DEBOUTCIV N°13 (Page 16)

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POLITIQUE 16 NoN au Nouvel accord de défeNse fraNce - côte d'IvoIre Depuis le 11 Avril 2011, la France a perpétré et réussi en Côte d’Ivoire, le coup d’état électoral et militaire déclenché depuis 2002. Elle voit ainsi se réaliser son désir de recoloniser ce pays. C’est pourquoi, tambour battant, elle s’im- misce ouvertement dans les affaires intérieures de celui-ci, allant jusqu’à imposer à ses poulains ivoiriens la signature d’un nouvel accord de défense. Sachons-le bien, celui qui tient le fusil, tient nos vies, notre économie. Face à cette proposition des récents auteurs du coup d’état le plus sanglant qui ait été commis, quelle position faut-il adopter? Cet accord, comme tout accord, suppose l’ad- hésion volontaire des parties. Peut-on aujour- d’hui parler de volonté propre des dirigeants actuels de notre pays, obnubilés par le pouvoir qu’ils ont recherché, violemment, depuis dix ans et que la France leur a octroyé par un coup d’é- tat militaire? Il s’agit, pour eux, de se soumettre pour continuer d’obtenir, la protection de cette ancienne puissance coloniale. La signature d’un tel accord ne répondrait, pour la partie ivoiri- enne, qu’à des obligations de reconnaissance à la France pour services rendus. Les nouvelles autorités n’agiraient donc pas librement, mais sous la contrainte. De plus, par cet accord, il s’agira de perpétuer le néocolonialisme français en Côte d’Ivoire. La France pourra continuer d’exploiter, à sa guise et à vil prix, nos richesses minières et agricoles. Elle nous maintiendra ainsi dans notre situation de pays exportateur de matières premières sans grande valeur ajoutée, et donc de produits créa- teurs de richesse pour l’économie française. C’est là une des justifications du combat de la France contre le Président GBAGBO qui, dans son programme de gouvernement, a proposé, entre autre, la création d’une usine de transfor- mation de fèves de cacao dans chaque région productrice de Côte d’Ivoire ; ce que refuse la France car elle sait anticiper, très tôt, les men- aces pouvant peser sur son économie. Dans le cas d’espèce, il s’agit du chômage d’un grand nombre de travailleurs français opérant dans la transformation des fèves de cacao, la fabrica- tion et la commercialisation du chocolat et autres produits dérivés. Voici un accord de défense qui aura certaine- ment encore, comme le précédent, un impact économique négatif sur les richesses ivoiri- ennes. On peut aisément comprendre qu’il s’agit plutôt de défendre les intérêts économiques et militaires de la France et non ceux de la Côte d’Ivoire. Alors que le Président GBAGBO nous promettait la fin de cette présence française et la dispari- tion de la base militaire française du 43ième BIMA de Port-Bouët, ce nouvel accord viendra, au contraire, enraciner l’armée française sur tout le territoire ivoirien. C’est donc perpétuer l’occupation de la Côte d’Ivoire, faisant ainsi de notre pays une néo-colonie soumise à l’exploita- tion française. La France disposera alors d’une base perma- nente en Afrique Occidentale pour y défendre ses intérêts contre ceux des pays africains. Sinon, n’ayant plus de territoire dans cette sous- région africaine, pourquoi cherche-t-elle à s’y maintenir, si ce n’est pour mieux assujettir nos états ? Faut-il le permettre ? Par cette présence, nous couvons en nous le ver destructeur de notre pays et de notre économie. Nous acceptons alors de porter en notre sein, la menace d’une puissance étrangère certes, mais aussi et surtout traître et hypocrite. Comment pourrons-nous alors nous développer ? Surtout qu’elle continuera de fomenter des coups d’é- tats, quand elle verra ses intérêts menacés, comme elle le fait dans nos pays depuis nos in- dépendances factices (cas de la quasi-totalité des pays francophones, de certains pays anglo- phones et lusophones d’Afrique). En accédant à la demande française, nous aidons à la formation des militaires français en zone de forêt et de savane, le climat et la végé- tation de ces zones n’existant pas chez elle. Nous lui donnons alors les moyens d’être plus opérationnels militairement chez nous que nos soldats moins équipés. C’est ainsi que les sol- dats français maîtriseront mieux notre territoire, connaîtront nos forces et faiblesses pour mieux nous affaiblir, nous dominer et nous massacrer. Il faut toujours que nous gardions à l’esprit que la France se veut être l’ennemi de la Côte d’Ivoire patriotique. Elle vient de le prouver par cette guerre qu’elle nous a livrée injustement. Pour ses intérêts, elle n’a pas hésité à tuer des milliers d’ivoiriens et elle peut encore en tuer, beaucoup plus, si nécessaire. Il n’y a pas et il n’y aura pas pour elle de TPI et de CPI. Com- ment pouvons-nous accepter, par ce nouvel ac- cord de défense, d’héberger de tels auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’human- ité? De surcroît, la France a montré pendant cette guerre qu’elle a l’art machiavélique d’inter- préter les textes, comme elle veut, c'est-à-dire en sa faveur, selon ses intérêts (résolutions de l’ONU sur la Côte d’ivoire et sur la Lybie). Faut-il s’en- gager avec cette partie-là dans un accord de défense ? As- surément non ! Car, signer cet ac- cord reviendrait pour la Côte d’Ivoire, à : - empêcher la mise en place d’une politique monétaire, instru- ment indispensa- ble de développement et de souveraineté nationale ; - priver la Côte d’Ivoire de la con- struction d’une armée nationale, forte, digne, patriotique, à même de faire front à la France ; - maintenir, depuis Paris et en temps réel, le contrôle de notre système bancaire et de toute l’activité économique ivoirienne ; - brader aux entreprises françaises, sans appel d’offre, des marchés juteux ; - concevoir un code d’investissement, à tout point de vue, favorable aux entreprises françaises, au détriment des autres agents économiques ivoiriens étrangers. Si, malgré tout, cet accord est conclu, comme on le voit venir, il nous faut le dénoncer par tous les moyens pacifiques et, particulièrement, par : - des marches de protestation, éclatées sur tout le territoire et à l’étranger ; - des pétitions nationales et internationales ; - une dénonciation et une condamnation par les élus dignes et patriotes ; - une campagne d’information sur tout le ter- ritoire ; - des sit-in permanents devant l’Ambassade de France et le 43ème BIMA ; - le boycott de toutes les entreprises et de tous les produits français ; - l’adresse de correspondances à toutes les chancelleries de pays dignes. Pour finir, La France nous a montré comment elle n’avait aucune considération pour nos lois et nos dirigeants politiques et qu’elle tenait, par dessus tout, à ses propres intérêts. C’est pourquoi, malgré le précédent accord de défense, elle n’a pas hésité à organiser et en- tretenir pendant dix ans un coup d’état, à tuer de nombreux ivoiriens, pour chasser du pouvoir un Président légalement élu. Non à la présence militaire de la France en Côte d’Ivoire ! Nous n’avons pour nous que ce pays, le seul que Dieu nous a donné comme héritage. Veil- lons à le laisser libre à nos enfants et petits en- fants. Sachons, nous aussi, à l’image des pays d’Asie du Sud-Est, défendre nos intérêts de pays sous développés et prenons des mesures pour libérer notre pays politiquement, économique- ment, monétairement et militairement de l’op- pression française. NON ! Nous disons non à la présence militaire de la France en Côte d’Ivoire. NON ! Nous disons non au nouvel accord de défense France-Côte d’Ivoire. Une contribution de patriotes seniors

