E-learning :Sémiologie cardiologique

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FGSM2 – Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 2 SITKIEWICZ Fiona MED0308 – Sémiologie POINSENET Paul Pr … Correction : LEFEVRE Arthur S3 – 17/10/2021 1/12 E-learning :Sémiologie cardiologique Séquence 1 : Examen Clinique I) Introduction: interrogatoire L’examen clinique en cardiologie consacre un temps important à l’interrogatoire car les enseignements du seul examen sont souvent pauvre et peu contributif. 1. Quatre symptômes très fréquents 4 doléances fonctionnelles peuvent être rapportées par le patient. D’ailleurs, c’est souvent le motif de consultation mais il faut savoir poser la question si le patient n’exprime pas spontanément l’un de ces symptômes notamment lorsqu’il se présente dans le cadre d’une consultation de dépistage. Les symptômes les plus fréquents sont donc : La douleur (qu’on prénomme précordialgie si elle intéresse le précordium ou le thorax) - C’est un signe subjectif car on ne ressent pas tous la douleur de la même façon surtout dans son intensité. - La douleur en cardiologie est un motif de préoccupation pour le patient et son médecin de famille dans la crainte d’être le révélateur d’une pathologie coronaire potentiellement menaçante et pouvant engager le pronostic vital. - Certains éléments sémiologiques de cette douleur qu’on recherche par l’interrogatoire, laissent craindre de leur origine cardiaque, notamment : Son ressenti profond (et pas superficiel) Son caractère étendu et rétrosternal (comme un point de côté) Une sensation de serrement ou de striction avec l’impression d’une douleur qui serre la poitrine et l’empêche de correctement respirer, Sa survenue déclenchée à l’effort et calmée au repos. - Tous ces éléments seront à confronter avec la notion de terrain : l’âge, les facteurs de risques vasculaires voire les antécédents de pathologies vasculaires pour juger de la probabilité de l’origine coronaire de ces symptômes en s’appuyant sur cette probabilité préexistante de développer cette pathologie La dyspnée - C’est un motif fréquent de consultation en cardiologie bien que ce symptôme ne soit pas spécifique des pathologies cardiaques (rencontrée également lors de pathologies respiratoires ou d’anémies). - La dyspnée d’origine cardiaque apparait le plus souvent de manière progressive : son évolution peut être lente en intensité pour aboutir à un stade ultime qu’on prénomme orthopnée c’est-à-dire la persistance d’un essoufflement au repos. - Une dyspnée de repos obligeant le patient à s’asseoir pour se reposer est très caractéristique d’une insuffisance cardiaque évoluée. - La dyspnée peut être quantifiée dans son importance. Pour cela, on a la classification NYHA correspondant aux niveaux d’efforts : de 1 où le patient ne ressent pas de symptômes, jusqu’à 4 où la dyspnée est déclenchée dès la moindre activité. La mesure de cette intensité, de cette importance n’a d’intérêt pour le patient lui-même que parce qu’elle est comparative dans

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FGSM2 – Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 2 SITKIEWICZ Fiona MED0308 – Sémiologie POINSENET Paul Pr … Correction : LEFEVRE Arthur S3 – 17/10/2021

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E-learning :Sémiologie cardiologique

Séquence 1 : Examen Clinique

I) Introduction: interrogatoire L’examen clinique en cardiologie consacre un temps important à l’interrogatoire car les

enseignements du seul examen sont souvent pauvre et peu contributif.

1. Quatre symptômes très fréquents

4 doléances fonctionnelles peuvent être rapportées par le patient. D’ailleurs, c’est souvent le motif

de consultation mais il faut savoir poser la question si le patient n’exprime pas spontanément l’un de

ces symptômes notamment lorsqu’il se présente dans le cadre d’une consultation de dépistage. Les

symptômes les plus fréquents sont donc :

La douleur (qu’on

prénomme précordialgie

si elle intéresse le précordium ou le thorax)

- C’est un signe subjectif car on ne ressent pas tous la douleur de la même façon surtout dans son intensité.

- La douleur en cardiologie est un motif de préoccupation pour le patient et son médecin de famille dans la crainte d’être le révélateur d’une pathologie coronaire potentiellement menaçante et pouvant engager le pronostic vital.

