de participation dans des institutions financières jouissant de cotes de crédit relativement solides.

La seconde analyse calcule, pour chaque investissement, la variation des notations depuis

l’évaluation. Les investissements ont été classés25 en fonction de l’ampleur de la variation (tableau 11). Seulement 19  % du portefeuille n’ont enregistré aucun changement, tandis que 23 % du portefeuille ont subi un changement de notation considérable : la notation de 15  % du portefeuille a été substantiellement revue à la hausse, et celle de 8 % du portefeuille substantiellement revue à la baisse.

La grande ampleur de la variation indique un profond changement de la façon dont la Banque a appréhendé le profil de risque des investissements après l’évaluation. Cela peut tenir en partie au fait que l’équipe chargée de l’analyse des risque a une meilleure compréhension des risques liés au capital-investissement, à mesure qu’elle s’est familiarisée davantage avec les méandres de cette classe d’actif. Aussi bien le portefeuille de fonds que celui des investissements directs ont enregistré de nombreux

Tableau 10 : Notation moyenne pondérée de risque du portefeuille, en utilisant les informations sur les comptes de capitaux de la Banque et les notations de risque

Notation à l’évaluation (sur la base des engagements) Note moyenne pondérée du portefeuille

Risque très faible

Risque faible

Risque modéré

Risque élevé Risque très élevé

N/A

Fonds 0% 0% 75% 25% 0% 0% 5+

Directs 6% 25% 33% 31% 0% 4% 5+

Total 2% 7% 64% 26% 0% 1% 5+

Notation à l’évaluation (sur la base de l’exposition) Note moyenne pondérée du portefeuille

Risque très faible

Risque faible

Risque modéré

Risque élevé Risque très élevé

N/A

Fonds 0% 5% 53% 39% 3% 0% 5

Directs 23% 21% 43% 13% 0% 0% 4+

Total 8% 11% 50% 30% 2% 0% 5+

Tableau 11 : Changement dans la notation du risque, par sous-portefeuille

Amélioration signification

Amélioration Aucun changement

Baisse Baisse Significative

N/A

# exposition # exposition # exposition # exposition # exposition # expositionFonds 1 5% 9 27% 9 26% 10 34% 2 8% – –

Direct 3 35% 5 12% 1 4% 5 38% 1 9% 4 2%

Total 4 15% 14 22% 10 19% 15 36% 3 8% 4 1%

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42 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

changements à la hausse et à la baisse, raison pour laquelle la notation globale du portefeuille est restée inchangée.

Analyse des risques basée sur les paramètres tirés des meilleures pratiques.

Cette section présente une analyse du risque auquel est exposée la Banque sur la base des paramètres tirés des meilleures pratiques, notamment : la perte en capital, le capital sous risque et la diversification ainsi que la santé du portefeuille26.

Le ratio global de la perte en capital en ce qui concerne le portefeuille est relativement élevé et s’établit à 12,6  %. Un tel chiffre n’est guère surprenant, compte tenu du profil de risque des investissements dans les marchés émergents. Le portefeuille de fonds affiche un plus faible ratio total de perte en capital que celui du portefeuille d’investissements directs. Les 37 sociétés figurant au portefeuille de fonds dans lesquelles les investissements ont été réalisés ont généré un ratio de perte en capital de 12,3 % (voir tableau 12).

L’exposition nette en capital est assez élevée, bien qu’elle doive augmenter rapidement si aucun engagement de fonds n’est effectué et que les investissements consentis dans les sociétés en portefeuille arrivent à échéance. Cependant, si le programme commence à faire de nouveaux engagements de fonds, l’exposition nette en capital pourrait augmenter, en fonction de leur rythme.

La valeur totale des actifs sous-jacents (sociétés dans les portefeuilles de fonds et d’investissements directs) indique un ratio de couverture de la valeur supplémentaire relativement faible, soit 67  %, même si cela donne une marge suffisante pour faire entrevoir qu’une perte du capital investi est improbable pour le portefeuille. Une fois de plus, le portefeuille d’investissements directs présente un profil plus risqué que celui du portefeuille de placements. L’exposition nette en capital du portefeuille d’investissements directs est élevée parce qu’il n’y a pas encore eu de réalisations significatives à ce jour.

Tableau 12 : Chiffres du ratio de perte en capital

Réalisé Non réalisé TotalNbre de

transactionsPerte de capital

Nbre de transactions

Perte de capital

Nbre de transactions

Perte de capital

Fonds 37 12,3% 254 12,3% 291 12,3%

Directs – NA 19 13,2% 19 13,2%

Total 37 12,3% 273 12,7% 310 12,6%

Tableau 13 : Chiffres du capital sous risque, en millions d’UC

Base de coût Réalisations Exposition Valeur actuelles

Valeur excédentaire

Couverture de la Valeur excédentaire

Fonds 279,0 124,3 154,7 310,2 155,5 101%

Directs 141,4 0,0 141,4 184,5 43,2 31%

Total 420,4 124,3 296,1 494,7 198,7 67%

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Diversification du portefeuille

Les dix premières positions sur l’ensemble du portefeuille total de participations représentent 37  % de l’exposition. Ce chiffre assez élevé résulte principalement des investissements directs consentis par la Banque. En effet, les cinq positions les plus importantes au sein du portefeuille total sont des investissements directs, qui représentent 25 % de la valeur totale du portefeuille. Si le portefeuille de fonds permet d’atténuer cette concentration, ce portefeuille lui-même est assez concentré. Tout portefeuille ordinaire de fonds devrait avoir un niveau de concentration des «  dix plus fortes positions  » à 20 %, alors que ce niveau est de 27 % pour la Banque.