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NON ! Nous disons non à la présence militaire de la France en Côte d’Ivoire. La France disposera alors d’une base perma- nente en Afrique Occidentale pour y défendre ses intérêts contre ceux des pays africains. Sinon, n’ayant plus de territoire dans cette sous- région africaine, pourquoi cherche-t-elle à s’y maintenir, si ce n’est pour mieux assujettir nos états ? de défense ? As- surément non ! Une contribution de patriotes seniors

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POLITIQUE 16

NoN au

Nouvel

accord de

défeNse

fraNce -

côte

d'IvoIreDepuis le 11 Avril 2011, la France a perpétré etréussi en Côte d’Ivoire, le coup d’état électoralet militaire déclenché depuis 2002. Elle voitainsi se réaliser son désir de recoloniser cepays. C’est pourquoi, tambour battant, elle s’im-misce ouvertement dans les affaires intérieuresde celui-ci, allant jusqu’à imposer à ses poulainsivoiriens la signature d’un nouvel accord dedéfense. Sachons-le bien, celui qui tient le fusil,tient nos vies, notre économie.

Face à cette proposition des récents auteurs ducoup d’état le plus sanglant qui ait été commis,quelle position faut-il adopter?

Cet accord, comme tout accord, suppose l’ad-hésion volontaire des parties. Peut-on aujour-d’hui parler de volonté propre des dirigeantsactuels de notre pays, obnubilés par le pouvoirqu’ils ont recherché, violemment, depuis dix anset que la France leur a octroyé par un coup d’é-tat militaire? Il s’agit, pour eux, de se soumettrepour continuer d’obtenir, la protection de cetteancienne puissance coloniale. La signature d’untel accord ne répondrait, pour la partie ivoiri-enne, qu’à des obligations de reconnaissance àla France pour services rendus. Les nouvellesautorités n’agiraient donc pas librement, maissous la contrainte.

De plus, par cet accord, il s’agira de perpétuerle néocolonialisme français en Côte d’Ivoire. LaFrance pourra continuer d’exploiter, à sa guiseet à vil prix, nos richesses minières et agricoles.Elle nous maintiendra ainsi dans notre situationde pays exportateur de matières premières sansgrande valeur ajoutée, et donc de produits créa-teurs de richesse pour l’économie française.

C’est là une des justifications du combat de laFrance contre le Président GBAGBO qui, dansson programme de gouvernement, a proposé,entre autre, la création d’une usine de transfor-mation de fèves de cacao dans chaque régionproductrice de Côte d’Ivoire ; ce que refuse laFrance car elle sait anticiper, très tôt, les men-aces pouvant peser sur son économie. Dans lecas d’espèce, il s’agit du chômage d’un grandnombre de travailleurs français opérant dans latransformation des fèves de cacao, la fabrica-tion et la commercialisation du chocolat etautres produits dérivés.

Voici un accord de défense qui aura certaine-ment encore, comme le précédent, un impactéconomique négatif sur les richesses ivoiri-ennes. On peut aisément comprendre qu’ils’agit plutôt de défendre les intérêts

économiques et militaires de la France et nonceux de la Côte d’Ivoire.

Alors que le Président GBAGBO nous promettaitla fin de cette présence française et la dispari-tion de la base militaire française du 43ièmeBIMA de Port-Bouët, ce nouvel accord viendra,au contraire, enraciner l’armée française surtout le territoire ivoirien. C’est donc perpétuerl’occupation de la Côte d’Ivoire, faisant ainsi denotre pays une néo-colonie soumise à l’exploita-tion française.

La France disposera alors d’une base perma-nente en Afrique Occidentale pour y défendreses intérêts contre ceux des pays africains.Sinon, n’ayant plus de territoire dans cette sous-région africaine, pourquoi cherche-t-elle à s’ymaintenir, si ce n’est pour mieux assujettir nosétats ?

Faut-il le permettre ?

Par cette présence, nous couvons en nous le verdestructeur de notre pays et de notre économie.Nous acceptons alors de porter en notre sein, lamenace d’une puissance étrangère certes, maisaussi et surtout traître et hypocrite. Commentpourrons-nous alors nous développer ? Surtoutqu’elle continuera de fomenter des coups d’é-tats, quand elle verra ses intérêts menacés,comme elle le fait dans nos pays depuis nos in-dépendances factices (cas de la quasi-totalitédes pays francophones, de certains pays anglo-phones et lusophones d’Afrique).