- Certains éléments sémiologiques de cette douleur qu’on recherche par l’interrogatoire, laissent craindre de leur origine cardiaque, notamment :

• Son ressenti profond (et pas superficiel)

• Son caractère étendu et rétrosternal (comme un point de côté)

• Une sensation de serrement ou de striction avec l’impression d’une douleur qui serre la poitrine et l’empêche de correctement respirer,

• Sa survenue déclenchée à l’effort et calmée au repos. - Tous ces éléments seront à confronter avec la notion de terrain : l’âge, les

facteurs de risques vasculaires voire les antécédents de pathologies vasculaires pour juger de la probabilité de l’origine coronaire de ces symptômes en s’appuyant sur cette probabilité préexistante de développer cette pathologie

La dyspnée

- C’est un motif fréquent de consultation en cardiologie bien que ce symptôme ne soit pas spécifique des pathologies cardiaques (rencontrée également lors de pathologies respiratoires ou d’anémies).

- La dyspnée d’origine cardiaque apparait le plus souvent de manière progressive : son évolution peut être lente en intensité pour aboutir à un stade ultime qu’on prénomme orthopnée c’est-à-dire la persistance d’un essoufflement au repos.

- Une dyspnée de repos obligeant le patient à s’asseoir pour se reposer est très caractéristique d’une insuffisance cardiaque évoluée.

- La dyspnée peut être quantifiée dans son importance. Pour cela, on a la classification NYHA correspondant aux niveaux d’efforts : de 1 où le patient ne ressent pas de symptômes, jusqu’à 4 où la dyspnée est déclenchée dès la moindre activité. La mesure de cette intensité, de cette importance n’a d’intérêt pour le patient lui-même que parce qu’elle est comparative dans

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le temps ce qui permet au médecin de juger d’une dégradation ou d’une amélioration de son état et de guider ainsi sa prise en charge et notamment les médications.

La syncope

- C’est un motif fréquent d’avis cardiologique. - Elle correspond à une perte de connaissance le plus souvent brève car si

elle était prolongée on parlerait alors de mort subite. - En cardiologie, elle résulte d’une réduction du débit cérébral consécutif soit

à une baisse de la fréquence cardiaque par un phénomène de bradycardie ou par un bloc de la conduction, soit à un obstacle dynamique essentiellement représenté par le rétrécissement valvulaire aortique.

- Cette situation de syncope survient alors préférentiellement lors d’un effort.

- Lorsque le malaise ne va pas jusqu’à la syncope, on parle alors de lipothymie

Les palpitations

- Elles s’expriment sous forme d’une sensation d’instabilité du rythme cardiaque. Pourtant, parfois le patient ne ressent absolument pas l’état d’arythmie dans laquelle son cœur se situe.

- L’existence de palpitations débouchera sur un bilan complémentaire essentiellement basé sur la réalisation d’un électrocardiogramme ou de ses dérivés (holter) afin d’étiqueter correctement l’anomalie, c’est-à-dire le phénomène rythmique en raison de ces complications potentielles.

- S’il s’agit d’un état dys-rythmique touchant l’étage ventriculaire, le risque attendu est le risque de mort subite.

- S’il s’agit d’un état d’arythmie à l’étage atrial, le risque est la formation d’un thrombus qui pourra être potentiellement emboligène avec un risque d’AVC.

- L’interrogatoire fouillera les caractéristiques sémiologiques du ressenti du patient comme :

• La durée

• Les circonstances de survenue

• Les horaires

• Le caractère régulier ou irrégulier de ces palpitations - Dans tous les cas, l’examen clinique seul est insuffisant pour diagnostiquer

correctement la nature de ce trouble du rythme.

Les céphalées

- Les céphalées sont à considérer également chez les patients hypertendus.

2. Recherche des antécédents

Pour analyser le contexte de survenue de ces différents symptômes, l’interrogatoire devra

compléter la démarche diagnostique par la recherche des antécédents :

• Antécédents personnels, par exemple :

o Notion de souffle au cœur pour évoquer une valvulopathie

o Notion de pathologies vasculaires traitées par angioplastie ou par chirurgie de pontage

apportant une forte présomption de diagnostic d’une pathologie coronaire chez un

patient consultant pour des précordialgies

• Facteurs de risque cardio-vasculaire :

o HTA

o Tabagisme (présent ou ancien) : il faudra alors préciser la consommation exprimée en

paquets par an

o Hypercholestérolémie

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o Diabète

o Hérédité (antécédents familiaux très importants)

Mais aussi,

o Le mode de vie

o La consommation d’alcool

o Le contexte professionnel pour évaluer la charge de travail et l’exposition au risque du

patient, pour des professions tels que routier ou pilote d’avion.

