e FDFR 71 Charolais Brionnais [email protected]  · Frank Popper à Marcigny Bernard GINISTY -...

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IPNS « Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître notre territoire notre territoire notre territoire notre territoire » Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Charolais Brionnais Charolais Brionnais Charolais Brionnais FédérationDépartementale desFoyersRuraux FDFR71 Hameau de l’Eau Vive 71960 La Roche Vineuse Tél.0385366206 Fax0385377834 [email protected] www.fdfr71.org DavidHUYGHE- Ferme des Bruyères à Vitry-en-Charolais Charlotte MOON - Boulangerie « Les trois petits pains » à St Julien de Jonzy CélineCROLA- « Bougres d’ânes » à Melay Georges SILVA et Franz SPATH - Centre d’art contemporain FrankPopperà Marcigny Bernard GINISTY - Philosophe de formation, il a étudié plus particulièrement la pensée de Gaston Berger et la prospective. Il a exercé durant de nombreuses années des responsabilités nationalesdanslaformationdestravailleurssociaux. Le sint sinte rv rve nants nants « « Os Os e e rl rl e e mili mili e e urural urural » » Initiativ Initiatives ,choixd ,choixde vi vie ,témoignag ,témoignages Ilsontchoisidevivreetdetravaillerenmilieurural: Installation en agriculture biologique et chambred’hôtes Ouverture d'une boulangerie bio (pain au levain fait à la main et cuit au four à bois) Circuits touristiques avec des ânes Création d'un centre d'art contemporain Connaîtr Connaîtr e e sonpays sonpays pourl’ pourl’e xprim xprimer e tl tle dév déve lopp lopper Les Foyers Ruraux sont des asso- ciations d’Education Populaire qui œuvrent pour l’animation locale et le développement du territoire rural. Aujourd’hui, les Foyers Ruraux du Charolais Brionnais ont la volonté de s’inscrire dans une démarche proche de celle des Universités Rurales, basée sur un principe d’Education Populaire, par la mise en place de conférences-débats liées à l’es- pace rural. Ils souhaitent ainsi créer des espaces de rencontres et d’échanges entre les différents acteurs du territoire. L’objectif est de permettre à cha- cun de mieux connaı̂tre son terri- toire pour avoir les moyens d’agir ensemble sur son milieu de vie. Les Universités rurales rassem- blent des hommes et des femmes concernés par le devenir de leur territoire et engagés dans un pro- jet de société pour le monde rural. Les actes de Les actes de Les actes de Les actes de l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais Mars 2012 Mars 2012 Mars 2012 Mars 2012

Transcript of e FDFR 71 Charolais Brionnais [email protected]  · Frank Popper à Marcigny Bernard GINISTY -...

IPNS

«««« Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître Mieux connaître

notre territoirenotre territoirenotre territoirenotre territoire »»»»

Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Foyers Ruraux du Charolais BrionnaisCharolais BrionnaisCharolais Brionnais

FédérationDépartementale

desFoyersRuraux

FDFR71

Hameaudel’EauVive71960LaRocheVineuseTel.0385366206Fax0385377834

[email protected]

www.fdfr71.org

DavidHUYGHE-FermedesBruyeresaVitry-en-Charolais

CharlotteMOON-Boulangerie « Les trois petits pains » a StJuliendeJonzy

CélineCROLA-«Bougresd’anes»aMelay

Georges SILVAet Franz SPATH -Centre d’art contemporainFrankPopperaMarcigny

Bernard GINISTY - Philosophe de formation, il a etudie plusparticulierementlapenseedeGastonBergeretlaprospective.Ilaexercedurantdenombreusesanneesdesresponsabilitesnationalesdanslaformationdestravailleurssociaux.

LLeesintsinteervrveenantsnants

««OsOseerlrleemilimilieeururalurural»»InitiativInitiativeess,choixd,choixdeeviviee,témoignag,témoignageess

Ilsontchoisidevivreetdetravaillerenmilieurural:• Installationenagriculturebiologiqueetchambred’hotes

• Ouvertured'uneboulangeriebio(painaulevainfaitalamainetcuitaufourabois)

• Circuitstouristiquesavecdesanes• Creationd'uncentred'artcontemporain

ConnaîtrConnaître e sonpayssonpays

pourl’pourl’eexprimxprimeerreetltlee

dévdéveelopploppeerr

LesFoyersRurauxsontdesasso-ciations d’EA ducation Populairequi œuvrent pour l’animationlocale et le developpement duterritoirerural.Aujourd’hui, les Foyers Rurauxdu Charolais Brionnais ont lavolonte de s’inscrire dans unedemarche proche de celle desUniversitesRurales,baseesurunprincipe d’Education Populaire,par la mise en place deconferences-debats liees a l’es-pacerural.Ils souhaitent ainsi creer desespaces de rencontres etd’echanges entre les differentsacteursduterritoire.L’objectifestdepermettreacha-cundemieuxconnaıtresonterri-toire pour avoir les moyensd’agir ensemble sur son milieudevie.