Pour ce qui est des sociétés en portefeuille, le portefeuille présente une bonne diversification par région, avec une exposition à 35 pays. Les pays bénéficiant d’expositions élevées sont  : le Nigeria (18 %), le Kenya (12 %) et l’Afrique du Sud (11 %). Maurice est également fortement représenté, bien que cette exposition englobe probablement des sociétés ayant leur siège à Maurice mais dont les opérations sont menées ailleurs.

Le portefeuille d’investissements directs affiche les plus fortes concentrations au Nigeria, au Kenya et au Burundi tandis que le portefeuille de fonds est plus exposé à l’Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya. La plus forte exposition au sein du portefeuille de fonds porte sur les entreprises dont la région est indiquée «  divers  » (sociétés dont les opérations ciblent l’ensemble de l’Afrique).

Les plus fortes expositions au sein du portefeuille de fonds concernent le secteur financier (50 %), le secteur industriel (12%) et le secteur des matières premières (9  %). Au sein du secteur financier, les banques régionales représentent la plus forte concentration des sociétés du portefeuille de fonds, suivies par les compagnies d’assurance de biens et de responsabilité. Les investissements directs sont répartis entre les établissements bancaires et les compagnies d’assurance.

Portefeuille total : analyse de la croissance.

Le figure 12 montre la croissance historique du BAIIDA dans le segment des sociétés bénéficiaires d’investissements non réalisés par le canal des Fonds27 et une croissance historique des prêts et des primes pour les sociétés bénéficiaires d’investissement direct non réalisé dans les banques et les assurances28, respectivement.

La majorité des sociétés bénéficiaires d’investissement par le canal des Fonds disposant de données font état d’une croissance positive du BAIIDA. De même, les sociétés bénéficiaires d’investissement direct dans le secteur bancaire font valoir une croissance globale de leurs prêts, quant aux sociétés d’assurance bénéficiaires d’investissement, elles affichent généralement une croissance positive de leurs primes. Bien que tous ces éléments soient des indicateurs positifs de la bonne santé globale du portefeuille, les données relatives à une grande partie des sociétés bénéficiaires d’investissement ne sont pas disponibles.

Figure 12 : Analyse de la croissance

100%

80%

60%

40%

20%

0%

< -5% -5% to 0% 0% to 5% > 5%

Croissance du BAIIA du

fonds

Hausse des prêts directs

Hausse directe de niveau supérieur

S.O.

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44 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Portefeuille des Fonds : analyse de la valeur des sociétés détenues. Le figure 13 montre les valeurs actuelles détenues pour les sociétés bénéficiaires d’investissements non réalisés par le canal des Fonds.

La majeure partie de la valeur du portefeuille des Fonds est investie dans des sociétés bénéficiaires d’investissement dans le portefeuille sous-jacent détenues à hauteur du capital multiplié par 1. En fait, 25 % de la valeur des sociétés du portefeuille sont investis dans 25 sociétés bénéficiaires d’investissement détenues à hauteur de plus de 2,5 fois le capital. La valeur actuelle des sociétés bénéficiaires d’investissement détenues au-dessous de 1 x le capital ne représente que 6  % (soit 55 sociétés) du reste de la valeur de la société du portefeuille.

Risque pays

Tel qu’il ressort de l’évaluation globale du risque régional auquel il est exposé, le portefeuille se situe dans la fourchette des risques très faibles à modérés. Le portefeuille d’investissement direct est davantage exposé aux régions à risque modéré en raison de la nature des IFD et des IMF. Le portefeuille des Fonds est fortement concentré dans les régions à très faible risque, ce qui ne surprend guère compte tenu des stratégies d’aversion au risque plus marquées adoptées par les gestionnaires des fonds de capital-investissement.

Risque lié à l’exécution par le gestionnaire des Fonds

Cette section examine le rythme des investissements et un sous-groupe de Fonds pour établir si le profil des sociétés effectivement bénéficiaires d’investissement direct des Fonds cadre bien avec la stratégie annoncée par le gestionnaire au moment où les Fonds effectuaient la sélection.

Rythme d’investissement

À l’aide des flux de trésorerie historiques fournis par la Banque, l’analyse a consisté à calculer le pourcentage décaissé29 pour chaque Fonds et à le comparer aux taux de décaissement habituels30. S’agissant des Fonds qui se trouvent encore dans la période d’investissement, le pourcentage décaissé a été calculé à fin 2013. Quant aux Fonds sortis de leur période d’investissement, le pourcentage décaissé a été calculé à la date de la fin de la période

Figure 13 : Valeurs détenues, portefeuille des Fonds

< 0,9 6 %

0,9-1,1 25 %

1,1-1,5 15 %

1,5-2,529 %

> 2,525 %

Tableau 14 : Risque pays, portefeuille total

Très faible risque Faible risque Risque modéré Risque élevé Risque très élevéFonds 28% 17% 18% 1% 0%

Directs 15% 9% 12% 0% 0%

Total 43% 27% 30% 1% 0% 

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45Résultats de l’évaluation

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d’investissement. Chaque Fonds a ensuite été classé dans les catégories suivantes : « Dans les délais », «  Hors délais  », «  En avance  » ou «  Conditions modifiées »31.