II) Examen clinique : inspection, poids, fréquence cardiaque, pression artérielle Comme dit précédemment, l’examen clinique en cardiologie est assez pauvre. La présence de

signes n’aura le mérite d’apporter des éléments d’orientation qui confortera dans l’idée de demander

un avis spécialiste. Cependant, l’examen clinique est très souvent normal et ce sont sur les seuls

éléments apportés par l’interrogatoire qu’il faudra construire la stratégie de prise en charge.

1. Eléments d’inspection

Ainsi, on peut voir la présence à l’inspection de dépôts de cholestérol soutenant l’existence d’un

terrain à risque vasculaire :

• Le xanthome tendineux correspondant à des dépôts de cholestérol

situé au niveau des tendons

• Le xanthélasma (plus fréquent) où les dépôts de couleur jaune/brun

siègent au niveau des paupières

• Le gérontoxon (plus rare) correspondant à un arc cornéen blanchâtre

➔ Ces 3 anomalies traduisent très souvent un état d’hypercholestérolémie important pouvant

être dans un contexte familial même s’ils peuvent manquer dans ces situations.

L’exophtalmie bilatérale correspondant à une extrusion

antérieure de l’œil hors de l’orbite, peut se rencontrer lors de

l’hyperthyroïdie de la maladie de Basedow. C’est un élément

sémiologique qu’il faut intégrer si on est dans le cas d’une démarche

diagnostique d’un patient qui exprime des palpitations puisque

l’hyperthyroïdie est associée à un état de tachycardie sinusal, voire

compliquée d’arythmies par fibrillation atriale.

Dans le contexte d’insuffisance cardiaque, des éléments d’inspections pourront indiquer l’état de

surcharge hydrosodé du patient. Ainsi, l’augmentation de la fréquence respiratoire prénommée

polypnée ou la position assise du patient traduisent un état de surcharge hydrosodé au niveau

pulmonaire.

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Par ailleurs, l’existence d’une turgescence des veines jugulaires ou la présence d’œdèmes sur les

membres inférieurs traduisent un état de surcharge au niveau du retour veineux, et donc du cœur

droit. Ces œdèmes apparaissent comme des œdèmes déclives, bilatérales, symétriques, indolores et

lorsque l’on appuie avec le pouce, l’empreinte digitale est gardée : c’est le signe du godet !

2. Recueil de données de base

L’examen clinique mesure systématiquement le poids du patient dans l’objectif d’estimer son

Indice de Masse Corporelle (IMC) établi par la formule : poids (kg) / taille² (en m)

> 25 : surpoids

> 30 : obésité

> 35 : obésité classe 2

> 40 : obésité classe 3

Le poids est également une variable de surveillance de la

charge hydrosodée d’un patient insuffisant cardiaque.

3. Evaluation de la fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque est un paramètre systématique analysé. Elle est mesurée en clinique par la

palpation et la comptabilité du pouls périphérique (le plus souvent au niveau radial), parfois à

l’auscultation ce qui est plus facile lorsque le cœur est irrégulier.

La valeur normale de la fréquence cardiaque se situe entre 60 et 70 bpm mais son niveau est aussi

très dépendant des conditions d’adaptation à l’exercice.

➢ Un sujet sportif, entrainé (ex : cycliste) pourra très facilement avoir une valeur basse située à

50 bpm.

➢ A l’opposé, un patient stressé, angoissé, neurotonique pourra de base présenter une fréquence

cardiaque de 80 bpm sans que ce soit pathologique.

➢ Enfin, la fréquence cardiaque est plus élevée chez l’enfant pouvant aller jusqu’à 150 bpm chez

le nourrisson de façon tout à fait physiologique.

On parle de bradycardie si la fréquence cardiaque est en dessous de 60 bpm et de tachycardie

lorsqu’elle dépasse 80 bpm, sans pour autant que des fréquences cardiaques mesurées au-delà de ces

deux valeurs soient pathologiques.