Les Universités rurales rassem-

blent des hommes et des femmes

concernés par le devenir de leur

territoire et engagés dans un pro-

jet de société pour le monde rural.

Les actes de Les actes de Les actes de Les actes de l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais l’Université Rurale du Brionnais

Mars 2012Mars 2012Mars 2012Mars 2012

Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural

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CharlotteMOON,CharlotteMOON,CharlotteMOON,

boulangèreàSaintboulangèreàSaintboulangèreàSaint---JulienJulienJulien---dedede---JonzyJonzyJonzy

Jusqu’en 2007, Charlotte et Ben, d’origine anglaise,

vivaient a Londres avec leurs enfants. Charlotte

etaient enseignante et Ben projetait de preparer

en France un diplome de « Master specialite multi-

media » a l’Universite.

La famille s’installe dans une maison « pretee »

pour un an dans le Beaujolais. Pendant cette an-

nee, le couple decouvre le metier de boulanger

aupres d’amis exerçant cette profession.

Ben abandonne sa formation universitaire pour

apprendre le metier de boulanger. La famille ac-

quiert une maison dans le Brionnais, a Ligny et

projette de fabriquer du pain dans la maison et de

le vendre sur les marches.

Ce projet s’afHine peu a peu : en effet, le couple

souhaite concilier une vie professionnelle en ade-

quation avec une certaine philosophie de la vie :

• Faire du pain au levain, avec de la farine bio-

logique et dans un four a bois

• Avoir une activite professionnelle et un sa-

voir-faire qui puisse se « transmettre » : du

coup, le projet de fabrication de pain « a la

maison doit etre revu.

• Retrouver le plaisir decouvert lors de l’ap-

prentissage de la fabrication du pain et par

consequent, limiter la production.

• Limiter l’investissement Hinancier et par con-

sequent, ne pas se lancer dans une boulange-

rie conventionnelle necessitant un endette-

ment important.

En 2008, le couple est installe a Ligny, les enfants

vont a l’ecole et la famille a deja construit un re-

seau relationnel important.

C’est en partie grace a ce reseau que Ben et Char-

lotte ont connaissance de la renovation du batiment

de la boulangerie par la commune de Saint- Julien-

de-Jonzy et par voie de consequence de la recherche

d’un boulanger par cette meme commune.

L’offre et la demande sont en phase et le Conseil

Municipal, debut 2008, donne son accord pour

l’installation du couple. Les locaux sont neufs, le

four a bois a ete renove et les conditions du bail

respectees, puisque le pain doit etre fabrique sur

place.

Malgre le changement de municipalite en mars

2008, le projet est maintenu et Ben et Charlotte

peuvent ouvrir la boulangerie en octobre 2008.

Aujourd’hui la situation est la suivante :

• La boulangerie a une bonne et Hidele clien-

tele qui vient de toute la region et pas exclu-

sivement de la commune.

• Proportionnellement le chiffre d’affaires est

bon et comparable a une boulangerie con-

ventionnelle.

• Le « creneau » choisi, a savoir la fabrication

de pain bio, correspond a une demande.

• La tenue du commerce sedentaire engendre

des charges (eau, electricite, assurances, etc.)

• La boulangerie ne degage pas sufHisamment

de beneHice, permettant a la famille une vie

decente.

• Le choix de Ben du petrissage « a la main »

entraine une fatigue importante et ne per-

met pas d’augmenter le nombre de fournees.

• La boulangerie « Les trois petits pains » est

une tres petite entreprise avec des charges

importantes par rapport au beneHice.

• En bio, le prix des matieres premieres reste

plus eleve qu’en boulangerie traditionnelle,

et il est difHicile de repercuter ce surplus sur

leprixdupain.

Decefaitlamargepourleboulangerest

plusfaible.

Amoyen terme, Charlotte et Ben ont decide

derepartirenAngleterre,auplustardenjuin

2013. Ils souhaitent que la boulangerie soit

repriseetsont a larecherchedeboulangers,

souhaitanttravailler«commeeux».

