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comptabilité analyatique

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  • Leon n 1 : dfinition et champ d'application de la comptabilit analytique

    PLAN DE LA LEON :

    1. DFINITIONS ET DOMAINE 1.1. Qu'est-ce que la comptabilit analytique ?

    1.2. Domaine de la comptabilit analytique

    2. OBJECTIFS ET RLES DE LA COMPTABILIT ANALYTIQUE 2.1. Objectifs de la comptabilit de gestion

    2.2. Comptabilit financire et comptabilit de gestion : quelles diffrences ?

    EXPOSE :

    1. Dfinitions et domaine

    La comptabilit analytique doit tre replace au sein des diffrentes disciplines du contrle de

    gestion et son domaine doit tre circonscrit, notamment par rapport la comptabilit de

    gestion dont elle n'est qu'une des techniques.

    1.1. QU'EST-CE QUE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE ?

    La comptabilit analytique, longtemps considre comme l'instrument principal du contrle

    de gestion pour ne pas dire confondue avec ce dernier a vu ses frontires s'tendre et ses

    objectifs s'largir : elle s'inscrit prsent dans un domaine plus large, que l'on

    appelle comptabilit de gestion [1].

    La comptabilit de gestion est une partie du systme d'information de gestion de l'entreprise, dont le rle premier est d'aider les responsables et les oprationnels dans la

    dfinition d'objectifs pertinents et les atteindre. cette fin, elle tente de modliser le

    fonctionnement de l'entreprise en recherchant notamment les liens existant entre ses

    ressources conomiques et les finalits pour lesquelles celles-ci sont runies et consommes.

    Cette dfinition peut sembler complexe saisir, mais il faut comprendre que l'entreprise est

    un systme compos de ressources (hommes, argent, immobilisations) mises au service, par

    exemple, de la production et de la vente d'un bien. Mettre en relation les ressources et les

    finalits signifie que l'on tente de comprendre comment les ressources sont utilises pour

    arriver fabriquer un produit, par exemple. Qu'entend-on par reprsentation ? Il suffit

    d'imaginer pour cela un graphique qui montrerait par o et comment est transform un

    produit : les matires premires arrivent dans un hangar o elles sont stockes ; ensuite, elles

    sont transformes dans un atelier ; puis, elles sont conditionnes (emballes) dans un autre ;

    enfin, elles sont livres. A chaque tape, vont intervenir des hommes, des machines qui

    vont constituer les ressources consommes.

    La comptabilit analytique est une des techniques que met en uvre la comptabilit de gestion. Elle s'intresse principalement au calcul de cot et son contrle par le biais de

    calcul d'carts.

  • Une entreprise vend un produit au prix de 10 euros : pour savoir si son produit est rentable, il est ncessaire que ce prix couvre au moins la consommation des ressources (machines,

    personnel, matires premires) mises en uvre pour le fabriquer et le vendre. Ces ressources

    doivent tre values travers un calcul. Le cot est le rsultat de ce calcul (la notion de cot

    fait l'objet de la leon n 2).

    1.2. DOMAINE DE LA COMPTABILITE ANALYTIQUE

    La figure 1.2-1 de la page suivante, donne une reprsentation globale des relations existant

    entre les disciplines de la Finance, de la comptabilit financire, des thories de la firme, du

    contrle de gestion enfin, dont la comptabilit de gestion est un des principaux outils. Le

    domaine couvert par le contrle de gestion transparat travers l'ensemble des cases claires du

    schma. On peut imaginer que les frontires sont plus floues dans la ralit.

    Sur ce schma, on peut constater que la comptabilit analytique comprend le calcul de cot et

    d'carts. Elle constitue une base et un complment la fois, pour la comptabilit budgtaire.

    Elle est galement utile la comptabilit financire, laquelle elle fournit notamment des

    indications de calcul de la valeur des stocks et des immobilisations.

    Nous noterons que la comptabilit financire est dcrite comme un ensemble constitu de la

    comptabilit gnrale et des socits et de l'analyse financire. Pour bien comprendre cette

    approche, il faut s'imaginer que la comptabilit gnrale reprsente l'apprentissage des lettres

    de l'alphabet, tandis que l'analyse financire reprsente l'apprentissage de la lecture : l'une et

    l'autre sont donc indissociables.

    Nous noterons galement que le contrle de gestion est assis sur deux domaines dont il

    reprsente la synthse : celui de la technique (la comptabilit de gestion) et celui du contrle

    (vu travers les diffrentes approches thoriques de l'entreprise et des ressources humaines).

    Que signifie la notion de contrle ? En fait, il faut entendre ce terme au sens de matrise ,

    comme l'on matrise un vhicule, par exemple : sa vitesse, son orientation, mais aussi les

    paramtres qui permettent de le faire fonctionner tels que le niveau d'essence et la temprature

    du moteur. Dans ce sens, le contrle dans l'organisation ne doit pas tre traduit par un systme

    de rcompenses et de sanctions : il s'agit bien d'une notion plus large qui prend en compte le

    comportement des individus dans toute sa complexit et les instruments techniques dans toute

    leur relativit. Par complexit, il faut comprendre que les personnes ne ragissent pas toutes

    de la mme manire aux diffrentes injonctions (les ordres) ou incitations (les rcompenses

    attendues) : il faut donc prendre en compte leurs attentes. Le systme de contrle doit les aider

    accomplir leurs tches, tout en les amenant collaborer au mieux la ralisation des

    objectifs de l'entreprise. De mme, lorsque l'on voque la relativit des outils, cela signifie par

    exemple, qu'un cot ne doit pas tre considr comme une vrit absolue. En effet, comme

    nous le verrons par la suite, il y a de multiples faons de calculer un cot et il est souvent bien

    difficile de dire quel est celui qui est le plus pertinent. Les utilisateurs de cots dans

    l'entreprise doivent tre conscients de cette relativit, de manire ne pas adopter des

    attitudes qui peuvent parfois confiner l'absurde.

  • Figure 1.2.1 : Le domaine du contrle de gestion et la place de la comptabilit

    analytique

    2. Objectifs et rles de la comptabilit analytique

    La comptabilit analytique s'inscrit dans les objectifs gnraux de la comptabilit

    de gestion. Ses fonctions peuvent tre dcrites, par comparaison avec celles de la

    comptabilit gnrale.

    2.1. OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE DE GESTION

    L'objectif principal de la comptabilit de gestion est de servir au pilotage de la firme. Par l

    mme, les sous-objectifs de la comptabilit de gestion sont dtermins par le processus de

    contrle de gestion et peuvent se rsumer sous la forme de la figure 2.1-1 :

  • Figure-2.1-1: la comptabilit de gestion au cur du cercle vertueux du contrle

    Qu'entend-on par piloter ? Ici, galement il faut penser des situations connues.

    Ainsi, le capitaine de navire doit-il prparer sa route avant de partir ; il doit ensuite

    conduire (on dit piloter !) son navire grce aux instruments qu'il a sa

    disposition ; il doit rgulirement faire le point pour tenir compte des drives lies

    aux courants et au vent ; il doit rajuster sa route si ncessaire. La notion de

    pilotage englobe toutes ces actions dans l'entreprise. Ainsi, par exemple, faire un

    budget permet de se fixer un horizon, en mme temps qu'il permet de rgulirement

    faire le point sur le rsultat des actions menes par comparaison avec les chiffres

    raliss.

    Informer

    L'un des tous premiers rles de la comptabilit de gestion est d'informer les

    responsables sur les cots des diffrentes fonctions qui structurent

    l'entreprise et le cot des produits qu'elle fabrique ou commercialise, afin

    d'en estimer la rentabilit. Elle influence ainsi directement le comportement

    des dirigeants et responsables. Elle permet galement de dterminer les bases

    d'valuation de certains lments du bilan de l'entreprise, tels que la valeur

    des stocks ou de la production immobilise au bilan dont a besoin la

    comptabilit financire.

    Prvoir

    La prvision est essentielle au pilotage de l'entreprise. Elle se fonde en

    particulier sur l'tablissement de budgets et permet d'anticiper les besoins

    ncessaires en trsorerie et la rentabilit prvisionnelle des produits ou

    services offerts par l'entreprise. La comptabilit de gestion doit galement

    permettre l'anticipation des consquences sur les cots que peuvent avoir des

    choix de conception d'un produit et aider ainsi les dirigeants dans la prise de

    dcision.

  • Contrler

    La notion de contrle est retenue au sens strict du terme. Il s'agit de contrler

    la ralisation des plans et des budgets, par comparaison avec les prvisions.

    Les carts constats entraneront, si besoin est, une rvision des prvisions,

    une modification des modes de calculs ou une inflexion des objectifs dfinis.

    Expliquer

    Une fonction importante, au-del du contrle formel, est d'expliquer sur le

    fond les carts constats entre des prvisions et les ralisations, pourquoi tel

    ou tel produit n'est pas rentable ou quelles sont les causes d'chec ou de

    russite d'un projet... Ce travail fait essentiellement appel aux capacits

    d'interprtation, de raisonnement et l'exprience du contrleur. Il est

    inhrent au processus de contrle.

    Ces diffrents objectifs de la comptabilit de gestion sont applicables tous les niveaux de

    l'entreprise, mais se ralisent travers des outils adapts la dimension et/ou au rle assign

    chacun.

    2.2. COMPTABILITE FINANCIERE ET COMPTABILITE DE GESTION : QUELLES DIFFERENCES ?

    De manire gnrale, la comptabilit financire (cf. figure 1.2-1) est considre

    comme un instrument conu l'attention des partenaires de l'entreprise. Il s'agit

    d'un moyen de communication, fournissant aux parties intresses (les actionnaires

    et dirigeants, mais aussi les salaris, les banquiers, clients et fournisseurs) des informations sur le patrimoine et les performances de la firme. A l'inverse, la

    comptabilit de gestion est un outil essentiellement destin usage interne, dont

    l'objet est d'aider la gestion de l'entreprise.