Au total, 12 Fonds (soit 59  % des engagements) qui étaient en période d’investissement au mois de décembre 2013 ont été classés comme étant soit « Hors délais » soit « En avance ». Certes, ces Fonds doivent être suivis étroitement, néanmoins, il est important de relever que les Fonds classés « Hors délais » sont encore relativement jeunes, et que les Fonds classés « En avance » sont tous quasiment en fin de période d’investissement.

Les questions soulevées concernant le rythme des décaissements des deux Fonds aux conditions modifiées ont déjà été réglées par les gestionnaires des Fonds et les solutions ont été approuvées par les investisseurs des Fonds, avec respectivement l’un des fonds en cours de dissolution et l’autre ayant obtenu une prorogation d’une année de sa période d’investissement.

Le tableau 15 montre le nombre, la durée de vie moyenne pondérée (à la date de la première clôture) et l’engagement du portefeuille des Fonds pour chaque catégorie de rythme d’investissement.

Le pourcentage médian décaissé pour les dix Fonds en situation de post-investissement était de 80 %, ce qui est conforme aux attentes. Cependant, deux de ces Fonds (IFHA et PAIP2) ont subi des amendements juridiques au cours de leur période

d’investissement parce qu’ils étaient hors délais. La période d’investissement du premier fonds a été prorogée d’un an alors que celle du second a été abrégée et les engagements réduits.

Même si le rythme d’investissement ne constitue pas nécessairement en soi une mesure fiable du risque, il permet de mettre au jour les problèmes éventuels auxquels un gestionnaire pourrait être confronté lors de la négociation d’une transaction. Par exemple, un déploiement de capital à une vitesse inhabituelle pourrait indiquer des normes d’investissement moins rigoureuses  ; en revanche, un rythme d’investissement très lent pourrait être un indicateur des difficultés rencontrées par le gestionnaire pour mobiliser des ressources ou conclure des

Figure 14 : Analyse du rythme des décaissements ; par engagement

Dans le délais30 %

Hors délais24 %

Conditions modifiées11 %

En avance

35 %

Tableau 15: Analyse du rythme de décaissement par période ; Chiffres des engagements en millions d’UC

Dans les délais Hors délais En avance Conditions modifiées Total# DMVP Eng # DMVP Eng # DMVP Eng # DMVP Eng # DMVP Eng

Période d’investissement

7 3,4 ans 91,7 5 2,4 ans 74,8 7 4,5 ans 107,7 2 4,3 ans 34,9 21 3,6 ans 309,2

Période post- investissement

5 8,8 ans 101,2 1 5,5 ans 8,7 2 7,5 ans 39,8 2 5,6 ans 35,0 10 7,8 ans 184,8

Total 12 6,2 ans 193,0 6 2,7 ans 83,5 9 5,3 ans 147,6 4 5,0 ans 69,9 31 4,6 ans 494,0

Note : DMVP= Durée moyenne de vie pondérée en années / Eng. =Engagement

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46 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

transactions. Ces deux situations pourraient amener un gestionnaire à prendre des décisions en matière d’investissement qui sortent de l’orientation stratégique ou dont les profils de rendement par rapport aux risques sont moins attrayants. S’agissant des gestionnaires dont les transactions enregistrent des rythmes d’investissement plus lents, il est très important de suivre le rythme vers la fin de la période d’investissement  ; en effet, les équipes de gestion sont sous pression à ce moment-là car le capital doit être déployé.

Dérapage par rapport à la stratégie d’investissement

Cette analyse passe en revue un échantillon de huit Fonds (20  % des engagements) pour lesquels on disposait à la fois d’un mémorandum d’investissement et de données appropriées sur la société bénéficiaire de l’investissement des Fonds. Chacun de ces huit Fonds a été évalué pour déterminer si les sociétés bénéficiaires de ses investissements cadrent bien avec la stratégie annoncée initialement par le Fonds. Au nombre des aspects de la stratégie d’investissement évalués, on peut citer le secteur d’activité, la région, la taille

de l’entreprise, le volume de l’investissement (le montant investi dans chaque société) et le nombre d’investissements (Figure 15).

Dans l’ensemble, il se trouve que les Fonds évalués étaient bien «  alignés sur la stratégie  » en ce qui concerne le secteur d’activité, la région et le volume de l’investissement. Un Fonds s’était un peu écarté de la cible concernant la taille initialement souhaitée pour l’entreprise, néanmoins, l’investissement n’était pas exagérément hors de la ligne directrice.

Six Fonds ne sont pas en voie de réaliser le nombre d’investissements prévus, ce qui accroît le risque lié à la réduction de la diversification qui, à son tour, limite les résultats potentiels en matière de développement que le gestionnaire peut obtenir. Comme il fallait s’y attendre, quatre des six Fonds n’ont pu atteindre leurs objectifs en termes de mobilisation de fonds. Si le risque de dérapage par rapport à la stratégie ne peut être complètement écarté, la rigueur de la surveillance et des modalités de gouvernance peut contribuer à atténuer ce risque, d’autant que les dérapages éventuels peuvent rapidement être détectés et corrigés.

Figure 15 : Analyse du dérapage par rapport à la stratégie par engagement

Industrie

Région

Taille de l’ent.

Ampleur de l’invest.

Nbre d’invest.

