Efficience21 - N°3 (2012)

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LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 3 | ÉTÉ 2012 | CHF 5.90 ECO-GESTES RéDUIRE SA FACTURE D’EAU EN QUELQUES GESTES SIMPLES FUTUR LA VILLE DE DEMAIN SERA DURABLE ET MULTIMODALE EFFICIENCE 21 INTERVIEW BENOîT FRUND, VICE-RECTEUR DE L’UNIL EN ÉTÉ, L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE çA COMPTE AUSSI! BON RAILWAY CFF CHF 10.– p. 58

description

Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique. Rédigé en étroite collaboration avec des spécialistes du domaine et basé sur des actions concrètes, cette publication est destinée en premier lieu aux actuels et futurs propriétaires désirant un habitat efficient, ainsi qu’à toute personne sensible à cette thématique.

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LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 3 | ÉTÉ 2012 | CHF 5.90

ECo-GEsTEsréduire sa facture d’eau en quelques gestes simples

FUTURla ville de demain sera durable et multimodale

EfficiEncE 21INTERVIEW

benoît frund, vice-recteur de l’unil

EN ÉTÉ, L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE çA COMPTE AUSSI!

bon

Railway CFF

CHF 10.–p. 58

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LE MAGA ZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

recherchecellules grätzel,l'avenir du solaire

Écologieune maison tropicaleà frutigen

rendez votre habitationplus performante!

EfficiEncE 21

éner

gie

iNTerVieWstéphane fuchs,biologiste de l’habitat

Inédit Publications SAAv. Dapples 7, Case postale 9001001 [email protected]

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraîtquatre fois par an.Tirage 30 000 exemplaires

RÉDACTIONRédacteur en chefThierry [email protected]édacteurs Mary-Luce Boand Colombani, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Elodie Maître-Arnaud, Vincent Michoud, Anne-Marie Philippe, Henri Plouïdy, Viviane Scaragmilia, Sylvie Ulmann, Laetitia WiderConception graphique Secteur B Sàrl, Lausanne www.secteurb.chPhotographe Vanina MoreillonRetouche photo Floriane VeyaCorrecteur Yvan Bigler

MARKETINGChef de projet: Quentin [email protected]

PUBLICITÉSerge Waygold 021 695 95 [email protected] Bornand 021 695 95 [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 [email protected]

SOCIÉTÉ ÉDITRICEGassmann SA, Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPRESSIONSwissprinters Lausanne SAChemin du Closel 5, 1020 Renens

IMPRESSUM

AbonnEz-vous! Fr. 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

Mail: [email protected] | fax: 021 695 95 50Adresse: Efficience 21 c/o inédit Publications, Av. Dapples 7, case postale 900, 1001 Lausanne.

Lisez également«Efficience 21» sur

votre iPad

ÉDITORÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE obLIGE,

L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE pREND ToUTE soN IMpoRTANCE, MêME EN ÉTÉ

Entre 1990 et 2005, la consommation électrique liée à l’utilisation des climati-seurs a plus que doublé dans notre pays, passant de 711 à 1591 GW/h, soit 2,8% de la consommation totale d’électricité

en Suisse. A ce rythme, les systèmes de climatisa-tion engloutiront chaque année 2264 GW/h d’ici à 2020, soit l’équivalent de plus de 70% de la produc-tion électrique de la centrale nucléaire de Mühleberg. Une étude intitulée «Les modifications climatiques et la Suisse en 2050» menée par un groupe d’experts dirigé il y a quelques années par Bernard Aebischer a exploré les conséquences du réchauffement sur l’approvisionnement énergétique. Si les tempéra-tures augmentent de 3 degrés en été d’ici à 2050, la consommation d’électricité pour les installations de climatisation dans les bureaux et autres bâtiments de service augmentera de 200% et de 10% chez les particuliers. Quant aux barrages qui répondent au-jourd’hui à 60% de la demande en électricité, leur rendement devrait fondre de 7% dans les quarante prochaines années à cause du recul des précipita-tions.A la lumière de ces chiffres, il saute aux yeux que l’ef-ficience énergétique reste aussi une préoccupation lors des plus beaux mois de l’année. Pour rafraîchir son habitation, nul besoin d’installer de gourmands climatiseurs. En la matière, les Suisses feraient bien de s’inspirer des pratiques de nos voisins du sud qui savent générer de la fraîcheur dans les bâtiments depuis toujours. Baisser les stores, permettre à des

courants d’air de rafraîchir une habitation, compter sur la végétation pour réduire les températures sont des solutions simples qui fonctionnent très bien.D’autres systèmes plus techniques liés à des pompes à chaleur permettent également de rafraîchir nos mai-sons (à découvrir dans le dossier en page 28). Mais une fois de plus, c’est l’isolation de sa maison, l’installation de fenêtre de dernière génération qui produiront les meilleurs effets sur la température ambiante d’une habitation, et ceci, été comme hiver.Avec les aides de l’Etat actuellement disponibles pour améliorer l’efficience énergétique des bâtiments, les taux d’intérêt très bas et les déductions fiscales pos-sibles, améliorer l’efficience énergétique de sa maison doit certainement représenter l’un des investissements les plus rentables… et les moins risqués. Tout en amé-liorant sensiblement sa qualité de vie, ce qui n’a pas de prix.

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2 | E FF IC IENCE 21 | ÉTÉ 2012

SOMMAIRE

04 l’image

06 actualité et brèves

16 interview: Benoît Frund, vice-recteur de l’UNIL en charge d’Unibat.

20 initiative: Six communes romandes

24 festival: Dans les coulisses de Paléo.

28 dossier: L’efficience en été.

36 idées: Bien construire.

40 art: Que la lumière soit.

45 actualité et brèves

49 essai: Twizy, le premier véhicule urbain 100% électrique de Renault.

50 futur: La ville de demain sera dense, durable et multimodale.

54 test: François Marthaler, conseiller d’Etat, 48 heures en vélo électrique.

56 Week-end: Evasion par le rail, loisirs naturels en Bas-Valais.

60 conso: Shopping, les lumières écologiques de jardin.

63 livres: Trois livres à découvrir.

64 Jardin: Un exemple primé.

66 people: Les gestes efficients du cuisinier Carlo Crisci.

68 eco-gestes: Réduire sa facture d’eau en quelques gestes simples.

70 tendance: Refuge autonome sur le plan énergétique en France.

72 agenda: Evénements à ne pas rater.

ACTUEL MOBILITÉ

VIVRE

No 3 | ÉTÉ 2012

60 conso: sHopping estival

50 futur:à quoi ressemblera la ville de demain

art:que la lumière soit

28 dossier:en été aussi l’efficience a du sens

68 conseils:les éco-gestes ©

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4 | E FF IC IENCE 21 | ÉTÉ 2012

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 5

L’IMAGEMalgré son âge de 51 ans, le barrage de la Grande-Dixence situé dans le val des Dix en Valais, reste le plus haut barrage-poids du monde et le plus massif d’Europe. Il aura fallu quinze ans et le travail acharné de 3000 ouvriers pour construire ce monstre. La base de l’édifice mesure 193 mètres d’épaisseur alors que le couronnement ne mesure que 15 mètres de large pour une longueur de 748 mètres. Au total 5 960 000 m3 de béton ont été utilisés pour construire cet édifice de 15 millions de tonnes, parcouru par 32 km de galeries et de puits de surveillance alors que 100 km de tunnels acheminent l’eau des vallées alentour. Ce barrage capte les eaux de 35 glaciers valaisans pour produire 2000 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 400 000 ménages. En cas de besoin, il suffit de trois minutes à Cleuson-Dixence pour injecter sur le réseau l’équivalent en puissance d’une grande centrale nucléaire. ThV ©

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6 | E FF IC IENCE 21 | ÉTÉ 2012

Le premier projet romand de géothermie profonde devrait voir le jour à Lavey en 2013, le potentiel énergétique pour la Suisse est énorme.

PAR SOPHIE KELLENBERGERPHOTO: VANINA MOREILLON

L es centrales géother-miques réussiront-elles à fournir 7% de la consom-

mation suisse d’électricité, voire beaucoup plus à l’horizon 2050? C’est en tout cas à Lavey que sor-tira de terre, au printemps 2013, le premier projet romand de géo-

thermie profonde destiné à pro-duire de l’électricité. «Si les centrales géothermiques ne sont pas encore d’actualité dans notre pays, c’est surtout parce que la certitude d’un ren-dement efficace n’est pas éta-blie en raison d’un manque de connaissance du sous-sol», ex-plique Gabriele Bianchetti, hy-drogéologue, directeur d’Alpgeo

à Sierre. «Ce qui n’est pas le cas des pays comme l’Allemagne, la Hongrie ou la France où beau-coup de forages ont été réalisés pour chercher du pétrole, du gaz ou du charbon.»

priorité: trouver de l’eau en débit suffisant«Dans l’état de la technique ac-tuelle, la difficulté n’est pas de trouver de la chaleur, il y en a partout, c’est une ressource iné-puisable et fabuleuse», explique Laurent Tacher, hydrogéologue, adjoint scientifique à l’EPFL. Le plus difficile, c’est l’eau, le vec-teur indispensable pour faire re-monter cette chaleur en sur-face, qu’il faut donc trouver et à un débit suffisant. Mais des in-dices géologiques et hydrogéo-logiques, des méthodes de re-connaissance géophysiques ou encore des anomalies ther-miques mesurées en surface nous permettent avec un taux de réussite de 70% de déceler et vi-

ACTUEL

LEs cEntrALEs géothErMiquEs coMMEncEnt à sortir DE tErrE

EUROPE

un zeppelin pour la recherche Début juillet, des scientifiques prendront place dans un diri-geable pour 20 semaines de sur-vol du ciel européen. L’objectif du projet Pegasos est de comprendre les rapports exacts entre la qualité de l’air et le changement clima-tique, jusqu’ici encore très impré-cis. Le zeppelin naviguera au plus bas dans l’atmosphère, entre un et deux kilomètres d’altitude en suivant les masses d’air alors que des mesures seront effectuées de manière simultanées au sol.

RÉChAUFFEMENT

les plantes réagissentEn moyenne, une hausse de tem-pérature de 1°C se traduit par une floraison et une feuillaison plus précoce de cinq jours, telles sont les conclusions d’une équipe internationale de 20 scienti-fiques. Si le réchauffement atteint vraiment les 2°C prévus à la fin du siècle, l’horloge des plantes avancera de 10 jours. Les plantes remontent donc en altitude et en latitude pour retrouver les condi-tions climatiques habituelles. La flore alpine devrait voir son habi-tat réduit de moitié à la fin du siècle.

LE ChIFFRE

C’est le coût estimé pour Total de la fuite de gaz survenue en mars dernier sur la plateforme gazière Elgin en mer du Nord britan-nique. Ce coût est principale-ment du au manque à gagner lié à la suspension de l’extraction du gisement.

EN bREF

pERspECTIVEs

pour gabriele biancHetti, hydrologue et directeur d’alpgeo, la suisse souffre d’un manque de connaissance de son sous-sol.

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Les Services industriels de Lausanne (SiL) soutiennent l’optimisa-tion énergétique des bâtiments en proposant aux lausannois une subvention qui couvre 40% du coût d’un audit.Entretien avec Xavier Righetti, responsable de l’unité Etudes éner-gétiques ainsi que Nicolas Waelti, adjoint au chef de service du Développement stratégique. Ils évoquent ensemble les presta-tions d’audit énergétique et les subventions liées proposées par les SiL.

Quels sont les buts des bilans et diagnostics énergétiques que vous proposez?La Ville de Lausanne s’est engagée à réduire les émissions de CO2 sur son territoire d’au moins 20% à l’horizon 2020 par rapport à 2005. Il faut donc que chacun fasse un effort. Cet effort est par ailleurs très profitable pour les particuliers, puisque les économies d’énergie par l’efficience entraînent bien sûr aussi une baisse des charges. Le chauf-fage présente le plus gros potentiel d’économie: il représente, en moyenne suisse, environ 70% de la consommation totale de l’habi-tat privé. L’examen de la construction par un bilan puis un diagnostic énergétique est le premier pas vers la réalisation de mesures concrètes qui permettent de réduire cette consommation.

Quelles sont les différentes prestations proposées et couvertes par une subvention?Le bilan permet de manière simple et directe de mettre en évidence l’état du bâtiment. La subvention offerte par la Commune de Lausanne porte sur les certificats «CECB», «DISPLAY» ou «SIA 2031». Chacun peut choisir la formule qu’il préfère parmi ces trois méthodes. Le dia-gnostic consiste à présenter au propriétaire la liste précise des amélio-rations qu’il peut réaliser afin d’augmenter l’efficacité énergétique de son bâtiment. C’est l’étape qui suit celle du bilan. Le but est de mettre en avant de manière claire le gain en kWh par franc investi pour cha-cun des travaux.A noter que les SIL ne sont pas les seuls prestataires de la région à pouvoir fournir ces services. La subvention peut être obtenue par tous les lausannois quel que soit le prestataire qui réalise l’audit.

Combien cela coûte-t-il?La subvention est financée par le Fonds communal pour l’utilisa-tion rationnelle de l’électricité et la promotion des énergies renou-velables, alimenté par une taxe sur l’électricité perçue auprès des consommateurs lausannois.

La subvention prent en charge 40% du coût de la réalisation des bi-lans et des diagnostics pour les bâtiments des habitants de la com-mune, mais au maximum CHF 2000.–. Le prix d’un bilan énergétique se situe entre CHF 400.– et CHF 700.– pour une maison individuelle et jusqu’à CHF 900.– pour un immeuble locatif. Le prix d’entrée pour un diagnostic énergétique est de l’ordre de CHF 1500.– et il va jusqu’à CHF 5000.– en fonction de l’objet analysé et de la précision atten-due. Les rénovations permettent généralement un allégement fiscal. Il existe également des subventions cantonales et fédérales d’aide à la rénovation énergétique.

Quelle est la valeur légale des certificats des bâtiments que vous délivrez?Pour l’instant, il s’agit essentiellement d’outils informatifs utiles au propriétaire qui sait ainsi exactement où se situe l’efficience énergé-tique de son bâtiment. Il peut ensuite s’engager intelligemment dans la rénovation. A terme, l’un de ces certificats sera probablement requis par la loi vaudoise sur l’énergie, en cours de révision, pour les objets en vente et en location, et il ne sera donc plus subventionné. C’est, par conséquent, le moment idéal pour en profi ter.

Comment faire appel à vos services et faire une demande de sub-vention?Vous pouvez contacter notre centre «Contact énergies» au 021 315 83 83. Toutes les informations sur les subventions se trouvent également sur internet à l’adresse www.lausanne.ch/silaudit.

Subventions pour les bilanset diagnostics énergétiques

«La Ville de Lausanne subventionne à hauteur de 40% la réalisationde certificats énergétiques des bâtiments, comme l’étiquette display.»

Av. des Bergières 44,collège des Bergières

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Des gestes simples

Des solutions techniques

-Ne pas laisser les fenêtres entre-ouvertes, aérer

brièvement 5 minutes 2 à 3 fois par jour.

-Eteignez toujours la lumière dès que la luminosité

extérieure est suffisante ainsi qu'en quittant une

pièce.-Eteignez toujours les appareils électriques

lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés.

-Ne pas laisser fonctionner inutilement les

appareils de rafraîchissement d'air.

-Avertir la maintenance lors de fuite d'eau aux

robinets et wc.

En 2007, rénovation complète des installations

de chauffage et ventilation avec mise en place

de la télégestion.A court terme : remplacement des ampoules

à incandescence par des modèles économiques,

mise en place d'aérateurs éco à faible débit

sur les robinets, limiter la capacité des

réservoirs de chasse des wc's et urinoirs.

A moyens termes: rénovation complète des

façades avec mise en place d'isolation et de

vitrages performants, renforcement de

l'isolation des toitures.

318

61%

%

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Municipalité de Lausanne

Services IndustrielsJean-Yves Pidoux

Tél. 21 315 87 12

[email protected]

Ce bâtiment est-il performant ?Économe

Peu économe

Faire progresser ce bâtiment vers la classe A

Energies utilisées

FossileNucléaire Renouvelable

EnergieEau

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16942

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Données 2011kWh/m²/an

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extérieure est suffisante ainsi qu'en quittant une

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lorsque ceux-ci ne sont pas utilisés.

-Ne pas laisser fonctionner inutilement les

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En 2007, rénovation complète des installations

de chauffage et ventilation avec mise en place

de la télégestion.A court terme : remplacement des ampoules

à incandescence par des modèles économiques,

mise en place d'aérateurs éco à faible débit

sur les robinets, limiter la capacité des

réservoirs de chasse des wc's et urinoirs.

A moyens termes: rénovation complète des

façades avec mise en place d'isolation et de

vitrages performants, renforcement de

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Tél. 21 315 87 12

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puBLICITÉ

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ACTUELser de grandes failles de roches dures, proches de la verticale et à travers lesquelles de l’eau pour-rait circuler», précise Gabriele Bianchetti. en bonus: cHauffage à distanceL’objectif de ce projet est d’ex-ploiter l’aquifère profond de La-vey, à savoir des zones fracturées naturellement et à perméabilité élevée, pour produire de l’électri-cité grâce à une centrale en sur-face. Et valoriser ensuite, en cas-cade, la chaleur résiduelle. Car seule 10% de l’énergie géother-male peut être transformée en électricité, le reste devant être va-lorisé avec du chauffage à dis-tance pour les villages de Lavey et Saint-Maurice; soit ici 26 mil-lions de watts thermiques par an non produits par énergies fos-siles. Le coût du projet est estimé à 32 millions. E

LE poTENTIEL DE LA GÉoTHERMIE EN sUIssE RoMANDE

lausanne

genève

puBLICITÉ

«Si de nombreux projets naissent en suisse romande c’est grâce à des passionnés comme Gabriele bianchetti», explique Laurent Tacher. C’est lui qui a mis en évidence, dans le cadre d’une étude sur l’évaluation du potentiel géothermique du can-ton de Vaud, de grandes failles du pied du Jura entre Yverdon et Nyon. Ces cassures repré-sentent des zones au potentiel très intéressant, où circulent des eaux thermales aux tempéra-tures bien supérieures à 100 de-grés. Ainsi les projets «Géother-mie profonde la Côte» et «Gp Eclépens» en sont au stade de l’étude de faisabilité, alors qu’à Yverdon, une étude va débuter prochainement.

en cours: phase forage

en cours: etude de faisabilité

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L a u s a n n e F r i b o u r g G e n è v e M a r t i g n y N e u c h â t e l

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 9

PAR MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

s ous la houlette de l’archi-tecte de renom Renzo Piano, le projet se dis-

tingue notamment par sa haute performance énergétique. Un

pas de plus vers le Plan climat de Paris institué par les autorités. Le célèbre bureau Renzo Piano Building Workshop, mandaté pour construire le nouveau palais de justice de Paris, ano-blit la qualité architecturale des

grandes métropoles sur les cinq continents depuis des décen-nies. De par sa composition et son orientation sur l’axe nord, le futur édifice constituera un véritable trait d’union entre la ville et sa banlieue. Des travaux

qui devraient durer jusqu’en 2017 naîtront trois complexes qui se chevauchent, le plus haut culminant à 160 mètres. L’ensemble représente environ 50 000 m2 hors oeuvre, assis sur un immense socle prévu pour accueillir 90 salles d’audience. Chaque toit-terrasse constituera une bouffée d’oxygène, un lieu de rencontres d’un hectare gé-néreusement végétalisé en plein Paris.

une arcHitecture bioclimatique Les grandes surfaces vitrées per-mettront de capter et redistri-buer l’énergie nécessaire. La fa-çade est tramée par son épine dorsale, élément vertical, par ses «haut-plateaux» boisés et ses «branchies» de panneaux pho-tovoltaïques. Détaché du sol, le vaisseau plane au-dessus du Parvis qui, lui, se poursuit à l’in-térieur de la salle des pas per-dus. A travers sa peau, le bâti-ment devient plus sensible aux changements de l’environne-ment et de la lumière.Les systèmes de panneaux pho-tovoltaïques sur les deux façades est et ouest ainsi qu’en toiture, complétés par une ventilation naturelle et par la récupération des eaux de pluie, devraient per-mettre au bâtiment de respec-ter le plan climat de la ville. Le palais de justice devrait dépen-ser deux fois moins d’énergie qu’un édifice de même gabarit. Consommation prévue: environ 70 kWh par m2/an.

le plan climat de parisLa Ville Lumière a pris des me-sures drastiques notamment au niveau architectural et urbanis-tique. Le Plan climat adopté en octobre 2007 veut atteindre 25% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 25% de ré-duction des consommations énergétiques du territoire, 25% de consommation énergé-tique du territoire provenant des énergies renouvelables d’ici à 2020. E

sourcE D’énErgiE nAturELLE En PLEin cœur DE PArisEn février dernier, le Tout-Paris découvrait la maquette du futur palais de justice, dont les travaux devraient débuter pour s’achever en 2017. En primeur, les photos synthèse d’une construction hors du commun.

ACTUELARCHI LA JUsTICE sE MET AU VERT

le futur palais de justice de paris privilégie-ra le verre et les panneaux pho-tovoltaïques en façades pour baisser la consommation d’énergie.

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10 | E FF IC IENCE 21 | ÉTÉ 2012

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ACTUELCORNAUx

permis de construire déposéAprès cinq ans de travaux pré-paratoires, Groupe E a déposé en mai dernier sa demande de per-mis de construire pour la centrale énergétique de Cornaux qui est appelée à produire de l’électri-cité et de la chaleur. Cette centrale qui devrait entrer en fonction en 2018 suffira à subvenir aux besoins de 500 000 personnes. Cette centrale vise à compenser en partie la fermeture des centrales nucléaires. Elle émettra environ 700 000 tonnes de CO

2, soit 1,7%

de la production suisse. Le tout sera entièrement compensé.