    Opposant les caractristiques propres chaque systme, le tableau ci-dessous rsume les

    diffrences pouvant exister entre chaque outil :

    Comptabilit financire Comptabilit de gestion

    1. Produit des donnes l'attention d'utilisateurs externes

    2. Est requise par la loi

    3. Est normalise (c'est--dire qu'elle est soumise des rgles prcises

    d'laboration et de prsentation)

    4. Doit gnrer des donnes prcises et actuelles

    5. Met l'accent sur le pass

    6. Considre l'entreprise dans sa globalit sur le plan de la gestion

    7. A l'origine, s'est difie par elle-mme

    1. Produit des donnes l'attention d'utilisateurs internes

    2. N'est pas requise par la loi

    3. Est trs peu normalise. Elle est adaptable et contingente dans ses

    techniques

    4. Met l'accent sur la pertinence et la fiabilit des donnes

    5. Est essentiellement tourne vers le futur

    6. Se focalise sur des parties de l'entreprise

  • (sur des bases conomiques et

    juridiques)

    8. Est un outil de preuve et de contrle des dirigeants

    7. En dehors des techniques de calculs de cots fonds sur l'analyse et la

    pratique des entreprises, elle est

    essentiellement issue d'autres

    disciplines comme la statistique ou la

    recherche oprationnelle

    8. N'est pas une fin en soi, mais un moyen.

    Tableau 2.2 - 1 : comparaison des caractristiques de la comptabilit gnrale et de la comptabilit de

    gestion

    La comptabilit financire a pour vocation d'enregistrer les oprations des entreprises et des organisations en gnral avec leur environnement, afin de dterminer priodiquement leur

    situation patrimoniale et financire, ainsi que leur performance globale. La comptabilit

    financire joue un rle primordial dans l'information des actionnaires et des tiers. Elle est

    troitement rglemente dans la plupart des pays.

    Il faut cependant remarquer que les deux comptabilits ne s'opposent pas dans la ralit : la

    comptabilit financire est ainsi, la principale source d'information de la comptabilit de

    gestion. Certains systmes comptables, notamment anglo-saxons, intgrent par ailleurs, des

    lments de cots dans leurs tats financiers (prsentation dite fonctionnelle , par

    opposition la prsentation franaise, dite par nature. )

    [1] Par la suite, nous emploierons frquemment les termes de comptabilit de gestion en lieu et place de comptabilit analytique , la premire englobant la seconde.

    Avez-vous tout retenu ? Passons l'entrainement :

    Leon n 1 : dfinition et champ dapplication de la comptabilit

    analytique (10 questions)

    Vrai ou Faux : Cocher la bonne rponse

    Question 1 La comptabilit analytique permet destimer la valeur des stocks pour la comptabilit financire.

    A Vrai

    B Faux

  • Question 2 Le principal objectif de la comptabilit de gestion est de servir au pilotage de lentreprise.

    A Faux

    B Vrai

    Question 3 Les principaux objectifs de la comptabilit de gestion sont dinformer, prvoir, contrler et sanctionner (ou rcompenser...).

    A Faux

    B Vrai

    Question 4 La comptabilit analytique a pour objectif unique de calculer le cot des produits et services vendus par lentreprise.

    A Vrai

    B Faux

    Question 5 Le contrle de gestion moderne a pour objectif dorienter le comportement des individus dans lentreprise.

    A Faux

    B Vrai

    Question 6 La comptabilit de gestion est destine un usage interne dans lentreprise.

    A Faux

    B Vrai

    Question 7 La comptabilit analytique permet destimer la rentabilit des produits de lentreprise.

    A Faux

    B Vrai

    Question 8 Toute entreprise de plus de 20 salaris est tenue davoir une comptabilit analytique.

    A Vrai

    B Faux

    Question 9 La comptabilit de gestion est un instrument au service du contrle de gestion.

  • A Vrai

    B Faux

    Question 10 Lefficience reprsente la capacit atteindre un objectif fix.

    A Vrai

    B Faux

  • Leon n 2 : la notion de cot

    PLAN DE LA LEON :

    1. QU'EST-CE QU'UN COT ? 1.1. Dfinitions

    1.2. Caractristiques gnrales 1.2.1. Le champ d'application 1.2.2. Le moment de calcul 1.2.3. Le contenu

    1.3. Limites la notion de cot 1.3.1. Le cot ne doit pas tre considr comme un ensemble homogne 1.3.2. Le cot n'est pas la valeur

    2. TYPOLOGIE DES COTS 2.1. Cots variables et cots fixes

    2.1.1. Les cots variables ou oprationnels 2.1.2. Les cots fixes ou charges de structure

    2.2. Cots directs et indirects

    2.3. Synthse

    3. LES DIFFERENTES METHODES DE CALCUL DES COTS 3.1. Les mthodes de calculs de cots

    3.1.1. Les calculs de cots partiels 3.1.2. Les mthodes de calcul en cots complets

    3.2. Amliorations et techniques ponctuelles d'aide la prise de dcision 3.2.1. Les cots standards et cots prtablis 3.2.2. L'imputation rationnelle des charges fixes 3.2.3. Le cot marginal

    EXPOSE :

    1. Qu'est-ce qu'un cot ?

    La notion de cot est insparable de l'activit de l'entreprise. Celle-ci vend des marchandises

    ou des produits manufacturs. Cette activit consomme des ressources (financires,

    techniques, humaines) : le chiffrage de ces consommations reprsente le cot. La dfinition

    du cot doit cependant tre prcise, car elle a volu dans le temps et ses limites doivent tre

    poses.

    1.1. DEFINITIONS

    Pour comprendre ce qu'est un cot et ce quoi il sert, considrons l'exemple suivant :

    Habitant Nice, vous avez besoin d'acheter des lments de bibliothque que vous ne trouverez que dans une grande surface situe Toulon ou Marseille. La premire ville est

    distante de 140 km et la seconde, distante de 180 km. L'autoroute revient 16 pour la

    premire et 20 pour la seconde. Votre voiture consomme 10 l aux 100 1 le litre.

  • Toutefois, les prix pratiqus Marseille sont en moyenne infrieurs de 3 % ceux de Toulon.

    Votre bibliothque revient normalement 600 (prix affich Toulon). Dans quelle grande

    surface allez-vous vous rendre ?

    Un calcul simple permet de rpondre la question :

    Toulon Marseille

    Prix du trajet

    Autoroute 16 20

    Essence [(140x10)/100] x 1 = 14 [(180x10)/100] x 1 = 18

    Cot total de l'achat

    Valeur de l'achat 600 600

    conomie sur l'achat 0 600 x 0,03 = 18

    Cot du transport 16 + 14 = 30 20 + 18 = 38

    Cot d'achat 16 + 14 + 600 = 630 20 + 18 + 600 18 = 620

    Bien entendu, cet exemple est simplifi, car il faudrait galement prendre en compte l'usure de

    la voiture (plus grande, si l'on se rend Marseille), le temps pass (galement plus long sur

    Marseille) et d'autres lments difficilement chiffrables, tels que les facilits d'accs au

    parking et/ou l'offre en magasin (peut-tre plus consquente Marseille) Mais, on constate

    que le calcul de cot permet d'aider prendre une dcision. Il passe par le recensement des

    frais engags dans l'opration et la comparaison cot/avantages procurs par l'opration.

    Un cot peut tre dfini comme la somme des charges relatives un lment (produit, activit, fonction).

    Cette dfinition revient dire que le cot est constitu de l'ensemble des frais engags dans

    une opration, de quelque nature qu'elle soit. En rgle gnrale, ces frais sont recenss dans le

    compte de rsultat, d'o l'utilisation du terme de charges.

    Attention ! il ne faut cependant pas considrer un cot comme l'quivalent d'une charge, dont le sens premier signifie poids , voire fardeau . L'assimilation des deux termes peut

    laisser penser qu'il n'existe pas d'autres cots que ceux enregistrs en comptabilit gnrale

    (ce qui est faux) et risque de donner l'impression que les cots sont subits, comme le sont les

    charges, le travail de l'analyste se rduisant les imputer aux produits.

    Notons aussi, qu'un cot est le fruit d'un calcul, par opposition un prix qui est le rsultat de

    l'offre et de la demande sur un march. Il est par consquent, vivement conseill d'viter de

  • parler de prix de revient pour dsigner les cots de revient , expression couramment

    utilise dans le langage de l'entreprise.

    Enfin, observons que le cot n'est pas unique. Ainsi, l'imputation de l'assurance, par exemple

    peut se faire au prorata des kilomtres (on suppose alors que l'on parcourt un certain nombre

    de km en moyenne dans l'anne, correspondant la prime annuelle) ou bien forfaitairement en

    fonction du nombre de dplacements moyen dans l'anne, ce qui ne donne pas forcment le

    mme rsultat. Selon les hypothses de calcul que l'on pose, on n'obtiendra donc pas le mme

    cot.

    Cette remarque est trs importante, car elle doit vous faire prendre conscience que la comptabilit n'est pas une science exacte qui aboutirait un rsultat unique. D'une part, les

    calculs sont relatifs aux hypothses poses, ce qui signifie que non seulement les rsultats

    peuvent tre diffrents, mais ils peuvent tre aussi plus ou moins loigns d'une certaine

    ralit qu'il est de toutes manires, difficile d'apprhender ; d'autre part, le cot peut aussi

    voluer dans le temps en fonction des conditions d'exploitation de l'entreprise. Dans le cas du

    dplacement, il est vident ainsi, que le fait d'utiliser une voiture diffrente induit un cot

    diffrent.

    En reprenant l'exemple en introduction, on peut galement dfinir un cot, en considrant les

    ressources mises en uvre pour mener bien un projet. Ces ressources sont dtermines par

    les diffrentes activits qu'il est ncessaire de dployer pour arriver au rsultat recherch.

    Un cot reprsente la somme des ressources consommes par les activits ncessaires la mise en uvre du processus d'laboration et d'exploitation d'un produit ou d'un service.

    De manire schmatique, une activit est un ensemble de tches effectues partir d'une matire premire, d'un produit ou d'un service, dont le rsultat se traduit par un produit ou un

    service dtermins.

    Scier des planches aboutit, partir d'un billot de bois, fournir un produit destin une autre activit (l'assemblage, par exemple, pour construire un meuble).

    L'intrt de cette deuxime dfinition est de mettre l'accent sur le fait que le cot est le rsultat

    d'une activit : il n'existe donc pas en tant que tel. C'est en agissant sur une activit que l'on

    peut agir sur le cot. A l'oppos, vouloir rduire les cots dans l'absolu, revient

    concrtement tenter d'lever la temprature d'une pice en chauffant le thermomtre. Un

    cot doit tre pris pour ce qu'il est, c'est--dire un instrument de mesure.

    1.2. CARACTERISTIQUES GENERALES

    Le cot se caractrise par trois particularits indpendantes les unes des autres : le champ

    d'application, le moment du calcul, le contenu.

  • 1.2.1. Le champ d'application

    Celui-ci est extrmement vari. Il peut s'appliquer :

    une fonction conomique de l'entreprise (approvisionnement, production, distribution, administration) ;

    un moyen d'exploitation (magasin, rayon, usine, atelier, poste de travail) ; un objet (produit ou famille de produit, client, fournisseur) ; tout centre de responsabilit, c'est--dire un des sous-systmes de

    l'entreprise pour lequel est dfini un objectif mesurable et dot d'une certaine autonomie pour atteindre cet objectif (direction commerciale, chef d'atelier, directeur technique).