Léger écart Pas de stratégie déclaréeGénéralement conforme à la stratégie

79 %

69 %

69 %

15 % 85 %

60 %

21 %

31 %

31 %

31 %9 %

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47Résultats de l’évaluation

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Flux de trésorerie prévisionnels

Il est important de maintenir un rythme d’engagement régulier et de ne pas sur- ou sous-investir au cours de certaines années d’investissement. L’irrégularité des engagements dans une catégorie d’actifs d’une année sur l’autre rend encore plus difficiles les prévisions relatives aux flux de trésorerie, puisque c’est un aspect important de la gestion du portefeuille des prises de participation.

Comme indiqué précédemment, la Banque a fixé le plafond des fonds propres à 15 % pour le portefeuille, calculé sur la base du total des fonds propres 32. Suite aux investissements massifs effectués en 2008 et, dans une moindre mesure en 2010 et en 2011, le taux d’utilisation des fonds propres se rapproche rapidement de ce plafond. Face aux préoccupations des parties prenantes, tant internes qu’externes, la Banque a ralenti très sensiblement le rythme général de ses engagements en glissement annuel depuis

2011. Il est crucial de mieux comprendre les futurs appels et répartitions de capitaux prévus en ce qui concerne les investissements des Fonds, pour maîtriser le processus de prise de décision lié à la gestion future des engagements et du portefeuille actif. Les flux de trésorerie prévisionnels sont soumis à plusieurs limites33 et, en conséquence, ils devraient être considérés comme des risques de «  haut niveau » en dépit de la fiabilité de la méthodologie utilisée. Le graphique 14 présente les contributions et les répartitions prévisionnelles à terme ainsi que les flux de trésorerie nets par an, pour le portefeuille des Fonds.

Le portefeuille devrait générer des répartitions nettes à l’avenir, en grande partie sous l’effet de l’accroissement prévu des activités de sortie liées aux investissements réalisés au cours de la période allant de 2008 à 2011 et du ralentissement du rythme des appels de capitaux, conséquence directe de la réduction des activités d’engagement de ces derniers temps. Il est prévu une augmentation

Figure 16 : Prévisions de liquidités du fonds de la BAD

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48 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

substantielle des répartitions, de 87 millions d’UC en 2015, à 130 millions d’UC en 2016, suivie d’une baisse régulière à partir de 2017. Les appels de capitaux devraient connaître une réduction de 45 millions d’UC en 2015, à 28 millions d’UC en 2016, puis à 15 millions d’UC en 2017. Il est prévu une augmentation des répartitions nettes de 42 millions

d’UC en 2015, à 102 millions d’UC en 2016, puis un ralentissement en 2017. Au cours des trois prochaines années, les analystes tablent sur des répartitions nettes totales de 231 millions d’UC, en supposant qu’aucun nouvel engagement ne s’ajoute ou que les investissements actuels ne sont pas cédés sur le marché secondaire.

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51Conclusions et recommandations

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Conclusions et recommandations

Stratégie d’investissement et gestion du portefeuille

L’évaluation a confirmé l’alignement des prises de participation sur les priorités stratégiques de la Banque. Néanmoins, de par leur nature, les investissements des Fonds visent surtout une forte rentabilité et les pays à faible risque, ce qui réduit donc l’engagement dans les États fragiles et les MPME.

L’évaluation a également conclu que les résultats financiers des prises de participation, notamment en ce qui concerne les Fonds arrivés à échéance, étaient satisfaisants. La faible note attribuée à l’efficacité s’explique essentiellement par l’immaturité du portefeuille et le manque de données complètes sur les résultats. Par ailleurs, l’évaluation a conclu que les investissements dans des Fonds contribuent à la diversification de la stratégie d’investissement de la Banque car, actuellement, les engagements privilégient largement le portefeuille d’investissements directs. De plus, l’investissement dans des Fonds est considéré comme un moyen attrayant d’accéder aux marchés privés parce qu’il est moins risqué que l’investissement direct. La capacité des investisseurs à mobiliser les compétences managériales est cruciale quand on investit sur un marché aussi vaste et varié que le continent africain. Toutefois, l’investissement dans des Fonds expose la Banque au risque de perte de contrôle. Pour atténuer ce risque, elle doit veiller au respect d’un processus rigoureux de vérification préalable axé sur le contrôle des données quantitatives, qualitatives et opérationnelles, la négociation de modalités de gouvernance strictes et une surveillance étroite et continue destinée à déceler rapidement les problèmes.

Recommandation 1 : poursuivre les investissements dans les fonds de capital-investissement et consolider davantage la surveillance et la gestion du portefeuille. La Banque pourrait envisager les options suivantes :

❙ Chercher à vendre le portefeuille : le marché secondaire des prises de participation présente plusieurs créneaux pour obtenir de la liquidité, y compris la vente pure et simple partielle ou la vente structurée de quelques actifs détenus dans des Fonds ou de certaines actions acquises par prises de participation directes ou encore la vente d’une partie d’un plus grand portefeuille. Par le passé, la Banque a eu des échanges avec de nombreux acheteurs potentiels, mais leurs offres n’étaient généralement pas attrayantes. Par conséquent, si la Banque estime que la vente totale ou partielle de son portefeuille est souhaitable, soit en raison des contraintes liées aux fonds propres ou pour des raisons stratégiques, un processus éclairé de vente totale et partielle est recommandé pour susciter une tension additionnelle au niveau de la détermination des prix par un appel à la concurrence. La première étape pourrait consister en une analyse détaillée de la segmentation pour déterminer la performance prévisionnelle de chaque actif et la gamme de valeurs estimatives qui pourraient être réalisées au cours d’un processus de vente. Compte tenu de l’immaturité du portefeuille, il est probable que de nombreux investissements seraient échangés avec une décote par rapport aux valeurs actuelles nettes, cependant, ces décotes pourraient au moins en partie être compensées par le vif intérêt stratégique que suscite un portefeuille exclusivement axé sur l’Afrique.