Parfois de façon tout à fait physiologique cette fréquence cardiaque varie avec la respiration : on

parle alors de variations respiratoires de la fréquence cardiaque et c’est un phénomène encore plus

souvent rencontré chez l’enfant que chez l’adulte.

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4. Mesure de la pression artérielle

La mesure de la pression artérielle ou tension artérielle est la mesure sphyngomanométrique.

Le patient assis doit être détendu, le brassard doit être bien adapté à la taille du bras : ainsi on peut

disposer d’un tensiomètre adapté au bras d’un enfant ou d’un obèse. La mesure s’effectue au bras en

tolérant un écart de moins de 20 mm de mercure entre le bras droit et le bras gauche. Le côté de la

mesure la plus élevée (habituellement le bras droit) sera ensuite retenu pour les mesures effectuées

par la suite à l’occasion d’autres consultations et servira de référence.

Le brassard est gonflé jusqu’au-delà des bruits audibles par un stéthoscope positionné au pli du

coude puis progressivement la pression de ce brassard est diminuée jusqu’à percevoir les premiers

bruits dits de Korotkoff. Ce premier bruit correspond à la valeur maximale ou systolique de la pression

artérielle. La pression du brassard est progressivement réduite jusqu’à la disparition des bruits

correspondant à la valeur minimale ou diastolique de la pression artérielle.

Les limites supérieures de la normale de ces valeurs systoliques et diastoliques sont de

respectivement 140 mm de mercure et 90 mm de mercure.

III) Examen clinique : auscultation artérielle et cardiaque 1. Palpation et auscultation des artères

La palpation de toutes les artères fait partie de l’examen clinique cardio-vasculaire.

La palpation dans le cadre de l’examen clinique cardiologique concerne essentiellement la

palpation des artères basée sur le principe d’un examen comparatif bilatéral aux membres inférieurs

mais aussi supérieures, de façon symétriques pour recherche une atténuation voire une abolition de

la perception de ces pouls. Parfois, le pouls augmente d’amplitude dans certaines pathologies

cardiaques notamment dans le cadre des fuites aortiques : on parle alors d’hyperpulsatilité.

La palpation des pouls dans le contexte de pathologies artérielles périphériques permet de guider

l’auscultation des trajets artériels. Cette auscultation est pratiquée essentiellement au niveau des axes

artérielles ilio-fémoraux et fémoraux mais aussi carotidiens. L’auscultation des artères est

habituellement et normalement silencieuse. La présence d’un souffle systolique sur un de ces trajets

traduit l’existence d’une sténose serrée non occlusive puisqu’une occlusion ne donne aucun souffle.

La présence d’un souffle carotidien doit toujours s’accompagner d’une auscultation cardiaque

minutieuse car certains souffles irradient vers les carotides notamment les souffles d’origine aortiques.

L’objectif est d’évaluer la qualité des artères (souffle carotidien traduit une sténose serrée) ou les

conséquences d’une pathologie cardiaque (fuite aortique, coarctation aortique)

2. Auscultation cardiaque

L’auscultation cardiaque est un temps essentiel de l’examen cardiologique à la recherche de bruits

et souffles anormaux. L’auscultation cardiaque utilise un stéthoscope bi-auriculaire de taille adaptée,

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il existe en effet des stéthoscopes pédiatriques de petite taille adaptée à la morphologie des

nourrissons.

Lorsque le cœur est rapide ou irrégulier, on s’aide de la prise du pouls périphérique ou radial pour

bien préciser la phase systolique ou diastolique du bruit anormal entendu. La perception concomitante

du pouls à la palpation que l’on mène et du bruit que l’on entend à l’auscultation traduit son

appartenance à la phase systolique.

L’auscultation est pratiquée dans un espace calme sans bruits parasites sur un patient en décubitus

dorsal. Néanmoins, certaines manœuvres permettent de majorer l’intensité du souffle et renforce

ainsi la probabilité diagnostique :

➢ Un souffle diastolique aortique majorée en position assise, bras en l’air traduit certainement

l’existence d’une fuite aortique.

➢ Un souffle systolique à la pointe du cœur qui se majore en demandant au patient de se

positionner en décubitus latéral gauche traduit certainement une fuite mitrale.