    1.2.2. Le moment de calcul

    Un cot peut tre calcul a posteriori : il s'agira alors d'un cot constat, que nous

    qualifierons galement de rel . Il peut aussi tre calcul a priori : on parlera

    alors de cot prtabli .

    Les cots prtablis ont une grande importance pour la gestion prvisionnelle de

    l'entreprise. Ils peuvent prendre la forme de cots standards, auquel cas ils

    constitueront une norme sous la forme d'un objectif atteindre, d'un minimum

    satisfaire, voire d'un idal. Ils peuvent aussi servir l'tablissement de devis dans

    les rapports commerciaux avec la clientle. Ils peuvent enfin, tre utiles

    l'tablissement de budgets prvisionnels.

    La comparaison entre les cots prtablis et les cots rellement constats permet

    de mettre en vidence des carts, dont l'interprtation permet d'aider la gestion de

    la firme.

    1.2.3. Le contenu

    Selon que le gestionnaire retient la totalit des cots dans l'entreprise ou une partie

    seulement, on obtiendra un cot complet ou un cot partiel. Cet aspect est

    dvelopp au point 3 de cette leon.

    1.3. LIMITES A LA NOTION DE COUT

    1.3.1. Le cot ne doit pas tre considr comme un ensemble

    homogne

    Considrer les cots comme un ensemble homogne revient considrer que

    diffrents fruits et lgumes peuvent tre prsents la caisse d'un supermarch

    runis dans un mme emballage, la raison que l'unit de mesure commune est le

    kilogramme. C'est pourtant ce qui est fait en matire de calculs de cots : les cots

    constitus de diffrents types (cf. point 3), sont exprims en une seule unit, la

    monnaie, donnant ainsi l'illusion qu'ils sont homognes. Rien n'est plus dangereux,

    car cela revient laisser accroire par exemple, que si un produit cote 1 , alors 100 produits coteront 100 . En ralit, du fait de l'existence de cots fixes et de phnomnes tels que l'apprentissage ou les conomies d'chelle, le cot pourra

    diffrer sensiblement de 100 .

  • 1.3.2. Le cot n'est pas la valeur

    Une autre critique doit tre faite aux cots : ils ne reprsentent en rien la valeur d'un produit

    ou d'une activit. Une illustration simple permet de comprendre cette distorsion : si une

    entreprise fabrique des vtements dmods, on peut bien avancer que le cot de ces produits

    est gal la somme des charges supportes pour les raliser, mais la valeur marchande est

    nulle... la valeur est en dfinitive dtermine par le march.

    2. TYPOLOGIE DES COTS

    On peut distinguer quatre types de cots, lesquels en se croisant forment quatre sous-

    catgories. Ces dernires sont l'origine des principales mthodes de calculs.

    2.1. COUTS VARIABLES ET COUTS FIXES

    2.1.1. Les cots variables ou oprationnels

    Les cots variables ou oprationnels sont des cots constitus seulement par les charges qui varient avec le volume d'activit de l'entreprise (par exemple, les quantits produites et/ou

    vendues) sans qu'il y ait ncessairement exacte proportionnalit entre la variation des charges

    et la variation du volume des produits obtenus.

    La matire contenue dans un produit fabriqu, les frais de transport, l'emballage, sont des

    exemples de charges variables.

    La fabrication d'une chaise ordinaire requiert 6 de matires premires (contre-plaqu et acier). Le cot variable pour 100 chaises sera donc de : 6 100 = 600 . Ce rapport, dans la ralit,

    peut ne pas tre strictement proportionnel partir du moment o l'entreprise obtient par

    exemple, des remises sur le volume des quantits commandes.

    Observons ds prsent, que le cot variable par unit est fixe , alors que le cot variable

    total est fonction des quantits vendues : il est donc variable , comme l'indique la figure

    2.1-1.

  • Figure 2.1-1: volution compare du cot variable total et du cot variable unitaire en fonction des

    quantits

    Il faut cependant bien garder l'esprit que ces schmas sont thoriques, dans la mesure o le

    cot variable peut ne pas tre strictement proportionnel aux quantits produites. Il l'est

    d'ailleurs rarement dans la ralit et cela explique pourquoi les termes de cots

    proportionnels ne sont pas pertinents.

    2.1.2. Les cots fixes ou charges de structure

    Ce sont les charges lies l'existence de l'entreprise et correspondant, pour chaque priode de calcul, une capacit de production dtermine. L'volution de ces charges avec le volume

    d'activit est discontinue. Ces charges sont relativement fixes lorsque le niveau d'activit

    volue peu au cours de la priode de calcul.

    Les cots fixes correspondent aux charges engendres par l'administration ou les

    investissements durables. Ils ne sont pas proportionnels aux quantits fabriques.

    Le matriel acquis pour fabriquer les chaises a cot 200 000 . Il est amorti sur cinq ans en linaire, ce qui correspond l'usure conomique du bien. Chaque anne, on impute 1/5me de ce

    cot celui des produits fabriqus, soit un montant fixe de 40 000 qui ne varie pas, quelles que

    soient les quantits produites.

    On peut galement observer, que si le cot fixe global ne change pas pour la priode

    considre, il est en revanche variable par unit, comme le montre la figure 2.1-2.

  • Figure 2.1-2 : volution compare du cot fixe total et du cot fixe unitaire en fonction des quantits

    On peut remarquer que l'volution du cot fixe unitaire prend l'allure d'une hyperbole. Cela

    s'explique aisment, puisque le cot fixe unitaire reprsente le rapport entre le cot fixe total

    et les quantits produites et/ou vendues. Il dcrot par consquent, au fur et mesure

    qu'augmentent les quantits produites.

    En reprenant les donnes de l'exemple prcdent, si une seule chaise est produite, le cot fixe affect celle-ci sera de 40 000 . Si deux chaises sont produites, ce cot sera de 40 000 / 2 = 20 000 . Si 20 000 chaises sont produites, ce cot sera de : 40 000/ 20 000 = 2 par chaise, etc.

    2.2. COUTS DIRECTS ET INDIRECTS

    Les cots directs sont ceux qu'il est possible d'affecter immdiatement, c'est--dire sans calcul intermdiaire, au cot d'un produit dtermin.

    Les matires premires incorpores au produit, les heures de main-d'uvre des ouvriers affects la fabrication du produit, constituent autant de cots directement imputables aux

    produits.

    Il faut noter que l'affectation de ces cots dpend toutefois de l'existence de moyens directs de

    mesure, ce qui explique que les charges les plus communment admises au titre des cots directs

    sont les heures de main-d'uvre et les matires premires. Il ne s'agit cependant pas d'une rgle

    absolue.

    Les cots indirects sont ceux qu'il n'est pas possible d'affecter immdiatement, c'est--dire sans calcul intermdiaire, au cot d'un produit dtermin.

    Les charges d'administration, les frais gnraux d'entretien, de surveillance... sont autant d'exemples de charges indirectes par rapport l'activit de production.

  • Les charges indirectes posent un problme important, dans la mesure o leur incorporation au

    cot du produit ncessite un traitement pralable. Nous verrons comment la mthode des cots

    complets, tudie dans les leons 4 et 5, traite le problme.

    2.3. SYNTHESE

    Ces diffrentes catgories de cots peuvent tre reprsentes en dfinitive sur deux axes,

    partir des charges qui les composent dterminant ainsi quatre types bien spcifiques, comme

    le montre le tableau 2.3-1 :

    CHARGES DIRECTES INDIRECTES

    VARIABLES Matires premires, frais de distribution,

    sous-traitance, etc. Energie (eau, fuel, lectricit), petit

    outillage, fournitures diverses, etc.

    FIXES Main-d'uvre, dotations aux

    amortissements des machines affectes

    la fabrication des produits, etc.

    Personnel administratif, dotations aux

    amortissements des btiments et machines

    (hors production), etc.

    Tableau 2.3-1 : typologie des charges dans l'entreprise

    Il convient propos de ce tableau, de faire trois observations :

    les charges indiques dans les diffrentes cases ne sont indiques ici qu' titre indicatif et ne constituent nullement une typologie dtermine et dfinitive ;

    il n'existe pas toujours de types purs de charges : s'agissant des matires premires, il existe par exemple, des tarifs dgressifs en fonction du volume achet ou transport. L'lectricit n'est pas non plus facture au mme tarif au-del d'une certaine consommation, ni mme au cours d'une journe de 24 h ;

    certaines charges sont mixtes : ainsi en est-il par exemple de l'eau ou du tlphone, qui comprennent un abonnement fixe et un cot variable en fonction de la consommation.

    3. LES DIFFERENTES METHODES DE CALCUL DES COTS

    L'existence de cots diffrents dans leur nature et leur comportement va induire des mthodes

    varies de calcul selon que l'on prendra en compte telle ou telle catgorie. Ces mthodes sont

    compltes par des amliorations ponctuelles ou des techniques d'analyse destines la prise

    de dcision dans un contexte spcifique.

  • 3.1. LES METHODES DE CALCULS DE COUTS

    En reprenant le tableau 2.3-1, on peut agencer chaque type de cots de manire diffrente. A

    partir de la matrice suivante, on dbouche ainsi sur deux ensembles de mthodes fondes sur

    des calculs de cots partiels ou de cots complets :

    CHARGES DIRECTES INDIRECTES

    VARIABLES 1 2

    FIXES 3 4

    Tableau 3.1-1 : lments de typologie des mthodes de calcul des cots

    3.1.1. Les calculs de cots partiels

    Une premire partition consiste conserver uniquement les charges variables comprises dans

    les cases 1 et 2 et laisser par ailleurs l'ensemble des cots fixes (cases 3 et 4). Cette

    opration dbouche sur une premire mthode, appele mthode des cots variables, connue

    galement sous le vocable anglo-saxon de direct costing [1]. La mthode est surtout

    intressante dans une optique prvisionnelle, car elle permet de calculer un seuil de

    rentabilit, c'est--dire un seuil de chiffre d'affaires ou de quantits vendues qui permet

    l'entreprise de couvrir ses charges fixes et donc, de commencer raliser du bnfice.

    Une deuxime partition consiste considrer les charges variables (1 + 2) augmentes des

    charges fixes directes (3). Ce calcul correspond la mthode des cots spcifiques, appele

    galement direct costing volu . Cette mthode prolonge la prcdente et son principal

    intrt est de mieux apprhender la contribution d'un produit l'absorption des charges fixes

    indirectes. En d'autres termes, une fois ce cot calcul, si la marge sur cots spcifiques ,

    c'est--dire la diffrence entre le prix de vente du produit, les charges variables et les charges

    qui lui sont imputables en propre est encore positive, alors cela signifie que son exploitation

    permet d'absorber une partie des frais de structure. Il s'agit par consquent, d'un outil prcieux

    pour apprcier la rentabilit des produits et leur abandon ventuel.