❙ Maintenir une gestion interne  : La Banque peut continuer à gérer le portefeuille, y compris assumer les responsabilités liées à la prise de

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52 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

décisions relatives aux futurs investissements et à la surveillance du portefeuille. En maintenant une gestion interne, la Banque peut conserver et développer le savoir institutionnel et consolider son expertise, tout en gardant le contrôle absolu du portefeuille. Toutefois, la Banque devra consacrer et/ou recruter les ressources internes appropriées pour gérer et surveiller efficacement le portefeuille.

❙ Externaliser complètement la gestion du portefeuille : La Banque pourrait aussi externaliser complètement la gestion de son portefeuille, y compris les fonctions de prise de décisions relatives aux futurs investissements et de surveillance du portefeuille. Les gestionnaires potentiels pourraient notamment être des consultants spécialisés dans les fonds de second niveau et des consultants offrant des services complets. Cette option permettrait à la Banque de tirer parti de compétences externes, ce qui allégerait grandement le fardeau de la gestion administrative d’un portefeuille. Certes, le coût de cette option serait élevé, néanmoins il faudrait procéder à une comparaison exhaustive de cette option avec les coûts actuels encourus par la Banque pour exécuter le programme. Une externalisation complète pourrait empêcher la Banque de développer ses propres compétences internes et aboutir à la perte d’une partie du contrôle qu’elle exerce sur l’orientation ultérieure du portefeuille.

❙ Externaliser en partie la gestion du portefeuille  : La Banque pourrait décider de conserver le plein contrôle de la prise de décisions concernant ses futurs investissements, et externaliser quelques fonctions administratives et de surveillance. Cette option permettrait à la Banque de préserver le savoir et le contrôle institutionnels, tout en libérant des ressources internes afin de les consacrer aux tâches les plus importantes du processus d’investissement. Comme dans le cas de l’option de l’externalisation complète de la gestion, il faudrait alors faire une évaluation des coûts envisagés et des économies réalisées.

Recommandation 2 : concevoir et mettre en œuvre une stratégie d’investissement à plusieurs axes qui permettra d’adopter une approche répondant aux diverses priorités et aux objectifs stratégiques de la Banque, en créant, par exemple, deux flux d’investissement  : 1) un portefeuille de base, axé essentiellement sur les investissements de plus grande taille à l’appui de gestionnaires de fonds chevronnés ayant des antécédents avérés, notamment dans des investissements qui cadrent avec les priorités de la Banque et  ; 2) un second sous-portefeuille à risque plus élevé, axé sur les investissements moins importants à l’appui de jeunes gestionnaires dont les objectifs stratégiques intéressent les États fragiles ou les PME.

Gestion des risques

L’évaluation a conclu qu’il n’existait qu’une faible proportion (environ 38  %) du plafond fixé à 15  % susceptible d’être utilisée d’ici à 2020 en raison d’une consommation rapide du capital risque et du fait que le portefeuille n’arrive pas encore à échéance. Cette étude a également souligné l’importance de prises de participation régulières et a recommandé de ne pas trop investir (ou d’investir très peu) pendant certains millésimes. Des engagements irréguliers dans ce type de placement au fil des ans rendent encore plus difficile une prévision fiable du flux de trésorerie, qui est pourtant un aspect important d’une gestion efficace du portefeuille de participations.

Certains actionnaires ont exprimé des inquiétudes quant à la méthodologie de la Banque en matière de gestion des risques liés aux prises de participation et à son application (ce n’était pas l’objet de la présente évaluation).

Recommandation  3  : Revoir le seuil de fonds propres de 15% et / ou élaborer et mettre en œuvre une stratégie de sortie efficace pour certains placements plus anciens afin de libérer le capital.

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Recommandation  4  : Procéder à une analyse détaillée du flux de trésorerie.

La Banque devrait effectuer une projection détaillée ascendante du flux de trésorerie. Certes, cette analyse a été réalisée dans la partie relative à l’Analyse du flux de trésorerie, néanmoins plusieurs approximations relatives aux données ont affecté sa fiabilité globale. Si la Banque réunissait les documents et les données pour réduire ces incorrections, elle renforcerait l’utilité globale de ces projections en vue de la prise de décisions concernant le portefeuille.

Recommandation  5  : Revoir la méthodologie de gestion des risques de la Banque à la lumière des préoccupations exprimées par plusieurs actionnaires.

Système de suivi du rendement et des résultats

L’évaluation note quelques lacunes majeures dans le système de suivi du rendement des placements de la Banque, en particulier les investissements directs. L’évaluation de l’efficacité a été affectée par l’absence de données portant sur les résultats. Par ailleurs, les mesures identifiées dans les documents d’ADOA sont insuffisantes et ne permettent pas un travail efficace ou une évaluation adéquate.