ÉCONOMIES

les entreprises peu presséesEntre 2004 et 2011, les Services industriels de Genève ont pro-posé à 215 entreprises de réa-liser gratuitement un audit de leur consommation énergé-tique. Mais moins de la moitié a répondu favorablement à cette proposition. Cette initiative a per-mis d’économiser 29 GWh, soit l’équivalent de la consomma-tion annuelle de 8000 ménages. Un bilan décevant alors que le potentiel global évalué par les Services industriels pour cette opération aurait pu atteindre les 80 GWh.

LE ChIFFRE

C’est le nombre de personnes dans le monde qui dépendent de la «biomasse traditionnelle» et du charbon comme source principale de combustible.

EN bREF

PAR THIERRy VIAL

L e désert du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis accueillera bientôt la copie

de la cité de Rock Hill, une ville de 66 000 habitants de Caroline du Sud, dans le cadre d’un vaste projet de recherche mené par Pe-gasus Global Holdings, une so-

ciété américaine active dans les nouvelles technologies. Coût de l’opération, 1 milliard de dollars pour créer des immeubles neufs et anciens, des commerces sur 15 km2 ainsi que des routes et au-toroutes. Cette nouvelle cité n’ac-cueillera aucun habitant à part des milliers de capteurs et des scientifiques. Ces derniers auront

pour objectif de tester des nouvelles technologies dans des conditions réelles, notamment des infrastructures d’énergies renouvelables sans interférer sur la vie quotidienne, comme la gestion de la circula-tion sans conducteur, des réseaux sans fil, des systèmes intelligents de distribution d’électricité et bien d’autres études. La construction de cette ville créera 3500 emplois dans la région. D’autres projets de ce type existent ailleurs dans le monde comme PlanIT VAlley, près de Porto au Portugal avec 100 millions de capteurs pour tout savoir en temps réel sur les infrastructures (électricité, eau, transports, voirie, etc.) et écono-miser un tiers d’énergie ou en-core la ville de Songdo en Corée du Sud qui dispose également d’un projet similaire. E

UNE FEMME DANs LE VENT

Conseillère nationale du parti vert’libéral, Isabelle Chevalley vient d’être élue à la présidence de Suisse Eole, l’associa-tion suisse pour la promotion de l’énergie éolienne. Elle dresse un rapide tableau des défis qu’elle entend relever.

Pour effectuer des tests à volonté sans déranger personne, des villes inhabitées voient le jour à travers le monde pour faire avancer la recherche.

trois quEstions àisAbELLE chEvALLEy

un MiLLiArD Pour unE viLLE fAntôME

PAR éLODIE MAîTRE-ARNAUD

Quelle est votre ambition en tant que nouvelle présidente de Suisse Eole?Je souhaite parvenir à débloquer les oppositions systématiques pour faire en sorte que l’éolien ne soit pas qu’un potentiel théo-rique, mais puisse être exploité. Ce n’est pas mon genre de céder aux critiques, surtout lorsqu’elles sont si peu fondées. De beaux projets sont en cours, notam-ment dans le Canton de Vaud

qui a adopté tout récemment une nouvelle planification ambitieuse.

Précisément, comment comp-tez-vous rallier ceux qui s’op-posent à l’instal-la tion de parcs d’éoliennes?En commandant des études factuelles et scientifiques là où il y a des

doutes, en matière de santé ou de supposée perte de valeur immo-bilière notamment. Je respecte le fait que l’on critique le caractère inesthétique des éoliennes mais pour le reste, je veux des études sérieuses et fiables.

Qu’attendez-vous des autorités fédérales?Davantage de cohérence. Il est de leur responsabilité politique de trancher entre la loi sur la protec-tion de la nature et du paysage et

la loi sur l’énergie qui sont, au regard de l’installation des éo-

liennes, difficilement conci-liables. Madame Leuthard devra prendre position sur ce point. J’ai d’ores et déjà sollicité un entretien avec elle pour en discuter. E

NoMINATIoN

RECHERCHE

isabelle cHevalleY, nouvelle présidente

de suisse eole.

une réplique de rock Hill au nouveau-mexique sera construite pour l a science.

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ACTUEL

«fAirE AutrEMEntEt MiEux quE LEs chinois»Est-il encore possible de produire du solaire en Suisse? La réponse est clairement oui si l’on en croit les responsables de Swiss Solar Power qui vient d’installer une ligne de production à Yverdon.

PAR SOPHIE KELLENBERGER

A lors que le fabricant de machines pour l’industrie photo-

voltaïque Applied Materials, sis à Cheseaux, vient d’an-noncer sa délocalisation en Asie, et que Meyer Burger à Thoune a déjà supprimé des centaines d’emplois, l’entre-prise Swiss Solar Power ins-talle pour sa part une ligne de production de cellules solaires à yverdon. Com-

ment espère-t-elle résister à la concurrence, sévère, du marché chinois? «En faisant tout autre chose, en allant où les Chinois ne sont pas» explique son directeur Ste-fan Müller. Le produit visé est une façade intelligente translucide, aux couleurs multiples, isolante et pro-ductrice d’électricité; il fait suite aux recherches du pro-fesseur de l’EPFL Michael Graetzel, inventeur de cel-lules photovoltaïques révo-lutionnaires où, sur le prin-

cipe de la photosynthèse, des colorants synthétiques servent à capturer la lumière transformée en énergie.

coût: similaire au solaire cHinois«Si le rendement de ces nouvelles cellules est moindre que celui des pan-neaux ordinaires, leur fonc-tionnement par contre s’étend sur beaucoup plus d’heures chaque jour car il nécessite un moindre en-soleillement», explique

Asef Azam, ingénieur, chef du bureau technique chez Swiss Solar Power. Quant au coût de production, «ac-tuellement, il est encore élevé, mais avec une produc-tion de masse, il sera simi-laire à celui des cellules so-laires fabriquées aujourd’hui par les Chinois», selon Ste-fan Müller. «Et tout cela pour une durabilité parfaite-ment comparable, de 25 ans en moyenne.»

importance du terreau Helvétique«Pour créer une ligne de fa-brication et lui donner une cadence industrielle, nous avons la chance de bénéfi-cier de la proximité des deux écoles d’ingénieurs (SWI et HEIG-VD) avec lesquelles nous travaillons étroitement. Il est important aussi d’être proche de la ressource tech-nologique qu’est l’EPFL», explique l’ingénieur Asef Azam. Avec cette «façade in-telligente», l’entreprise sou-haite positionner son pro-duit sur le marché comme un véritable matériel de construction et pas seule-ment comme un capteur parmi d’autres. «Dès qu’il y aura un savoir-faire pour une production de masse, nous pourrons sortir de Suisse non pour se délocali-ser, mais pour se globaliser en installant d’autres usines à l’étranger: la Turquie, par exemple, est déjà très inté-ressée, explique le directeur Stefan Müller. C’est peut-être la méthode la plus intel-ligente à l’avenir.» Dans son business plan, l’en-treprise a pour objectif de produire 600 000 mètres carrés de façades de verres pour couvrir l’équivalent de 1% de tous les nouveaux bâ-timents en verre de France, d’Allemagne et de Suisse et employer ainsi près de 200 personnes. E

INDUsTRIE FAçADEs soLAIREs sUIssEs RÉVoLUTIoNNAIREs

avec sa technologie de façade translucide productrice d’électricité, swiss solar power compte s’éviter la concurrencechinoise.

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PAR VINCENT MICHOUD

q uinze années de re-cherches ont été né-cessaires pour déve-

lopper un régulateur thermique capable de s’adapter à son envi-ronnement. Prenant en compte

la météo, le comportement des occupants et les caractéris-tiques thermiques du bâtiment, le module, composé de neu-rones artificiels, parvient à affi-ner la puissance de l’installation du chauffage pour un meilleur confort. La société Neurobat,

créée dans le cadre d’un parte-nariat entre l’EPFL et le CSEM à Neuchâtel, lancera le module sur le marché d’ici à fin 2012.

un cHauffage qui vous regardeLe système de contrôle autopro-grammé a pour but de réguler la quantité d’énergie nécessaire à l’alimentation des systèmes de chauffage, ventilation et climati-sation du bâtiment.Tandis que certains régula-teurs classiques ne considèrent que la température extérieure comme valeur de référence pour le chauffage, le nouveau module se nourrit également de sources thermiques non intentionnelles. «En pratique, notre appareil prend tout d’abord en compte l’ensoleillement grâce à un cap-teur solaire. La réaction du loge-ment à son environnement est ensuite mesurée au moyen d’un

ACTUEL

Les recherches menées conjointement par l’EPFL et le Centre suisse d’électronique et de microtechnique ont per-mis de mettre au point un régulateur thermique neuronal artificiel, ce système permet d’économiser jusqu’à 65%.

EN bREF

VITRAGE

record mondial pour egoKiefer!EgoVerre, du numéro un helvé-tique des fenêtres et des portes, est le seul vitrage isolant à hautes performances du monde à avoir passé les tests DIN pour doubles et triples vitrages. Il détient ainsi le record mondial dûment attesté de l’isolation thermique avec une réduction des déperditions de chaleur des fenêtres pouvant at-teindre 75%. De plus, ce vitrage respecte les plus hauts standards en matière d’isolation phonique, de transmission d’énergie so-laire et de protection contre les effractions.

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 13

ACTUELthermomètre placé dans une pièce témoin. Pour finir, un cap-teur de présence permet d’adap-ter automatiquement le chauf-fage en fonction du nombre de personnes se trouvant dans la pièce», explique David Lindelöf, directeur technique de Neuro-bat SA.

intelligence prédictiveUne fois les différentes infor-mations thermiques récoltées, le circuit de neurones artificiels permet au régulateur de tirer des leçons de ses observations et d’anticiper les événements à venir. En somme, plus le sys-tème apprend, plus ses réglages deviennent précis. «Le système de contrôle utilise la technologie adaptative predictive control brevetée par notre société. Cet algorithme, utilisé pour définir les prévisions météorolo-giques et les caractéristiques du bâtiment, s’adapte progressi-vement aux conditions réelles de son environnement» précise M. Lindelöf. Durant une année, le régulateur Neurobat a fait l’objet de nom-breux tests. Les résultats révèlent une économie de chauffage équi-valente à 65% pour une villa indi-viduelle et de 28% pour un bâti-ment de type industriel. Selon M. Lindelöf, «l’écart entre les résul-tats peut s’expliquer en partie par la structure même du bâtiment. Plus il est lourd, c’est-à-dire en pierre ou en béton, moins l’éco-nomie d’énergie est évidente ». Il ajoute également qu’«il faudra plutôt compter avec une écono-mie située entre 25 et 50%». La pertinence de cette innovation a été saluée lors de la dernière

exposition Swissbau à Bâle. Pour son engagement à réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de

serre, l’entreprise Neurobat a ga-gné le Prix suisse de l’environ-nement 2012 remis par la fonda-tion Pro Aqua – Pro Vita. E

EN bREF

SUCCèS

vélostation à la gare de genève Lancée en janvier dernier, la vé-lostation de la gare de Genève et ses 338 places sécurisées était lancée. Avec l’hiver et le froid, les débuts ont été difficiles mais au-jourd’hui, les personnes se sont habituées à payer pour sécuriser leur vélo. Les beaux jours aidant, 60% des places sont désormais utilisées quotidiennement et ce taux devrait continuer à prendre l’ascenseur pendant l’été.

VAUD

trois éoliennes à bottensLe consortium Alpiq-Romande Energie a été choisi par la muni-cipalité de Bottens pour travail-ler sur le projet d’implantation de trois grandes éoliennes sur le ter-ritoire communal. Ce projet ne fait pas partie des neuf retenus par le canton et Skyguide s’y op-pose pour des questions de sécu-rité aérienne mais ces réticences pourraient être levées avec l’ar-rivée de nouveaux radars dès 2015. Une séance d’informa-tion sera organisée avant la mise à l’enquête.

DÉChETS

rio ferme une énorme déchargeAlors que Rio, la capitale du Bré-sil, se préparait à accueillir fin juin le sommet sur le développe-ment durable Rio + 20 avec un cortège de 135 chefs d’Etat et de gouvernement, les autorités de la ville ont prévu le 1er juin de fer-mer définitivement la plus grande déchetterie d’Amérique latine à ciel ouvert.

A partir du troisième trimestre 2012, le régulateur Neurobat NIQ sera disponible chez les différents installateurs électriciens ou chauf-fagistes. Destiné aux propriétaires de maisons individuelles, il faudra compter entre CHF 2000.– et CHF 2500.– pour intégrer le module à un système de chauffage existant.

CHF 2000.– poUR UN CHAUFFAGE INTELLIGENT

«L’écart entre les résultats peut s’expliquer en partie par la struc-ture même du bâtiment. Plus il est lourd (pierre ou béton), moins l’économie d’énergie est évidente» DAVID LINDELÖF, DIRECTEUR TECHNIQUE DE NEURobAT sA

28% d’économie de chauffage en une année pour le csem...

... et 65% d’économie de chauffage pour cette maison individuelle.

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EN bREF

SUBVENTIONS

le programme bâtiment en 2012Au cours du premier trimestre, 4650 demandes de subventions ont fait l’objet d’un versement sur le plan fédéral. Le montant moyen des subventions versées s’élève à 10 515 francs. Durant la même période 257 demandes ont été refusées ou retirées par le requérant. Les deux princi-pales raisons de refus sont la non-conformité aux exigences mini-males du programme ou le dépôt de la demande après le début des travaux.

CATASTROPhE

fukushima plus grave que prévu Les fuites radioactives, juste après la catastrophe de mars 2011 ont été deux fois et demi supérieures aux estimations communiquées à l’époque par les autorités japonaises, vient d’annoncer dans un rapport, l’opérateur de la centrale, Tepco. Les capteurs les plus proches de la centrale ayant été détruits par le tsunami, ces nouveaux calculs ont été effectués à partir des mesures de capteurs plus éloignés et de données collectées par les agences gouvernementales.

SATISFACTION

l’aes salue la stratégie du conseil fédéralL’Association des entreprises élec-triques suisses salue l’orientation générale de la stratégie «Réseaux électriques» du Conseil fédé-ral et ses propositions d’extension des réseaux et d’amélioration des incitations d’investissement. L’AES attend maintenant une concré-tisation rapide des mesures par une mise en œuvre rapide de cette stratégie «Réseaux électriques».

ACTUEL

PAR THIERRy VIAL

c haque année, des mil-lions de tonnes de jeans arrivent en fin de vie.

Forte de ce constat, une entre-prise belge a décidé de mettre au point un processus pour trans-former ces vieux Denim en matériaux isolant. La plupart du temps, les vieux jeans finissaient brûlés. En les convertissant en isolant, l’impact environnemen-tal est fortement réduit. De plus, le coton présente d’excellentes qualités isolantes, tant sur le plan thermique qu’acoustique. En été, le coton retient plus long-

temps la chaleur avant de la lais-ser pénétrer à l’intérieur. Même constat en ce qui concerne les qualités hygroscopiques puisqu’il garde 25% de son poids en vapeur d’eau avant la forma-tion de condensation. Cet iso-lant à base de jeans du nom de Matisse existe en panneaux pour l’isolation des murs, en rou-leaux pour les toits et les sols et même sous la forme de flocons vendus en sac de 12 kg, comme la fibre

de cellulose. Ce produit est un peu plus cher qu’un isolant clas-sique mais ses qualités sont au moins aussi bonnes, comme le confirment les deux avis du Centre scientifique et technique du Bâtiment de Belgique et les agréments techniques euro-péens. D’autre part, la collecte des jeans usagés est réalisée par le Relais, un regroupement d’une vingtaine d’entreprises d’insertion à but socio-écono-mique françaises. E

Genève est le premier à traquer les déperditions thermiques de ses bâtiments à l’échelle cantonale.

Une entreprise belge fabrique depuis deux ans un isolant aussi efficace qu’original puisqu’il est principalement com-posé de jeans recyclés.

LA PrEuvE PAr L’iMAgE

DEs viEux jEAns Pour isoLErsA MAison

PAR SOPHIE KELLENBERGER

«L a consommation énergétique des bâ-timents représente

50% de l’énergie totale utili-sée dans le canton, c’est beau-coup trop» selon Olivier Epelly, directeur du service de l’énergie

de Genève. «Nous devons divi-ser cette consommation par trois, au moins, pour atteindre nos ob-jectifs fixés d’une société à 2000 watts par personne, alors qu’on en est aujourd’hui, en Suisse, à 6000 watts.» Pour ce faire, l’association des communes genevoises et le can-

ton ont réalisé, en 2011, une car-tographie aérienne du territoire cantonal, permettant de mesu-rer le rayonnement thermique des toitures. Selon Oliver Epelly, «une telle cartographie, à l’échelle cantonale, est une première pour la Suisse». Ces données sont des-tinées aux propriétaires qui pour-ront bénéficier des conseils d’ex-perts pour les interpréter et poser un diagnostic énergétique sur leur bâtiment. Ces éco-conseils seront financés, pour une part, par l’Etat. «En plus de l’isolation thermique, il faudrait également substituer des énergies renouve-lables aux énergies fossiles», rap-pelle le directeur du service Oli-vier Epelly. Grâce à cette carte, le propriétaire peut par exemple ob-server aussi le potentiel d’irra-diation solaire de sa toiture pour y poser des panneaux. «D’autres données seront disponibles pro-chainement concernant le poten-tiel géothermique du sous-sol», ajoute encore Olivier Epelly. E

RECHERCHE

TECHNo

analyser le rayonnement des toitures permet d’observer leurs déperditions thermique.

de la même couleur bleue que les vieux jeans qui le composent, cet isolant est très efficace.

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«LA CROISSANCE EST UN DOGME

QU’IL FAUT REMETTRE EN QUESTION»

INTERVIEW bENoÎT FRUND

Plus jeune vice-recteur jamais nommé au sein de l’Université de Lausanne, Benoît Frund, 39 ans, rivalise d’ambition pour mettre la durabilité au cœur

des préoccupations de l’institution. A la tête depuis septembre 2011 d’un nouveau dicastère intitulé «Durabilité et Campus», une première dans le monde

universitaire suisse, il est bien décidé à faire bouger les choses sur ce qui est déjà l’un des éco-campus les plus exemplaires d’Europe. Rencontre.

PAR VIVIANE SCARAMIGLIA

PHOTOS: VANINA MOREILLON

A l’UNIL, Benoît Frund développe une politique de durabilité qui s’éloigne

résolument de la politique alibi dite de «Greenwashing». Pour ce géographe de formation, elle consiste à remettre en question nos modes de vie. La qualité plutôt que la quantité, c’est son credo. En poste à l’UNIL dès 2004, d’abord adjoint du directeur adminis-tratif chargé de réorganiser les services d’entretien, puis directeur d’Unibat en 2006, Benoît Frund bataillait déjà pour économiser plus d’énergie et trier les déchets. Il encourage la mobilité douce, développe les vélos en libre-service, met sur pied le label de sensibilisation et d’actions écologiques Campus Plus et participe à la création d’un Agenda 21 axé sur une durabilité forte au sein de l’institution. Leader, mais emballé par le management participatif, l’homme qui déborde de projets pour faire évoluer le campus vers un meilleur avenir humain et environnemental a pris la tête d’un

dicastère à sa mesure: «Durabilité et Campus». Le point sur ses objectifs.

E21 Nommé vice-recteur en septembre dernier, vous n’avez cessé de grimper les échelons depuis 2004. Le résultat d’un plan de carrière?bF Non, du tout. Mon parcours est plu-tôt caractérisé par une attitude d’ouver-ture aux hasards. Je vois cela comme une vis sans fin ou un tire-bouchon. Sur le pas de vis, les choses s’enchaînent, retournent sur elles-mêmes, évoluent. J’avais d’abord pensé à devenir journa-liste, je suis devenu géographe. Mon intérêt pour les questions environne-mentales s’est éveillé à ce moment-là. Il s’est vraiment affirmé quand je suis revenu à l’UNIL en 2004. Entre deux, j’ai œuvré dans une PME vaudoise spé-cialisée dans la géo-informatique et dans l’aide au développement. Cette petite société que j’ai dirigée durant deux ans m’a permis d’apprendre beaucoup. Aujourd’hui, l’université lausannoise s’attaque de front à la problématique en plaçant la durabilité au cœur de ses préoccupations. C’est une politique

bIo EXpREss

1972 Naissance à Vevey (VD). Originaire de Courchapoix (JU).

1994 Rejoint le comité d’organisation du Cully Jazz Festival qu’il préside depuis fin 2002.

1999 Quitte l’UNIL après des études de géographe et entre dans une pME veveysanne active dans la géo-informa-tique et l’aide au développement.

2002 prend la direction de la pME durant deux ans.

2004 Retour à l’UNIL, nommé adjoint du directeur administratif.

2006 Directeur du service Unibat, il lance une démarche environnemen-tale et participe à la formulation de l’Agenda 21 dédié à la durabilité.

2011 Rejoint la direction de l’UNIL, en qualité de vice-recteur en charge du dicastère «Durabilité et Campus».

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a 39 ans, benoît frundmet la durabilité au cœur de l’université de lausanne.

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biosphère par une meilleure prise en compte des limites des ressources natu-relles dans notre façon de consommer.

E21 Vous êtes donc un partisan de la décroissance?bF Je suis en tout cas partisan d’une cri-tique sévère de la croissance à tout prix. La croissance économique est un dogme, mais lui opposer un autre dogme qui serait la décroissance n’a aucun intérêt. Il n’empêche, essayer de concevoir une prospérité sans croissance, cela passe par une remise en question fondamentale de nos modes de vie. Si l’université ne s’y emploie pas, qui va le faire?

E21 Qu’en est-il au niveau de l’enseigne-ment et de la recherche? bF Il existe déjà beaucoup de choses, comme un séminaire sur l’environne-ment ouvert aux étudiants de toutes les facultés, mais notre intention est d’encourager la construction d’un savoir sur la durabilité à l’UNIL dans le plus grand nombre de champs disciplinaires possible. En clair, la direction va favori-ser l’émergence de projets de recherche et de programmes d’enseignement dans le domaine, non seulement sur les bancs des géosciences, mais aussi en droit, en biologie, en économie ou en philosophie, par exemple.