➢ Un souffle systolique à l’épigastre (en regard de la xyphoïde) qui se majore lorsque l’on

demande au patient de prendre une inspiration profonde traduit une fuite tricuspide.

L’auscultation sera effectuée minutieusement en plusieurs points du thorax correspondant à

différentes structures cardiaques appelés foyers d’auscultations. On recueil l’endroit où le maximum

d’intensité de souffle est perçu, ainsi que les irradiations. La valve d’origine du souffle correspond au

foyer où le souffle est perçu à son maximum d’intensité :

- Le foyer mitral se situe à la pointe du cœur ou foyer apical

- Le foyer aortique se situe au 2ème espace intercostal droit ainsi qu’au bord droit du sternum

- Le foyer pulmonaire se situe au 2ème espace intercostal gauche

- Le foyer tricuspidien se situe au niveau de la xyphoïde

Le type d’anomalie (rétrécissement ou fuite)

correspondra plutôt aux irradiations de ce souffle. Il faut

donc appliquer sur le thorax du patient une auscultation

complète.

Une région prénommée Endapex correspond à une

région où peuvent être perçu les souffles d’origine aortique

ou mitrale, mais plus spécifiquement les souffles de

communication interventriculaire, plus volontiers chez la

femme.

Les bruits normaux sont composés de 2 bruits : B1 et B2 :

- Le premier bruit ou B1 correspond à la fermeture des valves auriculo-ventriculaires à savoir la

valve mitrale et la valve tricuspide

- Le deuxième bruit ou B2 correspond à la fermeture des valves aortiques et pulmonaires.

La systole sépare B1 de B2 et la diastole sépare/se situe entre B2 et B1 (souvent plus longue).

Remarque du prof : « Vous pouvez vous entrainer en vous auscultant vous-même ou à écouter sur

lemire.svt.free.fr »

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QCM SEQUENCE 1 :

1. À propos de la mesure de la pression artérielle :

a. Elle est effectuée habituellement par méthode sphingomanométrique

b. La pression artérielle est de valeur similaire aux 2 bras mais l’on tolère une différence de 20

mm Hg

c. Les limites supérieures de la valeur normale de la pression artérielle diastolique se situent à 90

mm Hg

d. La pression artérielle maxima correspond à la pression artérielle systolique

e. Le non-respect d’une taille de brassard adaptée à la morphologie du bras du patient risque

d’entraîner une surestimation des mesures

2. La douleur d’origine coronaire présente les caractéristiques suivantes :

a. Elle est déclenchée à l’effort

b. Elle est parfois remplacée par la dyspnée

c. Elle est ressentie de façon ponctiforme et latéralisée

d. Elle a un caractère constrictif, c’est-à-dire avec une sensation de serrement

e. Elle peut parfois être absente même s’il existe une ischémie myocardique prouvée

3. La dyspnée d’origine cardiaque présente les caractéristiques suivantes :

a. Elle oblige le patient à rester allongé si elle survient au repos

b. Un niveau NYHA 1 traduit une dyspnée de repos

c. Elle est quantifiée en utilisant la quantification NYHA

d. La dyspnée d’origine cardiaque résulte d’un état de surcharge hydrosodée élevé au niveau

pulmonaire

e. Elle survient à l’effort

4. À propos de l’examen clinique :

a. Les œdèmes des membres inférieurs d’origine cardiaque sont douloureux à la palpation

b. L’existence d’une turgescence des jugulaires traduit un état de surcharge du retour veineux

c. Un indice de masse corporelle supérieur à 40 signe une obésité morbide

d. La fréquence cardiaque d’un sportif entraîné reste souvent supérieure à 80 bpm

e. Le gérontoxon visible à l’inspection correspond à un arc cornéen blanchâtre pouvant traduire

une hypercholestérolémie

5. À propos de l’auscultation cardiaque :

a. Le 1er bruit ou B1 résulte de l’ouverture des valves aortiques et pulmonaires

b. La majoration d’un souffle systolique apical en décubitus latéral gauche est très en faveur de

son origine mitrale

c. Le souffle de communication interventriculaire s’entend au bord gauche du sternum

d. Le foyer aortique est situé au 2ème espace intercostal gauche

e. Un souffle diastolique d’insuffisance aortique est mieux perçu sur un patient couché qu’assis

Réponses :

1 : ABCDE 2 : ABDE 3 : CDE 4 : BCE 5 : BC

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Séquence 2 : L’ECG

Nous allons maintenant aborder les bases de l’électrocardiogramme (ECG), en évoquant surtout ses

aspects normaux. L’ECG s’est rapidement positionné dans la foulée de l’examen clinique comme

complément indispensable.