Recommandation 6 : Concevoir et mettre en œuvre une stratégie de gestion axée sur les résultats afin de mettre en place :

❙ Un système de suivi des placements renforcé et simplifié : la Banque met actuellement en œuvre un système d’information (E-Front), qui devrait améliorer sa capacité à suivre les données de base du portefeuille et le flux de trésorerie. Toutefois, pour que ce système soit efficace, la

Banque doit élaborer des processus internes qui assurent la cohérence dans l’entrée et l’utilisation des données. Par ailleurs, ce système peut enregistrer des données concernant les entreprises de son portefeuille, notamment les résultats sur le plan du développement. En outre, il est important de veiller à ce que les rapports concernant les fonds et le portefeuille soient concis, fiables et pertinents de manière à éclairer la prise de décisions et induire des améliorations potentielles. Ils peuvent par exemple porter sur le suivi de la performance (aux niveaux de la production et des résultats) et du risque.

❙ Revoir les indicateurs de résultats sur le plan du développement pour garantir que des informations crédibles et appropriées sur l’atteinte des résultats sont enregistrées de manière cohérente, ce qui permettra une évaluation rigoureuse de l’efficacité des placements. En 2005 par exemple, l’IFC a lancé son système de suivi des résultats en matière de développement («  DOTS  »), qui mesure l’efficacité au plan du développement à la fois de ses investissements et de ses services-conseils. Dans le cadre de DOTS, les indicateurs doivent être pertinents, susceptibles d’être agrégés, limités dans le temps et ciblés, et faciles à suivre. Pourtant, tous les indicateurs actuels de la Banque ne remplissent pas ces conditions. Par exemple, les documents d’ADOA qui ont été examinés montrent que les recettes fiscales prévues sont parfois déclarées annuellement, de manière cumulative, ou sous forme de valeur actualisée nette pour tous les fonds, rendant ainsi difficile l’agrégation des chiffres pour l’ensemble du portefeuille. La Banque devrait enregistrer les indicateurs généraux, les indicateurs sectoriels et les indicateurs relatifs aux fonds.

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Annexes

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56 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Annexe A — Méthodologie

Problématiques liées à l’évaluation

L’évaluation portait sur trois problématiques clés.

Problématique #1 : Pertinence

❙ Le portefeuille des prises de participation de la Banque correspond-t-il aux priorités actuelles de l’institution au regard de sa stratégie décennale (à savoir la croissance des PME bancables, la réduction de l’écart de financement des infrastructures, la croissance avec réduction des émissions de carbone et l’inclusion financière) ?

Problématique #2 : Performance

❙ Rendement financier : les placements du portefeuille ont-ils atteint les résultats financiers escomptés ? Ces résultats sont-ils susceptibles de se maintenir et/ou de s’améliorer ?

❙ Résultats au plan du développement : Les résultats en matière de développement des placements de la Banque ont-ils été atteints ? Les réalisations sont-elles conformes aux attentes au moment de l’investissement ?

❙ Valeur ajoutée : Existe-t-il des preuves que la participation de la Banque a apporté une valeur ajoutée/des retombées positives ?

Problématique #3 : Gestion des risques

❙ Le profil de risque des placements a-t-il évolué au cours de la période d’investissement ? Quel est l’impact potentiel des changements dans le profil de risque de la Banque ?

Méthodes de collecte des données

Des méthodes quantitatives et qualitatives soutenues par une approche multidimensionnelle ont été appliquées pour évaluer le portefeuille. Ces méthodes de collecte de données comprenaient :

1. Une revue de la littérature afin d’examiner les dernières tendances et questions liées aux prises de participation en Afrique.

2. Un examen approfondi des données, du portefeuille et des programmes afin d’évaluer les tendances, mesurer les risques et réaliser des projections ascendantes du flux de trésorerie pour maintenir le rythme des placements et soutenir l’analyse de liquidité. Différentes sources de données ont été consultées pour

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cette analyse dont des documents internes de la Banque sur la politique des risques1, des informations générées par le système sur le compte des capitaux au titre de la fin d’exercice 2013, l’historique des données relatives aux investissements directs sous forme de flux de trésorerie, les états financiers du fonds et les rapports semestriels des fonds d’investissements.

3. Une enquête auprès de tous les gestionnaires de fonds pour recueillir leurs points de vue.

4. Des visites de certains projets sur le terrain afin de collecter des indicateurs de résultats au plan du développement.

5. Une base de données financière de grande qualité provenant d’états financiers trimestriels et vérifiés des partenaires du fonds pour calculer le rendement du fonds en recourant aux indicateurs standards tels que le TRI et les multiples de capitaux, notamment la somme des taux de retour effectifs et potentiels (TV/PI) et les taux de retour effectifs(D/PI). Pour ce qui est du rendement « net » du fonds et du rendement « brut » des entreprises, l’approche agrège les données et compare les fonds à des périodes similaires. Au niveau des fonds, cette approche a été utilisée pour agréger et comparer les fonds formés les mêmes années aux autres formés pendant les mêmes groupes de millésimes.2

6. Une analyse comparative du portefeuille de la Banque et d’un fonds privé de capital-investissement dont les placements s’effectuent essentiellement en Afrique. Cette analyse compare également des critères pertinents du marché des obligations à l’aide de la méthodologie des MPME (Modified Public Market Equivalent)3.