En accédant à la demande française, nousaidons à la formation des militaires français enzone de forêt et de savane, le climat et la végé-tation de ces zones n’existant pas chez elle.Nous lui donnons alors les moyens d’être plusopérationnels militairement chez nous que nossoldats moins équipés. C’est ainsi que les sol-dats français maîtriseront mieux notre territoire,connaîtront nos forces et faiblesses pour mieuxnous affaiblir, nous dominer et nous massacrer.

Il faut toujours que nous gardions à l’esprit quela France se veut être l’ennemi de la Côted’Ivoire patriotique. Elle vient de le prouver parcette guerre qu’elle nous a livrée injustement.Pour ses intérêts, elle n’a pas hésité à tuer desmilliers d’ivoiriens et elle peut encore en tuer,beaucoup plus, si nécessaire. Il n’y a pas et iln’y aura pas pour elle de TPI et de CPI. Com-ment pouvons-nous accepter, par ce nouvel ac-cord de défense, d’héberger de tels auteurs decrimes de guerre et de crimes contre l’human-ité?

De surcroît, la France a montré pendant cetteguerre qu’elle a l’art machiavélique d’inter-préter les textes, comme elle veut, c'est-à-direen sa faveur, selon ses intérêts (résolutions de

l’ONU sur la Côted’ivoire et sur laLybie). Faut-il s’en-gager avec cettepartie-là dans unaccord

de défense ? As-surément non !

Car, signer cet ac-cord reviendraitpour la Côted’Ivoire, à :- empêcher lamise en placed’une politiquemonétaire, instru-ment indispensa-ble dedéveloppement etde souveraineténationale ;- priver la Côted’Ivoire de la con-

struction d’une armée nationale, forte, digne,patriotique, à même de faire front à la France ;- maintenir, depuis Paris et en temps réel, lecontrôle de notre système bancaire et de toutel’activité économique ivoirienne ;- brader aux entreprises françaises, sans appeld’offre, des marchés juteux ;- concevoir un code d’investissement, à toutpoint de vue, favorable aux entreprisesfrançaises, au détriment des autres agentséconomiques ivoiriens étrangers.

Si, malgré tout, cet accord est conclu, commeon le voit venir, il nous faut le dénoncer par tousles moyens pacifiques et, particulièrement, par:- des marches de protestation, éclatées surtout le territoire et à l’étranger ;- des pétitions nationales et internationales ;- une dénonciation et une condamnation parles élus dignes et patriotes ;- une campagne d’information sur tout le ter-ritoire ;- des sit-in permanents devant l’Ambassadede France et le 43ème BIMA ;- le boycott de toutes les entreprises et detous les produits français ;- l’adresse de correspondances à toutes leschancelleries de pays dignes.

Pour finir, La France nous a montré commentelle n’avait aucune considération pour nos loiset nos dirigeants politiques et qu’elle tenait, pardessus tout, à ses propres intérêts. C’estpourquoi, malgré le précédent accord dedéfense, elle n’a pas hésité à organiser et en-tretenir pendant dix ans un coup d’état, à tuerde nombreux ivoiriens, pour chasser du pouvoirun Président légalement élu.

Non à la présence militaire de la France

en Côte d’Ivoire !

Nous n’avons pour nous que ce pays, le seulque Dieu nous a donné comme héritage. Veil-lons à le laisser libre à nos enfants et petits en-fants. Sachons, nous aussi, à l’image des paysd’Asie du Sud-Est, défendre nos intérêts de payssous développés et prenons des mesures pourlibérer notre pays politiquement, économique-ment, monétairement et militairement de l’op-pression française.

NON ! Nous disons non à la présence militairede la France en Côte d’Ivoire.

NON ! Nous disons non au nouvel accord dedéfense France-Côte d’Ivoire.

Une contribution de patriotes seniors