E21 Et la culture de base dans la commu-nauté universitaire?bF L’idée est de permettre aux gens de se poser des questions plus larges sur le changement climatique que, simple-ment: «Où mettre mes déchets?» La sensibilisation est nécessaire, mais si on s’arrête là, on n’a pas d’impact. Tous ces aspects devront pouvoir être abordés sous forme de modules d’enseigne-ment à option, d’ateliers, de cycles de conférences.

E21 L’UNIL, un carrefour public sur la durabilité?bF Nous souhaitons contribuer à l’émergence de modes de vie qui res-pectent les limites écologiques. Pour cela, le campus peut servir de labora-toire vivant. Nous voulons expérimenter de nouvelles formes d’organisation plus durables. Nous voulons faire de l’UNIL le lieu où l’on réfléchit à ces enjeux, en partenariat avec des entités privées et publiques.

INTERVIEW bENoÎT FRUND

LE CAMPUSqui va plus loin qu’une simple bonne conscience verte.

E21 Comment s’est-elle imposée ?bF Il s’agit de l’aboutissement de tout un processus. La réorganisation des services d’entretien a porté logique-ment à la création d’Unibat basé sur les premiers éléments de l’Agenda 21 de l’UNIL: une vraie stratégie globale, élaborée grâce à un processus partici-patif, qui vise à optimiser l’ensemble des mesures environnementales entre-prises par l’institution depuis les années soixante. L’Agenda 21 est lui-même le résultat indirect d’un travail d’étudiants en formation continue qui ont fourni une évaluation des démarches vertes menées ces dernières années sur le campus. Leur rapport a entraîné d’une part le lancement du label Campus Plus, à l’automne 2009. Il a aussi suscité une ample réflexion sur le développement d’une dynamique de durabilité forte, touchant à la gestion du campus, mais aussi aux missions de base de l’insti-tution: l’enseignement et la recherche. Pour en arriver là, on s’est posé la question: «Le corps du campus va bien, mais l’esprit est-il sain?»

E21 Pourquoi parlez-vous de durabilité et non de développement durable?bF Le développement durable, tel que défini par le deuxième Sommet de la Terre à Rio en 1992, repose sur l’idée qu’il est possible de découpler la crois-sance économique de la croissance des flux de matière et d’énergie. Or, vingt ans après, force est de constater que ce découplage ne fonctionne pas, à cause de ce qu’on appelle l’effet rebond: chaque fois qu’on améliore l’efficience énergétique par unité de richesse pro-duite, on mange le bénéfice en produi-sant beaucoup plus. Inutile de fabri-quer des véhicules moins gourmands en énergie si c’est pour faire plus de kilomètres! Nous ne pouvons pas nous contenter d’espérer que les sciences et les technologies trouvent de nouvelles solutions, de nouvelles sources d’éner-gie. Il est évident qu’elles ne pourront pas répondre seules à ce défi. «Déve-loppement durable» est devenu un oxymore, nous utilisons donc le terme de durabilité pour désigner la nécessité de maintenir une certaine prospérité, tout en réduisant les impacts sur la

CAMpUs pLUs

sous le label Campus plus sont placés d’importants projets de l’UNIL dans le domaine des infras-tructures et de la durabilité pour rendre le campus plus vert et plus respectueux de l’environnement.

RECYCLAGE

L’UNIL recycle plus de 55% des différents matériaux triés sur son site (680 tonnes/an). Les déchets de nourriture sont par exemple confiés à une ferme qui les trans-forme en biogaz pour 80 foyers.

bâTIMENT GÉopoLIs

Cet immeuble respecte la norme Minergie Eco qui tient compte du bilan énergétique depuis le démar-rage de la construction jusqu’à la destruction éventuelle. Exemplaire, il sera inauguré en septembre 2012.

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bâtiment respecte la norme Minergie Eco qui oblige à réduire au minimum l’énergie déployée pour le construire et l’exploiter. Une grande partie des bétons de l’ancienne l’usine Leu sur laquelle il est édifié ont été recyclés dans les fondations. Comme sur les bâtiments existants, Unithèque et Biophore, la toiture végétalisée sert d’isolant et absorbe les eaux pluviales, ce qui limite le phénomène d’érosion. Le bâtiment jouit d’un grand apport de lumière natu-relle, les sols sont en bois. Chauffage et eau chaude sont garantis par pompe à chaleur branchée sur l’eau du lac et un chauffage à pellets.

E21 Qu’en est-il de la gestion énergé-tique des anciens bâtiments?bF En termes d’isolation, d’énergie thermique et électrique, tous les bâtiments construits depuis les années septante devront à terme être mis aux normes. Un plan directeur des énergies, en cours d’élaboration, déterminera le programme des rénovations. Déployer un parc photovoltaïque sur les toitures des bâtiments entre dans ces perspec-tives, il s’agit donc aussi d’étudier la faisabilité technique.

E21 A quand un premier bilan de votre programme?bF Je viens d’engager une collaboratrice qui tiendra le tableau de bord de l’évolution des projets, laissons-lui le temps d’arriver. E

E21 Sur ce campus déjà exemplaire et qui fait figure de pionnier par rapport aux objectifs de l’Etat de Vaud, quelles sont les mesures proposées?bF Dans ses objectifs de dévelop-pement durable fixés pour 2020, le Conseil d’Etat du canton de Vaud entend, par exemple, que toutes les collectivités atteignent le taux de 60% de déchets triés. L’UNIL en était à 56% en 2011 et nous atteindrons le but bien avant le délai donné. Les collaborateurs d’Unibat sont enthousiastes. Les jardi-niers ont réussi à éliminer la quasi-totalité des déchets à incinérer. De nom-breuses mesures de gestion ont déjà été prises avec succès depuis plus de vingt ans, il s’agit maintenant de diminuer certains flux à la source. Nous avons encore beaucoup de travail, notamment dans le domaine des achats, de l’alimen-tation, de la mobilité.

E21 Quelles sont les mesures récentes sur le campus en matière d’efficience énergétique?bF Rappelons que, depuis les années huitante, le refroidissement du cam-pus est produit grâce à l’eau du lac, ce qui permet d’épargner chaque année, par rapport à un système électrique classique, environ 600 tonnes de CO

2.

L’électricité nécessaire au bon fonction-nement du campus correspond à 20 millions de kWh par an. Depuis 2009, l’UNIL s’approvisionne en éco-énergies Vivonatur auprès de Romande Energie avec le label Naturemade Star. Parmi les nombreuses mesures liées à la récente démarche de Campus Plus: les grands locaux sont équipés de système de régulation de débit d’air et de sondes CO

2. Ces réglages ont permis d’utiliser

au mieux les installations existantes et d’économiser considérablement la consommation d’énergie électrique.

E21 Et le nouveau bâtiment Géopolis qui accueillera à l’automne les Facultés des géosciences et des sciences sociales et politiques?bF Volume simple et compact afin d’optimiser le rendement d’énergie, le

LE CAMPUS«Inutile de fabriquer des véhicules moins gourmands en énergie si c’est pour faire plus de kilomètres!» bENoÎT FRUND

ToNDEUsE NATURELLE

Grâce à ses moutons, l’UNIL bénéficie d’une véritable tondeuse écologique. Ces bêtes aussi utiles qu’appréciées par les utilisateurs du campus passent d’un champ à l’autre pour se nourrir.

ÉNERGIE

Tout le refroidissement du campus est produit grâce à l’eau du lac, tout proche, ce qui permet d’éco-nomiser 600 tonnes de Co2 par an par rapport à un système classique à l’électricité.

MobILITÉ

Dès 2009, l’UNIL a pro-posé les premiers vélos en libre-service de suisse. 70% des usagers viennent au campus en transports publics.

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SIx ExEMPLES à SUIVRE EN MATIèRE D’EFFICIENCEAujourd’hui, les efforts pour améliorer l’effi-cience énergétique sont présents dans toutes les communes. Petit tour d’horizon de bonnes initiatives dans les six cantons romands.PAR MARy-LUCE BOAND COLOMBINI, SyLVIE ULMANN ET THIERRy VIAL

L a commune de Semsales abrite 1300 habitants et

bénéficie de 650 hectares de forêts et en fait bon usage. Ainsi, le nouveau bâtiment scolaire labellisé Miner-gie, réalisé par les architectes Tardin&Pittet, est habillé de façades bardées et d’une installation compacte à bois déchiqueté, approvisionnée par camion-benne. L’école profite d’une autonomie suffisante, calculée par rapport à la consommation annuelle estimée et aux périodes de grands froids. La chaufferie devrait fonctionner 2300 h par an à pleine puissance. Ainsi, 2300 x 100 kW tota-lisent 230 000 kWh/an soit 250 à 300 m3 annuels de bois déchi-queté sec (25% proviennent de la teneur en eau). Un silo enterré à côté de la chaufferie stocke 100 m3 de bois livré par benne de 20 à 30 m3 à la fois. Une trappe carrossable facilite les livraisons et un passage des véhicules au-

dessus. Un second silo attenant pourrait voir le jour si d’autresbâtiments souhaitent se raccor-der. Pour l’eau chaude sanitaire, 8 m2 de capteurs plans vitrés, couplés à un boiler de 500 litres, devraient permettre de fournir 60% des besoins lorsque le soleil ne suffit pas. Un monobloc de ventilation contrôlée récupère l’air sortant et l’humidité avant de les renvoyer. Une seconde centrale de chauffe de 300 kWh fournit les bâtiments administra-tifs et deux immeubles. «Ces systèmes valorisent parfaitement la matière première de notre secteur, tout en faisant prospérer notre équipe forestière et cer-tains agriculteurs locaux», précise le syndic de Semsales Pascal Grivet.Pour l’avenir, l’installation de panneaux photovoltaïques sur le bâtiment de l’administration communale est à l’étude.

www.semsales.chwww.tp-arch.ch

La commune de Semsales s’est pour-vue de deux centrales de chauffage à distance et a lancé un projet d’installa-tions de panneaux photovoltaïques. Petit tour d‘horizon.

FRIboURGValeurs intrinsèques

INITIATIVEs CoMMUNEs RoMANDEs

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FoNTENAIsLAbEL CITÉ DE L’ÉNERGIE

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L a commune de Fontenais qui compte 1250 habitants

pour 1000 ha est raccordée au plus grand réseau de chauf-fage à distance énergie-bois de Suisse, le Thermoréseau de Porrentruy. Pour cela elle a notamment participé au capital-actions pour un montant de CHF 400000.–. Tous les bâ-timents communaux et parois-siaux sont raccordés, ainsi que les privés situés le long du par-cours des conduites. La part d’énergie thermique couverte par Thermoréseau sur le ter-ritoire communal se monte à 8,6%, soit plus de 1000 MWh. Fontenais subventionne en outre les particuliers ou les en-treprises qui recourent aux énergies renouvelables (bois, solaire thermique, photovol-taïque). C’est la seule commune jurassienne qui subventionne les installations en complément des subventions cantonales. En 2008, la commune rece-vait CHF 5000.– pour atteindre

CHF 24 000.– en 2011. «Notre objectif serait d’atteindre 1 m2 de panneaux solaires par habi-tant d’ici à 2020, affirmant clairement notre volonté et notre souci de développement durable», précise le syndic de Fontenais, yves Daucourt.A ce jour, la part solaire repré-sente 0,33 m2/habitant. Fonte-nais a également créé un poste de déléguée à l’Energie en partenariat avec Porrentruy et Delémont.

cité de l’énergieFontenais est la plus petite commune du Jura labellisée Cité de l’énergie (programme SuisseEnergie) en 2009, en plus de deux chefs-lieux de district. Elle atteste ainsi qu’elle mène activement une poli-tique énergétique durable en matière d’énergie, de trafic et d’environnement.

www.fontenais.chwww.citedelenergie.ch

JURApetite commune récompensée

Subventionnée pour son engagement au niveau de l’efficience énergétique, Fontenais est aussi la plus petite commune jurassienne à avoir reçu le label Cité de l‘énergie en 2009.

L a Ville de Neuchâtel, enga-gée sur le terrain de la So-

ciété à 2000 watts, était pion-nière du label Cité de l’énergie. Hautement distinguée par le European Energy Award Gold, elle poursuit vaillammant sa quête de réduction des émis-sions de CO

2 de 20% d’ici

à 2020 à travers la Conven-tion européenne des Maires, le quartier Maladière-Gare-Mail en témoigne. Elle participe aussi au projet Interreg «Rêve d’avenir» via la plateforme mo-bilisatrice www.3x20.org. Ces économies touchent les trois secteurs que sont le chauffage, l’électricité et la mobilité. Une étude approfondie sur le po-tentiel solaire des toits des bâti-ments de la commune avait été annoncée dans le premier nu-méro d’Efficience 21 en 2011.

30% par le pHotovoltaïqueLe délégué à l’Energie Chris-tian Trachsel affirme qu’il est possible de couvrir 30% de la

consommation électrique à l’aide de panneaux photovol-taïques. En outre, la ville pro-pose d’octroyer aux proprié-taires privés des subventions de l’ordre de CHF 1500.– par kW. «Cela représente environ 15% de l’investissement d’une ins-tallation de ce type. Nous nous engageons également à sou-tenir les privés qui produiront 1 kW minimum d’électricité à l’aide de ces panneaux d’en-viron 10 m2, jusqu’à concur-rence de 20 kW pour 200 m2 de capteurs. Nous débloquons pour ce faire un demi-million pour 3300 m2 de capteurs pro-duisant jusqu’à 330 kW, soit l’électricité annuelle solaire de 350 000 kWh pour 120 mé-nages. De plus, 3 millions de francs représentés en volume de travail supplémentaire ser-viront les PME régionales», dé-taille Alain Ribaux, président de la commune de Neuchâtel.

http://sitn.ne.ch/energie

NEUCHâTELUn modèle exemplaire

Première Cité de l’énergie de Suisse romande, Neuchâtel est labellisée en 1995. Aujourd’hui, elle offre des subven-tions aux particuliers pour des capteurs photovoltaïques en toiture.

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A vec ses 880 habitants, la commune d’Essertines-

sur-yverdon s’est dotée d’un Agenda 21 au début des années 2000. Philippe Dind, syndic depuis 2006, a favorisé l’émer-gence d’idées par les habitants par le biais de petits groupes de réflexion. Le tout chapeauté par un urbaniste. Résultat, fin 2003, Municipalité et Conseil communal ont adop-té et signé une Charte du déve-loppement durable où «les col-lectivités publiques et toutes les instances communales» s’en-gageaient à «respecter les prin-cipes du développement du-rable et inciter les individus, les entreprises, les organisations locales et régionales à des ac-tions dans ce sens».Sur le terrain, ces intentions se concrétisent par la renatu-ration d’un cours d’eau ou la création d’un Ecobonus visant à promouvoir les constructions durables. Pour l’installation d’un chauffe-eau solaire, par exemple, la commune ajoute CHF 1200.– aux 1800.– de subvention cantonale.

«Financer un chauffage propre, c’est bien, mais n’oublions pas que les énergies renouve-lables, comme le bois, ne sont pas inépuisables», relève le syndic, pour qui la baisse de la consommation constitue le nerf de la guerre. Pour montrer l’exemple, la Mu-nicipalité a opté pour une cen-trale de chauffage à distance alimentée par du bois local. Elle approvisionne quatre bâtiments communaux et une maison pri-vée. L’enveloppe de la grande salle a été isolée, du triple vi-trage équipe les fenêtres de l’ancien collège et celles du bâ-timent communal devraient être changées d’ici à 2015. La société à 2000 watts reste l’objectif car les utopies d’au-jourd’hui sont souvent les réali-tés de demain. Nous visons une réduction de notre consom-mation énergétique de 15% en 2020 par rapport à 2005, et de 30% d’ici à 2035. C’est néces-saire si l’on veut renoncer au nucléaire d’ici à 2050 et réduire notre consommation d’éner-gies fossiles.»

poLITIQUE CoMMUNEs RoMANDEs

Fin 2010, Champéry et ses 1260 habitants ont rejoint

quatre autres communes va-laisannes dans le Plan intégré transfrontalier intitulé «Mont-Blanc villages durables». Son but: économiser l’énergie, en tirer un maximum de sources renouvelables de façon à dimi-nuer les émissions de gaz à ef-fet de serre.Dans cette perspective, un ca-dastre énergétique a été réali-sé. «Toutes les sources de cha-leur et d’énergie sur le territoire communal ont été recensées. Isolation, chauffage et pertes thermiques ont été contrô-lés sur tous les bâtiments. Connaître précisément nos dé-penses énergétiques nous per-met de trouver comment les diminuer», explique Luc Fel-lay, président de la commune. L’installation la plus énergi-vore est le centre sportif: «Entre les piscines et la production de glace, nous allons devoir régler le problème des échanges de chaleur. Nous avons du pain sur la planche!» Au chapitre des réalisations, après l’usine élec-

VALAIsChampéry, station verte

VAUDEssertines-sur-Yverdon montre l’exemple

trique installée depuis le début du XXe siècle au Grand Paradis, une deuxième ressource élec-trique de turbinage est à l’étude sur la Haute Vièze. Côté solaire, le cadastre permet d’évaluer la faisabilité des installations. Des études sont aussi en cours dans le domaine de la géothermie et des éoliennes. Pour ces der-nières, pas question de poser des modèles géants, car le col de Cou est une véritable autoroute pour les oiseaux migrateurs. «Nous allons probablement op-ter pour des mini-éoliennes qui ne les perturberont pas.»Beaucoup de travaux en pers-pective mais pour Luc Fellay, ils sont indispensables: «Nous vendons notre station en trois mots: sport, charme et authen-ticité. Les touristes apprécient la typicité du village et son envi-ronnement. C’est pourquoi il est très important pour nous de les préserver et pour cela, nous jouons la carte du dévelop-pement durable car nous réflé-chissions toujours sur le long terme pour notre commune», conclut-il.

La station de Champéry blottie au pied des Dents-du-Midi s’est lancée à fond dans les énergies renouvelables.

Pour inciter ses habitants à vivre plus vert, cette commune s’est dotée d’un Agenda 21 et promeut la durabilité.

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puBLICITÉ

E n 2010, la Ville de Genève a décidé de changer les éclai-

rages à incandescence qui bor-daient le rivage de la rade sur plus de 2 km pour les rempla-cer par des ampoules à basse consommation. Les services de l’énergie et de l’aménagement urbain et de la mobilité ont dé-veloppé une lampe led, light-emitting diode révolutionnaire qui permet d’économiser 90% d’énergie tout en conservant l’as-pect centenaire du cordon. Cette nouveauté a d’ailleurs été primée au Salon des inventions de Genève en 2011 et a décroché le Watt d’Or 2012 de l’Office fédéral de l’énergie.Le remplacement des 4200 am-poules de la rade s’inscrit dans la stratégie «éclairer mieux, consommer moins» de la com-mune. L’objectif est de moderni-

ser l’éclairage public dans tous les quartiers afin d’offrir un meilleur confort visuel et une sécurité accrue pour la popula-tion, tout en réalisant des éco-nomies d’énergie. Ainsi cette stratégie a permis de réduire la facture de consommation d’électricité de la collectivité genevois de près de 400 000 francs par an, tout en économi-sant annuellement l’équivalent de 400 tonnes de CO

2.

L’éclairage public de Ge-nève compte 23 664 lampes. En 2011, cela a représenté 6 800 000 kWh, soit 16% des consommations d’électricité de la Ville et l’équivalent de la consommation de 742 mé-nages de quatre personnes. D’ici à 2050, Genève alimen-tera 100% de ses infrastruc-tures en énergie renouvelable.

GENÈVEEclairages publics moins gourmands

La Ville de Genève a remplacé 4200 am-poules du cordon de la rade. Résultat, 90% de réduction de consommation électrique.

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quand 300 000 personnes se réunissent pour fouler le sol de paléo pendant le festival, le défi écologique est de taille.

DANS LES COULISSES DE PALÉOChaque année, une petite ville s’installe sur la plaine de l’Asse, au-dessus de Nyon. Comment y gère-t-on les déchets et les dépenses d’énergie peuvent-elles être envisagées en termes d’efficience? Nous avons fait le tour de la question avec un spécialiste.

ÉCo pALÉo

PAR SyLVIE ULMANN

P lus de 200 tonnes de déchets, 240 000 kW, 300 000 personnes, 8000 campeurs et un terrain

de 80 hectares à rendre propre dans les trois semaines après la fin de Pa-léo – une seule pour celui du camping. Un vrai défi que relèvent chaque année 300 bénévoles pendant et après le fes-tival. Dans l’équipe des permanents de la manifestation nyonnaise, Christophe Cucheval est responsable de la coordination des nettoyages. Le dé-veloppement durable, nous explique-t-il, l’équipe de Paléo en fait comme Mon-sieur Jourdain faisait de la prose: sans y penser. «Ce concept a toujours fait par-tie de la philosophie de Paléo, même si au début nous faisions attention à la consommation pour des questions de budget», résume-t-il. Bénévoles et per-manents ont donc pour habitude de cor-riger les petites aberrations dans l’im- ©

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ment a été créée, réunissant des experts en la matière. Et, en 2005, un audit a été réalisé histoire de repérer les postes où il était possible d’améliorer les choses. De-puis, Romande Energie, partenaire à l’in-novation du Festival, effectue un bilan annuel qui permet un suivi et un repé-rage des postes les plus énergivores. Un bilan carbone a également été réalisé en 2010. «Notre gros problème est de faire baisser la consommation énergétique alors que la demande en puissance augmente», résume-t-il.

les transportsLe point le plus impactant reste les trans-ports. «Les déplacements des collabora-teurs et des festivaliers représentent 30% de l’impact total de la manifestation», re-lève Christophe Cucheval. Pour résoudre ce problème, la fréquence des trains et bus entre Lausanne et Genève a été aug-mentée. «Nous cherchons par ailleurs à développer encore davantage ce réseau.