Échelle d’évaluation

Note JustificationTrès satisfaisant Très forte prédominance des aspects positifs avec pratiquement aucun défaut

Satisfaisant Prédominance marquée des aspects positifs l’emportant clairement sur les aspects négatifs

Modérément satisfaisant Prédominance marquée des aspects positifs malgré quelques aspects négatifs

Modérément insatisfaisant Prédominance des aspects négatifs partiellement compensée par quelques aspects positifs

Insatisfaisant Prédominance marquée des aspects négatifs l’emportant clairement sur les aspects positifs

Très insatisfaisant Très forte prédominance des aspects négatifs avec très peu d’aspects positifs

1 PE Amélioration du modèle de notation 2013, et rapport FFMA du 30 juin sur la notation du risque de crédit2 La comparaison des millésimes est importante pour aider à contrôler l'effet de la « courbe en J » que suivent généralement les fonds de capital-investissement à savoir que les premiers rendements sont négatifs pendant au moins plusieurs années avant que le portefeuille ne commence à présenter des rendements positifs. La comparaison des millésimes aide aussi à contrôler les effets des investissements réalisés dans des environnements différents au fil du temps.3 Cette méthodologie permet des comparaisons plus précises entre les rendements générés par les investissements privés et ceux des indices des marchés publics, qui sont habituellement présentés grâce à une méthodologie dite du taux de rendement pondéré par période (TWR) qui traite de façon égale les rendements obtenus au cours de chaque période.

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58 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

Annotations

1. Les Entreprises moyennes et les PME sont généralement définies soit sur la base du nombre d'employés soit sur la base du chiffre d'affaires, soit encore sur la base de la valeur des actifs du bilan. La définition peut varier selon les pays. Comme cette information n'a pas été disponible pour la plupart des sociétés en portefeuille de fonds sous-jacents, la valeur des fonds propres implicite des sociétés a été estimé et utilisé comme approximation pour classer chaque société émettrice au rang de microentreprise (valeur des capitaux propres inférieure à 1 million d’UC), petite entreprise (valeur des fonds propres entre 1 et 10 millions d’UC, moyenne entreprise (valeur des fonds propres entre 10 et 25 millions d’UC) et grande entreprise (valeur des fonds propres supérieure à 25 millions d'UC).

2. Par prise de participation

3. Définis comme capital libéré plus réserves

4. Cela confirme le principe qui sous-tend l’investissement par la Banque dans les prises de participation, tel que reflété dans ses stratégies et politiques successives en matière de développement du secteur privé, d’opérations non souveraines (ONS) et de prises de participation.

5. Plus précisément, la Division de la gestion du portefeuille à OPSD.

6. Date d’entrée en vigueur du Cadre d’évaluation de l’additionnalité et des résultats en matière de développement révisé.

7. http://empea.org/research/surveys/2014-global-limited-partners-survey

8. http://assets.thecommonwealth.org/assetbankcommonwealth/action/viewDownloadFile?CSRF= jfNCat5Y0XnOaTP6SWgA&returnUrl= viewSearchItem%3findex%3d0%261%3d1&id=22972

9. Base de données qui porte essentiellement sur les actifs alternatifs. voir www.preqin.com

10. Preqin

11. EMPEA, LP Survey 2014

12. Même s’il y a un capital exigible se rapportant à des investissements directs, on ne prévoit pas que le capital soit appelé.

13. Cette méthodologie permet de faire des comparaisons plus exactes entre les bénéfices générés par les investissements privés et ceux des indices boursiers, qui sont généralement publiés en utilisant une méthodologie appelée « Time-Weighted Return » qui traite les bénéfices chaque période de façon égale.

14. Les mémos ADOA ne sont pas disponibles pour les investissements avant 2009. Les résultats en matière de développement sont disponibles pour 23 investissements sur 31 (66 % du capital investi).

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15. Ce chiffre exclut un fonds qui privilégie la microfinance; il avait 347 sociétés bénéficiaires, en juin 2014.

16. Pour les investissements, les données ont été tirées d’une combinaison de rapports de fin d’année de 2013 et des rapports trimestriels des premier et deuxième trimestres de 2014. Pour les investissements directs, les rapports annuels de 2012 ou 2013 ont été analysés.

17. Par unité PE

18. Les microentreprises (ME) et les petites et moyennes entreprises (PME) sont normalement définies en fonction de leur nombre d’employés et de leur revenu ou de l’actif de leur bilan. La définition peut varier d’un pays à un autre. Puisque ces informations n’étaient pas disponibles pour bon nombre d’entreprises bénéficiaires des investissements, la valeur implicite des fonds propres de ces entreprises a été estimée et utilisée comme valeur approximative pour classer chacune des entreprises comme micro (valeur de fonds propres inférieure à 1 million d’UC), petite (valeur de fonds propres comprise entre 1 million et 10 millions d’UC), moyenne (valeur de fonds propres comprise entre 10 millions et 25 millions d’UC) ou grande (valeur de fonds propres supérieure à 25 millions d’UC).

19. Un fonds africain a été omis du classement parce que sa stratégie est très différente de celle de l’autre fonds de capital-investissement.

20. Calcul du multiple courant : (Valeur actuelle + montant distribué) / décaissé

21. Les informations relatives aux mesures prévisionnelles et effectives en faveur des femmes étaient disponibles pour 6 des 31 fonds (16 % des engagements en capital).