    Une troisime partition consiste retenir uniquement les charges directes variables et fixes

    (1+ 3) laquelle permet de calculer une marge sur cots directs qui peut tre utilise par

    exemple, pour estimer la marge dgage par un tablissement ou un magasin. Imaginons, une

    petite socit qui distribue diffrents produits informatiques dans diffrentes villes sur la Cte

    d'Azur. La marge sur cots directs, c'est--dire, la diffrence entre le chiffre d'affaires et

    l'ensemble des cots directement supports par un magasin permet de savoir si ce dernier est

    rentable et contribue absorber les charges communes la gestion de l'ensemble des

    magasins.

    3.1.2. Les mthodes de calcul en cots complets

    Elles correspondent la prise en compte de tous les cots, afin de calculer un cot de revient

    complet du produit. Elles permettent ainsi, de calculer une marge bnficiaire par produit.

    On peut distinguer deux techniques de calcul : la comptabilit par centre d'analyse et la

    comptabilit par activit .

  • ct de ces mthodes, d'autres techniques de calculs de cots sont envisageables, sans que

    l'on puisse parler de mthode . Ces modes de calculs constituent, soit un prolongement des

    prcdentes, soit plus gnralement des techniques d'aide la dcision.

    3.2. AMELIORATIONS ET TECHNIQUES PONCTUELLES D'AIDE A LA PRISE DE DECISION

    3.2.1. Les cots standards et cots prtablis

    Ce sont des cots souvent calculs partir de cots complets et qui ont vocation tablir des

    prvisions et des devis. Ils dbouchent sur des calculs d'carts, dont l'interprtation constitue

    un outil important du contrle.

    3.2.2. L'imputation rationnelle des charges fixes

    Il s'agit galement d'un prolongement de la mthode des cots complets. La technique

    prsente l'avantage de moduler le calcul du cot complet des produits pour tenir compte de la

    variabilit des charges fixes unitaires.

    3.2.3. Le cot marginal

    Le cot marginal correspond au cot d'une unit, d'un lot ou d'une supplmentaire fabrique.

    Sa connaissance est essentielle en tant qu'outil d'aide la dcision. Il revt une grande

    importance en raison de son rle pivot au sein de la micro-conomie.

    [1] Il est probable qu'au moment o la mthode a t mise au point, la distinction

    entre charges variables et directes n'tait pas forcment trs claire, les cots directs

    tant quasiment tous variables. Ceci peut expliquer l'ambigut des termes.

    Avez-vous tout retenu ? Passons l'entrainement :

    Leon n 2 : la notion de cot (10 questions)

    Plusieurs rponses sont possibles, mais jamais toutes simultanment. Une seule rponse est possible dans le cas des questions sur les graphiques.

    Question 1 Quel graphe reprsente le cot fixe total sur une longue priode ?

  • A

    B

    C

    D

    Question 2 Quel graphe reprsente un cot variable lorsque laxe des ordonnes reprsente le cot unitaire ?

    A

    B

    C

  • D

    Question 3 Quel graphe reprsente un cot variable strictement proportionnel lorsque laxe des ordonnes reprsente le cot total ?

    A

    B

    C

    D

    Question 4 Dans une fromagerie, dont la capacit de production est dtermine par la contenance des cuves, la matire premire (le lait, en loccurrence) est un cot :

    A direct

    B variable

    C indirect

    D fixe

    Question 5 Quel graphe reprsente un cot fixe pour un niveau de production donn lorsque laxe des ordonnes reprsente le cot total ?

  • A

    B

    C

    D

    Question 6 Quel graphe reprsente un cot fixe lorsque laxe des ordonnes reprsente le cot unitaire ?

    A

    B

    C

  • D

    Question 7 Un cot...

    A est un ensemble homogne de charges puisque toutes exprimes en valeur montaire

    B est unique

    C reprsente la somme des ressources consommes par les activits ncessaires llaboration dun produit ou dun service

    D est assimilable la valeur dun produit

    Question 8 Quel graphe reprsente un cot variable strictement proportionnel lorsque laxe des ordonnes reprsente le cot unitaire ?

    A

    B

    C

    D

    Question 9 La mthode du cot spcifique :

  • A permet denvisager labandon dun produit

    B aboutit rpartir lensemble des cots fixes par produit

    C est aussi appele mthode du direct costing

    D permet de calculer un cot de revient par produit

    Question 10 Quel graphe reprsente le cot total pour une entreprise dont lapprentissage crot avec le temps ?

    A

    B

    C

    D

  • Leon n 3 : la dtermination et l'enchanement des cots

    PLAN DE LA LEON :

    1. DE LA COMPTABILIT GNRALE LA COMPTABILIT DE GESTION 1.1 Quelles sont les charges qui doivent tre incluses en comptabilit analytique ? 1.2 Charges suppltives 1.3 Rsultat analytique et rsultat comptable : synthse

    2. LE TRAITEMENT DES CHARGES CALCULES 2.1. Les charges abonnes 2.2. Les charges d'usage

    3. L'ENCHANEMENT DES COTS 3.1. Le processus de production 3.2. Du cot d'achat au prix de vente

    EXPOSE :

    En rgle gnrale et en l'absence de systme informatique intgr, c'est--dire

    organis autour d'une base de donnes, c'est la comptabilit gnrale qui va servir

    de systme d'information pour la comptabilit analytique. Il est cependant

    ncessaire au pralable, de procder un ensemble de retraitements pour permettre

    le calcul des cots dans l'entreprise.

    Un premier travail consiste classer parmi les charges de la firme, celles qui seront

    exclues ou au contraire incluses dans les cots des fonctions et des produits (ou

    services). Un second travail, prliminaire la mise en uvre de toute mthode de calcul, consiste prciser la manire dont seront traites certaines charges tels que

    les amortissements, les charges rpartir, les charges dont la priodicit est

    diffrente du moment de calcul, etc. Enfin, un troisime travail consiste identifier

    les charges au sein du processus de production de l'entreprise.

    1. De la comptabilit gnrale la comptabilit de gestion

    La logique fondamentale du passage de la comptabilit gnrale la comptabilit

    analytique est de s'appuyer sur le caractre conomique d'une charge ou d'un

    produit. Pour cela, il faut toujours se poser la question : cette charge ou ce produit

    est-il indispensable mon activit ? Ceci peut donc conduire carter des lments

    du compte de rsultat, mais aussi, l'inverse, rajouter des lments qui ne sont pas

    enregistrs en comptabilit gnrale.

    1.1 QUELLES SONT LES CHARGES QUI DOIVENT ETRE INCLUSES EN COMPTABILITE ANALYTIQUE ?

    Parmi les charges de la comptabilit gnrale, on distingue deux types : les charges

    dites incorporables qui sont transfrables en comptabilit analytique et celles

    qui ne le sont pas. Ces dernires sont dites non incorporables .

    La notion de charges incorporables est facilement comprhensible et ressort

    essentiellement du bon sens , ainsi que l'illustre l'exemple ci-dessous.

  • Une socit a pour objet, la fabrication de glace et desserts glacs. Tous les lments directement ncessaires la fabrication de ses produits matires premires (lait, parfums, fruits) et machines ainsi que les dpenses administratives induites par la production et la commercialisation qui figurant

    dans les charges de l'entreprise sont des charges a priori incorporables.

    Des charges incorporables sont des charges qui ont un lien patent avec l'activit, le produit ou le service considrs. Elles sont gnralement rcurrentes, ds lors

    qu'elles relvent de l'exploitation ordinaire de l'entreprise.

    A l'oppos, des charges non incorporables sont des charges qui n'ont aucun lien

    avec l'activit, ou ne relvent pas de l'exploitation ordinaire et ce titre n'ont pas

    tre incluses dans le calcul de cot du produit ou du service.

    Une amende fiscale ou pnale constitue ainsi une charge atypique, dont le cot ne doit pas interfrer avec celui des produits fabriqus. L'amortissement des frais

    de premier tablissement, lesquels n'ont pas vocation se renouveler et

    s'identifient en ralit des charges exceptionnelles, n'a pas non plus tre pris en

    compte.

    Il n'existe naturellement pas de liste exhaustive des charges incorporables ou non

    par nature, chaque entreprise ou activit ayant ses spcificits propres. Grosso

    modo, les charges figurant dans les comptes 60 66 du plan comptable gnral et

    une grande partie des amortissements correspondent des charges incorporables.

    Les provisions pour dprciation ne rentrent pas en ligne de compte dans le calcul

    des cots. Elles ont en effet, un caractre purement patrimonial, c'est--dire qu'elles

    ont un impact sur la valeur des biens au bilan, mais ne modifient en rien le montant

    investi l'origine.

    Les charges exceptionnelles ne constituent pas non plus des charges incorporables :

    par nature, les composantes du cot d'un produit ou d'un service sont rcurrentes,

    ce qui n'est pas le cas de ce type de charges (ou produits).

    Dans tous les cas, ces rgles ne sont pas intangibles : il faut rechercher avant tout le

    lien avec le produit ou le service.

    Il ne faut pas confondre lien avec l'activit et caractre direct ou indirect de cette relation. La fonction de direction n'a pas, en principe, de lien direct avec les

    produits ou services offerts, mais son cot rentre dans leur calcul, car elle est

    indispensable l'activit de l'entreprise.

    1.2 CHARGES SUPPLETIVES Il existe galement des lments qui concernent directement l'activit et doivent

    rentrer dans le calcul des cots, mais qui ne sont pas enregistrs dans le compte de

    rsultat. Ce sont des charges supplmentaires, appeles charges suppltives .

    Deux cas type illustrent cette situation.

    Un grant majoritaire de socit ne touche pas de salaire : il prlve son revenu sur les bnfices de la firme. Sa charge n'est donc pas enregistre au niveau de

  • l'exploitation, alors qu'il participe bien des cots de l'entreprise. C'est pourquoi, il

    est ncessaire de rintgrer l'quivalent de son salaire dans les calculs de cots.

    Dans un autre ordre d'ides, l'entreprise qui finance l'acquisition d'un matriel de

    production peut le faire par l'emprunt ou par fonds propres. Si elle recourt

    l'emprunt, les intrts financiers seront en toute logique affects au cot de

    production des biens que la machine contribue fabriquer. A l'inverse, si elle

    finance l'opration par apport de capitaux, elle n'enregistrera pas d'intrts

    financiers dans ses comptes. Il est donc logique, afin de tenir compte du cot du

    capital, de rintgrer dans ses calculs de cots, l'quivalent du prix du

    financement.