L’an dernier, une rame supplémentaire a été ajoutée au train qui relie la gare de Nyon à l’Asse», précise le responsable des nettoyages. Et ça marche: si en 2005, 27% des festivaliers empruntaient les transports publics pour se rendre à Pa-léo, ils étaient 50% à le faire en 2011. Pour 2012, une amélioration pourrait bien passer par le développement du covoiturage.

la nourriture«On sait que la viande a un impact très important sur l’environnement. La can-tine des permanents de Paléo va propo-ser plus de produits locaux au menu. En 2011, un stagiaire a analysé la prove-nance des produits. Il est ressorti de cette petite étude qu’un maximum de stands jouent le jeu, proposant du local, du bio et du végétarien. Mais ils ne commu-niquent pas forcément sur cet aspect de leur offre qui, du coup, passe un peu ina-perçu. Nous réfléchissons à une façon de

les organi-sateurs mul-tiplient les initiatives pour réduire l’empreinte énergétique chaque an-née.

médiat, sans en référer à un responsable du développement durable. Il souligne que «tout le monde a intégré cette phi-losophie. La réflexion se fait petit à petit, au quotidien, à mesure que nous nous trouvons face à un problème.»Tout de même, depuis une dizaine d’an-nées, une commission sur l’environne-

Durée: 6 jours de concerts (du mardi 17 juillet au dimanche 22 juillet). Camping ouvert du lundi 16 au lundi 23 juillet.Nombre de mètres carrés: Festival, camping et parking: 80 hectaresNombre de visiteurs: 300 000 sur la semaine, et 50 000 par soir, en comptant en vrac bénévoles, artistes et public.Quantité de déchets: 260 tonnes de déchetsNombre de bénévoles: 4400 bénévoles

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les mettre en avant – faut-il créer un la-bel? Un quartier?» A suivre...

les décHetsLa quantité de déchets produite pen-dant le festival se montait à 280 tonnes en 2000. Elle est passée à 230 tonnes en 2010. «La baisse est continue. Un seul point noir, 2011, où nous sommes re-montés à 260 tonnes», relève Christophe Cucheval. Pour lui, cette augmentation est due à une météo maussade. En effet beaucoup de déchets issus du nettoyage des routes, composés principalement de boue, ont été comptabilisés dans le ton-nage global.Cinquante pour cent des déchets, y com-pris ceux de la construction et du ba-layage, sont triés. Sur le site, côté pu-blic, le PET, l’alu et, depuis 2011, le verre sont récupérés, même si peu de stands vendent des bouteilles de vin et de champagne. Côté stands, on récolte les mêmes, plus le carton, les huiles, le métal, le bois, la ferraille et les restes de nourriture, qui sont envoyés dans une usine de méthanisation qui les trans-forme en biogaz. Des déchèteries ont été installées dans les zones arrière et des équipes tournent pour surveiller que tout se passe au mieux. «Nous nous efforçons de répondre aux demandes, si l’on nous demande d’organiser la récupération de

déchets particuliers, nous regardons si c’est possible. Un vendeur de cornichons nous a par exemple demandé de recycler du vinaigre, mais nous y avons renoncé, car c’était trop lourd à organiser pour une seule personne.»Bref, tout ce qui est recyclable ou utili-sable est récupéré: «Nous avons même un collègue qui collecte les roues de vélo», sourit Christophe Cucheval.Les mêmes efforts sont consentis dans le domaine des boissons. Six fontaines à eau sont réparties sur l’ensemble du ter-rain. Sur le site, la bière est vendue à la pression. Verres à vin et à champagne ont été supprimés et remplacés par du plastique. Depuis 2008, ces gobelets sont consignés pour 2 francs. Tous les bars les récupèrent.

l’énergieLes plus gros consommateurs d’électri-cité ne sont pas les scènes, comme l’on pourrait s’y attendre, mais les stands, avec la production de chaud (39%) et de froid (20%). «Ce sont des privés qui s’en occupent et ce n’est donc pas facile de les inciter à réduire leur consommation. Nous les encourageons à utiliser des ap-pareils les moins énergivores possible. Nous avons aussi constaté que laisser tourner les frigos alors que leur porte était sans cesse ouverte était inutile.

Nous sommes arrivés à cette conclusion en plaçant un thermomètre dans une bouteille et en observant ce qui se pas-sait au niveau de la température. Nous avons décidé de les éteindre dès l’ou-verture des portes et de les faire fonc-tionner uniquement la nuit.» L’éclai-rage du site a été entièrement revu en quatre ans et nous sommes passés aux led. Nous avons également constaté que pour éteindre les stands, il fallait tirer la prise. Personne ne le faisait. Nous avons donc résolu ce problème en installant des interrupteurs.Depuis six ans, le festival s’approvi-sionne en éco-énergies Vivonatur auprès de Romande Energie avec le label Natu-remade Star. De plus, Paléo est toujours à l’affût de nouveaux projets permettant de développer les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Par exemple un concept de tentes équipées de pan-neaux solaires a été étudié. Le personnel permanent contribue également aux éco-nomies d’énergie: le toit du bâtiment qui abrite leurs bureaux et leur cafétéria est couvert de panneaux thermiques.

les sanitairesLes sanitaires d’une ville itinérante comme Paléo représentent un défi ma-jeur. «Nous avons fait un essai avec des WC secs, mais ce n’était pas concluant. Par ailleurs, nous avons la chance d’être voisins de la STEP, ce qui nous évite de recourir à des toilettes chimiques. Nous éteignons les urinoirs dès la fin des concerts et réglons au minimum le débit des chasses d’eau. En 2000, nous avons utilisé 13 000 m3 d’eau, en 2011, 8000. Un effort a aussi été fait dans les zones arrière en installant des zones de lavage communes pour dix stands. Nous avons remarqué que les gens surveillent davan-tage leur consommation d’eau lorsqu’ils ne sont pas seuls!»

les constructionsToutes les structures type zones arrière des stands ou cabanons pour les collabo-rateurs sont en bois. Ce matériau est réu-tilisé d’une année sur l’autre et est stocké dans une cantine en contrebas des lo-caux permanents du festival. «Cela im-plique de faire un montage très propre et méticuleux», précise Christophe Cuche-val. Pareil pour les planchers, qui sont réutilisés au maximum. Là aussi, les ma-tériaux non récupérables sont recyclés. E

dans tous les domaines, une réflexion est menée systéma-tiquement pour trouver la solution la plus écologique.

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Quel plaisir et quelle sensation de bien-être que celle de rentrer dans une maison fraîche après une journée de canicule. Mais comment éviter d’atomiser sa facture d’électricité avec un air conditionné? Entre trucs, bon sens et produits high-tech, Efficience 21 répond.

fet, il faut à tout prix empêcher le soleil de ta-per directement dans les fenêtres et, si pos-sible, sur les façades, parce qu’une fois que les murs d’une maison sont chauds et quel que soit le degré d’isolation, refroidir leur pren-dra du temps.

la main de l’HommePlus une maison a des murs épais et est construite dans des matériaux lourds tels que des briques pleines ou des pierres, plus elle amortit le froid ou la chaleur. Si la mai-son n’est pas construite dans ces matériaux, il est peut-être temps de revoir l’isolation des façades. Les professionnels recommandent une installation extérieure qui réduit les ponts thermiques été comme hiver. Que ce soit pour les murs de la maison ou pour les volets, des couleurs claires qui réflé-

chissent la lumière sont préconisées. «Ce qui influence également beaucoup la température dans une maison, c’est la taille, la quantité et la qualité des fenêtres», explique Stéfane Ca-roni, sous-directeur de Glas Trösch SA, entre-prise de fabrication de verres isolants, à Bulle. Et si le temps est venu de changer de fe-nêtres, des progrès spectaculaires ont été réa-lisés dans leur fabrication. Avant de décider de la qualité du vitrage à installer, il faut te-nir compte du facteur solaire g. La valeur g indique la capacité du vitrage à laisser entrer le rayonnement solaire. «Cette valeur se me-sure en pourcentage, en sachant que 100% correspond à l’absence de verre. Ainsi, plus le coefficient est bas, plus le verre retiendra la chaleur. La valeur U est l’autre facteur déter-minant pour faire un choix. Il s’agit de la dé-perdition de chaleur», résume Stéfane Caroni.«Par exemple sous le label Minergie, on cherche une valeur g haute afin de profiter de l’ensoleillement l’hiver et une valeur U basse pour l’empêcher de ressortir.» Le sous-direc-teur ajoute: «Le problème du verre est de le rendre adaptable aux quatre saisons. Une va-leur g basse sera profitable en été, mais en re-vanche l’hiver on ne bénéficiera pas de toute la chaleur extérieure.»

PAR LUDMILA GLISOVIC

A la construction de sa maison, on étu-diera avec l’architecte des paramètres tels que la trajectoire du soleil et la to-

pographie de son terrain, pour choisir la meil-leure orientation ainsi que la disposition des ouvertures pour en profiter au maximum de manière efficiente. Il faudra décider des équi-pements extérieurs de la future habitation: vo-lets, stores, etc. Parce que la méthode la moins compliquée pour garder son logis au frais est tout simplement de commencer par empê-cher la chaleur de rentrer. Si la maison est déjà là, avec ses petits dé-fauts et tout son charme, quelques aménage-ments peuvent déjà éviter de faire monter la fièvre dans le logis. L’un d’entre eux se cache derrière le mot magique d’«ombrage». En ef-

EN ÉTÉ AUSSI L’EFFICIENCE

A DU SENS

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DossIER L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE EN ÉTÉ!

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«Il faut savoir qu’aucun verre ne peut proté-ger totalement du soleil, en tout cas pas en gardant un véritable confort. Car si le pour-centage du facteur solaire g est bas, revers de la médaille, la transmission lumineuse le sera aussi. A cause de l’inconfort visuel que cela peut provoquer, on évite donc de mettre ce genre de verre dans une maison. En façade, on installe plutôt des vitres ayant une valeur g standard, voire haute, surtout dans notre pays où la mauvaise saison dure plus longtemps que la bonne. Quoi qu’il en soit, nous inter-venons différemment sur les verres en fonc-tion de leurs tailles. Ainsi, afin de garder un maximum de luminosité, nous ne traitons pas les petites fenêtres avec des antisolaires.»«Si les verres doubles sont la norme et sont désormais obligatoires, notre entreprise pro-duit plus de 50% de vitres triples. Ce marché

est en pleine expansion. Il y a deux ans, en Suisse romande, nous en fabriquions envi-ron 15%. Ces verres sont très efficaces en ma-tière d’économies d’énergie. Avec ce type de vitres, on perd peu en diffusion lumineuse et on abaisse légèrement le facteur g. Le prin-cipal souci de nos clients, qui sont les fabri-cants de fenêtres, les façadiers et les vitriers, réside dans les économies d’énergie. Grâce au triple vitrage, le transfert d’énergie entre les zones chaudes et froides est diminué. En revanche, ils ne présentent pas d’avantage particulier en été.» «Dans le même esprit, nous avons amélioré les intercalaires; l’aluminium a été remplacé par du plastique ou de la silicone. On dimi-nue le refroidissement de la périphérie du verre. Le matériau de la fenêtre a aussi son importance pour la valeur U globale.»

«Les protections solaires placées à l’extérieur sont les plus efficaces. Des stores installés à l’intérieur n’empêcheront pas les vitres de chauffer», conclut Stéfane Caroni.

ne pas avoir peur de son ombrePour prodiguer de la fraîcheur, l’élément qui a fait ses preuves depuis que les montagnes et les arbres existent, c’est naturellement l’ombre. Ainsi, sans se prendre pour Dieu, il faut en créer. Des systèmes simples tels des volets sont efficaces. On peut aussi installer des persiennes qui laissent joliment passer la lumière de manière indirecte ou opter pour des installations légères, amovibles, orien-tables et qui s’enroulent tels les stores verti-caux extérieurs qui se placent aux fenêtres. Une maison pourvue, par exemple, de balcons ou tout simplement d’un débord de

L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE EN ÉTÉ!DossIER

La transmission énergétique globale (ou facteur g) est la proportion du flux que le vitrage laisse passer. Il s’exprime en pourcentage du rayonnement reçu et repré-sente la somme du rayonne-ment transmis (ST) et celle du rayonnement absorbé puis retransmis (Qi) vers l’intérieur par le vitrage.

Le triple vitrage est destiné à augmenter les performances d’isolation en créant des espaces hermétiquement fermés entre la face extérieure et la face intérieure de la fenêtre. Un espace clos contenant un air sec et immobile, dans le sens où il ne permet aucun échange gazeux alentour, acquiert natu-rellement un pouvoir isolant.

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privilégier le gazon plutôt que les dalles permet de moins retenir la chaleur.

baisser les volets des pièces exposées durant la journée permet de rafraîchir efficace-ment et à moindre coût.

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toit offrira déjà un peu de pénombre. Si ce n’est pas suffisant, on peut toujours amélio-rer la situation avec des stores adaptés et di-mensionnés correctement, idem pour ce qui concerne les terrasses très exposées. Un au-vent ou un store en toile seront également performants. Les traditionnels stores bannes n’ont donc plus à prouver leur efficacité. Pour les per-sonnes fatiguées de mouliner ou pour les index ankylosés à force de presser sur l’in-terrupteur du store électrique, il y a des solu-tions. L’efficience et la modernité ont revisi-tés ces indispensables de l’été et de nos jours, grâce à la domotique, on en trouve qui savent se débrouiller tout seuls.

maisons futéesSelon le Larousse, la domotique est l’en-semble des techniques visant à intégrer à l’habitat tous les automatismes. «La domo-tique gère l’ensemble des lumières, le chauf-fage, les stores, les ouvertures des fenêtres, etc.», ajoute Sébastien Clivaz, spécialiste do-motique, dans son entreprise CS Domotic, installée à Villaz-Saint-Pierre.

ajuster ou couper la climatisation de son véhicule en fonction des températures extérieures est un moyen de réduire sa consommation de carburant.

temps le permet. Il faut aussi tenir compte du fait que lorsqu’on limite la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur de l’habitacle à 5 degrés, on économise près de la moitié de carburant par rapport à un écart de 10 degrés.

VOITURES ET CLIMATISATION

A ujourd’hui, les climatisations font partie des équipements de base des voitures. Grâce au confort

supplémentaire qu’elles apportent, elles améliorent la concentration du conducteur et ainsi on estime qu’elles font partie des éléments renforçant la sécurité. Malgré les progrès incontestables de l’industrie automobile, le défaut principal de cette installation est la surconsomma-tion de carburant qu’elle induit. Selon le modèle de voiture, cette consommation augmenterait de 25 et 35% en ville et de 10 et 20% sur route. En outre, sur la majo-rité des voitures récentes, la climatisation s’enclenche automatiquement au démar-rage. Un dispositif pratique en été, mais totalement inutile et coûteux en termes d’écologie et de consommation en hiver. On peut limiter une partie de ces dépenses en la coupant systématiquement quand le

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puBLICITÉ

PRÊT À RELEVER CHAQUE DÉFI

De tout temps, les moutons paissant nous ont montré comment obtenir un gazon parfait: couper juste un peu, régulièrement, et de façon aléatoire. C‘est en nous inspirant de cette technique, que nous avons développé l‘Husqvarna Automower®, la tondeuse robotisée originale et leader incontesté. Découvrez comment vous aussi pouvez obtenir un gazon parfait en faisant – rien.

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DossIER

«Si le store permet de protéger du soleil en été, il conserve également mieux la chaleur à l’intérieur en hiver. Pour ce type d’application, les stores à lamelles sont à privilégier. Grâce à une station météo intelligente, installée sur le toit ou en façade, et à un système d’auto-matisation solaire, l’installation donnera

l’ordre aux stores de s’ouvrir ou de se fermer en fonction de l’ensoleillement et des tem-pératures. L’inclinaison des lamelles se déci-dera selon les mêmes critères. La station mé-téo transmet les informations perçues à une centrale qui gère les stores. Bien entendu, au préalable, la station et la centrale sont paramé-

trées. En tenant compte du facteur vent, pour autant qu’ils soient également électriques, les stores bannes peuvent bénéficier de cette technologie.» Une maison sous l’emprise de la domotique peut tout gérer. D’un seul clic ou par pro-grammation et la maison s’éteint de fond en

Baisse annuelle de la consom mation d’électri cité d’une PAC par rapport à une installation toute électrique.

LA pAC EN CHIFFRELA pAC EN ÉTÉ

70%

L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE EN ÉTÉ!

une maison liée à un système de domotique peut tout gérer en fonction des conditions climatiques de manière automatique.

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une station mé-téo intelligente peut automati-quement donner l’ordre aux stores de se baisser en fonction de l’ensoleillement et du vent.

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comble. «Cette technologie n’a pas de limite, surenchérit Sébastien Clivaz. En fonction des températures et pour créer par exemple un courant d’air, il est possible de programmer l’ouverture des fenêtres dans les étages. Les détecteurs installés peuvent aussi être utilisés comme mesure de sécurité et donner l’alerte à la centrale qui peut la transmettre au proprié-taire par e-mail ou SMS. Le but de la domotique est d’apporter du confort au quotidien. Dans une maison en cours de rénovation, l’interconnexion s’ins-talle grâce à des systèmes sans fil. Avec le mul-timédia, on bénéficie d’une palette de possibi-lités infinies. Après avoir posé une base, on peut commencer par une installation simple et la faire évoluer quand on veut. C’est l’un des aspects très intéressants de la domotique.» la nature à la rescousseSans plonger dans l’obscurité, il est égale-ment possible de protéger votre habitat de la chaleur en utilisant astucieusement les plantes. Un arbre à feuille caduque planté devant les fenêtres orientées au sud ou à l’ouest offrira, outre son côté esthétique, un ombrage bienvenu à la belle saison. A l’in-verse, en hiver, il laissera place au soleil. Les plantes grimpantes, les haies de framboi-siers, de mûriers ou d’autres petits arbres à fleurs feront écran tant aux regards in-discrets qu’aux rayons du soleil. Le gazon a aussi un rôle à jouer. Il réfléchit moins le soleil que les dalles ou le béton et il n’em-magasine pas autant la chaleur. Autre atout des plantes, par évaporation, elles restituent de la fraîcheur toute la nuit jusqu’à la rosée

du petit matin. Arroser le jardin le soir donne un coup de pouce à ce phénomène. Pour bouter hors de chez soi la chaleur, la fraîcheur de la nuit est une véritable alliée. Favoriser la circulation de l’air extérieur aux heures les plus fraîches permet de refroidir les murs intérieurs. Une maison traversante offre d’excellentes possibilités de courants. L’air chaud monte. Dans une habitation sur plusieurs niveaux, l’ouverture des fenêtres du dernier étage, par un effet de cheminée, per-met de l’évacuer plus facilement. Le déplace-ment de l’air prodigue également un senti-ment de fraîcheur. La journée, dès que la température extérieure dépasse celle enregistrée à l’intérieur du loge-ment, il ne faut pas hésiter à se calfeutrer en fermant aussi les fenêtres.

brasser de l’airUn ventilateur portable ou fixé au plafond peut s’avérer un auxiliaire de confort pré-cieux. Mais, certains étés, ces mesures ne suf-fisent pas. Ainsi depuis la canicule de 2003, les ventes d’air conditionné individuel ont ex-plosé. Conscients de l’aspect peu écologique de ces appareils, certains fabricants ont dé-veloppé des alternatives. Aujourd’hui, les pompes à chaleur (PAC) air/air ne se conten-tent plus de chauffer, en été elles peuvent se transformer en air conditionné.«Les pompes à chaleur* air/air ont très mau-vaise réputation, pourtant les nouvelles géné-rations font tomber tous les clichés qui y sont rattachés», s’insurge Reto Müller, directeur de West Dry Service à Villars-Sainte-Croix, avant d’ajouter: «J’en parle en connaissance

si, pour des raisons pratiques ou de sécurité, il est nécessaire d’ins-taller des lumières vives autour

de la maison, les lampes à led sont un choix à considérer. Elles consomment peu d’énergie. L’éclairage solaire repré-sente aussi une excellente alternative. Simple à installer, il offre l’avantage de ne pas avoir besoin d’un raccordement électrique. Par conséquent, il évite l’ins-tallation coûteuse de fils. Certaines de ces lampes se font intelligentes et disposent de minuteries ou de systèmes de détec-tion de personnes.Attention, lampes solaires ne riment pas toujours avec écologie. La majorité des modèles bon marché perdent rapide-ment de leur efficacité et ne sont plus uti-lisables après deux à trois ans seulement. La mauvaise qualité de leur fabrication les transforme ainsi, au final, en objets polluants.Un objet de qualité aura une durée de vie plus longue. Au moment de l’achat, il faut contrôler que les batteries peuvent être changées et que le matériel utilisé ré-siste à l’eau. Si, malgré tout, la lampe so-laire s’est éteinte à tout jamais, il ne faut pas la jeter à la poubelle, mais la déposer dans une déchetterie.Ces accessoires peuvent s’avérer particu-lièrement esthétiques. Mais il ne faut pas oublier les bougies qui offrent une ambiance certaine aux belles soirées d’été étoilées.

que vous choisissiez des lampes à led ou des lampes solaires, misez sur la qualité.

ET QUE LA LUMIèRE SOIT… ÉCONOMIQUE!

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les plantes restent très efficaces pour protéger une maison de la chaleur tout en apportant un facture esthétique non négligeable.