➢ Il est systématiquement réalisé depuis plus d’un siècle mais il présente une faible valeur

diagnostique car il manque de sensibilité et de spécificité. Il peut être normal même s’il existe un état

cardiaque pathologique.

➢ Forte variation de l’aspect d’un ECG normal qui accompagne les morphologies du patient, en effet

il a des facteurs extracardiaques qui atténuent le signal électrique comme l’obésité ou les emphysèmes

(bulle d’air intra-parenchymateuse) exemple : différence entre un patient de morphologie longiligne et

obèse

➢ L’ECG doit toujours être interprété en fonction des caractéristiques morphologiques du patient mais

surtout en fonction de l’indication de sa réalisation, donc en fonction des données cliniques

➢ L’ECG est un outil simple, peu coûteux (14€26), et pas seulement effectué par un cardiologue

(urgentistes, anesthésistes, diabétologues…)

➢ Indispensable pour le traitement de certaines pathologies pour en avoir la preuve et être autorisé

à initier certaines thérapeutiques. Exemple : syndrome coronaire aigue ST+, tachyarythmie complète

par fibrillation auriculaire (TAcFA)

Principes de l’ECG

Tissu nodal : cellules myocardiques qui se

dépolarisent spontanément de façon cyclique

La commande initiale est générée sur un cycle

cardiaque à partir d’une impulsion électrique

naissant au niveau du nœud sinusal (Keith et

Flack) (1), ce qui déclenche une dépolarisation

de l’étage atrial

L’impulsion va cheminer jusqu’au nœud

auriculo-ventriculaire (Aschoff-Tawara) (3),

ensuite jusqu’au faisceau de His et de ses deux

branches ventriculaires (4,5,6) pour terminer

au niveau des deux ventricules : le réseau de Purkinje (7&8)

Le but de ce maillage est de permettre un synchronisme de fonctionnement entre les deux étages

(oreillettes et ventricules) mais aussi au sein des cavités cardiaques pour permettre à l’ensemble des

cellules musculaires de générer toutes ensemble une même contraction du muscle cardiaque.

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ECG normal

On obtient 12 dérivations dont le graphisme diffère puisqu’il représente le cheminement de

l’impulsion électrique au sein du tissu nodal sous différentes incidences d’enregistrement.

On va maintenant observer sur le graphe du dessous les différents temps de l’activité électrique des

cellules du myocarde successivement au niveau atrial puis ventriculaire :

1. Onde P : Dépolarisation des oreillettes

2. Espace PR : Conduction auriculoventriculaire passant par le nœud

d’Aschoff-Tawara

Ce délai illustre le temps de transmission de la formation

de l’étage auriculaire au ventricule. Ce respect de ce synchronisme

permet d’améliorer sur le plan hémodynamique la fin du remplissage

ventriculaire (télédiastole) par la contraction musculaire de

l’oreillette qui vient compléter ce remplissage.

3. Complexe QRS : Dépolarisation des ventricules, sa durée

reflète la qualité de la transmission de l’information électrique par les

branches et le réseau de Purkinje. Il est important que sa durée reste

inférieure à 100ms (idéalement 80ms) pour permettre à l’ensemble

des cellules de se contracter de façon synchrone et homogène.

4. Onde T (toujours positive) : Correspond à la repolarisation des ventricules. La qualité est reflétée

par sa forme et sa durée à travers la mesure de l’espace QT. On mesure l’espace QT, qui peut être

allongé pour des raisons de déséquilibres ioniques ou pour des raisons médicamenteuses (anti-

arythmique ou alors effet secondaire d’antibiotique, d’anti-nauséeux).

5. Onde U : Il peut apparaître dans des circonstances de prescription, sa présence est inconstante.

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Utilisation de l’ECG

L’ECG est donné sous forme de 12 dérivations. Les points d’enregistrement sont répartis dans l’espace

dans des positions connus, il faut donc bien placer les électrodes dans l’espace.