Sur cesquatreannees,BenetCharlottepor-

tent un regard positif, a cause desmultiples

rencontresque laboulangerie leurapermis,

du plaisir a realiser « un reve ».Mais Char-

lotte reconnaıt ne pas avoirmesure entiere-

mentcequevoulaitdire«oserleBrionnais»

etavoirsous-estimel’investissementperson-

nel important necessaire a l’exercice d’une

activiteenmilieurural,audetrimentdelavie

familiale ou de la presence aupres des en-

fants.

A partir de ces 4 dimensions, on etablit des

hypothesesdecequipeutsepasserenterme

demobilites,dedynamiqueseconomiques,de

ressources naturelles et patrimoniales et de

gouvernance.Ilenressortainsiquatrescena-

rios possibles de l’evolution des espaces ru-

rauxal’horizon2030.

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DDDavid avid avid HUYGHEHUYGHEHUYGHE, , ,

agriculteur à Vitryagriculteur à Vitryagriculteur à Vitry---enenen---CharolaisCharolaisCharolais

Natif du nord de la France, il souhaitait reprendre la

fermed’unoncle,maiscelan’apaspuserealiserpour

des probleme familiaux. Il trouve, par l’intermediaire

de l’Association Departementale pour l’Amenagement

des Structures des Exploitations Agricoles (ADASEA),

unefermeenpolycultureelevage,enagriculturebiolo-

gique,(porcsetbovins).

Il arrive en 2004 avec sa femme qui attend un qua-

triemeenfant.Lafermefaisantaussitabled’hotes,cela

permetasonepousedetravailleraveclui.

Son installation a Vitry se fait dans de bonnes condi-

tions. Son predecesseur, ainsi que la mairie souhai-

taientvoir s’installerun jeuneet ila ete bienaccueilli

par l’ensemble des agriculteurs qui lui ont offert une

petitelaitonne(veaufemelle)poursonarrivee.

Apres sept ans d’exploitation, David est toujours con-

forte dans la conduite d’une agriculture biologique,

mais il reconnaıt que « lemilieu rural a un cout tres

cher».Celademandedesmoyensphysiquesmaisaussi

desmoyens Hinanciers. Ayant une petite structure, la

difHiculte aujourd’hui, c’est de pouvoir s’agrandir, le

foncierquiselibereetantrecupereparceuxquiontde-

jadegrandessurfacesetdesmoyensHinanciers.Acela

s’ajoute laquasi impossibilited’obtenirdespretspour

un jeune qui s’installe. Dans le debat, David souligne

l’importancedelavolontedeselusd’accompagnerune

installation.Sonepousefaitremarquerquelorsquel’on

vient d’une autre region on a tendance a plus s’impli-

quer,etl’onsesentproche,deCelineetCharlottedans

leurchoixdevie.

Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural

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LeCentred’ArtContemporainLeCentred’ArtContemporainLeCentred’ArtContemporain

FrankPopperàMarcignyFrankPopperàMarcignyFrankPopperàMarcigny

«Deuxétrangers»etuncentred’art contem-

poraindans«laFranceprofonde»,çan’existe

pasetpourquoipas?

Georges Silva, originaire du Portugal et Franz

Spath, ancien medecin allemand devenu artiste

peintre et sculpteur, sont tous les deux issus du

milieurural.EndebarquantdeParispourinstaller

un centre d’art contemporain a Marcigny, ils di-

sent«avoiroselemilieururalavecunefortedose

d’inconscience».

Poureux,leprojetd’uncentred’artcontemporain

a Marcigny, dans un bourg monastique, c’etait

vraiment un challenge : « nous avons ouvert le

centredansunbatimentduXIIeme siecle, sur nos

fonds propres et dieu sait que l’on n’est pas

riche».

Pourquoioserl’artcontemporain?

Parce que l’art aide àmieux vivre, parce que

l’artinterpelle.

«La culture, c’est LA chosepublique ». Pourquoi

les ruraux resteraient-ils alors a l’ecart de la cul-

ture?«L’artaideamieuxvivre.Notreconviction

etnotre interet estd’implanterde l’art enmilieu

rural et pour moi comme pour Georges, trans-

mettrel’artengeneralestnotreraisondevivre».

L’artbouscule,apporteduplaisir, inviteaunere-

miseenquestion:«Quandons’ouvreal’artcon-

temporain, on a toujours quelque chose a trebu-

cher,çaveutdireçafaitmarcher,çafaittrebucher

le cerveau, avancer, seposerdesquestions.Dans

l’artcontemporain,ilyatoujoursquelquechosea

interroger».