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L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE EN ÉTÉ!DossIER

de cause. J’ai installé un système Inverter (ré-versible) chez moi et non seulement j’en suis très content, mais j’ai fait des émules. Grâce au bouche-à-oreille, la demande augmente en permanence.»

silence et efficacitéLes pompes à chaleur air/air sont accusées d’être bruyantes. «Faux, répond l’entrepre-neur. Si cela a pu être le cas dans le passé, ce n’est plus vrai du tout aujourd’hui. Quelle que soit la saison, dans les marques leaders telles Daikin ou Mitsubishi, ces installations restent silencieuces.»Quand le temps joue au yo-yo, le système s’adapte. Une fois qu’une température inté-rieure a été programmée, l’appareil s’y tient que ce soit par temps de canicule ou par grand froid. Cependant reliée au réseau électrique, la PAC consomme en fonction des écarts de température entre l’intérieur et l’extérieur de la maison. «Plus cette différence est importante et plus le système va devoir travailler. L’appareil com-pensera en s’alimentant sur le réseau élec-trique», déclare Reto Müller. «Malgré tout, ce système reste extrêmement économique et on peut estimer une baisse annuelle de l’ordre de 70% de sa consommation d’électricité par rap-port à une installation tout électrique.»

adapté à toutes les maisonsDe taille modeste, ces systèmes ne prennent que très peu de place. «Les mono-split avec une unité à l’extérieur et une unité à l’inté-rieur, par exemple, s’adaptent à tous les types de maison. Et dans le cas de maisons déjà existantes, les travaux à effectuer sont mo-destes.» Avec une PAC air/eau, un système hydraulique doit être installé sous le plancher. Par temps chaud, pour tempérer les pièces, on diffuse de l’eau rafraîchie dans le circuit. «Nous proposons même des unités air/air pour des immeubles collectifs», se réjouit l’installateur.Mais attention, les PAC air/air Inverter ne bé-néficient pas de subvention dans le canton de Vaud. «Pour que nos clients puissent bé-néficier d’aides, nous devons brider ce maté-riel», déplore-t-il. En effet, l’Etat de Vaud le confirme. Encore trop énergivores pour nos institutions, seules les PAC air/eau et air/sol sont soutenues. E

*Une pAC transfère la chaleur de l’environnement dans lequel elle est installée (air, eau, sol) vers un ré-cepteur de calories.

L’hERBE N’A QU’à BIEN SE TENIR

Aujourd’hui, on peut transformer la corvée de la tonte de la pelouse en véritable plaisir. Les méthodes

sont variées. Tour d’horizon des plus écologiques.• La tondeuse à gazon des geeks, mais

dont tout le monde va tomber amoureux, est l’Automover ® Solar Hybrid de Husq-varna. Robot génial, cet appareil se dé-brouille seul sur le terrain et travaille à l’énergie solaire. Comme sur une ton-deuse-robot traditionnelle, lorsque la bat-terie faiblit, l’appareil regagne seul sa base de rechargement électrique. Mais grâce au système hybride le temps de coupe est doublé. Ces tondeuses, pour autant que le terrain s’y prête, peuvent parcourir le jardin sans relâche et sans bruit. Une programmation ou un fil placé autour du terrain ou des plates-bandes de fleurs lui fixent les limites à ne pas fran-chir. L’herbe coupée menu (mulching)

n’a pas besoin d’être ramassée. Cette technologie de pointe a un prix élevé et si on n’en a pas les moyens, il existe d’autres systèmes écologiques et écono-miques pour tondre sa pelouse.

• Silencieuse, bon marché et non pol-luante, la tondeuse manuelle fait son grand retour dans les jardins. Un sys-tème à privilégier sur un terrain plat et d’une petite superficie. Si ce système est particulièrement apprécié des gazons, son inconvénient est qu’il faut lui consa-crer plus de temps et la passer souvent.

• Si la surface à tondre est étendue, une méthode moins fatigante et également écologique est de s’en remettre à un ani-mal. Le mouton ne mange que de l’herbe et la coupe à hauteur régulière. Quant à la chèvre, elle mange de tout et sans dis-cernement. Ces deux animaux laisseront le terrain propre, ce qui n’est pas le cas des vaches et des chevaux.

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automover solar Hybrid de Husqvarna.

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60 ans. Grâce à votre soutien.Devenez donateur : www.rega.ch

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COMMENT CONSTRUIRE, CONSOMMERET hABITER ÉCOLOGIQUE?Si les goûts et les couleurs restent propriété individuelle, les codes écologiques dans le domaine de l’habitat deviennent consensuels. Les propriétaires et le gouvernement mettent tout en œuvre pour rehausser la qualité environnementale de notre pays et sortir du nucléaire en 2050. Certains maîtres d’œuvre s’alignent ainsi aux performances thermiques innovantes. Trois exemples avec le bureau d’architecture ELEMENT 9.

IDÉEs bIEN CoNsTRUIRE

PAR MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

«nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’emprun-tons», telle est la philosophie

de travail de l’architecte lausannois Salva-tore Mercuri. «Cette maxime de Saint-Exu-péry correspond parfaitement au concept que nous appliquons dans nos réalisations «saines», c’est-à-dire des logements, bâ-timents ou édifices à forte valeur ajoutée au niveau du confort et du développement durable.»Le bureau LMen, fondé en 2000 à Crissier, a récemment vu naître un atelier à Cheseaux-sur-Lausanne, l’occasion de troquer son en-

seigne contre ELEMENT 9 Sàrl, qui compte aujourd’hui douze collaborateurs.«Nous sommes spécialisés dans le concept et la réalisation de constructions en ossature bois à faible consommation d’énergie. Que ce soit une construction dite passive ou une rénovation, labellisée ou pas, celles-ci offrent à court ou à long terme des économies non négligeables, que ce soit au niveau de la pro-duction et consommation d’énergie ou des coûts», poursuit l’architecte.Nous vous proposons de découvrir trois réa-lisations et leurs technicités, sur terre vau-doise. La première n’étant autre que la mai-son familiale de Salvatore Mercuri, depuis 2009.

ELEMENT 9

2000 Créé en 2000 par salvatore Mercuri, l’atelier ELEMENT 9 prend ses quartiers à Crissier. Un deuxième bureau existe à Chesaux-sur-Lausanne.

DEVISE «Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants.» saint-Exupéry. L’atelier s’inspire de cette maxime pour réaliser des projets «sains» dans le respect du développement durable.

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ChESEaux-Sur-LauSannE MAIsoN pAssIVE

coûts de l’enveloppe énergétique

• Surface habitable 224 m2

• Coût de la structure isolante des façades et de la toiture CHF 710.– /m2

• Coût des fenêtres bois-métal CHF 950.– /m2

• Coût du plancher sur terrain CHF 420.– /m2

• Coût de l’installation solaire CHF 19 000.– /m2

• Prix de l’enveloppe par m2 de plancher CHF 1510.– /m2

une maison passive sans poêle ni cHauffage

La particularité de cette maison individuelle d’habitation réside dans l’absence de chauf-fage central et poêle d’appoint.Mais comment se passer d’apports ther-miques et vivre confortablement? «Nous avons dû tripler l’isolation extérieure du bâtiment pour obtenir des façades entiè-rement étanches à l’air. Celles-ci se sont constituées d’une structure et isolation bois de 340 mm d’épaisseur au total et d’un habillage composé de lames de peuplier thermo-traitées», commente Salvatore Mercuri. (voir plan détaillé ci-contre).

six mois pour la constructionLa villa est pourvue d’une longue façade largement vitrée et orientée plein sud. Cette baie de 40 m2 contribue en grande partie au chauffage par rayonnement. «En effet, ces rayons réchauffent les matériaux intérieurs qui ont une grande capacité

d’inertie. Le solde de cha-leur nécessaire, ce sont nos corps qui le créent tout na-turellement et des appa-reils domestiques, comme la machine à laver le linge, le four ou le sèche-che-veux», souligne l’architecte.Les fenêtres sont fabri-quées en bois-métal avec une valeur de 0,9 kW/m2 pour l’ensemble. Le plan-cher à même le terrain est posé sur un lit de bé-ton cellulaire de 400 mm, puis, au-dessus, viennent du polystyrène extrudé de 16 mm, la chape et le revêtement.L’eau chaude sanitaire est

produite à l’aide de 12 m2 de panneaux so-laires thermiques; le boiler d’accumulation atteint une capacité de 1800 litres.«Pour ce type de réalisations, il faut un investissement de départ qui se définit selon la surface à construire; ensuite tout peut aller très vite. Les travaux de construction pour ma villa de 224 m2 ont été exécutés en six mois seulement. Si cette maison sans chauffage ne répond pas aux exigences demandées pour obtenir des labels, sa passi-vité nous convient parfaitement!» conclut le spécialiste.

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1 détail de la façade habillée de lattes de peuplier thermo-traitées.

2 plan constructiffaçade et toiture.

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minergie rénovationà grandson

Cet immeuble de quatre appartements, d’une surface habitable totale de 445 m2,se caractérise par son implantation dans le quartier historique, en zone protégée par les Monuments et sites du canton de Vaud.

ventilation naturelleConstruit en 1910, le bâtiment a valu des modifications d’envergure, pour obtenir la labellisation Minergie Rénovation, sans toucher à ses façades originelles. Pour ce faire, le piquage des crépis existants est rem-placé par un crépi naturel isolant. A l’inté-rieur des murs en moellons, une isolation en laine minérale de 80 mm sur châssis a été mise en place (voir plan détaillé ci-contre).La nouvelle structure bois de la toiture se compose de tuiles en terre cuite, lattage, ven-tilation, laine de bois, isolation, complétés d’un pare-vapeur, plâtre et finitions(voir plan détaillé ci-contre). Le plancher sur sous-sol est en solivage et entre les solives, de la laine minérale assure une bonne protection thermique.En ce qui concerne le chauffage, une chaudière à pellets et un appoint solaire pour l’eau chaude sanitaire se substituent à l’ancienne installation à mazout beaucoup trop gourmande et dépassée. Pour éviter des soucis esthétiques comme le fait de voir des tuyaux, les collaborateurs d’ELEMENT 9 ont ap-porté un soin tout parti-culier à mettre en place une ventilation naturelle à double flux. De plus, l’ensemble des fenêtres en bois-métal atteint une valeur Uw de 1.1 kW/m2.Cette transformation a été exécutée en douze mois et vient de s’achever, affirmant son caractère à la fois historique et résolu-ment écologique.

IDÉEs bIEN CoNsTRUIRE

GranDSOn TRANsFoRMATIoN D’IMMEUbLE LAbELLIsÉ MINERGIE RÉNoVATIoN

coûts de l’enveloppe énergétique

• Surface habitable totale 445 m2

• Coût structure isolante des façades CHF 270.– /m2

• Coût de la toiture en bois CHF 520.– /m2

• Coût des fenêtres bois-métal CHF 950.– /m2

• Coût du plancher sur terrain CHF 150.– /m2

• Coût de l’installation de chauffage CHF 89 000.– /m2

• Prix de l’enveloppe par m2 de plancher CHF 905.– /m2

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1 le bâtiment, implantéen zone protégée par les monuments et sites du can ton de vaud, a conservé le caractère originel des façades, rénovées avec un crépi naturel isolant.

2 plan constructif façade et toiture.

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construction minergie en maçonnerie traditionnelle

C’est à Cheseaux-Noréaz, près d’yverdon-les-Bains, que se particularise cette villa orien-tée nord. «On pourrait dire que son implantation au nord va à l’envers de la logique, mais les pro-priétaires voulaient profiter d’un panorama incomparable sur le lac de Neuchâtel. Pour répondre aux calculs du label Minergie avec une pondération positive, nous avons dû aug-menter légèrement l’isolation du bâtiment. On sait que les fenêtres provoquent une déperdition de chaleur, mais nous avons tout de même construit une longue façade d’en-viron 20 m2 vitrée au nord-ouest. Avec une bonne isolation, elle recueille une grande partie du chauffage par rayonnement, un principe repris de la construction de ma propre maison». Là encore, ce phénomène permet de réchauffer les matériaux intérieurs avec une grande capacité d’inertie.

forage géotHermiqueLa composition de l’enveloppe se définitpar la structure des murs en briques de terre cuite, moins onéreuses qu’une structure bois, une enveloppe en polystyrène expansé et une toiture bois. (voir plan détaillé ci-contre).Les fenêtres sont réalisées en plastique avec une valeur 1,3 kW/m2 de l’ensemble. Le plancher sur terrain est en béton armé, sur un béton 100 mm de polystyrène extrudé, chape et revêtement.L’eau chaude sanitaire et le chauffage sont produits à l’aide d’une pompe à chaleur et par forage géothermique à 180 m de profon-deur. (Le chauffe-eau accumule 500 litres.) Pour la distribution de chaleur, l’architecte a privilégié un système au sol, à basse tempé-rature. E

ChESEaux-nOréaz MAIsoN MINERGIE EN MAçoNNERIE TRADITIoNNELLE

coûts de l’enveloppe énergétique

• Surface habitable 224 m2

• Coût de la structure isolante des façades et de la toiture CHF 520.– /m2

• Coût des fenêtres en plastique CHF 550.– /m2

• Coût du plancher sur terrain CHF 290.– /m2

• Coût de l’installation de chauffage CHF 55 000.– /m2

• Prix de l’enveloppe par m2 de plancher CHF 1120.– /m2

1 détail de la toiture en bois et sa casquette allongée.

2 plan constructif façade et toiture.

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ART QUE LA LUMIÈRE soIT

PAR MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

D ans son atelier expérimental implanté au Flon à Lausanne et qu’il a ouvert en 1993, le

spécialiste s’approprie des phénomènes visuels pour élaborer la lumière artifi-cielle et nous dévoiler ses attributs, tout en douceur.Ses projets de recherches sur les leds, il les partage avec le Pr Libero Zuppiroli et le laboratoire d’optoélectronique des matériaux moléculaires de l’EPFL, qui œuvrent sur un programme d’études de diodes électroluminescentes orga-niques, les oled depuis presque vingt ans. Il en résulte un livre, Lumière du futur, publié depuis peu aux éditions PPUR. C’est une invitation à explorer la lumière artificielle et les enjeux de demain. A la question les leds sont-elles les lumières du futur?, Daniel Schlaepfer nous répond: «D’ici peu, le marché de l’éclairage offrira de multiples possibili-tés d’innovation face aux mesures radi-cales imposées un peu partout dans le

monde. Les sources lumineuses à base de led et oled finiront sans doute par s’imposer, mais pas à n’importe quel prix. Aujourd’hui, les coûts d’un tel sys-tème d’éclairage sont exorbitants et ne correspondent pas pour l’instant aux qualités requises.»

l’éclairage rYtHmé par la météoDaniel Schlaepfer expérimente les diodes électroluminescentes depuis de nombreuses années, le centre sco-laire de Cressy (GE) en témoigne. Les façades de l’aula, de la salle de sport et de l’école s’illuminent au rythme de la

LES LUMIèRESDU FUTURVUES PAR UN SPÉCIALISTELAUSANNOISA l’occasion de la sortie du livre Lumières du futur il y a quelques semaines, rencontre avec le sculpteur de lu-mière Daniel Schlaepfer. Façades de bâtiments, éclairage extérieur ou luminaires sont autant d’œuvres électrolumi-nescentes (led) et fluorescentes qui émanent de ses doigts de maître et ensoleillent notre quotidien.

amber drops, pologne 2009 projet lauréat du concours international proposé par le musée d’art contemporain de gdansk. 49 pierres en résine couleur ambre émer-gent du sol. des objets incrus tés dans la matière translucide apparaissent éclairés avec des leds. coréalisation fred Hatt.

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météo en consommant environ 200 W (une lampe de cuisine à incandescence consomme 60 W). «Quand la journée a été ensoleillée, les façades s’illuminent avec des teintestrès colorées, alors que durant un jour pluvieux, elles deviennent plus ternes. A chaque saison, ses dominantes de couleurs différentes!» En été, le soleil étant vertical dans le ciel, la lumière contient beaucoup de bleu.

En hiver les façades se teintent de rouge, car le soleil est plus bas, alors que du-rant les entre-saisons, l’automne et le printemps, la couleur verte prédomine. «A mes yeux, il est indispensable de concevoir un plan lumière avec un envi-ronnement adapté, en ce qui concerne les réalisations en extérieur, comme ici à Cressy. Si le quartier alentour est très fourni, il faut éclairer plus. C’est le même principe lorsque vous êtes

dans un restaurant et qu’une personne parle fort, les autres doivent hausser le ton pour se faire entendre. C’est l’effet boule de neige.»

des luminaires autonomesDevant le bâtiment d’entretien des routes nationales de Bursins (VD), trônent six stèles lumineuses entiè-rement autonomes, sans raccorde-ment électrique aucun. «En s’inspi-

variations, salle de sport de l’école decressY (ge) 2006façades 3 x 48 projecteurs led. collaboration andré rosselet et id-light architectes devanthéry & lamunière.©

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ART QUE LA LUMIÈRE soIT

rant de la photosynthèse des plantes, ces colonnes transforment l’énergie so-laire en lumière. Elles se présentent en deux phases. La partie inférieure récolte l’énergie solaire durant la journée grâce à ses cellules photovoltaïques. Avec leds

et fibres optiques, la partie supérieure utilise cette énergie durant la nuit. Elles consomment ce qu’elles ont accumulé. Si la journée précédente est ensoleil-lée, la colonne éclaire plus, si c’est le contraire, elle économise et assure un

minimum. Autre avantage, ces stèles peuvent être utilisées partout en exté-rieur», détaille Daniel Schlaepfer.

des auvents lumineux à l’epflDans le Quartier de l’Innovation de l’EPFL à Lausanne, des toitures en plaques de résine translucide com-posent cinq abris à vélo. Explications. «Nous avons conçu l’ensemble des couverts à vélo comme une forêt aux tons automnaux où chaque abri sublime la palette de couleurs des feuillages dans leur transformation chromatique. Durant la nuit, l’installa-tion est animée par un élément natu-rel, le vent. Cette dimension interactive fonctionne par le biais de capteurs et de boîtes lumineuses équipées d’éclairage led. Le vent circulant entre les bâtiments passe de l’invisible au visible par ces varia-tions d’intensité lumineuse.»

voie céleste, parc des bastions (ge) 2001-2002 lors du «christmas international tree festival», 990 leds blanches ont été installées sur le tronc d’un séquoia (conso totale 72W).

exposition lumen & lux galerie lucY macKintosH, lausanne 2011, 2012 travaux de d. schlaepfer avec la participation de libero Zuppiroli. en parallèle, sortie du livre Lumières du futur aux editions ppur.

daniel scHlaepferle lausannois sculpte la lumière en jouant avecl’électroluminescence et la fluorescence.

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les politiques s’en mêlentAlors que les enjeux environnementaux sont de taille, les grands de ce monde investissent dans les lumières de demain. A titre d’exemple, le gouverne-ment américain va investir deux cents millions de dollars dans un programme de recherches et développements, lié aux sources naturelles de lumière. La Chine, quant à elle, se veut première économie verte du monde en créant un million d’emplois ces dix prochaines an-nées. Quant à la Corée, elle abrite la troisième industrie du monde par le volume des leds produites. L’Europe est

à la traîne et devrait tirer parti de son potentiel de créativité pour prendre une place intelligente dans cette aventure. En Suisse, le Conseil fédéral encou-rage le DETEC à approfon-dir la stratégie énergétique 2050. Notre pays consomme 15% d’électri-cité pour l’éclairage et l’uti-lisation de leds pourrait en économiser près de la moitié.A cela s’ajoute fort heureu-sement la création artis-tique. Car c’est bien d’art qu’il s’agit lorsque s’illu-mine le travail de Daniel Schlaepfer, pour qui toute construction doit être le

fruit d’une profonde réflexion. Exposi-tion actuelle: du 8 mai au 12 juin 2012, dans le cadre de Flon’Art à Lausanne…. A bon entendeur! E

stèles lumineuses cernbursins 2008 développement et réalisation de six colonnes devant le bâtiment minergie-p. collaboration andré rosselet architecte atelier niv-o.

bIo EXpREss

• 1954 Naissance à Lausanne • 1974 Etudes en sciences naturelles

et en botanique• 1975 Etudes de peinture et de

sculpture• 1993 Ouverture de l’atelier-labora-

toire au Flon• 2012 Sortie du livre Lumières du futur

en collaboration avec le Pr Libero Zuppiroli et le laboratoire d’opto-électronique des matériaux moléculaires EPFL, Ed. PPURwww.dschlaepfer.com

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AVIATION

airbus met le cap au vert Près de 90% des 2 milliards d’euros dépensés par Airbus dans la recherche et le développe-ment sont destinés aux techno-logies visant à améliorer les per-formances environnementales des avions. Aujourd’hui un gros-por-teur comme l’A380 utilise 3 litres aux 100 km par passager, soit l’équivalent d’une petite voi-ture familiale. Il reste néanmoins de gros efforts à faire car l’in-dustrie aéronautique contribue à hauteur de 2% de l’ensemble des rejets de CO

2 d’origine humaine.

CARBURANT

danger du deux-rouesLes derniers chiffres montrent un nombre croissant d’accidents graves et mortels impliquant des cyclistes. L’année passée, plus de 900 personnes furent blessées gravement ou mortellement lors de déplacement. Dans un com-muniqué, l’association faîtière de défense des intérêts des cyclistes, PRO VELO, relève que ce sont «dans deux cas sur trois les auto-mobilistes qui causent des acci-dents par mépris des priorités ou par inattention».

ÉVOLUTION

la voiture hybride plébiscitéeD’après une étude internatio-nale menée par KPMG , l’effica-cité énergétique du véhicule et son adaptation à un environne-ment de plus en plus urbanisé sont au cœur de la réflexion de l’industrie automobile sur la voi-ture de demain. Pour 65% des dirigeants interrogés, la voiture hybride apparaît comme la tran-sition idéale avant d’arriver à des solutions purement électriques.