22. Les informations relatives à la mise en place de plans d’atténuation des effets sur l’environnement après l’investissement étaient disponibles pour 9 sur les 31 placements effectués dans des fonds (28 % du capital engagé).

23. Les notations au moment de l’évaluation reflètent le niveau anticipé du risque d'investissement au moment de l’engagement, en utilisant la méthodologie améliorée mise au point en 2011. La méthodologie de notation des risques n’était pas utilisée avant 2001. Dès lors, la notation au moment de l’évaluation des investissements directs plus anciens reflète la note attribuée en 2001.

24. Le sous-tableau « Au moment de l’évaluation » montre l’évaluation moyenne pondérée du risque des engagements du portefeuille en utilisant la notation de risque attribuée à chaque investissement au moment de l’évaluation. Le sous-tableau « Situation actuelle » montre l’évaluation moyenne pondérée du risqué des expositions du portefeuille en utilisant les informations relatives aux expositions disponibles au 31 décembre 2013 et les notations de risque au 30 juin 2014. L’exposition est calculée selon la formule: capital non appelé plus valeur actuelle. L’exposition au moment de l’investissement est égale au montant de l’engagement.

25. Hausse substantielle: augmentation de la notation de plus de 5 crans 5 places; Hausse: augmentation de la notation de 1 à 5 crans; Pas de variation: notation inchangée; Baisse: recul de la notation de 1 à 5 crans; Baisse substantielle: recul de la notation de plus de 5 crans.

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60 Évaluation indépendante des investissements en capital du Groupe de la Banque – Rapport de synthèse – Version éditée

26. Les paramètres en rapport avec le portefeuille de fonds sont basés sur l’appartenance de chacune des sociétés en portefeuille en vue d’assurer un niveau granulaire et précis de suivi. Les chiffres utilisés ont été extraits des rapports et états financiers les plus récents publiés par les gestionnaires de fonds (chiffres portant sur le troisième trimestre 2013 au deuxième trimestre 2014). Les paramètres concernant les sociétés du portefeuille d’investissements directs sont fondés sur les données relatives au coût et à la valeur au 31 décembre 2013. Lesdites données sont fournies par la Banque.

27. Les informations sont disponibles pour approximativement 40 % de la valeur non réalisée du portefeuille des sociétés bénéficiaires d’investissements des Fonds.

28. Les informations sont disponibles pour approximativement 66 % de la valeur actuelle du portefeuille des prises de participation directes.

29. Le pourcentage décaissé est obtenu en divisant le capital décaissé par le capital engagé.

30. Habituellement, les gestionnaires investissent approximativement 80  % du capital engagé durant la période d’investissement, ils consacrent le reliquat de 20 % aux investissements complémentaires, aux commissions et frais divers.

31. Dans les délais  : le pourcentage décaissé tel qu’il ressort des calculs ne représentait pas moins de 85 % du pourcentage attendu et pourrait dépasser les prévisions ; Hors délais : le pourcentage décaissé tel qu’il ressort des calculs était inférieur à 85 % des attentes ; les Fonds dont les conditions ont été modifiées étaient en retard par rapport aux prévisions, ce décalage a été pallié par une modification structurelle des conditions des Fonds ou de leurs engagements.

32. Défini comme le capital libéré augmenté des réserves.

33. Si dans l’ensemble les gestionnaires se sont montrés assez transparents en ce qui concerne les Fonds et les sociétés bénéficiaires des investissements sous-jacents en produisant des rapports trimestriels, la qualité générale des rapports fournis par les Fonds et les services chargés d’établir les rapports n’était pas la même d’un gestionnaire à l’autre. Enfin, aucun flux de trésorerie historique approprié des Fonds n’a été communiqué à la Banque, ce qui pourrait avoir une incidence sur l’ordre de priorité des paiements des Fonds. Les appels des gestionnaires à procéder à l’examen des Fonds et des sociétés bénéficiaires des investissements sous-jacents n’ont pas été inclus dans le champ des rapports et ne sont donc pas utilisés pour affiner les flux de trésorerie prévisionnels pour plus d’exactitude.

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Une évaluation thématique IDEV

idev.afdb.org

Groupe de la Banque africaine de développementAvenue Joseph Anoma 01 BP 1387, Abidjan 01 Côte d’IvoireTél. : +225 20 26 20 41Courriel : [email protected] C

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À propos de cette évaluation

Le présent rapport porte sur les résultats d’une évaluation des prises de participation du Groupe de la Banque. Plusieurs méthodes de collecte de données ont été utilisées, y compris mais sans s’y limiter, l’examen approfondi du portefeuille et du programme, une enquête auprès de tous les gestionnaires de fonds, des visites sur un échantillon de projets, une revue des données financières provenant des états financiers trimestriels des fonds du partenariat et et une analyse de référence. L’évaluation porte sur les fonds et les investissements directs contenus dans le portefeuille des participations. Cette évaluation a confirmé l’alignement des prises de participation sur les priorités stratégiques de la Banque. Néanmoins, de par leur nature, les investissements des Fonds visent surtout une forte rentabilité et les pays à faible risque, ce qui réduit donc l’engagement dans les États fragiles et les MPME.

À propos de la Banque africaine de développement

Le Groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. À cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.

L’évaluation indépendante du développement (IDEV) a pour mission de renforcer l’efficacité des initiatives de développement de la Banque dans ses pays membres régionaux par l’exécution d’évaluations indépendantes et influentes et par des partenariats pour l’échange de connaissances.