    1.3 RESULTAT ANALYTIQUE ET RESULTAT COMPTABLE : SYNTHESE Le schma ci-aprs rsume de quelle manire les charges de la comptabilit

    gnrale sont prises en compte dans la comptabilit analytique.

    Figure 1.3-1: les charges prises en compte dans la comptabilit analytique

    Le rsultat de la comptabilit analytique, dit rsultat analytique est gal la diffrence entre les produits (rsums gnralement par le chiffre d'affaires) et les

    charges de la comptabilit analytique.

  • l'inverse, il est naturellement possible de retrouver le rsultat de la comptabilit

    gnrale partir du rsultat analytique. Pour cela, il suffit d'ajouter les charges

    suppltives au rsultat analytique et de soustraire les charges non incorporables.

    Eventuellement, il y a lieu de tenir compte de produits accessoires qui auraient t

    perus en dehors de l'activit principale concerne.

    Rsultat analytique

    + Produits non incorpors

    + Charges suppltives

    - Charges non incorporables

    = Rsultat comptable

    Il faut observer dans ce calcul que les signes affectant les charges suppltives et

    non incorporables sont respectivement positif et ngatif, car les premires sont

    venues pralablement en diminution du rsultat analytique calcul, tandis que les

    secondes sont venues en augmentation. Ainsi, s'agissant des produits non

    incorpors, ceux-ci viennent augmenter le rsultat analytique, puisqu'ils ne s'y

    trouvaient pas par dfinition. Il en est de mme dans le sens inverse pour les

    charges non incorporables. Pour les charges suppltives, c'est plus subtile :

    puisqu'elles sont venues diminuer le rsultat analytique, on les rajoute ce mme

    rsultat pour les liminer (moins par plus gal zro !).

    Une entreprise de nettoyage possde des appartements qu'elle loue des entreprises. Les loyers qu'elle peroit constituent des revenus accessoires. Ils

    devront tre ajouts au rsultat analytique comme produits non incorpors pour

    calculer le rsultat de la comptabilit gnrale.

    2. Le traitement des charges calcules

    2.1. LES CHARGES ABONNEES Elles correspondent des charges qui interviennent des priodes d'apparition

    diffrentes de celles retenues pour les calculs de cots. Les charges d'lectricit ou

    de tlphone, dont le paiement est gnralement bimensuel, pourront tre ainsi

    tales raison d'un montant quivalent une consommation mensuelle.

    2.2. LES CHARGES D'USAGE Les charges d'usage correspondent l'amortissement des biens concourant

    l'exploitation de l'entreprise et pris en compte dans la comptabilit de gestion. Si,

    en pratique, ils sont souvent repris tels quels dans le calcul de cots, il est

    cependant prfrable de calculer des charges d'usage refltant le mieux possible la

    ralit conomique. On peut ainsi proposer trois types de traitement :

    pour base amortissable, on peut tenir compte, non de la valeur historique,

    mais de la valeur de remplacement du bien. Rappelons que cette dernire

    n'est pas forcment suprieure la valeur d'origine. C'est en particulier le cas

    en situation de dflation, ou dans certains domaines (l'informatique par

  • exemple) qui ont connu des baisses importantes de cot ces dernires annes

    ;

    pour dure d'amortissement, on peut retenir une dure probable d'utilisation,

    au lieu de celle normalement admise pour l'amortissement. Il est vrai que

    l'on a tendance retenir des dures conformes aux normes fiscales,

    lesquelles ne sont pas toujours en adquation avec la ralit ;

    une charge d'usage peut continuer par ailleurs, tre calcule tant que le bien

    reste en service et quand bien mme l'immobilisation est totalement amortie

    comptablement. Cette disposition s'explique par le souci de ne pas fausser le

    calcul conomique en abaissant brutalement le cot l'issue de la priode

    d'amortissement ou en considrant que le bien revient moins cher produire

    en raison mme de l'ge ou de l'obsolescence du matriel. Cela entranerait,

    d'une part une revalorisation forte du cot, lors du rachat d'un nouvel

    quipement et/ou d'autre part, une estimation biaise de la performance

    conomique vis--vis des concurrents. S'il y a gain sur le cot unitaire des

    produits, celui-ci ne doit tre le fruit que d'une amlioration de la

    productivit, de l'exprience ou d'effets d'chelle.

    Naturellement, les diffrences constates entre l'amortissement enregistr en

    comptabilit gnrale et de gestion feront l'objet d'une diffrence d'incorporation.

    3. L'enchanement des cots

    Les activits de l'entreprise sont traditionnellement divises en deux familles :

    activits commerciales et activits de production (biens ou services). La seconde se

    distingue de la premire en ce qu'elle ajoute une tape au processus

    d'approvisionnement et de distribution : la transformation de matires. C'est

    pourquoi, la notion de cot est aborde travers l'exemple du processus productif.

    3.1. LE PROCESSUS DE PRODUCTION Trois phases ponctuent le processus de production : la premire correspond celle

    de l'approvisionnement, la seconde celle de la production, la troisime celle de

    la distribution. Le calcul du cot de revient d'un produit respecte toujours ces trois

    tapes. Ce processus a normment volu au cours de ces dernires annes.

    Nanmoins, dans le cadre d'une premire approche, nous considrerons le cas d'une

    production industrielle classique , avec constitution de stocks.

    Afin d'illustrer ce processus de production, imaginons l'exemple suivant :

    Une entreprise fabrique des chaises destines des salles de classe partir de deux lments : des barres d'acier mises en forme dans un atelier 1, des plaques de

    contre-plaques tailles dans un atelier 2. Ces diffrents lments sont assembls

    par soudure de l'acier dans un troisime atelier, o ils sont galement

    conditionns. Aux diffrents stades de la production, chaque lment est stock

    provisoirement, comme le montre le schma ci-dessous :

  • Figure 3.1-2 : processus de production d'une chaise avec stocks

    Ce schma de production est naturellement trs simple, mais il montre clairement la

    progression dans l'laboration du produit, ponctue de haltes dans des lieux de

    stockage. Le cot d'un produit suit le mme chemin, utilisant les ressources mises

    la disposition par l'entreprise. Aux matires premires d'origine vont tre ajouts du

    travail et des heures machines pour donner un produit fini.

    Grosso modo, on peut ds prsent considrer que deux grandes catgories de

    ressources ont t mises en uvre : de la logistique au sens le plus gnral et des forces de production. La premire apporte son soutien administratif,

    commercial, organisationnel ; la seconde est implique des degrs divers dans le

    processus productif sous la forme d'entretien, de manutention, de fabrication...

    3.2. DU COUT D'ACHAT AU PRIX DE VENTE Le cot de revient est le rsultat de la somme des cots apparaissant au fur et

    mesure du processus de production. La marge revenant au producteur rsulte de la

    diffrence entre ce cot et le prix de vente. L'ensemble de ce processus est rsum

    ci-aprs :

  • Figure 3.2-3 : du cot d'achat au prix de vente

    Le cot d'achat

  • Au cours de la premire phase, les matires premires rentrent dans l'entreprise.

    Elles ont t acquises un certain prix dtermin sur le march. L'achat de ces

    matires a ncessit des dpenses supplmentaires lies la recherche ventuelle

    d'un fournisseur, la ngociation, la passation de la commande (tlphone, fax,

    imprims, courriers...), au transport, des droits de douane s'il y a lieu, la

    manutention... Ces frais viennent majorer le prix d'achat, pour donner un premier

    cot : le cot d'achat.

    Il faut ds prsent noter qu'en sus de ces diffrents cots, il peut se glisser des

    variations de valeurs lies l'existence de stocks.

    Le cot de production

    Au cot d'achat des matires vont venir s'ajouter d'autres frais, lis la production :

    main-d'uvre, amortissement des machines utilises, matriel d'entretien, salaires de l'encadrement, etc. La somme des ces cots donne le cot de production. S'il

    existe des stocks, on valuera un cot de production avant et aprs le passage en

    stocks.

    Le cot de revient

    Le cot de revient, enfin, est la somme du cot de production et de tous les frais

    engags pour la distribution du produit : frais de personnel (manutention,

    commerciaux, marketing...), les emballages de conditionnement consomms, le

    service aprs-vente, etc.

    Remarquons que les frais de structure inhrents au fonctionnement de l'entreprise et

    communes diverses activits ou tablissements, tels que les services de recherche

    et de dveloppement, le contrle, l'informatique font galement partie du cot de

    revient. Mais, ils sont pris en compte de manire indirecte. L'objet du chapitre

    suivant est prcisment de montrer comment les incorporer au cot final.

    L'apparente simplicit de ce schma peut surprendre, mais ce dernier est essentiel.

    Il est par consquent important de toujours l'avoir l'esprit, car il constitue un

    guide prcieux dans le travail de calcul des cots.

  • Avez-vous tout retenu ? Passons l'entrainement :

    Leon n 3 : La dtermination et lenchanement des cots (10

    questions) Question 1 Les entres en stock des matires premires, des marchandises et des approvisionnements svaluent :

    A Au cot de distribution

    B Au cot dachat

    C Au prix dachat

    D Au cot de production

    Question 2 Les charges constates en comptabilit gnrale et non reprises en comptabilit analytique constituent :

    A Des charges non incorporables.

    B Des charges incorporables.

    C Des charges suppltives.

    D Des charges indirectes.

    Question 3 Une pizzria possde en plus de son local commercial, plusieurs locaux usage commercial quelle loue des professions librales. La socit a calcul le cot de ses pizzas. Les charges concernant les locaux quelle loue, qui sont de mme nature que celles de la pizzeria (eau, gaz, lectricit, taxe foncire), sont des charges :

    A incorporables

    B non incorporables

    C suppltives

    Question 4 Le cot de production des produits finis :

    A se compose du cot dachat des matires premires achetes + charges directes de production charges indirectes de production

    B ne concerne que les entreprises qui ralisent des oprations de transformation (biens ou services)

    C se compose du cot dachat des matires premires achetes + charges directes de production + charges indirectes de production

  • D se compose du cot dachat des matires premires consommes + charges directes de production + charges indirectes de production

    Question 5 Les charges suppltives :

    A doivent tre retranches du rsultat global analytique pour retrouver le rsultat de la comptabilit gnrale

    B ont pour effet daugmenter le rsultat analytique

    C doivent tre ajoutes au rsultat global analytique pour retrouver le rsultat de la comptabilit gnrale

    D ont pour effet de diminuer le rsultat analytique

    Question 6 Sont, a priori, incorporables les charges suivantes :

    A achats de matires premires

    B impt sur les bnfices.