EN bREF

de Suisse romande et du Tes-sin. Ce rapprochement est aussi stratégique pour l’entreprise lau-sannoise qui a vu en CarPostal et son système de location Publi-bike lancé sur le marché en août 2011 «un partenaire fort, d’en-vergure nationale capable d’as-surer l’avenir de Velopass sur le long terme», explique sa res-ponsable de la communication, Elise Méan. «Les neuf employés dont le directeur conservent leur poste et leurs fonctions», précise CarPostal dans un communiqué.Pour le moment, aucun chan-gement pour les utilisateurs. En revanche, en 2013, ils verront certainement l’offre s’agran-dir avec la possibilité d’utili-ser une carte unique pour les deux réseaux. A noter encore que depuis le mois d’avril, il est possible d’ajouter le service Ve-lopass sur une carte Mobility car sharing; une solution efficace pour éviter les bouchons aux heures de pointe. E

cArPostAL,LEADEr Du véLo En LibrE-sErvicE

lopass qui était jusqu’alors le plus grand prestataire de loca-tion de vélos en libre-service du pays. Depuis sa création en dé-cembre 2009, Velopass a, en effet, développé pas moins de onze réseaux de vélos en libre-service dans plus de vingt villes

PAR SOPHIE KELLENBERGER

c arPostal devient leader sur le marché des vé-los en libre-service en

Suisse. L’entreprise de la Poste Suisse vient, en effet, de rache-ter la société lausannoise Ve-

La filiale de la Poste Suisse vient de racheter l’entreprise lausannoise Vélopass. Un rapproche-ment stratégique.

mobiLiTÉ

efficient, le frein électrique permet de ré-injecter de l’énergie dans la caténaire.

DEUX-RoUEs

la société lausannoise vélopass a développé plus de 11 réseaux en libre-service depuis 2009.

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tion en mai dernier. Elle couvre 60% des besoins des cinq vé-hicules en exploitation, le reste étant livré. La fabrication se fait au moyen d’un électrolyseur qui produit de l’hydrogène à partir d’eau et de courant électrique qui, en traver-sant l’élément liquide, sépare ses deux éléments, l’oxygène et l’hy-drogène. Deux compresseurs à haute pression condensent en-suite l’hydrogène à 410 bars qui est stocké dans des réservoirs. Ceux-ci permettent aux bus de venir se ravitailler automatique-ment à la pompe. Pour propul-ser les véhicules, l’hydrogène est alors de nouveau transformé en courant dans la pile à combus-tible par l’adjonction contrôlée d’oxygène. L’hydrogène utilisé pour ravi-tailler les cars postaux à pile à combustible provient à 100% de sources d’énergies renou-velables et seule de la vapeur d’eau s’échappe du véhicule en marche et les nuisances sonores s’avèrent pratiquement nulles. Ces nouveaux véhicules récu-pèrent également de l’énergie lors des freinages qui est stoc-kée avant d’être réutilisée pour le chauffage ou la climatisa-tion. Cette phase test devrait per-mettre de réduire les rejets de CO

2 de quelque 2000 tonnes

pendant cinq ans. E

PAR THIERRy VIAL

D epuis décembre 2011, cinq cars postaux do-tés d’une motorisation à

pile à combustible circulent sur les lignes CarPostal de Brugg.

PAr SOPHIE KELLENBErGEr

La Suisse, tout comme l’UE, va introduire au premier juillet 2012 des prescriptions concernant les émissions de gaz carbonique des voitures de tourisme neuves.Et ce, pour répondre à la nou-velle loi sur le CO2, dans laquelle la Suisse s’engage à réduire d’ici à 2020 ses émissions de 20% par rapport à 1990. L’Office fédé-ral de l’énergie rappelle qu’«une part considérable des émissions de dioxyde de carbone du pays

est due au trafic routier et que ce potentiel d’économie est très im-portant». L’office relève aussi «qu’en Suisse, les émissions des voitures neuves sont nettement supérieures à la moyenne euro-péenne». Dans le cadre de cette nouvelle loi, et d’ici à 2015, les importateurs suisses sont donc tenus de ramener, en moyenne, à 130 grammes par kilomètre les quantités de CO2 émises par les voitures de tourisme nouvelle-ment immatriculées. Mais pour l’Association Transports et Envi-

Ces derniers sont ravitaillés en hydrogène gazeux transformé en Suisse en courant électrique dans les piles à combustible. Pour ravitailler ces bus, la pre-mière station de ravitaillement de ces bus a été mise en exploita-

mobiLiTÉEN bREF

AVIATION

supersonique efficientMoins cher, plus stable et beau-coup plus efficient en matière de consommation d’énergie, un concept d’avion biplan pourrait remettre les voyages superso-niques au cœur des discussions. Des chercheurs du MIT ont démontré que le fait d’avoir deux ailes permettrait à cet avion de réduire considérablement sa trai-née et de réduire du même coup sa consommation de moitié.

PNEUS

10 000 par secondeDans le monde, 800 millions de pneus sont fabriqués par jour, soit 292 milliards par an et près de 10 000 par seconde. Il y a 75 sites de production dans le monde dont 42 en Europe et 18 en France. Un pneu de tourisme est composé de 25% de caoutchouc synthétique et de 14% d’agents chimiques issus du pétrole. Selon le magazine américain spécialisé Tire Business, Bridgestone reste le leader mon-dial devant Michelin et Goodyear mais les 20 fabricants chinois réalisent déjà plus de 15 milliards de dollars.

VOITURE

7 mia de tonnes de dioxydeLe secteur des transports repré-sente 23% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, soit 7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone environ selon l’OCDE. Les voitures sont responsables de 40% de ces émissions et leur nombre continue d’augmenter. Selon les prévisions, la Terre pourrait compter environ 2 milliards de voitures en 2050. Aujourd’hui, 2,1 voitures par se-conde sont produites et vendues dans le monde.

PrEMièrE stAtion- sErvicE Pour bus à hyDrogènE inAuguréE à bruggC’est Brugg (AG) qui a été choisie pour accueillir la première station-service d’hydrogène. Elle alimentera des cars dotés d’une pile à combustible en test depuis décembre 2011 par les transports publics.

TRANspoRTs pUbLICs

IMMATRICULATIoNs

l’hydrogène utilisé pour ravitailler les cars postaux provient à 100% d’énergie renouvelable.

pas plus DE 130 grammEs D’émission DE Co2

ronnement, «la diminution à 130 grammes est encore insuffisante». Selon elle, «les émissions de CO

2

des voitures doivent continuer à être abaissées, même après 2015, pour atteindre 80 grammes par ki-lomètre d’ici à 2020». E ©

D. r

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mobiLiTÉ

puBLICITÉ

PAR THIERRy VIAL

A vec son look de pin-gouin, l’UNI-CUB a été présenté en mai

dernier par Honda. Compa-rable à un Segway, l’utilisateur est néanmoins assis et dispose d’une liberté de mouvement proche de celle d’un marcheur puisque l’engin 100% électrique peut se déplacer dans toutes les directions. Les technologies

mises en place permettent de contrôler la vitesse, la direction et les arrêts de l’appareil en équilibrant simplement son poids du corps ou en choisis-sant de le piloter par l’inter-médiaire d’un smartphone.Son autonomie limitée à 6 km et sa vitesse à 6 km/h réduisent pour l’instant son champ d’action à des grands bâtiments comme les musées, les gares ou les aéro-

ports. Avant sa commercialisa-tion, il sera d’ailleurs testé au musée national japonais de la Science et de l’innovation dès le mois de juin. Aucun rensei-gnement sur le prix ni la date de commercialisation de cet engin n’a été prononcé par le construc-teur. Reste à savoir si ce type de véhicule électrique trouvera ou non son public. Son princi-pal concurrent est de taille et il a quelques années d’avance en matière de fiabilité, il s’agit tout simplement de la marche et il est difficile d’imaginer la réelle valeur ajoutée d’un véhicule de ce type exception faite des per-sonnes à mobilité réduite, bien entendu. E

honDA s’ActivE sur LA Micro-MobiLité inDiviDuELLE

TRANspoRT INDIVIDUEL

En mai dernier, le constructeur japonais a dévoilé un nouvel appareil de mobilité individuelle comparable au Segway.

avec ses 6 km/h en vitesse de pointe et ses 6 km d’autonomie, le champ

d’action de l’uni-cub reste limité.© D

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puBLICITÉ

mobiLiTÉ

PAR THIERRy VIAL

A l’ère de la mobi-lité douce, la voi-ture reste le véhi-

cule le plus utilisé en Suisse. En 2010, les Suisses ont par-couru en moyenne 36,7 km par jour et par personne, ce qui re-présente une augmentation de 1,5 km quotidiennement ou 4% depuis 2005. Cette évolu-tion résulte principalement de

la hausse de kilomètres parcou-rus en train, d’après le Microre-censement mobilité et trans-ports présenté en mai dernier par l’Office fédéral de la statis-tique et l’Office fédéral du déve-loppement territorial. En 2010, 63 000 personnes ont été inter-rogées sur leurs habitudes en matière de transports. D’après les données recueillies, une per-sonne de six ans et plus parcourt chaque jour 36,7 km en 92 mi-

nutes environ et tenant compte des temps d’attente et de corres-pondance. La population par-court les deux tiers des distances journalières, soit 23,8 km en voi-ture, 8,6 km en transports pu-blics (train, tram, bus, car pos-tal) et 2,8 km le sont à pied et à vélo. A noter que le nombre de km parcourus en train s’est ac-

cru de 27% entre 2005 et 2010 alors que ceux parcourus à pied, à vélo ou en voiture sont restés inchangés depuis 2005. Le trafic routier a néanmoins augmenté sur cette même période (5,5%) à cause de la croissance démogra-phique. E

Sources: OFS/ARE

37 kM PAr jourEt PAr PErsonnE

DÉpLACEMENTs EN sUIssE

le nombre de km parcourus en train entre 2005 et 2010 s’est accru de 27%.

Les Suisses sont toujours plus mobiles. Si la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé pour se déplacer, le train séduit de plus en plus de citoyens helvétiques.

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 49

PAR HENRy PLOUÏDy

A uto, quad, scooter ou vélo à as-sistance électrique? Twizy est un casse-tête lorsqu’on tient à mettre

ce véhicule dans une niche, et même l’atta-ché de presse l’appelle «ORNI», Objet Rou-lant Non Identifié. Son châssis tubulaire et ses suspensions s’inspirent de l’expérience de Renault en F1, la cellule de sécurité, le tableau de bord et le volant avec airbag pro-fitent des plus récentes évolutions en matière de sécurité et les quatre roues aux extrémités rappellent le quad. L’inconfort total des sus-pensions aussi. Mais Twizy est faite pour la ville où elle transporte deux personnes de fa-çon sympathique, l’une derrière l’autre, dans un chuintement tout électrique, et pas pour écraser végétation, insectes et promeneurs.Avec 80 km d’autonomie réelle en ville et dans sa périphérie, la bestiole remplace n’im-

porte quelle voiture et surtout les plus pe-tites, pour accomplir allers-retours de chez soi au travail ou pour déposer les enfants à l’école, mais l’un après l’autre: dans Twizy on est assis comme sur un scooter sauf qu’il y a de vrais sièges, des ceintures de sécuri-té et aucune obligation de porter un casque. En l’absence des pétarades d’un moteur à ex-plosion et malgré le fait qu’il n’y ait pas de vitres latérales aux proto-portes à ouverture en élytre, il est très facile de converser sans hausser la voix et les enfants vont adorer l’es-pace cocon derrière le siège du conducteur.Tout n’est pas encore idéal pour autant parce que Twizy n’aime pas du tout les bour-rasques, et ses occupants encore moins: très léger à moins de 500 kg et assis sur de très étroits pneumatiques, l’objet se transforme en jouet du vent et à l’intérieur il y fait rapi-dement la température d’une glacière. Par contre la pluie ne pénètre pas dans l’habi-

tacle en mouvement, cherchez l’erreur de conception…Vous vous déplacez actuellement sur des distances de moins de 40 km tous les jours, vous avez décidé d’abandonner votre Jeep et vous vous voyez comme un précurseur dans la vie en général. Vous allez adopter Twizy, et adorer sa frugalité. Vous effectuez le même nombre de km pour déménager vos connais-sances tous les jours, ou pour faire leurs courses dans les supermarchés hors hyper-centre et vous ne fonctionnez qu’entre 19 et 21°C. Oubliez Twizy et attendez Zoé, la pro-chaine voiture tout électrique de Renault avec vitres, chauffage et climatisation.

les stats de tWiZYDès CHF 9600.– et jusqu’à CHF 10 900.– selon les versions, plus CHF 59.– à 86.–/mois la location de la batterie, selon le kilo-métrage annuel (7500 – 15 000 km) et la du-rée du contrat (jusqu’à 60 mois). La location comprend l’entretien, la garantie et le rem-placement de la batterie si celle-ci devait des-cendre au-dessous de 75% de son efficacité; elle fonctionne entre -15°C et 55°C mais sa ca-pacité est moindre aux extrêmes.Pesant 473 kg, son petit moteur de 13 kW (17 ch) la propulse jusqu’à 80 km/h sans ef-fort, exactement comme une voiture conven-tionnelle, et elle braque dans un mouchoir de poche, 3,4 m. Le chargement complet de la batterie, sur une prise domestique de 230 v et au moyen du câble de 3 m stocké à l’avant du véhicule, s’effectue en 3 h 30. E

FRISSONS ÉLECTRIQUESLe Twizy est le premier véhicule électrique vendu en Suisse par Renault. Petit, maniable et idéal en ville, il ne pollue pas mais met les vertèbres à rude épreuve.

dès cHf 9600.– (+location des batteries), la twizy peut remplacer une citadine sur des trajets urbains... à condition bien-sûr de pouvoir faire le «plein».

renault tWiZY

EssAI TECHNo©

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50 | E FF IC IENCE 21 | ÉTÉ 2012

LA TRANsITIoN ARRIVEVILLE

PAR HENRy PLOUÏDy

t ous les éléments sont là, comme avec un cube de Rubik: le mitage du ter-ritoire, le litre de carburant à près de

2 francs, les trains bondés aux heures de pointe. Et des valeurs citoyennes en évolu-tion, des populations qui désirent toujours plus de déplacements mais des cadres de vie de qualité, sans bruit ni pollution de l’air. La ville de demain doit effectuer sa mue pour que, comme avec le fameux cube aux mul-tiples facettes, elle combine dans le bon ali-gnement les éléments attendus par ses utilisateurs.A l’EPFL le LaSUR – Laboratoire de socio-logie urbaine – se penche depuis quelques années sur l’utilisation que nous faisons de la ville et cherche en particulier à la redéfi-nir dans sa configuration «post car», soit une ville où l’automobile ne serait plus le centre d’attention. Stéphanie Vincent-Gesnil, colla-boratrice scientifique au LaSUR et auteure de Altermobilités, mode d’emploi, Déterminants et

LA VILLE DU FUTUR, DENSE, DURABLE ET MULTIMODALEQuel urbanisme nous attend à l’horizon 2050? Moins de bruit, plus d’espace pour piétons et cyclistes et des trans-ports publics extrêmement performants feront partie du quotidien. Projection dans l’avenir en compagnie d’une chercheuse passionnée. ©

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 51pR INTEMps 2012 | E FF IC IENCE 21 | 51

usages de mobilités alternatives au tout voiture*, livre son explication: «Pendant longtemps on a considéré qu’il y avait la voiture contre le reste. Aujourd’hui on peut posséder une voi-ture et ne pas l’utiliser tous les jours, comme on peut ne pas en avoir et en utiliser une de temps en temps avec Mobility. Cela s’appelle la multimodalité. Il y a découplage entre pos-session et usage avec l’arrivée de l’auto-par-tage», dit-elle. Au début des années 2000 le Transilien, réseau de train de la région Ile-de-France, avait pressenti la tendance et lancé une campagne publicitaire où le train venait au secours de l’automobile privée: elle com-muniquait le message «Pour économiser ma voiture je prends le train». Depuis, de nom-breuses possibilités de déplacement alter-natives ont été créées en région parisienne,

notamment le Vélib’, vélo en libre-service, l’apparition du tram sur certains boulevards de la capitale et, l’année passée, celle d’Auto-lib’, premier service public de locations d’au-tos 100% électriques. L’agglomération lau-sannoise n’est pas en reste, avec son plan d’aménagement Lausanne-Morges (PALM) et plus particulièrement le schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL) qui prévoit une place primordiale à l’altermobilité, et ceci dès sa conception.

pas de ville nouvelle, mais une ville meilleureDans le cadre de ce projet, neuf communes allant de Villars-Sainte-Croix au nord jusqu’à Saint-Sulpice au sud, et de Renens à Prilly en passant par Lausanne, s’engagent à mettre

en commun leurs forces pour le développe-ment d’une agglomération qui, à l’horizon 2020, aura vu sa population s’accroître de 30 000 à 40 000 habitants et emplois. L’effi-cacité des moyens de transport et la combi-naison entre eux est un axe prioritaire de dé-veloppement où apparaît en première place la mobilité douce, piétons et cyclistes, sui-vie des transports en commun et pour finir l’automobile privée. En amont de la multi-modalité se trouve la densification de l’habi-tat urbain dans des zones stratégiques, soit par rénovation, agrandissement ou transfor-mation de l’habitat existant ou par la création d’habitations nouvelles dans le respect de critères de qualité de vie et de durabilité. En d’autres termes ce schéma directeur cherche à inverser la tendance de l’étalement urbain

sdol

à gaucHegare de renens, place nord. à droitebus à haut niveaude service à prilly, route de cossonay.

réseau principal urbain, séquence partiellement bâtie

• voie à double sens; • site propre tc

central ;• piste cyclable

bi directionnelle;• stationnement

longitudinal (envisageable).

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. r.

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tel qu’il se poursuit dans plusieurs grandes villes d’Europe comme Londres et Paris, mais aussi Genève où Stéphanie Vincent-Gesnil mentionne le paradoxe de Genevois forcés à devenir des frontaliers, par manque d’offre de logements et par le coût prohibitif de ces derniers.Cependant la densification d’une aggloméra-tion doit s’accompagner de transports publics extrêmement efficaces, et d’une redéfini-tion de l’espace urbain pour que l’altermo-bilité y trouve sa place. Les déplacements à vélo doivent être perçus comme sûrs ce qui implique la création d’itinéraires cyclistes en sites propres, et évitant les obstacles naturels. Pour Stéphanie Vincent-Gesnil, la redécou-verte du vélo comme moyen de transport est un bon exemple des changements de valeurs qui s’opèrent actuellement auprès des habi-tants de grandes villes. «Il y a à peine 20 ans le vélo comme moyen de déplacement était perçu comme le plus ringard qui soit, utili-sé seulement par les pauvres. Depuis 2006 et le Vélo’v à Lyon, premier exercice de vélo en libre-service, il est devenu «smart» et on remarque un véritable effet d’entraînement:

puisqu’il était plus normal de le voir en ville il a incité de nombreuses personnes à ressor-tir leur propre vélo», dit-elle. Et l’utilisation de ce moyen de transport modifie profondé-ment la ville puisque les pistes cyclables ap-paraissent partout, rognant de l’espace aux automobiles et participant à la redéfinition de l’espace public. Plus encore que le vélo, la chercheuse dit penser que le phénomène d’auto-partage, connu en Suisse sous le nom de Mobility, est capable de modifier de ma-nière radicale les transports urbains. «Plus d’auto-partage et de co-voiturage signifient moins de voitures personnelles donc plus de piétons, cyclistes et transports en commun. Le «cocktail-transport» répond à, et rationa-lise nos besoins de transport et à lui seul in-fluence fondamentalement la définition de la ville de demain.»

la redécouverte du tramDans ce cocktail multimodal les transports publics jouent le rôle d’ingrédient princi-pal puisqu’ils s’adressent à la masse. Dans le cadre du PALM deux lignes de trolleybus à haut niveau de service sont à l’étude, al-

lant de Bussigny à Lutry par le centre de Lau-sanne et de Malley à Val-Vert en direction de Bellevaux. Il s’agira d’une première suisse où les trolleybus seront exploités comme une ligne de tram, en site propre et avec priori-té dans les carrefours. Plus spacieux et plus

tram

alors que genève n’a jamais aban-donné ses trams, lausanne a préféré développer des lignes de bus depuis 1964. presque cinquante ans plus tard, leur retour est annoncé avec l’avantage de pouvoir transporter un très grand nombre de passagers. le tram est aussi un vecteur d’image d’une ville dynamique et permet dans certains cas de redonner des espaces verts à la ville.

puBLICITÉ

LA TRANsITIoN ARRIVEVILLE

Villas à ossature bois de type Minergie

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ÉTÉ 2012 | E FF IC IENCE 21 | 53

rapides que ceux intégrés dans le trafic, ces bus conviennent mieux pour desservir les quartiers à moyenne-forte densité de popula-tion; mais le moyen de transport le plus em-blématique de la ville du futur est le tram, actuellement en pleine expansion y compris

dans de petites villes, malgré le coût impor-tant qui accompagne sa construction. Zu-rich possède un réseau depuis la fin du XIXe siècle, Genève l’a démantelé pendant les an-nées soixante puis reconstruit récemment à grands frais, et l’agglomération lausannoise

aura le sien dès 2017 avec une première ligne reliant Villars-Sainte-Croix à la place de l’Europe, au centre-ville de Lausanne. Ce moyen de transport permet de véhiculer ra-pidement un très grand nombre de voya-geurs simultanément mais ce qui semble le plus intéressant, selon Stéphanie Vincent-Gesnil, c’est qu’il est devenu un véritable vecteur d’image: Clermont-Ferrand a le sien depuis 2006 malgré une population de seu-lement 139 000 habitants, Reims depuis fin 2011 pour une population de 187 000 habi-tants. «Toutes les villes qui ont décidé de se réinventer créent une ligne de tram parce qu’il a un impact très fort sur la requalifi-cation des rues», dit-elle. Autre avantage, le tram écarte littéralement la circulation auto-mobile et, lorsque ses voies sont végétalisées, il arrive même à remettre un peu de nature en milieu urbain alors que sa fonction pre-mière est d’être très efficace.Le modèle normal de vie familiale, tel qu’im-porté des Etats-Unis à la fin des années soixante avec une maison à la campagne et deux voitures, ne sera plus le seul jugé idéal dans le futur. «On observe une tendance de plus en plus prononcée de retour des fa-milles en ville», dit la chercheuse, «qui ont à la fois du capital financier et culturel et valo-risent la proximité urbaine, le fait de se dé-placer à pied et participent largement à ce phénomène de gentrification urbaine.» C’est aussi pour eux que la ville s’intensifie parce que, contrairement aux apparences, la qualité de vie en ville est aussi le résultat de la société civile, et pas seulement celui des décisions des pouvoirs publics. E

* CERTU, collection Débats© D

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LES ALTERMOBILITÉS, MODE D’EMPLOI

• Prendre sa voiture est souvent un réflexe. Pour en changer, il faut une offre alternative et des éléments déclencheurs, qui apparaissent à des moments charnières du parcours biogra-phique des individus.