«Lesuccès,parcequel’artgénèredescontacts

intenses, parce que la qualité est au rendez-

vous».

En general, l’art et d’autant plus l’art contempo-

rain represente un domaine dont les ruraux ne

s’autorisentpasladecouverte.

«Onaeudesoppositionsvisavisdel’artcontem-

porain puisque c’est vu comme quelque chose

d’elitiste,reserve,presquereserveauxrois,c’etait

l’inconnu».

La mise en place d’un reseau de mediateurs et

d’un centre de formation agree a fait tomber les

barrieresetcontribueausucces.

«On forme des mediateurs pour chaque exposi-

tion,c’estadiredesgenscommevous.Etcesont

cesmediateursquiapprennentauxvisiteurs.C’est

leplus important…Onaide aenlever lapeurdes

gens.»

De plus, les deux concepteurs du projet ont tou-

jours mise sur la qualite artistique des exposi-

tions. Elle demeure essentielle, un veritable leit-

motiv,quelquechosed’intrinsequeauconcept.

«Nousavonsfaitdegrandesexpositions.Certains

disent ‘’comment se fait-il qu’il y ait de grandes

expositionscommeça?…ÇadevraitetreaParis…

pourquoi ici aMarcigny ?’’. Ce qui est important,

c’est laqualiteartistiqueexposee. Ilyaeu6000

visiteursl’anneederniere.»

Un partenariat s’est egalement construit avec les

ecoles du canton et les enfants poussent les

adultesavenir.Lesparentsdisent:«Toutelase-

maine,monenfantm’aditqu’il fallaitvenir,mais

c’estmagniHique!»

Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural

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Resultat:

Le succes, une ambiance fantastique

et des contacts avec le public plus

intensesqu’aParis.

Le paradoxe : un succès usant et

dif@icile.

LespartenairesduCentred’ArtCon-

temporain sont le Conseil Regional,

laDRAC, les ecoles, lavilledeMarci-

gnyet lacommunautedecommunes

ainsiquedesparticuliers.

Une association a egalement ete

creee et compte actuellement 200

membres.

«Sivouscompareza1900habitants,

on peut dire qu’on a environ 10 %

des habitants qui soutiennent. Mais

nous avons aussi des oppositions

tres fortes.Celanousplaitqu’ilyait

de plus en plus de forces ensemble.

Par contre, malgre notre bonne vo-

lonte,ons’use».

L’avenir:«Regardsurl’art»…tou-

jours l’art en perspectives,

Georges et Franz nous invitent à

venirlesrejoindre.

«N’ayezpaspeurdesbizarreriesdes

artistes d’aujourd’hui, on les ex-

plique,onapprendamieuxconnaıtre

notremonde,notrevieetpeut-etrea

en tirer aussi du plaisir. L’art c’est

travaillerlacitoyennete,c’esttravail-

ler le milieu ou nous sommes, c’est

essayer de l’inclure au groupe hu-

main».

Ils ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu ruralIls ont osé le milieu rural

CélineCROLAet«CélineCROLAet«CélineCROLAet«Bougresd’ânes»Bougresd’ânes»Bougresd’ânes»

CelineestoriginairedeMontceau-les-Mines.Issuedumilieuou-

vrier, elle obtient un DUT (Diplome Universitaire Technolo-

gique)dephysiquechimie.Ellepoursuitenecoledecommerce

ettravailledurant5ansentantquetechnico-commerciale.

Alasuited’unlicenciementeconomique,ellesequestionnesur

sondevenir.Sortirdusalariat?Fonderunefamilledansunen-

vironnementprivilegie?Etvivredansuneferme,unreved’en-

fantquivabientotserealiser.

Aimantfairedesrandonneesavecdesanes,elledecidedefaire

une formation de creation d’entreprise enmilieu rural et tra-

vaillechezdesaniers.En2002,elles’installedansleBrionnaisa

Melaydansunefermequesonmarienremiseenetat.Ellede-

marrel’activitedelocationd’anesdansleBrionnaisetsonmari

s’installeenagriculturebio(maraıchage).

En 2009, ils ouvrent une chambre et table d’hotes au sein du

reseau«Accueilpaysan».

Desormais leursouhaitestdefonctionnerenreseau,d’amener

les gens a randonner avec des anes pendant plusieurs jours.

Grace au bouche a oreille, ils creent un reseau d’hebergement

aveclapossibilited’accueillirlesanes.En2011,leuractivitege-

nere650nuitees.