Les six premières dérivations du tracé situées à gauche qui sont obtenues vont analyser l’activité

électrique cardiaque de façon verticale (D1, D2, D3, aVL, aVF, aVR) alors que les six dernières du tracé

situées à droite vont analyser l’activité électrique cardiaque de façon horizontale (V1, V2, V3, V4, V5,

V6).

En analysant la dépolarisation auriculaire ou ventriculaire (l’onde P et complexe QRS), ils auront un

aspect positif par rapport à la ligne de base lorsque l’activité se rapproche de l’électrode

d’enregistrement.

Ainsi en V1 situé au 4è espace intercostal droit, l’activité électrique du ventricule gauche suit la branche

gauche et s’éloigne de V1, le complexe QRS en V1 aura donc un aspect négatif. Le même complexe

QRS enregistrant V6 (électrode située au niveau de la ligne auxiliaire médiane) aura un aspect positif

puisqu’il se rapproche de V6.

➔ Les dérivations de V1 à V6 peuvent parfois être complétées par des dérivations complémentaires

comme :

- V2r et V3r (r pour right) qui sont positionnées au 6ème espace intercostal droit et pourront

ainsi analyser le ventricule droit

- V7, V8, V9 sont des électrodes positionnées dans le dos du patient à gauche et qui permettent

d’explorer la fosse postéro-basale du ventricule gauche

➔L’enregistrement des graphiques reflétant l’activité électrique dans l’axe verticale va se faire par le

positionnement de trois électrodes, une au niveau de l’épaule droite (VR), une au niveau de l’épaule

gauche (VL) et une au niveau du pied (VF).

Le petit a veut dire amplifier pour permettre d’obtenir un graphisme suffisamment accentué pour être

interprété. En regardant les différentes dérivations comme :

- la dérivation aVL, on analysera la portion latérale du ventricule gauche

- la dérivation aVR on analysera la partie basale du massif cardiaque

- la dérivation aVF on analysera la partie inférieure et basale du ventricule gauche

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Ces électrodes reflètent donc un enregistrement unipolaire mais on va ajouter à ces électrodes des

vecteurs électriques situés entre celles-ci. Nous avons donc :

- Le vecteur D1 établit dans l’espace un axe entre l’électrode situé sur l’épaule gauche et l’épaule

droite, D1 va analyser les structures que traversent cet axe comme le septum inter-ventriculaire

et la paroi latérale gauche du ventricule gauche

- Les vecteurs D2 et D3 représentent des axes qui vont successivement aller des deux épaules

vers les pieds et vont donc être en mesure d’analyser la partie inférieure et basale du ventricule

gauche.

➔ D1, D2 et D3 sont les trois premières dérivations enregistrées sur l’ECG et sont nommées électrodes

bipolaires.

Toutes ces dérivations verticales (D1, D2, D3, VL, VF, VR) et horizontales (V1, V2, V3, V4, V5, V6)

apportent des infos complémentaires pour mieux localiser d’éventuelles anomalies et situer au niveau

cardiaque où se situe le problème pathologique.

Calcul de l’axe électrique du cœur

Nous avons vu que l’activité électrique du cœur dans le sens vertical était analysée et enregistrée à

partir des dérivations D1, D2, D3 et VL, VF, VR amplifiées. En centralisant l’ensemble de ces axes

électriques on peut ainsi constater que la dérivation D1 correspond à un axe strictement horizontale

(0°) et que la dérivation aVF correspond à un axe strictement verticale (90°)

En calculant l’importance de l’amplitude des complexes QRS, c’est-à-dire si on effectue

rigoureusement une sommation des flèches R et une soustraction des ondes Q et S au niveau de D1 et

VF, on peut ainsi positionner l’axe électrique du cœur (l’axe électrique normal du cœur se situe entre

0 et 90 degrés).

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La présence d’un axe électrique hypergauche (entre 0 et -90degrés) est fréquemment rencontrée dans

les cardiopathies gauches. A l’opposé un axe hyperdroit (au-delà de 90°) est un axe qui accompagne

une pathologie du cœur droit.

C’est l’hypergauche qui est l’anomalie la plus fréquente, D1 restera positif mais VF deviendra

négatif

QCM SEQUENCE 2

Rép :A/B/D/

Rép : A/D/E

Rép : B/D/E