• Ce changement provient sur la base d’une prédisposition: lassi-tude du trafic ou du stationnement, mise

en adéquation de ses valeurs écologiques avec son comportement, par exemple.

• Conserver sa voiture mais ne plus l’utiliser de manière rou-tinière est un facteur qui contribue à garantir et pérenniser les altermobilités, parce qu’elle va de pair avec le décou-plage entre la possession et l’usage du véhicule.

En pratiquant d’autres modes de déplace-ment, les altermobilistes acquièrent de nouvelles compétences qui viennent s’ajouter à celles qu’ils possédaiaent déjà. Pour Stéphanie Vincent-Gesnil cet apprentissage valorisant est l’une des clés du succès pour cesser de… conduire. Exemples:Villas à ossature bois

de type Minergie

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48 HEUREs EN VÉLo ÉLECTRIQUETEsT

PAR THIERRy VIAL

Après 48 heures de vélo électrique, quelles sont vos premières impressions ? C’est fun, c’est agréable et entre 30 et 40 km/h c’est impressionnant. J’avais un peu peur que ce soit vraiment trop facile avec cette assistance électrique mais en fait, vous vous prenez vite au jeu de la vitesse et vous pédalez beaucoup pour aller plus vite. J’ai aussi une moto et je me suis surpris à rouler comme un motard.

Pensez-vous qu’un vélo électrique puisse vrai-ment remplacer une voiture au quotidien ?Clairement, si je viens une fois par année au centre en voiture, c’est un maximum. J’ai déménagé en ville il y a quelques années, à Prilly, à côté de Lausanne, et nous avons sup-primé une de nos voitures. Avec un vélo élec-trique, je mets moins de dix minutes pour venir au travail contre 20 à 25 minutes en voiture ou en transports publics.

Techniquement, l’utilisation de ce vélo vous a semblé aisée ?Oui, c’est très facile à utiliser d’autant plus que j’avais déjà installé un kit électrique sur le vélo de mon fils. Sortir la batterie, la bran-cher, la remettre, c’est un jeu d’enfant. J’avais également organisé une sortie du Conseil d’Etat à vélo électrique il y a deux ans.

Quels sont les plus et les moins par rap-port au vélo normal que vous utilisez au quotidien ?A plus de cinquante ans avec le rythme de travail qui est le mien, j’apprécie de faire un effort physique quotidien avec mon vélo tra-ditionnel pour rester en forme. Deuxième bé-mol, le risque de vol sur ces vélos électriques

FRANçoIs MARTHALER

Fonction: conseiller d’Etat vaudois, chef du Département des infrastructures.Trajet du domicile au travail: 4 kmMoyen de transport habituel: vélo

aménager ce type de parking. Il faut aussi créer plus de pistes cyclables sécurisées car le principal obstacle à l’utilisation du vélo au quotidien, c’est tout simplement la peur.

Pensez-vous qu’un vélo électrique soit plus dangereux qu’un vélo normal ?Non, je ne pense pas que le danger soit plus grand qu’avec un vélo traditionnel. La seule différence, c’est la vitesse, je pense que vous roulez en moyenne à 10 km/h de plus qu’avec un vélo sans assistance. Après, un accident peut arriver n’importe quand. Je me suis cassé deux côtes dernièrement lorsque la roue avant de mon vélo a roulé sur une bou-teille en PET.

Le prix de 4500 francs pour un tel engin vous semble justifié ?Ça ne me choque pas du tout. Si un vélo comme celui-là vous permet d’économiser une deuxième voiture qui vous coûte 10 000 francs par an, tout en vous permettant de gagner un temps considérable chaque jour, l’investissement est très intéressant. Et vous pouvez trouver des modèles, certes moins beaux, mais moins chers aussi, à la Bonne Combine par exemple. E

Cycliste convaincu depuis toujours, le conseiller d’Etat sor-tant François Marthaler a testé un vélo électrique pendant 48 heures. Emballé par l’exercice, il aurait certainement acheté un tel engin s’il avait reconduit son mandat.

«UN TEL VÉLO PEUT REMPLACER UNE SECONDE VOITURE»

est vraiment trop élevé. A part ces deux points, le vélo électrique n’a presque que des avantages. Si j’avais brigué un nouveau man-dat de conseiller d’Etat, j’aurais certainement songé à l’achat d’un tel vélo.

Pensez-vous que l’on devrait faciliter davan-tage l’utilisation du vélo en ville ?Bien sûr, des aménagements doivent être entrepris, notamment au niveau des places de parking sécurisées pour les vélos. Je viens de faire passer un crédit cadre de 13 millions dont Lausanne va bénéficier en partie pour

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mobiLiTÉ

puBLICITÉ

PAR THIERRy VIAL

Depuis longtemps, les chercheurs du monde entier se creusent les

méninges pour exploiter au mieux les vents puissants et réguliers qui soufflent à 300 mètres du sol. Plusieurs entre-prises ont trouvé la solution : construire des éoliennes vo-lantes. Altaeros Energies vient de se positionner sur ce nou-

veau marché avec sa solution en forme de pneu pouvant automa-tiquement prendre son envol, produire du courant et redes-cendre à partir d’une plateforme mobile. Testé en mars dernier à une altitude de 100 mètres grâce à son ballon gonflé à l’hélium, il a parfaitement fonctionné. Ses concepteurs affirment qu’à une altitude de 300 mètres, il pro-duira deux fois plus d’électricité qu’un mobile classique au sol.

De plus, les avantages sont nom-breux. L’installation ne prend que quelques jours, il n’y a au-cun impact environnemental et cette éolienne aérienne ne fait

aucun bruit et le système est fa-cile à déplacer. Selon Altaeros Energies, cette technologie per-mettrait de réduire de 65% le coût de l’énergie éolienne. E

LEs éoLiEnnEs voLAntEs ArrivEnt

ÉNERGIE

L’idée est simple, profiter des vents réguliers et puis-sants en altitude en utilisant des ballons dirigeables munis d’éoliennes. Une idée qui pourrait faire chuter le coût d’une éolienne de 60%.

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LOISIRS AU NATUREL EN BAS-VALAISEn participant à la construction de la centrale hydro-élec-trique de Nant de Drance, les CFF attestent leur attache-ment aux énergies durables. Le choix d’un site en Bas- Valais confirme quant à lui le potentiel du patrimoine na-turel de la région. Un patrimoine à (re)découvrir, le temps d’une escapade.

ÉVAsIoN pAR LE RAILWEEk-END

EFFiCaCité Et détEntE En valais PAR LAURE TURO

L es CFF couvrent environ 75% de leur consommation électrique grâce à l’énergie hydraulique. Et pour assurer

l’augmentation annoncée de leurs besoins et les pics de consommation, ils participent à la construction d’une centrale de pompage-turbinage à Nant de Drance, en Bas-Valais. Au-delà des prouesses techniques pour opti-miser le potentiel de la force hydraulique, la construction de la centrale est aussi l’occa-sion de visiter les environs du barrage d’Emosson et de profiter des nombreux loisirs accessibles par le rail dans la région.

l’eau au service du railLe chantier de Nant de Drance a été lancé en septembre 2008, pour une mise en service prévue à partir de 2017. Située près du bar-rage d’Emosson – entre les lacs de retenue du Vieux Emosson et d’Emosson –, la cen-trale hydroélectrique sera construite dans une caverne à 1700 mètres d’altitude et pro-fitera des 300 mètres de dénivelé entre les deux lacs pour produire de l’énergie. Envi-ron 2,5 milliards de kWh d'énergie de pointe

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pour des raisons de travaux, le barrage d’emos-son a été vidé durant quatre mois. ces pro-chains temps, son niveau peut être plus bas que la normale.

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par an devraient ainsi être produits à Nant de Drance. Pour en savoir plus, rendez-vous à la gare de Châtelard-Village pour visiter le musée des CFF sur l’histoire de l’utilisa-tion de l’énergie hydraulique! On y apprend notamment que le lac artificiel d’Emosson a été créé en 1920 et que le barrage, mis en service en 1974, est le deuxième plus grand

barrage de Suisse après celui de la Grande Dixence.

en train, à vélo ou à pied!La journée peut se poursuivre en prenant place à bord des trois attractions ferroviaires du Parc d’Attractions du Châtelard: le Funi-culaire à deux cabines, le Petit Train panora-

mique et le Minifunic, pour rejoindre le lac d’Emosson. Là, de nombreux sentiers, dont un itinéraire thématique sur la trace des dinosaures, feront la joie des marcheurs. Toujours en Bas-Valais, mais via la gare de Martigny, les amateurs de sensations peuvent également s’initier à la montagne sans effort sur un E-bike. Le concept? Louer un vélo électrique au Châble, à Verbier ou à La Tzoumaz et rejoindre les sommets en quelques coups de pédales. Les férus d’art préféreront sans doute rester en plaine pour visiter la Fondation Pierre Gianadda dont la qualité des expositions a fait la renommée. Mais les eaux chaudes des Bains de Saillon mettront tout le monde d’accord! Facilement accessibles en bus depuis les gares de Sion et Martigny, chacun saura y apprécier les bas-sins d’eau thermale, les espaces de bien-être et la diversité des massages proposés, sans oublier la qualité du restaurant du complexe avant de prendre le chemin du retour. E

Attention! Le musée CFF du Châtelard ne peut être visité que sur rendez-vous!E-mail: [email protected]

Une aventure en trois temps du Châtelard au lac d’Emosson. montez tout d’abord dans le Funiculaire à deux cabines. avec une pente à 87%, il est le plus raide du monde! prenez place ensuite à bord du petit Train panoramique pour voir défiler la chaîne du Mont-Blanc et les gorges du Bouqui. Le minifunic ponctue le parcours et vous dépose à la gare du lac d’Emosson qui surplombe le barrage. Chaussez alors vos souliers de randonnée pour cheminer sur les nombreux sentiers, et pourquoi pas sur la trace des dinosaures?

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ÉVAsIoN pAR LE RAIL

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Calme, détente et bien-être au milieu du vignoble valaisan.Votre seule préoccupation? Choisir parmi les dif-férents bassins d’eau thermale, les jacuzzis et saunas des espaces «Carpe Diem» et «mayens du bien-être», ou de prendre le soleil, conforta-blement installé dans une chaise longue au mi-lieu des 10 000 m2 de pelouse, tandis que les enfants s’amusent sur le toboggan géant. A noter qu’une rivière thermale de 120 m de long agrémentée de bains à remous et d’un accélé-rateur de courant, ainsi qu’une grotte aquatique viennent d’être inaugurés.

le mythe des couleurs au cœur de martignyDu 29 juin au 25 novembre, laissez-vous séduire par des grands maîtres de la peinture comme Van Gogh, Picasso, Matisse, Kandisky et d’autres grands noms lors de l’exposition intitulée «Le Mythe de la Couleur. Collection Merzbacher».sans oublier les expositions permanentes toujours aussi intéressantes que sont le Musée de l’automobile, le musée gallo-romain, le Parc des sculptures, la Cour Chagall et le pavillon szafran.

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ÉVAsIoN pAR LE RAILWEEk-END

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E-bikE à vERbiER

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des sommets et des panoramas sans effortC’est désormais possible grâce aux vélos électriques! au départ des remontées mécaniques du Châble, de Verbier médran ou de La Tzoumaz, louez votre vélo (un stromer de dernière génération) et rejoignez les hauteurs en quelques coups de pédales. Là-haut, il ne vous reste qu’à profiter de la vue et des terrasses ensoleillées. Attention toutefois, les trajets en E-bike sont réservés aux plus de 16 ans (14 ans pour les détenteurs de permis vélomoteur).

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ÉVAsIoN pAR LE RAIL

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Favoriser les économies d’énergie, c’est du concret.Conjuguer baisse de notre consommation énergétique et développement de la production d’électricité reposant sur les énergies renouvelables, c’est pour nous tous le meilleur moyen de construire un avenir durable.

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1. alessi «ufo»Le fameux créateur d’objets italien lance cette année une collection de lampes de table led à batterie re-chargeable. Elles vous suivront ainsi du salon au fond du jardin!

2. lampes «trace ligHt series» Un objet qui recycle l’énergie so-laire en lumière ambiante. Si vous le choisissez assez grand - il existe en version parasol! -, vous pourrez même bouquiner dessous!

3. lampe «greenman» Plante en pot ou abat-jour? Tout dépend si votre l’objet est en mode recharge ou éclairage!

4. stelton «fuego» Ce mini-feu de camp qui fonctionne au bioéthanol donnera une allure très bobo à votre terrasse.

5. alessi «ricordo»Toujours dans la collection de lampes de table led à batterie rechargeable signée Alessi, celle-ci joue le clin d’œil aux lampes à huile de nos grands-mères en se dotant d’un variateur!

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Que ce soit pour créer une ambiance ou pour lire le journal, c’est le moment de penser à équiper terrasses et balcons de lampes. Notre sélection, ou quand le design rencontre l’efficience.

PAR SyLVIE ULMANN

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6. pouf «ivY» Double usage pour ce pouf qui vous servira aussi bien d’assise que de lampe.

7. lampe «bloom» Elle se recharge tête en bas et diffuse sa lumière quand vous la remettez tête en haut.

8. lampions solaires Avec ce joli éclairage d’ambiance, si vous devez appeler les pompiers, ce sera la faute du barbecue!

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1. gril solaire cooKup Avec sa forme parabolique, ce gril concentre les rayons du soleil sur les mets à griller.

2. four solaire solemYo Un four qui joue sur l’effet de serre pour cuire en 2 à 4 heures.

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TROIS OUVRAGES EFFICIENTS à DÉCOUVRIRLes Presses polytechniques et universitaires romandes fourmillent d’ouvrages intéressants dans le domaine de l’efficience énergétique. Efficience 21 en a sélectionné trois à lire sans attendre.PAR THIERRy VIAL

à NE pAs MANQUER LIVREs

éco-confortpour une maison saine et à basse consommation d’énergie

Concevoir et réaliser un bâtiment sain, confortable, à basse consommation d’éner-gie et à faible impact sur l’environnement, c’est possible. Claude-Alain Roulet, adjoint scientifique et chargé de cours au Labora-toire d’énergie solaire et de physique du bâti-ment à l’EPFL, a pris la plume pour nous li-vrer les mesures techniques simples à mettre en œuvre pour obtenir une qualité d’air in-térieur optimale et un confort thermique, acoustique et visuel idéal, grâce aux oppor-tunités offertes par les principes du dévelop-pement durable. Clair, pratique, abondam-ment illustré et accessible à tous, il aidera de manière concrète toutes les personnes enga-gées dans un projet de construction ou de rénovation.

Claude-Alain Roulet, 2012, 208 pages, Presses polytechniques et universitaires romandes, www.ppur.org

Ce livre sorti en 2011 reste brûlant d’actuali-té. A l’heure de la réduction de la consomma-tion d’énergie, les pouvoirs publics pressent les citoyens de remplacer leurs ampoules à incandescence par des ampoules led à basse consommation. Ces dernières sont même imposées au consommateur sous prétexte d’une longévité supérieure et d’une moindre consommation énergétique. Pour Libero Zuppiroli, professeur de l’EPFL spécialiste du domaine, il s’agit là de pur marketing. Qualité inégale, vente sans contrôle, consom-mation d’énergie en hausse, durée de vie su-restimée, mauvaise qualité de lumière sont autant de problèmes soulevés par le profes-seur qui propose ses solutions pour amélio-rer la situation.

Libero Zuppiroli, Daniel Schlaepfer, 2011, 144 pages, Presses polytechniques et universitaires romandes, www.ppur.org

lumières du futurampoules à basse consommation (led): ce qu’on nous cacHe

Assainissement, entretien, modernisation, restauration, transformation, réhabilitation, la liste des interventions sur le bâti paraît in-finie. Ce livre se propose néanmoins de pré-senter ces techniques dans leur totalité. Il définit les concepts, propose des solutions concrètes et se pose comme un outil de pla-nification précieux pour les professionnels. Ces derniers y trouveront l’essentiel des tech-niques de réhabilitation, tant en matière de protection contre l’incendie, de réponse aux énergétiques ou de gestion des polluants qu’en termes de choix et d’usage des maté-riaux intérieurs. Plus de 1000 dessins et pho-tographies illustrent cet ouvrage.

Georg Giebeler, Rainer Fisck, Harald Krause, Florian Musso, Karl-Heinz Petzinka, Alexander Rudolphi, 2012, 280 pages, Presses polytechniques et universitaires romandes, www.ppur.org

rénover le bâtimaintenance, reconversion, extension

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UN EXEMpLE pRIMÉJARDIN

QUAND DES PROjETS ÉCOLOGIQUES ÉCLOSENT, LES LABELS S’EN MêLENTA l’ère des jardins «bio», les efforts particuliers consentis pour créer des infrastructures écologiques portent leurs fruits comme le démontre cet aménage-ment extérieur d’envergure primé et labellisé!

PAR MARy-LUCE BOAND COLOMBINIPHOTOS: GILBERT HENCHOZ SA

L a commune de Bernex en péri-phérie de Genève abrite la Fon-dation Aigues-Vertes, dont le site

de 21,5 hectares est bordé par des ter-rains agricoles, des forêts et le Rhône.Cette fondation à but non lucratif re-connue d’utilité publique, contribue à l’intégration sociale et économique de personnes présentant une déficience intellectuelle. Entre 2003 et 2010, pas moins de vingt bâtiments ont été conçus par différents architectes afin de caractériser et per-sonnaliser chacun des dix-sept lieux de vie. Deux de ces bâtiments sont labelli-sés Minergie, trois bâtiments ont été assainis et sont coiffés de panneaux so-laires. En revanche, l’établissement a mandaté un seul bureau spécialisé en architecture paysagère, pour aménager une trame conductrice et un parcours didactique sur 4 hectares.

plan général du site arborisé sur quatre hectares.

des essences indigènes permettent de préserver le patrimoine arboré, garanti conforme par la direction générale de la nature et du paysage (dgnp).

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Les infrastructures écologiques telles que l’exploitation agricole et de maraî-chage «bio», des plantations locales sans entretien, un bassin de rétention d’eau de pluie, des toitures végétalisées ont participé à l’obtention du label de qualité «Nature et Economie», le décor est planté!

un site récompenséMais n’obtient pas ce label qui veut, il y a quelques règles à respecter, à commencer par les petites graines à planter. Dans le cadre de cette réalisation, les paysagistes ont utilisé des essences in-digènes, en coordination avec la Direc-tion Générale de la Nature et du Pay-sage (DGNP), dont le rôle de «police» permet de préserver le patrimoine arboré en le garantissant conforme.«Les prairies dites naturelles doivent être exemptes de pesticides et d’en-grais, elles sont par ailleurs adap-tées à la station et au climat et consti-tuent une excellente pâture pour les vaches et moutons. Par ailleurs, nous avons planté une série de haies boca-gères linéaires et serrées en bordure des champs, qui constituent un para-vent et créent un flux de faunes ani-males», précise Franck-J. Bodenmann, ingénieur HES en architecture du pay-sage et directeur associé du bureau Gil-bert Henchoz implanté à Lausanne et à

Chêne-Bougeries. Le domaine fruitier et maraîcher est produit sans pesticides et une grande partie des récoltes est consommée sur place, limitant, d’une part, le bal des routiers provenant de l’extérieur, d’autre part, permettant aux résidents de vivre en partie en autarcie.

l’eau béniteLes paysagistes ont conçu un bassin qui récolte les eaux de toitures du bâti-ment voisin et des drainages périphé-riques directs. Le principe de ce bassin de rétention permet de stocker et de re-créer, sur site, le cycle naturel de l’eau de pluie, par infiltration et évaporation. «Ce système permet également de limi-ter la saturation des réseaux d’assainis-sement lors de fortes pluies», poursuit Franck-J. Bodenmann.Des toitures végétalisées extensives complètent cette réalisation. Elles né-cessitent uniquement un nettoyage annuel des écoulements. Les planta-tions sans produits polluants, sans ar-rosage ni entretien n’altèrent aucune-ment le bâtiment. Au contraire, elles forment une bonne couche isolante, ce substrat épais maintient la fraîcheur en été, alors qu’en hiver, cette même terre devient une bonne isolation na-turelle contre le froid. Les spécialistes affirment que la stabilité (chocs ther-miques) et l’étanchéité des toitures vé-gétalisées sont supérieures à celles

des toitures plates classiques. «J’ajou-terai encore qu’elles bonifient la qua-lité de l’air et atténuent les îlots de cha-leur en milieu urbain. Dans le cadre de cet aménagement, nous avons mis au point un projet pilote qui a duré presque sept années en innovant un mélange grainier opportun, des-tiné aux futurs projets similaires en collaboration avec le Canton de Ge-nève. L’ensemble de cette réalisation a, par ailleurs, obtenu le label de qua-lité «Nature et Economie», destiné aux entreprises.En mars dernier, la Fondation Aigues-Vertes s’est vu décerner le Prix dévelop-pement durable 2011 par la commune de Bernex, pour son travail et son mode de fonctionnement.Si ce village social et biologique est exemplaire à son échelle, ce concept biologique s’adapte tout aussi bien aux jardins privatifs de toutes tailles.Par ailleurs, la plate-forme d’informa-tion des services cantonaux de l’éner-gie et de l’environnement incite les propriétaires à obtenir le label «Charte des Jardins» qui favorise la survie de la faune animale et de la biodiversité en général. E

• www.hench.ch• www.aigues-vertes.ch• www.energie-environnement.ch/maison/

jardin/charte-des-jardins

«nature et économie»

Ce label de qualité décerné aux entreprises exige:

• 30% minimum de terrains aménagés naturellement autour d’un bâtiment, avec des espèces indigènes et adap-tées à la station

• Biocides (fongicides et insecticides) et engrais interdits

• prairies naturelles fauchées deux fois par an maximum

• Revêtements imperméables uni-quement sur des surfaces à forte circulation

• L’eau de pluie non polluée s’infiltre directement dans les sols qui s’y prêtent.

le principe du bassin de rétention permet de stocker et de recréer, sur site, le cycle naturel de l’eau de pluie, par infiltration et évaporation.