    C charges de personnel

    D charges exceptionnelles

    Question 7 Les charges non incorporables :

    A doivent tre retranches du rsultat global analytique pour retrouver le rsultat de la comptabilit gnrale

    B ont pour effet daugmenter le rsultat analytique

    C doivent tre ajoutes au rsultat global analytique pour retrouver le rsultat de la comptabilit gnrale

    D ont pour effet de diminuer le rsultat analytique

    Question 8 Le cot de revient dun produit :

    A ne constitue quun cot partiel du produit

    B peut servir fixer son prix de vente

    C reprsente thoriquement lensemble des cots supports par le produit

    D ne concerne que les produits vendus

    Question 9 Les entres en stock des produits finis svaluent :

    A au cot de revient

    B au cot dachat

    C au cot de production

  • D au cot de distribution

    Question 10 Les charges prises en compte en comptabilit analytique se dterminent de la manire suivante :

    A Total des charges de la comptabilit gnrale charges non incorporables charges suppltives

    B Total des charges de la comptabilit gnrale charges non incorporables + charges suppltives

    C Total des charges de la comptabilit gnrale + charges non incorporables charges suppltives

    D Charges dexploitation de la comptabilit gnrale charges non incorporables + charges suppltives

  • Leon n 4 : les cots complets, principes et fondements

    PLAN DE LA LEON :

    1. LAFFECTATION DES CHARGES EN COMPTABILIT ANALYTIQUE 1.1 Principe gnral

    1.2 Le traitement des charges indirectes dans les centres danalyse 1.2.1 Les centres danalyse 1.2.2 Rpartition primaire et rpartition secondaire 1.2.3 Les cls de rpartition

    2. LIMPUTATION DES CHARGES AUX PRODUITS 2.1. Dfinitions et caractristiques des units duvre 2.2. Limites et dangers des units duvre

    EXPOSE : La mthode des cots complets est fonde sur le principe dune prise en compte complte des cots directs et des cots indirects de lentreprise, par le biais dune rpartition pralable pour les seconds, dans des centres danalyse . Malgr ses imperfections, la mthode reste encore solidement implante dans les entreprises et la comprhension de ses principes est donc ncessaire. Sa mise en uvre ncessite la matrise dun minimum de concepts et de dfinitions. Cette leon a pour objectif dexposer le mcanisme daffectation des charges au cot des produits. Elle sera complte par la leon suivante sur le calcul du cot de revient.

    1. Laffectation des charges en comptabilit analytique

    La mthode des cots complets repose sur le principe dune affectation de toutes les charges de la comptabilit analytique au cot des produits fabriqus. Le problme essentiel est celui de laffectation des charges de la comptabilit gnrale dans le systme analytique, puis de leur imputation au cot des produits.

    1.1 PRINCIPE GENERAL Le principe gnral de calcul du cot dun produit repose sur laffectation de lensemble des charges incorporables de la comptabilit gnrale et sil en existe, des charges suppltives, au cot du produit. Le schma ci-aprs rsume cette

    approche :

  • Tableau 1.1-1 : principe gnral daffectation des charges incorporables de la comptabilit gnrale au cot des produits

    Sagissant de cots directs, comme de la matire premire ou de la main-duvre, dont on peut percevoir le lien immdiat avec le produit fabriqu, laffectation se fera gnralement au prorata des quantits consommes.

    En revanche, lallocation (c'est--dire la rpartition) des charges indirectes exige un traitement pralable. Avant dtre imputes aux produits fabriqus selon des modalits quil reste dfinir, elles font lobjet dun regroupement pralable dans des centres appels centres danalyse .

    1.2 LE TRAITEMENT DES CHARGES INDIRECTES DANS LES CENTRES DANALYSE

    La complexit de cette opration oblige distinguer plusieurs tapes : il faut commencer par dfinir la notion de centre danalyse ; ensuite pourra tre prcis ce que lon entend par rpartition primaire et secondaire ; enfin, pourront tre tudies plus en dtail les modalits pratiques daffectation des charges laide de cls de rpartition.

    1.2.1 Les centres danalyse

    Le recours aux centres danalyse vient de ce quen apparence, il nexiste pas de lien direct entre le produit et la charge enregistre en comptabilit. Quelle est ainsi la

    part de la secrtaire de direction dans une chaise fabrique ?

    Sont donc regroupes dans les centres danalyse, des charges communes plusieurs produits, sans quil soit possible a priori de dterminer la part exacte imputable tel ou tel autre produit. Pour prendre une image, il sagit en quelque sorte de botes dans lesquelles tous les lments que lon ne sait pas ranger directement un endroit prcis, sont placs en attente dune affectation ultrieure.

  • Les centres danalyse correspondent des subdivisions comptables de lentreprise dans lesquelles sont regroups, pralablement leur imputation aux cots, les lments de charges qui ne peuvent leur tre directement affects.

    On notera avec intrt que les centres danalyse, sils sont en principe indpendants de lorganigramme, correspondent le plus souvent des centres de responsabilits (cf. fiche 4-1).

    Le cas Arc-en-ciel , servira tout au long de cette leon (et de la suivante) pour

    illustrer et tudier chaque point de la mthodologie mettre en uvre dans llaboration des cots complets. Il montre, dans une premire tape, comment se rpartissent les charges de la comptabilit gnrale dans la comptabilit analytique.

    La socit Arc-en-ciel sous-traite la fabrication de tissu pour une entreprise de confection. Dans le but de calculer les cots et les rsultats, cinq centres d'analyse

    ont t dfinis : prestations connexes (administration), approvisionnements, atelier filage, atelier tissage, magasin.

    Schmatiquement, la rpartition des charges de la comptabilit gnrale dans les

    diffrents centres de responsabilit peut tre illustre par le schma ci-aprs :

    Tableau 1.2-2 : exemple daffectation des charges incorporables de la comptabilit gnrale aux centres danalyse de la socit Arc-en-ciel

    1.2.2 Rpartition primaire et rpartition secondaire

    En ralit, postrieurement laffectation prsente ci-dessus, on opre une seconde rpartition. Lexistence de deux niveaux de rpartition des charges provient de ce que certaines activits interviennent plus directement en apparence

    que dautres dans le processus productif. On considre ainsi, que les ressources consommes dans les services oprationnels sont expliques par la production

    ralise dans ces derniers. En dautres termes, ce sont fondamentalement les services oprationnels (approvisionnement, production, distribution) qui constitueraient la cause essentielle des cots des produits.

  • En revanche, sagissant des services fonctionnels, leur existence ne serait justifie que par celle des services oprationnels et leur cot est considr comme un

    accessoire des seconds. Ce dernier doit donc tre imput au pralable aux services

    oprationnels.

    On distingue ainsi, deux catgories de centres danalyse :

    les centres principaux : ce sont les centres o sont mis en uvre les moyens de production et de vente de lentreprise. Ils correspondent au cycle achat-production-vente . Ils sont gnralement reprsents par un ou plusieurs centres se rattachant respectivement lapprovisionnement, la production ou la distribution ;

    les centres auxiliaires : ils ont pour rle de grer les facteurs de production mis en uvre. Ils correspondent des fonctions de support comme la gestion du personnel, lentretien, le matriel et les btiments administratifs, la fonction financire et comptable, etc.

    Cette approche implique quune sorte de redistribution soit opre, pralablement celle des centres directement concerns par la production et explique lexistence dune rpartition secondaire aprs une rpartition primaire . La premire correspond au dversement des charges en comptabilit analytique dcrit plus haut et la seconde, la raffectation des charges des centres auxiliaires sur les centres principaux. A titre dexemple, dans une entreprise structure par fonctions, dont lune est dassurer lentretien du matriel, le cot de ce service sera rpercut sur les diffrents centres dans lesquels il intervient. Chaque fonction oprationnelle recevra ainsi une quote-part de charges correspondant grosso modo son utilisation du centre entretien. Ce processus est rsum dans le schma ci-aprs :

  • Figure 1.2-3 : schma de rpartition primaire puis secondaire des charges indirectes

    Pour le mois de mai, la socit Arc-en-ciel dispose des renseignements suivants :

    rpartition primaire des charges indirectes : o prestations connexes : 147 950 , o approvisionnements : 580 000 , o atelier filage : 432 650 , o atelier tissage : 439 450 , o magasin : 362 750 ;

    rpartition secondaire

    le centre "prestations connexes" est un centre auxiliaire de la socit Arc-en-ciel

    qui se rpartit entre les trois centres principaux : filage, tissage et magasin, dans

    l'ordre ci-dessus, proportionnellement aux nombres 3, 7 et 1.

    Le tableau de rpartition des charges indirectes ci-aprs met en vidence la

    premire rpartition correspondant au dversement des charges de la comptabilit

    gnrale dans lanalytique (elles sont affectes aux cinq centres danalyse de la socit), puis la seconde rpartition correspondant laffectation des charges du centre auxiliaire dans les centres principaux (le calcul se fait proportionnellement

    au nombre 11 = 3 + 7 + 1 ; soit respectivement 3/11me, 7/11me et 1/11me du

    montant des prestations connexes) :

    Tableau de rpartition des charges indirectes

    Centre auxiliaire

    Centres principaux

  • Prestations

    connexes Approvision-

    nements

    Production Distribution

    Total Rpartition

    primaire

    Filage Tissage Magasin

    147 950 580 000 432 650 439 450 362 750

    Rpartition secondaire

    - 147 950 - 40 350 94 150 13 450

    = 0 580 000 473 000 533 600 376 200

    Tableau 1.2-1: tableau de rpartition primaire et secondaire

    Malgr lapparente simplicit de cette technique, les rpartitions primaire et secondaire posent des difficults lies aux cls de rpartition. Il faut approfondir ce

    point pour comprendre les faiblesses actuelles du modle de comptabilit en cots

    complets.

    1.2.3 Les cls de rpartition

    Au premier niveau (rpartition primaire, ou encore dversement des charges de la

    comptabilit gnrale en comptabilit analytique) se pose le problme de

    laffectation des charges aux diffrents centres danalyse. Deux cas sont envisageables :

    les charges sont directement lies au fonctionnement du centre. Des fournitures administratives peuvent ainsi tre affectes a priori au fonctionnement de ladministration de lentreprise ;

    les charges ne sont pas directement lies au fonctionnement dun centre en particulier. Ce peut tre le cas par exemple, de leau ou de llectricit. Dans ce cas, si les dpenses peuvent tre individualises grce des compteurs, leur affectation se fera au prorata de leur consommation. Dans le cas contraire, on utilisera une cl de rpartition , comme cest le cas dans lexemple de la socit Arc-en-ciel. Ce second procd est parfois entach darbitraire et peut donc tre contestable.