Le developpement de leurs activites est limite par le foncier :

Quatre hectares pour 18 anes et du maraıchage, c’est insufHi-

sant. Ils ontpeu d’espoir de s’agrandir car en 10 ans ils n’ont

trouvealouerqu’unhectareetdemi.

Ceblocageduaufoncierlesemmeneas’orienterversuneacti-

vitetouristiquesurlebassindelaLoire.Ilscreentl’association

«LaLoireavecunane»etl’objectifestderealiserunsentierde

randonneeavecunaneenborddeLoire.

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Philosophe de formation, Bernard Ginisty a ete

amene a avoir des responsabilites tres diverses

dans le secteur social au cours de sa vie profes-

sionnelle : directeur d’une ecole de travailleurs

sociaux,puisresponsableauniveaunational,ges-

tionnaire d’organismes de formation, collecteur

aupresdesentreprisespourHinancerlaformation

continue, cofondateur de l’association ATTAC

(Association pour la Taxation des Transactions

Hinancieresetpourl’actioncitoyenne.)

SareHlexionphilosophiqueserefereacelledeGas-

ton Berger, philosophe et universitaire, qui a

beaucouptravaillesurlaprospective.GastonBer-

geracreelesINSA(InstitutNationaldesSciences

Appliquees),institutsformantdesingenieurscon-

juguantuneformationtechniqueavecuneouver-

turesurlesproblemesculturelsetsociaux.Ilaou-

vertegalementuncentred’etudesprospectives.

Qu’est-ce que la prospective ?

Selon Bernard Ginisty, c’est poser des choix dans

l’avenirquivontmodifier lepresent. A l’oppose la

previsionestuneextrapolationdupresentdans le

futur.Enquelquesorte,c’estseposerdesquestions

quenousn’avonspasl’habitudedenousposer.

Cesoir,nousallonsvoircommentdesgensquiont

ose et risque quelque chose ont aussi modiHie,

sansenavoirconscienceaudepart, leur façonde

comprendrelemonde.

Après les témoignages, Bernard Ginisty pro-

pose quelques pistes de ré@lexion.

Lesintervenantsontremisencauselaseparation

habituelle entre vie privee et vieprofessionnelle.

Chacuna lie evolutionprofessionnelleet vieper-

sonnelle.Ilssesontlances,ontosesansetreobse-

desparleprincipedeprecaution.Tous,etafortio-

ri ceux venant d’autres pays, ont ose et risque

quelquechoseendehorsdechezeux.

Ils nous ont dit que leur projet peut evoluer, ce

sontdesnomadesetnondessedentaires.Ilssont

enpermanencedevantdes choix a faire, sacriHier

des choses et decider que cela vaut plus que le

reste.

Cesontdesinnovateursdansl’artvivreetdetra-

vailler, desmediateurs qui peuvent nous aider a

vivrecetempsdecrise.

Regard de Bernard GinistyRegard de Bernard GinistyRegard de Bernard Ginisty

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Photo : F. Croze

Un paradoxe de la soiree : les « parisiens » qui

sontvenusvivredans lesvillages,nousontparle

d’unereellesolidaritedevoisinageetd’unsensde

l’accueil.Maisquandonaabordeledomainepro-

fessionnel, les difHicultes sont apparues.Meme si

le proHit maximum n’est pas une priorite, il faut

pouvoirvivredecemment!

Il est vrai que les temoignages concernaient des

projets plus alternatifs, mais representatifs de

nouvelles tendances possibles pour lemonde ru-

ral,cequinefacilitepasleschoses:pourdesacti-

vitesnouvelles, ilyaforcementunephasedede-

marragequinecorrespondpasauxespoirsdede-

part.

Pourrelativisercettedeception,ilfautsavoiraussi

que pres d’un tiers des entreprises artisanales

« classiques » (batiment, restauration, services,

etc.) ont arrete leur activite avant trois annees.

L’exempledeDavidHuyghe, lui,sesitueentreles

deux : localement, beaucoup de chaleur et d’en-

traide,maisblocagepouraugmenterlasurfacede

sonexploitation.

D’aprescestemoignages,lemoteurprincipalestla

passion, qui permet de demarrer. D’autres ele-

ments favorables ont ete cites, comme la forma-

tion,l’environnementfamilial.

Mais, sauf pour la SCOPProd’inov (voir encadre)

deMarcigny,ilsemblequ’ilaitmanqueunaccom-

pagnement techniqueet economiqueefHicace,qui

permettedebienajusterlesobjectifsetdemettre

enevidencedespointsdeblocage.