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EFFICIENCEMENT VôTRE…pEopLE

LA «MIsE EN LUMIÈRE» DE CARLo CRIsCI

«jE DORS DANS UNE ChAMBRE NON ChAUFFÉE ÉTÉCOMME hIVER»

J’aime le positionnement en hauteur; idéale-ment dans la montagne avec une vue plon-geante sur le lac.

Avec ou sans panneaux solaires?Bien évidemment avec des panneaux solaires! Je possède une petite maison de famille, dans une oliveraie en Italie, sans électricité, juste avec l’eau courante. Des panneaux solaires seraient très appropriés pour cette maisonnette baignée de soleil.

PAR ANNE-MARIE PHILIPPE

Economiser l’énergie, c’est important?C’est essentiel! Chacun doit être responsable et s’engager pour la survie de la planète.

Parlons éco-gestes. Quel serait votre geste du matin?Je prends une douche au lieu de me prélas-ser dans un bain. Je ne laisse pas couler l’eau lorsque je me rase. Je veille à la couper systé-matiquement. Et je pars au travail à pied.

Et un geste du soir?Comme le matin, je privilégie la douche au bain. Je dors dans une chambre non chauffée été comme hiver.

Vous êtes plutôt train ou voiture?J’avoue être plutôt voiture pour la liberté qu’elle procure. Je choisis, la plupart du temps, une voiture qui consomme peu, entre 5 et 6 litres au cent. J’utilise ma voiture plus puissante avec beaucoup de parcimonie. Mais depuis quelque temps, je découvre le train et, je l’admets, avec un certain plaisir!

Qu’avez-vous changé dans votre com-portement au cours de ces cinq dernières années pour réduire votre consommation d’électricité?J’ai changé la plupart de mes installations dans mes restaurants, que ce soit au Cerf ou à La Fleur de Sel. J’ai modifié mes éclairages en imposant les ampoules nouvelle géné-ration, j’ai adopté l’induction et la cuisson basse température en cuisine. Je multiplie l’efficacité par huit sans augmenter ma dépense d’énergie.

Comment voyez-vous la maison de vos rêves?Je l’imagine très lumineuse. Pas forcément spacieuse mais plantée dans un environne-ment très dégagé avec une grande visibilité.

carlo crisci pense que le salut de l’environnementviendra de la technologie et de la recherche! ©

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Et si votre maison était classée monument historique, installeriez-vous des panneaux solaires?L’immeuble qui abrite mes restaurants à Cossonay est classé monument historique. Il n’est donc pas question de dégrader cette belle architecture ancienne. Ces construc-tions d’antan méritent le respect! En

revanche, je suis persuadé que nous allons inventer d’autres solutions.

D’où viendra le salut de l’environnement (la politique, la science, une prise de conscience collective, etc.)?Le salut de l’environnement viendra de la technologie et de la recherche! Je pense aux voitures qui fonctionnent à l’hydrogène et au solaire. Mais aussi par nos petits gestes simples au quotidien: éteindre la télé, ne pas prendre la voiture pour tout et pour rien…. Tous ces réflexes devraient devenir naturels.

Quelle est, selon vous, l’actualité environ-nementale la plus marquante sur l’année écoulée?L’accident nucléaire de la centrale de Fukushima, il n’y a pas pire!

Si vous aviez une baguette magique, quels se-raient vos trois vœux pour l’environnement?J’aimerais que l’on fasse un grand pas au niveau de l’énergie renouvelable, que l’on régularise la couche d’ozone et que l’on vive en bonne intelligence avec les pays en développement.

Quel est l’acte responsable important que vous faites dans votre quotidien (trier ses déchets, rouler en voiture «propre», etc.)?Le réflexe de recyclage fait partie de ma vie. Tous les déchets de mon restaurant sont triés. Et il m’arrive de supprimer certains pro-duits de ma carte qui pourraient engendrer des déchets hallucinants. Je choisis aussi mes légumes auprès des producteurs du coin.

Pensez-vous que la protection de l’environne-ment est l’enjeu du XXIe siècle?Oui. On va devoir trouver des solutions. Elles seront le salut de l’humanité. Nous pour-rions également tenter de gommer les inéga-lités dans le monde.

revenons sur l’efficience. Que pourriez-vous encore améliorer dans votre quotidien?Que j’accorde encore plus d’attention à l’éco-nomie d’énergie au sein de ma cuisine, que ce soit au niveau de la cuisson de mes pro-duits ou la façon de les apprêter. Et organiser le travail en bonne intelligence! E

puBLICITÉ

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ÉCo-GEsTEsCoNsEILs

ET POUR QUELQUES GOUTTES EN MOINSLa Suisse ne manque pas d’eau potable, mais la production de ce précieux liquide coûte cher et se répercute sur la facture des ménages. En appliquant quotidiennement quelques gestes simples, cette dépense peut sensiblement diminuer. Pour ce second volet de notre série sur les éco-gestes, Efficience 21 se plonge dans les flots et ferme, un peu, les vannes.

PAR LAETITIA WIDERPHOTOS: VANINA MOREILLON

s i la consommation d’eau évolue à la baisse depuis le début des années huitante la part des frais fixes pour

la production d’eau potable reste très éle-vée. Un consommateur suisse utilise en moyenne 150 à 200 litres d’eau par jour. Pour un ménage de quatre personnes cela re-présente entre CHF 570.– et CHF 800.– par année. Le prix de l’eau a pris l’ascenseur et n’a pas fini sa course. On prévoit au moins 10% d’augmentation par an sur dix ans, d’où l’importance d’utiliser cette ressource intelli-gemment et avec parcimonie.

1 fermer les robinets

Se laver les dents tout en rêvassant bercé par la douce mélopée du robinet qui coule. Cette image vous rappelle quelque chose? Vous peut-être? Alors il est grand temps de changer vos habitudes. Aucun besoin d’eau lorsque la brosse à dents fait son œuvre dans votre cavité buccale. On ferme les robinets. Et on médite sur le constat suivant: si dans chaque ménage suisse, une personne laisse chaque jour le robinet couler lorsqu’elle se lave les dents, 23 milliard de litres d’eau sont tout simplement gaspillés, de quoi remplir 7600 piscines olympiques. Les fuites peuvent également être à la source d’une importante perte d’eau. Même les plus anodines doivent être réparées. L’occasion de remplacer le vieux brise-jet à tamis du robi-net de la salle de bain par un dispositif mo-derne permettant d’économiser jusqu’à 30% d’eau chaude et d’énergie. Un mitigeur mo-nolevier avec frein de débit et des robinets autofermants constituent de bons investisse-

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ments pour remplacer du matériel vétuste. «La solution la plus simple est d’installer un économiseur d’eau sur chaque robinet qui permet de réduire le débit jusqu’à 50%», ex-plique Cynthia Cavin, experte en éco-gestes chez Romande Energie.

2 des doucHes expéditives

La consommation d’énergie et d’eau de votre douche est fortement dépendante de votre comportement. Il y a les férus de douches énergiques et rapides, et les amoureux du pommeau de douche qui se délectent de nombreuses minutes passées sous le jet d’eau chaude.Si vous appartenez à cette deuxième catégo-rie, pourquoi ne pas essayer d’adopter une fois par semaine la méthode rapide, en dimi-nuant de 50% la durée de votre douche du lundi? De quoi démarrer la semaine frais et dispos en économisant ce jour-là 50% d’éner-gie et d’eau. Les bains sont quant à eux à dis-tiller avec parcimonie sur l’année, car très gourmands en eau. Comme les appareils électroménagers, les pommes de douche ont aussi leur étiquette-énergie qui indique la quantité d’eau chaude qui coule à travers le produit sanitaire. Mu-nies d’un A, elles consomment peu. Estam-pillées d’un G, l’économie d’eau est en re-vanche pratiquement nulle. Par exemple, une famille de quatre personnes, ayant au-jourd’hui une salle de bains équipée de pommes de douche et de robinetteries de qualité moyenne (D), pourrait économiser environ CHF 290.– par année avec des pro-duits de catégorie A, tout en abaissant les émissions de CO

2 de 450 kg.

3 se réJouir de la pluie

L’eau potable coûte cher. Son utilisation n’est donc pas pertinente pour toutes les activi-tés. L’eau de pluie, gratuite elle, ne contient ni calcaire ni chlore, il s’agit d’une solu-tion idéale pour le jardin, la voiture ou les toilettes. Pour récupérer une eau de bonne qua-lité, il est indispensable de la filtrer et de la conserver dans un récupérateur d’eau qui se ferme. Débarrassée des salissures et proté-gée de la lumière, l’eau restera claire, fraîche et sans odeurs. «Selon les précipitations, on peut récolter de 40 à 600 litres par m2, pré-cise Cynthia Cavin. Pour arroser un jar-din, on consomme en moyenne 17 litres au

m2 et 190 litres pour laver une voiture.» En-fin n’oubliez pas, le soir offre des conditions idéales pour arroser votre jardin.

4 laisser faire le lave-vaisselle

Il est parfois tentant de vite laver à la main les deux assiettes et les quatre verres qui traînent sur l’évier. Pourtant, contrairement à une idée reçue, laver la vaisselle à la main entraîne une grosse consommation d’eau. «Lors d’une vaisselle importante, on utilise jusqu’à 100 litres d’eau, c’est énorme, ex-plique Cynthia Cavin. En utilisant un bac on réduit déjà sa consommation à 40 litres. Mais cela reste beaucoup en comparaison des 10 litres utilisés par les modèles les plus efficients du marché.» Le programme éco-nomique permet de réduire la facture aussi bien d’eau que d’électricité. Enfin, si tous les lave-vaisselle étaient réglés sur une tempé-rature de 50°, en Suisse, l’économie de cou-rant pourrait atteindre 185 millions de kWh/an soit la consommation de 41 000 ménages suisses de quatre personnes.

5 voir double dans les Wc

Les chasses d’eau représentent 31% de la consommation des ménages. «Les toilettes sont de loin les plus gourmandes des ins-tallations sanitaires, s’exclame Cynthia Ca-vin. D’où l’importance d’installer une double chasse d’eau économique. Ceux qui n’en pos-sèdent pas peuvent insérer un récipient ou une bouteille dans le réservoir.» Cette simple manœuvre permet d’économiser environ 14 litres par jour et par personne, et réduire la consommation d’eau des toilettes de 30%. E

retrouvez les éco-gestes en vidéo sur notre application iPad.

l’eau potable en suisse

• 40% des aquifères • 40% des sources • 20% des lacs

La qualité de l’eau est excellente • 40% ne nécessite aucun traitement.

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REFUGE AUToNoMETENDANCE

Situé à 2000 mètres d’altitude, isolé du monde, le refuge de Sarenne utilise le bois, le soleil, l’eau, le vent et les dé-chets pour assurer son autonomie. Un illustration unique pour tester les solutions énergétiques de l’habitat du futur.

PAR LAETITIA WIDER

P our parvenir au refuge de Sa-renne, il faut tout d’abord em-prunter les 21 mythiques vi-

rages de la montée de l’Alpe d’Huez. S’élancer, ensuite, sur l’étroite et si-nueuse route du col de Sarenne. Au sommet, sur un plateau venteux trône la drôle de cabane de Fabrice André. En hiver et au printemps, la route pas-torale est impraticable. «Elle se trouve dans le sillon de plusieurs couloirs

BESOIN DE RIEN,CAPABLE DE TOUT

le refuge de sarenne est un lieu unique imaginé, conçu et fabriqué par fabrice andré pour consommer le moins d’énergie possible.

d’avalanches, la dernière s’est déclen-chée il y a quelques semaines», ex-plique cet ingénieur agronome aux multiples casquettes. Sa chenille brin-quebalante gravit l’amas de neige jusqu’au refuge. Un lieu unique ima-giné, conçu et fabriqué par Fabrice An-dré pour consommer le moins d’éner-gie possible. «J’ai été militant jusqu’au jour où violenté lors d’une manifes-tation, j’ai compris que le meilleur moyen d’obtenir le changement était de démontrer sa faisabilité.»

rien ne se perdEn 2003, ce montagnard de cœur, spé-cialiste en veille technologique des éner-gies renouvelables, décide donc de mettre ses actes au service de ses idées. Il achète les ruines du Refuge de Sa-renne, dévasté par un incendie en 1984. Il n’en subsiste que les murs. Fabrice André se lance alors dans un chantier ti-tanesque. Il récupère dans le Jura le bois de grands arbres centenaires abattus par la tempête Lothar. Il les achemine sur place et les travaille manuellement, un par un avant de les empiler pour bâtir l’édifice de ses rêves : 100% autonome et économe en énergie. Un soin tout parti-culier est accordé à l’isolation. Soixante centimètres de couches successives sont installés sous la toiture alors que les murs atteignent 95 centimètres d’épais-seur dont 30 d’isolant. «Si ici, à 2000 mètres d’altitude, dans des conditions climatiques extrêmes, nous arrivons à produire de l’énergie, c’est qu’on peut y arriver partout, au moins à petite échelle. Il faut arrêter de désespérer les gens, s’exclame l’homme au teint buriné. Des solutions existent, et je le prouve ici tous les jours.» Et les résultats sont là. Les besoins en énergie du chalet s’élèvent à 12 kWh par m2 et par an pour 980 m2 de surface habitable. Cet hiver, la tempé-rature extérieure s’est abaissée jusqu’à -37°C pendant près de 20 jours alors qu’à l’intérieur, un bon 25°C constant ré-chauffait les joues rougies par le froid.

une microcentrale électriquePour parvenir à cette prouesse le cha-let est alimenté par différentes sources, à commencer par une microcentrale hy-droélectrique qui utilise le dénivelé de 90 m entre deux bassins alimentés par des eaux de ruissellement. Et comme ici rien ne se perd, tout se transforme, l’énergie est dissipée et réutilisée notam-ment pour remonter l’eau dans le bassin supérieur. 70% des consommations élec-triques du refuge sont assurées par cette microcentrale. L’eau circule à 9 bars dans les canalisations de la maison, or 3 bars suffisent. Le différentiel de pres-sion est donc lui aussi récupéré pour ali-menter une pico-turbine. 25 m2 de pan-neaux photovoltaïques alimentant des batteries et une éolienne à axe vertical et géométrie variable complète l’équi-pement. Cette dernière adapte sa voi-lure au vent pour tourner à une vi- ©

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tesse constante. Le solaire alimente plus de 70% des besoins du refuge en eau chaude sanitaire et chauffage. Une chau-dière à gazéification prend le relais, une fois par semaine en hiver et une fois par mois l’été. Les déchets du chalet y sont brûlés en fonction de leur température de combustion. Les cendres ainsi obte-nues sont utilisées comme engrais dans le potager, où l’on cultive les légumes consommés dans le refuge. Capteurs so-laires et chaudière stockent leur éner-gie dans un hydroaccumulateur de 9000 litres, lui-même relié à une série de bal-lons pour assurer l’eau chaude sanitaire. Même les eaux usées sont traitées par un système de phytoépuration et alimentent ensuite un étang habité de batraciens et de truites.

un labo HigH-tecHZéro émission, zéro pollution, une contrainte que s’est imposée Fabrice An-dré, non seulement par conviction mais aussi par souci de crédibilité. En six ans, le refuge est devenu un véritable labo-ratoire pour de très nombreuses socié-tés actives dans les énergies renouve-lables. C’est ici qu’elles viennent tester

Zéro émission, zéro pollution, une contrainte que s’est imposée fabrice andré par souci de crédibilité. en six ans, son refuge est devenu un véritable laboratoire.

leurs dernières innovations en matière d’habitat à énergie positive. Soumis à des vents violents, à 265 jours de gel par an, et un ensoleillement exceptionnel, le site offre un terrain propice aux expéri-mentations. Fabrice André y apporte sa propre expertise, et ses modifications. Le refuge de Sarenne travaille en étroite col-laboration avec Schneider Electric, Herlt, Sonnenkraft, mais aussi en Suisse avec l’EPFL, ou encore les yverdonnois de Flexcell. L’intérieur de la bâtisse est d’ail-leurs un bijou de haute technologie et de domotique. Un ordinateur central pilote les différents éléments et les optimise. Ainsi, un détecteur de présence permet d’adapter la température d’une pièce en fonction du nombre de personnes pré-sentes. «L’énergie la plus facile à pro-duire, c’est celle qu’on n’utilise pas», constate Fabrice André en dégustant son unique repas de la journée. Si son mode de vie pourrait faire penser à celui d’un idéaliste, ce Géo Trouvetou primé au concours Lépine est plutôt un hyper pragmatique qui ne compte pas s’arrê-ter au col de Sarenne. Homme de pro-jets et de défis, il a déjà réalisé un tour du monde tracté à vélo par une voile. Et

va récidiver prochainement avec une voi-ture solaire à air comprimé qui récupère l’énergie du freinage mais aussi celle des vibrations de la route ! La première étape devrait se dérouler en Suisse, cette année encore, pour un tour des cols alpins. E

comment s’Y rendre

Le refuge de Sarenne se trouve à 2h45 de Genève, entre les communes de Clavans et de L’Alpe d’Huez. Il peut accueillir dix-huit personnes et notamment des séminaires d’entreprises. De juin à octobre, la route pastorale est ouverte. En hiver, il faut chausser raquettes, skis, peaux de phoque ou demandez à Fabrice André qui viendra vous cher-cher en calèche. Une visite des instal-lations est organisée sur demande.

Tél. +33 4 76 80 30 48 [email protected]

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bernexpo19 au 21 Juin 2012

GEosUMMITCe salon propose des conférences, des dé-bats, des ateliers et des événements liés à la géo-information. Cette année, les thèmes du congrès GEOConf concernent, entre autres, les énergies renouvelables et donneront des pistes sur les bonnes initiatives dans le domaine via les médias actuels.

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sWIss ECo LEADERs DAY Ce forum réunit chaque année les décideurs suisses économiques et politiques ainsi que les spécialistes des technologies environnementales et des énergies renouvelables. Il propose une plateforme de discussions et d’échanges pour parler concrètement d’approvisionnement énergétique renouvelable, de ges-tion de ressources, de valorisation des déchets de cleantech et greentech ainsi que des enjeux environnementaux. Cette année, Beat Vonlanthen, conseiller d’Etat, président de la Conférence des directeurs cantonaux de l’Energie tien-dra une conférence sur le thème «Osons le changement!». Michèle Sabban, présidente de l’assemblée des régions d’Europe et de l’asso-ciation R20 Regions of climate action d’Arnold Schwarzenegger parlera sur le thème «Les régions sont des acteurs indispensables et les vrais moteurs innovants de la lutte contre le changement climatique et pour le changement énergétique».www.swissecoleadersday.ch

forum fribourg | 25 Juin 2012

FoIRE MAIsoN + ÉNERGIE Ce salon traitera notamment de l’efficience énergétique dans la construction et la rénova-tion, des standards Minergie-A, Minergie-P et des maisons passives. Il réunira 400 expo-sants sur 17 000 m2 de surface d’exposition.www.bauenergiemesse.ch

Offre combinée à prix réduit sur cff.ch/maison-energiedès juillet

bernexpo8 au 11 novembre 2012

CoNGRÈs NATIoNAL DEsÉNERGIEs RENoUVELAbLEs ET DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE2012, Année internationale des énergies re-nouvelables est celle de l’organisation du pre-mier Congrès national sur ce thème. On y parlera des énergies renouvelables, de l’ef-ficacité énergétique, des réseaux et du stoc-kage, sans oublier le financement.

www.fachmessen.ch

stade de suisse, berne16 novembre 2012

AGENDAsoLEIL MoTEUR La mobilité durable et la mobilité électrique et solaire sont à l’honneur. De multiples objets illustrent le rôle majeur du soleil en tant que source d’énergie et les meilleures manière de l’utiliser pour la mobilité.

www.verkehrshaus.chOffre combinée à prix réduit sur cff.ch/museedestransports

musée des transports, lucerne Jusqu’au 31 octobre

place des fêtes, lutrY14 et 15 septembre 2012

JoURNÉE DE LA MobILITÉLes Services industriels Lausannois s’allient à leurs homologues de Lutry pour organiser deux journées de la mobilité sur la place des Fêtes de Lutry. Plusieurs animations pour grands et petits seront organisées autour de la mobilité douce y compris des essais de véhicules électriques à deux et quatre roues, ainsi que des véhicules hybrides et fonction-nant au gaz naturel ou au biogaz.

CoNsTRUIRE & MoDERNIsERLe salon suisse de la construction durable et de la rénovation met l’accent cette année sur l’assainissement énergétique et la rénovation globale. Plus de 600 exposants y participent.

offre combinée à prix réduit sur cff.ch/construire-moderniser

centre des foires de ZuricH30 août au 2 septembre

beat vonlantHen animera une

conférence au sWiss eco leaders daY qui se tiendra pour la première

fois en 2012.

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