    Observons demble que selon le mode de rpartition choisi, les cots in fine ne seront videmment pas les mmes : ceci doit vous inciter relativiser les

    calculs de cots. Ce nest pas parce-que le logiciel permet de calculer la dixime dcimale ou plus si lon veut, que le calcul du cot est juste : il est exact arithmtiquement, mais il peut-tre totalement faux, si les hypothses sur lesquelles

    il est construit savrent fausses. Le mme type de problmes est rencontr au second niveau, dans laffectation des charges des centres danalyse secondaires aux centres danalyse principaux. Si les consommations de services sont mesurables, le biais introduit dans le calcul du

    produit est peu important. Dans le cas contraire, le poids de la cl de rpartition va

    jouer de manire extrmement forte.

    Sur dix millions deuros, une variation dun point en pourcentage reprsente cent mille francs. Sur cent mille produits fabriqus, cela fait donc dj 1 par

  • unit. Quand un bien fabriqu est vendu 1 000 , limpact est peu important ; mais sil cote 10 , limpact est de 10 %. Selon les circonstances, le choix de la cl de rpartition peut par consquent, avoir des rpercussions importantes sur la

    rentabilit prsume dun produit. Tant que les charges indirectes ne reprsentent quune faible part du cot des produits et que les processus de production demeurent simples, il est clair que la

    mthode peut tre considre comme satisfaisante. Ce nest plus le cas dans beaucoup de situations, ce qui explique en partie lmergence de la comptabilit en cots par activits.

    2. Limputation des charges aux produits

    Limputation des charges aux produits (ou aux services) est ralise laide dunits duvre ou de taux de frais. Ceux-ci constituent un lment central dans la mthode des cots complets. Aussi, est-il important den tudier les caractristiques et les limites.

    2.1.DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DES UNITES DUVRE Une fois la rpartition secondaire effectue, on peut alors envisager dimputer les cots des centres sur les produits (ou services) fabriqus. Cette opration est

    ralise sur la base de coefficients appels units duvre ou taux de frais selon la nature des centres. Lunit duvre doit tre imprativement choisie en fonction du lien troit qui caractrise lactivit de latelier et la fabrication dun produit.

    En sus du prix pay pour des matires premires, on imagine aisment quil faille ajouter des charges lies la commande, au transport, la manutention, etc. En supposant que lensemble de ces charges ait t regroup dans un centre approvisionnement, on peut alors denvisager une imputation des charges du centre au prorata des quantits de produits achets, ou encore des lots manipuls. On obtiendra ainsi un cot dachat par kg achet ou par lot transport qui comprendra le prix dachat, augment du cot dapprovisionnement. En principe, la meilleure unit duvre est celle dont la quantit varie, au cours de plusieurs priodes successives, en corrlation la plus troite avec le montant du

    cot variable du centre. Cette relation peut tre mise en vidence par tout moyen, y

    compris laide de statistiques.

    On a observ dans un atelier que, grosso modo, les dpenses voluaient sensiblement dans une mme proportion que le temps que passaient les ouvriers sur les machines. Ces dernires peuvent donc tre considres comme une mesure de lactivit de latelier. Connaissant le temps ncessaire pour fabriquer un produit, les charges de latelier seront ainsi imputes en fonction du temps global qui a t ncessaire pour produire la quantit voulue (ou ralise).

  • Une unit duvre correspond une mesure de lactivit dun centre danalyse exprime sous forme volumique (quantits de travail, de matires premires

    achetes, de produits fabriqus ou vendus, etc.).

    Le rapport entre lunit duvre choisie et le nombre dunits duvre constitue le cot dunit duvre, qui sert dunit de calcul pour dterminer le cot du produit (il sagit en fait dun simple rapport de proportionnalit). Le schma ci-aprs prsente une synthse de la manire dont sont affectes les

    charges :

    Tableau 2.1-4 : schma global daffectation des charges dans la comptabilit en cots complets

    On notera que parmi les centres danalyse principaux, on opre galement une distinction entre les centres oprationnels pour lesquels laffectation des cots se fait proportionnellement des quantits de matire ou dheures dune part, les units duvre et les centres de structure , pour lesquels laffectation peut seffectuer en fonction de valeurs montaires, appeles alors taux de frais , dautre part.

    Un taux de frais correspond une mesure de lactivit dun centre danalyse exprime sous la forme dun montant en Francs, ou dun pourcentage.

    La socit Arc-en-ciel fabrique deux types de pices de tissus U et V, correspondant deux qualits diffrentes. Chacun de ces produits est trait

    successivement dans les deux ateliers filage et tissage, puis passe par le magasin

    qui soccupe du conditionnement et de lexpdition. Les units duvre ou taux de frais sont les suivants :

    approvisionnements : le kg de matire achete; atelier filage : lheure de main duvre directe (MOD) ;

  • atelier tissage : lunit de produit fini ; magasin : 100 de ventes.

    On possde par ailleurs les informations suivantes pour le mois de mai :

    achats de matires premires : 50 000 kg pour un montant total de 2 320 000

    heures de main duvre directe : 4 300 nombre de rouleaux produits : 5 800 nombre de rouleaux U vendus : 3 000 1 000 lunit nombre de rouleaux V vendus : 3 200 1 200 lunit

    Le tableau de rpartition des charges indirectes stablit comme suit en reprenant les donnes de la page 4 :

    Tableau de rpartition des charges indirectes

    Centre auxiliaire

    Centres principaux

    Prestations connexes

    Approvision-

    nements

    Production Distribution

    Total

    aprs

    rpartition

    secondaire

    Filage Tissage Magasin

    0 580 000 473 000 533 600 376 200

    Units

    duvre le kg de

    matire

    lheure de MOD

    le rouleau 100 de ventes

    Nombre

    dU.O. 50 000 4 300 5 800 68 400

    Cot de

    lU.O. 11,60 110,00 92,00 5,50

    Tableau 2.1-1 : tableau de rpartition des charges indirectes de la socit Arc-en-ciel

    Le taux de frais pour la distribution est calcul ainsi :

    Chiffre daffaires total : (3 000 1 000) + (3 200 1 200) = 6 840 000

    Or, il y a 6 840 000/100 = 68 400 fois 100 dans le chiffre daffaires. Do le taux de frais suivant : 376 200/68 400 = 5,50 . Cela revient dire galement que chaque fois que lon ralise 100 de chiffre daffaires, cela cote 5,50 de frais de distribution...Si lon rapporte 5,50 100 , cela signifie aussi que le taux de frais est de 5,50 % du chiffre daffaires.

    2.2.LIMITES ET DANGERS DES UNITES DUVRE Idalement, lunit duvre doit tre choisie en fonction du lien de causalit qui existe entre la consommation de ressources et llaboration du produit. Mais, dans la ralit, les activits dun centre de responsabilit sont nombreuses : ainsi, lapprovisionnement peut-il recouvrir la passation des commandes, la gestion de lacheminement des produits, le contrle de la qualit, du stockage, etc. Autant

  • doprations qui diffrent par leur nature. Aussi, le choix dune unit duvre savre-t-il particulirement dlicat.

    Le nombre de lots transports dans un centre approvisionnement peut avoir un lien plus direct avec son activit, que le nombre dheures de prsence des ouvriers. En effet, si lactivit du centre nest pas rgulire, les employs auront tendance ajuster leur activit au temps de prsence, et non linverse. Il vaut donc mieux, dans ce cas, considrer lactivit relle mesure par le nombre de lots mouvements. Par facilit et/ou par habitude, les units duvre retenues sont le plus souvent, les heures de main-duvre directe, les heures machine, ou les quantits consommes. Cela revient centrer le calcul des cots autour des volumes produits, puisque ces units duvre sont plus ou moins proportionnelles aux quantits produites. Sagissant de charges indirectes, on agit ainsi, comme si la consommation de ressources tait uniquement lie la taille de la production de biens ou de services dans un rapport de causalit, alors que nombre de dpenses dpendent dautres facteurs : les frais lis lachat de matires rsultent au moins autant des transactions qui soprent autour de lopration que des quantits achetes (on pense notamment au choix des fournisseurs, aux cots administratifs de la commande, la gestion des stocks, au traitement comptable, etc.). On comprend, ds lors, la fragilit du modle des cots complets et la ncessit de relativiser la pertinence des cots : cls de rpartition et units duvre peuvent aboutir des conclusions errones. Or, dans un contexte de concurrence accrue, la connaissance des cots de manire fiable devient essentielle. Nous verrons galement, que le calcul de cot centr autour du produit ne doit pas tre lobjectif central de la comptabilit de gestion, mais au contraire, quil est utile de calculer des cots partiels lis aux activits.

    Avez-vous tout retenu ? Passons l'entrainement :

    Leon n4 (2) : les cots complets

    Plusieurs rponses sont possibles, mais jamais toutes simultanment.

    Voici un extrait du tableau de rpartition des charges indirectes dune socit industrielle du textile :

    Centres principaux

    Achat Atelier

    dcoupe Atelier montage Vente

    Totaux aprs rpartition

    secondaire 20 000 50 000 25 000 25 000

    Nature de lUnit doeuvre (UO)

    Mtre de tissu

    achet

    Pice

    dcoupe

    Heure de main

    doeuvre directe 100 de ventes

    Nombre dUO 20 000 25 000 5 000 50 000

  • Centres principaux

    Achat Atelier

    dcoupe Atelier montage Vente

    Cot de lUO (en ) 1 2 5 0,50

    Question 1 Dans latelier dcoupe, le cot de 2 signifie :

    A couper une pice cote 2 (prix dachat du tissu inclus)

    B le cot indirect de dcoupe dun mtre de tissu est de 2

    C le cot indirect de dcoupe dune pice est de 2

    D quun mtre de tissu dcoup cote 2

    Question 2 Dans le centre montage :

    A une heure de main-doeuvre directe engendre 5 de charges indirectes

    B aucune rponse nest correcte

    C on totalise 25 000 heures de charges directes de montage

    D on totalise 25 000 heures de main doeuvre directe

    Question 3 Dans le centre achat, le cot de 1 signifie que :

    A pour tout achat dun mtre de tissu, on a 1 de charges indirectes dachat

    B pour la consommation dun mtre de tissu, on 1 de charges indirectes dachat

    C le cot dachat du tissu intgrer dans le cot de production est de 1 par mtre

    D un mtre de tissu achet cote 1

    Question 4 Le cot indirect de vente reprsente 0,5% des ventes

    A Faux

    B Vrai

  • Leon n 5 : Le calcul du cot de revient

    PLAN DE LA LEON :

    1. LVALUATION DES STOCKS 1.1. Mthode du premier entr, premier sorti

    1.2. Mthode du dernier entr, premier sorti

    1.3. Mthode du cot moyen unitaire pondr

    2. LA DTERMINATION DU COT DE REVIENT 2.1. Calcul du cot dachat 2.2. Calcul du cot de production

    2.3. Calcul du cot de revient

    2.4. Rsultats analytiques et commentaires

    EXPOSE :

    Le calcul du cot de revient suit exactement le processus dvelopp dans la leon 4 : il faut

    dterminer successivement les cots dachat, de production et enfin de revient. A loccasion

    de lachat des matires premires, va se poser le problme de lvaluation des stocks. Celui-ci

    doit dabord tre trait, avant daborder le calcul du cot de revient.