Dansunprojetdedynamisationrurale,lamiseen

relationdes«porteursdeprojets»avecd’autres

personnes, peut s’envisager de diverses façons,

complementaires:

• Le echanges avec d’autres porteurs de pro-

jetscreentunreseaupouvantdejaapporter

desidees.

• L’accompagnement local par des personnes

ayant la competence professionnelle, le re-

cul, et surtout la capacite d’ecoute pourrait

etre une reponse, et un appui certain. « On

nepensepeut-etrepas,quandons’installe,a

venirvoirlemaireoulePresidentdelacom-

munaute de communes,mais peut-etre fau-

drait-iltravaillerla-dessus.

• Sansoublierl’accompagnementpossibledes

organismes consulaires, mais qui n’ont pas

toujoursletempsdes’occuperdeprojetsun

peuparticuliers.

Prendrelerisqued’aiderceuxquirisquent!Notre

role n’est-il pas d’aider ces defricheurs, qui se

prennentparlamain,etqui«osent»?

Cesechangesetcetaccompagnementdeveloppent

une dynamique pour les porteurs de projets

commepourlemonderural.

"Prod'Inovest une Societe Cooperative creeepar des salaries a la fermeture de leur entre-

prise.

Le soirde la conference, a caused'un surcroıt

detravail,ilsn'ontpaspuselibererpourparler

de leur experience. Mais leur demarche a ete

presenteeparun eludeMarcigny,quiabeau-

coup insiste sur tout l'accompagnement de ce

projet,auplanjuridiqueeteconomique.

Laencore,ilfallait"oser".

Petite synthèse et pistes possiblesPetite synthèse et pistes possiblesPetite synthèse et pistes possibles

8

Sivoussouhaitezparticiperaux

travauxderé@lexiondel’UniversitéRuraleenCharolaisBrionnais

ou,sivoussouhaitezqu’une

thématique,quiconcernenotreterritoire,soitabordée,

vouspouveznousécrire:

Federation Departementale des

Foyers Ruraux de Saone-et-Loire

FRGS Charolais Brionnais

Hameau de l’Eau Vive

71960 La Roche Vineuse

jean-marie.sanchez

@mouvement-rural.fr

LeComitédepilotagede

l’UniversitéRuraledeCharolaisBrionnaisestconstituéde:

Guy Beauchamp,

Hubert Cateland,

Françoise Chalayer,

Joelle Courot,

Henri Desbois,

Chantal Desnoyer,

Roland Julien,

Francette Larue

La coordination est assuree par

Jean-Marie Sanchez

Les actes realises par le Foyer Rural

Grand Secteur Charollais-Brionnais reprennent les reflexions et

interventions de la soiree thematique. Ils sont construits a partir

des enregistrements de radio Cactus.

Ils sont diffuses a l’ensemble des participants et acteurs du

Brionnais, et disponibles sur demande par courrier ou par mail

(contact : [email protected]) aupres de la

Federation Departementale des Foyers Ruraux de Saone et Loire.

• « La place des chemins dans l’espace rural » (novembre

2009,SemurenBrionnais)

• « Laplacedesagriculteursdansl’espacerural»(avril2010,

SaintJuliendeJonzy)

• «Laréformedescollectivitésterritoriales»(janvier2010,

Iguerande)

• «Oùhabiterdemainenmilieurural»(octobre2011,Melay) • «Oserlemilieurural»(mars2012,Marcigny) • «Désertificationmédicale:rumeurouréalité?»(novembre2012,StMauriceleschateauneufs) (*)

(*)Lesactesconcernant ladésertificationmédicaleserontdisponiblesaupremiertrimestre 2013. Ces actes sont disponibles sur demande à la FédérationDépartementaledesFoyersRuraux

A travers nos sessions Universite

Rurale « mieux connaître notre

territoire»:

• Quels sont les chemins de la connaissance que l’on peut

developper pour le Charolais - Brionnais ?

• Comment notre societe s’empare-t-elle des problemes

ruraux ?

• Apprendre ensemble, apprendre des autres, etre

attentifs aux autres, partir avec de nouvelles questions,

des moyens et des outils a mettre en place.

Université Rurale Université Rurale Université Rurale Université Rurale en Brionnaisen Brionnaisen Brionnaisen Brionnais

Les actes de Les actes de Les actes de Les actes de l’Université Ruralel’Université Ruralel’Université Ruralel’Université Rurale