  • 1. Lvaluation des stocks

    Il existe plusieurs mthodes possibles dvaluation des stocks. En France, seules deux

    mthodes, quelques exceptions prs sont autorises : la mthode dite du premier entr,

    premier sorti (souvent appele par son nom anglo-saxon First In, First Out ou FIFO )

    et la mthode du cot moyen unitaire pondr (CMUP). La troisime mthode, dernier

    entr, premier sorti (ou LIFO pour Last In, First Out ) est nanmoins prsente pour

    mmoire.

    Dans la socit Arc-en-ciel, ltat des stocks se prsente ainsi :

    stock de matires premires en dbut de mois : 16 666 kg de matires

    premires pour 999 960 . matires premires consommes :

    o 27 000 kg pour U, soit 9 kg par rouleau, o 28 000 kg pour V, soit 10 kg par rouleau ;

    1.1. METHODE DU PREMIER ENTRE, PREMIER SORTI

    Le principe est extrmement simple : les matires (ou marchandises) sont sorties du stock

    leur cot dachat, en privilgiant par priorit les plus anciennes. Ce principe est illustr

    laide du tableau ci-dessous :

    Fiche de stock des matires premires

    Mouvements Etat du stock

    Quantits Cot

    unitaire

    Montant Quantits Cot

    unitaire

    Montant

    Stock

    initial

    16 666 60,00 999 960

    Entres 50 000 58,00 2 900

    000

    16 666

    50 000

    66 666

    60,00

    58,00

    999 960

    2 900

    000

    3 899

    960

    Sorties 16 666 60 999 960

    38 334 58,00 2 223

    372

    11 666 58,00 676 628

  • Tableau 1-1 : valuation des stocks selon la mthode premier entr, premier sorti

    Ce tableau se lit ainsi : la colonne Mouvements dsigne les entres et sorties, la colonne

    Etat du stock dsigne le rsultat des oprations. Ainsi, 50 000 units entres + 16 666

    units en stock font 66 666 units en tout, pour une valeur totale de 3 899 960 .

    Les entres sont calcules leur cot dachat, cest--dire frais dachat compris, soit :

    50 000 kg 2 320 000 + 580 000 (centre approvisionnement) = 2 900 000 [1].

    1.2. METHODE DU DERNIER ENTRE, PREMIER SORTI

    Le principe est inverse du prcdent : les matires (ou marchandises) sont toujours sorties du

    stock leur cot dachat, mais en privilgiant par priorit les plus rcentes, comme le montre le tableau ci-aprs :

    Fiche de stock des matires premires

    Mouvements Etat du stock

    Quantits Cot

    unitaire

    Montant Quantits Cot

    unitaire

    Montant

    Stock

    initial

    16 666 60,00 999 960

    Entres 50 000 58,00 2 900

    000

    16 666

    50 000

    66 666

    60,00

    58,00

    999 960

    2 900

    000

    3 899

    960

    Sorties 50 000 58,00 2 900

    000

    5 000 60 300 000 11 666 60,00 699 960

    Tableau 1.2 : valuation des stocks selon la mthode dernier entr, premier sorti

    1.3. METHODE DU COUT MOYEN UNITAIRE PONDERE

    Comme son nom lindique, la mthode consiste calculer une moyenne pondre des valeurs

    en stocks et de celles qui sont rentres, soit : (999 960 + 2 900 000) / (50 000 + 16 666) =

    58,50 lunit. Les matires premires sont ensuite sorties cette valeur, comme il est

    rsum dans le tableau ci-aprs :

    Fiche de stock des matires premires

  • Mouvements Etat du stock

    Quantits Cot

    unitaire

    Montant Quantits Cot

    unitaire

    Montant

    Stock

    initial

    16 666 60,00 999 960

    Entres 50 000 58,00 2 900

    000

    66 666 58,50 3 899

    961

    Sorties 55 000 58,50 3 217

    500

    11 666 58,50 682 461

    Tableau 1.3 : valuation des stocks selon la mthode du cot moyen unitaire pondr

    Dans le cadre de lexemple trait, nous retiendrons cette dernire mthode.

    2. La dtermination du cot de revient

    Le cot de revient reprsente la somme des cots dachat et de production auxquels viennent

    sajouter les charges de distribution et les frais dadministration. La suite de cette leon

    reprend trs prcisment cette trame et nous conclurons sur lapprciation du rsultat

    analytique.

    2.1. CALCUL DU COUT DACHAT

    Il faut bien distinguer le cot dentre en stock et le cot de sortie. Le premier a t calcul

    comme indiqu dans la fiche de stock (mthode du cot moyen unitaire pondr) en ajoutant

    au prix des matires premires, les frais dachat qui lui sont lis. Le cot la sortie du stock

    correspond la valeur des matires premires indiques en sortie qui tient donc compte de la

    valeur du stock initial.

    2.2. CALCUL DU COUT DE PRODUCTION

    La socit Arc-en-ciel communique les informations complmentaires suivantes pour le mois de mai :

    matires premires consommes : o 27 000 kg pour U, soit 9 kg par rouleau, o 28 000 kg pour V, soit 10 kg par rouleau ;

    cot de la main duvre directe : o 210 000 , charges comprises pour U, o 392 000 , charges comprises pour V ;

    il a t produit : o 3 000 rouleaux de U, o 2 800 rouleaux de V ;

    lactivit de latelier filage a t de 4 300 units duvre sachant que : o il faut une demie unit duvre par rouleau U,

  • o il faut une unit duvre par rouleau V ; stocks initiaux de produits finis

    o il nexiste pas dencours de production, ni de stock de rouleaux U, o 500 rouleaux de V pour une valeur de : 461 850 ;

    il a t vendu : o 3 000 rouleaux de U 1 000 lunit, o 3 200 rouleaux de V 1 200 lunit.

    Le calcul peut tre ralis sur les quantits globales ou de manire unitaire. Lintrt des

    calculs qui prcdent est naturellement daboutir directement un cot de production unitaire.

    Le tableau ci-aprs rsume les diffrents calculs :

    Rouleaux U Rouleaux V

    Quantits Cot unitaire

    Montant Quantits Cot unitaire

    Montant

    Matires

    premires 9 58,50 526,50 10 58,50 585,00

    Atelier Filage 0,50 110,00 55,00 1 110,00 110,00

    Atelier Tissage 1 92,00 92,00 1 92,00 92,00

    Main-duvre directe

    0,50 140,00(1) 70,00 1 140,00(2) 140,00

    Cot de

    production 1

    743,50

    1

    927,00

    (1) Une demi-heure par produit, soit 1 500 heures pour 3 000 produits, do 210 000/1 500 = 140

    (2) Une heure par produit, soit 2 800 heures pour 2 800 produits, do 392 000/2 800 = 140 Tableau 2-1 : tableau de calcul du cot de production unitaire

    Le cot de production obtenu lissue de ce calcul reprsente un cot avant stockage (cot

    de production des produits finis fabriqus). Il faut donc tenir compte des existants. On notera

    cependant que tous les rouleaux U fabriqus tant vendus et aucun stock initial nexistant

    lorigine, seuls les rouleaux V doivent faire lobjet dun ajustement. Le tableau ci-aprs

    permet de calculer le cot la sortie des stocks, ajust par la mthode du cot moyen unitaire

    pondr.

    Fiche de stock des rouleaux V

    Mouvements Etat du stock

    Quantits Cot Montant Quantits Cot Montant

  • unitaire unitaire

    Stock

    initial

    500 923,70 461 850

    Entres 2 800 927,00 2 595 600

    3 300 926,50 3 057 450

    Sorties 3 200 926,50 2 964 800

    100 926,50 92 650

    Tableau 2-2 : fiche de stock des rouleaux V

    2.3. CALCUL DU COUT DE REVIENT

    Au cot de production des produits finis, il reste ajouter le cot de distribution. Le calcul du

    cot de revient peut tre rsum dans le tableau suivant :

    Rouleaux U Rouleaux V

    Quantits Cot unitaire

    Montant Quantits Cot unitaire

    Montant

    Cot de

    production 1 743,50 743,50 1 926,50 926,50

    Taux de frais 5,50 % 1 000 55,00 5,50 % 1 200 66,00

    Cot de revient 1

    798,50 1

    992,50

    Tableau 2-3 : tableau de calcul du cot de revient complet des produits U et V

    2.4. RESULTATS ANALYTIQUES ET COMMENTAIRES

    Le rsultat analytique reprsente la diffrence entre le chiffre daffaires et le cot de revient

    des produits vendus. Il est possible (et mme souhaitable) de calculer un rsultat unitaire et un

    rsultat global. Ces calculs sont rsums dans le tableau suivant :

    Rsultat analytique

    Rouleaux U Rouleaux V

    Quantits Cot unitaire

    Montant Quantits Cot unitaire

    Montant

    Chiffre daffaires 3 000 1 000 3 000 000

    3 200 1 200 3 840 000

    Cot unitaire 3 000 798,50 2 395 500

    3 200 992,50 3 176 000

    Rsultat 3 000 201,50 604 500 3 200 207,50 664 000

    Rsultat global 1 268 500

  • Tableau 2-4 : rsultats analytiques unitaire et global pour les produits U et V

    La conclusion que lon peut tirer de ce dernier tableau est quen apparence, les deux produits

    sont rentables, puisquils sont vendus un cot nettement infrieur leur prix de vente. Cela

    tant, il faut tre prudent dans cette apprciation, car laffectation des charges indirectes sest

    ralise selon des critres qui peuvent tre discutables. Une illustration simple du dbat est

    donne par le choix du chiffre daffaires comme taux de frais : en imaginant que le transport

    constitue une part importante du cot, pourquoi un rouleau de V ncessiterait-il des frais

    supplmentaires particuliers ?[2] Et en cas de variation de prix, comment justifier galement

    que lun cote plus que lautre distribuer, alors que les conditions physiques nont pas

    chang ?...

    Ces dernires questions prouvent la difficult dutilisation du systme des cots complets.

    Nous allons voir par ailleurs dans les leons suivantes, que da